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L'Humanité

Marine Le Pen : la menace institutionnelle

Tribune

Camille Bedock Docteure en science politique et chargée de recherche au CNRS Clément Arambourou Docteur en science politique et professeur agrégé

Beaucoup considèrent que, même élue à la présidence de la République, Marine Le Pen ferait face à une cohabitation qui l’empêcherait de gouverner selon son bon vouloir. Il s’agit là d’un pari bien hasardeux.

Comme Marine Le Pen l’a annoncé, la candidate du Rassemblement national entend bien obtenir une majorité à l’Assemblée nationale et, pour cela, se propose si besoin de modifier le mode d’élection des députés. Le texte et la pratique de Constitution de la Ve République lui en offrent la possibilité.

En effet, le mode d’élection des ­députés est du domaine de la loi et non de celui de la Constitution. Un référendum convoqué par la nouvelle présidente de la République, en vertu de l’article 11 de la Constitution et afin d’instaurer un nouveau mode de scrutin, est donc envisageable. En 2017, Marine Le Pen avait précisé le mode de scrutin qui avait sa préférence pour les élections législatives : un scrutin proportionnel avec une prime majoritaire importante, de l’ordre de 30 %, pour le parti arrivé en tête. La carte électorale de 2022 montre le nombre très important de territoires où Le Pen arrive en première position. Un découpage électoral judicieux pourrait donc lui donner une bonne avance.

Face à ce projet de réforme, la justice constitutionnelle serait assez impuissante. En effet, en 1962, le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent concernant le contrôle de constitutionnalité des lois référendaires soumises à référendum par le président de la République, en vertu de l’article 11. Le fait que la jurisprudence Hauchemaille dégagée par le Conseil constitutionnel au début des années 2000 puisse changer la donne est assez incertain puisque le juge constitutionnel vise ici le contrôle de la légalité des opérations référendaires et non pas la constitutionnalité du texte soumis à l’approbation des électeurs.

Si jamais Marine Le Pen perdait les élections législatives malgré cette réforme, elle pourrait encore prononcer une dissolution de l’Assemblée nationale afin que de nouvelles opérations électorales soient organisées et ainsi tenter à nouveau sa chance. En cas de nouvelle défaite, elle devrait accepter une cohabitation, mais pour seulement un an, avant d’avoir à nouveau le droit de dissoudre l’Assemblée nationale.

Les déclarations de Marine Le Pen, le 12 avril dernier, au micro de France Inter, vont plus loin encore. Initialement, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que la révision constitutionnelle passe par l’usage de l’article 89, qui nécessite l’accord des deux chambres parlementaires. Cependant, cette procédure a été contournée par le général de Gaulle lui-même, lorsque, en 1962, il propose l’adoption de l’élection du président de la République au suffrage universel direct en dépit de l’opposition du personnel parlementaire de l’époque et en recourant à l’article 11 lui permettant de court-circuiter le Parlement. Malgré l’inconstitutionnalité de la procédure, cette réforme sera validée par le peuple français.

Marine Le Pen envisage ainsi de faire sienne la pratique gaullienne validée par les électeurs, sans que le Conseil constitutionnel, se déclarant incompétent en la matière, n’intervienne. Historiquement, une défaite après un référendum convoqué par l’article 11 semble impliquer une démission du président de la République, ce que de Gaulle fait en 1969. Pourtant, rien dans le texte ne prévoit cela. Il ne s’agit que d’une pratique supposée des institutions de la Ve République.

L’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République annoncerait donc une phase de crise institutionnelle dont il est fort possible qu’elle sorte victorieuse, au détriment du caractère démocratique du régime. C’est là, à côté du caractère fallacieux des propositions de Marine Le Pen dans les domaines économiques et sociaux, un péril réel.

Marine Le PenPrésidentielle 2022constitution
Opex 360

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

L'Humanité

Boris Johnson le barbare atteint les côtes de l’ignominie

Actu

Le premier ministre britannique envisage d’envoyer au Rwanda tous les migrants arrivant au Royaume-Uni. Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés s’indigne et demande le retrait immédiat du projet.

Thomas Lemahieu

Empêtré dans le scandale de ses fiestas clandestines au 10, Downing Street, il est désormais à un cheveu de sauter. Boris Johnson, décoiffé en chef, a été verbalisé il y a une dizaine de jours pour y avoir participé, et même les avoir organisées en dépit du confinement drastique imposé au reste du monde. Alors, fidèle à ses habitudes, le premier ministre britannique sort l’artillerie, et réussit l’exploit de combiner la diversion et l’infamie. En milieu de semaine dernière, son gouvernement a noué un accord d’externalisation de la gestion des migrants « illégaux » avec le Rwanda. En pratique, le Royaume-Uni envisage d’envoyer à Kigali, la capitale du petit État d’Afrique de l’Est, les exilés coupables d’avoir traversé la Manche, afin d’opérer là-bas le tri entre eux et d’examiner les éventuelles demandes d’asile. « À partir d’aujourd’hui, toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda », se rengorge Johnson. Décrit par lui-même comme l’un des pays « les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants », le Rwanda pourrait, insiste-t-il, accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir ». Il fallait oser, et Johnson n’est pas à ça près. Le problème, c’est que cette manière de piétiner allègrement les grands principes du droit international ne passe pas du tout. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a, dès jeudi 14 avril, fait part de sa « forte opposition » au projet britannique. « Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie, déclare solennellement Gillian Triggs, haut-commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées. » Dans son sermon de Pâques, Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef spirituel de l’Église anglicane, a également condamné cette politique : selon lui, cette « sous-traitance de nos responsabilités » va « à l’encontre du jugement de Dieu ».

Charivari
L'Humanité

Justice pour Melissa Lucio

Actu

Christophe Deroubaix

Elle croupit depuis quinze ans dans un couloir de la mort au Texas. Son exécution est programmée pour le 27 avril. L’histoire de Melissa Lucio raconte l’inhumanité de la peine capitale comme celle du système judiciaire américain. En 2007, sa fille, Mariah, âgée de 2 ans, est retrouvée morte, couverte de bleus. Après sept heures d’interrogatoire, Melissa finit par lâcher : « Je suppose que je l’ai fait. » Elle ne cessera ensuite de clamer son innocence. Mais rien n’y fait. Le procureur – qui purge actuellement une peine de treize ans de prison pour corruption et extorsion dans une autre affaire – s’appuiera sur ces quelques mots pour obtenir la peine de mort, que l’État du Texas pratique plus que tout autre. Cette confession est « la seule chose qu’ils ont contre elle », rappelle Sabrina Van Tassel, réalisatrice d’un documentaire sur le sujet. « Il n’y a rien qui relie Melissa Lucio à la mort de cet enfant ; il n’y a ni ADN ni témoin. » Aux États-Unis comme en France, un mouvement se crée pour demander l’arrêt du processus et la réouverture du dossier.

Charivari
Opex 360

L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

Opex 360

L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

L'Humanité

Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

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Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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L'Humanité

de siècle au service des maths

Actu

ANNIVERSAIRE La Société mathématique de France souffle ses 150 bougies. L’occasion de mettre en lumière les actions de l’une des plus anciennes sociétés savantes au monde.

Anna Musso

À la suite de la défaite française de 1870, le gouvernement décida de combler le retard technologique en rassemblant et coordonnant les efforts et les actions scientifiques. Créée dans la foulée, en 1872, la Société mathématique de France (SMF) naissait « avec pour but la promotion des mathématiques et de la recherche auprès de toutes et tous ». Aujourd’hui, la SMF fête ses 150 ans mais elle n’a pas pris une ride. Elle est devenue une association à but non lucratif, rassemblant plus de 1 800 adhérents qui s’intéressent aux mathématiques dans tous leurs aspects : recherche, enseignement, interactions avec les sciences et techniques, diffusion et vulgarisation. À l’occasion de son 150e anniversaire, la SMF a organisé plusieurs journées de conférences et de spectacles (1). L’occasion d’échanger et de réfléchir à ses actions au service de la communauté mathématique. Deux tables rondes sont notamment à retrouver sur le site Internet de la SMF. La première, organisée le mercredi 16 mars, et consacrée à l’enseignement, alertait sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer. La seconde, qui s’est tenue le vendredi 18 mars, portait sur la défense des droits humains et a réuni Tuna Altinel, mathématicien lyonnais qui a été emprisonné puis retenu en Turquie, Violaine Roussier-Michon, chargée de cette question, Michel Broué, fondateur du Comité des mathématiciens, et Michèle Audin, mathématicienne, historienne, militante et fille de Maurice Audin. A. M.

https://smf.emath.fr/150-ans-smfmathématiques
Le Monde

Viol au 36, quai des Orfèvres : les deux policiers ont été acquittés en appel

Accusés d’avoir violé une touriste canadienne dans leurs bureaux de la brigade de recherche et d’intervention en avril 2014, les deux fonctionnaires avaient été condamnés en première instance à sept ans de prison.

Les deux policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d’une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, 36, quai des Orfèvres, ont été acquittés vendredi par la cour d’assises du Val-de-Marne.

Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d’Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines.

Le ministère public avait réclamé la confirmation de la première condamnation, jugée « équilibrée ».

Viol en réunion

Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres. Alors que l’ambiance est au flirt, les agents proposent une visite de leurs locaux à Mme Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en ressort en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.

« Est-ce que ces rapprochements au pub, initiés par les accusés, signifient qu’elle serait d’accord pour monter au “36” pour avoir des rapports sexuels ? Parce qu’une femme a une jupe courte ou des shorts, elle voudrait forcément avoir des rapports sexuels ? », s’était indigné l’avocat général, fustigeant des idées « d’une autre époque ».

Lors de l’instruction, la plaignante avait identifié les deux accusés, Antoine Quirin et Nicolas Redouane, comme faisant partie des « trois ou quatre hommes » qui l’ont violée.

Procès du « viol du 36 » : Sébastien C., le troisième homme

L’ADN d’Antoine Quirin a été retrouvé à l’intérieur du vagin de la plaignante. Il l’a expliqué par une pénétration digitale consentie dans la voiture qu’il avait utilisée pour l’amener au « 36 » depuis le pub où ils s’étaient rencontrés. « Hautement improbable », a rétorqué l’avocat général Christophe Auger, l’ADN ayant été retrouvé au fond du vagin.

Nicolas Redouane avait raconté avoir eu une fellation, consentie, de la part de la plaignante. Elément à charge contre lui, le texto « C’est une touseuse [partouzeuse]. Dépêche », envoyé à un autre policier, un temps placé sous le statut de témoin assisté dans ce dossier.

La « crédibilité » de la plaignante attaquée

Lors de l’audience, les avocats de la défense des deux policiers avaient plaidé l’acquittement, en contestant notamment la « crédibilité » de la plaignante. Emily Spanton « a été diagnostiquée “borderline” par un expert, ça veut dire qu’elle est d’humeur changeante », avait plaidé Me Pascal Garbarini, avocat de M. Redouane. « Ce n’est bien sûr pas parce qu’elle a eu des relations multiples et variées en arrivant à Paris qu’elle n’a pas pu être violée. Mais pourquoi les nier ? », avait-il ajouté.

« Je ne sais pas si dans ce dossier il a un interlocuteur auquel Madame Spanton n’a pas menti sur au moins un point », a appuyé Me Anne-Laure Compoint, conseil de M. Quirin. A l’époque des faits, elle était « une femme malade, en dépression, qui prenait des médicaments tous les jours », a-t-elle poursuivi.

Une des avocates d’Emily Stanton, Me Sophie Obadia, avait défendu sa cliente contre ces attaques ciblant son mode de vie ou ses habitudes sexuelles, elle qui avait fait des préliminaires avec un touriste américain à Paris quelques jours avant les faits.

Sa cliente « n’est pas du tout celle qu’on nous a présentée, une Marie-couche-toi-là ou une chaudasse », a plaidé Me Obadia. « Elle a une sexualité mature et libre ». Son histoire, a-t-elle ajouté, « est l’archétype du parcours de la combattante d’une victime de viol : elle a dû inventer des petits mensonges pour être crue. Mais elle n’est pas folle, ce n’est pas une affabulatrice ».

« Je dis comme avocate qu’on n’a pas à aller travailler à ce point la vie intime d’une plaignante », avait-elle déclaré, avant de conclure qu’elle espérait « rendre à Emily Spanton sa dignité de femme ».

La nouvelle de l’acquittement a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés, tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes.

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

La renaissance d'Alice, voltigeuse et rescapée des attentats du 13-Novembre

Histoire de la semaine

Il y a sept ans, Alice Barraud a reçu une balle dans le bras. La voltigeuse a été privée d’une aile. Rescapée du 13-Novembre, elle a témoigné au procès en cours, mais c’est par la scène, avec « MEMM, Au mauvais endroit, au mauvais moment », spectacle truffé d’humour et de poésie, qu’elle se répare. Les chirurgiens voulaient qu’elle arrête le cirque mais l’acrobate a repris son envol.

Kareen Janselme

« Un jour, j’en ferai un spectacle de clowns », a envisagé tout de suite Alice Barraud, à l’hôpital ; dès les premières semaines qui ont suivi l’attentat.

« 14 novembre 2015, poursuit la circassienne, après cette nuit-là, j’ai vu mon père qui venait de passer la nuit et la journée à chercher ses enfants. Il est rentré dans ma chambre d’hôpital. La première chose qu’il a faite, c’est une blague. Et on a ri tous les deux. Je me suis dit : “Mon père a ce pouvoir-là, ma famille a ce pouvoir de rire n’importe quand. C’était ça la solution”. »

Une psy la met en joue...

Face aux émotions qui débordent, aux sensations en patchwork, au bras détruit devenu inutile, à l’irruption soudaine de la peur, du vide, des montagnes russes, Alice noircit des carnets. « Je vivais un truc trop gros pour moi, dans ma vie et dans l’histoire de la France. L’idée de faire un spectacle me permettait de prendre un peu de recul et de voir cela à travers un œil artistique professionnel. Pour ne pas tout prendre en plein cœur. »

Très vite, quelques saynètes se dessinent. Des images aussi. Un perroquet qui s’envole. Pas l’oiseau, mais la potence au-dessus du lit qui lui permet de se redresser. « J’étais sous morphine et je me disais : c’est dingue, au moment où on me dit que je ne peux plus voler, c’est le moment où je sens le plus mon corps léviter… »

D’autres sketchs s’imposent dans ses brouillons, comme le souvenir surréaliste de cette psychiatre qui se cabre un jour devant elle, en pleine séance, et la met en joue pour la faire réagir. Une folie. À trois jours du massacre du Petit Cambodge. De cette fusillade qui fit 13 morts parmi les 130 tués cette nuit-là.

« Dans ma famille et parmi mes amis présents le soir des attentats, on a tous été obligés de voir des psychiatres. Et on a tous une histoire de dingues à raconter. On a dû les appeler en urgence. Certains n’étaient pas à la hauteur. Tout le monde était dépassé. Les médecins nous disaient : ce sont des blessures de guerre et nous ne sommes pas spécialistes. Nous essayons des trucs… En sortie d’opération, mon chirurgien m’a dit “j’ai fait une greffe, j’ai relié des tendons brûlés, des bouts avec des bouts, mais je ne suis même pas sûr que ce soient les bons entre eux”. Les psychiatres, les chirurgiens, nous, tout le monde devait agir dans des proportions qui n’étaient pas les nôtres. »

La voltige, un rêve d’enfant

Pour se réparer par la scène, les carnets ne peuvent tout résoudre. Les gestes doivent accompagner les mots. Et le corps retrouver un équilibre. « J’ai décidé de choisir ce que je voulais entendre. Tous les chirurgiens voulaient que j’arrête, que je change de métier. Sauf un seul, qui m’a dit “personne ne sait”. Il m’a laissé espérer ce que je voulais espérer. »

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Son os est cassé. Son bras aussi. Elle ne pourra plus l’utiliser. Alice insiste : elle ne quittera pas l’hôpital sans être suivie par ce spécialiste. La voltige est un rêve d’enfant depuis ses huit ans. Après quatre années de formation professionnelle, les chapiteaux l’attendaient. Y renoncer maintenant ? Non.

La jeune femme repense à Ray Charles, Django Reinhardt, tous ces artistes qui ont créé différemment grâce à leur handicap… « Ces chirurgiens me demandaient d’arrêter mon métier sans savoir ce qu’était mon métier. J’allais trouver d’autres chemins et continuer. »

TOUT ÉTAIT SÉPARÉ. IL N’Y AVAIT PLUS DE LIEN. C’EST LÀ QUE JE ME SUIS REMISE  À DANSER, JUSTE POUR MOI ; JE POUVAIS LIER MON BRAS AVEC LE RESTE DE MON CORPS. »

À ses côtés, jamais bien loin, son compagnon Raphaël de Pressigny finit parfois ses phrases. Il pense avec Alice et a écrit le spectacle avec elle. « À l’extérieur, certains perçoivent le cirque comme un truc de performance pure, analyse le musicien. C’est peut-être le cas pour un sport de haut niveau comme celui de ton frère. Même s’il y a de la créativité sur un terrain de rugby, la performance reste un des éléments clés. Dans l’art, elle n’est qu’une petite partie. »

Aristide Barraud a également été blessé ce soir-là, touché par trois balles en tentant de recouvrir sa sœur pour la protéger. Le rugbyman a stoppé net sa carrière de sportif professionnel.

Faire reculer le possible

Alice se remémore les conseils de sa mère, danseuse : « L’important n’est pas le but mais le chemin. » En un an et demi, cinq opérations se succèdent. Tous les mois, la jeune femme retrouve son chirurgien et fait reculer le possible. « Il me disait ce que l’opération allait me faire gagner, me faire perdre, comment on pouvait imaginer la suite. »

Retour au centre de rééducation. À chaque rendez-vous, les progrès réalisés par Alice permettent d’envisager une nouvelle intervention. « Au centre, j’étais focalisée le matin sur mon bras. Et l’après-midi, je continuais à muscler mon corps. Mais tout était séparé. Il n’y avait plus de lien entre mon bras et le reste de mon corps. Deux entités comme mes deux personnalités d’avant et d’après. C’est là où je me suis remise à danser. Juste pour moi. En dansant, je retrouvais un mouvement plus doux où je pouvais lier ce bras handicapé au reste de mon corps. J’ai pris de plus en plus confiance dans ma main, mon bras… »

Alice n’est pas trapéziste, mais voltigeuse en portée acrobatique et cadre coréen. Elle travaille avec des porteurs. Qu’importe l’agrès, elle emprunte un nouveau chemin : « Le trapèze, c’est un truc que j’ai fait toute seule, pendue à une poutre de la chambre de mon frère, chez mes parents. J’ai tenu cinq secondes la première fois. Le lendemain six. »

« Pouvoir rire de ça, c’est rester vivant »

Au-dehors, la vie continue. Le couple abîmé, qu’elle forme avec son frère, est souvent interrogé. « Mon frère Aristide était en fauteuil, moi j’avais encore mon fixateur, avec deux broches qui sortaient, un truc énorme dans le bras. Alors les gens s’étonnaient qu’on soit tous les deux blessés. Nous, on expliquait qu’on avait été victimes des attentats. Les gens étaient tellement mal qu’après, ils nous posaient des questions très louches, de la curiosité malsaine. Genre : vous avez vu les terroristes ? Vous avez eu mal ? Des questions qui nous choquaient. On leur répondait : en vrai, vous n’avez pas envie de savoir. »

Chaque semaine Retrouvez la chronique philo de Cynthia Fleury.

Et en bouée de sauvetage, le rire, toujours présent pour ne pas couler. « Avec Ari, quand on se retrouvait le soir dans son lit, on se racontait le top 10 des pires anecdotes du 13-Novembre, celles que les gens avaient besoin de nous raconter quand on disait avoir été victimes des attentats. Des fois, c’était très juste, des fois non. Parfois, on n’avait pas du tout envie d’entendre. Ensuite, quand on s’est rendu compte que ça gênait les gens, on a décidé de mentir. Devant un serveur, on a même improvisé en direct ! Du coup, on tenait un top 10 des meilleures histoires qu’on avait inventées. Rire de ça était le moyen de survivre. De rester vivants. »

« On est devenus un triangle »

Alice Barraud finit par apprivoiser sa fragilité. Continuant à remplir ses carnets, elle reprend pied sur scène, retrouve la compagnie les Dodos, regagne progressivement un sentiment de légitimité à rester une acrobate. Elle demande une résidence au Prato, à Lille (Nord), prête à rouvrir ces cahiers griffonnés depuis cinq ans. Le spectacle se veut alors solo.

Raphaël de Pressigny, batteur dans le groupe Feu ! Chatterton s’arrête au théâtre, sort quelques percus de son van. « J’ai débarqué avec mes instruments. On a commencé à interagir corps-musique sur des endroits où elle n’avait pas de mots. Je jouais, elle dansait », se souvient le musicien. Quand la résidence se termine, le solo s’est transformé en duo.

LA FOLIE EST UN ÉTAT QUE TU PEUX RETROUVER, ÇA M’ARRIVE ENCORE. MAIS GRÂCE À LA SCÈNE, JE SAIS PLONGER ET RESSORTIR, JOUER AVEC CETTE MATIÈRE. »

Une troisième personne viendra prêter main-forte : Sky de Sela. « Elle était là en tant que “regard extérieur” sur le spectacle des Dodos, se souvient Alice. Pendant toute cette période où j’étais en train de vivre des trucs psychologiques extrêmement durs face à mon métier, mon handicap, Sky a été incroyablement présente dans tous ces moments difficiles de la création, mais aussi à côté, quand je partais chialer dans ma caravane. Surtout, c’est une femme avec un regard très poétique et drôle. Et une bienveillance incroyable dont j’avais besoin. On est devenus un triangle. »

Comme le complète Raphaël : « À la fois, on l’a écrit à trois, mais c’est comme si on avait été deux catalyseurs et qu’Alice avait le dernier mot. Si ça ne lui semblait pas juste, ça ne pouvait pas marcher. On jouait à être un miroir qui se déplace jusqu’à trouver les mots de dialogue. »

Ombre chinoise sur drap d’hôpital

Ensemble, ils affrontent la création et ses accidents. Ravivent la folie que la voltigeuse a côtoyée aussi. « J’ai suivi cinq années de psychothérapie, reconnaît Alice, mais c’est un état que tu peux retrouver. Ça m’arrive encore dans le métro et je ne le contrôle pas. Ça me faisait peur de rouvrir cette porte. Maintenant c’est génial car la scène de la folie est une des scènes que je préfère faire. Je sais plonger et ressortir, jouer avec cette matière, choisir devient jouissif pour moi. »

Sur les planches du Théâtre Monfort à Paris, coproducteur de la création, une danse badine se fait violente quand la jeune femme s’empêtre dans la perfusion. Une ombre chinoise sur un drap d’hôpital se trouble et renvoie au corps déformé. Le compagnon musicien se transforme en perchoir et abri. Le burlesque pointe, s’attarde, repart.

« On négocie avec le malheur »

Les mots s’invitent sur la piste pour expliquer ou juste essayer de comprendre. Le corps, parfois, ne peut suffire. « Aujourd’hui, six ans après, j’avais besoin d’en parler avec ce spectacle, éclaire Alice. Pour dire ce que j’ai vécu. Pour dire aussi qu’on est toujours là, que le fonds de garantie ne fait pas son travail. On négocie avec le malheur. Les autres gens ont raison de continuer leur vie, mais nous, on en est encore là. Le fonds de garantie, notre interlocuteur face à l’État, est indécent avec toutes les victimes. La seule chose qui pourrait me soutenir, me confirmer que c’est vraiment arrivé, que je suis vraiment une victime, le fonds ne le fait pas. Pire, il réduit tous les impacts pour négocier les choses. »

Itinéraire d’une reb-Elle

La trapéziste a témoigné au procès, mais n’y retourne plus désormais. Avec M.E.M.M. « Au mauvais endroit, au mauvais moment », elle témoigne encore de toute la vie qui a suivi cette nuit-là. Ce mauvais moment où les balles ont claqué, à répétition.

« Dès le début, j’ai eu l’idée de pétards sur scène. En création, j’ai vraiment essayé et ça a été une catastrophe. Horrible. J’ai couru à l’autre bout de la pièce, je me suis mise en boule. Je me confrontais à mes limites dans ce trauma et mes envies d’artiste. C’était un obstacle, il fallait que je m’en serve. Mais je n’ai pas essayé avant la première. C’est jamais facile. Mais c’est se réapproprier le son des explosions dans un autre contexte, où c’est moi qui choisis. Où c’est pour du beau, pour le partager avec des gens, et transcender ça. »

procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015cirquerescapés
Opex 360

L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

Le Monde

Pas un actif comme les autres

Editorial du « Monde ». « J’ai fait une offre. » Elon Musk a annoncé subrepticement, le 14 avril, sur son compte Twitter, son intention de racheter le réseau social américain. Le patron de Tesla, et de SpaceX, est autant connu pour ses coups de génie dans les affaires que pour son goût de la provocation. La dernière du genre pèse 43 milliards de dollars (39,7 milliards d’euros), mais c’est surtout par sa dimension politique et sociétale que son opération publique d’achat hostile pose question.

Elon Musk et Twitter, une OPA aussi politique qu’économique

Elon Musk ne s’est pas uniquement positionné comme un entrepreneur flairant le bon investissement. L’homme, qui est à la tête d’un patrimoine de 260 milliards de dollars, vient de boucler le financement de son opération. Mais ses ambitions vont bien au-delà. « Twitter peut devenir la plate-forme pour la liberté d’expression dans le monde et je crois que la liberté d’expression est indispensable pour une démocratie qui fonctionne », affirme-t-il.

Le patron de Tesla a toujours fait preuve d’un libertarianisme assumé. Convaincu que chaque individu possède des libertés et des droits fondamentaux qu’aucun pouvoir n’a le droit de violer, Elon Musk s’appuie sur une interprétation extensive de la liberté d’expression, en résonance avec le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis.

Créés aux Etats-Unis, les réseaux sociaux ont, dans un premier temps, adopté cette approche, qui a ouvert la voie à de nombreux excès : propagande djihadiste et complotismes en tout genre ont eu tout à coup pignon sur rue. Des individus peuvent se faire menacer de mort par des meutes d’internautes, quand d’autres diffusent impunément de fausses informations susceptibles de perturber le résultat d’une élection ou de favoriser la propagation d’une pandémie.

Twitter a fini par se doter progressivement d’un cadre qui régule plus étroitement l’expression. Il est désormais possible de signaler les propos haineux ou les informations trompeuses. Cette politique a connu un retentissement particulier avec la suspension définitive, en janvier 2021, du compte du président des Etats-Unis sortant, Donald Trump, pour incitation à la violence dans la foulée de l’attaque du Capitole.

La folle semaine où les réseaux sociaux ont lâché Donald Trump

Malgré ces mesures, Twitter reste très critiqué sur l’efficacité avec laquelle il parvient à modérer l’expression de ses utilisateurs. Pour ne prendre que des exemples français, les menaces de mort et le harcèlement en meute subis par l’ancien journaliste et ex-otage de l’Etat islamique Nicolas Hénin, ou encore par la jeune Mila, qui avait publié une vidéo polémique sur l’islam, montrent que le réseau social a encore d’énormes progrès à faire. M. Musk estime au contraire que la modération va trop loin.

Twitter n’est pas un actif comme les autres. C’est un média dont l’audience peut avoir un poids considérable en certaines circonstances. Sa prise de contrôle par un milliardaire qui a des velléités d’imposer sa propre conception de la liberté d’expression dépasse largement le milieu des affaires. Cela laisserait libre cours à la désinformation, à la haine et au racisme. Loin de protéger la démocratie, ce libertarianisme fragiliserait ses fondements.

Twitter, une nouvelle frontière pour l’entrepreneur libertarien Elon Musk

Cette menace ne fait que conforter l’initiative de l’Union européenne, qui est sur le point de se doter d’une nouvelle législation sur les services numériques destinée à imposer des obligations de moyens et de transparence sur leur modération des contenus. Twitter n’a pas besoin de moins de régulation, mais d’un cadre plus strict pour protéger ses utilisateurs, comme l’a encore rappelé, le 21 avril, Barack Obama, lors d’une conférence à Stanford (Californie).

Le Monde

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La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

Opex 360

Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

L'Humanité

Avançons

Chronique

Arthur Hay

Pour cette chronique, j’ai décidé de vous faire part de mon analyse politique à propos de l’échec de la gauche afin d’en désigner les principaux responsables et de les conspuer sur la place publique. Je vais saupoudrer le tout de haine et de rancœur pour être sûr que mes paroles soient un crachat supplémentaire sur un éventuel travail en commun des différents courants de gauche. Ou alors non, en fait, je vais faire autre chose. Je pense que nous avons autour de nous assez d’experts politiques qui nous plombent le moral encore plus et rendent les réseaux sociaux infréquentables. Dans ce « chacun son équipe », le concours de mauvaise foi se joue surtout contre les spectateurs. Ceux qui regardent cette lutte dans les tribunes ne comprennent ni les règles ni le but des participants, alors ils quittent le stade.

Personnellement, je n’ai pas l’âme d’un supporter sportif. J’éteins ma télé, je me déconnecte des réseaux sociaux et j’attends que le match s’arrête. Autant certains débats entre syndicats peuvent me gaver un peu, mais là, ces derniers mois de campagne ne m’ont pas donné envie de remettre un pied dans un groupe de militants politiques avant un moment. Désolé, les camarades qui se sentent concernés, c’est un peu cru, malhabile, mais c’est mon ressenti d’aujourd’hui. Les années à suivre me permettront sûrement de changer d’avis. En attendant, je vais aller voter pour le second tour. En me bouchant le nez bien sûr, mais surtout en me faisant une promesse : celle de briser au moins quelques patrons voyous. Celle d’équilibrer mon vote à droite (quelle horreur quand même) par un massacre méticuleux d’entreprises d’ubérisation avec les copains syndicalistes, politiques, d’associations, etc. Celle de briser l’extrême droite, avec autre chose que des mots s’il le faut. Celle de taper constamment sur ce président et ses sbires dès qu’ils s’attaqueront à nos droits. Finalement, la promesse de faire payer mille fois la crapule de banquier pour qui l’élection la plus mal fichue de la V e République m’a obligé à voter. La gauche n’a pas complètement perdu cinq ans. L’ultralibéralisme désormais ambiant et l’exploitation qu’il induit nécessitent de toute façon plus qu’une présidence de gauche pour renverser la tendance. On a perdu cinq ans si on décide d’agir comme cela. Si nous sommes honnêtes, nous admettrons qu’aucun des candidats de gauche ne détient à lui seul le pouvoir de faire advenir le Grand Soir. Un parti de droite n’est rien sans le soutien du patronat et de son argent. Un parti de gauche n’est rien sans le soutien des organisations et de leurs luttes.

Alors prenons le temps de fortifier nos organisations, de les faire travailler ensemble. Ne nous battons pas, ne soyons pas le reflet de l’ambiance politique pour donner au politique l’envie d’être le nôtre. Il y a tellement de gens à qui montrer la voie de l’organisation collective pour gagner de meilleures conditions de vie. Tellement de luttes à gagner autres que la présidentielle. Accrochons-nous à cela. « Quand tu as le désert à traverser, il n’y a rien à faire sauf d’avancer. »

la chronique d'arthur hay
L'Humanité

Big Pharma, les profits de la pénurie

Nos recommandations culturelles

Laurent Etre

La crise du Covid a eu l’effet d’un électrochoc : les États ont pris conscience de leur perte de contrôle sur l’économie pharmaceutique. En France, une usine de production de paracétamol, délocalisée vers la Chine en 2008, s’apprête à rouvrir ses portes, à Roussillon, en Isère. Mais la reconnaissance des médicaments comme bien public, que ce soit à Paris ou Bruxelles, ne semble pas près d’advenir. Les lobbies continuent de peser de tout leur poids, notamment contre la levée des brevets pour les vaccins anti-Covid. Ce documentaire met en lumière un système entièrement guidé par le profit. Avec des conséquences dramatiques. L’un des témoins, malade d’un cancer de la vessie, raconte son parcours du combattant pour obtenir enfin son traitement. Certains laboratoires s’autorisent à retirer du marché des médicaments vitaux lorsque les États baissent les prix d’achat, ou s’ils jugent la production pas assez rentable. On réalise ainsi que les pénuries, multipliées par 20 en deux décennies pour ce qui est de l’Europe, sont la plupart du temps organisées. Un véritable scandale.

Télévision
L'Humanité

Qui est le « chevalier blanc » qui veut sauver le football français du naufrage financier

Actu

En entrant à hauteur de 13 % dans la nouvelle filiale de la Ligue de football professionnel, le fonds CVC Capital Partners va apporter 1,5 milliard d’euros pour renflouer les clubs. Une arrivée opportuniste qui va encore accélérer la marchandisation autour du ballon rond.

Nicolas Guillermin

La somme est impressionnante. Elle claque comme un slogan et viendrait, nous dit-on, sauver du naufrage financier le football hexagonal durement touché par le fiasco du diffuseur Mediapro (qui n’avait pas honoré son contrat à 800 millions d’euros pour les droits télé), puis la crise sanitaire. Contre 1,5 milliard d’euros, représentant 13 % de sa nouvelle filiale qui sera créée à l’intersaison, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé officiellement, le 1er avril, avoir signé un « accord d’engagement ferme d’investissement » avec le fonds CVC Capital Partners. Un gage d’argent frais, immédiatement disponible, pour les clubs de L1 et L2 qui totalisent 1,8 milliard d’euros de perte depuis 2019.

Unanimité dans le foot hexagonal

Rarement les quarante clubs pros, habitués à se faire la guerre, et les différentes familles du football (entraîneurs, joueurs, arbitres…) ont affiché une telle unité. À l’unanimité, ils ont approuvé en assemblée générale cet accord, qualifié d’« historique » par Vincent Labrune, président de la LFP, avec ce nouvel investisseur mieux-disant choisi parmi trois autres candidats (Hellman & Friedman, Oaktree et Silver Lake). Mais quel est donc ce fonds d’investissement britannique accueilli comme le chevalier blanc et quelles sont ses intentions ?

Basé au Luxembourg, CVC Capital Partners dispose de 165 milliards de dollars sous gestion (149 milliards d’euros), ce qui en fait l’un des dix plus grands fonds d’investissement au monde. « CVC est l’un des fonds les plus actifs du spectacle sportif, où il dispose d’une grande expertise », explique Jean-Pascal Gayant, économiste du sport. Un savoir-faire qui lui permet de réaliser de juteuses opérations. Après être devenue actionnaire majoritaire du championnat de Formule 1 en 2006, en déboursant 1 milliard de dollars, la société a revendu ses parts en 2017 à l’américain Liberty Media en empochant, selon les estimations, quatre fois sa mise. En 2021, l’organisme a acquis 14,3 % du capital de la nouvelle société commerciale du tournoi des Six-Nations pour la somme de 365 millions de livres, soit plus de 425 millions d’euros.

L’appétit de CVC ne s’arrête pas là. Le fonds détient des parts dans la société qui gère les droits du tennis professionnel (ATP et WTA) et a également investi dans le volley-ball ou encore les MMA (arts martiaux mixtes). Plus récemment, il a jeté son dévolu sur le football espagnol et italien. La Liga a trouvé un accord à hauteur de près de 2 milliards d’euros pour céder 10 % de son capital malgré l’opposition du Real Madrid, du FC Barcelone et de l’Athletic Bilbao. La Serie A compte, elle aussi, lever 1,7 milliard d’euros via trois fonds dont CVC. Mais le projet, approuvé en novembre, se heurte à l’opposition de plusieurs clubs transalpins.

Des conditions opaques

Les clubs français, eux, ont accueilli à bras ouverts l’investisseur, dont la réputation est pourtant loin de faire l’unanimité. Si les conditions du contrat restent opaques, il est clair que ce nouvel actionnaire minoritaire disposera de représentants au conseil d’administration de la structure et se remboursera sur les recettes futures des droits télé et commerciaux du football français, lors du prochain cycle démarrant en 2024. La Ligue compte en effet sur CVC pour multiplier par 2,3 ses revenus d’ici huit ans et atteindre 1,8 milliard d’euros par an, ce qui passe notamment par une hausse des droits audiovisuels, un domaine où le championnat de France est très en retard par rapport à ses voisins, surtout pour les droits à l’international (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole).

Un objectif de croissance qui laisse Jean-Pascal Gayant sceptique. « Ils font le pari que la dîme que va percevoir CVC, qui est plus fort dans la commercialisation des droits, va être plus que compensée par l’accroissement des recettes, précise le docteur en sciences économiques. Entre le fiasco Mediapro et le deal sous-évalué à 250 millions d’euros pour Amazon, ils ne peuvent faire que mieux… Mais je ne suis pas sûr qu’on aille très au-delà des 650 millions pour les droits domestiques ni que ceux à l’international croissent de façon exponentielle. »

Au-delà de la vente des droits, CVC risque de mettre la main sur le calendrier et l’organisation sportive. « On ne connaît pas les termes du contrat, mais il y a sûrement une contrepartie et CVC pourrait, pourquoi pas, optimiser les horaires des matchs à des horaires abracadabrantesques pour les marchés chinois ou américain ou bien en délocaliser certains… » Et si les choses ne devaient pas se passer comme prévu ? « CVC n’est pas un mécène, il attend un retour sur investissement, souligne Jean-Pascal Gayant. C’est l’archétype de ces sociétés avec des bataillons d’avocats qui vont, parce qu’ils auront tout cadré dans le contrat, aller récupérer le moindre centime, si ça tourne mal. En général, on se fait broyer dans ces moments-là… » On peut se demander si la Ligue n’a pas marqué un but contre son camp…

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Rugby. Comment les Bleues peuvent passer la quatrième face aux Galloises

Actu

Bien parties dans le tournoi des Six-Nations avec trois succès, les Françaises devront élever leur niveau ce vendredi soir face aux Galloises pour espérer jouer une semaine plus tard un Grand Chelem contre les Anglaises.

Éric Serres

Il y a un an, le XV de France avait parfaitement entamé son tournoi des Six-Nations en écrasant le Pays de Galles 53-0 à Vannes. Cette année, après trois victoires en autant de journées, les Françaises, qui sont en course pour un Grand Chelem, retrouvent ces mêmes Galloises, mais se déplaceront cette fois-ci à l’Arms Park de Cardiff.

Une quatrième journée à haut risque pour les joueuses dirigées par Annick Hayraud. Les Bleues, bien parties mais encore peu sûres de leur jeu, rêvent malgré tout d’imiter leurs homologues masculins. Pour en arriver là, il faudra d’abord s’imposer dans l’antre des Rouges ce vendredi 22 avril (21 heures). Ce succès leur permettrait de rêver alors à une finale contre l’Angleterre (première nation mondiale), le samedi 30 avril, au stade Jean-Dauger de Bayonne.

Faire confiance aux plus chevronnées

Reste l’obstacle gallois, une équipe qui a progressé depuis 2021 et ne sera pas forcément la victime expiatoire espérée. La manager des Bleues, Annick Hayraud, en est bien consciente et espère que ses joueuses ne feront pas preuve de trop de suffisance : « Le Pays de Galles est une nation qui avance. Je crois que la Fédération galloise de rugby a mis des moyens qu’elle ne mettait pas les autres années. Forcément, c’est une équipe qui grandit et qui a remporté deux matchs dans ce tournoi. »

Face à ce challenge, elle est bien décidée à mettre tous les atouts de son côté et faire confiance aux plus chevronnées : « Sur la première partie du tournoi, nous avons joué la carte du turnover. Pour ce nouveau défi, nous allons aligner des joueuses qui ont un peu plus l’habitude d’être ensemble et de jouer des rencontres à forte intensité. J’espère qu’il y aura un peu plus de maîtrise que lors des autres matchs afin d’enchaîner plus de temps de jeu. Cela fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, donc on devr ait être en capacité de mieux maîtriser notre jeu et surtout d’être ambitieuses. »

Un certain talent gallois pour perturber les rucks

Outre le sérieux, Annick Hayraud ne veut pas voir son équipe jouer avec le frein à main : « Il faut vraiment que les filles se fassent plaisir et ne pas revenir avec de la frustration, comme cela a été le cas sur les premiers matchs. » Avec une conquête performante en mêlée fermée, un certain talent pour perturber les rucks, mais aussi une capacité à remonter les ballons avec un jeu au pied performant et à « jouer, dans le sillage de leur arrière et d’une demie de mêlée omniprésente et un peu pénible », les Galloises offrent un joli défi à relever.

Pour Thomas Darracq, membre du staff, « il est très important pour nous de bien négocier cet avant-dernier match du tournoi. Après quelques jours de pause, nous avons pu travailler sur nos axes d’amélioration et également nous appuyer sur nos certitudes acquises pendant les trois premiers matchs. Ce déplacement doit nous permettre de continuer à développer notre capacité à être performantes pendant quatre-vingts minutes » . Réponse vendredi soir.

rugby féminintournoi des 6 nationsrugby
L'Humanité

Les supporters du Red Star se lèvent contre la vente du club à un fonds d'investissement

Actu

Football. L’annonce du possible rachat du club de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par le fonds d’investissement 777 Partners a mis le feu aux poudres. Hostile à la vente, le collectif Red Star Bauer mène la fronde contre la négociation en cours.

Nicolas Guillermin

Onzième de National à quatre journées du terme, le Red Star pourrait vivre une fin de saison mouvementée. Si le club, englué dans le ventre mou du championnat de 3e division, n’a plus rien à espérer au niveau sportif, il joue en revanche son avenir pour les prochaines saisons, et l’ambiance est loin d’être à la fête.

Jets de fumigènes

Au moyen d’une longue banderole « 777 NOT WELCOME », accompagnée de nombreuses pancartes « 777 OUT » et de chants comme « 777 cassez-vous », les supporters du club audonien ont vivement manifesté leur opposition au rachat du club par le fonds d’investissement américain 777 Partners, lors du match face à Sète (30e journée), le vendredi 15 avril.

Interrompue plusieurs fois par des jets de fumigènes sur la pelouse, la rencontre au stade Bauer a été définitivement arrêtée à la 38e minute alors que les visiteurs menaient (0-1).

La direction du club, dont le président Patrice Haddad est entré début avril en négociations exclusives avec 777 pour la cession de 100 % des parts, a condamné les débordements en dénonçant un « comportement inédit et inacceptable ».

Un fonds présent dans les assurances

Les supporters assument. « L’annonce a été brutale : on a appris par voie de presse que la direction était en négociation exclusive avec ce fonds d’investissement, nous explique Vincent Chutet-Mézence, président du collectif Red Star Bauer. La réaction a été à la hauteur de l’annonce. »

Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs clubs comme le Standard de Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses termes.

Football. Au Red Star, le nom du stade Bauer n’est pas à vendre

Il serait prêt à mettre entre 10 et 19 millions d’euros pour racheter les parts de Patrice Haddad, à la tête du club depuis 2008, qui resterait président après la transaction. « 777 s’inscrit dans notre feuille de route et compte respecter l’ADN du club », souligne la direction, qui ajoute avoir « pris la peine d’ouvrir la porte au dialogue avec les représentants du collectif (…) mais l’invitation a malheureusement été déclinée ».

« C’est vrai, on a refusé de discuter avec la direction et 777 Partners. On est prêts à discuter mais sur la base d’un nouvel investisseur, précise Vincent Chutet-Mézence. 777 Partners, on n’en veut pas. Nous appelons la direction du Red Star à revenir à la raison. »

« Un coup de poker financier »

Des inquiétudes en partie partagées par la municipalité. « Si la manifestation de colère est condamnable, les revendications sont légitimes », indique Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, qui doit rencontrer les représentants du fonds dans les prochains jours.

Histoire. Rino Della Negra, footballeur au Red Star et partisan fusillé aux côtés de Manouchian

« On partage un constat avec la direction, glisse Vincent Chutet-Mézence, c’est que le club est à bout de souffle. Il faut donc un nouvel investisseur avec un vrai projet sportif, une nouvelle équipe dirigeante qui s’implique de façon pérenne pour restructurer et développer le club sportivement. Là, on est face à un fonds d’investissement, basé à 5 000 kilomètres, qui, en l’espace de sept mois, a racheté un nombre conséquent de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier. »

« Une forme d’hypocrisie »

Les supporters redoutent que le club de Seine-Saint-Denis, au sein d’une région qui regorge de jeunes talents, ne serve de vivier pour d’autres équipes. « Notre crainte, c’est que le Red Star soit la cinquième roue du carrosse au milieu du Standard de Liège, du Genoa et des autres clubs, détaille le porte-parole de la tribune Rino-Della-Negra. On va être la petite académie qu’on va piller. Ce modèle ne marche pas. À Bordeaux (19e de L1), c’est une catastrophe. À Nancy (20e de L2), la cogestion avec Ostende (Belgique) et Brighton (Angleterre) ne fonctionne pas… »

Les prochaines semaines risquent d’être tendues. « La direction surfe sur les valeurs du Red Star, un club différent, social, mais c’est complètement incompatible avec ce qu’ils sont en train de faire. Il y a une forme d’hypocrisie. Si la négociation pour la vente se poursuit et qu’elle aboutit, l’environnement autour du club va être sacrément perturbé, prévient Vincent Chutet-Mézence. Ça ne profitera à personne et tout le monde y laissera des plumes. »

footballfonds d'investissementred star
L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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Ryanair, Vueling et Volotea... Pourquoi les grèves s'enchaînent chez les salariés du low cost

Actu

Les conflits se multiplient dans les compagnies aériennes low cost. En cause : la compression des coûts et les conditions de travail déplorables. Explications.

C’est une simple canette de Coca qui a mis le feu aux poudres. Deux hôtesses de l’air de la compagnie Ryanair ont été menacées de licenciement pour avoir bu, en mars, un soda à bord d’un avion. Mais la politique est claire : « Ni à manger ni à boire à bord ». En conséquence, le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) a lancé un préavis de grève. Une large mobilisation qui a permis l’abandon des sanctions contre les hôtesses.

Derrière cet incident chez Ryanair, c’est toute la logique low cost en matière de conditions de travail qui est aussi dénoncée par les grévistes. Ce qui explique pourquoi la colère a fait tache d’huile.

Chez Volotea, après la grève massive du week-end pascal, démarre ce vendredi un nouveau mouvement qui promet d’être très suivi. D’autant que le personnel navigant de la compagnie a été rejoint par les pilotes de ligne, qui se sont mis en grève le week-end dernier et recommenceront les 23 et 24 avril. « Le préavis de grève du SNPNC, initialement prévu sur la période du 15 au 30 avril, vient d’ailleurs d’être prolongé jusqu’au 31 mai », annonce Alizée Bonnaure, déléguée syndicale de la compagnie.

« Que ce soit Ryanair ou Volotea, le PNC (personnel navigant commercial – NDLR) est super mal payé, il n’y a pas de temps de repos et la plupart des demandes ne sont pas écoutées », déplore Stéphane Salmon, secrétaire général adjoint du SNPNC.

La direction de  Vueling  a cédé

Revalorisations salariales, amélioration de la reconnaissance des vols de nuit et application de la législation française en matière de temps de pause sont autant de revendications portées par le syndicat. Par ailleurs, le SNPNC vient d’assigner la compagnie low cost espagnole en justice, qu’il accuse de casser le mouvement en faisant venir des salariés non grévistes d’autres pays d’Europe.

Transavia aux prud’hommes pour des cas de harcèlement sexuel sur des hôtesses de l'air

Malgré les attaques de la direction, mercredi, le trafic est resté extrêmement perturbé, avec quatre vols annulés sur cinq, et un avion en direction de Strasbourg qui a dû atterrir à Nantes, laissant le soin aux passagers de se débrouiller pour rentrer en Alsace.

Chez Vueling aussi, le SNPNC avait déposé un préavis de grève du 22 avril au 9 mai. Revendiquant de meilleures conditions de travail, le syndicat dénonçait des revalorisations salariales insuffisantes. Face à la mobilisation des compagnies concurrentes, et à la pression de ses propres salariés, qui, consultés, se sont déclarés à 98 % en faveur de la grève, la direction de Vueling a cédé. Elle qui ne proposait que des hausses de 150 euros par mois au maximum a décidé de faire de ce montant un minimum. « Notre force est d’avoir su nous solidariser entre personnels des différentes compagnies, se félicite un élu SNPNC de l’entreprise, qui préfère rester anonyme. “Un effet levier”, poursuit-il, permis par le fait que nous nous connaissons tous, peu importe la compagnie, on connaît les conditions de travail et de vie de nos collègues, on sait où appuyer. »

« Nous demandons reconnaissance et dignité »

Une victoire qui motive les salariés de Ryanair. Bien que les menaces pesant sur les deux hôtesses aient été levées, les salariés n’ont pas obtenu le droit de boire et manger à bord. Une provocation de la part de la compagnie low cost, qui « contrôle continuellement nos moindres faits et gestes et nous réprimande très sévèrement au moindre écart, en exerçant une forte pression », explique Damien, élu syndical chez Ryanair, bien décidé à poursuivre le mouvement.

Les grévistes exigent également l’application du Code de l’aviation civile. Car, explique Stéphane Salmon, « Ryanair refuse de se soumettre au droit français à propos des temps de repos ». Or, avec les normes de sécurité européennes auxquelles se réfère la compagnie, un steward pourrait se retrouver à travailler vingt-quatre heures d’affilée, le temps d’un aller-retour Paris-Tokyo, s’il a de quoi se reposer durant le vol, explique le représentant syndical.

« Il serait plus stratégique de se coordonner »

La mobilisation des personnels des compagnies low cost pourrait bien s’étendre encore. L’élu syndical Vueling le confirme : « Il va sûrement y avoir des vagues de grèves à plus grande échelle. » La présidente du bureau exécutif du SNPNC, Christelle Auster, appelle de ses vœux cette concordance des luttes.

« Il serait plus stratégique de se coordonner entre PNC de toute l’Europe pour les grèves. Afin d’éviter qu’elles ne soient cassées par des renforts d’autres pays, poursuit la syndicaliste. Mais surtout, j’espère que nos actions et nos revendications s’étendront à terme : nous demandons simplement de la reconnaissance et de la dignité dans notre travail. »

Damien promet d’ores et déjà que, « si Ryanair ferme encore les yeux, nous referons grève cet été en nous coordonnant avec d’autres pays d’Europe : nous avons déjà des discussions avec la Belgique et l’Italie ».

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Terrenoire veut « Faire cohabiter les mondes »

Entretien

Musique Avec son premier album, le groupe Terrenoire ausculte les aspirations d’une jeunesse populaire et convoque la vie, l’amour, la mort comme autant de forces contraires réconciliées.

Clément Garcia

Terrenoire, c’est d’abord le nom d’une ancienne ville minière rattachée à Saint-Étienne. Théo et Raphaël Herrerias y sont nés, y ont grandi et noué des amitiés. Le groupe qu’ils ont fondé lui emprunte son nom, par fidélité assumée à un lieu et à une mémoire ouvrière. Repérés par les Inouïs du Printemps de Bourges en 2018, adoubés par Bernard Lavilliers avec lequel ils ont enregistré l’hymne stéphanois Je tiens d’elle, les deux frères de Terrenoire ont reçu le prix de la révélation masculine lors des dernières victoires de la musique. Les Forces contraires, leur premier album, est une immersion dans les humeurs de la jeunesse et est porté par une musique hybride qui réunit l’insolence du rap, la poésie de la chanson et des colorations pop et électro. Ils se produisent à nouveau, ce vendredi, au Printemps de Bourges.

Vous chantez : « J’suis pas un gars d’ici / J’suis loin de chez moi / J’suis enfant de Terrenoire / Une très bonne mémoire. » C’est quoi, la mémoire d’un enfant de Terrenoire ?

Raphaël C’est une mémoire d’enfant qui brasse le souvenir « des maisons ouvrières au crépi couleur chair », des lotissements et des gamins qui jouent autour. Mais c’est aussi une mémoire plus large, celle des terres ouvrières qui sont aussi des terres d’immigration. À l’école, très peu de gamins avaient des noms de famille « français ». Nous-mêmes sommes des petits-fils d’immigrés espagnols qui ont fui la guerre et Franco. J’ai retrouvé des images de la mine de Rio Tinto où notre grand-père travaillait en Andalousie. Il y avait les mêmes chevalements de mine là-bas qu’à Saint-Étienne. Il a passé sa vie de chevalements de mine en chevalements de mine. Cette histoire m’a bouleversé. Dans le cimetière de Terrenoire, il y a notre père, notre grand-mère, notre grand-père… C’est ça, notre mémoire, celle d’une terre ouvrière peuplée par des gens qui venaient d’ailleurs.

L’album les Forces contraires est paru il y a deux ans. Il ressort avec sept titres inédits. Ce sont des compositions récentes ?

Théo Oui, nous n’avons pas fait les fonds de tiroir. Nous avons voulu raconter des choses nouvelles pour faire revivre cet album, avec un deuxième volet tourné vers la joie, la vie, quand le premier évoquait plutôt la mort et les épreuves qui vous transforment. Là, on a voulu célébrer cette transformation réussie vers la vie.

Avec Derrière le soleil, chanson dédiée à votre père récemment décédé, vous semblez avoir réuni ces « forces contraires ».

Théo C’est une chanson très importante pour nous. Quand Raphaël l’a écrite et me l’a fait écouter, j’ai été secoué par le texte et l’ébauche musicale. En travaillant la musique, en parlant de la mort de notre père des dizaines et des dizaines de fois en studio et en concert, on a transformé cette expérience de mort en expérience de vie. Ce titre a cristallisé cette transformation.

Lors de l’élection présidentielle, vous avez pris position en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Comment voyez-vous l’état du pays à la veille du second tour ?

Raphaël Le pays est plus fracturé de jour en jour, avec une forme d’hébétude qui nous pousse à la lutte. C’est aussi ça, « les forces contraires » : la peur produit du courage. Cette hébétude va devoir générer une forme de mouvement. Notre silence ne pouvait plus tenir face à cette situation. Mais nous ne voulons pas regarder l’autre, celui qui ne vote pas comme nous, comme un ennemi. Avec nos armes de musiciens et d’auteurs, nous avons envie de monter un festival à Terrenoire, sur des mois, pour rencontrer des associations, des scolaires, des centres sociaux. Remettre un peu d’art, de culture pour ouvrir les bouches et récolter des paroles, ça va devenir un impératif. Plus que les prises de position politiques, je pense que l’action créative va être extrêmement importante, surtout localement.

Dans votre album, vous parlez librement d’amour et de sexualité. Comment va l’amour pour un jeune homme en 2022 ?

Raphaël Un peu à l’image du reste. Je pense qu’on est face à un changement d’ère important. J’observe que l’idée de couple bat de l’aile. Je vois des systèmes, des manières d’être ensemble qui fonctionnent de moins en moins, sans savoir dans quelle direction ça va. J’entends beaucoup parler de liberté, sans savoir non plus si c’est une forme d’individualisme ou si c’est une manière de créer de nouveaux types de relations. Le virilisme, le patriarcat ont fait énormément de mal. C’est une période assez passionnante pour l’amour. Je sens que quelque chose d’important se joue à l’endroit de l’intimité et de la sexualité. C’est une manière pour nous de définir une modernité.

Vous réalisez une musique hybride, entre chansons à texte, sonorités électro et pop. Comment avez-vous construit cette identité sonore ?

Théo Assez simplement. On n’est jamais rentrés dans une nomenclature. Cette hybridation est venue par l’écoute de tous types de musique. On adore les artistes de pop qui ont réussi à mélanger les genres au sein de leur carrière, voire au sein d’un même album. C’est une joie de faire cohabiter les mondes. Je pense à Nougaro, qui a passé pas mal de temps à expérimenter des choses différentes, à Gainsbourg, Prince, Frank Zappa, Meshell Ndegeocello – une musicienne qui mélange jazz, folk, americana. Les artistes en capacité de faire de grands écarts et de montrer leur amour de toutes les musiques nous intéressent.

La scène stéphanoise, dont vous êtes l’une des figures, est en pleine ébullition. Comment l’expliquez-vous ?

Raphaël D’abord par le fait qu’on s’observe les uns, les autres. Ça crée un cercle vertueux qui ouvre des possibles. Ensuite, par la volonté de monter des projets collectifs, grâce au Fil, notamment, la scène des musiques actuelles de Saint-Étienne. Avec le Fil, nous avons monté l’éPOPée verte, avec Fils Cara, Zed Yun Pavarotti, La Belle Vie, Cœur. De nouveaux projets sont en train d’émerger. Tout le monde sent l’ébullition mais beaucoup reste à faire pour planter définitivement Saint-Étienne sur la carte de la musique en France.

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Julia Escudero, disquaire courage

Un jour avec

Le Disquaire Day, qui se déroule samedi, permet de braquer les projecteurs sur ce métier de passionnés. Rencontre avec une Parisienne qui s’est lancée dans l’aventure à Montmartre.

Clément Garcia

The Mixtape se mérite. Il faut d’abord grimper la rue des Trois-Frères, qui serpente à travers la butte Montmartre, pour atteindre ce nouveau magasin de disques monté par Julia Escudero et son compagnon, Kévin Gombert. Lorsque l’on cueille Julia à l’heure du repas, attablée dans sa boutique portes ouvertes en cette belle journée de printemps, le temps presse. Dans quelques heures, The Mixtape accueillera, au milieu des vinyles, un concert du duo Ottis Cœur et l’exposition d’une jeune photographe, Lucie Marmiesse.

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« Il y avait un ras-le-bol des boutiques à touristes »

Julia tient à ce que son magasin soit irrigué par la vie, la création, un lieu de découvertes et de rendez-vous entre potes, anciens ou futurs. « Le bar d’en face, le Cocon, nous fournit des bières et du vin les soirs de concert. La patronne est devenue une amie. » Dans le local contigu de cet ensemble de logements sociaux construit par la Mairie de Paris sur une dent creuse, un brasseur compte s’installer.

On devine sans peine un pacte se sceller pour accompagner quelques soirées. « Il y avait une attente dans le quartier, un ras-le-bol de la succession de boutiques à touristes. Beaucoup de gens nous ont fait savoir leur satisfaction de voir un lieu culturel sortir de terre. Nous avons été superbement accueillis. Vous voyez ce disque d’or ? Il nous a été offert par un voisin ! »

La passion de la musique a gagné Julia à l’adolescence. Rien de bien original, jusqu’à ce qu’elle se fasse dévorante. La jeune femme tient, en groupie, les premiers rangs des nombreux concerts auxquels elle assiste, notamment à Pigalle, le quartier qui s’étend au pied de la butte, avec sa ribambelle de salles fameuses. Elle signe rapidement un contrat en CDI dans un média en ligne qui, faute de moyens, périclite : « C’était addictif d’être dans l’écoute permanente, dans la découverte. »

Julia dirige son propre média en ligne

La future disquaire entre ensuite à Longueur d’ondes, le magazine gratuit des musiques actuelles, « un magazine militant dans son approche musicale. On peut avoir Étienne Daho en une, puis au numéro suivant un artiste inconnu. Là-bas, je me suis tout de suite sentie chez moi ». Depuis 2016, elle n’a pas quitté cette rédaction, qui fourmille de bénévoles enthousiastes.

La passionnée d’écriture, qui tenait les rênes du canard de son collège avant d’entrer dans une école de journalisme, lance, en parallèle de sa boutique, son propre média en ligne. Il s’appelle Pop & Shot et Julia le dirige fièrement du haut de ses 34 ans, entourée d’une brochette de jeunes, ses « petits », auxquels elle enjoint de « croire en leurs rêves ». « Quand on travaille dans un média en ligne, on conseille des artistes aux lecteurs. Et maintenant, on le fait “en vrai”. Pour moi, c’est une continuité, la même passion qui s’exprime autrement. Des jeunes groupes que je suivais viennent dans la boutique pour mettre en dépôt leurs vinyles. On tient à jouer ce rôle. »

Le disque n’est-il pas devenu trop cher ?

Au cours de la conversation, une évidence se fait jour : les disquaires nourrissent entre eux une vraie complicité : « Quand nous nous sommes installés, les disquaires voisins sont venus nous soutenir et ont prêté du matériel pour nos showcases sans que nous le leur demandions. La concurrence se parle beaucoup et nous nous envoyons les clients lorsque nous n’avons pas les références. »

Mais, en ces temps de pénurie et de hausse des prix des matières premières, le disque n’est-il pas devenu trop cher ? « Les majors augmentent les prix des vinyles, mais on a besoin d’elles pour faire fonctionner le commerce. Nous ressentons moins les effets de cette hausse avec nos choix ciblés. Mais des artistes indépendants vont avoir du mal à presser leurs albums. Entre la sortie d’un CD et le pressage d’un vinyle, il faut parfois attendre sept mois. »

Patience et ténacité

Kévin sort le nez de sa caisse : « Vous savez qu’Adele a privatisé une usine et bloqué la production pour presser ses 500 000 disques ? Merci pour les autres ! » La disquaire note aussi la stratégie du rappeur Orelsan : « Ses disques ont été réservés pour les grandes surfaces, pas pour les disquaires indépendants. Ça nous a fait un gros manque à gagner… »

L’aventure réclame patience et ténacité. Les disquaires ne courent plus les rues, mais, grâce au retour du vinyle, la courbe des ventes des supports physiques de musique s’est inversée. L’entreprise, toutefois, tient du sacerdoce. Deux ans passés à trier la paperasse, à courir les banques, à essuyer des refus, à se décourager, à recommencer. Et finir par réussir, à force de passion : « Pour l’instant, on ne se paye pas. Mais on compte bien y arriver l’année prochaine. »

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Billet

Maurice Ulrich

Il a fallu, dit-on, qu’un des conseillers d’Emmanuel Macron demande aux opérateurs un peu moins de plans sur ce dernier pendant que parlait Marine Le Pen. Son petit sourire commençait à se voir trop souvent. Parfois, une sorte d’ennui qui laissait penser qu’il prenait son mal en patience. L’exercice était assez ennuyeux. Vers la fin, la candidate est repartie en croisade, décrivant une France tellement mise à mal par l’insécurité liée selon elle à l’immigration, s’emboîtant comme les poupées russes dans l’islamisme radical, le terrorisme et au final le port du voile, plus exactement du foulard, qu’on se demandait comment l’herbe pouvait repousser dans ce paysage. C’était sans surprise, mais on avait surtout le sentiment qu’il manquait quelque chose dans tout ça. Comme un silence partagé sur les inégalités, les salaires insensés du CAC 40, l’imposition des hauts revenus, la taxation des dividendes, l’égalité et la fraternité… On en oublie. Logique, puisque c’était un débat sans la gauche.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Pour Éric Piolle, « Jean-Luc Mélenchon peut structurer l’arc humaniste »

Entretien

L’écologiste Éric Piolle entend faire battre Marine Le Pen avant de participer à la reconstruction de la gauche avec la France insoumise, arrivée en tête au premier tour.

Emilio Meslet

Défait au premier tour de la primaire des écologistes, Éric Piolle, tenant de l’aile gauche d’EELV, a soutenu, sans y croire, Yannick Jadot pour la présidentielle. Son candidat a récolté 4,6 % des voix. Au regard de la percée de Jean-Luc Mélenchon, le maire de Grenoble plaide, une fois l’extrême droite battue, pour un rapprochement avec la France insoumise (FI) au sein d’un « arc humaniste ».

Vous appelez à battre l’extrême droite tout en disant que « les castors sont fatigués » de construire des barrages. Pensez-vous que celui de dimanche tiendra ?

Je ne sais pas. Je mettrai un bulletin Macron, sans l’ombre d’un doute. Je n’oublie pas ce qu’est l’extrême droite, qu’elle avance toujours cachée, qu’elle monte en agitant les peurs… C’est la première des luttes : l’histoire nous apprend que la part sombre de l’humanité ne disparaît jamais.

Sur l’écologie, Emmanuel Macron dit s’être « transformé ». Le croyez-vous ?

C’est du foutage de gueule ! Il dit ce qu’on attend, mais ne l’a pas fait depuis cinq ans. J’attendais aussi qu’il donne des mesures concrètes sur les retraites, le RIC, le RSA, l’assurance-chômage, un référendum sur la convention citoyenne sur le climat… Avec le grand débat des gilets jaunes et le Covid, il nous avait déjà fait le coup : rien ne devait plus être comme avant. Et pourtant…

Jean-Luc Mélenchon a demandé aux Français de l’élire premier ministre aux législatives. Poussez-vous en ce sens ?

Grâce au travail de la France insoumise, il a rassemblé des millions d’électeurs. De fait, il y a eu une démarche unitaire dans les urnes. C’est donc une logique pragmatique qui peut donner un débouché positif. Je souhaite que Jean-Luc Mélenchon, tout en disant que ça nous tord les tripes, appelle à voter Macron. Mais il doit aussi donner une perspective en annonçant pouvoir prendre la tête d’une coalition en juin. Il est en capacité de structurer l’arc humaniste. C’est un changement par rapport à 2017, où tout avait été très dur avant et pendant les législatives. Aujourd’hui, il y a cette responsabilité assumée d’ajouter des chaises autour de la table pour fédérer largement. C’est à ceux qui sont arrivés en tête de prendre l’initiative.

Au regard du premier tour, pensez-vous toujours que l’écologie est le pivot de cet « arc humaniste » ?

L’écologie en tant que parti, peut-être pas. Mais l’écologie en tant qu’idée, oui. Car c’est le projet qui se demande comment garantir les sécurités, comment chérir les biens communs et le vivant, comment nourrir le désir d’émancipation et de justice. Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot étaient assez similaires sur la question.

Pendant la campagne, EELV a exprimé de vifs désaccords avec Mélenchon sur les questions internationales et a aussi été accusé de l’avoir empêché d’atteindre le second tour. A-t-il des comptes à rendre, comme le demande la FI ?

Je suis resté en dehors de ça jusqu’ici et je continuerai. Pourquoi y a-t-il eu un candidat écologiste et un communiste ? C’est comme ça. La réalité est qu’il s’agit d’une défaite de plus qui a, tout de même, soulevé des millions de personnes qui ont voulu, sans succès, faire barrage à Le Pen dès le premier tour.

La gauche pèse à peine 32 % des voix. Comment analysez-vous le scrutin ?

Quand je me suis engagé en politique, je disais que le paysage allait se structurer en trois espaces : le bloc réactionnaire d’extrême droite, un bloc néolibéral de plus en plus autoritaire et un arc humaniste autour de l’écologie. Nous y sommes. Les blocs sont de taille relativement égale, le nôtre est donc en capacité de peser. Maintenant, à nous de proposer un projet de société et de mener la bataille culturelle. Je rejoins l’analyse de François Ruffin : dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon a su mobiliser dans les quartiers populaires mais il manque une étape, celle des territoires péri­urbains et ruraux. Si Marine Le Pen est en tête dans 20 000 communes, ce n’est pas pour rien. Beaucoup de gens vivent dans la peur de l’après, et la colère monte. Notre rôle est de proposer des modes de vie prospères qui ne soient ni le fruit d’une domination, ni d’une destruction du vivant, ni d’une captation des profits. Voilà pour le cap.

Vous avez été en retrait en 2022. Était-ce une façon de vous mettre à distance de la ligne et de la stratégie portées par Yannick Jadot ?

J’ai répondu présent quand on a fait appel à moi. J’ai fait loyalement campagne au service du candidat. Lors de la primaire, un choix démocratique a été fait et je l’ai suivi sans me poser de question, mais sans me travestir. À la primaire, je me suis battu pour construire l’arc humaniste, mais j’ai perdu. Depuis, personne n’a fait ce travail. Yannick Jadot a mené campagne avec ses forces et sa cohérence.

éric piolleeelvPrésidentielle 2022Yannick Jadot
L'Humanité

A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

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A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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L'Humanité

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

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5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne

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Depuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.

Franck Cartelet

Certains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril. 

« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».  

S'abstenir ou non 

« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.  

Génération

Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.  

La Sorbonne fermée 

Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.

« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.

Froid, insalubrité, nuisibles... Ces résidences étudiantes qui confinent à l’enfer

Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.  

Le Figaro

Présidentielle 2022: Macron ou Le Pen, les Français à l’heure du vote

Tristan Quinault-Maupoil

À l’issue d’une campagne atone, 48,7 millions de citoyens décideront de l’avenir du pays.

Place aux Français. Ils sont 48,7 millions à être attendus, dimanche, dans les bureaux de vote pour trancher la direction que prendra le pays ces cinq prochaines années. Pour la première fois depuis 1981, ils auront à départager un duel déjà présent lors du précédent scrutin présidentiel. Emmanuel Macron face à Marine Le Pen… Ce face-à-face rejeté à mi-mandat par 80 % des Français s’est finalement largement imposé. Les deux adversaires parvenant même, cinq ans plus tard, à améliorer au premier tour leur score antérieur.

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Les crises, du Covid-19 à la guerre en Ukraine, ont consolidé le socle central du chef de l’État sortant. Tandis que Marine Le Pen a capitalisé sur les craintes d’une France populaire qui n’a jamais réussi à se reconnaître dans la personnalité d’Emmanuel Macron. Derrière ce duel se cachent aussi deux puissants référendums - l’un contre le président sortant, l’autre contre sa rivale -, mais aussi «un vote de classe», constate un ministre à la lumière des résultats du premier tour. Et ce alors que la crise des «gilets jaunes» a été un des tournants du quinquennat qui s’achève. Comme en 2017, un candidat qui ne craint pas la mondialisation fera donc face à une candidate nationaliste. L’un pariant sur un discours proeuropéen affirmé et l’agenda de réformes habituel des partis de gouvernement. L’autre sur le sentiment de déclassement et la crainte d’une baisse du pouvoir d’achat dans un contexte de retour de l’inflation.

La porte entrouverte à une surprise

Fait inédit, pour sa troisième qualification à un second tour d’une présidentielle, le FN devenu Rassemblement national (RN) a réussi la prouesse de se normaliser aux yeux de bon nombre d’électeurs. Ainsi, la tournure du débat télévisé d’entre-deux-tours - qui n’a jamais aussi peu rassemblé de téléspectateurs - a satisfait les deux camps. Sans les éclats de voix de 2017, deux visions très différentes de la France ont été exposées. Sommet d’une campagne peu entraînante, lors de laquelle il aura fallu attendre jusqu’au dernier moment pour voir une véritable confrontation électorale s’installer.

Pendant cette dernière quinzaine de campagne, Emmanuel Macron a surtout lorgné les voix de la gauche. Dorénavant incarnée par la figure écrasante de l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, elle n’a plus le même entrain à faire barrage à l’extrême droite. Preuve que le principe même du consensus a du plomb dans l’aile dans l’Hexagone, une grande part de ses électeurs préfère se réfugier dans l’abstention ou le vote blanc. Une aubaine pour Marine Le Pen, qui a conclu sa campagne en misant essentiellement sur la mobilisation de sa base électorale, en pariant sur un rejet de la majorité sortante.

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Si Emmanuel Macron apparaît comme le favori du scrutin, la marge examinée par les sondeurs avec sa poursuivante laisse encore la porte entrouverte à une surprise. En arrivant à l’Élysée, Marine Le Pen serait la première femme à diriger la France. La reconduction du Marcheur serait une première pour un président sortant sans passer par la case cohabitation. Une prouesse quand ses deux prédécesseurs ont tous été rattrapés par l’impopularité. Qui plus est à l’issue d’un quinquennat rythmé par des événements marquants.

Magma électoral

Mais au-delà des scores des protagonistes, l’écart entre eux et le taux de participation seront les autres informations scrutées dimanche. Un score serré, cumulé à une abstention importante, illustrerait l’ancrage de la défiance dans le pays. Quel que soit le score du gagnant, le choix des urnes ne se transformera pas en boulevard pour lui. Il s’installera à l’Élysée face à près de 60 % de ses compatriotes qui ont choisi de voter au premier tour pour des candidats radicaux. Un magma électoral et autant d’antagonismes prêts à ressurgir à tout moment. Dans la rue comme sur la toile. En attendant ces défis, la recomposition politique débuté en 2017 connaîtra une nouvelle accélération dès lundi prochain.

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Aucun des deux finalistes de la présidentielle ne s’inscrit dans l’ancien clivage gauche-droite. Le PS et LR n’y ont pas résisté et sont, malgré leurs ancrages locaux, à la merci des gagnants. Permettant toutes les triangulations politiques avant la tenue des élections législatives, les 12 et 19 juin.

Le choix du prochain premier ministre comme les accords électoraux qui seront décidés autour des trois principaux blocs issus des urnes termineront de redessiner l’offre politique d’une France en mutation.

Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron

Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

L'Humanité

VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne

Vidéo

Au QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.

Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.

Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".

L'Humanité

En direct. Présidentielle : dernière ligne droite avec le second tour, législatives en vue : l'essentiel de l'actu politique du 22 avril

Comment a-t-on voté dans votre commune, dans votre département ? Découvrez les résultats du premier tour de la présidentielle avec notre carte interactive.

Le Figaro

«Si j’étais président...»: Stéphane Bern, Frédéric Beigbeder, Pascal Bruckner, Sonia Mabrouk... Huit personnalités s’installent dans le fauteuil du chef de l’État

EXCLUSIF - À la veille du second tour, nous avons demandé à plusieurs personnalités de nous dire quelles mesures elles prendraient en priorité. Leurs réponses sont aussi instructives que stimulantes.

«Si j’étais président...», par Marc Lambron

«Je viens d’être élu président de la République française. Je l’étais déjà selon les sondages, mais il est bon que le corps électoral le confirme obligeamment. Ma première mesure, préméditée avec mon état-major, est le choix d’un lieu: plutôt que d’apparaître sacerdotalement dans un auguste site parisien, type pyramide du Louvre, je la joue province, façon Mitterrand à Château-Chinon. Je choisis donc d’attendre les résultats dans ma ville natale, Lyon, puis d’apparaître vers 21 heures sur une tribune que l’on a dressée sur la place Bellecour devant la statue équestre de Louis XIV, site traditionnel de rencontre des amoureux qui s’y donnent rendez-vous «sous la queue du cheval».

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C’est que j’ai voulu donner à mon entrée en fonction une couleur à la fois élégiaque, monarchique, décentralisée et écologique. Le maire de Lyon étant vert et inclusif - j’ai reçu en janvier dernier ses vœux télématiques qui commençaient ainsi: «Cher.e Marc», et je n’invente rien -, je m’affiche donc à ses côtés avant de me rendre en pèlerinage dans le parc de la Tête-d’Or, villégiature de mon enfance, où une horde de photographes me mitraille devant le nouvel enclos des singes en compagnie de l’édile local. C’est bon pour l’anthropocène. En réalité, tout ceci a été concerté afin de pouvoir rendre hommage à ma mère, vivant à Lyon et sans laquelle, sauf erreur, je ne serais pas président de la République.

Pour quelques jours euphoriques, je vis dans la fiction d’être adoré

Il est temps de revenir en TGV vers la capitale - hommage à la bataille du rail - où je fais un tour nocturne à mon QG de campagne pour saluer mes affidés en délire. Il ne m’échappe pas qu’un service d’ordre composé de mastards inconnus s’est disposé autour de moi en émettant d’intermittents larsens d’oreillettes. Une masse de messages de félicitations m’attend, chefs d’État étrangers, zélateurs intéressés, anciens camarades de lycée. Pour quelques jours euphoriques, je vais vivre dans la fiction d’être adoré.

S’enchaîne alors une suite d’événements obligés. Transmission des pouvoirs à l’Élysée, incluant la remise du code atomique et la pérennisation de l’emploi du cuisinier. Voyage immédiat à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand, en prenant soin de choisir une météo sans orages. Choix du photographe officiel - je retiens sans ambages mon ami Jean-Marie Périer, qui a déjà croqué John Lennon et Miles Davis, ce qui n’est pas se moucher du pied. Envoi d’une gerbe de fleurs sur la tombe du général de Gaulle et d’une autre devant l’Hôtel de ville de Paris en mémoire d’Anne Hidalgo. Consultation de François Bayrou - il faut toujours consulter François Bayrou. Vivant dans le péché avec ma compagne, réactivation de la jurisprudence Hollande-Trierweiler-Gayet, autrement dit pérennisation du collage institutionnel dans l’ancienne demeure de la Pompadour.

On me donne la ligne rouge avec Poutine. Je lui apprends que la France a un nouveau président

Je souffle un peu et commence à calculer mes postures. On me donne la ligne rouge avec Poutine, je vérifie s’il s’est rendu compte que la France a un nouveau président. Je le lui apprends. Biden m’appelle à l’heure où je dors et où il est réveillé. À part moi, je choisis de ne pas honorer la tradition cynophile de l’Élysée, on n’y verra sous mon mandat ni labrador ni fox-terrier. Je fais un tour à pied chez des bouquinistes de la rive gauche en faisant prévenir l’agence Gamma par mon service de presse. À l’heure de la sieste, une voiture banalisée me conduit chez Line Renaud, visite talismanique pour tout président nouvellement élu. Par corporatisme sournois, j’augmente ce même jour la dotation de l’Académie française. Le lendemain, je fais le tour du propriétaire au pavillon de la Lanterne à Versailles. La salle à manger étant confortable, je vais enfin pouvoir rendre toutes les invitations laissées en souffrance ces dernières années.

J’en oubliais presque qu’il faut composer un nouveau gouvernement. Il doit être paritaire, participatif et citoyen. Mais aussi viril, césariste et régalien. Un mixte des deux pourrait donner du transgenre, mais je choisis de rester dans la norme acceptable par les territoires. Il faut aussi songer aux législatives qui m’assureront les yeux fermés une solide majorité. C’est dans le sac. La température monte, voici déjà l’été. Veiller à ne pas arborer des maillots de bain ridicules à Brégançon. Trouver un écrivain hagiographe avec terminaison en «on», Besson, Tesson ou Lambron. Soudain, ce dernier nom déclenche une sorte de court-circuit dans ma tête. Je me réveille en sueur. Qui suis-je? Moi ou l’autre? Président d’un jour, c’était un drôle de rêve…»

«Si j’étais président...», par Renaud Girard

«Devenu, comme par enchantement, président de la République, ma politique étrangère obéira à trois grands principes: l’indépendance, le réalisme, le service de la paix.

Pour rester à l’égal de nos compétiteurs britannique, américain, russe et chinois, je conserverai un corps diplomatique spécialisé, dont la majorité des membres auront effectué l’essentiel de leur carrière à l’international. J’exigerai de tous mes ambassadeurs qu’ils apprennent à l’avance la langue du pays où je les affecterai.

Je ferais croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat

Les rapports de force structurent de plus en plus les relations internationales. L’indépendance de ma politique étrangère reposera sur des armées françaises de premier ordre, comprenant une force de dissuasion nucléaire, et des capacités cyber et spatiales crédibles. Il y a trente ans, nous avons décru notre effort de défense alors que le monde devenait progressivement plus dangereux - un contresens. Je ferai croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat. J’ai conscience que la défense européenne restera un vœu pieux tant que nos amis de l’UE ne décrocheront pas de leur addiction à la protection américaine. En attendant, je favoriserai le développement d’industries françaises et européennes de défense non dépendantes des composants américains.

Je respecterai nos alliances à la lettre. Pacta sunt servanda. Mais allié ne veut pas dire aligné! Je ne m’alignerai jamais, ni sur l’Amérique, ni sur l’Allemagne, ni sur toute autre puissance. En dépit du Brexit, j’augmenterai ma coopération militaire avec les Britanniques, telle qu’organisée par le traité de Lancaster House (2010). Pour des raisons d’efficacité, je proposerai à nos alliés occidentaux une coopération étroite dans les défenses cyber et spatiale.

Mon souci d’indépendance ne m’empêchera pas d’utiliser le levier européen pour contrer l’aventurisme militaire russe, l’hégémonisme économique et le vol technologique chinois, l’extraterritorialité juridique américaine. Il faut prendre les réalités telles qu’elles sont: ces enjeux dépassent la taille de la France seule.

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Face aux autocraties, le réalisme me conduira à bannir de mon arsenal diplomatique la leçon de morale et la sanction économique, toutes deux contre-productives. La première braque le gouvernement à laquelle elle s’adresse, sans lui faire changer d’un iota son approche des droits de l’homme. La punition collective de la seconde rapproche la population de son dictateur, renforçant le régime au lieu de l’affaiblir.

Mais je pourrai utiliser, de manière dissuasive contre les élites dirigeantes, des sanctions financières fortes et ciblées pour ramener à la raison un agresseur.

Ma politique étrangère se construira sur le temps long, pour protéger nos intérêts nationaux. Elle échappera à la dictature de l’émotion médiatique. Je n’irai pas guerroyer pour imposer la démocratie aux quatre coins du monde. L’ingérence est le retour par la fenêtre de la pulsion coloniale. Je n’emploierai la force que pour réduire mon ennemi principal. Je pourrai aider militairement coup par coup nos amis africains, mais je ne m’installerai plus à demeure, afin de ne pas tomber dans le piège colonial et dans la manipulation par nos protégés.

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Je rétablirai la diplomatie secrète. Le déballage public paralyse les négociations. La surenchère médiatique pourrit la diplomatie. Si le contenu du dialogue sécuritaire américano-russe initié à Genève en juin 2021 était resté secret, nous aurions pu éviter l’attaque russe de l’Ukraine huit mois plus tard.

Sobre, claire, sans prêchi-prêcha, ma politique étrangère me permettra de refaire de Paris le lieu privilégié des pourparlers internationaux. Je chercherai, partout où l’enjeu le mérite, à être un «honest broker» (intermédiaire sincère) dans les situations conflictuelles. Une diplomatie informée et réaliste au service de la paix: quelle belle ambition pour la France!»

«Si j’étais présidente...», par Sonia Mabrouk

«Si j’étais présidente, avant de mettre en place une quelconque mesure sur la laïcité, je définirais ma vision du sujet. Ce préambule me semble indispensable tant le concept de laïcité et ce qu’il incarne ont été utilisés à tort et à travers dans le débat politique, au point que la laïcité est devenue un mot-valise où chacun transporte ce qu’il souhaite, autrement dit, tout et, surtout, n’importe quoi.

La responsabilité en incombe en partie aux dirigeants politiques. Par peur de s’aventurer sur un chemin miné, et parfois, il faut le reconnaître, par méconnaissance totale du concept et de sa singularité historique, ils ont tristement appauvri le débat. Au final, la laïcité, ce chef-d’œuvre en péril, ressemble à une sorte de totem qu’on brandit pour se donner bonne conscience sans trop savoir ce à quoi il fait encore référence.

Sur la laïcité, il est urgent de ne rien faire !

Si j’étais présidente, je dirais donc clairement et sans détour ce que la laïcité n’est pas. La laïcité n’est pas la tolérance car, comme l’explique Régis Debray, tolérer, c’est souffrir. La laïcité n’est pas non plus l’athéisme. Elle n’est pas la vérité, et encore moins une religion ou un dogme. Mais j’arrêterai là cette liste des contresens qui est en réalité infinie, tant le concept se prête facilement aux ambiguïtés et aux déformations dans tous les sens.

Venons-en plutôt à ce que je crois être la laïcité. Elle est un cadre. Elle est aussi et surtout la garantie de la survivance d’une paix civile. Autrement dit, elle est l’inverse de ce que veulent en faire les islamistes, à savoir une machine de guerre contre les religions. Dans une France qui s’apparente de plus en plus à une mosaïque de communautés, la laïcité est le ciment commun à tous les Français, indépendamment de leur communauté d’origine. C’est en cela qu’elle nous protège du pire. C’est en cela qu’il est urgent de lui redonner son sens véritable.

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Si j’étais présidente, je ferais donc en sorte qu’on ne touche plus à la laïcité. Sur ce sujet majeur, je dirais donc qu’il est urgent de ne rien faire! Ma première mesure, quitte à vous surprendre, serait de mettre un terme au concours Lépine de la mesure la plus gadget, de faire cesser toutes les offensives sur ce sujet fondamental. Je proposerais à nos concitoyens de revenir à l’essentiel, à la définition même de la laïcité, de revenir non seulement à la lettre mais aussi à l’esprit de la loi de 1905. Pour le reste, nous avons une multitude de lois, appliquons-les! Soyons intraitables sur les atteintes à la laïcité mais cessons de la tordre dans tous les sens. En guise de conclusion, si je devais choisir un slogan, je dirais: pas touche à la laïcité!»

«Si j’étais président...», par Stéphane Bern

LE FIGARO MAGAZINE. - Quelle première décision pour le patrimoine prendriez-vous en tant que président?

Stéphane BERN. - Je ferais d’abord en sorte que Paris soit sanctuarisé! J’entends toutes les polémiques autour du Champ-de-Mars, de la tour Eiffel, des abords de Notre-Dame… Je vois les projets de la Mairie mais, pardon, le patrimoine parisien appartient à la France entière! Je créerais une commission ad hoc qui prendrait en compte à la fois les avis des élus de la capitale, mais aussi ceux des Monuments historiques. Je remettrais de l’État dans toute cette gestion. Ce qui m’importe, c’est qu’on ne fasse plus n’importe quoi. Un exemple: on a fêté récemment les 150 ans de la fontaine Wallace. Des Américains, venus tourner un film sur cet Anglais philanthrope, ont été obligés d’en recréer tellement celles-ci sont dégradées ou enlevées de l’espace public.

Que feriez-vous pour les propriétaires endettés?

Nous occupons un des premiers rangs les moins enviables au monde: celui du nombre de monuments à vendre à cause des droits de mutation, des frais de succession… Les familles n’ont plus les moyens de transmettre des splendeurs qu’elles possèdent depuis des générations. Du coup, je défiscaliserais davantage le patrimoine historique rural et ouvert au public - c’est-à-dire que j’exclus de cette liste les hôtels particuliers parisiens ou bordelais. Cela concernerait aussi les taxes foncière et d’habitation. L’État doit faire plus, car c’est un service que les Français lui rendent en préservant leurs biens.

Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique

Le respect de la réglementation en matière de sauvegarde du patrimoine resterait-il un de vos grands chevaux de bataille depuis l’Élysée?

À 500 mètres d’un monument historique, il y a des choses qu’il est interdit de faire! Je ne pense pas seulement aux éoliennes - si cela ne tenait qu’à moi, je les mettrais même à un kilomètre - mais aussi aux portes et fenêtres en PVC, aux volets roulants… Certains maires sont très attentifs à ces questions. Ils se battent. Malheureusement, d’autres laissent faire pour des raisons électoralistes. Or, il suffit de faire appliquer la loi.

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Pourriez-vous leur lancer un appel?

Oui! Et je les aiderais et les associerais à mes démarches. À Levroux (Indre), où je me trouvais la semaine dernière, le maire donne volontiers un coup de pouce financier à ses administrés afin qu’ils puissent retirer le crépi et remettre les enduits d’autrefois. Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique. Pourquoi défendre le patrimoine et le mettre en valeur? Parce que c’est un atout touristique, et donc économique. Pour l’heure, la loi Élan rend purement consultatif l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Je rendrais obligatoire cet avis.

Faut-il s’inspirer des Anglais?

Sûrement! Les Britanniques sont d’autant plus vigilants qu’ils ne possèdent pas - en grande partie - la terre. Ils ont donc une mobilité plus grande, déménagent facilement. Ils ont le sens du respect de l’endroit où ils résident. En France, les gens sont tiraillés entre l’envie de vivre dans un joli village et le besoin de faire des économies…

Souhaiteriez-vous un super ministère de la Culture?

Je scinderais le ministère en deux. Je conserverais le pôle Culture, au sens spectacle vivant et créations, qui regrouperait comme aujourd’hui la Communication. Je créerais aussi une entité «Patrimoine et Tourisme» pour valoriser les atouts de la France. Il faut des signes forts. Tout est question de volonté.

Propos recueillis par Pierre de Boishue

«Si j’étais présidente...», par Julia de Funès

«Mes chers compatriotes,

Par étourderie des scrutins et démence des suffrages, me voilà présidente de la République. Pour figurer au meilleur rang des nations, la responsabilité que vous me confiez m’oblige à m’entourer des meilleurs. Aussi, mon gouvernement sera ainsi composé:

À l’Éducation, M. René Descartes discourra sur la méthode la plus rigoureuse pour l’instruction de nos enfants et divulguera ses règles pour une meilleure direction de l’esprit. Français et maths seront les deux seules matières dispensées jusqu’au collège afin d’acquérir durant tout le primaire les bases d’un vocabulaire choisi et d’un raisonnement sûr.

Au Travail, M. Marcel Proust, chercheur émérite en temps perdu, abrogera les 35 heures.

À la Fonction publique, M. Guillaume d’Ockham, hardi défenseur de la simplification, se chargera d’élaguer les normes bureaucratiques sclérosantes afin d’encourager la prise de risque, la responsabilisation et l’intelligence d’action.

La bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine

À la Santé, M. Poquelin dit Molière élargira le numerus clausus tout en distinguant les bons médecins des doctes serins et révoquera la tarification à l’acte privilégiant un ratio de patients par soignant.

À la Sécurité intérieure, la bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine. Aussi, M. Auguste Comte, dont la devise «ordre et progrès» se substituera aux niaiseries doucereuses telles que «Paris vous aime» inscrites dans les aéroports, se chargera de réguler les flux migratoires dans le plus grand respect républicain.

Je mettrai en disponibilité le général de Gaulle, dont la référence systématique finit par lasser et lui faire perdre de sa superbe.

Parce que nous avons besoin d’une France forte, sûre de son passé et ferme face aux dérives dictatoriales du wokisme auquel je ne me soumettrai jamais, M. Louis-Ferdinand Céline sera nommé à la Culture, afin de ne jamais renoncer à la distinction entre les hommes et leurs œuvres et ne jamais confondre les talents du passé avec les susceptibilités victimaires du présent.

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Je préviens d’ores et déjà toute néoféministe, animée d’une frénésie persécutrice et d’une récrimination rigoureuse, de ne pas venir aboyer sur le manque de parité de mon gouvernement. Agir socialement et économiquement sur la répartition des tâches familiales et ménagères me semble un enjeu plus fondamental pour la liberté des femmes qu’une équation chiffrée soumise à l’injonction inclusive. Parce que la France doit porter haut la voix de la liberté et notamment celle des femmes, Mme Françoise Sagan est nommée secrétaire d’État à la Condition féminine.

Il ne s’agit pas ici de regretter un passé mais de croire aux forces de l’esprit. Aussi, je veillerai à ce que mon gouvernement maintienne à jamais vivant l’esprit de ces êtres disparus, pour défendre et perpétuer ce qui a fait et fera toujours le génie supérieur de la France.»

P.-S. Mon labrador (chien présidentiel s’il en est) s’appelle Philia et elle est beige.

«Si j’étais président...», par Daniel Rondeau

«Si j’étais président, je rappellerais que notre pays n’est pas une puissance déclinante placée en unité de soins palliatifs. Les pierres de nos fondations qui sont à Rome, à Athènes et à Jérusalem, les drapeaux de nos familles spirituelles (chrétiennes, juives), notre stock d’idées autonomes (le colbertisme, la république sociale, la fraternité, la laïcité) ne sont pas des boulets qui nous entravent, mais la matrice de notre liberté. «Dix siècles d’Histoire nous ont donné la science de tout ce qui est noble», écrivait Camus en 1943. Nous allons avoir besoin de cette liberté et de cette noblesse car le pays est nu.

Je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité

Si j’étais président, je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité. On lui a beaucoup menti. Par action, par omission et par lâcheté. Je dresserais donc un état des lieux sans fard (désindustrialisation, souveraineté amputée, déficit record du commerce extérieur, séparatismes, etc.), non pour le décourager, mais pour le relever et le mobiliser. Notre capitale à l’abandon témoigne de la morosité de notre situation. Les «gilets jaunes» avaient raison. Leurs jacqueries existentielles manifestaient le deuil d’une fierté française qu’ils pouvaient penser perdue. Le temps est venu de répondre à quelques questions essentielles. Qui sommes-nous? Être français signifie-t-il encore quelque chose? Souhaitons-nous rendre ses ailes à l’intelligence européenne?

Si j’étais président, je dirais au peuple que l’Europe que nous avons laissé faire nous a casernés en haut d’un toboggan. Direction: la sortie de l’Histoire. Car un marché ne crée pas une civilisation. Nos compatriotes épris de justice et attachés à l’héritage de la nation ont abandonné leurs idéaux pour sacrifier à l’impératif d’une globalisation qui n’est animée que par l’argent et l’extension des droits individuels, en dehors de toute pensée collective ou historique. Quant à l’apparent regain d’UE consécutif à la guerre en Ukraine, il se fait sous la bannière Otan, ce qui n’est pas vraiment un bon signe. Nous avons confié notre Europe à des dirigeants sans vision. La maison est vide et n’a pas de toit. L’hydre bureaucratique a prospéré dans ce palais des courants d’air. Cette prospérité est d’ailleurs paradoxale, car l’hydre se cannibalise elle-même et dévore au passage les élites qui ont choisi de la servir.

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Pour relever notre pays, il faut réapprendre à réfléchir sans sectarisme, loin des convulsionnaires du politiquement correct. Fini de flotter! Penser, décider et agir, voilà le programme. C’est le moment de renvoyer dans leurs foyers les parasites de la com, de ranger nos querelles et de payer nos dettes à notre pays fatigué alors que la redistribution des cartes mondiales met en lumière les pays qui passent à l’offensive sur tous les terrains.

Si j’étais président, j’expliquerais enfin au peuple que la politique, c’est l’exercice du principe d’autorité. Vous m’avez élu, laissez-moi sept ans pour agir dans trois directions qui fondent notre pacte:

1) rassembler les Français et remettre l’école au centre de la cité, permettre aux enseignants d’apprendre le français, la France, la culture européenne et le monde à leurs élèves, à nommer les choses et à leur donner un sens ;

2) restructurer notre économie ;

3) être pionnier dans la refondation d’une Europe qui nous rassemble et nous ressemble. Le temps du cavalier seul est révolu. Je suis un patriote français et un patriote européen. La souveraineté française retrouvée sera la rampe de lancement de la souveraineté de l’Europe. Nous aurons besoin d’une révolution européenne. Le moment n’en est peut-être pas venu, mais il est urgent de se préparer. Tout sera mis sur le tapis, et cette nouvelle Europe Puissance, ouverte sur la Méditerranée, sera l’arche de Noé de la liberté du monde.»

«Si j’étais président...», par Pascal Bruckner

Si vous étiez président, quelles mesures concrètes prendriez-vous pour redonner à l’homme occidental la confiance en lui qu’il avait autrefois et qui a fait la force de la civilisation judéo-chrétienne?

Il est hors de question, en République, qu’un président impose ses propres idées ou intervienne dans l’écriture de l’Histoire. En revanche, il n’a pas besoin d’abonder dans le sens des sottises idéologiques du moment. Ainsi quand le président Macron, le 29 mars 2018, explique qu’il y a trop de mâles blancs dans l’intelligence artificielle et que cela doit changer, il sort de son rôle et fait un clin d’œil aux thèses néoracistes importées des USA. Surtout quand, le 1er juillet 2021, il s’alarme dans Elle d’une racialisation de la société, et donc dit exactement le contraire. Pareillement, quand à Strasbourg, le même président félicite une jeune femme voilée d’avoir choisi librement cette coiffure, il veut à la fois contrer Marine Le Pen et draguer l’électorat musulman. Mais c’est au prix de semer la confusion dans le camp laïc pour qui le voile reste un instrument d’oppression. Si j’étais président, je m’abstiendrais d’osciller d’une position à l’autre comme un pendule.

Président, je n’interviendrais pas dans l’écriture de l’Histoire ni n’imposerais mes idées

Comment l’auteur du Sanglot de l’homme blanc et d’Un coupable presque parfait explique-t-il cet étrange besoin de contrition et de repentance de l’homme occidental?

L’idée du Sanglot de l’homme blanc m’est venue en Inde. Je discutais avec un intellectuel proche du Parti du Congrès et lui demandais si le développement de son pays n’était pas handicapé par les traces du colonialisme britannique. Sa réponse m’a éclairé: pour qui vous prenez-vous, vous les Occidentaux? Vous vous pensez encore si forts que vous pouvez influencer le cours du monde? Nos problèmes ne viennent que de nous-mêmes. Ce fut pour moi lumineux. Il faut à la fois réhabiliter notre civilisation occidentale, qui a commis beaucoup de crimes mais reste la seule à s’être interrogée sur ses propres fautes, et lui assigner le sens des limites. Nous ne faisons plus la pluie et le beau temps aux quatre coins de la planète, nous ne sommes pas tout-puissants. Nous sommes et restons une merveilleuse et fragile exception démocratique.

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Pensez-vous que le wokisme est appelé à s’imposer dans les esprits de notre pays ou n’est-il qu’une mode qui disparaîtra?

Le wokisme ne fait que commencer. Il s’introduit en France à la manière d’un produit importé des États-Unis, surtout des campus (synthèse d’asiles d’aliénés et de camps de rééducation) avec toute la séduction de la nouveauté et du chic. C’est une mode qui se transforme en idéologie à gauche et risque de s’implanter pour de nombreuses années dans les médias, à l’école et dans les entreprises. Elle ne disparaîtra qu’au moment où les opinions publiques se fatigueront des sottises ou des abominations professées sur le genre, l’identité, la race. Cela prendra une génération entière. Seule bonne nouvelle: aux États-Unis, ce sont des intellectuels afro-américains, Thomas Chatterton Williams, Glenn Loury, John McWhorter, entre autres, qui se dressent contre le wokisme et y voient une nouvelle religion d’abord préjudiciable aux Noirs et aux minorités.

«Si j’étais président...», par Frédéric Beigbeder

«Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Je ne sais pas par quel miracle je me retrouve aujourd’hui président de la République. Il me semblait pourtant qu’un autre chroniqueur du Figaro Magazine était donné largement favori. Tels sont les aléas de la vie politique française: votre talent, chers concitoyens, est de rester toujours imprévisibles. Me voici donc devant vous, fier, bien que surpris, de la responsabilité soudaine qui m’incombe. Je vais tâcher d’être à la hauteur de votre immense désir pour moi. Comme vous le savez, mon parti politique, le PFF, Parti festif français, n’avait pour unique programme que son slogan: «Vivre c’est sortir de chez soi.» Quelles sont donc, me demanderez-vous, les premières mesures que prendra le gouvernement du jeune premier ministre que j’ai donné à la France, M. Joey Starr?

L’hymne national cesse dès à présent d’être « La Marseillaise » pour être remplacé par « La Tendresse » d’André Bourvil

En tout premier lieu, nous allons inscrire dans le préambule de la Constitution l’interdiction de fermer les restaurants, bars, boîtes de nuit, cinémas, théâtres et librairies en cas de pandémie. La vie sociale est inséparable de la culture de notre nation. Si des Françaises et des Français craignent d’attraper un virus, ils ont le droit de rester chez eux. Comme je l’ai dit et répété durant ma campagne de cinq jours: «Nous ne voulons pas d’une société sans société.» L’hymne national cesse dès à présent d’être La Marseillaise pour être remplacé par La Tendresse d’André Bourvil. Un référendum national sera organisé le mois prochain pour déterminer si la version officielle doit être l’originale ou celle de Marie Laforêt, qui a ma préférence. Le même vote des Français permettra d’entériner aussi le changement de la devise républicaine: «Liberté, Égalité, Fraternité» de Maximilien Robespierre sera remplacée par «Comment pourrais-je gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais?» de François Rabelais dans Gargantua.

Que symbolise la France dans le monde? Avant tout, un art de vivre et une culture littéraire. L’art de la bonne chère et l’art du bonheur, l’art d’aimer et de discuter. Mais aussi l’essentiel: la littérature. Le pass Culture ne permettra plus aux jeunes de s’acheter des mangas japonais mais uniquement des livres de Colette, afin qu’ils apprennent la limpidité et la précision de la langue française. Enfin, dernière mesure d’urgence: tout lecteur de Guillaume Musso sera banni à Cayenne. On se retrouve tous au château de Versailles pour le Bal des vins français à partir de ce jeudi soir jusqu’à lundi 16 heures.

Vive la République, vive la France, et surtout, vive les femmes.»

Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron

Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

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Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

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Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

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Ce direct est terminé, la campagne présidentielle aussi

TERMINÉ : Fin du direct le 22 avril 2022 à 23:57

Ce direct est terminé, ainsi que la campagne présidentielle 2022. La rédaction du Figaro vous remercie d’avoir suivi avec nous, quotidiennement, l’actualité politique des candidats et de leur parti, qui vont désormais devoir respecter le devoir de réserve jusqu’à dimanche, 20 heures. Rendez-vous sur le site du Figaro pour tout savoir des derniers instants avant et après le scrutin.

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Front républicain, vote extrême ou vote blanc, les états d’âme des orphelins du premier tour

Entre frustration et colère, les Français qui n’ont voté ni pour Emmanuel Macron ni pour Marine Le Pen se retrouvent à devoir choisir un président qu’ils réprouvent.

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Emmanuel Macron intime dans une nouvelle vidéo de campagne

«Brigitte, est-ce que je peux rester comme ça? Ou je dois changer de pantalon?» L’équipe de campagne du président-candidat a dévoilé une nouvelle vidéo de campagne ce vendredi soir, dans lequel Emmanuel Macron se montre plus intime, sollicitant notamment sa femme Brigitte Macron au sortir d’un meeting à Marseille.

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Au cours de cette vidéo de plus de 11 minutes, on peut le voir au téléphone avec l’illusioniste Gérard Majax, au lendemain du débat d’entre-deux tours, ainsi qu’auprès d’habitants rencontrés lors de déplacements effectués cette semaine.

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

Il pense déjà à l’après. À la veille du second tour de l’élection présidentielle, qu’il espère remporter de nouveau face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron s’inquiète des contours de sa future majorité. La crainte du chef de l’État, le regard tourné vers les législatives des 12 et 19 juin: obtenir une majorité «attrape-tout» à l’Assemblée nationale. Suffisamment large en apparence, à l’image des 345 députés de la majorité sortants (sur 577), répartis entre La République en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem) et Agir. Mais trop morcelée pour le protéger des heurts du quinquennat.

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«Il est rare de faire confiance à quelqu’un, et quelques semaines après» ne pas voter pour lui aux législatives, estime Macron

Interrogé sur sa capacité à présider, Emmanuel Macron a estimé, sur LCI, que «la fonction présidentielle implique une sorte de solitude, et c’est vrai que j’ai beaucoup changé dans la méthode dans ces cinq dernières années. Durant la crise Covid, on a beaucoup inclus les partenaires sociaux. Ma conviction, c’est qu'un gouvernement doit continuer à gouverner. Il y a une capacité à associer les énergies sur le terrain qui doit être différente.»

A propos des législatives à venir: «Il est rare de faire confiance à quelqu’un et quelques semaines après ne pas lui donner les moyens de mettre en œuvre sa politique», a-t-il indiqué.

«Je ne pense pas être, quelque soit les complotismes ambiants, être à l’origine du Covid, du réchauffement climatique, de la guerre en Ukraine. J’ai été pendant cinq ans avec une immense fierté au service des Français et des Françaises pour prendre les bonnes positions. Je veux pouvoir projeter le pays tout en protégeant les compatriotes», a-t-il aussi dit.

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Emmanuel Macron souhaite «élargir, réunir» s’il est réélu

Interrogé sur LCI ce vendredi soir, Emmanuel Macron a affirmé ne pas avoir peur de l’abstention. «Je n’ai peur de rien, mais je suis concentré jusqu’à la dernière minute, pour convaincre nos concitoyens à aller voter. Rien n’est fait.» «Quand on n’a pas voté pour un candidat du deuxième tour, on doit fait un choix au second», a-t-il asséné.

«Cette élection est une forme de référendum, sur la laïcité, sur l’Europe. Si nos compatriotes me font confiance le 24 avril, je (m’engage) à élargir, à réunir. Je suis convaincu qu’il faut associer très largement forces économiques, politiques et sociales à l’avenir», a-t-il dit.

Législatives : «On aura largement le temps de discuter» avec Éric Zemmour ou Marion Maréchal, affirme Le Pen

Interrogée sur l’après-présidentielle, Marine Le Pen a affirmé qu’elle n’a pas «l’esprit de revanche» envers Marion Maréchal ou Éric Zemmour, qui souhaiteraient des listes communes avec la droite durant les élections législatives. «Je crois qu’il faudrait qu’ils attendent les résultats du second tour. Je leur dis juste qu’ils font preuve d’impatience. Il y a un choix fondamental dimanche. On aura largement le temps de discuter avec les uns et avec les autres d’ailleurs. Je n’ai pas d’amertume» concernant les propos d’Éric Zemmour ou Marion Maréchal, a-t-elle certifié.

Quant à Mélenchon, elle a estimé qu’il entretenait l’ambiguïté avec Emmanuel Macron. «Il aurait dû laisser ses électeurs libres».

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«C’est Macron ou la France», avance Marine Le Pen

«On s’est retrouvé face à l’intégralité du système, avec le Medef et la CGT main dans la main, Sarkozy avec Mélenchon main dans la main», a expliqué Marine Le Pen lors d’un dernier entretien de campagne sur LCI. «Tout le monde est à la table pour sauver le soldat Macron», a-t-elle dit, appelant au «peuple de se mobiliser».

«Si Macron est réélu, ce sera le chaos. Est-ce que c’est moi qui ai créé la crise des gilets jaunes, est-ce moi qui ai lancé les policiers contre les pompiers, est-ce moi qui a mis des centaines de milliers dans la rue avec la réforme des retraites?», a-t-elle poursuivi. «On peut retrouver le respect, la concorde, mais pas avec la même personne» au pouvoir, a-t-elle asséné.

«Il faut que les Français fassent mentir les sondages. Si le peuple vote le peuple gagne. C’est une vérité. (…) Car c’est Macron ou la France», a-t-elle dit.

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«C’est une preuve de faiblesse de me qualifier» d’extrême-droite, estime Marine Le Pen

«Je pense que c’est une preuve de faiblesse de la part du président sortant de retomber dans ces vieux anathèmes d’extrême droite, qui sont même insultants envers les Français qui vont voter pour moi», a estimé Marine Le Pen ce vendredi soir sur LCI, qui a expliqué qu’Emmanuel Macron avait eu du «dédain» envers elle lors du débat d’entre-deux tours. «Je me suis toujours comporté avec respect face à mes adversaires politiques, et je ne suis pas sûr que les Français soient d’accord avec la méthode» d’Emmanuel Macron, a-t-elle dit.

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«Nous avons de la chance d’avoir» Emmanuel Macron, estime Gérald Darmanin

Dans un tweet publié peu avant la fin de la campagne présidentielle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé à voter Emmanuel Macron dimanche, estimant que «nous avons de la chance de l’avoir».

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Suivez en temps réel, dès 20h40, les derniers entretiens de campagne d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Les candidats à la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen donneront leur dernier entretien de campagne ce vendredi soir, sur LCI, a annoncé la chaîne. Le président-candidat s’exprimera à 20h40, et l’ancienne présidente du Rassemblement national à 21 heures.

Suivez-les avec Le Figaro, en temps réel sur ce direct.

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S'il est réélu, Castex restera à Matignon la semaine prochaine, dit Macron

En cas de réélection d'Emmanuel Macron dimanche, Jean Castex restera premier ministre la semaine prochaine, qui sera «une semaine de transition» car «il faut de la continuité», a dit le président-candidat vendredi à la presse.

Interrogé sur la présence de Jean Castex la semaine prochaine et jusqu'au 1er mai au moins, Emmanuel Macron a répondu par l'affirmative, lors de son ultime déplacement de campagne à Figeac, dans le Lot. «Oui!», a-t-il dit à des journalistes, «parce que d'abord il faut une transition et que c'est un homme formidable, qui a fait un boulot extraordinaire».

«Il est important que dans ce contexte de guerre et de tension très forte sur le pouvoir d'achat, il puisse y avoir une gestion des affaires courantes très réactive, car il pourrait y avoir des mesures d'urgence qu'il faudra prendre dans les prochains jours. Il faut de la continuité», a-t-il précisé sur BFMTV, tout en insistant qu'il fallait d'abord attendre le résultat dimanche soir du second tour de la présidentielle qui l'oppose à Marine Le Pen.

Le premier ministre avait annoncé qu'il présenterait sa démission et celle de son gouvernement «dans les jours qui suivent» une éventuelle réélection d'Emmanuel Macron. Un gouvernement, même démissionnaire, peut continuer à gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau.

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«Macron n'est pas assez présent pour nous, mais Marine Le Pen, c'est niet»: plongée à Villetaneuse où Mélenchon a raflé la mise

Résidente de Villetaneuse depuis 31 ans, Claude écarquille les yeux lorsqu'on lui apprend le score du premier tour dans sa commune. «65% de votes Mélenchon ? Tant que ça ?». La retraitée, qui a fait partie des 30% d'abstentionnistes en Seine-Saint-Denis, ignorait que sa ville détenait un record national pour le candidat de gauche. Lorsqu'on lui demande comment elle explique ce vote, la réponse fuse : «Les étrangers. Dans ma tour, je suis la plus ancienne. Voilà longtemps que les électeurs de droite sont partis».

La ville de Seine-Saint-Denis a battu un record national avec deux tiers d'électeurs insoumis au premier tour. Séduits par le concept de «créolisation» de Mélenchon, ils se reconnaissent peu dans le duel du second tour.

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Les premières décisions de Marine Le Pen si elle accède à l’Élysée

Dans un tweet publié près de quatre heures de la fin de la campagne présidentielle, Marine Le Pen a détaillé les premières mesures qu’elle prendra si elle accède à l’Élysée.

Elle formera, tout d’abord, «un gouvernement d’union nationale», puis initiera un «choc de pouvoir d’achat», en baissant la TVA de 20 à 5,5% sur l’énergie et supprimant la TVA sur cent produits essentiels. Au cours des premiers mois, elle mettra en place un «référendum pour stopper l’immigration», puis créera un «impôt sur la fortune financière en remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière».

Avant juin 2023, comme la candidate l’indique sur une fresque, elle soumettra un projet de loi contre la maltraitance animale, instaurera la proportionnelle aux élections. Elle fera également entrer au Panthéon l’abbé de l'Épée, «créateur de la langue des signes pour les sourds et les muets».

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Le programme et les déclarations d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen passés au crible

Qui d’Emmanuel Macron ou Marine Le Pen sera élu(e) dimanche soir ? Pour mieux connaître leurs positions et propositions de campagne, et ainsi vous aider à faire votre choix dans les urnes, Le Figaro vous propose de retrouver certaines de nos vérifications réalisées ces derniers mois.

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Macron conserve une dizaine de points d’avance dans les derniers sondages

Emmanuel Macron conserve une dizaine de points d'avance sur sa rivale Marine Le Pen à deux jours du second tour de la présidentielle, après avoir creusé l'écart dans l'entre-deux-tours, indiquent les ultimes sondages publiés ce vendredi.

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Selon l'institut Elabe pour BFMTV/L'Express/SFR, qui prévoyait un résultat très serré après le premier tour de 52%-48%, l'écart entre le président sortant et la candidate nationaliste s'est progressivement creusé pour atteindre 55,5% contre 44,5% dans sa dernière enquête réalisée du 21 au 22 avril auprès de 1800 personnes.

Dans le rolling* quotidien Ifop-Fiducial pour LCI/Paris Match/Sudradio, Emmanuel Macron a cédé un peu de terrain pour se situer à 55%, cédant un demi-point par rapport à la veille face à Marine Le Pen qui en gagne également un demi. Comme les autres sondages, cette enquête tend à indiquer que le débat de mercredi soir n'a pas eu d'impact significatif sur l'opinion.

Le baromètre d'Ipsos pour Franceinfo/Le Parisien, réalisé vendredi, donne également un léger recul d'un demi-point pour Emmanuel Macron qui reste toutefois largement en tête avec 57% des intentions de vote contre 43% pour Marine Le Pen.

Même écart dans le rolling quotidien de l'institut Opinionway pour Les Echos/Radio Classique: le président-candidat atteindrait 57% des intentions de vote, soit un de plus que la veille, contre 43% pour Marine Le Pen qui en cède un.

*Un sondage «rolling» est une enquête en continu réalisée sur le principe d'un cumul glissant de vagues d'enquêtes quotidiennes.

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Quelques lycées bloqués à Paris avant le second tour

Des lycéens se sont de nouveau mobilisés vendredi à Paris, à la veille des vacances scolaires, bloquant quelques établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après des mobilisations mardi et jeudi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.

«On est là pour protester contre le second tour que la jeunesse n'a pas choisi, montrer qu'on est antifasciste et défendre l'écologie après le rapport du Giec», a expliqué à l'AFP Edgar, 16 ans, en Première au lycée Montaigne, situé dans le VIème arrondissement de Paris. Il précise que les élèves vont «essayer de tenir le plus longtemps possible, mais là ça a l'air bien parti. Il n'y a pas de flics». En milieu de matinée, plus de 150 lycéens bloquaient l'accès à l'établissement, juchés sur des poubelles entourées de barrières métalliques, dans une ambiance bon enfant, les voitures klaxonnant en passant devant, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Des pancartes «Montaigne anti-fa», «ni Macron ni Le Pen», «Sorbonne partout» ou encore «no pasaran» étaient portées par les lycéens et des slogans tels que «siamo tutti antifascisti» ou «ah ah, anticapitaliste» étaient scandés. Pour Phivos, 16 ans, «le second tour a été entièrement décidé par les adultes alors qu'il implique beaucoup les jeunes». «Sans les plus de 65 ans, il n'y aurait pas eu Marine Le Pen au second tour et l'écart aurait été rattrapé par Mélenchon», assure cet élève.

Plusieurs lycées ont été bloqués dans la capitale mardi, jeudi et vendredi. Selon le rectorat de Paris, contacté par l'AFP, les lycées Montaigne, Sophie Germain et Colbert ont été bloqués vendredi matin et des lycéens effectuaient un filtrage des entrées au lycée Victor Duruy. Selon des élèves contactés par l'AFP, le lycée Lavoisier était également bloqué vendredi. Le lycée Paul Robert des Lilas était aussi bloqué.

Marine Le Pen demande l'arrêt d'envoi de SMS qu'elle juge mensongers

Marine Le Pen a demandé vendredi à la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) de saisir l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, a priori à l'origine d'envois de SMS que la candidate d'extrême droite juge mensongers.

Les SMS litigieux, qui comportent un lien qui renvoie vers le site du candidat Macron, affirment que Marine Le Pen souhaite la «fin de l'Accord de Paris». «La diffusion de cette allégation est parfaitement fausse de telle manière qu'il est nécessaire d'y apporter un correctif immédiat», estiment les avocats de Mme Le Pen dans un courrier envoyé à la CNCCEP.

«Transformer l'élection présidentielle en un référendum écologique fondé sur un faux sorite relève d'un élément susceptible d'altérer la sincérité du scrutin et portera atteinte au résultat de l'élection», affirment encore les conseils de la candidate, en relevant que la diffusion du SMS est, selon eux, «massive». Outre l'arrêt de la diffusion du message, les équipes de Marine Le Pen ont demandé à la Commission «de rendre un avis circonstancié sur cette manœuvre pour intervenir auprès des autorités compétentes si cela était nécessaire».

Contactée par l'AFP vendredi après-midi, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron n'a pas indiqué si elle était à l'origine du SMS mis en cause.

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Les discussions à gauche «avancent mieux que ce que je pensais», se réjouit Mélenchon

«Les discussions avancent mieux que ce que je pensais», s'est réjoui Jean-Luc Mélenchon à propos des tractations sur un accord à gauche en vue des législatives de juin, qui doit s'appuyer sur une convergence sur «la stratégie et le programme». Le chef des Insoumis, qui a réalisé près de 22% au premier tour de la présidentielle, a demandé mardi aux Français de «l'élire premier ministre» via les législatives de juin, en imposant une cohabitation au futur locataire de l'Elysée.

LFI a engagé des discussions bilatérales en début de semaine avec EELV, le PCF et le NPA, pas encore avec le PS - qui a pourtant voté en faveur d'une alliance avec LFI. Elles se poursuivront ce weekend avec EELV. Avec les écologistes, «il aura suffi de rencontres informelles pour mettre de côté les contentieux», a salué Jean-Luc Mélenchon lors d'une visite au Festival du livre de Paris, vendredi.

Globalement, «les discussions avancent bien, mieux que ce que je pensais», a-t-il ajouté. «Ca a été très vite, c'est ça le plus surprenant, cet après-midi ils discutent encore, il y a plusieurs groupes de travail». Pour lui, «le plus important c'est le fond de la stratégie, si on tombe d'accord sur le programme on entraînera, si on cache la moitié, si on raconte des salades, on n'arrive à rien car les gens n'accepteront pas», a expliqué Jean-Luc Mélenchon. «Ce sera un pari... Je sais que ça peut nous coûter», a confié l'ex-candidat à la présidentielle, en référence aux réticences de certains de ses militants à pactiser avec des partis plus modérés.

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Macron compare le bulletin Le Pen au vote pro-Trump et pro-Brexit

«Il y a des millions de gens qui, à quelques heures du Brexit, se disaient à quoi bon d’aller voter. Des millions de gens se sont dits la même chose en 2016 avec Trump. Le jour d’après, ils se sont réveillés avec la gueule de bois», a assuré Emmanuel Macron ce vendredi soir sur BFMTV, faisant ainsi mention au vote Le Pen.

«Dimanche, ce sera un choix de sortie ou pas de l’Europe. C’est un choix de sortie ou pas de l’écologie, de la République laïque. Ce n’est pas le bon moment pour l’aquabonisme, comme disait Bernanos», a indiqué le président-candidat.

Et d’appeler à voter: «Si les sondages font les élections, tout ce que je viens de décrire n’aurait jamais eu lieu. Rien n’est fait», a-t-il martelé. «Ce ne sont pas les sondages qui font la démocratie.»

«L’une des différences fondamentales avec la candidature d’extrême droite, c’est que je n’oppose pas les territoires, avec la France de la ruralité et des métropoles. Il y a des divisions, ça a toujours été comme ça. Dans les moments importants, comme dans la crise Covid, nous sommes restés unis», a également dit le candidat En Marche.

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Marine Le Pen «est la candidate d’un clan, pas du peuple», assène Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a sévèrement taclé Marine Le Pen ce soir, sur BFMTV. «Elle dit que je n’aime pas les Français, et ce depuis cinq ans. (…) L’extrême droite, son carburant est le malheur. Qui a envie d’une société de haine, de fracture?», a-t-il tancé.

Et d’asséner : «Elle est la candidate d’un clan, et pas du peuple! (…) Le programme que propose le Front national, c’est un programme qui interdit le voile dans l'espace public, qui interdit de manger halal et casher. Ce n’est pas la République.»

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«Les moments d’élection servent à trancher les moments de désaccord», estime Macron

Lors d’un avant-dernier entretien de campagne, Emmanuel Macron a été interrogé sur BFMTV sur la «colère» des Français, manifestée par des contestataires lors des déplacements de Macron.

«Quand on fait le choix de faire des rassemblements en plein air, tout le monde vient (…) parfois des gens qui viennent exprimer leur désaccord. Il y a des désaccords dans le pays. Il faut pouvoir remettre tout ça dans le lit de la rivière démocratique. Les moments d’élection servent à trancher ces moments de désaccord. C’est la vie démocratique et c’est ce qui permet de canaliser la colère», a-t-il dit.

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10.000 votes du premier tour annulés par le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a annulé environ 10.000 votes du premier tour, en raison d'irrégularités constatées dans une vingtaine de bureaux de vote, selon l’AFP.

Dans la commune de Nandax (Loire), par exemple, dans laquelle 325 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil a constaté que le procès-verbal des opérations de vote n'était pas mis à disposition des électeurs et que la représentante d'un candidat n'avait pu, malgré sa demande, y avoir accès. Dans ces conditions, l'ensemble des suffrages exprimés dans cette commune est annulée.

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Antoine Diers, porte-parole de Reconquête!, quitte «l’aventure»

Un départ dans le camp Zemmour: Antoine Diers, ex porte-parole de Reconquête et directeur adjoint de la stratégie, a quitté l'aventure peu après le premier tour. Le 14 avril, la proche d’Éric Zemmour, Sarah Knafo, a envoyé le message suivant sur une boucle Telegram: «Pour info Antoine Diers m'a annoncé quitter l'aventure. Du coup, je vous dis au revoir à sa place!».

Rapportée par l'hebdomadaire Valeurs actuelles, l'anecdote a été confirmée à l'AFP par un proche du candidat nationaliste. Venu de LR, Antoine Diers s'était fait connaître par ses interventions régulières sur les chaînes d'info en continu et sa moustache guidon, très 19e siècle. Il entretenait des inimitiés notoires avec des membres de l'équipe de campagne.

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Édouard Philippe dédicace à Jean-Luc Mélenchon un livre sur le rôle de premier ministre

Jean-Luc Mélenchon, en visite au festival du livre de Paris au Grand Palais éphémère, est tombé sur Édouard Philippe en dédicace pour son livre Impressions et lignes claires, a constaté l’AFP. Les deux hommes s'apprécient. Jean-Luc Mélenchon lui a demandé sur quoi il avait écrit, Édouard Philippe a répondu: «Sur ce que c'est d'être premier ministre, visiblement ça vous intéresse en ce moment!»

Et l'ancien locataire de Matignon d'écrire une dédicace sur un exemplaire offert au tribun: «Pour Jean-Luc, ces impressions et lignes claires sur ce que gouverner veut dire! Affectueusement».

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En cas de victoire, Marine Le Pen ira place de la Concorde

En cas de victoire dimanche, l'équipe de Marine Le Pen a prévu que la candidate irait rejoindre près de Paris à Boulogne-Billancourt les 13 bus de sa campagne floqués à son effigie. Ils convergeront d'abord vers l'Arc de Triomphe puis la place de la Concorde. «C'est pour symboliser la victoire et la Concorde», explique le directeur adjoint de la campagne Jean-Philippe Tanguy.

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Emmanuel Macron appelle l’illusioniste Gérard Majax dans une vidéo de campagne

«C'est Emmanuel Macron, je suis bien sur le portable de Gérard Majax? Je vous dérange pas? Pardon, je comprends qu'on puisse penser que c'est une imitation...» Surfant sur le buzz Majax, l'équipe du président-candidat a diffusé vendredi une vidéo qui montre 40 secondes de son coup de fil à l'illusionniste, pour s'excuser de l'avoir «convoqué» lors du débat mercredi soir, quand il avait lancé à son adversaire «c'est pas Gérard Majax, ce soir, Madame Le Pen». «Ce n'était pas préparé, c'est une phrase qu'il dit souvent», sourit un proche.

La référence un peu datée avait intrigué les jeunes internautes, très nombreux à se renseigner sur le célèbre prestidigitateur des années 70-80. «Ils se sont parlé assez longuement et Gérard Majax a bien pris d'être cité», assure son entourage. «J'espère que je vous ai pas mis en porte-à-faux... Maintenant je vous ai mis dans la barque !», lui dit Emmanuel Macron, sur un ton d'excuse, avant de raccrocher. Avec un sourire un peu gêné.

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Les Verts n’encaisseront pas le don de Jean Lassalle

EELV a bien reçu le chèque de 10 euros envoyé par Jean Lassalle, après le premier tour de la présidentielle, mais «on ne va pas l'encaisser», a expliqué Julien Bayou à l'AFP. «D'abord parce que c'est un don d'un parti politique, et puis on pense qu'il devrait le faire à une association féministe, par exemple», explique-t-il.

Après avoir obtenu 3,13% des voix lui-même à la présidentielle, Jean Lassalle avait annoncé qu'il allait aider, ironiquement, la LR Valérie Pécresse, l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo, trois des candidats qui n'ont pas obtenu les 5% des voix nécessaires pour se faire rembourser leur frais de campagne.

EELV, qui a une première échéance de 2 millions d'euros à rembourser d'ici fin mai, «s'approche» de cette somme, grâce aux dons. «Ca progresse, il y a plus de donateurs que d'adhérents» et «beaucoup de donateurs qui n'ont pas voté Jadot», se félicite Julien Bayou.

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«La France est un bloc»: Macron prône la réconciliation

Pour son dernier discours de campagne, à Figeac, Emmanuel Macron a prôné la «réconciliation» entre villes, campagnes et quartiers, en lançant «la France est un bloc», accusant Marine Le Pen de provoquer «la haine et la division». «Je peux ici vous tenir un discours sans avoir un seul propos de haine, ni sur nos adversaires politiques, ni sur une partie du pays», a-t-il lancé devant plusieurs centaines d'habitants et sympathisants réunis dans cette petite ville du Lot.

«Je trouve formidable qu'on ait des donneurs de leçons de la bienveillance ou du respect» qui sont pourvoyeurs «de la haine et la division du pays», a-t-il dit. «Le devoir de la République, c'est de compenser les inégalités, il en est des quartiers les plus pauvres comme des ruralités où on perd de la population», a-t-il lancé en tombant la veste sous un grand soleil. «Quand on baisse les bras ou quand on cède à l'esprit de ressentiment, de défaite alors on ne gagne aucune bataille», a-t-il ajouté.

Mais «je ne crois pas aux jours heureux qui se transforment en gueule de bois», a-t-il lancé à propos des promesses électorales de son adversaire. «On ne fera pas l'unité du pays en promettant tout et en ne finançant rien, on ne gagnera aucune bataille sur des malentendus et des mensonges et on ne fera aucun progrès social si on n'explique pas en même temps comment on le finance», a-t-il insisté.

Pour Marine Le Pen, l’apprentissage des langues régionales n’est pas à l’école

Dans un entretien accordé à Ouest-France, Marine Le Pen a affirmé que l’école n’était pas le lieu pour enseigner des langues régionales : «Leur apprentissage ne pose aucun problème, à condition qu'il se fasse dans le parascolaire ou le milieu associatif. Pas à l'école», a-t-elle précisé. Elle a toutefois concédé que ces langues «font partie de notre patrimoine».

Emmanuel Macron conclut son meeting à Figeac

En conclusion de son meeting, Emmanuel Macron déclare : «Le 24 avril sera un référendum pour ou contre l'Europe, nous nous voulons l'Europe. Le 24 avril sera un référendum pour ou contre une république laïque, unie, indivisible, nous, nous sommes pour. Le 24 avril sera pour une France économique forte, qui saura prendre des décisions difficiles ou qui va vers la faillite. Le 24 avril est un référendum pour ou contre la fidélité à nos valeurs, notre histoire, ce que nous sommes vraiment et nous sommes pour».

Présidentielle 2022: Emmanuel Macron interpellé depuis une fenêtre lors de son meeting à Figeac

«Nous avons le devoir d’aider environ 20.000 jeunes paysans à s’installer chaque année», déclare Macron à Figeac

Emmanuel Macron continue : «Nos paysans nous ont nourri pendant la crise, ne l'oublions jamais. Ils sont en train de faire l'une des plus grandes révolutions. La troisième qui est de continuer à nourrir et produire en protégeant la biodiversité. Cette transition, je veux pouvoir l'accompagner. D'abord, en les protégeant (...) face aux grandes calamités climatiques»

«Surtout, nous continuerons à être là pour accompagner la transformation du modèle. L'une des priorités du quinquennat à venir sera cette grande loi d'avenir d'installation pour la jeunesse agricole. (...) Nous avons le devoir d'aider environ 20.000 jeunes paysans à s'installer chaque année.»

«L’écologie doit être au cœur de la politique»

À Figeac, Emmanuel Macron a déclaré vouloir «planifier à l’échelle de notre territoire les grandes transitions.» Emmanuel Macron cite deux transitions: «La planification écologique, nous ne pourrons réussir cette révolution copernicienne que si nous mettons l’écologie au cœur de la politique avec un premier ministre en charge de l’écologie et avec à ses côtés un ministre en charge de la transition énergétique et une planification territoriale.» Ensuite, «réussir un nouveau pacte avec nos territoires sur le plan de la transition écologique: nous devons penser une politique nationale et la décliner au niveau local».

Grand âge : «Un grand service public de l’autonomie»

Emmanuel Macron annonce également une «mobilisation générale» et une «méthode nouvelle sur le grand âge», affirmant vouloir «un grand service public de l’autonomie». Le président-candidat a rappelé son souhait que l’État accompagne «les plus âgés qui veulent vieillir chez eux».

D’après lui, il faut «les accompagner pour aider à rénover leur logement, pour pouvoir rester même quand ils perdent un peu de mobilité, quand le déplacement est plus difficile, réinvestir pour permettre d’avoir plus d’heures d’auxiliaires et d’aide à domicile pour les aider».

Emmanuel Macron affirme que l’objectif sera de «réinvestir dans les Ehpad, créer des postes d’infirmiers, d’infirmières, d’aides-soignantes et renforcer la politique de contrôle nationale pour éradiquer les abus et lutter contre cette indignation que nous avons tous vécue».

«Un plan d’investissement inédit» pour lutter contre les déserts médicaux

Après avoir annoncé son plan pour la sécurité des ruralités, le président-candidat passe au sujet des «déserts médicaux» : «Ce que nous devons faire dans les années qui viennent pour changer les conditions de travail à l’hôpital et pour avoir des stratégies au plus près du terrain pour éradiquer les déserts médicaux». Pour cela, il évoque un plan «d’investissement inédit» qui «permettra d'embaucher sur le territoire, d'avoir une politique incitative pour attirer des généralistes et spécialistes, pour permettre de payer des aides médicales, administratives, de changer l'organisation, en déléguant davantage de tâches aux infirmiers, pharmaciens…».

«Nous recréerons dans les 5 années qui viennent 200 brigades de gendarmerie dans nos campagnes»

Emmanuel Macron annonce deux choses essentielles pour les ruralités. D’abord, la création de 200 brigades de gendarmerie «dans nos campagnes» dans les cinq années à venir. Ensuite, «nous recréerons des postes de magistrats et de personnel de justice à hauteur de 8500 pour déployer et accélérer cette justice de proximité indispensable pour la sécurité partout sur le territoire», a-t-il déclaré, ajoutant s’être donné les moyens.

«Continuer à investir dans nos infrastructures de transport et de communication»

En meeting à Figeac, Emmanuel Macron dit vouloir «continuer d’investir dans nos infrastructures de transport et de communication» : «Nous poursuivrons l’investissement massif dans le ferroviaire dans les années qui viennent grâce aux réformes de 2018. Nous continuerons de rouvrir les petites lignes. Nous continuerons d’aménager en particulier aussi ces infrastructures pour permettre de relier les villes moyennes aux métropoles».

«La France est un bloc», a déclaré Macron à Figeac

Le président sortant a continué : «La France est un est un bloc. Elle est un bloc dans son Histoire et elle commence depuis des millénaires, elle passe par la Révolution, est forte d'une République laïque, respectueuseLa France est un bloc qui porte tous ses territoires.»

Emmanuel Macron est arrivé à Figeac (Lot) pour son dernier meeting de campagne

Emmanuel Macron est arrivé à Figeac, une ville de 10.000 habitants, dans le Lot, pour son dernier meeting de campagne. Face à des militants qui ont déployé une banderole contre les privatisations, Emmanuel Macron répond : «Je suis fier d'être président d'une République où, pendant la crise Covid, parce qu'il y a eu des services publics, parce qu'il y a eu du quoi qu'il en coûte, c'est l'inverse de ce que vous avez écrit».

Le Pen porte dans le Pas-de-Calais ses derniers coups à Macron

Sur le marché d’Étaples ou avec les soignants de Berck (Pas-de-Calais) vendredi, Marine Le Pen a porté vendredi ses derniers coups de la campagne présidentielle à Emmanuel Macron, dénonçant notamment la «brutalité» de son projet de réforme des retraites. «En me brutalisant, il brutalise en réalité aussi les millions d'électeurs qui votent pour moi», a estimé la candidate après avoir multiplié les selfies sur le marché d’Étaples, commune où elle est arrivée en tête au premier tour (37%) et qui est limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État.

Avec Emmanuel Macron et son projet de départ à la retraite à 64 puis 65 ans, les «Français vont en prendre pour perpète» (perpétuité, NDLR), affirme Marine Le Pen qui termine sa campagne dans son fief du Pas-de-Calais, où elle est députée. «N'importe quoi!» persifle un passant.

Marine Le Pen assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités». Ce qui signifie qu'une partie importante des salariés partira après 62 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. En meeting la veille à Arras, elle avait déjà sonné la charge contre son adversaire, «d'une arrogance sans limites», en appelant «le peuple de France» à «se lever» pour le «congédier».

Après le marché, la candidate visite un hôpital privé, la Fondation Hopale, avec son directeur Benoît Dolle qui explique que beaucoup d'infirmières ne sont pas revenues travailler après le Covid.

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«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).

» Lire le reportage du Figaro : «J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Audiovisuel public: Macron veut un budget pluriannuel pour garantir l'indépendance

Emmanuel Macron, qui veut supprimer la redevance, a proposé vendredi de mettre en place un budget pluriannuel pour financer l'audiovisuel public, afin d'en garantir l'indépendance. «La taxe audiovisuelle, c'est 138 euros par an», «j'assume de la supprimer pour redonner du pouvoir d'achat», d'autant que «c'est un impôt très coûteux à prélever», a-t-il dit sur France Inter. «Mais je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance», a-t-il poursuivi. «C'est aussi ma grande différence avec le projet de Madame Le Pen qui propose elle de le supprimer pour privatiser».

Selon lui, la redevance - qui finance France Télévisions, Radio France, l'INA, TV5 Monde et France Médias Monde - ne garantissait pas l'indépendance de ces médias puisque leurs budgets sont complétés par l’État à hauteur de «plusieurs centaines de millions d'euros par an» depuis dix ans. «D'ores et déjà depuis trois présidents, vous avez une situation qui permettrait de faire ça», d'interférer, or «aucun, ni le président Sarkozy, ni le président Hollande ni moi-même ne l'avons fait», a-t-il lancé.

Emmanuel Macron a donc proposé de définir «un budget avec de la visibilité pluriannuelle» qui «ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement». «Je vous demanderai aussi d'être honnête, collectivement, ça fait cinq ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public», a-t-il insisté.

Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «Depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».

» Retrouvez notre décryptage : Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

Retraites: avec Macron, «les Français vont en prendre pour perpète», selon Le Pen

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a tiré vendredi à boulets rouges sur Emmanuel Macron et son projet de réforme des retraites, jugeant qu'en cas de réélection du président sortant, les «Français vont en prendre pour perpète».

«La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine. Les Français, avec Emmanuel Macron, vont donc en prendre pour perpète (perpétuité, NDLR)», a affirmé Marine Le Pen, en visite sur le marché d’Étaples (Pas-de-Calais), commune limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État. «Si l'on tient compte du dispositif actuel des carrières longues, qui ne peuvent être obtenus que si l'on travaille deux trimestres avant 18 ans, un jeune qui entrera sur le marché du travail à 18 ans devra donc travailler 47 ans avant de pouvoir toucher une retraite pleine», a-t-elle encore exposé.

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Les deux candidats s'opposent sur l'âge de départ en retraite. Emmanuel Macron, qui souhaite engager une concertation avec les syndicats s'il est réélu, veut porter cet âge «en 2028 à 64 ans et en 2031 à 65 ans», sans que ce dernier objectif soit un dogme. Il défend aussi un dispositif de «pénibilité» et de «carrières longues» qui, en l'état, ne correspondrait pas aux interprétations de Marine Le Pen. Celle-ci assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités», ce qui ne devrait pas décaler l'âge réel de départ pour une retraite à taux plein aujourd'hui entre 65 et 67 ans.

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«Préserver le système de santé» : Marine Le Pen échange avec des soignants à Berck

À l’occasion de sa dernière journée de campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national a discuté pendant une quinzaine de minutes avec un groupe de soignants à Berck. Retraite, revalorisation des salaires et gestion du Covid, Marine Le Pen a exposé ses mesures pour «préserver le système de santé à la française» avant de prendre des photos avec plusieurs soignants.

Suivez en direct le déplacement de Marine Le Pen à Berck

Pour le dernier jour de campagne, Marine Le Pen est à Berck (Pas-de-Calais). Dans ce sprint final, la candidate du RN rencontre du personnel soignant.

Suivez son déplacement en direct sur notre site.

Juifs, catholiques et protestants d'Alsace-Moselle contre les «replis nationalistes»

Les représentants des cultes concordataires d'Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du «repli nationaliste», appelant à «aller voter» et à défendre les «valeurs de la République» au second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.

«Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d'aller voter», écrivent Christian Albecker, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.

Face à un «choix décisif pour l'avenir» dans lequel les «valeurs fondamentales sont au cœur des enjeux», les trois responsables religieux rappellent leur «attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République».

Mélenchon premier ministre ? Macron appelle à ne pas «confondre les agendas»

Emmanuel Macron a insisté vendredi sur la nécessité de ne pas «confondre les agendas» en parlant du choix d'un premier ministre avant le second tour de la présidentielle, au moment où Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à «l'élire premier ministre» aux législatives de juin.

Interrogé dans un entretien au journal Ouest-France sur la possibilité de gouverner avec le leader Insoumis, troisième du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron dit avoir «du respect pour les citoyens, les électeurs. Mais comme dans les compétitions sportives, ce n'est jamais bon de faire la feuille de match de la finale quand on est encore en quarts de finale».

«Je pense que quand on confond les agendas, on prend rarement des bonnes décisions», ajoute-t-il.

Débat Macron-Le Pen : la candidate revient sur son échange avec le président

Interrogée par les journalistes à l’occasion de son dernier déplacement de campagne, Marine Le Pen a été sollicitée sur son ressenti deux jours après le débat. À la question «Pourquoi lâcher maintenant les coups que vous avez retenus pendant le débat ?», la candidate explique qu’un déplacement et un débat «ne sont pas les mêmes exercices».

«Je souhaitais que l’ensemble des français puissent avoir la vraie vision de mon projet», développe-t-elle avant de conclure : «Je crois que j’ai bien fait, d’après ce que j’entends sur les marchés depuis».

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Marine Le Pen sollicitée à plusieurs reprises sur le handicap

En déplacement à Etaples, Marine Le Pen a été interpellée à au moins trois reprises sur les questions liées au handicap. Parmi ces électeurs, une jeune femme en situation de handicap qui a expliqué ne pas pouvoir se marier à cause de la conjugalisation de l’AAH, une aide calculée en fonction du revenu des conjoints et qui dissuade certains couples de s’unir.

«Je ne peux pas vivre pleinement mon amour», explique t-elle, avant que Marine Le Pen lui assure vouloir déconjugualiser cette aide «le plus vite possible». «Créer une dépendance en plus de la dépendance, ce n’est pas possible. Vous pourrez vous marier !», promet la candidate.

Suivez en direct le dernier déplacement de campagne de Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement national effectue son dernier déplacement à Etaples, dans le Pas-de-Calais, où elle rencontre commerçants et habitants de la région. Parmi les échanges, nombreux concernent le prix du carburant. «Vous avez bien parlé mercredi, c’est bien !», lui lance un commerçant, tandis que beaucoup se pressent pour obtenir une photo avec elle. «Si tout le monde se mobilise, ça va passer», assure la candidate à un de ses électeurs.

Son déplacement est à suivre en direct sur notre site.

Daniel Fasquelle, trésorier des LR, annonce son soutien à Emmanuel Macron

C’est dans un tweet publié ce matin et dans un communiqué intitulé «Daniel Fasquelle avec Emmanuel Macron» que le maire du Touquet a appelé à voter pour le président sortant.

«Un soutien exigeant et attentif préalable à un rassemblement autour d’un projet ambitieux», explique le trésorier, quelques jours après une annonce similaire de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.

Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment

Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».

«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron

Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».

«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.

Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école

«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.

«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.

L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire

«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».

En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand

«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.

«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public

«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.

Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.

Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»

«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.

Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».

«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron

Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.

Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen

Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.

«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»

Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»

«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».

«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.

Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»

«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.

Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen

«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.

Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen

«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.

Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella

«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».

Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen

«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.

Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour

«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.

«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».

«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».

«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie

Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».

Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives

Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.

LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.

Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.

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La journée des candidats

Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.

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Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans

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L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron

L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».

«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.

Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.

Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.

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Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»

L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».

«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.

«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»

«Rien n'est joué», prévient Macron

«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.

«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.

Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».

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Le Pen joue son va-tout face à Macron

En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.

Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».

«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.

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Bienvenue dans ce live

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Ce direct est terminé, la campagne présidentielle aussi

Ce direct est terminé, ainsi que la campagne présidentielle 2022. La rédaction du Figaro vous remercie d’avoir suivi avec nous, quotidiennement, l’actualité politique des candidats et de leur parti, qui vont désormais devoir respecter le devoir de réserve jusqu’à dimanche, 20 heures. Rendez-vous sur le site du Figaro pour tout savoir des derniers instants avant et après le scrutin.

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Front républicain, vote extrême ou vote blanc, les états d’âme des orphelins du premier tour

Entre frustration et colère, les Français qui n’ont voté ni pour Emmanuel Macron ni pour Marine Le Pen se retrouvent à devoir choisir un président qu’ils réprouvent.

» LISEZ NOTRE ENQUÊTE - Front républicain, vote extrême ou vote blanc, les états d’âme des orphelins du premier tour

Emmanuel Macron intime dans une nouvelle vidéo de campagne

«Brigitte, est-ce que je peux rester comme ça? Ou je dois changer de pantalon?» L’équipe de campagne du président-candidat a dévoilé une nouvelle vidéo de campagne ce vendredi soir, dans lequel Emmanuel Macron se montre plus intime, sollicitant notamment sa femme Brigitte Macron au sortir d’un meeting à Marseille.

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Au cours de cette vidéo de plus de 11 minutes, on peut le voir au téléphone avec l’illusioniste Gérard Majax, au lendemain du débat d’entre-deux tours, ainsi qu’auprès d’habitants rencontrés lors de déplacements effectués cette semaine.

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

Il pense déjà à l’après. À la veille du second tour de l’élection présidentielle, qu’il espère remporter de nouveau face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron s’inquiète des contours de sa future majorité. La crainte du chef de l’État, le regard tourné vers les législatives des 12 et 19 juin: obtenir une majorité «attrape-tout» à l’Assemblée nationale. Suffisamment large en apparence, à l’image des 345 députés de la majorité sortants (sur 577), répartis entre La République en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem) et Agir. Mais trop morcelée pour le protéger des heurts du quinquennat.

» LISEZ NOTRE RÉCIT - Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

«Il est rare de faire confiance à quelqu’un, et quelques semaines après» ne pas voter pour lui aux législatives, estime Macron

Interrogé sur sa capacité à présider, Emmanuel Macron a estimé, sur LCI, que «la fonction présidentielle implique une sorte de solitude, et c’est vrai que j’ai beaucoup changé dans la méthode dans ces cinq dernières années. Durant la crise Covid, on a beaucoup inclus les partenaires sociaux. Ma conviction, c’est qu'un gouvernement doit continuer à gouverner. Il y a une capacité à associer les énergies sur le terrain qui doit être différente.»

A propos des législatives à venir: «Il est rare de faire confiance à quelqu’un et quelques semaines après ne pas lui donner les moyens de mettre en œuvre sa politique», a-t-il indiqué.

«Je ne pense pas être, quelque soit les complotismes ambiants, être à l’origine du Covid, du réchauffement climatique, de la guerre en Ukraine. J’ai été pendant cinq ans avec une immense fierté au service des Français et des Françaises pour prendre les bonnes positions. Je veux pouvoir projeter le pays tout en protégeant les compatriotes», a-t-il aussi dit.

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Emmanuel Macron souhaite «élargir, réunir» s’il est réélu

Interrogé sur LCI ce vendredi soir, Emmanuel Macron a affirmé ne pas avoir peur de l’abstention. «Je n’ai peur de rien, mais je suis concentré jusqu’à la dernière minute, pour convaincre nos concitoyens à aller voter. Rien n’est fait.» «Quand on n’a pas voté pour un candidat du deuxième tour, on doit fait un choix au second», a-t-il asséné.

«Cette élection est une forme de référendum, sur la laïcité, sur l’Europe. Si nos compatriotes me font confiance le 24 avril, je (m’engage) à élargir, à réunir. Je suis convaincu qu’il faut associer très largement forces économiques, politiques et sociales à l’avenir», a-t-il dit.

Législatives : «On aura largement le temps de discuter» avec Éric Zemmour ou Marion Maréchal, affirme Le Pen

Interrogée sur l’après-présidentielle, Marine Le Pen a affirmé qu’elle n’a pas «l’esprit de revanche» envers Marion Maréchal ou Éric Zemmour, qui souhaiteraient des listes communes avec la droite durant les élections législatives. «Je crois qu’il faudrait qu’ils attendent les résultats du second tour. Je leur dis juste qu’ils font preuve d’impatience. Il y a un choix fondamental dimanche. On aura largement le temps de discuter avec les uns et avec les autres d’ailleurs. Je n’ai pas d’amertume» concernant les propos d’Éric Zemmour ou Marion Maréchal, a-t-elle certifié.

Quant à Mélenchon, elle a estimé qu’il entretenait l’ambiguïté avec Emmanuel Macron. «Il aurait dû laisser ses électeurs libres».

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«C’est Macron ou la France», avance Marine Le Pen

«On s’est retrouvé face à l’intégralité du système, avec le Medef et la CGT main dans la main, Sarkozy avec Mélenchon main dans la main», a expliqué Marine Le Pen lors d’un dernier entretien de campagne sur LCI. «Tout le monde est à la table pour sauver le soldat Macron», a-t-elle dit, appelant au «peuple de se mobiliser».

«Si Macron est réélu, ce sera le chaos. Est-ce que c’est moi qui ai créé la crise des gilets jaunes, est-ce moi qui ai lancé les policiers contre les pompiers, est-ce moi qui a mis des centaines de milliers dans la rue avec la réforme des retraites?», a-t-elle poursuivi. «On peut retrouver le respect, la concorde, mais pas avec la même personne» au pouvoir, a-t-elle asséné.

«Il faut que les Français fassent mentir les sondages. Si le peuple vote le peuple gagne. C’est une vérité. (…) Car c’est Macron ou la France», a-t-elle dit.

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«C’est une preuve de faiblesse de me qualifier» d’extrême-droite, estime Marine Le Pen

«Je pense que c’est une preuve de faiblesse de la part du président sortant de retomber dans ces vieux anathèmes d’extrême droite, qui sont même insultants envers les Français qui vont voter pour moi», a estimé Marine Le Pen ce vendredi soir sur LCI, qui a expliqué qu’Emmanuel Macron avait eu du «dédain» envers elle lors du débat d’entre-deux tours. «Je me suis toujours comporté avec respect face à mes adversaires politiques, et je ne suis pas sûr que les Français soient d’accord avec la méthode» d’Emmanuel Macron, a-t-elle dit.

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«Nous avons de la chance d’avoir» Emmanuel Macron, estime Gérald Darmanin

Dans un tweet publié peu avant la fin de la campagne présidentielle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé à voter Emmanuel Macron dimanche, estimant que «nous avons de la chance de l’avoir».

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Suivez en temps réel, dès 20h40, les derniers entretiens de campagne d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Les candidats à la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen donneront leur dernier entretien de campagne ce vendredi soir, sur LCI, a annoncé la chaîne. Le président-candidat s’exprimera à 20h40, et l’ancienne présidente du Rassemblement national à 21 heures.

Suivez-les avec Le Figaro, en temps réel sur ce direct.

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S'il est réélu, Castex restera à Matignon la semaine prochaine, dit Macron

En cas de réélection d'Emmanuel Macron dimanche, Jean Castex restera premier ministre la semaine prochaine, qui sera «une semaine de transition» car «il faut de la continuité», a dit le président-candidat vendredi à la presse.

Interrogé sur la présence de Jean Castex la semaine prochaine et jusqu'au 1er mai au moins, Emmanuel Macron a répondu par l'affirmative, lors de son ultime déplacement de campagne à Figeac, dans le Lot. «Oui!», a-t-il dit à des journalistes, «parce que d'abord il faut une transition et que c'est un homme formidable, qui a fait un boulot extraordinaire».

«Il est important que dans ce contexte de guerre et de tension très forte sur le pouvoir d'achat, il puisse y avoir une gestion des affaires courantes très réactive, car il pourrait y avoir des mesures d'urgence qu'il faudra prendre dans les prochains jours. Il faut de la continuité», a-t-il précisé sur BFMTV, tout en insistant qu'il fallait d'abord attendre le résultat dimanche soir du second tour de la présidentielle qui l'oppose à Marine Le Pen.

Le premier ministre avait annoncé qu'il présenterait sa démission et celle de son gouvernement «dans les jours qui suivent» une éventuelle réélection d'Emmanuel Macron. Un gouvernement, même démissionnaire, peut continuer à gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau.

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«Macron n'est pas assez présent pour nous, mais Marine Le Pen, c'est niet»: plongée à Villetaneuse où Mélenchon a raflé la mise

Résidente de Villetaneuse depuis 31 ans, Claude écarquille les yeux lorsqu'on lui apprend le score du premier tour dans sa commune. «65% de votes Mélenchon ? Tant que ça ?». La retraitée, qui a fait partie des 30% d'abstentionnistes en Seine-Saint-Denis, ignorait que sa ville détenait un record national pour le candidat de gauche. Lorsqu'on lui demande comment elle explique ce vote, la réponse fuse : «Les étrangers. Dans ma tour, je suis la plus ancienne. Voilà longtemps que les électeurs de droite sont partis».

La ville de Seine-Saint-Denis a battu un record national avec deux tiers d'électeurs insoumis au premier tour. Séduits par le concept de «créolisation» de Mélenchon, ils se reconnaissent peu dans le duel du second tour.

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Les premières décisions de Marine Le Pen si elle accède à l’Élysée

Dans un tweet publié près de quatre heures de la fin de la campagne présidentielle, Marine Le Pen a détaillé les premières mesures qu’elle prendra si elle accède à l’Élysée.

Elle formera, tout d’abord, «un gouvernement d’union nationale», puis initiera un «choc de pouvoir d’achat», en baissant la TVA de 20 à 5,5% sur l’énergie et supprimant la TVA sur cent produits essentiels. Au cours des premiers mois, elle mettra en place un «référendum pour stopper l’immigration», puis créera un «impôt sur la fortune financière en remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière».

Avant juin 2023, comme la candidate l’indique sur une fresque, elle soumettra un projet de loi contre la maltraitance animale, instaurera la proportionnelle aux élections. Elle fera également entrer au Panthéon l’abbé de l'Épée, «créateur de la langue des signes pour les sourds et les muets».

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Le programme et les déclarations d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen passés au crible

Qui d’Emmanuel Macron ou Marine Le Pen sera élu(e) dimanche soir ? Pour mieux connaître leurs positions et propositions de campagne, et ainsi vous aider à faire votre choix dans les urnes, Le Figaro vous propose de retrouver certaines de nos vérifications réalisées ces derniers mois.

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Macron conserve une dizaine de points d’avance dans les derniers sondages

Emmanuel Macron conserve une dizaine de points d'avance sur sa rivale Marine Le Pen à deux jours du second tour de la présidentielle, après avoir creusé l'écart dans l'entre-deux-tours, indiquent les ultimes sondages publiés ce vendredi.

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Selon l'institut Elabe pour BFMTV/L'Express/SFR, qui prévoyait un résultat très serré après le premier tour de 52%-48%, l'écart entre le président sortant et la candidate nationaliste s'est progressivement creusé pour atteindre 55,5% contre 44,5% dans sa dernière enquête réalisée du 21 au 22 avril auprès de 1800 personnes.

Dans le rolling* quotidien Ifop-Fiducial pour LCI/Paris Match/Sudradio, Emmanuel Macron a cédé un peu de terrain pour se situer à 55%, cédant un demi-point par rapport à la veille face à Marine Le Pen qui en gagne également un demi. Comme les autres sondages, cette enquête tend à indiquer que le débat de mercredi soir n'a pas eu d'impact significatif sur l'opinion.

Le baromètre d'Ipsos pour Franceinfo/Le Parisien, réalisé vendredi, donne également un léger recul d'un demi-point pour Emmanuel Macron qui reste toutefois largement en tête avec 57% des intentions de vote contre 43% pour Marine Le Pen.

Même écart dans le rolling quotidien de l'institut Opinionway pour Les Echos/Radio Classique: le président-candidat atteindrait 57% des intentions de vote, soit un de plus que la veille, contre 43% pour Marine Le Pen qui en cède un.

*Un sondage «rolling» est une enquête en continu réalisée sur le principe d'un cumul glissant de vagues d'enquêtes quotidiennes.

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Quelques lycées bloqués à Paris avant le second tour

Des lycéens se sont de nouveau mobilisés vendredi à Paris, à la veille des vacances scolaires, bloquant quelques établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après des mobilisations mardi et jeudi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.

«On est là pour protester contre le second tour que la jeunesse n'a pas choisi, montrer qu'on est antifasciste et défendre l'écologie après le rapport du Giec», a expliqué à l'AFP Edgar, 16 ans, en Première au lycée Montaigne, situé dans le VIème arrondissement de Paris. Il précise que les élèves vont «essayer de tenir le plus longtemps possible, mais là ça a l'air bien parti. Il n'y a pas de flics». En milieu de matinée, plus de 150 lycéens bloquaient l'accès à l'établissement, juchés sur des poubelles entourées de barrières métalliques, dans une ambiance bon enfant, les voitures klaxonnant en passant devant, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Des pancartes «Montaigne anti-fa», «ni Macron ni Le Pen», «Sorbonne partout» ou encore «no pasaran» étaient portées par les lycéens et des slogans tels que «siamo tutti antifascisti» ou «ah ah, anticapitaliste» étaient scandés. Pour Phivos, 16 ans, «le second tour a été entièrement décidé par les adultes alors qu'il implique beaucoup les jeunes». «Sans les plus de 65 ans, il n'y aurait pas eu Marine Le Pen au second tour et l'écart aurait été rattrapé par Mélenchon», assure cet élève.

Plusieurs lycées ont été bloqués dans la capitale mardi, jeudi et vendredi. Selon le rectorat de Paris, contacté par l'AFP, les lycées Montaigne, Sophie Germain et Colbert ont été bloqués vendredi matin et des lycéens effectuaient un filtrage des entrées au lycée Victor Duruy. Selon des élèves contactés par l'AFP, le lycée Lavoisier était également bloqué vendredi. Le lycée Paul Robert des Lilas était aussi bloqué.

Marine Le Pen demande l'arrêt d'envoi de SMS qu'elle juge mensongers

Marine Le Pen a demandé vendredi à la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) de saisir l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, a priori à l'origine d'envois de SMS que la candidate d'extrême droite juge mensongers.

Les SMS litigieux, qui comportent un lien qui renvoie vers le site du candidat Macron, affirment que Marine Le Pen souhaite la «fin de l'Accord de Paris». «La diffusion de cette allégation est parfaitement fausse de telle manière qu'il est nécessaire d'y apporter un correctif immédiat», estiment les avocats de Mme Le Pen dans un courrier envoyé à la CNCCEP.

«Transformer l'élection présidentielle en un référendum écologique fondé sur un faux sorite relève d'un élément susceptible d'altérer la sincérité du scrutin et portera atteinte au résultat de l'élection», affirment encore les conseils de la candidate, en relevant que la diffusion du SMS est, selon eux, «massive». Outre l'arrêt de la diffusion du message, les équipes de Marine Le Pen ont demandé à la Commission «de rendre un avis circonstancié sur cette manœuvre pour intervenir auprès des autorités compétentes si cela était nécessaire».

Contactée par l'AFP vendredi après-midi, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron n'a pas indiqué si elle était à l'origine du SMS mis en cause.

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Les discussions à gauche «avancent mieux que ce que je pensais», se réjouit Mélenchon

«Les discussions avancent mieux que ce que je pensais», s'est réjoui Jean-Luc Mélenchon à propos des tractations sur un accord à gauche en vue des législatives de juin, qui doit s'appuyer sur une convergence sur «la stratégie et le programme». Le chef des Insoumis, qui a réalisé près de 22% au premier tour de la présidentielle, a demandé mardi aux Français de «l'élire premier ministre» via les législatives de juin, en imposant une cohabitation au futur locataire de l'Elysée.

LFI a engagé des discussions bilatérales en début de semaine avec EELV, le PCF et le NPA, pas encore avec le PS - qui a pourtant voté en faveur d'une alliance avec LFI. Elles se poursuivront ce weekend avec EELV. Avec les écologistes, «il aura suffi de rencontres informelles pour mettre de côté les contentieux», a salué Jean-Luc Mélenchon lors d'une visite au Festival du livre de Paris, vendredi.

Globalement, «les discussions avancent bien, mieux que ce que je pensais», a-t-il ajouté. «Ca a été très vite, c'est ça le plus surprenant, cet après-midi ils discutent encore, il y a plusieurs groupes de travail». Pour lui, «le plus important c'est le fond de la stratégie, si on tombe d'accord sur le programme on entraînera, si on cache la moitié, si on raconte des salades, on n'arrive à rien car les gens n'accepteront pas», a expliqué Jean-Luc Mélenchon. «Ce sera un pari... Je sais que ça peut nous coûter», a confié l'ex-candidat à la présidentielle, en référence aux réticences de certains de ses militants à pactiser avec des partis plus modérés.

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Macron compare le bulletin Le Pen au vote pro-Trump et pro-Brexit

«Il y a des millions de gens qui, à quelques heures du Brexit, se disaient à quoi bon d’aller voter. Des millions de gens se sont dits la même chose en 2016 avec Trump. Le jour d’après, ils se sont réveillés avec la gueule de bois», a assuré Emmanuel Macron ce vendredi soir sur BFMTV, faisant ainsi mention au vote Le Pen.

«Dimanche, ce sera un choix de sortie ou pas de l’Europe. C’est un choix de sortie ou pas de l’écologie, de la République laïque. Ce n’est pas le bon moment pour l’aquabonisme, comme disait Bernanos», a indiqué le président-candidat.

Et d’appeler à voter: «Si les sondages font les élections, tout ce que je viens de décrire n’aurait jamais eu lieu. Rien n’est fait», a-t-il martelé. «Ce ne sont pas les sondages qui font la démocratie.»

«L’une des différences fondamentales avec la candidature d’extrême droite, c’est que je n’oppose pas les territoires, avec la France de la ruralité et des métropoles. Il y a des divisions, ça a toujours été comme ça. Dans les moments importants, comme dans la crise Covid, nous sommes restés unis», a également dit le candidat En Marche.

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Marine Le Pen «est la candidate d’un clan, pas du peuple», assène Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a sévèrement taclé Marine Le Pen ce soir, sur BFMTV. «Elle dit que je n’aime pas les Français, et ce depuis cinq ans. (…) L’extrême droite, son carburant est le malheur. Qui a envie d’une société de haine, de fracture?», a-t-il tancé.

Et d’asséner : «Elle est la candidate d’un clan, et pas du peuple! (…) Le programme que propose le Front national, c’est un programme qui interdit le voile dans l'espace public, qui interdit de manger halal et casher. Ce n’est pas la République.»

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«Les moments d’élection servent à trancher les moments de désaccord», estime Macron

Lors d’un avant-dernier entretien de campagne, Emmanuel Macron a été interrogé sur BFMTV sur la «colère» des Français, manifestée par des contestataires lors des déplacements de Macron.

«Quand on fait le choix de faire des rassemblements en plein air, tout le monde vient (…) parfois des gens qui viennent exprimer leur désaccord. Il y a des désaccords dans le pays. Il faut pouvoir remettre tout ça dans le lit de la rivière démocratique. Les moments d’élection servent à trancher ces moments de désaccord. C’est la vie démocratique et c’est ce qui permet de canaliser la colère», a-t-il dit.

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10.000 votes du premier tour annulés par le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a annulé environ 10.000 votes du premier tour, en raison d'irrégularités constatées dans une vingtaine de bureaux de vote, selon l’AFP.

Dans la commune de Nandax (Loire), par exemple, dans laquelle 325 suffrages ont été exprimés, le magistrat délégué du Conseil a constaté que le procès-verbal des opérations de vote n'était pas mis à disposition des électeurs et que la représentante d'un candidat n'avait pu, malgré sa demande, y avoir accès. Dans ces conditions, l'ensemble des suffrages exprimés dans cette commune est annulée.

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Antoine Diers, porte-parole de Reconquête!, quitte «l’aventure»

Un départ dans le camp Zemmour: Antoine Diers, ex porte-parole de Reconquête et directeur adjoint de la stratégie, a quitté l'aventure peu après le premier tour. Le 14 avril, la proche d’Éric Zemmour, Sarah Knafo, a envoyé le message suivant sur une boucle Telegram: «Pour info Antoine Diers m'a annoncé quitter l'aventure. Du coup, je vous dis au revoir à sa place!».

Rapportée par l'hebdomadaire Valeurs actuelles, l'anecdote a été confirmée à l'AFP par un proche du candidat nationaliste. Venu de LR, Antoine Diers s'était fait connaître par ses interventions régulières sur les chaînes d'info en continu et sa moustache guidon, très 19e siècle. Il entretenait des inimitiés notoires avec des membres de l'équipe de campagne.

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Édouard Philippe dédicace à Jean-Luc Mélenchon un livre sur le rôle de premier ministre

Jean-Luc Mélenchon, en visite au festival du livre de Paris au Grand Palais éphémère, est tombé sur Édouard Philippe en dédicace pour son livre Impressions et lignes claires, a constaté l’AFP. Les deux hommes s'apprécient. Jean-Luc Mélenchon lui a demandé sur quoi il avait écrit, Édouard Philippe a répondu: «Sur ce que c'est d'être premier ministre, visiblement ça vous intéresse en ce moment!»

Et l'ancien locataire de Matignon d'écrire une dédicace sur un exemplaire offert au tribun: «Pour Jean-Luc, ces impressions et lignes claires sur ce que gouverner veut dire! Affectueusement».

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En cas de victoire, Marine Le Pen ira place de la Concorde

En cas de victoire dimanche, l'équipe de Marine Le Pen a prévu que la candidate irait rejoindre près de Paris à Boulogne-Billancourt les 13 bus de sa campagne floqués à son effigie. Ils convergeront d'abord vers l'Arc de Triomphe puis la place de la Concorde. «C'est pour symboliser la victoire et la Concorde», explique le directeur adjoint de la campagne Jean-Philippe Tanguy.

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Emmanuel Macron appelle l’illusioniste Gérard Majax dans une vidéo de campagne

«C'est Emmanuel Macron, je suis bien sur le portable de Gérard Majax? Je vous dérange pas? Pardon, je comprends qu'on puisse penser que c'est une imitation...» Surfant sur le buzz Majax, l'équipe du président-candidat a diffusé vendredi une vidéo qui montre 40 secondes de son coup de fil à l'illusionniste, pour s'excuser de l'avoir «convoqué» lors du débat mercredi soir, quand il avait lancé à son adversaire «c'est pas Gérard Majax, ce soir, Madame Le Pen». «Ce n'était pas préparé, c'est une phrase qu'il dit souvent», sourit un proche.

La référence un peu datée avait intrigué les jeunes internautes, très nombreux à se renseigner sur le célèbre prestidigitateur des années 70-80. «Ils se sont parlé assez longuement et Gérard Majax a bien pris d'être cité», assure son entourage. «J'espère que je vous ai pas mis en porte-à-faux... Maintenant je vous ai mis dans la barque !», lui dit Emmanuel Macron, sur un ton d'excuse, avant de raccrocher. Avec un sourire un peu gêné.

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Les Verts n’encaisseront pas le don de Jean Lassalle

EELV a bien reçu le chèque de 10 euros envoyé par Jean Lassalle, après le premier tour de la présidentielle, mais «on ne va pas l'encaisser», a expliqué Julien Bayou à l'AFP. «D'abord parce que c'est un don d'un parti politique, et puis on pense qu'il devrait le faire à une association féministe, par exemple», explique-t-il.

Après avoir obtenu 3,13% des voix lui-même à la présidentielle, Jean Lassalle avait annoncé qu'il allait aider, ironiquement, la LR Valérie Pécresse, l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo, trois des candidats qui n'ont pas obtenu les 5% des voix nécessaires pour se faire rembourser leur frais de campagne.

EELV, qui a une première échéance de 2 millions d'euros à rembourser d'ici fin mai, «s'approche» de cette somme, grâce aux dons. «Ca progresse, il y a plus de donateurs que d'adhérents» et «beaucoup de donateurs qui n'ont pas voté Jadot», se félicite Julien Bayou.

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«La France est un bloc»: Macron prône la réconciliation

Pour son dernier discours de campagne, à Figeac, Emmanuel Macron a prôné la «réconciliation» entre villes, campagnes et quartiers, en lançant «la France est un bloc», accusant Marine Le Pen de provoquer «la haine et la division». «Je peux ici vous tenir un discours sans avoir un seul propos de haine, ni sur nos adversaires politiques, ni sur une partie du pays», a-t-il lancé devant plusieurs centaines d'habitants et sympathisants réunis dans cette petite ville du Lot.

«Je trouve formidable qu'on ait des donneurs de leçons de la bienveillance ou du respect» qui sont pourvoyeurs «de la haine et la division du pays», a-t-il dit. «Le devoir de la République, c'est de compenser les inégalités, il en est des quartiers les plus pauvres comme des ruralités où on perd de la population», a-t-il lancé en tombant la veste sous un grand soleil. «Quand on baisse les bras ou quand on cède à l'esprit de ressentiment, de défaite alors on ne gagne aucune bataille», a-t-il ajouté.

Mais «je ne crois pas aux jours heureux qui se transforment en gueule de bois», a-t-il lancé à propos des promesses électorales de son adversaire. «On ne fera pas l'unité du pays en promettant tout et en ne finançant rien, on ne gagnera aucune bataille sur des malentendus et des mensonges et on ne fera aucun progrès social si on n'explique pas en même temps comment on le finance», a-t-il insisté.

Pour Marine Le Pen, l’apprentissage des langues régionales n’est pas à l’école

Dans un entretien accordé à Ouest-France, Marine Le Pen a affirmé que l’école n’était pas le lieu pour enseigner des langues régionales : «Leur apprentissage ne pose aucun problème, à condition qu'il se fasse dans le parascolaire ou le milieu associatif. Pas à l'école», a-t-elle précisé. Elle a toutefois concédé que ces langues «font partie de notre patrimoine».

Emmanuel Macron conclut son meeting à Figeac

En conclusion de son meeting, Emmanuel Macron déclare : «Le 24 avril sera un référendum pour ou contre l'Europe, nous nous voulons l'Europe. Le 24 avril sera un référendum pour ou contre une république laïque, unie, indivisible, nous, nous sommes pour. Le 24 avril sera pour une France économique forte, qui saura prendre des décisions difficiles ou qui va vers la faillite. Le 24 avril est un référendum pour ou contre la fidélité à nos valeurs, notre histoire, ce que nous sommes vraiment et nous sommes pour».

Présidentielle 2022: Emmanuel Macron interpellé depuis une fenêtre lors de son meeting à Figeac

«Nous avons le devoir d’aider environ 20.000 jeunes paysans à s’installer chaque année», déclare Macron à Figeac

Emmanuel Macron continue : «Nos paysans nous ont nourri pendant la crise, ne l'oublions jamais. Ils sont en train de faire l'une des plus grandes révolutions. La troisième qui est de continuer à nourrir et produire en protégeant la biodiversité. Cette transition, je veux pouvoir l'accompagner. D'abord, en les protégeant (...) face aux grandes calamités climatiques»

«Surtout, nous continuerons à être là pour accompagner la transformation du modèle. L'une des priorités du quinquennat à venir sera cette grande loi d'avenir d'installation pour la jeunesse agricole. (...) Nous avons le devoir d'aider environ 20.000 jeunes paysans à s'installer chaque année.»

«L’écologie doit être au cœur de la politique»

À Figeac, Emmanuel Macron a déclaré vouloir «planifier à l’échelle de notre territoire les grandes transitions.» Emmanuel Macron cite deux transitions: «La planification écologique, nous ne pourrons réussir cette révolution copernicienne que si nous mettons l’écologie au cœur de la politique avec un premier ministre en charge de l’écologie et avec à ses côtés un ministre en charge de la transition énergétique et une planification territoriale.» Ensuite, «réussir un nouveau pacte avec nos territoires sur le plan de la transition écologique: nous devons penser une politique nationale et la décliner au niveau local».

Grand âge : «Un grand service public de l’autonomie»

Emmanuel Macron annonce également une «mobilisation générale» et une «méthode nouvelle sur le grand âge», affirmant vouloir «un grand service public de l’autonomie». Le président-candidat a rappelé son souhait que l’État accompagne «les plus âgés qui veulent vieillir chez eux».

D’après lui, il faut «les accompagner pour aider à rénover leur logement, pour pouvoir rester même quand ils perdent un peu de mobilité, quand le déplacement est plus difficile, réinvestir pour permettre d’avoir plus d’heures d’auxiliaires et d’aide à domicile pour les aider».

Emmanuel Macron affirme que l’objectif sera de «réinvestir dans les Ehpad, créer des postes d’infirmiers, d’infirmières, d’aides-soignantes et renforcer la politique de contrôle nationale pour éradiquer les abus et lutter contre cette indignation que nous avons tous vécue».

«Un plan d’investissement inédit» pour lutter contre les déserts médicaux

Après avoir annoncé son plan pour la sécurité des ruralités, le président-candidat passe au sujet des «déserts médicaux» : «Ce que nous devons faire dans les années qui viennent pour changer les conditions de travail à l’hôpital et pour avoir des stratégies au plus près du terrain pour éradiquer les déserts médicaux». Pour cela, il évoque un plan «d’investissement inédit» qui «permettra d'embaucher sur le territoire, d'avoir une politique incitative pour attirer des généralistes et spécialistes, pour permettre de payer des aides médicales, administratives, de changer l'organisation, en déléguant davantage de tâches aux infirmiers, pharmaciens…».

«Nous recréerons dans les 5 années qui viennent 200 brigades de gendarmerie dans nos campagnes»

Emmanuel Macron annonce deux choses essentielles pour les ruralités. D’abord, la création de 200 brigades de gendarmerie «dans nos campagnes» dans les cinq années à venir. Ensuite, «nous recréerons des postes de magistrats et de personnel de justice à hauteur de 8500 pour déployer et accélérer cette justice de proximité indispensable pour la sécurité partout sur le territoire», a-t-il déclaré, ajoutant s’être donné les moyens.

«Continuer à investir dans nos infrastructures de transport et de communication»

En meeting à Figeac, Emmanuel Macron dit vouloir «continuer d’investir dans nos infrastructures de transport et de communication» : «Nous poursuivrons l’investissement massif dans le ferroviaire dans les années qui viennent grâce aux réformes de 2018. Nous continuerons de rouvrir les petites lignes. Nous continuerons d’aménager en particulier aussi ces infrastructures pour permettre de relier les villes moyennes aux métropoles».

«La France est un bloc», a déclaré Macron à Figeac

Le président sortant a continué : «La France est un est un bloc. Elle est un bloc dans son Histoire et elle commence depuis des millénaires, elle passe par la Révolution, est forte d'une République laïque, respectueuseLa France est un bloc qui porte tous ses territoires.»

Emmanuel Macron est arrivé à Figeac (Lot) pour son dernier meeting de campagne

Emmanuel Macron est arrivé à Figeac, une ville de 10.000 habitants, dans le Lot, pour son dernier meeting de campagne. Face à des militants qui ont déployé une banderole contre les privatisations, Emmanuel Macron répond : «Je suis fier d'être président d'une République où, pendant la crise Covid, parce qu'il y a eu des services publics, parce qu'il y a eu du quoi qu'il en coûte, c'est l'inverse de ce que vous avez écrit».

Le Pen porte dans le Pas-de-Calais ses derniers coups à Macron

Sur le marché d’Étaples ou avec les soignants de Berck (Pas-de-Calais) vendredi, Marine Le Pen a porté vendredi ses derniers coups de la campagne présidentielle à Emmanuel Macron, dénonçant notamment la «brutalité» de son projet de réforme des retraites. «En me brutalisant, il brutalise en réalité aussi les millions d'électeurs qui votent pour moi», a estimé la candidate après avoir multiplié les selfies sur le marché d’Étaples, commune où elle est arrivée en tête au premier tour (37%) et qui est limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État.

Avec Emmanuel Macron et son projet de départ à la retraite à 64 puis 65 ans, les «Français vont en prendre pour perpète» (perpétuité, NDLR), affirme Marine Le Pen qui termine sa campagne dans son fief du Pas-de-Calais, où elle est députée. «N'importe quoi!» persifle un passant.

Marine Le Pen assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités». Ce qui signifie qu'une partie importante des salariés partira après 62 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. En meeting la veille à Arras, elle avait déjà sonné la charge contre son adversaire, «d'une arrogance sans limites», en appelant «le peuple de France» à «se lever» pour le «congédier».

Après le marché, la candidate visite un hôpital privé, la Fondation Hopale, avec son directeur Benoît Dolle qui explique que beaucoup d'infirmières ne sont pas revenues travailler après le Covid.

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«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).

» Lire le reportage du Figaro : «J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Audiovisuel public: Macron veut un budget pluriannuel pour garantir l'indépendance

Emmanuel Macron, qui veut supprimer la redevance, a proposé vendredi de mettre en place un budget pluriannuel pour financer l'audiovisuel public, afin d'en garantir l'indépendance. «La taxe audiovisuelle, c'est 138 euros par an», «j'assume de la supprimer pour redonner du pouvoir d'achat», d'autant que «c'est un impôt très coûteux à prélever», a-t-il dit sur France Inter. «Mais je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance», a-t-il poursuivi. «C'est aussi ma grande différence avec le projet de Madame Le Pen qui propose elle de le supprimer pour privatiser».

Selon lui, la redevance - qui finance France Télévisions, Radio France, l'INA, TV5 Monde et France Médias Monde - ne garantissait pas l'indépendance de ces médias puisque leurs budgets sont complétés par l’État à hauteur de «plusieurs centaines de millions d'euros par an» depuis dix ans. «D'ores et déjà depuis trois présidents, vous avez une situation qui permettrait de faire ça», d'interférer, or «aucun, ni le président Sarkozy, ni le président Hollande ni moi-même ne l'avons fait», a-t-il lancé.

Emmanuel Macron a donc proposé de définir «un budget avec de la visibilité pluriannuelle» qui «ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement». «Je vous demanderai aussi d'être honnête, collectivement, ça fait cinq ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public», a-t-il insisté.

Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «Depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».

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Retraites: avec Macron, «les Français vont en prendre pour perpète», selon Le Pen

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a tiré vendredi à boulets rouges sur Emmanuel Macron et son projet de réforme des retraites, jugeant qu'en cas de réélection du président sortant, les «Français vont en prendre pour perpète».

«La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine. Les Français, avec Emmanuel Macron, vont donc en prendre pour perpète (perpétuité, NDLR)», a affirmé Marine Le Pen, en visite sur le marché d’Étaples (Pas-de-Calais), commune limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État. «Si l'on tient compte du dispositif actuel des carrières longues, qui ne peuvent être obtenus que si l'on travaille deux trimestres avant 18 ans, un jeune qui entrera sur le marché du travail à 18 ans devra donc travailler 47 ans avant de pouvoir toucher une retraite pleine», a-t-elle encore exposé.

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Les deux candidats s'opposent sur l'âge de départ en retraite. Emmanuel Macron, qui souhaite engager une concertation avec les syndicats s'il est réélu, veut porter cet âge «en 2028 à 64 ans et en 2031 à 65 ans», sans que ce dernier objectif soit un dogme. Il défend aussi un dispositif de «pénibilité» et de «carrières longues» qui, en l'état, ne correspondrait pas aux interprétations de Marine Le Pen. Celle-ci assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités», ce qui ne devrait pas décaler l'âge réel de départ pour une retraite à taux plein aujourd'hui entre 65 et 67 ans.

À VOIR AUSSI - Pour Marine Le Pen, la retraite à 65 ans est une «injustice insupportable»

«Préserver le système de santé» : Marine Le Pen échange avec des soignants à Berck

À l’occasion de sa dernière journée de campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national a discuté pendant une quinzaine de minutes avec un groupe de soignants à Berck. Retraite, revalorisation des salaires et gestion du Covid, Marine Le Pen a exposé ses mesures pour «préserver le système de santé à la française» avant de prendre des photos avec plusieurs soignants.

Suivez en direct le déplacement de Marine Le Pen à Berck

Pour le dernier jour de campagne, Marine Le Pen est à Berck (Pas-de-Calais). Dans ce sprint final, la candidate du RN rencontre du personnel soignant.

Suivez son déplacement en direct sur notre site.

Juifs, catholiques et protestants d'Alsace-Moselle contre les «replis nationalistes»

Les représentants des cultes concordataires d'Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du «repli nationaliste», appelant à «aller voter» et à défendre les «valeurs de la République» au second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.

«Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d'aller voter», écrivent Christian Albecker, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.

Face à un «choix décisif pour l'avenir» dans lequel les «valeurs fondamentales sont au cœur des enjeux», les trois responsables religieux rappellent leur «attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République».

Mélenchon premier ministre ? Macron appelle à ne pas «confondre les agendas»

Emmanuel Macron a insisté vendredi sur la nécessité de ne pas «confondre les agendas» en parlant du choix d'un premier ministre avant le second tour de la présidentielle, au moment où Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à «l'élire premier ministre» aux législatives de juin.

Interrogé dans un entretien au journal Ouest-France sur la possibilité de gouverner avec le leader Insoumis, troisième du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron dit avoir «du respect pour les citoyens, les électeurs. Mais comme dans les compétitions sportives, ce n'est jamais bon de faire la feuille de match de la finale quand on est encore en quarts de finale».

«Je pense que quand on confond les agendas, on prend rarement des bonnes décisions», ajoute-t-il.

Débat Macron-Le Pen : la candidate revient sur son échange avec le président

Interrogée par les journalistes à l’occasion de son dernier déplacement de campagne, Marine Le Pen a été sollicitée sur son ressenti deux jours après le débat. À la question «Pourquoi lâcher maintenant les coups que vous avez retenus pendant le débat ?», la candidate explique qu’un déplacement et un débat «ne sont pas les mêmes exercices».

«Je souhaitais que l’ensemble des français puissent avoir la vraie vision de mon projet», développe-t-elle avant de conclure : «Je crois que j’ai bien fait, d’après ce que j’entends sur les marchés depuis».

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Marine Le Pen sollicitée à plusieurs reprises sur le handicap

En déplacement à Etaples, Marine Le Pen a été interpellée à au moins trois reprises sur les questions liées au handicap. Parmi ces électeurs, une jeune femme en situation de handicap qui a expliqué ne pas pouvoir se marier à cause de la conjugalisation de l’AAH, une aide calculée en fonction du revenu des conjoints et qui dissuade certains couples de s’unir.

«Je ne peux pas vivre pleinement mon amour», explique t-elle, avant que Marine Le Pen lui assure vouloir déconjugualiser cette aide «le plus vite possible». «Créer une dépendance en plus de la dépendance, ce n’est pas possible. Vous pourrez vous marier !», promet la candidate.

Suivez en direct le dernier déplacement de campagne de Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement national effectue son dernier déplacement à Etaples, dans le Pas-de-Calais, où elle rencontre commerçants et habitants de la région. Parmi les échanges, nombreux concernent le prix du carburant. «Vous avez bien parlé mercredi, c’est bien !», lui lance un commerçant, tandis que beaucoup se pressent pour obtenir une photo avec elle. «Si tout le monde se mobilise, ça va passer», assure la candidate à un de ses électeurs.

Son déplacement est à suivre en direct sur notre site.

Daniel Fasquelle, trésorier des LR, annonce son soutien à Emmanuel Macron

C’est dans un tweet publié ce matin et dans un communiqué intitulé «Daniel Fasquelle avec Emmanuel Macron» que le maire du Touquet a appelé à voter pour le président sortant.

«Un soutien exigeant et attentif préalable à un rassemblement autour d’un projet ambitieux», explique le trésorier, quelques jours après une annonce similaire de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.

Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment

Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».

«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron

Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».

«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.

Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école

«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.

«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.

L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire

«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».

En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand

«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.

«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public

«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.

Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.

Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»

«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.

Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».

«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron

Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.

Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen

Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.

«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»

Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»

«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».

«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.

Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»

«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.

Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen

«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.

Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen

«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.

Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella

«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».

Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen

«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.

Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour

«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.

«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».

«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».

«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie

Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».

Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives

Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.

LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.

Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.

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La journée des candidats

Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.

> LIRE NOTRE RECIT - Après leur débat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen retournent se frotter au terrain

Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans

À VOIR AUSSI - Débat Macron - Le Pen: qui est sorti vainqueur ?

L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron

L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».

«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.

Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.

Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.

>> LIRE NOTRE ANALYSE - Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

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Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»

L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».

«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.

«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»

«Rien n'est joué», prévient Macron

«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.

«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.

Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».

>> LIRE NOTRE REPORTAGE - Emmanuel Macron toujours à la conquête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon

Le Pen joue son va-tout face à Macron

En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.

Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».

«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.

>> LIRE NOTRE REPORTAGE - À Arras, Marine Le Pen appelle à un «Front républicain» contre Emmanuel Macron

Bienvenue dans ce live

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Second tour de la présidentielle 2022 : Le Pen ou Macron ? Les résultats dans votre commune et votre département

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Éditorial. La seule option possible

Éditorial

Fabien Gay

Par Fabien Gay

« Ni Macron ni Le Pen », entend-on chez une partie de la population déçue du résultat du premier tour, attristée de voir la gauche éliminée et surtout inquiète pour son avenir dans les cinq prochaines années. Ce « ni-ni » est un cri de colère. Il arrive après vingt ans de stratégie de dédiabolisation et de banalisation d’une extrême droite extrêmement dangereuse ; après cinq ans de présidence Macron faite de politiques libérales avec un bulldozer antisocial et méprisant, aggravant les inégalités sociales tout en ne ­relevant pas le défi environnemental. Pour in fine sauvegarder les intérêts financiers.

Mais celles et ceux qui brandissent ce slogan oublient une ­réalité. Dimanche soir, à 20 heures, ce sera bien l’un ou l’autre. Il n’y a pas de troisième choix. Et les deux finalistes ne peuvent pas être renvoyés dos à dos. Si aucun des deux projets ne répond aux aspirations de justice sociale, écologique et démocratique des classes populaires, de la jeunesse, du monde du travail et de la création, les deux projets ne sont toutefois pas de même nature. Les deux sont des libéraux, même si la candidate de l’extrême droite ­essaie de se cacher sous un masque socialisant. Les deux nous promettent du sang et des larmes pour relever les défis de la dette. Mais Le Pen ajoute la haine et le racisme comme moteur de son projet de société.

Si elle venait à être élue, la démocratie et nos institutions seraient menacées pour qu’elle garde le pouvoir, les libertés de chacune et chacun seraient rognées sous prétexte de sécurité, et la ­préférence nationale créerait deux catégories de citoyens, ce qui est inacceptable. Dimanche, la seule option possible est de prendre le bulletin de l’adversaire Emmanuel Macron pour battre celui de l’ennemie Marine Le Pen. Et dès le lendemain, une autre perspective s’ouvrira, celle des élections législatives avec le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de gauche. Mais pour cela, dimanche, aucune voix ne doit manquer ni se taire.

Présidentielle 2022
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Dans le « 9-3 », Macron fait du pied aux cités

Actu

Pour son avant-dernier déplacement de campagne, Emmanuel Macron a fait le choix très symbolique de Saint-Denis. Un terrain jeune, multiculturel et très mélenchoniste au premier tour, parfait négatif de la France vendue par Marine Le Pen. Mais les habitants attendent plus qu’une visite express et électoraliste.

Cyprien CaddeoLola Ruscio

En 2017, le candidat Emmanuel Macron, jupitérien en devenir, avait fait un crochet par la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. Autre campagne, autres mœurs. Pas question, cette fois, d’aller consulter les spectres de l’Ancien Régime. En 2022, le monarque (républicain, certes) c’est lui. Et il restera sur le trône élyséen cinq ans de plus, à condition que le barrage à l’extrême droite tienne bon cette fois encore.

On comprend aisément pourquoi Emmanuel Macron a choisi le « 9-3 », jeudi 21 avril, pour son avant-dernier déplacement avant le second tour (le dernier sera pour Figeac, dans le Lot, vendredi). 61 % des voix sont allées à Jean-Luc Mélenchon, à Saint-Denis. 49 %, à l’échelle de ce département épouvantail de l’extrême droite, dont le président a plusieurs fois vanté la jeunesse et les « potentialités » durant son quinquennat, allant jusqu’à le comparer à la Californie. « Il ne manque plus que la mer », disait-il. Et, avec le bruit des vagues, les bulletins de vote de ses habitants.

Face au risque Le Pen, le « 9-3 », un terrain conquis pour Macron ? Tant s’en faut. En témoignent les harangues - « Président des riches ! », « Rends l’ISF » - qui l’attendent à son arrivée. Dans ce département très jeune (35 ans en moyenne), immigré (30 % de la population n’est pas née en France) et précaire (28 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté), beaucoup risquent de s’abstenir dimanche.

Flanqué de Mathieu Hanotin, maire PS de la ville qui a appelé à voter pour lui au deuxième tour (comme le maire PCF de Bobigny ou le président socialiste du département), Emmanuel Macron a pu tester l’effet de son débat télévisé face à Marine Le Pen auprès de la foule. L’incompétence de la candidate du RN est soulevée, mais aussi le langage corporel du chef de l’État. « Fanfaron » critiquent quelques-uns, « trop arrogant » reprennent d’autres. Réponse de l’intéressé : « Si je n’aimais pas les gens, vous croyez que j’irai au contact comme ça avec vous ? » « Vous l’avez endormi, elle a bégayé », se réjouit tout de même un habitant. « Contre le racisme, on est avec vous. »

Victor, 57 ans et sans emploi, fera barrage, mais « à contrecœur ». « Je m’en fiche complètement qu’il soit à Saint-Denis, soupire-t-il.  Il vient juste gratter quelques voix et puis il s’en ira, comme tous les autres. Macron et nous, ce n’est pas le même monde. Il ne nous représente pas du tout, et j’ai peur qu’il se lâche complètement pendant son second mandat. » Amel, animatrice de 23 ans, fait « confiance » à Macron et pointe la dangerosité de Le Pen : « Je ne partage pas ce qu’elle dit sur le voile qu’elle souhaite interdire dans la rue. C’est très choquant. Il y a plein de femmes qui le portent par choix. Comment ça va se passer pour elles, si elle gagne dimanche ? »

Emmanuel Macron s’est fait l’écho de ces craintes, en évoquant le « programme de guerre civile » de son adversaire : « Une jeune dame marocaine, qui a deux enfants, qui travaille à l’hôpital, qui permet de le faire tourner, qu’on a applaudie tous les soirs pendant le Covid, avec le programme de madame Le Pen, cette dame qui respecte les lois de la République, qui est là avec des titres réguliers, on lui enlèvera son logement social et ses allocations familiales. » Puis, s’adressant à la population des quartiers populaires : « Vous avez passé des mois à ne pas être au cœur des ambitions du pays, mais à être désignés comme le problème par une partie des candidats. Être là, pour moi, c’est dire « Vous êtes une partie de la solution ». »

La visite du président-candidat laisse toutefois les habitants amers. « J’ai dit au président que le séparatisme commence quand l’éducation, la santé, les services publics ne sont plus à la hauteur », confie Mohammed Mechmache, fondateur du collectif « Pas Sans Nous », qui veut faire entendre la voix des cités. À bon entendeur… Car il faudra plus qu’un bain de foule et une visite express à visée électoraliste pour convaincre de l’importance de la politique et du vote. Et bien plus encore pour que meure le sentiment d’être les oubliés de la République.

Cyprien Caddeo avec Lola Ruscio

Présidentielle 2022Emmanuel Macron
Le Figaro

Guerre en Ukraine : le chef de l'ONU se rendra à Moscou et à Kiev la semaine prochaine

Antonio Guterres se rendra à Moscou mardi pour sa première rencontre avec le président russe depuis le début de l'offensive en Ukraine, puis à Kiev jeudi.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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«Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président Vladimir Poutine», a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L'ONU a par la suite confirmé cette visite qui signera la première rencontre entre Guterres et Poutine depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.

Le chef de l'ONU visitera ensuite l'Ukraine où il «aura un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba et sera reçu par le président Volodymyr Zelensky le 28 avril», a annoncé l'organisation dans un communiqué. Antonio Guterres compte également rencontrer les équipes des agences de l'ONU sur place «pour discuter d'un renforcement de l'aide humanitaire à destination des Ukrainiens.»

Aucun contact entre Poutine et Guterres

Guterres avait envoyé mardi des lettres au président Poutine et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour leur demander d'être reçu à Moscou et à Kiev. Depuis le début de l'intervention russe en Ukraine le 24 février, l'ONU est marginalisée dans le conflit, entre autres à cause de la rupture provoquée par cette crise entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité dont Moscou fait partie avec Washington, Paris, Londres et Pékin.

Depuis qu'Antonio Guterres a affirmé que la Russie violait la Charte de l'ONU en envoyant des troupes en Ukraine, le président russe a décliné tout contact avec le dirigeant de l'ONU, qu'il refuse de prendre au téléphone. Guterres n'a par ailleurs eu que peu de contacts avec le président ukrainien, avec lequel il n'a eu qu'un échange téléphonique, le 26 février.

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L'Humanité

Pierrick contre Goliath

Chronique

Audrey Vernon

Nous sommes allés jouer à Montivilliers. Arrivée au Havre, dès que je sors du train : un panneau « Pic de pollution ». Ça commence bien, j’arrive dans une usine Seveso géante… Pierrick à la régie et moi arrivons au théâtre de Montivilliers, nous découvrons les trente-deux interprètes d’« Écologie : maintenant il faut se battre ». Les élèves du lycée Jean-Prévost commencent à répéter. Ils sont tous incroyables, magnifiques.

On a une journée pour préparer le spectacle du soir. On répète la chanson d’entrée, ils ont choisi Maître Gims sur les images de notre monde qui brûle. C’est hyper beau. Ils enchaînent les textes. Le passage sur la pollution de l’air me touche particulièrement… 80 % de l’air est contaminé et cet air contaminé affecte nos cerveaux. Je pense au pic de pollution du jour dont tout le monde se fout car on ne peut rien y faire.

La soirée arrive vite, ils descendent se préparer, se maquiller, ils sont magnifiques, en tenue de soirée. « Bal de la fin du monde », ils l’ont appelé. Paloma me fait un smoky eyes. Ils font des TikTok, le trac monte, le spectacle va commencer, je suis avec eux sur scène… Ils commencent à chanter et le spectacle avance avec une rapidité folle, ils ont des trous mais ils se soufflent mutuellement et s’encouragent, ils respirent, reprennent, ils sont merveilleux. J’ai la gorge qui se serre. « Il faut raconter l’épopée des victoires, rien n’inspire autant… »

Final, a cappella, je chiale… Applaudissements. Quelques questions viennent de la salle, on y répond, je demande aux parents d’écouter leurs enfants et de commencer à démanteler le port du Havre. Rires.

Le soir, je suis avec Pierrick dans la zone industrielle, l’ampleur de la tâche pour sauver la planète me semble insurmontable et en même temps je dois sauver le monde ! Par où commencer ? Au Havre, rien de vivant, du béton partout, pas d’animaux, pas de plantes. Des immeubles poussent…

Comment démanteler… « Viens Pierrick, on va au ciné voir un thriller, un truc détendant pour ne pas réfléchir, je suis si fatiguée ! » Une petite « Pizza del arte » et on entre voir « Goliath ». Le film raconte la bataille d’un avocat et de victimes contre l’industrie des pesticides, je repense aux Soulèvements de la Terre, à Monsanto.

C’est très beau. Grand silence à la fin du film, on sort, Pierrick me dit : « Ben dis donc, super pour se détendre, tu as raison, on a complètement changé de sujet ! »

Ben oui, lui réponds-je, on varie les plaisirs, un peu de pollution, un peu de pesticides.. L’important, c’est de ne pas toujours parler de la même chose ! Et puis, qu’est-ce qu’on rigole ! T’inquiète pas, demain on va manger des moules-frites à la plage, et à cette occasion d’ailleurs tu veux bien qu’on bosse sur la reprise du spectacle sur Fukushima ? Tu vois, c’est varié avec moi…

« Billion Dollar Baby », le 4 mai, au Haillan.

« Goliath », de Frédéric Tellier, actuellement au cinéma.

Carte blanche à Audrey Vernon
Le Figaro

Au Sahel, la France veut faire tomber le masque du groupe Wagner

Nicolas Barotte

RÉCIT - Preuves à l'appui, l'armée française dénonce une tentative de manipulation des mercenaires russes visant à la discréditer.

Les accusés ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Après la divulgation, par l'armée française, d'une tentative de manipulation destinée à décrédibiliser l'opération Barkhane, la junte à Bamako et ses nouveaux alliés, les mercenaires russes du groupe Wagner, ont été placés devant le fait accompli. Et soumis à la question. Dénoncer les actes ? Douter des preuves fournies par la France ? Ou éviter le sujet ? Une guerre d'influence et de communication se joue aussi au Sahel. Dans un communiqué paru dans la soirée de vendredi, l'état-major des forces armées maliennes a choisi d'éviter les sujets qui fâchent. Elles ont confirmé la découverte d'un charnier près du camp de Gossi, après sa rétrocession par la France mardi. Sans nommer Barkhane, les Fama ont déploré les communications visant à altérer leur image. Elles ont promis qu'une enquête serait ouverte mais que le charnier datait d'avant la rétrocession.

Jeudi soir, l'armée française a présenté à quelques médias, dont Le Figaro, des images montrant des soldats en train d'ensevelir une dizaine de corps près de la base de Gossi, restituée deux jours plus tôt aux forces armées maliennes. D'autres images de ce « charnier » avaient été diffusées quelques heures auparavant sur un compte Twitter accusant les soldats français d'en être responsables.

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Le film pouvait donner le sentiment que les cadavres venaient d'être découverts. Mais les indices accumulés par l'armée laissent comprendre que cette mise en scène macabre a été fabriquée par des militaires de Wagner. Leurs tenues comme les véhicules utilisés les désignent.

« Il s'agissait d'une manœuvre informationnelle structurée et coordonnée », commente-t-on au sein de l'armée en décrivant la mécanique qui commençait à être engagée sur les réseaux sociaux. Un premier tweet publié mercredi sur le compte d'un prétendu « ancien militaire » malien, le lendemain de la restitution de la base, évoquait la découverte de corps et l'existence d'une vidéo. « Pour semer une graine », disent les Français. Le lendemain, un deuxième message publie une photo puis un troisième diffuse la vidéo des cadavres. Le contenu commençait à être partagé, à se répandre, quand l'armée française a choisi de réagir pour couper court à «l'attaque».

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Une manipulation

Même grossière, la manipulation pouvait se disséminer et porter atteinte à la réputation de Barkhane. Elle pouvait faire boule de neige. « Nous avons affaire à une lutte informationnelle où tous les coups sont permis et à un combat asymétrique, poursuit-on. Notre principale arme, c'est la transparence. » L'armée a donc diffusé des images filmées par un drone durant la nuit et la journée à un peu plus de 3 km de la base. On y voit un campement et, sur d'autres, des soldats recouvrant les corps de sable et filmant la scène. Par recoupement, on peut en déduire qu'il s'agit de la fake news mise en ligne sur Twitter. Toute la séquence n'a pas été filmée, faute de moyen disponible à ce moment-là. On ne voit pas l'acheminement des dépouilles.

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Les militaires français s'attendaient à une manipulation. En novembre dernier, une rumeur accusant la France d'organiser un trafic d'armes au profit des groupes terroristes avait mobilisé une foule d'opposants au Burkina Faso puis au Niger, bloquant plusieurs jours un convoi logistique. Les réseaux sociaux bruissent d'un sentiment antifrançais entretenu par des comptes liés à la Russie. « Le bruit de fond est permanent », explique-t-on au sein de l'armée. Depuis que le désengagement de l'opération a commencé, Barkhane est en alerte.

La restitution du camp de Gossi a fait l'objet d'une attention particulière. Un « état des lieux précis » a donc été réalisé avec les Fama et la cérémonie a été amplement photographiée. « Il était dès lors difficile d'organiser la mise en scène dans l'enceinte du camp », dit-on. C'est sans doute pour cela que la mise en scène a eu lieu un peu plus loin. Les militaires français supposent que Wagner va chercher quoi qu'il en soit à s'installer sur le camp de Gossi. En tout cas, dès mercredi un détachement malien a pris possession des lieux accompagnés de quelques militaires russes comme le montrent certaines photos.

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Après avoir hésité, l'armée a choisi de riposter avant de prévenir ses interlocuteurs maliens. Ceux-ci n'assument pas la présence des Russes à leurs côtés. « Le Mali n'abrite pas de société de sécurité privée comme cela est allégué ici et là », avait déclaré mi-avril le ministre des Affaires étrangères, ­Abdoulaye Diop.

Les dépouilles de Gossi

Pourtant entre 1 000 et 1 100 soldats de Wagner seraient présents au Mali selon les estimations des militaires français. Ils sont actifs à Bamako, Ségou, Mopti, Sévaré et Tombouctou notamment. Ils mènent avec les Fama des opérations sanglantes dans le centre du pays, une zone où Barkhane n'est pas présente. Ils sont impliqués dans les massacres de Moura, lors desquels plus de 300 civils maliens ont été tués fin mars, ou dans une opération menée mardi à Hombori. Un de leurs hommes y a perdu la vie. Des exactions auraient pu y être commises.

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D'ailleurs l'ONU s'est inquiétée des « allégations de violations des droits de l'homme commises pendant le marché hebdomadaire à Hombori, lors d'une opération menée par les Forces armées maliennes qui auraient été accompagnées d'un groupe de militaires étrangers ». Les dépouilles de Gossi pourraient être des victimes de cette attaque. C'est une hypothèse formulée au sein de l'armée. Les deux villes sont distantes de moins de 100 km. Concernant Moura, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a regretté cette semaine que les autorités maliennes n'aient pas accordé d'accès aux enquêteurs de la Minusma, la force armée de l'ONU au Mali.

Wagner pose un défi plus stratégique que militaire pour l'armée française au Sahel. Les deux forces veillent à ne pas se croiser sur le terrain. Mais les réseaux russes alimentent le sentiment antifrançais. Wagner entretient aussi une forme de confusion sur les réseaux sociaux en assurant disposer de partisans au sein des unités françaises. Les forces maliennes sont quant à elles divisées. Une partie se bat aux côtés de la France depuis plus de neuf ans et comprend mal le divorce en cours.

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Dans la compétition globale qui se joue contre la Russie, la France s'est fixée comme objectif de déconstruire l'influence de Wagner. « Il faut faire comprendre leurs façons de faire, confiait un gradé au Sahel il y a quelques semaines. Ils vivent sur le dos des pays. Ils partiront quand ce ne sera plus rentable », ajoutait l'officier. Dans le réel comme dans les champs immatériels, l'enjeu est de faire tomber les masques.

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Le Figaro

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Qui ne s'est jamais dit, au lendemain d'une énième déception amoureuse, « C'est la der des ders », « J'arrête tout », « Les hommes (ou les femmes) et moi, c'est fini», en y croyant dur comme fer ? La plupart repartent cependant la fleur au fusil vers de nouveaux émois. Mais d'autres, traumatisés, referment pour de bon la porte de leur vie sentimentale. «J'ai vécu deux premières histoires de manière inconditionnelle. Je donnais tout. Aimer était une chute libre à l'infini, mais la réalité m'a rattrapé : entre l'idée que je me faisais de l'amour et le quotidien, quel fossé ! J'ai eu finalement le sentiment de me heurter à un mur de béton. Je suis vidé de tout ce que j'avais à donner», confie, sans pathos, Giorgio, 42 ans.

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Aujourd'hui, il est en couple mais reconnaît que quelque chose s'est brisé en lui : sa compagne actuelle n'éveille chez lui que de l'affection. Il ne ressent ni amour ni désir, et doit même prendre des médicaments pour être en mesure d'avoir un rapport sexuel. «Mais, au moins, je ne souffre pas.» Lucie, 44 ans, ressent également cette forme d'anesthésie émotionnelle. En 2014, sur le point de se marier, elle découvre avec effroi que son partenaire mène une double vie depuis trois ans. «Un gros choc», confesse-t-elle. Pendant deux ans, elle tente de comprendre, sa relation prend la forme d'allers-retours jusqu'à tout arrêter. Lucie a mis beaucoup de temps à se remettre. «Je n'ai aucune histoire depuis sept ans», dit-elle. L'envie n'est plus là. Cela n'étonne pas Boris Charpentier, psychologue et psychothérapeute. Après tout, «face à une menace, on lutte ou bien on fuit. Ne plus tomber amoureux est une stratégie d'évitement, d'adaptation», expose-t-il. Dans certains cas, presque de survie.

Refuser la dépendance

Si les séparations font généralement mal, «la douleur suscitée peut être démultipliée par certains facteurs», explique Geneviève Krebs, psychopraticienne et auteure de Dépendance affective, six étapes pour se prendre en main et agir (Éditions Eyrolles). «Une séparation peut réveiller des blessures anciennes de trahison, de rejet ou d'abandon. Si la relation qui a mal tourné colmatait des failles, elle laisse place à une peur obsessionnelle de souffrir à nouveau. Dans le cas d'une dépendance affective, où le partenaire de vie était là aussi pour répondre à ses besoins et prendre en charge certaines de ses responsabilités, le dépendant affectif reste dans un système très infantile, et ne peut donc que se sentir terrorisé par l'abandon que provoque une séparation.»

En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent

«Les fins d'histoire ont beau être socialement banalisées, il ne faut pas les minimiser. Elles peuvent être véritablement dévastatrices», alerte Boris Charpentier. À tel point que certains font tout pour ne pas revivre une telle situation. Édith, 42 ans, relate son histoire passionnelle avec le père de sa fille, «faite de multiples ruptures et de retrouvailles passionnées». Quand elle est enceinte, elle croit que ce nouveau volet de leur relation sera gage de stabilité. Mais il lui avoue regretter cette naissance. Elle le quitte. Le travail de séparation se fait finalement plus vite que les expériences précédentes, quand elle s'était retrouvée «malade de douleur». Pendant deux ans, sa fille est son unique priorité.

Depuis, elle s'est autorisée à ressentir de nouveau un bref élan pour deux hommes. «J'ai constaté que je n'étais pas complètement éteinte de ce côté-là, mais suis-je encore capable d'être amoureuse ?», interroge-t-elle. Elle se dit «vaccinée contre les montagnes russes émotionnelles. Le prix à payer pour des relations exaltantes est trop élevé. Je cherche plutôt un homme avec qui jouer au Scrabble et boire des tisanes», plaisante-t-elle, rassurée d'avoir sécurisé sa situation. Johanna, 39 ans, a aussi ressenti le besoin de créer autour d'elle un cocon, dans lequel elle n'a plus envie de laisser entrer un partenaire. «J'ai trop donné aux hommes, accepté trop de choses», confie cette mère qui élève un enfant toute seule. «Avec ma dernière rupture, à 35 ans, j'ai laissé des morceaux entiers de moi. Je ne veux plus être dépendante de quelqu'un.»

Cette position implique de redessiner les contours de son existence et d'avoir d'autres priorités qu'une relation amoureuse. Les travaux des sociologues Marie Bergström et Géraldine Vivier montrent d'ailleurs que ne pas être en couple et avoir un « temps pour soi » permet de « se (re)construire, de (re)trouver ses centres d'intérêt, d'identifier ses priorités, d'apprendre à se connaître». Johanna a ainsi reporté beaucoup de son énergie vers ses amitiés. C'est la famille qu'elle s'est choisie.

Édith, elle, ne rêve plus d'amour passion, mais d'une «union tranquille», arguant qu'elle a «déjà suffisamment vécu de choses fortes». La quadra a retrouvé la joie d'avoir du temps pour elle et ses hobbies. La relation sentimentale n'est pas le seul shoot d'ocytocine. On peut ressentir un bien-être profond avec ses proches. En réalité, on peut vivre sans amour amoureux», commente Boris Charpentier. Cette vie n'interdit pas pour autant des histoires légères ou d'une nuit. «Je ne suis pas devenue nonne !», lâche Johanna, qui continue d'utiliser les applis de rencontre. La psychanalyste Virginie Megglé, auteure des Séparations douloureuses (Éditions Eyrolles), confirme que vivre sans histoire d'amour sérieuse «n'exclut pas, bien sûr, les relations sexuelles pour qui le souhaite. Ce n'est pas un temps d'ascèse». Tant que l'attachement n'aliène pas, il semble tolérable pour ces grands brûlés de l'amour. Exit la passion destructrice, bonjour la sérénité. Avec, parfois, un nouveau «langage amoureux à apprendre», suggère Virginie Megglé, d'autres codes à adopter pour renouer avec l'autre quand – et si – l'envie réapparaît.

L'envie d'avoir envie

Ce chemin n'est possible qu'en prenant le temps de l'introspection. Le plus souvent, la solitude constitue une étape vers la guérison plus qu'un état définitif. «C'est un temps de récupération de force, d'énergie, d'estime de soi. Cela peut durer un an pour une personne, six mois ou deux ans pour une autre. Le but est de se “réparer”, de se découvrir sur tous les plans – affectifs, relationnels, sexuels –, d'apprendre à s'écouter pour mieux connaître ses besoins ainsi que son désir, tout en pansant ses blessures, explique Virginie Megglé. Marquer une pause est la meilleure chance qu'on se donne de ne pas reproduire une mauvaise expérience.»

Mais pour Florence Escaravage, fondatrice de Love Intelligence, la pause «célibattante» doit être limitée dans le temps. Le risque, sinon ? «Que ce temps avec soi-même génère une posture de méfiance, voire un repli définitif.» À ses yeux, «il est capital de repartir dans une forme de relation». C'est encore plus vrai, selon elle, pour les personnes blessées, qui prennent sans cela le risque de devenir ultrarigides. Geneviève Krebs ne dit pas autre chose quand elle évoque ces «personnes abîmées qui suspectent la trahison, n'arrivent plus à faire confiance, voire sabotent leurs relations dès que les choses deviennent un peu sérieuses». Alors, certes, il faut accueillir sa souffrance, mais ne pas attendre indéfiniment. Après tout, «cela peut durer très longtemps et priver de sources de joie», renchérit Boris Charpentier.

L'essentiel est d'assumer ses choix. Certaines personnes décident de vivre en grande partie ou entièrement leur vie sans amour amoureux et elles sont parfaitement épanouies. Elles ne subissent pas ce choix. Et si des études montrent que les nourrissons privés d'affection dépérissent, «c'est un peu différent pour les adultes, nuance Geneviève Krebs. Même privés d'amour, ces derniers sont capables de rester dans l'attente, dans l'espoir et le rêve. Ils savent davantage supporter une période de vide et de frustration». Cependant, «il faut faire disparaître l'idée ou la croyance que l'amour ne fait pas souffrir», estime Florence Escaravage, qui milite pour l'émergence d'une véritable éducation sentimentale dans la société. «Car, oui, l'amour fait souffrir !», tranche-t-elle. Son conseil pour renouer avec l'envie d'avoir envie ? «Il convient de s'avancer à nouveau dans la lenteur.» Quand le désir revient, elle invite à prendre le temps d'apprendre à connaître l'autre, de le découvrir dans sa sincérité, ses complexités, à y aller à pas feutrés. Car un cœur en rémission n'est pas encore un cœur guéri…

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

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DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

Le Figaro

Aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe

EN COURS : Mis à jour le 23 avril 2022 à 08:04

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou.

La guerre entrera dimanche dans son troisième mois, mais la «deuxième phase de l'opération spéciale» lancée par Moscou vient de commencer, cette semaine. «L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a assené vendredi un haut responsable militaire russe.

Y aurait-il eu une accalmie dans le conflit dans la nuit de vendredi à samedi? De fait, de manière inhabituelle, les canaux d'information ukrainiens n'ont fait état d'aucun déclenchement nocturne de sirènes d'alerte aérienne sur le territoire du pays.

Mardi, le secrétaire général de l'ONU avait dénoncé la nouvelle offensive russe et demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

Après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se rendra en Ukraine la semaine prochaine pour rencontrer jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la suite d'une rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine, a annoncé vendredi l'organisation dans un communiqué.

Antonio Guterres «aura un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba et sera reçu par le président Volodymyr Zelensky le 28 avril», précise l'ONU. Sa rencontre avec le président russe est prévue mardi à Moscou.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici

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Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou.

La guerre entrera dimanche dans son troisième mois, mais la «deuxième phase de l'opération spéciale» lancée par Moscou vient de commencer, cette semaine. «L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a assené vendredi un haut responsable militaire russe.

Y aurait-il eu une accalmie dans le conflit dans la nuit de vendredi à samedi? De fait, de manière inhabituelle, les canaux d'information ukrainiens n'ont fait état d'aucun déclenchement nocturne de sirènes d'alerte aérienne sur le territoire du pays.

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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

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«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

L'Humanité

Mélenchon se rêve en vainqueur du « troisième tour »

Actu

Conforté par son score au soir du 10 avril, le député insoumis se projette désormais vers les législatives et milite pour une union de la gauche.

Retour sur le devant de la scène pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise n’avait pas pris la parole depuis son discours suivant les résultats du premier tour. Au micro de BFM-TV, ce mardi 19 avril, il a confié avoir été marqué par son échec aux portes de la finale : « Quand vous avez le sentiment qu’un destin ou une tâche vous passe entre les doigts, vous n’en sortez pas indemne ». Mais l’insoumis ne veut pas se contenter d’une troisième place à la présidentielle, et a lancé un appel aux électeurs en vue des législatives, les 12 et 19 juin : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre » en votant pour « une majorité de députés insoumis et Union populaire ».

Jean-Luc Mélenchon entend ainsi imposer une cohabitation au futur vainqueur du scrutin de ce 24 avril, et espère, d’une certaine manière, enjamber le second tour. Cette stratégie induit inévitablement l’union des forces de gauche. « J’aimerais qu’on arrive à construire un front populaire, dans lequel il y aurait des organisations syndicales, des associations… Le programme “L’avenir en commun “n’a de sens que porté par tout un peuple ». Une coalition que La France insoumise a commencé à négocier dès le lendemain  du 10 avril, avec EELV, le PCF et le NPA. Hier, le patron de LFI a réitéré son appel : « Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme “L’avenir en commun “sont les bienvenus ». Le Parti Socialiste est d’ores et déjà exclu de cette alliance hypothétique, mais Jean-Luc Mélenchon se dit tout de même prêt à accueillir des élus du PS : « S’il y a des socialistes qui disent “On a compris la leçon, on s’appuie sur le programme et la stratégie de l’Union populaire«, alors tout va bien ». Si les insoumis sont prêts à discuter leurs positions sur certains sujets, la majeure partie de cette union éventuelle s’articulerait tout de même autour de leur projet.

Lors de cet entretien, l’élu des Bouches-du-Rhône n’a pas souhaité dire s’il tenterait de briguer un second mandat de député, assurant qu’il n’avait pas encore fait son choix. Il a néanmoins souligné qu’il n’y a « pas besoin d’être député pour être premier ministre ».

Titouan Thonier

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Le Figaro

Infections urinaires : ce qu'il faut absolument savoir pour mieux s'en débarrasser

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Risque de propagation aux reins, diagnostic, vaccin, canneberge… Le Figaro répond à dix questions courantes sur la cystite avec l'appui de deux spécialistes.

Difficultés à uriner, brûlures, envies pressantes et fréquentes, sensation de pesanteur dans le bas du ventre, fièvre... Les infections urinaires (ou cystites) sont un motif très fréquent de consultation en cabinet de médecine générale. Cette pathologie résulte de la colonisation de l'urètre et de la vessie par des bactéries d'origine intestinale. Il arrive en effet que ces bactéries - généralement de la famille des Escherichia coli -, présentes au niveau de la vulve et de la marge anale, remontent à travers le méat urinaire le long de l'urètre. Avec deux spécialistes, Le Figaro s'est penché sur dix questions qui se posent souvent sur cette infection incommodante.

1. Une cystite mal ou pas traitée peut-elle aboutir à une infection des reins (pyélonéphrite) ?

C'est une crainte très forte chez les personnes souffrant d'une infection urinaire, et pourtant il n'en est rien. «Une cystite, même récidivante, ne se complique quasiment jamais d'une infection des reins», affirme le Pr Franck Bruyère, chef du service d'urologie au CHU de Tours. En théorie, ce n'est toutefois pas impossible, puisque les bactéries sont capables de remonter l'urètre (canal acheminant l'urine de la vessie à l'extérieur). Et la vessie est elle-même reliée à chacun de nos reins par deux canaux transporteurs d'urine, les uretères. Mais «les bactéries Escherichia coli ne sont pas comme des saumons, elles ne remontent pas de la vessie jusqu'aux reins», précise le Pr Bruyère.

Il existe toutefois un cas particulier, très rare. «Certaines personnes ont une anomalie anatomique qui entraîne ce que l'on appelle un reflux vésico-urétéral», renseigne l'urologue. Dans ce cas, il n'y a pas de système anti-reflux qui empêche les urines de remonter à contre-courant vers les uretères et les reins.

2. Les femmes sont-elles beaucoup plus sujettes aux infections urinaires que les hommes ?

«C'est en effet le cas, essentiellement pour des raisons anatomiques», précise le Dr Katerina-Tatiana Galperine, du service des maladies infectieuses du CHU Vaudois à Lausanne (Suisse). Chez la femme, l'urètre (canal reliant la vessie à l'extérieur) est en effet plus court que chez l'homme. Les bactéries ont donc moins de chemin à franchir pour coloniser la vessie.

Par ailleurs, trois périodes de la vie d'une femme l'exposent à un risque accru de cystite : l'entrée dans la vie sexuelle, la grossesse et la ménopause. Dans ces deux derniers cas, cela conduit à des modifications hormonales qui déstabilisent la flore vaginale, censée faire barrage contre d'éventuelles bactéries indésirables. C'est pour cette raison que les œstrogènes sont recommandés en application locale chez les femmes ménopausées pour éviter les cystites récidivantes.

Chez l'homme, la fréquence des cystites est faible, puis elle augmente après 50 ans du fait de la survenue de pathologies touchant la prostate. En effet, avec l'âge, la prostate est très souvent sujette à une augmentation de volume. Elle gêne alors l'écoulement des urines depuis la vessie, ce qui laisse le temps aux bactéries pour s'y développer.

3. Les infections urinaires à répétition sont-elles liées à un manque d'hygiène ?

«L'idée que les cystites répétées sont liées à un manque d'hygiène est totalement fausse», souligne le Dr Galperine. «La plupart du temps, les récidives sont dues au fait que, lors d'une première infection, les bactéries vont coloniser la vessie. C'est-à-dire qu'elles ne se contentent pas de rester à la surface, elles vont pénétrer dans les cellules, ce qui leur permet d'échapper à nos mécanismes de défense». Ces hôtes indésirables vont alors pouvoir se multiplier tranquillement. «Elles peuvent rester en dormance pendant plusieurs mois avant de provoquer une récidive. En tout cas, les récidives ne sont généralement pas liées à une nouvelle contamination par voie digestive», affirme le médecin.

Inutile donc de s'acharner à utiliser toutes sortes de produits d'hygiène qui pourraient aggraver la situation. «Il ne faut pas avoir recours à des produits qui pourraient léser la peau et déséquilibrer davantage la flore vaginale», insiste le Dr Galperine.

4. Les antibiotiques sont-ils efficaces ?

En pratique, une infection urinaire se résout spontanément après plusieurs jours, sans l'aide de médicament. Mais «les antibiotiques pris sur une courte période permettent de limiter la durée des symptômes», souligne le Dr Katerina-Tatiana Galperine. L'antibiotique préconisé en première intention est la fosfomycine, disponible uniquement sur ordonnance. «Il n'agit pas immédiatement, cela peut prendre 2 ou 3 jours». Si cet antibiotique se révèle insuffisamment efficace, il est possible d'en utiliser un autre (la nitrofurantoïne).

À noter qu'il est déconseillé de prendre des antibiotiques en continu, sauf si l'on fait au moins une récidive par mois. «Dans ce cas précis, on sait que cela fonctionne bien, mais c'est au prix de prendre des antibiotiques tous les jours pendant au moins 6 mois. Et dès l'arrêt du traitement, l'infection peut revenir», met en garde le médecin.

5. Les antibiotiques sont-ils toujours recommandés ?

«C'est une erreur fréquente quand il y a des infections urinaires récidivantes : il ne faut pas faire de contrôle des urines en l'absence de symptômes», explique le Dr Galperine. En effet, un test révélant la présence de bactéries peut conduire à la prise d'antibiotiques. Or «quand on traite par antibiotique une colonisation bactérienne en l'absence de symptômes, on augmente le risque de récidive, d'intolérance aux antibiotiques mais aussi de mycose vaginale», détaille le Pr Bruyère. Autrement dit, colonisation ne signifie pas qu'il y a une infection. Tant qu'il n'y a pas de symptôme, il n'est pas nécessaire de se traiter.

6. Boire 1,5 litres d'eau par jour limite-t-il vraiment le risque d'infection ?

C'est désormais prouvé : une bonne hydratation diminue le risque de récidive. «Boire davantage fait uriner davantage. Et le flux d'urine permet mécaniquement d'éliminer les bactéries à la surface», explique le Dr Galperine. Par contre, cela n'a pas d'impact sur les réservoirs de bactéries situées dans les cellules.

7. La canneberge peut-elle prévenir les récidives ?

Ces petites baies rouges, plus connues sous leur nom anglais «cranberry», sont les stars des rayons «compléments alimentaires» des pharmacies. Mais pour l'heure, leur efficacité est encore controversée. «Les essais cliniques qui ont été faits jusqu'à maintenant ne sont pas de très bonne qualité», rapporte le Dr Galperine. «La seule étude qui a véritablement apporté la preuve de l'efficacité de la cranberry a consisté à utiliser des comprimés avec une certaine concentration en principe actif.» D'un autre côté, d'autres études n'ont pas montré que la cranberry avait davantage d'effet qu'un placebo.

«Le problème est qu'il n'y a pas de standardisation des produits. Il y a des baies, des jus, des comprimés, et aucun n'apporte la même concentration en principe actif, ce qui complique les études», regrette le médecin. Sur le plan biologique, il y a toutefois de bonnes raisons de croire que la cranberry pourrait être efficace. «Cette baie contient une substance antiadhésive susceptible d'empêcher les Escherichia coli de se fixer sur les cellules de la paroi de l'urètre et de la vessie», explique le Dr Galperine.

8. Les symptômes d'une cystite peuvent-ils cacher une autre maladie ?

En matière de diagnostic de cystites, mieux vaut éviter de mettre la charrue avant les bœufs. «Brûlures urinaires, augmentation de la fréquence de miction, besoin d'uriner impérieux, présence de sang dans les urines… Si une femme présente ces symptômes sans pertes vaginales, la probabilité qu'elle souffre d'une cystite est de 90%», indique le Dr Galperine. En revanche, en présence de pertes vaginales, il faut suspecter un autre problème tels qu'une urétrite (infection de l'urètre), une vaginite (infection du vagin) ou encore une infection sexuellement transmissible.

«Les symptômes peuvent aussi être la manifestation de problèmes de vessie (contraction, syndrome de vessie douloureuse)», explique le Pr Franck Bruyère. De façon exceptionnelle, il arrive que de soi-disant cas de cystite récidivante se révèlent être une tumeur de la vessie.

9. Des cystites récidivantes peuvent-elles cacher la présence de calculs rénaux ?

«Un calcul dans l'appareil urinaire (rein, uretère ou vessie) est un nid à microbes. Les germes se mettent dessus, ce qui fait qu'il y a un relargage continu dans la vessie, ce qui favorise évidemment les infections», explique le Pr Bruyère. «Face à des cystites récidivantes, il faut nécessairement chercher la présence de calculs.»

10. Existe-t-il un vaccin contre les cystites ?

Il existe effectivement un vaccin pour prévenir les récidives d'infection urinaire, appelé «Uro-Vaxom». «Le concept est simple : il s'agit de prendre par voie orale un comprimé contenant un lysat bactérien lyophilisé d'Escherichia coli - la famille de bactéries la plus fréquemment responsable des cystites - rendues inoffensives», explique le Pr Bruyère. «Cela va permettre de renforcer l'immunité en vue d'une éventuelle récidive.»

Plusieurs études ont démontré une diminution significative du nombre d'infections urinaires dans le groupe vacciné par rapport au groupe placebo, avec 6 mois de recul. En revanche, il n'est pas certain que cela soit plus efficace qu'un traitement antibiotique au long cours. Pour l'heure, ce vaccin est commercialisé en Suisse et en Allemagne, mais il n'est pas encore disponible en France. D'autres vaccins de ce type sont actuellement en développement.

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Il y a soixante-sept ans, la conférence historique de Bandung

Chronique

Francis Wurtz

« Nous sommes résolus à n’être d’aucune façon dominés par aucun pays du monde et nous voulons vivre libres sans recevoir d’ordre de personne (…) Nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme, dont beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps. Et c’est pourquoi nous devons veiller à ce qu’aucune autre forme de domination ne nous menace. » C’est en ces termes que Nehru, le père de l’Inde moderne et laïque, s’adressait à la Conférence historique de Bandung (Indonésie), qui se tint du 18 au 24 avril 1955 et posa les jalons du futur mouvement des non-alignés.

Aux côtés de grandes figures de la lutte pour la libération et l’indépendance de leur pays y figuraient également des émissaires d’États pro-occidentaux. Quelques principes cardinaux unissaient les uns aux autres, tels que le respect de la souveraineté de tous les États, l’égalité des nations, la non-agression entre les États. Et tout particulièrement la solidarité entre pays du Sud : « Il appartient à l’Asie d’aider l’Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères », est-il dit dans la résolution finale de la Conférence de Bandung. C’est un « coup de tonnerre », une gigantesque « levée d’écrou », se réjouit alors le futur président emblématique du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.

Dresser un parallèle entre cette époque et la nôtre serait aberrant. Néanmoins, soixante-sept ans plus tard, alors que l’on s’interroge sur l’état du monde aux lendemains de l’agression anachronique de la Russie contre l’Ukraine et de la réplique stratégique sans précédent des puissances occidentales, l’on ne peut s’empêcher de repenser peu ou prou à l’esprit de Bandung en observant, de la part de maints pays du Sud – et non des moindres –, les nombreuses formes de résistance aux pressions des puissances occidentales (en particulier des États-Unis) visant à les enrôler dans leurs tentatives de profiter de la désastreuse dérive du pouvoir russe pour reconstituer un « camp » totalement aligné sur les priorités stratégiques de Washington.

Au demeurant, les alliés européens de l’Amérique seraient eux-mêmes bien avisés d’évaluer lucidement les conséquences de la « guerre économique et financière totale contre la Russie » qu’ils ont choisi de mener dans le sillage du président Biden. Force est, en effet, de constater que les six trains de mesures prises par l’Europe contre la Russie n’ont réduit jusqu’ici ni les souffrances du peuple ukrainien ni le soutien de l’opinion russe à la stratégie criminelle du Kremlin. Ils risquent, en revanche, d’avoir « des effets très différents de ce que l’on imagine a priori », notait ces jours-ci un chercheur de l’EHESS (1). « Il serait prudent, soulignait-il, de s’interroger sur les conséquences non seulement militaires immédiates, mais aussi stratégiques à long terme des sanctions contre la Russie sur la réorientation des échanges, par exemple vers la Chine. Car, si rompre des liens est aisé, les reconstruire est un processus long et difficile ».

(1) Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Voir « le Monde » du 14 avril 2022.

la chronique de francis wurtz
L'Humanité

Ni Le Pen ni Macron, et vous aurez Le Pen

Chronique

Barbara Cassin

Ni Le Pen ni Macron, et vous aurez Le Pen.

C’est juste comme ça, très doucement, sur des pattes de colombe, que ce dont on ne veut pas arrive.

Regardez autour de vous et regardez dans le passé. Des gens normaux, comme vous et moi, rationnels et émotifs, lassés et déçus, des gens de bonne volonté, ont pour plein de bonnes raisons genre ras-le-bol fait arriver Hitler au pouvoir, de glissement en glissement et de banalisation en banalisation, sans vraiment lire et entendre ce qui était pourtant dit et écrit, transparent sous une minuscule rhétorique de camouflage. C’est comme ça que le peu ragoûtant Trump est arrivé au pouvoir, le petit gros capitaliste nationaliste fier de vous attraper par la chatte. Hillary avait un côté Macron, technocrate intelligente et présidente des riches, et voilà que Trump… C’est arrivé comme ça… Et c’est comme ça que Bolsonaro, l’idiot nationaliste paramilitaire – « Et si vos fils ramenaient une Noire à la maison – Mes fils ont été bien élevés » –, a mis Lula en prison.

Bolsonaro, Modi, Orban, Erdogan, Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un, la junte birmane, même Boris Johnson, je suis vraiment mieux en France. Pour l’instant ! Mais je tremble, nous devons trembler en comptant les voix et les reports, avec Mélenchon propriétaire des gauches. Il faut savoir ce qu’est le nationalisme. Il faut comprendre à quel point l’Europe est bien moins pire, justement parce qu’au fond elle est un peu vide, comme l’humanisme, les Lumières, et nos valeurs.

Lisez, écoutez pour de bon ce que dit et ce qu’écrit Marine Le Pen. Tout y est, du racisme à la démagogie antidémocratique. Du n’importe quoi gouvernemental et du gravissime à l’international. Vieux comme le monde, dangereux et irrespirable, un monde dans lequel on ne peut pas respirer, vous ne pourrez plus respirer.

Votez Macron et emmerdez-le, manifestez contre l’université de plus en plus payante, l’hôpital de plus en plus submergé, la technocratie dématérialisée de plus en plus invalidante, la pauvreté de plus en plus inégale, l’ascenseur social encore et toujours encalminé, l’écologie nullardisée, parent pauvre du capitalisme mondial. Donnons tous les jours des coups de pied dans la fourmilière. Mais Marine Le Pen n’est pas un coup de pied dans la fourmilière : c’est un danger connu et patenté, et c’est seulement cela !

Mélenchon, au boulot. Tu prétends incarner la gauche. Arrête de finasser, j’appelle, non, oui, j’appelle à ne pas, je vise la suite, moi pas moi, mon ego, les législatives. C’est bon, dis-le à ceux qui te croient de voter Macron. Prouve-le que tu es de gauche, non échangeable avec l’extrême de la droite. C’est le moment. Sinon, j’espère bien que plus personne ne te croira jamais.

Allez, les jeunes, mes amis jeunes et vous les vieux comme moi, sachez-le, « ni-ni », c’est Le Pen !

la chronique de barbara cassin
L'Humanité

Le référent Descartes

Chronique

Cynthia Fleury

Il existe des auteurs qui ne sont pas uniquement en partage, comme autant de références théoriques tenues à distance, mais qui forment une colonne vertébrale implicite – donc un référent en tant que tel, irréductible – des œuvres des philosophes qui leur succèdent : Locke, par exemple, pour la pensée anglo-saxonne et, pour la philosophie française, sans nul doute René Descartes.

Métamorphoses de Descartes, de Camille Riquier (Gallimard, 2022), narre les différents visages du penseur du XVIIe siècle, que l’on trouve chez Husserl, Alain, Bergson… et Sartre. « Le secret de Sartre », sous-titre de l’ouvrage, rappelle la passion folle que l’écrivain de la Nausée eut pour Descartes, s’idéalisant comme un Descartes des temps modernes, aux « vérités simples », le nouveau « penseur à explosions ». Cartésianisme et existentialisme sont les faces d’une même médaille, au sens où « l’existentialisme n’est pas autre chose qu’un effort pour tirer toutes les conséquences d’une position athée cohérente ». Cette possibilité, écrit Sartre, « pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : c’est la liberté ». Et Riquier de commenter : « Bref, Descartes en 1939, en 1943, sans le poids de la vérité mathématique et du dogme catholique qui pesaient lourdement sur lui, il ne faut plus en douter, c’est Sartre lui-même, un Descartes tout autre, qui enfin avance à découvert. »

Autrement dit, Sartre serait fidèle à l’audace cartésienne en lui devenant infidèle, et dès lors serait capable de réécrire les Méditations métaphysiques, en supprimant Dieu de l’équation . « Il faudra deux siècles de crise – crise de la Foi, crise de la Science – pour que l’homme récupère cette liberté créatrice que Descartes a mise en Dieu et pour qu’on soupçonne enfin cette vérité, base essentielle de l’humanisme : l’homme est l’être dont l’apparition fait qu’un monde existe » (Sartre ). En reprenant la figure cartésienne, pour la faire aboutir – un instant – à Sartre, Riquier propose une historiographie nouvelle de la philosophie française, non par le « moment » (Worms), non par le courant ou simplement l’influence, mais par la « métamorphose », comme s’il se jouait l’esprit d’une philosophie sur plusieurs siècles, avec l’émergence de différents « réels ».

Et, surtout, Riquier nous permet de mieux comprendre les philosophes en décelant leurs « secrets », nullement psychologiques, mais conceptuels, problématiques, théoriques, souvent tus mais irrémédiablement présents dans l’œuvre, comme une trame invisible. Sartre s’avère le continuateur de Descartes lorsqu’il défend une morale du faire et de la générosité. Comme si, par-delà l’inachèvement et la disparité de ses écrits (essais, romans, nouvelles, théâtre, etc.), l’œuvre dont il avait eu le projet se révélait un grand tout.

La chronique de Cynthia Fleury
Le Figaro

Les plus grands PDG ont un coach... Pourquoi pas vous ?

Anne Bodescot

NOS CONSEILS - Un coach vous aidera à y voir plus clair dans votre vie professionnelle. Que pourriez-vous espérer du vôtre ? Et comment le trouver le bon?

«Je n'aurais pas fait le quart de ce que j'ai fait si je n'avais pas été accompagné», raconte Dominique, qui s'est offert un coach pour réussir sa prise de fonction de cadre dirigeant. À raison de deux heures par semaine au début, puis d'une fois par mois, une spécialiste l'a aidé à réussir ses «100 jours»...

Sybille Broomberg, elle, a fait cet investissement après un burn-out qui l'a tenu éloignée pendant deux ans de son métier de journaliste et de son entreprise. «J'avais besoin de trouver une réponse à mes questions, de savoir si je devais changer de métier ou retourner à mon ancien poste, qui m'offrait quand même une sécurité appréciable», résume-t-elle. Elle avait au départ songé à un bilan de compétence. «J'ai opté finalement pour le coaching et j'ai eu raison».

Ni psy, ni gourou

Dans le langage courant, se faire «coacher» signifie souvent «se faire aider» ou «se faire entraîner» comme dans le sport. Mais, dans la vie professionnelle, s'appuyer sur un coach, ce n'est pas s'offrir une formation pour apprendre à mieux manager ou à mieux s'organiser au bureau. Un vrai coach vous donnera rarement des conseils sur l'attitude à adopter ou les démarches à engager.

Ce n'est pas non plus un psy avec lequel mettre au clair vos difficultés personnelles. Même si elles peuvent avoir un impact sur votre job et donc être abordées au cours des séances de coaching, vous n'entrerez pas en thérapie. Vous allez simplement chercher des solutions pour surmonter un obstacle professionnel.

«Le coach ne dit pas quoi faire, ni comment faire, insiste Nathalie Delmas, spécialiste des modèles innovants de leadership. Il aide à prendre conscience des enjeux, des blocages personnels parfois, des idées préconçues, pour que vous trouviez en vous la façon dont d'atteindre vos objectifs , à votre manière.»

Comment cela va-t-il se passer ?

Pour y parvenir, le coach peut confronter son client à certaines idées, à une autre façon de penser, l'aider à comprendre ses émotions, celles qu'exprime son corps, par exemple. Il utilise des techniques : pratiques narratives, dessin, etc. Il propose parfois aussi des devoirs, par exemple des livres de management à lire pour mieux décrypter certaines situations.

«Surtout, il pose les bonnes questions pour vous aider à trouver vos propres réponses. C'est étonnant mais, à un moment, le questionnement devient si intense qu'un déclic se fait», confie Sybille Broomberg. En général, vous verrez votre coach pendant six à dix séances, espacées parfois de plusieurs semaines «car il faut donner le temps de l'action, précise Florence de Saint Roman, coach professionnelle, membre d'Eleven, collectif de coachs et coauteur du livre 50 épisodes managériaux (Afnor Éditions). Chaque séance suscite des réflexions, donne des pistes à appliquer, à expérimenter sur le terrain pour revenir avec d'autres sujets de questionnement.»

Qui finance ?

Les entreprises proposent parfois cet accompagnement aux cadres pour les aider à prendre de nouvelles responsabilités ou faire évoluer les styles de management. «Mais certains cadres cherchent aussi d'eux-mêmes un tel soutien. Ne pas être financé par les ressources humaines donne plus de liberté au coach pour conseiller son client dans son propre intérêt, et non dans celui de l'entreprise», pointe Nicole Degbo, experte en management et leadership.

C'est un investissement. Quand ils sont employés par une entreprise, les coachs professionnels facturent en général entre 350 à 700 euros hors taxes de l'heure. S'ils sont rémunérés par un particulier, les tarifs sont plus abordables, de 150 à 200 euros hors taxes de l'heure. «Malheureusement, cette dépense ne peut être financée par le compte personnel de formation (CPF), qui est réservé aux formations ou aux bilans de compétence», précise Florence de Saint Roman.

Comment le trouver ?

Si vous vous débrouillez seul pour trouver votre coach, vous devez déjà bien analyser vos besoins. Chacun de ces professionnels a en effet ses spécialités : reconversion, mobilité professionnelle, difficulté avec un supérieur hiérarchique, etc.

Le bouche-à-oreille est utile. Certains coachs ont aussi écrit des livres sont intervenus lors de colloques ou de conférences, qui aident à les repérer. Parfois, c'est tout simplement en cherchant sur Internet qu'on trouve la bonne personne près de chez soi.

Les coachs professionnels sont également souvent inscrits dans une organisation professionnelle: l'ICF (International Coach Federation), l'EMCC France (European Mentoring and Coaching Council) et ou SFCoach (Société française de coaching). Le répertoire de ces organismes permet parfois d'identifier un spécialiste qui vous accompagnera.

Bien le choisir

Les coachs dits «professionnels» ont suivi une formation, qui débouche sur une certification. Mieux vaut vérifier que ceux qui vous intéressent ont bien de cette qualification. «Je conseille de ne pas hésiter à en rencontrer deux ou trois pendant une heure, pour plancher ensemble sur les objectifs de l'accompagnement et vérifier qu'ils sont du ressort du coach», suggère Nathalie Delmas. C'est aussi l'occasion de vérifier si le courant passe. «Il faut avoir envie d'être coaché par une personne pour que ça marche», ajoute-t-elle.

C'est la démarche adoptée par Sybille Broomberg. «J'en ai rencontré plusieurs, raconte-t-elle. Un m'a paru un peu gourou; un autre exerçait dans un lieu très impersonnel, froid, où je ne me projetais pas. Avec un troisième, la relation m'a plu: accueil chaleureux, environnement propice aux confidences...»

Un contrat et des objectifs précis

Le coach que vous aurez choisi passera avec vous un contrat, détaillant les objectifs du travail à mener. «Ces objectifs évoluent d'ailleurs souvent au fil des séances, car la perception des problèmes à résoudre évolue» indique Florence de Saint Roman. Ce contrat fixe le nombre de séances (et donc le budget à prévoir).

Un bilan à mi-parcours est en général fait, pour s'assurer que le coaching fait bouger les lignes et réorienter le travail si nécessaire, etc. Le dernier rendez-vous permet de regarder le chemin parcouru au vu des objectifs et des indicateurs de résultats définis en début de coaching.

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Le Figaro

Israël va fermer le passage avec la bande de Gaza après des tirs de roquettes

Le passage d'Erez dans le nord de la bande sera fermé dimanche aux travailleurs et commerçants gazaouis, ont indiqué les autorités.

Israël va fermer dimanche le passage d'Erez dans le nord de la bande de Gaza aux travailleurs et commerçants gazaouis après des tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne vers Israël, ont indiqué samedi les autorités.

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«À la suite de tirs de roquettes hier (vendredi) soir, les commerçants et travailleurs gazaouis ne seront pas autorisés à traverser le passage d'Erez ce dimanche», a indiqué dans un communiqué le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox

sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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L'Humanité

Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Le Figaro

Un tireur blesse quatre personnes à Washington et se suicide

Les faits se sont déroulés dans un quartier plutôt aisé et habituellement tranquille. Les forces de l'ordre se sont déployées en nombre.

Un homme s'est suicidé alors qu'il était sur le point d'être arrêté, vendredi, après avoir blessé par balle quatre personnes et déclenché un spectaculaire déploiement de forces de sécurité dans un quartier aisé de Washington, a annoncé la police.

À lire aussi«Les armes sont dans l’ADN des États-Unis»: voyage au coeur de la démesure américaine

Quatre personnes, dont une fille de 12 ans, ont été blessées vendredi après-midi par des tirs d'armes à feu dans le quartier de Connecticut Avenue-Van ness, dans le nord-ouest de la capitale américaine, où sont situées de nombreuses ambassades et écoles. Trois des blessés, transportés à l'hôpital, sont dans un état stable. La quatrième victime, âgée d'une soixantaine d'années, a été soignée sur place.

«Le suspect que nous pensons être responsable de cela est maintenant décédé», a déclaré le chef de la police de Washington, Robert Contee, vendredi soir lors d'une conférence de presse. Selon lui, l'individu s'est donné la mort alors que la police venait de faire irruption dans son appartement, situé au cinquième étage d'un immeuble, dans lequel les enquêteurs ont découvert «un dispositif de type sniper avec un trépied», au moins six armes à feu - dont des fusils d'assaut à lunette - et «de nombreuses, nombreuses munitions».

Le mobile du tireur reste inconnu, mais «évidemment son intention était de tuer et de blesser des membres de notre communauté», a ajouté le chef de la police. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, apparemment filmée dans la perspective du tireur, montre des gens courant se mettre à l'abri sous des tirs d'armes automatiques. «Ça a l'air très authentique», a déclaré Robert Contee, précisant toutefois que cette vidéo devait être expertisée, et qu'il ignorait si elle avait été tournée en direct ou bien publiée a posteriori.

Après avoir été appelés vers 15H20 heure locale (19H20 GMT), de très nombreux membres des forces de l'ordre, équipés de fusils et d'imposants boucliers pare-balle, avaient bouclé la zone, confinant des écoles et une université. Les faits se sont déroulés dans un quartier du nord-ouest de la capitale, plutôt aisé et habituellement tranquille. De nombreux habitants ont été évacués en vitesse de la zone où ont retenti de nombreuses détonations, selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

La police de Washington a, dans le même après-midi, fait part de deux autres fusillades dans d'autres quartiers de la capitale. 226 homicides ont été dénombrés dans la ville en 2021, un chiffre en hausse de 14% par rapport à 2020. «Nous sommes déterminés à aider les habitants et à stopper la violence par arme à feu», a déclaré devant la presse la maire démocrate de la capitale américaine Muriel Bowser. «L'accès facile aux armes à feu doit cesser.»

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

L'Humanité

Christian Salmon : « Le succès de Marine Le Pen, c’est ce qu’elle a su masquer »

Actu

L’essayiste Christian Salmon analyse la stratégie de la candidate du RN, qui présente une image sympathique tout en multipliant les impostures. Entretien

Florent LE DU

Marine Le Pen possède de réelles chances de remporter la présidentielle, ce dimanche. La conséquence d’une campagne aux discours lissés, sans polémique, lui permettant de masquer le fond de son projet, estime Christian Salmon, auteur de plusieurs ouvrages sur la communication politique dont Storytelling (la Découverte, 2007) et la Tyrannie des bouffons (Les liens qui libèrent, 2020).

Marine Le Pen a sans doute réalisé sa campagne la plus discrète depuis 2012. S’agissait-il au final d’une stratégie payante ?

Dans sa relation contradictoire avec Éric Zemmour, c’est lui qui a emprunté les termes d’un récit violent, qui a volé le fond raciste et xénophobe au RN. Ce n’est pas seulement qu’il a dédiabolisé Marine Le Pen, il a également saturé la scène. Habilement, elle l’a laissé faire. Elle a pu se contenter de présenter l’image d’une candidate institutionnelle, qui veut rassurer. Avant le premier tour et même ces derniers jours, Marine Le Pen mène une campagne à bas bruit. Ses prises de parole sont assez pauvres en termes de contenu, il n’y a rien de spectaculaire. Elle offre une surface de projection. Comme un personnage de série télé qui doit provoquer chez le spectateur la possibilité de rêver sur son compte. Dans sa dernière affiche pour le second tour, elle apparaît avec un grand sourire, l’image est extrêmement léchée, et il n’y a pas son nom. Pas le nom de son père, ni celui de son parti. Une image sympathique, qui tranche avec ses modèles. Elle n’a jamais été dans le clash, dans une stratégie à la Trump, ce qui m’a moi-même étonné.

Cette stratégie lui a-t-elle permis de faire oublier la dangerosité de son projet d’extrême droite ?

Le succès de sa campagne, c’est ce qu’elle réussit à masquer, plutôt que ce qu’elle dit. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle porte en elle son logiciel, elle est l’héritière de l’histoire du FN, de son père. Celle qui va lisser le message, le dissimuler derrière une image de personne rassurante, mais le fond n’a pas changé. Jusqu’à présent, elle convoquait l’électorat populaire sur le discrédit du discours qui dénonçait la haine de l’autre. C’est-à-dire détourner la violence contre le système, contre les réformes extrêmement dures du libéralisme, sur le voisin, le réfugié, etc. Ce qui colle avec un programme libéral. C’était le marqueur anti-immigrationniste qu’elle a mis un peu en réserve, le message étant acquis.

Pourtant, son programme libéral ne l’empêche pas de viser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant le libéralisme d’Emmanuel Macron, sur la retraite à 65 ans notamment…

C’est la grosse arnaque. Sur toutes les mesures sociales importantes défendues par la gauche, elle est totalement en retrait. C’est faire avaler un programme néolibéral sous les traits sympathiques et sociaux, avec quelques mesurettes. Son discours est de « rendre l’argent aux Français ». Ce qui fonctionne, apparemment, c’est une posture compassionnelle. C’est-à-dire que le rejet de l’autre n’est plus affirmé comme une idéologie raciste, mais plutôt comme un moyen pour que les Français vivent mieux, c’est « rendre aux Français ce qu’on leur a volé », comme avec la suppression de l’aide médicale d’État.

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Le Figaro

Vacances d'été : prix, destinations... Nos conseils pour éviter les mauvaises surprises

Annelot Huijgen

DÉCRYPTAGE - Les prix des séjours ont tendance à augmenter, notamment en raison du contexte inflationniste et de la demande très localisée. Nos conseils pour trouver des vacances adaptées à vos goûts et budget.

N'en déplaise aux adeptes toujours plus nombreux des réservations en dernière minute, mieux vaut ne pas tarder à poser des options pour cet été. Car, quelles que soient vos envies ou habitudes, elles risquent de vous coûter plus cher cette année. En cause avant tout, le contexte inflationniste. En raison de la guerre en Ukraine, les prix de l'énergie ont fortement augmenté, ce qui génère surtout des impacts pour ceux qui se déplaceront en juillet et août en voiture ou avion. D'après MisterFly, le prix moyen d'un billet d'avion moyen-courrier avait augmenté de 13% en février 2022 (comparé à la même période en 2019) et il pourrait enfler de 15% en moyenne ce mois d'avril, en raison de l'augmentation du kérosène et l'effet mécanique du « yield management ». « Plus vous réservez tard, plus ce sera cher », alerte son directeur du digital Frédéric Pilloud.

À lire aussiFlambée du prix du pétrole : celui des billets d'avion va-t-il grimper en flèche ?

Pour louer une voiture cet été, mieux vaut aussi se dépêcher. Le comparateur Carigami a calculé qu'après une hausse moyenne des tarifs de 35% déjà (sur un an) en mars 2021, les prix s'envolent cette année de 60% ! Sans oublier les activités ou dîners au restaurant qui risquent aussi d'être plus onéreux, en raison des hausses de salaires des saisonniers et des prix des produits alimentaires, qui gonflent aussi. Nos conseils pour réserver des vacances à vos goûts et votre budget.

Réservez dès maintenant

L'incertitude liée à la crise sanitaire a dopé la réservation de dernière minute ces deux dernières années. Et même si les restrictions sont aujourd'hui presque partout levées, l'attentisme perdure. Pour les vacances d'été par exemple, la fenêtre de temps entre la réservation et le voyage s'est rétrécie de 48 jours de moyenne en 2019 à 32 jours en 2021 constate-t-on chez Lastminute. Cette tendance se confirme depuis le début de l'année : pour les congés de février, ce délai était même de 14 jours contre 20 avant la pandémie de Covid-19. « C'est la même chose pour Pâques . Tout porte à croire que les réservations pour l'été se feront de nouveau tardivement, car l'incertitude reste élevée. Et la demande sera cette année encore très concentrée sur le bassin méditerranéen, car nos clients privilégient les vacances reposantes au soleil, mais attention car le nombre de vols est moindre qu'avant la pandémie », décrypte Ana Domenech. La directrice de Lastminute France signale que « l'intérêt pour les escapades en ville revient », mais prédit surtout de nouveau un grand succès pour les plages en Grèce, Italie, Espagne et France. Attention donc à ne pas arriver trop tard. « Les réservations pour les Baléares explosent déjà », pointe aussi la dirigeante, ajoutant que les destinations en Asie sont en revanche délaissées, tout comme la Croatie. « Ce pays qui accueille beaucoup de touristes français se trouve assimilé aux Balkans, mais à tort, car l'Ukraine est quasiment aussi loin de Paris que de la Croatie », ajoute Frédéric Pilloud de MisterFly.

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Par conséquent, la Croatie, tout comme la Turquie et de l'autre côté de la Méditerranée, la Tunisie et le Maroc délaissés depuis deux ans déjà, cherchent à attirer les touristes. Ces pays figurent donc en bonne place parmi les promotions, souvent présentées sous forme de « ventes flash », une sélection limitée dans le temps qui peuvent être une aide à la décision et qu'on retrouve chez Lastminute ou encore Carrefour Voyages. Ce dernier propose en ce moment une semaine en Turquie cet été à 429 euros par personne, soit une réduction de 56%. Réserver dès maintenant permet de mettre la main sur ces promotions, qui, contrairement à avant la pandémie, seront de plus en plus rares à l'approche des vacances. Surtout en France car « comme pour l'hiver, il n'y aura pas d'invendus. La destination montagne reste une bonne option, mais là aussi il faut se dépêcher, car le taux d'occupation progresse d'année en année et nous devrions être à 75% cette année dans nos établissements », détaille Jérôme Pasquet, président du directoire des Villages Clubs du Soleil.

Privilégiez formules et assurances et surveillez les conditions d'annulation

Si vous décidez de réserver dès maintenant, faites attention aux petites lettres du contrat. Car, si les compagnies et les hôtels ont fait des gestes commerciaux ces deux dernières années, notamment en garantissant l'annulation gratuite, ce n'est plus le cas pour la plupart depuis le début de l'année. Et pour cause : les restrictions de voyage ou d'accès sont désormais rares. Certes, le site de location d'appartements et maisons de vacances Abritel propose encore un onglet spécifique « annulation gratuite ». Mais privilégier de nouveau les packages proposés par une agence de voyages, qui permettent de connaître le budget total et surtout d'être mieux couvert en cas d'annulation du vol ou du train, semble plus protecteur dans ce contexte.

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«Nous conseillons, notamment aux vacanciers qui ont encore de l'appréhension à voyager, de souscrire une assurance . Chez nous, plus de 50% des séjours, avant tout des vols long-courriers naturellement, sont dorénavant couverts, bien plus qu'avant la pandémie », souligne Ana Domenech de Lastminute. Carigami a conservé ses conditions d'annulation sans frais jusqu'à 24 heures avant la location, « les mêmes depuis toujours, car c'est rassurant pour le client. Dans les faits, le taux d'annulation varie peu : un client sur cinq en moyenne renonce à la location, le plus souvent car il a trouvé une destination moins chère », décrypte Jean-Philippe Côté, directeur de Carigami.

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Laissez vous séduire par d'autres modes de transport et de séjours

« Que vous décidiez de partir en randonnée dans les Alpes ou de vous détendre sur une plage italienne, FlixBus sera heureux de vous y emmener », clame l'opérateur allemand, qui dessert avec ses bus verts désormais quotidiennement plus de 2500 destinations, dont plus de 120 villes en France, à partir de 2,99 euros. Voyager en bus ou encore en train de nuit est certes bien plus long -15 heures par exemple pour un Paris-Dax en train de nuit contre 3h30 en journée - mais bien moins cher l'été. D'autant plus que cela vous permet d'économiser une nuit d'hôtel.

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Même raisonnement pour un départ en camping-car ou en van aménagé, tel que proposé par Yescapa, Nomadism ou encore Wikicampers. « Nos clients aiment beaucoup le guide France Passion , dans le top trois des ventes dans notre boutique, qui comprend un abonnement annuel (30 euros) permettant de stationner gratuitement chez plus de 2100 fermiers et artisans. Une alternative aux aires de camping-cars, qui est légale et permet de faire des rencontres », souligne Chloé Pradot, chez Wikicampers. Si vous préférez l'eau à la terre, le bateau peut être une option, pour partir en groupe, surtout en Méditerranée. « Les meilleures offres se réservent avant le mois de mai, explique Laurent Calando, cofondateur de Samboat (45 000 bateaux à la location dans plus de 70 destinations). Mais c'est entre mai et juillet que nous enregistrons le plus de nouveaux bateaux ».

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Deux autres moyens de transport et de séjour qui peuvent être plus abordables et répondent à l'envie de voyager plus durablement : la randonnée, à pied ou à vélo. Car de plus en plus de Français en possèdent un, le deux-roues étant en 2021 le moyen de transport le plus vendu dans notre pays. Seul ou en groupe, guide en main, pour suivre par exemple l'itinéraire de la Véloscénie, entre Paris et le Mont-Saint-Michel, ou en suivant le guide comme pour ces randonnées thématiques (montagne et yoga par exemple) organisées par l'agence de voyages La Balaguère, il y en a désormais pour tous les goûts. Ces «randos» se combinent souvent avec des séjours au camping, dont l'offre a aussi beaucoup évolué. Les aires du réseau Welcome, par exemple, accueillent les amoureux du sport et de la nature pour quelques euros la nuit.

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L'escapade de la semaine : dans les Alpes Mancelles, une cité loin des spots touristiques

À deux heures de Paris, cette microrégion de la Sarthe déploie des trésors de bien-être.

De Quiberon à Belle-Île, escale de charme en Bretagne Sud

Plages, falaises et ports typiques : Belle-Île, la plus grande des îles bretonnes, porte bien son nom. Face à elle, la presqu'île de Quiberon et sa côte sauvage offrent un spectacle saisissant. Voyage iodé dans l'extrême sud du Morbihan.

GR 340 : cinq étapes de randonnée pour faire le tour de Belle-Île-en-Mer

Le GR 340, variante du fameux GR 34, est le nouveau sentier préféré des Français. Cette somptueuse balade qui longe le littoral de la plus grande île de Bretagne présente un relief de moyenne montagne, entre falaises et vallons.

Le Figaro

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

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REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience

Premier plan

Présidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.

Julia Hamlaoui

C’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.

L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.

Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale  finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… ­certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.

« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »

Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon

« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »

« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »

Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon

« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.

Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.

Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »

« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »

Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle

« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »

« Une menace pour les droits des femmes »

Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial

« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »

« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »

Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)

« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »

Présidentielle 2022Extrême droite
L'Humanité

Trois mobilisations nécessaires pour un foyer de résistance

Le débat

Patrick Le Hyaric

La République est au bord de l’abîme. À force d’avoir déçu, trompé, maltraité le peuple travailleur, la jeunesse et les créateurs, les mandataires du grand capital ont ouvert une voie royale à l’extrême droite. Mieux, ils ont considéré qu’elle pouvait être leur assurance pour canaliser les colères et empêcher un changement de pouvoir, de politique et de société. Dans la France dans laquelle a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, elle est à la porte du pouvoir. De toutes nos forces, nous devons refuser que notre pays rejoigne le camp des Trump, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, Poutine...

C’est parce que le président de la République n’a jamais voulu tirer les leçons des conditions de son élection, imposant violence sociale, autoritarisme, mépris des citoyens et des corps intermédiaires, que nombre d’électrices et d’électeurs progressistes ne veulent pas voter dimanche. Nous comprenons d’autant mieux cette attitude qu’il s’en est fallu de peu que ce scénario soit évité. Il n’a manqué qu’une poignée de voix à Jean-Luc Mélenchon pour qu’un autre choix s’offre à nous.

Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République.

Cette fois encore, M. Macron ne veut pas admettre que 73 % de celles et ceux qui se sont rendus aux urnes ont voté contre lui, et qu’il est pour une large part comptable du fort taux d’abstention. C’est un immense cri de colère sur fond d’usure démocratique qui s’est exprimé le dimanche 10 avril 2022. Contrairement à d’autres périodes, le candidat-président ne peut compter sur un autre candidat républicain pour sceller un compromis en vue d’une majorité de second tour. Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République. Ils ont la responsabilité de conjurer le pire.

Contrairement aux vœux des deux candidats, il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre leur projet. Il est dommageable que M. Macron et une partie de la grande presse continuent de banaliser l’extrême droite en cherchant le rassemblement autour de son programme plutôt que contre le « lepéno-zemmourisme », tout en se gargarisant de bonnes paroles et de ronds de jambe de dernière minute en direction de l’électorat de gauche, assortis de promesses auxquelles il ne croit pas un mot lui-même.

Dimanche, en saisissant le bulletin portant le nom de M. Macron, il n’est pas question d’approuver la retraite à 65 ans, la conditionnalité du RSA à un travail forcé, la mise en concurrence des écoles au sein d’une même ville, les nouveaux cadeaux envisagés pour le capital sous le doux mot d’« impôts de production », l’entaille à la Sécurité sociale et une nouvelle austérité sous couvert de paiement d’une dette qui ne profite qu’aux fonds financiers. Ce ne sera pas un vote pour M. Macron. Le bulletin portant son nom est le seul outil dont nous disposons pour barrer la route à l’extrême droite. Ne pas procéder ainsi dans le cadre de ce mode de scrutin revient à donner malgré soi une voix au « lepéno-zemmourisme ».

Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Le projet idéologique et politique de ce duo est tout le contraire d’un rempart social. Non seulement ces deux extrêmes droites ont repris tout le programme de la droite la plus radicale au service des puissances d’argent, mais la clef de voûte de leur projet est xénophobe et autoritaire, identitaire, raciste et antisémite, liberticide et sécuritaire, alignée sur les politiques des extrêmes droites européennes, comme le montrent abondamment leurs votes au Parlement européen contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, contre une utilisation plus juste des crédits de la politique agricole commune pour la ruralité et les petits paysans, pour soutenir le pouvoir polonais contre le droit à l’avortement, contre les stages et apprentissages rémunérés pour les jeunes. Mme le Pen, de surcroît, n’est ni pour l’augmentation du Smic, ni pour une plus juste répartition des richesses, ni pour la retraite à 60 ans.

Mais, il y a pire ! La candidate d’extrême droite veut désormais – sous couvert de référendum – procéder à un coup de force constitutionnel. Elle refuserait, a-t-elle expliqué, que les actions de l’État soient soumises au droit et aux juridictions qui l’encadrent. Le principe de ce qui est appelé un État de droit conduit à se conformer au principe de constitutionnalité dont des instances dédiées garantissent le respect, notamment le Conseil constitutionnel. Or, en voulant appliquer le principe de « priorité nationale », la candidate d’extrême droite bafoue tous les textes fondamentaux et notre Constitution.

Cela va de pair avec l’amoindrissement des pouvoirs de la justice, la restriction des libertés publiques, du pluralisme de la presse et de la création culturelle avec la privatisation du pôle public de l’audiovisuel, les manuels scolaires ou la recherche soumis au pouvoir politique. Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.

Le pire est souvent durable. Et, en démocratie, il faut éviter le pire. C’est la première mobilisation indispensable. Les deux autres mobilisations populaires se complètent. Résistance et actions dans la rue, les entreprises, les lieux de création pour rejeter la politique que voudra imposer le pouvoir macroniste. C’est la création d’un foyer de résistance en soutien aux mouvements populaires à l’Assemblée nationale avec l’élection d’une majorité de députés de gauche et de l’écologie sur la base d’un contrat de législature à partir des programmes des différents candidats de gauche à la présidentielle, en respectant le pluralisme politique.

Autrement dit, la volonté commune devrait être de travailler à faire réélire tous les députés sortants, d’en gagner d’autres, certes en tenant compte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, mais aussi de la diversité des sensibilités politiques et sociales rassemblées dans le vote Mélenchon, tout en respectant les réalités de chaque circonscription. Ainsi pourra être présenté, ensemble, le maximum de candidatures uniques des forces de gauche et de progrès.

Triple mobilisation, donc. Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. La société, le peuple travailleur, les créateurs ont l’impérieux devoir d’inventer et de se mobiliser dans l’unité.

Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022
L'Humanité

Quand Marine Le Pen montre son vrai visage au Parlement

Premier plan

RASSEMBLEMENT NATIONAL. Droit du sang, stigmatisation des musulmans, encouragement à l’autodéfense, hostilité envers les lanceurs d’alerte, négation des droits des femmes… Lorsqu’ils votent à Paris et à Bruxelles, les députés d’extrême droite dévoilent leur véritable projet.

Aurélien SoucheyreGaël De Santis

Marine Le Pen n’est pas loin d’être une députée fantôme. La candidate d’extrême droite s’abstient presque tout le temps depuis qu’elle est entrée à l’Assemblée nationale, il y a cinq ans. Dès la première loi du quinquennat Macron, visant à « moraliser » la vie politique, elle s’est abstenue. Mais au moins était-elle dans l’Hémicycle, car, la plupart du temps, elle ne prend pas part au vote.

Elle n’a d’ailleurs rédigé aucun rapport, n’a participé à aucune mission d’évaluation, et n’a déposé aucune contribution écrite. Il serait pourtant faux d’écrire que Marine Le Pen ne fait rien du tout au Parlement. Elle a déposé 1 805 amendements, dont 764 qui n’ont même pas été défendus en séance. Surtout, elle a soutenu 57 propositions de loi. Celles-ci sont éclairantes sur ce qu’elle pourrait faire si elle venait au pouvoir.

Car Marine Le Pen ne prend pas la plume pour rien. Elle le fait pour proposer d’équiper toujours plus les polices municipales en armes à feu, alimentant une surenchère sécuritaire. Elle le fait pour faciliter la suppression des menus de substitution dans les écoles, dévoyant le principe de laïcité et stigmatisant les enfants juifs et musulmans. Elle le fait pour interdire le port de signes religieux lors des sorties scolaires (comprendre le voile). Dans les textes qu’elle signe, la dirigeante du RN cible régulièrement l’islam et les musulmans sans forcément le dire. Et elle l’a fait tout au long du quinquennat.

Ainsi, le 25 janvier 2022, à quelques mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté une loi visant à « lutter contre les débordements » lors des mariages. Un fléau qui mine le pays, selon elle. « Les effusions de joie laissent place aux scènes de jungle et de mises en danger de la vie des riverains et des représentants de l’État : usages abusifs du k laxon, excès de vitesse, conduites à contresens, rodéos urbains, règlements de comptes, agressions de policiers et gendarmes, menaces sur les élus, utilisations de fumigènes, dégradations des biens publics, tirs de mortiers et même tirs à l’a rme à feu », écrit-elle. À qui la faute ? « Ces agissements résultent de mariages communautaires (…). Il est d’ailleurs courant de voir des drapeaux étrangers brandis dans ces mariages qui posent de graves problématiques de sécurité publique », poursuit la candidate, en plein amalgame entre délinquance et immigration. Heureusement qu’elle entend armer un maximum de polices municipales…

Ces textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a approuvés

Marine Le Pen a également profité de pouvoir entrer au Palais-Bourbon pour soutenir un texte visant à « faciliter l’expulsion des gens du voyage et des squatteurs », notamment en réduisant les « peines encourues par les propriétaires cherchant à déloger par eux‑mêmes ». Elle encourage ici les citoyens à se faire justice eux-mêmes, plutôt que de renforcer les moyens d’agir de la police et de la justice. Au sujet de ces deux pouvoirs régaliens, elle a aussi signé un texte législatif visant à ce que l’administration pénitentiaire, qui dépend depuis 1911 du ministère de la Justice, soit désormais rattachée au ministère de l’Intérieur, comme c’était le cas sous Vichy.

La candidate prépare en outre le règne de l’arbitraire, puisque sa proposition de loi visant à « combattre les idéologies islamistes » donne une définition très vague de ce que serait l’islamisme, tout en permettant d’interdire les journaux et chaînes de télévision qui en feraient « l’apologie de manière explicite ou implicite » ou qui témoigneraient d’une « quelconque complaisance dans leur évocation ». Dénoncer les ravages d’une loi s’attaquant concrètement aux musulmans, au lieu de s’attaquer à l’islamisme, pourrait donc valoir fermeture d’un journal.

Très peu investie dans le travail législatif au quotidien, Marine Le Pen n’en a pas moins soutenu une proposition de loi visant à rendre obligatoire les « tests osseux » afin de déterminer l’âge des mineurs isolés, au motif que leur prise en charge représente un « coût colossal » à ses yeux. Afin de lutter contre l’immigration, elle a également défendu à l’Assemblée l’interdiction du droit du sol au profit du droit du sang, ainsi que la constitutionnalisation de la « priorité nationale ». Cela dans le but d’exclure les étrangers « en matière d’expression publique des opinions, d’association, de réunion, de déplacement sur le territoire national ou d’action syndicale », en plus de limiter leur accès « à l’emploi dans le secteur privé ou public, à la propriété immobilière, à l’exercice de certaines professions ou activités économiques ainsi qu’au bénéfice de certaines prestations sociales ou des services publics ».

Mais il y a aussi les textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a votés des deux mains. Celui dit de « sécurité globale », qui interdisait aux journalistes et citoyens de filmer la police avant d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. La candidate d’extrême droite a beau jeu de se dire du côté des gilets jaunes mutilés, alors même qu’elle vote une loi qui visait à invisibiliser les violences qu’ils subissent. Elle a également voté pour la réforme de la justice pénale des mineurs, qui rend cette justice expéditive, oublie l’intérêt supérieur de l’enfant et prône un ordre public aveuglé.

Feu vert du RN à la directive sur le secret des affaires

Enfin, Marine Le Pen n’était pas présente, comme par hasard, au moment de voter l’allongement du délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais les six députés d’extrême droite ayant pris part au scrutin en février dernier ont voté contre. Une prise de position qui correspond à celle des 23 eurodéputés RN, qui constituent le plus gros contingent de députés européens français, à égalité avec LaREM. En janvier 2020, ils ont voté contre une résolution condamnant les inégalités de rémunérations entre femmes et hommes. En novembre de la même année, ils votent de nouveau contre une résolution dénonçant l’interdiction de l’IVG par la Pologne. Dans la foulée, les eurodéputés RN votent là encore contre un texte européen hostile à la multiplication des zones anti-LGBT en Pologne… Au Parlement français, Marine Le Pen a de son côté défendu une loi afin d’interdire l’écriture inclusive «  pour toute personne morale publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique », ce qui concernerait donc de nombreuses associations.

Toujours depuis Paris, elle a voté contre les ordonnances Pénicaud. La candidate serait-elle du côté des travailleurs ? Il suffit de lire son programme pour se convaincre que non, puisqu’elle entend affaiblir les syndicats et servir les plats au patronat. Il suffit aussi de regarder ce que font les eurodéputés RN à Strasbourg et Bruxelles. En septembre 2021, ils s’abstiennent au moment de défendre les travailleurs ubérisés et de leur offrir la protection sociale et les droits liés au salariat. Quelques mois plus tôt, en mars, ils avaient même voté contre un rapport visant à obtenir une directive sur le devoir de vigilance des multinationales. Après l’effondrement du toit de l’usine de textile de Rana Plaza, qui a fait plus d’un millier de morts au Bangladesh en 2013, les eurodéputés de droite comme de gauche exigent alors des grands groupes qu’ils soient responsables des agissements de leurs fournisseurs ou filiales, en matière de respect des droits humains, sociaux et environnementaux. Pas les élus RN, alors même que ce texte présentait aussi l’occasion de lutter contre le dumping social.

Sur la quasi-totalité des textes défendant les droits des travailleurs à Strasbourg et Bruxelles, l’extrême droite est ainsi aux abonnés absents. Le RN fait mine d’être contre les accords de libre-échange mais ne participe quasiment jamais à les faire tomber. En 2016, ses élus ont même voté en faveur de la directive sur le secret des affaires, qui empêche les lanceurs d’alerte de dévoiler les arrangements avec la légalité des entreprises dans lesquelles ils travaillent. En 2019, ils ont aussi voté contre le socle de droits fondamentaux, soit l’une des principales avancées sociales jamais obtenues au niveau européen. Preuve qu’aux Parlements français comme européen, le RN n’est jamais du côté de la démocratie, des droits sociaux, du partage des richesses et des intérêts des peuples quand il siège dans la minorité. Ce qui ne changerait pas le moins du monde s’il devait devenir demain majoritaire.

Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalassemblée nationale
Le Figaro

Revivez le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les enjeux du second tour étaient au cœur de ce nouveau numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Judith Waintraub, Grand reporter au Figaro Magazine, de Jim Jarrassé, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro, et de Paul Sugy, journaliste au service actualité du Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?», «Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?», et «Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?».

Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?

À la veille de la confrontation télévisée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les candidats se préparent activement. S'il est coutume de dire que ces débats ne changent pas fondamentalement la donne, la joute sera scrutée de près par beaucoup d'observateurs et d'électeurs cinq ans après la première confrontation entre les deux finalistes. Duel qui avait été marqué par une mauvaise prestation de la prétendante nationaliste et qui lui avait coûté des points dans les urnes quelques jours plus tard.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?

Troisième homme du premier tour, le leader insoumis est parvenu à rassembler 21,95% des suffrages. Une performance qui oblige les deux prétendants à faire des appels du pied à un électorat divisé entre le vote Macron, le vote pour Marine Le Pen et l’abstention. C'est par exemple le président-candidat qui construit tout son discours de Marseille samedi dernier sur ses ambitions écologiques. C'est aussi la candidate nationaliste qui allège sa position quant au port du voile dans l'espace public...

Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?

Tous les sondages le donnent gagnant, sans exception. Et l'écart s'est même agrandi depuis plusieurs jours en faveur d'Emmanuel Macron. Mais son élection est-elle assurée pour autant ? S'il reste bien quelques jours de campagne et que le président-candidat s'engage, a priori, vers une réélection, il reste tout de même certaines inconnues qui pourraient bien chambouler les prévisions politiques actuelles. Et notamment l'abstention dont le niveau devrait ainsi être élevé.

» Voir l'émission du mardi 19 avril :

» Écouter l'émission en podcast :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?

Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron

Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

Le Figaro

La météo du week-end : alerte orange aux pluies et orages dans le Sud

Le Figaro

L'Ardèche et la Lozère sont placés en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste de la France, le week-end s'annonce agité et pluvieux.

C'est un temps agité qui s'annonce sur l'ensemble de la France en ce week-end de second tour de l'élection présidentielle. Samedi, après plusieurs journées ensoleillées, les nuages font leur retour sur le nord de la France, accompagnés de quelques averses dans l'après-midi, selon La Chaîne Météo *. Dans la moitié sud, de violents orages sont également attendus, ainsi que d'importantes rafales de vent sur le littoral méditerranéen.

À lire aussiParlez-vous météo?

Dimanche, le ciel reste couvert. La pluie continue de tomber sur une majeure partie du territoire, tandis que quelques orages continuent de frapper le centre de la France et les Alpes-Maritimes. Les températures, quant à elles, sont douces mais en baisse par rapport à la semaine dernière.

En revanche, deux départements - l'Ardèche et la Lozère - sont placés en alerte orange pour pluies et orages. Tout le sud du pays est frappé par une dégradation pluvio-orageuse fréquente en cette saison. D'importantes précipitations sont attendues tout le week-end, accompagnées de quelques flocons de neige sur le Massif central. Le communiqué pourrait être levé dans la journée de dimanche.

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le week-end s'annonce mitigé. Samedi, de la grisaille est attendue dans la matinée, accompagnée de quelques averses dans les environs de Nantes. Le vent souffle sur la pointe bretonne, avec des rafales allant jusqu'à 55 km/h. L'après-midi, le temps se dégrade avec la formation d'orages en Ille-et-Vilaine. Le Finistère reste sous de belles éclaircies, tandis que les températures sont douces.

Le mauvais temps se maintient la journée de dimanche. Les averses gagnent du terrain, accompagnées de quelques bourrasques.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le temps est changeant d'un jour à l'autre. Samedi, de belles éclaircies se forment dans la matinée, même si quelques nuages gris peuvent apparaître en Normandie. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 55 km/h. Le temps se dégrade dans l'après-midi avec l'arrivée d'averses sur la région parisienne, ainsi que d'importants orages dans le Nord. Les températures restent douces, avec 19°C attendus à Paris.

Dimanche, le temps redevient ensoleillé, avec des éclaircies à prévoir des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire.

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est couvert samedi, même si des éclaircies persistent en Alsace. Quelques averses sont également à prévoir en Moselle. Les précipitations gagnent du terrain l'après-midi, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes. Si les températures sont printanières, elles accusent une légère baisse par rapport à la semaine dernière.

La grisaille se maintient la journée de dimanche, accompagnée de quelques pluies en Alsace et dans les environs de Lyon.

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Dans le Sud-Ouest, le temps est pluvieux dès la matinée de samedi, avec des précipitations à prévoir tout le long du littoral atlantique. À noter quelques flocons de neige sur les Pyrénées au-dessus de 1500 mètres d'altitude. Le temps se dégrade l'après-midi, avec des pluies plus intenses dans les terres et l'arrivée de violents orages dans la vallée de la Garonne. Les températures, comprises entre 14°C et 18°C, sont en baisse.

Le temps reste pluvieux la journée de dimanche, même si quelques rayons de soleil peuvent apparaître l'après-midi. Le vent souffle sur les bords de mer, avec des rafales allant jusqu'à 85 km/h.

Dans le Sud Est, c'est un week-end tumultueux qui s'annonce. Samedi, des orages sont à prévoir dès la matinée dans l'Hérault et les Alpes-Maritimes. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales comprises entre 45 et 75 km/h. Le temps reste orageux l'après-midi, avec de très fortes pluies dans les environs d'Avignon. Les températures, quant à elles, sont en baisse. Il fera notamment 14°C à Nice et 16°C à Marseille.

Le temps reste maussade la journée de dimanche. Si quelques rayons de soleil peuvent apparaître sur le littoral méditerranéen, la pluie continue de tomber, de Perpignan à Nice, et en Corse.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo : la pluie fait son retour dans le Sud et l'Ouest ce mardi 19 avril

Après un lundi encore ensoleillé, ce mardi sera marqué par le retour dans l'après-midi de la pluie, dans le Sud et l'Ouest, épargnant le Nord et l'Est.

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La météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud

Si le soleil brille toute la journée sur la moitié nord du pays, le ciel est couvert dans le Sud, accompagné de pluies soutenues dans le Sud-Ouest.

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Le Figaro

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.

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Des désirs tout-puissants

À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.

Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.

En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent

Un isolement et une emprise mentale

Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.

Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter

Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.

Le manque de communication

L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.

Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint

L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».

Une culpabilité constante

«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.

Le manque de respect

Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.

Une jalousie exacerbée

En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.

L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée

Les solutions

Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»

Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.

Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»

(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : la Russie vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine», la France livre des canons Caesar à l'Ukraine. L'actualité du 22 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

L'Humanité

En Ukraine, envoi d'armes lourdes et négociations en suspens

Actu

Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires.

Vadim Kamenka

Au terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal, le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».

De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en ­sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, ­appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».

En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.

Nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe

Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.

Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.

Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.

Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.

UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol
Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

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Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Gérard Majax: «Un petit tour et puis revient»

Nathalie Simon

PORTRAIT - En citant le magicien dans le débat qui l’a opposé à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a remis le magicien star des années 1970-1980 dans la lumière.

Ce jeudi matin, le téléphone de Gérard Majax ne cesse de sonner. Le magicien de 78 ans est sollicité par toutes les chaînes de télévision et les radios. «C’est la gloire», lui fait-on remarquer. Il rit de bon cœur. Flatté au fond, qu’on pense encore à lui, et que la jeune génération cherche ces dernières heures à savoir qui il est sur les réseaux sociaux.

La veille au soir, Emmanuel Macron ignorait sans doute qu’il allait déclencher un (mini) séisme médiatique en lançant «Ce n’est pas Gérard Majax ce soir!» , à Marine Le Pen à propos de la dette du pays. Ni qu’il allait remettre dans la lumière celui qui était une vedette du petit écran dans les années 1970-1980, avec son émission fétiche «Y a un truc»! Le chef de l’État s’est peut-être souvenu de Jacques Chirac qui, à la fin des années 1970, avait brocardé Raymond Barre, alors premier ministre, en le surnommant «Le Majax de Matignon».

Succès en URSS

L’intéressé regardait le débat du coin de l’œil - il était dans son salon en train d’effectuer un tour de cartes - quand il a entendu son nom. «J’ai été très étonné, j’ai cru rêver, confie-t-il. J’ai pourtant une liste entière de présidents qui m’ont cité.» En près de cinquante ans, Majax est devenu un nom générique, symbole de l’illusion - qui pourrait en dire autant?

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«Il m’a montré une fois un article sur Mitterrand sur lequel on pouvait lire: “Le retour de Majax”, raconte Sylvain Gary, son ami chanteur et comédien. Qui regrette: «Quand Gérard fait des galas, travaille sur des effets spéciaux ou écrit, on ne parle pas de lui, il a suffi qu’Emmanuel Macron dise son nom et c’est la folie. Mais Gérard est suffisamment philosophe pour avoir du recul sur ce qui se passe, ce n’est pas cela qui va le troubler.» L’intéressé vient d’ailleurs de refuser le cachet que lui proposait Cyril Hanouna pour passer à «TPMP». mais n’a pas dit non, en revanche, à «C’est à vous» sur France 5, hier soir. Tombé dans l’oubli, Gérard Majax renoue ainsi avec la gloire, le temps d’une campagne électorale.

Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu

Né Maurice Faier, le 28 avril 1943, ce fils d’une mère pianiste et d’un père tailleur est attiré par la magie vers 12 ans. Il dévore les bandes dessinées de MandrakeleMagicien. Il fera ses débuts dans sa ville natale, à Nice. Habitant Paris, il rentre chez lui pendant les vacances. Il tente de gagner un peu d’argent en proposant des «exercices de manipulation». Il apparaît pour la première fois en public dans un restaurant situé au-dessus de l’habitation familiale, La Pignata, debout sur une cagette de pommes de terre. Et éclairé par une lampe accrochée à un clou. Le jeune homme intègre l’École normale d’Auteuil, puis est étudiant en psychologie expérimentale à la Sorbonne. Pendant son temps libre, il fait des numéros de prestidigitation dans des cabarets.

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Mais avant de vivre de sa passion, Gérard Majax doit subvenir à ses besoins. Il peint sur la place du Tertre à Montmartre. Joue un espion magicien avec Pierre Richard, dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert, dont il a réalisé le générique d’ouverture (1972). Apparaît aussi aux côtés de Danièle Évenou dans la série Marie Pervenche pendant sept ans. Il est en outre l’inventeur de l’Hallucinoscope, un «système de réalité virtuelle sans électronique». Mais le succès se fait attendre, il viendra d’ailleurs de l’URSS notamment grâce à Bruno Coquatrix qui l’invite à représenter la France dans des revues de music-hall.

Le prestidigitateur devient ultra-populaire en France dans les années 1970-1980 en multipliant, à l’instar de son homologue Garcimore, les émissions de télévision. Il démarre sous l’ORTF, moment de la chaîne unique, et se retrouve dans tous les foyers français. Y compris sans doute chez la famille Macron. «Abracadabra», «La Caverne d’Abracadabra», «Y’a un truc», «Passe-passe», «Magie-surprise», «Magie-Majax», ses tours avec des cintres «magiques», des cartes à jouer ou des pièces de monnaie, sont simples et accessibles.

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«Tout ici bas n’est qu’illusion», assurait-il à Philippe Bouvard, en 1967. Comme Guy Lux, notre confrère du Figaro l’invitait régulièrement sur ses plateaux. En 1987, il prédit qu’il fera disparaître la tour Eiffel, tout comme David Copperfield avait fait disparaître la statue de la Liberté. Le projet ne se fera jamais. Qu’importe! «Sa carrière est tellement longue et dense qu’il a créé des vocations, il a des héritiers qui le citent régulièrement», indique Sylvain Gary.

Le président l’aurait appelé

Gérard Majax a toujours affirmé qu’il exerçait son métier pour «émerveiller». Pourtant, la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. En 2007, il fonde sa propre maison d’édition Abracadabra Éditions qui sera dissoute en 2012. Un an plus tard, au Futuroscope de Poitiers, il inaugure un parcours spectacle, La Citadelle du vertige, qu’il a imaginé avec Jean Giraud, dit Moebius. L’attraction n’existe plus aujourd’hui. En 2014, des difficultés financières l’obligent à vendre ses accessoires de magie.

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«Je fais moins de spectacles», admet celui qui continue à se produire dans des festivals de magie avec son seul-en-scène, Les Dessous du Magic Hall, un mélange de sketchs où il fait participer les spectateurs et d’anecdotes sur sa profession. Et reprend: «Vous savez, j’en suis à quarante livres qui ont été traduits partout dans le monde, plusieurs boîtes de jouets et je viens de finir d’écrire avec Sylvain Gary un film d’animation, une suite à Pinocchio, Pinocchia, l’aventure secrète, et une comédie policière sur le thème des fantômes.»

Parmi ses ouvrages, il y a Les Secrets des tricheurs, dans lequel il dévoilait les trucs du métier ou Gare aux gourous, les trucs des sectes, où il démystifie les charlatans. Les Miracles de la Bible vus par un illusionniste (First Éditions), le dernier, lui donnera peut-être le pouvoir de rester sous le feu des projecteurs.

En attendant, le magicien remercie le président - qui, selon RTL, l’a appelé par courtoisie le lendemain du débat - à sa façon: «Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu», plaisante-t-il.

Danse: François Alu brille, mais sans étoile

RÉCIT - Un public déchaîné attendait, mercredi, le sacre du très médiatique danseur de l’Opéra de Paris. Il n’a pas eu lieu malgré une magnifique prestation en prince Solor.

L'acteur et réalisateur Jacques Perrin est mort à 80 ans

DISPARITION - De La Fille à la valise au Peuple migrateur, l'homme de cinéma accompli et respecté avait durant sa longue carrière brillé autant derrière que devant la caméra.

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Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

Le Figaro

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

Madeleine Meteyer

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).

Le dimanche 10 avril, Joséphine, 32 ans, graphiste vivant près du métro Voltaire à Paris, gagnait lors du premier tour de l'élection. Son candidat, un dénommé Emmanuel Macron était en tête. À ses côtés, son compagnon depuis trois ans, Pierre, 31 ans, musicien-dessinateur, bouillait. 7%. Éric Zemmour venait de faire 7%. On appelle ça perdre. Le lendemain, Joséphine a osé lui demander «tu vas voter pour qui au second tour ?» et Pierre osé répondre «Marine Le Pen, je pense». La suite, c'est «le vortex» donc, un cyclone tenace de grande taille, indique Wikipédia.

«On s’est engueulés comme des malades», soupire Pierre. «Je me suis mise à pleurer, non ?» essaie de se souvenir Joséphine en époussetant ses mains des miettes d'un sandwich merguez-carottes râpées.

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Pour cette brune aux yeux verts, le RN est une ligne rouge, LA ligne rouge. Paradoxalement plus que Zemmour bien que ce dernier ait, selon les commentateurs, décalé Marine Le Pen vers le centre par ses prises de position nettement plus radicales. Mais le vote de Pierre pour le premier tour, Joséphine l’avait sans doute accepté parce que le candidat de Reconquête! revendique sa judéité, que le père de Joséphine est juif et que l'antisémitisme la dégoûte au plus haut point. À l'inverse, «le Rassemblement national, c’est le Front national et voter pour un parti qui a dit des horreurs racistes, antisémites, je n’accepte pas, explique-t-elle de sa voix très douce. Et puis Zemmour, j’y étais préparée. Elle regarde Pierre. T’avais son bouquin sur ta pile de livres…»

Le grand remplacement

Si elle avait alors «mal réagi», elle n’avait donc pas fait changer les serrures, elle s’inquiétait, c'est tout : et si Zemmour n’était qu’une étape vers un lent durcissement dont l’extrémité pour elle se situe au RN ? «Je pense qu'il faut que t'expliques l'origine de cette crainte», lui suggère Pierre. Elle hoche la tête. «De mes 17 à mes 23 ans, je suis sortie avec un garçon, on parlait de se marier…» Il venait d'une famille catholique, avait des idées de droite nationale. «Sa famille était antisémite, il l'est devenu aussi et il a commencé à me dire des horreurs, que les Juifs dirigeaient le monde etc.» Si Pierre pouvait éviter de vriller, ça l'arrangerait.

«On essaye de construire quelque chose sérieusement et avec sincérité. Or, un bulletin de vote, ce n'est pas simplement réfléchir à l'organisation d'un pays, c'est partager des valeurs avec un candidat, c’est le reflet d’une personnalité…. Je ne veux pas d'une ambiance FN sous mon toit.»

Alors qu'elle mastique sa deuxième ou troisième bouchée d’un sandwich feta-aubergines, elle sourcille soudain «mais attends, tu ne m’as pas vraiment dit que t’allais voter Marine Le Pen, si ?» Un ange passe, un papillon volette, une voiture klaxonne. «Mais si !» lui rappelle Pierre. Même que, après leur dispute, il lui a écrit une lettre pour lui dire tu es la femme de ma vie mais je suis de droite, ça ne changera pas, «tu peux me quitter si tu veux». Il lui rappelle qu'elle n'a pas voulu, tant mieux, il l'aurait mal vécu.

Contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi.

«J’avais pas compris que t’allais voter Marine Le Pen», insiste de nouveau Joséphine. Serait-on sinon, ce mercredi 20 avril, en train de découper trois parts de flan dans leur salon ? Peut-être pas à en juger son expression effarée. «En fait, je ne suis pas sûr de voter pour elle», tempère Pierre en attrapant un petit bout de flan à la pistache et en se lançant dans un de ces mini-monologues éloquents dont il a le secret : «Je m'en tape un peu de cette femme, elle n’a pas l’étoffe du chef d’État d’une patrie littéraire, j’ai peur qu’une fois au pouvoir elle décrédibilise les idées nationales par son incompétence». Mais s’il ne vote pas RN dans deux jours, quelle forme concrète donnera-t-il à l'expression de sa plus grande inquiétude, à savoir «le grand remplacement» ?

(L'expression détonne dans la bouche d'un musicos aux cheveux dépeignés qui boit des coups dans les bars d'Oberkampf.)

«Le changement ethnique, l'échec de l'assimilation, on le voit partout, se justifie Pierre. J’avais mes bureaux à La Chapelle, les gens ne parlent pas français, les femmes sont voilées… soupire-t-il. Y’a des soirs quand on traverse certains quartiers, je suis effondré et Joséphine me dit “mais qu’est-ce que t’as ?” En fait, ça me déprime totalement. On est impuissants, c'est pour ça que je suis contre l'Europe : elle nous prive de notre souveraineté.»

Quand il explique ça à Joséphine, elle l'écoute. D'ailleurs elle voit «la même chose que lui». Mais elle n'en pense pas la même chose. «L'assimilation, pour moi aussi c'est très important. Mes ancêtres sont des Juifs d'Algérie et ils ont toujours refusé le communautarisme juif.»

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«Donc contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi», sourit amoureusement Pierre. «Mais, reprend la jeune femme, je pense que défendre l'immigration zéro, c'est contraire à l'identité de la France. Et je me sens européenne, l'Europe nous protège face à la Chine, la Russie.» De là son vote pour le président sortant dont elle dit qu'il a été à la hauteur de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine. Ce que Pierre pense aussi. «Je ne suis pas un anti-macroniste primaire. Il ne défend pas les intérêts de notre civilisation mais c'est un homme intelligent. Je veux le battre, pas le décapiter.»

L'amour, l'amour, l'amour

Joséphine et Pierre peuvent parler longtemps de politique, ils écoutent côte à côte l'émission d'Alain Finkielkraut, France Inter le matin. Quand le ton monte, c'est Pierre «surtout après quelques verres». Joséphine, elle, a une voix très douce, une façon d'essayer de saisir ce qu'ils ont en commun. Le goût pour la discussion. L'importance accordée à la politesse, à la culture. La détestation des moralistes (Pierre foudroie certains Parisiens de leur cercle amical : «des bourgeois jouisseurs qui font genre d'être écolo mais consomment de la coke importée du tiers monde dans des boîtes de nuit défendues aux pauvres»).

Alors, les désaccords politiques ne sont qu'un petit grain de sable dans un rouage bien huilé. «Ça me ferait vraiment chier si Pierre votait FN, répète Joséphine, mais je sais que c'est une personne très ouverte, tolérante, pas un réactionnaire». Donc, elle pourrait s'en remettre ? «C'est grave pour moi», se borne-t-elle à répondre. Manquerait plus qu'il lui réclame son consentement.

NB : le jeudi 21 avril, au lendemain du débat entre Macron et Le Pen, Pierre nous envoie «Je ne peux pas voter pour cette incapable !!! Elle est pire qu'il y'a 5 ans !!!» L'amour est sauf.

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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes

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Survivalisme: enquête sur ces Français qui se préparent à la fin du monde

RÉCIT - Pour eux, l’écroulement du système approche. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper la suite.

Le Figaro

Quiz: êtes-vous incollable sur les figures de style pour le bac de français?

Par Figaro Etudiant • Publié le 23/04/2022 à 06:00

QUIZ - Qu’est-ce qu’une métaphore? À quoi sert la litote? Testez vos connaissances sur les figures de style avec le quiz du Figaro Étudiant.

«Va, je ne te hais point», dit Chimène à Don Rodrigue dans Le Cid de Corneille. «Ô Ville lumière», chantent les supporters du Paris Saint Germain. Aucun rapport entre ces deux phrases, a priori. Pourtant une chose les relie: ce sont des figures de style.

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Que ce soit pour l’épreuve écrite ou orale du bac de français, les examinateurs apprécient toujours lorsque l’étudiant relèvent les figures de style qui jalonnent les grands textes. Mais êtes-vous au point sur l’utilisation et la fonction de ces particularités littéraires? Le Figaro Étudiant vous propose de le découvrir grâce à ce quiz.

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Le Figaro

Wokisme en Occident, censure en Chine et au Moyen-Orient... La morale à deux vitesses de Disney

Vincent Jolly

ENQUÊTE - Disney met de plus en plus en avant dans ses productions destinées aux pays occidentaux les valeurs néoprogressistes. Qui disparaissent par enchantement sur les marchés chinois ou arabes, particulièrement conservateurs dans le domaine des mœurs.

«La présidente de Disney, Karey Burke, souhaite que 50% des personnages des ­futurs films soient gays ou issus des communautés LGBTQIA. » C'est début avril que cette phrase est brièvement venue interrompre le flot médiatique sur la guerre en Ukraine en provoquant l'indignation, pendant quelques heures, de la microsphère Twitter. Problème : la présidente de Disney n'a jamais dit ça. Peut-être parce que Disney n'a pas de présidente. Le ­directeur général de la Walt Disney Company est un homme qui ­s'appelle Bob Chapek. Il a succédé à un autre Bob, Robert Iger, en 2020.

Karey Burke, qui n'apparaît même pas dans l'organigramme des cadres dirigeants de l'entreprise, est en réalité la présidente de la filiale TV de la 20th Century Fox – propriété de ­Disney depuis son rachat en 2019. Mais elle a bel et bien formulé ce projet lors d'un panel vidéo Reimagine Tomorrow (Réimaginons demain), une plate-forme lancée en 2020 et dont le but est « d'amplifier les voix sous-représentées et les histoires ­inconnues ». Derrière cet intitulé, une noble cause : réaffirmer « l'engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».

Modifier le jeu démocratique

Au-delà du message véhiculé par Burke, et de ce qu'il dit de l'atmosphère intellectuelle outre-Atlantique, cette déclaration n'arrive pas à n'importe quel moment. Elle intervient au terme d'une polémique entre ­Disney et l'État de Floride autour d'une loi que le gouverneur Ron DeSantis a promulguée en mars dernier. Le texte, jugé homophobe par la Maison-Blanche et les lobbys LGBT, interdit les discussions pédagogiques sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre à l'école, de la maternelle jusqu'à notre équivalent français du CE2/CM1. Accusé d'être resté silencieux et inerte sur cette loi, Disney (qui jouit d'un statut particulier en Floride, où son seul parc d'attractions emploie plus de 80 000 personnes) a dû faire amende honorable par l'intermédiaire de son DG Bob Chapek pour apaiser la colère d'une partie de ses employés et d'une frange de l'opinion publique. Mais pas assez pour apaiser celle de Ron DeSantis : le 21 avril dernier, sous son impulsion, la chambre des représentants de Floride a voté en faveur de la suspension dudit statut particulier de la zone Reedy Creek Improvement qui permettait à Disney de pouvoir économiser plusieurs dizaines de millions de dollars d'impôts par an et même de pouvoir gérer en complète autonomie ses services de pompiers et d'aménagement du territoire – un état dans l'état. Une mesure qui entrera en vigueur dès le premier juin prochain.

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C'est donc dans le sillage de cette ­affaire, et pour rassurer ses employés jugeant le texte de loi homophobe, qu'a surgi la déclaration de Karen Burke début avril. Une affaire qui n'est que le dernier exemple en date d'un conflit bien identifié, manifestation d'un phénomène propre à ce début de siècle. Ce « mouvement profond qui vient renouveler l'équilibre de nos ­démo­craties »,comme l'écrit notre consœur du Figaro Anne de Guigné dans son livre Le Capitalisme woke (Presses de La Cité), dont nous avons publié des extraits il y a quelques semaines. Un renouvellement, pour ne pas dire un déséquilibre, né dans ces « grandes entreprises occidentales qui participent, aux côtés de la puissance publique et de la société civile, au vaste exercice de la définition du bien commun. […] Elles s'immiscent, souvent à la demande des consommateurs, au sein même du jeu démocratique ».

Publiquement, et le plus souvent possible, Disney s'attache donc à affirmer son soutien aux idéologies « du bien » – ce fameux triumvirat d'équité, de diversité, d'inclusion brandi comme un paratonnerre pour éviter les foudres de ce que certains stigmatisent comme du politiquement correct dévoyé, et d'autres les valeurs indispensables du progrès. Avec, pour effet, des détails de ce genre : depuis la réouverture postCovid du Walt Disney World ­Resort, la traditionnelle formule d'accueil « Bonsoir mesdames et messieurs, garçons et filles, rêveurs de tous les âges », qui ouvre la cérémonie des feux d'artifice, a été écourtée en « Bonsoir, rêveurs de tous les âges ». Adieu les garçons et les filles !

Un autre exemple ? Disney+ (la plateforme de vidéo à la demande) a excommunié d'une série Star Wars l'actrice Gina Carano pour des tweets jugés transphobes et antisémites par la twittosphère. D'autres acteurs engagés sur des réalisations Disney et auteurs de tweets tout aussi critiquables n'ont jamais été inquiétés. Pourquoi ? Sans doute parce que – à la différence de ces derniers – Gina Carano a toujours revendiqué son conservatisme politique et sa proximité avec les idées défendues, entre autres, par le Parti républicain et Donald Trump.

La liste de ces anecdotes frappantes pourrait remplir une édition complète du Figaro Magazine. Mais avant tout, ­ce que les choix en question ­révèlent, c'est un profond ­cynisme – pour ne pas dire une ­totale hypocrisie. En effet, il existe une ­région du monde où la nouvelle ­devise « Équité, Diversité, Inclusion » n'est pas bienvenue : la Chine. Un marché – le deuxième pour le ­cinéma mondial – dont ­Disney ne peut se priver et devant lequel il est prêt à oublier toutes ses nobles ­valeurs. John Boyega, l'une des stars de la dernière trilogie Star Wars, en a fait les frais en 2015.

Un acteur noir rapetissé

Alors que sur les affiches du premier épisode, Le Réveil de la Force, l'acteur britannico-nigérian apparaissait en majesté aux côtés des « Caucasiens » Harrison Ford et Daisy Ridley, sa ­silhouette était considérablement ­réduite sur les posters en version chinoise. L'année suivante, comme le note l'auteur Stephen R. Soukup dans son livre La Dictature du capitalisme woke, un personnage tibétain était remplacé par une actrice britannique dans une production des ­studios Marvel, Doctor Strange . L'explication ? « Si vous admettez que le Tibet existe, vous risquez de vous mettre à dos un milliard de personnes, expliquait l'un des scénaristes dudit film. Et vous courez le risque que le gouvernement chinois vous dise : “On ne diffusera pas votre film, puisque vous avez décidé d'être politique…” » Impossible de froisser Pékin tandis que s'ouvrait, à Shanghaï, un gigantesque parc d'attractions d'une ­ampleur ­inédite pour l'entreprise de Mickey…

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La soif d'équité, de diversité, d'inclusion de Disney a donc une limite : la croissance de son chiffre d'affaires et l'augmentation des dividendes de ses actionnaires – parmi lesquels ­figurent certains des plus grands fonds d'inves­tissements du monde comme BlackRock ou Vanguard Group. L'entreprise aux oreilles de Mickey est capable de s'opposer frontalement à des lois votées par des représentants démocratiquement élus aux États-Unis et de ­menacer de sanctions économiques brutales les États conservateurs (Géorgie, Caroline du Nord) où elles sont promulguées, mais elle reste muette sur la persécution des ­Ouïgours dans le Xinjiang – province où a été filmée une grande partie de la nouvelle version de Mulan, sortie en 2020.

Cette province, où sont internés plus de 1 million de Ouïgours, Kazakhs et autres minorités musulmanes pour des raisons aussi sommaires que « avoir laissé pousser sa barbe » ou « avoir eu trop d'enfants », est également remerciée dans le ­générique du film. Disney n'y trouve rien à redire. Même ­silence sur les commentaires de l'actrice principale, Liu Yifei, apportant son soutien à la police de Hongkong quand elle réprimait violemment les manifestations prodémocratie. Au même moment, Disney applaudissait les mouvements des Black Lives Matter et de MeToo. Ce numéro de funambulisme – chevalier blanc des opprimés d'un côté, complice du ­régime de Pékin de l'autre – s'est avéré payant : depuis 2005, date de l'arrivée de Robert Iger comme ­directeur général, l'action de Disney n'a cessé de grimper jusqu'à frôler les 200 dollars en mars 2021.

Films bannis au Moyen-Orient

Et pourtant. Cette complaisance vis-à-vis du Parti communiste chinois n'a pas toujours été d'actualité : en 1997, sa société de distribution avait diffusé le film Kundun, de Martin Scorsese, qui avait justement pour thème l'occupation chinoise du ­Tibet. Mais au fil du temps, la Chine est devenue un marché incontournable, et il fallait trouver des compromis. Incontournable au point que Iger, architecte des rachats de Marvel Studios, Lucasfilm Ltd., 21st Century Fox, etc., a décrit la construction du fameux parc d'attractions de Shanghaï (signé en 2008 pour un montant de 5,5 milliards de dollars) comme « la plus grande opportunité pour l'entreprise depuis que Walt ­Disney lui-même avait acheté un ­terrain en Floride ».

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Outre la Chine, d'autres régions du monde ne goûtent guère les principes d'inclusion ni le soulignage exagéré de l'orientation sexuelle de certains personnages. Ainsi l'Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar, où l'une des dernières superproductions ­Disney, The Eternals, a été bannie parce qu'elle contient une scène où s'embrassent deux personnages de même sexe. Même cas de figure avec Onward (En avant), où l'homosexualité de l'une des protagonistes fait partie de la publicité du film – qui a été interdit en Arabie ­saoudite, au ­Koweït, à Oman et au Qatar. En juin prochain, le service de streaming Disney+ compte pourtant se lancer dans ces pays, ainsi que dans près d'une quarantaine d'autres. Parmi eux : l'Algérie, l'Égypte, le Liban, le Maroc, le ­Yémen, la Tunisie, où l'homosexualité est aussi ­punie par la loi. Un nouveau ­numéro d'équilibrisme en perspective pour la firme américaine.

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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

L'Humanité

Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol

Actu

Donbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.

Vadim Kamenka

Azovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.

Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.

des kilomètres de souterrains

L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.

« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.

UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol
L'Humanité

Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée

Actu

Depuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.

Vadim Kamenka

Après les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.

La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.

Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.

Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.

L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.

L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.

Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.

RussieGuerre en UkraineUkrainedonbass
L'Humanité

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Actu

Les pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.

Bruno Odent

L’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.

le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile

Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.

La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.

La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »

Opposition des cadres du parti social-démocrate

À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.

Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.

Guerre en UkrainearmementAllemagneolaf scholz
Le Figaro

La fin de la campagne présidentielle ne signera pas la fin des rivalités dans le camp nationaliste

Charles Sapin

DÉCRYPTAGE - Marine Le Pen l’a dit à plusieurs reprises durant cette campagne. Cette troisième tentative présidentielle est «a priori» sa dernière. De quoi exciter les rivalités et réveiller les ambitieux caressant l’espoir de lui succéder.

S’attendre au meilleur et préparer le pire. Au sein du camp nationaliste, le scénario d’une victoire de Marine Le Pen est perçu comme possible. Même si pas des plus probables. C’est donc la perspective d’une nouvelle défaite de la députée du Pas-de-Calais que préparent les différents états-majors. Avec en tête, les prochaines élections législatives. Et la question, à l’horizon, du leadership futur de ce côté-ci de l’échiquier politique. Marine Le Pen l’a dit à plusieurs reprises durant cette campagne. Cette troisième tentative présidentielle est «a priori» sa dernière.

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À son entourage, en privé, elle répète que jamais elle ne se sentira davantage prête qu’elle ne l’est aujourd’hui. Que jamais, son programme ne sera plus abouti et que sans doute, jamais les planètes ne seront à ce point alignées. Façon d’exprimer, en creux, la fin de ses ambitions présidentielles en cas de défaite. Et donc, à moyen terme, celle de son titre de chef du camp nationaliste. De quoi exciter les rivalités et réveiller les ambitieux caressant l’espoir de lui succéder. Au sein du Rassemblement national, la chose est entendue. Ou presque. Depuis le succès de sa campagne en tant que tête de liste aux européennes, Jordan Bardella est explicitement présenté comme dauphin. Un statut encore renforcé par le choix de Marine Le Pen de lui confier, en septembre dernier, les rênes du mouvement le temps de la campagne présidentielle. Des responsabilités qui pourraient être pérennisées après un vote des militants lors du prochain congrès du Rassemblement national.

Je suis déterminé à poursuivre le combat, avec tous ceux qui sont à mes côtés

Il en est certains, cependant, qui entendent bien profiter de ce nouveau cycle pour ravir au parti à la flamme sa position hégémonique sur ce côté de l’échiquier politique. Éric Zemmour, et son jeune mouvement Reconquête! en tête. Malgré son score décevant au premier tour à la présidentielle, avec quelque 7 % des voix, l’essayiste l’a dit dès le soir de sa défaite: «Je suis déterminé à poursuivre le combat, avec tous ceux qui sont à mes côtés.»

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La tribune publiée dans les colonnes du Figaro , cosignée par ses trois vice-présidents l’ancienne députée FN Marion Maréchal, l’ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier et l’ancien secrétaire général du Rassemblement national, Nicolas Bay va dans ce sens. Elle appelle à une grande coalition pour les législatives avec «le RN, tous les candidats LR ou divers droite qui ne veulent pas devenir les députés supplétifs de la majorité d’Emmanuel Macron ainsi que Debout la France.» Une main tendue encore saisie par aucun LR, et rejetée par le RN. Mais qu’importent les faibles perspectives du parti zemmourien au scrutin de juin. Le candidat Reconquête! compte sur l’implosion du parti de droite et l’affaiblissement du Rassemblement national après une nouvelle défaite pour faire prospérer son projet d’«union des droites» à l’horizon des prochaines élections européennes en 2024. La fin de la campagne présidentielle ne signera pas la fin des rivalités qu’elle a fait naître au sein du camp nationaliste.

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Le Figaro

Top 14 : bataille pour les six premières places, quelles sont les dynamiques des prétendants ?

Arnaud Coudry

Si la qualification de Montpellier semble actée, huit clubs sont à la lutte pour décrocher les cinq autres billets pour les phases finales du Top 14. État des forces en présence.

À quatre journées de la fin de la saison régulière, la bataille fait rage pour décrocher sa place en phase finale. La lutte s'annonce féroce pour se hisser dans les six premières du Top 14, qualificatives pour les phases finales. Le leader Montpellier, avec dix points d'avance sur La Rochelle troisième, est très bien parti pour terminer dans les deux premiers et donc accéder directement aux demi-finales. Derrière, c'est beaucoup plus indécis.

Bordeaux-Bègles : 2e - 63 points

Une spirale négative qui inquiète. Fin janvier, l'Union Bordeaux-Bègles survolait le Top 14 : au soir de la 16e journée, le club girondin avait même compté jusqu'à 10 points d'avance sur le MHR de Philippe Saint-André. Depuis la machine s'est brutalement enrayé avec une série noire de huit défaites lors des neuf derniers matches, notamment trois revers de suite face au Stade Rochelais (Champions Cup comprise). La troupe de Christophe Urios va-t-elle stopper l'hémorragie et redresser la tête ? «On pourrait facilement être à l'abri et pouvoir gérer nos mecs facilement, mais on n'a pas choisi ça. On a choisi une voie plus difficile mais du coup il n'y a pas de questions à se poser, il y a quatre matches, ce sont quatre finales», annonce le technicien bordelais. Premier élément de réponse, ce samedi, chez le leader Montpellier. Compliqué. Et la suite sera également bien relevée...

Calendrier : va à Montpellier, reçoit Toulon, reçoit Lyon, va à Perpignan

La Rochelle : 3e - 58 points

La triple confrontation remportée face à l'UBB a galvanisé les Rochelais. «On est dans une bonne dynamique mais les matches contre Bordeaux, c'est le passé. Ce n'est pas intéressant, c'est fini, terminé», avance le manager rochelais Ronan O'Gara. Plusieurs cadres (Alldritt, Danty, Atonio, Priso) sont laissés au repos ce week-end contre l'Usap, en vue du sprint final. À part le revers concédé à Toulon mi-mars, le Stade Rochelais reste sur cinq succès en six sorties en championnat. Le finaliste du dernier Top 14 monte en puissance. «On est en confiance, il y a beaucoup d'émulation dans le groupe. (...) On rentre dans le money time, les compétiteurs aiment ça», apprécie O'Gara. Les Maritimes auront à gérer deux déplacements chez des concurrents directs, Toulouse et Lyon. Révélateur.

Calendrier : reçoit Perpignan, va à Toulouse, reçoit le Stade Français, va à Lyon

Castres : 4e - 58 points

Sans faire de bruit, comme tous les ans, les Tarnais sont toujours au rendez-vous du sprint final. Le Castres Olympique , après 22 journées, reste la seule équipe de l'élite à ne pas avoir perdu à domicile (un nul concédé). Le cliché d'équipe «pénible» à jouer est tenace, mais il colle finalement bien à la réalité du CO. «Je sais, et je l'entends souvent, que de nombreux passionnés, et dans beaucoup de territoires, apprécient nos valeurs collectives et notre modèle différent de celui des grandes métropoles», a souligné le président castrais Pierre-Yves Revol dans les colonnes de La Dépêche du midi. Après la réception de l'ASM ce week-end (qui n'a gagné que trois fois à Castres en 45 ans), les joueurs de Pierre-Henry Broncan auront un calendrier favorable face à trois adversaires hors course dans le sprint final. «Il faut que l'on se surpasse tout le temps, que l'on donne notre maximum. C'est ce que l'on attend de nos joueurs samedi, qu'ils soient transcendés par l'événement ! C'est une super opportunité pour le club, pour nos joueurs et pour notre ville d'être toujours dans les six à quatre journées de la fin», souligne l'entraîneur tarnais. Et pourquoi pas finir dans les deux premiers ?

Calendrier : reçoit Clermont, va à Biarritz, reçoit Perpignan, va à Pau

Toulouse : 5e - 57 points

Après un sérieux trou d'air au cœur de l'hiver, le champion de France va mieux. La qualification en Champions Cup contre l'Ulster l'a montré, le Stade Toulousain est de retour aux avant-postes. Mais l'équilibre est fragile : pour le déplacement de samedi au Stade Vélodrome pour y défier le RC Toulon, de nombreux cadres seront laissés au repos pour mieux préparer la suite. Qui s'annonce, là encore, musclée avec la réception dans la foulée du Stade Rochelais. Les Rouge et Noir ne peuvent pas se permettre de laisser trop de points en route. «La victoire de la semaine dernière a fait beaucoup de bien dans le groupe et a démontré sa force de caractère», souligne le centre international Sofiane Guitoune. Et d'insister : «Nous avons des jeunes joueurs qui sont prêts pour remplacer ces joueurs absents, c'est une très bonne opportunité pour eux.» Pas de temps à perdre. Encore présent sur les deux tableaux, Toulouse est à flux tendu.

Calendrier : Va à Toulon, reçoit La Rochelle, va à Brive, reçoit Biarritz

Racing 92 : 6e - 56 points

Laurent Travers, le manager du Racing 92, le répète : «Il nous reste quatre matches. Pour être dans les six, il nous faudra en gagner trois.» Si la réception samedi du Biarritz Olympique, la lanterne rouge, ne devrait pas poser de problème, les deux déplacements qui suivront, à Pau et Montpellier, seront plus relevés. Il faudra en gagner un des deux, avant de recevoir le RC Toulon. Après deux revers de rang en Top 14 (à Perpignan puis La Rochelle), les Franciliens ont su réenclencher la marche avant en disposant trois fois du Stade Français Paris. Lors de la dernière victoire sur les Soldats Roses, Wenceslas Lauret et ses coéquipiers n'ont toutefois pas été aussi dominants que lors des deux premiers matches. «On n'a pas pu mettre en place notre jeu, d’autant plus qu'ils étaient devant au niveau du score. On n'a pas été assez réveillés, impliqués, ce qui nous a valu d'être en retard et de courir après le score», avait regretté le flanker des Ciel et Blanc. Un retard à l'allumage qu'il faudra éviter à l'approche du sprint final. Pour ne pas rater les phases finales, ce qui n'est jamais arrivé au Racing 92 depuis son retour dans l'élite en 2009-2010.

Calendrier : reçoit Biarritz, va à Pau, va à Montpellier, reçoit Toulon

Lyon : 7e - 54 points

Si le LOU a réussi à se qualifier pour les quarts de la Challenge Cup face à Worcester, le tableau est moins reluisant en Top 14 avec trois revers lors de ses quatre derniers matches. Éjecté du top 6, le club rhodanien va devoir cravacher car il dispose du calendrier le plus relevé des prétendants aux phases finales. Que du lourd en perspective. Après la claque reçue face à Toulon qu'il rejoindra la saison prochaine, le manager Pierre Mignoni avait vertement vitupéré dans Le Progrès : «Tout le monde va devoir prendre ses responsabilités jusqu'à la fin de la saison, tant au niveau des joueurs que de l'encadrement. On va faire les choses à ma façon de A à Z. Je ne veux pas terminer cette saison à Lyon avec des regrets. Or là, je commence à en avoir.» Le LOU, qui s'était hissé jusqu'en demi-finale en 2018 et 2019, ne peut se permettre de rater à nouveau les phases finales comme l'an dernier. Il va falloir sérieusement s'accrocher.

Calendrier : va à Brive, reçoit Montpellier, va à l'UBB, reçoit La Rochelle

Clermont : 8e - 53 points

Sur une pente descendante depuis plusieurs saisons, l'ASM connaît une nouvelle saison chaotique. Les Auvergnats sont en effet en mauvaise posture pour intégrer le top 6 avant de se déplacer à Castres, imprenable cette saison à domicile. «C'est bon d'éliminer toutes les excuses, et de devoir se concentrer et se responsabiliser, afin d'être en place samedi, face à un adversaire qui représente un véritable défi ! Nous n'avons qu'un objectif : faire notre meilleur match de la saison à l'extérieur, avec l'envie de réaliser une performance», a expliqué le manager Jono Gibbes à Rugbyrama. Un revers dans le Tarn pourrait clairement être rédhibitoire pour des Auvergnats privés de nombreux joueurs dans leur ligne de trois-quarts, notamment le trois-quarts centre George Moala, régulièrement décisif. En pleine restructuration, l'ASM pourrait voir sa saison se terminer dès samedi à Pierre-Fabre. Reste en plus à savoir si l'élimination sèche en Champions Cup face aux Anglais de Leicester a été digérée. Pas évident.

Calendrier : va à Castres, reçoit le Stade Français, va à Biarritz, reçoit Montpellier

Toulon : 9e - 51 points

Pendant longtemps, imaginer le RCT en phase finale du Top 14 apparaissait comme une douche chimère. Mais, après un temps nécessaire d'adaptation aux méthodes de Franck Azéma, le club varois a retrouvé des couleurs et de l'allant. Signant, depuis mi-décembre, six victoires lors des huit dernières journées du championnat. Avec désormais le vif espoir d'accrocher in extremis une place dans le bon wagon. Cela passera par un premier succès contre un Toulouse remanié au Stade Vélodrome. «Il n'y a pas de pression supplémentaire, avance Azéma. C'est de la bonne pression, c'est stimulant. Pouvoir s'exprimer à quatre journées de la fin sur un match comme ça, on ne peut pas rêver mieux, c'est intéressant. Ce n'est pas quelque chose de subi.» Les trois dernières journées seront évidemment capitales, avec surtout deux déplacements à hauts risques à Bordeaux et au Racing 92. Mais le manager toulonnais y croit : «On est dans une dynamique positive et, du coup, ça se pose moins de questions. Il y a cette insouciance et il n'y a pas cette peur de perdre.» Le RCT n'a, de toute façon, pas le droit au moindre faux pas.

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Le Figaro

Dans l'Allier, le mystère du chasseur décapité refait surface, 27 ans après

Esther Paolini

RÉCIT - Le 25 décembre 1995, le corps de Christophe Doire est retrouvé dans le fossé d'une route de l'Allier. Il a été décapité, et sa tête a disparu. 27 ans plus tard, la justice espère enfin mettre la main sur son meurtrier.

Noël 1995. Sur une route départementale enneigée de l’Allier, deux chasseurs en quête de gibiers font une macabre découverte : la dépouille d’un homme a été abandonnée dans le fossé. La victime a été décapitée, l’une de ses bottes a été déposée à la place de la tête qui, elle, a disparu. L’homme sans tête était un père de famille de 28 ans, Christophe Doire, chasseur notoire de la région. Son meurtrier n’a jamais été appréhendé. Ce fait divers qui a secoué l'Auvergne il y a 27 ans n'a jamais connu d'épilogue. La justice a relancé l'enquête et exhumé son corps vendredi 15 avril pour tenter de résoudre, enfin, ce cold case hors norme.

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Presque trois décennies plus tard, le souvenir du meurtre est encore vivace dans la mémoire des habitants du Vernet, son village d’origine. «Ça a fait beaucoup de bruit à l’époque, chacun laissait libre cours à son imagination. Encore aujourd’hui, c’est très présent dans les esprits», atteste auprès du Figaro le maire Bernard Aguiar. Ce 25 décembre 1995, quand Christophe Doire est découvert, il n’a plus donné de signe de vie depuis neuf jours. La dernière personne à l’avoir vu vivant est son frère Olivier, son cadet de 16 mois, chez qui il a passé son samedi soir devant un match de football.

Une tête dans un coffre-fort

Sa Renault 18 réapparaît mystérieusement quelques jours après sa disparition sur la place du bourg, avant d’être dérobée puis incendiée par des gens de la communauté du voyage. Pour la famille de Christophe Doire, c’est le début d’un ouragan dans lequel elle se trouve toujours prise au piège. Qui en voulait suffisamment à ce père d'un enfant de neuf ans pour le tuer d’une manière aussi violente ? Comble du sordide, l’autopsie révèle que la victime a subi une exsanguination, c’est-à-dire que le corps a été intégralement vidé de son sang. Christophe Doire a été pendu par les pieds, comme un gibier. Autre indice rapporté par le médecin légiste : la section nette des vertèbres cervicales, effectuée post-mortem, a été réalisée à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse.

La piste d’un différend entre chasseurs est donc très vite privilégiée par les gendarmes, d’autant que, comme le note le rapport d’enquête, «de par sa personnalité, beaucoup de monde pouvait [lui] vouloir du mal.» Élevé dans une famille de chasseurs où la discipline règne, l’homme est connu pour son «fichu caractère», nous décrit Gloria Szpiega, avocate de la mère de la victime qui a désormais raccroché sa robe. Il consomme beaucoup d'alcool et manque rarement ce qu’on a l'habitude d’appeler la «troisième partie de chasse».

Dans son entourage, un chasseur attire particulièrement l’attention : Dominique Maillet, avec qui il est en conflit ouvert, ce dernier étant accusé de lui avoir volé son chien de chasse, une femelle nommée Flora. «Dans ce milieu, le chien fait le chasseur, poursuit l’avocate à la retraite. L’animal est presque plus important que l’épouse.» C’est grâce à cette chienne que l’intéressé a acquis une certaine renommée parmi les siens. Autre élément troublant, sa corne de chasse a été retrouvée au domicile du suspect. Entendu à plusieurs reprises, Dominique Maillet reconnaît le vol pour «contrarier» son rival mais jure n’avoir aucun lien avec le meurtre. Cela ne suffit pas à convaincre la famille, persuadée de sa culpabilité. Dans le village, il est aussitôt présenté comme le coupable idéal. «Au Vernet, Maillet était indésirable. Il empiétait sur les territoires de chasse annexes. Un arcandier, toujours limite avec la loi», s’emportait à l’époque la mère du supplicié dans les colonnes du Parisien .

«Maria Doire n'est pas heureuse»

Dominique Maillet n’a jamais été mis en examen. Les mois passent, d’importants moyens sont déployés, mais l’enquête piétine. On fouille les champs auvergnats en quête du reste de la dépouille. En vain. Par-delà les frontières, on cherche la tête de Christophe Doire. Une tête est notamment découverte dans un coffre-fort à Hambourg, sans correspondre. Une lettre anonyme est adressée à la gendarmerie locale pour désigner un riverain comme le meurtrier, mais là aussi, les enquêteurs font fausse route.

L’entourage familial est, lui, peu inquiété. «Aucun secret de famille, aucune haine ou autre situation n’est découvert justifiant le meurtre», concluent les gendarmes. Mais dans l’intimité du couple Doire, les relations sont orageuses. Son épouse se plaint de son alcoolisme et des coups répétés qu'elle subit. «Maria Doire n’est pas heureuse», résument les enquêteurs. Son malheur constitue un mobile idéal. Pourtant, elle ne sera jamais mise en cause. «Les enquêteurs n’ont pas regardé de ce côté. Mais Maria Doire était d’origine portugaise, et les Portugais ont un esprit de famille très ancré. Des proches auraient pu vouloir la venger», avance Gloria Szpiega. Alors que la mère puis le frère de Christophe Doire se mobilisent pour retrouver le meurtrier, l’épouse reste à l’écart, très discrète. Selon l’avocate, elle a depuis refait sa vie et «n’a plus jamais voulu en entendre parler».

Le revolver dans le puits

Règlement de compte entre chasseurs ? Meurtre conjugal ? Par manque de preuve, l’instruction est clôturée en 2000, échouant à présenter un accusé devant une cour d’assises. «En dépit des recherches entreprises, le ou les auteurs des faits n’ont pu être identifiés», conclura le juge d'instruction. Deux ans plus tard, l’affaire connaît un rebondissement. À l’enterrement du père de Dominique Maillet, ses sœurs l’accusent en public du meurtre. Entendu par les gendarmes, l’une d’elles lâche : «Il sait très bien où est la tête, ils étaient deux !»

De nouvelles recherches approfondies sont effectuées au domicile de l’intéressé. Sept cartouches et un révolver sont exhumés du puits de son jardin - qui n’avait pas été sondé avant -, mais l’expertise balistique ne permet pas d’obtenir de nouveaux renseignements. Dominique Maillet ressort libre. Le juge d’instruction conclut à un second non-lieu en 2007, au grand désespoir de la famille, pour qui ces années sont un supplice. «Je lui [son frère] ai fait une promesse de faire tout ce qui est en mon possible pour découvrir la vérité», confiait Olivier Doire dans un documentaire dédié à l’affaire diffusé sur C8.

Malgré «l’omerta» qui règne dans le milieu de la chasse, soupire Gloria Szpiega, l’avocate n’a jamais perdu espoir de découvrir la vérité : «On a toujours pensé que les langues finiraient par se délier.» Le procureur de la République de Cusset, qui a rouvert une information judiciaire en 2020, avant d’ordonner l’exhumation du corps pour de nouvelles expertises, partage cette espérance. Contacté par Le Figaro, il estime que tout n’a pas été tenté dans ce dossier. «Il y a des pistes qui méritent davantage d’analyses, et les méthodes d’enquête ont largement évolué en presque trois décennies», assure-t-il. Le magistrat refuse de s’avouer vaincu et promet de déployer tous les moyens pour «tenter de rattraper le temps perdu», afin de retrouver, enfin, le meurtrier de Christophe Doire.

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Le Figaro

Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

Coup de théâtre dans l'affaire du 36 quai des Orfèvres. La cour d'assises du Val-de-Marne a acquitté en appel vendredi 22 avril les deux policiers accusés du viol d'une touriste canadienne en 2014 au siège d'alors de la PJ parisienne.

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Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont donc été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil. Dans la salle d'audience, cet acquittement a été accueilli par les applaudissements des proches des deux accusés tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes.

«Refus» de «donner des explications»

Le parquet avait requis la confirmation des peines prononcées en première instance. À l'énoncé du verdict, la cour n'a pas lu ses motivations. «C'était un combat très dur, une audience très éprouvante. C'était difficile dans le contexte actuel de faire passer le message que lorsqu'on porte des accusations, elles doivent être établies et étayées», a réagi auprès de l'AFP Me Pascal Garbarini, un des avocats de Nicolas Redouane.

«Ce qui a énormément joué, je pense, dans la décision, c'est l'incohérence d’Emily Spanton qui à la fois se constitue partie civile et, en même temps, refuse de donner des explications sur les faits qu'elle dénonce», a-t-il ajouté.

«Huit ans d'enfer»

«Je suis absolument satisfaite du résultat, après huit ans d'enfer mon client est enfin soulagé», a déclaré pour sa part Me Anne-Laure Compoint, une des avocates d’Antoine Quirin. Mercredi, le ministère public avait requis sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui n'avaient cessé de clamer leur innocence depuis le début de l'affaire.

Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres. Alors que l'ambiance était au flirt, les agents avaient proposé une visite de leurs locaux à Emily Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en était ressortie en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.

«Le doute bénéficie aux accusés»

Pendant trois semaines d'audience éprouvantes, la cour et les différentes parties s'étaient attelées à déterminer précisément ce qu'il s'était passé pendant environ une heure cette soirée-là, après le départ du pub.

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Antoine Quirin expliquait avoir pénétré digitalement - et de manière consentie - Emily Spanton dans la voiture qu'il conduisait pour la ramener dans ses bureaux du «36». Nicolas Redouane, lui, déclarait avoir reçu une fellation, toujours consentie, avant qu’Emily Spanton ne se «vexe» en raison d'une panne sexuelle de sa part. La partie civile, elle, niait l'existence de ces rapports et expliquait avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux.

Les deux versions avaient évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extraconjugales soient médiatisées. Lors de son passage à la barre il y a deux semaines, Emily Spanton avait expliqué ses incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu'elle mène pour «oublier» les faits qu'elle décrit.

«Crédibilité» de la plaignante mise en cause

«Lorsqu'ils étaient au pub, ils ne voulaient pas violer Emily Spanton», avait estimé l'avocat général Christophe Auger lors de son réquisitoire. «Ils pensaient pouvoir avoir une relation sexuelle consentie avec elle. Mais elle ne veut pas. Alors on lui sert un verre de whisky pour forcer son consentement. Et il se passe ce qu'il se passe».

Jeudi, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l'acquittement pour leurs clients, remettant en cause la «crédibilité» d'Emily Spanton et en pointant du doigt des déclarations «évolutives» et des «mensonges» de sa part. «Le doute bénéficie aux accusés, c'est l'application de la loi pénale», a réagi auprès de l'AFP Me Mario Stasi, l'un des avocats de la partie civile.

Cette décision marque probablement la fin d'une longue épopée judiciaire. Les deux policiers avaient d'abord bénéficié d'un non-lieu, avant que la chambre de l'instruction de la cour d'appel ne les renvoie devant les assises à Paris où ils avaient été condamnés en 2019. Le procès en appel qui vient de s'achever avait été renvoyé en deux fois.

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Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Le Figaro

Comptes bancaires bloqués, insultes, vandalisme... Le quotidien des Russes de France

Angélique Négroni

TÉMOIGNAGES - Beaucoup se sentent mis au ban de la société, et vivent la situation avec un malaise grandissant.

Après la paralysie de leur vie quotidienne, l’action en justice. Parmi les milliers de Russes qui ont eu leurs comptes bancaires bloqués en France, plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de déposer plainte pour discrimination. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ces derniers ont eu la surprise de ne plus recevoir aucun versement. Ni salaires, ni remboursements, ni aides sociales ne leur ont été versés, les empêchant de faire face aux dépenses courantes. Leur tort selon eux: être Russe ou porter un nom à consonance slave.

Après avoir acquis la nationalité française il y a deux ans, Olga (*), aujourd’hui directrice juridique dans un groupe international américain, s’est retrouvée au pied du mur, sans même pouvoir faire des virements de compte à compte. «J’ai tout d’abord pensé à un bug», se souvient-elle.

Mise au ban

En réalité, dans le cadre des sanctions économiques infligées aux ressortissants russes proches du Kremlin, les établissements bancaires ont pour instruction de vérifier à qui ils ont affaire et doivent surveiller les mouvements de fonds. Dans cet objectif, les opérations dites «au crédit» sont alors filtrées - autrement dit bloquées - le temps de réaliser des contrôles à partir des documents réclamés auprès des clients de la banque. Les passeports ou les titres de séjour sont notamment demandés. Nous sommes conscients que l’application de ces mesures et des vérifications complémentaires ont pu être contraignantes pour nos clients , souligne la Société générale en précisant ne plus repérer à ce jour de difficulté sur aucun compte de ses clients.

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Quinze jours après l’invasion de l’Ukraine, Olga avait bien remis, à la demande de son conseiller, la photocopie de sa carte d’identité. «Sans que l’on me dise d’ailleurs les vraies raisons, seulement en invoquant une remise à jour de documents. Mais, malgré la communication de la pièce exigée, mon compte a été bloqué», se désole-t-elle. Une situation qui se renouvellera trois fois, après de brefs retours à la normale. «Pendant un temps, je n’ai pas pu toucher mon salaire», souligne-t-elle. Une claque pour cette femme de 37 ans, mariée à un Français, qui s’est soudain sentie mise au ban de la société.

Un malaise grandissant

Le même sentiment a étreint Maria, elle que l’on appelait «la Parisienne» dans ses années adolescentes, «tellement j’avais envie de quitter Moscou pour vivre à Paris», se souvient-elle. Cette femme de 26 ans a dû faire face à des tracas financiers. Seule en France depuis six ans, cette jeune autoentrepreneuse s’est retrouvée avec seulement 30 euros en poche, obligée de quémander de l’aide à son entourage professionnel. Anna a dû, quant à elle, accepter de se faire nourrir durant plusieurs jours par des amis. En région parisienne depuis dix ans, cette spécialiste dans le conseil numérique a également vu ses comptes bloqués à plusieurs reprises. Au sein de cette communauté, le dépit domine. La France s’en prend injustement, selon elle, à de simples citoyens sans histoire. «On n’est pas des oligarques!», s’agace Anna.

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Saisi par ces victimes pour étudier la possibilité de déposer une plainte pénale pour discrimination, le cabinet Cartier Meyniel Schneller critique les méthodes bancaires utilisées.«On ne remet pas en cause le principe que certaines vérifications soient menées, compte tenu du dispositif réglementaire adopté par le Conseil de l’Union européenne, mais la nature arbitraire et le caractère discriminatoire de leur mise en application», souligne Me Alexandre Meyniel. Pour lui, «ce qui est contestable, c’est que l’on bloque des comptes avant même de prévenir les parties intéressées que des contrôles sont en cours. On devrait d’abord informer, puis vérifier, et seulement ensuite prendre les mesures de restriction qui s’imposent, dans l’hypothèse où ces ressortissants russes entreraient dans le champ d’application du régime des sanctions mis en place par les instances européennes».

Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe

Me Marie-Laure Cartier renchérit: «On a le sentiment que les établissements bancaires font preuve d’un zèle démesuré quant à la mise en œuvre des outils de conformité permettant l’application de la nouvelle réglementation européenne en matière de sanction, avec à la clé de graves conséquences pour les personnes qui les subissent et qui ne sont en aucun cas des oligarques. Aujourd’hui encore, le problème perdure.

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Outre ce problème avec les banques, la communauté russe vit en France avec un malaise grandissant: les agressions verbales et les actes de vandalisme contre elle se multiplient. Les voitures immatriculées en Russie sont notamment peinturlurées en jaune et bleu, aux couleurs de l’Ukraine. «Les automobilistes recouvrent de chatterton le drapeau de leur pays figurant sur la plaque», raconte un témoin. Portant un nom slave, une responsable de communication a reçu sur sa boîte mail diverses injures. À l’instar de la maison de la Russie, à Nice, sur son répondeur: «Foutez le camp! Tous de la mafia! Crevez!»

Andrey Eliseev, le recteur de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de la ville, n’a pas davantage été épargné. Il a reçu des menaces de mort, par courrier, et a déposé plainte.  La russophobie ne sert à rien et peut avoir pour effet d’augmenter les soutiens en faveur de Poutine», dit-il en regrettant que ce climat malsain s’invite aussi dans les cours de récréation. «”Dis maman, pourquoi les gens sont tous méchants en Russie?” Voilà ce que m’a demandé mon enfant en rentrant de l’école… , se désole Irina. Autre gêne pour Olga: «Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe.»

(*) Le prénom a été modifié.

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Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

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Le Figaro

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

Loris Boichot

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de patchwork, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

Il pense déjà à l’après. À la veille du second tour de l’élection présidentielle, qu’il espère remporter de nouveau face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron s’inquiète des contours de sa future majorité. La crainte du chef de l’État, le regard tourné vers les législatives des 12 et 19 juin: obtenir une majorité «attrape-tout» à l’Assemblée nationale. Suffisamment large en apparence, à l’image des 345 députés de la majorité sortants (sur 577), répartis entre La République en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem) et Agir. Mais trop morcelée pour le protéger des heurts du quinquennat.

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Signe d’une assurance excessive? Autour d’Emmanuel Macron, peu croient en l’hypothèse d’une cohabitation, comme celle que souhaite déjà lui imposer l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Ni à une éventuelle majorité relative, à la façon de François Mitterrand en 1988. Les macronistes se rassurent, les yeux rivés sur les résultats du premier tour: Emmanuel Macron est arrivé en tête dans 266 circonscriptions, soit 26 de plus qu’il y a cinq ans. Ils parient que cet acquis sera amplifié par l’élan de la présidentielle. Et peu importe que cinquante jours la séparent des législatives, un délai inédit depuis que les deux scrutins se succèdent.

Plutôt que de voir son camp mis en minorité, Emmanuel Macron redoute donc de se retrouver victime de sa stratégie d’élargissement. Traumatisé par l’épisode des députés «frondeurs» sous François Hollande, l’ancien ministre de l’Économie le sait: rassembler «de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes», comme il le souhaite, c’est risquer de se rendre dépendant d’une «majorité coulissante» composée de députés d’appoint, de gauche ou de droite. D’où sa méfiance envers les appels à la «coalition» avec la droite lancés par plusieurs élus LR, comme l’ancien chef du parti Jean-François Copé.

Un «mouvement politique d’unité et d’action»

Le président-candidat goûte peu aux majorités polychromes. «Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République», a-t-il expliqué début avril dans un entretien au Figaro , en référence à la fragilité du régime d’après-guerre. «Je suis donc plutôt favorable à l’unité, au rassemblement et à la clarté», a-t-il ajouté.

On perdra quelques dizaines de sièges actuels, mais on en conquerra autant grâce à nos alliés

Il faut dire que le chef de l’État a vu les satellites se multiplier autour du parti qu’il a fondé, La République en marche (LREM). Aujourd’hui, ses soutiens se répartissent en sept formations - des sociaux-démocrates de Territoires de progrès jusqu’aux ex-Les Républicains (LR) d’Horizons. De l’ex-ministre socialiste François Rebsamen à l’ex-LR Christian Estrosi. Sans compter les nouveaux ralliés issus de la gauche et de la droite, attendue après une éventuelle victoire le 24 avril. «On perdra quelques dizaines de sièges actuels, mais on en conquerra autant grâce à nos alliés», prédit un proche du chef de l’État. Pour s’assurer de la fidélité de ses troupes, le président sortant a un plan: fonder un «mouvement politique d’unité et d’action», avant même les législatives. «Quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses», a-t-il annoncé au soir du premier tour, le 10 avril.

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Autour de lui, on imagine que tous les candidats de la majorité aux législatives devront passer par le sas de ce mouvement unitaire. Lequel délivrerait des investitures en plusieurs vagues d’ici au 20 mai, date de clôture des candidatures. Emmanuel Macron a déjà confié au président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le soin de baliser le terrain avec les partenaires de La République en marche.

Mais de François Bayrou à Édouard Philippe, ses alliés attendent des précisions. Serait-ce un parti unique à la façon de l’UMP, qui se traduirait en un seul groupe à l’Assemblée nationale? Une confédération, version améliorée d’Ensemble citoyens!, la plateforme des partis pro-Macron? Le président opte plutôt pour la première hypothèse, mais ses partenaires ne veulent pas fondre leurs formations dans un grand tout. Lui veut à tout prix éviter une guerre de succession, d’autres s’y préparent. Un énième casse-tête pour le président sortant, une fois passée l’euphorie de la victoire qu’il attend.

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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition

ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.

Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.

«Pécressethon»: entre moqueries et compassion

La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».

Le Figaro

Ces logements à vendre ont un lien avec chaque président de la Ve République

Actualité

Les huit présidents de la Ve République et un chef de l’État par intérim ont pour point commun d’avoir vécu à l’Élysée. Quel autre logement pourrait leur correspondre en fonction de leurs fiefs ou de leurs liens affectifs?

Par Jean-Bernard Litzler , Marine Richard

Mis à jour le 23/04/22, 05:00

Publié le 23/04/22, 05:00

  • Boulogne-Billancourt (92)
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  • Cannes la bocca (06)
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  • Belle Pierre (974)
  • Terrain
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  • Saint Andre (974)
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  • Saint Benoit (974)
  • Maison
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Ce dimanche 24 avril, le nom du neuvième président de la Ve République sera connu. L’occasion de passer en revue les lieux d’attache de ses prédécesseurs et de soumettre des idées de logements qui pourraient plaire à ceux qui sont toujours vivants ou prolonger leur souvenir. Maison, péniche, hôtel particulier, tour d’horizon de notre sélection.

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Charles de Gaulle: une maison de village à retaper, à Colombey-les-Deux-Églises (52)

Pour évoquer le premier président de la Ve République, impossible d’échapper à ce village de la Haute-Marne que le Général de Gaulle avait choisi dès 1934 pour y installer sa résidence secondaire surnommée «La Boisserie» (après s’être appelée La Brasserie, fonction qu’elle occupait dans le passé). Un lieu stratégique situé à mi-chemin de Paris et de ses garnisons du Nord et de l’Est. Le souci de ce lieu incontournable du gaullisme, c’est qu’il y a très peu de bien immobilier à vendre, en dehors de quelques programmes neufs, qu’on imagine mal dans l’esprit du Grand Charles.

Nous avons donc repéré cette modeste maison de ville proposée pour 66.000 euros par une notaire, Me Peggy Keyser-François. Noyée sous la vigne vierge, cette maison de village offre 95 m² habitables sur deux niveaux, un terrain de 332 m² avec jardin, sans oublier un garage et une petite dépendance. Pour amateurs de travaux (assainissement individuel à remettre aux normes).

Georges Pompidou: un duplex à Levallois-Perret (92)

Georges Pompidou ne manque pas de point d’attache entre son Cantal natal, l’Île Saint-Louis, à Paris, où il est décédé et les nombreux secteurs liés à son nom entre les centres Pompidou de la capitale et de Metz, un hôpital parisien ou encore une voie rapide. Nous nous sommes finalement tournés vers une commune huppée de l’Ouest parisien: Levallois-Perret avec son quartier Georges Pompidou, situé autour des places et avenue Georges-Pompidou.

Là, l’agence Kretz propose un luxueux duplex de 192 m² pour la coquette somme de 2,35 millions d’euros. L’appartement d’un immeuble construit en 2000 se situe en rez-de-jardin avec une terrasse de plain-pied de 45 m² au 1er étage. Il dispose de 4 chambres, 2 parkings et deux caves. On imagine volontiers sur place une déco et un mobilier à la manière de celui de Pierre Paulin, auquel le président Pompidou avait commandé de nombreuses réalisations aussi bien pour l’Élysée que pour Brégançon.

Alain Poher: un pavillon de maître à Ablon-sur-Seine (94)

S’il n’a été chef de l’État que par intérim (en 1969 après la démission du général de Gaulle et en 1974 après le décès en exercice de Georges Pompidou), nous avons néanmoins tenu à accorder une place à Alain Poher dans cette sélection. Celui qui détient le record de longévité à la présidence du Sénat (24 ans) a des liens forts avec la commune d’Ablon-sur-Seine (Val-de-Marne). C’est là qu’il est né, qu’il a exercé un mandat de maire pendant près de 40 ans et que l’on retrouve un espace culturel à son nom.

Voici donc un pavillon de maître de 1918, proposé au sein du réseau de mandataire IAD au prix de 1 million d’euros tout rond. À une dizaine de minutes de la capitale, au centre de la commune, la bâtisse de 7 pièces offre 216 m² habitables et près de 1500 m² de terrain. Les prestations sont quasi-présidentielles: portail automatique, 6 chambres, double séjour de près de 50 m², jardin paysager...

Valéry Giscard d’Estaing: un château à Estaing (12)

Certes, lier l’ex-plus jeune président de la Ve République (avant l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron) à cette commune aveyronnaise tient quelque peu du mythe. La famille Giscard n’a en effet rajouté le «d’Estaing» à son patronyme qu’en 1922 en référence à l’une de ses aïeules. Quant au château familial de Valéry Giscard d’Estaing, il a bien existé mais il était situé à Chanonat, dans le Puy-de-Dôme. Le château de la Varvasse a d’ailleurs été vendu en 2020, 16 ans après avoir été mis sur le marché.

Quant à celui que nous vous suggérons, il se situe tout près d’Estaing, mais pas dans la commune même qui dispose déjà d’un imposant château. Cette bâtisse restaurée de 500 m² dont 400 m² habitables, est affichée à 1,49 million d’euros par le Groupe Mercure. Avec ses 13 pièces et ses 7 chambres, son logis 16e/18e siècles et son donjon médiéval, l’ensemble a fière allure. Le château offre notamment un point de vue dominant sur la vallée, 15 hectares de terres et de bois, sans oublier un niveau de confort aux standards actuels.

François Mitterrand: une maison à Soustons dans les Landes (40), lieu d’attache de l’ancien président

En 1965, François Mitterrand acquiert une bâtisse à Latche, un lieu-dit de la commune de Soustons, près de Hossegor. Cette bergerie hors du monde était seulement desservie par des chemins de forêt. Il en a fait une demeure privée mais cela ne l’a pas empêché de recevoir des dirigeants politiques à l’image de l’ancien président russe, Mikhaïl Gorbatchev. Le président a

même pris la parole depuis sa bergerie de Latche lors du journal de 13h d’Antenne 2 (ex France 2) le 2 janvier 1983. Son lien historique avec Latche nous conduit à lui proposer une maison de 7 pièces et de 171 m² à rénover sur parcelle de 5000 m² en lisière de forêt à Soustons. Le rez-de-chaussée comprend le séjour, la cuisine, 5 chambres et une salle d’eau. L’étage comprend 3 pièces pouvant servir de chambres également, le tout pour 700.000 €.

Jacques Chirac: un petit nid chic et cher, rue de Tournon (Paris 6e)

Pour évoquer Jacques Chirac, cap sur la très chic rue de Tournon, dans le 6e arrondissement de la capitale. C’est là que l’ex-président a emménagé en 2015 et a fini ses jours dans un très bel hôtel particulier au sein d’un logement à sa disposition par son ami François Pinault. Dans ce secteur particulièrement prisé, à deux pas du Sénat et jardin du Luxembourg, les prix figurent parmi les plus élevés de la capitale. Même en s’en tenant à une petite surface, en l’occurrence 40 m², ce bien proposé par le réseau Daniel Féau est affiché à 1,13 million d’euros, soit pas loin de 30.000 €/m²...

Mais à ce tarif, reconnaissons au moins que les prestations sont belles avec un salon et une cuisine en rez-de-chaussée menant par un élégant escalier à une chambre, sa salle de bains et de nombreux rangements. Un logement climatisé et lumineux qui se complète d’une cave.

Nicolas Sarkozy: un hôtel particulier de 260 m² sur l’île de la Jatte, à Neuilly-sur-Seine (92) où il a été maire

L’ancien président de la République a remporté à 28 ans le siège de maire de Neuilly-sur-Seine, en 1983. Il est resté maire de la ville jusqu’en 2002. De bons souvenirs devraient donc lui revenir grâce à cette madeleine de Proust située sur l’île de la Jatte, un quartier cossu, où il a déjà vécu en 1996. Il avait alors acheté un appartement en duplex de 216 m² et s’y était installé avec son épouse et leur fils Louis. Le bien que nous lui soumettons est encore plus spacieux: 260 m² et est même équipé d’un ascenseur.

Toutes les pièces offrent une vue sur la Seine et la terrasse de 35 m² donne sur un panorama à couper le souffle. Au rez-de-chaussée, une grande pièce de 60 m², au premier niveau, deux chambres avec salles de bain et au deuxième, un séjour avec cuisine équipée et enfin au dernier étage, une chambre spacieuse avec sa salle de bain. De nombreux dressings ont été installés, dotant l’hôtel particulier de multiples espaces de rangements. À acquérir pour 3.990.000 €.

François Hollande: une maison atypique avec tour dans son fief à Tulle, en Corrèze (19)

François Hollande ayant suivi les conseils du Figaro en 2019 pour acquérir sa maison à Tulle, une propriété bourgeoise des années 1900 avec vue dégagée sur une des collines surplombant Tulle, nous lui proposons de nouveau une maison dans cette commune corrézienne, au cas où il souhaiterait déménager. Cette maison de couleur chaude offre 5 chambres également, comme celle qu’il occupe actuellement. Elle est dotée d’une cuisine aménagée mais aussi d’une cuisine d’été. Son charme réside dans sa tour et dans ses pierres apparentes à l’intérieur ainsi que dans ses poutres visibles dans certaines pièces. D’une surface de 180 m², elle est à vendre pour 212.000 €, soit 138.000 € moins cher que sa demeure actuelle, qu’il avait acquise pour 350.000 €.

Hollande a été maire de la ville de 2001 à 2008, période durant laquelle il était locataire. Puis, lorsqu’il est devenu Président de la République, il a eu un pied à terre à Tulle. Il est ensuite parti en quête d’une résidence en Corrèze depuis son départ de l’Élysée avant d’acquérir la propriété qu’il occupe actuellement. L’ancien chef de l’État envisagerait même de se présenter aux législatives sur ses terres à Tulle, en Corrèze, selon Europe 1.

Emmanuel Macron: une péniche à Paris (75), un bien mobilier

Le président sortant ne détient aucun bien immobilier en son nom propre. C’est son épouse, Brigitte Macron, qui possède la maison familiale du Touquet. Le candidat à sa réélection semble même ne pas porter l’immobilier dans son cœur, déclarant devant des maires que «l’immobilier ne crée pas d’emploi». Une péniche, étant considérée comme un bien mobilier, lui irait comme un gant. De plus, en tant que Président de la République, il a remplacé l’ISF par l’impôt sur la fortune immobilière, IFI.

Les biens mobiles comme les yachts ou les péniches ne sont pas concernés par l’IFI qui se concentre sur les seuls biens immobiliers. Cette péniche de 80 mètres carrés offre une vue exceptionnelle sur l’Assemblée Nationale, ce qui permettrait au candidat LREM de toujours garder un œil sur l’actualité politique. Elle est affichée au prix de 750.000 € et Emmanuel Macron disposerait d’un bon apport puisque son patrimoine composé de comptes bancaires et d’instruments financiers s’élève à 550.000 €.

Le Figaro

Chez les écologistes et les socialistes, l’ambiance est morose sinon lugubre

Sophie de Ravinel

DÉCRYPTAGE - Outre leur inquiétude sur le résultat de la présidentielle, les deux partis savent qu’ils jouent leur survie à court terme.

Une purge, et le mot est faible. Chez les écologistes, l’ambiance est lourde. Pas aussi explosive que chez les socialistes, mais pas loin. Yannick Jadot reste encore sous le choc de son score au soir du 10 avril, 4,6 %. «Il s’est reposé, il va mieux… Il commence un peu à se poser», rassure son entourage.

L’ex-candidat vient de publier une tribune dans Le Monde. «Dimanche 24 avril, a-t-il écrit, je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne pour empêcher Marine Le Pen et l’extrême droite d’accéder au pouvoir dans notre pays. Ainsi que je l’ai indiqué le soir même du premier tour, je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté.» Il prévient: «s’abstenir, voter blanc ou nul, c’est rendre possible la victoire de Marine Le Pen…»

Des départs au PS

À gauche, l’inquiétude des cadres sur l’abstention est réelle. De quoi contribuer à l’ambiance. «Ce qui va se passer dimanche n’a rien à voir avec 2002 ni même avec 2017», redoute la socialiste Clotilde Valter, sur le point de se représenter dans la 3e circonscription du Calvados, son ancien siège entre 2012 et 2017. «Je sens bien que pour une partie de nos concitoyens, le vote Emmanuel Macron n’est pas une évidence. Et je trouve cela effrayant…»

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«Sur le terrain, raconte l’ancienne ministre, les gens indécis me disent: “Je ne peux pas voter pour lui, tu as vu comme il nous parle?” C’est subjectif et affectif, difficile à raisonner…» À l’entendre, le débat de mercredi n’a rien arrangé. «Tout le monde a bien conscience qu’il maîtrise ses dossiers mais certains ont surtout retenu sa morgue et me disent: “Il a fait à Marine Le Pen la même chose qu’à nous!”»

Outre cette inquiétude sur le résultat de la présidentielle, écologistes et socialistes savent qu’ils jouent leur survie à court terme. Numéro deux d’EELV, Sandra Regol, est assez inquiète: «Si on rentre 2 millions d’euros, on survit, mais il faut rentrer 5 millions pour être sereins.» Vendredi dernier, l’appel aux dons lancé après le premier tour se montait à 1,2 million. Rien n’est joué pour ceux qui ont espéré jusqu’au bout pouvoir lutter contre l’aspirateur à vote utile des Insoumis.

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Positive de tempérament, Regol assure conserver le moral, dans l’objectif des législatives. Les négociations sont assez avancées entre les écolos et les Insoumis. «C’est la première fois qu’on tente de s’unir, dit-elle. Ce n’est pas faire l’union pour elle-même, mais pour acter la transition écologique dans la société.» Elle veut le croire: «On va peut-être passer de la “popol” à la responsabilité politique collective!»

Côté socialistes, a priori, la survie financière n’est pas en jeu. Le non-remboursement de la campagne d’Anne Hidalgo (1,74 %) a été anticipé de longue date. C’est sur l’opportunité d’un accord de mandature avec les Insoumis - voté mardi en Conseil national - que le bât blesse, jusqu’à provoquer des départs du parti, déjà annoncés ou à venir. Et de possibles révolutions de palais.

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ENTRETIEN EXCLUSIF - L’ex-premier ministre, qui «ne croit pas» à la fin du front républicain, raille l’«errance» des élus qui refusent de prendre parti.

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DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.

L'Humanité

Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

Actu

Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

Vadim Kamenka

Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

1. Une opération limitée au Donbass ?

À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

2. Une nécessaire victoire militaire ?

Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

3. Des armes lourdes promises par l’Occident

Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

4. Aucune issue diplomatique

Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

UkraineGuerre en UkraineRussieVolodymyr Zelensky
Le Figaro

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

Jean Sévillia

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

En 2017, une Autrichienne confiait à un professeur de l’université de Linz 31 lettres adressées à son arrière-grand-père par Alois Hitler, le père du Führer. Ces missives retrouvées permirent à l’historien, avec d’autres sources, d’écrire un livre (1). Cette biographie du père d’Adolf Hitler vise à éclairer l’enfance de ce dernier, en montrant en quoi le caractère du futur dictateur a été façonné par sa famille.

À lire aussiUne biographie révèle la fascination de Hitler pour le monde anglo-saxon

De fait, Alois Hitler était un père violent, autoritaire et inflexible, prédispositions qui ont pu influer sur son fils. Cependant, pour qu’un enfant insignifiant de la classe moyenne se mette à haïr la vieille Autriche des Habsbourg, épouse la cause du racialisme pangermaniste, prenne la tête d’un petit parti allemand, puis accède au pouvoir et mette le feu au monde, il faudra tout un processus sociohistorique.

D’innombrables publications se sont penchées sur le personnage de Hitler. Dans un livre au format léger, Claude Quétel, historien et ancien directeur de recherches au CNRS, répond à 20 questions qui permettent de faire le tri entre les vérités et les légendes sur le fondateur du national-socialisme (2). Adolf Hitler tenait-il son antisémitisme viscéral de son père? Pas vraiment. A-t-il été, comme il le prétendra, un héros de la Grande Guerre? Non. Quand il était en prison, nourrissait-il depuis longtemps l’intention d’écrire Mein Kampf ? Non, l’idée lui a été soufflée. Était-il un orateur hors du commun? Oui, mais pour un public acquis. Un bourreau de travail? Non, pas plus qu’il n’était un grand lecteur. Avait-il une âme d’artiste? Pas plus. Est-il vrai qu’il n’a jamais reculé devant aucun obstacle? Non, les Églises d’Allemagne l’ont contraint à faire machine arrière dans son projet d’euthanasier les handicapés.

S’interrogeant sur la folie de Hitler, Claude Quétel cherche la bonne définition: psychopathe autiste ou paranoïaque psychotique? Un ouvrage bien conçu, entre psychologie et analyse idéologique, pour compléter le portrait tragique d’un des grands criminels de l’Histoire.

(1) Le Père d’Hitler. Comment son fils est devenu dictateur, de Roman Sandgruber, Tallandier, 400 p., 22,50 €.

(2) Hitler. Vérités et légendes, de Claude Quétel, Perrin, 264 p., 13 €.

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L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

transnistriemoldavieRussieUkraine
Le Figaro

La Belgique accorde l'asile à l'ex-président équatorien Rafael Correa

L'ancien président équatorien a été condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption dans son pays.

La Belgique a accordé le statut de réfugié à l'ex-président équatorien Rafael Correa (2007-2017), condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption dans son pays, a indiqué l'ex-chef d'État à l'AFP vendredi 22 avril, confirmant une information de l'agence EFE.

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Une attestation du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, datée du 15 avril et consultée par l'AFP, confirme son statut. La justice équatorienne a annoncé vendredi avoir lancé une procédure pour réclamer son extradition à la Belgique.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

Regarder la vidéo

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

L'Humanité

Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

nucléaireICANGuerre en Ukraine
Le Figaro

Covid-19 : 139 morts en 24 heures, 88.389 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Un malade testé positif pendant 505 jours, l'OMS «recommande fortement» l'antiviral de Pfizer pour patients à risques, la Thaïlande lève les dernières restrictions de voyage pour les touristes vaccinés... Le Figaro fait le point ce vendredi 22 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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139 morts en 24 heures, 24.882 malades hospitalisés

139 personnes sont mortes ce vendredi, selon le bilan quotidien de Santé publique France. 24.882 malades sont actuellement hospitalisés (contre 25.018 jeudi), dont 1829 arrivés ces dernières 24 heures. 1645 patients sont traités en soins critiques.

Les nouveaux cas de Covid-19 recensés s'élèvent par ailleurs à 88.389. La moyenne des infections sur les sept derniers jours, qui lisse les à-coups journaliers, baisse pour s'établir à 84.516, contre 124.965 il y a une semaine.

Côté vaccination, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une dose (80,6% de la population totale) et 53,4 ont un schéma vaccinal complet (79,2%), selon les chiffres du ministère de la Santé.

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Plus de 11% des 80 ans et plus ont reçu une quatrième dose de vaccin

11,2% des personnes âgées de plus de 80 ans ont reçu une seconde dose de rappel, a indiqué Santé publique France dans son point épidémiologique hebdomadaire. «Parmi les 60-79 ans, 2,7% avaient reçu une seconde dose de rappel», a précisé l'organisme dans un communiqué.

En outre, selon les données compilées sur la semaine du 11 au 17 avril, comparées à celles du 4 au 10 avril, le nombre de nouvelles hospitalisations hebdomadaires de patients atteints du Covid a chuté de 20%, passant de 10.480 à 8348. Enfin, Santé publique France confirme «l'omniprésence (du variant) Omicron en France», qui représente «100% des séquences interprétables» entre le 4 et le 10 avril.

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Au Royaume-Uni, un malade testé positif au Covid pendant 505 jours, un record

Un malade testé positif au Covid-19, l'est resté pendant 16 mois jusqu'à sa mort, le plus long cas d'infection connu, selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés. Le patient, dont l'identité n'a pas été révélée, avait été testé pour la première fois positif mi-2020 et présentait des problèmes respiratoires. Il était resté positif à tous les tests (environ 45) jusqu'à sa mort 505 jours plus tard, a indiqué vendredi à l'AFP Dr Gaia Nebbia, coautrice de l'étude. Il s'agit du plus long cas connu d'infection au Covid, selon un communiqué du Congrès européen de microbiologie et de maladies infectieuses, qui se tient à Lisbonne du 23 au 26 avril et où sera présentée l'étude.

L'étude, menée par des chercheurs du King's College London et de l'hôpital londonien Guy's and St Thomas', s'est penchée entre mars 2020 et décembre 2021 sur le cas de neuf patients immunodéprimés présentant une infection persistante au virus. Tous ont été positifs au minimum pendant huit semaines, deux l'ont été pendant plus d'un an. Parmi les neuf patients, quatre sont décédés et quatre ont fini par guérir. Un dernier malade était toujours infecté début 2022, 412 jours après avoir été testé positif pour la première fois.

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L'OMS «recommande fortement » l'antiviral de Pfizer pour patients à risques

L'OMS a fortement recommandé vendredi l'antiviral paxlovid du groupe pharmaceutique américain Pfizer pour les patients atteints des formes moins sévères du Covid-19 et «à plus haut risque d'hospitalisation». Mais à l'instar de ce qui s'est passé avec les vaccins anti-Covid, l'Organisation mondiale de la santé «est très inquiète» de ce que les pays les moins riches aient encore une fois du mal à accéder à ce médicament.

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Pour les experts de l'OMS, la combinaison nirmatrelvir/ritonavir «est le médicament de choix» pour les patients non vaccinés, âgés ou immunodéprimés, selon un article paru dans le British Journal of Medicine. Pour ce même type de patients et de symptômes, l'OMS a aussi émis une «recommandation faible» pour le remdesivir du laboratoire américain Gilead, qu'elle déconseillait jusque-là. Le paxlovid doit être privilégié par rapport au molnupiravir de Merck ou le remdesivir ainsi que les anticorps monoclonaux, précise l'organisation, qui continue toutefois à militer pour la vaccination.

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Inde : le plus gros fabricant mondial de vaccins cesse sa production d'AstraZeneca, faute de demande

Le plus gros fabricant mondial de vaccins, le Serum Institute of India, basé en Inde, a annoncé vendredi l'arrêt de sa production de vaccins anti-Covid, sous license AstraZeneca, après un effondrement de la demande intérieure et mondiale. Le Serum Institute a produit plus d'un milliard de doses de Covishield - la version indienne du vaccin développé par AstraZeneca -, et a été l'un des plus gros contributeurs au programme Covax, mis en place sous l'égide de l'ONU pour fournir les pays les plus pauvres.

Alors qu'il y a aujourd'hui à l'échelle mondiale surabondance de vaccins anti-Covid, la décision du fabricant indien contraste singulièrement avec la situation qui prévalait voici un an en Inde. Ce pays de 1,4 milliard d'habitants, considéré comme la «pharmacie du monde», avait alors dû limiter drastiquement ses exportations de doses anti-Covid pour faire face à une déferlante de nouveaux cas mettant en péril tout le système de santé.

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La Thaïlande lève les dernières restrictions de voyage pour les touristes vaccinés

La Thaïlande lève à partir du 1er mai les dernières restrictions pour les voyageurs vaccinés afin de relancer le secteur vital du tourisme encore très affecté par la pandémie de coronavirus. Fin des tests PCR, fin de l'obligation de s'isoler dans un hôtel en attendant les résultats, les visiteurs devront uniquement attester d'un schéma vaccinal complet et d'une assurance médicale d'un montant minimal de 10.000 dollars, ont annoncé vendredi les autorités.

Les touristes qui ne sont pas vaccinés auront le choix: présenter un résultat négatif à un test PCR effectué dans les trois jours précédant leur arrivée ou rester cinq jours dans un hôtel en quarantaine. La levée des dernières restrictions «va dynamiser la reprise économique puisque nous sommes un pays qui dépend assez largement du tourisme», a déclaré le premier ministre Prayut Chan-O-Cha.

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Au Brésil, le carnaval de Rio reprend ce vendredi, après deux ans de Covid

Après deux ans d'abstinence douloureuse due au Covid, Rio retrouve vendredi soir son carnaval avec la première nuit de défilés au sambodrome, bien décidée à redonner tout son éclat à cette fête somptueuse, débridée, irrévérencieuse. À partir de 22h (3h samedi en France), 75.000 spectateurs en liesse vont faire trembler les gradins surplombant la célèbre avenue sur laquelle doivent défiler les six premières écoles de samba, une heure chacune, dans une orgie de paillettes, plumes et batteries assourdissantes, autour de chars gigantesques.

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Des millions de Brésiliens seront aussi scotchés devant leur télévision pour la retransmission en direct de cette féerie jusqu'à l'aube, comme chaque année. Chaque année sauf l'an dernier. L'annulation du carnaval en raison de la pandémie avait été vécue comme un drame national, tant il est dans l'ADN d'un peuple fou de samba. L'édition 2022 se tient à une date inhabituelle, avec deux mois de retard sur le calendrier, le variant Omicron ayant donné des sueurs froides aux autorités et organisateurs, qui ont préféré repousser la fête géante.

Parmi les quelque 40.000 danseurs et percussionnistes aux costumes chatoyants qui vont défiler deux nuits durant, la plupart auront certainement perdu un parent ou un ami dans la pandémie qui a saigné le pays, faisant au moins 660.000 morts et provoquant une récession économique.

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États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

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Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir

DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.

Le Figaro

Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

Astrid TaupinClaire Rodineau

Se jeter à l'eau à Hendaye, pagayer dans les calanques de Marseille, caboter autour de Procida... En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

Plonger vers un écomusée sous-marin aux Lérins

Une grande inspiration, quelques coups de palmes, et des visages géants posés sur le fond sableux apparaissent bientôt derrière notre masque de plongée. Six œuvres monumentales du sculpteur anglais Jason de Caires Taylor sont immergées à quelques mètres de profondeur, entre les îles de Lérins, au large de Cannes. Engagé dans la protection de milieux sous-marins, l'artiste a déjà englouti des statues dans plusieurs mers et océans de la planète. Ici, les visages de six habitants de la cité azuréenne l'ont inspiré pour réaliser ses statues dans un matériau écologique à PH neutre. Les algues et les coquillages ont commencé à flouter leurs contours, ajoutant à la poésie d'une rencontre sous-marine. Les œuvres évoquent aussi des masques et résonnent avec l'histoire du mystérieux homme au masque de fer qui aurait été emprisonné onze années durant sur l'île Sainte-Marguerite.

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Écomusée sous-marin. Accès libre en palmes, masque et tuba depuis le rivage sud de l'île Sainte-Marguerite, à l'aplomb de la maison forestière, dans une zone interdite au mouillage de navires. À une centaine de mètres au large.

Flotter royalement sur une boucle de la Seine

À l'ouest du Parc naturel du Vexin, en terre impressionniste, Port Ilon - un bassin de 100 ha classé Natura 2000 - abrite deux bateaux pas comme les autres. L'Escale Royale, jeune compagnie fondée en plein confinement par deux frères originaires de la région, y a installé ses « suites flottantes », de luxueuses chambres sur l'eau. D'abord implantés sur la Côte d'Azur, ces cocons, vastes d'une cinquantaine de mètres carrés chacun, sont suréquipés. Lit queen size, sauna ou baignoire balnéo, boîtiers Netflix ou Google Home, ainsi qu'une terrasse de 10 m². La suite La Venise parisienne est dotée d'une baignoire transparente architecturale, de fauteuils suspendus sur la terrasse et d'un vidéoprojecteur. Idéal pour une soirée d'été sous les étoiles, bercée par le bruit de l'eau…

L'Escale Royale (Tél. : 01 34 78 82 53). La Venise parisienne, à partir de 239€ la nuit.

Voguer sur les eaux calmes de l'estuaire de la Loire

Dans le chant de la nature, le marais de Brière, sur la presqu'île de Guérande, invite à des balades en chaland (barque à fond plat) entre eau, terre et ciel. Nous voilà dans un royaume ornithologue, bien loin de la description mortifère d'Alphonse de Châteaubriant dans son roman La Brière. Le concert en « pioupiou majeur » résonne jusqu'à La Mare aux Oiseaux, dont les chambres portent les noms des espèces à plume rencontrées au fil des flots. La gentille chaumière abrite également la table étoilée d'Éric Guérin qui sublime avec amour les produits du terroir. Et s'il manque de sel, il sera toujours temps d'en chercher lors d'une visite dans les marais salants de Guérande avec un paludier.

La Mare aux Oiseaux (Tél. : 02 40 88 53 01). À partir de 139€ la nuit en chambre double.

Se jeter à l'eau à Hendaye

Volez au-dessus des vagues ! Ce n'est pas un rêve mais une réalité avec l'e-foil. Cette nouvelle discipline pratiquée à Hendaye, au Pays basque, permet aux apprentis surfeurs de se faire plaisir rapidement sans expérience. Il s'agit d'une planche rattachée à un foil, une sorte de mat reliant une aile dotée d'une batterie amovible servant de moteur à la planche. Au-delà d'une certaine vitesse, la pression est telle que l'aile se soulève et porte la planche. Vous planez littéralement au-dessus de l'eau. Le plan d'eau calme de la baie de Txingudi est l'endroit idéal pour débuter. Mais si les profondeurs vous attirent, autre option : la plongée en apnée pour une découverte du monde sous-marin en toute liberté et sans contrainte de matériel, juste vos poumons. Accompagné d'un instructeur, vous évoluerez en piscine dans un premier temps pour apprendre à gérer votre respiration sous l'eau avant une sortie en mer pour revivre Le Grand Bleu. Après une journée au grand air, une bonne nuit dans une des 5 chambres de la Villa Enara sur les hauteurs d'Hendaye sera bien méritée.

Atlantic Pirogue (Tél. : 05 59 47 21 67) pour l'e-foil, à partir de 50€ par personne les 30 minutes. Planetocean (Tél. : 06 62 63 66 27 pour la plongée en apnée : 115€ les 2 séances.

Séjourner à la maison d'hôtes Villa Enara,  à partir de 128€ la nuit avec petit-déjeuner en chambre double.

Se laisser porter par le vent du nord

Station balnéaire de la Côte d'Opale, Merlimont est connue pour ses immenses plages de sable fin. Pour en explorer les 20 kilomètres, rien de tel que de se laisser porter par le vent lors d'une initiation au char à voile. Avec des pointes possibles à 50 kilomètres/heure, on débute par une prise en main du char avant de se lancer dans une balade avec la mer du Nord comme fil conducteur. Pour déjeuner, à partir de cet été, réservation obligatoire dans le nouveau restaurant de plage du très créatif chef étoilé Alexandre Gauthier. Dans une ambiance mi-californienne, mi-Art déco, terrasse sur le sable, le chef proposera une cuisine de la mer simple et, comme d'habitude, sans fausse note. Banc d'écailler, vivier et moules-frites les pieds dans l'eau !

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Club nautique de Merlimont  (Tél. : 03 21 09 08 22). Initiation au char à voile, 2 heures, 38€, à partir de 8 ans, possibilité de découverte en famille.

Restaurant Sur Mer : ouverture au courant de l'été. En attendant, la cuisine la plus accessible du chef se découvre au café Grand'Place, 7, place du Général-de-Gaulle, Montreuil-sur-Mer.

Caboter à bord d'un gozzo autour de Procida

Rocher aux côtes abruptes, la plus petite île du Parthénope se découvre idéalement depuis la mer en partant d'Ischia, distante de quelques miles. Situé au nord de la grande « île verte », le San Montano Resort & Spa organise des excursions à la journée à Procida, sa voisine, désignée capitale européenne de la culture 2022. À bord d'un ancien bateau de pêche transformé en yacht de luxe, les maisons pastel du quai de Corricella forment un véritable tableau et les criques inaccessibles à pied offrent des baignades fabuleuses loin de la foule. Sur l'île, un guide privé dévoile les secrets de Procida, métamorphosée cette année en laboratoire artistique autour des mythes et des légendes marines. Une belle occasion de mêler farniente et découvertes culturelles.

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San Montano Resort & Spa (Tél. : 00 39 081 99 40 33). À partir de 330€ la nuit, petit-déjeuner compris. 1080€ l'excursion en bateau pour 2 personnes.

Pagayer dans les Calanques entre Marseille et Cassis

Nul besoin d'avoir déjà pagayé pour explorer les calanques depuis la mer. Entre Marseille et Cassis, le massif calcaire entaillé par les eaux turquoise de la Méditerranée esquisse des criques, des grottes marines et des îles pour lesquelles le kayak se révèle un des meilleurs moyens d'approche. On joue les Robinsons en naviguant jusqu'à l'archipel de Riou, sanctuaire de pierre sèche pour les oiseaux marins, ou l'on cabote près de Cassis. Là, depuis l'embarcation qui se faufile sur les eaux transparentes des criques de Port-Miou, Port-Pin et En-Vau se dévoilent falaises escarpées et pins penchés à l'incomparable beauté. Mais face à la fréquentation croissante des calanques, une régulation des entrées par voie terrestre vers la crique de Sugiton, près de Marseille, est testée cet été. La jauge est fixée à 400 personnes. Inscription 72 heures et 24 heures à l'avance sur le site internet dédié.

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Grand Nord Grand Large (Tél. : 01 40 46 05 14). 350€ par personne (sur une base double) pour 3 jours/2 nuits hors transports.

Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté

Envie de s'arrêter aux hasards des paysages et de laisser vagabonder ses pensées ? En side-car, en mobylette ou à vélo, découvrez nos échappées préférées.

Le Figaro

Rihanna, Sophie Turner, Britney Spears …Les naissances les plus attendues en 2022

Les futurs bébés de l'année 2022

Depuis le début de l'année, de nombreuses célébrités ont annoncé attendre un heureux évènement. Tour d'horizon des babybump du moment.

Une cigogne pleine d'énergie. Depuis l'annonce de sa grossesse, en janvier dernier, Rihanna et son ventre arrondi sont sous le feu des projecteurs. Si la créatrice de la marque Fenty Beauty fait parler d'elle, ce n'est pas seulement parce qu'elle attend son premier enfant avec son compagnon ASAP Rocky, mais aussi pour ses tenues excentriques. Minirobe à plume, ensemble python ou robe transparente : pour Rihanna quand on est enceinte, on peut rester sexy.

Les futurs bébés de l'année 2022

À Hollywood ou en France, différentes personnalités ont également décidé de donner la vie cette année. Que ce soit un nouveau membre dans la famille pour le trop model Adriana Lima, un bébé surprise pour la chanteuse Britney Spears ou une première grossesse pour le mannequin Ilona Smet, retour sur ces célébrités qui, dans quelques mois, troqueront les strass et les paillettes pour les biberons et les couches.

Céline Dion décroche son premier vrai rôle au cinéma

La chanteuse a récemment décroché son premier vrai rôle au cinéma : elle apparaîtra dans un film d'amour intitulé It's All Coming Back to Me, dont la date de sortie vient tout juste d'être dévoilée.

Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux

Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.

En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils

Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.

Le Figaro

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

Vincent Trémolet de Villers

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Étrange veillée d’armes. La politique, ces derniers jours, malgré le débat, malgré les meetings, semblait comme assourdie. Le grand rendez-vous démocratique qu’est l’élection présidentielle relégué au rang des préoccupations secondaires. Pourtant, la guerre est en Europe, l’économie mondiale retient son souffle, la menace islamiste couve toujours et l’instabilité générale devrait être accentuée par la possibilité d’une alternance politique périlleuse. Certes, les appels résonnent contre «la menace Le Pen», mais ils tiennent plus du rituel que de l’expression d’une angoisse profonde. Comme si les Français, peuple politique, avaient compris dès le soir du premier tour que la reconduction du chef de l’État avait la force de l’évidence.

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Les quinze jours qui s’achèvent, d’enquêtes d’opinion en confrontations télévisuelles, ont confirmé cette impression première. Il faut dire que la candidate du Rassemblement national a montré dans sa stratégie (à gauche toute) l’étroitesse de sa vision (la baisse de la TVA ne dessine pas un horizon politique), ses ministres introuvables (Jordan Bardella ne peut pas faire un gouvernement à lui tout seul), les limites constitutives d’une candidature condamnée à échouer. C’est cette insuffisance criante - qui rend d’autant plus absurde la comédie antifasciste à laquelle nous avons, une fois encore, assisté - qui explique la dynamique et le crédit dont profite Emmanuel Macron. Beaucoup plus qu’une micro-campagne planifiée pour séduire ou tout au moins désarmer les électeurs de La France insoumise.

Mais la vérité des urnes n’est pas celle des sondages, il faut donc conserver malgré tous les signaux convergents une prudence vigilante.

À l’heure du bilan, il est une inquiétude que le résultat attendu ne parviendra pas à dissiper. Celle de la désaffiliation civique, de la dépolitisation de la vie publique. Campagne atone, polémiques consternantes, gravité introuvable, espérance congédiée, la grande délibération présidentielle a été réduite aux batailles d’images et de chiffres. Dimanche, il ne faudrait pas qu’une abstention massive vienne achever d’abîmer ce moment décisif de notre histoire.

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

L'appel de Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay pour une coalition des droites aux législatives

EXCLUSIF - Les vice-présidents exécutifs de Reconquête! appellent à construire une plateforme politique nouvelle et se disent prêts à entamer des discussions avec LR, le RN et DLF.

L'Humanité

« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »

Chronique

Francis Wurtz

La manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »

« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.

Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.

Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires
L'Humanité

Les VOD de la semaine - « The Velvet underground » de Todd Haynes — « Songs for Drella » de Edward Lachman

Nos recommandations culturelles

Deux documentaires pour tout savoir sur The Velvet Underground, groupe parrainé par Andy Warhol qui a révolutionné le rock à New York dans les années 1960

Vincent Ostria

Plusieurs années après « Velvet Goldmine », sa brillante fiction recréant le phénomène du glam-rock britannique, mouvement musical des années 1970, Todd Haynes revient avec un documentaire sur l’une des sources américaines de ce mouvement, le groupe The Velvet Underground. Lancé dans les années 1960 par le peintre et cinéaste Andy Warhol, le Velvet, dont les figures de proue furent le barde Lou Reed et l’expérimentateur John Cale, révolutionna le genre « en combinant le rhythm’n’blues et Wagner ». Une comparaison hasardeuse de John Cale lui-même, qui donne néanmoins une idée de l’audace dissonante de ce groupe à l’avant-garde du rock, dont des chansons noires et réalistes comme « Heroin » évoquaient les cloaques new-yorkais et la jeunesse dépressive. Pour retracer l’effervescence et la créativité du Velvet, Todd Haynes fait feu de tout bois en recourant aussi bien au split-screen, aux images stroboscopiques, qu’aux collages tous azimuts. Un style agité et fracturé rappelant certains films de Warhol, dont de nombreux extraits figurent dans ce documentaire. Un récit certes chronologique mais à la facture alambiquée, mêlant des témoignages récents, des photos d’époque, et les musiques du Velvet ; un travail de patchwork insensé qui décrit avec lyrisme comment le groupe fit partie d’un plus vaste phénomène artistique new-yorkais, dont Warhol était le centre. Ce qui n’enlève rien au génie des musiciens du Velvet dont les chansons heurtées et dérangeantes eurent une grande influence dix ans après (notamment sur la vague punk).

En complément de ce documentaire, nous en conseillons un autre, « Song for Drella » d’Ed Lachman (chef-opérateur de « The Velvet Underground »), qui est la version filmée en concert (mais sans public) d’un disque enregistré en 1990 par les têtes pensantes du Velvet, Lou Reed et John Cale, en hommage à leur mentor Andy Warhol disparu en 1987. « Songs for Drella » peut être considéré comme un opéra-rock intimiste sur les grandes étapes de la vie de Warhol et sur son rapport avec les membres du Velvet. On ne pouvait pas rêver meilleure célébration de ce créateur polymorphe qui bouleversa l’art de son temps — y compris le rock, par le biais de la bande de Lou Reed, génial chroniqueur de la post-beat-generation.

Vincent Ostria

« Songs for Drella » de Edward Lachman. Etats-Unis, 0 h 57, 1990

cinémavodandy warhol
Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Ronan Planchon

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

Le débat d'idées est une passion française. Le pays de Descartes, Voltaire et Cyrano est volontiers bretteur. Depuis que le duel et la guerre civile y ont été abolis, on joute sur l'écran et - mais de moins en moins - dans les parlements. Notre tradition de discorde, notre penchant pour l'abstraction, notre goût pour la raison nous poussent à faire polémique de tout bois, à nous disputer sans cesse du moindre enjeu, du prix de l'essence au port du masque. C'est pourquoi il est sans doute peu de démocraties où le «grand débat» entre les deux adversaires d'une élection déchaîne autant de passions. Celui qui s'est tenu cette semaine entre les deux finalistes à la présidentielle a laissé pourtant un goût d'inachevé. Au terme d'une campagne tronquée, où les confrontations d'idées ont laissé place au rythme continu de l'actualité et des crises, le face-à-face entre Macron et Le Pen a certes joué un rôle de soupape, comme l'un des rares moments où se sont affrontées des positions tranchées. Mais, contrairement au débat de septembre dernier entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour par exemple, où s'étaient opposées deux visions du monde nourries d'histoire et d'imaginaires, ce sont ce mercredi les chiffres plutôt que les idées qui ont volé, les candidats, dans leur volonté de ne pas apparaître méprisants ni insuffisants, ayant préféré rentrer dans le détail de leurs mesures plutôt que de déchaîner leurs coups. Faut-il se réjouir d'un débat de bonne tenue ou s'affliger d'un grand oral de l'ENA sans saveur ? Reste que la confrontation argumentée et libre, le respect de l'adversaire sont des biens précieux qu'il nous faut préserver au milieu d'une société de plus en plus fracturée, où chacun est tenté de rester dans sa bulle de sens.

C'est ce que nous tentons de faire sur Figarovox chaque semaine,

Bonne lecture !

Eugénie Bastié

Le grand entretien du Figaro Magazine

Dans Osons la mer, l'historien et essayiste Christian Buchet met au défi le prochain président d'installer l'économie et la géopolitique maritimes au cœur de nos priorités. «Une carte représentant la France et ses territoires d'outre-mer sous la forme d'un archipel mériterait de figurer dans tous les établissements scolaires. Elle montrerait que c'est bien la mer qui unit tous les territoires de la République et nous ouvre sur le monde», plaide-t-il.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Pourquoi rendre possible une révision constitutionnelle sans droit de veto du Parlement est une nécessité : On ne peut plus ainsi opposer le peuple souverain à ses représentants et aux gouvernants qui sont eux-mêmes issus des élections. Ce phénomène de blocage institutionnel participe au rejet de la classe politique, argumente le professeur de droit public Guillaume Drago.

Quelles sont les conséquences de la disparition des partis traditionnels? Pour le normalien Alexis Carré, la chute des partis traditionnels au premier tour de l'élection présidentielle sonne la fin d'une opposition responsable, garante d'une démocratie pluraliste en bonne santé.

Comment expliquer les émeutes en Suède ? Depuis le 14 avril, deux villes au sud-ouest de Stockholm sont le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, venus protester contre le mouvement anti-Islam «Ligne dure». Le journaliste d'origine suédoise Henrik Lindell y voit le signe qu'une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de “valeurs”.

Quelles conséquences aurait la sortie du commandement intégré de l'Otan pour la France? Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan. L'universitaire Guillaume Lagane raconte l'histoire mouvementée entre la France et l'Alliance atlantique depuis la IVe République.

Le voile, produit de la modernité? Le port du voile dans l'espace public est l'un des sujets de débat de l'entre-deux-tours. Dans un texte subtil, l'intellectuelle tunisienne Hélé Béji s'interroge sur ce symbole devenu synonyme d'expression de soi à l'ère de l'individualisme, des identités et des «droits».

Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique? Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s'affrontent au second tour de l'élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition. Les sensibilités anciennes vont-elles retrouver leur lit traditionnel quand le macronisme se sera évanoui? Rien n'est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l'élection d'Emmanuel Macron, explique Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint de FigaroVox.

Emmanuel Macron-Marine Le Pen: leur vision de la France

Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l'élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

La vision de la France d'Emmanuel Macron

La vision de la France de Marine Le Pen

L'essai de la semaine

Dans un ouvrage passionnant, Emmanuel Kessler montre combien le grand philosophe Henri Bergson, aujourd'hui quelque peu oublié, avait une pensée prémonitoire et moderne, raconte le directeur-adjoint de la rédaction du Figaro, Yves Thréard.

À découvrir sur FigaroVox.

Le Figaro

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Léa Mabilon

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

C'est un enregistrement qui pourrait bien faire pencher la balance du côté de Johnny Depp. Lors du nouveau procès pour diffamation qui oppose les deux ex-conjoints, le tribunal de Fairfax, en Virginie, a fait entendre au jury un extrait audio très compromettant pour Amber Heard, dévoilé le mercredi 20 avril. On y entend cette dernière avouer avoir «tapé» l'interprète de Jack Sparrow.

À lire aussi«Une patronne infernale» : l'ancienne assistante d'Amber Heard fait des révélations sordides sur l'ex-femme de Johnny Depp

«Je suis désolée de ne pas t'avoir giflé correctement», commence l'actrice d'Aquaman dans l'enregistrement, relayé par le site belge 7 sur 7 . Celle-ci se défend ensuite en argumentant sur le fait qu'elle ne l'a pas «frappé» mais plutôt «tapé». «Ne me dis pas ce que ça fait que d'être frappé», lui répond alors l'ancien partenaire de Vanessa Paradis. Et cette dernière de lui lancer : «Je ne t'ai pas frappé. Je t'ai tapé putain ! (...) Je ne sais pas quel était le mouvement de ma main. Mais tu vas bien. Je ne t'ai pas fait mal. Qu'est-ce que je suis censée faire? Je ne vais pas m'asseoir ici et me plaindre comme toi (...) Tu es un vrai bébé, grandis un peu, Johnny !»

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits

Une photo de l'acteur a ensuite été dévoilée au jury. Ce dernier y apparaît le visage tuméfié. Le cliché date de 2015, et aurait été pris par son agent de sécurité, Sean Bett.

100 millions de dommages et intérêts

Cet enregistrement plutôt compromettant pour Amber Heard vient contrebalancer les accusations de cette dernière, qui accuse initialement son ex-mari de violences conjugales. En effet, ce procès en diffamation intervient après qu'elle s’est présentée comme une «survivante» dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018, et qu'elle ait également expliqué s'être fait violer par ce dernier, à l'aide de bouteille d'alcool. L'acteur, qui se défend de telles accusations, a demandé 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Elle, lui réclame quant à elle la modique somme de 100 millions pour avoir sali sa réputation en la qualifiant de menteuse.

Céline Dion décroche son premier vrai rôle au cinéma

La chanteuse a récemment décroché son premier vrai rôle au cinéma : elle apparaîtra dans un film d'amour intitulé It's All Coming Back to Me, dont la date de sortie vient tout juste d'être dévoilée.

Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox

Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.

En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils

Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.

Le Figaro

Objectif Uranus: pourquoi les scientifiques américains rêvent d’explorer la géante glacée

Tristan Vey

DÉCRYPTAGE - Dans leur feuille de route décennale, les planétologues américains invitent la Nasa à lancer une mission de grande ampleur vers cette lointaine planète.

Les prochaines grandes missions d’exploration spatiales américaines sont déjà connues. Le programme «Mars Sample Return» prévoit le retour sur Terre d’échantillons martiens à horizon 2035 (en cours de préparation par le rover Perseverance, ils seront récupérés plus tard par une autre mission). Le programme Artemis, dont le premier vol - sans passager - est programmé cette année, doit permettre d’envoyer à nouveau des astronautes sur la Lune avant 2030, et d’inscrire les États-Unis et ses partenaires (dont l’Europe) dans une exploration habitée durable de notre satellite. La mission automatique Europa Clipper doit enfin décoller en 2024 pour aller explorer Europe, une lune gelée de Jupiter qui abrite un vaste océan sous sa surface.

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Mais ensuite? Quelle sera la prochaine étape? Les scientifiques américains ont tranché: pour eux, la prochaine cible prioritaire est Uranus, expliquent-ils dans leur «stratégie décennale pour les sciences planétaires et l’astrobiologie» publiée cette semaine. Ce document de près de 800 pages n’a rien de contractuel, mais il constitue une feuille de route que la Nasa s’efforce généralement de respecter. Dans sa version précédente, qui date de 2011, il préconisait par exemple… la mise en place d’un retour d’échantillon martien et l’exploration de la lune jovienne Europe.

Uranus figurait alors en 3e position dans cette liste de projets de missions de grande ampleur (plusieurs milliards de dollars chacune). «C’est vraiment une excellente nouvelle», applaudit Olivier Mousis, directeur de l’Institut Origines à Aix-Marseille Université, qui milite depuis longtemps pour une exploration des «géantes glacées» du Système solaire. «Ce document était très attendu. Il est fondamental, car il fixe la programmatique pour la prochaine décennie.»

Une planète encore méconnue

Pourquoi ce choix d’Uranus? Pour commencer, c’est une planète dont on ne sait pratiquement rien encore aujourd’hui, mais qui est entourée de mystères. Son axe de rotation est incliné de plus de 90° par rapport à l’écliptique, ce qui donne l’impression qu’elle roule autour du Soleil. Probablement le vestige d’une collision avec un corps de grande taille. La planète a de fins anneaux et des lunes qui orbitent ainsi perpendiculairement au reste du Système solaire. «Il y a cinq lunes principales, Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron, dont on pense que certaines pourraient abriter de l’eau liquide et du cryovolcanisme», souligne Gabriel Tobie, planétologue CNRS au LPG, à Nantes. «Ce sont autant de mondes qui nous sont pratiquement inconnus et que nous pourrions survoler, une ou plusieurs fois chacun.»

La géante présente aussi un champ magnétique complexe pour lequel nous n’avons que très peu de données (le champ magnétique ne peut pas se mesurer à distance). «Or la magnétosphère agit comme un accélérateur de particules qui donne naissance à des rayonnements radio intenses que nous espérons justement détecter en provenance de planètes en dehors du Système solaire», explique Laurent Lamy, astronome adjoint au Lesia, à l’Observatoire de Paris, détaché au laboratoire d’astrophysique de Marseille. Comprendre leur origine revêt un enjeu particulier car la majorité des exoplanètes découvertes à ce jour ressemblent en effet plus (en termes de taille et de densité) à des mini-Uranus ou Neptune qu’à n’importe quel autre corps du Système solaire.

Nous avons toutes les compétences en Europe pour faire une sonde de rentrée. C’est une mission dont le coût pourrait se situer dans les 400 à 500 millions d’euros

«Ces planètes semblent être la norme plutôt que l’exception dans l’Univers», appuie Olivier Mousis. «Comprendre comment elles se sont formées est crucial. Et la manière de le savoir, c’est d’aller les étudier sur place.» Et si possible, de plonger dans leur atmosphère pour en mesurer les propriétés exactes (composition, pression, température). Les scientifiques américains préconisent ainsi le lancement d’un orbiteur accompagné d’une sonde de rentrée atmosphérique pour aller faire des analyses in situ. «Je pense que l’Europe pourrait se positionner sur ce deuxième module, dont je suis un ardent défenseur. J’avais d’ailleurs fait plusieurs propositions en ce sens, pour différentes géantes gazeuses, lors de l’appel à projets Voyage 2050 de l’ESA qui avait pour objectif de fixer le cap pour 2035-2050», ajoute Olivier Mousis. Le chercheur explorait alors différentes architectures de mission réalisables en partenariat avec la Nasa. «Nous avons toutes les compétences en Europe pour faire une sonde de rentrée. C’est une mission dont le coût pourrait se situer dans les 400 à 500 millions d’euros, ce qui est un budget que l’ESA semblait prête à investir. Tout cela pourrait se goupiller à la perfection.»

Une aventure mondiale commune

Si l’Europe ne peut pas partir seule à l’assaut d’Uranus ou de Neptune, ce n’est pas simplement une histoire de gros sous. L’ESA manque en effet d’une technologie cruciale pour l’exploration lointaine du Système solaire: la pile nucléaire, appelée «générateur thermoélectrique à radio-isotope» (ou RTG), qui permet de produire de l’électricité à partir de la chaleur émise par un matériel fortement radioactif (généralement du plutonium 238). «Nous sommes tellement loin du Soleil que l’alimentation par des panneaux solaires est inenvisageable», explique Francis Rocard, responsable du programme d’exploration du Système solaire au Cnes, l’agence spatiale française. «L’Europe a bien un projet de RTG dans les cartons, mais celui-ci n’est pas encore approuvé.»

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En attendant, embarquer avec les Américains reste la seule solution possible. Cela avait très bien fonctionné pour la mission Cassini-Huygens, lancée en 1997. «Nous pourrions espérer une situation similaire, souligne l’expert français. L’équipe scientifique de l’atterrisseur européen Huygens comprenait un tiers d’Américains, et celle de l’orbiteur américain Cassini, un tiers d’Européens. Dans une configuration de ce type, la France pourrait apporter des contributions instrumentales à l’orbiteur, ce qui serait très intéressant.»

Reste à savoir aujourd’hui le calendrier que pourrait suivre la Nasa? Il existe deux fenêtres de tir en 2031 et 2032 qui permettrait d’atteindre Uranus en treize ans, soit avant 2045. «Cela nous laisse à peine dix ans, il faut s’y mettre le plus rapidement possible», souligne Olivier Mousis. La Nasa pourrait néanmoins avoir besoin d’une rallonge budgétaire qu’il faudra négocier auprès du Congrès si elle veut entamer la construction d’une telle sonde en 2024, comme le recommandent les scientifiques. Car l’exploration d’Uranus ne devra pas se faire au détriment du retour d’échantillons martiens, préviennent-ils. Or la menace d’une dérive budgétaire grave ne peut pas encore être écartée à ce jour, ce d’autant moins que la contribution européenne pourrait être remise en question par le nouveau report d’ExoMars, en raison de la guerre en Ukraine. Pour Uranus, les deux prochaines années s’annoncent cruciales.

Les panaches d’Encelade, lune gelée de Saturne, érigés en seconde priorité

Après Uranus, les scientifiques américains font d’Encelade le deuxième objet de prédilection de leur nouvelle stratégie décennale d’exploration spatiale. Ils recommandent le lancement d’une mission double composée d’un orbiteur et d’un atterrisseur (soit un «orbilander»). L’objectif principal serait d’analyser les panaches d’eau glacée crachés par la lune afin d’établir si l’océan situé sous sa croûte gelée abrite ou non la vie.

Et si ce n’est pas le cas, pour quelle raison. Les auteurs précisent qu’il faudrait arriver sur place au début des années 2050, période de l’année où l’ensoleillement du pôle Sud est le plus favorable. Il faudrait pour cela entamer les études de faisabilité avant la fin de la décennie. Bien conscients des contraintes budgétaires, les scientifiques proposent une solution de replis à moindre coût.

Il s’agirait cette fois-ci de se placer en orbite autour de Saturne et d’effectuer des survols rapprochés dans ces panaches d’eau glacée pour en analyser la composition. Un profil de mission qui ressemble à s’y méprendre au projet Moon Raker proposé à l’Agence spatiale européenne (ESA) cette année par Olivier Mousis et Alexis Bouquet, de l’université Aix-Marseille, pour un lancement de mission de classe moyenne prévu en 2037. Le projet n’a toutefois pas été retenu par l’ESA.

Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir

DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.

Covid-19 : 155.711 nouveaux cas en 24 heures, 221 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'Humanité

Une farce finement ciselée et en petite tenue

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » pièce parmi les plus célèbres de Feydeau, est formidablement servie par une équipe endiablée, dans une mise en scène d’Anne-Marie Étienne.

Gérald Rossi

D’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »

Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.

Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.

Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.

Théâtregeorges feydeau
Le Figaro

«Le mystère reste entier» : retour sur l'obscur phénomène des piqûres sauvages en boîtes de nuit

Esther PaoliniNicolas Daguin

Plusieurs dizaines de jeunes affirment avoir été piqués en discothèque ces derniers mois.

Certains évoquent des vertiges, suivis de violentes douleurs dans les muscles, d’autres des malaises ou des nausées… Depuis l’automne, de nombreux témoignages de jeunes racontant avoir été piqué en boîte de nuit sont relayés dans la presse locale et nationale ainsi que sur les réseaux sociaux. Les victimes n’ont pas vu de seringue, ni l’auteur des faits et les symptômes restent légers. Une série d’enquêtes ont été diligentées aux quatre coins de la France, mais pour l'heure, aucune drogue n’a été détectée par les analyses toxicologiques. Les autorités, perplexes face un phénomène trouble, appellent à la vigilance.

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Pour Flora, les faits se sont déroulés au festival Reperkunsound, en banlieue lyonnaise au petit matin dimanche 17 avril. L’un de ses artistes préférés est alors sur scène et la jeune femme de 27 ans est aux premières loges, près des barrières et des agents de sécurité. Un homme se rapproche d’elle, lui propose de boire dans sa bouteille, ce qu’elle refuse aussitôt. Quelques secondes plus tard, elle est prise d’étourdissements, puis de douleurs dans les jambes: «Mes muscles se sont bloqués, j’étais tétanisée, je n’arrivais pas à m’accroupir. C’était comme une immense crampe», se remémore-t-elle auprès du Figaro. Monitrice d’équitation et cavalière, Flora ne consomme pas de drogue et boit avec modération: «Je suis sportive, je fais très attention.» Deux autres spectatrices à proximité sont aussi prises de malaises et extraites de la foule par les vigiles.

Au réveil, elle souffre de courbatures douloureuses et découvre une infime piqûre rouge sur sa cuisse. Pensant avoir été droguée à son insu, elle se rend à l’hôpital où elle fait face à des soignants dépassés, non initiés aux drogues de synthèse telles que le GHB, aussi appelé drogue du violeur. Ce qui inquiète davantage les médecins est un risque de contamination à une hépatite ou au VIH à cause d’une seringue non stérile. La jeune femme est donc mise sous traitement préventif et doit revenir d’ici quatre mois pour de nouvelles analyses. Tout en étant persuadé que le responsable ne sera pas interpellé, elle a choisi d’aller porter plainte ce vendredi.

«On nage en eau trouble»

Sa plainte va ainsi s’ajouter aux dizaines recensées dans toute la France. À Laval, Nantes, Brest, Amiens… En début de semaine, neuf plaintes ont été déposées à Béziers pour des faits similaires. Le procureur de la République Raphaël Balland a enjoint les victimes à se manifester «sans délai auprès du commissariat ou de la gendarmerie de leur domicile, ou du centre hospitalier le plus proche afin de procéder à des prélèvements urinaires et sanguins immédiats, afin de déterminer si elles ont été effectivement victimes de l'administration d'une substance nuisible». Car le GHB est détectable seulement 6 heures dans le sang, 12 heures dans les urines. L’enquête ouverte par le parquet de Laval pour des faits datant de novembre a ainsi été classée sans suite, faute d’analyse positive. À Nantes en février, 16 plaignants ont pu procéder à des prélèvements sanguins et urinaires dans les délais impartis. Mais les analyses toxicologiques se sont toutes avérées négatives. Ils n’ont donc pas été drogués. «Il est impossible de savoir avec quoi les victimes ont été piquées, seringue ou tout autre objet (...) Le mystère reste entier», avait conclu le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, ajoutant: «On ne peut pas exclure qu’on soit dans le cas d’une personne qui pique pour faire peur».

Sur l’ensemble des cas recensés, seule une plainte à Grenoble fait état d’un vol de téléphone, de montre et de carte bancaire à la suite de la piqûre. Dans les autres dossiers, l’objectif de l’agresseur interroge. Perversité de voir une personne s’effondrer? Volonté de transmettre une maladie? Pour l’heure, impossible d’établir un mode opératoire, un profil de victime ou d’agresseur. «Tant qu’on n’aura pas interpellé un individu, on ne pourra pas comprendre les motivations et donc y voir plus clair. On nage en eau trouble», glisse une source policière nantaise au Figaro. Le fonctionnaire estime que l’heure est à la sensibilisation auprès des jeunes.

«Ce ne sont pas des symptômes de soumission chimique »

Jusqu’à présent, les symptômes à la suite de la piqûre sont restés mineurs. Ni d'amnésie, ni de longues périodes d'inconscience. À l’automne dernier, la psychose avait gagné le Royaume-Uni après qu’une centaine d’étudiantes a rapporté avoir été droguées par injection en discothèque. À la suite de cette piqûre, les jeunes femmes avaient des trous noirs de plusieurs heures, ce qui n'est pas le cas pour les plaignants français. «Ce ne sont pas des symptômes de soumission chimique», note auprès du Figaro Stéphane Pirnay, expert toxicologue près la cour d’appel de Paris. Pour le spécialiste, la thèse d’un «détraqué qui veut assouvir une pulsion sans rien injecter» est une piste crédible, mais il n'exclut pas une autre théorie, autrement plus inquiétante: l’injection d’une drogue avec une molécule encore inconnue par les autorités sanitaires. «C’est comme pour le dopage dans le sport, les malfrats ont toujours un temps d’avance», remarque-t-il.

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À la fin des années 1990, une légende urbaine s’était répandue dans des chaînes de mails aux États-Unis à propos de seringues dans des cinémas. La rumeur racontait que des seringues contenant le virus du SIDA avaient été placées sur des sièges du public. En s’asseyant, les spectateurs se retrouvaient contaminés par la maladie. En réalité, aucune affaire de ce genre n’a été rapportée, mais la rumeur a continué de circuler plusieurs années à travers le pays. La possibilité d’un emballement et d’une psychose généralisée - personne n’ayant formellement vu la moindre aiguille -, n’est donc pas à écarter définitivement. Mais «les victimes ont des traces de piqûres, ça semble bien réel, juge notre source policière. Il faut prendre cela très au sérieux».

Gironde : un garçon de 3 ans se noie dans une piscine privée

En visite chez son père, l'enfant a chuté dans l'eau malgré la présence d'un dôme rigide recouvrant la piscine.

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

L'Humanité

Olivia Ruiz célèbre avec force et dignité les exilés

Nos recommandations culturelles

Musique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.

Fara C.

Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.

En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »

La résonance des scènes d'exil

« Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »

Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate

Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.

Musique. Marion Rampal « chante la langue des cœurs coulés »

La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).

Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…

Le corps s’insurge ou exulte

La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.

Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique
Le Monde

Entre Nicolas Sarkozy et la droite, le divorce est consommé

L’appel à rejoindre Emmanuel Macron, lancé par l’ancien chef de l’Etat après le premier tour de la présidentielle, ne passe définitivement pas chez Les Républicains.

Rompre avec une personnalité de premier plan n’est jamais facile pour une famille politique. On la choie, lui donne de l’importance et la caresse dans le sens du poil, par respect ou par peur. A droite, il en va ainsi de Nicolas Sarkozy. Dernier membre du parti Les Républicains (LR) à avoir remporté l’élection présidentielle et à avoir exercé le pouvoir, il est devenu, au fil des ans, une figure tutélaire, presque un parrain. Candidats aux différents postes ou scrutins, élus, aspirants cadres en quête de conseils… Depuis des années, tous défilent dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Et rien ou presque ne semble se faire sans sa bénédiction.

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

Mais une page semble se tourner depuis quelques jours. Le divorce entre LR et Nicolas Sarkozy semble même en partie consommé. L’appel lancé, le 12 avril, par l’ancien président de la République à rejoindre Emmanuel Macron et à répondre favorablement à la main tendue proposée par le président candidat au soir du premier tour de l’élection présidentielle ne passe définitivement pas à droite.

L’appel de Nicolas Sarkozy à rallier Emmanuel Macron crée de l’embarras à droite

A une autre époque et dans un autre contexte, peut-être, une telle prise de position aurait sans doute provoqué un exode au sein du parti. Ils auraient été nombreux à répondre présents et à suivre M. Sarkozy dans ce qu’ils auraient vu comme la seule façon de sauver la droite : rallier la Macronie. Pourtant, aujourd’hui, il n’en est rien. Bien sûr, ils sont un certain nombre à être d’accord avec lui, mais, pour l’instant, aucun n’ose vraiment s’exprimer ouvertement.

Pire, réunis en conseil stratégique, mercredi 20 avril, les chapeaux à plumes du parti ont désavoué leur ancien leader. Après des discussions, où des avis différents ont été présentés, ils sont à nouveau tombés d’accord pour écarter une alliance d’appareils entre LR et le parti présidentiel La République en marche (LRM), si Emmanuel Macron venait à se faire réélire. Conscients du risque d’une désertion individuelle pour les législatives après le médiocre score de leur candidate, Valérie Pécresse, le 10 avril (4,8 %), le président du parti, Christian Jacob, et le président du Sénat, Gérard Larcher, vont tout tenter pour retenir les députés à la maison avant le scrutin de juin.

« Papa reviendra-t-il ? »

Dans l’entourage de M. Larcher, on explique qu’un scénario de ralliement massif ne sauverait pas la famille politique, mais la tuerait, au contraire. Le sujet étant, précise-t-on, la possibilité de garder un espace d’alternance politique crédible, inexistant dans la proposition d’Emmanuel Macron de constituer un grand parti unique. Pour s’assurer de leur fidélité au parti et leur montrer son soutien, M. Larcher envisage d’ailleurs de multiplier les déplacements auprès des candidats LR aux législatives.

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Le Monde

Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif

Après un faux départ, la candidate d’extrême droite n’est pas parvenue à reprendre la main, mercredi, durant près de trois heures d’échanges.

Ce mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) est prête pour la revanche. Cinq ans après le débat raté de l’entre-deux-tours de 2017, la représentante de l’extrême droite affronte de nouveau Emmanuel Macron, déterminée à ne pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. Son échec d’alors, ne cesse-t-elle de répéter, l’a forgée. Il est à peine 21 heures quand les présentateurs annoncent qu’elle prendra la parole la première. Elle a grimacé à la vue du décor mimant l’Elysée, derrière elle, qui valorise à son goût le président en exercice. Mais elle se lance. « La France, c’est son peuple », débute-t-elle avant que sa voix ne soit subitement couverte par le bruit du jingle. Faux départ. Gêne. L’émission n’a pas encore démarré. Emmanuel Macron sourit puis lève les yeux au ciel.

Métaphore d’un rendez-vous raté, une fois de plus, entre la trois fois candidate et son destin présidentiel ? On le saura dimanche soir. En près de trois heures de débat face au président sortant, Marine Le Pen a donné le sentiment de ne jamais parvenir à se replacer sur la ligne de départ quand son adversaire, pugnace, luttait pour ne pas pécher par excès de confiance. Tel un boa constrictor, Emmanuel Macron a semblé resserrer peu à peu son opposante jusqu’à ce qu’elle étouffe. Et les multiples incises et marques de respect du président, lâchant régulièrement des « vous avez raison », ne visaient qu’à mieux souligner les incohérences et les faiblesses du raisonnement de la candidate dont il n’a eu de cesse de dénoncer les « contre-vérités ».

Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen

« Vous n’avez pas répondu, car vous n’avez pas de réponses »

Les premières minutes consacrées au pouvoir d’achat promettaient pourtant d’avantager Marine Le Pen. Las, elle a trébuché. Elle a bien accusé Emmanuel Macron d’avoir instauré la taxe carbone et d’avoir coupé les aides au logement de 5 euros, en promettant, elle, de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie « de manière pérenne, pas des chèques, pas des tickets de rationnement ». Et, dès les premières minutes, elle a dressé l’inventaire de ses mesures, qu’elle financerait par la chasse aux « dépenses qui [lui] apparaissent dispendieuses ou nocives » ou par « l’argent qui, en réalité, s’enfuit » – sans dire qu’elle vise l’immigration et la fraude sociale.

Une à une, Emmanuel Macron a démonté les principales promesses de son adversaire. Il a vanté son bouclier énergétique « deux fois plus efficace que la baisse de la TVA », bien que lié à la crise : « J’assume de ne pas subventionner le gaz et le pétrole qu’on ne produit pas, mais plutôt de dépenser l’argent public pour aider les ménages à rénover leur logement ou à changer de véhicule. » Marine Le Pen a rétorqué : « Qui le paye, M. Macron ? Ce sont les contribuables. » « Mais comme la baisse de la TVA », lui a-t-il opposé.

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Le Figaro

La photo de famille de Cristiano Ronaldo et Georgina Rodriguez après la perte de leur bébé

Trois jours après l'annonce du décès d'un de ses jumeaux, le footballeur portugais a publié une photo avec sa femme et ses cinq enfants.

Sept à la maison. Cristiano Ronaldo a partagé avec ses 431 millions d'abonnés Instagram, le jeudi 21 avril, sa première photo de famille avec son épouse, Georgina Rodriguez et ses cinq enfants dont la petite dernière, née trois jours plus tôt après la mort tragique de son jumeau. Sur le cliché, l'attaquant du Manchester United apparaît entouré de deux de ses filles, alors qu'il est assis sur un fauteuil, tandis que ses autres enfants sont sur un canapé avec le mannequin de 28 ans.

«La douceur du foyer. Gio et notre petite fille sont enfin avec nous. Nous tenons à remercier tout le monde pour tous ces mots et gestes aimants», a légendé le sportif de 37 ans. Avant de surenchérir : «Votre soutien est très important et nous avons ressenti tous l'amour et le respect que vous avez pour notre famille». Il a conclu avec ses mots : «Il est maintenant temps d'être reconnaissant pour la vie que nous venons d'accueillir dans ce monde».

En vidéo, la bande annonce du documentaire Moi, Georgina

Cristiano Ronaldo est le père de Cristiano Junior, 11 ans, dont l'identité de la mère est inconnue, des jumeaux Eva et Mateo, 4 ans, nés par mère porteuse alors qu'il était célibataire, puis d'Alana Martina, 4 ans et de la petite dernière, dont le prénom reste inconnu, issu de son amour avec sa partenaire actuelle.

À lire aussi«La plus grande douleur qu'un parent puisse ressentir» : Cristiano Ronaldo et Georgina Rodriguez effondrés après la mort de leur nouveau-né

Des messages de soutien

Depuis l'annonce de la perte du nouveau-né du couple, les messages de soutien se multiplient. Du côté des fans, lors du match de Ligue 1, opposant Manchester United et Liverpool, les supporters se sont levés pour applaudir pendant une minute le joueur endeuillé. Sur son compte Instagram, il a répondu à ce geste et a écrit : «Un monde… Un sport… Une famille mondiale… Merci Anfield. Moi et ma famille nous n'oublierons jamais ce moment de respect et de compassion».

Du côté de la famille, sa sœur aînée, la chanteuse Katia Aveiro a partagé une photo Instagram de son frère et son épouse légendée avec les mots suivants : «Je t'aime et mon cœur est avec toi… Que Dieu veille sur tout (…) et notre petite fille qui est ici, forte et en pleine santé nous apprend que seul l'amour compte».

Céline Dion décroche son premier vrai rôle au cinéma

La chanteuse a récemment décroché son premier vrai rôle au cinéma : elle apparaîtra dans un film d'amour intitulé It's All Coming Back to Me, dont la date de sortie vient tout juste d'être dévoilée.

Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox

Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.

En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils

Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.

Le Figaro

«Le libéralisme, ce mot interdit en France»

TRIBUNE COLLECTIVE - L’emprise de l’État sur l’économie, la société civile et nos vies mêmes ne cesse de s’accroître. C’est là une cause majeure du malheur français, plaident les auteurs.

Comme de très nombreux Français, nous avons été déçus par la campagne électorale. La conjonction de la guerre, du Covid, de la crise économique et sociale devrait inspirer à la classe politique d’autres discours et d’autres réformes. Ce ne sont pas des promesses, des chiffres, des listes de nouvelles réglementations qui peuvent nous redonner espoir pour les années à venir.

À lire aussiAgnès Verdier-Molinié: «Le gouffre de nos finances publiques, ce thème crucial absent de la campagne»

Confier à un président ou une présidente et ses ministres la politique de notre pays pour cinq ans est un vrai choix de société. Ce choix peut-il se faire seulement entre le despotisme (le chef de l’État seul fera le mieux possible) et le populisme (tout changer, ignorer le contexte mondial)? Nous voudrions avoir un choix plus profond, en rupture avec ce que nous propose la classe politique depuis des décennies, mais nous n’avons pas repéré d’offre politique nouvelle.

Nous attendons une rupture avec le tout État, le tout politique. L’État a tout envahi, et régit - entre autres - notre travail, notre revenu, notre santé, nos retraites, nos écoles, nos logements, nos transports, notre nourriture et jusqu’à notre culture et nos religions.

Cet État se veut providence, mais au prétexte de justice sociale il ne tient plus compte du mérite personnel, de l’effort, du savoir, de l’initiative. Il finance ainsi l’assistanat, les privilèges, les fraudes et les corruptions. C’est un État jacobin, qui dirige tout depuis les ministères de la capitale et ignore les réalités locales.

Par contraste, cet État est incapable d’assumer les missions qui justifient son pouvoir de contrainte: protéger la vie, la liberté et la propriété des personnes.

Ainsi les signataires de ce manifeste pensent-ils que la première réforme à réaliser, et le plus tôt possible, est de réduire la sphère de l’État à sa plus simple expression: assurer ses missions régaliennes (police, justice, défense). L’État ne doit intervenir ailleurs qu’à titre subsidiaire, quand les membres de la société civile ne peuvent régler leurs problèmes par le jeu des libres contrats, des libres décisions.

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À cette subsidiarité latérale (qui marque la limite à l’intérieur de laquelle s’exerce l’action politique) doit s’ajouter une subsidiarité verticale: les élus nationaux n’ont à intervenir que lorsque les élus locaux, à divers étages, n’ont pas pu régler les problèmes qui concernent leurs communautés. La logique de cette subsidiarité est salutaire: ce sont les gens les mieux informés, les plus concernés, qui prennent les décisions et en sont les premiers responsables. Le résultat tranche singulièrement avec celui de la planification centralisée et collectiviste qui prive les élus locaux de toute autonomie financière et réglementaire.

Pour exercer la subsidiarité, une deuxième réforme s’impose: l’ouverture à la concurrence. Bien calés dans leur monopole, les «services publics» deviennent vite irresponsables, déficitaires, donc subventionnés. Rien ne justifie ce monopole, sinon une conception très dirigiste du «bien public», celui qui ne pourrait être fourni par des personnes privées, dans le cadre d’entreprises marchandes ou d’associations volontaires. Privatiser permet de stimuler la découverte et le progrès, et de mieux répondre aux besoins de la communauté. Les administrations elles-mêmes s’améliorent dans un climat de concurrence, pour peu qu’on admette l’autonomie de leur gestion, et la liberté des administrés de choisir leur établissement, leur caisse, leur compagnie.

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Les signataires de ce manifeste n’ignorent pas le courage nécessaire aux réformateurs pour vaincre la tyrannie du statu quo: beaucoup de gens vivent de l’État, par l’État, par ses commandes, par ses aides. Il est facile de distribuer des chèques (actuels ou futurs) aux différentes clientèles électorales. Mais il est temps d’amorcer un recul des administrations publiques, les plus dépensières (57% du PIB), les plus spoliatrices (45% du PIB) et parmi les plus endettées (113% du PIB) de tous les pays dits libres.

Il est temps pour les Français assujettis de reprendre espoir en retrouvant leur liberté, leur responsabilité et leur dignité!

Parmi les signataires figurent: Pr. émérite Pascal Salin (Université Paris Dauphine), président de l’Association pour la liberté économique et le progrès social (Aleps) ; Jean Philippe Delsol, avocat à la Cour, président de l’Iref (Institut de recherches économiques et fiscales) ; Pr Jean Philippe Feldman, avocat à la Cour, professeur à Sciences Politiques ; Pr. émérite Jacques Garello (Université Aix Marseille) ; Pr. émérite Francis Balle (Université Paris 2 Assas) ; Gérard Bramoullé, 1er adjoint d’Aix-en-Provence et professeur émérite à l’université Aix-Marseille ; Jean-Pierre Centi, président de l’Académie d’Aix-en-Provence ; Chantal Delsol, philosophe, membre de l’Institut ; Pr. François Facchini (Université Paris 1) ; Pr. Pierre Garello, directeur du Journal des Libertés (Université Aix-Marseille) ; Yvon Jacob, industriel, ancien député ; Pr. Alain Laurent, philosophe, directeur de la collection «Bibliothèque classique de la liberté» aux Éditions Les Belles Lettres ; Pr. émérite Jean-Didier Lecaillon (Université Paris 2 Assas) ; Nicolas Lecaussin, directeur de l’Iref ; Henri Lepage, économiste, directeur de l’Institut Turgot ; David Lisnard, maire de Cannes, président de Nouvelle Énergie ; Charles Millon, ancien ministre ; Hervé Novelli, entrepreneur, ancien ministre ; Marc de Scitivaux, économiste, rédacteur en chef des «Cahiers verts de l’économie» ; Patrick Simon, avocat au barreau de Paris ; Benoite Taffin, ancienne maire d’arrondissement de Paris.

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TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

L'Humanité

Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours

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Télévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.

Gérald Rossi

Il n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.

Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.

L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »

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Le Figaro

Faut-il succomber à la ruée vers l’or pour contrer l’inflation?

Romain Pierre Thomas

NOS CONSEILS - La guerre en Ukraine et le retour de l’inflation ont fait grimper le prix du métal jaune. Mieux vaut cependant prendre un minimum de précautions avant d’y investir.

L’or est l’un des grands gagnants de ce début d’année 2022. Il a de nouveau dépassé le seuil symbolique des 2000 dollars l’once au mois de mars dernier, porté par les incertitudes autour de la guerre en Ukraine. Considéré comme la valeur refuge par excellence pour conserver son pouvoir d’achat, «le métal jaune a également bénéficié à plein de la reprise de l’inflation, au plus haut depuis 25 ans en zone euro», précise Alexandre Baradez, responsable de l’analyse de marché chez le courtier IG France. La tendance à la flambée des prix n’est pas prête à s’essouffler. La Banque de France estime entre 3,7 et 4,4 % la hausse de l’indice des prix à la consommation sur 2022, compte tenu de la hausse actuelle des prix de l’énergie.

En dépit de l’engouement actuel des investisseurs autour de l’or, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un actif certes tangible, mais qui ne procure strictement aucun revenu. Par ailleurs, acheter de l’or physique (pièces et lingots) auprès de certaines agences bancaires, dans une officine spécialisée ou encore via des plates-formes en ligne engendre des frais qui peuvent rapidement venir grignoter les éventuelles plus-values. Il faut, en effet, régler une commission sur toutes les transactions, généralement comprise entre 2 et 5 % de l’opération, à l’achat comme à la revente. À cela s’ajoutent des frais de conservation en cas de location de coffre-fort pour éviter tout risque de vol, stocker son trésor sous son matelas étant fortement déconseillé.

Privilégier les ETF aux lingots d’or

Pour réduire les frais, les spécialistes recommandent aux particuliers de se tourner vers un ETF (exchange-traded fund) répliquant l’évolution du prix du métal jaune. Ces fonds indiciels se négocient en Bourse de la même manière qu’une action. Simples d’utilisation et peu onéreux (leurs frais de gestion sont de l’ordre de 0,5 % par an), ils permettent ainsi d’investir à moindre coût dans le métal jaune, avec pour autre atout de pouvoir être achetés ou vendus à tout moment.

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Reste un écueil. Seuls quelques ETF spécialisés sur le métal jaune sont disponibles en Europe, la plupart d’entre eux étant cotés sur les Bourses américaines. Pour les négocier, il est nécessaire de disposer d’un compte-titres permettant d’avoir accès aux marchés boursiers américains (c’est le cas chez la plupart des courtiers en ligne).

L’or est coté en dollars, gare au risque de change

Il faut avoir conscience du risque de change lié à l’évolution du billet vert. L’or étant coté en dollars, les épargnants sont exposés à un risque de dépréciation du billet vert face à l’euro pendant toute la durée de leur investissement. Mais, au-delà de cet effet devise, le risque principal encouru reste bien évidemment lié à l’évolution du prix du métal jaune. Quoi qu’il en soit, en cas de profit, c’est la fiscalité des valeurs mobilières qui s’applique pour les ETF. Les gains sont imposables à l’impôt sur le revenu au taux forfaitaire de 12,8 % ou, sur option, au barème progressif de l’impôt. Dans les deux cas, s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %. Cela reste plus avantageux qu’avec de l’or physique. Les plus-values sont dans ce cas taxées à 36,2 %, prélèvements sociaux inclus, après un abattement de 5 % par an à partir de la troisième année de détention. Il faut donc attendre 22 ans pour bénéficier d’une exonération totale de ses profits.

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Le Figaro

Il est (aussi) possible de se faire livrer des médicaments à domicile

Emma Confrere

Plusieurs applications françaises assurent des livraisons quotidiennes entre les pharmacies et le domicile des patients.

Après la livraison de plats préparés ou des courses alimentaires, place aux médicaments. Des applications françaises sont devenues les «Uber » de la santé, comme Livmed's ou Pharmao. Leur principe est simple, il suffit de s'inscrire, de prendre en photo son ordonnance et sa carte vitale, et le tour est joué. Les frais de livraison et de service sont à la charge de l'acheteur, qui se fait livrer ses médicaments par un coursier directement chez lui.

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Julien, 24 ans, a testé ce principe début avril : «J'ai commandé un test PCR et de l'aspirine car j'étais en télétravail. J'ai trouvé plusieurs pharmacies autour de chez moi, le catalogue était complet et les prix raisonnables. Toutefois, la livraison a été très longue (3 heures). La pharmacie a pris deux heures pour valider ma commande et l'application une heure à trouver un livreur dans mon secteur.» Dans le détail, le montant des deux produits s'est élevé à 11,86 euros, les frais de livraison à 5,50 euros et ceux de gestion à 0,83 euro, portant le total à 18,19 euros.

La Poste permet «aux patients de se faire livrer leurs médicaments à domicile par le facteur» depuis 2018. Mais la démarche est contraignante car il faut envoyer par voie postale son ordonnance à la pharmacie, qui se charge ensuite de faire le nécessaire auprès de La Poste. Le délai dépasse ainsi plusieurs jours, contre quelques minutes ou quelques heures suivant les applications.

«Une augmentation de 500% des ventes» lors de la crise sanitaire

Parmi elles, figure Pharmao, assurant la livraison de médicaments et de parapharmacie depuis 2019. Plus de 200 villes françaises sont couvertes sept jours sur sept, incluant les jours fériés. Le prix minimal est de 5,90 euros et s'élève à 7,90 euros pour une livraison express, qui augmente ensuite en fonction de la distance. Pharmao s'est affilié avec plus de 1000 officines partenaires, essentiellement des groupes comme Lafayette, Ramsey Santé ou Leadersanté. De son côté, Livmed's s'est lancé début 2021 et travaille avec 600 pharmacies et 250 Ehpad. «Nous avons déjà plus de 150.000 patients inscrits», se réjouit Talel Hakimi, le fondateur.

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«L'application est connectée en temps réel avec les stocks et les prix de chaque pharmacie», relève Nicolas Schweizer, créateur de Pharmao. En tout, 400 livraisons sont assurées quotidiennement dans l'Hexagone. L'entrepreneur précise que «la parapharmacie représente 60% des commandes», contenant «essentiellement du démaquillant ou des tests de grossesse». La plupart des clients sont «de jeunes actifs pressés» ou des «mamans ayant besoin de produits pour leur bébé». Concernant la préparation des commandes, il faut suivre un protocole strict, défini par l'Ordre national des pharmaciens. Les articles doivent être emballés «dans un paquet scellé portant les nom, prénom et adresse du patient. L'emballage doit être opaque et sa fermeture doit permettre au destinataire de s'assurer qu'il n'a pas été ouvert par un tiers». Ils sont ensuite transportés dans un sac isotherme, pour assurer la bonne conservation des médicaments.

Durant la crise sanitaire, «il y a eu une augmentation de 500% de nos ventes», souligne Nicolas Schweizer. «Depuis, le rythme reste soutenu», observe-t-il. Une observation partagée par Maître Emmanuelle Porte, avocate spécialisée dans l'innovation en santé : «La e-santé a émergé il y a environ cinq ans et avant le Covid-19, ces acteurs étaient considérés comme de petites start-up. Depuis, les pouvoirs publics ont pris conscience que le monde de la santé ne correspond pas uniquement à la fabrication de médicaments et que la technologie est essentielle.»

Selon elle, ces applications peuvent connaître un véritable essor «si les frais de livraison sont remboursés par les mutuelles ou les assureurs». Actuellement, Pharmao et Livmed's œuvrent toutes les deux pour conclure des partenariats avec certains acteurs comme Gaan, Groupama ou Allianz.

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Plusieurs créatrices françaises prodiguent leurs conseils à des milliers d'abonnés, via des vidéos de quelques secondes.

Obama appelle à réguler les réseaux sociaux, responsables de «l'affaiblissement des démocraties»

L'ancien président des États-Unis a appelé à soumettre les réseaux à des contrôles, estimant que le problème de la désinformation n'est pas «ce que les gens publient» mais ce que «les plateformes promeuvent».

Fuite de 500.000 dossiers médicaux: la Cnil inflige une amende à Dedalus

L'autorité a infligé une amende d'1,5 million d'euros, un montant «décidé au regard de la gravité des manquements».

Le Monde

Coupures publicitaires

Chronique. Les dirigeants de Netflix avaient prévenu, il y a trois mois, que la croissance de la plate-forme de vidéo en ligne s’essoufflerait au premier trimestre 2022 pour la première fois depuis 2011. Les six derniers mois de 2021 avaient pourtant été marqués par un véritable feu d’artifice. A coups d’investissements stratosphériques (17,6 milliards d’euros en 2021), le géant californien avait produit et diffusé Squid Game, la série la plus regardée de l’histoire, et deux films, Red Notice et Don’t Look Up, qui ont attiré 150 millions de spectateurs chacun. Quant à sa production The Crown sur la famille royale britannique, elle a reçu sept statuettes aux Emmy Awards de Los Angeles, en septembre.

Netflix, PayPal, Epic Games… Les entreprises des technologies suspendent leurs activités en Russie

Retour dans l’atmosphère. Netflix a annoncé, mardi 19 avril, la perte de 200 000 abonnés sur les trois premiers mois de l’année quand il s’attendait à en gagner 2,5 millions, une perte somme toute modeste rapportée à ses 221,6 millions de clients à travers le monde. Elle s’explique par la suspension de son activité en Russie depuis mars, mais aussi par la fin des deux années de confinement et de restriction des voyages, qui avaient dopé les abonnements. Plus inquiétant, Netflix s’attend à 2 millions de défections supplémentaires d’ici à fin juin.

Et la Bourse n’apprécie pas du tout. L’action a plongé de 25 % dans les échanges suivant la clôture de Wall Street, mardi, et de 42 % depuis le début de l’année. Cofondateur de la plate-forme, Reed Hastings sait qu’il doit manœuvrer rapidement pour, dit-il, « revenir dans les bonnes grâces des investisseurs ». La hausse du prix des abonnements a ses limites. Il prévoit aussi d’en finir avec un certain laxisme face au partage illicite des identifiants, qui permet à plus de 100 millions de personnes de regarder gratuitement ses séries, en faisant « payer un peu plus » pour maintenir ce droit au partage.

Le groupe de Los Gatos devra surtout faire évoluer son modèle face à la saturation des marchés nord-américain et européen, et à la concurrence sans merci de Disney+, Amazon Prime Video, Apple TV ou HBO Max. « Je suis un grand fan de l’élargissement du choix du consommateur », explique M. Hastings dans sa lettre aux actionnaires : d’ici à un an ou deux, des coupures publicitaires seront introduites dans le cadre d’abonnements moins chers. Netflix a aussi commencé à élargir son offre aux jeux vidéo. Le sport est un autre axe de diversification. Et il doit poursuivre ses investissements, mais de manière plus mesurée, dans la production de contenus. Netflix a beau caracoler en tête du streaming, il n’a pas les poches profondes d’Amazon ou d’Apple, qui peuvent diffuser à perte. Et l’étouffer à petit feu.

Le Monde

Tour de passe-passe

« Est-ce que l’impensable peut arriver ? », s’interrogeait un éditorialiste de la New York Review of Books sept semaines avant que Donald Trump, contre toute attente, remporte la présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Moins de cinq mois plus tôt, à la veille du référendum sur le Brexit, on pouvait honnêtement douter que nos pragmatiques voisins britanniques choisiraient de sauter dans le vide en votant pour quitter l’Union européenne (UE). Le 23 juin, ils en décidèrent pourtant ainsi à 51,89 %.

Si de tels scénarios inattendus, voire « impensables » méritent d’être rappelés à la veille du second tour de la présidentielle française, c’est qu’ils procèdent d’un contexte politique présentant de troublantes similitudes avec celui du nouveau duel Macron-Le Pen. Et que, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, l’« impensable » est survenu alors que le camp censé incarner la « raison » était quasi certain de l’emporter.

« Patriotes contre mondialistes », « gens ordinaires contre donneurs de leçons », l’affiche de notre présidentielle 2022 était déjà celle de la joute où se sont affrontés partisans et adversaires du Brexit au Royaume-Uni il y a six ans. D’un côté, des nationalistes exploitant la nostalgie d’un grandiose passé mythifié et la nécessité de « reprendre le contrôle des frontières » pour justifier la rupture avec l’UE. De l’autre, des élites économiques et intellectuelles attachées à la coopération internationale.

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Déjà le ressort de l’immigration était central. De même que la fermeture des frontières et la mise au ban des étrangers commandent la quasi-totalité du programme de Marine Le Pen, qui promet de « rendre aux Français leur pays », Nigel Farage, le leader britannique d’extrême droite, répétait « We want our country back ! » (« Rendez-nous notre pays ! »). Exultant à l’annonce du succès du Brexit, Farage avait salué « la victoire des gens ordinaires, des gens honnêtes ». Des expressions, qui, retrouvées dans la bouche de la leader du RN, excluent les étrangers ou ceux qu’elle perçoit comme tels.

A l’instar de Mme Le Pen, qui se fait fort de faire baisser la contribution budgétaire française à l’UE pour soulager les finances publiques, Boris Johnson promettait de financer le système de santé public avec l’argent « économisé » par la sortie de l’Union. Il n’hésitait pas à brandir la menace de listes d’attente dans les hôpitaux en cas de maintien dans l’UE. Des mensonges mis au jour pendant la crise due au Covid-19.

« Partygate » : confronté à la grogne des conservateurs, Boris Johnson ne parvient pas à éviter une enquête parlementaire

Et si Mme Le Pen masque aujourd’hui sa hargne contre l’UE derrière le projet d’une « alliance des nations européennes », le temps n’est pas si loin, au lendemain de la victoire du Brexit, où elle « vibrait avec les Britanniques qui ont saisi cette opportunité extraordinaire de sortir de la servitude ». Un enthousiasme qu’elle a depuis remisé : l’économie britannique pâtit de la sortie de l’UE et la prétendue « Global Britain » souffre d’isolement.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier, Sandra Cazenave, Clémence Apetogbor, Cécile Bouanchaud et Jacky Goldberg

  • Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir « libéré », résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l’immense complexe métallurgique Azovstal, où sont également retranchés des civils. Vladimir Poutine accuse Kiev d’empêcher la reddition des combattants ukrainiens.
  • Des images satellites, publiées jeudi par la société américaine Maxar Technologies, montrent « l’existence de fosses communes dans le nord-ouest de Manhouch », un village à 20 kilomètres de Marioupol. Selon Maxar, les images révèlent de longues rangées de tombes, plus de deux cents, à proximité d’un cimetière existant.
  • Les négociations entre la Russie et l’Ukraine n’ont donné lieu à aucune avancée apparente et « patinent », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
  • Dans le Donbass, « les lourds bombardements et les combats se poursuivent, la Russie tentant de progresser vers des localités comme Lyman, Bouhaïvka, Barvinkove et Popasna, dans le cadre de son plan pour la région », a souligné vendredi matin le ministère de la défense britannique.
  • Un haut gradé russe, le général Roustam Minnekaïev, a affirmé que « l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », permettant « d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée » puis « un couloir vers la Transnistrie », région séparatiste prorusse en Moldavie. Plusieurs experts analysent cette déclaration comme « une diversion » pour détourner l’attention du Donbass vers le sud, la Russie n’ayant pas actuellement les capacités militaires pour atteindre cet objectif.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Décryptages. Accaparé par l’Ukraine, Joe Biden cherche à reprendre pied sur le plan intérieur

Tribune. « Au cœur de nos débats intérieurs, l’histoire cogne à la porte »

Factuel. Le Canada envoie des armes lourdes à l’Ukraine

Reportage. En Ukraine, la procureure générale traque les crimes de guerre « vingt-quatre heures sur vingt-quatre »

Décryptages. La France, un pays peu attractif pour les réfugiés d’Ukraine, de Syrie ou d’Afghanistan

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Figaro

Le casse-tête des propriétaires de passoires thermiques

Jorge Carasso

DÉCRYPTAGE - Sans gros travaux, ces logements ne pourront bientôt plus être loués. Ce qui pousse des bailleurs à vendre.

C’est un coup sur la tête pour plusieurs millions de propriétaires de logements anciens. Une partie d’entre eux ne pourront plus les louer. En effet, à partir de 2023, les logements les plus mal notés sur l’étiquette énergie - les pires G -, pour l’essentiel des biens chauffés au gaz, seront carrément interdits de location. En 2025, ce sera au tour des autres G, puis en 2028, des logements notés F, puis E en 2034. C’est la conséquence de mesures issues d’un décret sur la décence des logements et de la loi climat en 2021, qui sont presque passées inaperçues l’année dernière.

À mesure que le couperet se rapproche, l’inquiétude grandit. D’autant que depuis le 1er juillet 2021, les modes de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE), obligatoire en cas de vente ou de location, ont changé. La nouvelle grille de lecture, qui se fonde non plus sur la consommation du logement mais sur la structure du bâti et le mode de chauffage, a fait gonfler le rang des passoires thermiques. C’est particulièrement vrai pour les logements notés G, «dont le nombre a été multiplié par 2,5», souligne Raphaël Eulry, délégué général du diagnostiqueur Sidiane. Les pouvoirs publics estiment le nombre de passoires thermiques à près de 5 millions.

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Mais les pires G ne seraient que 90.000. «La grande majorité des logements concernés ont jusqu’à 2025, voire 2028, pour réaliser les travaux», insiste-t-on dans l’entourage de la ministre du Logement. Pour la Fnaim, le nombre de ces logements se situerait entre 8 et 9 millions. De lourds efforts financiers sont nécessaires pour faire remonter la note d’un bien. Tous les bailleurs n’en ont pas les moyens. «Mes logements, ce sont mes revenus, ma retraite. On me demande 40.000 euros pour que mes biens soient louables. C’est inimaginable», s’inquiète Camille, propriétaire d’une maison composée de trois appartements en périphérie de Dijon. Il faut bien souvent réaliser un bouquet de travaux - isolation des murs, de la toiture, pose de fenêtres doubles vitrage, changement de chaudière… Ce qui peut se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour Élizabeth, propriétaire de deux logements et d’un local commercial à Dijon, cela se monte à 80.000 euros. «Je le vis très mal. Ce sont des biens de qualité. Maintenant, on nous dit que ces biens-là ne valent plus rien», s’énerve la retraitée.

Des aides existent

Des aides existent pour réaliser les travaux permettant d’améliorer la performance énergétique de son logement. MaPrimeRenov’, lancée en 2021, peut monter jusqu’à 20.000 euros pour l’achat et la pose de matériaux qui permettent des économies d’énergie. Mais le montant de cette aide ouverte à tous varie selon les revenus des ménages. Ce dispositif inclut d’autres aides. Par exemple, les certificats d’énergie générés par les travaux. Des subventions locales peuvent s’y ajouter. Reste qu’un rapport récent de la Cour des comptes a mis en cause l’efficacité du dispositif. Selon les sages, MaPrimeRénov’ - 644.000 dossiers financés l’an passé - n’aura officiellement sorti que 2500 logements du statut de passoire thermique, au lieu des 80.000 prévus en 2021. C’est plus pour le gouvernement qui évoque des difficultés déclaratives, mais sans donner d’autres chiffres.

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Quoi qu’il en soit, l’aide moyenne se monte à 3500 euros, bien loin des quelques dizaines de milliers d’euros nécessaires pour sortir un logement de la catégorie des passoires énergétiques. Pour faciliter la mise en place de travaux plus lourds, d’ici à l’été, il sera possible de coupler MaPrimeRenov’ avec un éco-prêt à taux zéro, afin d’étaler les dépenses, indique le ministère du Logement. En janvier, le gouvernement a par ailleurs lancé FranceRénov’, un guichet visant à accompagner les propriétaires dans leurs recherches de financement et la réalisation de travaux efficaces.

«Calendrier injouable»

La situation de pénurie de matériaux et de hausse des prix ajoute une épine dans le pied des propriétaires. «On est à peu près sûr de l’échec vers lequel on va. On est dans une situation de crise et le calendrier est injouable», estime Pierre Hautus, délégué général de l’association de propriétaires Unpi. Cela pousse certains à vendre. Au risque de subir une vraie décote, car désormais le prix de vente d’un bien tient compte de la qualité énergétique du bâti. «Les investisseurs s’appuient sur la note pour baisser le prix. Si elle est de F ou G, la négociation est assez agressive», indique Frédéric Teboul, à la tête du réseau parisien Frédélion. «Un mauvais DPE devient un défaut, abonde Aurélien Gouttefarde, de la plateforme d’achat immédiat Homeloop. C’est comme une mauvaise disposition, un logement sombre, ou un étage élevé sans ascenseur.»

Néanmoins, l’impact de l’étiquette énergie sur les prix n’est pas simple à établir. Il dépend beaucoup de l’endroit où le logement se situe et de la demande locale. Les primo-accédants sont par exemple moins sensibles à la note du logement. Selon meilleursagents, la hausse de prix de l’immobilier pour les biens considérés comme des passoires en France s’est établie à + 2 % en 2021, contre + 5,7 % pour les logements mieux notés.

Bientôt un nouvel audit pour les ventes de maison

Les vendeurs de maison ou d’immeuble entier qui ont une étiquette énergie défavorable, c’est-à-dire notée F ou G, devront réaliser un audit thermique, sorte de super DPE accompagné de solutions de financements, à compter du 1er septembre. Près de 100.000 ventes sont concernées par an. Mais le gouvernement, qui a déjà repoussé une première fois cette obligation initialement prévue le 1er janvier, n’exclut pas de retarder à nouveau son lancement. Les professionnels du diagnostic estiment qu’ils ne seront pas prêts au 1er septembre. «On se tient à l’écoute, une clause de revoyure est prévue à l’été. Notre but n’est pas de bloquer le marché avec un audit inapplicable», explique-t-on dans l’entourage du ministère du Logement. Le gouvernement a en mémoire les couacs qui ont émaillé le lancement du nouveau DPE, pendant l’été 2021, avec un logiciel inopérant les premiers mois.

Nouvelles craintes sur les centrales d’EDF

Le modèle de réacteur le plus utilisé en France pourrait être lui aussi touché par un défaut de série.

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

Des soupçons de détournement de fonds, au travers du distributeur au Moyen-Orient de Renault et Nissan, pèse sur l'ex-patron réfugié au Liban.

Regarder la vidéo

Bulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

Le Monde

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron favori du second tour, mais Marine Le Pen à un niveau élevé, selon un ultime sondage

Le président sortant est en tête des intentions de vote, avec 56,5 %, du second tour du scrutin, dimanche 24 avril. La candidate d’extrême droite récolterait 43,5 %, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour « Le Monde » effectué vendredi.

A quelques heures du second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 avril, la situation politique est d’une incertitude inédite. D’un côté, Emmanuel Macron, le président sortant, continue de faire la course en tête et apparaît comme le favori du scrutin avec des intentions de vote s’élevant à 56,5 % des personnes interrogées, contre 43,5 % pour Marine Le Pen – la marge d’erreur étant estimée à plus ou moins 1,1 point. De l’autre, l’extrême droite atteint une hauteur qu’elle n’avait encore jamais connue à ce stade de la campagne.

Ce sont là les principales leçons de l’enquête électorale menée le 22 avril par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde. Pour ce sondage, 12 129 personnes, sélectionnées selon la méthode des quotas, ont été interrogées. Les intentions de vote pour le 24 avril sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 7 549 personnes, d’où une très faible marge d’erreur.

Emmanuel Macron, favori du second tour de l’élection présidentielle, est porté par le vote d’électeurs peu enthousiastes pour son projet

Ces estimations montrent une certaine stabilité depuis les résultats de la précédente enquête présidentielle, effectuée du 15 au 18 avril par Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po – le Cevipof – et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde. Emmanuel Macron y était crédité de 56 % des intentions de vote, contre 44 % pour Marine Le Pen.

Un socle solide

Entre-temps, toutefois, le débat de l’entre-deux-tours a eu lieu, mercredi 20 avril. Or c’est M. Macron qui est plutôt apparu comme le vainqueur de la confrontation. Mme Le Pen a semblé moins crédible que lui ; plusieurs de ses propositions, floues et brouillonnes ; et elle a manqué de « présidentialité » face au chef de l’Etat, qui a précisément fait de son rôle un atout.

Malgré ces handicaps, le socle de la candidate du Rassemblement national (RN) apparaît très solide : ses électeurs sont sûrs de leur choix à 92 %, contre 94 % pour Emmanuel Macron. La stagnation des intentions de vote en faveur du président candidat semble donc bien indiquer une sorte de tassement, sans que le débat ait eu d’effet accélérateur voire créé de dynamique notable pour lui.

Le candidat de La République en marche pourrait paradoxalement pâtir d’une démobilisation de son camp, en raison de son statut de favori

En outre, si M. Macron l’emporte au second tour dimanche soir, sa victoire sera assombrie par de lourds nuages politiques. Le président réélu se maintiendrait à la tête d’un pays où l’extrême droite recueille près de la moitié des suffrages et, partant, profondément divisé. La situation serait totalement nouvelle puisqu’il y a cinq ans M. Macron avait recueilli 66,10 % des voix, contre 33,9 % pour Mme Le Pen : soit, potentiellement, une différence de 10 points.

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L'Humanité

Neil Young, chanteur indigné, dans l’art et dans la vie

Nos recommandations culturelles

Télévision Depuis la fin des années 1960, le Nord-Américain se sert de la chanson comme étendard de ses révoltes. Il n’hésite pas à soutenir Bernie Sanders, lors de la présidentielle de 2020.

Caroline Constant

Il chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.

Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.

un homme curieux de tout

Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.

Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.

Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.

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Le Figaro

En Chine, la grande fuite des «expats» désillusionnés

DÉCRYPTAGE - Jusqu’ici, les jeunes diplômés formés aux meilleures écoles se ruaient dans l’empire du Milieu, où les entreprises étrangères frappées de «sino-béatitude» se croyaient à l’abri des excès du régime autocratique chinois.

À Tokyo

«Jamais!»: ce ponte «ressources humaines» d’un groupe du CAC 40 n’y va pas par quatre chemins pour répondre à la question: «Accepterais-tu de t’expatrier en Chine?» Obligé, par ses fonctions, de promouvoir ce pays en raison de son poids énorme dans les ventes de son employeur, il frôle la schizophrénie. Comme la plupart des multinationales, prises en tenailles entre le gigantesque marché chinois et des conditions de vie de plus en plus repoussantes pour ses expatriés.

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Cruelle désillusion. Les entreprises étrangères étaient frappées de «sino-béatitude» depuis l’adhésion de la deuxième économie à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. Les jeunes diplômés, formés aux meilleures écoles, s’y ruaient, attirés par des primes d’expatriation indexées sur la hausse presque mécanique du PIB. Ils se crurent longtemps à l’abri des excès du régime autocratique chinois. «Il faut bien avouer que les milieux économiques ne sont pas particulièrement sensibles aux libertés publiques», résume, dans une litote amère, un banquier français de la région. Mais les couleuvres furent de plus en plus difficiles à avaler: disparitions du fondateur d’Alibaba Jack Ma, de la chanteuse Zhao Wei, de la championne de tennis Peng Shuai ; féroce répression du «mouvement des parapluies», démocratique, à Hongkong ; harcèlement méthodique des journalistes, des diplomates, et de leurs sources ; arrestations arbitraires de citoyens canadiens ou australiens. «Demain, à qui le tour?», se demandent les expatriés, devenus soudain sensibles aux droits de l’homme.

Pénurie de recrues étrangères

À Hongkong, les résidents de longue date font leurs valises depuis trois ans. HSBC, multinationale bancaire dont l’histoire est intimement liée à celle de l’ancien comptoir britannique, réduit ses effectifs sur place, sans le dire, en les redéployant partout ailleurs dans le monde, «sauf en Chine», confie un cadre de la banque. L’incurie de la gestion du Covid-19 a accéléré le mouvement vers la sortie de façon spectaculaire. Le lycée français local a pris les devants, aidant les élèves qui le souhaitent à rentrer en France. Selon EuroCham, la chambre de commerce européenne à Hongkong, la moitié des entreprises membres prévoient de déplacer tout ou partie de leurs effectifs dans l’année. «Les écoles internationales ont rouvert depuis mardi. Mais on ne croit plus le gouvernement», raconte le dirigeant d’une filiale de société française à Hongkong.

Des situations similaires ont lieu dans les métropoles chinoises: Shanghaï, Canton, Shenzhen… Selon un sondage de la chambre de commerce américaine à Shanghaï publié fin mars, 81% de ses membres avouent avoir des difficultés à attirer ou recruter des talents étrangers.

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Mais alors, d’où couvrir la Chine? Singapour recueille les expatriés en errance, notamment dans le droit et la finance. Mais la cité-État durcit ses conditions de séjour, aiguillonnée par une population locale confrontée à un coût de la vie qui flambe avec cette nouvelle population plus aisée qu’elle. Il y aurait bien le Japon… mais il bat froid les expatriés - même les financiers. En désespoir de cause, les multinationales relocalisent de plus en plus leurs opérations chinoises à… Dubaï. «À 4 heures de décalage horaire de Pékin», se pince un diplomate européen en poste à Tokyo.

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La Banque de France défend le virement instantané

Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.

Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?

DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.

Présidentielle 2022 : le «chèque alimentation» mis en place «dès après l'élection» si Macron est réélu, selon Denormandie

Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.

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Le Monde

A l’agenda du vendredi 22 avril

Live animé par Jérémie Lamothe, Simon Auffret, Brice Laemle et Marie Pouzadoux

Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Carnet de campagne. A deux jours du second tour, les candidats ont jeté leurs dernières forces dans la bataille et leurs derniers déplacements. La campagne officielle prend fin vendredi soir. Emmanuel Macron s’est rendu à Figeac, dans le Lot, tandis que Marine Le Pen était dans le Pas-de-Calais.

Rouge et bleu. Le président candidat a répondu au micro de France Inter, tandis que la candidate d’extrême droite était l’invitée d’Europe 1, de 8 heures à 9 heures.

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En Seine-Saint-Denis, Emmanuel Macron multiplie les appels à l’électorat de Jean-Luc Mélenchon avant le second tour de la présidentielle

A Arras, Marine Le Pen appelle le « peuple de France » à se lever au second tour de la présidentielle contre le « mépris » d’Emmanuel Macron

Retraites, voile… Les renoncements et les virages de M. Macron et de Mme Le Pen à l’approche du second tour de la présidentielle

« On a d’un côté l’école de la start-up nation, de l’autre celle des « Choristes » » : les programmes divergents d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen sur l’éducation

Les essentiels de la campagne

Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen à l’élection présidentielle

La carte des résultats de la présidentielle 2022 : visualisez les votes commune par commune

Les cartes des résultats de l’élection présidentielle 2022 des douze candidats

Abstention au premier tour de la présidentielle 2022 : six cartes et graphiques pour comprendre

Le Monde

Près de la ville assiégée de Marioupol, des images satellites révèlent des « fosses communes »

Des images prises par la société Maxar montrent de longues rangées de tombes proches d’un cimetière dans le village de Manhouch. Selon Vadym Boïtchenko, maire de Marioupol, « les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents ».

Des images satellites, publiées jeudi 21 avril par la société américaine Maxar Technologies, montrent « l’existence de fosses communes dans le nord-ouest de Manhouch », un village à 20 kilomètres de Marioupol. Selon Maxar, les images révèlent de longues rangées de tombes, plus de 200, à proximité d’un cimetière existant. Maxar, cité par l’agence de presse Associated Press, déclare que les tombes ont été creusées à la fin de mars et agrandies au cours des dernières semaines.

Guerre en Ukraine en direct : « l’un des objectifs est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine » a déclaré un haut gradé russe

Dans un message publié sur Telegram, Vadym Boïtchenko, le maire de Marioupol, accuse les Russes de « cacher leurs crimes militaires ». A Manhouch, « les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents », a-t-il écrit. « Ils creusent des trous de trente mètres et amènent les corps des habitants de Marioupol dans des camions ». Il estime que les bombardements russes ont fait au moins 20 000 morts à Marioupol depuis le début du siège.

La Russie crie victoire à Marioupol avant sa chute

Les premières rangées de fosses d’une dimension d’environ 1,80 mètre sur 3 mètres sont apparues sur des images capturées entre le 23 et le 26 mars. Les images satellites capturées deux semaines plus tard, le 6 avril, montrent l’expansion du site où plus de 200 fosses ont été creusées englobant près un terrain d’environ 4 000 m².

« Marioupol est le plus grand crime de guerre du XXIe siècle. C’est le nouveau Babi Yar », a encore écrit Vadym Boïtchenko, en référence au « ravin des bonnes femmes », à Kiev, où 33 771 juifs ont été exécutés d’une balle dans la nuque, les 29 et 30 septembre 1941, avant que plus d’une centaine de milliers de personnes – juifs, Tziganes, partisans, prisonniers… – soient tuées, au même endroit, jusqu’en novembre 1943.

La longueur des fosses de Manhouch est de 300 mètres. A titre de comparaison, dans une fosse commune près de l’église de Boutcha, longue de 14 mètres, les corps de 70 personnes avaient été retrouvés, rappelle de son côté Radio Free Europe/Radio Liberty, qui a commencé à enquêter sur ces fosses communes.

Massacre de Boutcha : ce que l’on sait sur la découverte des corps de civils

L’armée russe accusée

A la mi-mars, dans différentes zones de Marioupol et de sa banlieue, les services publics ont enterré environ 5 000 personnes. Selon des estimations prudentes, le nombre total de victimes de l’armée russe est de 22 000 morts.

Les Nations unies et la Croix-Rouge jugent impossible d’estimer le bilan des victimes civiles à ce stade, mais pensent qu’il se chiffre en milliers. La Russie dit avoir évacué sur son sol 140 000 civils de Marioupol. L’Ukraine l’accuse de déportation, au moins pour une partie d’entre eux, ce qui constituerait un crime de guerre.

Guerre en Ukraine : Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes

La Russie n’a pas fait de commentaire sur ces découvertes. Lorsque des charniers et des centaines de civils morts ont été découverts à Boutcha et dans d’autres villes autour de Kiev après le retrait des troupes russes il y a trois semaines, les responsables russes ont nié que leurs soldats aient tué des civils à cet endroit et ont accusé l’Ukraine de mettre en scène ces atrocités.

L’ONU a accusé vendredi 22 avril l’armée russe d’actions « pouvant relever des crimes de guerre » en Ukraine depuis l’invasion, le 24 février, y compris des bombardements tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux.

En Ukraine, la procureure générale traque les crimes de guerre « vingt-quatre heures sur vingt-quatre »

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

«Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?», enquête familiale sur un silence

Madeleine Meteyer

ENTRETIEN - L'historienne Raphaëlle Branche explique pourquoi les jeunes hommes envoyés en Algérie, soi-disant pour du «maintien de l'ordre», ont si peu parlé de cette expérience parfois traumatisante à leur famille.

Dans une enquête fleuve truffée de fines analyses psychologiques, Papa qu'as-tu fait en Algérie (La découverte, 2022), Raphaëlle Branche décrypte l'indifférence qu'a suscitée dans leur famille l'expérience des conscrits en Algérie. En 500 pages et des poussières - très denses, jamais ennuyeuses -, elle parvient à expliquer pourquoi ces hommes n'ont eu d'autre choix que de mettre leurs souvenirs derrière eux. Avec douleur parfois.

Le Figaro. - Dans votre livre, vous évoquez des hommes qui se sont fait leurs meilleurs copains en Algérie, d'autres qui ont assisté à des scènes de viol, de torture. Comment avez-vous défini la catégorie à laquelle vous vous êtes intéressée sachant que tous les conscrits n'ont pas eu la même expérience de leur service militaire en Algérie ?

Raphaëlle Branche. - J'ai travaillé sur les appelés et rappelés métropolitains envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. J'ai exclu du corpus ceux dont la guerre était le métier pour m'intéresser exclusivement aux conscrits, c'est-à-dire aux hommes qui ont fait leur service militaire en Algérie. Au total, environ 1 million 500.000 garçons, qui avaient le plus souvent 20 ans, nés dans les années 1930. Qu'ils aient retenu de leur service militaire des paysages somptueux, une période marquée par l'ennui ou des traumatismes, ils font tous l'objet de mon enquête. Car même un homme qui n'a jamais eu le sentiment d'être en danger pendant ces quelques mois en Algérie n'a pu ignorer que le pays était en guerre.

Mais les familles ont pu l'ignorer parce que dans les lettres qu'ils leur envoient et que vous avez pu lire, les conscrits assurent à leurs proches ne courir aucun danger. Les courriers étaient-ils censurés ? Ou doit-on y lire une volonté de rassurer ?

La France n'est pas en guerre à l'époque ; il n'y a donc aucune censure officielle. Cependant, les familles ont pu ignorer la réalité de la guerre en Algérie parce que les soldats ont souvent choisi d'euphémiser ce qu'ils vivaient. Or, à l'époque, la radio et la télévision sont contrôlées par l'Etat et la presse écrite, beaucoup plus libre, n'a pas les moyens d'envoyer des reporters dans le bled, là où se mène l'essentiel de ce conflit. Donc les lettres sont le seul moyen de faire connaître la réalité à ses proches.

Et ils ne le font pas…

Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'on meurt peu pendant la guerre d'Algérie, il paraît donc inutile d'inquiéter ses parents. Ensuite parce que les conscrits vivent un rite de passage qui n'est pas censé être un moment de plaisir mais une épreuve destinée à faire d'eux des hommes. Ils ont été préparés à la dureté du moment, ils ne vont donc pas s'en étonner auprès de leurs parents. D'autant que leurs grands-pères ont fait la Première Guerre mondiale et leurs pères la deuxième, où ils ont pu être prisonniers, ce qui peut sembler, à raison, nettement plus grave que de passer quelques mois dans le désert. Alors, pourquoi se plaindraient-ils ?

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Toutefois, il arrive que certains s'ouvrent à leurs parents de ce qu'ils vivent. Mais ils ne sont pas toujours écoutés. Je pense à un jeune homme qui, dans une lettre, dit à son père «ce qu'il se passe en Algérie, ce n'est pas ce que tu peux lire dans Le Figaro ou Le Monde» mais son père lui répond qu'il se trompe, que c'est juste «une opération de maintien de l'ordre». Son fils finit par renoncer à lui exposer ce dont il est pourtant témoin.

Dans leurs écrits intimes, les soldats ont-ils l'air surpris ou honteux de ce que leurs supérieurs leur demandent de faire ?

Certains parlent de «reniement de valeurs», parfois de «honte» qu'ils disent ressentir en tant que personne ou en tant que Français. Beaucoup comparent ce qu'ils vivent avec l'Occupation, dont ils ont un souvenir très précis puisqu'ils étaient enfants à cette époque-là. En Algérie, ils voient des enfants qui leur sourient et des adultes au visage fermé, ça leur rappelle quelque chose...

Et puis on leur fait faire l'école, construire des routes, ce ne sont ni des activités de service militaire ni des opérations de guerre. Beaucoup sont surpris, certains sont perturbés. D'autres sont aussi ravis de cette occasion de développer des activités plus pacifiques qu'attendues ou de servir leur pays en combattant les «rebelles» du FLN dont ils constatent parfois la violence avec effroi.

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J'ai aussi trouvé des écrits d'hommes plus à distance de ce qu'ils vivent. Je pense à ce sous-lieutenant qui écrit que des anciens lui ont raconté la pratique de la torture. Il le note de manière très factuelle, rapporte leurs propos sur les Arabes («ces gens-là ne comprennent que la force»), mais il ne décrit pas ses impressions. Est-il gêné ? Est-il d'accord ? Il ne le dit pas. Peut-être que, comme beaucoup, il apprend à faire son devoir sans se poser de questions.

Le silence, écrivez-vous, est familial. Ce ne sont pas seulement les hommes qui se taisent au sujet de la guerre d'Algérie, mais leurs parents, puis leurs femmes, leurs enfants qui ne poseront pas de questions. Est-ce que les proches s'en moquaient ou est-ce qu'ils redoutaient d'entendre des horreurs ?

J'ai eu l'intuition que le silence était familial dans les années 1990, quand j'ai commencé à interroger les anciens combattants. Je n'avais aucune difficulté à recueillir leur témoignage or, leurs enfants me disaient «moi, mon père il ne m'en parle jamais». J'ai commencé à me dire qu'une des clefs d'explication du silence se trouvait dans les familles elles-mêmes. Je me souviens d'un ancien combattant qui avait écrit un livre : ses enfants ne lui avaient jamais dit ce qu'ils en avaient pensé. Ce n'est que lors de ma venue qu'il leur a demandé pourquoi. Ils ont répondu «on ne voulait pas te gêner». Le point de départ de ce travail était donc de remettre en question une double affirmation : 1) les soldats revenus d'Algérie sont restés volontairement silencieux et 2) ce silence cache un traumatisme.

Les pères de votre enquête qui n'ont pas d'eux-mêmes abordé le sujet avec leurs enfants craignaient-ils leur jugement ? Quelles différences existent entre leur génération et celle de leurs enfants ?

À partir du tournant des années 1970, les dynamiques familiales ont évolué en France. Le droit a redéfini le rôle du père et son autorité, les relations entre époux, la relation aux enfants. Cette dernière est devenue peu à peu plus souple ; les pères ont été moins distants ; les enfants autorisés à questionner. Les anciens combattants d'Algérie, eux, sont restés plus proches de la génération de leurs parents. Ils ont connu un père tout-puissant et ils l'ont sans doute en partie imité. Le fait que certains n'aient pas évoqué l'Algérie vient aussi de cette évidence pour eux : un père, ça parle peu.

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Et puis, encore une fois, la société considérait qu'ils n'avaient pas vraiment vécu une guerre… Officiellement, le terme «guerre d'Algérie» n'est apparu qu'en 1999…

C'est pour ça qu'il ne faut pas surinterpréter le fait que les enfants n'aient pas posé de questions. Le plus intéressant, c'est ceux qui ont voulu poser des questions et qui n'ont pas osé ou s'y sont mal pris. Je me souviens d'une dame qui est allée voir son père à 40 ans avec plein de questions. Il a quitté la table quand elle a voulu lui parler de la torture, de ce que le grand public avait appris rétrospectivement sur cette période. Peut-être qu'il ne reconnaissait pas sa guerre dans les faits que lui rapportait sa fille. Ou qu'il avait honte d'y avoir participé, à moins qu'il n'ait pas trouvé le moyen de faire comprendre ce qu'il avait vécu.

Dans les familles où le silence recouvrait un traumatisme, quelles conséquences celui-ci a-t-il pu avoir ?

Lorsque le silence des anciens combattants était rattaché à des expériences de violence subie ou infligée, ces expériences ont pu avoir un effet sur leur rapport à la vie, à la mort, mais aussi aux enfants, à l'autorité, etc. Cela a pu se traduire par des formes de violence, par de l'alcoolisme ou des tempéraments dépressifs. Mais, encore une fois, il me paraît tout à fait excessif d'affirmer que la plupart des anciens combattants ont été traumatisés. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas très souvent été marqués par ce moment de leur vie. Frôler la mort, pouvoir la donner, avoir le pouvoir de commander sont autant d'expériences qui marquent durablement.

En tout cas, s'ils n'ont pas parlé de l'Algérie, les causes de ce silence ou de cette transmission fragmentaire sont multiples. Le désintérêt des proches lors de leur retour est un facteur à ne pas négliger.

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Sur qui Marine Le Pen pourrait-elle s’appuyer pour gouverner : transfuges de la droite, historiques du FN, jeune garde…

Transfuges de la droite, historiques du FN, jeune garde… « Le Monde » passe en revue les profils de personnes sur lesquelles la candidate du RN pourrait compter en cas de victoire.

Sur qui Marine Le Pen pourrait-elle s’appuyer pour gouverner ? La question se pose avec la nouvelle qualification de la candidate du Rassemblement national (RN) pour le second tour de l’élection présidentielle, prévu dimanche 24 avril. Si l’héritière de Jean-Marie Le Pen a brossé les grands traits de son mode de gouvernement – nationaliste, populiste et autoritaire – et dit vouloir former un « gouvernement d’union nationale », dirigé par un premier ministre « politique et patriote », elle n’a rien dit ou presque de la composition possible de celui-ci.

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

Seuls quelques noms sont sortis du chapeau, comme l’essayiste Hervé Juvin ou l’ex-magistrat Jean-Pierre Garraud, transfuge de LR – deux eurodéputés que Marine Le Pen, en cas de victoire, destine respectivement à l’environnement et à la justice. La candidate cite aussi volontiers l’ex-ministre UMP prorusse Thierry Mariani – qui « aurait sa place dans un gouvernement » –, ou les cadres du RN Jordan Bardella et Franck Allisio.

Alors que les personnalités dotées d’une expérience à des postes politiques de premier plan font défaut au RN, Le Monde dresse une galerie de portraits de possibles « ministrables », dont les noms se murmurent dans l’entourage de Marine Le Pen ou sont évoqués dans la presse. Soutiens historiques ou récents convertis, idéologues d’extrême droite ou transfuges de la droite, ils ont en commun d’être, avant tout, des fidèles de Marine Le Pen.

Jordan Bardella

De celui qui l’a remplacée à la tête de son parti le temps de l’élection présidentielle, Marine Le Pen dit qu’il possède « parfaitement les qualités pour devenir ministre ». A seulement 27 ans, Jordan Bardella, servi par son profil de gendre idéal et ses qualités intellectuelles, a connu en quelques années une ascension fulgurante au RN, au point d’en devenir l’un des piliers.

Encarté à 16 ans, ce jeune homme qui a grandi dans un quartier déshérité de Seine-Saint-Denis est devenu secrétaire départemental de son département à 19 ans, conseiller régional d’Ile-de-France à 20 ans, puis porte-parole du RN, à 22 ans, avant d’être propulsé tête de liste du parti aux élections européennes de 2019. Il a, désormais, tout du professionnel de la politique : l’aisance oratoire, le verbe affûté et cette image bien lisse qui convient à la stratégie de normalisation du parti d’extrême droite.

Mais si Jordan Bardella incarne un RN dédiabolisé et entend modifier l’image du parti, sur le fond, son discours est le même que celui de ses prédécesseurs sur l’insécurité, l’immigration ou l’islamisme. Ce qu’il apprécie chez Marine Le Pen ? Ce « truc chez elle qu’il n’y a pas chez les autres. Elle est courageuse, dit tout haut ce que personne n’ose dire ».

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Le Figaro

Comment cumuler sa retraite avec des revenus professionnels

NOS CONSEILS - Votre carrière ne s’arrête pas le jour où vous décidez de liquider vos pensions de retraite. Vous pouvez reprendre une activité professionnelle, sous certaines conditions.

Une fois votre retraite liquidée, vous avez la possibilité de reprendre ou de poursuivre une activité professionnelle pour vous procurer des revenus complémentaires. C’est ce qu’on appelle le «cumul emploi retraite». Principal inconvénient de ce dispositif: si vous avez cotisé successivement ou simultanément dans plusieurs régimes, vous devrez faire liquider toutes les retraites auxquelles vous êtes susceptibles de prétendre en même temps, y compris celle du régime dans lequel vous allez poursuivre votre activité. Alors même que vous allez continuer à cotiser de la même manière que les actifs, vos cotisations ne vous apporteront aucun droit supplémentaire pour votre retraite. À la différence de la retraite progressive, votre retraite a été liquidée de manière définitive et ne sera pas recalculée pour tenir compte de cette période de cumul.

Des règles strictes pour le cumul intrarégime

Ce n’est pas la seule contrainte de ce dispositif. Si vous décidez de reprendre une activité relevant du même régime que celui qui vous verse vos pensions - le régime des salariés, par exemple -, vous n’êtes autorisé à cumuler votre «nouveau» salaire avec vos pensions de retraite qu’à partir de 62 ans, à condition que vous ayez accompli une carrière complète, ou à défaut à partir de 67 ans. Si vous ne remplissez pas ces conditions, soit parce que vous avez fait liquider votre retraite avant 62 ans dans le cadre du dispositif de retraite anticipé pour carrière longue, soit parce que vous avez fait liquider votre retraite à partir de 62 ans avec une décote faute d’avoir réuni la durée d’assurance requise pour le taux plein, vous entrez dans le cadre du cumul «limité». Concrètement, cela ne vous empêche pas de reprendre une activité rémunérée. Mais vous ne pourrez continuer à percevoir vos pensions de retraite que si vous respectez certaines limites qui ne sont pas les mêmes d’un régime de retraite à l’autre, ni appréciées de la même manière.

Par exemple, si vous reprenez une activité salariée alors que vous étiez salarié, le montant de vos pensions ajouté à celui de votre salaire ne doit pas dépasser votre «dernier» salaire, apprécié sur la moyenne des trois derniers mois, ou 1,6 smic si cette deuxième limite est plus favorable. Si vous dépassez ces limites, votre retraite de base sera réduite à due concurrence tandis que le versement de votre retraite complémentaire Agirc-Arrco, elle, sera suspendu. En outre, si vous souhaitez retravailler chez votre dernier employeur, vous devez attendre six mois. À défaut, si vous ne respectez pas ce délai, le versement de votre retraite de base sera suspendu même si vous ne dépassez pas la limite de cumul autorisée.

Si vous étiez indépendant et reprenez une activité relevant de la Sécurité sociale des indépendants, on ne tient compte que du montant de vos nouveaux revenus professionnels (peu importe le montant de la retraite que vous percevez): ils ne doivent pas dépasser la moitié du plafond de la Sécurité sociale, soit 20.568 € en 2022. Cette limite est doublée si vous travaillez dans une zone de revalorisation rurale ou une zone urbaine sensible. Si vous dépassez les seuils autorisés, le versement de vos retraites sera suspendu.

Si vous êtes professionnel libéral (autre qu’avocat), vous pouvez continuer à exercer votre activité tant que vos revenus professionnels ne dépassent pas 41.136 €. À défaut, votre pension sera réduite à due concurrence (vérifiez auprès de votre caisse professionnelle les règles applicables pour la retraite complémentaire).

L’idéal: changer de statut

En revanche, si vous démarrez une activité relevant d’un autre régime que celui qui vous verse vos pensions, cela n’aura aucune incidence sur leur versement. Autrement dit, quel que soit votre âge, et même sans toucher une retraite à taux plein, rien ne vous empêche de cumuler la totalité de vos pensions de retraite avec les revenus procurés par l’exercice d’une nouvelle activité, dès lors qu’elle relève d’un autre régime que celui qui vous verse votre retraite. Et ce quels que soient le niveau de vos retraites et celui de vos nouveaux revenus. Quitte à cotiser à fonds perdu, autant opter pour le statut le moins gourmand en cotisations sociales. Cela passe généralement par la création d’une société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu) dont vous serez président.

Si aucune rémunération n’est prévue et que vous ne percevez que des dividendes, vous n’aurez pas de cotisations sociales à payer, y compris sur les dividendes, et vous échapperez aux règles du cumul emploi-retraite. Vous pourrez en outre profiter du prélèvement forfaitaire de 30% pour l’imposition de vos «nouveaux» revenus.

Dure réalité

Dans les faits, le cumul emploi-retraite est assez difficile à mettre en œuvre pour les salariés car il faut qu’ils rompent leur contrat de travail, quitte à en signer un autre dès le lendemain, même s’ils poursuivent leur activité dans la même entreprise. «Ils ne sont pas nombreux à oser aller voir les ressources humaines pour leur expliquer qu’ils aimeraient bien faire du cumul, d’autant que cela ne présente aucun avantage particulier pour leur employeur sauf s’ils en profitent pour passer à un temps partiel. Quant à l’idée de créer leur entreprise pour changer de statut, ce n’est pas à la portée de toutes les personnes qui ont été salariées toute leur vie», constate Nicolas Strady, directeur des opérations retraite chez Ma réforme des retraites.

Dans les faits, le cumul emploi-retraite est surtout pratiqué par les professions libérales et les chefs d’entreprise. Pour preuve? À la Sécurité sociale des indépendants, le nombre de retraités en cumul emploi-retraite a quasiment doublé entre 2011 et 2019 depuis l’entrée en vigueur de la réforme qui a libéralisé les conditions d’accès à ce dispositif. Car, à la différence des salariés, les indépendants et les professionnels libéraux ne sont pas obligés de cesser leur activité pour cumuler leurs pensions de retraite et leurs revenus professionnels. «S’ils sont seuls maîtres à bord, ils ont intérêt à demander le versement de leur retraite dès qu’ils atteignent le taux plein, même s’ils n’ont aucune intention de s’arrêter de travailler. Quitte à racheter les trimestres qui leur manquent s’ils ne peuvent pas prétendre au taux plein à partir de 62 ans de manière à pouvoir cumuler sans limite leurs pensions de retraite et leurs revenus professionnels», conseille Marilyn Vilardebo, présidente et fondatrice d’Origami & Co. La règle est plus ou moins la même pour ceux qui terminent leur activité par une période d’expatriation. «Même s’ils n’ont pas le taux plein, ils peuvent demander le versement de leur retraite française dès 62 ans et la cumuler avec les revenus de leur activité à l’étranger. Ils n’ont aucune raison d’attendre pour faire liquider leur retraite et doivent avoir en tête qu’ils ne récupéreront jamais ce qu’ils n’ont pas demandé tout de suite», ajoute Pascale Gauthier, de chez Novelvy.

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Réforme des retraites : «l'usure professionnelle» sera prise en compte en cas de réélection de Macron, assure Borne

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Le Monde

La rédaction du magazine « Marianne » en ébullition après la « une » pro-Macron

La Société des rédacteurs de l’hebdomadaire accuse son actionnaire, Daniel Kretinsky, d’avoir changé à la dernière minute le titre de « une » du numéro paru le 21 avril et dénonce « une atteinte inédite à son indépendance ».

« Malgré la colère… Eviter le chaos… » Tel est le titre de la couverture de « une » du dernier numéro de Marianne, disponible en kiosque depuis le jeudi 21 avril. Sous la « colère », une photo des yeux d’Emmanuel Macron. Sous le « chaos », ceux de Marine Le Pen. Le message de l’hebdomadaire est clair : dimanche 24 avril, il faudra préférer la première option à la seconde, et voter en faveur d’Emmanuel Macron. Cet appel au vote n’aurait rien de particulier – certains médias, dont Le Monde, ont clairement fait part de leur préférence – s’il était l’expression de la rédaction.

A « Marianne », Natacha Polony assume son virage éditorial plus souverainiste

Problème, ce titre aurait été changé à la dernière minute, sur volonté de l’actionnaire du journal. C’est l’accusation portée par la Société des rédacteurs de Marianne (SRM), qui a dénoncé « une atteinte inédite à son indépendance » dans un communiqué publié mardi 19 avril. Selon les journalistes, Daniel Kretinsky (propriétaire du groupe CMI dont fait partie Marianne, également actionnaire indirect du Monde) serait « intervenu directement pour modifier la “une”, dénonce la SRM. Cette ingérence constitue une attaque grave contre l’indépendance éditoriale de Marianne ».

A l’origine, le magazine ne devait pas donner de consigne de vote. La titraille initiale était similaire dans les termes mais différente dans sa ponctuation : « La colère ou le chaos ? », était-il mentionné, renvoyant dos à dos les deux candidats. Le choix de ne pas prendre parti avait été mûrement réfléchi par la direction et la rédaction lors de deux réunions qui s’étaient tenues sur le sujet. « Cette “une” était équilibrée. Nous ne voulions pas faire comme les autres titres de presse. Nos lecteurs ne sont pas des godillots ! », témoigne un journaliste. Une double page commandée à Jean-François Kahn et à Jacques Julliard était censée rééquilibrer l’absence de prise de position du journal. « Ils savaient que j’aurais réagi de toute façon, en tant que créateur du journal. L’idée était d’éviter le scandale », croit savoir le fondateur de Marianne. Dans le dernier numéro, le duo conspue ainsi « l’impossible ni-ni », et explique « pourquoi nous votons Macron ».

Dans une lettre publiée sur Twitter, la directrice de la rédaction, Natacha Polony, qui n’a pas répondu au Monde, a décidé d’assumer ce changement de dernière minute

Dans une lettre publiée sur Twitter, la directrice de la rédaction, Natacha Polony, qui n’a pas répondu au Monde, a décidé d’assumer ce changement de dernière minute, affirmant que la position du journal a été « définie par la direction de la rédaction, et elle seule ». Elle reconnaît toutefois avoir été « attentive aux souhaits du groupe CMI de ne laisser planer aucune ambiguïté quant à la position de l’hebdomadaire ». Une manière de reconnaître à demi-mot qu’elle avait tenu compte de l’avis du milliardaire tchèque, alors que jusque-là, la patronne du journal revendiquait haut et fort une parfaite indépendance éditoriale.

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L'Humanité

Essai La finance sous la pression des attentes sociales

Nos recommandations culturelles

Jean-Christophe le Duigou

Les auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.

Essaiséconomiepatrick artus
Le Monde

Carlos Ghosn visé par un mandat d’arrêt international délivré par la justice française

L’ancien patron de Renault-Nissan est réfugié au Liban depuis décembre 2019, lorsqu’il a fui du Japon, où il était poursuivi pour des accusations de malversations financières.

La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien président-directeur général de l’Alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d’une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine), notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a déclaré le parquet de Nanterre, vendredi 22 avril, confirmant des informations du Wall Street Journal.

L’homme d’affaires franco-libano-brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon à la fin de 2019. A Nanterre, les enquêteurs s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

« Il n’y a eu absolument aucun détournement, tous les montants qui ont été payés à ce distributeur sont basés sur des contrats confirmés, des performances qui se sont révélées, des demandes faites par les responsables commerciaux de Renault et Nissan », a affirmé vendredi soir Carlos Ghosn au micro de BFM-TV.

Carlos Ghosn: "Le timing de ce mandat d'arrêt est surprenant" https://t.co/enYObZCQw7

« Pas un sou de Renault ni de Nissan ne m’a été indûment donné, directement ou indirectement. (…) S’il y avait des preuves, elles auraient déjà fuité dans la presse », a ajouté M. Ghosn, qui nie également avoir « été rémunéré par le distributeur d’Oman en [sa] qualification de patron de Renault et de Nissan ».

L’empire souterrain de Carlos Ghosn

Si le mandat d’arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d’instruction de Nanterre, qui lui notifiera sa mise en examen. L’ancien patron de Nissan et Renault est hors de portée de la justice japonaise, car le Liban n’extrade pas ses ressortissants.

« Ce mandat est très surprenant »

Le juge d’instruction de Nanterre chargé de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet.

« Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France, mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre », a réagi l’un des avocats de M. Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding :

« Ce mandat est très surprenant, car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais. »

Greg Kelly, ex-bras droit de Carlos Ghosn chez Nissan, condamné à six mois de prison avec sursis au Japon

Le groupe Renault, partie civile depuis février 2020 dans ce dossier et qui ne s’était jamais exprimé jusqu’à présent, « prend note de la décision des magistrats », a déclaré à l’AFP son avocat, Kami Haeri.

« C’est une étape majeure qui s’explique par la gravité des faits nouveaux qui ont été mis en lumière au terme d’investigations minutieuses mettant au jour des relations financières occultes portant sur plusieurs millions d’euros entre Carlos Ghosn et les fondateurs et dirigeants de SBA. »

Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth. En février, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de M. Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.

Contacté, l’avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n’avait pu être joint vendredi matin. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’est pour sa part refusé vendredi à tout commentaire, estimant que « c’est une affaire de la justice ».

Au Japon, deux Américains condamnés à de la prison pour avoir aidé Carlos Ghosn à fuir

Fuite rocambolesque

A la fin de l’année 2019, M. Ghosn était en liberté sous caution à Tokyo. Il avait l’interdiction de quitter le Japon dans l’attente d’un procès pour malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan. M. Ghosn a toujours clamé son innocence sur ce dossier.

Le 29 décembre 2019, après avoir voyagé incognito de Tokyo à Osaka en Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, il s’était caché dans un gros caisson percé de petits trous discrets pour lui permettre de respirer. M. Ghosn avait ainsi échappé aux contrôles à l’aéroport international du Kansai. Les contrôles de bagages n’étaient à l’époque pas obligatoires pour des passagers embarquant à bord d’un jet privé.

Dans la foulée, il avait rejoint Beyrouth via Istanbul à bord de jets privés loués pour l’occasion. En février 2020, trois personnes avaient été condamnées à plus de quatre ans de prison chacune par un tribunal d’Istanbul, en Turquie, dans cette affaire : un responsable d’une société turque de locations de jets, ainsi que deux pilotes.

La fuite de M. Ghosn n’a pas empêché l’ouverture, en septembre 2020, d’un procès pénal à Tokyo au sujet de rémunérations différées totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars. Il était censé les toucher ultérieurement, mais sans que cela soit mentionné dans les rapports boursiers du groupe.

Les secrets bien gardés de l’évasion japonaise de Carlos Ghosn

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Monde

Complaisance

Editorial du « Monde ». En ces ultimes instants de campagne présidentielle, la plus grande erreur serait de se laisser distraire par les derniers sondages de l’avant-second tour et les premières manœuvres électorales de l’après. Entre les deux, il y a un vote, dimanche 24 avril, et celui-ci déterminera tout autant la personne qui dirigera la France pour les cinq prochaines années, le cadre républicain des débats que nous tiendrons au sein de notre démocratie, le visage que nous voudrons présenter au monde qui nous entoure. Ce vote déterminera aussi les manières de répondre à la guerre qui sévit sur notre continent, aux crises géopolitiques et sociales qui montent, à la catastrophe climatique qui prend forme. L’ampleur de ces enjeux interdit toute forme de relativisation du scrutin qui vient, tout comme les supputations de l’avant et les calculs de l’après ne sauraient exonérer chaque électrice et chaque électeur de sa responsabilité face au choix qui se présente.

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

Dimanche, il n’existera qu’une seule manière de contribuer à éviter que la candidate d’un parti d’extrême droite, Marine Le Pen, accède au pouvoir : c’est de voter pour son adversaire, Emmanuel Macron, quelles que soient les erreurs qu’il a commises au cours de son premier mandat, quels que soient les griefs que l’on peut former contre sa politique, quelle que soit sa responsabilité dans la présence du Rassemblement national (RN) à ce second tour. Ni le vote blanc ni l’abstention ne seront d’une quelconque utilité pour préserver notre pays de l’irrémédiable.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Pour décrire ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen devenait présidente de la République, la comparaison avec la Hongrie de son inspirateur, le premier ministre Viktor Orban, a été souvent utilisée. De fait, l’érosion de la liberté de la presse, l’abaissement de l’Etat de droit, l’affaiblissement des institutions seraient bien à l’ordre du jour. Mais le parallèle avec un pays de 10 millions d’habitants, quelles que soient ses qualités, est très insuffisant pour décrire la déflagration mondiale que constituerait le basculement de notre nation du côté de l’illibéralisme. La France, puissance nucléaire dotée d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, pilier de la construction européenne, n’est pas tout à fait la Hongrie.

Les bataillons de la « normalisation » du Rassemblement national

Pour mesurer les risques encourus, il faut regarder un peu plus à l’est du continent, du côté de la Russie de Vladimir Poutine, à laquelle Mme Le Pen s’est liée par son admiration proclamée à maintes reprises, et par un emprunt bancaire. Il faut considérer la triple impasse dans laquelle le despote a enfermé son pays. Le nôtre serait soumis au même clanisme d’une clique centrée sur ses propres intérêts, qui a toujours procédé par des purges pour garder le contrôle de sa petite entreprise politique familiale. Il serait voué au même isolement international, que le rapprochement avec des gouvernements populistes, suggéré par Mme Le Pen, ne compenserait pas bien longtemps. Il suffit de constater à quelle vitesse la Pologne vient de s’éloigner de la Hongrie, après l’agression de l’Ukraine, pour se convaincre que ces conglomérats d’égoïsmes nationaux ne restent jamais cohérents. Enfin, notre pays serait exposé aux mêmes ferments de haine et de violence contre des pans entiers de sa population.

Quand Marine Le Pen se heurte au mur de la Constitution

A l’évidence, il ne s’agit pas, ici, de laisser croire que tous les électeurs de Marine Le Pen sont conscients des périls dissimulés derrière la posture protectrice affichée par la candidate. Mais cela ne peut être le cas des adversaires de longue date de l’extrême droite, avertis par l’histoire et par la nature, inchangée, du RN. C’est pourquoi, à rebours de nombre des responsables de la gauche qui ont formulé des consignes sans ambiguïté, Jean-Luc Mélenchon a eu grand tort de déclarer récemment qu’il était « assez secondaire » de savoir qui, de M. Macron ou de Mme Le Pen, se trouverait à la tête d’un exécutif dans lequel il souhaite s’imposer comme premier ministre. De la part d’un candidat qui avait exclu le vote RN au soir de son élimination de justesse au premier tour, cette banalisation est malvenue. Même si le nombre des suffrages qui se sont portés sur lui déborde très largement du noyau historique des « insoumis », cette érosion du réflexe républicain, qui revient à se décharger sur d’autres de la responsabilité d’éviter le pire, est aussi inquiétante que risquée.

La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Toutefois, la gauche est loin d’avoir le monopole de ces réticences. A droite, nombre d’élus ont également fait comprendre qu’ils enjamberaient volontiers ce second tour, et toutes les clarifications qu’il exige, pour mieux se positionner dans la bataille suivante, les législatives. Ce calcul, tourné vers l’après, est d’autant plus coupable qu’il prolonge l’irresponsabilité de l’avant, ces longs mois où l’extrême droite, celle d’Eric Zemmour d’abord, n’a cessé de bénéficier de toutes ces attentions qui ont contribué à placer Marine Le Pen dans la situation inédite où elle se trouve à la veille de ce second tour. Cette complaisance est passée de chaînes de télévision en grands journaux, et parfois même sous la plume d’intellectuels dont nous avons, à juste titre, pointé les ambiguïtés.

Marine Le Pen, une dynamique qui vient de loin

Elle se poursuit encore aujourd’hui sous la forme d’une contestation du terme « extrême droite » appliqué à une candidate dont le programme démontre pourtant qu’elle n’a pas modifié les fondamentaux de son parti. Un étonnant monde inversé s’est ainsi mis en place, où Marine Le Pen peut se prévaloir, contre toute vraisemblance, d’être la candidate de la « concorde » et de la « fraternité nationale », celle qui peut « recoudre la France ». Où le travail d’enquête et d’approfondissement, le rappel de l’histoire, la mise en perspective par des comparaisons internationales, qualifiés de « paresse intellectuelle », sont moins pris en considération que le commentaire en boucle sur la surface des choses. Dans ce monde renversé, certains intellectuels ne jouent plus leur rôle d’éclaireurs du débat ou de défricheurs d’idées depuis assez longtemps déjà, ils se satisfont de porter ce qu’ils présentent comme la parole d’un peuple qu’ils ne connaissent pas.

Brutalité

Pour la droite classique, la sanction de cette complaisance au discours extrémiste a été sévère. Elle s’est soldée par la disparition quasi complète d’un électorat qui s’est réparti, au premier tour, entre les votes Macron, Zemmour et Le Pen. Dans l’incapacité de défendre sa vision de la société, le bord politique qui pensait enfin avoir remporté la bataille des idées se retrouve réduit, au second tour, à regarder les deux finalistes courtiser les électeurs de Mélenchon.

« Celui qui gagne la présidentielle, c’est celui qui impose sa question, à laquelle il a la réponse », avait déclaré, cet hiver, le candidat de Reconquête !. A l’évidence, Eric Zemmour n’avait pas la bonne question, pas plus que Marine Le Pen n’a la bonne réponse. Des pans entiers du programme de la candidate tentent de résoudre les questions sociales qu’elle affiche comme sa nouvelle préoccupation par la recette immuable de son parti : la mise à l’écart des populations immigrées.

Sur le terrain social, « solidarité à la source » pour Macron, exclusion des étrangers pour Le Pen

Pour ne prendre qu’un exemple, dans le domaine du logement, la candidate entend régler la pénurie d’offre sociale par la résiliation du bail de plus de 500 000 foyers de locataires étrangers, légalement présents en France. De deux choses l’une : soit cette mesure est inapplicable, et Marine Le Pen ne réglera aucun des problèmes qu’elle prétend prendre en considération, le logement social pas davantage qu’un autre. Soit elle est mise en œuvre avec une brutalité incompatible avec les valeurs élémentaires de la République. Cet apartheid de fait s’ajouterait au viol des institutions et au chaos dans l’économie et la société.

Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen

Face à l’éventualité de tels actes honteux, il importe que tous les démocrates établissent une claire hiérarchie des périls qui menacent notre pays et qu’ils se mobilisent afin que la candidature de Marine Le Pen soit repoussée avec le plus grand écart possible. C’est le seul calcul qui compte à la veille de ce second tour pour, au moins, empêcher l’extrême droite de défaire le pays.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(directeur du « Monde »)

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Le Figaro

François Godement: «La Chine est devenue une destination moins sûre»

Fabrice Nodé-Langlois

ENTRETIEN - Pour l’expert de l’empire du Milieu de l’Institut Montaigne, la vague actuelle de Covid à Shanghaï est un coup de semonce pour les investisseurs étrangers et un rude défi pour Xi Jinping.

François Godement est conseiller Asie de l’Institut Montaigne.

Le FIGARO.- Pourquoi les autorités chinoises s’acharnent-elles à poursuivre leur politique «zéro Covid»?

François GODEMENT. - La politique «zéro Covid» est mise en péril par Omicron et ses sous-variants encore plus contagieux. C’est difficile d’admettre, pour les autorités, qu’une politique qui avait jusqu’ici réussi, même à un coût social élevé contre le variant Delta, ne fonctionne plus. Le pouvoir chinois est confronté à une difficulté: grâce au succès du «zéro Covid», la population a été peu exposée au virus, et donc peu immunisée. Et beaucoup de personnes âgées sont peu ou pas vaccinées. La moindre efficacité des vaccins chinois est l’objet d’études contradictoires. Il semblerait qu’ils sont moins efficaces que le Pfizer, dont la Chine a acquis la licence mais qu’elle ne produit pas, après deux injections mais plus satisfaisant après trois injections. La Chine s’est concentrée, de façon autoritaire, sur les tests et l’isolement, au détriment de l’universalité vaccins et veut à tout prix maintenir la courbe de mortalité à son niveau extraordinairement bas à l’approche du congrès du parti à l’automne qui doit prolonger le mandat de Xi, quasiment à vie.

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Pensez-vous que les chiffres officiels sur l’épidémie sont sous-estimés?

Il y a certainement une sous-estimation. Certains décès sont sans doute comptabilisés comme provoqués par d’autres causes. Il faut se rendre compte que si la Chine avait le même taux de décès qu’en France, qui, en prolongeant la tendance du premier trimestre, aboutirait entre 30000 et 50000 décès en 2022, comme une grosse épidémie de grippe, à l’échelle de la Chine, cela ferait entre 600000 et un million de morts.

Les protestations des habitants de Shanghaï confinés pourraient-elles prendre de l’ampleur?

Ces protestations ont pris beaucoup d’importance. À Shanghaï, qui est 2,5 fois plus peuplée que Wuhan la crise est moins bien gérée. Une économie de rationnement s’est substituée à l’économie de marché. Et Shanghaï est une ville très raccordée au reste du monde, elle compte beaucoup d’utilisateurs de VPN (réseau internet permettant de contourner la censure, NDLR) et jouit d’un niveau de vie comparable à l’Europe. Les autorités de Shanghaï qui avaient très bien enrayé la première vague ne seraient pas favorables à la politique de zéro Covid. Mais dans les régions moins bien équipées sur le plan médical, quels seraient les effets d’une approche plus proche de la nôtre? C’est un vrai casse-tête pour les autorités.

Avec la paralysie du port de Shanghaï, il faut s’attendre, notamment en Europe, à des ruptures d’approvisionnement dans de nombreux secteurs

L’image de la Chine auprès des investisseurs étrangers est-elle durablement atteinte?

Oui, c’est un nouveau coup de semonce pour les investisseurs et les étrangers présents en Chine. Les restrictions accumulées sur les visas et les déplacements dans le pays, le quasi-arrêt des vols vers l’étranger, l’isolement imposé de cinq semaines, tout ceci crée d’énormes barrières. La communauté étrangère fond depuis deux ans. La Chine est devenue une destination beaucoup moins sûre. Avec la paralysie du port de Shanghaï, il faut s’attendre, notamment en Europe, à des ruptures d’approvisionnement dans de nombreux secteurs.

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Quels secteurs vont le plus souffrir?

Le gouvernement a essayé de préserver les usines, quitte à faire dormir les employés sur place. Ce n’est pas viable. Les ventes d’immobilier et plus encore les mises en chantier subissent une contraction brutale, liée aux confinements, aux pénuries de matériaux et de main-d’œuvre. Rien ne dit qu’il y aura un rebond. Deuxième grand secteur touché: la consommation des ménages, y compris le commerce en ligne, qui souffre aussi de la mise au pas par le gouvernement des grandes plateformes.

Restent deux moteurs pour l’économie. D’abord la politique volontariste d’investissements dans les infrastructures, qui soutient le PIB mais est assortie de son traditionnel risque d’excès. Ensuite, les exportations. De façon fascinante, la Chine n’a cessé de creuser son avantage à l’export et d’accumuler les excédents historiques. Ainsi, elle dépend de plus en plus des grands marchés mondiaux. Ni la production locale pour le marché national ni la consommation intérieure ne prennent le relais.

La Chine doit-elle consacrer plus de moyens budgétaires au soutien des ménages plutôt qu’aux infrastructures?

C’est un sujet de débat en Chine. Ceci dit, le soutien budgétaire chinois n’a aucun rapport avec le «quoiqu’il en coûte» à la française ou avec les rachats massifs de dette par la banque centrale européenne ou les créations de liquidités aux États-Unis. Il faut aussi avoir conscience qu’en Chine, la partie la plus fragile de la population souffre beaucoup car elle ne bénéficie d’aucun soutien en cas de difficulté. En outre, la Chine ne veut pas gaspiller ses ressources financières et la priorité géopolitique de Xi Jinping, dans un parallèle saisissant avec Vladimir Poutine, est d’éviter de creuser sa dette et sa dépendance financière à l’étranger.

Sommes-nous à un tournant de la mondialisation, le monde se fragmente-t-il comme s’en inquiète le FMI?

Nous assistons à une fragmentation spontanée et accidentelle des chaînes de valeur, qui est dangereuse. Les Européens vont devoir diversifier leurs approvisionnements: plus difficile à faire qu’à dire. D’autant que les entreprises ne connaissent pas toujours l’intégralité de leur chaîne de valeur.

Paracétamol : pourquoi le Doliprane est en rupture de stock dans les pharmacies

Chaque jour, l'usine Sanofi de Lisieux produit plus de 15 millions d'unités de paracétamol sous forme de gélules, suppositoires ou sachets.

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L'Humanité

essai Remue-méninges mathématiques

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Anna Musso

À tous les férus de casse-tête et d’énigmes en tout genre, ce livre propose 76 remue-méninges mathématiques pour tous les âges et tous les niveaux. Bien illustré, et augmenté d’une préface de Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l’ouvrage revisite des problèmes et les inscrit dans leur contexte historique et culturel, parfois surprenant. L’auteur Paul Wagner est journaliste scientifique. Il a notamment dirigé les rédactions de l’Usine nouvelle et Industrie et technologies. C’est dans ce dernier titre que paraissait chaque mois une énigme coécrite avec Pierre Antilogus, écrivain et humoriste. Faisant appel à la logique, à l’imagination et aussi à la ténacité du lecteur pour relever les défis, les auteurs invitent chacun à pénétrer l’univers des mathématiques de façon ludique et active.

mathématiques
Le Figaro

«Elmer est la preuve qu'on peut parler de choses graves avec légèreté et humour»

Aurélia Vertaldi

Avec Elmer l'éléphant bariolé, David McKee a créé un univers coloré, féerique et subtil qui enchante les plus petits. Son éditrice en raconte les arcanes à l'heure de la disparition de son créateur.

Il nous a laissé un univers coloré et enchanté. David McKee, le créateur d'Elmer l'éléphant est décédé à 87 ans, le 6 avril «entouré des siens dans le sud de la France, où il vivait depuis plusieurs années» précisait un communiqué des éditions L'École des Loisirs. Facétieux, généreux, créatif... Son éléphant bariolé apparu en 1968 au Royaume-Uni a fait de la singularité une exception. Suivi par des millions d'enfants du monde entier le personnage anthropomorphe est devenu l'emblème de la tolérance et du respect de l'autre.

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Né le 2 janvier 1935 dans le Devon, David McKee a étudié au Plymouth Art College. Son travail lui a permis de parcourir le monde, de Barcelone à Nice et Paris, en passant par l'Italie. Après des débuts dans la presse, il trouve rapidement sa voie dans la littérature jeunesse. Elmer restera son personnage le plus célèbre. Le succès n'a pas été immédiat. Les valeurs qu'il véhicule auront su cependant s'imposer, entre ode à la tolérance au pacifisme et à l'amitié. Sans oublier un délicat graphisme rehaussé par les couleurs vives inspirées des peintres primitifs ou des Fauves. Peintre lui-même, David McKee estime que «les livres d'images sont la première entrée d'un enfant dans l'art et, d'une certaine manière, en particulier dans mes livres, les illustrations sont en fait plus importantes que l'histoire». L'auteur, qui vivait en France où il vivait depuis plusieurs années, a laissé derrière lui une œuvre immense.

Riche de 29 aventures hautes en couleurs, Elmer a été traduit dans soixante langues. Pour le plus grand ravissement des petits et des grands. En France, le jeune public doit l'accès à ce joyau à Isabel Finkenstaedt, éditrice d'Elmer et amie de David McKee. Quand elle crée, en 1989, les éditions Kaléidoscope elle fait connaître d'emblée aux jeunes lecteurs français les aventures d'un des personnages les plus emblématiques de la littérature jeunesse. Pour Le Figaro, elle évoque son enchantement, resté intact, à la découverte de l'univers de David McKee dans les années 1980 et les raisons d'un succès qui a traversé les décennies.

LE FIGARO. - Comment avez-vous rencontré David McKee ?

Isabel FINKENSTAEDT. - J'ai fait la connaissance de David au salon du livre de Bologne dans les années 1980. À l'époque, il y allait régulièrement, invité par Andersen Press, son éditeur anglais d'origine. Il recevait, souvent avec Tony Ross (autre illustrateur jeunesse père de Petite Princesse, NDLR), les jeunes illustrateurs qui montraient leurs dossiers aux éditeurs dans l'espoir d'être publiés. Je travaillais alors chez Flammarion Jeunesse et nous avions publié quelques-uns de ses albums, parmi lesquels Le Roi Rollo qui l'avait rendu célèbre en Angleterre avant la publication d'Elmer. Il avait même fondé une maison de production de films animés qu'il a appelée « King Rollo Films ». Je me souviens d'avoir rencontré alors un homme plein d'humour avec cette lumière intérieure qui vous interpelle.

Qu'est-ce qui vous a charmé dans Elmer ?

Le dessin unique de David McKee, ses couleurs, ses jeux avec les perspectives. Il soutenait qu'un enfant lecteur pouvait tourner un livre dans n'importe quel sens et le déchiffrer. En plus d'être auteur illustrateur de livres pour enfants, il était peintre. Et ses livres le reflètent. Paul Klee, Henri Matisse, le Douanier Rousseau... ses influences abreuvent tous ses albums, et notamment Elmer. Par ailleurs, David fait partie de ces auteurs pour enfants avec une vraie âme enfantine – il a un profond respect pour son jeune public en qui il place l'espoir de l'avenir. Ses histoires renferment plusieurs dimensions, entre humour et réflexion sur le monde qui nous entoure ou sur la manière de le rendre meilleur. Comment résister au personnage d'Elmer, cet éléphant multicolore qui ne sait pas que sa singularité est quelque chose de merveilleux ?

Quelles sont, selon vous, les raisons de son succès ?

Son intemporalité. En plus de trente ans, Elmer n'a pas pris une ride, ni graphiquement, ni dans le propos. Révolté par le racisme et les problèmes liés à l'immigration, David avait imaginé une histoire autour de cet éléphant multicolore qui aspire à être comme tout le monde et d'une seule couleur. L'enfant « différent », que ce soit par sa couleur de peau ou par sa personnalité, se cherche. Comme son papa, Elmer est généreux, Elmer est drôle, Elmer est unique.

Quel est son impact dans la littérature jeunesse ?

Sans parler du style d'illustration propre à David qui a suscité énormément d'admiration, je pense qu'Elmer a influencé toute une nouvelle génération d'auteurs-illustrateurs : il est la preuve qu'on peut parler de choses graves avec légèreté et humour. Et surtout à la portée de son jeune public.

Le personnage d'Elmer a-t-il des héritiers ?

Très conscient des injustices, David McKee faisait partie d'une nouvelle génération d'auteurs-illustrateurs britanniques des années 1970-1980 incorporant une étendue politique à leurs histoires. David excellait dans l'exercice – avec une simplicité extraordinaire. Il réussissait à passer un message à la fois bienveillant, empathique et d'une grande profondeur. Il a apporté un nouveau regard dans l'histoire de l'édition enfantine – alors oui, forcément, tous les personnages en ont profité !

Machiavel, un adepte de la vérité en toute chose

DÉCRYPTAGE - Le célèbre penseur pourrait être un contemporain fort utile. Malheureusement, certains, en France particulièrement, n’ont pas compris son enseignement.

Pourquoi il faut relire À l'ombre des jeunes filles en fleurs, de Marcel Proust

LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Si La Recherche demeure cent ans après universelle, c'est que son auteur a eu le génie de parler de soi sans parler de lui.

Valerio Evangelisti, auteur italien de science-fiction et de polar, est mort

Le romancier italien Valerio Evangelisti s'est éteint le 18 avril à Bologne, sa ville natale, des suites d'une longue maladie. Il avait 69 ans.

Le Figaro

Est-ce (toujours) le bon moment pour vendre sa maison ?

Jean-Bernard Litzler

DÉCRYPTAGE - Depuis la crise sanitaire, la demande de maisons n'a jamais été aussi forte. Les prix continuent de grimper mais bon nombre d'indicateurs passent au rouge.

Entre appétit de grands espaces, de verdure et de qualité de vie, la quête immobilière de bon nombre de Français les a menés tout droit vers la case «maisons». Y compris ceux qui étaient jusque-là plutôt des adeptes des appartements. Et quand on y ajoute les difficultés dont la construction neuve n'arrive pas à se dépêtrer (pénurie de terrain, hausse des coûts de construction), on se retrouve avec une clientèle supplémentaire qui se tourne vers les maisons anciennes en l'absence de neuf.

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Dans ces conditions, la demande de maisons anciennes a largement tiré vers le haut le marché immobilier en 2021 aussi bien pour les prix que pour les volumes. Et peu à peu, l'embellie sur des marchés qui avaient été à la peine (périphérie des grandes villes, résidences secondaires...) a laissé place à une pénurie pure et simple. Selon une étude menée par le portail SeLoger, le stock de maisons disponibles à la vente a reculé de 13,8% par an depuis le début de la crise sanitaire tandis que les prix grimpaient de 6,4% par an... Pourtant, les marchés des grandes maisons les plus chères donnent des signes de faiblesse depuis plusieurs mois et les indicateurs du marché virent peu à peu au rouge (début de hausse des taux, interrogations sur l'avenir, baisse de la solvabilité de certains ménages).

Des délais de vente qui s'allongent

«Nous allons bientôt arriver à un stade où la tendance va s'inverser, estime Philippe Buyens, directeur général du réseau de mandataires Capifrance. La demande a été anormalement forte et dynamique durant 18 mois avec une offre qui ne pouvait pas suivre, d'où l'envolée des prix. Mais tout récemment, les délais de vente ont commencé à se rallonger et les négociations se font plus nombreuses, des signes qui ne trompent pas.» Rien de massif ou d'alarmant pour le moment, les délais de vente par exemple ne sont passés que de 101 à 104 jours dans le réseau. Il n'empêche, c'est un début de rééquilibrage selon ce professionnel. S'il reste encore de belles fenêtres de tir pour vendre, il conseille de ne plus se montrer trop gourmand, les acheteurs se montrant désormais plus sélectifs et boycottant les prix trop gonflés.

Dans le réseau national de chasseurs immobiliers Je rêve d'une maison, qui se consacre donc exclusivement aux acheteurs, on n'a pas encore observé cette tendance. «Dès le retour du soleil, ça repart de plus belle, note la chasseuse Catherine Balian-Merveille. La demande de maisons autour de Paris reste très forte, pour tous les budgets et les prix continuent à grimper.» Un bémol cependant: cette frénésie ne concerne que des maisons réellement «clés en main» sans travaux et à proximité d'une gare. Si ces critères ne sont pas réunis, la discussion et les négociations peuvent être plus âpres. «C'est parfois déraisonnable, car les acheteurs ont tendance à surpayer pour des travaux récents et une jolie déco», avoue Catherine Balian-Merveille. Les vendeurs qui réunissent ces critères ont donc une carte à jouer.

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Selon cette professionnelle, la hausse des taux de crédit ne se ressent toujours pas pour ses acquéreurs en Île-de-France, «seul un décollage significatif, changerait la donne». Ni d'ailleurs l'impact de la hausse des prix de l'énergie. «Nous essayons pourtant de les alerter qu'un pavillon avec des factures de gaz annuelles de 3000 euros, leur coûtera à l'avenir 6000 euros, ce qui n'est pas négligeable, explique-t-elle. Mais ils ne s'en préoccupent pas encore.» Les vendeurs de biens énergivores feraient bien de ne pas trop traîner, car une correction sensible des prix sur ces biens ne devrait pas tarder.

«Pour le moment, bon nombre d'investisseurs immobiliers sont hésitants et attendent de voir le marché se clarifier, explique Stéphane Van Huffel, cofondateur du site de placements Netinvestissement. Cela n'empêche pas certains vendeurs d'en profiter pour céder à ce qu'ils estiment être un point haut tandis qu'une partie des acheteurs jouent sur l'incertitude du moment pour tirer les prix à la baisse.» Mais dans ces opérations, surtout lorsque l'on parle de vendre une résidence principale, il s'agit de savoir pourquoi on vend et où on se projette. «Les vrais gagnants du moment sont ceux qui vendent pour partir à la retraite ou changer de vie, poursuit Stéphane Van Huffel. Ils cèdent un bien qui a pris beaucoup de valeur pour racheter autre chose dans un secteur moins cher. L'équation est moins évidente pour ceux qui veulent rester dans le même secteur où les prix restent élevés et l'offre rare.»

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Le nouvel appétit pour la Bourse fait s’envoler les litiges

L’afflux d’apprentis investisseurs a fait doubler le nombre de réclamations liées à des ordres de Bourse en un an.

L'Humanité

Témoignage Une chambre à soi

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Virginie Gatti

Malik se raconte. Abandonné par sa mère à l’âge de 9 mois, il est placé dans une famille d’accueil sur décision de l’aide sociale à l’enfance. Il se compare aux quasars, le titre d’un de ses spectacles. Ces étoiles lumineuses et très éloignées de la Terre sont confondues avec des étoiles normales « alors qu’elles brillent de mille feux » et sont toutes différentes. Pour Malik Soarès, l’analogie s’applique aux enfants placés, d’abord considérés comme des « cas sociaux », relégués, rebuts d’une société en marge, privés de parole. L’auteur transporte ce « passé d’abandon » sur son dos comme « on transporte le cadavre de son père », selon les mots d’Apollinaire. Albums vides des premières années de sa vie, fantôme de nourrisson, violences intrafamiliales, racisme, l’adolescent puis le jeune adulte va se construire au gré de ruptures, à la recherche de frontières pour se délimiter en tant qu’individu pouvant dire « je », afin de conjurer l’absence et les silences. Et traduire un rêve en musique. Un récit qui ne fait pas l’impasse sur les manquements des institutions.

littérature jeunesseactes sud junioraide sociale à l'enfance
L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Le Figaro

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

Guillaume Poingt

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

Un homme «invisible», quatre compagnes et 28 enfants. À Nogaro, un petit village du Gers, un drame humain s'est noué pendant plusieurs mois derrière les murs d'une maison de 600 mètres carrés. Avec un épilogue début avril : un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen à Agen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné de viols sur son épouse, d'actes de torture et de barbarie sur deux de ses enfants ainsi que de violences sur l'ensemble des enfants et ses trois concubines.

À lire aussi«Je ne le pensais pas capable de ça» : la stupeur des proches de l'homme qui a enlevé et séquestré une conductrice de taxi

L'affaire démarre en septembre 2020. Une famille venue de l'Oise débarque à Nogaro, une bourgade de 2000 âmes. Les nouveaux arrivants louent une grande bâtisse située dans un lotissement aéronautique, un peu à l'écart du village. Personne ne sait vraiment de quoi ils vivent. «Sans doute des revenus de la CAF (caisse d'allocations familiales, NDLR)», confie une source proche du dossier.

Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé

Très vite, le maire Christian Peyret est «intrigué par la situation». L'édile se retrouve en effet à inscrire une vingtaine d'enfants à la maternelle, à l'école élémentaire et au collège. «Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé, confie-t-il. Je connaissais l'existence de cette famille car je croisais les mamans qui amenaient leurs enfants à l'école.» Parmi ces quatre femmes, nées en France et voilées, deux sont sœurs. Certains enfants - trois jeunes majeurs de 18 à 20 ans et des tout-petits de moins de 2 ans -, ne sont pas scolarisés.

L'arrivée de tout ce petit monde ne passe pas inaperçue dans le village. Et une question taraude les habitants : qui est le père de tous ces enfants ? Personne ne l'a en tout cas jamais croisé. «J'ai trouvé cette situation un peu anormale, on supposait qu'il y avait un homme», explique Christian Peyret. Il s'avère qu'un homme vit bel et bien dans la maison : il est le père de 27 des 28 enfants, qu'il a eus avec son épouse et ses trois compagnes, un autre étant issu d'une précédente union.

Une maison plongée dans l'obscurité

À l'école, les enfants sont exemplaires et ne laissent rien transparaître même si leurs tenues intriguent : ils sont toujours habillés avec des manches longues et des pantalons. Mais c'est surtout aux abords du domicile de la famille - une maison en bois aux volets rouges -, que des signaux étranges sont repérés. Les fenêtres sont en effet totalement bâchées. «Aucune lumière ou aucun regard de l'extérieur ne pouvait pénétrer dans la maison. Quand les enfants rentraient le soir, ils étaient dans le noir. On ne savait pas ce qui se passait dans cette maison», décrit le maire, qui alerte le procureur de la République en juin 2021.

Les révélations sont finalement venues d'une des compagnes qui a pris la fuite, a récemment déclaré à l'AFP le vice-procureur de la République d'Agen, Franck Didier. Ce dernier décrit «un cadre de violences intrafamiliales» fort. Les enfants ont eux aussi rapporté des scènes de violences. Les mineurs ont été placés par les services sociaux il y a environ trois mois.

Trois des femmes ont également été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour violences volontaires sur mineurs et non dénonciation de crimes. Le vice-procureur a expliqué s'attendre à une instruction longue «au regard de la complexité des faits», qui a justifié la saisie du pôle criminel d'Agen. «Des investigations restent à faire», a-t-il souligné à propos de l'enquête menée par la brigade de recherche de gendarmerie d'Auch.

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Saint-Denis : une enseignante agressée par un élève pendant un cours

La professeure a été transportée à l'hôpital et a déposé plainte vendredi.

Gironde : un garçon de 3 ans se noie dans une piscine privée

En visite chez son père, l'enfant a chuté dans l'eau malgré la présence d'un dôme rigide recouvrant la piscine.

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

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Le Figaro

Whisky, le grand retour des blends : découvrez nos cuvées incontournables

LA SÉLECTION DU FIGARO - Le monde du whisky assiste aujourd'hui au grand retour des blends, après plus de 60 ans de règne des single malts. Des assemblages qui peuvent se révéler absolument divins. Découvrez notre sélection des plus beaux flacons à acquérir.

Le monde du whisky connaît une vraie révolution au milieu du XIXe siècle : les négociants commencent à multiplier leurs sources d'approvisionnement avant de les assembler pour obtenir une eau-de-vie au goût identique au fil des ans. Le blend est né et son règne va durer longtemps, jusqu'aux années 60 qui voient l'avènement des single malts. Une révolution chasse l'autre, elle entraîne aussi une forme de désamour chez les amateurs qui ne jurent désormais que par les whiskies provenant d'une seule et même distillerie. Un désir de traçabilité avant l'heure sans doute ! Aujourd'hui, n'est-il pas temps de rappeler les atouts d'un bon blend ? La présence de single malts et non des moindres dans tout assemblage qui se respecte en est un. Le Johnnie Walker Blue Label contient, entre autres, du Caol Ila, du Cardhu et du Benrinnes. Les eaux-de-vie de Strathisla et de Longmorn dominent dans le Chivas Regal 12 ans ; du Glenfiddich et The Balvenie renforcent le blended malt de Monkey Shoulder, le rejeton turbulent de la grande famille écossaise. Voilà qui devrait rassurer les buveurs d'étiquette, non ?

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«Dans un blend, le grain fait également toute la différence, il apporte une colonne vertébrale solide et permet de produire du volume à des prix attractifs. Enfin, il ne faut pas oublier que l'assemblage est un art reconnu, le cognac en est l'exemple parfait. Ce savoir-faire redonne du crédit aux blends qui paraissaient quelque peu old school», renchérit l'expert en spiritueux, Sébastien Foulard.Il convient pour finir de saluer de vrais artisans de ce renouveau. L'embouteilleur John Glaser en est un. Ses Compass Box affichent en toute transparence l'âge et la provenance des eaux-de-vie composant ses blends, certains sont d'ailleurs de plus en plus recherchés par les collectionneurs. Un signe. Douglas Laing mérite également un accessit pour son Big Peat qui célèbre la tourbe avec des assemblages de whiskies élaborés sur l'île d'Islay : Bowmore, Ardbeg et Port Ellen en tête. Ces «petits» ont redonné leur grandeur aux blends, une nouvelle révolution est peut-être en marche.

Notre sélection de blends incontournables

1. Johnnie Walker Blue LabelPrix : 169 €La version premium du whisky écossais le plus vendu au monde. Cet assemblage de single malts d'exception a été créé pour retrouver le goût du whisky au XIXe siècle. Un voyage dans le temps qui ne peut laisser indifférent. Disponible en ligne sur drinksco

Johnnie Walker Blue Label

2. Compass Box The Peat MonsterPrix : 59,90 €John Glaser conçoit ses blends depuis un quartier branché de Londres. Cette expression réunit deux single malts d'Islay et un blended malt des Highlands qui se fondent harmonieusement entre tourbe et touches mentholées.Disponible en ligne sur La Maison du Whisky

Compass Box The Peat Monster

3. Dewar's White LabelPrix : 23,10 €Composé d'une quarantaine de whiskies de grain et de single malts d'exception (Aberfeldy, Graigellachie et Aultmore en l'occurrence), cette expression se distingue par une densité aromatique rare dans cette catégorie de prix. Disponible en ligne sur drinksco

Dewar's White Label

4. Mars CosmoPrix : 59,90 €

Les amateurs de single malts japonais peuvent se jeter les yeux fermés sur ce blended malt composé d'eaux-de-vie de la distillerie Sinshu (fondée en 1985) et de single malts écossais. Beaucoup de fraîcheur dans cet assemblage proche de la perfection. Disponible en ligne sur La Maison du Whisky

Mars Cosmo

5. Bellevoye VertPrix : 76 €Un blend français, signé par Les Bienheureux. Ce triple malt provient des distilleries Bercloux dans les Charentes, Warenghem en Bretagne et Wambrechies dans le Nord. Cette expression bénéficie d'une finition en fûts de Calvados. Disponible en ligne sur La Maison du Whisky

Bellevoye Vert

5 livres de recettes pour sublimer les légumes

En ce printemps, l’édition culinaire s’intéresse plus que jamais aux ouvrages consacrés à la cuisine végétale et gourmande. Sélection.

Ces nouveaux chefs qui enchantent les légumes

DÉCRYPTAGE - Loin de l’image austère des bols de graines et autre cuisson vapeur, une nouvelle génération de chefs parie sur une cuisine végétale gourmande, servie par une ambiance festive.

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L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
Le Figaro

Corse: après les violences, les touristes réticents

Antoine Giannini

REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

Bastia

La saison touristique débute en Corse, mais les touristes se font désirer. Si les réminiscences du Covid, la guerre en Ukraine et la hausse du carburant jouent un rôle, les événements violents qui on eut lieu sur l’île après la mort d’Yvan Colonna, agressé en prison le 2 mars, ont aussi une part de responsabilité.

Si hôteliers, restaurateurs, transporteurs et acteurs du tourisme veulent croire à un effet passager, il n’en reste pas moins que les images d’affrontements entre des dizaines de jeunes encagoulés, équipés de cocktails Molotov, et les forces de l’ordre font hésiter les vacanciers. Des images spectaculaires qui marquent les esprits, sans compter celles où l’on voit le drapeau français volontairement brûlé ou encore ces tags antifrançais qui fleurissent un peu partout dans l’île.

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Une violence qui prend aussi la forme clandestine, marquée par une recrudescence d’attentats contre des résidences secondaires ces derniers jours. «Il y a des annulations ou des demandes de report d’options avant de prendre une décision, constate Jean-François Benassi, président de la Fédération nationale de transport des voyageurs (FNTV) en Corse. Quoi qu’il arrive, on va être plein pour juillet et août. La problématique porte sur l’avant-saison et l’après-saison. Le Covid est toujours là. On devait avoir une nouvelle clientèle avec la guerre en Ukraine et la Corse présentée comme une destination refuge, mais ce n’est pas flagrant. Il y a encore eu un attentat récemment, les événements violents lors des manifestations nationalistes n’ont pas non plus arrangé les choses. Les gens craignent de venir même si, objectivement, un touriste risque bien moins dans une manifestation à Ajaccio qu’en restant à Paris…». L’autocariste reconnaît toutefois que les scènes de violences peuvent avoir un effet dissuasif.

D’autant que certains n’ont pas hésité à appeler au boycott de la destination corse sur les réseaux sociaux. «Le Français n’aime pas la France mais c’est la seule valeur à laquelle il peut se raccrocher. Qu’on lui brûle son drapeau, cela ne lui convient pas et je le comprends très bien. Pour l’instant, c’est flou mais on espère que cela ira mieux», ajoute-t-il.

Alain Venturi, président de la Fédération corse de l’hôtellerie de plein air, se montre pour sa part moins inquiet: «En début de saison, c’est toujours compliqué d’avoir une visibilité sur les réservations, mais les indicateurs ne nous alarment pas spécialement pour l’instant. Pour le cœur de la saison, on est sur une tendance plutôt bonne.»

Impact des manifestations

Dominique Chilotti, directrice des gîtes de France Corse, partage cet avis tout en témoignant de l’inquiétude des touristes par rapport aux événements dans l’île: «Il y a beaucoup d’appels de réassurance, avec des clients qui s’inquiètent de savoir comment ça se passe sur place, rapporte-t-elle. Il y a aussi des annulations à cause des images de violences qui peuvent choquer, surprendre ou faire peur. Mais les annulations concernent aussi la guerre en Ukraine et le prix de l’essence. Pour l’instant, cela reste minime, pas de quoi particulièrement nous inquiéter

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Thomas Nicolaï, gérant d’une boutique de souvenirs à Bastia, se montre lui aussi rassurant, sans pour autant éluder l’impact des manifestations dans l’imaginaire collectif sur le continent: «La saison démarre tout doucement. C’est normal pour un mois d’avril. Je pense que les événements politiques en Corse peuvent être un frein pour certains, mais il y a une grosse partie des gens qui vont quand même venir. Les hôteliers sont plutôt confiants même s’il est évident que les violences font naître de la réticence chez une partie des visiteurs.» Les semaines qui viennent devraient permettre d’en savoir un peu plus sur la réussite de la saison touristique dans l’île alors que la tension n’est toujours pas retombée…

Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Survivalisme: enquête sur ces Français qui se préparent à la fin du monde

RÉCIT - Pour eux, l’écroulement du système approche. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper la suite.

Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes

De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
Le Figaro

Vacances de Pâques : trafic fluide prévu sur les routes ce week-end, sauf en Ile-de-France

Vendredi et dimanche, la circulation est classée orange dans le sens des départs en Ile-de-France.

Toute la France est en vacances ce week-end. Les congés de Pâques démarrent pour la zone C, celle de Paris, tandis qu'ils se terminent pour la zone B, la zone A étant elle au milieu de ses vacances. Malgré tout, Bison Futé prévoit un trafic plutôt fluide sur les routes. L'ensemble du week-end est classé vert au niveau national par le centre national d'information routière. En revanche, en Ile-de-France, des difficultés sont à prévoir. Vendredi et dimanche, la circulation y est classée orange dans le sens des départs.

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«Dans le contexte des congés de printemps, les vacanciers prennent leur temps pour partir et ne rentrent pas à la dernière minute. Cette dispersion dans le temps et dans l'espace permet de limiter les phénomènes de congestion sur les routes», explique Bison Futé dans un communiqué.

Ce vendredi, les grandes métropoles, en particulier celles de la zone C (soit les académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles) s'annoncent congestionnées. En Ile-de-France, Bison Futé prévoit une circulation dense en direction des barrières de péages des autoroutes A10 et A6. Il pourra donc y avoir des ralentissements sur les axes qui convergent vers ces autoroutes (A6b et A86). Le trafic devrait être difficile dès le milieu d'après-midi jusqu'en début de soirée.

Samedi, toute la France est classée verte. Dimanche, les routes seront chargées entre le milieu de la matinée et le milieu de l'après-midi en direction des différentes barrières de péages. La circulation sur l'autoroute A10 pourrait être ralentie. Des difficultés «renforcées par la conjugaison des personnes qui auront reporté leur départ au dimanche après être allées voter, et la circulation en augmentation généralement observée le dimanche en fin de matinée», explique Bison Futé. Ce dimanche marque en effet le jour du second tour de l'élection présidentielle.

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Du monde est par ailleurs à prévoir dans les gares. La SNCF a indiqué la semaine dernière avoir vendu 7,2 millions de billets longue distance pour les vacances de Pâques - qui s'étendent du 8 avril au 9 mai. Soit un chiffre en légère hausse par rapport à la dernière année avant-Covid, en 2019, et trois fois supérieur à celui de 2021.

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L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

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Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

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C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

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sciencesastronomieplanète marsNasa
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Le Figaro

Comment sortir des rivalités fraternelles à l'âge adulte ?

PSYCHOLOGIE - La relation fraternelle est souvent la plus longue d'une vie. Afin de la préserver, il est essentiel de la délester des conflits de l'enfance.

«Je me suis mariée avant elle, j'ai obtenu l'Oscar avant elle, et si je meurs avant elle, elle en deviendra blême. Même là, je l'aurai devancée», a déclaré un jour l'actrice britannique Joan Fontaine, évoquant ses relations avec sa sœur aînée Olivia de Havilland. En mourant à l'âge de 96 ans, sept ans avant son aînée, l'héroïne du film Rebecca d'Alfred Hitchcock réalisait cet étrange «vœu»: faire enrager sa sœur jusqu'au bout, quitte à expirer la première ! En proie à d'inapaisables conflits, les deux actrices ne se voyaient plus depuis près de quarante années. Mais nul besoin de fouler les tapis rouges pour vivre une rivalité sororale ou fraternelle. Nicole Prieur, thérapeute familiale et autrice de l'ouvrage Les trahisons nécessaires (Robert Laffont), estime que «le lien fraternel s'établit dans l'enfance autour d'un sentiment de perte pour l'aîné et de manque pour les suivants. D'où un lien ambivalent fait de rivalités et de complicité. Pour que tout aille bien, il faut un équilibre entre les deux.»

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Une fois l'âge adulte atteint, on pourrait penser que le temps des bouderies pour un cadeau plus beau fait à l'un ou une attention plus grande portée à l'autre est passé. Mais «certaines personnes continuent d'avoir l'impression que leurs frères et sœurs sont privilégiés ou ont un statut différent du leur, explique Dana Castro, psychologue. Cela engendre chez elles un sentiment d'injustice très fort. Elles peuvent aussi soupçonner leurs parents de faire des différences entre les divers petits-enfants, ce qui réactive les rivalités fraternelles.» Un autre mécanisme peut entretenir l'animosité dans la fratrie : l'appropriation par les enfants des plaintes parentales. «Une personne reprochera par exemple à son frère ou sa sœur, sans véritablement y réfléchir, de n'être “ jamais content ”, parce qu'elle l'entend dire systématiquement par son père ou sa mère», précise la psychologue.

« Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner. »

Pour dépasser les rivalités fraternelles, il est donc nécessaire de se détacher de l'impact des comportements parentaux. «Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner, suggère Nicole Prieur. Si l'on n'a pas été le chouchou ou supposé tel, se rendre compte qu'on s'en est sorti par soi-même est souvent réconfortant. En outre, on peut prendre conscience qu'il n'est pas toujours facile d'être l'aîné ou l'enfant préféré.»

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Reste qu'il est important d'échanger avec ses frères et sœurs sur cette souffrance que l'on a ressentie pendant l'enfance. Mais pas sur le ton du reproche, ce qui aurait peu de chances de faire évoluer la relation. «En principe, personne ne peut contester ce que vous avez ressenti, relève Dana Castro. Il est donc préférable d'expliquer que l'on a été blessé plutôt que d'accuser un membre de sa fratrie de lui avoir fait subir telle ou telle attitude. Entamer un dialogue de cette nature permet parfois d'apaiser la relation.» Autre avantage : se remémorer cette période permet de se rendre compte à quel point chaque personne interprète différemment les événements de son enfance. «En partageant leurs souvenirs, frères et sœurs réécrivent leur histoire, constate Nicole Prieur. À partir de cet échange, l'enjeu est de commencer à regarder son frère ou sa sœur comme un individu singulier et non comme le produit d'un système familial.»

Le fait d'avoir des vies très différentes peut-il empêcher sœurs et frères de surmonter leurs rivalités ? Pas nécessairement. «On peut avoir en commun certaines valeurs ou occupations autour desquelles se retrouver, souligne Nicole Prieur. Comprendre ce que l'on partage permet également d'accepter les différences, qui ne sont pas en soi négatives. Car à partir de ce constat, il est plus facile de se dire : en quoi sommes-nous complémentaires ?» La réponse est loin d'être anodine quand on songe à ce qui attend la fratrie avec le vieillissement des parents. Chacun des frères et sœurs a alors tendance à occuper une fonction particulière auprès d'eux : écouter leurs plaintes, les aider à certains moments clés… «Si les enfants ne sont pas au clair avec la raison pour laquelle ils choisissent ce rôle et si les rivalités entre eux n'ont pas été surmontées auparavant, cela ne peut que les attiser», avertit Nicole Prieur. «Ou alors les rivalités surviennent à ce moment précis lorsqu'un des membres de la fratrie s'occupe exclusivement du parent survivant, tout en s'en plaignant, ajoute Dana Castro. Les autres lui reprochent alors cette emprise.»

« Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique. »

Une étude menée en 2000 par la professeure de psychologie américaine Heidi R. Riggio a établi que plus la relation fraternelle était positive (évaluation par un questionnaire auprès de 711 participants), plus la stabilité émotionnelle et l'ajustement psychologique des personnes étaient grands. Une bonne raison pour dorloter le lien fraternel, à la condition de ne pas en payer le prix personnellement. «Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes, constate Dana Castro. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique.» Quitte, parfois, à s'éloigner un temps, pour mieux revenir.

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L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

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« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

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C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
Le Figaro

«Pour m'offrir la résidence secondaire de mes rêves, je n'en ai acheté qu'un quart»

Jean-Bernard Litzler

TÉMOIGNAGE - Alors que l'envie de résidences secondaires n'a jamais été aussi forte, de nouvelles formules visent à concilier budget et confort en vendant des parts de SCI à plusieurs acheteurs.

«Avec ma conjointe, nous avons très mal vécu le confinement dans notre petit 2-pièces de 35 m² dans le 15e arrondissement, se souvient Kevin, 35 ans. Et nous avons décidé à ce moment-là de nous acheter une maison en banlieue parisienne. L'envie d'une belle résidence secondaire était elle aussi forte, d'autant que nous sommes libres de nos mouvements, sans enfants et avec deux métiers où le télétravail est très facile à mettre en œuvre. Mais forcément, nous avions déjà utilisé l'essentiel de notre capacité d'épargne pour financer notre maison.»

Quand le rêve d'une résidence secondaire est tenace et que les finances ne suivent pas vraiment, il y a désormais une nouvelle façon de devenir propriétaire de sa maison de vacances, ou au moins d'une partie. Deux start-up, Altacasa et Prello se sont lancées quasiment en même sur ce créneau et selon des modalités très similaires: elles vendent des parts de SCI à différents propriétaires qui disposeront des lieux durant un certain nombre de semaines, proportionnel à leur nombre de parts.

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«En achat classique, nous pouvions espérer au mieux un appartement dans une résidence avec un peu d'espace vert et une piscine, précise Kevin. C'est là qu'en lisant la presse, je suis tombé sur le concept de Prello et j'ai tout de suite accroché. Avec notre budget, ce qui devenait accessible, c'est un quart d'une villa de 200 m² avec piscine et 2500 m² de terrain, dans la région niçoise. La formule nous permet de disposer de 90 jours par an et de sécuriser au moins deux semaines en été. Et comme je ne suis pas un adepte des grandes chaleurs et bien disposé à venir hors saison, je sais que j'en profiterai. »

Une chose est sûre: en plus d'attirer les acheteurs, le concept séduit les investisseurs. Prello vient ainsi de lever 13 millions d'euros tandis qu'Altacasa a récupéré 2 millions l'an passé. Dans les deux cas de figure, les maisons de vacances sont mises en vente sous la forme de 8 parts de SCI avec la possibilité pour les acquéreurs de s'offrir de 1 à 4 parts. Pourquoi 8 parts ? Car la durée moyenne d'utilisation d'une résidence secondaire est de 44 jours selon les statistiques françaises, soit assez précisément un huitième de l'année. Dans le cas de Kevin, il a choisi de s'offrir deux parts d'une villa valorisée à 1,2 million d'euros, soit un budget d'achat de 300.000 euros. «Pour l'instant, aucune de nos villas n'a été partagée en huit parts, explique Ludovic de Jouvancourt, cofondateur de Prello. Nous avons actuellement 4 à 6 propriétaires par maison et nous les accompagnons souvent vers le choix de plusieurs huitièmes.»

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Mais la première mission de ces sociétés qui veulent faire vivre autrement les résidences secondaires consiste à se démarquer de leur ancêtre, le «time-share», de sinistre mémoire où bon nombre de clients se sont retrouvés spoliés. «Le time share, ce n'était qu'un droit de jouissance, pas du tout de la propriété, tient à préciser Romain Saint Guilhem, cofondateur et PDG d'Altacasa. Et surtout, les conditions de sortie étaient particulièrement floues. De notre côté, nous sommes dans un droit de propriété tout à fait classique et dans la plus totale transparence.» Il faut bien reconnaître que dans les deux cas de figure les sites apportent des réponses à toutes les questions que l'on peut se poser, notamment sur le mode rémunération de ces start-up. Elles sont payées par un pourcentage sur les transactions ainsi que par un forfait mensuel de gestion des lieux (99 euros par part chez Prello, 150 euros chez Altacasa) qui vient s'ajouter aux charges réelles de la propriété.

Calendrier dynamique

Reste ensuite à résoudre un second souci: celui de la répartition des semaines entre copropriétaires. Car si cette nouvelle formule réduit sensiblement le coût de ce second toit, elle restreint également la liberté d'en jouir. La réponse des start-up ? Des «calendriers dynamiques» qui à coups d’algorithmes et d'intelligence artificielle, sans oublier la validation humaine du gestionnaire de propriété, doivent optimiser la répartition. «Pour éviter les soucis entre co-acheteurs, Prello essaie de trouver des profils complémentaires pour que les répartitions de dates se passent au mieux, explique Kevin. Ensuite, les réservations se font en ligne via une application. Il y a un système de notation pour distinguer les dates premium, les plus recherchées, des autres. Et ainsi les longs week-ends et les vacances ne peuvent pas être accaparés par un copropriétaire en particulier. L'application n'était pas pleinement opérationnelle quand on me l'a présentée, mais c'est mon métier d'en concevoir et cela me semblait sérieux.»

Côté localisation, ces néorésidences secondaires sont restées très classiques: elles visent des populations urbaines disposant d'un bon pouvoir d'achat et rêvant de se ressourcer régulièrement en bord de mer, en Normandie ou à moins de deux heures de Paris ou à la montagne. Une différence cependant entre Prello et Altacasa: là où la première mise sur une certaine accessibilité avec un ticket moyen à 150.000 euros, sensiblement en dessous des budgets consacrés à une résidence secondaire, la seconde joue la carte de la villa premium. «Notre prix de part moyen oscille entre 200.000 et 250.000 euros, précise Romain Saint Guilhem d'Altacasa. Notre stratégie de croissance est moins forte que celle de Prello mais nous misons sur des propriétés haut de gamme avec une décoration intérieure d'inspiration locale et une domotique poussée. Tous les accès se font sans clé par smartphone et les chauffages peuvent être pilotés à distance.»

Premiers vacanciers en avril

Et que peut-on faire des nuitées dont on dispose avec sa ou ses parts de SCI ? «Le système est souple puisque l'on peut céder des jours à nos proches, mettre en location soi-même via Airbnb ou encore confier la gestion locative à Prello, souligne Kevin. Il semblerait qu'en pleine saison, ce genre de villa peut se louer 2000 euros la semaine. C'est intéressant, sachant que nos mensualités sur ce bien sont de 1400 euros par mois.» En cas de gestion locative, Prello prélève 8% du revenu locatif et peut aussi proposer un service optionnel et payant de conciergerie quels que soient les occupants.

Les premiers vacanciers sont attendus en avril pour les deux start-up. «La formule nous promet de pouvoir profiter des lieux sans les inconvénients, se réjouit par avance Kevin. L'entretien des espaces verts comme de la piscine est pris en charge par notre gestionnaire de propriété.» Cela ne l'empêche pas d'entrevoir dès maintenant un service supplémentaire qui pourrait avoir du succès: «Ce qui serait idéal, c'est de rattacher à la copropriété une petite voiture électrique. Les occupants arriveront généralement en train ou en avion et le secteur de la villa n'est pas desservi par les transports.»

Le nouvel appétit pour la Bourse fait s’envoler les litiges

L’afflux d’apprentis investisseurs a fait doubler le nombre de réclamations liées à des ordres de Bourse en un an.

Est-ce (toujours) le bon moment pour vendre sa maison ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la crise sanitaire, la demande de maisons n'a jamais été aussi forte. Les prix continuent de grimper mais bon nombre d'indicateurs passent au rouge.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : l'invasion ne fait que commencer, alerte Volodymyr Zelensky

Publié le : 23/04/2022 - 07:05Modifié le : 23/04/2022 - 08:13

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Dans une vidéo diffusée tard dans la nuit de vendredi, le président ukrainien a déclaré que l'invasion du pays par la Russie n'était qu'à ses débuts, après qu'un général russe a affirmé avoir comme objectif le contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. 

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  • 07 h 13 : Washington invite ses alliés à discuter de la défense de l'Ukraine à long terme

Des ministres de la Défense et des hauts généraux de 20 pays, membres ou non de l'Otan, ont déjà accepté l'invitation du ministre américain de la Défense Lyoyd Austin de se retrouver sur la base américaine de Ramstein à l'ouest de l'Allemagne, a annoncé vendredi le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Selon lui, la rencontre permettra de se pencher sur la question de l'aide qui pourrait être apportée par les partenaires de l'Ukraine pour renforcer sa puissance militaire, une fois la guerre terminée.

  • 06 h 30 : Après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira mardi en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Notre correspondante à New York, Fanny Chauvin, fait le point. 

  • 06 h 00 : Aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe 

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou. 

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à régler le conflit "patinent", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

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Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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El País (ESP)

24 horas de modernismo a raudales en Canet de Mar

24 HORAS

De tradición marinera, su pujante industria textil del siglo XIX adornó la ciudad barcelonesa con espectaculares villas modernistas. De la casa museo del arquitecto Lluís Domènech i Montaner a sus obras repartidas por la localidad y un castillo escenario de ‘Juego de tronos’

En el centro geográfico de esa franja de playas y pueblos marineros y de veraneo que ha sido y es la comarca barcelonesa del Maresme brilla con luz propia la villa de Canet de Mar. Con casi 15.000 habitantes, Canet está formada por distintas y sutiles capas que se van intuyendo a pasos lentos y mirada precisa, de charlas y cafés. 

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De tradición marinera, como atestiguan algunas de las callejuelas que perduran hoy separadas del mar por la carretera y la vía de tren, esta no ha sido una población eminentemente turística como algunas de sus vecinas. Su pujante industria textil hizo que desde finales del siglo XIX y entrado el XX algunos de sus acaudalados residentes encargaran casas espectaculares en el estilo que estaba de moda en ese momento: el modernista. Canet, en efecto, acapara en poco espacio un excelente patrimonio, en cantidad y calidad, de casas señoriales, obra civil e incluso en su cementerio. 

09.00 Desayuno con ‘pan de coca’ para coger fuerzas

Si algún nombre está ligado a esta villa marinera es, sin duda, el del arquitecto Lluís Domènech i Montaner (1850-1923), precursor del modernismo y guía de otros insignes arquitectos como Antoni Gaudí y Josep Maria Puig i Cadafalch. Empezamos la ruta en el centro neurálgico de la villa, en la Casa Museo Domènech i Montaner (Riera Gavarra, 2) (1). Por la arbolada Riera de Sant Domènec llegamos al Hostalet de Canet (Riera Sant Domènec, 5) (2), un pequeño hotelito con siete habitaciones y restaurante ubicado en un edificio del siglo XIX que hace las veces de centro de tertulia y reunión y donde sirven sabrosos bocadillos de pan de coca con tomate y embutidos y excelente café. 

10.00 En la casa-museo de Domènech i Montaner

Remontamos la Riera de Sant Domènec y en la confluencia de la Riera Gavarra con la Riera Buscarons encontramos la Casa-Museo Domènech i Montaner. Canet, como otros pueblos del Maresme, es una villa de sinuosas y empinadas calles que descienden desde las cercanas montañas del Montnegre hasta el mar y que en época de lluvia a menudo se convierten en caudalosas vías de agua. La vinculación de Domènech i Montaner con el municipio fue larga e intensa: su madre nació en esta villa y aquí conoció a su esposa María Roura, hija de una importante familia local.  

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El museo está formado por dos edificaciones: una es la Casa Domènech, que reformó y adaptó para el veraneo de su numerosa familia (tuvieron ocho hijos). En un muy interesante recorrido por la obra y la figura del genial arquitecto se muestra su trayectoria polifacética y se aprecia su carácter austero, muchas de las constantes del modernismo catalán como la pasión por todo lo medieval, además de algunas de sus innovaciones constructivas y decorativas. La casa es bellísima y en su construcción se incorporaron algunos de los moldes de yeso que formaban parte de otros grandes proyectos del maestro en Barcelona, como el Palau de la Música Catalana, el Hospital de la Santa Creu i Sant Pau o la Casa Lleó i Morera del Passeig de Gràcia. No hay que abandonar la casa sin una última mirada al Mediterráneo desde el ventanal que da a la Riera de Sant Domènec el cual, aunque hoy está sesgado por la construcción de nuevos edificios, a principios del siglo XX debía ser impresionante. La visita prosigue en el otro edificio: Can Rocosa (3), la masía barroca del siglo XVII que sería también su estudio, un paraíso de sosiego. Magnífica es la contemplación del espacio de trabajo del arquitecto con la enorme mesa de dibujo diseñada por él mismo. En el vestíbulo de la Casa-Museo se halla la oficina de turismo donde informan de las rutas para conocer el resto del patrimonio modernista de la ciudad catalana. 

12.00 Visita al cementerio

Se afirma que Canet es el pueblo con más patrimonio modernista por metro cuadrado. Un simple paseo por su centro lo confirma. Muy cerca de la Casa-Museo Domènech i Montaner brillan con luz propia otras de sus obras, como la Casa Roura (1892) (4) y el Ateneu Canetenc (1885) (5), que hoy albergan un restaurante y la biblioteca municipal. Remontando la Riera de Buscarons llegamos al cementerio de Canet (Carrer Sant Marc, 55) (6), no sin antes dar una vuelta por el mercado municipal. A principios del siglo XX muchos de los llamados indianos o americanos regresaron de su periplo por América con grandes fortunas y levantaron increíbles casas que mostraban su desbordante riqueza. Eso también se plasmó en la construcción de sus panteones. El camposanto alberga una arquitectura funeraria de primer orden con obras de Lluís Domènech i Montaner y esculturas de Josep Llimona y Pau Gargallo. 

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13.00 En un castillo de ‘Juego de tronos’

Aún queda mucho patrimonio por descubrir. La siguiente parada es el Castell de Santa Florentina (7), ubicado en las afueras de Canet. A los seguidores de la serie Juego de tronos les resultará familiar el regio comedor de la casa y el patio con la gran escalinata gótica, ya que fueron convertidos en la casa de la familia Tarly, Horn Hill. Un escenario épico que merece ser recorrido con atención. El origen del castillo se remonta al siglo XI y fue profusamente remodelado y ampliado por Lluís Domènech i Montaner en estilo neogótico a finales del siglo XIX. Para su restauración se utilizaron elementos góticos auténticos y su imagen no puede ser más veraz con sus torreones, almenas, patio de armas, amplias escalinatas, vetustas chimeneas, ventanas ojivales, columnas labradas…. La casa perteneció al tío del arquitecto y fue él quien encargó las obras. La familia la ocupó hasta hace unos años, y actualmente está abierto al público y se alquila para eventos o como escenario medieval y fantástico. 

14.00 Les fresas del Maresme, imprescindible bocado

Recuperamos fuerzas en el restaurante 6Q (8), en la casa modernista de Can Roura. El edificio y el interior se conservan genuinos y sus artífices, el chef Francesc Martínez y Sílvia Fernández, cuidan este privilegiado espacio y lo fusionan con una carta elaborada con productos de proximidad en la que brillan arroces como el caldoso de pato con foie y huevo frito y el de langostinos con butifarra negra. Dispone de pequeños comedores ubicados en las antiguas estancias señoriales y una terraza ideal para este entorno mediterráneo.

Si se visita Canet en primavera es imprescindible degustar las deliciosas fresas del Maresme, rojas, dulces y carnosas. Producto kilómetro 0 que se sirve en los restaurantes de la villa como ingrediente en numerosas recetas. 

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16.00 De casa en casa

Se impone el callejeo y desde la Riera de Sant Domènec tomamos el Carrer Ample, donde se hallan el Ayuntamiento (9), construido en 1906, y algunas majestuosas residencias de los americanos como son Can Font y Can Busquets, construidas a finales del siglo XIX, y Can Mir (10), antigua masía remodelada en 1906 con aspecto medieval. Calles estrechas se entrelazan para llegar a la gran iglesia parroquial que data del siglo XVI y tiene una impresionante fachada de 42 metros de altura. Seguimos por la Riera de Buscarons, vía comercial de Canet y eje principal del centro histórico. 

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El Passeig de la Misericòrdia conduce directamente al santuario homónimo junto al cual se halla el bello edificio de ladrillo decorado con azulejos azules obra de Puig i Cadafalch de 1914 y unos espléndidos jardines diseñados también por el arquitecto. Hoy alberga el restaurante El Santuari (11), perfecto para deleitarse con unas tapas y un buen vermut o una cerveza a media tarde disfrutando de un entorno único y unas magníficas vistas. Rodeamos el neogótico Santuario de la Misericordia (Francesc Daniel Molina, 1857) (12) para apreciar el gran arco gótico que enmarca la entrada y el rosetón de grandes dimensiones. 

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18.00 Un paseo junto al Mediterráneo

Un receso en la ruta arquitectónica para recorrer el frente marítimo por las playas del Cavaió (13) y la de Canet (14), ambas con una extensión de poco más de dos kilómetros. Tras disfrutar de la luz especial del Maresme y la placidez del Mediterráneo proseguimos desgranando el pasado glorioso de Canet cuando la industria textil enriqueció la villa y dejó muestras arquitectónicas tan potentes como la fábrica Jover (1910) (15), situada en la Riera del Pinar 12, obra de Pere Domènech —hijo de Lluís Domènech i Montaner—. O la fábrica Carbonell (16), de Josep Maria Puig i Cadafalch (Torrent de Lledoners, 1), de la que solo se conserva una de las naves de ladrillo visto tan comunes en la obra industrial del arquitecto. Una última parada antes de regresar al centro para admirar Vil·la Flora (1925) (17), antigua residencia del importante terrateniente americano Ramiro Busquets que actualmente alberga distintas dependencias municipales. El conjunto es imponente, además de la casa con bellas forjas en los balcones y esgrafiados en el interior están los jardines con varias construcciones anexas. 

20.00 Dos opciones para cenar

Tras el trasiego del día apetece una cena informal a base de tapas y platos ligeros y sabrosos acompañados de vino blanco de la cercana denominación de origen Alella. Dos opciones, el agradable A Media Luz (Carrer Ample, 9) (18) y el Paquita Slow Bistro (Riera Buscarons, 8) (19), donde sirven un excelente humus de alcachofas. La luz se va ocultando en las montañas del Montnegre-Corredor y crea un ambiente irreal en el que las fantasiosas formas de los edificios modernistas se recortan señoriales, impresionantes, y nos ofrecen el recuerdo de una forma de vida ya lejana que ahora se nos aparece irreal.

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France24 - Monde

Disney critique une loi de Floride jugée anti-LGBT+, l'État sanctionne le groupe

Publié le : 22/04/2022 - 22:46

Sophian AUBIN

Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a signé vendredi une loi supprimant un statut favorable dont bénéficie le parc d'attractions Disney World. Le géant du divertissement est sanctionné pour avoir critiqué une loi prohibant l'évocation de l'homosexualité à l'école primaire en Floride. Loi qui suscite une levée de boucliers chez les défenseurs des droits LGBT+. 

C'est une déconvenue historique que vit la direction de l'un des plus grand parcs d'attractions au monde. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a signé vendredi 22 avril un texte rendant caduque le statut favorable dont jouissait depuis plusieurs décennies le parc d'attractions Disney World. La pomme de discorde : la contestation par le groupe d'une loi promue par le gouverneur et votée par les élus républicains de l'État, jugée liberticide et homophobe par ses détracteurs.

Les relations de Ron DeSantis avec Disney s'étaient récemment dégradées, malgré le poids du géant du divertissement dans l'économie, touristique notamment, de cet État.

Le gouverneur conservateur ne décolérait plus contre Bob Chapek, PDG de Disney, qui s'est prononcé publiquement contre une loi – dont DeSantis est à l'origine –, interdisant d'enseigner des sujets en lien avec l'orientation sexuelle ou l'identité de genre à l'école primaire. À cette loi, ses opposants ont trouvé un surnom clair : "Don't say gay" ("Ne parlez pas des gays").

Les deux chambres du parlement de Floride, l'une comme l'autre à majorité républicaine, ont voté pour priver Disney de son statut privilégié : le Sénat mercredi par 23 voix contre 16, suivi de la Chambre des représentants, jeudi, par 70 voix contre 38.

Disney et la Floride : la fin de 55 ans d'idylle 

Le statut spécial dans le collimateur du texte fut octroyé à Disney à l'époque de la construction du parc de loisirs Disney World dans les années 1960. Il offre au géant du divertissement une large autonomie de gestion locale et l'exempte de la plupart des règlementations de l'État.

Ce parc d'attractions près d'Orlando compte parmi les plus visités au monde, et la marque Disney demeure l'une des préférées des Américains. Mais, englué dans cette polémique, le géant voit s'accumuler des critiques dont il se serait bien passé, tandis que le titre en bourse a cédé 2,4 % après le vote, terminant au plus bas depuis des mois.

La controverse entourant la loi de Ron DeSantis sur les questions LGBT+ à l'école s'est révélée être un casse-tête pour Disney, après la fuite d'une note interne, montrant que Bob Chapek hésitait à prendre position sur le texte. 

Des employés du groupe ont alors manifesté en mars contre "l'apathie" du groupe. Des appels au boycott ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, conduisant finalement le PDG à se déclarer contre la loi.   

Les relations furent par le passé bien moins tendues entre Ron DeSantis et Disney, qui emploie plus de 75 000 personnes à Disney World, et avait contribué financièrement à la campagne du candidat républicain en vue de son élection en 2019. La rupture semble pourtant aujourd'hui bien consommée : le géant a suspendu ses financements électoraux.

Sous le feu des critiques après avoir inondé d'argent les porteurs de la loi Don't Say Gay, Disney a admis que la loi était néfaste pour les LGBT+. L'entreprise est désormais menacée par les élus conservateurs et les groupes anti-LGBT+ de Floride.https://t.co/y1EzV5Rvzl

April 16, 2022

Une loi controversée

Signé le 22 mars, le texte controversé "sur les droits parentaux dans l'éducation", adopté fin mars, stipule en particulier qu'aucune instruction "concernant l'orientation sexuelle ou l'identité de genre ne doit être dispensée jusqu'à la troisième année de primaire". 

Mais les enseignants de ce niveau n'incluent d'ores et déjà en aucune façon l'identité de genre ou la sexualité dans leur programme, selon les détracteurs de cette loi. Pour eux, si cette législation entend apporter de la transparence entre les écoles et les parents, elle "crée in fine des problèmes, là où il n'y en avait pas".

Une autre disposition permet à tout éducateur de tenir les parents informés "au sujet de la santé ou du bien-être mental, émotionnel ou physique" de l'élève ; et impose aux écoles de notifier à un parent tout "changement dans les services offerts à l'élève et son suivi, lié à sa santé mentale, émotionnelle ou physique".

Cette disposition encouragera-t-elle des écoles à révéler aux parents l'orientation sexuelle de leur enfant, comme le craignent des militants LGBT+ ? Pour le quotidien floridien, Miami Herald, "c'est peut-être le véritable objectif de la loi" : "la rendre si vague qu'avant même son entrée en vigueur [le 1er juillet], elle exerce un effet d'intimidation sur les enseignants et les établissements, qui préféreront être trop prudents plutôt que de risquer des plaintes de parents."

Une question nationale 

Le soin de faire appliquer cette loi a en effet été confié aux parents, qui peuvent porter plainte contre un district scolaire et obtenir des dommages et intérêts. Le dispositif institue donc des "chasseurs de primes", ce qui n'est pas sans rappeler la loi ultrarestrictive sur l'avortement en vigueur au Texas depuis septembre 2021, note le Texas Tribune.

Cette loi promue par Ron DeSantis, Trumpiste convaincu, qui ne cache pas ses vues sur la Maison Blanche, s'inscrit dans un vent conservateur, qui balaie les États-Unis bien au-delà de la seule Floride : des projets de loi sont à l'étude dans six autres États pour interdire ou restreindre l'évocation des questions LGBT+ à l'école, ou les supports éducatifs à ce sujet, affirme, entre autres, le magazine LGBTQI The Advocate.

Les législateurs républicains sont à l'origine d'une "vague historique de projets de loi ciblant les droits des adolescents et enfants LGBTQI et de leurs familles" à travers les États-Unis" souligne The Washington Post  :

"À l'échelle du pays, les élus républicains des parlements d'États ont déposé cette année près de 200 projets de loi visant à saper les protections dont bénéficient les jeunes transgenres et gays, ou à limiter la possibilité d'évoquer les sujets LGBTQI dans les établissements publics."

Sans surprise à l'aune de ce contexte, les républicains fustigent le géant du divertissement. "Je crois que [Disney] a dépassé les bornes, a commenté mardi 19 avril Ron DeSantis dans une conférence de presse. Cet État est gouverné par les intérêts des citoyens de Floride et non par les exigences des dirigeants d'entreprises californiennes.

"Disney ne dit pas un mot sur la dictature en Chine, car cela lui coûterait des milliards de dollars. Mais il n'a aucun problème à utiliser son pouvoir d'entreprise pour mentir à propos de lois adoptées de façon démocratique par les législateurs en Floride", a estimé cette semaine le sénateur Marco Rubio, un ténor républicain.

Randy Fine, un élu républicain promoteur de l'initiative parlementaire visant à réduire le statut d'exemption de Disney World, il lui affirmé que Disney n'était qu'un "invité" en Floride.

L'homosexualité très récemment assumée de héros Disney

Porte-flambeau du soft power de l'Amérique dès l'après-guerre, la Walt Disney Company s'est aussi vu assez souvent reprocher son conservatisme.

Malgré quelques récents positionnements progressistes, la représentation de l'homosexualité dans les films Disney a longtemps fait partie des interdits, rappelle un directeur éditorial en charge des personnages Disney, Pixar et Simpson : celle-ci s'est souvent faite sous le manteau sans être assumée, à travers des personnages efféminés ou maniérés, sans que cela ne puisse être confirmé, explique un autre artiste du groupe. Dans la famille Disney, le premier "coming out" d'un héros homosexuel à l'écran ne remonte qu'à 2020, dans le court-métrage "Out'.

De plus en plus d'Américains affirment leur appartenance à une minorité sexuelle. Ils sont deux fois plus qu'en 2012, selon un vaste sondage publié jeudi 17 février. Comme ces chiffres sont d'abord portés par la génération Z [personnes nées entre 1997 et 2010], selon le responsable de l'étudeJeff Jones, il ne faudra guère attendre longtemps avant que les statistiques de l'identification LGBTQI ne passe à deux chiffres dans la population américaine.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le film de Disney "Mulan" visé par de multiples appels au boycott

Scarlett Johansson attaque Disney en justice pour la sortie en streaming de "Black Widow"

Le Costa Rica, premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage gay

L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

sciencesdinosauresastéroïdesgaz
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Marioupol résiste, l'UE demande l'ouverture de couloirs humanitaires

Publié le : 22/04/2022 - 06:40Modifié le : 22/04/2022 - 22:58

FRANCE 24 Suivre

Dans la région de Marioupol, port stratégique assiégé par l'armée russe, des images satellites font craindre des massacres massifs de civils, encore plus importants qu'à Boutcha, où l'ONU a "documenté le meurtre de 50 civils". De son côté, l'UE a demandé vendredi au président russe, Vladimir Poutine, de garantir des corridors humanitaires à l'occasion de la Pâque orthodoxe. Retrouvez le cours des événements du 22 avril.

  • 21 h 16 : naufrage du croiseur 'Moskva' : la Russie donne un bilan d'un mort et 27 disparus

Un marin est mort, et 27 autres sont toujours portés disparus après le naufrage la semaine dernière du croiseur 'Moskva', a déclaré le ministère russe de la Défense, reconnaissant pour la première fois des pertes dans ce naufrage.

"Un militaire a été tué et 27 autres membres d'équipage sont portés disparus", a déclaré le ministère, cité par les agences de presse russes, affirmant que les 396 autres personnes se trouvant à bord avaient été évacuées.

  • 20 h 06 : l'Ukraine accuse Thales d'avoir vendu du matériel utilisé pour tuer des civils, le groupe dément

Un conseiller de la présidence ukrainienne a accusé vendredi le groupe français d'équipements de défense Thales d'avoir contourné les sanctions et vendu en 2015 à la Russie du matériel utilisé en Ukraine pour tuer des civils, une affirmation réfutée par Thales.

"Une famille tentait de s'échapper, elle a été tuée par des assassins russes. Tuée, comme c'est maintenant prouvé, avec des armes françaises vendues en contournement des sanctions en 2015", a affirmé sur Twitter Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Ces accusations suivent celles du média en ligne Disclose mi-mars, selon qui la France a livré des équipements militaires, dont des caméras thermiques, à la Russie entre 2015 et 2020, soit après les sanctions européennes ayant suivi l'annexion de la Crimée par Moscou.

  • 18 h 47 : "préoccupée", la Moldavie convoque l'ambassadeur russe

La Moldavie a convoqué l'ambassadeur de Russie pour protester contre les déclarations d'un général russe affirmant que Moscou voulait prendre le contrôle du sud de l'Ukraine pour avoir un accès à une région séparatiste moldave.

La Moldavie a exprimé sa "profonde préoccupation" auprès de l'ambassadeur au sujet de ces déclarations du général russe Roustam Minnekaïev, a indiqué le ministère moldave des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant à respecter sa "souveraineté territoriale" et sa "neutralité".

  • 18 h 25 : le secrétaire général de l'ONU reçu par Poutine à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin

Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, se rendra la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine. Il s'agira de leur première rencontre depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine, a annoncé vendredi le Kremlin.

"Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président, Vladimir Poutine", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Antonio Guterres a envoyé mardi des lettres au président Poutine et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour leur demander d'être reçu à Moscou et à Kiev.

  • 16 h 41 : comment se déroulent les enquêtes internationales sur les exactions russes ?

La communauté internationale a lancé une série d'enquêtes visant à étudier le rôle des soldats russes dans les nombreuses exactions commises dans les villages occupés. Sylvain Rousseau était en Ukraine pour France 24, il souligne le caractère sans précédent de ces enquêtes. C'est en effet la première fois qu'un tel travail est mené alors que le conflit est toujours en cours.

  • 16 h 21 : les négociations entre la Russie et l'Ukraine "patinent", selon Segueï Lavrov

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à trouver une solution au conflit "patinent", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, les discussions n'ayant donné lieu à aucune avancée apparente.

"Elles patinent, car une proposition que nous avons remise aux négociateurs ukrainiens il y a cinq jours, et qui a été formulée en prenant en compte leurs commentaires, reste sans réponse", a déclaré Sergueï Lavrov. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a par ailleurs indiqué qu'une nouvelle session de discussions s'était déroulée vendredi.

  • 14 h 51 : Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens à Marioupol

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.

"La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes […]. Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité", a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel. 

  • 14 h 36 : plus de 5,1 millions ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter, mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Selon le HCR, 5 133 747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48 387 de plus que le chiffre publié jeudi.

  • 13 h 45 : l'UE demande à Vladimir Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe

Le président du Conseil européen Charles Michel – représentant des États membres de l'UE – a demandé au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

"Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

  • 13 h 17 : la Russie est prête à une trêve "à tout moment" sur le site d'Azovstal de Marioupol

L'armée russe se dit prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou partie" du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants, indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Moscou ajoute que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.

"Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée, par les formations armées ukrainiennes, de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal", insiste le ministère russe de la Défense.

"Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol", a estimé le gouverneur régional ukrainien, Pavlo Kyrylenko, dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville "stratégique" pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.

  • 13 h 09 : pour Boris Johnson, la guerre pourrait durer jusqu'à fin 2023

Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi, en Inde, sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, le Premier ministre britannique a répondu : "C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens."

Par ailleurs, Boris Johnson a révélé envisager de livrer des chars T72 à la Pologne, en remplacement des chars d'assaut de conception soviétique. La Pologne pourrait ainsi livrer ces anciens chars à l'Ukraine, qui s'en servirait face à l'envahisseur russe.

  • 11 h 48 : la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements de crimes de guerre

La police britannique indique avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine, dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).

"La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine" dans le cadre du conflit ayant commencé en février, "et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile", précise la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.

Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant "dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni".

🚨 | We continue to appeal for anyone in the UK with direct evidence of possible war crimes in #Ukraine to get in touch with our War Crimes Team.DCS Dominic Murphy: "We are here and we can help."Find out how to get in touch ⬇️ https://t.co/sh6XK8XB93

April 22, 2022
  • 11 h 20 : l'ONU a documenté les meurtres à Boutcha, accuse l'armée russe de possibles crimes de guerre

Des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont "documenté le meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev. C'est ce qu'a affirmé Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme à Genève, lors d'un briefing régulier de l'ONU. Les Nations unies accusent, par ailleurs, l'armée russe d'actions "pouvant relever des crimes de guerre" en Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux. 

  • 10 h 38 : l'armée russe vise le "contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine"

La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, indique un général et haut responsable de l'armée russe.

"Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne", déclare le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.

  • 8 h 52 : les autorités ukrainiennes redoutent près de 9 000 morts dans de possibles fosses communes à Marioupol

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, évoque depuis Kiev les images satellites montrant ce qui semble être 200 fosses communes à Manhush, bourg à quelques kilomètres de Marioupol. Il n'y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui parle de massacres de civils. Selon les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu'à 9 000 corps.

  • 8 h 32 : de quoi se compose les 800 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine ?

Joe Biden a promis une aide militaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars. Depuis le début de l'offensive de l'armée russe, les États-Unis ont versé près de quatre milliards de dollars à Kiev. Dans ce nouvel apport, l'Ukraine va recevoir des obusiers, des munitions, des drones kamikazes...

  • 8 h 26 : aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, annonce Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation "dangereuse" sur les routes. "En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui", a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur la messagerie Telegram.

  • 7 h 54 : des images satellites font craindre des massacres de civils à Marioupol

Alors que Vladimir Poutine a déclaré la ville de Marioupol sous contrôle russe, des images satellites de la société américaine Maxar font redouter des massacres encore plus importants qu'à Boutcha. Sur ces photos, on voit apparaître ce qui semble être des fosses communes à Manhush, bourg proche de Marioupol. "Les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents", a affirmé sur Telegram le maire de Marioupol, Vadym Boychenko. Selon lui, les bombardements russes ont coûté la vie d'au moins 20 000 personnes depuis le début du siège.

  • 7 h 30 : Biden garantit "l'unité occidentale" derrière l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Dans des messages postés sur Twitter, il a confirmé le soutien des États-Unis et de l'Occident à Kiev : "Alors que la Russie continue de se livrer à des brutalités contre l'Ukraine, (Vladimir) Poutine mise sur notre désintérêt. Il parie que l'unité occidentale se fissurera. Une fois de plus, nous allons lui prouver qu'il a tort."

As Russia continues to grind out brutalities against Ukraine, Putin is banking on us losing interest. He is betting that Western unity will crack. Once again, we will prove him wrong.

April 21, 2022
  • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte le journal allemand Augsburger Allgemeine, citant des sources du ministère allemand du Développement.

Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

  • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie qu'elle occupe dans le sud du pays.

Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

  • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview, jeudi, à Reuters.

Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué des responsables.

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

Avec AFP et Reuters

 

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L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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France24 - Monde

Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieuse planète

Publié le : 22/04/2022 - 17:39

Sébastian SEIBT Suivre

Uranus, septième planète de notre système solaire, devrait devenir l'objet de la prochaine mission orbitale de la Nasa, si cette dernière suit les recommandations publiées mardi par la communauté scientifique américaine. En savoir plus sur Uranus permettrait de lever le voile sur l'une des zones d'ombre de notre système solaire et, peut-être, de mieux comprendre les exoplanètes.

Il est temps d'y retourner ou plutôt d'y aller vraiment. La prochaine grande mission spatiale de la Nasa devrait s'intéresser à la planète Uranus. C'est du moins la recommandation faite, mardi 19 avril, par les Académies nationales américaines de sciences dans leur rapport décennal sur les priorités spatiales des États-Unis. Des conseils qui ont, par le passé, toujours été suivis par l'agence spatiale américaine.

L'Homme n'a rendu visite qu'une seule fois à cette très lointaine voisine de la Terre, qui est la pénultième planète du système solaire, juste un peu plus près du Soleil que Neptune. C'était la sonde 'Voyager 2' qui s'en était approché quelques heures, le 24 janvier 1986. Autant dire qu'on ne sait pratiquement rien sur Uranus.

Uranus, une planète unique à plus d'un titre

Elle est définie comme une géante de glace qui serait la planète la plus froide du système solaire avec une température atmosphérique d'environ - 220°C. On sait aussi qu'une année sur Uranus – le temps qu'il lui faut pour orbiter autour du soleil – dure 84 années terrestres. Selon les quelques données collectées – que ce soit par la sonde 'Voyager' ou les observations télescopiques – sa surface n'est pas solide et il y aurait des océans de diamant liquide.

"En réalité, on n'est pas sûr de sa composition et son nom de géante de glace est peut-être usurpée", tempère Ravit Helled, planétologue au département d'astrophysique de l'université de Zürich, contactée par France 24. 

Ces inconnues sont l'une des raisons principales qui justifient une grande mission pour voyager vers Uranus. Alors que les missions vers Mars ou vers la Lune se sont multipliées et que l'on commence à collecter des informations précises sur d'autres étoiles ainsi que sur des exoplanètes, il reste encore des zones d'ombre presque absolues dans notre propre système solaire. "C'est comme si on vous disait qu'il y a encore un océan inconnu sur Terre, est-ce que vous n'auriez pas envie de l'explorer ?", s'interroge Laurent Lamy, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, contacté par France 24.

Cette curiosité naturelle pour notre entourage "immédiat" – une notion très relative puisqu'Uranus se situe à entre 2,6 milliards et 3,2 milliards de kilomètres de la Terre – est aussi nourrie par les caractéristiques uniques de la planète. Notamment sa rotation : elle tourne sur elle-même autour d'un axe horizontal et non pas vertical, comme toutes les autres planètes connues. De ce fait, on a l'impression qu'elle roule comme une balle lorsqu'elle effectue son orbite autour du soleil. Une bizarrerie qui "résulterait d'une collision avec un autre corps céleste, d'après la théorie la plus communément admise", explique la planétologue Ravit Helled. 

Il n'y a pas que la planète elle-même qui intéresse les scientifiques. Ces nombreuses lunes – il y en a 27 qui portent tous des noms de personnages shakespeariens et issus des œuvres du poète britannique Alexander Pope – recèlent, aussi, bien des mystères. Certaines semblent, par exemple, être des mondes océaniques susceptibles d'abriter des formes de vie et "les explorer nous permettrait d'en apprendre plus sur les lieux potentiellement habitables dans notre galaxie", indique Chloe Beddingfield, une astronome au Ames Research Center de la Nasa (en Californie), interrogé par le site Space.com.

Un "chaînon manquant"

Uranus représente aussi – avec Neptune – "un chaînon manquant dans notre compréhension des planètes qui existent dans l'espace", assure Laurent Lamy. Elles ont souvent été appelées des "mini-Saturne" ou des "super-Terre", parce qu'elles sont d'une taille intermédiaire (environ quatre fois celle de la Terre). Mais en réalité, ce n'est pas qu'une question de taille, elles sont les deux seules représentantes dans notre système solaire d'une famille de planètes à part, régies par leurs propres règles.

L'importance de ces planètes "à la Uranus" n'a fait que grandir au fur et à mesure de la découverte des exoplanètes [qui se trouvent en dehors de notre système solaire]. Ces observations ont démontré que "les planètes d'une taille et d'une densité comparable à Uranus semblent être très communes dans l'espace", note Ravit Helled. Plus, en tout cas, que les planètes semblables à la Terre ou aux géantes du calibre de Saturne.

De ce fait, une mission orbitale autour d'Uranus "permettrait de compléter notre compréhension de la variété des systèmes planétaires accessibles dans notre système solaire et d'avoir une grille de lecture pertinente pour analyser des systèmes plus lointains", résume Laurent Lamy.

Si Uranus est à ce point unique et pourrait se révéler être la clef pour mieux comprendre un grand nombre d'exoplanètes, pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider d'y aller ? "C'est technologiquement très compliqué d'aller vers une planète du système solaire externe [à partir de Jupiter] et on commence seulement à être capable de le faire", note Ravit Helled.

Un pari long et cher

C'est déjà toute une aventure d'y aller. Préparer une mission pour les tréfonds encore inconnus du système solaire – décider des objectifs scientifiques, des outils les mieux adaptés, du lanceur pour la sonde etc. – devrait prendre une dizaine d'années, d'après le rapport des Académies nationales américaines de sciences. Le voyage en lui-même devrait prendre encore dix ans au moins… Alors qu'il n'avait fallu que quatre jours en 1969 pour se rendre sur la Lune.

Enfin, la sonde resterait probablement en orbite pendant encore une décennie afin de rentabiliser le voyage et obtenir le maximum de données. Il faut donc prévoir une source d'énergie qui dure aussi longtemps sans risquer de tomber en panne ou de s'abîmer. "C'est un enjeu technologique important et la meilleure solution semble être la pile atomique. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la Nasa, qui dispose de cette technologie appelé générateur thermoélectrique à radioisotope (ou RTG), se lance dans l'aventure avant l'Europe qui réfléchit depuis une décennie à explorer Uranus, mais ne dispose pas de pile atomique", note Laurent Lamy de l'Observatoire de Paris.

C'est donc une mission de très longue haleine qui va coûter cher. La Nasa estime qu'un tel projet devrait se chiffrer a minima à 4,2 milliards de dollars… pour des résultats qui ne se matérialiseront peut-être pas avant des décennies. Et c'est peut-être, in fine, l'un des paris les plus osés de la Nasa et des Académies des sciences : dans un monde toujours plus dominé par l'impératif d'immédiateté où tout le monde veut tout tout de suite, lancer une mission pour Uranus prouverait qu'il existe encore des domaines dans lesquelles on peut prendre son temps pour faire avancer la connaissance humaine.

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Le Pen, l’heure de vérité

La chose était encore impensable voilà cinq ans : c’est une ex-miss France, Delphine Wespiser, belle comme le jour, confondante de sincérité, qui assume sur le plateau de Cyril Hanouna vouloir voter pour Marine Le Pen plutôt que de voir Emmanuel Macron reconduit pour cinq ans à l’Élysée, sans craindre les répercussions que pourrait avoir cet aveu fatal sur sa vie professionnelle : « Moi, ça me plairait bien d’avoir une présidente femme, j’aimerais bien une maman des Français, quelqu’un qui rassemble, qui protège, avec une sensibilité de femme. » C’est une journaliste, Myriam Palomba, dans la même émission sur C8, qui appelle à faire barrage au président. L’affaire Benalla, la crise des “gilets jaunes”, la crise sanitaire avec son lot de privations de libertés et d’humiliations, l’arrogance du chef de l’État, son mépris pour « ceux qui ne sont rien » auront eu raison du réflexe pavlovien qui voulait que la seule présence d’un Le Pen au second tour de la présidentielle provoque un front républicain.

Il n’est pas jusqu’aux lycéens qui, voilà vingt ans, manifestaient bruyamment par centaines de milliers dans les rues de Paris contre Jean-Marie Le Pen pour hésiter à ressortir leurs banderoles contre le fascisme. Samedi dernier, la police en dénombrait 20 000. Et s’ils appellent encore à faire barrage à l’“extrême droite”, ces jeunes, pour la plupart, se gardent bien, comme une évidence, de soutenir le vote Macron.

Le front républicain est ébréché

Les slogans qui balafrent les murs de la Sorbonne et de Sciences Po, après leur occupation illégale par des étudiants, la semaine dernière, sont sans équivoque. “Ni Le Pen, ni Macron”, peut-on lire. Un ¡ no pasarán ! qui ne vise plus seulement le rassemblement national mais l’ultralibéralisme supposé du président. À croire que l’antimacronisme d’aujourd’hui rivalise d’intensité avec l’antilepénisme d’antan. À tel point que, dans l’entourage de Marine Le Pen, beaucoup se persuadent que la victoire est accessible. De la puissance du front anti-Macron et du report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon dépend le destin de Marine Le Pen.

Pour tenter de diaboliser à nouveau la candidate RN, les ministres redoublent d’audace et de mensonges pour parvenir à leur fin. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui, en février 2021, jugeait « trop molle » la présidente du Rassemblement national et participait activement à sa normalisation, considère aujourd’hui, toute honte bue, qu’ « avec Marine Le Pen, les pauvres vont peut-être mourir ». Pour un peu, celle-ci serait dépeinte en ogresse, dévoreuse d’enfants.

La recette a longtemps fonctionné. Elle est de moins en moins opérante. Quand Jacques Chirac, en 2002, pouvait se faire réélire avec un score soviétique, aujourd’hui, Emmanuel Macron ne dispose d’aucune garantie et seulement d’une marge de manœuvre étroite. Au soir du premier tour, les projections sondagières pour le second tour laissaient entrevoir un duel plus serré que ne l’avait jamais imaginé l’exécutif. Avec 53 % d’intentions de vote pour Emmanuel Macron contre 47 % pour Marine Le Pen, les proches de cette dernière pouvaient tous, à raison, entonner le refrain du “on est dans la marge d’erreur”. D’autant que les traditionnels soutiens automatiques dont bénéficiait n’importe quel candidat dès lors qu’il était opposé à un Le Pen se sont évaporés dans des consignes toujours plus floues.

Christian Jacob, le président des Républicains, au lendemain de l’échec cuisant de Valérie Pécresse, pouvait bien rappeler au sortir d’un bureau politique qu’ « aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen » , il se gardait bien d’appeler ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron. Mais ce soutien indirect au président a peu de chance d’être respecté à la lettre par les militants LR. D’autant qu’ils sont quelques-uns parmi les figures de cette droite classique à avoir déjà déclaré qu’ils ne pourraient voter pour le chef de l’État. Éric Ciotti, fort de son prestige et de son poids politique acquis durant le congrès, Nadine Morano, Gilles Platret, Julien Aubert, qui dans le Figaro égrenait « 100 raisons de ne pas voter Emmanuel Macron », Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains : aucun ne cachait que leur voix ne se porterait pas sur le président sortant. Le vote blanc a, pour eux, un goût de transgression.

Macron, président cambrioleur de programmes

Certes, le chef de l’État peut toujours compter sur les pétitionnaires professionnels : 220 sportifs, rejoints, quelques jours plus tard, par quelque 500 artistes, appelaient à faire barrage au Rassemblement national. Le Medef et la CGT défilaient sous la même bannière et faisaient front commun pour dénoncer Marine Le Pen. Pour quel effet ? Le théâtre de l’antifascisme a du plomb dans l’aile. D’autant plus que Marine Le Pen ne donne aucune prise à cette légende noire que certains essaient de bricoler en quelques jours pour la diaboliser à nouveau. La presse peut s’employer à grand renfort de unes à la nazifier après avoir écrit le contraire pendant la campagne, la candidate du Rassemblement national n’en finit pas de donner des gages pour lisser son image et démontrer qu’elle est infiniment moins dogmatique que ce que prétendent les éditorialistes de tout poil. L’interdiction du voile qu’elle défendait encore la semaine dernière avec la dernière ardeur ? En déplacement lundi à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, elle admettait que le sujet n’était plus prioritaire. « Ce sont des problèmes qui sont des problèmes complexes. Je suis parfaitement consciente de cela, je ne suis pas obtuse. »

Comment expliquer ce revirement qui a des parfums de renoncement ? Les 7 712 520 voix qui se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle sont essentielles pour comprendre les changements de pied de Marine Le Pen et les volte-face d’Emmanuel Macron qui, après avoir fait de la retraite à 65 ans le seul marqueur de son programme, a d’ores et déjà renoncé à cette mesure phare, se disant même prêt à la soumettre à référendum pour ne pas se mettre à dos ceux qui pourraient, parmi les électeurs insoumis, voter pour lui en se bouchant le nez. S’il n’y avait que cela. Pour tenter de capter le vote de cette gauche radicale, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ne reculent devant rien. À tel point que Jean-Luc Mélenchon ne paraît pas seulement l’arbitre de ce second tour, mais le grand gagnant de cette présidentielle.

Emmanuel Macron a déjà fait la démonstration qu’il pouvait piocher sans scrupule dans le programme des autres. Ainsi, Valérie Pécresse avait dénoncé le pillage en règle de nombre de ses mesures par le président et voyait dans le projet macronien une contrefaçon du sien. Désormais, le chef de l’État se plaît à reprendre à son compte la planification écologique que défendait Jean-Luc Mélenchon et parsème ses discours d’éléments de langage directement empruntés à la grammaire mélenchoniste. En meeting à Marseille, il s’est aventuré à promettre qu’il ferait de la France une grande nation écologique. Son futur Premier ministre ne sera pas seulement chargé de mettre en place cette planification, il sera secondé par deux ministres chargés de la planification énergétique et de la planification écologique territoriale. Tous ceux qui, à droite, s’étaient empressés de voter pour Emmanuel Macron au premier tour, par crainte de voir Jean-Luc Mélenchon accéder au second tour, doivent se sentir aujourd’hui plus cocus que jamais. Ils rêvaient d’un président libéral. Voilà que Macron se fait planificateur et parle comme le leader de La France insoumise d’« avenir en commun ». C’est vrai des électeurs LR. Cela l’est également des électeurs d’Éric Zemmour qui auront préféré le vote utile au vote de conviction et voient désormais Marine Le Pen rivaliser avec le président pour rougir toujours plus son programme.

C’est que Marine Le Pen s’est laissé convaincre par Philippe Olivier, son principal conseiller et stratège, que pour espérer l’emporter dimanche, il lui fallait parvenir à parler à cette frange ouvriériste qui compose pour partie l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Aussi a-t-elle multiplié les gestes pour contrer l’OPA du chef de l’État sur cet électorat. Si la candidate du Rassemblement national admet en privé qu’il lui sera compliqué de séduire la gauche sociétale, elle ne désespère pas que les indigénistes se réfugient dans l’abstention. Pour les autres, ces tenants d’une gauche sociale à l’ancienne, son programme pour soutenir leur pouvoir d’achat est encore sa meilleure carte.

Un report des voix problématique

Mais tous les efforts que Marine Le Pen déploie pour s’adresser à la gauche ne sont pas sans effet négatif. L’évolution des reports de voix montre qu’à vouloir trop séduire la gauche, elle perd autant à droite. Le 13 avril, 81 % des électeurs d’Éric Zemmour se disaient certains de voter pour Marine Le Pen. Ils ne sont plus que 73 % le 18 avril, selon le baromètre de l’institut Ipsos. Même pente fatale parmi les les électeurs de Valérie Pécresse. Quand 25 % d’entre eux déclaraient faire le choix de Marine Le Pen pour le second tour, ils ne sont plus que 17 % désormais.

Au soir du premier tour, Éric Zemmour, après avoir appelé sans réserve ses électeurs à voter pour Marine Le Pen, avait confié à Valeurs actuelles ses craintes : « Elle va faire campagne à gauche et perdre à droite. » Si elle devait échouer une nouvelle fois aux portes de l’Élysée, sa défaite ne serait pas seulement politique mais idéologique. Que resterait-il, après avoir renoncé à parler d’immigration, d’islam, de sécurité, de politique familiale et d’éducation, pour ne pas se mettre à dos la gauche, de son projet civilisationnel ? Rien ou plus grand-chose. En transformant l’électeur en un simple consommateur mû par des besoins individuels plutôt que par des élans collectifs, Marine Le Pen a joué l’individualisme de masse au détriment de la fibre patriotique. Elle pourra se consoler en se disant que cette stratégie lui a permis de se qualifier pour le second tour. Mais à quoi bon, si c’est pour perdre de nouveau…

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L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

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Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
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Boxe: face à Whyte, l'héritage de Fury en jeu devant une foule record à Wembley

Publié le : 23/04/2022 - 07:46Modifié le : 23/04/2022 - 07:44

Londres (AFP) – Tyson Fury défendra samedi son titre WBC des poids lourds et son invicibilité devant 94.000 personnes à Wembley, une foule record au Royaume-Uni pour ce qui devrait être le dernier combat de sa carrière, face à son compatriote Dillian Whyte.

A l'entendre, son premier combat à domicile depuis 2018 sera le dernier de sa carrière.

En cas de succès, Fury, 33 ans, ne viserait donc pas l'unification des titres de la catégorie des poids lourds contre le vainqueur d'une possible revanche entre l'Ukrainien Oleksandr Usyk, détenteur des ceintures WBA, IBF et WBO, et Anthony Joshua.

Mais les affirmations du "Gipsy King", personnage fantasque passé par une grave dépression et une dépendance à la drogue après avoir détrôné Wladimir Klitschko en 2015, sont comme souvent à prendre avec des pincettes.

"Je suis deux fois champion incontesté, j'ai 150 millions en banque, je n'ai rien à prouver à personne", a-t-il déclaré le mois dernier en promettant qu'il serait "retraité à temps plein après le combat".

Même s'il est le grand favori de ce combat qui peut lui permettre de porter son record d'invincibilité à 33 succès, le Britannique prévient que son adversaire et ancien sparring-partner "mérite le respect".

"C'est un bon combattant", a-t-il expliqué en conférence de presse mercredi. "Il a un bon punch avec une belle puissance, il en a mis beaucoup KO".

Liens avec le crime organisé

"Je me suis entraîné aussi dur pour Dillian que pour (Deontay) Wilder, (Wladimir) Klitschko ou n'importe qui d'autre", a ajouté Fury.

"Je vois les cotes (des paris en sa faveur) et je ris un peu parce qu'elles viennent de personnes qui ne connaissent rien à la boxe", a-t-il asséné. "C'est de la boxe poids lourd, n'importe qui peut gagner avec un seul coup de poing. Si je ne suis pas au top de ma forme, ce type va me faire tomber la tête des épaules".

Mais sa préparation a été marquée par des questions sur ses liens avec un présumé patron du crime organisé, l'Irlandais Daniel Kinahan.

Fury a déjà mentionné Kinahan, qui a récemment été frappé de sanctions financières mondiales par le gouvernement américain, comme un "conseiller clé".

Kinahan, basé à Dubaï, qui a toujours nié tout acte répréhensible, serait l'un des dirigeants d'un cartel international que les autorités américaines accusent de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et de violence.

MTK Global, la société de promotion de boxe fondée par Kinahan, a annoncé cette semaine qu'elle cessait ses activités.

"Est-ce que cela a été une distraction? Pas vraiment", a répondu Fury lorsqu'on l'a interrogé sur sa relation actuelle avec Kinahan. "Ça n'a rien à voir avec moi".

Père à 13 ans

Agé de 34 ans, Whyte, qui affiche un bilan de 28 victoires dont 19 par KO et deux défaites, a beaucoup à prouver après s'être senti injustement écarté par Fury, qui a enchaîné trois combats entre 2018 et 2021 contre l'Américain Deontay Wilder sans laisser une chance à son challenger officiel.

Il est également mécontent de la répartition nettement en faveur de Fury (80% contre 20%) d'une bourse totale de 38 millions d'euros.

Ses KO reçus devant Joshua en 2015 et le Russe Alexander Povetkin en 2020 ont néanmoins pointé ses limites.

Né en Jamaïque, Whyte a déménagé au Royaume-Uni avec sa famille à l'âge de 12 ans, est devenu père pour la première fois un an plus tard et a été blessé par balle et poignardé après avoir été entraîné dans la culture des gangs londoniens dans sa jeunesse.

"Si je n'étais pas boxeur, je serais probablement mort ou en prison", avait-il déclaré au Guardian en 2020. Désormais, celui qui est passé par le kickboxing et le MMA se voit comme l'homme qui fera enfin tomber Fury.

"C'est ce qui est génial chez moi. Je trouverai un moyen de survivre, je trouverai un moyen d'arriver là où je dois arriver", a prévenu Whyte.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen et le pari d’une campagne d’indépendance

L’itinéraire est connu de tous les touristes. Sortir à la station École-Militaire, remonter l’avenue de la Bourdonnais, puis prendre à gauche sur la rue de Belgrade. Là, à 100 mètres, trône le monument des Droits de l’homme. Derrière, c’est le Champ-de-Mars, la tour Eiffel, la France admirée depuis son meilleur profil. Les badauds impatients prennent rarement le temps d’observer l’architecture qui les entoure. Dommage. Un rapide coup d’œil vers le “Belgrade III” aurait peut-être suffi pour y apercevoir une silhouette à la chevelure blonde qui, depuis sa fenêtre du troisième étage, profite d’une vue imprenable sur les jardins parisiens du VIIe arrondissement.

C’est dans ce quartier chic que Marine Le Pen a installé son QG secret. Une base de 150 mètres carrés à la décoration moderne, où la candidate du Rassemblement national reçoit ses invités en toute discrétion. Aux murs, des tableaux d’art contemporain, sur les étagères des statues asiatiques. Un mobilier signé Starck, de larges fauteuils en cuir où il fait bon s’enfoncer. Prix d’agence de la location : 7 500 euros par mois.

On est loin des standards du siège du parti Bleu Marine, situé à la porte de Saint-Cloud, à deux pas du Parc des Princes. Au RN, tout le monde connaît l’existence de ce bureau informel, ce “refuge” que Marine Le Pen occupe volontiers. Mais rares sont ceux invités à y pénétrer. Les habitués de la rue de Belgrade, ce sont plutôt les Horaces. Un nom pour le moins nébuleux qui cache un assemblage hétéroclite d’anciens énarques, de technocrates surdiplômés, de hauts fonctionnaires proches des cabinets de pouvoir ou de chefs d’entreprise.

Tous mettent un point d’honneur à rester le plus possible dans l’anonymat. Sur le papier, rien ne les prédestine à se regrouper. Ils partagent pourtant une conviction commune : Marine Le Pen peut gagner l’élection suprême. À condition de revoir, dans les grandes lignes, sa feuille de route. Il faut se présidentialiser en reprenant à zéro le cœur d’un programme vieillissant, se dédiaboliser en oubliant “Le Pen” pour se consacrer à “Marine”.

Vaste chantier entamé dès 2016 sous l’égide d’André Rougé, alors cadre chez Bouygues, devenu, depuis, eurodéputé. Il réunit autour de la candidate une dizaine d’experts venus de tous bords, dont un certain Jean Messiha, alors haut fonctionnaire, n’ayant pas encore goûté aux spots des plateaux télévisés. En 2017 déjà, Marine Le Pen a des envies d’ailleurs, de changements. Son nouveau cabinet de l’ombre, elle le retrouve une fois par semaine, tous les mardis. Ensemble, ils réfléchissent, proposent, innovent sur tous les pans du programme, de l’immigration à la sortie de l’Union européenne. Tout n’avance pas aussi vite qu’escompté. Son image ? Encore et toujours celle du diable incarné. Ses propositions ? Incomplètes, pas assez rigoureusement chiffrées, parfois inapplicables.

Marine Le Pen n’est pas encore totalement libérée. Le Front national, qu’elle préside toujours, tiraillé entre la ligne conservatrice-identitaire incarnée par Marion Maréchal et Nicolas Bay et celle plus souveraino-sociale imposée par Florian Philippot, s’entête dans des luttes internes. L’énarque n’apprécie guère le cabinet parallèle que la candidate est en train de constituer. Il ne peut y avoir qu’un techno au service de sa majesté. Les fiches contradictoires s’accumulent sur le bureau de Marine Le Pen. L’arrivée en grande pompe de Nicolas Dupont-Aignan lors de l’entre-deux-tours vient parasiter encore un peu plus l’esprit de la candidate. Tout s’embrouille. Le reste est d’ordre public.

Un changement de nom et une équipe renouvelée pour (enfin) triompher

On aurait pu penser que l’échec de 2017 signerait la fin des Horaces. Loin de là. Philippot et Maréchal partis, le cercle s’installe durablement dans le dispositif mariniste. Première mesure significative : la fin annoncée du “Front”, marque devenue trop encombrante, radioactive, symbole de l’époque révolue où le parti créé par Jean-Marie Le Pen était condamné à jouer son rôle d’opposant disruptif mais jamais dangereux pour ses adversaires. Place au Rassemblement national, hautement plus consensuel. L’avocat Frédéric-Pierre Vos, proche de la famille, est alors chargé personnellement par Marine Le Pen de récupérer l’appellation auprès d’une petite association politique.

Il a été un temps question de préparer son débat “revanche” face à Emmanuel Macron, chez lui, dans sa propriété du Morbihan. La semaine dernière, l’entourage de la candidate décrivait alors un programme des plus studieux. Un “double” du président sortant devait être convié par son équipe rapprochée : parcours scolaire et trajectoire professionnelle similaire, ce sparring-partner de luxe aurait même eu des traits physiques comparables à ceux du président. Du fantasme, selon Marine Le Pen : elle assure avoir travaillé depuis son bureau, comme à son habitude.

Une chose demeure certaine : la candidate a préparé son face-à-face décisif avec ses hommes de confiance. On y retrouve son directeur de cabinet, Renaud Labaye. Avec le directeur adjoint de la campagne, Jean-Philippe Tanguy, ils servent de passerelles entre les Horaces et le reste de l’équipe de campagne. Deux surdiplômés – Labaye est passé par Saint-Cyr, Tanguy par Sciences Po Paris – aux profils diamétralement opposés. Renaud Labaye, ancien de Bercy, est du genre discret et d’origine conservatrice, observateur silencieux des discours de la candidate toujours côté scène, les bras croisés, placide.

Une candidate loin des tracas internes de son parti

Jean-Philippe Tanguy, lui, est un personnage, un vrai. Le genre dont la presse raffole. Celui vers lequel les journalistes se dirigent machinalement après une prise de parole de Marine Le Pen. Parfois pour une précision technique sur l’une des mesures présentées par la candidate, souvent pour ses saillies dont lui seul a le secret. Tanguy aime faire rire son auditoire. De son ton particulièrement reconnaissable, l’équivalent d’un soprano qui aurait hérité d’un léger cheveu sur la langue, il assène ses petites phrases assassines qu’il assure ne pas préparer. Toujours avec le sourire. « Le vrai problème avec Pécresse, c’est qu’elle ne comprend pas un mot de ce qu’elle dit. C’est con quand on a enseigné à Sciences Po », raille-t-il à propos de la candidate des Républicains, l’une de ses cibles privilégiées.

Ancien numéro deux de Nicolas Dupont-Aignan, tête pensante du projet politique de la campagne, Jean-Philippe Tanguy a aisément trouvé sa place au côté de Marine Le Pen, qui lui fait pleinement confiance. « Allez voir Jean-Philippe, il vous expliquera tout ça très bien. Moi, je vais manger ! », lance-t-elle tout sourire aux journalistes à la sortie d’une des nombreuses conférences de presse organisées ces derniers mois. « Tanguy, c’est Philip-pot sans l’ambition politique et le melon », résume l’un de ses collègues.

En clair : le profil rêvé pour une Marine Le Pen qui ne veut plus perdre de temps et d’énergie à gérer les ambitions personnelles, les tensions internes qui n’ont cessé de gangrener son parti. En septembre, Jordan Bardella prend officiellement la relève. Un tandem se met en place. Les deux se comprennent : quand la candidate s’engage dans sa campagne de terrain à bas bruit, plus proche des marchés que des Zénith, plus loin du bruit et de la fureur d’antan, et se place en “mère de tous les Français”, lui se charge des attaques plus frontales envers ses adversaires et insiste sur le combat civilisationnel qui se joue avec le prochain scrutin élyséen. La fin de la France et la fin du mois finalement, les deux jambes sur lesquelles a été bâtie la campagne mariniste.

Tous ceux qui ont côtoyé de près ou de loin Marine Le Pen ces vingt dernières années le reconnaissent volontiers : son instinct politique est indéniable. C’est elle qui a choisi d’axer sa campagne sur le pouvoir d’achat. Pari osé quand, au même moment, Éric Zemmour et son discours offensif sur l’identité française font trembler le camp national. Début octobre, les courbes sondagières se croisent pour la première fois. Au sein du bureau de campagne, qui se réunit au siège du parti chaque lundi matin, les visages sont plus fermés qu’à l’accoutumée. « S’il se lance plus tôt que prévu et que Marion le rejoint dans la foulée, on est mort », confie alors un membre de l’équipe.

La plus sereine dans l’histoire, c’est bien Marine Le Pen. « Le calme des vieilles troupes ! », lance-t-elle un jour en débarquant dans la salle de réunion. L’expression devient un cri de ralliement. Lors de ces entrevues, la candidate parle peu. Elle se place légèrement en retrait sur sa chaise et aspire une bouffée de fumée via sa cigarette électronique. Ancienne fumeuse compulsive, elle préfère encore le goût naturel du tabac aux saveurs exotiques aujourd’hui affichées sur les présentoirs des vapote-ries parisiennes. Marine Le Pen écoute les propositions de chacun : pour contrer la percée zemmourienne, on lui propose de mettre un coup de collier sur les questions d’immigration et de laïcité. Nouvelle bouffée, plus longue cette fois. Mauvais signe. Elle veut tracer sa route, sans prêter trop d’attention à ce qui se passe autour d’elle, sans ajuster son cap à chaque bourrasque : « Vous verrez, il finira sous les 10 %. » Prémonitoire.

Quand les défections vers Reconquête ! se succèdent au début de l’année 2022, la candidate garde son calme. Ce qui ne l’empêche pas, en privé, de dire tout le mal qu’elle pense de ces “déserteurs”. L’eurodéputé Jérôme Rivière, le premier à avoir franchi le Rubicon ? Un coup politique cynique orchestré par un homme qui cherche son quart d’heure de gloire. Son collègue Nicolas Bay, membre du bureau national ? Marine Le Pen le suspecte d’être la “taupe”, celui qui, en douce, aurait transmis des informations confidentielles aux équipes d’Éric Zemmour. « Lors des réunions, c’était toujours celui qui prenait la chaise la plus près de la porte », raille, après coup, Jean-Philippe Tanguy.

La guerre fratricide entre les deux représentants du “camp national” a parfois pris une tournure sanglante. À Éric Zemmour qui la décrit comme « une femme de gauche », Marine Le Pen répond en pointant du doigt les « nazis » qui rôderaient dans ses rangs. Malgré les attaques personnelles, les deux se sont tout de même appelés, brièvement, au lendemain du premier tour. La candidate du RN ne s’attendait pas à ce que le soutien du fondateur de Reconquête ! durant l’entre-deux-tours soit aussi limpide.

Elle aurait certainement pu le remercier pour bien des choses encore. Six mois d’Éric Zemmour ont plus fait pour la dédiaboliser que cinq ans de réunions de travail avec ses Horaces. Confortant ainsi Marine Le Pen dans l’idée que sa stratégie loin « du bruit et de la fureur » était la bonne, la seule voie à emprunter pour espérer briser le plafond de verre.

Avec la crise ukrainienne, Zemmour a encaissé les coups pour deux

Le “paratonnerre Zemmour”, comme décrit au RN, se montre particulièrement efficace alors qu’éclate la crise ukrainienne. L’ancien journaliste a pris les coups pour deux : Marine Le Pen subit peu les attaques sur ses précédentes déclarations élogieuses à l’endroit de Vladimir Poutine. Le sort de son prêt contracté en 2014 auprès d’une banque russe (First Czech-Russian Bank, qui a depuis fait faillite) pour financer sa campagne de 2017 n’a pas non plus fait l’objet d’enquêtes particulières. Et pourtant : dans les jours qui suivent le début de la guerre, il est décidé, en privé, de stopper le remboursement d’une dette désormais jugée compromettante. « On le fait en soutien au peuple ukrainien », justifie-t-on simplement. Ou pour faire économiser un peu plus de 9 millions d’euros à un parti surendetté, tout en gagnant en “respectabilité” – terme à la mode au RN – en prenant ses distances avec le Kremlin.

De même, on prie Thierry Mariani, l’influent eurodéputé aux positions très “prorusses”, de se mettre en retraite médiatique le temps que le soufflé autour de la crise internationale retombe. La polémique n’a plus sa place au Rassemblement national.

Le programme “applicable” en argument principal

La candidate veut du sérieux, du concret pour sa troisième campagne ? Elle va en avoir. « On l’a fait passer au niveau Sciences Po deuxième année », s’amuse l’un des Horaces qui a participé, à grands coups de fiches cartonnées, à la construction de ce nouveau programme du RN lors des quatre dernières années. Hervé Fabre-Aubrespy, ex-conseiller de Charles Pasqua, se charge des questions d’immigration. L’ancien magistrat Jean-Paul Garraud, passé par l’UMP et dont la nomination au ministère de la Justice est d’ores et déjà assurée en cas de victoire dimanche, s’empare des questions judiciaires. Il signe notamment un projet de loi remarqué sur la lutte contre le terrorisme islamique.

Présenté à l’automne, ce dossier, “applicable clé en main” comme on aime le décrire en interne, est l’un des premiers livrets programmatiques affichés par la candidate. La règle a été très vite imposée par Marine Le Pen au début de l’élaboration du programme : la précision passera avant l’idéologie. Les propositions qui échapperaient à ce nouveau mantra sont mises de côté. Même les plus emblématiques. La retraite à 60 ans avec quarante années d’annuités, totem frontiste par excellence, laisse place à un nouveau système de départ progressif. Un ajustement, réalisé en catimini au cours de la campagne, dont certains cadres du parti ont appris l’existence au dernier moment. Entretenant ainsi la confusion qui existe entre les deux “clans”. Au Rassemblement national, certains tiquent face à la place prépondérante prise par les Horaces, quand d’autres tentent de minimiser leur impact réel. « Les Horaces ? Des mecs dont tout le monde parle mais que personne ne voit jamais », souffle un cadre.

Marine Le Pen a bâti autour d’elle un cocon protecteur, plus resserré que jamais. Ses confidents réguliers Sébastien Chenu et David Rachline sont certes toujours là, mais leur poids dans les affaires courantes de la campagne n’est plus ce qu’il était. Sa sœur Marie-Caroline, elle, veille toujours au grain. Elle scrute avec attention le niveau de fatigue physique et mentale de sa cadette. Pas question de revivre les scènes d’il y a cinq ans, où Marine Le Pen avait attaqué son sprint final sur les rotules, au bord de l’abandon technique. Les déplacements de la candidate sont cette fois moins surchargés et plus espacés dans le temps. Au quotidien, Marie-Caroline s’occupe de toutes ces petites choses qui finissent par faire une grande différence, du niveau de la température du studio où a été organisé le débat de l’entre-deux-tours à l’heure (prévue) de coucher de sa sœur. Marine Le Pen est une couche-tôt.

L’instant confession de Marine Le Pen

Philippe Olivier, l’époux de Marie-Caroline, est un précieux conseiller de la candidate. Autre artisan important de la stratégie de normalisation, il a œuvré en coulisses pour que la thématique du pouvoir d’achat prévale sur le reste. C’est également Philippe Olivier qui est à l’origine de la première affiche, controversée, de la campagne. Ce “Libertés, libertés chéries !” lancé en septembre qui avait provoqué railleries et incompréhensions au parti, certains jugeant le slogan déconnecté de la réalité politique du pays. Qu’importe : Marine Le Pen lui fait pleinement confiance. Elle lui a délégué l’élaboration de la plupart de ses discours. Dont celui de Reims, le 5 février.

Le “tournant de la campagne”, jurent certains au parti. Éric Zemmour enchaîne alors les tours de force en meeting. Le même soir, il tient un grand rassemblement à Lille. Mais, pour la première fois depuis le lancement de ce match à distance qui les oppose, Marine Le Pen va l’éclipser. Du moins, le temps d’un autoportrait intimiste. Le halo lumineux se recentre sur la candidate. Elle quitte son pupitre, s’avance légèrement. Un silence inhabituel pour une clôture de meeting présidentiel s’installe. Dans la salle, les cadres du parti présents n’ont pas été mis au courant de ce qui va suivre. Pendant cinq minutes, Marine Le Pen retrace sa vie, sa « famille un peu particulière » et son enfance marquée par l’attentat de la villa Poirier. Le divorce « ultra-médiatisé » de ses parents et le sien, qui l’a conduite à devenir « l’une de ces familles monoparentales » : « J’ai beaucoup appris, j’ai tâtonné, je suis parfois tombée. Je me suis toujours relevée. Soit j’ai gagné, soit j’ai appris. Je n’ai jamais perdu. »

Le “coup” était prévu. Un prompteur supplémentaire a été placé en avant de la scène. Depuis le début de la campagne, Philippe Olivier et ses proches poussent la candidate à se mettre davantage en scène. Après cinq ans de labeur, le programme ne fait plus peur. Reste la figure qui l’incarne. Marine Le Pen est plus hésitante. S’ouvrir aux autres n’est jamais chose aisée pour une Le Pen. Nerveuse, elle fait les cent pas dans sa loge, quelques minutes seulement avant d’entrer dans l’arène : « Je crois que je ne vais pas y arriver. » Elle a fini par se libérer. C’était son moment.

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
France24 - Monde

Top 14: duel au sommet Montpellier-UBB, clash royal Toulon-Toulouse

Publié le : 23/04/2022 - 07:44Modifié le : 23/04/2022 - 07:43

Paris (AFP) – C'est un "quart de finale" qui ne dit pas son nom: Montpellier, le leader, reçoit Bordeaux-Bègles, son dauphin, pour se rapprocher d'une place directe en demi-finale, tandis que Toulouse, diminué, défie Toulon, lors de la 21e journée du Top 14.

. Toulouse doit gérer la fatigue

Les retrouvailles entre le Stade toulousain et Cheslin Kolbe n'auront pas lieu. Le supersonique Sud-Africain, transféré cet été à Toulon (9e, 51 pts), sera absent "entre cinq et six semaines" à cause d'une fracture à un pouce, a indiqué son entraîneur Franck Azéma.

Mais le champion de France en titre (5e, 57 pts) à d'autres chats à fouetter pour son choc XXL, délocalisé au stade Vélodrome de Marseille: les hommes d'Ugo Mola ne sont pas encore assurés d'une place en barrage. Et ils affronteront le RCT sans Antoine Dupont, Romain Ntamack, laissés au repos, Matthis Lebel (pouce), Zack Holmes (commotion), Sofiane Guitoune (péroné), Santiago Chocobares (genou), blessés, ou encore Juan Cruz Mallia, suspendu. Pire, en sept déplacements au Vélodrome, les Toulousains ne se sont imposés qu'une seule fois... lors de la saison 2014-2015 et un succès 34-24.

. Le MHR veut se donner de l'air

Attention ambition. Avec cinq points d'avance sur son rival de dimanche et quatorze sur le septième, Montpellier (1e, 68 pts) peut valider son billet pour les demies en cas de succès devant Bordeaux-Bègles (2e, 63 pts) et de résultats favorables dans les autres rencontres de la veille.

D'autant que leurs adversaires du jour débarquent dans l'Hérault en bête blessée, n'ayant remporté que deux de leurs dix derniers matches. Au contraire, le MHR, troisième attaque et quatrième défense du Top 14, reste sur trois succès en quatre rencontres. Et si besoin était, histoire de rajouter un peu de sel à ce choc en haute altitude: les anciens héros de Montpellier Louis Picamoles et François Trinh-Duc, aujourd'hui à l'UBB, retrouveront leur copain de toujours Fulgence Ouedraogo. Trois joueurs qui raccrocheront à la fin de la saison.

. Le Racing 92 sur ses gardes

Après trois succès devant le Stade français, dont deux en Coupe d'Europe, le Racing 92 (6e, 56 pts) se replonge dans le championnat avec un but en tête: enchaîner les victoires pour s'assurer d'une place dans les six.

"Il reste quatre matches, on sait qu'on va devoir prendre plus de points que les autres équipes parce qu'on n'a pas beaucoup de marge", a confié l'entraîneur des avants franciliens Didier Casadeï avant la réception de Biarritz. Mais pas question de se relâcher face à la lanterne rouge (14e, 24 pts).

"C'est un match piège: ils sont derniers et, à leur place, on jouerait tous les bons coups. C'est une équipe qui aime jouer, qui aime aussi combattre... On l'a vu à l'aller (défaite 28-19, NDLR), c'est un mauvais souvenir", a abondé le pilier Hassane Kolingar.

. Objectif top six

Dans les autres rencontres de la journée, la lutte pour une place en barrages s'intensifie: Castres (4e, 54 pts) affronte Clermont (8e, 48 pts), tandis que La Rochelle (3e, 54 pts) entendra faire le plein de points devant l'Usap (13e, 35 pts).

Même son de cloche pour Lyon (5e, 54 pts) qui se rend chez les Brivistes (12e, 42 pts), invaincus à domicile en Top 14 depuis début janvier.

Enfin, le Stade français (11e, 45 pts), devant Pau (10e, 45 pts), tâchera de se remettre sur pieds après plusieurs semaines éprouvantes, avec trois défaites de rang face au voisin du Racing 92, la suspension pour onze semaines de Tolu Latu ou les sorties médiatiques de son propriétaire. Gare à la chute.

© 2022 AFP

France24 - Monde

L1: Paris attend son dixième titre, Saint-Etienne en mode survie

Publié le : 23/04/2022 - 07:44Modifié le : 23/04/2022 - 07:42

Paris (AFP) – Un point suffit au Paris SG pour décrocher samedi (21h00) contre Lens son 10e titre de champion de France et rejoindre au palmarès les Verts de Saint-Etienne, plus préoccupés par leur avenir en Ligue 1 samedi contre Monaco que par leur record de trophées...

Le choc: PSG-Lens, sacré duel

"A un pas du titre", pour reprendre l'expression de Kylian Mbappé. Le meilleur artificier (22 buts) et passeur décisif (14) du Championnat de France pourrait obtenir le cinquième titre de sa jeune carrière en L1, à 23 ans seulement, dès samedi (21h00) contre Lens.

Il faudra pour cela que le PSG, quinze points devant l'OM avant les cinq dernières journées, fasse au moins match nul contre les Sang et Or.

Décrocher un dixième titre en L1 pour égaler le record de Saint-Etienne permettrait peut-être aux Parisiens d'adoucir l'atmosphère du Parc des princes, plombée par la colère de certains supporters.

Déçus par la politique sportive du club et des orientations jugées à l'opposé de leurs valeurs, les ultras ont d'abord sifflé les vedettes Neymar et Lionel Messi après la nouvelle désillusion subie en Ligue des champions, avant d'opter pour une grève des encouragements. A Angers, certains ont même quitté le parcage avant le coup de sifflet final qui aurait pu, sans la victoire de l'OM contre Nantes (3-2), être synonyme de dixième titre pour le PSG.

Septième du classement et toujours dans la course au podium, Lens fera tout pour plomber l'ambiance et renforcer ses chances de disputer une compétition européenne la saison prochaine. "Nous voulons finir le plus haut possible. On est capable de tout", prévient l'attaquant Florian Sotoca.

Le chiffre: 20

Vingt, c'est le nombre de points remportés cette saison par l'AS Saint-Etienne après avoir été menée au score (sur un total de 31 points). Le 20e a été gratté mercredi à Bordeaux (2-2), où les Verts ont dû surmonter un handicap de deux buts généré après seulement 23 minutes.

En France, seul le PSG (21 pts) a fait mieux en pareille situation cette saison, partageant le record parmi les grands championnats voisins avec Hoffenheim en Allemagne, selon le statisticien Opta.

Intenable depuis deux mois, l'attaquant gabonais Denis Bouanga a été le grand acteur de la remontée contre les Girondins, d'abord en réduisant le score, puis en livrant une passe décisive pour Arnaud Nordin sur l'égalisation.

Les joueurs "me donnent de la force, de la joie, je les admire", a laché l'entraîneur stéphanois Pascal Dupraz. "Quelquefois ils m'irritent par leurs hésitations défensives mais ils ont la santé. J'ai plus que de l'espoir, j'ai des certitudes, ce sont les miennes, mais l'ASSE va se maintenir".

Dix-huitièmes, les Verts rêvent d'abandonner leur place de barragiste (31 points) en doublant Clermont (17e, 32 pts) et Troyes (16e, 33 pts). Il faudra élever le niveau samedi (19h00) dans le chaudron de Geoffroy-Guichard où se présente une équipe en grande forme: Monaco, cinquième, reste sur cinq victoires. Une sixième pourrait envoyer les partenaires de Wissam Ben Yedder sur le podium.

Le joueur: Guendouzi, l'infatigable

Dans le sprint final, l'OM peut compter sur un marathonien: le milieu Mattéo Guendouzi aborde dimanche à Reims son 50e match joué cette saison, soit plus de 4.000 minutes à déployer sa chevelure et son impressionnante activité dans l'entrejeu.

"C'est un joueur qui a un ADN très compétitif, qui veut toujours gagner", et sur le terrain "c'est lui qui nous donne ce rythme dans le jeu, qui nous permet d'être plus précis et efficace", a relevé vendredi son entraîneur Jorge Sampaoli, évoquant un "joueur clé" pour l'OM et qui "va encore grandir".

Ancien du PSG, le natif de Poissy n'a pas tardé à conquérir le Vélodrome, qui l'a notamment acclamé lors de la deuxième de ses trois sélections avec l'équipe de France, fin mars contre la Côte d'Ivoire (2-1). Mercredi contre Nantes, les supporters du virage Nord lui avaient dédié une banderole: "Mentalité +lâche rien+ comme Guendouzi".

Sera-t-il encore aligné dimanche à Reims (20h45), alors que l'OM va enchaîner cinq matches en 15 jours, dont une demi-finale européenne contre le Feyenoord Rotterdam en Ligue Europa Conférence ?

Sampaoli aura sans doute besoin de son abattage et de sa générosité pour poursuivre la belle série de l'OM, deuxième de L1 (62 pts). Histoire de maintenir à distance Rennes (3e), Strasbourg (4e) et Monaco (5e), trois équipes à 56 points, dans la course à la deuxième place directement qualificative pour la Ligue des champions l'an prochain.

Le programme

Samedi:

(17h00) Lyon - Montpellier

(19h00) Saint-Etienne - Monaco

(21h00) Paris SG - Lens

Dimanche:

(13h00) Rennes - Lorient

(15h00) Metz - Brest

Clermont - Angers

Nantes - Bordeaux

Nice - Troyes

(17h05) Lille - Strasbourg

(20h45) Reims - Marseille

Classement: Pts J G N P bp bc dif

1. Paris SG 77 33 24 5 4 75 30 45

2. Marseille 62 33 18 8 7 55 33 22

3. Rennes 56 33 17 5 11 70 36 34

4. Strasbourg 56 33 15 11 7 55 35 20

5. Monaco 56 33 16 8 9 51 34 17

6. Nice 54 33 16 7 10 42 29 13

7. Lens 53 33 15 8 10 52 41 11

8. Lyon 49 33 13 11 9 51 43 8

9. Lille 48 33 12 12 9 41 40 1

10. Nantes 47 33 13 8 12 43 38 5

11. Montpellier 42 33 12 6 15 44 46 -2

12. Brest 42 33 11 9 13 42 48 -6

13. Reims 40 33 9 13 11 36 36 0

14. Angers 34 33 8 10 15 36 49 -13

15. Lorient 34 33 8 10 15 33 52 -19

16. Troyes 33 33 8 9 16 30 46 -16

17. Clermont 32 33 8 8 17 33 61 -28

18. Saint-Etienne 31 33 7 10 16 37 64 -27

19. Bordeaux 27 33 5 12 16 44 79 -35

20. Metz 24 33 4 12 17 29 59 -30

NDLR: Les deux premiers directement qualifiés pour la phase de groupes de Ligue des champions. Le 3e disputera le 3e tour préliminaire. Le 4e qualifié pour la phase de groupes de Ligue Europa. Le 5e qualifié pour les play-offs d'accès à la phase de groupes de Ligue Europa Conférence.

Si le vainqueur de la Coupe de France est classé parmi les cinq premiers, le 5e est qualifié pour la phase de groupes de Ligue Europa et le 6e pour les play-offs d'accès à la phase de groupes de Ligue Europa Conférence.

Les 2 derniers relégués en Ligue 2.

Le 18e disputera sa place en L1 lors d'un barrage aller/retour avec le club de L2 sorti vainqueur des pré-barrages.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

“Les Français vont en prendre pour perpète” : Le Pen éreinte la réforme des retraites proposée par Macron

Les tacles entre les deux candidats continuent. Et ce, alors que c’est bel et bien la dernière ligne droite pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Ils vont en effet devoir respecter la trêve électorale, qui débute dès minuit, samedi 23 avril. Les deux candidats s’affronteront ensuite dans les urnes dimanche 24 avril. À l’issue de ce vote, les Français détermineront qui sera la personne à siéger à l’Élysée pour les cinq prochaines années. En attendant, les piques et tacles entre les adversaires pleuvent.

Une « absurdité économique »

En déplacement dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a en effet pointé du doigt la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Pour la candidate du Rassemblement national (RN), « les Français vont en prendre pour perpète » avec ce projet, relaie BFM TV« La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine », a estimé Marine Le Pen. Pire, cette réforme serait « une profonde injustice sociale » et une « absurdité économique ». Au contraire, « ce qu’il faut faire, c’est pousser les jeunes à entrer le plus tôt sur le marché du travail », a lancé la candidate – qui plaide pour une retraite entre 60 et 62 ans avec 40 et 42 annuités pour une retraite pleine. Le président sortant – candidat à sa réélection soutenu par La République en Marche (LREM) – souhaite de son côté engager une concertation s’il est réélu. Ainsi, il voudrait porter l’âge de départ à la retraite « en 2028 à 64 ans et en 2031 à 65 ans », a-t-il détaillé à plusieurs reprises, comme le rappelle Le Figaro.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
France24 - Monde

Hand: malgré la guerre, les Ukrainiennes défient la France en qualifications pour l'Euro-2022

Publié le : 23/04/2022 - 07:40

Le Havre (AFP) – Entre compétition et émotion, les handballeuses ukrainiennes, première sélection de leur pays à reprendre la compétition depuis l'invasion russe le 24 février, vont défier les Françaises samedi au Havre (19H30) pour tenter de décrocher une place à l'Euro-2022.

Avec des joueuses éparpillées et une fédération ukrainienne privée de fonds, le match a bien failli ne pas se jouer. Mais la fédération française de hand a pris le déplacement en charge (environ 30.000 euros).

Reste à savoir si les Ukrainiennes auront suffisamment d'allant pour inquiéter les joueuses d'Olivier Krumbholz, déjà qualifiées pour le Championnat d'Europe en novembre.

"C'est très difficile d'avoir la tête pleinement à la compétition", reconnaît le sélectionneur Vitaly Andronov. "Les filles sont très touchées par la guerre, elles sont très inquiètes pour leurs proches qui sont restés en Ukraine".

Tout comme le médecin de l'équipe, Andronov a reçu une autorisation spéciale pour quitter l'Ukraine et devra y retourner rapidement. Les joueuses de la sélection évoluent en revanche en majorité à l'étranger, même si une dizaine joue à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. La plupart d'entre elles ont trouvé refuge en République tchèque.

"Nous sommes des sportives avant tout. Nous avons l'habitude de ne jamais avoir assez de temps pour nous préparer", assure la capitaine Iryna Glibko, qui évolue en Roumanie.

"Le report des deux matches contre la République tchèque en mars ne nous a pas aidées. C'est un peu plus dur de se comprendre, de se souvenir de ce qu'on avait préparé avant", reconnaît-elle.

"Mais nous n'avons pas d'autre choix que de nous battre", ajoute-t-elle. "Je suis heureuse d'être là avec mon équipe, pour défendre l'Ukraine et notre drapeau, et dire que nous sommes fières de nos soldats, de notre pays et de nous-mêmes".

"Aucun cadeau"

Pour leur retour à la compétition mercredi, les Ukrainiennes se sont inclinées contre la Croatie (26-19), une rencontre "à domicile" disputée à Graz dans le sud-est de l'Autriche, grâce au soutien logistique et financier de la fédération autrichienne.

Un revers qui complique leur tâche, dans la course au second billet du groupe pour l'Euro-2022.

Mais tout reste possible: si la Croatie tient la corde avec 4 points, l'Ukraine et la République tchèque, toutes les deux à 2 points, doivent encore disputer leurs deux confrontations directes, initialement prévues début mars.

"Comme toute la population en ce moment en Ukraine, on ne va pas lâcher", assure Andronov. "La République tchèque a bien battu la France mercredi, nous aussi nous croyons au miracle".

"On ne leur fera aucun cadeau", a promis Krumbholz. "On s'est battu pour que ce match existe (...). Ce que l'on veut maintenant, c'est un beau match de hand, qu'elles montrent ce qu'elles sont capables de faire".

Lors du match aller en octobre, les Bleues, championnes olympiques, vice-championnes d'Europe en 2020 et du monde en 2021, avaient dû ferrailler pour s'imposer 28-25 à Soumy, dans l'est de l'Ukraine.

Mais c'était avant le 24 février et l'invasion russe.

"On espère qu'individuellement, elles ne sont pas trop dans la peine, la souffrance et l'inquiétude, pour qu'elles puissent quand même jouer et bien jouer au handball", a expliqué Krumbholz.

"Nous avons vécu avec l'équipe de France ces dernières années beaucoup de matches intenses avec des émotions mais celui de (samedi) sera forcément particulier", a ajouté Estelle Nze Minko, capitaine intérimaire de l'équipe de France en l'absence de Coralie Lassource, testée positive au Covid-19.

Signe de cette émotion, plusieurs joueuses ukrainiennes n'ont pu s'empêcher d'écraser une larme lorsqu'un petit orchestre a joué l'hymne ukrainien vendredi à l'hôtel de ville du Havre, où le maire Edouard Philippe a reçu les deux équipes.

Dans ce contexte, pour une fois, "quelle que soit l'équipe qui gagne, je serai heureux", a assuré l'ancien Premier ministre.

© 2022 AFP

L'Humanité

Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
France24 - Monde

Présidentielle 2022 à J-3 : derniers déplacements pour les candidats au lendemain du débat

Publié le : 21/04/2022 - 21:09

Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Florent RODO

J-3 avant le second tour. Après le débat de l'entre-deux-tours organisé mercredi, les deux finalistes continuent de se tacler à distance : la candidate du Rassemblement National a prononcé un discours offensif à Arras, dans le nord de la France, tandis que le président sortant Emmanuel Macron s'est rendu à Saint-Denis, en banlieue parisienne, une terre mélenchoniste où il a détaillé son plan "Quartiers 2030".

ÉLYSÉE 2022

Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron

Politique

Débat de l'entre-deux-tours : passe d'armes sur la Russie, Macron à l'offensive

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L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
France24 - Monde

Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron

Publié le : 21/04/2022 - 16:31Modifié le : 21/04/2022 - 20:42

Romain BRUNET Suivre FRANCE 24 Suivre

Au lendemain du débat avec Emmanuel Macron, qu'elle affronte dimanche au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen est repartie sur le terrain. C'est à Arras, dans son fief des Hauts-de-France, que la candidate du Rassemblement national a donné jeudi son dernier meeting. 

C'est en terrain conquis que Marine Le Pen a tenu son dernier meeting de campagne. Après un débat tendu mercredi avec Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national s'est exprimée, jeudi 21 avril, devant ses supporters à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais. Un département qui a largement voté pour elle au premier tour, même si c'est le président sortant qui a décroché la première place dans le chef-lieu.

Marine Le Pen a attaqué avec force son adversaire Emmanuel Macron, d'une "arrogance sans limites", en appelant "le peuple de France" à se "lever" et à faire "front" contre lui au second tour dimanche.

"J'en ai assez de cet irrespect permanent : je serai la présidente du respect des Français et je sais qu'ils attendent désespérément du respect", a promis la candidate du Rassemblement national, devant plus de 3 000 militants, qui ont hué à plusieurs reprises le président sortant.

>> À lire : Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Au débat télévisé, qui a opposé mercredi les deux candidats, "on a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant, et d'une arrogance sans limites", a taclé la prétendante à l'Élysée.

"Un président ne devrait pas se tenir comme cela. Mais sommes-nous vraiment étonnés ? Son attitude d'hier (mercredi) soir, son dédain, c'est celui avec laquelle il traite les Français depuis bientôt cinq ans", a-t-elle lancé.

Selon la candidate d'extrême droite, "l'attitude d'Emmanuel Macron hier (au débat) est tellement révélatrice d'un quinquennat de délitement démocratique".

"Macron ou la France ?"

"Macron pendaison", a-t-on entendu dans le public quand la candidate a comparé le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France ?". "Manifestement, c'est la France", a affirmé Marine Le Pen, en appelant à nouveau à "faire barrage" contre le président sortant.

"Pour faire barrage, on ne s'abstient pas, on vote, et on vote pour le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron", a-t-elle dit, alors qu'Emmanuel Macron est donné vainqueur dimanche, à 56,5 % contre 43,5 % pour la candidate d'extrême droite, selon le dernier sondage de notre partenaire Ipsos Sopra-Steria. Marine Le Pen avait pâti aux régionales de l'abstention de ses électeurs, catégories populaires et jeunes en tête.

"On ne veut pas voir la souffrance des gens, la grande pauvreté, le sentiment d'abandon", selon elle. "Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l'immigration massive et anarchique qu'il a fait rentrer dans notre pays ?" ou "quand on évoque cette insécurité, cet ensauvagement ?", a-t-elle demandé.

>> À lire : Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?

"Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules et ne se remet jamais en question quand on évoque l'affaiblissement terrible du pouvoir d'achat ?", a-t-elle poursuivi, sous la clameur d'un "non" unanime du public.

Se présentant comme "la seule alternative face au système" et à "ce pouvoir oligarchique", la candidate RN a appelé le "peuple de France" à se "lever" au second tour dimanche, acclamée par des "Marine présidente".

"L'heure est venue pour toi d'aller demander compte à tous ceux qui t'ont méprisé et de leur dire en face : vous nous avez trompés ! Vous nous avez abandonnés ! Vous nous avez déclassés ! Vous nous avez ruinés ! Et désormais, c'est à nous de vous congédier !", a-t-elle conclu.

Avec AFP

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Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

France24 - Monde

Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Publié le : 21/04/2022 - 07:55Modifié le : 21/04/2022 - 08:04

Stéphanie TROUILLARD Suivre

À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs fondations et associations mémorielles appellent à la mobilisation citoyenne. Alors que le vote coïncide avec la Journée nationale en mémoire des victimes et des héros de la déportation, ils prônent les valeurs républicaines et démocratiques face à la tentation de l'extrémisme. 

"Au moment où le destin de notre pays est en jeu, dans un contexte plus incertain encore qu’en 2017 avec le retour de la guerre sur le sol européen, nous nous souvenons des leçons du passé et appelons à une mobilisation forte pour faire un choix clair en faveur des valeurs républicaines et démocratiques". C’est par ces mots que cinq associations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale appellent dans un communiqué commun à se rendre aux urnes le 24 avril lors du second tour de l’élection présidentielle.  

Dans ce texte signé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France Libre et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ces organisations estiment que les citoyens français doivent choisir entre deux modèles de société opposés : "L'un garantit la préservation de nos valeurs républicaines et démocratiques et de l'engagement européen de la France issu de la Seconde Guerre mondiale, quand l'autre les remet en question". 

Cinq fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale publient une déclaration commune en vue du second tour de l'élection présidentielle. pic.twitter.com/PigbrYwLge

April 13, 2022

Même si ce document ne cite pas les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, estime que le message est clair. "En tant que fondations reconnues d’utilité publique, nous ne faisons pas de politique politicienne. Nous n’avons pas voulu être nominatif, mais en lisant ce communiqué, on comprend assez clairement de quel côté notre cœur penche", explique-t-il à France 24. Gilles Pierre Levy, président de la Fondation de la Résistance, précise également que "ce n’est pas dans nos habitudes d’intervenir dans le monde politique. Nous essayons d’être neutres", tout en se voulant plus explicite : "Il traîne autour du Rassemblement national, un certain nombre de choses qui ont été combattues par les gens dont on essaie de pérenniser les valeurs et la mémoire".  

"Les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes"

Le second tour de l’élection présidentielle coïncide d’ailleurs cette année avec la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. "C’est une journée hautement symbolique et c’est d’autant plus important que les fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale réagissent à cette occasion", insiste Philippe Allouche. 

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la #DéportationFMD, FNDIRP, UNADIFDim 24 avril 2022 (cérémonies avancées au jeudi 21 avril ou au vend 22 avril 2022)@APHG_National pic.twitter.com/t1xdmIFrRO

April 18, 2022

Instaurée en 1954, elle se tient tous les ans le dernier dimanche d’avril en mémoire de ceux qui ont vécu l’enfer des camps de concentration et d’extermination nazis. Quatre-vingts ans après, l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national est vécue comme une angoisse pour leurs camarades encore en vie. "La génération qui a connu cette période est très en colère. Elle a le sentiment que les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes", résume Philippe Allouche.  

Dans la foulée de la déclaration commune des cinq Fondations, d’autres acteurs mémoriels ont eux aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne. Sur les réseaux sociaux, le camp des Milles, un camp d’internement situé en Provence où ont été détenues plus de 10 000 personnes lors de la Seconde Guerre mondiale, a publié une vidéo qui reprend un texte écrit par d’anciens combattants et déportés. "Ce sont des personnes fortes qui reconnaissent aujourd’hui avec tristesse, inquiétude, colère et détermination un climat et des propos qu’ils n’ont que trop bien connus. Presque tous avaient promis à leurs camarades disparus de porter la mémoire de ce qui mène au pire. ‘Plus jamais ça’ n’était pas qu’un slogan pour eux !", décrit Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et directeur de recherche émérite au CNRS. 

Même si Marine Le Pen n’est pas non plus citée dans cette vidéo, cet appel vise aussi à faire barrage à l’extrême droite en éclairant le passé. "Dans l’Histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire", rappelle ainsi Alain Chouraqui. "Les régimes autoritaires ont déjà été ‘essayés’ et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Je pense au régime de Vichy comme à tant d’autres régimes d’hier ou d’aujourd’hui".   

"On ne court aucun risque à aller voter"

Alors que le repli sur soi, le nationalisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme trouvent un certain écho dans plusieurs pays européens, les institutions mémorielles ont pleinement conscience que leurs actions sont plus que jamais nécessaires. "Il faut poursuivre le travail de mémoire. Nous sommes conscients qu'on ne touche pas l'ensemble de la population française", regrette ainsi Philippe Allouche. "Mais je ne suis pas pessimiste. Malgré le temps qui passe et grâce au travail effectué par les professeurs, nous sommes plus avancés sur ces sujets qu’il y a 20 ou 40 ans". Pour Alain Chouraqui, il faut continuer à réfléchir sur les nouveaux modes de transmission et "développer l’enseignement d’une histoire et d’une mémoire retravaillées de façon pluridisciplinaire pour être plus directement utiles au présent".  

En attendant la poursuite de ce travail notamment auprès des élèves, ces acteurs mémoriels attendent un engagement dans les urnes, dimanche 24 avril. "La résistance, ce sont des gens qui ne sont pas restés passifs et qui ne se sont pas dit ‘on verra bien‘", souligne Gilles Pierre Levy. "Ceux qui ont agi durant la guerre ont pris des risques considérables et beaucoup y sont restés. On ne court aucun risque à aller voter". 

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Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?

Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe

SECONDE GUERRE MONDIALE

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

France24 - Monde

Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée

Publié le : 21/04/2022 - 16:01

Aude MAZOUE Suivre

Ces dernières années, Marine Le Pen s’est employée sans relâche à gommer les aspérités du Rassemblement national pour briser le plafond de verre qui l'a déjà fait échouer aux portes de la victoire de l’élection présidentielle. Portrait d’une candidate qui rêvait de l’Élysée.  

Cinq ans que Marine Le Pen rumine sa revanche. Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, la candidate du Rassemblement national ne compte pas perdre ce match retour face à Emmanuel Macron. À 53 ans, l'ex-patronne du Front national a parachevé d’adoucir son discours. Son image aussi. Loin du tir sportif auquel elle s’adonnait en 2012, la "mère à chats" – comme elle aime maintenant se définir – n’en finit plus de poser avec ses matous dans les médias et sur son compte Twitter aux 2,6 millions d’abonnés. Fini les propos lancés à la hussarde et les provocations d’antan, la cheffe du RN bon teint assure désormais que l’islam est "compatible avec la République". Au pays du RN version 2022, plus de sortie de l’euro ni de l’Union européenne. Il faut dire que la dédiabolisation commencée dès 2002 a été facilitée par un Méphisto providentiel nommé Zemmour, qui lui n’a rien sacrifié à son franc-parler. Le résultat est là : Marine Le Pen, qui apparaît normalisée, progresse de deux points au premier tour de la présidentielle en cinq ans. Le brushing blond est pourtant bien resté le même. Son programme d’extrême droite aussi. Rien qui ne diffère vraiment du passé.  

La République a besoin de nous autant que nous avons besoin d'elle. En apportant votre suffrage à ma candidature, c'est pour la restauration des évidences républicaines que vous voterez. Dimanche, peuple de France, nous avons rendez-vous avec l'histoire. pic.twitter.com/6tndVbjJLb

April 19, 2022

Des bleus à l’âme  

Marion Anne Perrine Le Pen, de son vrai nom, est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Pour cette troisième et dernière fille (après Marie-Caroline et Yann) du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, la politique coule dans les veines depuis son plus jeune âge. Dans son autobiographie "À contre flots", publiée en 2006, elle raconte d’ailleurs être entrée "de plain-pied dans la politique" à l’âge de 8 ans, lorsqu'elle échappe à un attentat visant l'appartement familial parisien, l'un des événement "les plus marquants de son enfance". Question épreuves, la jeune fille en connaît un rayon : le divorce tapageur de ses parents, les photos érotiques de sa mère publiées dans le magazine Playboy, les insultes lorsqu’elle accompagne à 15 ans son père dans ses déplacements pendant la campagne des municipales de 1983. Pas de quoi la décourager de la politique pour autant. À sa majorité, la fille du "Menhir" officialise son entrée en politique en adhérant au Front national paternel.   

Avec une note de 4 sur 20 à l'épreuve de philosophie d’un bac B obtenu au rattrapage, Marine Le Pen n’est pas de ces élèves que les professeurs portent en exemple. Inscrite en droit à l'université Paris II-Assas, l’étudiante que tous décrivent comme une "fêtarde invétérée" obtient tout de même une maîtrise en droit puis un DEA en droit pénal en 1991. "Le clone", comme la surnomme sa mère en référence à sa ressemblance avec son père – avec "des cheveux" précise l’intéressée –, a surtout hérité du goût pour la tribune. Rien d’étonnant à ce que cette étudiante gouailleuse, l'invective au bord des lèvres, embrasse l’année suivante la profession d'avocate, au sein de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ironie du sort, la toute jeune juriste, qui se porte volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates, est amenée à défendre des immigrés clandestins.  

"Mais qui elle est, celle-là ?"  

Dans le même temps, à tout juste 24 ans, la jeune femme brigue la 16e circonscription de Paris. Sans succès. Il lui faut attendre 1998 pour accéder à la reconnaissance du scrutin. Marine Le Pen est alors élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Côté privé, elle rencontre de nouvelles zones de turbulence. La même année, elle met au monde trois enfants, dont des jumeaux, en moins de onze mois. Et au sein de l'appareil politique, la scission avec Bruno Mégret crée des remous. Ses prises de position "modernistes", sur l'avortement ou encore sur la religion, lui valent les critiques d’une partie des cadres et de l’électorat frontiste. Le Pen père fait fi des critiques des caciques mécontents, il croit en sa fille et exclut ceux qui osent s’en plaindre. Deux ans plus tard, elle prend la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen pour amorcer une vaste opération de marketing politique. Objectif : décomplexer les actuels électeurs et en attirer de nouveaux.   

Jusque-là dans l’ombre de son père, l’élue frontiste commence à prendre la lumière le 5 mai 2002, au soir du second tour, alors que son père est vaincu face à Jacques Chirac. Elle apparaît pour la première fois sur les plateaux télévisés après le désistement d'un des cadres du parti. La prestation est remarquée. Elle titille et agace ses adversaires politiques. "Mais qui elle est, celle-là ?", s'étrangle Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 3. "Pas de haine, pas d'intolérance monsieur", lui rétorque-t-elle dans un sourire narquois dont elle a le secret tandis qu'une partie du public la hue.   

Trahisons familiales  

L'animal politique poursuit son ascension. Elle trouve dans le nord de la France, en partie miné par le chômage et la désindustrialisation, une terre fertile pour semer ses idées. Elle est élue députée européenne en 2004 et en 2009. En 2011, le XIVe congrès du Front national à Tours voit le chef historique Jean-Marie Le Pen passer le flambeau à sa fille, qui a largement remporté le scrutin interne face à son rival Bruno Gollnisch. Débarrassée des querelles intestines du parti, elle se lance une première fois dans la course à l’Élysée en 2012 et recueille 17,90 % des voix au premier tour. La même année, elle crée le Rassemblement bleu Marine, qui constitue une coalition de différents mouvements d’extrême droite lors des élections législatives. Jean-Marie Le Pen, d’abord poliment maintenu comme président d'honneur et dont les saillies racistes et révisionnistes grèvent tous les efforts de dédiabolisation du Front national, est définitivement exclu de l’appareil en 2015 par sa propre fille. En cause cette fois, ses propos polémiques sur les chambres à gaz "détail" de la Seconde Guerre mondiale ou sa défense du maréchal Pétain. Chez Le Pen, la trahison se goûte aussi en famille.   

Les coudées franches, elle brigue à nouveau la présidence de la République en 2017, mais échoue au deuxième tour derrière Emmanuel Macron (33,90 % -  66,10 %). Déterminée, elle n’entend pas rester sur cet échec. Elle mène une troisième campagne présidentielle en 2022, espérant prendre sa revanche sur le président sortant. Mais de nouveaux remous secouent le parti. D’abord les transfuges, certes peu nombreux, qui désertent le parti avec perte et fracas pour grossir les rangs du candidat Éric Zemmour. Puis c’est au tour de sa propre nièce, Marion Maréchal, de quitter le navire. Jusqu’au psychodrame Nicolas Bay, accusé d’espionnage pour le camp Reconquête!. Contre vents et marées, Marine Le Pen insubmersible, tient bon et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Si elle parvenait à remporter l'élection après trois essais, comme l'ont fait François Mitterrand et Jacques Chirac, elle marquerait l'histoire en étant la première femme élue présidente de la République en France. Ce serait aussi la première fois que l'extrême droite gouvernerait la France sous la Ve République.  

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Valeurs Actuelles

[Ferrand] Triste cirque

Les dix candidats éliminés au premier tour auraient toutes les raisons de fulminer. Pendant des semaines, la campagne qui aurait dû leur permettre de se faire mieux connaître et de défendre leurs idées s’est perdue dans le tintamarre de la guerre en Ukraine. Abracadabra : passé le 10 avril – et sans que la situation à l’Est ait changé en substance -, les grands médias ont, du jour au lendemain, découvert qu’une élection présidentielle était en cours et braqué leurs projecteurs sur les deux finalistes.

N’allez pas croire, pour autant, que la démocratie soit de retour et qu’on assiste – même tardivement – à une confrontation loyale entre projets clairement posés. Bien sûr que non ! L’essentiel du propos consiste à disqualifier la candidate populaire au profit du candidat élitaire et à rameuter le grand barnum antifasciste… Gens de culture – soi-disant -, sportifs et autres privilégiés occupent donc les antennes pour nous faire croire que Marine Le Pen serait raciste, haineuse, antisémite et potentiellement démoniaque… Triste cirque.

Plutôt qu’une lutte des nationaux contre les mondialistes, ce qui reste de l’affrontement nous est présenté comme celui d’un centre droit rassurant et d’une dangereuse extrême droite. En somme, un duel à droite… Il est vrai que, depuis des années, les observateurs de la vie politique répètent que la France n’aurait jamais été à ce point conservatrice ; que les candidats droitiers rassembleraient à tout scrutin une écrasante majorité… Comme se le demandait ici même, la semaine dernière, notre ami François d’Orcival : est-ce bien certain ?

Certes, les scores cumulés de Macron, Pécresse, Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan représentent les deux tiers des suffrages exprimés. Mais en faisant la part du centrisme chez les deux premiers, du populisme chez les trois autres – tendances qui ne relèvent pas à proprement parler de la droite -, une estimation plus réaliste ramènerait le camp conservateur à 25 % environ, soit seulement un électeur sur quatre !

Si l’une cherche à séduire les gens au revenu modeste, si l’autre flatte l’électorat musulman, c’est que tous deux cherchent à se partager la dépouille du candidat de La France insoumise

En additionnant, en revanche, les scores d’Arthaud, Poutou, Hidalgo, Roussel, Jadot et Mélenchon – 32 % – à ce qu’il peut y avoir de centre gauche chez Macron et d’ouvriériste chez Le Pen, on ne doit pas être loin de la moitié de la population votante… Reste à situer un quart du corps électoral, qu’on doit pouvoir assimiler au centre irréductible. À la lueur de tels résultats, qui pourrait encore prétendre que la France se situe délibérément à droite ? La vérité, c’est qu’elle penche bien à gauche, et sans ambages.

Aussi les deux camps finalistes ont-ils choisi d’aller chasser, entre les deux tours, sur les terres mélenchonistes.

D’où cette campagne atone, loin des problèmes urgents du pays… Emmanuel Macron défend-il sa réforme des retraites ou son obligation vaccinale ? Marine Le Pen met-elle en avant sa fermeté migratoire ou son combat contre les éoliennes ?

Que nenni ! Si l’une cherche à séduire les gens au revenu modeste, si l’autre flatte l’électorat musulman, c’est que tous deux cherchent à se partager la dépouille du candidat de La France insoumise : un cinquième des votes du premier tour. À gauche, toute ! Après un premier tour négligé par le président sortant et distordu par la fièvre sondagière, le second se révèle otage de logiques de reports où s’imposent des thématiques “travaillistes”. De sorte que l’élection présidentielle de 2022 n’aura donné lieu à aucune des mises au point qu’attendaient tant de Français… À ceux qui feignent de s’étonner des records d’abstention annoncés, rappelons qu’en dehors d’Éric Zemmour, à l’automne dernier, personne n’a su placer le débat au niveau requis.

Quel qu’il soit, le vainqueur de dimanche sera le fruit d’une élection biaisée, tronquée, pipée – une élection pour rien… Il – ou elle – se trouvera politiquement illégitime pour contrer la formidable colère qui, dans un cas comme dans l’autre, s’emparera des rues.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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L'Humanité

Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale

Reportage

Les personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.

Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.

« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».

Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».

Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».

conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique
France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche

Publié le : 21/04/2022 - 12:00

Aude MAZOUE Suivre

Entré à l’Élysée à seulement 39 ans auréolé d’une image d’ambitieux réformateur, le plus jeune des présidents de la Ve République a vu son quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.

En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. L’exercice du pouvoir surtout. Le visage de jeune premier d’Emmanuel Macron, élu président en 2017 à 39 ans, porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille. 

Emmanuel Macron l'insaisissable

Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l’invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d’une troisième guerre mondiale aux portes de l’Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspens, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l’élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l’Élysée. 

>> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

Après cinq années passées à la tête de l’État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d’arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s’accordera sur son caractère insaisissable.  

L’histoire de ce chef d’État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l’Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l’élection ? Personne. À l’exception de lui, peut-être.  

L’ascension d’un ambitieux  

L’ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d’un neurologue et d’une médecin conseil à la Sécu­rité sociale, cet aîné d’une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s’exiler à Paris afin de s’éloigner de la passion interdite qu’il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux Lycée Henri IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (Ecole nationale d’administration), en 2002. Un pur produit de l’élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS). 

À sa sortie de l’ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L’année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu’il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d’un discours au Bourget, nomme le banquier d’affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l’image, le président socialiste n’est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d’abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d’Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d’œil", raconte Manuel Valls dans Élysée confidentiel, alors ministre de l’Intérieur. La trahison politique est en marche.  

La trahison 

Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l’Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l’électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l’héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d’en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d’un an plus tard, il prend la place de celui qui l’a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.  

Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l’essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l’électorat socialiste qui l’a porté au pouvoir. D’abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l’ISF qu’il remplace par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d’être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.  

Cinq années de turbulences 

Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires"ou "les premiers de cordée" écorne l’image du jeune chef d’État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l’année suivante. En 2018, l’affaire Benalla marque le début d’une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l’État est coupé des réalités du quotidien. 

Mais, c’est dans le "tragique de l’histoire"que "l’homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l’économie française sous assistance respiratoire et entre dans l’ère du "quoi qu’il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l’épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la côte de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris. 

Par tous les dieux de l’Olympe, le président "Jupitérien" l’assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s’il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les sondages du second tour, le président sortant multiplie les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. S'il était réélu, il deviendra le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande. 

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SANS TITRE

La querencia por lo rústico y lo casero se ha convertido en el tópico más recurrente del aspirante a gourmet: en el polo opuesto del instagramero en busca del plano cuquicenital perfecto, está el buscador de la autenticidad (sea lo que sea eso). Aquel que recorre los cascos antiguos de las ciudades en busca del torrezno con más burbujas, el callo más picante, el guiso en el que clavar la cuchara de manera más vertical. Y que ante la mención del término “casa de comidas” y “pizarra” cruza con paso firme la puerta más roñosa.

El romanticismo de figón churroso -citando un término de ese gran cómic, Roberto España y Manolín- tiene un antídoto: haber trabajado en uno. Carles Armengol (Barcelona, 1981) lo cuenta en el libro Collado. La maldición de una casa de comidas, el quinto libro que publica el fanzine reconvertido en editorial Colectivo Bruxista. Armengol creció correteando entre las mesas del Bar Restaurante Collado, la casa de comidas que sus padres tenían en Collblanc, la zona fronteriza de Barcelona con l’Hospitalet. De los 14 a los 30, no tuvo ni un día entero de desconexión del bar, ni un día de fiesta real. Regentar el Collado no era cualquier cosa: lo abrieron sus bisabuelos en 1928, y a finales de los setenta los padres de Armengol dejaron el inmueble del bar para instalarse en un piso a una calle.

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Como en 1920

Sentado en Can Vilaró –venerable casa de comidas frente al mercado de Sant Antoni de Barcelona– Armengol rememora como su padre; ahora jubilado, “jamás supo qué narices era la quinta gama". "Todo lo que se servía estaba hecho desde cero. Él lo compraba todo, cada día a las ocho de la mañana en el mercado”, recuerda. “Hasta el día que cerró, en 2012, lo llevó todo como si fuera un negocio de 1920. Cada día picaba a máquina el menú, y hacia copias a folio auto-copiador. La única innovación que se permitió fueron fotocopias cuando abrieron una copistería delante de casa”.

Pese a que Armengol atesora una narración de recuerdos de infancia casi poéticos –la fascinación al ver a su padre limpiar las anchoas una a una bajo el chorro del grifo– la comida, en algunos momentos, es más un mal recuerdo que otra cosa (en las antípodas de los chefs que venden bollería industrial con el guiso de la abuela de coartada). ¿Por qué? “Recuerdo estar en casa por la noche, limpito duchado, y oler llegar a mi padre llegar, con olor de bar, esa mezcla indeleble de humo, guiso y fritanga que jamás se iba. El olor de la cocina, de las ollas, el fuego y los sofritos era muy próximo, era mi casa. Pero también podía ser un olor asqueroso del que querías huir”.

Adultonova

Una maldición es algo de lo que no puedes huir porque forma parte de ti. Armengol empezó a los 14 años a trabajar el Collado. “Comienza como un juego, pero no te das cuenta y desde pequeño ya te están entrenando”, ríe. De sisar el rellenos de los canelones y hacer los deberes con los clientes, pasó a cruzar la calle con una carretilla o a entrar al mercado de Collblanc a hacer recados. "Al principio es un juego que mola: juegas a ser adulto. Pero luego te das cuenta que es cada puto fin de semana, sábado y domingo”.

Sus dos hermanos mayores ya se habían independizado. A él le tocó la china: “He pasado de los 14 a los 30 años en la casa de comidas, hasta que me fui de casa. Había un apartamento encima del restaurante, era donde creció mi padre. De mayor entendí que lo que le costaba era desligarse del cordón umbilical que era su casa, no tanto su trabajo. Se quedaba frito durmiendo en una mesa en lugar de irse a casa”.

Pero esa comprensión no mitiga el recuerdo amargo de “haber odiado mucho el Collado y todo lo que comporta trabajar en hostelería". "Pasabas por ahí delante, volviendo del cole, y te ponías en modo currar de manera imperceptible. ‘Niño, quédate un rato a hacer la masa”. Dice “odiar a muerte el fútbol por conductismo clásico. "Para mí, noche de Champions en Canal+ era bajar al bar a trabajar, con los apuntes del examen del día siguiente en la barra. Para un niño que quiere salir, estudiar y socializar, eso es una maldición”.

La vida en la frontera

Armengol creció en los límites de Barcelona: saliendo del Collado –sus padres traspasaron la licencia a una familia china en 2012, siempre lo tuvieron en alquiler– cruzas la calle y estás en el barrio de Collblanc, en l’Hospitalet, con un 22 % de población inmigrante. Y al revés: caminas 200 metros al norte y estás en Les Corts, zona de clase media tirando a alta y delante del campo del Barça, a diez minutos a pie de Pedralbes, la zona más pudiente de Barcelona. “Mi calle era de Barcelona, la última de Les Corts. Por eso el libro transmite esa idea de márgenes y límites: cruzabas la calle y estabas en L’Hospitalet, en otra realidad. Al fin y al cabo, lo que he hecho es un retrato de esa generación de clase trabajadora que, como mis padres, currando fuerte podían tener un pisito en Castelldefels y mandar al niño a la escuela concertada. Eso se acabó, claro”, apostilla.

Los 30 primeros años de Armengol se vivieron en esa intersección: mañanas en la Salle Bonanova, por encima de la Diagonal, y regreso al negocio familiar donde comía cada día con Loli, una prostituta que era su amiga. "Le fascinaban nuestras habas a la catalana, un plato tradicional y grasiento con su butifarra negra y su panceta, pero al mismo tiempo cargado del sutil exotismo que aportan las hojas de menta”, rememora.

Aparte de por las vibrantes descripciones sensoriales, Collado vale su peso en oro por su adscripción a la ya casi inexistente literatura de barrio de Barcelona, y por el retrato de una fauna urbana casi extinguida. El ex tabernero matiza que “la clientela del bar era en su mayoría gente mayor, jubilados que podían permitirse comer de lunes a sábado un menú”. Pero por su situación fronteriza, en el Collado había un contingente habitual de “prostitutas, locos, yonquis o criminales". "Todo el mundo hacía su vida en el barrio y se les aceptaba. Era aquella Barcelona que aceptaba su oscuridad, sin esconderla”.

Lago de ceniceros

La comida está presente en episodios dramáticos, tragicómicos, que casi parecen más un gag berlanguiano -o una canción de 713avo Amor– que un episodio real. La tarta adornada de colillas de la portada no es una metáfora visual: el día de su cumpleaños, al cortar la tarta, después de las velitas y los flashes, se dieron cuenta que el interior del pastel era un cenicero. "Una masa de bizcocho con un montón de ceniza y restos de colilla cubiertas por una capa de nata y una nota escrita con chocolate que decía ‘Per molts anys, Carles’.”

Sus padres jamás fueron a reclamar a su pastelería de toda la vida. “El pastelero era un hijo de puta. Tenemos la teoría que algún trabajador tiró el contenido de un cenicero a la masa, pero jamás se le dijo nada”. Este código de silencio ilustra la esclavitud de las relaciones vecinales. “La vinculación emocional entre vecinos creaba una necesidad de contribuir a la economía del barrio, el pastelero venía a tu bar y ibas a su pastelería, y como sufrías para que no te vieran pasar con un pastel de La Otra pese a que La Tuya fuera un asco”. Toma desidealización del tejido comercial de proximidad: “No he caído en ninguna idealización, ni nostalgia ni discurso working class. En el fondo, lo que quería era huir del barrio, que me parecía una mierda”.

Romanticismo pop

Armengol -también experto en dar de comer en el extremo moderno, ya que fue durante cuatro años encargado del Van Van Var, una barra rotatoria con los mejores food-trucks de Barcelona– cree que “si el Collado hubiera estado en Sant Antoni hubiera muerto de éxito, como una de esas bodegas en las que escarban los arqueólogos de la autenticidad”.

Al llegar la crisis de la finalización de la renta antigua, tuvo un arranque de romanticismo y estuvo a punto asumir la continuidad del Collado, pero lo dejó ir. Según dice, así ha roto la maldición: “A los 40 he recuperado la pasión por cocinar. Mi padre me ha enseñado a hacer callos con capipota y sus recetas clásicas. En el bar él era una bestia, el típico que se rompía un plato y se cagaba en todo. Pese a eso le quería todo el mundo, pero al jubilarse se ha convertido en otra persona”.

Aparte de lectura gastronómica y en clave de negocio hostelero –a ratos es un manual de como llevar un restaurante-, Collado tiene una lectura pop de ritmo vibrante: la del descubrimiento y la asimilación de la escena mod de Barcelona (pese a que el autor evite cualquier etiqueta). La voz del adolescente agarra al lector de la solapa, y se lo lleva de paseo por los antros de la Rambla, entre cogorzas, cubatazos y broncas en bares de heavy metal. Cualquiera que se emocione recordando la primera vez que lo llevaron a comer fuera (o que se levantó a pedirle una canción al DJ) debería leer Collado. La Maldición de una casa de comidas.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Charles Consigny : “Il y aura un après Macron”

Valeurs actuelles. Au vu du score de Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle (4,8 %), ne regrettez-vous pas d’avoir rejoint les rangs des Républicains ? Charles Consigny. Pas du tout. Je suis heureux d’avoir participé de manière active à cette campagne, de l’avoir fait jusqu’au bout, de ne pas m’être défilé. Si l’on doit tirer quelques leçons, je dirais que Valérie Pécresse a peut-être proposé une candidature trop classique, sur la forme comme sur le fond, et donc un peu anachronique tant la politique a changé. Dans la société liquide, un tweet de Nabilla a plus de poids qu’une conférence de presse du président de l’Assemblée nationale. J’ai par ailleurs eu parfois le sentiment que notre candidate manquait de liberté, essayant de satisfaire les différentes lignes qui coexistaient dans son camp. Il fallait à mes yeux s’en tenir à ce en quoi elle croyait, elle.

À vous entendre, l’échec de la candidature LR serait une défaite largement collective. Mais tout de même, ne pensez-vous pas que Valérie Pécresse a un sérieux problème d’incarnation ? Cette campagne m’a fait l’effet d’un été où l’on se fait des copains quand les vacances se terminent. Rien n’est plus déchirant qu’une fin d’été d’adolescence. À la toute fin de la campagne, au meeting de la porte de Versailles, Pécresse avait enfin trouvé le ton juste et décliné un projet cohérent, et utile pour la France : réforme de l’État, souci des plus faibles, sérieux budgétaire, défense des libertés… Il y avait beaucoup de choses à dire sur ces sujets, qui sont autant d’errements du président sortant bientôt reconduit.

L’espace politique du centre-droit semble se réduire de jour en jour, pris en tenaille entre nationalistes et macronistes. Peut-être faudrait-il une fois pour toute mettre un coup de barre à droite ? Je ne crois pas à ces histoires d’espace politique. Je crois aux idées, à la sincérité, aux hommes, aux femmes, à l’amour de son pays, au souhait de construire un monde meilleur, ou au moins supportable, pour ses enfants. Je crois à la grandeur de la France, à sa singularité depuis deux mille ans. Et je crois aussi à la redistribution des cartes, des puissances, du pouvoir sur la planète, et au risque de nous voir relégués en deuxième division si nous continuons à nous vautrer dans le socialisme, dont nous ne sommes en réalité toujours pas sortis, et la dolce vita à crédit. C’est une folie de penser que quoi que ce soit est possible sans effort. Les gens qui ne travaillent pas finissent dans l’indigence, ceux qui travaillent se donnent les moyens de choses grandes et belles, ou au moins satisfaisantes. C’est vrai individuellement et collectivement.

Le Pen, Zemmour ou leurs ersatz, pour moi ce sera toujours un “non” catégorique.

Êtes-vous d’accord avec les cadres Républicains qui appellent à voter pour Emmanuel Macron au second tour ? Appelez-vous aussi à faire barrage à Marine Le Pen ? Oui, j’appelle à faire barrage à Marine Le Pen. L’extrême droite, l’histoire nous le rappelle, c’est l’abîme. J’ai la même position qu’Annie Ernaux, écrivain magnifique, qui a tout résumé en disant qu’elle allait voter Macron et que c’était pour elle « un crève-cœur ». C’est pareil pour moi : je vais voter Macron, et c’est un crève-cœur. À mes yeux il restera comme un président qui a traité les Français comme des veaux. Il est quasiment revenu sur la liberté de manifester, il a tué le débat politique, il nous a fait basculer dans une société de surveillance. L’idée que nous ayons été, et que nous risquons peut-être d’être à nouveau tous dépendants, pour les choses les plus élémentaires de notre vie, d’un QR code dont les critères d’activation ou de désactivation sont fixés par le gouvernement, est une idée profondément désespérante. Mais tout ceci, et ça n’est pas rien, étant dit, je ne suis pas convaincu par les mesures protectionnistes de Marine Le Pen, je pense que sa politique casserait l’économie française, laquelle, reconnaissons-le, se porte un peu mieux depuis quelques mois, ce qui est inespéré et doit être encouragé autant que possible. Par ailleurs, le Rassemblement national reste un parti d’extrême droite, avec ce que cela comporte d’idées mortifères dont, encore une fois, l’histoire nous a montré les conséquences. Donc Le Pen, Zemmour ou leurs ersatz, pour moi ce sera toujours un “non” catégorique.

“Charles Consigny : garde des Sceaux d’Emmanuel Macron”, ça vous tente ? Non, je ne veux rien ! Je dis simplement ce qui me paraît être l’intérêt de la France.

Comprenez-vous le rapprochement entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy ? En l’état, je ne sais pas trop quoi en penser. Mais je crois que les Républicains, s’ils veulent surmonter les difficultés qui s’accumulent, ne doivent pas s’isoler. Il faut accueillir des personnalités nouvelles (et aller les chercher), réfléchir à des idées puissantes pour le pays, et pourquoi pas travailler en bonne intelligence avec la prochaine majorité, l’essentiel étant de ne pas y perdre son âme. Il y aura nécessairement un après, et dans cet après ceux qui respectent les plus faibles qu’eux, ceux qui veulent que nous restions une grande patrie littéraire, composée de citoyens libres, qui pensent, qui aiment, qui pleurent, qui chantent, qui crient, qui s’indignent, qui s’engagent, ceux qui croient aux actions nobles, voire au courage, voire au dévouement, ceux qui ne se préoccupent pas que de leurs petits week-ends diffusés sur Instagram, ceux-là auront l’écoute des Français.

Je ne suis pas encore candidat aux législatives !

Vous qui êtes candidat aux législatives, pourquoi ne rejoindriez-vous pas La République En Marche comme d’autres élus du parti ? Au fond, qu’est-ce qui vous distingue vraiment d’un macroniste ? Je ne suis pas encore candidat aux législatives ! Mais je ne manquerai pas de vous en informer si cela devait être le cas. C’est avant tout une certaine hypocrisie des macronistes qui m’éloigne d’eux. On ne peut pas prétendre que l’on “aime le débat” puis refuser tous les débats. Ou bien faire croire que l’on “aime les Français” quand on a répondu à leur appel au secours par des coups de matraque lorsqu’ils ont revêtu un gilet jaune. On ne peut pas non plus affirmer que « si Marine Le Pen est élue ce sera de la faute des Français » après avoir tout fait pour l’affronter au second tour. On ne peut pas non plus faire mine d’être “de droite et de gauche” afin de choisir la posture la plus avantageuse au gré du vent. Je pense que respecter les Français, c’est avant tout ne pas leur mentir, être vrai.

Les Républicains ne sont-ils pas simplement voués à l’extinction ? Bien sûr que ce risque existe. Mais la politique ça n’est pas qu’une question d’espace ou de tactique : c’est une affaire d’idées. Quel projet de société proposons-nous aux Français ? On peut être de droite et considérer qu’aujourd’hui les grands services publics (santé, éducation, justice) doivent être reconstruits. On peut de même être de droite et considérer que les bas salaires doivent être sensiblement augmentés, notamment par des baisses massives de charges. On peut dire tout cela et considérer par ailleurs que nous ne sommes toujours pas sortis de la domination des idées de gauche, et que le fanatisme général autour de l’État-providence est malsain : il est synonyme de paresse, de découragement du travail, de relativisation des mérites individuels. Après cette campagne d’une rare pauvreté intellectuelle, il est possible de construire dès maintenant un grand projet de droite.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts

Publié le : 22/04/2022 - 19:25Modifié le : 22/04/2022 - 19:40

FRANCE 24 Suivre

Au lendemain de deux attentats revendiqués par l'organisation État islamique (OEI), l'Afghanistan a de nouveau été frappé vendredi par une explosion dans une mosquée. Un premier bilan fait état de 33 morts et 43 blessés. 

Au moins 33 personnes, dont des enfants, ont été tuées, et 43 autres blessées dans une explosion qui a frappé une mosquée soufie pendant la prière du vendredi dans le nord de l'Afghanistan, ont annoncé les Taliban, au lendemain de deux sanglants attentats revendiqués par l'organisation État islamique (OEI).

"L'explosion s'est produite dans une mosquée du district d'Imam Sahib de Kunduz, provoquant la mort de 33 civils dont des enfants", a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid.

Depuis que les Taliban ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août après y avoir renversé les autorités soutenues par les États-Unis, le nombre d'attentats à la bombe a diminué mais les jihadistes et l'OEI ont poursuivi leurs attaques contre des cibles qu'ils jugent hérétiques. 

"Nous condamnons ce crime […] et exprimons notre plus profonde sympathie aux personnes endeuillées", a encore réagi Zabihullah Mujahid. 

Des images postées sur les réseaux sociaux, qui n'ont pu être vérifiées dans l'immédiat, montraient les murs troués par des impacts de la mosquée Mawlavi Sikandar, fréquentée par des soufis.

Les groupes jihadistes tels que l'OEI vouent une haine profonde à ce courant musulman qu'ils considèrent comme hérétique et qu'ils accusent de polythéisme – le plus grand péché dans l'islam – pour avoir demandé l'intercession de saints morts. 

"Le spectacle à la mosquée était horrible. Tous ceux qui priaient à l'intérieur ont été soit blessés soit tués", raconté Mohammad, propriétaire d'un magasin situé à proximité. 

Un membre du personnel soignant d'un hôpital proche a raconté à l'AFP au téléphone qu'entre 30 et 40 personnes avaient été admises dans cet établissement après cette explosion.

"Les gens se sont rassemblés pour prier à la mosquée et l'explosion s'est produite", a dit au téléphone à l'AFP un témoin.

Les Afghans chiites ciblés par l'OEI

Cette explosion survient au lendemain de deux attentats revendiqués par l'OEI en Afghanistan, qui ont au total fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés.

Douze fidèles ont péri et 58 ont été blessés dans un attentat jeudi contre une mosquée chiite dans la ville de Mazar-i-Sharif (nord). 

Le même jour, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane.

Aucun groupe n'a en revanche encore revendiqué les deux explosions survenues mardi dans une école de garçons d'un quartier chiite de Kaboul, qui ont fait six morts et plus de 25 blessés. 

Les Afghans chiites, issus pour la plupart de la communauté hazara qui constitue entre 10 % et 20 % des 38 millions d'habitants d'Afghanistan, sont depuis longtemps la cible de l'OEI, qui voit aussi en eux des hérétiques. 

Plus tôt vendredi, les autorités talibanes ont déclaré avoir arrêté le "cerveau" de l'attentat à la bombe de jeudi à la mosquée de Mazar-i-Sharif. 

Les responsables talibans insistent sur le fait que leurs forces ont vaincu l'OEI, mais les analystes estiment que cette organisation jihadiste représente toujours un danger majeur au plan de la sécurité en Afghanistan.

Avec AFP 

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Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite

Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite

Le Débat de France 24

Les Taliban au pouvoir depuis six mois : l'Afghanistan en péril ?

L'Humanité

Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

Actu

Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros

Dans le Var, un policier condamné pour des violences commises hors-service

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Viol d'une touriste canadienne au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Publié le : 22/04/2022 - 15:49Modifié le : 22/04/2022 - 16:48

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Condamnés en première instance à sept ans de prison pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, les deux ex-policiers ont été acquittés vendredi par la cour d'assises du Val-de-Marne. 

C'est un rebondissement judiciaire rare dans une affaire hors norme : les deux anciens policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la police judiciaire (PJ) parisienne, 36 quai des Orfèvres, ont été acquittés vendredi 22 avril par la cour d'assises du Val-de-Marne.

Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines. 

La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés, tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes. 

"C'était un combat très dur, une audience très éprouvante. C'était difficile dans le contexte actuel de faire passer le message que lorsqu'on porte des accusations, elles doivent être établies et étayées", a réagi auprès de l'AFP Me Pascal Garbarini, un des avocats de Nicolas Redouane. 

"Ce qui a énormément joué, je pense, dans la décision, c'est l'incohérence de Mme Spanton qui à la fois se constitue partie civile et, en même temps, refuse de donner des explications sur les faits qu'elle dénonce", a-t-il ajouté. 

Me Anne-Laure Compoint, l'une des avocates d'Antoine Quirin a réagi en ces termes : "Je suis absolument satisfaite du résultat, après huit ans d'enfer mon client est enfin soulagé".

Mercredi, le ministère public avait requis une peine de sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui n'avaient cessé de proclamer leur innocence depuis le début de l'affaire. 

Parole contre parole

Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres.

Alors que l'ambiance était au flirt, les agents avaient proposé une visite de leurs locaux à Emily Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en était ressortie en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d'audience éprouvantes, la cour et les différentes parties s'étaient attelées à déterminer précisément ce qu'il s'était passé pendant environ une heure cette soirée-là, après le départ du pub.

Antoine Quirin expliquait avoir pénétré digitalement – et de manière consentie – Emily Spanton dans la voiture qu'il conduisait pour la ramener dans ses bureaux du "36".

Nicolas Redouane, lui, déclarait avoir reçu une fellation, toujours consentie, avant qu'Emily Spanton ne se "vexe" en raison d'une panne sexuelle de sa part. 

La partie civile, elle, niait l'existence de ces rapports et expliquait avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. 

Les deux versions avaient évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées.    

Le bénéfice du doute

Lors de son passage à la barre il y a deux semaines, Emily Spanton avait expliqué ses incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu'elle mène pour "oublier" les faits qu'elle décrit. 

"Lorsqu'ils étaient au pub, ils ne voulaient pas violer Emily Spanton", avait estimé l'avocat général Christophe Auger lors de son réquisitoire. "Ils pensaient pouvoir avoir une relation sexuelle consentie avec elle. Mais elle ne veut pas. Alors on lui sert un verre de whisky pour forcer son consentement. Et il se passe ce qu'il se passe".

Jeudi, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l'acquittement pour leurs clients, remettant en cause la "crédibilité" d'Emily Spanton et pointant du doigt des déclarations "évolutives" et des "mensonges" de sa part. 

"Le doute bénéficie aux accusés, c'est l'application de la loi pénale", a réagi auprès de l'AFP Me Mario Stasi, l'un des avocats de la partie civile.   

Cette décision marque probablement la fin d'une longue épopée judiciaire. Les deux policiers avaient d'abord bénéficié d'un non-lieu, avant que la chambre de l'instruction de la cour d'appel ne les renvoie devant les assises à Paris où ils avaient été condamnés en 2019. Le procès en appel qui vient de s'achever avait été renvoyé en deux fois.

Avec AFP

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Sept ans de prison pour deux ex-policiers accusés du viol d'une touriste canadienne

FRANCE

Procès du viol du 36 quai des Orfèvres : l'heure du verdict pour les deux policiers

FRANCE

Quai des Orfèvres : deux policiers mis en examen pour viol en réunion

L'Humanité

Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

Actu

La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

Luis ReygadaJoseph Korda

La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

Filtrage des camions à l’entrée du site

Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Des pressions pour briser le mouvement

Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
France24 - Monde

"Ukraine Siren Alerts" : un nouveau système en ligne informe les Ukrainiens des raids aériens

Les Observateurs

Publié le : 20/04/2022 - 15:39Modifié le : 20/04/2022 - 15:44

Maëva Poulet Suivre Pariesa Young Suivre

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, le son des sirènes retentit pour prévenir les citoyens des raids aériens imminents. Mais celles-ci ne sont pas toujours fiables et surtout, elles ne sont pas forcément entendues par tous. Un étudiant américain qui vit en Israël a élaboré une solution en ligne : "Ukraine Sirens Alerts" notifie en temps réel et sur les réseaux sociaux les alertes aériennes dans tout le pays, comme il le détaille dans l'émission des Observateurs.

Lorsque l'armée ukrainienne reçoit des informations sur l'imminence d'une attaque aérienne dans une localité, elle envoie cette information aux autorités locales. Les municipalités font alors retentir les sirènes grâce à des haut-parleurs et publient l'alerte sur leurs réseaux sociaux. 

Mais jusqu'à présent, il n'existait aucune plateforme recensant l'ensemble de ces alertes en Ukraine. C'est maintenant le cas grâce à "Ukraine Siren Alerts", ou UASA, un système automatisé qui compile les données des municipalités de tout le pays et les publie en temps réel sur Twitter, Facebook et Telegram, ainsi que sur une carte. 

Ukraine Siren Alert [19/04/2022]14:03:34Kharkiv Oblast: Kharkiv OblastХарківська́ область: Харківська обл#Ukraine - Message was generated using municipal data pic.twitter.com/8tk1UPJhPx

April 19, 2022

Cette plateforme permet aux Ukrainiens d'être informés des menaces. Elle donne également la possibilité aux personnes situées en dehors de l'Ukraine de se faire une meilleure idée de ce qu'il se passe dans le pays et de pouvoir surveiller la situation lorsque la communication avec leurs amis ou leur famille est difficile.

"Les alertes peuvent être visualisées sur une carte avec des informations sur le lieu, l'heure et la date"

Bernard Moerdler, un étudiant américain basé en Israël, a créé ce système pour aider sa petite amie ukrainienne à retrouver les membres de sa famille qui se trouvent encore dans le pays. Sur Twitter, le projet UASA est désormais suivi par près de 10 000 abonnés :

Il n'y a pas vraiment de moyen convaincant d'alerter les gens lorsqu'une sirène retentit. Le système actuel est verrouillé et spécifique à une zone. Donc si vous avez des membres de votre famille dans cette zone mais que vous n'y êtes pas physiquement, vous ne pourrez pas savoir si les sirènes sonnent. 

Après avoir vécu en Israël pendant un certain temps, j'ai appris à apprécier le système que nous avons ici, à savoir RedAlert. J'ai donc décidé d'aller de l'avant et d'essayer de faire quelque chose de similaire. C'est rassurant de pouvoir savoir exactement ce qu'il se passe quand quelque chose arrive, pour se sentir connecté à sa famille sur place et aux gens qu'on connaît.

"J'ai lancé le projet parce que je veux aider les gens"

Ukraine Siren Alerts est une plateforme qui alerte automatiquement les citoyens des attaques. Les alertes peuvent être visualisées sur une carte avec des informations sur le lieu, l'heure et la date. Ces données sont publiées sur Twitter, Telegram, Facebook et bientôt les alertes seront diffusées également par SMS et e-mail.

Des gens en Ukraine et à l'extérieur de l'Ukraine m'ont contacté. L'un d'entre eux, qui m'a beaucoup marqué, s'appelle Chris et il vient de Kiev. Il m'a dit qu'il avait appris l'existence du projet sur Twitter et qu'il l'utilisait parce que la zone dans laquelle il se trouvait n'avait pas de sirènes. Il utilisait donc UASA parce que ça lui donnait des alertes sur sa zone. Il m'a dit que ça l'avait aidé et sauvé sa famille. Et c'est tout simplement incroyable pour moi. C'est mon objectif. J'ai lancé le projet parce que je veux aider les gens.

Télécharger l'application

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Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Procès d'Osman Kavala : le philanthrope turc fixé lundi sur son sort

Publié le : 22/04/2022 - 18:07Modifié le : 22/04/2022 - 20:14

FRANCE 24 Suivre

La justice turque devrait rendre son jugement lundi après des années de procédure contre Osman Kavala. Accusé d'avoir pris part à une tentative de Coup d'État en 2016, cette figure de l'opposition au régime de Recep Tayyip Erdogan risque la prison à vie. Celui que ses détracteurs surnomment "le milliardaire rouge" a dénoncé vendredi lors d'une énième audience "un acte d'accusation étrange basé sur des théories du complot et de faux témoignages". 

C'est bientôt la fin d'un marathon judiciaire pour Osman Kavala : le philanthrope turc, détenu sans jugement depuis quatre ans et demi, devrait être fixé lundi sur son avenir, après avoir dénoncé vendredi 22 avril face aux juges l'influence du président Recep Tayyip Erdogan sur son procès.

Le tribunal d'Istanbul, qui multiplie les audiences et le maintient chaque fois en détention, a renvoyé à lundi 10 heures (7 heures GMT) les plaidoiries de ses défenseurs, avant l'énoncé du verdict, a constaté une journaliste de l'AFP.

Pour la première fois depuis de longs mois, Osman Kavala, 64 ans, a pris la parole par visioconférence depuis sa cellule de la prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul, pour dénoncer "un acte d'accusation étrange basé sur des théories du complot et de faux témoignages".

Osman Kavala, devenu au fil des ans la bête noire du régime, est accusé d'avoir financé les manifestations anti-gouvernementales de 2013 et d'avoir pris part au complot menant à la tentative de coup d'État de juillet 2016, ainsi que d'espionnage. 

Ces accusations, qu'il a toujours niées, lui font encourir la prison à vie et exposent Ankara à la réprobation internationale et à des sanctions européennes

Le philanthrope a insisté sur le fait qu'il n'avait "jamais été interrogé par le procureur à aucun stade de la procédure", ce qui constitue "un manquement grave à ses obligations", a-t-il relevé.

"Je n'attends rien et j'essaie de ne rien espérer"

Le mois dernier, les procureurs avaient réclamé sa condamnation pour "tentative de renversement" du gouvernement – soit une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

Osman Kavala est jugé en même temps que sept des 16 autres accusés pour les manifestations de 2013 – neuf d'entre eux ayant fui à l'étranger.

Les militants des droits humains espèrent encore une libération qui enverrait un signal positif, alors que la Turquie essaie de faciliter les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.

"Osman Kavala est l'un des plus éminents prisonniers de Turquie, mais l'attention qui lui est portée ne l'a pas empêché de subir de graves injustices aux mains du système", relève Guney Yildiz, d'Amnesty International en Turquie.

Pour l'intéressé, "avoir passé quatre ans et demi de ma vie en prison ne pourra jamais être compensé. La seule chose qui pourra me consoler sera d'avoir contribué à révéler les graves erreurs de la justice", a-t-il lancé aux juges.

Son épouse Ayse Bugra, dans une déclaration à la chaîne France 24, a assuré ne pas comprendre ce que la justice lui reproche : "Mon mari n'est affilié à aucun parti politique, organisation ou mouvement, donc c'est assez étrange", a-t-elle relevé. "Je n'attends rien et j'essaie de ne rien espérer surtout, parce que l'espoir déçu est dévastateur".

Avec AFP

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En Turquie, le "milliardaire rouge" Osman Kavala reste derrière les barreaux

La Turquie renonce à expulser 10 diplomates, menacés pour leur soutien à Osman Kavala

Bras de fer engagé entre Ankara et le Conseil de l'Europe sur la détention d'Osman Kavala

L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron livre ses dernières promesses avant « le référendum » du 24 avril

« On n’est jamais confiant », prévient la députée du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas. A deux jours du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron veut aller chercher les électeurs, où qu’ils soient. A Saint-Denis, dans un premier temps, jeudi 21 avril pour évoquer les questions d’urbanisme et des quartiers, puis à Figeac (Lot), vendredi 22 avril, pour un meeting sous les halles du village, pour séduire les ruraux. L’objectif étant de mobiliser son camp pour dimanche et de ne pas laisser l’abstention « jouer un mauvais tour » au président sortant.

Rencontre avec les antifascistes

À nouveau, le jeu du chat et la souris a eu lieu. Quand Macron se déplace, les Insoumis suivent. Il faut dire que le candidat n’a pas choisi sa destination au hasard. Au premier tour de l’élection présidentielle, à Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a atteint 37,49 % des suffrages.

Pour la énième fois lors de cette campagne expédiée par le camp de la majorité, les militants d’extrême gauche ont laissé entendre leur dégoût. Avant de sortir le carnet de chant : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », « Pas de Macronie à Saint Denis ». Autre spécialité : « Première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous des enfants d’immigrés ». Pris en étau entre une mairie sur laquelle est écrit « Montjoye Saint-Denis » et une cathédrale qui a sacré l’ensemble des rois de France, le public au pied des monuments détonne. Cadre splendide pour une triste séquence.

Au milieu du décor, les macronistes restent timides. Au fond de la masse, un couple d’adhérents en marche renonce à l’idée de se rapprocher de la barrière pour saluer leur champion. Faute de place, et de cran. Entre les sympathisants LREM qui peinent à s’assumer au milieu des antifascistes, la foule devient un lieu de débat. Chacun vient expliquer aux caméras ses approbations et désapprobations.

« Il y en a marre de la misère », hurle l’un des passants placés, volontairement, à distance de la déambulation. Ça tombe bien, le chef d’État vient pour parler de logements sociaux et d’urbanisme. « Nous avons beaucoup trop stigmatisé les enfants des quartiers », explique-t-il aux micros qui l’entourent. Pour y remédier, le candidat préconise le développement du sport à l’école, du tutorat, et de l’investissement financier. Bref, la vieille rengaine, lorsqu’Emmanuel Macron s’exprime à un interlocuteur, il lui tend un miroir.

Après cette brève mise au point à propos de son projet pour la ville, Emmanuel Macron retourne pour un nouveau bain de foule. Une nouvelle cohue totalement démesurée par laquelle le candidat serre toutes les mains et fait fi du protocole pourtant mis en place par l’équipe de campagne. Façon pour lui de ne pas rester sur la huée de départ et de finir sur une note plus positive. « Je ne l’avais pas vu venir celle-là », souffle l’un des responsables de l’équipe de campagne les deux mains sur les cuisses.

Un dernier appel du pied à l’électorat de gauche

En 2017, Emmanuel Macron ponctuait sa campagne à Albi (Tarn), sur les terres de Jean Jaurès. Un clin d’œil à son aile gauche qu’il a bien failli reproduire cette année. Le candidat était initialement attendu à Carmaux, la circonscription du député socialiste mais a dû revoir sa copie à cause de la météo. C’est donc sous le soleil de Figeac, terre de gauche où le candidat est au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il a évoqué « la ruralité heureuse » et les changements de mode de vie observés en France, ces dernières années.

Officiellement, le président entend accompagner ce phénomène en proposant « un idéal réaliste, alliant bienveillance et économie forte ». Face à l’évolution du mode de vie des Français, se tournant davantage vers les campagnes et une meilleure qualité de vie, Emmanuel Macron invite la ruralité à « saisir cette chance ». Pour cela, le président compte « bâtir un équilibre entre les métropoles et la ruralité » en investissant dans les infrastructures de transport et de communication pour « relier les villes moyennes et les campagnes aux métropoles ».

Batailler contre la désertification dans les campagnes

Le candidat souhaite prendre le contre-pied des politiques menées ces vingt dernières années, s’attaquant aux déserts médicaux comme à la fuite des services publics. « Ils pensaient faire des économies sur les services locaux », explique-t-il, souhaitant « réaménager les services publics par la proximité », notamment à travers le numérique et la sécurité, puisqu’il promet la réouverture de 200 brigades de gendarmerie dans les campagnes et un retour de la justice de proximité.

Même constat sur les déserts médicaux, fruit d’une politique tendant à « réduire l’offre de santé pour diminuer les dépenses ». Emmanuel Macron rappelle avoir supprimé le numerus clausus dès 2018 mais explique ne pas pouvoir aller plus vite que la musique, un médecin devant se former une dizaine d’années. « Nous ne les aurons même pas à la fin du prochain quinquennat », prévient-il, annonçant toutefois « des résultats dans les prochains mois », du côté des infirmiers et des aides-soignants.

Une planification territoriale basée sur « la mobilité, l’agriculture et la décarbonisation », plaide le candidat qui veut « une gestion prévisionnelle en fonction des territoires ». « On ne peut pas réussir l’écologie en produisant moins, nous devons produire plus en émettant moins de CO2 », lance-t-il comme pour répondre aux écologistes décroissants. L’objectif du prochain quinquennat est « de compenser les inégalités, des quartiers les plus pauvres à la ruralité désertifiée », « un devoir de la République », argumente-t-il.

Un contre-pied au projet de Marine Le Pen

Après un débat « où Emmanuel Macron a gagné des points », selon la porte-parole de LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas, le favori du second tour s’est contenté de tenir un discours « sans un seul propos de haine, ni sur mes adversaires, ni sur une partie du pays ». Le président se veut mobilisateur, appelant ses partisans à convaincre pour gagner, ce qu’il appelle, « le référendum du 24 avril », les Français devant se prononcer « pour ou contre l’Europe, pour une république laïque, unie, indivisible ».

 

Des militants d’extrême-gauche ont déployé une banderole en soutien au service public, devant la scène où Emmanuel Macron tenait son meeting à Figeac, vendredi 22 avril. Photo © Ludovic MARIN / AFP

Quand des opposants d’extrême-gauche déploient une banderole sous son nez, sur la façade d’un immeuble faisant face à la scène, le candidat reste calme et courtois, faisant presque oublier ses petites phrases ayant jalonné son quinquennat. « Félicitez-vous d’être en démocratie et de pouvoir interpeller le chef de l’Etat et le candidat », répond-t-il appelant à une discussion « dans le respect » à la fin du meeting. Emmanuel Macron assure ne pas faire la sourde oreille aux électorats ayant choisi Mélenchon, Le Pen ou Zemmour. « Je regarde les craintes qui alimentent les extrêmes et les prend en compte », promet-il. Un message lancé à ses soutiens de la gauche comme de la droite appelant à faire barrage au Rassemblement national. « Si on a des différences, je voterai pour vous dimanche, face au mur de l’intolérance, la haine et la xénophobie », déclare André Mellinger, maire PS de Figeac venu l’accueillir.

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France24 - Monde

Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

Publié le : 19/04/2022 - 18:33

Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

 

  • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

 

  • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

 

  • Main-basse russe sur le Donbass 

En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

 

  • Une guerre interminable  

À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

 

  • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

 

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Ukraine : la question des crimes de guerre

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De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes

Publié le : 20/04/2022 - 18:15

Sébastian SEIBT Suivre

Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.

“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.

Des hépatites aiguës très rares chez les enfants

Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.

Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.

Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.

Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).

Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24. 

Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade. 

La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local. 

Un lien avec le Covid-19 peu probable

Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24. 

Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving. 

Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.

Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke. 

La piste de l’adénovirus AD-41

Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.

La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.

Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.

Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.

Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.

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Avec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé

ActuElles

Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme

L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat
Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Le chaos Macron ou le sursaut Le Pen” : le dernier appel de la candidate RN avant le second tour

Dernière ligne droite pour Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a clos sa campagne présidentielle, avant d’entamer une trêve électorale à la veille du second tour de l’élection présidentielle. Comme en 2017, elle affrontera dans les urnes Emmanuel Macron ce dimanche 24 avril. Et les Français devront choisir qui, de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron, sera le plus à même de gouverner le pays pour les cinq années suivantes. Or, si le président sortant candidat à sa réélection est à nouveau plébiscité dans les urnes, Marine Le Pen a prévenu, dans un entretien accordé à LCI vendredi 22 avril : « Je pense que ça sera un véritable chaos. » Elle a insisté face à la journaliste Ruth Elkrief : « Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen. »

🔴 « Si E. #Macron était réélu, vous pensez qu’il y aurait du désordre dans la rue ? »

🗣️ @MLP_officiel « Je dis aux Français : ‘Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen' »

📺 #RuthElkrief2022 | @ruthelkrief > https://t.co/Oa09iraq1x pic.twitter.com/YNP4x5EjGb

— LCI (@LCI) April 22, 2022

Macron, source de crises ?

Ruth Elkrief, visiblement perplexe, a interrogé son interlocutrice à ce sujet. La journaliste a notamment rappelé que de nombreuses personnes s’alarment justement d’un possible « chaos » en France notamment « sur le voile, sur l’Europe », si Marine Le Pen remportait l’élection. La candidate RN a alors tenu à faire une mise au point : « Depuis cinq ans, est-ce que c’est moi qui ai créé la crise des Gilets jaunes ? Est-ce que c’est moi qui ai lancé les policiers contre les Gilets jaunes, les policiers contre les pompiers ? Est-ce que c’est moi qui ai mis des centaines de milliers de Français dans la rue à cause de la réforme des retraites ? Non, ce n’est pas moi, c’est Emmanuel Macron qui a fait cela. »

« On peut faire autrement »

Marine Le Pen a rappelé que les Français ont « vécu cinq ans de chaos » et de « confrontation, Français contre Français ». Celle qui se présente pour la troisième fois au scrutin présidentiel a enfin appelé sur LCI : « On peut faire autrement. On peut retrouver la paix civile, retrouver la concorde, retrouver l’écoute, retrouver le respect. Mais on ne le retrouvera pas avec le même homme et la même méthode de gouvernance. »

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Publié le : 20/04/2022 - 17:52

David RICH Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise. 

Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas. 

"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.

Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres. 

Un processus vieux de plus de 30 ans 

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie. 

L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”. 

Intégration "immédiate" rejetée

La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans. 

Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole. 

L’Europe divisée 

En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine. 

La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021. 

Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion. 

Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier. 

Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

LE FIL DU 5 MARS

Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

LE FIL DU 18 AVRIL

L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Si vous n’en faites pas partie vous êtes un fasciste, un raciste” : Michel Onfray fustige un “parti unique” pro-Macron

Un homme politique peut-il être trop rassembleur ? Au point d’en devenir peut-être moins démocratique ? C’est ce sur quoi s’est interrogé Michel Onfray jeudi 21 avril dans l’émission Les Incorrectibles, diffusée en partenariat avec Gettr sur YouTube. Le philosophe a commenté l’élection présidentielle, dont le second tour est prévu ce dimanche 24 avril. Michel Onfray a surtout pointé la très grande quantité de personnes, et de personnalités politiques, prêtes à soutenir Emmanuel Macron dans la course à l’Élysée. Et ce, souvent pour éviter de glisser un bulletin dans l’urne en faveur de Marine Le Pen. D’après lui, il s’agirait d’un véritable « parti unique » pro-Macron. « Dans le temps, on parlait d’un parti unique comme étant le signe d’un régime dictatorial. Là on y est », a assuré Michel Onfray. Et selon lui, « si vous n’en faites pas partie vous êtes : un fasciste, un raciste, un xénophobe ». 

🗣️@MichelOnfrayTv : « Il y a un parti unique en France et si vous n’en faites pas partie vous êtes : un fasciste, un raciste, un xénophobe ! Je me suis fait virer de @franceculture pour avoir dit ça ! »@EricMorillot

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— Les Incorrectibles (@Incorrectibles) April 21, 2022

Droite et gauche, croyants et athées

Le fondateur de la revue Front populaire a, en effet, constaté la diversité de ces Français prêts à voter Emmanuel Macron. Il a notamment listé des exemples par paire, dans Les Incorrectibles : « Les catholiques-les athées, la CGT-le Medef, (François) Hollande-(Nicolas) Sarkozy, (Dominique de) Villepin-(Jean-Marc) Ayrault, (Jean) Castex-(Bernard) Cazeneuve, la droite-la gauche, les croyants-les non-croyants… » Pour lui, tout ceci ne peut qu’amener à un seul constat : « Il y a un moment donné où on se dit que tout ça, c’est un parti unique. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
Valeurs Actuelles

“Un choix de raison” : une vingtaine de LR appellent à voter Macron au second tour

« Pour la seconde fois en 10 ans, la droite républicaine n’accède pas au second tour. » Le parti Les Républicains (LR) n’arrive pas à cacher sa déception. Après un premier tour chaotique pour la candidate Valérie Pécresse – qui a terminé sa course en cinquième position avec 4,8 % des voix, derrière Éric Zemmour (7,1%) – LR se fracture encore un peu plus. Au sein du parti, certains ont préféré soutenir à la dernière minute le président sortant, candidat à sa réélection. En effet, une vingtaine de membres LR ont annoncé leur position dans ce second tour de l’élection présidentielle, prévu dimanche 24 avril.

« Il n’était pas notre choix du cœur »

Dans une lettre ouverte que relaie RMC ce vendredi 22 avril, des élus, référents départementaux, et membres de la direction du parti de droite ont appelé à voter Emmanuel Macron. Il s’agirait principalement de personnes issues des jeunes LR. « Le 24 avril, au second tour, nous voterons Emmanuel Macron et souhaitons la défaite de Marine Le Pen. » Ces membres LR comptent ainsi « faire barrage à l’extrême droite ». Emmanuel Macron « n’était pas notre choix du cœur, mais il est incontestablement notre choix de raison », ont admis les signataires.

Vives critiques contre Marine Le Pen

« N’oublions pas qui est Marine Le Pen. Imaginons un instant où en serait aujourd’hui notre pays si elle avait gagné en 2017 », ont-il lâché dans leur lettre, décrivant Marine Le Pen comme « la femme de la sortie de l’Europe et de l’euro ». Il est encore écrit, comme le relate RMC : « Imaginons maintenant de quel pays notre génération héritera si elle gagne en 2022. » Les signataires ont pointé « son projet démagogique de retraite à 60 ans » et « son opposition frontale aux énergies renouvelables ». Ils ont enfin accusé la députée du Pas-de-Calais d’être « la candidate la plus proche de Vladimir Poutine », qui mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier.

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L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
Valeurs Actuelles

Présidentielle : Le Pen saisit la Commission de contrôle de campagne après un SMS de “fake news“ sur son programme

Marine Le Pen accuserait-elle Emmanuel Macron de relayer des « fake news » ? Et pour cause, des SMS auraient été envoyés à de nombreux destinataires opposant les projets écologiques des deux candidats – qui s’affronteront dans les urnes dimanche 24 avril – et appelant à voter pour Emmanuel Macron. La candidate du Rassemblement national (RN) a en effet dénoncé sur son compte Twitter : « Emmanuel Macron a diffusé un sms relayant des fake news sur mon projet. Je respecterai l’Accord de Paris et combattrai le charbon, dont Emmanuel Macron a augmenté l’utilisation », a-t-elle informé ce vendredi 22 avril. Marine Le Pen a ainsi annoncé, dans le même post, saisir la Commission nationale de contrôle de la campagne (CNCCEP), après « cette tromperie (qui) est de nature à altérer la sincérité du scrutin ». 

E. Macron a diffusé un sms relayant des fake news sur mon projet. Je respecterai l’accord de Paris et combattrai le charbon, dont E. Macron a augmenté l’utilisation. Cette tromperie est de nature à altérer la sincérité du scrutin, la @cnccep est saisie.https://t.co/CKLKgvzYN6

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 22, 2022

Que contenait le fameux SMS ?

Dans ce SMS, il est en effet écrit : « Dimanche est un référendum pour ou contre l’écologie. Soit Le Pen : démantèlement des éoliennes, retour du charbon, fin de l’Accord de Paris. Soit : Macron qui a réduit de 12 % les gaz à effet de serre et propose + de solaire, d’éoliennes et de bio. Votons Macron ! » Il aurait été envoyé à « plusieurs centaines de milliers » de personnes selon le RN.

Ce SMS qui circule sur les réseaux sociaux met en rogne l’équipe de campagne de Marine Le Pen qui cherche une voie juridique pour répondre à ce qu’elle estime être « une fake news diffusée de manière massive et susceptible d’altérer le scrutin » @LCI @TF1Info pic.twitter.com/Q2G8LTegfB

— Sehla Bougriou (@SehlaBougriou) April 22, 2022

« Il est nécessaire d’y apporter un rectificatif immédiat »

Sur Twitter, Marine Le Pen a rendu publique la lettre écrite par son avocat adressée à la CNCCEP. Il y est notamment dit que « cette allégation est parfaitement fausse de telle manière qu’il est nécessaire d’y apporter un rectificatif immédiat ». Dans ce courrier, il est également précisé que Marine Le Pen compte respecter « les Accords de Paris » et ne « prévoit pas de soustraire la France à l’énergie décarbonée ». L’équipe de la candidate a enfin déploré que ce SMS « portera atteinte au résultat de l’élection, dans la mesure où la diffusion de ce SMS est massive (et où) l’élément de polémique intervient à la fin de la campagne ». 

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France24 - Monde

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT Suivre

Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Publié le : 18/04/2022 - 18:28

David RICH Suivre

Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

Coup d’État militaire

Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

April 23, 2021

Possible prolongation de la transition

Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

Un dialogue national inclusif risqué

Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen, retour à la case diabolique

« Faites ce que vous voulez mais votez Macron », titrait Libération, le 6 mai 2017, à la veille du second tour de l’élection présidentielle. À la même époque, Le Monde, sous la plume de son directeur, Jérôme Fenoglio, appelait également à « écarter fermement Marine Le Pen de ce pouvoir qu’elle convoite » en votant en faveur d’Emmanuel Macron. Et la majorité de la classe médiatique d’encourager cette option, plus ou moins ouvertement. Leurs vœux furent exaucés, la République était sauvée.

Cinq ans plus tard, bis repetita. Lundi 11 avril, au lendemain de la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle, le petit théâtre antifasciste a rouvert ses portes. Seulement, si les acteurs sont les mêmes, la trame narrative a un peu changé. À l’époque, la patronne du Front national, devenu Rassemblement national, se trouvait communément étiquetée à « l’extrême-droite », avec toute la charge symbolique que cette notion charrie.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ; non seulement Marine Le Pen a poursuivi sa stratégie de dédiabolisation, parfois contre l’avis de son propre camp, mais elle a également pu compter sur un événement politique inattendu : l’émergence du phénomène Zemmour. Au centre de l’attention médiatique durant plusieurs semaines, l’essayiste aux propositions chocs a indirectement contribué au recentrage de la candidate RN. Mieux : il a fait office de paratonnerre quand la foudre s’est abattue sur les “pro-Poutine”. Ajoutez à cela l’essoufflement du « barrage républicain », et c’est la quasi-totalité du monde politico-médiatique qui s’inquiète de la « banalisation » de la candidate RN.

Le retour des hostilités

Le temps d’un entre-deux-tours qui touche à sa fin, l’hostilité à Marine Le Pen s’est exprimée avec une acuité renouvelée : « Je ne pense pas qu’elle ait jamais été autant diabolisée. Même en 2017, le déferlement n’était pas aussi important », observe la chercheuse et essayiste Anne-Sophie Chazaud, auteur de Liberté d’inexpression (L’Artilleur). « Qu’on s’entende : il était tout à fait envisageable que Marine Le Pen fasse l’objet d’une campagne critique à la condition que son adversaire soit logé à la même enseigne », précise-t-elle, avant de déplorer le quasi-unanimisme médiatique : « Bien sûr, il y a toujours des voix dissonantes, mais ce n’est pas auprès de celles-ci que l’opinion majoritaire se forge. »

Ce manque de pluralité, c’est encore l’émission Quotidien qui en parle le mieux. Le 19 avril, son chroniqueur média, Julien Bellver, faisait remarquer que : « Toute la presse [tirait] sur le RN, sauf Valeurs actuelles. » Une uniformité qui ne suscite pas même le début de commencement de remise en question. « À croire que les instances médiatiques officielles se sont donné le mot », ironise Aymeric Chauprade, l’ex-conseiller international de Marine Le Pen.

Sept ans après avoir quitté le parti à la flamme, l’ancien eurodéputé se désole de constater que rien (ou presque) n’a changé : « Il n’y a pas beaucoup de créativité, ce sont toujours les mêmes mécanismes de diabolisation. L’on cherche les aspérités ou tout ce qui peut faire épouvantail. » En l’occurrence, Aymeric Chauprade a reçu ces derniers jours un certain nombre d’appels de journalistes au sujet des relations entre la candidate RN et la Russie : « Tout ce petit monde tente de compromettre Marine Le Pen en jouant sur ma “proximité” avec ce pays à l’époque. Bien sûr, tout cela est amplifié et déformé. »

Anne-Sophie Chazaud aurait apprécié que les médias dépensent la même énergie pour faire le bilan critique du quinquennat écoulé : « Le seul programme qui a été décortiqué de façon extrêmement critique et orienté, c’est celui de Marine Le Pen. Que ne l’ont-ils fait avec celui du président sortant ? », s’interroge-t-elle.

Mais l’opération re-diabolisation ne serait pas totalement réussie sans les traditionnelles tribunes d’artistes et de sportifs appelant à voter contre Marine Le Pen. Ainsi, mardi, quelque 200 personnes liées au monde du sport se sont rassemblées « contre l’extrême-droite » à l’Institut du judo à Paris. Quelques jours plus tôt, 500 artistes se sont engagés à voter pour Emmanuel Macron « sans aucune hésitation, aucun doute, aucun flottement ».

Un concours de caricatures

Pour Anne-Sophie Chazaud, nous ne sommes plus dans une campagne d’entre-deux-tours de type démocratique, mais dans la « quinzaine antifasciste » décrite par l’écrivain Philippe Muray, au lendemain de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, en 2002. « Dans cet opéra mythologique où tout un pays se dressait contre la Bête, la nouvelle humanité s’est baptisée comme dans une eau lustrale. Elle se cherchait un nom, elle l’a trouvé. Elle est désormais anti-lepéniste », écrivait alors le père d’Homo festivus.

Vingt ans plus tard, ces lignes n’ont pas pris une ride. Elles se trouvent confirmées ces derniers jours par un certain nombre de sorties extraordinairement caricaturales. Ainsi de cette récente sortie de l’élue écologiste et militante féministe, Alice Coffin, dans les colonnes de Libération : « Si l’extrême droite gagne, moi comme tant d’autres militant·e·s féministes, ou antifa, ou antiracistes, nous sommes menacées très directement de mort. Que les électrices et électeurs aient bien cela en tête le 24 avril. » Songeons encore à la terrible prophétie du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 12 avril, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) : « Avec Marine Le Pen, les riches vont peut-être maigrir et les pauvres vont peut-être mourir. »

S’il ne croit pas à l’efficacité de cette technique d’épouvante, le porte-parole du RN, Julien Odoul, regrette une campagne où tout est permis contre sa candidate : « Je crois les Français suffisamment intelligents et lucides pour ne plus entrer dans cette combine. Il n’empêche que le traitement ordurier et parfois mensonger dont nous avons fait l’objet pose un vrai problème démocratique. Car, pendant ce temps-là, on n’aborde pas les sujets de fond. »

Ce qui n’est pas pour déplaire à Emmanuel Macron dont les propres failles sont escamotées par cet anti-lepénisme paresseux. Contrairement au président du groupe RN en Bourgogne-Franche-Comté, Anne-Sophie Chazaud pense que cette stratégie de diabolisation peut à nouveau fonctionner : « Quand tous les médias ou presque relaient le même discours, la population ne peut pas rester totalement imperméable. » À cela s’ajoute un autre élément évoqué par le politologue Sainte-Marie dans le Figaro : « Beaucoup de Français sont d’accord avec le programme d’Emmanuel Macron, mais personne n’aime dire qu’il vote en fonction de son intérêt matériel. Ce type de discours leur permet de sublimer leur choix par la défense antifasciste. »

Mezza voce, un autre cadre du RN ne se fait guère d’illusions sur l’issue du scrutin présidentiel, dimanche soir : « Marine peut faire tous les efforts qu’elle veut pour adoucir son image, elle reste tributaire de l’héritage familial. Raison pour laquelle le système peut la re-diaboliser en un rien de temps. » Selon lui, il n’y a pas d’autres solutions que de créer, à terme, une nouvelle formation délestée des poids du passé : « Sans ça, le camp national sera toujours renvoyé au Pavillon des cancéreux », prévient-il. À moins que les Français ne le contredisent, dimanche, à 20 h 00. Tic-tac.

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France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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L'Humanité

Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

Actu

Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

Rosa Moussaoui

La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

« variable d’ajustement »

15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus
Valeurs Actuelles

Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters

La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.

Discrimination ambiante

Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».

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France24 - Monde

Nouveaux tirs de roquettes vers Israël, des dizaines de blessés à Jérusalem

Publié le : 22/04/2022 - 07:58Modifié le : 22/04/2022 - 22:08

FRANCE 24 Suivre

Deux nouvelles roquettes ont été tirées vendredi depuis Gaza après une journée marquée par des affrontements entre palestiniens et forces de l'ordre israéliennes sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

Deux nouvelles roquettes ont été tirées vendredi 22 avril depuis l'enclave palestinienne de Gaza vers Israël, après des heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens dont une cinquantaine ont été blessés sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.

Vendredi matin, les forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, et des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon la police israélienne, vers 4 heures du matin, des "émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas" palestinien, ont lancé des pierres en direction du mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 57 blessés, dont deux grièvement,  et d'une dizaine qui ont été évacués vers des hôpitaux locaux.

Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. 

Ces tensions interviennent un mois jour pour jour après une série d'attaques sanglantes en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens dans la métropole de Tel-Aviv, ayant fait 14 morts. 

Cette nouvelle escalade a entraîné des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.

"Provocation" en plein Ramadan

La présence pendant le ramadan de nombreux juifs – qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur – et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".

Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa", site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'État hébreu.

"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré, jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.

Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'État américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr. 

Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée. "Le président (Abbas) a demandé l'intervention urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens", a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.

Avec AFP

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Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

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[Entretien] Marc Menant : “Le mythe de Pasteur est né d’une imposture !”

Vous avez refusé de vous faire vacciner contre le Covid et, au-delà, vous venez de publier un essai, véritable réquisitoire contre la vaccination. D’où vous vient cette aversion ? Peut-on vous qualifier d’antivax ? Je refuse les étiquettes ! Ce terme balaie d’emblée tout débat. Quand on me propose une conclusion, je veux connaître quelle a été la construction du raisonnement. Je me suis interrogé très tôt sur la vaccination parce que le seul vaccin qui m’a été infligé lorsque j’étais gamin, celui contre la variole, a très mal tourné. J’ai été gravement malade au point que mon existence était en péril. De là, mes parents ont pris l’option de ne plus jamais vacciner leurs enfants. Mon cas est un appel à la réflexion, mais au-delà, ce qui me passionne, est d’interroger cette vérité indubitable selon laquelle la vaccination serait la panacée pour venir à bout de certaines maladies. Je me suis alors plongé dans les carnets de Pasteur pour décortiquer son cheminement.

Vos contradicteurs vous opposeront que vous n’êtes ni scientifique, ni chercheur, ni médecin. De quel droit osez-vous remettre en question des siècles d’avancée médicale ? Au nom de quoi je ne serai pas scientifique, j’ai passé ma vie à bouffer des mathématiques ! Dans ma jeunesse, comme je n’avais pas les moyens de sortir, je travaillais, le week-end, sur le théorème de Fermat. Je ne suis pas médecin bien évidemment, mais je conteste le fait que la santé appartienne aux médecins. Cette approche nous déresponsabilise et confère aux seuls médicaments le pouvoir d’agir sur notre santé. La médecine est une option de raisonnement pour tenter de guérir les maladies. En tant qu’être pensant, je me suis intéressé à l’histoire de chacun des vaccins et je me suis penché sur les enseignements professés au sein des facultés, et je constate un grand nombre de lacunes : à peine une heure de cours consacré à la nutrition pourtant essentielle à la santé, rien sur le fonctionnement de la psyché, une méconnaissance du fonctionnement même du système immunitaire…

Vous commencez votre livre par ce que vous estimez être la première des impostures : le vaccin contre la rage de Pasteur… Je ne condamne pas Pasteur, il s’auto-condamne ! Puisqu’il est l’emblème de la vaccination, le saint laïc qui a éradiqué la rage, le “Jésus-Christ” de la médecine, j’ai voulu savoir qui il était. Je découvre alors un gamin issu d’un milieu modeste et animé très tôt par une furieuse ambition. Comme je le disais, je me suis ensuite penché sur les carnets que Pasteur tenait au quotidien, qui sont consultables à la Bibliothèque de France, les écrits d’Émile Roux, son proche collaborateur, et ceux d’Adrien Loir, bactériologiste et neveu par alliance de Pasteur.

Bien que la rage soit loin d’être un fléau très répandu à l’époque à l’instar de la tuberculose ou du choléra, on découvre que Pasteur s’y intéresse parce qu’elle représente l’épouvante, la maladie du diable. Se présente alors à son laboratoire le petit Joseph Meister, déchiqueté de 14 morsures, soutenu par sa maman et le propriétaire du molosse également lacéré par les crocs de l’animal. Pasteur inocule à l’enfant son vaccin curatif. Quelques jours plus tard, le jeune Alsacien est guéri, la prouesse de Pasteur fait la une du Journal des débats.

Déjà ses contempteurs lui opposeront le fait que le propriétaire lui-même du chien “enragé” n’avait pas développé la maladie et qu’aucun test n’avait au préalable été réalisé pour s’assurer que l’enfant en était bien porteur…

Puis, c’est au tour du petit Rouyer de se présenter chez Pasteur. Selon la procédure devenue routine, l’enfant écope de la thérapie vaccinale, mais succombe quelques jours plus tard. Le père Rouyer accuse le vaccin d’être la cause de la mort de son fils. Si l’autopsie révélait que la rage avait emporté le gamin, ce sont des années de travail anéanties, Pasteur ravalé fou dangereux et toute son équipe emportée par la déchéance. C’est ainsi qu’Émile Roux et son complice de parjure le Pr Paul Brouardel, décidèrent d’attribuer la mort de l’enfant à une insuffisance rénale afin « d’éviter cinquante ans de recul dans l’évolution de la science ». Et c’est ainsi qu’à la Faculté, de génération en génération, les professeurs, en disciples de Pasteur, répètent leur credo du miracle vaccinal !

À vous lire, aucun des vaccins contre la tuberculose, la polio, la variole… ne serait à l’origine de l’éradication de ces maladies ! Pourtant le BCG [contre la tuberculose, NDLR] était encore obligatoire jusqu’en 2007 et le DTP [diphtérique, tétanique et poliomyélitique], fait encore partie de la liste des onze vaccins obligatoires… Lorsque l’on reprend l’histoire de chaque vaccin, sans aucun parti pris, nous constatons que l’environnement joue un grand rôle dans l’apparition comme dans l’extinction des épidémies. Prenons la poliomyélite. Rien qu’à l’écho de ce mot, l’épouvante nous submerge, tant la vision d’enfants agrippés à leurs cannes nous terrifie. La polio commence sa sordide infiltration dans l’après-guerre, dans une France soumise aux tickets de rationnement. Inquiet du rachitisme de la marmaille ouvrière, Mendès France instaure en 1954 la distribution aux écoliers d’un verre de lait quotidien, supplantant les fioles d’alcool que les parents glissaient dans les cartables comme fortifiants.

L’abbé Pierre dénonce le sort réservé aux sans-logis lors de cet effroyable hiver. Des milliers de familles vivent entassées dans des gourbis, un luxe presque comparé à celles grouillant dans les bidonvilles des banlieues de Paris. En 1957, la polio commet son plus grand raid d’horreur. En 1958, Pierre Lépine parachève son vaccin grâce à des données échangées avec le Pr Jonas Salk aux États-Unis. Ce dernier a relancé la vaccination outre-Atlantique alors qu’un drame a submergé le continent : 40 000 enfants vaccinés contre la polio ont déclaré la maladie ! En cause : des lots de vaccins trop faiblement atténués !

En France, la vaccination contre la polio est rendue obligatoire en 1964, alors même que la maladie a presque totalement disparu grâce notamment à la politique de relogement engagée par le gouvernement. Il en va de même pour la tuberculose. La misère, encore et toujours, est le vecteur du mal, jusqu’à l’amélioration des conditions de vie permise par les Trente Glorieuses et l’avènement des sanatoriums. Mais les dévots de la panacée vaccinale affirmeront que c’est grâce au BCG alors même que nombre de médecins dénonceront sa dangerosité et une enquête menée en Inde sous l’égide de l’OMS dans les années 1970 confirmera son inefficacité !

L’ensemble de la communauté médicale ferait fausse route, biberonnée depuis les bancs de la Faculté aux théories imprégnées des préceptes frauduleux de Pasteur ? Vous tendez le bâton pour vous faire taxer de complotiste ! Voilà, plutôt que d’argumenter, il suffit de sortir de la petite boîte l’étiquette “complotiste” pour disqualifier d’emblée votre contradicteur ! Le drame, c’est qu’à partir des préceptes établis par Pasteur, les générations suivantes, galvanisées par l’intime conviction d’être sur la bonne voie, ont veillé à ne pas dévier de la ligne, fières d’être auréolées héritières de Pasteur. À la faculté de médecine, les apprentis toubibs ont passé dix années sur les bancs des amphithéâtres à polir, sertir, aliéner leur esprit.

Sauf en philosophie, on ne discute pas la parole du maître ! Elle est magistère. Un diplôme vous vaut un rôle social. Alors si vous interrogez le fondement même de ce qui vous vaut cette honorabilité, votre position elle-même peut alors s’effondrer. Je suis un fanatique des sciences, et par conséquent, un fanatique du doute. Contrairement à toutes les disciplines scientifiques, la médecine refuse d’être remise en cause. La certitude muselle le libre arbitre et fige la pensée.

Le doute est le propre de la science. Sans lui, la science devient dogme. Pis, une croyance imposant ses credo. Ses préceptes incontestables s’érigent en vérité absolue, digne de la parole révélée des religions monothéistes. À lire les savants du XIXe siècle, ils en venaient à plaindre les générations futures qui n’auraient plus rien à découvrir tant ils étaient persuadés d’avoir tout démontré ! En astronomie, la théorie du big bang elle-même s’autoconteste et est alors sans cesse réévaluée !

Au nom de la santé, la crise du Covid a autorisé, sans que cela n’émeuve la masse, la mise en place de mesures liberticides. A-t-on aujourd’hui substitué au principe de liberté celui de santé publique ? La liberté est un principe philosophique qui ne se négocie pas. C’est elle qui permet à l’homme d’atteindre son envergure, de s’affranchir de la servilité par la réflexion. Il n’y a pas de petites libertés. La liberté ne peut être conditionnelle au nom de la santé. La liberté, c’est le risque de l’existence au quotidien. Chacun doit être responsable de sa propre santé et s’interroger sur ses comportements qui détériorent sa physiologie, favorisent les comorbidités et empêchent son système immunitaire de répondre correctement à cet agresseur qu’est le Covid.

Je suis un hygiéniste, mais je ne l’impose à personne. Tous les matins, je m’astreins à une heure de sport, je ne bois pas, je ne fume pas, je ne mange pas de viande, pas de sucre. Ce rythme me permet de vivre en plénitude intellectuelle et physique sans nuire à la plénitude des autres. Ceux qui plaignent ma vie “triste” d’ascète et préfèrent brûler la leur sont les premiers à m’imposer de réduire ma liberté parce que je menacerais leur santé ! Nous sommes dans un système totalement inversé.

Certains politiques, comme Jean-Christophe Lagarde, ont pourtant dénoncé une « dictature des anti-vax ». Selon lui, ceux qui refusent la vaccination devraient assumer leur liberté et payer de leur poche leur séjour en réanimation… Je termine justement ce livre par quelques tirades du Malade imaginaire, la dernière pièce de Molière. Et en cette année du quatre centième anniversaire de sa naissance, Molière n’a jamais été autant d’actualité ! « Crève, crève, cela t’apprendra une autre fois à te jouer à la Faculté », lance Argan à Béralde doutant de la médecine. Comme il y a quatre cents ans, la médecine dans sa toute-puissance estime que son savoir est une vérité indubitable. Elle est désormais une nouvelle religion ! Moi qui suis athée, j’ai beaucoup de respect pour la foi, mais pas pour la religion, où les curés nous jettent l’anathème.

“L’Inquiétante Histoire des vaccins”, de Marc Menant, Plon, 272 pages, 18,90 €.

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France24 - Monde

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

Publié le : 22/04/2022 - 07:50Modifié le : 22/04/2022 - 20:48

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Un mandat d'arrêt international a été émis à l'encontre de l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), Carlos Ghosn, à la demande de la justice française, dans le cadre d'une enquête, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a-t-on appris vendredi.

La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a indiqué, vendredi 22  avril, le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019.

Ce mandat délivré jeudi, qui vaut mise en examen, est un message fort envoyé aux autorités libanaises, qui n'extradent pas leurs ressortissants et ont interdit à Carlos Ghosn de voyager. S'il est exécuté, l'ex-PDG sera présenté à un juge d'instruction à Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

Dans le viseur de la justice : près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance Renault-Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Outre celui visant Carlos Ghosn, le juge d'instruction en charge de l'enquête a aussi délivré quatre mandats d'arrêt internationaux contre le fondateur de SBA, ses deux fils et l'ancien directeur général, selon deux sources proches du dossier.

La justice leur reproche des faits de blanchiment ou de corruption.

L'information judiciaire, ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a été élargie en juillet dernier au chef de "corruption".

"Une étape majeure" selon le groupe Renault 

Le groupe Renault, partie civile depuis février 2020 dans ce dossier et qui ne s'était jamais exprimé jusqu'à présent, "prend note de la décision des magistrats", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Kami Haeri.

"C'est une étape majeure qui s'explique par la gravité des faits nouveaux qui ont été mis en lumière au terme d'investigations minutieuses mettant au jour des relations financières occultes portant sur plusieurs millions d'euros entre Carlos Ghosn et les fondateurs et dirigeants de SBA", a-t-il ajouté.

Dans ce dossier, la justice soupçonne également Carlos Ghosn d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement gérant le Château de Versailles, en y organisant deux soirées privées, ce qu'il conteste.

"Ce mandat est très surprenant, car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais", a estimé l'un des avocats de Carlos Ghosn, Me Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding.

De son côté, le fondateur de la société omanaise SBA, Suhail Bahwan, "conteste formellement avoir pris part, de quelque manière que ce soit, aux infractions visées par le mandat d'arrêt" émis à son encontre par le tribunal de Nanterre, a déclaré à l'AFP son avocat, Christophe Ingrain.

"[M. Bahwan] a déjà transmis des éléments de preuve démontrant son innocence, et se tient à l'entière disposition de la justice française", a ajouté Me Ingrain.

"Échapper à l'injustice"

Visé par un mandat d'arrêt japonais, et par une notice rouge d'Interpol à la demande du Japon, Carlos Ghosn est contraint de rester au Liban depuis qu'il a fui l'archipel nippon en décembre 2019, caché dans un caisson de matériel audio.

Vénéré au Liban comme un géant des affaires, l'ancien grand patron donne des conférences à l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), près de Beyrouth. Discret, il s'abstient toutefois de commenter la vie politique et économique troublée de son pays.

Arrêté à Tokyo en novembre 2018, il avait justifié son évasion en assurant avoir voulu "échapper à l'injustice" et en dénonçant un "complot" des autorités japonaises.

Dans un entretien au Parisien en février 2022, il avait aussi assuré vouloir revenir en France dès qu'il "pourrait". "Je suis Français, j'ai été éduqué en France, j'ai vécu en France, j'ai une attache très profonde", avait-il clamé.

Carlos Ghosn avait aussi dénoncé le "coup de poignard mortel porté par le gouvernement français et le conseil d'administration de Renault".

Pour mener à bien leurs investigations, des magistrats français s'étaient déjà déplacés par deux fois à Beyrouth.

En février 2022, les magistrats de Nanterre y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin 2021, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.

L'enquête à Paris s'intéresse aux prestations de conseil conclues par RNBV avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer. Dans ce dossier "qui suit son cours", "aucun mandat d'arrêt" n'a été émis contre Carlos Ghosn, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

Avec AFP

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Fuite de Carlos Ghosn du Japon : deux Américains condamnés à 24 et 20 mois de prison

Greg Kelly, ex-assistant de Carlos Ghosn chez Nissan, condamné au Japon

Renault-Nissan : l'ex-PDG Carlos Ghosn face à des magistrats français à Beyrouth

L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
Valeurs Actuelles

Affaire Carlos Ghosn : la justice française délivre un mandat d’arrêt international contre l’ex-PDG de Renault

La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l’alliance Renault-Nissan (RNBV). Et cela, dans le cadre d’une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine), notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment. L’annonce a été faite vendredi 22 avril par le parquet de Nanterre, détaille La Croix

Pour rappel, le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières, vit au Liban, à Beyrouth, depuis sa fuite rocambolesque du Japon à la fin de l’année 2019. Les enquêteurs, à Nanterre, s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA). 

Cinq mandats  

Dans le détail, le juge d’instruction de Nanterre en charge de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux. Ces derniers visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet dont les propos sont cités par La Croix. L’un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding, a réagi en ces termes : « Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France, mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre. » Et de poursuivre : « Ce mandat est très surprenant, car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais. » 

A l’occasion de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth, rappelle le site d’informations. En février dernier, ils y avaient auditionné deux témoins. Quelques mois plus tôt, au mois de juin, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de Carlos Ghosn durant cinq jours. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

"Despite increased activity, Russian forces have made no major gains in the last 24 hours as Ukrainian counter-attacks continue to hinder their efforts," Defence Intelligence (DI) of the UK's ministry of defence says in its latest briefing.

It says Russia's air and naval forces "have not established control in either domain owing to the effectiveness of Ukraine's air and sea defence reducing their ability to make notable progress".

And "despite their stated conquest of Mariupol [in south-eastern Ukraine], heavy fighting continues to take place frustrating Russian attempts to capture the city".

This is "slowing their [Russia's] desired progress" in Ukraine's eastern Donbas region, DI adds.

Earlier this week, Russia announced a second stage of its "special military operation" in Ukraine, saying it would now focus on taking control over Donbas.

This came after Russian troops had pulled out from north-eastern Ukraine, after failing to take major cities - including the capital Kyiv - there.

Millions of people have fled Ukraine, with neighbouring countries taking in the highest number of refugees.

But for those wishing to travel to the UK, there are growing frustrations around the time it is taking to process applications.

British hosts have described being at their "wits' end" because of delays processing visas for young children.

One couple who are sponsoring a family under the Homes for Ukraine scheme have said family members' visas are coming through at different times, despite applications being sent on the same day.

Tim Boniface and his partner Jayne Coppinger are helping a mother and her two children. Their applications were sent on March 22, but while Kataryna, 37, had her visa approved this week, her four-year-old daughter and 14-year-old son are still waiting.

Mr Boniface said he and his partner are "at their wits' end".

Read more about the scheme here.

Maria Korenyuk and Jack Goodman

World Service Disinformation Team

Russian forces are occupying towns, threatening journalists and demanding they spread pro-Kremlin views. Those who refuse are forced to close down their operations.

The strategy to replace Ukrainian media with pro-Kremlin press coverage includes capturing transmitter towers and switching off access to national Ukrainian news programmes in areas controlled by Russian forces. Instead, signals for pro-Russian broadcasts are switched on.

The State Special Communications Service of Ukraine told the BBC that eight stations are being used to air "propaganda and disinformation" to the local population in southern Ukraine.

In Berdyansk, Serhiy Starushko - a broadcast journalist - was forced to lie on camera and announce he was declaring a war against so-called "Ukrainian nationalists". The Russians said they would post this coerced declaration online if he refused to co-operate.

Read more here.

Graphic videos have emerged showing the bodies of more than 20 civilians lying along a main road in Mariupol.

Tens of thousands of people remain trapped in the besieged southern port city, which has seen weeks of intense fighting between Russian and Ukrainian forces.

The footage, posted to social media, comes as the United Nations confirmed it is investigating hundreds of allegations of killing civilians since the invasion began nearly two months ago.

The BBC has examined the footage, counting 23 bodies in total.

Read more here.

Earlier, Ukrainian President Volodymyr Zelensky flagged comments by a Russian commander who said Moscow wants to take control of southern Ukraine as it would give access to the separatist region of Transnistria in neighbouring Moldova.

Zelensky said the remark showed that Russia wanted to invade other countries and that the attack on Ukraine would only be the beginning.

Responding to the comments, Moldova's foreign ministry expressed "deep concern" over the Russian commander's statement and summoned the Russian ambassador.

It added that Moldova is a neutral state and that this principle "must be respected by all international actors, including the Russian Federation".

United Nations Secretary General Antonio Guterres is set to meet both the Russian and Ukrainian leaders next week.

On Tuesday, Guterres is expected to meet Russian President Vladimir Putin and have a working meeting and lunch with Foreign Minister Sergei Lavrov in Moscow.

His shuttle diplomacy will then take him to Kyiv on Thursday to meet Ukrainian President Volodymyr Zelensky and Foreign Minister Dmytro Kuleba.

The UN chief has been pressured recently to take a more active role in mediating the conflict.

In letters to both leaders via their UN missions, he called for discussions of "urgent steps to bring about peace in Ukraine and the future of multilateralism".

Both Russia and Ukraine are founding members of the UN.

As dawn breaks in Kyiv on Saturday morning, here's a round-up of the latest developments:

Pope Francis has said he will not visit Ukraine, as he had reportedly been considering earlier in the month.

"What good would it do for the Pope to go to Kyiv if the war continued the next day?" he told Argentine daily La Nacion.

The pontiff stressed he was "willing to do everything to stop the war" but a papal visit might interfere with "higher objectives", such as efforts to end the war.

Francis added: "All war is anachronistic in this world and at this level of civilisation."

In the interview published on Friday, the Holy Father also described his unexpected visit to the Russian embassy in Vatican City in late February as "a decision I made in a waking night thinking about Ukraine".

"I went alone. I didn't want anyone to accompany me. It was a personal responsibility of mine."

Asked why he never names Russia or its president in his statements against the war, he replied: "A Pope never names a head of state, much less a country, which is superior to its head of state."

Russian state media claims that "sabotage specialists" from the UK are helping the Ukrainian military in the western Lviv region.

According to the Ria Novosti news agency, at least two groups - or about 20 people in total - from the SAS have been deployed.

"These are no ordinary special forces," a Russian intelligence source is quoted as telling Novosti.

The source added that the SAS personnel are likely "co-ordinating the activities of sabotage groups" in Russian-controlled territory.

British media reported last week that SAS troops had been training local forces, according to Ukrainian commanders.

Founded during World War Two, the Special Air Service is known for covert missions, including hostage recovery, reconnaissance and counter-terrorism.

A Ukrainian MP has posted a picture showing traffic jams at the Polish-Ukrainian border.

According to Lesia Vasylenko, the gridlock shows Ukrainians returning home.

More than 5.1m people are believed to have fled the country since the war broke out.

But the UN said last week around 30,000 people are now returning to Ukraine per day.

Ukraine's Prime Minister has said he is "absolutely sure" Ukraine will win the war against Russia soon.

Denys Shmyhal told CNN: "We are absolutely sure that Ukraine will win in this war and victory will be in [a] very short period."

His comments came after UK Prime Minister Boris Johnson said there is a "realistic possibility" that Russia's bombardment of Ukraine could continue until the end of next year.

Russian Olympic champion Evgeny Rylov has been suspended for nine months by swimming's world governing body, Fina, after attending a rally in support of Russia's invasion of Ukraine.

The 25-year-old swimmer was among a number of athletes present at the rally, hosted by Russian President Vladimir Putin at Moscow's Luzhniki Stadium in March.

They wore the pro-war symbol of the letter 'Z' on their clothing.

Rylov won 100m and 200m backstroke gold in Tokyo last summer.

After the rally, Speedo announced it had terminated its sponsorship deal with Rylov.

Read more about Evgeny Rylov's suspension here.

Some supermarkets in the UK are limiting how much cooking oil customers are able to buy as supplies are hit by war in Ukraine.

Tesco is allowing three items per customer. Waitrose and Morrisons have limited shoppers to two items each.

The majority of the UK's sunflower oil comes from Ukraine and disruption to exports has led to some shortages and an increased demand for alternatives.

Read more here.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has flagged comments by a Russian commander, who said Moscow wants to take control of southern Ukraine as it would give access to the separatist region of Transnistria in Moldova.

Zelensky said the remark shows that Russia wants to invade other countries and that the attack on Ukraine would be only the beginning.

"Well, this only confirms what I have said many times: the Russian invasion of Ukraine was intended only as a beginning, then they want to capture other countries," Zelensky said in his nightly address.

"Of course, we will defend ourselves as long as necessary to break this ambition of the Russian Federation. But all nations that, like us, believe in the victory of life over death must fight with us. They have to help us, because we are the first on this path. And who is next?

"If anyone who can become next wants to stay neutral today so as not to lose anything, this is the riskiest bet. Because you will lose everything."

Moldova has summoned the Russian ambassador in response to Maj Gen Rustam Minnekayev's comments.

Nick Thorpe

Reporting from Zahony

Despite millions of people fleeing Ukraine or being displaced in their country - some are keen to return home.

Refugees have fled in all directions since the war began but Zahony in eastern Hungary, is the only crossing point for those leaving Ukraine by train - or returning.

Trains belonging to MAV, the Hungarian state railway, regularly make the 20 minute journey to and from Chop, the junction on the Ukrainian side.

"My mum, my little sister, my grandmother, my grandfather, my uncle, my aunty… and my husband!" Valentyna lists her reasons for returning to Kyiv, after only a week in Hungary.

She got married in February, just a day before the start of the war. Now she stands in a group of Ukrainians on Platform 5, queuing to get their passports stamped by Hungarian border police, to return.

"Better to be in danger with those I love, than in safety far away from them," she says.

A humanitarian corridor may be agreed to let civilians in Mariupol leave the destroyed city on Saturday, according to Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk.

On Telegram, she said that there is a "possibility" that civilians will be able to gather for departure at 10:00 local time (08:00 BST) outside a shopping centre in the northwest of the city.

"So, watch the official announcements tomorrow morning. If all goes well, I will give confirmation," she said.

She added that she was sharing the information on Friday evening so residents would have time to get to the evacuation point and "be a little set up and prepared" to flee.

"I understand how difficult it is for you. Corridors have been broken so many times," Vereshchuk continued.

"But you and I should try as many times as necessary until it works."

Rob Cameron

BBC Prague Correspondent

Slovakia's Prime Minister Eduard Heger is advocating escalating sanctions against Russia over its invasion of Ukraine.

Speaking alongside Polish prime minister Mateusz Morawiecki after a joint session of the Slovak and Polish cabinets at Stara Lubovna castle in northeastern Slovakia, Heger said Poland shared this opinion.

However, he expressed his disappointment at the attitude of Hungary, which refuses to supply Ukraine with weapons or allow military transports carrying weapons to cross its territory.

Morawiecki said he and his Slovak counterpart were outraged that countries such as Hungary and Germany had protested against sanctions targeting Russia.

The comments suggested a broadening rift in the so-called Visegrad 4 group of countries over Russia and the war against Ukraine, with the Czech Republic, Slovakia and Poland supplying heavy weapons such as tanks, and Hungary remaining strictly neutral.

Mikhail Khodorkovsky, who was once Russia’s wealthiest man and is now Vladimir Putin’s most prominent critic in exile, has told the BBC a Western oil and gas embargo would deal the president “a very serious blow”.

Speaking to Hardtalk’s Stephen Sackur, the dissident businessman said such a measure would cause Putin “to lose over half his revenue” and questioned whether Moscow could continue to wage war in Ukraine after such an impact on the federal budget.

Khodorkovsky was once CEO of Russian oil giant Yukos before being jailed for almost a decade on charges of fraud and tax evasion which, he says, were politically motivated.

Watch the full interview on Friday 22 April 2022 on BBC World News or watch again on BBC iPlayer (UK only).

If you're just joining us, here's a round-up of the latest developments in Ukraine:

One sailor died and 27 more are missing after the Russian warship Moskva sank last week, according to RIA news agency citing Russia's defence ministry.

It adds 396 other crew members were rescued from the Moskva, which was the flagship of Russia's Black Sea fleet.

Russia says a fire onboard caused ammunitions to explode and the vessel sank as it was being towed in a storm. Ukraine says it hit it with missiles.

Read more here.

France24 - Monde

En Géorgie, la guerre en Ukraine ravive les craintes d'une agression russe

Publié le : 22/04/2022 - 11:47Modifié le : 22/04/2022 - 17:10

Elena VOLOCHINE

L'émotion est vive à Tbilissi, capitale de la Géorgie, alors que l'Ukraine s'apprête à rentrer dans le troisième mois de conflit. En 2008, la Géorgie a déjà connu la guerre et l'agression russe, et si l'Ukraine tombe aux mains de Vladimir Poutine, les Géorgiens ont peur d'être les prochains. Des associations décident de se battre contre les fausses informations en traquant les faux contenus et la propagande russe, pour protéger au mieux la population.

Valeurs Actuelles

Surpopulation en prison : le Conseil de l’Europe veut accroître les peines alternatives et instaurer un “plafond”

Éviter de nouveaux emprisonnements réglera-t-il les problèmes d’insécurité ? Le Conseil de l’Europe pense, en tout cas, que cela évitera une surpopulation dans les prisons de nombreux pays européens. Comme le relate Le Figaro, ce jeudi 21 avril, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) – une branche du Conseil de l’Europe – a présenté un rapport annuel dans lequel il appelle à développer des mesures alternatives à la détention de criminels. Mais aussi à mettre en place un nombre « plafond » de détenus dans chaque établissement pénitentiaire.

Le « danger » de la surpopulation carcérale

Le but du Conseil de l’Europe : lutter contre la « surpopulation carcérale persistante » dans des pays européens. Un trop grand nombre de prisonniers serait un « danger » pour eux-mêmes et pour « le personnel pénitentiaire », selon le président du CPT, Alan Mitchell, qui a présenté ce rapport. Les pays concernés sont notamment la Roumanie, la Grèce ou encore la Turquie et l’Italie. Viennent ensuite la France, la Suède ou encore la Hongrie. Le CPT a donc détaillé ses propositions. Concernant un potentiel « plafond » de détenus dans chaque prison, l’organe du Conseil de l’Europe entend « fixer une limite supérieure absolue », rapporte Le Figaro. Il souhaite également faire respecter un « espace de vie minimum » de 4 m² dans les cellules à partager et 6 m² dans les cellules individuelles pour éviter une aggravation des tensions. Pour les peines alternatives, le CPT souhaite permettre davantage des peines aménagées sous bracelet électronique ou des travaux d’intérêt général. Des solutions qui pourraient donc éviter une augmentation de la population dans les prisons. Et ce, alors que la tendance est encore à la hausse, notamment depuis la fin des mesures liées à la crise sanitaire comme les confinements ou les remises en liberté anticipées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

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A Nice, Christian Estrosi dénonce la “trahison” de ceux qui n’appellent pas à voter Macron

Soutien affiché d’Emmanuel Macron, le maire de Nice Christian Estrosi a participé jeudi 21 avril à une réunion publique pour défendre le candidat, à trois jours du premier tour. Il en a profité pour tirer à boulets rouges sur ses anciens collègues des Républicains qui n’appellent pas clairement à voter pour le président sortant, relate France 3 Régions. L’édile a évoqué l’union de l’UMP sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a annoncé qu’il voterait pour Emmanuel Macron. Mais il n’a pas hésité à parler de « trahison » concernant d’autres personnalités de droite.

Eric Ciotti largement visé

« Je n’ai pas changé. Mais d’autres ont trahi ce parcours », a déclaré Christian Estrosi. S’il n’a nommé personne, il était difficile de ne pas comprendre que ses piques les plus acérées étaient adressées, semble-t-il, à Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et ancien assistant parlementaire du maire de Nice. Alors que Les Républicains ont appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen, celui-ci a annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron. « Ceux que j’ai aidé à bâtir leur propre parcours [vont] jusqu’à, dans ce second tour, dire quasi ouvertement, dans notre ville, dans notre département, “Jamais Macron”, histoire de dire “Je voterai Le Pen” », a-t-il taclé. Et d’ajouter : « Cette trahison illustre à quel point notre France, à la veille de ce second tour, est au bord de tous les dangers ».

Christian Estrosi avait quitté les Républicains en 2021 en dénonçant une dérive à droite. Il s’est depuis largement rapproché des figures de la macronie. Il a rejoint le mouvement Horizons d’Edouard Philippe en décembre.

Alpes-Maritimes : les dernières actualités

Coupe de France : l’arbitre désignée au nom de “l’inclusivité” selon des supporters niçois

Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy

Nice : des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi dans les secteurs en tension

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Coupe de France : l’arbitre désignée au nom de “l’inclusivité” selon des supporters niçois

La finale de la Coupe de France de football opposera le 7 mai l’OGC Nice au FC Nantes. La Fédération française de Football a annoncé dans un communiqué, relayé vendredi 22 avril par France 3 Régions, que la rencontre serait arbitrée par Stéphanie Frappart, seule femme à officier en Ligue 1 masculine. Une décision qui a rapidement fait polémique. L’arbitre de 38 ans est en effet loin de faire l’unanimité quant à ses compétences dans le monde du football. L’ancien joueur, désormais chroniqueur, Jérôme Rothen s’est notamment indigné du choix de celle qui « fait des conneries à tous les matchs ». Un tweet qui lui a valu des accusations de sexisme.

« Une sorte de totem d’immunité » 

Des supporters de l’OGC Nice ont également critiqué ce choix, voyant dans cette première finale arbitrée par une femme une opération de communication au détriment du mérite. « Nous dire que la raison pour laquelle Mme Frappart a été désignée pour la finale n’est pas l’inclusivité du sexe féminin dans l’arbitrage serait nous prendre pour des idiots », a fait savoir le groupe de supporters niçois Gym Army. Selon l’organisation, Stéphanie Frappart reçoit, du fait de son sexe, « une sorte de totem d’immunité, là où un homme n’aurait pas été désigné s’il était tant incompétent ».

Les relations entre Stéphanie Frappart et les Niçois sont tendues depuis une rencontre entre Nice et Brest en janvier 2022. Sa performance avait été très critiquée, notamment pour la sortie d’un carton rouge très sévère.

Mon dieu…pauvre football! pauvre @FFF ! mais c’est quoi son mérite ???🧐🧐🧐De faire des conneries à tous les matchs! J’ai une grosse pensée pour les autres arbitres sérieusement…et j’ai le sentiment qu’ils pensent comme moi 🤪 https://t.co/PjAcjjXJls

— Jérôme Rothen (@RothenJerome) April 21, 2022

Nice : les dernières actualités

Nice : des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi dans les secteurs en tension

À Nice, cinq policiers municipaux accusés de violences aggravées et suspendus à titre conservatoire

Le maire de Nice Christian Estrosi plaide pour un « gouvernement d’union républicaine » des LR aux communistes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Alerte rouge à la fourrière animale

Si vous pensez que le monde de la protection animale s’apparente à celui des bisounours, détrompez-vous. Un feuilleton judiciaire à couteaux tirés oppose depuis deux ans la SPA Marseille-Provence, association basée à La Valentine et historiquement chargée de la gestion de la fourrière municipale, et la ville de Marseille. En 2020, le groupe Sacpa ravit le marché public de la fourrière à la SPA, qui en avait la charge depuis une vingtaine d’années. Un véritable séisme dans ce petit milieu.

Le truculent et médiatique président de la SPA marseillaise, Xavier Bonnard, dépose immédiatement plainte devant le tribunal administratif pour favoritisme dans l’attribution du marché public. Il obtient gain de cause : la décision est cassée par la juge. La Sacpa, qui avait obtenu la fourrière par le biais de sa filiale, la Fondation Clara, ne possédait pas de local à Marseille, mais à Trets, une commune située à une cinquantaine de kilomètres. Bien trop loin pour les propriétaires marseillais d’animaux perdus.

« Les sites sont souvent en périphérie des villes pour des raisons évidentes, car les chenils créent beaucoup de nuisances sonores », relativise Jean-François Fonteneau, président-directeur général du groupe Sacpa. À contrecoeur, la ville est contrainte de rendre le marché à la SPA, avec qui ses relations sont exécrables.

Lorsqu’un animal errant est retrouvé dans la rue, il est récupéré par les services de la fourrière. Il y reste huit jours

La municipalité décide alors de ne pas renouveler le contrat de la SPA qui arrive à échéance, et réquisitionne provisoirement le CDA (Centre de défense des animaux), un refuge à Cabriès, qui n’avait pourtant pas candidaté. Un nouvel appel d’offres est lancé, encore remporté par la Sacpa qui a, entre-temps, acquis un local à Marseille, lequel n’est toujours pas opérationnel. En parallèle, Xavier Bonnard a perdu un procès en diffamation pour avoir accusé deux fonctionnaires impliqués d’être corrompus. Janvier 2022, énième rebondissement : la brigade financière de la police judiciaire perquisitionne les locaux de la ville de Marseille, pour des soupçons de favoritisme concernant le premier marché perdu courant 2020, sur la base d’éléments sérieux.

Un business lucratif

Si ce marché est tant convoité, c’est qu’il rapporte gros : entre 600 000 et 700 000 euros par an. Là où la Sacpa est une entreprise privée à but lucratif, la SPA est une association reconnue d’utilité publique, qui gère aussi un refuge. C’est précisément ce que lui reprochait la mairie : l’opacité des comptes, et la tentation de financer l’activité privée du refuge avec l’argent public dédié à la fourrière.

Lorsqu’un animal errant est retrouvé dans la rue, il est récupéré par les services de la fourrière. Il y reste huit jours, pendant lesquels les gérants doivent chercher à retrouver son propriétaire. Si le maître est introuvable à l’issue de ce délai légal, l’animal est transféré dans un refuge, où il restera pour une durée indéterminée en espérant un jour être adopté. Certains y restent des années, parfois même jusqu’à leur mort.

Les chiens “de catégorie”, potentiellement dangereux, comme les pitbulls ou les rottweilers, disparaîtraient au bout du délai de huit jours.

Si la fourrière est une activité économique qui rapporte, le refuge reste par nature non rentable et souvent déficitaire, tributaire de la générosité privée. « On gagne de l’argent avec la fourrière ; là où on en perd, c’est en basculant les animaux sur le refuge. On fait du bénéfice en gardant un chien huit jours ; cinq ans, on est dans le rouge ! », explique Xavier Bonnard. Il est donc très tentant de se concentrer uniquement sur la gestion de la fourrière, d’empocher l’argent public, et de se débarrasser des animaux le plus vite possible.

Des pratiques contestables

D’après des témoignages que nous avons pu recueillir, les anomalies s’accumulent à Trets, dans les bâtiments de la Sacpa. Dès le départ, les locaux auraient été sous dimensionnés pour l’accueil de milliers d’animaux abandonnés de Marseille. Faute de place, quelques employés se livreraient à un tri inavouable : ils refuseraient de récupérer certains animaux errants. « Ils ont 30 box maximum pour les chiens, pareil pour les chats. On comprend mieux pourquoi ils sélectionnent les courses ! », nous souffle un informateur. Une pratique totalement illégale.

Pour économiser les frais, il n’y aurait ni chauffage central ni couvertures, malgré le froid parfois polaire de Trets, durant la période hivernale. Seules quelques lampes chauffantes pour soulager les animaux. Face au manque d’espace, les salariés ne pourraient pas non plus séparer les bêtes malades des autres. Beaucoup de chiens seraient ainsi atteints par la toux du chenil, un virus canin extrêmement contagieux, parfois mortel. « Quand vous voyez 25 chiens en train de tousser, de cracher des filets de bave sans discontinuer, vous vous dites : c’est ça la fourrière de Marseille, la deuxième ville de France ? », s’indigne une source interne.

Pire, les chiens “de catégorie”, potentiellement dangereux, comme les pitbulls ou les rottweilers, disparaîtraient au bout du délai de huit jours. La Sacpa, qui ne dispose pas de refuge, affirme les envoyer auprès d’associations partenaires. D’après le personnel de la SPA, ils seraient systématiquement euthanasiés. D’autres animaux que les salariés ne sont pas parvenus à identifier subiraient le même sort. « Un chien coûte très cher à entretenir. Le but de la Sacpa est de gagner le plus d’argent possible en les gardant le moins possible », explique Julien, bénévole à la SPA. Des congélateurs entiers d’animaux morts seraient vidés auprès de l’équarrisseur.

« Il faut dire la vérité aux gens : la SPA de Marseille a aussi euthanasié des chiens de catégorie car ils n’ont pas le choix. Vous ne pouvez pas les proposer à l’adoption car s’il y a un problème avec cet animal, comme une morsure grave, c’est votre responsabilité qui est engagée tout comme celle du vétérinaire qui a rendu l’avis », explique Jean- François Fonteneau. Une affirmation niée catégoriquement par Xavier Bonnard, qui garantit avoir interdit l’euthanasie depuis son arrivée à la présidence. Dans ce conflit, difficile de savoir qui dit vrai. Pourtant, l’enjeu est immense : la vie, et parfois celle de nos animaux de compagnie.

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France24 - Monde

L'actu en dessin : l'armée russe "libère" Marioupol, champ de ruines après deux mois de siège

Publié le : 22/04/2022 - 12:31

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Même si des combattants ukrainiens continuent d'y défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal, Moscou a affirmé, jeudi, avoir "libéré" la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine. Après deux mois de pilonnage et de siège russe, ce grand port industriel est devenu une ville martyre de la guerre en Ukraine. Le dessinateur de presse Lasserpe réagit à cette actualité.

Une prise stratégique, réduite en ruines. Alors que des combattants ukrainiens continuent de résister à Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 21 avril, que les forces russes avaient "libéré" ce port stratégique, en ordonnant d'assiéger les derniers résistants.

Depuis plusieurs semaines, Marioupol, dont la chute constituerait une victoire importante pour Moscou, est au cœur de l'offensive russe. Devenue un champ de ruines après deux mois de pilonnages et de siège, elle est devenue "ville martyre"

"Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée", s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal. "Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...). Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants", a-t-il relaté.

Selon le président ukrainien, quelque 2 000 militaires ukrainiens sont toujours réfugiés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, refusant de se rendre. Avec eux, "environ mille civils, femmes et enfants" et "des centaines de blessés" sont réfugiés.

Le dessinateur de presse Lasserpe a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène deux soldats russes, au milieu de ruines. "Et personne pour venir nous acclamer !", déplore l'un. "Les ingrats ! On a bien fait de tous les massacrer", répond l'autre. Une critique cynique de la propagande russe.

Avec AFP

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

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Valeurs Actuelles

Droite en Paca : les leçons du premier tour

Les Républicains face à leur défaut de ligne et d’incarnation

« Une bombe est tombée sur notre maison. Maintenant, il ne faut surtout pas se réfugier dans la première maison venue, mais se rassembler pour la reconstruire. » Le sénateur LR des Alpes-Maritimes Henri Leroy ne peut que constater l’ampleur du désastre dans son département, fief historique des Républicains. Valérie Pécresse n’y a recueilli que 5,59 % des suff rages, soit 22 points de moins que François Fillon, en 2017. Avec 7,01 %, l’écart est encore plus affl igeant à Cannes, où le maire LR a été réélu, au premier tour, en 2020, à 88 %…

En Paca, laboratoire officiel de la recomposition des droites depuis l’expérience cataclysmique des régionales, l’an dernier, l’heure est déjà au diagnostic pour LR. Avant le second tour, des positions révélatrices sont dessinées : Jean Leonetti, maire d’Antibes, Dominique Estrosi Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, et Yves Juhel, maire de Menton, voteront pour le président sortant. Mais bien d’autres voteront blanc, ou auront piscine : c’est le cas de Julien Aubert, député du Vaucluse, Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet, Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, et son homologue Stéphane Le Rudulier, Éric Pauget, député antibois, son confrère niçois Éric Ciotti, Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule, David Lisnard, maire de Cannes, ou Charles-Ange Ginésy, président du département maralpin.

Une tendance “RPR” droitière, plus prégnante qu’une tendance “UDF” centriste ? Henri Leroy, qui ne glissera sûrement pas un bulletin “Macron” le 24 avril, refuse d’arbitrer : « Les bourgeois ont voté Macron et la classe moyenne rurale a voté Le Pen et Zemmour. » S’agirait-il de réussir “l’union des classes” avant “l’union des droites” ? « Moi qui suis un spécialiste de la fin de vie, chez mon ami Leonetti à Antibes… Non, euthanasier l’UDF serait une erreur », plaide Éric Pauget. « Si on cherche à privilégier une ligne par rapport à une autre, on est morts. Sarko, lui, avait bien réussi à garder l’électorat de centre droit tout en faisant campagne bien à droite en 2007. »

Le RN reprend du souffle, mais joue son avenir le 24 avril

Si la plupart des élus LR de la région consultés par Valeurs actuelles appellent à une refondation, du sol au plafond, d’autres, comme Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël et qui assure les fonctions de secrétaire de la fédération varoise, restent plus prosaïques : « On a juste un problème d’incarnation. Il nous faut des mesures fortes sur l’immigration, la bureaucratie, la justice… Sortir de l’eau tiède, de la synthèse permanente, arrêter de vouloir plaire à tout le monde. On est nous mêmes entrés dans le “en même temps” ! » Les législatives de juin, la bataille estivale pour le leadership, puis le changement de tête à la direction du parti, cet automne, devraient accélérer la clarification des tendances…

Le RN reprend du souffle, mais joue son avenir le 24 avril. Ambiance autrement plus festive chez Marine Le Pen, qui s’impose largement dans la région, en tête dans cinq des six départements. Devançant de 4 points Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national perd pourtant plus de 40 000 voix par rapport à 2017, reportées notamment vers Éric Zemmour. Comment Marine Le Pen a-t-elle pu survivre à cette nouvelle concurrence qui a rempli les salles dans toute la région ? « Il y a une prime à la notoriété », note un cadre du parti. La candidate RN aurait alors bénéficié de sa troisième tentative à la mère des élections. « Reconquête ! n’est pas encore une marque comme l’est Marine Le Pen », note Laure Lavalette, porte-parole toulonnaise de la campagne, qui souligne « une vraie campagne de terrain » menée par sa candidate depuis le mois de septembre.

Présenter des candidats connus, crédibles et implantés est un défi toujours difficile pour le Rassemblement national.

Si Marine Le Pen rafle la mise, elle ne séduit pas encore les grandes villes, hormis Toulon et les X et XIe arrondissements de Marseille. Ces bons scores ne doivent pas faire oublier le troisième tour de la présidentielle qu’est l’élection des députés, les 12 et 19 juin.

Le “bloc patriote” est autour de 40 % dans la région, mais la division des candidatures dans chaque circonscription pourrait être fatale, à l’heure où la gauche négocie déjà des unions et où la majorité présidentielle siphonne Les Républicains. Dans les Hauts-de-France, une entente avec Éric Zemmour ne chamboulera pas l’élection, a contrario, elle paraît inévitable pour gagner dans le Sud-Est. « S’il n’y a pas d’accord entre le RN et Reconquête !, le parti va se retrouver sans second tour dans 95 % des circonscriptions de la région », alerte un cadre régional du RN. « Il n’y aura pas d’accord jusqu’au 24 avril, Marine Le Pen se place au-dessus des partis », confirme Laure Lavalette, qui voit davantage « une réserve de voix » qu’un danger pour le prochain scrutin, compte tenu de l’avance glanée à la présidentielle.

De l’avis général, ce sont les candidats les plus identifiés qui auront toutes leurs chances de gagner un siège à l’Assemblée nationale. En Paca, le parti pourrait d’ailleurs envoyer du lourd : le président par intérim du RN Jordan Bardella dans la 4e circonscription du Var, où Éric Zemmour, qui a recueilli dans le département 13 % des suff rages, pourrait présenter le maire de Cogolin, Marc-Étienne Lansade, face à lui. D’autres cadres nationaux pourraient se positionner dans le Sud-Est et rejoindre Laure Lavalette, sur la 2e circonscription du Var. Julie Lechanteux irait à Fréjus, Franck Allisio et Éléonore Bez à Marseille, tandis que Philippe Vardon, sans surprise, prendrait Nice et qu’Alexandra Masson-Bettati, encore indécise, opterait pour Menton.

Présenter des candidats connus, crédibles et implantés est un défi toujours difficile pour le Rassemblement national. « On ne les avait pas avant, pourquoi on les aurait aujourd’hui ? », s’inquiète un élu. « Après cinquante ans d’existence du parti, l’implantation existe assez peu, la présidentielle masque la solitude de Marine Le Pen, tout repose sur elle », observe le sénateur Stéphane Ravier, parti chez Reconquête !. « Il y aura une forte déception et une démobilisation, si elle ne gagne pas dans ce contexte ô combien favorable pour elle », poursuit l’élu marseillais pour qui « l’avenir du RN est suspendu à un fi l : le 24 avril ».

Reconquête ! mise tout sur le Var et les Alpes-Maritimes

Si, dans l’ensemble de la région, certains scores sont en deçà des attentes, notamment dans les Bouches-du-Rhône (10,77 %) et dans le Vaucluse (10,03 %), deux départements seront à suivre de près lors des prochaines élections législatives. Avec 14 % recueillis au premier tour dans les Alpes-Maritimes et 13,25 % dans le Var, Reconquête ! peut-il nourrir de grands espoirs pour la suite ? « Beaucoup de personnes qui nous ont rejoints ont confié avoir voté Marine Le Pen pour éviter de voir Jean-Luc Mélenchon au second tour, assure Patrick Isnard, référent du parti en Paca. Mais une chose est sûre, aux législatives, il n’y aura pas de vote utile. »

Déjà tourné vers cette bataille, le parti d’Éric Zemmour entend tout miser sur les deux départements clés. Patrick Isnard l’assure, il y aura bien « un candidat Reconquête ! dans toutes les circonscriptions du Var et des Alpes-Maritimes ». L’ancien adhérent au Rassemblement national va même plus loin en affirmant que, si des accords sont trouvés avec son ancien parti, « l’extrême France » pourrait « remporter toutes les circonscriptions », dans ces deux départements historiquement tournés vers Les Républicains. « Si on s’unit, LR n’existe plus. La présidentielle nous a confirmé une chose dans le Var et les Alpes-Maritimes, c’est que nous avons remplacé Les Républicains. »

Le vote de classe, en l’occurrence aisée, soucieuse de son imposition, tourne encore ici à plein.

Des résultats encourageants qui, selon certains échos, pousseraient même Éric Zemmour à venir se présenter dans l’une des circonscriptions de l’ouest des Alpes-Maritimes. La 8e, regroupant une partie des villes de Cannes et Mandelieu, sera scrutée de près. Deux communes qui ont plutôt souri à Reconquête ! avec respectivement 17,31 % et 17,87 % des voix au premier tour de la présidentielle.

Mais un cadre des Républicains met en garde : « Dans les Alpes-Maritimes, Éric Zemmour a fait son meilleur score en France, mais ce sera compliqué de transformer l’essai aux législatives avec tous les réseaux et les élus ciottistes fidèles… » Le vote de classe, en l’occurrence aisée, soucieuse de son imposition, tourne encore ici à plein. Une explication parmi d’autres de sa percée néanmoins limitée ? « Avec Zemmour, on est passé de Charles Pasqua à Henry de Lesquen en six mois. Il nous a vendu un programme très libéral à la Fillon en début de campagne, il a fini chez les identitaires. Le Zemmour de juillet dernier, j’aurais suivi, pas celui d’avril. » Rendez-vous en juin.

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Djaïli Amadou Amal plonge ses lecteurs au "Cœur du Sahel"

Publié le : 22/04/2022 - 16:50

Laure MANENT Axelle SIMON

La littérature est à l'honneur de ce numéro de "À l'affiche" à l'occasion du Festival du livre de Paris, qui a ouvert ses portes au Grand Palais Éphémère. Djaïli Amadou Amal, figure camerounaise des lettres et lauréate du prix Goncourt des lycéens en 2020 pour "Les Impatientes", présente son nouveau roman, "Cœur du Sahel".

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Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Le transfert de la salle de prière de l’Association cultuelle et culturelle musulmane de la Dracénie, anciennement située impasse Saint-Henri et désormais installée boulevard des Martyrs-de-la Résistance, serait-il responsable d’une dégringolade du prix de l’immobilier dans ce secteur ? C’est ce qu’affirme l’un des anciens propriétaires du quartier, qui a récemment vendu son logement en dessous du prix du marché.

« Nous avons récupéré cet appartement à la suite du décès de mes parents », raconte Bruno, qui avait confié la vente de son bien à une agence immobilière de la ville. « En temps normal, le prix au mètre carré à Draguignan est compris entre 3 500 et 4 000 euros sur du neuf. Après huit mois de mise en vente, nous avons fini par céder notre appartement aux alentours de 2 500 euros le mètre carré », regrette ce Dracénois d’adoption, qui a passé une partie de son enfance dans l’ancienne préfecture varoise. « En vingt-quatre ans, le prix du marché n’a cessé d’augmenter. Or nous avons vendu l’appartement quasiment au même prix que celui auquel mes parents l’avaient acheté ! », déplore Bruno.

Vendu à un prix dérisoire, l’appartement se serait heurté à cette contrainte : sa proximité avec l’espace culturel de l’association musulmane dracénoise. « À chaque visite, l’agence immobilière me faisait remonter que les acheteurs potentiels n’étaient plus intéressés au moment de l’évocation de la salle de prière et de l’école coranique situées en face », poursuit Bruno. De nombreux appartements situés dans le même immeuble ont d’ailleurs été mis en vente dans la foulée.

Un manque à gagner énorme pour la ville

Un déménagement qui avait déjà inquiété les riverains à l’époque. Ils reprochaient le manque de places de stationnement à proximité de ce nouveau lieu de culte. Une pétition avait même été signée, mais l’initiateur de ce mouvement de contestation avait finalement abandonné, craignant des représailles.

Pourquoi cet espace culturel, qui abrite également un centre de contrôle technique automobile, a pris quartier boulevard des Martyrs-de-la-Résistance, en plein centre-ville ? Selon une source proche du dossier, la municipalité en place aurait bradé le terrain à l’association, après avoir exercé son droit de préemption. Contacté par nos soins, le maire de la commune, Richard Strambio, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

La parcelle vendue à l’Association cultuelle et culturelle musulmane de la Dracénie n’est d’ailleurs toujours pas référencée sur les sites des offices notariaux, alors que l’acte officiel date du 14 mai 2019. Un ensemble de 908 mètres carrés (dont 476 à bâtir au sol) que la ville de Draguignan aurait pu vendre avec une forte plus-value à un promoteur, pour y construire commerces et logements. Finalement, la surface a été cédée pour une bouchée de pain à l’association, au prix de 360 000 euros. Un manque à gagner énorme pour une ville pourtant réputée comme l’une des plus pauvres du Var.

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BBC

Ukraine war: Russia aiming for full control of south, commander says

By Matt MurphyBBC News

Russia is aiming to take full control of southern Ukraine as well as the eastern Donbas region, a senior Russian commander says.

Maj Gen Rustam Minnekayev was quoted in state media as saying that goal would allow Moscow to form a land bridge to Crimea, which it annexed in 2014.

He also said it would give Moscow access to the Russian-backed separatist region of Transnistria in Moldova.

Transnistria is a small region that borders Ukraine's west.

It is unclear if Gen Minnekayev's comments were officially sanctioned by the Kremlin, but they were widely cited in Russian state media including the Interfax and Tass news agencies.

Russian defence officials told the BBC's Steve Rosenberg that they were "looking into" the general's comments, which - if confirmed - offer the first insight into Russia's potential plans in the coming weeks.

Meanwhile, a senior EU official told Reuters that Russia is likely to intensify its attacks in eastern Ukraine and along the southern coast in the coming days, adding that the next two weeks may be decisive in the war.

Moldova has summoned Moscow's ambassador over the comments, which its foreign ministry described as "deeply concerning".

A small Russian-speaking breakaway region, Transnistria borders Ukraine from the west. It claimed independence after the fall of the Soviet Union in a bloody conflict, but is not recognised internationally and officially remains part of Moldova.

A small detachment of around 1,500 Russian troops has been stationed in the region since 1995 as part of a truce agreement.

Gen Minnekayev, who is deputy commander of Russia's central military district, was speaking at a military event in the Sverdlovsk region on Friday.

"Control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are also facts of oppression of the Russian-speaking population," Gen Minnekayev said.

Mr Putin made similar claims, without providing evidence, about alleged discrimination against Russian speakers in Ukraine before launching the invasion on 24 February.

Ukraine's defence ministry denounced Gen Minnekayev's comments as Russian "imperialism".

And the country's President Volodymyr Zelensky responded to them in his regular overnight address. "The Russian invasion of Ukraine was intended only as a beginning, then they want to capture other countries," he claimed.

He earlier said Russia was planning on holding a series of sham independence referendums in occupied regions to create a series of pro-Russian breakaway states.

"If they ask you to fill out some questionnaires, leave your passport data somewhere, you should know this is not to help you," he warned.

"This is aimed to falsify the so-called referendum on your land if an order comes from Moscow to stage such a show. This is the reality. Be careful."

A spokesperson for the Ukrainian defence ministry said that referendums were planned in Kherson and occupied areas around Zaporizhzhia in the coming weeks.

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Michael Sztanke, réalisateur : "des mots de femmes que l'on n'entend pas" sur le génocide au Rwanda

Publié le : 22/04/2022 - 11:19

Pauline GODART

Journaliste et réalisateur, Michael Sztanke cosigne avec le chanteur et écrivain Gael Faye un documentaire intitulé "Rwanda, le silence des mots". Trois survivantes du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 dénoncent les viols dont elles ont été victimes dans des camps de réfugiés, accusant notamment des soldats français qui étaient, à l'époque, censés les protéger. Ces femmes ont accepté pour la première fois de témoigner devant une caméra, en revenant sur les lieux de leur calvaire. 

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Rwanda : Emmanuel Macron reconnaît les "responsabilités" de la France dans le génocide

Reporters

Les "Justes" du Rwanda : rencontre avec des héros du génocide

RWANDA

Vidéo : au Rwanda, l'écrivain Gaël Faye présente son "Petit pays" en musique

BBC

French election: Macron and Le Pen trade taunts as campaigning ends

By Paul Kirbyin Paris

The two candidates fighting for the French presidency have launched bitter attacks on each other in a final bid to win over millions of undecided voters before Sunday's election.

Centrist Emmanuel Macron is aiming to become the first sitting president to win a second term for 20 years.

He said Marine Le Pen's far right was fuelled by unhappiness and risked a society of hate and fracture.

It was proof of his weakness, she said, that he used old insults of extremism.

The opinion polls give the sitting president the edge in the second round run-off, but Ms Le Pen's far right party has never been this close to power which is why the stakes are so high.

'Macron or France'

The number one issue in this election has been the spiralling cost of living, from energy bills and food shopping to the price of filling up a car. It was identified very early on by the Le Pen team, who have promised a government of national unity to attack the high cost of living, as well as a referendum on immigration and a ban on wearing headscarves in public.

Her simple message to voters has been: "It's Macron or France".

Mr Macron also kept his message brief: "This election is a form of referendum, on secularism and on Europe." He argues Ms Le Pen's idea of a "Europe of nations" would mean an end to the EU.

He invoked the UK's vote to leave the EU and the presidency of Donald Trump in a TV appeal to voters. "There are millions of people who, a few hours before Brexit, decided what was the point in going to vote. Millions did the same in 2016 with Trump. The next day they woke up with a hangover," he said.

Accusing him of insulting both her and those who voted for her, Ms Le Pen said France had endured five years of chaos and could rediscover civil peace and respect. "We won't find it with the same man and the same type of rule," she said.

'I'm going to vote blank'

The biggest issue for both candidates is the large number of voters who are set to cast blank ballots or not even vote at all. The polls suggest turnout could be the lowest since 1969.

"I'm going to vote blank because it's my national duty to cast my vote, but I still want to show my unhappiness with the system," Edrisi, a voter in a southern suburb of Paris, told me.

The dissatisfaction with Mr Macron's brand of centrism and with mainstream politics was laid bare in the first round, when well over half the electorate backed the far right or far left.

More than one in five voters backed far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who came third, narrowly behind Marine Le Pen.

Many in France have not forgotten the gilets jaunes or yellow-vest protests over fuel costs and rising prices that erupted 18 months after Mr Macron came to power. Ms Le Pen has exploited claims that he is a president for the rich.

The final polls suggest the sitting president will win between 53% and 57% of the vote, so there are big question marks over who those 7.7 million Mélenchon voters will back. According to an Ipsos poll on Friday, 48% of people who voted for him in the first round support neither candidate in the final round.

'Between cholera and the plague'

While one in three of those far-left voters will back Mr Macron, there are a sizeable number who dislike him so much they would rather vote for the far right.

Campaigning ended at midnight French time (22:00 GMT) on Friday, and the two teams are now required by law to halt electioneering until voting ends on Sunday evening.

As the sun went down in Paris, one of the rising stars of Mr Macron's party joined party activists in handing out leaflets in a last-ditch appeal for votes.

Agriculture Minister Julien Denormandie said the government was acutely aware that a disaffected public needed to be brought closer to mainstream politics: "Maybe it will be one of the major issues of a new Macron period, if he's re-elected. Everyone in politics has to consider the way we make and enact policy. And if people don't feel their lives are getting better, then they won't see the use of politics and they won't vote."

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It has been an unusual election from the start, overshadowed first by the Covid pandemic and then the Russian invasion of Ukraine, which meant Mr Macron only engaged with voters eight days before the first round.

Even though 12 candidates took part in that initial race, only three performed well. The two mainstream parties that traditionally ran France until the meteoric rise of Emmanuel Macron in 2017 attracted little over two million votes between them.

The campaign did eventually burst into life on Wednesday night, when the two final candidates sparred for almost three hours on live TV, with the moderators barely getting involved.

And it continued right until the final moments of Friday, with the head of Ms Le Pen's National Rally party, Jordan Bardella, promising to save public money and return it to the French people.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne

Publié le : 21/04/2022 - 16:52

Pauline GODART

Parmi les cinq millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays, près de trois millions sont partis en Pologne, le pays d'Europe qui accueille aujourd'hui le plus de réfugiés ukrainiens. La ville de Rzeszów, située à moins d'une heure en voiture de la frontière avec l'Ukraine, accueille nombre d'entre eux. Reportage dans un centre commercial transformé en centre d'hébergement.

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Valeurs Actuelles

Val-de-Marne : dans un supermarché, de la cocaïne retrouvée cachée dans du manioc

C’est une cachette peu anodine. Dans la nuit du jeudi 21 avril au vendredi 22 avril, les forces de l’ordre ont saisi une importante quantité de drogues… dans un supermarché Leclerc situé à Orly, dans le Val-de-Marne. Comme le relate Le Parisien, ce vendredi, de la cocaïne était en effet cachée dans du manioc proposé à la vente au rayon fruits et légumes. Le directeur du supermarché Leclerc a prévenu la police, en début de soirée jeudi, après avoir découvert la présence de ce stupéfiant dans un légume. La cocaïne serait présente en grande quantité, puisque les agents épluchaient encore vers 1 heure du matin du manioc et avaient déjà récolté plus de 1,6 kilo de cocaïne.

Un suspect en garde à vue

Un homme a été arrêté et placé en garde à vue au commissariat de Choisy-le-Roi, rapporte Le Parisien. Ce suspect avait justement l’air de vouloir récupérer du manioc. Il n’est toutefois pas précisé si l’individu fait partie du trafic de drogues ou souhaitait se procurer de la cocaïne à un prix extrêmement avantageux – le manioc était vendu à 1,50 euro. Le parquet de Créteil a ouvert une enquête et l’a confiée aux agents du Service Départemental de Police Judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94). Ils devraient notamment enquêter sur la provenance de ces légumes.

Il y a à peine deux jours, la police avait également mis la main sur 4,3 kilos de cocaïne dissimulés une fois encore dans du manioc. La découverte avait été faite dans une autre enseigne à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne. Le Parisien a précisé qu’une telle abondance de cocaïne vaudrait 300 000 euros à la revente au détail et 140 000 euros à l’achat chez des semi-grossistes de drogues en France.

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BBC

Carlos Ghosn: Ex-Nissan boss says he wants a trial

Fugitive former Nissan boss Carlos Ghosn has said he wants to stand trial on charges of financial wrongdoing in order to clear his name.

He spoke to the BBC after France issued an international warrant for his arrest, citing allegedly suspect payments.

Mr Ghosn said he was "expecting" the move though he was "surprised at the timing".

Mr Ghosn faced charges of financial misconduct when he fled Japan in 2019.

The former head of Nissan, once one of the most powerful figures in the car industry, is currently unable to leave Lebanon, as he is the subject of an Interpol Red Notice issued by Japan.

He told the BBC: "I want to stand trial because that's the only way I can get rid of the Red Notice which today forbids me from leaving Lebanon."

He said he wanted a trial in Lebanon on the charges brought against him in Japan, and any that emerge from the French investigation - and was "totally confident" he could prove his innocence.

Prosecutors in France are investigating claims that Mr Ghosn funnelled millions of euros from Renault through Suhail Bahwan Automobiles.

According to reports first published in the Wall Street Journal, he used the money for personal purchases including that of a 120-foot yacht.

An investigating magistrate in France has now issued five international arrest warrants against Mr Ghosn and four people linked to a car distributor in Oman.

Mr Ghosn told the BBC on Friday: "There was not one euro [from Nissan or Renault] that ended up benefitting me directly or indirectly".

He denied he was a fugitive from justice - and repeated previous claims he had left Japan because he would not have had a fair trial there.

Mr Ghosn said the charges against him were part of a conspiracy to derail his plans for a full merger between Renault and Nissan.

Since his escape, Carlos Ghosn has repeatedly claimed that the charges against him in Japan were baseless.

They were, he maintains, part of a conspiracy, designed to prevent him from orchestrating a merger between Nissan and its French partner Renault.

But for several years a separate investigation has been quietly taking place in France. An investigating magistrate recently questioned Mr Ghosn at length in Beirut.

The decision to issue an international arrest warrant suggests the French side believes there is a genuine case to answer at least.

Mr Ghosn has said he would be happy to stand trial in France to clear his name, and his lawyers seem confident that would happen. But there's a problem.

The former executive is banned from leaving Lebanon because he is still subject to an extradition request from Japan, even though that request is highly unlikely to be granted.

For the moment, he remains in a legal limbo.

Mr Ghosn once ran the Renault-Nissan-Mitsubishi Alliance, one of the biggest car-making groups in the world.

He was arrested in Japan in late 2018, and faced a number of charges, including claims he deliberately mis-reported his earnings and used company money to fund his own lifestyle. He denied any wrongdoing.

He has previously spoken of his dramatic escape from Japan, which involved disguising himself to go unnoticed through the streets of Tokyo, being hidden in a large music equipment box and fleeing to his native Lebanon as he awaited trial.

Mr Ghosn, who holds Brazilian, Lebanese and French passports, cannot be extradited to France from Beirut, although he confirmed to the BBC that he has been questioned as part of the investigation.

'Surprising'

He said he thought France had issued the arrest warrant because under its law the investigation could not be closed unless he was in French territory.

"So in a certain way we were expecting something like this to happen," he said. "What was surprising was the timing...and also that we knew about it through an American newspaper...without me being officially alerted."

Earlier, his lawyer, Jean Tamalet at King & Spalding, told the BBC: "We believe this move is the only technical resort they found to be able in the future to try the case in a court of law."

Warrants were also issued against the current owners and former directors of the car distributor, Suhail Bahwan Automobiles.

The Omani firm did not immediately respond to a BBC request for comment.

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Une cargaison record de 514 kg de cocaïne interceptée au port de Marseille

C’est une prise record. Le 28 janvier dernier, les douaniers du bureau de Fos-Port-Saint-Louis ont saisi 514 kg de cocaïne sur un navire en provenance du Chili, rapporte BFMTV. La drogue était cachée dans des sacs de sport présents dans des conteneurs. Elle a été détectée grâce à l’utilisation des rayons X par les douaniers. « Il s’agit de la plus importante saisie de cocaïne jamais réalisée sur la plateforme portuaire par la douane », s’est félicité Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics, dans un communiqué mercredi 2 février.

Une augmentation des saisies en 2021

La technique de contrebande dite du « rip-off », qui consiste à charger de la drogue au milieu d’un fret légal avec des « complices en bout de chaîne » qui se chargent de livrer les stupéfiants, est très « prisée des organisations criminelles », explique le ministère des Comptes publics. À la revente sur le marché noir, les 514 kg de cocaïne saisis peuvent rapporter environ 36 millions d’euros. Une somme record, la « dernière saisie d’envergure » remontant à 2012 – 291 kg à l’époque. Le communiqué du ministre annonce d’ailleurs boom des saisies l’année dernière. En effet, dix-huit tonnes de cocaïne ont été retrouvées par les douaniers et forces de l’ordre en 2021, soit une augmentation de 106% par rapport à 2020.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Boris Johnson en quête de contrats en Inde

Publié le : 22/04/2022 - 10:43Modifié le : 22/04/2022 - 14:17

Christophe DANSETTE

Boris Johnson effectue une visite de deux jours en Inde. L'objectif est avant tout économique et commercial. Le Premier ministre britannique espère faire avancer les discussions en vue d'un accord de libre-échange entre Londres et New Dehli. Décryptage

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
BBC

Man Utd: Erik ten Hag must perform 'open heart operation'- Ralf Rangnick

Last updated on 22 April 202222 April 2022.From the section Man Utd

Incoming Manchester United manager Erik ten Hag must perform an "open heart operation" rather than fixing "minor cosmetic things", says interim boss Ralf Rangnick.

Ten Hag will take charge at the end of a season that has seen United face strong criticism over performances.

Rangnick said it is "vital" they sign the "best possible players" to change the "attitude and energy".

"We need positive energy for the new team and the new manager," he said.

"If he gets that, if the right lessons are being learned, this could be one of the few good things about the season we are going through.

"At least you know which kind of screws we need to turn, things we need to change, and, if that happens, why should Erik ten Hag not be able to be as successful as he was at Ajax?

"It's not the manager's quality - it's changing all the other things that have brought the club into a position we are in right now.

"The good thing - one of the few - is it's crystal clear. You don't even need glasses to see the problems.

"Now it's only about how you can solve them. Not minor cosmetic things. This is an open heart operation. If everyone realises this has to happen and works together, it doesn't need to take years.

"It can happen within one year. Other clubs have shown it's possible within three transfer windows."

Rangnick is set to move into a consultancy role at United when Ten Hag takes charge.

The German took interim charge in November after Ole Gunnar Solskjaer was sacked, but two wins in their past seven league fixtures have left United sixth in the Premier League - three points behind fourth-placed Arsenal having played one game more.

On Tuesday United were thrashed 4-0 by rivals Liverpool, who won 5-0 at Old Trafford earlier this season.

United have only once suffered a combined heavier defeat in a league season - 11-0 against Sunderland in 1892-93.

"In training we haven't been on the level I'd like," said Rangnick. "We are very far away from football I would like to play.

"Even if I watch Burnley and they are fighting to stay in league, the way they defended and didn't allow Southampton a single chance...

"This is what I mean by basics, and those are things we need to show in the next games."

Asked if Ten Hag will require patience, Rangnick said: "I would rather say the level of expectations. This has also got to do with patience, yes, but in a club like Manchester United it is difficult to tell people to be patient. It will take time.

"We have to face current situation. We lost on aggregate to Liverpool 9-0, Manchester City 6-1, lost to Watford 4-1 and lost to Everton, who are not full of confidence.

"This is just the sad reality. It makes sense to have sense of reality and not accept but acknowledge it. It would also help Erik ten Hag for the future."

France24 - Monde

Vladimir Poutine, "mâle dominant" va-t-en-guerre

Publié le : 22/04/2022 - 16:01

Virginie HERZ Suivre

"Que cela te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter !" Alors que les témoignages de viols en Ukraine s’accumulent, cette phrase du président russe Vladimir Poutine adressée à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky résonne comme une mise en garde glaçante. À quel point les soldats russes ont-ils été encouragés à commettre des violences sexuelles ? Des enquêtes internationales le révéleront peut-être un jour. Pour Maxime Forest, enseignant-chercheur à Sciences Po, les droits des femmes et des minorités sexuelles sont en tout cas au cœur de cette guerre menée par le maître du Kremlin et sa masculinité toxique.

Valeurs Actuelles

Viol présumé au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés

Le verdict a été rendu ce vendredi 22 avril. Après les avoir jugés en appel à Créteil durant trois semaines, la cour d’assises du Val-de-Marne a fait part de sa décision quant au sort des deux policiers accusés d’avoir violé une touriste canadienne au siège de la police judiciaire au 36 quai des Orfèvres à Paris en 2014. Les deux membres des forces de l’ordre ont ainsi été acquittés, relate franceinfo ce vendredi. Tous deux sont ressortis libres du palais de justice de Créteil, sous les applaudissements de leurs proches venus les soutenir.

Sept ans de prison requis

Mercredi 20 avril, le parquet avait requis sept ans de prison contre les deux fonctionnaires de police, âgés de 43 ans et 52 ans, de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). En 2019, ils avaient tous deux été condamnés en première instance pour le viol de cette jeune femme au 36 quai des Orfèvres. Jeudi 21 avril, leurs avocats ont réclamé l’acquittement de leurs clients, dénonçant au passage des « mensonges » de la part de la plaignante, et même son discours « évolutif ». 

Un rappel des faits

Pour rappel, l’affaire remonte au mois d’avril 2014. Dans un pub irlandais, situé en face du 36 quai des Orfèvres, des policiers avaient sympathisé avec une touriste canadienne. En pleine nuit, hors de leur service, ils lui ont proposé de visiter les locaux de la police. La jeune femme était très alcoolisée ce soir-là, rappelle franceinfo. Quelques instants plus tard, elle en était ressortie en larmes et en état de choc. Elle avait par la suite porté plainte pour viol en réunion. Les deux policiers ont toujours nié les faits.

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France24 - Monde

Allemagne : les féminicides, une violence sous silence

Publié le : 04/03/2022 - 10:26

Anne MAILLIET

L’Allemagne affiche l’un des taux les plus élevés d’homicides conjugaux en Europe. D’après les chiffres du rapport de l’Office fédéral de police criminelle paru en décembre, la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. Malgré le travail de nombreuses associations d’aide et de soutien aux victimes, le triste décompte continue de s'emballer. Le manque de considération de la part de la police et les carences juridiques en la matière sont notamment pointés du doigt. Reportage de nos correspondants.

Féminicides : le mémorial des colleuses pour honorer les mortes et protéger les vivantes

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Reporters

Avec les vivantes : en finir avec les violences faites aux femmes

Valeurs Actuelles

Une manifestation d’ultragauche interdite à Rennes après les violences du premier tour

Les autorités redoutent des incidents à Rennes, au soir du second tour de l’élection présidentielle. Le préfet d’Ille-et-Vilaine a donc pris un arrêté interdisant les rassemblements dimanche 24 avril, rapporte France Bleu. Un appel à manifester place Sainte-Anne à 20 heures avait été lancé par les milieux de gauche locaux, mais n’a pas été déclaré en préfecture. Que ce soit Marine Le Pen ou Emmanuel Macron qui l’emporte, le résultat ne devrait pas ravir ces électeurs, ce qui laisse craindre des violences.

Déjà deux soirées de violences

Le risque est d’autant plus pris au sérieux que des débordements ont déjà eu lieu lors de rassemblements similaires. « Le soir des résultats du premier tour de l’élection présidentielle le dimanche 10 avril, des violences inadmissibles ont déjà été commises par des individus de l’ultragauche rennaise », rappelle l’arrêté. Des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre, des incendies allumés et des vitrines brisées. « Le samedi 16 avril, dans le cadre d’un nouveau rassemblement place Sainte-Anne de 300 personnes dont 60 membres de l’ultra-gauche, de nouvelles dégradations ont été commises », précise-t-il. Les policiers avaient à nouveau été visés par des jets de projectiles.

La manifestation de dimanche 24 avril « est illégale » car aucune déclaration n’a été faite en préfecture, préviennent les services de l’Etat. Les personnes qui participeraient à un « rassemblement revendicatif » sont passibles d’une amende de 4e catégorie. Les organisateurs encourent jusqu’à six mois de prison. « Les forces de police et de gendarmerie seront pleinement mobilisées pour assurer le maintien de l’ordre public ce dimanche », prévient l’arrêté.

Rennes : les dernières actualités

À Rennes, le syndicat Sud PTT exige une prime pour distribuer les professions de foi du second tour de la présidentielle

À Rennes, la manifestation contre l’affiche du second tour vire à l’affrontement avec les forces de l’ordre

La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier

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France24 - Monde

Mark Karpelès, le "baron" déchu du bitcoin, lance une agence de notation des cryptomonnaies

Publié le : 22/04/2022 - 09:48Modifié le : 22/04/2022 - 11:30

Mark Karpelès était le patron de Mt Gox, la première grosse plateforme de bitcoin au début des années 2010. Il a été condamné par la justice japonaise pour avoir organisé le pillage de sa plateforme, avec un piratage, avant, huit ans plus tard, d'être innocenté. Il veut revenir sur le devant de la scène de la scène des cryptomonnaies et se racheter en lançant une agence de lutte contre les fraudes. Constantin Simon et Louis Belin, correspondants de France 24 au Japon, l'ont rencontré.

Valeurs Actuelles

Un mort dans une nouvelle rixe entre bandes à Marseille

Une rixe entre bandes suivie d’un attroupement rassemblant des centaines de personnes ont eu lieu mercredi 20 avril à Marseille. Une personne a trouvé la mort au cours de ces violences, selon Actu17. Les faits se sont produits sur la place Jules Guesde, au niveau de la porte d’Aix. Une première bagarre entre bandes a eu lieu vers 18 heures. Selon les informations recueillies par Actu 17, plusieurs dizaines d’individus « d’origine africaine » ou « nord-africaine » se sont affrontés à coups de pierre et de battes de baseball.

300 personnes autour des policiers

Une seconde altercation a eu lieu quelques heures plus tard. Les secours et les policiers sont intervenus vers 22 heures. La majorité des individus avaient pris la fuite, et un individu avait été poignardé au thorax. Malgré l’intervention des marins-pompiers, il est décédé sur place. La victime est un ressortissant algérien en situation irrégulière d’une trentaine d’années, précise Actu17. Une seconde personne blessée par arme blanche a été hospitalisée.

Lors de l’intervention des forces de l’ordre, quelque 300 personnes se sont attroupées sur les lieux. Les policiers ont évoqué un climat de tension. Une version cependant contestée par un témoin interrogé par France Bleu. La zone avait déjà été le théâtre de rixes entre bandes. Selon les premiers éléments de l’enquête, le trafic de cigarettes pourrait être à l’origine de ces violences.

Bouches-du-Rhône : les dernières actualités

Alerte rouge à la fourrière animale

[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”

Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Madeleine McCann: Parents welcome declaration of formal suspect

Madeleine McCann's parents have welcomed news that a German man has been formally made a suspect over the three-year-old's disappearance.

Kate and Gerry McCann said it reflected progress in the investigation, adding they still hoped to be reunited with Madeleine, who went missing in 2007.

Portuguese prosecutors made Christian Brueckner an "arguido" on Thursday, but did not formally reveal his name.

Brueckner has not been charged and denies any involvement in the case.

Madeleine disappeared during a family holiday in Praia da Luz and investigators believe she was abducted from the apartment where the family were staying in the Algarve resort.

Posting on the Official Find Madeleine Campaign Facebook page, Kate and Gerry McCann wrote: "We welcome the news that the Portuguese authorities have declared a German man an 'arguido' in relation to the disappearance of our beloved daughter Madeleine.

"This reflects progress in the investigation, being conducted by the Portuguese, German and British authorities.

"It is important to note the 'arguido' has not yet been charged with any specific crime related to Madeleine's disappearance.

"Even though the possibility may be slim, we have not given up hope that Madeleine is still alive and we will be reunited with her."

German police first announced they were investigating Brueckner in connection with Madeleine's disappearance in 2020.

He is serving a prison sentence for drug offences in Germany and was also given a seven-year term for raping a 72-year-old woman.

On Thursday, a statement was issued by prosecutors in Faro, Algarve's main city, who said a person was made an "arguido" - which translates as "named suspect", "formal suspect" or "person of interest" - a day earlier.

On 3 May it will be 15 years since Madeleine was reported missing and under Portuguese law it would no longer be possible to declare someone a person of interest beyond this date. Declaring someone a person of interest is a necessary step to any criminal charges.

In its statement, though, Portugal's office of public prosecutions said the move was not driven by timing, but by "strong indications" of the practice of a crime.

The Metropolitan Police continue to treat Madeleine's disappearance as a missing persons inquiry.

Jim Gamble, a former police officer who led a 2010 review of the case commissioned by the Home Office, told BBC Radio 4's Today programme the case against Brueckner was strong and the "confidence of the German police" should not be underestimated.

He said: "This seems like a really strong case and that's why I don't think it is a procedural tick in a box to make sure they don't miss out because of the statute of limitations."

The child protection expert claimed a phone attributed to the convicted rapist placed him in the area within a 30-minute window. He also said Brueckner had burgled holiday homes in the area and had children's clothes in his camper van.

He continued: "I think the circumstantial evidence that I know exists is extremely strong… I wouldn't be surprised if charges follow."

Brueckner denies any involvement in Madeleine's disappearance.

Analysis

by Alison Roberts, BBC Portugal correspondent

The Madeleine McCann case has been out of the news in Portugal for some time, and in the last few years almost all developments have emerged from the prosecutor's office in Germany.

This latest news has been widely reported, though in some cases not very prominently and with few details.

Virtually everyone in Portugal knows about the case, though, with many having for months if not years followed the ins and outs. Not only the various criminal investigations, but the civil case in which Madeleine's parents, Kate and Gerry McCann sued - ultimately unsuccessfully - the former lead detective on the case, Gonçalo Amaral, after he published a book about it.

He had already attracted a lot of criticism, particularly from British tabloids, which raised some hackles in Portugal, since the Judicial Police, or PJ, is in fact one of the country's most respected institutions.

It's not clear whether or when the Portuguese authorities might charge this or any other suspect in the case.

While there are legal deadlines, the pandemic could be grounds for the courts to rule that more time is allowed.

More on this story

The Madeleine McCann case: A timeline

In Pictures: The search for Madeleine McCann

France24 - Monde

Sécurité routière : la star du tennis fauteuil Pauline Déroulède veut faire bouger les lignes

Publié le : 22/04/2022 - 12:23

FRANCE 24 Suivre Benoît PERROCHAIS

Pauline Déroulède, numéro 2 française en tennis fauteuil, s'apprête à disputer les championnats du monde au Portugal en mai. En parallèle, elle mène une campagne de sensibilisation en faveur de la sécurité routière pour que le drame qui lui a coûté sa jambe gauche ne se reproduise plus. Entretien sur France 24.

La vie de Pauline Déroulède a basculé en octobre 2018. Un conducteur de 90 ans la fauche à 80 km/h devant une boutique de fleurs dans le 15e arrondissement de Paris. Elle perd sa jambe gauche. La jeune femme de 31 ans a dû se reconstruire.

C'est le tennis qui lui permet de se reconstruire :"Il fallait se relever. Je savais que le sport allait être un outil-clé dans ma reconstruction", explique-t-elle sur le plateau de France 24. Elle s'oriente alors vers le tennis, pratiqué debout en loisir durant ses jeunes années, mais dont elle découvre la pratique en fauteuil chez les handisports..

Désormais, elle y consacre une grande partie de son temps "entre trois et quatre heures par jour". Les résultats ne se font pas attendre. Elle rejoint l'équipe de France en mars 2021 et est sacrée championne de France dans la foulée. Aujourd'hui, elle est la n°2 française et la 23e joueuse mondiale.

Une athlète engagée

Pauline Déroulède s’est depuis lancée dans une autre bataille pour éviter que le drame qui l'a touché se reproduise : "Il est dingue qu'en France, on puisse conduire toute sa vie sans contrôle. Je milite pour l’instauration de visites médicales obligatoires qui auraient lieu régulièrement tout au long de la vie", explique-t-elle. "Si le test est défaillant, on testerait en conditions réelles en auto-école les aptitudes. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé après mon accident."

L'athlète a lancé une campagne de sensibilisation qui a reçu le soutien du ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et du médecin Michel Cymes. Une cagnotte est également ouverte.

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En parallèle, sa carrière continue. Fin mars, l'équipe de France féminine de tennis fauteuil s'est qualifiée pour la prochaine Coupe du Monde par équipes début mai, grâce à sa victoire 2/1 contre la Thaïlande en demi-finales des qualifications. Au Portugal, la jeune femme et son équipe visent "au moins un podium".

Mais Pauline Déroulède regarde plus loin : les JO de Paris arrivent à grand pas. "C'est un rêve", confie-t-elle. "C'est l'objectif numéro 1. Le compte à rebours a démarré."

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Jeux paralympiques : malgré la guerre, l'Ukraine brille à Pékin

L’invité du jour

Pauline Déroulède, championne de tennis fauteuil : "Le goût de l'effort redonne le goût de la vie"

L’invité du jour

Marie-Amélie Le Fur, ex-athlète handisport : "Il y a un véritable engouement autour du paralympisme"

New York Times - World

What Happened on Day 58 of the War in Ukraine

Ukrainian officials said Russia had seized dozens of small towns in Ukraine’s east in recent days, as fighting intensified along a front stretching more than 300 miles.

Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Michael Levenson

Here’s the latest on the war in Ukraine.

Ukrainian officials acknowledged Friday that Russian forces had taken more than three dozen small towns in their initial drive this week to seize eastern Ukraine, offering the first glimpse of what promises to be a grinding brawl by the Kremlin to achieve broader territorial gains in a new phase of the two-month-old war.

The fighting in the east — along increasingly fortified lines that stretch across more than 300 miles — intensified as a Russian commander signaled even wider ambitions, warning that the Kremlin’s forces aimed to take “full control” of southern Ukraine all the way to Moldova, Ukraine’s southwest neighbor.

While it seemed unlikely that the commander, Maj. Gen. Rustam Minnekayev, would have misspoken, his warning still drew skepticism, based on Russia’s probable difficulty in starting another broad offensive and the general’s relatively obscure role in the hierarchy. But his threat could not be ruled out.

The broader war aims that he outlined at a defense industry meeting in a Russian city more than 1,000 miles away from the fighting would be far more ambitious than the downscaled goals set out by President Vladimir V. Putin in recent weeks, which have focused on gaining control of the Donbas region of eastern Ukraine.

Some political and military experts suggested the general’s statement could have been part of Russia’s continuing efforts to distract or confuse Ukraine and its allies. General Minnekayev’s official job involves political propaganda work and does not typically cover military strategy.

On Friday, fierce fighting was underway across a band of southeastern Ukraine, engulfing communities on the banks of the Dnipro River. While Ukrainian officials acknowledged that Russia had taken control of 42 small towns and villages in recent days, they said those same places could be back in Ukrainian hands before long.

Western analysts said Russia’s forces, in both the slow but largely successful fight for the southern city of Mariupol and the unsuccessful battle for Kyiv, had been battered and weakened. But rather than resting, reinforcing and re-equipping the forces, Moscow is pressing forward in the east.

The Russian military appears to be trying to secure battlefield gains — including capturing all of the Donetsk and Luhansk regions, or oblasts — ahead of May 9, when Moscow holds its annual celebration of its World War II victory.

“They’re not taking the pause that would be necessary to re-cohere these forces, to take the week or two to stop, and prepare for a wider offensive,” said Mason Clark, an analyst at the Institute for the Study of War in Washington. “They’ll likely be able to take some territory. We do not think they’re going to be able to capture the entirety of the oblasts in the next three weeks.”

In his remarks on Friday, General Minnekayev asserted that one of Russia’s goals was “full control of the Donbas and southern Ukraine.”

He said that would allow Russia to control Ukraine’s Black Sea ports, “through which agricultural and metallurgical products are delivered” to other countries. Still, despite repeated attacks, Russia has failed to seize those ports, including Odesa, a fortified city of 1 million people.

“I want to remind you that many Kremlin plans have been destroyed by our army and people,” Andriy Yermak, chief of staff to Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, wrote on social media in response to General Minnekayev’s remarks.

General Minnekayev also issued a veiled warning to Moldova, where Moscow-backed separatists seized control of a 250-mile sliver of land known as Transnistria in 1992.

“Control over the south of Ukraine is another connection to Transnistria, where there is also evidence of oppression of the Russian-speaking population,” the general said, echoing false claims of a “genocide” against Russian speakers in eastern Ukraine that Mr. Putin used to help justify the Feb. 24 invasion.

The Moldovan government later summoned the Russian ambassador to complain, saying that General Minnekayev’s comments were “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

Transnistria has never been recognized internationally — not even by Russia. But Russia keeps 1,500 soldiers there, nominally to keep the peace and guard a large Soviet-era munitions cache.

A poor country of 2.6 million, Moldova is considered vulnerable to further Russian incursions. It is not a member of NATO or the European Union, but it hastily applied for E.U. membership last month.

Yuri Fyodorov, a Russian military analyst, said that the broader aims detailed by General Minnekayev “from the military standpoint are unreachable.”

“All of Russia’s combat-ready units are now concentrated in the Donbas, where Russia failed to achieve any significant advances over the past five days,” Mr. Fyodorov said in an interview. General Minnekayev’s rank, he said, would generally not allow him to make such sweeping policy statements that also contradict what has been said by the country’s top leaders.

Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, declined to comment on General Minnekayev’s remarks.

As Western allies race to arm Ukraine with increasingly heavy, long-range weapons, Prime Minister Boris Johnson of Britain, on a visit to India on Friday, said his country was considering sending tanks to Poland so that Warsaw could then send its own tanks to Ukraine. The Biden administration said this month that it would also help transfer Soviet-made tanks to Ukraine.

The Russian Defense Ministry, in its first statement on casualties from the April 14 sinking of the Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea fleet, said that one crew member had died, 27 were missing and 396 had been evacuated. Relatives of at least 10 Moskva crew members had voiced frustration over the Kremlin’s silence, which was turning into a test of its strong grip on information that Russians receive about the war.

Ukraine said it had sunk the Moskva with two missiles — an assertion corroborated by U.S. officials — while Russia claimed that an onboard fire had caused a munitions explosion that doomed the ship.

As Russia hardened its crackdown on any domestic opposition to the war, it opened a criminal case against Vladimir Kara-Murza, a Russian pro-democracy activist and a contributing columnist for The Washington Post, for spreading “false information,” his lawyer said Friday.

Mr. Kara-Murza, 40, arrested earlier this month, faces 10 years in prison, according to the official decree against him posted online by his lawyer, Vadim Prokhorov.

It said he was being investigated for remarks he had made before Arizona lawmakers on March 15. Mr. Kara-Murza told a local news outlet in Phoenix that month that Russia was committing “war crimes” in Ukraine but that “Russia and the Putin regime are not one and the same.”

“Americans should be infuriated by Putin’s escalating campaign to silence Kara-Murza,” Fred Ryan, the publisher of The Post, said in a statement.

Mr. Putin, who has become increasingly vilified in the West over the war, has not completely rejected diplomatic engagement. On Friday, he agreed to meet with the United Nations secretary general, António Guterres, in Moscow next week, a stark change from his refusal to even take Mr. Guterres’s phone calls. Still, the meeting did not signal a softening of Mr. Putin’s views on Ukraine, a former Soviet republic that he has said should not even be a sovereign country.

Ukraine’s government said the fighting had made it too dangerous to organize any evacuations from a war that Michelle Bachelet, the United Nations High Commissioner for Human Rights, called a “horror story of violations perpetrated against civilians.

After another attack on the northeastern city of Kharkiv on Friday, residents watched as smoke rose over shops. In the ruined port of Mariupol, hundreds of civilians and the last organized Ukrainian fighters remained trapped in a sprawling steel plant, issuing urgent pleas for help from underground bunkers. Newly released satellite images of the city showed hundreds of hastily dug graves, lending credibility to Ukrainian claims that Russia was trying to cover up atrocities.

And in the Zaporizhzhya region of south-central Ukraine, Ukrainian troops were dug in about two miles from Russian forces that were trying to push north in an effort to fortify a land bridge connecting Russian territory with the Crimean Peninsula, which Mr. Putin annexed in 2014.

The Ukrainian army’s 128th Separate Mountain Assault brigade, armed with anti-tank missiles provided by the Americans and the British as well as other advanced weapons systems, claimed to have destroyed two Russian T-72 tanks that had strayed too close to its positions.

“We are on our own land,” Captain Vitaliy Nevinsky, the brigade’s commander, said. “We are defending ourselves and knocking out this horde, this invasion of our territory.”

Anton Troianovski reported from Hamburg, Germany, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Marc Santora from Krakow, Poland, Michael Schwirtz from Zaporizhzhya, Ukraine, Tyler Hicks from Kharkiv, Ukraine, Nick Cumming-Bruce from Geneva, Julian E. Barnes from Washington, Farnaz Fassihi from New York and Sameer Yasir from New Delhi.

Alexandra Petri

Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine has wrapped up days of meetings in Washington, where he discussed support for Ukraine and its recovery with President Biden and other U.S. officials and international organizations. On his last day, Shmyhal met with Samantha Power, the administrator for U.S. Agency for International Development, or U.S.A.I.D., who announced an additional $131 million in development assistance for Ukraine.

Andrea Kannapell

Following reports that a Russian general had said Russia’s goal of taking control of southern Ukraine would create “yet another point of access” to a pro-Russian Moldovan enclave where he alleged Russian-speakers were oppressed, the Moldovan government summoned the Russian ambassador to complain, saying the comments were “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

Alexandra Petri

The U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, called for the immediate release of a Russian pro-democracy activist, Vladimir Kara-Murza, who was arrested earlier this month, and then charged with “spreading false information” under a new law that effectively criminalizes any public opposition to or independent news reporting about the war against Ukraine. Kara-Muzra faces 10 years in prison. Blinken called charges “preposterous” and “yet another cynical attempt to silence those who speak the truth.”

Alexandra E. Petri

‘Ukraine was intended only as a beginning’: Zelensky responds to a Russian claim of broader war aims.

The wider ambitions a Russian general expressed on Friday — to take southern Ukraine all the way to Moldova, Ukraine’s southwest neighbor — reveal larger truths about Moscow’s agenda, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Friday.

“This only confirms what I have said many times,” Mr. Zelensky said in his nightly address to the nation. “The Russian invasion of Ukraine was intended only as a beginning, then they want to capture other countries.”

His comments referred to remarks by Gen. Rustam Minnekayev of Russia, who in a defense industry meeting on Friday said that the Kremlin’s forces aimed to take “full control of the Donbas and southern Ukraine.” According to Russian news agencies, the general said that would cut off Ukraine’s access to the Black Sea, allowing Russia to gain “yet another point of access” to a pro-Russian Moldovan enclave, Transnistria.

General Minnekayev also claimed that there was “evidence of oppression of the Russian-speaking population” in Transnistria, echoing false allegations of a “genocide” against Russian speakers in eastern Ukraine that Russia’s president, Vladimir V. Putin, used to help justify the Feb. 24 invasion.

Since the onset of the invasion, Mr. Zelensky has stressed the country’s need for heavier weapons, including armored vehicles, tanks and missiles, at times expressing frustration that getting them has been so time-consuming. In his nightly address on Friday, Mr. Zelensky praised allies’ deliveries of military equipment, saying the matériel would help save thousands of lives. Equipping Ukrainian forces has been “the Number One task for our state,” he said. “I am grateful to our partners who finally heard us.”

He thanked Britain for deciding to reopen its embassy in Kyiv, saying that it was the 21st country to do so. Britain closed its doors in Kyiv in February, relocating its staff to the western city of Lviv.

Mr. Zelensky also highlighted the return to normalcy in parts of the country from which Russia has retreated, where access to gas, electricity, water, mobile and medical services has been restored in recent days.

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Alexandra Petri

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky noted the coming Eastern Orthodox Easter weekend, saying that Good Friday was “one of the most sorrowful days of the year” for Christians. (Zelensky is Jewish.) Good Friday, Zelensky said, is a “day when death seems to have won," but, he added, "We hope for a resurrection.”

Farnaz Fassihi

António Guterres, the United Nations secretary general, will meet with President Volodymyr Zelensky on Thursday in Ukraine, two days after meeting President Vladimir V. Putin of Russia in Moscow, to try to negotiate a peace deal. Guterres will also meet with the staffs of U.N. agencies working in Ukraine to discuss how to increase humanitarian aid to the country.

Julian E. Barnes

Military analysts forecast that the problems bedeviling Russia’s forces will continue in the east.

The problems that beset the Russian military in its failed attempt to seize Kyiv are likely to continue into the next phase of the war, according to independent analysts, giving the Ukrainian military a chance to drive back the invading force.

Big militaries fight with tight organization and strict hierarchy, with multiple levels of command ensuring that large forces can move in a coordinated way, but during the current invasion, analysts and U.S. officials have said, the Russian military has abandoned that structure. It has formed 800-person-strong battalion tactical groups, and to fill them out it has combined units that had not previously worked together, and gutted the middle layers of its battlefield command structure.

Those choices contributed to the logistics and communication problems that hampered the Russian military, leading to its defeat in the battle for Kyiv, and exposed deep weaknesses in its forces, outside analysts said.

Both allied governments and independent analysts had seen the Russian military perform well in large-scale military exercises that Moscow conducts each year. But those turned out to be scripted and rehearsed events, not actual drills meant to improve the military.

“The Russian military appears to have been a Potemkin army in the sense that it was really optimized to look good on training exercises rather than to fight well,” said Frederick W. Kagan, a military expert with the American Enterprise Institute’s Critical Threats Project.

Russia’s forces, in both the slow but largely successful fight for the southern city of Mariupol and the unsuccessful battle for Kyiv, have been battered and weakened. But rather than resting, reinforcing and re-equipping the forces, Moscow is pressing forward to try and make gains in the east.

Some Russian forces are beginning a drive to encircle Ukrainian Army forces that are in entrenched positions in the eastern area known as Donbas. The Russian military appears to be trying to secure battlefield gains — including capturing all of the Donetsk and Luhansk regions, or oblasts — ahead of May 9, when Moscow holds its annual celebration of victory in World War II.

“They’re not taking the pause that would be necessary to re-cohere these forces, to take the week or two to stop, and prepare for a wider offensive,” said Mason Clark, an analyst at the Institute for the Study of War. “They’ll likely be able to take some territory. We do not think they’re going to able to capture the entirety of the oblasts in the next three weeks.”

While the terrain in eastern Ukraine is more open, the soft muddy ground will likely force Russian tanks onto existing roads, much as occurred during the march toward Kyiv, making their movements more predictable and easier to thwart.

If Western supplies continue to flow to Ukraine, its military may be able to mount counterattacks against the Russians, Mr. Kagan said

“It is quite possible for the Ukrainian military, if properly resourced over time, to drive the Russian Army back a long way,” he said.

Scott Reyburn

Ukraine’s war shakes the Venice Biennale out of its reverie.

VENICE — “What happened to free speech in Italy?” shouted one of the 50 or so onlookers on Wednesday morning as a security guard stood in front of a lone antiwar protester at the Venice Biennale, trying to block out his message.

The Berlin-based Russian artist Vadim Zakharov had just unfurled a banner in front of the shuttered national pavilion where he represented his country at the 2013 Biennale. The two artists and curator who were set to present work for Russia in this year’s edition pulled out in February after Russia invaded Ukraine. The pavilion has been closed ever since.

Standing still and silent, Zakharov, a member of the radical Moscow Conceptualist art movement in the late 1970s, held a handwritten message that read in part: “I protest against Russia’s propaganda and the Russian invasion.”

The Italian guard, a member of the Biennale’s own security services, immediately called for backup. The banner was confiscated, but, after polite negotiations, the protester was allowed to conduct interviews with reporters for about 20 minutes, then left.

This year’s Venice Biennale, which opens to the public Saturday and runs through Nov. 27, is the first since 1942 to be held while a war of foreign aggression rages in Europe. The main exhibition was inspired by 20th century Surrealism, and there was certainly a surreal feel to the event: While the cool contemporary art crowd strolled among the exhibits, Ukraine was being pummeled by missiles, and there was hardly a Russian in sight. But curators, collectors, dealers and artists were staging plenty of events to support Ukraine, and a passionate personal address by Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, finally shook the Biennale out of its reverie.

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Michael Schwirtz

Dug in on the front lines, Ukrainian soldiers fight to repel the Russian onslaught.

ZAPORIZKA REGION, Ukraine — The day after the war began, after their unit was nearly wiped out in a missile strike, Ukrainian Sgt. Oleksandr Gorvat presented his girlfriend and commanding officer, First Lt. Olena Petyak, a ring he had twisted together from wire and asked for her hand in marriage.

“Officially we’re not supposed to serve together, but we are not officially married,” he explained on Friday, amid the whoosh of Grad rockets being fired at nearby Russian positions. “That is for after the war. As soon as we win.”

Together with their unit, the 128th Separate Mountain Assault Brigade, the couple, both 25, were dug into a frontline position in the Zaporizka region of south-central Ukraine, east of the Dnipro River and only about two miles from where Russian forces were attempting to overrun more territory.

Fierce fighting was underway on Friday across a band of southeastern Ukraine, in and around major towns like Polohy, Orikhiv and Vasylivka, which is on the banks of the Dnipro. It fell to the troops of the 128th to prevent Russian forces from pushing farther north toward the important industrial city of Zaporizhzhia, just 20 miles north of Vasylivka on the river.

The Kremlin has achieved one of its strategic goals, seizing a strip of land along the Azov Sea, linking the Donbas region in the east, now the focus of the war, with Crimea, the peninsula President Vladimir V. Putin invaded and annexed in 2014. The only significant pocket of resistance remaining is a sprawling steel mill complex in the ruined port city of Mariupol, where Ukrainian fighters and civilians are in underground bunkers, under heavy bombardment.

But the Russians were attempting this week to expand that ribbon of territory, pushing north from the coast toward Zaporizhzhia. Other Russian forces were pushing west through Donbas, where on Friday some of the heaviest combat was being waged around the city of Sievierodonetsk and the town of Popasna. Moscow’s army was also advancing southward from the city of Izium. Altogether, the front line is about 300 miles long.

Moscow’s separatist proxies in Donbas, backed by Russian equipment and troops, have held part of the region since 2014, and Russia has said that it aims to expand its territory there. How far Mr. Putin will go is unclear, but the Kremlin appears intent on trapping much of the Ukrainian military in a pincer and destroying it.

Lieutenant Petyak, who is second in command of the brigade, said the goal in the Zaporizhzhia region — the southwestern part of that front line — was not just to hold the Russians at a standstill but to push them back.

“The enemy is constantly firing with artillery, tanks, Grads, and aviation in our direction,” she said. “They want to knock out this section, but they won’t be able to do it because we’re here. On the contrary they are going to have to give up their positions because I’m certain that sometime soon we will push forward and take the remainder of the land that they’ve been able to temporarily occupy.”

That may prove a challenge, even for the Ukrainian forces, which have surprised military analysts and professional soldiers with their fierce and effective defense since the start of the war.

After Mr. Putin ordered the invasion of Ukraine, Russian forces based in the Crimean Peninsula, some of the country’s most skilled and well-equipped, lunged north, gobbling up territory in southern Ukraine both in the direction of Kherson, west of the Dnipro, and east toward Mariupol.

Early in the morning of Feb. 24, the soldiers of the 128th brigade learned the war had begun when a Russian cruise missile hit their base, just missing the barracks where they slept. The troops were able to escape into the nearby woods.

It was the next day, as they scrambled to regroup and join the combat against the invading Russians, that Sergeant Gorvat proposed.

At first the brigade was deployed in the vicinity of Melitopol, a southern city about midway between Crimea and Zaporizhzhia. But they have been pushed back nearly 70 miles to the north. They are now entrenched in a patch of woods wedged between wheat fields that are bright green with spring growth.

Ukrainians who live in the coastal territory that Russia has seized continue to surge north seeking refuge in Ukrainian-held lands. Convoys of cars and buses, laden with suitcases, arrive regularly at the parking lot of a home goods store in Zaporizhzhia. Many arrive with unsettling tales of the Russian occupation.

“It’s total lawlessness,” said Natalya Gorbova, who arrived in Zaporizhzhia on Thursday with her 17-year old son, Egor. They had fled Melitopol, whose mayor was kidnapped by Russian forces and dragged from his office with a bag over his head. He was only released after Ukraine agreed to a prisoner swap.

“If you stay home, it’s fine,” Ms. Gorbova said, “but there are these guys walking around with guns who do whatever they want.”

In Ukrainian territory, she said, “it’s easier to breathe.”

Ukraine’s front line positions buzz with surveillance drones that Russian forces use to target their artillery. At one point on Friday, Capt. Vitaliy Nevinsky, the commander of the 128th, dispersed a group of soldiers chatting close together around a campfire, lest a drone direct an artillery strike into the middle of their gathering.

The first weeks of the war were a baptism by fire for the 128th. At one point, Captain Nevinsky explained, his forces were surrounded and had to punch their way through the Russian lines. Captain Nevinsky, 25, said he was riding on a tank, covering the unit’s escape when it was hit by a shell. He suffered shrapnel wounds and a concussion, but returned to the front lines two weeks later.

His brigade is better equipped now, he said, with antitank missiles provided by the Americans and the British, as well as Stinger antiaircraft missiles and other advanced weapons systems. These have helped slow the Russian forces down, he said. This week, he said, the brigade has taken out two Russian T-72 tanks that strayed too close to their positions.

“We are on our own land,” he said. “We are defending ourselves and knocking out this horde, this invasion of our territory.”

Ivan Nechepurenko

The Russian defense ministry issued its first statement on casualties from the April 14 sinking of the Moskva, the flagship of Russia's Black Sea fleet. One serviceman died, 27 were missing and 396 crew members were evacuated, the statement said. Ukraine said the ship sank after it had been hit by its two missiles – an assertion corroborated by U.S. officials – while Russia claimed the catastrophe was caused by a fire that led to a munitions explosion. At least 10 families of the Moskva's crew members have voiced frustration over the uncertainy of their fate.

Farnaz Fassihi

The United Nations said that satellite imagery collected by its Satellite Center confirmed massive destruction of civilian infrastructure around Kyiv, the capital of Ukraine. Around 77 percent of the Horenka, 71 percent of Irpin, and 58 percent of Hostomel, all city areas, were damaged or destroyed as of the end of March, according to Eri Kaneko, an associate U.N. spokesperson.

Anton Troianovski

Russia opens a criminal case accusing a pro-democracy activist of spreading ‘false information’ about the war.

Russian authorities opened a criminal case against Vladimir Kara-Murza, a Russian pro-democracy activist and a contributing columnist for The Washington Post, for spreading “false information” about the war in Ukraine, his lawyer said on Friday, making him one of the most prominent targets to date in the Kremlin’s crackdown on opposition to the war.

Mr. Kara-Murza, 40, who was arrested earlier this month, faces 10 years in prison, according to the official decree opening a case against him that was posted online by his lawyer, Vadim Prokhorov, on Friday. It says the activist is being investigated for remarks he made at the Arizona State Legislature on March 15.

Mr. Kara-Murza’s remarks, the decree says, concerned Russian bombardment of civilian targets in Ukraine and were made “with motives of political hatred.” The activist told a local news outlet in Phoenix that Russia was committing “war crimes” in Ukraine but that “Russia and the Putin regime are not one and the same.”

A Moscow judge on Friday ordered Mr. Kara-Murza to be placed in pretrial detention until June 12, citing “the nature of the suspicions” against him, according to Mr. Prokhorov.

Mr. Kara-Murza, seeking to avoid being detained before trial, said at a hearing on Friday that he had no plans to leave Russia. He has a residence in Northern Virginia where he lives with his family, according to the Post, but makes frequent trips to Russia and has an apartment in Moscow.

“I am a Russian politician and I have to stay in Russia,” he said, according to the Russian news outlet Mediazona.

Mr. Kara-Murza’s case shows how the Kremlin is moving aggressively to stamp out any opposition to the war among Russians — even comments made outside Russia and not in Russian.

Mr. Kara-Murza was a close associate of Boris Nemtsov, the opposition leader slain near the Kremlin in 2015. He himself was poisoned twice in recent years with undetermined toxins that put him in comas that lasted days and left him with neurological damage.

Many activists and journalists have fled Russia since the war in Ukraine began, fearing prosecution. But Mr. Kara-Murza remained. He said in recent interviews that it would be too demoralizing for all opposition figures to leave the country, that he belonged inside Russia and that leaving would be exactly what the Kremlin hoped he would do.

“The night, as you know, is darkest just before the light,” Mr. Kara-Murza wrote in a Post column from jail last week. “Russia will be free. I’ve never been so sure of it as I am today.”

Mr. Kara-Murza was initially arrested earlier this month on suspicion of disobeying the police and sentenced to 15 days in jail. But he is now being investigated under the law criminalizing “false information” about the war in Ukraine that President Vladimir V. Putin signed on March 4. The Kremlin said the law was “proportionately harsh” given the “information war that has been unleashed against our country” by the West.

“Americans should be infuriated by Putin’s escalating campaign to silence Kara-Murza,” Fred Ryan, the publisher of The Post, said in a statement on Friday. “And everyone who values press freedom and human rights should be enraged by this injustice and join in demanding Kara-Murza’s immediate release.”

OVD-Info, a rights group, says at least 35 criminal cases have been launched in Russia under the new law. Another 1,258 cases have been launched under the lesser charge of “discrediting” Russia’s armed forces, often resulting in fines, the group says.

Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul.

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Julian E. Barnes

‘Kamikaze’ drones are well suited to the fight in Ukraine, the manufacturer says.

The “kamikaze” drones the Pentagon is sending to Ukraine will be particularly effective in the current phase of the fight against Russian forces, the chief executive of the company that makes the weapon said Friday.

Switchblade drones, made by California-based AeroVironment, were designed to attack either soldiers or tanks. But the technology is versatile: Larger versions can take out artillery tubes, crater runways and destroy radar installations. Smaller versions can target the drivers of vehicles, or individual officers if they are detected.

“It is almost a perfect type of conflict for Switchblade,” said Wahid Nawabi, the chief executive of AeroVironment.

Military officials call the weapons “kamikazes” because they can be flown directly at a target and are destroyed when they hit the target and explode.

Had Ukraine had Switchblades early in the war, Mr. Nawabi suggested, it could have used the weapon to easily — and safely — destroy the long convoy of trucks that at one point was slowly moving toward Kyiv, Ukraine’s capital.

There are questions about how quickly military aid, including the Switchblades, are reaching frontline troops. American officials in Washington have played down problems, but former American officials in Ukraine have said weapons are not moving fast enough from warehouses in Ukraine to troops in the field. Citing security concerns, Mr. Nawabi declined to comment on logistics issues.

Russia is now firing artillery at Ukrainian military positions from greater distances, presenting fewer targets for Ukrainian soldiers armed with anti-tank missiles. But, Mr. Nawabi said, “If you know that there are some Russian artillery or tanks 10, 20, 30, 40 kilometers away in one direction, you can launch Switchblade and go there and look for it.”

The company says the larger version can fly up to 31 miles, or 50 kilometers, and then has 40 minutes in which to locate a target, according to the company. And Switchblades are relatively cheap; while AeroVironment does not disclose the price, the smaller versions are under $10,000 each, according to people briefed on the cost.

The Switchblades that the Pentagon has sent forward came from existing stocks, including some that had previously been sent to Afghanistan. But the company will need to build more drones in order to continue supplying Ukraine’s army, Mr. Nawabi said.

He was in Washington last week speaking to members of Congress about how to ramp up production. While AeroVironment has a factory in California capable of quickly producing thousands of the drones, a microchip shortage and other supply chain problems are slowing output.

Kate Conger and David E. Sanger

Hackers claim to target Russian institutions with a barrage of cyberattacks and leaks.

Hackers claim to have broken into dozens of Russian institutions over the past two months, including the Kremlin’s internet censor and one of its primary intelligence services, leaking emails and internal documents to the public in an apparent hack-and-leak campaign that is remarkable in its scope.

The hacking operation comes as the Ukrainian government appears to have begun a parallel effort to punish Russia by publishing the names of supposed Russian soldiers who operated in Bucha, the site of a massacre of civilians, and agents of the F.S.B., a major Russian intelligence agency, along with identifying information like dates of birth and passport numbers. It is unclear how the Ukrainian government obtained those names or whether they were part of the hacks.

Much of the data released by the hackers and the Ukrainian government is by its nature impossible to verify. As an intelligence agency, the F.S.B. would never confirm a list of its officers. Even the groups distributing the data have warned that the files swiped from Russian institutions could contain malware, manipulated or faked information, and other tripwires.

Some of the data may also be recycled from previous leaks and presented as new, researchers have said, in an attempt to artificially increase the hackers’ credibility. Or some of it could be manufactured — something that has happened before in the ongoing cyberconflict between Russia and Ukraine, which dates back more than a decade.

But the hacking effort appears to be part of a campaign by those opposing the Kremlin to help in the war effort by making it extremely difficult for Russian spies to operate abroad and by planting a seed of fear in the minds of soldiers that they could be held to account for human rights abuses.

Dmitri Alperovitch, a founder of the Silverado Policy Accelerator, a Washington think tank, and the former chief technology officer at the cybersecurity firm CrowdStrike, said there was reason to maintain a healthy skepticism about the reliability of some of the leaks.

But he added that the hacking campaign “once again may prove that in the age of pervasive cyberintrusions and the generation of vast amounts of digital exhaust by nearly every person in a connected society, no one is able to hide and avoid identification for egregious war crimes for long.”

The leaks also demonstrate Ukraine’s willingness to join forces with amateur hackers in its cyberwar against Russia. In early March, Ukrainian officials rallied volunteers for hacking projects, and the Ukrainian government has been publishing information about its opponents on official websites. A channel on the messaging platform Telegram that lists targets for the volunteers to hack has grown to more than 288,000 members.

American intelligence officials say they believe that hackers operating in Russia and Eastern Europe have now been split into at least two camps. Some, like Conti, a major ransomware group that was itself hacked in late February, have pledged fealty to President Vladimir V. Putin of Russia. Others, mostly from Eastern Europe, have been offended by the Russian invasion, and particularly the killings of civilians, and have sided with the government of President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

Some of the online combatants have shifted away from tactics used earlier in the conflict. In the first phase of the war, Ukrainian hackers focused on attacks intended to knock Russian websites offline. Russian hackers targeted Ukrainian government websites in January, ahead of the invasion, installing “wiper” malware that permanently clears data from computer networks. More recently, Russian hackers appear to have mounted attacks that could have turned off electricity or shut down military communications. (Several of those efforts were foiled, American officials say.)

But the disclosure of personal data is more akin to information warfare than cyberwarfare. It has echoes of Russia’s tactics in 2016, when hackers backed by a Russian intelligence agency stole and leaked data from the Democratic National Committee and from individuals working on Hillary Clinton’s presidential campaign. Such hacks are intended to embarrass and to influence political outcomes, rather than to destroy equipment or infrastructure.

Experts have warned that the involvement of amateur hackers in the conflict in Ukraine could lead to confusion and incite more state-backed hacking, as governments seek to defend themselves and strike back against their attackers.

“Some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government,” the Cybersecurity and Infrastructure Security Agency warned in an advisory on Wednesday. “These Russian-aligned cybercrime groups have threatened to conduct cyberoperations in retaliation for perceived cyberoffensives against the Russian government or the Russian people.”

Distributed Denial of Secrets, or DDoSecrets, the nonprofit organization publishing many of the leaked materials, was founded in 2018 and has published material from U.S. law enforcement agencies, shell companies and right-wing groups. But since the beginning of the war in Ukraine, the group has been flooded with data from Russian government agencies and companies. It currently hosts more than 40 data sets related to Russian entities.

“There has been a lot more activity on that front since the start of the war,” said Lorax B. Horne, a member of DDoSecrets. “Since the end of February, it hasn’t been all Russian data sets, but it has been an overwhelming amount of data that we’ve been receiving.”

DDoSecrets operates as a clearinghouse, publishing data it receives from sources through an open submission process. The organization says that its mission is transparency with the public and that it avoids political affiliations. It is often described as a successor to WikiLeaks, another nonprofit group that has published leaked data it received from anonymous sources.

On March 1, the Ukrainian news outlet Ukrainska Pravda published names and personal information that it said belonged to 120,000 Russian troops fighting in Ukraine. The information came from the Center for Defense Strategies, a Ukrainian security think tank, the news outlet reported. In late March, Ukraine’s military intelligence service leaked the names and personal data of 620 people it said were officers with Russia’s F.S.B.

And in early April, the military intelligence service published the personal information of Russian soldiers it claimed were responsible for war crimes in Bucha, a suburb where investigators say Russian troops waged a campaign of terror against civilians.

“All war criminals will be brought to justice for crimes committed against the civilian population of Ukraine,” the military intelligence service said in a statement on its website that accompanied the Bucha data dump. (Russia has denied responsibility for the Bucha killings.)

Russian state-backed hackers have also carried out a number of cyberattacks in Ukraine since the war began, targeting government agencies, communications infrastructure and utility companies. They have largely relied on destructive malware to erase data and disrupt the operations of critical infrastructure companies, but they have occasionally used hack-and-leak tactics.

In late February, a group calling itself Free Civilian began to leak personal information that supposedly belonged to millions of Ukrainian civilians. Although the group posed as a collective of “hacktivists,” or people using their cyberskills to further their political ends, it actually operated as a front for Russian state-backed hackers, according to researchers at CrowdStrike. The hack-and-leak operation was intended to sow distrust in Ukraine’s government and its ability to secure citizens’ data, the researchers said.

Hackers affiliated with Russia and Belarus have also targeted news media companies and Ukrainian military officials in an effort to spread disinformation about a surrender by Ukraine’s military.

But much of Russia’s hacking efforts have focused on damaging critical infrastructure. Last week, Ukrainian officials said they had interrupted a Russian cyberattack on Ukraine’s power grid that could have knocked out power to two million people. The G.R.U., Russia’s military intelligence unit, was responsible for the attack, Ukraine’s security and intelligence service said.

U.S. officials have repeatedly warned American companies that Russia could carry out similar attacks against them and have urged them to harden their cyberdefenses. The governments of Australia, Britain, Canada and New Zealand have issued similar warnings.

In early April, the Justice Department and the F.B.I. announced that they had acted in secret to pre-empt a Russian cyberattack by removing malware from computer networks around the world. The move was part of an effort by the Biden administration to put pressure on Russia and discourage it from launching cyberattacks in the United States. Last month, the Justice Department charged four Russian officials with carrying out a series of cyberattacks against critical infrastructure in the United States.

But so far, the Russian activity directed at the West has been relatively modest, as Chris Inglis, the national cyber director for the Biden administration, acknowledged on Wednesday at an event hosted by the Council on Foreign Relations.

“It’s the question of the moment — why, given that we had expectations that the Russian playbook, having relied so heavily on disinformation, cyber, married with all other instruments of power, why haven’t we seen a very significant play of cyber, at least against NATO and the United States, in this instance?” he asked.

He speculated that the Russians thought they were headed to quick victory in February, and when the war effort ran into obstacles, “they were distracted,” he said. “They were busy.”

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Ivan Nechepurenko

Skepticism greets a bold Russian claim about war aims, based on its source.

When Gen. Rustam Minnekayev made a sweeping statement on Friday that Russia’s next military aim would be to seize Ukraine’s entire southern coast, many analysts were skeptical, based not only on the claim, but on its source.

Why would a relatively obscure military figure announce such a major shift in policy, rather than President Vladimir V. Putin, who usually makes such pronouncements, or Defense Minister Sergei K. Shoigu, or Gen. Aleksandr V. Dvornikov, the chief Russian commander for the war in Ukraine?

General Minnekayev’s official job is the organization of political propaganda work in the army’s central district, which comprises a vast territory from the Volga basin to eastern Siberia. His duties normally would not involve formulating military strategy.

Yet he told a gathering of arms industry representatives in Yekaterinburg — more than 1,000 miles away from the fighting — that Russia was seeking to capture a swath of Ukrainian territory from the Donbas region to Moldova. That would cut off Ukraine’s access to the Black Sea, General Minnekayev said, according to Russian news agencies, allowing Russia to “influence critical elements of the Ukrainian economy” and gain “yet another point of access” to the pro-Russian enclave of Moldova known as Transnistria.

According to the defense ministry’s website, General Minnekayev, who is stationed in Yekaterinburg, has been mostly involved in projects unrelated to the invasion, such as discussing the construction of an Orthodox cathedral with the clergy or indoctrinating the country’s youth.

“One of our main goals is the work with the veterans and patriotic upbringing of the new generation,” General Minnekayev told Red Star, the defense ministry’s official newspaper, last April. “We need to tell the youth the truth about the war that our ancestors have not been fighting in vain.”

Yuri Fyodorov, a Russian military analyst, said that, on paper, General Minnekayev’s main line of work is “brainwashing” Russian servicemen. But in reality, he said, the general’s main job is to “collect information about the officers: their views and moods.”

General Minnekayev manages “a system of political control of officers which exists in parallel to military counterintelligence,” Mr. Fyodorov said in an interview.

In Mr. Fyodorov’s view, the commander was probably sanctioned by his superiors to make such a statement, which was then reported by TASS, a state-run news agency.

“Looks like fighting is ongoing among various groups in the higher echelons of power,” he said.

Tatyana Stanovaya, a founder of the political consultancy R. Politik, said that General Minnekayev “is not the person who is supposed to make such statements,” and that it is possible he made it “for propaganda reasons.”

Moscow could not deny the statement, she said in a social media post, because it would make the Russian conservative faction “enraged.” In a regular briefing, Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, declined to comment on whether General Minnekayev’s comments reflected Mr. Putin’s thinking.

Tyler Hicks

Residents looked on as shops burned in the Saltivka neighborhood of Kharkiv, which was attacked on Friday.

Anton Troianovski

President Vladimir V. Putin of Russia will meet with António Guterres, the United Nations secretary general, in Moscow on April 26, the Kremlin said. Mr. Guterres made a request earlier this week for a meeting with Mr. Putin to “discuss urgent steps to bring about peace.”

Marc Santora

Russia’s military paid a high price for the Kremlin’s ‘victory’ in the ruined city of Mariupol.

As soldiers and civilians trapped in bunkers beneath a sprawling steel plant in Mariupol issued desperate pleas for help on Friday, military analysts said that it might take days or even weeks for the heavily battered Russian forces who now control most of the city to regroup and join Moscow’s offensive in the eastern Donbas region.

The Kremlin on Thursday declared “victory” in the now ruined city even though Ukrainian forces still held the Azovstal steel plant near Mariupol’s port. President Vladimir V. Putin ordered his forces not to storm the plant but rather to block it “so that a fly cannot not pass through.”

A final assault on the plant would have almost surely resulted in further casualties for Russia in a campaign that military analysts and Ukrainian officials say has already taken a heavy toll.

Mariupol, a strategic port city, was targeted on the first day of Russia’s invasion two months ago. It has been surrounded by Russian forces for some 50 days and been the scene of some of the most intense fighting of the war.

While the defenders of the city are now confined to the steel plant, Ukrainians and western military analysts said that in weeks of fighting they killed high-ranking Russian soldiers and many members of elite Russian fighting units.

Even as the city around them was reduced to rubble, Ukrainian soldiers continued to ambush and attack Russians entering the city. It is impossible to know exactly how many Russian soldiers were killed in the battle but the Institute for the Study of War, a Washington think-tank, said they suffered “high casualties.”

“Russian forces involved in the battle of Mariupol are likely heavily damaged and Ukrainian forces succeeded in tying down and degrading a substantial Russian force,” according to the group’s analysis.

The British military defense intelligence agency said on Friday that the decision to blockade the Azovstal plant “likely indicates a desire to contain Ukrainian resistance in Mariupol and free up Russian forces to be deployed elsewhere in eastern Ukraine.”

Western military officials estimate that there were about 12 Russian battalion tactical groups in the city at the start of the week. At full strength, the battalions consist of between 700 to 1,000 soldiers. It is highly unlikely the Russian battalions who fought in the city remain at full strength, according to the Institute for the Study of War.

Some portion of the Russian forces will be needed for missions outside the eastern offensive.

The raging fight in Mariupol has left an estimated 95 percent of the structures in the city destroyed or so damaged that they will likely need to be torn down, and Russia will need soldiers to secure the ruins and clear out any remaining pockets of resistance. Other soldiers might be needed to maintain control of southern Ukraine.

And despite the Kremlin’s claim of victory, the Russians must now maintain their siege of the steel plant.

Iryna Vereshchuk, the Ukrainian deputy prime minister, said Friday that the Russian army had made it clear that they would not let civilians leave the plant unless the soldiers inside surrender first. She estimated that around 1,000 civilians, many of them “women, children and the elderly,” were still inside the plant. While Russia opened a corridor for soldiers to surrender, she said, it has not guaranteed safe passage out for civilians.

“The Russians refuse to open a corridor for civilians, cynically pretending that they do not understand the difference between a corridor for the military to surrender and a humanitarian corridor to evacuate the civilians,” she wrote on Telegram. “But they do understand it all. It’s just that they are trying to lay extra pressure on our military.”

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Sameer Yasir

India and Britain have called on Russia to declare an immediate ceasefire in Ukraine. Prime Minister Narendra Modi of India told reporters in New Delhi that in a meeting with his British counterpart, Boris Johnson, the two discussed the situation in Ukraine and underscored the importance of diplomacy.

Jeffrey Gettleman

The world’s largest airplane is among the casualties of the war in Ukraine.

BUCHA, Ukraine — The day war broke out, one of Ukraine’s most decorated pilots stepped onto the balcony of his three-story home and felt a pain in his heart.

A battle was raging at a nearby airport, and from where he was standing, the pilot, Oleksandr Halunenko, could see the explosions and feel the shudders. The Russians were invading his country and something very specific worried him.

Mriya.

The plane.

In a hangar a few miles away rested the world’s largest airplane, the Antonov An-225, so special that only one was ever built, in the 1980s. Its name is Mriya, pronounced Mer-EE-ah, which in Ukrainian means The Dream.

With its six jet engines, twin tail fins and a wingspan nearly as long as a football field, Mriya hauled gargantuan amounts of cargo across the world, mesmerizing crowds wherever it landed. It was an airplane celebrity, aviation enthusiasts say, and widely beloved. It was also a cherished symbol of Ukraine.

Mr. Halunenko was Mriya’s first pilot and loved it like a child. He has turned his home into a Mriya shrine — pictures and paintings and models of the aircraft hang in every room.

But that morning, he had a terrible feeling.

“I saw so many bombs and so much smoke,” he said. “I knew Mriya could not survive.”

Finbarr O’Reilly

The Lviv bus and train station is a scene of reunions and farewells, as some flee the country and many more return.

The main train and bus station in Lviv bustled with people displaced by the Russian invasion on Friday, most of them women and children, but after nearly two months of war, many of those passing through the transportation hub were returning to their hometowns and villages after initially fleeing the war.

Some families were happily reuniting after weeks apart while remaining unsettled by the continued fighting, particularly in the country’s east. Pavlo, 38, embraced his daughter Eva, 6, after she returned with his wife Marianna, 37, and their dog Gucci. They had spent a month in Poland.

The train station has a shelter for women and children. Svitlana, 25, who was traveling with her two children, rested there as she prepared to return home to Zaporizhzhia. She had spent several weeks as a refugee in Poland.

Most people in the stations were going back to their homes, even if it meant returning to places like Kharkiv and Dnipro that are still being hit with airstrikes and artillery barrages.

Others were going the opposite direction after weeks of war. At the bus station next door, Alina Shabalina, 28, boarded a bus going to Poland with her daughter Avrora, 5, and sister Yulia Taranenko, 19. They had fled the eastern city of Sumy.

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Rick Gladstone

The director general of the International Atomic Energy Agency, Rafael Mariano Grossi, will lead an expert mission to Ukraine’s defunct but dangerous Chernobyl nuclear plant on April 26, the U.N.’s nuclear monitoring agency said Friday. In a statement, it said Mr. Grossi would be helping “step up efforts to help prevent the danger of a nuclear accident during the current conflict in the country.”

Claire Moses

The Netherlands is planning to end its dependence on fossil fuels from Russia by the end of this year, the Dutch climate minister said. European Union officials have already started drafting an embargo on Russian oil, which will likely be put up for negotiation in the coming weeks.

Nick Cumming-Bruce

The U.N. details a ‘horror story’ of abuses in Ukraine.

GENEVA — The United Nations on Friday detailed a “horror story” of possible war crimes and abuses unfolding in Ukraine, citing indiscriminate shelling, hundreds of summary executions and the widespread devastation of civilian lives.

“International humanitarian law has not merely been ignored but seemingly tossed aside,” Michelle Bachelet, the United Nations High Commissioner for Human Rights, said in a statement.

She called the strike on the train station in Kramatorsk, which killed more than 50 civilians and injured scores, “emblematic of Russian forces’ indiscriminate bombardment of civilian targets” that may amount to war crimes.

“Our work to date has detailed a horror story of violations perpetrated against civilians,” she said in the statement.

While Ukrainian forces have committed abuses, including ill-treatment or torture of prisoners of war, “the vast majority” of alleged abuses were attributed to Russian armed forces, Ravina Shamdasani, a spokeswoman for the U.N. human rights office, told a news briefing in Geneva.

She said U.N. human rights monitors in Ukraine had documented the summary execution of 50 civilians in Bucha, a few miles west of Kyiv, Ukraine’s capital. Monitors are investigating allegations involving the killings of more than 300 civilians in other areas that had been controlled by Russian forces, and also 75 cases of sexual violence, Ms. Shamdasani added.

The latest U.N. data show that 2,435 killed civilians have been confirmed killed in the fighting since Russia’s invasion of Ukraine — but the true toll is likely far higher.

“There already has been a bloodbath,” Ms. Shamdasani said. “We are very worried about what’s coming next.”

The U.N. estimates that at least 3,000 civilians have died because they were unable to access medical care or due to strenuous conditions — which includes being forced to shelter in basements or apartments for days or weeks on end, Ms. Bachelet’s statement said.

It cited widespread detention of civilians by Russian forces — with monitors confirming 155 cases — including of local officials, journalists and human rights activists. Some were reportedly tortured or ill-treated and left without food or water, the statement added.

“Those in command of armed forces must make it clear to their fighters that anyone found to have been involved in such violations will be prosecuted and held accountable,” Ms. Bachelet said.

Sameer Yasir

Prime Minister Boris Johnson told reporters in New Delhi that Britain is considering sending tanks to Poland so that Warsaw can send its own to Ukrainian forces fighting against Russia. “We are looking at sending tanks to Poland to help them as they send some of their T-72s (tanks) to Ukraine,” he said.

Sameer Yasir

Prime Minister Boris Johnson of Britain, who is on a two-day visit to India, told reporters in New Delhi that the war in Ukraine may drag on until the end of next year. He said the Russian president, Vladimir Putin, has made a “catastrophic blunder” by ordering his troops to invade Ukraine.

Melissa Eddy

Germany’s economy is expected to contract under a Russian gas embargo.

An embargo on Russian natural gas could cause Germany’s economic output to drop as much as 5 percent this year, the Bundesbank warned on Friday, potentially driving the country into a recession while pushing up already high consumer prices.

The central bank’s predictions, largely in line with those of several economic institutes, also served as a warning of the danger that Europe’s largest economy could face if Russia decides to cut off gas exports to Europe.

The central bank said its predictions were couched in uncertainty, given the unpredictable nature of the crisis surrounding Russia’s invasion of Ukraine. But its economic modeling showed that cutting off Russian natural gas, which before the war accounted for 55 percent of Germany’s supplies, would cause gross domestic product for the year to shrink 2 percent instead of growing by 3 percent.

“Natural gas prices are likely to rise the most, as Russian deliveries are difficult to replace in the short term,” the bank said. Roughly a third of all natural gas is used for industrial production, including steel and chemicals.

This week, the International Monetary Fund warned that the war in Ukraine would drag down the eurozone economy. It downgraded its forecast of economic growth to 2.8 percent from the 3.9 percent it had predicted in January.

Treasury Secretary Janet L. Yellen also warned that a ban on Russian gas could have a “counterintuitive” effect and harm Europe’s economy more than Russia’s by driving up the global price of fuel.

“Europe clearly needs to reduce its dependence on Russia with respect to energy,” Ms. Yellen told reporters in Washington on Thursday. “But we need to be careful when we think about a complete European ban.”

The European Union has banned Russian coal and is preparing a plan to embargo Russian oil. Although Germany has said it is working to end imports of Russian oil this year, it has been reluctant to move more quickly. Last year, Germany imported about a third of its crude oil from Russia.

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Marc Santora

The United Nations human rights office on Friday called the war in Ukraine “a horror story of violations perpetrated against civilians.” “Over these eight weeks,” Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, said in a statement, “international humanitarian law has not merely been ignored but seemingly tossed aside.”

Marc Santora

Law enforcement officials in Ukraine’s capital said that they have found the bodies of 1,084 civilians, with as many as three in four killed by small arms fire, suggesting they were killed at close range. “These are civilians who had nothing to do with territorial defense or other military formations,” Andriy Nebytov, the police chief for the Kyiv region, told a national broadcaster.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

Russia has broader aims in Ukraine, a top commander says, but it’s not clear if that’s official policy.

Russia aims to take “full control” of southern Ukraine, a senior Russian military commander said on Friday, though it was not immediately clear whether the surprise announcement amounted to an official policy shift in the Kremlin’s stated goals for the war.

The commander, Gen. Rustam Minnekayev, told a defense industry meeting that Russia was seeking to win control of a swath of territory extending to Moldova, Ukraine’s southern neighbor. That would cut off Ukraine’s access to the Black Sea, General Minnekayev said, according to Russian news agencies, allowing Russia to “influence critical elements of the Ukrainian economy” and gain “yet another point of access” to the pro-Russian Moldovan enclave, Transnistria.

Those are far more ambitious goals than those set out by President Vladimir V. Putin in recent weeks, which have focused on gaining control of the Donbas region in eastern Ukraine. And they also don’t appear to be realistic, at least for now, since military observers question whether Russia has enough troops and equipment to win the grinding battle for the Donbas — let alone for southern Ukraine, which is home to Odesa, a fortified city of a million people.

“I want to remind you that many Kremlin plans have been destroyed by our army and people,” Andriy Yermak, chief of staff to Ukraine’s president, wrote on social media in response to General Minnekayev’s remarks.

It wasn’t clear whether the general’s statement reflected Mr. Putin’s plans for the war — or was instead meant to distract or confuse Ukraine as fighting in the Donbas intensifies. When asked in a regular conference call with reporters whether General Minnekayev had disclosed wider Russian war goals than previously announced, Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, declined to comment.

In his remarks on Friday, General Minnekayev said that a “second phase” of the war had started two days earlier. “One of the goals” of that phase, he said, “is to take full control of the Donbas and southern Ukraine.” He said that would allow Russia to control Ukraine’s Black Sea ports, “through which agricultural and metallurgical products are delivered” to other countries.

The commander also issued a veiled warning to Moldova. A Russian regiment already is stationed in Transnistria.

“Control over the south of Ukraine is another connection to Transnistria, where there is also evidence of oppression of the Russian-speaking population,” General Minnekayev said.

Yuri Fyodorov, a Russian military analyst, said that the broader aims detailed by General Minnekayev “from the military standpoint are unreachable.”

“All of Russia’s combat-ready units are now concentrated in the Donbas, where Russia failed to achieve any significant advances over the past five days,” Mr. Fyodorov said in an interview. General Minnekayev’s rank would generally not allow him to make such sweeping policy statements that also contradict what has been said by the country’s top politicians, Mr. Fyodorov added.

“It might signal a divergence of positions, perhaps a significant one, among the military top brass and the political elite,” he said.

Since launching the war in Ukraine, Mr. Putin has used false claims of a “genocide” against Russian speakers in the eastern part of the country as a justification for the invasion.

On Thursday, Russia claimed it had taken control of Mariupol, a port city on the Sea of Azov. It has been the last pocket of serious resistance in the “land bridge” the Kremlin has created between territory it already holds in the Donbas region, in the east, and the Crimean Peninsula, in the south, which Russia annexed in 2014.

What is known as southern Ukraine lies beyond Crimea, to the peninsula’s south and west, and includes the Odesa, Kherson and Mykolaiv regions. Russia claims it has full control of Kherson, but its attempts to advance into the areas around Mykolaiv in March were repelled by Ukrainian forces.

Elisabetta Povoledo

Pope Francis condemns the war in Ukraine (again), but doesn’t name Putin (again).

Pope Francis has defended his decision to not directly name President Vladimir V. Putin of Russia in his repeated condemnations of the war in Ukraine, and said that he was ready to do “everything” so “there will not be one more death.”

“A pope never names a head of state, much less a country, which is superior to its head of state,” Francis said when asked directly about it for an interview that was published on Thursday by the Argentine newspaper La Nacion.

In the wide-ranging interview, the pope said that the Vatican’s behind-the-scenes efforts to stop the war were continuous. “I cannot tell you the details because they would no longer be diplomatic efforts,” Francis said “But the attempts will never cease.”

Francis has repeatedly expressed abhorrence of the war. On Feb. 25, the day after Russia invaded Ukraine, he visited Alexander Avdeev, the Russian ambassador to the Holy See, to voice his concern.

Since then, Francis has used his weekly public speaking engagements — the Sunday Angelus prayers and general Wednesday audiences — to plea for a cease-fire, for renewed peace negotiations and for humanitarian corridors that would allow civilians safe passage out of besieged areas.

Francis has condemned the “violent aggression against Ukraine” for which there is “no justification,” and during a visit to Malta this month, he blamed the war on a “potentate sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests.” In the Nacion interview, he said, “All war is anachronistic in this world and at this stage of civilization.”

And he has sent two of his top advisers to Ukraine to bring aid and to show his closeness to the Ukrainian people.

But Francis has been criticized for studiously avoiding naming Mr. Putin, or even Russia, as the aggressor, and for not challenging Patriarch Kirill of the Russian Orthodox Church for his open support of the war.

The Vatican has defended Francis’ approach in opinion articles in its daily newspaper, L’Osservatore Romano. In one, in March, Andrea Tornielli, an influential Vatican official, wrote that popes did not name aggressors “not out of cowardice or an excess of diplomatic prudence, but in order not to close the door, in order to always leave open a crack to the possibility of stopping the evil and saving human lives.”

Pontiffs have also traditionally avoided choosing sides in conflicts, at least in the 20th century, said Alberto Melloni, the director of the John XXIII Foundation for Religious Sciences in Bologna.

Behind closed doors, though, “popes won’t hold back,” said Mr. Melloni, citing a meeting between Pope Paul VI and President Lyndon B. Johnson during which the pope is said to have told the president that the war in Vietnam was undermining the moral authority of the United States.

But in public, “they often speak in general terms,” Mr. Melloni said. In some cases, he added, the strategy that has backfired on the church, as it did with Pius XII’s use of generic language about the horrors of World War II. “The church has paid dearly for that error,” Mr. Melloni said.

In the case of the war in Ukraine, Francis has tried to carve out a role as a unifier and peacemaker, Mr. Melloni said, adding that the pope was not about to deliver “spiritual sanctions” on anyone.

This month, Reuters reported that Francis’ diplomatic efforts might include a visit in Jerusalem with Patriarch Kirill in June after a two-day visit to Lebanon. The Vatican has not officially announced the trip, though it has been confirmed by the Lebanese presidency.

But in the Nacion interview, Francis said that while his relations with Patriarch Kirill were “very good,” his plans to meet with the patriarch had been suspended because Vatican diplomats “understood that a meeting between the two at this time could lend itself to many confusions.”

It would have been their second meeting. Francis and Patriarch Kirill met in 2016 in Havana, where Francis became the first pontiff to meet a patriarch of the Russian Orthodox Church, an ecumenical and diplomatic coup that had eluded his predecessors. The roots of the East-West split in Christianity can be traced to the Schism of 1054, and Francis has spent years courting Patriarch Kirill to mend that split.

Francis also spoke to Patriarch Kirill last month in a video call, the Vatican said, a conversation that it said was motivated by a desire to promote peace.

On the flight to Malta, Francis told reporters that a trip to Kyiv, Ukraine’s capital, was “on the table.” But in the Nacion interview, Francis said that he had not yet gone to Kyiv, as some Western leaders have, because he feared jeopardizing “higher objectives, which are the end of the war, a truce or at least a humanitarian corridor.”

“What would be the use of the pope going to Kyiv if the war continues the next day?” he said.

Francis, 85, has had a series of health setbacks in recent weeks that have caused him to cancel or modify several appointments. The Vatican said on Friday that the pope had canceled his public engagements for the day so that he could undergo medical checks on his right knee, which has been causing him pain when he stands or walks.

Valeurs Actuelles

[Info VA] Seine-et-Marne : un adolescent de 16 ans poignardé dans un lycée professionnel de Chelles

Un adolescent de 16 ans a été poignardé au sein du lycée professionnel Louis-Lumière de Chelles, en Seine-et-Marne, ce vendredi matin, a appris Valeurs actuelles de source policière. L’élève, connu des services pour des faits de violence, a reçu cinq coups de couteau, trois du côté droit et deux dans le dos, au moyen d’une lame de 10 cm. Son agresseur s’est présenté dans l’établissement scolaire à la recherche de sa victime.

L’adolescent grièvement blessé, conscient mais au pronostic vital engagé, a été évacué en urgence vers l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris. Aussitôt après l’agression, une aile du lycée professionnel a été temporairement fermée. L’agresseur, extérieur à l’établissement et non identifié, était toujours en fuite cet après-midi, selon nos informations. La police judiciaire de Meaux a été chargée de l’enquête.

Une cellule psychologique d’écoute a été mise en place au sein de l’établissement, a indiqué le Rectorat dans un communiqué. A la demande du ministre de l’Education nationale, Daniel Auverlot, recteur de l’académie de Créteil, s’est aussi rendu sur place. « Ils condamnent fermement cet acte de violence inacceptable. Ils expriment tout leur soutien à la famille de l’élève, à ses camarades ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative du lycée Louis-Lumière », a ajouté le Rectorat.

🔴 [Info @Valeurs] Un adolescent de 16 ans a été poignardé au lycée professionnel Louis Lumière de Chelles (77) ce vendredi, il a reçu 3 coups de couteau (de 10 cm) côté droit et 2 dans le dos, indique une source policière. L’agresseur s’est présenté en recherchant sa victime.

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Marjorie Taylor Greene: I did not call for violent capitol insurrection

A US congresswoman has denied calling for an "insurrection" in Washington as part of a trial challenging her right to stand for re-election.

Marjorie Taylor Greene is being tried under a Civil War era law that bars officials from holding office if they violate their oath to protect the US.

The Georgia Republican, a close ally to Donald Trump, is one of the party's most right-wing members in Congress.

Democrats claim she played a key role in the 6 January US Capitol riot.

On Friday, Ms Greene, 47, became the first sitting lawmaker to testify under oath about her alleged role in the attack in 2021, as Congress was meeting to cement Joe Biden's election victory over Mr Trump.

She testified to the Georgia courtroom that she "had no knowledge of any attempt" to illegally interfere with vote counting in Congress that day.

She also repeated false claims that Mr Trump actually won the election.

The case centres around a provision of the 14th Amendment to the US Constitution - the "Insurrectionist Disqualification Clause" - which prohibits elected representatives from seeking office again if they "engaged in insurrection or rebellion against the same, or given aid or comfort to the enemies thereof".

Democrats may seek to use the same argument to bar Mr Trump from running if he attempts to throw his hat into the 2024 presidential election.

In a filing ahead of the trial, lawyers for Ms Greene said that she "vigorously denies that she aided and engaged in insurrection to obstruct the peaceful transfer of presidential power".

In court, Ms Greene said: "I don't support violence of any kind," and denied having ever called for violence in her social media posts and media appearances.

Prosecutors allege that she made coded calls to arms on public platforms.

For example, on 5 January, one day before the riot, Ms Greene said in an interview: "This is our 1776 moment", in what lawyers said was a reference to the year that the US declared independence from Britain, triggering a war.

Under oath, she said that she had no memory of that statement and denied that references to 1776 amounted to a secret call for violence. The Georgia state seal hanging in the court, she noted, has the year "1776" written on it, prompting a laugh from the judge.

Her lawyers have described her support for the 6 January riot as protected speech under the US Constitution's First Amendment, which covers right to free expression.

The effort to ban Ms Greene from running is being led by Free Speech for People, a group that advocates for campaign finance reform. A similar suit against North Carolina Republican Madison Cawthorn was dismissed by a federal judge last month.

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France24 - Monde

Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

Publié le : 22/04/2022 - 10:49

Gulliver CRAGG Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Alors que la guerre fait rage ailleurs en Ukraine, Irpin et Boutcha, villes de la banlieue de Kiev qui ont vécu l’enfer de l’occupation russe et des combats intenses menés par les Ukrainiens, retrouvent une relative tranquillité. Certains habitants y retournent, ne serait-ce pour constater les dégâts. Notre correspondant, Gulliver Cragg, a accompagné l’un d’eux.

"Visuellement, ça a l’air intact. Après, on verra bien", confie Danylo Andreyko, de retour à Irpin. Ce boulanger formé en France prévoyait d'ouvrir un café-boulangerie dans cette ville de la banlieue de Kiev. "Lavabo, ici les pétrins, des tables... C'est ce qu'on a prévu de faire. Mais on va le faire un peu plus tard", poursuit-il, en parcourant les lieux. Il est soulagé que le bâtiment soit encore debout. Ce n'est pas le cas des maisons voisines.

Danylo est parti au cinquième jour de l'offensive de l'armée russe en Ukraine. Son ami Iouri, lui, est resté combattre. Ce militaire ukrainien est un ancien négociant en peinture. Il confie : "Là où se trouvaient nos positions, il n'y a plus aucune maison. Elles ont été détruites à 99 %. Là où se trouvaient les Russes, ce n'est pas le cas, parce que notre artillerie ne voulait pas risquer de blesser des civils. Près d'une église, il y avait des véhicules russes, et nous étions sûrs qu'il n'y avait pas de civils. Mais même là, notre artillerie a dit non, nous ne tirons pas sur l'église."

Cette église est aussi le site de l'une des fosses communes découvertes à Boutcha. Les corps exhumés n'ont pas encore été tous identifiés. "Je n'ai pas de mots", lâche Danylo. Selon les soldats, les forces russes ont délibérément visé le pont emprunté par les civils en fuite. "Leur artillerie n'a pas arrêté de pilonner ce pont", martèle Iouri. "Et ils ne tiraient pas directement sur le pont, mais de manière à ce que les éclats d'obus atteignent les gens sous le pont", ajoute Sacha, un autre militaire. "C'est hallucinant !", s'écrie Danylo.

Ces soldats pensent que les Russes voulaient décourager les civils de partir afin de les utiliser comme boucliers humains. L'artillerie ukrainienne a tout de même parfois visé des zones résidentielles, mais en prenant soin d’affiner ses tirs. Iouri raconte : "Une colonne entière de véhicules blindés russes a explosé ici. Notre artillerie a tiré sur eux, et regardez : ils ont si bien visé que la plupart des maisons de cette rue sont intactes." La plupart, mais pas toutes. Les soldats affirment qu’ici, les Russes étaient entrés dans la cour.

Danylo, Iouri et Sacha étaient tous des civils. Ils ont rejoint l’armée au début de l’invasion. "Je suis fier pour le courage que mon ami Iouri a eu. Il est resté ici pour combattre. Mais d'un autre côté je suis vraiment… Ce n'est pas ma maison, mais j’imagine que pour les personnes qui ont vécu ici, c’est fou quoi… Je n'ai jamais vu ça", reprend Danylo.

La reconstruction prendra des années. Mais avant cela, toute la zone devra être déminée.

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Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"

DÉCRYPTAGE

Offensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?

EXCLUSIF

Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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One Ukrainian War Casualty: The World’s Largest Airplane

Mriya, the world’s largest aircraft, was destroyed in a pivotal battle at the start of the war. It was a beloved symbol for all of Ukraine but perhaps no one misses it more than its first pilot.

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By Jeffrey Gettleman

BUCHA, Ukraine — The day war broke out, one of Ukraine’s most decorated pilots stepped onto the balcony of his three-story home to watch a battle raging at a nearby airport.

From where he was standing, the pilot, Oleksandr Halunenko, could see the explosions and feel the shudders. The Russians were invading his country and he was worried about something close to his heart.

Mriya.

The plane.

In a hangar a few miles away rested the world’s largest airplane, so special that only one was ever built. Its name is Mriya, pronounced Mer-EE-ah, which in Ukrainian means The Dream. With its six jet engines, twin tail fins and a wingspan nearly as long as a football field, Mriya hauled gargantuan amounts of cargo across the world, mesmerizing crowds wherever it landed. It was an airplane celebrity, aviation enthusiasts say, and widely beloved. It was also a cherished symbol of Ukraine.

Mr. Halunenko was Mriya’s first pilot and loved it like a child. He has turned his home into a Mriya shrine — pictures and paintings and models of the aircraft hang in every room.

But that morning, he had a terrible feeling.

“I saw so many bombs and so much smoke,” he said. “I knew Mriya could not survive.”

The war in Ukraine, not even two months old, has already destroyed so much: thousands of lives, entire families, happiness and security for countless people.

But it has also destroyed material things that mean a lot — homes burned to the ground; supermarkets that fed communities smashed by shelling; toys and prized possessions scorched beyond recognition.

In the case of Mriya, which took a direct hit during the pivotal battle at that airport, the damage to the aircraft has stirred an incredible outpouring of what can only be described as grief. Heartbroken airplane buffs around the world are getting Mriya tattoos. A sad cartoon has been circulating, with tears streaming out of Mriya’s eyes.

But there may be no one as broken up as Mr. Halunenko, who comes from a generation where emotions are not so easily shared.

“If I were not a man,” he said, “I would cry.”

Mr. Halunenko, 76, was a child of the Cold War. His father was a Russian Army captain, his mother a Ukrainian peasant. Both died when he was young.

At boarding school in southeastern Ukraine, he took flying lessons and discovered he had a gift. He became a MiG-21 fighter pilot and then an elite Soviet test pilot. He captained all kinds of aircraft, from sleek new fighter planes to powerful freighters but nothing as grand as what he would soon fly.

In the 1980s, the Soviet leadership was eager to get back into the space race. Engineers designed a reusable spacecraft called the Buran that looked like the American space shuttle.

But the components were spread all around — the shuttle was constructed in Moscow, the rockets were made hundreds of miles away and the launchpad was in Kazakhstan. The only feasible way to get everything in the same place was to fly the shuttle and the rockets on the back of a plane, a really big one.

And so, at the Antonov aviation company production plant in Kyiv, Ukraine’s capital, Mriya was born. It made its first flight in 1988, Mr. Halunenko at the controls.

At 276 feet long and six stories high, the plane, designated AN-225, was bigger than any other in the sky. It boasted 32 landing wheels and a wingspan of 290 feet. Its maximum takeoff weight stood at a staggering 1.4 million pounds, far more than a fully loaded 747. Its nose cone flipped up so that big objects, like turbine blades or even smaller jets, could be slid into its cavernous belly.

There are different ways to measure size, but experts said Mriya was longer and heavier than other giant aircraft.

“The AN-225 absolutely was the largest airplane ever built, of any type, for any use,” said Shea Oakley, an aviation historian in New Jersey. “People came out to see this airplane wherever it flew just to marvel at the size of the thing.”

Mr. Halunenko, whose grizzly white beard makes him resemble a late-in-life Ernest Hemingway, smiled as he remembered an air show in Oklahoma more than 30 years ago.

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“It takes a lot to impress the Americans,” he said. “But I’ll never forget the crowds lined up to see us.”

“And no one knew where Kyiv was,” he laughed.

Mriya wasn’t easy to fly, especially with a space shuttle strapped to its back. It turned in wide arcs — Mr. Halunenko held his arms straight out like wings and rocked side to side. On the ground it was hard to dock.

After the Soviet Union collapsed in 1991, the shuttle program went down with it. Mriya was repurposed into a gigantic flying workhorse. It hauled generators, vast pieces of glass, stupendous quantities of medical supplies and even battle tanks.

And the Ukrainians kept tinkering with it. In 2001, Mr. Halunenko broke more aviation records, including for the heaviest cargo load (253.8 tons) ever lifted in the air. The plane also holds the world record for transporting the longest piece of air cargo — a 138-foot turbine blade — and hosting the highest altitude art exhibition.

By 2004, Mr. Halunenko, who was awarded the acclaimed Hero of Ukraine medal, retired as its pilot. But Mriya carried on. In the past two years, it made hundreds of flights, often stuffed with Covid-19 supplies. For one journey to Poland, 80,000 people live-streamed the landing. With a new paint job, the yellow and blue of the Ukrainian flag, Mriya was Ukraine’s winged ambassador to the world.

Its last mission came on Feb. 2, delivering Covid test kits from China to Europe before returning to its base in Hostomel, said Dmytro Antonov, one of its latest pilots.

“She was in great operating shape,” he said. “We were expecting at least 15 to 25 more years out of her.”

As the war neared, American intelligence officials warned Ukraine that the Russians planned to seize the Hostomel airport, not far from Kyiv. Hostomel has a long runway that the Russians wanted so that they could fly in thousands of troops.

Mriya’s owners discussed moving the plane to a safer location, Mr. Antonov said, but it never happened. Company officials declined to comment on the decision, saying it was under investigation.

At 6:30 a.m. on Feb. 24, the day the war started, Russian missiles slammed into a national guard base near Hostomel airport. A few hours later, Russian helicopters blasted the airport with more missiles that hit the hangars where Mriya and other airplanes were stored, Ukrainian soldiers said.

“But we didn’t know Mriya was still here,” said Sgt. Stanislav Petriakov, a soldier at the airport. “We thought Mriya had been moved.”

A pitched battle broke out, but the Ukrainians soon ran out of ammunition and retreated to a forest.

It is not clear how Mriya was destroyed. Ukrainian soldiers said that they intentionally shelled the runway to prevent the Russians from using it. The Ukrainians said it was not their shells that hit Mriya, whose hangar is about 700 meters from the runway. When asked who he thought hit the plane, Mr. Antonov, the pilot, said, “Nobody knows.”

For the next month, as the Russians occupied and brutalized Bucha, where Mr. Halunenko has lived for more than 20 years, the old pilot stood his ground. He lectured the young Russian soldiers who searched his house not to point their guns at him and at times, he defied their orders to stay inside.

But he couldn’t stop thinking about Mriya.

“She’s like my child,” he said. “I taught her to fly.”

When the Russians finally left at the end of March, Mr. Halunenko stayed away from the airport. Until Sunday evening.

That’s when he stepped past burned trucks, and with shoes crunching over pieces of metal and glass he walked across a battlefield of debris toward the plane.

Slowly he approached the plane.

It was a mangled fuselage with a huge hole ripped out of its middle, a nose cone sliced up by shrapnel, a wing torn open and his captain’s chair lost in a tangle of blackened metal and ash.

Mr. Halunenko simply stood there, his face a blank screen.

His wife, Olha, who had come to support him, whispered: “Oleksandr is a pilot. Right now he’s just processing the information. Later the emotions will hit him.”

After walking around the plane, he put his hand on one of the burned engines and hung his head down.

“We had hoped she was repairable,” he said. “But now we realize we are saying goodbye.”

All might not be lost, though. The Ukrainian government, knowing the power of Mriya’s symbolism, has vowed to rebuild her with war reparations it hopes to squeeze from Russia.

Unknown to many, there is a second, half-finished Mriya fuselage. The plan, said Yuriy Husyev, the chief executive officer of Ukroboronprom, the state-owned company that runs Antonov, was to use that fuselage along with salvaged parts from the old Mriya to “build a new dream.”

Mr. Halunenko is sober about this, knowing it would take “huge money” to resurrect his old friend.

But sitting in his living room, surrounded by photographs of Mriya soaring through crystalline skies and parked on snowy airfields, he said, “something else is important here.” “No other country has created such an aircraft,” he said.

Mriya, he added quietly, was Ukraine’s prestige.

Oleksandr Chubko contributed reporting.

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France24 - Monde

Procès d'Osman Kavala : son épouse "n'attend plus rien" de la justice turque

Publié le : 21/04/2022 - 15:46

Ludovic DE FOUCAUD Ludovic DE FOUCAUD

Alors qu'Osman Kavala doit comparaître, vendredi, devant la justice turque, son épouse, Ayse Bugra, a reçu France 24. Elle revient sur les accusations envers le "milliardaire rouge", figure de la société turque et emprisonné sans jugement depuis octobre 2017, qui encourt une peine de prison à vie pour "tentative de renversement du gouvernement".

Sa parole s'est faite plus rare dans les médias internationaux et, si sa voix semble hésitante par moments, les mots – prononcés dans un anglais impeccable – sont précis et disent l'épreuve qu'Ayse Bugra traverse depuis bientôt quatre ans et demi.

Son mari Osman Kavala, un philanthrope et entrepreneur surnommé le "milliardaire rouge", doit comparaître vendredi 22 avril devant un tribunal d'Istanbul. Accusé d'avoir "cherché à déstabiliser la Turquie" lors du coup d'État manqué de 2016, il est détenu depuis octobre 2017 et risque la prison à vie.

Pourquoi son mari est-il ainsi visé par la justice turque ? "Il y a plusieurs hypothèses, explique-t-elle dans un sourire poli. L'une d'entre elles est que cela sert à intimider des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme dans le pays. Cela répond donc à un but politique caché, ce qui correspond aux raisons qui ont motivé la décision prise par la Cour européenne des droits de l'Homme, qui a déclaré [en décembre 2019, NDLR] que la détention de mon mari constituait une violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'Homme." Après avoir plusieurs fois appelé la Turquie – l'un de ses membres fondateurs – à libérer Osman Kavala, le Conseil de l'Europe a lancé en février une procédure d'infraction contre Ankara.

"Il y a d'autres théories, poursuit Ayse Bugra, à propos de l'influence de certains groupes politiques, de certains individus qui seraient favorables au fait d'endommager ou de rompre les liens de la Turquie avec les démocraties occidentales. Mais franchement, je ne sais pas." Elle souligne : "Mon mari n'est affilié à aucun parti politique, organisation ou mouvement, donc c'est assez étrange."

Celui que le président turc a élevé au rang d'ennemi public numéro un de la nation turque, celui qu'il surnomme "l'agent de Soros en Turquie", est une cible idéale. Il a l'avantage d'incarner tout ce que Recep Tayyip Erdogan, discours après discours, prétend combattre : "Les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur qui collaboreraient ensemble", explique Ayse Bugra dans un souffle. "Tout cela a à voir avec une stratégie politique particulière qui se pare d'un discours polarisant pour diviser la population entre un 'nous' et 'les autres', et je pense que mon mari est utile à cette rhétorique."

Absurdité des charges

Accusé tour à tour d'espionnage ou de tentative de renversement du gouvernement, Osman Kavala a été acquitté de certaines charges, puis arrêté de nouveau dans la foulée pour les mêmes. Différents dossiers, différentes accusations ont été fusionnées, tout semble avoir été fait pour l'empêcher de quitter sa prison de haute sécurité de Silivri, à l'ouest d'Istanbul.

Ce riche héritier, né à Paris en 1957 et élevé au Royaume-Uni, a choisi de mettre sa fortune au service du dialogue entre les cultures et les minorités de Turquie, dont les Kurdes ou les Arméniens. Lauréat du Prix du patrimoine archéologique européen en 2019, il est à l'origine de nombreux projets comme le centre Anadolu Kültür, à Istanbul, où nous reçoit son épouse, situé à un jet de pierre du fameux parc Gezi, dont le projet de destruction en 2013 avait déclenché un mouvement de révolte populaire.

"Gezi est juste là, dit Ayse Bugra en montrant la fenêtre, et notre immeuble est ici, sa mère vit ici, c'est un immeuble familial. Ce qui s'est passé était extrêmement intéressant, il y avait des jeunes, des personnes âgées, des pauvres, des riches. Bien sûr qu'il y est allé et a parlé aux gens qui participaient à ce mouvement, bien sûr qu'il était lui-même contre le fait de transformer le parc en centre commercial."

Chaque détail semble bon pour accuser Osman Kavala. Parmi les éléments de l'accusation figurait une carte de la répartition des abeilles sur le territoire turc, trouvée dans le téléphone du philanthrope. Le document a été présenté comme une preuve que celui-ci entendait redessiner les frontières du pays. Pour démontrer qu'il aurait organisé et financé le mouvement au parc Gezi, le parquet a retenu qu'il avait acheté aux manifestants quelques tables, quelques chaises en plastique et des pogaça (des petits pains turcs briochés).

"Mais l'absurdité est dans l'acte d'accusation lui-même, insiste Ayse Bugra, ces manifestations étaient nationales, elles ont essaimé à travers tout le pays et elles ont réuni, d'après les chiffres officiels, 3 millions et demi de personnes. Imaginez une seule personne qui organiserait et financerait un mouvement de protestation nationale de cette ampleur. Cela en soi est absurde."

La culture comme bouclier

Quand Ayse Bugra parle de l'homme qui est son mari depuis près de 35 ans, sa voix change et son regard laisse entrevoir la difficulté de la séparation. "Il a le droit de passer un coup de téléphone de 10 minutes une fois par semaine, je l'ai eu ce matin d'ailleurs. Mais généralement, il parle plus à sa mère qui a un certain âge. Et puis, je peux le voir une fois par semaine, même si ça n'a pas été possible pendant la pandémie. On se parle dans un combiné, séparés par un panneau en verre pendant une heure."

Auteure de nombreux ouvrages, professeure d'économie politique, cofondatrice du forum de science politique de l'université du Bosphore – la plus prestigieuse de Turquie, et elle aussi sous le radar du gouvernement –, Ayse Bugra peine à dissimuler sous ses manières courtoises l'extrême lassitude qui l'étreint. "Je n'attends plus rien. Après avoir subi un processus aussi long et douloureux, qu'on peine à décrire en des termes logiques, je ne peux rien prévoir, je n'attends rien et j'essaye de ne rien espérer surtout, ne rien espérer parce que l'espoir qui conduit à la déception est dévastateur."

Elle semble faire face à un mur : "Audience après audience, nous avons toujours été confrontés aux mêmes conclusions, aux mêmes maintiens en détention, exprimés à chaque fois avec exactement les mêmes mots, quels que soit les arguments présentés par nos avocats. C'est vraiment dur. Lors des dernières audiences, je n'ai même pas voulu rester dans la salle de tribunal."

Pourtant, Ayse Bugra se déplace à chaque fois, par égard, dit-elle, aux amis, aux journalistes, aux diplomates qui viennent aussi : "J'ai l'impression de devoir être là pour eux, sinon je n'irais pas". Comment fait-elle face mentalement ? Toujours ce même sourire poli : "On fait comme on peut. Mon mari et moi sommes chanceux, parce que nous avons la littérature, la fiction."

Éparpillés sur son bureau, des livres en pagaille, dont un de Thomas Mann, l'auteur allemand qui écrivait dans "La Montagne Magique" en 1924 : "Le temps est un don des dieux, prêté à l'homme pour qu'il en tire parti, pour qu'il en tire un parti utile, ingénieur, au service du progrès de l'humanité."

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Turquie : le mécène Osman Kavala maintenu en détention, Ankara menacée de sanctions

Bras de fer engagé entre Ankara et le Conseil de l'Europe sur la détention d'Osman Kavala

PORTRAIT

En Turquie, le "milliardaire rouge" Osman Kavala reste derrière les barreaux

Valeurs Actuelles

Après plusieurs agressions, les surveillants de la prison d’Orléans débrayent

Deux agressions en une journée et une violence « qui devient endémique », selon un responsable syndical. Les surveillants pénitentiaires du centre d’Orléans-Saran ont débrayé, jeudi 21 avril, rapporte La République du Centre. A l’appel de l’intersyndicale FO – Justice, CGT et Ufap-Unsa, ils se sont rassemblés pour alerter notamment sur la dangerosité de certains détenus et la nécessité de leur prise en charge dans des services psychiatriques. « Certains présentent une ultra-violence, liée notamment à des troubles du comportement qui nécessiteraient qu’ils soient pris en charge dans des services de soins adaptés », a expliqué au quotidien régional Joseph Pita Mukuna, délégué syndical Ufap-Unsa.

Des profils « de plus en plus compliqués »

Mardi 19 avril au matin, un jeune surveillant a été frappé par un détenu. Plus tard dans la journée, deux de ses collègues qui demandaient à un prisonnier de retirer sa casquette, conformément au règlement, ont également été agressés. Les trois victimes ont été placées en arrêt maladie, mais ne déplorent heureusement que des blessures légères.

L’intersyndicale souligne que « tout n’est pas noir », mais juge que l’aile psychiatrique du centre pénitentiaire n’accueille pas tous les détenus présentant des troubles. Les surveillants font donc face à des profils « de plus en plus compliqués ». Les détenus à l’origine de ces deux agressions ont été placés en quartier disciplinaire. « L’autorité judiciaire a été avisée et se réserve le droit de poursuivre pénalement les personnes impliquées », a fait savoir à La République du Centre le directeur interrégional des services pénitentiaires.

 

Orléans : les dernières actualités

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Orléans : aux urgences de l’hôpital, 90% des soignants exercent leur droit de retrait

Orléans : deux hommes placés en garde à vue pour la tentative d’incendie d’un commissariat de police

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un automobiliste fonce sur des policiers à Montreuil, un blessé

A Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ce jeudi 21 avril, un conducteur suspect qui tentait d’échapper à un contrôle a foncé et percuté un major avec son véhicule, le coinçant contre une voiture de police et le blessant aux genoux, selon nos informations. Le chauffard, un jeune homme de « type africain » et vêtu de noir, a fui avant d’être interpellé.

Aux alentours de 15h30, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) a repéré une Peugeot 3008 qui se trouvait en stationnement, à proximité d’un parc de jeux situé près de la mairie. Le conducteur semblait sur ses gardes. Les trois policiers ont suspecté le véhicule d’avoir été dérobé, car ce modèle est l’un des plus prisés des voleurs de voitures. Les agents à bord de leur véhicule banalisé sont donc descendus pour contrôler le suspect.

🔴 Tentative d’homicide sur un policier à Montreuil (93): un individu en voiture de type « africain » a foncé sur un agent lors d’un contrôle le percutant et le coinçant contre le véhicule de police. Les agents n’ont pas pu utiliser leurs armes car enfants présents. Auteur en fuite pic.twitter.com/l4phKsj9Z5

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022

Immédiatement, le conducteur de la Peugeot a démarré. Le véhicule de police a tenté de le bloquer et l’un des policiers a sorti son arme, mais sans en faire usage en raison de la présence toute proche de jeunes enfants. Dans le même temps, ses collègues sont parvenus à briser la vitre du côté conducteur et ont tenté de détacher la ceinture de sécurité. Mais l’automobiliste récalcitrant a redémarré avant d’emboutir une voiture et de percuter un des trois agents. Aussitôt, ce dernier, un major, s’est mis « à hurler de douleur », selon une source policière. Ses collègues lui ont prodigué les premiers soins, avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. 

Une nouvelle tentative pour extraire le chauffard de l’habitacle s’est soldée par un échec. Celui-ci s’est dégagé et a tenté de percuter une nouvelle fois le policier, qui est parvenu à grimper sur le capot de la voiture de police in extremis. Finalement, l’automobiliste a accroché une Ford Transit en stationnement puis après avoir foncé dans un plot a pris la fuite à pied, avant d’être finalement interpellé. Le policier, extrêmement choqué, a lui été légèrement blessé aux genoux.

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Guerre en Ukraine : Joël Lautier, une star française des échecs sur la liste noire américaine

Publié le : 21/04/2022 - 18:33

Sébastian SEIBT Suivre

Les États-Unis ont ajouté en mars un Français, Joël Lautier, à la liste des personnes visées par les sanctions contre la Russie, ont rapporté Les Échos mercredi. Une décision qui peut sembler surprenante et qui touche une ex-star tricolore des échecs.

C’est un nom qui ressort du lot. Sur les plus de 340 individus sanctionnés par les États-Unis le 24 mars en lien avec la guerre en Ukraine, un seul n’est pas russe, mais français : Joël Lautier, un ancien champion international d'échecs devenu conseiller en fusion-acquisition.

Son inscription sur cette liste noire américaine qui n’en finit pas de s’allonger est passée totalement inaperçue jusqu’à ce que le quotidien Les Échos l’évoque dans un article publié mercredi 20 avril. Ce dirigeant d’un cabinet de conseil en fusions et acquisitions apparaît en réalité deux fois sur la liste des sanctions américaines : une fois sous son nom français (Joël Raymond Lautier) et une fois sous la version “russifiée” de son patronyme, Zhoel Raimon Lote.

Pourquoi Joël Lautier ?

Il a même droit à une mention spéciale du Trésor américain puisqu’il est cité à part dans un communiqué de presse faisant état des efforts de Washington pour cibler “l’élite des proches de Vladimir Poutine”. Ce Français de 48 ans y est mis presque dans le même sac qu’une quinzaine de riches Russes, dont Gennady Timchenko, un homme d’affaires et ami de Vladimir Poutine depuis le début des années 1980.

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : viser les oligarques russes, une stratégie condamnée à faire pschitt ?

Presque – car Joël Lautier n’est pas visé par les sanctions spécifiquement pour s’être enrichi grâce à sa proximité avec le maître du Kremlin, contrairement aux oligarques qui se retrouvent dans le viseur des autorités américaines et européennes. Il doit ce discutable privilège au fait qu’il est devenu, en 2020, directeur non-exécutif au conseil d’administration et membre du comité de surveillance de la banque russe Sovcombank.

Cet établissement financier, l’une des banques d’importance “systémique” en Russie, est soupçonné d’avoir aidé l’élite russe à s’enrichir illégalement. Elle a été l’une des premières cibles des sanctions américaines, dès le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février.

Un mois plus tard, Washington s’est donc décidé à accentuer la pression sur Sovcombank en ciblant individuellement tous ses dirigeants, y compris les membres du conseil d’administration.

Selon Les Échos, il est “bizarre” que Joël Lautier subisse ainsi les foudres de Washington. D’abord, souligne le quotidien, parce qu’il avait démissionné de son poste à la Sovcombank le 25 février, au lendemain de l’inscription de cette banque sur la liste des sanctions. Alors certes, cette décision n’est effective qu’après “une assemblée générale [des actionnaires]”, souligne Les Échos. Depuis les sanctions américaines, toute référence aux membres du conseil d'administration a disparu du site de la banque.

Il semble, en outre, y avoir eu deux poids deux mesures à Washington. Joel Lautier a été sanctionné officiellement parce qu’il était membre du conseil d’administration de Sovcombank. Mais l’Allemande Regina von Flemming est devenue directrice non-exécutive de la banque russe en 2020, occupait encore ce poste juste avant le début de la guerre... et n’apparaît pourtant pas sur la liste des sanctions américaines. Contacté par France 24, le Trésor américain n’a pas commenté cet “oubli”.

De champion d’échecs à homme d’affaires en Russie

Joël Lautier, contacté par Les Échos, n’a, de son côté, pas souhaité réagir à son inscription sur la liste des sanctions. Elle signifie que les éventuels avoirs qu’il détient aux États-Unis ou dans une banque américaine peuvent être saisis, et qu’il ne peut pas faire affaire avec des Américains.

Ironiquement, Joël Lautier a été mis sur la liste des sanctions américaines le même jour qu’Anatoli Karpov, l’ex-champion du monde d’échecs qui, devenu député russe, a voté en faveur de la guerre en Ukraine. Ces deux-là se sont affrontés par le passé à plusieurs reprises… sur l’échiquier.

Le tropisme russe du Français vient en partie de sa carrière échiquéenne. Jusqu’en 2006, Joël Lautier était, en effet, la plus grande star tricolore des échecs. Il a été champion du monde junior, a participé à plusieurs reprises au tournoi des candidats au titre de champion du monde. Joël Lautier est aussi l’un des très rares joueurs à avoir un score positif (2 victoires, 1 défaite, 7 nuls) contre la légende vivante des échecs Garry Kasparov.

Son amour du plateau à 64 cases l’a amené à de nombreuses reprises en Russie, qui reste le pays historiquement le plus important pour les échecs. Il a aussi appris la langue en dévorant les livres d’échecs des grands maîtres russes.

Et finalement, lorsqu’il prend sa retraite des échecs en 2006 pour se tourner vers la finance, “la Russie m'a offert la meilleure passerelle pour passer des échecs aux affaires !”, avait-il déclaré en 2016 aux Échos. Il profitait alors aussi de cette tribune médiatique pour dénoncer, deux ans après l'annexion de la Crimée par la Russie, la “diabolisation de la Russie en Europe” et appelait à tisser davantage de liens commerciaux avec Moscou.

Il fonde dès 2006 son cabinet de conseil en fusion et acquisition RGG (Russia goes global – la Russie s’ouvre au monde) qui se spécialise dans l’achat et la vente d’actifs en Russie. En parallèle, il suit une formation à Skolkovo, la principale école de management de Moscou.

Depuis lors, il a conseillé plusieurs grands groupes russes dans des secteurs aussi divers que le pétrole, l’électricité ou encore le domaine pharmaceutique. Outre son rôle à la Sovcombank, Joël Lautier a aussi été directeur non-exécutif pour Evropeyskaya Elektrotekhnica, une société russe de matériel électronique.

C’est, peut-être, cette accumulation qui a fini par retenir l’attention du Trésor américain. L’ex-champion des échecs à trop poussé ses pions en Russie en oubliant l’une des règles d’or de ce jeu : les pions sont les seules pièces qui ne peuvent revenir en arrière.

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Sanctions contre la Russie : le monde des échecs également de la partie

ESPIONNAGE

Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le secrétaire général de l’ONU sera reçu par Vladimir Poutine la semaine prochaine

La Russie déplore un mort et 27 disparus après le naufrage de Moskva

Après le naufrage du croiseur Moskva en mer Noire, la Russie a indiqué son bilan ce vendredi 22 avril : un mort et 27 disparus, relaie BFM TV

Le secrétaire général de l’ONU reçu par Poutine la semaine prochaine

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, sera en visite en Russie la semaine prochaine pour rencontrer Vladimir Poutine. Une information confirmée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, relate BFM TV : « Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président Vladimir Poutine », a-t-il précisé. Il s’agira d’une première rencontre entre Antonio Guterres et Vladimir Poutine.

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Tchernobyl dans quelques jours

Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), devra se rendre à la centrale de Tchernobyl la semaine prochaine. Le but : fournir davantage d’« efforts visant à prévenir le danger d’un accident nucléaire ». D’après un communiqué dont se fait l’écho BFM TV, il arrivera le 26 avril accompagné d’un groupe d’experts de l’ONU afin de « livrer des équipements vitaux » comme des combinaisons de protection. Des « contrôles radiologiques » seront également effectués, relate BFM TV.

Une rencontre annulée entre le pape et le patriarche orthodoxe russe

Auprès du quotidien argentin La Nación, le pape François a annoncé qu’une rencontre prévue en juin avec le patriarche orthodoxe russe Kyrill avait été annulée. Cet événement aurait pu « prêter à confusion » en raison de la guerre en Ukraine, relate BFM TV. « Notre diplomatie a estimé qu’une rencontre entre ces deux personnes à ce moment pouvait prêter à beaucoup de confusion », a indiqué le souverain pontife à La Nación. Cette rencontre aurait dû être la deuxième avec Kyrill, depuis 2016.

L’UE réclame des couloirs humanitaires à Marioupol pour Pâques

Le président du Conseil européen Charles Michel a demandé à Vladimir Poutine de mettre en place des couloirs humanitaires à Marioupol, relaie BFM TV. Et ce, à l’occasion des fêtes de Pâques pour les chrétiens orthodoxes qui approchent à grands pas, ce dimanche 24 avril. 

« Entre 100 et 200 » Français encore en Ukraine 

L’ambassade de France a fait son retour à Kiev. En revanche, « ce n’est pas parce que l’ambassade est revenue que les Français doivent revenir », a mis en garde ce jeudi Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro. A l’heure actuelle, « entre 100 et 200 » compatriotes sont encore présents sur le territoire, a-t-il précisé ensuite, dont « beaucoup sont franco-ukrainiens ». Et d’ajouter : « Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir. » 

Pour rappel, au début du conflit, dès lors que les bombardements ont visé Kiev, l’ambassade de France avait été évacuée à Lviv, à l’ouest du pays. Etienne de Poncins est finalement de retour dans la capitale ukrainienne depuis le 15 avril. « C’est un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev, s’est-il réjoui dans les colonnes du quotidien national. Mais [c’est] aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l’ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. » 

Toutefois, l’ambassadeur a exhorté les centaines de Français qui ont quitté précipitamment l’Ukraine fin février à ne pas revenir dans ce pays. « Les consignes sont claires : soit quitter l’Ukraine, soit ne pas y venir. » Et de conclure, pour étayer son point de vue : « L’Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu’il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n’est épargnée. » 

Des actions « pouvant relever des crimes de guerre »

Les Nations unies ont accusé, ce vendredi, l’armée russe d’actions « pouvant relever des crimes de guerre » en Ukraine depuis l’invasion qui a débuté le 24 février, relate Le Monde. « Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière aveugle des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures civiles », a fait savoir la porte-parole, Ravina Shamdasani à l’occasion d’un briefing de l’ONU à Genève.

L’ONU a documenté « le meurtre illégal » de 50 civils

Tout en niant une quelconque implication dans le massacre de Boutcha, les Russes ont diffusé plusieurs thèses sur les réseaux sociaux, rappelle BFM TV. Ces dernières ont ensuite été contredites par les images elles-mêmes. Tandis que plusieurs enquêteurs ont depuis été envoyés sur place, l’ONU a assuré ce vendredi avoir documenté « le meurtre illégal » de 50 civils dans la ville ukrainienne, a fait savoir la porte-parole Ravina Shamdasani.

Boris Johnson : il y a une « possibilité » que la guerre dure jusqu’à la fin 2023

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié ce vendredi de « réaliste » la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu’à la fin de l’année 2023, indique 20Minutes. Interrogé à l’occasion d’une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, il a répondu en ces termes : « C’est une possibilité réaliste, oui, bien sûr, [Vladimir] Poutine a une énorme armée, […] il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu’il [ait] maintenant, c’est de continuer à essayer d’utiliser son approche épouvantable, basée sur l’artillerie, pour essayer d’écraser les Ukrainiens. »

Selon la même source, le Royaume-Uni envisage de livrer des chars à la Pologne, en remplacement de chars d’assaut de conception soviétique qu’elle pourrait fournir à l’Ukraine, pour faire face à l’invasion russe. « Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de ses T72 en Ukraine », a confié ce vendredi le Premier ministre Boris Johnson.

Azovstal : Moscou prêt à une trêve « à tout moment »

Ce vendredi, l’armée russe s’est dite prête à observer « à tout moment » une trêve « sur tout ou [une] partie » du site industriel d’Azovstal, relaye France 24. Il s’agit du dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol. L’objectif : permettre l’évacuation de civils et la reddition de combattants. L’annonce a été faite par le ministère russe de la Défense, par le biais d’un communiqué. Moscou a précisé que les civils qui sortiraient auraient le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.

« Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d’Azovstal », a ensuite indiqué le ministère russe de la Défense. Le futur de la guerre en Ukraine « dépend du sort de Marioupol », quasi intégralement sous contrôle russe, a de son côté jugé le gouverneur régional ukrainien Pavlo Kyrylenko. « Le succès de l’offensive russe dans le Sud dépend du sort de Marioupol », a commenté ce dernier au cours d’un entretien réalisé en visioconférence. Il a aussi estimé que cette ville était « stratégique » pour les Ukrainiens, dans leur défense de la région, ainsi que pour les Russes, dans leur volonté d’assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.

Marioupol : 20 % de la ville toujours sous contrôle de l’armée ukrainienne

Invité de la matinale de BFM TV ce vendredi matin, Sergeï Orlov, le maire adjoint ukrainien de Marioupol, a remis en question la version russe selon laquelle Marioupol est totalement sous le contrôle des hommes de Vladimir Poutine. « La Russie dit qu’elle occupe Marioupol, mais cela ne correspond pas à la réalité. Elle a temporairement occupé une bonne partie de notre ville, mais l’Ukraine contrôle le sud et les territoires adjacents. Encore 20 % de la ville est contrôlée par l’armée ukrainienne », a assuré l’élu local. Après quoi, ce dernier a également affirmé qu’il restait entre 120 000 et 130 000 habitants dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, et que 21 000 civils étaient morts.

L’armée russe vise le « contrôle total du Donbass »

La Russie vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et de la région du Donbass, afin de disposer d’un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a estimé ce vendredi un général et haut responsable de l’armée russe, comme le relaye France 24. « Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine, a ensuite détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, dont les propos sont cités par les agences de presse russes. Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne. »

Aucun couloir d’évacuation de civils ce vendredi 

Ce vendredi, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé en Ukraine, a fait savoir une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation « dangereuse » sur les routes. « En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n’y aura pas de couloirs humanitaires aujourd’hui », a détaillé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Une information confirmée auprès de BFM TV par Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

De possibles nouveaux massacres près de Marioupol 

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, a fait allusion ce vendredi, depuis Kiev, à des images satellites montrant ce qui pourrait être 200 fosses communes à Manhush, un bourg situé à quelques kilomètres de Marioupol. Il n’y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui évoque des massacres de civils. D’après les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu’à 9 000 corps. 

France : 11 588 élèves ukrainiens pris en charge 

Le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports communique chaque semaine sur le nombre d’enfants ukrainiens accueillis dans les écoles, collèges et lycées français. Au total, 11.588 élèves ukrainiens sont pris en charge de l’école au lycée, rapporte 20Minutes ce vendredi. 

Une nouvelle aide militaire américaine

Jeudi, Joe Biden, le président des Etats-Unis, a annoncé une nouvelle aide militaire pour Kiev, à hauteur de 800 millions de dollars, rapporte BFM TV. Cette enveloppe comprend « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions, ainsi que des drones », a souligné le dirigeant américain. Dans le but de continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine, le chef de l’Etat a également fait savoir qu’il comptait demander des fonds supplémentaires au Congrès. Washington a aussi l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars, afin de maintenir le fonctionnement du gouvernement ukrainien.

Kiev accuse Moscou de préparer un faux référendum 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé ce jeudi la Russie de chercher à organiser un faux référendum d’indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, qu’elle occupe dans le sud du pays, relate 20Minutes. Dans un message vidéo, le dirigeant ukrainien a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, à l’instar de leurs numéros de passeport, que pourraient leur réclamer les forces russes. « Ce n’est pas juste pour mener un recensement. […] Ce n’est pas pour vous donner de l’aide humanitaire, d’aucune sorte. C’est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l’ordre d’organiser cette comédie arrive de Moscou », a-t-il mis en garde. 

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L'Humanité

Législatives. La FI veut un accord à gauche sous 10 jours, le PCF le souhaite global

Actu

Rencontres bilatérales, conférences de presse, appels à l’union… la gauche tente de se rassembler afin d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale en juin. Les insoumis ne ferment plus la porte à un rapprochement avec le PS.

Naïm Sakhi

Les formations de gauche entrent dans le dur des négociations pour les législatives. Aux cœurs des discussions, la France insoumise a multiplié les rencontres bilatérales avec ses possibles partenaires. La formation de Jean-Luc Mélenchon espère arriver à un accord « à la fin de la semaine prochaine » selon Manuel Bompard, le directeur de campagne du candidat de l’Union populaire. Après les communistes en début de semaine, les échanges se sont intensifiés avec les responsables écologistes à l’approche du second tour de la présidentielle, prévu ce dimanche. Des discussions « positives », selon Hélène Hardy, avec « une volonté commune de construire le rassemblement ». Les écologistes sont prêts à concourir sous une bannière commune à toute la gauche en juin. « Mais il persiste des écarts entre les attentes des uns et des autres », poursuit la responsable aux élections d’EELV. En cause, notamment, le contenu programmatique et la répartition des investitures entre les différentes formations.

Sur le premier point, les parlementaires insoumis ont envoyé, mardi, la base d’un « programme partagé de gouvernement », comprenant les marqueurs forts « l’avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons mis en place un groupe de travail pour convenir d’un rapprochement programmatique », assure Hélène Hardy (EELV). Jeudi, le PCF avait proposé aux autres formations un contrat de législature en dix points, permettant à chacun de défendre à côté ce qui lui est propre. Mais le gros des difficultés pourrait survenir sur le second point, la répartition des investitures. Les accords ne sont pas encore ficelés, chacune des formations mettant en avant le mode de départages qui lui est le plus favorable. Ainsi, les insoumis proposent un partage à la proportionnelle des scores du 10 avril. Les écologistes plaident pour une « proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires », selon Julien Bayou.

Fabien Roussel, lui, tout en reconnaissant le poids de la FI, « la première force à gauche et de loin », escompte une prise en compte « des réalités locales », couplée à la reconduction des sortants. Sur twitter, vendredi, le secrétaire national du PCF a réaffirmé sa volonté d’un « accord global » de toute la gauche. La veille, le député du Nord exposait en conférence de presse, sa volonté de « travailler en commun et durablement avec les insoumis », estimant que « le rassemblement avec tous est seul condition de la victoire ». Une union qu’il souhaite « la plus populaire, la plus heureuse, la plus écologiste possible ».

Jeudi soir, Jean-Luc Mélenchon, candidat déclaré à Matignon, espérait que la gauche allait se présenter en juin « aussi groupée que possible », assurant de l’absence d’une « volonté hégémonique », chez les insoumis, laissant ainsi la porte ouverte à des discussions avec le PS. « On a mis sur la table les éléments programmatiques indispensables pour nous. Maintenant la balle est dans leur camp », souligne Manuel Bompard. Communistes et écologistes souhaitent d’ailleurs que les socialistes fassent partis du rassemblement. Mardi, Olivier Faure a obtenu un mandat de son Conseil national pour négocier avec la France insoumise. Pierre Jouvet, le responsable aux élections du PS, s’est dit prêt à engager une discussion sur le fond, y compris sur des sujets comme la VIe République ou la retraite à 60 ans. Il reste encore du chemin pour que la gauche parvienne à se rassembler pour espérer imposer une cohabitation en juin prochain. « Mais après tout, Georges Marchais et François Mitterrand ne sont pas partis en vacances ensemble, mais ils ont réussi à gouverner », insiste Fabien Roussel.

Législatives 2022Fabien Rousselunion populairefrance insoumise
France24 - Monde

Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

Laura MOUSSET Suivre

Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

Valeurs Actuelles

La pâque juive sous la menace terroriste

C’est une ambiance de fête, mêlée de solennité et de légèreté qui s’empare d’Israël comme à chaque célébration de la pâque juive. C’est “Pessah”, la fête du passage, qui marque la fin de la saison hivernale et le retour de la vie, la fête qui commémore la sortie d’Égypte, libération absolue dans la tradition, et l’attente, chez les juifs du moins, du Messie précédé par le prophète Élie. Deux ans et demi après le début du Covid, un parfum de renouveau souffle donc dans les esprits. Pour beaucoup, ces vacances sont les premières après ces mois d’incertitudes et de craintes, pour une population qui a été, un peu plus qu’ailleurs, touchée par l’épidémie.

À l’aéroport Ben-Gourion, à Tel-Aviv, le principal du pays, qui est classé “établissement stratégique”, c’est la cohue des grands jours. Pour la seule journée du 14 avril, qui précède la fête commençant le 15 au soir, quelque 73 000 Israéliens sont attendus par l’Autorité aéroportuaire israélienne (IAA). Évidemment, de nombreux touristes et juifs de la diaspora vont également se bousculer pour entrer en Israël, auxquels vont venir s’ajouter les pèlerins chrétiens, notamment russes, qui peuvent prendre des vols directs vers la Terre sainte pour la fête de Pâques orthodoxe, cette année le 24 avril. Un défi pour la patience de chacun et bien sûr pour la sécurité. En 2022, le secteur touristique devrait représenter 2,9 milliards d’euros à l’économie locale ; 1,5 million de passagers doivent transiter par l’aéroport Ben-Gourion en avril.

C’est dans ce temps tout particulier coïncidant cette année avec la grande fête musulmane du ramadan que le terrorisme fait un retour en force. Avec déjà quatre attentats, cette nouvelle vague a coûté la vie à 14 Israéliens en trois semaines, faisant également des dizaines de blessés. Selon la police israélienne, deux tentatives sont déjouées chaque jour.

Les gens courant pour s’éloigner au plus vite du lieu de la fusillade

L’attaque qui a le plus marqué l’opinion est celle qui a touché le cœur de Tel-Aviv, dans la soirée du 7 avril. La population profite de l’air marin sur les terrasses de la rue Dizengoff, l’artère principale de la ville, on sirote des limonades, des bières. Jusqu’au moment où le claquement sec d’un fusil M-16 change l’ambiance. Les cris succèdent aux rires, les gens courant pour s’éloigner au plus vite du lieu de la fusillade. Trois hommes seront ainsi assassinés. Tomer Morad et Eytam Magini, deux amis âgés de 27 ans, et Barak Lufan, 35 ans, père de trois enfants et entraîneur de l’équipe nationale et de l’équipe paralympique de kayak d’Israël.

Le terroriste, Ra’ad Hazem, un Palestinien de 28 ans, a réussi à prendre la fuite, ce qui est assez rare vu l’efficacité des forces de sécurité israéliennes. Il sera cependant retrouvé le lendemain matin et abattu alors qu’il refusait de se rendre lors de son interpellation. Cette vague de violences va culminer avec la profanation du tombeau de Joseph à Sichem (Naplouse pour les Palestiniens) par des Arabes du camp de réfugiés de Balata. Deux juifs orthodoxes ont d’ailleurs été blessés par balle en tentant de s’y rendre pour prier.

À la différence d’autres pays également touchés par le terrorisme, en Israël les lieux sont rapidement confiés à la police scientifique, mais rendus à la vie ordinaire aussi vite que possible. La guerre contre le terrorisme, c’est aussi montrer que la peur ne peut s’installer et que la vie continue quoi qu’il arrive.

il n’y a aucune restriction concernant l’usage de la force

Ne pas s’arrêter et riposter pour dissuader l’adversaire est fondamental. Le niveau de menace est d’autant plus élevé que les attaques ne viennent pas de réseaux organisés. Pour Benny Gantz, le ministre de la Défense, « il n’y a aucune restriction concernant l’usage de la force, la seule chose qui dicte l’usage de la force, c’est le besoin opérationnel ». De fait, les forces spéciales de l’armée et du Shin Bet (l’équivalent de notre DGSI) ont lancé une vaste opération pour déjouer une série d’attentats prévus justement pour Pessah.

L’une des principales cibles du coup de filet, le village palestinien de Silwad, au nord-est de Ramallah. Au total six hommes, proches du Hamas ont pu être arrêtés. Parmi eux, l’un des suspects de la fusillade de Kida en 2015, où un Israélien avait été tué. Un autre Palestinien d’Hébron a été arrêté dans une autre opération au nord de la capitale. Ayant fait allégeance à Dae’ch, il est le principal suspect dans plusieurs agressions, dont celle d’un couple d’Israéliens égorgés chez eux en 2019.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, trois Palestiniens ont été tués à Silwad. Le 14 au matin, deux jeunes Palestiniens qui s’opposaient à l’opération ont été tués lors d’affrontements avec Tsahal à Djenine. Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, a redit l’importance de la barrière de sécurité : « Notre tâche est de fermer la zone pour empêcher le passage illégal », comme cela a été le cas du terroriste de la rue Dizengoff, qui a pu s’infiltrer par un trou dans la barrière ; 300 millions de shekels vont être débloqués pour étendre le mur de sécurité le long de la Judée-Samarie (Cisjordanie).

En plus de la réponse des forces gouvernementales, l’attaque de Tel-Aviv a fait bondir les demandes de port et de vente d’armes. Des responsables politiques exigent que les citoyens puissent être formés pour pouvoir se défendre. En face, le Fatah a appelé « à affronter les forces israéliennes et les colons dans toute la Cisjordanie », incitant la population à aller au contact… De son côté, le Hamas exhorte à poursuivre la « résistance armée ». Mouchir al-Masri, l’un des hauts responsables de l’organisation à Gaza, a appuyé ce message, précisant que toute provocation dans les sentiments des musulmans à Jérusalem sera aussi « une provocation pour les dépôts de roquettes à Gaza ».

Les incidents autour du mont du Temple (esplanade des Mosquées) avaient provoqué en 2021 les tirs de 4 000 roquettes contre Israël, déclenchant l’opération “Gardien du mur”. Comme l’année dernière, le mont du Temple va être l’enjeu d’une nouvelle escalade, alors même que des extrémistes juifs ont tenté d’égorger un chevreau sur place, avant d’être arrêtés par la police israélienne. Un groupe extrémiste intitulé Retour au Mont avait offert une récompense sur sa page Facebook pour quiconque accomplirait pareil “exploit”.

Le Shin Bet est inquiet de la nouvelle arme à la mode, le M-16

À la différence de l’année dernière, les couteaux sont désormais remplacés par des armes à feu côté palestinien, comme on l’a vu avec l’usage d’une arme de guerre, un M-16 américain, à Tel-Aviv. Depuis 2017, c’est la première fois que Dae’ch revendique un attentat sur le territoire israélien. Les attaques de Tel-Aviv et Hadera, où deux officiers de la police des frontières ont également été tués par balle, font craindre un danger plus grave que les agressions classiques à l’arme blanche. Le Shin Bet est inquiet de la nouvelle arme à la mode, le M-16, qui transite désormais via la Jordanie, la frontière la plus perméable du pays.

Simultanément à la situation sécuritaire, la situation politique se dégrade. La coalition au pouvoir menée par Naf-tali Bennett se retrouve fragilisée par le départ d’une députée de son propre parti, Idit Silman. Voilà la coalition sous le seuil de la majorité avec seulement 60 sièges à la Knesset. En cause, la décision de la Cour suprême d’autoriser, comme le demandait le ministre de la Santé (issu de la gauche laïque du parti Meretz), la distribution de pain contenant du levain pendant la semaine de Pessah dans les hôpitaux. Un scandale absolu selon la loi juive.

Cette nouveauté intervient alors que le gouvernement de M. Bennett a franchi plusieurs lignes rouges du camp religieux, où il est voué aux gémonies. Dans la coulisse, les adversaires de Bennett font tout pour obtenir une nouvelle défection dans la coalition. De quoi provoquer la dissolution de la Knesset, donnant, à titre provisoire, le poste de Premier ministre à Yaïr Lapid, l’actuel ministre des Affaires étrangères, en attendant des élections. Mais ce scénario peut être bloqué par Benny Gantz s’il rejoint l’opposition, il pourrait alors remplacer Bennett sans dissolution.

Moins probable, un retour de Nétanyahou, ce qui impliquerait qu’il quitte la présidence de son parti, le Likoud. Évidemment, la coalition actuelle peut finir son mandat, tout en restant sur le fil, tant qu’il n’existe pas de majorité pour la renverser. Ayman Odeh, le chef de la Liste arabe unie, joue en ce sens, préférant ne pas risquer de voir Nétanyahou revenir au pouvoir. Au pays où l’on a inventé les miracles, tout est toujours possible.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Prince Louis' birthday marked with beach photos

Photographs of Prince Louis have been released to mark his fourth birthday.

The pictures were taken earlier this month in Norfolk by his mother, the Duchess of Cambridge.

They show Louis - the youngest of her three children - enjoying a trip to the beach and holding a cricket ball.

To mark the prince's third birthday, his parents released a photograph of him on his bike about to go to nursery for the first time.

Prince Louis is fifth in line to the throne.

He was born at the private maternity Lindo Wing of St Mary's Hospital in London at 11:01 BST on 23 April 2018, weighing 8lb 7oz

His mother Catherine's photos have regularly been used to mark her children's birthdays.

The 40-year-old is patron of the Royal Photographic Society, and also released a pandemic photography book in partnership with the National Portrait Gallery last year.

Hold Still featured 100 photographs taken by members of the public during the pandemic, and the Duchess said it would serve as a "lasting record of what we were all experiencing".

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France24 - Monde

“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

L'Humanité

Aucune voix ne doit se taire

Éditorial

Fabien Gay

La tension est palpable et elle s’épaissit à mesure que le moment de voter se rapproche. La colère résonne, même aux oreilles habituellement sourdes aux luttes sociales du président-candidat, depuis qu’il a décidé d’aller à la rencontre des Françaises et des Français en vue de ce second tour de l’élection présidentielle. Le dépit laisse un goût amer dans la bouche des millions de déçus, celles et ceux qui voulaient voir la gauche arriver au second tour, ou qui ne voulaient pas d’un second quinquennat de la droite libérale et de la casse sociale, ou qui ne souhaitaient pas un mauvais remake de 2017 (80 % des Français), ou celles et ceux qui ont peur – et avec raison – de voir le fascisme arriver au pouvoir, fût-il masqué sous les oripeaux socialisants dont la candidate du RN s’est revêtue pour ratisser plus large en jouant sur les déceptions et les difficultés de la population.

La gauche, si l’on cumule les résultats du premier tour, compte pour un tiers des votes. Un tiers de nos concitoyens parmi celles et ceux qui ont voté – et n’oublions pas que celles et ceux qui ont choisi de ne pas le faire ont aussi exprimé quelque chose de fort – ont choisi la justice sociale, le respect de l’environnement, la solidarité et la fraternité. La gauche a donc progressé par rapport à 2017. Cette progression se constate dans les 800 000 voix obtenues par le candidat communiste, Fabien Roussel, avec son énergique campagne des Jours heureux. Et elle est tout particulièrement flagrante dans la dynamique impulsée par le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui a été importante, marquée par l’espoir de changement et d’éliminer l’extrême droite du second tour. Nous saluons ces 22 % et la campagne autour du programme « l’Avenir en commun ». La déception de manquer de peu le second tour est à la mesure de cet espoir et de cette dynamique. Il aura suscité une espérance de changement qui se sera convertie en vote utile pour la vie de millions de personnes, notamment dans la France urbaine, des quartiers populaires, des outre-mer et dans une large partie de la jeunesse, notamment les primo-votants, chez qui Jean-Luc Mélenchon arrive en tête.

Ces deux campagnes sont un acquis formidable, qu’il faudra conserver et amplifier par une dynamique de rassemblement la plus large possible, pour reconquérir des territoires où la colère s’exprime par le vote lepéniste. Une longue bataille idéologique en perspective, pour regagner les esprits et convaincre en faveur d’un vote qui unit toutes les classes populaires qui ont des intérêts convergents, pour que, à nouveau, la gauche redevienne majoritaire.

Il sera temps de regarder avec lucidité et pragmatisme ces résultats, en confrontant les points de vue sur les stratégies, les contenus, les projets pour chercher à construire des alternatives et une voix utile au peuple. Il faudra le faire, sereinement et franchement, sans chercher à trouver des victimes expiatoires de cette nouvelle élimination de la gauche, au risque de voir transformer cet espoir en colère et en désillusion, qui ne renforceront jamais le camp du progrès et de la justice sociale et environnementale.

Mais l’urgence est aujourd’hui ailleurs. Nous sommes face à un triple défi. Il nous faut battre Le Pen dimanche, puis faire échec au macronisme ensuite, et enfin rassembler toutes les forces de gauche pour élire le maximum de députés et peut-être même en conquérir une majorité dans la prochaine Assemblée nationale. Mais pour envisager les deux derniers défis, il faut obligatoirement relever le premier. Au risque que la nuit sombre et que l’orage qui tonne n’obscurcissent le ciel des cinq prochaines années.

L’extrême droite n’a jamais été aussi proche d’accéder au pouvoir. En vingt ans, d’une stratégie de dédiabolisation à celle d’une banalisation, l’extrême droite n’a jamais été aussi forte dans ce pays. Jusqu’à mettre ses théories fumeuses et racistes au centre du débat politico-médiatique ces dernières années. Celles et ceux qui ont participé à cette ascension en déroulant le tapis rouge à ces idées, chaque jour, sur les chaînes d’information en continu, portent une lourde responsabilité. Particulièrement ceux qui ont permis et favorisé l’éclosion de Zemmour, le multirécidiviste de la haine, qui, en assumant le rôle de poisson-pilote, a surtout permis de recentrer la châtelaine de Montretout.

Bien conscients que le front républicain n’est plus automatique, notamment chez les jeunes générations qui n’ont pas vécu 2002, ou encore chez celles et ceux qui ont subi de plein fouet la politique antisociale de Macron depuis cinq ans et en nourrissent une haine parfois viscérale, il nous faut donc convaincre du danger. Voici notre combat et notre utilité, fidèles à notre tradition de lutte contre l’extrême droite.

Cette tâche est complexe tant le macronisme constitue le meilleur marchepied pour l’extrême droite. Comment imaginer voter une fois encore pour le président-candidat des puissants et des riches, celui qui n’a eu de cesse de casser les conquis sociaux, d’amoindrir les libertés individuelles et de mépriser tant et plus les Françaises et les Français ? Comment voter une nouvelle fois pour celui qui a eu la riche idée de supprimer l’ISF, mais aussi de raboter 5 euros d’APL aux plus modestes ? Celui qui s’est acharné à casser le statut des cheminots, mais a lutté avec une cuillère en bois contre l’évasion fiscale ? Comment faire confiance à celui qui veut détruire la fonction publique et fait sans cesse appel aux cabinets privés ? Celui qui a pris les 66 % des voix récoltées au second tour de l’élection présidentielle de 2017 pour un blanc-seing quand elles n’étaient majoritairement qu’un vote d’opposition ?

Alors oui, ces politiques inégalitaires de Macron ouvrent la voie au ressentiment et à la colère, à l’envie de tenter quelque chose d’autre, à l’envie d’abandonner, de laisser faire peut-être pour des millions de personnes.

Mais ce que le président‑candidat a fait, la candidate du RN le fera aussi… en pire. Aucun des deux candidats n’est souhaitable, aucun des deux programmes n’est désirable ; pour autant, ils ne se situent aucunement sur un pied d’égalité. Le croire revient à s’illusionner, car l’élection de Le Pen ouvrirait tous les possibles, surtout les pires. Il ne faut pas s’y tromper : la candidate héritière du Front national, si elle a travaillé son image, n’a pas changé, et son programme non plus. Si elle est élue, la démocratie et la République seront rapidement et brutalement mises à mal ; les violences se multiplieront avec la complaisance des gouvernants ; la xénophobie, le racisme régneront avec la mise en place de la préférence nationale. Et les inégalités, loin de se résorber, se creuseront davantage encore du fait de son programme libéral, de repli sur soi et autoritaire. Partout où ses amis sont arrivés au pouvoir, le pouvoir d’achat des classes populaires n’a pas augmenté, le chômage n’a pas reculé, contrairement aux libertés publiques, aux droits des femmes, des LGBTQI+, des syndicalistes, des salariés. Et la chasse aux étrangers est devenue la norme. Si elle était élue, en juin, il n’y aura aucun décret pour revaloriser le Smic, mais un référendum sur le rétablissement de la peine de mort et sur l’immigration !

Pour ce second tour, les voix de la gauche, des démocrates et des républicains ne doivent pas se taire. Les risques entre les deux candidats sont inégaux. Ce qui nous guette, si nous n’héritons pas de cinq nouvelles années de macronisme à marche forcée, ce n’est pas un choc en forme de gueule de bois lundi matin, ce sont cinq années, dans le meilleur des cas, de régime autoritaire, antisocial et de mal-vivre pour des millions de nos compatriotes qui subiront une xénophobie d’État. Non, le président Macron et Le Pen, ce n’est pas pareil !

Alors dimanche, face au trop grand risque de division de notre nation, il ne peut y avoir d’hésitation. Saisissons-nous du seul bulletin qui reste, celui du président Macron, pour battre Le Pen. Sans illusion ni compromis, mais sans état d’âme. Ne nous taisons pas. Et, dès le 25 avril, relevons le défi du rassemblement large des forces de toute la gauche, comme le proposent le PCF et la FI, pour élire le maximum de députés de gauche afin de faire échec au projet libéral de Macron.

éditorial

Editorialfabien gay
France24 - Monde

Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver

Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09

Laura MOUSSET Suivre

Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.   

BBC

Emilia Romagna Grand Prix: Max Verstappen takes pole from Charles Leclerc

Last updated on 22 April 202222 April 2022.From the section Formula 1comments899

Max Verstappen beat Charles Leclerc to pole position for the Emilia Romagna Grand Prix sprint race in an incident-packed qualifying session at Imola.

There were five red flags in a rain-affected session and Verstappen ended up 0.8 seconds quicker than Leclerc.

George Russell and Lewis Hamilton qualified only 11th and 13th before the rain came down in Mercedes' least competitive showing of the season.

McLaren's Lando Norris was third, from Haas driver Kevin Magnussen.

Red Bull's Verstappen, who retired from two of the first three races of the season, said: "It was tricky out there with the dry/rain. It was very slippery. It was hectic, a long qualifying but of course in the end happy to be here. It is an amazing track and it really punishes you if you make a mistake.

"Our first three races in general didn't go to plan but we will try to have a good weekend here."

Ferrari's Carlos Sainz caused one of the stoppages when he crashed at Rivazza early in the second session, and the Spaniard will start 10th.

The other red flags were caused by a brake failure for Williams' Alexander Albon in the opening minutes of the first session, an off for Magnussen at Acque Minerali, Alfa Romeo's Valtteri Bottas pulling off the track and then finally a mistake by Norris when the session resumed for what should have been a final one-lap shootout.

Verstappen's pole time was set on a lap on which the Dutchman had to back off for Bottas' stranded car. He was allowed to keep the time because he had slowed sufficiently for the incident.

Before that, Ferrari's Leclerc had been 0.02secs quicker than Verstappen on their first laps of the final session.

But while Leclerc chose to back off before going for a second lap, Verstappen kept going for another time straight away.

The championship leader admitted he was annoyed and that he had made the "wrong choice".

Norris said he was "surprised" to be third, McLaren's best grid position of the season.

"When people have less time to get up to speed, that's when we look better," he said. "Shocked. When you have to deliver as a driver, that's when we manage to do it. The car is good enough that it gives me the confidence to do that, so I'm happy."

Magnussen's result was the Haas team's best qualifying performance and came despite him making an error and going off at Acque Minerali early in the final session.

"What a result," he said. "It's great. It feels amazing. I can't really believe it. The best qualifying Haas have ever done. I went off and lost the car. Managed to keep it going and get back on track. The car was just phenomenal and I can't believe we're P4."

The session decided the grid for Saturday's sprint race, the results of which set the starting places for the main grand prix on Sunday.

The number of points for the sprint this year have been increased, with eight points for the winner, and all those finishing in the top eight rewarded.

Behind Magnussen in fourth, Alpine's Fernando Alonso was fifth, ahead of Daniel Ricciardo's McLaren, the second Red Bull of Sergio Perez, Bottas, Sebastian Vettel in the improved Aston Martin and Sainz.

Leclerc leads the drivers' standings by 34 points from Russell with Verstappen a further 12 points back in sixth.

It was a chastening day for Mercedes, who looked uncompetitive from the start of practice.

The two cars were five and seven seconds off the pace in the rain of first practice and although they were in better shape in qualifying, the team had both cars knocked out in second qualifying for the first time since the 2012 Japanese Grand Prix.

Mercedes were unlucky with the Sainz red flag as rain started to fall during the pause in the session while the Ferrari was removed from the barriers.

That robbed them of the chance to improve and make it into the top 10 shootout, but it would have been touch and go anyway.

Hamilton said he felt the team had "underperformed" but it is clear Mercedes need to get to the bottom of what is causing the car's problems quickly if this season is not to be a total write-off.

"It wasn't a great session. Came here with optimism and everyone is working hard at the factory but it is disappointing," the Briton said.

"There are things we should have done but we didn't. We will work as hard as we can to move up in the sprint race.

"It is what it is. Each weekend is a rescue."

Sainz's error was his second in as many competitive days, after he crashed out of the Australian Grand Prix two weeks ago.

He said: "It's a shame. I felt comfortable. I don't understand because I wasn't going at full speed. I have no choice but to apologise. The sprint race remains to come back as much as possible."

New York Times - World

A Site Holy to Jews and Muslims Returns as the Nexus of Conflict

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The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque, known to Jews as Temple Mount, are laden with national and religious symbolism.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — Clashes broke out Friday for the seventh time in eight days at the holiest site in Jerusalem, foregrounding how the site — sacred to both Jews and Muslims — has become the newest focus of a monthlong spasm in tensions across Israel and the occupied territories.

The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, followed a deadly wave of Arab attacks in Israel and an ensuing Israeli military crackdown in the West Bank.

The clashes have prompted the fiercest exchange of rockets and missiles between Gaza militants and the Israeli armed forces since an 11-day war last May; militants fired two more rockets on Friday night.

The clashes have also tested Israel’s emerging ties with parts of the Arab world, leading three countries that signed diplomatic agreements with Israel in 2020 to express rare criticism of the Jewish state, and undermining efforts to improve relations with neighboring Jordan. And they have deepened a government crisis within Israel, causing an Islamist party to suspend its participation in the governing coalition and increasing the chances of the opposition winning a majority in Parliament.

Perhaps most strikingly, the clashes illustrated how easily the Aqsa site can be harnessed by extremists on both sides of the Israeli-Palestinian conflict, and why it remains among the most intractable of the obstacles to the conflict’s resolution, as well as the conflict’s ultimate Rorschach test.

To many Jews, the site is the holiest in Judaism, the location of two ancient temples where tradition holds that God’s presence was revealed. To Israelis, it is an essential part of their sovereign territory and capital, and officials have exhibited considerable prudence by limiting Jewish activity there since capturing the site from Jordan in 1967.

To the government, the police interventions there over the past week have been necessary law enforcement operations to quell riots started by Muslim extremists led by Hamas, the Islamist militant group, and to secure access for Jews, tourists and thousands of peaceful Muslims.

To Muslims, the mosque compound is the third-holiest in Islam, a site of Muslim prayer for more than a millennium, and the place from which the Prophet Muhammad ascended to heaven. To Palestinians, it is occupied territory, as confirmed by the United Nations Security Council and most foreign governments, and part of what should one day become the capital of a Palestinian state. For many Palestinians, confrontations at the compound are a legitimate act of resistance against an occupying power, regardless of who threw the first stone.

Neither perspective is entirely fair, said Michael Koplow, an analyst at the Israel Policy Forum, a New York-based research group. “Everybody needs to understand that both sides not only have real claims, but feel an emotional and symbolic connection to the site,” he said. “It’s not exclusively for anybody.”

Equally, both sides have due cause to doubt parts of the other’s narrative, not least this week.

Though Palestinians have presented themselves as the victims of Israeli aggression at the compound this week, some helped stoke the violence, stockpiling stones, fireworks and gasoline bombs.

On Friday morning, video posted online by a Palestinian outlet showed that the clashes began after dozens of Palestinian youths threw stones at and set off fireworks in the direction of a police outpost on the edge of the compound. Only afterward did riot police enter the forecourt of the mosque.

Similarly, on Sunday morning, riot police entered the site after Palestinian youths blocked the path of a route through the site used by Jews and foreign tourists, and stockpiled stones elsewhere on the route, raising fears that they would attack non-Muslims there.

Hamas, the militant Islamist group, praised the stone throwers several times this week. Some Palestinians involved in the clashes chanted pro-Hamas slogans and carried the green flags associated with the group — raising questions about whether Hamas operatives had played a role in premeditating the unrest, knowing that Israel would likely respond aggressively.

“The Palestinian organizations were not only preparing for it, but advancing it,” said Ehud Olmert, an Israeli former prime minister who once proposed placing the compound and adjacent areas of Jerusalem under shared sovereignty. “They were preparing Molotov cocktails, on Temple Mount, and stones.”

The Israeli authorities took steps to avoid flagrant provocations, arresting several Jewish extremists who were said to be planning a Passover sacrifice at the compound, blocking a far-right Jewish march near the compound this week and, as usual, barring non-Muslims from the compound during the final 10 days of Ramadan.

But these constructive gestures were diluted by heavy-handed tactics like using rubber-tipped bullets against stone throwers and spraying tear gas by drone, and by breaking longstanding conventions barring Jewish worship at the site.

For months, the Israeli police protected Jewish worshipers at the site, breaking a decades-old understanding, aimed at preventing conflict, that allowed Jews to visit but not worship there. That change has created the impression among Palestinians that Israel is trying to unilaterally change the delicate status quo, and further undermine Muslim access to and oversight of one of the most sacred places in Islam.

Similarly, during the clashes on Sunday morning, the Israeli police went beyond securing parity of access to Muslims, Jews and tourists. Instead, the police allowed hundreds of Jews to enter while, unusually, blocking Muslim access to the site for several hours that morning.

Against the backdrop of this kind of perceived provocation, it was unsurprising that young Palestinians lashed out this week, said Moayd Abu Mialeh, 22, a Palestinian who was arrested during the clashes.

The Recent Rise in Violence in Israel

Confrontation at a holy site. On the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter on April 15, clashes between the Israeli riot police and Palestinians erupted at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount — a site sacred to both Muslims and Jews in the Old City of Jerusalem.

Escalating tensions. The clashes capped weeks of rising violence and deadly attacks in Israel and the occupied West Bank. More than 30 people have died in what is now the biggest wave of violence, outside of a full-scale war, in several years.

A deadly sequence. Before violence erupted in Jerusalem, a shooting on April 7 was the fourth lethal episode in recent weeks. The series began on March 22, when an assailant killed four people in southern Israel. Other fatal attacks occurred near Tel Aviv and in Hadera, a city in northern Israel.

Israel steps up raids. In response to the attacks, Israeli forces have carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank. As a result, at least 14 Palestinians have been killed since the beginning of Ramadan on April 2, including a 16-year-old boy.

A fire exchange. As tensions continue to rise, militants in Gaza fired several rockets toward Israel, and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza. It was the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.

“We are humans, we react,” said Mr. Abu Mialeh, who denied personal involvement in the clashes and said they erupted spontaneously. “When the settlers claim they will sacrifice a lamb at Al Aqsa,” he added, young Palestinians “can’t simply open their arms to the settlers and tell them ‘come on in’ to our mosque.”

Unsurprisingly, the complexity of the standoff forecloses any easy solution.

To some Palestinians, the short-term answer is simple: Temporarily shut the compound to non-Muslims while all sides discuss how to secure a long-term solution. In the meantime, the site could be placed under the full control of the Waqf — an Islamic trust, financed and overseen by neighboring Jordan, that currently runs civil matters at the mosque.

In the interim period, Jews could pray as usual at the nearby Western Wall, one of the last remaining sections of the ancient temple complex, said Aladdin Salhab, a member of the Waqf council and the owner of an Old City hotel.

Otherwise, Mr. Salhab said, “we’re adding oil to the fire.”

To Israelis, that idea is far-fetched. For religious Jews, such a move would tear at their spiritual identity. And secular Israelis would also balk at ceding temporary control of a site so central to their national identity, as well as to security in the Old City. From the high compound, Palestinians can throw stones down at Jewish worshipers at the Western Wall.

“For much of the Jewish world writ large, certainly for observant people, you’re asking them to make an almost unacceptable compromise,” said Chuck Freilich, an Israeli former deputy national security adviser.

Even much smaller concessions, like restoring the ban on Jewish prayer at the site, would prove difficult to enact for the Israeli prime minister, Naftali Bennett. He leads an immensely fragile coalition government that controls just half the seats in Parliament. Several of Mr. Bennett’s lawmakers are from the religious right. They already feel he has compromised too much on Israel’s Jewish identity. Any further compromises might prompt them to defect.

“I don’t envy Bennett — he’s caught in the middle of two extreme factions,” said Mr. Olmert, the former prime minister.

But as prime minister, “you’ve got to take hard decisions sometimes,” Mr. Olmert added. “That’s why you’re there.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

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Etats-Unis : le parlement de Floride adopte un projet de loi pour sanctionner Disney World, jugé trop progressiste

A l’origine de cette décision : le comportement jugé excessivement progressiste de Disney World, pas au goût des élus républicains. Afin de sanctionner le parc d’attractions, le parlement de la Floride a adopté jeudi 21 avril un projet de loi qui vient supprimer un statut favorable dont bénéficie le géant du divertissement, détaille Le Figaro.

Dans le détail, le gouverneur conservateur de la Floride, Ron DeSantis, dont les relations avec Disney se sont récemment dégradées, n’a pas apprécié le fait que Bob Chapek, le PDG du parc d’attractions, se soit prononcé publiquement contre une loi dont il est à l’origine. Cette loi, rappelle le quotidien national, concerne l’interdiction d’enseigner à l’école primaire des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Un texte que ses opposants ont surnommé « Don’t say gay », autrement dit, « Ne parlez pas des gays ».

Un double scrutin

Les deux chambres du parlement – chacune à majorité républicaine –, qui siègent dans la capitale Tallahassee, ont voté le projet de loi. D’abord le Sénat, ce mercredi, par 23 voix contre 16. Puis, la Chambre des représentants, ce jeudi, par 70 voix contre 38. Un double scrutin synonyme de revers pour le géant du divertissement, qui demeure un poids lourd économique dans la région, soulignent nos confrères.

A savoir que le statut spécial dans le collimateur du texte avait été octroyé à Disney à l’époque de la construction du site de loisirs Disney World. Autrement dit, dans les années 1960. Celui-ci offre au géant du divertissement une large autonomie de gestion locale et l’exempte de la majorité des réglementations de l’Etat. Situé près d’Orlando, ce parc est l’un des plus visités au monde.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan

Issued on: 22/04/2022 - 20:26

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow

A blast ripped through a mosque during Friday prayers in northern Afghanistan, killing 33 people and wounding 43 more, a Taliban spokesman said, just a day after the Islamic State group claimed two separate deadly attacks. Since Taliban fighters seized control of Afghanistan last year after ousting the US-backed government, the number of bombings has fallen but the jihadist and Sunni IS has continued with attacks against targets they see as heretical.

A string of bombings rocked the country this week, with deadly attacks targeting a school and a mosque in Shiite neighbourhoods. Taliban government spokesman Zabihullah Mujahid tweeted that children were among the 33 dead in the blast on Friday at a mosque in the northern province of Kunduz.

"We condemn this crime... and express our deepest sympathies to the bereaved," he said, adding 43 more were wounded. Images posted to social media, which could not be immediately verified, showed holes blown through the walls of the Mawlavi Sikandar mosque, popular with Sufis in the Imam Sahib district, north of Kunduz city. 

Jihadist groups such as IS bear a deep hatred for Sufis who they view as heretics and accuse them of polytheism -- the greatest sin in Islam -- for seeking the intercession of dead saints. "The sight at the mosque was horrifying. All those who were worshipping inside the mosque were either injured or killed," Mohammad Esah, a shopkeeper who helped ferry victims to the district hospital, told AFP.

"I saw 20 to 30 bodies," another local resident said. Relatives of victims were arriving at hospital to look for their loved ones. 'My son is martyred," screamed a man, while a woman accompanied by her four children searched for her husband. A nurse told AFP over the phone that between 30 to 40 people had been admitted for treatment of wounds from the blast. Kunduz police said they were investigating the type of explosion.

Multiple bomb blasts

Friday's blast was one of the biggest attacks since the Taliban seized power in August last year. In October, a suicide attack at a Shiite mosque, also in Kunduz, killed at least 55 people and wounded scores, an attack also claimed by IS. The regional IS branch has repeatedly targeted Shiites and minorities like Sufis in Afghanistan. 

IS is a Sunni Islamist group like the Taliban, but the two are bitter rivals. The biggest ideological difference between the two is that the Taliban sought only an Afghanistan free of foreign forces, whereas IS wants an Islamic caliphate stretching from Turkey to Pakistan and beyond. Friday's blast comes a day after IS claimed a bomb attack at a Shiite mosque in the northern city of Mazar-i-Sharif that killed at least 12 worshippers and left 58 people injured.

They also claimed a separate attack in Kunduz city on Thursday, which killed four people and wounded 18. No group has yet to claim twin blasts on a boys' school in a Shiite neighbourhood of Kabul on Tuesday, which killed six and wounded more than 25.

Shiite Afghans, who are mostly from the Hazara community, make up between 10 and 20 percent of Afghanistan's population of 38 million. Sufis, also a minority in Sunni majority Afghanistan, have faced several attacks in the past. In November 2018, a suicide attack at a wedding in Kabul killed dozens, most of them Sufis.

Earlier on Friday, the Taliban authorities said they had arrested the IS "mastermind" of Thursday's bombing at the mosque in Mazar-i-Sharif. Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group is a key security challenge. 

(AFP)

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UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

BBC

Erling Braut Haaland close to Man City move - Guillem Balague

Last updated on 22 April 202222 April 2022.From the section European Football

Borussia Dortmund striker Erling Braut Haaland is "very close" to reaching an agreement to join Manchester City, according to Guillem Balague.

Haaland's contract expires in 2024 but a release clause allows him to leave for 75m euros (£62.8m) this summer.

Balague believes City have sold the Norway forward, 21, the idea of joining now before moving on to Real Madrid.

"He will be at Manchester City, I feel," said Balague, BBC Sport's European football expert.

"There's no agreement but they're very close."

City, Real and Barcelona have all spoken to Haaland but the former Red Bull Salzburg striker ruled out Barca before Karim Benzema's recent form for Real apparently made up his mind to join the Premier League leaders.

The France striker, 34, has scored successive hat-tricks in the Champions League knockout stage, helping him to a career-best 39 goals so far this season.

"Haaland has known for a while what Real Madrid and Manchester City are offering, and others, but those are the two clubs that are left," Balague said on the Euro Leagues podcast.

"Something has happened in the last couple of weeks, something called Benzema, that has turned the mind of Haaland into 'you know what, I can go to Madrid in two or three years'.

"And that, by the way, was the proposal City put to him. Not only was it the most attractive financial proposition, they also said 'you're young, stay with us for two or three years, we'll use you well, meanwhile Real Madrid will always be there'."

As it stands Benzema, who has taken over as Real's leading scorer since the departure of Cristiano Ronaldo in 2018, has another year on his contract.

Manchester City coach Pep Guardiola is also under contract until 2023 but the reigning Premier League champions hope the arrival of Haaland will "convince him to stay another year at least," says Balague.

"If Benzema was not there, [Haaland] would be a Real Madrid player," he added. "The attractiveness of Real Madrid - I would add Barcelona as well - goes beyond any money Manchester City can offer.

"But Manchester City have played their cards. One of them is financial, the other is 'Pep Guardiola's here - if you come in, he'll probably stay for a bit longer'. That's something Pep is considering."

Guardiola has managed without a traditional central striker for much of the last two seasons, with Sergio Aguero making just 12 Premier League appearances in 2020-21 before joining Barcelona last summer.

"He has been desperate for a striker," said Balague. "They just don't score enough goals compared with the amount of times they shoot.

"For a time, they thought it could be Lionel Messi. Obviously they tried for Harry Kane. They also thought it could be Cristiano Ronaldo.

"It will be fascinating to see how Haaland will adapt to what Pep wants from him. He's very good on transition but when there's no space, he may initially struggle.

"I think, though, he will do work to open space for other players on the team. He is a perfect fit - like a glove to a hand."

New York Times - World

French Presidential Election

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Le Pen Closer Than Ever to the French Presidency (and to Putin)

As elections approach Sunday, the far-right candidate is linked to the Russian president by a web of financial ties and a history of support that has hardly dimmed despite the war in Ukraine.

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By Roger Cohen

PARIS — When Europe’s far-right leaders gathered in Madrid in January, they had no problem finding unity on the issues they hold dear, whether cracking down on immigrants or upholding “European Christian ideals.” But as Russian troops massed on the Ukrainian border, they were divided on one issue: the threat posed by President Vladimir V. Putin.

Marine Le Pen, the extreme-right challenger for the French presidency, objected to a paragraph in the final statement calling for European solidarity to confront “Russian military actions on the eastern border of Europe.” Even in a gathering of illiberal nationalists, she was an outlier in her fealty to Mr. Putin.

Now, on her campaign website, the leaders’ statement appears with that paragraph cut in an unacknowledged change to the text. This little subterfuge is consistent with an embrace of Mr. Putin so complete that even his ravaging of Ukraine has hardly diminished it.

Over the past decade, Ms. Le Pen’s party, the National Rally, formerly the National Front, has borrowed millions from a Russian bank, and Ms. Le Pen has supported Mr. Putin’s annexation of Crimea in 2014, as well as his incendiary meddling that year in the Donbas region of eastern Ukraine, where just this week Russia redoubled its offensive.

Her support for Mr. Putin is one thing in a time of peace and another in a time of war. Russia, a nuclear power, has invaded a European state, and Ms. Le Pen is closer than ever to her cherished goal of becoming president of France, having narrowed the gap with President Emmanuel Macron before the decisive round of the election on Sunday.

With polls showing Ms. Le Pen gaining about 44.5 percent of the vote to Mr. Macron’s 55.5 percent, she is within range of the shocks that produced Brexit and Donald J. Trump’s victory in 2016. As in Britain and the United States, alienation and economic hardship have fed a French readiness to gamble on nationalist dreams.

If Ms. Le Pen wins, which is not likely but possible, her victory will almost certainly fracture the allied unity engineered by President Biden in an attempt to defeat Mr. Putin. It would hand Mr. Putin by far his most important ally in Europe, one he could leverage in his aims to divide Europe from the United States and fracture Europe’s decades-old project of unity.

France, a core member of the European Union and NATO, is suddenly the possible soft underbelly of the West.

Julien Nocetti, a Russia expert at the French Institute of International Relations, said there was “a complete ideological alignment between Putin and Le Pen” — one that would be deeply worrying to France’s American and European allies.

The Ukraine war has caused Ms. Le Pen to pivot a little by saying Mr. Putin crossed “a red line” with the invasion, but she still says her foreign-policy priority is a rapprochement with Russia once the fighting stops.

Since Ms. Le Pen, 53, took over the leadership of her party in 2011, she has only deepened its Putin predilection, making four trips to Moscow and one to Crimea. She would support sanctions against Russia, she says, but not cutting off imports of Russian oil and gas, which she has equated with economic death for France.

“We have to think of our people,” she said in a recent TV interview, a position consistent with the strong focus on pocketbook issues that has propelled her campaign. The majority of French people are more focused on getting to the end of the month than getting Russia out of Ukraine.

Certainly, Ms. Le Pen vaunted her connection with Mr. Putin until he went to war on Feb. 24. She included a photo of herself shaking hands with him in her election brochure as evidence of her “international stature.” This handout disappeared abruptly from view after the Russian invasion.

The photo was taken at the Kremlin on March 24, 2017. That was less than five weeks before the first round of the last presidential election, in which Mr. Macron defeated Ms. Le Pen by 66.1 percent to 33.9 percent. The National Rally leader said then that she would immediately review lifting “unjust” sanctions against Russia if elected.

As for Mr. Putin, he said with a knowing smirk that Russia did “not want to influence events in any way.”

Jean-Maurice Ripert, the French ambassador in Moscow from 2013 to 2017, said in an interview that a fellow European ambassador, a close friend, had asked the Russian leader after the French election why he had backed Ms. Le Pen.

“Because I had been told she was going to win,” Mr. Putin said.

Certainly that is what he wanted. Ms. Le Pen, committed to “equidistance” between great powers and hostile to “America’s protectorate on European soil,” sees in Mr. Putin the defender of the nation-state, family and Christianity against border-eroding multilateralism and irreligious cultural decay.

“It’s all about sovereignty,” said Marlène Laruelle, the French director of the Institute for European, Russian and Eurasian studies at George Washington University. “The sovereign state against international organizations; the sovereign traditional family against L.G.B.T.Q. rights.”

Then there is the money. Unable to get a loan from French banks, Ms. Le Pen and several of her top aides scrambled for cash in Russia, accepting a 9.4 million euro loan, then $12.2 million, at a 6 percent interest rate, from the First Czech-Russian Bank in September 2014. It was supposed to be repaid by 2019.

Wallerand de Saint-Just, who was long the National Rally’s treasurer before leaving the position last year, negotiated the deal in Moscow. In a written answer to a question as to why French banks had refused any loan to the National Rally, he said “My experience with the six big French banking groups is that they obey orders from the political executive.”

But given the lack of transparency and accountability in Russia’s financial sector — and Mr. Putin’s sway over it in his pay-to-play system — the sum has long raised hard questions of just how beholden Ms. Le Pen actually is to the Russian president, and whether some of her outspoken backing for him has been a consequence.

I asked Ms. Le Pen this month at a news conference whether the outstanding loan did not create at least the impression of dependence on Russia, a liability for any future president?

“Absolutely not,” she said. “I am totally independent of any link to any power.”

In her current campaign, again unable to get a loan from a French bank, Ms. Le Pen turned to Hungary, where Viktor Orban, the anti-immigrant Hungarian prime minister, has been in power for 12 years. A Hungarian bank has now lent the National Rally another $11.4 million, so if she were to win she would be indebted to both Mr. Putin and Mr. Orban.

Already her backing of Mr. Putin has been borderline fawning. Ms. Le Pen visited Moscow and Crimea in June 2013; Moscow in April 2014; and Moscow again in May 2015. She was received by the president of the Duma, the lower chamber of Russia’s Parliament, during the first of these visits, and sprinkled her Russian sojourns with pro-Putin remarks.

In 2013, she blamed the European Union for a new “Cold War on Russia.” In 2015, also while in Moscow, she criticized France’s pro-American stance and suggested this would change “in 2017 with Marine Le Pen as president.” In 2021, she recommended Russia’s uncertain Sputnik vaccine for the coronavirus, saying “our anti-Russian ideology should not ruin our capacity to vaccinate our fellow citizens.”

The 2014 visit came at a particularly delicate moment, given the Crimea annexation. It was one of several demonstrations of support for Mr. Putin from prominent members of Ms. Le Pen’s party who visited Crimea that year, and the Donbas, the Ukrainian region where clashes kindled by Moscow had begun.

Among them was Aymeric Chauprade, her former top diplomatic adviser, who went to Crimea to observe the dubious March 2014 referendum that massively backed the Russian annexation. A United Nations General Assembly resolution declared the vote invalid.

“It was the West that began changing European borders with Kosovo’s independence in 2008,” Mr. Chauprade, who has since left the National Rally, said in an interview. “There was an openness to accepting invitations from Russia, a good atmosphere.”

Mediapart, a French investigative news website, was the first to expose the Russian loan to the National Rally in September 2014. In an earlier interview with Mediapart, Mr. Chauprade said visits to the Donbas that year and in 2015 by Jean-Luc Schaffhauser, a former National Rally member of the European Parliament, had been a “quid pro quo” for the loan.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

“Going to the Donbas amounted to strong support for Russia,” he said.

Mr. Schaffhauser did not respond to a request for comment.

I asked Mr. Chauprade whether the loan was indeed a “quid pro quo.” He said that while there was an “inclination to help,” there was “no conditionality.”

The Russian loan, whatever the strings, has had a convoluted history.

Shortly after the First Czech-Russian bank collapsed in 2016, the National Rally loan was acquired by Aviazapchast, a private Russian company that in Soviet times was part of the aviation ministry, supporting Soviet aircraft operating abroad.

On its website, Aviazapchast describes its main activities as “supply of aviation technical equipment and civil and dual-use material as well as repair of aircraft.”

Its general director is listed as Dzheruk V. Ivanovic, who served in the Russian armed forces from 1983 to 1996. A former deputy general director, Yevgeny N. Barmyantsev, worked as a Soviet spy in the United States, before he was expelled in 1983.

A New York Times account at the time said he was “caught in the act of retrieving what he thought were stolen American military secrets from the base of a tree in rural Maryland.”

Odd company, on the face of it, for a French presidential candidate’s party to keep.

Mr. Saint-Just, in his written answer, said that Aviazapchast’s “holding of the loan has been entirely approved by the court of appeal in Moscow.”

“This is a very obvious and clear case of dependence on Russia,” Mr. Nocetti, the Russia expert, said. “The company holding the loan has an organic link with the Russian government through its military origins.”

Mr. Macron, in an electoral debate on Wednesday with Ms. Le Pen, said, “When you speak to Russia, you speak to your banker.” She insisted that she was “a totally free woman.”

Ms. Le Pen, in answer to my question, said she was ready for any French or American bank to take over the loan. “We continue to reimburse the loan. That is the only obligation of my movement,” she said.

It is possible that the exercise of power, if she is elected, would attenuate Ms. Le Pen’s long-held pro-Putin, anti-NATO positions, especially if Mr. Putin prosecutes the war in Ukraine with relentless brutality.

Last week, however, she said that she would withdraw France from the integrated military command of NATO, a technical step with powerful symbolism at a moment when NATO’s original mission to defend a free Europe against Moscow has been revived.

America’s alliance with France, one of its oldest, has been put to many tests over the centuries. But all the evidence suggests that a France governed by Ms. Le Pen would pose enormous problems for President Biden just when he needs his nuclear-armed ally most.

One core issue is how free Ms. Le Pen would really be when it comes to Russia. “If Ms. Le Pen is still reimbursing, she is not free, she’s dependent,” said Sylvie Bermann, who succeeded Mr. Ripert as French ambassador to Russia in 2017.

Mr. Saint-Just, the former National Rally treasurer, had another explanation of Ms. Le Pen’s Russia policy. “She believes in balance and equidistance. She has always had in her head a phrase of General de Gaulle: ‘In foreign affairs, France has no friends, only interests.’ ”

Adèle Cordonnier contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

[Del Valle] Guerre en Ukraine : la stratégie inefficace et contre-productive des sanctions économiques contre les régimes autoritaires

D’après une étude de Nicholas Mulder, professeur d’histoire à l’université Cornell aux États-Unis, auteur de l’essai The Economic Weapon : The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War (L’armé économique : comment les sanctions sont devenues un outil de la guerre moderne), il apparaît que « les sanctions n’ont historiquement jamais eu une grande efficacité à elles seules pour arrêter des agressions militaires : au XXe siècle, sur 20 cas, seuls trois ont fonctionné ». Mulder en conclut que les sanctions fonctionnent rarement et surtout contre des régimes et économies faibles. Il rappelle l’exemple de l’Italie fasciste en 1935, alors sixième puissance mondiale, contre laquelle la Société des Nations imposa des sanctions après l’invasion de l’Éthiopie. Le fiasco fut total parce que les pays commercialement liés à Rome violèrent l’embargo en continuant à approvisionner le régime de Mussolini. Pire encore, c’est précisément le spectre des sanctions qui convainquit Hitler (un temps hésitant) à envahir en 1941 l’Ukraine, le “grenier de l’Europe”, afin d’éviter de “mourir de faim” comme lors de la Grande Guerre, lorsque les Alliés coupèrent l’Allemagne des approvisionnements essentiels. Mulder en conclut que les sanctions « ont accéléré la désintégration politique et économique de l’Europe de l’entre-deux-guerres, plutôt que d’empêcher Hitler de déclencher le conflit, elles ont encouragé l’agression allemande comme moyen d’atteindre l’autosuffisance économique ».

Le “bâton” des sanctions occidentales n’a jamais été compensé par une quelconque “carotte”

Rapportée au cas ukrainien, l’observation de Mulder semble expliquer pourquoi les sanctions croissantes de l’Occident entre 2014 à 2022, en représailles de l’annexion de la Crimée et des troubles au Donbass séparatiste pro-russe, n’ont pas du tout calmé les ardeurs irrédentistes de Moscou, bien au contraire. Dans le même temps, non seulement l’on a de moins en moins dialogué sur les questions qui opposent Russes et Occidentaux (extension de l’OTAN vers l’Est, missiles et anti-missiles occidentaux aux portes de la Russie, etc.), mais le “bâton” des sanctions occidentales n’a même pas été compensé par la “carotte” des pressions de ce même Occident sur l’Ukraine, qu’il pas essayé d’obliger à respecter les accords de Minsk. Tout cela n’a fait qu’intensifier l’antagonisme russo-ukrainien et russo-occidental et l’isolement de la Russie poutinienne a justifié le narratif du Kremlin sur l’Occident hostile à la Russie qui a de ce fait accéléré son recentrage eurasiatique et son éloignement de la mondialisation occidentale.

À la lumière de ces enseignements, il est à craindre que le « sixième paquet de sanctions » imposé par l’UE à la Russie en avril 2022 pour mettre fin à l’invasion de l’Ukraine, associé aux drastiques sanctions américaines et britanniques et aux livraisons d’armes croissantes des pays de l’OTAN vers l’Ukraine, ne contribue pas à arrêter l’armée russe dans l’Est et au Sud de l’Ukraine. Bien au contraire. Cette guerre économico-stratégique voulue par les dirigeants occidentaux va certainement prolonger la guerre des mois, intensifier l’antagonisme russo-occidental et se solder par bien plus de morts sur le terrain, sans oublier le risque de guerre mondiale ou de dérapages entre les forces des pays de l’OTAN et la Russie.

Les sanctions « sans précédents » imposées à la Russie après l’invasion de février 2022 risquent de nuire fortement à l’économie des pays industriels d’Europe sans pour autant faire tomber le tyran russe, très populaire. Avant Poutine, le dictateur irakien Saddam Hussein résista durant 13 années (1990 et 2003) à des méga-sanctions inefficaces mais responsables de la mort de centaines de milliers de citoyens et de bébés irakiens frappés par les maladies et la famine, faute d’approvisionnement de la plupart des médicaments et nutriments stratégiques alors sous embargo au prétexte du risque de double emploi. Outre le cas célèbre irakien, Mulder mentionne celui de la Corée du Nord, frappée par des sanctions et des embargos depuis les années 1950, mais toujours debout avec de plus en plus d’armes nucléaires et de missiles balistiques très dangereux… Le seul résultat des sanctions occidentales sur la Corée du Nord a été l’augmentation croissante de la paranoïa et de la belligérance à Pyongyang, de plus en plus isolée du monde, et dont la population affamée est persuadée que son malheur matériel est dû aux bourreaux occidentaux.

Si l’objectif est de mettre fin à la guerre au plus vite, les sanctions ne sont pas le bon outil, car elles ne peuvent prendre effet qu’à moyen long terme.

D’après Mulder, « la Russie subira certes un grave choc financier ; l’isolement économique de la Russie aura des répercussions dramatiques sur l’économie mondiale, car Moscou est le premier fournisseur mondial de plusieurs matières premières essentielles, mais cela n’arrêtera pas Poutine ». Contrairement aux sanctions contre des pays comme le Venezuela et l’Iran, qui ont touché des secteurs spécifiques du marché, celles contre la Russie « contraindront certainement les économies du monde entier à des ajustements douloureux, poursuit Mulder. Les banques centrales devront se protéger pour empêcher les marchés financiers de s’effondrer, et la perspective de chocs alimentaires et de matières premières sera aussi réelle que celle d’une récession mondiale. Et si des secteurs stratégiques de l’énergie sont touchés, les conséquences seront encore plus importantes. » Enfin, si l’objectif est de mettre fin à la guerre au plus vite, les sanctions ne sont pas le bon outil, car elles ne peuvent prendre effet (si et quand elles le font) qu’à moyen long terme. Mulder rappelle que la Russie aura entre temps « terminé son travail » en Ukraine… « Le passé a montré que Cuba, l’Iran, la Syrie et de nombreux autres pays sous sanctions depuis de nombreuses années n’ont changé ni leurs convictions politiques ni leurs façons d’agir. »

Qu’avons-nous donc l’intention d’accomplir avec des sanctions ? Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire l’a dit clairement il y a un mois : « L’effondrement de l’économie russe. » Est-ce possible ? Combien de temps cela prendra-t-il ? 37 pays ont adopté des sanctions contre la Russie : ils ne représentent pas la majorité de la population mondiale (des pays immenses comme la Chine et l’Inde ne les ont pas rejoints), mais ils collectent environ 60 % de l’activité économique de la planète. L’ISPI a calculé que les sanctions auraient bloqué 12 % des importations russes et 7 % de ses exportations. Beaucoup, mais pas beaucoup. De plus, le conditionnel est de rigueur, car le commerce et le profit ont des voies infinies : il est encore possible, par exemple, d’exporter certaines marchandises interdites à la Russie (technologie, pièces détachées pour avions, etc.) en passant par des pays comme l’Arménie ou le Kazakhstan, où des médiateurs rusés les vendent ensuite aux Russes.

Unis dans l’embargo contre la Russie, les pays de l’UE versent à Gazprom 230 milliards d’euros annuels

Certes, le système international a presque entièrement coupé la Russie, sanctionnant les banques les plus importantes et interdisant l’accès au Swift à la finance russe. Mais, en réalité, Gazprombank, la banque de Gazprom (société d’État russe de vente de gaz naturel à l’étranger), n’a pas été sanctionnée car tout le monde continue d’acheter du gaz russe. Et les pays de l’UE, unis dans l’embargo contre la Russie, versent à Gazprom 230 milliards d’euros annuels, un chiffre qui pourrait doubler en cette année 2022 de prix élevés. Certes, les sanctions ont bloqué une grande partie des 640 milliards de dollars que le Kremlin avait mis de côté, mais il reste encore 133 milliards de dollars d’or conservés en Russie, et au moins 87 milliards de dollars de yuans stockés en Chine. De quoi continuer pendant un certain temps. Selon Mulder, les sanctions vont entraîner « une tempête qui changera la nature de la mondialisation elle-même ». Ainsi, pour qu’elles ne deviennent pas incontrôlables, « les sanctions doivent être conçues avec un soin extrême, en indiquant clairement comment parvenir à la désescalade et en incluant des conditions réalistes pour leur levée ».

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L'Humanité

De la fiction filmée en direct, « Un vrai moment de cinéma politique et poétique »

Actu

Jeanne Frenkel est la réalisatrice, avec Cosme Castro, d’une fiction tournée et retransmise en direct le soir du second tour sur Arte.tv. Un village du Sud-Ouest sert d’unité de lieu dans cette œuvre écrite à 80%, que viendra irriguer la part de réel et d’inconnu. Elle raconte ce pari fou.

Gérald Rossi

Avec « Jour de gloire », que vous coréalisez avec Cosme Castro, vous renouez avec la diffusion en direct d’une fiction, pratique oubliée à la télévision. Pourquoi ce retour aux sources ?

En fait, depuis sept ans, nous réalisons tous les deux des films en direct via Internet, ce que nous avons appelé le « métacinéma ». Au départ, il y a l’envie de montrer au public des histoires au moment même de leur écriture, alors que le cinéma classique est par définition un temps long de réalisation puis de post-production. Très vite les réseaux numériques nous sont apparus comme la plus grande salle de cinéma au monde. Avec une nuance, car sur nos écrans nous avons tous tendance à regarder les choses à moitié, à zapper… alors, tout en conservant la forme, il nous a semblé nécessaire de donner des rendez-vous aux spectateurs. Au début de l’aventure, les canaux de diffusion étaient moins nombreux (comme YouTube, Instagram Live, etc.) ; depuis ces années, nous avons développé notre pratique, mais nous sommes restés à la fois dans l’ultra-artisanal et à la pointe des outils numériques et technologiques. C’est notre marque de fabrique dans le cinéma, la mise en scène de théâtre, dans la musique, voire dans le domaine des arts plastiques.

Cette fois, vous franchissez un cap pour la diffusion…

Oui, même si nous restons dans le domaine où l’on montre ce que l’on est en train de réaliser. Nous l’avons fait déjà à l’Opéra Bastille, à Paris, par exemple, où les spectateurs assis dans une salle pouvaient suivre notre travail. Aujourd’hui, après les confinements, le public n’est pas vraiment revenu complètement au théâtre et dans les cinémas, je crois qu’il faudra du temps. Cette fois, nous allons à nouveau vers lui avec la diffusion grâce aux réseaux sociaux, mais aussi dans plusieurs cinémas répartis dans des dizaines de localités, et bien sûr sur Arte.tv.

Avec « Jour de gloire », vous mêlez la fiction à la réalité du second tour de l’élection présidentielle. Comment ce projet est-il né ?

On a commencé notre travail en commun par des courts métrages, des moyens, puis des longs et chaque fois en ajoutant des défis techniques, en poussant ces projets toujours plus loin. En fait, nous avions depuis un certain temps l’idée de faire du cinéma en live dans un repère temporel réel et que le spectateur connaît bien. Seuls de grands événements comme le sport, ou la politique, nous relient les uns aux autres. Il se trouve qu’actuellement nous sommes en résidence professionnelle dans le département du Lot-et-Garonne, à son invitation, ce qui nous a permis d’en découvrir les paysages, les habitants, etc. Notre lieu de tournage était tout trouvé. En décembre dernier, les planètes se sont alignées, et il nous est apparu comme évident que, en dehors de notre zone de confort en Île-de-France, loin des studios de tournage, nous pouvions aussi parler de politique loin de la frénésie parisienne.

Comment peut-on raconter cette histoire sans en dévoiler tous les secrets ?

C’est d’abord une histoire de famille ; l’intime se frotte à la grande histoire de ce jour-là. Deux frangins se retrouvent, leur mère est morte il y a quelques mois, et ils redécouvrent la maison où ils ont grandi, le village où sont restés leurs vestiges d’enfance. Ce qui permet de poser des questions comme : avec le temps, qu’est-ce que l’on fait de nos souvenirs, de notre propre histoire ? Et puis, il y a aussi l’idée que les élections, avec tout leur tapage médiatique, sont en fait vécues de façon intime, que ce sont des moments que l’on passe très souvent en famille, entre amis, et qui deviendront des soirées de souvenirs.

Sur le plan technique, comment va fonctionner ce direct ?

On travaille sur le terrain depuis plusieurs semaines avec les équipes techniques, et c’est un peu comme pour un tableau, on superpose les couches de répétition. Ce n’est pas du tout du reportage, rien ne sera improvisé. Nous sommes bien à la frontière entre le cinéma, le théâtre, et la télévision et nous faisons travailler ensemble des gens qui souvent ne se croisent pas. Pour ce film en direct, on peut parler d’une chaîne humaine entre le son, la caméra, les acteurs. Plus de cinquante personnes seront mobilisées dimanche, sur le seul aspect technique.

Comment avez-vous sélectionné les comédiens ?

Nous avons passé des semaines en repérage pour commencer. Et au fil du temps nous nous sommes fait des amis sur place. C’est une aventure humaine aussi pour l’avant-tournage, car on ne vient pas poser nos valises en douce dans le village, et les plus présents depuis le début de l’aventure se retrouveront dans le film, forcément. Ce seront nos figurants. Nous avons le plaisir d’être très libres sur la réalisation, c’est une chance rare, et nous en sommes conscients. Le casting avec Julien Campani, Julia Faure et Kamel Abdessadok, comédiens avec qui nous avons déjà beaucoup travaillé, nous a paru évident. Quant à Félix Moati, dont on connaissait l’énergie et l’habitude à la fois de la scène et de la caméra, il est parfait pour le rôle du jeune frère.

Ce sera en direct, et si tout ne se passe pas comme prévu ?

Eh bien (rires)… nous aurons beaucoup travaillé, et préparé même des plans B, pour que, en cas d’incident, les comédiens restent dans leurs personnages, avec des dialogues, disons, de secours, pour faire le lien. Comme dans tout spectacle vivant et en tournage cinéma, il peut y avoir des imprévus, mais c’est la magie de l’instant qui doit primer.

Pourquoi ce titre « Jour de gloire » ?

Ce titre est venu très tôt, il devait être provisoire et finalement nous l’avons gardé. On le doit à Cosme. C’est un jour important, et c’est en même temps une citation de « la Marseillaise ». C’est un titre assez cynique finalement, assez percutant aussi. L’idée est que la fraternité dépasse la politique, car c’est un jour de gloire aussi pour leurs retrouvailles de frangins. Finalement, ce que nous voulons, c’est inviter à un vrai moment de cinéma, à une fiction que l’on veut politique et poétique.

Quand l’intime se frotte à la grande Histoire

Dans à peine soixante minutes, ce dimanche 24 avril, le nom du prochain président de la République sera connu. Il est 19 heures, Félix et Julien, deux frangins qui se sont perdus de vue depuis des années, vont se retrouver. À la station d’autocar de ce petit village du Lot-et-Garonne, dans la région Nouvelle-Aquitaine, Félix (interprété par Félix Moati) attend l’arrivée de Julien (interprété par Julien Campani). Les deux protagonistes ont dans le scénario les mêmes prénoms que dans le civil.

Pour Félix, voter est un acte important, qu’il ne veut pas manquer pour ce second tour. Julien, en revanche, ne se sent plus trop concerné par le débat politique national. Ils sont là, l’un et l’autre, pour régler les formalités administratives à la suite du décès de leur mère, qui vivait dans cette localité paisible de 1 500 habitants.

Les souvenirs d’enfance vont alors surgir, même si la suite de l’histoire ne se passe pas comme chacun pouvait l’imaginer. « La politique est la météo du film, précise Cosme Castro, coréalisateur, de “Jour de gloire”, mais il s’agit d’une histoire intime et familiale. » Tournée en direct dans le décor véritable de la gare, de la mairie, des rues semblables à tant de villages…

téléfilmArteÉlections 2022
France24 - World

French police officers cleared on appeal of raping Canadian tourist

Issued on: 22/04/2022 - 22:27

NEWS WIRES

A French appeals court on Friday overturned the convictions of two police officers accused of raping a Canadian woman at their Paris headquarters eight years ago.

The drawn-out case involving Antoine Quirin and Nicolas Redouane was widely followed and stoked claims of impunity for the security forces. But the two were sentenced to seven years in prison in 2019.

They admitted to bringing Emily Spanton to their offices following a night of drinking in April 2014, though they insisted the sex was consensual. A distraught Spanton later testified she told officers on duty at the fabled 36 Quai des Orfevres police HQ that she had been raped by up to three men, but said she was treated like a drunk and told to "go home". 

Investigators found traces of DNA from three men on her underwear, and a medical examination found Emily had suffered a traumatic gynaecological injury, but a third suspect was never found. The two accused officers later wiped all messages and videos from their mobile phones, but one message found on a colleague's phone suggested they were engaging in sex.

Tests also revealed that Stanton had taken anti-depressant medication, opiates and cannabis that night. But investigating judges in 2016 initially decided to drop the case, suggesting Stanton's testimony was confused. Defence lawyers reiterated at the appeals trial in Creteil, outside Paris, that Spanton's allegations had "shifted" on several occasions and claimed she had "lied" about what happened that night.

The two officers denied rape and said their stories had changed only in an attempt to hide an extra-marital affair from the media. Spanton denied their claims at the appeal, and explained any inconsistencies by the fact she was drunk and had undertaken extensive therapy sessions to "forget" the night. The court's presiding judge did not read out the reasoning behind the verdict as the trial ended. "I think the main factor in this ruling is the inconsistencies of Ms Spanton, who was a plaintiff but then refused to provide explanations of the accusations she made," said Pascal Garbarini, one of Redouane's lawyers.

Family and supporters of the officers, formerly members of the elite BRI anti-gang unit, applauded as the acquittal was announced. Spanton, now 42, left the courthouse in tears. Featured in Georges Simenon's "Maigret" detective novels, the "36" building is still used as police offices, but the headquarters have been moved to a new building in northwest Paris.

(AFP)

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Top French university under scrutiny: Sciences Po facing a deluge of sex abuse allegations

French actor Depardieu placed under formal investigation for rape

FRENCH CONNECTIONS

The age of consent: France scrutinises its laws on child sex abuse

BBC

Tyson Fury v Dillian Whyte: Fighters set for all-British heavyweight world-title showdown

Last updated on 3 minutes ago3 minutes ago.From the section Boxing

On Saturday night, Wembley Stadium will host one of the biggest all-British heavyweight dust-ups in history.

WBC and Ring Magazine champion Tyson Fury will look to strengthen his status as the best fighter in the division. Challenger Dillian Whyte will aim to shock the boxing world.

Hype for the clash has only really amped up over the past few days with Whyte - up until fight week - not participating in news conferences or promotional events.

The 34-year-old was aggrieved by his share of the purse, but the topic of who is earning what and the politics involved can now be put to bed, with the focus firmly on who will come out top.

Fury has won 31 bouts, with 22 knockouts, and drawn one as a professional. Whyte has won 28, with 19 stoppages, but has twice tasted defeat.

In a true tussle of the boxer versus the brawler, BBC Sport previews the blockbuster bout by speaking to both fighters, former heavyweight champions David Haye and Joseph Parker and boxing trainer Dave Coldwell.

Joe Bugner's narrow victory over the popular Henry Cooper over 15 gruelling rounds at Wembley Arena in 1971 was watched by millions on terrestrial television, while 26,000 fans in Cardiff witnessed champion Lennox Lewis knock out national treasure Frank Bruno in 1993.

Both bouts are solid examples of all-British heavyweight clashes which captured the imagination of the general public but, on numbers alone, Fury-Whyte can stake its claim as the biggest.

A post-war European record of 94,000 fans will fill out Wembley Stadium, while the purse bids are the highest in boxing with Queensbury promoter Frank Warren successfully bidding $41m (£30.6m) to host the fight.

"I'm ready to rock and roll," Whyte said at Thursday's media conference. "It means everything to fight in my own country and for the world title."

Fury, 33, added: "It speaks for itself. It's the highest selling British fight in the history of our sport."

Coldwell, who has been in Whyte's corner in the past, believes Fury-Whyte is a bigger draw than Lewis-Bruno.

"Bruno was a big hero back then, like Tyson Fury is now," he says. "But the Brits hadn't yet taken to Lewis at the time of that fight."

Whyte's self-imposed silence had impacted the promotion of the fight. He did not appear at last month's media conference which enabled Fury - ever the showman - to entertain reporters alone.

The challenger meanwhile kept a low profile while training out in Portugal. He landed in London on Monday and attended the pre-fight media conference on Wednesday.

After years of social media back and forth, it was expected that tempers may flare but Fury and Whyte, surprisingly, shared a great deal of mutual respect.

"He's a decent bloke. A decent fella and he's got good morals," Fury said. "I'm not going to sit here and slate the fella because I've got nothing to slate him on."

Whyte also did not dwell on any previous bad blood, saying: "He understands warrior code. He treated me with respect and I treated him with respect."

The fight has been somewhat overshadowed by Fury's links to Daniel Kinahan, who last week was among seven people hit with worldwide financial sanctions by the United States.

Fury had previously been advised by Kinahan but at the public workout insisted he has "absolutely zero" involvement with the Irishman, either in a business or advisory role and dismissed suggestions it has distracted his preparations.

"In my life I've got a massive man trying to punch my face in this week and I've got to deal with that so anything else is out of my control and nothing to do with me at all," Fury said.

Whyte is a clear underdog but, as the boxing cliche goes, it only takes one punch in heavyweight boxing; and Whyte's relentless style and vicious hooks pose danger to any opponent.

"He's a good fighter," Fury says. "A good strong solid man. He's big, small, strong, tough, game. He has good punch with good power, he's knocked out a lot of men."

While Fury is undefeated in 32 bouts, Whyte lost to Anthony Joshua in 2015 and was then knocked out by a 40-year-old Alexander Povetkin in August 2020, only to avenge his defeat by the Russian seven months later.

But Haye - a former two-weight world champion - says past results have little relevance in heavyweight boxing, referencing Lewis' losses to Oliver McCall and Hasim Rahman and Joshua's shock defeat by Andy Ruiz Jr in 2019.

"Anything can happen in heavyweight boxing and time to time an anomaly happens," he says. "The way that Dillian has the best opportunity of winning is to get in close and turn it into a slugfest. I think he stops Fury on his feet late doors at some stage".

Parker - who was dropped twice before losing on points to Whyte in 2018 - is acutely aware of how tough 'The Body Snatcher' is.

"He has power in both hands and will always come game and ready," the New Zealand heavyweight says. "We haven't seen much of him so no-one knows what to expect in terms of approach and what kind of shape he's in."

Outside of the ring, Fury's comeback story from mental health struggles and weight gain has been well documented. Inside the squared circle, The Gypsy King is considered by many to be one of the most skilful and elusive heavyweight boxers of his generation.

Fury will fight in the United Kingdom for the first time since 2018, with his past five bouts - including the trilogy with Deontay Wilder - taking place in the United States.

Parker says although the champion has become a global superstar in recent years, he is not taking this fight lightly.

"I don't think there's any complacency in Team Fury or Tyson himself," he says. "They've put in the best work they can for the fight.

"But I believe Tyson is going to repeatedly hit him with the jab and knock him out between rounds five and nine."

Fury, modestly and perhaps a little tongue-in-cheek, plays down his own credentials.

"I've been bounced off the canvas more times than a bouncy ball," he says. "I'm not this untouchable boxer that everything thinks I might be. I'm just a normal boxing guy who has got lucky 32 times before."

Haye - who was set to face Fury in 2013 before withdrawing through injury - has been criticised by Fury's father for once again predicting a loss for the champion.

John Fury claims Haye would "pick Santa Claus" over his son and has demanded he be removed from the TV broadcast team.

In response to those comments, Haye says: "Just like he'd back his son against King Kong. I just say it like I see it.

"I thought Wladimir Klitschko was going to beat him in 2015, just like everyone did and got it wrong, and I thought Wilder all three times had the ability to knock him out, which he nearly did."

A victory for Whyte would not only stun the boxing world, but he will announce himself as one of the biggest draws in heavyweight boxing.

With a win bonus on offer and as a free agent not tied to any promoter, it will catapult him into international boxing stardom.

While Coldwell is edging towards a Fury victory, he says the hard yards Whyte has put in over the years could now pay off.

"He's chased that WBC mandatory position and while he's been mandatory for years he's taken some great fights that have added to his experience, boxing knowledge and ring general-ship," Coldwell adds.

Fellow Briton Joshua is expected to rematch WBA, WBO and IBF champion Oleksandr Usyk this summer and both Haye and Parker would like to see the winner of Fury-Whyte challenge for the undisputed clash.

"It has to be the undisputed next," Parker says. Haye adds: "I'm hoping Anthony Joshua claims those belts back and then we will have, without doubt, the biggest all-British title fight of all time."

But win, lose or draw, Fury says his plans to retire from the sport following this fight and will not be lured in by the prospect of capturing all of the belts.

"This is it. In the capital city. It's the pinnacle of it all," Fury says.

"There's no amount of money or belts I haven't already won or I haven't already got that will bring me back."

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Macron admet ne pas avoir échangé avec Poutine “depuis Boutcha”

Zelensky estime que l’Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois

Le président ukrainien a estimé que l’Ukraine avait besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques liées à l’offensive russe, relate BFM TV. Lors d’une discussion organisée par le FMI et la Banque mondiale à Washington, Volodymyr Zelensky a également indiqué que son pays aura aussi « besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction ».

Plus de contact avec Poutine « depuis Boutcha »

Dans une interview au journal du 20h de France 2, jeudi 21 avril, Emmanuel Macron a avoué ne plus être en contact avec son homologue russe Vladimir Poutine. Et ce, depuis la découverte des exactions commises par la Russie à Boutcha, le 3 avril. Le président français, candidat à sa réélection, a en effet admis face à la journaliste Anne-Sophie Lapix : « Vladimir Poutine, je ne l’ai pas eu depuis Boutcha. » Dans le cadre de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron tenait pourtant à poursuivre les discussions aussi bien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’avec Vladimir Poutine. 

Des sénateurs français à Kiev

Sept sénateurs français sont en déplacement à Kiev ce jeudi 21 avril, afin d’inaugurer une « maison de l’Europe », rapporte Libération. Ils sont accompagnés de quatre eurodéputés espagnol, belge, lituanien et roumain. C’est la première délégation d’élus français à se rendre en Ukraine malgré les risques que comporte la guerre.

La Russie interdit son territoire à 29 Américains, dont Kamala Harris

Face aux sanctions décidées par les Etats-Unis, la Russie a choisi de répliquer en interdisant son territoire à 29 Américains, relaie BFM TV. Le ministère russe des Affaires étrangères a notamment indiqué la liste des personnalités concernées par cette mesure. Parmi celles-ci, il est possible de trouver la vice-présidente américaine Kamala Harris ou le patron de Meta (Facebook), Mark Zuckerberg.

Macron demande à Poutine de « ne céder à aucune forme de provocation »

Emmanuel Macron s’est adressé à Vladimir Poutine ce jeudi, alors qu’il est en pleine campagne en tant que candidat à sa réélection au siège de l’Elysée. Le président français a demandé à son homologue russe d’être « responsable » et de « ne céder à aucune forme de provocation », relate BFM TV. « J’appelle la Russie et le président Poutine en tant que puissance dotée (de l’arme nucléaire, ndlr) et membre permanent du Conseil de sécurité, à rester une puissance responsable et à ne céder à aucune forme de provocation, parce que ce serait un changement profond de la grammaire internationale », a déclaré Emmanuel Macron comme le relate BFM TV.

Selon Biden, Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine

Dans une prise de parole depuis la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a assuré ce jeudi que Vladimir Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine, relaie BFM TV. Dans le même discours, Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars. Il s’agira de fournir à l’Ukraine « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones », a détaillé le chef de l’Etat. 

Plus de 7 millions de déplacés en Ukraine

Au moins 7,7 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine en raison de la guerre en cours, selon les informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au début du mois d’avril, l’OIM parlait de 7,1 millions de personnes déplacées dans le pays.

Une réunion de l’Unesco reportée

Une réunion de l’Unesco, prévue en juin en Russie, a été reportée. La tenue de cette réunion indignait de nombreux pays occidentaux étant donné l’offensive russe en cours en Ukraine, relate BFM TV.

Le pape s’associe à l’appel de l’ONU et réclame une trêve pour Pâques orthodoxe

Le pape François a demandé une trêve en Ukraine pour ce dimanche 24 avril, jour de Pâques pour les chrétiens orthodoxes, relaie BFM TV. Le souverain pontife a de ce fait rejoint l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui souhaite une interruption des hostilités en ce jour saint. Le Vatican a donc annoncé la décision du pape François dans un communiqué dont se fait l’écho BFM TV : « Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l’appel lancé le 19 avril par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l’occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril. »

Démission du président du géant russe du pétrole Loukoïl

L’entreprise de pétrole, Loukoïl, a annoncé ce jeudi 21 avril le départ de son patron Vaguit Alekperov. « Le président et membre du conseil d’administration de Loukoïl, Vaguit Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à [ses] fonctions », est-il écrit dans un communiqué relayé par Le Point. Vaguit Alekperov avait été récemment sanctionné par le Royaume-Uni, comme d’autres personnalités puissantes russes. Peu après le début de l’offensive, le groupe privé russe Loukoïl avait appelé à arrêter cette guerre menée par Vladimir Poutine.

La Russie condamne Google à une amende

Un tribunal russe a puni le géant américain Google d’une amende de 11 000 roubles, environ 126 000 euros, relaie BFM TV. Le Kremlin reproche à Google de ne pas avoir supprimé des contenus jugés « interdits » au sujet de la guerre en Ukraine.

Kiev : plus de 1 000 corps de civils dans les morgues

Comme le relaie BFM TV, plus de 1 000 corps de civils se trouveraient dans des morgues situées dans la région de Kiev. Une information confirmée par la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna : « 1 020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l’ensemble de la région de Kiev. »

Poutine se félicite

Après des combats intenses, Vladimir Poutine a assuré ce jeudi que l’armée russe avait pris le contrôle de Marioupol avec « succès », évoquant même la « libération » de la ville. Le Kremlin a aussi assuré que la zone du Donbass serait complètement assiégée afin que « pas une seule mouche ne passe ».

Massacre

Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 avril, les corps de neufs civils ont été retrouvés à Borodyanka près de Kiev. BFMTV a fait savoir que la police ukrainienne avait relevé « des signes de torture » sur les cadavres de certaines victimes. Pour rappel, la capitale avait été le théâtre d’un « massacre » durant le mois de mars, alors que l’armée russe occupait la ville. Depuis le retrait des troupes de Vladimir Poutine il y a trois semaines, des centaines de corps ont déjà été retrouvés sous les décombres. « Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d’eux, une adolescente de 15 ans », a notamment précisé Andriï Nebytov, le chef de la police locale ukrainienne.

Le cas inquiétant du Donbass

Avant le début de l’invasion russe le 24 février, Le Monde rappelle que le gouvernement de Kiev contrôlait 60% de Louhansk, située dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Mais les choses ont bien changé puisque l’offensive de Moscou lui a permis de reprendre le pouvoir. Le gouverneur de la ville, Serhi Haïdaï, a affirmé que les Russes contrôlaient désormais 80% du territoire après avoir renforcé leurs attaques sur la zone.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Poulets grillés, la comédie qui dit que nous avons tous droit à une seconde chance

Caroline Constant

Anne Capestan (Barbara Cabrita) n’est pas à la fête. Commandante à la police judiciaire de Lyon, elle a été mise à pied pour avoir tiré sur un collègue, dans des circonstances troubles. Pour son retour, son supérieur lui a prévu une surprise : elle doit diriger sa propre unité, la 4e division. La police y a laissé des individus qu’elle juge ingérables, mais qu’elle ne peut pas exclure. Il y a là Eva (Marie-Armelle Deguy), pétillante auteure à succès, Lebreton (Hubert Delattre), inconsolable veuf, Max (Mohamed Belhadjine), un ancien policier traumatisé par le Darknet, et la Poisse (Marie Petiot), une jeune recrue persuadée qu’elle porte malchance. Tout ce petit monde se côtoie dans un sous-sol, sans mission précise. Et il y a pire pour la capitaine Capestan : non contente d’être éjectée de la tête de son service, elle subit l’humiliation d’être remplacée par le garçon qui l’a quittée. C’est peu de dire qu’elle a un goût amer de revanche. Alors, quand le braqueur public numéro 1 (Samuel Labarthe) est accusé de deux meurtres, et qu’un chien est retrouvé abattu, elle croise les deux informations. Et met tout son petit monde sur le pont. Avec gaffes, mais surtout résultats, à la clé.

C’est une jolie comédie que ces « Poulets grillés ». Une jolie comédie qui dit d’abord que nous avons tous droit à une seconde chance dans la vie. C’est aussi et surtout une ode au talent que chacun possède, comme ces « bras cassés » de la police, avides de bien faire, terriblement maladroits, mais surtout dotés de l’envie de former une équipe et d’obtenir des résultats. Et c’est leur singularité, raillée par leurs supérieurs, qui leur permet justement d’avancer ensemble, avec efficacité.

Le téléfilm est tiré des délicieux romans de Sophie Hénaff. Leur intrigue est transposée habilement, menée tambour battant, avec des comédiens très justes. C’est drôle et profond à la fois : une vraie ode à la différence.

Télévision
France24 - World

Turkey's jailed rights defender Osman Kavala makes final appeal before verdict

Issued on: 22/04/2022 - 18:11

NEWS WIRES

One of Turkey's most famous prisoners made his final appeal for freedom on Friday, at the culmination of a years-long trial that has come to define Ankara's tense ties with Western allies in the wake of a failed 2016 coup. Paris-born activist and philanthropist Osman Kavala was a relative unknown when he was detained on his arrival at Istanbul's airport from a trip to a cultural centre in the Turkish city of Gaziantep in October 2017.

His continued imprisonment without a conviction has turned the 64-year-old into a hero for President Recep Tayyip Erdogan's opponents and a focus of Western worries about the Turkish leader's comprehensive crackdown on dissent. Prosecutors want Kavala found guilty of "attempting to overthrow" Erdogan's socially conservative government by financing a wave of 2013 protests and then being directly involved in the coup plot.

The verdict and sentence, expected to be issued by a panel of three judges on Monday, could see Kavala jailed for life without the possibility of parole if found guilty. The marathon trial has been faithfully attended by Western diplomats, underscoring the continued importance of rights issues in their relations with Turkey, a strategic member of the NATO defence alliance.

"The fact that I have spent 4.5 years of my life in prison is a loss that cannot be compensated," Kavala told the court a closing statement issued by video link from his high-security prison outside Istanbul. "The only thing that would console me is the possibility that what I have gone through helps to put an end to grave judicial mistakes."

Personal enmity

Kavala was acquitted of the first count linked to the 2013 protests in February 2020. But, he was detained before he had a chance to return home and then charged with the coup attempt the same night. Kavala is now facing both charges in a trial that looks back on some of the most turbulent years of Erdogan's dominant 20-year rule.

The Turkish leader has made no secret of his personal enmity for Kavala. Erdogan calls Kavala a communist agent of the Hungarian-born US philanthropist George Soros who is allegedly using foreign money to try and topple the state. "We can never be together with people like Kavala," Erdogan declared in 2020.

But, Kavala's treatment has prompted the Council of Europe to launch disciplinary proceedings against Turkey that could ultimately see Ankara's membership suspended in the continent's main human rights organisation.

'Emblematic case'

Kavala is being tried with 16 other defendants implicated in the 2013 protests. Nine of them currently live abroad while the remaining seven took turns on Friday to make their final statements in court.

Defendant Mucella Yapici, also facing the threat of life in jail without the possibility of parole, told the court the 2013 protests were the "most democratic, most creative and peaceful collective movement in this country's history". Human rights advocates say Kavala's release would send a signal to Turkey's Western allies that its justice system is free from Erdogan's pressure. 

"His unconditional release may mark a turning point in de-politicisation of judicial prosecutions in Turkey," Amnesty International's Turkey researcher Guney Yildiz told AFP. "That's why the result of the emblematic case is quite serious."

Emma Sinclair-Webb of Human Rights Watch called the entire hearing a "show trial". But Erdogan has seethed at the international publicity and condemnation generated by the case. The tensions nearly caused an all-out diplomatic war when the United States and nine other Western embassies issued a joint letter of support for Kavala last October. Media reports said Erdogan's advisers managed to convince him to walk back on his threat to expel the 10 countries' ambassadors after being briefed on the harm this might do to Turkey's investment climate.

(AFP)

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Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala

Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial

The World This Week

France-UK dispute, South Africa's Covid-19 variant, Abiy Ahmed to war, Osman Kavala's trial

BBC

One study found that 52% of the sexually active adolescent girls interviewed had "no identifiable changes to the hymenal tissue"

"Am I virgin?" asked the stranger across the internet, matter of factly, in Sarras Sarras's inbox. Sarras wasn’t sure how to reply. It was the first time she had been sent what she describes as a "vagina selfie". 

At the time, Sarras was an admin on the Love Matters Arabic Facebook page, which delivers relationships and sex education in Arabic on social media. "She said she had had a relationship and now she was getting engaged and wanted to make sure she was a virgin," Sarras explains. Then she pauses, and grimaces. "I hate this word: maftuuha – she asked if she was that, she asked if she was 'opened'."

What the stranger was really asking was if Sarras could see her hymen – and tell her if it was "intact" – because of the pressure in her community to be a virgin at marriage, and for her husband to see this, visibly, in the form of blood. This belief that the hymen provides physical "proof" of sexual history is the premise of virginity testing, a practise condemned by the World Health Organization in 2018 as a human rights violation. Such tests can take different forms; everything from physical examinations of measuring a hymen or vaginal laxity to wedding night rituals where a bloodied bedsheet is expected to appear, and even be shown to the bride and groom's families.

Despite this having no scientific basis – and despite virginity itself being a social construct with no biological reality – millions around the world continue to believe that a woman's sexual history is somehow writ into her anatomy, and that all cisgender women bleed the first time that they have sex. Neither, of course, are true – yet such beliefs can be found in languages, religions and communities across the globe.

In my book Losing It, I tried to build a kind of cartography of the hymen myth – charting the questions people like Sarras ask about it, where and by whom these beliefs are endorsed, and whether it's a dearth of scientific research that is behind its lingering power.

I found plenty of scientific research dispelling the myth. But I also discovered a world where some physicians endorse the idea, numerous legislative bodies uphold it, and where there is often a complete disregard for accurate information about the hymen in sex education across the globe.

In humans, hymens can vary massively – and given their seeming purposelessness, we still don't know why they evolved (Credit: Prashanti Aswani)

The hymen is a small, membranous tissue that may be found near the opening of the vagina. It is really quite incredible that a tiny piece of seemingly purposeless tissue has been ascribed so much factually inaccurate purpose. There is some debate among the scientific community about why the hymen exists in the first place. Is it a leftover from when our prehistoric mammalian forms slithered out of the water and onto land? Is it there to help faecal bacteria not slip into the vagina in infancy? No one really knows. The tissue seems to have more of a purpose in some other species – guinea pigs' hymens dissolve when they go into heat and then regrow when they're finished, for example. But ours perform no such fancy escapades.

For those of us with vaginas, hymens can vary massively. Few of us will have ever seen this kind of diagram growing up, which shows what they can look like.

Many people erroneously believe that the hymen seals over the vagina, not realising that that would mean a woman wouldn't be able to menstruate (a minority of people do have this condition, and can get a hymenectomy to help open the channel). Instead, most hymens have an annular or crescent-moon shape, and may take many forms of varying thinness and thickness. Few of us would have been told that it can change with age, that some of us aren't born with one, or that it might totally disappear by the time we enter sexual maturity anyway. Or that a wide variety of activity can stretch or tear it, from exercise to masturbation to, yes, penetrative sex.

But this doesn't mean there's any validity to the idea that you can ascertain sexual activity with a hymen examination. One small study of 36 pregnant teenagers published in 2004, for example, found that medical staff were only able to make "definitive findings of penetration" in two cases. Another 2004 study found that 52% of sexually active adolescent girls interviewed had "no identifiable changes to the hymenal tissue". A binary idea that either we are sexually active and have no visible hymen, or that we aren't sexually active and do have one, is simply not accurate. 

Blood on the bedsheet, a type of virginity test used around the world, is also based on falsehoods. Some hymens may bleed when first stretched if the act is abrupt or if you aren't relaxed, but any blood is actually far more likely to come from lacerations to the vaginal wall due to forceful sex or a lack of lubrication. Bleeding from first-time sex may or may not happen, just like bleeding from anytime sex may or may not happen. Reasons for bleeding during sex include feeling anxious, not being fully aroused or experiencing some aggravation from things like infections. When one obstetrician surveyed 41 of her colleagues, asking them if they bled the first time they had sex or not, 63% of them said that they had not.

In many cultures, blood on the bedsheet is a sign of losing one's virginity – but one survey found this does not happen for six in 10 women (Credit: Prashanti Aswani)

But in countries that continue to put a high value on virginity and police female sexuality, there is little space for this biological nuance. A 2011 study at Dicle University in Turkey found that 72.1% of female students and 74.2% of male ones believed that the hymen symbolised virginity; 30.1% of the men stated that "the blood-stained bed sheet" should be displayed to the family on the day of marriage.

This can have a profound impact on women's ability to access positive sexual health, preventing them from exploring their sexual identity and causing anxiety around sex. A social study in Giza, Egypt, found that most women interviewed experienced anxiety and fear before their wedding night, and pain and panic during and after, because of ideas around virginity and the hymen. In a Lebanese survey of university students from 2013, nearly 43% of women interviewed said they would not have premarital sex for fear of not bleeding on their wedding night. Another study from Lebanon, this one from 2017, found that of 416 women interviewed, about 40% of them reported having anal or oral sex to protect their hymen for marriage.

In my research, I found innumerable online posts of women terrified that masturbating had caused them to lose their hymens, or were clearly so scared of touching themselves that they simply never did.

The hymen myth doesn't just affect women's sexual wellbeing and equality – it can impede their access to justice

The hymen myth doesn't just affect women's sexual wellbeing and indeed equality – it can impede their access to justice. Pakistan has only recently banned virginity tests for rape survivors in court cases; several countries, particularly in Asia, the Middle East and northern and southern Africa, still perform them.

And many doctors worldwide offer highly profitable hymen repair as a surgery for women who have had pre-marital sex and fear the consequences if discovered. As I wrote my book – a year before politicians decided to outlaw the procedure in the UK, in January 2022 – I emailed a London surgeon about virginity tests. His assistant told me that I'd be able to get a medical report confirming I had an intact hymen after a £300 ($390) consultation, if I had one. If I didn't, a £5,400 ($7,000) hymen repair surgery awaited me – after which I would be issued with the same medical report.

In many countries, a "virginity test" is also known as the "two-finger test" for the invasive way in which it is done (Credit: Prashanti Aswani)

As the law that will ban hymen repair in the UK works its way through Parliament, it is clear some surgeons are holding out to the very last, still offering services on UK soil. Online, one London surgeon continues to claim hymen repair may be "beneficial for women who may have experienced vaginal damage due to sexual intercourse or strenuous physical activities". (Of course, if a hymen serves no biological purpose, what is beneficial about invasive surgery in the area?)

Falsehoods flourish on the websites of clinics around the globe

Falsehoods also flourish on clinics' websites around the globe. "Hymenoplasty is performed to give a patient her virginity back," says one Lebanese surgeon. "Hymenoplasty is the restoration of the hymen to its original 'virgin' state," says one in New York.

So how do you end the hymen myth? Bringing attention to some of this research would be a start, as would changing legal practises that endorse virginity tests and preventing healthcare professionals from misleading people. The issue is that many of these ideas are not only inculcated over generations; they are supported by ideas that don't necessarily need or acknowledge what science says. If you believe in the cultural idea of virginity, and support the gender inequality behind it, seismic societal change might have to take place to make you think otherwise.

Some believe that one way to end the myth once and for all is to change the hymen's name entirely. Given so many languages literally name it the "virginity membrane" – including Arabic and Czech – this seems like a good idea.

The use of an alternative name like "vaginal corona" has gone hand in hand with changing misperceptions (Credit: Prashanti Aswani)

Indeed, research has found that renaming the hymen might actually work in changing perceptions. In 2009, the Swedish Association for Sexuality Education decided to transform their "virginity membrane" word,domshinna, into "vaginal corona", slidkrans. They started using it everywhere: pamphlets from sexual health services, newspapers, Sweden's official language planning body and in all the association's future communications.

Almost 10 years later, researcher Karin Milles learned that 86% of surveyed health professionals had used the word "vaginal corona" in their clinics and class visits. And while only 22% of young people had heard of it, fewer were showing signs of viewing the hymen in a traditionally patriarchal fashion. Many who didn't necessarily use the new word were still parroting the sex-positive phraseology from the association's pamphlets. Of the few that did know the new word, a majority described mödomshinna as "a myth". Others stated simply that "it does not exist". And many pointed out that the idea was old or something they'd believed before, in childhood or before someone told them it was a lie.

A language shift doesn't happen overnight, but it's a start. There are many sex educators in the English-speaking world who also believe that we should be adopting vaginal corona too. Our own word comes from the ancient Greek god, Hymen – who, tellingly, was the god of marriage – and myths around the membrane have indelibly tarnished our own word for it. But where the Swedes have found success is that they didn't only change the word; they explained why they changed the word, too, to young people and medical professionals.

As governments around the world seem to take an increasing interest in banning practises like virginity testing and hymen repair, they would be wise to consider that the reasons behind their bans make it into classrooms and lecture halls. That way, we might never let these dangerous myths appear ever again.

This article is adapted from the book Losing It: Sex Education for the 21st Century. Author and journalist Sophia Smith Galer can be found at @sophiasgaler on Twitter.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky confie que sa relation avec Marine Le Pen “pourrait changer”

« Le président Macron doit choisir », prévient Zelensky

Si le président ukrainien a indiqué sur BFM TV comprendre « la pression interne » et économique à laquelle fait face Emmanuel Macron, il a prévenu que son homologue devait « choisir entre le business, l’argent, cette histoire (la guerre ndlr) et la lutte pour la liberté, pour les droits de l’Homme, pour la vie ». Volodymyr Zelensky a toutefois admis : « (Emmanuel Macron) est dans une situation difficile, car beaucoup de business en France sont orientés vers la Fédération de Russie », mentionnant que « les élites russes sont toujours venues se reposer en France, à Nice, à Cannes ».

Zelensky invite Macron à venir sur place pour constater « le génocide »

Auprès de BFM TV, le chef de l’Etat ukrainien a été questionné sur la position d’Emmanuel Macron de ne pas reconnaître un « génocide » en Ukraine. Volodymyr Zelensky avait jugé ce comportement « blessant ». Ce mercredi, il s’est montré plus apaisé, invitant son homologue à lui rendre visite : « Je pense que Macron a formulé cela du point de vue juridique. Et je crois vraiment qu’il comprendra que c’est un génocide quand il viendra ici. Je l’invite, comme j’invite chaque leader. » 

Les propos de Zelensky sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Sur BFM TV, le président ukrainien a été interrogé sur Marine Le Pen – qui avait nié l’annexion de la Crimée en 2014 et qui est interdite d’entrée en Ukraine. Pour Volodymyr Zelensky, sa vision de Marine Le Pen pourrait évoluer « si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée » : « Cela dépend tout d’abord de ses principes. Si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer. » Sans vouloir influencer l’élection présidentielle française en cours, le chef d’Etat ukrainien a tout de même déclaré : « J’ai des relations avec Emmanuel Macron, je ne voudrais pas les perdre. » 

Des livraisons d’armes françaises dans « le futur immédiat »

Volodymyr Zelensky a parlé sur BFM TV des livraisons françaises d’armement à l’Ukraine : « On a obtenu certaines choses. En ce qui concerne les détails, je ne suis pas prêt à le dire, mais nous attendons certaines choses. » Le président s’attend toutefois à des livraisons dans un « futur immédiat ». 

Volodymyr Zelensky assure que Kiev n’a pas encore reçu d’avions de chasse

Invité de BFM TV, le président ukrainien a indiqué que son pays n’avait pas encore reçu les avions de chasse qui lui ont été promis, contrairement aux annonces du Pentagone, mardi : « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’avions de chasse. De quelque type que ce soit. » Volodymyr Zelensky a ajouté : « Nous avons des dates et des garanties accordées, mais encore une fois, nous voudrions d’abord ce qui nous a été promis, et ensuite nous serons reconnaissants. » 

Pour Zelensky, l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est « une priorité »

Lors d’une conférence de presse à Kiev, en présence du président du Conseil européen, Charles Michel, Volodymyr Zelensky a jugé que l’Ukraine devait adhérer à l’Union européenne de façon urgente. Pour le président ukrainien, « c’est une priorité pour notre Etat, pour la puissance de notre peuple », relate BFM TV.

La Russie fait un test réussi du missile « unique » Sarmat

Le président russe s’est réjoui ce mercredi 20 avril d’un premier test réussi du missile balistique intercontinental Sarmat. Il s’agirait d’une arme de très longue portée « unique », a assuré Vladimir Poutine lors d’un discours diffusé à la télévision, que relaie BFM TV. Le dirigeant russe a en effet déclaré : « C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive. »

Plus d’un million d’Ukrainiens sont retournés chez eux

Le porte-parole du service ukrainien des gardes-frontières, Andriï Demtchenko, a annoncé ce mercredi 20 avril qu’un total de 1,1 million d’Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l’offensive russe, relaie franceinfo. Ils sont plus de cinq millions à avoir quitté leur foyer pour fuir la guerre menée par l’armée de Vladimir Poutine. 

Alexeï Navalny s’en prend au RN

L’opposant russe Alexeï Navalny s’invite dans l’élection présidentielle française et prend position contre Marine Le Pen. Dans une série de messages partagés sur Twitter, il a accusé le Rassemblement national (RN) d’avoir « vendu de l’influence politique à (Vladimir) Poutine », relate L’Obs. L’opposant russe a pointé du doigt le RN – anciennement Front national – pour avoir contracté un prêt de 9 millions d’euros en 2014 auprès d’une banque russe. « Croyez-moi, il ne s’agit pas d’une simple ‘affaire douteuse’ », a-t-il accusé sur Twitter. Alexeï Navalny a ainsi appelé les Français à voter pour Emmanuel Macron : « C’est sans hésitation aucune que j’appelle les Français à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. » 

1/18 Je me rends compte de l’ironie de la situation: un prisonnier politique russe s’adresse aux électeurs français. Mais techniquement, je suis en prison à cause d’une plainte déposée par une entreprise française.

— Alexey Navalny (@navalny) April 20, 2022

« Nous vivons peut-être nos derniers jours » : un soldat ukrainien appelle à l’aide à Marioupol

Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine assiégée par les forces russes n’est toujours pas tombée. Mais un message publié sur Facebook le 20 avril par Serguiz Volyna, un commandant ukrainien de la 36e brigade de la marine nationale, fait état du désespoir de l’armée ukrainienne présente sur place. « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures, affirme Serguiy Volyna. L’ennemi est dix fois plus nombreux que nous. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers », rapporte Le Monde.

Zelensky invite Le Pen à « comprendre qu’elle s’est trompée » sur l’annexion de la Crimée par la Russie

Au cours d’un entretien donné à BFMTV, Volodymyr Zelensky a évoqué la présidentielle française. Marine Le Pen, interdite de séjour par le ministère des Affaires étrangères ukrainien après avoir défendu l’annexion de la Crimée par la Russie, a été invitée à « comprendre qu’elle s’est trompée » par le président ukrainien. « Si madame la candidate venait à comprendre qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer », a toutefois ouvert Volodymyr Zelensky qui a également évoqué ses « bonnes relations » avec Emmanuel Macron.

Après « l’opération spéciale », la télévision russe évoque une « Troisième Guerre mondiale » à propos du conflit ukrainien

Lors de l’émission « 60 minutes » diffusée sur l’antenne Russia1 – sous contrôle du gouvernement russe – la présentatrice Olga Skabeïeva a qualifié le conflit en Ukraine de « Troisième Guerre mondiale », vendredi 15 avril, rapporte BFMTV. Une déclaration qui intervient après la destruction du navire russe Moskva, jeudi dernier par les forces ukrainiennes. « L’opération spéciale russe en Ukraine s’est transformée en ce que l’on peut facilement qualifier de Troisième Guerre mondiale, c’est tout à fait clair », a déclaré la présentatrice.

165 000 civils ont été évacués de la ville de Kramatorsk

Le maire de Kramatorsk Oleksandr Goncharenko a indiqué sur BFMTV que « 165 000 civils ont été évacués » de la ville, dont la gare avait été bombardée par les forces russes. L’édile a ajouté que « 50 000 personnes » n’ont pas pu quitter la zone.

Un avion américain aurait fourni la position du navire russe Moskva aux forces ukrainiennes avant son attaque, selon le Times.

Un avion de surveillance marine américain P-8 Poseidon suivait le navire russe Moskva dans les heures qui ont précédé son attaque par les forces ukrainiennes, selon les informations du Times. D’après le quotidien britannique, le P-8 aurait fourni la position du croiseur à l’armée ukrainienne.

Le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé à Kiev

Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé sur Twitter son arrivée à Kiev, mercredi 20 avril. « A Kiev aujourd’hui. Au cœur d’une Europe libre et démocratique », a-t-il tweeté. Le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky avait également invité le président américain Joe Biden ainsi qu’Emmanuel Macron, à venir sur le territoire ukrainien. Lundi, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune avait répondu que le président « ira[it] peut-être, si c’est utile. (…) On ne peut pas faire une visite seulement symbolique. ». La Maison blanche a elle précisé qu’il n’était pas prévu que Joe Biden ne s’y rende, indique Le Monde.

Un accord avec la Russie a été trouvé sur la création d’un couloir humanitaire à Marioupol, annonce Kiev

Un « accord préliminaire » a été trouvé entre la Russie et l’Ukraine pour évacuer les civils depuis la ville portuaire de Marioupol, a déclaré mercredi 20 avril la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, indique Le Monde.

L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, déclare le Pentagone

Pour renforcer son armée de l’air, l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, a affirmé mardi 19 avril, John Kirby, le porte-parole du Pentagone, sans pour autant préciser le nombre et l’origine de ces appareils, rapporte Le Monde. « Aujourd’hui, ils ont à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines », a-t-il indiqué lors d’un point presse.

Moscou préparerait des « référendums » dans le sud de l’Ukraine

Selon une information du média The Kyiv Independant, qui cite le ministère ukrainien de la Défense, la Russie serait en train de préparer des « référendums » dans les zones occupées de Kherson et Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, indique Le Monde. Un processus qui rappelle les événements qui avaient eu lieu dans le Donbass, en 2014.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Space opera. Non mais « Halo », quoi !

Nos recommandations culturelles

Grégory Marin

La race humaine a conquis l’espace. Mais elle est fragmentée en factions que l’UNSC, un gouvernement militaire centralisé, veut à tout prix réunifier sous sa coupe, quitte à utiliser la force. Une autre menace pèse sur l’humanité : elle n’est pas seule dans l’Univers. Les Covenants, une race particulièrement agressive, attaque les colonies extérieures, à la recherche d’artefacts qui leur permettraient d’accéder au Grand Voyage. Pour les contrer, l’UNSC peut compter sur les Spartans, des soldats génétiquement modifiés. Jusqu’à ce que leur leader, John-117 (Pablo Schreiber), se découvre des affinités avec un de ces artefacts, et commence à suivre sa propre voie…

Intrigue classique de quête initiatique, qui fera découvrir au héros un monde insoupçonné plus complexe que celui dans lequel on veut le cantonner, cette série n’a rien de révolutionnaire. Mais elle est bien léchée, au moins autant que les cinématiques issues du jeu vidéo « Halo », duquel elle s’inspire. Certains passages de combats en vue subjective sont clairement étudiés pour capter le public de la licence, jeune et masculin essentiellement. Mais les personnages féminins ne sont pas oubliés, bien qu’un peu caricaturaux, de la scientifique froide et calculatrice à l’officier inflexible en passant par l’orpheline qui va se laisser amadouer par le héros. Pas sûr que la série arrive à élargir le public au-delà des fans de l’univers de « Halo ».

Télévision
France24 - World

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

Issued on: 22/04/2022 - 07:00Modified: 22/04/2022 - 22:52

FRANCE 24 Follow

In Mariupol, a strategic city located on the sea of Azov under siege by the Russian army, satellite images have raised fears of massive civilian massacres, even greater than in the ones found in Bucha, where the UN has "documented the killing of 50 civilians". For its part, the EU has called on Russian President Vladimir Putin to guarantee humanitarian corridors on the occasion of Orthodox Easter.

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

22:32pm: Ukraine official: humanitarian corridor out of Mariupol might be opened on Saturday

Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk on Friday said "there is a possibility" a humanitarian corridor out of the besieged port city of Mariupol could be opened up on Saturday. "Watch the official announcements tomorrow morning. If all goes well, I will confirm," she said in an online address to people waiting to be evacuated. 

22:13pm: Blinken and Ukrainian PM discussed additional ways US can help Ukraine

US Secretary of State Antony Blinken discussed with Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal on Friday additional ways that the United States can help Ukraine, State Department spokesperson Ned Price said in a statement.

21:46pm: Canada says it has provided heavy artillery to Ukraine forces

Canada said on Friday it has provided heavy artillery to Ukrainian security forces, following up on a pledge by Prime Minister Justin Trudeau earlier this week to send more artillery weaponry to Ukraine in the face of a Russian assault on its East.

Canada has now delivered a number of M777 howitzers and associated ammunition to Ukrainian forces, and is finalizing contracts for commercial pattern armoured vehicles that it will send to Ukraine as soon as possible, the defense ministry said.

21:34pm: Pentagon seeking info from US industry on Ukraine-ready systems

The Pentagon is looking for new avenues for US industry to accelerate production and build more capacity for proven, effective weapons that require minimal training and can be rapidly exported to Ukraine, according to a government website posting on Friday.

The Department of Defense posted a request for information on SAM.gov that had an initial response deadline of May 6 and sought information on weapons or commercial capabilities related to air defense, anti-armor, anti-personnel, coastal defense, counter battery, unmanned aerial systems, and communications like radios or satellite internet.

21:33pm: France's Thales accused of selling to Russia despite sanctions, denied by company

A senior Ukrainian official on Friday accused French defence electronics company Thales of violating European sanctions and selling Russia equipment that was used to kill civilians fleeing recent fighting outside Kyiv, claims strongly denied by Thales.

"A family was trying to escape but was killed by Russian murderers," tweeted presidential adviser Mykhaylo Podolyak. "Killed, as it is now proved, with French weapons sold in circumvention of sanctions in 2015."

Reached by AFP, Thales, whose largest shareholder is the French state, denied violating the sanctions that were imposed after Russia annexed Ukraine's Crimea in 2014.

21:21pm: Russia grants Belarus one-year grace period for more than $1 billion in loans

Russia has granted Belarus a one-year grace period for more than $1 billion worth of loans, RIA news agency cited the Belarus finance ministry as saying on Friday. 

21:10pm: Russia says one sailor died, 27 missing after missile cruiser sank

One sailor died and 27 more are missing after the Russian missile cruiser Moskva sank last week, while 396 other crew members were rescued, RIA news agency cited Russia's defence ministry as saying on Friday.

Moscow says the Moskva, the flagship of its Black Sea fleet, sank last week after a fire sparked an ammunition blast. Ukraine says it hit the vessel with an anti-ship missile.

20:23pm: Pentagon sees over 20 nations attending Ukraine talks in Germany

The US military expects more than 20 countries to attend Ukraine-focused defense talks it will host in Germany next week that will focus in part on Kyiv's long-term defense needs, the Pentagon said on Friday. Pentagon  spokesman John Kirby appeared to play down expectations of announcements about long-term assistance at the April 26 talks, saying: "We're not going into this with a pre-cooked set of endings here."

He added that about 40 nations were invited to attend the talks, which were not being organized under the NATO alliance umbrella, and include non-NATO nation states.

20:16pm: Russia court jails opposition politician Vladimir Kara-Murza

A Russian court on Friday ordered pre-trial detention for opposition politician Vladimir Kara-Murza for allegedly spreading false information about the Russian army, his lawyer said.

Moscow's Basmanny district court ordered that the 40-year-old Kremlin opponent be held in pre-trial detention until June 12, lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.

18:56pm: Russia says Ukrainian fighters 'securely blockaded' at Mariupol steel plant

Russia's defence ministry said on Friday that Ukrainian fighters and foreign mercenaries had been "securely blockaded" at the Azovstal steel plant where they have been holding out in the Ukrainian city of Mariupol. President Vladimir Putin had ordered his defence minister on Thursday to block off the vast Azovstal complex rather than try to storm it. The defence ministry also reported hitting dozens of targets in the Donetsk and Kharkiv regions of Ukraine on Friday. 

18:52pm: Moldova summons Russian ambassador over military statements

Moldova on Friday summoned Moscow's envoy after a senior Russian commander said Moscow sought "control over the south of Ukraine" that could provide access to Moldova's breakaway region of Transnistria.

"Moldova's foreign ministry views these statements as unfounded and contradicting Russia's position in support of the sovereignty and territorial integrity of our country within internationally recognised borders," the ministry said in a statement. 

18:22pm: Sweden's ruling Social Democrats to decide on NATO by May 24

Sweden's ruling Social Democrats will decide at the latest by May 24 whether to reverse the party's long-held objection to NATO membership, following a review of policy sparked by Russia's invasion of Ukraine. Both Finland and Sweden are scrambling to adjust to a new geopolitical reality in the wake of Moscow's invasion.

18:08pm: Putin to meet with UN chief Guterres in Russia next week

United Nations Secretary-General Antonio Guterres will visit Moscow on Tuesday, where he will meet with Russian President Vladimir Putin following his February invasion of Ukraine, said Eri Kaneko, associate spokesperson for the UN chief. Guterres will also have a working meeting and lunch with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, Kaneko told reporters.

17:59pm: Amsterdam Trade Bank, part of Russia's Alfa Bank, declared bankrupt

Amsterdam Trade Bank (ATB), a subsidiary of Russia's Alfa Bank, has been declared bankrupt, the Dutch Central Bank (DNB) said on Friday, citing an Amsterdam District Court Ruling. In a statement on the Dutch Central Bank's website it said that ATB depositors would be covered up to €100,000 ($108,000) each under the country's deposit guarantee system. The bank had around 23,000 customers, the DNB said.

17:55pm: Russian military say it has captured Ukrainian arms depot

Russia's defence ministry said on Friday that the Russian military had captured a large arms depot in Ukraine's Kharkiv region, the TASS news agency reported. The defence ministry said that the arms depot contained thousands of tonnes of ammunition, according to TASS.

17:21pm: Scholz rejects 'slanderous' criticism of party's Russia policy

German Chancellor Olaf Scholz on Friday hit back against accusations his centre-left Social Democrats have been too lenient towards Russia, as critics accuse Berlin of dragging its feet on deliveries of heavy weapons to Ukraine. 

Opponents have confronted his Social Democratic Party (SPD) with a "distorted and slanderous depiction" of its Russia policy since the Second World War, Scholz said in an interview with German weekly Spiegel. "That annoys me," he said, adding that the SPD was "bound into the Western and transatlantic alliance". 

The government has said that after decades of chronic underinvestment, the German army, called the Bundeswehr, is simply not in a position to send the weapons Ukraine wants.

The potential to send arms to Ukraine from the stocks of the Bundeswehr had been "largely exhausted", Scholz said in the interview. 

"What is still available will absolutely still be delivered," Scholz said, naming anti-tank weapons and artillery munitions.

17:20pm: Greece to release seized Russian tanker, says coastguard

Greece will release a Russia-flagged crude oil tanker seized this week under EU sanctions linked to the war in Ukraine.

"The ship has been released and is free to go," the spokeswoman told AFP, adding that Greek authorities had been satisfied that the vessel, which is reportedly carrying Iranian oil, has changed ownership and is now not bound by EU sanction regulations.

The more than 115,000-tonne Pegas was originally headed to Marmara terminal in Turkey, according to the Marine Traffic website.It was seized on Tuesday at Karystos anchorage, south of the island of Evia.

The ship is being renamed Lana, the coastguard spokeswoman said. She did not identify the new owner.

16:55pm: Russia-Ukraine talks have stalled says Russia's Lavrov

Talks between Moscow and Kyiv to put an end to Russia's near two-month military campaign in pro-Western Ukraine have stalled, Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday.

"They (negotiations) have stalled now," Lavrov said after talks with his Kazakh counterpart in Moscow, adding that Russia has still had not received an answer to a latest proposal sent around five days ago.

The Russian foreign minister also said he was under the impression Kyiv may not want to continue the talks.

"It is very strange for me to hear every day statements by various Ukrainian representatives, including the president and his advisers, that make one think that they do not need these negotiations at all, that they have resigned themselves to their fate," Lavrov added.

Kyiv said last week that negotiations with Russia to end the war were "extremely difficult".

Russian President Vladimir Putin, speaking to EU chief Charles Michel earlier Friday, accused Kyiv of lacking consistency in its demands at the talks and not being ready "to look for mutually acceptable solutions", the Kremlin said.

16:44pm: Spain reopens embassy in Kyiv

Spain on Friday reopened its embassy in Kyiv, the government said, the latest European country to return its diplomats to the Ukrainian capital after Russia invaded the pro-Western country. Spain's diplomatic delegation was evacuated from Kyiv to Poland the day after Russia invaded on February 24.

But on Friday afternoon, a delegation led by Spain's ambassador to Ukraine, Silvia Cortes, reopened the embassy with "the support of special police forces", the interior ministry said in a statement. 

The reopening follows Spanish Prime Minister Pedro Sanchez's visit to Kyiv Thursday where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

Sanchez announced that Madrid would send 200 tonnes of military equipment to Ukraine, double what it has sent so far.

Sanchez also said that Spain would make dozens of experts from its justice ministry available to the International Criminal Court to help investigate "alleged war crimes committed in Ukraine".

16:39pm: Next weeks may be decisive in Ukraine war, EU official says

Russia will likely increase its military attacks in eastern Ukraine and along the country's coast, a senior EU official said on Friday, with the next weeks seen as potentially decisive for the war.

 "This is not a fairy tale with an imminent happy ending. I think we are likely to see a very significant increase in the intensity of Russian military attacks in the east, I think we are likely to see an intensification of Russian military attacks along the coast," the official told reporters. "I think we will see the next couple of weeks as being decisive."

16:05pm: Russian negotiator says 'several long conversations' took place with Ukrainian side

Russian chief negotiator confirmed a news report that "several long conversations" took place on Friday with the head of Ukraine's delegation at peace talks between the two sides. Vladimir Medinsky gave no details of the conversations. Earlier this week the Kremlin said Russia had submitted a new written proposal, but Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said he had neither seen nor heard about it.

16:01pm: Ukraine war underscores Europe's need for energy security, says IMF

The war in Ukraine poses serious economic challenges to European countries and highlights the urgent need to improve energy security, the IMF said Friday. In a report on the continent's economic outlook, the IMF also stressed the need to manage impact of the flood of refugees created in the wake of the Russian invasion in late February.

The war will take a hit on the broader European economy, which is expected to grow just 1.6 percent this year, far below the expansion expected in January prior to the attack, according to the analysis from the International Monetary Fund. The conflict and the Western sanctions on Moscow have driven up food and fuel prices, accelerating inflation globally.

"The war is a reminder, too, of how Europe must do more to improve energy security, notably by expanding renewable sources and improving efficiency," Alfred Kammer, head of the IMF's European department, said in a blog.

15:54pm: G7 officials exit World Bank meeting as Russian official begins to speak

Officials from Group of Seven (G7) industrialized nations and others walked out of a World Bank development committee meeting on Friday in Washington when a Russian official began to speak, a source told Reuters.

15:47pm: Canada says international collaboration with Russia is impossible right now

Canada's Finance Minister Chrystia Freeland on Friday said that it was impossible to collaborate with Russia in the G20, a group that meets to discuss ways to foster global economic growth, as long as it is waging war in Ukraine.

"The G20 can't function effectively with Russia at the table," Freeland said in a joint news conference with Ukrainian Finance Minister Serhiy Marchenko.

Since the war is undermining growth, "Russia does not have a place at the table of countries who have come together to maintain global economic prosperity... You can't be a poacher and gamekeeper at the same time."

15:27pm: White House confident Europe will close off Russian energy exports

A senior White House adviser said on Friday he is confident Europe is determined to close off remaining Russian oil and gas exports as Moscow's war in Ukraine drags on.

"I have confidence that Europe is getting the message and they are determined to close off this last source of export revenue," Daleep Singh, deputy White House national security adviser, said in an interview with CNN.

15:26pm: France sending heavy artillery to Ukraine

France is sending several heavy artillery pieces to Ukraine, President Emmanuel Macron said Friday, as growing numbers of Western nations contribute heavier arms to Kyiv following the Russian invasion. "We are delivering significant equipment, from Milan (anti-tank missiles) to Caesar (self-propelled howitzers)," Macron told regional newspaper Ouest-France.

"I think we have to continue on this route. Always with the red line that we will not become parties to the conflict." Defence Minister Florence Parly confirmed on Twitter that France would send "several Caesar artillery cannons and thousands of shells".

La France continue de soutenir l’Ukraine sur le plan militaire : le Président de la République a acté la livraison de plusieurs canons d'artillerie Caesar et de milliers d'obus. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien.

April 22, 2022

 

14:55pm: Putin says Kyiv refusing to allow Mariupol troops to surrender

Russian President Vladimir Putin on Friday accused Kyiv of refusing to allow Ukrainian troops to surrender in the besieged port city of Mariupol, as he spoke to EU chief Charles Michel.

"All servicemen of the Ukrainian armed forces, militants of the national battalions and foreign mercenaries who laid down their arms are guaranteed life, decent treatment in accordance with international law, and the provision of quality medical care", "but the Kyiv regime is not allowing for this opportunity to be used", Putin told the European Council President.

14:47pm: Netherlands aims to end use of Russian gas by end of year

The Dutch government on Friday said it aimed to end the use of Russian gas by the end of the year. As part of this effort, the government said it would compensate companies for filling a key gas storage facility at Bergermeer, one of Europe's largest, ahead of the winter.

14:43pm: Putin tells EU's Michel Ukraine is being 'inconsistent' at talks

Russian President Vladimir Putin told European Council President Charles Michel that he would only hold direct talks with Ukrainian counterpart Volodymyr Zelenskiy if ongoing discussions between the two countries produce concrete results, the Kremlin said on Friday. Putin told Michel that Kyiv was showing that it was not ready to seek mutually acceptable solutions and accused the Ukrainian side of being "inconsistent" in negotiations.

13:21pm: Erdogan says plans calls with Putin, Zelenskiy for leaders' meeting

Turkish President Tayyip Erdogan said on Friday he was planning to hold phone calls with his Russian and Ukrainian counterparts in the coming days, adding that he hoped the calls could lead to a leaders' meeting in Turkey to end the Russia-Ukraine war.

NATO member Turkey shares a martime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both, and has taken a mediating role. It has hosted talks between the Ukrainian and Russian foreign ministers in Antalya, and negotiators from both countries in Istanbul, while pushing for a leaders' meeting.

"We are not without hope," Erdogan told reporters when asked about the peace talks between Kyiv and Moscow. "Our friends will get in touch with them today, we plan to hold a call again with (Russian President Vladimir) Putin and (Ukrainian President Volodymyr) Zelensky today or tomorrow," he said.  "With the calls, we plan to carry the process in Istanbul to the leaders' level," he added.

13:17pm: UK PM says Ukraine war could last until end of 2023

UK Prime Minister Boris Johnson on Friday indicated there may be no swift end to the conflict in Ukraine because of the stiff resistance to Russia's invasion.

Asked if he agreed with defence intelligence assessments that fighting could drag on until the end of next year, he told reporters in New Delhi: "The sad thing is that is a realistic possibility."

Johnson said Russia's Vladimir Putin had made a "catastrophic blunder". "The only option he now has really is to continue to try to use his appalling grinding approach," he added. 

13:07pm: UK PM Johnson says India's position on Russia is not going to change

India's position on Russia is not going to change, British Prime Minister Boris Johnson said on Friday following a meeting with his Indian counterpart Narendra Modi.

"The position on Russia that the Indians have historically is well  known. They are not going to change that, of course, that's true," Johnson said during a news conference. "But they can see what is going on and there is an increasing appetite to do more with the UK."

12:55pm: Ukraine says Russian plan to take full control of Donbas and southern Ukraine is 'imperialism'

Ukraine's Defence Ministry denounced plans announced by Russia on Friday to take full control of Donbas and southern Ukraine as "imperialism".

"They stopped hiding it," the ministry said on Twitter. It said  Russia had "acknowledged that the goal of the 'second phase' of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is."

They stopped hiding it. Today, the command of russian looters, rapists and murderers acknowledged that the goal of the “second phase” of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is.

April 22, 2022

12:49pm: Russia prepared to stop firing to allow evacuation of Mariupol's Azovstal plant

Russia is prepared to stop firing to allow fighters at the Azovstal steel works in Ukraine's port city of Mariupol to leave the plant, along with any civilians that are still there, RIA cited the defence ministry as saying on Friday. The ministry said claims by Ukraine and some western countries that Russia was preventing civilians from leaving the city were "groundless", the TASS news agency reported.

12:34pm: Britain to reopen embassy in Kyiv next week

Britain plans to reopen its embassy in the Ukrainian capital of Kyiv next week, Prime Minister Boris Johnson said on Friday during a two-day visit to India.

12:28pm: Gazprom may lose a third of its gas exports to Europe in 2022

Kremlin-controlled Gazprom's gas exports to Europe could fall by around a third this year due to the crisis in Ukraine, rivalry with liquefied natural gas, and plans to switch to rouble payments, analysts said on Friday.

12:27pm: India's Reliance buys at least 15 million barrels of Russian oil

Reliance Industries Ltd , operator of the world's biggest oil refining complex, has ordered at least 15 million barrels of Russian oil since Russia invaded Ukraine in February, trade sources said. Reliance has bought an average 5 million barrels a month for the June quarter, the sources said.

12:23pm: Over 369,000 refugees from Ukraine registered in Germany

More than 369,000 people fleeing the war in Ukraine have been recorded in Germany thus far, said a German Interior Ministry spokesperson. The tally since the start of the war was at 369,381, said the spokesperson at a regular government news conference on Friday, adding that the actual number is likely much higher.

12:16pm: India says no pressure from UK's Johnson over India's stance on Russia's invasion

British Prime Minister Boris Johnson put no pressure on his Indian counterpart Narendra Modi over New Delhi's position on Russia's invasion of Ukraine when they met on Friday, India's foreign secretary told reporters. India has not explicitly condemned the invasion by Russia, its biggest supplier of military hardware. "They did discuss the Ukraine issue but there was nopressure," Harsh Vardhan Shringla said after the premiers met in New Delhi.

12:03pm: Kremlin critic faces charges for spreading 'false information' about Russian army

Vladimir Kara-Murza, a prominent opponent of the Kremlin and its military campaign in Ukraine, is facing criminal charges over allegedly false information about the Russian army, his lawyer said Friday.

"Vladimir Kara-Murza is now in the Main Investigation Department of Russia's Investigative Committee," which probes major crimes, his lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.

Prokhorov added that a "criminal case" has been launched over the "public dissemination of deliberately false information about the use of the Armed Forces of the Russian Federation".

The law, introduced after Russia's launch on February 24 of its military operation, imposes a sentence of up to 15 years in jail for publishing information about the military deemed false by the government.

11:34am: Germany's Scholz says top priority is avoiding NATO confrontation with Russia

NATO must avoid a direct military confrontation with Russia that could lead to a third world war, German  Chancellor Olaf Scholz said in an interview with Der Spiegel when asked about Germany's failure to deliver heavy weapons to Ukraine.

Scholz is facing growing criticism at home and abroad for his government's apparent reluctance to deliver heavy battlefield weapons, such as tanks and howitzers, to Ukraine to help it fend off Russian attacks, even as other western allies step up shipments.

Asked in an extensive interview published on Friday why he thought delivering tanks could lead to nuclear war, he said there was no rule book that stated when Germany could be considered a party to the war in Ukraine. "That's why it is all the more important that we consider each step very carefully and coordinate closely with one another," he was quoted as saying. "To avoid an escalation towards NATO is a top priority for me."

11:27am: Russian actions in Ukraine 'may amount to war crimes', UN says

The United Nations on Friday accused Russia of taking action in Ukraine "that may amount to war crimes", including indiscriminate bombing that killed civilians and destroyed schools and hospitals.

"Russian armed forces have indiscriminately shelled and bombed populated areas, killing civilians and wrecking hospitals, schools and other civilian infrastructure, actions that may amount to war crimes," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the UN's Office of the High Commissioner for Human Rights.

11:04am: UN says has documented 50 'unlawful' killings in Bucha

A United Nations mission to the Kyiv suburb of Bucha has documented that 50 civilians were killed there, including by summary execution, the UN said on Friday.

"During a mission to Bucha on the ninth of April, UN human rights officers documented the unlawful killing including by summary execution of some 50 civilians there," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the Office of the High Commissioner for Human Rights.

10:34am: Russia to seek full control of Donbas, southern Ukraine, general says

The Russian army will aim to take full control over eastern and southern Ukraine, Russian news agencies quotes a top general as saying, a day after Moscow announced the "liberation" of Mariupol.

"Since the start of the second phase of the special operation...one of the tasks of the Russian army is to establish full control over the Donbas and southern Ukraine," Major General Rustam Minnekaev said, adding that this would create a "land corridor" to annexed Crimea.

10:05am: Scotland Yard examining some 50 allegations of Ukraine war crimes

British police said on Friday they were gathering evidence after receiving about 50 reports of alleged war crimes following the Russian invasion of Ukraine.

London's Metropolitan Police War Crimes Team said its specialist detectives were assessing some 50 referrals made since the start of the conflict as part of action in support of an International Criminal Court investigation.

"We’ve had around 50 referrals into us and we expect that number to grow over the coming weeks as more and more people who fled from Ukraine arrive here in the UK," said Detective Chief Superintendent Dominic Murphy from London police's Counter Terrorism Command.

9:56am: UK allows gas payments to Gazprombank until May 31

Britain has granted Russia's Gazprombank and its subsidiaries a licence for payments until the end of May despite sanctions in order to ensure gas supplies to the European Union, a Treasury document showed on Friday.

The licence permits an individual or company to continue payments under contracts that began before April 21, 2022 and allows actions such as opening and closing bank accounts in order to make such payments, according to the document published online.

Gazprombank, one of the main channels for payments for Russian oil and gas, is among Russian entities that have been sanctioned by Britain to penalise the Kremlin and its supporters over the Ukraine conflict.

9:02am: Japan says disputed islands 'illegally occupied' by Russia

Japan described four disputed islands as "illegally occupied" by Russia for the first time in nearly two decades on Friday as ties sour between the countries over the war in Ukraine.

The two nations have long been engaged in attempts to agree a post-World War II treaty, but the islands held by Moscow and claimed by Tokyo remain a key sticking point.

Japan's foreign ministry last used the expression in its annual policy report in 2003 to describe the islands, which Moscow calls the Kurils and Tokyo the Northern Territories.

This year's Diplomatic Bluebook report comes at a time when tough sanctions are imposed on Russia by Japan and its G7 partners, and ahead of a key revision to Japan's national security strategy later this year.

"The greatest concern between Japan and Russia is the Northern Territories," it said, calling them "Japanese territories over which Japan holds sovereign rights, but are currently illegally occupied by Russia".

8:47am: Mariupol mayor appeals for 'full evacuation'

The mayor of Mariupol issued a new appeal on Friday for the "full evacuation" of the southern Ukrainian city, which President Vladimir Putin says is now controlled by Russian forces.

"We need only one thing – the full evacuation of the population. About 100,000 people remain in Mariupol," Mayor Vadym Boichenko said on national television.

8:45am: 'Russians not staging many ground offensives'

"The Russians claim to have taken control of the whole of Mariupol but in reality for days they controlled most of Mariupol but not all of it – and as Volodymyr Zelensky said yesterday, that situation remains unchanged except that now the Russians are claiming victory there, which the Ukrainians are not willing to concede," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

In the Donbas, Cragg continued, "The story is of Russian forces not staging really major ground offensives and not making any major territorial gains, but the experts believe that the Russians have not actually really yet deployed all the forces that they're capable of deploying on the ground".

8:42am: No civilian evacuations in Ukraine on Friday, Kyiv says

No evacuations of civilians will take place in war-torn Ukraine on Friday as the situation on the roads is too dangerous, a senior official said.

"Because of the insecurity along the routes, there will be no humanitarian corridors today, April 22," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on the Telegram messaging app.

6:12am: Satellite photos show possible mass graves near Mariupol

Satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter taking place in the siege of the port city.

The images emerged hours after Russian President Vladimir Putin claimed victory in the battle for Mariupol, despite the presence of an estimated 2,000 Ukrainian fighters who were still holed up at a giant steel mill. Putin ordered his troops not to storm the stronghold but to seal it off “so that not even a fly comes through.”

Satellite image provider Maxar Technologies released the photos, which it said showed more than 200 mass graves in a town where Ukrainian officials say the Russians have been burying Mariupol residents killed in the fighting. The imagery showed long rows of graves stretching away from an existing cemetery in the town of Manhush, outside Mariupol.

Mariupol Mayor Vadym Boychenko accused the Russians of “hiding their military crimes” by taking the bodies of civilians from the city and burying them in Manhush.

The graves could hold as many as 9,000 dead, the Mariupol City Council said Thursday in a post on the Telegram messaging app.

4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.

In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.

“This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”

Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.

That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.

The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.

“Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”

Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.

To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.

1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor

Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.

Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.

“It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.

Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.

“There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

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Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

BBC

A Washington Post profile of him asked: 'Can Nicolas Cage play a normal guy?' The question should have been: 'Does Nicolas Cage want to play a normal guy?'

Is Nicolas Cage a good or bad actor? This question might be a Schrödinger's cat of pop culture. In an episode of the US sitcom Community, trying to find the answer to this cosmic-sized query almost drives Abed Nadir mad. On the one hand, he has an Oscar, for 1995's Leaving Las Vegas and has worked with everyone Martin Scorsese to David Lynch and Werner Herzog. And on the other, since the 2010s, his name has become synonymous with direct-to-streaming action films that are low on plot and high on explosives, while causing critics to scoff and fuelling an ironic online fandom propelled by YouTube clip compilations with titles such as "Nicolas Cage freak outs".

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Every few years, though, he gives a performance that makes the world reconsider him yet again: his understated performance as an ex-criminal in Joe (2013), his depiction of petrifying, guttural grief in Mandy (2019) or, most recently, his heartbreaking turn as a man on a mission to recover his beloved truffle pig in Pig (2020). Every time, despite the acclaim he has received throughout his career, reviewers somehow seem surprised at what he is capable of.

In The Unbearable Weight of Massive Talent, Cage plays himself as he forms an unlikely kinship with a super-fan (Pedro Pascal) (Credit: Alamy)

This time, the film putting him back into critical favour is the buddy action-comedy The Unbearable Weight of Massive Talent, where Nicolas Cage takes on the most unusual, and certainly most meta, challenge of his career yet. He stars as "Nick Cage", a fictionalised version of himself, a frustrated movie star who is one rejection away from retiring from acting and living the life of a housecat. This Cage is an eager cinephile who wants to talk incessantly about The Cabinet of Doctor Caligari, and finds an unlikely kinship with a Cage mega-fan (played by Pedro Pascal) who has paid him $1 million to appear at his birthday party – only to then find out this admirer of his is a notorious drug lord.

If it's a tricksy conceit, then The Unbearable Weight of Massive Talent is nothing too challenging: it ingests the Cage-mania that has permeated the internet for the last decade or so and transforms it into an accessible bromance that doesn't overindulge in too much complicated meta-ness but instead lets him poke fun not at himself, exactly, but at the outsized, eccentric persona that audiences will have front of mind. One of the film's inbuilt jokes, playing on a core aspect of Cage's appeal, is the promise that he might do something kooky or wild at any given moment: turn around and pull a face until his eyes bulge unnaturally, or suddenly raise his voice. As Megan Mitchell, co-founder of Cage-themed film festival Cage-a-rama, describes, it's that "Cage element. Anything could happen at any time."    

Why he is one-of-a-kind

As a movie star, Cage is nothing if not unique. He emerged before the age of celebrity obsession took hold, but is now embraced by online "stan" culture. He is associated with both high and low art; he is both serious about his craft and self-aware about his star image. There are more than 20 podcasts dedicated to dissecting the actor's career; a subreddit r/onetruegod that collects all things Cage; film festivals that only show Cage films in Europe and the US; and a new book, Age of Cage, that serves to explore the changing history of Hollywood through a Cage prism.

Filmmakers and fellow actors have been reverential about him. Lynch, who directed him in 1990's Wild at Heart, called Cage "the jazz musician of American acting". Guillermo del Toro recently tweeted that "there has not been, nor will there ever be an actor like Nicolas Cage. A master". Scorsese, who directed him in Bringing Out the Dead, described his acting style as "almost like silent film, like Lon Chaney". Ethan Hawke effused that Cage is "the only actor since Marlon Brando that's actually done anything new with the art".

But this adoration still doesn't quite explain the intensity of Cage's cult following. Is it because he is part of a dying breed of a certain kind of unknowable movie star we don't see much of anymore? The best kind of human meme? Just a really good actor? Or all of the above?

Nicolas Cage is in fact an invention of Nicolas Coppola, the nephew of filmmaker (and wine-maker) Francis Ford Coppola, who decided to ditch the famous surname to shake off the pressure that came with it. The name "Cage" is inspired both by comic book superhero Luke Cage and experimental composer John Cage – perfectly encapsulating the tightrope he has walked throughout his career between mainstream populism and the avant-garde.

Apparently, Uncle Francis wasn't too pleased about the decision – but he still cast him in his films The Outsiders (1983), The Cotton Club (1984) and in Peggy Sue Got Married (1986). There is only one film where Cage is credited as "Nicolas Coppola": 1982 teen sex comedy Fast Times at Ridgemont High, in which he played an unnamed burger restaurant worker.

With his second-ever movie role, in teen rom-com Valley Girl (1983), he then adopted his new moniker and became a leading man; since then, he's been "the star of every movie that he's in", says Lindsay Gibb, author of National Treasure, a book-length examination of Cage's career and acting style. Through the 1980s, his stock rose thanks to heartthrob leading roles in films like Peggy Sue Got Married, the Coen Brothers' Raising Arizona (1987), and Oscar-winning romance Moonstruck (1987), in which his character embarked on an affair of operatic proportions with Cher.

One of his best early roles was in 1987's Moonstruck, where, as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri, he was an explosion of feeling (Credit: Alamy)

But despite becoming a hot property in Hollywood, he was certainly not a conventional one. In 1990 a profile in the Washington Post of him opened up with the somewhat barbed question: "Can Nicolas Cage play a normal guy?" The question should've been, really, "does Nicolas Cage want to play a normal guy?" Looking back at Cage's 100+ filmography, a pattern emerges – one of an actor choosing to embrace the unexpected in a journey full of experimentation and eccentric choices. Off-screen, meanwhile, he fancied himself a surrealist, and deliberately crafted a wild man public persona. The apex of this was perhaps the 1990 interview he gave on UK chat show Wogan, promoting Wild at Heart, where he karate-chopped his way onto the stage, took off his sweaty Wild at Heart t-shirt and did the rest of the interview shirtless in a leather jacket. "I was, quote, trying to invent my own mythology, unquote, around myself," he told the New York Times in 2019. A version of this early star persona, appears in The Unbearable Weight of Massive Talent, in the form of a creepily de-aged version of Cage called Nicky, who also wears a Wild at Heart t-shirt, and taunts the present-day Cage to stop focusing on "acting" and instead be a Movie Star.

What's interesting these days, by contrast, is how reserved Cage is as a presence off-screen. The occasional tidbit about his eccentric habits (like speaking to his crow, spooning with his pet cat Merlin, or buying a pyramid-shaped tomb in a New Orleans cemetery) will emerge to social media delight, and the looming legacy of his financial troubles will come up as context for his over-prolific career, but otherwise no-one pays to much attention to his personal life. Perhaps it's because what Cage is doing on screen overshadows all else.

The four Cages

There are, I'd argue, four types of Cage film, or four Cage personas that define our idea of him. There's the Romantic Cage, passionately and desperately into a woman, tall, slender and doe-eyed but not classically handsome, ready to operatically punch through a wall, to serenade her with Elvis Presley songs and to pout gloomily if his beloved rejects him. Early work Valley Girl was a mismatched romance between a (you guessed it) valley girl and a rocker, played by Cage. It was also Mitchell's entry point into a lifelong Cage appreciation, after watching it at the age of 16: "The proto-Cage freakout and all the elements of Cage were in a very pure form, they hadn't really had time to become self-referential," she says. Then, a few years later, came Moonstruck: as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri. Cage is an explosion of feelings ("I lost my hand! I lost my bride!"). It's easy to make fun of Cage's outbursts on screen, but his intensity, when it comes the matters of the heart, seems fitting. This Romantic Cage, pure of heart and devoid of irony, would reappear every so often in films like City of Angels (1998), The Family Man (2000) or Captain Corelli's Mandolin (2001), but as he aged he could never quite recapture that youthful, lovelorn intensity.

Not to be hyperbolic but he’s probably one of the greatest actors working today. He’s not afraid to ACT in all caps – Petros Patsilivas

At the same time, the Action Cage flourished, becoming a staple of 90s and early '00s mainstream cinema. In 1996, The Rock made more than $335 million at the box office. The following year, Con Air grossed $224 million and Face/Off, $245 million worldwide. His 2000 car-heist movie Gone in 60 Seconds made $237 million, and the 2004 adventure flick National Treasure made $347 million worldwide, despite mixed critical receptions. With these action successes, Cage proved himself a true marquee name, and this was when, Dibb argues, "the real Cage-mania" started. Before movies that were not part of a cinematic universe struggled with breaking even at the box office, before his name became synonymous with a smirk and direct-to-streaming efforts, Cage was a bankable action star who brought popcorn audiences to cinemas.

Across his career, there has also been a third, more understated type of Cage persona: the Arthouse Cage. Not that he is ever altogether understated. The same Cage-isms are usually there: the grotesque facial expressions, the unnatural accents, the deliberate physicality. Every Cage performance is a full-bodied one. But these relatively more restrained appearances seem to fit better into our understanding of what makes "good acting": think of his turn as a suicidal alcoholic writer in Leaving Las Vegas, a con artist with OCD and Tourette's in Matchstick Men (2003), two radically different twin brothers in Adaptation (2002) and, most recently, as the grief-paralysed widower in Pig. In fact, looking closely at these performances, the same kind of intense commitment to wild, physical expressions of emotion is visible, the same Cage-isms that are derided in action films – but when harnessed by an arthouse director, they seem to fit better into our increasingly narrow understanding of what makes for "good acting".

Con Air (1997) was one of the films that ushered in a new action-man Cage (Credit Alamy)

Then finally, in the late 2000s and 2010s, came a fourth Cage persona: the Unhinged Cage. This popular idea of Cage goes hand-in with his prolific direct-to-video genre output. Titles such as Rage (2014), A Score to Settle (2019), Kill Chain (2019) or Running with the Devil (2019) – all indistinguishable action fodder that use Cage's name as their main selling point – have served to erase decades of great performances and cement the idea that Cage is but a hack. In these films, Cage never phones in a performance, but saddled with thin scripts and B-movie direction, his methods of working stand out too much, and his intensity feels misplaced and mere fodder for parody and memes. A better vessel for this slightly self-parodically Unhinged Cage, however, has been horror, a genre he has only turned to recently, but which has seen him acclaimed for turns in Mom and Dad (2017), Mandy (2017) and Color Out of Space (2019).

However Cage's path from box-office draw and Academy Award-winning actor to online joke and ironic pop culture idol goes hand in hand with the people's general inability to accept that a person can be many things at once. "People only know him from whatever era they grew up in," says Gibb, "So if somebody grew up in the Con Air, Face/Off, The Rock period, that's all they know him for and a lot of times they love him for that but think that that's he's like that one note." It is difficult to separate, sometimes, the earnest Cage fans from the ironic ones, as dedication runs deep with both. Petros Patsilivas, creator and host of the Caged In podcast, which goes through every single Nicolas Cage film (and any connected ones too) episode by episode, saw his appreciation of the actor grow hugely through embarking on the project: "I was fascinated almost in a social science kind of way by someone who had this long career and was considered to be a joke to people. [I thought] 'maybe if I watch all these films I'll find out if they're right'. Not to be hyperbolic," he laughs, "but he's probably one of the greatest actors working today. He's not afraid to ACT in all caps."

The artistry of his acting

Indeed, any accusation thrown at Cage of being a bad actor, or not understanding acting, is misjudged. There is a reason for every scream, grin, and tremble, however unhinged they might seem on the surface. And these decisions are fully endorsed by the directors he works with: for example in romantic time-travel comedy Peggy Sue Got Married, Coppola stood by his choice to give his character a helium-esque high-pitched voice, despite the protestations of co-star Kathleen Turner and studio executives, who he has alleged wanted to fire him.

In such formative roles, he was experimenting with his craft and the malleability of his face, body and voice. In another early film, 1989's Vampire’s Kiss, Cage played Peter Loew, a yuppie literary agent who supposedly gets bitten by a vampire on a one-night-stand and starts going mad, believing himself to be turning into a bloodsucker. The source of many Cage memes, Vampire's Kiss was a mad-doctor's laboratory for the actor, who drew heavily from silent vampire film Nosferatu, ate live cockroaches and stretched his physicality to represent a man literally and emotionally tormented; a critic at the time described it as "scorched-earth acting". Cage plays Loew like a live-wire: he can be pleasantly still at one moment, and uncoil himself into a spitting state of fury the next, thrashing his long limbs around like a possessed tube man. He might punch you, he might hiss at you, or he might recite the alphabet.

The memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical actor, to a selection of out-of-context facial expressions and scenes

Although Method acting and naturalism was de rigeur during the time of Cage's rise to prominence – and indeed the actor dabbled in it himself once, in his role as a wounded Vietnam veteran in Birdy (1984) – Cage preferred to take a more experimental approach to his craft that drew from his beloved German Expressionism, which is commonly defined by its "rejection of Western conventions and "the depiction of reality that is widely distorted for emotional effect" and the Japanese kabuki theatre. Cage found realism "boring", as he told the LA Times in 1994, and not a sure-fire way for the actor to locate the truth of a character ("Look at Cagney, was he real? No. Was he truthful? Yes.", he said in a 2013 interview.)

Cage has more recently turned to horror with success in films like Mandy (2018) (Credit: Alamy)

He also developed his own mystical ways of getting into character, which he has dubbed "nouveau shamanic", whereby he uses techniques or objects to expand his imagination and "trick" him into believing that he is the character. For 2014's Ghost Rider: Spirit of Vengeance, this meant sewing Egyptian artifacts into his costume, for reasons that are not entirely clear. In a recent interview, Cage professed he drew unironic inspiration from shamans, describing them as "really actors that were just going through stories in the village, and trying to bring answers to whatever the crisis was in the village", while adding that he came up with the concept of "nouveau shamanism" because "it sounded cool". This approach sounds mild compared to some of the Method shenanigans employed by actors like Christian Bale or Jared Leto, but the results on the screen carry a Cage-specific brand of intensity.

This intensity has been fodder for memes since they became their own language. But the memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical, if surrealist and eccentric actor, always working, always experimenting – to a selection of out-of-context facial expressions and scenes: Nicolas Cage yelling "not the bees!" from The Wicker Man (2006), reciting the alphabet in Vampire's Kiss, impersonating a particularly disturbed priest in Face/Off… "We've had that memeification and transforming of Cage from just an actor to a really notable pop culture figure that transcends his filmography”, says Mitchell.

Fun as it is, the problem with all this digital silliness is that it detracts from his genuine artistry. "There's people who just think it's fun to watch [him], that [his movies] are bad movies and are [merely] enjoying when he freaks out," says Gibb, "They're not really seeing the nuance in him." Cage-a-rama, Scotland’s first Nicolas Cage film festival, co-founded and programmed by Mitchell and Sean Welsh, actively avoids fostering that irony, which Mitchell finds "devaluing of him as an actor and ultimately devaluing him as a presence in other people's lives," she says. During Cage-a-rama, they try to "give space for that sincerity and pure love for Cage that we've seen grow over the years that we [have] run the festival".

Nevertheless, it's Cage's status as a meme that enables the existence of a film like The Unbearable Weight of Massive Talent. And in fact, as it forces "Nick Cage" to confront "Cage-mania", it confirms, once again, that Cage is very good actor, actually. Perhaps too, it offers up a full stop to the jokey fandom that has percolated around Cage for the last decade – which can only be good for his career and the appreciation of his skills alike. In fact, a recent GQ profile put forth an obscenely simple idea, confirmed by his recent, extraordinarily wholesome Reddit AMA: maybe what best explains Cage is that he is "a sincere man in an ironic world".

The Unbearable Weight of Massive Talent is released on 22 April in the US and the UK

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France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

Publié le : 21/04/2022 - 17:11

Tahar HANI

Dans la banlieue nord-ouest de Kiev, Irpin tente de panser ses plaies et de redonner vie à ses rues dévastées après le départ des troupes russes, fin mars. Ses habitants continuent à enterrer quotidiennement leurs morts après des semaines de bombardements russes et d'occupation, synonyme d’exécutions​ et de viols. Témoignages.

Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, Irpin n'oubliera jamais les destructions causées par l’armée russe qui s’était emparée de la ville fin février, avant de l’évacuer un mois plus tard, alors que l’offensive lancée par la Russie sur l'Ukraine se concentre désormais sur l'est de l'Ukraine.

Un mois de bombardements aveugles et de massacres a transformé en un enfer sur Terre cette petite ville de banlieue qui était, avant la guerre, un refuge pour les touristes étrangers et très prisée par les habitants de Kiev. Ces derniers venaient profiter, le temps d’un week-end ou plus, des bords de ses rivières et de ses espaces verts.

Des habitants encore sous le choc

Les habitants d'Irpin, qui ont survécu à ce mois infernal, sont encore sous le choc des actes commis par les "soldats racistes russes et tchétchènes", comme les décrit Konstantin Godoskos, un Ukrainien d'origine kazakh. Un résident qui ne peut retenir ses larmes chaque fois qu'il se remémore les violences et les tueries qui ont eu lieu dès le premier jour de l’arrivée des Russes à Irpin.

"Une grosse explosion m'avait réveillé dans la nuit du 24 février [le jour du début de l'invasion russe, NDLR]. J'ai regardé par la fenêtre pour essayer de comprendre ce qu’il se passait, et c’est là que j'ai vu des centaines voire des milliers de parachutistes largués par des avions militaires russes sur l'aéroport d'Hostomel, situé à seulement un kilomètre d'Irpin. Le bruit des hélicoptères était terrifiant et insupportable et mon cerveau ne pouvait pas croire ce que je voyais dans le ciel".

"Deux jours plus tard, des soldats russes sont venus dans mon immeuble et ont abattu le gardien sans raison, poursuit-il. Le malheureux n'était même pas armé. À plusieurs reprises, j’ai vu des soldats russes tuer des gens qui ne faisaient que marcher dans la rue".

De par sa proximité avec Kiev et de la route principale qui mène à la capitale ukrainienne, Irpin est l'une des premières villes à avoir été occupée par les soldats russes. Ces derniers ont été empêchés d'avancer vers Kiev par les forces ukrainiennes qui les ont affrontés et contraints à prendre position à Irpin pendant un mois – qui a semblé interminable pour les habitants de la ville.

"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles"

Konstantin Godoskos n'a pas seulement vu des exécutions sommaires et arbitraires dans la rue, il affirme avoir également été témoin de scènes "encore plus horribles", selon ses termes, comme le viol de femmes, qu'il n'oubliera jamais.

"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles. L'une d'elles avait 15 ans, précise-t-il. Ils l’ont séquestrée dans le sous-sol de l'immeuble. Ce n'était pas des Tchétchènes ou des soldats d’une autre nationalité, non, il s'agissait de militaires russes qui n’avaient pas plus de vingt ans. La jeune fille a finalement réussi à s'enfuir car ses violeurs, fortement alcoolisés, avaient oublié de rattacher ses liens".

Et de poursuivre : "J'en ai vu des choses horribles à Irpin, j'ai même enterré 74 corps pendant l'occupation de la ville par les forces russes. Je leur ai dit qu'ils étaient chrétiens comme moi et des étrangers comme moi. Je leur ai demandé d'enterrer les morts dans le cimetière comme nos traditions religieuses l’exigent, mais ils ont refusé et m'ont ordonné de les inhumer dans les jardins des maisons".

"Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ?"

Au 15 avril, les corps de plus de 900 civils avaient été découverts dans la région de la capitale ukrainienne après le retrait des forces russes, dont 150 dans la seule ville d'Irpin, selon le chef de la police régionale de Kiev, Andriy Nebytov. Un chiffre susceptible d'augmenter car tous les corps n'ont pas encore été retrouvés, selon lui.

"La tâche de la police est désormais de, premièrement, recueillir des preuves, documenter les crimes commis par les soldats russes, et de les poursuivre devant la justice internationale. Deuxièmement, d'arrêter les Ukrainiens qui les ont aidés et tous les voleurs qui ont pillé les maisons vides", a expliqué Andriy Nebytov.

Comme Borodianka, un peu plus loin au nord de Kiev, Irpin est devenue une ville fantôme. La majorité des bâtiments et des immeubles sont détruits, tandis que les infrastructures sont effondrées. Il n’y a plus d'eau, plus d'électricité, et plus de commerces. Cette situation critique a poussé la grande majorité de ses habitants à fuir.

Avant la guerre, la ville comptait plus de 60 000 habitants. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques familles qui n'ont pas pu fuir, faute d’avoir trouvé un endroit sûr où se réfugier.

Parmi elles, celle d'Alina Kochkuk, qui est restée avec ses enfants dans un petit appartement situé au troisième étage d'un immeuble dont le toit a été détruit. "Je n'ai nulle part où aller. J'ai enterré le 20 mars mon mari qui a été tué par balles par des soldats tchétchènes, confie-t-elle. Aujourd'hui, on est contraint de rester dans cet immeuble qui risque de s'effondrer d'un instant à l'autre."

"Mes enfants me soutiennent et me demandent de tourner la page du passé et de ne plus regarder en arrière, poursuit Alina Kochkuk, les larmes aux yeux. Mais comment pouvons-nous oublier tout ce que nous avons vécu ? Mon mari a été tué, mon appartement est détruit, et nous avons perdu tout ce que nous avions. Nous sommes devenus des mendiants. Non, il est impossible d'oublier et de retrouver la vie telle que nous l’avions connue avant la guerre".

Et d'ajouter : "Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ? Nous n'avons volé personne et n'avons insulté personne, nous vivions dans notre pays et n'avons agressé personne, c'est lui qui nous a attaqués et a détruit nos vies".

De nombreuses années pour reconstruire des villes dévastées

À Irpin, où s'alignent parfois des immeubles semblables à ceux visibles dans les banlieues françaises, de nombreuses personnes ont été témoins de tueries et de massacres.

"Au milieu du mois de mars, une femme nous a appelé pour nous informer que son oncle n'avait plus donné de signe de vie depuis plusieurs jours, raconte un policier en patrouille dans l’un des quartiers de la ville. Lorsque nous nous sommes rendus au domicile de cet individu, nous avons constaté qu'une roquette russe avait frappé son balcon. Cet homme a été pris pour cible et a perdu la vie alors qu'il ne faisait que fumer une cigarette sur son balcon".

D'autres habitants ont été visés sans aucune raison ou "dès lors qu’ils sortaient leur téléphone portable", explique son collègue, selon lequel "les Russes voulaient empêcher quiconque de documenter les massacres odieux qu'ils ont commis contre cette ville et ses habitants".

Il faudra beaucoup de temps pour qu'Irpin reprenne vie. Les routes principales, les bâtiments et les ponts menant à la capitale ont tous été détruits. Même son centre culturel, considéré comme un chef-d'œuvre architectural construit à l'époque soviétique, n'a pas été épargné par les bombardements et devra être complètement détruit car ses piliers ont été ébranlés par l'intensité des frappes d'artillerie.

Irpin, Boutcha, Borodianka, Hostomel et plein d’autres villes ukrainiennes ont été détruites en l'espace d'un mois. Il faudra à l'Ukraine plusieurs années et beaucoup de moyens pour toutes les reconstruire.

Article adapté de l'arabe, retrouvez ici la version originale.

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Offensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?

LE FIL DU 28 MARS

L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

Reporters

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

France24 - Monde

Affaire Maddie : un pédophile multirécidiviste mis en examen en Allemagne

Publié le : 21/04/2022 - 23:47

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Quinze ans après la disparition de la petite Madeleine McCann pendant les vacances de sa famille au Portugal, un homme a été mis en examen en Allemagne, a annoncé, jeudi, la justice portugaise. Depuis 2020, les autorités allemandes ont identifié un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme principal suspect du meurtre de "Maddie".

Un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann, qui avait suscité un émoi international il y a près de quinze ans, a annoncé, jeudi 21 avril, le parquet de Portimao (sud).

Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi, a précisé le ministère public dans un communiqué.

Mais ce rebondissement intervient alors que les autorités allemandes affirment depuis 2020 avoir des preuves du meurtre de la petite Maddie, identifiant un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme étant le principal suspect. Cet homme purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.

Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007 peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d'amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie, avec ses cheveux châtains clairs au carré et ses grand yeux clairs, ont fait le tour du monde.

Nouveaux éléments

Après 14 mois d'investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen des parents,  blanchis par la suite, la police portugaise a classé l'affaire en 2008 avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard.

"Le dossier avait été rouvert après l'apparition de nouveaux éléments", a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère public, précisant que, depuis, l'enquête se poursuivait "avec la coopération des autorités anglaises et allemandes".

Mais il a fallu attendre juin 2020 pour que l'affaire s'accélère soudainement, quand le parquet de Brunswick a annoncé avoir acquis la certitude que la fillette était morte et que ses soupçons portaient sur un homme de 43 ans, alors en détention à Kiel, dans le nord de l'Allemagne, pour une autre affaire.

Selon les enquêteurs allemands, il vivait à l'époque des faits à quelques kilomètres de l'hôtel de Praia da Luz où l'enfant a disparu. En détention, "Christian B." a dû être placé à l'isolement afin d'empêcher qu'il ne soit agressé par des codétenus, a-t-on alors appris de même source.

Après avoir été omniprésents dans les médias les mois ayant suivi la disparition de Madeleine, ses parents conservent depuis plusieurs années un silence relatif dont ils ne souhaitaient sortir qu'en cas de rebondissement majeur dans l'affaire.

 Avec AFP

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Affaire "Maddie": un nouveau suspect identifié, le parquet allemand ouvre une enquête pour meurtre

DISPARITION - MADDIE

L'affaire Maddie classée par la justice portugaise

ROYAUME-UNI

Les parents de Maddie diffusent le portrait-robot d'un suspect

BBC

In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller

West Virginia is a US state commonly cited for its coal mines and country roads – not for its place in the pay-gap conversation. But according to a new Pew Research Center analysis of US Census data, the metropolitan area of Morgantown – the state’s third largest city, home to West Virginia University – is one of only a few places in the nation where women out-earn their male counterparts. 

In this area, the median salary of full-time female workers younger than 30 is 14% more than the median salary of men in the same group. In fact, the Appalachian city is second – just behind Wenatchee, in the state of Washington – on a top-10 list of metro areas where women younger than 30 come out on top comparatively. 

Nationally, the gender wage gap persists; on average, US women earn 82 cents for every dollar their male peers are paid. But in 22 of the 250 metros examined in the analysis, women’s salaries are on par or better. Why do women out-earn men in highly specific areas of the US – and do promising figures in certain areas mean the wage gap could be slowly closing?

Education and industry

There are some patterns that help explain these findings, says Richard Fry, senior researcher with Pew, who authored the report.

First, education is a factor. The places where women have parity or out-earn men – mostly cities along the country’s east and west coasts – have a higher percentage of young women with degrees, explains Fry. “In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller,” he says. “Completion of bachelor’s degrees tends to boost earnings, and the pay gap tends to narrow down.”

The US cities where women younger than 30 are earning both the most and least, compared to their male counterparts (FT median annual earnings) (Illustration: Javier Hirschfeld)

This component may at least partially explain why some specific cities in Florida and West Virginia make the top-10 list, despite their respective statewide average wage gaps of 15% and 26%. “Morgantown is a university town,” says Fry, “and so is Gainesville, Florida … among the 22 metros where there’s either parity or better, many are home to large universities.”

Those towns may have an outsize number of higher-paying jobs on offer. Plus, women who stick around in these metro areas after graduation stand to be paid better, thanks to the “educational advantage”, says Fry.

Education is also likely at least partially what propels Wenatchee, Washington to the very top of the list. The median annual salary of women there is 120% that of young men. “In Washington, 60% of women, I believe, have a bachelor’s degree,” says Fry. “So, you're talking about a really well-educated young women's workforce in Washington.”

Another factor influencing the wage gap is the type of jobs and industries that dominate certain geographic areas. The second-largest employer in Wenatchee is the metro’s school district; in the US, women fill more than three-quarters of education jobs. Women’s share of manufacturing jobs, on the other hand, is below 30%. In a number of metro areas where the wage gap is largest – including Saginaw, Michigan; Decatur, Illinois; and Mansfield, Ohio – manufacturers are among the top employers.

“The metro with the greatest pay disparity is Elkhart-Goshen, Indiana, where young women only earned 67% of their male peers,” says Fry. “That’s kind of known as the ‘RV [motorhome] capital of the world’.” In fact, more than 80% of global RV production happens in that region of northern Indiana, near the Michigan border. “There’s a lot of manufacturing going on, and that can have consequences for how well young women do compared to young men.”

The motherhood factor 

When – or if – women choose to have children can play into a geographic area’s wage gap. Throughout the country – and across the globe, in countries including the UK – women suffer from a ‘motherhood penalty’ that widens the wage gap; once women become mothers, they earn even less relative to men (meanwhile, men see their earnings go up when they become parents). By some estimates, mothers make only 70 cents for every dollar fathers do.

Motherhood is indeed a major driving factor of these wage gap statistics, says Alexandra Killewald, a professor of sociology at Harvard University. “The estimated penalty to your hourly wage for being a mom is in the neighborhood of 10 or so percent, compared to what we would have expected if you had continued without having children,” she says.

So, in regions where women become mothers earlier, the pay gap suffers, too. In Elkhart County, Indiana – home to the greatest pay disparity –  the average age of a first-time mother is nearly three years younger than the national average of 26.3. In places where the average maternal age at first birth is lower, the wage gap is wider – and the inverse is also true. In the New York, New Jersey and Pennsylvania metro areas, for instance, women earn 102% of what men do. In Manhattan, located within this geographical cohort, the average age at first birth is more than 31.

Areas home to large educational institutions, like West Virginia University in Morgantown, tend to have smaller pay gaps for young women (Credit: Getty Images)

“Over time, we've seen increasing delays in first birth, and some decline in the number of children women have,” says Killewald. “That means more women are childless for longer, and they spend more of their working lives having not yet had a child.” Thus, she explains, they’re able to stay in the workforce without interruption, with their earnings keeping pace with their male counterparts.

But roughly 85% of American women, regardless of where they live, will eventually have a child, says Killewald. In terms of wage parity, things have a tendency to go downhill once their children are born.

A harbinger of progress – or not?

Although this new data provides good signals for women in many locations, there’s a caveat: the Pew report only examines the data of women ages 16 to 29. Historical patterns say that after 30, the gap will begin to widen. 

Fry cites comparable data that may help paint a picture of the future. “Back in 2000, young women under 30 were making 88 cents on the dollar relative to their young male peers.” Another study of that group in 2019 found them “ages 35 to 48, and making 80 cents compared to their same-aged male peers. If today’s young women follow a similar pattern to earlier groups, the gap is likely to widen”. 

But that’s just a prediction based on the data of another generation, adds Fry. Killewald says it may also be evidence of a longer trend. “The progress towards pay parity has been slower since 1990 than it was between 1980 and 1990, but there has still been progress year by year,” she says. “I think there is cause for optimism.” 

And as people – young voters in particular – push issues such as childcare subsidies, tax credits and other policies that would benefit women in the workforce, she says, some of that parity could become more permanent.

“We could think about policies that would, say, reduce the use of mandatory overtime or things like that,” she says, “that would make jobs easier for moms, in particular, to stay in. It's hard to know whether we'll see the same kind of erosion in relative pay for these women as they go through the life course, or if women who were born more recently really have made progress.”

France24 - Monde

Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement

Publié le : 22/04/2022 - 05:24

FRANCE 24 Suivre

Selon Pyongyang, le leader nord-coréen, Kim Jong-un, a échangé avec le président sud-coréen sortant, Moon Jae-in, qu'il a rencontré à trois reprises ces dernières années, et loué les efforts de ce dernier en vue d'une meilleure relation entre les deux voisins.

Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a remercié le président sortant sud-coréen, Moon Jae-in, de son action en faveur d'une amélioration des relations entre les deux pays, ont indiqué, vendredi 22 avril, des médias officiels nord-coréens. La "Maison Bleue", siège de la présidence à Séoul, a confirmé que les deux dirigeants ont échangé des lettres amicales, mais sans en révéler les détails.

Ce geste inattendu intervient au moment où Séoul et ses alliés soupçonnent Pyongyang de se préparer à reprendre ses essais nucléaires après avoir procédé, depuis le début de l'année, à une série sans précédent de tests de missiles. Le successeur de Moon Jae-in, Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai, s'est engagé à adopter une ligne dure à l'égard de Pyongyang.

Négociations au point mort

Moon Jae-in a rencontré Kim Jong-un à trois reprises et a contribué aux pourparlers entre le leader nord-coréen et le président américain de l'époque, Donald Trump.

Depuis 2019, les négociations sont au point mort, en raison notamment de désaccords au sujet de l'allègement des sanctions et de concession en retour de la Corée du Nord. Depuis, Pyongyang a qualifié le président sud-coréen de "médiateur médiocre" et a détruit le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol, un des symboles de la détente sur la péninsule qui avait été financé par Séoul.

En mars, pour la première fois depuis 2017, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM), rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017.

"De l'espoir pour l'avenir"

Vendredi, KCNA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, a indiqué que Kim Jong-un et Moon Jae-in ont estimé que les relations intercoréennes se développeraient si les deux parties "accomplissaient, avec espoir, des efforts constants".

Kim Jong-un a également déclaré que les sommets "historiques" avec Moon Jae-in ont donné au peuple "de l'espoir pour l'avenir", a ajouté KCNA. Kim Jong-un "a apprécié les peines et les efforts déployés par Moon Jae-in pour la grande cause de la nation jusqu'aux derniers jours de son mandat", a-t-elle souligné, précisant que cet échange de missives entre les deux hommes "témoigne de leur profonde confiance".

Avec AFP

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Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire

La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud

La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques

New York Times - World

French Presidential Election

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For France’s Muslims, a Choice Between Lesser Evils in Presidential Vote

In Sunday’s decisive runoff election, they have a distasteful choice between Macron and Le Pen. They won’t necessarily back Macron.

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By Norimitsu Onishi and Aida Alami

BONDY, France — Abdelkrim Bouadla voted enthusiastically for Emmanuel Macron five years ago, drawn by his youth and his message of transforming France. But after a presidency that he believes harmed French Muslims like himself, Mr. Bouadla, a community leader who has long worked with troubled young people, was torn.

He likened the choice confronting him in France’s presidential runoff on Sunday — featuring Mr. Macron and Marine Le Pen, whose far-right party has a long history of anti-Muslim positions, racism and xenophobia — as “breaking your ribs or breaking your legs.’’

Mr. Macron and Ms. Le Pen are now fighting over the 7.7 million voters who backed Jean-Luc Mélenchon, the leftist leader who earned a strong third-place finish in the first round of the election. Were they to break strongly for one of the candidates, it could prove decisive.

Nearly 70 percent of Muslims voted for Mr. Mélenchon, the only major candidate to have consistently condemned discrimination against Muslims, according to the polling firm, Ifop.

By contrast, Mr. Macron garnered only 14 percent of Muslim voters’ support this year, compared to 24 percent in 2017. Ms. Le Pen got 7 percent in the first round this year. Nationwide, according to Ifop, the turnout of Muslim voters was a couple of percentage points higher than the average.

As the two candidates battle it out in the closing days of a tight race, Mr. Macron’s prospects may rest partly on whether he can persuade Muslim voters like Mr. Bouadla that he is their best option — and that staying home risks installing a chilling new anti-Muslim leadership.

In Mr. Bouadla’s telling, however, that will take some doing.

“If I vote for Macron, I’d be participating in all the bad things he’s done against Muslims,’’ Mr. Bouadla, 50, said over the course of a long walk in Bondy, a city just northeast of Paris. He vacillated between abstaining for the first time in his life or reluctantly casting a ballot for Mr. Macron simply to fend off someone he considered “worse and more dangerous.’’

Most polls show that Mr. Macron’s lead, about 10 percentage points, provides a comfortable path to re-election, but it is far narrower than his 32 percentage point margin of victory over Ms. Le Pen in 2017.

But as Éric Coquerel, a national lawmaker and a close ally of Mr. Mélenchon said, the turnout by Muslim voters could tip the balance if the race “becomes extremely tight.’’

Much of Muslim voters’ anger toward Mr. Macron centers on his pushing a widely condemned 2021 law and the subsequent closing of more than 700 Muslim institutions that the authorities say encouraged radicalization, a charge that many Muslims and some human rights groups dispute. But it remains unclear how this resentment might be transformed into a political force.

France’s estimated 6 million Muslims account for 10 percent of the population, but their political influence has long been undermined by high abstention rates and divisions based on class and ancestry. Given that history, Mr. Mélenchon’s strong Muslim backing may have signaled a shift, analysts say.

Julien Talpin, a sociologist at the National Center for Scientific Research, said that the mobilization by Muslims behind a single candidate was “something entirely new.’’

“In the past, there were only vague calls to vote for candidates favorable to Islam,’’ he said.

Mr. Mélenchon scored his biggest victories nationwide in Bondy and in the rest of Seine-Saint-Denis, the department just north of Paris that has strong concentrations of the capital region’s poor, immigrant and Muslim populations.

The source of much of the service workforce of the capital, the department also inspires fear and anxiety especially among older French people, whose feelings about immigration and crime are fanned by the right-wing news media and politicians. Éric Zemmour, the far-right TV pundit who came in fourth in the first round, following a campaign focused on attacking Islam, described the department as a “foreign enclave’' suffering from “religious colonization.’'

In Bondy, a strong turnout was reported in the first round in neighborhoods with historically low voting levels.

“The number of young people, families and especially the people waiting in line — something was happening,’’ said Mehmet Ozguner, 22, a local organizer for Mr. Mélenchon’s party.

Many imams, social media influencers and other community leaders called on Muslim voters to unite their ballots in favor of Mr. Mélenchon.

“There was no formal organization, but many ad hoc alliances, mobilization by union activists and antiracism activists,’’ said Taha Bouhafs, 24, a journalist with a large online following and an ally of Mr. Mélenchon’s party, who is planning to run in the election for Parliament in June.

In 2017, Mr. Macron had reassured many Muslims that he would be more open on issues of French secularism, known as “laïcité, diversity and multiculturalism,’’ said Vincent Tiberj, a sociologist at Sciences Po Bordeaux university who has studied the voting patterns of French Muslims. Mr. Macron even called colonization a “crime against humanity’’ during a visit to Algeria.

In a major speech on what Mr. Macron described as an Islamist-driven separatist movement in French society, Mr. Macron acknowledged that successive governments had encouraged the trend by settling immigrants in areas of “abject poverty and difficulties,” like Seine-Saint-Denis.

But Mr. Tiberj said that there was a gap “between what he said as president and what his government did in his name.”

Mr. Macron hardened his positions after the beheading of a middle-school teacher, Samuel Paty, by an Islamist fanatic angry that the teacher had shown caricatures of the Prophet Muhammad in a class on blasphemy.

In response, Mr. Macron pushed forward his anti-separatism law despite widespread criticism from international and national human rights organizations, including the government’s National Human Rights Commission. The law gave the government greater power over religious establishments, schools and other associations.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

Following the law’s adoption in August 2021, the authorities carried out 24,877 investigations through last January, according to the government. They closed 718 mosques, Muslim schools and associations for encouraging separatism, seizing assets worth 46 million euros.

But many establishments have been closed for vague, unwarranted reasons, according to an investigation of 20 cases by an umbrella group of academics and rights groups, the Observatory of Associative Liberties.

Mr. Talpin, the sociologist and a co-author of the report, said that the law “and the debate surrounding it contributed to stigmatizing Muslims.’’

In a TV debate over the law, the interior minister, Gérald Darmanin, tried to outflank Ms. Le Pen on the right, accusing Ms. Le Pen of being “soft’’ against Islamism. The minister overseeing public schools further alienated Muslims by saying that the hijab, or head scarf, was “not desirable in society.’’ And the minister of higher education ordered an investigation into what she called “Islamo-leftism’’ in academic research.

Feeling betrayed, some Muslims have even voted for Ms. Le Pen as a way to punish Mr. Macron.

“I vote against Macron,’’ said Ahmed Leyou, 63, a taxi driver in Trappes, a city southwest of Paris, who voted for Ms. Le Pen in the first round and planned to do it again on Sunday. “I’m Muslim, an Arab, but French. Marine Le Pen can’t tell me to go back home. She can’t do anything against me.’’

In Bondy, Muslims were not the only ones to criticize Mr. Macron’s policies.

“The law against separatism is dangerous,’’ said the Rev. Patrice Gaudin, 50, the priest of the Roman Catholic parish in Bondy. “We have to acknowledge that Muslims don’t feel welcome in France because they’re Muslim. This law can provoke feelings that lead to radicalization.’’

“You can’t humiliate people,’’ Father Gaudin said, referring to the 2021 law and criticizing the recurring political debate over whether Muslim women should be allowed to wear headscarves and in what circumstances.

At a campaign stop last week, Mr. Macron praised a young Muslim woman’s decision to wear a head scarf as a feminist choice made of her own volition — a change from 2018 when he described it as not “in keeping with the civility in our country’’ and against the equality between men and women. In a TV debate between the two candidates on Wednesday, Mr. Macron said that Ms. Le Pen’s position on the hijab — to ban it in public — would lead to “civil war.’’

Put on the defensive, Ms. Le Pen said in the past week that the issue was a “complex problem’’ that the National Assembly would have to debate and that she was not “close-minded.’’ Her top aides eventually said that banning the wearing of the hijab was not a priority.

The candidates’ quickly shifting positions on the head scarf can be explained by the presence of voters like Islam Menyane, 29, who was buying sweets from a bakery near Bondy’s train station to break the Ramadan fast.

Ms. Menyane, who works in food service, voted for Mr. Mélenchon in the first round and was now leaning toward Mr. Macron, though she felt France had “stagnated” during his presidency.

Ms. Menyane does not wear a headscarf, but Ms. Le Pen’s positions on Islam worried her. Otherwise, she liked Ms. Le Pen’s economic policies and her focus on helping working-class and young voters like her. She also preferred the personality of Ms. Le Pen, who has succeeded in softening her image in the past couple of years.

“She’s a human being, she’s a mom, she seems to want to defend her country,’’ Ms. Menyane said, adding that she did not fear a Le Pen victory. “Maybe it could be a nice surprise.’’

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Valeurs Actuelles

Selon Frontex, l’immigration illégale a atteint son plus haut niveau en Europe depuis 2016

40 300. C’est, selon Frontex, le nombre de traversées illégales des frontières européennes recensé entre janvier et mars 2022 – et c’est une estimation basse. Le dernier bilan de l’agence européenne de protection des frontières, publié en cette mi-avril, est éloquent : le premier trimestre de 2022 a dépassé tous les records établis après la crise de 2016, le nombre de traversées illégales ayant augmenté de 57% par rapport à la période janvier-mars 2021. En mars de cette année, près de 12 000 clandestins ont ainsi été repérés à proximité des frontières européennes, soit 29% de plus qu’au mois de mars 2021. Détail majeur : cette augmentation générale n’est pas une conséquence de la guerre en Ukraine. Frontex prend le temps de préciser que « les réfugiés fuyant l’Ukraine et entrant dans l’UE par les points de passage frontaliers ne font pas partie des chiffres » signalés ici.

Chypre en première ligne

Dans son rapport, Frontex liste les routes migratoires les plus actives sur la période : sont notamment cités les Balkans (+115% par rapport à 2021), qui représentent plus de la moitié des entrées illégales en Europe. Les clandestins concernés, détaille encore l’agence européenne, sont surtout Syriens et Afghans. L’axe oriental de la Méditerranée (+132%) reste également une route très empruntée, 7 000 clandestins ayant été interpellés sur la période – l’essentiel d’entre eux provenant du Nigéria ou du Congo. À noter que, sur cette zone, l’écrasante majorité des flux clandestins transitent par Chypre, qui comptabilise quelque 5 124 passages signalés sur la période (+302%). En revanche, l’axe occidental de la Méditerranée (Maghreb – Espagne – Italie) semble moins actif que l’an passé : -38% pour la frontière espagnole, -17% pour la frontière italienne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Malaria: Killer of African children set for vaccine zap

Issued on: 23/04/2022 - 08:02

Paris (AFP) – Hundreds of thousands of people, mostly children living in Africa, succumb every year to malaria, an age-old mosquito-borne scourge that worsened during the Covid-19 pandemic.

The World Health Organization (WHO) estimates that 627,000 people died of malaria in 2020, the latest year for which figures are available -- an increase of 12 per cent over 2019.

Ahead of World Malaria Day on Monday, AFP takes a look at this notorious disease and the excitement surrounding new vaccines.

- Half the world at risk -

Malaria is a threat to half the world's population.

Sub-Saharan Africa, Southeast Asia, the eastern Mediterranean, the Americas and areas in the Pacific such as Papua New Guinea and the Solomon Islands are all considered at risk.

Rolling back disease

Before 2020, the world had made steady progress on the transmission and treatment of malaria, chiefly through the use of insecticide-treated mosquito nets, testing and effective drugs.

Annual cases had fallen by 27 percent by 2017 compared with the start of the century and deaths had plunged by over 50 percent.

In June 2021, China was certified as malaria-free by the WHO, ending a long battle that began in the 1940s when the country reported 30 million cases annually.

China has gone four consecutive years without a single locally-sourced case.

- Setback -

Some 241 million cases of malaria disease were recorded worldwide in 2020, 14 million more than a year earlier, according to the WHO.

Approximately two-thirds of the additional deaths in 2020 were linked to disruption in providing malaria prevention, testing and treatment during the coronavirus pandemic.

Many patients avoided hospitals for fearing of contracting the novel virus.

Big killer in Africa

Sub-Saharan Africa is where 95 percent of all malaria cases and 96 percent of all deaths occur.

Half the world's cases in 2020 were reported from four African countries: Nigeria (31.9 percent of known cases), DR Congo (13.2 percent), Tanzania (4.1 percent) and Mozambique (3.8 percent).

Very young victims

Children under five are the most vulnerable to malaria.

In 2020, some 80 percent of the total malaria deaths on the African continent were in this age category.

Five parasite species

Records of the disease date back to antiquity, with symptoms including fever, headaches and muscle pain, followed by cycles of chills, fever and sweating.

Five parasite species cause malaria in humans, and all are spread through the bites of infected female mosquitoes.

The Plasmodium falciparum parasite is responsible for the most deaths.

Treatments

Several preventative treatments are available that help reduce the intensity of the disease and avoid deaths as well as reduce transmission.

The WHO says the best, particularly for P. falciparum malaria, is artemisinin-based combination therapy (ACT).

Preventative treatments are also strongly recommended for pregnant women and infants living in at-risk areas and travellers going to these zones. Insecticide-treated bed nets are also a cheap and effective shield.

Vaccine buzz

In October 2021, the WHO recommended "broad use" of the world's first malaria vaccine for children in sub-Saharan Africa after reviewing a pilot programme run in Ghana, Kenya and Malawi.

The RTS,S vaccine, which is made by the British pharmaceutical giant GlaxoSmithKline, was found to considerably reduce child mortality from the P. falciparum parasite, which is most common in Africa.

Other vaccines are on the horizon, including one developed by Britain's Oxford University, whose Matrix-M vaccine candidate became the first to surpass a WHO threshold of 75-percent efficacy.

© 2022 AFP

BBC

The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar"

Just a decade ago, Melisa Hasanspahić from the eastern Bosnian town of Goražde could not have imagined that today she would be running a food production business based on a recipe she inherited from her mother. However, her life changed when she started selling jars of her homemade ajvar, a widely popular vegetable delicacy, which she had previously only gifted to her loved ones. 

"I love ajvar; I've always adored it," said Hasanspahić, now a food entrepreneur, whom family, friends and customers jokingly refer to as "Lady Ajvar".

The orange spread, based on roasted red peppers, is not only adored by Hasanspahić but also by the whole of Bosnia and Herzegovina – and the entire Balkan region – where other "Ladies Ajvar" like her give away or sell homemade ajvar in their communities.

But while Hasanspahić uses red peppers and aubergine to make it, some argue that "real" ajvar should only consist of four ingredients: red pepper, oil, salt and vinegar.

Recipes, however, depend on the region and the cook. Some, for instance, require the addition of garlic, others red onions, carrots and tomatoes. Some do not mention vinegar but suggest adding sugar. And many differ on whether the vegetables should be roasted, baked, boiled or even ground fresh. Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used.

In the first known published ajvar recipe, found in the Great Serbian Cookbook from the 19th Century, author Katarina Popović mentions both peppers and aubergine. Yet, Serbians usually make ajvar only from red peppers, while citizens of North Macedonia are typically the ones who also use aubergine. 

Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is eaten year-round (Credit: Haris Čalkić)

The discrepancy between this first documented recipe and the current method of preparation in Serbia is likely related to the fact that people have moved around the region and shared food traditions.

Similar to how hummus is viewed in the Arab world, practically every Balkan country claims ajvar as its own. Dua Lipa, a British singer of Kosovo origin, referred to ajvar as an Albanian dish in a 2020 interview, which infuriated some Serbians who insist that ajvar is Serbian, which in turn upset some citizens of North Macedonia who say it belongs to them.

Heated ajvar debates have been sparked before, such as when the Slovenian media reported on the attempt of a Slovenian food company to protect the name "ajvar" in the German market; and when RTS (Radio Television of Serbia) reported that a Serbian ajvar producer would file a lawsuit against one from North Macedonia for falsely branding and selling its product as "Leskovac Ajvar" (a famous ajvar produced in southern Serbia's city of Leskovac).

Much like the 2003 Bulgarian documentary Whose Is This Song? about a popular folk song that all Balkan nations claim as theirs, the battle over ajvar depicts the tragicomic nationalism ever present in the conflict-ridden region. In the countries that emerged from the disintegration of the former Yugoslavia in the 1990s, cultural and culinary heritage helped form a sense of identity, and every country longs to prove that what used to be a common good is exclusively its own.

Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used (Credit: Haris Čalkić)

While there's little consensus over what constitutes the "true" recipe for ajvar, or which nation it officially belongs to, one thing that's for certain is that homemade ajvar is always produced in autumn – between September and October – during the "pepper season". The vegetables are individually cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients. Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is generally eaten year-round.

The versatile treat can be used as a topping, condiment, side dish or main course, although it's often served as part of meza, a Balkan appetiser platter with cheese, salami and other cured meats, or with ćevapi (Balkan minced meat sticks). It can be mixed with broth, served with steak or poured over omelettes, risotto or pasta. With a silky texture and salty-sweet flavour, it's pleasing even when simply spread on a slice of bread.

The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar". According to some explanations, it bears that name because peppers and oil were expensive and considered a luxury in Belgrade at the end of the 19th Century and kafana (traditional Serbian eateries) marketed the orange spread on their menus as "red pepper caviar". Now, however, vegetables cost much less and thus ajvar is very affordable.

"Ajvar is made of peppers that are available to practically everyone; it's easy to make; it's relatively cheap… It can be a main course and a side dish – it's the caviar for the poor," said ethnologist Slađana Rajković, who is an adviser at the National Museum in Leskovac.

The ajvar vegetables are cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients (Credit: Haris Čalkić)

Across the Balkans, ajvar has come to represent much more than just food; it's also a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging. During autumn and winter, for example, people across the Balkans gather at ajvar festivals and ajvar-making competitions to celebrate the spread. Ajvar's appreciation is also apparent in the online world.

"We can show the world what the Balkan power is if we could get #ajvar trending," said Bosnian writer Aleksandar Hemon, who recently tweeted an image of jars of different types of ajvar. His followers started posting their own jars and commenting on different versions of it in his thread.

It has also been trending within Balkan pop culture. Croatian musician Tonči Huljić wrote a witty song about an attempt to "smuggle" a jar of ajvar into the European Union, which has strict food import rules. A group of Serbian musicians expressed a more intimate relationship with ajvar in a song whose chorus translates to "Ajvar – five letters; ajvar – one colour; a jar full of serenity that is only mine". And last year's Kosovo-Albanian feature film Hive followed the true story of Kosovo war widow Fahrije Hoti, who founded an ajvar production company in her village to help widows regain their lives and become empowered.

In the recent award-winning Serbian film Ajvar – a love story about a Serbian couple living in Sweden – the popular dish symbolises family, love and nostalgia, in which the introduction states that ajvar is "commonly found in the suitcases of Serbian emigrants".

It's precisely because of Balkans expatriates, many of whom live in Scandinavia, that ajvar has become popularised in northern European supermarkets, kitchens and even languages. The word "ajvar" has been entered into Swedish and Danish dictionaries, where it generally is defined as "a pepper cream with Balkan origins".

Growing in popularity, ajvar is suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten (Credit: Haris Čalkić)

At Terra Madre Salone del Gusto festivals organised by the International Slow Food Foundation based in Italy, ajvar is dubbed as salsa ("sauce" in Italian). "We would always sell all the jars [of ajvar] we would take with us," said Jasmina Šahović, president of the Bosnian women's association Emina, which has been presenting ajvar and other Balkan foods at the events for several years.

Apart from being a traditional food, ajvar – whose ingredients naturally fit into modern dietary trends – seems to have a bright future. It's suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten. Some vegan food and travel websites, such as Yummy Plants, Simply Healthy Vegan, Slavic Vegan, Minimalist Traveller, recommend it to their followers. Recognising its market potential, the Croatian food company Podravka, for example, has started branding its ajvar as a vegan product.

In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus

In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus. "It could not have come more naturally," said Željka Kisić, manager of vegan Vegehop restoran in Croatia's capital of Zagreb. "Ajvar is a special food that is difficult to avoid in our traditional cuisine and especially in a vegan diet."

Regional tourism companies are also seeing ajvar's potential and are targeting vegetarian visitors curious about Balkan cuisine, which is heavily dependent on meat and dairy products. For example, participants in the Food and Culture Tours in Serbian capital Belgrade can try ajvar and learn about its links to local culture. South of Belgrade, in North Macedonia's capital of Skopje, Skopje Walking Tours uses a similar concept by offering tailor-made vegetarian and vegan food tours that include ajvar tastings.

Ajvar has become a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging (Credit: Haris Čalkić)

"A few months before the pandemic, I came up with the idea to start doing Ajvar tours," said Elena Mitkovska, the company's founder. "My family and I were preparing ajvar in our backyard and I told them it would be a wonderful idea to host travellers next year and show them the whole process, but then Covid-19 broke out."

Mitkovska hopes to launch her Ajvar tour this coming autumn, which will be an all-day programme that allows guests to participate in the whole ajvar-making process, from cleaning the peppers and cooking to enjoying a family-style lunch.

"Over the years, I have realised that people are looking for an experience in which they can have a personal touch with the local reality, and there is nothing more local and traditional than making ajvar in someone's home," Mitkovska added.

Judging by travellers' reactions so far, Mitkovska believes that her Ajvar tours will be successful. And like many people in the Balkans, she cannot wait for autumn to come.

Already Vegan is a BBC Travel series that highlights dishes and cuisines from around the world that have been historically and culturally animal-free for eons.

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L'Humanité

Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps

Un jour avec

Avec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.

Éric Serres

Un lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.

Fin de la pause, retour sur le tatami

Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.

Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.

Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »

Gennevilliers est sa terre promise

Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.

Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »

Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.

Des Ninjas en herbe

17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !

Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »

Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.

Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.

Entre coaching et cours collectif

Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »

Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.

En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.

Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.

Un jour aveckaratégennevilliers
New York Times - World

Mosque Explosion Kills 33 as Deadly Week in Afghanistan Continues

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The blast in Kunduz Province, in the north, was the latest in a series of attacks reminiscent of the past two decades of war.

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By Christina Goldbaum and Najim Rahim

KABUL, Afghanistan — An explosion at a Sufi mosque in northern Afghanistan on Friday killed more than 30 people and wounded dozens of others, a Taliban official said, continuing a bloody week in Afghanistan that has been reminiscent of the past 20 years of war.

The blast, at the Khanaqa-e-Malawi Sikandar mosque in Kunduz Province near the country’s border with Tajikistan, was the fourth major attack in Afghanistan in four days and stoked fears that the country may be heading into a violent spring when warmer weather has historically allowed militants to carry out offensives.

No group immediately claimed responsibility. Details of the attack remained unclear Friday afternoon but videos showed a concrete wall reduced to rubble, shattered glass littering the floor and carpets covered in blood.

Zabihullah Mujahid, the Taliban’s chief spokesman, said 33 people had been killed, children among them, and 43 wounded. Local residents feared the death toll would climb.

“The situation was really terrible and dead bodies were everywhere,” said Hakim, who lives nearby and rushed to the mosque after hearing an explosion. He asked to be identified by first name only for fear of retribution.

The blast on Friday added to a particularly bloody week in Afghanistan, where these kinds of attacks had become relatively rare after the Taliban seized control of the country last August and all American forces left, ending the war.

On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the capital, Kabul, killed at least six people and wounded 11, most of them teenage students, local officials said. The attacks targeted an area of the city that is home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite. No group claimed responsibility for the attack.

Two days later, another explosion ripped through a Shiite mosque in the northern city of Mazar-i-Sharif, killing at least 10 people and wounding more than two dozen, local officials said. Around the same time an explosion targeted a minibus in Kunduz, about 100 miles to the east, killing at least four people and wounding 18, a police spokesman said.

The Islamic State’s affiliate in Afghanistan, which is known as Islamic State Khorasan and considers Shiites heretics, claimed responsibility for both of those blasts, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.

Since the Taliban seized power, the group has insisted that it was working to honor its promise of providing security after two decades of war. But the series of attacks this week stoked fears that factional violence is far from over in Afghanistan, as the insurgents-turned-rulers face a reinvigorated threat from the Islamic State and, perhaps, other militant cells.

The Islamic State do not consider Sufis, who practice a mystical form of Islam, to be Muslims and have targeted Sufis in years past.

Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from New York.

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Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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France24 - World

Hopes wane for Ukraine Easter truce as Russia presses campaign

Issued on: 23/04/2022 - 07:58Modified: 23/04/2022 - 07:56

Zaporizhzhia (Ukraine) (AFP) – Hopes for a weekend truce in Ukraine to celebrate the Orthodox Easter faded with talks between Moscow and Kyiv stalled as Russia said it aimed to take full control over the east and south of its neighbour.

The war enters its third month on Sunday but a senior Russian military officer said "the second phase of the special operation" -- as Moscow terms its invasion of Ukraine -- had just begun.

"One of the tasks of the Russian army is to establish full control over the Donbas and southern Ukraine," Major General Rustam Minnekaev said on Friday.

Russian forces, which withdrew from around Kyiv and the north of Ukraine after being frustrated in their attempts to take over the capital, already occupy much of the eastern Donbas region and the south.

Minnekaev said their focus was now to "provide a land corridor to Crimea," which Russia annexed in 2014, and towards a breakaway pro-Russian region of Moldova, Transnistria, where the general claimed Russian-speaking people were "being oppressed".

Ukrainian authorities have vowed to fight on and drive the Russian troops from their land, but they also sought an Easter pause.

"Unfortunately, Russia rejected the proposal to establish an Easter truce," President Volodymyr Zelensky said Thursday.

In his regular Friday night address, Zelensky said the Russian general's comments were a clear articulation of Moscow's goals.

"This only confirms what I have already said multiple times: Russia's invasion of Ukraine was intended only as a beginning," he said.

"We will defend ourselves as long as possible... but all the nations who, like us, believe in the victory of life over death must fight with us."

Ukraine's government, emboldened by an influx of Western weaponry, said its beleaguered forces were still holding out inside a sprawling steelworks in the razed port city of Mariupol.

The Kremlin has claimed the "liberation" of Mariupol, which is pivotal to its war plans nearly two months after President Vladimir Putin ordered the shock invasion of Russia's Western-leaning neighbour.

Humanitarian appeal

In a phone call to Putin, EU chief Charles Michel appealed for humanitarian access to Mariupol, which has been largely destroyed by weeks of intense Russian bombardment.

"Strongly urged for immediate humanitarian access and safe passage from Mariupol and other besieged cities all the more on the occasion of Orthodox Easter," Michel tweeted.

Putin however accused Kyiv of refusing to allow its troops to surrender in Mariupol.

"All servicemen of the Ukrainian armed forces, militants of the national battalions and foreign mercenaries who laid down their arms are guaranteed life," Putin told Michel, the Kremlin said.

"But the Kyiv regime is not allowing for this opportunity to be used."

Ukraine says hundreds of its forces and civilians are holed up inside the sprawling Azovstal steel plant in Mariupol, and Kyiv has repeatedly called for a ceasefire to allow women, children and the elderly to safely exit the shattered city.

Russia's defence ministry earlier said it was ready to observe a humanitarian pause if Kyiv's troops surrendered.

"The enemy's offensive operation in the south hinges on Mariupol. The enemy is trying to focus all its efforts on it," Pavlo Kyrylenko, governor of the eastern region of Donetsk, told AFP.

An aide to Zelensky, Oleksiy Arestovych, vowed late Friday that Ukraine's "counter-attack on Mariupol will be 101 percent" as soon as the general staff decides, according to Ukrainian media.

The flag ship of Russia's Black Sea fleet which played a key role in the siege of Mariupol sank last week, with Kyiv and Washington saying it was hit by Ukrainian missiles, which Moscow denies.

In its first admission of losses following the sinking of the missile cruiser Moskva, Russia said Friday one crew member died and 27 were missing, after earlier claiming all the crew were evacuated.

Moscow had previously refused to reveal any details about casualties despite calls from parents concerned about their missing children.

It has also intensified efforts to muzzle independent media and government critics at home.

Russian authorities on Friday declared opposition politician Vladimir Kara-Murza a "foreign agent" and ordered his pre-trial detention for allegedly spreading false information about the army.

Summary executions

Russia's change of strategic focus to southern and eastern Ukraine saw invading forces leave behind a trail of indiscriminate destruction and civilian bodies around Kyiv, including in the commuter town of Bucha.

A United Nations mission to Bucha documented "the unlawful killing, including by summary execution, of some 50 civilians there", the UN's Office of the High Commissioner for Human Rights said.

Its spokesperson Ravina Shamdasani said Russian forces had "indiscriminately shelled and bombed populated areas, killing civilians and wrecking hospitals, schools and other civilian infrastructure, actions that may amount to war crimes".

The UN mission was sent on April 9, a week after an AFP team found bodies of people dressed in civilian clothing lining the streets of Bucha, after the town had been under Russian occupation for over a month.

Ukrainian officials say the bodies of more than 1,000 civilians have been retrieved from areas around Kyiv.

Forensic experts are now examining the bodies, said Oleksandr Pavliuk, head of the Kyiv regional military administration.

"But what we saw was hands tied behind the back, their legs tied and shot through the limbs and in the back of the head," he told reporters.

On Thursday, US satellite imagery company Maxar released photos it assessed showed a "mass grave" on the northwestern edge of Mangush, west of Mariupol.

Ukraine's leader also welcomed the latest promises of Western military aid, including howitzers, armoured vehicles and tactical drones from the United States.

The UK government said Ukrainian soldiers had travelled to Britain for training in operating UK-supplied armoured vehicles.

Seeking a way to end the bloodshed, United Nations chief Antonio Guterres will meet Putin in Moscow next week, and could also visit Zelensky in Kyiv, the UN announced.

burs-mtp/ser

© 2022 AFP

BBC

When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive – Umus

“It’s time for Americans to get back to work and fill our great downtowns again,” President Joe Biden said earlier this year. He’s not the only political leader calling for workers to head back to the office. “Mother Nature does not like working from home,” British Prime Minister Boris Johnson announced late last year, as he predicted a wholesale return to pre-pandemic commuting levels. 

It’s not surprising that political leaders want us back at our desks. Without daily commutes and dining ‘al desko’, businesses of all types and sizes are losing out financially. One day of commuting is worth £82m ($107m) to businesses in the UK; in the US, workers spent between $2,000 and $5,000 (£1,536–£3,840) on transport to work alone each year before the pandemic.  

But there’s a problem. Employees who haven’t had to budget for train tickets, takeaway coffees or new office outfits for the past two years are now acutely aware of how much it costs to spend a day at your desk. And, worse, these costs are growing. Petrol prices are at an all-time high; transport fares have increased, and food and other essentials are on an upwards trajectory. That means an office day can hit the wallet hard. 

Some companies are offering financial and other incentives to tempt unhappy commuters back. But, given how aware workers are now of exactly how much an office day costs, it feels unlikely people will willingly revert to absorbing office-day expenses like before.   

‘A quarter of my daily income’ 

Claire, a manager at a business events company in London, is certainly far more conscious now of how much she’s spending on her days in the office.

When she worked from home during the pandemic, she put the money she usually spent on transport, takeaway lunches, office wear and after-work drinks into a savings pot. “I think I saved something crazy like £6,000 in six months,” she says. But when her employers reinstituted office days, the sudden change in her outgoings came as a shock. 

To make matters worse, her return train ticket to work has risen from £35 pre-pandemic to almost £50. “Having a mortgage, the rise in utility bills, council tax, income tax and the rising train fares, it’s just becoming impossible,” she says. Claire’s employer has upped salaries to meet market rates but, says Claire, “it’s really not enough”. 

Umus, a lecturer at a London university, experienced a similar post-pandemic price shock. Their commute – a comparatively short distance on the underground – costs £6.40 during rush hour. “When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive,” says Umus. “People are always saying ‘you can just cycle’, but it’s very ableist, everybody is not capable of cycling seven miles every day.” 

At work, Umus finds that expenses accumulate. “I usually grab both breakfast and lunch around work,” says Umus. “The cheapest option is Pret, and very easily, one coffee, one little breakfast thing and lunch, ends up being £13, then I get snacks from Tesco, which isn’t cheap either.” They’ve been working on a strict budget, but still end up spending between £22 and £27 on food and transport every office day. “That’s more than a quarter of what I make per day just to be able to go into the office,” says Umus.

Lunches, coffees and snacks in the office can be expensive - especially compared to a remote-work day with access to your own kitchen (Credit: Getty)

When Umus works from home, they prepare their own food – it’s easier with more time and access to a full kitchen. “People say you can bring your own lunch [to the office], but I have a baby at home. I just barely survive, I can't plan lunches as well,” says Umus. “I feel like I should be able to afford a Pret sandwich as a lecturer at [a university in] London, but it’s really pushing the limits of my budget if I do it more than twice a week.” 

Soaring costs 

Umus isn’t the only one struggling to cover office-related costs. “Incomes of all types, particularly wages, are just not keeping up with inflation,” says James Smith, research director at London think-tank Resolution Foundation. 

According to the UK Office of National Statistics, while wages did technically rise over the last tax year, when accounting for rising costs, workers actually saw a 1% drop in pay. In the US, the Labor Department reports worker pay has increased by 4% in the past year, well below the 7% increase in prices. In South Africa, worker wages were frozen in 2020 and climbed 1.5% in 2021 – again, well below the estimated inflation of 4.5%. 

As wages lag, transport costs are surging. In London, where public transport dominates, fares on buses and the London Underground have seen the biggest rise in a decade, to help recoup pandemic losses. Across the UK, rail costs are also going up. In the United States, where the vast majority (over 80%) commute by car, surging gas prices are keeping people from getting behind the wheel. A year ago, petrol in the US cost $2.87 a gallon, now the average has gone up 50% to $4.10, leaving many commuters struggling.

It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there – Tracy Benson

South Africa has seen similar increases. “Wages have been stagnant since the beginning of 2020 and the petrol price just keeps going up and up,” says Tracy Benson, an office manager in Johannesburg. Benson is currently alternating remote and office days, but now South Africa has eased its pandemic rules a push to get back to the office has begun. 

“It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there, the petrol would cost me too much,” says Benson. 

Subsidies, for some 

These rising costs mean that workers who can do their jobs from home are understandably reluctant to head to the office unless they absolutely need to. In Benson’s case, she’s just hoping her employer keeps allowing home working. “I’m worried the office will push for a full return,” says Benson. “For me, it would honestly mean finding a different job.” 

Some companies are cognisant of employees’ concerns and are offering practical solutions aimed at alleviating costs related to office days. Media company Bloomberg is offering its US staff a $75 daily commuting stipend, which they can spend however they want. In the UK, consultancy PwC is giving commuters an extra £1,000 to come into the office, while bank Goldman Sachs is offering free breakfast and lunch to some workers. But these perks and stipends certainly don’t extend to all companies – meaning people are not only being asked to give up remote work but also spend more to do it.  

In many nations, the costs associated with getting to work are rising fast (Credit: Getty)

Before the pandemic, people generally absorbed these costs without question. But now they’ve seen the alternative, it’s not as simple as just ‘going back to normal’ – especially if other people are getting better deals. 

“It’s an issue of fairness,” says Jean-Nicolas Reyt, assistant professor of organisational behaviour at McGill. He explains that we determine fairness not just based on what our colleagues are receiving, but also what other people doing different jobs at different organisations are getting – so if one company is subsidising their employees’ commutes, then workers elsewhere are likely to want the same benefit. 

“People don't stay an unfair situation; they work less, or usually they quit,” adds Reyt. “If some companies start giving people money to commute, this is going to become the norm, the market will readjust.” Reyt encourages employers to pick their battles. “CEOs talk to me as if the goal is to reduce all costs,” he says, but an enforced back-to-office policy, without any perks, will likely have unintended consequences for employee retention. “It’s not worth it to cut corners. The overall costs are so much bigger than these savings.” 

Yet even as some workers discuss with their employers how often they’ll return to the office and who will pay, the Resolution Foundation’s Smith points out that those who have the option of working from home are still some of the most fortunate. After all, knowledge workers and those on higher incomes were far more likely to be able to work remotely during the pandemic than lower-income workers, who will have had no choice but to attend their place of work each day and absorb the related, rising costs. 

As Umus says: “I'm one of the lucky ones. So, I don't know how other people manage.”   

Claire and Umus are using their middle names out of job-security concerns

BBC

There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination – David Greenberg

This year marks the 50th anniversary of the United States' most notorious political scandal: Watergate. To mark the jubilee, a new TV series and an art exhibition reveal a resurgence of creative takes on the national disgrace, which started with a June 1972 burglary of the Democratic National Committee headquarters in Washington, DC's Watergate office building. Police caught the burglars in the act, leading to an investigation that uncovered major abuses of power in Republican President Richard Nixon's administration.

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Shakespearean in scope, the scandal, which included wire-tapping, "hush" money and secretly recorded White House tapes, led to the worst US constitutional crisis since the Civil War. Nixon's resignation two years later forever altered US politics and the nation's standing in the world.

In Watergate Breaks Wide Open by Jack Davis, Nixon's political circle point fingers at each other (Credit: Estate of Jack David/National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Since then, Nixon's downfall has inspired artworks from a range of creators, from Alan J Pakula's 1976 All the President's Men, the earliest film in the genre, to Oliver Stone's Nixon (1995), and Robbie Pickering's Gaslit, a new TV series premiering on StarzPlay on 24 April.

"It's been an endlessly fertile ground for television, movies, visual art, humour, even music," says David Greenberg, cultural historian and author of Nixon's Shadow: The History of an Image. "There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination."

Gaslit also coincides with an exhibition at the National Portrait Gallery in Washington, DC, Watergate: Portraiture and Intrigue, on view until 5 September. And this autumn, HBO is expected to air The White House Plumbers from the producers of Veep, starring Woody Harrelson as E Howard Hunt and Justin Theroux as G Gordon Liddy, the two masterminds behind the DNC burglary.

New TV series Gaslit portrays the Watergate scandal, and its lesser-known whistleblowers (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

So what is it that keeps creatives coming back to the well of Watergate? According to Gaslit creator Robbie Pickering, at least, it's the chance to give a "modern take" on the scandal. He wanted to focus on the tragic whistleblowers who have faded from the spotlight – particularly Martha Mitchell (played by Julia Roberts), the wife of Attorney General John Mitchell (played by Sean Penn).

Pickering's eight-part series comes from a more jaded eye than previous screen versions. He says that he and his generation have never known an uncorrupt US presidential administration. After Nixon's resignation, President Ronald Reagan's staff got caught making illegal shipments of arms to Iran to fund Nicaragua's Contra militants in 1986, the year Pickering was born. Presidential scandals continued through to the current investigation of President Donald Trump's obstruction of justice.

Gaslit offers a more nuanced representation of characters than earlier screen retellings (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

"The baby boomer kind of films and stories about this period really take on the mythological heroes and villains quality," he tells BBC Culture. "But it really is this mundane story. And by showing some of the lesser-known people, you really understand how human a lot of the villains were and how complex a lot of the heroes were."

Pickering based his series in part on Slate's 2018 Slow Burn Watergate podcast, using that programme's sceptical approach to US institutions by depicting Nixon's enabling culture: In Gaslit, we never see the president on screen, just his bumbling cronies trying to use bureaucracy to cover up Nixon's connection to the burglary. All this amid an atmosphere of the casual bigotry and sexism of the time.

Pickering resuscitates the image of Martha Mitchell and other characters who never got the hero treatment before, including White House counsel John Dean's wife, Mo (played by Betty Gilpin), and even Frank Wills (Patrick R Walker), the African-American security guard who first reported the Watergate burglary.

Gaslit shines a spotlight on people previously left on the fringes (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

But Gaslit is really Mitchell's story, and it's a heart-wrenching one. With a teased 1970s flip hairdo, Julia Roberts' Mitchell is surrounded by '70s decor and decorum: her upscale Watergate apartment is bathed in burnt sienna brown, with avocado kitchen appliances and a railed-in sunken living room with paneled walls and a wet bar, popular at the time. As an outspoken Republican socialite, Mitchell was known for drinking and calling reporters with political gossip and information she picked up from overhearing her husband's phone conversations or looking through documents he kept in his office.

When John Mitchell was appointed head of Nixon's Committee to Re-elect the President, or CREEP as it became known later, for the 1972 presidential campaign, Martha began relaying her suspicions that Nixon was unleashing a bag of "dirty tricks" to get back at enemies and Democratic opponents.

And her actions have tragic consequences. During the week of the Watergate break-in, John asks Martha to stay in a California hotel – not to have a rest, as he says, but so she doesn't find out about the crime and talk to the press. Behind her back, he orders a bodyguard to keep her away from the phone and newspapers.

Julia Roberts portrays Martha's suffering during her confinement (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

Julia Roberts, in pyjamas and a bathrobe, is terrified of what's happening around her. She tries to call a reporter for help and the bodyguard rips the phone out of the wall to stop her. When she tries to escape, the guard grabs her and beats her in a struggle as she crashes into a glass coffee table. Already bruised, he roughs her up more while injecting her with a sedative to keep her quiet.

Held prisoner for more than a week, Roberts' Martha is deflated as her power, her voice, is forever stifled. Nixon's cronies tell the press she has a drinking problem and is recuperating in a psychiatric home. Gaslit by her own husband and discredited by the most powerful government in the world, by the seventh episode the once vivacious socialite becomes a pill-popping ghost of her former self.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga

According to Pickering, Gaslit is about how collusion in corruption on a personal and national scale can devastate relationships or bind them together. "It's like a grenade going off," he says. "John Mitchell's complicity with Nixon really destroyed his marriage," just as it destroyed the nation's belief in the presidency.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga, according to director Andrew Fleming, whose 1999 film Dick is one of the funniest cinematic Watergate farces. Fleming and writing partner Sheryl Longin combed through all existing Watergate films and books while writing the script. "There were so many ridiculous moments in reality that we had to riff on," he tells BBC Culture, that a sense of outrageousness was easily written into the script, about two teenyboppers played by Michelle Williams and Kirsten Dunst, who unknowingly become the heart and soul of the Watergate scandal.

The ultimate anti-hero

"We were definitely inspired by the facts," says Fleming. "Nixon was a tragi-comic character, his downfall came out of his ego and self-delusion." Both Fleming and Pickering take liberty with the facts surrounding Watergate to heighten the scandal's drama and absurdity and, in Pickering's case, a sense of moral degradation. But Harry Shearer, the voice of Montgomery Burns and Ned Flanders, among others, in The Simpsons, created his online series Nixon's the One!, because "the facts are so great on their own", he says.

Nixon's the One! depicts Shearer as Nixon and other players acting out dialogue taken directly from Nixon's publicly available White House tapes – with all their racism, anti-Semitism and paranoia on display. Shearer is a self-proclaimed Nixonphile who's been parodying the shadowy president since the 1960s. "Nixon is the ultimate Shakespearean anti-hero," he tells BBC Culture. "He's a remarkable mix of vices and virtues as a character, which makes artists keep coming back."

Oliver Stone, the director of the 1995 film Nixon, would agree with Shearer. Stone tells BBC Culture he was compelled to make a realistic presentation of the "brooding, tortured man" as film critic Roger Ebert describes Stone's Richard Nixon, played by Anthony Hopkins. The filmmaker said he used the Watergate scandal as a MacGuffin of sorts to examine one man's tragic behaviour.

Martha Elizabeth Beall Mitchell (1970) by Jan de Ruth offers a dignified portrait of the Republican socialite (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Representations of Nixon are also on display in the National Portrait Gallery's new Watergate exhibition, along with caricatures, photographs and mixed media presentations of the major figures of the scandal. Like Pickering, curator Kate Clarke Lemay wanted to give a fresh spin on the scandal by rehabilitating Martha Mitchell's image. Artist Jan De Ruth's colourful 1970 oil painting of the "very important whistleblower" captures her candid personality, Lemay tells BBC Culture.

De Ruth paints the socialite in a bright yellow shirt and golden yellow hair with an orange glow in the background. Sombre strokes of blue and green give Mitchell a sense of dignity, "much more than other portraits of her," says Lemay.

John Newton Mitchell (1973) by George Giusti shows the politician on a bleach bottle (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Many of the portraits are culled from the gallery's vast collection of covers from Time magazine, a US news weekly prominent in the 1970s.

Artist George Giusti's 1973 caricature of John Mitchell on a bleach bottle is particularly arresting. As is Jack Davis's 1973 cartoon of Nixon and his political circle pointing fingers at each other while wrapped in recording tape, phone cords and headphones – all trapped in the public eye. "Artists are drawn to the intrigue that this scandal offered us," says Lemay. "They like stories of politicians who made the wrong steps. Watergate was a touchstone."

Gaslit premieres on StarzPlay on 24 April.

Watergate: Portraiture and Intrigue is at the National Portrait Gallery in Washington, DC until 5 September 2022.

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New York Times - World

Brief Bouts of Unrest Erupt After Jerusalem Friday Prayers

The Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, was once again the scene of clashes as tens of thousands of Muslims gathered to worship. But the violence ended quickly.

Here’s what you need to know:

Unrest follows two rounds of prayers at Aqsa Mosque compound.

A look at the clashes between Palestinian protesters and Israeli police.

As tensions rose this week, Gaza militants and Israel’s armed forces exchanged fire.

Here’s why unrest is building at the Aqsa Mosque compound.

A convergence of holidays strained the uneasy dynamic in Jerusalem.

Unrest follows two rounds of prayers at Aqsa Mosque compound.

JERUSALEM — Two rounds of Friday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites were followed by brief unrest that subsided quickly, keeping tensions in the Old City on a low boil. It was the seventh time in eight days that violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount.

The first clashes erupted shortly after dawn prayers at the mosque. Video showed dozens of young Palestinian men approaching a gate at one entrance, throwing stones at the Israeli riot police stationed there and setting off fireworks. That prompted the police to enter the compound, firing tear gas in an attempt to clear the group of young Palestinian men.

The unrest lasted for about an hour, a shorter escalation than in previous days, and in a smaller section of the site.

The early skirmishes ended by midmorning, followed by hours of calm. But the tensions escalated again briefly after midday prayers at the mosque, attended by about 150,000 Palestinians, according to mosque officials.

Israeli police fired tear gas from a drone at Palestinians who had gathered on one part of the compound. It was not immediately clear what prompted the Israeli fire.

During the earlier skirmishes, the police stayed close to the edge of the compound, with the result that fighting did not erupt within the main mosque at the site, unlike earlier in the week. Dozens of Palestinians threw stones from behind makeshift barricades, some of them carrying green flags associated with Hamas, the Islamist militant group that dominates the Gaza Strip.

At least 31 Palestinians were injured, 14 of them hospitalized, according to the Palestinian Red Crescent. One police officer was injured after being hit in the face by a rock, the police said.

The recent clashes at the compound, which is sacred both to Jews and Muslims, have contributed to a particularly volatile period in Israel and the occupied territories. The unresolved nature of the conflict means that tensions are always simmering, but the situation began to escalate more than usual a month ago, the start of the deadliest wave of Arab attacks in Israel in more than half a decade.

The attacks killed 14 and prompted an Israeli military crackdown in the occupied West Bank, which killed at least 15 Palestinians.

Tensions rose further on April 15, the first day of a rare overlap between Ramadan and Passover and Easter. Clashes broke out that day at the mosque compound.

Fighting has flared repeatedly over most of the past week as young Palestinians have tried to block visits by Jewish worshipers amid rumors on social media that hard-line Jewish activists were planning a Passover sacrifice within the mosque’s precincts.

That never happened, and the Israeli police have arrested several Jews said to have been planning such a move.

The Israeli government has also said it will maintain its annual practice of blocking non-Muslims from accessing the site from Friday — the start of the last 10 days of Ramadan and a particularly sensitive time in the holy fasting month.

The police did allow thousands of Jews to enter the site during regular morning visiting hours earlier in the month. Many of them were allowed to quietly pray in a secluded part of the site, in contravention of a decades-old convention by which Jews were allowed to visit the site but not worship there.

To prevent attacks on Jewish worshipers, the police also blocked Muslim access to the site for several hours on Sunday, after a crowd of Palestinian youths blocked the route usually taken by Jewish visitors.

Israel said its repeated police interventions were essential to restore public order. But they caused offense across the Muslim world and drew unusual public criticism from Israel’s new Arab allies, Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates.

It also prompted an Islamist party in the Israeli governing coalition to suspend its membership, deepening a government crisis that could lead to early elections. And it gave militants in Gaza a pretext to fire rockets toward Israel for the first time since January.

Hiba Yazbek contributed reporting.

Patrick Kingsley

A look at the clashes between Palestinian protesters and Israeli police.

Photographers for news agencies captured these images from the unrest at the Aqsa Mosque compound on Friday.

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As tensions rose this week, Gaza militants and Israel’s armed forces exchanged fire.

Clashes this week at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, prompted the most intense exchange of rockets and missiles in nearly a year between militants in Gaza and Israel’s armed forces.

The militants fired one rocket toward Israel on Monday night and several more on Wednesday night and early Thursday. The Israeli Air Force said it had struck several Gaza military sites in response.

No deaths were reported on either side from the exchanges, which were the worst since an 11-day war between the two sides in May. But the Israeli public broadcaster, Kan, said that several Israelis had been treated for shock and for injuries sustained while running for shelter.

One rocket landed in southern Israel, one fell short in Gaza, and several more were intercepted by an Israeli air defense system, the Israeli armed forces said.

In response, the Israeli military said, its jets struck a militant outpost involved in making rockets and later hit a Palestinian air defense facility. Video posted by Palestinians to social media showed several rocket interceptions in the air over Gaza and several explosions on the ground.

Both Israel and Hamas, the Islamist militant group that controls Gaza, have indicated in recent days that they want to avoid another war like the one last year. For now, the hostilities have followed a familiar routine that allows both sides to save face without forcing the other into a major escalation.

By firing rockets without killing Israeli civilians, the militants can express anger over events in Jerusalem without provoking a more violent Israeli reaction. By retaliating with nonlethal airstrikes, Israel shows both Israelis and Palestinians that it won’t let any act of aggression go unanswered — but avoids pushing the militants into a corner.

On Wednesday, Israel blocked far-right Jews from marching through Muslim areas of the Old City of Jerusalem — something that could have easily prompted more violence — and barred a far-right Jewish lawmaker from setting up a makeshift office next to an entrance to the Old City that is used by tens of thousands of Palestinians to reach the Aqsa Mosque.

A Hamas official, Fawzi Barhoum, said on Thursday that the group was seeking to put pressure on Israel over the situation in Jerusalem but “without going to a war.”

In Gaza, officials are still mending infrastructure damaged in the fighting in May. Militants are still replenishing their weapon stocks and defenses. And analysts say they believe that Hamas is wary of taking action that may prompt Israel to cut the number of Israeli work permits assigned to Gaza residents, an important source of revenue for Palestinians.

But with clashes continuing at the mosque compound on Friday, analysts fear the situation could spiral out of control.

Patrick Kingsley

Here’s why unrest is building at the Aqsa Mosque compound.

JERUSALEM — The reasons given for the recent clashes over a Jerusalem holy site depend on which side is giving them.

To many Israelis, the police raids at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, are a responsible act of law enforcement at a site sacred to both Muslims and Jews. The compound in the Old City is not only a mosque, but the holiest place in Judaism, the site of an ancient temple.

For many Palestinians, however, the Israeli police presence at the site is the unwelcome result of Israeli occupation, and confrontations with the police there, regardless of who starts them, are seen as a legitimate act of resistance against an occupying power.

The Israeli authorities say that they have been forced to intervene recently to contain disturbances instigated by Palestinian rioters, who placed both Muslims and Jews at the site in danger.

They accuse Hamas, the Islamist militant group that dominates the Gaza Strip, of provoking the unrest. Hamas has made statements in support of the stone throwers, portraying them as defenders of the mosque and the Palestinian national cause.

Some of the clashes over the past week broke out after Palestinian youths blocked the route used by non-Muslims to visit the site, and by Jewish worshipers to discreetly pray there. In the most recent clash, on Friday, Palestinian youths threw stones in the direction of a police outpost on the edge of the compound, prompting police officers to enter, according to videos of the unrest.

Israel says the police have been acting to ensure freedom of access to the site for all, including tourists. Israel sees the mosque as part of its sovereign territory, and considers it essential to maintain a permanent security presence because of the fairly regular spasms of violence there.

During the Middle East war in 1967, Israeli forces captured the compound from Jordan, along with the rest of East Jerusalem. Israel later united East and West Jerusalem to create a single, united capital — a claim that the United States now also recognizes.

But the United Nations Security Council has frequently deemed East Jerusalem occupied territory, a view shared by most of the world.

Palestinians hope East Jerusalem, including the Aqsa compound, will one day become the capital of a Palestinian state. Until then, many feel the site should be solely administered by the Waqf, an Islamic trust funded and overseen by neighboring Jordan.

To avoid stirring unnecessary tensions, Israeli officials have allowed the Waqf to run civil and religious affairs at the site since 1967. For similar reasons, Israel also established an informal protocol under which Jews could visit but not pray at the site.

But for months, there has been growing evidence that Israel is upending that longstanding convention by letting Jews pray quietly at the compound, under the protection of armed officers, despite the protestations of the Waqf.

That development has compounded Palestinian fears that Israel is gradually seeking to undermine the Waqf’s authority and restrict Muslim access to the site.

The attempts this week by Palestinians to block non-Muslim access to the site also followed rumors on social media that the Israeli government was preparing to let hard-line Jewish activists make a Passover sacrifice within the mosque’s precincts.

But that did not happen and instead, the Israeli police arrested several Jews who were said to have been planning such a sacrifice.

Some Palestinians said that the police’s recent facilitation of Jewish prayer at the site had left them with little faith in the Israeli authorities.

Patrick Kingsley

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The unrest followed the deadliest wave of Arab-Israeli violence in years.

JERUSALEM — The past week of unrest in the Old City of Jerusalem followed the deadliest wave of Arab-Israeli violence, outside of a full-scale war, for several years, leaving more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners dead.

The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.

A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.

The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.

At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.

The unrest this week in Jerusalem also gave militants in Gaza an excuse to fire several rockets at Israel, which responded with several airstrikes on militant outposts in Gaza. No one was reported to have been killed on either side, as both sides attempted to save face while avoiding an escalation that could lead to another miniwar.

Israeli officials said that most of the Palestinians killed in the West Bank crackdown were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds, and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.

Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.

Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.

Patrick Kingsley

A convergence of holidays strained the uneasy dynamic in Jerusalem.

JERUSALEM — Over the past week, the festivals of Passover, Easter and Ramadan overlapped for the first time since 1991 — intensifying the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for many centuries.

To some, the overlap embodies the wonder of Jerusalem, and the veneer of coexistence between its peoples.

To others, it brought into relief the incompatibilities and the inequities of a city where many Palestinian residents consider themselves to be living under occupation.

But for many, it is a bit of both.

Far from seas and major rivers, and high up in the mountains, Jerusalem, for much of its history, held little strategic significance, militarily or commercially.

Its power and relevance most often lay in its spiritual hold over millions of people, many of whom had never visited it.

For Jews, Jerusalem is their ancient capital, the seat of King David and the site of two ancient Jewish temples on the site now known to them as Temple Mount.

For Muslims, it was from that same site that the Prophet Muhammad rose to heaven. There, they built the compound of the Aqsa Mosque, the third-most-sacred site in Islam.

For Christians, it is the city where they believe Jesus was crucified and ascended to heaven — and the birthplace of Christianity.

The Old City was ruled by the Ottomans until 1917, the British until 1948, and Jordan until 1967, when Israel captured and later annexed it.

Much of the world still considers it occupied territory, and many Palestinians still hope it will be part of the capital of a future Palestinian state.

Patrick Kingsley

France24 - World

Loyalists turn on Sri Lanka PM as protest pressure grows

Issued on: 23/04/2022 - 07:56Modified: 23/04/2022 - 07:55

Colombo (AFP) – Sri Lanka's beleaguered prime minister came under increased pressure to step down on Saturday, as a cabinet minister and other senior party members backed street protests calling for resignations over a worsening economic crisis.

Media minister Nalaka Godahewa announced his support for the thousands outside President Gotabaya Rajapaksa's office who are demanding he and other members of his powerful family quit power.

Sri Lanka is suffering its most painful economic downturn since independence in 1948, with months of lengthy blackouts and acute shortages of food, fuel and other essentials.

The crisis has sparked countrywide protests, with angry demonstrators camped outside Rajapaksa's office for more than three weeks.

Under pressure, the president dropped two of his brothers -- Chamal and Basil -- and nephew Namal from the cabinet this month, but protesters rejected the changes as cosmetic.

Godahewa, previously a staunch Rajapaksa loyalist, said the president should sack his elder brother, Prime Minister Mahinda Rajapaksa -- the head of the family -- and allow an all-party interim government to take over.

He said the government had lost its credibility after the police killing of a protester on Tuesday. Godahewa said he had offered his resignation but President Rajapaksa had not accepted it.

"We need to restore political stability to successfully meet the economic crisis," Godahewa said in a statement on his Facebook page.

"The entire cabinet, including the prime minister, should resign and [there should be] an interim cabinet that can win the confidence of all."

Increased security for funeral

Police and the military stepped up security in the central town of Rambukkana on Saturday, ahead of the funeral of 42-year-old Chaminda Lakshan, who was shot dead when police broke up a protest against spiralling fuel prices.

Several senior ruling party members, including Dullas Alahapperuma, a former media minister and cabinet spokesman, have also asked the premier to step down.

"I urge the President to appoint a smaller cabinet with a genuine consensus representing all parties in parliament for one year maximum," Alahapperuma said on Saturday.

Food, fuel and electricity have been rationed for months and the country is facing record inflation. Hospitals are short of vital medicines and the government has appealed to citizens abroad for donations.

Finance minister Ali Sabry, who is in Washington to negotiate a bailout from the International Monetary Fund, warned on Friday that the economic situation in the South Asian nation will likely worsen even further.

"It is going to get worse before it gets better," Sabry told reporters. "It is going to be a painful few years ahead."

© 2022 AFP

BBC

Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily

It's likely you eat three meals a day – modern life is designed around this way of eating. We're told breakfast is the most important meal of the day, we're given lunch breaks at work, and then our social and family lives revolve around evening meals. But is this the healthiest way to eat?

Before considering how frequently we should eat, scientists urge us to consider when we shouldn't.

Intermittent fasting, where you restrict your food intake to an eight-hour window, is becoming a huge area of research.

Giving our bodies at least 12 hours a day without food allows our digestive system to rest, says Emily Manoogian, clinical researcher at the Salk Institute for Biological Studies in California, and author of a 2019 paper entitled "When to eat".

Rozalyn Anderson, an associate professor at the University of Wisconsin's School of Medicine and Public Health, has studied the benefits of calorie restriction, which is associated with lower levels of inflammation in the body.

"Having a fasting period every day could reap some of these benefits," she says. "It gets into the idea that fasting puts the body in a different state, where it's more ready to repair and surveil for damage, and clear misfolded proteins." Misfolded proteins are faulty versions of ordinary proteins, which are molecules that perform a huge range of important jobs in the body. Misfolded proteins have been associated with a number of diseases.

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Intermittent fasting is more in line with how our bodies have evolved, Anderson argues. She says it gives the body a break so it's able to store food and get energy to where it needs to be, and trigger the mechanism to release energy from our body stores.

Fasting could also improve our glycaemic response, which is when our blood glucose rises after eating, says Antonio Paoli, professor of exercise and sport sciences at the University of Padova in Italy. Having a smaller blood glucose increase allows you to store less fat in the body, he says.

Condensing our eating into a shorter window of the day can come with health benefits if practised safely (Credit: Getty Images)

"Our data suggests that having an early dinner and increasing the time of your fasting window increases some positive effects on body, like better glycaemic control," Paoli says.

It's better for all cells to have lower levels of sugar in them because of a process called glycation, Paoli adds. This is where glucose links to proteins and forms compounds called "advanced glycation end products", which can cause inflammation in the body and increase the risk of developing diabetes and heart disease.

But if intermittent fasting is a healthy way to eat – how many meals does this leave room for?

Some experts argue it's best to have one meal a day, including David Levitsky, professor at Cornell University's College of Human Ecology in New York, who does this himself.

"There's a lot of data showing that, if I show you food or pictures of food, you're likely to eat, and the more frequently food is in front of you, the more you're going to eat that day," he says.

This is because, before we had fridges and supermarkets, we ate when food was available.  Throughout history, we consumed one meal a day, including the Ancient Romans who ate one meal around midday, says food historian Seren Charrington-Hollins.

Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily, Levitsky argues, because hunger is often a psychological sensation.

"When the clock says 12pm, we may get feelings to eat, or you might be conditioned to eat breakfast in the morning, but this is nonsense. Data shows that if you don't eat breakfast, you're going to eat fewer calories overall that day.

"Our physiology is built for feasting and fasting," he says. However, Levitsky doesn't recommend this approach for people with diabetes.

Some people find just one meal a day works best for their body and health (Credit: Getty Images)

But Manoogan doesn't recommend sticking to one meal a day, since this can increase the level of glucose in our blood when we're not eating – known as fasting glucose. High levels of fasting glucose over a long period of time is a risk factor for type 2 diabetes.

Keeping blood glucose levels down requires eating more regularly than once a day, Manoogan says, as this prevents the body thinking it's starving and releasing more glucose when you do eventually eat in response.  

Instead, she says, two to three meals a day is best – with most of your calories consumed earlier in the day. This is because eating late at night is associated with cardio-metabolic disease, including diabetes and heart disease.

"If you eat most of your food earlier on, your body can use the energy you feed it throughout the day, rather than it being stored in your system as fat," Manoogan says.

But eating too early in the morning should be avoided, too, she says, as this wouldn't give you sufficient time to fast. Also, eating too soon after waking up works against our circadian rhythm – known as our body clock – which researchers say dictates how the body processes food differently throughout the day.

Our bodies release melatonin overnight to help us sleep – but melatonin also pauses the creation of insulin, which stores glucose in the body. Because melatonin is released while you're sleeping, the body uses it to make sure we don't take in too much glucose while we're sleeping and not eating, Manoogan says.

"If you take in calories when your melatonin is high, you get really high glucose levels. Consuming a lot of calories at night poses a significant challenge to the body because if insulin is supressed, your body can't store glucose properly."

Making a habit of eating large meals late at night can interfere with blood glucose levels (Credit: Getty Images)

And, as we know, high levels of glucose over long periods of time can increase the risk of developing type 2 diabetes.

This doesn't mean we should skip breakfast altogether, but some evidence suggests we should wait an hour or two after waking up before we crack open the eggs. It's also worth remembering that breakfast as we know and love it today is a relatively new concept.

"The Ancient Greeks were the first to introduce the concept of breakfast, they'd eat bread soaked in wine, then they had a frugal lunch, then a hearty evening meal," says Charrington-Hollins.

Initially, breakfast was exclusive to aristocratic classes, says Charrington-Hollins. It first caught on in the 17th Century, when it became the luxury of those who could afford the food and the time for a leisurely meal in the morning.

"The concept today of breakfast being the norm [came about] during the Industrial Revolution in the 19th Century and its introduction of working hours," says Charrington-Hollins. Such a routine lends itself to three meals a day. "The first meal would be something quite simple for the working classes – it might be street food from a vendor or bread."

But after war, when availability of food diminished, the idea of eating a full breakfast wasn't possible and a lot of people skipped it. "The idea of three meals a day went out the window," says Charrington-Hollins. "In the 1950s breakfast becomes how we recognise it today: cereal and toast. Prior to that we were happy to eat a piece of bread with jam."

So, the science seems to say the healthiest way to eat throughout the day is to have two or three meals, with a long fasting window overnight, to not eat too early or too late in the day, and to consume more calories earlier on in the day. Is this realistic?

Manoogan says it's best to not specify the best times to eat, as this can be difficult for people with responsibilities and irregular time commitments, such as those working night shifts.

"Telling people to stop eating by 7pm isn't helpful because people have different schedules. If you try to give your body regular fast nights, try to not eat too late or early and try to not have huge final meals, this can usually help. People can at least adopt parts of this," she says.

Small changes in our regular eating habits can add up to health benefits over time, but consistency is key (Credit: Getty Images)

"You could see a dramatic change just from a small delay in your first meal and advancing your last meal. Making this regular without changing anything else could have a big impact."

But whatever changes you make, researchers agree that consistency is crucial.

"The body works in patterns," says Anderson. "We respond to the anticipation of being fed. One thing intermittent fasting does is it imposes a pattern, and our biological systems do well with a pattern." She says the body picks up on cues to anticipate our eating behaviours so it can best deal with the food when we eat it.

When it comes to how many meals we deem normal, Charrington-Hollins is seeing change on the horizon.

"Over the centuries, we've become conditioned to three meals a day, but this is being challenged now and people's attitude to food is changing. We have more sedate lifestyles, we're not doing the level of work we were doing in the 19th Century, so we need fewer calories.

"I think, long-term, we'll be reducing back to a light meal then a main meal, depending on what happens work-wise. Our working hours will be the driving force.

"When we came off rations, we embraced three meals a day because there was suddenly an abundance of food. But time goes on – food is everywhere now."

--

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France24 - World

EU agrees on new legislation to tame internet 'Wild West'

Issued on: 23/04/2022 - 07:48

NEWS WIRES

The European Union early Saturday finalised new legislation to require Big Tech to remove harmful content, the bloc's latest move to rein in the world's online giants.

The Digital Services Act (DSA) -- the second part of a massive project to regulate tech companies -- aims to ensure tougher consequences for platforms and websites that host a long list of banned content ranging from hate speech to disinformation and child sexual abuse images.

EU officials and parliamentarians finally reached agreement at talks in Brussels early Saturday on the legislation, which has been in the works since 2020.

"Yes, we have a deal!," European Commissioner for the Internal Market Thierry Breton tweeted.

"With the DSA, the time of big online platforms behaving like they are 'too big to care' is coming to an end. A major milestone for EU citizens," said Breton, who has previously described the internet as the "Wild West".

"Today's agreement on DSA is historic," European Commission chief Ursula von der Leyen tweeted.

"Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU."

The regulation is the companion to the Digital Markets Act (DMA), which targeted anti-competitive practices among tech behemoths such as Google and Facebook and was concluded in late March. 

The legislation had faced lobbying from the tech companies and intense debate over the extent of freedom of speech.

Tech giants have been repeatedly called out for failing to police their platforms -- a New Zealand terrorist attack that was live-streamed on Facebook in 2019 caused global outrage, and the chaotic insurrection in the US last year was promoted online.

The dark side of the internet also includes e-commerce platforms filled with counterfeit or defective products.  

Obligations for large platforms   

The regulation will require platforms to swiftly remove illegal content as soon as they are aware of its existence. Social networks would have to suspend users who frequently breach the law.

The DSA will force e-commerce sites to verify the identity of suppliers before proposing their products.

While many of the DSA's stipulations cover all companies, it lays out special obligations for "very large platforms", defined as those with more than 45 million active users in the European Union.

The list of companies has not yet been released but will include giants such as Google, Apple, Facebook, Amazon and Microsoft, as well as Twitter and probably the likes of TikTok, Zalando and Booking.com.

These players will be obliged to assess the risks associated with the use of their services and remove illegal content.

They will also be required to be more transparent about their data and algorithms. 

The European Commission will oversee yearly audits and be able to impose fines of up to six percent of their annual sales for repeated infringements.

Among the practices expected to be outlawed is the use of data on religion or political views for targeted advertising. 

Former Facebook employee Frances Haugen caused a huge stir last year when she accused her former bosses of prioritising profits over the welfare of users. 

She hailed in November the "enormous potential" of the European regulation project, which could become a "reference" for other countries, including the United States. 

However, the European Consumer Organisation (BEUC) fears the text does not go far enough. 

It wants a ban on all advertising based on the surveillance of internet users, and random checks on online vendors' products.

(AFP) 

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EU negotiators agree landmark law to reign in US tech giants

Italy slaps Amazon with €1.1 billion fine for abusing dominant market position

YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world

BBC

Food poverty: How to seek (and give) help

From food banks to apps, organisations in the UK are providing access to food. If you’re struggling with food insecurity or alternatively, if you’re able to help others, here’s advice from the experts.

How big is the issue?

With rising energy bills and the cost of food increasing, food poverty is now a reality for many. Some are forced to choose between heating and eating, and some parents are going without food so their children can be fed.

The Food Foundation runs regular surveys in conjunction with YouGov to measure food insecurity levels. In July 2021 they found 7.3 percent of UK households had experienced food insecurity in the previous month. By January 2022, the number had increased to 8.8 percent of households – affecting approximately 4.7 million adults.

Here, four organisations explain how people can seek help and give it.

Food banks

Food banks are a well-known resource, gaining increasing attention on the front line of food poverty. However, there have been recent reports some are struggling to get the required level of donations. This is something Justin Wylie, Associate Director of Public Engagement at the Trussell Trust – home to more than 1,300 food banks – is concerned about. “Across our network, we’re hearing from food banks who have seen a decrease in donation levels.” It may be that fewer people are able to donate (and the Trussell Trust explain that more than 90 percent of the food donated comes from individuals), while more people need their services.

“Right now, too many families are already making impossible decisions between heating and eating, and we know that people are skipping meals, unable to afford to run cookers and fridges, and taking on debt to buy the essentials. We are deeply concerned that the cost of living crisis risks forcing many more people through the doors of food banks in the coming months, and beyond.”

However, Justin reassuringly explains: “As always, food banks in our network are committed to serving their local communities and will continue to provide everyone referred to them with emergency food and support throughout this challenging period and beyond.”

Before using a food bank people ordinarily require a referral, something Citizens Advice or your local council can help with. “Once someone has been referred, they can exchange their voucher at their nearest food bank for an emergency food parcel containing a minimum of three days’ nutritionally balanced, non-perishable food. At most food banks in our network, a team of volunteers will also be on hand to have informal chats with people over a cup of tea to discuss their situation and also provide practical support, such as debt advice, to help people out of poverty.”

Want to contribute to a food bank? Here’s how:

Food banks will have hours when people can drop-off donations, or alternatively, your local supermarket may have a collection point.

“Most food banks in our network do not have cold storage facilities so we generally ask people donate non-perishable, in-date food items. Small packets also tend to be easier for food banks to distribute.” He adds that you can also check online for up-to-date food requests. Want to go one step further? There are further volunteering options, including opportunities to be a warehouse volunteer, delivery driver or social media advocate.

Community fridges

Originally set up to tackle food waste, community fridges request people and businesses donate fresh food which would otherwise go to waste.

Aoife Allen is a director at Hubbub, which operate 280 community fridges around the UK. They anticipate they will have 500 community fridges operating by the end of next year.

“A lot of the food that is shared by retailers would be fresh food that's coming towards the end of a shelf life. So, community fridges are good places to pick up fruit and veg, along with other staples that have a longer shelf life.”

“We've already seen a massive hike in the number of people using community fridges. Not just as a result of the cost of living increase but during the pandemic, when people's work was disrupted, or when people lost access to support.”

With no data collected or referrals necessary, Aoife explains the fridges operate on an honesty system. People can just turn up when they’re open but they do request people take just what they need, so there’s more to go round.

Accessing a community fridge is a straightforward process. Hubbub publish a map on their site so you can see if there is a location near to you. Alternatively, you could contact your local community centre and ask if they know of any.

Aoife is keen to stress people don’t feel stigmatised when visiting a community fridge: “We have an ethos that they are open to everyone and that everybody is treated with dignity and respect when they visit.” Aoife, adds: "Community fridge coordinators are hubs of local information. Very often they'll be able to direct people to another initiative... It's worth always just reaching out. They can they can be great networks in addition to being a site for sharing food."

Want to contribute to a community fridge? Here’s how:

Whether you have an allotment and have an abundance of veg your community fridge will gratefully receive them. “People might be able to cover staples but when it comes to those healthy items like fresh fruit and veg, they might be struggling to extend to that,” says Aoife.

The food needs to be fully packaged and in date or, if from your garden/allotment in good condition. Despite the "fridge" name, they will also accept tinned and packet foods.

If you have time to spare, community fridges are looking for volunteers. “It could just be just an hour or two a week. It might just be driving by a retailer on your way home from work and picking up a crate of food and dropping it off at a fridge.” If you’d like to go one step further and are interested in setting up your own community fridge, Hubbub have guidance on how to get started.

Food sharing apps

There is a range of apps where people can give their excess food away without a centralised location, connecting directly with a person who's willing to pick it up. Tessa Clarke is co-founder and CEO of popular food-waste app OLIO.

After registering your location with the app, it’s just a matter of searching local listings, requesting an item and arranging collection. It’s not just individuals who are giving items away. Supermarkets and high-street chains also use apps to give away their unsold produce.

“This isn't about charity. This is about community,” says Tessa. “Someone might have a head of broccoli or half a bag of potatoes and because they’re going away, aren’t going to use them. And people aren't recognising this is something others would want. But half of all the food added to the app is requested in 21 minutes.”

“There will be kids who will be getting eight Easter eggs this year and there'll be other kids who’ll not get one. We're just trying to encourage everybody to share the spare,” says Tessa.

Want to contribute to a food sharing app? Here’s how:

Tessa highlights one of the main ways people can help is just to regularly go through their cupboards, fridge and freezer and give away what they won’t be able to use. She says it just takes 10 seconds to list an item.

However, trying to stipulate a donation is for those especially in need, while well-intentioned, may backfire: “Sometimes we see people putting on their listing things like ‘This is only for people who are struggling or hungry’ and those listings don't get picked up. Because if you're having a hard time, the last thing you want to do is feel like you're being judged by someone. Just give with an open heart and just be happy that someone else is enjoying something that you weren't using.”

Community meals

There are a growing number of community kitchens which turn potential food waste into hot meals. Carly Shutes, works as Head of Marketing for FoodCycle, which hosts weekly three-course vegetarian meals in 48 locations throughout the country. “For lots of people it's the only day in the week they’ll eat a hot meal and for others, the only time they'll leave the house,” she says.

Such is the demand, by the end of 2024 they plan to have opened 100 branches. “We've been seeing our numbers increase week-on-week,” says Carly.

Community kitchens are often run from local community centres or churches, and may not have a website. However, local Citizens Advice advisors may know whether there is one near you. Many of them, as with FoodCycle, allow people to turn up on the day with no booking required. Others are set up to deliver hot meals, such as Meals on Wheels.

“We know when people come once, they'll come again… People feel quite intimidated and worried about answering questions, but there are loads of organisations that can help and who don’t ask anything. Just don't be afraid to reach out!”

To find out what other services are available locally, it’s worth visiting one event and asking the organisers what else they’d recommend. Carly explains: “People might be surprised at how much help there is, so don’t be afraid to ask. There's tonnes of community [events] out there – like FoodCycle. And we find that people who tend to come to our meals, generally tend to use other services too.”

Want to help at a community meal? Here’s how:

Rather than food donations, FoodCycle want volunteers: to collect the food from businesses, to cook it and to host and welcome people at mealtimes.

If you would like to set up a community kitchen providing meals, you’re going to need a venue with a kitchen and volunteers with food safety training on site. You will also need to establish a steady stream of donated food. Community kitchens can work with networks such as FareShare to get access to donations. There are organisations (such as FoodCycle) who can advise.

If you have been affected by issues raised in this article, help and support is available.

Originally published, April 2022

New York Times - World

Departing South Korean Leader Exchanges Farewell Letters With Kim Jong-un

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President Moon Jae-in, who is barred from seeking re-election after his five-year term, and the North’s leader had warm parting words amid a diplomatic stalemate.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — South Korea’s departing president, Moon Jae-in, exchanged farewell letters with North Korea’s dictator, Kim Jong-un, both governments announced on Friday, capping a checkered relationship filled with highs and lows and currently locked in a diplomatic stalemate.​

Mr. Moon, 69, who is barred by law from seeking re-election, will step down on May 10 after a single five-year term. In his letter sent Wednesday, he urged Mr. Kim to use “dialogue to overcome the era of confrontation” on the divided Korean Peninsula, according to Mr. Moon’s spokeswoman, Park Kyung-mee.

The South Korean president asked Mr. Kim to resume dialogue with the United States to try to end the cycle of tensions caused by North Korea’s nuclear weapons development and missile launches, which have led to international sanctions.

“​There were moments of regret and memories of overwhelming emotions,” Mr. Moon wrote in the letter of his relationship with Mr. Kim. “But I believe that holding our hands together, we have taken a sure step toward changing the fate of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon said that he would soon return to “life as an ordinary citizen​,” but that his heart will be dedicated to efforts​ to build peace between the two Koreas.

North Korea’s First ICBM Firing Since 2017

On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.

Mr. Kim, 38, who will most likely rule North Korea until his death barring a coup or other forced removal, and whose government has harshly criticized the South Korean government, had some warm parting words for Mr. Moon, nevertheless.

“Kim Jong-un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” the North’s official Korean Central News Agency reported on Friday, referring to the letter Mr. Kim sent in response. “The exchange of the personal letters between the top leaders of the North and the South is an expression of their deep trust.”

The Koreas are still technically at war since the fighting between the two sides ended in 1953 not with a formal peace treaty but in a truce. When Mr. Moon took office in 2017, the Korean Peninsula looked as if it were edging toward a renewed war. North Korea tested a hydrogen bomb and launched intercontinental ballistic missiles. President Donald J. Trump threatened to rain “fire and fury”​ ​ on the North. The two leaders exchanged personal insults like “little Rocket Man” and “U.S. dotard.”

But Mr. Moon and Mr. Kim introduced a rare détente when they met three times in 2018, hugging each other and vowing to build peace and reconciliation on the peninsula. Mr. Moon regularly called for dialogue and improving inter-Korean relations. He saw his political stock rise when he mediated the unprecedented made-for-TV summit between Mr. Kim and Mr. Trump in Singapore in 2018.

The leaders signed a document in which Mr. Trump promised “security guarantees” for North Korea and Mr. Kim committed to “work toward complete denuclearization of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon had his own moments of glory, as well: He stood in the May Day Stadium in Pyongyang in 2018, becoming the first South Korean leader to address a North Korean audience. He and Mr. Kim raised their locked hands atop Mount Paektu, which Koreans consider their nation’s sacred birthplace.

But the euphoria didn’t last long.

The devil has always been in the details when it comes to negotiating how to implement any deal with North Korea. Mr. Moon’s painstaking work to mediate between Mr. Kim and Mr. Trump started fraying after their second summit, held in Hanoi in 2019, collapsed without the leaders sorting out the details on how to carry out the Singapore agreement.

The Significance of North Korea’s Missile Tests

An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

Mr. Trump left office without the removal of any North Korean nuclear warheads. Mr. Moon later said that Mr. Trump “beat around the bush and failed to pull it through.”

Since then, Mr. Kim has resumed a barrage of weapons tests, including one involving an intercontinental ballistic missile last month. His government has vented its frustration at South Korea, calling Mr. Moon’s government “officious,” an “idiot” and a “feared mongrel dog.” The North even blew up a joint inter-Korean liaison office that Mr. Moon had considered one of his key legacies.

In South Korea’s polarized society, Mr. Moon’s critics called him a naïve pacifist who bet too much on Mr. Kim’s unproven commitment to denuclearization. But Mr. Moon had die-hard supporters for his approach. His approval ratings hovered around 44 percent this month, an usually high record for a departing South Korean leader, according to surveys.

Even so, Mr. Moon’s trademark policy of ​seeking dialogue and exchanges with North Korea is in jeopardy after the candidate of his liberal Democratic Party lost the March 9 election by a razor-thin margin to Yoon Suk-yeol, who championed a more hawkish stance on North Korea during the campaign.

In his letter, Mr. Kim appeared to send a vaguely worded message to Mr. Yoon, the incoming president of South Korea. Mr. Kim said that “inter-Korean relations would improve and develop as desired and anticipated by the nation if the north and the south make tireless efforts with hope,” the North Korean news agency said.

Mr. Yoon’s office did not immediately comment publicly on Mr. Kim’s remarks.

During the campaign, Mr. Yoon said he was open to dialogue with North Korea. But like past conservative South Korean leaders, he also emphasized the importance of enforcing sanctions against the North as a tool to pressure North Korea to return to the negotiating table.

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Valeurs Actuelles

Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.

Épopée vendéenne

Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.

De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.

Autres diversifications

Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

E.U. Takes Aim at Social Media’s Harms With Landmark New Law

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The Digital Services Act would force Meta, Google and others to combat misinformation and restrict certain online ads. How European officials will wield it remains to be seen.

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By Adam Satariano

Adam Satariano, who is based in London, has covered European tech since 2016 and previously reported on Apple and Silicon Valley from San Francisco.

The European Union reached a deal on Saturday on landmark legislation that would force Facebook, YouTube and other internet services to combat misinformation, disclose how their services amplify divisive content and stop targeting online ads based on a person’s ethnicity, religion or sexual orientation.

The law, called the Digital Services Act, is intended to address social media’s societal harms by requiring companies to more aggressively police their platforms for illicit content or risk billions of dollars in fines. Tech companies would be compelled to set up new policies and procedures to remove flagged hate speech, terrorist propaganda and other material defined as illegal by countries within the European Union.

The law aims to end an era of self-regulation in which tech companies set their own policies about what content could stay up or be taken down. It stands out from other regulatory attempts by addressing online speech, an area that is largely off limits in the United States because of First Amendment protections. Google, which owns YouTube, and Meta, the owner of Facebook and Instagram, would face yearly audits for “systemic risks” linked to their businesses, while Amazon would confront new rules to stop the sale of illegal products.

The Digital Services Act is part of a one-two punch by the European Union to address the societal and economic effects of the tech giants. Last month, the 27-nation bloc agreed to a different sweeping law, the Digital Markets Act, to counter what regulators see as anticompetitive behavior by the biggest tech firms, including their grip over app stores, online advertising and internet shopping.

Together, the new laws underscore how Europe is setting the standard for tech regulation globally. Frustrated by anticompetitive behavior, social media’s effect on elections and privacy-invading business models, officials spent more than a year negotiating policies that give them broad new powers to crack down on tech giants that are worth trillions of dollars and that are used by billions of people for communication, entertainment, payments and news.

“This will be a model,” Alexandra Geese, a Green party member of the European Parliament from Germany, said of the new law. Ms. Geese, who helped draft the Digital Services Act, said she had already spoken with legislators in Japan, India and other countries about the legislation.

A deal was reached by European policymakers in Brussels early Saturday after 16 hours of negotiations.

“Platforms should be transparent about their content moderation decisions, prevent dangerous disinformation from going viral and avoid unsafe products being offered on marketplaces,” said Margrethe Vestager, who has spearheaded much of the bloc’s work to regulate the tech industry as the executive vice president of the European Commission, the executive arm of the European Union.

The moves contrast with the lack of action in the United States. While U.S. regulators have filed antitrust cases against Google and Meta, no comprehensive federal laws tackling the power of the tech companies have been passed.

Yet even as the European authorities gain newfound legal powers to rein in the tech behemoths, critics wondered how effective they will be. Writing laws can be easier than enforcing them, and while the European Union has a reputation as the world’s toughest regulator of the tech industry, its actions have sometimes appeared tougher on paper than in practice.

An estimated 230 new workers will be hired to enforce the new laws, a figure that critics said was insufficient when compared with the resources available to Meta, Google and others.

The staffing figures “are totally inadequate to face gigantic firms and new gigantic tasks,” said Tommaso Valletti, a former top economist for the European Commission, who worked on antitrust cases against Google and other tech platforms.

Without robust enforcement, he said, the new laws will amount to an unfulfilled promise. Mr. Valletti said that even as Europe had levied multibillion-dollar antitrust rulings against Google in recent years, those actions had done little to restore competition because regulators did not force the company to make major structural changes.

Lack of enforcement of the European Union’s data privacy law, the General Data Protection Regulation, or G.D.P.R., has also cast a shadow over the new laws.

Like the Digital Services Act and Digital Markets Act, G.D.P.R. was hailed as landmark legislation. But since it took effect in 2018, there has been little action against Facebook, Google and others over their data-collection practices. Many have sidestepped the rules by bombarding users with consent windows on their websites.

“They haven’t shown themselves capable of using powerful tools that already exist to rein in Big Tech,” said Johnny Ryan, a privacy-rights campaigner and senior fellow at the Irish Council for Civil Liberties, who has pushed for tougher enforcement. “I don’t anticipate them showing themselves suddenly to be any different with a new set of tools.”

Tech companies and industry trade groups have warned that the laws could have unintended consequences, like harming smaller businesses and undercutting Europe’s digital economy.

Google said in a statement that it supported the goals of the Digital Services Act but that “details will matter” and that it planned to work with policymakers to “get the remaining technical details right.” Amazon and Twitter declined to comment. Meta and TikTok did not respond to requests for comment.

Backers of the new laws said they had learned from past mistakes. While enforcement of G.D.P.R. was left to regulators in individual countries — which many felt were overmatched by multinational corporations with seemingly bottomless legal budgets — the new laws will largely be enforced out of Brussels by the European Commission, a major shift in approach.

“Introducing new obligations on platforms and rights for users would be pointless if they are not properly enforced,” said Thierry Breton of the European Commission, a former French business executive who helped draft the law.

The final text of the Digital Services Act is not expected to be available for several weeks, and final votes must still be taken, a process that is not expected to result in any major changes to the agreement. But policymakers in the European Commission and European Parliament involved in the negotiations described details of what would be one of the world’s most far-reaching pieces of digital policy.

The law, which would take effect next year, does not order internet platforms to remove specific forms of speech, leaving that to individual countries to define. (Certain forms of hate speech and references to Nazism are illegal in Germany but not in other European countries.) The law forces companies to add ways for users to flag illicit content.

Inspired by the war in Ukraine and the pandemic, policymakers gave regulators additional power to force internet companies to respond quickly during a national security or health crisis. This could include stopping the spread of certain state propaganda on social media during a war or the online sale of bogus medical supplies and drugs during a pandemic.

Many provisions related to social media track closely with recommendations made by Frances Haugen, the former Facebook employee who became a whistle-blower. The law requires companies to offer a way for users to turn off recommendation algorithms that use their personal data to tailor content.

Meta, TikTok and others would also have to share more data about how their platforms work, with outside researchers at universities and civil society groups. The companies would have to conduct an annual risk-assessment report, reviewed by an outside auditor, with a summary of the findings made public.

Policymakers said the prospect of reputational damage could be more powerful than fines. But if the European Commission determined that Meta or another company was not doing enough to address problems identified by auditors, the company could face financial penalties of up to 6 percent of global revenue and be ordered to change business practices.

New restrictions on targeted advertising could have major effects on internet-based businesses. The rules would limit the use of data based on race, religion, political views or labor union membership. The companies would also not be able to target children with ads.

Online retailers like Amazon would face new requirements to stop the sale of illicit products by resellers on their platforms, leaving the companies open to consumer lawsuits.

Europe’s position as a regulatory leader will depend on enforcement of the new laws, which are likely to face legal challenges from the biggest companies, said Agustín Reyna, director of legal and economic affairs at the European Consumer Organization, a consumer watchdog group.

“Effective enforcement is absolutely key to the success of these new rules,” he said. “Great power comes with greater responsibility to ensure the biggest companies in the world are not able to bypass their obligations.”

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France24 - World

Hawks hold off Heat, Bucks thrash Bulls in NBA playoffs

Issued on: 23/04/2022 - 07:34Modified: 23/04/2022 - 07:32

Los Angeles (AFP) – Trae Young delivered the game-winner for Atlanta in a 111-110 victory over the Miami Heat on Friday as the Hawks clawed their way back into their NBA playoff first-round series.

The Hawks cut the deficit in their best-of-seven Eastern Conference first-round series to 2-1.

The reigning NBA champion Milwaukee Bucks grabbed a 2-1 series lead with a 111-81 rout of the Chicago Bulls, and the Phoenix Suns took a 2-1 series lead with a 114-111 victory over the Pelicans in New Orleans.

In Atlanta, PJ Tucker's three-pointer with less than a minute to play had put the Heat up 110-109 as the clash in Atlanta came down to the frantic final minutes.

With 5.5 seconds remaining Young drove the lane and floated in the basket that proved the difference, with Miami star Jimmy Butler watching his contested three-point effort at the buzzer bounce off the rim.

"I just wanted to try to get to the basket," said Young, who scored 24 points to lead six Hawks players in double figures. "I knew there was only 10 seconds left... I didn't want to settle for a three. So I tried to get all the way to the rim and either get a foul or a layup."

The top-seeded Heat had won the first two games of the best-of-seven Eastern Conference series at home.

Their chances of taking a 3-0 stranglehold looked good when a 21-0 scoring run in the third quarter saw them take an 84-68 lead in a game that was delayed more than half an hour after a suspicious package was found outside the Hawks' arena before the game.

But the Hawks, no doubt well aware that no NBA team has come back from a 3-0 deficit to win a best-of-seven series, closed the third on a 9-1 scoring run.

Young's three-pointer knotted the score at 104-104 with 2:26 remaining and it was a dogfight from there.

Bogdan Bogdanovic scored 18 points off the bench for Atlanta. That included three three-pointers in the Hawks' fourth-quarter fight-back.

"We're not losing this game, that's what was on my mind the whole game and that's the way we played, especially last quarter," Bogdanovic said. "We kept believing."

Young scored 10 points in the final frame and Bogdanovic had nine as the Hawks rallied after being out-scored 31-16 in the third.

"The way we played, the way we didn't quit until the end, this shows us the character of the team," Bogdanovic said.

Tyler Herro led Miami with 24 points. Butler and Max Strus added 20 apiece, Butler shaking off a collision with John Collins that sent him crashing to the floor under the basket in the opening minutes.

Miami point guard Kyle Lowry scored just six points before he was ruled out with a hamstring injury in the third quarter.

The Hawks will try to level the series at two games apiece when they host game four on Sunday.

In Chicago, the Bucks shook off the injury absence of Khris Middleton to cruise to a big win over the Bulls.

After DeMar DeRozan scored 41 points in a 114-110 game-two triumph that leveled the series at one game each, the Bucks held DeRozan to just 11 points on four-of-nine shooting.

Grayson Allen scored 22 points off the bench for Milwaukee to help make up for Middleton's absence.

Paul leads Suns

Bucks superstar Giannis Antetokounmpo and Bobby Portis -- who started in Middleton's spot -- scored 18 points apiece.

Nikola Vucevic led the Bulls with 19 points, but the Bucks dominated, leading by as many as 37 points in the final quarter.

The Suns were also without a key player, with Devin Booker sidelined by a hamstring strain.

"We knew we were down our MVP in Book, and we all had to step up," said veteran point guard Chris Paul, who scored 19 of is 28 points in the fourth quarter.

Paul scored 15 of the Suns' first 23 points in the final period and handed out 14 assists -- remarkably without a turnover.

"I'm just happy we got the win," Paul said.

Deandre Ayton added 28 points and 17 rebounds for the top-seeded Suns, who withstood a 34-point performance from the Pelicans' Brandon Ingram.

© 2022 AFP

L'Humanité

Stellantis. La valeur du «  mérite  » n’a plus de limites

Actu

Cécile Rousseau

Un revenu stratosphérique. Depuis la révélation des 19,1 millions d’euros de rémunération que touchera le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, pour l’exercice 2021, le scandale ne dégonfle pas. Bien décidé à s’octroyer une belle part du gâteau – 13,4 milliards d’euros de bénéfices dégagés par le groupe –, le dirigeant percevra, dans le détail, un salaire fixe de 2 millions d’euros, une part variable représentant 89 % de sa rémunération, avec notamment 7,5 millions liés à sa performance, une prime de 1,7 million pour la création de Stellantis, et des attributions d’actions fondées sur des objectifs à 2026, évaluées à 5,6 millions d’euros pour 2021. De son côté, la société de gestion Phitrust, actionnaire minoritaire du constructeur, évalue même ces revenus à 66 millions d’euros pour 2021 si d’ambitieux objectifs de long terme sont atteints à leur maximum en 2028.

Si Emmanuel Macron a jugé « choquants et excessifs » ces montants « astronomiques », l’État, présent au capital à hauteur de 6 % via Bpifrance, n’est pas intervenu autrement qu’en se déclarant contre le versement de ce pactole, lors d’un vote uniquement consultatif à l’assemblée générale des actionnaires. Ce scrutin, qui a obtenu la majorité des porteurs d’actions, est une toute petite claque pour le PDG, qui ne l’empêchera pas d’encaisser le gros lot.

Les syndicats, eux, ne décolèrent pas. À l’issue des négociations salariales annuelles, Stellantis n’avait proposé aucune augmentation générale pour ses salariés français, mais une moyenne de + 3,2 % (+ 2,8 % pour les ouvriers) et une prime d’intéressement et de participation de 4 000 euros brut minimum. Alors que les salaires des grands patrons avaient un peu fléchi en 2020, Carlos Tavares n’est pas le seul à s’être senti pousser des ailes. Chez Renault, le directeur général, Luca de Meo, devrait percevoir 4,7 millions d’euros, dont une part soumise à objectifs sur trois ans. Selon « les Échos », le PDG d’Axa, Thomas Buberl, verra sa rémunération grimper de 14 %  à 1,65 million d’euros, et sa part variable bondir de 21 %, à 1,75 million d’euros.

Charivari
Valeurs Actuelles

Puy-du-Fou : le parc historique va lancer un train spectacle à travers la France

Le lancement d’un train d’un genre assez spécial. Voilà ce qu’a annoncé le directeur du parc historique vendéen du Puy-du-Fou, Nicolas de Villiers, mardi 23 novembre, rapporte 20Minutes. À partir de l’été 2023, le train du parc roulera à travers le pays pour proposer un « Grand Tour » d’environ 4000 km de long, ponctué d’arrêts dans des lieux emblématiques de l’Histoire de France, comme les châteaux de la Loire, le vignoble bourguignon, ou la ville papale d’Avignon. Avant bien sûr de conclure en apothéose au Puy-du-Fou.

 

L’occasion de la privatisation du rail

 

Nicolas de Villiers l’assume : cette idée lui est venue grâce à la privatisation des chemins de fer français. L’idée est d’y faire rouler un train de luxe, type Belle Epoque (fin XIXe début XXe siècle), avec à son bord, une trentaine de voyageurs-spectateurs qui pourront y jouir d’un luxe qu’aura permis au préalable le déboursement de la modeste somme de 4 900 euros par personne. Le train devrait être composé d’une trentaine de cabines tout confort, d’un bar, et de deux restaurants gastronomiques.

Pour ce spectacle unique, le Puy du Fou a conçu le théâtre le plus extravagant et le plus insolite jamais inventé : un authentique train Belle Époque grandeur nature qui vous embarquera pour un spectacle de 4000km dès l’été 2023 🎭 pic.twitter.com/0WqT8JxpD6

— Puy du Fou (@PuyduFou) November 23, 2021

L’objectif : « Mettre en scène la France et son art de vivre dans un inoubliable voyage », explique le directeur du parc. À noter que le Puy-du-Fou, en plus de son parc originel vendéen, s’est déjà exporté en Espagne, en Russie, et en Chine.

Vendée : les dernières actualités

Le Puy du Fou rouvre ses portes pour une année de “transition”

Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

Les Sables-d’Olonne : le maire va boycotter la visite d’Olivier Véran

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Live: Russia is eyeing other countries after Ukraine, Zelensky warns

Issued on: 23/04/2022 - 07:07

NEWS WIRES

Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned that Russia's invasion of his country was just the beginning and that Moscow has designs on capturing other countries, after a Russian general said it wants full control over southern Ukraine.

7:22 am: Zelensky warns Russia is eyeing other countries after Ukraine

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy warned that Russia's invasion of his country was just the beginning and that Moscow has designs on capturing other countries, after a Russian general said it wants full control over southern Ukraine.

"All the nations that, like us, believe in the victory of life over death must fight with us. They must help us, because we are the first in line. And who will come next?" Zelenskiy said in a video address late on Friday. 

 

22:32 pm: Ukraine official: humanitarian corridor out of Mariupol might be opened on Saturday

Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk on Friday said "there is a possibility" a humanitarian corridor out of the besieged port city of Mariupol could be opened up on Saturday. "Watch the official announcements tomorrow morning. If all goes well, I will confirm," she said in an online address to people waiting to be evacuated. 

 

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

L'Humanité

Les casseroles judicaires s’accumulent pour Carlos Ghosn

Actu

L’étau judiciaire se resserre sur l’ancien patron de l’alliance Renault Nissan depuis que la justice française a délivré jeudi un mandat d’arrêt international. Voici ce qui est reproché à l’homme d’affaires retranché au Liban depuis son évasion du Japon fin 2019.

Stéphane Guérard

Visé par un mandat d’arrêt japonais, désigné par une notice rouge d’Interpol à la demande du Japon, Carlos Ghosn a vu son avenir s’obscurcir davantage avec le mandat d’arrêt international déposé à son encontre par la justice française ce jeudi. En plus de formaliser les charges qui pèsent contre l’évadé du Japon dans une malle en décembre 2019, ce mandat est aussi un moyen de pression à l’encontre des autorités libanaises qui n’extradent pas leurs ressortissants et ont interdit à Ghosn, retranché au pays du Cèdre, de voyager. Si le mandat d’arrêt est exécuté, l’ex-PDG sera présenté à un juge d’instruction à Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

15 millions suspects

La justice française s’intéresse de près aux quelque 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l’alliance Renault-Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Outre celui visant Carlos Ghosn, le juge d’instruction en charge de l’enquête a aussi délivré quatre mandats d’arrêt internationaux contre le fondateur de SBA, ses deux fils et l’actuel directeur général, selon deux sources proches du dossier citées par l’AFP. Des faits de blanchiment ou de corruption sont soupçonnés. L’information judiciaire, ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a été élargie en juillet dernier au chef de «corruption».

« C’est une étape majeure qui s’explique par la gravité des faits nouveaux qui ont été mis en lumière au terme d’investigations minutieuses mettant au jour des relations financières occultes portant sur plusieurs millions d’euros entre Carlos Ghosn et les fondateurs et dirigeants de SBA », a expliqué à l’AFP, Me Kami Haeri, l’avocat du groupe Renault qui s’est constitué partie civile depuis février 2020.

Dans ce dossier, la justice soupçonne également Carlos Ghosn d’avoir tiré un bénéfice personnel d’une convention de mécénat entre Renault et l’établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées privées, ce qu’il conteste. L’enquête à Paris s’intéresse aussi aux prestations de conseil conclues par RNBV avec l’ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer. Dans ce dossier «  qui suit son cours », «  aucun mandat d’arrêt » n’a été émis contre Carlos Ghosn, selon une source judiciaire à l’AFP.

Parole à la défense

Après ce mandat, difficile pour l’ex-pdg de Renault-Nissan de s’abriter derrière un « complot » ourdi par les autorités japonaises. Pour Me Jean Tamalet, l’un de ses avocats «  ce mandat est très surprenant car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais ».

Quant au fondateur de la société omanaise SBA, Suhail Bahwan «  conteste formellement avoir pris part, de quelque manière que ce soit, aux infractions visées par le mandat d’arrêt » émis à son encontre, explique à l’AFP son avocat, Me Christophe Ingrain. Avant de préciser que son client «  a déjà transmis des éléments de preuve démontrant son innocence, et il se tient à l’entière disposition de la justice française. »

renaultrenault-nissancarlos ghosnLiban
New York Times - World

New Zealand Deal May Put Japan Closer to ‘Five Eyes’ Intelligence Alliance

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The two countries announced a goal of “seamless” sharing of classified information as China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region.

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By Pete McKenzie

WELLINGTON, New Zealand — As China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region, Japan and New Zealand have opened talks on an agreement for “seamless” sharing of classified information, a step that could strengthen Tokyo’s case to eventually join the “Five Eyes” intelligence partnership among English-speaking powers.

An announcement of the negotiations, during a visit to Tokyo on Thursday by Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand, came two days after the Solomon Islands said it had reached a security agreement with China, provoking unease among Western-aligned powers in the region. The deal, according to a leaked document, could allow Beijing to deploy troops to the Solomons, and perhaps even result in the first Chinese military base in the Pacific.

“The announcement speaks to both countries’ concerns about China,” said Anna Powles, a senior lecturer in security studies at Massey University in New Zealand, “which have been amplified over the past few weeks with the signing of the security agreement” in the Solomons.

Ms. Ardern and the Japanese prime minister, Fumio Kishida, made their concerns clear in announcing the proposed intelligence agreement. They emphasized “growing strategic challenges” in the Pacific and their opposition to “unilateral actions that seek to alter the status quo by force” in the East and South China Seas. The latter appeared to be a reference to Chinese efforts to construct artificial islands for military use and its encroachment on disputed territories.

The agreement would bring Japan closer to the so-called Five Eyes partnership, through which the United States, Britain, Canada, Australia and New Zealand have for the past 75 years been sharing much of the intelligence they gather.

In 2020, the Japanese defense minister at the time, Taro Kono, proposed Japanese membership in a revamped “Six Eyes” partnership. Last year, Shingo Yamagami, Japan’s ambassador to Australia, said that he “would like to see this idea become reality in the near future.”

Five Eyes members were previously hesitant to expand the partnership over concerns about the security of the Japanese intelligence community. But a major overhaul in Japan, including the passage of a state secrets law in 2013 over significant public opposition, has helped alleviate that unease.

Japan has since negotiated intelligence-sharing agreements with the United States, Britain and Australia. An agreement with New Zealand would allow further access to the partnership’s intelligence output.

“There’s clearly a desire to build up and network those intelligence-sharing connections,” said David Capie, the director of the Center for Strategic Studies in New Zealand.

In recent years, New Zealand has faced questions about its own reliability as an intelligence partner. China is by far the largest purchaser of New Zealand’s exports, which has previously made New Zealand reluctant to criticize China’s human rights abuses and growing assertiveness in the Indo-Pacific region.

In 2017, it was also revealed that a long-serving member of New Zealand’s Parliament had previously trained Chinese spies. In an influential paper that year, Anne-Marie Brady, a political scientist who specializes in Chinese influence efforts, wrote, “New Zealand, like many other states in the world, is becoming saturated with the P.R.C.’s political influence activities.” P.R.C. is an abbreviation for the People’s Republic of China.

But, confronted by its partners’ fears and by China’s growing influence efforts both in New Zealand and in the broader Pacific, the New Zealand government has become more assertive in its foreign policy.

“Over the past three or four years, you’ve seen a growing recognition that China is not simply an unlimited economic opportunity,” Dr. Capie said. “We’ve seen New Zealand’s government be much more willing to speak frankly about what they see as challenges” in the Pacific and southern Asia.

A major report by New Zealand’s Ministry of Defense in 2021 explicitly warned that China’s rise and “increasingly strong nationalist narrative,” among other drivers, had created “a substantially more challenging and complex strategic environment.”

Thursday’s announcement, Dr. Capie said, is a further demonstration of New Zealand’s more forceful foreign policy approach.

“Until a few years ago, I think there was probably a view that New Zealand was a little soft on China — that it wasn’t being cleareyed about the risks in the region,” he said. “That’s begun to shift.”

Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.

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France24 - World

France presidential election: Macron and Le Pen in final quest for votes after fiery debate

Issued on: 21/04/2022 - 21:15

Marc Perelman Follow Shirli SITBON

With three days to go before the second and final round of the French presidential election, it's time for our final show. We focus on the traditional highlight of the campaign: the fiery debate between the finalists. The incumbent was anxious not to appear condescending, while Marine Le Pen tried to reassure voters that she could be presidential. Our reporters followed both candidates on their last stops of the campaign trail. Plus, FRANCE 24's Karina Chabour explores what heartbroken left-wing voters might decide to do on Sunday.

French presidential election © France 24

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  • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
In the papers

French presidential debate: Advantage Macron, but no knockout blow

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

L'Humanité

Elon Musk veut Twitter, la résistance s’organise

Actu

Le patron de Tesla et Space X a rassemblé les fonds nécessaires pour croquer le réseau social qui représente, pour lui, un enjeu de pouvoir. De son côté, le conseil d’administration de Twitter fait tout pour éviter ce rachat.

Pierric Marissal

Que peut faire une entreprise qui ne veut pas être rachetée face à l’homme le plus riche du monde ? L’ensemble du conseil d’administration de Twitter s’oppose en effet au rachat du réseau social par Elon Musk. Mais ce dernier vient d’annoncer qu’entre ses comptes épargnes, la vente de quelques actions Tesla et 25,5 milliards d’emprunts auprès de banques, principalement JP Morgan, il peut mettre tout de suite 46,5 milliards de dollars sur la table - près de 43 milliards d’euros - pour croquer la plateforme aux gazouillis et le sortir de la bourse.

Pendant que le patron de Tesla et Space X réunissait les fonds, le conseil d’administration de Twitter cherchait les moyens de lui résister. Ils ont trouvé une première parade, en déclenchant pour un an un « plan de droits » pour les actionnaires. Cette mesure stipule que si quelqu’un achète 15 % ou plus des actions de l’entreprise – Musk en possède déjà 9,2 % - les autres actionnaires se voient offrir la possibilité d’acquérir de nouvelles actions à prix réduit, pour diluer dans la masse l’offre de l’acheteur principal. Cette mesure « réduira la probabilité qu’une entité, une personne ou un groupe obtienne le contrôle de Twitter [...] sans verser à tous les actionnaires une prime de contrôle appropriée ou sans donner au conseil d’administration suffisamment de temps pour prendre des mesures dans le meilleur intérêt des actionnaires. » a déclaré le dit conseil d’administration dans un communiqué. En dernier recours, la direction de l’entreprise s’est rapprochée ces deux derniers jours de fonds d’investissements pour se faire racheter par quelqu’un d’autre.

Qu’à cela ne tienne, Elon Musk a laissé entendre, sur Twitter, qu’il était prêt à contacter individuellement les actionnaires publics du réseau social pour leur faire une offre… Et les mettre sous pression. Car l’homme le plus riche du monde a un énorme pouvoir d’influence. Il est aussi clairement capable de s’en prendre à Twitter, s’il ne peut prendre le contrôle de l’entreprise. Car son but n’est pas directement économique : le réseau social n’a pas de véritable modèle de rentabilité. C’est un enjeu de pouvoir.

Musk est devenu le héros de la droite conservatrice étasunienne, qui s’en prend à Twitter depuis que le réseau social a fermé le compte de Donald Trump. « Est-ce triste que nous attendions désespérément qu’Elon Musk nous sauve ? Oui, ça l’est. Mais qui d’autre peut nous sauver ? » résumait un éditorialiste de Fox News. Le patron de Tesla et Donald Trump se sont rapprochés ces deux dernières années, trouvant des points d’entente entre covido-scepticisme, haine de l’interventionnisme étatique et passion pour une liberté d’expression sans limite. « J’ai investi dans Twitter, car je crois en son potentiel en tant que plateforme de liberté d’expression dans le monde entier, et je pense que la liberté d’expression est un impératif sociétal pour le bon fonctionnement d’une démocratie » s’est justifié le multi-milliardaire. Musk a aussi un autre agenda : il veut faire pression sur le gouvernement démocrate actuel. « Biden a ostensiblement ignoré Tesla et a faussement déclaré au public que GM était en tête de l’industrie de la voiture électrique » s’est-il plaint. C’est surtout que ce libertarien proclamé estime bénéficier de moins de crédit d’impôt que son concurrent General Motors…

Enfin Musk sait à quel point Twitter exerce de l’influence sur les marchés financiers. Les algorithmes de trading haute fréquence y analysent tout ce qu’il s’y dit et surtout qui le dit, selon son nombre d’abonnés. Quelques tweets peuvent faire varier les cours d’actions ou de produits spéculatifs comme les crypto-monnaies. A ce propos, les prix demandés par des influenceurs pour promouvoir de la monnaie virtuelle sur Twitter viennent de fuiter. On y apprend par exemple que l’actrice Lindsay Lohan, du haut de ses 8 millions d’abonnés, demande 25 000 dollars pour un message promotionnel sur la crypto-monnaie sur le réseau social. Elon Musk, lui, a bientôt 83 millions d’abonnés… Hypocritement, le milliardaire a annoncé jeudi que s’il réussissait à racheter Twitter, il partirait en guerre contre les armées de robots qui pullulent sur le réseau social pour faire « monter » publiquement des mots clés. Le Los Angeles Times a récemment montré à quel point ses propres entreprises, Tesla et Space X, ont abusé de ces bots pour qu’on parle d’elles, faire grimper les cours en bourse et, donc, le compte en banque de l’homme qui vaut désormais plus de 200 milliards d’euros.

twitterelon muskréseaux sociauxéconomie numérique
L'Humanité

Les avant-gardes arabes et Picasso

Actu

L’Institut du monde arabe de Tourcoing met en évidence les liens qui unissant Picasso et les avant-gardes arabes. Une retrospective passionnante qui révèle ce courant moderniste méconnu en France.

Marie-José Sirach

On doit à Françoise Cohen, ancienne conservatrice du musée des Beaux-Arts du Havre, puis directrice du Carré d’art de Nîmes et désormais directrice de l’IMA-Tourcoing, et à Mario Choueiry, historien d’art, cette exposition consacrée à « Picasso et les avant-gardes arabes ». Parmi toutes celles, passées et récentes, consacrées au maître et celles qui s’annoncent en 2023 autour du cinquantenaire de sa mort, on frôle, parfois, l’indigestion. Mais Picasso ne cesse de nous surprendre et son influence auprès des peintres irakiens, égyptiens, algériens, libanais ou syriens à partir de « Guernica » raconte une histoire passionnante, où toute une génération de jeunes artistes s’inscrit dans son sillage artistique et politique.

En 1938, en Égypte, et 1951, en Irak, deux manifestes clés des modernités arabes affirment une nouvelle conception de la peinture. Les artistes égyptiens se prévalent résolument de « Guernica » et, sous le titre « Vive l’art dégénéré », - en référence à l’exposition « Entartete Kunst » organisée par les nazis à Munich en 1937 -, écrivent : « Cet art dégénéré, nous en sommes absolument solidaires. En lui résident toutes les chances de l’avenir. Travaillons à sa victoire sur le nouveau Moyen Âge qui se lève en plein cœur de l’Occident. » En 1951, la jeune garde de l’art moderne irakien proclame la naissance d’une nouvelle école d’art au nom de la civilisation irakienne et universelle. En 1972, le peintre algérien Mohammed Khadda écrit : « En France, Picasso était accusé d’être un étranger, ici, ils nous accusent d’être des Picasso. »

Les 70 œuvres exposées à l’IMA-Tourcoing témoignent d’un dialogue artistique, esthétique et politique entre cette jeune génération d’artistes arabes et Picasso, mais pas seulement. L’influence des surréalistes est flagrante dans leur soif de liberté et d’émancipation d’un art pictural jusqu’alors corseté ainsi que dans leur désir de s’inscrire dans un art moderne sans frontières. Ils s’engagent contre le fascisme, la colonisation, affirment leur solidarité internationale et le rêve d’un panarabisme progressiste. L’exposition tend un miroir entre ces avant-gardes arabes et Picasso, et donne à voir des travaux méconnus en France.

Le « Nu couché, printemps », peint par Picasso en 1908, semble se perpétuer à travers les bruns, les cernes foncés pour délimiter les corps et la rondeur charnelle, que l’on retrouve dans « The Woman, the Moon and the Branch » (1954) de l’Irakien Shakir Hassan Al Said et dans la « Femme au loup » (1973) de l’Égyptien Samir Rafi. Chez l’Irakien Jewad Selim, « The Watermelon Seller » (1953), instantané de la vie quotidienne du petit peuple des rues, décline des croissants de pastèque et des yeux immenses si picassiens dans une composition où les symboles arabes sont à la fois présents et détournés.

Mêmes audaces, même liberté

Le « Guernica », de Picasso, ne va cesser de hanter cette génération de peintres dont les pays, les familles ont été éprouvés par les guerres. Ainsi, Paul Guiragossian, libanais dont la famille a échappé au génocide arménien, va assister à l’expulsion des Palestiniens de leur terre puis à la guerre du Liban. Guiragossian revendique la figure tutélaire de Picasso qui se traduit, dans ses tableaux, par la dénonciation des tueries perpétrées contre les civils. Ainsi son « Homme Machine II » (1981) met en scène une femme, corps blanc laiteux nu, sans visage, en proie à son bourreau emmailloté dans un uniforme métallique. L’Irakien Mahmoud Sabri peint en 1958 « les Massacres d’Alger », une œuvre perdue à jamais lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, dont il reste une trace photographique où le peintre pose devant sa toile.

On retrouve l’influence de Picasso dans « Elle est venue vers la tendresse » (1970), de l’Irakien Dia Al Azzawi, dont la silhouette oblongue à peine esquissée d’une femme repose sur des aplats de couleur, d’où surgissent des signes calligraphiques puisés dans l’écriture, un alliage poétique entre tradition et modernité. Mêmes audaces, même liberté chez l’autre artiste irakien, Faik Hassan, dont son « Abstract Man and Woman » (1962) aux traits géométriques puissants est adouci par une palette de couleurs aux tons pastel. Ces allers-retours entre Picasso et ces peintres lointains qui ont écrit une nouvelle page de la peinture du Maghreb au Moyen Orient permettent de découvrir une génération de peintres arabes qui ont revendiqué leur héritage culturel et l’ont fait fructifier à l’aune de ce mouvement artistique. Entre eux et Picasso l’Andalou, « ce musulman qui s’ignore », des liens indéfectibles se sont tressés. L’influence de Picasso leur a permis d’ouvrir des portes, de se libérer des carcans artistiques académiques pour peindre un art « sans hiérarchie formelle, temporelle ou géographique », un art sublimé loin de tout exotisme, une peinture universelle et engagée. Picasso, contrairement à Matisse ou Klee, n’est jamais allé en terre arabe. Et si, se demande malicieusement Mario Choueiry, « ­Picasso était – ainsi que le dit Kateb Yacine à propos de la langue française – un “ butin de guerre” des modernités arabes » ?

pablo picassoart moderne
France24 - Monde

Trafic de drogue : l'ex-président du Honduras Juan Orlando Hernandez extradé aux États-Unis

Publié le : 22/04/2022 - 00:19

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Juan Orlando Hernandez, ancien prétendu champion de la lutte contre le trafic de drogue à la tête du Honduras entre 2014 et 2022, a été extradé, jeudi, vers New York où il doit être jugé pour une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".

L'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été extradé, jeudi 21 avril, vers les États-Unis où un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation dans un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022. Il encourt la perpétuité.

Escorté et menotté, Juan Orlando Hernandez, au pouvoir entre 2014 et 2022, a pris place à bord d'un avion de l'Agence antidrogue américaine, qui a décollé d'une base de l'armée hondurienne à Tegucigalpa.

L'ex-chef de l'État, 53 ans, qui a cédé le pouvoir le 27 janvier à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, a été arrêté moins de trois semaines plus tard, le 15 février, dans sa résidence de la capitale.

La veille, le tribunal du District Sud de New York avait déposé une demande formelle d'extradition de l'ex-président de droite pour sa participation présumée à une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".

Celui qui s'était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue avait d'abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été, en 2017, l'une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l'opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts.

"Complot"

La justice américaine a depuis condamné son frère, l'ex-député "Tony" Hernandez, en mars 2021, à la perpétuité pour avoir œuvré aux côtés des narcotrafiquants dans ce vaste trafic vers les États-Unis.

Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.

L'ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos "Tigre" Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir "supervisé" les opérations.

"Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", avait écrit JOH - ses initiales et son surnom - dans une lettre manuscrite rédigée en prison destinée aux membres de la Cour suprême avant leur décision définitive. Ces accusations sont, selon lui, une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".

Avec AFP

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Investie présidente du Honduras, Xiomara Castro promet "un État socialiste et démocratique"

Réclamé par les États-Unis, l'ex-président du Honduras se rend à la police

Honduras : feu vert à l'extradition aux États-Unis de l'ex-président pour trafic de drogue

France24 - Monde

"Partygate" : le Parlement britannique ouvre une enquête contre Boris Johnson

Publié le : 21/04/2022 - 18:17Modifié le : 21/04/2022 - 21:16

FRANCE 24 Suivre Bénédicte PAVIOT

Les députés britanniques ont approuvé, jeudi, l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'accusation portée contre le Premier ministre Boris Johnson d'avoir sciemment induit en erreur le Parlement sur les "soirées" organisées à Downing Street, en dépit des mesures de confinement en vigueur face à l'épidémie de Covid-19.

Les députés britanniques ont décidé, jeudi 21 avril, d'ouvrir une enquête pour déterminer si le Premier ministre britannique Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement dans ses explications dans l'affaire du "partygate".

Par consensus, sans même formellement voter, ils ont décidé de saisir le "Comité des privilèges", qui enquêtera à son tour sur ce scandale autour des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19, dans une procédure susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission. Selon les règles qui régissent le fonctionnement des institutions britanniques, tromper sciemment le Parlement est une infraction qui justifie la démission de son auteur. 

C'est un revers de plus pour le dirigeant conservateur de 57 ans : loin de tourner la page de la crise, il se retrouve avec une troisième enquête, après d'autres en cours administrative et policière en cours. Et ce malgré sa large majorité à la chambre des Communes, sa volonté initiale de s'opposer à la procédure puis une manœuvre pour la repousser, abandonnée à la dernière minute.

La décision des députés, prise par consensus sans même un vote, ouvre ainsi un nouveau front dans cette affaire, susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission, signe du malaise persistant au sein de ses troupes face au scandale.

Des "erreurs de leadership et de jugement"

À maintes reprises devant le Parlement, il a assuré que toutes les règles avaient été respectées, une assertion contredite de fait par l'amende infligée il y a une semaine à Boris Johnson.

Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a trompé sciemment le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne, aura remis son rapport définitif.

Un pré-rapport, dénonçant des "erreurs de leadership et de jugement" a déjà donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.

La motion à l'origine de la procédure parlementaire "cherche à défendre le principe simple d'honnêteté, d'intégrité et de dire la vérité" dans la vie politique britannique, a déclaré le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, à l'origine du texte. 

"Nous savons que le Premier ministre lui-même a enfreint la loi", a-t-il ajouté, soulignant que le chef du gouvernement n'est pas à l'abri de nouvelles amendes pour sa participation à d'autres événements festifs. 

L'affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsqu'il a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020, devenant ainsi le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.

"Rien à cacher"          

Dans l'avion qui l'emmenait pour une visite en Inde, il a répété vouloir rester en poste jusqu'aux prochaines législatives prévues en 2024. Sur la chaîne Sky News, il a assuré qu'il n'a "franchement absolument rien à cacher" dans cette affaire, regrette-t-il, "sans fin". 

Mardi, Boris Johnson avait répété ses excuses "sans réserves" aux députés et aux Britanniques, affirmant qu'il ne lui "était pas venu à l'esprit" que ce rassemblement, d'une dizaine de minutes tout au plus selon lui, "puisse constituer une violation des règles" alors en vigueur.

De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent cependant qu'il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine... et faute de successeur évident, l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak s'étant ternie ces dernières semaines en raison de la crise du pouvoir d'achat.

Le débat qui s'est tenu jeudi a cependant donné l'occasion à certains frondeurs de se déclarer, à l'instar de l'influent député Steve Baker, qui a rejoint les rangs des députés conservateurs qui appellent Boris Johnson à démissionner.

"Le Premier ministre aurait dû partir depuis longtemps", a déclaré ce partisan du Brexit. Ce nouveau revers pour Boris Johnson intervient tout juste deux semaines avant des élections locales périlleuses pour les conservateurs le 5 mai. En tout cas, la police de Londres, qui a déjà infligé une cinquantaine d'amendes et poursuit son enquête, a indiqué jeudi qu'elle s'abstiendrait de communiquer sur d'éventuels développements dans cette affaire d'ici au scrutin.

Avec AFP

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"Partygate" : plusieurs membres de l'entourage de Boris Johnson démissionnent

"Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner

"Partygate" : le rapport Sue Gray dénonce des "erreurs de leadership", Boris Johnson se dit "désolé"

BBC

Why Argentina is embracing cryptocurrency

By Christine RoBuenos Aires

In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

More technology of business:

Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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New York Times - World

Mwai Kibaki, Kenya’s Third President, Dies at 90

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He came to power promising to root out corruption and improve government transparency. But his tenure was blighted by widespread graft and a violent upheaval.

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By Abdi Latif Dahir

NAIROBI, Kenya — Mwai Kibaki, who helped transform Kenya’s economy and usher in a new Constitution as its third president, but whose tenure was marred by high-profile corruption cases and election-related violence, has died. He was 90.

His death was announced in a televised speech by President Uhuru Kenyatta, who did not specify a cause or provide any other details.

Mr. Kenyatta said that flags would be flown at half-staff in the country and at diplomatic missions worldwide, and that a period of national mourning would be observed until sunset on the day Mr. Kibaki is buried. He said Mr. Kibaki would be accorded a state funeral but did not say when.

Mr. Kibaki was the last surviving former leader who had participated in Kenya’s struggle for independence from British colonial rule. He was preceded by Daniel arap Moi, who died in 2020, and Jomo Kenyatta, who died in 1978.

An economist by training, Mr. Kibaki was a university professor, a lawmaker, a cabinet minister, vice president and leader of the opposition before ascending to the highest office in the land in 2002.

Mr. Kibaki, who was known as a scholarly and cerebral figure in academia, became adroit at navigating Kenya’s twisting and tense political eras. Even though he could come across as aloof and impatient, he managed to maneuver in the political sphere for five decades, becoming an establishment insider whose election ended decades of one-party rule.

His election as president was a hopeful moment for Kenya, coming after Mr. Moi’s 24-year rule, which had been defined by widespread graft and repression.

As president, Mr. Kibaki helped revive the country’s stagnant economy and began efforts to improve access to health care. He pushed vast improvements of the country’s highways and was lauded for introducing free primary school education nationwide.

But his efforts to transform the country were undermined by graft, which remained rife even at the highest levels of government. Even as corruption scandals continued to surface, Mr. Kibaki’s government failed to properly prosecute those involved. His own anticorruption czar, John Githongo, fled the country, fearing that his life was in danger.

But it was the 2007 elections that put Mr. Kibaki’s leadership to the test. After the electoral commission declared him the winner in a tightly contested election, the country descended into a wave of violence and bloodshed that pushed it to the brink of civil war.

During the upheaval, more than 1,100 people were believed to have been killed and more than 300,000 others displaced. The violence subsided only weeks later, when the feuding political leaders settled on a power-sharing agreement.

The crisis pushed Kenya and Mr. Kibaki to revive efforts to draft a new Constitution — voters rejected an earlier effort in a 2005 referendum — to tackle longstanding imbalances in power and competition for resources. In 2010, a Constitution promising greater freedoms and rights for Kenyans was approved with an almost 70 percent majority.

In a move that was a first for independent Kenya, Mr. Kibaki sent Kenyan troops to Somalia in 2011 to fight Al Shabab, an affiliate of Al Qaeda, and to protect Kenya’s northeast border.

Emilio Mwai Kibaki was born on Nov. 15, 1931, in Gatuyaini village in central Kenya. After completing high school in Kenya, he studied economics, history and political science at Makerere University in Uganda and public finance at the London School of Economics.

Following Kenyan independence in 1963, he was a lawmaker with the Kenya African National Union party, which preached what it called African socialism. He later served as finance minister for more than a decade, from 1969 to 1981, and was Mr. Moi’s vice president from 1978 to 1988.

As Kenyans agitated for multiparty democracy in the 1990s, Mr. Kibaki broke ranks with Mr. Moi and challenged him in the 1992 and 1997 elections, both of which he lost. In 2002, with Mr. Moi unable to run for re-election because of term limits, Mr. Kibaki ran for president again.

He defeated Mr. Kenyatta, the current president, whom Mr. Moi had picked as his preferred successor. He stayed in office for two terms, leaving in April 2013.

Mr. Kibaki was an avid golfer. He was also known for his sense of humor; his quips and witty remarks were repeatedly played on television and printed on the front pages of newspapers.

He was married to Lucy Muthoni Kibaki until her death in 2016. His survivors include his children, Judy Wanjiku, Jimmy Kibaki, David Kagai and Tony Githinji.

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BBC

'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

By Katherine LathamBusiness reporter

Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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France24 - Monde

Joe Biden doute de la chute de Marioupol, annonce une aide supplémentaire à Kiev

Publié le : 21/04/2022 - 06:43Modifié le : 21/04/2022 - 22:47

FRANCE 24 Suivre

Le président américain, Joe Biden, a jugé, jeudi après-midi, "contestable" l'annonce faite par Moscou du contrôle quasi-total de la ville de Marioupol à l'exception des 2 000 combattants ukrainiens retranchés dans l'usine Azovstal. Ces derniers refusaient de se rendre, réclamant à la communauté internationale des "garanties de sécurité". Retrouvez le cours des événements du 21 avril.

  • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte vendredi le journal allemand Augsburger Allgemeine citant des sources du ministère allemand du Développement.

Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

  • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays.

Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

  • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview jeudi à Reuters.

Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué jeudi des responsables.

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

  • 23 h 16 : des soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne

Un petit nombre de soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne pour la première fois depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a renforcé le soutien militaire apporté par Londres à Kiev.

Un porte-parole de Boris Johnson a indiqué que les soldats ukrainiens ont débuté une formation avec des véhicules blindés donnés par la Grande-Bretagne ce mois-ci. L'Ukraine a reçu de Londres quelque 120 véhicules blindés, dont le Mastiff, qui peut être utilisé pour des missions de reconnaissance ou des patrouilles.

  • 22 h 24 : "Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas", déclare le département d'État américain

Selon les États-Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain.

"Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est une stratégie éculée", a déclaré le porte-parole Ned Price lors d'un point de presse.

  • 20 h 45 : l'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser ses pertes économiques 

L'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques causées par la guerre menée par la Russie, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Et nous aurons besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction", a-t-il déclaré lors d'une intervention à une table ronde consacrée à l'aide à l'Ukraine dans le cadre des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

  • 17 h 27 : Kamala Harris et de nouveaux représentants américains interdits d'entrée sur le territoire russe

La Russie a élargi la liste des représentants américains interdits d'entrée sur son territoire pour y inclure la vice-présidente Kamala Harris et 28 autres représentants, entrepreneurs et journalistes, dont le porte-parole du Pentagone John Kirby et le patron de Facebook, Mark Zuckerberg.

"Ces individus sont interdits d'entrée en Russie indéfiniment", a déclaré dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères, qui a publié la liste.

La Russie a en outre interdit l'entrée sur son territoire à 61 personnalités canadiennes en représailles aux sanctions prises par Ottawa contre Moscou pour son offensive contre l'Ukraine.

  • 16 h 10 : Joe Biden juge "contestable" le contrôle de Marioupol par la Russie

Lors d'une allocution depuis la Maison Blanche, Joe Biden a jugé "contestable" le contrôle par la Russie de la ville ukrainienne de Marioupol, revendiqué par son homologue russe Vladimir Poutine. "Il est contestable qu'il contrôle Marioupol", a déclaré le président américain. "Il n'y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue."

"Selon les États Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe, Vladimir Poutine, comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain

"Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est la nouvelle carte tirée d'un jeu russe déjà pourtant bien usé, a déclaré le porte-parole du département d'État Ned Price lors d'un point de presse.

  • 16 h 09 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Cette enveloppe comprend "des armes d'artillerie lourde, des dizaines d'obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones", a-t-il détaillé. Vladimir Poutine "ne réussira jamais" à occuper l'Ukraine, a-t-il en outre promis.

  • 15 h 53 : L'Espagne envoie 200 tonnes de matériel militaire à l'Ukraine 

L'Espagne va livrer à l'Ukraine 200 tonnes de matériel militaire, un envoi qui représente le double de l'aide militaire envoyée jusqu'ici par Madrid à Kiev, a annoncé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dans la capitale ukrainienne.

"C'est l'envoi le plus important effectué (par l'Espagne). Il fait plus que doubler ce que nous avions envoyé jusqu'ici", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la Première ministre danoise Mette Frederiksen.

  • 15 h 43 : trois bus d'évacués de Marioupol sont arrivés à Zaporijjia 

Trois bus d'évacuation de civils partis du port de Marioupol, quasi-totalement sous contrôle russe, sont arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des femmes et des enfants étaient dans les bus, acheminés à la faveur de l'ouverture d'un "couloir humanitaire" d'évacuation après plusieurs jours durant lesquels ces couloirs étaient impossibles en raison des combats.

  • 15 h 16 : Washington annonce une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine

Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient débloquer une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine, qui s'ajoutera à celle du même montant débloquée en mars par le président américain Joe Biden, selon un responsable du Trésor.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen devait faire cette annonce jeudi au Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, lors d'une rencontre en personne à Washington. Cette aide doit permettre à l'Ukraine de maintenir le fonctionnement du gouvernement, en versant notamment les salaires et les retraites, et éviter une aggravation de la situation humanitaire en Ukraine, a précisé ce responsable.

  • 14 h 37 : plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU

Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays.

Le nombre d'Ukrainiens qui ont; quant à eux, quitté leur pays depuis le début de l'intrusion russe, le 24 février, s'élève à 5 085 360, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HRC).

  • 14 h 34 : Kiev réclame d'"urgence" un couloir d'évacuation pour l'usine Azovstal à Marioupol

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.

Les civils, "réfugiés en grand nombre" dans l'aciérie, "ne font pas confiance aux troupes (russes)", a écrit le ministère sur son compte Twitter. "Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire" avec "des garanties que les gens seront en sécurité".

  • 13 h 36 : la Russie inflige une amende à Google pour diffusion de "fausses informations"

Un tribunal russe de Moscou a condamné Google à payer 11 millions de roubles (126 273 euros) pour ne pas avoir supprimé ce qu'il qualifie de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine, a rapporté l'agence de presse TASS. 

Les amendes concernent ce que Moscou considère comme la diffusion de données inexactes sur les pertes des troupes russes et les victimes civiles en Ukraine, ainsi que la diffusion, sur YouTube, de clips vidéo produits par des groupes d'extrême droite ukrainiens tels que le groupe paramilitaire Azov, selon TASS.

  • 13 h 22 : le pape demande une trêve pour la Pâque orthodoxe

Le pape François s'est associé à l'appel lancé mardi par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il a demandé, à son tour, une trêve pour le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes. L'ONU avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours, de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires".

  • 12 h 40 : le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne

Le président de l'entreprise pétrolière Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, indique un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. Cette annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni.

Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays. Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes.

  • 12 h 11 : des armes lourdes de pays d'Europe de l'Est vont être envoyées en Ukraine, selon l'Allemagne

L'Ukraine va recevoir "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part de ses partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, d’après la ministre allemande de la Défense. "Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder" à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue N-TV.

Ce matériel sera livré "dans les prochains jours" alors que les experts militaires disent que "les deux prochaines semaines seront décisives" dans la guerre russe en Ukraine, a ajouté la ministre allemande.

  • 11 h 52 : plus d'un millier de corps de civils comptabilisés dans les morgues de la région de Kiev 

Plus de 1 000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué la vice-Première-ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna, dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev. Elle a précisé que ce total représentait l'ensemble des corps de civils "découverts dans des immeubles mais aussi dans les rues" de la région de Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février. 

Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accusent, avec les Occidentaux, la Russie de "crimes de guerre", ce que dément Moscou.

  • 11 h 40 : les autorités ukrainiennes n'admettent pas avoir perdu Marioupol

Aucune annonce officielle d'une éventuelle perte de la bataille de Marioupol côté ukrainien, indique notre correspondant à Kiev. "Dans le dernier communiqué des forces armées ukrainiennes, il n'est pas fait mention de Marioupol, donc ils n'insistent pas sur le fait de contrôler encore une partie de la ville, mais n'admettent pas non plus l'avoir perdue".

Peu d'informations sortent de la ville, car il est difficile d'entrer en communication avec les forces restant à l'intérieur. "Si Vladimir Poutine a ordonné de ne pas tirer sur l'usine d'Azovstal, c'est sans doute qu'il pense que les occupants de ce lieu ne représentent plus une menace", estime notre correspondant.

  • 10 h 58 : premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie

Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux cet après-midi, en provenance de Moldavie. Paris s'est engagé à aider en accueillant 2 500 déplacés du conflit depuis ce pays limitrophe de l'Ukraine, où plus de 426 000 Ukrainiens on trouvé refuge, selon l'ONU.

Le transfert de ces réfugiés a été décidé par la France "en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies)", a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant que ces personnes seront accueillies dans la région de Bordeaux. 

  • 9 h 29 : tout Marioupol sous contrôle russe à l'exception de l'usine Azovstal, selon le ministre russe de la Défense

D'après l'agence russe Interfax, Sergueï Choïgou a déclaré au président Vladimir Poutine que les troupes russes s'étaient emparées de Marioupol. Le ministre russe de la Défense a cependant précisé qu'il restait plus de 2 000 combattants ukrainiens dans l'aciérie d'Azovstal, tenue par les forces ukrainiennes.

"La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès", a, quant à lui, affirmé Vladimir Poutine, après avoir signifié à Sergueï Choïgou qu'un assaut d'Azovstal n'était "pas approprié" et qu'il fallait assiéger "la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe". 

  • 8 h 54 : les Premiers ministres espagnols et danois sont arrivés à Kiev 

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est arrivé avec son homologue danoise, Mette Frederiksen, dans la capitale ukrainienne, où ils doivent tous deux rencontrer lVolodymyr Zelensky. Pedro Sanchez avait indiqué la veille qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, "l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne" et de l'Espagne "pour la paix".

  • 8 h 24 : quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev

La vice-Première ministre ukranienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que quatre bus d'évacuation de civils avaient réussi à quitter la ville assiégée de Marioupol. Les évacuations, qui doivent se poursuivre dans la journée, interviennent alors que ce port stratégique semble sur le point de tomber aux mains des Russes.

Le couloir humanitaire, qui avait en principe été négocié pour permettre, mercredi, l'évacuation des civils de Marioupol, "n'a pas fonctionné", avait déclaré hier soir Iryna Verechtchouk. Elle avait reproché aux Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars, tandis que Moscou a accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire".

  • 7 h 04 : situation critique pour la résistance ukrainienne à Marioupol

Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre mais réclament à la communauté internationale des "garanties de sécurité". "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", a indiqué aux premières heures de la journée Sviatoslav Palamar, le commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.

Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. 

Les civils bloqués à l'intérieur de l'usine, dont il était impossible de confirmer le nombre de manière indépendante, "ont peur à cause des bombardements constants", ajoute le commandant Palamar, plaidant pour un cessez-le-feu. 

  • 2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine

Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni, et s'être engagés, à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.

Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.

  • 2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1

L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.

Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.

  • 1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie

Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.

  • 0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20

Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.

"La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe, Anton Silouanov, a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".

  • 0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux

Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu, mercredi, que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.

Avec AFP et Reuters

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Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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New York Times - World

Explosion at Afghan Mosque Kills at Least 10

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The blast in Mazar-i-Sharif, one of Afghanistan’s economic hubs, was the latest in a series of attacks on one of its religious minorities and was claimed by an ISIS affiliate.

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By Yaqoob Akbary and Thomas Gibbons-Neff

KABUL, Afghanistan — An explosion at a Shiite mosque in northern Afghanistan on Thursday killed at least 10 people and wounded more than two dozen others, local officials said, adding to the toll of a bloody week for one of the country’s religious minorities.

The attack, during afternoon prayers at the Seh Dokan mosque in the center of Mazar-i-Sharif, one of the country’s economic hubs with a bustling downtown of alleyway shops, came just two days after several explosions ripped through a predominantly Shiite neighborhood in Kabul, the capital.

While the details of the attack at the mosque were murky, and there were fears that the death toll would climb higher, unverified videos shot inside the building showed an amount of carnage that has become all too familiar in Afghanistan over four decades of conflict.

“Up to now we have 12 dead and 35 injured. Eight of them are in bad condition,” said Dr. Gaousuddin Anwari, the director of Abu Ali Sina-e-Balkhi Hospital in Mazar-i-Sharif. Abdul Nafi Takor, a spokesman for the Interior Ministry, offered a different assessment, saying that 10 people had been killed.

A Taliban official in the province said it was unclear what caused the explosion, but the Islamic State’s affiliate in Afghanistan, known as Islamic State Khorasan, claimed responsibility for the blast, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.

Reporting From Afghanistan

“I was in my pharmacy when I heard the sound of an explosion,” said Nazir Samim, a resident of Mazar-i-Sharif. “I went to the mosque to help the wounded, but the Taliban did not allow me to enter.”

Around the time of the mosque blast, an explosion targeting a minibus in Kunduz city, the capital of the province of the same name and about 100 miles to the east, killed at least four people and wounded 18, said Obaidlah Abedi, a spokesman for the Kunduz police. The Islamic State claimed responsibility for that attack too, according to SITE.

On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the western Kabul neighborhood of Dasht-e-Barchi killed at least six people and wounded at least a dozen more.

The area, home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite, was frequently targeted by both the Taliban and the Islamic State over the last 20 years, when the country’s Western-backed government was in power.

Since the Taliban took control of the country in August, the hard-line Sunni religious group has tried to stay to true to its bedrock pledge of providing security to Afghans of all religious groups and ethnicities — even though it targeted some of them during the past two decades and killed thousands of Hazaras during its first tenure in the 1990s.

Despite that pledge, Shiites, especially Hazaras, have come under frequent attack, primarily from the Islamic State’s affiliate in the country, over the past eight months.

Last year, Islamic State bombings of Shiite mosques in Kandahar and Kunduz killed and wounded dozens. In the Dasht-e-Barchi area of Kabul, a series of unclaimed car bombings have regularly killed Hazaras, though in relatively small numbers.

On Monday, the Islamic State claimed it had carried out a rocket attack from Haritan, a border town roughly 50 miles north of Mazar-i-Sharif, on a military base in Uzbekistan, but the Uzbek government denied any such attack took place.

The extremist group has slowly gathered strength in recent months, despite the Taliban’s attempts to stamp out its fighters in the country’s east.

Yaqoob Akbary reported from Kabul, and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Najim Rahim contributed reporting from New York.

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L'Humanité

«Les Sans-Dents» : des prolos affreux, sales et mordants

Nos recommandations culturelles

Quatrième long métrage de Pascal Rabaté, « les Sans-Dents » réunit Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et une foule d’acteurs dans une comédie burlesque sans dialogues.

Michaël Mélinard

Une course de godemichés, des frites taillées dans un lanceur de balles de tennis, des patrons de vêtements découpés directement sur le corps d’une vache et une bande de joyeux drilles qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie italienne des années 1970. Avec leur manière de mettre en scène des pauvres sans misérabilisme et de rire avec eux et non pas d’eux, Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli ont trouvé un digne héritier. Pour son quatrième long métrage, Pascal Rabaté, un auteur prolifique de bandes dessinées – « Un ver dans le fruit » (Vent d’Ouest), « les Petits Ruisseaux » (Futuropolis) – mêle dans un cinéma de bric et de broc la trivialité et l’onirisme au burlesque. Les Sans-Dents, c’est un groupe d’anonymes chapardeurs, de sales gosses de toutes les générations dans un territoire entre campagne et périphérie postindustrielle. On ignore d’où ils viennent et ce qui les unit. Ils ne parlent pas puisque le cinéaste a décidé de supprimer tout dialogue intelligible. Le langage passe par des gestes, des onomatopées, des regards ou des borborygmes.

Un pied de nez libertaire

Le récit n’est qu’un prétexte. Il commence par un vol nocturne de caténaires par une équipe qui semble autant vouloir s’amuser que s’approprier les câbles. Un petit coucou aux caméras de surveillance plus tard, la police déclenche une enquête. Mais ce sont surtout les jeux, les défis idiots et les objets originaux fabriqués dans un antre mi-dépotoir, mi-caverne d’Ali Baba que le cinéaste suit avec délectation.

Avec sa poésie clownesque qui le rapproche d’un Pierre Étaix, Pascal Rabaté cherche une voie originale entre Michel Gondry et Albert Dupontel. Son cinéma lorgne aussi le cirque contemporain (Plume et Archaos) avec ces drôles de machines. Il y a une sorte d’éloge de la bidouille, de la récup, un pied de nez libertaire à la société de la performance. Tout n’est pas réussi. Le côté foutoir agace parfois. Mais l’originalité crasse, les acteurs détonnants (Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel pour les plus connus) et, en arrière-plan, le désir de filmer des prolos, si rares à l’écran, prennent le dessus. C’est du cinéma politique qui ne dit pas son nom, un rot indélicat délectable. Ses personnages frappadingues s’accouplent au grand jour à l’arrière d’une vieille bagnole, laissent une poule déféquer sur la table à manger, nourrissent leur poupée gonflable mais surtout s’amusent et profitent de la vie sans donner l’apparence de penser au lendemain.

cinéma
L'Humanité

Dans l’espace, de nouvelles fenêtres s’ouvrent sur l’Univers

Le débat

En quelques années, l’observation directe dans l’espace a permis des percées inédites, et même surprenantes, dans la connaissance de nos origines. De nouvelles moissons d’informations sont attendues. Remontons le temps avec l’astrophysicienne Françoise Combes, à la pointe de ces recherches.

Dans le cadre de notre partenariat avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.

Françoise Combes

astrophysicienne

Du télescope spatial James-Webb qui vient d’être lancé par Ariane pour rejoindre son site opérationnel à 1,5 million de km de la Terre jusqu’aux missions d’exploration de planètes comme Mars ou Jupiter à plus de 600 millions de km, les agences spatiales américaine et européenne ouvrent des fenêtres sur l’Univers.

Le James-Webb : de chrysalide à papillon

Le télescope James-Webb, le plus grand observatoire astronomique spatial, a été mis en orbite le jour de Noël 2021, du Centre spatial de Kourou en Guyane. Il va nous permettre de remonter le temps et d’assister à la naissance des premières étoiles et galaxies. Le projet, préparé depuis trente ans par les agences spatiales américaine (Nasa), canadienne (ASC) et européenne (ESA), a connu des contretemps et un surcoût d’un facteur supérieur à 3 : le budget final atteint 10 milliards de dollars (dont 700 millions d’euros pour l’Europe).

Le télescope a atteint son orbite autour du point de Lagrange L2, à 1,5 million de km de la Terre, le 24 janvier 2022, après que tous ses composants se sont déployés d’une manière spectaculaire (bouclier thermique en millefeuille de 20 m, miroirs primaire et secondaire). Le miroir primaire a pour diamètre 6,5 m ; il est composé de 18 segments hexagonaux.

Pour le lancement, le télescope était replié comme une chrysalide à l’intérieur de la coiffe de la fusée Ariane. Maintenant que le papillon est parfaitement déployé, il faut cinq mois de réglages et de vérifications. Les premières observations astronomiques commenceront en juin 2022. En février, le télescope a fait l’image d’une étoile, qui s’est en fait décomposée en 18 images qui vont permettre d’aligner les 18 segments avec une précision bien inférieure au micron.

Contrairement à son prédécesseur, le télescope spatial Hubble (HST), qui fonctionne dans le visible, le télescope James-Webb (JWST) fonctionne dans l’infrarouge, à des longueurs d’onde comprises entre 0,6 et 28 microns. Car l’Univers est en expansion, et la dilatation de l’espace allonge aussi la longueur d’onde de la lumière émise par les objets lointains. Plus la source est lointaine, plus le décalage vers le rouge est grand. Dans l’espace, regarder loin, c’est remonter le temps, car les signaux émis par ces galaxies primordiales ne peuvent pas aller plus vite que la lumière. Le JWST verra les galaxies en train de se former, peu de temps après le big-bang qui remonte à 13,8 milliards d’années.

Comment se forment les galaxies : à la recherche de nos origines

Bien que le HST ait aussi observé des galaxies très lointaines, il n’a pu détecter que les plus brillantes. Avec son diamètre de 6,5 m (contre 2,4 m pour le HST), le JWST captera sept fois plus de lumière et va ainsi dévoiler toute la population de ces jeunes galaxies qui sont à l’origine des premières lueurs de l’Univers, après l’âge sombre. Cette période, quelques centaines de millions d’années après le big-bang, est appelée l’aube cosmique. L’Univers est encore essentiellement rempli de gaz d’hydrogène atomique, neutre. Peu à peu, le rayonnement ultraviolet des premières étoiles dans les premières galaxies va ré-ioniser l’Univers ; cette période de ré-ionisation va se terminer environ après un milliard d’années. Le JWST va permettre une percée dans ce domaine de la connaissance de nos origines.

Le JWST embarque quatre instruments de pointe. Trois d’entre eux fonctionnent de 0,6 à 5 microns : Nircam, pour faire des images ; Nirspec, pour observer le spectre de 200 objets simultanément ; Niriss, un spectro-imageur à basse résolution spectrale, étudiant la température, la masse et la composition chimique des astres. Seul Miri va fonctionner de 5 à 28 microns, prenant des images et des spectres des objets froids et lointains. Miri a été construit par les Européens – une grande partie en France. L’Europe dispose ainsi de 15 % du temps de télescope.

Un élément essentiel dans l’évolution des galaxies est la présence d’un trou noir supermassif dans leur noyau. Mais ce noyau est le plus souvent caché par un dense nuage de poussière. Le JWST va permettre de traverser la poussière et de mieux comprendre ce qui se passe près des noyaux actifs, comme les quasars, et comment ces noyaux régulent la formation des étoiles dans les galaxies.

Les nouvelles étoiles, l’atmosphère des planètes extra-solaires

Le JWST en infrarouge pourra traverser les cocons de gaz et de poussière qui donnent naissance aux nouvelles étoiles dans notre Galaxie. L’infrarouge est aussi le domaine du rayonnement thermique des objets froids, plus froids que les étoiles comme le Soleil, qui rayonnent dans le visible. C’est le domaine des étoiles naines, et aussi des exoplanètes, ces planètes qui orbitent autour d’une autre étoile que le Soleil.

Depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, près de 6 000 exoplanètes ont été identifiées, en orbite autour d’étoiles dans le voisinage du Soleil. Les astronomes cherchent aujourd’hui à mieux les connaître, et, en particulier, à étudier la composition de leur atmosphère. Une exoplanète est dite « habitable » lorsque les conditions sont réunies pour qu’il puisse exister de l’eau liquide à sa surface, elle ne doit pas être trop près de son étoile, car l’eau aurait déjà été évaporée, ou trop loin, complètement gelée.

Mais rien ne vaut la mesure directe. Grâce à sa grande sensibilité en infrarouge, le JWST pourra traquer ces exoplanètes et, lors de leur transit devant leur étoile, mesurer le spectre de leur atmosphère en absorption sur le disque stellaire. Un seul transit ne suffira peut-être pas, mais on pourra cumuler plusieurs transits, si la période de révolution autour de l’étoile est petite. Cette période est égale à un an pour la Terre autour du Soleil, mais il est possible de trouver des exoplanètes plus proches, avec des périodes bien plus courtes, de l’ordre de quelques jours.

C’est le cas du système Trappist-1, à quarante années-lumière de la Terre, dans lequel sept planètes rocheuses ont été découvertes. Certaines ont des caractéristiques proches de la nôtre, tournant autour d’une étoile plus froide que notre Soleil. Comme leur étoile est une naine rouge froide, les planètes habitables se trouvent bien plus proches, avec des révolutions de un à dix jours. Dans leur atmosphère, les astronomes espèrent trouver des bio-signatures, des spectres de molécules telles que nous pourrions les voir dans le spectre infrarouge de l’atmosphère terrestre : comme eau, oxygène, ozone, méthane, dioxyde de carbone et ammoniac.

Notre Galaxie, la voie lactée

L’Agence spatiale européenne a lancé le satellite astrométrique Gaia, en 2013, afin de mesurer la distance et les mouvements propres de plus d’un milliard d’objets, essentiellement des étoiles dans notre Galaxie. Le satellite fonctionne toujours, au point de Lagrange L2, avec grand succès. Il balaie l’ensemble de la voûte céleste de manière à cumuler, à l’issue de sa mission, au minimum 60 observations de tous les objets identifiables par ses instruments. La mission est un défi immense de collecte d’informations et de traitement des centaines de téra-octets collectés. Les résultats, dont les derniers seront présentés en 2022, sont surprenants. Ils montrent que notre Galaxie est loin d’être à l’équilibre : au contraire, elle est sans cesse perturbée par l’interaction avec des petites galaxies compagnons et par la barre stellaire en son centre. Il a pu être montré que la Voie lactée a subi une fusion majeure avec une autre galaxie massive, il y a huit milliards d’années, appelée Gaïa-Encelade, et ce fut l’occasion d’une flambée de formations d’étoiles.

L’exploration spatiale

De multiples missions ont exploré pratiquement toutes les planètes ou satellites du Système solaire, la planète Mars étant la plus visitée. L’ESA a même réussi à mettre en orbite, autour de la comète Tchouri, la sonde spatiale Rosetta, qui y a fait atterrir le robot Philae en 2014. Les comètes n’ont pas été beaucoup transformées depuis le début du Système solaire, il y a 4 milliards d’années, et sont des témoins précieux de sa formation. Aujourd’hui, de multiples robots sillonnent la surface de Mars, nous envoient des photos du paysage, prélèvent des échantillons, et font parvenir leur composition sur Terre. Actuellement, le rover Perseverance de la Nasa sublime des échantillons de roches par laser et examine le spectre produit. Le robot avance 3 mètres par jour et explore l’ancien grand lac Jezero. Il ramasse des carottes de roche, qui seront déposées sur plusieurs sites et récupérées par une autre mission. Le retour des échantillons sur Terre, comme pour la Lune, devrait apporter encore plus d’informations.

Après le succès des missions Apollo et des voyages de l’homme sur la Lune, certains pensent que la prochaine étape serait d’envoyer des humains sur Mars. Mais il s’agit surtout d’un énorme défi, d’une mission à grand prestige politique, certainement pas d’une nécessité scientifique, puisque les robots nous permettent déjà d’explorer la planète. Une telle mission, outre le fait d’être extraordinairement coûteuse, serait extrêmement périlleuse pour les humains. Durant le temps du voyage, de six mois à un an, il serait impossible d’être à l’abri des radiations, source de cancers, alors que, sur Terre, la magnétosphère nous protège. Autre souci, une rencontre à 30 000 km/h avec des poussières et petits débris peut faire beaucoup de dégâts dans le vaisseau pressurisé. La planète Mars n’est pas habitable. S’il y a de l’eau, elle est confinée dans le sous-sol, à l’état de glace. De quelle énergie disposer pour se chauffer, pour trouver l’oxygène ? À ce jour, ces problèmes sont loin d’être résolus, les crédits énormes pour une telle expérience ne sont pas réunis, et, pendant ce temps, les missions robotiques permettent d’explorer peu à peu toute la planète.

Profil

Astrophysicienne, professeure au Collège de France, titulaire de la chaire « Galaxies et cosmologie », Françoise Combes est membre de l’Académie des sciences. Elle travaille à l’Observatoire de Paris sur la formation et l’évolution des galaxies, leur dynamique et leur coévolution avec les trous noirs supermassifs, ainsi que sur la matière noire.

 

Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

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France24 - Monde

L'acteur et réalisateur Jacques Perrin est décédé à l'âge de 80 ans

Publié le : 21/04/2022 - 19:26

FRANCE 24 Suivre

L'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin, qui avait joué dans "Peau d'âne" ou "Le Crabe-tambour" et réalisé le documentaire "Le peuple migrateur", est mort jeudi à Paris à l'âge de 80 ans.  

Connu pour ses rôles dans  "Peau d'âne" ou encore "Le Crabe-tambour", l'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin s'est éteint, jeudi 21 avril, à l'âge de 80 ans.

"La famille a l'immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s'est éteint paisiblement à l'âge de 80 ans", a annoncé sa famille dans une déclaration transmise à l'AFP par son fils, Mathieu Simonet.

Mort de l’immense Jacques Perrin, acteur, producteur et réalisateur de documentaires. Deux rôles parmi d’autres, celui de Maxence dans « les demoiselles de Rochefort » et du sous-lieutenant Torrens dans « la 317e section ». pic.twitter.com/MN0VU7Rs76

April 21, 2022

Membre depuis 2019 de l'Académie des Beaux-arts, acteur dans plus de 70 longs-métrages au cinéma depuis les années 1950, notamment chez Pierre Schoendoerffer et Jacques Demy, il aura aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, de "Z" de Costa-Gavras à "Himalaya : l'enfance d'un chef", et prêté sa voix douce à nombre d'œuvres.

Acteur populaire

Enfant de la balle, Jacques Perrin est né à Paris le 13 juillet 1941 sous le nom de Jacques André Simonet. Fils d'un régisseur à la Comédie-Française devenu souffleur au TNP, Alexandre Simonet, et d'une comédienne, Marie Perrin, il monte sur les planches dès l'âge de 15 ans, puis entre au Conservatoire.

Il commence sa carrière au cinéma en 1958 avec une apparition dans "Les Tricheurs" de Marcel Carné, avant un premier rôle important dans "La Fille à la valise" de Valerio Zurlini.

Acteur aux allures de jeune premier romantique, il joue ensuite notamment dans "La Vérité" de Henri-Georges Clouzot ou "Compartiment tueurs" de Costa-Gavras, mais s'illustre surtout dans les films de Pierre Schoendoerffer, à commencer par "La 317e section" (1965), dans lequel il joue un sous-lieutenant. Un film qui "compte beaucoup dans son parcours", dira-t-il. Puis il tournera avec lui "Le Crabe-tambour" (1977) et "L'Honneur d'un capitaine" (1982).

L'autre grand réalisateur qui compte alors dans sa carrière est Jacques Demy, qui le fait travailler aux côtés de Catherine Deneuve dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967) et "Peau d'âne" (1970). "Qu'il m'appelle était une surprise, je ne connaissais pas les cinéastes de la Nouvelle Vague, même si Jacques Demy, lui, a toujours été un peu à part. Pour 'Les Demoiselles de Rochefort', je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter. Pas de problème, avait-il répondu", racontait-il. 

Mémorable dans le costume du prince de "Peau d'âne", il va continuer à jouer régulièrement au cinéma, avec certains rôles marquants comme dans "Cinema Paradiso" (1989), tout en entamant une activité de producteur, à travers laquelle il s'efforce de soutenir des films engagés ou défendant la planète. 

Défenseur engagé de la nature

Jacques Perrin a aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, parmi lesquels "Z" de Costa-Gavras (1968) ou "Les Choristes" (2004) de son neveu Christophe Barratier, dans lequel il jouait également (8,6 millions d'entrées).

Défenseur engagé de la nature, il a coproduit plusieurs documentaires sur ce thème, dont "Le Peuple singe" (1989), "Microcosmos : le peuple de l'herbe" (1996) ou "Himalaya : l'enfance d'un chef" (1999). 

Par la suite, il a lui-même coréalisé des documentaires remarqués, dont "Le Peuple migrateur", consacré aux oiseaux (2001, 2,8 millions de spectateurs en France), puis "Océans" (2010, 2,9 millions de spectateurs), récompensé par le César du meilleur documentaire en 2011.

"S'intéresser à la nature, c'est prendre les armes pour la défendre. Le cinéma est évidemment l'une des armes les plus pertinentes, l'émotion possède plus de force de résonance qu'un discours", affirmait-il.

Son dernier rôle au cinéma dans "Goliath", sorti en mars, fait écho à ses combats écologistes : dans ce thriller autour des pesticides, il fait équipe avec un redoutable lobbyiste de l'industrie phytosanitaire, campé par Pierre Niney.

Avec AFP

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Mort de Jean-Paul Belmondo : hommages au "héros extraordinaire de la France ordinaire"

La 47e cérémonie des César sacre "Illusions perdues" de Xavier Giannoli

Palme d’or pour "Titane" de la Française Julia Ducournau, deuxième réalisatrice sacrée à Cannes

New York Times - World

Welcome to a Village With More Booksellers Than School Pupils

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Urueña, in northwestern Spain, has fought depopulation by reinventing itself as a literary hub. The full-time population is still just 100, but there are 11 shops selling books.

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By Raphael Minder

URUEÑA, Spain — Standing on a hilltop in northwestern Spain, Urueña overlooks a vast and windswept landscape of sunflower and barley fields, as well as a famous winery. The walls of some shops are built directly into the 12th-century ramparts of the village.

Despite its rugged beauty, Urueña, like many villages in the Spanish countryside, has struggled over recent decades with an aging and dwindling population that has left the population stagnant at about only 100 full-time residents. There is no butcher and no baker — both retired in the past few months. The local school has just nine students.

But for the past decade or so, one business has been thriving in Urueña: books. There are 11 stores that sell books, including nine dedicated bookshops.

“I was born in a village that didn’t have a bookstore, and where people certainly cared a lot more about farming their land and their animals than about books,” said Francisco Rodríguez, the 53-year-old mayor of Urueña. “This change is a bit strange, but it’s a source of pride for a tiny place to have become a cultural center, which now also certainly makes us different and special compared to the other villages around us.”

The attempt to turn Urueña into a literary hub dates to 2007, when the provincial authorities invested about 3 million euros, or about $3.3 million, to help restore and convert village buildings into bookstores, and to construct an exhibition and conference center. They offered a symbolic rental fee of €10 per month to people interested in running a bookstore.

The plan was to keep Urueña alive with book tourism, modeling it after other rural literary hubs across Europe, notably Montmorillon in France and Hay-on-Wye in Britain. Hay has long hosted one of the continent’s most famous literary festivals.

Spain has one of Europe’s biggest book-publishing markets, feeding a network of about 3,000 independent bookstores — and double that number if stationery shops and other places that sell books are counted. But about 40 percent of bookstores have less than €90,000 in annual revenue, which amounts to operating “a subsistence business,” according to Álvaro Manso, spokesman for CEGAL, an association that represents Spain’s independent bookstores.

“The trend is one in which size matters and more of the very small bookstores will disappear,” as they have in other countries where book sectors have consolidated, Mr. Manso said. To help smaller businesses compete, Spain’s culture ministry this month allocated €9 million in subsidies for the book sector to modernize and digitalize.

The survival of that huge nationwide network of bookstores in Spain, where readership levels are not particularly high, is “one of the great paradoxes of this country, but I think we’re living in a kind of book bubble,” said Victor López-Bachiller, who owns a bookstore in Urueña.

FRANCE

Urueña

Valladolid

PORTUGAL

Madrid

SPAIN

Seville

Atlantic Ocean

100 miles

By The New York Times

Because the rent is low, Mr. López-Bachiller said, he can stay afloat financially by selling an array of secondhand books, everything from Spanish-language classics, like “Pedro Páramo” — after which his store is named — to comics like Tintin. His shop also displays about 50 models of old typewriters said to have been used by writers such as Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen and Patricia Highsmith.

Mr. López-Bachiller, 47, is among the some 100 residents of the village, most of them pensioners.

Tamara Crespo, a journalist, and her husband, Fidel Raso, a photographer, bought a house in Urueña in 2001, before the effort to turn the area into a literary hub. They also run a bookstore there now.

“I feel that being here is not just about wanting to have a rent-free bookstore, but also embracing a certain way of life and building up a community,” said Ms. Crespo, whose store focuses on photojournalism.

One of her few complaints is that some other bookstore owners open up only sporadically, mainly on weekends when they know that there will be more visitors, even though the investment project stipulates that their shops should open at least four days a week.

She also noted that the village population had continued to fall slightly over the past two decades, even as Urueña turned into a magnet for book lovers.

Mr. Rodríguez, the mayor, acknowledged that becoming a tourism destination was no guarantee that more full-time residents would move in and keep the village alive. The recent retirements of the shopkeepers were more proof of that.

“It’s very unfortunate, but we simply couldn’t find anybody from the younger generation here willing to take over as our new butcher,” he said.

The morning’s bread and meat are now delivered from a neighboring town.

The unfavorable demographics of rural Spain — a phenomenon now known as “La España vacía,” or “empty Spain” — will present a continuing survival challenge, the mayor predicted.

Nonetheless, the bookstore initiative has borne fruit.

Urueña was selected for the subsidies because of its scenic location and picturesque buildings — and because of its relatively easy-to-reach location. It is off a highway in northwestern Spain and just over two hours’ drive from Madrid and about 30 miles from the medieval city of Valladolid.

The tourism office in Urueña registered 19,000 visitors in 2021, even in the midst of the coronavirus pandemic. Officials say the actual number was far higher because many day trippers do not stop at the office. The village also gets about €70,000 a year in public money to organize cultural events such as calligraphy classes, theater performances and conferences.

Isaac García, who has a bookstore in Urueña that specializes in publications about cinema, had previously lived with his partner, Inés Toharia, just outside Hay-on-Wye, the book haven in Wales. The couple jumped at the opportunity to have their own bookstore in the heartland of Spain.

“We felt that we could combine a great business with a dream countryside lifestyle, but this time in our home country,” Mr. García said. “Hay of course has had much more time to mature and establish itself as a literary hub, but I think we’re getting there in Urueña, bit by bit.”

They sometimes use the back wall of their store to project films, but their attempts to schedule outdoor cinema evenings in the village have proved tricky.

“It just gets too windy here for a movie night,” Mr. García explained.

Even before the bookstores arrived, Urueña had cultural attractions.

A longtime resident, Joaquín Díaz, is a Spanish folk singer and ethnographer. Mr. Díaz, now 74, moved to Urueña from Valladolid in the 1980s and lives in an old building where he has gathered a vast collection of traditional instruments, books and recordings. His home was turned into a museum by the provincial authorities three decades ago.

“I’m a realist, and I don’t believe in getting too nostalgic,” Mr. Díaz said about the loss of traditional stores and crafts in villages like Urueña. “Overall, life is much easier now in the Spanish countryside than 50 years ago, and nobody could ever imagine that books could ever get sold and help save this village when I arrived here.”

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L'Humanité

Un diagnostic alarmant sur l’état de la santé

Dans un ouvrage éclairant sur les ravages des politiques ultralibérales et la violence de leurs conséquences sur le bien-être des individus, Alfred Spira et Nicolas Leblanc montrent les réponses solidaires et avancent des propositions alternatives.

Sans même évoquer la guerre, ses drames humains, les destructions et les restrictions qu’elle entraîne, nous traversons des temps difficiles. Il y a la pandémie de Covid qui tarde à disparaître. Dans ces conditions, l’ouvrage de l’épidémiologiste Alfred Spira et du médecin de santé publique Nicolas Leblanc, « Santé, les inégalités tuent », est salutaire tant il rompt avec les discours lénifiants, les visions du monde fondées sur des moyennes statistiques sans rapport avec la vie de millions de femmes et d’hommes dans une France se proclamant prospère au sein d’une Europe se revendiquant comme la première puissance mondiale.

Après une approche sociologique pour « comprendre les inégalités de santé » livrant notamment l’état des connaissances sur le sujet, les auteurs abordent sans complaisance les inégalités sociales de santé telle qu’elles tendent à croître dans notre pays. Les constats sont accablants.

Bien sûr, il y a les comportements à risque, il y a les approches territoriales, les questions relatives au genre, et l’ouvrage les aborde avec soin, mais les inégalités socio-économiques surdéterminent l’ensemble. Certains penseurs libéraux font le choix délibéré de l’inégalité, qu’ils théorisent comme créatrice. Le constat peut paraître violent mais l’ouvrage le rend évident : les « inégalités tuent » et pas seulement dans le champ de la santé.

Nous savons que la pauvreté s’accroît. Tandis que les milliardaires français se hissent aux premières places mondiales, une bonne part des classes moyennes rencontrent, dans des proportions variables, des privations, qu’il s’agisse d’alimentation, de logement et de temps de vie, d’accès aux soins. Un emploi salarié n’évite plus des situations de misère.

L’engagement citoyen face aux inégalités

Les auteurs analysent toutes ces situations en se référant à une approche « intersectionnelle », c’est-à-dire intégrant l’ensemble des situations, trop souvent analysées en les segmentant, qui provoquent les drames que vivent trop de femmes, d’hommes et d’enfants… Ils consacrent une large part de leurs réflexions aux souffrances psychiques et aux troubles mentaux auxquels conduisent la mal-vie, la malbouffe, le mal-logement. Ils insistent sur des approches très précises des diverses situations. Ainsi, abordant les inégalités territoriales, les auteurs remarquent l’extrême différence qui peut exister au sein même d’une ville comme Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Mais ils soulignent aussi que les chômeurs sont davantage dépendants au tabac, les enfants des milieux défavorisés, avec une alimentation plus grasse et plus sucrée, sont davantage obèses…

S’agissant de la santé, tout fait sens, tout participe au bien-être des personnes, à la défense des collectivités, des communautés dans lesquelles elles s’inscrivent. Dans ce diagnostic, il nous faut aborder la question du désarroi des migrants, de leur détresse sanitaire tandis que certains osent prétendre qu’ils affrontent la mort pour « profiter » de dispositifs publics en voie de démantèlement. Si des réponses sont apportées, cela est souvent par l’engagement citoyen, les dispositifs solidaires.

La troisième partie de l’ouvrage se veut porteuse de propositions. Spira et Leblanc analysent les dispositifs, les politiques publiques qui cherchent à offrir à toutes et tous un haut niveau de santé. Haute Autorité de santé, OMS, objectifs de l’ONU sur le développement durable sont étudiés. La lutte contre les déterminants inégalitaires de santé, la diffusion des savoirs, la prévention sont les voies à emprunter. Ils soulignent aussi l’absence de politiques européennes, sensible avec la pandémie de Covid. Il vous faut lire cet ouvrage d’utilité publique.

EssaisSanté
France24 - Monde

Mali : des mercenaires de Wagner à Gossi ont été filmés en train d’enterrer des corps

Publié le : 22/04/2022 - 23:01

Fatimata WANE Suivre

L’armée française accuse le groupe Wagner d'être à l'origine d'une opération de désinformation au Mali. Les paramilitaires russes accusaient la France d'avoir laissé un charnier après l'évacuation du camp de Gossi au Mali. Les autorités françaises ont alors publié des vidéos démontrant le contraire.

Le président tunisien Kaïs Saïed a fait un pas de plus vers l'accaparement des pouvoirs. Après s'être arrogé les rênes de celui-ci, le 25 juillet dernier et suspendu le parlement, voilà qu'il nomme le chef de l'autorité électorale, à quelques mois d'un référendum et des législatives.

 

Nous recevons ce soir, une femme, une voix, une aura, une diva, qui depuis 30 ans, a bâti une carrière exceptionnelle. Passant des quartiers pauvres de Bamako aux paillettes Hollywoodiennes sans sacrifier ni sa culture ni ses engagements. Oumou Sangaré était notre invitée…

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New York Times - World

French Presidential Election

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What You Need to Know About France’s Presidential Election

President Emmanuel Macron will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff on Sunday. The outcome will be crucial for France and reverberate globally.

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By Aurelien Breeden

PARIS — President Emmanuel Macron of France will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff of the French presidential election on Sunday.

The two candidates advanced to the second round of voting on April 10 — Mr. Macron with 27.85 percent of the vote, and Ms. Le Pen with 23.15 percent — after a muted campaign that was largely overshadowed by the war in Ukraine.

For weeks, Mr. Macron was accused of trying to use his diplomatic prominence to cruise into a second term without debating his opponents over domestic issues. Now, though, he is in a decisive phase of the campaign that has required him to directly face voters concerned about the cost of living and his plans to raise the legal retirement age.

Mr. Macron and Ms. Le Pen faced off in France’s last presidential election, in 2017. Then, Mr. Macron won nearly two-thirds of the vote, but polls predict the race will be much closer this time.

France’s tradition of mainstream voters uniting against the far-right looks more precarious than ever, and a victory by Ms. Le Pen, who has softened her tone but not her anti-immigrant, nationalist platform, would reverberate globally.

Jean-Luc Mélenchon, the radical leftist candidate, finished in a strong third place in the first round of voting, with 21.95 percent of the vote, and Mr. Macron and Ms. Le Pen hope to convince left-wing voters that they are better positioned to address calls for social justice and preserve France’s generous welfare state.

The presidency is France’s most powerful political office, offering considerable control of domestic and foreign policy in one of the European Union’s most populous and influential member states. Here is what you need to know about the runoff.

What’s at stake?

France, a nation of over 67 million people, is the world’s seventh-largest economy and most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.

France’s next president will have to help the country navigate two forces buffeting Europe: a brutal Russian invasion of Ukraine that has displaced millions on the continent’s doorstep, and a pandemic-related economic recovery that is straining supply chains.

While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. The next president will have to juggle those worries with other long-term issues on voters’ minds, like France’s clean energy transition, the sustainability of its generous welfare model, fears of immigration and hand-wringing over the place of Islam in the country.

Broad disillusionment with politics has also become a major source of concern. Voter turnout for the first round of voting was 73.69 percent, high by many countries’ standards but the lowest for a French presidential election since 2002.

What are the powers of the French presidency?

French presidents have formidable powers at their disposal — more than most Western leaders, with fewer of the checks and balances that limit the executive branch in other countries.

Unlike British prime ministers or German chancellors, who are chosen by the parties that control the most seats in Parliament, French presidents are elected directly by the people for five-year terms. Shortly after that election, France returns to the polls to vote for representatives in the National Assembly, the more powerful house of Parliament, where terms also last five years.

Having both of those elections on the same five-year cycle strongly increases the likelihood that France will vote in lawmakers who back their newly elected head of state, who does not have to worry about midterm elections and is largely immune from internal party turmoil because the president is voted in for a fixed term.

France’s prime minister, as the head of government, plays an important role in the constitutional system, as does Parliament. But the president, who appoints the prime minister, sets much of France’s agenda.

Still, Mr. Macron and Ms. Le Pen could find it challenging to muster a strong legislative majority, potentially forcing them into a “cohabitation” — when the presidency and the National Assembly are on opposing political sides, compelling the president to choose a prime minister of a different persuasion and potentially blocking much of the presidential agenda.

Similarly to Mr. Macron, many lawmakers in his party were political novices when they were elected in 2017 with sweeping promises of change. This time, he faces distrust and hostility from many voters, especially on the left, who will be less inclined to give his party a chance.

And Ms. Pen, whose party only has a handful of lawmakers in the National Assembly, could face even more obstacles if voters shocked by her election decided to back candidates who opposed her nationalist agenda.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

Who is running?

Of the 12 official candidates in the first round of voting, only Mr. Macron and Ms. Le Pen made it into the runoff.

Mr. Macron, 44, is a former investment banker who was elected in 2017 with little political experience and is running for a second term. He was elected on the ruins of France’s traditional political parties with a strong pro-business platform. He overhauled the labor code, eliminated a wealth tax and reformed the national railway company. But his reformist zeal was tempered by massive strikes over his pension reform plans, Yellow Vest protests and the coronavirus pandemic.

Mr. Macron’s challenger is Ms. Le Pen, 53, the perennial far-right leader who is running for the third time and who lost to him in 2017. She leads the National Rally, a movement long known for antisemitism, Nazi nostalgia and anti-immigrant bigotry that she has tried to sanitize and turn into a credible governing party. Ms. Le Pen has faced criticism about her past sympathy for President Vladimir V. Putin of Russia, but inflation and rising energy prices play well into her protectionist platform.

The latest polls put Mr. Macron ahead of Ms. Le Pen, but the race is expected to be much closer than in 2017, when Mr. Macron won handily with 66.9 percent of the runoff vote.

A bruising televised debate between Mr. Macron and Ms. Le Pen on Wednesday was the race’s only direct confrontation between the two candidates, who traded punches without landing a knockout blow.

How do the elections work?

A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, an unlikely outcome that has never occurred in the nearly six decades since France started choosing its presidents by a direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.

The legal voting age in France is 18. There is no electronic voting, no mail-in ballots and no early voting. French election regulations are strict, with stringent limits on campaign finances and airtime, and with financial and logistical support from the state that is intended to level the playing field. (Still, many news outlets are owned by the rich, giving them an avenue to influence elections.)

Campaign spending is capped to roughly 16.9 million euros for candidates in the first round, or about $18.5 million, and roughly €22.5 million for those who reach the second one. Those who flout the rules — like Nicolas Sarkozy, France’s former right-wing president — face fines and criminal penalties.

Private companies cannot make campaign donations, and individuals can only donate up to €4,600 for the entire election. Candidates are reimbursed for a portion of their campaign expenditures, and the state pays for some expenses.

Airtime is closely regulated by France’s media watchdog. At first, television and radio stations must ensure candidates are given exposure that roughly matches their political importance, based on factors like polling, representation in Parliament and prior election results. When the campaign officially starts, two weeks before the vote, all candidates get equal airtime. Campaigning is banned on voting weekends; so is publishing opinion polls, or early results, before voting ends at 8 p.m. on Sunday.

What comes next?

At 8 p.m. on Election Day, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to win, but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.

If Mr. Macron isn’t re-elected, the new president will have until May 13 to take office. Attention will then shift to the elections for the National Assembly. All seats there will be up for grabs, in a similar two-round system of voting, on June 12 and June 19.

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - World

Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead

Issued on: 21/04/2022 - 12:09

Aude MAZOUE

Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But far from that smooth road, his five-year term was pockmarked with pitfalls and unprecedented crises. Now vying for re-election, Macron, beloved or hated, is as divisive as ever.

Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.

Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.

Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.

Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.

As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.

Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.

And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.

Ambition on the rise

Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).

In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.

After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.

But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.

"He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.

Political betrayal

As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.

But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.

But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.

Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.

Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.

Five turbulent years

Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.

Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)

But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.

But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.

It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.

As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.

After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needs, rolling back years of recriminations, heightens that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten Macron, if re-elected? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.

French presidential election © France 24

This article has been adapted from the original in French. 

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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

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France24 - World

Meet the plastic-clad activist fighting government apathy to pollution in Senegal

Issued on: 20/04/2022 - 17:22Modified: 21/04/2022 - 16:37

Two years after Senegal banned single-use plastic on April 20, 2020, environmental activists say the law isn’t being upheld. One of these activists is a man named Modou Fall who is trying to raise awareness for the anti-plastic movement by walking around Senegal in a colourful, eye-catching costume made of plastic bags.

Activist Modou Fall certainly doesn’t go unnoticed when he walks around in his impressive suit made out of old plastic bags, toting a sign that says “No to plastic bags” alongside the Senegalese flag. Fall says he’s been fighting for the past 16 years to protect the Senegalese environment. 

He says he first became aware of just how “dangerous” plastic is when he started cleaning the streets of the nation’s capital, Dakar, and realised that plastic bags made up a huge amount of the waste. 

“It’s poison for the planet as well as for human health,” he repeats in the many interviews he’s done over the years. He also takes his message to social media, where he has garnered more than 1,500 followers on Twitter and TikTok.

Lhomme plastique fête chez 16ans de combats contre le péril plastique à guediawaye le 20 avril inchala pic.twitter.com/vX16GgD3DO

April 14, 2022

'A lot of people thought I was crazy at first'

I’m a former soldier and I got the idea of creating a sniper costume during a clean up operation. I thought about how we see plastic bags every day, way too many of them, and that it was important to get people to understand just how much plastic there is out there. I needed to get people’s attention immediately. I created my costume in 2011… but it’s even more timely today, eleven years later.  

A lot of people thought I was crazy at first! It’s true that, from afar, the costume can look a bit scary. But I’ve done more and more appearances over the years, especially at sporting events or religious gatherings. I do it for free, the aim is to raise awareness. And people have started to recognize me. These days, a lot of people want to take a picture with me and so it is easy to start a conversation with them to raise their awareness about the issue. 

I do all different kinds of things. For example, I go out and collect discarded tires to change them into furniture and then donate the finished product to local schools. I also run free training sessions for organisations that want to have clean-up operations. I explain from A to Z how to run those kind of operations in an efficient way. I also provide information on how to recycle the objects they pick up.

@senegalpropre#senegalpropre♬ Wa Kogn Bi - Ousmane Bongo

'It’s good to pass a law, but not if there aren’t any incentive'

Two years after Senegal passed a law banning single-use plastic on April 20, 2020, activists say there aren’t strong enough incentives to incite real change. They are fighting for the adoption of ordinances that would establish a concrete plan for how the law will be enforced across different sectors.  

These ordinances would establish, for instance, sanctions for industries or small businesses that don’t respect the law. 

"The law says that there should be a 'minimum price' for plastic waste, which means you can’t sell waste for lower what it costs to recycle it… but this ordinance doesn’t actually exist!” says Sokhna Dié Ka, who runs a program for ensuring community rights within Natural Justice, an organisation for environmental law in Africa. 

"We always see bags of water, even in the streets of Dakar. It’s part of the decor,” says Momar Baby, an activist with Zéro déchet Dakar (Zero Waste Dakar). The organisation says it is frustrated that the government didn’t work with environmental activists to create the law. Zéro déchet Dakar is part of a group of NGOs that published a list of thirteen recommendations for Senegalese authorities. 

Modou Fall continued: 

 

Voting in a law is good but not if there aren’t any incentives built in. Last year, we worked with several NGOs to come up with alternative solutions — like using reusable cloth or paper bags or investing in various channels to recycle plastic, like turning it into rugs or even bricks — because that actually exists! We’ve also been pleading for big shopping centres to have places where you can drop off plastic bottles for recycling. But unfortunately, there is no real political will. So the big companies aren’t playing the game and citizens aren’t invested in the movement. 

@senegalproprelhommeplastic enegalpropre #inrichbölllutionplastique♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic

'Senegal doesn't deserve this!'

Fall worked for two years on a contract with the ministry of the environment to raise awareness within the Senegalese population about plastics. Today, however, he’s in conflict with his former employer, which he says owe him money. He says, however, that his own grievances aren’t important. 

I don’t think Senegal is ready to adopt this ordinance — I haven’t seen any clear signs from the Ministry of the Environment that a real solution is underway. 

In certain regions, for example, where there is very little potable water, the government still allows people to use bagged water [Editor’s note: the Senegalese government also loosened the law during the Covid-19 pandemic]. We shouldn’t be using plastic to respond to issues with infrastructure. We need a cleaner Senegal! Senegal doesn’t deserve this! 

@senegalpropre

♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic

Last March, Minister of the Environment and Sustainable Development Abdou Karim Sall said that he was directed by President Macky Sall to strengthen the fight against plastic.

"Today, we are making progress, but there is still a lot to do,” he said. “The health of the ocean is intimately linked to the health of the population, the short life of populations", referring to the number of plastic bags thrown into the sea. However, he didn’t give any concrete information about the adoption of ordinances. 

Senegal produces, on average, 536.56 tonnes of plastic waste per day, according to Africa Check, a fact-checking media based in Senegal, which was able to look at the most recent reports by the body in Senegal tasked with handling waste from November 2016.

Activists say that there are about 200,000 to 440,000 tons of plastic waste generated each year and only 5 percent of that is recycled. It’s impossible to verify these numbers, as there is no recent data.

Modou Fall concluded: 

 

We are waiting for the government to do or say something on April 20, to mark two years since this law was voted in. But if that doesn’t happen, I’m ready, along with other NGOs, to start marching across Senegal to denounce the government’s failure to act.  

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El País (ESP)

Procida, la isla italiana por conocer

ITALIA

Salvaje y llena de color, ha excitado a escritores y servido como plató a numerosas películas de éxito. Nueva capital cultural de Italia, este pequeño territorio brinda playas, palacios y una animada marina

Tiene nombre como de gema, de mineral precioso. Y eso es Procida en efecto, una fantasía geológica, un espasmo de lavas congeladas en perfiles exaltados, playas azabaches, pendientes ríspidas y senderos salvajes ahogados por huertos, viñas y limoneros. Gestos pulidos de antiguas furias volcánicas, las mismas que modelaron las islas hermanas y mayores del golfo de Nápoles: Isquia y Capri. Pero Procida las aventaja precisamente por su pequeñez y aislamiento —unas 10.500 personas viven en sus 4,26 kilómetros cuadrados—. Su primor de camafeo ha excitado a escritores y servido de plató a películas de éxito. Este 2022 ha sido designada capital italiana de la cultura, y varias de las revistas y diarios más influyentes del mundo la han señalado como uno de los lugares mágicos a descubrir en los próximos meses.

En poco más de media hora, los aliscafi (ferris) que parten del puerto de Nápoles arriban a la Marina Grande de Procida. Un trajín de isleños que van o vienen de arreglar algún asunto burocrático en Nápoles, o de hacer compras, o de visitar a algún familiar, mezclados cada vez más con turistas volátiles y escoltados todos por nubes de gaviotas. Marina Grande brinda de sopetón claves precisas. En los muelles, algunos pescadores venden en sus propias barcas las capturas del día. Procida ha vivido del mar, pero no tanto de la pesca, sino del tráfico de mercancías, o pasajeros que partían hacia América y no volvían. En la isla quedaban viudas y huérfanos de facto. Las atendía una especie de montepío instalado en la iglesia de la Pietà que preside la Marina, con cierto aire caribeño. La Via Roma orla todo el paseo, con casas como apoyándose unas a otras con arcos y escaleras. Ahora esa rambla marina es el lugar más animado, donde están los bares y restaurantes de moda, como La Medusa o Il Gazebo. También el Procida Hall, que sirve de cine, teatro y sede de algunos eventos de la capitalidad cultural 2022.

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De Via Roma salen los microtaxis (motorette los llaman, motocarros) capaces de bregar con cuestas y callejones. También de aquí parten las cuatro líneas de microbuses urbanos que recorren el territorio. Y aquí se puede alquilar una motorino o escúter como la que montan Matt Damon, Jude Law y Gwyneth Paltrow en El talento de Mr. Ripley (1999), película del malogrado Anthony Minghella y uno de los mejores anuncios publicitarios de una Procida salvaje y llena de color.

En motorino o a pie, se llega enseguida a Sèmmarèzio, o plaza dei Martiri, a la que apodan “el balcón de Procida”. Enmarcada por Santa Maria delle Grazie, el palacio bermejo de Iorio y la estatua ignorada de un prócer local, este rellano es otro de los centros de gravedad de la vida cotidiana. Una especie de nudo entre la parte baja de Marina Grande y la parte alta o Terra Murata, teniendo a los pies el barrio pescador de Corricella, que era donde antes atracaban las naves; la estampa tópica del lugar. Ello gracias a otra película muy galardonada, Il PostinoEl cartero (y Pablo Neruda), 1994—, sobre la novela de Antonio Skármeta El cartero de Neruda. Cuando el actor Massimo Troisi leyó el libro, movió hilos para interpretar al cartero en el filme, junto a Philippe Noiret (Neruda). Massimo, que rodó ya muy enfermo, falleció pocas horas después del último golpe de claqueta. La taberna donde se rodó la película es ahora el restaurante especializado en pescado La Locanda del Postino. Pero no fue aquí, en realidad, donde vivió exiliado Neruda, sino en la vecina isla de Capri. Neruda había llegado a Italia en 1950, huyendo de la persecución en su país, Chile, y se movió por varias ciudades italianas. Por presiones políticas, el Gobierno italiano lo expulsó, pero volvió a finales de 1951, arropado por intelectuales de izquierdas, entre ellos la escritora Elsa Morante, esposa del también escritor y periodista Alberto Moravia. Instalado en Capri con su amante (luego segunda mujer) Matilde Urrutia, allí escribió para ella Los versos del capitán. En 1952 Neruda regresó a Chile, adonde le llegaría el Nobel de Literatura en 1971, dos años antes de su muerte.

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Siguiendo la subida al castillo, vemos asomada al acantilado a Santa Margherita Nuova: lo que queda de un convento de la segunda mitad del siglo XVI que rodó precipicio abajo en 1956. Se ha restaurado la pequeña iglesia para actos culturales. Más arriba sorprende el palacio de Avalos, construido por un cardenal renacentista, convertido luego en palacio real de los Borbones, más tarde en escuela militar y finalmente, en 1830, en una cárcel. Siguió siendo presidio hasta 1988. A él llega a parar el actor Alberto Sordi en el filme kafkiano Detenuto in attesa di giudizio (1971). La siniestra silueta del penal, a pico sobre el acantilado, aparece siempre en las películas rodadas en la isla. Ahora se puede visitar, en grupos guiados o por libre, y es uno de los puntos fuertes para los eventos de la capitalidad cultural.

Al lado, en el Palacio de la Cultura se halla el Museo Civico y, en el segundo piso, la Casa di Graziella: una especie de minimuseo en torno a la novela Graziella que Alphonse de Lamartine escribió en 1849; relato romántico comparado con Pablo y Virginia, de Bernardin de Saint-Pierre, o Atala, de François-René de Chateaubriand. Lamartine, uno de los pilares del romanticismo francés, sitúa en Procida el romance de Graziella, nieta de pescadores, con un noble francés que tiene que volver a su país; mientras aguarda su regreso, muere tuberculosa con solo 16 años. La trama fue llevada al cine mudo por Marcel Vandal (Graziella, 1926). Más tarde, en 1955, Giorgio Bianchi rodó un nuevo filme con el mismo título y argumento. La casa es una exposición de muebles y objetos que reflejan la vida cotidiana de la isla en aquella época.

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Un pueblo medieval que mira al mar

Estamos en lo que llaman Terra Murata. O sea, el antiguo núcleo amurallado, donde se protegía la población. Solo cuando el peligro de ataques berberiscos se alejó, los isleños fueron instalándose en las laderas y la zona baja, en los cuatro casali o barrios (casi podríamos decir corralas), el más turístico de los cuales es Casale Vascello. El centro de Terra Murata es la abadía de San Miguel Arcángel, cuya iglesia y biblioteca se pueden visitar; también una especie de catacumbas con féretros y esqueletos, y un belén napolitano del siglo XVIII con figuras de barro y madera remedando oficios populares, tradición que traería a España el escultor Francisco Salzillo.

En el barrio de Marina Corricella es recomendable buscar acomodo en el hotel La Casa sul Mare y comer en La Lampara, con una terraza panorámica sobre el friso polícromo de casas y barcas. En el muelle, en lo que fue una gruta para guarecer botes, Malazzè es un estupendo bar de copas. Otro chiscón de pescadores, Chiaro di Luna, es una heladería donde Sandro, el propietario, prepara delicias artesanales con productos de su propio huerto, como sorbetes de limón o de vino e percoche (vino y marisco).

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Separada por un promontorio, sigue la playa de Chiaia, a la que se accede bajando 182 escalones. Antes, en Via San Rocco, L’Unico es un local íntimo donde se dan cita los artistas. La playa termina en la Punta del Pizzaco, donde está el Belvedere Elsa Morante. Esta escritora publicó en 1957 L’isola di Arturo, un canto de amor a los paisajes y, sobre todo, a los personajes que los habitaban. En 1962 Damiano Damiani rodó en los escenarios que se abarcan desde este mirador La isla de Arturo, una joyita del neorrealismo italiano. A espaldas de este mirador se recoge Marina Chiaiolella, puerto turístico que será escenario musical al aire libre en el año cultural. Un restaurante de confianza allí es Da Mariano, y un lugar único para ver la puesta de sol, Maresia. A partir de ahí, por toda la faz de poniente se escalonan las mejores playas de Procida: Chiaiolella, Ciraccio y Pozzo Vecchio, tal vez la más bella, conocida ahora como “playa del Postino”, pues en ella se rodaron escenas de la película.

Un puente separa Procida de la minúscula isla de Vivara, apéndice agreste, intacto, que es ahora reserva natural y área marina protegida; solo es posible adentrarse en su fragosidad en excursiones programadas. Antiguo coto de caza de los Borbones, es una suerte de microcosmos dentro de un microcosmos. Y ambos pueden resultar inagotables. Elsa Morante lo resumió bien en su novela, donde Procida es protagonista absoluta: “Quella che tu credevi un piccolo punto della terra, fu tutto” (La que tú creías un pequeño punto de la tierra, lo fue todo).

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Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

Issued on: 21/04/2022 - 19:17

Aude MAZOUE

Marine Le Pen has worked for years at polishing the rough edges of the far-right National Rally, the party her rabble-rousing father Jean-Marie founded a half-century ago as the National Front, seeking the breakthrough that would finally secure the French presidency. For all her efforts, after eight attempts – Le Pen père's five presidential bids and his daughter's three – the far right now finds itself within striking distance of the Élysée Palace.

For five long years, Marine Le Pen has been plotting her revenge. Poised once again to vie for France's top job in an April 24 presidential run-off against the incumbent Emmanuel Macron, a rematch of their 2017 clash, she won't be content to lose this one.

With this campaign, the 53-year-old Le Pen put the finishing touches on her long-standing plan, softening her discourse and her image. Far from the potshots she was happy to fire off on the presidential campaign trail back in 2012, the "mother of cats" – as she now likes to describe herself – is given to posing with her kitties for the media and for her 2.6 million Twitter followers. Gone is the provocative old sniping. The new and improved Le Pen insists that Islam is "compatible with the French Republic". And the 2022 version of her National Rally – rebranded in 2018 to underscore the makeover – no longer pledges to pull France out of the euro currency or even the European Union.

To be clear, the long road to convincing French voters that the far right is a palatable option – "de-demonisation" is the term – began as far back as 2002, when Jean-Marie Le Pen won a shock place in the run-off and set rivals scrambling, often counter-productively, to keep the party from power.

>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

But in 2022, a sulphurous newcomer appeared on the political scene and accelerated the process. Hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour, for his part, didn't bother polishing his remarks or obscuring any demons. Le Pen looked all the more viable, even banal, in comparison. Her results speak for themselves: in the first round on April 10, Le Pen added two points to her 2017 score, tallying 23.15 percent of the vote this time to advance to another final.

And yet under the blond and smiling surface, it's all still there – a far-right political line knocking at the palace gates, poised to take the helm of a nuclear power and Europe's second-largest economy.

All the scars of the family business

Marion Anne Perrine Le Pen was born on August 5, 1968, in Neuilly-sur-Seine, west of Paris. Nicknamed Marine, Jean-Marie Le Pen's youngest child – the third of three girls after Marie-Caroline and Yann – was steeped in politics from infancy. The elder Le Pen founded the National Front the year she turned four.

In her 2006 autobiography "À Contre Flots" (Against the Tide), Marine Le Pen recounts the literally explosive way politics entered her life when, at the age of 8, she and her family escaped a bombing attack on their Paris apartment – an event she remembers as one of the "most momentous of her childhood".

The trials and tribulations didn't stop there for the youngest daughter of France's most notorious politician. For the young Le Pen, the limelight was harsh: Her parents' messy divorce in the headlines, erotic photos of her mother in Playboy, the insults that rained down when a 15-year-old Marine hit the campaign trail with her father ahead of municipal elections in 1983. All that adversity might discourage some from politics. Not Marine Le Pen. At 18, she signed up as a member of her father's National Front.

Not exactly a model student, Marine Le Pen had to sit her baccalauréat high school graduation exam again after scoring 4 out of 20 in philosophy. She chose law school in Paris, where she was by all accounts a "die-hard party animal" before graduating with a master's in law. She followed that up with a post-graduate degree in criminal law in 1991. Beyond the father-daughter pair's physical likeness – Marine's mother nicknamed her "the clone", to which Marine would add "with hair" – the youngest Le Pen inherited her father's taste for dispensing rhetoric. Unsurprisingly then, the cheeky student with the cutting wit embraced the legal profession, plying her trade at the criminal high court in Paris. In an ironic twist, the novice attorney – who volunteered as a public defender on call – found herself representing undocumented migrants in the role.

'Who on earth is she?'

Meanwhile, the 24-year-old was paving the road to a political future. In 1993 legislative elections, Le Pen waged an unsuccessful bid for a seat representing a district in the French capital. In 1998, she won election as a regional councillor in the Nord-Pas-de-Calais area of northern France. That same year, Le Pen's private life was a flurry of activity, too; she gave birth to her first child followed by a set of twins less than 11 months later.

Far-right party politics, too, were far from sedate. A schism in the National Front saw Jean-Marie Le Pen rival Bruno Mégret, who had been pleading for years to shape the party with an eye to winning real power, was expelled from the party – leading a coterie of allies to quit and follow Mégret to a new rival outfit.

Le Pen père thumbed his nose at critics on all fronts – not least those who questioned his daughter's role in the party, rankled by the junior Le Pen's "modernist" stances on subjects like abortion and religion. Two years later, she would take over as chief of Génération Le Pen, an association rebranded under her stewardship to a plural Générations Le Pen in a sign of the political marketing manoeuvres to come. The group's objective was to attract fresh voters to the National Front.

Little known to the general public, the next-generation Le Pen started to come out from her father's shadow on May 5, 2002. That night, Jean-Marie Le Pen's long-shot bid for the Élysée Palace fell far short as voters of all stripes gave Jacques Chirac a landslide win to keep the far right from power. After the results dropped, Marine Le Pen appeared for the first time on an election night television broadcast as a stand-in called upon to replace a National Front heavyweight at the last minute. Her performance did not go unnoticed as she teased and aggravated her political opponents. "Who on earth is she?" cried Jean-Luc Mélenchon on France 3 television that night, years before the leftist's own schism from the Socialist Party. "No hate, no intolerance," she retorted, with a mocking smile, as some in the audience jeered her.

Family betrayals

Step by step, the political animal continued her long climb to the top. In the north of France, the once-proud rust belt sapped of its industry and jobs, Le Pen found fertile terrain to sow her ideas. She was elected to the European Parliament in 2004 and re-elected in 2009. In 2011, at a National Front party congress in Tours, Jean-Marie Le Pen passed the torch to his daughter after she won a leadership vote handily. She threw her hat in the presidential election ring for the first time in 2012, recouping the party's 2007 losses to score 17.9 percent in the first round but falling short of the run-off. The legislative elections that followed were waged by a coalition of united far-right movements she pulled together and dubbed the Marine Blue Rally.

Relations with her party's founder, meanwhile, were very publicly souring. Initially, Jean-Marie Le Pen had been permitted to stay on, politely, given the title President of Honour. But the old man – notorious for describing Nazi gas chambers as a "detail" of history and for defending Philippe Pétain, France's collaborationist World War II leader – was not content to be honourably discreet as Marine Le Pen sought to rid the party of its demons in the public imagination. In the end, the elder Le Pen's racist and revisionist salvoes from retirement were the last straw. Marine Le Pen permanently excluded him from the party in 2015. In this family business, betrayal is a two-way street.

Unfettered in 2017, Marine Le Pen waged her second bid for the French presidency, putting the National Front in the run-off for the first time since her father's 2002 upset before losing to Macron in the final (33.9 percent to his 66.1).

>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

Determined to have another go at the Élysée Palace, Le Pen threw her hat in the ring for a third time in 2022, keen to better her 2017 performance. But party turmoil returned. First, a few choice defectors jumped ship with a splash, showily signing on with Zemmour's rival bid. Then her own niece, Marion Maréchal, too, joined Zemmour, introduced like a prize catch at one of his political rallies. When longtime Le Pen ally Nicolas Bay also left for the competition, the psychodrama was complete; Bay was accused of conducting espionage for the rival far-right camp.

And yet Marine, seemingly unsinkable, held on. As the election neared, her numbers rose and tactical voting brought some of Zemmour's one-time supporters back onside to carry her to the second round. If she wins the presidency on her third try – as no lesser lights than François Mitterrand and Jacques Chirac have in the past – Le Pen would become the first woman ever elected president in France. She would also bring the far right to power in the country for the first time in the modern political era. 

This article has been translated from the original in French.

French presidential election © France 24

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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

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France issues international arrest warrant for ex-Nissan boss Carlos Ghosn

Issued on: 22/04/2022 - 07:51Modified: 22/04/2022 - 22:30

NEWS WIRES Yinka OYETADE

French prosecutors have issued an international arrest warrant for disgraced auto tycoon Carlos Ghosn, who fled Japan in 2019 for Lebanon in a gripping escape.

The prosecutor's office in the Paris suburb of Nanterre said Friday that it issued the warrant for the former head of Nissan and Renault and four other people based on an investigation opened in 2019 into money laundering and abuse of company assets. Prosecutors are investigating millions of dollars in alleged suspect payments made between the Renault-Nissan alliance and Suhail Bahwan Automobiles (SBA), a vehicle distributor company in Oman.

The former head of the Nissan-Renault alliance fled to Lebanon in 2019, while out on bail facing financial misconduct charges in Japan. He denies wrongdoing. Ghosn said he learned about the new warrant Friday via the media, and noted that he's barred from leaving Lebanon anyway.

“I'm ready to defend myself," he told France's BFM television. He repeatedly insisted that he did not receive any money from the Oman distributor and that there was “no embezzling.” Later Friday, Ghosn told Lebanese TV station Al-Jadeed that he questioned the timing of the arrest warrant and added that he had planned a long time ago to retire in Lebanon. “The timing is surprising. A warrant like that is issued two days before the (French) presidential election?” Ghosn said. “This makes us a bit suspicious. There is bad smell.”

Asked whether he might trigger a crisis between France and Lebanon, Ghosn said: “I don’t think so. I think there has to be an understanding between the two countries.” He said French and Japanese judicial authorities should cooperate with Lebanese authorities and send the cases to Beirut and judicial authorities in Lebanon can see if there was any wrongdoing. He said otherwise there will be trial in France in his absence. 

The Nanterre prosecutors’ office described this warrant as the next step in the ongoing investigation, one of two separate cases involving Ghosn in France. In an interview last year with The Associated Press, Ghosn was confident, energized and determined to fight to restore his reputation.

A statement sent Friday to the AP from his PR team called the French warrant “surprising,” and suggested that it was ineffective as Ghosn “is subject to a judicial ban on leaving Lebanese territory." Lebanon does not extradite its citizens. Ghosn has citizenship in Lebanon, France and Brazil.

(AP)

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Tokyo court convicts ex-Nissan executive Kelly of helping Ghosn cover up pay

Japanese court sentences two Americans to prison over Ghosn escape

Former French minister Rachida Dati charged with corruption in Ghosn case

El País (ESP)

Friburgo: la ciudad donde se cumplen todos los requisitos del encanto alemán

LONELY PLANET

Calles empedradas, casas con gabletes, una antigua universidad y un perfil urbano presidido por el chapitel de su catedral. Bajo una apariencia de postal aguarda una de las urbes más dinámicas y sostenibles del país, base ideal para explorar la Selva Negra

Friburgo de Brisgovia (como se conoce a la ciudad alemana para distinguirla de la Friburgo suiza) ha sido pionera del movimiento ecologista en Alemania desde que, en 1975, los activistas locales impidieron la construcción de una central nuclear en las inmediaciones. Una inteligente red de transporte público, el doble de bicicletas que de automóviles e infinidad de espacios verdes son algunos de los ingredientes básicos de su cóctel ecologista. A ello hay que agregar los muchos paneles solares en viviendas, edificios públicos, iglesias y hasta en su estadio de fútbol para aprovechar la abundante luz solar de la región. Añádanse varios barrios sostenibles llenos de casas que generan más energía de la que consumen, un parque industrial verde, el mayor instituto de investigación solar de Europa y un nuevo ayuntamiento de impresionante factura, que, además, es el primero del mundo con un concepto de energía cero.

Más información en la guía de Múnich y la Selva Negra de Lonely Planet, y en www.lonelyplanet.es.

Todo ello contribuye a crear la envidiable calidad de vida de la capital de la Selva Negra, algo de lo que sus 232.000 habitantes están orgullosos y que hace de esta recoleta ciudad un lugar más que interesante. Y, además, un detalle nada desdeñable para los visitantes: es la ciudad más calurosa de Alemania, con 2.000 horas de sol al año. Cuando los pueblos cercanos de las montañas siguen cubiertos de nieve, los árboles de Friburgo ya se tiñen de flores blancas y sus habitantes beben cerveza en las terrazas junto al río. 

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Tentaciones del casco antiguo

Al pie de los viñedos y bosques de la Selva Negra, Friburgo es una alegre ciudad universitaria famosa, sobre todo, porque uno puede pensar por un momento que está en un cuento medieval. En su Altstadt (o casco antiguo) se mantienen las casas con gabletes, los callejones empedrados y las fachadas de colores.

Pasear sin rumbo por el centro histórico y conocer el ambiente despreocupado de Friburgo es un placer gracias a un amable trazado, plazas rodeadas de cafés y la ausencia de coches. Después de que buena parte de la ciudad quedara destruida tras los bombardeos de la II Guerra Mundial, urbanistas con visión de futuro decidieron reconstruir el centro de acuerdo a su trazado medieval y prohibir el tráfico motorizado en él.

Se puede empezar el paseo en la imponente catedral gótica, Freiburger Münster, la joya de la ciudad, con su chapitel que se alza hasta las nubes, sus gárgolas burlonas y su intrincado portal. Se eleva por encima de la plaza del mercado y deslumbra por sus vidrieras, financiadas en tiempos medievales por los gremios. La luz que atraviesa los vitrales caleidoscópicos crea el ambiente de recogimiento que el interior requiere. Conviene fijarse en el altar, donde hay una obra maestra de Hans Baldung Grien, pupilo de Alberto Durero. Desde su torre octogonal, coronada por un chapitel afiligranado, en días despejados se puede divisar la cordillera francesa de los Vosgos.

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Mercados, puertas, calles y mansiones

Si la catedral es el corazón espiritual de Friburgo, el concurrido mercado de la plaza (Münstermarkt) cercana es su alma culinaria. Los días laborables por la mañana se convierte en un festín de sabores y colores cuando los productores locales colocan el género de temporada, una tradición que se remonta a 1120, cuando se fundó la ciudad. A un lado distinguiremos el humo que sale de una hilera de parrillas que asan el tentempié local de culto, la lange rote, una salchicha de 30 centímetros que se sirve con mostaza en un pequeño panecillo.

Tentempié en mano, se puede dar un paseo hasta otro lugar emblemático: el Historisches Kaufhaus, un almacén comercial porticado del siglo XVI fácilmente reconocible por su llamativa facha­da roja. Se alza frente a la fachada sur de la catedral, adornada con torrecillas revestidas de azulejos de colores. Fue una casa de comerciantes de principios del siglo XIV y presume sobre el balcón de los escudos de armas y de cuatro figuras que representan la lealtad de esta ciudad a la Casa de Habsburgo.

Pero el Aldstadt son también sus calles y sus puertas (conserva dos puertas medievales intactas). Entre las plazas de la ciudad, la más bonita es, sin duda, la del Ayuntamiento (Rathausplatz), estupenda para relajarse en uno de sus cafés a la sombra de los castaños. Inevitable tomar fotos del rojo Ayuntamiento Viejo, del siglo XVI (donde hoy está la oficina de turismo) y del Nuevo Ayuntamiento, del siglo XIX.

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Otra visita interesante es el Augustinermuseum, un monasterio muy bien restaurado que es un viaje al pasado a través de los artistas de diversas épocas, con obras maestras de artistas renacentistas.

Otro de los vestigios históricos más originales de Friburgo es la red de pequeños canales conocida como Bächle. Estas canaletas pavimentadas, que discurren en paralelo a las calles empedradas, llevan agua desviada del río Dreisam e inicialmente se usaban para abrevar al ganado y apagar incendios. Hoy, además de ser pintorescas, aportan un ingenioso sistema de refrigeración natural cuando aprieta el calor. No hay ningún problema si quieren sumergir los pies, pero cuidado con meterse en el agua: según la tradición, quien lo haga deberá casarse con un friburgués.

Hacia las montañas

Para los viajeros aficionados a los mitos y leyendas es obligado salir de la ciudad y adentrarse en la Selva Negra, donde cada aldea de vigas entramadas parece salida de un cuento de hadas. Detrás de cada curva de la carretera hay un paisaje que merece la pena: cascadas, lagos resplandecientes, relojes de cuco del tamaño de una casa, viñedos, cafés y restaurantes que sirven la célebre tarta Selva Negra empapada en kirsch.

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Friburgo parece empequeñecer a medida que uno deja atrás la ciudad y se interna en los bosques y prados que forman las laderas del Schauinsland, monte de la Selva Negra de 1.264 metros. De la localidad de Horben, en la ladera occidental de la montaña y muy cerca de Friburgo, parte el Schauinslandbahn, el teleférico más largo de Alemania y el primero diseñado para el transporte de pasajeros en todo el mundo, en 1930. Es una manera rápida de ir de Friburgo a las montañas de la Selva Negra. Arriba hay una torre de vigilancia con unas vistas asombrosas del valle del Rin y los Alpes, además de rutas ciclistas y para el senderismo.

Son el excursionismo, el ciclismo y otras actividades de bajo impacto por la naturaleza los que realmente conectan al viajero con esta tierra. El Westweg, el primer sendero de larga distancia de Alemania, fue trazado por intrépidos pioneros hace un siglo. Esta ruta de 285 kilómetros pasa por valles y bosques, por picos y lagos impregnados en leyendas. Es una auténtica aventura que va desde Pforzheim, al norte de la Selva Negra, hasta Basilea, ya en Suiza.

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El compromiso de Friburgo con la naturaleza, la conservación y la sostenibilidad se extienden también hasta la Selva Negra. Junto a 28 comunidades rurales, la ciudad forma parte de la Reserva de la Biosfera de la Selva Negra, reconocida por la Unesco en 2017: un paisaje maravillosamente variopinto con un clima que oscila de subalpino a casi mediterráneo. Las mariposas revolotean y el amenazado lince merodea entre grandes extensiones que aúnan bosque, páramos, ríos y lagos, mientras antiguas razas de ganado pastan en los Allmend, de una asombrosa biodiversidad. La preservación de estos pastizales es clave para una reserva que se está consolidando como un modelo para la coexistencia sostenible de naturaleza, personas y comercio.

El parque nacional de la Selva Negra —el parque natural más grande de Alemania— es un paraíso al aire libre de brezales, lagos de circos glaciares, valles profundos, montañas y bosques de coníferas. En sus 100 kilómetros cuadrados en el norte de la Selva Negra, entre Baden-Baden y Freudenstadt, y en torno a la Ruta Alta de la Selva Negra, el valle del Murg y el Mummelsse, la naturaleza depende de sí misma. Abundan las rutas de senderismo y ciclismo y los recorridos de descubrimiento para niños.

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Baden-Baden, epicentro termal

A Friburgo no se suele llegar por casualidad. Casi todos los que descubren esta pequeña ciudad alemana vienen atraídos por el entorno y el gancho de otros rincones muy populares de la Selva Negra, como la ciudad balnearia de Baden-Baden o los bucólicos pueblecitos de postal que siempre ha publicitado este rincón de Alemania.

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Baden-Baden, a poco más de una hora en coche, es visita casi obligada. Su lujoso ambiente art nouveau de otros tiempos y sus aguas curativas han atraído a ricos, famosos y miembros de la realeza, entre los que hay que incluir a la reina Victoria, a Bismarck o a Obama, entre otros muchos. Una vez allí se puede elegir spa. Por ejemplo, el Friedrichsbad, en un palacio decimonónico decorado con mármol y mosaicos. Mark Twain, otro de los ilustres visitantes de Bade-Baden, dijo que con el tratamiento de vapor, exfoliación y baño de agua caliente-fría de esos baños romano-irlandeses “a los 10 minutos se olvida el tiempo; a los 20, el mundo”. Otra opción es el moderno y acristalado Caracalla Spa, con grutas y piscinas interiores, y al aire libre, que aprovecha al máximo las aguas ricas en minerales. Hay saunas que van del estilo “bosque rústico” a la variedad “infernal” a 95 grados centígrados. También se puede disfrutar de las aguas en el Trinkhalle, una galería neoclásica en un cuidado parque que se construyó en 1839, como adición a la Kurhaus. El pórtico, de 90 metros de longitud, está decorado con frescos del siglo XIX que representan leyendas locales. Y, como no podía ser menos en unas termas decimonónicas, en Baden-Baden no falta el casino, al que Marlene Dietrich calificó como el más bonito del mundo. Y no hace falta entrar a jugar: se puede ver en visita guiada.

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Excursiones imprescindibles: Schiltach y Triberg

Para ver pueblos bonitos como los de las postales de la Selva Negra, no hace falta irse muy lejos de Friburgo. Una excursión muy típica es Triberg, una población que abunda en superlativos: tiene la cascada más alta de Alemania, conserva la receta original de 1915 de la tarta Selva Negra y es la capital de los relojes de cuco más grandes del mundo. En los crudos inviernos la gente se reunía en las granjas aisladas por la nieve para tallar relojes de cuco y, en un destello de genialidad, se aprovechó la cascada para suministrar energía a las primeras farolas eléctricas del país en 1884. Las cascadas de Triberg son todo un espectáculo, y aún presumen de un salvaje romanticismo. Y en cualquiera de los cafés de esta localidad puede probarse la receta original de la tarta conocida en todo el mundo como Selva Negra, un pastel de chocolate aromatizado con brandi de cerezas, nata montada, guindas y más capas de nata y virutas de chocolate.

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Otro de los rincones a los que ningún excursionista renuncia a ir desde Frigurgo es Schiltach, a una hora de camino, hacia el norte. Esta población medieval parece demasiado bonita para ser real. Sus casas con entramados de madera restaurados, que en su día fueron casas de curtidores, comerciantes y constructores de balsa, se llenan de geranios rojos en verano. La tala de árboles aquí fue una gran industria hasta el siglo XIX y se construían grandes balsas para transportar la madera a los Países Bajos. Hoy es un lugar delicioso para una excursión.

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BBC

'Doing Parkrun at 95 is something different'

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A 95-year-old man who says he was told by doctors he would never walk again following a fall is now a regular at a local Parkrun.

Harold Messam attends the weekly 5km (three-mile) event at a park in Long Eaton, Derbyshire, which he completes in under an hour.

Mr Messam, from Breaston, said: "I'll keep doing what I can while I can. [That] is my policy.

"To me it's not a race. It's achieving, finishing what I've started."

Video journalist: Chris Waring

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France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

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Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

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Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

France24 - Monde

Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps

Publié le : 22/04/2022 - 15:44

Wassim NASR Wassim NASR

L'armée française accuse des mercenaires russes d'avoir tenté de faire endosser à des soldats de l'opération Barkhane des exactions à proximité de la base de Gossi, dans le nord du Mali. L'état-major dénonce "une attaque informationnelle", au moment de remettre officiellement les clés de la base aux forces armées maliennes. 

L'armée française a filmé ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali. Selon les militaires, ces individus étaient en train de créer de toute pièce un charnier dans le but, ensuite, d'accuser les Français d'en être responsables.

Cette affaire intervient alors que l'armée française, dans le cadre de son désengagement du Mali annoncé en février, a officiellement remis, mardi, aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, qui accueillait 300 soldats français.

Le lendemain, dans la soirée, un message est publié sur Twitter. "Un compte, que nous savons faux, d'un individu qui se fait passer pour un soldat malien, avertit que des images de cadavres et d'un charnier vont être diffusées", raconte sur France 24, Wassim Nasr, journaliste à France 24. En illustration : une image des armées françaises.

Jeudi 21 avril, le compte publie effectivement une photo de cadavres floutés enterrés dans le sable, avec pour commentaire : "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi (...) on peut pas garder le silence sur ça !".

Aujourd’hui je vais vous parler @FRANCE24 d’une histoire sordide, une désinformation naissante, des cadavres, du sable, des mercenaires et une institution qui a décidé qu’il est temps de jouer carte sur table et de montrer ce qu’elle est capable de voir de jour… comme de nuit pic.twitter.com/lvPkcDAiY0

April 22, 2022

Une "attaque informationnelle"

"Sauf que les armées françaises ont capturé, avec des moyens aériens, cette même scène. Et sur ces images, on voit effectivement des individus filmer la scène publiée par la suite sur les réseaux sociaux", explique Wassim Nasr.

Dans cette vidéo prise à l'aide de moyens aériens, à laquelle France 24 a eu accès, et que l'état-major français qualifie d'"attaque informationnelle", on peut voir des soldats de type caucasien s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable.

"C'est la première fois que l'armée française décide de dévoiler ces images, normalement confidentielles, pour dénoncer une désinformation", poursuit le journaliste. "C'est une manière de prendre les devants pour montrer le parcours de cette désinformation."

Le compte Twitter "est très probablement un faux compte créé par Wagner", la société militaire privée russe, estime l'état-major français.

"Cette manœuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée. Elle est représentative des multiples attaques informationnelles dont les militaires français font l'objet depuis de nombreux mois", a poursuivi l'état-major.

Paris a décidé son retrait militaire du Mali dans un contexte sécuritaire dégradé et sur fond de tensions entre la France et la junte militaire au pouvoir, accusée par les Occidentaux d'avoir recours aux services du groupe Wagner. Bamako évoque pour sa part de simples conseillers russes.

Mardi, l'état-major avait prévenu s'attendre à des attaques informationnelles à l'occasion de la rétrocession de la base de Gossi.  Son porte-parole, le colonel Pascal Ianni, avait précisé qu'un état des lieux "documenté" de la base avait été dressé, pour protéger la France d'éventuelles accusations. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. "Il y a plusieurs mois, les forces françaises ont été accusées de participer à des trafics (...), d'armer les terroristes voire de commettre des exactions", avait rappelé le colonel Ianni.

Des exactions perpétrées par le groupe Wagner ? 

L'armée française estime également que "la comparaison des photos publiées sur Twitter et des images recueillies par le capteur spécialisé permet de faire un lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français". Selon elle, ces "exactions témoignent des modes d'action mis en œuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis (son) déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG".

"Depuis le début du mois de mars, plusieurs massacres ont été répertoriés dans le centre du Mali. Systématiquement, selon des témoins, les troupes Wagner sont présentes", abonde Wassim Nasr.

Avec AFP

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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel

Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils

L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

France24 - World

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Issued on: 22/04/2022 - 19:58

NEWS WIRES

Israeli police clashed with Palestinian protesters on Friday in the latest violence at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, as the United Nations voiced deep concern at spiralling unrest. The Palestinian Red Crescent said that 57 people were wounded, including 14 Palestinians taken to hospital, one of them in a serious condition, after police stormed the compound in Israeli-annexed east Jerusalem's Old City. 

The clashes come after a month of deadly violence, as the Jewish festival of Passover overlaps with the holy Muslim fasting month of Ramadan. The violence has sparked international fears of conflict, one year on since similar unrest led to an 11-day war between Israel and militants in Gaza. This week, Palestinian groups in the Gaza Strip have fired rockets at Israel, which has responded by sending warplanes to strike the blockaded and impoverished territory.

"We are deeply concerned by the escalating violence in the occupied Palestinian territory and Israel over the past month," said Ravina Shamdasani, spokeswoman for the UN Office of the High Commissioner for Human Rights.

Tear gas by drone

Israeli police said Palestinians began hurling stones before dawn Friday towards the Western Wall, the holiest site where Jews can pray. "Police forces used crowd dispersal means in order to stop the violence," said a statement, adding that one officer was wounded.

Al-Aqsa is Islam's third-holiest site, and the most sacred site in Judaism where it is known as the Temple Mount. Police fired tear gas and rubber-tipped bullets at stone-throwing Palestinian youths, and later used drones to spray tear gas from the air, an AFP photographer said.

After midday prayers, some worshippers chanted "incitement" and tried to damage a security post, police said.  More than 200 people, mostly Palestinians, have been hurt in clashes in and around Al-Aqsa in the past week. Palestinians have been outraged by massive Israeli police deployment and repeated visits by Jews to the holy site.

By long-standing convention, Jews are allowed to visit under certain conditions but are not allowed to pray there. Palestinian worshipper Alaa al-Haddad said Israel was restricting access to Al-Aqsa, and that this had created "tensions that lead to clashes", with hundreds of people arrested in recent days."It's all because the occupation forces are regularly storming the holy Al-Aqsa mosque," Haddad said. 

Gaza rocket fire

On Thursday, Arab ministers meeting in Jordan -- custodian of east Jerusalem's holy sites -- denounced "Israeli attacks and violations against worshippers" at Al-Aqsa, branding them "a blatant provocation to the feelings of Muslims everywhere". On Friday, the United Nations' High Commissioner for Human Rights demanded a probe into the Israeli police actions.

"The use of force by Israeli police resulting in widespread injuries among worshippers and staff in and around the Al-Aqsa mosque compound must be promptly, impartially, independently and transparently investigated," Shamdasani said. But Israeli Foreign Minister Yair Lapid, speaking on Thursday after meeting with US acting Assistant Secretary of State Yael Lempert, has contradicted Palestinian claims and insisted that Israel was "preserving and will continue to preserve the status quo on the Temple Mount".

The latest spike in violence, including four deadly attacks since March 22 inside Israel carried out by Palestinians and Israeli Arabs, have claimed 14 lives. Over the same period, 24 Palestinians have been killed, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally. Among them is Ibrahim Labdy, 20, from Jenin, who died on Friday from wounds sustained during an Israeli raid on the city last week.

Violence has also surged in the Palestinian coastal enclave of the Gaza Strip, run by the Islamist movement Hamas, where crowds rallied on Friday in solidarity with those in Al-Aqsa. On Thursday, Gaza militants and Israeli warplanes exchanged fire in the biggest escalation in months. After a rocket fired by militants hit the garden of a house in southern Israel late Wednesday, the first such attack since January, Israel launched air strikes against Gaza.

The military said it had hit an underground rocket factory, prompting another volley of rockets from Gaza. Hamas spokesman Fawzi Barhoum said the movement was "determined to continue the struggle... no matter the sacrifices".

The violence has proved a political headache for Israeli Prime Minster Naftali Bennett, who leads an ideologically divided coalition government. After losing its one-seat majority in parliament earlier this month, the Raam party, drawn from the country's Arab minority, suspended its support for the coalition over clashes at Al-Aqsa.

(AFP)

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Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Opex 360

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

France24 - World

Fuel tanker that sank off Tunisia was empty, says government

Issued on: 22/04/2022 - 16:40

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow Lilia BLAISE

A fuel tanker that sank in waters off Tunisia last weekend was empty, the government said on Friday, ruling out the risk of pollution.

The Equatorial Guinea-flagged Xelo was thought to have been carrying 750 tonnes of diesel when it went down en route between Egypt and Malta on Saturday.

"The Xelo ship that sank in the Gulf of Gabes does not contain diesel and its tanks are empty," the environment ministry said. "It poses no immediate pollution risk." The authorities would now examine the possibility of refloating and towing the wreck at a later stage, it said in a statement.

It did not explain the confusion behind its original statement last Saturday that the ship had been transporting 750 tonnes of diesel. The Tunisian judiciary opened an investigation to determine the cause of the accident. The ship's seven crew members were banned from leaving the country for two weeks, pending the outcome of the probe.

(AFP)

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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

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Tunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy

Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog

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Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

New York Times - World

El expresidente de Honduras es extraditado a EE. UU. para enfrentar las acusaciones de narcotráfico

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Juan Orlando Hernández, quien dejó el cargo en enero, llegó a Nueva York el jueves tras intentos fallidos de bloquear la solicitud de extradición del gobierno estadounidense.

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Por Benjamin Weiser y Joan Suazo

El expresidente hondureño Juan Orlando Hernández fue extraditado a Estados Unidos el jueves y se espera que comparezca en un tribunal de Nueva York para enfrentar cargos y acusaciones de participar por décadas en el tráfico de drogas con el fin de avanzar en su carrera política.

Cerca de la 1:20 p. m., un avión de la DEA llegó al Aeropuerto Internacional Toncontín en la capital, Tegucigalpa, y casi una hora después, el ministro de Defensa de Honduras dijo que Hernández había sido entregado.

Una acusación federal que se divulgó el jueves por la noche en Manhattan afirma que durante las últimas dos décadas, Hernández “participó en una conspiración corrupta y violenta de tráfico de drogas para facilitar la importación de toneladas de cocaína a Estados Unidos”.

La acusación sostiene que Hernández recibió millones de dólares de numerosas organizaciones del narcotráfico en Honduras, México y otros lugares, incluso del exlíder del Cártel de Sinaloa, el narcotraficante mexicano conocido como el Chapo.

Hernández usó las ganancias del tráfico de drogas para “enriquecerse, financiar sus campañas políticas y cometer fraude electoral”, incluso en las elecciones presidenciales de Honduras de 2013 y 2017, señala el documento.

“Este caso debería enviar un mensaje claro a cualquier líder extranjero que abusa corruptamente de su poder para apoyar a los cárteles de la droga”, dijo Anne Milgram, titular de la Administración para el Control de Drogas, en una conferencia de prensa el jueves por la noche.

“Si crees que puedes esconderte detrás del poder de tu posición, estás equivocado”, agregó.

El fiscal general de Estados Unidos, Merrick B. Garland, dijo que Hernández dirigía a Honduras como un “narco-Estado”.

Hernández dejó el cargo en enero tras completar los dos mandatos presidenciales permitidos por la ley. Poco después fue detenido en su casa de Tegucigalpa, lo que derivó en un intento infructuoso de sus abogados para bloquear la solicitud de extradición del gobierno estadounidense.

En la noche del 14 de febrero, apenas unos minutos después de que la Secretaría de Relaciones Exteriores hondureña dijera que había recibido la solicitud de extradición, vehículos policiales rodearon la casa de Hernández, quien, a la mañana siguiente, fue escoltado con grilletes y un chaleco antibalas.

“Estoy listo para llegar a presentarme voluntariamente y defenderme de acuerdo a la ley”, dijo en una publicación en Facebook esa mañana. Hernández lleva mucho tiempo negando enérgicamente que haya tenido algún papel en el tráfico de drogas.

El mes pasado, un juez hondureño dictaminó que Hernández debía ser extraditado a Estados Unidos, y su apelación ante la Corte Suprema del país no tuvo éxito.

El jueves, unos 100 policías escoltaron a Hernández hasta el helicóptero que lo llevó a una base militar ubicada al lado del aeropuerto de Toncontín. Lucía una gorra, un chaleco azul, una mascarilla y estaba esposado.

Mientras el helicóptero despegaba, se escucharon fuertes detonaciones de pólvora por toda la ciudad, mientras miles de personas celebraban la extradición del expresidente.

“Se hizo justicia”, dijo Wendy Sierra, de 22 años, estudiante de biología en la Universidad Nacional Autónoma de Honduras. “Aquí nos dejó pobres, robó todo y favoreció a los narcos, y nadie lo tocó nunca. Pero con los gringos no se puede jugar”.

Las acusaciones se han cernido durante años sobre Hernández, ya que la fiscalía de Estados Unidos en Manhattan y la Administración de Control de Drogas realizaron una investigación de gran alcance sobre el narcotráfico que puso al descubierto la corrupción en los niveles más altos de Honduras. Este país de 10 millones de habitantes se ha convertido en una puerta de entrada para enormes cantidades de cocaína que se mueven a través de México y hacia Estados Unidos.

En dos juicios federales celebrados recientemente en Manhattan, los testimonios situaron a Hernández en el centro de una operación de narcotráfico que contaba con miembros del ejército hondureño y de la policía nacional, enviaba toneladas de cocaína a Estados Unidos y generaba millones de dólares en ganancias que se utilizaban a favor de las campañas del Partido Nacional de Hernández en las elecciones.

Hernández, junto con su hermano, Tony Hernández, un exdiputado hondureño, “desempeñó un papel de liderazgo en una violenta conspiración de tráfico de drogas patrocinada por el Estado”, dijeron los fiscales en una presentación judicial de 2021.

La nueva acusación implica a Juan Orlando Hernández en la importación de cocaína, además de acusarlo de fraguar una conspiración para adquirir ametralladoras y artefactos destructivos.

En 2019, Tony Hernández fue declarado culpable de conspirar para importar cocaína a Estados Unidos y otros cargos y fue condenado a cadena perpetua.

El año pasado, en el juicio de un hondureño que fue condenado por cargos de conspiración y posesión de armas, un contador testificó que escuchó a Hernández, cuando era candidato presidencial en 2013, decir que eliminaría el tratado de extradición de su país con Estados Unidos, haciendo que sus asociados fueran “intocables”.

Según el testimonio, Hernández también dijo: “Vamos a meter la droga en las narices de los gringos, y nunca se van a enterar”.

En la conferencia de prensa del jueves, Damian Williams, fiscal federal en Manhattan, dijo que aunque Hernández y sus cómplices ayudaron a introducir 500 toneladas de cocaína a Estados Unidos —“veneno que aterrizó en este país, en nuestras calles”, como lo describió—, también hubo costos asombrosos para el pueblo hondureño.

“Honduras se convirtió en uno de los países más violentos del mundo durante la presidencia del acusado”, dijo Williams, “y mientras Hernández acumulaba dinero e influencia política, el pueblo de Honduras soportaba condiciones de pobreza y violencia”.

Durante el gobierno del expresidente de Estados Unidos Donald Trump, incluso mientras Hernández estaba bajo investigación, fue tratado como un aliado en temas de inmigración y seguridad. En septiembre de 2019, después de que aceptara un acuerdo que permitía que Estados Unidos obligara a algunos migrantes a pedir asilo en Honduras, Hernández se ganó un apretón de manos de Trump durante la Asamblea General de las Naciones Unidas.

Kevin K. McAleenan, quien en ese entonces era el secretario de Seguridad Nacional de Estados Unidos, dijo en un tuit que Hernández era un “socio fuerte” que estaba trabajando para “combatir la migración irregular y las organizaciones criminales transnacionales”.

Aunque es inusual que el ex jefe de Estado de otro país sea extraditado a Estados Unidos para ser procesado, no es algo sin precedentes. En 2013, Alfonso Portillo, presidente de Guatemala entre 2000 y 2004, fue trasladado a Manhattan para ser procesado, donde se declaró culpable en un caso de lavado de dinero y fue condenado a casi seis años de prisión.

Hernández tampoco es el primer expresidente hondureño en ser procesado en Nueva York.

Rafael Callejas, quien ocupó el cargo entre 1990 y 1994, se entregó a las autoridades estadounidenses en 2015, poco después de ser acusado en un amplio caso de corrupción que implicaba a la FIFA, el organismo rector del fútbol internacional. Callejas se declaró culpable en un tribunal federal de Brooklyn de cargos de conspiración de fraude electrónico y conspiración de chantaje; murió en 2020 antes de poder ser sentenciado.

Benjamin Weiser reporteó desde Nueva York y Joan Suazo, desde Tegucigalpa, Honduras. Katie Benner colaboró con reporteo desde Washington.

Benjamin Weiser es un reportero que cubre los tribunales federales de Manhattan. Ha cubierto durante mucho tiempo la justicia penal, tanto como reportero de investigación como periodista. Antes de unirse al Times en 1997, trabajó en The Washington Post. @BenWeiserNYT

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Guerra Rusia-Ucrania

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‘No nos dicen nada’: el desafío del gobierno de Rusia después del hundimiento del buque insignia

Los familiares de los tripulantes desaparecidos dicen que las autoridades rusas los traen de un lado para otro luego de que un buque insignia se hundió en el mar Negro.

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Por Neil MacFarquhar y Alina Lobzina

Las familias cuyos hijos aparecían como no localizados luego de que el buque insignia ruso se hundiera hace una semana exigen respuestas mientras el Ministerio de Defensa y los más altos funcionarios del gobierno callan sobre el destino de la tripulación. Cada vez son más los parientes en esta situación.

Al menos 10 familias se han presentado de manera pública —en las redes sociales o en las organizaciones noticiosas— para expresar su frustración debido a que diferentes oficiales u otras personas les han dicho que sus parientes estaban vivos, desaparecidos o muertos. Sin embargo, todavía no ha habido una actualización oficial del anuncio inicial de que los más de 500 miembros de la tripulación del buque, el Moskva, habían sido rescatados.

“No quieren hablar con nosotros”, dijo Maksim Savin, de 32 años, durante una entrevista sobre la búsqueda de su hermano menor, Leonid, un conscripto de 20 años que trabajaba en el Moskva. “Estamos en duelo. Reclutaron a nuestro hermanito y lo más seguro es que nunca nos lo devuelvan”.

El silencio oficial en torno al destino de la tripulación del Moskva es parte de una campaña más amplia del Kremlin para ocultar las malas noticias sobre la guerra y controlar el relato que reciben los rusos sobre su avance. Muchos de los tripulantes desaparecidos eran reclutas. La leva ha sido un tema sensible en Rusia desde la guerra en Chechenia, cuando soldados jóvenes con poco entrenamiento fueron enviados a la batalla y murieron en grandes cantidades, lo que agrió el apoyo popular a la guerra.

La causa del hundimiento está en disputa. Rusia asegura que un cargador de municiones explotó en un incendio y luego el barco dañado se hundió al ser remolcado en medio de un mar picado. Ucrania dijo que había atacado la embarcación con dos misiles Neptuno, una versión que funcionarios estadounidenses corroboraron. Cualquiera que sea el caso, la pérdida de uno de los mayores buques de guerra desde la Segunda Guerra Mundial ha sido una vergüenza para Rusia.

Los medios independientes rusos, con sede fuera del país, han informado que alrededor de 40 hombres murieron y otros 100 resultaron heridos cuando el buque de guerra fue dañado y se hundió. Dichos informes citaban a un oficial no identificado y a la madre de un marino fallecido. Además, la esposa de un cadete naval mayor confirmó su muerte en Radio Libertad, una red radiodifusora gubernamental estadounidense basada fuera de Rusia.

La oposición a la primera guerra en Chechenia a mediados de los años noventa fue impulsada por las familias rusas, enojadas de que sus hijos fueran utilizados como carne de cañón. “Unos pocos cientos” de soldados aún no han sido reconocidos en dicha guerra, dijo Alexander Cherkasov, el expresidente del Memorial Human Rights Center, un grupo con sede en Moscú disuelto este mes debido a una orden judicial.

“A nadie le importan los soldados”, dijo, y las restricciones a las organizaciones no gubernamentales ahora significan que es prácticamente imposible realizar la labor de rastreo, dijo.

Putin ha dicho repetidas veces que los conscriptos que han servido un año en el ejército no serían enviados a Ucrania; las bajas en el campo de batalla contradicen esa declaración.

La Unión de Comités de Madres de Soldados de Rusia, que data de las guerras chechenas, confirmó que está recibiendo solicitudes para buscar soldados desaparecidos. La organización no quiso hacer más comentarios indicando que hay una ley que prohíbe compartir información sobre soldados con organizaciones extranjeras.

Los padres de tripulantes del Moskva, llamado así por la capital de Rusia, han expresado indignación a lo que dijeron era un ir y venir oficial.

“Nosotros, los padres, solo estamos interesados en el destino de nuestros hijos: ¿Por qué, si eran soldados conscriptos, terminaron en esta operación militar?”, dijo Dmitry Shkrebets, cuyo hijo Yegor, de 19 años, trabajaba como cocinero en el Moskva.

En una entrevista, Shkrebets se mostró reacio a hablar más, pero el domingo publicó declaraciones mucho más duras en VKontakte, el equivalente ruso de Facebook.

Inicialmente, los oficiales le dijeron que Yegor estaba entre los desaparecidos, pero luego dejaron de responder, dijo.

“Muchachos, ¡¡¡¿perdidos en alta mar?!!!”, escribió. “Les pregunté directamente por qué ustedes, los oficiales, están vivos, y mi hijo, un soldado conscripto, murió?”.

Desde entonces, Shkrebets ha empezado a solicitar testimonio de otras familias que no logran localizar a sus hijos. “Entre más escribimos más difícil será para ellos quedarse callados de que esto está sucediendo”, escribió. Para el jueves por la noche, había recopilado los nombres de 15 soldados cuyas familias decían que estaban desaparecidos, entre ellos 14 conscriptos y un soldado a sueldo, anotó.

Dmitri S. Peskov, el vocero del Kremlin, dijo el martes que no contaba con autorización para dar a conocer información sobre marinos desaparecidos y refirió las preguntas al Ministerio de Defensa.

El ministerio no respondió a los pedidos de comentario. Emitió un video el sábado que presuntamente mostraba al almirante Nikolai Yevmenov, comandante de la Marina rusa, en reunión con unos hombres descritos como tripulantes del Moskva, formados y uniformados. No estaba claro cuántos de los sobrevivientes del ataque se hallaban ahí y tampoco se hicieron declaraciones sobre bajas, ni en el video ni en publicaciones de las redes sociales.

La noche del domingo, durante Vesti Nedeli, el resumen semanal de noticias en la televisión estatal, se dio una indicación de la postura oficial. El programa de tres horas dedicó unos 30 segundos al hundimiento sin mencionar bajas.

Sin embargo, no todos los portavoces del Kremlin han sido tan reticentes. El presentador de un programa de conversación, Vladimir Solovyev, exigió el sábado una explicación sobre el modo en que se había perdido el buque.

Maksim Savin dijo que la familia no había podido contactar telefónicamente a ningún funcionario de la unidad de su hermano. Su madre había enviado un mensaje de texto a un número y recibió por respuesta que su hijo Leonid estaba desaparecido.

Luego la familia recibió una serie de llamadas de un hombre que parecía haber servido junto con Leonid y que fue cambiando su relato. Primero, el hombre dijo que Leonid había muerto cuando se precipitó a salvar a un amigo, dijo Maksim Savin. En la segunda llamada dijo que no había habido rescate pero que Leonid había quedado atrapado en el lugar de una explosión. La tercera vez llamó para decir que había cometido un error y que Leonid estaba desaparecido.

“Parece que los funcionarios están intentando que todos se callen la boca”, dijo Maksim Savin.

En las redes sociales surgieron por primera vez numerosos reportes de conscriptos desaparecidos. Una mujer escribió que su hermano había estado trabajando en un cuarto de máquinas y aparecía como desaparecido pero que tenía certeza de que estaba muerto.

Anna Syromaysova, la madre de un recluta desaparecido, dijo a la agencia de noticias rusa independiente Meduza que no había podido ver ningún documento oficial relacionado con las bajas. “No hay listas”, dijo. “Los estamos buscando nosotros. No nos dicen nada”. Al contactarla por teléfono, declinó hablar con una organización de noticias extranjera.

Tamara Grudinina le dijo al servicio en ruso de la BBC que su hijo, Sergei Grudinin, de 21 años, había sido asignado al buque justo después de recibir entrenamiento elemental.

Cuando se enteró que el barco se había hundido, comentó Grudinina, llamó a la línea del Ministerio de Defensa dedicada a los parientes y se le dijo que su hijo estaba “vivo y saludable y que se pondría en contacto en la primera oportunidad”.

Poco después, un hombre que se identificó como el comandante del Moskva se puso en contacto y le dijo que su hijo “básicamente se hundió junto con el buque”, según la BBC.

Luego del inicio de la guerra, el 24 de febrero, la familia contactó a varios oficiales navales para preguntar por el buque y se les dijo que no participaba en acciones militares y que debía volver en breve a puerto, dijo Maksim Savin.

Las llamadas de Leonid se habían detenido pero luego de hablar con los oficiales, la familia recibió una carta de él diciendo que esperaba volver pronto a casa, comentó su hermano.

Dijo que su hermano menor, formado como mecánico automotriz en una escuela vocacional, estaba renuente a ir al ejército y que no había apoyado la guerra. Una imagen de la familia muestra a un joven larguirucho en uniforme de marino con un rifle en el pecho, rodeado por sus padres y tres hermanos.

Leonid Savin se sentía más cómodo caminando por las colinas de Crimea con el perro de la familia, leyendo un libro o cuidando sus plantas, según su hermano. Había plantado una palma y un aguacate antes de irse a su servicio militar.

“En su carta preguntó cómo estaban sus plantas”, dijo Maksim Savin. “Estaba preocupado por ellas”.

Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes fue jefe de la corresponsalía en Moscú y participó en un equipo que recibió el Pulitzer por Informes Internacionales en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, entre ellos como jefe el buró en El Cairo. Ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar

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France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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New York Times - World

En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas

El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.

Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...

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Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.

PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.

“A la de-re!”, gritaba su instructor.

Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.

Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.

“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.

Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.

El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.

Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.

Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.

No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.

Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.

Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.

“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.

Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.

En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.

Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.

Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.

Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.

Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.

“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.

‘Todo se maneja por la plata’

Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.

Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.

El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.

Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.

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200 miles

By The New York Times

Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.

“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.

Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.

Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.

Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.

Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.

Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.

Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.

Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).

“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.

‘Nos destruyeron la vida en un momentico’

En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.

El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.

Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.

En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.

En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.

Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.

“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.

Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.

“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.

El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.

“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.

Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.

Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.

El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.

El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.

Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.

Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.

“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.

‘Huele a guerra’

Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.

Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.

“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.

Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.

La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.

“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.

Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.

De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.

Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.

Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.

El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.

“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.

Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.

Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.

Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.

“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.

Federico Rioscolaboró con la reportería.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

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France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

New York Times - World

La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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The Interpreter

El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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Por Max Fisher

Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

Un ideal en franco deterioro

El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

El orden emergente

La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

As it happened

France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
France24 - Monde

L'Union européenne élimine les zone de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

FRANCE 24 Suivre

Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif: mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique. Assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter...

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À consulter : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Disparaître sous les radars des algorithmes

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

BBC

Ukraine war: Inside Kyiv's trench defences

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With the Russian offensive centred on eastern Ukraine, Kyiv is beginning to return to a sense of calm.

But the city’s defence force remains on high alert, dug into trenches in case of the return of Russian troops.

The BBC got rare access to the 131st battalion in the forests of the capital.

Reporter: Mark Lowen

Camera/editor: Christian Parkinson

Producer: Michael Steininger

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
France24 - World

Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

Issued on: 12/04/2022 - 20:10

Joanna YORK

The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

Avoiding ‘unbearable humiliation’

Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

A lack of proof

However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

‘Plausible deniability and doubt’

Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

‘This could be the fate of other cities’

For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

Truth or Fake

Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

As it happened

Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

France24 - World

Wife of activist Osman Kavala pre-trial: 'I don't expect anything' from Turkish justice

Issued on: 22/04/2022 - 09:37Modified: 22/04/2022 - 09:42

Shona BHATTACHARYYA Shona BHATTACHARYYA

Days before Osman Kavala’s appearance in a Turkish court on Friday, his wife, Ayse Bugra, gave an exclusive interview to FRANCE 24. She spoke about the accusations faced by the so-called "red billionaire", a prominent member of Turkish civil society who has been behind bars without a sentence since October 2017. He risks life in prison if he is found guilty of "attempting to overthrow the government". 

Osman Kavala, a philanthropist and entrepreneur nicknamed the "red billionaire" by the pro-government press for his left-wing activism, is set to appear in an Istanbul court on April 22. He is accused of "attempting to destabilise Turkey" during the failed coup of 2016. In the same file is a different charge related to another event: Kavala is also accused of organising and financing the Gezi protests of 2013. He has been in jail since October 2017 and risks spending the rest of his life there.

Ayse Bugra's voice has become a familiar one in international media, and if her speech seems hesitant at times, her English is impeccable and the words she chooses reveal the extent of the ordeal this academic has been undergoing for four and a half years now. 

We began by asking why the Turkish justice system has been so relentless in its pursuit of her husband. "There are several theories, several hypotheses," she starts. "One of them, which actually is in harmony with the ruling of the European Court of Human Rights, is that it serves to intimidate civil society activists. So, it has an ulterior political purpose – civil society activists and human rights defenders in the country. As I said, this is in harmony with the ECHR ruling which said in [December 2019] that the detention of my husband constituted a violation of several articles of the European Convention of Human Rights."  

Indeed, after several calls for Turkey, one of its founding members, to release Osman Kavala, in February 2022 the Council of Europe launched infringement proceedings against Ankara. Ayse Bugra goes on: "There are other theories about the influence of a certain group of politicians, people, who are in favour of severing, cutting the relationships between Turkey and Western democracies. So, the detention of my husband serves to detach Turkey from the Western democratic world." For Ayse Bugra this theory is absurd: her husband, she says, has never been affiliated with a political party or movement.  

Kavala is an ideal target. Recep Tayyip Erdogan has elevated him to the level of public enemy number one of the Turkish nation and calls him the "agent of George Soros in Turkey". The 64-year-old embodies everything the Turkish President claims to oppose: "An internal enemy collaborating with external enemies", Ayse Bugra explains. "It is a particular political strategy which uses a polarising discourse and divides the population into "us" and "them"…I think my husband has been used in that particular strategy of polarisation."  

'Absurd', incoherent charges

Accused of spying one day, attempting to overthrow the government the next, Osman Kavala was acquitted of certain charges then re-arrested for the same ones the same day. Different files, different accusations were combined. All seemed coordinated to prevent him from being able to leave the high security Silivri prison, in western Istanbul.

Born in Paris to a wealthy family, and raised in the United Kingdom, the philanthropist dedicated his fortune to the promotion of dialogue between Turkey’s different cultures and minorities, including the Kurds and the Armenians. He was awarded the European Archaeological Heritage Prize in 2019 and set up a number of initiatives including Anadolu Kültür, in Istanbul, where we met with his wife, located just a stone’s throw from the famous Gezi Park, whose planned destruction was the catalyst for a social protest movement in 2013. "Gezi is here, this is Gezi", Ayse Bugra says with a smile and a wave of her hand in the direction of the window that looks out onto a rare patch of greenery in central Istanbul. "Osman’s office is here, his mother lives here, this is a family building. Something extremely interesting was happening there, Gezi was an extremely interesting event. There were all kinds of people there – young, old, rich, poor. So of course, he would go there, and he would try to prevent the construction of a commercial building in that park." 

No detail seems too small or insignificant to include it in the accusations against Osman Kavala. Among the elements put forth by the plaintiffs is a map with the distribution of bee colonies across Turkey, found in the art patron’s mobile phone. The document was presented as proof that Kavala was seeking to redesign the country's borders. To prove he had organised and financed the Gezi protests, the prosecution noted he had bought protesters some plastic tables and chairs, as well as poğaça, a kind of Turkish bread roll.  

"The absurdity is in the charges themselves," explains the university professor. "These were nationwide protests, they were all through the country, and [they] involved, according to official figures, 3.5 million people. Imagine a single person organising and financing a national protest movement of that dimension. So, this in itself is absurd." 

Culture as a weapon and a shield

When Ayse Bugra talks about the man she has called her husband for close to 35 years, her voice changes, and the faraway look in her eyes tells of the pain of their separation. "He has the right to make one 10-minute phone call every week, it was this morning. And that is basically to talk to his mother. She is quite old, it’s difficult for her. And then I see him every week, the visits were rare during the pandemic but now I go every week. We talk with a glass panel between us, by telephone, for an hour". The professor of political economy at the prestigious Bogazici University – also on the government's radar – displays the manners of an aristocrat and the speech patterns of a sage. "I don’t expect anything anymore. After having been subjected to a very long and very painful process which is very hard to explain in legal or even logical terms, I cannot predict anything. I don’t expect anything and I’m trying not to hope. Especially not hope. Because hope that ends with disappointment can be devastating." No matter what her husband does, Ayse Bugra tells us, it doesn’t seem to matter. "It’s really hard. During the last two hearings I refused to enter the courtroom, because it was too much. Lawyers present [a] very articulate, very substantive defence, and then, it is as if nothing was said. It’s always the same decision with the same wording that is repeated." 

And yet, Ayse Bugra travels to the court every time, to show up for the friends, journalists and diplomats who are there to support her and her husband. "I feel that I have to be there, otherwise I wouldn’t go." How does she cope? Again, the same tight smile. "One manages. My husband and I are lucky because we really like literature, fiction." 

A glimpse into Osman Kavala’s office shows books stacked on every surface, including one by Thomas Mann. In "The Magic Mountain", the German author writes, "A man lives not only his personal life, as an individual, but also, consciously or unconsciously, the life of his epoch and his contemporaries." 

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Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala

Defendants in Gezi Park trial acquitted but new arrest warrant issued for Osman Kavala

Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial

BBC

Khodorkovsky: Oil ban would deal Putin ‘very serious blow’

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Mikhail Khodorkovsky, who was once Russia’s wealthiest man and is now President Putin’s most prominent critic in exile, has told the BBC a Western oil and gas embargo would deal the president “a very serious blow”.

Speaking to Hardtalk’s Stephen Sackur the dissident businessman said such a measure would cause Mr Putin “to lose over half his revenue” and questioned whether Moscow could continue to wage war in Ukraine after such an impact on the federal budget.

Mr Khodorkovsky was once CEO of Russian oil giant Yukos before being jailed for almost a decade on charges of fraud and tax evasion which, he says, were politically motivated.

Watch the full interview on Friday 22 April 2022 on BBC World News or watch again on BBC iPlayer (UK only)

L'Humanité

Justice. Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Actu

La cour d’assises du Val-de-Marne a acquitté en appel, vendredi, les deux fonctionnaires accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014, au siège de la police judiciaire. Ils avaient été condamnés à 7 ans de prison en première instance.

Alexandra Chaignon

C’est un coup de théâtre inattendu : trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, les deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne, en 2014 au siège de la police judiciaire, ont été déclarés innocents. Tandis qu’Antoine Quirin et Nicolas Redouane ressortaient libres du tribunal de Créteil, Emily Spanton, elle, a quitté le tribunal en larmes.

Le parquet avait requis la confirmation des peines prononcées en première instance contre les deux anciens agents de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient, eux, plaidé l’acquittement pour leurs clients, contestant la « crédibilité » d’Emily Spanton.

Dans ce dossier, deux versions s’opposent depuis le début. Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton rencontre plusieurs policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pub irlandais situé en face du 36, quai des Orfèvres. Alors que l’ambiance est au flirt, les agents lui proposent de visiter leurs locaux. Elle en ressort quelques heures plus tard en état de choc, dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d’audience, la cour et les différentes parties s’étaient attelées à déterminer ce qui s’était passé pendant cette soirée. Les deux policiers, qui n’ont cessé de clamer leur innocence depuis le début de l’affaire, ont expliqué avoir eu des relations consenties. La partie civile, elle, a toujours nié l’existence de ces rapports et a expliqué avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. Les deux versions ont évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées. Lors de son passage à la barre, Emily Spanton a expliqué certaines incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu’elle mène pour « oublier » les faits qu’elle décrit.

À l’énoncé du verdict, la cour n’a pas lu ses motivations. Tout ce qu’on sait, c’est que le doute a bénéficié aux accusés…

justicepolice
France24 - World

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

Issued on: 22/04/2022 - 10:17Modified: 22/04/2022 - 10:23

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

As the war in Ukraine rages in the south and east, some residents of the Kyiv satellite towns are tentatively returning home, after Russian forces withdrew and shocked the world with the carnage they left in their wake. FRANCE 24 reports.

Several weeks after Russian troops withdrew from northern Ukraine, leaving behind evidence of unspeakable events in the Kyiv suburbs, French-trained baker Danylo returned to the commuter town Irpin to see what was supposed to be his new bakery. Danylo was just relieved that the building was still standing – unlike others on the street.

Danylo left on the fifth day of the war. Upon returning to Irpin he met up with his friend Yuriy, a former paint trader now working in Ukrainian military intelligence.

“Where our positions were, there are no homes left at all – 99% destroyed,” Yuriy said. “Where the Russians’ positions were, it’s not like that, because our artillery would refuse to risk harming civilians. By one church there were Russian vehicles, and we knew for sure there were no civilians there, but even then our artillery said no, we’re not shooting at the church.”

The church in question is also the site of one of the mass civilian graves found in Bucha. The bodies have been exhumed but not yet all identified.

“I have no words,” Danylo said. “I can imagine that there may be family members of friends of mine among them, I don’t know.”

Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

As it happened

Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

France24 - World

'Spreading the word': Going door-to-door with Macron campaigners in Paris

Issued on: 21/04/2022 - 17:04

Claire PACCALIN

Just days ahead of the second and final round of the presidential election on Sunday, supporters of Emmanuel Macron are multiplying their efforts to encourage voters to cast their ballots for the incumbent president. But even in a Parisian neighbourhood that voted 42.35 percent in favour of Macron in the first round, strong anti-Macron sentiment persists – particularly among supporters of far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on being one of the two presidential finalists.

"You take the odd numbers, we'll take the even ones," says Amaury Hoymans, 25, to the group of Macron supporters he has mobilised for a stint of door-to-door campaigning in an apartment complex in the 17th arrondissement (district) of Paris.  

It's 6:30pm, less than a week before the second round of the presidential election, which will see a repeat of the 2017 battle between centrist President Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen.  

The evening starts well for Amaury and his co-campaigner, Alexandre, 30. The first door they knock on belongs to Jacqueline, 94, who voted Macron in the first round of the presidential election on April 10th.  

"I don't think anyone else could have handled things better than Macron," she says. "Purchasing power has decreased for sure, but that is the case in other countries too. The Americans admire the state that France is in after Covid. What would Le Pen have done in his place? I'd like to know." 

"Thank you, Madam," says Amaury. "That's why we're here, to spread the word." 

A key element of Macron's campaign strategy has involved defending his five-year record in power. At rallies and public meetings throughout the campaign, he frequently talks of the recovery of France's economy following the peak of the Covid-19 pandemic and the falling unemployment rate, which is at its lowest in 15 years (at 7.4%). His "whatever it takes" policy during the pandemic meant a huge injection of public money to keep the economy afloat.  

'There's no point even coming here, everyone will vote Macron' 

No one answers door number two, so Amaury and Alexandre leave a campaign leaflet on the doormat and move on.  

The pair then visit Jean-Marc, 62, and his wife Nicole, 64, both Parisians who plan to vote for Macron in the second round. 

"There's no point even coming here, everyone will vote Macron," says Nicole. Jean-Marc adds: "Le Pen is forbidden from entering the building!" 

"In this building, we're against fascists. My father, who is 94, has asked me to vote on his behalf because he's in a wheelchair. Never in his life would he want fascists in power. Do you know why? Because when he was young, he saw Nazis come to his farm in Bourgogne. He has never forgotten. He saw his friends killed because they were in the wrong place at the wrong time." 

"That's why we need to fight," adds Amaury.   

Le Pen has tried to distance herself from her party's Neo-fascist beginnings in the early 1970s. Her father, Jean-Marie Le Pen, wrote in a 2005 edition of the far-right magazine Rivarol that the German occupation of France "was not particularly inhumane, even if there were a few blunders, inevitable in a country of 640,000 square kilometres". He has also repeated, on several occasions, that the Nazi gas chambers were a "detail" of World War II history.

The elder Le Pen was forced out of the National Front in 2015 and in 2018 his daughter renamed the party the Rassemblement National (National Rally) as part of a rebranding effort aimed at softening its image. 

'Macron's model will only lead to catastrophe'

But the campaigners do not meet with Macron voters at the next door they knock on. The far-left leader of La France Insoumise (France Unbowed) party, Jean-Luc Mélenchon, came in second in the 17th arrondissement, with 20.50% of the vote, and third nationally with 21.95%. And his voters have found themselves kingmakers in the second round of the election.    

Thomas, 41, voted for Mélenchon but he says, "I've made up my mind, I will vote for Macron to block Le Pen coming to power. But I don't endorse his policies at all."

"What attracted you to Jean-Luc Mélenchon?" Amaury asks.   

"He proposes another model of society," replies Thomas. "Macron's model will only lead to catastrophe. For example, relaunching nuclear power. How are we going to store radioactive waste?"

Macron wants to reinvest in nuclear power to reduce France's dependence on fossil fuels and, particularly, on Russian oil and gas. He has not yet outlined detailed proposals on how to deal with the waste created by nuclear power stations.

While on the campaign trail in Charente-Maritime, Macron told FRANCE 24 that "some issues take time, we know that. But if we don't invest or commit ourselves, they take even longer. It depends on how quickly science and technical innovation progress. I want it to happen as soon as possible."  

But for Thomas, this is not enough: "Relying on progress in engineering in the face of the climate emergency is naive."

'If I read that, it will discourage me from voting for Macron' 

The debate heats up when Thomas's partner Virginie, 39, gets home and they start discussing Macron's social welfare policies. 

"If I read that, it will discourage me from voting for Macron," says Virginie, refusing to take a campaign leaflet.  

"He's suggesting that people work for unemployment benefits," says Thomas.  

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Amaury cuts in: "We don't want to make people work for benefits," he says, adding that it was traditional conservative candidate Valérie Pécresse, who did not make it to the second round, who floated that proposal.

"We want to guide the unemployed towards employment. Work leads to independence. I think most people would rather work than be jobless."   

As part of his goal to reach "full employment" – or an unemployment rate of 5% or less – Macron wants to make unemployment benefits conditional on recipients doing 15 to 20 hours of interim work per week. When proposed at a press conference in March, the policy led to a backlash. His minister of labour, Élisabeth Borne, soon clarified that this did not amount to doing work "without being paid". Rather, the hours in question would involve training workshops and classes designed to improve the chances of being hired.   

"I think when we help, we don't ask for anything in return," says Thomas. "It's a disgusting societal model. I'm really angry about the policies brought forward by this government." 

"I'll vote for Macron for my friends of Arabic and other origins, but I'm completely against his policies," says Virginie. 

The 20-minute debate ends with everyone wishing each other a good evening. But later Amaury admits that he could have handled the situation better. "Sometimes we can accidentally come across as arrogant to the people we exchange with," he says. "We often only have a second to express an idea and so sometimes it sounds too aggressive." 

'A huge difference between Le Pen and Macron'

As the door-to-door session draws to an end, 50-year-old Salima, who also voted for Mélenchon, answers the door.  

"The people we know are unsure what to do," she says. "There are those who say there's no way Le Pen can get in, but they're not satisfied with Macron's five years in power. So, they have a choice: not to vote, or to vote for someone they don't like. For me, there's a huge difference between Le Pen and Macron. I'll be voting for Macron on Sunday." 

"Please don't hesitate to talk to the people you know," says Amaury, in the hope that Salima might persuade a few fellow Mélenchon supporters to vote for Macron – or at the very least, not to vote for Le Pen.

>> In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

Over the space of an hour, the eight Macron campaigners knocked on around 200 doors, of which 80 were answered. Measuring the effectiveness of door-to-door campaigning in persuading people to vote for a certain candidate is extremely difficult, but the process does allow the campaigners to gather viewpoints and information that later help shape strategy.

"What we hear on the ground while we're campaigning, we communicate to our bosses in the party," Amaury says.  

French presidential election © France 24

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In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

France24 - Monde

Satoshi Island, le rêve fou d'un crypto-monde nouveau

Publié le : 22/04/2022 - 15:46

Sur une île du Pacifique d'un peu plus de 300 hectares baptisée Satoshi – un hommage au(x) créateur(s) toujours inconnu(s) du bitcoin se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto –, tout devrait être régi l’an prochain par la blockchain, de l’achat d’un appartement à la location d'un bateau. Une vidéo donne un aperçu de ce à quoi devrait ressembler la vie sur place. Visite guidée et mise en perspective dans #Tech24.

Le projet de Satoshi Island, qui devrait prendre son envol dans l'archipel de Vanuatu, est-il un rêve un peu fou ou un miroir aux alouettes ? Alors que le Web3 – qui repose sur la blockchain et propose une alternative aux géants de la technologie – a de plus en plus le vent en poupe, nous vous proposons de revenir sur ce projet censé accueillir ses premiers habitants l'an prochain. Un sujet brûlant alors que l'Union européenne réfléchit à une meilleure régulation des cryptomonnaies.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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France24 - Monde

Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

Publié le : 15/04/2022 - 17:39

Guillaume GRALLET Suivre

Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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France24 - Monde

Guy Lafleur, le "démon blond", légende québécoise du hockey, est mort

Publié le : 22/04/2022 - 18:45

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Le monde du hockey est en deuil de l'un de ses plus grands héros. Le numéro 10 des Canadiens de Montréal, Guy Lafleur, surnommé le démon blond, est mort vendredi d'un cancer du poumon, a annoncé sa famille. Il avait 70 ans.

Il a marqué son sport et son époque. L'ancien joueur de hockey sur glace Guy Lafleur, grande vedette des Canadiens de Montréal dans les années 1970, est décédé vendredi 22 avril d'un cancer du poumon à l'âge de 70 ans, a annoncé sa famille.

"Guy, je t'aime, tu as fini de souffrir, tu vas nous manquer énormément", a écrit Lise Lafleur, sa sœur, sur Facebook.

"Le démon blond"

"Idole d'un peuple", selon le Premier ministre québécois, joueur "unique" pour Justin Trudeau, Lafleur était l'une des stars de la Ligue nationale de hockey (NHL), le championnat professionnel nord-américain. 

Celui qui était surnommé le "démon blond" reste l'un des marqueurs les plus prolifiques (518 buts) du club montréalais, après Maurice Richard (544 buts), et a permis à l'équipe de la métropole québécoise de remporter cinq coupes Stanley.

Celui qui portait le maillot numéro 10 avait surpris tout le monde en abandonnant la compétition en 1984, à l'âge de 33 ans. Avant de faire un come-back quelques années plus tard avec les Rangers de New York puis à Québec, avec les Nordiques.

Connu pour être un bon vivant, amateur de fêtes, il a souvent défrayé la chronique. En 1981, il a été victime d'un grave accident de voiture, après s'être endormi au volant à la suite d'une soirée bien arrosée.

Une pluie d'hommages pour Guy Lafleur

Originaire de Thurso, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Montréal, où un monument de bronze est érigé en son honneur, Guy Lafleur était déjà une immense vedette dans sa jeunesse. Au sein des remparts de Québec, il avait été consacré meilleur joueur junior du pays, inscrivant plus de 100 buts par saison. 

L'annonce de son décès a suscité une pluie d'hommages au Canada bien au-delà du monde du hockey. "Guy Lafleur, le "démon blond", était unique sur la glace. Sa vitesse, ses habiletés et sa fiche (de stats) étaient incroyables", a salué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Guy Lafleur, le « démon blond », était unique sur la glace. Sa vitesse, ses habiletés et sa fiche étaient incroyables. Avec ses records et ses cinq coupes Stanley, il a inspiré d’innombrables Québécois, Canadiens, et amateurs du monde entier. Tu vas nous manquer, numéro 10.

April 22, 2022

"Avec ses records et ses cinq coupes Stanley, il a inspiré d'innombrables Québécois, Canadiens, et amateurs du monde entier. Tu vas nous manquer, numéro 10", a-t-il déploré sur Twitter.

Pour le Premier ministre québécois, François Legault, il "va rester gravé à jamais dans notre mémoire collective". "Guy Lafleur, ce n'était pas juste un joueur de hockey exceptionnel, c'était aussi un homme qui avait son franc-parler. Il était très accessible, très humble et généreux", a-t-il poursuivi sur Facebook .

Toute l’organisation des Canadiens de Montréal est en deuil suite au décès de son ambassadeur et légendaire membre du Temple de la renommée Guy Lafleur, qui s’est éteint à l’âge de 70 ans.Repose en paix, Guy. 🕊️❤️https://t.co/PC35lpgNbR

April 22, 2022

"Toute l'organisation des Canadiens de Montréal est en deuil suite au décès de son ambassadeur et légendaire membre", a tweeté le club montréalais, devant lequel une statue de Guy Lafleur est érigée.

Avec AFP

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Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"

Publié le : 22/04/2022 - 15:05

Romain HOUEIX Suivre

Les Russes et Biélorusses ne sont pas les bienvenus à Wimbledon en raison de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi l'organisateur du tournoi du Grand chelem. Andrey Rublev, n°8 mondial, a qualifié la décision de "totalement discriminatoire" tandis que la WTA envisage des sanctions contre le tournoi britannique.

Le prestigieux tournoi de Wimbledon est-il allé plus loin en bannissant purement et simplement les Russes et Biélorusses après l'invasion de l'Ukraine ? La décision provoque un tollé chez les principaux concernés mais est également critiquée par Elena Svitlona, l'une des voix les plus loquaces du circuit contre cette guerre. La WTA envisage des sanctions contre le Majeur britannique.

>> À lire aussi : Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis

Le Russe Andrey Rublev, n°8 mondial, a estimé jeudi 22 avril que l'exclusion était "totalement discriminatoire" :

"Les raisons qu'ils (Wimbledon, NDLR) nous ont données n'avaient, comment dire, aucun sens, elles n'étaient pas logiques", a-t-il déclaré en marge du tournoi ATP 250 de Belgrade qu'il dispute cette semaine. "Ce qui se passe actuellement est totalement discriminatoire à notre encontre", a-t-il poursuivi. "Cela ne va rien changer", a aussi assuré le joueur, qui avait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors du tournoi de Dubaï juste après l'invasion russe de l'Ukraine.

🙏 "No war please" Le message d'Andrey Rublev 🇷🇺 après sa victoire en demi-finale à Dubaï !pic.twitter.com/lfJtx68wH1

February 25, 2022

"Donner les dotations du tournoi à l'aide humanitaire, aux familles qui souffrent, aux enfants qui souffrent, ça, c'est quelque chose qui aurait un peu d'impact", a-t-il suggéré aux organisateurs du tournoi londonien, qui ont distribué l'an dernier un total de 35 millions de livres sterling de gains (l'équivalent de 42 millions d'euros). "Dans ce cas, le tennis serait le seul sport à donner un tel montant, et ce serait grâce à Wimbledon, qui en tirerait toute la gloire."

Son compatriote Karen Khachanov, 26e joueur mondial qui s'est qualifié jeudi soir pour les demi-finales du tournoi de Belgrade, s'est déclaré "très triste, déçu et dévasté que ces choses arrivent", lui qui considère que Wimbledon est "l'un des plus beaux tournois au monde".

Des recours juridiques envisagés

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la Fédération biélorusse de tennis (FBT) "condamne catégoriquement la décision prise par les organisateurs de Wimbledon de suspendre les joueurs biélorusses et russes". "Des actes aussi destructeurs ne contribuent en rien à un règlement des conflits, mais ne font qu'inciter à la haine et à l'intolérance sur une base nationale", poursuit-elle.

La FBT ajoute que "des consultations sont en cours avec des cabinets juridiques internationaux spécialisés en droit du sport" et qu'"une stratégie est en cours d'élaboration visant à protéger, avant tout, les joueurs de tennis biélorusses dans le monde entier".

Outre ces réactions logiques des concernés, d'autres voix ont condamné la décision. À commencer par la joueuse ukrainienne Elina Svitolina, l'une des voix les plus loquaces pour réclamer des sanctions depuis le début de la guerre. 

"Nous ne souhaitons pas qu'ils soient totalement exclus", a déclaré l'ex-n°3 mondiale, demi-finaliste à Wimbledon en 2019, interrogée jeudi par la BBC. "Si des joueurs ne s'expriment pas contre le gouvernement russe, il est normal de les exclure. Nous voulons qu'ils s'expriment, qu'ils disent s'ils sont avec nous et le reste du monde ou avec le gouvernement russe", a-t-elle argumenté. "C'est pour moi le point principal. S'ils n'ont pas choisi cela, s'ils n'ont pas voté pour le gouvernement (russe), il est juste qu'ils soient autorisés à jouer."

Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, Billie Jean King, légende américaine du tennis aux 12 titres en Grand Chelem, dont six à Wimbledon, observe qu'"(elle) ne peu(t) pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuels de quelque tournoi que ce soit au seul motif de leur nationalité".

Vers des sanctions de la WTA ?

La direction de Wimbledon a annoncé mercredi l'exclusion des joueurs russes et biélorusses de son édition 2022 en raison de la guerre en Ukraine, une décision vivement contestée par l'ATP et la WTA. En l'état, ni le Russe Daniil Medvedev, n°2 mondial qui se remet d'une opération pour une hernie, ni la Biélorusse Aryna Sabalenka, n°4 mondiale et demi-finaliste l'été dernier à Londres, ne pourront défendre leurs chances dans le temple du tennis sur gazon (27 juin - 10 juillet).

Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) sont indépendants des circuits hommes et femmes, où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Et l'ATP a qualifié dès mercredi d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, pourtant sous l'égide de l'ATP. La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée".

Selon le quotidien sportif l'Équipe, les dirigeants de la WTA réfléchiraient à des sanctions à l'encontre de Wimbledon et de la LTA, la Fédération anglaise de tennis. 

"Ces décisions sont une violation des règles du Grand Chelem et de la WTA", explique Steve Simon, le patron de la WTA dans un email aux joueuses que s'est procuré le journal français. "Nous leur avons formellement signalé notre position en nous réservant le droit d'imposer des sanctions appropriées, qui peuvent inclure (parmi d'autres choses), le retrait des points de classement attribués à Wimbledon, des amendes et une suspension de l'adhésion de la WTA et de la LTA à la WTA. Le conseil des directeurs de tournois, celui des joueuses et le bureau de la WTA se rencontreront à Madrid pour définir ces sanctions."

Avec AFP

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Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Football : un derby de Tripoli en forme de bouffée d'air au milieu du chaos libyen

Publié le : 22/04/2022 - 10:21

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Le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de la Confédération de la CAF a placé face à face les deux clubs les plus titrés du football libyen, Al-Ahly Tripoli et Al-Ittihad. Une rare occasion de s'enthousiasmer pour le football le temps de ce derby tripolitain dans un pays toujours ravagé par la guerre.

Matches délocalisés, championnat suspendu : le chaos en Libye n'a pas épargné le football, mais les supporters des deux clubs phare de Tripoli ont une rare occasion de revivre leur passion le temps d'un double derby, bien qu'il se déroule loin de la capitale et sans eux.

Le hasard a en effet placé l'un contre l'autre les deux clubs les plus titrés du pays,  Al-Ahly Tripoli et Al-Ittihad, en quarts de finale de la Coupe de la Confédération de la CAF. Le match aller a eu lieu dimanche 17 avril et le retour est prévu dimanche 24 avril.

📹 MOMENTS CLÉS: Aucun but a eu lieu lors du match aller des quarts de finale #TotalEnergiesCAFCC entre Al Ittihad et Ahli Tripoli! @Football2Gether pic.twitter.com/TruNVl0KeE

April 18, 2022

Le stade de Tripoli n'étant pas homologué, c'est celui de Benghazi (Est), deuxième ville de Libye située à quelque 1 000 km, qui a été désigné pour accueillir cette confrontation. Or, Benghazi est le bastion du camp de l'Est et de son homme fort, Khalifa Haftar, dont les forces ont tenté de conquérir Tripoli militairement avant d'être défaites à l'été 2020 après d'âpres combats.

Le match aller s'est joué à huis clos et peu de supporters, même les plus motivés, se seraient de toute façon aventurés à faire le déplacement à Benghazi alors que le pays connaît depuis plusieurs semaines un regain de tension entre camps rivaux.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, plusieurs dizaines de supporters ont investi dimanche soir la place des Martyrs, vaste esplanade au centre de la capitale, pour suivre la rencontre diffusée sur un écran géant qui s'est soldée par un match nul (0-0).

"C'est le signe que la situation s'améliore"

"Ça manque aux Libyens de voir de tels matches sur leur sol, qui plus est dans une importante compétition continentale", lance Mohammed Al Mamdoud, un supporter d'Al-Ittihad.

 "Voir le public des deux équipes rassemblé, c'est le signe que la situation s'améliore", se réjouit Fayçal Hachad, un autre fan d'Al-Ittihad, croisé place des Martyrs, où l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi aimait prononcer ses discours avant d'être emporté par le vent du Printemps arabe en 2011. Ce Tripolitain de 18 ans, écharpe rouge et blanche au cou, aurait cependant "préféré soutenir le club depuis les gradins".

Si la route côtière reliant les deux villes a bien été rouverte l'an dernier, de même que les liaisons aériennes, se déplacer d'une cité à l'autre suscite encore des appréhensions en raison d'un climat d'insécurité, et nourrit la frustration chez les fans des deux équipes.

"J'aurais aimé être au stade mais j'aurais peur de me rendre à Benghazi, car il y a encore des divisions dans le pays. Il est plus aisé pour moi d'aller en Tunisie qu'à Benghazi", regrette ainsi Mohamed Mokhtar, 25 ans, un supporter d'al-Ahly.

C'est que l'offensive militaire avortée, menée entre avril 2019 et juin 2020 contre la capitale par les forces du maréchal Haftar, a exacerbé les divisions entre la Tripolitaine et la région orientale de Cyrénaïque.

Deux Premiers ministres rivaux

En décembre, des querelles persistantes ont entraîné le report sine die des élections présidentielle et législatives sur lesquelles la communauté internationale fondait de grands espoirs pour enfin stabiliser le vaste pays d'Afrique du Nord. Après avoir manqué cette échéance électorale, la Libye se retrouve depuis février avec deux Premiers ministres rivaux

Le football, lui, a longtemps souffert du chaos politique qui perdure depuis 2011. Entre le début de la deuxième guerre civile libyenne en 2014 et 2021, les clubs du pays et la sélection ont disputé leurs matches internationaux à l'étranger, principalement chez leurs voisins tunisien et égyptien. Ce long embargo footballistique a été levé en mars 2021. 

New Libya manager Corentin Martins 🇨🇵 was introduced to the media yesterday in Tripoli at the new headquarters of the Libyan Football Federation. 📸🇱🇾 pic.twitter.com/W2VB0FR1Mc

April 16, 2022

Les résultats, eux, se font toujours attendre : l'équipe nationale, qui vient d'être confiée à l'ancien international français Corentin Martins, n'a jamais remporté de Coupe d'Afrique du nations (CAN), ni participé à une phase finale de Coupe du monde, et pointe à la 117e place mondiale. Seuls quelques rares coups d'éclat d'Al-Ahly et d'Al-Ittihad dans les Coupes continentales ont réussi à sortir par intermittence le football libyen de l'anonymat.

Pour la suite du tournoi, Mohamed Mokhtar, le supporter d'Al-Ahly, garde espoir de voir son club de cœur se qualifier pour les demi-finales, et jouer à domicile. Avant un premier sacre continental ?

Avec AFP

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En Libye, le Parlement approuve un gouvernement rival à celui de Tripoli

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Libye : les raisons d'un report, sans surprise, de l'élection présidentielle

En Libye, le Parlement défie le gouvernement avec un nouveau Premier ministre

Opex 360

La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

a précisé

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

France24 - Monde

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Publié le : 22/04/2022 - 20:23

Tiffany FILLON

L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique. 

C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat. 

Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre. 

L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.

>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques

Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.

L'illusion d'un printemps plus frais

Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne. 

Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24. 

>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets

En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer. 

Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus. 

Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices 

Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. 

En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.

Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées". 

Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable. 

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Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Opex 360

L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

certaines unités

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - Monde

Tunisie : le pétrolier naufragé était vide, une catastrophe environnementale évitée

Publié le : 22/04/2022 - 16:20Modifié le : 22/04/2022 - 16:56

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Après avoir indiqué que le pétrolier naufragé au large des côtes tunisiennes transportait 750 tonnes de gazole, les autorités ont finalement annoncé que le navire était vide. Une nouvelle accueillie avec soulagement, même si de nombreuses questions restent en suspens autour de ce mystérieux pétrolier dont plusieurs experts ont souligné le trajet incohérent.

Pas de menace pour l'environnement, mais de nombreuses zones d'ombre à éclaircir : les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi 22 avril que le pétrolier naufragé samedi dernier au large du sud-est de la Tunisie, était vide, écartant tout risque de pollution, après avoir dans un premier temps indiqué que le navire transportait 750 tonnes de gazole.

Mais si une catastrophe environnementale a été évitée, des questions demeurent sur le trajet du pétrolier et la nature de ses activités. 

"Le navire 'Xelo' qui a coulé dans le golfe de Gabès ne contient pas de gazole et ses réservoirs sont vides", a indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué. "Il ne pose aucun risque de pollution dans l'immédiat", a ajouté le ministère.

Le capitaine de la marine tunisienne Mazeri Letayef, qui dirige une cellule de crise dans le port de Gabès, a précisé à l'AFP que cette découverte avait été faite "à la suite des opérations des plongeurs tunisiens et italiens", après l'arrivée sur place d'un navire de dépollution envoyé par Rome.

"Les quatre réservoirs sont remplis d'eau de mer", a ajouté le capitaine Letayef, estimant qu'"il se [pouvait] que le navire ne soit pas en réalité actif dans le transport de carburants".

Selon le communiqué du ministère, les préparatifs lancés pour pomper le gazole "vont cesser" et les autorités étudieront un possible renflouement et remorquage de l'épave "dans une phase ultérieure".

La justice ouvre une enquête

Le ministère, qui avait lui-même annoncé samedi dernier que le pétrolier transportait 750 tonnes de gazole, faisant craindre une marée noire, n'a pas expliqué les raisons de cette confusion.

Le 'Xelo', en route pour Malte selon les autorités tunisiennes, a coulé le 16 avril dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Selon Tunis, il était parti du port égyptien de Damiette, ce que les autorités portuaires égyptiennes ont démenti.

Pour une raison inconnue, ce pétrolier de 58 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1977, a commencé à prendre l'eau. 

Des forces de la marine militaire ont évacué les sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre par près de 20 mètres de fond. 

Il a coulé en position horizontale et ne présentait "pas de fissures" dimanche lors d'une inspection des plongeurs, selon le ministère de l'Environnement.

La justice tunisienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet accident, mais aussi la nature de l'activité du pétrolier et son trajet ces dernières semaines.

Les membres d'équipage du navire – le capitaine géorgien, quatre Turcs, deux Azerbaidjanais – battant pavillon de la Guinée équatoriale, ont été interdits de quitter la Tunisie pour une période de deux semaines. 

La Guinée équatoriale a annoncé jeudi la suspension de 395 navires battant pavillon de ce pays de manière "illégale".

Trajet incohérent

"Il y a plus de 300 navires dans le monde qui travaillent illégalement sous notre pavillon. Le drapeau de la Guinée équatoriale ne peut pas être le visage de la fraude internationale", a tweeté le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue.

Des médias tunisiens ont rappelé la proximité du golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures, notamment vers Malte, ces dernières années.

Des experts et médias ont souligné le trajet incohérent suivi par le navire dont "le connaissement", un document informant sur son trajet et la nature de sa cargaison, a été "laissé par l'équipage" sur le bateau, selon les autorités. 

Certains experts pensent que ce navire a pu servir de "station-service" flottante approvisionnant les bateaux transitant par la zone stratégique du golfe de Gabès.

L'enquête tunisienne l'a localisé dans le port de Sfax, au nord de Gabès, du 4 au 8 avril, où il a effectué un changement d'équipage et de petites réparations. Sa trace a ensuite été perdue jusqu'à ce qu'il envoie des signaux de détresse le 15 avril. 

Avec AFP

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Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole

Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès

Opex 360

Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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New York Times - World

La bioluminiscencia en fotos: así luce en el mar nocturno de Nueva Zelanda

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Bajo las condiciones adecuadas, las algas marinas emiten una luz que convierte al océano en un espectáculo visual. Captarlo requiere habilidad, paciencia y algo de suerte.

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Por Mike Ives

En las calurosas noches sin luna de Nueva Zelanda, se despliegan por las playas en busca de una presa escurridiza y brillante.

No son cazadores, sino fotógrafos que persiguen la bioluminiscencia, un fenómeno natural en el que las algas brillantes confieren un aura etérea y azul eléctrico a las olas al chocar.

Nueva Zelanda es un lugar especialmente bueno para “perseguir la bio”, como dicen los aficionados. Aun así, es muy difícil predecir dónde y cuándo aparecerá la bioluminiscencia. Y fotografiarla en una oscuridad casi total —a las 3 a.m., de pie, cuando el agua te llega a las rodillas y sostienes un trípode— presenta obstáculos adicionales.

“Es muy muy difícil de ver, y a veces es cuestión de suerte”, dice uno de esos entusiastas, Matthew Davison, de 37 años, que vive en Auckland y a veces se queda fuera hasta el amanecer fotografiando la bioluminiscencia.

“Pero parte del atractivo y de la aventura es que, al ser tan difícil, eso es lo que la hace emocionante”, añadió. “Cuando lo encuentras, cuando das con el oro azul, ¡es una sensación tan buena!”.

Una ‘alarma antirrobo’

La bioluminiscencia es relativamente rara en tierra, pero muy común en el océano. Aproximadamente cuatro de cada cinco animales que viven entre los 200 y 1000 metros bajo la superficie son bioluminiscentes, según la Oficina Nacional de Administración Oceánica y Atmosférica de Estados Unidos. El resplandor se presenta en diferentes colores en tierra, pero en los océanos suele ser de color azul verdoso porque es lo que mejor se percibe en el agua de mar.

Los organismos bioluminiscentes —desde las luciérnagas hasta el rape— crean luz a partir de la energía liberada por reacciones químicas en el interior de sus cuerpos.

Aunque muchos científicos, como Aristóteles y Darwin, se han sentido fascinados por la bioluminiscencia a lo largo de los siglos, las motivaciones de este comportamiento siguen siendo un misterio, afirma Kenneth H. Nealson, profesor emérito de la Universidad del Sur de California que estudió el fenómeno durante décadas.

Por lo general, los científicos piensan que los organismos producen luz para comunicarse entre sí, para atraer o detectar a sus presas, o para emitir una advertencia que les ayude a alejar o evadir a los depredadores.

La explicación más popular de por qué las algas brillan en los océanos es la hipótesis de la “alarma antirrobo”, según el profesor Nealson. Sostiene que los organismos brillan al pasar los peces grandes a fin de ahuyentar a los peces más pequeños que se alimentan de algas.

Las aguas costeras se vuelven azules durante los periodos en que las algas, que viven cerca de la superficie de los océanos, se multiplican en aguas especialmente ricas en nutrientes. Los destellos específicos de luz azul-verde se producen en respuesta a los cambios de presión que crean las olas al chocar.

Según Nealson, las olas no suponen una amenaza para las algas, pero estas se iluminan de todos modos porque están programadas para responder a los cambios de presión que ocasionan los peces cuando pasan nadando por el océano abierto.

“Esa luminiscencia probablemente no ayuda en absoluto a las algas que están en la cúspide de la ola y que emiten la luz”, dijo el profesor Nealson. “Pero si estuvieran un poco más lejos de la costa, podría ser un mecanismo de comportamiento muy bueno” porque podría ayudarles a ahuyentar a los depredadores.

Ver el azul

Los fotógrafos que se dedican a la caza de la bioluminiscencia en Nueva Zelanda, muchos de los cuales tienen trabajos diurnos, afirman que el verano suele ser la mejor época para detectarla. (El verano va de diciembre a marzo en el hemisferio sur). Dicen que las noches después de las tormentas son las mejores, porque el agua que fluye de la costa hacia el océano a menudo incluye material rico en nutrientes que atrae a las algas.

Davison, desarrollador de productos para una empresa tecnológica, tiene un método para encontrar la bioluminiscencia. Primero estudia las imágenes de satélite para identificar las floraciones de algas en la costa. A continuación, examina otros indicadores, como la dirección del viento y los patrones de las mareas, para predecir dónde pueden brillar las aguas.

Pero él es una excepción. Otros fotógrafos se basan principalmente en una mezcla de suerte, intuición y algún que otro aviso de los vecinos que detectan chispas de azul durante sus paseos por la playa.

“Si soy totalmente sincero, probablemente ocho de cada diez veces que la capto es por casualidad o simplemente por una sensación visceral de que puede estar por ahí”, dijo Grant Birley, de 48 años, que trabaja en la industria de la ortopedia y a menudo se detiene a fotografiar la bioluminiscencia durante su trayecto de dos horas por la costa de la Isla Norte de Nueva Zelanda. “No es para nada una suposición fundamentada”.

Una de las fuentes de información es un grupo privado de Facebook que se creó hace dos años para que los habitantes de la zona de Auckland hablaran de los avistamientos de bioluminiscencia. Ahora cuenta con más de 7000 miembros y acoge a unos 2000 nuevos cada verano, dijo Stacey Ferreira, una de las administradoras del grupo.

Ferreira dijo que creó el grupo para que otras personas pudieran “tachar este hermoso fenómeno de sus listas de deseos”, como hizo ella en 2020. “¡Ha sido genial!”, escribió en un correo electrónico. “Se han unido personas de todos los ámbitos: talentosos entusiastas de la fotografía, investigadores de la bioluminiscencia, científicos, familias y todos los demás”.

Fotografías en la oscuridad

Para los “cazadores de bioluminiscencia”, encontrar el resplandor es solo el comienzo del proceso de captura de una imagen memorable. Tras llegar a una playa, suelen colocar trípodes en el oleaje y pasan horas fotografiando, a veces en una oscuridad casi total, mientras las manchas azules parpadean intermitentemente en la orilla. A veces, el parpadeo desaparece al cabo de unos minutos y vuelven a casa con las manos vacías.

Cuando la “bio” está presente, un desafío clave es decidir cuánto tiempo exponer una imagen. Birley dijo que el tiempo puede oscilar entre un segundo y casi dos minutos y que puede ser difícil comprobar sobre la marcha —mirando la diminuta pantalla de la cámara— si los tiempos de exposición son correctos.

Otro problema es que las imágenes de la bioluminiscencia a veces incluyen detalles que no eran visibles cuando se disparó el obturador. Esto se debe a que una cámara capta mucho más que el ojo humano, especialmente en las largas exposiciones nocturnas.

“Durante el día miras y dices: ‘Hay un árbol, una puesta de sol y un acantilado, y me voy a mover hacia la izquierda’”, explica Alistair Bain, de 38 años, profesor de secundaria que vive cerca de Birley, en la península suburbana de Whangaparaoa, al norte del centro de Auckland. “Por la noche no tienes nada de eso”.

Encuentros fortuitos

A pesar de todos los desafíos, los fotógrafos dicen que cazar la bioluminiscencia es gratificante en parte porque el fenómeno es infinitamente sorprendente.

Una noche despejada, Bain condujo unos 65 kilómetros hasta una playa donde esperaba fotografiar la galaxia de la Vía Láctea. Cuando llegó, no solo vio un cielo lleno de estrellas, sino una costa resplandeciente. “Fue muy especial encontrarse con eso por accidente”, dijo.

En otra ocasión, Davison salió con pocas expectativas de su carro en una playa. Estaba lloviendo, y supuso que eso sería un problema porque la lluvia intensa suele estropear un espectáculo de bioluminiscencia.

Pero en este caso, la lluvia era lo suficientemente leve como para activar algas brillantes en la superficie del océano hasta donde él podía ver. Así que cogió su cámara y empezó a disparar.

“A menos que estés allí, a menos que lo captures, nadie podría creer —ni siquiera imaginar— lo que estás presenciando”, dijo Davison. “Por eso me encanta hacer fotos y videos de esto. La mejor manera de compartir lo que has visto es a través del poder de una imagen”.

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L'Humanité

Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite

Actu

MARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.

Kareen Janselme

Grande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».

« On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »

C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »

Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.

lesbiennesmarche des fiertésExtrême droite
France24 - World

Le Pen calls on voters to choose 'between Macron and France' at final campaign rally

Issued on: 21/04/2022 - 21:22

FRANCE 24 Follow Florence VILLEMINOT Follow

Far-right candidate Marine Le Pen urged voters to choose "between Macron and France" as she held her final campaign rally in the northern town of Arras on Thursday, hoping to sway undecided voters ahead of Sunday’s final presidential vote.

The leader of the Rassemblement National (National Rally) party ripped into President Emmanuel Macron in a fiery address to supporters, recovering the combative spirit that had largely deserted her during their televised debate on Wednesday.

Blasting her opponent’s “unbounded arrogance” during the debate, in which Macron is widely believed to have prevailed, Le Pen cast herself as the “president who will respect the French” versus an incumbent “who does not like them”.

“A president should not behave that way,” she said of Macron’s conduct during the televised face-off. “But are we really surprised? His contempt last night mirrored that with which he has treated the French people over the past five years.”

French presidential election © France 24

Le Pen, who is making her third run for the Elysée Palace, is hoping to be the first far-right leader of modern France and the first woman to hold the presidency.

>> Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

The stakes are huge in the election, a rematch of the 2017 run-off between the same two candidates. That earlier contest was easily won by Macron but the margin is narrower this time.

A Le Pen victory would send shockwaves around the European Union, which she has vowed to radically reform if she wins power, remodelling it as an “alliance of nations”.

At the rally in Arras, in Le Pen's northern heartland, she sought to frame Sunday’s election as a referendum on Macron, urging voters to choose “between Macron and France”.

“Manifestly, your choice is France,” she told the raucous crowd of supporters, calling for an “anti-Macron front” to oppose the “republican front” of mainstream parties that has traditionally acted as a bulwark to keep the far right out of power.

“To block [Macron], you cannot abstain, you must vote,” she added. “You must vote for the only front that is truly republican, the anti-Macron front.”

Testy debate

Le Pen has sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.

The anti-immigrant candidate has spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic televised debate with Macron in 2017, which even she has admitted was a flop.

But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed on Wednesday as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public.

Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow due to a €9 million loan she took from a Czech-Russian bank in 2014.

She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but she struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures.

Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.

“Like a boa constrictor, Emmanuel Macron seemed to gradually tighten his grip around his opponent until she suffocated,” wrote French daily Le Monde, describing the debate as a missed opportunity for Le Pen.

Following the debate, a snap opinion poll by Elabe for BFM TV said 59 percent of viewers found Macron the most convincing while 39 percent thought Le Pen had prevailed.

European leaders back Macron

Polls show Macron has a clear advantage over Le Pen of some 10 percentage points but allies warn nothing is in the bag due to the large number of undecided voters.

Both rivals have their eyes on left-wing voters and especially those who backed hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off.

Mélenchon has urged his supporters not to give Le Pen “a single vote” but he has refrained from overtly backing Macron. An internal consultation of his party members showed a majority planned to abstain or cast blank, protest ballots.

Macron visited the low-income Seine-Saint-Denis region outside Paris on Thursday, hoping to win over voters who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.

He received the backing of fellow European leaders – German Chancellor Olaf Scholz, Spanish Prime Minister Pedro Sánchez and Portuguese Prime Minister António Costa – who took the unusual step of writing a column on the French election that was published in several European newspapers.

>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds

“It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name.

Europe “is facing a change of era” due to Russia’s invasion of Ukraine, the three centre-left leaders added, warning that “populists and the extreme right” are viewing Putin “as an ideological and political model, replicating his chauvinist ideas”.

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Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

French presidential election

Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

Opex 360

L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022

« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

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« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

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« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

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April 16, 2022

« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

estime
New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Hong Kong Dispatch

Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - World

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Issued on: 22/04/2022 - 16:43

Annette Young Follow

In this special edition, we once again focus on the war in Ukraine where allegations are emerging of a systemic, coordinated campaign of sexual violence by Russian forces. Annette Young talks to Maxime Forest, a gender policy specialist, on how the war is reinforcing outdated gender stereotypes; in particular the very worst of toxic masculinity. Plus the women leaders from Russia's neighbouring countries who are standing up to Vladimir Putin.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

The France 24 Interview

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

ENCORE!

A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war

L'Humanité

Sur Facebook, les brigades du pire

Actu

Justice Deux policiers ayant échangé des messages à connotation raciste sur le site TN Rabiot Police officiel comparaissaient le 20 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.

Camille Bauer

Il a l’air de ne pas comprendre pourquoi il est là. « Je ne vois pas d’injure à caractère raciste. Je suis surpris d’être devant vous », explique à la barre le brigadier Patrick C., crâne chauve et accent du Midi. Assurant sa défense, il est le seul des deux prévenus à être présent, ce 20 avril, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, pour répondre des faits d’« injure publique à caractère racial », en raison de propos publiés sur le groupe Facebook TN Rabiot Police officiel. Également appelé à comparaître pour « provocation publique à la discrimination », le gardien de la paix Fabrice D.-P. est, lui, resté en Thaïlande, où il s’est installé après s’être mis en disponibilité. Symptôme de la difficulté à lutter contre la haine en ligne, l’enquête n’a permis d’identifier que ces deux auteurs, parmi les très nombreux commentaires racistes, sexistes ou homophobes retrouvés sur les 900 pages d’échanges saisies.

Du racisme, sur ce groupe Facebook de près de 8 000 abonnés, pour l’essentiel des policiers, Patrick C. n’en a pourtant pas vu beaucoup. « Sur dix ans, ça m’est arrivé une ou deux fois de voir des commentaires plus que limites », explique-t-il. Il évoque un groupe « corporatiste » mais « de bonne tenue », à « l’ambiance bon enfant ». Ce sont pourtant des centaines de commentaires et d’images nauséabonds, dont l’existence a été révélée en juin 2020 par un article de StreetPress, qui avaient conduit le ministère de l’Intérieur a demandé l’ouverture d’une enquête. « On se dit que vous avez une attention sélective », rétorque la rapporteuse, Sophie Combes. Même si, effectivement, TN Rabiot aborde des thèmes liés à la carrière des policiers, « on est interpellé par des commentaires plus problématiques ». Elle donne des exemples, comme ce post : « Les balancer à la mer ira plus vite et, au moins, les mammifères marins auront autre chose que du plastique à manger. »

Le brigadier était mis en cause pour un commentaire posté au lendemain d’une attaque au couteau à Romans-sur-Isère, en avril 2020, par un réfugié soudanais : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. C’est plus facile de les traiter de méchants racistes fascistes et tout ça, et pendant ce temps-là, ça continue à rentrer par tous les trous. » Devant les juges, il a regretté une réaction trop rapide, motivée par « un état de tristesse et de colère » devant « le télescopage entre un réfugié soudanais et la verte campagne française ». « Est-ce qu’on ne peut pas voir des propos outrageants ou généralisants ? » lui demande la juge. « Quand je dis poubelle, ce ne sont pas les gens que je vise, c’est la France. C’est l’absence de filtres, de politique migratoire cohérente », justifie-t-il. Un argument balayé par la procureure, Aude Duret, dans son réquisitoire. « Dans ce message, vous ne parlez pas de politique migratoire, mais bien de gens.(…) On a bien des propos injurieux, qui vont contre les valeurs fondamentales de notre République, à commencer par l’égale dignité entre les hommes. »

mis en cause mais pas sanctionnés

« J’ai l’impression qu’il doit y avoir une sanction pédagogique. Je vais prendre pour des gens qui ne sont pas là, pour des propos que je n’ai pas tenus », s’est inquiété Patrick C. Les avocats des parties civiles (Licra, SOS Racisme, Maison des potes) ont aussi regretté le faible nombre de prévenus dans cette affaire. « Vous dites que vous n’êtes pas raciste. Je crois que vous le croyez. Je fais le procès d’un inconscient. Ce n’est pas le procès de la police, mais quand même d’une certaine police, celle qui est pleine de préjugés, a plaidé Me Jérôme Karsenti. TN Rabiot, c’est un groupe de policiers qui se sent entre soi, bien au chaud. Ce qui choque, c’est la parole libre, qui s’exprime sans complexe. » Rien n’a d’ailleurs cessé. Fabrice D.-P., l’autre mis en cause pour avoir écrit à la suite d’une manifestation de sans-papiers place de la République : « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les “gauchiasses” puants et les immigrés qui ne feront même pas 1/10 du quart de ça chez eux. Comme Trump ! », a continué à poster de nombreux commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Depuis la Thaïlande, une dictature qu’il loue, il y a fait campagne pour Éric Zemmour.

Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 juin. Dans son réquisitoire, la procureure a demandé trois mois avec sursis pour Patrick C. et « une peine plus sévère de 90 jours-amende à 100 euros » avec risque de privation de liberté s’il n’obtempère pas pour Fabrice D.-P., en raison de trois mentions sur son casier judiciaire, dont une pour escroquerie et une autre pour violence conjugale. « Mais ce qui interroge le plus, c’est que ces policiers puissent continuer à exercer sans être sanctionnés », déplore Samuel Thomas, de la Maison des potes. Il a demandé une peine supplémentaire de privation de droits civiques, avec l’espoir d’obtenir leur révocation de la police nationale.

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Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

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Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

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Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

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Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

ouvrit la voieRAZBAM Simulations

Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

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April 1, 2022

Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

explique
New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Toronto Dispatch

Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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France24 - World

An ambassador of Indian literature: Vikas Swarup at the Festival du Livre de Paris

Issued on: 22/04/2022 - 17:49Modified: 22/04/2022 - 17:51

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Catherine CLIFFORD

When his debut novel "Q&A" became the film sensation "Slumdog Millionaire", Vikas Swarup’s day job as a diplomat became a lot busier. The author joins us to talk about the rich diversity of Indian literature, why Mumbai – a city of celluloid dreams and dramatic contrast – is the perfect literary setting and how storytelling is a gateway to true and empathetic diplomacy.

As the Festival du Livre de Paris returns after a two-year absence, FRANCE 24's Catherine Khédir-Clifford tells us about key changes at the book fair, the effects of the pandemic on the publishing sector and gives us her pick of the bookish events taking place over the weekend.

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BBC

Harry Billinge: The veteran who raised £50,000 for a D-Day memorial

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Horace "Harry" Billinge visited Normandy many times in his life, starting with the D-Day invasion when he was just 18 years old.

He later returned to remember his fallen comrades, and raised £50,000 (€60,000) for a memorial to be built in their memory.

Resident of Arromanches, Normandy have been sharing their memories of the "little man that was just full of life" ahead of his funeral next week.

L'Humanité

L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à inclure des dispositions protégeant les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement , l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine, est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an pile-poile, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet. Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a trainé à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale. Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
France24 - World

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

Issued on: 20/04/2022 - 13:22

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged eastern city of Mariupol. She also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children. The prosecutor general said that "sexual crimes" have taken place in all occupied areas of Ukraine and have targeted women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova explained that more than 7,000 war crimes investigations have already been opened. 

Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" by Russian forces in the besieged eastern Ukrainian port city of Mariupol.

Venediktova also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children.

She also said that at least 1,500 civilians have been found dead around the capital Kyiv, but that the real number is no doubt higher as some places are "still mined", with de-mining operations ongoing.

'Sexual crimes took place in all occupied territories'

The prosecutor general warned that "sexual crimes" have taken place in all areas of Ukraine occupied by Russian forces and that the victims were women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova said that more than 7,000 war crimes investigations have been opened in Ukraine, with more than 3,000 other probes opened into related crimes. 

Asked about whether she could prosecute Russian President Vladimir Putin, Venediktova explained that foreign leaders have immunity under Ukrainian law. She said that she was "very open to cooperation" with the chief prosecutor of the International Criminal Court in order to get around the issue of immunity. She added that Ukraine was "ready to cooperate with other states" and that several joint investigations have already begun.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

The Debate

Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?

WAR IN UKRAINE

French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

BBC

The German towns in Paraguay with a surge in European immigrants

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A BBC investigation has discovered that thousands of German nationals have migrated to Paraguay in the last 12 months - to escape Covid restrictions and vaccinations in Europe.

But the pandemic is not the only thing driving this new wave of immigration.

As BBC Mundo's Mar Pichel has been finding out, many of the new arrivals say they have become immigrants in Paraguay - because they are uncomfortable with Muslim immigrants at home.

France24 - World

Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad

Issued on: 22/04/2022 - 17:11

The textile industry is the backbone of Pakistan's economy, accounting for 8.5 percent of its GDP. But it's also a source of major pollution, with untreated waste flowing into the groundwater and factories relying heavily on coal. Our correspondents report on the industry's impact in Faisalabad, Pakistan's main textile hub, where clothes are produced for the biggest fast fashion brands.

Down to Earth

Renewable colours: Sustainable dyes

DOWN TO EARTH

Fast fashion: Wearing the world out

INDIA

India's textile hub faces challenge of preserving environment

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
BBC

France election: What far-right leader Marine Le Pen said before… and now

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Marine Le Pen is the leader of France's far-right National Rally party, who took the reins from her father Jean-Marie Le Pen in 2011.

Over a decade later, Le Pen is running for the French presidency and her supporters are hopeful that the third time will be a charm.

In her previous campaigns she has held strong views on issues like immigration and EU membership, but has Marine Le Pen changed since the last election?

Produced by Ian Casey and Tamsin Selbie.

Opex 360

Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

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Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

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Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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France24 - World

Trouble in crypto paradise: Why utopian projects always seem to fail

Issued on: 22/04/2022 - 15:43

Peter O'Brien Follow

A number of wealthy cryptocurrency enthusiasts have dreamt up schemes to spend the rest of their days chilling on a Bitcoin beach or a crypto cruise ship, away from the institutions, currencies and taxes that govern the lives of everyone else. But only a few are determined enough to try to make it happen. On this week's Tech 24, Peter O'Brien takes us through some of the real-life attempts to create a utopian, libertarian, offshore paradise... and explains why they've all been doomed to fail so far. 

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Valeurs Actuelles

Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

Une inflation de 5 à 8 % 

Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Femicide in Germany: A silent epidemic

Issued on: 04/03/2022 - 17:18

Germany has one of the highest rates of femicide in Europe. According to statistics from the Federal Criminal Police Office in December 2021, the pandemic has only made the situation worse. Despite the tireless work of support groups for victims of domestic violence, the number of femicides continues to rise. Activists condemn a failure by police to take women's cases seriously enough, as well as legal shortcomings in German law. Our Berlin correspondents report.

Violence against women

French police face disciplinary hearings amid high numbers of femicide

After #MeToo, now #DoublePeine: French women accuse police of downplaying rape

Reporters

Protect the living, honour the dead: Ending violence against women in France

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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New York Times - World

In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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By Raja Abdulrahim

WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

Walaja was part of the captured West Bank.

Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

The case only protects those 38 homes, though.

“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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France24 - Monde

Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

Publié le : 21/04/2022 - 21:28

Tiffany FILLON

Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opposé, mercredi soir, leurs visions de l'écologie pendant le débat de l'entre-deux-tours. Mais l'enjeu de la sobriété n'a pas été abordé. Le basculement vers ce mode de vie qui consiste à consommer "moins et mieux" semble pourtant inévitable, alors que la crise climatique s'aggrave. 

Lors du débat de l'entre-deux-tours, mercredi 20 avril, seulement une vingtaine de minutes ont été consacrées à l'écologie, au grand dam des défenseurs de la cause climatique. La discussion a porté majoritairement sur le nucléaire et sur la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France, en excluant de nombreux autres aspects de la transition énergétique. 

La question de la sobriété écologique a notamment été absente de la discussion, ce qui a suscité des réactions sur Twitter. "Toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété", a pointé l'ONG Greenpeace.

D'ailleurs, pendant les rares minutes où E. Macron et M. Le Pen ont parlé d'écologie, ils ont quasi-exclusivement parlé du nucléaire. En revanche, toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété.

April 20, 2022

"On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen", s'est indigné pour sa part William Aucant, membre de la Convention citoyenne sur le climat et conseiller régional EELV des Pays de la Loire. 

🔎 Sur le #climat : On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen. pic.twitter.com/vOBS5QgdPn

April 20, 2022

Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie. 

Contactée par France 24, Sarah Fayolle, chargée de campagne pour l'ONG Greenpeace, prend l'exemple du secteur aérien. "La France ne peut plus se permettre de faire voler autant d'avions qu'avant la crise du Covid-19. Sinon, elle va exploser son budget carbone. Prenant en compte ce constat, l'État peut agir sur l'offre de trafic aérien, en réduisant par exemple les vols intérieurs en cas d'alternative en train (une mesure issue de la Convention citoyenne, NDLR), ou en interdisant la publicité qui promeut l'usage des énergies fossiles", explique-t-elle. 

La sobriété suppose aussi une responsabilisation des citoyens. Agir pour la sobriété, c'est réduire sa consommation et donc changer ses habitudes. Quand "on parle de sobriété, on demande aux gens de faire un effort personnel et de perdre une partie de leur confort", résume Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Sciences Po et spécialiste de l'écologie politique, interrogé par France 24. 

Marcher, éviter l'avion et manger moins de viande

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évoque "une déconsommation" ou encore une "frugalité volontaire". Il peut s'agir, comme l'a préconisé le Giec dans son rapport publié le 4 avril, de manger moins de protéines animales, de privilégier la marche et le vélo à la voiture, d'éviter les vols longs courriers ou encore de réduire son utilisation d'appareils électriques.

Selon le dernier rapport du Giec, réduire la demande en énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2050. 

>> À lire aussi : Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

Par ailleurs, la sobriété énergétique permettrait en 2050 de réduire de 28 % les consommations d’énergie de la France, par rapport à 2015, selon l'association négaWatt

Mais aller vers plus de sobriété implique aussi de nouvelles politiques publiques. "On ne peut pas juste dire : 'On instaure la sobriété et on laisse les gens se débrouiller'. On doit accompagner cette transformation. Par exemple, si on interdit les vols intérieurs, il faut se demander comment rendre le train accessible financièrement pour qu'on puisse tous se déplacer de manière moins polluante", détaille Sarah Fayolle.

Et la chargée de campagne de poursuivre : "La France doit aussi avancer sur l'efficacité énergétique (améliorer les équipements pour moins consommer d'énergie), développer le renouvelable ou encore transformer son modèle agricole". 

Une France plus "ouverte qu'avant" sur la sobriété

Sans l'adhésion de la population, un mode de vie plus sobre ne pourrait pas non plus voir le jour en France. Selon Daniel Boy, les Français y sont de plus en plus réceptifs. "La population est plus ouverte qu'avant à cette idée de sobriété. Les enquêtes montrent que les gestes écoresponsables qu'on ne faisait pas il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui entrés dans les usages, comme éteindre la lumière quand on sort d'une pièce", explique Daniel Boy. 

Mais les paradoxes persistent. Si 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place, 60 % des Français souhaitent "pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie", selon le dernier baromètre de l'Ademe

"Les Français sont d'accord, sur le principe, de consommer moins mais est-ce aussi le cas dans les faits ? Marcher deux kilomètres pour acheter du pain, qui le ferait aujourd'hui ?", se demande le politologue. Daniel Boy prend aussi l'exemple de la division de la consommation de viande par trois, une mesure préconisée par l'Ademe dans l'un de ses quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

"Ce n'est pas étonnant si aucun candidat n'a dit hier (mercredi) qu'il allait demander aux gens d'appliquer cette mesure. Car réduire drastiquement sa consommation de viande demande un effort personnel très conséquent pour certains Français. Et puis, il n'est pas acceptable de demander une chose pareille aux classes populaires", explique Daniel Boy. Cette problématique a également été soulevée par l'Ademe qui présente la sobriété comme le fait de consommer "moins mais mieux" et pour qui le "mieux soulève des questionnements au regard de son accessibilité pour les publics plus défavorisés".

>> À voir aussi : Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

Mais pour Sarah Fayolle, "les ménages fortunés ont un impact aujourd'hui beaucoup plus fort sur l'environnement que les ménages les plus modestes, donc tout le monde ne doit pas contribuer à la même hauteur". La sobriété ne se réduit donc pas à la baisse de la consommation, c'est aussi une autre vision de la société impliquant des changements profonds.

De quoi susciter des réticences. "En sciences sociales, on ne sait pas encore ce qui peut convaincre les gens d'adopter un mode de vie fondé sur la sobriété", admet Daniel Boy. 

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ÉLYSÉE 2022

Le combat des ONG pour faire exister le climat dans la campagne présidentielle

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »

Entretien

Face au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.

Emilio Meslet

Gabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre

D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?

Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.

Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?

Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.

Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?

Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.

Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…

Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.

BBC

Kardashians deny faking Roblox sex tape scene

By Joe TidyCyber reporter

A reality show scene where Kim Kardashian's son finds an advert for a sex tape on the game Roblox was not faked, a source close to the star says.

In the scene, Saint West, six, shows his mother a "Kim Kardashian experience" room he apparently stumbled across while playing the game.

Roblox said it removed the room and banned its creator - and no sex tape was ever available.

It also said only "a few dozen players" found it in the short time it was live.

'Actively searched'

On social media and in some news reports, people have suggested the chances of Saint West being one of those who found it are slim.

One well known independent Roblox developer known as Zomebody told BBC News: "The chances of 'accidentally' stumbling upon a game like that are astronomically small.

"There are two potential ways for Saint to have found such a game - either he or the family actively searched for (or even created) such a game or someone else in their group of peers created it and then shared it directly with the boy."

Neither the Kardashians nor the production company, Fulwell 73, provided an on-the-record comment but a source close to the family insisted the scene was not falsified.

Fifty million players worldwide log in to Roblox every day to explore, play mini-games and create their own experiences.

There are millions of player-generated experiences and mini games, with new features added daily.

The most popular experiences are showcased to Roblox players through a curated home screen but others can be found using the search function.

The vast majority of these zones are not advertised to players and do not receive many visitors.

The moment Saint West finds the Roblox room is a central driver of the drama in the first episode of the new show, The Kardashians, a reboot of the long-running Keeping Up With the Kardashian's reality show.

He is seen running up to his mother, saying: "Everybody look it, this is on Roblox," before handing her his tablet computer.

The tablet screen is blurred but Kim Kardashian describes what she saw to an interviewer: "There was a picture of my cry face and I look at it and it said something super-inappropriate like, 'Kim's new sex tape'. This is supposed to be unreleased footage from my old sex tape."

A sex tape of Kim Kardashian was published online in 2007.

Later in the episode, using strong language, she threatens to sue Roblox telling her lawyer she has "all the time, all the money and all the resources to burn them to the... ground".

'So grateful'

Roblox, which is valued at about $24bn (£18bn), said it took action against the content as soon as its moderators were alerted in September 2021.

The show aired on Hulu in the US and Disney+ elsewhere, last week.

There is no public record of a lawsuit filed against the company.

A Roblox spokesman said: "The text reference to the tape that got around our filters was quickly taken down and fortunately visible only to a few dozen people on the platform. We also swiftly took down the associated experience and banned the community developer involved with the incident."

Roblox would not say who had created the room, exactly how many players had entered it before it had been removed or how the company had been notified about it.

Hulu, which did not respond to requests for comment, celebrated the success of the show, which had the biggest US premiere in the streaming service's history.

Kim Kardashian wrote on Instagram she was "so grateful for you all for tuning in".

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Why Roblox is a $30bn bet on the gaming Metaverse

Roblox: The children's game with a sex problem

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France24 - World

Portuguese authorities name formal suspect in ‘Maddie’ McCann disappearance case

Issued on: 22/04/2022 - 00:57

NEWS WIRES

Portuguese prosecutors said on Thursday a man had been formally identified as a suspect in the disappearance of British toddler Madeleine McCann 15 years ago.

It is the first time Portuguese prosecutors have identified an official suspect in the case since Kate and Gerry McCann, Madeleine’s parents, were named suspects in 2007. They were later cleared.

Madeleine disappeared from her bedroom on May 3, 2007 during a family holiday in the Algarve region while her parents were dining with friends nearby in the resort of Praia da Luz.

Prosecutors in Faro, Algarve’s main city, did not publicly name the man but said in a statement he was identified as a suspect by German authorities at its request.

German police said in June 2020 that Madeleine was assumed dead and that convicted child abuser and drug trader Christian Brueckner was likely responsible for it.

But, since then, Brueckner, 45, has not been charged with any crime related to the disappearance. He is behind bars in Germany for raping a woman in the same area of the Algarve region where Madeleine went missing in 2007.

Brueckner has denied being involved in the disappearance of McCann.

Prosecutors said the investigation has been carried out with cooperation from British and German authorities.

Brueckner lived in the Algarve between 1995 and 2007 and burgled hotels and holiday flats, according to court documents seen by Reuters in 2020. He also falsified passports and was caught stealing diesel from a Portuguese harbour.

Portugal’s Judiciary Police handed over documents with hundreds of names related to Madeleine’s case, including Christian Brueckner to British authorities in 2012, according to the force.

German police received their first tip-off linking Brueckner to the Madeleine’s case in 2013.

The reasons that led Portuguese prosecutors to identify a suspect now are not clear but it could be related to Portugal’s 15-year statute of limitations for crimes with a maximum prison sentence of 10 years or more.

Next month will mark 15 years since Madeleine disappeared.

(REUTERS)

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Madeleine McCann presumed dead, German prosecutor says

UNITED KINGDOM

McCanns release artist's impression of suspect in Maddie case

UK

Police announce new leads in Madeleine McCann case

Valeurs Actuelles

Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »

Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ? Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.

D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ? C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.

Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ? Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.

Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ? J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.

Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ? Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?

Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ? J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.

Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ? Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.

Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ? Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN

By Georgina RannardClimate and Science, BBC News

Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.

Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.

His celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean.

Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.

"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.

"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."

UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.

"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.

Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.

Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.

Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.

"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.

She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."

Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.

"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.

Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.

"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.

Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.

En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.

Dificultad

Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 200 g de lentejas secas
  • 1 hoja de laurel
  • 2 dientes de ajo
  • 1 manojo de espárragos trigueros finos
  • 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
  • 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
  • 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
  • Sal al gusto
  • Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos

Preparación

  1. Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.

  2. Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.

  3. Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.

  4. Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.

  5. Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.

  6. Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.

  7. Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

France24 - World

Korean leaders Kim, Moon exchange friendly letters in rare break from tensions

Issued on: 22/04/2022 - 06:04

NEWS WIRES

North Korean leader Kim Jong Un has thanked South Korea’s outgoing president for trying to improve relations, a rare gesture of goodwill but one that analysts said may not be enough to head off growing tension between the two Koreas.

The warm words from North Korea to President Moon Jae-in came in an exchange of letters less than three weeks before Moon leaves office to be replaced by a conservative leader who has already signalled a tougher line on North Korea.

Analysts were sceptical that North Korea’s message heralded a broader improvement in relations, and warned that the praise for Moon could be a bid to portray his successor, Yoon Suk-yeol, as responsible for any further deterioration in ties.

North Korean state media was the first to report the exchange and the unexpected North Korean plaudits for the stalled effort by Moon and his liberal administration to engage.

“Kim Jong Un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” North Korea’s state news agency reported.

The exchange of letters was an “expression of their deep trust”, it said.

The letters come against a backdrop of tension since a failed North Korea-U.S. summit in 2019, exacerbated last month when North Korea launched intercontinental ballistic missiles (ICBM), breaking a self-imposed 2017 moratorium.

Moon sent a letter on Wednesday and promised to try to lay a foundation for unification based on joint declarations reached at summits in 2018, despite the “difficult situation”, the North’s KCNA news agency said.

Moon’s office confirmed that he had exchanged “letters of friendship” with Kim.

Moon said the “era of confrontation” should be overcome with dialogue, and that inter-Korean engagement was now a task for the next administration, his spokeswoman, Park Kyung-mee, told a briefing. Moon also expressed hope for the swift resumption of U.S.-North Korea denuclearisation talks.

North Korea’s Kim said in his reply on Thursday that their “historic” summits gave the people “hope for the future”, and the two agreed that ties would develop if both sides “make tireless efforts with hope”, KCNA reported.

Pretext for blame?

The exchange came as U.S. Special Representative for North Korea Sung Kim was in South Korea for talks. The U.S. envoy has said he is open to sitting down with the North at any time without preconditions, but it was unclear whether Moon’s letter specifically proposed a meeting.

Analysts questioned the North’s true intentions.

“This looks more like another step in building the pretext to blame Yoon for more escalation from North Korea, rather than an olive branch to Yoon or Biden,” said Markus Garlauskas, a senior fellow with the Atlantic Council think tank and former U.S. national intelligence officer for North Korea.

Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul, said the letters could signal to Yoon that the door for inter-Korean cooperation was still open, and a potential seventh nuclear test by the North or any other future action would hinge on the new government’s approach.

Yoon takes office on May 10. He has said that he is open to dialogue but greater military deterrence and closer ties with the United States are needed to counter the North’s “provocations”.

Tension escalated when North Korea last month conducted its first full ICBM test since 2017, and there are concerns that it is preparing to restart nuclear testing.

Legacy at stake

Moon staked his legacy on improving inter-Korean ties and helped arrange unprecedented meetings between Kim Jong Un and then U.S. President Donald Trump in 2018 and 2019.

The three summits held by Kim and Moon in 2018 promised peace and reconciliation but relations have deteriorated, with the North warning of destructive action and demolishing facilities built by South Korean firms for joint projects.

In 2020, the North spectacularly blew up a joint liaison office on the border. Moon’s government had spent 9.78 billion won ($8.6 million) in 2018 to renovate the gleaming blue-glass structure.

The two leaders briefly sought to mend ties last year through exchanges of letters, but little progress has been made as Pyongyang criticised Seoul’s “double standards” over its weapons development.

North Korea’s statement left open the possibility that Moon could have a role as an envoy after he leaves office, but Christopher Green, a Korea specialist at Leiden University in the Netherlands, said it was unlikely to have a positive impact on Moon’s reputation.

The statement could stir domestic controversy in the South by portraying Moon as “a deluded peacenik who, after all the weapons tests North Korea has conducted in the last eight months, is still writing convivial letters to Kim”, Green said.

(REUTERS)

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North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'

North Korea celebrates founder's birth without military parade

US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Honduras ex-president Orlando Hernandez extradited to US on drugs charges

Issued on: 21/04/2022 - 23:30

NEWS WIRES

Former Honduran president Juan Orlando Hernandez was extradited to the United States Thursday to stand trial for allegedly aiding the smuggling of hundreds of tons of cocaine to America and receiving millions of dollars in bribes.

The 53-year-old, whose 2014 to 2022 stint as president was plagued by allegations of corruption, risks spending the rest of his life in prison if convicted.

AFP witnessed Hernandez’s departure from an air force base in Tegucigalpa on a Drug Enforcement Administration plane destined for the United States. He is due to appear in a New York court on Friday.

Hernandez is accused of having facilitated the smuggling of some 500 tons of cocaine – mainly from Colombia and Venezuela – to the United States via Honduras since 2004, starting long before his presidency.

In turn, he allegedly received “millions of dollars in bribes... from multiple narcotrafficking organizations in Honduras, Mexico and other places,” according to a US Embassy document.

An indictment filed by prosecutors in New York charged Hernandez with three counts of drug and weapons offences.

“Hernandez abused his position as President of Honduras... to operate the country as a narco-state,” US Attorney General Merrick Garland told reporters.

Not even three weeks after leaving office following elections, a warrant was issued for Hernandez’s arrest at Washington’s request, and he surrendered to police on February 15.

He was then held at a police special forces prison in the capital Tegucigalpa.

Hernandez portrayed himself as an ally of the US war on drugs during his tenure, helping to extradite several narcotics kingpins.

Washington even supported his re-election in 2017 despite a constitutional one-term limit and accusations of voting fraud.

But several drug traffickers since told US prosecutors they had paid bribes to the president’s inner circle, and by the time he left office, US drug enforcers were ready to move against Hernandez.

‘Narco-state’

US prosecutors say the former president turned Honduras into a “narco-state” by involving the military, police and civilians in drug trafficking to the United States.

He is alleged to have received millions of dollars from multiple drug trafficking organizations, including from the former leader of the Sinaloa Cartel, known as El Chapo.

In return, drug traffickers in Honduras were “allowed to operate with virtual impunity,” Garland said.

An alleged Hernandez associate, Geovanny Fuentes Ramirez, was sentenced in the United States in February to life in prison and a fine of $151.7 million for smuggling tons of cocaine with the ex-president’s aid, according to prosecutors.

And his brother, ex-congressman Tony Hernandez, was given a life sentence in the United States in March 2021 for drug trafficking crimes in which Juan Orlando Hernandez was said to have been a co-conspirator.

This month, a judge authorized the extradition to the United States of former national police chief Juan Carlos Bonilla, accused of running drug trafficking operations for Hernandez.

The former president, known as JOH in his country, denies the allegations against him.

Hernandez left office on January 27 when leftist Xiomara Castro became president of this country, which has a poverty rate of at least 60 percent among its 10 million inhabitants.

On March 28, the 15-member Supreme Court of Honduras – all judges appointed during Hernandez’s first term – ratified his extradition.

In a statement, the former president’s family protested his “innocence” and said he was a “victim of revenge by the drug traffickers he himself had extradited or forced to flee to the United States.”

These had told lies about Hernandez in a bid to have their own sentences reduced, the relatives said.

(AFP)

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Honduras court approves extradition of ex-president Hernandez to US

Honduran judge approves ex-president Hernandez’s extradition to US on drug charges

Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament

Issued on: 21/04/2022 - 18:21

FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

British lawmakers on Thursday triggered an investigation into allegations that Prime Minister Boris Johnson misled parliament in his initial responses to reports that he and his staff broke Covid-19 lockdown rules.

Lawmakers approved a motion calling for a parliamentary committee to determine whether Johnson's denials of rule-breaking amounted to a contempt of the House of Commons in light of his subsequent police fine for breaching regulations.

The motion was passed without any opposition after the government abandoned an earlier attempt to delay any decision on whether or not to hold the investigation.

The move, approved by cries of “aye” and without a formal vote in the House of Commons, means parliament’s Committee of Privileges will investigate whether Johnson knowingly misled parliament — historically a resigning offense if proven.

The probe piles more pressure on a Conservative prime minister whose grip on power has been shaken by claims he flouted the pandemic rules he imposed on the country, then repeatedly failed to own up to it.

Johnson’s Conservatives have a substantial majority in parliament, but many lawmakers are uneasy with the prime minister’s behaviour. The government initially said it would order Conservative lawmakers to oppose Labour’s motion, but later backtracked in the face of party disquiet and gave them a free vote.

Johnson wasn't attending the vote on a scandal that has rocked his leadership of the country and the Conservative Party. He was more than 4,000 miles (6,400 kilometers) away in India, insisting he wanted to “get on with the job” of leading the country.

First British PM to break the law while in office   

Johnson was fined 50 pounds ($66) by police last week for attending his own birthday party in his office in June 2020, when people in Britain were barred from meeting up with friends and family, or even visiting dying relatives.

Johnson is the first British prime minister ever found to have broken the law while in office.

He has apologised, but denied he knowingly broke the rules. Johnson’s shifting defense — initially saying there were no illegal gatherings, then claiming it “did not occur to me” that the birthday event was a party — has drawn derision and outrage from opponents, who have called for him to quit.

“The truth is simple and it’s this – he lied to avoid getting caught, and once he got caught, he lied again," Scottish National Party lawmaker Ian Blackford said in the House of Commons. 

Usually lawmakers are forbidden from accusing one another of lying, but Blackford was not reprimanded by the Speaker.

'Utterly depressing'

A growing number of Conservatives are uncomfortable about defending a leader who broke rules he imposed on the country. Until now, many have indicated they will wait and see whether public anger translates into losses for the party at local elections on May 5.

A few have called openly for Johnson to go, and the number is growing.

“It is utterly depressing to be asked to defend the indefensible,” said Conservative legislator William Wragg. "Each time part of us withers.”

Lawmaker Steve Baker, until now a prominent supporter of Johnson, said that Johnson “should be long gone” for violating the “letter and spirit” of the rules.”

Johnson and his allies argue that it would be reckless for the country to change leaders now amid the war in Ukraine and a cost-of-living squeeze sparked by soaring prices for energy and food.

As he flew out to India for a two-day visit focused on boosting economic ties, Johnson again denied knowingly misleading parliament and insisted he would lead the Conservatives into the next national election, due by 2024. 

He said aboard his plane to the western Indian state of Gujarat that there might be “some imaginary circumstances in which I might have to resign, but I don’t propose to go into them. I can’t think of them right now.”

(FRANCE 24 with AP and REUTERS)

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UK's Johnson announces end to all Covid restrictions

PARTYGATE

UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties

'Partygate'

UK's Boris Johnson apologises to parliament 'unreservedly' for lockdown parties

Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Imran Khan: Inside the huge rally in Lahore for Pakistan's ousted PM

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Pakistan's Former Prime Minister Imran Khan was ousted from power after losing a no-confidence vote in his leadership, which he alleged was part of a US-led conspiracy targeting him because of foreign policy decisions.

Opposition politicians accused Mr Khan of cynically manipulating the public in order to try and remain in power, but the conspiracy narrative has resonated with Mr Khan's supporters.

The BBC's Secunder Kermani went to a rally in Lahore, where Mr Khan is still drawing crowds of thousands.

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

Issued on: 21/04/2022 - 06:45

FRANCE 24 Follow

US President Joe Biden on Thursday authorised another $800 million in military aid for Ukraine, citing a "critical window" in the conflict as Russia conducts a major offensive in eastern Ukraine. The new military package will include heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition and tactical drones, Biden said. Follow the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.

In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.

“This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”

Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.

That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.

The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.

“Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”

Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.

To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.

1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor

Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.

Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.

“It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.

Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.

“There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.

1:02am: OAS suspends Russia as permanent observer

The Organization of American States on Thursday suspended Russia as a permanent observer until it “ends its hostilities” and withdraws troops from Ukraine.

The regional bloc’s executive body, the Permanent Council, adopted the resolution with 25 votes in favor out of 34 active members. No votes were cast against the measure, while there were eight abstentions.

The resolution stated that the OAS was “immediately” suspending Russia until its “government ends its hostilities, withdraws all of its military forces and equipment from Ukraine’s internationally recognized borders and returns to the path of dialogue and diplomacy.”

If Moscow meets these criteria, it could be reinstated, according to the resolution.

US Secretary of State Antony Blinken said “the United States welcomes the adoption” of the resolution, adding that the “OAS action today sends a clear message to the Kremlin”.

April 22, 12:03am: Canada would support Sweden and Finland joining NATO, Trudeau says

Canada would support including Sweden and Finland in the NATO military alliance, Prime Minister Justin Trudeau said on Thursday, after Russia’s invasion of Ukraine has prompted both countries to consider joining.

“Conversations are being had around Sweden and Finland looking to join NATO, and Canada, of course, is very supportive of that,” Trudeau told reporters when asked if he backed the two countries joining the North Atlantic Treaty Organization.

11:51pm: Ukrainian troops begin training in Britain as Johnson steps up support

A small number of Ukrainian troops are being trained in Britain for the first time since the start of the Russian invasion as Prime Minister Boris Johnson steps up his military support to help Ukraine fight off its neighbour.

The troops began training with armoured patrol vehicles donated by Britain this month, Johnson’s spokesman said. The spokesman said Britain, in conjunction with its allies, was providing new types of equipment to Ukrainian soldiers that they may not have used before.

“It is only sensible that they get requisite training to make best use of it,” the spokesman said. “We are always conscious of anything perceived to be escalatory but clearly what is escalatory is the actions of (Vladimir) Putin’s regime.”

Johnson, under pressure over parties at his Downing Street residence during the coronavirus lockdown restrictions, has been at the forefront of efforts to supply Ukraine with military equipment since the start of the war.

11:42pm: Ukraine's Zelensky says Russia has rejected proposal for an Easter truce

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday said Russia had rejected a proposal for a truce over the Orthodox Christian Easter period this weekend but added he still harbored hopes for peace.

Zelensky made the remarks in his nightly video address. The Orthodox Easter service starts late on Saturday into Sunday morning.

© Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)

10:55pm: Putin says Mariupol ‘liberated’, US calls it ‘disinformation’

President Vladimir Putin claimed victory in the biggest battle of the war in Ukraine on Thursday, declaring the port city of Mariupol "liberated" after nearly two months of siege. The US State Department however called Putin's claim to have “liberated” the port city "yet more disinformation from their well-worn playbook". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv on the claims and counterclaims.

10:10pm: US says Ukrainian forces still hold ground in Mariupol

The US understands that Ukrainian forces still hold ground in Mariupol and President Putin's claim to have liberated the city is disinformation, the US State Department said on Thursday.

"We understand that Ukraine's forces continue to hold their ground and there is every reason to believe that President Putin and his defense minister's show for the media that we saw in recent hours is even yet more disinformation from their well-worn playbook," State Department spokesman Ned Price told a news briefing.

9:44pm: Russia captured 42 villages in Donetsk region: Ukrainian official

Russian forces captured 42 villages in the eastern Donetsk region on Thursday, but Ukraine might take them back, according to an aide to the chief of staff to President Zelensky. 

"Today 42 villages were added to the list of those that have been occupied. This is at the expense of the Donetsk region," said Olena Symonenko on Ukrainian national television. "This happened today and might be that our forces will win them back tomorrow."

9:04pm: Ukraine needs $7 billion a month to recover economic losses: Zelensky

Ukraine needs $7 billion a month to function amid the devastating "economic losses" inflicted by Russia, said President Zelensky.

The figure is an increase from Kyiv's previous estimate of $5 billion in monthly needs.

In a virtual address to a World Bank forum, Zelensky said the global community needed to exclude Russia immediately from international financial institutions, and urged all countries immediately to break relations with Moscow.

Zelensky told the leaders of the IMF and World Bank that Russian forces in his country "are aimed at destroying all objects in Ukraine that can serve as an economic base for life. That includes railroad stations, food warehouses, oil refineries."

He also noted the Russian blockade of Black Sea ports has blocked Ukrainian exports, impacting world food safety.

7:46pm: UK sanctions Russian army chiefs, including 'Butcher of Bucha'

Britain has announced new sanctions targeting Russian army chiefs, condemned by the UK foreign minister as having Ukrainian blood on their hands.

The Foreign Office announced a swathe of sanctions against "generals committing atrocities on the front line, as well as individuals and businesses" supporting President Putin's military.

Those blacklisted include Lieutenant Colonel Azatbek Omurbekov, reportedly the head of a Russian military unit that has committed alleged war crimes in the town of Bucha, near Kyiv. He has been nicknamed "the Butcher of Bucha" by English-language media.

Foreign Secretary Liz Truss tweeted that the sanctions were on "those with Ukrainian blood on their hands".

NEWS: Today I announce new sanctions on those with Ukrainian blood on their hands including the commander of the unit which occupied Bucha and other individuals and businesses supporting Putin’s military.We are relentless in support of Ukraine.https://t.co/kUMdnKjJ5D

April 21, 2022

Three Russian generals are also targeted, as well as defence ministry spokesman Igor Konashenkov, according to an updated list on the government website.

The acting emergency situations minister Alexander Chupriyan has also been added to the list.

Organisations added to the blacklist include the Kalashnikov arms concern, famous for producing the AK-47. The UK said Russian troops have used its weapons in Ukraine.

5:22pm: Russia slaps travel ban on Kamala Harris, Facebook's Zuckerberg and other prominent Americans

Russia has expanded an entry ban on 29 US officials, businesspeople and journalists in retaliation for sanctions imposed over the Kremlin's military campaign in Ukraine.

The sanctions list, published by the Russian foreign ministry, includes US Vice President Kamala Harris, Facebook founder Mark Zuckerberg, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks and Pentagon spokesperson John Kirby, among others.

"These individuals are denied entry into the Russian Federation," the foreign ministry said in a statement, which added the travel ban would remain in effect "in perpetuity".

4:41pm: Biden targets Russia, helps Ukraine with new measures

In his address from the White House, President Biden announced a series of measures to help Ukraine and target Russia amid what he called a “critical window” as Russia prepares for a next phase of war.

Here are some more details:

  • Biden announced an additional $800 million in military aid for Ukraine, but he also warned that Congress will need to approve additional assistance. The new military assistance package includes heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition, and drones for Ukrainian forces.  It builds on roughly $2.6 billion in military assistance that Biden had previously approved for Ukraine.
  • The US is banning Russian-affiliated ships from American ports, joining Canada and European nations, in the latest step to pressure Russia.
  • A new refugee scheme, "Unite for Ukraine" will allow Ukrainians who have an American sponsor to stay for up to two years, but would not provide a path to citizenship. "It will be fast, it will streamlined," Biden said.

And here's the US president's full speech:

 

3:45pm: Ukrainian PM visits White House: US official

Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal visited the White House on Thursday before President Joe Biden was due to deliver remarks on the next tranche of US aid for Ukraine, according to a US official.

It was not clear if the Ukrainian prime minister was meeting with Biden or whether he would be present at the upcoming announcement.

The US will provide an additional $500 million in financial assistance to Ukraine to help it sustain salaries, pensions and other government programs, a Treasury official said Thursday.

The new funding comes on top of $500 million in economic aid that Biden unveiled in March.

3:35pm: Zelensky says 120,000 civilians blocked from leaving Mariupol

Around 120,000 civilians are blocked from leaving Mariupol, said Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

Responding to remarks by Russian Defence Minister Sergei Shoigu that its forces control most of Mariupol, Zelensky said that Russia controls most of the city, but Ukrainian troops remain in a part of it.

3:27pm: ‘There were tanks, and shooting, and people were scared’

Mariupol Mayor Vadym Boichenko provides details of the terrifying bid by around 200 people to flee the besieged port city this morning. The attempt failed due to the intense Russian bombardment.

3:21pm: Spanish, Danish leaders announce new military aid to Ukraine during visit

Spain has sent a new batch of 200 tonnes of ammunition and military supplies to Ukraine, more than doubling the quantity of military aid it has sent so far, said Spanish Prime Minister Pedro Sanchez during a visit to Kyiv.

Sanchez and his Danish counterpart Mette Frederiksen jointly met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Thursday.

Sanchez also said his country will ask the International Criminal Court (ICC) to investigate alleged Russian war crimes in Ukraine and that it plans to send war crimes investigators there.

Danish Prime Minister Frederiksen said her country would give further military aid worth $90 million to Ukraine and support further sanctions against Russia.

Speaking at briefing in Kyiv, Frederiksen said Denmark's total military assistance amounted to around $146 million.

3:05pm: More than 7.7 million people displaced in Ukraine: IOM

More than 600,000 additional people were internally displaced in Ukraine in the first 17 days of April, according to an International Organization for Migration (IOM) report released Thursday.

The figure pushed the total number of people displaced since the start of the war to 7.7 million, or 17 percent of the population.

The new assessment conducted between April 11 and 17 showed that women represent at least 60 percent of those on the move. More than half of internally displaced persons, mainly in eastern Ukraine, reported a lack of some food products.

The UN estimates that more than 5 million people have fled Ukraine, mainly for neighbouring countries, since the February 24 start of the invasion.

2:46pm: Ukraine calls for 'urgent' evacuations from Mariupol steel plant

Ukraine's foreign ministry has called for a humanitarian corridor to be opened immediately to allow civilians and wounded fighters to be evacuated from the Azovstal plant in Mariupol holding out against Russian forces.

"Hundreds of civilians, children, injured Ukrainian defenders are trapped in plant's shelters. They have almost no food, water, essential medicine. An urgent humanitarian corridor is needed from the Azovstal plant with guarantees people will be safe," the Ukrainian foreign ministry said in a statement. 

Mariupol Mayor Vadym Boichenko said around 200 people were waiting to evacuated from Mariupol this morning, but no buses had arrived as of mid-afternoon. A small convoy of buses managed to evacuate some people from the besieged port city on Wednesday, said Boichenko.

But around 100,000 people still remain in the city and evacuation prospects for Thursday evening were low, he added.

1:50pm: A further 51,000 Ukrainians flee war, UN says

A total of 5,085,360 Ukrainians have fled the country since Russia invaded on February 24, the UN refugee agency said Thursday. The figure marks an increase of 50,921 from Wednesday's data, UNHCR said.

Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

The UN's International Organisation for Migration (IOM) said an additional 218,000 citizens of third-countries – largely students and migrant workers – have also escaped to neighbouring countries. Beyond the refugees, the IOM estimates 7.1 million people are displaced within Ukraine.

1:49pm: Stung by criticism, Germany says it is open to sending Ukraine heavy weapons

Germany is examining what extra maintenance and ammunition its stock of ageing Marder armoured infantry fighting vehicles will need for Ukraine to use them, Foreign Minister Annalena Baerbock said.

On the second day of a tour of Baltic states, Baerbock addressed criticism by allies and commentators of Germany's apparent foot-dragging on delivering the weaponry Kyiv says it needs to fend off Russian attacks.

"There are no taboos for us with regard to armoured vehicles and other weaponry that Ukraine needs," she told a news conference with her Estonian counterpart on Thursday.

12:10pm: More than 1,000 bodies in Kyiv morgues, Ukrainian official says

The bodies of more than 1,000 civilians are being stored in morgues in the Kyiv region after Russian troops withdrew from areas around the capital, a senior Ukrainian official told AFP Thursday.

"1,020 bodies (of) civilians, only civilians, in the areas of all the Kyiv region," were discovered, Olga Stefanishyna, Deputy Prime Minister for European and Euro-Atlantic Integration of Ukraine, told AFP in Borodyanka.

"These are only civilians collected from buildings, but also on the streets," she said, specifying that the deaths date to the beginning of Russia's invasion of Ukraine in late February.

12:08pm: Russia closes Baltic consulates, expels employees

Russia has ordered the closure of the Latvian, Lithuanian and Estonian consulates and asked their employees to leave in a retaliatory move, Moscow's foreign ministry said on Thursday.

In a statement, Russia's foreign ministry said it was closing the Latvian consulates in St Petersburg and Pskov, the Estonian consulate in St Petersburg and its office in Pskov, and the Lithuanian consulate in St Petersburg.

Earlier in April, Latvia and Estonia each ordered the closure of two Russian consulates over Russia's actions in Ukraine, while Lithuania told the Russian ambassador to leave.

11:18am: Kharkiv is under intense bombardment, mayor says

Ukraine's second-largest city Kharkiv was under intense bombardment on Thursday, its mayor Ihor Terekhov said.

"Huge blasts, the Russian Federation is furiously bombing the city," Terekhov said in a televised address.

He said that around 1 million people remain in the northeastern city, while about 30 percent of the population have evacuated, mainly women, children and the elderly.

11:18am: Italy should cut off Russian gas 'soon', minister says

Italy is ethically obliged to stop buying Russian gas "soon" as the payments are funding the Ukraine war, the country's Ecological Transition Minister Roberto Cingolani said in an interview Thursday.

"I think that we will have to stop supplies of gas from Russia soon for ethical reasons," he told La Stampa newspaper.

The minister is currently on a two-day trip to Angola and Congo Republic seeking energy deals as Italy scrambles to reduce its dependency on Russia, which provides about 45 percent of Italian gas. "We are diversifying our sources with great speed," he said.

9:43am: Putin hails so-called 'liberation' of Mariupol

President Vladimir Putin on Thursday hailed Russia's "liberation" of Mariupol after Defence Minister Sergei Shoigu told him Moscow controlled the Ukrainian port city apart from the Azovstal steel plant.

"Block off this industrial area so that not even a fly can escape," Putin said in a televised meeting, adding it would be "impractical" to storm the huge industrial area, where more than 2,000 Ukrainian servicemen remain according to Shoigu.

9:42am: Putin cancels Russian plans to storm Mariupol steel plant, opts for blockade instead

President Vladimir Putin on Thursday ordered the Russian military to cancel plans to storm the Azovstal plant in the Ukrainian port city of Mariupol and said he wanted it to continue to be hermetically blockaded instead.

Putin gave the order to Sergei Shoigu, his defence minister, who had previously told Putin that more than 2,000 Ukrainian fighters were still holed up in the vast plant, which has a large underground component to it.

"I consider the proposed storming of the industrial zone unnecessary," Putin told Shoigu in a televised meeting at the Kremlin. "I order you to cancel it."

Putin said his decision not to storm the Azovstal plant was motivated by the desire to safeguard the lives of Russian soldiers.

9:40am: Troops defending battered Mariupol plead for outside help

Besieged Ukrainian troops defending Mariupol called desperately for outside help Wednesday, warning the strategic port could fall within hours as Russia demanded they surrender and the latest civilian evacuation bid failed.

Raising tensions, Russia meanwhile said it had tested a new nuclear-capable intercontinental ballistic missile. The United States said it had been notified and the test was not deemed a threat.

In the latest ultimatum issued in its battle to capture Mariupol after a two-month siege, Moscow made another call for the city's defenders to surrender by 1100 GMT.

8:58am: Ukraine says nine bodies found outside Kyiv, some 'with signs of torture'

The bodies of nine civilians, some showing signs of torture, have been found in the town of Borodyanka outside the Ukrainian capital Kyiv, a senior police official said.

"These people were killed by the occupiers and some show signs of torture. I want to emphasise that these people were civilians. The Russian military knowingly shot civilians who did not put up any resistance," the head of the police in the Kyiv region said overnight Wednesday to Thursday.

8:57am: Spanish, Danish PMs visit Kyiv

The Spanish and Danish Prime Ministers Pedro Sanchez and Mette Frederiksen will visit the Ukrainian capital of Kyiv on Thursday to support the Ukrainian President Volodymyr Zelensky, their respective offices said.

Sanchez already arrived in Kyiv, his office said in a statement. It was not immediately clear whether Denmark's Prime Minister Frederiksen had arrived yet.

The parties would discuss further support for the Ukrainians and the prosecution of "war crimes and human rights violations", the Danish Prime Ministry said in a statement.

8:56am: Forthcoming US aid will be 'more specific' to war's new phase

US President Joe Biden is expected to unveil an $800 million military assistance package for Ukraine on Thursday, noted FRANCE 24's Kethevane Gorjestani, "a package that will likely see more artillery; more weapons that are more specific to this new part of the war in Ukraine, this new offensive by the Russians in eastern Ukraine."

8:55am: 'Not much movement on the ground'

Russia's offensive in the east "seems to still be taking the form mainly of artillery barrages, strikes all along the frontline – particularly in the Donbas but not only in the Donbas, because the southern city of Mykolaiv for example is still being targeted," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

"Some infrastructure belonging to the local state TV channel there was hit," Cragg continued. "But there's not been much movement on the ground. The Russian forces perhaps haven't really yet launched their full-scale ground offensive to take this territory. Or else, if they've tried to launch it, they haven't had much success."

8:52am: Ukraine says four buses carrying evacuees have left Mariupol

Four buses carrying evacuees from Mariupol have left the besieged and destroyed port city where Ukrainian forces are battling to retain control, the government said on Thursday.

"Four evacuation buses managed to leave the city yesterday through the humanitarian corridor," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on social media, adding that evacuations of women, children and the elderly would continue Thursday. "The security situation is difficult. Things may change," she added.

7:33am: UK's Johnson arrives in India for hard sell on anti-Russia action

British Prime Minister Boris Johnson arrived in India on Thursday touting job-creating investment but facing long odds to get his reluctant counterpart Narendra Modi to back Western action against Russia.

India has refused openly to condemn the Kremlin for its invasion of Ukraine, reliant as it is on Russian imports of energy, agricultural goods and military hardware.

Foreign Secretary Liz Truss came away from New Delhi empty-handed last month when she pressed the Indians to do more against Russia, and Modi has also given short shrift to appeals from US President Joe Biden.

Johnson's spokesman told reporters that Ukraine would feature in summit talks on Friday. He said the intention was not to "lecture" Modi but to "broaden the (Western) coalition".

7:32am: Russian forces advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, UK military says

Russian forces are advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, which continues to be hit by rocket attacks, a British military update said on Thursday.

High levels of Russian air activity continue as it seeks to provide close air support to its offensive in eastern Ukraine, and to suppress and destroy Ukrainian air defence capabilities, the British Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin.

"Russia likely desires to demonstrate significant successes ahead of their annual 9th May Victory Day celebrations. This could affect how quickly and forcefully they attempt to conduct operations in the run-up to this date," the tweet added.

7:02am: Chechnya's Kadyrov says Russia will capture Mariupol on Thursday

A top ally of President Vladimir Putin said Russian forces will seize the last main stronghold of resistance in the besieged city of Mariupol on Thursday, after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.

Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since it invaded Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned cities to rubble.

"Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation," Ramzan Kadyrov, the head of Russia's north Caucasian republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.

7am: Biden to speak on Ukraine war amid expectation of new military aid

US President Joe Biden will deliver an update on the Russian invasion of Ukraine on Thursday as he works to complete a new arms package for its military.

Biden is to address Americans from the White House Roosevelt Room at 9.45 a.m. (1345 GMT) and a source familiar with the planning said he is "expected to provide an update on our efforts to support Ukraine and the assistance we are providing.”

The new arms package was likely to be roughly the same size as an $800 million one announced last week but details were still being worked out, another US official told Reuters earlier.

3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow

A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.

Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.

“The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.

Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.

“Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.

The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.

Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”

The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.

“The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.

It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”

2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine

G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.

In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.

“International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.

12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’

Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.

The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.

“Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.

“Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.

In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.

“Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing material support to Ukraine,” it said.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
L'Humanité

Un Giec des déchets nucléaires ?

Chronique

Sylvestre Huet

Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
BBC

Venice Biennale: Ukrainian art exhibition opens in shadow of war

By Katie RazzallCulture editor

On Thursday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky opened an exhibition about defending his country's freedom at the Venice Biennale festival.

Speaking via video link, he said "art can tell the world things that cannot be shared otherwise".

His country's culture is a focus of attention in Venice and artworks have been escorted out of Ukraine by police.

In contrast, the Russian Pavilion stood locked and empty; a sign of the country's isolation.

President Zelensky described the pain of war as he addressed the world's oldest and most prestigious contemporary art exhibition earlier this week.

He offered examples of Ukrainian soldiers finding murdered civilians in Bucha, of medics rescuing injured people in Kharkiv, and of a girl writing a letter to her mother who died in Mariopul as experiences that can be best reflected in art, "because this is about something beyond words".

As he talked of his country's fight for freedom, he said: "There are no tyrannies that would not try to limit art. Because they can see the power of art. It is art that conveys feelings."

Ukraine's art is taking centre stage at the Venice Biennale, which has made a space at the heart of the Giardini for what is effectively a temporary pavilion for Ukraine.

There is a pile of sandbags, mirroring the sandbags being used in Ukraine to protect artworks, and a scorched structure covered in posters of war-related art work.

The official Ukrainian Pavilion in the nearby Arsenale shows a work by artist Pavlo Makov that nearly didn't make it to Venice.

Called The Fountain of Exhaustion, it's a series of funnels arranged in a triangle through which water drips and divides. Makov described it to me as a metaphor for "the exhaustion of humanity, the exhaustion of democracy".

On the day the Russians invaded, with air raid sirens blaring and shelling starting, co-curator Maria Lanko loaded the funnels into the boot of her car and began the long journey out of Ukraine to Venice. Lanko told me "leaving Kiev was very scary because you could see the fires on the outskirts after the shelling. That was the scariest".

At that point it was unclear if Makov would be joining her in Venice. He lives in Kharkiv, one of the places to come under early Russian assault. He spent time in shelters after "really intensive bombing of the city", he says, before leaving with his 92-year-old mother and other family members "under missile attack... We put five of us in my car, and we just left the city".

Makov is 63. The younger male co-curators of his exhibition had to get special dispensation from the Ukrainian Government to leave the country temporarily to attend the Biennale.

The fact they were allowed to - when all men between 18 and 60 are forbidden from leaving - is a sign of the importance the Ukrainian authorities place on cultural representation. In Venice, as journalists from across the world queued to interview them, both Makov and Lanko talked of being cultural ambassadors.

They are no longer representing their art as individuals; they are representing a country whose culture is under threat.

Makov told me the Russians are continuing what they have tried to do for centuries. "They want to level and demolish Ukrainian culture totally because Ukraine doesn't exist, it's part of Russia," he says. "They say it openly. The war is a punishment."

At the Zelensky-endorsed exhibition called This is Ukraine: Defending Freedom, I watched Ukrainian artworks being unwrapped by the likes of Maria Primachenko, who has become a symbol of the country's national identity, as well as a beautiful 17th Century icon of the Virgin Mary, believed to be by Stefan Medytsky.

These works were transported from Ukraine under police guard. They are now totems for a country that fears its culture will be wiped out.

Meanwhile, the Russian Pavilion is shut and empty. The curator and artists who were due to exhibit their work in Venice this year pulled out when the invasion started.

The only thing to see when I passed by was a protester, another Russian artist, Vadim Zakharov, who unfolded a poster denouncing the war.

In 2013, Zakharov represented his country at its Biennale pavilion. Now he berates Russia for its "propaganda" and the "murder of women, children, people of Ukraine".

He was applauded by some people who stopped to watch. Soon the Italian police arrived and his poster was removed, a far better fate than has befallen artists and other anti-war protesters in Russia. "If I was in Red Square," he said, "it would be different."

At a time when they are fighting at home, Ukrainian art is taking on special significance in Venice. But Makov told me he finds it almost impossible to think of creating new work after what he witnessed in Kharkiv.

He referenced the famous anti-war painting by Picasso, created after the bombing by the Nazis and Italian Fascists of the Basque town of Guernica in 1937.

Makov told me that if Picasso had actually been in Guernica during the bombing, he might not have been able to paint the picture. "Some artists can, but for me, it's very difficult," he says.

"Art is an important piece of life, it helps us to create and maintain our culture. But I heard this explosion, I saw the destroyed centre of Kharkiv. You know, art is a modest thing, because the drama of life is always bigger."

As his country fights for its survival, though, Ukrainian works here in Venice have a role to play in revealing the richness of Ukraine's culture, and what there is to lose.

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Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

Issued on: 20/04/2022 - 19:51

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French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen went head-to-head in a bruising televised debate on Wednesday night, seeking to sway undecided voters with just days left before the second and final round of the presidential election on Sunday.

Click on the player above to watch a replay of the debate or scroll below for our liveblog coverage of the event.

Macron holds a solid lead in polls ahead of the April 24 run-off, but his political allies had warned against complacency ahead of the prime-time duel with Le Pen – their only direct debate of the campaign.

The far-right leader had cleared her schedule this week to concentrate on preparing for the face-off, hoping to avoid a repeat of the 2017 debate fiasco that ended her hopes of pulling off an upset win five years ago.

In a reversal of roles, it was Macron who took the gloves off this time, tearing into his opponent over her ties to Russia and for wanting to strip Muslim women of their right to wear headscarves in public.

French presidential election © France 24

With Russia's invasion of Ukraine overshadowing the campaign, Macron repeatedly zeroed in on a €9 million loan Le Pen's party took from a Czech-Russian bank in 2014, arguing that because of this debt her hands would be tied when dealing with the Kremlin as a head of state.

“You are dependent on the Russian government and you are dependent on Mr Putin,” he said. “When you speak to Russia you are speaking to your banker.”

Le Pen bristled at the suggestion that she was beholden to Moscow, arguing that her party had only taken the loan because French banks refused to lend to her. “I'm an absolutely and totally free woman,” she said.

The clash came just hours after jailed Russian opposition leader Alexei Navalny had raised the issue of the loan in a Twitter thread, urging voters to back Macron and alleging that Le Pen is too closely linked to Russia.

‘Civil war’

Le Pen's camp had insisted ahead of the debate that cutaway shots be strictly limited – mindful of the damage done by images of her rummaging through her notes while debating Macron in 2017.

Still, Macron could be seen adopting a variety of poses to express scepticism at her arguments, repeatedly raising his eyebrows, crossing his arms or lamenting in apparent bewilderment, “Madame Le Pen, Madame Le Pen!”

The incumbent struggled at times not to sound patronising, as when he urged his opponent to “stop mixing things up”. “Stop giving lessons,” she fired back.

Line of the French debate (so far): “Madame Le Pen. Madame Le Pen. Madame Le Pen. Vous rigolez ou quoi?” -Emmanuel Macron. #DebatPresidentiel #F24

April 20, 2022

Aside from Russia, the other explosive clash came when Le Pen confirmed she would ban Muslim women from wearing headscarves in public, describing the veil as a “uniform imposed by Islamists”.

Macron said such a plan contradicted France’s secular rules and would trigger “civil war” in a country that has the largest Muslim population in Western Europe. 

Le Pen also vowed to put an end to “anarchic and massive” immigration into France, claiming it was worsening crime.

>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds

The far-right candidate also sought to appeal to voters struggling with surging prices, portraying herself as the champion of voters unable to make ends meet – though she sometimes struggled as Macron questioned her grasp of economic figures. 

She said Macron’s presidency had left the country deeply divided, referencing the Yellow Vest protest movement and claiming that France “needs to be stitched back together”.

When the incumbent ridiculed her plan to dismantle wind turbines and branded her a “climate sceptic”, she batted back, calling him a “climate hypocrite”.

Advantage Macron

Macron is the favourite to win the April 24 run-off and become the first French president to win a second term since Jacques Chirac in 2002. A poll by Ipsos-Sopra Steria on Wednesday put his lead at 12 points. 

However, analysts have warned that the result is far from a foregone conclusion, with surveys indicating that more than 10 percent of those who intend to cast ballots have yet to decide. 

Shortly after the debate, a snap opinion poll by Elabe said 59 percent of viewers had found Macron the most convincing while 39 percent gave his challenger the edge.  

“Macron on the attack, Le Pen on the defensive,” as French daily Le Parisien headlined its Thursday edition. The front page of left-leaning Libération featured a close-up of Le Pen with the title, “Still not up to the task” although the paper also branded Macron “arrogant”.

“Such a waste,” tweeted the election's left-wing third man, Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off. “The country deserved better.” 

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Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

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In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
L'Humanité

L’Allemagne dans la nasse de la récession

Actu

L’envol des coûts de l’énergie, dopé par la guerre, alimente une inflation record qui tarit les débouchés intérieurs, quand la crise des pays émergents fragilise les exportations.

Bruno Odent

La récession serre l’Allemagne de plus en plus près. Techniquement, elle est déjà là. Aux yeux de la science économique, on la mesure en effet à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Après un recul observé au cours des trois derniers mois de l’année 2021 (– 0,3 %), l’Allemagne a enregistré un nouvel « affaissement sensible » de sa production au cours du premier trimestre de l’année 2022, selon le rapport mensuel qu’a publié, dès février, la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

Les auteurs de cette étude se voulaient alors pourtant rassurants, malgré des signes de fragilité manifestes de la première économie de la zone euro. Ils relevaient divers indicateurs encourageants, préalables à un rebond sensible de l’activité avant la fin de l’année. Seulement, ce rapport a été réalisé avant le déclenchement de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Les observateurs les plus optimistes tablent désormais sur une activité au ralenti en 2022. Le groupe des sages, ces économistes triés sur le volet qui conseillent le gouvernement allemand, a dû, pour sa part, ramener ses prévisions de croissance à 1,8 % pour l’ensemble de l’année, contre 4,6 % encore en janvier dernier. Et tous les signes d’un décrochage bien plus sérieux s’accumulent. L’institut de conjoncture Ifo indique ainsi que son indicateur pour l’automobile, l’un des fleurons industriels du pays, est passé de + 14,4 en février à – 43,1 au mois de mars. Quant aux grands groupes exportateurs, piliers du « modèle allemand », tous broient du noir. Leurs prévisions ont été abaissées, en moyenne, de près de 20 points en mars.

Pénuries de pièces détachées

Enfin, après une certaine amélioration au début de l’année, la situation se détériore à nouveau sur le front des chaînes de fabrication. « Le nombre des goulots d’étranglement repart à la hausse, alimentant des pénuries d’équipement et de pièces détachées », souligne l’institut de recherche économique berlinois DIW. Résultat : le chômage technique s’étend et la liste des retards de livraisons s’allonge.

Parmi les menaces qui assombrissent désormais si fort la conjoncture économique, l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie occupent une place centrale. Le système énergétique et de production électrique est devenu le talon d’Achille de l’économie nationale. En vertu de la doxa ordolibérale, le recours au gaz naturel russe, plus compétitif, a été systématisé. Si bien que l’Allemagne dépend aujourd’hui à plus de 60 % de cette source d’approvisionnement.

Les prix du gaz, qui avaient déjà atteint des niveaux record avant même le déclenchement du conflit ukrainien, flambent depuis lors de plus belle. Et ce n’est pas la course aux ersatz, dont le gaz naturel liquéfié (GNL) que recherche frénétiquement le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck (les Verts), auprès du Quatar ou des États-Unis, qui va pouvoir changer rapidement la donne. Leur acheminement est plus complexe, les infrastructures d’accueil sont encore inexistantes et leur coût sera donc beaucoup plus élevé.

La hausse des prix est un facteur majeur du ralentissement engagé. À + 7,3 % en mars, elle a enregistré un record outre-Rhin. Du jamais-vu depuis plus de quarante ans. « En amputant le pouvoir d’achat des salariés, cette inflation refroidit la consommation et donc l’activité », pointe l’économiste Marcel Fratzscher, président du DIW berlinois. De quoi alimenter des enchaînements funestes pour une économie dont les équilibres étaient déjà passablement fragilisés.

En 2021, l’Allemagne avait commencé à être touchée par les contrecoups de la crise d’origine essentiellement financière qui frappe désormais de plein fouet l’ensemble des pays émergents, de l’Afrique du Sud à l’Argentine et au Brésil en passant par la Turquie et… la Russie. Gros exportateurs de biens d’équipement et de machines-outils, les grands groupes industriels allemands profitaient jusqu’alors de la dynamique de ces nations sorties du sous-développement. Seulement, intégrées à la globalisation à force de gros emprunts en dollars, toutes tirent désormais la langue face au renchérissement du billet vert. L’inflation galopante (+ 60 % en Turquie le mois dernier) et la hausse vertigineuse des taux d’intérêt y ont conduit à une terrible atonie de l’activité.

Cet appauvrissement de leurs clients « émergents » a nourri les premiers déboires des exportations allemandes (-2,8 % en janvier). Comme un suraccident, la guerre et sa flambée des coûts de l’énergie s’y sont ajoutées. De quoi plomber durablement l’économie allemande et, derrière elle, celle du reste de la zone euro.

Scénario noir en cas d’embargo

Plusieurs instituts de conjoncture allemands envisagent une croissance très ralentie, voire négative sur l’ensemble de l’année 2022. Cependant, ils font observer que la récession, et surtout son degré de gravité seront largement tributaires de l’évolution des rapports avec la Russie. Si les alliés occidentaux en viennent à décréter, comme le réclame Washington, un embargo sur le gaz et les hydrocarbures russes, il n’y aura, selon l’immense majorité des prévisionnistes, « aucune échappatoire à un scénario noir, de recul sévère de la croissance ». Compte tenu des fortes pénuries de combustibles prévisibles, « des mesures incontournables » de fermetures de secteurs gros consommateurs d’énergie seraient nécessaires. Un dispositif de soutien public pourrait même être envisagé. Jusqu’au recours au « chômage partiel » qui, durant la pandémie, a permis aux entreprises de surmonter les confinements en gardant leur personnel pour pouvoir mieux redémarrer dès que la situation s’est éclaircie.

AllemagnerécessionGuerre en Ukraine
BBC

Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues

By Smitha MundasadHealth reporter

UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.

The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.

They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.

The research is published in Science.

Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.

Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.

'Dinosaur footprints'

Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.

The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.

Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.

She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.

"And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."

Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.

With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.

Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.

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Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.

Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.

Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.

'Challenging journey'

Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.

She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.

Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.

"The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.

"Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."

What is your genome?

Source: NHS England

Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.

"We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."

The research is supported by Cancer Research UK.

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France24 - World

'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter

Issued on: 22/04/2022 - 18:26

Sam BALL

After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.

El País (ESP)

ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

Lunes 18 de abril

En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.

BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

Martes 19 de abril

ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

Miércoles 20 de abril

COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

CURRY DE REMOLACHA

Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

DONUTS CASEROS

El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

Jueves 21 de abril

CEBOLLA AL PUÑETAZO

Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Viernes 22 de abril

TORTILLITAS DE CAMARONES

La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

COULANT DE CHOCOLATE

Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

Sábado 23 de abril

SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 24 de abril

RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

La bebida del finde

VODKA SMASH

La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

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BBC

Florida lawmakers have stripped Disney of special tax status

By Holly HonderichBBC News

Florida lawmakers have voted to strip Walt Disney of its special self-governing status amid a political clash between the company and the governor.

The status gave Disney powers to levy tax, build roads and control utilities on the lands of its theme park.

The entertainment conglomerate did not respond to a request for comment.

The move is widely seen as retribution for Disney's opposition to a bill that bars many primary-school classrooms from discussing sexual orientation.

On Thursday, at the urging of Republican Governor Ron DeSantis, the state House passed a bill that would rid the company of its near-total power over the special district where its theme park is based. It had already passed the Senate.

Known as the Reedy Creek Improvement District, it was created in a 1967 deal between the state and the Walt Disney Company.

Governor DeSantis had previously made it clear he will sign the measure into law. Following the vote, Disney's special district will be dissolved on 1 June, 2023.

Its special status had effectively allowed the company to operate as its own municipal government, with its own board of supervisors and fire department, and meant Disney could even build its own airport, or nuclear power plant if desired.

It had given the entertainment giant freedom from almost all bureaucratic intervention for half a century and is thought to have saved it from tens of millions of dollars in taxes and fees.

And it is part of why Disney chose to build its theme parks in Florida, where it has become the state's largest private employer, with some 80,000 jobs.

But Disney's special relationship with the state of Florida came under threat over its response to a gender and sexuality education bill signed by Mr DeSantis last month.

Formally called the Parental Rights in Education Law, it has been dubbed the "Don't Say Gay" law by critics. It prohibits any instruction about sexual orientation or gender identity between kindergarten and third grade - when students are roughly between five and nine years old.

It also calls on school districts to avoid LGBT topics "when not age-appropriate or developmentally appropriate for students". The legislation also extends to student support services, including counselling, and grants parents the power to sue schools directly if they believe an educator has broken the law.

Opponents say the law will isolate and stigmatise LGBT youth, while supporters say it protects children from age-inappropriate content.

Disney initially stayed tight-lipped on the bill, but reversed course amid pressure from employees to oppose the policy.

After it became law, Disney promised to push for its repeal and fight similar bills across the US.

In response, Mr DeSantis said the company, which has made Florida its home, had "crossed the line".

Earlier this month, Republican lawmakers in the US Congress said they would oppose renewing the company's copyright on Mickey Mouse in 2024 because of Disney's "political and sexual agenda".

Why Florida's governor is after the Magic Kingdom (and so much more)

Analysis By Mat Morrison

The political skies are cloudy in the Sunshine State, and it could be the smoke from the culture wars below.

Governor Ron DeSantis is leading a charge, with a general's eagerness for combat and a politician's eye for opportunity.

Florida-based Disney is only the latest target in his crosshairs, and the so-called "Don't Say Gay" bill just one of a string of conservative laws with Tallahassee origins grabbing national headlines.

There's also been the banning of maths textbooks that the state deemed inappropriate for the classroom. That came after a bill - supported by Mr DeSantis - that makes it easier for parents to challenge books and instructional materials they disapprove of. Supporters say it gives parents a great say in their children's education. Opponents say it's simply censorship.

The governor has also weighed in on the battle over Twitter, vowing to take on the company's board of directors over their tussle with Elon Musk. According to Bloomberg, Florida's state pension fund holds roughly a million shares, which may help explain Mr DeSantis's interest.

And to top it off, he recently signed into law a ban on abortions after 15 weeks of pregnancy, with no exemptions for rape or incest.

The flurry of bills aimed at exciting conservative voters boils down to one important date: 5 November, 2024 - the next US presidential election day.

Read Mat's full analysis here.

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Florida lawmakers pass 'Don't Say Gay' bill

Disney apologises for 'silence' on new sex-ed bill

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L'Humanité

La guerre et les marchés sèment le chaos alimentaire

Actu

La flambée des cours des blés russe et ukrainien menace le continent africain de famines en cascade. Rien n’arrête les profiteurs.

Les cours du blé explosent à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, et provoquent de graves menaces sur l’approvisionnement de plusieurs pays africains, comme le révèle notre infographie. Les hausses de prix subies sont vertigineuses. En cause : la chute des livraisons depuis l’Ukraine et la Russie, qui constituent deux sources importantes de production de blé sur la planète. Mais les raisons de l’explosion des cours tiennent surtout à l’organisation des marchés mondiaux.

Au centre se trouve l’une des plus importantes Bourses des valeurs de l’économie globalisée, implantée à Chicago, aux États-Unis. Ses traders font grimper les cours en négociant des contrats à terme sur les livraisons. L’organisation de l’économie agricole mondiale a ainsi été mise sous la férule des mastodontes de la finance.

Flairant les bonnes affaires que peut occasionner une pénurie de l’offre de blé, ceux-là misent à la hausse jusqu’à provoquer une envolée exponentielle des cours. Les profiteurs de guerre qui jouent avec la vie de millions de femmes et d’hommes menacés des affres de la famine en Afrique sont donc aussi à la Bourse de Chicago. En plein cœur d’un système qui a été délibérément armé pour faire la pluie et le beau temps sur le cours des céréales.

céréalesGuerre en UkraineCharivari
France24 - World

‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars

Issued on: 22/04/2022 - 13:50

Sam BALL

Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.

BBC

OneWeb: UK satellite firm does deal to use Indian rockets

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

OneWeb, the satellite company part-owned by the UK government, has done a deal to use Indian rockets.

The arrangement will supplement the contract the London-headquartered firm has with American rival and rocket operator SpaceX of California.

The new deal was announced as UK Prime Minister Boris Johnston headed to India for two days of talks.

The firm was forced to look for alternatives when its deal with the Russian space agency fell apart.

OneWeb said the first Indian launch of its broadband internet satellites could take place by the year's end.

The spacecraft would go up from the Satish Dhawan Space Centre on Sriharikota Island in the east of the country.

The rocket to be used is likely to be India's Geosynchronous Satellite Launch Vehicle (GSLV), its largest and most capable vehicle.

Some sort of deal with NewSpace India, the commercial arm of the country's national space agency, was expected. OneWeb's largest shareholder is the Indian conglomerate Bharti Global.

Its chairman, Sunil Bharti Mittal, is also the executive chairman at OneWeb.

"This is yet another historic day for collaboration in space, thanks to the shared ambition and vision of NewSpace India and OneWeb," he said in a statement.

"This most recent agreement on launch plans adds considerable momentum to the development of OneWeb's network, as we work together across the space industry toward our common goal of connecting communities globally."

OneWeb's plans to build a global network of internet satellites in the sky was knocked off course in March by the war in Ukraine.

The conflict, and the resulting western sanctions against Russia, led to the company losing access to Russian Soyuz rockets.

With only two-thirds of the satellites in orbit needed to complete its network, OneWeb had little choice but to go to SpaceX to book some rides on the California outfit's Falcon rockets. SpaceX is currently building its own space-borne internet service called Starlink.

OneWeb didn't say how many Indian launches it would use, or what its contract with NewSpace India was worth.

The GSLV can lift about nine tonnes to low-Earth orbit - similar to the Soyuz.

It was last used in 2019 to launch India's Chandrayaan-2 Moon mission.

OneWeb has so far launched 428 satellites, enough to provide internet broadband connections above 50 degrees North in latitude. It needs, however, to get to 650 or so to start delivering connections across the whole Earth.

The company's intention is to expand later generations of the network to encompass 7,000 satellites in orbit, meaning the GSLV could become a key component in the future of the OneWeb project.

"We welcome the partnership between OneWeb and NewSpace India Limited (NSIL); it's a historic development and this will surely pave the way for a greater participation of private space players, resulting in a boost to the Indian space economy," said Lt. Gen. Anil Kumar Bhatt (Retd), the director general of the Indian Space Association.

"This partnership has the potential to drive the attention of many international players towards India's capabilities, leading to a significant increase in our share in the international space economy which is just 2.6% currently; and at the same time contribute to nation building and economic growth of the country," he told BBC News.

Building space-borne internet systems is the vogue of the moment.

As well as OneWeb and SpaceX-Starlink, the Amazon online retailer is about to get into this market.

Earlier this month it signed the largest commercial launch deal ever, purchasing up to 83 launches from three separate rocket companies to loft its Kuiper system.

This would see more than 3,000 internet broadband satellites placed in low-Earth orbit over a period of five years.

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France24 - World

'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

Sam BALL

In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

BBC

Tom Grennan recovering after NYC attack

UK singer Tom Grennan is recovering from an "unprovoked attack" which has left him with injuries including a torn ear-drum, his manager has announced.

The 26-year-old is said to have been attacked and robbed outside a bar in Manhattan after performing in New York on Wednesday.

He has been forced to postpone his gig in Washington DC on Friday as a result.

Grennan's track Little Bit of Love was nominated for song of the year at this year's Brit Awards.

"In the early hours of this morning after Tom's New York show, he was the victim of an unprovoked attack and robbery outside a bar in Manhattan," his manager John Dawkins said in a statement posted online on Thursday evening.

"Tom is currently being assessed by doctors for his injuries which include a ruptured ear, torn ear-drum and issue with his previously fractured jaw."

He added: "Despite this Tom is in good spirits but needs to temporarily recuperate whilst doctors assess his ability to continue with his touring."

STATEMENT pic.twitter.com/Zwm3p6ebMx

His manager went on to thank Grennan's American fans, noting how the singer was "desperate not to let anyone down", but that the "precautionary decision" had been made to postpone his Washington show until later notice.

Electronic producer Mint Royale tweeted his support for the singer, saying: "Get well soon, sounds awful".

While presenter Rylan Clark-Neal added: "Sending love mate". And DJ Mista Jam offered: "Sending love to you bro".

Grennan initially found fame as the guest vocalist on Chase & Status's track All Goes Wrong, and he went on to score a number one solo album with 2021's Evering Road.

The Bedford-born singer received two recent Brit Award nominations, including best rock/alternative act, while losing out to Adele's Easy on Me in the song of the year category.

Last month he revealed that therapy had offered him "light at the end of a tunnel", as he opened up about his mental health battles.

More on this story

Therapy offered 'light at the end of a tunnel'

Tom Grennan: Online gaming is a lockdown 'godsend'

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France24 - World

Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

Issued on: 13/04/2022 - 18:06

Sam BALL

Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver

Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.

Plus d’un million d’euros à réunir

Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.

Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.

Oise : les dernières actualités

Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”

Creil : des policiers agressés lors de l’interpellation d’un conducteur sans permis

A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Are there affordable ways to cut your heating bill?

By Katherine LathamBusiness reporter

When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

"With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

"We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

"Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

But for many, such systems are way beyond their means.

"For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

More technology of business:

Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

"Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

"The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

"The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

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Valeurs Actuelles

Brigitte Bardot : écran large

Curieuse vie que celle de Philippe d’Hugues : patron d’émission sur Radio Courtoisie, il fut aussi administrateur de la Cinémathèque française ; longtemps conseiller au CNC, « préposé aux choses vagues » comme il le dit avec une modestie malicieuse, il rédigea pour Jack Lang ou François Mitterrand d’innombrables discours en hommage à des personnalités du cinéma ; un temps administrateur général du palais de Tokyo, il est aussi un admirateur passionné, entre autres choses, de Robert Brasillach et s’amusait parfois, dans les lieux les plus officiels, à glisser le nom de ce « grand critique de cinéma ». Spécialiste du grand écart, ce réactionnaire de tempérament mais pas d’engagement écrivit aussi bien aux Cahiers du cinéma qu’à Écrits de Paris, à Positif qu’à la Nation française et au Spectacle du monde. Et, avant d’avoir un pied dans les institutions les plus sérieuses de la culturocratie française, se distingua par une connaissance encyclopédique du cinéma qui lui valut de triompher dans le jeu télévisé légendaire de Pierre Tchernia et de se voir ainsi couronné “M. Cinéma” -un surnom qui lui est resté.

Une vie bien remplie qu’il entreprend de raconter dans deux imposants volumes de Mémoires. Disons-le sans ambages : il est dommage que Philippe d’Hugues n’ait pas pris le temps de trier, dans ses souvenirs, entre ce qui occupa son esprit et ce qui est digne d’occuper celui de son lecteur : près de mille pages de Mémoires, c’est sans doute un peu long pour quelqu’un qui, somme toute, n’a gagné aucune Guerre mondiale ni conquis de planète lointaine.

Ceci étant posé, ces souvenirs remplis d’anecdotes et de portraits très vivants (d’Arletty ou Suzy Delair à Pierre Boutang ou Robert Bresson, sans oublier une foule de vieilles gloires du cinéma que Philippe d’Hugues ressuscite avec bonheur) sont un éclairage fort utile sur un siècle de cinéma et un demi-siècle de fonctionnement des institutions culturelles françaises. Pudique, le mémorialiste touche aussi en évoquant, avec une émotion qui vibre entre les lignes, la terrible maladie qui lui enleva ses trois enfants.

Un moment avec Audrey Hepburn

Très attaché à la dimension patrimoniale du cinéma, Philippe d’Hugues ne cesse de jongler entre les époques, profitant de ses diverses fonctions officielles pour rendre hommage à d’anciennes vedettes oubliées ou leur soutirer de précieux souvenirs. On n’oubliera pas la scène où, lors d’un hommage rendu à Marcel L’Herbier, comme l’on projetait un extrait de l’un de ses films muets, le silence de la salle fut troublé par des sanglots : ceux d’Ève Francis, la vedette du film en question, alors nonagénaire, qui pleurait à chaudes larmes au spectacle de sa propre mort, quelque cinquante ans plus tôt…

Et comment ne pas saluer un livre dont le dernier souvenir est une brève rencontre dont l’auteur écrit qu’elle n’en constitue pas moins « une grande date de [sa] vie » : quelques mots échangés avec Audrey Hepburn, à l’occasion de sa décoration par Philippe de Villiers, alors secrétaire d’État à la Culture. « Icône rayonnante », « déité » dont le souvenir continue d’illuminer les vieux jours de Philippe d’Hugues, ce qui prouve que le cœur reste toujours jeune de qui a su l’abreuver à cette fontaine de jouvence qu’est le cinéma.

“Ma vie et le cinéma”, de Philippe d’Hugues, Via Romana, 2 volumes de 478 et 472 pages, 24 € chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
L'Humanité

Trions le bon grain de l’ivraie en cette « Journée mondiale de la terre »

Actu

Décidée par l’ONU le 22 avril 1971, la « Journée mondiale de la terre » donne surtout lieu à des entreprises de communication pour des firmes et débouche sur peu de propositions dignes d’être retenues pour freiner le réchauffent climatique en cours. Regard sur le contenu de trois communications face aux réalités quotidiennes dans notre pays.

Gérard Le Puill

Ce 22 avril est la « Journée mondiale de la terre ». À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, elle avait peu de chance de faire la « Une » de la presse écrite et audiovisuelle. Cette journée nous vaut des communications multiples et variées pour nous inciter à émettre moins de CO2 dans le cadre de nos activités quotidiennes. Les journalistes ont reçu pas mal de mails de la part d’associations et de communicants sur le sujet ces derniers jours. Dans sa communication en faveur de cette journée, l’entreprise de « mode éthique et écologique pour femme » qui porte le nom de « Farytale » indique que la première initiative fut prise aux États-Unis le 22  avril 1970 par des étudiants « descendus dans rues pour protester contre les grosses industries polluantes et leurs effets néfastes sur l’environnement ». Après quoi, « en 1971, l’ONU décida de la nommer « Journée de la terre » pour mettre la préservation de notre planète à l’honneur ».

Pour ce 22 avril 2022, « Fairytale » nous résume dix actions concrètes que nous pouvons adopter dès aujourd’hui et les formule en ces termes : « triez, recyclez, compostez ; adoptez une routine zéro déchet ; donnez une seconde vie à vos vêtements ; modifiez votre alimentation ; ramassez les déchets qui traînent sur votre chemin ; privilégiez les transports durables ; passez à une banque green ; choisissez un fournisseur d’énergie verte ; faites le tri dans vos boîtes mail ; soutenez une association ou rejoignez des initiatives citoyennes ». Pour compléter sa communication, « Fairytale » se définit comme « E-shop de mode éthique et écologique pour femme » qui « rassemble plus de 80 marques bouillonnantes et engagées » avec « des vêtements bien pensés et bien faits pour être toujours bien habillé ». On imagine alors que les 80 marques font beaucoup de publicité pour faire connaître leurs vêtements avec, au bout du compte, un bilan carbone annuel relativement élevé.

Retour timide de la consigne mais augmentation de la publicité polluante

Sans faire directement référence à la « journée mondiale de la terre », une entreprise que se nomme « NoWW » et se réclame de « l’économie sociale et solidaire » indique dans sa communication que l’hypermarché Leclerc « Les Portes d’Albi » a mis en place « les Machines à Consigne, conçues et fabriquées en France » et qui « permettent de récupérer les contenants après usage. Ces machines permettent de rendre « l’argent de la consigne aux clients, tout en analysant les impacts environnementaux et en créant de la fidélité ! », nous indique-t-on avec un point d’exclamation.

Si l’initiative peut sembler intéressante, elle ne diminue en rien la communication du groupe Leclerc avec au moins deux dépliants publicitaires par mois dans nos boîtes aux lettres dans toutes les zones d’implantation de ses magasins. L’enseigne Leclerc pratique ainsi pour tenter de gagner des parts de marché au détriment de la concurrence, laquelle agit de la même manière pour les mêmes raisons. Mais le bilan carbone de l’édition de toute cette propagande sur papier peu recyclé est très élevé et il s’ajoute à celui des publicités de toutes sortes sur une multitude de chaînes de la télévision publique et privée. Des publicités conçues pour faire craquer chaque consommateur potentiel à partir d’images jouissives au point d’être souvent ridicules.

Dans ces publicités pour inciter à consommer plus et autrement, les entreprises de livraisons à domicile prennent une place de plus en plus grande en France comme dans tous les pays développés et au-delà. Là encore le bilan carbone est de plus en plus élevé dès lors que l’on prend en compte, celui de la construction des grands dépôts, celui de leurs livraisons par camion de produits divers et variés souvent fabriqués dans des pays lointains. S’ajoute à ce bilan la mise en circulation de camionnettes et autres véhicules à moteur pour les livraisons à domicile tandis que des travailleurs précaires dotés d’un statut d’autoentrepreneur ne parviennent à dégager un SMIC mensuel de revenu.

Agriculture urbaine et végétalisation des villes

La « Journée de la terre » est également évoquée par Hugo Meunier, « défenseur du vert en ville » et fondateur de l’association Merci Raymond. Il propose de promouvoir un « Plan d’Alimentation durable avec les acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine. Il résume ses principales propositions en ces termes : « Pour protéger la biodiversité, diminuer les îlots de chaleur urbains, limiter le ruissellement des eaux de pluie, assainir l’air, créer du lien social, améliorer le bien-être des habitants de nombreuses solutions existent » affirme-t-il. Il propose de développer en ville « des toits productifs, des murs végétalisés, des lieux de rencontres et d’échanges comme des jardins, une épicerie locale, qui permettent de créer du lien social à l’échelle des quartiers. Créer des espaces verts pour lutter contre l’artificialisation des sols et redonner place au vivant en préservant tout à la fois la biodiversité et la qualité de vie des citadins. Protéger le foncier agricole et limiter l’étalement urbain ».

Toutes préconisations méritent notre intérêt. Mais les politiques menées en France depuis plus d’un demi-siècle sont allées à contrecourant des préconisations mises en avant par Hugo Meunier avec des résultats globalement désastreux qui alimentent aujourd’hui le réchauffement climatique. Si tous les petits gestes sont utiles pour inverser la tendance, la lutte contre les effets pervers de la mondialisation capitaliste basée sur la course au profit sur fond de spéculation permanente est plus indispensable que jamais pour réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

environnement
France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Valeurs Actuelles

Hommage à Michel Bouquet

Une génération n’apprend rien à une autre , disait Michel Bouquet, ce grand maître qui a fasciné tant de générations d’acteurs, le professeur de théâtre le plus marquant du XXe siècle après Louis Jouvet. Il avait comme ça des formules énigmatiques, inattendues. Je crois que c’est d’abord ça qui m’a passionné chez lui. Il pensait toujours à rebours, y compris de lui-même, parce qu’il était intimement, viscéralement, épris de liberté. Et il savait que l’aliénation commence par la pensée, sa propre pensée, celle que l’on croit personnelle et vivante et qui ne l’est déjà plus dès qu’on a cessé de la flageller.

Faire de ses manques le ressort de son génie

Si la vie du comédien Michel Bouquet fut exemplaire, au point que j’ai souhaité en faire un spectacle, c’est qu’il a su faire de ses manques, de ses handicaps, le ressort vital de son génie. Michel Bouquet naît en 1925. Son père, traumatisé par son expérience de la Grande Guerre, ne parle pas. Lui-même se réfugie dans le mutisme, se coupe du monde dès l’enfance, s’invente des histoires, se réfugie dans l’imaginaire pour fuir une réalité qu’il ne supporte pas.

Sa mère l’emmène au théâtre tous les dimanches après-midi. Il est fasciné, transporté. Alors, un dimanche, Michel, d’une timidité maladive et qui s’exprime si peu, va sonner chez Maurice Escande, ce grand comédien qu’il admire tant sur la scène du Théâtre-Français.

Celui-ci accepte de l’entendre dans un poème de Musset, l’emmène à son cours, le somme de monter sur scène pour dire son poème devant les deux cents élèves présents. Transi de peur, les larmes aux yeux et les jambes flageolantes, Bouquet dit son texte. Personne ne l’écoute, les élèves bavardent et Escande s’écrie : « Au lieu de bavarder entre vous, vous feriez mieux de prendre un cours !… » « C’est comme s’il m’avait coupé le cordon ombilical, dira Michel Bouquet, qu’il m’avait fait naître. » Puis ce sera le Conservatoire, l’engagement par Albert Camus pour la création de sa pièce Caligula aux côtés de son camarade de promo Gérard Philipe, le compagnonnage avec Jean Anouilh dont il devient à 25 ans à peine l’acteur fétiche, puis avec Harold Pinter dont il crée plusieurs pièces en France.

Michel Bouquet, qui avait tant souffert de n’être rien, de ne pouvoir rien exprimer, se prit de passion pour les grands auteurs et consacra sa vie à les servir, avec humilité et orgueil. En retour, ces grands poètes lui offraient une pensée, des mots, une parole, enfin ! Cette souffrance de l’homme vide fut justement le génie de Michel Bouquet : se livrer corps et âme à la parole de l’autre. Comme un grand janséniste, se mépriser soi-même pour enfin vivre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Raison(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Risque Dépasser la sidération du remake, réfléchir, agir en raison mais sans illusion. Juste par le sens des priorités. Après Pâques et les illusions perdues, voilà à peu près où en est le bloc-noteur à l’heure de glisser un nouveau bulletin dans l’urne. Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles : tout démocrate, tout républicain, tout progressiste qui se respecte doit empêcher, par son vote, Fifille-la-voilà d’accéder à la présidence de la République. Le risque d’un pays confisqué est trop grand, avec la préférence nationale, l’ordre policier, les attaques contre les libertés fondamentales, la politique discriminatoire et anticonstitutionnelle érigée en système, son envie de contrôle des idées, etc. Nous parlons là de la France et de ses fondations démocratiques menacées, sans que nous ne sachions bien ce qui pourrait sortir des ruines de cette Ve République d’ores et déjà condamnée. Comme l’écrivait cette semaine la romancière Constance Debré dans l’Obs : « S’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette élection présidentielle, c’est d’abord qu’elle existe, et qu’elle permette de désigner un homme qui ait autant de pouvoir sur les autres. » Et elle ajoutait, comme une injonction : « Alors, si demain le chef qui sera élu ne nous va pas, plutôt que nous lamenter, plutôt que nous indigner, il nous appartiendra de désapprendre la lâcheté confortable à laquelle nous invite tout pouvoir. Il nous restera la désobéissance. Souvenons-nous bien que notre servilité sera toujours volontaire. »

Spectres Nous avons le droit de détester Mac Macron et de l’énoncer publiquement. Nous avons le droit d’œuvrer à un changement de société radical, de rompre avec le modèle capitaliste. Nous avons le droit de rêver à un troisième tour de scrutin – les législatives – qui renverse la table. Mais nous n’avons pas le droit, au nom de toutes ces raisons, d’installer une Orban à la tête de l’État qui détruirait précisément toutes les possibilités de résistance active. La République oblige à des choix de vie, à une certaine dignité. Dans son fascinant roman On va bouger ce putain de pays (Fayard), Jean-Marc Parisis nous glisse dans les pas d’un président élu bien reconnaissable, il y a cinq ans, autour du destin d’un conseiller du Palais, à un moment où « les Français veulent briser le cycle des répétitions, rompre avec le temps circulaire de la politique », tandis que « se forme alors un trou au centre du présent où les gens tombent en hurlant, en pleurant ». Vers la fin du récit, le narrateur admet que « la réalité est fatale » et qu’ « on peut l’interpréter, la peindre, la musiquer, la poétiser, l’ironiser ; on ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. (…) La nier, mentir, revient d’une manière ou d’une autre à se fantômiser, à s’anéantir. Le mensonge, c’est pour les fous ou les spectres ».

Illusion Se mentir serait, par exemple, de ne pas voir le danger imminent et le surgissement possible d’un événement dramatique, de s’en « laver les mains » (mots entendus) , de « faire comme si » de rien n’était, bref, de reporter sur les autres une éventuelle responsabilité collective. La citoyenneté exige des actes, en pleine conscience. Rendez-vous compte que le seul projet de loi référendaire de Fifille-la-voilà sur la « priorité nationale » heurterait de front la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. Si elle imposait ce référendum illégal, elle assumerait une sorte de « coup d’État » qui enclencherait mécaniquement bien d’autres dérives antirépublicaines. En avril 1959, dans les Lettres françaises, Louis Aragon confessait : « Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais, je l’ai acquis à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l’angoisse, la sueur, la douleur de l’expérience. » Agissons donc en raison, et néanmoins sans illusion.

Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles.

France24 - World

France accuses Russian mercenaries of staging burials in Mali

Issued on: 22/04/2022 - 23:04

Wassim Cornet

Today we focus on Mali, as the French military released drone videos showing Russian mercenaries burying bodies near a Malian military base. According to Paris, this to falsely accuse France's departing forces of leaving behind mass graves.

We also look at the legacy of former Kenyan president, Mwai Kibaki. His successor, Uhuru Kenyatta announced his death in an address on state television this Friday.

Finally, our reporters take you to Loango national park in Gabon, reopening after two years of total shutdown caused by Covid-19 pandemic. Visitors can now once again admire silverback gorillas in their natural environment.

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Valeurs Actuelles

Quatre idées pour rénover sa maison

Transformer les combles pour faire des économies d’énergie

Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.

Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.

Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr

Une cuisine à vivre et stylée

Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.

Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com

La salle de bains, un espace privilégié et connecté

Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…

Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr

Animer balcons et terrasse

Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.

Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.

Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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Opex 360

Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

Opex 360

Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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Valeurs Actuelles

Honda Civic mode hybride

PHILOSOPHIE

Voici la onzième génération de Civic. Une berline classique qui cumule un demi-siècle de bons et loyaux services. Et qui tâte enfin de l’hybridation. Aux États-Unis, elle circule depuis plus d’un an déjà, mais la France devra attendre juin pour la découvrir. Il faut dire qu’elle collait plutôt au marché nord-américain. Voyez son gabarit : 4,55 mètres de long… pour une compacte. Elle a gagné 3 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Ses lignes se sont adoucies toutefois, pour gommer les formes un brin caricaturales du précédent modèle. Cela ne pourra que plaire au public européen, pas toujours sensible à l’esthétique manga. Ici, l’abaissement de la ligne de capot de 25 millimètres et les porte-à-faux réduits ajoutent au dynamisme général. Avec ses feux étirés sur la poupe, elle a même un petit côté Audi.

AMBIANCE

À l’intérieur, l’augmentation des surfaces vitrées apporte de la lumière. Le design de la planche de bord s’est épuré. Plus simple, remanié à l’horizontale, il reprend les recettes de bon sens du Honda H-RV. L’écran d’infodivertissement de 9 pouces remonte pour se caler à la hauteur de la casquette en arche de l’instrumentation numérique.

L’espace pour les passagers à l’arrière est digne de la catégorie supérieure. L’empattement a même progressé de 35 millimètres. Notons que le système multimédia profite d’une connexion sans fil pour Android et Apple. Attendons de voir quelles versions d’iPhone, car toutes les licences n’étaient pas prises en compte sur l’ancienne génération. Côté électronique, la nouvelle Civic accède à la conduite autonome dans les embouteillages, à condition bien sûr de garder les mains sur le volant.

TECHNIQUE

Sous le capot, les ingénieurs n’ont pas mégoté. Moteur essence inédit de 2 litres de cylindrée à injection directe. Sa conception repose sur un cycle thermodynamique de type Atkinson qui améliore le rendement. Il est associé à deux machines électriques, dont l’une assure la fonction de générateur, l’autre aidant à la locomotion et notamment dans les phases de démarrage. Transmission à rapport fixe. Puissance totale de 184 chevaux. Avec une valeur de couple plutôt élevée de 315 newtons-mètres. Il va y avoir un peu de sport ! Honda, on le sait, demeure l’un des meilleurs motoristes au monde. Les consommations sont toujours maîtrisées. Ici, les valeurs annoncées sont inférieures à 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ce qui paraît tout à fait crédible quand on sait que les SUV maison, plus lourds, tournent autour de 6 litres aux 100 kilomètres, vérifiés lors de nos essais. Bonne nouvelle : cette Civic Hybride échappe au malus de Bercy.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Issued on: 22/04/2022 - 14:28

Wassim NASR FRANCE 24 Follow

The French military has said it has videos of Russian mercenaries burying bodies near an army base in northern Mali, which it says is part of a smear campaign against the French, who handed the Gossi base over to Malian forces earlier this week.

Satellite images taken by the French military Thursday morning show what appear to be 10 Caucasian soldiers covering approximately a dozen Malian bodies with sand 4 kilometers (2.5 miles) east of the Gossi military base in the country’s north, according to a French military officer.

In the video one of the soldiers appears to be filming the scene. The Caucasian soldiers in the video are believed to be members of the Wagner Group, a Russian mercenary force, the officer said.

Several tweets with pictures of the bodies have been posted on accounts that support Russia or fake accounts created by Wagner, the officer said. The tweets blame the French for the killings and the burials, according to the French officer.

One tweet from an account called Dia Diarra, allegedly created by Wagner, said: “This is what the French left behind when they left base at #Gossi. These are excerpts from a video that was taken after they left! We cannot keep silent about this!”

The French army transferred control of the Gossi base to Malian soldiers on Tuesday, in what the French said was a safe, orderly and transparent manner. Later that day a “French sensor observed a dozen Caucasian individuals, most likely belonging to the Wagner group,” and a detachment from the Malian army arrive at the Gossi site and unload equipment, said the French military in a confidential report that was seen by AP.

“This is the first time that the French military is making public such drone or surveillance maybe done by a plane,” said FRANCE 24 terrorism expert Wassim Nasr. “We know that on the 20th [of March], Wednesday afternoon, the French military saw those vehicles, those Chinese-made vehicles that are used by the Malian army, going into and outside of the base of Gossi that the French left on the 19th – and on the same night they got footage that shows us [...] that they slept at the base.”

 

“We see the Malian soldiers sleeping outside and downstairs we see Russian – French military say Wagner – operatives sleeping in tents,” Nasr continued. “And the same night at 10pm we have the first tweet from a fake Twitter account [...] that says 'look at what we will show you; we will show you the massacre left by French soldiers. [...] Then yesterday, so Thursday, at 9:50pm, French surveillance means saw [...] as they say, Wagner military throwing sand on corpses next to the military facility.”

 

The French military said the move to discredit the French forces operating in northern Mali is part of a coordinated campaign of multiple information attacks on them that has been going on for months.

In February, France announced it would withdraw its troops from Mali amid tensions with the country’s ruling military junta and the West African country’s decision to employ Russian mercenaries from the Wagner Group. Some one thousand Russian mercenaries are believed to be operating in Mali, according to military experts.

(FRANCE 24 with AP)

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UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

EYE ON AFRICA

France hands over Gossi military base to Malian army

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

Valeurs Actuelles

Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans

Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.

Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).

Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.

Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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Opex 360

Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

France24 - World

South Africa's Ramaphosa urges end to war in Ukraine during talks with Zelensky

Issued on: 22/04/2022 - 12:55

Georja Calvin-Smith Follow

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has held a phone call with South Africa's Cyril Ramaphosa about the war in Ukraine, but Pretoria has still stopped short of condemning the Russian invasion. Also, Nairobi says it will host talks between the Congolese government and rebels that have been terrorising parts of eastern DR Congo. The announcement comes after leaders from across East Africa met in Kenya to discuss the crisis. Plus, our correspondents report on how park rangers in Burkina Faso are facing the twin threat of poachers and jihadists.

Opex 360

Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

Valeurs Actuelles

Le duc d’Odessa était français

L’Ukraine a trois capitales. Kyiv (ou Kiev), dans le nord du pays, a été le centre de la Rouss orthodoxe et byzantine, dont sont issues les nations russe, biélorusse et ukrainienne modernes. Siège du pouvoir soviétique local de 1934 à 1991, elle est aujourd’hui celui du gouvernement ukrainien indépendant. Lviv, à l’ouest, a été la capitale politique ou culturelle, selon les époques, de la Ruthénie : une seconde Ukraine, liée à la Pologne, au monde germanique et au catholicisme. Mais il y a aussi, au sud, Odessa, qui incarne un troisième destin ukrainien : pacifique, cosmopolite et libéral. Celui-ci réconciliera-t-il un jour les deux premiers ? On se prend à l’espérer.

Odessa naît en 1794 d’un décret de Catherine II : l’impératrice décide de créer un port sur le rivage presque inhabité de la mer Noire, arraché aux Ottomans trois ans plus tôt, et de lui donner un nom inspiré de la mythologie hellénique, “la ville d’Odysseus”, c’est-à-dire d’Ulysse… Mais il faut attendre 1803 pour que ce site prenne son essor. Avec un nouveau gouverneur qui restera en place pendant onze ans : un émigré français, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Célèbre et vénéré jusqu’à ce jour en Ukraine et en Russie, ce personnage – arrière-arrière-arrière-petit-neveu du cardinal et petit-fils du maréchal de Richelieu – a longtemps été oublié en France, bien qu’il y ait joué un rôle important à la fin de sa vie, sous la Restauration : en qualité de représentant de Louis XVIII lors du second congrès de Vienne, puis de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre à deux reprises.

C’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer

Louis Aragon a commencé à lui rendre justice en 1958 dans la Semaine sainte , un roman qui se déroule pendant les Cent-Jours : « On m’en voudra peut-être , dit l’écrivain, pour ces quelques lignes en faveur de ce duc au teint sombre et aux cheveux frisés. Mais je l’avoue, ne pas les écrire aurait troublé mon sommeil. »

L’historien Emmanuel de Waresquiel l’a définitivement réhabilité, en 1990, avec une biographie nourrie de « quarante cartons d’archives » déposés à la Sorbonne. Richelieu y apparaît comme un conservateur réfléchi à la Montesquieu, ou un précurseur de Tocqueville ; un disciple des Lumières, mais aussi un chrétien sincère ; un homme de raison, mais l’ennemi des systèmes ; un réaliste, qui sait que les sociétés s’inscrivent dans une histoire et une géographie, qu’elles évoluent et se transforment, mais aussi qu’elles périssent d’être forcées.

Un opéra et un théâtre pour attirer un public fortuné

De fait, c’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer. Il tente de revenir en France sous Bonaparte, se ravise, repart en Russie sans le sou.

Le tsar Alexandre Ier lui confie enfin Odessa puis toute la Nouvelle-Russie. Richelieu disposera des pouvoirs quasi absolus d’un vice-roi, mais pourra y établir, paradoxalement, une société libre. Il a 37 ans, dont treize d’errance. Cette nomination est la chance de sa vie.

Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants

À peine arrivé, il fait bâtir un opéra et un théâtre : la meilleure façon d’attirer des élites – commerçants, industriels ou administrateurs – qui fuient, comme lui, le remue-ménage européen. Il réglemente ensuite l’habitat. Les maisons particulières devront suivre, sur un plan en damier, un même modèle architectural : deux étages au moins. Mais chaque propriétaire sera tenu de planter des arbres devant et derrière son immeuble ; il en ira de même dans la campagne environnante, à raison de 300 arbres par lot agraire de 25 déciatines (une mesure agraire propre à la Russie, proche de l’hectare). Ces parcs et ces forêts fixent le sol, assainissent l’air, protègent du vent en hiver et du soleil en été. Ils donnent d’emblée à Odessa et à ses environs un caractère très particulier. « L’Eden retrouvé », écrira en 1812 un visiteur français émerveillé, le comte de Lagarde. Un port en eau profonde est inauguré en 1805. Un premier bassin est attribué aux navires russes venant de Kherson et des autres ports fluviaux ou maritimes d’Ukraine et de Crimée. Un second est réservé aux navires étrangers. Cette répartition permet de régler au plus vite les formalités douanières et fiscales, mais aussi d’effectuer, si nécessaire, des contrôles médicaux. Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants s’ils ont été bien accueillis. Quelle n’est pas la surprise du capitaine et des passagers quand ils sont reçus, quelques jours plus tard, par le gouverneur, cette fois en grand habit…

La ville offre la liberté de religion à tous ses habitants

L’essentiel n’est pourtant pas dans cet urbanisme si novateur, ni dans ces manières gaies et courtoises, mais bien dans la “Constitution”, non écrite et d’autant plus durable, que Richelieu donne à la ville et à son arrière-pays. Elle repose à la fois sur la liberté, sur l’effort et sur la confiance. Chacun vit et travaille comme il l’entend : l’État garantit la sûreté publique et privée, le droit, le respect des engagements.

Première liberté : celle de s’établir. Les étrangers reçoivent les mêmes droits civiques que les nationaux, leurs personnes et leurs biens étant sous sauvegarde en cas de guerre entre la Russie et leur pays d’origine. Ce point sera respecté pendant les guerres franco-russes de 1805-1807 et de 1812, mais aussi pendant les conflits avec la Turquie, en 1806-1807 et en 1809-1812.

Odessa assure ensuite une entière liberté de religion à ses habitants. Une imposante cathédrale orthodoxe est consacrée en 1809, mais les catholiques ont leur propre église, où le gouverneur va communier, les protestants leurs temples, les juifs leurs synagogues et les musulmans leurs mosquées. Corollaire : la liberté de penser et d’éduquer ses enfants. Les librairies et les cabinets de lecture prospèrent, presque sans censure.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Une École de la noblesse, réservée aux fils de bonne famille, a été ouverte en 1805, puis un gymnase, accessible à tous les milieux sociaux : le gouverneur ne dédaigne pas de rédiger en personne certains manuels ou d’examiner les élèves. Un émigré français, l’abbé Nicole, fonde un peu plus tard une école commerciale privée, et un Italien, di Pozzis, un collège pour filles.

Enfin, Odessa jouit de ce qu’on peut appeler la liberté fiscale. L’État se borne à prélever une taxe uniforme de 10 % sur tous les produits importés, une autre – minime – de 2 kopecks et demi pour chaque tchetvert (quintal russe) de blé transitant par le port. Les marchandises placées dans les entrepôts sont exemptes de tout droit pendant un an. Le reste des revenus publics est assuré par un monopole sur la vodka, qui rapporte à lui seul plus de 100 000 roubles par an.

Résultat ? La population passe de 4 000 ou 5 000 habitants en 1803 à plus de 35 000 en 1814. Et le commerce local, évalué à un peu plus de 2 millions de roubles en 1804, passe à 25 millions en 1814. Ce régime semble si approprié, si efficace, que le tsar le conserve tel quel quand Richelieu rentre en France pour servir Louis XVIII et que ses successeurs feront de même.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain

Vers 1900, elle est devenue la troisième ville de l’empire, avec près de 1 million d’habitants. Reliée à la Russie profonde et à l’Europe par le chemin de fer en 1865, elle entre en contact maritime avec le reste du monde en 1869, grâce au percement du canal de Suez. Au commerce s’ajoutent bientôt l’industrie, la technologie et les sciences. Le premier atelier photographique russe est ouvert ici en 1842 et le premier cinéma en 1896.

C’est aussi à Odessa que l’on crée la première usine d’automobiles de l’empire, en 1910, et la première usine d’aviation, en 1913. Le premier Prix Nobel russe, Ilya Myetshnikoff, est en fait un Ukrainien, né à Kharkov, mais qui fait toute sa carrière à Odessa avant de rejoindre l’Institut Pasteur à Paris, et d’être couronné en 1908…

Cette ascension sera enrayée par la Première Guerre mondiale et surtout par le régime soviétique, qui met Odessa au pas en 1920. À quoi s’ajouteront, vingt et un ans plus tard, les dévastations de la Seconde Guerre mondiale. Mais Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain, érigé en 1828 : il se trouve face à la mer Noire, c’est-à-dire, métaphoriquement, au monde entier.

“Le Roman d’Odessa”, de Michel Gurfinkiel, Éditions du Rocher (réédition 2022).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs Actuelles

Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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BBC

El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

All photos subject to copyright.

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Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

 

16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

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France24 - World

Geothermal power in Kenya: Providing the country with clean energy

Issued on: 20/04/2022 - 17:12

Camille NEDELEC

With the climate crisis beginning to gain some traction in the France presidential campaign, we focus on a clean but little exploited source of power: geothermal energy, which creates electricity from the Earth's heat. Kenya has become a major producer, with its geothermal power plants now providing a third of the country's electricity. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and Jennie Shin.

Programme prepared by Jennie Shin.

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France24 - World

Tunisian coastal city ravaged by 'industrial pollution and overfishing for the past 50 years'

Issued on: 19/04/2022 - 11:49

France 24 is joined by Kenzie Azmi, Campaigner at Greenpeace MENA, who describes Gabes as a Tunisian coastal city plagued by a half-century of industrial activity. "Gabes is a location that has already been impacted by a lot of industrial pollution and overfishing for the past 50 years. And so it really cannot take much more environmental impact. The community is really being devastated by the impact on its fresh water, on its marine life, and on its soil from neighboring industries."

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