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L'Humanité

Emmanuel Macron : l’oubli et le mépris

Tribune

Élisabeth Godfrid

Élisabeth Godfrid Philosophe

« I l faudrait nous rappeler aussi que notre pays aujourd’hui tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal » ​​​​​​​(discours d’Emmanuel Macron, 13 avril 2020).

Dans la réforme des retraites, la même personne s’est-elle souvenue de ces femmes et ces hommes ? Toujours non reconnus, sous-payés, sommés de travailler encore plus longtemps au nom d’abord d’une dite « justice », puis d’une « nécessité » dont ils n’auront pas ou peu le profit. Mais ils auront l’usure de leur corps, de leur esprit avant même qu’un médecin, s’ils en trouvent encore, oracle de prévention, ne mette le nom de « pénibilité » sur les arthroses qui font hurler. « Nous rappeler » ?

Où est cet horizon de sens que ce « nous » invoque alors même que la verticalité du pouvoir, les privilèges fiscaux, la non-redistribution des richesses minent ce « nous » ? Une valeur de partage, ce désir d’ « adapter le pays à la marche du monde » (E. Macron dans son livre Révolution) quand ce monde est régi par des intérêts particuliers qui détruisent la planète, système néolibéral mortifère dans son mépris des coexistences ? Sentiment de ne rien devoir dans la surdité, l’absence d’empathie d’un entre-soi qui fait sécession. « Nos économies » ? Étrange dédouanement qui s’exonère d’une responsabilité, alors même que les aides aux entreprises sont données sans contrepartie, que le temps d’allocation chômage est raccourci, mettant à mal les seniors ne retrouvant pas d’emploi, qu’aucune contribution de solidarité n’est demandée aux grandes entreprises, l’ISF toujours supprimé. Il faudrait « ne pas les faire fuir ».

Mais leur optimisation fiscale, elle, est une fuite de capitaux permettant d’échapper à une juste imposition qui aurait pu faire retour sur l’argent public. « Le pays se divise face aux injustices frappantes, intolérables qui le traversent » (Révolution). Nous y sommes. L’oubli des inégalités est cette injustice que pourfend la Déclaration de 1789. « L’oubli et le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics. » ​​​​​​​Malheur d’une réforme, oui, qui demande des efforts aux plus faibles, accentue désarroi, désocialisation. Carrières hachées, bas salaires, inégalité salariale hommes-femmes. « Continuez de travailler ! » La litanie est connue. « Fraternité pour les plus faibles » ​​​​​​​(toujours dans ​​​​​​​ Révolution). Et à sa suite ils répètent la fable : « Tous auront 1 200 euros. » Le dit du « bon sens » est réquisitionné. Est-ce du bon sens quand des intérêts financiers sont à ce point privilégiés, accaparant sans rendre, quand les privatisations s’étendent aux domaines publics, quand classes et hôpitaux ferment, quand le renvoi d’ascenseur paye à McKinsey 500 000 euros pour « l’évaluation de l’évolution du métier d’enseignant » ? « La sénescence d’un organisme social, dit Henri Laborit, se repère au nombre de chapelles, d’intérêts particuliers ou de groupes enkystés qui limitent les échanges, les orientent dans un sens unique au profit d’un petit nombre au détriment de l’ensemble. »

Sommes-nous toujours les héritiers de 1789 ? La nuit du 4 août est à refaire. Là est la modernité. Non pas cette « marche du monde » qui mène à l’invivable, à la bêtise inefficace d’un productivisme aveugle et sourd aux autres possibles de l’élan humain. Toutes ces valeurs de partage que pratique avec réussite l’école finlandaise préférant, elle, la coopération à la compétition. « Conquérir le monde » ? Vieille proposition. Celle qui s’accompagne le plus souvent d’un mépris de l’autre, de la condescendance d’un sentiment de supériorité et n’avance l’intérêt commun qu’en jouant du simulacre. Mépris en effet que ces simulacres de négociation où il ne s’agit que d’entériner ou de changer à la marge.

La réforme des retraites pouvait être le chantier d’une démocratie délibérative sans l’épée de Damoclès d’un 49.3 qui, sous prétexte d’urgence, continue d’entretenir l’injuste. L’urgence n’est pas là mais dans une planète mise en danger par des intérêts financiers pour qui tout est marchandable. Peut-être alors cette réforme est-elle encore l’occasion d’un tournant politique, d’un changement de valeurs où travail autrement organisé et temps libéré rythment une société différente. Celle d’un essor partagé retrouvant le souffle de l’article 6 de la Déclaration : « La loi est l’expression de la volonté générale, tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. » Enjeu d’un « tous », enjeu d’un monde encore vivant.

Emmanuel Macron
Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Россиянка Демурчян выиграла золото женского чемпионата мира по боксу в Индии

Россиянка Анастасия Демурчян завоевала золотую медаль на чемпионате мира по боксу – 2023 в весовой категории до 70 кг. Она победила австралийку Фрэнсис Скотт со счетом 5:0.

Судьи присудили россиянке победу единогласным решением по результатам трех раундов.

Победу Демурчян отпраздновала с российским флагом. Восемнадцатилетняя чемпионка сделала круг почета по рингу с флагом в руках.

Чемпионат мира по боксу среди женщин проходит с 15 по 26 марта 2023 года в Нью-Дели.

«Сегодня условия такие, что выигрывать надо или явно, или досрочно» Российский боец Вадим Немков — о поединке за миллион, поражении Петра Яна и политических моментах в ММА

Год назад Международный олимпийский комитет принял решение не допускать российских и белорусских спортсменов к участию в соревнованиях из-за ситуации на Украине.

Затем Международная ассоциация бокса (IBA) запретила российским спортсменам участвовать в международных турнирах под эгидой организации. Однако в начале октября IBA отменила данное решение.

L'Humanité

Méga-bassines : résistance !

Actu

Collectif

collectif d’élus EELV, de citoyens écologistes et de scientifiques

« E h bien, savez-vous ce qu’il va se passer ? Nous allons bientôt manquer d’eau. » Voilà comment René Dumont terminait son allocution pour défendre la candidature écologiste à l’élection présidentielle de 1974. Nous y sommes. Près de cinquante années d’inaction climatique après, la ressource en eau n’est plus abondante et l’ONU se réunit en catastrophe pour décliner un programme mondial d’action pour l’eau. En France, la situation est encore pire que ce qu’avaient imaginé les scénarios les plus pessimistes : notre territoire se réchauffe plus vite et plus intensément que la moyenne planétaire.

Dans ce contexte de raréfaction de l’eau, quelques acteurs économiques cherchent à se l’approprier, en construisant des méga-bassines, destinées à irriguer des cultures intensives de maïs l’été… Depuis vingt ans, des projets sortent de terre, avec une opposition toujours plus forte des scientifiques et des autres usagers de l’eau, confortée par les décisions des tribunaux administratifs qui, à plusieurs reprises, ont déclaré la construction de ces méga-bassines illégale. Le programme de construction de 16 méga-bassines dans les Deux-Sèvres a démarré alors même que le premier jugement du tribunal a exigé un redimensionnement de 9 d’entre elles, car les volumes prévus dépassent les volumes auxquels les irrigants ont droit, pourtant déjà indécents au regard de la capacité des milieux à les fournir. L’État n’a pour autant pas suspendu son financement de 50 millions d’euros et mobilise plusieurs milliers de policiers à chaque manifestation. Autoriser, financer et protéger des ouvrages illégaux qui endommagent les écosystèmes, voilà un profond mépris étatique… de l’État de droit.

La paix ne s’impose pas par la force, elle se construit par l’objectivité des solutions proposées, le dialogue et la démocratie. La trajectoire prise par Emmanuel Macron depuis qu’il est à la tête de notre pays n’est pas la bonne. De la loi Asap qui a supprimé les consultations publiques, au traitement policier des gilets jaunes, en passant par le refus du dialogue social pour la réforme des retraites et la loi de sécurité globale pour éviter de documenter les violences policières, tout a été fait pour réduire les espaces de démocratie dans notre pays.

Nous étions déjà là pour nous opposer à la construction du barrage de Sivens, et avions dénoncé, en vain, les dérives du maintien de l’ordre. Nous ne voulons pas revivre le même drame, qui a coûté la vie à Rémi Fraisse, parce que l’État refuse d’organiser le dialogue. Nous étions à Sainte-Soline en octobre 2022, et nous serons à Melle, les 24, 25 et 26 mars prochains, pour penser, proposer, défendre et fêter l’eau, dans un esprit de désobéissance fertile, festive et non violente. Agriculteurs, citoyens, scientifiques, élus locaux, nationaux et européens, associations de protection de l’environnement, nous serons toutes et tous en résistance.

www.humanite.frEaubarrage sivensécologieMéga-bassines
BBC

Living with water pollution in Guatemala

The first UN water summit in almost 50 years is taking place this week in New York City, where thousands of delegates will meet to discuss a looming global water crisis caused by overconsumption and overdevelopment.

Reuters news agency sent a photographer to the Las Vacas river in the Chinautla municipality outside Guatemala City on Tuesday to record the impact that pollution is having on one waterway.

All images subject to copyright.

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France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

Presented by

Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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New York Times - World

La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes

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Investigaciones visuales

Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.

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Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler

Graphics by James Surdam

En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.

Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.

Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.

Cuarenta y nueve civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.

El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.

“El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.

Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.

La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.

“Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.

Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.

La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.

Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.

Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.

Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto

El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.

Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.

En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.

Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.

A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.

Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.

Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.

A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.

La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.

Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.

Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.

Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.

Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.

Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.

El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.

Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.

Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.

Juliaca: el día más mortífero de las protestas

El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.

Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.

El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.

Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.

Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.

Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.

Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.

Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.

Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.

Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.

Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.

A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.

A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.

Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.

Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.

Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.

Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.

En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.

Macusani: disparos a distancia

El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.

Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.

En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.

Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.

Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.

El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.

El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.

Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.

Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.

Responsabilidad del gobierno

En total, las 49 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.

Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.

“Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.

El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte y varios ministros del gobierno por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.

Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.

John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.

Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent

Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler

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L'Humanité

Jeux vidéo. « Hi-Fi Rush », cœur de rockeur

Nos recommandations culturelles

Aurélien Soucheyre

Combattre une corporation capitaliste à coups de guitare électrique ? Tel est le beau rêve un brin adolescent que Chai, jeune paumé plein d’énergie, va vivre dans « Hi-Fi Rush ». À la suite d’un accident dans une usine, il se voit doté d’un bras bionique et surtout d’un iPod à la place du cœur. Dès lors, sa vie sera musique, encore plus qu’elle ne l’était, avec l’obligation de tout faire en rythme dans ce jeu musical pétaradant et étincelant, qui fleure bon l’insouciance et la coolitude survitaminée des jeux Sega des années 2000. Dès les premières secondes, Chai court vers son destin au son du tube « Lonely Boy », des Black Keys. Le voilà face à des robots, puis des antagonistes, tels la chargée de production ou le directeur financier d’une firme totalitaire, qu’il faut vaincre lors de combats dictés par un métronome : les coups, les sauts, les esquives, les combos spectaculaires doivent tomber sur les bonnes notes, dans un déluge visuel en cel shading des plus réussis. Des chansons de Nine Inch Nails, The Prodigy, The Joy Formidable, Number Girl, Wolfgang Gartner et Zwan sont de la partie, dans une ribambelle de notes, de riffs, d’idées et de vannes qui collent le rythme dans la peau et figent le sourire aux lèvres, pour un moment de décontraction pure. Il y a du « Jet Set Radio » et du « Crazy Taxi » dans l’esprit de ce jeu, qui constitue l’une des plus belles surprises vidéoludiques de ce début d’année, grâce à une réalisation impeccable, une originalité permanente et un concept dansant et maîtrisé.

Écrans
BBC

Birmingham cherry blossoms draw spectators and photographers

People have been gathering to enjoy and photograph blossoming trees which have brought a flourish of pink to a city centre.

The popular cherry blossoms can be seen in Oozells Square, outside Birmingham's Ikon Gallery.

"Brindleyplace blossom. Beautiful bab," tweeted Stacey Barnfield, a photographer and artist who was among people who shared images.

"It's that time of year again, when Oozells Square, outside of @ikongallery bursts to life with the most perfect pink blossom," Birmingham and Black Country Wildlife Trust said on Twitter.

The number of people photographing the trees may also have been boosted by Brindleyplace, which is running a competition looking for the best pictures of the square in bloom.

The organisation, which promotes the business and leisure estate, said three images would be chosen to be printed, framed and displayed at the Ikon Gallery. The closing date is 11 April.

The square has also been chosen by the National Trust among locations for a Blossom Picnic. People are invited to enjoy their lunch among the blooms on Saturday 1 April.

The following day, the Birmingham Contemporary Music Group will perform a free concert in the square at 15:00 BST.

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New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

L'Humanité

Canis familiaris, humour de niche

Nos recommandations culturelles

Margot Bonnéry

Des acteurs en costumes de chiens loufoques ? C’est le drôle de projet que propose « Canis familiaris » dans une satire qui invite à repenser notre société. Chef d’une meute de chiens, Max le labrador (Tom Dingler) est pris d’une crise existentielle : il s’ennuie et rêve de liberté. Il réfute l’idée d’être l’esclave des hommes. Mais ses amis chiens ne sont pas forcément du même avis : si Chaussette (Bruno Sanches) et Fanny (Alice Moitié) le soutiennent, Rocky le caniche (Alexandre Steiger) va semer la zizanie. La meute va-t-elle survivre à tant de bouleversements ? 

Écrans
New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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Ferrari, Prada y hambre: la visión socialista de Venezuela se tambalea

Tras años de escasez extrema, algunos venezolanos viven con lujos mientras otros sobreviven con dificultad. El país se ha convertido cada vez más en una nación de ricos y pobres.

Servicio en Altum, un restaurante que pende de una grúa en Caracas, Venezuela. Credit...

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Por Isayen Herrera y Frances Robles

Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

Isayen Herrera y Adriana Loureiro Fernandez reportearon desde Caracas, Venezuela. Frances Robles reporteó desde Key West, Florida.

CARACAS, Venezuela — En la capital, una tienda vende bolsos de Prada y un televisor de 110 pulgadas por 115.000 dólares. No muy lejos, un concesionario de Ferrari ha abierto, y un nuevo restaurante permite que los comensales acomodados disfruten de una comida sentados encima de una grúa gigantesca con vistas a la ciudad.

“¿Cuándo fue la última vez que hicieron algo por primera vez?”, gritaba por el micrófono el anfitrión del restaurante a los clientes emocionados, mientras cantaban una canción de Coldplay.

Esto no es Dubái ni Tokio, sino Caracas, la capital de Venezuela, donde una revolución socialista prometió igualdad y el fin de la burguesía.

La economía de Venezuela colapsó hace casi una década, lo que provocó un enorme flujo de emigrantes en una de las peores crisis de la historia moderna de América Latina. Ahora hay indicios de que el país se está asentando en una nueva y rara normalidad, con productos cotidianos fácilmente disponibles, una pobreza que empieza a disminuir y asombrosas áreas de opulencia.

Esto ha dejado al gobierno socialista del presidente autoritario de Venezuela, Nicolás Maduro, liderando un país en el que la economía está mejorando, la oposición batalla por unirse y Estados Unidos ha comenzado a reducir las sanciones petroleras que habían contribuído a obstaculizar las finanzas.

Las condiciones siguen siendo terribles para una gran parte de la población, y aunque la hiperinflación que paralizó la economía se ha moderado, los precios siguen triplicándose anualmente, una de las peores tasas del mundo.

Pero con la relajación por parte del gobierno de las restricciones al uso de dólares estadounidenses para hacer frente al colapso económico de Venezuela, la actividad empresarial está volviendo al que fue el país más rico de la región.

Como resultado, Venezuela es cada vez más un país de ricos y pobres, y una de las sociedades más desiguales del mundo, según Encovi, una respetada encuesta nacional realizada por el Instituto de Investigaciones Económicas y Sociales de la Universidad Católica Andrés Bello.

Maduro se ha jactado de que la economía creció un 15 por ciento el año pasado, con respecto al anterior, y de que la recaudación de impuestos y las exportaciones también aumentaron, aunque algunos economistas subrayan que el crecimiento de la economía es engañoso porque se produjo tras años de enormes caídas.

Por primera vez en siete años, la pobreza está disminuyendo: la mitad del país vive en la pobreza, frente al 65 por ciento en 2021, según la encuesta de Encovi.

Pero la encuesta también reveló que los venezolanos más ricos eran 70 veces más ricos que los más pobres, lo que pone al país a la par con algunos países de África que tienen las tasas más altas de desigualdad en el mundo.

Y el acceso a los dólares estadounidenses está limitado a personas con vínculos al gobierno o a quienes están involucrados en negocios ilícitos. Un estudio del año pasado de Transparencia Internacional, una organización anticorrupción, halló que negocios ilegales como el contrabando de comida, gasolina, personas y gas representaban más del 20 por ciento de la economía venezolana.

Aunque algunas zonas de Caracas están llenas de residentes que pueden adquirir una creciente variedad de productos importados, uno de cada tres niños en toda Venezuela sufría desnutrición en mayo de 2022, según la Academia Nacional de Medicina.

Alrededor de siete millones de personas se han dado por vencidas y han huido de su patria desde 2015, según las Naciones Unidas.

A pesar del nuevo mensaje del gobierno de Maduro —“Venezuela se arregló”—, muchos sobreviven con el equivalente a solo unos pocos dólares al día, y los empleados del sector público han salido a la calle para protestar por los bajos salarios.

“Tengo que hacer maromas”, dijo María Rodríguez, de 34 años, analista de laboratorio médico en Cumaná, una pequeña ciudad ubicada a 400 kilómetros al este de la capital. Rodríguez dice que, para pagar la comida y la matrícula escolar de su hija, dependía de dos trabajos, un negocio paralelo de venta de productos de belleza y el dinero de sus familiares.

Yrelys Jiménez, profesora de preescolar con estudios universitarios en San Diego de los Altos, una localidad ubicada a media hora en coche al sur de Caracas, bromeaba diciendo que su salario mensual de 10 dólares significaba “pan para hoy y hambre para mañana”. (El restaurante que permite que los comensales coman a 45 metros sobre el suelo cobra 140 dólares por comida).

A pesar de estas penurias, Maduro, cuyo gobierno no respondió a las solicitudes de comentarios, se ha centrado en promover los crecientes indicadores económicos del país.

“Parece que el enfermo se recupera, se para, camina y corre”, dijo Maduro en un discurso reciente, comparando a Venezuela con un paciente de hospital que se cura repentinamente.

El cambio de estrategia de Estados Unidos hacia Venezuela ha beneficiado en parte a su gobierno.

En noviembre, después de que el gobierno de Maduro accediera a reanudar las conversaciones con la oposición, el gobierno de Biden concedió a Chevron una licencia de seis meses, prorrogable, para extraer petróleo en Venezuela. El acuerdo estipula que los beneficios se utilicen para pagar las deudas que el gobierno venezolano tiene con Chevron.

Y, mientras Estados Unidos sigue prohibiendo las compras a la petrolera estatal, el país ha aumentado las ventas de petróleo en el mercado negro a China a través de Irán, según los expertos en energía.

Maduro también está saliendo del aislamiento de sus vecinos latinoamericanos porque un giro regional hacia la izquierda ha provocado el deshielo de las relaciones. Colombia y Brasil, ambos dirigidos por líderes de izquierda recientemente elegidos, han restablecido las relaciones diplomáticas. El nuevo presidente de Colombia, Gustavo Petro, ha sido particularmente cálido con Maduro, reuniéndose con él en repetidas ocasiones y acordando un acuerdo para importar gas venezolano.

Con las elecciones presidenciales previstas para el próximo año y la reciente disolución del gobierno paralelo de la oposición, Maduro parece cada vez más confiado en su futuro político.

La tasa de inflación del año pasado, del 234 por ciento, sitúa a Venezuela en el segundo lugar del mundo, por detrás de Sudán, pero palidece en comparación con la hiperinflación registrada en 2019, cuando la tasa se disparó hasta el 300.000 por ciento, según el Banco Mundial.

Con la producción y los precios del crudo al alza, Venezuela también ha empezado a experimentar un aumento de los ingresos procedentes del petróleo, su exportación clave. La producción del país, de casi 700.000 barriles al día, es superior a la del año pasado, aunque fue dos veces mayor en 2018 y cuatro veces mayor en 2013, dijo Francisco J. Monaldi, investigador de política energética de América Latina en la Universidad Rice.

La flexibilización por parte del gobierno venezolano de las restricciones sobre los dólares ha facilitado que algunas personas puedan usar el dinero enviado desde el extranjero. En muchos casos, no se intercambia dinero en efectivo. Los venezolanos con medios utilizan cada vez más aplicaciones digitales como Zelle para usar dólares en cuentas del extranjero para pagar bienes y servicios.

Aun así, los funcionarios estadounidenses califican el panorama económico de Venezuela de ilusorio de alguna manera.

“Fueron capaces de ajustarse a muchos de sus problemas tras la aplicación de las sanciones a través de la dolarización”, según Mark A. Wells, subsecretario de Estado adjunto, “por lo que con el tiempo empieza a parecer que son capaces de alcanzar un estatus que básicamente ayuda a las élites de allí, pero los pobres siguen siendo muy, muy pobres”.

“Por lo tanto, no es que todo sea más estable y mejor ahí”, agregó Wells.

Maduro asumió el cargo hace casi 10 años y fue reelegido en 2018 en unos comicios ampliamente considerados como una farsa y que fueron repudiados por gran parte de la comunidad internacional.

La creencia generalizada de que Maduro ganó fraudulentamente llevó a la Asamblea Nacional elegida democráticamente a declarar vacante la presidencia en 2019 y utilizar una disposición de la Constitución para nombrar a un nuevo líder, Juan Guaidó, un exdirigente estudiantil. Fue reconocido por decenas de países, incluido Estados Unidos, como gobernante legítimo de Venezuela.

Pero como figura principal de un gobierno paralelo que supervisaba las cuentas financieras internacionales congeladas, carecía de poder dentro del país.

En diciembre, la Asamblea Nacional destituyó a Guaidó y eliminó el gobierno interino, una medida que algunos observadores consideraron como un impulso a Maduro. Varias figuras de la oposición han anunciado que se presentarán a las primarias previstas para finales de octubre, a pesar de que muchos analistas políticos son escépticos de que Maduro permita una votación creíble.

“Lo que Maduro tiene hoy es una oposición desarticulada y dispersa”, dijo Guaidó en una entrevista telefónica. “También tiene a la mayoría del pueblo en su contra. Sigue siendo un dictador sin apoyo popular, una economía destruida por su propia culpa, con profesores, enfermeras, ancianos y trabajadores protestando ahora mismo mientras hablamos”.

Incluso gente como Eugenia Monsalves, propietaria de una empresa de suministros médicos en Caracas y que envía a sus dos hijas a colegios privados, está frustrada con el rumbo del país.

Aunque es de clase media alta, dice que tiene que cuidar cómo gasta su dinero.

Sale a comer de vez en cuando y ha visitado algunas de las nuevas tiendas de lujo de la ciudad, pero sin comprar nada.

“La gran mayoría de los venezolanos viven una situación complicada, muy complicada”, dijo.

Monsalves cree que el gobierno de Maduro debe irse, pero le preocupa que los mejores candidatos hayan sido forzados al exilio o descalificados. La oposición, dijo, no se ha unido en torno a lo que más necesita: un líder que pueda energizar al electorado.

“Eso es lo que yo más quisiera, así como muchísimos otros venezolanos”, dijo. “Pero la verdad es que de esta manera, y sin un panorama claro de la oposición, una propuesta clara de un candidato, lo veo muy difícil”.

Nayrobis Rodríguez colaboró con reporteo desde Sucre, Venezuela, y Julie Turkewitz, desde Necoclí, Colombia.

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France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

BBC

Hundreds more photos saved from tip to be added to Coventry archive

Hundreds more photographic images, saved from being dumped at a tip, have been unearthed and handed over to a city archive.

Some of the glass negatives, rescued by former cameraman Ian Hollands, have lain unseen for more than 30 years.

The collection, depicting the lives of people in Coventry as the city restored itself following the devastation of the blitz in 1940, was taken by Arthur Cooper.

More information had also come to light about the photographer himself.

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Post-war images of Coventry saved from a tip

Mr Hollands had previously sent thousands of the negatives he had rescued to publishing company Mirrorpix where they were digitised and made available to view as part of the Coventry Digital initiative.

Following a BBC report highlighting the Coventry University scheme, Mr Holland was prompted to hand over more boxes, containing about 500 negatives, to the project's director Dr Ben Kyneswood.

Arthur Cooper, a freelance photographer, worked in the city from the 1930s to the 1960s, capturing weddings, award ceremonies and events as well as visiting celebrities and royalty for publications such as the Midlands Daily News and the Coventry Evening Telegraph.

An "early look" at the collection showed it contained images similar to the 8,049 already digitised, Dr Kyneswood said.

"I was really hopeful that there was more out there," he added, "so to find out that there was more out there and that they're in my office now - it's fantastic".

Keen photographer Mr Hollands, 75, said he had been alerted to the fact the valuable negatives were about to be taken to a tip some time in the late 1980s, and he had to act quickly to save them.

He had retrieved the thousands of glass plates from the garden of Mr Cooper's widow, Marjorie, where they had "just been chucked in rubbish bags".

"I took them home and put them all in cardboard boxes, and they stayed on the shelf in my house for about 15 or 20 years," he explained.

About ten years ago most of the collection he passed on to Mirrorpix via his son, Samuel Hollands, who worked for the Coventry Evening Telegraph at the time.

"One day a Ford transit van turned up and we loaded all the glass plate negatives into the back of this van and that's the last I saw them until I've heard about them now," he explained.

"I kept a few boxes back just so I could go through them, but they've been sitting around in my house ever since," he said, but had handed over the archive after being alerted to Dr Kyneswood's project.

Samuel Hollands said he had been shocked to see the coverage of Arthur Cooper on the BBC.

"When I told my father he didn't believe me, he thought it must be something else," he said.

"But I just knew they were the ones that we'd given in all those years ago."

"I'm pleased I did something about it, because I could have just ignored it and they would have gone," his father added."

More details had also emerged about the photographer himself, explained Dr Kyneswood.

"A family member had got in touch with some photographs of Arthur, and to say he had served in Egypt in World War Two, and detailed some of the military campaign medals he had won."

Information from Mr Cooper's niece, 78-year-old Sandra Johnson, also revealed he had worked as a photographer to King Faisal II of Iraq when the ruler was just seven years old.

He was also a Freeman of the city.

He said since the story about Mr Cooper was published in January, about 100,000 people had viewed the photographer's images on the Coventry Digital website, which was "amazing".

"We've had some great stories come out, people being able to point out friends and families," he said.

"And they're able to tell me what they're looking at and give me some exceptional detail."

The collection was significant because it gave people "a chance to tell their stories, because they can see themselves, and their life in these pictures," he said.

After scanning the latest negatives they would be driven to the Mirrorpix archive in Watford "where they'll join the other Arthur Cooper archive negatives, and they'll be saved forever," Dr Kyneswood added.

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Coventry University

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Les Echos: Bernard Arnault vire le directeur de la rédaction, les journalistes protestent 

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Presse Le quotidien économique, en bonne santé économique, voit sa direction remaniée directement par son actionnaire. Les journalistes ont entamé une grève des signatures. 

Caroline Constant

Bernard Arnault a encore frappé. Et sur l’un de ces propres titres: mardi 21 mars, Nicolas Barré, le directeur de la rédaction des Echos, l’un des fleurons de son groupe LVMH, a été débarqué. Et, selon la newsletter La Lettre A, puis les salariés du journal, sur intervention directe du milliardaire. Il pourrait être remplacé par son bras droit, François Vidal. Et c’est Dominique Seux, numéro trois du quotidien économique et chroniqueur à France Inter, qui assurera la transition. En guise de protestation, les journalistes ont décidé de 24 heures de grève des signatures. 

Nicolas Barré tenait les rênes du quotidien économique depuis 2013. Il lui aurait été proposé « de nouvelles fonctions », tandis que l’intéressé explique subir « beaucoup de pression de part et d’autre », a indiqué le journal « L’Informé ». Qui explique aussi que c’est la parution de deux articles au mpoins qui auraient provoqué l’ire de Bernard Arnault: le premier faisait état de perquisitions fiscales dan sle groupe LVMH, et le second serait une critique élogieuse du livre paru chez Gallimard d’Erik Orsenna, Histoire d’un Ogre, qui dénonce les agissements de Vincent Bolloré...

La société des Journalistes des Echos estime dans un communiqué qu’il s’agit là « d’une ingérence de plus dans la vie du journal, malgré les engagements pris ». « Nous ne sommes pas dupes. Le communiqué de la direction du groupe annonçant le départ de Nicolas Barré de son poste de directeur de la rédaction des Echps ne peut masquer la réalité qui est celle de son éviction brutale par l’actionnaire en contradiction avec les garanties d’indépendance négociées âprement au moment du rachat des Echos par LVMH en 2007 », insiste le communiqué. Le journal est donc paru ce matin sans signatures, en guise de protestation. 

bernard arnaultlvmhles echosjournalistes
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The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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France24 - Monde

Violences des gangs en Haïti : le point sur la situation

Publié le : 22/03/2023 - 17:17

Laura MOUSSET Suivre

Selon les Nations unies, plus de 530 personnes ont été tuées par les gangs depuis janvier en Haïti, des violences qui se sont aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Désormais, les groupes criminels contrôlent plus de la moitié du pays le plus pauvre des Amériques. Ils font régner la terreur, obligeant des milliers de personnes à fuir. 

L'Humanité

La démocratie sous logique néolibérale mortifère

Tribune

Marie-Jean Sauret

Marie-Jean Sauret  Psychanalyste et auteur 

La Constitution française date du 4 octobre 1958, elle a été révisée 24 fois. Elle serait démocratique par son contenu et parce qu’elle a été adoptée par référendum, il y a cinquante-cinq ans. Pensons-nous la même chose que nos grands-parents ? Les révisions, la proposition d’une nouvelle Constitution et au minimum d’une nouvelle République prouvent que non. La Constitution constitue-t-elle une garantie absolue contre les dérives étatiques ? Non, il suffit que le renouvellement compose un conseil de réactionnaires pour que le pire soit légalement possible. L’épisode états-unien autour de l’avortement montre qu’une constitution pourrait résister aussi peu que les lois fondamentales en Israël. 

Les Français ont d’ailleurs élu un président avec une minorité de voix, et une Assemblée nationale dont la majorité sert aujourd’hui d’autres intérêts que ceux de la majorité des citoyens, cf. les retraites. Peut-on dire que la nation est mieux servie par la gestion à flux tendu – rentabilité, économie (pour qui ?) obligent –,  avec les résultats que l’on sait – pénurie de médicaments, freins à la recherche, dégradation de la recherche et de l’enseignement, débâcle de l’hôpital public, faillite des services publics, etc. ?  

« Vous avez voté pour nous. Maintenant, rentrez chez vous, on s’occupe de tout. De toute façon, vous ne comprenez rien. On vous fait mal ? Oui, mais pour votre bien. » Cette démocratie-là ne respecte pas notre voix. Une véritable démocratie s’en déduit : elle doit doubler la représentation nationale par un débat public permanent et se doter de dispositifs adéquats pour cela. Sans débat, la démocratie ne mérite pas son nom : puisqu’elle sert la volonté d’asservissement de l’État au lieu d’être la contestation du pouvoir établi quand il vise à confisquer les espaces de liberté conquis par les citoyens. Les conséquences de cette absence de démocratie sont désastreuses. 

Beaucoup en font l’expérience : après la pénurie de vaccins, de gel antiseptique, de masques, de blouses sanitaires, des médicaments de première nécessité sont en rupture de stock. Qui dira les complications de la vie ordinaire et les dégradations de la santé – parfois jusqu’à la mort ? L’allongement du temps de travail de deux années supplémentaires : serait-il possible d’envoyer chaque élu passer deux ans dans un emploi pénible ? Deux ans payés à ramasser les ordures, alimenter les incinérateurs, s’occuper de personnes dépendantes, tenir la caisse d’un supermarché, prendre la place de manœuvres dans les travaux publics ou le bâtiment, entretenir la voirie, autoroutes comprises, hiver comme été, contrôler dans le train, renforcer la police en ville et en dehors, durant les manifestations, les événements à protéger, etc. ?  

Peut-être prendraient-ils au sérieux non seulement la demande des salariés relative à la pénibilité, mais les accidents qui en résultent et la mortalité au travail. Avec deux morts par jour dans le privé et un autre dans le public, l’allongement proposé signifie l’envoi à la mort de 2 100 personnes supplémentaires. Le terme « assassin » lancé par un député au ministre du Travail serait plus violent que cela ? Plus violent que ce dont ont à souffrir les victimes de violences policières, que les coups portés contre les femmes et autres ? 

La logique néolibérale a des conséquences délétères directes sur les individus qu’elle écrase ; elle en formate d’autres jusqu’à ce qu’ils en deviennent violents, de gré ou de force. Ici aussi, seraient requis des dispositifs de parole qui permettent d’interroger le rapport de chacun avec sa propre colère, sa violence, tout ce qui fait sa singularité et qui le pousse à rejeter l’altérité (racisme, antisémitisme…). Seulement le néolibéralisme ne peut comprendre cela, faute de prendre au sérieux la voix de chacun. Et au fond, seule une démocratie authentique le peut. 

Celui qui méprise la voix méprise la vie. 

néolibéralismedémocratieconstitutionRéforme des retraites
L'Humanité

Comment notre environnement culturel peut se retrouver dans nos gènes

Entretien

Dans son dernier livre, Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle, dévoile les mystères de l'évolution de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines. Un nouvel éclairage fascinant sur l’aventure humaine. Entretien.

Anna Musso

Évelyne Heyer est une référence en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain au prisme des données génétiques et culturelles des populations. Dans son dernier ouvrage, la professeure au Muséum national d’histoire naturelle et commissaire scientifique du musée de l’Homme, développe, de façon accessible, une trentaine de sujets d’actualité ou fondamentaux, pour comprendre d’où nous venons et réfléchir sur notre humanité. De Neandertal au boom des jumeaux au XXIe siècle en passant par la colonisation de l’Amérique, Évelyne Heyer apporte un nouveau regard sur la grande aventure humaine.

Pour aborder notre humanité en tant qu’Homo sapiens, vous évoquez le legs de Neandertal, ce cousin qui s’est croisé avec nos ancêtres. En quoi était-il différent de nous ?

Le mélange entre Sapiens et Neandertal s’est fait au moment où Sapiens s’est aventuré hors d’Afrique. Les populations qui ont leurs ancêtres uniquement en Afrique ont très peu de Neandertal. Toutes les autres en possèdent environ 2 % dans leur patrimoine génétique. La différence entre Neandertal et nous était assez faible, ce qui a rendu possible ce croisement, ces mélanges et descendances. Mais Neandertal est quand même une humanité différente, ne serait-ce que par la forme du crâne et son univers culturel.

Par exemple, les peintures dans les grottes ont été réalisées par Sapiens et non par Neandertal. Les petits bouts de gènes néandertaliens que nous possédons influencent, entre autres, notre immunité. Des travaux en cours tendraient à montrer que certains ont augmenté la probabilité d’avoir un Covid grave ou, au contraire, de protéger contre le virus, que d’autres encore seraient liés à des formes de diabète…

Dans les bouts de génome que Sapiens a reçu de Neandertal, plusieurs sont liés à la résistance aux pathogènes. Nous venions d’Afrique, et nous avons dû faire face à de nouvelles infections en arrivant en Europe et en Asie, alors que Neandertal était là depuis plusieurs centaines de milliers d’années, et donc adapté à ces pathogènes. Le fait de récupérer ses bouts d’ADN dans notre génome nous a permis de nous adapter et de mieux résister à certaines maladies ou de mieux cicatriser notre peau.

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Au fil du livre, vous rappelez que la notion de race humaine n’a aucun fondement scientifique…

Le racisme consiste à définir une hiérarchie et même une essence des êtres humains à partir des différences de couleur de peau dont il existe au moins 4 000 nuances ! Ainsi vous réduisez ce qu’est un individu à ce que vous croyez savoir de lui d’après sa couleur de peau. Se replonger dans notre passé permet de montrer, par exemple, que les premiers Européens, d’après nos connaissances actuelles, étaient de couleur de peau foncée. À la grotte de Lascaux, les peintres étaient noirs aux yeux bleus.

 Les choix culturels modifient les rythmes des migrations humanines. » 

Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle

Dans mon livre, je donne aussi l’exemple de cette jeune femme danoise dont les scientifiques ont reconstitué la couleur de peau à partir de son ADN datant de 6 000 ans ; elle avait une peau de couleur foncée et des yeux bleus. Au XIXe et au début du XXe siècle, on pensait qu’il y avait des différences fortes entre les groupes humains qu’on appelait « races ». Mais la génétique a montré qu’il y a, en fait, très peu de différences parce qu’on est une espèce qui a toujours migré au fil de l’histoire, entraînant des mélanges.

Paléogénétique. La longue histoire du compagnonnage de l’âne et de l'homme

L’humain transmet non seulement ses gènes, mais aussi sa culture, influençant son évolution. Pouvez-vous nous préciser votre approche ?

C’est une des choses qui m’a fascinée chez les êtres humains, et c’est pourquoi je considère que je fais de l’anthropologie. Si on veut comprendre l’évolution des populations humaines, il faut toujours mélanger des éléments biologiques et culturels.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Je vous donne un exemple amusant. Prenons la capacité à digérer le lait. Nous sommes des mammifères, or, normalement, les mammifères adultes ne digèrent pas le lait : une vache ne boit pas de lait. Quel mécanisme génétique a permis à des humains de le faire ? C’est un avantage qui a évolué depuis plusieurs milliers d’années dans certaines populations qui ont changé de culture, élevé des animaux, bu leur lait frais et en ont fait une composante importante de leur alimentation. Ces mutations leur sont devenues avantageuses, elles ont mieux survécu et se sont mieux reproduites. Et, au fil des générations, ces mutations se sont répandues à tel point que, dans le Nord de l’Europe, par exemple, 90 % des adultes digèrent le lait. C’est un exemple où la culture s’inscrit à travers les générations dans nos gènes.

Vous parlez également de l’exemple du mariage ?

Dans les sociétés humaines, il existe de multiples manières de faire famille. C’est l’anthropologie de la parenté. Un des traits qui différencie les manières de faire famille est ce qu’on appelle la patrilocalité ou la matrilocalité. Quand un homme ou une femme de villages différents s’épousent et vont vivre dans le village du mari, on dit que la société est patrilocale. Si c’est le contraire, on dit qu’elle est matrilocale. Ces choix culturels modifient les rythmes des migrations humaines. Par exemple, dans notre espèce, 60 % des sociétés sont plutôt patrilocales car ce sont surtout les femmes qui ont migré, et cela se voit dans l’ADN. Le système de parenté influence les migrations et donc la diversité génétique des populations.

Paléogénétique. L’incroyable écosystème du Groenland... d’avant

En observant l’ADN de plusieurs populations, je saurai si elles sont plutôt patrilocales ou matrilocales. Des études réalisées à l’échelle de la planète montrent que notre espèce est plutôt patrilocale. Dans l’ADN, certains bouts ne sont transmis que par les femmes, l’ADN mitochondrial, et d’autres ne sont transmis que par les hommes, le chromosome Y. Ainsi, en comparant les données sur ces bouts d’ADN, on sait s’il s’est produit plus de migrations par les hommes ou par les femmes. Dans cet exemple, l’ADN sert à retracer des éléments forts de notre culture.

L’évolution ne cesse de se poursuivre, comment l’imaginez-vous avec le réchauffement climatique ou les épidémies ?

Chez les êtres vivants, il y a toujours une évolution génétique mais elle se déroule sur une très longue durée. Ce qui va changer en termes biologiques est lié au fait qu’on a plus de migrations à longue distance, avec les moyens actuels de transport et de communication. Des gens d’aspect différent vont donc se mélanger et créer de nouvelles apparences. On peut imaginer un visage aux traits chinois et noir de couleur de peau, avec des yeux bleus et des cheveux roux ! S’agissant du réchauffement climatique, le point d’interrogation est de savoir quelles migrations il va entraîner, et cette question demeure très débattue. Quant à notre espèce, elle ne va pas disparaître : elle est arrivée à s’acclimater à de nombreux environnements différents, par des adaptations aussi bien culturelles que biologiques.

La Vie secrète des gènesSciencesAnthropologiehomo sapiensNeandertal
France24 - Monde

Fifou, itinéraire d'un enfant doué

Publié le : 24/03/2023 - 12:57

Juliette FIEVET Suivre

Rendez-vous avec le photographe, illustrateur, graphiste et réalisateur Fifou. Véritable légende dans l’univers du rap il peut se targuer d’avoir réalisé plus de 800 pochettes d’albums en 20 ans (Snoop Dog, Booba, PNL, Ninho, Jul, Dinos Soprano, Lacrim, Gazo, Leto, Seth Gekho, Doc Gyneco, Gims, Aya Nakamura…). Retour sur ses débuts dans un studio de 9 mètres carrés jusqu’à ses productions les plus folles! Pour cet épisode c’est Don Bak qui offre la vidéo surprise.  

L'Humanité

Pour le sociologue Sebastian Roché « Les effets de la mauvaise police sont très corrosifs pour la démocratie »

Entretien

Suite aux dernières mobilisations contre la casse du système des retraites, de nombreux témoignages évoquent un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité. Pour le sociologue Sebastian Roché, c’est un choix délibéré de l’exécutif.

Émilien Urbach

Auteur d’une étude publiée chez Grasset en 2022, La nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police, le sociologue Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, analyse l’actuelle instrumentalisation de la violence policière par le gouvernement pour mater l’opposition populaire à sa réforme des retraites.

Les violences policières sont-elles le fruit d’une perte de contrôle du pouvoir ou d’une stratégie délibérée d’intimidation ?

Les deux. Au plan politique, on assiste à une perte de contrôle. Le gouvernement s’est lui-même placé dans une situation de crise en décidant d’abréger le débat sur la réforme des retraite qui aurait pu durer plus longtemps avec une sortie plus honorable. Politiquement, c’est un gouvernement en perte d’autorité. Il n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée et sa réforme est massivement rejetée dans le dans le pays, particulièrement chez les travailleurs. Face à cette perte d’autorité, il fait le choix de la contrainte. Cela se traduit clairement dans le discours d’Emmanuel Macron, lorsqu’il parle de faction et de factieux, induisant l’idée d’une illégitimité des protestations de rue, contre toute évidence politique, historique et juridique. Le droit de manifester est un droit fondamental. Ce choix politique se décline principalement de deux manières. D’abord, en mettant en première ligne les Brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M) et les brigades anti-criminalités (Bac). Ce sont des unités qui servent à aller au corps à corps et à faire, en théorie, des interpellations mais dans le fond, elle servent surtout à faire de l’intimidation. On le voit notamment à l’égard des journalistes et de tous ceux qui prennent des vidéos. Les gens qui filment sont menacés, frappés, leur matériel est cassé...

On ne contrôle pas la situation mais on va quand même essayer de contrôler les images... 

En effet, même si c’est complètement vain. L’autre aspect, c’est la stratégie des nasses et des arrestations de masse revendiquée, d’ailleurs, par le ministre de l’Intérieur lorsqu’il déclare que se rassembler dans la rue est un délit. C’est, évidemment, juridiquement une erreur mais ce faisant, il qualifie d’infraction politique le fait d’être dans la rue. C’est ce qui explique le caractère indéterminé des actions de police menées actuellement. Le pouvoir dévoile sa stratégie de façon très transparente : On fait peur et on arrête un maximum de gens. C’est une punition même s’il n’y a aucune violation de la loi. Il est, de plus, complètement irresponsable juridiquement. Personne ne peut se retourner contre lui. À la suite d’une arrestation et une privation de liberté, dans le cadre d’une garde à vue levée au bout de 24 heure, il n’existe pas de recours juridique. Il n’y aura pas de sanction pour quiconque. La seule sanction possible, c’est les urnes. Le ministre lui est complètement immunisé. Il dit, maintenant qu’on va rechercher les quelques comportements intolérables chez certains agents. Les policiers sont des travailleurs. Quelques travailleurs seront donc punis pour avoir mis en œuvre les ordres du ministre.

Il semble y avoir une loyauté inébranlable des policiers envers l’autorité civile...

Oui. On le retrouve dans l’instruction de maintien de l’ordre de la gendarmerie de 1930, dont la première phrase stipule que la gendarmerie répond à l’autorité civile. La gendarmerie et la police ne choisissent pas ce qu’elles vont faire par elles-mêmes. C’est un levier énorme pour l’autorité politique. Plus tard, les démocraties ont cherché à encadrer l’utilisation de la force en instaurant l’idée d’absolue nécessité et de proportionnalité. Ce sont des cadres juridiques mais, jusqu’à l’invention de la vidéo, personne ne pouvait vérifier que ces cadres étaient respectés. Le défenseur des droits ne peut pas être partout en France, dans toutes les nasses, et les juges non plus. Impossible de contrôler l’action de la police en grandeur réelle. Et si on ne peut pas exercer de contrôle pendant l’action, on ne peut pas l’arrêter. La seule chose qui peut freiner une pratique policière, c’est l’opinion publique. Les gens ont jugé, à un moment donné, qu’il était insupportable d’user de la violence par les armes, contre les manifestations de viticulteurs, par exemple. C’est devenu inacceptable de tuer des ouvriers au nom de la République. Aujourd’hui, en matière de limitation des libertés, on n’en est pas encore là. Une partie de la population pense encore qu’il est possible de priver des gens de liberté, même s’ils ont rien fait, pour garantir l’ordre. Tant que la population ne rejette pas les propositions des leaders, ils peuvent être réélus. Dans l’histoire, ces transformations s’étalent sur le temps long.

Quels garde-fous existent-ils dans les autres démocraties européennes ?

Certains pays sont très attachés à la protection des droits. C’est le cas des démocraties nordiques. Elles interdisent l’usage des armes comme les LBD ou les grenades explosives. C’est acquis. On ne tire pas sur des gens même s’ils sont en colère, même s’ils commettent des infractions. Ça ne se fait pas. D’autres pays, comme l’Allemagne, ont des cours constitutionnelles dont le mandat de départ est la protection de la Constitution et pour qui le droit de manifester est inviolable. Ce n’est du tout le cas en France. Et puis, comme en Grande-Bretagne, c’est une tradition de considérer avec importance le consentement et la confiance de la population. La croyance collective considère que c’est une mauvaise idée d’utiliser la violence contre une manifestation. Lorsque cela se passe mal, cela peut se traduire par des émeutes, comme en 2011. C’est le drame et a posteriori, on se pose la question de comment faire pour moins utiliser la force. En France, on se demande plutôt quel équipement supplémentaire on va pouvoir utiliser pour user de plus de force contre les protestataires.

Quelles conséquences peut avoir le comportement violent de la police sur notre société ?

Être frappé par la police est une expérience fondatrice de la citoyenneté. On se sent considéré comme un sous-citoyen, mis en dehors de la Nation et de la même manière, de la République. La croyance dans les institutions et dans la démocratie est profondément corrodée par les violences policières. Comment croire dans l’État de droit quand on est victime d’une violation du droit ? Quand on est arrêté pour rien, par des policiers qui eux-mêmes ne portent pas leur numéro d’identification pourtant obligatoire ? Les effets de la mauvaise police sont très corrosifs pour la démocratie et la cohésion nationale, de façon durable. Chez les adolescents, c’est une expérience fondatrice. Quand votre première expérience de citoyen est la violence policière, vous ne l’oubliez pas. 

Comment y remédier ?

Le pouvoir devrait d’abord être en recherche d’un compromis politique. L’origine de la crise est politique, pas policière. La police va renforcer la mobilisation, comme on l’a vu d’ailleurs ce jeudi 23 mars. Mais la cohésion nationale n’est pas le point fort d’Emmanuel Macron. il en parle beaucoup, mais n’a pas beaucoup d’intuition de ce point de vue. Il faut, ensuite, absolument améliorer la responsabilité individuelle des policiers qui commettent des fautes. Il faut arrêter avec les numéros Rio de la taille d’un timbre-poste et leur faire porter des numéros d’immatriculation visible de loin afin que les violations des droits dans les manifestations puissent être amenées devant la justice et en finir avec le sentiment d’impunité chez les policiers et dans la population. Cette impunité est très mauvaise pour la confiance dans les institutions. Quand on est trahi par les institutions, on ne peut plus lui faire confiance. Il suffit d’acheter des morceaux de tissu de 20 cm par 20 cm qui se fixent dans le dos et de les faire porter à chaque agent. C’est simple, facile à mettre en œuvre et faisable à court terme.

violences policières
L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
France24 - Monde

Retraites : "Nous continuons d'avancer, la France ne peut pas être à l'arrêt", affirme Macron

Publié le : 24/03/2023 - 14:26Modifié le : 24/03/2023 - 15:02

FRANCE 24 Suivre

La réforme des retraites va poursuivre son "chemin démocratique" et continuer d'avancer, a déclaré, vendredi, Emmanuel Macron, à Bruxelles lors d'une conférence de presse, en dépit du durcissement de la contestation sur ce texte dans le pays.

Droit dans ses bottes. Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé, vendredi 24 mars, que la France "ne peut pas être à l'arrêt" et que la réforme des retraites allait poursuivre son "chemin démocratique", en dépit du durcissement de la contestation dans le pays.

"Nous continuons d'avancer. Le pays ne peut pas être à l'arrêt", a-t-il dit depuis Bruxelles à l'issue d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne, avant de répéter à trois reprises que sa Première ministre, son gouvernement et le Parlement continuaient "à avancer".

>> Reportage : "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

Après son adoption au Parlement via le recours à l'article 49.3 de la Constitution, le projet de loi portant sur la réforme des retraites est actuellement en cours d'examen par le Conseil constitutionnel qui doit le valider avant que le chef de l'État ne puisse le promulguer.

Jeudi, des heurts ont éclaté à Paris et dans d'autres villes françaises en marge et à l'issue des manifestations organisées à l'appel d'une neuvième journée de contestation de la réforme qui a été marquée par un regain de mobilisation.

"En démocratie, on n'a pas le droit à la violence" réagit le président Emmanuel #Macron 🇫🇷, interrogé sur les violences qui ont éclaté lors des manifestations contre la #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/tAgKoQN9iE

March 24, 2023

"Nous ne céderons rien à cette violence", a déclaré Emmanuel Macron depuis Bruxelles, disant la condamner avec la "plus grande fermeté".

"Le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report"

Le chef de l'État s'est par ailleurs dit "à disposition de l'intersyndicale" pour aborder les autres thématiques évoquées mercredi lors de son interview au journal télévisé.

"J'ai indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches", a-t-il détaillé.

>> À lire : Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

"Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer pour avancer sur tous ces sujets. Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel".

Interrogé au sujet du report de la visite du roi Charles III en France, Emmanuel Macron a expliqué avoir proposé qu'"au début de l'été", une nouvelle date de visite puisse "être calée".

🔴 "Nous ne serions pas sérieux à proposer à sa majesté et la reine consort de faire une visite d'État au milieu des manifestations" a répondu le président Emmanuel #Macron 🇫🇷 en discours au sommet européen, interrogé sur la visite repoussée de Charles III pic.twitter.com/K6vTZCuLzO

March 24, 2023

Selon lui, "le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report", et, puisqu'une nouvelle journée de mobilisation est annoncée pour mardi 28 mars, "nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d'un certain bon sens" à "proposer une visite au milieu des manifestations".

Avec AFP et Reuters

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L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
France24 - Monde

La France et l'Algérie tournent la page de leur dernière crise diplomatique

Publié le : 24/03/2023 - 19:03

FRANCE 24 Suivre

Les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune ont tourné la page, vendredi, de la dernière crise diplomatique entre les deux pays et annoncé leur volonté de continuer à "renforcer la coopération" bilatérale, selon l'Élysée.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a informé Emmanuel Macron du retour de l'ambassadeur d'Algérie en France dans les prochains jours lors d'un entretien téléphonique, a annoncé, vendredi 24 mars, l'Élysée dans un communiqué.

"Les deux chefs d'État ont échangé sur les conditions du départ de Tunisie et d'arrivée en France, avec le soutien de nos services consulaires en Tunisie, d'une ressortissante franco-algérienne, le 6 février dernier", a indiqué l’Élysée. "Cet échange a permis de lever les incompréhensions."

>> À lire aussi : "Après 'l'exfiltration' d'Amira Bouraoui, Alger rappelle son ambassadeur en France"

L'Algérie avait rappelé le mois dernier son ambassadeur en France pour consultation, reprochant à Paris d'avoir fait pression sur les autorités tunisiennes pour qu'elles permettent le départ vers la France d'Amira Bouraoui, une journaliste et militante des droits de l'Homme franco-algérienne, au lieu de l'extrader vers l’Algérie.

"Renforcer les canaux de communication"

Arrêtée lors des grandes manifestations antigouvernementales en Algérie en 2019 et libérée l'année suivante, Amira Bouraoui était entrée illégalement sur le territoire tunisien en échappant à la surveillance de la justice algérienne.

L'Algérie avait alors accusé des diplomates d’avoir procédé à une "exfiltration clandestine et illégale".

>> À lire aussi : "Le président algérien salue la nouvelle 'relation de confiance' avec Paris"

Les deux chefs d'État "sont convenus de renforcer les canaux de communication entre les administrations concernées pour éviter que se renouvelle ce type de malentendus regrettables", a indiqué l'Élysée.

"Le président Abdelmadjid Tebboune a informé le chef de l'État du retour en France de l'ambassadeur d'Algérie dans les prochains jours."

Avec Reuters

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Après "l'exfiltration" d'Amira Bouraoui, Alger rappelle son ambassadeur en France

Algérie : Emmanuel Macron souhaite poursuivre le travail de mémoire sans "demander pardon"

Le président algérien salue la nouvelle "relation de confiance" avec Paris

L'Humanité

Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

israëlBenjamin NetanyahouIsraël-Palestine
France24 - Monde

Les banques centrales, ces pompières pyromanes de la crise

Publié le : 22/03/2023 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

La Réserve fédérale américaine doit décider, mercredi, si elle acte une nouvelle hausse des taux pour lutter contre l’inflation. Une option potentiellement explosive dans le contexte de la crise bancaire que les banques centrales cherchent pourtant à éteindre.

Tous les regards sont tournés vers elles. Des faillites de banques régionales aux États-Unis au sauvetage de Credit Suisse en Europe, les banques centrales sont attendues à chaque tournant de la crise qui secoue le système financier mondial depuis deux semaines.

La Reserve fédérale (Fed) américaine a été au cœur du plan d’action pour garantir les dépôts des clients de banques comme Silicon Valley Bank (SVB) ou First Republic Bank et renflouer autant que possible les établissements en difficulté. La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, multiplie ces derniers jours les déclarations pour tenter de convaincre que Credit Suisse était un vilain petit canard dans un océan de banques européennes solides et en bonne santé.

Faire pleuvoir l'argent

Surtout, elles ont rouvert en grand les robinets à liquidités pour s’assurer que les caisses des banques restent bien remplies. “Aux États-Unis, par exemple, la Fed a déjà ajouté 300 milliards de dollars à son bilan depuis le début de cette crise”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France. Concrètement, cela signifie que la Réserve fédérale est prête à avancer sans attendre jusqu'à 300 milliards de dollars au total aux banques qui en feraient la demande.

Les principales banques centrales mondiales – Fed, BCE, Bank of England et Banque centrale du Japon – se sont aussi mises d’accord, dimanche 19 mars, pour agir de concert afin de faciliter l’accès aux liquidités en dollars au niveau mondial. “C’est le même type de dispositif qui avait été mis en place après la chute de Lehman Brothers en 2008 et à l’époque de la crise de la dette souveraine en Europe au début des années 2010”, note Alexandre Baradez. 

Et les banques ne se sont pas fait prier. Rien qu’aux États-Unis, elles ont emprunté 150 milliards de dollars en à peine une semaine, entre jeudi 9 et mercredi 14 mars. Une ruée vers les fonds “qui n’a pas d’équivalent, même en remontant à la crise des subprimes”, constate Alexandre Baradez. C’est dire s’il y avait une demande parmi les banquiers américains, inquiets de se retrouver à nu si tous leurs clients voulaient retirer en même temps leurs fonds – comme cela a été le cas avec Silvergate ou SVB. 

>> À lire aussi sur France 24 : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

Surtout, cette “capacité de réaction des banques centrales est phénoménale. Cette séquence prouve qu’elles semblent vraiment n’avoir aucune limite dans la création monétaire pour sauver des banques qu’elles jugent d’importance systémique”, note Alexandre Baradez. 

Peut-être se sentent-elles aussi un peu responsables. Ces super-pompiers financiers sont en effet montés au créneau pour éteindre un feu qu’ils ont contribué à allumer il y a un peu plus de deux ans. 

Victimes des Banques centrales ?

Le contexte ? La pandémie de Covid-19 et la grande inconnue de ses conséquences économiques. Face à cette situation inédite, “les banques centrales ont injecté des sommes massives dans l’économie. C’est grâce à l’argent qu’elles ont prêté aux États à des taux très bas que les gouvernements ont pu mettre en place leurs plans d’urgence permettant à leurs économies de survivre au choc”, souligne Alexandre Baradez.

Les banques ont dû s'adapter à cette politique des taux bas sur les prêts à court terme. “Comme ces titres ne rapportaient plus rien, les banques se sont tournées vers des obligations à beaucoup plus long terme, qui demeuraient plus rémunératrices”, note Nathalie Janson, spécialiste des questions financières à la Neoma Business School.

Ce qui explique pourquoi toutes les banques américaines en difficulté aux États-Unis avaient placé la quasi-totalité de leurs actifs dans ce type de produits financiers. 

Sauf que cette politique d’argent facile a engendré une forte inflation. Et quand les banques centrales ont décidé de mettre les prix au pas, elles n’y sont pas allées de main morte. Elles ont fermé le robinet à prêts et décidé de hausses des taux à une vitesse inédite. “Ce resserrement monétaire a été plus violent que celui démarré en 2014 pour mettre fin à la politique d’argent facile mise en place après la crise des subprimes”, remarque Alexandre Baradez. 

“Il était normal que ce revirement brutal fasse des victimes parmi les banques”, assure Nathalie Janson. La hausse rapide des taux d’intérêt depuis un an a rendu les placements à court terme bien plus rémunérateurs pour les investisseurs, qui se sont donc détournés des obligations à long terme, leur faisant perdre beaucoup de valeur. Conséquence : “Ceux qui avaient essentiellement des titres à long terme ont perdu beaucoup d’argent, à tel point que certains ont fait faillite”, résume le Financial Times.

“La politique des banques centrales a créé un contexte favorable à cette crise, mais les établissements qui ont fait faillite ont aussi commis l’erreur de ne pas diversifier leurs placements pour couvrir le risque de cette hausse des taux d’intérêt”, pointe Nathalie Janson. 

Lutte contre l'inflation ou sauvetage des banques ? 

Les efforts des banques centrales semblent avoir porté leurs fruits. Les Bourses mondiales sont reparties à la hausse mardi, suggérant que les marchés financiers avaient digéré le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS et semblaient rassurés par les mesures prises pour renflouer les banques régionales américaines.

Mais le plus dur reste peut-être encore à faire. L’inflation n’a pas disparu et les banques centrales “risquent de se retrouver dans le rôle du pompier pyromane sans le vouloir”, souligne Nathalie Janson. 

En effet, après l’opération “sauvez le soldat bancaire”, elles pourraient être tentées de reprendre le chemin de la hausse des taux pour contenir la hausse des prix. C’est ce que la BCE a déjà commencé à faire vendredi, arguant que les batailles contre l’inflation et pour la stabilité financière pouvaient être menées de front. 

La Fed, amenée à trancher cette question mercredi, et la Bank of England, dont la décision sur une hausse des taux est attendue jeudi, vont-elles suivre l’exemple de la BCE ? “Surtout pas de hausse supplémentaire maintenant”, réclame le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung dans un éditorial publié mardi. Nul ne sait vraiment s’il n’y a pas d’autres banques au bord du précipice financier qui pourraient chuter en cas de nouveau resserrement monétaire. 

Mais le scénario d’une pause prolongée dans la politique de hausse des taux risque “d’installer les banques centrales dans un cycle sans fin d’injection de liquidités”, estime Nathalie Janson. Dans ce scénario, le pompier bancaire jetterait de l’huile sur le feu de l’inflation. “Et actuellement, on n’a pas d’autres solutions pour lutter contre l’inflation que d’utiliser le levier des taux directeurs”, précise cette spécialiste.

Un refus d’augmenter les taux “pourrait aussi être interprété par les marchés financiers comme le signe que les banques centrales estiment que le système bancaire est encore trop fragile”, note le Wall Street Journal. Certainement pas le message que les banquiers centraux voudraient faire passer à des Bourses qui recommencent à peine à avoir confiance dans le système bancaire.

C’est pourquoi “les banques centrales vont probablement décider d’une hausse des taux, mais moins forte que ce à quoi on aurait pu s’attendre s’il n’y avait pas eu ces faillites”, juge Alexandre Baradez. Le pari, expliqué par le Financial Times, est que les banques, échaudées par cette crise, vont de toute façon prêter moins d’argent, ce qui va ralentir l’activité économique et, tout naturellement, faire baisser l’inflation. Mais c’est le scénario rêvé d’un plan qui se déroulerait sans le moindre accroc.

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Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses

VILAIN CANARD BANCAIRE

Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

La chronique de l’éco

Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

L'Humanité

Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

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France24 - Monde

Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye

Publié le : 22/03/2023 - 11:53

Marc DAOU Suivre

Calcul politique ? Rodomontade populiste ? Tunisiens et Libyens continuent de s’interroger sur la dernière polémique en date provoquée la semaine dernière par les propos du président Kaïs Saïed sur les bénéfices du champ pétrolier libyen de Bouri et un litige frontalier réglé dans les années 1980 par la Cour de justice internationale, à la demande des deux voisins.

Après avoir provoqué un tollé en février en dénonçant la présence de "hordes de migrants clandestins" en Tunisie – des propos à l’origine de violences contre les migrants d'origine subsaharienne dans le pays –, le président Kaïs Saïed a suscité la semaine dernière une nouvelle controverse, cette fois avec la Libye voisine.

Lors d’une visite effectuée le 16 mars dans les locaux de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), le chef de l’État a rouvert un dossier tombé dans les oubliettes de l’Histoire : celui du champ offshore libyen de Bouri, situé à 120 km au nord de la Libye et considéré comme l’un des plus grands gisements pétroliers en activité en Méditerranée. Selon la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Unesco, ses réserves contiennent "4,5 milliards de barils de pétrole brut récupérable et 3,5 billions de pieds cubes de gaz naturel associé".

Un litige frontalier réglé… en 1985

Dans une vidéo diffusée par le site de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed apparaît flanqué de la PDG de l’Etap, Dalila Chabbi Bouattour, avec laquelle il tient, face caméra, une carte des réserves d’hydrocarbures du pays. Pointant du doigt directement le champ offshore libyen, le président déplore que la Tunisie n’a reçu que des "miettes de Bouri", alors qu’un partage équitable de ses revenus pourrait "répondre à tous les besoins de la Tunisie et plus encore". Et ce, alors que le litige autour de la zone maritime frontalière entre la Libye et la Tunisie a été tranché en faveur de Tripoli par la Cour internationale de justice (CIJ) en 1982. Une décision confirmée trois ans plus tard par l’instance qui siège à La Haye.

 

Kaïs Saïed rappelle ensuite qu’il existait, dans les années 1970, bien avant le recours à la CIJ, une intention de diviser le champ en deux moitiés égales avec la Libye, mais que cette solution avait été rejetée par la Tunisie alors présidée par Habib Bourguiba, au pouvoir entre 1957 et 1987.

Sans surprise, ces propos à la fois critiques contre le premier président de la République tunisienne et semblant remettre en question la décision rendue par la CIJ ont provoqué un tollé au sein de la classe politique libyenne et sur les réseaux sociaux.

"Les richesses de la Libye appartiennent au peuple libyen", a tonné le président de la commission de l’énergie au sein du Parlement libyen, Aïssa Aribi, dans une déclaration relayée dimanche par l’Agence de presse libyenne. 

Pour sa part, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, s’est contenté de rappeler dans un communiqué de presse que la CIJ avait tranché le litige frontalier en faveur de la Libye, et que le président tunisien était "dans l’erreur". 

Du côté des médias tunisiens, d’aucuns questionnent le timing et le but de la sortie présidentielle. "Il reste à s’interroger sur les motivations du président tunisien qui a cru devoir remettre sur le tapis cette affaire réglée depuis longtemps, écrit le site d’information en ligne Kapitalis. Que cherche-t-il à prouver ou à provoquer ? Sachant que les relations tuniso-libyennes, sans être vraiment au beau fixe, ne sont pas non plus à leur plus bas niveau et que les deux pays, qui font face à des tensions internes, se passeront volontiers de polémiques d’autant plus improductives qu’elles sont anachroniques voire insensées."

Les experts eux aussi s'interrogent, confie un historien basé à Tunis, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles professionnelles. "Les spécialistes des frontières terrestres et maritimes de la Tunisie se demandent encore quelle mouche a piqué Kaïs Saïed, rapporte-t-il. Même si, hélas, les Tunisiens sont désormais habitués à ce qu’il jette des anathèmes et des jugements à l’emporte-pièce."

Et de poursuivre : "Heureusement que les Libyens sont restés sobres dans leurs réactions en rappelant leur droit souverain sur cette zone, car c’est ce qui permet, pour l’instant, de ne pas transformer cette polémique un peu absurde en crise diplomatique majeure, estime l’universitaire. À l’époque, la Libye et la Tunisie s’étaient accordées pour trancher leur litige en portant la question devant la justice internationale. Or lorsqu’on accepte la logique d’un compromis, on accepte la sentence de la Cour."

"Lui seul décide de tout"

Selon l’universitaire, cette "énième" polémique est le fruit "d’un calcul politique motivé par des raisons personnelles" puisque les déclarations du président lui semblent avoir été préparées, carte à l’appui.

"Il a peut-être voulu montrer à l’opinion qu’il a hérité des erreurs du passé sur des questions clés comme les hydrocarbures, mais je vois surtout une manière pour lui de se distancer des problèmes actuels et de rehausser sa stature auprès de la population, ajoute l’universitaire. On ne peut même pas blâmer ses conseillers de ne pas l'avoir dissuadé de rouvrir ce dossier parce que lui seul décide de tout, au point même de se permettre de réécrire l’Histoire et de construire un nouveau récit nationaliste dans le but de construire sa propre image."

Quitte, insiste-t-il, "à essayer, dès qu’il le peut, de ternir l’image de Habib Bourguiba, qui reste un chef historique et charismatique aux yeux des Tunisiens".

>> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"

Critiqué à l’international, le président tunisien, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est sous pression. Quelques semaines après l'Union africaine - qui avait condamné ses déclarations "choquantes" sur les migrants subsahariens -, c’est l’Union européenne qui s'est inquiétée ces derniers jours de la détérioration de la situation politique et économique dans le pays, où l'opposition dénonce un recul des droits et des libertés depuis le coup de force présidentiel.

"Cette polémique inutile tombe mal alors que la Tunisie peine à se sortir de la crise internationale suscitée par les propos du président sur les migrants subsahariens. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’une nouvelle crise diplomatique, a fortiori avec le voisin libyen, conclut l’universitaire basé à Tunis. D’autant plus que le pays est assez isolé sur le plan régional et international à cause de nos difficultés à la fois politiques à l’intérieur, mais aussi économiques et financières."

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Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

L'Humanité

À gauche, l’unité saluée et l’alternative en perspective

Actu

Les parlementaires de la Nupes étaient au rendez-vous de cette neuvième journée d’action. Mobilisés derrière l’intersyndicale, ils pensent au débouché politique à proposer aux Français.

Diego Chauvet

Alors que le cortège commence à cheminer sur le boulevard Beaumarchais, à Paris, la gauche est à nouveau au rendez-vous de la mobilisation sociale. Pour la neuvième fois, les partis de la Nupes saluent de concert « l’unité de l’intersyndicale ». Et ils pensent aussi à la suite.

Emmanuel Macron a opposé une fin de non-recevoir, mercredi 22 mars, aux millions de Français qui défilent dans les rues depuis le 19 janvier, à l’intersyndicale et aux parlementaires qui ont tenté de s’opposer à sa réforme avant le passage en force final du 49.3.

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

En face, la gauche entend au contraire démontrer qu’il y a une alternative à la retraite à 64 ans et à l’exercice du pouvoir par la Macronie.

Appuyer les mobilisations sociales jusqu’au retrait

« Notre perspective, c’est une mobilisation qui continue à monter », assure le député insoumis Alexis Corbière. Pour l’instant, c’est en effet la première urgence pour la gauche : appuyer les mobilisations sociales jusqu’au retrait de la réforme.

« La priorité aujourd’hui est de faire monter la pression dans la rue , confirme également la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier. On a aussi la carte du référendum d’initiative partagée, qui est notre ultime recours. »

Reste également la question de l’alternative, alors qu’Emmanuel Macron a accusé l’opposition de gauche de n’avoir rien à proposer. « C’est un thème éculé, utilisé par la Macronie depuis le début du mouvement », balaie Alexis Corbière, qui rappelle que l’accord de la Nupes, scellé au moment des législatives, propose « la retraite à 60 ans avec quarante annuités de cotisation ».

« Nous allons continuer notre travail de parlementaires et rester groupés », explique de son côté le socialiste Jérôme Guedj. « Après, il faudra approfondir l’accord de 2022 », admet-il alors que le matin même, dans Libération, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, plaidait pour « aller vers un projet de coalition qui incarne l’alternative ». « Nous devons voir loin pour travailler sur un contrat de gouvernement », ajoute Jérôme Guedj en appelant à « sortir du crétinisme présidentiel en construisant un pacte de législature ».

Démontrer que la gauche est prête à gouverner

Un peu plus loin, le communiste Fabien Roussel va dans le même sens. « Faisons la démonstration que la gauche est prête à gouverner, lance le secrétaire national du PCF. Nous sortons tous renforcés, que ce soit les forces de gauche, les syndicats, les salariés dans la rue. »

Face à un pouvoir qui « joue la colère » pour tenter de retourner l’opinion, le député du Nord veut que la gauche « joue pleinement son rôle politiquement et mette le gouvernement en situation de ne plus pouvoir gouverner ». « Ce mouvement laissera des traces », affirme en outre Jérôme Guedj.

« Serons-nous le débouché politique ? Si on arrive à faire échouer la réforme, c’est de bon augure. Sinon il faudra savoir être le réceptacle de ce qui restera dans la tête des Français », prévient-il. Il pense notamment à la colère qui pourrait être récupérée en partie par le RN.

« Il faut donner des perspectives politiques », insiste Fabien Roussel devant le cirque d’Hiver. « C’est un appel que je lance » aux autres forces de la gauche, « au-delà de la Nupes », précise-t-il.

Réforme des retraitesNupesgauche
L'Humanité

Retraites. Même adoptée, la loi peut être retirée

Actu

Les opposants à la réforme brandissent le précédent du CPE pour rappeler que sa validation à l’Assemblée ne siffle pas la fin du match.

Cyprien Caddeo

La démocratie a parlé : circulez, il n’y a plus rien à voir. C’est en somme le message que martèlent les macronistes depuis l’adoption de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le 20 mars, suite à l’échec des motions de censure. Le bras de fer entre le gouvernement et le mouvement social serait désormais caduc : Élisabeth Borne estime même avoir « le droit d’employer le mot victoire ».

En mars 2006, entre un et trois millions de personnes dans les manifestations

C’est oublier l’histoire sociale récente. Nombre d’opposants à la réforme brandissent l’exemple du mouvement contre le contrat première embauche (CPE), en 2006, pour rappeler que la partie n’est pas finie : « Une loi votée n’est pas forcément appliquée », en conclut Philippe Martinez (CGT).

Les similitudes sont en effet frappantes. Comme pour les retraites en 2023, la loi portée par le premier ministre Dominique de Villepin est adoptée en février 2006 avec recours au 49.3. Mais les mobilisations ne faiblissent pas.

Au mois de mars, il y a toujours entre un et trois millions de personnes dans les manifestations, et les heurts avec la police se multiplient. Le climat d’asphyxie force le président Chirac à intervenir pour suspendre la mesure. Elle sera ensuite abandonnée. Toute ressemblance avec des événements en cours n’est donc pas fortuite.

Un référendum pour refroidir les ardeurs du gouvernement

Plus récent encore : la mise en échec de la privatisation des Aéroports de Paris (ADP). Votée dans le cadre de la loi Pacte en avril 2019, celle-ci ne s’est jamais concrétisée. L’article en question a d’abord été bloqué par la tentative de référendum d’initiative partagée (RIP) lancée par des parlementaires de gauche comme de droite.

Le RIP a échoué à réunir les 4,7 millions de signatures d’électeurs nécessaires à son déclenchement, mais 1,1 million l’ont tout de même paraphé. Suffisant pour refroidir les ardeurs du gouvernement : celui-ci met définitivement le projet à la poubelle en mars 2020, ayant désormais d’autres virus à fouetter.

Le fait qu’une loi soit adoptée n’oblige donc en rien qu’elle soit un jour appliquée. Emmanuel Macron peut encore appuyer sur le bouton stop.

Sur le plan juridique, il faut d’abord que la réforme soit promulguée par le président de la République, puis accompagnée de mesures d’application. Selon un rapport du Sénat daté de 2016, ce sont d’ailleurs en moyenne 30 % des articles votés qui ne se concrétisent jamais.

La faute, souvent, à une très grosse inflation législative qui empêche l’administration de suivre le rythme. Mais aussi, parfois, à une mobilisation sociale victorieuse dans les prolongations, bien après le vote.

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Pathogène X : se préparer à la prochaine pandémie, en partenariat avec l’Académie des sciences

Le débat

Alors que la crise du Covid n’est pas terminée, nous devons être prêts face aux futures maladies infectieuses émergentes, qui seront causées par un agent pathogène encore inconnu. Tour d’horizon, avec Dominique Costagliola, des piliers d’une lutte efficace.

Dans le cadre du partenariat de l'Humanité Magazine avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.

CE MOIS-CI 

Dominique Costagliola, biomathématicienne et épidémiologiste, directrice de recherche émérite à l’Inserm au sein de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm, Sorbonne Université), est membre de l’Académie des sciences. Après ses travaux déterminants sur l’infection à VIH, elle développe des expertises cruciales pour la recherche sur le Covid et les maladies émergentes.

Au XXIe siècle, les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes qui ont causé des épidémies ou des pandémies sont notamment le Sras, la dengue, le choléra, la grippe porcine, la rougeole, le Mers, Ebola, Zika, le Covid.

Au cours des deux dernières décennies, le paysage des risques liés aux maladies infectieuses a évolué de manière inédite en raison de changements dans plusieurs domaines. Sur le plan démographique, citons l’urbanisation, la croissance démographique, le changement d’affectation des terres, les migrations, le vieillissement et la modification des taux de natalité.

Le changement climatique, lui, modifie l’aire de répartition et la densité des espèces, entraînant de nouvelles interactions entre celles-ci et augmentant le risque d’émergence de zoonoses (maladies infectieuses des animaux vertébrés transmissibles à l’homme).

75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

Pour les maladies transmises par des vecteurs, les caractéristiques biologiques du vecteur et de l’agent pathogène peuvent être sensibles au climat : ainsi, le moustique-tigre, vecteur de la dengue, est maintenant présent en France et le nombre de cas autochtones de dengue en 2022 y a été supérieur au nombre cumulé des dix années précédentes. Les évolutions technologiques facilitent les voyages et les échanges mondiaux, moins chers et plus rapides.

Dans ce contexte, et avec l’expérience de la crise du Covid, quels sont les piliers d’une lutte efficace contre les maladies infectieuses émergentes, a fortiori lorsqu’apparaîtra le « pathogène X », encore inconnu, susceptible de provoquer une pandémie ?

Les questions auxquelles il faut répondre

La santé des humains, celle des animaux et de l’environnement sont interconnectées, d’où l’approche préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « une seule santé ». Ainsi, 75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

Prévenir ou ralentir les mécanismes d’émergence nécessite de développer des recherches pour répondre aux questions suivantes.

  • Quels sont les mécanismes biologiques des événements émergents, et quels sont les facteurs qui permettent aux agents pathogènes de franchir la barrière des espèces ?
  • Quels instruments de surveillance, de contrôle et de modélisation utiliser pour détecter rapidement les menaces d’agents pathogènes et contrôler l’infection ?
  • Quelles sont les dynamiques sociales, économiques et géopolitiques qui favorisent la propagation des maladies infectieuses émergentes ?

Ces questions sont au cœur de deux programmes prioritaires de recherche récemment mis en place en France : « Maladies infectieuses émergentes » (MIE) et « Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies » (Prezode).

Le rôle essentiel de la prévention

Il est capital de développer des systèmes de surveillance optimisés pour produire des données précoces et solides sur les nouveaux agents pathogènes dans les écosystèmes de la faune sauvage, sur l’identification des hôtes intermédiaires potentiels dans la faune sauvage et le bétail, sur les vecteurs potentiels et les facteurs favorisant la transmission, sur la détection précoce des infections chez les humains exposés.

Ce travail doit être concentré sur les principales zones d’émergence (zones spécifiques d’Afrique et d’Asie du Sud-Est), notamment liées à l’empiètement agricole/humain sur les habitats de la faune sauvage, les systèmes d’élevage de bétail ou de volaille de plus en plus intensifiés et les marchés d’animaux vivants.

La liste des agents pathogènes à surveiller doit être régulièrement actualisée. Le plan directeur de recherche et développement de l’OMS – présenté en 2017, actualisé en 2018 et en cours de révision – est une stratégie mondiale et un plan de préparation qui permettent l’activation rapide des activités de recherche et développement pendant les épidémies. Il fonctionne sur la base d’une liste de maladies prioritaires identifiées, celles qui présentent un risque pour la santé publique en raison de leur potentiel épidémique et pour lesquelles les contre-mesures sont absentes ou insuffisantes.

Contenir l’expansion des épidémies

Lorsque survient une nouvelle épidémie, il faut agir le plus rapidement possible selon le triptyque : identification des cas, recherche des personnes contacts, isolement. Cela nécessite de pouvoir repérer efficacement les cas, notamment ceux qui transmettent la maladie, ce qui peut se révéler plus ou moins complexe.

  • L’identification était relativement aisée par exemple pour le Sras, car les cas qui transmettaient la maladie étaient presque tous symptomatiques et la transmission survenait pour l’essentiel après l’apparition des symptômes.
  • Elle est plus difficile pour le Covid : une grande partie des cas qui transmettent sont asymptomatiques et la transmission peut se produire avant l’apparition des symptômes.

Le contrôle repose en grande partie sur les actions prosociales des individus : se faire dépister, porter un masque, s’isoler en cas d’infection. Elles reposent largement sur des politiques publiques, la diffusion d’informations fiables, l’accès aux sites de dépistage, un cadre économique (comme des arrêts maladie pris en charge) et un engagement des citoyens. Pour susciter cet engagement en cas de pandémie, il faut travailler avec les associations existantes afin de mettre en place une coproduction garantissant que la voix du public est intégrée. On a pu voir les aspects bénéfiques d’une telle démarche à l’occasion de l’épidémie de Mpox (variole du singe) en France.

Les gouvernements de tous les pays, y compris ceux dont les revenus sont les plus faibles, devraient allouer une part suffisante du revenu national à leur système de santé publique et de soins pour garantir leur solidité. Dans les pays à ressources limitées, l’aide au développement devrait compléter le financement national.

Réduire les inégalités

Au niveau national, lors des pandémies, l’augmentation des inégalités socio-économiques entraîne une baisse de la confiance des citoyens dans les autorités et un rejet des comportements prosociaux. Les politiques publiques devraient donc veiller à ce que les charges économiques et sociales soient réparties de façon équitable.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Au niveau mondial, il s’agit aussi de développer des mécanismes permettant un accès équitable aux contre-mesures médicales et non médicales dans l’ensemble des pays. Affirmer que « personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas » est bel et bien une réalité épidémiologique. L’Afrique est restée le continent avec le plus faible accès à la vaccination pendant la crise du Covid.

Il faut donc inventer des mécanismes de financement et de partage appropriés, comme le récent fonds d’intermédiation financière pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, une initiative de l’OMS et de la Banque mondiale censée permettre un financement à long terme pour renforcer les capacités des pays à revenus faibles et intermédiaires par le biais d’investissements et d’un soutien technique aux niveaux régional, national et mondial.

Développer un écosystème propice à l’innovation

Organiser et développer les secteurs de recherche et développement pour les tests diagnostiques, les vaccins et les traitements des maladies infectieuses émergentes est crucial. Cela implique en premier lieu d’avoir une recherche fondamentale forte, car on ne sait pas à l’avance d’où viendront les innovations utiles.

Plusieurs laboratoires avaient commencé à développer des plateformes vaccinales à l’occasion des crises H1N1 et Ebola, ce qui a permis le lancement rapide d’essais de phase 1 sur les vaccins candidats contre le Sars-CoV-2. Un autre point clé est de penser en parallèle le développement du vaccin et sa production à grande échelle. La crise du Covid en a illustré l’importance lorsque les livraisons limitées ont conduit à restreindre la campagne vaccinale.

Concernant les traitements, le recours à des essais plateformes adaptatifs a émergé comme une solution utile à l’occasion des crises H1N1 et Ebola. Dès la crise H1N1, le Royaume-Uni a décidé de financer un réseau pour conduire des essais cliniques avec des sites sélectionnés et financés en dehors de la période épidémique, et c’est ce qui a permis à l’essai Recovery de démarrer rapidement et de produire de nombreux résultats sur les traitements du Covid.

De plus, le National Institute for Health Care Research a très vite mis en place un comité chargé d’autoriser ou non la réalisation de chaque essai clinique portant sur le Covid, limitant le foisonnement d’essais de petites tailles et dont la plupart n’ont pu atteindre le nombre prévu des inclusions, comme on l’a vu en France, avec beaucoup de projets portant sur un même médicament proposés par différents promoteurs sans aucune coordination.

Au niveau international, les obstacles ont aussi été réglementaires, avec un système européen peu adapté à l’urgence de la crise, des difficultés pour signer les accords de participation entre chaque site et les promoteurs des essais, et un manque de coordination entre les pays. Aussi, il ne suffit pas de disposer d’un traitement, il faut également avoir un système de mise à disposition rapide et efficace – les difficultés d’accès au Paxlovid, un médicament contre le Covid, en illustrent la nécessité –, et donc financer les recherches sur les méthodes de mise en œuvre des interventions (1).

Renforcer le multilatéralisme au niveau mondial

Pour corriger les défauts majeurs observés, il conviendrait de mettre en place des mécanismes pour prioriser les traitements à évaluer, simplifier la réalisation des essais cliniques, développer des procédures numériques pour la collecte, le monitorage et le partage des données.

Il faut également mettre au point une procédure permettant de tirer rapidement parti des financements mis à disposition et de combiner financements européens et nationaux. Et enfin, investir en période non épidémique dans des réseaux d’essais cliniques à l’hôpital et en ville. Des initiatives allant dans ce sens sont en cours en France dans le cadre de France 2030 avec la stratégie d’accélération « Maladies infectieuses émergentes ».

Enfin, plus globalement, il est primordial de renforcer le multilatéralisme au niveau mondial pour la gestion des pandémies dans toutes leurs dimensions essentielles – politique, culturelle, institutionnelle et financière.

(1) Par exemple, sur la meilleure façon d’organiser une campagne vaccinale qui n’augmente pas les inégalités sociales de santé.

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Le 23 mars 1983, Ronald Reagan lançait la « guerre des étoiles »

Actu

Il y a quarante ans, est présentée l’Initiative de défense stratégique, visant à donner aux États-Unis une longueur d’avance sur l’URSS. La crainte de voir repartir une escalade guerrière est alors forte et suscite la contestation des pacifistes.

Chloé Maurel

Les années 1980 marquent un regain de tensions Est-Ouest au cours de la guerre froide. Le 23 mars 1983, le président américain conservateur Ronald Reagan, dans un discours télévisé sur le budget de la défense nationale, annonce le lancement d’un grand projet, l’Initiative de défense stratégique (IDS) : « Nous nous engageons dans un programme pour contrer la terrible menace des missiles soviétiques avec des mesures défensives. Tournons-nous vers les forces mêmes de la technologie, qui ont engendré notre grande base industrielle et qui nous ont donné la qualité de vie dont nous jouissons aujourd’hui. (…) J’invite la communauté scientifique de notre pays, ceux qui nous ont donné des armes nucléaires, à mettre ses grands talents au service de l’humanité et de la paix mondiale, à nous donner les moyens de rendre ces armes nucléaires impuissantes et obsolètes. Ce soir, (…) je dirige un effort global et intensif pour définir un programme de recherche-développement à long terme pour commencer à atteindre notre objectif ultime d’éliminer la menace posée par les missiles nucléaires stratégiques. »

1984, la révolution conservatrice est à son apogée aux États-Unis

Il s’agit d’un ambitieux programme de défense antimissile pour protéger les États-Unis d’une éventuelle frappe nucléaire stratégique par des missiles balistiques intercontinentaux ainsi que par ceux lancés par des sous-marins. L’initiative vise à intercepter les missiles ennemis depuis le sol et l’orbite terrestre. Elle comprend des volets futuristes, avec l’idée d’utiliser des lasers à rayons X, susceptibles de canaliser l’énergie d’une explosion nucléaire en des rayons capables de détruire des missiles balistiques en vol, projet alors étudié, depuis une dizaine d’années, au laboratoire de Livermore en Californie par le « groupe O », et dirigé par le prolifique inventeur et astrophysicien américain Lowell Wood.

Sous la plume des journalistes, ce projet de bouclier spatial prend immédiatement le surnom glamour de « Star Wars » (« guerre des étoiles »), du nom de la célèbre série de films, au grand dam de son réalisateur, George Lucas, agacé que celle-ci soit utilisée par ses adversaires politiques. Il entamera un procès – mais sans succès – contre les lobbies militaro-industriels, dénonçant l’utilisation du nom de sa série à des fins militaristes. L’URSS s’alarme immédiatement à l’annonce du programme IDS, qui remet en question la situation d’« équilibre de la terreur » (dissuasion nucléaire mutuelle), en place depuis les années 1950. L’URSS était déjà depuis plusieurs mois alertée sur un possible réarmement américain. Le dirigeant soviétique Andropov avait déclaré en janvier 1983, devant les responsables des pays du pacte de Varsovie : « Il est difficile de faire la part entre l’intimidation et la préparation à la guerre, (…) mais nous ne pouvons en aucun cas laisser les États-Unis acquérir la supériorité militaire. (…) La course aux armements peut rendre la situation politico-militaire instable. (…) Il n’est pas exagéré de dire que nous sommes confrontés à la plus grande tentative de l’impérialisme pour arrêter les progrès du socialisme. »

Un projet irréalisable technologiquement

L’IDS suscite des protestations dans les milieux pacifistes et antimilitaristes, aux États-Unis et en Europe, en lien avec la crise des euromissiles. En Allemagne de l’Ouest, où fleurissent les Friedens Initiatives (« comités pour la paix »), plus de 1,3 million de manifestants défilent dans les rues, le 23 octobre 1983, contre le déploiement d’armes nucléaires. On compte également 600 000 manifestants à Rome, 400 000 à Bruxelles et 300 000 à Londres. À Paris, des dizaines de milliers de personnes sont réunies à l’initiative notamment du Mouvement de la paix, du PCF et de la CGT. Elles forment, ce même 23 octobre 1983, une chaîne humaine à Paris entre les ambassades de l’Union soviétique et des États-Unis.

États-Unis. 1960-1980, vers le cauchemar américain

Ceux-ci maintiennent cependant leur projet. En 1984, Reagan fonde la Strategic Defense Initiative Organization (Sdio) pour superviser le programme. Mais celui-ci ne tiendra pas ses promesses et disparaîtra finalement dans les limbes. En 1987, la Société américaine de physique conclut que le développement d’un bouclier antimissile global est irréalisable technologiquement, et qu’il faudrait au minimum dix ans de recherches intensives pour simplement établir sa faisabilité, sans parler de son coût colossal, à une époque où les États-Unis et le monde sont entrés en récession économique… L’IDS sera finalement officiellement abandonnée en 1993, sous l’administration Clinton, à la suite de la fin de la guerre froide, en 1991.

Ronald ReaganÉtats-UnisURSSHistoire
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La justice passe une nouvelle fois en faveur de Vincenzo Vecchi

Actu

L’ex altermondialiste condamné à douze ans de prison après le contre-G8 de Gênes en 2001 ne sera pas renvoyé en Italie. Après celles de Rennes et d’Angers, la Cour d’Appel de Lyon a statué en ce sens. Grande victoire pour son comité de soutien qui exige désormais que la France respecte cette décision.

Thomas Lemahieu

Pour la troisième fois, une chambre de l’instruction de cour d’Appel française refuse la remise à l’Italie de Vincenzo Vecchi. Après celles de Rennes et d’Angers, c’est celle de Lyon qui a fait droit aux demandes des avocats de l’ex militant italien, condamné dans son pays à une peine de plus de douze ans de prison pour avoir participé au contre-G8 de Gênes en juillet 2001. Depuis son arrestation en août 2019 dans les environs de Rochefort-en-Terre (Morbihan) où il s’était installé quelques années plus tôt, Vincenzo Vecchi vit sous la menace d’être renvoyé en Italie afin de purger une peine exorbitante, infligée - pour simple « concours moral », sans éléments matériels sur sa participation directe à une émeute - sur la base d’un code pénal qui n’a jamais été expurgé de ses remugles fascistes.

« Au nom de quelles valeurs l’exécutif s’acharne-t-il contre l'altermondialiste Vincenzo Vecchi ?» demande l’écrivain Eric Vuillard

Comme leurs collègues, précédemment, les magistrats lyonnais n’ont manifestement rien voulu entendre des injonctions faites par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et par la Cour de Cassation qui l’une et l’autre ont tenté d’encadrer fermement la décision dans ce dossier: selon ces institutions, le fait, par exemple, que les droits français et italiens ne coïncident absolument pas dans la répression des faits liés à la participation à des manifestations ne devait en rien empêcher l’extradition de Vincenzo Vecchi. En somme, rien ne doit entraver la coopération judiciaire entre États membres de l’Union européenne. Et puis non, la Cour d’appel de Lyon ne se plie pas à cet ordre qui piétinerait la justice la plus élémentaire pour les citoyens et ne servirait qu’à offrir un trophée au gouvernement post-fasciste de Giorgia Meloni...

Pour le comité Vincenzo Vecchi, qui s’est au départ organisé à partir d’un groupe d’amis et de voisins dans le Morbihan pour s’étendre vite à des personnalités comme l’écrivain Eric Vuillard, le député européen honoraire Francis Wurtz et beaucoup d’autres, cette décision est une nouvelle grande victoire. « On a gagné, je n’arrive pas à dire autre chose, se réjouit son avocate Me Catherine Glon. La justice est passée. » Sur le départ en direction de Paris, où les soutiens de Vincenzo Vecchi se retrouveront samedi pour une conférence de presse, Jean-Baptiste Ferraglio, l’un des piliers du comité, glisse au téléphone: « Pour nous, c’est un immense bonheur, une joie incroyable, témoigne-t-il. Ces derniers jours, on a calculé le nombre de réunions publiques, de kilomètres qu’on a parcourus depuis le début, et c’est vraiment énorme. On est très fiers aussi parce qu’on a réussi à se porter à la hauteur d’enjeux qui dépassent le sort du seul Vincenzo, mais qui sont d’une actualité brûlante. Je pense aux lois liberticides et à la dérive autoritaire de nos États... Nous sommes fiers, heureux, joyeux, mais nous restons attentifs et méfiants encore car, même si la porte paraît vraiment étroite, le procureur peut encore faire appel. Mais pour nous, c’est sûr, nos États, que ça soit l’Italie ou la France, doivent maintenant accepter et arrêter les frais. »

Éric Vuillard « La peine infligée à Vincenzo Vecchi est faite pour terroriser »Vincenzo VecchiExtraditionaltermondialistesItalie
L'Humanité

Le retrait ou le référendum d’initiative partagée !

Éditorial

Fabien Gay

Qui se souvient du 4 février 2008 ? C’est le jour où Nicolas Sarkozy a décidé de réunir le Congrès de Versailles pour bafouer le vote majoritaire du peuple, en ratifiant le traité de Lisbonne. Depuis, le fossé entre une partie des élus et le peuple n’a cessé de grandir et une crise démocratique et des institutions couve. L’abstention grandissante d’élection en élection n’était que la partie émergée de l’iceberg.

La nouvelle utilisation du 49.3 le 16 mars pour faire adopter un projet délétère de réforme des retraites marquera à coup sûr une nouvelle étape dans cette crise démocratique à laquelle s’ajoutent d’autres crises, politique, sociale, environnementale. Le macronisme est à l’agonie et provoque de multiples fractures sur l’ensemble du territoire, et avec elles des colères légitimes. Elles peuvent faire surgir le meilleur, une mobilisation unitaire inédite depuis fort longtemps, ou peut-être le pire, la voie à une alternative politique autoritaire et fascisante.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a six mois, le président Macron était réélu, non sur son programme – dont il a refusé de débattre tout au long de la campagne – ou sur sa personne, ni même sur le bilan de son premier quinquennat, mais majoritairement par une volonté populaire de ne pas céder aux sirènes brunes du fascisme. Si, au soir du second tour, il a feint de comprendre le message, il a continué de piétiner notre modèle social. Commençant par une nouvelle réforme pour restreindre le droit des privés d’emploi, il a refusé de taxer les superprofits des grandes compagnies alors que l’idée était majoritaire. Pourtant, la crise sanitaire et son ampleur inédite, qui ont meurtri les corps et les esprits de millions de nos concitoyens, et les impacts économiques qui les ont suivies (inflation sur l’énergie et les produits alimentaires, notamment) auraient dû l’alerter. Rassurer les marchés financiers est définitivement la priorité de l’exécutif, toujours prompt à servir les intérêts du capital, comme l’a révélé la prise de décision du passage en force avec le 49.3.

« Justice sociale », « réforme inévitable », « égalité », « sauver le modèle par répartition ». Les efforts de communication et les éléments de langage distillés depuis l’Élysée lors de dîners mondains, pour les plus chanceux, n’auront rien changé : 9 actifs sur 10 et 7 Français sur 10 étaient opposés à cette réforme et le restent. L’intersyndicale a mobilisé des millions de travailleurs et reste unie. Un économiste, Michaël Zemmour, des journalistes et des parlementaires, dont Jérôme Guedj, ont fait tomber une à une les fameuses promesses, dont le mythe des « 1 200 euros ». Tout le monde avait bien compris qu’une réforme faisant 17 milliards d’économies ne ferait à la fin que des perdants.

Mais à l’Élysée, on a pensé que, si la démocratie sociale était évacuée, la démocratie parlementaire lui donnerait sa légitimité. Là aussi, le pari est raté. Usant de procédures certes constitutionnelles (47.1, 44.3 avec le vote bloqué au Sénat ou 49.3) mais aussi de l’ensemble des alinéas des lois pour restreindre le droit de parole, l’exécutif a montré sa faiblesse à convaincre et à gagner le débat politique. L’autorité politique ne se rétablit pas à coups d’autoritarisme et d’arguments réglementaires.

Même les députés de droite, pourtant d’accord politiquement avec la réforme, hésitent à jouer les béquilles de la Macronie comme leurs homologues du Sénat. Élus dans des circonscriptions populaires et rurales, ils ont compris que là où les foyers de contestation des précédentes réformes se cantonnaient aux secteurs publics à forte syndicalisation et aux centres urbains, cette fois, la colère gronde partout, dans les sous-préfectures comme dans les villes et auprès de toutes les catégories de la population. Cette colère pacifique ne s’éteindra pas à coups de 49.3 ou de matraque dans les manifestations et les points de blocages. Alors voici le dilemme pour le président : peut-il gouverner encore quatre ans en étant minoritaire dans l’opinion et au Parlement ?

Un remaniement ou une dissolution risquée n’y changeront rien. Seuls le retrait ou la voie d’un référendum d’initiative partagée, comme le proposent 252 parlementaires de gauche, peuvent donner une issue démocratique à cette situation. Les travailleurs et travailleuses, dont certains ont enfin pu être entendus sur les ondes ou les plateaux télévisés, celles et ceux qu’on a qualifiés d’essentiels à juste titre et qui sont même indispensables, ont bien compris que rien de bon ne pouvait sortir de cette réforme.

La démocratie n’est pas sélective, elle est débat et conflit, certainement pas mépris et violence. Ces femmes et ces hommes doivent être entendus. Le président doit retirer son projet ou organiser un référendum. Dans ce cas, il se tiendra dans tout le pays un débat confrontant les arguments, projet contre projet. Les acteurs de la mobilisation actuelle, souvent renvoyés à la simple contestation, pourraient à coup sûr confirmer l’adhésion populaire en évoquant les pistes alternatives sur le financement du système de retraite (en taxant, notamment, les hauts revenus et en revenant sur des exonérations de cotisations inefficaces et injustes), en réalisant l’égalité salariale femmes-hommes pour gagner des recettes supplémentaires. Il est possible de faire autrement que de prendre deux ans de vie au monde du travail.

article 49-3motion de censureRéforme des retraites
L'Humanité

Fréquentable

Billet

Maurice Ulrich

La pression de l’actualité est telle qu’on en vient à ne plus voir ce qui se passe ailleurs. On avait dit beaucoup de mal de Giorgia Meloni, la nouvelle cheffe du gouvernement italien. Postfasciste et tout ça, admiratrice de Mussolini… Et puis l’Europe et même la France ont commencé à la trouver fréquentable. Emmanuel Macron lui-même l’a rencontrée à Rome, discrètement, il y a quelques mois, c’est dire. Les migrants ont une autre vision. Le directeur du quotidien progressiste Domani, Stefano Feltri, aussi. Il aura affaire dans quelques mois à la justice, accusé de diffamation par Mme Meloni pour avoir évoqué un éventuel favoritisme de sa part dans un contrat avec un entrepreneur. Il y a quelques jours, son journal a reçu la visite de la police. C’est un ministre qui se plaint d’avoir été cité dans une autre affaire… Les familles homoparentales ne sont pas non plus à la fête, qui voient leurs droits contestés et sont accusées par des membres du gouvernement de « détruire la famille ». Il faut se méfier de certaines fréquentations.

le billet de Maurice UlrichGiorgia MeloniItalie
L'Humanité

Analía Kalinec, l’Argentine « désobéissante »

Un jour avec

Fille d’Emilio Kalinec, connu comme le « docteur K » durant la dictature militaire, elle a créé un collectif, Histoires désobéissantes, pour permettre aux proches de témoigner des crimes d’un de leurs proches.

Anne Dominique

Buenos Aires (Argentine), correspondance particulière.

Petite, Analía Kalinec vivait dans une bulle. « Je suis née en pleine dictature (de Jorge Rafael Videla entre 1976 et 1983 – NDLR), mais j’ai vécu une enfance heureuse », nous explique l’institutrice et psychologue de 44 ans, qui nous reçoit à son domicile de Buenos Aires. « Je passais mes journées avec ma mère et mes trois sœurs, se souvient-elle, nous ne regardions pas le journal télévisé mais des telenovelas. » Son père, un policier, était pris par son travail pendant la semaine. « Il était affectueux », dit-elle, alors qu’elle termine son petit déjeuner attablée dans la cuisine, ce dimanche matin. Les week-ends, il lui racontait souvent une histoire qui la faisait rire aux éclats : celle de la Petite Queue de coton. Il s’agissait d’un petit lapin qui roulait à toute allure en trottinette. Sa mère lui demande de ralentir, mais il désobéit et finit par tomber et se blesser la queue. La morale de l’histoire est restée gravée dans sa tête. « Je faisais tout pour ne pas décevoir mon père, bien me comporter, et avoir de bonnes notes », se souvient Analía.

Un tortionnaire dans des centres de détention clandestins

Inévitablement, la « bulle » de la jeune femme finit par éclater alors qu’elle a 24 ans. En 2005, vingt-deux ans après le retour à la démocratie en Argentine, Analía reçoit un appel de sa mère. Elle lui apprend que son père vient d’être arrêté dans le cadre de la réouverture des poursuites, par le gouvernement péroniste de Nestor Kirchner (2003-2007), contre les crimes commis pendant la dictature. Ces dernières avaient été interrompues par les lois dites du « point final », votées en 1986, sous la pression des militaires durant l’administration du président du Parti radical Raul Alfonsín (1983-1989). Analía découvre alors que son père, Emilio Kalinec, était aussi connu comme le « docteur K ». Pendant la dictature, il a séquestré, torturé et assassiné de nombreuses personnes dans des centres de détention clandestins. Condamné à perpétuité en 2010, il purge aujourd’hui sa peine dans la prison d’Ezeiza, à Buenos Aires.

Face à la cruauté de son père, Analía Kalinec ne peut plus lui « obéir ». « Je suis un être humain avant d’être “la fille de” », nous dit-elle. La jeune femme s’engage alors auprès des organisations de droits humains qui se battent toujours pour connaître le sort des 30 000 disparus et près de 500 bébés volés pendant la dictature. À la suite de la médiatisation de l’histoire d’Analía, d’autres proches de tortionnaires la contactent. Ensemble, ils fondent, le 25 mai 2017, le premier collectif de proches de génocidaires : Histoires désobéissantes. « Nous sommes 150 à être entrés en contact et 34 à militer dans le collectif », calcule la jeune femme avec fierté.

Histoires désobéissantes plaide notamment pour que les enfants de personnes accusées de crime contre l’humanité puissent participer au procès de leurs parents. Comme dans d’autres pays, « le Code de procédure pénale argentin interdit à un enfant de témoigner ou de s’exprimer contre ses parents. Sauf si le crime est commis contre l’enfant lui-même ou un parent », s’indigne Analía. Or, «  il y a peut-être un élément d’information que nous pourrions apporter qui peut aider… cette petite pièce du puzzle qui manque » pour élucider certains crimes.

« Il est difficile de remettre en cause un membre de sa famille »

Cette loi incarne « cet imaginaire social (patriarcal) qui impose le devoir de loyauté » envers sa famille, analyse l’institutrice. Comme d’autres membres du collectif, la famille d’Analía n’a pas supporté sa « désobéissance ». Après le décès de sa mère, en 2015, son père et deux de ses sœurs ont lancé une procédure judiciaire, toujours en cours, pour la déclarer « indigne » et la priver de son héritage. Leur argumentaire invoque le quatrième commandement de la Bible : « Tu honoreras ton père et ta mère. » « Ce n’est qu’au commandement suivant, le cinquième, que la Bible interdit de tuer », rappelle-t-elle.

Aujourd’hui, Analía souhaite développer le collectif des « désobéissants » à l’échelle mondiale. Des antennes ont déjà été créées au Chili, en Uruguay, au Brésil, au Paraguay, au Salvador et même en Espagne. En octobre 2021, elle a voyagé en Allemagne dans l’espoir que les descendants de nazis s’unissent à leur tour pour répudier les crimes d’un membre de leur famille. « Que faire quand nous sommes la fille, le fils, la sœur, le frère d’un criminel qui, après avoir torturé et assassiné, rentre chez lui ? » interroge-t-elle. « Nous (le collectif) disons qu’il faut désobéir. Mais il est très difficile de remettre en cause un proche. C’est pourquoi nous donnons tant d’importance à la diffusion du collectif, car nous savons qu’il peut aider quelqu’un d’autre à se poser cette question. » ​​​​​​​

Un jour avecArgentinedictature argentine
L'Humanité

Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

Portrait

À 57, Corinne Jac, l' aide-soignante applaudie durant le Covid, est privée de sa surcote par le projet de loi. La paramédicale à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, regrette le manque de reconnaissance, trois ans après le confinement.

Samuel Eyene

Exercer le métier d’aide-soignante était une évidence pour Corinne Jac. « J’aime soigner les gens. Que ce soit un SDF ou un habitant du 16 e arrondissement, je ne fais pas de différence. Chacun a le droit à un égal accès aux soins ! »  lance-t-elle.

Du haut de ses 57 ans, Corinne entame sa 34 e année dans le milieu hospitalier et à l’hôpital Saint-Louis où elle a fait toute sa carrière depuis 1989. D’abord en tant qu’agent hospitalier, puis comme aide-soignante, à partir de 2004. À l’hôpital toute la nuit, de 21 heures à 7 heures du matin, les tâches sont diverses. « J’occupe aussi bien un poste à l’accueil qu’en médecine ou encore au brancardage. Je peux aussi être sollicitée en unité d’hospitalisation. Je tourne sur ces différents postes à longueur de temps », liste celle qui est aussi élue Force ouvrière.

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

« Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant »

Joviale, cette professionnelle de santé rigole volontiers tout au long de la discussion. Il faut croire que cela fait partie de sa personnalité. « J’ai toujours aimé rire et faire rire les gens, même au travail. J’appelle ça les “public relations” », s’amuse l’aide-soignante qui se considère comme une « tchatcheuse ».

La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

Pourtant, sa joie s’efface derrière l’amertume quand elle aborde le sujet de la réforme des retraites. De fait, vu son âge et son statut d’aide-soignante, Corinne aurait pu prétendre à une fin de carrière cette année. Mais le texte gouvernemental a chamboulé ses plans. « Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant, étant donné que j’ai encore une enfant à charge, regrette l’aide-soignante. J’avais prévu de partir à 60 ans, pour bénéficier d’une surcote au moment où ma fille serait au lycée. Mais la réforme va me contraindre de travailler plus longtemps pour pas grand-chose. »

Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires. » Corinne Jac, aide-soignante 

Un coup de massue pour Corinne. Usée par ces années d’hôpital, la mère de famille vit des moments parfois plus difficiles que d’autres. « Ce n’est pas tous les jours facile de voir des gens blessés ou d’assister à des décès. Je me prends souvent la misère du monde en pleine figure. »

Une seule exigence : le retrait de la réforme

À la pénibilité psychologique s’ajoutent les douleurs physiques. « Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires », confie-t-elle, encore marquée par les premières vagues de victimes du Covid en 2020. Alors considérée comme travailleuse de « première ligne », elle administrait des soins aux patients et était sur le pont en dépit du « manque de personnel, de matériel et de lits ».

Le tout sous les applaudissements de la population. Trois ans plus tard, la reconnaissance qu’on lui portait est un lointain souvenir. «  Nous étions vus comme des héros, alors qu’aujourd’hui, nous sommes insultés, voire menacés de mort. La considération à notre égard a changé et le gouvernement ne nous a pas aidés », observe Corinne. Aujourd’hui en grève, cette aide-soignante n’exige qu’une chose : le retrait de la réforme des retraites. Et la mobilisation de ce 23 mars est une date qu’elle a cochée.

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L'Humanité

Grève du 23 mars. La jeunesse révoltée amplifie sa mobilisation

Réforme des retraitesReportage

Franck Cartelet

En colère contre le recours au 49.3 et les violences policières, une partie de la jeunesse a amplifié sa mobilisation jeudi contre la réforme des retraites. L'Humanité s'est glissé dans le cortège étudiant.

La mobilisation ne faiblit pour cette neuvième journée d'action contre la réforme des retraites au lendemain d'une intervention du président de la République qui a ravivé la colère.

80 écoles et universités mobilisées

Le syndicat étudiant L'Alternative a comptabilisé quelques 80 écoles et universités mobilisées, dont une soixantaine bloquées ou occupées. «La mobilisation est très forte chez les étudiants malgré la répression policière, dans les facs ou dans la rue, et tous les soirs les policiers de la Brav-M attaquent les manifestants.», nous explique Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L'Alternative.

Dans la matinée, l'accès à des lycées et sites universitaires a notamment été bloqué à Paris, Rennes, Marseille ou Toulouse. "C'est symbolique. On veut montrer notre mécontentement face à cette réforme, même à Assas il y a de la colère", souligne Redouane.

Pour Pauline, étudiante en Histoire à Paris : «J'ai envie que ce mouvement soit historique, que cette fois ci on gagne et il faut croire en nos valeurs, je suis à fond !».

Étudiants et lycéens ont défilé par milliers

A Paris, étudiants et lycéens ont défilé par milliers, beaucoup plus nombreux que les fois précédentes. "Les jeunes, ça amplifie le mouvement, ça crée de la dynamique, on passe un cran", estime Benoît Teste (FSU), rappelant la formule qui veut que les mouvements de jeunesse soient "comme le dentifrice: quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer".

Jusque-là plus timide --tant le sujet des retraites peut sembler éloigné de leurs préoccupations--, la mobilisation de la jeunesse s'est renforcée depuis une semaine. Les raisons de cette évolution? Le recours au 49.3, les images de violences policières ou les dernières prises de parole de M. Macron, qui a estimé que la "foule" n'avait "pas de légitimité" face aux élus, selon les témoignages recueillis dans les cortèges.

Des étudiants se sont rapprochés des travailleurs de différents secteurs (éboueurs, cheminots...) et participé à des actions communes, par exemple une manifestation jeudi devant l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, ou se retrouvent le soir pour manifester.

Cette journée était la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.

Regain de mobilisation

Peu avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté un "regain de mobilisation" et appelé "à la non-violence", ajoutant que "jusqu'au bout il va falloir garder l'opinion" qui est une "pépite".

A ses côtés, son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu'Emmanuel Macron avait "jeté un bidon d'essence sur le feu" avec son interview, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'Etat pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays. A Paris, où la CGT a annoncé 800.000 manifestants

Selon une source proche du gouvernement, l'exécutif espère que la mobilisation "s'étiole" après jeudi, et que tout rentre dans l'ordre "ce week-end". Mais l'intersyndicale ne désarme pas: elle se retrouvera jeudi soir au siège de la CFDT à Paris.

Avec Afp.

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L'Humanité

Retraites. À Bobigny, les syndicats se mobilisent avant la journée du 23 mars

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Un rassemblement contre la réforme des retraites et appelé par l'intersyndicale du département de Seine-Saint-Denis, s'est tenu devant la préfecture de Bobigny.

Environ 200 manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la préfecture de Bobigny, en Seine-saint-Denis, à l'appel de l'intersyndicale du département. Cette mobilisation unitaire entend dénoncer le passage en force du gouvernement après l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote.

colère très profonde

Une colère très vive selon Khamta, professeure dans la ville des Lilas : "On est dans une période d'urgence écologique où rien n'est fait, les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et cette réforme a été l'élément déclencheur de cette colère très profonde."

Sa collègue Mina, présente à ses côtés, précise : " Le 49.3 nous montre que nous sommes dans une crise sociale mais également face à une crise démocratique importante. Le mouvement va se durcir et il faut participer à toutes les initiatives qui permettent d'exprimer cette colère face à un gouvernement illégitime."

Le président Macron contre les travailleurs

"C'est un rapport de force, un rapport de classe. Le président Macron contre les travailleurs. Il y a un allongement de la durée de travail dans des conditions toujours plus difficiles avec des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur.", souligne Valérie Gila, agent de la fonction publique territoriale et militante FSU.

Marie-George Buffet, venue soutenir les grévistes, explique au micro de l'Humanité : "La colère est profonde face au mépris du président de la République et cette colère va durer et s'approfondir. C'est bien que des gens se réunissent dans un quartier, un lycée, une faculté pour dire : on n'en veut pas de cette réforme."

"Il faut des grandes journées d'action mais en parallèle, il faut des actions ciblées, de blocage, filtrage, parce qu'il nous reste que ça entre nos mains", conclut Romain Rassouw, responsable syndical de la CGT Energie 93.

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L'Humanité

Retraites. De l'incinérateur d'Ivry à la fac de Tolbiac, plusieurs centaines d'étudiants mobilisés

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi après-midi pour demander le retrait de la réforme des retraites au départ de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), bloqué par des éboueurs, depuis le 6 mars.

Les manifestants, majoritairement des étudiants, ont défilé à partir de 15h en direction du quai d'Austerlitz à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en nombre, à l'appel de la coordination interfacs et de la coordination nationale étudiante.

"Grève générale, totale, étudiants travailleurs, tous ensemble on est forts, tous ensemble on leur fait peur" ou "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !", chantaient les étudiants, rejoints par des travailleurs, éboueurs mais aussi cheminots ou enseignants. "Préservons nos retraites des vautours", ou "Métro, boulot, tombeau", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Un mouvement reconductible qui explose

"Ce que le 49.3 veut nous imposer, la rue va le défaire. On va unifier toutes les colères, toutes les grèves pour un mouvement reconductible qui explose, qui déborde et qui fasse plier ce gouvernement" martèle Victor Mendez, étudiant à la fac de Nanterre. "On est dans un mouvement quotidien et jeudi doit être le point de départ d'un grand mouvement de grève reconductible", souligne le syndicaliste de l'Unef.

"Nous sommes mobilisés aujourd'hui aux côtés des éboueurs et des cheminots, pour montrer qu'on est tous ensemble. C'est une mobilisation intergénérationelle, contre la société qu'on nous propose", a renchéri la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj.

Cette convergence est essentielle

"Cette convergence est essentielle car c'est quand la jeunesse et le monde du travail s'unissent, que les gouvernants commencent à trembler." nous explique Mina Khalil, syndicaliste à la cgt.

Pour Grégory, 45 ans, cheminot à la gare d'Austerlitz, syndiqué à la CGT, "que ce soit les jeunes, les cheminots, les éboueurs, on est tous sur un même sujet, même combat !". "On n'est pas prêt de lâcher. On attend demain que Macron parle (à 13H00 en direct sur TF1 et France 2) pour foutre le feu aux poudres", a-t-il ajouté.

"Non seulement on a une réforme des retraites mais on est dans une espèce de course folle aux profits, à la production qui nous conduit dans le mur, on l'a vu avec le rapport du GIEC, donc il s'agit de leurs conditions de vie dans les années qui viennent", nous précise la députée EELV sandrine Rousseau, présente dans le cortège.

La contestation protéiforme contre la réforme des retraites a continué mardi, à travers la France.

Au seizième jour de la grève des éboueurs parisiens, deux des trois usines d'incinération desservant la capitale, celle d'Ivry-sur-Seine et celle d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), étaient "complètement bloquées" mardi comme la veille, selon le syndicat métropolitain qui les gère. La mairie de Paris a décidé d'actionner une cellule de crise.

Avec Afp

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L'Humanité

Fin des voitures thermiques en 2035, la confusion

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Alors que l'interdiction des véhicules thermiques après 2035 semblait acquise suite au vote du Parlement européen, l'Allemagne, puis sept autres pays refusent d'appliquer cette date butoir, semant la confusion chez les consommateurs et dans l'industrie automobile qui emploie 13 millions de travailleurs en Europe. 

Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen. 

 

Parlement européen
L'Humanité

Le droit de manifester est-il fragilisé? Des syndicalistes le pensent

Actu

La neuvième journée de mobilisations de jeudi 23 mars a été marquée par de nombreux incidents mettant en cause les forces de sécurité.

Stéphane Guérard

Peut-on encore exercer son droit de manifester en toute quiétude ? Au lendemain de la neuvième journée de mobilisations, qui a vu 3,5 millions de personnes défiler partout en France (1,089 million selon le ministère de l’Intérieur), la question est posée par plusieurs dirigeants syndicaux, alors qu’une manifestante a eu un pouce arraché à Rouen. 

A commencer par Laurent Escure, président de l’UNSA, dont son collègue Guillaume Trichard, secrétaire général adjoint de l’Unsa, a affirmé sur Twitter avoir été « exfiltré du carré de tête intersyndical car les forces de l’ordre l’ont visé sciemment à plusieurs reprises de lacrymogènes puis l’ont chargé ». De fait, le carré de tête, où prennent place les leaders du mouvement social, a subi des tirs de grenades lacrymogènes.

Ce que décrit Emilie dans ce thread est purement scandaleux !Le droit de manifester pacifiquement n’est pas respecté Les personnes assurant la sécurité du cortège pacifique ont été blessés et ne pouvaient être confondus avec des semeurs de troubles ! Monsieur @GDarmanin votre… https://t.co/2ZVi8UiPmM

— Laurent Escure (@LaurentEscure) March 23, 2023

Pour Catherine Perret (CGT), la stratégie de l’exécutif, « c’est une stratégie minoritaire de faire pourrir un mouvement social et de faire peur aux gens en employant la violence, et j’ose parler de violences policières »

Les leaders syndicaux ne sont pas les seuls à avoir connu des incidents avec les forces de sécurité. Ce vendredi, la CGT de Nantes fait état, dans un communiqué, d’une intervention des forces de sécurité jeudi, pour laquelle elle annonce une action auprès du procureur de la République.  “Vers 17h, place du Bouffay, alors que des camarades CGT en chasuble et des camarades paysans étaient en terrasse, la BAC est arrivée sur la place et a chargé sans raison. Ils renversent des tables, bousculent et font tomber à terre un camarade. Cette attaque est accompagnée d’insultes, d’intimidations et surtout de rafales de gaz lacrymogène, de coup de matraque et de grenades de désencerclement”.

Vendredi après-midi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin expliquait qu’ « il y a eu onze enquêtes de l’Inspection générale de la police nationale sous l’autorité des magistrats qui ont été ouvertes depuis une semaine ».

« Il se peut que, individuellement, les policiers et les gendarmes, souvent sous le coup de la fatigue, commettent des actes qui ne sont pas conformes à ce qu’on leur a appris à l’entraînement et à la déontologie », concédait-il sur Cnews. Au moins trois enquêtes pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique ont été ouvertes par le parquet de Paris depuis la semaine dernière, selon une source proche du dossier. 

En regard de ces enquêtes, les autorités publiques relevaient ce vendredi matin que 172 interpellations ont eu lieu dans le pays jeudi suite à des affrontements recensés à Paris, Lorient, Nantes, Rennes ou Bordeaux. La préfecture de police de Paris a fait quant à elle état de 103 personnes interpellées dans la capitale dans la nuit de jeudi à vendredi. Les forces de sécurité comptaient 149 blessés dans leurs rangs.

Un bilan revu à la hausse par le ministre de l'Intérieur, qui évoque désormais 457 interpellations et 441 blessés dans les rangs des forces de l'ordre. Gérald Darmanin, qui avait affirmé mardi que la participation à une "manifestation non déclarée" constitue un "délit" qui "mérite" une "interpellation", a dénoncé la violence de "casseurs souvent venus de l’extrême gauche ". Une appartenance politique démentie par Rue89Bordeaux en ce qui concerne l’incendie du porche de la mairie de Bordeaux. Selon une vidéo qu’a pu consulter le média en ligne, “on entend en effet distinctement un homme présent devant la mairie crier  « Elle est à qui la France ? » et plusieurs personnes lui répondre :  « Elle est à nous ! »”.

Pour la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, "les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'Etat. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion", a-t-elle poursuivi. 

"Il appartient aux autorités de permettre l'exercice effectif de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges", a-t-elle insisté.

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À Rennes, déterminées, les féministes réenchantent la manifestation

Reportage

À chaque rassemblement contre le projet de l’exécutif, le cortège féministe de la capitale bretonne répond présent.Toujours dans la joie et la bienveillance.

Rennes (Ille-et-Vilaine), correspondance particulière.

Manifestant, choisis ton camp. À Rennes, les rassemblements contre la réforme des retraites ont la force de leur diversité. Celui de jeudi – rassemblant entre 22 000 et 35 000 manifestants – ne fait pas exception. À l’avant, il y a comme d’habitude le black bloc et les étudiants. Le noir des cagoules, la fumée des lacrymos, l’envie viscérale de « tout cramer ». À l’arrière, le calme des syndicats, l’odeur du camion de galette saucisse. Et au milieu, le cortège féministe. C’est ici que l’on réenchante le mouvement malgré la fatigue, à coups de chants, de danses et de slogans cinglants.

Dans la foule, il y a Carole, 55 ans, et Florence, 59 ans, venues tout droit de Redon. « Ici, il y a quelque chose d’assez festif, joyeux et “vénère” », témoigne la première, éducatrice spécialisée, un brassard violet par-dessus sa veste. « Je n’ai pas forcément envie d’aller suivre la CGT ou la CFDT. Je n’ai rien contre eux mais ça ne me correspond pas. » Sa camarade, infirmière en psychiatrie, estime, elle, s’y sentir en sécurité, loin des forces de l’ordre : « Je ne cours plus assez vite et je n’ai pas envie de me prendre des lacrymos en pleine tête. » C’est que dans la capitale bretonne, le dispositif déployé est particulièrement conséquent. Le rejet de la motion de censure et le discours de la veille sont dans toutes les têtes. Ce jour-là, certains CRS sont même venus en renfort de Nantes. Le climat est tendu.

Le cortège féministe tente de canaliser cette dynamique. À quelques mètres des deux amies, une sono crache Nique la BAC, du rappeur Lorenzo. Darmanin, Macron, le patriarcat, la police : les figures d’autorité en prennent pour leur grade. Pauline, étudiante, estime que « c’est important de faire converger les luttes, parce que les femmes sont les premières pénalisées par cette réforme ». À ses côtés, Coraline, pancarte humoristique à la main, salue elle aussi l’énergie déployée. « On a essayé de faire à peu près toutes les manifs. C’est ici où l’on se sent le plus à l’aise. »

«On essaie d’être inclusifs»

Mené par des militantes déterminées, le cortège féministe célèbre la lutte sociale dans la joie et la bienveillance. Une mixité choisie permet à chacun de s’y retrouver. Une autre Pauline, membre du collectif Nous toutes 35, qui en a la charge, s’efforce en effet « d’accueillir le plus grand nombre de gens. On essaie d’être inclusifs, que des personnes en situation de handicap puissent venir par exemple ».

Cette fois-ci, la tâche est plus ardue que d’habitude. On slalome entre les débris de verre, on contourne une poubelle en feu. Les stigmates des manifestations passées parsèment les rues du centre-ville. On tente d’échapper aux gaz lacrymogènes, aux canons à eau et aux mouvements de foule. Malgré les difficultés, la jeune femme trouve important de continuer à « faire du bruit. Participer à ce mouvement, ça me donne une rage supplémentaire, je me sens moins seule ».

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À Lons-le-Saunier, « Macron, c’est le Roi-Soleil »

Actu

L’entretien à la télévision du président de la République, mercredi, a suscité l’ire des milliers de manifestants présents ce jeudi dans la préfecture du Jura.

Samuel Ravier-Regnat

Lons-le-Saunier (Jura), envoyé spécial.

Deux mois que le mouvement social contre la réforme des retraites a commencé et c’est la première fois que Christophe se met en grève. Il a fallu le recours du gouvernement à l’article 49.3, jeudi 16, et l’intervention à la télévision d’Emmanuel Macron, mercredi 22, pour convaincre cet opérateur de peinture industrielle de 52 ans de venir gonfler ce jeudi la manifestation de Lons-le-Saunier, la préfecture du Jura.

« Ses paroles m’ont été insupportables, comme de l’urticaire. C’était un ramassis de mensonges. Maintenant, on veut monter d’un cran », annonce l’ouvrier, militant à la CFDT, qui déclare spontanément qu’il soutient « les blocages et les manifestations plus radicales, parce qu’il n’y a pas le choix ».

L’interview du président de la République, qui a notamment accusé les organisations syndicales de ne pas avoir « proposé de compromis » et parlé de « factieux » à propos des protestataires, est sur toutes les lèvres. « Nous comparer aux gens du Capitole ? Mais il est fou ! » s’étonne un retraité s’adressant à une amie.

À deux pas de là, Patricia admet qu’elle n’a pas regardé la prise de parole du chef de l’État (à 13 heures, elle tractait avec la FSU), mais les propos tenus par ce dernier l’ont mise en rogne. « Emmanuel Macron méprise tout le monde. C’est affligeant de la part d’un dirigeant qui a été élu à l’arrache et parce qu’il était opposé à l’extrême droite. Comment peut-il être à ce point borné et sourd aux revendications de la rue ? » s’interroge cette institutrice venue du sud du Jura, en grève reconductible depuis le 7 mars.

Mépris : le mot revient dans toutes les bouches

« Mépris » : le mot revient aussi dans la bouche de Johann Daniel, secrétaire de l’union locale CGT de Lons-le-Saunier. Pour ce professeur de mathématiques, foulard rouge noué autour du cou, l’ancien ministre de l’Économie a « démontré son inaptitude à faire consensus dans la société. Il n’entend rien, ne remet rien en question. Il est responsable d’une fracture totale dans la société ». « Macron, c’est le Roi-Soleil », tance à son tour Catherine, salariée de la Mutualité sociale agricole, selon laquelle « il y a un problème démocratique quand on gouverne à coups de 49.3 ».

Malgré l’adoption de la réforme des retraites en début de semaine, la manifestation lédonienne rassemble quelque 5 500 personnes, selon la CGT (2 200 selon la police). Un chiffre conséquent au regard de la population de la ville (environ 17 000 habitants), dans la lignée des « taux de participation exceptionnels », dixit la CGT, enregistrés lors des premières journées de mobilisation.

« On pense toujours qu’on peut gagner en reconduisant et en massifiant les grèves », explique Johann Daniel. Une heure après s’être élancé, le cortège, mené par un tracteur de la Confédération paysanne, s’arrête devant la permanence de la députée LaREM Danielle Brulebois, protégée par deux policiers. Un participant craque un fumigène, quelques pétards retentissent. Certains manifestants laissent éclater leur colère : « Honte à vous ! »

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« Hier, vous n'étiez qu'une foule, vous êtes un peuple aujourd'hui ! »

Premier plan

L’allocution présidentielle de mercredi a mis un coup de fouet aux mobilisations contre la réforme. Ce jeudi 23 mars, ils étaient 3,5 millions dans la rue, confortant l’intersyndicale dans l’idée d’obtenir le retrait du texte de loi.

Pierric Marissal

Derrière une jolie banderole bleue taguée « EN GRÈVE », une grosse cinquantaine d’étudiants de l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée cherchent à rejoindre la tête du cortège qui part de la Bastille, à Paris. Les organisations de jeunesse sont en tête, juste derrière Solidaires.

Mais elles sont bloquées à deux rues de là en raison de l’affluence énorme. C’est la première fois qu’ils se mobilisent ainsi. « Il y a eu le 49.3, et puis l’allocution de Macron, c’était le coup bas de trop », assure Hanna, qui défile pour la première fois.

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Justin, lui, aurait bien aimé que ses camarades de fac se mobilisent en nombre plus tôt, aux précédents jours de mobilisation, « mais le campus est éclaté. Ça a été un vrai travail de fond », assure celui qui participe à la création du premier syndicat étudiant sur le site.

« Face aux CRS qui voulaient nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars»

« C’est la première fois ce matin que les classes prépa rejoignent les lycéens pour bloquer le lycée », se réjouit aussi Lea sous une banderole violette annonçant que Voltaire est en grève. « Côté profs, on est toujours autour de 30 % de grévistes, mais les élèves se mobilisent vraiment. On avait semé des graines, organisé une projection du documentaire 1336 sur la lutte victorieuse des Fralib, ça prend », ajoute la jeune professeure, qui aurait bien aimé que tout le lycée défile.

« On sent beaucoup de colère, mais elle reste motivante, joyeuse, et il y a toujours de l’humour. La dernière fois, on s’est retrouvés face aux CRS qui tapaient sur leurs boucliers pour nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars, vous savez quand Dark Vador arrive », raconte- t-elle tout sourires.

Comme pour lui donner raison, Matthieu Trubert, de l’Ugict CGT, invite avec malice le patronat à se joindre au cortège. « L’employeur a toujours l’obligation de résultat en matière de santé au travail, pointe-t-il . Comme l’âge de départ à la retraite va dépasser celui de l’espérance de vie en bonne santé, comment vont s’en sortir les patrons ? » rigole-t-il.

Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête

Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête. « On est là parce qu’on n’a pas le choix, lance Frédéric Aubisse, responsable CGT aux égouts de Paris.  Nous avons dix-sept années d’espérance de vie en moins que la moyenne des Français, c’est douze années chez les éboueurs… »

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

Pour eux, le nerf de la guerre est le retrait de la réforme. Le 49.3, le mépris présidentiel, cela n’a fait qu’attiser la colère. Et après ? « Il nous restera à distribuer des allumettes, sourit-il un peu désabusé. Quand on pense que la dernière fois qu’il avait parlé de nous, on était des travailleurs essentiels… Ah ben, justement, en parlant de travailleurs essentiels… » s’interrompt-il, tendant la joue à Sylvie, de la CGT AP-HP, dans sa blouse blanche d’hospitalière bardée d’autocollants en grève.

Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

Elle est déterminée mais épuisée. « On est nombreux à être en grève, assure-t-elle, mais on est assignés, alors on doit bosser. On a travaillé pendant le Covid, parfois avec de simples sacs-poubelle en guise de protection, en sous-effectif, de jour comme de nuit, on ne peut pas prendre nos vacances, et ils veulent qu’on bosse jusqu’à 64 ans ? »

Un sentiment de mépris

Vêtue de la chasuble blanche de SUD santé AP-HP, Isabelle est tout aussi déterminée. « Quand on est épuisés, qu’on en a marre de manifester, la colère c’est un moteur, ça nous redonne du jus », assure-t-elle. Pour elle comme pour beaucoup, quelque chose a changé depuis la dernière journée de mobilisation.

Ce sentiment d’être méprisé par le gouvernement, le président. Le référendum d’initiative partagée reste un peu flou : « C’est par la rue qu’on y arrivera, comme pour le CPE. »

Retraites. Même adoptée, la loi peut être retirée

Pour Cyril, qui a fait le chemin avec ses collègues pour manifester jusqu’à Paris depuis la centrale de Dampierre (Loiret), la colère a même pris le pas sur le fond de la réforme comme motivation à défiler. « Ce mépris de classe du président mobilise de nouvelles personnes, je pense qu’il fait tout pour que cela dégénère. » Il soupire et hausse les épaules : « Tant pis, on est prêts. »

L’intervention d’Emmanuel Macron de la veille a aussi exaspéré les responsables syndicaux, présents en tête du cortège. « Son discours est une sorte de provocation par le vide, cingle Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. L’utilisation du 49.3 il y a quelques jours, tout comme ce passage à la télé complètement lunaire montrent bien l’isolement de l’exécutif. Il n’y a plus que les macronistes pour croire que tout va bien se passer. »

« La classe ouvrière hausse le ton »

Pour la suite, les responsables syndicaux affichent leur détermination. La fébrilité perçue dans le camp macroniste – des députés ont fait part de leurs doutes quant à l’utilisation du 49.3 – tout comme le regain de ­mobilisation observé ces derniers jours galvanisent les troupes.

On se prend à espérer un scénario « façon CPE » en 2006, où Jacques Chirac avait fini par jeter l’éponge malgré le vote de la réforme : « C’est évidemment notre objectif », affirme Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires, tandis que son collègue Simon Duteil se ­félicite de l’ampleur de la mobilisation. « Je reviens du Havre, où je n’avais jamais vu un tel niveau de colère, raconte-t-il. Les manifestants ont mis une carcasse de bus au milieu de la route… La classe ouvrière est en train de hausser le ton. »

Retraites. Une 9e journée de mobilisation chauffée à blanc par Emmanuel Macron

Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, appelle les opposants à la réforme « à actionner tous les leviers disponibles : il y a la saisie du Conseil constitutionnel, mais aussi le référendum d’initiative partagée (RIP) et bien évidemment le mouvement social ».

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, croit à un engouement populaire autour du RIP : « La privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) ne parlait pas forcément aux habitants de Nantes ou de Rodez, par exemple. La réforme des retraites parle à tout le monde. »

Conclusion de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : « Certains auraient pu penser que le vote de la loi provoquerait une baisse du nombre de manifestants. C’est tout le contraire : cette journée est l’une des plus grosses mobilisations depuis les années 1990. »

Partout en France, la déferlante :

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Lyon Un essai historique obtenu par la lutte 

Reportage

Après de multiples actions, le secteur culturel, déterminé contre la réforme des retraites, va expérimenter, en partenariat avec la mairie, une assurance-chômage pour les artistes et auteurs à l’échelle de la ville.

Lucas Martin-Brodzicki

Lyon (Rhône), correspondance particulière.

En musique, ce jeudi matin, une vingtaine de personnes sortent avec émotion du musée des Beaux-Arts de Lyon. Après quatre jours d’occupation entraînant la fermeture des lieux, les manifestants emportent avec eux les tapis de sol leur ayant servi de matelas. Sur la presqu’île de Lyon, place des Terreaux, ils célèbrent cette occupation victorieuse alors que le petit cortège draine de plus en plus de monde.

« Nous avons gagné le maintien de notre banderole au-dessus de l’entrée du musée malgré notre départ et ce jusqu’au retrait de la ­réforme des retraites », commente Agathe Chevallier, autrice et performeuse. Surtout, ces travailleurs et travailleuses, réunis au sein de l’assemblée générale des arts, de la culture, de l’audiovisuel et de l’événementiel, s’apprêtent à mener un essai « historique », obtenu par la lutte : « On s’est mis d’accord avec Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe au maire de Lyon déléguée à la culture, pour expérimenter une assurance-chômage pour les artistes-auteurs à l’échelle de la Ville de Lyon. » Car, contrairement au spectacle vivant, les professionnels relevant de ce statut ne bénéficient pas de l’intermittence. « Et c’est une catastrophe, reprend Agathe Chevallier. Une grosse partie d’entre nous vit en dessous du seuil de pauvreté, ou grâce au RSA, que le gouvernement souhaite conditionner à un certain type de travail gratuit. »

En attendant de voir ce que donnera concrètement cette expérimentation, le cortège des artistes n’oublie pas l’autre grande attaque menée par le gouvernement contre le monde du travail : la réforme des retraites. Très vite, ils rejoignent les grévistes de l’opéra de Lyon, eux aussi mobilisés devant leur lieu de travail. Aucune représentation ne s’y est tenue ce week-end. Sur la place de la Comédie, la fanfare joue et les banderoles se déploient sous le regard des passants, souvent sympathisants : « Tuer nos retraites : votre chef-d’œuvre » ; « Les métiers du spectacle mobilisés ». Dans le cortège interprofessionnel, parti un peu après 11 heures pour le parcours habituel, les deux banderoles servent de lieu de retrouvailles à tout un secteur depuis le début de la mobilisation. Emma, Margaux et Camille, ouvreuses au Théâtre des Célestins, manifestent pour la deuxième fois. Elles ont préparé un discours revendicatif qu’elles liront ce jeudi soir avant les représentations. Elles espèrent un accueil plus chaleureux que celui reçu par les musiciens professionnels de l’auditorium de Lyon. Vendredi 17 mars, une prise de parole syndicale évoquant leurs conditions de travail et leur opposition à la réforme a été huée et sifflée par une partie du public. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et attiré les projecteurs sur un secteur culturel au cœur des mobilisations, malgré les cris d’orfraie de la bourgeoisie lyonnaise.

Selon l’intersyndicale du Rhône, 55 000 personnes ont manifesté ce jeudi 23 mars, soit la plus forte mobilisation ­depuis le début du mouvement contre la réforme. Une assemblée générale ouverte à toutes et à tous était prévue en fin de journée à la bourse du travail, afin de réfléchir à la suite du mouvement social.

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L'Humanité

Retraites. Gilles Perret : « Plein d’artistes avaient envie de s’exprimer»

Entretien

Le monde du cinéma et du spectacle sort du bois pour dire sa solidarité avec une tribune appelant au retrait du texte du gouvernement. Entretien avec l’un de ses initiateurs, le cinéaste Gilles Perret.

Michaël Mélinard

Documentariste, Gilles Perret a notamment ­raconté l’édification de la Sécurité sociale. En passant à la fiction  (Reprise en main), il a dénoncé la délocalisation de l’industrie de pointe et démystifié le monde de la finance. Le cinéaste est à l’origine de la tribune du secteur du cinéma et du spectacle pour le retrait de la réforme des retraites (1), signée par des centaines d’artistes parmi lesquels les récents césarisés Noémie Merlant, Bastien Bouillon ou Alice Diop, la star de la série 0HPI, Audrey Fleurot, le cinéaste Michel Hazanavicius, mais aussi Philippe Katerine, Laure Calamy, Camélia Jordana, Juliette Binoche ou Jonathan Cohen.

Le monde de la culture était peu audible. Pourquoi décidez-vous de hausser le ton ?

L’absence du monde du cinéma et de la culture dans ces mobilisations était dramatique. Parmi nous, des gens documentent ou font des fictions autour des questions sociales. Les semaines s’enchaînaient et rien ne se passait. Je suis loin du milieu parisien. Je n’ai pas d’aura médiatique, mais je suis peut-être un peu légitime pour lancer quelque chose. J’ai appelé Samuel Churin, de la coordination des intermittents, et Denis Gravouil, de la CGT spectacle. La bonne surprise, c’est que rapidement une belle brochette de noms du cinéma a signé cette tribune. Plein d’artistes, de comédiens avaient envie de s’exprimer mais ils n’avaient pas osé ou trouvé l’occasion de le faire.

Ce retard à l’allumage n’était-il pas lié pour certains à la crainte d’un procès en illégitimité ?

Je ne crois pas à la peur d’une prise de parole contre-productive. En revanche, certaines têtes d’affiche peuvent être gênées sachant qu’elles vivent confortablement et n’ont aucun souci de fins de mois. Mais nous avons bien précisé dans la tribune que même ceux qui ne s’estiment pas directement concernés la signent par solidarité envers le mouvement social et pour prévenir des dangers de la répression policière. Mais la réaction a été aussi tardive pour le mouvement des gilets jaunes. Il a fallu attendre quatre mois avant que le monde du cinéma et du spectacle ne commence à comprendre qu’il n’était pas composé que de fachos, d’incultes ou d’abrutis. Cela pose la question de la porosité entre le mouvement social et le monde du cinéma. C’est tout à notre honneur de sortir un peu du bois et de montrer notre solidarité.

La tribune évoque aussi la précarité d’une partie de votre profession, plus fragile que les têtes d’affiche…

Cela émane de la CGT spectacle. Elle avait fait des demandes d’informations sur les conséquences de cette réforme sur nos régimes. Il n’y a jamais eu de réponse. Cette tribune était l’occasion de l’évoquer. Mais c’est une démarche politique. Elle sert d’abord à intensifier la pression sur le gouvernement et à essayer de maintenir ce capital sympathie de la population envers les manifestations et les revendications.

Comment envisagez-vous d’accompagner le mouvement ?

Nous allons essayer de monter une soirée de soutien, début avril, sur la proposition de Denis Gravouil. Mais cette tribune n’est pas un collectif. À part les acteurs de mon film  (Reprise en main – NDLR) comme Pierre Deladonchamps, je ne connais pas les têtes d’affiche signataires. Elles ont d’ailleurs toutes bien bossé pour relayer la tribune dans leur réseau de comédiens.

Que vous inspirent cette réforme et la manière dont elle a été adoptée ?

Mes œuvres racontent la manière dont se sont construits cet édifice collectif et notre République sociale. L’attitude de Macron est à 180 degrés de cet esprit, à l’opposé de celui du Conseil national de la Résistance. Un homme seul décide de déconstruire le collectif et de précariser les plus faibles dans notre société. Ambroise Croizat disait : « On va débarrasser les gens de l’angoisse du lendemain. » Et là, on remet les gens dans l’angoisse et la précarité à un âge où ils aspirent à se reposer ou à se consacrer à d’autres choses. Mes films sont beaucoup projetés en ce moment parce qu’ils entrent en résonance avec le mouvement social et pour alimenter les caisses de grève. On dit souvent que l’histoire ne repasse pas les plats. Mais dans la manière dont tient ce pouvoir – par la peur, la violence et la détention des médias par quelques milliardaires – dans cette compromission et cette soumission de l’État face aux forces de l’argent, cela rappelle les périodes qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale. Tout tient par la seule volonté d’un homme enfermé dans sa tour d’ivoire. C’est très inquiétant.

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L'Humanité

Le ministère du Travail ouvre la chasse aux syndicalistes grévistes

Actu

Révélation. Dans une note interne que l’Humanité a pu consulter, les services d’Olivier Dussopt font des préconisations contre le droit de grève. De quoi licencier les élus du personnel coupables d’entraver la « liberté du travail », par exemple. Suite à notre publication, le ministre a tenté dans un tweet de démentir nos informations. Pour vous permettre de juger sur pièces nous vous invitons à découvrir l'intégralité de la note à la fin de cet article.

Thomas Lemahieu

Intimidations et chantages à l’emploi, réquisitions ou remplacements de salariés grévistes, sanctions et discriminations à leur encontre… En marge de la répression des manifestations dans la rue – avec, au bas mot, plus de mille interpellations, n’ouvrant, dans l’écrasante majorité des cas, sur aucune poursuite et donc manifestement arbitraires –, une autre répression est en cours, dans les entreprises, petites ou grandes, dans les administrations et les services publics. Les exemples ne manquent pas : des raffineries de TotalEnergies, où les directions ont menacé de renoncer aux investissements, aux centres d’incinération des déchets qu’elles ont tenté de relancer avec des intérimaires… Et, là aussi, au coude-à-coude avec les patrons, le gouvernement est à la manœuvre pour s’en prendre au droit de grève.

Nous insérons dans cet article des extraits de la note interne de la DGT.

Une série de jurisprudences pour faciliter les licenciements

La preuve ? Le 13 mars, à trois jours du coup de force d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne avec le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution en guise de vraie-fausse conclusion pour l’examen parlementaire du projet de loi sur les retraites, la direction générale du travail (DGT) a adressé à ses relais hiérarchiques au sein de l’inspection du travail un singulier vade-mecum sur l’autorisation administrative des licenciements pour faits de grève des salariés protégés du fait de leurs mandats syndicaux ou de représentation du personnel. Dans cette fiche technique que les responsables de service ont été chargés de faire passer aux agents de terrain, la DGT rappelle certes que « le droit de grève est un droit constitutionnel ».

 Nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression. » Représentants du personnel CGT

« Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de l’exercice normal du droit de grève », précisent ainsi les auteurs du document. Mais derrière cette pétition de principe sur laquelle ils ne s’étendent pas du tout, ils énumèrent une série de jurisprudences susceptibles de faciliter, dans les faits, la chasse aux syndicalistes. Pour la CGT du ministère du Travail, « ce document est un véritable manuel juridique pour faciliter les licenciements en justifiant des décisions d’autorisations pour motif disciplinaire des grévistes ».

La note interne de la DGT que l’Humanité a pu consulter s’attarde en particulier sur les contrôles quant à la « matérialité » et la « gravité des faits » reprochés au salarié protégé dans le cadre d’un mouvement de grève. En creux, elle encourage le recours des employeurs à des constats d’huissier de justice qui doivent emporter le jugement de l’inspection du travail, en dépit du doute subsistant quand, par exemple, ils sont contredits par des attestations émanant d’autres salariés. Pareil pour le recours à d’éventuels procès-verbaux de gendarmerie ou de police nationale : l’inspecteur du travail doit juste « s’assurer que ces pièces ne sont pas couvertes par le secret de l’enquête et de l’instruction ».

Impasse sur l’exercice du droit des salariés

Parmi les éléments qui peuvent justifier le licenciement en cas d’actes « illicites » – comportements agressifs et violents, atteintes à l’outil de production, entraves à la liberté du travail ou à la liberté de circulation, séquestrations –, les agents doivent établir la participation « personnelle » du syndicaliste ou « a fortiori » son rôle « prépondérant, constant et particulièrement actif » en tant que « meneur ». Afin d’atténuer ou de renforcer la gravité de la faute, la DGT insiste : « Les juridictions administratives prennent en considération le rôle modérateur que devraient jouer les salariés protégés dans le cadre d’un conflit collectif. »

Pour les représentants du personnel CGT au sein de l’inspection du travail, cette fiche technique qui fait l’impasse « sur l’exercice du droit de grève par les salariés, leurs garanties en la matière et les modalités pratiques d’exercice de ce droit », mais également « sur le contrôle des employeurs qui portent atteinte au droit de grève », n’est pas un accident. « En solidarité avec la mobilisation historique qui s’amplifie, nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression des grévistes, écrit le syndicat. Le rôle de l’inspection du travail est de défendre le droit de grève, pas d’aider les patrons à museler la contestation sociale ! »

Notre communiqué sur cette note scandaleuse du Ministère du @Travail_Gouv https://t.co/1DObyrlWj5 pic.twitter.com/dafVeV4Uvv

— CGT Ministère du Travail (@cgt_tefp) March 24, 2023

L'intégralité de la note à découvrir iciDroit de grèveinspection du travailRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

En direct. Succès de la journée d'action : 3,5 millions de manifestants

L'Humanité

49.3 et ça repart !

Chronique

Sophie Binet

Le pouvoir a été acculé à dégainer le 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites. Notre mobilisation exceptionnelle a fait capoter l’accord avec la droite et les diverses tentatives de pression sur les député·es. Cette réforme n’a donc aucune légitimité. En décidant de passer en force, Emmanuel Macron prend la lourde responsabilité d’ajouter à la crise sociale une crise démocratique et politique. C’est une faute grave pour celui qui a été élu pour faire barrage au Rassemblement national. Mais aussi une erreur stratégique car, contrairement à ce qu’il pensait, le 49.3 ne clôt pas le cycle de mobilisation. Au contraire. Il crée une énorme indignation. Celle d’être confronté à un mauvais perdant qui, au dernier moment quand il sait être minoritaire, change les règles du jeu et n’organise pas de vote.

Le 49.3 cimente l’intersyndicale, déterminée à continuer jusqu’au retrait. Il permet à la mobilisation de franchir un cap, avec une nouvelle journée d’action record notamment dans le privé, de nouvelles grèves reconductibles – dans les raffineries et dans l’éducation notamment, qui viennent appuyer celles de l’énergie, des cheminots, des dockers et des éboueurs – et un élargissement à la jeunesse. Alors que la mobilisation a été encadrée pendant deux mois par les syndicats évitant tout débordement, le choix du gouvernement de passer outre et de ne même pas recevoir les organisations syndicales accrédite l’idée dangereuse selon laquelle la mobilisation pacifique ne servirait à rien.

Une nouvelle phase s’ouvre : à l’action syndicale classique s’ajoutent des actions imprévisibles et permanentes à l’image de ce qui s’est produit pendant le mouvement des gilets jaunes. Le président des riches est désormais aussi le président du chaos. Il espère s’en sortir en jouant le « pourrissement », avec une répression tous azimuts. Les gardes à vue et violences policières contre les manifestant·es se multiplient, comme les scandaleuses procédures de licenciements, poursuites pénales et réquisitions de grévistes, dans l’énergie ou les déchets, par exemple.

La réforme est fragilisée juridiquement : elle fait l’objet d’une saisine devant le Conseil constitutionnel avec une probabilité de censure partielle, et d’un référendum d’initiative partagée. Le RIP est un dispositif complexe, qui n’a jamais abouti jusque-là, mais, en parallèle à la poursuite des grèves et des manifestations, il peut contribuer au retrait. En 2006, les deux journées d’actions rassemblant 3 millions de manifestant·es, l’unité syndicale maintenue au forceps et la poursuite des grèves étudiantes avaient permis, un mois après son adoption par 49.3, de gagner l’enterrement du contrat première embauche.

La mobilisation contre la réforme des retraites n’est donc pas finie, mais elle a d’ores et déjà marqué de nombreux points. Emmanuel Macron ne peut plus dérouler ses réformes libérales et autoritaires. Il n’a pas de majorité parlementaire. Il est confronté à une défiance et une colère profonde. Les syndicats ont montré leur rôle central et l’unité syndicale fait tache d’huile dans de nombreuses branches et entreprises, avec des combats communs pour les salaires par exemple, qui renforceront le rapport de force face au patronat. La mobilisation de nombreux cadres et technicien·nes aura un impact positif sur les collectifs de travail. La dégradation des conditions de travail comme la situation des femmes ont été mises sur le devant de la scène, et la revendication de la retraite à 60 ans fédère très largement. Nous sommes fier·ères du chemin accompli. Ce n’est certainement pas le moment de lâcher dans la dernière ligne droite !

Réforme des retraitesIntersyndicalearticle 49-3Emmanuel Macron
L'Humanité

Pulsion(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Vérité Ainsi, la vieille pulsion est réveillée – et nous nous souvenons, soudain, que la France reste la France, même quand l’horizon paraît bouché. Donc, cette fois, le roi est nu : à bas le roi ! Après moins de six ans de pouvoir, plus rien ne changera désormais. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, Mac Macron II a tout perdu à force de tout détruire, jusqu’à la légitimité de sa position comme de son incarnation. De mépris en coups de menton, le prince-président, en « Nabot » du XXI e siècle bien plus destructeur que Nicoléon en son temps (c’est dire), a poussé les feux du libéralisme technocratique au point d’essouffler définitivement ce qu’il subsistait encore de notre régime.

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Même en allant chercher très loin la parole des éditocrates qui, jadis, se complaisaient dans les plis du présidentialisme absolu, tout républicain un peu sérieux se pose dorénavant la seule question à la hauteur du moment : la V e République a-t-elle vécu ? Parvenu à ce point de crispations démocratiques, sociales et institutionnelles, regardons la vérité en face. Le régime du monarque-élu se trouve totalement à bout de souffle. Et avec lui, le cadre représentatif a été martelé, humilié, démonétisé en quelque sorte, au point d’entraver l’action politique et d’attiser, à tous les échelons de la République, cette défiance croissante. Depuis son arrivée sous les lambris du Palais, Mac Macron I et II a poussé la verticalité jupitérienne jusqu’à la caricature. Résultat, le sentiment de fracture entre le chef de l’État et les citoyens connaît une aggravation si inquiétante et mortifère que tout retour en arrière paraît impossible, sinon inutile.

Le régime est à bout de souffle…

Violent Ne soyons pas naïfs, Mac Macron en personne réfléchit à une sortie de crise, à la fin de son quinquennat, à la suite. Raison pour laquelle il songerait sérieusement cette fois à une « réforme des institutions » qui s’apparenterait plutôt à un accommodement de circonstances. Un chantier lancé à bas bruit. Mais pas moins explosif que celui des retraites. À son corps défendant, le dossier des retraites, de même que les passages en force au Parlement, auront, paradoxalement, accéléré le processus de conscientisation politique du pays en tant qu’expérimentation du cadre institutionnel qui est le nôtre, aussi aberrant que violent. Les citoyens, atterrés, ont découvert dans le détail les travers de la Constitution, et par ailleurs ce qu’il serait possible d’en faire entre les mains de l’extrême droite – de quoi frissonner.

Soyons réaliste : la Constitution, l’organisation des pouvoirs publics, la démocratie et donc la République ne correspondent plus aux attentes ni aux exigences de solidarité, de justice et à l’aspiration croissante à un nouveau mode de développement. Nous voilà parvenus à un point de non-retour aussi enthousiasmant que dangereux pour les équilibres fondamentaux de la nation. Un autre cycle, qui ne réclamerait pas de demi-mesure, peut-il dès lors s’ouvrir vers une VI e République ? Elle aurait pour principe la compétence normative des citoyens, à savoir leur capacité d’intervenir personnellement dans la fabrication des lois et des politiques publiques. Rendons-nous bien compte que, à l’approche de son soixante-cinquième anniversaire, le régime fondé par le général de Gaulle est en voie de battre le record de longévité détenu jusqu’à présent, dans l’histoire constitutionnelle française, par la III e République (1870-1940). Trop, c’est trop…

Cruel Certes, d’autres avant lui avaient déjà bien entamé le travail, mais le fossoyeur de sa propre fonction porte un nom : Mac Macron. En le regardant s’agiter, et même parler, cette semaine, le bloc-noteur songea à Victor Hugo, et au portrait cruel que le grand poète écrivit de Louis Bonaparte dans Napoléon le Petit, ce « personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain », qui aimait « les grands mots, les grands titres, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir » et qui mentait « comme les autres hommes respirent ». Le roi est nu. Et la vieille pulsion réveillée.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinEmmanuel MacronVe république
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Le héros de l’eau

Chronique

Philippe Rio

Alors que se tient la conférence mondiale des Nations unies sur l’eau au siège des Nations unies, à New York, nous avons eu l’immense honneur, avec les maires de Libreville, Rotterdam, Tanger et le gouverneur de la région de Valparaiso, au Chili, de rencontrer le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’une réunion bilatérale avec notre organisation Cités et gouvernements locaux unis, l’ONU des villes et des collectivités territoriales.

Le gouverneur chilien Rodrigo Mundaca est l’un des héros planétaires contre la privatisation de ce bien commun de l’humanité. Son pays a gravé dans le marbre la loi de l’argent pour l’accaparement de ce qui devient un nouvel or bleu. En 1980, le régime dictatorial de Pinochet a inscrit dans la Constitution que « l’eau et sa gestion relevaient du secteur privé ».

Une hérésie et des logiques d’accaparement, pour ne pas dire une insulte à l’avenir de notre planète, quand on sait que 31 % des ressources en eau de notre planète sont en Amérique du Sud, et notamment au sein de la cordillère des Andes. Mais aussi une aubaine financière dans laquelle s’est engouffré le groupe Suez, qui gère des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement du pays. Pour avoir dénoncé la collusion entre les gouvernants successifs en place et les groupes privés comme Suez pour lesquels le Chili est une véritable vache à lait, Roberto Mundaca, ingénieur agronome de formation, fait l’objet de menaces de mort et de convocations devant la justice.

Les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour une réappropriation publique de l’eau. Nous sommes des artisans locaux de l’eau.

Pour assurer une vision d’avenir qui mette au cœur la préservation de notre planète et un égal accès à l’eau potable pour tous, les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour une réappropriation publique de l’eau. Nous sommes des artisans locaux de l’eau.

La maîtrise publique de l’eau, c’est celle de ses outils de production comme de sa gestion durable. Nous devons tourner la page des profits sur l’eau. Le service public de l’eau permet de préserver les ressources, réparer les fuites, améliorer la qualité de l’eau, assainir sa production et s’adapter au dérèglement climatique.

Le secrétaire général des Nations unies a assuré à travers nous à tous les militants de l’eau que les Nations unies devaient inscrire l’eau comme droit humain fondamental. Le gouverneur de Valparaiso lui a parlé avec ses tripes et son cœur dans cette rencontre qui était l’occasion d’une vie. Face à la mondialisation et aux enjeux financiers du secteur, des Nations unies de l’eau sont une étape importante, mondialement, nationalement et localement.

Accès à l'eaubien communONUantonio guterres
L'Humanité

L’art médical

Chronique

Cynthia Fleury

Le Moyen Âge a gagné en complexité et « modernité » avec le travail inestimable de l’historien Michel Pastoureau. Grâce à sa lecture, nous avons cessé de le rendre plus obscur qu’il n’est réellement et lui avons fait une place, essentielle, dans la conduite du progrès scientifique et socio-politique. Marilyn Nicoud, quant à elle, réunit sous sa direction des historiens de la santé et de la médecine (Andretta, Faure, Moulinier-Brogi, Rieder, Sueur) pour témoigner autrement des rapports des patients et de leurs médecins au Moyen Âge, en usant parfois du miroir de l’époque contemporaine, dans Souffrir, soigner, guérir (Vendémiaire, 2023). C’est vers le XIII e siècle que le métier de « physicien » s’est réglementé en Occident, face à la multiplication des charlatans, barbiers et autres apprentis apothicaires qui sévissent. Trois profils de soignants vont émerger, avec leurs réglementations spécifiques : le médecin, le chirurgien, l’apothicaire.

CHAQUE SEMAINE  Retrouvez la chronique philo de Cynthia Fleury

Les sources, issues de différents collèges de médecins, des « protomedicati » (organismes qui réglementent la pratique médicale), de livres de licence, des comptes rendus de réunions, de quantité de journaux tenus quotidiennement par les médecins, notamment quand ils sont de cour ou liés à de riches familles, nous permettent de mieux comprendre comment la responsabilité médicale et la consolidation des savoirs académiques se sont structurées à partir du XIII e siècle. L’ouvrage recèle un cahier central iconographique : une enluminure issue d’une copie (XV e siècle) du Canon d’Avicenne (XI e siècle) montre un patient alité, visiblement aisé, entouré d’une constellation de médecins échangeant leurs diagnostics lors de la « collatio » (discussion, consultation à plusieurs). D’autres illustrations montrent la vie active de « l’archipel hospitalier », avant sa grande révolution du XVIII e, et l’on voit les médecins s’affairer ensemble autour des lits des patients sur une fresque datée du XV e siècle.

Autre lieu déterminant au Moyen Âge, l’officine de l’apothicaire, où l’on vend et fabrique les médicaments et autres potions. Enfin, la figure du médecin itinérant, dont il fallait profiter du passage dans la ville pour se faire arracher une dent ou retirer un cristallin en cas de cataracte. Il faut attendre le XVIII e et la correspondance des médecins de cour pour accéder à une documentation extrêmement riche sur la santé des enfants princiers, qui est soumise à une vigilance soutenue, liée aux enjeux dynastiques. Il en est de même pour la question du corps de la reine, de ses menstruations à l’accouchement, en passant par la grossesse et les questions plus générales de fertilité. Strictement, rien n’échappe à leur surveillance autocratique. Bémol de leur puissance : le métier de médecin du souverain n’est pas sans danger : certes la mobilité sociale et la fortune, mais parfois aussi le bûcher.

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L'Humanité

Des artistes se mobilisent pour Roger Waters contre l’annulation de ses concerts en Allemagne

Actu

L’ancien leader de Pink Floyd est accusé d’antisémitisme parce qu’il défend les droits des Palestiniens. Une pétition a été lancée, déjà signée par des centaines de musiciens dont Peter Gabriel, Eric Clapton, et d’acteurs, dont Susan Sarandon et Julie Christie, ainsi que par des cinéastes comme Ken Loach et Terry Gilliam.

Pierre Barbancey

Depuis qu’il a pris position en faveur des droits du peuple palestinien, dénoncé l’occupation israélienne et appelé les artistes du monde entier à ne pas se produire en Israël, Roger Waters, ancien bassiste de Pink Floyd, doit faire face à des attaques à répétition. Ses prochains concerts prévus en Allemagne viennent d’être annulés par les autorités locales, comme à Munich et à Francfort où il devait se produire en mai. « Le maire de Munich et certains membres des partis politiques des Verts et du SDP, ainsi que d’autres porte-parole du lobby israélien m’ont calomnié, m’accusant d’être un antisémite et de faire l’apologie de Poutine. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais », a-t-il écrit dans un communiqué.

Le musicien a également indiqué qu’il combattra ces interdictions en portant l’affaire en justice. Pour les municipalités allemandes incriminées, Waters serait antisémite parce qu’il a appelé au boycott culturel d’Israël et qu’il a comparé le régime israélien à celui de l’Afrique du Sud durant l’apartheid.

Une « campagne dangereuse »

Face à ces attaques répétées contre Roger Waters, de nombreux artistes ont décidé de briser le silence et ont lancé une pétition ( https://www.change.org/p/let-pink-floyd-s-roger-waters-perform-in-frankfurt-germany) dans laquelle on peut lire notamment : « Nous, artistes, musiciens, écrivains et autres personnalités et organisations publiques, sommes profondément troublés par les récents efforts des autorités allemandes pour discréditer et réduire au silence le musicien Roger Waters. »

Dans cette pétition, ses soutiens affirment également que l’effort pour diffamer Waters est une « campagne dangereuse qui associe délibérément la critique des politiques illégales et injustes d’Israël à l’antisémitisme ». Le texte souligne que ces positions ne sont pas propres à l’ex-Pink Floyd, ni « en dehors des limites de l’opinion publique dominante », et que de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem d’Israël, diverses agences des Nations unies et les responsables sud-africains ont également défini Israël comme un État d’apartheid.

Enfin, la pétition demande à ceux qui ont annulé le concert de revenir sur leur décision et les pointe du doigt en affirmant qu’ils « préfèrent voir la musique de Waters supprimée plutôt que de s’engager sur les questions que sa musique met en lumière » et qu’ils devraient « considérer leur propre histoire d’antisémitisme, de racisme et de génocide et la façon dont ces phénomènes peuvent être stoppés aujourd’hui dans d’autres parties du monde, y compris dans la Palestine occupée ».

De nombreux signataires

Parmi les principaux signataires de la pétition à ce jour figurent les musiciens Brian Eno, Peter Gabriel, Nick Mason (ancien batteur de Pink Floyd) et Eric Clapton, les actrices Susan Sarandon, Julie Christie et Alia Shawkat, les cinéastes Ken Loach, Terry Gilliam et Ramin Bahrani, la dramaturge Caryl Churchill, les artistes Julian Schnabel et Dread Scott, les humoristes Alexei Sayle et David Cross, le journaliste John Pilger, les professeurs Noam Chomsky et Cornel West, l’historien Ilan Pappé et l’activiste politique Daniel Ellsberg.

Contrairement à ce que ses détracteurs voudraient faire croire, Roger Waters est loin d’être isolé dans le monde du spectacle. En 2018, par exemple, l’actrice israélo-américaine Natalie Portman avait refusé de se rendre en Israël pour recevoir un prix prestigieux récompensant le travail et le dévouement d’une personnalité envers la communauté et les valeurs juives. « J’ai choisi de ne pas participer parce que je ne voulais pas apparaître comme soutenant Benyamin Netanyahou, qui devait faire un discours à la cérémonie », avait-elle alors expliqué.

La femme du jour. Natalie Portman

Cela n’avait pas empêché une campagne dirigée contre elle, notamment par la ministre de la Culture de l’époque. « Comme beaucoup d’Israéliens et de juifs dans le monde, je peux critiquer la direction israélienne sans pour autant vouloir boycotter l’ensemble du pays », expliquait-elle. « Israël a été créé il y a exactement soixante-dix ans, pour servir de refuge aux survivants de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements de ceux qui souffrent des atrocités aujourd’hui ne sont simplement pas en accord avec mes valeurs juives. Parce qu’Israël m’est cher, je dois m’opposer à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l’abus de pouvoir. » Difficile de traiter Natalie Portman d’antisémite…

Roger WatersIsraël-PalestineAllemagnepeter gabriel
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Depuis la France, le ministre israélien Bezalel Smotrich nie l’existence des Palestiniens

Pas honte

Le ministre d’extrême droite est venu en France déclarer, lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Betar : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Sans que cela ne gêne qui que ce soit au gouvernement.

Pierre Barbancey

Le 13 mars, le député communiste Jean-Paul Lecoq envoyait un courrier à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour s’inquiéter de la possible venue en France de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances.

Il rappelait son profil : « Membre d’un parti d’extrême droite israélienne, ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël. » Et que Bezalel Smotrich se présente comme un « fasciste homophobe ». Un courrier resté sans réponse.

Gérald Darmanin était sans doute trop occupé à trouver le meilleur moyen de faire taire l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé de Jérusalem en décembre. Il n’a pas vu arriver Bezalel Smotrich sur le sol français ce dimanche. Il n’a même pas tenté d’empêcher ce sinistre personnage de s’exprimer. D’abord lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Likoud France et du Betar, Jacques Kupfer, dont il a repris les déclarations avec plaisir : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Ce qui ne gêne pas Gérald Darmanin. Mais qu’on ose critiquer la politique d’Israël alors, on est, aux yeux du ministre de l’Intérieur, un « antisémite ».

«Pas question d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme »

Smotrich n’en est pas resté là. Interrogé par la chaîne I24 News, celui qui avait déclaré qu’Israël devait raser le village de Huwara, avant de faire une molle volte-face, a insisté : « Il n’est pas question pour nous d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Emmanuel Macron, qui a reçu il y a peu Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement auquel appartient Smotrich, sait maintenant à quoi s’en tenir. Inutile donc de parler d’une solution à deux États avec une telle coalition.

Au contraire, il convient désormais d’envisager des sanctions efficaces pour forcer Israël à respecter le droit international. À cet égard, les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale peuvent être délivrés contre tous les dirigeants. Y compris israéliens.

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Israël-Palestine
L'Humanité

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

Israël-PalestineintifadaPalestine
L'Humanité

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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Chez Ilévia, le « coup de marteau du 49.3 » galvanise les troupes

Reportage

Déclenchée à l’occasion d’une négociation sur les salaires, la grève dans les transports publics lillois voit son succès renforcé par la lutte contre la réforme des retraites.

Ludovic Finez

Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

«Elle m’a licencié et maintenant elle veut me faire travailler deux ans de plus ! » Dorian Vallois s’est battu comme délégué CGT contre les 180 suppressions de postes à l’usine d’amidon Cargill, à Haubourdin (Nord). Son licenciement a été, contre l’avis de l’inspection du travail, validé par Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avant de devenir première ministre et d’endosser la retraite à 64 ans.

Industrie. À Haubourdin, Cargill sacrifie la ville et la moitié de son usine

Le militant est arrivé à l’aube, ce lundi 20 mars, devant le dépôt de bus de Villeneuve-d’Ascq, en soutien aux grévistes d’Ilévia, les transports publics de la métropole lilloise. Musique à fond, barrières métalliques, feux de palettes : aucun véhicule ne sort.

Pour le militant, il n’y a rien à sauver dans la loi : « Même la pénibilité, ce sont des conneries. » Dans son ex-usine, aucun ouvrier n’est considéré comme exposé au bruit, sous prétexte que la situation ne dure pas huit heures d’affilée. Dans son congé de reclassement, dix mois ne comptent pas comme cotisés : autant de rab avant la quille.

« J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

À ses côtés, Yves Estager, retraité de la communauté urbaine de Lille, ajoute : « Ma femme est également retraitée. Vivre avec 1 900 euros par mois à deux, ce n’est pas évident. J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

Frédéric Szolga se joint à la conversation. Éducateur spécialisé et délégué SUD, il encadre des enfants de 6 à 14 ans. « Nous sommes deux pour gérer en moyenne un groupe de dix-huit, précise-t-il. J’ai 53 piges et ça devient physiquement compliqué, je ne me vois pas faire ça jusqu’à 64 ans. » Quant aux beaux discours sur l’emploi des seniors, il n’en croit pas un mot, tant il constate dans son établissement les pratiques diverses pour « se débarrasser des anciens ».

La grande tartuferie de l’emploi des seniors

Ligne de métro à l'arrêt, un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé

Dorian, Yves et Frédéric font partie des dizaines de militants venus prêter main-forte au dépôt de Villeneuve-d’Ascq, tandis que de nombreux autres ont fait de même aux dépôts de Sequedin et de Wattrelos. Ce lundi, aucun tram n’a circulé et seulement une poignée de bus. Signe de la forte mobilisation : une des deux lignes de métro était à l’arrêt toute la journée. Un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé.

Reconduite à l’assemblée générale de 10 heures, la grève avait été enclenchée par la CGT, suivie par la CFDT, SUD et l’Unsa, après une réunion tendue de négociation annuelle obligatoire. En contrepartie d’une proposition d’augmentation salariale qui a fini par se rapprocher des 5 %, la direction veut alourdir le système de carence, en cas de congé maladie.

« Psychologiquement, l’utilisation du 49.3 a également mis un coup de marteau aux salariés de notre entreprise, où se posent beaucoup de problèmes de conditions de travail. Ils n’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans, ni atteindre le nombre suffisant de trimestres », souligne Mohamed Farhi, de la CGT Ilévia, joint au téléphone à la mi-journée. Ou quand un bras d’honneur à la démocratie galvanise les troupes plutôt que de les assommer.

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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
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Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

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L'Humanité

Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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El País (ESP)

SANS TITRE

Cachopo, flaó, pulpo con queso de tetilla, tartas de queso fluidas que inundan Instagram, macarrones gratinados, escalopines al Cabrales… En un primer momento a todos nos vienen a la cabeza unos cuantos platos que parecen demostrar que la cocina española utiliza el queso con frecuencia. Sin embargo, nos cuesta ir más allá de un puñado de platos tradicionales que tengan este ingrediente en su formulación. Y si nos paramos a pensar, algunos de esos que se nos van ocurriendo llevan con nosotros bastante menos de lo que creemos.

Porque, nos guste más o menos, la cocina española no utiliza habitualmente el queso como ingrediente. Consumimos queso, aunque lo cocinamos poco. Y a pesar de que esta sea una afirmación que haya que matizar, porque no es lo mismo Palencia que Menorca y poco tiene que ver cómo se cocina en Huesca y cómo se hace en Cádiz, es una realidad evidente si abrimos un poco más la lente y vemos cómo se cocina en otros países de nuestro entorno.

Todos somos conscientes de que los italianos, los franceses o los griegos utilizan mucho más el queso para cocinar que nosotros. Es algo que llama la atención, porque unos y otros nos alimentamos de formas más o menos parecidas, dentro de ese gran fondo de saco que es la dieta mediterránea, y porque España produce una enorme variedad de quesos distintos de todo tipo, de frescos a curados, de azules a ahumados ¿Qué ocurre, entonces? ¿Por qué no los usamos más en cocina?

Cuestión de cantidad

Producimos mucho queso cada año, casi 400 millones de kilos. No es sólo mucho, sino que se elaboran quesos de lo más variado: España cuenta con unas 150 variedades tradicionales, además de tipos más recientes que aparecen casi cada año. Pero esos números, que son espectaculares cuando se consideran aislados, cambian cuando se ven en un contexto más amplio. Frente a estos 150 tipos de quesos españoles -seguramente son bastantes más, pero esto ocurre también en otros países-, Turquía tiene catalogadas 200 variedades, Francia o Italia 450 y Reino Unido registra hasta 750 tipos distintos, aunque muchos de ellos sean de aparición reciente.

Incluso países mucho más pequeños tienen una diversidad asombrosa: Austria, que tiene el tamaño de Castilla - La Mancha, cataloga 400 tipos distintos; Bélgica, poco más grande que Galicia, unos 300 y Suiza, con una extensión similar a la de Extremadura, más de 430. En cuanto a kilos, España tampoco está a la cabeza: actualmente ocupa el octavo puesto en el ranking europeo, por detrás de Dinamarca, y produce más o menos la mitad de queso que Holanda, menos de un tercio que Italia o cuatro veces menos que Francia.

El observador gastronómico Philippe Regol baja todos estos datos a la realidad: “Creo que no hay la misma tradición de quesos que en Francia, que en Italia o que en otros países. Esto está cambiando en los últimos 20 o 25 años, y eso es fantástico, pero es aún reciente”. Es lógico pensar que, a menos queso, también haya una menor tradición de cocinarlo. Cada español consume entre ocho y nueve kilos de queso al año, con zonas como Asturias, Canarias o Baleares que se van por encima de esas cifras, pero aún así muy lejos de los 17,5 kg de media de la Unión Europea, de los cerca de 21 kilos de Francia o de los más de 25 de Malta, Chipre o Italia. Si consumimos menos queso, es lógico que hayamos desarrollado, también, menos formas de prepararlo.

La historia

“En los textos medievales como el Sent Soví el queso es un ingrediente que aparece con frecuencia”, señala Toni Massanés, director de la Fundació Alicia. “Pero es cierto que luego ha ido desapareciendo”, algo que ocurre al menos desde el S.XVII, cuando comienza a aparecer cada vez menos en los recetarios. Fue un momento históricamente complicado: las riquezas llegadas de América empezaron a escasear, mientras las guerras que España mantenía en distintos lugares hicieron que mucha gente que debería haber estado trabajando en el campo fuese llamada a filas. Hubo, además, una crisis demográfica que, sumada a otra climática, hizo que se perdiera población, que algunos productos alimentarios escasearan y que los que se producían se disparasen de precio.

Es justo lo contrario de lo que ocurre en Italia. Como señala Anna Mayer, nuestra italiana de referencia en estas cosas del comer, “su consumo de esta manera venía de antes -tam in lasanis quam in crosetis debit poni magna quantitas casei grattati, indicaba ya en el S.XIV el Liber de coquina- pero es probable que el éxito del queso rallado en cocina esté ligado al de la pasta, sobre todo en los dos últimos siglos. No hay que olvidar que la primera pasta de consumo diario, los macarrones napolitanos, se aliñaba con poco más que aceite y queso”.

Desde aquella crisis y hasta tiempos muy recientes España fue un país pobre, comparado con su entorno europeo. El queso se convirtió en un artículo de lujo que, en muchas ocasiones se elaboraba pensando en venderlo, más que en el consumo en casa. Y con el que, cuando se consumía, no era habitual irse por las ramas. “En Asturias la consideración hacia el queso es extrema. En nuestras aldeas queseras, nuestros mayores siguen considerando que cocinar con un buen queso no es otra cosa que estropearlo” señala el investigador y cerebro detrás del congreso Gastrollar, Lluis Nel. “Muchas de las recetas que tenemos en la actualidad y que parecen ir en contra de esa afirmación son, de hecho, muy recientes”.

El queso se convirtió en un producto caro, no siempre disponible, que tenía, además otra característica: los tipos de queso más habituales en buena parte de la Península Ibérica, como los manchegos, los quesos zamoranos, los Idiazabal, Pata de Mulo o Tronchón viajan bien. Con una hogaza de pan y uno de estos quesos, que no necesitan conservarse en un ambiente especial, un pastor o un jornalero podía pasarse días en el campo sin necesidad de más herramientas que una navaja y sin tener que encender fuego para cocinar. Todo esto fue haciendo que el queso se convirtiese en un alimento con un carácter especial que todavía conserva, que en muchos casos no fuese una presencia cotidiana en la mesa y que quedase asociado a una manera de consumo que sigue siendo la predominante en nuestra cultura: pan con queso. En tostas, en bocadillos o a pellizcos de uno y del otro.

La geografía

El paisaje también ha tenido mucho que ver en que las cosas sean como son. Si miramos el mapa de muchos de algunos de los mayores consumidores de queso, como Italia, Grecia o Chipre es fácil ver que tienen algo en común que, a su vez, los diferencia de la Península Ibérica: un terreno agreste y montañoso. España podía no ser rica, pero contaba con inmensas extensiones en las que pastorear y, en algunos casos cazar. Eso hizo que, aunque escasa en ocasiones, la carne fuese una fuente de proteína animal que en otros países no podía conseguirse con facilidad.

Italia, por ejemplo, tiene dos tercios del tamaño de España y actualmente cuenta con 12 millones más de habitantes. Era literalmente imposible producir carne para toda esa población en un país estrecho atravesado casi de punta a punta por los Apeninos. Sí se podía, sin embargo, aprovechar el clima y el paisaje para pastorear ovejas y cabras adaptadas al terreno y hacer queso con su leche para disponer de una fuente de proteína animal alternativa a lo largo de todo el año. En esas zonas se consumía y se consume más queso sencillamente porque se consumía y se consume menos carne.

La genética

Los estudios genéticos han demostrado que Europa se divide en dos, si tenemos en cuenta la prevalencia de la intolerancia a la lactosa. Desde la prehistoria, la población del norte del continente tuvo que adaptarse a un clima más riguroso en el que la carencia de algunos nutrientes disponibles todo el año en lugares más templados, hizo que tuviera que buscarlos en el consumo de leche. Cientos de miles de años de evolución han hecho que, aún hoy, en esos países del norte los problemas relacionados con la intolerancia a la lactosa sean escasos, por debajo del 10%, mientras que el porcentaje se dispara cuanto más se avanza hacia el sur, con tasas que rondan el 80% entre las poblaciones originarias del sur de África, América y Oceanía.

El Mediterráneo se queda ahí, en medio, con una tasa mucho mayor de intolerancia a la lactosa que el norte de Europa y que puede acercarse al 40% en algunas regiones. Hay una línea clara que separa las dos zonas. Al sur de esa línea quedan Italia, Malta, Grecia, Croacia, Chipre o Rumanía, países con más tradición de cocinar el queso. Y al norte, países que tienden a consumirlo al natural. España es atravesada por esa línea. Al norte, lugares como Cantabría, País Vasco, Galicia o parte de Castilla y León, en los que la cocina con queso fue anecdótica hasta hace bien poco. Al sur, algunos de los territorios en los que la cocina con queso tiene una mayor presencia, como ocurre en Cataluña y, sobre todo, en Baleares.

“En Menorca, el 15% de las recetas tradicionales incluyen queso”, señala Pep Pelfort, médico e investigador de la tradición gastronómica menorquina, que es quien me pone en la pista de ese mapa genético ¿Tiene algo que ver la intolerancia a la lactosa con la cocina del queso? Parece que sí: la cocción hace la lactosa más admisible para quienes sufren una intolerancia leve, además del cuajado y la maduración de los quesos. Un queso muy curado puede tener menos de un 0,5% de lactosa; un queso fresco con frecuencia supera el 2%. Vuelve ahora a darle un vistazo al mapa teniendo en cuenta qué tipo de quesos son más frecuentes a un lado y al otro de esa línea y dónde están las zonas en las que más se cocina con este ingrediente y verás que la hipótesis parece tener bastante sentido.

¿Qué pasa en la actualidad?

Nuestra forma de comer queso es fruto de un cóctel de circunstancias. Aquí se cocina menos con él por motivos históricos, geográficos e incluso genéticos. Las cosas, sin embargo, parecen estar cambiando. Por un lado, cada vez consumimos más queso: frente a los poco más de siete kilos por habitante y año que consumíamos a principio de siglo, hoy nos acercamos a los nueve. Eso, en principio, es una buena noticia, aunque haya que hacer algunas salvedades. Una vez más, la imaginación puede hacernos tener una idea equivocada: frente a ese queso artesano, tradicional que seguramente nos viene a la mente al pensar en que consumimos más, la realidad parece ir por otro lado. La inmensa mayoría del queso que compramos es fresco y lo adquirimos en el supermercado. Te doy una pista: se presenta en lonchas y viene en un sobre, tiende a tener un contenido muy alto en sal, se elabora con leches que no suelen ser de la mejor calidad y a veces ni siquiera es realmente queso.

El queso tradicional pasa un buen momento, es cierto, pero sigue siendo casi anecdótico dentro de nuestro consumo total. Como es anecdótica también, poco más del 10% del total, la cantidad de queso que compramos en comercio especializado. El tercer tipo de queso que más consumimos, además, y el que más crece, es el queso fundido: los quesitos o esas lonchas que en teoría funden, esas que todos conocemos por una marca comercial y que suele definirse como queso americano, aunque cada vez que se hace, un pequeño productor artesano de Pennsylvania -que los hay, y fantásticos-, sufra un retortijón.

Dentro de esa familia de “quesos con cosas”, productos que aunque la legislación permita que se presenten como queso lo tienen, en realidad, solamente como uno de sus ingredientes junto a almidones, sales fundentes y a veces un largo etcétera, están muchos de los quesos rallados que encontramos en el supermercado y esas tarrinas untables que se pusieron de moda en los años 80 y que hoy viven un momento dorado gracias al boom de las tartas de queso más o menos cremosas, al estilo de la de un conocido restaurante donostiarra, que rara vez, por cierto, llevan queso (no al menos como lo conocíamos hasta no hace tantos años).

“Ahora sí usamos más queso”, termina Toni Massanés, su nota de audio. “Como los americanos, que le ponen queso a todo”. Pero no sé yo, ni él tampoco, si esa es una buena noticia. Tal vez sería mejor seguir consumiendo un poco menos, aunque de mejor calidad, sabiendo de dónde viene, con qué leche se prepara y cómo viven los animales que están detrás. Y seguir siendo uno de esos países que cocinan poco con queso, que tampoco pasa nada.

L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

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L'Humanité

Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

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L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

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Écrans
France24 - Monde

Qu’est-ce que les Brav-M, ces unités de police décriées pour leurs méthodes musclées ?

Publié le : 25/03/2023 - 15:34

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Créées en mars 2019 durant le mouvement des Gilets jaunes, les Brav-M font l’objet de critiques depuis plusieurs jours dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, des critiques venant notamment d’une partie de la classe politique.

Leurs agents sont facilement reconnaissables : des binômes de policiers en uniforme sur une moto. Les Brav-M (brigades de répression de l'action violente motorisées) sont des unités de police décriées pour leurs méthodes d’intervention musclées. Elles se retrouvent au cœur de l’actualité ces derniers jours, mises en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites.

Dernier fait d’actualité : la révélation d’un enregistrement sonore d’une intervention de police lors d'une manifestation à Paris le 20 mars, que Le Monde et le média en ligne Loopsider se sont procuré. On y entend des menaces et des intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants.

Dans un enregistrement sonore d’une vingtaine de minutes que Loopsider s’est procuré, plusieurs policiers des Brav-M menacent et intimident sept jeunes gens interpellés lundi soir après une manifestation contre la réforme des retraites. Voici une partie de ce document édifiant. pic.twitter.com/dvWDZbGQSb

March 24, 2023

 

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé vendredi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "Évidemment que ces propos sont inacceptables (...), qui déontologiquement posent des problèmes très graves", a déclaré l'ancien secrétaire d'État sur France 5, ajoutant être, "comme tout le monde, très choqué".

Le préfet de Police @NunezLaurent condamne fermement ces propos déontologiquement inacceptables et saisit l'IGPN.#CàVous @France5tv @PoliceNationale pic.twitter.com/FLakqUBvyK

March 24, 2023

 

"Intervenir vite"

Ces brigades naissent en mars 2019, en plein mouvement des Gilets jaunes (débuté dès novembre 2018). "L'idée était de pouvoir intervenir vite, là où les grosses compagnies ne passent pas ou sont trop lourdes avec leurs kilos de matériel", a expliqué à l'AFP le commandant de police Patrick Lunel, qui a participé à leur création.

Les Brav-M comportent aujourd'hui six sections de 18 opérateurs et autant de motards, soit 92 équipages, un chiffre voué à monter jusqu'à 150 d'ici les Jeux olympiques de Paris, d'après le commissaire qui les dirige, Stéphane Boscariol.

Les Brav-M portent une tenue et un casque de motard, un gilet tactique, un marquage police, une radio de transmission et une arme de poing (SIG-Sauer). Chaque agent est aussi équipé d'une caméra-piéton, qu'il déclenche individuellement et qui est remise en fin de service. Son équipement emblématique reste la matraque télescopique ou des bâtons dit "gommes", des modèles courts plus pratiques sur la moto. Chaque agent est équipé de grenades lacrymogènes à main et de grenades de désencerclement GENL. Chaque section comprend également quatre porteurs de bouclier et un tireur de LBD, et dispose d'un lanceur "cougar" pour les grenades de longue portée.

Comparaison avec les "Voltigeurs"

Plus mobiles que les compagnies de CRS ou les gendarmes mobiles, les Brav-M se déplacent en convoi dans Paris et sa petite couronne pour intervenir au cours de manifestations, sur des violences urbaines, des dégradations ou des actions de dispersion mais aussi en soutien d'unités en difficulté. Elles peuvent procéder à des interpellations, en allant chercher "dans la foule" des personnes remises ensuite à des officiers de police judiciaire.

Dans une vidéo tournée en immersion, la préfecture de police précise que ces unités de choc ont notamment pour mission de "bloquer les départs de cortèges sauvages" et "contenir les manifestants".  Sauf risque imminent, les Brav-M n'interviennent que sur ordre de la salle de commandement, selon son encadrement. Hors manifestations, elles viennent en aide aux commissariats dans la lutte contre les violences urbaines ou sur les contrôles routiers.

Dans la vidéo de la préfecture, les agents des Brav-M indiquent ne pas vouloir être comparés aux "Voltigeurs", du nom de cette brigade de police motorisée opérationnelle entre 1969 et 1986. Créée au lendemain des événements de Mai-68, celle-ci avait été dissoute après l’affaire Malik Oussekine.

Deux enquêtes judiciaires

Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, au moins deux policiers des Brav-M sont sous le coup d'une enquête judiciaire, selon une source proche du dossier. L'un a été filmé en train d'asséner un coup de poing au visage d'un homme laissé à terre, un geste qualifié le lendemain d'"inadapté" par le préfet de police. Une version que contestent désormais les Brav-M, qui évoquent un geste "mal contextualisé" par les images sur un homme "alcoolisé". Une autre enquête a été ouverte après la plainte déposée par une femme qui dit avoir subi lundi des violences dans le quartier du Châtelet.

Dans un courrier adressé mercredi au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, trois députés de La France insoumise (LFI) – Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis – ont demandé le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M". Une pétition a également été déposée jeudi sur le site de l’Assemblée nationale pour demander le démantèlement de ces unités.

Le préfet de police Laurent Nuñez a toutefois indiqué samedi sur Franceinfo que le démantèlement des Brav-M n'est "évidemment pas à l'ordre du jour". "Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité", a expliqué le préfet. Ce dernier insiste sur le fait que les Brav-M, "ce sont des fonctionnaires de police qui sont formés pour faire du maintien de l’ordre" et "une unité indispensable pour le maintien de l’ordre républicain".

#InfoVrai | 🗣️ " La Brav-M, ce sont des fonctionnaires de police qui sont formés pour faire du maintien de l’ordre. La Brav-M est une unité indispensable pour le maintien de l’ordre républicain".@NunezLaurent, au micro de @franceinfo.#VotreSécuritéNotreQuotidien pic.twitter.com/QYcXgHWdJ0

March 25, 2023

Avec AFP

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Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" en France

Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

Réforme des retraites

En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

L'Humanité

VOD de la semaine — « A Wonderful Cloud » d’Eugene Kotlyarenko

Nos recommandations culturelles

La dérive et les frasques d’un glandeur vulgaire et de son ex-petite amie dans la sphère arty alternative de Los Angeles.

Vincent Ostria

Tentant de masquer sa calvitie galopante avec divers artifices capillaires, vêtu de façon outrancière et ridicule, Eugene Kotlyarenko, réalisateur et souvent acteur principal, est le sale gosse du courant « mumblecore ». Ouvertement libidineux, ce trentenaire né en Ukraine ne pense qu’au sexe et cultive la vulgarité avec constance. Katelyn, son ex-petite amie new-yorkaise lui rend visite à Los Angeles. Pendant qu’elle se trouve encore dans l’avion, il s’envoie en l’air avec une jeune femme dont on ne voit pas le visage. L’affaire est montrée crûment par le biais d’un montage sarcastique. Le ton de cette anti-comédie romantique version trash est donné. Dès lors, les pusillanimes tentatives d’Eugene pour recoller les morceaux de sa relation avec son ex vont pimenter cette balade foutraque dans les bas-fonds de la décadence californienne. Outre les frasques incessantes d’Eugene, qui cultive le grotesque en esthète, « A Wonderful Cloud » a des vertus documentaires en étudiant l’exhibitionnisme de la faune alternative de Los Angeles. Tout le monde est artiste n’importe nawak, tout le monde est un peu dans le cinéma, et cultive un hédonisme ayant pour corollaire un désespoir qui ne dit pas son nom. Les déambulations de Katelyn et Eugene, de loft d’artistes ringards en fêtes déglinguées, prennent alors des allures d’« After Hours » diurnes. Ce qui prime est la vérité du tableau (la vraie Los Angeles, pas celle du cinéma) et la trivialité des situations. Ce film est un condensé du mouvement « mumblecore », peu diffusé hors des États-Unis, qui perpétue une marginalité festive initiée par les beatniks dans les années 1940, poursuivie par les hippies, puis les punks et toutes sortes de bouffons juvéniles de la société de consommation. La grande différence de Kotlyarenko avec ses pairs et les autres farceurs narcissiques — dont Woody Allen —, est une forme de sincérité maso dans sa vision du monde et sa peinture de lui-même. Il joue son propre rôle dans la vie et l’actrice qui incarne Katelyn (Kate Lyn Sheil) est sa vraie ex-petite amie. Mais en même temps, cette dérive glandouilleuse élevée au rang des beaux-arts n’est pas aussi foutraque qu’elle veut en avoir l’air. Les films de Kotlyarenko n’ont certes pas un grand écho international, mais il sont professionnels et travaillés. D’où le paradoxe d’un tel cinéma, qui semble atteindre le degré zéro du je-m’en-foutisme, mais qui est en fait très structuré. On ne se lasse jamais de ce type de geste cinématographique, qui reste toujours sur le fil. Et puis Kotlyarenko apporte un sang nouveau dans la comédie romantique.

France24 - Monde

De nombreux blessés lors de la manifestation contre les "mégabassines" dans les Deux-Sèvres

Publié le : 25/03/2023 - 09:40Modifié le : 25/03/2023 - 17:53

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Des affrontements ont éclaté durant la manifestation contre les "mégabassines" – symboles des tensions autour de l'accès à l'eau – samedi dans les Deux-Sèvres. Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées malgré l'interdiction du rassemblement et le déploiement d'un important dispositif policier. Des gendarmes et des manifestants ont été blessés, deux personnes sont dans un état grave.

De violents affrontements ont éclaté lors du rassemblement organisé contre les "mégabassines" dans les Deux-Sèvres, samedi 25 mars. Des milliers de personnes se sont rassemblées lors de cette manifestation interdite, et des gendarmes et des manifestants ont été blessés. 

Les affrontements ont fait 24 blessés parmi les gendarmes, dont un en urgence absolue, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'un point-presse. Gérald Darmanin a aussi fait savoir que sept manifestants avaient été blessés, dont un se trouve en urgence absolue.

D'après un des organisateurs du rassemblement à Sainte-Soline, le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, les affrontements ont fait "plusieurs dizaines de blessés graves" parmi les manifestants, dont trois ont été secourus en "urgence vitale".

Selon la députée La France insoumise (LFI) de Haute-Vienne Manon Meunier, interrogée sur place par l'AFP, deux blessés auraient leur pronostic vital engagé, information non confirmée par les autorités.

"J'ai vu au moins 30 blessés mais il y en a plus. Certains avaient perdu connaissance, d'autres avaient la tête en sang. Beaucoup de blessés aux pieds et à la tête", avait indiqué plus tôt Claire Auger, une institutrice qui leur a porté secours. "Le Samu ne pouvait pas venir les chercher. On a vu juste une ambulance. On a sollicité les élus pour qu'ils fassent quelque chose. C'était la panique totale, ça a duré plus d'une heure avant que ça commence à évacuer", a ajouté ce témoin.

"Le Samu nous répondait qu'ils avaient ordre de ne pas approcher du site, qu'il fallait qu'on évacue nous-mêmes les blessés jusqu'au village de Sainte-Soline où ils seraient pris en charge", a complété Marc Parenthoën, enseignant-chercheur. Selon la députée LFI, des élus sont partis à pied chercher des voitures pour transporter les blessés.

Interrogée à ce sujet, la préfecture des Deux-Sèvres a expliqué que "pour faciliter et sécuriser l'arrivée des secours", les gendarmes les retrouvent d'abord en un point spécifique pour les escorter ensuite "jusqu'à la zone à risques".

Interpellation de la Ligue des droits de l'Homme

"Cela permet ainsi une approche des services de secours en toute sécurité" pour la prise en charge des blessés, la manœuvre étant "soutenue par des équipes médicales opérationnelles de gendarmerie" formées à cet effet, a ajouté la préfecture.

Cette situation a valu à la préfète des Deux-Sèvres d'être interpellée par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui avait envoyé des observateurs à Sainte-Soline.

"Madame la préfète, laissez passer les secours d'urgence ! Nos observateurs ont constaté l'entrave par les forces de l'ordre à l'intervention des secours pour une situation d'urgence absolue", écrit la LDH dans un communiqué de presse.

Selon elle, le blessé se trouvait dans une zone "parfaitement calme", où rien ne faisait "obstacle à l'intervention du Samu", et il aurait dû être pris en charge "sans délai" par les secours.

Un long cortège avait commencé à défiler en fin de matinée, composé d'au moins 6 000 personnes selon la préfecture et d'environ 25 000 selon les organisateurs – le collectif d'associations "Bassines non merci", le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne.

Plus de 3 000 gendarmes et policiers avaient été mobilisés par les autorités, alors qu'"au moins un millier" d'activistes violents, en partie venus de l'étranger, dont l'Italie, "prêts à en découdre avec les forces de l'ordre", étaient présents, selon les autorités.

La manifestation, interdite comme la dernière à l'automne, a convergé vers la "bassine" de Sainte-Soline, surnom donné par leurs adversaires à ces réserves d'eau en construction dans la région pour l'irrigation agricole.

>> À lire aussi : "Derrière le conflit sur les 'mégabassines', deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France"

À l'approche du chantier, aux allures de bastion médiéval avec son talus entouré par les forces de l'ordre, de violents affrontements ont éclaté avec des militants radicaux qui ont fait usage "de mortiers d'artifices, de chandelles romaines et de cocktails Molotov de forte contenance", parmi d'autres projectiles, selon la gendarmerie, qui a riposté notamment avec des gaz lacrymogènes et un canon à eau.

Pendant environ une heure, les abords de la bassine se sont transformés en scène de guerre, avec de très nombreuses détonations, observées de loin par la plupart des manifestants restés pacifiques. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont pris feu.

Les assaillants ont ensuite reflué et un calme relatif était revenu dans l'après-midi, la foule ayant reculé.

"C'est pas les écolos contre les agriculteurs"

"Alors que le pays se soulève pour défendre les retraites, nous allons simultanément faire front pour défendre l'eau", avaient lancé les organisateurs vendredi en installant leur "camp de base" dans une commune voisine.

Des armes avaient été saisies en amont du rassemblement – boules de pétanque, frondes, lance-pierres, produits incendiaires, couteaux et haches selon la gendarmerie – et 11 personnes interpellées, selon le parquet de Niort.

Les affrontements ont largement éclipsé le débat de fond sur le partage de l'eau face au changement climatique.

La bassine de Sainte-Soline fait partie d'un ensemble de 16 retenues, d'une capacité totale de six millions de mètres cubes, programmées par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l'État.

Ce projet vise à stocker de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient, selon un principe de "substitution". Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations face à la menace de sécheresses récurrentes.

Son coût de 70 millions d'euros est financé à 70 % par des fonds publics en échange de l'adoption de pratiques agroécologiques par les bénéficiaires, une vaine promesse selon les opposants, qui dénoncent un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie" et réclament un moratoire sur le projet.

Cette manifestation, "c'est pas les écolos contre les agriculteurs. Il faut une concertation de la société sur ces sujets", a déclaré à l'AFP Vic, 29 ans, technicienne en maraîchage, venue manifester pour la première fois depuis la Bretagne.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Guerre de l'eau

Derrière le conflit sur les "mégabassines", deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France

Sécheresse en France : manifestation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres

France24 - Monde

Aux États-Unis, plus d'une vingtaine de morts après une tornade et des orages dans le Mississippi

Publié le : 25/03/2023 - 14:06Modifié le : 25/03/2023 - 15:05

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Au moins 23 personnes ont été tuées dans le Mississippi, dans le sud des États-Unis, à la suite du passage d'une tornade et d'orages, a indiqué samedi le gouverneur de cet État.

Tragédie dans le Mississippi. Au moins 23 personnes ont été tuées lors du passage d'une tornade et d'orages vendredi soir, a indiqué samedi 25 mars le gouverneur de cet État du sud des États-Unis. "Nous savons que bien plus (de personnes) sont blessées. Les équipes de recherche et de secours sont encore actives", a également déclaré Tate Reeves sur Twitter.

Les services d'urgence de l'État du Mississippi (MSEMA) ont aussi noté sur Twitter : "Malheureusement, il est attendu que ces chiffres changent" à la hausse. "L'État a déployé des moyens de secours dans les comtés de Sharkey et d'Humphreys", à environ 110 kilomètres au nord de la capitale Jackson, a déclaré Malary White de MSEMA à la chaîne ABC.

"Nous avons mis en action le système de soutien médical – augmentant le nombre d'ambulances et d'autres dispositifs d'urgence pour (venir en aide) aux personnes affectées", a tweeté Tate Reeves.

Des images télévisées montraient des maisons rasées ainsi que de nombreux débris jonchant des routes tandis que les services d'urgence tentaient d'atteindre les personnes nécessitant de l'aide.

"Ma ville n'existe plus"

"Ma ville n'existe plus", a déclaré sur CNN le maire de Rolling Fork, une ville de quelque 2 000 habitants dans le centre-ouest du Mississippi, particulièrement touchée par le passage de la tornade. 

Selon l'édile, plusieurs victimes ont été localisées et dégagées des débris de leurs maisons, pour être emmenées vers des hôpitaux et être soignées. "Les maisons qui ont été arrachées peuvent être remplacées, mais vous ne pouvez pas remplacer une vie", a-t-il encore déclaré.

Une habitante de Rolling Fork, Shanta Howard, a raconté à la chaîne locale WAPT : "je croyais être morte" après le passage de la tornade. "Nous avons dû aider à sortir des cadavres" de maisons, a-t-elle déclaré.

"Les pertes seront ressenties dans ces villes pour toujours", a tweeté le gouverneur Tate Reeves, demandant de prier pour les victimes et leurs familles.

Selon la chaîne ABC, au moins 13 personnes sont mortes dans le comté de Sharkey, ainsi que trois dans celui limitrophe de Carroll et deux autres dans celui de Monroe. Par ailleurs, un policier de la route de Silver City, dans le comté d'Humphreys, a signalé à ABC le décès d'une personne.

"Nous avons entendu un bruit, comme si c'était un train, pendant 45 secondes à une minute ; puis c'était fini", a raconté à propos de la tornade Woodrow Johnson, un responsable local du comté de Humphrey, à CNN. 

 Visiblement ému, il a raconté avoir perdu sa maison. "Nous sommes forts, nous allons persévérer, et nous nous en remettrons", a ajouté Woodrow Johnson.

"Notre priorité à ce stade, en particulier pour les services d'urgence, est (d'assurer) la sécurité des vies et de localiser les gens pour vérifier qu'ils sont en sécurité", a expliqué Malary White, du service d'urgence de l'État du Mississippi, sur la chaîne locale WJTV, affiliée à CBS News.

Des alertes aux tornades avaient été émises vendredi dans plusieurs comtés de cet État mais samedi à 2 h 48 (7 h 48 GMT), la branche du service météorologique national (NWS) de Jackson avait indiqué que "la surveillance des tornades était levée dans l'ensemble de la zone concernée".

"Des nouvelles averses et d'autres orages sont attendus dans notre zone", avait-il tweeté, soulignant qu'"ils ne devraient pas être forts d'après les prévisions".

Avec AFP

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États-Unis : une tornade destructrice frappe la Louisiane

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Keanu Reeves : portrait d’une icône pop en mouvement

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Alors que débarque dans les salles obscures le nouvel opus des aventures de John Wick, Arte revient sur le parcours de son acteur vedette Keanu Reeves.

Emile LeauthierKeanu Reeves - messie pop

Il est l’increvable mitrailleur de la saga John Wick, l’élu dans Matrix, la victime offerte aux succubes de Dracula, le héros de Speed... Depuis la fin des années 80, Keanu Reeves trace son chemin le long des sentiers boueux du microcosme Hollywoodien. Flanqué de ses yeux sensibles et de sa bouille mêlant tendresse profonde et charisme, le bonhomme roule sa bosse au gré de films cultes et d’une poignée de nanards. Sans cesser jamais de se réinventer, le comédien se révèle souvent là ou on ne l’attend pas. S’il est parvenu à s’imposer comme une icône de la culture populaire, drainant des légions fidèles admiratifs tant de ses rôles que de sa gentillesse légendaire, son parcours toujours en mouvement fut cependant semé de nombreuses embuches et d’épreuves douloureuses. 

En effet, pour Keanu Reeves, enfance rime avec instabilité. Né à Beyrouth d’une mère canadienne et d’un père americano-hawaieen, il est contraint de déménager à Sidney puis à New-york après le divorce de ses parents. Abandonné par son père à l’âge de 3 ans, il ne le reverra plus. Après la rupture de sa mère avec son deuxième mari, il déménage à nouveau et s’installe à Toronto. Le jeune Keanu s’éprend très vite d’art dramatique, qu’il voit comme un passeport vers une multitude de vies, et décroche ses premiers rôles dès l’âge de 9 ans. Il apparaît également dans une poignée de publicités. Après avoir déménagé à Los Angeles et enchaîné une série de rôles modestes, les portes du 7ème art s’ouvrent définitivement à lui avec le succès du long-métrage Le fleuve de la mort en 1986. Il apparaît ensuite dans de nombreux films de jeunesse, dont l’excellente aventure de Bill et Ted en 1989 et sa suite intitulée Les folles aventures de Bill et Ted en 1991. A la fin des années 80, la destinée de ce jeune poulbeau semble toute tracée. 

Les années 90 sont pour Reeves une décennie de contrastes, entre quête de soi, confirmation de stature internationale et fin de l’innocence. En 1991, le comédien surprend son monde en jouant l’un des personnages  principaux de My own private idaho de Gus Van Sant aux côtés de son ami River Phoenix, qu’une overdose emportera deux ans plus tard. Ne rencontrant pas le succès espéré, cet échec marque le premier coup de frein de sa carrière. Par la suite, Keanu Reeves s’essaie à divers rôles auprès de cinéastes de renom, de Kenneth Branagh à Francis Ford Copola. Autant d’essais qui lui laisseront un arrière-goût amer. Son jeu lisse tout en retenue détonne face au flamboiement de certains des acteurs avec lesquels il partage l’affiche. Il semble parfois perdu. En parallèle, son rôle inattendu dans Speed en 1994 l’installe au rang de star internationale. Aux antipodes des actionneurs testostéronnés de l’époque, il campe un héros bien plus fragile et humain. Si Keanu Reeves continue encore de se chercher, l’ultime renouveau de sa carrière intervient en 1999, avec la sortie d’un monument inégalé de la science fiction : Matrix

Au fil des années, un culte s’est mis en place autour de Keanu Reeves, alimenté notamment par les anecdotes en cascade sur sa gentillesse sans commune mesure, son humilité et sa bienveillance, son caractère pudique et discret aux antipodes des clichés de la star. Un culte qui ne s’est jamais démenti, malgré des choix de carrière parfois déroutants et des rôles dans certaines séries B flirant avec le Z. Si ce documentaire aurait mérité d’être plus long et approfondi, il permet néanmoins de se replonger dans la vie et l’œuvre d’un comédien profondément humain. Et ça, ça fait du bien !  

Keanu ReevescinémadocumentaireArte
France24 - Monde

L'explosion des troubles mentaux juvéniles en France, symptôme d’une société post-pandémique

Publié le : 25/03/2023 - 12:16

Sophian AUBIN Suivre

Une étude avancée par le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge tire la sonnette d’alarme : la consommation chez les enfants de médicaments psychotropes comme les antidépresseurs a doublé en dix ans. Faut-il y lire le signe d’une société plus anxieuse ou une dramatisation des troubles psychiques ? France 24 est allé à la rencontre de ces jeunes, de leurs parents, de psychologues, psychiatres et autres spécialistes des souffrances juvéniles.

"T’as vu comme t’es grosse ?" Aux grincements métalliques de la balançoire se mêlent les moqueries d’un jeune garçon. "En cet été 2021, dans cette petite ville d'Isère, ce n’étaient là que de simples mots", se rappelle Nina, 15 ans. Mais il existe des paroles plus dangereuses que les coups. Quelques jours plus tard, elle commence à sauter la plupart des repas. L’anorexie prend alors le contrôle de sa vie. "J’en pouvais tellement plus d’être moi, que j’avais envie de ne plus exister", confie Nina. Une trentaine de fois, l’adolescente a tenté de mettre fin à ses jours. La violence de son récit tranche avec ses traits enfantins.

Désormais déscolarisée après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, Nina est sous antidépresseurs. Comme toujours plus de jeunes, selon les chiffres récemment avancés par le Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) : chez les enfants, la consommation de médicaments dits psychotropes a doublé en dix ans. Parmi ces médicaments, les antidépresseurs, dont les prescriptions ont augmenté de 62 % entre 2014 et 2021.

"Ce constat est juste", confirme Thierry Delcourt, pédopsychiatre. Comme ses confrères, ce spécialiste des troubles infantiles essaie de prescrire aussi rarement que possible. Mais les prescriptions de psychotropes sont essentiellement signées par des médecins généralistes. "Ceux-ci sont encouragés par l’industrie pharmaceutique", avance le psychiatre. Le mot d’ordre de Big Pharma ne diffère pas de celui des autres industries, résume Thierry Delcourt : il faut vendre.

Née aux États-Unis, cette dérive associe immédiatement le moindre trouble de l’attention ou autre comportement disruptif à une pathologie psychique. Et face à ces maladies supposées, on propose un remède chimique, explique le psychiatre.

Ainsi "décomplexées", les prescriptions de psychotropes ne sauraient donc être appréhendées comme un indicateur de la prévalence des troubles, prévient Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et philosophie de la santé au CNRS. Pour lui, c’est là un lien de causalité fallacieux, avancé par les tenants de la prescription à tout-va : "Les enfants souffrent, nous leur prescrivons le remède." On dramatise et on "médicamentise" avant même d’écouter, renchérit le psychiatre Thierry Delcourt.

Mais cette dramatisation n’enlève aucune réalité au drame, explique-t-il : "Je reçois entre dix et quinze demandes de rendez-vous pédopsychiatriques par jour." Débordé, comme tous ses confrères, ce spécialiste des troubles infantiles n'est en mesure de répondre qu'à une ou deux requêtes par jour.

Les stigmates du Covid-19

"Pire : pour cette majorité de cas où il n’est pas médicalement justifiable, le réflexe médicamenteux va empirer le mal qu’il est supposé combattre", s’alarme Thierry Delcourt. Sur la route de leur développement individuel, enfants ou adolescents peuvent naturellement rencontrer des difficultés, et celles-ci correspondent à des étapes, explique le médecin. "Lorsqu’on permet à un jeune de comprendre la nature de son anxiété, il la surmonte, car comprendre, c’est guérir. En gommant les symptômes d’un mal-être, les psychotropes aident réellement, mais ne guérissent jamais", conclut l'auteur de "La Fabrique des enfants anormaux" (éd. Max Milo).

Ces troubles psychiques individuels constituent une nouvelle réalité sociétale, s’inquiète Xavier Briffault. Pour lui, la prévalence des troubles mentaux chez les moins de 25 ans observée lors de la période pandémique est "inédite dans l’histoire de l’humanité".

"Le 17 mars 2020, les jeunes apprenaient sur les lèvres d’Emmanuel Macron que leur pays était 'en guerre' et qu’ils allaient être confinés chez eux jusqu’à nouvel ordre. L’irruption de cet impensable a ébranlé en eux tout sentiment de prévisibilité", explique le sociologue. Privés de cette stabilité lors d’une étape cruciale de leur développement, les enfants de la période pandémique pourraient, selon lui, en conserver toute leur vie les stigmates.

Chez certains jeunes en proie à des troubles mentaux, la fin des confinements a d’abord suscité l’euphorie, note Valérie Chevalier, monitrice d’atelier dans un établissement et service d’aide par le travail (Ésat) de Paris, où elle encadre des personnes en situation de handicap mental et psychique. Mais au fil des mois qui ont suivi, le "monde d’après" s’est obscurci : en 17 ans de carrière, Valérie Chevalier n'a jamais vu autant d’usagers devoir quitter la structure pour effectuer des séjours en hôpital psychiatrique. Une autre tendance l'inquiète : des pathologies aussi sévères que la schizophrénie touchent des adolescents bien plus jeunes qu’autrefois. Certains n'ont que 13 ans.

Verbalisation des troubles mentaux

Sa propre fille, âgée de 19 ans, a vu l’anxiété envahir son existence au rythme des confinements. L’été dernier, Emmy est revenue des épreuves du bac en larmes. Paralysée par une indicible panique, la jeune fille n’est pas parvenue à passer le seuil de la porte de la salle d’examen. Souffrant comme elle de refus scolaires anxieux, de plus en plus d’élèves n’arrivent plus à prendre le chemin de l’école, rapporte Gabrielle Auzias, jeune psychologue en collège et école primaire. Des enfants n'auraient jamais osé se prêter à de tels comportements "autrefois", grommèlent certains, parmi la génération des grands-parents. "Peut-être, mais la verbalisation est préférable à la névrose", répond le pédopsychiatre Thierry Delcourt.

Cette verbalisation des problèmes de santé mentale est symptomatique de notre modèle socio-économique, analyse Xavier Briffault : plus une société se complexifie, plus elle requiert de capacités relationnelles. En clair, si la société industrielle reposait sur la force physique des travailleurs, les sociétés tertiarisées sont construites autour des capacités cognitives de leurs membres. Et cette préoccupation trouve aussi une justification sur le plan économique, estime le sociologue : les troubles psychiques représentent la principale dépense de l’assurance maladie.

À l’heure de la psychologie positive, l’omniprésence des questions de santé psychique dans les librairies comme sur les plateaux télévisés s’explique aussi par une injonction : celle d’aller bien. Mais face aux défis de notre siècle, ne faudrait-il pas au contraire considérer la dépression comme une forme de lucidité ? Assurément, répond le chercheur : non inféodés à la "tyrannie du bonheur", les dépressifs feraient selon lui des évaluations plus réalistes des problèmes auxquels nous sommes confrontés. C’est ici que s’esquisse peut-être une lueur d'espoir : "La lucidité face à l’état du monde est un moteur de l’action."

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ANALYSE

Éco-anxiété : une jeunesse face aux angoisses écologiques

ANALYSE

Fatigue informationnelle : moins informés, plus heureux ?

Reconfinement : "Il y a une usure psychique générale car on ne voit pas le bout de cette crise"

L'Humanité

Révoltées, elles serrent les poings pour rêver

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Sandrine Lanno met en scène « Mauvaises filles », de Sonia Chiambretto, qui raconte quotidien et espoirs de gamines placées dans des institutions fermées.

Gérald Rossi

Dans la lumière vacillante de quelques lampes torche, elles dessinent à la craie, sur le mur, au fond d’une chambre que l’on devine, le plan de leur univers quotidien. Là c’est le grillage, là encore le grillage et là les murs. Également infranchissables. Au bout, au-delà des lourdes portes verrouillées, c’est la ville, la vie. Les trois gamines, Kaïna (Lola Blanchard), Annette (Évelyne Didi) et Billie (Paola Valentin) sont les porte-paroles de tant d’autres, et leurs prénoms sont interchangeables : Gisèle, Sakina, Awa, Salomé…

Sandrine Lanno, artiste associée au théâtre de Chelles en Seine-et-Marne, où le spectacle a été créé en janvier dernier, a conçu « Mauvaises filles » et l’a mis en scène, à partir d’un texte qu’elle a commandé à Sonia Chiambretto. Avec la volonté de donner la parole à « une multitude de jeunes femmes », dont le point commun est d’être contrainte de vivre (ou d’avoir vécu) dans un centre éducatif fermé pour mineures.

Dans les années cinquante on parlait d’institutions, de maisons de correction, souvent gérées par des structures dépendant du clergé. Dans ces établissements (il en existe aussi pour les garçons) les demoiselles, en vertu d’une loi de 1850, « sont élevées en commun, sous une discipline sévère et appliquée aux travaux qui conviennent à leur sexe ». Histoire de rassurer les familles et la société en général.

Ce qui n’empêche pas ces adolescentes, qui refusent à leur manière « le chaos par lequel elles sont souvent passées avant de se retrouver placées par la justice » d’être des révoltées explique Sandrine Lanno, qui se dit frappée par leur « invisibilité ». Billie, dans une lettre à « Madame la juge » explique : « Je n’ai pas grand-chose. Ma vie, oui, mais ma vie ne vaut pas grand-chose, même ma mère le pense ». Pour autant, il ne s’agit pas ici de portraits, ni de « personnages » qui racontent leurs histoires et les confrontent, mais à travers ces fragments, c’est tout un désespoir interchangeable qui défile.

Bénédicte Villain, au violon, accompagne avec ses compositions ce théâtre à mi-chemin entre le document et l’évocation poétique. Sans jugement sur ces « rebelles », mais avec la volonté de faire entendre leur humour comme leurs souffrances, leurs rêves comme leurs amours. Pour émouvoir et les faire sortir de l’ombre grise.

www.theatredurondpoint.frThéâtre
France24 - Monde

En Irak, des manifestations contre le vote d'une nouvelle loi électorale

Publié le : 25/03/2023 - 18:03

FRANCE 24 Suivre Marie-Charlotte ROUPIE

Des manifestants se sont rassemblés depuis vendredi autour du Parlement irakien pour protester contre le vote d'une nouvelle loi électorale. Celle-ci risque, selon eux, de trop favoriser les grands partis au détriment des candidats indépendants. Les précisions de la correspondante de France 24 à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie.

"Les manifestants ont tout tenté depuis ce matin", rapporte Marie-Charlotte Roupie depuis Bagdad, samedi 25 mars. Les opposants, rassemblés depuis la veille aux abords du Parlement irakien, craignent que la nouvelle loi électorale examinée par l'assemblée ce samedi ne revienne sur les acquis des mouvements populaires de 2019.

Les manifestants avaient alors obtenu un redécoupage des circonscriptions électorales en districts de plus petite taille, permettant à de plus petits candidats d'obtenir des voix. Ce système électoral hérité des révoltes avait ainsi permis l'élection au Parlement de plusieurs candidats indépendants.

Avec la nouvelle loi, les autorités veulent revenir à de plus grandes circonscriptions et à un mode de scrutin proportionnel de liste par parti, ce qui devrait avantager les grands partis irakiens.

Pour faire entendre leurs voix, les manifestants ont déposé une requête auprès de la Cour fédérale afin d'empêcher la tenue du vote ce soir. Ils ont également écrit un communiqué public, menaçant les autorités de recourir à la violence s'ils n'étaient pas entendus.

Le vote est prévu à 20 h 30, heure locale, 18 h 30 heure de Paris.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} 20 ans après le "non" à la guerre

Entre la France et l'Irak, une relation ancienne en pleine reconstruction

EXPRESS ORIENT

Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

DEMAIN A LA UNE

Irak : 20 ans après l'invasion américaine

France24 - Monde

GP moto du Portugal: Bagnaia premier "sprinteur" de l'histoire en MotoGP, Quartararo loin derrière

Publié le : 25/03/2023 - 17:56

Portimao (Portugal) (AFP) – Il restera à jamais le premier: le champion du monde en titre Francesco Bagnaia a remporté samedi le premier sprint de l'histoire du MotoGP, très loin devant le Français Fabio Quartararo, seulement 10e et donc hors des points sur le tracé de Portimao, au Portugal.

Grâce à sa victoire dans cette épreuve qui fait son apparition cette année, l'Italien prend provisoirement la tête du championnat, avant le traditionnel Grand Prix disputé dimanche, le premier d'une saison record de 21 courses.

Il termine devant les Espagnols Jorge Martin (Ducati-Pramac) et Marc Marquez. Parti en pole position à la surprise générale, Marquez, sextuple champion du monde en MotoGP, n'a pas résisté bien longtemps à l'assaut des deux Ducati parties juste derrière lui.

"J'ai dépensé beaucoup d'énergie, il n'y a que 12 tours, mais nous avons fait un travail extraordinaire aujourd'hui", a réagi le pilote Honda à l'arrivée.

Dixième du sprint, Fabio Quartararo, champion du monde 2021, échoue aux portes des points, derrière son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac), qui, grâce à sa 8e place, prend deux points au général.

Le Niçois, parti seulement onzième sur la grille derrière Zarco dixième, a notamment pris un mauvais départ avant d'accrocher la Honda de Joan Mir.

Spectacle

Disputés chaque veille de Grand Prix, les sprints représentent l'équivalent, en distance, de la moitié de la course principale le dimanche. Ils offrent aussi jusqu'à 12 points supplémentaires au championnat, en plus des 25 points attribués le lendemain au vainqueur du GP.

Pour sa toute première édition, le sprint a tenu ses promesses de spectacle avec de belles batailles en piste, à l'image de celle menée pour la première place entre Bagnaia, Martin et l'Australien Jack Miller (KTM), puis entre l'Italien et l'Espagnol dans le dernier tour.

Ce premier sprint a également été marqué par le violent accrochage entre les Italiens Enea Bastianini (Ducati) et Luca Marini (Ducati-VR46).

Le premier a été transporté à l'hôpital de Portimao et souffre d'une fracture de l'omoplate. Sa présence en piste pour la suite du week-end n'est pour l'heure pas certaine.

- Marquez pour une 60e ? –

Dimanche, la grille de départ du GP sera encore celle déterminée samedi matin lors des qualifications.

Si les Français s'élanceront donc encore loin derrière les hommes de tête, Marc Marquez partira en pole pour la deuxième fois du week-end avec l'espoir de signer sa première victoire en catégorie reine depuis l'automne 2021. Et la 60e de sa carrière.

Comme pour le sprint, il s'élancera devant Bagnaia, 2e, et Martin, 3e. Une performance qui a d'ailleurs surpris le poleman, loin d'être convaincu par la force de sa Honda.

"Franchement, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé", s'était-il étonné à l'issue des qualifications. "Hier (lors des essais, ndlr), nous avons beaucoup souffert", avait-il reconnu.

Vendredi, l'Espagnol n'avait signé que le 14e temps des essais qualificatifs et a donc dû passer par les repêchages samedi matin pour décrocher cette pole.

Revenu de nulle part, Marquez, 30 ans, s'est même offert le record du tour du circuit pour décrocher cette pole -la 64e de sa carrière, marquée ces dernières années par des pépins de santé qui l'ont empêché de rivaliser pour le titre.

Mais, anticipe-t-il déjà, "la course sera très difficile face aux Ducati qui ont un rythme très élevé". Réponse demain dès 14h00 (15h00 heure de Paris) dans les collines de l'Algarve.

© 2023 AFP

France24 - Monde

A Vincennes, le congrès Horizons tourne à la thérapie de groupe pour la majorité

Publié le : 25/03/2023 - 17:44Modifié le : 25/03/2023 - 17:43

Vincennes (AFP) – "Horizons est et restera membre de la majorité" mais cette majorité "pourrait mieux fonctionner": lors du premier congrès de son parti, samedi à Vincennes, Edouard Philippe à donné des gages d'unité à Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, en plaidant pour une plus grande "stabilité" du "bloc central".

Plus de 3.000 personnes étaient présentes dans la grande halle du Parc Floral de Vincennes pour écouter le discours fleuve de l'ancien Premier ministre, dont le parti (20.000 adhérents revendiqués) tenait son premier Congrès depuis sa fondation au Havre en octobre 2021.

Malgré la contestation de la réforme des retraites, la situation sécuritaire et les difficultés dans les transports, "nous n'avons pas renoncé à tenir ce premier congrès", a expliqué M. Philippe. Mais si l'affluence était au rendez-vous, le programme avait été quelque peu revu: exit le concours d'éloquence réservé aux jeunes du parti et les sujets trop légers.

Et le parti de l'aile droite de la majorité sera au rendez-vous, a assuré Édouard Philippe. "Horizons est membre de la majorité parlementaire, un membre à part entière de la majorité" et "déterminé à ce que cette majorité puisse gouverner et prendre les décisions qui s'imposent pour notre pays", a-t-il lancé depuis la scène centrale, tenue décontractée, micro serre-tête de rigueur.

Message transmis à "ceux qui doutent et qui mastiquent leur ressentiment, afin que ceux qui se plaisent à mettre des lentilles disproportionnées sur le moindre petit écart ou la moindre petite différence" au sein de la majorité.

Une précision nécessaire après quelques épisodes de tensions entre Horizons et le parti présidentiel Renaissance, notamment illustré par le rejet d'une proposition de loi sur la récidive portée par la députée philippiste Naïma Moutchou.

Cette majorité "peut mieux fonctionner", a néanmoins ajouté Édouard Philippe. Un constat partagé par François Bayrou, qui a assuré de la "solidarité" du MoDem en ajoutant que "cet idéal (n'avait) été pour l'instant qu'inégalement respecté", avant de s’éclipser pour assister à un match de rugby.

- Risque d'"ingouvernabilité totale"-

"Si nous nous divisons, si nous entamons cette si précieuse unité, c'est le RN qui en sortira renforcé, c’est la Nupes que l’on va consolider", a également mis en garde le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné.

Edouard Philippe a donc plaidé la "nécessité absolue d'organiser le bloc central", y compris avec "des partenaires qui ne veulent pas être associés à la majorité", parmi Les Républicains qui étaient prêts à voter la réforme des retraites, mais aussi parmi les "sociaux-démocrates" qui ne se retrouvent pas dans la Nupes dominée par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Faute de quoi, a averti le maire du Havre, la France risque de se retrouver dans une "ingouvernabilité totale" et une "conflictualité absolue".

L'ancien Premier ministre plaide depuis les législatives de 2022, qui ont privé Emmanuel Macron de majorité absolue, pour la nécessité d'une coalition.

Une option qui n'est pour l'heure pas privilégiée par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, qui entendent rechercher dans les prochaines semaines des "majorités de projet".

Le contexte ne se prêtait donc guère aux grandes annonces. Edouard Philippe a donc longuement discouru sur la réforme des retraites, qu'il a soutenue tout en rendant hommage à la "très grande responsabilité" des syndicats, mais aussi de l'école et de la situation internationale.

Outre la réunion des diverses instances du parti, la journée avait débuté par plusieurs ateliers consacrés à l'écologie, à l'Europe, à l'école et à la solidarité.

"C'est la première table ronde de la journée, elle est sur l'écologie, et nous ne sommes pas un parti de gauche", s'est réjoui le ministre de la Transition écologique et secrétaire général d'Horizons, Christophe Béchu.

© 2023 AFP

L'Humanité

Maryam Touzani tisse le fil d’amours réprouvées

Nos recommandations culturelles

CINÉMA La deuxième réalisation de la cinéaste marocaine confronte un couple d’artisans-commerçants à l’arrivée d’un apprenti et au réveil d’un cancer du sein.

Michaël MélinardLe Bleu du caftan,

Un bébé qu’on ne saurait voir, une sexualité qu’on ne saurait tolérer, Maryam Touzani interroge les hypocrisies de la société marocaine. Adam, son premier long métrage, explorait la relation ambiguë entre une femme célibataire sur le point d’accoucher et une veuve tiraillée entre le désir de l’aider et de la rejeter. Déjà, elle s’attachait à placer sous les projecteurs ce que d’ordinaire les Marocains préfèrent cacher sous le tapis. Elle s’offre une ­démarche similaire dans le Bleu du caftan autour d’un improbable et fragile triangle amoureux.

Halim (Saleh Bakri) est un maalem, littéralement « celui qui sait ». Le terme désigne ici un maître dans l’art du caftan, ces longues tuniques parées de broderies. Certains de ses confrères sont passés à la machine, il continue son travail à la main. À lui l’atelier situé dans l’arrière-boutique, pendant que son épouse, l’énergique Mina (Lubna Azabal), gère une clientèle exigeante, protégeant son mari des demandes incongrues et de tout ce qui pourrait entraver sa sérénité. L’arrivée de Youssef (Ayoub Missioui), un jeune apprenti, bouleverse l’équilibre de l’échoppe. Mina se méfie du nouveau venu, ne croit pas en sa soif d’apprendre. Peut-être craint-elle qu’il réveille la fougue endormie de son mari. En effet, Halim est attiré par les hommes. Au hammam, il assouvit ses ­désirs sans qu’on sache si Mina tolère cette sexualité ou ignore tout de ses escapades. Elle est jalouse, parfois injuste avec le nouveau venu. Mais elle est aussi rattrapée par d’autres préoccupations, telles le réveil de son cancer.

Une exaltation du quotidien

Prix de la presse internationale d’Un certain regard à Cannes, en 2022, primé dans de nombreux festivals (Angoulême, Chicago, Göteborg…), le Bleu du caftan ­réunit un couple singulier et ­intrigant. En Halim, le comédien palestinien Saleh Bakri porte tout le poids de la honte d’une ­inclination encore largement réprouvée. Mina, incarnée par Lubna Azabal, en est l’ossature, la colonne vertébrale. Il y a dans le récit de leur relation une exaltation du quotidien, une complicité tendre, un amour ­sincère qui fuit le spectaculaire. C’est une ­cigarette partagée à la fenêtre ou l’installation à la terrasse d’un café uniquement fréquenté par des hommes. Elle, le regard fier et la posture pleine d’assurance, lui, aux aguets, comme s’il craignait de se faire surprendre dans un parallèle implicite à ses amours clandestines.

C’est dans ces pas de deux que le film convainc le plus. Le Bleu du caftan séduit moins dans son ­approche trop programmatique. Telle la mise en miroir entre les traditions à préserver (le travail artisanal, la quête d’excellence) et celles à abolir (la répression hypo­crite de l’homosexualité). Ou encore le clin d’œil un peu appuyé entre le contraste de l’approche tactile, presque charnelle du travail du caftan et les rapports quasi platoniques du couple, à peine contredits par une scène d’amour. La belle promesse de scénario s’avère moins excitante à l’écran. Il n’empêche, cet hommage au caftan, à la beauté, à l’amour du travail bien fait figure aussi une exhortation à jouir et à aimer librement. Une douceur bienvenue dans ce monde de brutes. 

cinémaMarochomosexualitéMaryam Touzani
France24 - Monde

Élections en Turquie : le HDP prokurde, un parti au poids "décisif et capital"

Publié le : 25/03/2023 - 17:21

Elie SAIKALI

Le Parti démocratique des peuples (HDP), parti prokurde de Turquie, a indiqué mercredi qu’il ne présenterait pas de candidat à l'élection présidentielle du 14 mai prochain. Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et spécialiste de la Turquie, analyse l’impact de cette décision "capitale" de la troisième force politique du pays.

Mercredi, le Parti démocratique des peuples (HDP), parti prokurde, a indiqué qu’il ne présenterait pas de candidat à l’élection présidentielle turque – dont le premier tour est prévu le 14 mai prochain. Il apporte ainsi un soutien tacite au candidat de l’alliance de l’opposition face au président sortant Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection. "La Turquie a besoin de réconciliation, pas de conflit", a lancé la coprésidente de ce parti, Pervin Buldan, disant vouloir mettre fin au "règne" du président Erdogan.

L'alliance de l'opposition, appelée "Table des six", est constituée des six principaux partis d’opposition. Son candidat à la présidentielle est Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste).

Avec un score de 8,4 % lors de la dernière élection présidentielle et de plus de 11 % lors des élections législatives, le HDP constitue aujourd'hui la troisième force politique de Turquie. Après la tentative de coup d'État de juillet 2016, le HDP affirme que 26 000 de ses militants et sympathisants ont été incarcérés. Son ancien dirigeant, Selahattin Demirtas, est lui emprisonné depuis novembre 2016 pour "propagande terroriste".

Pour Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et spécialiste de la Turquie, la décision du HDP de ne pas présenter de candidat à la présidentielle de cette année est "capitale".

France 24 : Avec la décision du HDP, le bloc de l’opposition renforce-t-il ses chances face au président turc ?

Didier Billion : La décision du HDP de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle est capitale car nous savons que le résultat de cette élection va être très serré. Depuis l’annonce de la candidature de Kemal Kiliçdaroglu, il me semble que le résultat va se jouer à peu de choses. Quand un parti comme le HDP, dont l’électorat gravite autour de 10 % (du corps électoral turc, NDLR) à peu près, ne présente pas de candidat, c’est tout à fait décisif et capital pour la coalition de la Table des six.

Cela étant, à l’intérieur de la coalition, il y a un parti, l'Iyi Parti (le "Bon Parti", en français), issu de l’extrême droite nationaliste. Certains députés et personnalités de ce parti sont très nationalistes et voient d’un assez mauvais œil cet appui indirect du HDP. Tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à d’hypothétiques concessions sur la question kurde est un problème pour eux.

C’est là que se trouve la difficulté. Le HDP est un parti marqué très prokurde, et cela peut induire des turbulences à l’intérieur même de la coalition des six partis. Peut-être, par exemple, que des nationalistes qui s’apprêtaient à voter pour M. Kiliçdaroglu vont se raviser, considérant qu’il est trop soutenu par le HDP…

Le fait que le HDP ne présente pas de candidat ne veut pas mécaniquement dire "10 % de plus pour M. Kiliçdaroglu".

Comment votent les Kurdes dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan ?

Il serait erroné de penser que, comme un seul homme, l’électorat kurde vote pour le HDP. Les Kurdes sont divisés. Ils ne sont pas tous derrière le HDP, même si une bonne partie d'entre eux votent pour lui. Dans la "zone kurde" (dans l’est et le sud-est de la Turquie, NDLR), on constate que cet électorat se divise entre le HDP et l’AKP (Parti de la justice et du développement, formation du président Erdogan).

Ceux qui votent pour le HDP veulent faire valoir des revendications identitaires, culturelles, linguistiques propres aux Kurdes. D’autres Kurdes, très pieux et conservateurs, vote eux pour l’AKP. Dans cette région de la Turquie, les autres partis, dont le CHP, n’ont quasiment aucune voix.

Qu'est-ce que la minorité kurde attend de cette élection ?

Si l'on schématise, les Kurdes qui soutiennent habituellement le HDP s'inscrivent dans une logique de transformation de la société, avec l'objectif de pouvoir bénéficier d'une forme de décentralisation des décisions, mais ils ne réclament pas l'indépendance ou l'autonomie. Ils revendiquent la possibilité de pratiquer leur langue ou de se réapproprier leur culture, qui n'est pas tout à fait identique à celle des Turcs.

Le HDP joue très bien la séquence actuelle. Ils ont déclaré qu'ils ne présentaient pas de candidat, et qu'ils n'avaient aucune revendication, par exemple concernant d'éventuels postes. C'est vraiment au nom du "tout sauf Erdogan". Ils ne sont redevables de rien, mais les autres, s'ils sont élus, seront redevables du HDP.

Dans cette élection, la "question kurde" dépasse-t-elle la zone kurde du sud-est du pays ?

40 %, peut-être même 50 % des Kurdes de Turquie ne vivent plus dans l'est ou le sud-est du pays. Certains ont émigré vers les grandes métropoles turques (Ankara, Istanbul, Izmir) ou sont partis à l'étranger (en France, en Allemagne...). La population kurde n'est plus concentrée uniquement dans l'est et le sud-est de la Turquie. Ces hommes et ces femmes, citoyens turcs d'origine kurde vivant dans ces grandes métropoles ou à l'étranger, ne raisonnent pas exactement comme ceux qui sont restés dans leur ville d'origine.

Il y a une forme d'évolution, de déclinaison de leur perception d'appartenir au peuple kurde qui s'est modifiée. Ils ne vivent pas dans les mêmes endroits et le quotidien n'est pas le même. Il est donc très compliqué de parler des Kurdes de manière générale et de ce qu'ils attendent de cette élection. Être Kurde n'est pas une catégorie politique. Être kurde induit un rapport à la vie politique, à la société, à l'État turc. Cela dépend de chacun.

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Présidentielle en Turquie : le parti prokurde apporte un soutien tacite à l'alliance de l'opposition

Campagne électorale

Présidentielle en Turquie : l'opposition unie face à un Erdogan "plus fragilisé que jamais"

Le Débat de France 24

Turquie : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan

L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

MarocgateMarocSénatmohammed VI
France24 - Monde

Mobilisation contre le projet de loi Asile et Immigration

Publié le : 25/03/2023 - 16:59Modifié le : 25/03/2023 - 17:24

FRANCE 24 Suivre

L'examen du texte de la loi Asile et Immigration a été ajourné dans un climat politique tendu. Des manifestations se tiennent samedi 25 mars dans plusieurs villes de France. Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration, était l'invité de France 24.

L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

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France24 - Monde

Ukraine : les obus à uranium appauvri, des munitions aussi utiles que controversées

Publié le : 24/03/2023 - 18:49

Sébastian SEIBT Suivre

Le Royaume-Uni s’est engagé à livrer des obus à uranium appauvri pour les chars utilisés par les Ukrainiens. Ces munitions sont depuis toujours controversées car elles contiennent des matériaux radioactifs, ce que Moscou n’a pas manqué de souligner. Mais elles sont aussi de redoutables "tueuses de blindés".

Vladimir Poutine a sauté sur l’occasion pour jouer la carte de l’escalade nucléaire. Le président russe a mis en garde le Royaume-Uni, mardi 21 mars, contre la livraison à l’Ukraine d’un nouveau type d’obus controversé qui "obligerait la Russie à répondre en conséquence".

Pour le maître du Kremlin, la fourniture, confirmée par Londres, de munitions à uranium appauvri reviendrait à faire entrer sur le champ de bataille des "armes à composants nucléaires".

De l'Allemagne nazie à la guerre en Yougoslavie

Le gouvernement britannique a crié à la "désinformation russe", soulignant que l’armée britannique utilise ces obus "depuis des décennies" en toute légalité. Londres estime qu’elles sont autorisées au titre de l’article 36 sur les "nouvelles armes" du protocole additionnel de 1977 à la Convention de Genève de 1949.

Washington a apporté jeudi son soutien à l’initiative britannique, assurant qu’il "n’y avait pas de risque radioactif [avec ces obus, NDLR] et qu’on était à des kilomètres d’une escalade nucléaire".

En réalité, il s’agit de munitions fabriquées à partir des restes du processus d’enrichissement de l’uranium dans l’industrie nucléaire civile. Il est dit "appauvri" car il contient moins d’isotopes et qu’il est, aussi, moins radioactif que l’uranium enrichi, soulignent les nombreuses études menées sur ces obus.

Néanmoins, "il est clair que l’envoi de ce type d’obus à Kiev va fournir des arguments à tous ceux qui se font l’écho du narratif russe sur les responsabilités de l’Occident dans l’aggravation du conflit", assure Jeff Hawn, spécialiste de la guerre en Ukraine et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

Car ce type d’obus a mauvaise presse depuis des décennies, et les controverses scientifiques sur la dangerosité de l’exposition à ces radiations "n’ont jamais été définitivement tranchées", ajoute l’expert américain.

Les obus à uranium appauvri servent essentiellement de "munitions aux chars contre des véhicules blindés ennemis", souligne Jeff Hawn. L’idée d’utiliser cette matière radioactive pour fabriquer des munitions remonte à l’Allemagne nazie. En 1943, le ministre de l’Armement, Albert Speer, veut s’en servir pour pallier la pénurie de tungstène, qui est le matériau traditionnel pour les obus de char. Mais l’histoire ne dit pas si le IIIe Reich y a effectivement eu recours.

Les Américains vont ensuite s’emparer du concept pour mettre au point des armes "tueuses de chars russes" dans les années 1960. "Les États-Unis voulaient avoir les armements les plus efficaces possibles en cas de combats en Europe contre des blindés soviétiques", rappelle Jeff Hawn.

"Très inflammable"

L’uranium appauvri dispose d’une qualité idéale contre les tanks : "C’est un matériau très dense, ce qui lui procure une puissance de perforation importante, très utile pour venir à bout des blindages", souligne le ministère américain de la Défense.

Son avantage par rapport à d’autres matériaux très denses – comme le tungstène – est qu’"il est aussi très inflammable", ajoute Jeff Hawn. Concrètement, ces obus pénètrent sans trop de problèmes dans l’habitacle du char visé, où ils vont chauffer. Et "la proximité du carburant aboutit généralement à l’explosion du char", détaille ce spécialiste militaire.

Son principal inconvénient ? L’uranium, même appauvri, reste toxique. C’est pourquoi, même si plusieurs pays ont fabriqué ces obus – France, Royaume-Uni, États-Unis, Chine, Pakistan, Russie –, rares sont ceux qui les ont officiellement utilisés. "La plupart des États considèrent que l’avantage que ces obus procurent par rapport aux munitions au tungstène est contrebalancé par le fait que ces munitions sont politiquement toxiques car associées à la radioactivité et aux armes nucléaires", note Jeff Hawn.

En fait, seuls les États-Unis et le Royaume-Uni y ont ouvertement eu recours durant la première guerre du Golfe en 1990 et pendant la guerre de Yougoslavie (1991-2001). Depuis, les études scientifiques se sont multipliées pour tenter d'évaluer leur nocivité pour la santé.

À elle seule, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a produit des rapports sur cette question en 2008, 2010, 2012 et 2014. En 2001, la Royal Society britannique en a publié un autre de plus de 300 pages qui a longtemps fait autorité, et divers articles scientifiques ont tenté d’analyser le risque que représentent ces munitions pour la santé.

Risque minime pour la santé ?

Les recherches se sont d’abord concentrées sur les risques encourus par les soldats qui manipulaient ces armes. Par la suite, d’autres études ont voulu comprendre si la pollution environnementale causée par les radiations était dangereuse sur le long terme pour la santé des populations locales. En Irak, par exemple, des études ont cherché, sans succès, à établir si la hausse des cas de cancer constatée dans certaines régions pouvait être attribuée à l’utilisation d’obus à uranium appauvri par l’armée américaine en 1991.

Le risque est double. En premier lieu, les débris de ces obus restent radioactifs et, potentiellement, dangereux en cas de contact prolongé. Ensuite, lors de l’impact avec la cible, ces munitions dégagent une poussière radioactive qui va contaminer l’environnement. Les sols et les nappes phréatiques peuvent ainsi être pollués, ce qui peut entraîner une contamination des populations locales par ingestion, note le rapport de la Royal Society.

Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment depuis des années que les effets sur la santé sont minimes. La Royal Society britannique a conclu que le risque de développer un cancer des poumons était peut-être un peu plus élevé... mais uniquement en cas d'exposition directe et pendant une longue période à ces munitions.

Malgré un corpus scientifique conséquent, l’ONU estime pour sa part qu’il faut continuer à évaluer les effets sur la santé de ces armes, tout en soulignant qu'aucune preuve d’un risque "significatif" pour la santé n’a pu être apportée à ce jour.

Il n’empêche que "l’utilisation de ces munitions en Ukraine va forcément entraîner une pollution de l’environnement pour des décennies", note Jeff Hawn. Dans ces conditions, le recours à ces obus est-il réellement nécessaire alors que la Russie a déjà perdu une part non négligeable de ses chars ?

Pour Jeff Hawn, la décision britannique est malgré tout justifiée. D’abord "parce qu’il y a une pénurie de munitions et que ces obus, qui traînaient dans les stocks, peuvent être utilisés par les principaux modèles de chars dont dispose l’armée ukrainienne", affirme-t-il. Elles permettent aussi de tirer de plus loin que la plupart des autres obus pour char. "Plus les Ukrainiens peuvent tirer de loin, plus cela permet de rester à l’abri et protéger les soldats, ce qui pour une armée qui reste en infériorité numérique est essentiel", conclut Jeff Hawn. Et ce pourrait être la principale raison de la vive réaction russe : Moscou est peut-être moins inquiet de l’utilisation d’armes plus ou moins toxiques que de l’arrivée de munitions procurant un nouvel avantage à son adversaire ukrainien.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} OBJECTIF : LE FRONT

La livraison à l'Ukraine des chars Leopard et Abrams, un "défi logistique"

REMOUS EN MER NOIRE

Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?

MUNITIONS SENSIBLES

Quand Washington puise dans ses stocks d’armement en Israël pour aider l’Ukraine

Valeurs Actuelles

VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

Au début des années 2000, l’écrivain Marc Dugain achevait son roman phare, Heureux comme Dieu en France. Deux décennies ont passé. La France s’est archipellisée, le sectarisme en a profité pour proliférer. A tel point que la maxime mériterait d’être actualisée. “Malheureux comme un journaliste de droite en France” sied mieux à l’époque. En 2023, l’adage prend même tout son sens. Baudouin Wisselmann a créé VA+, la chaîne Youtube de Valeurs actuelles, en 2019. Il y a quelques semaines, il se rend, accompagné de son cadreur, à Saint-Etienne. Déclassement économique, insalubrité, insécurité… Depuis plusieurs années, la commune de la Loire, classée parmi les plus pauvres de France, est à la dérive. Symbole de cette agonie ? Le quartier de Beaubrun-Tarentaize. En 2014, Le Monde publiait un article intitulé Saint-Etienne, capitale des taudis, avec, pour illustration, la photographie d’un immeuble vétuste de ce ghetto, détruit depuis lors. De vitrines baissées en commerces qui mettent la clé sous la porte, les habitants déplorent un quartier à l’abandon, délaissé par les pouvoirs publics. « A Beaubrun-Tarentaize vit une population aux revenus modestes, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation, et qui s’inquiète de la fermeture de nombreux commerces, confie Baudouin Wisselmann. Alors, logiquement, on décide d’interviewer des Stéphanois pour avoir leur ressenti sur la situation. »

🔴 « Tu vas frapper un journaliste ? » – « Oui je m’en fous »

À Saint-Étienne, @Baudouin_wissel et notre cadreur ont été pris à partie par des militants de gauche peu soucieux de la liberté de la presse.

Reportage disponible sur @VAplus_ : https://t.co/5QnYQKl6U2 pic.twitter.com/PsPn1A7Ty3

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 17, 2023

Ce qui en agace certains. Plus particulièrement ce groupe de quadragénaires, capuches sur la tête, style altermondialiste, qui suit nos journalistes depuis plusieurs minutes. « On les avait déjà remarqués, mais on n’y prêtait peu attention, on pensait qu’ils étaient inoffensifs. Alors qu’on revient vers le centre-ville pour interroger une habitante, l’un d’eux lance : ne répondez pas, c’est des fachos ! Wesh les FAF ! » L’anathème, éculé, n’atteint plus Baudouin depuis longtemps. Le chef de VA+ tente de nouer un dialogue. « Viens discuter ! T’es stressé ? » En vain. En guise de réponse, l’un des opposants enfile un masque Covid. Avec ce tissu, il fait coup double : il sait qu’il échappe à la fois au débat et à la caméra. Un autre en profite pour faire valser la bonnette VA+. « Un classique. On est devenus champions du monde de ramassage de bonnettes » , ironise notre journaliste. Si seulement l’offensive s’était arrêtée là. La situation s’envenime. Les militants anticapitalistes décrètent l’équipe de VA+ persona non grata. L’un deux crache sur Baudouin. Qui décide de riposter. Les deux opposants en viennent aux mains. Ils sont seulement séparés in extremis par deux passants. « On n’a pas déposé de plainte car il n’y pas de blessure ni d’ITT, mais il y a un préjudice moral. Je suis père de famille, la question de la sécurité se pose. »

Pour l’heure, VA+ sillonne la France sans garde du corps. Le jeune média a appris à grandir avec le dogmatisme de ses contradicteurs. Quoi qu’il en coûte. « C’est devenu notre quotidien depuis que notre chaîne a du succès [371 000 abonnés sur YouTube] », admet Baudouin Wisselmann.

Censure et intimidations

Les exemples sont légion. Comme ce jour de novembre 2021, dans les rues de Lyon. L’insécurité gangrène le quartier de la Guillotière. L’enclave lyonnaise est même devenue, à coup de cambriolages et de banditisme, une zone de non-droit au sein de la ville des frères Lumière. Alors VA+ décide de passer au peigne fin les environs. Alors qu’Armel de Marsac sonde des habitants du quartier, aux mains des trafiquants de drogue et des caïds, quelques membres du collectif la Fourmi Rouge l’observent, le scrutent. Rapidement, ils le prennent en filature. Durant de longues minutes, une sorte de course-poursuite s’engage. Les militants finiront par jeter l’éponge. Bis repetita à Marseille quelques mois plus tard. Une poignée de racailles l’invectivent dans la rue. « A titre personnel, j’ai déjà été pris à partie à Lille et Villepinte par des militants d’extrême-gauche. Ils nous ont pris notre bonnette, à chaque fois avant des meetings d’Eric Zemmour », rappelle Baudouin Wisselmann. Anne-Lorraine Rousseau, ex-journaliste de VA+, est bousculée alors qu’elle couvre une manifestation. « La gauche militante ne supporte pas qu’on fasse notre travail. Alors il décident de tout mettre en œuvre pour l’entraver ».

Angles modifiés, quartiers sciemment évités, questions retoquées… Pour sauver sa peau, VA+ est contraint de se brider, voire de se censurer. Quid du microcosme journalistique ? La corporation semble s’habituer à ces dérives… lorsqu’elles touchent des journalistes de droite. Alors que les agressions de journalistes de France 3 ou BFMTV sont copieusement relayées dans la presse, les prises à partie par des militants féministes et antifa de Jordan Florentin (Boulevard Voltaire), en mars, et de Maud Koffler (ex-Livre-Noir), fin 2021, sont elles passées sous silence. « Après la publication de vidéo de mon agression sur Instagram, j’ai reçu des messages de soutien de quelques confrères, mais en perso seulement, déplore Baudouin Wisselmann. Comme si beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas s’exposer par peur d’éventuelles représailles. » 2023, ou craintif comme un journaliste en France ?

Pour consulter le reportage intégral sur le délabrement de Saint-Etienne, rendez-vous sur l’offre Rejoindre de VA+

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

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France24 - Monde

Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

Publié le : 23/03/2023 - 08:43Modifié le : 23/03/2023 - 22:35

FRANCE 24 Suivre

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que l'Union européenne va organiser une conférence afin de localiser les enfants enlevés en Ukraine par la Russie et les ramener dans leur pays. Plus tôt dans la journée, les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été livrés à l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du ministère slovaque de la Défense. Voici le fil du 23 mars 2023.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 0 h 28 : les Russes de Pussy Riot distinguées aux États-Unis pour leur esprit de résistance

Le groupe contestataire punk et féministe russe, Pussy Riot, va être distingué en mai aux États-Unis par un prix honorant l'esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé jeudi les organisateurs.

Le 6 mai, elles recevront la distinction "Woody Guthrie", du nom d'un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Pete Seeger.

  • 23 h 57 : l'UE et l'ONU ont discuté de la sécurité alimentaire et du conflit en Ukraine

Les dirigeants de l'Union européenne ont discuté avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de la sécurité alimentaire mondiale et des sanctions imposées contre la Russie pour son invasion de l'Ukraine, validant par ailleurs un plan destiné à fournir plus de munitions à Kiev.

Antonio Guterres était convié à un sommet européen à Bruxelles après que la Russie et l'Ukraine sont convenues, il y a quelques jours, de prolonger un accord chapeauté par l'ONU et la Turquie garantissant les livraisons céréalières en mer Noire, lesquelles sont considérées comme cruciales pour empêcher une crise alimentaire mondiale.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré que le bloc communautaire voulait s'assurer que la guerre "horrible" menée par la Russie en Ukraine "n'entraîne pas une insécurité alimentaire dans le monde".

  • 22 h 07 : Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

L'Union européenne (UE) va organiser une conférence afin de localiser les enfants enlevés en Ukraine par la Russie et les ramener dans leur pays, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l'issue d'un sommet à Bruxelles.

"En partenariat avec les Ukrainiens, le Premier ministre (polonais) Mateusz Morawiecki et moi-même avons lancé une initiative visant à rapatrier ces enfants enlevés par la Russie. Pour cela nous organiserons une conférence (...) nous voulons exercer une pression internationale afin que toutes les mesures possibles soient prises pour retrouver la trace de ces enfants", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

  • 19 h 06 : l'Ukraine dit s'être trompée en annonçant un retrait russe d'une ville près de Kherson

L'armée ukrainienne a reconnu s'être trompée en annonçant un retrait des forces russes de la ville de Nova Kakhovka près de Kherson, dans le sud du pays, affirmant avoir mal analysé les informations reçues.

"Les occupants se trouvent encore temporairement à Nova Kakhovka. L'information sur le supposé retrait de l'ennemi de cette localité a été rendue publique à la suite d'une utilisation incorrecte des données disponibles", a indiqué l'état-major ukrainien sur Telegram.

  • 18 h 47 : l'occupation russe dément tout retrait russe d'une ville près de Kherson

Un responsable de l'occupation russe dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a démenti tout retrait de l'armée russe de la ville de Nova Kakhovka, comme annoncé par le ministère de la Défense ukrainien.

"Je déclare officiellement que tout le personnel militaire russe à Nova Kakhovka, ainsi que dans d'autres endroits sur la rive gauche du Dniepr, reste sur ses positions", a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo.

  • 18 h 03 : Russes et Bélarusses restent "exclus" des compétitions internationales d'athlétisme

Les Russes et Bélarusses resteront "exclus" des compétitions internationales d'athlétisme dans un "futur proche" en raison de l'invasion russe en Ukraine, a indiqué le président de World Athletics Sebastian Coe, à un an et demi des Jeux olympiques de Paris.

Sur un autre volet, le Conseil de la fédération internationale a décidé de réintégrer la Fédération russe d'athlétisme, qui était suspendue suite à un vaste scandale de dopage depuis plus de sept ans. Ce qui ne change rien concernant leur participation immédiate à des compétitions.

  • 17 h 58 :  les troupes russes se sont retirées d'une ville près de Kherson, selon l'armée ukrainienne

L'armée ukrainienne a affirmé que les troupes russes se sont retirées de la ville de Nova Kakhovka, située de l'autre côté du Dniepr, dans la région de Kherson, dans le Sud de l'Ukraine.

"Le 22 mars 2023 (mercredi), toutes les unités de l'armée d'occupation stationnées dans la localité de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, ont quitté la ville", a indiqué sur Telegram le ministère ukrainien de la Défense.

Cette information était invérifiable de source indépendante dans l'immédiat.

  • 16 h 46 : Zelensky exhorte les Européens à fournir missiles et avions de combats

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré aux leaders européens que les "retards" dans l'envoi d'avions de combat et de missiles longue portée pourraient prolonger la guerre, a affirmé un responsable européen.

  • 15 h 36 : la Finlande envoie trois chars démineurs Leopard supplémentaires

Le ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen, a annoncé l'envoi de trois chars de déminage Leopard 2 à l'Ukraine, en plus des trois précédemment envoyés. "La Finlande livre trois véhicules blindés de déminage Leopard 2", a déclaré le ministre Kaikkonen aux journalistes à Helsinki.

Les chars, équipés de mitrailleuses à la place du canon habituel, sont conçus pour neutraliser les mines et autres engins explosifs. En février, la Finlande a annoncé qu'elle envoyait trois chars de combat Leopard de déminage en Ukraine.

  • 14 h 38 : les quatre premiers MiG-29 slovaques livrés à l'Ukraine

Les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été livrés à l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du ministère slovaque de la Défense.

"Les quatre premiers avions de combat MiG-29 ont été remis aux forces armées ukrainiennes", a indiqué dans un communiqué Martina Kakascikova, assurant que les neuf autres appareils promis seront transférés "dans les prochaines semaines".

Selon ce texte, le transfert a été effectué "par des pilotes ukrainiens, avec l'aide de l'armée de l'air slovaque".

Sur l'ensemble des treize chasseurs slovaques, trois seront utilisés pour fournir des pièces détachées. Bratislava avait déclaré auparavant qu'il livrera à Kiev aussi une partie du système de défense anti-aérienne Koub.

  • ​12 h 19 : Volodymyr Zelensky promet de "tout restaurer" à Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a posté des images de sa visite dans la région de région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, où il a promis de "tout restaurer" après l'invasion russe. 

Lors de sa visite, il est également allé, selon des images de la présidence, à Possad-Pokrovské, une localité qui a subi d'importantes destructions et a été aux mains de l'armée russe jusqu'à son retrait à l'automne 2022.

Volodymyr Zelensky a également visité une station électrique endommagée pendant la vague de frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes tout au long de l'hiver.

  • 11 h 03 : des équipages ukrainiens formés à la défense sol-air en France

Des aviateurs ukrainiens sont formés en France à la défense sol-air ainsi qu'à la survie en cas d'éjection en terrain hostile, a annoncé le ministère français des Armées.

"Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu", a détaillé le délégué adjoint à l'information et à la communication de la défense, le général Yann Gravêthe, lors d'un point presse hebdomadaire. 

En revanche, "nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l'usage de système d'armes", a-t-il précisé, démentant ainsi une information du Figaro faisant état de la formation sur Mirage 2000 de pilotes ukrainiens sur le sol français.

  • 9 h 56 : la visite du président chinois à Moscou a "enhardi" Poutine, au moins en apparence

"La visite de Xi a enhardi Poutine", a estimé Liana Fix, experte au Council on Foreign Relations (CFR), un centre de réflexion américain, soulignant que cette visite s'est déroulée quelques jours après l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt international visant le président russe. 

Cette visite a été "perçue par le monde non-occidental comme un contrepoids à la décision" de la CPI, poursuit Alexandre Baounov, expert de la Fondation Carnegie. C'est "comme si le dirigeant chinois avait brisé la malédiction sur Poutine".

Pour l'experte du CFR, du point de vue de Moscou, cette visite signale "le soutien implicite - même si ce n'est pas un soutien proactif de la Chine -" pour continuer à se battre en Ukraine. Et preuve que Xi souhaite donner une place de choix au président russe : il l'a invité à lui rendre visite à Pékin.

  • 9 h 31 : l'Ukraine compte "très bientôt tirer parti" de la fatigue russe à Bakhmout

L'Ukraine a indiqué compter "très bientôt tirer parti" de la fatigue russe à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays depuis plusieurs mois et où les forces russes, avec le groupe paramilitaire Wagner en première ligne, ont subi d'importantes pertes.

"L'agresseur ne désespère pas de prendre Bakhmout à tout prix, malgré les pertes en hommes et en matériel", a indiqué sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. "Très bientôt, nous tirerons parti de cette opportunité, comme nous l'avons fait autrefois près de Kiev, Kharkiv, Balakliïa et Koupiansk", a-t-il dit, citant de précédentes victoires militaires ukrainiennes.

  • 8 h 26 : une arrestation de Poutine par la CPI serait une "déclaration de guerre", prévient un responsable russe

Une arrestation de Vladimir Poutine par un pays étranger à la suite du mandat d'arrêt émis la semaine dernière par la Cour pénale internationale reviendrait à "déclarer la guerre" à Moscou, a mis en garde un haut responsable russe.

"Imaginons la chose (...) Le chef de l'État d'une puissance nucléaire se rend disons, par exemple, en Allemagne et est arrêté. Qu'est-ce que cela ? Une déclaration de guerre contre la Russie", a déclaré, mercredi soir, l'ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe.

  • 3 h 50 : l'Ukraine à l'agenda du sommet de l'Union européenne

Les dirigeants des Vingt-Sept, qui arriveront à Bruxelles à partir de 10 h 30 (09 h 30 GMT), doivent discuter de l'Ukraine et des moyens de renforcer la compétitivité de l'économie européenne, selon les points officiellement évoqués à l'agenda du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE jeudi et vendredi.

  • 3 h 47 : la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijjia dans un état "précaire", alerte l'AIEA

La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a mis en garde le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué.

Selon l'organisation, la "dernière ligne électrique de secours" de la centrale, endommagée depuis le 1er mars, reste "déconnectée et en réparation". Or, elle lui permet en dernier recours d'assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs.

La centrale dépend depuis trois semaines de l'électricité fournie par une seule ligne externe principale de 750 kV, et "tout dommage (sur cette ligne) entraînera la perte totale de toute l'alimentation hors site de la centrale".

"La sûreté nucléaire au sein de la (centrale) reste dans un état précaire", a déclaré Rafael Grossi. "J'appelle une fois de plus toutes les parties à s'engager à garantir la sûreté nucléaire et la protection de la sécurité de la centrale."

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

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L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

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France24 - Monde

L'UE et Berlin s'accordent sur la fin des moteurs thermiques... et les carburants de synthèse

Publié le : 25/03/2023 - 12:50

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La Commission européenne et l'Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l'UE sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l'interdiction des moteurs thermiques après 2035. Berlin a obtenu un engagement plus ferme de l'UE sur les carburants de synthèse, une technologie encore en développement.

Berlin desserre le frein à main sur la question de la fin des moteurs thermiques à l'horizon 2035. L'Allemagne et la Commission européenne ont annoncé, samedi 25 mars, avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l'UE sur les émissions de CO2 des voitures.

L'Allemagne avait stupéfié ses partenaires européens, début mars, en bloquant au dernier moment un règlement prévoyant de réduire à zéro les émissions de CO2 des véhicules neufs, imposant de fait les motorisations 100 % électriques à partir du milieu de la prochaine décennie.

Ce texte avait déjà fait l'objet d'un accord en octobre entre États membres et négociateurs du Parlement européen, avec le feu vert de l'Allemagne, et avait été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière. Pour justifier sa volte-face, rarissime à ce stade de la procédure, Berlin avait réclamé de la Commission qu'elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse.

Cette technologie, encore en développement, consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035.

>> À lire aussi : "Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE"

Les carburants de synthèse, une technologie contestée

La Commission négociait ces dernières semaines les modalités d'une sortie de crise avec l'Allemagne, qui réclamait un engagement plus ferme sur les carburants de synthèse, certes déjà évoqués dans le texte initial, mais dans un considérant jugé juridiquement trop peu contraignant.

"Nous avons trouvé un accord avec l'Allemagne sur l'utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures", a annoncé sur Twitter samedi le commissaire européen à l'Environnement, Frans Timmermans. "Désormais, nous allons travailler à faire adopter le règlement sur les normes de CO2 des voitures dès que possible."

"Les véhicules équipés d'un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s'ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d'émissions de CO2", s'est réjoui le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, également sur Twitter.

La technologie des carburants de synthèse est contestée par les ONG environnementales, qui la jugent coûteuse, énergivore et polluante.

Par ailleurs, de nombreux experts automobiles doutent qu'elle puisse s'imposer sur le marché face à des voitures électriques dont les prix devraient baisser dans les années à venir.

Une initiative des libéraux du FDP

Le blocage de Berlin était une initiative des libéraux du FDP. Ce petit parti, crédité d'environ 5 % des intentions de vote dans les sondages nationaux, a perdu cinq élections régionales consécutives. Il espère s'affirmer face aux écologistes en se posant en défenseur de l'automobile, pariant sur l'hostilité d'une grande partie de la population à l'interdiction des moteurs thermiques.

Pour assurer l'unité de sa coalition, le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, a préféré s'aligner sur la demande du FDP. Il s'était montré optimiste jeudi soir sur un déblocage du règlement européen sur le CO2 des voitures. "C'est en bonne voie. Il ne s'agit plus que de trouver la bonne manière de mettre en œuvre cette promesse" sur les carburants de synthèse, "faite depuis longtemps par la Commission", avait-il déclaré.

L'industrie a de son côté largement anticipé la réglementation européenne et a investi massivement dans les véhicules électriques.

Même s'ils font leur preuve, les carburants de synthèse, qui n'existent pas aujourd'hui, "ne joueront pas de rôle important à moyen terme dans le segment des voitures particulières", a déclaré Markus Duesmann, le patron d'Audi (groupe Volkswagen), à l'hebdomadaire Spiegel.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DIPLOMATIE

Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE

Le Parlement européen vote la fin des voitures thermiques en 2035

La chronique de l’éco

Sommet européen : Berlin freine sur la fin des moteurs thermiques en 2035

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La liberté d’expression à sens unique ou l’humiliation du sacré

La République a une conception idéologique et biaisée de la liberté d’expression, ce qui la rend incapable d’affronter les ennemis de la France, explique Patrick Mignon, ancien vice-président de Debout la France et porte-parole de VIA La voie du peuple. Tribune.

[Edito] “Double aveugle” contre Raoult : réponse à Laurent Alexandre

Le Pr Raoult est attaqué au nom d'une conception de la recherche dogmatique et normalisée à l'excès.

France24 - Monde

Guyane : un gendarme du GIGN tué par balle lors d'une opération contre l'orpaillage illégal

Publié le : 25/03/2023 - 14:52Modifié le : 25/03/2023 - 16:06

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Alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage illégal dans le centre de la Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

En Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage illégal, a-t-on appris samedi 25 mars de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

Le militaire, âgé de 35 ans et père de deux enfants, était en opération sur le site d'orpaillage clandestin de Dorlin, au centre de ce territoire ultramarin, où cette activité illégale est source d'importantes pollutions, a précisé cette source.

Le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l'antenne GIGN de Cayenne, était en mission conjointe avec l'armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane, a précisé l'Élysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron y exprime "sa grande émotion" et "salue le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l'antenne GIGN de Cayenne depuis 2019".

La Première ministre Élisabeth Borne a quant elle fait part de sa "tristesse" et adressé ses "condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie".

"Face à des voyous, il faudrait peut-être que l'on s'adapte en étant comme eux", a réagi de son côté l'ex-député La République en marche (LREM) de Guyane Lénaick Adam.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame survient. En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d'une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d'or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin.

Depuis 2010, l'armée a également été endeuillée dans le cadre de cette lutte par plusieurs décès de nature accidentelle.

Quelque 500 sites d'orpaillage illégal

L'armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d'orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l'État.

De fin octobre à début décembre 2022, jusqu'à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de "neutraliser" les principaux sites clandestins d'extraction d'or.

Cinquante tonnes de matériel et de denrées diverses, 30 000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, six concasseurs, 90 groupes électrogènes, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs avaient été saisis. Soit un préjudice financier d'environ 4 millions d'euros, selon la préfecture, pour les garimpeiros (terme désignant les orpailleurs brésiliens illégaux en Guyane).

Selon les chiffres d'un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8 600 environ le nombre de mineurs clandestins, "en situation irrégulière sur le territoire" pour l'essentiel.

Quelque 500 sites d'orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l'Observatoire de l'activité minière (OAM), dont 150 situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité.

La Guyane est recouverte "à 95 % d'une forêt dense, une partie de la forêt amazonienne, qui rend les opérations de maintien de l'ordre et d'éradication du fléau de l'orpaillage illégal complexes", déplorait le rapport.

En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1 000 patrouilles en forêt contre l'orpaillage illégal, saisissant 59 kg de mercure et cinq kg d'or, selon un bilan de la préfecture.

D'après les opérateurs miniers locaux, dix tonnes d'or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les "garimpeiros".

Pour séparer l'or du minerai, les mineurs clandestins utilisent par ailleurs une grande quantité de mercure, métal toxique qui pollue les sols et les cours d'eau, et favorise la déforestation.

La lutte contre ce phénomène est également compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d'autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.

Au Brésil, le président Lula, qui a succédé début 2023 à Jair Bolsonaro, ouvertement hostile à la protection de l'environnement, a relancé la répression de l'orpaillage illégal en Amazonie.

Avec AFP 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Outre-Mer

Outre-mer : des saisies record de méthamphétamine en Polynésie

Outre-Mer

De la Guadeloupe à Tahiti, un regain de mobilisation contre la réforme des retraites

Outre-Mer

Guyane : mobilisation contre un projet de centrale électrique

L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

MarocParlement européenQatargateMarocgate
Valeurs Actuelles

Projet de méga-bassine à Saint-Soline : “Ça va être la merde”, alerte le renseignement

Sainte Soline, bis repetita ? Cinq mois après la première mobilisation contre le projet de méga-bassine de cette commune des Deux-Sèvres, les militants écologistes se sont de nouveau donné rendez-vous, ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline, pour faire échouer le projet. Dans un contexte déjà tendu par la contestation contre la réforme des retraites, les services de renseignement redoutent des affrontement violents avec des éléments radicaux venus spécialement pour l’occasion. Alors que la préfecture a pris des arrêtés pour interdire toute manifestation, le mouvement “Bassines non merci”, à l’origine de la contestation d’octobre, n’a pas renoncé à mobiliser ses troupes. Pire, il devrait recevoir le soutien de « zadistes écolos de Notre-Dame-des-Landes », s’inquiète auprès de Valeurs actuelles un agent du renseignement, qui craint que s’y ajoutent, en plus, «  des antifas européens pour faire le nombre ». Au total, 7 à 10 000 personnes sont attendues, parmi lesquelles un millier d’éléments radicaux.

La présence de ces éléments radicaux vise à une seule chose pour ce policier : « Reproduire ce qu’ils ont fait à Sainte-Soline en octobre. » La journée de protestation avait été marquée par de nombreux affrontements, avec jets de cocktails molotov, tirs de mortiers et de projectiles divers, faisant 61 blessés parmi les gendarmes. Les autorités avaient alors estimé à 400 le nombre d’“ultras” dans les rangs des manifestants. Pour notre source, la journée de samedi « va être rock n’roll une fois de plus ».

Selon une note du service central de renseignement territorial, consultée par RTL, des « actions périphériques » et « opérations de sabotages » sont redoutées. Pour contenir la menace, d’importants moyens doivent être déployés, avec notamment 19 escadrons de gendarmerie mobile et 4 hélicoptères. Malgré ces moyens, notre agent enfonce le clou : « Ça va être la merde (…) On sait par avance que ça va être un fiasco. »

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Accord États-Unis-Canada sur l'immigration pour la première visite de Joe Biden à Ottawa

Publié le : 25/03/2023 - 07:05

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Le président américain Joe Biden a été chaleureusement accueilli par le Premier ministre Justin Trudeau, vendredi, pour sa première visite officielle au Canada. Les deux dirigeants ont ficelé un accord concernant l'immigration irrégulière.

Le président des États-Unis accueilli en "grand ami" par Justin Trudeau. Joe Biden a fait sa première visite officielle, vendredi 24 mars, au Canada, ficelant notamment un accord sur l'immigration irrégulière.

Washington et Ottawa vont "travailler ensemble pour décourager les traversées illégales" de leur frontière partagée, qui se sont envolées en 2022, a dit le président américain devant le Parlement.

Joe Biden a été plusieurs fois applaudi par les parlementaires debout lors de son discours, en particulier quand il a salué l'engagement des deux pays à soutenir l'Ukraine.

Le Canada, certainement soulagé de tourner la page Trump, a déroulé le tapis rouge pour la visite du président américain, la première depuis 2009.

Le Premier ministre Justin Trudeau, qui a reçu le président américain pour un dîner en famille à son arrivée, n'a pas tari d'amabilités pendant le court séjour de Joe Biden, qui devait repartir vendredi soir après un dîner de gala. "C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici", a dit le dirigeant canadien, qui entretenait avec l'ancien président Donald Trump une relation très difficile.

Le président américain n'a pas été en reste. Entre une blague sur sa tentative ratée d'apprendre le français et une plaisanterie sur le hockey, il a évoqué, lyrique, "deux peuples" qui partagent "un même cœur" et qui s'attachent à résoudre leurs problèmes "avec amitié et bonne volonté".

Haïti au menu des discussions

Comme sur l'immigration, donc. L'accord annoncé vendredi prévoit que le Canada accueille de manière régulière 15 000 migrants supplémentaires venus de tout le continent américain.

À l'arrière-plan de cette annonce, le "chemin Roxham" : une voie de fortune par laquelle environ 40 000 migrants sont arrivés depuis les États-Unis au Québec l'an dernier, en contournant les points d'entrée officiels.

Sa fermeture inquiète déjà les organisations d'aide aux migrants. "Le résultat sera de pousser les gens soit à tenter des traversées encore plus dangereuses dans des zones reculées, soit de les pousser vers des passeurs", a déploré Julia Sande, d'Amnesty International, auprès de l'AFP.

>> À voir, notre Focus : "Frontière canado-américaine : quand les migrants font marche arrière vers les États-Unis"

Un autre sujet de discussion a été Haïti, en proie à une violence extrême et à une crise humanitaire grave. Justin Trudeau a annoncé une enveloppe de 100 millions de dollars canadiens (près de 68 millions d'euros) pour soutenir notamment la formation des forces de l'ordre haïtiennes.

Mais la visite de Joe Biden n'a pas débouché sur une annonce concernant l'éventuel envoi d'une force militaire internationale dans le pays des Caraïbes – force qui devrait idéalement, selon les États-Unis, être placée sous la houlette du Canada. "Nous voulons garder le peuple haïtien au centre des solutions pour régler la crise", a redit le Premier ministre canadien.

Front commun face à Pékin

Les dépenses militaires ont également été en débat, à l'heure où Washington pousse pour un effort des membres de l'Otan. Les deux pays ont promis, selon un communiqué de la Maison Blanche, "d'investir dans la modernisation" du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad), qui joue un rôle stratégique dans la détection des intrusions aériennes.

Canada et États-Unis ont, par ailleurs, promis de coopérer dans la lutte contre le trafic de drogues de synthèse, et par un investissement du géant américain IBM dans son usine de Bromont, au Québec.

Enfin – et c'est désormais incontournable lors des tournées diplomatiques du président américain –, la question de la Chine est venue sur le tapis.

Dans leur communiqué commun, Joe Biden et Justin Trudeau "prennent acte des sérieux problèmes que la Chine pose à long terme pour l'ordre international" et s'engagent à lutter contre toute "ingérence" étrangère. Ce peu après l'ouverture d'une enquête au Canada sur des allégations d'ingérence chinoise lors des deux dernières élections fédérales.

Lors de la conférence de presse, Joe Biden a été interrogé sur la rencontre entre le président russe, Vladimir Poutine, et le président chinois, Xi Jinping, cette semaine à Moscou.

"Je ne prends pas la Chine à la légère. Je ne prends pas la Russie à la légère", a-t-il dit, soulignant toutefois que les interprétations sur un fort rapprochement des deux pays étaient "très exagérées". "Si quelque chose s'est passé, c'est que l'Occident a considérablement resserré les rangs", a dit Joe Biden.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Frontière canado-américaine : quand les migrants font marche arrière vers les États-Unis

Le "Sommet des Amériques" se conclut avec un partenariat sur l'immigration et un bilan mitigé

Joe Biden et Justin Trudeau affichent "l'extraordinaire amitié" américano-canadienne

L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
Valeurs Actuelles

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France24 - Monde

Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" en France

Publié le : 24/03/2023 - 22:16

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Les violences commises par des membres des forces de l'ordre en France pour réprimer les manifestants opposés à la réforme des retraites ont alarmé la commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, qui a critiqué vendredi un "usage excessif de la force".

La commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, s'est alarmée, vendredi 24 mars, d'un "usage excessif de la force" envers les manifestants contre la réforme des retraites, appelant la France à respecter le droit de manifester.

"Des incidents violents ont eu lieu, parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre", a déclaré la commissaire dans un communiqué.

>> À lire aussi : "En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt"

"Mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'État. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion", a-t-elle poursuivi.

"Il appartient aux autorités de permettre l'exercice effectif de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges", a-t-elle insisté.

⚡️M. le ministre @GDarmanin, mettez fin de toute urgence aux violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations en #France. Demandez aux FDO de respecter les droits des journalistes, conformément au SNMO. 👇🏻 https://t.co/BFRNCARhJk @RemyBuisine @ClementLanot pic.twitter.com/tSDDSUDzmu

March 24, 2023

Ces derniers jours, des syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche ont dénoncé des violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à "mettre fin aux violences policières contre les journalistes".

Gérald Darmanin rappelé à l’ordre

Dunja Mijatovic s'est par ailleurs inquiétée de l'interpellation et du placement en garde à vue de certains manifestants et de personnes se trouvant aux abords des manifestations, s'interrogeant sur "la nécessité et la proportionnalité des mesures dont elles ont fait l'objet".

"Le défaut de déclaration d'une manifestation n'est pas suffisant en soi pour justifier une atteinte au droit à la liberté de réunion pacifique des manifestants, ni une sanction pénale infligée aux participants à une telle manifestation", a-t-elle relevé, en référence aux propos de Gérald Darmanin.

>> À lire aussi : "Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue 'arbitraires' critiquées"

Le ministre avait déclaré mardi que la participation à une "manifestation non déclarée" constitue un "délit" qui "mérite" une "interpellation".

Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé vendredi l'ouverture de onze enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Le préfet de Police @NunezLaurent condamne fermement ces propos déontologiquement inacceptables et saisit l'IGPN.#CàVous @France5tv @PoliceNationale pic.twitter.com/FLakqUBvyK

March 24, 2023

Une enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après des menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris, révélées dans un enregistrement sonore obtenu par Le Monde et le site Loopsider, fait particulièrement parler d’elle.

Le préfet de police, Laurent Nuñez, "a décidé de saisir l'IGPN" après l'"enregistrement sonore d’une intervention de police lors d'une manifestation à Paris le 20 mars", a tweeté la préfecture de police. Il s'agit d'une enquête administrative.

"Tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes"

Lundi 20 mars, "à peu près 2 000" personnes, en "petits groupes éclatés" selon le préfet de police, avaient manifesté dans le centre de la capitale, dressant des barricades et brûlant des poubelles.

C'est dans ce cadre que, selon Le Monde et Loopsider, des policiers de la Brav-M, une unité décriée pour ses méthodes d'intervention musclées, interpellent sept jeunes, soupçonnés d'avoir pris part aux dégradations.

L'un des interpellés enregistre alors discrètement les échanges avec les policiers. On y entend les fonctionnaires enchaîner les propos humiliants, menaçants et intimidants, notamment envers l'un des sept jeunes.

Dans un enregistrement sonore d’une vingtaine de minutes que Loopsider s’est procuré, plusieurs policiers des Brav-M menacent et intimident sept jeunes gens interpellés lundi soir après une manifestation contre la réforme des retraites. Voici une partie de ce document édifiant. pic.twitter.com/dvWDZbGQSb

March 24, 2023

"La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital", peut-on notamment entendre dans l'enregistrement.

Deux bruits de gifles sont également audibles, avant que l'un des policiers ne lance : "Tu commences à bégayer ! T’en re-veux peut-être une, que je te remette la mâchoire droite ?" "J'espère que demain t'es déferré, tu vas prendre quoi, six mois ? Six mois, c'est bien, et une OQTF [obligation de quitter le territoire, NDLR]", dit un autre policier au jeune homme, de nationalité tchadienne.

Alors qu'un de leurs responsables les informe qu'ils doivent se déplacer dans un autre quartier de Paris, l'un des policiers conclut : "Tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes."

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Réforme des retraites

En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

Retraites : "Nous continuons d'avancer, la France ne peut pas être à l'arrêt", affirme Macron

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

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En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

Publié le : 23/03/2023 - 06:39

David RICH Suivre

Interpellations abusives, usage disproportionné de la violence, encerclement de foules… Alors que se multiplient ces derniers jours les manifestations spontanées contre la réforme des retraites, le débat sur les violences policières en France refait surface, alimenté par la publication de vidéos choquantes sur les réseaux sociaux.

"La détermination qui s’exprime dans la rue est en train de se transformer en colère", avait alerté le 12 mars le leader syndical Laurent Berger, espérant dissuader le gouvernement de recourir à l'article 49.3 de la Constitution.

Après le passage en force de la réforme des retraites jeudi dernier avec cette procédure sans vote à l’Assemblée nationale, les événements ont donné raison au secrétaire général de la CFDT. Suite aux deux mois de manifestations pacifiques contre le projet du gouvernement, des rassemblements spontanés ont éclaté à travers la France, marqués par une escalade notable des incidents.

À l'aube de la neuvième journée de grève et d’action décidée par l’intersyndicale jeudi 23 mars, la tension laisse craindre de nouvelles violences alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé d'importants renforts policiers.

En parallèle, les critiques fusent contre la gestion du maintien de l’ordre lors de ces récents rassemblements. L’opposition de gauche ainsi que des magistrats et des défenseurs des droits de l’Homme dénoncent une répression excessive, visant à intimider les manifestants.

Détentions arbitraires et vidéos de violences

Lundi, le Syndicat de la magistrature est monté au créneau, accusant le gouvernement d’instrumentaliser la justice. "Sur 292 gardes à vue de manifestant·es, seules neuf ont donné lieu à des poursuites pénales" après la manifestation de jeudi place de la Concorde, a-t-il déploré, fustigeant une utilisation "très abusive" de la garde à vue et rappelant que "l'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social".

Selon le dernier bilan consolidé du parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en détention provisoire lors des trois premières soirées de manifestations spontanées, alors que seulement 52 d’entre elles ont finalement fait l'objet de poursuites.

Il n’y a "pas d'interpellations injustifiées", a réagi lundi le préfet de police Laurent Nuñez, expliquant qu’il n’est pas toujours possible de matérialiser l’infraction dans le délai des 48 heures de garde à vue. "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées", a-t-il insisté.

"Il y a eu 1 200 manifestations non déclarées, il faut savoir qu'être dans une manifestation non déclarée est un délit et mérite une interpellation", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Une contre-vérité puisque la Cour de cassation a rappelé que la participation à un rassemblement non déclaré ne saurait être un motif d’arrestation.

Au cours du week-end, plusieurs vidéos devenues virales ont suscité une vive indignation quant au comportement présumé de certains policiers durant ces manifestations.

Dans l’une d’entre elles, un membre des forces de l’ordre assène un violent coup de poing au visage d’un manifestant, qui chute inanimé au sol. Un geste en apparence "inadapté", a reconnu le préfet de police, alors que le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG

March 20, 2023

 

Une autre vidéo massivement partagée montre un policier tirer au lanceur de balles de défense (LBD) en direction d’un manifestant en fuite, en proférant des insultes.

« Tiens ramasse tes couilles enculé ! » crie un policier après avoir tiré au LBD sur un manifestant (@blast_france)#MotionDeCensureTransPartisane #Revolution #greve20mars #manifestations#ReformesDesRetraites pic.twitter.com/vu1OFhIMkx

March 20, 2023

Deux exemples parmi d’autres captés par des vidéastes amateurs et des journalistes. Des comportements qui interrogent et ont même entraîné un commentaire de l’ONU. "Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental", a alerté lundi son rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association.

#France - Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir &protéger. Les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessive de la force. 🧵 pic.twitter.com/2NILUyz15M

March 20, 2023

 

Retour au "schéma classique" du maintien de l’ordre

Ces débordements marquent un tournant dans le mouvement social contre la réforme des retraites après deux mois de manifestations massives et pacifiques contre le projet impopulaire du gouvernement.

Pour Christian Mouhanna, chargé de recherches au CNRS spécialiste des politiques de sécurité, ce regain de violences illustre un retour à un schéma du maintien de l’ordre finalement "assez classique". "Depuis les attentats de 2015, il y a eu un durcissement évident de la gestion du maintien de l’ordre, plus offensif et moins tourné vers la négociation. Celui-ci s’est manifesté d’abord lors des manifestations contre la loi Travail puis lors des rassemblements étudiants contre Parcoursup, avant de se cristalliser lors du mouvement des Gilets jaunes", rappelle-t-il.

"Bien sûr, il est plus dur de gérer des mouvements sans organisateurs identifiés mais les autorités ont tendance à minimiser les débordements policiers lorsqu’ils se produisent, ce qui a pour effet d’encourager les éléments les plus répressifs au sein des forces de l’ordre."

Tactiques policières décriées

Au cours des dernières années, la gestion du maintien de l’ordre à la française a suscité d'intenses débats dans l’Hexagone, notamment sur l’utilisation du LBD, interdit dans de nombreux pays car jugé trop dangereux. Le retrait de cette arme avait été demandé en 2017 par le défenseur des droits mais rejeté deux ans plus tard par le Conseil d'État.

Les vidéos publiées ces derniers jours ont également relancé le débat sur les "nasses", une pratique consistant à bloquer des manifestants dans un périmètre. En 2021, le Conseil d’État avait sévèrement critiqué cette technique, jugeant qu’elle pouvait constituer une entrave importante à la liberté de manifestation.

"Cette stratégie crispe tout le monde car elle empêche la fluidité des mouvements de foules et constitue bien souvent un facteur d’aggravation", analyse Christian Mouhanna. "Elle est souvent utilisée comme une arme préventive très discutable. Comment expliquer qu’elle n’ait pas été employée lors des énormes mobilisations syndicales mais plusieurs fois ces derniers jours lors de manifestations rassemblant seulement quelques milliers de personnes ? On voit bien qu’elle est utilisée pour impressionner."

Enfin, le scandale suscité par la vidéo du policier assénant un coup de poing au visage donne une image peu reluisante de l’action des Brigades de répression de l'action violente motorisées (Brav-M), créées début 2019 dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes et dont les méthodes avaient alors fait l’objet de nombreuses polémiques. Des critiques d’autant plus vives que ces méthodes rappellent celles des "voltigeurs", une brigade dissoute en 1986 après la mort de Malik Oussekine.

Ces unités, composées en partie de forces issues de brigades anticriminalité (BAC), ne sont pas permanentes, intervenant de manière ponctuelle lors de manifestations. "Ces policiers ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre, et leurs actions génèrent parfois de fortes tensions, y compris avec les CRS et les gendarmes mobiles qui sont eux les vrais spécialistes du domaine", affirme Christian Mouhanna.

Les JO en ligne de mire

Cette vive polémique quant à la gestion sécuritaire des mouvements sociaux intervient alors que la France se prépare à accueillir deux événements sportifs majeurs : la Coupe du monde de rugby à l’automne 2023 puis les Jeux olympiques de Paris durant l’été 2024. Or le monde du sport, lui non plus, n’échappe pas aux critiques sur la gestion du maintien de l’ordre.

Le mois dernier a ainsi été publié un rapport indépendant accablant sur les débordements lors de la finale de la Ligue des champions de mai 2022 au Stade de France, en banlieue parisienne. Il fustige l’approche sécuritaire de la police française et notamment l'utilisation de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre, qui "n’ont pas leur place dans une fête du football". De quoi inciter le gouvernement à revoir sa copie sécuritaire, au risque de laisser son image se dégrader à l’international.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

LE FIL DU 21 MARS

Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

L'Humanité

Mangez du fromage… en abondance !

Actu

Presque aussi vieux que la civilisation, le fromage est présent sous toutes les latitudes. Riche en goût et souvent en calories, c’est un incontournable de la table sans qui la France n’aurait pas le même parfum.

Marie Barrier

Carré de Liège, boulette d’Avesnes, crottin de Chavignol, cœur de Neufchâtel, pavé corrézien… bien plus qu’un aliment, les fromages sont un voyage. De chèvre, de vache, de brebis, de bufflonne et même de chamelle, de renne ou d’élan, des milliers de types de fromages sont chaque jour produits dans le monde depuis la nuit des temps. Et les plaisirs sont infinis.

Son origine remonterait au début de l’agriculture et de l’élevage, en Mésopotamie. On estime que les premiers fromages y ont été fabriqués aux alentours de 8 000 avant J.-C., lorsque les hommes ont entrepris de domestiquer chèvres et moutons pour leur lait et leur toison. Mais les plus anciennes traces de fabrication de fromage ont été découvertes bien loin de là, près de la ville de Gdansk en Pologne : des fragments de faisselle en céramique datant de plus de 7 000 ans.

La fabrication du fromage correspond au plus simple traitement du lait. Son principe aurait été découvert par hasard et par chance pour nous, qui en consommons aujourd’hui plus de 1,8 million de tonnes par an. À l’époque, le lait était en effet transporté dans des outres, petits sacs faits d’estomacs de jeunes ruminants. En contact avec ce qu’il restait de présure animale dans les parois des contenants, il aurait naturellement caillé. Le procédé de fabrication ainsi découvert s’est ensuite rapidement répandu autour du Bassin méditerranéen et bien au-delà, en partie avec les Grecs et les Romains pour qui le fromage était un mets de tous les jours, fort apprécié.

Miser sur les petits producteurs

Si la technique de fabrication a longtemps été des plus sommaires, elle s’est aujourd’hui démultipliée et surtout fortement industrialisée, pour la plus grande part de ce que nous consommons. C’est là que les ennuis commencent. À pâte dure ou molle, pressée, fondu, persillé, avec ou sans trous, à croûte lavée ou fleurie, au lait cru, pasteurisé ou thermisé, voire (hérésie suprême !) allégé, tous ces produits dont regorgent aujourd’hui les rayons de nos magasins n’ont plus grand-chose à voir avec le bon cabécou d’antan… Trop gras et surtout bien trop salés par des industriels qui gonflent le poids de leurs produits pour toujours plus de bénéfices et utilisent des laits de différente provenance, les fromages industriels sont certes (un peu) moins chers, mais leur mode de production n’ont plus aucun point commun avec le façonnage à la main. De plus, ces préparations alimentaires douteuses qui, dans les pires des cas, ne contiennent même pas de crème et sont étiquetées « spécialité fromagère », n’ont ni les qualités gustatives ni les vertus nutritives des fromages traditionnels…

Alors, prenez le temps de bien le choisir parmi les 1 200 variétés qui existent, rien qu’en France, et bien plus au-delà. Le fromage est un aliment riche en protéines, calcium et phosphore, à teneur variable en matières grasses et à conservation augmentée mais malgré tout limitée. On peut acheter moins mais mieux et surtout meilleur aux petits producteurs des marchés, aux Amap, coopératives, au fromager-affineur de quartier dont les savoir-faire sont les meilleures garanties du plaisir, de la santé et même, rapidement, du porte-monnaie.

 

La tarte au maroilles

Préparation : 40 min Difficulté : facile Pour 4 personnes

INGRÉDIENTS 1 rouleau de pâte feuilletée 1 demi-maroilles 3 dl de crème fraîche entière Poivre Muscade

 

 

 

 

  • Laisser le maroilles à température ambiante.
  • Mettre des gants pour le travailler, son odeur est forte, mais pas son goût !
  • Allumer le four à 180 °. Gratter légèrement la croûte du maroilles au couteau et le couper en fines lamelles.
  • Abaisser la pâte au rouleau, en garnir le moule à tarte et piquer le fond à la fourchette.
  • Ajouter les lamelles de fromage et recouvrir de la crème poivrée et assaisonnée d’une pincée de muscade.
  • Enfourner 30 à 40 minutes.
  • Servir avec une salade d’endives.
Bon et sainfromages
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Si la France n'adapte pas sa politique sanitaire à la réalité du terrain, son économie continuera de s'effondrer beaucoup plus rapidement que celle de ses voisins européens.

Les pistes de l’Ifrap pour dépenser mieux et moins

La Poste, collectivités locales, Éducation nationale, Sécurité sociale et santé… Le think tank passe la suradministration à la loupe.

Hôpital public : pourquoi le plan d’Emmanuel Macron ne suffira pas à résoudre la crise

La crise que traverse l'hôpital public ne relève pas d'abord d'un manque de moyens, mais de lourdeurs administratives qui doivent urgemment faire l'objet de réformes, tranche Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.

La grève à la SNCF, premier acte du harcèlement qui vient sur la réforme des retraites

Après avoir paralysé la circulation les 19 et 20 octobre en revendiquant un pseudo-droit de retrait, les syndicats de la SNCF annoncent une grève dure à compter du 5 décembre. Tout ça pour défendre un système de retraite très généreux, très coûteux… et très injuste, estime la directrice de l'Ifrap Agnès Verdier-Molinié.

Réforme des retraites, attention aux intox

Parmi les pistes évoquées pour la future réforme des retraites se trouvent déjà un certain nombre de non-dits qui ne laissent pas d'inquiéter.

Justice sociale, urgence écologique… Et si le gouvernement s’attaquait plutôt au vrai problème : son incurie budgétaire ?

La feuille de route proposée par Édouard Philippe dans son discours de politique générale est insuffisante pour répondre aux trois urgences économique, sociale et politique. Sans tarder, la France doit transformer son modèle en s'inspirant de ses voisins du nord de l'Europe, alerte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.

L’agaçant jeu de bonneteau fiscal d’Emmanuel Macron

Sans marge de manœuvre financière, le chef de l'État est acculé à user d'un dangereux balancier fiscal entre les ménages et les entreprises. Explications d'Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP.

Les syndicats à contre-courant de l’Histoire

L'Humanité

7 gestes pour bien céruser un meuble en bois

Actu

Séduisante par sa simplicité et ses résultats, cette technique de décoration a le mérite de faire ressortir le veinage du bois. Idéal pour mettre en valeur un meuble un peu terne ou lui donner une seconde jeunesse. Nos conseils.

Marcel Guedj

La céruse métamorphose l’aspect d’un meuble ou d’un objet en bois, qu’il soit neuf ou ancien. Elle permet par exemple soit de personnaliser une armoire de chambre ou de salle de bains, un buffet ou un encadrement de miroir achetés dans le commerce, soit de donner un nouveau cachet à un meuble, voire un parquet, une porte ou du lambris, démodé ou terni par les ans.

Elle modifie l’apparence du bois – en lui donnant cette teinte familière de la chaux utilisée jadis pour le protéger des attaques insecticides et fongicides –, sans pour autant dissimuler le principal intérêt décoratif du bois, à savoir son veinage (structure ligneuse propre à l’arbre), au graphisme unique. Bien au contraire.

En pâte ou en cire

À l’opposé de la peinture, qui masque plutôt le veinage du bois (éventuellement à l’exception des peintures spéciales dites « à effet céruse »), la céruse le fait ressortir. L’effet produit est particulièrement convaincant sur des essences à pores larges, tels le châtaignier, le chêne, le frêne, l’épicéa et d’une manière générale les bois tendres (conifères), au grain ouvert et aux larges pores. Cette technique ne donnera rien en revanche sur des bois durs et tropicaux, aux pores fermés.

La céruse se présente sous la forme d’une pâte ou d’une cire, blanches ou colorées, que l’on applique sur les surfaces après quelques opérations préparatoires consistant principalement à évider (légèrement) les veines du bois pour les remplir de céruse. La pâte à céruser a un pouvoir couvrant plus important que la cire à céruser, qui donne cependant des effets de patine intéressants.

7 étapes pour céruser un meuble

Matériel

Brosse à céruser

Chiffons

Coton à mécher

Pinceau plat

Pâte ou cire à céruser

Laine d’acier

  1. Démonter les poignées et les ferrures du meuble s’il y a lieu.
  2. Frotter doucement la surface du bois avec une brosse à céruser pour ouvrir les pores du bois. Travailler dans le sens du fil du bois.
  3. Bien dépoussiérer avec l’aspirateur puis un chiffon.
  4. Étendre la pâte (ou la cire) à céruser au pinceau plat. Sur les surfaces verticales, commencer par le bas pour éviter les coulures.
  5. Faire pénétrer la pâte dans les pores du bois avec du coton à mécher ou un chiffon doux, par des mouvements circulaires.
  6. Enlever l’excédent de produit avec un chiffon avant séchage complet.
  7. Laisser sécher puis égrener avec un tampon de laine d’acier 000 par des mouvements circulaires. Dépoussiérer.

Il est possible de teinter le bois (ou de l’éclaircir), mais il faut le faire avant d’étendre la pâte à céruser. En finition, vous pourrez aussi recouvrir les surfaces cérusées d’une cire ou d’un vernis (incolores), mais seulement une quinzaine de jours après.

Bricolage
France24 - World

Critics claim Paris using 2024 Games to introduce Big Brother video surveillance

Issued on: 25/03/2023 - 17:23

Romain HOUEIX

France’s National Assembly is due to adopt a law on Tuesday ahead of the 2024 Olympic Games in Paris. Article 7 is the most controversial aspect of this law, as it will allow AI video surveillance to be used to detect abnormal behaviour. Human rights organisations and the French left have condemned the measure.  

The all-encompassing law that France’s National Assembly is due to adopt on March 28, ahead of the 2024 Paris Olympic Games, will allow shops to open on Sundays, establish a health centre in the department of Seine-Saint-Denis (located northeast of Paris) and permit the French state to investigate future accredited persons. However, Article 7 of this law is particularly controversial, as it states that AI video surveillance may be used, on a trial basis, to ensure the safety of the Olympic Games. Human rights groups say the use of this technology will set a dangerous precedent.  

During the preliminary phase, Article 7 was adopted by the presidential majority, France’s right-wing party Les Républicains and the far-right National Rally. The New Ecological and Social People’s Union (NUPES), a coalition of left-wing parties, opposed it. It will allow algorithm-driven video surveillance technology to be used to ensure the safety of large-scale "sporting, recreational or cultural events" on a trial basis.  

'An all-out assault on rights to privacy'

"Algorithmic video surveillance is a new form of technology that uses computer software to analyse images captured by surveillance cameras in real time," explains Arnaud Touati, a lawyer specialised in digital law. "The algorithms used in the software are notably based on machine learning technology, which allows AI video surveillance, over time, to continue to improve and adapt to new situations." 

Proponents of this technology claim to be able to anticipate crowd movements and spot abandoned luggage or potentially dangerous incidents. Compared to traditional video surveillance, everything is automated with algorithms in charge of analysis - which, according to those in favour of this technology, limits human errors. 

"While France promotes itself as a champion of human rights globally, its decision to legalize AI-powered mass surveillance during the Olympics will lead to an all-out assault on the rights to privacy, protest, and freedom of assembly and expression," Amnesty International said in a statement after the article was passed. 

A herald of future video surveillance across Europe? 

Katia Roux, the NGO's technology and human rights specialist, explains that this technology can elicit many fears. "Under international law, legislation must respect the strict principles of necessity and proportionality. In this case, however, the legislator has not demonstrated this," she says. "We are talking about assessment technology, which has to evaluate behaviours and categorise them as at risk so that measures can be taken afterwards."  

 

"This technology is not legal today. In France, experiments have been done but not within the legal framework that this law proposes to create," she said. "Nor is it legal at the European level. It is even brought up during discussions in the European Parliament about technology and the regulation of artificial intelligence systems. The legislation could therefore also violate the European regulation currently being drafted." 

"By adopting this law, France would become the champion of video surveillance in the EU and set an extremely dangerous precedent. It would send an extremely worrying signal to countries that might be tempted to use this technology against their own population," she continued. 

Discriminatory? 

One fear is that the seemingly cold and infallible algorithm may in fact contain discriminatory biases. "These algorithms are going to be trained using a set of data decided and designed by human beings. They will therefore be able to incorporate the discriminatory biases of the people who conceived and designed them," says Roux. 

"AI video surveillance has already been used for racist purposes, notably by China, in the exclusive surveillance of the Uighurs, a Muslim minority present in the country," says Touati. "Because ethnic minorities are under-represented in the data provided to the algorithms for learning-purposes, there are significant discriminatory and racist biases. According to an MIT study, while the facial recognition error is 1% for White men, it is 34% for Black women." 

Touati, however, wants to see the glass as half full. "Using AI video surveillance during events of this magnitude could also highlight the algorithm’s discriminatory, misogynistic and racist biases by identifying, at too high a frequency to be accurate, people from minority ethnic groups as potential suspects," he explains. 

When asked by members of the left-wing opposition coalition NUPES what kind of people AI video surveillance would be targeting, the French Interior Minister Gérald Darmanin said, "Not [ones wearing] hoodies."  The French government believes that the limits set by the law – the absence of facial recognition, data protection – will be enough to prevent discriminatory practices.  

"We have put safeguards in place so that tenders are only reserved for companies that respect a certain number of rules, including hosting data on national territory, respecting the CNIL [National Commission on Informatics and Liberty; an independent French administrative regulatory body responsible for ensuring that data privacy law is applied to the collection, storage and use of personal data] and the GDPR [General Data Protection Regulation ; a data protection law introduced by the EU]," says MP Philippe Latombe, a member of the pro-Europe and centre-right political party Democratic Movement. He co-signed an amendment with the National Rally so that the call for tenders would give priority to European companies. "Clearly, we don't want it to be a Chinese company that does data processing in China and uses the data to do something else." 

"We are not reassured by the government’s guarantees. In reality, no real amendment is possible, and this technology is, in itself, problematic and dangerous for human rights," says Roux. "It will remain so until a serious evaluation has been conducted, the necessity and proportionality of its use has been demonstrated, and a real debate has been held with civil society’s different actors on this issue." 

Sports events and tech experiments

Although the Olympic Games are clearly the target event, this technological experiment can begin as soon as the law is implemented and will end on December 31, 2024, four months after the Paralympic Games finish. It could therefore be applied to a wide range of events, starting with the Rugby World Cup from September 8 to October 28.  

Opponents of AI video surveillance fear that its initially exceptional use will eventually become commonplace. After all, sports events are often used as a testing ground for policing, security and new technology. The 2012 London Olympics, for example, led to the widespread use of video surveillance in the British capital. 

"We are afraid that this exceptional period will become the norm," explains Roux, who adds that voice recognition technology, which was deployed on an experimental basis during the 2018 World Cup in Russia, has since been used to repress the opposition.  

Finally, Amnesty International is concerned that video surveillance will eventually lead to biometric or voice surveillance. "Facial recognition is just a feature waiting to be activated," says Roux. 

The law on the 2024 Olympic Games has not yet completed its legislative journey. Following Tuesday’s formal vote in the National Assembly, the text will undergo several changes and make multiple trips between the Assembly and Senate, which had previously amended it, until the two chambers agree to adopt it.  

Tech 24’s Peter O'Brien contributed to this article. 

This article has been translated from the original in French

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IOC pushes back against Paris mayor on banning Russian, Belarusian athletes from 2024 Olympics

Paris Olympics fans call ticket pack ‘a racket’ amid rocky start to sales

French MPs battle over AI video surveillance cameras at Paris Olympics

France24 - World

Russia pardons over 5,000 convicts after fighting in Ukraine with Wagner Group

Issued on: 25/03/2023 - 16:14

NEWS WIRES

More than 5,000 former criminals have been pardoned after finishing their contracts to fight in Russia's Wagner mercenary group against Ukraine, the founder of Wagner, Yevgeny Prigozhin, said on Saturday.

Wagner Group, originally staffed by battle-hardened veterans of the Russian armed forces, took on a much more prominent role in the Ukraine war after the Russian army suffered a series of humiliating defeats last year.

Prigozhin emerged from the shadows and recruited thousands of men from prisons, offering them the chance of freedom in return for serving in some of the most dangerous battles in Ukraine.

"At the present time, more than 5,000 people have been released on pardon after completing their contracts with Wagner," Prigozhin, a close ally of President Vladimir Putin, said in an audio clip posted on Telegram.

Prigozhin said just 0.31% of those pardoned after Wagner service had gone on to commit crime, a figure he said was 10-20 times less than the standard indicators.

Prigozhin, sometimes dubbed "Putin's Chef" for his sprawling catering businesses, is the most powerful of a group of Putin allies who now control what are essentially private armies that recruit top military officers, former spies and convicts.

The United States casts Prigozhin as an oligarch and has sanctioned him for attempts to interfere in U.S. elections and for spreading Russian disinformation across the globe.

Prigozhin, who served nine years in prison in Soviet times for robbery and other crimes before going into business during the 1990s, has admitted interfering in U.S. elections and acknowledged for the first time his role in founding Wagner.

Wagner, which has fought in Libya, Syria, the Central African Republic and Mali, casts itself as the most battle-hardened mercenary group in the world.

It dismisses Western criticism of what it says are sometimes harsh methods and strict discipline by pointing to the use of private military contractors by the United States and its allies around the world.

(Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Russian infighting

Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

AS IT HAPPENED

Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

AS IT HAPPENED

Wagner announces opening of recruitment centres in 42 Russian cities

Valeurs Actuelles

[Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”

Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes

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Sables d’Olonne : l’Archange Saint-Michel devant le Conseil d’Etat

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On a lu le livre du Prince Harry pour vous… et on n’est pas déçus !

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[Entretien] Destruction des églises « sans grand intérêt » : Alexandra Sobczak répond à Roselyne Bachelot

JMJ 2011 à Madrid : un souvenir émouvant du pontificat de Benoît XVI

France24 - World

Elite French gendarme shot dead in Guiana operation

Issued on: 25/03/2023 - 16:48

NEWS WIRES

An elite French gendarme was shot dead in France's overseas territory of French Guiana in South America while taking part in an operation against illegal gold mining, the French presidency said Saturday.

The member of the gendarmerie's GIGN, its elite tactical unit, was killed during the operation in Dorlin in the centre of the French territory, said a source close to the matter, asking not to be named.

The Actu17 website, which first reported the incident, said it took place overnight Friday to Saturday.

The French presidency in a statement confirmed the officer, named as Arnaud Blanc, had been killed and said President Emmanuel Macron "hailed his courage" and presented condolences to his partner and two children.

It said that the operation had been conducted jointly with French armed forces deployed in the territory.

Macron had asked the responsible government ministries to continue the fight against the "scourge" of illegal gold mining in Guiana, it added.

French authorities fear the illegal gold extraction is a major source of pollution into sensitive water systems.

In 2022, the French authorities carried out more than 1,000 patrols in the Guiana forest against illegal gold mining, seizing 59 kilograms (130 pounds) of mercury and five kilograms of gold, according to a report from local authorities. 

Local mining operators say 10 tonnes of gold are illegally extracted from French Guiana each year by unauthorised gold miners known locally as "garimpeiros".

French Guiana is one of several significant overseas territories which remain part of France and span South America to the Indian Ocean to the Pacific.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

French Guiana struggles with scourge of cocaine smuggling

The Observers

Illegal fishing in French Guianese waters and an alarming plastic surgery trend

Perspective

Illegal gold mining: A disaster for the Yanomami people of Brazil's Amazon rainforest

L'Humanité

Trois petits robots passés maîtres en cuisine

Actu

Le petit électroménager nous facilite la vie, surtout quand on veut une cuisine rapide, saine et vitaminée. Extracteur de jus, cuisson vapeur ou préparation du riz... rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur le bouton.

André Goulven

Pour bien manger, mangez varié. Si l’on retrouve cette idée dans le discours de nombreux nutritionnistes, ce n’est pas pour rien. Avoir une alimentation diversifiée permet d’éviter les carences, en donnant à son corps tout ce dont il a besoin. Le manque de temps, la gestion du quotidien ou tout simplement le manque d’envie ont pourtant souvent raison des élans culinaires. C’est qu’éviter de manger la même chose semaine après semaine demande de se creuser un peu la tête et d’y consacrer de l’énergie… pas toujours évidente à trouver au moment de passer aux fourneaux. Afin d’y remédier et de s’ouvrir le champ de nouveaux plaisirs gustatifs, pourquoi ne pas se tourner vers de nouvelles acquisitions en matière de petit électroménager ? En plus d’un gain de temps certain, ces appareils permettent de s’essayer à autre chose. On peut alors se laisser imaginer des sushis maison réussis à coup sûr grâce à un cuiseur à riz, des fruits laissés un peu trop longtemps dans la corbeille mais sauvés grâce à un extracteur de jus, ou de délicieux plats sans matière grasse ajoutée et extrêmement rapides à préparer avec un cuit vapeur… Et ça tombe bien, « l’Humanité magazine » vous a sélectionné à l’avance chacun de ces produits.

Bain de vapeur

Disposer légumes et poisson en les répartissant sur les deux étages de la machine, ajouter de l’eau dans le réservoir, tourner la molette, patienter et… c’est prêt ! Plus besoin de beurre ou de contrôler la casserole toutes les deux minutes. Un bon point pour alléger son planning.

www.seb.fr

Juteux

Un bon jus d’orange fraîchement pressé pour bien commencer la journée, tout le monde apprécie. Avec cet extracteur de jus, il suffit d’appuyer sur un bouton. C’est aussi l’occasion d’essayer de nombreuses associations de fruits et de ne pas jeter ceux un peu trop mûrs.

www.create-store.com

Bon riz

Extrêmement populaire en Asie, le « rice cooker » fait de plus en plus d’émules en France. En plus de cuire le riz automatiquement à la perfection, il le garde au chaud jusqu’au moment du service. Parfait pour la préparation du riz à sushi, souvent ratée à la casserole.

www.tefal.frConsommation
Valeurs Actuelles

Affaire Dora Moutot  : est-il encore possible de dénoncer l’idéologie trans ?

Le 15 octobre 2022, sur le plateau de l’émission « Quelle époque ! », la féministe Dora Moutot était invitée à débattre avec Marie Cau, figure emblématique de la communauté queer [Qualifie les personnes qui ne correspondent pas au modèle sexuel traditionnel, NDLR] et première maire transgenre de France. Un échange musclé au cours duquel Dora Moutot avait fustigé les dérives de la transidentité, déplorant notamment qu’être une femme soit désormais uniquement perçu comme un ressenti, et non plus comme une réalité biologique. Interrogée par Léa Salamé sur sa perception de l’édile, la militante l’avait qualifiée d’« homme transféminin ».

Une première plainte pour “mégenrage”

Des propos qui ont suscité l’ire d’activistes trans et de plusieurs médias progressistes ; Dora Moutot se voit bientôt qualifiée de « transphobe », arme de disqualification massive des LGBT-friendly. La militante n’en a cure, qui persiste et signe : « Ces gens sont des personnes malades, qui utilisent des techniques dignes du pire autoritarisme », écrit-elle sur Instagram en réponse à ces propos de l’activiste trans Hanneli Escurier : « Un jour, très proche je pense, des trans vont aller fracasser des TERFS [Trans Exclusionary Radical Feminist : expression qui désigne les militantes qui excluent les femmes trans des luttes féministes, NDLR] C’est comme ça que ça va finir […] Ce n’est pas un appel à la violence, juste une prémonition publique sur quelque chose qui va devenir inévitable. »

« A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

Déterminées à faire taire la militante féministe, Marie Cau, Hanneli Escurier, et les associations LGBT + Mousse et Stop Homophobie ont déposé une plainte avec constitution de partie civile en février contre Dora Moutot pour « injures publiques envers une personne à raison de son identité de genre » et « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ». Cette plainte vise les deux épisodes cités plus haut.

Mais la cabale judiciaire ne s’arrête pas là. Mardi, quatre associations LGBT+, STOP homophobie, Mousse, l’Inter LGBT et Famille LGBT+ ont également porté plainte contre Dora Moutot et son acolyte féministe Marguerite Stern pour « injures et provocations publiques à la haine ou à la violence » contre les personnes transgenres. En cause, le lancement de leur mouvement et plateforme en ligne « Fémelliste » visant à défendre les réalités biologiques et à lutter contre l’activisme trans. Contactée par Valeurs actuelles, Dora Moutot dénonce des attaques qui n’ont d’autre but que « de faire taire toutes les autres femmes en agitant le spectre de poursuites judiciaires ».

Fin février, une tribune signée par plusieurs personnalités dans Marianne faisait état d’un risque pour la liberté d’expression : « On peut ne pas être d’accord avec elle. On peut s’opposer sur le front des idées, mais tenter de la museler en portant plainte : est-ce bien sérieux ? Car qu’est-ce que débattre si ce n’est échanger autour de désaccords ? Le moindre désaccord doit-il se terminer en procès pour x-phobie ? Doit-on rappeler une fois de plus les mots attribués à Voltaire : ‘Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire’ » ? Surtout, le terme de transphobie était remis en cause, posant la question suivante  : « A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

Pour l’aider à faire face aux frais de justice, la jeune femme a ouvert une cagnotte en ligne : https://www.doramoutot.com/proces-cagnotte-dora-moutot

La genèse d’un combat

Pour Dora Moutot, tout a commencé en 2019. À cette période, elle tenait le compte Instagram @tasjoui, qui aborde la sexualité féminine. Elle abordait notamment des questions liées à l’utérus, au vagin ou au clitoris. Ne s’adressant qu’aux « femmes biologiques » – ce qui tombe sous le sens – le compte essuie rapidement des critiques : «  Dans la sphère féministe, nombre de femmes ont cédé à la novlangue transgenriste. Il faut parler de personnes menstruées, de personnes à vulve, de pénis de femme. Tout un tas de vocabulaire que j’ai refusé d’utiliser . »

Son refus de céder aux instances des transactivistes quérulents a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans.

Elle ne le sait pas encore, mais le refus de céder aux instances de cette minorité quérulente a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans : « Au début, ce n’était pas du militantisme contre l’idéologie trans, ça ne faisait juste pas sens pour moi. Je n’avais pas envie de m’exprimer dans ces termes-là, je ne croyais pas en ça. » Depuis lors, elle subit un harcèlement de tous les instants sur les réseaux sociaux. Entre autres déconvenues, Dora Moutot a perdu l’ensemble de ses partenariats rémunérés sur son compte Instagram.

Aujourd’hui, la militante se définit comme « femelliste », soit comme une « femelle humaine  ». En rupture avec les féministes intersectionnelles, elle considère que le corps est la seule chose qui participe à la définition de ce qu’est une femme  : « Quand je parle d’homme transféminin et de femme transmasculine, je parle de la sexuation avant de parler du genre, alors qu’eux placent d’abord le genre ».

Une idéologie totalitaire

L’utilisation de ce vocabulaire fait d’elle une TERF – féministe radicale excluant les personnes trans des luttes féministes – pour ses détracteurs. En France, Dora Moutot, ainsi que Marguerite Stern, toutes deux à l’initiative du site internet femelliste.com, sont malgré elles les représentantes les plus visibles de ce mouvement.

Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique.

Ces derniers mois, la haine que suscite cette perspective exclusivement biologique a pris un tour très inquiétant. Ainsi, le 8 mars, à l’occasion de manifestations pour la Journée internationale des droits des femmes, des féministes intersectionnelles ont recouvert les murs de la capitale de menaces explicites  : « Sauve un trans, tue une TERF », « Mort aux TERFS », « Dora Moutot danger public ». Dernièrement, l’adresse de la militante a été révélée sur Twitter. Désormais, c’est couverte d’un masque, d’un bonnet et de lunettes qu’elle arpente les rues de Paris. « Je trouve ça désolant de ne plus me sentir en sécurité », explique celle qui envisage de quitter la France. Son cas montre la force de pénétration de cette idéologie et son pouvoir de nuisance.

Depuis plusieurs semaines, Dora Moutot tente en vain d’interpeller des personnalités politiques : Gabriel Attal, Marlène Schiappa, Isabelle Rome, pour ne citer qu’eux. En vain. Elle le déplore : « Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique sans qu’aucune institution ne se réveille.  » Et d’appeler de ses vœux à un réveil des consciences face à une idéologie promue dans de nombreux médias.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - Monde

Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

Publié le : 22/03/2023 - 21:02

Romain BRUNET Suivre

Le président de la République a défendu sa réforme des retraites, mercredi, en usant de plusieurs contre-vérités pour justifier les options prises par son gouvernement. France 24 fait le point sur ces affirmations trompeuses.

Emmanuel Macron a reconnu, mercredi 22 mars, demander "des efforts" aux Français avec sa réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans et a déclaré comprendre leur "colère légitime". Un aveu qui tranche avec la présentation de la réforme faite début janvier par sa Première ministre, Élisabeth Borne, qui parlait alors d’une "réforme de justice" et de "progrès".

En revanche, le chef de l’État a multiplié les contre-vérités et autres approximations pour justifier sa réforme et les options choisies. France 24 en dresse la liste et apporte les précisions nécessaires.

>> À lire : Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

 

Emmanuel Macron s’appuie sur la démographie comme principale raison pour justifier sa réforme des retraites. Si ses chiffres sont exacts – il y avait bien autour de 10 millions de retraités lorsqu’il est sorti de l’ENA en 2004 et il devrait effectivement y avoir environ 20 millions de retraités en 2030 –, la nécessité d’une nouvelle réforme en raison de l’accroissement du nombre de retraités n’est pas avancée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Si un déficit à venir de 0,1 % du PIB en 2023 à 0,8 % du PIB en 2050 est effectivement annoncé dans le dernier rapport du COR, publié en septembre 2022, celui-ci souligne toutefois : "Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite." Une affirmation répétée début 2023, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, par le président de cette institution, Pierre-Louis Bras.

Et pour cause, la dynamique démographie n’est pas nouvelle. Les précédentes réformes des retraites, et en particulier celles de 2010 et de 2014, en tenaient déjà compte. C’est ainsi que la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) devrait rester à peu près stable dans l’avenir, selon le COR. Même sans réforme, ces dépenses passeraient de 13,8 % du PIB en 2021 à 13,9 % en 2027, avant d'atteindre une fourchette de 14,2 % à 14,7 %, selon les scénarios, de 2028 à 2032. À plus long terme, entre 2032 et 2070, la part qu'elles représentent par rapport à la richesse nationale "serait stable ou en diminution", "dans une fourchette allant de 12,1 % à 14,7 %" en 2070, anticipe le COR.

Pour autant, le système de retraite sera bel et bien déficitaire dans les années à venir, ce qui peut justifier, politiquement, la nécessité de mener une réforme. Mais rien n’obligeait à changer l’âge de départ légal à la retraite, d'autres leviers pouvant être actionnés pour combler les futurs déficits.

>> À lire : Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

 

Emmanuel Macron évoque justement les principaux autres leviers à sa disposition pour combler le déficit du système des retraites, se laissant aller, là aussi, à quelques inexactitudes. Si les ménages faisant partie des 10 % les plus pauvres touchent en moyenne une pension de 790 euros par mois, rappelons que les ménages parmi les 10 % les plus aisés reçoivent en moyenne une pension de 4 040 euros par mois, selon l'Observatoire des inégalités. Tous les retraités ne sont donc pas logés à la même enseigne.

Concernant les cotisations salariales, le chef de l’État a mis en avant les problèmes de pouvoir d’achat des Français pour justifier son refus d’explorer cette piste. Pourtant, 59 % des Français se disent prêts à cotiser davantage pour éviter de travailler plus longtemps, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié en janvier 2023.

Surtout, Emmanuel Macron exclut de demander le moindre effort aux entreprises, affirmant que "ce n’est pas comme ça que marchent les retraites". Faux : les pensions de retraites sont financées par les cotisations salariales et patronales, la part patronale étant même supérieure (60 %) à la part salariale (40 %).

>> À lire : Réforme des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?

 

Emmanuel Macron s’est efforcé durant toute son interview d’apparaître comme un président "responsable" qui accepte de mener "une réforme impopulaire" pour l’intérêt général des Français. Il a de surcroit regretté que les oppositions fassent le choix de laisser filer les déficits.

Qu'en est-il ? Le Rassemblement national, qui souhaite maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans mais avec la possibilité de partir à 60 ans pour les carrières longues, propose de financer le système grâce à un encouragement de la natalité, la réindustrialisation de la France et l’augmentation des salaires, mais assume par ailleurs que son projet ait "10 milliards d'euros de déficit", selon les propos de la députée Laure de Lavalette.

En revanche, ce n'est pas le choix fait par les partis de la Nupes (La France insoumise, Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, Parti communiste), favorables à la retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation, qui proposent de financer le système en augmentant les salaires – ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes de cotisations –, en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, en créant un million d’emplois, en augmentant les cotisations des hauts revenus et en supprimant la plupart des exonérations de cotisations.

>> À lire : Retraites : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?

 

Le président de la République est venu avec un graphique du journal Le Parisien pour montrer que les Français partent plus tôt à la retraite que leurs voisins européens. Si Emmanuel Macron a raison, il convient toutefois de nuancer cette affirmation.

Si la comparaison de l’âge légal de départ à la retraite montre effectivement de grandes disparités, il est préférable de comparer l’âge effectif de départ. Car pour avoir une retraite complète, les Français doivent actuellement cotiser 42 ans et sont donc souvent contraints de travailler au-delà de 62 ans – nombre d’entre eux ayant des carrières incomplètes doivent même aller jusqu’à 67 ans, âge d’annulation de la décote. Au contraire, les Allemands, par exemple, dont l’âge de départ est fixé à 66 ans, préfèrent souvent partir plus tôt, quitte à toucher une pension plus faible.

Ainsi, selon un rapport dressant un "panorama des systèmes de retraite en France et à l’étranger" publié en 2022 par le COR, l’âge moyen de liquidation des droits à la retraite en France était en 2019 de 62,6 ans pour les femmes et de 62,0 ans pour les hommes. La même année, cette moyenne était, pour les femmes, de 63,3 ans en Italie, 63,7 ans en Belgique, 64,3 ans en Espagne, 64,4 ans en Allemagne et en Suède et de 66,0 ans aux Pays-Bas. Pour les hommes, elle était de 62,5 ans en Belgique, 63,1 ans en Italie, 63,7 ans en Espagne, 64,0 ans en Allemagne, 64,4 ans en Suède et 66,0 ans aux Pays-Bas.

Un écart qui continue de se resserrer puisque la réforme Touraine de 2014 allonge progressivement la durée de cotisation à 43 annuités – l’actuelle réforme vise à accélérer ce processus – et que l’âge de départ effectif moyen à la retraite en France s’acheminait déjà, d’ici la fin des années 2030, vers les 64 ans, selon le COR.

>> À lire : Réforme des retraites : le 47.1, l’arme du gouvernement pour éviter l’obstruction

 

Emmanuel Macron a accusé les syndicats, et en particulier la CFDT, de n’avoir proposé aucun "compromis" sur sa réforme des retraites et d’avoir joué la politique de la chaise vide. "Déni" et "mensonge", a répondu Laurent Berger, le patron de la CFDT, "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp, sur le fait que la CFDT aurait proposé à son congrès une augmentation de la durée de cotisation, (...) sur le fait qu'on [n'aurait] pas fait de contre-propositions".

Si les syndicats sont unanimes pour s’opposer au recul de l’âge légal de départ à la retraite, ils défendent en revanche des propositions différentes. La CGT est ainsi favorable à un retour à la retraite à 60 ans, tandis que la CFDT propose un régime universel à points. Ils ont toujours été ouverts au dialogue depuis le début des discussions, à l’automne dernier, avec le gouvernement, mais ont déploré l’inflexibilité de l’exécutif sur les 64 ans.

Il est toutefois vrai que lors du Congrès de Lyon, en juin 2022, la direction de la CFDT avait essuyé un camouflet en étant contrainte par un vote interne de durcir sa résolution générale. Les délégués avaient adopté un amendement affirmant que "l'allongement de l'espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation", prenant ainsi le contre-pied de la formulation initiale, qui affirmait que "l'allongement de l'espérance de vie peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation".

>> À lire : Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

 

Le président de la République a jugé que la contestation contre sa réforme des retraites était moins forte que les précédentes. C’est faux. Avec 1,28 million de manifestants partout en France le 7 mars, selon le ministère de l’Intérieur, et 3,5 millions selon la CGT, il s’agit – quelque soit le chiffre choisi – de la plus forte mobilisation enregistrée contre une réforme des retraites.

En comparaison, la mobilisation contre la réforme de 2010 a rassemblé le 12 octobre entre 1,23 et 3,5 millions de personnes. Le 13 mai 2003, entre un million de manifestants, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats, ont défilé contre la réforme Fillon. Et en 1995, les manifestations contre le plan Juppé ont rassemblé à leur apogée, le 12 décembre, entre un million de personnes, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats.

Il est à noter que si les réformes de 2003 et 2010 sont effectivement entrées en vigueur, les mesures de 1995 liées aux retraites furent finalement abandonnées par le Premier ministre Alain Juppé. Les réformes de 1993 et de 2014 n’ont, elles, pas suscité de fortes contestations dans la rue.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 22 MARS

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L'Humanité

Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
France24 - World

Deadly tornado and thunderstorms rip through Mississippi

Issued on: 25/03/2023 - 13:57

NEWS WIRES

At least 23 people were killed and dozens injured as a tornado and strong thunderstorms swept across Mississippi late on Friday, the state’s emergency management agency said after the twister left a trail of damage for more than 100 miles (160 km).

Four people were missing as search and rescue teams combed through the destruction looking for survivors after the storm struck Silver City in Western Mississippi, the Mississippi Emergency Management Agency said in a series of tweets.

“Unfortunately, these numbers are expected to change,” it said, referring to the death toll.

Search and rescue teams were also out in Rolling Fork, a town that saw the brunt of the tornado, CNN reported.

“I’ve never seen anything like this,” Brandy Showah told CNN. “This was a very great small town, and now it’s gone.”

At least 24 reports of tornadoes were issued to the National Weather Service overnight by storm chasers and observers.

Photographs of the destruction published by news networks showed entire buildings left in rubble and cars turned over on their sides as people climbed through the debris in darkness.

 

Many in the MS Delta need your prayer and God’s protection tonight. We have activated medical support—surging more ambulances and other emergency assets for those affected. Search and rescue is active. Watch weather reports and stay cautious through the night, Mississippi!

March 25, 2023

 

“Many in the MS Delta need your prayer and God’s protection tonight,” Governor Tate Reeve said in a tweet.

“We have activated medical support—surging more ambulances and other emergency assets for those affected. Search and rescue is active.”

(Reuters)

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Latest California storm leaves at least two dead and breaks levee

Cyclone Freddy claims at least 326 lives in Malawi after lashing southern Africa a second time

Death toll from Brazil storm rises to more than 60

Valeurs Actuelles

[Bigot] La France est-elle à la veille d’une nouvelle révolution ?

La France se trouve aujourd’hui confrontée à deux mouvements distincts.

Depuis vendredi dernier, un mouvement d’étudiants et de lycéens se réunit le soir, dans les centres des grandes villes universitaires. À côté de ces “petits soirs”, il y a de “grandes journées”. Depuis le début du mouvement social, des Français manifestent à l’appel de l’intersyndicale. Les premiers mouvements sont illégaux, les autres sont déposés en préfecture et autorisés.

Chaque mouvement est déjà dépassé par sa base.

Les manifestations de l’intersyndicale sont convoquées à jour et heure dites et se déroulent dans un cadre et suivant un parcours précis. Pourtant, la France périphérique utilise la contestation syndicale pour exprimer sa colère. Les déambulations ne tombent pas du ciel et La France insoumise cherche à récupérer ces jeunes bobo-gauchos mais comme dit le poète, c’est plutôt « puisque ces mystères nous échappent, feignons d’en être les organisateurs ». Au fond, comme tous leurs ainés, au moins depuis les manifestations contre le CPE, ces jeunes improvisent un rite initiatique et cherchent une cause en même temps qu’à se retrouver et à prouver leur courage.

La sociologie et la géographie de ces deux mouvements sont très différentes : les centre-villes universitaires et les enfants de bobos d’un côté et le monde salarié sur tout le territoire de l’autre. Chacun de ces mouvements pourrait s’étendre. Les jeunes des quartiers pourraient rejoindre les étudiants gaucho-bobos car il n’y a pas de barrière étanche entre étudiants et lycéens ni entre lycéens. Du côté des cortèges classiques, le barycentre se situe encore du côté des salariés des services publics mais les gilets jaunes sont déjà là et leur colère pourrait enfler.

Tout le monde peut d’autant plus facilement s’unir que le Président martèle qu’il n’y a aucune alternative.

La contestation changera de nature lorsque les deux mouvements se seront rejoints. L’avenir de la contestation va se jouer là. La jonction est plutôt bien partie sauf si les casseurs, les pilleurs et les racailles s’en mêlent.

Bien sûr, les syndicats sont concurrents, mais tous sont d’accord : le président s’est bien foutu de leur gueule !

Bien sûr, LFI et les syndicats ne s’aiment pas, mais tous ont été humiliés par la comparaison avec les factieux du Capitole, évoquée mercredi midi par Emmanuel Macron dans son interview sur TF1 et France 2.

Bien sûr, le Rassemblement national n’appellera pas à la révolution, mais ses électeurs n’en peuvent plus et sa patronne a dit qu’elle n’éteindra pas l’incendie.

Bien sûr, en pleine inflation, la France périphérique n’a pas le luxe de se révolter, mais elle est à bout.

Tout le monde peut d’autant plus facilement s’unir que le président, par son amateurisme revendiqué, par son mépris à peine dissimulé, par sa morgue imbécile incarne à merveille ce système qui prétend qu’il n’y a pas alternative. Le risque est donc très grand d’une réédition des gilets jaunes appuyés cette fois par la jeunesse et par les syndicats.

La France, au bord de l’explosion ?

La France est-elle pour autant à la veille d’une révolution ?

D’abord, qu’est-ce qu’une révolution ? Idéologiquement, c’est un changement violent et radical de régime et de valeurs politiques. On passe de la monarchie d’ancien régime à la République, de l’empire du shah à la République islamique, de l’URSS communiste à la fédération de Russie capitaliste. Et on est prêt, pour y arriver, à y laisser sa peau. Techniquement, une révolution, c’est une situation dans laquelle le pouvoir échoue à réprimer la foule en colère, souvent car les forces de l’ordre, les CRS mettent la crosse en l’air.

La France de 2023 est-elle pré-révolutionnaire ? La réponse est malaisée voire contradictoire. D’un côté, la France n’est pas dans une situation objectivement révolutionnaire. Et de l’autre, l’explosion semble inévitable et difficile à arrêter.

La France n’est pas objectivement révolutionnaire. D’abord, il manque à la France de 2023 deux ingrédients clés d’une révolution : la démographie et l’idéologie. Les révolutions éclatent dans des pays où plus de 50 % de la population a moins de 20 ans, nous n’y sommes plus. La plupart des sondages indiquent que les Français ne veulent pas renverser la République au nom d’une nouvelle idéologie. Et si Mélenchon est un bolchévique avec le couteau entre les dents, il ne veut que la VIème République, pas la dictature du prolétariat.

Mais la France est subjectivement au bord de l’explosion. L’exaspération y est telle que oui, le pouvoir peut tomber. D’abord, il y a un effet accumulation de la pression. Combien de décennies de mensonges, de trahisons et de cocufiage démocratique ? Rappelons qu’au plus fort des Giles jaunes, 40 % des Français soutenaient la violence des manifestants. Nous n’en sommes plus là. Nous sommes plus loin.

Les forces de l’ordre, elles aussi à bout

Ensuite, si les CRS, les gendarmes et les policiers sont légalistes, ce sont aussi des citoyens. Sociologiquement, il est peu probable qu’ils soutiennent la réforme des retraites. Eux-aussi sont à bout. Ils ont déjà sauvé Macron une fois, il n’est pas sûr qu’ils le sauveront deux fois.

Comment sortir d’une situation où l’ordre public pourrait tomber ? A court terme, il n’y a que le référendum de l’article 11 ou le retrait sinon ce sera le saut dans l’inconnu. Ce n’est pas une crise de régime mais c’est une crise de la représentation. Le peuple ne veut pas sortir de la République, il estime que ses représentants l’ont trahi en lui imposant une politique dont il ne veut pas.

Pourtant, les élections sont libres. Si le pouvoir n’avait pas été élu, il n’y aurait pas de contradiction. Le gouvernement serait un usurpateur. Ce n’est pas le cas. Le président Macron a d’ailleurs beau jeu de dire qu’il a été démocratiquement élu. Inversement, si 70 à 80 % de Français ne soutenaient pas les manifestants, ces derniers ne seraient que des factieux. Ce n’est pas le cas.

Deux constats très simples éclairent cette crise de représentativité et permettent de surmonter ce paradoxe qui voit le peuple accuser ses représentants élus de trahir la démocratie.

Un bloc élu très largement minoritaire

D’abord, entre un tiers et une moitié des électeurs ne votent plus et si l’on ajoute à ces abstentionnistes les électeurs du RN et de LFI, on réalise qu’effectivement le bloc élitaire élu est archi minoritaire et que 70 à 80 % du corps électoral ne veut pas de sa politique.

Ensuite, les opposants au système, le RN et Reconquête mais aussi LFI et les les autres partis de la Nupes peinent à convaincre et aucun d’eux, pris séparément, ne dépasse le bloc élitaire Macron + Les Républicains.

De plus, les opposants au système sont incapables de s’allier. Marine Le Pen déteste bien plus Jean-Luc Mélenchon et ce dernier déteste bien plus Marine Le Pen que chacun d’eux ne détestent Emmanuel Macron.

La crise de représentation s’étend donc à ceux qui la dénoncent.

On comprend mieux pourquoi le bloc élitaire continue à gouverner alors qu’il n’a plus que 25 ou 30 % des Français derrière lui.

On comprend aussi qu’il y a un problème d’offre politique.

Tant qu’une alternative majoritaire et crédible au bloc élitaire ne s’est pas constituée, il n’y aura pas de sortie politique à la crise.

Réfléchissons au lien entre ces deux constats.

C’est parce qu’aucune alternative crédible, séduisante, enthousiasmante n’existe que les abstentionnistes restent chez eux.

C’est parce que les deux critiques du système euro-libéral, la critique identitaire et la critique sociale reste séparée que ces deux critiques restent politiquement stériles.

Or, tant qu’une alternative majoritaire et crédible au bloc élitaire ne s’est pas constituée, il n’y aura pas de sortie politique à la crise. Ou alors temporaire, fragile.

Si ceux qui le contestent étaient en mesure de s’unir alors il y aurait une alternative ultra majoritaire au fameux There is no alternative. L’euro-libéralisme s’écroulerait rapidement. L’UE connaîtrait le même sort que l’URSS. La France serait de retour et se redresserait rapidement. Il faudrait pour cela préférer la France à la gauche. Il faudrait pour cela préférer la France à la droite.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

McTominay at the double as Scotland down Cyprus in Euro qualifier

Issued on: 25/03/2023 - 18:00

Glasgow (AFP) – Scotland substitute Scott McTominay scored twice late on to seal a 3-0 win over Cyprus in their opening match of the Euro 2024 qualifying campaign at Hampden Park on Saturday.

Aston Villa midfielder John McGinn put Scotland ahead in the 21st minute but from then it was a largely drab contest until Manchester United midfielder Tominay came off the bench to score in the 87th minute before adding another goal from close range in stoppage time.

Cyprus ended the match with 10 men after Nicholas Ioannou was sent off for a second bookable offence, having booted the ball away.

Scotland's victory in Glasgow marks the first time they have won their opening European Championship qualifier since 2006.

But a sterner test awaits on Tuesday with the visit of Spain.

Nevertheless, this was a morale-boosting success, with Saturday's win coming just two days after it was announced Scotland manager Steve Clarke had agreed a new deal to stay in charge of the national side until the 2026 World Cup.

Scotland goalkeeper Angus Gunn, handed his debut in place of the injured Craig Gordon, was first involved in the 17th minute when he made a comfortable save following a long-range shot by Grigoris Kastanos.

Minutes later a dull match sparked into life when Scotland went ahead.

Scotland captain Andy Robertson's deflected cross found McGinn, who volleyed in from close range at the back post, although it need a lengthy VAR check to confirm the goal.

The match, however, then reverted to type and the mood became increasingly tense late on when Gunn, the son of former Scotland No 1 Bryan Gunn, saved well from Andronikos Kakoullis's deflected drive.

But the home crowd's nerves were eased when McTominay struck from three yards after Lyndon Dykes headed down a cross from Ryan Christie, with the United midfielder on target again from 12 yards in the third of five added minutes.

And there was still time for Ioannou's act of petulance to be punished by a red card.

© 2023 AFP

Valeurs Actuelles

[Bigot] Le juste prix du vivre ensemble

[Bigot] Ukraine, un an après : le gâchis français

[Bigot] Ukraine, le patriotisme européen de substitution

[Bigot] IVG dans la constitution : la vie politique française en voie d’américanisation

[Bigot] Ukraine : arrête tes chars Macron !

[Bigot] La réforme des retraites à la lanterne

[Bigot] Désindustrialisation, endettement, la France d’aujourd’hui sera-t-elle la Grèce de demain ?

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[Bigot] “Qatargate” : faut-il boycotter le Parlement européen ?

[Bigot] Sciences Po, temple de la soumission au “wokisme”

L'Humanité

Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
    France24 - World

    Bagnaia wins first ever sprint at Portugal MotoGP

    Issued on: 25/03/2023 - 17:48

    Portimao (Portugal) (AFP) – World champion Francesco Bagnaia won Saturday's Portuguese MotoGP sprint ahead of fellow Ducati rider Jorge Martin and Honda's Marc Marquez.

    This was the inaugural sprint in an innovation that will see the riders contest a 12-lap race for half the points awarded for Sunday's showpiece event.

    Marquez, a six-time MotoGP world champion, had surprisingly started from his 64th career pole position ahead of Bagnaia and Martin having struggled in Friday practice where he also crashed out.

    "I spent a lot of energy. It was only 12 laps, but we did an extraordinary job today," said Marquez, whose career has stalled after undergoing four surgeries in recent seasons.

    "Tomorrow is the most important race of the weekend, it will be more difficult."

    Despite his reservations, Marquez will still start Sunday's race from pole position where he will seek his 60th premier class victory but first since the autumn of 2021.

    This first sprint race in MotoGP history was marked by a shuddering collision between Italian riders Enea Bastianini of Ducati and Luca Marini of the satellite Ducati-VR46 team.

    Bastianini was taken to the medical centre because of pain in his right arm.

    The crash came a day after Spanish veteran Pol Espargaro was hospitalised with "severe spinal trauma" after a crash in practice.

    The high-speed crash suffered by 31-year-old Espargaro on his KTM Tech3 GASGAS bike caused a long interruption to the session which eventually finished around two hours late.

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    Le livre de la semaine : Le Phénomène trans, le regard d’un philosophe

    Dany-Robert Dufour, philosophe et professeur à l’université Paris-VIII, décortique les stratagèmes qu’utilise le système trans pour imposer sa vision du monde. À coups de campagnes de propagande médiatique, ce cheval de Troie a même dévoyé l’idéologie libérale. Peut-on changer de sexe comme on change d’apparence, de frigo ou de fond d’écran ? « J’y vois [dans le système trans] une subversion parfaitement compatible avec le relativisme généralisé prôné par la culture néolibérale », analyse-t-il. Pour alerter sur les dangers du phénomène, l’auteur rappelle que deux tiers des personnes ayant “transitionné” ont déjà eu des pensées suicidaires. Un ouvrage qui s’adresse autant aux parents qu’aux adolescents tentés de céder à une mode qui n’a pas fini de décimer toute une génération.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

    ChatGPT-Valeurs actuelles : qui dit la vérité ? Le “grand remplacement”, mythe ou réalité ?

    Migrants à Callac : après les révélations de Valeurs actuelles, Viltaïs améliore les conditions d’accueil de ses réfugiés

    Réforme des retraites : à l’Assemblée, le 49-3 de la dernière chance

    [Info VA] A Callac, l’association pro-migrants Viltaïs installe des réfugiés soudanais… sur des matelas à même le sol

    Au Mans, le regain d’intérêt pour une chapelle menacée de destruction par la mairie socialiste

    Loi Evin, culpabilisation du consommateur… Et si on lâchait la grappe au vin français ?

    Callac, le village qui dit non aux migrants

    Au Mans, des jeunes se mobilisent contre la destruction de la chapelle Saint-Jospeh

    Avec « Femelliste », Dora Moutot et Marguerite Stern dénoncent les dangers de l’idéologie transgenre

    France24 - Monde

    Aux États-Unis, un homme reconnaît son rôle dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

    Publié le : 25/03/2023 - 07:56

    FRANCE 24 Suivre

    Rodolphe Jaar, ressortissant haïtiano-chilien, a plaidé coupable vendredi à Miami de "soutien matériel" au commando qui a assassiné le président haïtien Jovenel Moïse dans sa résidence en 2021, selon des documents judiciaires.

    Avancée judiciaire dans l'enquête sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse. Rodolphe Jaar, qui possède la double nationalité haïtienne et chilienne, a plaidé coupable vendredi 24 mars aux États-Unis à des accusations liées à cette affaire, selon des documents judiciaires.

    L'homme âgé de 50 ans a reconnu avoir fourni un "soutien matériel et des ressources" en sachant que cela servirait à séquestrer et tuer le dirigeant de ce pays pauvre des Caraïbes, selon son plaider-coupable.

    Il est le premier à reconnaître sa culpabilité parmi les 11 individus détenus aux États-Unis et accusés d'avoir planifié l'assassinat depuis Miami, en Floride.

    Jovenel Moïse avait été tué en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens dans sa résidence privée de Port-au-Prince sans que ses gardes du corps n'interviennent. Selon l'accusation, Rodolphe Jaar avait logé et armé les membres du commando.

    L'Haïtiano-Chilien avait été présenté en janvier 2022 devant un tribunal de Miami, après son arrestation en République dominicaine.

    En plaidant coupable, l'homme a proposé d'aider les autorités fédérales qui enquêtent sur le meurtre de Jovenel Moïse, dans l'espoir d'obtenir une réduction de peine.

    Rodolphe Jaar risque la prison à perpétuté. Sa sentence sera rendue au début du mois de juin.

    Soif d'argent et de pouvoir

    La soif d'argent et de pouvoir est à l'origine du complot visant à tuer Jovenel Moïse, avait déclaré Markenzy Lapointe, procureur du district sud de la Floride, lors d'une conférence de presse tenue le 15 février à Miami.

    À cette occasion, il avait annoncé l'arrestation de quatre suspects, dont le Vénézuélien Antonio Intriago et le Colombien Arcangel Pretel Ortiz.

    L'enquête américaine a révélé qu'Antonio Intriago et Arcangel Pretel Ortiz, directeurs de la société de sécurité CTU de Miami, avaient élaboré un plan pour enlever le président haïtien et le remplacer par Christian Sanon, un citoyen haïtien-américain qui souhaitait devenir président du pays caribéen.

    En échange du renversement de Jovenel Moïse, ils s'étaient vu promettre des contrats lucratifs pour la construction d'infrastructures et la fourniture de forces de sécurité et d'équipements militaires dans le cadre d'un futur gouvernement dirigé par Christian Sanon – également inculpé aux États-Unis –, selon les procureurs.

    Après avoir échoué à kidnapper le président haïtien, les dirigeants du coup d'État auraient décidé de l'assassiner à l'aide d'un commando de 20 Colombiens engagés par CTU.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Assassinat du président haïtien Jovenel Moïse : quatre hommes arrêtés aux États-Unis

    Haïti : l'enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse dans une impasse

    États-Unis : un ancien sénateur haïtien inculpé pour son rôle dans le meurtre de Jovenel Moïse

    France24 - World

    Israelis protest ahead of crunch week for justice reforms

    Issued on: 25/03/2023 - 17:44Modified: 25/03/2023 - 17:42

    Tel Aviv (AFP) – Thousands of Israelis rallied in Tel Aviv Saturday against a controversial judicial overhaul by the hard-right government, ahead of a key week expected to see more legislative steps and mass protests.

    The latest demonstration to hit Israel's commercial hub came days after Prime Minister Benjamin Netanyahu vowed to press on with the changes despite mounting international alarm.

    "We're here today to show up and add our voice to the hundreds of thousands, if not millions of Israelis that support the values that this country was founded on," said high-tech worker Daniel Nisman, mentioning democracy and tolerance.

    "This is all we can hope for, that he (Netanyahu) brings us back from the edge of the abyss," the 36-year-old told AFP.

    Demonstrations erupted in January after the coalition announced its reform package, which the government says is necessary to rebalance powers between lawmakers and the judiciary.

    Rallies have repeatedly drawn tens of thousands of protesters, according to Israeli media estimates, and an AFP journalist saw thousands already gathering in Tel Aviv early on Saturday evening.

    "More Israelis are waking up," said Josh Drill, a spokesman for the Umbrella Movement of protests.

    "We're not going to live in a dictatorship. Even if they do pass the judicial coup, this protest is not going anywhere," the 26-year-old told AFP ahead of the rally.

    'End the rift'

    Plans to hand more control to politicians and diminish the role of the Supreme Court have been questioned by Israel's top allies including the United States.

    US President Joe Biden has expressed "our concerns over these proposals, these proposed judicial reforms", White House spokeswoman Karine Jean-Pierre said on Wednesday.

    Netanyahu was also met by hundreds of protesters in London, where he met his British counterpart Rishi Sunak on Friday.

    During the talks, the British premier "stressed the importance of upholding the democratic values that underpin our relationship, including in the proposed judicial reforms", a spokesperson said.

    Israeli lawmakers are due to vote on a central part of the government's proposals next week, which foresees changing the way judges are appointed.

    Netanyahu said Thursday that the legislation "does not take control of the court but balances and diversifies it".

    A parliamentary committee has amended the draft law with the aim of making it more palatable to opponents, but the opposition has ruled out backing any part of the reform package until all legislative steps are halted.

    In response, demonstrators have announced a "national paralysis week", including countrywide rallies, protests outside ministers' homes and on Wednesday outside parliament.

    In his televised address on Thursday, Netanyahu said he would do everything "to calm the situation and end the rift in the nation".

    Even so, the premier said his administration remained "determined to correct and responsibly advance the democratic reform that will restore the proper balance between the authorities" by ploughing on with the overhaul.

    Netanyahu came under fire a day later from Israel's attorney general, Gali Baharav-Miara, who said his public intervention was "illegal" due to his ongoing corruption trial.

    The top legal official cited a previous court ruling that an indicted prime minister has no right to act on a matter that could place him in a conflict of interest.

    © 2023 AFP

    France24 - World

    New violent clashes rock France in water protest

    Issued on: 25/03/2023 - 17:36Modified: 25/03/2023 - 18:03

    Sainte-Soline (France) (AFP) – French police again clashed with protesters Saturday as campaigners sought to stop the construction of reservoirs in the southwest, the latest in a series of violent standoffs as social tensions erupt nationwide.

    The violent scenes in Sainte-Soline in western France came after days of violent protests nationwide over President Emmanuel Macron's pension reform that prompted the cancellation of a visit by King Charles III of the UK.

    The protest movement against the pension reform have turned into the biggest domestic crisis of Macron's second mandate, with daily clashes in the streets of Paris and other cities between police and protesters.

    Several protesters and members of security forces were wounded in the clashes around Saite-Soline as campaigners sought to stop the construction of reservoirs for the agricultural industry, according to the authorities.

    A long procession set off late morning, comprising at least 6,000 people according to local authorities and around 25,000 according to the organisers.

    More than 3,000 members of the security forces were deployed, with "at least 1,000" potentially violent activists, including some from Italy, present, officials said.

    Around the construction site, defended by the police, violent clashes quickly broke out between the security forces and radical militants, AFP correspondents said.

    'Simultaneously stand up'

    Multiple projectiles and improvised explosives were thrown by protesters, with police responding with tear gas and water cannon.

    Two protesters were seriously wounded, including one who was hospitalised with a brain injury, the authorities said.

    Sixteen members of the security forces were wounded, six of whom were hospitalised regionally and one of whose injuries were so serious he was evacuated by helicopter.

    "While the country is rising up to defend pensions, we will simultaneously stand up to defend water," said the organisers gathering under the banner of "Bassines non merci" ("No to reservoirs, thank you").

    Eleven people were detained after police seized cold weapons, including petanque balls and meat knives, as well as explosives.

    While not directly related to the anti-pensions reform campaign, the clashes over the water reservoir construction have added to tensions in an increasingly challenging situation for the government.

    The cancellation of Charles' state visit -- which was to be his very first abroad as monarch -- was a major embarrassment for Macron and acknowledgement of the seriousness of the situation.

    After the worst clashes yet of the three-month movement on Thursday night, protest activity has been less intense in the last 24 hours.

    But the government is bracing for another torrid day on Tuesday when unions are due to hold another day of strikes and protests.

    This would have been the second full day of Charles' visit, which now must find a new date in his packed calendar. Instead, Germany will be his first foreign destination as monarch.

    The scenes in France have sparked astonishment abroad. "Chaos reigns in France," said the Times of London above a picture of rubbish piling up. "Macron surrenders to the mob," said the mass-circulation Daily Mail over the cancellation of the king's visit.

    'I will not give up'

    Uproar over legislation to raise the retirement age from 62 to 64 was enflamed when Macron exercised a controversial executive power to push the plan through parliament without a vote last week.

    The streets of the capital have also been strewn with rubbish because of a strike by waste collectors.

    But there has also been controversy over the tactics used by the French security forces to disperse the protests.

    The Council of Europe -- the continent's leading human rights watchdog -- warned that sporadic acts of violence "cannot justify excessive use of force by agents of the state" or "deprive peaceful protesters of their right to freedom of assembly".

    Macron has defiantly refused to offer concessions, saying in a televised interview Wednesday that the changes needed to "come into force by the end of the year".

    The Le Monde daily said Macron's "inflexibility" was now worrying even "his own troops" among the ruling party.

    "I will not give up seeking to convince," Borne told a conference on Saturday.

    "I will not give up on building compromises. I will not give up on acting. I am here to find agreements and carry out the transformations necessary for our country and for the French."

    © 2023 AFP

    France24 - Monde

    Des Nigérians déchirent leur passeport pour protester contre les résultats des élections

    Publié le : 24/03/2023 - 18:24

    Pariesa Brody Suivre

    Depuis le 20 mars, des vidéos partagées en ligne montrent des Nigérians qui disent détruire leur passeport pour exprimer leur colère contre les résultats des élections générales qui ont eu lieu en février et mars. Des images qui illustrent la colère d’une partie de la population, qui dénonce des fraudes dans ces scrutins.

    "En raison de ce qui s'est passé lors des dernières élections, je refuse à partir d'aujourd'hui d'être associé à quoi que ce soit concernant le Nigeria", déclare cet internaute avant de déchirer en deux ce qu’il présente comme son passeport. "Le Nigeria est un État en faillite", dit-il.

    *This is Heart broken* 😭😭 *Operation destroy your Nigeria Passport treading. Are you a proud Nigerian? pic.twitter.com/mJIKQP7Pw1

    March 21, 2023

     

    Une autre vidéo montre un homme qui dit faire partie de la diaspora nigériane. Avant de déchirer son passeport, il déclare : "Ayant observé d'un œil critique la manière dont les élections nigérianes se sont déroulées jusqu'à présent, je suis arrivé à la conclusion que le Nigeria ne pourra jamais être racheté. En conséquence, j'ai décidé de ne plus être associé à quoi que ce soit qui s'appelle Nigeria."

    A frustrated Nigerian in diaspora tears his Nigerian passport into pieces and vowed never to have anything to do with Nigeria again after witnessing what happened in this election period.~ @Loud_Mout pic.twitter.com/XtikVlFyIe

    March 20, 2023

    "Je nie être un Nigérian", déclare un autre.

    As this British nigeria passport is been torn so shall nigeria be torn to piece’s British included. pic.twitter.com/T8cQYmeUPG

    March 20, 2023

     

    "J'ai tellement honte d'être Nigérian", dit cet homme avant de déchirer le document page par page.

    Watch: Another disappointed supposed Nigerian angrily destroys his Nigeria international green passport, after his experience with the just concluded Nigeria fraudulent guber election.. pic.twitter.com/FUmLdUx8BF

    March 20, 2023

     

    Ce geste est essentiellement symbolique, car le fait de détruire un passeport n’a pas de conséquence sur la citoyenneté d'une personne. Les passeports sont des documents de voyage et peuvent être réédités s'ils sont endommagés. Un certain nombre de commentateurs de ces vidéos ont d’ailleurs exprimé leur scepticisme, certains supposant que les passeports étaient périmés.

    La rédaction des Observateurs de France 24 n'a pas été en mesure de vérifier si ces vidéos montraient des personnes déchirant des passeports valides.

    Des scrutins aux résultats contestés

    Les élections générales de 2023 au Nigeria ont fait l'objet de plusieurs controverses, des critiques et des dirigeants de l'opposition affirmant que le vote avait été truqué.

    Ces vidéos ont été diffusées après que les résultats des élections locales ont commencé à affluer, un mois après que la victoire à la présidentielle a été attribuée à Bola Tinubu, candidat du parti All Progressives Congress (APC), le même que le président sortant, Muhammadu Buhari. De nombreuses élections locales de gouverneurs ont également été remportées par l'APC.

    Beaucoup espéraient un changement dans le statu quo. Peter Obi a bénéficié d'un large soutien, notamment parmi les jeunes Nigérians. Se présentant sous l'étiquette du Parti travailliste plutôt que sous celle de l'un des deux principaux partis politiques du Nigeria, l'APC et le People's Democratic Party (PDP), il est devenu le héros des électeurs mécontents, promettant de s'attaquer au chômage des jeunes et à la corruption.

    Le 21 mars, Peter Obi et le candidat du PDP, Atiku Abubakar, ont déposé une requête en annulation des résultats de l'élection. Les deux anciens candidats ont invoqué des irrégularités dans les processus de vote et ont demandé à la commission électorale d'organiser une nouvelle élection.

    Des observateurs extérieurs ont pointé toute une série de problèmes en lien avec l'élection, notamment les défaillances des systèmes destinés à empêcher la manipulation des votes. D'autres ont signalé des cas endémiques d'achat de votes, en particulier lors des élections locales, où des agents de partis ont été vus en train de donner de l'argent ou des provisions en échange de votes.

    Le Nigeria connaît une baisse de la participation électorale depuis 20 ans, ce qui, selon les analystes, pourrait être dû à la suppression d'électeurs ou aux progrès technologiques qui empêchent une même personne de voter plusieurs fois.

    La commission électorale nigériane a nié les allégations de problèmes techniques ou de manipulation des bulletins de vote.

    Télécharger l'application

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    France24 - World

    Brazil's Lula, ill with pneumonia, postpones China trip

    Issued on: 25/03/2023 - 17:34

    Brasília (AFP) – Brazil's leftist leader Luiz Inacio Lula da Silva, who was due to head to China for key talks with President Xi Jinping, has indefinitely postponed his trip to recover from pneumonia, the government said Saturday.

    Lula, who succeeded the far-right leader Jair Bolsonaro at the start of the year, had hoped to use the trip next week to reclaim his country's role in global diplomacy, with discussions in Beijing expected to focus on reinforcing trade and the war in Ukraine.

    No new date was given for the 77-year-old Lula's trip, the government said, adding that Chinese authorities had already been told of the decision.

    Lula had originally been scheduled to leave on Saturday but that was put back by a day due to what his office called a case of "mild pneumonia," which was being treated with medication.

    But doctors suggested he put off the trip after a new exam on Saturday.

    "Despite the improvement in his condition, the president's medical service recommends that the China trip be postponed" until Lula is no longer contagious, physician Ana Helena Germoglio said, according to the government statement.

    Just three months into his latest term as president -- he has already visited Argentina and the United States -- the six-day trip to China, Brazil's largest trading partner, was seen as key for Lula.

    The official visit was set to begin on Tuesday with his meeting with Xi.

    Lula's health has been a source of concern in recent years.

    In November, Lula -- who first governed Brazil from 2003 to 2010 -- had surgery to remove a lesion from his vocal cords.

    The president was diagnosed with throat cancer in 2011, shortly after he left the presidency. He went into remission after undergoing treatment.

    © 2023 AFP

    BBC

    SANS TITRE

    Local Mississippi TV station WAPT spoke to Rolling Fork resident Shanta Howard who said it was a fight for life.

    “We had to help dead bodies out of the house, so that is very disturbing,” she told WAPT.

    Another resident Andy Anderson said he and his wife ran to take shelter.

    “Ran down to the tub in the bathroom with my wife (and) threw pillows on top of us,” he said.

    Meanwhile, local news station WTVA 9 News is reporting that the Mayor of Amory, Corey Glenn has announced a temporary curfew for residents and told them to boil their water after the city water department was struck by the twister.

    The curfew will be in effect from 8pm until 6am.

    If you're just joining us, here's a reminder of what's been happening since a tornado ripped through the US state of Mississippi on Friday night:

    The National Weather Service in Jackson has said last night's tornado was among the deadliest in Mississippi history.

    Only five other tornadoes in state history reported more casualties. A sixth tornado in 2011 also reported 23 deaths.

    Drone footage captures the devastation after a tornado hits Rolling Fork, Mississippi.

    The latest tornado outbreak in Mississippi is only the latest in an active winter of extreme weather in the southern US.

    There was a preliminary total of 168 tornadoes across the US in January - the second highest number on record. Alabama led all states with 49 tornadoes between January and February.

    Yet tornado season in the southern US states hasn't even officially peaked. April, May and June tend to be the most active months for severe weather and tornadoes in the region.

    Mississippi state governor Tate Reeves has shared an update on Twitter, saying: "Just completed command briefing with our disaster response team. Devastating damage - as everyone knows. This is a tragedy."

    Mr Reeves added that he is on the way to Sharkey County - the worst-affected area of the state - to be with the residents who were first hit by the fury of the tornado.

    "We are blessed with brave, capable responders and loving neighbors. Please continue to pray," Mr Reeves wrote.

    It is morning in Amory, Mississippi, and photos are starting to emerge showing the extent of the devastation from last night's tornado.

    Much of a roadside fuel station has been reduced to twisted strips of rubble piled up on the ground, according to photographs posted on Twitter by local news broadcaster WTVA 9 News.

    The images also show telephone poles that have either been downed or are leaning precariously across roads along with wiring.

    A man who lives in Winona, Mississippi, has described the moment the tornado ripped down trees around his house.

    Footage from the town shows properties hit by trees, and debris scattered in streets and gardens.

    Here's the latest from our colleagues at BBC Weather:

    There is the risk of further severe thunderstorms on Sunday from the far east of Texas and central Louisiana into southern and central Mississippi, Alabama and Georgia.

    These will bring the risk of large hail, damaging wind gusts and a couple of tornadoes are possible.

    The centre of the area of low pressure that bought devastation to parts of Mississippi on Friday night is moving north-eastwards towards Canada.

    However, a trailing weather front remains over south and south-eastern parts of the US - with a new pulse of downpours expected into Sunday.

    We’re now starting to hear from people who witnessed the tornado.

    James Parker said the devastation caused by the tornado in his hometown of Amory in Mississippi is “heartbreaking".

    “There are trees bigger round than two people hugging, and they’re just broken as if they’re toothpicks," he said.

    His neighbours' porch is now covered with what used to be the street's shade tree.

    James said that the emergency response was "extremely fast", considering the extent of the damage and the number of fallen trees - but that the extent of the destruction is now clear.

    “There are people’s pets walking around and nobody in sight looking for them - the only people out are the emergency services," he explained.

    “Our little part of the street is lucky to have missed so much of the damage, but I can only imagine what the rest of our town is like.”

    James and his mum are now safe after weathering out the storm at home.

    The mayor of Rolling Fork, Eldridge Walker, told CNN about the state of his town this morning over images of scattered debris and gutted homes.

    "Devastation. As I look from left to right, it's all I see. Lots of families affected and hurting... This community is in a situation we never expected."

    "My city is gone," he said. "But we're resilient and we're going to come back."

    Asked about the search effort, Mr Walker said "several victims" were trapped in their homes and taken to hospital and rescue efforts were still under way.

    Mr Walker also said he and his family "watched the news and by the time we heard the warning and took cover in our bathroom the storm had hit".

    He also asked people to "stay still and wait for first responders". "Houses that are torn up can be replaced but we can't replace a life," he said.

    Reports of a tornado and strong thunderstorms stretched from the western edge of Mississippi, north through the centre of the state and into Alabama.

    Footage of the storms has been posted on social media, and residents waking up to the devastation are seeing the scale of the destruction in their towns.

    At around 07:00 CDT (12:00 GMT) on Friday, Mississippi residents were warned the state would experience severe weather beginning that afternoon and continuing through the night.

    Tornadoes, hail, and damaging winds were said to be likely, with the most likely time period for strong tornadoes set to be late afternoon into evening.

    People were also warned that a "line of strong to severe thunderstorms will be capable of producing very intense rain rates" resulting in instances of flash flooding.

    Overnight, the tornado hit several areas in western Mississippi. Roofs were lifted off houses and trees and power lines were torn down.

    The tornado also brought hail the size of golf balls.

    By morning, local residents said some towns - like the county seat of Sharkey County, Rolling Fork - were "gone".

    Almost two dozen people are known to have died and several more might be trapped under the rubble.

    As Mississippi woke up to the devastation on Saturday morning, the National Weather Service said the clean up was already under way - but warned people to stay far away from damaged power lines and not enter damaged buildings or walk through floodwaters.

    Have you been affected by the tornado and storms in Mississippi? If it is safe to do so, please share your experiences with us.

    You can get in touch in the following ways:

    Please read our terms & conditions and privacy policy.

    Residents of Rolling Fork, a small town town in western Mississippi, said a tornado blew the windows out of the back of their homes. The damage in the area is reported to be particularly bad.

    Local resident Brandy Showah told CNN: "I've never seen anything like this... This was a very great small town, and now it's gone."

    Cornel Knight told the Associated Press that he, his wife and their three-year-old daughter were at a relative's home in Rolling Fork and that it was "eerily quiet" just before the tornado struck. He said the sky was dark but "you could see the direction from every transformer that blew".

    He said the tornado struck another relative's house, where a wall collapsed and trapped several people inside.

    Other people were trapped in piles of rubble, while some law enforcement units are unaccounted for in the county of Sharkey.

    Welcome to our coverage of the latest events in Mississippi.

    The southern US state was hit by severe weather on Friday night. A tornado swept through the west of the state causing widespread devastation across several rural communities. At least 23 people are known to have died and dozens are injured. Several are still missing.

    It is now 07.50am in Mississippi and the extent of the destruction will become known as the day progresses.

    Stay with us as we bring you the latest updates.

    L'Humanité

    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
    France24 - World

    French Pension reform fury takes violent turn

    Issued on: 24/03/2023 - 20:56

    François PICARD Follow Sara AYACH

    First, the personnel in charge of rolling out the red carpet went on strike, and then the unions invited everyone to show up at the Palace of Versailles, then protesters torched the entrance to Bordeaux City Hall, Bordeaux where King Charles was due to debut his first state visit abroad as monarch. His hosts throwing in the towel and announcing the postponement of the royal trip.

    Meanwhile, Israel's prime minister chose London this Friday for a getaway. Benjamin Netanyahu shrugging off questions over his government’s bid to weaken the powers of the judiciary. This one day after his far-right coalition passed a bill that restricts the reasons for removing a prime minister from office.

    Also this week, Vladimir Putin welcomed Xi Jinping for a three-day state visit, the first by China's president to Moscow since last year's full-scale invasion of Ukraine.

    After Britain, France the latest country to order its civil servants to remove TikTok from their smartphones, just ten days before Emmanuel Macron travels to China. TikTok's CEO getting a grilling from both Republicans and Democrats in Washington as the U-S considers a ban on the popular video sharing platform

    produced by : Charles Wente, Sara Ayach and Samy-Vicente Lacerda

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    • Noor IBRAHIM, Deputy World Editor, The Daily Beast
    • Paul MOREIRA, Journalist & Documentary Filmmaker
    • Richard WERLY, France and European affairs correspondent, Blick
    • Emma-Kate SYMONS, Paris-based correspondent, journalist for Franc-Tireur
    France24 - World

    More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

    Issued on: 23/03/2023 - 10:34Modified: 24/03/2023 - 06:41

    FRANCE 24 Follow

    Hundreds of thousands of French workers on Thursday rallied in a new show of rage against President Emmanuel Macron's pension reform, with protests turning violent in Paris and other cities in a battle that shows no sign of abating. More than 149 police and gendarmes were injured and 172 people arrested, French Interior Minister Gérald Darmanin said Thursday evening. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+1].

    10:22pm: French interior minister Darmanin slams violence from 'far-left thugs' 

    French Interior Minister Gérald Darmanin on Thursday slammed what he called violence from "thugs" on the "far left" that broke out on the sidelines of protests against pension reform.

    He said that "1,500 rioters" had attended the Paris rallies to "break cops and public buildings". 

    To date, he said that 172 people had been arrested in France, including 77 in Paris, some of them for "attacks on persons in charge of public authority" or "fires", he added.

    9:31pm: Violent protests ‘not what unions wanted’, but blame may fall on government

    Calls by union leaders for non-violent protests to keep public opinion onside were ignored by a number of demonstrators throughout France who clashed with police and lit fires in major cities.

    “Images of tear gas, violence and fires was not what the unions wanted,” said FRANCE 24’s Marc Perelman, “but, that being said, according to a poll that came out today … 70% of those asked are blaming the violence on the government.”

     

    9:13pm: Violence at protests ‘unacceptable’ says Prime Minister Borne

    France’s Prime Minister Élisabeth Borne has said that the violence and damage seen at protests on Thursday was "unacceptable".

    She added that she was grateful to police and other emergency services.

    Manifester et faire entendre des désaccords est un droit. Les violences et dégradations auxquelles nous avons assisté aujourd’hui sont inacceptables. Toute ma reconnaissance aux forces de l’ordre et de secours mobilisées.

    March 23, 2023

    9:01pm: Fire blazes at entrance to Bordeaux City Hall

    Social media videos from local news outlet Rue 89 Bordeaux shows a fire blazing at the entrance to Bordeaux City Hall on Thursday night after a day of protests in the city, followed by firemen arriving to tackle the blaze.

     

    #ReformesDesRetraites L’entrée de la mairie de #Bordeaux en feu pic.twitter.com/i2AffFVGzd

    March 23, 2023

     

    Les sapeurs-pompiers s’activent pour éteindre le feu sur la porte de la mairie de #Bordeaux #ReformedesRetraite pic.twitter.com/bY2lmDX1Ne

    March 23, 2023

     

     

    8:44pm: Demonstrations continue in Paris as protesters set fire to newsstands, rubbish bins

    The official protest march has ended in Paris but many unofficial demonstrations are continuing in the French capital with multiple blazes being reported in the streets around the Place de l'Opéra.

    Shortly before 8pm fires were reported in the surrounding streets, often started in rubbish bins or newsstands. Police were charging remaining protesters, AFP reported.

    Small groups of protesters were marching towards les Halles district, setting fire to garbage cans on their way, AFP said.

    🔴 Incendie en cours d’un kiosque à #Paris : les affrontements se poursuivent. #manif23mars pic.twitter.com/Mj9PwhDOTC

    March 23, 2023

    Situation de chaos à Paris avec des dizaines de départs de feu et plusieurs cortèges. pic.twitter.com/tPGDneURMm

    March 23, 2023

     

    20:28: More than 120 police injured, 80 arrested, interior minister says

    Some 123 police and gendarmes have been injured during protests on Thursday and 80 people have been arrested, says France's Interior Minister Gérald Darmanin.

    A cette heure, on dénombre 123 policiers et gendarmes blessés et plus de 80 individus interpellés. https://t.co/DNS06dLqUx

    March 23, 2023

    8:24pm: Protesters 'even more defiant' after Macron TV interview

    Reporting from protests in Paris on Thursday, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent says violent scenes erupted from 4pm onwards amid a sense of defiance among demonstrators.

     

    Really violent scenes at the Paris protest today against the French govt’s pension reforms. Tensions flared from 4pm onwards and riot police fired tear gas and charged several times.Many on the streets of Paris I spoke to feel even more defiant after Macron’s TV interview… https://t.co/ywv8K7UEte

    March 23, 2023

     

    7:53pm: French unions call for new day of strikes on March 28 

    French unions are calling for a new day of strikes and demonstrations on March 28. 

    7:45pm: 'Paris, rise up,' protesters chant

    A small group of demonstrators walk past terraces where customers are chanting "Paris, get up, rise up".

    Un petit groupe de manifestants passent à côté de terrasses de bars où les clients reprennent en chœur "Paris, debout, soulève toi" #Paris #manif23mars #manifestation #Manifestations pic.twitter.com/zCs3G7c5JE

    March 23, 2023

    7:40pm: 'The real trash are in government,' say Paris protesters

    FRANCE 24's Ben Dodman is with protesters at the Paris rally, where references and tributes to the rubbish collectors' strike abound.

    Macron in a bin, “the real trash are in government”… Plenty of tributes & references to rubbish collectors’ strike at Paris rally – and overall a distinctly angrier tone compared to previous protests, with the focus now on government’s “denial of democracy” pic.twitter.com/pS9evTkZB6

    March 23, 2023

     

    Other placards play on Macron's "contempt" for the French people and compare him to Louis XIV.

    Paris protesters hold posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic) pic.twitter.com/15A6Tx95rY

    March 23, 2023

    7:20pm: Protesters continue to chant and rally amid the tear gas

    Alors que les charges violentes et les gaz lacrymogène se multiplient depuis plusieurs heures les manifestants continuent de chanter. Les jeunes sont dans le rue ils ne rentreront pas chez eux. #Paris #Manifestations #manif23mars pic.twitter.com/qwAbF1A8nf

    March 23, 2023

    7:06pm: CGT union says 3.5 million attended protests in France, authorities put figure at just over 1 million

    Some 3.5 million people in France joined protesters against pension reforms on Thursday, according to the CGT union.

    Authorities say that demonstrators at protests throughout France numbered just 1.08 million with 119,000 rallying in Paris.

    The figure from the interior ministry makes Thursday’s protests the biggest in the French capital since strikes began in January. The second largest was on March 15, when 480,000 people took to the streets in Paris, according to the government.

    The CGT union puts the attendance figure for March 15 protests in Paris at 480,000. 

    7pm: 'The anger in France isn't showing signs of slowing down just yet'

    Rubbish is continuing to pile up on the streets of the French capital and rubbish collectors anger “isn’t showing signs of slowing down just yet”.

    FRANCE 24’s Catherine Norris-Trent reports from outside a waste incineration plant on the southern edge of Paris.

     

    6:52pm: French authorities must avoid 'unneccessary force', Amnesty warns

    Amnesty International has warned that the French authorities must avoid using ‘unneccessary force’ as violent clashes erupted between protesters and police around France on Thursday.

    French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtestpic.twitter.com/TM2psTziq2

    March 23, 2023

     

    6:36pm: Students join strike action in schools and universities

    Students blockaded dozens of lycées (high schools) and universities in France on Thursday in protest against planned pension reforms.

    The Ministry of Education reported "148 incidents" in high schools in France, including 38 full blockades, 70 filter blockades, 14 attempted blockades and 26 other forms of disruption.

    Student union L'Alternative said students in 80 schools and universities were taking part in strike action, with 60 blockaded or occupied.

    >> ‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

    6:22pm: 'We don't have any choice but to strike and block the economy until he surrenders'

    French protesters restricted access to Paris's Charles de Gaulle airport on Thursday and workers blocked the train tracks at Paris's Gare de Lyon in a ninth day of mass strikes against Emmanuel Macron's controversial pension reform. FRANCE 24's Catherine Clifford reports on French workers' latest strike actions. 

     

     

     

    5:52pm: In Paris, first-time protesters join crowds on ninth day of strikes 

    Many protesters are taking to the streets for the first time, angered by Macron’s decision to ram the pension reform through using article 49.3, which allows the French government to pass a bill without a vote. 

    FRANCE 24’s Ben Dodman has been talking to some of the protesters in Paris. 

    Latest mass rally against pension reform now underway in Paris, route between Bastille & République already jam-packed. Many first-time protesters angered by Macron’s decision to force reform through without a vote pic.twitter.com/MJXM7jXUZH

    March 23, 2023

    One of these first-time protesters is Valérie.

    "Before the pension reform, I had never demonstrated," she tells FRANCE 24’s Cyrielle Cabot, in Paris. “Today, I no longer believe at all that we will be able to stop the reform. But I'm here anyway, to make my anger heard.”

     

    « Avant la réforme des retraites, je n’avais jamais manifesté », raconte Valérie. « Aujourd’hui, je ne crois plus du tout qu’on arrivera à arrêter la réforme. Mais je suis là quand même, pour faire entendre ma colère ». pic.twitter.com/gI6ZeliOER

    March 23, 2023

    “Even if we were against the reform, we had never demonstrated or gone on strike,” said Marie-Lou and Aurélien. “But after 49.3, we decided to come. There is nothing right about this [reform]: neither the way it’s being done or the what it contains!“

     

    « Même si nous sommes contre la réforme, nous n’avions pas encore manifesté ni fait grève. Mais après le 49.3, on a décidé de venir. Il n’y a plus rien qui va : ni le fond ni la forme! », expliquent de concert Marie-Lou et Aurélien. pic.twitter.com/A9vMT2t6jR

    March 23, 2023

    5:38pm: Clashes between protesters and security forces continue in Paris

    Journalists are sharing videos of chaotic scenes along Grands Boulevards, one of Paris’s major avenues. Videos show protesters throwing fireworks and other projectiles into smoke-filled air, as authorities use shields and batons to push back against demonstrators.

     

    Quelques minutes plus tôt, ambiance hystérique à Grands boulevards, avec jets de projectiles, gaz, feux d'artifice et charges des FDO pic.twitter.com/Nr9khauXOM

    March 23, 2023

     

    Affrontements chaotiques sur les Grands Boulevards. Les forces de l’ordre régulièrement encerclées doivent retraiter. #manif23mars #retraites #paris pic.twitter.com/DJtkFV3tAH

    March 23, 2023

     

    5:26pm: Attendance at protest marches high in cities around France

    Figures from unions and authorities suggest that turnout on Thursday for demonstrations against pension reforms has been among the highest since strikes began in January.

    In Rouen, authorities said 14,800 protesters joined marches – a record since the beginning of the year – compared with 23,000, according to the CGT union.

    Participation was also up sharply in Lyon (where 22,000-55,000 attended), Brest (where 20,000-40,000 attended) and Montpellier (where 18,000-40,000 attended), although numbers did not reach the same highs as on previous strike days, January 31 and March 7.

    Differences in figures from unions and authorities are routine, yet especially large contrasts have been noted in some cities. In Nice, the CGT puts the number of demonstrators present on Thursday at 40,000 and the authorities just 5,200. In Marseille the prefecture counted 16,000 demonstrators, or seventeen times less than the 280,000 suggested by the CGT.

    5:00pm: Union says 800,000 protesters have joined Paris march

    The CGT union says 800,000 people have joined demonstrations in Paris on Thursday for the ninth day of national strikes against pension reform.

    This is the largest attendance figure put forward by unions since protests began in January.

    According to the union, the previous record for attendance in the capital was 700,000 demonstrators on March 7. Estimated attendance figures put forward by local authorities for the same day were significantly lower, at 81,000.

    Authorities have not yet released an official estimation of how many protesters attended Thursday's march.

    4:42pm: Violence erupts at front of Paris protest march 

    Violence broke out at the head of the demonstration march against pension reform on Thursday in Paris, where several hundred protesters dressed in black broke windows and street furniture, AFP reported.

    The violent protesters, known as black bloc, damaged convenience stores and a McDonald's fast-food restaurant while throwing cobblestones and other projectiles and chanting "Ah! Ah! Anticapitalist!".

    The protesters also threw cobblestones and bottles at the police and set fire to garbage cans, AFP reported.

    According to police, "about a thousand" black bloc protesters are present at the march, dressed in black and equipped with masks and goggles.

    4:32pm: Violence in Brittany ‘cannot go unpunished’ interior minister says

    French Interior Minister Gérald Darmanin has said attacks and damage caused by protesters in Lorient, where a government building was set on fire, are “inacceptable” and “cannot go unpunished”.

     

    Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient. Pensées aux fonctionnaires blessés. Ces actes ne peuvent rester impunis.

    March 23, 2023

     

    4:17pm: Clashes reported between protesters and authorities in north-west 

    Clashes broke out on Thursday between demonstrators and forces of order during pension reform protests in Nantes, Rennes and Lorient, AFP has reported.

    In Nantes, demonstrators entered the administrative court ransacking the reception and breaking windows and doors, noted AFP. Firemen quickly put out a fire in a courtroom.

    In Lorient protests were marked by unprecedented unrest, with the city police station and law enforcement officers targeted demonstrators. Protesters broke the windows of a local government building using projectiles and lit fires at the gate, before the police intervened to disperse the crowd, AFP reported.

     

     

    A #Lorient , le commissariat est en train de brûler.#ReformeDesRetraites pic.twitter.com/N82gtUzE0H

    March 23, 2023

     

     

    In Rennes, authorities fired tear gas in response to projectiles and trash can fires, plunging the protest march into a thick cloud of acrid smoke, according to an AFP journalist.

    3:44pm: 'We can still make things happen!'

    "We can still make things happen," GCT union members Greg and Philippe, told FRANCE 24’s Cyrielle Cabot at Place de la Bastille in Paris. “Street protests have already brought down a law in the past, we can do it again!”

    “Macron has shown nothing but contempt for the French," they added. "Today, it is no longer just about pensions. It is all our frustration and anger at a government that does not listen when we express our opinions."

     

     

    « On peut encore faire bouger les choses », martèlent Greg et Philippe, de la CGT. « La rue a déjà fait tomber une loi dans le passé, on peut recommencer ! » pic.twitter.com/yfRKbiqsK3

    March 23, 2023

     

    3:35pm: Official figures show sharp increase in public sector workers joining strikes

    Some 15.5% of people on strike at midday on Thursday work in the French public sector, according to official figures from the civil service.

    This shows a sharp increase in participation among France’s 2.5 million civil servants compared to the previous national strike on March 15, when it had fallen to less than 3%.

    3:22pm: French pension reform showdown 'an acid test' for unions and government

    Numbers that turn out for Thursday’s protests will be significant in showing whether unions can still mobilise people against the reforms, or whether the government can expect unrest to blow over quickly, says Paul Smith, Associate Professor in French History and Politics at the University of Nottingham.

    “This is really an acid test on both sides, for the trade unions and the government,” he said.

     

     

     

    2:57pm: Union leaders call for ‘no violence’

    The secretary general of the CFDT Laurent Berger called for “no violence” in protests throughout France, saying that the unions needed to “keep [public] opinion until the end”. He said that Thursday had "revived the mobilisation” in national strikes against pension reforms, which have been ongoing since January.

    The leader of the hardline CGT Union Philippe Martinez said he felt that Emmanuel Macron had "thrown a can of gasoline on the fire" with his televised interview on Wednesday, adding that unions had written to the president to alert him to the "explosive situation" in the country.

    >> Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: Key takeaways

    2:49pm: Unions in Marseille claim record turnout for anti-reform march

    Demonstrations in Marseille on Thursday against pension reform had a record number of participants according to figures from unions, who said 280,000 people joined street protests.

    Local authorities estimated there were 16,000 attendees.

    The previous record for protests in the city was 240,000 people joining a protest departing from the old port, according to unions.

    The Marseille prefecture puts the record at 40,000 people joining protests against pension reforms on January 31.

     

     

    1:57pm: Protesters gather for march through Paris

    In Paris, protesters are gathering at Place de la Bastille for a march that will cross through landmark sites in the capital, FRANCE 24’s Cyrielle Cabot and Ben Dodman report.

    The cortege is expected to set off at 2pm before passing through Place de la République and ending at Place de l’Opéra at 7pm. Authorities have warned that traffic will be severely disrupted.

     

    9e journée de mobilisation contre la #ReformeDesRetraites. La place de la Bastille est déjà bien chargée, à 40 minutes du départ du cortège. Suivez la manifestation #F24 @France24 ⬇️ pic.twitter.com/cpbUY10A6w

    March 23, 2023

     

    “Jupiter (Macron), the people will bring you back down to Earth”, writes 72-year-old Michel, heading to Bastille for latest pension protest in Paris. “Past presidents were capable of listening & backtracking, but Macron thinks he’s Louis XIV, an absolute monarch,” he adds. pic.twitter.com/tycHqp6Ht6

    March 23, 2023

     

    1:43pm: More than a quarter of public sector electricity workers join strikes

    More than a quarter of employees (25.3%) at national electricity provider EDF stopped work at midday on Thursday for the ninth day of strikes against the pension reform, management has said.

    1:33pm: Hundreds of protesters invade tracks at Paris's Gare de Lyon train station

    In Paris, hundreds of protesters on Thursday morning flooded onto train tracks in the Gare de Lyon, interrupting traffic and causing a delay of at least half an hour, according to national railway operator SNCF.

    "And we will go on, we will go on, we will go on till revocation" of the reform, they chanted.

    Deputy mayor of Paris, Ian Brossart, tweeted a video of the blockade.

     

    Les voies de la Gare de Lyon bloquées par des centaines de manifestants pic.twitter.com/lIEyOPQCWH

    March 23, 2023

     

    1:25pm : French national rail provider SNCF warns of  widespread disruption

    National rail provider SNCF has said it will only run half of its Inoui and Ouigo TGV trains and a third of its TER on Thursday.

    According to several union sources, 35% of SNCF workers officially declared their intention to join strikes.

    12:14pm: French government renews requisition order at Fos-sur-Mer fuel depot

    The French government has renewed the requisition order requiring three employees to return to work at the Fos-sur-Mer fuel depot in southern France to secure petrol supplies for the region, an energy ministry spokesperson said on Thursday.

    A requisition order has also been prepared for the Gonfreville site in northern France, but the formal notification has not been issued at this stage, the spokesperson added.

    The order follows more than two weeks of industrial action that is part of the nationwide movement against pension system changes.

    11:34am: Police to be deployed throughout the country 

    Some 12,000 police, including 5,000 in Paris, will be deployed during the day, Interior Minister Gerald Darmanin said on Thursday.

    Spontaneous protests have broken out on a daily basis in recent days, leading to hundreds of arrests and accusations of heavy-handed tactics by police.

    Amnesty International has expressed alarm "about the widespread use of excessive force and arbitrary arrests reported in several media outlets".

    Paris police chief Laurent Nunez on Thursday denied this, saying the security forces only detained people from "gatherings [...] committing violence".

    11:03am: Nationwide disruption as protests get under way across France 

    The streets of Paris continue to smell strongly as approximately 7,000 tonnes of rubbish remain uncollected. Although the French government has ordered some bin collectors to gather the rubbish for health reasons, this process is a challenge as many incinerator sites have been blocked by protesters. 

    Public transport, including regional trains, flights and metro services, has been heavily impacted. Many schools have also shut down as teachers joined the strike action. 

    Public anger has not faded, with many reacting strongly to French President Macron's live television interview yesterday. Trade union leaders said he made a "mockery" of the French public and called on people to continue striking, including at oil refineries.

    FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports. 

     

     

     

    10:47am: Protesters partially block access to CDG airport 

    In an early action Thursday, protesters blocked road access to Terminal 1 at the capital's Charles de Gaulle airport, French television pictures showed.

    The spontaneous protest near Terminal 1 would not impact flights, a spokesperson for Aeroports de Paris said.

    10:06am: Dunkirk LNG terminal blocked by strike until Friday morning, union says 

    The Dunkirk liquefied natural gas (LNG) terminal in northern France was blocked early on Thursday after workers voted to renew strike action against the government's planned changes to pensions, a union source said.

    It will be blocked until Friday morning with a general meeting to be held with workers around noon that day to decide if the strike will be renewed again, the source said.

    9:33am: French unions dig in after Macron defends pension reform

    Trains were disrupted and a new day of nationwide protests kicked off in France on Thursday after a defiant President Emmanuel Macron pledged to implement a contentious pensions overhaul by the end of the year.

    France's leader on Wednesday said he was prepared to accept unpopularity because the bill raising the minimum retirement age from 62 to 64 was "necessary" and "in the general interest of the country".

    Protests were planned across the country on Thursday in the latest day of nationwide strikes that began in mid-January against the pension changes.

    Half of all high-speed trains were cancelled, national railway operator SNCF said, after union sources reported around a third of staff would be striking.

    At least half the trains into Paris from the suburbs were not running.

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

    Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    France24 - Monde

    L'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

    Publié le : 24/03/2023 - 07:30Modifié le : 24/03/2023 - 22:50

    FRANCE 24 Suivre

    L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. Voici le fil du vendredi 24 mars 2023.

    Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

    • 22 h 29 : Joe Biden assure que la Chine "n'a pas livré" à ce stade d'armes à la Russie

    Joe Biden a affirmé depuis Ottawa que la Chine "n'avait pas livré" à ce stade d'armes à la Russie, en dépit de craintes exprimées à ce sujet par les Occidentaux.

    "Cela ne veut pas dire qu'ils ne le feront pas, mais ils ne l'ont pas encore fait", a dit le président américain. "Je ne prends pas la Chine à la légère. Je ne prends pas la Russie à la légère", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que les informations faisant part de leur rapprochement avaient probablement été "exagérées".

    • 19 h 11 : Emmanuel Macron en Chine pour travailler avec Xi Jinping "dans le sens d'un retour de la paix"

    Le président français Emmanuel Macron profitera de sa "visite d'État" en Chine du 5 au 8 avril pour "travailler" avec son homologue chinois Xi Jinping "dans le sens d'un retour de la paix" en Ukraine, a fait savoir l'Élysée.

    Le voyage du chef de l'État le conduira à Pékin mais aussi à Canton, a annoncé la présidence française, assurant qu'Emmanuel Macron était "attaché au maintien d'un dialogue constant et exigeant avec la Chine".

    "Les présidents français et chinois auront des échanges approfondis sur la guerre en Ukraine pour travailler dans le sens d'un retour de la paix et ce dans le respect du droit international, en particulier la souveraineté de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a expliqué l'Élysée.

    • 16 h 44 : un volontaire français récemment tué dans la région de Bakhmout

    Un volontaire français a été récemment tué dans la région de Bakhmout, le point chaud de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, selon des informations de presse confirmées par le ministère des Affaires étrangères.

    Le quotidien régional Ouest-France avait fait état le 22 mars de la mort de Kevin D., un ancien humanitaire parti il y a plus d'un an combattre aux côtés des Ukrainiens. Le trentenaire a été tué dans des circonstances indéterminées près de Bakhmout, où se déroule depuis huit mois une sanglante bataille entre forces russes et ukrainiennes.

    • 13 h 33 : l'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

    L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. 

    "Nous sommes profondément préoccupés par l'exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes" ainsi que par celle de "15 prisonniers de guerre ukrainiens", a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine.

    Selon Matilda Bogner, l'ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, "souvent" perpétrées "immédiatement après la capture sur le champ de bataille".

    En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens "peu après leur capture" par les forces armées russes", 11 d'entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable.

    • 12 h 00 : Leroy Merlin veut céder la totalité de ses magasins en Russie

    Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, a indiqué "son intention de céder le contrôle" de la société, implantée depuis 18 ans en Russie, son deuxième marché après la France. Cette opération "doit permettre de préserver les emplois des 45 000 collaborateurs et de pérenniser l'activité de l'entreprise", fait valoir dans un communiqué le groupe français, détenu par la famille Mulliez.

    • 10 h 30 : six morts dans des frappes russe dans l'est et le sud

     "Trois femmes et deux hommes sont morts" à Kostiantynivka, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, a indiqué le service d'État pour les Situations d'urgence sur Telegram.

    Une femme a également été tuée et quatre autres civils blessés par des tirs d'artillerie dans le village de Bilozerka, dans la région de Kherson (sud), a ajouté le parquet. 

    • 10 h 20 :  la Russie appelle à identifier l'objet trouvé près de Nord Stream

    Le Kremlin a déclaré qu'il était important d'identifier un objet découvert à côté de l'un des gazoducs Nord Stream. Selon Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, l'enquête en cours sur les explosions de septembre doit être menée dans la plus grande transparence.

    • 9 h 34 : cinq morts dans une frappe russe contre une ville de l'est 

    Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le service d'État pour les Situations d'urgence. 

    "Trois femmes et deux hommes sont morts" dans la frappe d'un missile russe qui a touché un bâtiment d'un étage accueillant un centre d'accueil humanitaire dans cette localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, ont indiqué les secours sur Telegram. 

    • 7 h 54 : Gazprom va expédier 42,5 millions de m3 de gaz vers l'Europe

    Le chargement doit partir aujourd'hui.

    • 6 h 18 : Dmitri Medvedev n'écarte pas le scénario d'un assaut à Kiev ou Lviv 

    "Les forces russes pourraient devoir avancer jusqu'à Kiev ou Lviv en Ukraine", a déclaré l'ancien président de la Russie Dmitri Medvedev, lors d'une interview accordée aux russes.

    "Rien ne peut être exclu ici. Si vous devez aller à Kiev, alors vous devez aller à Kiev, si vous devez aller à Lviv, alors vous devez aller à Lviv afin de détruire cette infection", a déclaré Dmitri Medvedev, cité par RIA Novosti.

    • 4 h 56 : l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive

    Les troupes ukrainiennes, sur la défensive pendant des mois, vont bientôt contre-attaquer car l'offensive russe semble faiblir, a dit un commandant ukrainien.

    Le président Volodymyr Zelensky a tout de même averti que, sans un approvisionnement plus rapide en armes, la guerre pourrait durer des années.

    • 0 h 28 : les Russes de Pussy Riot distinguées aux États-Unis pour leur esprit de résistance

    Le groupe contestataire punk et féministe russe Pussy Riot, va être distingué en mai, aux États-Unis, par un prix honorant l'esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé, jeudi, les organisateurs.

    Le 6 mai, elles recevront la distinction "Woody Guthrie", du nom d'un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

    Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Pete Seeger.

     

    Avec AFP et Reuters

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

    Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

    LE FIL DU 17 MARS

    Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

    LE FIL DU 23 MARS

    Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

    Valeurs Actuelles

    Le pouvoir préfectoral d’expulser par la force des squatteurs est finalement validé par le Conseil constitutionnel

    Vers la fin de l’impunité pour les squatteurs ? Ce vendredi 24 mars, le Conseil constitutionnel a validé le pouvoir donné aux préfets de faire évacuer, par la force, un logement occupé illégalement, et ce, sans passer par un juge, relaie Le Figaro.

    En effet, selon les Sages, cela ne porte atteinte ni au respect de la vie privée, ni à l’inviolabilité du domicile, ni au droit à un recours effectif puisque la décision d’évacuation peut être contestée en référé devant la justice administrative.

    Pour autant, le Conseil constitutionnel n’autorise pas le préfet à ordonner une expulsion « sans prendre en compte la situation personnelle ou familiale de l’occupant dont l’évacuation est demandée ». Une décision sous réserve d’interprétation, donc.

    Vers un durcissement des sanctions pour les squatteurs

    Depuis 2020, une disposition introduite dans la loi de 2007 permet aux préfets de faire évacuer tous types de domiciles squattés de manière illicite, y compris les logements vides. Certaines associations s’étaient indignées de cette extension de pouvoir du préfet, comme le Droit au logement (DAL), la fondation Abbé Pierre, ou encore le Secours catholique.

    La décision du Conseil constitutionnel s’inscrit dans une politique de lutte contre les squatteurs, alors même qu’une loi sur ce sujet est examinée au Parlement. Celle-ci propose ainsi de tripler les sanctions encourues par les occupants jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

    Si aujourd’hui un squatteur risque un an de prison et 15 000 euros d’amende, le propriétaire qui changerait la serrure, risque, lui, trois ans et 45 000 euros. L’auteur du texte, Guillaume Kasbarian (Renaissance), dénonçait en novembre 2022 « un sentiment d’injustice et d’impunité » parmi les propriétaires.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Small businesses in Lebanon struggle to stay afloat amid lira’s endless fall

    Issued on: 25/03/2023 - 15:00

    Rawad TAHA

    Lebanon's ongoing economic crisis has left countless individuals and businesses to adapt to the harsh realities of the collapsing economy. FRANCE 24 met with Pierre, an officer in one of the state's security agencies, and Houssam, the owner of a trendy café in Beirut, who explain the challenges to sustaining their livelihoods.

    Before the crisis began in 2019, Pierre enjoyed a comfortable salary of 3 million Lebanese lira (equivalent to $2,000) per month, along with a range of social benefits. However, as the Lebanese lira dramatically collapsed from 1,500 lira to one US dollar (USD) in 2019 to more than 120,000 lira to one USD in 2023, his salary lost 98.5 percent of its value, leaving him in financial straits.

    The state's security agency reduced the working hours of its officers in response to the crisis, requiring Pierre to work only three days a week. Although the state recently tripled his salary to nine million lira, his monthly earnings now barely reach $100 -- a mere five percent of his pre-crisis salary.

    To make ends meet, Pierre took a second job at Houssam's trendy café, which pays him in "fresh dollars" (i.e., strong currency, usually USD), ensuring he can sustain his wellbeing amid the country's deteriorating economic situation and soaring inflation.

    Meanwhile, Houssam El Eid, a small and medium-sized enterprise (SME) owner in Gemmayze, a trendy neighbourhood in Beirut, has faced his own set of challenges. His café is a popular spot for young Lebanese and students who flock to Gemmayze for its lively atmosphere, variety of dining options, and the fast internet service provided by Houssam's café. 

    The fast internet is especially valuable for those who need it for study or work, as it is not always available in everyone's home. Gemmayze is known for its picturesque, narrow streets lined with historic buildings, fashionable boutiques, and vibrant nightlife, making it a must-visit destination for tourists and locals alike.

    The currency fluctuations forced Houssam to price his products and services in dollars, protecting his business from the volatile exchange rate. He has also had to navigate the challenges of increased expenses, such as dollarized electricity costs, and staffing difficulties, as skilled workers leave the country for better opportunities. Despite these hurdles, Houssam's café continues to operate, serving as a lifeline for employees like Pierre who rely on the fresh dollar wages it provides.

    "During the crisis, many workers moved from the city to rural areas. At some stage, businesses could not maintain their staff. However, pricing in dollars has allowed us to pay staff in dollars, even though we cannot pay the same salaries as before."

    Speaking on the impact of currency exchange and pricing on SMEs, El Eid says, "Before pricing in dollars, our business was affected negatively on an hourly basis due to the fluctuating exchange rate. The change in the exchange rate made us lose money." 

    "If I sold an item for one dollar," El Eid explains, "I had to change the price of the exchange from 100,000 to 118,000 lira; if not, I would incur an 8,000 lira loss. However, updating the exchange rate during the day helped mitigate some of these losses." Before this adjustment, businesses used to price every other week and wait for competitors, resulting in a poorly functioning market.

    When asked about the survival of SMEs in Lebanon, El Eid says, "The survival of SMEs depends on various factors. For instance, small markets, grocery stores, and even supermarkets survive because people will always need to buy essentials, even though their spending habits may have changed. The situation differs in coastal areas compared to villages and varies across different sectors and the target audience."

    He notes that high-end and elite brands in the Food & Beverage sector retained their customer base, while smaller shops and commercial chains catering to the masses have been slightly affected. Still, those who were hit the most were businesses catering to the middle class and the youth, as thousands left the country and emigrated.

    El Eid also addresses the electricity crisis and its impact on SMEs: "The electricity crisis in Lebanon has been a massive burden, with businesses now paying thousands of fresh dollars, which is not reflected in the prices they can sell at. Previously, electricity and utilities in the Food & Beverage sector should have constituted a maximum of five percent of total sales, but now these costs have risen to above 10 percent."

    He adds that SMEs suffer, and staying in the market is more challenging as a service, that used to cost $10 now costs $7 or less because people can no longer afford it, despite businesses having higher running costs.

    El Eid emphasizes the need to define Lebanon's role in the economy and its prime offerings for the region and the world, questioning what Lebanon should focus on and whether tourism and the crisis-hit banking sector should continue to play a central role or perhaps other sectors should be further developed.

    He concludes, "Everything is based on the economy, and Lebanon will continue to struggle without a clear economic direction. Defining Lebanon's economic identity and creating a strong plan, roadmap, and reforms, and a new political class will be essential for the country's future progress."

    Pierre shares a similar vision to Houssam's, and their stories are not unique, as many Lebanese citizens have been forced to find additional sources of income and adapt their businesses due to the economic downturn

    "Although my financial situation is dire, I feel it's my duty to continue serving my country in one of its security agencies," Pierre said. 

    "I remain hopeful that the situation will eventually improve, but deep down, I know that the ruling political elite is corrupt and that real change is desperately needed. I wish the October 17, 2019 protests had been able to bring about real change, but for now, I have no plans to leave the country and leave the rest of my family here."

     

     

    This situation is particularly challenging for those who used to rely on a single, stable income from the government. The crisis has also led to a sharp increase in unemployment rates and the closure of numerous small and medium-sized enterprises (SMEs), exacerbating the financial hardships faced by the country's population.

    As Lebanon struggles to find a solution to its economic woes, individuals like Pierre and Houssam continue to adapt to the new reality, taking on extra work, seeking alternative sources of income, and finding innovative ways to keep their businesses afloat. The resilience of the Lebanese people is evident as they navigate through these challenging times. Still, a long-term solution to the country's economic problems remains crucial to ensure a better future for all.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    Lebanese depositors storm banks amid historic economic crisis

    'Nothing more to lose': Lebanese woman holds up bank to pay for sister's cancer treatment

    Beirut explosion justice postponed as renewed inquiry is rejected

    L'Humanité

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

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    En pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.

    Vadim Kamenka

    Le président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

    Chine-Russie, une coopération et des arrière-pensées

    À l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

    La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort

    Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.

    Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.

    Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...

    « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»

    Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».

    Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

    Le ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».

    Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky

    Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.

    Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.

    En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.

    Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.

    L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.

    ChineRussiexi jinpingVladimir Poutine
    France24 - World

    US, Canada strike deal on curbing illegal migration

    Issued on: 25/03/2023 - 06:57

    NEWS WIRES François RIHOUAY

    President Joe Biden laid out a vision of world-leading US-Canadian economic cooperation in a speech to Canada’s parliament Friday, and announced that the giant neighbors had reached a deal on curbing illegal migration.

    Standing ovations by Canadian lawmakers punctuated Biden’s roughly half-hour speech in Ottawa that was thick on praise for North American unity—a sentiment matched earlier when Prime Minister Justin Trudeau delivered his own address.

    “Americans and Canadians are two peoples, two countries, in my view sharing one heart,” Biden said, getting cheers when he vowed Canada will “always be able to count on the United States.” 

    Biden signalled a resolution to one irritant in the close relationship, with a deal on managing the growing issue of undocumented migration on their lengthy border.

    “The United States and Canada will work together to discourage unlawful border crossings,” he said. The arrangement will see undocumented asylum seekers crossing from the United States into Canada turned back, while Canada will simultaneously expand the pathway for legal entries.

    The plan—similar to a crackdown on the much more heavily used US-Mexican border—has been criticized by migrants’ rights activists. However, Biden and Trudeau are both under political pressure to relieve their badly strained immigration systems and Biden said that regardless, “welcoming refugees and asylum seekers is a part of who Canadians and Americans are.” 

    The deal will have “devastating impacts on refugee claimants who are already at extreme risk,” Amnesty International’s Julia Sande told AFP. “It will push people to more dangerous crossings in either remote areas or relying on smugglers.”

    Biden opened his speech with a nod to Canadian bilingualism, greeting parliamentarians with “good afternoon” and “bonjour”—joking that this was as far as he’d got in four years of French at school.

    And the bonhomie flowed from then on.

    Biden laid out a vision of the neighbors being ever more closely bound with the joint goal of building high-tech economies and reinforcing supply chains for things like semiconductors and critical minerals used in electric vehicle manufacturing, saying: “We’re going to write the future together.”

    Trudeau earlier greeted Biden at the parliament building, saying Canada has “no greater friend and ally than the United States”—a message underlined through the gift to Biden of a chocolate bar from Peace by Chocolate, a brand started by Syrian refugees.

    NORAD, China, Haiti

    Face-to-face talks between Biden and Trudeau covered a range of areas where both sides are pushing for improvements.

    The US government has been pressuring Canada to increase its defense spending, which in 2022 was just 1.33 percent of GDP. This is scheduled to rise to 1.59 percent from 2026, but that’s still well below the NATO alliance requirement of a minimum two percent of GDP spending.

    A joint statement said that Biden and Trudeau agreed to modernizing their countries’ joint air defense alliance, NORAD, with Canada putting billions of dollars into improved radar and fighter aircraft infrastructure.

    The two leaders also reaffirmed support for pro-Western Ukraine “for as long as it takes” in its war to push back Russian invasion, and issued a warning to China.

    “Canada and the United States acknowledge the serious long-term challenge to the international order posed by the People’s Republic of China, including disruptive actions such as economic coercion, non-market policies and practices, and human rights abuses,” the statement said.

    “While we will cooperate with China in areas of mutual interest, such as on climate change, we remain committed to ensuring our ability to compete effectively with China on a level playing field.”

    At a joint news conference with Trudeau, Biden said he believed China has not sent arms to Russia after President Vladimir Putin’s forces invaded Ukraine, saying: “Doesn’t mean they won’t, but they haven’t yet.”

    “I don’t take China lightly. I don’t take Russia lightly,” he added, while also suggesting that reports of their rapprochement had probably been “exaggerated.”

    The United States and Canada are among the countries that have provided strong support to Kyiv.

    Closer to home, the two leaders said they “remain concerned about deteriorating security in Haiti,” but did not say whether progress had been made on long-discussed plans for an international intervention force to stabilize the chaotic Caribbean nation.

    Trudeau announced an additional Can$100 million (US$73 million) in humanitarian relief and training for Haitian police, and a plan to welcome 15,000 more migrants from Haiti, Colombia, Ecuador and other nations in the Western Hemisphere.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

    Migrants make dangerous journey back to US from Canada

    Biden visits US-Mexico border for first time since taking office

    REPORTERS PLUS

    From Brazil to Canada: the new odyssey for African migrants

    BBC

    Principal resigns after Florida students shown Michelangelo statue

    A principal of a Florida school has been forced to resign after a parent complained that sixth-grade students were exposed to pornography.

    The complaint arose from a Renaissance art lesson where students were shown Michelangelo's statue of David.

    The iconic statue is one of the most famous in Western history.

    But one parent complained the material was pornographic and two others said they wanted to know about the class before it was taught.

    The 5.17m (17ft) statue depicts an entirely naked David, the Biblical figure who kills the giant Goliath.

    The lesson, given to 11 and 12-year-olds, also included references to Michelangelo's "Creation of Adam" painting and Botticelli's "Birth of Venus".

    Principal Hope Carrasaquilla of Tallahassee Classical School said she resigned after she was given an ultimatum by the school board to resign or be fired.

    Local media reported that Ms Carrasquilla did not know the reason she was asked to resign, but believed it was related to the complaints over the lesson.

    They also said Ms Carrasquilla had been principal for less than one year.

    In an interview with US outlet Slate, the chair of the school's board, Barney Bishop III, said that last year the principal sent a notice to parents warning them that students were going to see Michelangelo's David - but that this wasn't done this year. He called it an "egregious mistake" and said that "parents are entitled to know anytime their child is being taught a controversial topic and picture".

    "We're not going to show the full statue of David to kindergartners. We're not going to show him to second graders. Showing the entire statue of David is appropriate at some age. We're going to figure out when that is," Mr Bishop said.

    On Thursday, Florida's governor, Ron DeSantis, moved to expand a law that banned public schools from teaching sexual education and gender identity.

    Teachers who violate the law face being suspended or losing their teaching licences.

    The David was completed by Michelangelo between 1501 and 1504. It was instantly hailed as a masterpiece, with Renaissance artist Giorgio Vasari saying the David "surpassed" any statue that had ever existed before.

    Queen Victoria gifted a copy of the David to the South Kensington museum - later the V&A - in 1857. When she first saw the cast, she was apparently so shocked by the nudity that a fig leaf was commissioned to cover up the genitalia.

    The V&A's website says that the leaf was kept "in readiness for any royal visits, when it was hung on the figure using two strategically placed hooks."

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    France24 - World

    ‘Every tenth of a degree matters’: UN climate report is a call for action, not despair

    Issued on: 22/03/2023 - 16:57

    Cyrielle CABOT

    The latest report by the UN’s climate advisory panel has once again highlighted the need for urgent action against human-induced climate change, noting that the tools to prevent climate catastrophe already exist. While hopes of limiting global warming at 1.5C are rapidly fading, climate experts stress that “every additional tenth of a degree matters” to mitigate the already dire consequences of our planet warming. 

    The 36-page “summary for policymakers”, a synthesis of nine years of research by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), is a stark reminder that the devastating impacts of climate change are hitting faster than expected – and that failure to take decisive action could make some of those consequences irreversible. 

    “Humanity is on thin ice – and that ice is melting fast,” UN Secretary-General Antonio Guterres warned on Monday as he presented the report’s key findings. “Our world needs climate action on all fronts – everything, everywhere, all at once.” 

    The IPCC report says our planet is on course to reach 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels – considered a safer limit to global warming – in little over a decade. Its dire warning comes just eight years after the COP21 climate summit in Paris made the 1.5C threshold a beacon for climate policies. 

    “Since the Paris Accord, the stated objective of states has been to keep global warming well below 2C above pre-industrial levels – and to step up efforts to limit it to 1.5C,” says Wolfgang Cramer, a research director at the Mediterranean Institute of Marine and Terrestrial Biodiversity and Ecology (IMBE).  

    “This overall objective provided a horizon and a specific target for climate policies,” adds Cramer, who co-authored the IPCC’s last major report in 2022. “But when you look at the current trajectories and the poor efforts mustered by governments, it does indeed appear highly unlikely that we can meet that second target.” 

    The figures speak for themselves. The IPCC says greenhouse gas emissions would need to be slashed by 45% by 2030 for there to be any chance of capping global warming at 1.5C. That would mean annual cuts equivalent to the one witnessed at the height of the Covid-19 pandemic in 2020, when the world’s economies ground to a halt. 

    As things stand, humanity is well off the mark. According to the IPCC’s projections, our planet is on course for global heating of 2.5C by the end of the century if governments stick to their emissions pledges – and 2.8C if they stick to current policy. 

    The planet’s ‘fever’ 

    While the outlook is dire, it should not be cause for fatalism and inaction, experts caution.  

    “Our actions right now will determine the extent of global warming in the long run. The objective is to ensure it remains as low as possible,” says Cramer, for whom the 1.5C target “is already too high” to avert major consequences for the planet. 

    “We’re currently at 1.2C and already we are bearing the consequences, with an increase in heatwaves, droughts and flooding,” he explains. 

     

    To understand the significance of each fraction of a degree, Cramer draws a parallel with a human suffering from fever. Add one degree Celsius to the normal body temperature of 37C and the person will feel unwell and have headache. Add 2C and the suffering increases. At 3C it becomes dangerous, particularly if the person is vulnerable. 

    The same goes for our planet, Cramer adds.  

    “The consequences will differ at each degree and in different parts of the world: they will be most severe in places that are most vulnerable,” he says. “1.5C will always be better than 1.6C, which will always be preferable to 1.7C. Every tenth of a degree matters.” 

    Biodiversity under threat 

    The consequences of this global “fever” are increasingly evident, starting with the extinction of biodiversity.  

    In 2015, the year of the Paris Accord, the Bramble Cay Melomy, a small rodent that lived on a speck of land off the coast of Papua New Guinea, became the first known mammal to go extinct as a result of human-caused climate change. 

    “Scientists have shown that its disappearance was caused by rising sea levels submerging its habitat,” Camille Parmesan, a climate and biodiversity expert at the CNRS research centre, told FRANCE 24 in an interview in December. 

    “We have also documented the disappearance of 92 species of amphibians, killed because of the proliferation of a fungus that developed as a result of climate change modifying ecosystems,” Parmesan added.  

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    Corals are another obvious casualty. At 1.5°C, 70% to 90% of reefs could disappear. At 2°C, the figure rises to 99%. 

    Experts at the UN-backed biodiversity agency IPBES say more than a million species are currently threatened with extinction, with climate change becoming the “most significant” menace. “The more it increases, the more ecosystems are disrupted, with consequences for wildlife,” an agency report stated in 2021. 

    Extreme weather 

    “Each additional degree will translate into increasingly frequent and severe weather events, with ever greater consequences for the 3.3 billion people who live in vulnerable areas,” adds Cramer. 

    For several years now, scientists have been investigating links between climate change and extreme weather events, a field known as “attribution science”. Their findings confirm that heatwaves, floods and hurricanes are increasing in intensity, magnitude and frequency as a result of global warming. Research has thus established that climate change made the devastating heatwave that hit India and Pakistan in March and April last year thirty times more likely. 

    In this context, “decision makers should also focus their efforts on slowing down global warming” – in addition to curbing it, says glaciologist Gerhard Krinner, one of the authors of the latest IPCC report.  

    “The faster climate change takes place the less time people will have to adapt,” he explains. “This in turn will increase the risk of severe shortages, famines and conflicts.” 

    Tipping points 

    Both experts flag the danger of reaching “tipping points” that would be extremely difficult to reverse, such as a destabilisation of the Antarctic ice cap.  

    While the likelihood of catastrophic ice-sheet melting is currently still low, “it increases as the planet warms and there is a real risk of the rise in sea levels accelerating dramatically at between 1.5C and 2C", Cramer warns.   

    Should the Antarctic’s permafrost come to melt, it would release vast amounts of greenhouse gases trapped under the ice, in turn further warming the planet and accelerating ice melt. Other examples of tipping points include the Amazon rainforest turning to savannah and Greenland’s ice cap melting. 

    Each of these scenarios can be avoided, the experts insist, provided there is a political will to do so. 

    “We now have multiple solutions that are readily available to slow down and limit climate change,” says Cramer, for whom “the obstacle is no longer innovation – but politics”.  

    “Today’s efforts will make all the difference in the long term,” adds Krinner. “We can still spare ourselves those extra tenths of a degree.” 

    This article was translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Science

    IPCC report calls for urgent climate action, but will governments listen?

    UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

    UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

    L'Humanité

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Entretien

    Depuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.

    Vadim Kamenka

    Plusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.

    À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?

    Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.

    L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.

    Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?

    Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.

    Que signifie le concept de coopération stratégique ?

    Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.

    Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.

    Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?

    Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.

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    France24 - World

    Did Russian ties to Koran-burning outside Turkish embassy derail Sweden’s NATO bid?

    Issued on: 21/03/2023 - 16:36

    Louise NORDSTROM Follow

    The timing couldn’t have been worse. Turkey had already threatened to derail Sweden’s NATO aspirations when a far-right extremist set fire to a Koran outside the Turkish embassy in Stockholm. On Friday, Ankara issued its verdict on Sweden and Finland’s joint NATO bid: For now, Turkey would only start ratifying Finland's application. Several reports have since emerged, meanwhile, pointing to suspected Russia ties among the organisers of the damaging Koran-burning protest.

    On January 21, far-right provocateur Rasmus Paludan travelled from Denmark to Sweden to set the holy book of Islam alight in what appeared to be a one-man show in front of the Turkish embassy in Stockholm.

    The act sent shockwaves across large parts of the Muslim world, sparking mass protests in Pakistan, Iraq, Iran, Lebanon, and of course in Turkey, where anti-Sweden rallies grew so violent that the Swedish embassy in Ankara was briefly forced to close.

    Politically, the Koran-burning was nothing short of a disaster for Sweden. For months on end, Sweden had tried to appease Turkey in exchange for its all-important ratification of its NATO membership application. But the road to such a blessing had already proved long and arduous – and in some cases even impossible. Ankara’s demands had grown from extradition requests of “Kurdish terrorists” in the name of Turkish national security to calling for Sweden to crack down on anti-Turkey protests in Stockholm and to fire a minister.

    Turkish President Recep Tayyip Erodgan said Sweden could no longer count on Turkey's support in joining the military alliance.

    READ MORE>> 'We humiliated ourselves': Sweden’s bid to join NATO meets continued resistance from Turkey

    Just 10 days prior to Paludan’s Koran-burning protest, Sweden had already seen its NATO bid almost scuppered after a group of Kurds had hung an effigy of Erdogan to a lamppost outside Stockholm’s City Hall.

    Infuriated by the move, Ankara immediately cancelled a planned visit to Turkey by Sweden’s parliament speaker – a clear indication that diplomatic ties between the two countries had now hit a new low.

    Sweden’s Prime Minister Ulf Kristersson called the protest an outright act of “sabotage against Sweden's NATO application”.

    ‘Sweden will be shocked’

    Then came Paludan’s Koran-burning stunt, which prompted Erdogan to announce, for the first time, that his country may only greenlight Finland’s NATO application, leaving Sweden behind.

    "If necessary, we can give a different response concerning Finland. Sweden will be shocked when we give a different response for Finland," Erdogan said.

    On paper, however, the Koran-burning was nothing out of the ordinary for Paludan. The Islamophobic extremist had already staged several similar events in both Sweden and his home country Denmark in the past. However, there was something odd about the protest that did not sit quite right with outside observers. Firstly, it was the timing – it was clearly a particularly sensitive moment in Sweden's NATO application. Secondly, Paludan had travelled from Denmark to Sweden with the sole purpose of staging the event.

    Finland’s former foreign minister Alexander Stubb immediately blamed it on Russia.

    “This should come as no surprise. Russia seems to be behind the burning of the Quran [Koran] in Sweden. This is what hybrid warfare of a rogue state looks like. In today's world everything can be weaponised,” he tweeted.

     

    This should come as no surprise.Russia seems to be behind the burning of the Quran in Sweden.This is what hybrid warfare of a rogue state looks like.In today's world everything can be weaponised. https://t.co/KPjO5noaIm

    January 26, 2023

     

    Stubb’s successor, Pekka Haavisto, chimed in, telling Finnish broadcaster YLE that Paludan’s ties to Russia had “been investigated and certain connections in his vicinity have been found", but without giving any evidence of his claims.

    Although Kristersson, the Swedish premier, did not comment on any such links, he said: “There are forces both within Sweden and outside who wish to hinder Sweden’s membership in NATO,” adding that: "It’s against that background we need to see the provocateurs who wish to worsen Sweden’s relations with other countries.”

    ‘How to fight back against liberalised, globalised West?’’

    In the days leading up to the event, it emerged that the idea of burning a Koran outside the Turkish embassy had not even come from Paludan himself. Instead, he claimed he had been contacted by two Swedish far-right activists who had convinced him to do it, and that one of them, Chang Frick, had even paid for his demonstration permit.

    Frick, who regularly does media spots for the far-right Sweden Democrats (SD), previously contributed to Ruptly, a subsidiary of the Russian state-owned media Russia Today. According to DN Frick has travelled to Russia on several occasions in recent years, and in 2017, he accompanied a fellow SD member who acted as an election observer in the Russian regional elections. During their visit, Frick claimed in a tweet to have met “real hotshots in Moscow”. When interviewed by a state-run broadcaster, he said that the elections had been carried out in a fair and just manner. “There’s nothing to criticise,” he said.

    In a recent interview with DN, however, he said that: “I’ve never had anything to do with the Russian state in any way, and I’m deeply critical against what it is doing in Ukraine.”

    The other man who was allegedly involved in organising the Koran-burning is an unnamed reporter who works for the far-right Swedish news website Exakt24. The website also has links to Russia, and its Editor-in-Chief, Erik Almqvist, has acted as an election observer there. In a video from a 2020 conference in Russia, Almqvist is seen asking Leonid Alutskij, the chairman of the Russian Duma’s Foreign Affairs Committee, how they could “together join our forces and fight back [against] the liberalised, globalised West".

    'Secret methods'

    Last week, just days before Turkey announced its decision on Sweden and Finland’s NATO applications, Swedish investigative programme Kalla Fakta (Cold Facts), revealed that Paludan too has Russian connections. According to the programme he has been connected to at least six people linked to the private Russian paramilitary Wagner Group via Russian social media network VKontakte. One of them is believed to be a recruiter and a senior member of the group, and has been accused by Ukraine of election meddling and influencing public opinion in favour of Russian interests in other countries.

    When confronted with this evidence by Kalla Fakta, Paludan denied the claims. He called the findings “ridiculous” and accused the reporter of having set up a fake profile in his name.

    “I would assume that the profile you have been checking isn’t my profile. It seems more like you might have cheated with this [the evidence] to create a VKontakte profile,” he retorted.

    But whether Paludan was consciously influenced by his Russian contacts or not, experts say an overall Russian involvement cannot be ruled out.

    “There’s reason to grow suspicious when events that have been set up so sophistically so clearly play into Russia’s hands,” Tony Ingesson, a senior lecturer in intelligence analysis at Lund University, told Swedish newspaper Aftonbladet, pointing to the logic that “the enemy of my enemy is my friend”.

    But, he added, “Russia uses secret methods so that people don’t realise they are being supported [in their acts]”.

    Jorgen Holmlund, an expert in intelligence analysis at the Swedish Defence University, agreed.

    “You can ask yourself why a Danish citizen travels here to work in a way that supports Russian interests,” he said. “Given what we already know about Russian election meddling, it’s not untoward for me to say that skillfully planted narratives to get others to act – consciously or not – are likely to be present here [in Sweden] as well”.

    On Friday, Turkey made a fateful decision on Sweden’s NATO process that – at least in the near term – was definitely not helped by a Koran-burning protest in Stockholm.

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    US urges Turkey to green-light Sweden and Finland’s NATO applications

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    France24 - Monde

    L'Himalaya, une bombe climatique qui menace l'Inde

    Publié le : 24/03/2023 - 11:08

    Alban ALVAREZ Navodita KUMARI

    Dans la plus haute chaîne de montagne du monde, le réchauffement climatique menace des milliers de glaciers et a pour conséquence des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes : éboulements de terrain, avalanches ou effondrements de glaciers. Alban Alvarez et Navodita Kumari se sont rendus dans le petit État de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, où ces catastrophes sont aggravées par une course effrénée au développement d’infrastructures comme des barrages hydro-électriques.

    Dans les contreforts de l'Himalaya, la région de l'Uttarakhand concentre toutes les attentions de New Delhi. Cet État indien de 10 millions d'habitants, frontalier avec la Chine et le Népal, est devenu un vaste chantier à ciel ouvert. Un laboratoire pour le gouvernement de Narendra Modi qui entend profiter du positionnement géographique de cette région pour en faire le "hub" des énergies renouvelables.

    L'Inde, troisième nation émettrice de CO2 au monde et dont 80 % de l'électricité est produite grâce au charbon, mise sur la construction massive de centrales hyrdro-électrique dans cette région pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2070. L'Uttarakhand possède des atouts : des dizaines de rivières et surtout la Yamuna et le Gange, les deux plus importants fleuves du pays. Problème : en plus d'être situé sur une zone sismique, l'Uttarakhand est menacé par le réchauffement climatique, avec pour conséquence la fonte accélérée de ses glaciers.

    Depuis dix ans, cette région connait chaque année des catastrophes naturelles : éboulement de terrain, avalance, effondrement de glaciers ou encore "cloudburst" - des orages soudains pouvant détruire une vallée en quelques minutes. En 2013, 10 000 pèlerins hindous y ont trouvé la mort lors d'intempéries soudaines tandis qu'ils se recueillaient sur un site religieux. Près de 4 000 d'entre eux n'ont pas été retrouvés.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DÉCRYPTAGE

    COP26 : la fin des centrales à charbon, un horizon lointain malgré l'urgence

    Rupture d'un glacier en Inde : les chances de retrouver des survivants s'amenuisent

    Focus

    Changement climatique : l'Inde dévastée par les catastrophes naturelles à répétition

    L'Humanité

    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
    Valeurs Actuelles

    “Prenez garde, tous les jours surtout la nuit ” : Aurore Bergé et son enfant visés par une lettre de menaces

    Ce vendredi 24 mars, la députée Renaissance Aurore Bergé a partagé sur le réseau social Twitter une lettre de menace à son encontre et celle de son bébé de quatre mois.

    « Tabasser la salope de Bergé : elle adore ça cette putain… et puis il est si petit son rejeton. Il ne pourra pas s’enfuir. Feu, batte de baseball, barre de fer […] tout est bon pour vous éradiquer », est-il écrit sur cette lettre, qui se termine sordidement par « prenez garde, tous les jours et surtout la nuit ».

    Être insultée, être intimidée, c'était déjà intolérable.

    Mais en venir à menacer mon bébé de 4 mois : "il est si petit son rejeton, il pourra pas s'enfuir. Feu, batte de base ball, barre de fer…".

    C'est infâme.Juste infâme. https://t.co/OFM8JwqC0u pic.twitter.com/MP7Gl1vnLA

    — Aurore Bergé (@auroreberge) March 24, 2023

     

    La chef de file des députés Renaissance a dénoncé des propos « infâmes », alors même qu’elle affichait quelques heures plus tôt son soutien à sa collègue, Marie Lebec, députée des Yvelines, elle aussi menacée.

    À ceux qui ne condamnent pas la violence et refusent de la voir, voici ce que reçoivent ceux qui assument de prendre leurs responsabilités.

    À ceux qui insultent, menacent et intimident, nous ne céderons rien à la brutalité. pic.twitter.com/KBquLtp9DF

    — Marie Lebec (@MarieLebec78) March 24, 2023

    Plusieurs élus de tous horizons ont apporté leur soutien à Aurore Bergé, y compris le député de la France insoumise, François Piquemal qui en a également profité pour demander le retrait de la réforme des retraites, afin « d’apaiser la situation », estimant qu’Emmanuel Macron « met tout le monde en danger […] de par son entêtement ». Marine Le Pen a, de son côté, également apporté son soutien à la députée Renaissance, estimant que « le summum de l’ignominie est atteint ! ». Et d’ajouter que « ces menaces contre les élus doivent cesser, tout cela est intolérable ! ».

    Une recrudescence de menaces dans un contexte explosif

    En 2022, 2 265 affaires de violences verbales et physiques contre les élus ont été enregistrées, indique Le Point. Alors que le contexte particulier sur la réforme des retraites ne fait qu’accentuer les tensions sur les membres de la majorité présidentielle, Aurore Bergé alertait déjà Gérald Darmanin des menaces qui pouvaient peser sur eux.

    « Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la Nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement, car ils craindraient des représailles », avait-elle écrit au ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait alors demandé aux préfets de maintenir « fermement » la protection des élus, « dans l’objectif de prévenir toute atteinte ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Semaine de la Francophonie : célébrer la langue française à travers l'humour

    Publié le : 24/03/2023 - 15:57

    Renaud LEFORT Marion CHAVAL Loïc CHALAVON Magali FAURE Louise DUPONT Suivre

    La langue française et la francophonie sont à la fête cette semaine. L'occasion de rappeler quelques chiffres : le français est la cinquième langue mondiale et la deuxième langue la plus apprise comme langue étrangère. Plus de 300 millions de personnes parlent français dans le monde, dont 66 % sur le continent africain. À cette occasion, "À l'Affiche !" reçoit Laëtitia Mampaka et Hervé Kimenyi, deux humoristes qui participent aux célébrations de l'Organisation Internationale de la Francophonie.

    Focus

    Semaine de la francophonie : à la Nouvelle-Orléans, le français louisianais en pleine renaissance

    La francophonie entend peser sur la résolution de crises en Afrique

    L’invité du jour

    Bertin Leblanc propose une plongée au coeur de l'Organisation internationale de la Francophonie

    Valeurs Actuelles

    [La touche de bon sens] Eric Zemmour, un homme politique devenu journaliste

    Et soudain le regard se fit plus doux. L’oreille plus accueillante. Est-ce le même homme, en ce samedi 18 mars sur la plateau de Quelle époque !, qui débattait, toujours sur France 2, et toujours sous la houlette de Léa Salamé, durant la dernière campagne présidentielle ? Entre la présentatrice et le patron de Reconquête ! (notre temps aime placer des points d’exclamation…), la température s’est réchauffée de quelques degrés. Moins glaciale. Moins transperçante. Moins figeante. Plus de jeu pour moins d’enjeu. Voilà Eric Zemmour quelque peu dédramatisé au sein d’une émission grand public, relancé par des questions — intéressantes — de Patrick Bruel, pas tant que ça houspillé par Christophe Dechavanne, écouté attentivement par Michel Denisot. Voilà le téléspectateur pris d’un doute. Eric Zemmour a-t-il déjà fait de la politique ? On se croirait revenu à l’époque d’On n’est pas couché, quand le polémiste du ferraillait sourire aux lèvres avec ses interlocuteurs. Pourquoi alors s’être lancé à l’assaut de l’Elysée, quand l’Olympe médiatique suffisait ?

    Voici donc le livre d’un journaliste infiltré dans la vie politique.

    C’est notamment pour répondre à cette question qu’Eric Zemmour a écrit Je n’ai pas dit mon dernier mot, aux éditions Rubempré. Mais arrêtons-nous d’emblée sur le choix de ce titre, consécutif au précédent La France n’a pas dit son dernier mot. L’auteur reviendrait donc, à quelques mois d’écart, avec une posture plus personnelle, moins présomptueuse, qui le distingue de l’orgueil nécessairement englobant du discours d’un responsable public.

    « J’ai su, depuis le premier jour, que je raconterais cette odyssée présidentielle » écrit Eric Zemmour vers la fin de son ouvrage. Une phrase très sincère mais qui ne peut être prononcée par un vrai prétendant à la présidence de la République. Imagine-t-on François Fillon révéler une telle entreprise ? Voici donc le livre d’un journaliste infiltré dans la vie politique. Le livre d’un homme trop pressé, dès le départ, de pouvoir raconter son aventure. Qui semble la regarder, se regarder la vivre, plutôt que de la vivre vraiment.

    Marine Le Pen a tort : le dernier livre d’Eric Zemmour n’est pas « un livre de règlement de comptes », comme elle a pu le dire, mais un article géant relatant des mois de cavalcade politique. Marine Le Pen a raison : Eric Zemmour s’appesantit longuement sur son cas, comme s’il s’agissait pour lui de régler un compte. Nous y reviendrons.

    Eric Zemmour nous fait vivre ce qu’éprouve, jusque dans sa chair, un candidat à l’élection reine.

    Commençons d’abord par ce qui ne la concerne pas directement. Ce livre alerte est la plongée d’un observateur au plus près d’une campagne présidentielle. La sienne. Un reportage à la première personne, donc, une mise en abyme où l’objet se confond avec le sujet, le personnage principal avec l’auteur.

    Une fois posée cette interpénétration, force est de constater que le récit se déroule agrémenté d’une bonne dose de distance. Eric Zemmour décrit ainsi les coulisses de son grand meeting de Villepinte, et notamment son émoi ou le bruit des clameurs qui lui parviennent avant de monter sur scène, comme s’il devançait ce qui intéresse un lecteur curieux, à la fois biographe et candidat. Il livre le décor de son tour de France, entre campagne garnie de moutons, auberges, cloîtres, falaises, infirmières, agents immobiliers, et chefs d’entreprises. La restitution des sensations physiques qu’il a pu ressentir en fin de campagne, boule et ventre et épaules figées, se révèle absolument saisissante. Il nous fait vivre, sans trop de fard, ce qu’éprouve jusque dans sa chair un candidat à l’élection reine, un candidat à cette folie tsunami qu’on appelle campagne présidentielle.

    Bonheurs et regrets

    Le livre offre quelques regrets. Dont un chapitre à la dignité judéo-chrétienne intitulé Mea Culpa. Eric Zemmour y condamne son doigt d’honneur marseillais, sa venue au Bataclan, ou son usage malhabile d’une arme, lors d’un salon militaire, pointée vers les journalistes. Plus fondamentalement, il procède à son examen non pas de conscience, mais de prestance: « Je ne me suis pas rendu compte que je prêtais le flanc à la caricature du monomaniaque. » Beau joueur, après avoir analysé qu’il était caricaturé avec son discours sur l’identité, il précise qu’Emmanuel Macron subit la même reductio, dans le domaine économique.

    Le commentateur de sa propre épopée ne manque pas de rappeler les moments plus joyeux, voire jouissifs, et autres séquences couronnées de succès. Ainsi son passage sur LCI, à l’automne 2021, revendiqué à raison comme un examen de passage réussi devant l’exigeant journaliste économique François Lenglet. Là encore, le stratège ne résiste pas à dévoiler sa recette, contrairement à ce que ferait un “vrai” politique : « On m’attendait sur un discours protectionniste, voire socialisant (…) j’avais choisi une voie pragmatique, dénuée de démagogie. »

    Les journalistes sont globalement épargnés dans cet ouvrage. Certains confrères bondiraient en lisant cette phrase, tant Zemmour étrille le système médiatique en tant que tel, et le traitement, juge-t-il, de défaveur, qu’il lui a fait subir. Mais au plan individuel, le politique s’efface encore derrière le journaliste, pour qui la tentation d’un peu de confraternité pointe toujours. Il reconnaît d’ailleurs faire preuve avec ses semblables « d’équanimité ». Les journalistes “rubricards” l’ayant suivi de très près sortent absous de cette chronique de campagne.

    Le journaliste politique n’est jamais très loin…

    Evidemment, ce Eric Zemmour revenu à ses amours premiers de conteur ne se contente pas de décrire avec des couleurs vives, il analyse avec gourmandise. Outre qu’il dresse un portrait aussi cruel que réaliste de Valérie Pécresse, la droite, qui est à la fois son terrain de jeu et son champ de recherche favoris, en sort exsangue. « L’UMP a donné une forme partisane à l’apostasie chiraquienne » remonte-t-il, avant de photographier : « C’est le destin de LR que de se soumettre au centrisme. » Pour, enfin, prédire : « Son agonie doit s’achever pour que renaisse sur ses ruines une authentique droite française. »

    L’actuel président de la République reçoit quelques coups pas forcément immérités sur son absence du combat de 2022 : « Macron a fait de la dépolitisation et du refus de faire campagne l’axe majeur de sa réélection. » Mais c’est Marine Le Pen, comme nous le suggérions plus haut, qui fait l’objet d’attentions toutes particulières.

    Avec un problème indépassable dans son postulat : si comme il le pense Marine Le Pen ne sera jamais présidente de la République, il est au moins aussi probable qu’Eric Zemmour ne le devienne jamais. Pour les mêmes raisons de diabolisation ou de clivages excessifs que ces deux personnalités provoquent. Eric Zemmour décrit une femme aux mille défauts, mais qui est parvenue à obtenir trois fois plus de voix que lui au premier tour de l’élection présidentielle. Pas plus que Marine Le Pen, Eric Zemmour ne maîtrise les regards qui se portent sur lui, le biais parfois injuste de la perception. Or il n’est pas impossible que certains regards lui disent, après la lecture de ce livre : « Monsieur Zemmour, redevenez ce journaliste singulier, dont les démonstrations implacables médusent vos interlocuteurs, mais cessez d’être cet homme politique qui obligent vos sympathisants à s’enfermer dans un camp et vous obligent à forcer votre nature. »

    Il y a pourtant, et c’est contre-intuitif de le proclamer, une vraie magnanimité chez Zemmour.

    « Ce qui fut diabolisé, ce n’était pas moi, mais ma motivation, mon combat » écrit d’ailleurs Eric Zemmour. « Je ne serai jamais un politicien madré et roué », promet-il, avant de justifier : « On m’accuse de diviser la société et de monter les uns contre les autres alors que j’ai l’impression que personne n’a besoin de mon aide pour cela. » On peut aussi perfidement lire dans ces lignes une forme d’aveu. Eric Zemmour sait que la politique nécessite une pointe de douceur, de séduction. L’intelligence ne suffit pas.

    Il y a pourtant, et c’est contre-intuitif de le proclamer, une vraie magnanimité chez Zemmour. Que sa politique empêche de révéler. Le candidat s’est montré intraitable avec les réfugiés ukrainiens, quand l’écrivain leur ouvre évidemment les bras. La politique brouille le regard. Et maltraite la lucidité. Ainsi, Eric Zemmour certifie que son magistère à Reconquête ! lui permet d’être plus efficace qu’au Figaro parce qu’il impose des concepts comme celui de “francocide”. Concept brumeux qui aura pourtant fait long feu. La politique comme un mirage, encore, quand l’auteur raconte au début du livre la ferveur absolument intense qui accompagnait certaines de ses apparitions. Il n’y a aucun doute là-dessus. La description des mains qui le touchent, des regards qui l’implorent, appartient à la réalité.

    Mais il se fourvoie quand il interroge « A qui d’autre dit-on “Sauvez-nous!” ?” » Il se trouve, pour l’avoir entendu, que des électeurs absolument convaincus par leurs modèles, disent cette même phrase à Marine Le Pen. A Emmanuel Macron. Ou à Jean-Luc Mélenchon. En revanche, aucune des ces trois personnalités politiques n’a écrit ou vendu autant de livres qu’Eric Zemmour, journaliste devenu politique, politique devenu journaliste.

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    L'Humanité

    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

    Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine
    L'Humanité

    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

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    France24 - World

    Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

    Issued on: 16/03/2023 - 16:24

    Sébastian SEIBT

    The founder and leader of Russia’s Wagner mercenary group, Yevgeny Prigozhin, has been touted as someone who could pose a political challenge to Russian President Vladimir Putin. Once a key battlefield ally, in recent days Prigozhin has publicly lamented losing his direct line to the Kremlin. Wagner fighters are not being supplied with enough ammunition to win the battle for Bakhmut despite his numerous appeals, in what may be a sign of a struggle for influence in Moscow – and, notably, at Russia’s ministry of defence.

    Wagner chief Yevgeny Prigozhin had hoped seizing the Ukrainian city of Bakhmut would bring him a moment of glory but the Ukrainian city has been holding out against his Wagner Group mercenaries. Despite steady advances the city remains under Ukrainian control, according to a March 13 report from the Institute for the Study of War, a US think tank. 

    But that did not stop Prigozhin from declaring last week that he intends to run for president of Ukraine in 2024. And yet Prigozhin also seems all too aware that his political destiny is increasingly linked to the outcome of the battle.

    "[Prigozhin] has been talking about the ‘liberation’ of Bakhmut since last July, and it's still under Ukrainian control. I imagine some in Moscow must not be pleased with that," says Stephen Hall, a specialist in Russian politics at the University of Bath.   

    It is not just Ukrainian soldiers who are thwarting Prigozhin’s political and military amibitions. In Moscow, an anti-Prigozhin camp has formed within the defence ministry, emboldened by Wagner’s difficulties on the battlefield, to disparage the man known as “Putin’s chef” –  because he owns restaurants that cater to the Kremlin – who went on to become the king of Russian mercenaries.   

    Not one to obscure his motives, Prigozhin has previously flirted with the ideas of becoming defence minister or even creating his own political party.   

    Wagner vs the ministry of defence   

    Prigozhin has publicly complained of his treatment at the hands of the Russian ministry of defence (MoD). He has accused the ministry of blocking the ammunition deliveries his fighters need to take Bakhmut – and even called for the public to pressure the military to increase its supplies. In a March 9 post on his Telegram channel, he claimed that the government phone lines in Wagner units had been disabled after his public pleas for more ammunition. 

    The Wagner Group was viewed favourably after its success in helping Russia illegally annex Crimea in 2014 and for its actions in Syria and further afield, when the ministry of defence “provided ammunition and equipment to Wagner, and were rather pleased with the work done", says Joseph Moses, a specialist in military strategy and the Ukraine war with the International Team for the Study of Security Verona.    

    Putin’s full-scale Ukraine invasion quickly changed the game. Putin sent the Wagner Group into combat once the regular army seemed to be struggling. 

    “Ukraine was fully mobilised, but Vladimir Putin was unwilling for political reasons to follow suit, only launching a partial mobilisation in September. His generals simply lacked the soldiers they needed,” writes Mark Galeotti, a specialist in Russian military affairs, in The Spectator, a British weekly.  The mercenaries allowed the Kremlin to reinforce the front without launching a full-scale mobilisation.  

    These early successes may have gone to Prigozhin’s head. "He is very self-confident and has always been a bluffer. So he thought he could seize the opportunity [to gain political influence with Putin],” says Hall. It seems he intended to build upon the political wreckage left behind by Defence Minister Sergei Shoigu and his right-hand man, Valery Gerasimov, the army chief of staff.

    >>Read more: Shoigu and Gerasimov: Masters of Putin's wars

    "The whole Prigozhin versus MoD situation dates from around May, 2022,” just months after the February 2022 invasion, says Moses. “Prigozhin was then rumoured to be fueling the criticism ultranationalist bloggers were posting on Telegram and [other social media channels].”

    "The competition for ammunition in Ukraine is the perfect theatre for infighting between Prigozhin and the MoD," continues Moses. Ammunition is an increasingly rare commodity in what has now become a war of attrition, each side attempting to wear down its adversary’s resources over time.   

    For Prigozhin, it all hinges on Bakhmut  

    Bakhmut was supposed to validate Prigozhin’s military strategy, with him gambling on the idea that Ukraine would not marshal too many resources to defend a city with questionable strategic importance. “He expected Bakhmut to fall quickly," Hall says.   

    The fighting has now been raging for more than nine months, and Prigozhin’s position is weakening. 

    "A coalition has formed against the threat posed by Prigozhin, and with the Bakhmut situation, they now have ammunition to try to weaken his role and influence Putin," says Hall, who believes Wagner’s chief committed a strategic error by seeking to increase his influence.

    "He may say that he had a direct line to the Kremlin, but in reality he never really had one,” Hall says. “He never was a close friend of Putin and some of his enemies, like Shoigu, have known Putin for much longer – and he tends to trust them more."

    The Russian defence ministry seems to have decided to make Bakhmut a tomb for Wagner mercenaries. Prigozhin cannot give up on Bakhmut, so the regular army is using it to bleed Wagner dry, sending them into the worst fighting in the ruined AZOM metal works, while ready to swoop in and claim the victory as and when it falls,” writes Galeotti.   

    If Bakhmut remains under Ukrainian control, Wagner would have to shift the front to somewhere else very quickly if Prigozhin wants to return to the good graces of the Kremlin and keep his political ambitions alive, says Hall.

    Prigozhin will also have to cede territory to other private military companies (PMCs), many more of which have emerged in recent months. "This would surely lead to a redistribution of roles between the different PMCs, with some, like Shoigu’s ‘Patriots’, gaining more influence,” says Moses.   

    The influence of private militias in Russia was underscored by the Duma’s adoption of a law this week making criticism of private paramilitary groups fighting in Ukraine punishable by lengthy jail terms.  

    But although Prigozhin’s image as a conquering hero has taken a hit, “he definitely still holds more credibility than the ministry of defence” with Putin, according to Moses. Most of the blame for the Russian army's failures has been put on the ministry, Moses says.

    What’s more, the Wagner Group is still very useful to the Kremlin. Wagner’s strategy in Bakhmut – to send in wave after wave of prisoners, recruited as fighters by Wagner in exchange for pardons – doesn’t affect the Kremlin as much as the death of Russia’s own soldiers, he points out.

    If, in the end, Wagner mercenaries finally succeed in taking the city, “Prigozhin will be able to say that he achieved victory not only against Ukrainian [forces] but also despite the ministry of defence," Moses says.

    Viewed in this light, the battle for Bakhmut has become as much about Russia’s political future as the outcome of the war.    

    This article was translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

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    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : le gouvernement va « peut-être utiliser de nouveau le 49.3 », rapporte Olivier Dussopt

    Jamais douze sans treize. Alors que des manifestations de plus en plus violentes éclatent partout en France depuis l’utilisation du 49.3, jeudi 16 mars dernier, par Elisabeth Borne, l’article qui fait tant polémique ne semble pas avoir quitté l’esprit du gouvernement.

    Dans un entretien accordé au média Têtu ce vendredi 24 mars, Olivier Dussopt a expliqué que le gouvernement n’excluait pas d’« utiliser de nouveau le 49.3 » pour d’autres textes de loi que celui sur la réforme des retraites. « J’espère le moins possible », a-t-il néanmoins ajouté.

    « Il n’y a pas d’alternative possible »

    Au cours de cet échange, le ministre du Travail a déclaré que l’utilisation du 49.3 se ferait « non pas parce que la majorité serait fracturée, mais pour montrer qu’il n’y a pas d’alternative possible », avant de rappeler que le gouvernement « a porté plusieurs textes sans l’utiliser, grâce à des majorités de compromis ».

    Selon lui « les procédures constitutionnelles sont quasiment systématiquement utilisées, tant le débat est passionné en France. Au total, le Parlement a débattu 175 heures, c’est autant que les deux dernières réformes additionnées ».

    Depuis son arrivée à Matignon, la Première ministre a eu 12 fois recours au 49.3. Mais ce n’est pas un record. Le record absolu revient au socialiste Michel Rocard, ancien Premier ministre sous la présidence de François Mitterrand, qui a engagé la responsabilité de son gouvernement à 28 reprises. Au total, depuis 1958, début de la 5e République, l’article 49 alinéa 3 a été déclenché à 100 reprises.

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    France24 - Monde

    Liberté de la presse en Jordanie : les journalistes luttent contre la censure

    Publié le : 24/03/2023 - 12:49

    Chloé DOMAT Sophie GUIGNON

    Il y a 12 ans, la jeunesse jordanienne descendait dans les rues pour réclamer des réformes en plein Printemps arabe. Mais ce "Mouvement des jeunes du 24 mars" ne durera pas. Après le retour de l'état d'urgence – déclaré en 2020 pour répondre à la pandémie – de nouvelles lois sont apparues et sont désormais utilisées pour museler les journalistes et les citoyens critiques de la monarchie, dans un pays qui fait traditionnellement figure de régime modéré et stable. À Amman, la résistance s’organise. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon. 

    Revue de presse

    Forbidden Stories : "En Inde, la liberté de la presse plus que jamais dans le collimateur"

    En Jordanie, un coup de filet "antiterroriste" sur fond de manifestations contre la vie chère

    Reporters

    Journalisme au Mexique : à Tijuana, l'information tue

    BBC

    Waco, Texas: Donald Trump rallies on anniversary of deadly standoff

    With the spectre of criminal charges hanging over his third bid for the White House, Donald Trump has scheduled a massive rally in Texas this weekend.

    The campaign event, planned for Saturday, marks the former president's return to a traditionally conservative state in which he remains very popular.

    But his decision to hold the rally in Waco - best known for an armed standoff 30 years ago - has raised eyebrows.

    The 1993 tragedy is seen as a landmark event for the American far-right.

    A city of about 140,000 people in the heart of Texas, Waco is celebrated these days as host to Baylor University, the Dr Pepper Museum and the home-improvement reality show Fixer Upper.

    Three decades ago, however, it was where FBI agents, the US military and Texas law enforcement laid siege to a religious cult known as the Branch Davidians.

    The small, insular Christian sect was led at the time by David Koresh, 33, an apocalyptic prophet who allegedly believed he was the only person who could interpret the Bible's true meaning.

    Under Koresh, the Branch Davidians had stockpiled weapons in order to become an "Army of God".

    Authorities intended to conduct a surprise daylight raid on 28 February 1993 and arrest Koresh, but what ensued was a 51-day standoff that left 76 people dead, including more than 20 children and four federal agents.

    The calamity - and a similar incident one year earlier in Ruby Ridge, Idaho - tapped into a vein of anti-government sentiment often linked to the rise of far-right militia groups in the US through the mid-1990s and early 2000s.

    "The events at Waco have taken on a life of their own in anti-government and white supremacist circles," said Heidi Beirich, co-founder of the Global Project Against Hate and Extremism non-profit.

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    Watch: Trump's 'perp walk' moment explained in 60 seconds

    "[They've] taken up the cause that this was an out-of-control government ... that citizens couldn't live the lives they wanted and the federal government came barrelling in and burned them out of their facilities."

    Two years after the siege, Timothy McVeigh - a young man who had shown his support at Waco and became fixated with the federal response as evidence of an impending New World Order - bombed a federal building in Oklahoma City, Oklahoma, killing 168 people and injuring nearly 700 others. It remains the deadliest act of domestic terrorism in US history.

    The raid also had an impact on conspiracy theorist Alex Jones, who - as a young radio host in 1998 - organised a campaign to rebuild the Branch Davidians' chapel as a memorial to those who had died. Mr Jones was among the most prominent early voices to back Mr Trump in his 2016 presidential campaign.

    "Waco still resonates in this anti-government space as something that shows the federal government doesn't protect people, is out to violate their civil rights, is out to take their guns," Ms Beirich said.

    "Nowadays that very much feeds into the 'deep state' conspiracies that we see on the far-right; the attacks on the FBI; the idea that federal law enforcement is a weapon of Democratic presidents."

    Mr Trump has often drawn on these frustrations, painting himself as the victim of a secret cabal of government operatives and effectively tearing down the walls that separated the mainstream Republican Party from its more extremist and radical fringes.

    The former president's sense of victimhood has only intensified since he left office. His conspiracies about the 2020 election still abound and he has framed the legal action he is facing on multiple fronts as an effort to destroy him.

    On his Truth Social platform on Friday, Mr Trump warned an indictment risked "potential death and destruction" that could be "catastrophic" for the nation.

    Shortly after that post, an envelope containing white powder and a threatening message was delivered to the office of Alvin Bragg, the Manhattan district attorney investigating Mr Trump's hush-money payment to a pornographic actress. According to BBC News US media partner CBS News, the typewritten note said: "Alvin. I am going to kill you."

    Saturday's event will fall during the 30th anniversary of the standoff between Koresh's "army" and the government.

    "It's hard for me to believe that he doesn't know what he's doing," Ms Beirich told the BBC, adding Trump "has the ability to motivate supporters to engage in very extreme behaviour".

    The Houston Chronicle - Texas' largest and most-read newspaper - reported this week that the Trump campaign is calling the visit "purely coincidental".

    But in a column on Thursday, the paper's editorial board laid bare an accusation: "Trump is stoking the fires of Waco."

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    [Edito] Adieu la Ve !

    La dernière utilisation, le 16 mars 2023, de l’article 49.3 de la Constitution par la Première ministre, Élisabeth Borne, marque l’impossibilité pour le gouvernement de convaincre une majorité de députés de l’utilité, de la pertinence et surtout de la justesse de son projet de loi de réforme du système des retraites. C’est la démonstration du pouvoir de nuisance d’un groupe pourtant minoritaire à l’Assemblée nationale, la Nupes, qui se fait fort d’obtenir dans la rue par la violence ce qu’il n’aura pu obtenir dans l’urne par le dépôt de milliers d’amendements ou ses motions de censure. Mais était-ce là son but réel ?

    ​C’est également une démonstration de l’évanouissement alchimique des deux anciens groupes dominants au Palais-Bourbon : le PS et LR. Sublimation (passage direct de l’état solide à l’état gazeux) pour le PS et liquidation pour les LR, qui étaient les premiers visés par la fourberie de la réforme “macronienne”.

    Une seule solution : une nouvelle Constitution qui consacre et ordonne une représentation strictement proportionnelle de l’électorat au Palais-Bourbon.

    C’est surtout, hélas – mais tout a une fin –, le dernier acte de la Ve République qui, ayant été efficace de 1958 à 1974, n’a cessé de se déliter depuis, avec, comme le dit fort justement Marie-France Garaud, « la vanité de Giscard d’Estaing, l’orgueil de Mitterrand et l’inadvertance de Chirac », pour en arriver au viol en pleine conscience du référendum de 2005 par Nicolas Sarkozy, en 2008, à l’inexistence de Hollande et à la déconstruction finale de Macron.

    ​Alors, puisque le scrutin majoritaire à deux tours ne permet plus ni la stabilité de la représentation nationale ni surtout sa représentativité, une seule solution : une nouvelle Constitution qui consacre et ordonne une représentation strictement proportionnelle de l’électorat à la chambre basse du Parlement.

    On reprochera sans doute par avance à cette VIe République d’être ingouvernable. Mais qu’est-ce qui est le plus important ? Avoir un pays soi-disant gouvernable mais à coup de 49.3 répétitifs (c’est-à-dire, en réalité, un pays livré à un gouvernement échappant à tout contrôle parlementaire en raison du jeu malsain des groupes minoritaires), ou bien avoir une représentation proportionnelle qui donnera à chaque citoyen la certitude d’être justement représenté et imposant aux élus de s’entendre pour le bien commun de leurs mandants ?

    Avec la proportionnelle intégrale, il en sera fini du pouvoir de nuisance exorbitant lâchement accordé à des minorités malfaisantes.

    ​Certes, il pourrait y avoir des chambres instables. Elles ne seraient alors que le reflet des hésitations des électeurs. Quoi de plus normal ? Mais il y aura aussi des chambres puissantes, dégageant des consensus forts sur lesquels le nouveau gouvernement pourra s’appuyer pour mener à bien les missions que les électeurs lui demanderont majoritairement de mener. « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », est-il écrit au dernier alinéa de l’article 2 de la Constitution actuellement en vigueur. Nul doute que cet article sera reproduit in extenso dans la nouvelle.

    Avec la proportionnelle intégrale, il en sera fini du pouvoir de nuisance exorbitant lâchement accordé à des minorités malfaisantes qui outrepassent volontairement le cadre strict des règles démocratiques. Le gouvernement se devra de trouver une majorité qui approuve ses choix de société et ses propositions.

    *Patrick Mignon est ancien porte-parole de Via, la voie du peuple.

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    France24 - Monde

    Maya Abdul-Malak, réalisatrice : "Beyrouth est une ville où la vie, la mort et l’espoir se côtoient"

    Publié le : 24/03/2023 - 12:21

    Philomé ROBERT

    Avec notre invitée, nous nous posons au cœur de Beyrouth. Maya Abdul-Malak, réalisatrice franco-libanaise, vient nous parler de son troisième film intitulé "Un cœur perdu et autres rêves de Beyrouth". Ce document en forme de long poème est présenté dans le cadre de la 45ème édition du festival Cinéma du réel au Centre Pompidou, à Paris, qui démarre ce vendredi.

    BBC

    Gandhi says disqualification 'politically motivated'

    The leader of Indian's opposition Congress party Rahul Gandhi has said his disqualification by parliament was politically motivated.

    On Friday, India's parliament stripped Mr Gandhi of his MP status a day after he was sentenced to two years in prison in a defamation case.

    He was convicted by the court for 2019 comments about PM Narendra Modi's surname at an election rally.

    The governing BJP says his expulsion conformed with parliamentary rules.

    A 2013 Supreme Court order says that a lawmaker convicted in a crime and sentenced to two or more years in jail stands disqualified from the parliament with immediate effect.

    Speaking at a news briefing on Saturday, Mr Gandhi said: "It makes me no difference if I'm disqualified... Disqualify me for life.... I will keep going, I will not stop."

    Although India's opposition parties don't always agree on political issues, many of them have supported Mr Gandhi over his disqualification. On Friday, 14 parties approached the Supreme Court, alleging that the federal government was misusing investigative agencies to target BJP's opponents.

    Congress president Mallikarjun Kharge alleged that the action against Mr Gandhi was a consequence of his demand for a parliamentary investigation to probe allegations against the Adani Group.

    The huge conglomerate was accused of decades of "brazen" stock manipulation and accounting fraud by US-based short-seller Hindenburg Research earlier this year. The Adani Group has denied allegations of financial fraud.

    "My job as I see it is to defend the democratic nature of this country," Mr Gandhi said after his disqualification.

    "That means defending the institutions of this country, that means defending the voice of the poor people of this country, that means telling the people of this country the truth about people like Mr Adani, who are basically exploiting the relationship they have with the prime minister," he said.

    "I was disqualified because Prime Minister Narendra Modi is scared of my next speech on Adani... I can see it in his eyes."

    Mr Gandhi's supporters say his disqualification is a sign that India's democratic system is weakening, and more protests against the government are planned in the coming days.

    He will not be allowed to take part in national elections due next year, unless his sentence is suspended or he is acquitted in the case.

    The ruling Bharatiya Janata Party (BJP), however, said the decision to disqualify Mr Gandhi was in accordance with parliamentary laws, and criticised his party for questioning the verdict.

    Federal Labour Minister Bhupender Yadav said Mr Gandhi had insulted members of the caste grouping known as Other Backward Classes (OBC) under which the name "Modi" falls.

    "Insulting any surname is not freedom of speech," he said.

    But some experts have questioned the severity of Mr Gandhi's sentence.

    Joyojeet Pal, an associate professor of information at the University of Michigan, said that it was "highly unusual" for a first-time offender like Mr Gandhi to be given the maximum possible punishment of two years' imprisonment.

    "Both low-level politicians and parliamentarians in India are known to engage in extreme speech on social media and in their public meetings. A conviction of this scale, with the consequence of removing the primary challenger to Modi, is practically unheard of," Prof Pal added.

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    Le ministère du Travail ferait des préconisations contre le droit de grève, Olivier Dussopt dément

    Le droit de grève est-il dans le viseur du Gouvernement ? Selon des informations de L’Humanité, le lundi 13 mars, la direction générale du travail (DGT) a adressé une note interne à l’inspection du travail. Celle-ci porterait notamment sur les demandes d’autorisation de licenciement, sur des salariés protégés, pour des faits de grève. Une série de jurisprudences donc dont le but serait de faciliter le renvoi de syndicalistes et grévistes.

    Dans cette note interne de la DGT, que L’Humanité a partagée, est indiqué en préambule qu’« aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de l’exercice normal du droit de grève », puisque le droit de grève est constitutionnel.

    Pour autant, sont listés plusieurs éléments qui peuvent justifier le licenciement de salariés, sous prétexte que « la jurisprudence distingue la simple participation au mouvement de grève de la participation personnelle et active du salarié protégé à des actes illicites et a fortiori son rôle de meneur ». Ainsi, par exemple, « le fait d’avoir entravé la liberté de travailler des autres salariés en procédant à des blocages illicites », ou encore « la participation personnelle et active à de graves incidents dans une usine, ainsi que le rôle de meneur » constituent des motifs de licenciement légitimes pour l’employeur.

    Olivier Dussopt dément

    La CGT du ministère du Travail a immédiatement réagi dans un communiqué, assurant que « ce document est un véritable manuel juridique pour faciliter les licenciements en justifiant des décisions d’autorisations pour motif disciplinaire des grévistes ». Et d’ajouter que « le rôle de l’inspection du travail est de défendre le droit de grève, pas d’aider les patrons à museler la contestation sociale ».

     

    Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a démenti, niant que cette note puisse servir à faciliter le licenciement de salariés protégés. Sur le réseau social Twitter, celui-ci a indiqué que cette note interne « a été diffusée en réponse aux nombreuses sollicitations de nos services par les employeurs et salariés dans cette période de mobilisation », et rappelle qu’elle « souligne que le droit de grève est garanti ».

    ❌FauxC'est une note interne mise à jour pour tenir compte des évolutions du droit.➡️Elle a été diffusée en réponse aux nombreuses sollicitations de nos services par les employeurs et salariés dans cette période de mobilisation.➡️Elle souligne que le droit de grève est garanti https://t.co/QKkx8Lax5Z

    — Olivier Dussopt (@olivierdussopt) March 24, 2023

     

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    L'Humanité

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

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    France24 - Monde

    L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

    Publié le : 24/03/2023 - 11:40Modifié le : 24/03/2023 - 16:16

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    L'Élysée a annoncé que la visite d'État du roi Charles III en France, initialement prévue du 26 au 29 mars, était reportée compte tenu de la nouvelle journée de mobilisation nationale prévue mardi contre la réforme des retraites.

    La visite d'État du roi Charles III en France, prévue de dimanche à mercredi, est "reportée", "compte tenu de l'annonce d'une nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites" mardi 28 mars, a annoncé l'Élysée, vendredi 24 mars, dans un communiqué. Emmanuel Macron a évoqué la possible venue du roi d'Angleterre "au début de l'été".

    La décision a été "prise par les gouvernements français et britannique, après un échange téléphonique entre le président de la République et le roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d'amitié", écrit la présidence française, promettant une reprogrammation de la visite "dans les meilleurs délais".

    Interrogé vendredi après-midi à ce sujet lors de sa conférence de presse au sommet européen de Bruxelles, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité que Charles III effectue un déplacement en France "au début de l'été".

    🔴 "Nous ne serions pas sérieux à proposer à sa majesté et la reine consort de faire une visite d'État au milieu des manifestations" a répondu le président Emmanuel #Macron 🇫🇷 en discours au sommet européen, interrogé sur la visite repoussée de Charles III pic.twitter.com/K6vTZCuLzO

    March 24, 2023

    "Nous avons proposé que, au début de l'été, en fonction de nos agendas respectifs, nous puissions ensemble caler une nouvelle visite d'État", a-t-il expliqué. Il s'agit de recevoir le roi "dans des conditions qui lui permettent de profiter de la France", a-t-il ajouté.

    Selon lui, "le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report" de la visite. À partir du moment où une nouvelle journée de mobilisation a été fixée pour mardi prochain par l'intersyndicale, "nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d'un certain bon sens" à "proposer une visite au milieu des manifestations", a-t-il expliqué.

    Visite dans la région de Bordeaux

    Une source au palais de Buckingham avait indiqué en début de semaine que les manifestations pourraient avoir des conséquences sur l'organisation de la visite du roi la semaine prochaine, la première depuis qu'il est devenu monarque en septembre 2022.

    Charles III était attendu pour une visite d'État en France du 26 au 29 mars. Son programme comprenait une visite au musée d'Orsay, un dîner au château de Versailles, une cérémonie à l'Arc de Triomphe ainsi qu'un entretien au palais de l'Élysée.

    Le roi devait également se rendre avec la reine consort dans la région de Bordeaux, où des manifestants ont incendié jeudi la porte de la mairie.

    Plusieurs voix dans l'opposition ont appelé à l'annulation de cette visite en raison du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, qui s'est amplifié depuis le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter la loi sans vote.

    Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait indiqué vendredi matin que la France était prête à accueillir le roi d'Angleterre. "Nous serons prêts évidemment a l'accueillir dans d'excellentes conditions", a-t-il dit sur CNews.

    Avec AFP et Reuters

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    La visite de Charles III dans le "viseur" de certains manifestants anti-réforme des retraites

    Les manifestations en France risquent de perturber la visite de Charles III

    Le roi Charles III choisit la France pour sa première visite d'État fin mars

    BBC

    SANS TITRE

    England 17-0 Scotland

    Becky Grey

    BBC Sport at Kingston Park

    It's not a Women's Six Nations without a stunning solo try from one of England's wings.

    Claudia Macdonald

    Classy.

    England 12-0 Scotland

    The small errors are costing Scotland.

    The visitors are in the attack but debutant Francesca McGhie spills the ball forward in contact and England will have. the scrum.

    England 12-0 Scotland

    England are forced into an early change as Amber Reed is replaced by Tatyana Heard in the centre.

    The eagle-eyed amongst you will have noticed that Lagi Tuima is on conversion duty with Reed unable to continue.

    England 12-0 Scotland

    Katy Daley-Mclean

    Former England captain on BBC Two

    England are stretching Scotland really well, Lucy Packer is moving the ball quickly and England have so many good ball-carriers.

    Amy Cokayne has the vision to watch the play, hold her position and then finish the move off.

    Amy Cokayne

    Try time.

    Holly Aitchison steps back against the traffic and is hauled down but England move the ball from the ruck quickly.

    It's thrown wide, where hooker Amy Cokayne is on hand to ground the ball.

    Lagi Tuima misses the conversion.

    England 7-0 Scotland

    A turnover for England on the half-way line is met by loud cheers.

    The crowd are just sensing that Scotland are growing into the game and that is welcome relief for England.

    England 7-0 Scotland

    Scotland are playing with fluidity and are moving the ball quickly but the pass is loose and Jess Breach is off the line to intercept.

    The England wing cannot free herself from the Scottish defence and the chance disappears.

    England 7-0 Scotland

    Scotland looking to hit back quickly.

    Emma Orr runs a great line to test the English defence. She tries to ground the ball but is just short.

    Millimetres. That is all we were from what would have probably been parity.

    England 7-0 Scotland

    Becky Grey

    BBC Sport at Kingston Park

    So much of that try came from Holly Aitchison. She put Marlie Packer through the Scotland defence and served up the pass to Amber Reed, who then found MacDonald for the try.

    Aitchison has taken the 10 shirt with Zoe Harrison and Helena Rowland injured and so far, she is owning it.

    Claudia MacDonald (Con Amber Reed)

    I said England still had the ball.

    They move it into midfield and the pass back inside puts Claudia MacDonald into space and she has too much power to get over.

    Amber Reed kicks the conversion and England's campaign is up and running.

    England 0-0 Scotland

    The final English pass just goes astray.

    Marlie Packer makes the break and it's recycled for Holly Aitchison to move the ball wide, but it doesn't go to hand.

    England still have the ball and they go again.

    England 0-0 Scotland

    Becky Grey

    BBC Sport at Kingston Park

    When England completely dominated an opening scrum, it looked like things were only going one way in Newcastle.

    But it is Scotland who have been threatening England's line since. Captain Rachel Malcolm promised something new in attack and the visitors look full of beans.

    England 0-0 Scotland

    Holly Aitchison has shown some nice touches so far but it's an excellent kick by her opposite number Helen Nelson, which hands Scotland territory.

    Clever.

    England 0-0 Scotland

    Katy Daley-Mclean

    Former England captain on BBC Two

    Holly Aitchison is driving England forward with some lovely touches and a nice kick in behind really tested out Scotland. That's just how you want your fly-half to start.

    England 0-0 Scotland

    Something you don't see very often.

    Marlie Packer is usually so powerful with ball in hand but she is driven back by a couple of blue shirts in midfield.

    Scotland will be pleased with their defence so far.

    England 0-0 Scotland

    Some early game nerves perhaps as England drop the kick off, but then comes the power from the first scrum and the hosts win the decision against the head.

    That will do wonders to settle the nerves for the women in white.

    England 0-0 Scotland

    Meryl Smith hoists the ball into the Newcastle sky and we're up and running...

    England v Scotland (16:45 GMT)

    The anthems have been proudly sung, and we're all set for kick off...

    England v Scotland (16:45 GMT)

    Sarah Hunter has a beaming smile on her face as she makes her way to the field. What a moment for England's most capped player.

    Her family are in the stands, proudly waving their flags and cheering her arrival for the last time in the white of England.

    Time for the anthems...

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : la Nupes, ces révolutionnaires en carton

    Le Grand Soir approche. François Ruffin en est convaincu : cette fois, c’est la bonne. « En 1789, les premiers révolutionnaires ne savaient pas comment tout cela allait se terminer… », songe, rêveur, l’insoumis picard depuis le Palais- Bourbon, qu’il s’imagine déjà comme une réminiscence de l’hôtel des Menus Plaisirs versaillais qui accueillit les États généraux fondateurs de la République quelque deux cents ans plus tôt. Les insoumis n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai, eux qui sont passés maîtres dans l’art de la fausse prophétie annonciatrice d’un régime nouveau. Cela devait être les “gilets jaunes”. Puis le premier tour de l’élection présidentielle. Ou le second. Voire le “troisième” promis par Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des législatives. Autant de rendez-vous ratés avec l’Histoire qui n’ont pas entraîné la révolution attendue.

    En quoi l’issue de l’opposition à la réforme des retraites serait-elle différente ? À entendre les figures de l’union de la gauche, il y a dans la séquence actuelle une colère, une lassitude, un ras-le-bol ambiant et diffus qui leur laissent entrevoir plus qu’une fin de règne, une fin de régime. Tant de ressentiments sur lesquels il va bien falloir capitaliser.

    À peine Élisabeth Borne a-t-elle annoncé l’utilisation du 49.3 de la discorde, le 16 mars dernier, qu’une délégation de députés de La France insoumise s’exfiltre sur la place de la Concorde, où quelques milliers d’opposants se réunissent autour de l’ obélisque égyptien pour une “manifestation spontanée”. Écharpe tricolore en bandoulière, les élus exhortent la foule grandissante à continuer inlassablement la lutte.

    Après Louis XVI, Emmanuel Macron ?

    ​La nuit parisienne sera marquée par 258 interpellations, plusieurs départs d’incendie et des dizaines d’affrontements – souvent filmés et diffusés sur les réseaux sociaux – avec les forces de l’ordre. Scènes peu ou prou similaires quatre jours plus tard à la suite de l’échec de la motion de censure trans-partisane à l’Assemblée. On y retrouve les mêmes acteurs. Des députés de la Nupes – Clémentine Autain en tête -accueillis en héros place Vauban par des manifestants qui se tapent dans les mains au son du ralliement antifasciste “Siamo tutti antifascisti”. Un Jean-Luc Mélenchon qui appelle à la « censure populaire ». Et une nouvelle nuit de violences dans le pays.

    ​À Paris, des jeunes biberonnés à la nostalgie soixante-huitarde se lancent dans la construction de barricades, aidés dans leurs infructueuses tentatives par des individus vêtus de noir, parfois cagoulés. D’autres trouvent dans les tonnes de déchets entassés sur les trottoirs parisiens depuis dix jours un combustible idéal pour illuminer la soirée. « Louis XVI, on l’a décapité, Macron, on peut recommencer ! », peut-on entendre dans un cortège en route vers les “quartiers chics” après un détour vers la Bastille. Voilà pour le “peuple” version insoumis, plus proche des Black Blocs et des étudiants syndiqués que de la France des “oubliés” et des “gilets jaunes” inauguraux, “peuple” tout aussi opposé à la réforme mais qui s’est toujours refusé à choisir entre les fausses mains tendues d’Emmanuel Macron et les tentatives de récupération politicienne de Jean-Luc Mélenchon.

    Le désordre organisé

    ​Au vu de cette rapide description, il n’est donc pas étonnant de retrouver dans la longue liste des interpellés une certaine Emma Fourreau, coresponsable du mouvement de jeunesse de La France insoumise. Ou d’entendre ce policier de Saint-Denis qui assure que le député LFI Éric Coquerel, président de la commission des finances, lui a « porté un coup avec le dos de son poing fermé ». Une plainte contestée par Jean-Luc Mélenchon dans un tweet railleur : « Un policier provocateur accuse Éric Coquerel de l’avoir frappé. Juste après, il s’est transformé en dragon bleu. À force de fumer des lacrymos ce policier s’est abîmé. »

    Et si la finalité du projet de La France insoumise se trouvait dans ces images, dans ces provocations, dans ce rapport de force qui bascule inexorablement du Parlement vers la rue, vers l’impasse ? Attiser la colère, entretenir le désordre pour mieux tenter d’en récolter les fruits, malgré un risque évident de totale perte de contrôle. Les insoumis se complaisent dans la fomentation de “happenings” que Cyril Hanouna et son public n’auraient pas reniés, se félicitent presque d’avoir activement participé à jeter le discrédit populaire sur toute une Assemblée. « Il faut admettre qu’ils sont bons. Ils nous ont pris de court … », soufflait un député du Rassemblement national après la farce tragi-comique proposée par les députés de la Nupes face à Élisabeth Borne.

    La jubilation de Mélenchon

    Alors que la Première ministre s’apprête à recourir au 100e 49. 3 de la Ve République, les élus de l’union de la gauche entonnent la Marseillaise tout en brandissant des pancartes “Démocratie” ou “64 ans, c’est non !”. « On nous a dit que le président de l’Assemblée nationale n’avait, apparemment, pas le droit d’interrompre la Marseillaise . Du coup… », s’amuse un député de la Nupes. Qu’importe si la loi avancée ici tient plus de la légende urbaine que d’un article du code civil : l’essentiel est dans le paraître. De quoi rendre fier Jean-Luc Mélenchon. Le Lider maximo de La France insoumise s’est discrètement frayé un chemin à travers les allées du Palais-Bourbon. Il ne peut cacher un sourire non feint devant les images de ces insoumis braillards tant elles correspondent à sa vision du combat politique.

    L’ancien militant trotskiste qui sommeille en lui jubile. Lui qui se rêvait tour à tour jacobin, communard et bolchevique n’attend désormais plus que le prochain embrasement populaire pour sortir de la pseudo-retraite à laquelle il s’est contraint l’année dernière et reprendre son costume d’homme providentiel de la gauche. Et ainsi accomplir sa double vengeance. Celle, personnelle, contre des organisations syndicales revigorées qu’il a longtemps méprisées pour leur sectarisme, leurs ambiguïtés et leur incapacité à soulever les foules. Et l’autre, plus politique, contre ses détracteurs internes au sein de la Nupes, issus de familles politiques à la culture parlementaire bien plus affirmée que la sienne. « Il vante sa VIe République, mais il n’a aucune confiance réelle dans le pouvoir du Parlement, tance un écologiste. Pour Jean-Luc Mélenchon, l’Assemblée n’est qu’un plateau de télé-réalité grandeur nature qui doit servir ses intérêts. »

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    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

    autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    La France interdit des applications comme TikTok sur les téléphones des fonctionnaires d’État

    Publié le : 24/03/2023 - 13:32

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    Dans un communiqué du ministère de la Transformation et de la fonction publiques, le gouvernement français a indiqué, vendredi, interdire les applications récréatives comme TikTok ou Netflix sur les téléphones professionnels des fonctionnaires d’État. 

    Après les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, c'est au tour de la France de prendre des mesures à l'encontre de certaines applications comme TikTok ou Netflix. Le gouvernement français a décidé de les interdire sur les téléphones professionnels des fonctionnaires d’État, a fait savoir vendredi 24 mars le ministère de la Transformation et de la fonction publiques dans un communiqué.

    Cette décision a été prise "pour garantir la cybersécurité de nos administrations et de nos agents publics", a indiqué sur Twitter le ministre Stanislas Guérini.

    L'interdiction, qui s'applique sans délai et de manière uniforme, vise aussi les applications de "streaming" comme Netflix, de jeux comme celle de Candy Crush et d'autres applications dites récréatives comme Instagram, Snapchat et Tinder, a précisé un porte-parole du ministère à Reuters.

    Les États-Unis, le Canada, la Belgique, la Nouvelle-Zélande ou encore la Commission européenne ont déjà interdit l'utilisation de l'application TikTok sur les téléphones professionnels.

    Les applications récréatives comme TikTok sont désormais interdites, avec effet immédiat, sur tous les téléphones que l'État fournit aux agents publics.@StanGuerini pic.twitter.com/3KMA6BercF

    March 24, 2023

    Soupçons

    L'application chinoise de partage de vidéos fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux en raison des craintes que les données des utilisateurs de l'application appartenant à la société ByteDance, basée à Pékin, ne se retrouvent entre les mains du gouvernement chinois, des accusations que le groupe rejette.

    Le directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, a été auditionné, jeudi, par le Congrès américain, alors que de nombreux parlementaires sont convaincus de la nécessité d'interdire l'application aux États-Unis.

    Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré, vendredi, que la Chine attachait une grande importance à la confidentialité et à la sécurité des données.

    Pékin n'a jamais demandé, et ne demandera jamais, à une entreprise de fournir des données ou des renseignements situés dans des pays étrangers, a indiqué un représentant du ministère.

    Avec AFP

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    Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance

    La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés

    OPÉRATION SÉDUCTION

    Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

    Valeurs Actuelles

    Retraites : Emmanuel Macron se dit “à la disposition de l’intersyndicale”

    Le président de la République aurait-il changé d’avis en chemin pour Bruxelles ? Depuis la capitale de l’Union européenne, Emmanuel Macron s’est déclaré « à la disposition de l’intersyndicale », pour avancer tout de suite sur des sujets tels que « l’usure professionnelle, les fins de carrières, les reconversions, les conditions de travail, la rémunération dans certaines branches ».

    Des déclarations qui diffèrent de la position du Gouvernement il y a de cela quelques semaines. Alors que le Sénat se trouvait en plein examen du texte sur la réforme des retraites, jeudi 9 mars, Bruno Le Maire avait indiqué qu’il n’était plus question de recevoir l’intersyndicale, qui avait demandé à être reçue par Emmanuel Macron.

    « Nous continuerons aussi à avoir la plus grande fermeté »

    « C’est le temps du Parlement », avait ainsi déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, avant d’indiquer que « c’est aux parlementaires, qui représentent le peuple français, de prendre des décisions sur cette réforme des retraites », au micro de CNews. Pour autant, sur la question de cette réforme, Emmanuel Macron a déclaré attendre « la décision du Conseil constitutionnel », mais indique que « le pays ne peut pas être à l’arrêt », alors que d’autres projets de loi son en cours, notamment sur l’immigration.

    Alors que nombre de mobilisations se sont déroulées jeudi 23 mars en protestation contre la réforme des retraites, le président de la République a dénoncé les heurts et violences qui ont eu lieu. « Face aux violences, que je distingue des manifestations, nous continuerons aussi à avoir la plus grande fermeté », a-t-il indiqué, avant d’appeler « chacun à la responsabilité », et d’assurer son soutien aux forces de l’ordre. Au moins 441 policiers et gendarmes ont été blessés au cours de ces manifestations de jeudi, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur.

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    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

    Guerre en UkraineChine
    France24 - Monde

    Donald Trump ou Emmanuel Macron arrêtés par la police ? Attention aux images générées par intelligence artificielle

    Publié le : 24/03/2023 - 17:30Modifié le : 24/03/2023 - 17:52

    Lise Kiennemann Suivre Lise Kiennemann Suivre

    Donald Trump arrêté par la police, Emmanuel Macron se battant avec les forces de l’ordre… Ces images fleurissent sur les réseaux sociaux ces derniers jours, et elles semblent à première vue bien réelles. Elles ont pourtant été créées de toutes pièces, et ce par une intelligence artificielle.

    La vérification en bref

    • Depuis le 20 mars 2023, des images montrant une supposée arrestation de l’ex-président des États-Unis Donald Trump circulent sur les réseaux sociaux.
    • D’autres clichés représentent le président français Emmanuel Macron lui aussi arrêté par la police, ramassant les poubelles ou bien manifestant.
    • Ces images n’ont rien d’authentique : elles ont été générées par une intelligence artificielle avec le programme Midjourney.

    Le détail de la vérification

    "Donald Trump a été arrêté dans le centre-ville de Washington." Voilà ce qu’indique une publication Twitter en anglais du 21 mars 2023, partagée plus de 6 000 fois. Cette affirmation est accompagnée de trois photos montrant l’ex-président américain interpellé par des forces de l’ordre. Des publications similaires ont été publiées en français.

    Ces allégations s’inscrivent dans un contexte bien particulier. Le 18 mars, l’ancien président des États-Unis avait annoncé sur son réseau social Truth Social qu’il allait être arrêté mardi 21 mars et avait appelé à "manifester". Il est accusé d’avoir, en pleine campagne présidentielle, versé 130 000 dollars à l’actrice pornographique Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison, pour acheter son silence.

    Mais plusieurs éléments indiquent que ces images ne sont pas authentiques, comme la rédaction des Observateurs de France 24 vous l’explique dans cette vidéo.

    Voir cette publication sur Instagram

    Une publication partagée par Les Observateurs - France 24 (@observateursf24)

    Les mots qui apparaissent sur ces images, notamment sur les casquettes des policiers, ne veulent par exemple rien dire. Certains visages, notamment à l’arrière-plan, sont flous et ne semblent pas totalement formés.

    Images générées grâce à l'intelligence artificielle

    En réalisant une recherche d’images inversée (voir ici comment procéder), on retrouve d’ailleurs ces images sur le compte Twitter d’Eliott Higgins, fondateur du média d’investigation Bellingcat. "Faire des photos de Trump se faisant arrêter en attendant son arrestation", écrivait-il en légende.

    Ces images sont accompagnées d’une cinquantaine d’autres, représentant Donald Trump lors de son procès hypothétique ou bien derrière les barreaux, revêtant la combinaison orange propre aux prisons américaines.

    Dans les commentaires, Eliott Higgins faisait également savoir qu’il avait eu recours au programme Midjourney, un outil qui permet de générer des illustrations à partir d’un texte descriptif grâce à l’intelligence artificielle.

    Les scènes que montrent ces images n’ont donc jamais eu lieu. Quant à la possibilité d’une future arrestation de l'ex-président américain, plusieurs médias ont annoncé mercredi 22 mars que la justice avait repoussé, peut-être jusqu'à la semaine prochaine, l'éventuelle inculpation pénale de Donald Trump.

    Le mot "arrested" ("arrêté") interdit sur Midjourney

    Face à la viralité de ces publications, Midjourney semble toutefois avoir pris des dispositions pour freiner le partage de telles images.

    Selon Eliott Higgins, Midjourney lui aurait ainsi interdit l’accès à ses services. "Apparemment, faire un thread viral sur Donald Trump en utilisant des images de Midjourney est suffisant pour vous faire bannir de Midjourney, oups", a-t-il indiqué le 22 mars sur son compte Twitter.

    Il semble par ailleurs qu’il ne soit plus possible de demander à ce programme de générer des images représentant des arrestations.

    En entrant les mots clés "Donald Trump arrested by the police" ("Donald Trump arrêté par la police", en français), un message d’erreur apparaît. Celui-ci indique que le mot "arrested" ("arrêté" en français) est banni, comme a pu s'en apercevoir la rédaction des Observateurs de France 24.

    Des fausses images d'Emmanuel Macron

    Donald Trump n’est toutefois pas le seul à avoir fait l’objet d’images trompeuses utilisant Midjourney.

    Alors que la contestation autour de la réforme des retraites se poursuit en France, le président Emmanuel Macron est lui aussi apparu sur des images générées grâce à cet outil.

    Certaines images le montrent ainsi au cœur des manifestations, se débattant avec les forces de l’ordre ou, à l’instar de Donald Trump, en train d’être arrêté par la police.

    Dans un contexte où la grève des éboueurs complique le ramassage des déchets, d’autres images montrent le président ramassant des ordures ou marchant dans des rues jonchées de déchets.

    Si certaines publications indiquent explicitement recourir à cet outil d’intelligence artificielle, d’autres partagent ces images sans contexte ni légende, et peuvent donc tromper.

    Technologie de plus en plus performante

    Générer des images grâce à l’intelligence artificielle, comme le fait Midjourney, n’est pas nouveau.

    D’autres outils, comme Dall-E de la société OpenAI, se sont fait connaître depuis plusieurs mois pour leur capacité à créer de telles images. En janvier 2023, la rédaction des Observateurs de France 24 s’était par exemple penchée sur des images censées prouver l’existence d’une civilisation oubliée en Antarctique, qui avaient été créées grâce à cet outil.

    Mais si Midjourney fait tant parler ces derniers jours, c’est que la cinquième version du programme, sortie le 16 mars 2023, permet de fabriquer des images bien plus réalistes que ce qui avait été proposé auparavant. Il devient ainsi de plus en plus difficile de repérer ce type de contenus.

    Télécharger l'application

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    L'Humanité

    À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

    Reportage

    Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

    Vadim Kamenka

    Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

    Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

    des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

    Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

    Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

    Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

    Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

    RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : au cours d’une manifestation, il frappe un policier avec son skateboard

    Lundi 20 mars, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, un individu a fait usage d’une arme peu conventionnelle sur un policier. En effet, un manifestant de 30 ans a frappé au crâne un agent des forces de l’ordre avec son skateboard, lui causant 18 points de suture, relaie CNews.

    Les faits se sont déroulés alors que le policier tentait d’interpeller un individu, en marge de la mobilisation. L’auteur de l’agression, cagoulé, s’était alors rapproché discrètement par-derrière de l’agent de police, pour lui asséner brutalement un coup de planche à roulettes sur la tête. Cet acte de violence avait alors été filmé par Média 25.

    « Une réponse pénale systématique et rapide »

    L’agresseur a été jugé en comparution immédiate, où il a « pleinement reconnu les faits et a présenté des excuses sincères », indique son avocat. L’individu, qui était déjà connu de la justice, avait été condamné déjà sept fois auparavant. Une huitième condamnation à trois ans de prison ferme est donc venue s’ajouter à son casier judiciaire. Celui-ci a été incarcéré immédiatement, et il a l’interdiction de se rendre en Franche-Comté pendant cinq ans.

    Le 18 mars dernier, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des personnes interpellées en marge des rassemblements contre la réforme des retraites. « Les faits les plus graves, en particulier les violences commises à l’encontre des élus ou des membres des forces de l’ordre, devront donner lieu à des déferrements dans le cadre de comparutions immédiates, comparutions par procès-verbal, et comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité », avait-il ajouté.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    US prosecutors win first guilty plea in 2021 assassination of Haiti leader Moise

    Issued on: 25/03/2023 - 07:59

    NEWS WIRES

    Dual Haitian-Chilean citizen Rodolphe Jaar, one of several men accused in the 2021 murder of Haitian president Jovenel Moise, pled guilty on Friday in the United States to charges related to the assassination, court documents show.

    Jaar, 50, admitted before a judge that he provided “material support and resources” knowing that they would be used to kidnap and kill the president, his plea statement says.

    Jaar, a businessman, is the first among 11 people charged by US prosecutors in south Florida with a role in planning the assassination.  

    The 53-year-old Haitian leader was gunned down on July 7, 2021, by Colombian mercenaries at his private residence in Port-au-Prince. His security detail did not intervene.

    According to the guilty plea, Jaar housed the Colombian commando team and gave them weapons.

    In pleading guilty, Jaar offered to help federal authorities investigating Moise’s murder, in hopes of winning a reduced sentence.

    Without a sentence reduction, Jaar faces a possible maximum term of life in prison.

    His sentencing has been set for early June.

    A lust for money and power led to the plot to kill Moise, US Attorney for the Southern District of Florida Markenzy Lapointe declared at a February 15 news conference in Miami.

    At that time, Lapointe announced the arrest of four suspects in the murder, among them Venezuelan Antonio Intriago and Colombian Arcangel Pretel Ortiz.

    The US investigation revealed that Intriago and Ortiz, managers of the Miami security firm CTU, devised a plan to kidnap Moise and replace him with Christian Sanon, a Haitian-American citizen who wanted to become president of the Caribbean country.

    In exchange for toppling Moise, they were promised lucrative contracts to build infrastructure and provide security forces and military equipment in a future government led by Sanon, also indicted in the United States, prosecutors said.

    After failing to kidnap Moise, the leaders of the coup plot allegedly decided to assassinate him with a commando of 20 Colombians hired by CTU.

    (AFP)

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    UN says that more than 530 killed in gang-related violence in Haiti this year

    US arrests four more suspects over assassination of Haitian president

    Medecins Sans Frontieres shuts Haiti hospital over gang violence

    Opex 360

    La Slovaquie va acquérir 12 hélicoptères d’attaque américains AH-1Z à des conditions très avantageuses

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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    Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

    Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

    Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

    La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

    « Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

    À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

    Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

    La Slovaquie va acquérir 12 hélicoptères d’attaque américains AH-1Z à des conditions très avantageuses

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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    Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

    Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

    Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

    La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

    « Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

    À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

    Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

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    Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

    Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

    Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

    La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

    « Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

    À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

    Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

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    Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

    Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

    Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

    La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

    « Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

    À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

    Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

    BBC

    No Ukraine offensive without more weapons – Zelensky

    President Volodymyr Zelensky has said Ukraine's counter-offensive against Russia cannot start until Western allies send more military support.

    He told a Japanese newspaper he would not send his troops to the frontlines without more tanks, artillery and Himars rocket launchers.

    In an interview with Yomiuri Shimbun, he said the situation in eastern Ukraine was "not good".

    "We are waiting for ammunition to arrive from our partners," he said.

    And when asked about the expected counter-offensive, he said: "We can't start yet, we can't send our brave soldiers to the front line without tanks, artillery and long-range rockets."

    He added: "If you have the political will, you can find a way to help us. We are at war and can't wait."

    There has been talk for some weeks of Ukraine launching a spring offensive against Russian forces. Ukrainian commanders have hinted it might be imminent. Oleksandr Syrskyi, commander of Ukraine's ground forces, said this week it might come "very soon".

    Some analysts say Ukraine's military is talking up the idea of a counter-offensive to discomfit their Russian counterparts. They want Russian commanders to spread their forces thinly along the front lines, ready for any attack, rather than concentrate them in particular places, such as the eastern city of Bakhmut.

    Other analysts believe a counter-offensive is possible soon. A US-based think tank, the Institute for the Study of War, last week suggested that Russia's own offensive was potentially losing momentum and concluded: "Ukraine is therefore well positioned to regain the initiative and launch counter-offensives in critical sectors of the current frontline."

    But President Zelensky is more pessimistic. He has often warned that the war could drag on for years unless Western allies speeded up the delivery of weapons. But this is the first time he has actually said the counter-offensive itself might be delayed by the lack of Western equipment.

    His remarks reflect not only his desire to encourage more speed, but also his frustration at what he sees as the lack of haste.

    Ukraine's allies have promised more tanks, artillery and longer-range missile systems. But some countries are struggling to deliver what they pledged, while others are taking more time than expected to get the equipment to Ukraine.

    Western officials say military support is arriving, but admit training and planning is taking time. They also point to other factors such as muddy terrain making it hard for any army to start manoeuvring easily and break through frontlines.

    Such is the speculation about Ukraine's counter-offensive - in particular, when and where it might come - that the defence ministry has urged people to stop discussing potential plans.

    Ukraine's Deputy Defence Minister Hanna Malyar claimed on social media that only three people had the right to disclose military plans publicly - the president, the minister of defence, and the commander in chief.

    "All others can only quote them," she wrote. "Please stop asking experts questions about a counter-offensive on the air, please stop writing blogs and posts on this topic, please stop publicly discussing the military plans of our army."

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    France24 - Monde

    Benjamin Netanyahu accueilli à Londres par des opposants à sa réforme judiciaire

    Publié le : 24/03/2023 - 13:41Modifié le : 24/03/2023 - 18:02

    FRANCE 24 Suivre

    Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré vendredi son homologue britannique, Rishi Sunak, au 10 Downing Street. Aux abords du lieu, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre son projet controversé de réforme judiciaire.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré, vendredi 24 mars, son homologue britannique Rishi Sunak au 10 Downing Street, aux abords duquel des centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre son projet controversé de réforme judiciaire.

    Après Rome et Berlin, Benjamin Netanyahu poursuit à Londres son offensive diplomatique pour tenter de convaincre les pays occidentaux de s'opposer à un retour à l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, ennemi numéro un d'Israël.

    >> À lire : En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire

    Mais son déplacement au Royaume-Uni intervient dans un contexte très tendu en Israël, où un projet de réforme de la justice qui entend limiter les prérogatives de la Cour suprême divise profondément et est perçu par ses détracteurs comme une dérive antidémocratique.

    Rishi Sunak a souligné lors de la rencontre "l'importance de respecter les valeurs démocratiques qui fondent la relation [entre les deux pays], y compris dans le projet de réforme judiciaire en Israël", selon un porte-parole à Downing Street.

    Manifestation devant Downing Street

    Depuis l'annonce de ce projet début janvier, par l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, des manifestations massives ont lieu toutes les semaines dans le pays.

    À Londres, des centaines de personnes arborant des drapeaux israéliens ont manifesté devant Downing Street vendredi matin, au moment où Benjamin Netanyahu était accueilli par Rishi Sunak, criant notamment "honte, honte, honte" en hébreu et en anglais.

    >> Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne

    "Je pense que Netanyahu est en train de prendre le contrôle de la Cour suprême pour faire d'Israël une dictature et nous devons nous y opposer aussi fortement que possible", affirme à l'AFP Alon, un Israélien d'une cinquantaine d'année vivant à Londres.

    "C'est de la colère, de la tristesse, c'est juste difficile de croire [qu'Israël] est en train de devenir une dictature. C'est important d'être ici, parce que peut être qu'à un moment ils n'auront plus le droit de manifester en Israël", témoigne encore Dana Drori, 30 ans, venue avec ses deux filles.

    Des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux palestiniens ont également manifesté pour protester contre "l'occupation" israélienne dans les territoires palestiniens.

    "Feuille de route" entre le Royaume-Uni et Israël

    Lors de leur rencontre, les deux dirigeants "ont discuté de la grande inquiétude du Royaume-Uni et d'Israël face à l'activité déstabilisatrice de l'Iran" et sont d'accord pour travailler ensemble face au "risque de prolifération nucléaire", selon Downing Street

    Ils se sont aussi félicités de la signature mardi d'une "feuille de route" destinée à renforcer à long terme le partenariat stratégique entre les deux pays, notamment dans les domaines de la tech et de la sécurité.

    Selon le gouvernement britannique, la coopération commerciale entre les deux pays représente environ 7 milliards de livres. Plus de 400 entreprises de la tech israéliennes sont implantées au Royaume-Uni.

    Concernant le conflit palestinien, Rishi Sunak "a souligné l'inquiétude à l'international concernant les tensions en Cisjordanie". Il a "encouragé tous les efforts pour une désescalade, particulièrement à l'approche des célébrations religieuses", alors que le conflit israélo-palestinien est aspiré dans une nouvelle spirale de violence ayant fait déjà plus de cent morts depuis le début de l'année.

    Benjamin Netanyahu doit aussi s'entretenir à Londres avec la très conservatrice ministre de l'Intérieur Suella Braverman, pour discuter de la lutte antiterroriste.

    Avec AFP

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    Réforme de la justice en Israël : sous pression, Netanyahu s'engage à "mettre fin à la division"

    En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé

    Nouveaux rassemblements en Israël contre la réforme de la justice

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    Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

    Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

    Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

    Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

    En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

    Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

    — Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

    Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

    Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

    Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

    À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

    Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

    Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

    Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

    Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

    En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

    Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

    — Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

    Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

    Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

    Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

    À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

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    Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

    Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

    Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

    Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

    En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

    Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

    — Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

    Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

    Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

    Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

    À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

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    Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

    Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

    Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

    Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

    En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

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    March 22, 2023

    Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

    Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

    Conflict Intelligence Teamdeux modèles du T-54

    Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

    À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

    France24 - Monde

    Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

    Publié le : 24/03/2023 - 07:32Modifié le : 24/03/2023 - 07:45

    FRANCE 24 Suivre

    Le conflit sur la réforme des retraites s'est poursuivi, jeudi, avec un regain de mobilisation et des images de violences inédites au neuvième jour de mobilisation. Des incidents ont éclaté à Paris et dans plusieurs grandes villes françaises. Selon le ministère de l'Intérieur, 457 personnes ont été interpellées et 441 policiers et gendarmes blessés.

    Une mobilisation en hausse et des scènes de violences dans plusieurs villes françaises : voici le bilan après la 9e journée nationale, jeudi 23 mars, contre la réforme des retraites et avant de nouvelles manifestations prévues pour le 28 mars. D'après les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, 457 personnes ont été interpellées et 441 policiers et gendarmes blessés.

    Entrée dans son troisième mois, la contestation contre la loi controversée de l'exécutif a rassemblé entre 1,089 million (Intérieur) et 3,5 millions (CGT) de manifestants jeudi. Signe que le 49.3 décidé par le gouvernement et l'intervention, la veille, du président de la République n'ont pas refroidi les ardeurs des opposants. 

    Dans le cortège brestois, Aurélie Thieffry, 35 ans, animatrice périscolaire dans le Finistère, s'est dite convaincue de pouvoir faire reculer l'exécutif : "Ça va être compliqué mais avec un peu d’organisation, c’est possible d’y arriver".

    "On sent qu'il y a un élan extrêmement fort de la population, une opinion publique qui est largement convaincue et donc voilà tant qu'il y a un calendrier qui nous permet d'agir, on est mobilisés", a commenté Marylise Léon, n°2 de la CFDT à l'issue de l'intersyndicale qui a donné à nouveau rendez-vous mardi aux manifestants et grévistes, avec des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end.

    Les syndicats, rassurés par les chiffres de la mobilisation, ont été aussi ragaillardis par des cortèges où les jeunes sont manifestement venus plus nombreux.

    >> "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

    Tout sauf une surprise tant son irruption avait été pronostiquée depuis le début de la mobilisation : la violence, qui n'avait jusqu'ici été que sporadique, a également fait une entrée en scène spectaculaire dans le jeu entre le gouvernement et les syndicats.

    Porte de la mairie de Bordeaux incendiée, "scènes de chaos" dénoncées par la maire de Rennes, canons à eau à Lille et Toulouse, manifestante avec un pouce arraché à Rouen, commissariat pris pour cible à Lorient (Morbihan)... Les violences sont montées d'un cran. Presque partout dans les métropoles. "Inacceptables", a jugé la Première ministre, Élisabeth Borne.

    L'exécutif reste inflexible sur la réforme des retraites

    À Paris, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec leur lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit, et des incidents se sont poursuivis en soirée dans le sillage de cortèges dits "sauvages". À rebours d'un défilé où la grande majorité des manifestants a marché pacifiquement.

    Feux de poubelle, sirènes et gyrophares ont strié une nuit où des grappes de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. 

    Le ministre de l'Intérieur a fait état de 172 interpellations en France, et de 149 blessés dans les rangs des forces de l'ordre, selon un bilan provisoire donné vers 22 h. La préfecture de police de Paris a fait état de 103 personnes interpellées dans la capitale. Gérald Darmanin a dénoncé la violence de "casseurs souvent venus de l'extrême gauche".

    La stratégie de l'exécutif, "c'est une stratégie minoritaire de faire pourrir un mouvement social et de faire peur aux gens en employant la violence, et j'ose parler de violences policières", selon Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT.

    La police procède à de nombreuses charges et matraque les manifestants dans le cortège parisien.#manif23mars #reformedeseetraites pic.twitter.com/CfBHJ4G4pz

    March 23, 2023

    Les mobilisations anti-bassines dans les Deux-Sèvres ce week-end et la venue du roi Charles III la semaine prochaine en France, en pleine crise sociale, promettent en tout cas un sacré défi pour un exécutif décidé à jouer l'ordre. Ce dernier reste inflexible sur sa réforme. Emmanuel Macron avait défendu bec et ongles, mercredi, une réforme "nécessaire" pour les finances publiques, assumant son "impopularité".

    >> Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

    À l'issue de ce nouvel épisode d'un conflit dont aucun camp ne semble chercher une sortie, les responsables politiques de gauche ont invité, jeudi, les Français à amplifier encore la contestation contre la réforme des retraites, Fabien Roussel appelant à "mettre le pays à l'arrêt", et Jean-Luc Mélenchon à "jeter toutes les forces dans la bataille".

    Pour Marine Le Pen, finaliste malheureuse de la dernière présidentielle, "Emmanuel Macron ne peut plus gouverner seul, il doit désormais en revenir au peuple".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Retraites : regain de mobilisation et de tensions, nouvelle journée d'actions mardi

    Réforme des retraites

    "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

    FACT-CHECKING

    Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

    BBC

    French police clash with water reservoir protesters

    French police have fired tear gas at protesters at a large demonstration in the west of the country.

    Thousands of people had gathered in Sainte-Soline to protest against plans for a new water reservoir.

    Several police cars were set on fire after clashes broke out at the construction site.

    The unrest follows weeks of anti-government demonstrations in Paris and other cities over President Emmanuel Macron's pension reforms.

    Though unrelated to the protests over plans to raise the state pension age, the latest demonstration adds to the growing sense of public anger within France.

    Opponents of the irrigation project in Sainte-Soline, near Poitiers, marched in large numbers on Saturday despite a ban on gatherings in the district.

    The procession set off late morning, with at least 6,000 people taking part, according to local authorities, although organisers claim the group numbered 25,000.

    They are protesting against one of the reservoirs being built in the Deux-Sèvres department - developed by a group of 400 farmers to reduce mains water usage in the summer.

    France's worst drought on record last year intensified discussions over water resources. Supporters of artificial reservoirs say they could provide the solution to shortages during future dry spells.

    But opponents say the project favours large agricultural producers for crop irrigation in the summer and would not directly help the local community.

    "While the country is rising up to defend pensions, we will simultaneously stand up to defend water," said the organisers, gathering under the banner of "Bassines non merci" - "No to reservoirs, thank you".

    More than 3,000 police officers were deployed to Sainte-Soline, while officials said at least 1,000 potentially violent activists had joined the demonstration.

    Security forces fired tear gas to stop some who reportedly threw fireworks and projectiles as they approached the fenced-off construction area.

    Officials say several people have been arrested and police have seized weapons, including pétanque balls and meat knives.

    President Macron said: "We will never give in to this violence. In a democracy, we do not have the right to use violence."

    Interior Minister Gérald Darmanin said violence displayed against officers in Sainte-Soline was "unspeakable" and "unbearable".

    Saturday's demonstration follows similar marches in October against the plans, as well as widespread protests which have gripped France in response to President Macron's decision to force through a rise in the pension age.

    The situation in Paris and other cities was calmer overnight, but security forces have remained on high alert following days of clashes with protesters.

    Demonstrations have largely been peaceful, but several French cities have witnessed episodes of violence this week. In Bordeaux, the entrance to the town hall was set alight. In Paris, tear gas was fired and hundreds of fires were lit.

    But the Council of Europe - the continent's leading human rights group - has warned that sporadic acts of violence "cannot justify excessive use of force by agents of the state" or "deprive peaceful protesters of their right to freedom of assembly".

    Protesters have been emboldened by the government's use of constitutional power to ram through reforms without a vote in the National Assembly.

    King Charles III's state visit to France was postponed at the request of President Macron. The trip to Paris and Bordeaux was due to begin on Sunday.

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    Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

    Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

    En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

    Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

    Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

    « La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

    Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

    Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

    Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

    Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

    « Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

    Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

    Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

    En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

    Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

    Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

    « La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

    Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

    Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

    Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

    Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

    « Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

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    Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

    Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

    En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

    Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

    Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

    « La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

    Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

    Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

    Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

    Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

    « Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

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    Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

    Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

    En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

    Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

    Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

    « La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

    Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

    Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

    Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

    Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

    « Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

    L'Humanité

    Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

    Reportage

    Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

    Emmanuelle Chaze

    Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

    Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

    Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

    les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

    La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

    Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

    Guerre en Ukraineodessa
    Valeurs Actuelles

    [Vidéos] Cocktails Molotov, véhicules incendiés : des militants d’ultragauche sèment le chaos à Sainte-Soline

    Tensions autour de l’accès à l’eau. Ce samedi 25 mars, plusieurs milliers de manifestants se sont mobilisés dans les Deux-Sèvres, malgré l’interdiction du rassemblement. Un important dispositif a été déployé, avec près de 3 000 gendarmes et policiers, pour encadrer les quelque 6 000 manifestants, d’après les chiffres de la préfecture.

    Alors qu’ « au moins un millier » d’activistes d’ultragauche se sont rassemblés sur place, dès 13 heures, plusieurs affrontements ont été déclenché contre les forces de l’ordre. Des jets de projectiles et tirs de mortier ont fusé en direction des policiers et gendarmes, qui ont dû riposter à l’aide d’un canon à eau et de gaz lacrymogènes.

    Deux véhicules de gendarmerie ont été incendiés par des activistes « prêts à en découdre avec les forces de l’ordre ». Ceux-ci ont également fait usage de projectiles incendiaires, tels que des mortiers, ou encore des cocktails Molotov, indique la gendarmerie nationale. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé que 24 gendarmes ont été blessés, dont un en urgence absolue qui a dû être héliporté. Quant aux manifestants, 7 d’entre eux ont été blessés et pris en charge.

    Sainte-Soline: des véhicules des forces de l'ordre incendiés par des militants pic.twitter.com/C634pj9Jwc

    — BFMTV (@BFMTV) March 25, 2023

    #SainteSoline Tirs de mortiers, jets de cocktails Molotov et de projectiles divers sur les #gendarmes. Opération de gendarmerie en cours pour repousser les assauts d'une foule extrêmement violente. Evitez le secteur. pic.twitter.com/szA7Mqtp6k

    — Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) March 25, 2023

    🇫🇷 Affrontements en cours à #SainteSoline. Le dispositif des gendarmes est pris d’assaut par des manifestants à coups de projectiles, cocktails molotov et engins incendiaires. (📹 PhoThéo) #DeuxSèvres #megabassines pic.twitter.com/AsBzTs4w68

    — Mediavenir (@Mediavenir) March 25, 2023

     

    En marge des affrontements, plusieurs manifestants ont été blessés, ainsi qu’un photographe. Ce dernier est conscient et peut se tenir debout, indique BFMTV. Ce dernier a été pris en charge par les équipes médicales. L’une des organisatrices du rassemblement, Léna Lazare, a déclaré que plusieurs dizaines de manifestants étaient blessés, dont « trois urgences vitales ».

    « Personne ne devrait tolérer cela »

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a aussitôt dénoncé les violences en marge de la manifestation, sur le réseau social Twitter.  « À Sainte-Soline, l’ultra gauche et l’extrême gauche sont d’une extrême violence contre nos gendarmes », a-t-il écrit, avant de réitérer son soutien aux forces de l’ordre.

    A Sainte-Soline, l’ultra gauche et l’extrême gauche sont d’une extrême violence contre nos gendarmes. Inqualifiable, insupportable. Personne ne devrait tolérer cela. Soutien total à nos forces de l’ordre.

    — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 25, 2023

    Du côté du syndicat Alliance, le délégué national CRS, Johan Cavallero a dénoncé sur BFMTV « un constat d’échec pour tout le monde », indiquant que « ce qu’on est en train de voir, ce sont des criminels. Quand on jette des cocktails Molotov contre les gendarmes, c’est pour tuer ». Et de marteler : « Il faut arrêter de dire que ce sont des casseurs, ce sont des criminels ».

    Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella s’interroge : « Comment des milices d’ultra-gauche, pour partie venues de l’étranger, armées voire munies d’explosifs, aux intentions si prévisibles, ont-elles pu converger vers Sainte-Soline pour s’en prendre aux gendarmes, agriculteurs et journalistes ? ». Éric Ciotti a, lui, dénoncé « une montée inquiétante de l’activisme écologiste dans notre pays. Ces terroristes veulent abattre la France. Il est grand temps de les combattre ! ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - Monde

    Contre les overdoses, la course des Etats-Unis pour propager un antidote

    Publié le : 24/03/2023 - 21:42Modifié le : 24/03/2023 - 21:44

    Samia METHENI Suivre

    A Washington, Johnny Bailey, enchaîne les formations sur le Narcan, un antidote permettant de réanimer une victime d'overdose d'opioïde. "On essaye de faire en sorte que tout le monde en ait sur soi", explique le travailleur social pour l'association d'aide aux usagers de drogues HIPS. Ce spray nasal est devenu l'arme indispensable contre la crise d'overdoses qui ébranle le pays. L'objectif est désormais de le mettre entre toutes les mains, pour pouvoir l'administrer à tout moment.

    France24 - World

    Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    Issued on: 16/03/2023 - 18:49

    Marc DAOU

    A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.  

    The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.

    The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.

    Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.

    The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.  

    Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”. 

    A positive outcome for Yemen? 

    Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva. 

    The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago. 

    The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.  

    Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis. 

    ”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.  

    Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.       

    A ‘credibility test’ for Iran? 

    The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid. 

    “We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”

    Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.  

    “Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.” 

    Chief among these is security in Saudi Arabia.  

    In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.    

    Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.

    “If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.” 

    Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.  

    "Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.

    "The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen." 

    ‘A moment of optimism’ 

    The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.   

    After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.  

    But peace is not inevitable.  

    “My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon. 

    “This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.” 

    As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state. 

    As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.” 

    This article has been adapted from the original in French.

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    British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

    UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war

    UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire

    BBC

    Scotland 3-0 Cyprus: Scott McTominay's late double secures win in Euro 2024 Group A opener

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Footballcomments28

    Scott McTominay's late double secured Scotland a comfortable winning start to their Euro 2024 qualifying campaign at home to Cyprus.

    John McGinn's close-range finish - the Aston Villa midfielder's 16th goal for his country - was reward for a dominant first-half display.

    Substitute McTominay eased increased nervousness around Hampden with a clinical 87th-minute finish.

    And the Manchester United midfielder added his second moments later.

    Steve Clarke had billed it as a must-win game against Group A's lowest seeds, who ended the game with 10 men after a late red card for Nicholas Ioannou, and it was job done in that sense.

    But the Scotland head coach will know that, despite their first winning start to a Euro qualifying campaign since 2006, improvement will be needed as top seeds Spain visit on Tuesday.

    The dawn of new qualifying campaign brought the Tartan Army to Hampden full of optimism.

    They were rewarded with a dominant first-half performance during which they were rarely under threat and probed at the Cypriot defensive wall with consistency and determination.

    All that was lacking was a little more cutting edge in the vital area - directly in front of goal. That was a theme until late on, with the result still uncertain until McTominay stepped up.

    Scotland's intent was clear. Get at Cyprus down the flanks, particularly the left. That pattern was fairly consistent, but the first real threat came down the other side when Aaron Hickey danced into the box and, from the tightest of angles, forced goalkeeper Demetris Demetriou into a low save at his post.

    Clarke's side were cruising, comfortable on the ball and showing an impressive level of composure.

    The left flank proved the route to the crucial opening goal as Stuart Armstrong fed Andy Robertson, who timed his run perfectly to stay marginally onside and cross first time. The ball deflected perfectly into McGinn's path as he instinctively raced to meet it and finish from close range to take his Scotland tally to one more than the talismanic James McFadden.

    Che Adams came close after super interplay with McGinn, but his shot was tipped over and the unfortunate striker left the field early in the second half with a worrying looking injury.

    The second half show dipped significantly and the creeping doubt began to emerge that Cyprus might just nick something.

    Finally, though, Scotland got there - thanks to three of their own substitutes. Ryan Christie did superbly to win possession and fire in a cross ,Lyndon Dykes nodded it on and McTominay raced onto it to half-volley home.

    An enormous cheer and accompanying sigh of relief engulfed Hampden before McTominay capitalised again when Robertson laid the ball into his path and he calmly dispatched it home with ease.

    The 3-0 scoreline adds significant and welcome gloss to the occasion. Clarke will be delighted with that but equally happy to get through this unscathed.

    It became something of a struggle until very late on, but the players stayed calm and avoided a calamity.

    The initial signs were very positive in the first period, with Scotland in complete control.

    They were perhaps a touch cautious in getting into dangerous areas directly in front of goal, but the performance was strong and promised more as the game wore on.

    That said, Cyprus were very well organised and proved sticky opposition.

    The concern will be how standards seemed to slip. There was little composure in the final pass or deliveries from wide areas, but the substitutes made a significant impact to get Scotland over the line.

    Scotland head coach Steve Clarke: "We spoke a lot about getting off to a good start and I thought we started the game really well. The movement, the rotation of the players, the creation of space was good. We deserved the lead at that time.

    "I thought up until 30 minutes we were good and I don't know whether we went a bit casual, we switched off a little bit and Cyprus made it difficult for us. Second-half was a slightly difficult game and we slowed the game too much, but it is nice to look at the bench and bring on Scott McTominay and Ryan Christie."

    Cyprus head coach Temuri Ketsbaia: "I believe we lost to the better team. Scotland deserved to win the game, well done to them. Congratulations.

    "I'm disappointed that we didn't give our best. We tried to change our formation, we tried to put more offensive players. It cost us because we conceded two easy goals."

    Hampden will be rocking now as Spain visit Hampden on Tuesday (19:45 GMT), while Cyprus visit Armenia in a friendly.

    Line-ups

    Formation 3-4-2-1

    Formation 3-5-1-1

    Match Stats

    Live Text

    Match ends, Scotland 3, Cyprus 0.

    Second Half ends, Scotland 3, Cyprus 0.

    Second yellow card to Nicholas Ioannou (Cyprus).

    Offside, Cyprus. Kostakis Artymatas tries a through ball, but Andronikos Kakoullis is caught offside.

    Goal! Scotland 3, Cyprus 0. Scott McTominay (Scotland) right footed shot from the centre of the box to the bottom right corner. Assisted by Andrew Robertson.

    John McGinn (Scotland) wins a free kick on the left wing.

    Foul by Valentin Roberge (Cyprus).

    Lyndon Dykes (Scotland) wins a free kick in the defensive half.

    Foul by Danilo Spoljaric (Cyprus).

    Attempt missed. Minas Antoniou (Cyprus) right footed shot from outside the box is high and wide to the right. Assisted by Charalampos Charalampous.

    Ryan Porteous (Scotland) wins a free kick on the right wing.

    Foul by Andronikos Kakoullis (Cyprus).

    Attempt missed. Andrew Robertson (Scotland) left footed shot from the left side of the box is too high. Assisted by Lyndon Dykes.

    Scott McTominay (Scotland) wins a free kick in the attacking half.

    Foul by Danilo Spoljaric (Cyprus).

    Goal! Scotland 2, Cyprus 0. Scott McTominay (Scotland) left footed shot from the left side of the six yard box to the top left corner. Assisted by Lyndon Dykes with a headed pass.

    Corner, Scotland. Conceded by Konstantinos Laifis.

    Attempt saved. Andronikos Kakoullis (Cyprus) right footed shot from outside the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Charalampos Charalampous.

    Hand ball by Marinos Tzionis (Cyprus).

    Foul by Ryan Christie (Scotland).

    Player of the match

    McGinnJohn McGinn

    Scotland

    Avg

    7.30

    7.11

    6.90

    6.72

    6.53

    6.40

    6.36

    6.36

    6.33

    5.89

    4.18

    4.04

    3.94

    3.31

    2.47

    Cyprus

    Avg

    6.51

    6.00

    5.87

    5.85

    5.83

    5.78

    5.71

    5.69

    5.66

    5.66

    5.62

    5.42

    5.38

    5.23

    5.10

    4.77

    New York Times - World

    An Anxious Asia Arms for a War It Hopes to Prevent

    Doubts about both China and the United States are driving an arms race in the Indo-Pacific with echoes of World War II and new levels of risk.

    A plane departing Tinian Island during military exercises.Credit...

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    By Damien Cave

    Photographs and Video by Chang W. Lee

    Reporting from Tinian and Guam in the Northern Mariana Islands

    The tiny island of Tinian was the launch point for American planes carrying atomic bombs to Hiroshima and Nagasaki in 1945. Now a new runway is being carved from the jungle, just south of World War II ruins inked with mildew.

    And on a blustery February morning a few hundred yards away at Tinian’s civilian airport, American airmen refueled Japanese fighter jets during a military exercise using more airstrips, islands and Japanese planes than the two enemies-turned-allies have ever mustered for drills in the North Pacific.

    “We’re not concerned with the past, we are concerned with the future,” said Col. Inadome Satoru, commander of Japan’s 9th Air Wing Flight Group. “We can ensure stability by showing strength.”

    Asia and the Pacific are steering into an anxious, well-armed moment with echoes of old conflicts and immediate risks. Rattled by China’s military buildup and territorial threats — along with Russia’s war of aggression in Ukraine and doubts about U.S. resolve — nations across the region are bolstering defense budgets, joint training, weapons manufacturing and combat-ready infrastructure.

    For decades, Asia’s rise made it an economic engine for the world, tying China and other regional manufacturing hubs to Europe and America. The focus was trade. Now, fear is setting in, with China and the United States locked in a volatile strategic contest and with diplomatic relations at their worst point in 50 years.

    This week’s meeting in Moscow between China’s leader, Xi Jinping, and President Vladimir V. Putin of Russia pointed to the powerful forces lining up against the West. The appearance of Japan’s prime minister, Fumio Kishida, in Ukraine’s capital at the same time further emphasized that one deadly conflict can quickly become knotted up with power struggles thousands of miles away.

    Mr. Xi has made his intentions clear. He aims to achieve a “national rejuvenation” that would include displacing the United States as the dominant rule-setter in the region, controlling access to the South China Sea, and bringing Taiwan — a self-governing island that China sees as lost territory — under Beijing’s control.

    In response, many of China’s neighbors — and the United States — are turning to hard power, accelerating the most significant arms race in Asia since World War II.

    On March 13, North Korea launched cruise missiles from a submarine for the first time. The same day, Australia unveiled a $200 billion plan to build nuclear-propelled submarines with America and Britain that would make it only the seventh nation to have them.

    Japan, after decades of pacifism, is also gaining offensive capabilities unmatched since the 1940s with U.S. Tomahawk missiles. India has conducted training with Japan and Vietnam. Malaysia is buying South Korean combat aircraft. American officials are trying to amass a giant weapons stockpile in Taiwan to make it a bristling “porcupine” that could head off a Chinese invasion, and the Philippines is planning for expanded runways and ports to host its largest American military presence in decades.

    None of this may be enough to match China. Its own surging arsenal now includes “monster” coast guard cutters along with a rapidly increasing supply of missiles and nuclear warheads.

    Better Understand the Relations Between China and the U.S.

    The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.

    In flashpoint after flashpoint over the past year, China’s military has also engaged in provocative or dangerous behavior: deploying a record number of military aircraft to threaten Taiwan, and firing missiles into the waters of Japan’s exclusive economic zone for the first time last August; sending soldiers with spiked batons to dislodge an Indian Army outpost in December, escalating battles over the 2,100-mile border between the two countries; and last month, temporarily blinding the crew of a Filipino patrol boat with a laser, and flying dangerously close to a U.S. Navy plane, part of its aggressive push to claim authority in the South China Sea.

    Many countries hope that stronger militaries will discourage China from going any further, but the buildup also reflects declining confidence in the United States. The war in Ukraine has drawn down U.S. political capital and material support. In many Asian capitals, there are doubts about the American military’s ability to adapt and stop China’s advance, and worries about what U.S. politics might produce — the dreaded nightmare of an overreaction to Chinese provocations, or abandonment with a retreat.

    Asia’s security calculations ultimately point to an unsettled and ill-tempered global order, shaped by one-man rule in a more militarized China with slowing economic growth, polarized politics in a heavily indebted America, bolder aggression from Russia and North Korea, and demands for greater influence from the still-developing giants of Indonesia and India.

    “The balance of power is shifting so rapidly, and it’s not just China,” said Shivshankar Menon, India’s national security adviser from 2010 to 2014.

    “There will be higher risks,” he added, “in a time of change.”

    China’s Military Transformation

    The Indo-Pacific holds 60 percent of Earth’s population, covers two-thirds of the planet and accounts for around 65 percent of global gross domestic product.

    In 2000, military spending in Asia and the Pacific accounted for 17.5 percent of worldwide defense expenditures, according to SIPRI, the Stockholm International Peace Research Institute. In 2021, it accounted for 27.7 percent (with North Korea excluded, making it an undercount) and since then, spending has shot up further.

    China’s growth has been a major driver of that increase. It now spends about $300 billion a year on its military, according to SIPRI, up from $22 billion in 2000, adjusted for inflation — an expenditure second only to the $800 billion defense budget of the United States. And while U.S. military spending covers a global network, China has focused on Asia, rolling out hardware to project power and intimidate its neighbors.

    China’s navy has already outstripped the U.S. Navy, reaching 360 battle force ships in 2020, compared with the U.S. total of 297, according to the U.S. Office of Naval Intelligence. In 2021, China fired off 135 ballistic missiles for testing, more than the rest of the world combined outside war zones, according to the U.S. Defense Department.

    Beijing’s nuclear arsenal is smaller than those of the United States and Russia, but here, too, the gap is starting to narrow. By 2030, the Defense Department has estimated, China’s supply of over 400 nuclear warheads is likely to expand to 1,000. It already has more land-based launchers than the United States, leading some to call for the Pentagon not just to modernize its own technology but also to add to its nuclear stockpile of 3,708 available warheads.

    Though many of China’s weapons are less advanced than America’s, that is starting to shift with fighter jets and missiles. The U.S. Defense Intelligence Agency’s chief scientist told Congress this month that China now appears to have the world’s leading arsenal of hypersonic weapons, which can fly at several times the speed of sound and be maneuvered in flight, making them much harder to intercept with missile defense systems.

    China’s DF-41 missile circumnavigated the globe in 2021. The Dong Feng-26 missile can be armed with a conventional or nuclear warhead, and it is called “the Guam Killer” by Chinese media because it can reach American military installations on the island.

    Beyond raw capacity, Mr. Xi’s willingness to brandish the People’s Liberation Army on disputed borderlands from northern India to the Taiwan Strait and South China Sea has magnified anxieties, as has China’s new naval base in Cambodia and recent security agreement with the Solomon Islands.

    But more than anything else, growing hostilities with the United States have set the region on edge.

    Raising the level of concern: recent statements from U.S. commanders suggesting that war could arrive by 2027or even 2025, and the combative comments of China’s leaders. Qin Gang, the Chinese foreign minister, warned this month that conflict between his nation and the United States was inevitable if Washington “continues to go down the wrong road.”

    Mr. Xi also called out what he described as a U.S.-led campaign to “contain, encircle and suppress” China, telling Chinese officials they must “have the courage to fight.”

    Defense Interdependence

    Many countries have concluded that to restrain the Chinese Communist Party and gain leverage with the United States or other nations, they must show they can and will counterattack if needed.

    “In Australia, in countries like Indonesia, Malaysia, Vietnam, and now the Philippines has given the U.S. more access. Why?” said Bilahari Kausikan, a former permanent secretary of Singapore’s Ministry of Foreign Affairs. “Because China has been unnecessarily aggressive.”

    Japan and India were among the first to sound the alarm. In 2006, they started sharing security assessments over concerns about China’s efforts to expand airstrips and ports across South and East Asia, an effort that would later include building military bases on islands and reefs that other nations claim as their own.

    India and Japan have since signed several agreements that typify the region’s interlocking defense plans. One deal granted access to each other’s bases for supplies and services; another eased regulations to encourage cooperation in military manufacturing. So far this year, the two countries have conducted naval training together and their first-ever joint fighter exercise.

    Both countries are also expanding cooperation with the United States, while ensuring they are not too dependent. Mr. Menon, the former Indian diplomat, called it a natural “balancing reaction” — signaling resistance to China, stopping short of collective defense.

    The United States is also seeking to upgrade how it might fight with a focus on coordinated interdependence.

    Now that many kinds of missiles from China and North Korea can hit big American bases both in nearby Japan and in Guam, every American service branch has begun aiming for a dispersed approach in the Indo-Pacific — “the priority theater” for global security, according to the Defense Department, which has stationed 300,000 troops in the region.

    To minimize risk and maximize deterrence, U.S. officials have been hunting for real estate. The Philippines, Japan, Australia, Palau, Papua New Guinea and U.S. territories across the Pacific are all working with Defense Department officials on expanding military access and facilities, often with the U.S. proposing investments in shared infrastructure.

    Cope North, the multilateral exercise that sent jets to Tinian, hinted at that more networked future, using 10 airstrips on seven islands with Japanese, Australian and French partners (from Tahiti). It also included new dangers: When Japan’s F-15s landed, the day’s training included a simulated response to an enemy missile strike.

    “Can the U.S. go it alone?” asked Col. Jared Paslay of the U.S. Air Force, the joint integration team leader for Pacific Air Forces. “I would prefer not to.”

    Interviewed at Andersen Air Force Base in Guam, he described America’s ability to make friends as an important “asymmetric advantage” that raises complex questions.

    How much fuel and maintenance equipment should be pre-positioned in remote locations? Where else should the United States negotiate for airport access and the improvements needed for warplanes? How much sharing of weapons systems increases deterrence without adding to risks of conflict?

    Many countries also worry that working with the United States could make them a target of Chinese military or economic punishment, and in exchange they are requesting more trade and training from Washington — demands that Congress has failed to address.

    Colonel Paslay, a foreign affairs specialist who speaks Japanese, said the United States may soon find that Japan is moving faster to fill gaps and pull allies along. Japan is now the largest bilateral donor of aid in Asia. More significantly, the country’s government is pushing to reinterpret the Constitution it adopted in 1947. Japan embraced pacifism after terrorizing Asia and losing World War II, but now, like Germany, the country is rearming. Japan recently agreed to raise military spending to 2 percent of GDP, or by 60 percent, over the next five years, which would give it the third-largest defense budget in the world.

    “We were an excessively pacifist nation for the past several decades,” said Kuni Miyake, a former high-ranking Japanese diplomat. “Now we are becoming normal.”

    Some American analysts argue that Japan should do more, faster, but its assertiveness has already stirred up old animosities. China, North Korea and Russia have criticized its increased military spending. South Korea, which endured brutal Japanese colonization from 1910 to 1945, has its own concerns, with some analysts in Seoul warning against allowing Japan to set the regional agenda even as the two countries’ leaders have been seeking to repair relations.

    Farther south, Australia’s AUKUS deal with the United States and Britain to acquire nuclear-powered submarines has also angered Indonesia, which has concerns about proliferation, and has increased the closeness of its military ties to China.

    American officials acknowledge that tensions across the region are rising alongside military budgets. But they say they believe the glue of shared distress about China will hold. And locations like Tinian are starting to play a bigger role as rallying points.

    During a break from flying, Capt. Shotaro Iwamoto, 37, one of the Japanese F-15 pilots, said he had made a “meaningful visit” to where the atomic bombs that killed tens of thousands in Japan were loaded onto American planes. He came away determined to work harder on his English so he could communicate more quickly and easily with American allies in the air.

    Senior commanders from the United States, Japan and Australia also made a shared trip to the area, where they touched the cracked tarmac and stared at the concrete pits where the giant atomic weapons were attached to B-29 Superfortress bombers.

    For many, the horror of the last world war and the threats of the present seemed to rise like heat from the island’s ragged old runways.

    “If we are not a credible force to deter aggressors, then potentially we’ll end up in a circumstance where we might have to consider something like that again,” said Group Capt. Robert Graham of the Royal Australian Air Force. “We hope never to be there.”

    Chris Buckley contributed reporting from Taipei, Taiwan.

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    France24 - Monde

    "Je ne veux pas me cacher" : Diomande dénonce l'exploitation des sans-papiers dans le BTP

    Publié le : 24/03/2023 - 19:30

    Alexandra RENARD Samia METHENI Suivre

    Depuis le printemps 2022, l'inspection du travail a révélé de nombreux cas de travailleurs sans-papiers sur les chantiers des futurs JO de Paris. Une situation qui a mis en lumière l'apport de cette main-d’œuvre clandestine dans le secteur du bâtiment. France 24 est partie à la rencontre de Diomande, un sans-papiers travaillant dans le bâtiment depuis quatre ans.

    Valeurs Actuelles

    Manifestations contre la réforme des retraites : entre 3 et 4 millions d’euros de dégâts à Paris

    L’addition risque d’être salée. Avec près de 903 feux de mobilier urbain ou de poubelles recensés seulement à Paris, les dégâts causés lors de la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 23 mars dernier pourraient s’avérer colossaux.

    Si le coût des dégradations causées jeudi n’a pas encore été annoncé, les chiffres datant des manifestations des gilets jaunes permettent d’établir une estimation de la somme.

    D’après les chiffres de la Ville de Paris de décembre 2018, près de 3 à 4 millions d’euros ont été alloués à la remise en état des rues parisiennes, pour une seule manifestation, indique CNews.

    Un mobilier urbain onéreux

    Si les dégâts causés au mobilier urbain coûtent cher, les tags et dégradations sur l’arc de Triomphe, lors de la manifestation du 1er décembre 2018, avaient eux aussi entraîné des coûts exorbitants pour la Ville de Paris. Ainsi, pour une seule statue, 50.000 à 60.000 euros avaient été déboursés.

    Les kiosques, régulièrement les cibles d’incendies ou de jets de projectiles, réclameraient environ 150.000 euros chacun pour être remis en état, selon MédiaKiosk. Le montant pour remplacer un feu rouge arraché se situerait entre 2.500 et 3.000 euros, tandis que le prix d’une poubelle fixe – proie privilégiée des casseurs – est estimé à plusieurs centaines d’euros.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Women's Six Nations 2023: Wales 31-5 Ireland - Bonus-point win for hosts

    Last updated on 40 minutes ago40 minutes ago.From the section Rugby Union

    Wales began their Six Nations campaign in style with a comfortable bonus-point win over Ireland.

    The Irish had come to Cardiff looking for revenge after losing in Dublin last year, but were outplayed in front of a record home crowd of 4,962.

    Wales ran in four tries in a dominant first half, with player of the match Sisilia Tuipulotu adding a fifth.

    Nichola Fryday powered over for an Irish consolation as the hosts faded in the final quarter.

    Wales kicked off their tournament with a largely settled squad after the making the quarter-finals of the Rugby World Cup last autumn, while Ireland are a team in transition.

    Their new head coach Greg McWilliams was without a host of sevens players, and gave debuts to backs Meabh Deely, Aoife Dalton and Natasja Behan.

    Wales shrugged off their tag of being sluggish starters and came out firing, playing with the wind.

    The lively crowd, a record for Wales in the Six Nations, did not have to wait long for something to cheer as Ireland were destroyed in the first scrum.

    Wales' pack targeted the inexperience of Ulster's 18-year-old loose-head prop Sadhbh McGrath on her Ireland debut.

    They kicked to touch from the penalty with their driving maul proving just as effective as it did last year and Alex Callender guided to the line by the charging pack.

    Keira Bevan was just wide with the touchline conversion.

    Wales were then dealt a blow when Gwen Crabb was forced off through injury, the second row having only just come back after fracturing her fibula in December.

    But the experienced Sioned Harries proved an able replacement, coming on at number eight with Bethan Lewis moving to flanker and Georgia Evans to lock.

    Despite the re-shuffle, Ioan Cunningham's side were soon back on the front foot after some good work from the forwards, providing Bevan with fast ball at the breakdown.

    They edged towards the try-line as Bevan took a snipe and crashed under the posts, before converting her own effort.

    Ireland then conceded a penalty at the breakdown which allowed Wales to set up another five-metre driving line-out and Harries the beneficiary this time.

    As Hymns and Arias began to ring around the ground, Bevan added the conversion to give her side a commanding lead as the Irish looked disjointed and lacking leadership.

    Wales wrapped up the bonus-point just before half-time with a training ground move. Harries picked up from the base of the scrum before offloading to Kerin Lake, who handed off the last defender before putting skipper Hannah Jones over.

    Ireland came close to pulling one back, Sam Monaghan charging down Elinor Snowsill's clearance, but the Wales fly-half recovered and earned a penalty.

    They took advantage of further indiscipline as Ireland tried to play their way out of their 22, but this time the driving line-out malfunctioned.

    Ireland were back under pressure at the start of the second half and forced to cough up a penalty.

    Wales went for the corner to set up a driving maul and Tuipulotu powered over for her first Six Nations try, before Bevan added the conversion.

    But an unusually late intervention from television match official (TMO) Ian Tempest saw referee Amber McLachlan bring play back for a knock-on.

    Ireland were also reduced to 14 players in the build-up, Deirbhile Nic a Bhaird shown a yellow card for a deliberate knock-on.

    Wales worked their way back to the try line and Tuipulotu was not to be denied at the second time of asking.

    Ireland then enjoyed a spell of pressure as the home side's discipline let them down.

    Both teams began to empty their benches, with Royal New Zealand Navy officer Kate Williams winning her first Wales cap, having moved back to her country of birth from Auckland.

    There was also a first Ireland appearance for Niamh O'Dowd.

    As the game became fragmented Ireland pushed for a consolation and they got it as captain Fryday touched down.

    Wales: C Keight; L Neumann, H Jones (capt), K Lake, C Williams-Morris; E Snowsill, K Bevan; G Pyrs, K Jones, S Tuipulotu, A Fleming, G Crabb, G Evans, A Callender, B Lewis

    Replacements: K Evans, C Thomas, C Hale, K Williams, S Harries, F Lewis, L George, H Bluck

    Ireland: M Deely; A Doyle, A Dalton, E Breen, N Behan; N Cronin, M Scuffil-McCabe; S McGrath, N Jones, L Djougang, N Fryday (capt), S Monaghan, D Wall, M Og O'Leary, B Hogan.

    Replacements: D Nic a Bhaird, N O'Dowd, C Haney, J Brown, G Moore, H O'Connor, D O'Brien, V Irwin.

    Referee: Amber McLachlan (RA)

    Assistants: Doriane Domenjo (FFR) & Maria Latos (GER)

    TMO: Ian Tempest (RFU)

    France24 - World

    Pension reform: French government will not 'yield to violence', says Macron

    Issued on: 24/03/2023 - 14:31

    FRANCE 24 Follow Armen GEORGIAN Follow

    French President Emmanuel Macron strongly condemned violence that erupted in Thursday's demonstrations against raising the French retirement age and said he would not give in to it.

    "We will yield nothing to violence, I condemn violence with the utmost strength," Macron told a news conference, after an EU Summit in Brussels, on Friday.

    Macron is under pressure to find a way out of a crisis that has seen some of France's worst street violence in years over a pension bill he has pushed through parliament without a vote.

    Strikes have caused widespread disruption in France, yet Macron vowed the government would continue with the “democratic process” to legalise the reform, which is now being examined by France’s highest constitutional authority.

    “The pension reform is before the Constitutional Council and it is obvious that we will wait for the decision of the Constitutional Council,” Macron said. “We continue to move forward, France cannot be at a standstill."

    The head of state also said he was ready to talk to union leaders once the Constitutional Council has made its decision on the pension reform bill.

    "I have indicated our availability to move forward on issues such as professional decline, the end of careers, retraining, career development, working conditions, and remuneration in certain sectors," he said.

    "I am at the disposal of the joint unions if they wish to come and meet me to make progress on all these subjects."

    As protests are expected to continue next week, a planned state visit to France from Britain's King Charles III has been postponed.

    >> Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

    "I think we would not be serious and lack common sense to propose to His Majesty the King and the Queen Consort to come do a state visit in the middle of the demonstrations," Macron said Friday.

    The French president said that the visit would be rearranged for early summer.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

    FRANCE IN TURMOIL

    ‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

    Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

    Valeurs Actuelles

    Manifestations contre la réforme : le syndicat Alliance attend « l’ensemble de l’enquête pour juger et connaître les conclusions »

    « Pour l’instant, on n’a rien. On a juste un entretien, un fond sonore où on entend des collègues parler ». Yannick Landreau, délégué national du syndicat Alliance Police nationale, temporise au micro de France Info, après qu’un enregistrement où l’on peut entendre des policiers de la Brav-M menacer et intimider un groupe de sept individus, interpellés ce lundi 20 mars au cours de la manifestation sauvage qui avait éclaté dans la soirée à Paris.

    Dans cet enregistrement, que se sont procuré Loopsider et Le Monde, on peut notamment entendre « tu la fermes ou tu veux que je recommence ? ». Mais rien d’assez concret encore pour Yannick Landreau. L’IGPN, la police des polices, a été saisie à la suite de ces événements. Le délégué syndical attend les conclusions de l’enquête avant de se prononcer.

    « Je n’étais pas sur place »

    À nos confrères, Yannick Landreau confirme avoir entendu l’enregistrement sonore : « Je ne juge pas les propos, mais il nous faut encore avoir l’ensemble de l’enquête et des auditions des collègues pour juger et pour connaître les conclusions. »

    Avant de continuer : « Je n’étais pas sur place. Je ne sais pas ce que c’est ce groupe qu’ils ont contrôlé. A priori, ils discutent avec. Est-ce qu’ils les ont contrôlés ou pas ? Interpellés ou pas ? Je n’en sais rien. Nous, syndicat de police, on n’a pas l’habitude de parler tant qu’il y a une enquête diligentée, surtout demandée par le préfet de police. »

    Une charge mentale pour les forces de l’ordre

    Pour tenter d’apaiser les tensions, le délégué syndical a tenu à rappeler que l’organisation des manifestations sauvages, depuis le passage en force grâce au 49.3 de la réforme des retraites, étaient une charge de plus pour les forces de l’ordre. « Ils restent des heures et des heures en faction pour sécuriser les biens, les personnes sur des rassemblements déclarés ou pas », a-t-il ajouté.

    Cependant, Yannick Landreau rappelle que la police, ainsi que la Brav-M, sont soumises « à un code de déontologie que l’on doit respecter. C’est une obligation en tant que fonctionnaire de police ». Selon les chiffres du préfet de police et de Gérald Darmanin, 441 policiers et gendarmes blessés ont été blessés ce jeudi 23 mars. « On parle rarement des violences à l’encontre des policiers » a conclu le délégué syndical.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    Who Will Take Care of Italy’s Older People? Robots, Maybe.

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    The Western world’s oldest population is facing a crisis of caregivers. Some are looking for a little helping, plastic, hand.

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    By Jason Horowitz

    CARPI, Italy — The older woman asked to hear a story.

    “An excellent choice,” answered the small robot, reclined like a nonchalant professor atop the classroom’s desk, instructing her to listen closely. She leaned in, her wizened forehead almost touching the smooth plastic head.

    “Once upon a time,” the robot began a brief tale, and when it finished asked her what job the protagonist had.

    “Shepherd,” Bona Poli, 85, responded meekly. The robot didn’t hear so well. She rose out of her chair and raised her voice. “Shep-herd!” she shouted.

    “Fantastic,” the robot said, gesticulating awkwardly. “You have a memory like a steel cage.”

    The scene may have the dystopian “what could go wrong?” undertones of science fiction at a moment when both the promise and perils of artificial intelligence are coming into sharper focus. But for the exhausted caregivers at a recent meeting in Carpi, a handsome town in Italy’s most innovative region for elder care, it pointed to a welcome, not-too-distant future when humanoids might help shrinking families share the burden of keeping the Western world’s oldest population stimulated, active and healthy.

    “Squat and stretch,” said the French-made robot, Nao, climbing to its feet and leading posture exercises. “Let’s move our arms and raise them high.”

    The mostly women in the room looked on, some amused, some wary, but all desperate to know how new technology could help them care for their aging relatives.

    Together, they listened to the robot’s calm, automated voice and offered real-world feedback at a focus group organized by a nonprofit advocacy group representing so-called family caregivers. The goal was to help the robot’s programmers design a more engaging and helpful machine that might one day lighten the load on increasingly overwhelmed Italian families.

    AUSTRIA

    SWITZERLAND

    Venice

    Milan

    Carpi

    EMILIA-

    ROMAGNA

    Genoa

    Adriatic

    Sea

    FRANCE

    ITALY

    Ligurian Sea

    100 miles

    By The New York Times

    Italy, which has one of Europe’s lowest birthrates, is bracing for an elderly population boom. Already, more than seven million of Italy’s nearly 60 million people are over 75. And 3.8 million are considered non-self-sufficient. Diseases such as dementia and chronic illnesses weigh on the health system, and families.

    “The revolution,” said Olimpia Pino, a professor of psychology at the University of Parma, who designed the robot project, would be if a “social robot can assist in care.”

    More on Italy

    Leaps in artificial intelligence would only make robots more responsive, she said, keeping older people self-sufficient longer, and providing more relief to caregivers.

    “We all have to look for all the possible solutions, in this case technological,” Loredana Ligabue, the president of Not Only Elderly, the caregiver advocacy group, told the participants. “We’ve seen the big fear of being alone.”

    Robots are already interacting with the old in Japan and have been used in nursing homes in the United States. But in Italy, the prototype is the latest attempt to recreate an echo of the traditional family structure that kept aging Italians at home.

    The Italy of popular imagination, where multigenerational families crowd around the table on Sunday and live happily under one roof, is being buffeted by major demographic headwinds.

    Low birthrates and the flight of many young adults for economic opportunities abroad has depleted the ranks of potential caregivers. Those left burdened with the care are often women, taking them out of the work force, providing a drag on the economy and, experts say, further shrinking birthrates.

    Yet home care remains central to the notion of aging in a country where nursing homes exist but Italians vastly prefer finding ways to keep their old with them.

    For decades, Italy avoided a serious reform of its long-term care sector by filling the gap with cheap, and often off-the-books, live-in workers, many from post-Soviet Eastern Europe — and especially Ukraine.

    “That’s the long-term care pillar of this country,” said Giovanni Lamura, the director of Italy’s leading socio-economic research center on aging. “Without that, the whole system would collapse.”

    In January, unions representing legal Badanti, as the workers are called here, won a pay raise that added as much as about 145 euros, or more than $150, a month for in-home care. Struggling Italians say that their paychecks and pension benefits have not kept pace, forcing many to do the caring themselves.

    When it comes to family caregivers, Italy has for decades provided government benefits to a single person in a family with a gravely ill person. Later this year, paid leave and other relief will be allowed to be shared in a family, in practice meaning that more men can help.

    In Emilia-Romagna, the region that includes Carpi, there are also plans to create a work force of caregivers with experience caring for their own family members who can ultimately, when their own loved ones die, be employed to care for others.

    “There is an enormous demand,” Ms. Ligabue said.

    This week, Prime Minister Giorgia Meloni celebrated passage of a new law intended to streamline access to services for the elderly and to bring greater government engagement in the growing field of long-term care.

    But the law does not include specific measures to support family caregivers. Alessandra Locatelli, Italy’s minister for disabilities, explained that the government did not want to prioritize Italians who cared for older family members over those who tended to younger disabled ones.

    She said she expected a new measure by the end of the year to provide tax breaks and other benefits for “live-in family caregivers” for “all of the types of non-self-sufficient people.”

    But the meeting in Carpi made clear that many Italians do not necessarily live with the parents and grandparents they care for. Some of those women were already looking beyond the government for help — to machines.

    As Nao, the posture-performing robot from France, made herky-jerky movements on the desk, Leonardo Saponaro, a psychology student who ran the focus group and whose grandfather suffered from dementia outside Rome, explained that the robot wasn’t “a replacement for socializing with other people.”

    “It can nevertheless be company,” he said.

    Still, the caregivers were tentative. First, they wanted to check that the friendly looking robot, whose eyes lit up with orange, yellow and magenta lights when they got answers right, would first do no harm.

    Ms. Poli wanted to make sure that none of its materials would interfere with a pacemaker. Viviana Casella, 58, a widow who looks after a father with dementia, asked whether there were robots that could physically move a person from the couch to the bed, a question that prompted some nightmare scenarios.

    “I’d pull the plug,” Franca Barbieri, 69, said from the back of the room.

    One caretaker asked whether the robot knew how to listen, because older people tell stories. Ms. Casella asked whether the robot could give a caretaker a break, “maybe to go food shopping.”

    The robot’s operators assured the caregivers that the robot could help, but mostly in the realm of mental stimulation. Nao played a song and asked Ms. Casella to identify the singer. “Little Tony,” she said.

    “Is tiramisu a sweet or a savory?” it quizzed Daniela Cottafavi, 65. “Romulus or Remus was the first king of Rome?”

    When it had problems deciphering answers, something the students chalked up to different dialects, Ms. Cottafavi shouted, “We need to give it a hearing aid!”

    By the end of the session, it had clearly won some of the caregivers over.

    “You want to hug it,” said Annarita Caliumi.

    Many, like Mara Poggi, 51, a mother of two who also cares for her 71-year-old mother who suffers from dementia, were not persuaded that a robot could be a substitute for human contact.

    That morning Ms. Poggi had fought with her mother, who resisted being dropped off at the senior center, while pausing to take a call from her 14-year-old son who was “having problems” at school, she said. She went to work at the knitwear factory, where many colleagues discussed similar situations over coffee breaks.

    “I feel like slice of prosciutto in between two pieces of bread,” she said. “Squished.”

    After consoling another exhausted caregiver at the afternoon meeting, she drove to a local Badanti center to interview a woman who could possibly help her mother out. The Badanti are “our oxygen tanks,” she said.

    Then she went back to her car and girded for another tough day.

    “That robot is more for me than for my mother,” she said. “My mother would throw it in the garbage. It will be my companion.”

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    Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

    « Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

    Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

    Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

    Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

    Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

    En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

    Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

    Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

    « Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

    Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

    Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

    Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

    Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

    En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

    Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

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    Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

    « Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

    Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

    Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

    Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

    Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

    En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

    Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

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    Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

    « Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

    Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

    Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

    Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

    Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

    En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

    Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

    France24 - World

    UN accuses Russia and Ukraine of ‘summary executions’ of prisoners

    Issued on: 24/03/2023 - 07:50Modified: 24/03/2023 - 13:50

    FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

    The United Nations said Friday it was “deeply concerned” by what it described as summary executions of prisoners of war carried out by Russian and Ukrainian forces on the battlefield. Earlier in the day, Russia’s former President Dmitry Medvedev said Russian forces may have to advance as far as Kyiv or Lviv to destroy “infection” in Ukraine. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

    This live blog is no longer being updated. For more of our coverage on the war in Ukraine, please click here.

    10:23pm: Biden says China 'hasn't yet' delivered arms to Russia

    US President Joe Biden on Friday said he believed China has not sent arms to Russia after President Vladimir Putin's forces invaded Ukraine.

    "I don't take China lightly. I don't take Russia lightly," he told a news conference during a visit to Canada.

    "I've been hearing now for the past three months (that) China is going to provide significant weapons to Russia... They haven't yet. Doesn't mean they won't, but they haven't yet."

    5:09pm: Nordic countries plan joint air defence to counter Russian threat

    Air force commanders from Sweden, Norway, Finland and Denmark said on Friday they have signed a letter of intent to create a unified Nordic air defence aimed at countering the rising threat from Russia.

    The intention is to be able to operate jointly based on already known ways of operating under NATO, according to statements by the four countries' armed forces.

    The move to integrate the air forces was triggered by Russia's invasion of Ukraine in February last year, commander of the Danish air force, Major General Jan Dam, told Reuters.

    "Our combined fleet can be compared to a large European country," Dam said

    3:50pm: French DIY retailer Leroy Merlin to transfer ownership of Russian business

    French DIY retailer Leroy Merlin, which employs 45,000 people in Russia, intends to hand over ownership of operations in the country to local management, its parent company ADEO said on Friday.

    Leroy Merlin is owned by the Mulliez family, which is also behind French sporting goods chain Decathlon and food retailer Auchan, both of which continue to operate in Russia.

    "We are starting the transfer process and have to submit the project to the relevant authorities in Russia," ADEO's head said, adding that the process may take many months to complete.

    Western companies from McDonald's and Starbucks to Deutsche Bank and Shell have stepped back from Russia, under pressure from customers and their governments to inflict an economic price on Moscow for waging war on its neighbour.

    2:32pm: Russia wants demilitarised buffer zones in Ukraine, says Putin ally

    Russia wants to create demilitarised buffer zones inside Ukraine around areas it has annexed, an ally of President Vladimir Putin said on Friday, saying it might be necessary to push deeper into Ukraine if such zones cannot be set up.

    Former President Dmitry Medvedev said Russia needed demilitarised corridors around the areas it is claiming – and which Ukraine says it will never accept Russian control of.

    "We need to achieve all the goals that have been set to protect our territories, that is the territories of the Russian Federation," Medvedev, who is deputy chairman of Russia's Security Council, said in an interview with Russian media posted on Telegram.

    We need to "throw out all the foreigners who are there in the broad sense of the word, create a buffer zone which would not allow the use of any types of weapons that work at medium and short distances, that is 70-100 kilometres, to demilitarise it," Medvedev said

    1:49pm: UN accuses Russia, Ukraine forces of ‘summary executions’ of prisoners

    The United Nations said Friday it was “deeply concerned” by what it described as summary executions of prisoners of war carried out by Russian and Ukrainian forces on the battlefield.

    The head of the UN Human Rights Monitoring Mission in Ukraine, Matilda Bogner, said her organisation had documented the killings of “up to 25 Russian prisoners of war” by Ukrainian armed forces as well as “the summary execution of 15 Ukrainian prisoners of war shortly after being captured by Russian armed forces”.

    11:53am: Ukraine revises death toll for overnight Russian strike in Donetsk region

    Ukrainian emergency services has revised down the death toll of an overnight Russian strike in the Donetsk region, saying three and not five people were killed in the attack.

    “Three people died and two people were injured as a result of the incident,” it said.

    The strike occurred in the town of Kostyantynivka and hit a humanitarian support centre.

    The emergencies service published images of a one-storey building with its roof caved in and debris all around. It said the victims included “three internally displaced women from Bakhmut, Chasiv Yar and Opytne” – nearby towns at the centre of the conflict.

    Kostyantynivka is about 25 kilometres west of Bakhmut, an industrial city that has seen the longest and bloodiest battle of the Russian invasion.

    11:42am: Kremlin says important to identify object found next to Nord Stream pipeline

    The Kremlin on Friday said it was important to identify an object discovered next to one of the Nord Stream pipelines, and said the ongoing investigation into blasts that struck the pipelines last September must be conducted with full transparency.

    Kremlin spokesman Dmitry Peskov also told reporters it was a positive sign that Denmark had invited the Russian-controlled operator of the Nord Stream 2 pipeline to help salvage an unidentified object found close to the Baltic Sea pipelines. "It's certainly positive news when the owner of the pipeline is invited to take part in very important phases of the investigation," he said.

    Last week, Danish authorities said a tubular object, protruding around 40 cm (16 inches) from the seabed and 10 cm in diameter, had been found during an inspection of the last remaining intact Nord Stream pipeline by its operator, Nord Stream 2 AG.

    "It is critically important to determine what kind of object it is, whether it is related to this terrorist act  – apparently it is – and to continue this investigation. And this investigation must be transparent," Peskov added.

    Three of the four pipelines of the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 gas links were hit in a still-unexplained explosion last September.

    11:36am: Russia says use of depleted uranium shells in Ukraine would harm the population

    Russia's defence ministry said on Friday that the use of depleted uranium shells in Ukraine would harm Ukrainian troops, the wider population and negatively affect the country's agriculture sector, the Interfax news agency reported.

    Russia reacted furiously to plans outlined by Britain earlier this week to send shells containing depleted uranium to Ukraine.

    London says they are a conventional form of ammunition, while President Vladimir Putin said the move showed NATO members were sending weapons with a "nuclear component" to Kyiv.

    11:29am: Russian wanted by US goes missing in Italy

    The son of a senior Russian official arrested in Italy at Washington’s request disappeared the day after a court approved his extradition to the United States, media reports said.

    Following his arrest at Milan Malpensa Airport on October 17, Artyom Uss was held at his residence near Milan but required to wear an electronic bracelet.

    US authorities accuse Uss, the son of a Siberian governor, of having illegally sold US technologies to Russian arms companies.

    On Tuesday, an Italian court agreed to his extradition to the United States – but the following day, he disappeared, media reports said. According to La Repubblica newspaper, police checked on Uss early Wednesday but around lunchtime his electronic bracelet sounded the alarm, and he has not been seen since

    10:09am: 'We don't want direct conflict with NATO', says Russia's Medvedev

    Russian ex-President Dmitry Medvedev said on Friday that Russia was not planning to enter into a direct conflict with NATO and was interested in resolving the Ukraine crisis through talks, the Interfax news agency reported.

    However, he warned that any Ukrainian attempt to take the Crimean peninsula – which Moscow annexed in 2014 – would be grounds for Russia to use "absolutely any weapon" against Kyiv in response.

    9:46am: Several civilians killed in overnight Russian attacks in northern and eastern Ukraine

    Overnight Russian missile strikes and shelling killed at least seven civilians in northern and eastern Ukraine, regional officials said.

    Emergency services said five civilians were killed in Kostiantynivka in the eastern region of Donetsk region, and President Volodymyr Zelensky’s office said two were killed and seven wounded following intense shelling of Bilopillia in the northern region of Sumy.

    9:35am: Russian officer sentenced to 6.5 years in prison for desertation

    A Russian security officer who fled the country because he objected to the invasion of Ukraine has been sentenced to six-and-a-half years in high-security prison, the Taiga.info news website reported on Friday.

    Federal Protective Service Major Mikhail Zhilin, 36, fled to Kazakhstan last year when Russia announced a conscription campaign, illegally crossing the border through woods while his wife and children drove through a checkpoint. Zhilin sought refugee status in the former Soviet republic but his request was denied and authorities there stopped him from leaving for Armenia.

    Kazakhstan handed him over to Russia late last year, leading to the rare conviction of an officer for desertion.

    According to Taiga.info, a court in the city of Barnaul found Zhilin, who had worked on communications at a security facility in Siberia, guilty of deserting and illegal border crossing and, in addition to the prison term, stripped him of his officer rank.

    7:19am: Russian forces may advance to Kyiv or Lviv, Medvedev says

    Russian forces may have to advance as far as Kyiv or Lviv in Ukraine to “destroy this infection”, the country’s former president Dmitry Medvedev said in an interview with Russian news agencies.

    “Nothing can be ruled out here. If you need to get to Kyiv, then you need to go to Kyiv, if to Lviv, then you need to go to Lviv in order to destroy this infection,” RIA Novosti quoted Medvedev, who is now deputy chairman of the Russian Security Council, as saying.

    1:47am: Ukraine prepares counteroffensive

    Ukrainian troops will soon counterattack as Russia’s offensive looks to be faltering, a commander said, noting Russia’s Wagner mercenaries “are losing considerable strength and are running out of steam”.

    “Very soon, we will take advantage of this opportunity, as we did in the past near Kyiv, Kharkiv, Balakliya and Kupiansk,” Kyiv’s ground forces commander Oleksandr Syrskyi said in a social media post.

    There was no immediate response from Moscow to suggestions its forces in Bakhmut were losing momentum, but Wagner boss Yevgeny Prigozhin issued statements in recent days warning of a Ukrainian counterassault.

    On Monday, Prigozhin published a letter to Russian Defence Minister Sergei Shoigu, saying Ukraine aimed to cut off Wagner’s forces from Russia’s regular troops.

     

    Read more analysis on the war in Ukraine © France Médias Monde graphic studio

     

    (FRANCE 24 with Reuters, AFP and AP)

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    Valeurs Actuelles

    Grève des éboueurs : les trois usines d’incinération des déchets à nouveau ouvertes

    Le début de la fin. Alors que les éboueurs de la capitale sont en grève depuis le 7 mars dernier, avec comme conséquence près de 10 000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de Paris, la situation pourrait enfin revenir à la normale.

    Les trois usines d’incinération traitant les déchets de la ville ont rouvert, ce vendredi 24 mars, nous apprend France 3 Île-de-France. Les salariés des établissements de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ont voté la fin du mouvement social démarré il y a plus de quinze jours, tandis que celui d’Issy-les-Moulineaux a été réquisitionné.

    La « fin définitive » du mouvement

    Pour le Syndicat mixte central de traitement des ordures ménagères, c’est la « fin définitive » du mouvement sur les deux sites où l’arrêt de la grève a été votée. Les fours d’incinération devraient rouvrir ce samedi 25 mars. Ces fins de mouvement « vont nous permettre de revenir à un fonctionnement tout à fait normal », espère le syndicat.

    Du côté d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), la police a procédé vendredi matin à une réquisition, afin que l’incinérateur puisse reprendre du service progressivement. Cette réquisition est « la seule initiative de la préfecture de police », souligne le syndicat.

    Bonne nouvelle également pour les habitants du 15e arrondissement. Alors que près de 1 000 tonnes de déchets s’accumulent toujours sur les trottoirs du quartier, les agents du prestataire privé, Pizzorno Environnement, ont également annoncé avoir signé ce vendredi « un protocole » de sortie de grève et « la reprise complète de la collecte des déchets ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

    Issued on: 24/03/2023 - 11:39

    NEWS WIRES

    Britain’s King Charles on Friday cancelled a state visit to France after social unrest over President Emmanuel Macron’s new pension law erupted into some of the worst street violence seen in years across the country.

    The postponement will be a major embarrassment to Macron, who had hoped the monarch’s visit would mark a symbolic step in the two countries’ efforts to turn a page after years of poor relations post-Brexit.

    Charles had been due to travel to France on Sunday for three days before moving on to Germany, an itinerary that had been seen as a win for the French leader who has sought to position himself as Europe’s de facto leader.

    The king’s visit had been due to include a lavish banquet at the Palace of Versailles and the postponement will pile further pressure on Macron to find a way out of a crisis over his plans to raise the retirement age, which has seen some of France’s worst unrest since the “Yellow Vest” rebellion of 2018-2019.

    “The King and The Queen Consort’s State Visit to France has been postponed. Their Majesties greatly look forward to the opportunity to visit France as soon as dates can be found,” a Buckingham Palace spokesperson said.

    A source in British Prime Minister Rishi Sunak’s office said Macron had asked for the visit to be cancelled.

    The Elysee said it was a joint decision taken by the British and French governments after trade unions called for a further day of nationwide strikes and demonstrations during the king’s visit.

    Macron said at a press conference on Friday that King Charles III's visit would be rearranged for early summer.

    A Buckingham Palace source said Charles’ visit to Germany will go ahead as planned.

    Black-clad anarchists fought street battles with police for several hours in the French capital on Thursday, ransacking a McDonald’s restaurant, smashing up bus shelters and setting alight mounds of garbage that have piled up during strikes.

    In Bordeaux, at the heart of one of France’s best-known wine growing areas and where Charles had also been expected to visit, protesters set alight the entrance to the city hall.

    “The king is right (not to come),” 23-year old Dorian Ginggen said in Paris. “France is dangerous right now, with the protests. And at the same time he must understand that the French must be heard (by their government).”

    Weeks of protests over plans to raise the retirement age by two years to 64 escalated and became more violent after Macron’s government pushed the pensions legislation through parliament last week without a vote. His government lacks a clear majority.

    The president has insisted the changes to pensions are essential to keep the system funded.

    Hard-left leader Jean-Luc Melenchon, who earlier this week said now was “not the right time” for Charles to come, welcomed the cancellation of the visit.

    The left-wing opposition, and some protesters, often criticise Macron - who began his second term in office last year - as a would-be monarch.

    “The meeting of the kings in Versailles is broken up by popular censure,” Melenchon tweeted.

    (Reuters)

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    French trade unionists threaten red carpet rollout for Charles III's state visit

    Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

    FRANCE IN TURMOIL

    King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

    Opex 360

    Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

    « Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

    Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

    Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

    Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

    Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

    Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

    L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

    Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

    « Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

    Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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    Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

    « Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

    Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

    Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

    Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

    Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

    Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

    L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

    Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

    « Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

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    Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

    « Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

    Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

    Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

    Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

    Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

    Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

    L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

    Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

    « Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

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    Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

    au journal Kyiv Independant

    « Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

    Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

    Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

    Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

    Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

    Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

    L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

    avec du gazole

    Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

    « Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

    a ainsi prévenu
    BBC

    Jonny Bairstow: England batter to miss IPL to continue injury rehab with Yorkshire

    Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Cricket

    England's Jonny Bairstow will miss the Indian Premier League (IPL) to continue his recovery from injury.

    Bairstow had surgery on a broken left leg and dislocated ankle after slipping on a tee box while playing golf in September and has not played since.

    The 33-year-old right-hander was due to play for Punjab Kings in the IPL, with the tournament starting on 31 March.

    He has said he will be fit to play in this summer's Ashes series against Australia, which starts in June.

    "Unfortunately Jonny Bairstow won't be with us this campaign - his injury hasn't recovered in time," said Punjab Kings coach Trevor Bayliss.

    "We wish him a speedy recovery, it's a shame not to have a player of his standing."

    Australian batter Matthew Short will replace Bairstow in the Kings squad.

    Yorkshire play six games in the County Championship and four in the Vitality Blast before England's summer begins with a four-day Test against Ireland at Lord's on 1 June.

    Yorkshire's director of cricket Darren Gough said at the county's Annual General Meeting (AGM) on Friday that Bairstow hoped to be available for two Championship games in May.

    He has been batting in the nets and recently returned to jogging.

    The five-Test Ashes series against Australia starts on 16 June at Edgbaston in Birmingham.

    Speaking to ITV at the Cheltenham Festival on 15 March, Bairstow said: "I'm really happy with my rehab. I'm running, batting in the nets and it's going as well as it can be and although we haven't got a return date set, I'll be back for the Ashes, absolutely."

    Bairstow had been in brilliant form in 2022, scoring 1,061 runs and six centuries in 10 Tests, but the injury ruled him out of the final Test of the summer against South Africa, England's T20 World Cup triumph in Australia and their Test series win in Pakistan and draw in New Zealand over the winter.

    Bairstow's replacement in the Test team, Yorkshire team-mate Harry Brook, has enjoyed a superb start, scoring 809 runs in his first six Tests, including four centuries.

    However, England head coach Brendon McCullum has said there is "no doubt" Bairstow will return to the team when fully fit.

    He has played 39 games in the IPL and scored 1,291 runs at an average of 35.86. He made 253 runs in 11 matches in his first campaign with Punjab Kings in 2022 after spending three years with Sunrisers Hyderabad.

    Valeurs Actuelles

    Villeurbanne : tensions entre les forces de l’ordre et des manifestants mobilisés contre la venue d’Éric Zemmour

    L’extrême gauche n’a visiblement pas dit son dernier mot. Alors que le déplacement d’Éric Zemmour à Villeurbanne a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre sa venue.

    Arborant des pancartes « le racisme est interdit par nos lois françaises », ou encore « Zemmour contre lhistoire », ces quelque cinq cents manifestants d’extrême gauche étaient bien décidés à ne pas laisser le président de Reconquête rejoindre le Centre culturel et de la vie associative (CCVA).

    Tensions aux alentours du cordon de sécurité

    En début d’après-midi, des premières tensions ont éclaté. Les forces de l’ordre tentaient d’empêcher les manifestants d’avancer et d’entrer dans le périmètre interdit, décrété par un arrêté préfectoral. Les policiers et gendarmes dépêchés sur place ont dû faire usage de tirs de grenades lacrymogènes pour disperser la foule.

    Éric Zemmour est arrivé aux alentours de 14 h 30. Il est attendu pour une séance de dédicaces, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, « Je n’ai pas dit mon dernier mot ». Huit cents personnes s’étaient inscrites, afin de rencontrer le président de Reconquête. Celui-ci en a profité pour remercier la préfecture, estimant qu’elle avait « pris des mesures efficaces. Jai connu des endroits où on me laissait seul face à la violence déchaînée des antifas. Il faut rendre hommage à la préfecture », cite LyonMag.

    Les manifestants sont repartis, peu avant 15 heures, leurs pancartes sous le bras.

    Lyon : les dernières actualités

    Villeurbanne : le déplacement d’Éric Zemmour a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon

    [Vidéo] Retraites : des riverains applaudissent les forces de l’ordre et insultent des casseurs à Lyon

    Lyon : les affrontements au couteau se multiplient depuis une semaine

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    France to ban TikTok on civil servants’ work phones

    Issued on: 24/03/2023 - 13:48

    NEWS WIRES

    France will ban the use of Chinese-owned video-sharing app TikTok on the work phones of civil servants, Civil Service Minister Stanislas Guerini said on his Twitter account.

    “In order to guarantee the cybersecurity of our administrations and civil servants, the government has decided to ban recreational applications such as TikTok on the professional phones of civil servants,” he said in a statement.

    He added that for several weeks, several of France’s European and international partners have adopted measures to restrict or ban the downloading and installation of the TikTok application by their administrations.

    Guerini said recreational applications do not have sufficient levels of cybersecurity and data protection in order to be deployed on administrations’ equipment, adding that the ban is effective immediately and that government services will monitor compliance.

    He said that, exceptionally, exemptions can be given for professional reasons, such as institutional communication of an administration.

    A string of Western governments and institutions have banned TikTok in recent weeks, including the UK parliament, the Dutch and Belgian administrations and the New Zealand parliament.

    Late last month, the European Union’s two biggest policy-making institutions - the Commission and the Council - banned TikTok from staff phones for cybersecurity reasons.

    Concerns have mounted globally about the potential for the Chinese government to access users’ location and contact data through ByteDance, TikTok’s Chinese parent company.

    (Reuters)

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    UK bans TikTok on government devices over security concerns

    TikTok CEO grilled by skeptical US lawmakers over national security threat

    US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban

    BBC

    Scientists now argue that there is no evidence showing that cleanliness is linked to the development of allergies

    With spring around the corner in the Northern Hemisphere, many of us are ready to open the windows, get out the cleaning products and remove all the dust, grime and dirt in our homes.

    But how important is having a clean home for our health? Does deep cleaning help prevent infection and protect us from diseases? Experts say we should be careful not to conflate cleanliness with good hygiene.

    The Covid-19 pandemic increased household cleaning as people tried to keep the virus at bay by disinfecting every inch of their home. This was exacerbated by the World Health Organization warning early on that the virus could spread through contaminated surfaces, known as fomites. Later research concluded that surfaces presented a low risk of disease transmission.

    Sally Bloomfield, chairperson of the International Scientific Forum on Home Hygiene and an honorary professor at London School of Hygiene and Tropical Medicine worries the pandemic has led many people to pick up unhelpful cleaning habits. These can include such things as obsessively scrubbing their floors, instead of focusing on good hygiene practices which help prevent the spread of disease.

    "People have an obsession with cleanliness as a means to protect themselves against germs," says Bloomfield. "It's somewhere in our DNA that we associate cleanliness with health… We've evolved to have a disgust reflex and avoid things that are nasty or smelly."

    But cleanliness and hygiene are not the same thing, she says.

    Current health advice suggests people should clean their hands after handling pets, for instance (Credit: Getty Images)

    "Cleanliness is about achieving the appearance of [an area] looking clean, through vacuuming or wiping it," she says. "But hygiene is about protecting yourself from harmful microbes."

    These include pathogens such as norovirus, flu, Covid-19 and salmonella, says Bloomfield.

    The International Scientific Forum on Home Hygiene has set out nine key moments when it is vital that we practice good hygiene in our daily lives:

    ● During food handling● While eating with fingers● Using the toilet and changing a nappy● Coughing, sneezing and nose blowing● Touching surfaces frequently touched by other people● Handling and laundering "dirty" clothing and household linens● Caring for domestic animals● Handling and disposing of refuse● Caring for an infected family member

    "Hygiene is a set of actions, not a state, which you carry out when it's necessary, rather than at a prescribed time," says Bloomfield. "It's about intervening at key moments."

    We should all practice "targeted hygiene" in our daily lives and recognise when harmful microbes are likely to spread, says Bloomfield. For example, when we're handling raw food, using the toilet, touching pets, blowing our nose or disposing of rubbish.

    A national survey carried out by the Royal Society for Public Health (RSPH) in the UK revealed that many people are confused about the difference between hygiene and cleanliness. Many of the respondents said that being hygienic involves removing dirt. More than a third (36%) said that dirt was always of usually harmful and 61% said that touching a child's hands after they had been playing outside was likely to spread harmful microbes.

    But the RSPH notes that the main sources of pathogens are not typically places which are considered "dirty", but rather contaminated food, domestic animals and infected people

    Research actually shows that getting mucky can provide many important health benefits. Studies show that children who grow up on farms, for example, suffer less from asthma and allergies and are less likely to develop autoimmune conditions such as Crohn's disease due to their early-life exposure to a more diverse range of microorganisms which helped regulate their immune system. 

    The belief that cleanliness and hygiene are the same has persisted since the late 1980s, when epidemiologist David Strachan postulated the hygiene hypothesis. It argued early childhood exposure to germs and infections helps develop children's immune systems and protects against allergies.

    The rise in childhood allergies and asthma in the late 20th Century was linked to children's reduced exposure to microbes through declining family sizes, limited interaction with animals and higher standards of cleanliness, according to Strachan.

    But scientists now argue that there is no evidence showing that cleanliness is linked to the development of allergies.

    Graham Rook, emeritus professor of medical microbiology at University College London (UCL), says the hygiene hypothesis should instead be reframed as the "old friends hypothesis." He argues that exposure to "old friends", non-infectious organisms, which have been around for much of our evolutionary history, is actually what trains the immune system to not overreact to harmless microbes, rather than childhood infections or how clean your home is growing up.

    Since the 1980s, some scientists have believed playing in dirtier environments helps create a healthy immune system in children (Credit: /Getty Images)

    We're born with a fully formed immune system that needs programming," says Bloomfield. "The programming is done by the 'old friends'. [They are] teaching the immune system to not react to things like pollen and food allergens, which are perfectly harmless."

    A child's susceptibility to developing allergies therefore does not have anything to do with cleanliness, but rather with their exposure to different types of microorganisms via their gut, their skin and the air they breathe, according to scientists. (Read more about how we can prevent food allergies through early exposure.)

    In a 2021 study, Rook and Bloomfield concluded that we are not too clean for our own good.

    We definitely do need to encounter the microbiota from our mothers, and from the natural environment – Graham Rook

    Children receive all the microbial inputs they need to develop a healthy immune system through vaccines, their natural environment and the beneficial microbiota they derive from their mothers during childbirth, they said.

    "We definitely do need to encounter the microbiota from our mothers, and from the natural environment, and a failure to do so certainly contributes to immunoregulatory disorders such as allergies because these organisms set up the mechanisms that regulate the immune system," says Rook. But cleaning the home "does not necessarily reduce the child's exposure to mother or to nature".

    "Targeted hygiene practices at key risk moments and sites can maximise protection against infection while minimising any impact on essential microbial exposures," the study states.

    "You cannot keep your home hygienic. If you wanted to do that, you would have to put it in a sterile box," says Bloomfield. "But if you intervene at key moments, you will deal with most of the risks."

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    Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

    Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

    BBC

    That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages – Jessica Bryant

    Soon after graduating from university in 2021, Jessica Bryan landed a fully remote job handling customer service at a tech company. She absolutely loved working from home.

    “I could work for a bit, then walk the dog or meet a friend for coffee, then continue working after,” she says. “I had this great office space in my house, too. As soon as I had finished work, I had the ability to fully relax.”

    Then, as Covid-19 restrictions eased, Bryan’s bosses asked her to spend more and more time in the office. It was her first experience of a full-time, in-person environment. “I was back in an almost-school routine … and I didn't like it,” says the 24-year-old, based in the UK. In February 2022, she left the company, determined to stick only with roles that afforded her the flexibility and freedom of working remotely.

    She landed a remote role soon thereafter, but the job ended abruptly in August 2022, when the company unexpectedly dissolved. Bryan is now in a new position at a digital PR firm as a senior copywriter – but she’s required to spend two to three days a week in the office.

    A few months in, she’s surprised by how much she’s enjoying it – even after digging in her heels against returning.

    “It creeped up on me how much I liked being in the office,” she says. “In the mornings, I'd be looking forward to seeing my colleagues and having a nice chat.” Bryan missed the camaraderie in a way she never would’ve predicted only a few months ago. “That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages.”

    Bryan is one of a growing group of workers who have quietly changed their minds about returning to their desks, at least a little. They’re rediscovering the unexpected perks of being back in the office, from catching up with colleagues face-to-face, to finding themselves able to draw clearer boundaries between work and home.

    And while many are willing to tell their bosses they’re glad to be back, some have taken the decision to keep those feelings quiet – they don’t want to encourage management to take away flexible-work arrangements.

    In the UK, Jessica Bryan was set on working remotely – but is happy to be back among friends in the office (Image Credit: Ravinder Bhurji)

    ‘There’s no ignoring me when you’re in person’

    When millions of workers were forced to pivot to remote work at the start of the pandemic, it was a major adjustment.

    Alexander Kahn, a director of account management at Miami-based software firm Kaseya, says it took about three months to fully get into a routine of working from his kitchen table, having always been based full-time in an office. But quickly, he began to appreciate the “undeniable benefits”. With no commute, he had time to run household errands during the day and spend lots of extra time with his dogs.

    So, when his employer decided to bring staff back into the office full-time in June 2021, Kahn was reluctant to get on board.

    “I wasn't overjoyed,” he admits. “It was a shock. In a year and three months, you get used to certain things. I was in the cohort that was thinking, ‘I'm performing at my job and the company is performing, so what is the need to go back into an office?’ We're a sales-based company. What's the benefit of going back if I'm still ticking all the boxes and I'm still selling?”

    Many workers have shared the same sentiment. According to a survey by US-based recruitment platform FlexJobs, about two-thirds of people surveyed between July and August 2022 wanted to keep working remotely full-time, while 32% wanted the chance to work from home at least a few days per week. Another report by workplace insights company ADP Research Institute, which surveyed more than 32,000 US workers in November 2021, found 64% would look for another job if their employer wanted them back in the office full-time.

    Still, many companies have still brought back workers to office, at least a few days per week. And some of the workers who resisted the return are finding that maybe it’s not so bad after all.

    Like Bryan, once Kahn was back in the Miami office, the 29-year-old quickly discovered upsides. “I started to realise that if I wanted to have a conversation with someone or work through a problem, there's no ignoring me when you're in person,” he says. “If I needed a simple answer to a quick question, that might have been a multi-hour process at home. But now if I need an answer from one of our VPs, I can walk in their office and get things done a lot quicker.”

    He also found personal benefits, such as an improved work life balance.  “My home time is my home time,” he says. “It's time with my family, and when I'm in the office I give it my all.”

    In Miami, Alexander Kahn likes the ability to solve problems in person now that he's back in the office (Credit: Courtesy of Alexander Kahn)

    Keeping quiet, for now

    As much as some workers are finding themselves surprisingly happy to be back, they aren’t all comfortable broadcasting their change of heart to their employers. They fear of losing all the flexibility they’ve accrued during the pandemic.  

    Before the pandemic, employers “paid lip service to the idea of flexibility, but it didn’t happen, in real terms, for many people”, says Liz Sebag‑Montefiore, director and co-founder of 10Eighty, a London-based firm that works with organisations to improve employee experience. Now that these promises have been realised for many, “most of us want more flexibility, more choice, more autonomy, better work-life balance, and we don’t want to give up the few advantages we have wrenched from lockdown”.

    “It can be difficult to discuss the perks and joys of being in the office without being concerned that you may trade in your perks of flexibility,” adds Sarah Burrows, a career change coach based in London. “Therefore, you may feel more risk averse when discussing your enjoyment of being in the office and not over-sharing how much you enjoy it out of nervousness of this level of autonomy being taken away.”

    Even Bryan is careful about how she frames her positive experience. Although she isn’t afraid to share her feelings with her new employers, she always prefaces any discussion with the fact that she enjoys the flexibility of hybrid work. And though she’s sure “they’d be absolutely delighted if I wanted to work full-time in the office”, she’s also confident any such change would be a two-way conversation, rather than an order.

    Of course, as more and more companies start to re-think remote work, the return-to-office issue will continue to be divisive among workers, who have different preferences. For some, it may even be enough to cause quits for more flexible roles. But for others who don’t have the ability or desire to leave, a transition back into the office might come with some surprising perks, leading even the most devout remote work fans to think again.  

    France24 - World

    Israel’s Netanyahu heckled by hundreds of protesters during London visit

    Issued on: 24/03/2023 - 13:38

    NEWS WIRES

    Hundreds of protesters rallied Friday outside Downing Street in central London to heckle the arrival of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu for a meeting with his British counterpart Rishi Sunak.

    Netanyahu has faced weeks of escalating protests in Israel over his government’s judicial reform programme, which would increase politicians’ power over the courts and critics argue is a threat to democracy.

    Demonstrators in the UK capital, many holding Israeli flags and placards critical of the country’s veteran leader, shouted “shame” in Hebrew as he greeted Sunak at the door of 10 Downing Street.

    They erected the letters of the word “democracy” on Whitehall opposite the entrance to the gated street, while wielding signs accusing Netanyahu of dragging Israel towards “dictatorship”.

    “It’s important to be here because maybe at some point they won’t have the right to protest in Israel,” Dana Drori, a mother-of-two in her 30s, told AFP at the protest, alongside her young daughters.

    “It’s anger, it’s sadness,” she said of her emotions. “It’s just hard to believe it’s becoming a dictatorship.”

    In a televised address hours before departing for London, Netanyahu pledged to restore unity within his increasingly fractured country, but gave little away about how he would do that while still pursuing the reforms.                 

    ‘Strategic ties’

    Some of Israel’s allies abroad, including the leaders in the United States and Germany, have raised concerns about the controversial overhaul.

    However, Sunak and his ministers have not commented on it.

    The UK government released few details about the two-day visit, but Netanyahu’s office said in a statement his meeting with the British leader will “focus on the Iranian issue”.

    The pair will discuss “the need to formulate a united international front against Iran in order to stop its nuclear program”, it added.

    They are also expected to talk about strengthening bilateral “strategic ties” as well as issues including the war in Ukraine and developments in the Middle East, the statement noted.

    Netanyahu is also set to meet hardline interior minister Suella Braverman—who has herself faced stinging criticism over contentious UK plans to deter asylum-seekers—to discuss countering global terrorism.

    Further protests by pro-Palestinian groups are expected in central London later Friday, with some Palestinians attending the morning rally.

    “As Palestinians from the diaspora we see ourselves at the front line of the fight for a free Palestine and when Netanyahu comes to visit in our backyard we have to protest it,” said one 24-year-old protester, who gave her name only as Yasmine. 

    (AFP)

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    Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans

    Israel’s Netanyahu vows to 'end division' as thousands protest against justice reforms

    Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

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    Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

    French short-range air defense system "Crotale NG" is in service with the #UAarmy.Two launches targeting a russian cruise missile.First one: missed the target.Second one: Goooal!

    🎥@GeneralStaffUA pic.twitter.com/3gWVbX33nJ

    — Defense of Ukraine (@DefenceU) March 20, 2023

    La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

    Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    March 20, 2023

    La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

    BBC

    SANS TITRE

    When Ayo Balogun was a teenager spending the summer cooking with his grandmother in Western Nigeria's Kwara State, his uncle took him out for an exciting night in the country's capital Lagos, living it up at all sorts of restaurants, from dive bars to posh clubs.

    "It was just one night. And I've been trying to recreate that evening since then. It's like, you're always chasing that thing," he said.

    Now in Brooklyn, after moving to the US in 1998, Balogun is the chef of Dept of Culture, one of the hottest new restaurants in New York, praised for its warm atmosphere, heart-warming dishes and mission of introducing regional Nigerian cuisine to American palates. The tiny restaurant located in a former barber shop was listed as one of the Best New Restaurants of 2022 by Eater and has been shortlisted for the prestigious James Beard Foundation Awards, which will announce winners in June.

    Dept of Culture opened only a year ago in the Brooklyn neighbourhood of Bedford-Stuyvesant, not far from the former Civil Service Café where Balogun organised his first pop-up dinners during the pandemic. (Balogun's parents were civil servants, hence the name.) Tiny but elegant, Dept of Culture only has one communal table and a counter with four stools. It can host just 16 people a night, and it's booked for months in advance.

    The restaurant, which has a fixed menu, is a BYOB establishment where guests share a meal and often more than one bottle that they brought from home. On a recent night, the first course was a dish called asaro, a deliciously textured porridge made with two kinds of yam – sweet potato and white yam tuber – and served with smoked shrimp and crayfish for a little extra kick. Balogun's father ate it as a schoolboy in the 1950s, but Balogun himself didn't like it as a child.

    Asaro, a porridge made with two kinds of yam: sweet potato and white yam tuber (Credit: Ilya Shnitser)

    "Now, I found myself eating it all the time," he explained. "It makes me think of, like, Agatha Christie, and watching TV after coming back from school."

    For guests who are not accustomed to Nigerian cuisine, it's a dish that manages to be both comforting and familiar, even if you've never tried it before.

    The second course, iyán – a pounded yam served with smoked fish, efo (spinach), egusi (fermented melon seeds) and iru (locust beans) had a much more unexpected elastic texture.

    "It's like old people's food," joked Balogun.

    When talking about his food, Balogun not only shares tales of his country – which he says is "the most beautiful in the world" – but also makes a point of saying any ingredient names in Yoruba first.

    For instance, when introducing his spicy Goat Meat Pepper Soup – while reassuring guests that "you feel the heat, but it goes away" – Balogun spells out the name for pepper. "It's rodo. R-O-D-O," he said.

    After all, this is the Dept of Culture.

    Written and directed by Anna BressaninDirector of Photography Ilya ShnitserEdited by Laura Plasencia and Anna Bressanin

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

    This video is part of BBC Reel's Soul Food playlist.

    --- 

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    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    France24 - World

    Himalayas: The climate time bomb threatening India

    Issued on: 24/03/2023 - 11:16

    In the world's highest mountain range, global warming threatens thousands of glaciers, resulting in increasingly frequent natural disasters: landslides, avalanches and glacier collapses. Our reporters Alban Alvarez and Navodita Kumari travelled to the small northern Indian state of Uttarakhand, where these disasters are compounded by a rush to develop infrastructure such as hydroelectric dams.

    Up in the foothills of the Himalayas, the region of Uttarakhand is getting the Indian government’s attention. The state of 10 million inhabitants, bordering both China and Nepal, has become a vast open-air building site. The government of Indian Prime Minister Narendra Modi fully intends to take advantage of the region’s geographical position to make it a hub for renewable energy

    India, the world’s third-biggest carbon emitter, which gets 80 percent of its electricity from coal, is counting on the large-scale construction of hydroelectric power stations in the region to achieve carbon neutrality by 2070. Uttarakhand certainly has assets: the state is home to dozens of rivers, especially the Ganges and the Yamuna, the country’s largest waterways. But in addition to being located in a seismic zone, Uttarakhand is threatened by global warming, resulting in the accelerated melting of its glaciers. 

    For the past decade, the region has experienced natural disasters every year: landslides, avalanches, glacier collapses and even "cloudbursts" – sudden storms that can destroy a valley in a few minutes. In 2013, some 10,000 Hindu pilgrims died there during sudden bad weather while praying at a religious site. The bodies of almost 4,000 of them were never found.

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    Climate change: India devastated by recurring natural disasters

    Rescuers search for missing after glacier unleashes flash flood in Indian Himalayas

    Scores missing as Himalayan glacier bursts in northern India

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    La Macédoine du Nord est sans doute le premier pays de l’Otan à avoir livré des avions de combat à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

    La Macédoine du Nord est sans doute le premier pays de l’Otan à avoir livré des avions de combat à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    Valeurs Actuelles

    Retraites : Adèle Haenel, Frédéric Lordon et Médine s’affichent aux côtés des grévistes à la raffinerie du Havre

    « Ce qu’on veut c’est imposer un rapport de force ». Ce vendredi 24 mars, plusieurs personnalités de gauche s’étaient donné rendez-vous à la raffinerie normande de TotalEnergies, à Gonfreville-l’Orcher, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

    L’économiste Frédéric Lordon, le rappeur Médine, ou encore l’actrice Adèle Haenel ont fait le déplacement pour soutenir les salariés grévistes du site, indique Mediapart. La comédienne césarisée, et reconvertie dans le militantisme d’extrême-gauche, en a profité pour tenir un discours à l’attention des salariés en grève.

    Une classe ouvrière « combative comme jamais depuis des décennies »

    « Je suis venue pour un message fort, si on est unis comme ça sur les points chauds, comme ici, on peut gagner », a-t-elle clamé, avant d’ajouter espérer « qu’on sera là en masse, sur tous les rassemblements, sur tous les points chauds, sur tous les piquets, car c’est là que cela va se gagner ».

    Médine, lui, a pris la pose avec la députée France Insoumise Alma Dufour, également présente sur les lieux de la raffinerie. De quoi « montrer que toutes les couches de la société sont touchées » par l’opposition à la réforme des retraites, comme l’a déclaré le rappeur, qui a ajouté ne pas être insensible « à la douleur des autres », cite le Huffington Post.

    La puissance du blocage du Havre. pic.twitter.com/qv17s1uIur

    — Alma Dufour (@alma_dufour) March 24, 2023

     

    Plus discret, le philosophe et économiste marxiste Frédéric Lordon a salué « une classe ouvrière combative comme jamais depuis des décennies ».

    Un véritable défilé, donc, pour soutenir les grévistes de cette raffinerie bloquée depuis le 21 mars. Si elle a partiellement repris son activité vendredi matin, les salariés de Total ont annoncé la reconduction de la grève jusqu’au lundi 27 mars.

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    BBC

    SANS TITRE

    In homes across the world, particularly in Millennial and Gen-Z households, a trend for houseplants is flourishing. Gone are the days when a solitary yukka plant or kentia palm occupied a corner of a living room. Now a profusion of plants and a much bigger variety of species fill homes to luxuriant and exotic effect – from the classic monstera deliciosa, commonly known as the Swiss cheese plant, to the sinister-sounding but decorative Neoregelia "Hannibal Lecter" with its dramatic, aubergine-on-green tiger-print pattern and prickly leaves. Houseplants are assuming as much importance as pieces of furniture in a room, and today's plant propagators are not only increasingly horticulturally savvy but also know how best to pot plants and maintain them to ensure they thrive.

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    The craze harks back to 1970s homes – the revival of the retro macramé hanging plantholder is a bit of a giveaway. The 70s loved Victoriana, and the houseplant boom is a throwback to that era as well. And the widespread environmentalist adoption of biophilic design and architecture – which highlights greenery, water, fresh air and natural materials and forms in interiors – is fuelling this phenomenon.

    "Social media is boosting the boom, with people who love plants sharing pictures of them everywhere," says Hilton Carter, US-based "plantfluencer" (a horticultural influencer) and author of new book Living Wild.

    "The fascination with houseplants stems from people wanting to reconnect with nature," says Emma Sibley, founder of the shop London Terrariums, which holds workshops teaching how to make terrariums – another facet of the trend. "Throughout lockdowns, people were glued to their screens while working from home, unable to be in nature."

    Houseplants satisfy people's nurturing qualities, she tells BBC Culture: "They've introduced a ritual into the day that disconnects people from screentime and allows them to look after something that needs them." We spoke to several plantfluencers to discover eight of the latest trends in styling houseplants.

    Variegated plants bring contrast and colour to a room (Credit: Dorling Kindersley/ Jason Ingram)

    1 Colourful plants

    According to Tony Le-Britton, author of new book Not Another Jungle – also the name of his plant shop in Northampton, UK, and his Instagram account – variegated plants (plants with leaves of two or more colours) are one of the biggest trends now. Available in an ever-expanding selection of colours and patterns, these can be teamed with practically any room's colour scheme. "Just as tulips were bred in the Netherlands in the 1600s, so the Dutch government has seized the opportunity to breed new variegations in plants," he tells BBC Culture. "Demand for houseplants skyrocketed during lockdowns. Once the houseplant bug bites, you want to find out what else is available. People searched online for more unusual plants, which originally only serious plant collectors took an interest in. The diversity of plants is constantly increasing. While white-and-green variegation is still common, there are also many variations of reds, pinks and oranges. People are now deliberately buying plants they can work into a room's colour scheme, matching them with paint colours and patterns found in upholstery."

    Interiors painted in dark, rich colours provide a dramatic backdrop for plants (Credit: Dorling Kindersley/ Jason Ingram)

    2 Dark walls make plants stand out

    One of Le-Britton's favourite styling tips is to display a wide variety of plants against walls in dark, matt colours, such as midnight blue or forest green, which makes the plants’ different forms and textures stand out more, and their colours appear more vibrant. These might include the characterful monstera deliciosa, sometimes called split-leaf philodendron, a plant with lusciously glossy "fenestrated" leaves (the botanical term for perforated leaves). "This was very popular in the 1970s, and has made a massive comeback," he says. "Today their leaves crop up time and again as motifs on wallpapers and furnishing fabrics." Le-Britton also favours begonia maculata, whose leaves have polka dot-like spots and a vibrant red underside. For more colour, he includes the versatile purple-leaved Tradescantia – it also includes climbing and trailing species.  

    Terrariums are a growing sub-trend with houseplant fans (Credit: London Terrariums)

    3 Terrariums and mossariums

    One sub-trend of the houseplant phenomenon is terrariums, which appeal for being low-maintenance, eye-catching and aesthetically pleasing. According to Sibley, "Sometimes an overpopulation of houseplants causes people to panic about how to look after them all. That's where a terrarium – the perfect fusion of houseplant and ornament – comes in. Terrariums require little care and can be left for months at a time without the need to intervene. This appeals to those who travel a lot and need friends and family to water their plants." There's now even a trend for mossariums – terrariums containing moss, she says. Moss, incidentally, is much in demand. "People seem to be gravitating towards an all-green moss trend, which gives a really fresh feel to a space."

    Illuminating plants with special lights helps them grow and creates an atmospheric mood (Credit: Getty Images)

    4 Illumination of plants

    One recent houseplant trend has seen the broadening of options for lighting indoor plants, which is not only practical but can result in pleasingly atmospheric effects. Plants need natural light to flourish but in some spaces, such as darker corners, this is in short supply. One big trend now is for grow lightbulbs, which compensate for natural daylight and trigger photosynthesis. These are available from lighting shops and online retailers, and can be used in normal light fittings, allowing plants to be placed anywhere. Terrariums can be fitted with grow lights, too. "Terrariums appeal for conjuring up miniature worlds that people can mentally escape into, and illuminating them enhances their magical quality," says Le-Britton. "Another recent trend is for a lamp-terrarium hybrid. This is a lamp with a bulbous glass base that doubles as a terrarium and is lit by the lamp's lightbulb. A recent post about this idea went viral on Instagram, and the idea has caught on globally."

    Matching a plant with its container is an aesthetic but also practical matter (Credit: Hilton Carter/ CICO Books)

    5 Imaginative planters

    As the repertoire of houseplants expands in many homes, so we're witnessing a far greater choice of plant holders to contain them. But this operates on two levels – aesthetic and practical. With plantfluencers and houseplant enthusiasts increasingly aware and appreciative of the sheer variety of plants they can grow, they are also becoming more discerning about choosing a good-looking, stylish planter. Hilton Carter discusses this trend in detail in his book, but isn't prescriptive when it comes to aesthetics. He favours planters that are unusual or characterful in a variety of styles, from simple white ceramic planters with a fluted surface at the more minimal end of the scale to suitably organic clay containers made using the Japanese pottery technique of nerikomi, whereby thin layers of clay, often in subtly different earthy tones, are stacked and then manipulated to create a marble effect. However, plants only thrive in plant holders made of certain materials: cacti, for example, require porous containers made of concrete, clay or terracotta so the soil can dry out quickly after watering. Other plants, such as the tropical Peperomia, are happier in glazed ceramic or metal planters that retain moisture.

    Indoor plants mounted on a wall create a piece of 'living art', according to Hilton Carter (Hilton Carter/ CICO Books)

    6 Living walls and plants roaming free

    With styling of houseplants becoming ever more adventurous, it's not surprising to learn that one trend is for houseplants to appear to escape the confines of a pot or planter and roam free. If plants have traditionally climbed external walls of buildings, there's no reason why they can't climb internal walls or trail along mantelpieces. The idea of plants and trees growing on the walls of buildings, made famous, for example, by Milan's Vertical Forest (two residential towers housing 800 trees and countless plants) has caught on indoors, providing a more original alternative to wallpapers and art – one dubbed "living art" by Carter. He cites two examples – firstly, plants, such as staghorn ferns, mounted on cedar boards or pieces of reclaimed wood, their roots wrapped in cork or moss, and secondly, indoor living walls, which carpet an entire wall and require irrigation systems. Both animate coldly featureless walls, he tells BBC Culture: "You're taking what is typically a flat, hard surface and making it come alive… A living wall is an art piece that is forever morphing and becoming new." Given today's widespread adoption of biophilic design, this trend looks set to endure. Since the plants in this instance are attached to walls, it's also a good space-saving solution in compact interiors.

    An indoor plant as a centrepiece is a good alternative to cut flowers (Credit: Hilton Carter/ CICO Books)

    7 Living centrepieces

    With restaurants and dining tables for private parties often incorporating pots of herbs diners can pluck from, it's not surprising to hear that formal flower arrangements in vases serving as centrepieces are being supplanted by longer-lasting alternatives, such as lemon trees growing in pots. "Let's say the occasion is a summer party," suggests Carter in his book. "You could position a Meyer lemon tree in the centre of your table, and pick lemons from the tree to serve in cocktails you're serving guests. If you're having an intimate dinner with friends, styling plants that sit low on the table, like a group of succulents, will add a touch of greenery and allow conversations to flow easily without blocking anyone's view." Such ideas naturally accord with today's growing commitment to biophilic and sustainable design; cut flowers are wasteful by comparison. Another increasingly popular centrepiece option is cuttings taken from plants and placed in water. Once these sprout roots, they can be potted in soil to create new plants. "These centrepieces keep the look you are going for much longer than those featuring cut flowers," Carter points out.

    A large, eye-catching plant can help provide a room with a strong focal point (Credit: Hilton Carter/ CICO Books)

    8 The statement plant

    What if a houseplant fan likes a degree of greenery around them, deeming it calming, but draws the line at the current trend for rooms that recall Victorian hothouses or even jungles? The answer could be to go with another trend highlighted by Carter: a large, eye-catching plant judiciously placed in an otherwise sparsely furnished space. A plant approximating the size of a young tree and with a simple trunk crowned by leaves can be placed at the end of a hallway, giving the space a focal point, and creating a more dramatic vanishing point. To achieve this pared-down effect, Carter recommends towering plants, such as Australian tree ferns and the large-leaved Ficus lyrata (fiddle-leaf fig). "I like styling minimalist spaces with one large pop of greenery."

    Living Wild by Hilton Carter is published by CICO Books on 28 March; Not Another Jungle by Tony Le-Britton is published by DK/Penguin Random House on 11 April.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Stolen Valor: The U.S. Volunteers in Ukraine Who Lie, Waste and Bicker

    People who would not be allowed anywhere near the battlefield in a U.S.-led war are active on the Ukrainian front, with ready access to American weapons.

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    By Justin Scheck and Thomas Gibbons-Neff

    Justin Scheck, an international investigative reporter, and Thomas Gibbons-Neff, the Ukraine correspondent, reported this article from Ukraine and around Europe.

    They rushed to Ukraine by the thousands, many of them Americans who promised to bring military experience, money or supplies to the battleground of a righteous war. Hometown newspapers hailed their commitment, and donors backed them with millions of dollars.

    Now, after a year of combat, many of these homespun groups of volunteers are fighting with themselves and undermining the war effort. Some have wasted money or stolen valor. Others have cloaked themselves in charity while also trying to profit off the war, records show.

    One retired Marine lieutenant colonel from Virginia is the focus of a U.S. federal investigation into the potentially illegal export of military technology. A former Army soldier arrived in Ukraine only to turn traitor and defect to Russia. A Connecticut man who lied about his military service has posted live updates from the battlefield — including his exact location — and boasted about his easy access to American weapons. A former construction worker is hatching a plan to use fake passports to smuggle in fighters from Pakistan and Iran.

    And in one of the more curious entanglements, one of the largest volunteer groups is embroiled in a power struggle involving an Ohio man who falsely claimed to have been both a U.S. Marine and a LongHorn Steakhouse assistant manager. The dispute also involves a years-old incident on Australian reality TV.

    Such characters have a place in Ukraine’s defense because of the arms-length role the United States has taken: The Biden administration sends weapons and money but not professional troops. That means people who would not be allowed anywhere near the battlefield in a U.S.-led war are active on the Ukrainian front — often with unchecked access to weapons and military equipment.

    Many of the volunteers who hurried to Ukraine did so selflessly and acted with heroism. Some have lost their lives. Foreigners have rescued civilians, aided the wounded and fought ferociously alongside Ukrainians. Others raised money for crucial supplies.

    But in Europe’s largest land war since 1945, the do-it-yourself approach does not discriminate between trained volunteers and those who lack the skills or discipline to assist effectively.

    The New York Times reviewed more than 100 pages of documents from inside volunteer groups and interviewed more than 30 volunteers, fighters, fund-raisers, donors and American and Ukrainian officials. Some spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive information.

    The interviews and research reveal a series of deceptions, mistakes and squabbles that have hindered the volunteer drive that began after Russia’s full-scale invasion in February 2022, when President Volodymyr Zelensky of Ukraine called for help. “Every friend of Ukraine who wants to join Ukraine in defending the country, please come over,” he said. “We will give you weapons.”

    Thousands answered the call. Some joined military groups like the International Legion, which Ukraine formed for foreign fighters. Others took roles in support or fund-raising. With Kyiv, Ukraine’s capital, under attack, there was little time for vetting arrivals. So people with problematic pasts, including checkered or fabricated military records, became entrenched in the Legion and a constellation of other volunteer groups.

    Asked about these problems, the Ukrainian military did not address specific issues but did say that it was on guard because Russian agents regularly tried to infiltrate volunteer groups. “We investigated such cases and handed them over to law enforcement agencies,” said Andriy Cherniak, a representative for Ukrainian military intelligence.

    ‘A Million Lies’

    One of the best-known Americans on the battlefield is James Vasquez. Days after the invasion, Mr. Vasquez, a Connecticut home-improvement contractor, announced that he was leaving for Ukraine. His local newspaper told the tale of a former U.S. Army staff sergeant who left behind his job and family and picked up a rifle and a rucksack on the front line.

    The State of the War

    Since then, he has posted battlefield videos online, at least once broadcasting his unit’s precise location to everyone, including the opposing side. He used his story to solicit donations. “I was in Kuwait during Desert Storm, and I was in Iraq after 9/11,” Mr. Vasquez said in a fund-raising video. He added, “This is a whole different animal.”

    Mr. Vasquez, in fact, was never deployed to Kuwait, Iraq or anywhere else, a Pentagon spokeswoman said. He specialized in fuel and electrical repairs. And he left the Army Reserve not as a sergeant as he claimed, but as a private first class, one of the Army’s lowest ranks.

    Still, Mr. Vasquez had easy access to weapons, including American rifles. Where did they come from? “I’m not exactly sure,” Mr. Vasquez said in a text message. The rifles, he added, were “brand-new, out of the box and we have plenty.” He also tweeted that he should not have to worry about international rules of war while in Ukraine.

    He fought alongside Da Vinci’s Wolves, a Ukrainian far-right battalion, until this past week, when The Times asked about his false military service claims. He immediately deactivated his Twitter account and said that he might leave Ukraine because the authorities had discovered that he was fighting without a required military contract.

    Mr. Vasquez said he had been misrepresenting his military record for decades. He acknowledged being kicked out of the Army but would not talk publicly about why. “I had to tell a million lies to get ahead,” Mr. Vasquez said in an interview. “I didn’t realize it was going to come to this.”

    Public Quarrels

    The International Legion, hastily formed by the Ukrainian government, spent 10 minutes or less checking each volunteer’s background early in the war, one Legion official said. So a Polish fugitive who had been jailed in Ukraine for weapon violations got a position leading troops. Soldiers told The Kyiv Independent that he had misappropriated supplies, harassed women and threatened his soldiers.

    Ukrainian officials initially boasted of 20,000 potential Legion volunteers, but far fewer actually enlisted. Currently, there are around 1,500 members in the organization, say people with knowledge of the Legion.

    Some are experienced fighters working as part of the Defense Intelligence of Ukraine. But there have been high-profile problems. A former Army private first class, John McIntyre, was ejected from the Legion for bad behavior. Mr. McIntyre defected to Russia and recently appeared on state-run television, which said he had provided military intelligence to Moscow.

    Internal documents show that the Legion is struggling. Recruitment has stagnated. The Washington-based Counter Extremism Project wrote in March that the Legion and affiliated groups “continue to feature individuals widely seen as unfit to perform their duties.”

    Malcolm Nance, a former Navy cryptologist and MSNBC commentator, arrived in Ukraine last year and made a plan to bring order and discipline to the Legion. Instead, he became enmeshed in the chaos.

    Mr. Nance, whose television appearances have made him one of the most visible Americans supporting Ukraine, was an experienced military operator. He drafted a code of honor for the organization and, by all accounts, donated equipment.

    What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

    Today, Mr. Nance is involved in a messy, distracting power struggle. Often, that plays out on Twitter, where Mr. Nance taunted one former ally as “fat” and an associate of “a verified con artist.”

    He accused a pro-Ukraine fund-raising group of fraud, providing no evidence. After arguing with two Legion administrators, Mr. Nance wrote a “counterintelligence” report trying to get them fired. Central to that report is an accusation that one Legion official, Emese Abigail Fayk, fraudulently tried to buy a house on an Australian reality TV show with money she didn’t have. He labeled her “a potential Russian spy,” offering no evidence. Ms. Fayk denied the accusations and remains with the Legion.

    Mr. Nance said that as a member of the Legion with an intelligence background, when he developed concerns, he “felt an obligation to report this to Ukrainian counterintelligence.”

    The dispute goes to the heart of who can be trusted to speak for and raise money for the Legion.

    Mr. Nance has left Ukraine but continues fund-raising with a new group of allies. One of them, Ben Lackey, is a former Legion member. He told his fellow volunteers that he was once a Marine and wrote on LinkedIn that he had most recently been an assistant manager at LongHorn Steakhouse. In fact, the Pentagon said he had no military experience (and he worked as a server, the steakhouse said).

    In an interview, Mr. Lackey said that he had lied about being a U.S. Marine so he could join the Legion.

    With Legion growth stalling, Ryan Routh, a former construction worker from Greensboro, N.C., is seeking recruits from among Afghan soldiers who fled the Taliban. Mr. Routh, who spent several months in Ukraine last year, said he planned to move them, in some cases illegally, from Pakistan and Iran to Ukraine. He said dozens had expressed interest.

    “We can probably purchase some passports through Pakistan, since it’s such a corrupt country,” he said in an interview from Washington.

    It is not clear whether he has succeeded, but one former Afghan soldier said he had been contacted and was interested in fighting if it meant leaving Iran, where he was living illegally.

    Misdirected Donations

    Grady Williams, a 65-year-old retired engineer with no military experience and a methamphetamine conviction from 2019, was a volunteer tour guide at Ronald Reagan’s Santa Barbara ranch when he heard Mr. Zelensky’s plea for volunteers.

    “I shot rifles since I was 13,” he said in an interview. “I had no excuse to say, ‘Well, I shouldn’t go.’”

    He said he had flown to Poland, hitchhiked to Ukraine and taken a train to Kyiv. He bumped into two Americans in military-looking gear. “They said, ‘Dude, come with us,’” he said.

    The volunteers brought Mr. Williams to a base near the front and gave him a gun. Days later, he said, he was nearly blown up while fighting alongside Ukrainian soldiers from a trench near Bucha. Within a week, the military realized that he had not registered to fight and sent him back to Kyiv.

    From there, he took a circuitous path that ended in raising money for volunteers from the Republic of Georgia. He raised about $16,000, telling donors that their money would buy electric motorcycles for fighters. But the Georgians kicked him out after he got into a conflict with another volunteer. He said he had spent about $6,900 of the contributions on down payments for motorbikes and the rest on his travel and other expenses.

    He has since linked up with a new group, which he said had promised him command of a motorcycle unit if he raised enough money. So he moved this month to Odesa, Ukraine, he said, and expects to deliver a single motorbike soon.

    Examples of wasted money in the hands of well-intentioned people are common. Mriya Aid, a group led by an active-duty Canadian lieutenant colonel, spent about $100,000 from donors on high-tech U.S.-style night-vision devices. They ended up being less-effective Chinese models, internal documents show.

    “We experienced a problem with the night vision,” said Lubomyr Chabursky, a volunteer on Mriya Aid’s leadership team. But he said the purchase represented only 2 percent of the aid the group had provided.

    Earlier this year, the Mozart Group, which two former Marines established to help Ukraine, disbanded after one sued the other, alleging theft and harassment.

    Absent Paper Trail

    Last spring, a volunteer group called Ripley’s Heroes said it had spent approximately $63,000 on night-vision and thermal optics. Some of the equipment was subject to American export restrictions because, in the wrong hands, it could give enemies a battlefield advantage.

    Frontline volunteers said Ripley’s delivered the equipment to Ukraine without required documentation listing the actual buyers and recipients. Recently, the federal authorities began investigating the shipments, U.S. officials said.

    In his defense, the group’s founder, a retired U.S. Marine named Lt. Col. Hunter Ripley Rawlings IV, provided deal documents to The Times. But those records show that, just as the volunteers said, Ripley’s was not disclosed to the State Department as the buyer.

    Ripley’s says it has raised over $1 million, some of it thanks to the former Connecticut contractor, Mr. Vasquez, who claimed to be the group’s chief strategy officer and promoted Ripley’s to his online audience.

    Ripley’s spent about $25,000 on remote-control reconnaissance cars last year, but they never arrived, shipping records show. Colonel Rawlings said the Polish authorities had held them up over legal concerns.

    Colonel Rawlings has said that his group is awaiting American nonprofit status. But he has not revealed his spending or proof of a nonprofit application to The Times or to donors who have asked. So it is not clear where the money is going. “I believed these guys,” said Shaun Stants, who said he had organized a fund-raiser in October in Pittsburgh but was never shown the financial records he asked for. “And they took me for a fool.”

    Corporate records in Poland and the United States show that Colonel Rawlings also started a for-profit company called Iron Forge. In an interview, he said he expected his charity and others to pay Iron Forge for transportation, meaning that donor money would be used to finance his private venture. But he said no conflict of interest existed because Iron Forge would ultimately send money back to the charities. Details are being worked out, he said.

    In the days after The Times approached Mr. Vasquez and others, members of the squabbling groups — Ripley’s, the Legion, the dissident Legion members and more — escalated their feud. They accused one another of misappropriating funds and lying about their credentials.

    After a former ally turned on Mr. Vasquez, Mr. Nance came to his defense.

    “James was NOT fake, he was troubled,” Mr. Nance said on Twitter. “He did a lot for Ukraine but has challenges to face.”

    Najim Rahim contributed reporting from Berkeley, Calif., and Maria Varenikova and Daria Mitiuk from Kyiv, Ukraine.

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    Opex 360

    MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

    MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

    France24 - Monde

    Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi "chaque dixième de degré compte"

    Publié le : 22/03/2023 - 07:02

    Cyrielle CABOT

    La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat, publiée lundi, est venue rappeler la nécessité d'agir rapidement contre le dérèglement climatique. Alors que la possibilité de maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C semble s'éloigner, les experts rappellent que "chaque dixième de degré compte". 

    "L'humanité marche sur une fine couche de glace et cette glace fond vite", alertait le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi 20 mars. Et cette glace fond d'autant plus vite que le réchauffement climatique s'accélère. D'ici aux années 2030-2035, il atteindra 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ont confirmé lundi 20 mars les experts du Giec dans leur nouveau rapport de synthèse, la somme des neuf dernières années de recherche représentant le consensus scientifique le plus à jour sur le climat.

    Une annonce qui apparaît comme une énième mauvaise nouvelle pour la planète alors que depuis la COP21 de 2015 en France ce seuil des + 1,5 °C était brandi comme une boussole des politiques climatiques. "Depuis les Accords de Paris, l'objectif affiché des États est de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle et de multiplier les efforts pour le limiter à 1,5 °C", rappelle Wolfgang Cramer, directeur de recherches au CNRS à l'Institut méditerranéen de biodiversité d'écologie marine et continentale. "Cela donnait un horizon et une cible précis pour les politiques climatiques."

    "Et effectivement, aujourd'hui, en regardant les différentes trajectoires possibles et les faibles efforts mis en place par les gouvernements, il paraît très difficile de tenir ce second objectif", poursuit le spécialiste, qui avait été l’un des auteurs principaux d'un précédent rapport du Giec publié en février 2022.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, selon la synthèse publiée lundi, pour avoir une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 45 % d'ici 2030 par rapport à aujourd'hui. Cela reviendrait à connaître chaque année la même baisse que celle vécue en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque les économies du monde entier étaient à l'arrêt. 

    Une baisse colossale alors que la planète semble pour le moment prendre la trajectoire inverse. Selon le Giec, elle se dirige vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle si les promesses faites par les États sont respectées, 2,8 °C en suivant leurs politiques actuelles. 

    >> À lire aussi : "Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir"

    Le réchauffement climatique, la "fièvre" de la planète

    Mais pour autant, il ne faut pas tomber dans le fatalisme, s'accordent à dire les experts. "Car nos actions actuelles vont aussi déterminer l'ampleur du dérèglement climatique à plus long terme", explique Wolfgang Cramer. "L'objectif, toujours, c'est de parvenir à rester le plus bas possible."

    "Cet objectif, de toute façon, c'était déjà trop… Nous le voyons aujourd'hui : nous sommes déjà à 1,2 °C de réchauffement et nous en subissons les conséquences avec la multiplication des canicules, sécheresses, inondations… ", poursuit-il.

    Pour comprendre l'importance de ces fractions de degrés supplémentaires, le spécialiste établit un parallèle avec un humain souffrant de fièvre. Habituellement, la température corporelle d'un individu est de 37 °C. Si on y ajoute 1 °C, il sera souffrant et aura légèrement mal à la tête. À 2 °C, il souffrira encore davantage. Mais à 3 °C, cela peut devenir dangereux, surtout si la personne est vulnérable. 

    Il en va de même pour la planète. "Les conséquences ne seront pas les mêmes à chaque degré et dans les différentes parties du globe. Pour les plus vulnérables, les conséquences seront bien plus importantes que pour celles qui le sont moins", explique-t-il. "1,5 °C vaudra toujours mieux que 1,6 °C, qui sera toujours préférable à 1,7 °C. Chaque dixième de degré compte". 

    Première menace sur la biodiversité

    Les illustrations des conséquences de cette "fièvre" de la planète sont nombreuses. Parmi elles : l'extinction  de la biodiversité. Le Melomys de Bramble Cay, un petit rongeur qui vivait sur de petites îles entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ainsi déjà disparu à cause du réchauffement climatique. "Les scientifiques ont montré que sa disparition est due à la submersion de son habitat", détaillait à France 24 en décembre dernier Camille Parmesan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des liens entre biodiversité et climat. "Nous avons aussi relevé la disparition de 92 espèces d'amphibiens, tués à cause de la prolifération d'un champignon. On a la preuve que celui-ci s'est développé parce que le dérèglement climatique, en modifiant les écosystèmes, lui a offert des conditions propices." Autre exemple flagrant : les coraux. À 1,5 °C, 70 à 90 % d’entre eux pourraient disparaître. À 2 °C, le chiffre monte à 99 %.

    Aujourd'hui, selon l'IPBES – les experts biodiversité de l'ONU – plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition et "le dérèglement climatique est en passe de devenir la menace la plus importante qui pèse sur elles". "Plus il s'accentue, plus les écosystèmes sont perturbés, avec des conséquences sur la faune et la flore", notent-ils dans un rapport publié en 2021

    >> À lire aussi : "La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique"

    "Des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses"

    "Chaque degré supplémentaire se traduira aussi par des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses", insiste encore Wolfgang Cramer. "Avec toujours plus d'impacts pour les 3,3 milliards de personnes qui vivent dans des zones vulnérables." 

    Depuis quelques années, certains scientifiques travaillent en effet à la "science de l'attribution", qui vise à étudier les liens entre des phénomènes météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique. À travers leurs travaux, ils confirment que les canicules, inondations ou ouragans augmentent en intensité, en ampleur ou encore en fréquence en lien avec le réchauffement climatique. Ils estiment, par exemple, que cela a rendu la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril 2022 trente fois plus probable.

    "Face à ces menaces, nos efforts doivent aussi permettre de ralentir au maximum le réchauffement", abonde de son côté Gerhard Krinner, glaciologue et l’un des auteurs du résumé à l’intention des décideurs publié lundi. "C'est tout aussi important. Plus le réchauffement ira vite, moins la population aura de temps pour s'adapter. Cela augmentera le risque de pénuries, de famines ou de conflits."

    Sans compter, note le glaciologue, que certains changements seront irréversibles et doivent donc intervenir "le plus tard possible". "Une espèce éteinte, par exemple, ne pourra pas réapparaître", cite-t-il. "Un glacier fondu aura énormément de mal à se recréer. La montée des eaux, quant à elle, va se poursuivre pendant des siècles plus ou moins vite en fonction du réchauffement."

    La peur des points de bascule

    Enfin, les deux spécialistes mettent en garde contre les "points de bascule". "Ces événements, dont il est très difficile de savoir à quel stade du réchauffement climatique ils pourraient survenir et qui auraient des conséquences majeurs pour la planète", insiste Wolfgang Cramer. 

    "C'est le cas, par exemple, de la déstabilisation de la calotte glaciaire antarctique. La probabilité que cela arrive aujourd'hui est faible mais augmente avec le réchauffement avec des réels risques d'une accélération énorme de la hausse du niveau de la mer entre 1,5°C et 2°C." Concrètement, si les sols gelés (le pergélisol) de l'Antarctique venait à fondre, il libèrerait des milliards de gaz à effet de serre stockés dans sa glace. Cela réchaufferait alors la planète et accélérerait encore la fonte de la glace – un cercle vicieux. Parmi les autres exemples souvent cités : la transformation de la forêt amazonienne en savane ou encore la fonte de la calotte du Groënland.

    Tous ces scénarios peuvent être évités, martèlent les deux spécialistes. "Aujourd'hui, nous avons de nombreuses solutions en main, qui sont disponibles et efficaces, pour ralentir et limiter le dérèglement climatique. Les obstacles ne sont plus de l'ordre de l'innovation mais politiques", termine Wolfgang Cramer. "Les efforts que nous faisons maintenant feront toute la différence à long terme et peuvent encore nous éviter ces dixièmes de degrés supplémentaires", termine Gerhard Krinner.

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    La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique

    Réchauffement climatique

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    L’invité du jour

    François Gemenne : "Il faut se battre pour chaque dixième de degré" de réchauffement du climat

    Valeurs Actuelles

    Villeurbanne : le déplacement d’Éric Zemmour a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon

    Cédric Van Styvendael, le maire socialiste de Villeurbanne, est finalement débouté. Alors que l’édile avait pris un arrêté interdisant la venue d’Éric Zemmour au Centre culturel et de la vie associative de la commune, le tribunal administratif de Lyon a décidé de maintenir la visite de l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2022.

    Cédric Van Styvendael avait justifié sa décision d’annuler l’événement en raison d’un « risque de débordements et de violences ». Et d’ajouter : « On ne combat pas l’extrême droite en empêchant ses idées de s’exprimer. On les combat avec les armes de la démocratie », dans un communiqué.

    Éric Zemmour avait alors dénoncé « des prétextes fallacieux », ajoutant que « le maire de Villeurbanne fait en réalité un aveu : il n’est pas capable d’assurer la sécurité de sa commune. Pas davantage aujourd’hui face à quelques enragés d’extrême gauche qui prétendent dicter qui a le droit de s’exprimer que face aux délinquants et dealers qui gangrènent Villeurbanne ou l’islamisme qui s’y développe ».

    Victoire en territoire de gauche

    Reconquête avait alors déposé un référé-liberté au tribunal administratif de Lyon. Celui-ci a donné raison au mouvement d’Éric Zemmour, indiquant que « dans les circonstances de l’espèce, il ne résulte pas des pièces du dossier que la mesure d’interdiction de la réunion litigieuse soit justifiée et nécessaire pour éviter des troubles à l’ordre public auxquels les forces de l’ordre ne seraient pas en mesure de faire face ».

    Victoire, donc, pour l’ancien candidat à la présidentielle, qui a aussitôt réagi sur le réseau social Twitter : « La gauche sectaire et soumise aux antifas vient de perdre devant la justice. Il ne faut plus baisser les yeux devant elle. »

    Éric Zemmour sera donc bel et bien à Villeurbanne « avec ses lecteurs » samedi 25 mars, où 600 personnes sont attendues au Centre culturel et de la vie associative.

    Victoire au tribunal administratif de Lyon !

    La gauche sectaire et soumise aux antifas vient de perdre devant la justice. Il ne faut plus baisser les yeux devant elle.

    Je serai bien demain à Villeurbanne avec mes lecteurs.

    — Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 24, 2023

     

    Lyon : les dernières actualités

    [Vidéo] Retraites : des riverains applaudissent les forces de l’ordre et insultent des casseurs à Lyon

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    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
    HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité
    New York Times - World

    ‘Hotel Rwanda’ Dissident Released From Prison After Two and a Half Years

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    Paul Rusesabagina, a critic of Rwanda’s president, was tricked into entering the country, then sentenced to 25 years after what his supporters called a show trial.

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    By Abdi Latif Dahir

    Reporting from Nairobi, Kenya

    More than two and a half years after he was kidnapped on a private jet and later sentenced to prison on terrorism-related charges, Paul Rusesabagina, the hotelier turned dissident whose heroism was portrayed in “Hotel Rwanda,” was released from prison late Friday night, according to the Rwandan government and to U.S. officials, who briefed reporters in Washington.

    Mr. Rusesabagina arrived at the residence of Qatar’s ambassador to Rwanda, the U.S. officials said, and will travel in the next couple of days to the Qatari capital, Doha. After a short stopover there, Mr. Rusesabagina is expected to head to the United States to reunite with his family, with whom he has missed milestones that include the birth of two grandchildren and the college graduation of his son.

    Mr. Rusesabagina’s departure from Rwanda will end an ordeal that lasted more than 900 days, during which he said he was blindfolded and tortured, held in solitary confinement and threatened with shortages of food, water and his medication. Mr. Rusesabagina’s arrest and trial drew the support of celebrities and governments abroad and put new scrutiny on Rwanda’s president, Paul Kagame, who has been accused of cracking down on dissent at home and targeting opponents abroad.

    American officials said they could not comment about Mr. Rusesabagina’s health, citing privacy concerns.

    On Saturday morning, reporters who had been invited a day earlier by the government to witness Mr. Rusesabagina’s impending release gathered in front of the Mageragere Prison on the outskirts of the capital — only for prison officials to tell them that he had left the previous night. Yolande Makolo, a Rwandan government spokeswoman, confirmed that he had been moved from prison to the Qatari ambassador’s residence.

    His release was achieved after months of negotiations led by the White House.

    Mr. Rusesabagina, 68, rose to fame for his role in sheltering and saving 1,268 people at the luxury hotel he managed in Kigali, the Rwandan capital, during the 1994 genocide. He later moved to the United States and over the years became an outspoken critic of the autocratic rule of Mr. Kagame. The president in turn lashed out against him, accusing him of profiting from fabricated stories about his heroism and of backing rebel groups determined to oust Mr. Kagame’s government.

    The clash came to a head in August 2020, when Rwandan operatives lured Mr. Rusesabagina from his home in San Antonio to Dubai. While there, he boarded a private jet believing he was going to a speaking engagement in Burundi, only to land in neighboring Rwanda.

    “Imagine how you would feel if you find yourself where you are not supposed to be,” he said in an interview with The New York Times just days after Rwandan officials announced they had detained him.

    After his initial arrest, Mr. Rusesabagina said he was tortured by Rwandan security forces, who restrained him, stepped on his neck and denied him food and sleep. A cancer survivor with hypertension and a history of cardiovascular disease, he lost a lot of weight in the first few weeks in detention, his family and lawyers said.

    But Rwandan officials, including Mr. Kagame, were elated about the elaborate ruse, gleefully declaring on television that it was “flawless.”

    What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

    Mr. Rusesabagina, who is a Belgian citizen and a United States resident, was then charged with backing and belonging to an opposition coalition whose armed wing the government said was responsible for attacks inside Rwanda.

    Mr. Rusesabagina and his lawyers said that the authorities routinely confiscated confidential legal materials belonging to his defense, and Mr. Rusesabagina soon boycotted the trial altogether, calling it a “sham.” In September 2021, after a seven-month trial, he was given a 25-year sentence.

    “This was a show trial, rather than a fair judicial inquiry,” said Geoffrey Robertson, a human rights lawyer who monitored the trial for the Clooney Foundation for Justice and was an author of a report on it.

    His release on Saturday comes after months of quiet diplomacy by the United States. During a trip to Kigali last August, Secretary of State Antony J. Blinken also raised Mr. Rusesabagina’s case with the Rwandan leadership, making it clear that his detention would remain an irritant until he was released, according to officials who spoke on the condition of anonymity under White House ground rules.

    Last October, Mr. Rusesabagina also wrote a letter to Mr. Kagame, seeking pardon and regretting any affiliation with political groups that used violence. After Mr. Rusesabagina wrote to Mr. Kagame, his lawyer, Ryan Fayhee, traveled to Kigali to meet with Rwandan justice officials and made a rare visit to see Mr. Rusesabagina in prison.

    Jake Sullivan, the president’s national security adviser, also got involved, personally trying to find a way forward through phone calls as well as meetings in his office at the White House, the officials said. The officials said no specific concession was made to win Mr. Rusesabagina’s release, but they said the series of events was critical to making it happen.

    On Friday, President Biden welcomed Mr. Rusesabagina’s release, saying in a statement that he was “eager to welcome him back to the United States.”

    Bob Menendez, the chairman of the Senate Foreign Relations Committee, also called the development “a moment of great relief and reflection.” 

    He added: “Mr. Rusesabagina’s sham trial and conviction made a mockery of justice, and his wrongful detention had a lasting impact on U.S. policy toward Rwanda.”

    Peter Baker and Edward Wong contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    Publié le : 20/03/2023 - 16:06

    Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi, sa très attendue synthèse du sixième rapport d'évaluation sur les changements climatiques. Un document d'une trentaine de pages qui souligne les dégâts déjà causés par le réchauffement de la planète et la difficulté d'atteindre l'objectif de limiter la hausse des températures. Mais les travaux des scientifiques démontrent aussi que l'effort en vaut la peine, y compris économiquement.

    C’est la nouvelle “bible” du changement climatique. La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a été publiée lundi 20 mars et devient la référence en matière de connaissances scientifiques sur le réchauffement de la planète et ses conséquences.

    Ce document est le résultat d’une compilation de milliers d’études et de recherches dans ce domaine menée depuis fin 2014 et la publication de la précédente synthèse des experts du Giec.  

    Les auteurs de ce “résumé pour les décideurs” constatent l’ampleur des dégâts déjà occasionnés par ces changements du climat dans un monde soumis à des températures qui ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période de référence, de 1850 à 1900. 

    Ils soulignent aussi l’insuffisance des efforts consentis par les États pour tenir les engagements pris à l’occasion des différents sommets sur le climat. L’objectif de rester dans les clous d’une hausse des températures comprise entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 semble de plus en plus inatteignable. Ainsi, “la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C d’ici dix ans si les émissions annuelles de CO2 restent au niveau actuel”, explique Gerhard Krinner, chercheur à l'Institut des géosciences de l'environnement et l’un des auteurs du rapport du Giec. 

    "Les bénéfices compensent largement les coûts"

    Mais tout n’est pas noir dans ce document hautement sensible politiquement et dont chaque phrase a été soigneusement soupesée en amont de la publication. “Il y a de multiples options disponibles et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre d’adapter [le monde] au changement climatique causé par l’Homme”, affirme même le Giec en préambule de ce document.

    C’est, notamment, “la première fois que le Giec prend position et juge bénéfique de manière générale un effort pour maintenir les températures sous le seuil d’une hausse de 2 °C”, souligne Jean-Charles Hourcade, économiste du climat au CNRS qui a participé à l’élaboration du rapport. 

    En effet, jusqu’à présent, ces scientifiques se contentaient seulement d’évaluer comment atteindre les objectifs climatiques et d’estimer à quel point c’était réaliste. Cette fois-ci, “ils affirment que les bénéfices des politiques pour limiter la hausse des températures compensent largement les coûts”, affirme Jean-Charles Hourcade.

    Une prise de position qui vise clairement à pousser les décideurs à s’engager davantage sur la voie des réformes et des investissements pour un avenir plus vert. Même si, à court terme, ces changements provoqueront des bouleversements sociétaux profonds. 

    Le meilleur programme d’action, d’après le Giec, “serait de réorienter l’essentiel des investissements [environnementaux] vers les pays en développement”, assure Jean-Charles Hourcade. C’est dans ces zones que chaque dollar investi aura le meilleur retour sur investissement pour la planète et l’économie. 

    Les chiffres clés du rapport du Giec

    1,1 °C. Entre 2011 et 2020, la température mondiale a été 1,1 °C au-dessus de celle entre 1850-1900. C’est cette dernière période qui sert de référence à tous les modèles élaborés par les scientifiques pour calculer notre trajectoire climatique et établir si, par exemple, nous pourrons contenir la hausse des températures à 1,5 °C ou 2 °C.

     

    3,2 °C. C’est la hausse médiane des températures prévue d’ici à 2100, en prenant en compte toutes les mesures déjà mises en œuvre par les États pour limiter leurs émissions. 

    En fait, elle devrait se situer entre 2,2 et 3,5 °C d’après les calculs des scientifiques du Giec. Dans tous les cas, les efforts consentis jusqu’à présent sont loin de suffire pour atteindre l'objectif d’une hausse de 2 °C maximum fixé en 2015 lors de la COP21 à Paris. 

     

    0,45 °C. Le Giec affirme que l'émission de 1 000 milliards de tonnes de CO2 en raison de l’activité humaine entraîne à chaque fois une hausse des températures globales de 0,45 °C.

    En se fondant sur les seules émissions de CO2 en 2018 – 38 milliards de tonnes –, la hausse des températures dépasserait les 1,5 °C d’ici 23 ans. Mais en réalité, ce seuil risque d’être atteint d’ici dix ans en raison des autres gaz à effet de serre comme le méthane qui contribuent aussi au réchauffement climatique.

     

    3,7 mm. C’est la hausse annuelle du niveau des mers en raison du réchauffement climatique entre 2006 et 2018, constate le Giec. La vitesse de ce phénomène s’est considérablement accélérée puisqu’entre 1971 et 2006, cette hausse annuelle était près de deux fois moins rapide.

    En tout, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm depuis le début du XXe siècle. Autrement dit, près d’un cinquième de la hausse globale a eu lieu entre 2006 et 2018 (4,4 cm).

     

    6 mètres. Sur le très long terme, le niveau des océans pourrait s’élever de près de 6 mètres, même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2 °C au maximum. 

    Le rapport du Giec indique, en effet, que dans ce scénario, le niveau des eaux devrait augmenter de 3 à 6 mètres durant les 2 000 prochaines années. De quoi changer dramatiquement la géographie du globe et faire disparaître une partie des terres aujourd’hui émergées.

    Même en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, le niveau des mers augmenterait encore fortement – entre 2 et 3 mètres – en 2 000 ans.

     

    Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui les rendent très vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Près de la moitié de la population mondiale est donc susceptible d’être affectée par des événements météo extrêmes, comme les sécheresses, les pluies torrentielles ou encore les séismes.

    Ce sont les populations vivant dans les pays les plus pauvres qui sont le plus à risque, soulignent à nouveau les scientifiques du Giec. Entre 2010 et 2020, la mortalité liée à des inondations, des sécheresses ou encore des ouragans était 15 fois plus forte dans les pays les plus pauvres par rapport aux régions où se trouvent les pays dits riches.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

    Réchauffement climatique : l’été 2022 a-t-il vraiment été un déclic pour les Français ?

    Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez

    Climat : la montée du niveau des océans sous-évaluée par les experts

    Valeurs Actuelles

    Zemmour choisit Aix-en-Provence et Orange pour entamer son comeback littéraire

    Une file de véhicules sans fin, stationnés le long de la départementale. Les zemmouriens se pressent vers une salle de réception perdue dans l’arrière-pays aixois pour se procurer et faire signer le dernier ouvrage de l’écrivain devenu figure politique : une chronique de sa campagne électorale. Rien d’étonnant à ce que la « cité aux mille fontaines » accueille une nouvelle fois le chef de Reconquête. Elle compte parmi les villes où la ferveur militante a été la plus forte, en témoignait une affiche géante « Je signe pour Zemmour » déployée sur le cours Mirabeau dès mai 2021. Un an plus tard, le candidat déchu faisait son grand retour post-présidentielles aux collines de Cuques. « C’est dans les Bouches-du-Rhône qu’on a fait les meilleurs scores de France donc il y a une base électorale à entretenir, et même à élargir avec le déclin de LR », analyse Richard Dubreuil, responsable Reconquête de Marseille 9-10 et conseiller municipal.

    800 Provençaux ont fait le déplacement. Pour les nombreux anciens militants, ce sont de joyeuses retrouvailles : « c’est l’occasion de revoir les gens de Reconquête, c’est comme une famille », sourit Chloé, employée polyvalente de 21 ans. Aucun défaitisme dans les discours des sympathisants, et chacun y va de sa petite opinion sur la posture à adopter. Pour Romain, logisticien de 27 ans et ex-militant identitaire, « il faut continuer à parler franc, sans dédiabolisation. » Adrien, étudiant en droit de 24 ans, croit qu’il faut « y associer le combat culturel. » La suite pour Reconquête ici ? « Nous structurer, répond sans hésiter Jean-Marc Graffeo, adjoint départemental du parti, le défi est de donner un esprit de militantisme à des gens qui n’avaient jamais milité avant. » Naturellement présent, le sénateur marseillais Stéphane Ravier, face aux demandes, finira aussi par dédicacer les exemplaires à la chaîne.

    « En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR »

    A Orange, chez son « ami” Jacques Bompard, « par qui tout a commencé », rappelle-t-il, Eric Zemmour retrouve la scène pour la première fois depuis la séquence électorale de 2022. La chaleur des meetings présidentiels a laissé place aux applaudissements des 800 spectateurs, ici aussi. L’occasion de rappeler que des élus locaux soutiennent encore le président de Reconquête. « En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR », argumente-t-il. Une “union des droites” qui lui a permis de réaliser 23% des suffrages aux législatives dans le Var. Pas de slogans, pas de logo Reconquête, ni de stand d’adhésion ce soir-là en Vaucluse, « c’est une conférence littéraire organisée par l’éditeur », assure son entourage qui revendique plus de 25 000 exemplaires vendus en une semaine du dernier livre : Je n’ai pas dit mon dernier mot (édition Rubempré). Les discours restent très politiques à l’heure où l’affaire Hébrard (voir page …) est révélée. « Une trahison prévisible » clame-t-on au sein du clan Bompard. « Ici, on ne collabore pas, nous nous retrouvons devant un drapeau français, pas turc », lance Stéphane Ravier. La rupture avec le RN est plus irréconciliable ici qu’ailleurs, comme en témoigne l’absence de Marie-France Lorho, députée du Vaucluse sous la triple étiquette Ligue du Sud, RN et Reconquête. L’ex-adjointe de Jacques Bompard est durablement brouillée avec le clan orangeois : on lui reproche son alignement jugé total avec le groupe RN à l’Assemblée nationale. Pour Reconquête, pas question d’abdiquer, « les grands destins naissent dans les grandes épreuves », conclut Guillaume Peltier. Prochain rendez-vous à Cogolin, le 1er avril.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    New York Times - World

    Expelling Rahul Gandhi From Parliament, Modi Allies Thwart a Top Rival

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    The expulsion of Rahul Gandhi is a devastating blow to the once-powerful Indian National Congress party. He and several other politicians are now in jeopardy through India’s legal system.

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    By Alex Travelli and Suhasini Raj

    NEW DELHI — Rahul Gandhi went to battle against Prime Minister Narendra Modi in elections four years ago waving the banner of India’s multi-sectarian tradition and characterizing Mr. Modi as a dangerous Hindu nationalist who would whittle away the country’s democracy if he remained in power.

    A Modi landslide in that 2019 vote all but buried Mr. Gandhi and the storied party his family had led for generations, the Indian National Congress.

    On Friday, Mr. Modi’s allies moved to finish the job: Officials disqualified Mr. Gandhi from his seat in Parliament, just a day after a court found him guilty of criminal defamation — over a line at a 2019 campaign speech in which he likened Mr. Modi to a pair of prominent “thieves” with the same last name. The move came before he had any chance to appeal.

    The sentence in that trial, two years in prison, happens to be the statutory minimum penalty that renders a sitting member of Parliament ineligible for office. New national elections are scheduled to take place early next year, and whatever luck Mr. Gandhi and his lawyers find in court, the defamation verdict seems likely to keep him and Congress mired in legal defense for years to come.

    It was the boldest stroke yet by Mr. Modi’s allies to winnow out potential rivals and move against sources of dissent, in what is being seen broadly as a consolidation of power ahead of next year’s elections.

    Mr. Modi is fond of reminding world leaders that India is the biggest democracy on the planet. But his critics accuse him and his Bharatiya Janata Party, known as the B.J.P., of trying to twist the country’s political system into something more akin to an electoral autocracy, with himself as total leader.

    “The speed with which the system moved is astonishing,” the Congress politician P.C. Chidambaram said in a post on Twitter, commenting on Mr. Gandhi’s removal. “No time is spent on reflection, understanding or allowing time for legal review.”

    Mr. Modi’s march against India’s traditional array of power-sharing arrangements has been accelerating across many fronts, with the Congress party and its debilitated prospects merely one casualty.

    “This fight is not Rahul Gandhi’s fight. This fight is not the Congress party’s fight. This is a fight to save this country from a dictator, from a less-educated person,” said Arvind Kejriwal, the leader of the Aam Aadmi Party, which bills itself as the strongest alternative to either the B.J.P. or Congress. “It’s a fight to save this country from an arrogant person.”

    Mr. Kejriwal’s own right-hand man, Manish Sisodia, was tossed in jail last month and buried in criminal charges stemming from complex allegations of liquor-licensing fraud. His health minister has been jailed as well, on allegations of money laundering.

    More on India

    The Enforcement Directorate, one of a handful of agencies that answer indirectly to Mr. Modi’s government, has set its sights on other up-and-coming politicians, including Kalvakuntla Kavitha from the state of Telangana. Like Mr. Kejriwal’s party, Ms. Kavitha’s had started vying for a national role.

    It is a fractured opposition field that has made little headway against Mr. Modi, who is tremendously popular, with approval ratings consistently at 70 percent or more in polls.

    Mr. Gandhi, 52, had been building up his own profile lately. He had rallied the public with a grass-roots march across India — 2,500 miles over five months — in which he railed against Mr. Modi’s power.

    “Every democratic institution was shut for us by the government: Parliament, media, elections,” Mr. Gandhi told supporters in Madhya Pradesh state in November. “There was no other way but to hit the streets to listen and connect with people.”

    But even before his conviction, political analysts did not see that Congress or any other party stood a realistic chance of displacing Mr. Modi in the 2024 elections. B.J.P. campaigns remain incontestably well-managed at the local, state and national levels, and changes in election-financing rules under consecutive B.J.P. governments have even further bent the electoral odds the party’s way.

    So the rough treatment for Mr. Gandhi presents a puzzle — and, perhaps, a potential rallying cry for a struggling opposition.

    In an unusual show of unity on Friday, before Mr. Gandhi’s disqualification was announced, 14 political parties united to put their names before a petition to the country’s Supreme Court, asking it to set guidelines to limit what they call “arbitrary” actions by investigating agencies against the politicians.

    Derek O’Brien, the spokesman for one of the parties that has managed to stave off Mr. Modi’s B.J.P. at the regional level, said in a video that what Mr. Modi was doing was “the lowest in the history of parliamentary democracy.”

    B.J.P. lawmakers, however, praised the court verdict and the disqualification of Mr. Gandhi.

    “He has abused an entire community, and it is the right of the community,” one B.J.P. lawmaker, Ravi Shankar Prasad, told a video news outlet. “If you have the right to abuse, then those affected have the right to take refuge in law.”

    The Supreme Court agreed to hear the parties’ petition on April 5. In the past some of the same politicians have insinuated that the court does the government’s bidding. But on Friday they turned to it as a last hope.

    The current chief justice of India, Dhananjaya Chandrachud, has spoken often of lessons from the Emergency of 1975, when then-Prime Minister Indira Gandhi — Rahul’s grandmother — rolled up Indians’ civil liberties and suspended democracy formally. During the two years before elections were reinstated, and Mrs. Gandhi was defeated, it was his fellow judges “who kept the torch of liberty burning,” he said.

    On Wednesday, speaking at a media awards ceremony, Mr. Chandrachud appealed on behalf of another unelected element of India’s democratic architecture: He warned that “the press must remain free if a country is to remain a democracy.”

    A day before the speech, Irfan Mehraj, a journalist in Kashmir, was arrested by the National Investigation Agency on charges of terrorism. Such detentions and legal harassment have become routine for journalists, particularly for Muslim reporters.

    International organizations, media and otherwise, have felt the screws tightening, too. In February, after the B.B.C. aired a documentary in Britain that faulted Mr. Modi for his role in Hindu-Muslim massacres that killed about 1,000 people in Gujarat in 2002, the tax authorities raided its offices in Delhi. The most-esteemed independent think tank in India was raided months earlier, and last month lost its permission to raise funds from abroad.

    The operations of Amnesty International, Oxfam India and other groups have been suspended for similar reasons. Yet Mr. Modi’s government faces little criticism from abroad. In geopolitical terms, everything seems to be going his way.

    The war in Ukraine and worries about China have made the rest of the world more inclined than ever to turn to India, whether for military or diplomatic alliances or for the rerouting of supply chains.

    One of the rare sore spots for Mr. Modi in public has been the recent crash of the Adani Group, a corporate giant led by a close ally who is one of the world’s richest men, Gautam Adani, 60. The prime minister has been visibly uncomfortable about it, and has not uttered the name Adani in public since the company took a beating at the hands of short-sellers and lost more than $135 billion in value.

    Mr. Gandhi had been one of the most forceful Indian voices in raising the issue in Parliament, and in public speeches. His family says they believe that played a role in the maneuvers against him this week, after the defamation case had been stalled for months.

    “The complainant himself had asked the case to be stayed,” said Priyanka Gandhi Vadra, a prominent Congress politician who is Mr. Gandhi’s sister. “The case was stayed for a year, and after my brother’s speech about Adani, how did the complainant revive that case all of a sudden?”

    Hari Kumar and Mujib Mashal contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    Pour la première fois en France, un couple transgenre donne naissance à un enfant

    Une première en France. Mi-février, un couple de transgenres a donné naissance à une petite fille à Bourges, sans recours à une PMA, rapporte Actu.fr. Mattéo et Victoire, un couple de transgenres a donc donné naissance à une petite fille le 19 février dernier au centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges (Cher). C’est Mattéo, né femme, qui a porté le bébé pendant neuf mois, n’ayant pas subi d’opération de changement de sexe, avant de lui donner naissance aux côtés de sa compagne, Victoire, née homme.

    Un état-civil chamboulé

    Le couple souhaitait avoir un enfant depuis trois ans, et avait d’abord envisagé une PMA, avant de choisir la méthode naturelle. Cependant, cette naissance, la première en France, pose des questions à l’état-civil. En effet, si les deux parents ont vu leur nouveau genre reconnu à l’état-civil, il n’en va pas de même pour la filiation : pour ce même état-civil, sur le livret de famille, Mattéo est la mère et Victoire le père. Une situation que les intéressés dénoncent : leur statut devrait, pour eux, correspondre à leur (nouvelle) identité.

    Un état de fait qui rend l’administratif plus compliqué : « Ça bloque tous les logiciels. La mutuelle, la Sécu, la CAF… Le dossier est toujours bloqué à la Sécu. Dès le début de ma grossesse, tout a été bloqué », explique ainsi Mattéo.

    Bourges : les dernières actualités

    “C’est trop peu” : les collègues d’un policier blessé à Bourges critiquent la peine prononcée à l’égard du chauffard

    Un policier percuté volontairement lors d’un contrôle routier à Bourges

    À Bourges, le « gang des châteaux » mis hors d’état de nuire

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Opex 360

    Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

    Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

    BBC

    It might seem like a nice gesture to subsidise alcohol at these events, but it normalises alcohol within the workplace, which can be exclusionary for those who don’t drink – Emma Catterall

    Prosecco to toast a project wrap-up, cocktails at the Christmas party, an ‘al desko’ beer to end the week, payday drinks.

    Alcohol has long been a staple of workplace culture. In some industries, post-shift pints to unwind are par for the course; in others, drinking is woven into the fabric of the work itself, with client relationships built over boozy lunches and dinners. And yet, while the pandemic destabilised workplace social culture as we knew it, alcohol didn’t disappear. In many cases, especially early in the pandemic, pub happy hours simply moved to Zoom.

    In almost all spheres of life, regular alcohol consumption has been institutionalised, and even encouraged: it’s embedded in rites of passage, such as college and university; and carries through to the workplace as a bonding ritual, morale booster and stress reliever. Hosting meetings at bars and restaurants with drinks flowing is even part of some companies’ business strategy. In China, for instance, binge drinking is used as a kind of “moral contract”, in which potential business partners get drunk together to become friends, so they can trust each other not to harm the other person’s professional interests.

    In the UK, according to 2022 research from education charity Drinkaware, alcohol is more deeply ingrained in the private sector, with 86% of these employees more likely to say that there’s an expectation to drink at employer events than the public sector (15% versus 8%). They’re also 2.5 times more likely to have alcohol subsidised at work social events than in the public sector (23% vs 9%).

    Yet, as central as drinking is to workplace socialisation and strategy, there are signs that some companies are re-thinking the role of alcohol in professional settings.

    Some experts say this move is long overdue. After all, many workers don’t drink for personal reasons, and interactions involving alcohol at work can be fraught. Add to this the increasingly large cohort of Gen Zers who are driving deeper conversations about sobriety and normalising socialising without alcohol, and it raises questions: does alcohol have a place at work any longer – and should it?

    For employees who do opt out of alcohol at workplace events, there might be anxiety about their social and professional standing (Credit: Getty Images)

    Pressure to participate

    Although some employees welcome alcohol into their work lives, the emphasis on drinking culture in the workplace doesn’t sit well with all. And it’s often difficult to avoid.

    Research from 2019, conducted by researchers at the University of Stavanger in Norway, found that when employers or supervisors initiate drinking, employees feel obligated to participate. And among people in the UK, half of those surveyed by researchers at the University of Stirling in Scotland admitted to being pressured into drinking alcohol by colleagues and family. It also showed that generally, men felt coerced into drinking more often than women, with men 20% more likely to be encouraged into drinking by their colleagues and 37% more by their bosses.

    “It might seem like a nice gesture to subsidise alcohol at these events, but it normalises alcohol within the workplace, which can be exclusionary for those who don’t drink,” says Emma Catterall, evidence and research lead at Drinkaware. “Of course, peer pressure to drink is not unique to the workplace, but when we researched the topic in 2019, we found that co-workers were second only to friends as the main source of pressure to drink.” Their research shows colleagues are more influential than family members or spouses in encouraging people to drink more alcohol than they set out to.

    And plenty of people want things to change – one UK survey of more than 2,000 working adults revealed 43% of respondents say there’s too much pressure to drink when socialising with work colleagues, and 53% would like there to be less pressure to do so.

    For employees who do opt out, there might be anxiety about their social standing at work. “The most common concern is that workers might miss out on important bonding and networking opportunities,” says Gordon Sayre, an assistant professor of organizational behaviour at Emylon Business School, France. “What’s at stake will also depend on drinking norms within an organization, industry or culture. While many workplaces don't have any strong norms around drinking, others might have a long tradition of happy hours and going out with colleagues after work.”

    This can put workers in a Catch-22: conform and consume alcohol, jeopardising your own personal values, reputation and even safety; or duck out entirely, and potentially curtail your professional progression.

     A change in spirit

    There is evidence, however, that workplace culture is evolving away from a focus on alcohol. Throughout the past few years, for instance, large companies including Salesforce, Uber and Jet made moves to reduce or completely ban alcohol in the workplace.

    “Things have certainly changed in recent decades, with a gradual shift away from workplace socialising focused on alcohol,” says Andrew Misell, director for Wales at the charity Alcohol Change UK. “It’s part of a broader recognition of health and safety issues as well as appropriate and inappropriate behaviour and harassment in the workplace, that have helped to chip away at that traditional workplace drinking culture.”

    Even outside the 9-to-5, personal relationships with alcohol are shifting. Trends show Americans, for instance, are drinking less than they used to, with the average number of drinks consumed falling from 4.8 in 2009 to 3.6 in 2021, per Gallup data. According to UK data published by the NHS in 2022, there has been a gradual decrease in people’s maximum daily alcohol consumption. The proportion of adults who drank more than three units (women) or four units (men) on any day in the last week fell from 37% in 2009 to 30% in 2019.

    Conversations about sobriety and struggles with alcohol have also become less taboo, particularly in online communities like TikTok and Instagram. Global and national campaigns such as Dry January and Go Sober for October garner more adherents with each passing year. In 2013, 4,000 Britons took part in Dry January; by 2022, numbers reached more than 130,000.

    And among younger generations particularly, there’s more willingness to experiment with cutting down alcohol consumption and trying sobriety, in their personal and professional lives. In a survey of 4,000 UK students by Bright Network, a graduate careers and employment specialist, 45% of respondents said alcohol shouldn’t play a role in work social activities.

    WeWork kept beer on tap in their co-working spaces, but now offer alternative choices like seltzer based on feedback from members (Credit: Getty Images)

    “The more people you get, in any setting, who don’t drink, the less normal it becomes to do so, and this growing group of young people is having a broader influence,” says Misell. He’s intrigued to see what happens when young people who don’t drink move towards leadership positions, especially in sectors where boozing has been a core part of the culture. “Without anyone changing the rules, or making any bold statement, just with social pressure, I think we’ll see a greater shift away from alcohol-centred activities,” he says.

    Alcohol as a perk may also be losing its cool factor – and may even be increasingly seen as problematic. According to a survey of 2,400 workers and 250 employees in the UK from Totaljobs, more than one in three workers see drinking with colleagues as outdated. The open 24/7 beer fridges, Friday drinks trolley and booze-fuelled socials don’t sit as well with workers, and may be becoming less ingrained in corporate culture.

    Bonding without booze

    Many people are still happy to imbibe at employer-sponsored happy hours, holiday parties and corporate events.

    According to 2021 Drinkaware research, shared with the BBC, a quarter of working Britons say that alcohol played a fairly positive or very positive role in work social events, and only about 10% said it had a fairly or very negative impact. In the US, more than one-third (38%) of Americans believe after work drinks are a good way to bond and strengthen a team, according to 2023 data from provider of alcohol treatment resources Alcohol.org, from healthcare company American Addiction Centers.

    Still, the move away from booze-centric workplaces is already taking place. Once known for beer on tap as a signature perk, WeWork, an office-space leasing company that offers flexible workspaces around the world, has updated its offering based on feedback from members in various regions. Before the pandemic, alcoholic drinks were phased out in the US and replaced by cold brew coffee, kombucha and seltzer on-tap; in the UK, beer remains, but sits alongside seltzers, kombucha and barista coffees throughout the day.

    “It’s not about trying to ban all alcohol at work, but rather it means being more aware that not everybody wants to drink, and that too much can cause problems for workers and the organisation as a whole,” says Catterall. “Tactics like non-alcoholic options and bonding activities that aren’t dependent on alcohol not only create a more inclusive environment for non-drinkers where they feel equally valued, and are welcome, but a space where staff who do drink feel comfortable – then everyone wins.”

    France24 - World

    Gendered misinformation is threatening women's rights and democratic institutions

    Issued on: 24/03/2023 - 15:22

    Erin Ogunkeye

    The recent resignations of high-profile female leaders, the anti-Amber Heard cyberbullying operation after her trial against Johnny Depp and the mass harassment of female rights activists have one common thread: the use of gendered disinformation campaigns that are often monetized by digital platforms. The global phenomenon risks not only discouraging women from participating in politics, but also threatens democratic institutions. Erin Ogunkeye speaks to gender equality expert Lucina Di Meco, who spearheaded a report on the patterns and motives driving the attacks. We also take a look at growing cases of rape and sexual abuse at a displacement camp in eastern Democratic Republic of Congo.

    Scotland's First Minister Sturgeon announces resignation after 8 years in office

    New Zealand's PM Jacinda Ardern announces she will step down in February

    #The 51%

    Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement

    BBC

    Her gender had a huge role to play

    With more restaurants per capita than any other French city and the home of Rue du Bœuf (the street with the most Michelin stars in the country), Lyon is France's undisputed gastronomic capital. And although the city has become synonymous with the name Paul Bocuse (1926-2018) – with five restaurants falling under the late chef's brand, and even Halles de Lyon – Paul Bocuse (an indoor food market) bearing his name – its culinary legacy began long before he rose to fame.

    Known as "the mother of French cooking", Eugénie Brazier (or Mère Brazier) never completed primary school and was forced to leave home at 19 after becoming pregnant. Yet, by the time she turned 40, she was running two restaurants and was the most decorated chef in the world. In 1933, she would become the first person to receive six stars in the Michelin Guide, a record that remained unchallenged until Alain Ducasse matched her in 1998. She was also largely responsible for teaching Bocuse his trade.

    Brazier was no doubt a tour de force. So, why, then, have her achievements been largely forgotten, while those of chefs like Bocuse have been lauded?

    One of her restaurants, the currently two-starred La Mère Brazier, is still running to this day under the guidance of chef Mathieu Viannay. Inside, the 1933 Michelin guide sits proudly in a glass case, while a photo of Brazier in a starched white blouse lines a sliding door. Although Brazier's legacy is kept alive in the restaurant, few people know about her important contributions to French gastronomy. Viannay believes this is due to the time she was living in.

    "Brazier is well-known to anyone who knows the history of French cuisine," Viannay said. "When I reopened the restaurant in 2008, articles came out in 80 different countries. But Brazier came from a time when chefs weren't in the media."

    Chef Mathieu Viannay runs the currently two-starred La Mère Brazier (Credit: Hemis/Alamy)

    Given that famous male French culinary names like François Pierre de la Varenne, Marie-Antoine Carême and Auguste Escoffier all pre-dated Brazier but are much better known globally, the timeframe can't be the only reason for her relative anonymity.

    "Her gender had a huge role to play," explained food historian Dr Annie Gray. "France's culinary scene was largely split into two categories: haute-cuisine, prepared by those with classical training (mostly men); and cuisine de la grand-mère, grandmother's style cooking, usually accompanied by the stereotypical image of the buxom woman at the stove."

    In the 19th and early 20th Centuries, the route to becoming a top chef in France followed strict rules. Boys aged between 10 and 13 would start apprenticeships in kitchens, working their way up the ranks. Training would follow, largely in Paris, but often with a spell in Nice and on the Normandy coast, working in casino resorts. Women weren't made apprentices, and Brazier was no exception.

    Growing up in the early 1900s, her family lived on a farm in La Tranclière, 56km north-east of Lyon. Under her mother's instruction, Brazier began to cook as soon as she could hold a spoon. By the age of five, she could make two types of tarts, although she wasn't allowed to light the oven. She was responsible for the family pigs, and her schooling was sporadic at best. She only attended classes during winter when there was less work to do on the farm.

    Eugénie Brazier opened La Mère Brazier on Rue Royale in the 1920s (Credit: Hemis/Alamy)

    Brazier's mother died when she was just 10, and she took a job at a neighbouring farm to help provide for her family. But in 1914, the 19-year-old Brazier became pregnant out of wedlock and her father kicked her out, as it was considered scandalous in those times. To make ends meet, Brazier got a housekeeping job with a wealthy Lyonnaise family, the Milliats, placing her son, Gaston, in a pensionnat (boarding school). She travelled with the family each year as they spent winters in Cannes in southern France, and eventually took on the additional role of cook once the family decided to live there year-round. With no cookbooks to consult, she would ask merchants or local hotel staff for recipes and recreate them from memory.

    After World War One, Brazier, now a more seasoned cook, started working in the kitchen of Mère Filloux, a restaurant in Lyon's Brotteaux neighbourhood with an all-female staff, which was common at the time. Typically, bouchons (traditional restaurants) were run by women called "Lyonnaise mothers", who served offal and offcuts of meat to hungry businessmen and silk workers.

    By 1922, Brazier had saved enough money working at Mère Filloux and other restaurants to buy a grocery shop, which she turned into a small restaurant. There, she began making a name for herself preparing dishes like crayfish in mayonnaise, roast pigeon and country-style peas and carrots. She later moved to a larger restaurant on Rue Royale in central Lyon, which is the site of the present-day La Mère Brazier. In 1928 she opened a second restaurant, also called La Mère Brazier, with a farm and cookery school, in the hills 19km outside Lyon at Col de la Luère.

    Eugénie Brazier was the first person ever to receive six Michelin stars (Credit: Hemis/Alamy)

    Being outside Paris was both key and detrimental to her success. The Michelin Guide (originally a motoring handbook designed to boost sales of Michelin tyres) inspired people to travel more, and as Lyon was a popular stop for motorists heading south from Paris, the notoriety of the city's restaurants – including Brazier's – grew. However, Paris was home to the great culinary schools like Le Cordon Bleu, and it held the crown for haute cuisine, which was more highly regarded than the traditional style of cooking largely found in Lyon.

    "Brazier's dishes remained firmly and unapologetically rooted in Lyonnaise cuisine, familiar and recognisable dishes that didn't try to approach the gilded cuisine of Paris," said Maryann Tebben, author of Savoir-Faire: A History of Food in France. "Bocuse was also based in Lyon, but [after training with Brazier] he apprenticed with [famous chef and restaurateur] Fernand Point and worked at the Lucas Carlton restaurant in Paris. His Parisian training was in full view."

    After the outbreak of World War Two, when France fell to German occupation, Lyon stood in Vichy (so-called "free") France. Brazier was allowed to continue operations, but quickly fell afoul of the Nazis, after complaining that stringent rationing was affecting the quality of her food. The restaurant closed in 1941 for the duration of the war and Brazier was imprisoned, although she never disclosed why.

    La Mère Brazier is still running to this day on Rue Royale in central Lyon (Credit: Anna Richards)

    After Brazier resumed work at the end of the war, she began to train aspiring chefs at her farm-restaurant in Col de la Luère. Paul Bocuse and Bernard Pacaud (founder and chef of L'Ambroisie in Paris) were among her protégées.

    In 1953, the director of New York's Waldorf Astoria hotel tried to hire Brazier to run their restaurant, offering a hefty annual salary. Brazier declined, refusing to uproot. She was even offered the Legion of Honour, the highest French order of merit, but again declined, saying that the award should be "reserved for more important things than cooking well".

    Brazier died aged 81 in 1977, leaving the running of her restaurant to her granddaughter, Jacotte. In 2004, the restaurant closed, remaining empty until 2008, when it was bought by Viannay.

    For Viannay, the restaurant's history is of paramount importance. He describes himself as "a gatekeeper", knowing the institution will live on long after he is gone.

    Chef Mathieu Viannay has modernised the menu at La Mère Brazier (Credit: Hemis/Alamy)

    The simplicity of ingredients and elements of Brazier's traditional style of cooking are two things that he has kept consistent since Brazier's time. Although he's modernised the menu, old favourites such as Bresse chicken and cervelle de canut (a soft Lyonnais cheese infused with herbs) still regularly feature on the menu.

    While Brazier's legacy lives on through the restaurant, the gender divide in the culinary world still exists, as only around 6% of Michelin-starred restaurants in France are helmed by women. French chef Anne-Sophie Pic, who has followed in Brazier's footsteps as a culinary pioneer, is currently the only women in France to have a three-Michelin-starred restaurant.

    Brazier deserves to be on the podium with the grandfathers of French cuisine

    "Brazier deserves to be on the podium with the grandfathers of French cuisine," said Gray. "With restaurants like noma closing, the age of ridiculously intensive preparation is over. There's room for French cuisine to take a look at itself and change."

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future. 

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    France24 - World

    Bird flu: The next pandemic?

    Issued on: 24/03/2023 - 17:01Modified: 24/03/2023 - 17:54

    Valérie DEKIMPE

    It has ravaged farms, decimated wild birds and spilled onto mammals. Could avian flu spark the next human pandemic? The Down to Earth team takes a closer look.

    Ducks ‘most vulnerable species’ in France 

    Jean-Christophe Dardenne is a duck farmer in France's southwestern Gers region. Normally, his flocks would be used to roaming freely in the fields, but not anymore. A bird flu epidemic that has gripped Europe for over a year has forced authorities to impose a lockdown on farms across the country. It's been tough to handle, says Jean-Christophe, who doesn't have the necessary equipment to keep his animals indoors.

    "Some flocks will never get to see the sun and daylight," he complains, adding that animals kept indoors will grow less quickly, leading to a loss in meat and foie gras production.

    Jean-Christophe is among a lucky few to have been spared so far by the disease. But he lives in constant fear that one day the flu will be detected on his farm, and his ducks culled by local authorities. 

    "To me this type of management is absurd," he says. "It worries me a lot for the future."

    Europe's worst outbreak

    The highly infectious strain of bird flu has been ripping through farms for a number of years. Influenza A, also known as H5N1, was first detected at a goose farm in China in 1996. It can spread through entire flocks of birds through the animals' droppings and saliva. 

    This is the fourth wave of avian influenza to grip Europe since 2015, but also its worst outbreak on record, with nearly 50 million poultry culled in 2022. France ranks among the countries hit hardest by the disease, with nearly 16 million poultry killed to prevent the spread of the virus.

    The way the disease is expanding has also set off alarm bells. It usually flares up in autumn before fading away in spring and summer. This outbreak, though, has defied all seasons. 

    But what really has scientists concerned is the flu's pandemic potential, as infections have been reported across a large spectrum of birds and other species, including mammals. 

    A Covid-19 scenario? 

    There's one question on everyone's minds: what about human transmission? H5N1 is currently considered a low risk to humans. But health authorities are on high alert. The more it continues to spread, the greater the chances are that it may evolve. 

    At France's National reference lab for avian influenza, every mutation is being watched closely to avoid this scenario. Samples from farms and wildlife collected across the country end up here for analysis. 

    Beatrice Grasland, a virologist, confirms the virulence of this outbreak. In 2022, they recorded 1,400 outbreaks in farms. 

    "It's unprecedented, nearly three times the numbers we had in previous outbreaks," she says.

    For now, it's an avian virus, but the team of scientists is monitoring its possible transmission to other species, mammals in particular.  A domestic cat recently became infected: a potential warning sign, according to Grasland.

     "A single replication of the virus in this cat created mutations that enable the transmission of the virus among mammals," she warns.

    Unlike the Covid-19 pandemic, the influenza vaccine already exists. But a bird flu pandemic could still wreak havoc. 

     "We're potentially dealing with a virus we humans have never encountered before. We would be facing an epidemic like we've never seen before and we would need to act very fast," Grasland explains.

    Wild birds, hosts and latest victims of the virus

    Scientists have been taken aback by the magnitude of this outbreak, mostly because wild bird mortalities have reached unprecedented levels.

    Wild birds are usually the hosts and transmitters of the disease, but they are able to withstand the virus. Now, they've become the latest victims.

    "In France, two major groups of wild birds have been affected: birds of prey, which is unheard of. Then, we have seabirds," explains Cedric Marteau from the French League for the Protection of Birds (LPO). 

    The rate of infection among France's sole gannet colony in Brittany has been spectacularly high. More than 40 percent of adults have died and 90 percent of chicks. 

    "It will be very difficult for bird populations to recover," warns Marteau. His main concern now is that species threatened with extinction could suffer a similar fate.

    In the outskirts of Paris, the death toll among wild birds has also risen sharply. Some 1,400 dead birds were collected in under three weeks in February: mainly seagulls, but also ducks, a swan and moorhen.

    "I’ve never seen anything like it," says Sébastien Viprey, Biodiversity officer for the Paris-Grand Orly region.

    Vaccine rollout by 2023

    For veterinary officials, it's become increasingly clear that the epidemic won't be tamed without resorting to vaccines. 

    Vaccines are set to be rolled out in French farms starting in September 2023, according to a deadline set by the government. Jean-Luc Guérin, from the French National Veterinary School in Toulouse, is in charge of carrying out trials before the vaccination campaign officially begins. 

    His team has partnered with farms in order to test two different vaccines in real-life conditions. They monitor the animals to detect antibodies as well as conducting molecular tests to make sure the virus does not continue to circulate silently among flocks. 

    "In France, we know that ducks play a major role in what we call the 'dynamics of infection'. That means that if we are able to contain infections in ducks, then we'd be making great strides in the fight against the disease," says Guérin.

    One of the main challenges with the avian influenza vaccine is being able to certify that the animals that get jabbed aren't healthy carriers of the disease, he explains. That has long fuelled scepticism in the international community, but for Guérin we have gone past the point of debate.

    "We can see quite clearly that the nature of the risk has changed and we no longer have a choice," he concludes. 

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    Bird flu found in foxes near Paris, says animal health organisation

    Science

    Tens of millions of birds culled, but avian influenza continues to spread

    epidemic

    Largest global bird flu outbreak ‘in history’ shows no sign of slowing

    BBC

    SANS TITRE

    On a crisp winter morning in Schaerbeek, a vibrant neighbourhood in north-east Brussels, Marie-Christine Hache walks the aisles of BEES Coop supermarket filling her cart with organic fruit, vegetables, nuts, rice, pulses and pasta.

    For Hache, the burden of grocery shopping amidst record-high prices has been eased through her participation in one of two novel initiatives trialling "social security for food".

    The affordability of food is a growing concern for increasing numbers of households worldwide as people struggle to cope with the greatest cost of living crisis in a generation. With some forced to cut back on food to meet other essential expenses, food insecurity is on the rise around the world.

    The idea of social security for food might sound far-fetched. But through recently launched projects in Montpellier in France and Brussels in Belgium, burgeoning collectives of NGOs, farmers, researchers and citizens are experimenting with the idea that quality, nutritious and organic food should be accessible to everyone – regardless of income.

    "Eating healthy and having access to quality food is expensive and only a minority of the population can afford to do so," says Margherita Via, project manager at BEES Coop.

    Inspired by universal healthcare systems such as those in France and Belgium, civil society groups have proposed establishing a new branch of social security, under which each citizen would receive a monthly allowance enabling them to buy food meeting certain environmental and ethical criteria.

    Food banks provide urgent provisions in times of crisis, but researchers argue that they are not a long-term solution to unaffordable nutritious food (Credit: Getty Images)

    At its heart, the idea is about moving away from food as a commodity. "A total overhaul of [the agro-industrial food] system based on the right to food is necessary," says agronomist Mathieu Dalmais, who has led the movement since its inception in 2017 through his work with ISF-AgriSTA, one of 11 organisations working on the idea in France.

    As the costs of the modern, globalised industrial food system – biodiversity loss, labour exploitation, food waste, disease – have come into sharper focus in recent years, calls to transform it have intensified. Effectively addressing these issues requires a systemic approach, which is where social security for food comes in, explains Jonathan Peuch, advocacy officer on the right to food and nutrition at Fian Belgium.

    Under the proposed scheme for France and Belgium, each person (or parents for minors) would automatically receive a fixed sum every month through, for example, a designated card. Between €100-150 ($106-159/£88-133) monthly has been proposed for adults, and between €50-75 ($53-80/£44-67) for children.

    Like healthcare, the system would be financed through contributions from each citizen proportional to their income. In Belgium, Fian has proposed people earning €3,000 ($3,190/£2,650) gross monthly would contribute €150 ($159/£133) every month, those earning more would contribute more and those earning less would contribute less. Yet all would receive €150 monthly – in effect, helping redistribute wealth from those with the most means to those with the least.

    Further funding could be raised through a state contribution, for example from taxes on profits of multinational food companies or through increasing excise duties on nutritionally unhealthy products, such as alcohol or tobacco.

    "Politically, some people say [the idea] is utopic," says Peuch. "I don't think it's utopic, it's just a choice for society to say we're going to increase our contribution, and we want to put that money here."

    Only food products meeting certain criteria – such as organic certification, fair pay for farmers and workers, and short supply chains – would be able to be purchased with the allowance, which could be used wherever those products are sold. These criteria are intended to support a wider transformation of the food system to one that is more just and sustainable.

    Although organic foods are not healthier in terms of nutrients, studies show they expose consumers to fewer pesticides associated with human disease and antibiotic-resistant bacteria. Organic farming has less environmental impacts than conventional farming and can enhance biodiversity – increasing species richness by 30% and the number of organisms by 50%, according to meta-analyses comparing the two.

    With the rising cost of living, many people are having to make changes to the food they buy (Credit: Getty Images)

    France and Belgium's trials, which began earlier this year and last year respectively, will each run for 12 months, and the early results appear to be positive.

    In the Brussels trial, funded by the country's social welfare centre, participants from nearly 60 low-income households receive €150 monthly for one year – without having to make a contribution – to spend in one supermarket: BEES Coop. Via says so far participants are mainly purchasing dietary staples, with a small fraction allocated towards non-food items such as soap and toilet paper. Hache credits the intervention with improving her diet and easing her stress levels. "I can buy organic fruit and vegetables and bulk products in the quantities I want," she says.

    The project in Montpellier, supplemented by public and private grants, gets closer to the goal of wealthier participants contributing more for their food. For one year, each of the 400 participants, half of whom live in poverty, are required to contribute a voluntary amount between €1-150 (($1.1-159/£0.9-£133)monthly, and will receive €100 ($10/8£90) monthly, regardless of what they contributed. To prevent the allowance from being misused, the citizens' committee behind the project issue the funds in a local currency that can be spent at five supermarkets across the city.

    Emma Patterson, senior lecturer in public health nutrition at Stockholm's Karolinska Institute, says the intervention is an excellent way of addressing structural barriers like cost and accessibility. "There's good evidence to suggest working in a structural way is more effective than just providing information to people," she says.

    However, Patterson cautions that by restricting the funds to be spent only in certain shops, access may remain a barrier. "To have a wide impact, you need to involve ordinary supermarkets and make this available to everybody. Otherwise, you'd be benefiting people already in a position to make extra trips to special shops. You'd miss reaching out to the wider segment of the population that needs to be helped," she says.

    Enough food is produced to feed 10 billion people, yet much of the world's population is inadequately nourished and, globally, hunger, food insecurity and malnutrition are on the rise. Even before Russia's invasion of Ukraine, which sent global food prices skyrocketing, 3.1 billion people already could not afford a healthy diet.

    From the UK to Spain to Germany to Latvia, food bank demand is soaring across Europe. It's a similar story across the Americas. Food banks in Canada have reported record-breaking visits to food banks, in Argentina food banks are unable to meet demand and in the US food bank use is up one-third compared to before the Covid-19 pandemic.

    Peuch says having to ask for food isn't a dignified approach and that food aid, while serving a role in extreme situations, cannot be a long-term response to food insecurity. "Sometimes the state says to us, 'we have no food problem in our country because we have food aid.' But for us, food aid is not the right to food," he says. "It only provides limited quantity, and [when it comes to] quality, people cannot really choose."

    Patterson agrees it's important for people to have the freedom to choose their own food and for interventions to be designed and developed with dignity in mind.

    With food insecurity a growing concern throughout Europe, campaigners think a window of opportunity to usher in changes may be opening. "When you have to eat food that you don't want to buy, but you have to buy it because you don't have a choice… this makes people aware," says Peuch.

    Studies show lower household income is consistently associated with poorer diet quality, as low-cost diets rely on energy-dense but nutrient-poor foods. In Scotland, GPs have reported rising cases of malnutrition due to overreliance on such foods since the onset of the cost-of-living crisis. Poor nutrition is linked to the worldwide rise of micronutrient deficiencies, obesity and preventable diseases like heart disease, stroke and type 2 diabetes.

    Food insecurity is especially detrimental to the health, development and wellbeing of children, whose nutritional requirements are high during a time of rapid physical growth. Globally, childhood malnutrition is considered one of the largest public health challenges.

    The strain of poor nutrition on healthcare systems is significant. A study in Belgium, for example, found healthcare costs and lost productivity costs due to excess weight totalled €4.5bn ($4.8bn/£4bn) per year between 2013 and 2017.

    When food prices rise, rates of malnutrition have been seen to increase among the most food-insecure communities (Credit: Getty Images)

    An analysis by Jean-François Neven, an attorney of labour and social law, found establishing social security for food in Belgium is legally and institutionally possible. But making it a reality requires overcoming an obstacle which might prove even more difficult: changing the way we think.

    Despite Belgium and France being wealthier today than when they established their social security systems, Peuch says it's difficult for many people to think beyond their own interests and see social security as something positive from which we all win.

    Dalmais says capitalism makes this change in mindset difficult, and underappreciation of the flaws in our food system is also hindering change. The complexity of social security for food often frightens people, he says, who "prefer solutions that are simpler to implement, but naive and incapable of changing everything". Change has been slow at the political level, he says, though reception among citizens of the trials has been positive.

    France and Belgium's ongoing trials may only make small headway on these very large challenges. But they could at least help researchers answer basic questions about the feasibility of such a scheme on a broader scale, such as whether the monthly stipend is sufficient, if participants are satisfied, and what people choose to buy with the money (in these trials, participants are free to select whichever foods they prefer).

    Beyond these two trials, momentum in Europe is gathering. Two similar trials in Toulouse and Bordeaux in France are in the works, expected to launch within the next two years. Peuch anticipates the concept will continue to gain traction in Belgium, where already 67 organisations are part of the collective pushing social security for food forward.

    "[People] will say it's not possible, you're just dreaming," says Peuch. "But when you see the coalition behind it, really supporting the idea, it's making it more concrete and realistic."

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    France24 - World

    'The pension age cannot be same for everybody': EU Commissioner for Jobs and Social Rights

    Issued on: 24/03/2023 - 18:51

    Armen GEORGIAN Follow

    Talking Europe speaks to the European Commissioner for Jobs and Social Rights, Nicolas Schmit. With anger growing in France about the government's push to increase the retirement age from 62 to 64, and the EU facing an ongoing cost-of-living crisis, his portfolio is very much in the spotlight –  including recommendations to encourage a Minimum Income for all.

    "The pension age cannot be the same for everybody […] There has to be a criteria of hardship taken into account." For Schmit, the French government's reforms to the pension age cannot be a one-size-fits-all solution. The EU's Commissioner for Jobs and Social Rights said any raising of the retirement age must go hand-in-hand with programmes to ensure that people at the end of their careers do have realistic employment opportunities. "If you want people to work longer, you have to prepare them to work longer. That’s about working conditions, investing in their skills, they might evolve and change the way they work. If you consider that someone might work the same way when they are 20 as when they are 64, then this is not realistic."

    At the heart of Commissioner Schmit’s portfolio are European citizens' Social Rights. The EU announced last year an objective to lift 15 million people out of poverty by 2030. Schmit reiterated his commitment to that goal, and outlined his Commission’s recommendations as to how member states should advance: "Not just by having a better minimum income which allows you to have a decent life, but also by being included in society, to find a job, to be skilled, to have decent housing at an affordable price. These are elements which help to combat poverty, so I think what we need to combat poverty is a comprehensive approach." Although many of the proposed measures are national competencies that are up to member states to adopt, for Schmit, the EU’s vigilance can ensure progress is achieved. He said: "We will use the recommendation, and we will follow up on member states policies precisely to get poverty down, and to achieve the objective of at least 15 million people out of poverty."

    On a more everyday level lies the question of employment status for so-called platform workers – for example, delivery riders for companies like UberEats. While many of the companies themselves are opposed to overly strict rules that would give workers full employment rights, the EU Council is currently debating new protections – with the Swedish Presidency of the Council seeking a compromise. For Schmit, any deal "has to have an impact on the living and working conditions of the platform workers. Which does not mean that every platform worker should become an employee, but those who are employees should be treated as employees, with all the rights and all the benefits that employees get". To counter arguments from the companies that they require that flexibility to survive, Schmit insisted that this shouldn't come at the expense of workers' rights. "Platform [work] does not mean that you have to be self-employed, or you should not have the normal health insurance, pension and also at least minimum wage."

    Finally, with the cost-of-living crisis continuing to bite across the bloc, and small- and medium-sized company bankruptcies spiking in the fourth quarter of last year –  up over 25 percent on the previous quarter – Schmit insisted that the increase in EU subsidies during and after the Covid-19 pandemic had helped many survive, but that the distribution of further aid should prioritise companies that are most likely to thrive. He said: "Those who have the strength, who have the potential to continue, they have to be supported, but that cannot mean that you support everyone (...) We have to have a more cautious view on that, but certainly we have to allow small- and medium-sized companies to continue, because after Covid we have inflation and some of them also struggle with rising prices."

    Programme produced by Isabelle Romero, Perrine Desplats and Sophie Samaille

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    Pension reform: French government will not 'yield to violence', says Macron

    At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

    FRANCE IN TURMOIL

    ‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

    L'Humanité

    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    amérindiensWounded Knee
    BBC

    Ukraine war: How a Russian child's drawing sparked a police investigation

    In the centre of the Russian town of Yefremov is a wall covered in pictures of war. Giant photographs of masked Russian soldiers with guns and supersized letters Z and V - symbols of the country's so-called special military operation in Ukraine.

    There's a poem, too:

    Good should have fists.

    Good needs an iron hand

    To tear the skin from those

    Who threaten it.

    This is the official, patriotic picture of Russia's invasion of Ukraine.

    But in this town, 320km (200 miles) south of Moscow, you'll find another image of the Ukraine war. A very different one.

    Town councillor Olga Podolskaya shows me a photo on her mobile phone. It's of a child's drawing. To the left is a Ukrainian flag with the words "Glory to Ukraine", on the right, the Russian tricolour and the inscription "No to war!". As missiles fly in from the direction of Russia, a mother and her child stand defiantly in their path.

    The picture was drawn in April 2022 by then 12-year-old Masha Moskaleva. Her father Alexei, a single parent, had contacted the town councillor for advice. He told her that after seeing Masha's drawing, her school had called the police.

    "The police started investigating Alexei's social media," Olga tells me. "And they told him that he was bringing up his daughter in a bad way."

    Charges followed. For an anti-war post on social media, Alexei was fined 32,000 roubles (around $415 or £338 at the time) for discrediting the Russian armed forces. A few weeks ago, a criminal case was opened against him. Again, anti-war posts formed the basis for discreditation charges.

    This time Alexei faces a possible prison sentence.

    Alexei is currently under house arrest in Yefremov. His daughter Masha has - for now - been sent to a children's home. Alexei has not even been allowed to speak to her on the phone.

    "No-one has seen Masha since 1 March," Olga Podolskaya tells me, "despite our attempts to get access to the children's home and to find out how she is.

    "The Russian authorities want everyone to toe the line. No-one is allowed to have their own opinion. If you disagree with what someone thinks, then don't read their social media posts. But don't put that person under house arrest and their child in a children's home."

    We are standing outside an apartment block in Yefremov. A window opens and a man looks out. It's Alexei. We're not allowed to communicate with him. Under the rules of his house arrest Alexei is only permitted contact with his lawyer, the investigator and the penitentiary service.

    The lawyer, Vladimir Biliyenko, has just arrived. He's come to deliver food and drink which local activists have bought for Alexei.

    "He is very worried because his daughter is not with him," Vladimir tells me after visiting Alexei Moskalev. "Everything in the flat reminds him of her. He's worried about what may be happening to her."

    I ask the lawyer why he thinks the authorities have taken Masha away.

    "If they had real questions for the father, they should have invited him to give a statement. They should have invited Masha, too, and spoken to her," Vladimir says.

    "None of this was done. They just decided to send her off [to the children's home]. In my opinion, if it wasn't for the kind of administrative and criminal charges Alexei has received, this wouldn't be happening. The social services seem obsessed with this family. I think it's purely for political reasons. The family's problems only began after the girl drew that picture."

    On the street, I ask Alexei's neighbours what they think of the situation.

    "She's a good girl, and I've never had a problem with the dad," says pensioner Angelina Ivanovna. "But I'm scared to say anything. I'm frightened to."

    "Perhaps we could collect signatures in [Alexei's] support," a younger woman suggests. But when asked for her opinion on what is happening, she replies: "Sorry, I can't tell you."

    I ask if she is frightened about possible consequences.

    "Yes, of course."

    It's a short walk from Alexei Moskalev's apartment block to School No 9, where Masha had studied and that her father says called the police over Masha's anti-war drawing. The school has yet to respond to our written request for comment. When we tried to visit, we were told we couldn't come in. Our telephone calls went unanswered.

    But I have visited School No 9's website. The images there remind me of the patriotic wall I saw in the centre of town.

    The home page features Heroes of the Special Military Operation - two dozen portraits of Russian soldiers who fought in Ukraine.

    There are patriotic slogans, too: "Everything for Victory. Let's support our lads on the front line!"

    Soldiers back from Ukraine visited School No 9 last October. In а speech that day school director Larisa Trofimova declared: "We believe in ourselves and in our Motherland, which can never make a mistake."

    Across town, supporters of the Moskalev family and journalists are gathering at the local courthouse. The Yefremov Juvenile Affairs Commission is taking legal action to officially restrict Alexei's parental rights.

    It's an initial hearing known as "a conversation" with the judge. Lawyer Vladimir Biliyenko says Alexei had wanted to be here in person. However he hasn't been allowed to interrupt his house arrest to come to court, even though what's at stake is access to his child.

    In the courthouse corridor an activist unfurls a poster.

    "Return Masha to her father!" it declares. A police officer tells her to take it down.

    The Juvenile Affairs Commission has yet to respond to our request to comment on the case of Alexei Moskalev and his daughter Masha.

    One of Alexei's supporters, Natalya Filatova, believes the story of the Moskalev family reflects the crackdown on dissent in Russia.

    "Our constitution proclaims freedom of speech, freedom of conscience, total freedom for citizens to express their opinions," Natalya tells me. "But now we're forbidden from doing that."

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    Issued on: 24/03/2023 - 16:21Modified: 24/03/2023 - 16:23

    Peter O'Brien Follow

    French legislators on Thursday passed a bill to power up police surveillance using artificial intelligence. The move comes ahead of the Paris 2024 Olympics, which will see millions descend on the French capital. The law will allow authorities to use software to identify potential threats such as dangerous crowd movements and abandoned bags. It forbids the use of biometric identification such as facial recognition, but activists argue it nevertheless opens the floodgates to potentially discriminatory and privacy-harming automated surveillance.

    Noémie Levain of data rights group La Quadrature du Net calls the bill "the worst technological turning point of the last few years in France".

    "We're giving the police immense powers of analysis and inspection over us and over our bodies," she said. "This law hides this under the pretence of experimentation."

    Meanwhile, MP Philippe Latombe, who is in favour of the bill, argues that safeguards exist so that only companies that adhere to French and European Union regulation, and keep data on French soil, will be allowed to provide the software.

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    L'Humanité

    Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

    Il était une fois

    Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

    Jean-Yves Mollier

    On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

    Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

    Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

    De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

    Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

    Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

    Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

    « Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

    Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

    Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

    C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

    Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

    Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

    En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

    EN SAVOIR PLUS

    « Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

    « Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

    « Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

    livres
    Valeurs Actuelles

    Essonne : près de 300 cartouches de cigarettes de contrebande saisies

    Au bon endroit au bon moment. Alors que les policiers de la brigade anticriminalité erraient dans le quartier des Tuileries à Grigny (Essonne), ce mercredi 22 mars, ils remarquent des voitures stationnées, avec le coffre ouvert. Ils interpellent deux hommes, les propriétaires des véhicules, avant de remarquer que ces derniers transportaient des cartons remplis de cartouches de contrebande.

    Selon une source policière au Parisien, « les policiers ont constaté qu’un des deux hommes a sorti un carton du coffre de l’une des voitures. Puis il l’a ouvert, a pris une cartouche et s’est allumé une cigarette ». Les agents procèdent alors à une saisie et découvrent des cartouches de cigarettes de contrebande, ainsi que 2 850 euros en liquide.

    15 000 euros d’amende

    Au moment de la perquisition, les policiers ont découvert une cave, où 20 autres cartons de cigarettes étaient entreposés. Au total, ce sont 299 cartouches qui ont été saisies, soit 2 990 paquets de Marlboro de contrebande.

    Les deux hommes, âgés de 28 et 39 ans, ont été placés en garde à vue, avant d’être présentés au parquet d’Évry. Le vendeur a écopé d’une amende douanière de 15 000 euros et sera jugé dans les prochaines semaines par le tribunal correctionnel. L’acheteur a, quant à lui, accepté l’alternative au procès proposée par le ministère public et devra s’acquitter de 140 heures de travail non rémunérées.

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    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Have we found the 'animal origin' of Covid?

    We now have "the best evidence" we are ever likely to find of how the virus that causes Covid-19 was first transmitted to a human, a team of scientists has claimed.

    It is the latest scientific twist in the troubled, highly politicised search for the cause of the worst pandemic in a century, one which has produced several competing theories which have neither been proved or disproved conclusively.

    The most recent analysis points to a particular species as the likely animal origin of the virus. That analysis is based on evidence that was gathered three years ago from the Huanan Wildlife Market in Wuhan, which has always been a focal point of the initial outbreak.

    During the early days of 2020, when Covid was still a mystery disease, the Chinese Centers for Disease Control (CDC) took samples from the market. The genetic information contained in those samples has only recently been made, briefly, public, and that enabled a team of researchers to decode them and point to racoon dogs as a possible "intermediate host" from which the disease spilled over into people.

    The crux of this analysis is that DNA from racoon dogs, wild mammals that were being sold live in the market for meat, was found in the same locations as swabs from the market that tested positive for SARS CoV-2, according to an analysis that was published online on 20 March.

    But in the messy search for the outbreak's origin, where the market has long since closed and any animals on sale killed, we still do not have definitive proof. And the three-year delay in releasing this critical data has been described by some scientists as "scandalous".

    The findings are published amid signals that the lab leak theory is gaining ground among authorities in the US.

    The Chinese government has strenuously denied suggestions that the virus originated in a scientific facility, but the FBI now believe that scenario is the "most likely", as does the US Department of Energy.

    Various US departments and agencies have investigated the mystery and produced differing conclusions, but on 1 March the bureau's director accused Beijing of "doing its best to try to thwart and obfuscate", and disclosed the FBI had been convinced of the lab leak theory "for quite some time now". The bureau has not made their findings public, which has frustrated some scientists.

    The BBC has spoken to some of the scientists involved in the three-year mission to investigate Covid's origin. They believe this new analysis might be the closest we will get to understanding how the outbreak started, and that the divisions between China and the West are hampering the scientific effort to solve that mystery.

    What does the new research show?

    The full genetic sequences from these crucial swabs from the market were spotted by Dr Florence Debarre, a senior researcher at the Institute of Ecology and Environmental Sciences in Paris. She told the BBC World Service's Science in Action programme that she had been "obsessed" with finding this data since she first found out it existed.

    Having found and downloaded the codes on a genetic database called GISAID, where scientists share this kind of information, she and her colleagues set out to find out which species matched the samples that were found in the same locations as the virus. "We saw the results appear on our screens, and it was: racoon dog, racoon dog, racoon dog, racoon dog," she recalled.

    "So we found animals and virus [together]," explained Dr Debarre. "That does not prove that the animals were infected, but that is the most plausible interpretation of what we've seen."

    According to Prof Eddie Holmes from the University of Sydney, who was also involved in the study, this is the "best evidence we will get" of an animal origin of the virus.

    "We will never find that intermediate [animal] host - it's gone," Prof Holmes told the BBC.

    "But it's extraordinary that the genetic data has found these ghosts - and it absolutely tells us not just what species were there, but exactly where they were in the market," Prof Holmes told the BBC.

    What can scientists do now to find Covid's origin?

    This new data could provide more leads for further investigation into the source of the outbreak, but following those leads will be complicated.

    Prof Marion Koopmans from Erasmus University in Rotterdam was part of the World Health Organization investigative team that went to Wuhan in 2020. She explained that the new analysis "pinned their presence down to specific stalls, so you could check where animals sold there came from".

    "Of course if that is part of illegal sales, the question is if you would ever find that out."

    There could also still be biological evidence present in farms where these animals are raised for the trade. If researchers could find farmed animals with antibodies that show they had been infected with SARS Cov-2, that could provide another clue. This genetic information could at least narrow down where to look.

    But finding the actual virus in an animal, says Prof Holmes, will be very hard.

    Does this answer the question of how the pandemic started?

    This is not definitive proof. That is something we might never have.

    The search for that proof has itself become heavily politicised and often toxic. While this lends weight to the theory that the virus emerged in wild animals and spread to humans at the market, another theory has focused on the possible "lab leak" of a virus from the Wuhan Institute of Virology.

    That theory gained headlines once again recently after the FBI's intervention, weeks after an intelligence assessment from the US energy department and Republican-led hearings into the pandemic's origins.

    In his interview with BBC Science in Action, Prof Holmes pointed to a previous study of the earliest known cases of Covid in Wuhan. "The outbreak started around the market," he said. "And now we can see why - the key animals are there.

    "It didn't start around the lab, which is 30km away. And there is not a single piece of data showing any early cases around the laboratory."

    The years' long delay in releasing this valuable data has led to frustration and anger with the China Centre for Disease Control (CDC).

    "The data are three years old - it's an absolute scandal that it's taken this long for it to see the light of day," said Prof Holmes.

    The information had actually been posted on to the GISAID genetic database back in January. But it was left there unnoticed. It's assumed that this was done to provide supporting evidence for a research paper based on the data that was being prepared by Chinese researchers from the CDC. (Sharing such background data is considered a requirement for scientific publication).

    But shortly after the Chinese researchers learned that others had seen the information, it became hidden again.

    In a press conference on 17 March, Tedros Adhanom Ghebreyesus, director-general of the World Health Organization, said that "every piece of data" was important in moving us closer to that answer. "And every piece of data relating to studying the origins of Covid-19 needs to be shared with the international community immediately."

    "We have to get beyond the politics and back to the pure science," said Prof Holmes.

    He added: "Humans get viruses from wildlife - it's been true throughout our entire evolutionary history. The best thing we can do is separate ourselves from this wildlife and have better surveillance.

    "Because this will happen again."

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    France24 - World

    Mohamed ElBaradei: 'The Iraq war was about regime change, not WMDs'

    Issued on: 24/03/2023 - 17:23

    Marc Perelman Follow

    Mohamed ElBaradei was director general of the International Atomic Energy Agency (IAEA) from 1997 until 2009. In an interview with FRANCE 24, he reflected on the US-led invasion of Iraq 20 years ago this week, which he opposed. "If I now look in hindsight, it was not really about weapons of mass destruction. It was about regime change," he said. ElBaradei added: "They (the US) thought the best pretext was to say that Saddam Hussein was linked to al Qaeda and had WMDs (...) They didn't really have any evidence. It was all about belief. And they started a slew of deception and misinformation."

    "When we went to Iraq, we couldn't see anything. There was absolutely no whiff of a nuclear weapons revival. We went to a war that should not have been (waged). And now we realise that it's a war that has a horrible human cost, in terms of the Iraqis; horrible implications for the region, in terms of terrorism, radicalism," ElBaradei told FRANCE 24.

    He added: "Saddam Hussein was a dictator, there's no question about it. But do you go into a country, destroy a country completely, just to get rid of a dictator? This is a question we see in many countries and we need to understand that this is not the way. Regime change, if it happens, has to come from within. You cannot impose a political system; you cannot impose democracy." 

    ElBaradei also regretted the fact that no one has been held accountable for the war. "There was no accountability whatsoever (...) More importantly, did we do anything to make sure that we do not repeat such a catastrophe, such a disaster? I don't think we did."

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    War-scarred Iraq faces instability, corruption 20 years after US-led invasion

    REVISITED

    Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

    MIDDLE EAST MATTERS

    Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

    BBC

    Daniel White strangled and slit wife's throat in their home

    Alexa recordings were used to piece together how a domestic abuser murdered his wife.

    Daniel White, 36, kicked open Angie White's locked bedroom door, strangled her and cut her throat.

    He then fled the house in Swansea in his wife's car before phoning police to confess in October 2022.

    White, from Idris Terrace, Plasmarl, was given a life sentence of at least 20 years and 10 months at Swansea Crown Court after admitting murder.

    Officers went to their home where they found the front door unlocked and the body of Mrs White, 45, in her bedroom.

    Swansea Crown Court heard labourer White had a long history of domestic violence, including against Mrs White.

    At the time of the murder, he was on licence from prison after receiving a 10-year extended sentence for rape and assault.

    Fearful of her husband, Mrs White had installed a mortice lock on her bedroom door, which White kicked in after an argument started on WhatsApp.

    Neighbours heard banging, shouting and screaming at about 03:00 GMT on 22 October last year before hearing a car drive away.

    Shortly before 06:00, White called police, telling a call handler: "I've strangled her and cut her throat. She's dead.

    "We argued and she locked the door and said she wanted me out.

    "All I wanted to do was take my stuff and leave. I just shut her up.

    "I strangled her, I ran downstairs, and I cut her throat to make sure she was dead."

    The court heard the couple had an Amazon Alexa, which can control household electrical items when activated by a voice prompt.

    Detectives discovered voice commands made by White and his wife at the time of the murder had been saved.

    Prosecutor William Hughes said: "Police have been able to discover that at 3.03am Angie in her bedroom said, 'Alexa, volume three'.

    "At 3.16am Daniel White's voice can be heard saying, 'Alexa stop'.

    "He then goes back downstairs into the living room and says, 'Turn on - Alexa' but what can also be heard is that he is out of breath and these appear to be the moments when, the Crown say, he has gone to get the knife.

    "He then returns to the bedroom at 3.18am when he says 'Alexa, turn on the electric light', and at 3.19am he says, 'Alexa, turn off the TV'.

    "So, the Crown's reasonable interpretation is after 3.03am and before 3.16am Daniel White had burst through the door and initially strangled Angie, then went downstairs to get the knife, and thereafter cut her throat."

    The court heard the couple had begun arguing on WhatsApp. The last message they exchanged was at 03:11.

    A pathologist found Mrs White died from knife wounds to her neck. But there was also evidence she had been strangled.

    White previously admitted murder but refused to attend court for sentencing.

    Defence barrister Peter Rouch said the marriage was effectively over and what happened was "a spontaneous act of violence".

    He said: "I am not suggesting that is justification, but Your Honour has asked what led to it, and it would seem by putting the picture together as best one can, from the messages and the timings, that seems (to be) what has taken place."

    Judge Paul Thomas branded White a coward.

    "He does not have the courage to face the family and friends of the woman whose life he so brutally ended," he said.

    "You have a disgraceful history of assaulting women who have had the great misfortune to be in a relationship with you."

    Judge Thomas dubbed White "a serious danger to women".

    'Cowardly desire'

    He said: "When you entered the bedroom you strangled her, probably rendering her unconscious.

    "When she was face to face with you, with your hands around her throat, she must have been absolutely terrified.

    "After she probably lost consciousness, you didn't seek help for her, you went downstairs and got a knife.

    "You took it into her bedroom in order to kill her, to finish her off."

    The judge said he had a "cowardly desire to dominate her".

    He added: "You did just that - you savagely slit her throat knowing that would kill her."

    Speaking afterwards, Mrs White's family said: "Angie was a much-loved daughter, sister, mother, grandmother, and auntie.

    "Nothing can bring our beloved Angie back. We shall miss that silly giggle for evermore.

    "Daniel White admitted his guilt but continued to use his manipulative behaviour to delay the outcome.

    "He deliberately absences himself in what we see as his continuing attempts to control this situation and his cowardliness in avoiding facing us and justice for what he did to Angie."

    A Ministry of Justice spokesman said a review was underway.

    "This was a horrific crime and our sympathies are with the family and friends of Angie White. As with all serious further offences a review is now underway and it would be inappropriate for us to comment further at this stage," he said.

    "Serious further offences are rare but we are investing £155m more every year into the Probation Service to improve the supervision of offenders and recruit thousands more staff to keep the public safe."

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    Valeurs Actuelles

    Val-de-Marne : saisie de plus de deux tonnes de tabac de contrebande, deux hommes interpellés

    OrlySacré coup de filet ! Plus de deux tonnes de cigarettes de contrebande ont été saisies par les gendarmes jeudi 16 mars à Orly (Val-de-Marne) et deux hommes de nationalité polonaise ont été interpellés, a indiqué la gendarmerie dans un communiqué repris par BFMTV ce samedi 18 mars.

    Les cigarettes provenant de Pologne étaient stockées dans un parking souterrain à Orly, avant d’être livrées en go fast, avec un véhicule ouvreur et un véhicule porteur. Plus de 6 700 cartouches de cigarettes, soit une valeur marchande estimée à 750 000 euros, et plus de 45 000 euros en liquide ont été saisis lors des perquisitions jeudi, ainsi que quatre véhicules dont trois haut de gamme d’une valeur de 180 000 euros, a ajouté la gendarmerie.

    Nouveau record pour les saisies de tabac de contrebande

    L’organisateur du trafic et son chauffeur « s’apprêtaient à livrer une partie de la marchandise réceptionnée » lorsqu’ils ont été interpellés, a détaillé la gendarmerie dans un communiqué. Les deux hommes, déférés ce samedi, doivent être jugés lundi en comparution immédiate, a indiqué le parquet de Créteil, qui a requis leur placement en détention provisoire dans l’intervalle. L’enquête, menée par la Section de recherches de Paris et lancée en février 2023, a permis de « matérialiser plus d’une vingtaine de livraisons, sur la grande couronne parisienne, mais aussi en région Centre et dans le Grand Ouest », précise la même source.

    Selon le bilan annuel des douanes publié fin février, les saisies de tabac de contrebande ont atteint un nouveau record en 2022 avec 640,1 tonnes de tabac et de cigarettes interceptées, contre 402 tonnes en 2021 (+ 59,2 %).

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    France24 - World

    At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

    Issued on: 24/03/2023 - 09:45

    NEWS WIRES Emerald MAXWELL Camille NEDELEC

    A total of 457 people were arrested and 441 security forces injured on Thursday during nationwide protests against French President Emmanuel Macron’s pensions reform, Interior Minister Gerald Darmanin said.

    Speaking to the CNews channel on Friday morning, Darmanin also said that there had been 903 fires lit in the streets of Paris during by far the most violent day of protests since they began in January.

    “There were a lot of demonstrations and some of them turned violent, notably in Paris,” Darmanin added, saying the toll was “difficult” while praising the police for protecting the more than million people who marched around France.

    Police had warned that anarchist groups were expected to infiltrate the Paris march and young men wearing hoods and facemasks were seen smashing windows and setting fire to uncollected rubbish in the latter stages of the demonstration.

    Darmanin, a rightwing hardliner in Macron’s centrist government, dismissed calls from protesters to withdraw the pensions reform which cleared parliament last week in controversial circumstances.

    “I don’t think we should withdraw this law because of violence,” he said. “If so, that means there’s no state. We should accept a democratic, social debate, but not a violent debate.”

    Elsewhere on Thursday, the entrance to Bordeaux city hall was set on fire during clashes in the southwestern wine-exporting hub.

    “I have difficulty in understanding and accepting this sort of vandalism,” the mayor of Bordeaux, Pierre Hurmic, told RTL radio on Friday.

    “Why would you make a target of our communal building, of all people of Bordeaux? I can only condemn it in the strongest possible terms.”

    British King Charles III is set to visit the southwestern city next Tuesday, and had been expected to visit the city hall and meet with Hurmic.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

    FRANCE IN TURMOIL

    ‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

    Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

    Valeurs Actuelles

    Assassinat du manager de Jul : 25 ans de réclusion criminelle pour les deux accusés

    Le verdict est tombé. Neuf ans après le meurtre devant une station de métro à Asnières (Hauts-de-Seine) de Karim Tir, les deux accusés ont été condamnés, vendredi 24 mars, à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.

    Mohamed Seghier, 45 ans, et Juan Marti, 41 ans, sont tous les deux reconnus coupables de l’assassinat en bande organisée du manager du rappeur Jul, le 12 juin 2014, rapporte Le Parisien.

    Une guerre des clans

    Karim Tir venait de purger une peine de cinq ans d’emprisonnement pour trafic de stupéfiants à Marseille et souhaitait tourner la page. Il a décidé de rejoindre la région parisienne et de devenir le producteur du rappeur Jul, dont la carrière commençait à s’envoler. Mais son passé l’a rattrapé. Selon l’accusation, sa mort s’inscrit dans un cycle de représailles opposant les membres de deux clans du narcotrafic marseillais : les Tir et les Remadnia, dont faisait partie Mohamed Seghier.

    Ce dernier a réfuté toute animosité ou désir de vengeance à l’encontre de Karim Tir, et plus largement du clan des Tir. « C’est du fantasme judiciaire », a-t-il affirmé. « Je n’ai pas de litige et aucune vengeance à assouvir. » L’accusation avait requis contre eux 30 ans de réclusion avec une période de sûreté de 20 ans. Ils sont finalement condamnés à 25 ans de réclusion criminelle.

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    France24 - Monde

    Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

    Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34

    David RICH Suivre

    Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.

    Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars,  au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.

    Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.

    L’or noir de l’Arctique

    La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.

    Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.

    Bataille judiciaire

    En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.

    Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.

    Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.

    "J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."  

    "Bombe climatique"

    Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve. 

    Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.

    "Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.

    Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT

    March 13, 2023

    "Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de  voitures neuves à essence par an.  

    Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.

    Avec AFP

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    Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole

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    Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

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    France’s Pension Plan

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    French Anger Shifts From Pension Law to Focus on Macron

    After ramming through a law raising the retirement age without a full parliamentary vote, the French president faces something approaching a constitutional crisis.

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    By Roger Cohen and Liz Alderman

    Reporting from Paris

    The postponement of a state visit to France by King Charles III had become almost inevitable: The optics of President Emmanuel Macron dining with the British monarch at the Château de Versailles as Paris burned were not just bad, they would have looked like a brazen provocation to the blue-collar workers leading a wave of demonstrations and strikes across the country.

    Those huge protests have shifted in character over the past week. They have become angrier and, in some cities, more violent — especially after nightfall. They have been less about the fury felt over the raising of the retirement age to 64 from 62, and more about Mr. Macron and the way he rammed the law through Parliament without a full vote.

    Finally, they have broadened into something approaching a constitutional crisis.

    “We have moved from a social crisis on the subject of retirement to the beginnings of democratic crisis,” Laurent Berger, the leader of the French Democratic Confederation of Labor, the largest and most moderate labor union in France, said in an interview. “Anger is rising, and before us we have a president who does not see that reality.”

    Graffiti scrawled on the wall of one Paris building — “You elect me, I decide, and you shut up” — summed up a growing view of Mr. Macron as a top-down, dismissive ruler waving away the people. Another — “Charles III, do you know the guillotine?” — captured the way the now-canceled royal visit had led to a conflation of the British king and a French president seen by his critics as monarchical.

    France likes to dream of revolution, ever re-enacting the popular uprising of 1789 that led to the guillotining of the king and queen and the abolition of the monarchy three years later. The country is almost certainly not on the brink of some new transformative convulsion.

    But the French seem to feel Mr. Macron crossed a red line.

    He imposed his will to secure a law that never got voted on by the lower house of Parliament, at a time when polls showed two-thirds of the people opposed the measure. His support has plunged to 28 percent, according to polls, the lowest since the start of the Yellow Vest social uprising in 2018.

    Article 2 of the French Constitution says that the principle of the Republic is “government of the people, by the people and for the people.” Article 3 says that “national sovereignty belongs to the people, who exercise it through their representatives and by means of a referendum.”

    But Article 49.3, now used 100 times since the foundation of the Fifth Republic in 1958 and 11 times by the government of Élisabeth Borne, the prime minister chosen by Mr. Macron last summer, allows the government to push through a bill without a vote as long as it puts its own survival on the line in a parliamentary vote.

    The government narrowly survived this no-confidence vote earlier this week.

    Of course, a vote on a bill and a vote on the survival of a government are two different things. They carry different weight.

    Indeed, it is precisely because Mr. Macron judged that his bill raising the retirement age might not survive a vote, but his government stood a better chance of doing so, that he opted to use the top-down 49.3, viewed by his critics as anti-democratic.

    It was a risky gamble, and the blowback has been intense.

    A blog hosted by Mediapart, an online investigative website, suggested that a more accurate version of Article 3 of the Constitution would be: “National sovereignty belongs to the people, who exercise it through their representatives and by means of a referendum, except in exceptional cases where the wish of the sovereign people is judged inappropriate by the president.”

    The growing rejection of the all-powerful presidency conceived by Charles de Gaulle for the Fifth Republic, after the parliamentary chaos of the Fourth Republic, was fanned by Mr. Macron’s intransigent television interview this week.

    In it, he said he would “not accept either insurrectionists or factions” at a time when “the United States lived what it lived at the Capitol.”

    Many people found Mr. Macron’s analogy between the French protests against an unpopular law, which only lurched into violence over the past 10 days, and the 2021 mob storming of the Capitol in Washington provocative.

    “What we have seen is the extreme verticality of Mr. Macron’s power,” said Mr. Berger, the union leader. “Our union would like to engage in negotiation and reach compromise, but for that you need two.”

    Since January, he said, he and his union had not been received by Mr. Macron, Ms. Borne or Olivier Dussopt, the labor minister.

    In the television interview, Mr. Macron also said he felt a solemn sense of responsibility to ensure that the French pension system remained viable, arguing that this was impossible with active workers being asked to support ever more retirees living longer.

    The overhaul, in Mr. Macron’s view, is essential for a stable and dynamic economy. Earlier economic reforms during his presidency have led to a sharp drop in unemployment. Job creation and foreign investment have surged. The French tech sector has grown exponentially.

    But much of France is now too angry to listen to Mr. Macron’s economic lessons.

    “More people are at a point of combat, and they don’t want to listen to the language of moderation,” said Guy Groux, a specialist on French unions at Sciences Po in Paris. “Protesters are splitting off from the unions and going into the streets all night.”

    Another big demonstration and strikes have been called for next Tuesday, one reason for the postponement of the British royal visit. With more than a million people in the streets Thursday, according to the Interior Ministry (union estimates were much higher), the protests show no sign of ebbing.

    Nor has Mr. Macron shown any sign of making a conciliatory gesture.

    “It’s time for Mr. Macron to show empathy, to cool things down, to reassure people,” Mr. Berger said, calling for dialogue and a pause in the application of the law. “He needs to listen to the French heartbeat.”

    During the Covid-19 pandemic, Mr. Berger added, “We put the human back at the center of life and did some amazing things. And now suddenly we revert to where we were before. You can’t do that. People want consideration, they want to be heard, and they want to be protected.”

    For now, there is little sign of that from the government.

    But, said Philippe Labro, a writer and political commentator, the last-minute cancellation of the visit of King Charles III suggested that “the centers of power are now afraid.”

    Aurelien Breeden and Constant Méheut contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Sidaction : après 40 ans de lutte, "on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un monde sans sida"

    Publié le : 24/03/2023 - 08:43

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que le Sidaction débute vendredi, sa présidente, la virologue nobélisée Françoise Barré-Sinoussi, estime qu'il est possible d'éradiquer le sida, à condition d'améliorer l'accès au dépistage et aux traitements.L'association explique qu'"on n'en guérit toujours pas" bien qu'on "n'ait jamais été aussi proche de jouir d'un monde" sans ce virus.

    "Après 40 ans de lutte, on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un monde sans sida". Voici le slogan du Sidaction pour sa campagne 2023, qui se déroule du vendredi 23 au dimanche 25 mars. À cette occasion, l'association de lutte contre le VIH rappelle quelques chiffres : plus de 38 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde – dont 174 000 en France – et 650 000 en meurent chaque année.

    "Cela veut dire qu'on n'a pas encore éradiqué la maladie, pourtant on doit y arriver puisqu'on sait qu'avec les traitements, les personnes ne développent pas la maladie", explique à l'AFP la virologue nobélisée Françoise Barré-Sinoussi. "Si on arrive à traiter 100 % des personnes infectées, elles ne développeront plus le sida."

    Mais il reste un défi de taille, selon la spécialiste : "Un quart des personnes vivant avec le sida n'ont toujours pas accès aux traitements pour différentes raisons, y compris le fait que le dépistage est insuffisant."

    En France, on compte encore plus de 5 000 découvertes de séropositivité chaque année, selon Sidaction. Quelque 23 % de ces nouvelles découvertes concernent les plus de 50 ans et 13 % concernant les moins de 25 ans.

    Pour faire un don à Sidaction :

    • Par téléphone au 110 (numéro gratuit).
    • Par SMS en envoyant DON au 92 110.
    • Par internet.

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    VIH : un troisième cas de guérison confirmé après une greffe de moelle osseuse

    Journée mondiale

    Lutte contre le sida : malgré des années de prévention, le sujet suscite toujours un "malaise"

    TEMOIGNAGES

    VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

    Valeurs Actuelles

    Deux mineurs à moto suspectés d’avoir mortellement renversé une octogénaire à Brest

    L’enquête devra déterminer les circonstances exactes du drame. Deux jeunes hommes au volant d’une moto sont suspectés d’avoir mortellement renversé, mercredi 22 mars, une personne âgée à Brest (Finistère), rapporte Sud-Ouest. Les deux jeunes, mineurs puisqu’âgés de 16 ans, circulaient à vive allure sur une moto de type « grosse cylindrée », dixit le procureur, lorsqu’ils ont fauché une vieille dame qui traversait une rue sur un passage piéton du quartier de Pontanézen, au nord de Brest. À l’arrivée des secours, aux alentours de 17 h 15, la victime, âgée de 84 ans, était déjà morte. Les suspects avaient, eux, pris la fuite.

    Homicide involontaire aggravé

    Le lendemain, jeudi 23 mars, les deux jeunes suspects se sont rendus au commissariat de la ville, où « ils ont immédiatement été placés en garde à vue pour les faits d’homicide involontaire aggravé », a indiqué le procureur de la République de Brest Camille Miansoni. La veille, des témoins de la scène avaient pu donner leur version des faits. Selon une source policière, avant leur placement en garde à vue, les deux mineurs « avaient été identifiés depuis mercredi » par la police. Ils sont défavorablement connus des services de police. Le procureur a confirmé l’ouverture d’une enquête menée par la Sûreté Départementale qui « devra déterminer les circonstances précises de l’accident et le rôle respectif éventuel de chacun des mis en cause ».

    Brest : les dernières actualités

    Le maire socialiste de Brest renvoyé en correctionnelle pour « recel d’abus de confiance »

    A Brest, deux Ukrainiens accusés de pédophilie et pornographie sur leur fils de 7 ans

    Du “copiétonnage”, une alarme… l’application de Bibus pour lutter contre le harcèlement de rue à Brest

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    ‘It Just Feels Good to Vent Your Anger’: Spasms of Violence Jolt Paris

    Opponents of pension overhaul, mostly young people, hold nightly “wild protests,” marked by vandalism, saying it is the only way to make their voices heard.

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    By Constant Méheut

    Photographs by James Hill

    Constant Méheut and James Hill followed a group of protesters over the course of a night in Paris to report this article.

    As an enormous march against an unpopular pension overhaul was winding down in Paris, small groups of young protesters began planning their next move as night fell.

    “Let’s go to the Bastille,” a man in his 20s told his friends. Another, checking social media on his phone, said, “It looks like Châtelet is the meeting point,” referring to a different section of the capital. A few minutes later, the groups slipped out of the square.

    And so began a “wild protest,” as the participants call such activities, in which groups of a few dozen young men and women, some clad in black and masked, roam the streets, knocking over city bikes and scooters, and setting fires while playing cat-and-mouse with the police. “Paris, rise up!” they chanted.

    Wild protests have become a fixture of Parisian nightlife after the French government rammed through a pension bill last week raising the retirement age to 64, from 62, without a vote in the lower house of Parliament.

    The wild protests are part of a larger trend that has seen previously peaceful demonstrations growing increasingly menacing as the government refuses to back down on the pension overhaul. On Thursday, nearly 1,000 fires were lit by protesters, about 440 police officers and firefighters were injured and about the same number of demonstrators were arrested throughout France, Gérald Darmanin, the French interior minister, said.

    Support for the protesters is not universal. In a narrow street, a woman threw a bucket of water from her window at demonstrators who were setting fire to uncollected trash. Laurent Berger, the leader of France’s biggest union, the C.F.D.T., condemned the violence, saying that it risked undermining the fight against the pension overhaul.

    But for now, at least, the protesters are undeterred. “We’ve realized that staying within the boundaries of the law doesn’t work,” said Maximilien Moreau, a 22-year-old student who has joined several wild protests, citing the numerous union-organized marches that have so far failed to make the government budge. “If we want things to really change, we must up the ante,” he added.

    On Thursday night, a motley group of several dozen young protesters set off from the Place de l’Opéra in Paris. After about half a mile walking down the Boulevard des Italiens, they dived into the capital’s cobbled streets. In no time, they were throwing piles of trash left uncollected by protesting workers into the middle of the street, blocking traffic.

    Garbage cans, scaffolding, construction fences, along with the bikes and scooters — virtually everything within reach — was knocked down. Each clang of a construction fence hitting the ground drew cheers.

    “It just feels good to vent your anger,” said Alexandra Joly, 33, who was marching with the group, chanting antigovernment and anti-police slogans.

    Although she did not participate in the vandalism, Ms. Joly nonetheless defended it. She said that it was the last option to make their demands heard by the French government, after it had used a constitutional maneuver to pass the pension bill.

    Several protesters said it was the frustration provoked by that rarely used measure that had driven them to such acts. They pointed to the success of the Yellow Vest movement four years ago, which was marked by heavy street violence and which eventually forced the government to abandon a fuel tax increase, as evidence that such aggressiveness can pay off.

    “We have to intensify the struggle,” Ms. Joly said. “Besides, what we’re doing is less violent than the social violence of this reform.”

    Moving across Paris’s right bank, the protesters passed the Louvre and made their way to the fancy streets of the Marais. People having cocktails on cafe terraces looked on in amazement.

    “Don’t look at us! Join us!” the protesters chanted, as if to awaken the old beating heart of revolutionary Paris.

    Emboldened by the crowd, a man in his 60s wearing a tweed jacket briefly joined the group and kicked over a trash can, to the acclaim of the young people surrounding him.

    Some protesters were looking for rallying points on social networks, but their route owed mostly to chance. After about an hour of wandering, they stumbled upon another wild protest. Amid the cheering, a man lit a red smoke bomb and headed east, and the crowd followed suit.

    “It’s a bit anarchical,” said Camille Brume, 27, who was busy pulling city bikes and scooters out of their parking lots and dumping them on the street. “It’s impossible to know what’s going to happen because we ourselves don’t know what the next step is.”

    One constant, however, has been the jousting with the police.

    As the group approached the Louvre, participants were ambushed by phalanxes of armor-clad riot officers who had hidden near the colonnades of the nearby Comédie Française. A dozen protesters were pinned down and arrested while the rest managed to slip through traffic and escape.

    Soon, the roar of a motorized police squad could be heard in the distance. “The BRAV!” people shouted as they scurried away, using the acronym of a police brigade that the protesters fear for its record of harsh arrests.

    “The police are harassing us,” said Maëlle Senly, 23, who said that she had joined several wild protests over the past week. Before the police motorcycles swept in, she was discussing with a friend what to do and whom to call in case of an arrest.

    Videos of officers beating protesters have emerged on social media in recent days, igniting a debate about police violence. On Friday, the French newspaper Le Monde published excerpts from what it said was an audio recording it had authenticated in which BRAV police officers are heard slapping a man they arrested this week and threatening to break his legs.

    Mr. Darmanin, the interior minister, has voiced his support for the police, noting that several nights of operations had strained them. But he said on Friday morning that 11 investigations into episodes of police misconduct had been opened over the past week.

    At the wild protest on Thursday, the group rallied at the Place de la Bastille, in eastern Paris, a landmark of the French Revolution, chanting: “We decapitated Louis XVI. We will do it again, Macron.” But the square was already largely cordoned off by police trucks with flashing blue lights.

    Every few minutes, volleys of tear gas canisters rained down on the protesters, sometimes in retaliation for stone-throwing against the police but more often to disperse the crowd. About 50 people were arrested at lightning speed by a police squad that suddenly rushed them. They seemed unfazed, and some even smiled.

    “Anger is growing,” Ms. Senly said. “As long as the government does not move, it will get worse.”

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    France24 - Monde

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 20 mars

    Publié le : 24/03/2023 - 14:59

    FRANCE 24 Suivre
    • Olivier Dubois a été libéré et est arrivé le 20 mars à l'aéroport de Niamey, au Niger, avant de rentrer en France le 21 mars. Le journaliste a été otage de jihadistes au Mali pendant près de deux ans (711 jours de détention). "Je n'ai pas été maltraité, ni humilié, ni frappé, ni quoi que ce soit", a-t-il déclaré à l'AFP peu après son arrivée sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris. "Il y a eu des moments difficiles mais pas physiques comme certains ont pu le vivre".

    • L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a dénoncé, le 20 mars, une nouvelle tentative d'assassinat à son encontre. Hospitalisé cinq jours après avoir respiré du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l'ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar, l'adversaire le plus en vue de Macky Sall accuse ce dernier d'avoir tenté de l'empoisonner. Le même jour, le président sénégalais a maintenu ouverte la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024. Dans un entretien accordé à L'Express, il a fait valoir que seuls des facteurs politiques, et non pas constitutionnels, l'empêcheraient de se présenter, quoi qu'en disent ses adversaires.

    • Le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles du Tigré, a été retiré le 22 mars de la liste des entités terroristes par le Parlement éthiopien. Le TPLF était classé terroriste depuis le 6 mai 2021, plusieurs mois après le début d'un conflit avec le gouvernement fédéral – auquel a mis fin un accord de paix signé en novembre dernier. La commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les accusations de violations répétées des droits humains au Tigré a récemment affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit (forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles) ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains".

    Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye

    Calcul politique ? Rodomontade populiste ? Tunisiens et Libyens continuent de s’interroger sur la dernière polémique provoquée la semaine dernière par les propos du président Kaïs Saïed sur les bénéfices du champ pétrolier libyen de Bouri et un litige frontalier réglé dans les années 1980 par la Cour de justice internationale, à la demande des deux voisins.

    Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye. © Studio graphique FMM

    RD Congo : le calvaire des femmes d’un camp de déplacés du Nord-Kivu

    Dans l’Est de la RD Congo, près de 800 000 personnes ont été déplacées dans la province du Nord Kivu. En cause, le conflit lié au M23, soutenu selon l’ONU par le Rwanda voisin. Autour de Goma, les camps de déplacés se multiplient et les conditions de vie y sont difficiles – en particulier pour les femmes, de plus en plus nombreuses à briser le silence et à témoigner des viols qu'elles subissent alors qu’elles s'occupent des tâches domestiques.

    Burkina Faso : à Ouagadougou, un golf écologique résiste à l'épreuve du temps

    À Ouagadougou existe un terrain de golf unique en son genre. Ici, pas de pelouses soigneusement arrosées, mais de la terre et des cailloux : le "green" est donc remplacé par un "brown". "Le Burkina Faso, c’est un pays où on a besoin de l’eau. C’est une denrée très chère, donc nous ne pouvons pas nous permettre de faire des forages ici", explique Salif Samaké, président du Golf Club de Ouagadougou.

    Tshé Tshé, membre du Fulu Miziki Kolektiv : "On ne veut pas que l'Afrique soit la poubelle du monde"

    Les Fulu Miziki Kolektiv fabriquent leurs instruments et leurs tenues de scène à partir de matériaux et de déchets récupérés dans les rues de Kinshasa, en RD Congo. Pas d’électronique, mais un groove unique. Leur nom signifie "musique des poubelles", en lingala. Tshé Tshé, membre de ce groupe musical hors du commun, parle de son message panafricain sur la situation écologique du continent.

    Cameroun : la ruée vers l'eau potable à Douala

    "L'eau potable dans la ville de de Douala, c'est comme un trésor", explique Cédric Meka, venu remplir des bombonnes d'eau tirée directement du sous-sol par un forage privé à la brasserie Guinness de Bassa, la capitale économique du Cameroun. Mais la demande en eau est supérieure à l'offre, et avec les forages privés qui se multiplient, les risques sanitaires suivent cette tendance.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 mars

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 mars

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 27 février

    Valeurs Actuelles

    Marseille : un homme de 21 ans meurt criblé de balles dans le 3e arrondissement

    Les drames n’en finissent plus de pleuvoir dans la cité phocéenne. Dans la nuit du mercredi 22 mars au jeudi 23 mars, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu dans le 3e arrondissement de Marseille, à l’entrée de la résidence Eugene-Pottier, indique La Provence. La police judiciaire a été saisie de l’enquête.

    D’après les premiers éléments, plusieurs individus en voiture auraient intercepté la victime, avant de lui tirer dessus à l’aide de pistolets automatiques aux alentours de minuit. Son corps a été criblé de balles, quinze en tout, dont plusieurs en pleine tête. Laissé pour mort, les meurtriers auraient ensuite dérobé son scooter. Les secours sont intervenus sur place, mais le jeune homme a malheureusement succombé à ses blessures. Une trentaine de cartouches ont été retrouvées sur les lieux du crime. La victime n’était pas connue des services de police, mais il pourrait s’agir d’un règlement de comptes.

    Vague de violence sans fin

    Les homicides par balles sont par malheur récurrents à Marseille, où des victimes de plus en plus jeunes sont fauchées. Vendredi 17 mars, un jeune homme avait également été abattu dans un quartier du nord de Marseille. Lui aussi était criblé de balles, dont le calibre correspondait à une arme de type kalachnikov.

    Des armes qui circulent de plus en plus dans les rues de la ville. Ainsi, le préfet des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, indiquait que plus de « 1000 armes ont été saisies en 2022 », sur Franceinfo. Des chiffres qui interpellent et font écho aux 33 morts par balles recensés durant l’année dernière à Marseille.

    Marseille : les dernières actualités

    Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

    Marseille : un député alerte Éric-Dupond-Moretti après les menaces proférées par un djihadiste déjà incarcéré

    Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Crewless container ships appear on the horizon

    Cruising quietly through the Frier Fjord in southern Norway, the Yara Birkeland looks like an ordinary small ship.

    However, by the end of the year, the number of crew on board will be reduced from five to two and then, if all goes well, in two more years the vessel's bridge will be removed and there won't be any crew on board at all.

    Until then, Captain Svend Ødegård is at the helm of the 80m-long ship. "We are taking big steps towards autonomy," he tells the BBC. "There's a lot of installed technology there, that is not on existing ships."

    Eventually the Yara Birkeland will navigate aided by sensors, including radar and cameras, which will feed data to an artificial intelligence, which will detect and classify waterborne obstacles.

    "We have situational awareness - cameras on the side, front and stern of the ship," the captain explains. "It can decide whether to change its path because something is in the way."

    The captain's job will move onto dry-land, to a remote operation centre more than 80km (50 miles) away, where several ships could potentially be monitored at the same time. If necessary, humans will be able to intervene by sending commands to alter the speed and course.

    Owned by fertiliser giant Yara, the Yara Birkeland has been sailing twice weekly for last several months from the firm's enormous plant near Porsgrunn to the port of Brevik, carrying up to 100 containers and collecting data along the 13km (8 miles) route.

    "Vessels which operate along short, regular and fixed routes offer good opportunities to introduce autonomous ship technologies," says Sinikka Hartonen, Secretary General of One Sea Association, an alliance of maritime companies and experts working in autonomy.

    The project's technology provider, Kongsberg is working on another two battery-powered autonomous barges in the Oslo Fjord, with Norwegian grocery wholesaler Asko, and a fourth, small container ship, near Ålesund.

    "Some of the technology has already been around for many years. So it's really putting it together," says An-Magritt Ryste, director for next generation shipping at Kongsberg Maritime.

    According to Ms Ryste, there's also interest in using autonomous navigation in fishing, passenger ferries and military vessels.

    Kongsberg already makes autonomous underwater vehicles (AUVs), which largely carry out seabed mapping tasks for customers in offshore energy, ocean research and defence.

    Recently, the firm delivered an 8m, unmanned surface vessel (USV) that detects fish stocks, using acoustic sonars and navigating by AI, cameras, radar, and GPS.

    "They're also supervised by humans, who can intervene. But they are fully autonomous," says Bjørn Jalving, Kongsberg's Senior Vice President of Technology.

    Kongsberg has been scaling up the technology for larger vessels. "Eventually I think limitations will not be technical, it's a matter of making it safe and secure in compliance with regulations, and good business for the operators," says Mr Jalving.

    Of course one of the big attractions for shipping firms, is the costs saved by not having a crew aboard. One team could potentially monitor several ships, says Mr Jalving. Plus it's safer for a crew to be on land, rather than at sea.

    Other companies are also working on autonomous shipping projects.

    Last year in Japan, a 222m car ferry self-navigated and docked using technology by Mitsubishi Shipbuilding Company.

    Meanwhile, a commercial ship completed a month-long voyage from Texas to South Korea, navigating autonomously for about half of the 20,000km route.

    The ship's optimal route choice saved fuel and emissions, according to the ship's technology provider, Avikus, part of the ship building firm HD Hyundai.

    More technology of business:

    "You can use autonomy to limit tasks that are dangerous or boring," says Marius Tannum, an Associate Professor of Applied Autonomy at the University of South-Eastern Norway.

    "The Yara Birkeland project and the Asko barge project are pushing the technology out into the real world, and not just in research labs, like we have been doing for many years."

    When it comes to safety, crewless vessels need to perform as well, if not better than captained ships says Prof Tannum, who believes there will always needs to be a backstop - someone monitoring who could intervene if necessary.

    "Since this is very new technology and not tested in real life that much, we need this transitional period with crew on board," Prof Tannum says. "Then gradually, we can trust the autonomy to do more."

    Autonomy opens up possibilities for new designs though, he adds. "Without crew you can have more capacity for goods, because you don't need the living quarters, galley, heating, air conditioning and other systems," Prof Tannum adds.

    There's scepticism whether large unmanned ships could be crossing oceans any time soon, though. "First the legal challenges must be resolved. And then the ships needs robust energy and propulsion systems that require very little maintenance," points out Prof Tannum.

    One of the biggest hurdle is regulation and new rules will have to be drawn up.

    "Current legislation has been developed based on the presumption that the equipment onboard a ship is fully manually controlled," says Sinikka Hartonen, adding that the International Maritime Organization is now working towards a framework.

    "The regulation is totally new territory for the marine authorities and politicians in Norway. What they do will have consequences internationally," says Yara project manager Jon Sletten.

    Whatever happens, progress in autonomous shipping is likely to move more quickly than autonomous cars and trucks, according to Prof Tannum.

    "Autonomous cars move in high-speed close to both dynamic and static obstacles, road conditions vary and the complexity that cars in regular traffic faces is more challenging than ships.

    "Unmanned autonomous ships with a fixed route and a remote operation center (ROC) will be operating with less risk than unmanned autonomous trucks driving in regular traffic," he says.

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    France24 - Monde

    "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

    Publié le : 23/03/2023 - 20:23Modifié le : 23/03/2023 - 20:25

    Cyrielle CABOT

    Envoyée spéciale dans le cortège parisien – Une semaine après l'utilisation du 49.3 pour faire adopter la controversée réforme des retraites, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Paris, selon les syndicats, pour dénoncer le "passage en force" de l'exécutif et crier leur colère. Dans le cortège, certains battaient déjà le pavé ces dernières semaines. D'autres sont venus les rejoindre pour la première fois pour dénoncer "un déni de démocratie".

    "Manu Ciao", "49.3 ou pas, la réforme elle ne passera pas". Jeudi 23 mars, c'est une immense marée humaine qui est venue manifester à Paris pour la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Quelque 800 000 personnes ont battu le pavé, selon les chiffres avancés par les syndicats, 119 000 selon le ministère de l'Intérieur - un record depuis le début du mouvement. Au-delà du projet de loi contesté, beaucoup sont venus crier leur colère une semaine après le recours du 49.3 par le gouvernement. Dans la foule, les voix dénonçaient ainsi "le mépris" d'Emmanuel Macron, une "dérive autoritaire" et  "une démocratie en danger".

    Tout le long du cortège, parti d'une place de la Bastille noire de monde aux alentours de 14 heures, les manifestants ont scandé les slogans devenus habituels lors de ces journées de mobilisation - "Métro-boulot-caveau", "La retraite avant l'arthirtre" ou encore "Tu nous mets 64, on te mai 68". 

    "Macron, le méprisant"

    Cette fois-ci d'autres pancartes se sont montrées omniprésentes, avec deux principales cibles : Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Le chef de l'État dépeint en diable, en monstre ou Louis XVI côtoyait une Première ministre affublée de cornes et de griffes.  

    "Macron, le méprisant", brandissent par exemple Valérie et Magali, reprenant des affiches offertes par le parti communiste français et qui ont beaucoup de succès. "Emmanuel Macron est dans son bureau doré de l'Élysée, au-dessus de nous tous et incapable de comprendre la pénibilité du monde du travail aujourd'hui", dénoncent de concert les deux femmes de 57 et 54 ans. "Il refuse catégoriquement d'entendre que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader depuis des années - avec toujours moins de budget et d'effectif. Nous ne pouvons physiquement pas travailler deux années supplémentaires !"

    Les deux amies, professeure d'EPS et secrétaire dans un service d'archives dans la banlieue parisienne, ont manifesté chaque semaine contre le projet. "Nous pensions nous arrêter après la dernière manifestation car nos salaires commencent à souffrir. Mais quand on a vu que le gouvernement avait recours au 49.3, en méprisant totalement la voix des Français, nous avons changé d'avis", poursuivent les deux femmes. Avant de marteler, décidées : "Maintenant, on continuera le temps qu'il faudra."

    Michel, quant à lui, brandit une pancarte tout aussi explicite sur laquelle ont peut lire : "Du haut de l’Elysée, ersatz de Jupiter, le peuple rassemblé, te descendra sur terre", peut-on lire. "On en a assez d’un président qui se prend pour Louis XIV, qui n’écoute pas, qui pense qu’il est le seul à savoir ce qui est bien pour le pays", explique ce retraité de 72 ans. "Avant, même quand ils étaient mauvais, les présidents savaient au moins écouter, et reculer quand il le fallait. Aujourd’hui ils sont simplement sur une autre planète."

    Plus que la réforme des retraites, c'est ce recours au 49.3 qui a poussé Marie-Lou et Aurélien à descendre dans la rue. S'ils sont opposés à la réforme, ils n'avaient pas fait grève ou manifesté jusqu'ici. "Mais aujourd'hui nous sommes ici car il est hors de question que nous acceptions ce déni de démocratie. Au-delà du projet de loi en lui-même, c'est vraiment ce passage en force que l'on est venu dénoncer", expliquent-ils. "Depuis des mois, le gouvernement a l'air de faire ce qu'il veut et la colère s'accumule. Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Trop c'est trop."

    "On peut encore faire plier le gouvernement"

    Dans la foule compacte qui tente de rallier progressivement la place de la République puis la place de l'Opéra sous le soleil et le fracas des pétards, les manifestants interrogés avouent osciller entre "colère", "détermination", "frustration", mais aussi, pour certains une once de résignation. 

    "Je n'avais jamais manifesté avant la réforme des retraites. Mais ce projet est si injuste et inégalitaire que pour la première fois, j'avais décidé de descendre dans la rue", témoigne Valérie. À 54 ans, cette clerc de notaire se dit "dégoutée" et  "écoeurée" par l'utilisation du 49.3, et avoue à mi-mot être peu confiante pour la suite. "Emmanuel Macron refuse totalement de nous entendre. Je suis pessimiste. Je ne pense pas qu'il cédera, mais je manifeste quand même car je veux le forcer à entendre notre colère", explique-t-elle. 

    « Avant la réforme des retraites, je n’avais jamais manifesté », raconte Valérie. « Aujourd’hui, je ne crois plus du tout qu’on arrivera à arrêter la réforme. Mais je suis là quand même, pour faire entendre ma colère ». pic.twitter.com/gI6ZeliOER

    March 23, 2023

    Selon elle, le dernier espoir réside plutôt dans les outils démocratiques à disposition de l'opposition, notamment le référendum d'initiative partagée. Soumise lundi 19 mars au Conseil constitutionnel par l'opposition, cette arme à la disposition des députés prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi. Et la procédure permettrait de bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme.

    >> Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    Greg et Philippe, de leur côté, refusent de céder à la morosité. "On peut encore faire bouger les choses. La rue a déjà fait plier un gouvernement même une fois une loi adoptée. Nous pouvons recommencer", assurent ces deux militants de la CGT, en référence à  la loi sur les CPE, en 2006, qui avait finalement été abandonnée face à la pression de la rue. "Justement, il faut se mobiliser encore davantage. Il faut que chacun vienne exprimer sa frustration face au mépris du gouvernement."

    "Macron est droit dans ses bottes, mais nous aussi. Il joue l'usure, mais on tiendra. On est bien remontés… Il parle d’incompréhension, dit que le gouvernement a manqué de pédagogie… mais on a très bien compris ce qu’il veut faire : il veut donner deux ans de plus à ceux qui méritent leurs retraites, comme les travailleurs essentiels, au lieu d’aller chercher l’argent là où il faut."

    "Bloquons le pays" 

    Après huit journées de mobilisation sans débordements importants, l'ambiance au sein du cortège est bien plus tendue jeudi, certains n'hésitant pas à scander "ça va péter !". 

    À l'image des violences qui ont émaillé les manifestations spontanées organisées dans plusieurs villes de France ces derniers jours, plusieurs incidents ont eu lieu en début de cortège. Tout au long de la manifestation, des personnes habillées en noir et équipées de masques et lunettes, ont notamment ont brisé des vitrines et dégradé du mobilier urbain. Ils ont aussi lancé de nombreux pavés et bouteilles sur les forces de l'ordre, qui ont fait usage à de nombreuses reprises de gaz lacrymogène. Plusieurs poubelles et trottinettes ont également été incendiées.

    >> En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

    Des violences que Pascal, 54 ans, condamne mais comprend. "À force de nous mépriser, Emmanuel Macron radicalise le mouvement", dénonce-t-il, affublé d'un gilet jaune et d'une pancarte satirique représentant le personnage de BD d'Asterix donnant une gifle à Macron. "Je dénonce ces violences. Mais je suis d'accord sur un point : il faut que la rue se soulève. C'est le moment ou jamais. Bloquons le pays s'il le faut mais cette loi ne doit pas passer !"

    Alix, Marie et Alma, quant à elles, ont participé aux manifestations parisiennes spontanées chaque soir de la semaine. Et si les trois étudiantes d'une vingtaine d'années admettent s'inquiéter face aux débordements, cela n'entrave en rien leur détermination. "Toutes ces violences font peur. Mais nous avons encore plus peur pour notre démocratie. Il faut en finir avec ce gouvernement de plus en plus autoritaire."

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    Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

    REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    BBC

    US firms 'more negative' about doing business in China

    US companies are "more negative than they've been in a long time" about doing business in China, according to the president of the American Chamber of Commerce in China (AmCham China).

    As tensions continue to grow between the world's two biggest economies, Michael Hart says that the rivalry has "made business very challenging".

    The governments of President Xi and President Biden have been disagreeing on what seems like an ever-increasing number of issues; ranging from Ukraine, to coronavirus, and Taiwan, to Tiktok, and semiconductors.

    That is reflected in AmCham China's latest annual survey of its more than 900 members. For the first time it shows that a majority, 55%, no longer regard China as a top-three investment priority - a place where they should spend money to grow their business.

    The number who see the "uncertainty of bilateral relations" as their leading challenge in China has risen 10% in the last year to 66%. At the same time, the number who think China has become less welcoming to foreign companies has grown to 49%.

    It's now five years since then US President Donald Trump imposed tariffs on $60bn (£49bn) of Chinese goods, as he stepped up his trade war over "unfair trade practices" including intellectual property theft and the trade deficit.

    China followed through on its promise to retaliate with tariffs of its own.

    Relations built on trade

    AmCham China members include some of the US's most successful companies such as Nike, Intel, Pfizer and Coca-Cola.

    The latter was the first US consumer business to sell its products in communist China after then President Deng Xiaoping opened the country up to foreign companies in December 1978. Ever since then trade has been at the heart of the relationship.

    Corporate pessimism over the current state of the US-China relationship reflects a tumultuous few years, according to Mr Hart.

    "Companies are just really tired after three years of Covid," he adds, also highlighting a number of other issues. These include travel becoming more difficult, rising labour costs, executives who are "just not willing" to take up assignments in China, political pressure, and China becoming a less predictable place in which to do business.

    Despite all those difficulties, the numbers show trade between the two countries hit a record high of $690.6bn last year.

    This reflection of their mutual dependence has implications for the health of the entire global economy. That is according to Eswar Prasad, who is a professor of global trade policy at Cornell University, and former head of the International Monetary Fund's China Division.

    "The reality is that China does need a lot of products, especially technology products from the US, and the US does have a lot of companies that run their supply chains through China," he says.

    "This is important for the global economy because it's not just supply chains that these two countries are critical for. The tenor for global trade is set by the relationship between these two countries."

    The World Trade Organisation (WTO) is supposed to keep that tenor harmonious by upholding global trade rules.

    However, in December, the Biden administration forcefully rejected two rulings that went in China's favour about the tariffs that were imposed by then US President Donald Trump as part of his trade war. The US said they were imposed over issues of national security that the WTO had no right to rule on.

    Overall, 66.4% of US imports from China and 58.3% of Chinese imports from the US remain subject to tariffs, according to the Peterson Institute for International Economics, with little sign that either side will reduce them.

    Global Trade

    More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

    "The way the US is approaching its relationship with China could lead to a deterioration of the rules-based global trading system that the US and China have signed on to," says Prof Prasad.

    He adds: "If the US starts withdrawing from engagement with multilateral institutions that does not bode well for global governance."

    Supply chain difficulties

    The souring US-China relationship also means a growing number of US companies are looking at moving their supply chains outside of China. Apple has become one of the world's most profitable companies by making huge numbers of iPhones in China, but is now increasingly making them in countries such as India.

    However, that will only have a limited impact on getting round US-China tensions according to Dan Wang, who is the Shanghai-based chief economist at Hang Seng Bank China.

    "Even if the US succeeds in building up an alternative supply chain, that alternative one will still largely depend on China," she says.

    Those other countries will still rely on China for components, especially in industries such as green energy, medical technology and electronics, explains Ms Wang.

    Whilst companies aren't shunning China all together, Mr Hart does say that "they're trying to de-risk their supply chain". He adds: "So they're having more of a China plus one strategy, and they realise that can no longer rely on China."

    China's economic growth has slowed to an annualised pace of 3% as coronavirus restrictions curtailed business activity. At the recent National People's Congress, the newly appointed Premier Li Qiang said that, now those measures had been lifted, the target was 5% growth, although it would "not be easy" to meet.

    Ms Wang says: "Beijing still wants US companies to invest in China, and that attitude I do not believe will change anytime soon."

    Mr Hart adds that the giant Chinese consumer market is probably the place where US firms remain "the most optimistic". Firms such as McDonald's, Starbucks and Ralph Lauren all have major Chinese expansion plans in the pipeline.

    National security concerns

    However, all this comes against a backdrop of national security concerns between the two nations, centred on technology.

    These have led to a growing number of measures by the Biden administration to try to stop China accessing US technology. These include trying to limit new investments in China by US semiconductor manufacturers.

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    Why does China’s economy matter to you?

    Both countries have been trying to increase government support for technologies they regard as critical to the future of the global economy.

    In his State of the Union speech last month President Biden said: "I've made clear with President Xi that we seek competition, not conflict."

    "I will make no apologies that we are investing to make America stronger. Investing in American innovation, in industries that will define the future, that China intends to be dominating."

    However that approach has not gone down well in Beijing, where President Xi said recently that "Western countries - led by the US - have implemented all-round containment, encirclement and suppression against us, bringing unprecedentedly severe challenges to our country's development".

    It is a rivalry which is increasingly affecting individual companies and spreading around the world.

    Chinese telecoms giant Huawei has been restricted in many countries because of US pressure, with Germany the latest to consider taking action. Meanwhile, social media firm Tiktok has been threatened with a complete ban in the US, whilst also facing restrictions in the UK.

    All these tensions between the US and China mean "the temperature is certainly very high", according to Prof Prasad and that could come at a cost that is felt well beyond the US and China.

    "Rising hostilities between the world's two largest economies, which together account for roughly 40% of world GDP, are likely to create more volatility and uncertainty, which is the last thing an already fragile world economy now needs," he says.

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    Corse : tentative d’attentat indépendantiste sur une mairie

    Vers le retour des mouvements indépendantistes corses ? Dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mars, une mairie a été incendiée à Afa, près d’Ajaccio. Le procureur d’Ajaccio a ainsi indiqué qu’« une bouteille de gaz a été retrouvée jeudi sur les marches, noircies par ce qui semble avoir été un incendie, de la mairie d’Afa », avant d’ajouter que « le parquet national antiterroriste s’est saisi » de l’enquête.

    Grâce aux témoins et aux vidéosurveillances, une personne a été vue avec un jerrican en main en train d’asperger d’essence les escaliers de la mairie et la bonbonne de gaz, avant de l’enflammer, relaie France Bleu. Le maire de la commune, Pascal Miniconi, a évoqué un « sentiment de tristesse » et se dit « surpris ». Il s’interroge sur les revendications de cet acte. « Est-ce qu’on a voulu viser le symbole, la mairie ? Ou moi-même ? » Son premier adjoint, lui, a vivement condamné l’acte criminel, rappelant que « la mairie est l’outil de tout le monde ».

    Le GCC, un mouvement indépendantiste qui multiplie les attentats

    Sur la façade du bâtiment municipal ont été taguées les lettres « GCC », en référence à « Ghjuventù Clandestina Corsa », une organisation clandestine corse qui milite pour l’indépendance de la Corse. Ce mouvement est apparu après le meurtre d’Yvan Colonna par un détenu jihadiste en mars 2022. Depuis l’officialisation de son existence, le 7 février 2023, le GCC a fait plusieurs demandes, dont la « vérité sur l’assassinat d’Yvan Colonna », ou encore la libération de Charles Pieri, militant nationaliste corse.

    Le GCC se revendique comme l’héritier légitime du Front de libération nationale de la Corse (FLNC). Depuis son apparition, le mouvement indépendantiste a revendiqué pas moins dix-sept incendies et attentats, qui visent principalement des résidences secondaires de continentaux, des promotions immobilières, des lieux touristiques ou encore des engins de chantier, indique le quotidien Corse-Matin.

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    France24 - World

    ‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

    Issued on: 23/03/2023 - 22:44

    Benjamin DODMAN Follow

    French protesters downed their tools and marched once again in Paris and other cities on Thursday, galvanised by President Emmanuel Macron’s decision to ram his deeply unpopular pension reform through parliament without a vote, in what critics have branded a “denial of democracy”.

    More than two months into a bitter battle that has roiled the nation, opponents of Macron’s plans to raise the retirement age showed no sign of relenting, with the number of protesters on the rise again after dipping in recent weeks.

    The rallies marked the ninth day of nationwide strikes and protests, and the first since Macron ordered his prime minister to use special executive powers to bypass parliament, turning an already festering dispute into a political and institutional crisis.

    In the French capital, several hundred thousand protesters turned out, setting off from the symbolic protest hub of Bastille. Many held posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic).

    “We’re fed up with a president who thinks he’s Louis XIV, who doesn’t listen, who thinks he’s the only one to know what’s good for this country,” said Michel Doneddu, a 72-year-old pensioner from the Paris suburbs. He held up a placard that read, “Jupiter, the people will bring you back down to Earth”, a reference to a nickname commonly used by critics of Macron’s lofty, arrogant manner.

    “We’ve had our share of useless presidents, but at least in the past they knew when to listen and when to back down,” Doneddu added. “But Macron, he’s on another planet.”

    The march included many first-time protesters, like 32-year-old student Lou, who said she turned out “not so much for the pension reform but because our democracy is at stake”.

    Clashes broke out and fires were lit as the rally made its way towards the Opéra Garnier in the heart of Paris, mirroring the violence that has gripped the country since the government used Article 49.3 of the constitution to force Macron's reform through parliament.

    Interior Minister Gérald Darmanin said more than 120 police officers were injured on Thursday alone in clashes across France, with unrest sweeping several Breton cities and protesters setting fire to the porch of the city hall in Bordeaux.

    ‘Our democracy is broken’

    The latest round of protests came a day after Macron broke his silence on the bitter pension dispute, saying he was prepared to accept unpopularity because the bill was “necessary” and “in the general interest of the country”.

    Striking a defiant tone, Macron said he had “no regrets” except one: he acknowledged that his government had failed to persuade the public of the need for a reform that comes on the heels of the Covid-19 pandemic and with French households battered by galloping inflation.

    That the government has failed to convince the French is an understatement. Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the pension overhaul. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and rubbish collection, burying the streets of Paris – the world’s most visited city – under stinking piles of trash.

    Macron’s own approval rating has taken a hit, slumping to just 28% according to an Ifop poll last week – its lowest level since the Yellow Vest crisis. The poll was conducted before the president further enraged his critics by ordering his prime minister to trigger Article 49.3.

    While Borne’s government narrowly survived a no-confidence vote in the National Assembly on Monday, surveys suggest the French were hoping for a different outcome altogether. Two in three voters backed the no-confidence motion, according to an Elabe poll, including – astonishingly – a slim majority (51%) of people who backed Macron in last year’s presidential runoff.

    At the Paris rally on Thursday, many said they voted for Macron less than 12 months ago, though stressing that they did so to keep the far right out of power – and not in support of his promised pension overhaul. Rejection of his planned reform, they added, was precisely the reason voters later stripped him of a majority in parliament.

    “Our democracy is broken, it forces us into choosing a lesser evil,” said 21-year-old student Maude. “And even when parliament and the country are opposed to it, the government can still go ahead and do what it likes.”

    ‘Death sentence’

    Borne’s minority government is hardly the first to use Article 49.3, which has been triggered 100 times since 1962. Seldom, however, has it been used to ram through a reform of such scope and so vehemently rejected by the public.

    At the heart of the pension overhaul is a contentious plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. 

    Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

    The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that have brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.

    >> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

    “Raising the retirement age is a death sentence for us,” said Julien, a 40-year-old rubbish collector, marching in Paris with dozens of striking colleagues.

    “I’ve been doing this job for 10 years and that’s more than enough to wear anyone out,” he said. “Some of my colleagues died during Covid. We were celebrated at the time, and now this is how they thank us!”

    Like Julien, railway worker Ragnar said Macron’s previous government had already made it more difficult for workers to retire early owing to the particularly exhausting nature of their jobs, by striking down certain criteria of “pénibilité” (arduousness), such as lifting heavy loads or working with chemical substances.

    “We need to amplify our strikes and protests, block the country, make sure there isn’t a single drop of fuel left in petrol stations. It’s the only way to stop the government,” said the 23-year-old member of the SUD trade union.

    The French president has achieved at least one thing, his colleague Nathalie quipped: “He’s united every single union against him – that’s quite a feat!”

    “The fact that every single one of France’s unions is opposed to the reform should be cause for reflection,” added 49-year-old Audrey, a financial controller and member of the white-collar CGC union. “Our union is all about dialogue, but the government is not interested in talking to us.”

    ‘The battle in parliament may be over – but we’re not done’

    Macron’s criticism of unions during his lunchtime television interview on Wednesday drew angry responses, most notably from the head of the moderate CFDT, Laurent Berger, who scolded the French president for seeking to portray the pension dispute as a tussle “between one responsible (man) and a group of irresponsibles”.

    Berger’s union – France’s largest – notably supported the last reform of France’s pension system under former president François Hollande in 2014, which increased the number of working years required to qualify for a full pension but did not push back the minimum retirement age. This time, however, it has banded with more radical groups in a rare alliance.

    In the build-up to Thursday’s nationwide rallies, union members stepped up their campaign of barrages and disruptions, briefly blocking train stations, bus depots and motorways, including the main road leading to Charles-de-Gaulle airport near Paris, France’s largest hub, where fuel supplies had become “critically low” due to continuing strikes at oil refineries across the country.

    Targeted power cuts left the town hall of the 5th arrondissement (district) of Paris – run by a centre-right mayor who backs the reform – without electricity for several hours, while student unions said that more than 400 high schools across the country were temporarily blockaded by protesting students.

    In a sign of just how broad the protest movement has become, even the entrance to Panthéon-Assas university in Paris, France’s best-known law faculty and hardly a hotbed of radical politics, had been barricaded.

    “The anger is greater than ever,” said Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, attending Thursday’s rally wrapped in the tricolour sash typically worn by elected officials during public events. “Hostility towards an unjust reform has now been supplemented by outrage at the use of an anti-democratic tool,” he said, dismissing Macron’s latest pledge of a “change of method”.

    “We’ve seen what the method looks like: it means bypassing the National Assembly and governing from the Élysée Palace,” Brossat added. “He is stuck in the role of an absolute monarch cut off from reality.”

    A few steps away, retired teacher Sylvie Bredillet was equally dismissive of Macron’s suggestion that the government had failed to explain the motives of his pension reform.

    “He says his government failed to get the message across, but we heard it loud and clear: he wants to force two more years of work on the essential workers who deserve their pensions, instead of taxing the wealthy,” she said.

    “Macron says he’s holding his ground – well so are we,” added her partner Philippe, holding a banner that read “Gaulois réfractaire” (Gaul who resists change, a phrase Macron controversially used to comment on French resistance to reform) and sporting a moustache to match.

    Both vowed to continue protesting until the reform is withdrawn. So did 40-year-old Emilie Dalle, a school headmistress from a suburb of Paris, who said she was even more motivated to march following the president's “authoritarian” move.

    “The battle in parliament may be over, but we’re not done,” she said. “Macron cowed away from democracy, fearing he would lose a vote. Now we have to take matters into our own hands.”

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    Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

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    France24 - World

    Several pro-Iran fighters killed in US retaliatory strikes in Syria

    Issued on: 24/03/2023 - 05:34Modified: 24/03/2023 - 09:22

    NEWS WIRES

    US airstrikes killed eight pro-Iran fighters in eastern Syria following a drone attack that killed one American contractor and wounded five US service personnel, a war monitor said Friday.

    Defense Secretary Lloyd Austin said Thursday that at the direction of President Joe Biden, he had authorised “precision airstrikes tonight in eastern Syria against facilities used by groups affiliated with Iran’s Islamic Revolutionary Guard Corps.”

    The IRGC is a wing of the Iranian military and is blacklisted as a terrorist group by the United States.

    “The airstrikes were conducted in response to today’s attack as well as a series of recent attacks against Coalition forces in Syria by groups affiliated with the IRGC,” Austin added.

    A Department of Defense statement said the US contractor had been killed and the others wounded “after a one-way unmanned aerial vehicle struck a maintenance facility on a Coalition base near Hasakeh in northeast Syria”.

    Another US contractor was also injured in the UAV attack, the Pentagon said, adding that the US intelligence community “assess the UAV to be of Iranian origin”.

    On Friday, Rami Abdel Rahman, head of the Syrian Observatory for Human Rights, a Britain-based monitor with a wide network of sources on the ground in the war-torn country, said eight people had been killed by US strikes.

    “US strikes targeted a weapons depots inside Deir Ezzor city, killing six pro-Iran fighters, and two other fighters were killed by strikes targeting the desert of Mayadine and near Albu Kamal,” he said.

    ‘Always respond’

    Hundreds of US troops are in Syria as part of a coalition fighting against remnants of the Islamic State (IS) group and have frequently been targeted in attacks by militia groups.

    The US troops support the Syrian Democratic Forces (SDF), the Kurds’ de facto army in the area, which led the battle that dislodged the IS group from the last scraps of their Syrian territory in 2019.

    Two of the US service members wounded on Thursday were treated on-site, while the three other troops and one US contractor were medically evacuated to Iraq, the Pentagon said.

    “We will always take all necessary measures to defend our people and will always respond at a time and place of our choosing,” said General Michael Kurilla, commander of US Central Command.

    When the strikes were announced, Biden had already travelled to Canada, where he is set to meet with Prime Minister Justin Trudeau.

    Last August, Biden ordered similar retaliatory strikes in the oil-rich Syrian province of Deir Ezzor after several drones targeted a coalition outpost, without causing any casualties.

    That attack came the same day that Iranian state media announced a Revolutionary Guard general had been killed days earlier while “on a mission in Syria as a military adviser”.

    Iran says it has deployed its forces in Syria at the invitation of Damascus and only as advisers.

    (AFP)

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    Syrian state media says Israeli strike damaged Aleppo airport

    Diplomacy

    Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    Assad meets Putin in Moscow as Syrians mark 12 years since anti-regime uprising

    France24 - World

    TikTok CEO grilled by skeptical US lawmakers over national security threat

    Issued on: 24/03/2023 - 02:53

    NEWS WIRES Camille NEDELEC

    A nearly six-hour grilling of TikTok’s CEO by lawmakers brought the platform’s 150 million US users no closer to an answer as to whether the app will be wiped from their devices.

    US lawmakers on Thursday pressed Shou Zi Chew over data security and harmful content, responding skeptically during a tense committee hearing to his assurances that the hugely popular video-sharing app prioritises user safety and should not be banned due to its Chinese connections.

    In a bipartisan effort to rein in the power of a major social media platform, Republican and Democratic lawmakers hurled questions on a host of topics, including TikTok’s content moderation practices, how the company plans to secure American data from Beijing, and its spying on journalists.

    Chew spent most of the hearing attempting to push back assertions that TikTok, or its Chinese parent company, ByteDance, are tools of the Chinese government. But he failed to answer uncomfortable questions about human rights abuses committed by China against the Uyghurs, and seemed taken aback by a TikTok video displayed by one lawmaker that advocated for violence against the House committee holding the hearing.

    The rare public appearance by the 40-year-old Singapore native comes at a crucial time for the company. TikTok has ballooned its American user base to 150 million in a few short years, but its increasing dominance is being threated by a potential nationwide ban in the US and growing fears among officials about protecting user data from China's communist government.

    There's also symbolism for lawmakers in taking on TikTok, which has been swept up in a wider geopolitical battle between Beijing and Washington over trade and technology, as well as heightened tensions due to recent balloon politics and China’s relationship with Russia.

    “Mr. Chew, you are here because the American people need the truth about the threat TikTok poses to our national and personal security,” Committee Chair Cathy McMorris Rodgers, a Republican, said in her opening statement.

    Chew told the House Committee on Energy and Commerce that TikTok prioritises the safety of its young users and denied it's a national security risk. He reiterated the company’s plan to protect US user data by storing it on servers maintained and owned by the software giant Oracle.

    “Let me state this unequivocally: ByteDance is not an agent of China or any other country,” Chew said.

    Nevertheless, the company has been dogged by claims that its Chinese ownership means user data could end up in the hands of the Chinese government or that it could be used to promote narratives favourable to the country's communist leaders.

    In 2019, the Guardian reported that TikTok was instructing its moderators to censor videos that mention Tiananmen Square and included images unfavorable to the Chinese government. The platform says it has since changed its moderation practices.

    Concerns about the platform increased when ByteDance admitted in December that it fired four employees who accessed data on two journalists, and people connected to them, last summer while attempting to uncover the source of a leaked report about the company.

    Aware of its weakness, TikTok has been trying to distance itself from its Chinese origins, saying 60% of ByteDance is owned by global institutional investors such as Carlyle Group.

    "Ownership is not at the core of addressing these concerns,” Chew said.

    But for many others, it is. The Biden administration has reportedly demanded TikTok's Chinese owners sell their stakes in the company to avoid a nationwide ban. China has said it would oppose those attempts. Meanwhile, Secretary of State Anthony Blinken said at a separate committee hearing Thursday that he believes TikTok is a security threat, and “should be ended one way or another.”

    White House press secretary Karine Jean-Pierre said “everyone was watching” Thursday’s TikTok hearing at the White House. But she declined to comment on specific actions the administration could take to address its TikTok concerns.

    In one of the most dramatic moments of the hearing, Republican Rep. Kat Cammack played a TikTok video showing a shooting gun with a caption that included the House committee, with the exact date before it was formally announced.

    “You expect us to believe that you are capable of maintaining the data security, privacy and security of 150 million Americans where you can’t even protect the people in this room,” Cammack said.

    TikTok said the company on Thursday removed the video and banned the account that posted it.

    Concerns about what kind of content Americans encounter online, or how their data is collected by technology companies, isn't new. Congress has been wanting to curtail the amount of data tech companies collect on consumers through a national privacy law, but those efforts have failed.

    At a news conference on Wednesday, Rep. Jamaal Bowman, a New York Democrat and one of the few allies TikTok seemingly has on the Hill, said lawmakers concerned about protecting users shouldn’t target TikTok, but must instead focus on a national law that would protect user data across all social media platforms. Chew also noted the failure of U.S. social media companies to address the very concerns for which TikTok was being criticized.

    “American social companies don’t have a good track record with data privacy and user security,” he said. "Look at Facebook and Cambridge Analytica, just one example.”

    Committee members also showed a host of TikTok videos that encouraged users to harm themselves and commit suicide. Many questioned why the platform’s Chinese counterpart, Douyin, does not carry the same potentially dangerous content as the American product.

    Chew responded that it depends on the laws of the country where the app is operating. He said the company has about 40,000 moderators that track harmful content and an algorithm that flags material.

    Wealth management firm Wedbush described the hearing as a “disaster” for TikTok that made a ban more likely if it doesn't separate from its Chinese parent. Emile El Nems, an analyst at Moody’s Investors Service, said a ban would benefit TikTok rivals YouTube, Instagram and Snap, “likely resulting in higher revenue share of the total advertising wallet.”

    To avoid a ban, TikTok has been trying to sell officials on a $1.5 billion plan, Project Texas, which routes all US user data to servers owned and maintained by the software giant Oracle.

    As of October, all new US user data was being stored inside the country. The company started deleting all historic US user data from non-Oracle servers this month, in a process expected to be completed this year, Chew said.

    Republican Rep. Dan Crenshaw noted that regardless of what the company does to assure lawmakers it will protect US user data, the Chinese government can still have significant influence over its parent company and ask it to turn over data through its national security laws.

    Congress, the White House, US armed forces and more than half of US states have already banned the use of the app from official devices. Similar bans have been imposed in other countries including Denmark, Canada, Great Britain and New Zealand, as well as the European Union.

    A complete TikTok ban in the US would risk political and popular backlash from its young user base and civil liberties groups.

    David Kennedy, a former government intelligence officer who runs the cybersecurity company TrustedSec, said he agrees with restricting TikTok access on government-issued phones but that a nationwide ban might be too extreme.

    “We have Tesla in China, we have Microsoft in China, we have Apple in China. Are they going to start banning us now?" Kennedy said. “It could escalate very quickly.”

    (AP)

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    UK bans TikTok on government devices over security concerns

    White House gives government agencies 30 days to enforce TikTok ban

    US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban

    France24 - World

    China says again drove away US warship in South China Sea; US says asserting navigational rights

    Issued on: 24/03/2023 - 07:05

    NEWS WIRES

    China’s defence ministry said on Friday that it yet again had to monitor and drive away the U.S. Navy destroyer USS Milius that entered its territorial waters in the South China Sea near the Paracel Islands.

    “We sternly demand the U.S. to immediately stop such provocative acts, otherwise it will bear the serious consequences of unforeseen incidents,” a spokesperson said in a statement from the Ministry of National Defence.

    The U.S. Navy said the guided-missile destroyer was asserting its navigational rights and freedoms.

    “Unlawful and sweeping maritime claims in the South China Sea pose a serious threat to the freedom of the seas, including the freedoms of navigation and overflight, free trade and unimpeded commerce, and freedom of economic opportunity for South China Sea littoral nations,” the U.S. Navy 7th fleet said in an emailed statement.

    U.S. forces operate in the South China Sea on a daily basis, the U.S. Navy said.

    It was the second straight day of a stand-off between the two super powers amid growing tensions in the South China Sea.

    China claims vast swathes of the area that overlap with exclusive economic zones of various countries including the Philippines. Trillions of dollars in trade flow every year through the waterway.

    (Reuters)

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    China says it warned US warship to leave S. China Sea, US denies claims

    Philippines grants US more access to military bases amid China tensions

    Two US warships conduct 'routine' transit of Taiwan Strait amid China tensions

    Opex 360

    Un militaire de l’antenne du GIGN de Cayenne a été tué par balle lors d’une opération contre l’orpaillage illégal

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

    Les missions de lutte contre l’orpaillage illicite en Guyane, menées dans le cadre de l’opération Harpie, ne sont pas sans danger dans la mesure où certains « Garimpeiros » [orpailleurs clandestins originaires du Brésil, ndlr] n’hésitent pas à faire le coup de feu contre les militaires français. Et cela a malheureusement été de nouveau le cas lors d’une action contre un camp illégal situé dans le secteur de Dorlon [région de Maripasoula].

    En effet, ce 25 mars, le ministère de l’Intérieur a annoncé le décès d’un militaire de l’antenne du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale [GIGN] de Cayenne. Âgé de 35 ans, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est « tombé sous le feu » lors de cette mission. Affecté en Guyane depuis 2009, ce sous-officier était le père de deux enfants.

    « Encore un héros du quotidien qui est allé au bout de son engagement. C’est terrible pour tout le monde et nous pensons fort à sa conjointe et à ses camarades », a réagi le général Christian Rodriguez, le Directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN].

    Selon le quotidien France Guyane, les faits « se sont déroulés en fin de nuit », lors d’un « échange de coups de feu sur le site de Dorlin, à Maripasoula ». Un important dispositif avait été mis en place quelques heures plus tôt par la gendarmerie nationale et les Forces armées en Guyane [FAG]. « Le ou les auteurs des coups de feu sont pour l’heure en fuite », précise-t-il.

    Profonde tristesse à l'annonce de cette terrible nouvelle de Guyane qui endeuille nos camarades du #GIGN et l'ensemble de la famille #gendarmerie. En métropole et Outre-mer, nous sommes tous touchés par ce drame.#Soutien à sa famille, ses proches et ses camarades. #VousProtéger pic.twitter.com/1QT2mZa9I6

    — Porte-parole de la Gendarmerie Nationale (@PorteparoleGN) March 25, 2023

    La lutte contre l’orpaillage illégal est sans fin en Guyane… malgré les efforts continus des FAG et de la Gendarmerie nationale. Efforts qui permettent, au mieux, de contenir ce phénomène… En 2022, plus de mille patrouilles ont été effectuées par les militaires. Et au cours de celles-ci, 35,8 millions d’avoirs criminels, 59 kg de mercure et 5 kg d’or ont été saisis. Soit une infirme partie de ce qu’extraient illégalement les Garimpeiros chaque année [les opérateurs miniers locaux parlent de 10 tonnes soustraites illégalement, ndlr]. En outre, ils ont également mis la main sur 6236 carbets, 100 concasseurs, 143 pirogues, 135 armes, 661 groupes électrogènes et 187 quads.

    Outre les dommages causés à l’environnement en raison de l’utilisation du mercure et de cyanure, l’orpaillage illégal a aussi de lourdes conséquences sur la criminalité [crimes de sang, prostitution, etc] et entraîne un important manque à gagner pour les collectivités locales guyanaises, évalué à 400 millions d’euros par an.

    Opex 360

    La force aérienne ukrainienne cherche à recruter des pilotes de chasse étrangers

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

    Le recrutement d’anciens pilotes militaires occidentaux par la Chine a récemment conduit certains pays parmi les plus touchés par ce phénomène à dissuader ceux qui seraient tentés de prendre cette voie. En France, cette question semble être gênante. Sollicité à ce sujet par le député Jean-Louis Thiériot, via une question écrite publiée dans les pages le Journal Officiel du 1er novembre dernier, le ministère des Armées n’a toujours pas précisé les mesures qu’il entendait prendre pour contrer les menées chinoises…

    Cela étant, le recrutement d’anciens pilotes par l’Ukraine devrait théoriquement pas poser de cas de conscience… Ainsi, le 23 mars, la force aérienne ukrainienne a fait savoir qu’elle accueillerait désormais dans ses rangs des pilotes étrangers [ainsi que des ingénieurs et des techniciens aéronautiques] pourvu qu’ils aient une « formation militaire appropriée ».

    Il s’agit pour l’Ukraine de contourner l’un des principaux obstacles à la cession d’avions de combat de conception occidentale. Avions qu’elle réclame avec insistance auprès de ses partenaires, sa priorité étant d’obtenir suffisamment de chasseurs-bombardiers F-16 pour équiper deux escadrons.

    « Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a pas exclu que les États membres aillent plus loin en [nous] fournissant des avions occidentaux. […] Nous avons besoin de F-16 », a encore répété la force aérienne ukrainienne, via Twitter, le 23 mars.

    Seulement, maîtriser un nouvel avion de combat exige une longue formation, tant pour les pilotes que pour les techniciens [mécaniciens, électroniciens, armuriers, etc]. Or, la force aérienne ukrainienne n’en a pas… D’où la décision qu’elle vient d’annoncer.

    « L’Ukraine ne manque actuellement pas de pilotes pour exploiter les avions de combat de l’ère soviétique [des MiG-29 et des Su-27, ndlr] mais cela pourrait changer si elle reçoit les appareils qu’elle souhaite », a expliqué le Colonel Yurii Ihnat, son porte-parole. « L’expérience de personnes qui travaillent depuis longtemps avec de tels équipements sera nécessaire », a-t-il insisté.

    Évidemment, le recrutement de pilotes et de techniciens étrangers serait plus facile si Kiev finit par obtenir des F-16 étant donné que cet avion, construit à plus de 4500 exemplaires, est encore utilisé par une dizaine de pays membres de l’Otan.

    Ukrainian Su-27 takes off for another combat mission.But it would be easier for him if the F-16 helped him. pic.twitter.com/1Cps5GlNHh

    — Ukrainian Air Force (@KpsZSU) March 24, 2023

    « Nous avons principalement besoin de cet avion [le F-16] pour nous protéger contre les attaques de missiles russes contre nos villes et nos infrastructures critiques. Ils deviendront un élément important de la défense anti-aérienne globale », avait précédemment fait valoir le colonel Ihnat. En outre, avait-il continué, ils « permettraient d’acquérir la supériorité aérienne sur l’aviation russe et de frapper des cibles terrestres ennemies dans les territoires temporairement occupés ».

    Par ailleurs, à en croire l’officier, des « milliers de personnes » auraient contacté la forces aérienne ukrainienne pour lui offrir leur aide. « Beaucoup de gens, liés à l’aviation, ont offert leur aide pour défendre l’Ukraine. Parmi eux, il y a des citoyens d’autres États », a-t-il dit.

    Pour rappel, les forces armées ukrainiennes ont incorporé la « Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine » qui, composée de volontaires étrangers, est exclusivement engagées dans les opérations terrestres. En outre, Kiev a pu aussi compter sur l’organisation militaire privée américaine « Mozart », laquelle s’était posée en rivale du groupe russe Wagner… avant de rendre les armes, sur fond d’allégation de malversations financières.

    Quoi qu’il en soit, recruter d’anciens pilotes de chasse étrangers ne sera pas évident. Au-delà de la question de la solde, les recrues potentielles auront à s’adapter à un environnement opérationnel [culture, tactiques, procédures, règles d’engagement, etc]qui n’a jamais été le leur. Et cela ne résoudra qu’une partie des difficultés liées à la mise en oeuvre d’avions de combat occidentaux. En effet, la question du Maintien en condition opérationnelle [MCO], complexe quand il s’agit de moyens aériens, se posera encore, comme celle des infrastructures.

    L'Humanité

    Pour Fabien Roussel, « les jours heureux sont devant nous »

    Nos recommandations culturelles

    Le secrétaire national du PCF publie un livre relatant ses campagnes présidentielle et législative. Un appel à des changements importants pour accéder un jour à la victoire.

    Diego Chauvet

    Celui qui est devenu l’une des personnalités les plus populaires de la gauche revient dans un livre, paru le 16 mars, sur son parcours lors des campagnes qui ont jalonné l’année 2022. Il y a un an, Fabien Roussel était le premier candidat communiste à une élection présidentielle depuis 2007. Un choix qu’il raconte dans « Les jours heureux sont devant nous », paru au Cherche Midi, et qui n’a pas été simple sur le plan individuel. « C’est terrible », « tu vas t’abîmer », « on n’en ressort pas indemne »… Ces avertissements émanaient de Marie-George Buffet, candidate en 2007, qu’il avait consultée avant de prendre sa décision. Dans son livre, il relate « des coups durs », mais aussi des « moments de joie », et « ce lien étroit qui s’est noué avec les Français au fil d’une campagne ».

    Ce lien, Fabien Roussel ne l’a pas rompu une fois passé la séquence électorale. Sa réélection dans sa circonscription du Nord, face au RN, résonne aussi comme un défi. « Dans ma région, écrit-il, où le sentiment d’abandon est omniprésent, le discours de Marine Le Pen fait mouche. » Une progression de l’extrême droite en vingt ans qu’il qualifie de « sidérante ». Proche des électeurs de sa circonscription, il se heurte tout de même dans sa campagne des législatives aux incompréhensions de ceux qui lui reprochent d’avoir appelé à voter contre l’extrême droite au second tour de la présidentielle. Ou encore à ceux qui lui disent « on t’aime bien, mais puisque tu t’es allié avec Mélenchon, on ne votera pas pour toi ». À d’autres qui lui lancent sur leur lieu de travail « la classe ouvrière ne se sent pas soutenue ».

    Une candidature utile

    De cette campagne en circonscription, Fabien Roussel en tire aussi des leçons sur le discours de la gauche : « Avec raison nous défendons la retraite à 60 ans, la réduction du temps de travail, l’épanouissement personnel, la qualité de vie dans son emploi. Mais la gauche ne met pas assez en avant la question du travail pour tous, garanti, tout au long de la vie professionnelle », écrit-il.

    Malgré les reproches dont il a été l’objet après l’élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle, Fabien Roussel réaffirme également l’utilité de sa candidature. « Je crois avoir démontré (…) que nous étions les seuls à gauche, sur un certain nombre de sujets, à proposer des réponses de nature à résoudre les crises actuelles (…) », plaide-t-il. Dans son récit de la campagne présidentielle, Fabien Roussel raconte son vécu d’un marathon commencé dans un quasi-anonymat, jusqu’au « frémissement » dans les sondages et sa fameuse phrase « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage… » qui fait selon lui « décoller » sa campagne. Les revers aussi : « l’insulte » des accusations d’emploi fictif, la perquisition de son domicile, le passage à l’identité judiciaire, racontés sans langue de bois.

    Le secrétaire national du PCF s’attarde également sur la Nupes, « une alliance mais pas un nouveau parti », qui a pour lui bel et bien essuyé « une défaite » au second tour des législatives : « Il reste pour la gauche un plafond de verre à faire sauter, et des changements importants à mettre en œuvre pour retrouver le chemin du succès. » Il s’appuie pour cela sur les enseignements de sa campagne, qui trouve un prolongement avec son tour de France « Avec vous sans tabous ». « Je souhaite poursuivre, dans les années qui viennent, la reconquête de notre influence, telle que nous l’avons amorcée », écrit Fabien Roussel.

    Fabien RousselPCFNupes
    France24 - World

    'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

    Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

    Sam BALL

    The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

    L'Humanité

    Mouvement social : la Macronie a cru au « baroud d’honneur »... 

    Actu

    Le gouvernement et la majorité comptaient sur l’adoption de la réforme des retraites par 49.3 pour éteindre la grève et les manifestations. Résultats : la journée du 23 mars a été la plus suivie, et Emmanuel Macron, qui s’est exprimé ce vendredi, contraint de reporter la visite du roi d’Angleterre Charles III prévue lundi à Versailles.

    Florent LE DU

    Emballé, c’est pesé, pensaient les Macronistes. Le gouvernement et la majorité ont réellement cru que l’adoption de la réforme des retraites par 49.3 (couplé au rejet de la motion de censure) allait mettre fin au mouvement social. Selon des indiscrétions de l’Obs, les lieutenants du président de la République auraient été « surpris » que les manifestations n’aient pas « désempli après l’adoption de la loi ». 

    C’est le moins que l’on puisse constater : 3,5 millions de personnes dans les rues, jeudi, des blocages qui s’intensifient, des manifestations spontanées à foison et un pouvoir qui ne gère la situation que par la répression et la violence policière. La 9ème journée de mobilisation de l’intersyndicale, le 23 mars, a été la plus suivie depuis le début du mouvement en janvier, et ce n’est pas l’entretien donné par Emmanuel Macron au 13 heures, mercredi, qui a fait baisser la colère.  

    Pas de quoi enrayer l’optimiste d’une Macronie hors-sol :  « C’est un peu le baroud d’honneur », estime le député Horizons Frédéric Valletoux sur BFM TV. Pourtant, le chef de l’Etat lui-même a bien dû se rendre à l’évidence : la visite du roi d’Angleterre Charles III à Versailles, prévue lundi, est ainsi reportée. « Nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d’un certains bon sens, à proposer une visite au milieu des manifestations », a reconnu Emmanuel Macron en marge du Conseil européen, à Bruxelles.

    Cela n’empêche pas le président de la République de vouloir passer à autre chose. Non sans culot, Emmanuel Macron, dont le téléphone comme les portes de l’Elysée sont inaccessibles aux syndicats depuis la présentation de la réforme des retraites, s’est dit « à la disposition de l’intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer ». Non pas pour le texte mis en cause mais « pour avancer sur des sujets comme l’usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l’évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches ». Ce dans le cadre d’une future loi Travail. « Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel », a-t-il tranché.

    Le député communiste Pierre Dharréville avait pourtant prévenu, le 20 mars lors du vote de la motion de censure : « Vous vous trompez lourdement si vous pensez que vous pouvez vous en tirer comme ça, que c’était juste un mauvais moment à passer, que tout ça sera bientôt oublié. » 

    La bataille des retraites n’est pas finie. Y compris au Parlement où, outre la saisine du conseil du constitutionnel et le processus du RIP, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, s’interroge sur une grève des parlementaires eux-mêmes : « Est-ce que l’on peut, nous, députés, sénateurs, continuer de travailler, de discuter avec les ministres, avec le gouvernement, comme si de rien n’était ? Comme si rien ne se passait en ce moment ? Comme si c’était juste des manifestations ? Est-ce qu’après une grande journée comme jeudi, nous pouvons retourner dans l’hémicycle et dire ’c’est quoi le menu aujourd’hui ? »  

    Réforme des retraitesEmmanuel MacronMacronieMobilisations retraites
    France24 - Monde

    En RD Congo, l'ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba nommé à la Défense

    Publié le : 24/03/2023 - 10:45

    FRANCE 24 Suivre

    Le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a conservé son poste lors du remaniement du gouvernement annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo. L'ex-chef de guerre et ancien vice-président Jean-Pierre Bemba a, par ailleurs, été nommé à la Défense.

    À neuf mois de la prochaine présidentielle, un remaniement du gouvernement a été annoncé, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars, en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, mais redessinant l'équipe ministérielle.

    Parmi les nouveaux poids-lourds du gouvernement figure, à la Défense, l'ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d'être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d'emprisonnement.

    Pic de tension

    Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RD Congo, aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, qui occupe depuis l'année dernière de larges pans de la province du Nord-Kivu.

    Autre retour en grâce, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d'être acquitté en appel en 2022, est nommé à l'Économie, au rang lui aussi de vice-Premier ministre.

    Un remaniement était présenté comme imminent depuis trois mois, après la démission, fin décembre, de trois ministres membres du parti de l'homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir.

    Candidature

    La présidence a averti, jeudi, en début de soirée, d'une "communication importante" à venir, avant qu'une porte-parole de Félix Tshisekedi n'apparaisse à la télévision nationale après minuit pour lire la composition du nouveau gouvernement.

    La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu'il serait candidat à sa réélection.

    Jean-Michel Sama Lukonde est Premier ministre depuis février 2021. Le président Tshisekedi l'avait nommé pour conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu'il formait au sommet de l'État avec son prédécesseur Joseph Kabila.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Conseil de sécurité de l'ONU en RD Congo alors que de violents combats font rage dans l'Est

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    RD Congo : la crise dans le Nord-Kivu complique l'enrôlement des électeurs

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Nicolas Sarkozy à Kinshasa en médiateur dans la crise entre la RD Congo et le Rwanda ?

    L'Humanité

    Méga-bassines :  des élus écologistes mis illégalement sous écoute 

    Actu

    Avant le rassemblement de samedi, les services de renseignement auraient mis sur écoute des activistes écologistes, mais aussi des élus, selon les révélations du Canard enchaîné, ce qui est interdit par la loi. Ce vendredi, la secrétaire nationale EELV Marine Tondelier a interpellé par courrier la première ministre Elisabeth Borne.

    Nada Abou El Amaim

    La criminalisation des activistes écologistes jusqu’à celle des élus. Mercredi, le Canard enchaîné a révélé les instructions données par le ministre de l’Intérieur visant à entraver, par tous les moyens, la lutte des militants anti-bassines, qui se réunissent samedi dans les Deux-Sèvres, pour un rassemblement d’une grande ampleur, pour lequel l’exécutif a mobilisé 3200 policiers. « Filatures, infiltrations, piégeage des ordinateurs, surveillance, pose des balises, géolocalisation, écoutes administratives… », le journal satirique l’usage démesuré de moyens judiciaires contre les activistes qualifiés d’ « écoterroristes » par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors du rassemblement de Sainte-Soline, fin octobre.

    « En branchant un militant écolo, on était amené à écouter des élus. Ce que la loi nous interdit strictement », révèle, dans l’article, un officier de renseignement. Suite à ces révélations, la secrétaire nationale EELV Marine Tondelier, se dit inquiète « d’une criminalisation de l’écologie » et s’insurge que « de tels moyens de surveillance soient déployés contre des militant·es écologistes pacifistes ». 

    Dans une lettre ouverte, la responsable écologiste interpelle la Première ministre sur ces dérives, et annonce la saisie de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. « Ces écoutes s’ajoutent à l’utilisation de plus en plus fréquente par les services de l’Etat de la loi dite séparatisme pour empêcher les activités d’associations écologistes », écrit-elle, en référence à l’intensification de la répression des militants. Comme en interdisant certains rassemblements, comme ceux prévus le 24,25 et 26 mars, dans les Deux-Sèvres. Un arrêté du 17 mars considère ainsi que les organisations à l’origine de la mobilisation sont « connues pour leurs incitations à la désobéissance civile ainsi que pour leurs actions radicales et violentes. » 

    À ces censures s’ajoutent également une série d’interpellations, gardes à vue, procès, menaces de dissolution et perquisitions à l’encontre des opposants aux bassines. Le 17 mars dernier, Julien Le Guet, figure de la lutte, avait été placé en garde à vue pour des faits remontant à octobre 2022. Le collectif Bassines Non Merci, dont il est le porte-parole, dénonce « une tentative grossière d’intimidation des opposants aux bassines et à l’agriculture industrielle », et un «  arsenal répressif » révélateur « des angoisses préfectorales à la veille de ce qui s’annonce être une manifestation massive et historique ». 

    écologieMarine TondelierActivistes vertsMéga-bassines
    BBC

    Drama in the courtroom as Gwyneth Paltrow testifies

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    Hollywood actress Gwyneth Paltrow has testified in court, denying that she caused a ski collision between her and Terry Sanderson, in 2016.

    Mr Sanderson is seeking $300,000 (£244,000) in damages, after being left with what he says are life-changing injuries.

    Ms Paltrow has countersued, seeking $1 (82p) in symbolic damages, as well as reimbursement of legal fees.

    In the courtroom, Ms Paltrow recounted the incident and faced questions from Mr Sanderson's lawyers.

    Video by Ian Casey.

    France24 - Monde

    Mali : le nombre de civils tués a plus que doublé en 2022, révèle l'ONU

    Publié le : 24/03/2023 - 11:23

    FRANCE 24 Suivre

    Un rapport de l'ONU indique que le nombre de civils tués au Mali a plus que doublé entre 2021 et 2022. Le document révèle aussi que 35 % des violations des droits humains sont imputables aux Forces de défense et de sécurité (FDS).

    Un nouveau rapport alarmant des Nations unies. Le nombre de civils tués au Mali a plus que doublé en 2022 par rapport à 2021, et 35 % des violations des droits humains ont été imputées aux Forces de défense et de sécurité (FDS), selon ce document consulté mercredi par l'AFP.

    Dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains, la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) indique que 1 277 personnes ont été tuées en 2022 dans des violences imputables à différents acteurs, contre 584 en 2021. Une augmentation de 118 %.

    "D'une manière générale, 2 001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1 277 tués, 372 enlevés / disparus et 352 blessés)", a précisé la mission, créée en 2013 pour aider à stabiliser l'État du Mali.

    Les jihadistes pointés du doigt

    Les groupes jihadistes sont les principaux responsables des violences – ils ont commis 56 % des violations enregistrées, selon la même source.

    Après deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, les militaires au pouvoir au Mali ont poussé vers la sortie, en 2022, leur partenaire français pour se tourner vers la Russie – des "instructeurs", selon la junte, des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions, selon différents États occidentaux.

    "S'agissant des Forces de défense et de sécurité (FDS), 694 violations des droits de l'Homme, soit 35 % du nombre total de violations, sont imputables à leurs éléments, quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger", a indiqué la Minusma.

    Ces chiffres n'incluent pas les violations commises fin mars 2022 à Moura où, selon l'ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés fin par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes.

    Violences multiples

    L'armée malienne a démenti, revendiquant l'élimination de plus de 200 jihadistes. Les tensions avec la division des droits de l'Homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans.

    La junte fait ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains et les abus dont les forces maliennes sont régulièrement accusées. En février, le chef de la division des droits de l'Homme de la mission de l'ONU a été expulsé par les autorités de Bamako.

    Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Ce vaste pays pauvre et enclavé est plongé dans une profonde crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire.

    Les violences sont le fait de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaida et au groupe État islamique, de milices autoproclamées et de différents groupes armés, mais aussi des forces régulières et de bandits.

    Avec AFP

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    Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

    L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique

    Le Mali annonce le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars

    L'Humanité

    Du Moyen-Orient à l’Ukraine : la diplomatie au service de la paix

    Chronique

    Francis Wurtz

    Le 10 mars dernier, deux puissances ennemies, l’Arabie saoudite et l’Iran, ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues depuis sept ans. Que nous dit cet accord – conclu sous les auspices de la Chine – de la complexité de l’ordre mondial actuel ? D’abord, qu’il peut y avoir, malgré le contexte général d’affrontements impitoyables, un espoir de paix là où on ne l’attendait pas. Y compris entre deux pays dont la rivalité stratégique et la concurrence religieuse alimentaient jusqu’ici maints conflits sanglants, au premier rang desquels l’effroyable guerre du Yémen. Ensuite, que des efforts diplomatiques opiniâtres peuvent arriver à bout d’obstacles présumés insurmontables : l’accord du 10 mars dernier est, en effet, l’aboutissement de plus de deux ans de négociations difficiles entre les deux adversaires. Enfin, que la Chine, médiatrice et garante de cet accord, confirme l’étendue de son influence jusque dans une région où Washington exerçait naguère un leadership sans rival et où les États-Unis conservent toujours un poids certain, mais rencontrent des résistances de la part de leurs alliés historiques.

    Le fait que cet accord inédit a été annoncé, à la surprise générale, depuis Pékin, n’est, du reste, pas pour rien dans la discrétion des réactions américaines à cette nouvelle spectaculaire, d’autant qu’un conseiller du président Biden venait tout juste de s’entendre avec Benyamin Netanyahou pour encourager l’Arabie saoudite, au nom d’un front commun contre l’Iran, à normaliser ses relations avec… Israël, avec l’objectif de sortir l’État hébreu de son isolement dans le monde arabe. Ce dégel-là (au détriment des Palestiniens) semble désormais compromis.

    L’Union européenne a, quant à elle, salué – certes fort sobrement – les efforts diplomatiques chinois qui ont conduit à cette « étape importante », soulignant que la promotion de la paix et de la stabilité ainsi qu’un apaisement des tensions au Moyen- Orient étaient des priorités pour l’UE. Sur ce point, parallèlement à la solidarité avec le soulèvement des Iraniennes et des Iraniens pour un changement de régime, on ne peut qu’être d’accord.

    Certes, il faut rester prudent : on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise dans la mise en œuvre effective d’un accord entre des protagonistes aussi peu portés sur la collaboration au service de la paix. Le rôle du garant chinois dans la réussite de cette nouvelle dynamique sera, dès lors, important. Ce « challenge » que s’impose ainsi Pékin est en lui-même un fait politique majeur. Il intervient – fait significatif – au moment même où le président Xi Jinping prend des initiatives en faveur d’un règlement politique de la guerre en Ukraine et propose, après son voyage à Moscou, d’organiser un échange direct avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, « en vue de mettre fin à la guerre », précise le « Wall Street Journal ».

    La diplomatie au service de la paix : voilà qui nous change du discours ambiant sur fond de fracas des armes et d’insupportables pertes humaines.

    Guerre en UkrainepaixRussieChine
    Opex 360

    Les pays nordiques veulent se doter d’une « défense aérienne unifiée »

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

    Cela fait très longtemps que les pays nordiques parlent de mutualiser – voire d’unifier – leurs capacités militaires. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Suède, la Norvège et le Danemark avaient ainsi le projet de créer l’Union de défense scandinave [sans la Finlande, en raison de ses liens avec l’Union soviétique]. Mais cette initiative fut finalement abandonnée en 1948… au profit d’un Conseil nordique tenu éloigné des affaires militaires.

    Cependant, soixante ans plus tard, les cinq membres de ce Conseil nordique [Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède] s’entendirent sur un programme de « Coopération de défense nordique » [NORDEFCO], appelé à succéder aux accords de défense précédents [NORDSUP, NORDAC et NORDCAPS]. Mais il n’était pas encore d’une alliance militaire entre ces pays du nord de l’Europe.

    Cela étant, l’idée d’en créer une fut remise sur la table en 2013 par les ministres suédois de la Défense et des Affaires étrangères, ceux-ci ayant alors évoqué un « pacte de défense nordique » à l’occasion de la conférence annuelle sur la défense de Sälen. Mais elle fut fraichement accueillie à l’époque, notamment en raison des obstacles qu’il fallait surmonter, dont la faiblesse des investissements militaires des membres du Conseil nordique [seule la Norvège faisait exception, grâce à ses ressources pétrolières et gazières], la disparité des équipements mis en oeuvre par leurs forces armées et de leur politique étrangères, la Suède et la Finlande étant membres de l’Union européenne mais pas de l’Otan… et inversement pour la Norvège.

    Mais l’annexion de la Crimée par Moscou que l’activité militaire russe de plus en plus intense dans la région de la Baltique et dans celle du Grand Nord changèrent la donne.

    Ainsi, en 2015, soulignant que la Russie venait de montrer qu’elle était prête « à utiliser des moyens militaires pour atteindre ses objectifs politiques, même en violation des principes du droit international », les ministres de la Défense du Conseil nordique plaidèrent pour une coopération militaire plus étroite. La suite leur a donné raison avec l’invasion de l’Ukraine.

    Par ailleurs, et depuis cet appel, les membres du Conseil nordique ont significativement augmenté leurs dépenses militaires [sans pour autant atteindre la norme des 2% du PIB] tandis que la Suède et la Finlande ont lancé les démarches pour rejoindre l’Otan. Et ce qui était difficilement envisageable il y a dix ans est désormais devenu possible…

    En effet, le 24 mars, les ministères de la Défense de quatre pays membres du Conseil nordique, savoir le Danemark, la Suède, la Finlande et la Norvège [l’Islande étant hors jeu, ses capacités militaires étant anedotiques], ont dit vouloir se doter d’une « défense aérienne unifiée », une lettre d’intention allant dans ce sens ayant été signée par les chefs d’état-major de leurs forces aériennes respectives à Ramstein [Allemagne], en présence du général James Hecker, le « patron » du Commandement aérien de l’Otan et de l’US Air Force en Europe.

    De nordiske air chiefs har underskrevet den første Nordic Air Commanders’ Intent, der er fundamentet for ét samlet nordisk luftforsvar. Det ultimative mål er at kunne operere sammen som én styrke. #dkforsvar Læs mere på https://t.co/pj96CN7CDB: https://t.co/88sEhYRhYl pic.twitter.com/vSXSDCPX3v

    — Forsvaret (@forsvaretdk) March 24, 2023

    « La déclaration d’intention renforce [notre] coopération et ouvre la voie à un renforcement supplémentaire des forces aériennes nordiques », ont fait valoir les quatre pays concernés, dans un communiqué conjoint. « L’objectif est de pouvoir fonctionner comme une seule force en développant un concept nordique d’opérations aériennes conjointes, basé sur la méthodologie déjà connue de l’Otan », ont-ils ajouté.

    Il est ainsi question de capacités de commandement et de contrôle intégrées, de « déploiements flexibles et résilients » des forces aériennes de ces quatre pays, d’une surveillance conjointe de l’espace aérien et de formation ainsi que de manoeuvres conjointes.

    « À l’avenir, les forces aériennes des pays nordiques renforceront les liens transatlantiques, poursuivront le processus d’intégration et de coopération en cours, prépareront la mise en œuvre des opérations multi-domaines et adopteront des solutions à long terme pour atteindre des objectifs communs », assure le communiqué. À noter que celui-ci n’évoque pas de menace russe… Mais elle est sous-entendue.

    En tout cas, le chef de la force aérienne danoise, le général Jan Dam, l’a clairement évoquée auprès de l’agence Reuters.

    « La décision d’intégrer les forces aériennes est motivée par l’invasion russe de l’Ukraine en février de l’année dernière », a-t-il dit, notant au passage que les moyens aériens mis en commun seront comparables à ceux d’un « grand pays européen ».

    À terme, cette aviation de combat « combinée » reposera sur 153 chasseurs-bombardiers F-35A [52 norvégiens, 37 danois et 64 finlandais] ainsi que sur 90 JAS Gripen suédois.

    Cela pourrait d’ailleurs poser des soucis d’interopérabilité, notamment au niveau de la communication entre ces appareils, le système de liaison de données du F-35 [le MADL, pour Multi Function Advanced Data Link] n’étant pas compatible avec ceux utilisés par d’autres avions de combat, ce qui nécessite de mettre au point une « passerelle » de communication, appelée BACN [Battlefield Airbone Communication Node]. En tout cas, une solution devra être rapidement trouvée au regard de l’ambition affichée par ces pays nordiques.

    « Nous aimerions voir si nous pouvons intégrer davantage notre surveillance de l’espace aérien, afin que nous puissions utiliser les données radar des systèmes de surveillance de chacun et les utiliser collectivement », a en effet expliqué le général Jan Dam. Or, a-t-il ajouté, « nous ne faisons pas cela aujourd’hui ».

    Opex 360

    La Section technique de l’armée de Terre teste le concept d’un « drone bombardier »

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

    Durant la bataille de Mossoul [Irak], en 2016, l’État islamique [EI ou Daesh] utilisa différents modèles de drones, parfois de conception rudimentaire, auxquels était fixée une grenade au moyen d’un crochet pouvant être actionné à distance. Si les premiers modèles ne furent pas très efficaces, il en alla différemment pour les suivants, les jihadistes ayant alors mis au point des appareils plus sophistiqués pour cibler les blindés, les convois et les ressemblements de l’armée irakienne.

    Puis, celle-ci s’inspira des méthodes de Daesh, en se dotant elle aussi de drones armés de grenades de 40 mm. Cette « nouvelle tactique » s’est avérée très efficace, fit valoir un officier irakien, à l’époque. Elle permet « d’éviter les civils et les infrastructures » tout en portant des « coups directs » à l’ennemi, avait-il ajouté, précisant que « dizaines de terroristes » avaient ainsi été « tués et blessés ».

    Six ans plus tard, ce concept de « drone bombardier » a été repris par le groupement innovation de la Section technique de l’armée de Terre [STAT].

    En effet, lors du dernier point presse du ministère des Armées, le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], a évoqué le projet « Skycarrier », qui consiste à développer un drone pouvant emporter et larguer jusqu’à vingt grenades de 40 mm dans un rayon de dix kilomètres. Les essais en vol de cet engin ont commencé au début de ce mois. Trois télépilotes ont été formés à cette fin au sein du « Battle Lab Terre ».

    Cet appareil « a été développé par l’industriel français Milton. Il s’agit d’un drone multi-rotors, à haute stabilité, discret et ayant une capacité de levage très importante. Ces essais s’inscrivent dans le cadre d’une exploration d’une nouvelle capacité de drone bombardier », a précisé le général Gravêthe.

    Et d’ajouter : « Ces drones visent à répondre à un besoin des forces terrestres dans l’appui au contact ou le harcèlement du dispositif adverse ».

    En outre, le « SkyCarrier » est également équipé de capteurs [notamment de caméras] afin de pouvoir mener des missions de renseignement. L’idée est de l’utiliser pour des frappes « précises », soit d’opportunité, soit planifiées. Selon le général Gravêthe, la prochaine étape de ce projet consistera à « expérimenter l’intégration » de ce drone armé au sein d’unités combattants, sous la supervision du « Battle Lab Terre ».

    Ce projet rappelle « AVATAR » qui, mené par la Direction générale de l’armement « Techniques Terrestres » [DGA TT], vise à mettre au point un drone doté d’un fusil d’assaut HK-416 en version courte.

    BBC

    Masked man with loaded gun stopped from entering Florida strip club

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    An armed man wearing a devil mask was stopped from entering a strip club in Tampa, Florida, on Sunday.

    CCTV shows security guards fighting off and disarming the man, who was carrying a loaded gun in one hand and a flashlight in the other, according to police.

    Tampa Police Department Interim Chief Lee Bercaw said there was "no question in my mind" the security guards had prevented a mass shooting.

    Officers, who took the man into custody, said they found two additional full magazines in his pocket and more ammunition, knives and firearm holsters in his truck.

    France24 - Monde

    Paul Rusesabagina libéré après 31 mois de prison pour terrorisme

    Publié le : 24/03/2023 - 22:41

    Fatimata WANE Suivre Elom TOBLE

    Paul Rusesabagina, qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda", devrait être libéré ce week-end selon plusieurs sources. Condamné à 25 ans de prison pour terrorisme, cet opposant Rwanda-belge avait fui le pays en 1996 et avait plus tard utilisé sa renommée hollywoodienne pour mettre en avant ses positions contre le président Kagamé.

    Sa peine de prison de 25 ans pour "terrorisme" a été commuée suite à une demande de clémence de sa part. Sa capture puis sa condamnation avaient suscitées de nombreuses désapprobations internationales.

    En RD Congo, le président Felix Tshisekedi a remanié le gouvernement..  L’annonce a été faite dans la nuit du 23 au 24 mars après plusieurs semaines de suspense. Dans ce nouveau gouvernement, toujours dirigé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, cinq vice-premier ministre, 11 ministres d’Etat et une trentaine de ministres. Mais surtout des poids lourds de la scène politique congolaise… Un moyen pour Tshisekedi  de se renforcer quelques mois avant l’élection présidentielle. 

    Plus de 2000 films et séries sont produits en Afrique chaque année. Sans qu'il soit possible de les voir. Pour offrir plus de visibilité aux histoires africaines que l'association Cinewax a été créée en 2015. Pour en parler le journal de l’Afrique a reçu Jean Fall fondateur de Cinewax.

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    France24 - Monde

    Les États-Unis frappent la Syrie après la mort d'un Américain dans une attaque de drone

    Publié le : 24/03/2023 - 05:27

    FRANCE 24 Suivre

    Un sous-traitant américain a été tué jeudi en Syrie dans une attaque de drone qui a également blessé cinq soldats et un autre sous-traitant américains, a annoncé jeudi soir le Pentagone, qui ajoute avoir procédé à des "frappes aériennes de précision" en représailles dans l'est du pays. Les services de renseignement américains considèrent que le drone est "d'origine iranienne".

    Les forces américaines ont mené des "frappes aériennes de précision" dans l'est de la Syrie après une attaque de drone qui a tué un Américain et en a blessé six autres, a annoncé jeudi 23 mars au soir le Pentagone.

    L'attaque de drone a eu lieu jeudi vers 13 h 38 (10 h 38 GMT) contre une installation de maintenance d'une base près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué le Pentagone dans un communiqué. Les services de renseignement américains considèrent que le drone est "d'origine iranienne", a ajouté le Pentagone. La personne décédée est un sous-traitant américain, et les blessés sont cinq soldats et un autre sous-traitant également américains, selon la même source.

    "J'ai autorisé les forces du Commandement central des États-Unis à mener des frappes aériennes de précision ce soir dans l'est de la Syrie contre des installations utilisées par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution" iraniens, a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, cité dans le communiqué. "Les frappes aériennes ont été menées en réponse à l'attaque d'aujourd'hui ainsi qu'à une série d'attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution", a-t-il précisé.

    Des centaines de soldats américains en Syrie

    Plusieurs centaines de soldats américains se trouvent en Syrie au sein d'une coalition luttant contre les restes du groupe État islamique (EI). Ils sont fréquemment pris pour cible lors d'attaques menées par des milices. Les troupes américaines soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'armée de facto des Kurdes dans la région, qui a mené la bataille ayant délogé l'EI des derniers territoires qu'il contrôlait en Syrie en 2019.

    Deux des soldats blessés jeudi ont été soignés sur les lieux de l'attaque, tandis que les trois autres soldats et un sous-traitant américain ont bénéficié d'une évacuation médicale vers l'Irak, a relaté le Pentagone.

    "Comme le président Biden l'a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l'endroit de notre choix", a déclaré Lloyd Austin. Joe Biden se trouve au Canada pour rencontrer le Premier ministre Justin Trudeau et s'exprimer vendredi devant le Parlement canadien.

    En août 2022, le président américain avait ordonné des frappes de représailles similaires dans la province syrienne de Deir Ezzor, riche en pétrole, après l'attaque d'un avant-poste de la coalition par plusieurs drones qui n'avait pas fait de victime. L'attaque était survenue le jour de l'annonce par un média d'État iranien de la mort d'un général des Gardiens de la révolution, tué quelques jours plus tôt, "au cours d'une mission en Syrie en tant que conseillers militaires".

    L'Iran dit avoir déployé ses forces en Syrie à l'invitation de Damas, et seulement en qualité de conseillers. Les Gardiens de la révolution islamique constituent le bras idéologique de l'armée iranienne et sont qualifiés de groupe terroriste par Washington.

    Avec AFP

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    Syrie : au moins dix morts dans des raids contre des cibles pro-iraniennes

    L'armée américaine affirme avoir répliqué à des tirs de roquettes en Syrie

    Syrie : les États-Unis frappent des installations de milices pro-iraniennes

    L'Humanité

    Dividendes, le grand engraissement

    Actu

    Un rapport dévoile le montant total du partage des dividendes mondiaux en 2022. Il bondit encore par rapport à 2021... année du précédent record. Un festin.

    Gaël De Santis

    Si les dividendes étaient un pays, ils seraient le quinzième pays le plus riche au monde. L’année dernière, les entreprises du monde entier ont versé 1 561 milliards de dollars (1 462 milliards d’euros) à leurs actionnaires, soit plus que le produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne (1 435 milliards de dollars). Jamais les revenus du capital n’avaient été aussi importants.

    Résultats du CAC 40 : chaque patron va toucher l’équivalent de 360 Smic annuels

    Et ce n’est pas fini : le Janus Henderson Global Dividend Index 2022, qui a établi ce chiffre, prévoit une meilleure cuvée encore pour 2023. Le nouveau record pourrait s’établir à 1 600 milliards de dollars.

    Que de besoins auraient pu être satisfaits avec une telle manne, qui représente plus de huit fois le montant total de l’aide publique des pays riches au développement !

    Bénéfices inédits du CAC 40 : à quoi ça sert ?

    D’autant plus que le record de cette année n’est pas le fruit d’investissements ou de dur labeur des capitalistes : c’est l’inflation a dopé leurs revenus. Ainsi, en Europe hors Royaume-Uni, les dividendes versés ont été de 255 milliards d’euros, un nouveau record. Un cinquième de la hausse s’explique par le secteur des transports. Parmi les entreprises bénéficiaires, Maersk, géant du fret maritime, permet quasiment à elle seule de doubler les dividendes versés au Danemark.

    dividendescoût du capital
    Valeurs Actuelles

    Ivry-sur-Seine : une cinquantaine d’anarchistes prennent d’assaut des locaux du PCF

    Le rouge et le noir faisaient pourtant bon ménage jusque-là. Ce mercredi 22 mars, une cinquantaine de militants anarchistes ont attaqué des locaux du Parti communiste français (PCF) d’Ivry-sur-Seine, indique le Parisien. Des locaux qui n’étaient plus utilisés depuis déjà quelque temps, a indiqué le secrétaire départemental du PCF, Ozer Öztorun.

    Alors qu’une partie des assaillants tâchait de rameuter des renforts, une quinzaine d’entre eux ont réussi à s’introduire au sein du bâtiment, en passant par le cimetière pour finir par s’introduire dans les étages. Les individus souhaitaient visiblement squatter les locaux du PCF, mais à l’approche des forces de l’ordre, ils ont préféré briser toutes les fenêtres, quitte à saborder leur éphémère forteresse.

    Mission de sauvetage

    La police a dû faire usage de la force pour les déloger, puisqu’un jet de grenade a été nécessaire. Les individus ont été évacués, et l’un d’entre eux a été interpellé. Afin de sécuriser les lieux, plusieurs effectifs de police sont restés, avant de laisser une société de gardiennage s’assurer que les anarchistes ne reviennent pas.

    Loin de vouloir reprendre d’assaut les locaux du PCF, c’est au commissariat d’Ivry-sur-Seine que s’est rassemblée une vingtaine de militants anarchistes, en début de soirée, afin de réclamer la libération de leur camarade interpellé plus tôt. Le slogan : « On déteste la police » a résonné quelque temps devant le commissariat, avant de s’éteindre progressivement, à mesure que chacun d’entre eux s’enfuyait à l’arrivée des renforts policiers.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Rwanda : l'opposant et héros de "Hôtel Rwanda" libéré de prison

    Publié le : 24/03/2023 - 16:22Modifié le : 24/03/2023 - 23:19

    FRANCE 24 Suivre

    L'opposant Paul Rusesabagina, héros qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda", a été libéré vendredi soir, sa peine de prison de 25 ans pour "terrorisme" ayant été commuée par ordre présidentiel.

    Paul Rusesabagina, farouche opposant du président Paul Kagame et héros du film "Hôtel Rwanda", a été libéré, vendredi 24 mars dans la soirée, et remis à l'ambassadeur qatari avant son retour aux États-Unis, a annoncé un responsable américain.

    L'opposant, qui possède la citoyenneté belge et réside de façon permanente aux États-Unis, "se trouve à la résidence de l'ambassadeur qatari", a déclaré le responsable. Washington est "reconnaissant" au Rwanda de l'avoir libéré, a par ailleurs affirmé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

    La peine de prison de 25 ans pour "terrorisme" de Paul Rusesabagina avait été "commuée par ordre présidentiel" plus tôt dans la journée, avait annoncé la porte-parole Yolande Makolo au sujet de cette affaire qui a suscité des réprobations internationales et de défenseurs des droits humains.

    Paul Rusesabagina va maintenant pouvoir aller au Qatar puis aux États-Unis. "La procédure pour son transfert au Qatar est en cours", avait déclaré vendredi après-midi un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères. "Il ira ensuite aux États-Unis", avait-il ajouté, au lendemain d'une visite du président Paul Kagame à Doha.

    Cette nouvelle intervient moins de deux semaines après une annonce du président Paul Kagame selon laquelle des "discussions" étaient en cours concernant l'emprisonnement de l’opposant.

    Les soutiens de Paul Rusesabagina estiment que son procès a été une imposture marquée par des irrégularités. Et sa famille insistait sur l'état de santé déclinant de l'homme de 68 ans.

    Opposant à Paul Kagame depuis plus de 20 ans

    Un tribunal avait maintenu sa condamnation en mai 2022, ainsi que la plupart de celles de ses 20 coaccusés, qui ont écopé de peines de trois à vingt ans de prison.

    Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par le film "Hôtel Rwanda" qui raconte comment ce Hutu modéré qui dirigeait l'hôtel des Mille Collines dans la capitale rwandaise a sauvé plus de 1 000 personnes durant le génocide des Tutsi en 1994.

    Opposant depuis plus de 20 ans à Paul Kagame, qu'il a accusé d'autoritarisme et d'alimenter un sentiment anti-Hutu, Paul Rusesabagina a utilisé sa renommée hollywoodienne pour donner un écho mondial à ses positions.

    Les défenseurs des droits humains accusent le Rwanda – dirigé d'une main de fer par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 au cours duquel 800 000 personnes ont été tuées – de réprimer la liberté d'expression et l'opposition.

    Avec AFP

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    Paul Rusesabagina, héros du film "Hôtel Rwanda", face à la justice

    "Hotel Rwanda" : le parquet fait appel de la condamnation de Paul Rusesabagina

    REPORTAGE

    Procès de Paul Rusesabagina : "Les survivants ont le sentiment qu'il n'est pas un héros"

    Valeurs Actuelles

    Affaire Tiphaine Véron : l’ONU somme le Japon de relancer l’enquête

    Pour les Véron, ce sont les montagnes russes au pays des cerisiers en fleurs. L’ONU, via son Comité contre les disparitions forcées, enjoint le Japon à faire toute la lumière sur la disparition de Tiphaine Véron, évaporée le 29 juillet 2018 alors qu’elle visitait le site touristique de Nikko, à quelques kilomètres de Tokyo. Le Comité somme la police japonaise de relancer l’enquête, de coopérer avec la police française et de permettre à la famille d’avoir accès au dossier. Le Japon, signataire de cette convention internationale, est dans l’obligation d’y répondre d’ici au 14 avril 2023.

    Cela fait plus de quatre ans que la famille Véron, soudée, se bat pour qu’une enquête sérieuse soit enfin menée par les autorités japonaises, en coopération avec la police française. Quatre ans que tant d’interrogations sur sa disparition les torturent. Quatre ans qu’ils sont confrontés à un mur juridique absurde à la fois japonais et français. D’abord, l’inertie des autorités japonaises qui depuis le début de l’affaire se bornent à suivre une piste accidentelle malgré le nombre d’éléments penchant inexorablement vers celle criminelle. Ensuite, malgré l’appui des autorités françaises et du parquet de Poitiers d’où est originaire Tiphaine, la juge française en charge de l’instruction avait décidé, l’été dernier, de clore les investigations et de classer le dossier, sans même se déplacer au Japon en quête de nouveaux éléments.

    Nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée.

    En janvier dernier, le dossier de Tiphaine a été sauvé in extremis de l’oubli par Me Corinne Herrmann qui l’a placé sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre dédié à ces affaires non résolues. L’avocate, qui a traqué Emile Louis et défendu le père d’Estelle Mouzin face au silence de Fourniret, est spécialiste de ces enquêtes criminelles dites “insolubles” à l’époque des faits, faute de preuves ou d’enquêtes initiales mal menées, mais que les moyens techniques et scientifiques modernes peuvent aider à résoudre. « Via l’ONU comme le pôle des “cold cases”, nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée pour retrouver la trace de notre soeur », nous confie Damien Véron qui a effectué son sixième voyage au Japon au mois de novembre, pour poursuivre ses recherches, maintenir la pression sur les autorités japonaises, mobiliser le pouvoir diplomatique et les médias nippons.

    Car depuis ce 29 juillet 2018, beaucoup de zones d’ombre noircissent le dossier Véron. Lorsqu’elle arrive au Japon pour un voyage de quelques semaines, Tiphaine tient à commencer son périple par la visite de Nikko, lieu sacré du bouddhisme et du shintoïsme. Après une nuit passée dans une auberge située au bord de la rivière Daiya, Tiphaine prend son petit-déjeuner dans le réfectoire et discute avec quelques touristes, hésitant sur son itinéraire au vu du temps pluvieux. Selon l’hôtelier, Tiphaine aurait quitté les lieux vers 10h du matin. Pourtant, les données GPS de son téléphone, récupérées plus tard par la famille et sans le moindre concours des autorités japonaises et françaises, montrent que Tiphaine surfe sur internet jusqu’à au moins 11h40. A partir de là, plus aucune trace d’elle.

    Le dossier de Tiphaine est désormais sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre

    Alertée par l’hôtelier de la disparition d’une touriste française, la police locale s’entête alors sur une piste accidentelle : un typhon ayant balayé la région la veille et fait remonter, selon leurs dires, le niveau de la rivière qui s’écoule au cœur du site touristique de Nikko. Malgré les multiples dragages de ses eaux, aucun corps n’a jamais été retrouvé.

    Pourtant, plusieurs faisceaux d’indices accréditent une piste criminelle. D’abord, le comportement étonnant de l’hôtelier fuyant les interrogations de la famille à leur arrivée à Nikko peu après le signalement de sa disparition. Puis, il y a les traces de sang découvertes sur les murs de la chambre de Tiphaine, révélées par une solution au Luminol. Cette pièce pourtant capitale n’a jamais été versée au dossier. Sur place, la famille a découvert un étrange panneau, planté au cœur du site touristique, alertant les jeunes femmes qu’un faux guide rôdant dans les parages serait susceptible de les importuner. Ce dernier n’a jamais été auditionné par la police locale. Malgré la réputation paisible de la ville de Nikko, plusieurs corps démembrés ont été repêchés dans la rivière comme en atteste les pages de faits divers des canards locaux que la famille a pu décortiquer. Le Japon s’arracherait-il le titre de pays le plus sûr au monde au prix de nombreuses enquêtes criminelles jamais ouvertes ?

    « Tant de pistes jusqu’ici n’ont jamais été explorées ! Notre avocate Corinne Herrmann va déposer une demande d’actes auprès du juge d’instruction du pôle “cold cases” qui pourrait enfin se déplacer au Japon et tenter d’élucider le mystère de la disparition de Tiphaine », explique, confiant, Damien Véron. Car quelle que soit l’issue des investigations, si la vérité peut doucher l’espérance, l’ignorance rend plus insupportable encore l’absence.

     

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    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : un directeur d’école contraint de démissionner après avoir exposé des élèves au « David » de Michel-Ange

    Une initiation à l’art qui a coûté une carrière. Aux États-Unis, à Tallahassee en Floride, le directeur d’une école a déposé sa démission après un ultimatum du président du conseil scolaire.

    Après un cours sur l’art de la Renaissance enseigné à des élèves de sixième année (équivalant à la classe de 6e au collège en France), un parent s’est plaint que le matériel utilisé était de nature pornographique. Deux autres parents ont émis le souhait d’être informés des leçons avant qu’elles ne soient données à leurs enfants, rapporte l’AP.

    « David », « La Naissance de Vénus » et « La Création d’Adam »

    Au cours de cette initiation, les enfants ont découvert les œuvres marquantes de la Renaissance, comprenant les créations de Michel Ange « David » et « La Création d’Adam », ainsi que « La Naissance de Vénus » de Botticelli. Mais c’est la statue qui représente le jeune berger qui a eu le courage d’affronter Goliath qui a fait polémique auprès des parents.

    La nudité de la statue de « David » a été jugée comme étant une vision pornographique dévoilée aux enfants. Les autres œuvres ont également choqué les parents d’élèves, qui ont fait remonter leur indignation au président du conseil scolaire. Certains souhaitent désormais connaître les détails de certaines leçons avant qu’elles ne soient présentées à leurs enfants, et d’autres ont demandé la démission du directeur de l’établissement. Malgré la dimension éducative et artistique du cours, ce dernier a été contraint de céder.

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    “L’art peut choquer” : la ministre de la Culture défend un tableau accusé par une élue RN d’être pédopornographique

    Le 17 mars, la députée du Rassemblement national, Caroline Parmentier, accusait un tableau de l’artiste suisse, Miriam Cahn, de représenter une scène pédopornographique. Exposée au palais de Tokyo, cette œuvre sobrement intitulée « Fuck Abstraction ! », représente un individu, les mains liées, contraint à une fellation.

    Caroline Parmentier avait alors demandé à la ministre de la Culture que ce tableau à « caractère pédopornographique », soit décroché. L’artiste Miriam Cahn s’était alors défendue, indiquant qu’il ne s’agissait pas d’enfants dans son œuvre : « Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité. »

    « L’art n’est pas consensuel »

    Interpellée de nouveau à l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a pris la défense de la peintre suisse. « Oui, l’art peut choquer, peut questionner, peut parfois susciter du malaise, voire du dégoût », a-t-elle plaidé en faveur du tableau incriminé, ajoutant que « l’art n’est pas consensuel, et la liberté d’expression et de création est garantie par la loi ».

    La ministre a qualifié l’accusation formulée par Caroline Parmentier de « coup de com’ » et l’a invitée à lire les explications de l’artiste, à échanger avec les médiateurs, pour ne « pas sortir une œuvre de son contexte ».

    Le palais de Tokyo, où l’œuvre est exposée, a annoncé renforcer son dispositif de médiation. Le directeur, Guillaume Désanges, explique ainsi que « dès le début de la polémique, nous avons renforcé cette invitation au dialogue en maintenant la présence d’un médiateur en permanence, de 12h à 22h, à moins de deux mètres de la toile ».

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    New York Times - World

    Famed Antiwar Protester Was Once Cog in Russia’s Propaganda Machine

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    For 20 years, Marina Ovsyannikova worked for Russian state TV. What compelled her, shortly after Ukraine was invaded, to storm a live broadcast and tell viewers they were being lied to?

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    By Constant Méheut

    Reporting from Paris.

    Her feet stuck in muddy soil on a pitch black October night, Marina Ovsyannikova stopped in despair. For four hours, she and her 11-year-old daughter had been trudging through plowed fields leading to Russia’s border, trying to escape the country.

    With no phone signal, they had been navigating by the stars, diving to the ground when the headlights of border guards’ cars approached. They were lost.

    “It was real hell,” Ms. Ovsyannikova said, recalling how she sat down in the mud and moaned, “Take me back to Moscow. I’d rather go to jail.”

    And prison was a very real possibility for her if she did return.

    Her antiwar protest a few months earlier had rattled the Kremlin and earned headlines around the world. In March of 2022, just a few weeks after Russia’s invasion of Ukraine had begun, she stormed a live broadcast of Russia’s most-watched TV news program, holding up a sign reading: “They’re lying to you.”

    She was able to access the program’s live studio because Ms. Ovsyannikova herself had long been a cog in Russia’s propaganda machine. For two decades, she had worked as a journalist at Channel 1, a state-run television station whose flagship news program parrots the Kremlin’s views.

    “I was well aware that we were creating a parallel reality,” Ms. Ovsyannikova, 44, said of her time spent working for state media. “The war simply became a point of no return. It was no longer possible to keep quiet.”

    Immediately after her extraordinary protest, Ms. Ovsyannikova was detained, interrogated, fined and then later, after another protest, placed under house arrest.

    Convinced both that she was innocent of any crime and that she had no future in Russia, she engineered her escape: She cut off her electronic monitor, swapped cars six times on her way to the border, then went the final distance by foot, finally sneaking under a barbed-wire border fence, before ultimately making her way to France, where she now lives in exile.

    The roots of Ms. Ovsyannikova’s protest can be found in her childhood, which gave her both affection for Ukraine and firsthand experience of the horrors of war.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    She was born in Odesa, Ukraine, to a Russian mother and a Ukrainian father who died when she was a baby. She grew up in Chechnya, where her mother, a chemical engineer, worked at an oil refinery. But she had to flee that home when Russian soldiers crushed the breakaway region in the mid-1990s, during a violent conflict that imbued her, she said, with a hatred of war.

    As refugees, Ms. Ovsyannikova and her mother relocated to the outskirts of Krasnodar, in southern Russia. After studying journalism in college and working as a regional TV anchor, Ms. Ovsyannikova joined Channel 1 in Moscow in 2002. Her job: monitoring Western broadcasts to cherry-pick news that showed the West in a bad light to air on the network’s shows.

    “In the minds of Russians, there had to be an image that all Americans were L.G.B.T. supporters who killed Black people and abused adopted children from Russia,” she writes in “Between Good and Evil,” an autobiography being released in the United States this month.

    Still, despite her insider’s knowledge of — and degree of complicity in — the network’s propaganda role, Ms. Ovsyannikova stayed at Channel 1, a choice, she said in a video posted after her protest, of which she was now “deeply ashamed.”

    To justify her decision, she said there was nowhere else for a journalist to go in a country with little to no independent press. Besides, her well-paid job allowed her to raise her two children in a gated neighborhood outside Moscow.

    When Russia invaded Ukraine last year, the state propaganda apparatus went into full swing, dismissing civilian casualties and portraying the attack as a fight against neo-Nazis.

    But on her screens, Ms. Ovsyannikova saw clips from Western media showing villages flattened by Russian strikes and streams of desperate Ukrainian refugees, reminding her of her childhood in Chechnya.

    This was the tipping point that compelled her to surrender her privileges for what she knew would be the persecuted life of a Russian protester.

    “Staying and working for a criminal regime amounted to signing a pact with the devil. Your hands would be covered with Ukrainian blood,” Ms. Ovsyannikova said.

    Alone at home on a Sunday, she drew her protest sign using her daughter’s pens. She hid it in the sleeve of her jacket as she went to work the next day.

    Sitting in the newsroom, Ms. Ovsyannikova anxiously watched for opportunities to burst past the guards blocking the entrance to the set of “Vremya,” Russia’s most-watched news show.

    “A guard was looking at her phone,” she said. “I realized that was my chance.”

    Ms. Ovsyannikova rushed to the set, unfurled her sign behind the anchor and shouted, “Stop the war!” Within six seconds, the camera cut away.

    Ms. Ovsyannikova was quickly arrested and questioned for hours. She overheard her interrogators discussing what she should be charged with, worrying that images of her protest going viral had made her case one of global interest. President Emmanuel Macron of France had already publicly expressed concern about her fate.

    Ms. Ovsyannikova, who resigned from her job, avoided criminal prosecution and was only fined 30,000 rubles, or about $400.

    The next backlash she faced came from unlikely camps: Ukrainians and her own family.

    A month after her protest, Ms. Ovsyannikova was hired by Die Welt, a German newspaper, to report on the war in Ukraine. But her past raised suspicions among Ukrainians, who questioned the authenticity of her antiwar conversion.

    There was a protest outside the newspaper’s offices in Berlin, and Ukrainian activists posted on social media that there was “no such thing as ex-propagandists.” A reporting trip to Ukraine ended in failure as she could not secure accreditation.

    “I was very naïve,” Ms. Ovsyannikova said. “I didn’t get that when Russian troops are shelling all of Ukraine, anyone with a Russian passport isn’t welcome.”

    Back home, Ms. Ovsyannikova’s mother, “zombified by Kremlin propaganda,” wanted her in prison. Her son, 18, said she had “ruined our family life.” And her ex-husband, a top manager at the state-run channel Russia Today, was seeking custody of their two children.

    Ms. Ovsyannikova returned to Moscow in July to deal with the custody case. But she couldn’t keep silent and protested again, outside the Kremlin, decrying the killing of children in Ukraine. This time, she was charged with the criminal offense of spreading false information about the country’s armed forces and placed under house arrest, awaiting a trial where she faced up to 10 years in prison.

    “They were tightening the screws,” Ms. Ovsyannikova said. “My lawyer told me to flee.”

    Her escape was coordinated by the French nongovernment organization Reporters Without Borders, with the assistance of a local network that helps dissidents leave the country. She fled with her daughter, Arisha, on a Friday night, when Russian security services are known to ease up.

    Ms. Ovsyannikova got rid of her electronic tag with wire cutters and traveled within Russia for about two days, changing cars and guides in remote villages.

    The last part of the journey was supposed to be a half-mile night walk to the border. But it took them hours to spot the flashlight of their next contact and reach safety.

    “There were very stressful moments,” said Christophe Deloire, the head of Reporters Without Borders. He declined to reveal details of the operation, including where they crossed the border, for security reasons.

    But he added that, in an era of information warfare, “weakening a propaganda system from within, including through defections, is useful.”

    Ms. Ovsyannikova spent her first few months in France incognito, using a false identity for dentist visits and changing homes several times. She said she feared for her life, given Russia’s habit of poisoning opponents.

    To dispel the fear, she has resorted to humor. “The Kremlin doesn’t have enough polonium for everyone,” she said.

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    France24 - Monde

    Abdoulaye Bathily, représentant de l'ONU : "La plupart des acteurs libyens veulent des élections"

    Publié le : 24/03/2023 - 15:30

    Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN

    Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l'ONU pour la Libye, a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU une nouvelle initiative pour tenter de sortir de l'impasse libyenne. Elle prévoit notamment des élections présidentielle et législatives d'ici à la fin de cette année. Abdoulaye Bathily a répondu aux questions de Marc Perelman, de France 24, et de Christophe Boisbouvier, de RFI.

    Pour le représentant spécial de l'ONU pour la Libye, la plupart des acteurs sont décidé à aller aux élections. D’ailleurs une majorité de Libyens se sont inscrit sur les listes électorales. "Il faut créer les conditions pour que la question électorale ne reste pas entre les mains de cette minorité qui bloque", estime Abdoulaye Bathily.

    Concernant les accusations d’ingérence de la part des deux chambres - la Chambre des représentants et le Haut-Conseil d'État - le représentant spécial de l'ONU assure qu’il n’y en a aucune et appelle à la responsabilité politique, morale et légale.

    Abdoulaye Bathily précise que, dans l’état actuelle de la Libye, il n’est pas acceptable que des candidats soient écartés de l’élection présidentielle. Il faut selon lui créer les conditions pour que la question électorale dépasse les rivalités internes à ces deux chambres.

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    New York Times - World

    See One Historic Turkish Street Before and After the Earthquakes

    By Anjali SinghviBedel SagetK.K. Rebecca LaiYuliya Parshina-Kottas, Sergey Ponomarev and Jeremy WhiteMarch 22, 2023

    A barbershop that doubled as a ‘therapy room.’ A 150-year-old church. Doner kebab shops. The Times flew a drone over a street in Antakya’s Old City to show what has been lost.

    Drone path along

    Saray Street

    Asi River

    Old City

    Officials said shortly after the earthquakes that at least 80 percent of all buildings in Antakya would need to be demolished. Across Turkey, more than 50,000 people have died and more than 1.5 million people have been displaced.

    The destruction on Saray Street is a fraction of all that was lost in Old City. It was Antakya’s anchor — bringing residents together for dining, shopping, gathering and praying.

    Narrow streets like Saray had cul-de-sacs with some of the area’s finest restaurants serving local cuisines and desserts, like knafeh, a sweet cheese pastry. It was “the gastronomy market of Antakya,” said Ms. Yuksel, who co-owned Barudi Cafe.

    Not far from Saray, Kurtulus Street is another commercial hub that was destroyed by the earthquakes. Stretching a mile, it had several shops, restaurants and hotels.

    Beyond its shops and restaurants, Old City had some of the most important and oldest religious and cultural institutions. Among the places that are now gone and may never be restored are: the Antakya Protestant Church; the Greek Orthodox Church of Antioch; Antakya Synagogue; and Habibi Neccar Mosque, which is one of the first mosques in the Anatolia region, an area that spans most of Turkey.

    Damaged or destroyed historic or cultural landmark

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town

    Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    New

    Public

    Bath

    Habibi Neccar

    Mosque

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Kurtulus St.

    ASI RIVER

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    Sarimiye Mosque

    Antakya Synagogue

    The Liwan

    Hotel

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    ANTAKYA

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    Mosque

    Antakya

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    Adali

    Mansion

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    Parliament

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    Church of Antioch

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    The Liwan Hotel

    Antakya Synagogue

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Feb. 6

    earthquakes

    Government

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    Turkey

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    of Hatay

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    500 ft.

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    Mosque

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    Mosque

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    Antakya

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    Feb. 6

    earthquakes

    Antakya

    Protestant

    Church

    Antakya

    500 ft.

    Many residents and business owners had taken great pride in Old City’s multicultural alliances and embrace of various cultures.

    “Here, there’s a church, there’s a mosque, and there’s a synagogue,” said Ozgur Akseven, 34, who owned Eva Lounge Cafe, a restaurant with live music near Saray Street. “In the community, we are Armenian, we are Christian, we are Muslim, we are Jewish. We are human all together.”

    When the church bell rang, Mr. Akseven said, his lounge would stop the music, and everyone would stop drinking for about 45 minutes to show respect.

    Mr. Akseven, who had returned to retrieve his scooter from the rubble in late February, spoke of his family’s connection to the neighborhood. “Even my father’s father has some memories in here. This is real history,” he said, adding that “the identity of Antakya was erased” with the earthquakes.

    For Dr. Eraslan, Old City was an important place she visited often with her family. “It was good before,” she said, “but we didn’t understand before we lost our city, how important it was to us.”

    But Antakya, formerly called Antioch, is no stranger to disaster. Since its birth, it has rebuilt itself over and over, emerging resilient every time.

    “The community always came back stronger from each disaster,” said Andrea U. De Giorgi, an author of “Antioch: A History,” and a professor of classical studies at Florida State University.

    Rebuilding and restoring all that was lost in Old City may take many years.

    “We have a long road ahead of us,” said Deniz Ozturk, a restoration expert and volunteer working on the ground in Antakya.

    For now, what was once a vibrant part of the Old City remains desolate, and sits eerily empty.

    Notes: Building facades overlaid on the drone footage are from Google Maps’ Street View. Images from 2015 were used when recent imagery was unavailable. A section of the main street shown in the drone videos is officially called Hurriyet Street, but locals refer to it as Saray Street. Some of the business names were verified using Google Maps’ Street View and videos of the street taken by residents a few months before the earthquakes.

    Sources: Emir Cekmecelioglu, architect; Andrea U. De Giorgi, Florida State University; Tugce Tezer, Mimar Sinan Fine Arts University, Department of Urban and Regional Planning; Zeynep Ahunbay, Istanbul Technical University; Alper Sener, videographer; Turkish Ministry of National Defense; Cultural Inventory Map (damaged historic buildings); Hatay Culture Inventory, Vol. 1, Antakya

    Bedel Saget and Anjali Singhvi reported from Antakya, Turkey. Drone footage by Sergey Ponomarev. Maps by Scott Reinhard. Additional reporting and translation by Beril Eski, Aladdin Cogal and Gulsin Harman.

    Valeurs Actuelles

    [Interview] “L’annulation de la visite de Charles III est un coup terrible contre l’autorité d’Emmanuel Macron”

    Valeurs actuelles. Que vous inspire le report de la visite de Charles III en France ?

    Ben Harris-Quinney. Le choix de la première visite diplomatique fait partie des décisions les plus importantes qu’un monarque doit prendre au cours de son début de règne. Les visites diplomatiques de membres de la famille royale impliquent de très longs préparatifs. Et le fait d’annuler une telle visite est extrêmement rare et va causer des perturbations très importantes. 

    Pensez-vous que le roi soit satisfait de cette décision ?

    Il est peu probable que Charles III ait souhaité l’annulation de ce voyage. Le Prince William s’est rendu à la frontière ukrainienne cette semaine et, au cours de l’histoire, de nombreux membres de la famille royale ont été vétérans de guerre. Ils voyagent avec des dispositifs de sécurité extrêmement importants et se laissent rarement intimider par les menaces terroristes ou de troubles à l’ordre civil. Et ce, même s’il est vrai qu’historiquement, la France est un lieu dangereux pour les monarques. 

    Quelles sont les conséquences politiques de ce choix pour Emmanuel Macron ?

    Le fait que Macron demande l’annulation de cette visite est un coup terrible pour son autorité. Jusqu’à maintenant, les manifestations avaient peu attiré l’attention de la presse britannique, mais c’est désormais la “Une” de tous les journaux.

    Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir.

    La presse britannique avait suivi les manifestations des Gilets jaunes, et celles contre les mesures liberticides d’Emmanuel Macron lors du covid. C’est la troisième période de troubles majeurs à l’ordre public à faire la “Une” des journaux britanniques depuis son élection en 2017.

    Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir. Il semblerait que l’autorité de cet ex-banquier est en train de s’effriter.

    L’emploi du temps du roi est prévu longtemps à l’avance et ses équipes n’apprécient généralement pas les annulations. Il est dès lors très probable que le roi Charles III rende visite à une autre nation avant la France. J’espère qu’il choisira une nation dont le chef est plus aligné sur les intérêts britanniques et qui est aussi capable de tenir ses engagements.

    Pourquoi le roi avait-il choisi la France pour sa première visite à l’étranger ?

    Sa Majesté la défunte Elizabeth II était extrêmement populaire ; Charles III, lui, connaît un début de règne un peu plus compliqué, à cause des scandales au sein de la famille royale. Sa popularité auprès des conservateurs, et même des royalistes, est loin d’être assurée.

    Le choix de la France comme première visite diplomatique avait été fortement influencé par le ministère des Affaires étrangères britannique et semble traduire une volonté de rester proche du cœur de l’Union européenne, ce qui dans le cadre du Brexit et de la crise migratoire au Royaume-Uni est une ligne controversée. Emmanuel Macron n’est pas apprécié en Grande-Bretagne par la plupart des partisans du Brexit et des conservateurs, ceux-ci sont cependant de fervents défenseurs de la Monarchie.

    Pourquoi cette méfiance des conservateurs envers Macron ?

    En Grande-Bretagne vous avez une séparation marquée entre l’”establishment”, ou bloc élitaire, qui comprend tous les principaux partis politiques représentés au Parlement, maintenus par un vieux système, et les mouvements dissidents à droite et à gauche. Emmanuel Macron fait partie intégrante de ce bloc élitaire qui souhaite que rien ne change. En Grande-Bretagne, les figures de l’”establishment” sont élues grâce à notre système électoral, la majorité des citoyens n’est pas satisfaite de leur action. C’est une des raisons du vote du Brexit et de l’engouement autour de figures anti-establishment, ou populaires, telles que Nigel Farage. 

    Le bloc élitaire britannique est très mal à l’aise avec les figures de droite aux Etats-Unis par exemple. Quand Trump était président, ces membres de l’establishment ont préféré se tourner vers l’Allemagne et la France comme des alliés alternatifs pour maintenir ce qu’ils considèrent “l’état de droit”. Emmanuel Macron, lui, est l’allié idéal de ce point vu.

    Les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire.

    Quelle est l’opinion britannique concernant les manifestations en France ?

    En Occident plus généralement, les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire, les mondialistes et les nationalistes. Si les manifestations actuelles ont une coloration de gauche, la droite britannique perçoit néanmoins le caractère anti-establishment de la chose et tend donc à les soutenir.

    La visite diplomatique du monarque britannique en France est une tradition de longue date. Est-elle menacée par la dégradation de l’image de la France, perçue comme de plus en plus dangereuse et sale ?

    La Grande-Bretagne et la France ont eu un parcours similaire. Les problèmes que connaît la France concernant la cohésion sociale, particulièrement dus à une immigration de masse, touchent également le Royaume-Uni et tout l’Occident. 

    La France demeure une des destinations les plus populaires pour les Anglais et s’il y a une inquiétude concernant son changement de nature, la France n’est pas encore considérée comme un pays dangereux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    JO de Paris-2024 : des lasers anti-drone à la vidéosurveillance algorithmique, la tech fait ses jeux

    Publié le : 24/03/2023 - 17:46

    Guillaume GRALLET Suivre FRANCE 2

    Si la protection contre les drones intrusifs et la lutte contre les cyberattaques fait bien partie des priorités des organisateurs des Jeux olympiques de Paris, l'Assemblée nationale vient de donner son accord à une vidéosurveillance qui s'appuie sur l'intelligence artificielle pour protéger la compétition. Alors que cette technologie inquiète, il est nécessaire de multiplier les garde-fous et de limiter son déploiement dans la durée. Explications.

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    L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et  interdit à la Maison Blanche

    New York Times - World

    Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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    The Saturday Profile

    Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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    By Aida Alami

    Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

    Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

    He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

    He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

    “This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

    Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

    His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

    Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

    They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

    But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

    They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

    After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

    His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

    The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

    While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

    “Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

    His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

    Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

    His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

    While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

    As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

    His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

    “I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

    Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

    His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

    In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

    “We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

    With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

    Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

    He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

    Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

    In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

    “I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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    La Finlande autorise les avions « espions » de l’Otan à mener des missions dans son espace aérien

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

    Après deux incidents avec les forces aériennes russes, les missions de renseignement menées au titre de l’Otan dans la région de la mer Noire vont devenir plus compliquées… Ainsi, après la collision d’un avion de combat Su-27 « Flanker » avec un MQ-9 Reaper de l’US Air Force, la semaine passée, le Pentagone a réévalué la balance « bénéfices/risques » de telles opérations… Et décidé que ses drones voleraient désormais plus au sud de la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Et cela « pour éviter un comportement trop provocateur », a expliqué un responsable américain à CNN.

    Auparavant, et de voulant pas renoncer à mener des missions de renseignements aux abords des territoires contrôles par les forces russes en Ukraine après un incident au cours duquel un Su-27 avait tiré un missile air-air à proximité de l’un de ses RC-135 Rivet Joint, la Royal Air Force fait désormais escorter ses avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon. Ce qui suppose une logistique importante… et entame davantage le potentiel de ses appareils.

    En effet, ce 24 mars, encore, et selon les données du trafic aérien, le vol d’un RC-135 Rivet Joint britannique aux abords de la Crimée, a mobilisé deux Typhoon ainsi qu’un avion ravitailleur KC-2 Voyager [ou A330 MRTT].

    A little more tension in the #BlackSea. pic.twitter.com/I3o9KfML4T

    — Manu Gómez (@GDarkconrad) March 24, 2023

    Cela étant, les missions de renseignement effectuées dans la région de la Baltique [et au-delà] seront probablement moins mouvementées et assurément plus faciles à l’avenir. Et cela grâce à… la Finlande, dont l’adhésion à l’Otan est imminente après le feu vert de la Turquie et de la Hongrie [qui bloquent encore celle de la Suède].

    Et bien que cette adhésion ne soit pas encore effective, Helsinki a ouvert son espace aérien, le 23 mars, à un RC-135 Rivet Joint de l’US Air Force afin de lui permettre de collecter du renseignement d’origine électromagnétique [interception des communications radio et de signaux émis par les radars adverses, ndlr] à deux pas de la frontière avec la Russie. Une telle mission est inédite, même si ce n’est pas la première fois qu’un avion espion de l’Otan est autorisé à survoler la Finlande. Cela s’est par exemple produit en octobre 2021… mais pour un ravitaillement en vol.

    -USAF RC135W Rivet Joint JAKE11-RAF RC135W Rivet Joint RRR7223-Swedish Air Force Saab S100D Argus-Swedish Air Force GIV KORPEN -USAF KC-135T HOBO10-USAF RQ4 Global Hawk FORTE11-French Air Force E-3F Sentry FAF902-US Army CL600 ARTEMIS BRIO66 pic.twitter.com/kjRBY9wQBf

    — Manu Gómez (@GDarkconrad) March 23, 2023

    Le RC-135 Rivet Joint en question [indicatif : JAKE 11] a décollé du Royaume-Uni et survolé les Pays-Bas et l’Allemagne, avant de passer au large de l’enclave russe de Kaliningrad au moment d’arriver en Lituanie. Puis, il a continué sa route jusqu’à Helsinki avant de longer à deux reprises [une fois à l’aller, un autre au retour] une partie des 1340 km de frontière entre la Finlande et la Russie. À noter qu’il ne s’est apparemment pas porté à la hauteur du port militaire de Mourmansk qui, situé à un peu plus de 200 km du territoire finlandais, abrite la flotte russe du nord. Par ailleurs, il est essentiel à la stratégie pour le Grand Nord élaborée par Moscou.

    De telles missions sont appelées à s’intensifier à l’avenir. « Des vols similaires dans l’espace aérien finlandais seront également effectués à l’avenir, avec différents types d’avions, avec ou sans pilote. Ces vols sont effectués sous la direction et la supervision nationales, conformément aux lois et réglementations finlandaises », a fait savoir le ministère finlandais de la Défense.

    Pour celui-ci, ces missions de renseignement seront d’autant plus importantes que Moscou a promis de renforcer son district militaire occidental après l’annonce de la candidature de la Finlande à l’Otan. « Les opérations aériennes avec des partenaires internationaux relèvent de la coopération bilatérale et multilatérale normale. Ces vols permettrant de développer l’interopérabilité, […] améliorent la connaissance commune de la situation et renforcent la défense nationale », a-t-il ainsi expliqué.

    Pour rappel, en matière de guerre électronique, les forces aériennes finlandaises ont des moyens très limités, reposant sur un unique avion CASA C-295M.

    The FDF carries out surveillance flights in Finnish airspace together with key international partners. The first flight is conducted #together with the US @US_EUCOM @HQUSAFEAFAF on 23 March. Flight operations are part of normal international cooperation. https://t.co/QQW0pjQ707

    — Puolustusvoimat (@Puolustusvoimat) March 23, 2023

    Valeurs Actuelles

    « Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste » : le Congrès américain déterminé à bannir TikTok des Etats-Unis

    Ils sont vent debout contre TikTok. Jeudi 23 mars, les élus du Congrès américains ont auditionné le patron de la plateforme chinoise TikTok, qu’ils accusent de partager ses données avec le Parti communiste chinois, rapporte 20 Minutes. Durant 5 heures, les élus, tant démocrates que républicains, ont durement attaqué Shou Zi Chew, l’accusant d’être un relai de la propagande du Parti communiste chinois. « Monsieur Chew, bienvenu à la commission la plus transpartisane du Congrès. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur la méthode, mais nous voulons tous protéger notre sécurité nationale, notre économie et surtout nos enfants », a souligné le républicain Buddy Carter.

    « Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste »

    La question centrale de ce long interrogatoire était de savoir si la maison-mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, donnait l’accès à ses données, c’est-à-dire celles de centaine de milliers d’utilisateurs, au Parti communiste chinois, c’est-à-dire à l’Etat chinois. Avec à la clé, en cas de certitude sur ce fait, l’interdiction pure et simple de TikTok aux Etats-Unis.

    Une autre accusation revient : celle de générer de la propagande via la plateforme de vidéos : ainsi l’élu texan républicain Randy Weber a, lui, accusé TikTok « d’endoctriner » les enfants avec « des contenus woke et pro-parti communiste chinois ».

    « Le gouvernement chinois ne possède pas et ne contrôle pas ByteDance. C’est une entreprise privée », a cependant rétorqué Shou Zi Chew. La représentante Anna Eshoo a qualifié ses arguments de « grotesques ». « Je ne crois pas qu’il existe réellement un secteur privé en Chine », a-t-elle dit, évoquant la loi chinoise qui impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

    La Maison Blanche, la Commission européenne, les gouvernements canadien et britannique et d’autres organisations ont récemment interdit à leurs fonctionnaires de l’utiliser, ainsi que, ce vendredi 24 mars, le gouvernement français.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    'Some officers think everything is allowed': CNRS researcher deplores French police brutality

    Issued on: 25/03/2023 - 17:55

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    Tensions are rising in France after President Emmanuel Macron in his first public interview refused to compromise on the government’s controversial pension reform bill. As peaceful demonstrations turn to social unrest, police forces are picking up their batons and using them on protesters.

    Hundreds of people have been arrested since Thursday, which saw one of the largest demonstrations so far this year, since protests broke out against Macron's pension reform bill.

    Many were wounded due to clashes with police forces, who also count numerous injuries among its officers.

    “The problem is, the police forces are used in France when there is no room for negotiation, so they are pushed by the government to be aggressive...that’s why some of the officers think that everything is allowed and they can beat or aggress some people”, CNRS-CESDIP research director Christian Mouhanna told FRANCE 24.

    Click on the video player to watch the full interview.

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    L’Inde affirme que la Russie peine à tenir ses engagements en matière de livraison d’armes

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

    Selon la dernière étude de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], l’industrie russe de l’armement a perdu des parts de marché à l’exportation entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Et si, en la matière, la Russie a perdu du terrain par rapport aux États-Unis, elle risque de se faire dépasser par la France, celle-ci ayant vu ses parts de marchés progresser de 44%.

    Cette tendance pourrait s’accentuer dans les années à venir. En effet, dans les années à venir, la priorité de Moscou devrait mettre l’accent sur le remplacement des équipements de ses forces armées détruits lors de la guerre en Ukraine, quitte à mettre des parts de marché à l’exportation.

    En outre, des pays tentés par l’achat de matériels russes pourraient être dissuadés de passer commande par la menace de sanctions, comme celle que les États-Unis s’autorisent à prendre via la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. Ce dispositif a, par exemple, fait « capoter » la vente de 11 chasseurs-bombardiers Su-35 à l’Indonésie… Ce qui a d’ailleurs profité au Rafale du français Dassault Aviation.

    Cependant, la menace d’éventuelles sanctions américaines n’a pas dissuadé New Delhi de se procurer cinq batteries de défense aérienne russes S-400 Triumph pour 5,43 milliards de dollars… Cela dit, il n’est pas question pour les États-Unis de prendre une mesure susceptible de refroidir leurs relations avec l’Inde, notamment en raison de sa rivalité avec la Chine et de l’importance de son marché de l’armement.

    En effet, et d’après l’étude du SIPRI, l’Inde reste « le premier importateur d’armes au monde », même si ses importations ont baissé de 11% entre 2013-17 et 2018-22 sous l’effet de la politique « Make in India » et… de la complexité de ses processus d’approvisionnement. Et l’industrie russe de l’armement est le premier fournisseur des forces indiennes.

    Cela étant, et malgré l’achat de S-400, cette position est en train de sérieusement s’éroder, New Delhi ayant entrepris de diversifier ses sources d’approvisionnement, ce qui profite aux industriels américains et, surtout, français. « La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », a en effet relevé l’institut suédois.

    Si l’industrie de l’armement est jusqu’ici parvenu à conserver cette première place en Inde, c’est en partie grâce au soutien logistique des matériels déjà livrés, notamment les avions de combat [MiG-29, Su-30 MKI, etc]. Mais cela pourrait ne pas durer… surtout si les délais de livraison ne sont pas tenus.

    Or, c’est justement ce que reproche l’Indian Air Force [IAF] aux industriels russes. « En raison de la guerre en Ukraine, la Russie n’est pas en mesure de livrer des équipements vitaux qu’elle s’était engagée à fournir », a-t-elle en effet dénoncé dans un déclaration transmise cette semaine au Parlement indien. Et d’évoquer, sans livrer de détails, une « livraison majeure » prévue en 2023 qui « n’aura finalement pas lieu ».

    Il est possible qu’il s’agisse d’une batterie S-400 – deux sur les cinq commandées restent encore à livrer – ou bien d’un lot de pièces détachées pour les Su-30 MKI, dont l’IAF possède près de 250 exemplaires. En tout cas, en raison de ces difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, celle-ci a réduit d’un tiers le montant de ses investissements dédiés à sa modernisation par rapport à l’exercice budgétaire précédent.

    Une autre raison susceptible de pousser New Delhi à se détourner de plus en plus de l’industrie russe de l’armement dans les années à venir est la volonté de Moscou de renforcer significativement sa relation avec Pékin, comme l’a montré, cette semaine, la rencontre entre le chef du Kremlin, Vladimir Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping.

    New York Times - World

    The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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    Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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    By Patrick Kingsley

    Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

    As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

    Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

    “Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

    Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

    He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

    His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

    Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

    Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

    To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

    But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

    To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

    Explore The Times’s Saturday Profiles

    They are shaping the world around them. These are their stories.

    By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

    “It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

    A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

    Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

    20 miles

    Mediterranean

    Sea

    Jordan R.

    West

    Bank

    Tel Aviv

    JORDAN

    DESTINATION

    Jerusalem

    ISRAEl

    Dead

    Sea

    Deir al-Asal al-Fauqa

    GAZA

    STRIP

    ORIGIN

    Meitar

    Beersheba

    By The New York Times

    Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

    Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

    Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

    He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

    Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

    More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

    Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

    “Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

    An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

    Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

    Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

    Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

    But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

    One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

    “I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

    Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

    It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

    His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

    Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

    For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

    But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

    “My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

    His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

    After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

    “It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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    L'Humanité

    Salah Hamouri : « Tout était fait pour me détruire »

    La rencontre

    Expulsé vers la France, Salah Hamouri revient sur ses conditions de détention en Israël, parle des prisonniers politiques palestiniens et de la situation actuelle après l’arrivée au pouvoir de Netanyahou et de l’extrême droite dans ce pays, ainsi que de la colère de la jeunesse. Entretien

    Pierre Barbancey

    Avocat franco-palestinien, chercheur pour l’association des droits des prisonniers Addameer, Salah Hamouri a d’abord été arrêté en 2005. En 2008, après trois années de détention administrative, il accepte une procédure de plaidoyer de marchandage en reconnaissant sa culpabilité afin d’échapper à une peine éventuelle de quatorze ans. Il est finalement condamné par un tribunal militaire à une peine de sept ans d’emprisonnement. Une campagne est lancée en France pour sa libération. Il sortira en 2011, de façon anticipée. Mais les autorités israéliennes n’ont pas cessé de le harceler, le plaçant à plusieurs reprises en détention administrative, dont la dernière, en mars 2022, a été renouvelée jusqu’en décembre de la même année.

    La campagne de Darmanin contre Salah Hamouri a du plomb (légal) dans l’aile

    Dans le même temps, son permis de résident permanent à Jérusalem, ville où il est né, lui est retiré. Aujourd’hui en région parisienne avec sa famille (son épouse, française, avait elle-même été interdite de territoire par Israël et empêchée de se rendre en Palestine), il poursuit son combat. Mais les autorités françaises tentent de l’empêcher de participer à des réunions publiques, comme ce fut le cas à Lyon, récemment.

    Vous êtes arrivé le 18 décembre en France, après neuf mois de détention dans une prison israélienne, puis après avoir été expulsé. Quelles ont été vos premières pensées en arrivant sur le territoire français ?

    Un processus s’est enclenché dans mon esprit bien avant mon arrivée en France. Les Israéliens sont venus me chercher dans ma cellule, il était 23 h 30, le 17 décembre. Ils m’ont menotté et m’ont emmené en voiture jusqu’à l’aéroport de Tel-Aviv. J’ai décidé alors de ne pas regarder par les fenêtres du véhicule de la police. Je ne voulais pas que les dernières images qui se gravaient dans mon esprit proviennent d’une voiture de police. Il était hors de question pour moi que ce soit ça. À l’aéroport, après une nouvelle fouille, je me suis retrouvé sur le tarmac à 5 heures du matin. J’avais encore les mains et les pieds menottés et je suis monté dans l’avion comme ça. Je suis resté entravé jusqu’à Roissy, avec des flics à côté de moi pendant tout le voyage.

    Le harcèlement contre Salah Hamouri se poursuit en France

    Je me suis dit que j’arrivais à Paris malgré moi, arraché de force à ma terre, à ma ville. Bien sûr, j’étais heureux aussi de retrouver de nouveau mon épouse, Elsa, et les enfants. Mais, même avant mon arrivée sur le sol français, j’avais totalement conscience qu’un nouveau combat commençait. Ils m’ont déporté, ils m’ont amené en France contre ma volonté, mais il était hors de question que j’abdique quoi que ce soit. Pour moi, la Palestine est une cause, ce n’est pas de la géographie.

    Lors de ces neuf mois d’emprisonnement, avez-vous eu le sentiment que l’attitude des autorités israéliennes avait changé par rapport à vos précédentes détentions, qu’elles cherchaient autre chose ?

    Il faut rappeler que la façon dont j’ai été arrêté, le 7 mars 2022, a été particulièrement brutale. J’ai senti dès le début qu’il ne s’agissait pas d’un emprisonnement classique, avec une entrée puis une sortie. Dès qu’ils m’ont arrêté, j’ai eu le sentiment que les choses allaient se terminer différemment que précédemment. Mon arrestation s’est produite à un moment sensible. La tension recommençait à monter à Jérusalem et en Cisjordanie. Et, surtout, ils avaient décidé de me retirer de façon définitive ma carte de résident de Jérusalem.

    Ils n’ont jamais cessé de vous harceler, y compris avant votre arrestation ?

    En octobre 2021, on a découvert que mon téléphone avait été hacké par le logiciel espion Pegasus, élaboré par la société israélienne NSO. Le 17 octobre de cette même année, ma carte de résident m’était retirée définitivement. Le 19, six ONG palestiniennes (1) de défense des droits de l’homme étaient désignées comme « organisations terroristes » par le ministère israélien de la Défense, en vertu de la loi antiterroriste israélienne de 2016. Pour moi, tout s’est passé en une semaine. Et, évidemment, cela ne doit rien au hasard.

    Depuis 20 ans, les conditions de détention des prisonniers palestiniens se détériorent de plus en plus.Salah Hamouri

    Qu’en a-t-il été de vos conditions de détention ?

    Les conditions de détention des prisonniers palestiniens se détériorent de plus en plus. Pendant vingt ans, j’ai fait des allers-retours dans les prisons israéliennes. À chaque fois, j’ai pu me rendre compte de la dégradation continue. Par exemple, une nouvelle loi prévoit qu’il n’y ait de l’eau chaude pour les douches collectives qu’une heure le matin et une heure le soir. Ce qui, en moyenne, fait une minute et demie le matin et une minute et demie le soir pour chaque prisonnier. Ça n’a jamais été comme ça. Le ministre israélien de la Sécurité nationale a ordonné la fermeture des boulangeries gérées par des prisonniers palestiniens dans les prisons du pays. Récemment, face aux protestations des prisonnières palestiniennes, la police a tiré des gaz lacrymogènes alors qu’elles se trouvaient dans leurs cellules. Il y a véritablement une décision de détruire les prisonniers. C’est pour cela que, le 23 mars, le premier jour du ramadan, les 4 000 prisonniers se mettront en grève de la faim.

    Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

    Vous avez vous aussi participé à une grève de la faim, l’année dernière. C’était particulièrement dur ?

    Oui, c’était fin août. Il s’agissait de protester contre le régime de détention administrative que moi-même et des dizaines d’autres prisonniers nous supportions. Cette grève a duré dix-neuf jours. J’ai été particulièrement maltraité. C’était horrible. Tout était fait pour me détruire. J’ai été transféré à l’isolement total dans une section réservée aux malades mentaux. La cellule dans laquelle ils m’ont jeté faisait 3 mètres sur 2 mètres. Il y avait juste un lit, quasiment par terre. En face de moi, les toilettes, à peine protégées par un petit mur. Il n’y avait pas de fenêtre. Une caméra placée à l’intérieur de la cellule me surveillait 24 heures sur 24. Il n’y avait pas de douche. Je n’avais qu’un drap, seulement un pantalon et une chemise alors que la cellule était envahie de fourmis. Je n’ai pas eu le droit de sortir pendant les dix-neuf jours de la grève de la faim. Ils ne m’ont même pas autorisé le sel, qui est pourtant indispensable lors d’une grève de la faim.

    Ont-ils pratiqué la torture ?

    Ce n’était pas une torture physique mais psychologique. Ainsi, en pleine nuit, ils venaient fouiller ma cellule. En réalité, c’était juste pour me réveiller et me déstabiliser.

    En quoi la question des prisonniers politiques est-elle particulièrement importante ?

    Malgré tout ce qui s’est passé politiquement en Palestine – je pense notamment à la division entre le Fatah et le Hamas –, une des rares questions qui demeure et continue à unifier le peuple palestinien, c’est celle des prisonniers politiques. Parce que les Palestiniens ont confiance en ceux qui sont emprisonnés, car ils sont aussi une marque forte de leur engagement pour la cause nationale : chaque famille a ou a eu au moins un de ses membres en prison.

    Les Israéliens doivent savoir que j’ai encore plus de force pour défendre le droit des Palestiniens et des peuples. Salah Hamouri

    Quel est l’état d’esprit des prisonniers palestiniens ?

    Il y a le sentiment qu’on les oublie. Particulièrement quand on voit que certains ont passé trente ans, quarante ans dans ces geôles ! Les jeunes qui ont été mis en prison pendant la seconde Intifada, et même ceux qui arrivent aujourd’hui et qui vont être jugés à perpétuité, se demandent s’ils vont devoir attendre quarante ans avant d’être libérés ! Ils sont très critiques et font porter la responsabilité sur l’ensemble des organisations palestiniennes. Ce qui ne les empêche pas de poursuivre leur engagement en essayant de participer aux discussions politiques avec l’extérieur. Mais ils se posent des questions sur leur libération. D’ailleurs, ils m’ont dit que, en étant en France, je pouvais jouer un rôle très important pour eux. Ils comptent sur la solidarité internationale pour recouvrer la liberté et pour la défense de leurs droits. Ils ont besoin de cette solidarité.

    Un gouvernement d’extrême droite est en place en Israël, les colons sont de plus en plus violents comme on a pu le voir à Huwara fin février, l’armée israélienne multiplie les raids meurtriers comme à Jénine et à Naplouse et, en même temps, certains jeunes Palestiniens forment des groupes armés. Se dirige-t-on vers une troisième Intifada ?

    Au niveau politique, c’est l’impasse, notamment avec la division entre le Fatah et le Hamas. Or, aucun des deux ne veut réellement de réconciliation. La responsabilité de cette impasse incombe aux Israéliens, aux Européens et aux Américains, et dans une certaine mesure à l’Autorité palestinienne elle-même. Pour s’en sortir, il faut élire de nouveaux représentants de l’OLP, qui représente les 14 millions de Palestiniens. C’est le plus urgent. Est-on un État ou un mouvement de libération nationale ? À mon avis, on est un mouvement de libération nationale. Les jeunes Palestiniens dépassent donc les demandes des partis politiques. Ils essaient de s’organiser autrement, à leur façon. On voit à Jénine, Naplouse mais aussi à Jérusalem, comment ces jeunes réagissent contre l’occupant. J’ai le sentiment que tout est réuni pour que quelque chose éclate. Ce mois de ramadan risque de ne pas être calme. Le centre du déclenchement pourrait d’ailleurs se trouver à Jérusalem et aussi parmi les Palestiniens de 1948 (ceux qui vivent en Israël – NDLR).

    À Jénine, la résistance de tous les instants

    Maintenant que vous êtes en France, comment envisagez-vous la suite ?

    Mon combat a commencé il y a vingt-deux ans, lorsque j’ai été blessé à la jambe. Les Israéliens doivent savoir que ma déportation ne va pas arrêter ma détermination. Au contraire, elle me donne plus de force encore pour défendre le droit des Palestiniens et plus largement les droits des peuples dans la région et dans le monde.

    Salah HamouriPalestineisraëlprisonniers palestiniens
    France24 - World

    Use of force signals ‘crisis of authority’ as France’s pension battle turns to unrest

    Issued on: 24/03/2023 - 21:51Modified: 24/03/2023 - 22:06

    Benjamin DODMAN Follow

    Fury at President Emmanuel Macron’s decision to bypass parliament on pension reform has sparked days of unrest across the country, reviving scrutiny of police’s heavy-handed tactics and leaving French cities shrouded in tear gas and smoke – with no end in sight to an increasingly bitter standoff.

    First an epic tussle with the unions, then a bitter standoff in parliament, and now a full-blown crisis in the streets: France’s festering pension dispute took a turn for the worse this week, with protests against Macron’s deeply unpopular plans hardening and escalating amid scenes of chaos in Paris and other cities.

    The unrest – which began last Thursday after Macron used special executive powers to ram his pension reform through parliament – has seen security forces fight running battles with protesters late into the night even as firefighters race to extinguish hundreds of blazes.

    Outrage at Macron’s perceived “denial of democracy”, coupled with his refusal to bow to millions of peaceful protesters, have produced an explosive cocktail – with tonnes of uncollected rubbish providing the fuel. Heavy-handed police tactics have in turn exacerbated the unrest, in a spiral of violence that France is all too familiar with.

    Interior Minister Gérald Darmanin said more than 450 people were arrested on Thursday during the most violent day of protests against Macron’s bid to raise the retirement age, which polls say a large majority of the French oppose. The minister blamed radical anarchist groups for clashing with police, smashing shop windows and setting uncollected litter ablaze.

    “We will yield nothing to violence,” Macron told a news conference on Friday after an EU summit in Brussels. He has been in unapologetic mode since he ordered his government to trigger article 49.3 of the constitution to bypass parliament.

    The unrest did, however, force the French president to postpone a planned visit by Britain’s new king Charles III, whom Macron – dubbed a “presidential monarch” by his critics – was due to host at the gilded royal palace of Versailles.

    “The reunion of kings in Versailles has been dispersed by the people,” leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, a fierce critic of Macron, promptly mocked in a tweet. “The English are well aware that Darmanin is useless when it comes to security,” he added in a dig at France’s interior minister, who was savaged by the British press following the fiasco of last year’s Champions League final in Paris.

    ‘We’re on the eve of an insurrection’

    Darmanin, typically considered a hardliner in Macron’s government, was among ministers who pleaded with the president not to trigger article 49.3 – and for good reason. He knew the backlash would fall under his remit as months of peaceful protests gave way to violent outbursts of anger.

    From the start of the protest movement, trade unions had urged the government not to ignore the millions of peaceful demonstrators turning out in cities, towns and villages up and down the country, warning of dire consequences should it remain deaf to their anger.

    “I’m warning the president, he must withdraw this reform before the catastrophe unfolds,” Laurent Berger, the head of the moderate CFDT union, France’s largest, repeated on Monday. “We’ve been scrupulously legit so far, but the temptation of violence is there.”

    The warning from the violence-averse CFDT leader was indicative of how much the mood has soured three months into a bitter dispute pitting Macron against a large majority of the French – a dispute many police officers are reluctant to end up on the wrong side of.

    “We’re on the eve of an insurrection,” a senior riot police officer was quoted as saying in a Mediapart feature on Tuesday, flagging the risk of casualties as exhausted and overstretched forces face mounting levels of anger and violence.

    “The president is playing with fire,” the officer added, speaking on condition of anonymity. “This could end up in tragedy: the death of a protester.”

    More than 400 police officers were injured in street clashes on Thursday alone, Darmanin told reporters, without giving a figure for the number of injured among protesters and members of the public caught up in the unrest, which saw one woman lose a thumb in the Normandy city of Rouen.

    In northern Lille, the local police chief was lightly injured by a stone, while a video of Paris clashes that went viral showed a police officer in helmet and body armour being knocked unconscious and plunging to the ground after he was struck in the head by a projectile. Many more videos showed police officers beating and pepper-spraying protesters and bystanders at close range.

    Even before Thursday’s escalation, the rising violence had prompted Amnesty International, France’s human rights ombudswoman, Claire Hédon, and even the UN Special Rapporteur on Freedom of Association, Clément Voule, to each voice their concern about the heavy-handed policing as well as restrictions on people’s right to protest. On Friday, the Council of Europe became the latest body to condemn police’s “excessive use of force”.

    French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtestpic.twitter.com/TM2psTziq2

    March 23, 2023

    The unrest has revived a longstanding debate on police brutality in France, and once again highlighted the lack of checks on law enforcement in a country where the minister in charge of police oversight is commonly referred to as “France’s top cop”.

    ‘Like the Yellow Vests – if not worse’

    At the start of the protest movement, the French capital’s new police chief Laurent Nunez had won plaudits for his apparent change of tactics, which saw riot police stand well away from the huge crowds of peaceful protesters – in contrast with his predecessor’s more confrontational approach.

    “I don’t want us to be accused of causing rallies to degenerate into violence,” Nunez told reporters at the time. “By remaining invisible, we avoid contact with the hardliners who are merely looking for a fight.”

    However, the apparent change of approach did not prevent sporadic incidents from occurring. As early as January 19, on the first day of rallying, a young photographer was severely injured during a police charge, resulting in the amputation of a testicle. Such incidents have become more frequent in recent days, with violence escalating in the wake of Macron’s use of article 49.3.

    According to Christian Mouhanna, a policing expert at the CNRS research centre, the dramatic surge in violent clashes witnessed in recent days reflects a return to “traditional” policing methods introduced in the wake of Islamist terrorist attacks.

    “Policing and crowd control have hardened since the terrorist attacks of 2015, becoming more aggressive and less inclined to negotiation,” he said, citing police crackdowns on protests against labour reforms in 2016 and the Yellow Vest unrest that started two years later.

    “Protest movements without a clear structure or leadership are of course harder to contain, but the authorities’ tendency to downplay cases of police abuse only encourages the more repressive elements in the force,” Mouhanna said. He pointed to a special motorised unit known as the BRAV-M, whose baton-wielding officers are frequently accused of beating people at random – be they protesters, bystanders or journalists covering the rallies.

    “Members of the BRAV-M are not trained to maintain public order and their actions often stoke tensions, including with riot police and gendarmes whose are the real specialists in this domain,” he explained.

     

    Exhaustion and overstretch are compounding difficulties for security forces as they contend with multiple challenges at once. Over the past week, the interior minister has counted around 400 daily “protest actions” across the country, ranging from spontaneous marches to the occupation of motorways, fuel depots and train stations.

    “The protesters’ strategy is to wear us out,” one officer told Darmanin during a visit to a police station in Paris on Tuesday, witnessed by a journalist from Le Parisien. “We start at 6 in the morning with students blockading schools and end late at night (chasing protesters in the streets). Fatigue is kicking in and this can lead us to lose our focus at times.”

    In the thick of protests, “We have only a few seconds to distinguish between Black Blocks, peaceful protesters and journalists. It’s not always easy,” said a second officer. Another said the situation was “just like the Yellow Vests – if not worse”.

    Compromise or force

    Claims of arbitrary or “preventive” arrests – a tactic widely deployed at the height of the Yellow Vest insurgency – have drawn particular scrutiny, with lawyers, magistrates and opposition parties accusing the authorities of “hijacking” the judiciary to repress the protest movement.

    In Paris alone, more than 420 people were detained during the first three days of protests triggered by Macron’s decision to bypass parliament last Thursday. All but a handful were released within 48 hours free of charge. They included “minors, homeless people and others who had just walked out of a meeting,” lawyer Coline Bouillon told AFP, adding that she and other lawyers would file a complaint for “arbitrary detention”.

    “The judiciary is not at the disposal of those seeking to repress social movements,” the Syndicat de la magistrature, a union of magistrates, wrote in a press release on Monday, condemning “illegal police violence”, the “misuse of police custody” and attempts to “hijack the judiciary”.

    Meanwhile, lawmakers from the left-wing opposition denounced a campaign aimed at intimidating protesters with threats of arrest. They flagged Darmanin’s wrongful claims in the media that taking part in undeclared protests constitutes “an offence”.

    The escalating arrests are a consequence of both a French tradition and the government’s current predicament, said Sebastian Roché, a sociologist who has written extensively about policing methods in France and other European countries.

    “Maintaining public order is the most political of police tasks, coming directly under the control of the interior minister, which is a French specificity,” he explained. “It follows a nationwide strategy, which is why you see large-scale arrests everywhere and not at the discretion of local police forces.”

    In the current context, Roché added, heavy-handed policing stems from the “crisis of authority” undermining Macron’s minority and deeply unpopular government. “When a government chooses force it is always because its authority is weakened,” he said.

    Breaking his silence on the pension dispute this week, Macron said the “crowd” had “no legitimacy” in the face of France’s elected officials. In an interview on Wednesday, he appeared to draw a parallel between violent protests in France and the assaults on the US Congress and Brazil’s state institutions staged by supporters of former presidents Donald Trump and Jair Bolsonaro. He also accused trade unions of refusing to seek a compromise.

    So far, the strategy has failed to pay off. An Odoxa poll conducted after his interview found that 70 percent of respondents felt the government was to blame for the clashes and that 83 percent thought the unrest would worsen.

    “This crisis stems from a lack of political compromise and the solution cannot come from the police,” said Roché. “The president seems in no mood to compromise, so we can only imagine the crisis will drag on.”

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    L'Humanité

    Sport. Le flag veut hisser haut ses couleurs pour les JO de 2028

    Actu

    Ce dérivé mixte du football américain – sans les plaquages – concourt avec d’autres pour faire son entrée aux Jeux de Los Angeles. Gros plan sur une discipline en plein essor.

    Éric Serres

    À chaque olympiade, sa nouveauté ! Les JO de Los Angeles, en 2028, pourraient être ceux d’une nouvelle discipline, que finalement peu connaissent : le flag. Mais qu’est-ce donc que ce « drapeau » – en français ? Comme le rappelle Elisa de Santis, joueuse de l’équipe de France et monument de son sport depuis bientôt vingt ans chez elle et à l’étranger : « Le flag, à la différence de son grand frère le football américain, n’accepte pas les contacts. À la place du plaquage, le défenseur doit arracher un des drapeaux que l’attaquant porte au niveau des hanches. On joue au flag football à cinq contre cinq sur le terrain, avec un quarterback et quatre receveurs, du côté offensif, et un rusher qui met la pression sur le quaterback avec quatre arrières défensifs, de l’autre côté. Les matchs durent deux fois vingt minutes. »

    ON PLAQUE EN ÔTANT L’UN DES DRAPEAUX QUE LE DÉFENSEUR PORTE AUX HANCHES.

    Le fait que les Jeux 2028 aient lieu au pays du football américain est donc un avantage indéniable pour que la discipline obtienne son précieux sésame. Pour arriver à ses fins, elle bénéficiera d’un allié de poids, la très puissante ligue états-unienne, la National Football League (NFL). Ainsi a été signé un partenariat avec la Fédération internationale de football américain (Ifaf) et son président, le Français Pierre Trochet. « Ce sera le bon moment pour être aux Jeux, car c’est aussi une question de marché. Los Angeles est d’avance une certitude commerciale pour la discipline » et, comme le rappelle encore le président, « avec le flag, il n’y a pas le problème du nombre de joueurs comme au football américain. De plus, pas besoin d’investir dans des infrastructures, il peut se disputer dans des sites déjà existants, dans n’importe quel stade aux dimensions standards ».

    Autant d’atouts pour Elisa, qui a découvert un peu par hasard ce sport dans son école primaire du 10e arrondissement de Paris. Pour la jeune femme à la trentaine passée, le flag a beaucoup d’avantages et nécessite de nombreuses qualités qui correspondent aussi bien aux filles qu’aux garçons. À la différence du football américain dans sa version NFL, la discipline est en effet mixte. Aux États-Unis, la progression de la pratique féminine est de près de 20 % dans les rangs scolaires. Au Japon, 500 000 scolaires de chaque classe d’âge peuvent s’y essayer chaque année. À l’échelle planétaire, on compterait environ 20 millions de joueurs et joueuses dans une centaine de pays. Et en France ? Le flag football, qui est arrivé dans les années 1990, soit dix ans après le football américain, compte aujourd’hui 5 000 licenciés et, si la Coupe de France est séparée par des tournois masculins et féminins, le championnat, lui, se joue en équipes mixtes.

    Plus fun, plus ludique, plus rapide, ouvert à tous, pour Elisa, ce sport n’a que des avantages : « Tout va très vite. Il faut avoir une excellente lecture du jeu, beaucoup d’agilité, de bons appuis car les changements de rythme sont très importants. En fait, c’est aussi très stratégique et cela nécessite du tableau noir pour imprimer les nombreuses combinaisons. »

    L’euro 2024 en Irlande

    Une série d’atouts qui fait donc des émules et inverse la hiérarchie à travers la planète. Ainsi, en 2021, aux derniers Mondiaux, en Israël, certes les États-Unis ont survolé la compétition, tant chez les hommes que chez les femmes, mais l’Autriche, le Brésil et l’Italie ont connu l’honneur de jouer des demi-finales. Quant aux deux équipes de France, elles ont été stoppées en quart de finale. L’an passé, le flag, qui figurait pour la première fois au programme des World Games – l’équivalent des Jeux pour les sports qui ne sont pas olympiques –, a vu encore une fois les États-Unis s’imposer chez les garçons, mais, chez les filles, le Mexique est monté sur la plus haute marche du podium.

    Pour l’équipe de France, vainqueur de l’épreuve en 2007, la prochaine échéance sera les championnats d’Europe en Irlande, l’été prochain, avec l’espoir de renouer avec un succès qui lui échappe depuis de trop longues années : « Pendant longtemps, la France a été en avance par rapport aux autres nations, mais nous avons un peu perdu de notre superbe, ces dernières années. Nous avons un camp d’entraînement bientôt, pour définir l’équipe qui sera à l’Euro », précise Elisa.

    Ensuite, quoi qu’il arrive en Irlande, il sera temps de réussir un touchdown. En octobre prochain, lors de la session du Comité international olympique, les nouvelles disciplines admises aux Jeux 2028 pourraient être en effet dévoilées. Le flag football sera en concurrence avec le baseball/softball, le karaté, le squash, le cricket ou encore la crosse.

    SportsFlagFootball américain
    France24 - World

    ‘Hotel Rwanda’ hero Paul Rusesabagina released after more than 900 days in prison

    Issued on: 25/03/2023 - 07:34

    NEWS WIRES

    Rwandan government critic Paul Rusesabagina, whose efforts to save people during the 1994 genocide were portrayed in hit Hollywood film “Hotel Rwanda”, has been freed from prison after more than 900 days behind bars.

    Rusesabagina was released late Friday and will return to the United States after the Kigali government commuted his 25-year sentence on terrorism charges.

    His detention sparked criticism in the West and among rights groups, and highlighted Rwanda’s record of crushing political dissent and free speech under President Paul Kagame.

    Rusesabagina was jailed after he was found to have backed an armed rebel group in a trial that his supporters denounced as a sham.

    The 68-year-old has been in failing health and his family said he was tortured during his 939 days in detention.

    His sentence was "commuted by presidential order", as were the prison terms of 19 co-defendants convicted alongside him, government spokeswoman Yolande Makolo told AFP.

    Shortly before midnight on Friday, Rusesabagina arrived at the Qatari ambassador’s residence in Kigali, a US official said.

    He will likely stay there for “a couple of days” before flying to Qatar, which helped broker his release, and then to the United States where he has permanent residency, another US official said.

    Rwanda praised the role of both the United States and Qatar in resolving the case, after Kagame held talks in Doha earlier this month.

    “This is the result of a shared desire to reset (the) US-Rwanda relationship,” Kagame’s press secretary Stephanie Nyombayire tweeted Friday, adding the close relationship between Rwanda and Qatar was “key”.

    US President Joe Biden welcomed Rusesabagina’s release, calling it a “happy outcome”.

    “Paul’s family is eager to welcome him back to the United States, and I share their joy at today’s good news,” he said in a statement.

    Leave ‘politics behind me’

    Rusesabagina, also a Belgian citizen, was accused of supporting the National Liberation Front (FLN), a rebel group blamed for attacks in Rwanda in 2018 and 2019 that killed nine people.

    He denied any involvement in the attacks, but was a founder of the Rwandan Movement for Democratic Change (MRCD), an opposition group of which the FLN is seen as the armed wing.

    He was arrested after a plane en route to Burundi was diverted to Rwanda in August 2020 in an incident the United Nations has described as an “abduction”.

    Rusesabagina had left Rwanda in 1996 and relocated to Belgium with his wife and children.

    Nearly a decade later, he became an almost overnight celebrity with the release of the 2004 film “Hotel Rwanda” starring Don Cheadle.

    The film was inspired by his experience as a hotel manager during the 1994 Rwandan genocide, when his family and hundreds of guests—mainly ethnic Tutsis like his wife—took refuge inside the Mille Collines as machete-wielding mobs killed people outside the hotel gates.

    Rusesabagina is credited with helping save almost 1,200 lives during the 100-day slaughter that left about 800,000 Rwandans dead and ended with a new Tutsi-dominated government.

    He went on to become a vocal critic of Kagame, and his tirades against the leader led him to be treated as an enemy of the state.

    In a letter released by the government on Friday but dated October 2022, Rusesabagina pledged to bow out of political life in exchange for a pardon.

    “I understand fully that I will spend the remainder of my days in the United States in quiet reflection. I can assure you through this letter that I hold no personal or political ambitions otherwise. I will leave questions regarding Rwandan politics behind me.”

    ‘Means to silence opponents’

    Friday’s announcement came a day after Kagame left close ally Qatar, where he had signalled his government was looking at ways of resolving the case.

    Talks on a potential release started at the end of 2022 and a breakthrough came last week in discussions between Kagame and Qatar’s emir, Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, a source with knowledge of the negotiations said.

    Rusesabagina’s case has long been a source of contention between Washington and Kigali, and it was raised by US Secretary of State Antony Blinken on a visit to Rwanda in August last year.

    The United States has said Rusesabagina was “wrongfully detained” but Kagame last year insisted the United States could not “bully” him into ordering his release.

    Blinken said in a statement on Friday that the United States was “grateful” to Rwanda for the release.

    Last year, Rusesabagina’s family filed a $400 million lawsuit in the United States against Kagame, the Rwandan government and other figures for allegedly abducting and torturing him.

    Victoire Ingabire, another Kagame critic who was also jailed on terrorism charges before being pardoned in 2018, said the move aims to silence Rwanda’s opposition.

    “Once a person has been convicted by the Rwandan courts, they are stripped of their rights to engage in politics, and a presidential pardon does not restore those rights,” she told AFP.

    (AFP)

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    'Hotel Rwanda' hero Rusesabagina to be freed from prison

    Top Rwanda genocide suspect and financier Félicien Kabuga goes on trial

    French court jails ex-top Rwandan official for 20 years over genocide

    L'Humanité

    Fabio Quartararo et Francesco Bagnaia, duel de deux solistes

    Actu

    MOTOGP Vice-champion du monde en 2022, derrière l’Italien, le pilote français veut reconquérir sa couronne mondiale acquise en 2021 mais le natif de Turin fait figure de favori. Première explication à l’occasion du Grand Prix du Portugal, ce week-end, à Portimao qui inaugure la saison.

    Nicolas Guillermin

    «  Je veux remporter à nouveau le titre en 2023 et je ne me contenterai pas de moins.  » Le message a le mérite d’être clair. Dépossédé de sa couronne mondiale en MotoGP la saison dernière par l’Italien Francesco Bagnaia (Ducati), Fabio Quartararo a les crocs. Rétrogradé au rang de vice-champion du monde après avoir mené la majorité de la saison, le Niçois part à la reconquête de son bien au guidon de sa Yamaha, ce dimanche 26 mars à Portimao, à l’occasion du Grand Prix du Portugal, première manche du championnat (15 heures, Canal Plus).

    Pour à nouveau asseoir son autorité, « El Diablo » a tiré les leçons de son échec. L’année 2022 «  n’a pas été une saison facile, en particulier en raison de la performance de la moto, avec laquelle nous avons galéré dès le début », explique celui qui s’est beaucoup plein de la pointe de vitesse de sa monture. Mais le premier français à avoir décroché le titre dans la catégorie reine en 2021 sait aussi que ses nombreuses chutes en deuxième partie de saison, conjuguées à la magnifique remontée de son rival, ont également décidé du sort du championnat. «  J’ai fait des erreurs, l’équipe a fait des erreurs et Yamaha a fait des erreurs, analyse-t-il. Mais nous avons appris de tout cela. Ce sera ma troisième année avec l’équipe d’usine, je veux me battre pour le titre à nouveau avec eux.  »

    Cette saison, Fabio Quartararo espérait disposer d’un moteur plus performant mais les premiers essais hivernaux, disputés le mois dernier en Malaisie, n’ont guère été concluants. «  C’est un sentiment mitigé, a-t-il expliqué. Je suis content avec la vitesse de pointe, le comportement avec des pneus usés. Sur le rythme, c’est pas mal… Mais avec des pneus neufs, c’est un désastre. » A l’issue des derniers essais à Portimao, mi-mars, le pilote de 23 ans a modifié sa position, évoquant un «  grand pas en avant ». «  Nous sommes revenus à des réglages et un package aéro (dynamique) plus familiers  », précise-t-il.

    Au regard des derniers chronos sur le circuit de l’Algarve, où aura lieu le Grand Prix ce dimanche, Fabio Quartararo conserve un déficit de vitesse sur son rival. Francesco Bagnaia (26 ans) a en effet réalisé le meilleur temps tandis que le Français a terminé au troisième rang. Mieux : il a battu le record du tour du circuit qu’il détenait depuis 2021. «  On peut dire : mission accomplie ! Nous sommes prêts pour affronter la nouvelle saison », a lancé l’Italien. Mais Quartararo veut rester optimiste : «  Si Yamaha continue à travailler et apporte des nouveautés, je suis convaincu que nous pourrons nous battre dans la seconde moitié du championnat. » Une déclaration qui donne une idée du retard accumulé.

    Avec un record de 21 Grands Prix cette saison en raison de l’ajout de deux nouvelles étapes au Kazakhstan (le 9 juillet) et en Inde (le 24 septembre), la MotoGP a aussi décidé de modifier le format des week-ends de course pour rendre la discipline plus attractive. Si le traditionnel Grand Prix du dimanche ne change pas, c’est au niveau du samedi que des modifications sont apportées. Ce jour-là, une « course sprint » sera disputée sur l’équivalent en distance de la moitié du Grand Prix couru le dimanche. Cette nouvelle épreuve offrira jusqu’à 12 points supplémentaires au championnat, en plus des 25 points attribués le lendemain au vainqueur lors de la course principale. Selon Carmelo Ezpeleta, patron de la Dorna, le promoteur du championnat, «  cela permettra à des pilotes qui ne pourraient pas rivaliser sur une longue distance d’être dans la bataille lors des courses sprint. »

    Un nouveau format qui va rendre encore plus important les premiers tours de circuit. «  Nous devrons travailler au mieux dès le départ (...). Nous allons devoir nous habituer à aborder le week-end d’une manière différente  », souligne Francesco Bagnaia. De son côté, Fabio Quartararo, victorieux 16 fois en Grand Prix Moto GP, n’est guère enthousiaste à l’idée de disputer une demi-course supplémentaire à chaque fois. Le pilote azuréen fait même partie de ceux opposés au projet, défendant l’idée d’en faire «  une de temps en temps comme en Formule 1 ». «  Je trouve que c’est totalement stupide, a-t-il clairement indiqué à l’annonce de cette décision. (…) Il y a des circuits où physiquement on cravache. » Pour bien se préparer, celui dont le père Etienne est ancien champion de France 125 cm3 est parti s’entraîner aux Etats-Unis à l’intersaison, faisant notamment beaucoup de motocross et de travail physique. «  Je me sens fort mentalement, je n’ai rien besoin de plus, glisse-t-il. J’ai pris pas mal d’expérience, il va falloir être fort et endurant c’est certain, car la saison va être longue.  »

    Sur le tracé de Portimao, les deux pilotes ont donc rendez-vous pour une première explication dès ce samedi 25 mars à 16 heures (Canal Plus 360). Et la joute s’annonce palpitante tant le Français et l’Italien apprécient ce circuit. En 2022, Fabio Quartararo s’y est imposé pour la deuxième fois de sa carrière en MotoGP, contre une seule victoire pour le natif de Turin. Mais l’Italien est le plus rapide sur ce ruban d’asphalte dont il détient le record du tour...

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    France24 - Monde

    Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

    Publié le : 23/03/2023 - 18:06

    Sébastian SEIBT Suivre Matthieu MABIN

    Le Congrès américain auditionnait jeudi Chew Shou Zi, le PDG de TikTok – épilogue d'une longue bataille menée par le réseau social chinois, qui l'a vu dépenser des milliards de dollars pour tenter de prouver aux Américains qu'ils peuvent lui faire confiance. En vain ?

    C'est un face-à-face aux ramifications technologiques, culturelles, politiques et diplomatiques qui se tenait au Congrès américain, jeudi 23 mars. Chew Shou Zi, le PDG de TikTok, y joue l'avenir de ce réseau social d'origine chinoise face à des élus américains qui veulent savoir si la sécurité nationale américaine est en danger.

    "L'enjeu est gigantesque pour Chew Shou Zi, car s'il répond mal, cela peut faire basculer une majorité de législateurs en faveur de la vente forcée de TikTok a un partenaire américain ou de son interdiction pure et simple sur le territoire américain", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge. 

    TikTok joue gros

    Une telle issue serait un gouffre financier pour le réseau social favori des ados, puisque les États-Unis représentent "entre 30 % et 40 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise", poursuit cet expert. 

    Mais Chew Shou Zi ne joue pas l'avenir de son application simplement sur cette audition. Elle représente le point d'orgue d'une bataille d'influence menée en coulisse depuis des années par TikTok pour essayer d'apaiser les craintes des autorités américaines.

    Le climat politique s'est soudainement tendu pour l'appli en 2020 alors que Donald Trump résidait encore à la Maison Blanche. Le président milliardaire avait décidé d'interdire le réseau social et de le vendre à une société américaine. Le tout au seul motif que l'application était chinoise et que le chantre du Make America great again était en croisade contre tout ce qui venait de Chine. TikTok est, en effet, la version "occidentale" de Douyin, une application créée par le géant chinois de l'intelligence artificielle ByteDance.

    TikTok avait été sauvé à cette époque par la justice américaine, qui avait annulé le décret de Donald Trump. Mais le réseau social, échaudé par cet épisode, s'était alors attelé à la mise en place de son "Project Texas", nom de code pour son offensive de charme aux États-Unis.

    Il s'agit d'un vaste éventail de mesures censées démontrer que TikTok a coupé le cordon ombilical avec ByteDance, et donc ne serait plus à la merci de l'interventionnisme de Pékin, principale inquiétude à Washington. 

    Ce plan d'attaque est détaillé dans un document de 90 pages remis en 2022 à l'administration américaine et dont certains détails ont été dévoilés à un petit groupe de journalistes américains et de spécialistes des questions de protections de données en janvier de cette année. 

    Sauver le soldat TikTok depuis le Texas

    L'opération passe par deux initiatives principales : la mise en place d'une structure 100 % américaine, avec un personnel 100 % américain, et la remise des clefs de l'accès aux données des utilisateurs américains de TikTok à un partenaire de "confiance". C'est le géant Oracle – dont le siège est au Texas, d'où le nom de code du projet – qui doit devenir le gardien des données du réseau social sur le sol américain.

    Le premier volet de ce plan a été achevé avec la création de TikTok U.S. Data Security Inc. (USDS) dès juillet 2022. Cette filiale américaine du réseau social doit s'occuper de l'accès aux données et de la modération du contenu, c'est-à-dire "les principales questions qui peuvent relever de la sécurité nationale américaine", souligne le blog juridique Lawfare, qui a été convié à la présentation de Project Texas par TikTok.

    L'administration américaine est censée avoir un droit de regard direct sur tous les employés embauchés par cette structure. Elle peut notamment mener des enquêtes sur les antécédents de ces salariés, afin de s'assurer qu'aucun espion chinois ne s'est glissé dans l'entreprise.

    Le volet protection des données est plus technique, et TikTok a ouvert aux États-Unis des "centres de transparence" pour montrer concrètement comment des employés de d'Oracle pourront vérifier qu'aucune information personnelle d'un ressortissant américain ne soit transférée vers ByteDance. 

    Oracle pourra vérifier qu'il n'y a rien de suspect dans le code de l'algorithme de TikTok et s'assurer qu'il n'y a pas de changement de l'application qui permettrait à la Chine d'exercer une forme de censure sur les contenus vus aux États-Unis.

    Bataille de lobbying

    En tout, "c'est un effort très coûteux pour TikTok, qui veut dépenser 1,5 milliard de dollars pour mettre en place le Project Texas. C'est aussi un plan très complet, mais il n'est pas sûr du tout que cela va suffire", assure Hamza Mudassir.

    Le problème pour ce réseau social vient du fait que "les États-Unis, culturellement, n'abordent pas la question TikTok sous l'angle de la protection des données, mais essentiellement en invoquant le menace à la sécurité nationale", résume Luca Mattei, spécialiste des questions de protection des données pour l'International Team for the Study of Security (ITSS) Verona, un collectif international d'experts des questions de sécurité internationale.

    "Je ne vois pas trop ce que la Chine pourrait faire de tellement grave avec les données d'Américains. Mais ce qui est plus inquiétant, c'est l'utilisation de TikTok à des fins de propagande", a affirmé au site Buzzfeed Adam Segal, directeur du programme sur la réglementation du cyberespace du Council on Foreign Relation, un cercle de réflexion américain. Il craint surtout que la Chine demande à ByteDance d'inonder TikTok de contenus de propagande à destination du public nord-américain.

    Une inquiétude que TikTok "ne pourra jamais apaiser à 100 % avec des solutions techniques, car il est impossible de prouver que ByteDance n'a plus aucun accès ou influence sur les opérations aux États-Unis", explique Hamza Mudassir. 

    C'est pourquoi, outre le Project Texas, TikTok a lancé une vaste campagne de lobbying. "ByteDance a dépensé 5,3 millions de dollars pour faire passer son message à Washington en 2022. Seul Meta [Facebook], Amazon et Alphabet [maison mère de Google] ont dépensé plus", souligne le New York Times. 

    Dans les semaines qui ont précédé son audition au Congrès, le PDG de TikTok a tout fait pour rencontrer personnellement chacun des élus appelés à lui poser des questions. "On n'a pas l'habitude d'avoir un face-à-face avec un PDG d'un puissant groupe tech comme ça", a reconnu Lori Trahan, une élue démocrate du Massachusetts, interrogée par le Washington Post. 

    Mais là encore, TikTok se heurte à un obstacle : le lobbying des géants américains du Net contre eux. Des groupes bien mieux implantés à Washington, comme Facebook, "ont soutenu aux élus que TikTok représentait bel et bien une menace pour la sécurité nationale", a constaté le New York Times.

    C'est de bonne guerre, estime Hamza Mudassir. "TikTok est devenu bien plus populaire qu'eux auprès des jeunes et ces grands groupes ont tout intérêt à pousser leur rival en eaux troubles", estime-t-il. 

    La guerre des données

    Et l'audition qui se déroule au Congrès ne concerne, en réalité, pas que les États-Unis. "Si ça se passe mal et qu'au final les États-Unis décident d'interdire TikTok, tous les alliés de Washington, à commencer par le Royaume-Uni, vont suivre cet exemple", assure Hamza Mudassir. Le Parlement britannique a d'ailleurs annoncé jeudi, pendant l'audition de Chew Shou Zi, l'interdiction de TikTok sur tous ses appareils, une semaine après une annonce similaire du gouvernement.

    Ce qui se joue à Washington dépasserait même le cas TikTok. "Les arguments qui sont développés dans cette histoire reflète le débat plus large sur la gouvernance des données et notamment la tendance actuelle au protectionnisme en la matière", assure Luca Mattei. 

    De plus en plus de pays, comme les États-Unis, veulent avoir un contrôle sur la destination des données personnelles exploitées par des groupes étrangers. Ce n'est pas un hasard si, à Washington, "il y a un rare consensus entre démocrates et républicains sur la question de TikTok", note Luca Mattei. 

    L'affaire TikTok prouve ainsi qu'aujourd'hui, la protection des données personnelles n'est plus seulement une question de vie privée, mais aussi de souveraineté nationale ou d'affrontement géopolitique. Même s'il s'agit de vidéos souvent plutôt futiles, du moins comparé à un conflit géopolitique sino-américain pour le leadership technologique mondial.

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    Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance

    La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés

    La chronique de l’éco

    TikTok, dans le viseur des Européens, en offensive de charme auprès des autorités

    L'Humanité

    Mike Maignan, la force tranquille des Bleus

    Portrait

    Football Désigné par Didier Deschamps comme gardien numéro un pour succéder à Hugo Lloris en équipe de France – qui affronte les Pays-Bas ce vendredi en qualifications pour l’Euro 2024 –, le portier de l’AC Milan rassure autant qu’il impressionne par ses performances.

    Nicolas Guillermin

    La patience a fini par payer. À bientôt 28 ans (le 3 juillet), Mike Maignan occupe désormais le statut de gardien numéro un en équipe de France. Bloqué dans la hiérarchie par l’inamovible Hugo Lloris, en place pendant treize ans, le Guyanais a désormais la voie libre depuis que le Niçois a décidé de prendre sa retraite internationale, début janvier. À vrai dire, il n’y avait pas vraiment de suspense. Même son absence à la Coupe du monde 2022, en raison d’une blessure au mollet, n’a rien changé, tant le choix de « Magic Mike » relève de l’évidence pour Didier Deschamps. Pour le sélectionneur, le portier de l’AC Milan représente l’avenir des Bleus, qui débutent ce vendredi les qualifications pour l’Euro 2024 en recevant les Pays-Bas au Stade de France (TF1, 20 h 45).

    un garçon discret et exemplaire

    Pourtant le grand public connaît assez peu ce grand garçon (1,91 m) discret, à la prise de parole rare et qui préfère se faire remarquer sur le terrain. Convoqué pour la première fois à Clairefontaine en mai 2019, Mike Maignan est régulièrement rappelé, sans entrer en jeu, mais ses qualités tapent dans l’œil de l’encadrement tricolore. Ce n’est qu’en octobre 2020 qu’il honore sa première sélection face à l’Ukraine, en match amical, remplaçant Steve Mandanda à la pause. Quelques mois plus tard, Didier Deschamps le sélectionne pour l’Euro 2021 en tant que deuxième gardien, devant Mandanda, alors âgé de 36 ans. Signe que son choix est fait, le patron des Bleus le titularise lors de quatre matchs tout au long de l’année dernière pour le préparer. «  Mike, c’est la force tranquille, avec des qualités athlétiques et un bon jeu au pied », explique le Basque en mars 2022.

    S’il impressionne lors des entraînements à Clairefontaine, le comportement exemplaire du natif de Cayenne finit de convaincre le staff des Bleus. «  On est coéquipiers, on est dans la même équipe, je ne suis pas là pour faire de la concurrence à Steve et Hug’ », précise avant l’Euro 2021 pcelui qui a débarqué en métropole à l’âge de 8 ans, à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), en tant que joueur de champ avant de garder un jour les buts pour dépanner. « Au contraire, je suis là pour bien m’entraîner, les aider à être performants. Ils m’aident aussi parce que je leur demande beaucoup de conseils. C’est une entraide et non une compétition entre nous. »

    Formé au PSG durant six saisons entre 13 et 19 ans, il quitte le club de la capitale en 2015 pour un poste de deuxième gardien à Lille derrière Vincent Enyeama. Trois mois plus tard, Mike Maignan dispute son premier match professionnel contre Rennes et stoppe un penalty, mais ce n’est qu’à partir de la saison 2017-2018 qu’il devient le portier numéro un de la formation entraînée alors par Marcelo Bielsa.

    Rapidement, il enchaîne les performances. En 2018-2019, il garde ses buts inviolés à dix-sept reprises (championnat et Coupe de France confondus), repousse trois penalties et remporte le trophée UNFP du meilleur gardien. « Je prends en maturité et avec l’âge on fait attention aux détails comme les préparations de match, le travail invisible, tout ce qui fait qu’on peut faire des performances le week-end », glisse-t-il en pleine ascension. En trois saisons au Losc, il totalise 65 « clean sheets » (matchs sans encaisser de but) et remporte le titre en 2020-2021 après avoir disputé l’intégralité des rencontres. Recruté par l’AC Milan en 2021, il fait depuis le bonheur du club lombard avec lequel il a décroché le scudetto la saison dernière et a été élu meilleur gardien du championnat. En 48 rencontres, il en est déjà à 23 matchs sans aller chercher le ballon au fond des filets.

    Un jeu aérien, des sorties décisives et des parades réflexes

    Bon dans le jeu aérien, décisif dans ses sorties face aux adversaires et sur sa ligne grâce à des parades réflexes, « Magic Mike » sait aussi participer au jeu grâce à ses passes et ses relances précises. « C’est un gardien très complet, très accompli, dans la force de l’âge », résume le Lensois Brice Samba, sa doublure en sélection avec Alphonse Areola (West Ham). À un poste où le pic de carrière se situe après la trentaine, tant la maturité et l’expérience jouent un rôle prépondérant, Mike Maignan a encore de beaux jours devant lui et potentiellement l’équipe de France.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un volontaire français meurt sur le front de Bakhmout

    Mort pour l’Ukraine. Jeudi 23 mars, Les Dernières Nouvelles d’Alsace ont annoncé la mort d’un volontaire français en Ukraine, près de Bakhmout. Kévin David, âgé de 29 ans, a été tué cette semaine près de cette localité de l’est du pays que se disputent Russes et Ukrainiens depuis plusieurs mois. C’est la « Task Force Baguette », une unité de volontaires français combattant en Ukraine, qui a annoncé cette tragique nouvelle via son compte Twitter. « C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’armes Kévin David, près de Bakhmout. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants. Merci pour ton sacrifice. Repose en paix », écrivent les combattants français.

    C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’arme Kévin David, près de Bakhmut. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants.

    Merci pour ton sacrifice. Repose en paix 🇺🇦 pic.twitter.com/fFyNR284yO

    — Task Force Baguette (@TFBaguette) March 23, 2023

    Volontaire dès le début de la guerre

    D’après Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le jeune homme, originaire du Maine-et-Loire, s’était engagé dès le début du conflit au sein de la Légion internationale créée à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky et regroupant des volontaires de toutes nationalités combattant les Russes aux côtés de l’armée ukrainienne. Kévin David avait par la suite rejoint les forces spéciales de l’armée ukrainienne où il servait comme brancardier sur le front de Bakhmout, avant d’y trouver tragiquement la mort courant mars. La date exacte de son décès n’a pour l’heure pas été communiquée. Sa famille a mis en place une cagnotte Leetchi pour financer le rapatriement de son corps en France et ses obsèques.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    L’armée britannique n’est plus que l’ombre d’elle-même

    Rishi Sunak a promis de faire passer l’effort militaire du Royaume-Uni à 2,5 % du PIB. À titre de comparaison, aux dernières nouvelles, la France ambitionne 2 % pour 2025. En poste depuis 2019, Ben Wallace, le ministre de la Défense, avait déjà obtenu, en 2021, la plus grosse augmentation budgétaire depuis la guerre froide, ce qui a permis de porter son budget actuel à environ 60 milliards d’euros annuels. Et il vient de décrocher une rallonge de 5,6 milliards pour deux ans. C’est la moitié de ce qu’il escomptait. Il y avait péril en la demeure militaire.

    « Il faudra dix ans au Royaume-Uni pour reconstituer son stock d’armes épuisé par les livraisons à l’Ukraine. » Début mars, Tobias Ellwood, ancien officier et président de la commission de la défense des Communes, a officiellement sonné l’alarme. Le tableau de l’armée britannique est « vraiment sombre », a-t-il martelé. Le portrait que brossent les experts militaires français de leurs homologues est tout aussi inquiétant. L’armée de Sa Majesté ne pourrait plus réaliser une projection de force, ni a fortiori une opération de haute intensité. Même l’Otan s’interroge sur sa capacité à assumer son rôle de force de réaction rapide de l’Alliance l’année prochaine, en remplacement des Allemands.

    Le soutien important fourni par Londres à Kiev est le coup de canif de trop à un outil militaire réduit comme peau de chagrin après la dispendieuse aventure irakienne, achevée en 2011. Le régime minceur subi alors par l’ Army s’est accentué avec les décisions ayant découlé de l’Integrated Review en 2021. La priorité donnée aux armes “innovantes” (satellites, drones, robots, guerre électronique et cybernétique) a été payée par une réduction historique de son format. Affichant aujourd’hui 73 000 hommes, la force terrestre a été allégée de près de 10 000 soldats. Dans la réalité, c’est sans doute bien plus, car un tiers des postes sont maintenant attribués à des réservistes, beaucoup demeurent vacants.

    L’armée de terre a perdu 10 000 hommes, sans compter les postes désormais attribués aux réservistes

    Ce qu’il lui restait de moyens lourds, dont les 150 chars Challenger 2 qui seront modernisés (contre 220 Leclerc en France), a été concentré dans la 3e division. Le reliquat des unités légères, dont les forces spéciales, a rejoint la 1re division, qui est entièrement vouée à la contre-insurrection. C’est cette unité qui fournit les 8 000 hommes que Londres déploie dans l’est de l’Europe. C’est elle qui a formé plus de 20 000 soldats ukrainiens en 2022, après les 30 000 remis à niveau sur place entre 2014 et le déclenchement de la guerre. « Ce qui est arrivé à nos meilleurs partenaires est exactement ce qui nous guette demain si la loi de programmation militaire sacrifie trop la masse », préviennent les militaires français.

    Véritables institutions outre-Manche, la Royal Air Force et la Royal Navy ont été sauvées du déclin par un effort financier démarré avant 2021. Leur remontée en puissance est cependant lente, tant les trous étaient béants et des compétences perdues. La Marine a dû faire appel aux chantiers navals américains pour achever la construction de ses nouveaux sous-marins nucléaires. Ses deux porte-aéronefs flambant neuf multiplient les arrêts pour défauts techniques. Quant à la flotte des coûteux chasseurs embarqués F-35 acquis aux États-Unis, leur nombre est si insuffisant qu’il a fallu combler les trous avec des appareils et des pilotes venus d’outre-Atlantique lors de leur dernière campagne à la mer.

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    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

    Publié le : 17/03/2023 - 19:57

    Guillaume GRALLET Suivre

    De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

    Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

    De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

    >> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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    France24 - Monde

    Euro-2024 : entrée en matière réussie pour les Bleus face aux Pays-Bas, avec un doublé de Mbappé

    Publié le : 24/03/2023 - 23:21

    FRANCE 24 Suivre

    Les vice-champions du monde ont parfaitement réussi leur entrée dans la course à la qualification pour l'Euro-2024 en surclassant les Pays-Bas (4-0) au Stade de France, notamment grâce à un doublé de leur nouveau capitaine, Kylian Mbappé.

    L'ère du capitaine Kylian Mbappé, double buteur, s'est ouverte sur un festival, vendredi 24 mars, contre les Pays-Bas (4-0), adversaire diminué et dépassé en qualifications à l'Euro-2024, un lancement idéal pour les vice-champions du monde français.

    Contre les "Oranje", les Bleus étaient pressés et cela s'est vu au tableau d'affichage avec un 3-0 de gala après seulement 21 minutes, dans un Stade de France comble et ravi. La fête s'est terminée sur un quatrième but signé Mbappé (4-0, 88e) et un pénalty stoppé par Mike Maignan dans le temps additionnel.

    >> À lire aussi : "Place aux jeunes, Didier Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial"

    Certes, la sélection de Ronald Koeman a fait peine à voir avec ses nombreux cadres blessés (Frenkie de Jong), malades (Matthijs de Ligt, Cody Gakpo...) ou suspendu (Denzel Dumfries). Mais Didier Deschamps et sa jeune troupe ont fait le nécessaire avec efficacité et talent.

    Trois mois après sa finale perdue d'un souffle en Coupe du monde, l'équipe de France lance son année 2023 et les qualifications pour le prochain grand tournoi, l'Euro-2024 en Allemagne (14 juin-14 juillet), de la meilleure des manières : une défense imperméable, quatre buts inscrits, trois points pris et une première place dans le groupe B.

    Le déplacement à Dublin pour affronter la République d'Irlande, lundi, s'écrit donc dans une ambiance légère, alors que les plus modestes Gibraltar et Grèce se présenteront en juin sur la route des Français.

    La bonne entente Mbappé-Griezmann

    Brassard au bras, Mbappé a guidé les siens par ses accélérations brutales, ses passes fatales, son doublé impérial et son entente cordiale avec Antoine Griezmann, vice-capitaine épanoui sur le terrain, à défaut de recevoir le précieux bout de tissu cette semaine.

    Comme un symbole, le milieu de l'Atlético Madrid a soulagé sa peine sur une offrande de Mbappé qui, sur l'occasion, a fait mine de frapper pour mieux le servir (1-0, 2e). Les deux hommes ont ostensiblement fêté ensemble le but de "Grizou", son premier après une longue abstinence de seize matches.

    Le Madrilène aux cheveux teints en rose, pour sa soixante-quinzième sélection d'affilée, un record national, a ensuite poussé Jasper Cillessen à la faute sur un coup franc dangeureux que le gardien a repoussé dans les jambes de Dayot Upamecano (2-0, 8e).

    Le troisième but n'a pas mis longtemps à arriver. Et qui d'autre que Mbappé pour s'en charger ? Aurélien Tchouaméni s'est offert une percée autoritaire plein axe, Randal Kolo Muani a laissé filer le ballon et l'attaquant du Paris SG a conclu en douceur (3-0, 21e) pour inscrire son 19e but sur ses 17 derniers matches sous le maillot bleu.

    Le trio tricolore impliqué sur cette nouvelle brindille symbolise, avec près de 23 ans de moyenne d'âge, le nouveau visage des Bleus de Didier Deschamps, relifté sous le coup des absences (Kanté, Pogba...) et des décisions du sélectionneur.

    Penalty stoppé pour Maignan

    Au coup d'envoi, le patron des vice-champions du monde 2022 avait par exemple décidé de laisser sur le banc le doyen Olivier Giroud, 36 ans, pour lancer en pointe Kolo Muani, privé d'un but sur hors jeu en fin de match.

    La base arrière comptait peu de sélections, également, entre le portier Mike Maignan et la charnière centrale constituée par Upamecano et Ibrahima Konaté.

    Observé par Hugo Lloris, le néoretraité à qui le Stade de France a rendu hommage avant la partie, Maignan a vécu une première assez calme comme nouveau gardien numéro 1 des Bleus.

    Le joueur de l'AC Milan a cependant connu quelques rares frissons sur une sortie un peu hasardeuse devant Memphis Depay (32e) et un coup franc dangereux de l'attaquant néerlandais (58e).

    "Magic Mike", spécialiste de l'exercice, a même stoppé un penalty du même Depay dans le temps additionnel, ponctuant son intronisation de la meilleure des manières possibles. De quoi combler le Stade de France et ses quelque 77 300 spectateurs.

    Avec AFP

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    Football : la superstar Cristiano Ronaldo bat le record mondial de sélections internationales

    Football : Didier Deschamps nomme Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France

    NOUVELLE ÈRE

    Équipe de France : place aux jeunes, Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial

    L'Humanité

    Paris 2024. Pour les Jeux, l’État nous aura à l’œil

    Actu

    Le projet de loi olympique débattu à l’Assemblée nationale fait la part bien trop belle à la sécurité, beaucoup moins au sport.

    Éric Serres

    George Orwell, quand tu nous tiens ! Plus rien ne semble arrêter le gouvernement englué dans sa réforme des retraites, pas même lorsqu’il s’agit de parler sport. Après le rejet des motions de censure, les députés ont entamé, lundi soir, l’examen du projet de loi JO-2024, avec un volet répressif des plus gratinés, qui déchaîne déjà un très grand nombre de critiques et de défiances. Adopté avec une confortable majorité en première lecture au Sénat, dominé par la droite, ce texte comprend en effet un large volet sécuritaire, qui interroge.

    Mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League au Stade de France

    On pense tout d’abord à l’article 7, sorte de mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League qui se déroulait au Stade de France et qui opposait le Liverpool FC au Real Madrid.

    Pour rappel, le 28 mai 2022, des incidents avaient éclaté autour du stade et avaient été réprimés par les forces de police, malmenant les supporters des deux camps et rejetant la faute sur ces derniers. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, les jours suivants, avait pour son unique défense repris ce vieil anathème qui veut que les supporters de Liverpool soient tous des hooligans en puissance.

    Stade de France. Le Sénat charge la préfecture de police

    Depuis, pas une excuse, malgré les révélations qui se sont accumulées et qui ont mis en cause les supposées « forces de l’ordre ». Pis, seule l’UEFA,­ après une enquête externe, a décidé d’indemniser les spectateurs qui avaient acheté leur ticket. Que nenni côté gouvernement, qui est resté campé sur ses positions de collégien pris la main dans le sac : « M’sieur, c’est pas moi, c’est les autres ! »

    Un dispositif « disproportionné »

    C’est donc dans un esprit, que l’on pourrait qualifier de revanchard, que ce dernier a décidé de mettre en place, dans son texte de loi olympique, un système afin d’aider, soi-disant, à la protection des « manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». L’une des solutions mises en avant ? Le couplage de la vidéosurveillance à un traitement algorithmique des images : souriez, vous êtes pisté !

    La loi olympique promeut l’ultra-surveillance

    Une idée très, trop, 1984, qui pose question, notamment à Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis de la Gauche démocrate et républicaine-Nupes : « Je regrette la place tout à fait exorbitante prise par la sécurité dans cette loi olympique. Nous nous opposons en particulier aux mesures visant à une plus grande répression dans les stades. Nous regrettons cette manière de travailler sur les sujets du supporterisme. Quant à l’article 7, relatif à la vidéosurveillance algo­rithmique, parce qu’il vise à la pérennisation de ces dispositifs au-delà des Jeux, comme l’étude d’impact en témoigne, il vient polluer cette loi et porte une atteinte disproportionnée au droit. »

    Ce à quoi la députée EELV Sandra Regol, elle aussi inquiète du « cheval de Troie » gouvernemental, a ajouté : « Ce genre de dispositif de surveillance, qui va profiter à des sociétés privées, a été utilisé aux JO d’Athènes et à ceux de Pékin. Ils n’ont jamais été temporaires. »

    Bâillonner toute expression politique dans les stades

    Surveillance, flicage, tout passe dans le texte de loi. Pourquoi vouloir ainsi bâillonner toute expression politique dans les stades, comme il est proposé dans l’article 14 ? « Il faut parfois savoir y arborer un drapeau, en solidarité­ par exemple avec l’Ukraine, ou ­encore la Palestine », témoigne Stéphane Peu, ­rejoint encore une fois par Sandra Regol : « Le sport est politique ! Souvenez-vous des JO de Mexico où, pour dénoncer les inéga­lités dont sont victimes les Noirs américains, les ­sprinteurs Tommie Smith et John Carlos avaient le poing levé. »

    Mais, comme si ces deux points sécuritaires ne suffisaient pas à rendre cette loi olympique totalement hors sol et tellement libérale, s’y ajoutent des dispositions pour faciliter le travail le dimanche sans la moindre concertation avec les syndicats et en complet désaccord avec la charte sociale olympique, si souvent vantée.

    Le travail dominical s’invite aux JO 2024

    Que dire, enfin, du transport, talon d’Achille des JO ? Quid de l’ouverture à la concurrence des bus à l’instant même où débuteront les Jeux ? « Nous allons proposer, en mai, un projet de loi afin d’y surseoir », termine le député de Seine-Saint-Denis. Et le sport, et une politique sportive pour les Françaises et Français dans tout cela ? Ne cherchez pas, ou alors peut-être entre les lignes, à moins que l’on ne soit face à ce phénomène bien connu du monde de la presse, celui de la page blanche ? 

    Jeux olympiques Paris 2024sécuritélégislation
    BBC

    Northern lights dazzle in parts of UK overnight

    Sky gazers were treated to "one of the best displays of aurora" on Thursday night.

    After a strong geomagnetic storm, the northern lights were seen in southern England and Wales in a rare display.

    The aurora can be particularly strong around the equinox which happened earlier in the week.

    Aurora activity is also increasing as the sun reaches the most active part of its 11-year cycle in 2025.

    Late on Thursday evening satellites which monitor solar activity picked up a strong solar wind directed towards Earth.

    Aurora watchers were then alerted, poised with their cameras pointing to the northern sky.

    Charged particles entered our atmosphere and interacted with oxygen and nitrogen. The result was a display of green, magenta, red and purple colours dancing in the night sky.

    Seeing the aurora in Scotland is fairly normal but this geomagnetic storm was so strong that it was spotted by BBC Weather Watchers in parts of Wales and southern England.

    One Weather Watcher in Norfolk described it as the "best display of aurora I've seen this far south - greens and magentas clearly visible by eye".

    - Best display of northern lights seen - meteorologist

    - Northern lights spotted across Wales again

    Another reason why the display may have been so good is that around the time of an equinox, more charged particles are able to enter our atmosphere.

    With the tilt of the Earth in relation to the Sun positioned at right angles during the equinox, the magnetic field is stronger resulting in a more vibrant aurora.

    This latest display comes less than a month since we saw the aurora come unusually south around the UK.

    Follow BBC Weather on Twitter and Instagram for more weather pictures, forecasts and explainers from the weather team.

    Around the BBC

    BBC Weather Watchers

    New York Times - World

    The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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    The Saturday Profile

    Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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    By Constant Méheut

    Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

    A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

    And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

    He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

    Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

    “This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

    These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

    His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

    He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

    The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

    With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

    “We wanted to repeat May 1968!” he said.

    Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

    His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

    In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

    “I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

    Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

    Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

    Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

    Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

    Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

    “We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

    In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

    Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

    His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

    Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

    But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

    At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

    “Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

    Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

    “We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

    Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

    “His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

    Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

    “He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

    Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

    Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

    “Protesting rejuvenates,” he said.

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    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : la possible inculpation pénale de Donald Trump repoussée par la justice new-yorkaise

    Donald Trump n’affrontera pas la justice. Du moins, pas tout de suite. Mercredi 22 mars, le procureur démocrate de New York a repoussé la potentielle inculpation pénale de Donald Trump, rapporte Sud-Ouest. L’ancien président américain, candidat pour reprendre la Maison-Blanche en 2024 à son adversaire et successeur, l’actuel président démocrate Joe Biden, est mis en cause dans une affaire de paiement de 130 000 dollars, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.

    Dans un message publié vendredi 17 mars sur son réseau social Truth Social, Donald Trump avait annoncé sa prochaine arrestation, mardi 21 mars, appelant ses partisans à se mobiliser.

    Pas d’arrestation pour l’instant

    Cependant, cette annonce, qui avait créé une bronca politique outre-Atlantique, n’a manifestement pas eu de suite immédiate, puisque, mercredi 22 mars, le procureur démocrate de l’état de New York, Alvin Bragg, a fait savoir que la réunion du grand jury, un panel de citoyens travaillant sur l’enquête avec lui, était annulée. Ce grand jury était censé voter la potentielle inculpation de l’ancien président américain.

    Mais, d’après des médias locaux, ce panel ne votera pas avant la fin de la semaine, même s’il devait se réunir jeudi. Le grand jury siège les lundis, mercredis et jeudis.

    Cette inculpation ne signifierait pas nécessairement l’arrestation immédiate de Donald Trump. Celui-ci a d’ores et déjà annoncé qu’il répondrait à toute convocation judiciaire.

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    France24 - Monde

    Paris-2024 : les JO, cheval de Troie de la vidéosurveillance algorithmique ?

    Publié le : 24/03/2023 - 18:20

    Romain HOUEIX Suivre

    L'Assemblée nationale doit adopter mardi une "loi olympique" en vue des JO de Paris en 2024. Parmi les dispositions de celle-ci, l'article 7, le plus controversé, vise à autoriser la vidéosurveillance automatisée (VSA), qui ambitionne de détecter plus efficacement des comportements anormaux grâce à des algorithmes. Une mesure qui inquiète la gauche et les organisations de défense des droits de l'Homme.

    Ouverture des commerces le dimanche, implantation d'un centre de santé en Seine-Saint-Denis, enquête administrative sur les futurs accrédités… C’est une loi fourre-tout que l’Assemblée nationale doit adopter mardi 28 mars, lors d'un vote solennel, pour préparer les JO-2024. Mais l'article 7 de cette loi fait particulièrement débat : il prévoit qu’à titre expérimental, le recours à la vidéosurveillance algorithmique (VSA) soit autorisé pour sécuriser ces Jeux olympiques. Les associations de défense des droits de l’Homme pointent du doigt une technologie dangereuse.

    Lors de la phase d'examen général, cet article du projet de loi olympique a été adopté avec 59 voix pour (majorité présidentielle ; Les Républicains ; Rassemblement national) face à 14 contre (Nouvelle Union populaire écologique et sociale). Il prévoit à titre expérimental que la sécurisation "de manifestations sportives, récréatives ou culturelles" d'ampleur puisse être assurée au moyen d’algorithmes.

    Une technologie en question

    "La vidéosurveillance algorithmique est une nouvelle technologie qui se base sur l’utilisation de logiciels informatiques capables d’analyser en temps réel les images capturées par les caméras de surveillance", explique Arnaud Touati, avocat spécialisé dans le droit numérique. "Les algorithmes utilisés dans les logiciels sont notamment basés sur une technologie d'apprentissage automatique, ce qui permet aux systèmes de VSA, au cours du temps, de continuer à s'améliorer et de s’adapter à de nouvelles situations."

    Les tenants de cette technologie vantent une capacité à anticiper des mouvements de foule ou la détection de bagages abandonnés ou de jets de projectiles. En comparaison d'une vidéosurveillance classique, tout est automatisé avec des algorithmes chargés de l'analyse – ce qui permet, selon les défenseurs de cette technologie, de limiter les erreurs ou inattentions humaines.

    "Alors que la France se présente en championne des droits humains partout dans le monde, sa décision d’autoriser la surveillance de masse assistée par intelligence artificielle pendant les Jeux olympiques entraînera une offensive généralisée contre le droit à la vie privée, le droit de manifester et les droits aux libertés de réunion et d’expression", a dénoncé dans un communiqué Amnesty International après l'adoption de l'article en question.

    La France, futur héraut de la vidéosurveillance en Europe ?

    Katia Roux, spécialiste Technologies et Droits humains de l'ONG, précise les craintes que cristallise la technologie : "Au regard du droit international, la législation doit répondre strictement à des critères de nécessité de proportionnalité. Or là, le législateur n'en a pas fait la démonstration", souligne-t-elle. "On parle d'une technologie d'évaluation, qui doit évaluer les comportements et les catégoriser comme à risque dans le but de prendre des mesures par la suite."

    "Cette technologie n'est pas légale aujourd'hui. En France, il y a eu des expérimentations mais sans jamais le fondement légal que cette loi propose de créer", rappelle-t-elle. "Au niveau européen non plus. Cela fait même partie des discussions en cours au Parlement européen sur les technologies et la régulation des systèmes d'intelligence artificielle. La législation pourrait donc aussi violer le règlement européen en cours d'élaboration."

     

    "En adoptant cette loi, la France se poserait en championne de la vidéosurveillance au sein de l'UE et créerait un précédent extrêmement dangereux. Cela enverrait un signal extrêmement inquiétant auprès d'États qui pourrait être tentés d'utiliser cette technologie contre leur propre population", poursuit-t-elle.

    Des biais discriminatoires ?

    L’une des craintes est que l'algorithme, en apparence froid et infaillible, ne recèle en réalité des biais de discriminations : "Ces algorithmes vont être entraînés à travers un jeu de données décidées et conçues par l'être humain. Elles pourront donc intégrer tout simplement les biais discriminatoires des personnes qui les ont conçues et pensées", note Katia Roux.

    "La VSA a déjà été utilisée à des fins racistes, notamment par la Chine, dans la surveillance exclusive des Ouïghours, minorité musulmane présente dans le pays", rappelle l’avocat Arnaud Touati. "Du fait de la sous-représentation des minorités ethniques dans les données fournies aux algorithmes pour leur apprentissage, il existe des biais discriminatoires et racistes non négligeables. D’après une étude du MIT, l'erreur de reconnaissance faciale est certes de 1 % pour les hommes blancs, mais elle est surtout de 34 % pour les femmes noires."

    Arnaud Touati veut cependant voir le verre à moitié plein : "L’utilisation de la VSA lors d’événements d’une telle ampleur pourrait également mettre en lumière les biais discriminatoires, misogynes et racistes de l’algorithme en identifiant, à de trop fortes occurrences pour être justes, les personnes issues de minorités comme suspects potentiels", explique-t-il.

    Sommé par l'opposition de gauche à l'Assemblée nationale de rassurer quant aux situations qui seraient détectées, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ironisé : "Pas les [personnes portant des] sweats à capuche." Du côté du gouvernement français, on estime que les limites posées par la loi – l'absence de reconnaissance faciale, la protection des données – suffiront à empêcher toute dérive.

    "Nous avons mis des garde-fous, pour que les appels d’offres soient uniquement réservés à des entreprises qui respectent un certain nombre de règles, dont l’hébergement des données sur le territoire national, le respect de la Cnil et du RGPD [Règlement général sur la protection des données, NDLR]", défend le député Modem Philippe Latombe, qui a cosigné un amendement avec le Rassemblement national pour que l'appel d'offres priorise les entreprises européennes. "Clairement, nous ne voulons pas que ce soit une entreprise chinoise qui fasse du traitement des données en Chine et utilise les données pour faire autre chose."

    "Les garanties apportées par le gouvernement ne sont pas de nature à nous rassurer. En réalité, il y a pas vraiment d'amendement possible, et cette technologie est, en soi, problématique et dangereuse pour les droits humains", estime cependant Katia Roux. "Elle le restera tant qu'il n'y aura pas eu une sérieuse évaluation, tant qu'il n'y aura pas eu de démonstration de la nécessité et de la proportionnalité de son usage, et tant qu'il n'y aura pas eu de véritable débat avec les différents acteurs de la société civile sur la question."

    Le sport, éternel terrain d'expérimentation

    Si les JO sont clairement l'événement visé, l'expérimentation pourra commencer dès la promulgation de la loi et s'arrêtera quatre mois après la fin des Jeux paralympiques, le 31 décembre 2024. Elle pourrait donc concerner un large panel d'événements, à commencer par la prochaine Coupe du monde de rugby, en septembre-octobre.

    Les opposants à la VSA craignent de voir son usage, d'abord exceptionnel, généralisé à terme. Les événements sportifs servent souvent de terrain d'expérimentation en matière de maintien de l'ordre, de sécurité et de nouvelles technologies. Ainsi, les JO de Londres avaient contribué à généraliser la surveillance dans la capitale britannique.

    "On a peur de voir une généralisation qui s’étendra au-delà de cette période d'exception", explique Katia Roux, qui rappelle qu'après la Coupe du monde de football de 2018 en Russie, les technologies de reconnaissance vocale qui avaient été autorisées ont servi à réprimer l'opposition.

    Enfin, Amnesty International s'inquiète qu'à terme, la vidéosurveillance dérive vers de la surveillance biométrique ou vocale : "La reconnaissance faciale n'est qu'une fonctionnalité à activer", avertit Katia Roux.

    La loi olympique n'a pas encore terminé son chemin législatif. Outre le vote solennel de mardi à l'Assemblée nationale, le texte doit encore faire la navette avec le Sénat qui l'avait précédemment approuvé, mais en des termes différents. Jusqu'à ce que les deux Chambres se mettent d'accord.

    Peter O'Brien de Tech 24 a contribué à cet article.

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    BBC

    Lawyers in Gwyneth Paltrow trial off to bumpy start

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    Gwyneth Paltrow is being sued by a retired optometrist who claims the Hollywood actress caused a skiing collision in 2016. He is seeking damages of $300,000 (£244,000). Ms Paltrow denies the claim and is seeking $1 in damages.

    The Hollywood actress is used to being in the spotlight, but so far in the trial the lawyers in the case have been the centre of attention.

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    France24 - Monde

    Football : la superstar Cristiano Ronaldo bat le record mondial de sélections internationales

    Publié le : 23/03/2023 - 21:14

    FRANCE 24 Suivre

    L'international portugais de 38 ans a battu mardi le record du nombre de sélections en équipe nationale, en disputant son 197e match avec la Seleção contre le Liechtenstein. Cristiano Ronaldo devance ainsi le Koweïtien Bader Al-Mutawa qui détenait jusqu'ici ce record avec 196 sélections.

    Cristiano Ronaldo a établi un nouveau record mondial de sélections en équipe nationale masculine en disputant son 197e match avec le Portugal face au Liechtenstein jeudi 23 mars à Lisbonne pour les qualifications à l'Euro-2024.

    L'attaquant de 38 ans, évoluant dans le club saoudien d'Al-Nassr, était titulaire au coup d'envoi de cette première rencontre de la campagne qualificative de la Seleção vers le championnat d'Europe organisé en Allemagne et a ainsi doublé le Koweïtien Bader Al-Mutawa (196) avec qui il partageait ce record jusqu'alors.

    "J'aime battre les records, c'est ma motivation, je veux devenir le joueur avec le plus de sélections de l'histoire, ce serait quelque chose, je l'avoue, qui me rendrait fier. Mais cela ne s'arrête pas là, j'aimerais encore être appelé très souvent en sélection au cours de ma carrière", avait prévenu Cristiano Ronaldo la veille en conférence de presse.

    Presque 20 ans de carrière internationale

    'CR7' a honoré sa première cape le 20 août 2003, à 18 ans, 6 mois et 15 jours, en entrant en jeu lors d'un match amical face au Kazakhstan. Le Portugal était alors entraîné par le Brésilien Luiz Felipe Scolari. 

    En bientôt 20 ans de carrière internationale, le capitaine portugais a affronté 70 nations différentes et participé à toutes les grandes compétitions internationales depuis l'Euro-2004, soit cinq Championnats d'Europe et cinq Coupes du monde. Il a remporté les deux premiers trophées majeurs de l'histoire de son pays : l'Euro-2016 et la Ligue des nations 2019.

    Le quintuple Ballon d'or détenait déjà le record du monde de buts en sélection depuis le 1er septembre 2021 en dépassant, grâce à un doublé face à l'Irlande, l'Iranien Ali Daei et ses 109 réalisations. Cristiano Ronaldo a signé son premier but international face à la Grèce, en ouverture de l'Euro-2004 organisé au Portugal.

    Il cumule ainsi deux des plus importants records du football de sélection masculin.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Diplomatie du sport

    Cristiano Ronaldo, tête de pont des folles ambitions sportives de l'Arabie Saoudite

    Football : la star Cristiano Ronaldo signe avec le club saoudien d'Al-Nassr jusqu'en 2025

    New York Times - World

    After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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    Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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    By Norimitsu Onishi

    TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

    “Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

    The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

    “People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

    A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

    Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

    Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

    “It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

    CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

    In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

    Explore The Times’s Saturday Profiles

    They are shaping the world around them. These are their stories.

    During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

    “The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

    Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

    She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

    Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

    “My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

    Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

    After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

    She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

    “Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

    In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

    Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

    “I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

    Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

    The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

    A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

    At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

    “There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

    She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

    The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

    But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

    As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

    “It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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    Valeurs Actuelles

    Des pilotes ukrainiens formés par la France sur des avions de chasse Mirage 2 000

    Après avoir fourni à l’Ukraine des canons Caesar et des blindés AMX, la France s’investit davantage dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie. En effet, depuis plus d’un mois, une trentaine de pilotes ukrainiens reçoit un apprentissage accéléré sur les avions de chasse français Mirage 2 000, d’après des informations du Figaro.

    Ces fleurons de l’industrie française, conçus par Dassault, faisaient déjà l’objet de nombreuses questions depuis le 28 février dernier. En effet, lors d’une audition au Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait reconnu que des discussions étaient en cours avec les Ukrainiens à propos des formations possibles sur les Mirage 2 000. Mais lorsque le sénateur Philippe Folliot avait demandé si les douze Mirage 2 000-C, qui sont actuellement stockés, pouvaient être vendus ou cédés à l’Ukraine, Sébastien Lecornu n’avait pas répondu favorablement, indiquant que l’État se concentrait sur l’envoi de munitions.

    Une nouvelle étape dans la guerre

    La décision de former des pilotes ukrainiens à ces avions de chasse n’a en effet été prise que le 8 février, avant la visite de Volodymyr Zelensky à Paris, explique le ministère de la Défense. Pour autant, le ministère indique que seule la formation de « personnels militaires aériens » a débuté sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy.

    Ce faisant, la France franchit une nouvelle étape dans la coopération avec l’Ukraine, et rejoint le rang des nations qui fournissent un apprentissage aux pilotes ukrainiens, aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    'Hotel Rwanda' hero Rusesabagina to be freed from Rwandan jail

    Issued on: 24/03/2023 - 22:13Modified: 24/03/2023 - 22:14

    Fraser JACKSON Camille NEDELEC

    Tonight, the Rwandan government says key opposition figure Paul Rusesabagina will be released this week. DR Congo's President Felix Tshisikedi reshuffles his cabinet ahead of December elections. As Ramadan starts across the Muslim world, Tunisians are struggling to make ends meet as soaring prices threaten their night-time feasts.

    Opex 360

    La FREMM DA Lorraine a tiré un missile surface-air Aster 30 en vue de son admission au service

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

    Réceptionnée en novembre dernier par la Direction générale de l’armement [DGA], qui l’a remise dans la foulée à la Marine nationale, la Frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA] « Lorraine », la dernière de la série, fait actuellement l’objet d’une vérification de ses capacités militaires dans le cadre d’un déploiement longue durée [DLD], qui est la dernière étape avant toute admission d’un navire au service actif.

    C’est donc dans ce contexte que, le 22 mars, la FREMM-DA « Lorraine » a tiré avec succès un missile surface-air Aster 30 sur une cible « représentative des menaces actuelles », a annoncé le ministère des Armées.

    Ce n’est pas la première fois qu’une FREMM-DA tire un tel missile. En novembre 2021, « l’Alsace » s’était livrée au même exercice, lequel lui avait permis de valider l’ensemble de ses capacités opérationnelles… et donc d’officialiser son admission au service dans la foulée.

    « Ce type tir entraîne les équipages à faire face à des situations de haute intensité susceptibles d’être rencontrées par les bâtiments de combat de la Marine en opération. Il s’agissait en l’occurrence de la neutralisation d’une menace aérienne à trajectoire complexe, dans une situation d’escorte d’une unité précieuse sous menace missile », a expliqué le ministère au sujet de l’exercie que vient de réaliser l’équipage de la FREMM-DA Lorraine, avec l’appui de la DGA Maîtrise de l’information [pour la préparation du tir] et de la DGA Essais de missiles.

    Pour renforcer le réalisme de l’exercice, l’équipage de la frégate ignorait les détails de la trajectoire – non radiale – du missile qu’il devait intercepter avec l’Aster 30.

    « La séquence nous a permis de détecter puis poursuivre la cible dès son lancement par la batterie côtière, via notre conduite de tir STIR, de l’engager avec un missile Aster 30, puis d’engager nos mesures d’auto-protection. C’est une grande satisfaction que d’avoir vu l’accomplissement de ces gestes que nous répétons tant en entraînement. On sort de cette séquence avec une confiance renforcée dans l’efficacité de nos systèmes et de nos savoir-faire opérationnels », a témoigné le lieutenant de vaisseau Xavier, chef du service Armes.

    Cet entrainement, mené « dans un contexte de menace du haut du spectre », souligne l’exigence de réalisme apportée à l’entrainement des forces de la Marine nationale », a fait valoir le ministère des Armées. En outre, a-t-il ajouté, « les enseignements tactiques et techniques de ce tir sont multiples et contribuent à développer les capacités de combat de cette dernière.

    Pour rappel, si elles disposent des mêmes capacités de lutte anti-sous-marines que les six FREMM mises en oeuvre par la Marine, les FREMM-DA « Alsace » et « Lorraine » emportent davantage de missiles surface-air Aster 15 [30 km de portée] et Aster 30 [plus de 100 km de portée] et sont dépourvues de missiles de croisière navals [MdCN]. Elles se distinguent également par leur mâture en « taille de guêpe », qui réduit l’effet de masque sur l’arrière pour leur radar Herakles +. Elles disposent de moyens de communications renforcés, d’une nouvelle conduite de tir radar et électro-optique ainsi que de l’outil d’aide à la décision FTEWA.

    La FREMM-DA Lorraine remplacera la frégate anti-aérienne Jean Bart, désarmée le 31 août 2021.

    Photo : Marine nationale

    Valeurs Actuelles

    [Edito] Agnès Verdier-Molinié : « La fin de l’argent magique, c’est aussi la fin du déni »

    C’est la fin… la fin de l’argent magique. Indéniablement, cela accélère le calendrier des réformes, qui tout d’un coup deviennent plus urgentes. Beaucoup plus qu’elles ne l’étaient l’an dernier. On le voit bien à l’insistance du gouvernement pour faire passer une réforme des retraites avec report de l’âge de départ à 64 ans alors que la même majorité y était opposée pendant le précédent quinquennat. Emmanuel Macron a lui-même expliqué l’urgence financière devant le Conseil des ministres convoqué jeudi dernier avant l’utilisation du 49.3 : « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques, sont trop grands. Et je vous autorise donc à utiliser le 49.3. »

    Pourquoi n’avoir pas dit que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics et de nos retraites ?

    Oui, les risques financiers qui pèsent sur la France sont énormes et, jusque-là, le gouvernement n’avait pas été très clair dans sa communication sur le sujet. Pourquoi n’avoir pas dit plus tôt que les nuages financiers sont déjà au-dessus de nos têtes et pas seulement en 2027 ou 2030 ? Que nous risquons une attaque des marchés sur la dette de la France ?

    Le gouvernement est resté dans le flou, ces derniers mois, en ne disant pas la vraie raison de la réforme des retraites : éviter la dégradation de la note de la France par les agences de notation et, derrière, un emballement des taux et une explosion du coût annuel de la dette qu’on ne pourrait pas payer.

    ​Pourquoi n’avoir pas dit clairement, au début des débats sur la réforme des retraites, que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics, de nos retraites et des salaires des fonctionnaires, car les taux sur la dette française augmentent ? Bientôt 60 milliards d’euros en budgétaire alors que nous étions à 39 milliards en 2019.

    Nous avons des taux d’intérêt qui tutoient maintenant les 3 % sur la dette à dix ans (ils étaient encore négatifs début 2021) et qui pourraient monter en flèche si les investisseurs dans la dette française perdaient confiance. Dans ces temps troublés où la moindre étincelle peut mettre le feu aux marchés, ce serait bien pour nous tous de ne pas tester cette hypothèse.

    La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

    ​Ce n’est pas un petit sujet, car une crise de la dette peut survenir à tout moment en France. Et pour rassurer les investisseurs qui nous prêtent gentiment sur la totalité des administrations publiques autour de 300 milliards d’euros par an, il faut expliquer comment nous allons – et pouvons ! – redresser les comptes de la France. Et comment nous allons le faire. La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

    Cela aurait été même mieux pour la France et les Français que cela survienne plus tôt, afin que le réveil soit plus précoce. Nous aurions alors gaspillé moins d’argent public pendant le Covid et pendant la crise énergétique. En arrêtant le travail, en arrêtant la production et en faisant des chèques à gogo. La Banque centrale européenne (BCE), avec la bénédiction des gouverneurs des banques centrales nationales, a tout fait pour prolonger l’anesthésie en maintenant des taux bas, voire négatifs, le plus longtemps possible, en rachetant des dettes publiques au maximum du maximum de ce qu’elle pouvait faire.

    ​C’est l’inflation qui a sonné la fin de la partie de l’argent magique, car on ne peut pas à la fois maintenir des taux bas et racheter des dettes publiques au niveau de la Banque centrale, tout en faisant semblant de vouloir contrer l’inflation. Tout 2021, la BCE a fait la politique de l’autruche, mais, en 2022, il a bien fallu qu’elle se rende à l’évidence. L’inflation n’allait pas caler toute seule. Il a tout de même fallu attendre juillet 2022, après les élections françaises, pour que la BCE remonte ses taux de 0,5 point, une première depuis 2011 face à l’inflation galopante. Marquant ainsi la fin de l’ère des taux d’intérêt négatifs en zone euro. Alors que la Fed avait commencé en mars 2022 sa remontée des taux et annoncé six hausses à venir…

    En infantilisant les Français, on les braque.

    ​Bref, la fin de l’argent magique c’est aussi la fin du déni. C’est le début d’une phase qui sera une phase fondamentale pour la France. La phase pendant laquelle nous pouvons retrouver une prospérité en choisissant le bon chemin, celui d’une vraie revue des dépenses dans laquelle l’utilisation de chaque euro d’argent public sera enfin évaluée et remise en question par le Parlement. Celui d’une vraie trajectoire financière de redressement (nous n’en avons plus). Cela passera peut-être par un gouvernement de coalition large pour pouvoir faire voter les textes au Parlement. C’est possible dans beaucoup de pays voisins, pourquoi pas en France ?

    ​Pour associer nos compatriotes à cet effort de chasse au gaspi, il conviendra de mieux leur expliquer les enjeux majeurs. Et arrêter de planquer sous le tapis les sujets qui fâchent pendant les campagnes électorales. En infantilisant les Français, on les braque, en leur expliquant les effets de la fin de l’argent magique sans rien travestir, on peut les responsabiliser et les associer aux réformes. À bon entendeur !

    *Agnès Verdier-Molinié est directrice de la Fondation Ifrap.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

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    Les forces américaines ripostent à une attaque de drones menée contre une de leurs bases en Syrie

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

    Outre les survols – qualifiés « d’agressifs » – de leurs positions par des avions de combat russes, les forces américaines déployées en Syrie font régulièrement l’objet d’attaques menées par des groupes armés affiliés à l’Iran, et plus précisément à l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution. Toutes ne donnent pas forcément matière à une riposte.

    Cela étant, en août dernier, le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, avait ordonné des frappes aériennes contre des groupes armés pro-iraniens implantés dans la province de Deir ez-Zor après deux attaques ayant visé les bases de Green Village et d’Al-Tanf, cette dernière étant stratégique dans la mesure où elle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad tout en empêchant de possibles infiltrations de terroristes en Jordanie. Des roquettes et des drones avaient alors été utilisés contre les forces américaines… mais sans faire [trop] de dégâts.

    Ce qui n’a pas été le cas de celle du 23 mars, menée avec des drones contre une « installation de maintenance » de base de Green Village, laquelle avait par ailleurs encore été prise pour cible une semaine plus tôt. En effet, un employé civil d’un « sous-traitant » du Pentagone y a laissé la vie et cinq militaires américains ont été blessés. Trois d’entre-eux, ainsi qu’un autre civil, ont dû être évacués vers Bagdad. D’où les représailles décidées par Washington.

    Des « frappes aériennes ont été menées en réponse à l’attaque d’aujourd’hui ainsi qu’à une série d’attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution », a en effet indiqué le Pentagone, précisant qu’il y avait tout lieu de penser que les drones utilisés par les assaillants étaient « d’origine iranienne ».

    « Comme le président Biden l’a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l’endroit de notre choix », a ensuite justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

    Les raids américains, au sujet desquels aucun détail n’a été donné, auraient visé un dépôt d’armes situé dans le district de Harabesh, à Deir ez-Zor ainsi que des positions de groupes armés soutenus par l’Iran dans les régions de Mayadin et d’al-Boukamal. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], « 11 combattants pro-iraniens » auraient été tués par ces frappes.

    Quoi qu’il en soit, et selon le général Erik Kurilla, le chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, les bases américaines en Irak et en Syrie ont été visées à 78 reprises par des groupes affiliés à l’Iran depuis janvier 2021. Et d’ajouter, lors d’une audition au Congrès, que Téhéran « détient désormais la flotte de drones la plus importante et la plus performante de la région », dont des Shahed-136, utilisés par les Russes en Ukraine.

    Pour rappel, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste qu’ils dirigent [opération Inherent Resolve – OIR], les États-Unis maintiennent environ 900 militaires en Syrie, notamment auprès des Forces démocratiques syiriennes [FDS], lesquelles jouèrent un rôle capital dans la chute du « califat » autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], et d’autres groupes rebelles syriens, comme le « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution »], implanté à al-Tanf.

    À noter que cette présence militaire américaine a récemment fait l’objet d’un débat à la Chambre des représentants, à l’initiative de Matt Gaetz, un élu républicain de Floride. Celui-ci avait en effet déposé une résolution exigeant le départ des forces américaines de Syrie. Résolution qui a finalement été rejetée par 321 voix contre 103.

    L'Humanité

    Violences policières: un cheminot grièvement blessé à l’oeil

    Actu

    Quarante huit heures après la journée nationale de mobilisations de jeudi 23 mars, les témoignages s’accumulent concernant des interventions policières à l’encontre de militants syndicaux identifiés comme tel dans les cortèges.

    Stéphane Guérard

    L’information est venue du syndicat Sud-Rail. Un militant du syndicat cheminot a été grièvement blessé à l’oeil lors de la manifestation jeudi à Paris contre la réforme des retraites. Selon Christophe Huguet, délégué Sud-Rail du Technicentre Sud-Est Européen, à Villeneuve-Saint-Georges, où travaille son collègue,  « le chirurgien lui a dit qu’il ne verrait plus de l’oeil à gauche. Il a été opéré la nuit dernière et on a reçu cet après-midi un message rédigé par lui via sa famille ». Selon le délégué syndical, cité par l’AFP, « ça s’est passé à Paris, en tête du cortège, juste avant d’arriver à l’Opéra. On pense qu’il a reçu un éclat de grenade de désencerclement mais on ne sait pas encore précisément ». Dans un communiqué, Sud-Rail a dénoncé  « l’explosion des violences policières. (...) Nous mettons en garde le gouvernement sur sa stratégie de répression du mouvement social pour tenter de le faire taire. (...) Ces violences dans les manifestations doivent cesser immédiatement ».

    🔴 Le gouvernement a franchi la ligne de trop ! Un militant a perdu un œil suite à l’utilisation de grenade de désencerclement. SUD-Rail lui apporte un immense soutien ainsi qu’à ses proches. Cette agression ne restera pas impunie. Nous appelons les cheminots à cesser le travail.

    — SUD-Rail Fédération (@Fede_SUD_Rail) March 25, 2023

    Vendredi, le président du syndicat UNSA s’était lui-même fait l’écho de ces incidents en tête du cortège parisien. De son côté, Simon Duteil, co-délégué général du syndicat Solidaires, a témoigné de  « camarades syndicalistes qui étaient dans des cortèges syndicaux qui se retrouvent à l’hôpital et qui ont été ciblés volontairement ».

    « On avait des chasubles, des badges »

    A Rennes, le cortège a aussi été confronté à une intervention musclée des forces de sécurité, alors que des incidents avaient lieu en amont de la manifestation avec des personnes venues les affronter.  « L’intersyndicale, pourtant clairement identifiée, a été gazée et visée par le canon à eau », a dénoncé le secrétaire départemental de Force Ouvrière (FO), Fabrice Lerestif.  « On avait des chasubles, des badges, c’était marqué +sécurité+ (...) Et clairement, c’était le service d’ordre et les secrétaires généraux qui ont été visés », a confirmé son homologue de la CGT d’Ille-et-Vilaine, Dominique Besson-Milord.

    La directrice de cabinet du préfet a affirmé auprès de l’AFP qu’ « ils sont arrivés sur la place de la République au moment où une opération était en cours, des sommations avaient été faites parce qu’il y avait eu des agressions et des jets de projectiles. Ils se sont retrouvés au milieu de l’opération mais bien évidemment, il n’y a jamais eu la volonté de les cibler. »

    Mobilisations retraitesviolences policièressud-railRéforme des retraites
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    Marine nationale : La DGA donne son feu vert à la production des sept dernières vedettes de soutien à la plongée

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

    En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

    Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

    Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

    « Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

    La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

    Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

    Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

    France24 - World

    'Hotel Rwanda' hero Rusesabagina to be freed from prison

    Issued on: 24/03/2023 - 15:56

    FRANCE 24 Follow

    Rwanda said on Friday it has commuted the 25-year jail sentence against ailing "Hotel Rwanda" hero Paul Rusesabagina, a fiercely outspoken critic of President Paul Kagame who has been held behind bars for more than 900 days.

    The announcement comes less than two weeks after Kagame said Kigali was looking into resolving Rusesabagina's case, which has been a cause of concern for the West and global rights groups.

    "Paul Rusesabagina and (co-defendant) Callixte Nsabimana have had their prison sentences commuted by presidential order, after consideration of their requests for clemency," government spokeswoman Yolande Makolo told AFP, without disclosing when they would be released.

    "No one should be under any illusion about what this means, as there is consensus that serious crimes were committed, for which they were convicted," Makolo added.

    The sentences of another 18 people convicted of terrorism offences alongside Rusesabagina in September 2021 have also been commuted, she said, highlighting the role of the United States and Qatar in the case.

    Rusesabagina will fly to Doha and then go on to the United States after his expected release, the Qatari government said Friday.

    Now 68, Rusesabagina, was jailed after a trial his supporters denounced as a sham that was plagued with irregularities. He has now been detained for 939 days, according to the Free Rusesabagina website.

    His family has long warned about Rusesabagina's deteriorating health and has voiced fears he could die in prison.

    A court in May 2022 upheld the sentences against Rusesabagina and most of his 20 co-defendants who were jailed for between three and 20 years for backing an armed group. 

    Rusesabagina was the manager of a Kigali hotel and is credited with helping to save about 1,200 lives during the 1994 genocide in which about 800,000 people were slaughtered, mainly Tutsis but also moderate Hutus.

    Rusesabagina, whose story inspired the Oscar-nominated 2004 movie "Hotel Rwanda" starring US actor Don Cheadle, became a vocal critic of Kagame, founding his own party.

    He emerged as a staunch government critic whose tirades against Kagame led him to be treated as an enemy of the state.

    Rights groups accuse Rwanda - ruled with an iron fist by Kagame since the end of the genocide - of cracking down on free speech and opposition.

    'Wrongfully detained'

    Speaking via videolink at the Global Security Forum in the Qatari capital Doha on March 13, Kagame had signalled a possible softening in Rwanda's approach on Rusesabagina's case.

    "There is discussion, there is looking at all possible ways of resolving the issue without compromising the fundamental aspects of that case. I think there is going to be a way forward," he said at the time.

    Kagame's press secretary Stephanie Nyombayire said on Friday that Rwanda’s decision to release Rusesabagina was "the result of a shared desire to reset US-Rwanda relationship."

    Last year, the United States said Rusesabagina - who holds Belgian citizenship and a US Green Card - was "wrongfully detained" after a plane carrying him to Burundi was diverted to Rwanda in August 2020.

    Also in 2022, the UN Working Group on Arbitrary Detention issued an opinion concluding that Rusesabagina had been "abducted" and that his detention was "arbitrary".

    Rusesabagina's family said he was tricked into travelling from his US home with the promise of work in Burundi and that he has been tortured while in detention.

    He was accused of supporting the National Liberation Front (FLN), a rebel group which is blamed for attacks inside Rwanda in 2018 and 2019 that killed nine people.

    Rusesabagina denied any involvement in the attacks, but was a founder of the Rwandan Movement for Democratic Change (MRCD), an opposition group of which the FLN is seen as the armed wing.

    US Secretary of State Antony Blinken and rights groups have raised the case with Rwanda, although Kagame said last year that the United States could not "bully" him into ordering a release.

    Rusesabagina's family last year filed a $400 million lawsuit in the United States against Kagame, the Rwandan government and other figures for allegedly abducting and torturing him.

    In 2005, Rusesabagina received the highest US civilian award, the Presidential Medal of Freedom.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EYE ON AFRICA

    UK's Braverman expected in Rwanda over asylum seeker deal

    EYE ON AFRICA

    Leaked UN report cites 'substantial evidence' of Rwanda supporting M23 rebels

    EYE ON AFRICA

    Rwanda-backed rebels stirring ethnic divisions in DR Congo, HRW says

    Valeurs Actuelles

    “J’en appelle au gouvernement”

    Valeurs actuelles. Crise de l’offre, des conditions de financement, ajout de normes environnementales, l’effondrement du marché du logement neuf est-il profond et durable ?

    Pascal Boulanger. ​La promotion immobilière est confrontée, depuis les dernières élections municipales de 2020, à une crise de l’offre. Les maires délivrent de moins en moins de permis. À cela vient se surajouter, depuis septembre 2022, une crise de la demande, qui s’explique par la hausse des taux, l’application du taux d’usure, les restrictions d’accès au crédit appliquées par certains réseaux bancaires. Les particuliers, les bailleurs sociaux, les investisseurs institutionnels ont déserté le marché du neuf. C’est un fait. Parce qu’elle est multifactorielle, cette crise, en l’absence de mesures fortes et immédiates, sera profonde et durable.

    ​Pourquoi n’arrive-t-on plus à construire suffisamment de logements neufs ?

    ​L’adage “maire bâtisseur, maire battu” s’est confirmé lors des dernières élections municipales. De nombreux maires, notamment dans de grandes métropoles, se sont fait élire sur un programme visant à ne plus construire. Sans compter que les plans locaux d’urbanisme, pourtant votés par les collectivités, ne sont appliqués qu’à hauteur de 65 %. Cela veut dire que là où l’on peut construire 100 logements neufs, seulement 65 sortent de terre.

    Il faut se mobiliser pour rendre le « pouvoir d’habiter » à nos concitoyens.

    ​Moins de permis délivrés et des opérations moins denses expliquent pourquoi on ne construit pas suffisamment. Une étude de l’ESCP Junior Conseil, début 2023, évalue les besoins à 450 000 logements neufs par an. Or, seulement 370 000 logements sont construits en moyenne chaque année. Au lieu de résorber le déficit, on le creuse.

    ​Cette crise va-t-elle entraîner une répercussion à la hausse du coût d’acquisition ou des loyers ?

    ​C’est d’ores et déjà le cas. Les dépenses liées au logement peuvent représenter 30 %, voire 40 %, du budget des ménages, notamment pour les plus modestes.

    ​Pour permettre à nos concitoyens de retrouver du pouvoir d’achat, il faut se mobiliser pour leur rendre le “pouvoir d’habiter”. Il y a trente ans, les jeunes couples pouvaient acquérir leur premier logement. C’est hélas de moins en moins vrai aujourd’hui.

    ​Vous en appelez au président de la République, quelles sont vos solutions ?

    ​La FPI a lancé un cri d’alarme lors de son congrès de Strasbourg, le 7 juillet 2022, en préconisant la mise en œuvre de mesures fortes et immédiates destinées à aider les parties prenantes de l’acte de construire (maires, acquéreurs, professionnels de l’immobilier). La FPI propose de flécher une part de la TVA immobilière (perçue sur la vente des logements collectifs neufs) vers les communes bâtisseuses pour tout logement construit au-delà de la moyenne de production constatée sur les trois dernières années. Cette mesure créera un choc psychologique. Le “héros” de la ville ne sera plus celui qui aura empêché un projet de se réaliser, mais au contraire le maire qui, grâce à ces moyens financiers complémentaires, aura la capacité financière de rénover une école, construire une crèche, entretenir les équipements sportifs, etc.

    ​Depuis septembre, il est également nécessaire d’intervenir pour soutenir la demande, c’est-à-dire les acquéreurs. De nombreuses mesures, qui seraient temporaires pour relancer la machine, sont sur la table : pourquoi ne pas supprimer le taux d’usure ? Pourquoi ne pas prévoir une mesure fiscale forte et elle aussi temporaire en faveur des particuliers ? L’heure n’est pas à la réflexion, mais à l’action.

    Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.valeursactuelles.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Violent clashes erupt over agro industry water megabasins project in western France

    Issued on: 25/03/2023 - 15:25

    NEWS WIRES

    French security forces again clashed with protesters Saturday as campaigners sought to stop the construction of reservoirs for the agricultural industry in the southwest of the country, AFP correspondents said.

    The violent scenes in Saite-Soline in western France came after days of violent protests nationwide over President Emmanuel Macron's pension reform that prompted the cancellation of a visit by King Charles III of the UK.

    A long procession set off late morning, comprising at least 6,000 people according to local authorities and around 25,000 according to the organisers.

    More than 3,000 members of the security forces were deployed, with "at least 1,000" potentially violent activists, including some from Italy, present, officials said.

    Around the construction site, defended by the police, violent clashes quickly broke out between the security forces and radical militants, AFP correspondents said.

    Multiple projectiles and improvised explosives were thrown by protesters, with police responding with tear gas and water cannon.

    "While the country is rising up to defend pensions, we will simultaneously stand up to defend water," said the organisers gathering under the banner of "Bassines non merci" ("No to reservoirs, thank you").

    Eleven people were already detained after police seized cold weapons, including petanque balls and meat knives, as well as explosives.

    The protest movement against the pension reform have turned into the biggest domestic crisis of Macron's second mandate, with daily clashes in the streets of Paris and other cities between police and protesters.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Winter drought

    Faced with summer restrictions, this is how France uses its water

    France set to cut hot water in public buildings to save energy

    Clashes as thousands march in France against agro industry water 'megabasins'

    L'Humanité

    Yohan Martin, pompier droit dans ses bottes

    Actu

    Le professionnel a été sanctionné pour avoir témoigné son opposition contre la réforme des retraites sur le site de « l’Humanité ». Et il n’est pas le seul à faire les frais de cet engagement.

    Stéphane Guérard

    Intègre, Yohan Martin l’est. Aussi, quand une centaine de personnes se joignent à un rassemblement de soutien à ce pompier professionnel et représentant élu CGT au service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Essonne, convoqué par sa hiérarchie pour avoir osé expliquer son opposition au projet de réforme des retraites dans une vidéo diffusée par « l’Humanité », le syndicaliste pense d’abord à remercier ce comité spontané pour la défense du collectif qu’est l’action syndicale. « Je vous remercie d’avoir permis de rappeler que nos actions sont des décisions communes. Mais surtout, nous avons soutenu ce matin la liberté d’expression. Fier d’être sapeur-pompier, fier d’être à la CGT. »

    Secrétaire général du Sdis 91, Yohan Martin attend désormais l’éventuelle sanction de son employeur. Du fait de son mandat syndical, le pompier de 42 ans était pourtant tout à fait fondé d’affirmer à notre reporter les raisons de son opposition au recul de deux ans de l’âge légal, qui obligera ces acteurs des premiers secours à partir en retraite à 59 ou 60 ans. À cet âge-là, « il y a des missions qu’on va avoir du mal à réaliser sur les échelles ou en brancardage. Sans compter toutes les horreurs que l’on voit en mission et qui ajoutent un impact psychologique », dénonce-t-il.

    Le pompier n’est pas le seul à subir le vent mauvais qui souffle sur l’engagement militant et syndical. En témoigne le récent durcissement des interventions des forces de sécurité dans les grèves et les manifestations contre la réforme des retraites. Militante communiste et figure de la CGT du textile dans le Nord, Marie-Hélène Bourlard a ainsi été placée en garde à vue 3 heures durant le 14 mars. Des « outrages » lui ont été reprochés lors de l’évacuation manu militari du blocage du dépôt pétrolier d’Haulchin, tenu par de nombreux salariés en grève. Plus grave encore, quatre anciens salariés de RTE ont été jugés en février pour des actions menées, à l’été 2022, dans le cadre d’une grève sur les salaires. Ceux-ci avaient enduré 96 heures de garde à vue dans les services de l’antiterrorisme de la DGSI avant d’être licenciés.

    Charivari
    Valeurs Actuelles

    Peur sur les banques

    Valeurs actuelles. Trois banques américaines ont fait faillite avant l’effondrement de Credit Suisse la semaine dernière. Où s’arrêtera le désastre ?

    Marc Touati. C’est un peu comme poser la question de savoir si le nuage de Tchernobyl pouvait s’arrêter à la frontière française. Il faut faire preuve d’humilité, le retour des faillites bancaires américaines est un signal dangereux. Il montre que des milliards de dollars ont été injectés dans la nouvelle économie sans discernement. Sur 800 licornes – ces entreprises valorisées au moins 1 milliard de dollars -, seules quinze entreprises sont rentables. Les banques ne peuvent pas continuer éternellement à les financer à perte. Elles commencent à payer la facture et n’ont sans doute pas fini. Oui, il existe des risques de nouvelles faillites des établissements spécialisés dans le financement de start-up. Si cela reste cantonné à ce secteur high-tech ou des cryptomonnaies, les marchés pourront résister. Mais rien ne dit que d’autres établissements bancaires aux métiers plus larges ne seront pas touchés. Le cas du Credit Suisse en est l’illustration.

    ​Vous aviez anticipé il y a quelques jours cette fragilité du Credit Suisse…

    ​Personne ne voulait voir les signes d’inquiétude. En réalité, cela fait des mois qu’on en parle, qu’on sait qu’il y a des créances douteuses, des malversations financières. Cet établissement, qui fut un fleuron bancaire dans les années 1990 et 2000, s’est effondré depuis 2010. L’action avait déjà chuté de 75 % en un an (et de 96 % depuis 2010). L’action ne cote plus que 70 centimes de franc suisse contre 10 francs l’an dernier (et 90 francs en 2016) ! Après l’annonce de délaissement de son principal actionnaire saoudien, le gouvernement suisse a annoncé qu’il viendrait en soutien. Le Credit Suisse, c’est Lehman Brothers en puissance. Autant la Silicon Valley Bank est sectorielle et constitue la seizième banque américaine, autant le Credit Suisse est un établissement européen diversifié de premier plan qui a de nombreux engagements aux États-Unis. C’est là le grand danger.

    ​Faut-il craindre un risque de contagion aux banques françaises ?

    ​La faillite des trois banques américaines a remis le sujet sur le devant de la scène. Mais les investisseurs et les épargnants n’ont pas tellement d’inquiétudes à avoir pour les banques françaises ; la BNP, les banques mutualistes comme le Credit agricole ou les Banques populaires sont solides. Mais on peut avoir des surprises, par exemple sur la Société générale. Il faut rester prudent sans paniquer.

    ​Le soutien apporté autant par les autorités financières que par les politiques des deux côtés de l’Atlantique est-il suffisant pour rassurer les Bourses mondiales ?

    ​Les autorités américaines ont sorti le grand jeu : elles ont garanti l’ensemble des dépôts bancaires des banques en faillite, ce qui représente pas moins de 173 milliards de dollars de dépôt pour SVB, et 89 milliards pour Signature (alors que l’assurance dépôt est normalement limitée à 250 000 dollars par compte en banque). Non seulement le gouvernement américain aide les dépositaires mais la Réserve fédérale risque aussi de ne pas augmenter ses taux comme elle le prévoyait. Cela peut paraître formidable mais elles montrent qu’elles sont encore dans une logique du “quoi qu’il en coûte”, alors même que cette politique a conduit à la formation de cette bulle high-tech.

    Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant en alimentant une bulle financière. On en paie aujourd’hui le prix.

    Le problème est que ceux qui proposent de rembourser tous les dépôts des banques américaines en faillite sont les mêmes que ceux qui avaient fait les erreurs précédentes de financement à tout va. Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant et ont continué à faire tourner la planche à billets en 2021 et 2022. Avec les conséquences que l’on connaît sur la formation de la bulle high-tech.

    ​Quelles conséquences aujourd’hui ?

    ​La fin de la bulle numérique et le risque de récession. Aujourd’hui, les Occidentaux sont pris à leur propre piège. Cette fuite en avant et ce déni de réalité des dirigeants monétaires européens et américains ont conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui. La Fed est prise en otage ; si elle arrête de monter ses taux pour sauver les banques et qu’elle réactive sa planche à billets, elle va réalimenter l’inflation. Mais si elle remonte les taux, l’inflation va certes baisser mais le risque continuera à peser sur les banques.

    ​L’enjeu est de retrouver la crédibilité des marchés. Les banques centrales européennes et américaines ont perdu la confiance des investisseurs. Elles ont assuré du cash, les taux n’augmentent plus mais c’est une solution de court terme. Le fait de garantir tous les dépôts est une solution hasardeuse. Elles ont voulu éviter un rush bancaire et ont préféré payer. Il faut à présent assainir le système, quitte à organiser certaines faillites de banques parce qu’elles ne sont pas viables. Regardez, HSBC a racheté la filiale britannique de Silicon Valley Bank pour une livre sterling symbolique. UBS est sur le point de reprendre le Credit Suisse. Finalement, Lehman Brothers, c’était une faillite soudaine. Là, on organise la faillite en revendant des actifs à d’autres banques.

    ​Et que penser de la BCE qui vient de relever de 50 points de base ses taux directeurs ?

    ​L’Europe est économiquement en danger, n’oublions pas qu’elle enregistre beaucoup plus d’inflation qu’outre-Atlantique. La BCE n’a pas fait le job. Elle remonte ses taux alors même qu’à la fois les risques de récession et d’inflation ne sont pas maîtrisés. Il y a encore quelques mois, sa présidente, Christine Lagarde, affirmait que l’inflation venait de nulle part. Cela pose un gros problème de crédibilité.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    'A troubled moment' - what is going on at the BBC?

    Hopes of a possible reprieve over the closure of a BBC institution, problems caused by a crash on Top Gear, a row over the suspension of the BBC's most highly paid star...

    The BBC seems be having a troubled moment - but for anyone who follows the broadcaster's fortunes, there is a strong sense of deja-vu.

    The decision to save the BBC Singers from closure is far from the first time the BBC has tried to make a cut only for it to think again.

    In 2010, the BBC abandoned plans to close down its radio stations 6 Music and the Asian Network after protests from listeners and the music industry.

    The head of radio in those days is now the director general of the BBC, Tim Davie.

    He was also the one who faced the flak when the BBC's highest-paid presenter was taken off air after days of front page headlines and widespread criticism. Back then it was Jonathan Ross who was in trouble. Fifteen years later, it was Gary Lineker.

    And just before the Jonathan Ross scandal, Richard Hammond made front page news after a crash on Top Gear.

    These are recurring problems, not just for Tim Davie, but for all recent directors general. Managing talent, cutting costs and providing an entertaining service that the public perceives as justifying the licence fee are the corporation's perpetual spinning plates. Every few years, one of them takes a tumble. Sometimes, it's two or three.

    However, there is also a fourth plate, the government. The BBC's need to cut costs is driven by the government's decisions on the licence fee. The arguments about impartiality that led to the brief suspension of Gary Lineker are, in part, fuelled by a view from many Conservative MPs that the BBC has an institutional metropolitan, liberal bias.

    Normally, when the BBC is beset by a series of calamities and runs into trouble with the government of the day, it is the moment for the people who oversee the BBC to speak up.

    In 2010, the man who stepped in and saved 6 Music was the BBC Chairman, Sir Michael Lyons. In 2012, when the Savile scandal engulfed the corporation, the man seeking answers and appearing on air was the BBC Chairman, Lord Patten. However, in 2023, the current BBC Chairman has kept a rather lower profile.

    Richard Sharp, a former Conservative party donor and a good friend of Boris Johnson, is maintaining a very "behind the scenes" role. It is perhaps unsurprising, given that he himself is the subject of two ongoing inquiries.

    One, by the Commissioner for Public Appointments, is looking into how he was given his job at the BBC; and what he may or may not have revealed about his involvement in an £800,000 loan guarantee to Boris Johnson.

    The second, by the BBC itself, is looking at his disclosures about any potential conflicts of interest after he arrived.

    And, with a recent session of Prime Minister's Questions in the House of Commons dominated by questions about the BBC, impartiality and independence from the government, it is an issue that is not, for the moment, going away.

    However, it is worth noting that the BBC has a long history of troubles and making headlines. The BBC's first broadcast took place in November 1922 and it took a mere five months before the first official inquiry in to its future was held.

    The Sykes Committee pondered long and hard about the licence fee and what sort of funding the BBC needed to entertain the nation. Its chairman also had thoughts on the relationship with the government. I'll leave you with a quote from Sir Frederick Sykes, from 1923.

    "If [the BBC] became even suspected of being an instrument of the government, the influence of the service would be destroyed."

    One hundred years on from that first BBC inquiry, the same question, the same issue persists.

    Problems about choirs, Top Gear and highly paid presenters are just part of the job of running the BBC.

    However, the BBC cannot do anything about its chairman beyond asking questions.

    The previous BBC Chairman, David Clementi, did write to the government with concerns that the process of appointing his successor seemed to have been taking place even before the job had been advertised.

    However, Tim Davie has made impartiality his foundation stone, and that is an issue that is intimately tied to the question of independence and resolving the questions about the man at the top of the BBC.

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    Germany reaches deal with EU on phaseout of combustion engines

    Issued on: 25/03/2023 - 12:10

    NEWS WIRES

    The European Union and Germany have reached a deal on the future use of combustion engines, officials said on Saturday, an issue that has been closely followed by the auto industry.

    The bloc and its largest economy had been at odds over the planned 2035 phase-out of CO2-emitting cars, but leaders signalled in recent days that they were close to a resolution.

    Germany had wanted assurances that new combustion engine cars can be sold beyond the deadline if they run on e-fuels - a request supported by parts of Germany’s powerful car industry.

    “We have found an agreement with Germany on the future use of e-fuels in cars,” Frans Timmermans, head of EU climate policy, said on Twitter.

     

    We have found an agreement with Germany on the future use of efuels in cars. We will work now on getting the CO2-standards for cars regulation adopted as soon as possible, and the Commission will follow-up swiftly with the necessary legal steps to implement recital 11.

    March 25, 2023

     

    German Transport Minister Volker Wissing said “the way is clear” with the agreement reached late Friday.

    “Vehicles with internal combustion engines can still be newly registered after 2035 if they fill up exclusively with CO2-neutral fuels,” he said in a post on Twitter.

    (Reuters)

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    EU reaches deal on law banning sale of new fuel-powered cars starting 2035

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    L'Humanité

    Christian Béraud : « Il faut intervenir plus fortement dans le soutien au commerce local »

    Actu

    Défendre la boutique de proximité et de centre-ville est un enjeu économique, social et d’aménagement du territoire, assure le maire Christian Béraud d’Arpajon, membre de l’association Centre-ville en mouvement.

    Pierric Marissal

    Les fermetures de dizaines de boutiques de prêt-à-porter et de chaussures, avec les suppressions des milliers d’emplois qu’elles entraînent, sont aussi des drames pour les villes. Christian Béraud, maire d’Arpajon, vice-président de l’agglomération Cœur d’Essonne en charge du commerce et de l’emploi, et membre de l’association Centre-ville en mouvement, nous livre son analyse et ses solutions.

    Quel regard portez-vous sur les nombreuses fermetures de boutiques de prêt-à-porter ?

    C’est un mouvement de fond qu’on voit depuis quelque temps. Il y a plusieurs facteurs qui l’expliquent, comme la progression du e-commerce, les difficultés financières et de gestion de certaines chaînes de vêtements… Et le Covid a fortement accentué tous ces problèmes. Dernièrement, la hausse des prix fait que les ménages vont en priorité vers l’alimentaire, vers l’essentiel, la baisse de pouvoir d’achat n’a donc pas arrangé les affaires du prêt-à-porter. Voilà pour le tableau général. Ensuite, les grandes marques qui ferment leurs boutiques les unes après les autres étaient plutôt présentes dans les grandes villes ou les centres commerciaux. Les enseignes des centres de villes petites et moyennes sont le plus souvent des indépendants, qui proposent un choix de vêtements moins standardisés. Ils ont aussi besoin d’écouler moins de volume que les grandes enseignes. Résultat, même s’ils connaissent des difficultés, ils résistent mieux.

    Que faire pour redynamiser les centres-villes ?

    Il faut aménager des centres plus agréables, dans lesquels on aime se balader. Mais c’est difficile. C’est un sujet d’aménagement du territoire, de mobilité et d’accessibilité, mais aussi de logement. Ce n’est pas tout d’avoir de belles boutiques en rez-de-chaussée, il faut aussi que les appartements au-dessus soient attractifs. Un centre-ville est un véritable projet économique et social. Pour cela, le programme « Action cœur de ville » apporte un soutien déterminant. Il importe aussi de stopper le développement des zones commerciales en périphérie, qui, en plus, s’implantent souvent sur les terres agricoles, quand on devrait défendre les circuits courts.

    Mais, le changement des modes de consommation, vers toujours plus de e-commerce, me semble inéluctable. Et puisqu’il est là, que les habitudes sont prises, autant essayer de le maîtriser, de l’encadrer, plutôt que de s’épuiser à le combattre.

    Vous pensez à encourager des plateformes de e-commerce locales ?

    Tout à fait. Cela aurait vraiment du sens de proposer en ligne des produits présents dans les boutiques physiques de nos villes, pour défendre les produits et l’emploi local, quand le gros de ce qu’on achète sur les grandes plateformes vient de Chine. On a commencé à parler de ce genre d’outil pendant le Covid, mais c’est une évolution que les petits commerçants n’ont pas vraiment prise. Ce genre de plateforme ne peut que se concevoir à l’échelle d’un territoire. D’ailleurs, les intercommunalités pourraient intervenir plus fortement dans le soutien au commerce local, car elles laissent les communes agir trop souvent seules.

    CommercePrêt-à-portercommunes
    L'Humanité

    La crise immobilière colle aux Basques

    Actu

    Au Pays basque, se loger est devenu un enfer pour les habitants. En cause, la spéculation et la hausse du nombre de résidences secondaires et meublés touristiques qui provoquent une raréfaction du nombre de logements et une explosion des prix.

    Andrea De Oliveira

    Heureux Basques, jouissant tout à la fois de l’immensité océane, de la majesté des montagnes et de vallées verdoyantes. Vivre au pays est pourtant devenu un parcours d’obstacles dressés par le marché. Une situation grave à l’image de celle de Johanna Camy, dont la santé et la famille ont été brisées par le mal-logement.

    Les femmes, premières victimes du mal-logement

    Elle emménage en 2019 dans un appartement où elle pense s’installer durablement, mais, au bout de deux ans, elle doit partir, le propriétaire affirmant vouloir y habiter. Il est de ces nombreux propriétaires de la région qui ne respectent ni les locataires ni les lois en louant un appartement meublé d’objets défectueux et sales, parsemé de souris mortes. Il demande un an de loyers d’avance et a, en réalité, reloué rapidement le logement à une autre famille, avec un loyer plus cher, sans se soucier des conséquences.

    Il est de ces nombreux propriétaires de la région qui ne respectent ni les locataires ni les lois en louant un appartement meublé d’objets défectueux et sales, parsemé de souris mortes

    Pour Johanna, ça a été un désastre : « J’ai contacté tous les logements d’urgence, je disais que je n’avais plus de toit mais ils n’avaient pas de place. » Partie chez sa mère et faute de place pour toute sa famille, elle a « vécu dehors dans un cabanon en bois et tôle, froid et humide l’hiver, avoisinant les 45 degrés l’été ».

    Elle a éprouvé comme beaucoup d’autres dans la région une période « douloureuse » qui « a éclaté la famille » et sa « santé mentale et physique ». Après un an de cauchemar, elle a finalement obtenu un logement social mais « pour 2 personnes au maximum ». Elle doit donc rester séparée d’une de ses filles.

    Aujourd’hui, avec l’association Alda qui l’épaule, elle n’attend qu’une chose des propriétaires : « Qu’ils se rendent compte qu’ils détruisent des vies. »

     Plus de logements secondaires que de logements privés à louer

    Depuis plusieurs mois, les associations EH Bai, Alda ou encore Ostia interpellent les pouvoirs publics et manifestent leur besoin d’aides non plus seulement dans la rue mais en envahissant des propriétés, comme celle de Bruno Le Maire, le 11 juillet 2022, ou encore des agences immobilières, des résidences et des appartements de vacances. Des actions récentes qui témoignent d’une véritable détresse face à la situation.

    Les causes de cette crise du logement dévastatrice sont à rechercher dans la logique folle du marché immobilier. D’après les militants d’Alda, il y a « plus de logements secondaires que de logements privés à louer, déplorent-ils. Le droit d’avoir un logement ne peut plus passer derrière celui d’en avoir deux ».

    Chez EH Bai, on note que « le nombre de résidences secondaires représente 21 % des logements ». D’après l’Insee, il a quasiment doublé entre 1999 et 2019 passant de 27 000 à près de 43 000.

    D’après l’Insee, le nombre de résidences secondaires a quasiment doublé entre 1999 et 2019 passant de 27 000 à près de 43 000.

    À ce phénomène s’ajoute la quantité de plus en plus importante de logements meublés de tourisme permanent. Les professionnels du secteur en dénombrent « au moins 11 000 », selon Alda. Un nombre qui a augmenté de 130 % entre 2016 et 2020, d’après l’Agence d’urbanisme Atlantique & Pyrénées (Audap).

    Locations de courte durée partout… Logements à  l’année nulle part !

    Avec l’explosion du nombre de logements de type « Airbnb », « des pratiques frauduleuses » apparaissent massivement. Plusieurs propriétaires louent, en effet, leurs logements à l’année à des habitants basques sous contrat étudiant de neuf mois entre octobre et juin afin de pouvoir les relouer au prix fort pendant l’été. Une pratique illégale si le locataire n’est pas étudiant.

    Un préavis de départ… en arrivant

    Pire encore, d’autres mettent en location des logements sans limite de temps mais « en demandant un préavis de départ aux locataires lorsqu’ils arrivent » afin d’avoir également un logement libre pour la période estivale.

    Ce contexte pèse lourdement sur les Basques, alors obligés de quitter leur logement et de trouver un hébergement temporaire chez un proche ou dans un camping le temps que l’été passe. Ironie du sort, il n’est pas rare qu’ils retournent dans le même logement avant de se retrouver dans la même situation l’année suivante.

    25 % de la population qui est locataire consacre plus de 40 % de ses revenus au paiement de son loyer, tous âges confondus » Mediabask

    Les Basques se voient contraints d’accepter des situations pourtant parfaitement illégales. Les loyers sont en effet trop chers pour bon nombre d’habitants. « 25 % de la population qui est locataire consacre plus de 40 % de ses revenus au paiement de son loyer, tous âges confondus », d’après Mediabask.

    Logement, le grand oublié du pouvoir d’achat

    EH Bai explique, pour sa part, que cela empire puisque « la tension d’il y a quelques années sur les logements des communes du littoral, comme Biarritz, nous la vivons désormais jusque dans les terres ». L’association dénonce ainsi la prédominance d’un « enjeu spéculatif plutôt que celui de mettre un toit sur la tête des gens ».

    Tout est devenu trop cher

    Une problématique qui touche directement Fabrice Dupont. Il vit depuis 18 ans dans son appartement, il doit désormais le quitter à cause d’un congé pour vente. Sauf « qu’il n’y a rien à louer pour moi, tout est devenu trop cher ».

    À 59 ans, vivant avec une pension d’invalidité, il subit une situation psychologiquement insoutenable avec « la pression de l’agence immobilière menaçant de problèmes avec les huissiers ».

     Quand on cherche un logement, on a l’impression d’être en concurrence avec toute la France ». Fabrice qui doit quitter son logement pour congé pour vente

    De nombreux habitants doivent donc quitter le littoral. « Quand on cherche un logement, on a l’impression d’être en concurrence avec toute la France », se désole Fabrice. Faute de moyens financiers suffisants et de stabilité du logement, « ici, dans le meilleur des cas, les gens vont à l’intérieur des terres, voire quittent le territoire ». S’éloignant ainsi bien souvent des centres d’activités, des transports et de leur travail.

    Face à la situation de plus en plus problématique, les élus locaux tentent de trouver des réponses. La communauté d’agglomération Pays basque (CAPB), regroupant les élus de 24 communes, travaille sur des mesures visant à enrayer le phénomène actuel. Ainsi, pour 2023, la CAPB met le logement en priorité avec la construction de 1 200 logements sociaux par an et la création d’une charte pour contenir les prix des logements.

    Créer un statut de résident basque

    Les associations poussent, pour leur part, plusieurs mesures afin de lutter contre la crise du logement basque. Alda propose un plafonnement des prix du loyer au mètre carré, le respect de l’interdiction d’augmenter le loyer entre deux locataires, ainsi que l’encadrement de l’accession aux logements sociaux aux personnes qui en ont le plus besoin.

    EH Bai ajoute que si, « en termes de logement, il n’y a pas de mesure magique, il faut prendre un arsenal de dispositions pour toucher toutes les mailles du problème ». L’association propose un statut de résident basque donnant le droit à la propriété sur le territoire aux personnes vivant sur le territoire, le déplafonnement de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (60 % actuellement) et la suppression de l’abattement fiscal de 70 % sur les revenus locatifs touristiques.

    Toutefois, les associations Alda et EH Bai se réjouissent d’une mesure forte votée par la CAPB : la compensation sur les locations de meublés touristiques. Une mesure votée le 9 juillet par 97,7 % de l’assemblée de la CAPB, obligeant les propriétaires à mettre à louer annuellement un logement pour chaque logement touristique loué plus de 120 jours par an sur le territoire.

    Cette mesure est un rayon de soleil redonnant espoir aux locaux souhaitant voir « le modèle touristique actuel changer pour être plus soutenable pour les Basques et la planète, car le “no limit” a des limites ».

    Logementpays basquePrécarité
    France24 - World

    Powering Europe's energy transition: EU bets on 'clean' hydrogen

    Issued on: 24/03/2023 - 18:20

    Armen GEORGIAN Follow

    Hydrogen accounts for less than two percent of the EU's energy production. It’s been used in various industries for some time, but those processes have relied on natural gas, leading to CO2 emissions. The EU's ambition is to turn hydrogen from a polluting niche market to a clean mass market. Renewable hydrogen is seen as crucial for Europe to meet its international climate commitments, and to limit its dependence on natural gas providers, be that Russia or other countries. But how does this complex transformation happen in practice? We discuss the issue with two MEPs.

    Programme produced by Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Klemen GROŠELJ, Slovenian MEP, Renew Europe group
    • Damian BOESELAGER, German MEP, Group of the Greens/EFA

    EU strikes key deal on carbon trading to slash emissions by 2030

    EU agrees on ‘carbon mechanism’ for industrial imports, making ‘the polluter pay’

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Dispatch

    In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

    Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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    By Jeffrey Gettleman

    KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

    With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

    But then his face suddenly softened, saddened.

    “All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

    Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

    But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

    “People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

    She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

    “There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

    The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

    “We’re like coconuts,” she said.

    Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

    The State of the War

    Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

    “During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

    Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

    In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

    I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

    Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

    “You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

    On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

    One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

    But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

    As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

    Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

    It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

    At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

    As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

    “What is it?” I asked.

    We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

    Why was she crying now?

    “Because these people are good,” she said.

    If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

    We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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    L'Humanité

    Sur la piste des crimes, Quais du polar à Lyon

    Nos recommandations culturelles

    Avis aux amateurs de roman noir et autres détectives en herbe : le festival international Quais du polar ouvre ses portes le 31 mars.

    Muriel Steinmetz

    La 19e édition de Quais du polar aura lieu du 31 mars au 2 avril, à Lyon. Au menu, pas moins de 125 auteurs de 18 nationalités. L’Espagne est à l’honneur avec des cadors : Victor del Arbol, Javier Cercas, Rosa Montero. Quais du polar permet de prendre le pouls d’un genre en mue perpétuelle, qui renoue, ces temps-ci, avec le roman d’espionnage. Le polar, reflet de l’état des sociétés contemporaines, donne des clés pour nos présents troublés. En hors-d’œuvre, nous proposons quatre critiques de livres d’auteurs de nationalités différentes. Chez Ivy Pochoda (née à Philadelphie, grandie à Brooklyn), le roman noir met en lumière des femmes que personne n’écoute… Chez Michaël Mention, le père d’une enfant assassinée cherche à se venger… Le héros de Jacky Schwartzmann est conseiller principal d’éducation dans le collège d’une cité sensible, comme on dit. La drogue y circule… Enfin, dans le polar écrit à quatre mains par Olivier Truc et Rosa Montero, l’enquête, menée dans les milieux de la prostitution, donne du fil à retordre à un policier lyonnais venu prêter main-forte à une inspectrice espagnole.

    Narcopolar et chronique sociale sous psychotropes

    Il faut prendre « Shit ! », le titre du nouveau roman de Jacky Schwartzmann, dans son acception polysémique. Ce shit désigne à la fois la substance psychotrope et les ennuis qui l’accompagnent. Jacky Schwartzmann a le sens de la formule et un talent pour transformer le quotidien tragique en comédie. Thibault Morel, CPE dans un collège, vit à Besançon dans le quartier de La Planoise. De gauche, tendance bobo, il paie au prix fort son désir de se confronter au réel. Son immeuble abrite un four (une zone de deal) contrôlé par des trafiquants albanais. Un règlement de compte plus tard, le four n’a plus de patron. Avec sa voisine Mme Ramla, Thibault découvre la cache. Ils décident de relancer le trafic. Entre narcopolar et chronique sociale, Schwartzmann convoque des Robins des bois contemporains, pieds nickelés de la débrouille. Un livre drôle, tendre et incisif.

    Une vengeance thérapeutique

    Auteur prolifique, Michaël Mention aime à la fois allier musique et littérature et voyager à travers les époques. Depuis son premier roman, en 2008, il erre de la Grande-Bretagne aux États-Unis, revisite l’histoire des Black Panthers ou les dessous d’un match de football. Dans « les Gentils », il plante son récit dans la France de Giscard. Franck, le protagoniste, est un disquaire hanté par la mort de sa fille, victime collatérale du minable braquage d’une boulangerie. L’enquête piétine, sa femme l’a quitté pour refaire sa vie. Mais lui refuse l’impunité. Croît en lui le désir de vengeance. Au fil d’un périple éprouvant, où les points parisiens de revente de drogue finissent par mener à la jungle amazonienne, l’auteur colle aux basques de son personnage qui s’inflige un véritable chemin de croix. Un beau livre haletant où l’ironie se mêle au désespoir et renvoie à une France de 1978 qui, sur fond de crise économique, balance entre racisme décomplexé et solidarité de classe.

    Deux flics et une intrigue à quatre mains

    Une femme, vêtue d’une robe noire, est retrouvée ligotée dans un container du port de Barcelone. L’inconnue, baptisée Maria, a perdu la mémoire, porte des traces de coups et semble avoir été agressée sexuellement. Très vite, les policiers catalans comprennent qu’une partie de la solution se trouve à Lyon, d’où vient le container. C’est le début d’une collaboration entre Erik Zapori, flic à la brigade de répression du proxénétisme de Lyon, et la très sérieuse inspectrice Anna Ripoll. Dans le cadre d’un partenariat avec le festival Quais du polar, le Français Olivier Truc et l’Espagnole Rosa Montero ont joué le jeu du cadavre exquis entre deux langues et deux pays, ancrant une intrigue policière efficace dans les milieux de la prostitution avec flics véreux et des truands patibulaires à tous les étages.

    Elles, silenciées par le mépris

    Violence, sexe, drogue. Ces termes règnent en maître dans la prostitution. Que répondre aux femmes qui sont confrontées au pire et ne sont réduites qu’à cette condition ? Négligence et silence. « Ce qui compte, c’est comment on se démerde dans le noir », écrit Ivy Pochoda.

    Dans ce thriller classé parmi les meilleurs de 2020 par le « New York Times », l’autrice enferme le lecteur dans le huis clos d’un quartier de Los Angeles. Quinze ans plus tôt, l’assassinat de prostituées n’avait soulevé aucun intérêt. Six femmes, six points de vue se mêlent autour de ce drame qui semble refaire surface.

    « Ces femmes-là » raconte l’histoire de celles qu’on veut faire taire, ou qui ont cessé de crier. De la solitude face à l’injustice. L’occasion de rappeler que la hiérarchie sociale empêche également d’entendre la parole des victimes.

    polars
    Valeurs Actuelles

    Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

    Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

    Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

    Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

    ​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

    ​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

    ​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

    ​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

    ​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

    ​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

    ​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

    ​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

    « Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

    ​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

    ​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

    ​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

    Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

    ​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

    ​Benjamin Amar, le provocateur

    ​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

    ​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

    ​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

    ​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

    ​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

    Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

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    New York Times - World

    Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

    Angola Dispatch

    A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

    Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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    By John Eligon

    Photographs by Gulshan Khan

    Reporting from Luanda, Angola

    The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

    “United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

    The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

    The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

    Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

    Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

    Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

    And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

    By The New York Times

    Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

    “When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

    So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

    So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

    Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

    “There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

    The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

    The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

    “When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

    Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

    “It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

    In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

    Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

    Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

    “We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

    Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

    When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

    “They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

    A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

    But Mr. do Fumo was already moving on.

    Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

    “Let’s go now, let’s work,” he said.

    Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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    BBC

    UK-based OneWeb to complete space internet project

    London-based company OneWeb is set to launch the final satellites in its space internet network this weekend.

    Thirty-six spacecraft will launch on an Indian rocket, to take the in-orbit constellation to more than 600.

    If all goes to plan they will soon be capable of delivering broadband internet to every corner of the Earth.

    It's less than three years since the UK government took the decision to buy OneWeb out of bankruptcy.

    Since then, the firm has managed to attract significant additional investment, and is even now planning a next generation of satellites.

    The latest batch is due to go up from the Sriharikota spaceport at 09:00 Indian Standard Time on Sunday (04:30 GMT).

    The 36 spacecraft will ride on India's biggest rocket, the LVM3.

    It will take some months for the satellites to be tested and to get into the right part of the sky, but when they are in position OneWeb will have the facility to deliver a global service.

    Only one other organisation in the world is flying more satellites in space today - and that's OneWeb's chief competitor: the Starlink system operated by Elon Musk.

    Unlike the US entrepreneur's network, OneWeb is not selling broadband connections direct to the individual user. Its clients, principally, are the telecoms companies that provide this internet service. They might also be employing the connectivity to supplement, or expand, the infrastructure in their mobile phone networks.

    The system will require the necessary ground infrastructure to command and control all the satellites and link them to the internet, but this too should be fully up and running come the end of 2023.

    OneWeb has been a decade in gestation. Projected as a $6bn project, it ran into money woes in early 2020 and sought the protection of US bankruptcy laws until a buyer could be found. At the time, it had lofted just 74 satellites.

    The company was restored to operations thanks to a joint purchase from the UK government and the Indian conglomerate Bharti Global, who put in half a billion dollars each.

    With its debts wiped out, OneWeb then moved quickly to build out the network and secure wider investment. It's currently working through a merger plan with Paris-based Eutelsat, best known for distributing thousands of TV channels around the world.

    OneWeb has made the UK a major space player.

    The number of satellites in the constellation has demanded a big commitment from the UK's Civil Aviation Authority, which is Britain's licensing agency for space activity.

    "We undertake a significant oversight role, to make sure that their satellites are all healthy, and they they're operating within the limits that OneWeb have set out and that we agreed to," explained Colin Macleod, the authority's head of space regulation.

    "Our team has regular meetings at OneWeb's White City headquarters. All their engineers sit in a room where they present what they're doing, and if they have any risks or issues - they will talk us through the solutions so that our engineers will be comfortable with their actions," he told BBC News.

    Safety is paramount. The region in the sky where OneWeb spacecraft are moving - from 600km in altitude up to 1,200km - is becoming ever more congested, and the CAA wants assurance that the constellation is being flown in a responsible manner.

    Much of the operation necessarily has to be automated, and the command and control software has had to scale rapidly over the past three years.

    Sunday's launch takes the number of satellites from 582 to 618.

    In May, another 15 will go up to act as in-orbit spares. These will be joined by a demonstration spacecraft that will trial future technologies.

    OneWeb plans to expand its network in the coming years to include bigger, more powerful spacecraft. But contrary to earlier indications, the constellation will probably now be kept under 1,000 individual satellites.

    The next generation will, though, provide ancillary services, such as signals that allow users to fix their position on the surface of the Earth or know the precise time (services akin to those currently provided by satellite-navigation systems like GPS and Galileo).

    The core business will remain connectivity.

    OneWeb has a series of flat-panel antennas coming on to the market for its customers.

    In contrast to traditional steerable dishes, these units electronically track satellites across the sky to maintain the data links.

    One of these antennas, produced by Kymeta, was trialled recently on Mount Snowdon in Wales to provide mountain rescue teams with stable broadband communications where previously there was no network availability.

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    Valeurs Actuelles

    Notre-Dame vogue vers 2024

    Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

    Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

    Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

    Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

    Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

    Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

    Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

    Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

    « On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

    La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

    La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

    ​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

    www.rebatirnotredamedeparis.fr

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    Presented by

    Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

    The green paths

    Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

    Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

    Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

    The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

     Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

    “Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

     For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

     On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

     #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    France24 - Monde

    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    Proposé par

    Publié le : 16/03/2023 - 17:31

    The green paths

    L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

    Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

    Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

    L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

    Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

    Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

    L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

    Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

    #Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Opex 360

    Berlin va acquérir 100 blindés Boxer de conception germano-néerlandaise auprès de… l’Australie

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

    Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

    Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

    Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

    Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

    Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

    En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

    Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

    Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

    À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

    « Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

    L'Humanité

    Des grèves et des rêves

    Chronique

    Maryam Madjidi

    Roya est une jeune étudiante iranienne qui, depuis trois ans, vit à Paris, où elle étudie le droit à l’université Panthéon-Sorbonne. Elle a appris le français en Iran. Elle le parle très bien.

    Je la rencontre dans une librairie du Quartier latin pour une dédicace de mes livres. Très vite elle me parle de ses études, de sa vie en France.

    C’était son rêve de venir étudier le droit à Paris. Elle sait qu’elle est chanceuse et que beaucoup d’étudiants iraniens aimeraient être à sa place.

    Mais alors, pourquoi la France ? Pourquoi Paris ?

    Elle me répond que c’est le pays des manifestations et des grèves. C’est un signe de bonne santé mentale d’un pays. Un pays où on manifeste beaucoup, où on refuse des lois qui paraissent injustes, où on exprime sa colère en plein jour. Et elle ajoute que la place de la Concorde en feu c’est une image très forte de cette mobilisation. La « concorde » c’est la paix, la bonne entente qui fait naître la paix. Mais là, c’est un non-sens avec un gouvernement qui n’a que la force pour imposer ses lois.

    D’un signe de la main, elle me montre les poubelles entassées dans la rue du fait de la grève des éboueurs. Elle s’exclame : ces poubelles symbolisent à mes yeux la liberté, le pouvoir de dire non à une réforme du gouvernement, celle des retraites. L’odeur, la saleté, la laideur de ces ordures dans les belles rues parisiennes étalent sous nos yeux la pourriture d’une réforme injuste et injustifiée. J’aime cette image et j’espère que les éboueurs vont continuer leur lutte, que les poubelles envahiront chaque mètre carré des rues et qu’on ne pourra plus y mettre le pied !

    Ce n’est pas le seul problème des deux années supplémentaires ou non avant de partir à la retraite à 62 ou 64 ans. Il en va du principe de démocratie et de justice. C’est ce qui est défendu avec détermination. Les Français ne veulent pas de cette réforme, ils refusent

    qu’on la leur impose.

    Et la jeune fille ajoute qu’elle est fière d’étudier dans ce pays : elle sait que tout ce qu’elle vit depuis trois ans va la transformer, la rendre meilleure.

    Je regarde Roya, déterminée et pétillante. Je la trouve étonnante dans ses analyses, sa vision de la France, son enthousiasme sans borne.

    Son visage s’assombrit pour parler de l’Iran. Nous avons cédé devant trop d’injustices. Depuis 1979, nous avons appris à nous taire, à avoir peur et à laisser cette peur gouverner nos vies. Nous avons fini par vouloir juste un peu de confort et de tranquillité. Nous avons appris à ruser pour avoir un peu de liberté mais cette liberté n’est qu’une illusion.

    Depuis six mois, le monde entier a vu le vrai visage de la République islamique, féroce et archaïque. Les Iraniens et les Iraniennes ne veulent plus ruser. Ils veulent la liberté, la vraie. Je suis venue en France pour apprendre à manifester, à faire grève, à dire non. C’est une très bonne école. Cet enseignement, je l’emporterai avec moi en Iran et j’espère qu’un jour, nous aussi, nous aurons la liberté de crier notre colère sans perdre la vie.

    Maryam Madjidi
    New York Times - World

    The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

    Toronto Dispatch

    Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

    Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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    By Norimitsu Onishi

    SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

    Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

    Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

    “Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

    Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

    But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

    Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

    A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

    “Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

    Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

    For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

    “Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

    The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

    Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

    To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

    An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

    “Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

    “Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

    Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

    Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

    “It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

    When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

    Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

    “We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

    Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

    “Eight years the same,” he said.

    The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

    “This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

    At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

    Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

    “My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

    Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

    “If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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    BBC

    Interest rate rise: Bank of England more hopeful on UK economy

    The head of the Bank of England has said he is "much more hopeful" for the UK economy, as interest rates were raised to their highest for 14 years.

    The decision to lift rates to 4.25% from 4% came after the inflation rate rose unexpectedly last month.

    It also follows the collapse of two US banks and the rescue of Swiss lender Credit Suisse, but the Bank said the UK financial system was "resilient".

    The Bank also said the UK was no longer heading into an immediate recession.

    "We were really a bit on a knife edge as to whether there would be a recession... but I'm a bit more optimistic now," said Bank governor Andrew Bailey.

    However, Mr Bailey warned the UK was "not off to the races", with the economy expected to grow only slightly in the coming months.

    Interest rates have been rising steadily in an attempt to tackle rising prices.

    Inflation, which is the pace at which prices rise, remains close to its highest level for 40 years at 10.4% in the year to February - more than five times the Bank's target.

    The jump in rates means that mortgage costs for some homeowners will rise and some savers could get better returns.

    People on typical tracker mortgage deals will pay about £24 more a month following the latest increase and those on standard variable rate mortgages face a £15 jump.

    How have you been affected by the interest rate rise? Get in touch.

    The Bank voted to raise rates after the unexpected rise in inflation last month, but said it still expected the cost of living "to fall sharply over the rest of the year".

    It said this was largely due to the government extending energy bill help in the Budget to maintain typical household bills at £2,500 a year, as well as falls to wholesale gas prices.

    However, Mr Bailey refused to say whether he thought UK interest rates had reached a peak.

    Is this the last interest rate rise for now?

    Today's interest rate rise could be the last. The pace of rises is slowing and inflation is now predicted to fall faster than expected, in part as a result of the government's help for energy bills.

    The Bank repeated language that further rises would be required "if there were evidence" of more inflationary pressures. The Bank's discussions suggested that some of that pressure, for example from wage growth, was declining even after Wednesday's shock inflation number. The next meeting in May is now a key point, where new quarterly forecasts for the economy and inflation could underpin a pause in rate rises.

    While the British economy is better than feared, with no immediate recession expected, there are concerns about the impact of global financial fragility. The UK remains resilient. But that is another cloud weighing over the Bank's decisions, with some memories of the quickly-reversed rises made by the Bank even after the credit crunch started in 2007.

    However, absent that new cloud there is some good news about the UK economy here. The consumer seems to be more resilient to what was an extraordinary energy shock. Unemployment is not now expected to rise. The economy may still be flat, but given the size of the energy shock, it could have been much worse.

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    The Bank's governor says the recent rise in inflation is due to "one off elements"

    The high price of energy has been the main driver behind the rise in the cost of living over the past year, with gas and oil prices surging in the aftermath of Russia's invasion of Ukraine.

    Other factors such as worker shortages and food costs have also fuelled price rises.

    The nine members of the Monetary Policy Committee agreed on a to raise rates by a majority of seven to two, with the Bank saying "cost and price pressures have remained elevated".

    The Bank noted in its report that there had been "large and volatile moves in global financial markets" since the failure of Silicon Valley Bank in the US and the rescue deal for Credit Suisse, but Mr Bailey said he did not think the turmoil was likely to result in a re-run of the 2008 financial crisis.

    In response to the rise in rates, Chancellor Jeremy Hunt said the government supported the decision.

    "With rising prices strangling growth and eroding family budgets, the sooner we grip inflation the better for everyone," he said.

    But shadow chancellor Rachel Reeves said higher interest rates would cause concern for families.

    "The government thinks the cost of living crisis is over, but the reality is that too many families are dealing with a Tory mortgage penalty and battling with soaring food prices," she said.

    Neil Sutton's monthly mortgage payments were £255 before they started going up in January 2022, but they will rise to £1465 from next month.

    "There's not a lot that you can do other than to try and work that much harder to find the extra £150 odd a month. I don't really have an awful lot of choice," he said.

    "You know, you just despair, quietly, inwardly, but you know, I can't let that show."

    Mr Sutton's 20-year mortgage comes to an end next March and he does not think he will be able to afford to remortgage.

    "I guess the bottom line is that we're going to have to move," he added.

    What happens if I miss a mortgage payment?

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    Valeurs Actuelles

    Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

    Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

    Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

    Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

    Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

    Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

    La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Proposé par

    Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

    The green paths

    Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

    Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

    Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

    "Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

    Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

    “Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

    En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

    En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    L'Humanité

    Requiem féministe ou l’ultime retour des Femmouzes T

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    Le duo féminin toulousain revient dans les bacs avec « Résistantes ». Ce 4e album militant libère une joie mélancolique. Et sonne comme un adieu après le décès de l’une de ses chanteuses.

    Ingrid Pohu

    L’émotion de Rita Macedo est palpable. L’accordéoniste et chanteuse franco-brésilienne l’avoue sans fard : « Assurer la promotion de cet album sans Françoise est un défi. Je le fais pour lui rendre hommage. » Françoise Chapuis, sa partenaire artistique depuis trente-quatre ans, est morte à l’âge de 55 ans, en janvier dernier. Soit deux ans après avoir enregistré ce disque où l’engagement est à la fête. Sur les notes entraînantes de « Résistantes », les duettistes chantent : « Déglaçons le bouillon à l’optimisme et à l’insurrection. » « Il faut rester positif dans le monde d’aujourd’hui ! » commente Rita Macedo. « Avec nos chansons, nous militons contre toutes les formes d’injustice. Et c’est vrai que les femmes sont souvent les premières à trinquer. »

    Le tandem honore la mémoire de la résistante Germaine Tillion, « qui ne dort pas au Panthéon ». Et parle aussi de ces « inconnues ordinaires », à l’image de Bintou, jeune Sénégalaise « qui rêve d’être une dame, rêve d’un Escalator, d’un moteur plutôt que de rames ». On croise aussi Mado, une octogénaire qui « a trop usé ses talons à servir tous ces demis aux pochtrons » dans son bar PMU. « Par leurs histoires et leur existence, ces femmes font aussi partie de la résistance. » Et de chanter en occitan un poème du XIe siècle qui évoque une reine libre de vivre ses amours « sans en rendre compte au roi ». Cette fois, l’accordéon et le tambourin laissent davantage d’espace aux guitares et au piano, attirant dans leurs cordes une mélancolie tourbillonnante. Comme dans « la Valse et son Diego », qui met en scène l’histoire d’amour inattendue entre une valse et un bandonéon. « Sans être de grandes intellectuelles, nous avons fait ces chansons avec notre cœur et notre intuition », confie Rita Macedo avant de conclure, émue : « Les Femmouzes T, ça restera l’œuvre de ma vie. »

    Musique
    BBC

    Candida auris fungal infections spreading in US at 'alarming' rate, says CDC

    A deadly fungal infection that is hard to treat is spreading rapidly at an "alarming" rate, says the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

    US cases nearly doubled in 2021 - from 756 to 1,471, says the CDC report.

    Healthy people are not at risk from Candida auris, but those with weak immune systems - or using medical devices like ventilators or catheters - can suffer severe illness or die.

    The majority of cases tested were immune to anti-fungal treatment.

    For this reason the CDC has called it an "urgent antimicrobial resistance threat". Many patients are in hospitals and elderly care homes.

    It can spread from "contact with affected patients and contaminated surfaces or equipment", the CDC said.

    One in three patients with invasive infections dies, but it can be difficult to assess the exact role Candida auris played in vulnerable patients, said CDC epidemiologist Dr Meghan Lyman, the report's lead author.

    The most common symptoms are fever and chills that do not improve after treatment, according to the CDC.

    Because most patients are already sick, it is sometimes hard to detect the fungal infection. Only a laboratory test can confirm an infection.

    The infection was first reported in the US in 2016. The most rapid rise in cases was from 2020 to 2021, according to CDC data which was published in the Annals of Internal Medicine.

    Another reason for concern was the increase of cases that became "resistant to echinocandins" which is the antifungal medicine most recommended for treatment of the infection.

    The CDC attributes the rise in the number of cases reported to poor infection prevention at healthcare facilities, as well as enhanced screening efforts which have picked up on the surge in infections.

    It also may have worsened due to strain on healthcare and public health systems during the Covid-19 pandemic.

    In Mississippi, the state's lead epidemiologist has identified a long-term acute-care facility to be at the centre of the outbreak.

    "Unfortunately, multi-drug resistant organisms such as C. auris have become more prevalent among our highest risk individuals, such as residents in long-term care facilities," Dr Paul Byers told NBC.

    According to preliminary CDC data, there were 5 clinical cases of Candida auris in 2022. In more populous states like California and Texas, there were 359 and 160 cases, respectively.

    Nationwide there were 2,377 clinical cases in 2022, which would be a marked rise from the 1,471 cases in 2021.

    Dr Lyman, told CBS News the rise "emphasises the need for continued surveillance, expanded lab capacity, quicker diagnostic tests, and adherence to proven infection prevention and control".

    Other countries have also been seeing an increase in Candida auris cases.

    Last year, the World Health Organization included it on its list of "fungal priority pathogens".

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    France24 - Monde

    Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

    Proposé par

    Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

    Unicef

    Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

    “La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

    Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

    Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

    C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

    Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

    Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

    Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

    L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

    Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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    France24 - Monde

    L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

    Proposé par

    Publié le : 05/09/2022 - 11:10

    Banque mondiale

    Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

    Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

    Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

    La flambée des prix

    L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

    « Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

    Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

    Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

    S'attaquer aux causes profondes

    La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

    Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

    Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

    La Grande muraille verte

    Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

    La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

    Des résultats tangibles

    « Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

    En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

    « Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

    Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

    Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

    Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

    Un avenir vert

    À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

    « Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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    Des aviateurs ukrainiens sont en France pour suivre des stages de survie en cas d’éjection

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

    Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

    En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

    Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

    Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

    Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

    « Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

    Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

    Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

    « Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

    Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

    BBC

    Commercial development of gene-edited food now legal in England

    Gene-edited food can now be developed commercially in England following a change in the law.

    Supporters of the technology say it will speed up the development of hardier crops that will be needed because of climate change.

    Critics say that the change could bring ''disaster'' to our food production and the environment.

    Gene editing involves making precise changes to an organism's DNA to enhance certain characteristics.

    The new law also opens the door to the development of gene-edited farm animals, but a further vote by MPs will be required before it is allowed, again only in England.

    The Scottish, Welsh and Northern Irish governments have not permitted the commercial use of gene editing.

    Gene editing in England had been covered under the same tight regulation that has restricted the commercial development of GM crops under EU law. Brexit has enabled the Westminster government to relax the rules for the newer technology.

    The chief scientific advisor for the Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra), Prof Gideon Henderson, says that the new rules will lead to better food production and bring jobs and investment to England.

    "What's changed is that we can now use precision breeding technology developed in the lab and take it into the fields so that we can grow better crops and bring them to market more readily so that we can use the technology to enhance agricultural outcomes and food production in the UK and globally," he said.

    The Precision Breeding Act allows only genetic changes that could also have been produced naturally or through traditional crossbreeding programmes already in use today. GM can involve the introduction of genes from other species and will not be permitted.

    Gene editing enables researchers to make precise genetic changes to a plant's DNA, for example adding a gene to boost its growth or reduce dependence on fertiliser. The same change could be produced by crossbreeding different varieties, but it would take much longer.

    The new law allows for the use of gene editing and other methods that may arise in the future, provided the end result is a crop that is no different to a variety that could have been naturally produced.

    Critics of genetically altered food, such as Pat Thomas of Beyond GM, are concerned that gene-edited crops will not have to go through the extensive testing required of GM foods in the EU, which may result in the introduction of toxins and allergens into the food chain.

    "The entire process of this bill has been of the government consulting scientists with vested interests, usually in the biotech industry, who are reassuring the government that this change in the law will have no consequences," she said.

    "History has shown that when you remove regulatory control, particularly for food and the environment, there is looming disaster on the horizon.''

    Defra's response is that the Food Standards Agency, the FSA will only authorise products for sale if they are judged to present no risk to health.

    There is also concern that labelling of gene-edited food is not a requirement and it is unclear how GE food from England will be prevented from entering other parts of the UK, where it is still banned.

    A Welsh Government spokesperson said that this would create "unavoidable consequences for Wales".

    "Gene-edited plants, animals and products from England will be marketable here without the authorisations our law requires," they said.

    "This undermines the devolution settlement. The UK Government chose not to engage with us, despite our efforts, whilst developing the bill and this means the effects of it have not been properly considered."

    The Scottish government has a long-standing opposition to GM and wishes to stay in step with the EU, though its stance is opposed by NFU Scotland who says it puts Scottish farmers at a competitive disadvantage.

    The Northern Ireland government has to follow the protocol negotiated with the EU which requires that it remains in step with rules regarding the definition of GM crops in Europe, which also cover gene-edited crops.

    There is however enthusiasm for the use of gene editing among some plant breeders in England.

    The National Institute of Agricultural Botany, just outside Cambridge, has been breeding new varieties of crops for UK farmers for more than a hundred years.

    They crossbreed different varieties to produce new ones that grow better and are more resistant to diseases. It can take ten to fifteen years of development. The head of the lab, Prof Mario Caccamo told BBC News that he wants to use the technology to develop new varieties that can grow well in the hotter, drier conditions that the UK is experiencing more regularly, because of climate change.

    "When we look to how the population is growing and how much we are increasing our yields using traditional methods, we are lagging behind," he said. "The projections show that we have to have an acceleration into how we can improve crops otherwise we are going to be struggling to feed the world."

    The UK is among the world leaders in research into plant genetics. But that expertise has not been able to take off, because of the effective ban on the commercial development of the technology, according to its supporters. The hope is that the change in law will attract new investment leading to new companies, new jobs and new foods.

    Bayer Crop Science has developed GM crops for use across the world, employing more than 30,000 people.

    But in the UK, it has a staff of 90 who are involved in traditional plant breeding. The company isn't ready to announce any new investment plans in England yet - but the firm's head of marketing in the UK, Lindy Blanchard, welcomed the change in the law.

    "We are really, really excited and we are committed to help farmers overcome the challenges of climate change and we want to provide safe sustainable food for society, so no doubt we will be looking at this but it is step by step."

    The new act also has provision to allow gene-edited animals on English farms, like these disease resistant pigs, developed in Scotland. But that will require another vote by MPs in Westminster once the government is satisfied that animals won't suffer.

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    Niab

    Defra

    Beyond GM

    Valeurs Actuelles

    Montmartre, ses touristes et sa délinquance

    Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

    Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

    La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

    Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

    Un marché noir à ciel ouvert

    En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

    Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

    « Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

    Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

    Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

    Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

    Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

    Un mécanisme bien huilé

    C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

    Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

    Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

    Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

    « On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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    L'Humanité

    L’agent orange toujours sur le banc de l’accusation

    Nos recommandations culturelles

    THÉÂTRE Avec « Nos corps empoisonnés » Marine Bachelot Nguyen met en scène la lutte de Tran To Nga, victime dans sa jeunesse des épandages mortifères au Vietnam.

    Gérald Rossi

    Sur l’écran défilent des images d’archives, extraites d’actualités, de reportages, de documentaires, passés entre les mains expertes de Julie Pareau, qui signe aussi la scénographie. Dès cet instant va roder le fantôme noir du poison connu sous le nom « d’agent orange ». Une estrade coupe le plateau en deux, avec, plus près, un de ces barils toujours inquiétants, tant ils renferment le plus souvent du pétrole ou des déchets chimiques voire radioactifs. L’ensemble, dans les lumières justement dosées d’Alice Gill-Kahn, prend tout son sens. Et, comme l’on dit, « fait théâtre », avec bonheur.

    Marine Bachelot Nguyen, l’autrice et metteure en scène, dont on se souvient par exemple du captivant « Circulations capitales », propose cette fois avec « Nos corps empoisonnés » de dire la vie et les combats d’une femme exemplaire, qui a dépassé les quatre-vingts printemps, Tran To Nga. Engagée pour défendre sa propre liberté, « impliquée dans les luttes de chacune des époques qu’elle a traversées », pointe Marine Bachelot Nguyen. Sur la scène, elle est interprétée, à la première personne, par Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné. La jeune comédienne, fraîche, franche, bref talentueuse, a l’âge de Tran To Nga quand cette dernière s’est retrouvée dans les maquis au Vietnam, contre l’armée américaine.

    Mais l’histoire qui nous est contée, absolument vraie, est bien plus forte qu’un simple témoignage, qu’un exercice parfois laborieux de théâtre documentaire souvent sèchement militant. Le récit effectue, ici, sans le moindre à-coup, des allers-retours jusqu’au salut final en présence de Tran To Nga. En passant par un moment essentiel, au tribunal d’Evry (Val-de-Marne) en 2021. Ce 25 janvier-là s’est tenu un procès pas ordinaire. Celui d’une douzaine de firmes chimiques mondiales, comme Monsanto, Dow Chemical, etc, représentées par quatorze avocats qui « incarnent l’impérialisme, la guerre chimique, la production d’herbicides à usage de mort et de destruction politique » indique le texte. L’utilisation de ces substances est aussi dénoncée comme le premier écocide perpétré sur la planète.

    Face à eux, Tran To Nga et des militants du collectif « Vietnam dioxine », qui avec elle dénonce toujours, l’usage de « 75 millions de litres d’agent orange épandus, déversés sur les forêts, sur les terres, sur les corps, pendant la guerre du Vietnam ». La vieille dame d’aujourd’hui a été atteinte dans ses chairs alors. Sans aucune reconnaissance ni réparation. « Je ne me fais pas d’illusion. Jamais les criminels n’auront le courage de reconnaître leurs crimes ». Avec talent Marine Bachelot Nguyen évite tout sensationnel tout voyeurisme. Les mots, les images, le récit frappent d’autant plus fort. Suscitant de belles émotions, de la colère, et du partage solidaire.

    ThéâtrevietnamAgent orange
    Valeurs Actuelles

    La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

    J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

    L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

    Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

    Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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    BBC

    Are romance authors at risk from book-writing chatbots?

    Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?

    Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.

    She says that the inspiration behind the books started with a duke.

    "Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.

    "I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."

    As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."

    It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.

    Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.

    But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?

    The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.

    The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.

    When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.

    It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.

    ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.

    OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.

    Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."

    And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.

    "I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."

    Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.

    "The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.

    "All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."

    This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.

    Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.

    Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.

    "Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.

    She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."

    Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.

    Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.

    "And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.

    She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".

    "My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.

    Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".

    Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.

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    France24 - Monde

    Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

    Proposé par

    Publié le : 25/07/2022 - 13:17

    JICA

    Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

    Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

    Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

    « Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

    En prélude à la TICAD8

    Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

    La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

    La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

    « En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

    Une nouvelle approche du développement

    Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

    Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

    Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

    La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

    La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

    Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

    « Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

    La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

    Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

    L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

    Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

    Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

    Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

    Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

    Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

    Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

    TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

    Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

    « Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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    L'Humanité

    24 mars 1953 . À l’heure des « complots », la CGT dans les filets de l’État

    Il était une fois

    Le jour n’est pas encore levé ce matin du 24 mars 1953 quand la préfecture de police de Paris lance une vaste opération contre la CGT. Engagées en Indochine, les autorités veulent frapper fort contre la centrale, accusée de vouloir « démoraliser l’armée et la nation ». Nous voici au pic antisyndical de l’anticommunisme d’État, qui fait rage au plus fort de la guerre froide.Par Michel Pigenet, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris-I Panthéon-Sorbonne

    Michel Pigenet

    À l’aube du 24 mars 1953, la préfecture de police de Paris est sur le pied de guerre. Dans le tumulte d’ordres criés, des moteurs qui chauffent et des portières claquées, les commissaires et inspecteurs de la police judiciaire, des renseignements généraux et de la direction de la surveillance du territoire côtoient les centaines de gardiens, rassemblés pour une opération de « grande envergure » aux quatre coins de l’agglomération. La veille, les juges d’instruction Pierre Duval et Yves Michel, détachés auprès du tribunal militaire de la Seine, ont obtenu les moyens d’exécuter des dizaines de mandats d’amener et de commissions rogatoires. Leur cible ? La Confédération générale du travail (CGT). Car, au plus fort de la guerre froide, l’anticégétisme est une variante assumée de l’anticommunisme d’État.

    Il fait encore nuit quand l’une des équipes parties de l’île de la Cité atteint l’avenue du Président-Wilson, à Montreuil, où réside, au numéro 20, Benoît Frachon, figure historique du syndicalisme communiste. Les policiers espèrent le cueillir au saut du lit. Le temps que les inspecteurs cernent la maison, le secrétaire général de la CGT, réveillé, comprend de quoi il retourne. Sans plus attendre, il s’éclipse par le passage discret qui donne accès au pavillon de son voisin et camarade, le député Jacques Duclos, qui assume la direction du PCF depuis la convalescence de Maurice Thorez en URSS (novembre 1950-avril 1953). Bredouilles, les fonctionnaires stationnent sur place. Peu après 9 heures, une Hotchkiss noire franchit la grille du numéro 22, emportant Duclos et ses gardes du corps. Caché sous le siège arrière, Frachon est du voyage.

    La police, munie de mandats d’amener, débarque au siège du syndicat. Alain Le Léap est alors déjà embastillé depuis octobre 1952. Le codirigeant de la CGT a été inculpé pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».© Keystone France/Gamma-Rapho

    Marcel Dufriche, responsable des questions de la jeunesse et de la main-d’œuvre immigrée, en mission à Vienne, échappe également à l’interpellation. André Tollet, secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine, n’a pas cette chance. Appréhendé chez lui, boulevard Montparnasse, il subit le même sort que Lucien Molino, étoile montante du bureau confédéral, surpris à son domicile de Saint-Maur. En marge des rangs cégétistes, André Stil, le rédacteur en chef de « l’Humanité », est arrêté à Livry-Gargan. D’autres militants subissent une visite domiciliaire, à l’exemple de Marcel Baudin, dirigeant de l’Union internationale des dockers et marins, d’Henri Jourdain, son homologue pour les métallurgistes, et de militants moins en vue, mais travaillant pour la Fédération syndicale mondiale (FSM) (1).

    Il n’est pas 6 heures lorsque débute la perquisition la plus décisive, au 213 de la rue La Fayette à Paris, au siège de la CGT. Alors que le concierge refuse d’ouvrir, les spécialistes de la préfecture crochètent la serrure de la lourde porte d’entrée. Commissaires et inspecteurs s’engouffrent dans l’immeuble, tandis que des élèves moniteurs y pénètrent par les fenêtres. Sur les trottoirs, un « très gros service d’ordre » (2) interdit d’approcher. D’autres locaux sont passés au peigne fin, dont ceux de l’Union des syndicats de la région parisienne, boulevard du Temple, des Éditions syndicales internationales, rue Montholon, et de l’école syndicale de Gif-sur-Yvette.

    D’évidence, les autorités veulent frapper fort. À l’initiative, la justice militaire invoque les articles 76 et 80 du Code pénal, en clair des actes « de démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale », susceptibles de « soustraire à l’autorité de la France une partie des territoires sur lesquels cette autorité s’exerce ». L’instruction s’intéresse aux déclarations, publiées pour la plupart, et aux actions cégétistes en faveur de la paix et de la solidarité internationale. De l’opposition à la guerre d’Indochine au refus de l’arme atomique, de l’Otan et des bases américaines sur le territoire français, en passant par le soutien aux aspirations des peuples colonisés et aux revendications des travailleurs nord-africains en métropole, la liste des faits visés est longue. Dans le contexte de l’époque, les positions de la CGT confortent ses adversaires, prompts à dénoncer leur caractère subversif, l’alignement sur le Parti communiste et la collusion avec une puissance étrangère.

    Sous l’angle judiciaire, tout a commencé au lendemain de la manifestation très violente du 28 mai 1952 contre Ridgway la Peste, surnom donné au général américain, soupçonné d’avoir recouru aux armes bactériologiques en Corée. Des heures durant, les manifestants ont disputé la rue aux forces de l’ordre, qui procèdent à 718 interpellations. La plus retentissante est celle de Jacques Duclos, intercepté alors qu’il rentrait à Montreuil. Dans sa voiture, les policiers ont saisi, entre autres, un carnet couvert de notes prises au fil des réunions du secrétariat et du bureau politique du PCF. Rédigées sans filtre, les bribes de propos rapportés sont une aubaine pour les services de la Tour pointue. En date du 11 avril 1952, on lit ainsi : « Nous travaillons pour la défaite certaine de cette armée (française) au Vietnam, en Corée, en Tunisie… » Le 17, il est question de « lutte contre les fabrications de guerre ».

    Jacques Duclos en 1969, le mai des prolétaires s’impose à gauche

    Le 29 mai 1952, sur la seule base des événements de la veille, le doyen des juges d’instruction parisiens inculpe Jacques Duclos pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Le 31, à Toulon, de nouveaux affrontements avec la police s’achèvent par une fouille minutieuse de la bourse du travail, où l’on découvre un dépôt d’armes et de munitions remontant à la Résistance, des plans de défense du port militaire, des relevés d’essais d’engins radioguidés et de mouvements de troupes vers l’Indochine… Qu’importe si ces données n’ont rien de confidentiel, l’énumération autorise l’ouverture d’une information pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Des dizaines de perquisitions suivent, redoublées et élargies, le 7 juin, aux sièges de syndicats à Lorient, Bordeaux, Oran, etc.

    Conscientes de la faiblesse des « preuves » rassemblées, les autorités craignent un désaveu judiciaire. Une requalification s’impose. Le 8 août, le parquet militaire se réfère aux articles 76 et 80 du Code pénal. Le 8 octobre, les juges Duval et Michel ordonnent une rafale d’interpellations et de perquisitions. Les unes concernent, à Paris et dans 14 villes de province, le PCF, son école centrale, diverses organisations de sa mouvance dont celle des jeunes, l’UJRF, des journaux, la Banque commerciale pour l’Europe du Nord… Le ministre de la Défense réclame, en outre, la levée de l’immunité parlementaire de la quasi-totalité de la direction communiste.

    La piste syndicale se confirme par ailleurs, visant les organisations de dockers et de marins, cinq unions départementales, ainsi qu’Alain Le Léap, l’autre secrétaire général de la CGT. S’il n’est pas communiste, ses responsabilités internationales et son titre de vice-président de la FSM l’exposent à la répression en cours. En déplacement quand les policiers frappent à sa porte, il se présente, le 10 octobre 1952, à la caserne de Reuilly, où les magistrats instructeurs officient. Ceux-ci, en quête de nouveaux éléments, lancent le coup de filet du 24 mars 1953.

    Jour de fête nationale à Paris : la police ouvre le feu sur le cortège où l’on réclame la libération descamarades incarcérés et l’indépendance de l’Algérie. Les balles du 14 juillet 1953 font sept morts : un ouvrier français, six Algériens. © AFP

    « Nouveau coup de force gouvernemental », réagit la CGT, qui retourne contre le pouvoir le terme de « complot » dont on l’accuse. Tandis que la défense judiciaire s’organise autour d’un collectif d’avocats, la centrale, solidaire des « détenus d’opinion », fait front. Depuis le début, cependant, la protestation peine à déborder des colonnes de la presse syndicale pour s’ancrer dans les entreprises. La formation d’un comité d’action n’y change rien, jusqu’à la fin mars 1953. La mise en cause de Benoît Frachon suscite plus d’émotion, au moins au sein de la CGT, qui tire à un million d’exemplaires sa première déclaration de clandestin. Hors de ses rangs, Force ouvrière (FO) garde ses distances et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), sceptique, veut des preuves que l’affaire relève du syndicalisme. En dépit de la libération d’André Tollet, début avril, la campagne cégétiste marque le pas.

    L’époque est difficile. Repartie de plus belle, en 1951, l’inflation ampute le pouvoir d’achat ouvrier, toujours inférieur à ce qu’il était avant la guerre. À compter de 1952, le brutal ralentissement de l’activité fait resurgir le spectre du chômage, peu propice aux actions par trop éloignées des revendications immédiates.

    Il en faudrait plus, certes, pour rompre la confiance dans les délégués et les militants du quotidien, dont on salue volontiers le dévouement et par lesquels s’incarne la CGT. De 1950 à 1955, les élections à la Sécurité sociale classent la centrale en tête, autour de 43 % des suffrages, soit plus que le total cumulé de la CFTC et de FO. Cette prééminence n’exclut ni des disparités ni les revers consécutifs aux embardées activistes. La séquence n’en manque pas : perte du comité d’entreprise (CE) de Renault-Billancourt en 1952, recul de 56,4 % à 54,8 % entre 1950 et 1954 dans l’ensemble des CE du pays. Quant aux effectifs, entre les deux dates, les chiffres officiels admettent une chute de 4 millions à 2,1 millions. Affectée dans son fonctionnement, la CGT ne relève pas moins le défi de tenir à Paris, du 7 juin au 12 juin 1953, son 29e congrès. Pour l’occasion, les 2 000 délégués ratifient une ligne plus soucieuse des attentes des salariés et adoptent un « programme économique » détaillé et ambitieux, significatif du recentrage à l’œuvre.

    Colonisation. « À Paris, en 1953, les manifestants ont été ciblés comme Algériens »

    Rien n’est réglé, en revanche, sur le front judiciaire. Les sept morts du 14 juillet 1953, tombés sous les balles de la police qui a tiré sans sommation sur les nationalistes algériens défilant de Bastille à Nation, avec la CGT et le PCF, font craindre le pire pour l’avenir. À tort. Au cœur de l’été, le gouvernement s’apprête à réformer par décrets-lois les régimes spéciaux du secteur public. À la surprise générale, les agents réagissent. Du 4 au 25 août, l’arrêt des principaux services publics fige le pays. Sur le terrain, le savoir-faire cégétiste resserre les liens distendus avec les travailleurs. Si le pouvoir parvient, au sommet, à dissocier la CFTC et FO de la CGT, la manœuvre passe mal à la base. Il faut lâcher du lest, donner des gages aux salariés, sans oublier, cette fois, la CGT. Le 25 août, jour choisi par ses fédérations pour une « reprise en bloc du travail », la chambre des mises en accusation décide la libération d’Alain Le Léap et de Lucien Molino… « Nous savions négocier ! », confiera plus tard le secrétaire d’État à la présidence du Conseil.

    En août, le plan de réforme des retraites du secteur public est accueilli par une grève colossale. Le pays est à l’arrêt, le pouvoir doit céder. Le Léap est libéré le 25 août. Après une ultime incarcération, Frachon reprendra ses fonctions en novembre. © Intercontinentale / AFP

    Le 17 novembre 1953, un non-lieu général clôt l’affaire de Toulon. Le lendemain, le bureau confédéral de la CGT invite Benoît Frachon et Marcel Dufriche à reprendre leur place en son sein. Le premier, appréhendé pour la forme le 22, quitte la prison le 26. De retour en France en décembre, Dufriche est interpellé à son tour le 16 janvier 1954, puis libéré le 21. Le pouvoir politique tourne la page des « complots ». Bon gré, mal gré, la justice en prend acte.

    (1) L’unité syndicale mondiale au sein de la FSM (créée en 1945), où les communistes sont alors prépondérants, ne résiste pas à la guerre froide et à la scission des organisations pro-occidentales. (2) « Le Parisien libéré » du 25 mars 1953.

    EN SAVOIR PLUS

    • « La CGT dans les années 1950 », de E. Bressol, M. Dreyfus, J. Hedde, M. Pigenet (dir.), PUR, 2005. Dont « La CGT à l’épreuve du “complot” (1952-1954) », de M. Pigenet, en ligne sur books.openedition.org
    • « L’État contre les syndicalistes ? », de M. Pigenet, Arbre bleu-Institut d’histoire sociale CGT, 2023.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    À retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    CGT
    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Robert Redeker : « L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme »

    Valeurs Actuelles. Le souci de l’âme s’est éclipsé, aussi bien des livres des philosophes […] que de la société. Objet de tous les soins les siècles précédents, l’âme est désormais absente, effacée, refoulée, comme une rupture de transmission révélant une époque inédite, déplore Robert Redeker. Le philosophe et écrivain nous entraîne, avec la beauté de sa plume, à la rencontre de l’âme, porte ouverte sur la vie intérieure. Il nous montre comment, de Descartes à Derrida, de la spectacularisation de la vie privée à la déspiritualisation de la mémoire, on est parvenu, petit à petit, à la priver de son écosystème et, ainsi, à la faire disparaître. Une réflexion originale et nécessaire.

    Un trou nouveau dans notre culture est, selon vous, apparu : celui laissé par la disparition de l’âme. Que s’est-il passé ? Robert Redeker. Mon livre part d’un étonnement devant une disparition dont personne ne semble s’être aperçu. Le mot “âme”, en son sens fort, s’est effacé aussi bien du langage courant que de celui de la philosophie. Il ne subsiste plus que sous la forme d’un mot vidangé de sa substance, ne désignant qu’un vague état d’esprit. “Âme” demeura très longtemps l’un des mots les plus importants et fréquents de la civilisation et de la culture. Le prononcer engageait. Le prononcer relevait du sérieux le plus profond. L’âme réclamait les soins les plus importants. Elle était prioritaire. Le corps passait après. Peu y prêtent attention : “SOS” [“ Save Our Souls”] se traduit par “sauvez nos âmes” ! Fait culturel, son effacement prend une signification historique : il dit tout sur notre époque, notre société, l’homme contemporain.

    Le philosophe Rémi Brague a écrit un livre remarquable titré les Ancres dans le ciel. Je reprends son vocabulaire, pour voir dans l’âme l’architecture de ces ancres. L’époque contemporaine décroche ces ancres, auxquelles l’humanité était suspendue, arrache l’homme de ses véritables racines, qui poussent dans le ciel. Elle force le ciel à lui tomber sur la tête puis à se briser en mille morceaux sur le sol. Ce que les Gaulois craignaient, que le ciel leur tombe sur la tête, a été provoqué volontairement par les Modernes.

    C’est avec Descartes que commence, inconsciemment, la condamnation de l’âme. Comment ? Le nom de Descartes, partiellement contre la lettre de ses textes, est synonyme d’un recommencement du monde, dont l’homme, et non plus Dieu, serait l’auteur. Avec lui, l’âme reçoit un nouveau destin dont l’abolition sera l’accomplissement. Les mots restent les mêmes, “âme” et “homme”, masquant la transformation que la modernité naissante, dont Descartes exprime dans toute sa pureté le programme, fait subir aux choses qu’ils désignent. Descartes promeut l’âme (la « principale partie » de l’homme, dit-il), tout en la déspiritualisant. Le “je” est une âme, mais cette âme se limite à l’action de penser. Je pense, donc je suis une âme – tel est le sens complet de son fameux « Je pense, donc je suis ». Voici que les qualités “mystiques” de l’âme, celles que Pascal met en exergue, sont supprimées ! Voyons dans la démarche de Descartes une totale intellectualisation de l’âme. Elle aboutit à l’identité entre le “je”, l’âme, et la pensée. Avec Descartes, l’identité entre “je”, âme, pensée, et raison est acquise. Cette extraordinaire promotion de l’âme, masquant son effeuillage, signe le commencement de son déclin.

    Après Descartes apparaissent tour à tour sur la scène du monde les substituts de l’âme – le cogito , le sujet, la conscience, l’inconscient, le cerveau, le gène -, qui seront ses rivaux autant que ses fossoyeurs.

    Pourquoi parlez-vous d’abolition et non de disparition ou de destruction ? L’abolition du mot n’est pas la destruction de la réalité afférente. Vous pouvez effacer du dictionnaire le mot “soleil”, sans parvenir pour autant à empêcher cet astre d’exister. Vous pouvez abolir la peine de mort, vous ne pouvez en supprimer la possibilité. L’âme est une réalité de type spirituel ; on peut abolir son idée, l’expulser du lexique, mépriser le souci qu’elle exige de nous, on ne peut détruire sa réalité. C’est pourquoi le moteur de cette abolition fonctionne selon deux régimes, la censure et le refoulement.

    Il est vrai qu’“âme” est un mot particulier. Le prononcer – à l’instar du mot “Dieu”, du mot “Jésus”, du doublet “Vierge Marie” – est l’appeler. Quand je dis “âme”, je lui dis que je suis préparé à l’accueillir et, consciemment ou non, je l’appelle.

    Qu’est-ce que l’âme ? N’est-ce pas une illusion ? Une définition propre à un croyant ? Nos contemporains peinent à comprendre ce que Descartes, nonobstant sa réduction de l’âme aux fonctions intellectuelles, exprime : je suis plus certain d’avoir une âme, ou d’être une âme, que d’avoir un corps. Personne ne le peut nier : le corps est plus illusoire que l’âme. Sans doute nos contemporains sont-ils pris à la glu de l’illusion du corps plus qu’aucune autre civilisation. Sans doute croient-ils au corps comme leurs ancêtres croyaient en l’âme. Avec la même ardeur dans la foi. Ou plutôt avec plus d’ardeur, car leur progressisme et leur scientisme les ont persuadés qu’ils vivent en des temps postérieurs à toutes les illusions. Avec plus d’ardeur aussi parce que la certitude arrogante les possède d’être moins naïfs et plus intelligents que leurs ancêtres. L’infatigable popularité de la liturgie du sport atteste cette foi. L’importance prise par les politiques sanitaires, la mutation de la politique en biopolitique la confirment. J’appelle illusion la croyance en l’existence objective et autonome du corps humain. Et aussi la croyance qu’il épuise la vérité de l’être humain.

    La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

    L’âme est une présence dont l’évidence se découvre lorsque nous approfondissons notre vie intérieure. Cette découverte fait de l’âme un événement. Poursuivie avec obstination, l’introspection bute toujours sur une réalité aussi indéconstructible qu’indestructible. Cette réalité, c’est l’âme. Saint Augustin exemplifie pour tous les hommes et à jamais ce parcours d’expérience intérieure. Ce n’est ni une réalité de type matériel ni une réalité de type intellectuel, comme l’Idée chez Platon – bien qu’elle appartienne, de la même façon que cette Idée, au monde invisible -, mais une réalité qui dépasse l’opposition du matériel et de l’intellectuel, une réalité spirituelle. Dans la vie pratique, l’âme est cette forteresse qu’aucune violence, pas même la torture, n’arrive à faire tomber – parce qu’elle est taillée dans une autre étoffe que le corps. Le paradigme de cette indestructibilité se rencontre chez Soljenitsyne. Vous pouvez tout contre moi, vous pouvez me réduire en esclavage, me torturer, vous pouvez me concasser, mais vous ne pouvez détruire mon âme. Laquelle se nomme liberté. Laquelle est, philosophiquement, le siège de la liberté.

    Ne peut-on considérer alors que l’âme est notre moi ? Il importe de ne pas les confondre. Mon âme, ce n’est pas moi. Je la puis découvrir dès que je parviens à neutraliser le moi, à paralyser ses prétentions, à dégonfler son enflure. Tout le monde moderne – et, désormais l’école elle-même – est une entreprise de flatterie du moi. Flatter le client, flatter le citoyen, flatter l’élève – flatter le moi partout où il se trouve. Cette universelle dictature de la flatterie, qui abaisse aussi bien les flatteurs que les flattés, trouve ses racines dans la substitution du moi à l’âme. Le remplacement de l’âme par le moi engendre un corollaire : l’épanouissement remplace le salut. D’où : le développement personnel supplante la vie spirituelle. L’âme est exigeante pour elle-même, le moi l’est pour les autres.

    « Le moi refoule l’âme », pourquoi ? « Dans l’enfer, il n’y a pas d’autre pronom que “moi” », écrivit Donoso Cortés. Maurice Clavel estimait, contre le cliché communément colporté par les demi-habiles, que le refoulé originel de l’Occident n’était pas la sexualité mais Dieu. Notre pays pratique constamment un violent travail de refoulement de Dieu. Il semble même que ce soit son occupation politique principale. Le refoulement du catholicisme, qui prend désormais un tour névrotique de plus en plus prononcé, caractérise la vie publique française, au sens très large de ce syntagme, puisque au-delà de la politique, le monde de la culture tout entier donne dans cette frénésie maladive. Une dynamique analogue se produit chez les individus.

    Descartes a donné au moi sa forme moderne. Ce moi ne cesse, depuis le XVIIe siècle, de s’hypertrophier. Toute autre instance lui fait ombrage. Comme le « moi haïssable » fustigé (et non flatté !) par Pascal, il se veut centre de tout. L’âme demande au sujet humain le contraire de ce que le moi exige : de la sévérité avec soi-même, du renoncement, de l’ascèse, de l’humilité. Quelles passions exigent le refoulement collectif de Dieu et individuel de l’âme ? Exactement le contraire des exigences de l’âme. L’orgueil et la vanité, ces manifestations en l’homme du désir d’être l’alpha et l’oméga de sa propre existence. De ne dépendre de rien d’autre que de lui-même. De ne devoir rien à personne : ni au passé, ni aux ancêtres, ni à la société, ni à la nation, ni aux morts, ni à Dieu. Ce moi moderne duplique l’Adam du moment de la faute. Les fantasmes de l’autocréation, que l’on rencontre en toutes lettres chez Marx, et de l’autosuffisance le hantent. L’âme et Dieu renvoient ces prétentions à l’inconsistance ; d’où la peur devant les réalités exprimées dont ces idées portent témoignage, d’où aussi la haine. La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

    Vous dites que le nouvel antiessentialisme vise à détruire le monde occidental, pourquoi ? Un projet traverse la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle : pour parvenir à éliminer définitivement l’âme de la culture et de la civilisation, il faut assécher son biotope. L’empêcher de respirer. Les notions d’essence et de vérité constituent ce biotope. L’essence fonde depuis les anciens Grecs le “logocentrisme” (selon le néologisme de Derrida) qui caractérise le mode d’être occidental.

    La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts.

    L’antiessentialisme est le dogme sur lequel repose la philosophie postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’un simple préjugé, dont il n’existe aucune démonstration sérieuse, frauduleusement présenté comme un résultat indiscutable. Pour Lyotard, l’une des grandes figures de la French Theory, le discours de l’essence et du vrai est toujours à combattre, parce qu’il est celui du Maître. La volonté d’en finir avec l’Occident – par la subversion, la révolution ou bien sa dissolution dans le grand bain des cultures du monde – anime, depuis sa coulisse psychopolitique, l’antiessentialisme.

    Vous relevez un « discrédit de la vérité » parmi les philosophes modernes. Qu’est-ce que c’est ? Gilles Deleuze professait que le pertinent en philosophie est moins la vérité que l’intéressant. Le déclassement de la notion de vérité remonte à Nietzsche, n’ayant fait que s’étendre depuis. La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts, autrement dit un art redevable d’un jugement esthétique. Cette trahison de la philosophie, changée en art de créer des concepts, porte sur elle un regard esthétique déclassant la quête de vérité. L’indifférentisme et le relativisme généralisé suivent. Parti de la philosophie, ce discrédit affecte la société entière, rendant impossible la transmission scolaire, affaiblissant à l’extrême l’adhésion aux institutions, mettant tous les discours sur le même plan, aussi bien celui d’un Prix Nobel que les délires d’un platiste, sapant toute forme d’autorité, créant les conditions socioculturelles d’acceptation du “wokisme”.

    « Le transhumanisme paraphe l’achèvement du processus d’abolition de l’âme. » Pourquoi ? L’émergence du transhumain – mutation technologique de l’homme, prenant le relais des changements naturels “darwiniens” – signifie d’abord que l’on décrète l’évolution naturelle de l’homme terminée, ouvrant l’ère de son évolution technologique. L’homme alors n’est plus le produit de la nature (Darwin) ni la création de Dieu (les monothéismes), mais le produit de lui-même, par le truchement de sa technologie. Le transhumanisme est l’utopie d’un homme qui ne serait ni naturel ni surnaturel mais artificiel. Plat et positif, tout de surface, cet homme ignorera la vie intérieure et la négativité (la détresse spirituelle, la tentation du mal, la souffrance), ne connaîtra jamais la détresse. Qu’est-ce que le transhumain, sinon l’homme “algorithmisé” ?​

    La vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

    On ne peut fabriquer le transhumain, qui est l’abolition de l’homme, qu’après avoir aboli ce qui distingue l’homme des bêtes, l’âme. L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme.

    « Avec la mémoire, c’est son âme que l’homme abandonne. » Pourquoi ? Qu’est-il arrivé à notre mémoire ? Rien dans notre société ne subit autant de calomnies que la mémoire. Ce n’est pas un hasard. Cette attaque se propose certes de disjoindre les hommes des structures collectives (nation, classe, civilisation) dans lesquelles ils sont incrustés. Son résultat est l’atomisation temporelle des hommes, compagne de leur atomisation sociale. Mais elle se propose surtout la déspiritualisation. Saint Augustin s’adresse à Dieu : « Vous demeurez dans ma mémoire. » La mémoire est donc l’habitation de Dieu en l’homme. La mémoire est ainsi le Ciel intérieur de l’homme. La guerre contre la mémoire recouvre ce Ciel du manteau obscur de l’oubli. L’homme contemporain est l’homme appauvri de son Ciel intérieur.

    Quels chemins pour retrouver notre âme ? Mon livre n’est pas pessimiste. Aucun désespoir ne suinte de ses pages. Si l’homme moderne a perdu les chemins d’accès à son âme, il demeure en sa puissance de les rouvrir. Comment ? En osant – c’est bien le verbe à employer, dans le contexte actuel – la vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie et la beauté de la nature. Le silence accompagne ces pratiques. Elles reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

    L’Abolition de l’âme, de Robert Redeker, Les Éditions du Cerf, 352 pages, 24 €.

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Putin y Xi celebran la colaboración de sus países, a pesar de la guerra de Rusia en Ucrania

    El presidente ruso, Vladimir Putin, le dio la bienvenida a Xi Jinping, el máximo dirigente chino, y mencionó brevemente el plan de paz de Pekín para Ucrania, sin dejar de subrayar la sólida cooperación entre Moscú y Pekín.

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    Por Valerie HopkinsChris Buckley y Anton Troianovski

    Valerie Hopkins reportó desde Moscú, Chris Buckley desde Taipéi (Taiwán) y Anton Troianovski desde Seúl.

    El presidente ruso, Vladimir Putin, y el máximo dirigente chino, Xi Jinping, iniciaron el lunes sus conversaciones en Moscú. Posaron uno al lado del otro demostrando una colaboración que no se ha visto afectada por la guerra que Rusia mantiene en Ucrania desde hace un año.

    Aunque la guerra y las fricciones que ha evidenciado estuvieron presentes en la reunión, Xi y Putin no hicieron comentarios públicos al respecto, a pesar de las múltiples consecuencias registradas el año pasado como las sanciones occidentales a Rusia, la crisis energética en Europa y la devastación en Ucrania.

    En vez de eso, los líderes hicieron todo lo posible por halagarse mutuamente y proyectar unidad en una serie de actos meticulosamente coreografiados. Xi es el líder mundial de más alto nivel que visita Rusia desde la invasión y se quedará tres días, mientras continúan las sangrientas batallas en el este de Ucrania. Además, su visita se produce solo tres días después de que la Corte Penal Internacional emitiera una orden de detención contra el líder ruso por crímenes de guerra.

    Las imágenes de la alianza, construida más con gestos simbólicos que con un tratado formal, ha avivado la ansiedad en Occidente ante la posibilidad de que China expanda su apoyo a Rusia más allá de la diplomacia o la economía —posiblemente con armas para que sean usadas en la guerra de Putin— y consolide un poderoso bloque opuesto a la OTAN y Estados Unidos.

    “Querido amigo, bienvenido a Rusia”, le dijo Putin a Xi, después de que el líder chino fuera recibido con una alfombra roja y una banda militar.

    Putin le dijo a su invitado que China era objeto de “envidia” porque su gobierno había construido un “sistema muy eficaz para desarrollar la economía y fortalecer el Estado”. Xi expresó su “profunda gratitud” a Putin y dijo estar “seguro de que el pueblo ruso seguirá apoyándolo firmemente”, según Xinhua, la agencia de prensa estatal china.

    Los mandatarios se sentaron junto a una pequeña mesa, cerca de una chimenea, en un entorno mucho más íntimo que la larga mesa en la que Putin mantuvo tensas reuniones con líderes occidentales antes de que Rusia invadiera Ucrania.

    Pero detrás de esta muestra de amistad hay un escenario geopolítico. China y Rusia se oponen a un orden mundial dominado por Estados Unidos y sus aliados, y eso parece pesar más que cualquier objeción que pueda tener Xi sobre la invasión de Ucrania.

    El secretario de Estado, Antony J. Blinken, criticó la visita, afirmando que equivale a una “pantalla diplomática para que Rusia siga cometiendo” crímenes de guerra. El tribunal internacional acusó a Putin de ser responsable del secuestro y deportación de niños ucranianos, y las fuerzas rusas siguen atacando zonas civiles.

    Según Blinken, el viaje “sugiere que China no siente la responsabilidad de hacer que el presidente rinda cuentas por las atrocidades cometidas en Ucrania”.

    Putin, en un artículo publicado en el Diario del Pueblo, el principal periódico del gobernante Partido Comunista de China, estableció paralelismos entre las amenazas que, según él, pesan sobre Rusia por parte de Occidente —y que, en su opinión, lo impulsaron a invadir Ucrania— y las preocupaciones de Pekín en materia de seguridad en Asia.

    Describió la cooperación entre Rusia y China como un contrapeso esencial a un Occidente que pretende dominar no solo Europa Oriental, sino también la región de Asia-Pacífico, y que pretende “contener el desarrollo de nuestros países”.

    “Son las relaciones ruso-chinas las que hoy representan prácticamente la piedra angular de la estabilidad regional, incluso mundial”, escribió Putin.

    Según un resumen chino de su reunión en el Kremlin, Xi le dijo a Putin: “La mayoría de los países apoyan la disminución de las tensiones, abogan por las negociaciones de paz y se oponen a echarle leña al fuego. Históricamente, los conflictos deben resolverse mediante el diálogo y las negociaciones”.

    Las cautelosas declaraciones de Xi coinciden con la delicada posición que China ha adoptado en relación con la guerra: simpatiza con las quejas de Rusia contra la influencia occidental y la OTAN, al tiempo que aboga por el diálogo para poner fin a los combates. En consonancia con esa ambigüedad, Xi se ha referido a los combates en Ucrania como una “crisis” o un “conflicto”, pero no como una guerra o una invasión.

    Al final del primer día de reuniones, no se evidenció algún progreso en el aspecto que más expectativas ha generado: saber si Xi podrá convencer a Putin para que inicie negociaciones de paz serias. Putin se limitó a afirmar que Rusia había “estudiado detenidamente” las propuestas de paz de China y que las tratará “con respeto”.

    Un portavoz de la Casa Blanca, John F. Kirby, dijo: “Veremos de qué salen hablando de esta reunión”. Al calificar a la alianza Pekín-Moscú como un “matrimonio de conveniencia”, dijo que armar a Rusia iría en contra de las declaraciones públicas de Xi acerca de que China quiere la paz.

    Para Putin, la visita de Xi también es una oportunidad para suavizar las tensiones suscitadas por los asesinatos de nueve ciudadanos chinos en una mina de oro en la República Centroafricana, un incidente que Xi ha condenado. Hay diversas afirmaciones sobre la identidad del grupo responsable de las muertes, pero algunos culpan a un grupo de mercenarios rusos.

    Las conversaciones de Xi y Putin continuarán el martes, cuando se les unirán delegaciones más amplias de funcionarios gubernamentales. También planean dirigirse a los medios de comunicación y celebrar un banquete estatal al que asistirán los líderes empresariales rusos.

    Ambos mandatarios se han reunido unas 40 veces desde que Xi se convirtió en líder nacional pero, aunque proyectan una relación más profunda que nunca, la guerra ha interrumpido sus relaciones, al tiempo que ha profundizado la dependencia rusa de China para el comercio y el apoyo diplomático.

    La guerra ha sido una fuente de inestabilidad para Pekín, y ha perjudicado los lazos chinos con los países europeos. También ha magnificado las tensiones económicas y energéticas mundiales en un momento en que Xi quiere centrarse en la reconstrucción económica de China después de la pandemia.

    En las últimas semanas, Xi ha tratado de reafirmar el papel global de China después de su aislamiento pandémico. Pekín se ha presentado como un potencial intermediario de la paz, organizando conversaciones que condujeron a un acuerdo significativo este mes entre Arabia Saudita e Irán y proponiendo un plan de 12 puntos que fue redactado en términos generales para poner fin a los enfrentamientos.

    El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, dijo que agradecería la oportunidad de hablar con Xi, pero no está claro si los líderes tienen la intención de hablar.

    El ministro de Relaciones Exteriores de China, Qin Gang, habló por teléfono la semana pasada con el ministro de Relaciones Exteriores de Ucrania, Dmytro Kuleba, e instó a Ucrania y Rusia a negociar. “No importa cuán grandes sean las dificultades y los desafíos, no se le debe cerrar la puerta a una solución política”, le dijo Qin, según el Ministerio de Relaciones Exteriores de China.

    Pero hay obstáculos enormes.

    Putin, en su artículo del lunes, señaló que Rusia entablará conversaciones solo si retiene el control del territorio capturado en el este y el sur de Ucrania. El gobierno de Ucrania ha descartado ceder territorio a cambio de la paz.

    “El primer y principal punto es la capitulación o retirada de las tropas de ocupación rusas”, dijo Oleksiy Danilov, jefe del Consejo de Defensa y Seguridad Nacional de Ucrania, en un comunicado el lunes.

    Ni las fuerzas rusas ni las ucranianas han mostrado una desaceleración en la lucha a lo largo del frente en expansión. Cientos de soldados mueren o resultan heridos diariamente en cada bando, según los analistas militares.

    Incluso en el caso de que China desee desempeñar un papel para poner fin al derramamiento de sangre, es poco probable que Xi presione a Putin para evitar poner en peligro su asociación más amplia, según dicen muchos analistas. Xi considera que el vínculo de Pekín con Moscú es esencial para compensar el dominio global estadounidense.

    “Los países occidentales liderados por Estados Unidos han implementado la contención, el cerco y la represión general de China”, declaró en un discurso este mes.

    William Klein, un exdiplomático estadounidense radicado en Pekín, dijo que la visita a Moscú “demuestra claramente que China ve a Rusia como un socio estratégico indispensable”.

    “Independientemente de lo que China pueda pensar sobre la guerra, ve a Rusia como una clave para crear un contrapeso a la presión de Estados Unidos”, dijo Klein, que ahora es socio consultor de FGS Global. “No debería haber ninguna expectativa de que China recalibrará sus intereses fundamentales debido a esta guerra”.

    La pérdida del apoyo de Rusia podría dejar a China peligrosamente expuesta, según han argumentado los expertos en política exterior china, incluso después de la invasión de Putin.

    El mes pasado, Yang Jiemian, un experto en política exterior de Shanghái, escribió en un análisis que si “Rusia se debilita constantemente hasta el punto en que no puede, no quiere o no se atreve a luchar contra Estados Unidos y Occidente, eso haría que China enfrente circunstancias estratégicas muy desfavorables”.

    Marc Santora colaboró con reportes desde Kiev, Ucrania, Ivan Nechepurenko desde Tbilisi, Georgia; Olivia Wang desde Hong Kong y Michael Crowley y Katie Rogers desde Washington.

    Valerie Hopkins es corresponsal internacional de The New York Times y cubre la guerra en Ucrania así como Rusia y los países de la antigua Unión Soviética. @VALERIEinNYT

    Chris Buckley es corresponsal jefe de China y, después de criarse en Sídney, Australia, ha vivido en China durante la mayor parte de los últimos 30 años. Antes de unirse al Times en 2012, fue corresponsal de Reuters en Pekín. @ChuBailiang

    Anton Troianovski es el jefe de la corresponsalía de Moscú para The New York Times. Antes fue el jefe de la corresponsalía de The Washington Post en Moscú y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y en Nueva York. @antontroian

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    France24 - World

    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

    Presented by

    Issued on: 31/01/2023 - 15:00

    The green paths

    From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

    Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

    Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

    “Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

    Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

    “UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

    All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

    In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

    Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

    « On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

    Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

    Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

    Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

    L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

    Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

    Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

    Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

    « Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

    Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

    Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

    Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

    Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

    Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

    Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

    Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

    Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

    Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

    Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

    Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

    La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    Presented by

    Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

    The green paths

    The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

    Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

    Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

    Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

    Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

    With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

    In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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    L'Humanité

    La « concurrence des mémoires », vraiment ?

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Les tenants de la grandeur de la « mémoire nationale », c’est-à-dire de commémorations et d’enseignements centrés sur les hauts faits de l’histoire de France, sur ce qu’ils considèrent être la grande histoire, celle des rois bâtisseurs, de la gloire militaire, de l’unité, ne cessent aujourd’hui de dénoncer la « concurrence des mémoires ». Qu’est-ce à dire ?

    Ils entendent par là les revendications « mémorielles » de différentes communautés qui se définissent par leurs origines, un destin tragique ou encore une orientation sexuelle. En leur sein, des activistes, des porte-parole, des entrepreneurs de mémoire entendent en effet que les histoires de l’esclavage, des soldats coloniaux, des régions, ou encore des homosexualités – pour s’en tenir à ces exemples – trouvent une place plus grande dans l’enseignement, les politiques de mémoire ou les débats publics. Et cela fait frémir les fanas du « roman national ». La bonne vieille histoire à la grand-papa serait menacée de toutes parts, la « mémoire nationale » risquerait l’éclatement.

    Ces conservateurs du passé figé trouveraient intérêt à lire un peu plus sur la « mémoire », sur la manière dont elle se constitue. Deux spécialistes viennent de rassembler un bel ensemble de contributions pour faire le point sur cette « mémoire collective ». La perspective est ici fondamentale : il ne s’agit pas de disserter sur la mémoire en général, mais de l’étudier comme un fait social, des pratiques, bref faire une sociologie de la mémoire. Tous les auteurs du volume ne se plient pas entièrement à cette exigence – nécessaire pour sortir des propos convenus et des déplorations réactionnaires –, mais on y trouvera cependant un riche matériau cumulé (1). Patrick Le Galès montre ainsi comment la mise en scène du passé des villes participe à une « dénationalisation de la mémoire » : « Partout, en Europe, la mémoire des villes européennes avant le cycle de l’État-nation est redécouverte mobilisée, inventée si besoin », parfois pour des luttes politiques d’importance. Sylvain Antichan démonte, lui, remarquablement ce discours contemporain sur la « concurrence des mémoires » en expliquant que cela n’a rien de si nouveau et que c’est finalement mal poser la question : « Cette notion empêche souvent de comprendre les processus qu’elle vise à décrire. »

    Il étudie avec finesse la constitution du « musée d’Histoire de France » de Versailles, ouvert par Louis-Philippe en 1837. Il apparaît alors que de nombreux groupes, professionnels, sociaux, locaux entendent que leur gloire soit aussi exposée dans le musée. Une véritable « pression sociale » pour faire partie de l’histoire de France, déjà : « S’enclenche alors ce qu’on désigne communément comme une “concurrence des mémoires” : des hommes de lettres s’opposent aux militaires pour être intégrés à l’histoire de France, des militaires ou des facultés s’opposent entre eux et entre elles pour y avoir une place. » Mais c’est l’action de l’État qui suscite en fait cet intéressement à la mémoire. « Le commun », conclut Antichan, « n’est pas nécessairement la négation de l’hétérogénéité et de la conflictualité mais peut en être le produit ».

    Nicolas Offenstadt
    L'Humanité

    Dachau, laboratoire du système concentrationnaire

    Il était une fois

    Le 22 mars 1933, deux mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, est ouvert, sous la houlette d’Heinrich Himmler, le camp de concentration de Dachau. Destiné tout d’abord aux opposants politiques - militants communistes en tête -, il accueillera in fine tous les indésirables du IIIe Reich : juifs, homosexuels, tsiganes, criminels de droit commun... Emblématique de la barbarie nationale-socialiste, Dachau servira de modèle pour tous les camps nazis.

    Bernard Frederick

    Le 30 janvier 1933, le maréchal Paul von Hindenburg, Reichspräsident et légende de la Première Guerre mondiale, nomme au poste de chancelier de la République de Weimar Adolf Hitler, dont le parti politique, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), a obtenu 33,1 % des voix lors des élections fédérales de novembre 1932, contre 20,4 % aux sociaux-démocrates et 16,9 % aux communistes. Hitler est contraint de former un gouvernement de coalition avec la droite nationaliste mais, dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

    L’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, provocation fomentée par les nazis, qui accusent les communistes, une semaine avant les élections, est le prétexte pour suspendre toutes les libertés civiles et arrêter des centaines de communistes, dont des députés, ainsi que des sociaux-démocrates. Ces mesures, parfaitement illégales, sont entérinées le 28 février par le « décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État », qu’Hitler a obtenu du vieux maréchal. Et qui crée la « détention de protection » et suspend les droits civiques et les droits de l’homme « jusqu’à nouvel ordre ».

    C’est dans ce contexte que, le 20 mars 1933, Heinrich Himmler, préfet de la police de Bavière, annonce, lors d’une conférence de presse, que, le mercredi 22 mars, « s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il a une capacité de 5 000 personnes ». Il est destiné à l’incarcération d’opposants politiques : communistes, syndicalistes et sociaux-démocrates.

    Le camp est situé en Bavière, tout près de la petite ville de Dachau, à une vingtaine de kilomètres de Munich, sur un territoire marécageux et boisé. En 1916, une fabrique de munitions y avait été installée, avec des halls de production, des dépôts et des logements pour 8 000 ouvriers. Après l’arrêt de l’usine en 1920, les bâtiments se sont délabrés. Le lieu, entouré par un haut mur, n’en convenait pas moins parfaitement pour l’installation d’un camp de concentration.

    Les premiers détenus sont amenés au camp de Dachau, le 22 mars. Les nazis bavarois y ont placé environ 5 400 personnes en « détention de protection » jusqu’au 13 avril 1933. Quelque 1 600 d’entre elles sont alors relâchées et 3 700 restent incarcérées.

    Jusqu’en 1938, le nombre total de détenus oscillera entre 2 000 et 2 500. Les communistes allemands constituent le premier contingent. Ils sont ensuite rejoints par de plus en plus de sociaux-démocrates, d’hommes politiques issus de la bourgeoisie et des monarchistes.

    Les conditions de détention se dégradent très vite. Le 1er avril 1933, Himmler est nommé commandant de la police politique de Bavière et fait savoir dès le lendemain au commandant de la police de sûreté (Schutzpolizei) que « le camp de concentration de Dachau sera subordonné, avec effet immédiat, au chef de la police politique auxiliaire ». C’est-à-dire à lui-même. Le 10 avril, l’Oberführer SS Johann-Erasmus Freiherr von Malsen-Ponickau, s’adressant aux gardes, déclare que celui qui s’imagine que « les détenus à garder ont figure humaine » ou qui « ne supporte pas la vue du sang » est incapable d’y exercer des fonctions.

    Le premier commandant de Dachau est le SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle, jusqu’en juin 1933, date à laquelle il est démis de ses fonctions en raison du scandale que provoque la mort de plusieurs prisonniers – il y a encore, à cette époque, des juges républicains. Le SS-Standartenführer Theodor Eicke est nommé par Himmler en remplacement de ­Wäckerle. Au moment de sa nomination, il se trouve dans une clinique psychiatrique.

    Sous Eicke, Dachau devient une base d’entraînement à la gestion des camps. Une discipline implacable, basée sur la terreur, y règne, et des châtiments cruels, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, y sont appliqués. Extrait du règlement qu’il a rédigé : « Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu. »

    Un système de travail forcé est introduit. Dans les premières années, des travaux exténuants visent à terroriser et punir les détenus ; à partir de 1938, cette main-d’œuvre est aussi utilisée pour l’agrandissement du camp. Puis, lorsque le régime recourt massivement au travail forcé des déportés dans le cadre de la « guerre totale », un vaste réseau de Kommandos (camps) extérieurs implantés près des usines y est créé, principalement pour l’armement aérien.

    Eicke invente aussi le costume rayé des prisonniers et les triangles de couleur pour indiquer leur statut : rouge pour les prisonniers politiques, vert pour les droits communs, rose pour les homosexuels, violet pour les Témoins de Jéhovah.

    Deux mois après l’arrivée d’Eicke, les meurtres commencent. Le député communiste allemand Franz Stenzer est abattu le 22 août 1933 ; le 27, un journaliste communiste est assassiné par Eicke lui-même. D’autres vont suivre.

    Eicke fait aussi de Dachau une école où il forme de nombreux commandants de camps de concentration existants ou à venir, comme Rudolf Höss, futur directeur d’Auschwitz. Le 4 juillet 1933, Himmler nomme Eicke inspecteur des camps de concentration, auxquels il va appliquer le modèle d’organisation qu’il a élaboré à Dachau, et commandant des unités SS Totenkopf (« tête de mort » en français ; elles assurent principalement la garde des camps).

    Après la Nuit de cristal, le pogrom organisé par les hitlériens dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, 11 000 juifs sont envoyés à Dachau. À partir de 1939, le camp se développe pour accueillir des milliers de déportés, représentant 38 nationalités. Entre 1933 et 1945, il a reçu plus de 200 000 détenus dans le camp central et dans les 183 Kommandos extérieurs. Au moins 28 000 prisonniers y sont morts entre juin 1940 et mai 1945, et certainement plus de 13 000 auparavant, 160 000 autres seront marqués à vie par les tortures, le travail forcé et les terribles conditions de détention.

    À Dachau, des médecins allemands effectuent des expériences sur des prisonniers. Y sont réalisés notamment des expérimentations à haute altitude avec une chambre de décompression et sur l’hypothermie pour l’armée de l’air, des procédés pour rendre l’eau de mer potable, des tests de nouveaux médicaments contre le paludisme et un anticoagulant, ainsi que, comme dans d’autres camps nazis, contre le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde… Des centaines de déportés en sont morts ou ont gardé de graves séquelles de ces pratiques.

    Après l’attaque de l’URSS, en juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques, sélectionnés par la Gestapo parce qu’identifiés comme intellectuels, juifs ou fonctionnaires communistes, sont fusillés par les SS du camp au cours d’exécutions de masse. Plus de 4 000 sont ainsi assassinés en 1941-1942.

    La résistance s’est organisée à Dachau, d’abord autour des déportés communistes autrichiens, puis elle s’est internationalisée dans le Comité international des détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).

    Devant l’avancée des Alliés, les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau – ils sont alors près de 68 000, sous-camps compris–, fin avril 1945. Quelque 25 000 prisonniers sont forcés de marcher en direction du Tyrol, ou sont emmenés dans des trains de marchandises. Plusieurs milliers y laissent la vie. L’arrivée à Dachau de déportés évacués d’autres camps provoque une épidémie de typhus. Le 28 avril, le dernier Kommando de travail, composé d’Allemands et d’Autrichiens dont beaucoup d’anciens des Brigades internationales, sorti du camp pour travailler, découvre les routes jonchées de cadavres des évacués, morts du typhus, d’épuisement ou abattus. Il décide de ne pas attendre l’arrivée des Américains. Otto Jendran, vétéran de la guerre d’Espagne, prend le commandement de cette troupe de résistants qui s’empare de l’hôtel de ville de Dachau. Après cinq heures d’une bataille inégale contre les SS, les insurgés tentent de s’enfuir, en vain pour la plupart.

    Le 29 avril 1945, les troupes de la 7e armée américaine entrent dans le camp de Dachau. Résistant communiste, Joseph Sanguedolce, futur maire de Saint-Étienne, est détenu dans le camp extérieur d’Allach. Il en raconte la libération : « Au matin du 29 avril, il n’y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l’extérieur (…). Les charniers grossissent. Les risques d’épidémie se précisent. Il y a moins d’une semaine de vivres (…). À l’intérieur des blocks, l’animation est grande. (Elle) cache mal l’anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus (américains – NDLR) tombent sur des baraques dans le camp des juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. (…) Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le Comité international a d’importantes dispositions à prendre (contre) l’épidémie de typhus. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin (…), au loin, des tanks américains passent ; bientôt, ils s’éloignent. (…) Soudain un cri : derrière les champs, surgissent des soldats (qui) avancent avec précaution. C’est une joie délirante. Des détenus pleurent, d’autres squelettes mus par on ne sait quelle force avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur dernière satisfaction. » (1).

    Les Allemands ont fait une telle publicité sur le camp de concentration de Dachau lors de sa création qu’il est connu au-delà du Reich. En 1937, plusieurs journaux français publient des articles ou des reportages sur l’univers des camps, dont Dachau. Le magazine communiste « Regards » publie dans son édition du 7 janvier un texte du journaliste et militant antifasciste Stefan Priacel, parmi les premiers en France à dénoncer ce qui se passe à Dachau. Il base son article sur un reportage paru dans le journal nazi « Illustrierter Beobachter ». Il en traduit certains passages, à côté de photographies publiées à titre de propagande par cet hebdomadaire. « Il n’y a lieu ici de commenter ni ces photos, ni ces textes. Atrocement éloquents, ils disent ce que la plupart d’entre nous avaient hésité à écrire, par crainte d’être taxés d’exagération », souligne Stefan Priacel. Il poursuit : « Après nous avoir fait voir quelques ateliers, le “Illustrierter Beobachter” met sous les yeux de ses lecteurs des types de “sous-hommes” (Untermenschen). Trois têtes portent cette légende : “Trois représentants typiques de l’humanité inférieure au camp de concentration de Dachau. Un communiste. Un fainéant. Un criminel professionnel.”  En dépit des efforts du photographe et bien que le “communiste” porte une barbe de trois jours, le reporter n’est point parvenu à lui enlever un front large et intelligent, non plus que son regard douloureux et franc d’ouvrier allemand. » Ce n’était que le début, personne ne sait encore de quoi Dachau sera le nom.

    dachau
    Valeurs Actuelles

    Eugénisme, contraception, révolution sexuelle : les trois victoires du transhumanisme

    Avec le vote, ce mardi 15 à l’Assemblée, du projet de loi bioéthique, le progressisme remporte une victoire décisive, et peut-être finale, dans le combat qu’il mène depuis deux siècles contre l’anthropologie chrétienne.

    Au-delà de sa mesure phare – la « PMA pour toutes » –, le projet de loi relative à la bioéthique introduit une série de ruptures plus fondamentales encore que celle-ci : il sépare totalement la procréation de la sexualité par l’introduction de la PMA non-thérapeutique ; il rend indépendant de l’âge la faculté de procréer par la légalisation de l’autoconservation des gamètes ; il encourage l’eugénisme par l’extension du diagnostic prénatal et préimplantatoire ; il libéralise l’exploitation et la modification génétique des embryons humains ; il favorise l’avortement par la suppression du délai de réflexion et de l’autorisation parentale pour les mineurs ; il supprime la frontière entre l’homme et l’animal par l’autorisation de la greffe de cellules humaines sur des embryons animaux ; il substitue la volonté à la biologie comme fondement de la filiation.

    C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire.

    La suppression brutale des protections et des interdits patiemment posés par les précédentes lois laisse sans voix. C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire. Aussi est-il nécessaire, pour comprendre la philosophie qui sous-tend ce projet de loi et en donne la cohérence, de revenir aux racines même de ce progressisme-scientiste, que l’on nomme aujourd’hui transhumanisme et dans le sillage duquel s’inscrit le député Jean-Louis Touraine, rapporteur de la loi, par ailleurs militant actif de la GPA et de l’euthanasie.

    À cet égard, il importe de bien saisir que l’ensemble de ces mesures participent d’un vaste projet de transformation de l’homme qui a des racines profondes dans la pensée des Lumières, en particulier chez Condorcet qui croyait « qu’il n’a été marqué aucun terme au perfectionnement des facultés humaines » et que « la perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie » (1795). Ce progressisme a trouvé, dans l’extrapolation de la théorie de Darwin, les bases scientifiques de sa vision philosophique du destin de l’humanité, et ce faisant une nouvelle morale. Selon cette vision, l’homme est un être spirituel (c’est-à-dire doté d’intelligence et de volonté) dont la conscience serait issue de la vie, et la vie de la matière. L’homme serait ainsi un mutant engagé dans un processus constant d’évolution – et d’élévation – par émancipation de la matière inerte puis de la vie animale, pour atteindre une forme de vie consciente, une vie « humaine ». Notre humanité ne serait ainsi pas figée en un état donné, naturel, mais progresserait à mesure que se poursuit le processus de domination de la matière, lequel culmine dans la domination de la volonté individuelle sur son propre corps. Le progrès, comme processus de spiritualisation, devient ainsi la condition et la mesure de notre humanité. Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau. Cela explique bien sûr l’eugénisme, mais aussi la valorisation contemporaine des diverses formes de sexualité non-fécondantes. Car ces formes de sexualité prouvent que, même dans cet aspect particulièrement animal de notre être, l’esprit individuel est capable d’échapper au donné naturel, de le transcender. Moins animales, ces sexualités seraient donc plus humaines.

    L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

    Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau.

    L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

    Dans une première étape, avant la découverte de l’ADN (1953), ce programme a d’abord porté sur l’espèce humaine et les races et eut pour nom eugénisme. Ses promoteurs les plus radicaux sont tous issus du milieu de la libre-pensée et de la franc-maçonnerie. En Angleterre, le philosophe Herbert Spencer ajoute à la loi générale de l’évolution celle de la « survie du plus apte » (1864). Il estime que la concurrence entre personnes, sociétés et races est le moyen par lequel la sélection naturelle s’opère au sein de l’espèce humaine en assurant l’élimination des plus faibles et le triomphe des plus aptes, et ce faisant, le progrès. Son œuvre est complétée par celle de Thomas Huxley – le grand père de Julian et de Aldous – qui développe toute une philosophie moniste autour de l’évolutionnisme. Il est accompagné dans cet effort par le biologiste allemand Ernst Haeckel, eugéniste radical, favorable au suicide et à l’euthanasie. Haeckel fut l’un des membres les plus éminents de la Fédération Internationale de la Libre Pensée, ainsi que de la Ligue pangermaniste et de la Société allemande d’hygiène raciale qui contribuèrent toutes deux significativement à la doctrine nazie.

    En France, l’eugénisme radical a été introduit en 1862 par Clémence Royer, fondatrice de l’obédience maçonnique Droit humain. Elle fait précéder sa traduction de L’origine des espèces de Darwin par une diatribe progressiste dénonçant les « représentants déchus ou dégénérés de l’espèce ». Elle est suivie notamment par Paul Robin, proche de Bakounine et de Ferdinand Buisson, qui fonde en 1896 une Ligue pour la Régénération humaine dont l’objet est de promouvoir la contraception, l’avortement et la liberté sexuelle. Eugéniste, il souhaite ainsi œuvrer à l’émergence d’une « nouvelle race, scientifiquement tant améliorée » que disparaîtraient devant elle tous les « résidus d’une fausse civilisation ». Pour lui, le respect « de la chasteté, de la pureté, est le dernier lambeau le plus résistant à la destruction des doctrines métaphysiques qui ont toujours opprimé les humains ». Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913 et vice-président de la Société française d’eugénisme, préconise « l’élimination des races inférieures » et « des anormaux ». Les exemples pourraient être multipliés. Tous sont convaincus d’avoir découvert la vérité du progrès humain et détestent le christianisme, dont ils dénoncent (avec Nietzsche) le caractère antinaturel de la charité envers les faibles.

    Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation, si possible (mais pas nécessairement) avec le consentement des personnes concernées. Margaret Sanger, la fondatrice du Planning familial, le dit très clairement en 1922 : « aucun espoir de progrès n’est possible tant que l’on n’atteint pas une nouvelle conception du sexe, qui ne soit pas simplement un acte procréatif, une nécessité biologique pour la perpétuation de la race, mais un mode d’expression psychique et spirituelle. » Le contrôle de la procréation a donc bien une double finalité. Elle vise d’une part à « prévenir la naissance de ceux qui transmettrait leur imbécillité à leur descendance » (finalité eugénique) ; mais elle est aussi, et même « d’abord un instrument de libération et de développement humain » (finalité spirituelle). Pour elle, « par le sexe, l’humanité peut atteindre la plus grande illumination spirituelle qui va transformer le monde, qui va illuminer l’unique chemin vers un paradis terrestre ».

    Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation

    Julian Huxley, frère d’Aldous et premier directeur de l’Unesco, milite également pour la diffusion de la contraception et de l’avortement comme moyens de limitation des naissances des êtres « inférieurs ». Mais il va plus loin, en recommandant d’agir non plus seulement sur la sexualité (en la stérilisant), mais aussi sur la procréation (en la sélectionnant). Pour lui, « toutes sortes de possibilités pourraient émerger » si la société adoptait le système recommandé par Hermann Müller consistant à « séparer les deux fonctions de la sexualité et de la reproduction » et d’utiliser pour la procréation les gamètes de « quelques mâles hautement doués ». Cette séparation améliorerait non seulement la race humaine, mais rendrait les relations sociales plus altruistes, car moins marquées par la concurrence sexuelle, à l’instar des sociétés de fourmis ou d’abeilles. Hermann Muller, prix Nobel en 1946, fut le premier à proposer la création d’une banque de sperme dans le but de collecter et de diffuser les semences d’hommes supérieurs. Il proposa à Staline en 1936 d’y contribuer et de l’employer pour régénérer la population de l’URSS.

    Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ». Margaret Sanger, les héritiers de Paul Robin, ou encore Julian Huxley figurent parmi ses membres et soutiens. Le même groupe de personnes s’engage peu après dans la fondation de mouvements œuvrant à la légalisation de l’euthanasie. La plupart sont issus des rangs des sociétés eugénistes ; ils sont mus par la même volonté de dominer la vie.

    Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ».

    Au-delà de la séparation de la sexualité de la procréation (par la contraception), puis de celle de la procréation de la sexualité (la première fécondation in vitro de lapines est réalisée en 1934), un troisième degré de séparation est encore possible : celle de la gestation d’avec le corps. Elle a été conçue en 1923 par le généticien britannique J. B. S. Haldane qui envisage la gestation par utérus artificiel, et la nomme « ectogénèse ». Cette troisième étape n’est pas été réalisée à ce jour, mais elle est déjà préparée dans des laboratoires, et plus encore par la diffusion de sa forme « artisanale » qu’est la gestation par autrui.

    Julian Huxley, J. B. S. Haldane et Hermann Muller se connaissaient bien pour avoir notamment cosigné en 1939 un « manifeste des généticiens » recommandant aux gouvernements d’adopter « une sorte d’encadrement conscient de la sélection » pour rendre possible une amélioration génétique des générations futures. Julian Huxley a donné un nom à cette vision prométhéenne de l’humanité, il l’a appelée « transhumanisme » et l’a déclarée « religion de l’avenir », à l’époque même où il présidait à la fondation de l’Union internationale humaniste et éthique. Aldous Huxley, le frère de Julian et le petit fils de Thomas, était donc bien placé pour comprendre cette vision, et l’exposer dans le Meilleur des mondes. Il n’a pas eu besoin d’inventer le contenu du livre, il lui a suffi d’écouter ses proches.

    Ces grandes figures ont eu, depuis lors, des héritiers, que l’on retrouve en France principalement au sein de la tradition maçonnique. Ils ont notamment pour nom Pierre Simon, Henri Caillavet ou Jean-Louis Touraine et ne font, pour l’essentiel, que répéter et tenter d’appliquer un projet déjà ancien. Ils ont milité pour la légalisation de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, de la GPA. Quant à l’eugénisme, il a gagné en efficacité en devenant libéral et sophistiqué ; mais sa forme primaire transparaît encore parfois, comme lorsque Henri Caillavet déclara en 2001 que « permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d’un égoïsme démesuré ». Pour Pierre Simon, comme pour Jean-Louis Touraine, le point de « basculement anthropologique » a été l’acceptation de la première séparation entre la sexualité et la procréation, c’est-à-dire de la contraception. « Tout le reste, dit ce dernier, n’est que conséquence ».

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    France24 - Monde

    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    Proposé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

    Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'Humanité

    « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

    Florent LE DU

    Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

    Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

    Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

    « Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

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    Valeurs Actuelles

    Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

    Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

    ​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

    Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

    ​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

    ​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

    ​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

    ​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

    ​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

    ​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

    Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

    Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

    ​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

    ​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

    la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

    ​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

    ​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    ​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

    ​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

    ​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

    ​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

    ​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

    ​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

    ​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

    ​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

    ​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

    ​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    ​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

    ​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

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    Valeurs Actuelles

    Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

    Le 12 janvier 2013, Marseille et la Provence devenaient la capitale européenne de la culture. Vingt-huit ans après la création de l’événement et après Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004, cette manifestation culturelle revenait en France, en Provence et à Marseille. Cette désignation, survenue en septembre 2008, a permis à la deuxième ville de France d’entreprendre de grands projets et de se débarrasser de son image de ville infréquentable. Les efforts entrepris pour être à la hauteur de ce rendez-vous ont été considérables. La cité phocéenne a eu un peu moins de 5 ans pour se transformer et elle l’a fait. Le chantier était long et audacieux. Un bateau amiral en est fièrement sorti. Il a paradé çà et là durant 12 mois.

    Pendant une année, plus de 500 manifestations culturelles se sont succédé sur les bords de la Méditerranée. Parmi les plus emblématiques, des expositions de qualité comme Ici, ailleurs, une sélection d’œuvres d’une quarantaine d’artistes issus du pourtour méditerranéen à la Friche de la Belle de Mai, Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen au MuCem mais aussi de nombreux spectacles vivants ou de rue avec en figure de proue le Cirque en capitale et ses 200 représentations, la TransHumance réunissant plusieurs milliers de personnes et d’animaux dans les rues de la cité phocéenne et autres Août en danse, Mix Up et Opéra Slam. Des animations plébiscitées sur l’instant mais peu nombreuses à avoir survécu et à être parvenues à se faire une place durable dans le paysage culturel marseillais. Celles qui ont émergé, en revanche, l’ont fait avec brio. Le meilleur exemple étant celui des arts du cirque avec la création de la Biennale du cirque (BIAC), « une référence, en pointe pour le cirque contemporain », selon Guy Carrara, le co-directeur d’Archaos, la compagnie qui a créé la BIAC. C’est aussi le cas de plusieurs lieux culturels comme le Frac (Fond régional d’art contemporain), le MaMo, le centre d’exposition de la Cité Radieuse, le Silo, un ancien bâtiment industriel aménagé en salle de spectacle qui accueille concerts, one-man-shows, ballets et pièces de théâtre quotidiennement, le Château Borély qui après une très belle restauration héberge le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode, ou celui de la Buzine, devenu le siège de la Cité du cinéma. Tous ces sites qui ont été largement dépoussiérés pour accueillir diverses expositions à l’occasion de cette année spéciale conservent aujourd’hui tous ses bienfaits. Grâce à l’événement, ils ont trouvé ou retrouvé une vocation et de leur superbe.

    Une évolution structurelle

    Tout comme l’ensemble de la ville car si la capitale de la culture a logiquement eu des bienfaits sur le plan culturel, elle en a aussi eu pour l’architecture et l’urbanisme. « On avait beaucoup de projets dans les cartons et MP2013 a permis de les déclencher », explique Rémy Marciano, architecte marseillais et professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Il ajoute : « Ça a confirmé le potentiel de Marseille à produire une architecture locale et forte. Ça a été un point de départ ». Parmi les bâtiments sortis de terre à l’occasion de la manifestation culturelle, deux ont vu le jour sur l’esplanade du J4. Il s’agit de la Villa Méditerranée et du MuCem. Le premier, propriété du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été imaginé par l’architecte italien Stefano Boeri. S’il s’agit d’une prouesse architecturale avec son avancée en porte-à-faux de 40 mètres de long s’élevant à 19 mètres au-dessus d’un bassin de 2 000 m3, cela n’a pas suffit à le rendre populaire. Le bâtiment, en 2013 comme les années suivantes, a été montré du doigt par bon nombre de Marseillais pour son inutilité. Rémy Marciano reconnaît qu’à sa construction, sa fonction n’était pas bien définie : « Il y a eu un flottement sur la programmation et sur l’usage ». Durant près de 10 ans, l’édifice régional, destiné originellement à accueillir des conférences, des réunions et des expositions, n’était en quelque sorte qu’une coquille vide. Depuis juin 2022, ce n’est plus le cas. Le bâtiment a changé de vocation pour abriter le musée Cosquer Méditerranée comprenant une reconstitution de la Grotte Cosquer, une grotte paléolithique découverte en 1991 par le plongeur Henri Cosquer dans la calanque de la Triperie. Une reconversion réussie puisque la Villa Méditerranée ne désemplit plus. 400 000 visiteurs y sont attendus chaque année. Le succès a été long à se dessiner mais il est bel et bien au rendez-vous.

    Celui, en revanche, qui n’aura pas dû attendre pour se faire une place, c’est son voisin, le MuCem. Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, œuvre de Rudy Ricciotti et qualifié de « bâtiment identitaire » par le professeur d’architecture, a très rapidement conquis le cœur des Marseillais. Sa  façade en résille de béton n’a laissé personne indifférent. Pas moins que la passerelle de 130 mètres de long qui le relie au Fort Saint-Jean, lui aussi rénové pour l’occasion, et permet à l’ensemble de redoubler d’intérêt. En témoignent les 550 000 visiteurs en moyenne reçus chaque année. Autre grande réussite directement liée à MP2013, la rénovation du Vieux-Port. Avec elle, le cœur de la ville a totalement changé de physionomie. Anciennement très encombré par les voitures et grisonnant, il se pare désormais de belles pierres dans des tons clairs et offre de grands espaces piétonniers. L’ombrière créée par Norman Foster, en plus d’apporter un peu de fraîcheur, lui donne également un caractère singulier. Là encore, l’événement culturel a eu de nombreux bienfaits et a donné une belle impulsion à la ville en matière de rénovation urbaine. Les efforts menés sur le Vieux-Port ont été étendus à l’hyper centre et les rues environnantes ont été réhabilitées ou sont en cours de réhabilitation. Le grand échec de MP2013, à savoir la très onéreuse rénovation du hangar portuaire du J1, fermé au public depuis la fin de l’exposition consacrée au Corbusier, mis à part, l’événement a été très bénéfique pour la structure et l’architecture de la deuxième ville de France.

    Enfin, le secteur à avoir su tirer profit de ce sommet culturel  est incontestablement le tourisme. Avant 2013, Marseille était une ville peu fréquentée par les touristes qu’ils soient internationaux, nationaux, régionaux ou professionnels. Son image n’était pas bonne et la ville n’était pas pensée pour accueillir des visiteurs extérieurs. Le métro fermait ses portes à 21 heures ce qui limitait fortement les déplacements tardifs comme les transferts de la Gare Saint-Charles aux hôtels du centre ville et les centres de congrès comme les lieux d’intérêts n’étaient pas fléchés rendant le parcours des non initiés pour le moins difficile. Pour Maxime Tissot, directeur de l’office du tourisme de Marseille, l’année 2013 a permis une prise de conscience collective et a marqué le début d’une nouvelle ère touristique : « On a ouvert cette ville et on a arrêté d’être uniquement entre nous. C’était un événement structurant qui a énormément apporté car il a permis à Marseille de changer de dimension ». En effet, cette année spéciale a donné un nouvel élan à la cité phocéenne. Marseille a changé d’image. Elle est passée de ville infréquentable à ville attractive. Et, comme le dit le directeur de l’office du tourisme : « Le soufflé n’est pas retombé ». Mieux, il a continué à monter. Marseille est aujourd’hui dans le top 50 des destinations de tourisme d’affaires et reçoit plus de 5 millions de visiteurs chaque année contre 4 millions en 2012. Grâce à Marseille- Provence 2013, la cité phocéenne est véritablement devenue une ville touristique. L’offre culturelle y est plus importante qu’elle ne l’a jamais été et les infrastructures sont désormais adaptées aux besoins. De bonnes choses  pour les différents événements qui attendent la ville dans les mois à venir. L’expérience capitale de la culture  servira sans aucun doute à faire de la Coupe du Monde de Rugby, de la venue du Pape François, de l’arrivée de la flamme olympique et bien sûr de l’accueil des épreuves de voile des Jeux Olympiques 2024 des succès. Les retombées devraient une nouvelle fois être très positives. La navire Marseillais tient le cap.

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    L'Humanité

    Les Français et la science, une histoire de confiance

    Actu

    Le baromètre de l’esprit critique présenté par Universcience et réalisé par Opinionway montre un rapport à la science et à l’esprit critique différent selon le genre, l’âge, ou encore la catégorie socioprofessionnelle. 

    Clara Fanget

    Dorénavant, « la question n’est plus celle de l’accès à l’information mais de la capacité que nous avons à la trier », estime Bruno Macquart, président d’Universcience. Afin de comprendre le rapport à la science des Français et leurs pratiques informationnelles, Universcience a publié jeudi 23 mars son baromètre de l’esprit critique. 3 200 personnes ont été interrogées en 2022 sur leurs sources d’information, leur rapport au débat d’idées, et leur attrait pour la science.

    22 % des sondés citent « la science » parmi leur centre d’intérêt principal, et l’étude montre une culture scientifique assez présente, avec un rapport à l’image très fort, puisque 81 % regardent des documentaires scientifiques, et 64 % des vidéos YouTube. En plus d’une forte utilisation d’Internet pour effectuer une veille informationnelle, « on remarque qu’il y a une surpondération de la confiance dans les réseaux sociaux chez les 18-24 ans. Les chiffres nous permettent donc d’identifier des zones de risques », décrypte Romain Pigenel, directeur du développement des publics et de la communication. Aucun filtre n’a été posé quant à l’utilisation des réseaux sociaux. Les pourcentages incluent donc aussi bien la recherche d’informations sur des comptes de médias traditionnels que sur des comptes lambda.

    Ouverture d’esprit

    Près de neuf personnes sur dix estiment que la science permet de mieux comprendre le monde, de développer des technologies utiles à tous, et d’améliorer les conditions de vie. 86 % des français se déclarent ouverts à toute nouvelle idée. Mais qu’est-ce que l’esprit critique ? Pour la majorité, c’est être capable de changer d’avis, faire preuve de raisonnement logique et rationnel, et pouvoir échanger avec des personnes aux idées différentes. 

    Sur la question de la crise climatique, 63 % des Français interrogés sont convaincus que le CO2 produit par des activités humaines est la principale cause du réchauffement climatique, et qu’il y a un consensus indiscutable sur la hausse des températures. Pourtant, 22 % des Français restent persuadés que les vagues de froid récentes aux États-Unis montrent qu’il n’y a pas de réchauffement climatique. Au final, près d’un tiers des répondants ne sont pas d’accord ou ne savent pas répondre aux questions liées à la conscience écologique. 

    La science, un domaine encore masculin

    L’étude catégorise cinq types de personnes selon leur intérêt pour les sciences. Parmi ces catégories, on remarque que les « réfractaires » (10,5 %), les personnes dites « éloignées » (15 %) et les « modérées » (26 %) sont dans l’ensemble des femmes, dont le niveau d’étude est inférieur au bac, et pour beaucoup retraitées ou issues de catégories socioprofessionnelles (CSP) modestes. Par contre, les personnes dites « intéressées » (25 %) ont, au minimum, un bac + 5 et se définissent comme scientifiques. Enfin, les personnes « passionnées » (23,5 %) sont majoritairement des hommes de moins de 40 ans, issus de CSP hautes et intermédiaires, qui ont au moins un bac +2. « Il n’y a pas de divorce entre les Français et la science, se félicite Romain Pigenel. Mais en même temps, on voit qu’il y a des points d’attention, comme la proportion de femmes intéressées par la science. Ces chiffres montrent qu’il y a encore un travail à faire. »

    Que les femmes soient moins présentes dans les domaines scientifiques est aujourd’hui une réalité documentée. En 2018, l’Observatoire des inégalités fait état de la très nette minorité de femmes dans les formations scientifiques et technologiques. Les chiffres annoncés par le ministère de l’éducation nationale pour l’année scolaire 2021-2022 vont dans le même sens : en France, à cette période, la part des femmes dans les universités de langues, lettres et sciences humaines est de 70 %. Dans les formations d’ingénieurs, elle est de 29 %. 

    Sciences
    Valeurs Actuelles

    Client mystère : l’horreur économique

    Le narrateur file à toute berzingue dans les rues de Lille. Un cube sur le dos, il fait partie d’une armée d’ombres livrant sushis, burgers, wraps et autres. Sur son vélo à pignon fixe, il pédale prestissimo pour respecter les cadences infernales. Jusqu’à l’inéluctable accident : « La quattro formaggi gisait […] , encore fumante, décomposée en lambeaux. C’est l’image de cette pizza lacérée en vrac qui s’est gravée dans mon souvenir, curieusement. Les traînées filandreuses de mozzarella sur le bitume jonché de tomates concassées, la base de pâte déformée, oblongue, les ricochets de gorgonzola en monticules épars innervés de tranchées bleues, les câpres explosées façon puzzle et les olives éparpillées en étoile », écrit Mathieu Lauverjat.

    Le corps contusionné, le damné de la route, son avenir irrémédiablement compromis par un impitoyable algorithme – qui le sanctionnerait, une fois rétabli, en le cantonnant aux courses les moins rémunératrices -, décide de changer de voie, découvrant par hasard le métier de client mystère. Véritable homme invisible au service d’une entreprise, il teste la qualité et le bon fonctionnement de différents services, évaluant les employés. Sa première tâche consiste à contrôler la mise en place d’un liquide vaisselle « combinant dégraissage et formule anticalcaire » dans les rayons d’un supermarché. Véritable caméléon, il multiplie les missions ; un jour, jeune célibataire fortuné voulant acheter une berline, un autre, amant en quête de lingerie pour un cinq-à-sept… Recruté par PMGT – pour Profit Motion Gain Turbo -, il prend du galon, sillonnant la France en train afin de vérifier la conformité des tenues des contrôleurs, des baris-tas et autres à la charte de l’entreprise. À partir de cet instant, tout va partir en vrille, mais il n’est pas question de déflorer une intrigue s’achevant, et c’est heureux, de manière fort morale.​

    « Client mystère » est un grand roman de la contemporanéité, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés.

    Client mystère est un grand roman de la contemporanéité, celle de la périphérie chère à Christophe Guilluy, des Center Parcs et des zones commerciales, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés. De victime, le “héros” devient bourreau, minuscule et inflexible rouage d’une société de l’évaluation permanente. Joliment contrôlée, la narration de Mathieu Lauverjat – qui connaît visiblement bien son sujet -laisse une large place à la novlangue creuse de l’économie : « Le bench , ouvert nuit et jour, ruisselait d’activités aussi diverses que variées mais toutes dédiées à l’innovation disruptive de PMGT. Développeurs du catalogue d’applications, growth hackers , UX designers , chief product officers ; on est un troupeau de taureaux, clamait Anne-Sophie, et on va tout fracasser. » Glaciale, la manageuse en talons aiguilles est l’un des personnages les moins sympathiques d’un livre qui constitue in fine une réflexion sur le désenchantement et la solitude dans les sociétés occidentales, à l’image des premiers romans d’un certain Michel Houellebecq.

    “Client mystère”, de Mathieu Lauverjat, Gallimard, coll. “Scribes” 240 pages, 19,50 €.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En Argentina y otros países de Suramérica los conocemos como panqueques, pero existen en otras regiones del mundo bajo otros nombres. Crêpes en Francia y otros países europeos, filloas en Galicia, frixuelos en Asturias, crespelle en Italia, pannenkoeken en Holanda y Bélgica, pfannkuchen en Alemania, y así hasta el infinito y más allá. La diferencia entre unos y otros no es demasiado notoria; algunos varían su proporción de harina, otros sustituyen la leche por otros líquidos, algunos no llevan huevo, unos son más dulces y otros menos. Pero el resultado es similar: una masa fina y redonda cocida en una sartén o plancha que se rellena con diferentes ingredientes. Quizás en esto último y en el momento de consumo de cada uno de ellos radica realmente la diferencia.

    Mientras algunas versiones, como las filloas, se preparan en un momento específico del año; y otras son parte de comidas y meriendas callejeras, como los pannenkoeken o los crêpes; los panqueques se preparan durante todo el año, se comen como postre y se rellenan, en la gran mayoría de los casos y como no podía ser de otra manera, con dulce de leche. Se suelen comer templados y hay quienes gustan de terminarlos con azúcar por encima, algo que suena a un pico de glucosa inmediato -y lo es-, pero también le da un toque crujiente interesante.

    Es un postre clásico en las cartas de los restaurantes y bodegones argentinos, así como un habitual en los recetarios domésticos. Tanto nos gustan los panqueques que tenemos la panquequera, una sartén antiadherente y de bordes muy bajos que a menudo se vende junto a un cucharón que admite la capacidad justa de masa para hacer unos panqueques perfectos. Una última curiosidad: se suele decir que el primer panqueque que se cocina queda mal y se descarta (y sí, en mi experiencia, es así).

    Dificultad

    Dar con el grosor adecuado si no tienes la panquequera con su cucharón.

    Ingredientes

    Para 10-12 panqueques hechos en una sartén de 20 cm de diámetro

    • 125 g de harina de trigo
    • 300 ml de leche
    • 2 huevos
    • 1 cucharadita de azúcar
    • ½ cucharadita de sal
    • 15 g de mantequilla fundida + un poco extra para evitar que se peguen
    • Dulce de leche para rellenar (cantidad al gusto)

    Preparación

    1. Con una batidora de vaso o de mano batir la harina con los huevos, la leche, la mantequilla fundida, el azúcar y la sal. Si se hace a mano, batir la harina con los huevos, la mantequilla, el azúcar, la sal y la mitad de la leche con un tenedor. Añadir el resto de la leche una vez la mezcla no tenga grumos. Es importante que la mezcla quede homogénea y suave. Tapar y dejar reposar en la nevera durante una hora.

    2. Calentar una sartén antiadherente a fuego medio. Agregar un poco de mantequilla y esparcirla por toda la superficie. Añadir un cucharón de mezcla y mover la sartén de forma que la masa cubra toda la superficie (para una sartén de 20 centímetros de diámetro, se cuentan unos 30 mililitros de masa por panqueque). Una vez los bordes están cocidos, darle la vuelta con la ayuda de una espátula. Cuando el panqueque se despega con facilidad al mover la sartén y tiene un color tostado, está listo.

    3. Repetir esta operación hasta terminar toda la mezcla. Añadir mantequilla de vez en cuando si fuera necesario.

    4. Untar los panqueques con dulce de leche y enrollarlos. Servir templados, solos, espolvoreados con azúcar o acompañados de helado o nata.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    Известия (RUS)

    В Польше признали «потерю аппетита» у ЕС к антироссийским санкциям

    Премьер-министр Польши Матеуш Моравецкий 25 марта признал отсутствие в Евросоюзе большого желания вводить новые санкции против России. Об этом он заявил в опубликованном в субботу интервью радио RMF.

    «Сегодня намного меньше желания, аппетита на очередные санкции. Думаю, имеет место усталость», — сказал он.

    По словам премьера, ЕС в настоящее время больше настроен на борьбу с обходом санкций, чем на работу над очередным санкционным пакетом.

    В то же время Моравецкий отметил, что Евросоюз вернется к вопросу санкций в ближайшие недели. Он уточнил, что председатель Еврокомиссии Урсула фон дер Ляйен открыта для обсуждения этой темы.

    «Я осторожный оптимист, [полагаю], что мы сможем убедить наших партнеров в следующем пакете [санкций]», — добавил польский премьер.

    Режимный проект: ЕС не планирует понижать давление на РФ Какими могут быть новые санкции и что нарушило консенсус в Евросоюзе

    В январе глава Евросовета Шарль Мишель признал, что санкции против России становится сложнее принимать.

    Вместе с тем президент Российской Федерации Владимир Путин в конце прошлого года отмечал, что Европа, пытаясь экономически ударить по России, навредила прежде всего самой себе, а антироссийские санкции вызвали в Европе скачок инфляции.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    Valeurs Actuelles

    Des dieux dans la cuisine ?

    Qu’appelle-t-on penser ? Question bateau de la philosophie, et même son navire amiral, depuis qu’il y a des hommes, et qui pensent qu’ils pensent (et aussi des femmes, puisque la précision générique est désormais de rigueur). Faut-il nous faire un dessin ? On ne demande pas mieux, quand c’est Mme Catherine Meurisse qui s’en charge. Humaine, trop humaine, soit l’auteur au pays des philosophes. Elle entend le mot en son sens le plus large et croque aussi bien Platon et Spinoza que Darwin ou Proust, les penseurs et les professeurs que les écrivains et les mythes : Ulysse et Dom Juan et même les “singes de la sagesse”. Socrate pour commencer fait les frais de sa maïeutique : la mythologie dévorée par ses deux premières syllabes. Cet âge (le nôtre) est sans pitié.

    On connaît l’adage, que se plaisait à citer Hegel, et qui aurait été inventé par une femme : “Il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre. ” Il suppose qu’il n’y a pas de grand homme non plus pour sa femme, ni même peut-être d’homme tout court. Un philosophe (que nous ne dénoncerons pas) a inventé, sans doute un soir de mauvaise humeur, la catégorie du “sordido-pratique”, soit la réduction au plus trivial, qui serait une fatalité féminine. Le réductionnisme (la fameuse catégorie du “ne… que” – “ce n’est que… ” – dont parlait Simone Weil) est la mort de la pensée, et le tombeau de la philosophie.

    Simone Weil en boîte de conserve

    Ici, pas de tombeau ; la philosophie est bien vivante et Mme Meurisse l’illustre en la satirisant. Elle joue des préjugés à la mode et des préventions en vigueur et c’est à ce nouveau tribunal de la critique qu’elle convoque les grands noms de jadis ou de naguère. Des citations des auteurs sont mises en situation dans les circonstances de la vie, collective ou singulière, et c’est ainsi que Simone Weil, que nous évoquions, a les cruels honneurs de l’album : elle rappelle les conditions d’un « travail non servile » sans remarquer qu’elle est prise dans une chaîne de fabrication où elle finit en boîte de conserve. De même Héraclite, empoisonné dans le fleuve où il se baigne, que le cours de l’histoire transforme en cloaque ; ou Hegel, prenant au mot son Esthétique et canonisant œuvre d’art n’importe quelle « mauvaise idée qui [lui] passe par la tête » ; ou encore Aristote, qui fait de la logique l’arme disruptive de la publicité… Si la leçon de l’album est amère, c’est son talent lui-même qui en est cause : le monde que nous dessine Mme Catherine Meurisse, d’un crayon si incisif, est-il encore habitable pour les philosophes ?

    On rêve d’une suite avec d’autres patients : Leibniz et ses monades « sans portes ni fenêtres » (on demande à voir), Gödel et ses théorèmes d’incomplétude aux innombrables applications, Guillaume d’Occam et son fameux rasoir à couper tout ce qui dépasse dans la création, Abélard, le Bernard-Henri Lévy du XIIe siècle (mais Bernard-Henri Lévy finit mieux), Weininger, le théoricien de la guerre des sexes, furieusement d’actualité par les temps qui courent, ou encore Unamuno et son féminisme transcendantal (on peut même, pour n’être pas taxé d’étroitesse occidentale, songer à Panini, le théoricien de la grammaire sanskrite, ne fût-ce que pour le délivrer de sa postérité boulangère)…

    “Humaine, trop humaine”, de Catherine Meurisse, Dargaud, 96 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Philippe Rio : « L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale »

    Entretien

    Biens communs La raréfaction de l’eau est aggravée par le réchauffement climatique et les prélèvements massifs. Présent à la conférence de l’ONU sur l’eau, à New York, Philippe Rio, maire de Grigny, plaide pour une gestion publique et durable de l’or bleu.

    Marion d'Allard

    À l’occasion de la conférence de l’ONU sur l’eau, qui doit se conclure, ce vendredi, à New York, une centaine de maires ont fait le déplacement pour porter l’ambition d’une remunicipalisation de la gestion de cette ressource vitale. Parmi eux, Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne) et vice-président de Grand Paris Sud en charge du cycle de l’eau.

    En quoi la présence d’élus municipaux est fondamentale dans un sommet international sur la question de l’eau ?

    Aujourd’hui, 75 % de la population mondiale vit en milieu urbain. Les collectivités, les villes et les villages sont au cœur du défi de la gestion et de la préservation de la ressource en eau. Ce défi se remportera, entre autres, grâce à la mobilisation des municipalités et aux initiatives qu’elles prennent en la matière. L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale.

    Vous plaidez clairement pour la remunicipalisation de la gestion de l’eau. Pourquoi est-ce si important ?

    Le marché raisonne à court terme et dans une logique de profits alors que l’eau doit être gérée sur du long terme, au nom de l’intérêt général. L’eau est un bien commun de l’humanité et dans ce moment historique à l’ONU, cette affirmation prend tout son sens. Ce n’est plus possible d’envisager cette ressource vitale comme un bien marchand à la manière d’un ordinateur ou d’une paire de baskets. Il y a urgence à changer de paradigme, y compris au plus près de chez nous. En Île-de-France, par exemple, deux visions se confrontent quant à la gestion de l’eau : d’un côté celle portée par le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) et Veolia, qui veulent utiliser la technique dite de l’osmose inverse basse pression – il s’agit de prélever de l’eau impropre à la consommation, lui ôter tous les éléments impurs et tous les oligoéléments pour y ajouter ensuite, artificiellement, du calcium, du potassium et du magnésium. Une technique qui consomme 25 % d’eau en plus et 50 % d’énergie. De l’autre, nous portons une vision plus sobre. Eau de Paris, qui se fournit en eau de source en Seine-et-Marne, rachète les terres agricoles en amont et signe des conventions avec les agriculteurs pour qu’ils passent en bio. Résultat : moins d’intrants chimiques, in fine, pour rendre l’eau potable. C’est ça, protéger la ressource.

    Il est également souvent mis en cause le fait que dans les réseaux d’eau urbains, 20 % de la ressource sont perdus à cause des fuites…

    Il est parfaitement inadmissible que 20 % de l’eau produite et payée par l’usager s’en aille dans la nature. Et pour avoir fait la bascule entre un modèle privé et un modèle public, je peux dire qu’effectivement ils n’ont pas la même rigueur en matière d’entretien des réseaux. Les entreprises privées ont un objectif de rentabilité, des actionnaires à financer. C’est cette contradiction qu’il faut comprendre, à l’échelle mondiale.

    Comment ce sommet peut-il participer à régler cette contradiction ?

    Nous allons créer ici une nouvelle alliance entre des instances internationales et les territoires. C’est la première fois que les collectivités sont invitées à l’ONU pour parler de l’eau alors que nous sommes des gestionnaires. Cette alliance, en quelque sorte, saute par-dessus les États, qui n’ont pas tous la même approche. Par exemple, la Slovénie a constitutionnalisé l’eau en tant que bien public alors qu’au Chili, la Constitution garantit sa privatisation. Mais à l’échelle des territoires, les choses se posent différemment. Le maire de Valparaíso est un militant de l’eau publique qui se bat contre les cultures d’avocats qui assèchent son territoire. Il y a un peu plus d’un an, à la Bourse de Chicago, l’eau est devenue un bien marchand sur lequel on peut désormais spéculer et aujourd’hui, les spéculateurs jouent sur les sécheresses en Californie pour se faire du fric. Cette tendance existe aussi en France, lorsque des fonds de pension entrent au capital des géants du secteur. C’est une confrontation très forte entre deux modèles, mais nous sommes optimistes. En France, en dépit de lobbies puissants, le mouvement de remunicipalisation est profond, transpartisan.

    EauONUPhilippe RioAccès à l'eau
    L'Humanité

    Lille. Deux enquêtes ouvertes après la mort du lycéen

    Actu

    Alors que certains témoins dénoncent l’inaction des surveillants suite au malaise du lycéen durant l’épreuve de spécialité du bac qui lui aura valu la mort, le 21 mars, deux enquêtes ont été ouvertes, une par le parquet, et l’autre par le ministre de l’Éducation nationale.

    Nadège Dubessay

    C’est un drame terrible. Nadir B., 19 ans, élève de terminale STMG au lycée Gaston-Berger de Lille (Nord) s’est effondré pendant l’épreuve de spécialité (économie) du baccalauréat, mardi 21 mars. Victime d’un malaise cardiaque quelques minutes après la distribution des copies, le lycéen qui souffrait d’une pathologie sévère au cœur et portait un pacemaker, a été déclaré décédé après son transfert au CHU de Lille, en fin de journée. « Il a commencé à respirer fort et il est tombé de sa chaise. L’épreuve venait juste de commencer. On n’a pas compris tout de suite ce qui se passait », témoigne dans Le Monde un élève qui se trouvait dans la salle. « Les professeurs ont continué à passer près de nous avec les fiches de présence. Ils nous ont dit de rester à nos places et de continuer à travailler. Ils ont appelé des surveillants et la CPE. L’infirmière n’était pas là », raconte encore une lycéenne. « Ça nous a paru très long, avant que les pompiers et le SAMU n’arrivent. Il a bien dû se passer vingt minutes », ajoute un autre élève. D’après le rectorat interrogé par l’AFP, une CPE aurait été prévenue « immédiatement ». Et elle aurait contacté les secours « directement ». L’adolescent aurait été « immédiatement placé en position latérale de sécurité ». Mais les témoignages diffèrent. Dans France Bleu Nord, des lycéens présents au moment du malaise décrivent une scène de chaos et dénoncent le manque de réactivité des adultes en charge de la surveillance. Une lycéenne présente précise dans ActuLille qu’un ami de la victime aurait crié plusieurs fois qu’il fallait l’aider. « Mais ils nous ont interdit de bouger alors que des élèves voulaient se porter volontaires pour l’aider. On nous a dit qu’il ne fallait pas se lever parce qu’on passait le bac. Alors qu’il était tout bleu, avec les yeux grands ouverts. »

    Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a décidé de lancer « une enquête administrative de l’inspection générale ». Un processus lancé via « une saisine de l’inspection générale afin d’évaluer les modalités de prise en charge de cet élève avant l’arrivée des secours et la gestion de la situation de crise au sein de l’établissement », indique un communiqué de presse du ministère. Les résultats de l’enquête « sont attendus d’ici un mois », a indiqué Pap Ndiaye qui devrait se rendre au lycée de Lille lundi après-midi afin de renouveler son soutien à la famille. La procureure de la république de Lille a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête pour « circonscrire très exactement les causes et les circonstances du décès ». C’est cette enquête du parquet qui devrait permettre de déterminer si le lycéen a succombé à son malaise cardiaque en raison d’éventuelles lacunes dans sa prise en charge. De son côté, le Snes-FSU de l’académie de Lille n’a pas souhaité s’exprimer, en dehors d’un communiqué, précisant être attentif « à ce que la souffrance des collègues et des élèves qui vivent un terrible drame soit prise en compte ». Condamnant  « les attaques calomnieuses subies par les personnels sur les réseaux et dans la presse », le syndicat attend que « les enquêtes diligentées permett(ent) d’établir la réalité des faits ». Une cellule d’écoute psychologique a été mise en place pour les élèves et le personnel du lycée.

    Éducation nationaleBaccalauréatDécès
    Известия (RUS)

    Экс-советник Пентагона обвинил Зеленского в просчете под Артемовском

    Президент Украины Владимир Зеленский совершил просчет при обороне Артемовска (украинское название — Бахмут), его решение перебросить в город как можно больше военных стало ловушкой для крупных украинских соединений. Об этом заявил бывший советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор в ролике, опубликованном на YouTube 23 марта.

    «Украинцы бросают туда еще больше военных. Их уничтожение в огненной ловушке продолжится до тех пор, пока Киев подпитывает это направление», — отметил Макгрегор.

    Полковник не стал прогнозировать вероятные сроки падения Артемовска, однако отметил, что в настоящее время российские силы ведут массированное наступление на территории Украины.

    Ловкая пауза: в Артемовске готовятся к решающему штурму Затишье завершится после зачистки в освобожденных кварталах и подготовки тыла, считают эксперты

    Ранее в этот день один из сотрудников ЧВК «Вагнер» раскрыл «Известиям» тактику штурма Артемовска российскими силами. По его словам, в настоящее время город берут с нескольких сторон. При этом сначала идет точечная работа артиллерии, затем включаются штурмовые бригады. При этом ежедневно освобождаются по два-три дома. Российские силы действуют не спеша, чтобы минимизировать потери.

    Накануне, 24 марта, военный эксперт Василий Дандыкин рассказал «Известиям», что российские силы в Артемовске взяли небольшую паузу перед решающими боями. Он также отметил, что для властей Украины удержание города — репутационный вопрос. По его словам, весьма вероятно, что с наступлением тепла украинские формирования собираются пойти в наступление, но это им сделать будет непросто.

    Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских войск.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    New York Times - World

    Las baterías usadas de coches estadounidenses enferman a los trabajadores mexicanos

    La extracción de plomo de baterías de automóvil, muchas de ellas procedentes de Estados Unidos, ha provocado altos niveles de contaminación por plomo en algunas plantas de reciclaje del norte de México, según un nuevo informe.

    Después de que unos análisis mostraron altos niveles de plomo en el cuerpo de Azael Mateo González Ramírez, su supervisor en una planta de baterías recicladas en el norte de México lo instó a seguir trabajando.Credit...Alejandro Cegarra para The New York Times

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    Por Steve Fisher

    Photographs by Alejandro Cegarra

    Una tarde de 2019, después de regresar a casa de su trabajo en una planta de reciclaje de baterías de automóviles en el norte de México, Azael Mateo González Ramírez dijo que tenía mareos, le dolían los huesos y sentía la garganta áspera. Luego le dio dolor de estómago, y sufrió episodios de diarrea.

    González trabajaba en una planta de Monterrey donde manipulaba baterías usadas de automóviles, muchas procedían de Estados Unidos, y extraer plomo era una parte del proceso. El trabajador, de 38 años, apilaba las baterías cerca de grandes contenedores de polvo de plomo.

    Según González, las pruebas médicas mostraron que tenía altos niveles de plomo en su cuerpo. Los expertos coinciden en que ningún nivel de plomo es seguro y que, con el tiempo, puede provocar daños neurológicos y gastrointestinales.

    Su supervisor insistió en que siguiera trabajando.

    La ciudad de Monterrey, ubicada a tres horas en coche desde Texas, se ha convertido en la mayor fuente de baterías de automóvil de Estados Unidos. En la última década se ha registrado un crecimiento constante del envío de baterías usadas estadounidenses a México, según la Agencia de Protección Ambiental de EE. UU. (EPA, por su sigla en inglés).

    El aumento de los envíos de baterías se produce mientras un informe publicado el lunes reveló que hay niveles significativamente altos de plomo en muchas instalaciones, lo que deja a los trabajadores en una situación vulnerable ante un metal tóxico que plantea graves riesgos para la salud humana.

    Las muestras de suelo tomadas afuera de seis plantas de reciclaje de baterías en Monterrey, en 2021, revelaron niveles de plomo muy por encima del límite legal en México, según el informe de Occupational Knowledge International, una organización de salud pública sin ánimo de lucro con sede en San Francisco, y Casa Cem, un grupo ecologista mexicano.

    Aunque la normativa mexicana estipula que las instalaciones deben eliminar el plomo del suelo contaminado y pueden ser clausuradas por infringir las normas medioambientales, los registros del gobierno mexicano muestran que en los últimos años se han cerrado pocas plantas.

    La laxitud de las leyes medioambientales mexicanas y su aplicación aún más laxa animan a las empresas estadounidenses a llevar baterías usadas en ese país, donde la mano de obra es más barata y los sindicatos son más débiles, señalaron los expertos en derechos laborales y salud ocupacional.

    “Los trabajadores de esas plantas son envenenados día tras día y, a menudo, ellos mismos no lo saben”, dijo Perry Gottesfeld, director de Occupational Knowledge International. “No reciben la formación necesaria, no disponen del equipo adecuado y no operan en instalaciones que tengan una ventilación adecuada”.

    En los últimos 10 años, el número de baterías de automóvil enviadas a México desde Estados Unidos ha crecido casi un 20 por ciento, según los registros de la EPA incluidos en el estudio de ambas organizaciones. Los datos de la EPA muestran que, en 2021, más del 75 por ciento de todas las baterías estadounidenses usadas se exportaron a ese país.

    En las plantas de reciclaje, el plomo se extrae de las baterías, se tritura, se funde y se convierte en lingotes que se utilizan para fabricar nuevas baterías.

    El mayor fabricante de baterías de automóviles del mundo, Clarios, con sede en Milwaukee, Wisconsin, compró dos plantas en Monterrey en 2019, y el informe encontró niveles de plomo en el suelo afuera de sus instalaciones que estaban muy por encima del límite legal en México de 800 partes por millón. (Las muestras en el reporte fueron probadas y analizadas por un laboratorio independiente).

    En una planta de Clarios, una muestra de suelo arrojó niveles de plomo de 15.000 partes por millón, mientras que en la otra instalación, una muestra mostró 3800 partes por millón de plomo.

    En 2021, Clarios cerró su última planta de reciclaje de baterías de automóviles en Estados Unidos en Carolina del Sur, tras una serie de multas de la EPA por infracciones relacionadas con la contaminación del aire, los residuos peligrosos y el transporte inadecuado de baterías de plomo.

    El envío de baterías a México le ahorraría a la empresa un 25 por ciento en costos de reciclaje, según una presentación de Clarios ante la Comisión de Bolsa y Valores.

    “Ciertamente, hay un ahorro de costos si no hay que preocuparse por actualizar las instalaciones para cumplir con las normas que están en vigor en EE. UU.”, dijo Gottesfeld.

    Una portavoz de Clarios declaró que en las instalaciones de la empresa se aplican “estrictos protocolos de seguridad y proporcionamos a nuestros empleados equipos de protección de última generación”.

    “Trabajamos con las autoridades locales en materia de salud, seguridad y medioambiente para garantizar que nuestras instalaciones no solo cumplen las normas, sino que son un punto de referencia para nuestro sector”, declaró Ana Margarita Garza-Villarreal, la portavoz.

    Aunque la agencia federal de medioambiente de México está facultada para cerrar las plantas que incumplan las normas medioambientales, los documentos muestran que solo en cuatro ocasiones, durante los últimos 23 años, las autoridades han cerrado temporalmente algunas secciones de las plantas de reciclaje de pilas por contaminación del aire y el suelo.

    La legislación mexicana exige que las plantas dispongan de sistemas de filtración para eliminar la propagación del polvo de plomo y que las empresas proporcionen mascarillas a los trabajadores. Pero algunos sistemas de filtrado están anticuados o se estropean, el uso de mascarillas no se aplica estrictamente y los contenedores de polvo de plomo se encuentran en zonas de trabajo que no están correctamente ventiladas, según las entrevistas realizadas por el Times a 15 trabajadores actuales y antiguos de plantas de reciclaje de baterías en Monterrey.

    Óscar Nuñez, de 32 años, dijo que trabajó en una planta de reciclaje propiedad de una empresa mexicana donde la ventilación no funcionaba bien y el polvo de plomo penetraba en sus guantes.

    “Era como una cárcel ahí”, dijo Núñez, quien renunció a los tres meses por temor a su salud.

    Elizabeth Coronado era enfermera en una planta de Monterrey propiedad del Grupo Gonher, donde trabajó González, y se encargaba de supervisar la salud de los trabajadores en zonas de alta exposición al plomo.

    De los aproximadamente 300 trabajadores cuyas muestras de sangre analizaba cada tres meses, dijo que un tercio de ellos tenía 50 microgramos de plomo por decilitro de sangre en su organismo. En 2022, el promedio de los trabajadores de reciclaje de baterías en Estados Unidos era de nueve microgramos, según un grupo comercial de baterías.

    Los expertos en plomo en Estados Unidos dicen que los trabajadores cuyo nivel de plomo alcanza los 30 microgramos de plomo por decilitro de sangre deben ser retirados de la fuente del metal.

    “Es alarmante”, dijo Coronado, quien dejó la planta en 2021 y ahora trabaja en una clínica local.

    Coronado dijo que la empresa solía darles a los trabajadores con altos niveles de plomo multivitaminas y leche pero, según los expertos, eso no hará nada para mejorar la exposición al plomo. Dicen que, en vez de eso, los tratamientos más eficaces incluyen darles a los pacientes medicamentos que se enfocan en el plomo presente en el cuerpo y lo elimina.

    El Grupo Gonher no respondió a una solicitud de comentarios.

    Aunque ninguna cantidad de plomo en el cuerpo es segura, niveles como los encontrados en los trabajadores de la planta de Gonher pueden tener graves consecuencias, dijo Michael Kosnett, experto en exposición al plomo en el lugar de trabajo y profesor adjunto asociado de la Escuela de Salud Pública de Colorado.

    “No debe tolerarse”, dijo. “Entre los efectos nocivos a largo plazo, más significativos, que se asocian al plomo en la sangre en las etapas de adolescencia o de mayor edad se encuentra un riesgo documentado de muerte por enfermedad cardiaca”.

    González dijo que se había ofrecido a tapar los contenedores que contenían polvo de plomo. Pero su supervisor le dijo que no era una prioridad.

    González aseguró que fue despedido de la planta en 2021 como parte de lo que la empresa le dijo que era una reestructuración. En sus cinco años en la planta, dijo, nunca había faltado un día al trabajo y cree que, en parte, fue despedido por las preocupaciones que planteó en repetidas ocasiones sobre la exposición al plomo.

    González Ramírez, quien ahora trabaja alquilando equipos de música para eventos privados, dijo que sus amigos que trabajan en la planta de reciclaje afirman que poco ha cambiado.

    “Hay mucho veneno ahí”, dijo.

    Chantal Flores y Lorena Ríos colaboraron con reportes desde Monterrey.

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    Valeurs Actuelles

    Montres Yema, toujours et partout

    La saga Yema est née sur une terre d’exil. Celui de l’horloger genevois Laurent Mégevand, coupable pour les autorités helvètes de 1793 d’avoir épousé les idéaux de la Révolution française. Banni, il s’installe de l’autre côté de la frontière, à Besançon, avec 80 confrères accusés des mêmes sympathies révolutionnaires. Faisant ainsi de la “ville d’or” la capitale de la montre française — titre qui lui sera attribué en 1860.

    Il s’imposait donc que quatre-vingt-huit ans plus tard, en 1948, Henry Louis Belmont, de son vrai nom Henri Blum, sorti major de l’École d’horlogerie, fondât dans la capitale franc-comtoise la manufacture qui nous intéresse aujourd’hui. Ses premiers chronomètres sortent des ateliers après quatre ans de travail. Un an plus tard, la manufacture est l’une des premières à proposer des “plongeuses” étanches jusqu’à 200 mètres.

    Du fond des mers aux profondeurs de l’espace

    Depuis, les maisons horlogères de Besançon ont connu le meilleur comme le pire, de la “marche pour Lip”, qui réunit, en septembre 1973, dans la ville morte plus de 100 000 manifestants, à la révolution du quartz. Mais, malgré les aléas, après un passage dans le giron du japonais Seiko suivi d’un retour sur la terre de France, à Morteau, Yema a tenu bon.

    Mieux que ça : Yema est allé partout ! Sur l’eau, pendant la Route du Rhum en tant que chronométreur officiel ; sous l’eau, avec les plongeurs de la Marine nationale ; au pôle Nord avec l’explorateur Jean-Louis Étienne ; sur les circuits automobiles, au poignet de figures mythiques des sports mécaniques comme Mario Andretti ; dans le ciel avec l’armée de l’Air et jusque dans l’espace avec Patrick Baudry à bord de la navette Discovery ou, plus récemment, dans le cadre de la préparation des missions spatiales de Thomas Pesquet.

    Partout, on vous dit ! Pour accompagner dans leurs passions tous ceux qui réalisent des exploits dans des conditions extrêmes comme en témoigne le slogan de la maison : “L’heure des héros”.

    Navygraf, Rallygraf, Flygraf, Wristmaster Traveller… autant d’appellations qui permettront à chacun de trouver le garde-temps qui lui convient parmi la quarantaine de modèles actuellement en vente. Et pour tous les porte-monnaies, les prix s’échelonnant entre 369 euros pour une petite rétro Rallygraf Meca-Quartz et 3 598 euros pour la belle mécanique de la Wristmaster Traveller Micro-Rotor en édition limitée.

    Superman 500, la revanche d’un modèle mythique

    Et pour le héros des héros : la Superman ! Modèle mythique de la marque depuis les années 1960, régulièrement réédité, à quartz ou automatique (on notera que le mouvement est estampillé maison), en éditions limitées ou non, pour gaucher (avec la couronne à gauche), en acier ou en bronze, agrémenté d’une aiguille GMT (ou non) et d’un bloque-lunette et couronne qui évitera au plongeur maladroit les erreurs dans la gestion des temps de plongée ou de décompression, la Superman est un incontournable qui continue de surprendre.

    Avec l’arrivée, en septembre dernier, de la Superman 500, on a retrouvé tous les superlatifs qui ont qualifié les modèles antérieurs. Mais cette fois, le plongeur vraiment maladroit était ravi d’apprendre que l’on pouvait repêcher sa “plongeuse” en parfait état de fonctionnement jusqu’à 500 mètres de profondeur !

    Ce qui reste plus qu’assez si l’on s’en tient à la plongée plaisir, puisque la profondeur maximale recommandée par les agences techniques est de 60 mètres. En fait, la Superman 500 cherche surtout à se positionner en tant que montre de plongée professionnelle française ultime. Mais qui peut le plus, peut le moins. Et compte tenu des prix astronomiques du secteur, cette française à 1 399 euros offre un joli rapport qualité/prix.

    Yema veut conquérir le Pôle Sud

    Avec l’arrivée de trois déclinaisons de couleurs supplémentaires, fin février, on trouve désormais six modèles différents de la nouvelle Superman. Les teintes de la lunette bidirectionnelle en verre saphir résistant aux rayures évoquent, pour certaines, de prestigieux précédents. Notamment la lunette Pepsi en rouge et bleu ou la Batman en noir et bleu. Une impression renforcée par un look résolument “néo-vintage” qui nous renvoie, sans aucun complexe, aux plus belles heures de l’horlogerie suisse…

    C’est d’ailleurs le modèle qu’a choisi Pierre Hedan, jeune explorateur français, pour l’accompagner lors de ses entraînements avant son expédition en solitaire au pôle Sud, en novembre prochain. Un choix qui s’imposait. En effet, pendant l’été antarctique, les journées s’allongent rapidement jusqu’à ce que la nuit ne tombe plus. Un soleil de minuit qui peut faire perdre leurs repères aux plus affûtés des aventuriers. Dans les conditions extrêmes qui seront celles de cette expédition, la GMT de Yema constituera une aide précieuse pour ne pas “perdre le sud” au cœur de cette perpétuelle pénombre.

    Là encore, Yema marque son territoire et nous rappelle avec cette conquête de l’autre pôle qu’il n’est pas un endroit où la petite française n’aura pas planté le drapeau tricolore.

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    L'Humanité

    Méga-bassines : pourquoi ça déborde

    Actu

    Des milliers d’opposants à ces retenues d’eau géantes sont attendus dans les Deux-Sèvres, malgré les interdictions. La répression s’annonce sévère.

    Emilio Meslet

    Il se pourrait bien que la matraque ne soit pas uniquement réservée aux opposants à la réforme des retraites. Dans les Deux-Sèvres, le gourdin policier devrait aussi s’abattre, ce week-end, sur les manifestants hostiles aux méga-bassines.

    Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

    « La préfecture a laissé entendre que Gérald Darmanin n’envisage pas de nous stopper autrement que par la répression. On s’y prépare du mieux possible », explique Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci, collectif coorganisateur de la mobilisation avec les Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. Mardi 21 mars, près de 1 500 personnes ont participé, en ligne, à un « brief juridique pour savoir comment se protéger », assure celui qui est batelier dans le Marais poitevin.

    Méga-bassines : “Nous ne voulons pas revivre le drame de Sivens” 

    Venus de toute l'Europe

    Si bien que, malgré les interdictions de manifester, les renseignements territoriaux attendent au minimum entre 7 000 et 10 000 personnes, d’après RTL, pour la journée de samedi, temps fort de ces « manif-actions ».

    Ils seront « plusieurs dizaines de milliers », venus de toute l’Europe, selon Julien Le Guet, pour dire non à ces gigantesques retenues d’eau – de pluie ou pompée, en hiver, dans les nappes phréatiques – censées servir à irriguer, en période de sécheresse, des cultures majoritairement liées à l’agro-industrie.

    D’où un dispositif policier conséquent, à l’instar de celui qui avait violemment réprimé une mobilisation similaire en octobre 2022, avec plus de 1 700 agents. À l’époque, les affrontements avaient blessé 61 gendarmes, d’après le ministre de l’Intérieur, et une soixantaine de manifestants, selon les organisateurs. Gérald Darmanin les avait alors qualifiés, toute honte bue, d’ « écoterroristes » de façon à criminaliser les opposants et à se poser en garant de l’ordre.

    Activistes verts : la bête noire du gouvernement

    Pour l’heure, le tracé de la manifestation de samedi, soutenue par plus de 200 organisations syndicales, associatives et politiques, dont EELV, la FI et le PCF, n’est pas encore connu de façon à compliquer la tâche des autorités, qui, elles, soutiennent ces projets de privatisation de l’eau.

    Trois options sont sur la table : une marche vers la méga-bassine de Sainte-Soline, dont la taille équivaut au Stade de France, un cortège vers celle de Mauzé-sur-le-Mignon ou bien, s’il y a beaucoup de monde, les deux. « Nous serons nombreux dans les champs du Poitou. Nous viendrons impacter matériellement les chantiers de méga-bassines : nous sommes déterminés à ce qu’elles ne se construisent pas », promet Léna Lazare, figure de la génération climat et représentante des Soulèvements de la Terre.

    La manifestation sera ponctuée d’ « actions de désobéissance civile et paysanne », annonce-t-on, quand les services de police craignent « des violences et des dégradations ».

    Le collectif Bassines non merci réclame un moratoire

    Interdit de territoire dans les deux communes concernées et sous surveillance policière, Julien Le Guet prévient, lui, vouloir « coûte que coûte » stopper les méga-­bassines. Plusieurs associations ont déposé des référés-liberté contre les interdictions de manifester et de circulation du matériel agricole : « S’ils ont peur que ça se passe mal, ils n’ont qu’à autoriser les mobilisations et rouvrir le dialogue », demande Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne.

    « Nous ne voyons pas comment les sanctions infligées aux anti-bassines, tout comme le déploiement annoncé des forces de gendarmerie samedi seraient de nature à permettre un dialogue avec les membres du collectif Bassines non merci et leurs soutiens », dénonce dans un communiqué de la fédération communiste du 79.

    Car, de dialogue, il n’en existe plus entre les défenseurs des méga-bassines et leurs adversaires. D’un côté, le gouvernement se fait l’avocat de ces projets privés au service de l’agro-industrie notamment souhaités par la FNSEA, premier syndicat agricole.

    Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau loue un modèle « vertueux » et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu accuse la gauche d’ « hystériser » le débat. Des opposants qui, pourtant, ne manquent pas d’arguments appuyés sur une récente contre-expertise à une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    « Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans le sol »

    « Tous les usages doivent entrer dans la sobriété, affirme Julien Le Guet. Je veux bien faire pipi sous la douche mais pas si je continue à voir les champs de maïs arrosés tout l’été, grâce aux méga-bassines, quand les cours d’eau d’à côté sont à sec. »

    Alors que la France a connu une période de forte sécheresse estivale suivie d’une inédite sécheresse hivernale qui dure, la question du partage de la ressource en eau et de son utilisation se place au cœur des enjeux. Et questionne de fait le recours aux méga-bassines, dont le bénéfice ne profite qu’à certains agriculteurs.

    « La question qu’on doit se poser ne tourne pas autour du stockage de l’eau. C’est un combat qui n’oppose pas écologie et agriculture. Il faut se demander : quelle agriculture ?, quelle alimentation ?, continue-t-on à irriguer ?, où prend-on l’eau ?, pour qui ? », interpelle Nicolas Girod, qui demande la « suspension des travaux ».

    Quid des évaporations et de la qualité de l’eau ?

    Au-delà de l’accès à l’eau quand les nappes phréatiques sont à sec, ces retenues d’eau à ciel ouvert interrogent quant à leur efficacité. Quid des évaporations ? Sans parler de la qualité de cette eau stagnante : « On sait bien que l’eau stockée dans les nappes est de meilleure qualité que celle stockée en plein soleil », martèle Nicolas Girod, quand Julien Le Guet évoque un potentiel risque de pandémie et de contamination.

    Surtout lorsqu’elles sont situées à proximité d’élevages de volaille, avec le risque de grippe aviaire. « Au fond des bassines, il y a des cadavres d’oiseaux », assure la figure de la mobilisation, qui évoque aussi la présence de « cyanobactéries ».

    Autant de questionnements et d’alertes qui ne se traitent pas par la répression policière. Le collectif Bassines non merci demande un moratoire sur ces immenses bassins.

    Mais l’exécutif reste sourd, même lorsque quelques projets sont déclarés illégaux par la justice, comme c’est le cas en Charente-Maritime. Ce qui inquiète Nicolas Girod : « Il y a eu un 49.3 social sur les retraites qui met le pays dans une grande tension. Il ne faudrait pas un 49.3 écologique sur les bassines. »

    EauAgricultureMéga-bassinesSécheresse
    Известия (RUS)

    «Известия» показали кадры отражения атаки диверсантов батальоном «Восток»

    Бойцы батальона «Восток» укрепляют позиции и отражают атаки противника на угледарском направлении. Одну из них военные отбили совместно с артиллеристами ВС РФ. За совместной работой бойцов следил корреспондент «Известий» Александр Сафиулин.

    Так, поступила информация о том, что на позицию батальона вышли украинские диверсанты. «Сейчас при взаимодействии с «соседями» будут подавлять», — предупреждает Сафиулин.

    Украинские боевики попытались подойти к позициям, выйти к ним встык, используя лесополосы и складки местности, подобраться и зайти во фланг. Своевременно российские бойцы выявили передвижение диверсантов на линии соприкосновения.

    В тылу солдаты тоже зря времени не теряют: создают несколько линий обороны. Боец батальона «Восток» с позывным Гудвин рассказал про существование второй и третьей линии обороны. Они создаются эшелонированно, чтобы при вклинивании противника его затормозить, не дать в глубину просочиться и развить наступление.

    Сафиулин посетил один из районов, где батальон соорудил линии обороны. По его словам, такие укрепления готовятся в течение нескольких последних месяцев, сейчас особенно усиленно.

    «Позиции укрепляем для обороны населенного пункта», — заявил боец батальона «Восток» с позывным Север.

    Снайперский задел: как действия стрелков помогают освобождать Угледар Активные атаки вдоль всей линии боевого соприкосновения оттягивают силы ВФУ от Артемовска

    В этот день ранее корреспондент «Известий» Кирилл Ольков рассказал о зенитно-ракетном комплексе (ЗРК) «Бук», с помощью которого под Угледаром было уничтожено более 30 целей противника в воздушном пространстве. По его словам, боевая машина помогает пехоте и защищает объекты от атак украинских боевиков, создавая непробиваемый воздушный купол.

    21 марта Ольков рассказал о сбитом Су-25, который летел со стороны Угледара. Он также показал, какие ЗРК используются на этом направлении. Так, для атаки украинских БПЛА используются боевые машины «Оса» и «Игла».

    Специальная военная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля, продолжается. Решение о ее проведении было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    New York Times - World

    Pandemia de la COVID-19

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    Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan

    En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.

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    Por Benjamin Mueller

    Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.

    Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.

    Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.

    En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.

    La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.

    Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.

    Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.

    Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.

    En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.

    Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.

    Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.

    Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.

    Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.

    En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).

    Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.

    Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.

    La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.

    Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.

    El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.

    “De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).

    Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.

    No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.

    Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.

    Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.

    Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.

    “Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.

    Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller

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    Valeurs Actuelles

    Restaurant : Ochre

    Teintes chaudes aux murs de pierre. Cette maison d’époque ajoute son charme à l’adresse qui est le premier restaurant du chef Baptiste Renouard. Ce candidat de la saison 10 de Top chef était coaché par Jean-François Piège avec qui il a appris la rigueur en cuisine. De cet intermède télévisuel, il garde le goût de la compétition. Dans l’assiette, le chef veut nous raconter des histoires, des histoires de cueillettes sauvages, des histoires bretonnes plutôt marines et des histoires d’art.​

    Soigneusement réfléchies, les appellations de chaque plat font écho à sa sensibilité. Ce jour-là, à la carte du déjeuner, en entrée, l’œuf de poule coulis d’épinards, la patate douce rôtie crème fumée au curcuma et les saint-jacques à peine fumées ; en plat, le suprême de volaille jaune, raisins et mousseline de marrons à la cardamome ; en dessert, le cédrat en vacherin vaporeux aromatisé au thym, crème légère au miel, la poire cuite à la braise, caramel de cèpes, pesto au cresson. La spécialité du chef, qui travaille avec un chef pâtissier ami de longue date, est le café, du fruit à la torréfaction.

    Un menu déjeuner entrée, plat, dessert à 57 euros et un menu Signature dégustation au déjeuner avec les spécialités du chef, 75 euros. Un menu en 8 temps, 120 euros, un menu en 10 temps, 160 euros, un menu végétarien, 110 euros. Cette adresse est une belle découverte, un chef inventif tout juste auréolé d’une étoile au Michelin en 2021.

    Ochre, 56, rue du Gué, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Tél. : 09.81.20.81.69.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    Известия (RUS)

    NYT объяснила нерешительность Запада в вопросе конфискации российских активов

    Конфискация российских активов в Соединенных Штатах и Европе может создать проблемы для мировой экономики. Об этом 24 марта написала журналистка Патрисия Коэн в статье для газеты The New York Times (NYT).

    В публикации, ссылаясь на американских чиновников, она отмечает, что конфискация активов может создать опасный прецедент, поэтому западные страны не реагируют на призывы восточноевропейских государств передать российские активы украинской стороне.

    В статье подчеркивается, что конфискация активов может подорвать веру в систему международных законов. Кроме того, иностранные государства потеряют желание хранить деньги в американских банках или инвестировать в западную экономику, зная о потенциальном риске ареста средств.

    «В то же время <…> такой шаг может подвергнуть американские и европейские активы, находящиеся в других юрисдикциях, более высокому риску экспроприации в будущем», — указала Коэн.

    Кроме того, отмечается, что Запад уже испытывает трудности в вопросе оказания финансовой поддержки Киева. Также страны, как пишет журналистка, начинают осознавать, что после окончания боевых действий восстановление Украины может обойтись в такую сумму, которые союзники не смогут предоставить.

    Произвели пакет: какие новые меры против РФ ввел Запад Наиболее чувствительными выглядят санкции в отношении банковского сектора, но на большинство граждан очередные ограничения вряд ли повлияют

    Вместе с тем в феврале директор управления Госдепартамента по оказанию помощи другим государствам Дафна Рэнд сообщила, что США продолжат изымать российские активы и уже планируют, как использовать их для помощи Украине.

    При этом зампред комитета Госдумы по международным делам Алексей Чепа допустил, что Запад хочет экспроприировать российские активы, а не передать их Украине.

    Санкционное давление на Россию было усилено после начала специальной военной операции по защите населения Донбасса 24 февраля 2022 года. Вскоре в Евросоюзе утвердили решение о заморозке активов ЦБ, общая сумма — около $300 млрд.

    В марте 2023 года сообщалось, что США и их союзники за год заморозили более $58 млрд активов попавших под санкции россиян.

    L'Humanité

    Commerce. Moscou et Pékin signent l’acte de naissance d’un immense gazoduc

    Actu

    Vladimir Poutine et Xi Jinping ont officiellement donné le feu vert à la construction de Force de Sibérie 2, un gazoduc reliant la Sibérie à la Chine. Un virage stratégique doublé d’une bombe climatique.

    Marion d'Allard

    Pour Vladimir Poutine, c’est « l’affaire du siècle ». Pour Xi Jinping, la garantie de sécuriser son approvisionnement énergétique et de faire face à l’explosion de la demande intérieure. Ce mardi, les dirigeants russe et chinois sont parvenus à un accord final concernant la construction d’un gigantesque gazoduc, Force de Sibérie 2, opéré par le géant russe Gazprom.

    À terme, il permettra de faire transiter 50 milliards de mètres cubes de gaz sur 2 600 kilomètres, depuis la Sibérie jusqu’au nord de la Chine via les steppes mongoles. Cette nouvelle infrastructure a vocation à compléter le gazoduc déjà existant, Force de Sibérie, qui relie l’Extrême-Orient russe à la Chine. Si « tous les accords ont été conclus » concernant ce projet, a déclaré Vladimir Poutine, ni lui ni son homologue chinois n’ont pour l’heure donner de détail quant au calendrier de mise en œuvre.

    Poutine cherche à écouler ses hydrocarbures

    Dans leur déclaration finale, les deux chefs d’État se sont également engagés à « poursuivre un partenariat encore plus étroit dans le secteur de l’énergie ». Le virage est clair, Vladimir Poutine cherche du côté de Pékin de quoi écouler ses hydrocarbures après que les sanctions prises par l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine ont largement compromis ses exportations vers l’Ouest.

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Ainsi,  « la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Chine et la Russie », a rajouté le président russe, le 21 mars, estimant que celle-ci « dépassera la barre des 200 milliards de dollars » en 2023. En dehors de l’exportation vers la Chine de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié issus des immenses gisements sibériens, Vladimir Poutine s’est également dit « prêt à créer (avec la Chine) un organe de travail conjoint pour le développement de la route maritime du Nord » qui traverse l’Arctique à la faveur de la fonte des glaces polaires. Objectif : faciliter le passage des supertankers vers l’Asie.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Derrière la stratégie commerciale d’un État qui ne jure que par l’extraction et l’exportation des énergies fossiles, se joue, aussi, l’avenir de la planète entière. Quarante-huit heures seulement après la publication du dernier rapport du Giec, qui intime aux gouvernements du monde entier de cesser tout nouveau forage s’ils veulent atteindre les objectifs climatiques qu’ils se sont eux-mêmes fixés, les annonces conjointes de Moscou et de Pékin concernant la création d’un immense gazoduc, l’exploration du sous-sol arctique et le passage de navires démesurés par le pôle Nord sont un très mauvais signal. Un scandale environnemental.

    RussieChinegazsanctions économiques
    Valeurs Actuelles

    La DS 3 e-Tense voit plus loin

    PHILOSOPHIE

    On appelait ce modèle de DS 3 la Cross-back. Appelez-la DS 3 tout court à compter de ce millésime et puisque c’est une électrique, nommez-la DS 3 e-Tense. Elle a le mérite d’ouvrir la voie pour une marque française qui nous promet que ses nouveaux modèles seront 100 % électriques en 2024. Sortie en 2019, la DS 3 Crossback n’a pas eu le succès escompté, du fait sans doute d’une autonomie un peu juste pour un prix élyséen. Mais l’heure du “restylage” – comme disent les marques – a sonné et DS a décidé de se ressaisir pour faire enfin frémir les ventes (seulement 7 000 exemplaires écoulés, il est vrai, en 2022). Sa recette ? Une toute nouvelle chaîne de traction électrique du groupe Stellantis qui fera ensuite le miel des marques sœurs que sont Citroën, Peugeot et Opel. Côté esthétique, la face avant n’est pas vraiment bouleversée, mais on voit bien les retouches de style au niveau des boucliers. Les jantes pleines jouent en faveur de l’aérodynamisme. On remarque aussi quelques coquetteries à l’arrière, comme l’abandon du chrome, un entourage des feux tout noir et l’inscription “DS Automobiles” en toutes lettres.

    ESTHÉTIQUE

    À bord, on est bluffé par la qualité d’exécution du décor. Toujours aussi impressionnant, ce cuir Nappa pleine fleur dans sa confection en “bracelet de montre”. Et puis, ces surpiqûres point perle, inspirées de la broderie. Le guillochage “clous de Paris” des inserts métalliques ornant les commandes, le long de la console centrale, évoque noblement l’univers de la haute horlogerie. L’infodivertissement à navigation connectée s’appuie sur un écosystème numérique bien pensé, intuitif et personnalisable. Pour accéder à toutes les fonctionnalités, y compris par des raccourcis sur l’écran central de belle taille (10,3 pouces). La reconnaissance vocale est aussi du voyage pour exécuter vos moindres désirs et vous simplifier le trajet. L’habi tacle accueille cinq passagers, le coffre, 350 litres de chargement.

    TECHNIQUE

    Venons-en à la cavalerie. Exit le bloc électrique de 136 chevaux et la batterie de 46 kilowattheures de l’ancienne Crossback. Vive les 156 chevaux de la DS 3 e-Tense ! Il pousse plus fort et la batterie revendique 54 kilowattheures pour une autonomie portée à plus de 400 kilomètres et même plus de 550, si vous ne faites que de la ville. Temps de charge : trente minutes sur superchargeur (pour monter à 80 %), moins de six heures pour un vrai plein sur borne 11 kilowatts et jusqu’à vingt-sept heures à la maison sur prise standard. Alternatives : DS 3 BlueHDI 130 et essence PureTech 100 et 130 chevaux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    El País (ESP)

    Tortitas de Kimchi del Restaurante Pocha

    Volcanes de costillas picantes en los que la lava es queso. Pollo frito como el que se toma en las calles de Seul. Falsos bibimbaps que son postre. Éstas y otras fantasías forman parte de la oferta de Pocha, un local que ha dado un paso más en la ampliación de la oferta gastronómica coreana en España. Restaurantes de cocina tradicional de Corea hay muchos, pero este pequeño bar del Eixample ha traído la versión más callejera, contemporánea y desprejuiciada a Barcelona.

    Según cuentan sus dueños, Nim Ro e Ine Joo, la expresión pocha se podría traducir como salir a beber y picar algo después del trabajo, y los platillos propios de ese momento se denominan anju. Esta especie de tapeo es la que podéis ver desfilar en el vídeo de arriba, en el que también encontraréis la receta de uno de sus platos más exitosos: la tortita de kimchi.

    Ingredientes

    Para 1 tortita (2 personas)

    • 100 g de kimchi con su salsa
    • 110 g de harina de trigo
    • 1 cucharadita de maicena
    • Chile en polvo
    • 120 ml de agua
    • Aceite de girasol
    • Sal

    Preparación

    1. Picar el kimchi.
    2. Juntar en un bol el kimchi con su salsa, la salsa de kimchi, la harina, la maicena, una pizca de chile en polvo, una pizca de sal y el agua. Mezclar.
    3. Calentar tres cucharadas de aceite de girasol en una sartén a fuego medio. Cuando esté caliente, verter la masa y extenderla moviendo la sartén.
    4. Unos tres o cuatro minutos después, cuando el borde de la masa esté hecho y se empiece a ver dorado, dar la vuelta a la tortita (ver vídeo).
    5. Cocinar otros tres o cuatro minutos y dar la vuelta otra vez, añadiendo más aceite si la sartén está muy seca.
    6. Tocar el centro de la tortita. Si ya está duro, subir el fuego, añadir un poco más de aceite y cocinar un poco más hasta que la tortita esté bien dorada y crujiente.
    L'Humanité

    Aux États-Unis, un bouclier pour des réserves naturelles

    Un geste en faveur de l’écologie. Ce mardi, Joe Biden a classé comme monuments nationaux deux gigantesques espaces naturels. Ce statut confère aux zones concernées un bouclier contre tout projet de construction immobilière ou économique. Il est aussi synonyme de retombées touristiques. Les territoires nouvellement promus d’Avi Kwa Ame, au Nevada, et de Castner Range, au Texas, sont d’immenses réserves naturelles chargées d’histoire. La terre d’Avi Kwa Ame est sacrée pour les peuples hopi et chemehuevi paiute. Ce territoire renferme de nombreux habitats fertiles qui favorisent la survie de plantes et d’animaux du désert des Mojaves. La protection de la zone de Castner Range permettra, elle, de garantir la sécurité de l’aquifère approvisionnant la région en eau potable. Cette zone comporte aussi des couloirs de migration qui abritent des lions de montagne, des renards nains… Le président américain envisage également de créer un sanctuaire marin dans le Pacifique.

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    Buchenwald, quand les communistes triaient les déportés

    Coup de tonnerre à l’automne 1983. Dans un article du Courrier des Yvelines , le conseiller municipal centriste de Sartrouville Laurent Wetzel proteste contre la volonté de la municipalité, alors communiste, de donner à une rue le nom de Marcel Paul (1900-1982), ministre PCF de la Production industrielle dans le gouvernement du général de Gaulle en 1945. En cause: son attitude à Buchenwald. Selon Wetzel, Paul « entra dans la direction interne » du camp de concentration nazi, où il « disposa du sort, c’est-à-dire de la vie et de la mort, de nombreux camarades de déportation ». Et d’ajouter : « Dans ces fonctions, il tint compte essentiellement de l’intérêt de son parti. » «Outrage », « indignité »… : la réaction du Parti est tonitruante. Mais la polémique va se retourner contre les communistes. Normalien et professeur agrégé d’histoire, Wetzel — qui, comble d’humiliation, leur enlèvera la mairie de Sartrouville en 1989 ! — produit en effet plusieurs témoignages d’ex-déportés publiés après guerre et confirmant ses accusations. Parmi eux, celui de l’écrivain communiste Jorge Semprún dans son livre Quel beau dimanche ! (Gallimard, 1980) : « L’organisation communiste clandestine, qui contrôlait l’administration des forces du travail à Buchenwald, se débrouillait pour que les membres du parti, les résistants véritables, ne soient pas envoyés dans les Kommandos extérieurs les plus durs (Dora, S III), sauf accident imprévisible… »

    Combien de “politiques” français, tchèques ou polonais ont-ils été, à des postes d’encadrement, des bourreaux pires que certains SS ?

    Autre témoignage accablant, celui de l’ancien déporté Henri Blanc, dit Paul Noirot (1923-2010), devenu par la suite membre de la section économique du comité central du PCF. Dans La Mémoire ouverte (Stock, 1976), il écrit : « Quand les SS exigeaient mille hommes, il fallait les choisir : par exemple désigner ceux qui partiraient à Dora creuser sous la schlague les tunnels à V2, c’était désigner qui mourrait et qui survivrait. Or ce partage des hommes se fit jour après jour, à divers échelons de l’appareil clandestin. Nous y avons tous plus ou moins participé, et nous en avons profité. […] On essayait de tirer d’affaire ceux que les dirigeants du Front national [mouvement de résistance communiste, NDLR] estimaient nécessaires à la France d’après-guerre […]. La communauté du camp se partageait entre une “aristocratie”, elle-même à cercles concentriques, que nous voulions sauvegarder, et les autres. » Et l’ex-déporté de s’interroger : « Y avait-il toujours une différence d’essence, si j’ose dire, de nature en tout cas, entre nos bourreaux et nous-mêmes ? Combien de “politiques” français, tchèques ou polonais ont-ils été, à des postes d’encadrement, des bourreaux pires que certains SS ? »

    “Ils planquaient les communistes importants”

    Pilote de chasse et membre de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), déporté à Buchenwald en mai 1944, le lieutenant Albert Bannes, non membre du Parti, a lui aussi témoigné, en 1996, de cette “collaboration” du PCF avec les gardes de Buchenwald : « Toute l’organisation intérieure du camp était dirigée par des déportés. À Buchenwald, les communistes avaient pris le pouvoir et ne risquaient pas de le lâcher. […] Il y avait un Lageraltester, des chefs de block, avec toute l’armada des Kapo, des Stubendienz, Forarbeiter, etc. »

    Et de citer le “héros rouge” Marcel Paul : celui-ci, accuse-t-il, « n’était pas kapo, il était bien au-dessus, il était chef de l’Arbeitstatistik », directement placé « sous l’autorité des SS ». « Théoriquement, explique-t-il, ce service devait sélectionner les détenus selon leur métier et capacités pour les envoyer dans les différents Kommandos. En réalité, ils planquaient les communistes importants, mais envoyaient systématiquement tous les officiers à Dora, où la moyenne de vie était de 45 jours ».

    ​Toute l’organisation du camp était dirigée par des déportés. Les communistes avaient pris le pouvoir.

    Selon l’ancien pilote, « ce système n’a pas été mis en place par Marcel Paul, il fonctionnait bien avant ». Le chef marxiste n’en a pas moins accepté d’en prendre la tête. Bannes, lui, refusera d’en profiter. Peu après son arrivée au camp, deux communistes s’approchent de lui. Paul, lui disent-ils, a appris qu’il avait fourni armes et cartes d’identité à la résistance rouge en Auvergne et en Corrèze. S’il accepte de « marcher avec eux », Paul lui trouvera « une bonne planque » . L’officier décline. « Faut être c… pour refuser quand Marcel Paul te propose une planque. T’as pas fini de le regretter ! » , lui lancent-ils. Quelques jours plus tard, trois « types à brassard » le font sortir du rang. Puis le rouent de coups. Avant, le lendemain, qu’il soit expédié à Dora…

    Miraculé, Bannes survivra à l’épreuve. Mais n’oubliera pas.

    Apprenant que Marcel Paul, alors ministre, participait à Clermont-Ferrand, en janvier 1946, à une réunion de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, il s’y rend, se lève et prend la parole devant les veuves présentes : « Vous, Mesdames, dont les maris sont morts à Dora, savez-vous qui les a désignés pour aller à Dora ? C’est lui ! » Furieux, Paul tente de le frapper, mais l’ancien pilote esquive et riposte par un coup de poing au visage. Jamais, pourtant, Paul ne portera plainte.

    L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

    « Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

    Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

    L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Anticiper l’effet des technologies

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Réfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.

    Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos

    Prenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.

    Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.

    la chronique scientifique de sylvestre huetSciences
    Valeurs Actuelles

    L’Ukrainien Stepan Bandera, héros encombrant et réhabilité

    Ce 15 octobre 1959, l’ambulance est arrivée trop tard. Lorsque les secouristes entrent dans ce banal immeuble de Munich, l’homme pour lequel ils ont été appelés est déjà mort. Il gît sur le palier de son appartement au troisième étage. Pour la police, c’est le résultat d’une chute fatale. Mais devant l’insistance de la veuve, qui affirme qu’il s’agit d’un assassinat, une autopsie est ordonnée. Elle révèle bientôt la présence de cyanure dans les poumons.

    ​La police bavaroise se perd en conjectures, loin de connaître ce personnage. Le passé de la victime aurait pu pourtant la mettre sur le début d’une piste. Stepan Bandera, cet Ukrainien de 50 ans, figurait depuis longtemps sur la liste des cibles à abattre dressée par le KGB, les services de renseignements soviétiques.

    ​Car Bandera aura consacré sa vie à combattre pour l’indépendance de l’Ukraine, se battant tour à tour contre les Polonais, puis les Soviétiques. Aujourd’hui, il est célébré en Ukraine comme une figure patriotique historique et décrié par la propagande russe comme « un complice de l’Holocauste » et la preuve de la collusion du régime de Kiev avec « les néonazis ».

    ​Né le 1er janvier 1909 dans le village de Staryï Ouhryniv, en Galicie, à l’époque partie de l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui l’oblast d’Ivano-Frankivsk, en Ukraine) dans un milieu rallié aux idées nationales, il a pour père, Andriy, un prêtre de l’Église grecque- catholique (de rite byzantin), qui s’est engagé comme volontaire dans l’éphémère armée ukrainienne lors de la guerre ukraino-polonaise de 1918-1919, avant que Varsovie ne reprenne le contrôle de la Galicie. Il sera assassiné par le NKVD, devenu le KGB. Deux de ses frères, universitaires, seront arrêtés par la Gestapo et périront au camp d’Auschwitz en 1942. Un troisième mourra, dit-on, au maquis. Une de ses sœurs sera condamnée à une peine de dix ans dans un camp soviétique.

    ​Stepan est interpellé et, un temps, placé en détention pour agitation alors qu’il n’a que 17 ans et milite au sein d’un mouvement de jeunesse. En même temps qu’il commence des études d’agronomie à l’université de Lviv, le jeune homme rejoint ensuite les organisations nationalistes ukrainiennes plus structurées, où son charisme, son courage, ses dons oratoires et son intransigeance le désignent bientôt comme le chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). Il a 26 ans.

    ​Son but est de faire naître, par tous les moyens, y compris la violence, sur une base ethnique, un État ukrainien qui regrouperait les territoires divisés entre la Pologne et l’Union soviétique. Le militant est imprégné de la lecture des essais des théoriciens nationalistes comme le journaliste Dmytro Dontsov et le Pr Ievhen Onatskyi, dont l’antisémitisme est érigé en système : les juifs, à leurs yeux, sont des agents de collusion avec les puissances occupantes, la Pologne et la Russie qui se partagent l’Ukraine.

    ​Des procès pour plaider la lutte de libération nationale

    ​Bandera développe alors des actions clandestines visant les autorités russes et polonaises, ainsi que des hommes politiques ukrainiens qui ne partagent pas ses convictions. Arrêté en juin 1934, il est jugé dans deux procès, pour avoir ourdi l’assassinat du ministre polonais de l’Intérieur Bronislaw Pieracki, tué le 15 juin 1934, et pour son implication dans de nombreux autres attentats. Les procès sont une occasion rêvée pour plaider la cause de « la lutte de libération nationale ».

    ​À la barre des accusés, Bandera popularise le Slava Ukraini ! (“Gloire à l’Ukraine”), clamé le bras levé, à la mode fasciste. Il ne cède rien de sa résolution, bien au contraire : « Notre idéal, comme nous le comprenons, nous dépasse tant que pour parvenir à sa réalisation, nous sacrifierons non pas des centaines mais des milliers de vies humaines. »

    Condamné par les polonais à la prison à vie, Bandera est libéré par les nazis et se rallie à Hitler

    ​Condamné par la justice polonaise à être exécuté, Bandera voit sa sentence commuée en prison à vie. Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939, les nouveaux maîtres de la région libèrent Bandera. Soutenu par l’aile la plus radicale de son mouvement, l’OUN-B, celui-ci décide de jouer la carte de l’alliance avec Hitler. Entre 1940 et 1941, ses militants massacrent des milliers de Polonais et de juifs accusés de s’opposer à son projet politique.

    ​Le 22 juin 1941, les troupes du Reich franchissent la frontière soviétique et s’en prennent, au sud, à celle de l’Ukraine. Quelques jours après, le 30 juin, à Lviv, à peu de kilomètres, les dirigeants de l’organisation des nationalistes ukrainiens proclament l’indépendance de l’Ukraine. Bandera se trouve de leur côté, tandis que se sont constitués deux bataillons qui combattent, sous l’autorité du commandement allemand, contre les Soviétiques. Plusieurs pogroms antisémites se produisent au même moment.

    ​Un mot d’ordre à la fois contre Staline et contre Hitler

    ​Peu après, les Allemands qui les estiment incontrôlables arrêtent Bandera et d’autres dirigeants nationalistes, non seulement à Lviv mais aussi à Kiev. Ils vont être emprisonnés, et Bandera est envoyé en résidence surveillée à Berlin, puis dans un camp de concentration – où il demeure jusqu’à l’été 1944. Pendant ce temps, ses combattants vont adopter le mot d’ordre “contre Staline et contre Hitler”. À l’été 1943, à Volhynia, dans le nord-ouest de l’actuelle Ukraine, ils procèdent à un autre massacre de plusieurs dizaines de milliers de civils polonais, hommes, femmes, et enfants. Des villages entiers disparaissent. Des atrocités qualifiées de “génocide” par le Parlement polonais en 2016.

    ​En septembre 1944, confrontés à l’inexorable avancée de l’Armée rouge, les Allemands libèrent Bandera en comptant bien que celui-ci coordonne l’action de ses hommes armés contre les Soviétiques. Ces mêmes partisans vont poursuivre leurs actions de harcèlement après la fin de la guerre jusqu’à l’écrasement de leurs derniers maquis à la fin des années 1950.

    ​Bandera, lui, s’est réfugié en Bavière dans la zone d’occupation américaine. Son ascendant sur ce qui lui reste de partisans actifs en Ukraine, désormais sous contrôle soviétique, est jugé suffisamment important pour que les services occidentaux s’intéressent à lui alors que la guerre froide point. Et l’OUN-B se targue de s’être ralliée au principe démocratique en 1943, au moment où elle tentait de nouer des contacts avec les Alliés, à l’ouest.

    ​Tout discours antisémite a disparu de la terminologie nationaliste qui n’a désormais pour cible que « l’impérialisme soviétique ». Bandera fait alors la tournée des diasporas ukrainiennes au Canada et en Europe occidentale. Les États-Unis lui refusent, toutefois, un visa en 1955.

    ​Deux assassinats ciblés à Berlin-Ouest à deux ans de distance

    ​Dans un de ses rapports, la CIA a décrit l’exilé comme mû par « une intransigeance politique et une ambition personnelle qui le mettent en opposition à toute organisation politique au sein de l’émigration favorable à une forme représentative de gouvernement ». Mis sur la touche, Bandera continue à être modestement rémunéré par les services ouest-allemands, jusqu’à son assassinat en 1959.

    En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine »

    ​Il faudra attendre le 12 août 1961 pour connaître la vérité sur les circonstances de cette mort. Ce jour-là, un Ukrainien de 30 ans entre dans un commissariat de Berlin-Ouest : il se dénonce comme un double meurtrier et demande l’asile politique. Il s’appelle Bohdan Stashynsky et se présente comme un agent du KGB. Il déclare avoir tué, sur l’ordre de son patron, Alexander Chelepine, le 12 octobre 1957, un nationaliste ukrainien en exil à Munich, Lev Rebet, et deux ans plus tard, et toujours en octobre, Stepan Bandera. Il s’est, chaque fois, servi d’une arme chargée de gaz au cyanure projeté au visage de ses victimes. Un crime indécelable sans autopsie. Condamné à huit ans de prison en octobre 1962, Stashynsky sera libéré pour bonne conduite après quatre ans et refera sa vie en Afrique du Sud.

    ​Dans l’Ukraine devenue indépendante, Bandera sera réhabilité. En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine”. Toujours honni à Varsovie, son souvenir est célébré dans l’ouest du pays par une quarantaine de monuments. Renforcé par l’invasion russe de février 2022, le mythe Bandera, devenu symbole patriotique, l’a emporté sur l’histoire sanglante d’un destin tourmenté.

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    L'Humanité

    Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs

    Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.

    Eugénie Barbezat

    Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.

    Les plus anciennes remonteraient aux années 1160

    Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.

    Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture
    L'Humanité

    Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres

    Actu

    Une étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines…  Explications.

    Jérémie Bazart

    Depuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.

    Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.

    Deux familles de polluants atmosphériques

    L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).

    Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

    Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

    Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).

    Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

    Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.

    Source : Airparif

    « Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.

    Feuillus et conifères sont complémentaires

    Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).

    « Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…

    Vers une planification urbaine raisonnée

    « Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.

    Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.

    Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».

    La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.

    (1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022

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