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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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L'Humanité

La décence de mettre un bulletin « Macron » dans l’urne

Tribune

Par Vincent Cespedes, philosophe et auteur.

Les Vieux Intellos (1) Français de sexe mâle (VIF♂) ont tendance à s’accrocher d’autant plus hargneusement à leur pouvoir médiatique que leur verdeur décline. «  La vieillesse est un naufrage », disait De Gaulle pour critiquer Pétain. L’adage se vérifie pour les VIF♂ (les VIF♀ s’en sortent beaucoup mieux, notamment en se débarrassant des premiers pour préserver leur fraîcheur d’esprit). Passons sur l’aspect médico-psychologique de ce phénomène de sénescence, et concentrons-nous sur son aspect politique. En la matière, les prises de positions de l’entre-deux-tours des présidentielles de 2022 sont instructives.

Hargne. Que sécrètent les VIF♂ à longueur de tweets et de tribunes ? De la hargne. Un trop-plein d’aigreur et d’agressivité irrationnelles qui ne peut s’épancher qu’en prenant un JIF♂ (Jeune Intello Français) pour cible. Quoi de plus défoulatoire pour des frustrés de la fougue que de tabasser un rival plein de sève à grands coups d’anathèmes, d’outrance et de mauvaise foi ? Or, en France comme dans toutes les phallocraties, le débat est entièrement orchestré par les Vieux Intellos mâles : ils en dictent les termes, promeuvent leurs partisans, excluent les indociles. Si bien que leurs salves de hargne se diffusent à grande échelle et contaminent facilement le débat public. De fait, Emmanuel Macron est le JIF♂ idéal. Fringuant techno-Narcisse, amoureux du verbe creux et toujours « propre sur lui », le président-candidat est même un attrape-VIF♂ de choix. « En même temps » chef de l’État et beau gosse désérotisé, il leur permet de faire coup double : s’afficher politiquement rebelles à peu de frais, et virilement encore valides. Dealeurs de hargne au bord de l’overdose, les VIF♂ qui « se font » Macron en boucle font surtout de cette élection présidentielle un grand combat de coqs imaginaire. Au détriment de l’esprit critique, et en dépit des vrais enjeux.

Pas de couleur. Car Emmanuel Macron a beau être fuyant et de droite, c’est-à-dire du côté des puissants, il n’a pas « banalisé l’extrême droite » pour autant – comme l’ânonnent les partisans du VIF♂ Mélenchon. Il suffit de se remémorer les presque neuf années du règne Sarkozy (Ministre de l’Intérieur puis Président), son obsession de l’« identité nationale » et sa cohorte de ministres ouvertement racistes et réactionnaires, pour s’en convaincre. Avant qu’il ne se chiraquise, N. Sarkozy avait la « lutte des races » décomplexée et la « lutte des classes » complexée, au point de vouloir imiter le parler prolétaire. Avec E. Macron, c’est tout l’inverse – avant qu’il ne se hollandise au début de la crise pandémique, délivré de la crise « Gilets Jaunes ». Contrairement à la grille de lecture ethnoraciale des Finkielkraut, Zemmour et consorts, sa grille de lecture demeure sociale – capitaliste, mais sociale. Pour l’ex-banquier, l’argent n’a pas de couleur ; les « derniers de cordée », « ceux qui ne sont rien » et les antivax qu’il aimerait « emmerder », non plus. Il a même démocratisé l’usage répressif des forces de l’ordre en acceptant que des pauvres blancs se fassent autant violentés que les pauvres non-blancs : une première depuis Mai-1968 ! Sur tous ces points, nous sommes donc loin de la « préférence nationale » chère à Marine Le Pen. Que cela dérange les VIF♂ d’extrême droite ne doit pas surprendre, mais que des VIF♂ prétendument de gauche préfèrent gifler leur JIF♂ favori plutôt que la menace fasciste aux portes du pouvoir en dit long sur le délabrement de leur sens politique et de leur probité intellectuelle.

Le 24 avril 2022, la gauche sincère doit choisir son adversaire pour les cinq prochaines années. Refuser la « zone grise » dont parle Primo Levi (mentionnée par le président ukrainien le 20 avril sur BFM), cette zone trouble du compromis, de la collaboration, du privilège acquis au prix de l’abjection, c’est avoir la décence de mettre un bulletin « Macron » dans l’urne. N’en déplaise aux VIF♂, éructant de hargne.

(1) Le terme trivial d'"intello" ne désigne pas ici un érudit versé dans la critique sociale (« un intellectuel »), mais une posture de sachant – laquelle, comme toute posture, est aussi imposture.

Dernier ouvrage paru : Les 50 plus grandes théories des philosophes français (Le Courrier du Livre, 2021).

Présidentielle 2022
BBC

Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN

By Georgina RannardClimate and Science, BBC News

Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.

Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.

His celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean.

Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.

"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.

"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."

UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.

"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.

Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.

Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.

Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.

"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.

She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."

Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.

"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.

Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.

"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.

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Opex 360

L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

Opex 360

Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

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Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

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Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

L'Humanité

Éditorial. Le président ne perd rien pour attendre

Éditorial

Sébastien Crépel

Par Sébastien Crépel

Il n’y aura ni satisfaction ni détachement. Encore moins de regret devant un scrutin finalement moins serré qu’on avait pu le redouter au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Juste le soulagement d’avoir empêché l’inacceptable qu’eût représenté l’accession d’un membre du clan Le Pen au sommet du pouvoir dans notre pays. Mais nous le savions, et beaucoup l’ont dit avant cette élection : le vote par défaut pour un candidat de droite qui passe le plus clair de son mandat à faire méthodiquement le lit du Rassemblement national avant de se présenter comme son meilleur opposant au moment des élections ne pourra pas tenir lieu de barrage la prochaine fois. La progression de Marine Le Pen d’un second tour d’élection présidentielle à l’autre (+ 7,5 points par rapport au duel de 2017) le raconte mieux que les mots : c’est maintenant, et non dans cinq ans, qu’il faut en tirer les leçons pour se dégager de cette alternative mortifère, sinon l’extrême droite sera au pouvoir en France dans peu de temps.

Dimanche, la digue a cédé dans un plus grand nombre de départements qu’en 2017, dans lesquels Marine Le Pen recueille cette fois la majorité absolue des suffrages exprimés. À commencer par les Ardennes, la Meuse, le Vaucluse ou certains territoires d’outre-mer. Non que les idées de l’extrême droite aient submergé ces terres, mais la colère et le dépit face à la politique menée et au choix en présence y atteignent de tels sommets que l’abstention et le vote blanc y font des ravages. D’ailleurs, il n’est guère nécessaire de traverser les océans pour découvrir que nombre d’électeurs de gauche convaincus ont refusé l’obstacle. Tout en redoutant plus que tout l’élection de Le Pen, beaucoup n’ont pas pu aller contre leur conscience profonde de la nocivité d’un nouveau mandat d’Emmanuel Macron et se sont dérobés devant ce choix impossible pour eux.

Cette désaffection démocratique dont la faute revient d’abord, par les choix politiques effectués depuis cinq ans, au président de la République réélu dimanche et non aux électeurs – cela va mieux en le disant – doit sonner l’alerte à gauche. La meilleure façon de conjurer le spectre de l’extrême droite au pouvoir, c’est d’infliger le plus vite possible à Emmanuel Macron le camouflet électoral qu’il mérite de recevoir. Le président ne perd rien pour attendre, malgré sa reconnaissance tardive, dimanche soir, d’un vote non d’adhésion à ses idées mais de « barrage à celles de l’extrême droite qui l’oblige pour les années à venir ».

Ce que l’élimination de la gauche a rendu impossible à la présidentielle, les législatives qui viennent doivent permettre de le faire. Ensemble, avec ses composantes insoumise, communiste, écologiste, socialiste, la gauche pèse autant que chacun des deux autres « pôles » de droite libérale et d’extrême droite. En se portant candidat à la fonction de premier ministre, Jean-Luc Mélenchon, fort de ses 22 % à la présidentielle, a fixé l’objectif. L’union des forces de gauche sincère, loyale et respectueuse de chacune en est le moyen.

Présidentielle 2022
L'Humanité

Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

Un jour avec

La jeune femme se bat au quotidien pour obtenir la libération de son époux, avocat franco-palestinien emprisonné en Israël, que leurs deux enfants n’ont pas vu depuis le mois de mai 2021.

Pierre Barbancey

Ce 25 avril est une journée particulière pour Elsa Lefort. Son époux, Salah Hamouri, fête ses 37 ans. Une journée particulière, certes, mais bien triste aussi. Elle est seule avec leurs deux enfants. Salah, lui, est emprisonné en Israël depuis le 4 mars. Il a été condamné, le 10, à quatre mois de détention administrative, ce qui signifie que ni lui, ni ses avocats et encore moins sa famille ne peuvent connaître les faits qui lui sont reprochés. Pis, cette détention administrative est renouvelable. « La campagne pour la libération de Salah et la non-révocation de sa carte de résident à Jérusalem m’occupent tous les jours », explique Elsa, qui travaille à temps plein dans une collectivité territoriale.

« En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien »

La jeune femme a elle-même subi le harcèlement des autorités israéliennes. Il y a quelques années, enceinte, elle avait été placée en détention à l’aéroport de Tel-Aviv, avant d’être refoulée. Mais elle n’entend surtout pas baisser les bras. « En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien à des personnes, qui ne sont habituellement pas impliquées, pour Salah. On peut compter sur des soutiens fidèles qui, au fil des années, ont suivi les précédentes campagnes et qui s’engagent spontanément, je pense à des élus et collectivités qui, par le passé, ont déjà écrit au ministère des Affaires étrangères ou fait Salah citoyen d’ho nneur, aux partis politiques, essentiellement à gauche dont le PCF, aux organisations syndicales ou associations, dont les associations de défense du peuple palestinien comme l’Association France Palestine Solidarité ou l’Union juive française pour la paix et d’autres encore. »

Figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens

Elle se félicite ainsi que des ONG comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits humains ou ­l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture se soient emparées du cas de Salah Hamouri, figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens, surveillé par le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO, maintenant sous le coup d’une plainte. « Plus nous serons nombreux, citoyens, élus, associations, partis, ONG, à soutenir Salah, plus la diplomatie française devra intensifier son action. Concernant les élus, la plupart sont de gauche, mais je travaille aussi à ouvrir le soutien à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la défense d’un Français arbitrairement incarcéré et harcelé depuis une vingtaine d’années. »

« La diplomatie française se fait humilier par Tel-Aviv »

Il y a un mois, le Quai d’Orsay affirmait avoir demandé des explications à Tel-Aviv. Interrogé vendredi par l’Humanité, le ministère des Affaires étrangères assure rester « pleinement mobilisé pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention » et réitère le souhait « qu’il soit libéré et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem ». Elsa est en contact régulier avec les diplomates français sur place, mais ces derniers n’ont toujours pas obtenu un droit de visite pour l’épouse de Salah et ses enfants. Elle ne décolère pas : « Ils me disent être mobilisés et agir, mais je ne vois pas de résultats de cette mobilisation : Salah est toujours en prison, il est toujours menacé d’expulsion définitive de Palestine, et nous n’avons pas pu lui parler. La diplomatie française se fait humilier par les autorités israéliennes, et c’est assez inquiétant. »

« Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père »

Pour Elsa, il faut aussi gérer cette situation avec leur garçon de 6 ans et leur fille de 1 an. « Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père. Je lui ai expliqué les choses. Il comprend que Salah est en prison parce qu’il se bat pour la liberté des Palestiniens. Il en est fier », confie-t-elle. Ce n’est évidemment pas facile. « Dans ses jeux, il imagine Harry Potter qui vient délivrer son papa et ses codétenus. » Mais l’enfant est aussi confronté à la réalité pénitentiaire. Il avait réalisé un dessin et l’avait envoyé à Salah. Celui-ci ne l’a jamais reçu, la direction de la prison estimant que le sujet dessiné était trop politique ! « La petite, je lui montre des vidéos où elle peut voir Salah. Elle ne le connaît quasiment qu’ainsi. La dernière fois qu’elle l’a vu, elle n’avait que dix jours, explique Elsa, qui gère tout ça avec patience. Mais ne pas pouvoir se projeter dans l’avenir, c’est vraiment le plus dur. Je ne peux pas dire aux enfants : “Courage, dans cinq ou dix jours vous serez dans les bras de votre père.” Parce qu’on ne sait pas s’ils vont prolonger sa détention. Leur but est de briser des êtres humains. Il faut donc puiser dans ses propres forces pour que leur but ne soit jamais atteint. »

palestineSalah Hamouriisraëlprisonniers palestiniens
L'Humanité

Lapsus

Billet

Maurice Ulrich

Bon, et maintenant, que faire ? Pour le Journal du dimanche, une certitude avant même le résultat de dimanche soir : il faudra innover. Donc, il a pris l’initiative de faire « le tour des idées iconoclastes qui seraient utiles à la France » et a fait appel, pour cela, à l’essayiste et économiste Mathieu Laine, président de la société Altermind, qui traque partout « les idées et les nouvelles lignes de force ». Lequel Mathieu Laine a sollicité dix personnalités et têtes chercheuses dans le monde de la pensée économique et politique. On s’en veut de ne pas retenir toutes leurs propositions. Mais on peut en citer quelques-unes : réformer l’impôt sur les sociétés pour stimuler la productivité, accorder, dans le monde entier, 1 000 bourses à 1 000 talents, ou encore, pour la directrice de l’école londonienne d’économie et de sciences politiques, aligner l’âge de départ à la retraite sur l’allongement de l’espérance de vie. Sauf erreur, Altermind veut dire quelque chose comme l’autre esprit ou l’autre pensée. Ça doit être un lapsus.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Acte II : la prime à la casse sociale

Décryptage

Le programme de ce second mandat s’inscrit dans la continuité d’une politique amorcée durant le premier quinquennat. Avec un même objectif : combler les désirs du grand patronat.

Luis Reygada

Disons les choses clairement : le président des riches ne fera pas de cadeaux aux classes populaires. Il a beau parler, dans sa lettre aux Français du 3 mars, de « préserver et même améliorer » notre « modèle social auquel nous tenons tant », son programme reste avant tout au service du capital, dans la continuité de son premier quinquennat. Un indice sombrement révélateur : l’expression « service public » est totalement absente des 24 pages de son projet présidentiel.

La retraite à 65 ans

Durant la campagne de 2017, le candidat Macron avait sciemment trompé ses électeurs promettant de ne pas modifier l’âge de départ à la retraite, jusque-là fixé à 62 ans. Cinq ans plus tard, le président-candidat ne s’est plus donné la peine de cacher ses intentions, exprimant clairement sa volonté de reculer de trois ans l’âge légal de départ à la retraite.

Un projet qui s’inscrit dans le cadre d’un paquet de « réformes du marché du travail » visant notamment à « simplifier » les « mécanismes de cumul emploi-retraite » – du pain bénit pour les employeurs. Travailler toujours plus, et pour rester pauvre, en définitive, avec un système qui va surtout pénaliser les personnes en situation de précarité – en particulier les femmes – dans un contexte où bon nombre de travailleurs rencontrent déjà de grandes difficultés pour cumuler toutes les annuités nécessaires pour partir à taux plein. Faudra-t-il travailler jusqu’à la tombe ?

Haro sur les chômeurs

Alors que la réforme de l’assurance-chômage a déjà coûté très cher aux privés d’emploi avec une perte non négligeable du montant de leur allocation journalière, Emmanuel Macron propose maintenant de mettre en place « des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi (…) à chaque fois que la conjoncture s’améliore ». Soit toujours moins de droits pour les allocataires, alors que la qualité de l’accompagnement fourni par les conseillers de Pôle emploi s’est vue très fortement impactée par leurs conditions de travail, elles-mêmes fortement dégradées. Et qui ne risquent pas de s’améliorer avec leur prochaine transformation en « guichets uniques » regroupant les compétences des régions, départements, communes et missions locales.

Un RSA conditionné

C’est bien connu : pour les conservateurs, les allocataires des minima sociaux sont des « assistés » qui « profitent du système ». C’est pourquoi Emmanuel Macron voudrait conditionner l’allocation du RSA à « quinze à vingt heures par semaine » de travail, sous couvert de « reconnaître la dignité de chacun ».

Un renforcement de la stigmatisation des privés d’emploi de la part du président qui a multiplié, ces dernières années, les phrases choquantes empreintes d’un mépris de classe mal dissimulé, du « pognon de dingue » que coûteraient les politiques sociales au « je traverse la rue et je vous trouve un travail »… Sans oublier ces « gens qui réussissent et (ceux) qui ne sont rien »

Le Code du travail ciblé

Emmanuel Macron entend « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 » au nom d’une prétendue « compétitivité » qui justifierait de le détricoter toujours plus. Alors même que l’Organisation internationale du travail vient d’inviter la France à revoir certains aspects de cette réforme, soulignant des incompatibilités avec des conventions internationales souscrites par la France.

Cadeaux pour le capital

Les cadeaux du président au grand patronat ont déjà fait perdre des dizaines de milliards d’euros à l’État. Et ce n’est pas fini. Après la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du Cice, il propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an sera compensée par 10 milliards d’euros enlevés aux collectivités locales. Priorité est donnée au remboursement de la dette – afin de retrouver un déficit public annuel respectant la barre des 3 % du PIB définie par les critères de l’UE – aux dépens de nos services publics.

L'Humanité

A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

Vidéo

A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Retrouvez les précédentes éditions d'A voté !

El País (ESP)

SANS TITRE

Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.

Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.

En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.

Dificultad

Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 200 g de lentejas secas
  • 1 hoja de laurel
  • 2 dientes de ajo
  • 1 manojo de espárragos trigueros finos
  • 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
  • 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
  • 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
  • Sal al gusto
  • Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos

Preparación

  1. Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.

  2. Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.

  3. Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.

  4. Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.

  5. Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.

  6. Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.

  7. Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Vidéo

5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

El País (ESP)

ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

Lunes 18 de abril

En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.

BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

Martes 19 de abril

ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

Miércoles 20 de abril

COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

CURRY DE REMOLACHA

Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

DONUTS CASEROS

El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

Jueves 21 de abril

CEBOLLA AL PUÑETAZO

Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Viernes 22 de abril

TORTILLITAS DE CAMARONES

La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

COULANT DE CHOCOLATE

Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

Sábado 23 de abril

SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 24 de abril

RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

La bebida del finde

VODKA SMASH

La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

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L'Humanité

La participation la plus faible au second tour depuis 1969

Actu

Ce dimanche, 28,3 % des inscrits ont boudé les urnes. Un record d’abstention, conséquence d’une campagne atone et du mécontentement des électeurs de gauche face à l’offre politique.

Naïm Sakhi

Jamais, depuis l’instauration du quinquennat en 2002, les électeurs n’auront autant boudé les urnes lors d’un second tour d’une élection présidentielle. Avec seulement 71,7 % de participation, et donc 28,3 % d’abstention, ce sont près de 14 millions de Français qui n’ont pas voulu glisser un bulletin pour départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C’est plus que le 10 avril (26,31 %), mais surtout plus qu’au second tour de la présidentielle de 2017, 25,44 %, où l’abstention avait déjà augmenté entre les deux tours malgré la présence de l’extrême droite.

« Beaucoup de gens ne se reconnaissaient pas » dans l’offre du second tour, résume Céline Braconnier, spécialiste des comportements électoraux. Selon une enquête Ifop, 49 % des abstentionnistes ont boudé les urnes parce qu’ils ne voulaient pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, 55 % parce qu’aucun candidat ne défendait leurs idées, 40 % parce qu’ils jugent que cette élection ne changera rien à leur situation personnelle ni à celle de la France.

C’est aussi l’aboutissement d’une campagne atone, sans débat contradictoire lors du premier tour, qui aura amplifié la crise démocratique. D’ailleurs, le débat présidentiel de mercredi n’a pas eu d’effet notable sur le choix des électeurs. Selon l’Ifop, 69 % d’entre eux n’ont pas changé d’avis, et même 7 % se sont décidés à voter blanc, nul ou s’abstenir.

Face à ce remake entre les deux finalistes de 2017, l’attitude des électeurs de gauche était scrutée de près. Lors de la dernière échéance présidentielle, selon une étude Harris Interactive, 17 % des électeurs de Benoît Hamon et 36 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon avaient choisi de s’abstenir. Cette fois-ci, selon Ipsos, 29 % des électeurs de Yannick Jadot et 41 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon ont fait un choix similaire, dimanche 24 avril. À l’opposé de l’échiquier politique, Marine Le Pen a pu bénéficier d’un fort report de voix des électeurs d’Éric Zemmour. Selon Ipsos, 73 % des électeurs du polémiste d’extrême droite ont opté pour un vote en faveur de la candidate du RN et seulement 17 % pour l’abstention, un bulletin blanc ou nul. Ils sont 29 % chez Valérie Pécresse.

Loin du rebond attendu, les suffrages blancs et nuls ont été choisis par un nombre moins important d’électeurs : selon Ipsos, ils ne sont que 3,2 millions à s’être portés sur cette option, contre plus de 4 millions en 2017. Ils sont toutefois 1 million de plus par rapport à 2012 et le double de 2007. « Cela traduit une insatisfaction par rapport à l’offre politique », notamment pour les électeurs de gauche, mesure le politologue Bruno Cautrès dans Libération. Les plus jeunes pourraient avoir constitué une part importante de ces troupes démobilisées. Déjà, le 10 avril, selon une étude Ipsos-Sopra Steria, seulement 60 % des moins de 34 ans se sont déplacés aux urnes, mettant Jean-Luc Mélenchon largement en tête, avec 31 % des suffrages chez les 18-24 ans et 34 % chez les 25-34 ans.

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Dans le Nord, des électeurs sans illusions

Reportage

À Haubourdin et Loos, villes voisines et proches de Lille, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont arrivés respectivement en tête le 10 avril. Le choix pour le second tour a souvent été un déchirement.

Ludovic Finez

Haubourdin, Loos (Nord), correspondance.

La carte d’électeur que Jean-Claude vient de faire tamponner rejoindra bientôt la boîte à chaussures dans laquelle il a glissé toutes les précédentes. Depuis ses 21 ans, en 1970 – l’âge légal pour voter à l’époque –, il n’a manqué que deux scrutins et a « toujours voté communiste » quand c’était possible, comme le 10 avril. « Là, au moins, on était représentés. Il y a cinq ans, je n’ai pas bien compris qu’on soit sous la même bannière (que Jean-Luc Mélenchon – NDLR) », confie-t-il. Pour ce second tour, il n’a pas suivi l’appel du PCF, il a glissé un bulletin blanc, incapable de choisir « entre la peste et le choléra », résume-­­ t-il, avant de filer acheter son pain. À Haubourdin (Nord), l’école maternelle Pierre-et-Marie-Curie accueille un des bureaux de vote du quartier du Parc, organisé autour de cinq immeubles réhabilités il y a une vingtaine d’années. Avec une participation de 71 %, cette ville de 15 000 habitants, toute proche de Lille, a placé au premier tour Marine Le Pen, avec 31,4 % des voix, largement devant Macron et Mélenchon.

Marie, 54 ans, et Magalie, sa fille de 25 ans (1), ont opté pour la candidate du Rassemblement national aux deux tours, pour ne pas « en reprendre pour cinq ans avec Macron » : « D’accord, il y a eu le Covid et l’Ukraine, mais ce n’est pas une excuse pour ne pas faire ce qu’il avait promis. » « Où est la liberté ? » interrogent-elles, fustigeant le passe vaccinal et le licenciement des soignants non vaccinés. Elles veulent « donner sa chance » à Marine Le Pen, pointant notamment sa proposition de baisse de la TVA sur les produits de première nécessité. Pourtant, elles goûtent peu ce duel avec les mêmes protagonistes qu’en 2017, qualifié de « choix sans choix ». Elles auraient même pu voter Mélenchon s’il avait été au second tour, retenant « l’écologie », « les jeunes » et « la retraite » parmi les thématiques de son programme. Pour les deux femmes, c’est bien le « tout sauf Macron » qui semble primer. « Il est plus du côté des riches », tranchent-elles, regrettant que le sort des handicapés soit oublié. Une question quotidienne pour elles, puisque l’allocation d’adulte handicapé du concubin de Marie et père de Magalie est le seul revenu du foyer. « Sans diplôme et sans expérience », Magalie désespère de trouver un emploi.

« Le Pen est trop amateuriste »

À l’inverse d’Haubourdin, la commune voisine, Loos, avec ses 23 000 habitants et 67,5 % de participation, a accordé 32 % à Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Parmi eux, Chokri Dhifallah, habitant des Oliveaux, un quartier connu dans toute la métropole lilloise pour ses tours, dont la plus haute, baptisée Kennedy, culmine à près de 100 mètres. Éducateur spécialisé en reconversion, Chokri Dhifallah voit dans le candidat de l’Union populaire celui qui porte le programme « le plus clair et pragmatique », notamment « sur la dette ». Marine Le Pen ? « Je ne vois pas comment elle peut faire fonctionner un pays avec des idées aussi confuses. Elle est trop amateuriste », assène-t-il. Alors, pour s’en protéger, il vient de voter Macron. Même vote « par dépit » pour Tiphanie et Aline, qui sortent du bureau de vote des Oliveaux. L’hypothèse Le Pen leur « fait peur », leur faisant craindre « une crise », voire « des attentats » si elle était élue.

Chokri Dhifallah, lui, pense déjà aux législatives et souscrit à la demande de Jean-Luc Mélenchon de « (l)’ élire premier ministre ». Il se dit également ravi des « discussions engagées avec le PCF ». Dans cette circonscription tenue par la France insoumise, Frédéric et sa fille Océane se voient bien, eux aussi, reconduire leur député actuel, Adrien Quatennens (FI). Ils l’ont croisé dernièrement lors de la braderie du quartier, et à plusieurs reprises dans des manifestations de gilets jaunes. On imagine alors qu’ils ont suivi la consigne de n’accorder « aucune voix à Mme Le Pen ». Au contraire, père et fille l’ont choisie pour ce second tour. « On ne peut pas voter pour un homme (Emmanuel Macron – NDLR) qui a insulté plusieurs fois les Français », s’agace Frédéric, qui ajoute que « les Français sont assez grands pour choisir eux-mêmes ». Si les propositions de la candidate du RN sur l’immigration « conviennent totalement » à Océane, étudiante en droit, son père fait une exception pour les Ukrainiens, à qui « on ne peut pas refuser l’hospitalité, car ils viennent d’un pays frère, européen et en guerre ». Pour le reste, Frédéric et Océane rêvent d’une Assemblée nationale où « tous les partis seraient représentés ». Une façon de résoudre les grands écarts idéologiques ?

Présidentielle 2022Marine Le PenJean-Luc MélenchonEmmanuel Macron
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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À Aubervilliers, « on est dégoûtés de voter » pour un président de droite

Reportage

Dans cette ville populaire de Seine-Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête il y a quinze jours. Les électeurs de gauche, désabusés, ont décidé de voter Macron ou de s’abstenir.

Lola Ruscio

À Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le marché du dimanche matin se vide en ce 24 avril. Ses sacs de courses sous le bras, Évelyne achète quelques légumes avant de rentrer chez elle. Pas question pour cette sympathisante communiste de voter au second tour. « Je vais m’abstenir. Le Pen focalise trop son attention sur les étrangers, Macron est un financier », tranche cette habitante qui vit depuis une trentaine d’années dans cette ville populaire. À 63 ans, elle raconte son tout premier vote pour barrer la route à l’extrême droite : « En 2002, j’avais donné ma voix à Chirac mais il a gouverné sans se soucier des électeurs de gauche. C’est toujours comme ça, ils nous demandent de voter pour eux et ensuite ils nous snobent. »

À quelques kilomètres de là, les électeurs entrent au compte-gouttes dans le bureau de l’école Robespierre. Devant l’entrée, l’affiche de Marine Le Pen est arrachée. Une seule est intacte : celle d’Emmanuel Macron. Un autocollant de Jean-Luc Mélenchon est fixé sur un poteau. Le 10 avril, le candidat insoumis était arrivé largement en tête au premier tour dans cette commune de Seine-Saint-Denis, avec 60 % des voix, devant le président sortant (16,37 %) et une abstention à 36,51 %.

« Les personnes âgées se mobilisent »

Magalie, 28 ans, qui veut rester anonyme, vient justement glisser un bulletin Macron dans l’urne. Par conviction ? Certainement pas. « Je suis dégoûtée de voter pour lui… » lâche-t-elle, dépitée. Elle soupire. « J’ai hésité jusqu’à la dernière minute mais j’ai l’impression qu’elle peut gagner », explique cette électrice de Jean-Luc Mélenchon qui déplore l’absence de son candidat au second tour. Avant d’ajouter d’une traite : « Je suis fonctionnaire d’État dans l’hébergement d’urgence, fille d’immigré, habitante d’un quartier populaire, alors Le Pen, ce n’est pas ma tasse de thé. » Elle regrette de ne pas avoir réussi à convaincre ses proches d’aller voter.

À midi, le bureau numéro 5 d’Aubervilliers enregistre seulement 147 votants sur 996 inscrits, nombre bien inférieur à celui du premier tour. « J’ai l’impression que les gens n’ont plus le réflexe de voter contre l’extrême droite, c’est le cas parmi les électeurs de gauche, qui sont moins nombreux qu’il y a quinze jours », s’inquiète son président, Damien Bidal, également maire adjoint élu sur les listes UDI de Karine Franclet. Il remarque une nette évolution dans le profil des électeurs : « Les personnes âgées se mobilisent, mais pas les jeunes, contrairement au premier tour. »

À 32 ans, Tristan, juriste en droit de l’environnement, a voté Mélenchon au premier tour et choisi dimanche Emmanuel Macron « par dépit ». « Pas le choix face à l’extrême droite ! Tant pis, on repart pour cinq ans avec un président de droite », dit-il en haussant les épaules. « On veut prendre aucun risque, car on vit en Seine-Saint-Denis, que la parole raciste et homophobe risque de s’intensifier. On avait déjà observé un regain de haine contre les homosexuels pendant la Manif pour tous », abonde son compagnon, Benjamin, 39 ans, photographe de mode.

Voter par dépit, sans enthousiasme, abstention en signe de protestation… À la sortie du bureau de vote, Slim, 36 ans, informaticien, dit avoir longuement hésité et a fini par voter « contre Le Pen ». Veste en jean, baskets aux pieds, ce fils d’immigré ne sait pas s’il a fait le bon choix. Il préfère se projeter sur les élections législatives, ce « troisième tour » où il compte bien « faire barrage à Macron ».

Présidentielle 2022
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Les législatives, un espoir à gauche

Actu

Faire élire une autre majorité de députés : c’est la priorité pour empêcher le chef de l’État d’appliquer son programme antisocial.

Emilio MesletDiego Chauvet

Au terme d’un périlleux entre-deux-tours, Emmanuel Macron est donc réélu président de la République avec 58,5 % des voix selon les premières estimations, face à Marine Le Pen (41,5 %) dont le score est cependant en hausse par rapport à 2017, malgré un débat raté, mercredi, face au chef de l’État sortant. Pour la deuxième fois, ce dernier a été élu grâce à la mobilisation d’électeurs venus notamment des rangs de la gauche. Alors qu’il est la cible d’un fort rejet de la part des Français, qui se manifeste notamment par une abstention de 28,3 % et des votes blancs et nuls, le bulletin portant son nom a ainsi été largement utilisé pour faire barrage à Le Pen (à 46 %, selon un sondage Elabe réalisé avant le scrutin).

Les dirigeants des formations de gauche, éliminée au premier tour malgré les 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, soulignent tous le rôle joué par nombre de leurs électeurs dans le dénouement de ce second tour. « Le pire a été évité à la France. Nous avons clairement participé à ce résultat, a réagi le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui avait appelé à faire barrage dès le soir du premier tour. Mais la bataille n’est pour autant pas achevée, loin de là. La représentante de l’extrême droite française a recueilli 41,5 % des voix, un résultat sans précédent depuis la Libération. Une lourde menace pèse sur notre démocratie. Et la victoire d’Emmanuel Macron ne peut l’évacuer. » « Le président n’a pas été élu pour son programme, précise également Fabien Roussel. Il a été élu par défaut, et ne doit donc pas mettre en œuvre la politique antisociale annoncée durant sa campagne. »

« La monarchie républicaine survit par défaut »

Pour le candidat écologiste Yannick Jadot, « le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais ». Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV, rappelle également que « maintenant que Macron est élu, le combat continue ». « La France a refusé clairement de lui confier son avenir, s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon à propos de la défaite de Marine Le Pen, et c’est une très bonne nouvelle pour l’unité de notre peuple. » Le candidat de l’Union populaire a qualifié Emmanuel Macron de « président le plus mal élu de l’histoire de la Ve  République », et estime que « la monarchie républicaine survit par défaut ». « Que personne ne se méprenne, a averti Olivier Faure, premier secrétaire du PS. La France est fracturée. Le RN est à un niveau historique. La moitié des Français qui ont voté pour Macron l’ont fait pour la République, pas par adhésion à son projet. »

D’ores et déjà, tout le monde regarde donc vers les législatives. Jean-Luc Mélenchon, en situation de leadership après son score du premier tour, a lancé sa campagne pour être « élu premier ministre ». « La démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap. Le 3e  tour commence ce soir, a-t-il lancé lors d’une courte déclaration dimanche soir. Vous pouvez battre Macron et choisir un autre chemin (…) si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle Union populaire, qui doit s’élargir. » Une bannière qui pourrait devenir celle du rassemblement de la gauche, un accord étant en cours de négociation principalement, pour l’heure, entre la FI, EELV et le PCF. Le PS, jusque-là à l’écart, s’est majoritairement prononcé pour en être. Dimanche soir, la secrétaire nationale du parti Corinne Narassiguin a fait une nouvelle déclaration en ce sens. « Dans cette désespérance sociale, dans cette colère, il y a un refus de se résigner, une revendication à être reconnu et respecté. C’est à la gauche de l’entendre et de porter à nouveau l’espoir de changement véritable et de le réaliser. Sinon le vote RN grandira », prévient la dirigeante socialiste. Chez les insoumis, l’un de leurs négociateurs, Paul Vannier, confirme des contacts en soulevant toutefois des différences qui subsistent : « Avec le PS, ça avance. Mais est-il d’accord pour la retraite à 60 ans ou l’abrogation de la loi El Khomri ? » ​​​​​​​interroge-t-il. Il souligne également avancer « plus vite avec les écologistes que les communistes sur la stratégie ».

Pour autant, le secrétaire national du PCF a renouvelé la volonté de son parti d’avancer vers une union aux législatives dès l’annonce des résultats du second tour. « Nous avons évité le pire, maintenant construisons le meilleur. Les Français, le monde du travail, la jeunesse ont besoin d’une perspective d’espoir, a rappelé Fabien Roussel. Nous voulons tout faire pour être le plus unis possible autour d’un contrat de législature répondant aux aspirations des Français sur le pouvoir d’achat, le droit à la retraite, la justice climatique, les services publics et une République refondée. » Le dirigeant communiste appelle de ses vœux « un accord global, en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche, et en allant ensemble à la conquête d’une majorité de députés partout ailleurs ».

Présidentielle 2022gaucheJean-Luc MélenchonFabien Roussel
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Avec 58%, Macron réélu président de la République, le "troisième tour" en vue : l'essentiel de l'actu du second tour de la présidentielle 2022

​​​​​​L'Elysée ne change pas de locataire. Emmanuel Macron est réélu président de la République, dimanche 24 avril, avec 58 % des voix face à Marine Le Pen, qui totalise 42% des suffrages, selon les différents instituts de sondage.

Ce second tour de l'élection présidentielle est une fois de plus marqué par l'abstention. Selon les estimations 28% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter, soit une hausse de 2,5 points par rapport à 2027. Au premier tour, l'abstention s'établissait à 26,31% des électeurs inscrits, soit une hausse de quatre points par rapport à 2017.

Comment a-t-on voté dans votre commune, dans votre département ? Découvrez les résultats du premier tour de la présidentielle avec notre carte interactive.

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Second tour de la présidentielle 2022. Les résultats dans votre commune et votre département

C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.

Les résultats du second tour de la présidentielle

Les résultats du premier tour de la présidentielle

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Présidentielle 2022Résultats présidentielle 2022Marine Le PenEmmanuel Macron
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Pierrick contre Goliath

Chronique

Audrey Vernon

Nous sommes allés jouer à Montivilliers. Arrivée au Havre, dès que je sors du train : un panneau « Pic de pollution ». Ça commence bien, j’arrive dans une usine Seveso géante… Pierrick à la régie et moi arrivons au théâtre de Montivilliers, nous découvrons les trente-deux interprètes d’« Écologie : maintenant il faut se battre ». Les élèves du lycée Jean-Prévost commencent à répéter. Ils sont tous incroyables, magnifiques.

On a une journée pour préparer le spectacle du soir. On répète la chanson d’entrée, ils ont choisi Maître Gims sur les images de notre monde qui brûle. C’est hyper beau. Ils enchaînent les textes. Le passage sur la pollution de l’air me touche particulièrement… 80 % de l’air est contaminé et cet air contaminé affecte nos cerveaux. Je pense au pic de pollution du jour dont tout le monde se fout car on ne peut rien y faire.

La soirée arrive vite, ils descendent se préparer, se maquiller, ils sont magnifiques, en tenue de soirée. « Bal de la fin du monde », ils l’ont appelé. Paloma me fait un smoky eyes. Ils font des TikTok, le trac monte, le spectacle va commencer, je suis avec eux sur scène… Ils commencent à chanter et le spectacle avance avec une rapidité folle, ils ont des trous mais ils se soufflent mutuellement et s’encouragent, ils respirent, reprennent, ils sont merveilleux. J’ai la gorge qui se serre. « Il faut raconter l’épopée des victoires, rien n’inspire autant… »

Final, a cappella, je chiale… Applaudissements. Quelques questions viennent de la salle, on y répond, je demande aux parents d’écouter leurs enfants et de commencer à démanteler le port du Havre. Rires.

Le soir, je suis avec Pierrick dans la zone industrielle, l’ampleur de la tâche pour sauver la planète me semble insurmontable et en même temps je dois sauver le monde ! Par où commencer ? Au Havre, rien de vivant, du béton partout, pas d’animaux, pas de plantes. Des immeubles poussent…

Comment démanteler… « Viens Pierrick, on va au ciné voir un thriller, un truc détendant pour ne pas réfléchir, je suis si fatiguée ! » Une petite « Pizza del arte » et on entre voir « Goliath ». Le film raconte la bataille d’un avocat et de victimes contre l’industrie des pesticides, je repense aux Soulèvements de la Terre, à Monsanto.

C’est très beau. Grand silence à la fin du film, on sort, Pierrick me dit : « Ben dis donc, super pour se détendre, tu as raison, on a complètement changé de sujet ! »

Ben oui, lui réponds-je, on varie les plaisirs, un peu de pollution, un peu de pesticides.. L’important, c’est de ne pas toujours parler de la même chose ! Et puis, qu’est-ce qu’on rigole ! T’inquiète pas, demain on va manger des moules-frites à la plage, et à cette occasion d’ailleurs tu veux bien qu’on bosse sur la reprise du spectacle sur Fukushima ? Tu vois, c’est varié avec moi…

« Billion Dollar Baby », le 4 mai, au Haillan.

« Goliath », de Frédéric Tellier, actuellement au cinéma.

Carte blanche à Audrey Vernon
Le Figaro

Présidentielle 2022 : pour qui ont voté les électeurs de Mélenchon, Zemmour, Pécresse et Jadot

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Le «ni-ni» est resté fort lors du second tour, notamment chez les électeurs de la France Insoumise au premier tour, d'après l'enquête Ifop/Fiducial sur les reports de voix.

Emmanuel Macron, réélu dimanche président de la République avec environ 58,5% des voix face à Marine Le Pen, a promis une «méthode refondée» pour être «le président de tous», lors d'une allocution prononcée devant ses partisans au Champ de Mars à Paris. «Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève mais l'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse», a assuré le président sortant depuis le Champ-de-Mars.

Le «ni Macron -ni Le Pen» est resté fort lors du second tour, notamment chez les électeurs de la France Insoumise. C'est que nous apprend l'enquête Ifop/Fiducial pour TF1, LCI, Paris Match et Sud Radio, réalisée ce dimanche.

Présidentielle 20220 : les reports de voix entre le premier et le second tour

Le président sortant devra savoir composer s'il veut préserver l'unité d'un pays coupé en deux. Le poids des abstentionnistes (28,3%) donne une frange importante de la population qui n'a pas fait le choix d'Emmanuel Macron. «35% du corps électoral soit n'a pas voté, soit a voté blanc et nul, c'est 17 millions d'électeurs sur les 48 millions qui n'ont pas pris part au scrutin», a indiqué le politologue Jérôme Jaffré sur LCI. Et parmi les jeunes, «40% des moins de 25 ans se sont abstenus», ajoute-t-il.

Macron «le plus mal élu des présidents» pour Mélenchon

Ces résultats ont fait dire au leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui s'est aussitôt projeté dans la bataille des législatives en juin, qu'Emmanuel Macron est le «plus mal élu des présidents de la Vème république». Mais la défaite de Marine Le Pen «est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Madame Le Pen et Monsieur Macron ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits». Selon l'enquête Ifop/Fiducial seulement 13% des voix de la France Insoumise se sont reportées sur la candidate du Rassemblement national contre 42% pour Emmanuel Macron et 45% qui ont préféré ne pas choisir.

Zemmour appelle à l'union du bloc national

Le candidat Reconquête à la présidentielle Eric Zemmour a appelé «le bloc national à s'unir et se rassembler» pour les législatives, et a fait part de sa «déception» après la réélection d'Emmanuel Macron. Le report des voix de son parti a été largement favorable à Marine Le Pen (78%). Cela ne l'a pas empêché d'attaquer le clan Le Pen : «c'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen», a-t-il déclaré en référence aux cinq candidatures malheureuses de Jean-Marie Le Pen, et aux trois de sa fille Marine. Le responsable de la droite nationaliste appelle à l'union nationale en vue des législatives». «Notre coalition n'est pas une option, elle est une nécessité, elle est un devoir», a-t-il conclu.

Le pire est évité pour les Verts, Pécresse met en garde contre le score inédit du RN

Les Verts ont largement apporté leur voix au président sortant (64%). Pour l'ex-candidat EELV Yannick Jadot, «le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais». Pour lui, le combat n'est pas terminé: «Aux législatives, construisons le meilleur: l'alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire».

Enfin, Valérie Pécresse, la candidate LR à la présidentielle, dont le report des voix a été plus mitigé pour Emmanuel Macron (52%) a félicité le président pour sa réélection, mais s'est inquiétée d'un «score inédit» du Rassemblement National et des «fractures» divisant la France.

Valérie Pécresse a désormais appelé à se concentrer sur les élections législatives qui auront lieu le 12 et 19 juin, autour d'une «droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin».

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

Le président-candidat a une nouvelle fois défendu son projet de repousser de façon progressive l'âge de départ à 65 ans.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

L'Humanité

Il y a soixante-sept ans, la conférence historique de Bandung

Chronique

Francis Wurtz

« Nous sommes résolus à n’être d’aucune façon dominés par aucun pays du monde et nous voulons vivre libres sans recevoir d’ordre de personne (…) Nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme, dont beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps. Et c’est pourquoi nous devons veiller à ce qu’aucune autre forme de domination ne nous menace. » C’est en ces termes que Nehru, le père de l’Inde moderne et laïque, s’adressait à la Conférence historique de Bandung (Indonésie), qui se tint du 18 au 24 avril 1955 et posa les jalons du futur mouvement des non-alignés.

Aux côtés de grandes figures de la lutte pour la libération et l’indépendance de leur pays y figuraient également des émissaires d’États pro-occidentaux. Quelques principes cardinaux unissaient les uns aux autres, tels que le respect de la souveraineté de tous les États, l’égalité des nations, la non-agression entre les États. Et tout particulièrement la solidarité entre pays du Sud : « Il appartient à l’Asie d’aider l’Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères », est-il dit dans la résolution finale de la Conférence de Bandung. C’est un « coup de tonnerre », une gigantesque « levée d’écrou », se réjouit alors le futur président emblématique du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.

Dresser un parallèle entre cette époque et la nôtre serait aberrant. Néanmoins, soixante-sept ans plus tard, alors que l’on s’interroge sur l’état du monde aux lendemains de l’agression anachronique de la Russie contre l’Ukraine et de la réplique stratégique sans précédent des puissances occidentales, l’on ne peut s’empêcher de repenser peu ou prou à l’esprit de Bandung en observant, de la part de maints pays du Sud – et non des moindres –, les nombreuses formes de résistance aux pressions des puissances occidentales (en particulier des États-Unis) visant à les enrôler dans leurs tentatives de profiter de la désastreuse dérive du pouvoir russe pour reconstituer un « camp » totalement aligné sur les priorités stratégiques de Washington.

Au demeurant, les alliés européens de l’Amérique seraient eux-mêmes bien avisés d’évaluer lucidement les conséquences de la « guerre économique et financière totale contre la Russie » qu’ils ont choisi de mener dans le sillage du président Biden. Force est, en effet, de constater que les six trains de mesures prises par l’Europe contre la Russie n’ont réduit jusqu’ici ni les souffrances du peuple ukrainien ni le soutien de l’opinion russe à la stratégie criminelle du Kremlin. Ils risquent, en revanche, d’avoir « des effets très différents de ce que l’on imagine a priori », notait ces jours-ci un chercheur de l’EHESS (1). « Il serait prudent, soulignait-il, de s’interroger sur les conséquences non seulement militaires immédiates, mais aussi stratégiques à long terme des sanctions contre la Russie sur la réorientation des échanges, par exemple vers la Chine. Car, si rompre des liens est aisé, les reconstruire est un processus long et difficile ».

(1) Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Voir « le Monde » du 14 avril 2022.

la chronique de francis wurtz
L'Humanité

« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

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L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : investiture, gouvernement, législatives... le calendrier des semaines à venir

Après la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle dimanche soir, plusieurs dates importantes sont à noter à l'agenda politique.

La séquence électorale est loin d'être terminée. Après la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle ce dimanche soir, plusieurs échéances restent à venir. Ce lundi 25 avril, le ministère de l'Intérieur devrait publier les résultats définitifs du scrutin, une fois l'intégralité des bulletins dépouillés. Ils seront officialisés par le Conseil constitutionnel mercredi 27 avril, et publiés au Journal officiel le lendemain.

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Ensuite doit avoir lieu la cérémonie d'investiture du chef de l'État. Celle-ci doit se tenir entre la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, mercredi 27 avril, et la date de fin du premier mandat du président, le 13 mai. Emmanuel Macron étant élu à sa propre succession, la traditionnelle passation de pouvoir sur le perron de l'Élysée n'aura pas lieu lors de cette cérémonie. Elle devrait être réduite au minimum, si l'on se fie aux précédentes réélections de François Mitterrand et de Jacques Chirac.

Cap sur les législatives

Le président de la République devrait ensuite annoncer la nomination de son futur chef du gouvernement dans les prochains jours. Interrogé par France Inter mardi 19 avril, le premier ministre actuel, Jean Castex, a annoncé qu'il présenterait la démission de son gouvernement dans «les jours qui suivent» la victoire d'Emmanuel Macron, au nom de «l'usage républicain». Le président peut décider de nommer son premier ministre avant même la proclamation des résultats, comme d'attendre plusieurs jours. Le nouveau gouvernement sera ensuite annoncé, dans un délai qui reste à déterminer, par le secrétaire général de l'Élysée.

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Après la présidentielle, cap sur les législatives. Depuis la mise en place du quinquennat en 2002, la désignation des 577 députés vient juste après l'élection du président de la République. Les prétendants à la fonction ont jusqu'au 20 mai pour officialiser leur candidature en préfecture. La campagne officielle débutera ensuite le 30 mai et les premier et deuxième tours de l'élection se tiendront respectivement les 12 et 19 juin prochains.

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

Le président-candidat a une nouvelle fois défendu son projet de repousser de façon progressive l'âge de départ à 65 ans.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

L'Humanité

Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

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Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
L'Humanité

Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience

Premier plan

Présidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.

Julia Hamlaoui

C’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.

L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.

Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale  finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… ­certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.

« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »

Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon

« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »

« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »

Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon

« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.

Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.

Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »

« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »

Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle

« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »

« Une menace pour les droits des femmes »

Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial

« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »

« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »

Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)

« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »

Présidentielle 2022Extrême droite
Le Figaro

Jérôme Fourquet : «Ce nouveau mandat sera marqué par une décomposition politique avancée»

Eugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop et auteur de La France sous nos yeux (Seuil) si le «front républicain» a de nouveau fonctionné, la réélection du président sortant repose sur des bases plus fragiles encore qu'en 2017.

LE FIGARO.- Emmanuel Macron a été réélu avec 58% des voix, loin devant Marine Le Pen. Le « front républicain » a-t-il encore une fois fonctionné ?

Jérôme FOURQUET.- Oui en partie. Les enquêtes des derniers jours indiquent que l'électorat de gauche dont les candidats ont été éliminés l'a pratiqué. 40% de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon s'est ainsi reporté sur le président sortant et deux tiers de celui de Yannick Jadot. À droite, il a également marché mais dans des proportions un peu moins larges : la moitié de celui de Pécresse, contre ¼ qui s'est reporté sur Marine Le Pen. S'il est donc toujours pratiqué, ce front républicain a cependant perdu de son caractère automatique. Au sein de l'électorat Mélenchon, c'est la composante la plus âgée qui a été la plus rétive à le pratiquer, soit celle qui était déjà en âge de voter en 2002 lors du second tour Chirac/ Le Pen, et qui aurait donc dû le mettre en œuvre pour la troisième fois. Dans cette génération, on constate une certaine lassitude de la gauche « castor » (selon l'expression de Laurent Bouvet) à faire barrage.

Mais ce front républicain même affaibli, a néanmoins suffi au candidat opposé à la candidate de la famille Le Pen pour être largement élu. L'esprit de cette discipline de vote a ainsi prévalu sur les promesses de Macron et sur son ouverture à gauche de l'entre-deux tours, dont les électeurs de gauche sont peu dupes.

En effet, la campagne de l'entre-deux tours s'est axée principalement autour des thèmes de gauche (écologie, retraites, etc…), les problématiques identitaires et sécuritaires ayant été reléguées au second plan. Est-ce à dire qu'elles ne comptent pas tant dans l'opinion ?

Si les thèmes qui parlent à l'électorat de gauche ont occupé l'entre-deux tours, c'est d'abord et avant tout parce que cet électorat était faiseur de roi. L'électorat Zemmour a été considéré comme très largement acquis à Marine Le Pen. Les 22% de Mélenchon constituaient donc la principale réserve de voix. C'est également parce que le sujet du pouvoir d'achat est resté une problématique très importante tout au long de la campagne. L'enquête IFOP réalisée le jour du 1er tour indiquait que la problématique n°1 était la santé (71%), puis le pouvoir d'achat (68%), la sécurité (60%), l'éducation (59%) le terrorisme (57%) le chômage (49%), la lutte contre l'immigration clandestine (47%) et enfin l'environnement (44%). Les thématiques régaliennes n'ont donc pas disparu des préoccupations, elles restent toujours en toile de fond. Si on compare à 2017, la préoccupation « santé » a bondi de 9 points (sous l'effet de la pandémie) le pouvoir d'achat de 8 points, la délinquance de 4. Le terrorisme a lui baissé de 9 points (en 2017, la France avait été frappée par un attentat quelques jours seulement avant le premier tour) et la lutte contre le chômage de 20 points. Le vrai changement, c'est cette rétrogradation dans la hiérarchie des préoccupations de l'item chômage, phénomène inédit dans une campagne depuis des décennies. Sécurité, immigration et terrorisme demeurent, quant à eux, à des niveaux élevés. Ils font partie intégrante et permanente du paysage français, même s'ils ne sont pas la priorité n°1.

La question de l'immigration n'est-elle plus déterminante dans la motivation du vote RN ?

Elle reste prioritaire pour l'électorat lepéniste : au moment de voter, la sécurité et la délinquance ont été jugées déterminantes pour 83% des électeurs de Marine Le Pen, (contre 93% pour ceux de Zemmour et 60% pour la moyenne des Français), presque à égalité avec le pouvoir d'achat à 80%. Les préoccupations traditionnelles de l'électorat frontiste sont toujours présentes et déterminantes, mais à ces sujets historiques, s'est ajoutée la question du salaire et du pouvoir d'achat, c'est-à-dire le volet social. L'atout de Marine Le Pen a résidé dans le fait que si son électorat est très focalisé sur ces sujets régaliens, elle n'a pas eu besoin de trop en parler ni de les mettre au centre de sa campagne. Quelques petites piqûres de rappel ont suffi. Ainsi, pendant le débat, elle a juste évoqué l'interdiction du port du voile et tenu des propos comme : « l'immigration anarchique contribue à la délinquance dans notre pays », « on est cerné par l'insécurité », « j'accorderai la présomption de légitime défense aux policiers». Ne perdant pas de temps à labourer ces thématiques où elle se savait totalement crédible aux yeux de ses électeurs, elle a pu partir en conquête en développant d'autres thématiques.

Le point de gravité de la vie politique française est-il passé à gauche ?

Pas vraiment. Si on le fait total Zemmour, Le Pen et Dupont Aignan, cela représente plus de 30 % en faveur de la droite nationale. Parallèlement, Emmanuel Macron avec ses près de 28%, affiche un positionnement idéologique nettement plus à droite qu'en 2017. Il a d'ailleurs perdu une partie de son électorat de gauche cette année, qui a été plus que remplacé par l'apport d'électeurs de droite. Ainsi, 45% de l'électorat de Sarkozy du premier tour de 2012 ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour cette année. Alors certes Mélenchon a fait un assez gros score, mais il a été porté par une mécanique de vote utile, qui a quasiment tout siphonné à gauche. Et ce bloc mélenchoniste est aujourd'hui minoritaire face aux deux blocs macroniste et de la droite nationale.

Au clivage sociologique et géographique s'est ajouté un nouveau clivage, le clivage générationnel, avec des retraités votant à une écrasante majorité pour le président sortant. Ce clivage est-il appelé à se creuser ?

Historiquement, il y a toujours eu des différences très marquées, l'électorat âgé a toujours été l'apanage de la droite classique, tandis que le monde du travail votait plutôt à gauche. La vieille gauche et la vieille droite ayant disparu, ce clivage se recompose autrement. Au premier tour, Macron fait 39% chez les plus de 65 ans, quand Le Pen est à 18% et Mélenchon à seulement 13%. Macron a mené une véritable OPA sur ces seniors, qui demeuraient le dernier carré fidèle de la droite depuis 2017. Les 65 ans et plus se sont ralliés à lui par légitimisme (vote en faveur du président sortant dans un contexte de crise) mais ont aussi été séduits par une proposition catégorielle majeure, les retraités étant la seule catégorie de la population acquise à l'allongement de l'âge de départ à la retraite. L'annonce de la réforme des retraites, quasiment seule mesure mémorisée avant le 1er tour, lui a fait gagner au premier tour 13 points chez les retraités par rapport à 2017 et deux tiers des seniors ont voté pour lui au second tour, alors que le rapport de forces s'établissait autour du 50%/50% auprès des 25-50 ans. Marine Le Pen, elle, s'adresse principalement à la France en âge de travailler. Scrutin après scrutin, la question du poids électoral des retraités devient centrale, car nous sommes dans une société qui vieillit. De la même manière que les seniors constituent une cible stratégique sur le marché automobile (un véhicule neuf sur deux est acheté par un retraité), ils sont devenus un électorat incontournable pour espérer l'emporter.

La défaite de Marine Le Pen s'explique ainsi par son incapacité à réduire son écart avec Emmanuel Macron dans l'électorat retraité, véritable armée de réserve macroniste.

La défaite de Marine Le Pen s'explique ainsi par son incapacité à réduire son écart avec Emmanuel Macron dans ce secteur stratégique, véritable armée de réserve macroniste. Ce fort soutien émanant des seniors explique par ailleurs le caractère relativement homogène de la géographie du vote Macron. Au premier tour, il disposait en effet partout d'un matelas minimum de 15-20% de voix, lié à la présence sur le territoire des retraités, répartis nettement plus homogènement que les cadres ou les ouvriers.

Avec une abstention record (28,2%) pour un second tour de présidentielle depuis 1969, Emmanuel Macron se retrouve élu avec moins de la moitié des inscrits (comme en 2017). Cela présage-t-il d'un quinquennat difficile, avec une perpétuelle remise en question dans la rue de la moindre réforme du président élu ? S'achemine-t-on vers une France ingouvernable ?

L'abstention, et les bulletins blancs et nuls (il y en avait déjà eu 4 millions en 2017- 10% des votants) ont battu des records. Une part importante de la population n'a donc pas voulu donner de blanc-seing au président face à Marine Le Pen. Parallèlement, cette dernière parvient à un niveau plus élevé qu'en 2017, en raison de sa stratégie de dédiabolisation, mais aussi en ayant capté un antimacronisme qui n'était qu'embryonnaire en 2017. Au premier tour, le total des partis contestataires a atteint un niveau inégalé de plus de 50%. La fracture sociale et géographique ne cesse de se creuser. À Paris intramuros, Macron fait 35%, au premier tour, Marine Le Pen est à 5,5%. L'un des candidats finalistes est quasiment inexistant dans la capitale, preuve d'une coupure abyssale entre les milieux décideurs et le reste de la population française. Le lieu où s'élabore la politique est profondément déconnecté du reste du pays. On a observé le même phénomène aux États-Unis, où Trump ne recueillait que 8% à Washington DC. Par ailleurs, l'assemblée de 2017 n'avait jamais été aussi socialement peu représentative des Français. On s'achemine vers le même schéma en juin prochain, avec une assemblée nationale qui ne permettra sans doute pas de faire émerger une représentation politique correcte du rapport de force qui existe dans la société française.

De surcroît, la campagne électorale ayant été assez évanescente, elle n'a pas servi de soupape ou de purge cathartique des tensions traversant le pays. Il est donc à craindre que celles-ci ne trouvent pas de débouchés dans l'hémicycle mais dans la rue.

La campagne électorale ayant été assez évanescente, elle n'a pas servi de soupape ou de purge cathartique des tensions traversant le pays. Il est donc à craindre que celles-ci ne trouvent pas de débouchés dans l'hémicycle mais dans la rue.

Ne peut-on pas imaginer que les législatives fassent émerger trois pôles unis : la gauche autour des insoumis, le centre autour d'Emmanuel Macron, et une alliance de droite nationale RN-LR et Reconquête ?

Le temps manque pour organiser des hypothétiques candidatures communes à droite et à gauche, scénario qui n'est guère encouragé par un système de financement des partis liés au nombre de candidats et aux scores du premier tour des législatives. On peut par ailleurs penser que la dynamique de débauchage d'Emmanuel Macron va se poursuivre à gauche, mais surtout à droite. Enfin, les prochaines législatives battront-elles le record qui avait été de 50% d'abstention en 2017, faisant de l'Assemblée la plus mal élue de la Cinquième République ? Il ne faut en effet pas sous-estimer le côté « gueule de bois » postélection qui risque de se produire auprès des électorats éliminés, au profit de l'électorat de l'élu. Ce nouveau mandat risque donc d'être marqué par une décomposition politique avancée, avant que, peut-être, ne s'ébauche une phase de recomposition permise par le départ de piste annoncé en 2027 du président, ainsi que de ses principaux adversaires. Dès lors, les divisions à l'intérieur de la majorité et du grand parti unique ne manqueront pas de se produire dans la perspective de la prochaine échéance présidentielle.

*Jérôme Fourquet a publié récemment, avec Jean-Laurent Cassely «La France sous nos yeux» (Seuil), essai qui s'est déjà vendu à plus de 100.000 exemplaires.

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Le Figaro

Le procès du déraillement de Brétigny-sur-Orge s’ouvre ce lundi à Évry

Stéphane Durand-Souffland

La SNCF et un cadre cheminot répondent d’homicides et blessures involontaires.

Le procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui, en juillet 2013, avait causé la mort de 7 personnes et en avait blessé plus de 400, doit s’ouvrir ce lundi devant le tribunal correctionnel d’Évry. Une seule personne physique est poursuivie - un cadre chargé de la surveillance des voies. La SNCF et SNCF Réseau sont également mises en cause pour blessures et homicides involontaires. L’accusation estime que de nombreuses fautes ont été commises: effectifs insuffisants, défaillances «dans l’organisation, le contrôle et la réalisation des opérations de maintenance».

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Le 12 juillet 2013 à 17 h 11, un train Intercités en route pour Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge qu’il traverse à 137 km/h - soit en deçà de la vitesse maximale autorisée. De très importants moyens sont mis en œuvre pour porter secours aux passagers et usagers présents sur les quais, mais le bilan humain est désastreux. Huit jours avant le drame, un cadre âgé de 24 ans avait inspecté les voies sans rien remarquer d’anormal. Pourtant, une éclisse (sorte d’agrafe en acier joignant deux rails) défectueuse est à l’origine de la catastrophe.

Nombreuses polémiques

L’enquête, émaillée de tensions entre les juges d’instruction et le parquet d’Évry, donne lieu à de nombreuses polémiques, notamment au sujet d’un manque de transparence prêté par certains observateurs à la SNCF, désireuse, selon eux, de limiter les conséquences de l’accident pour l’entreprise. L’enquête dure sept années pour nourrir un dossier épais de 54 tomes que le tribunal va devoir décortiquer.

De manière caricaturale, les expertises ordonnées par la justice pointent de nombreux manquements, tandis que celles qu’a fournies la SNCF concluent à une rupture soudaine et indécelable du matériel. Pour les premières, le train a déraillé à cause d’un désassemblage de l’éclisse, lié à une rupture «par fatigue» de boulons et à la propagation d’une fissure détectée en 2008 dans un cœur de traverse. A contrario, si l’on en croit les analyses fournies par la compagnie ferroviaire, l’assemblage incriminé peut avoir cédé brutalement à cause d’un défaut de l’acier: une hypothèse qui la dédouanerait, mais qui a été écartée par les magistrats instructeurs. Le Figaro révélait d’ailleurs, en septembre 2013, que des anomalies avaient été détectées sur la voie plusieurs mois avant la tragédie.

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Dans leur ordonnance de renvoi, les juges soulignent «les difficultés rencontrées» pour recueillir auprès de la SNCF des «documents essentiels permettant de retracer les opérations de maintenance». Ils déplorent également que la majorité des agents ait été entendue avant leurs auditions par le service juridique de l’entreprise «pour y recevoir des consignes».

La SNCF a d’ores et déjà versé un total de quelque 12 millions d’euros d’indemnisations aux victimes. «On attend qu’elle dise la vérité, que les acteurs aient une démarche à la hauteur des enjeux», explique Me Gérard Chemla. Cet avocat de partie civile dénonce une «opération de mystification et de déresponsabilisation de la SNCF».

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REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

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REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Le Figaro

Législatives 2022: le RN se rêve en premier opposant à Macron

John Timsit

DÉCRYPTAGE - Après sa défaite lors de l’élection présidentielle, Marine Le Pen et le Rassemblement national regardent déjà vers les élections législatives de juin.

Se remettre en selle. Après avoir récolté 41,5% des voix dimanche avec la candidature de Marine Le Pen - un seuil jamais atteint dans son histoire -, le Rassemblement national va tenter de surfer sur ce bon score pour mieux regarder vers l’avenir, et notamment vers le prochain rendez-vous électoral.

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«Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français», a annoncé dans son discours de défaite l’ex-finaliste, qui «mènera (la) bataille» des législatives «avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps». Et ce, malgré plusieurs inconnues de départ.

Un mode de scrutin défavorable

D’abord, sur ses chances de conquête avec un mode de scrutin qui lui est défavorable. Dans cette élection où il faut être porté par une victoire présidentielle ou ancré localement pour espérer gagner, le parti à la flamme pourra-t-il percer et obtenir un groupe parlementaire, soit 15 députés? Si l’hypothèse n’est pas à exclure, l’idée d’une future assise en cas de réélection du sortant a été rejetée par celle qui était encore candidate vendredi sur Europe 1: «Le quinquennat entraîne une chose: celui qui est élu président de la République a dans les deux mois qui suivent une majorité.»

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«Si Emmanuel Macron est élu président, il aura une majorité», analysait-elle en réponse aux ambitions de Jean-Luc Mélenchon, qui lorgne Matignon grâce à une échéance législative qu’il perçoit comme un «troisième tour». «Tout cela reste très corrélé à la présidentielle (…). Si on gagne, on aura 300 députés. Si on perd, on en aura 150», prédisait, optimiste, il y a quelques mois Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen.

La question des alliances

Deuxième mystère: le RN fera-t-il cavalier seul ou va-t-il chercher des alliances? Des sept parlementaires élus en 2017, le mouvement dirigé par Jordan Bardella - qui préside deux fois par mois la commission nationale d’investiture - veut s’élargir. Et prévoit de s’ancrer dans les 577 circonscriptions.

Si le patron du parti indiquait jeudi sur BFMTV qu’il y aurait bien des candidats estampillés RN «partout» - balayant de fait un accord d’appareil avec d’autres formations -, il pourra bien y avoir dans ces «candidatures soutenues ou investies par le RN des gens qui viendraient de l’extérieur». Avec l’objectif que le parti nationaliste soit «le pôle de structuration de la première opposition à Emmanuel Macron».

Une difficile équation

D’autant que ce dernier aborde ce cru 2022 avec une épine dans le pied: la présence de Reconquête! sur ses propres bastions territoriaux. Notamment en Paca, où le récent mouvement a réalisé des scores bien au-dessus de sa moyenne nationale au premier tour. Une base électorale qui pourrait bien enrayer la puissance du RN sur une terre où il prospère depuis des décennies.

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Là réside le paradoxe du parti de Marine Le Pen: il a beau avoir atteint un plus haut niveau qu’en 2017, l’équation est encore plus difficile avec un Éric Zemmour qui a déjà commencé à avancer ses pions. Dans Le Figaro, la semaine dernière, Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay ont lancé un appel pour constituer «une grande coalition des droites et des patriotes» en vue des législatives. Si Jordan Bardella refuse pour l’instant la main tendue, cette fermeté n’est pas partagée par tous. Dans un entretien à L’Opinion, jeudi dernier, Julien Sanchez, porte-parole de Marine Le Pen, «ne fermait la porte à rien ni personne» en cas de défaite au second tour.

Le mouvement espère surtout dynamiser certaines fédérations, affaiblies par les départs et les restrictions financières imposées par la dette du RN. Au-delà du nombre de députés élus en juin, se joue aussi la dotation publique que recevra le parti dans les cinq prochaines années.

Pour les législatives, Zemmour rejoue la carte de l’«union des droites»

Le revoilà. Deux semaines après avoir été sévèrement éliminé au premier tour avec 7,07% des voix, le leader de Reconquête! a repris la parole dimanche soir un peu après la proclamation officielle des résultats.

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Faisant part de sa «tristesse» et de sa «déception» après la réélection d’Emmanuel Macron, Éric Zemmour a exhorté «le bloc national» à «s’unir» et à «se rassembler» en vue des législatives. «Notre responsabilité est immense, c’est pour cela que j’appelle à l’union nationale» face aux «blocs» «macroniste» et«islamo-gauchiste», incarné par Jean-Luc Mélenchon. Comme il l’avait prédit lors de son entrée officieuse en campagne à la rentrée 2021, Marine Le Pen a donc été confrontée une nouvelle fois au fameux plafond de verre. «C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen», a déploré Éric Zemmour, qui considère qu’«il ne peut y avoir de victoire électorale sans l’alliance entre toutes les droites». Façon d’emboîter le pas à la tribune de plusieurs de ses lieutenants publiée la semaine dernière dans Le Figaro et de renouveler le pari de l’«union des droites». Totem qui n’avait pourtant pas fonctionné à la présidentielle.

Quant à savoir si le leader nationaliste briguera lui-même la députation, il n’a pas évoqué dimanche soir ses éventuelles ambitions. Même s’il avait laissé échapper dans un lapsus, quelques jours avant le premier tour, qu’il «serait candidat» aux législatives.

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

Le président-candidat a une nouvelle fois défendu son projet de repousser de façon progressive l'âge de départ à 65 ans.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

Regarder la vidéo

Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Le Figaro

Refus d'obtempérer à Paris : des policiers tirent sur un véhicule, deux morts

Paul SugyLaura Andrieu

Les forces de l'ordre ont tenté de contrôler un véhicule garé à proximité du Pont Neuf, dimanche soir à Paris. Le chauffeur aurait alors démarré précipitamment vers les policiers qui ont répliqué.

Deux personnes ont été tuées dimanche soir à Paris après qu'un véhicule a foncé sur des policiers, a appris Le Figaro de source policière. Les faits se sont déroulés sur le Pont-Neuf, dans le centre de la capitale, peu avant minuit. D'après les premiers éléments recueillis, selon cette même source policière, le véhicule circulait à contresens quand les policiers ont voulu le contrôler. «Mises en danger», les forces de l'ordre ont fait usage de leurs armes, a complété la source policière. Les deux personnes tuées sont les occupants du véhicule. Le conducteur ferait partie des personnes décédées. Un troisième passager a été blessé et transporté à l'hôpital.

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«Une voiture était garée à contre-sens le long du square du Vert-Galant sur le Pont-Neuf, la police s'est approchée pour contrôler les individus présents dans le véhicule en braquant des armes automatiques sur lui. Le chauffeur a démarré précipitamment en direction des forces de l'ordre à toute allure. Les policiers ont fait feu immédiatement», a indiqué au Figaro un témoin entendu par la police.

Les forces de l'ordre font respecter un périmètre de sécurité au niveau du Pont-Neuf et du quai des Orfèvres. Une enquête est en cours, le magistrat se déplace sur les lieux, a indiqué une source policière. L'IGPN a été saisie.

Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

L'Humanité

L’Allemagne dans la nasse de la récession

Actu

L’envol des coûts de l’énergie, dopé par la guerre, alimente une inflation record qui tarit les débouchés intérieurs, quand la crise des pays émergents fragilise les exportations.

Bruno Odent

La récession serre l’Allemagne de plus en plus près. Techniquement, elle est déjà là. Aux yeux de la science économique, on la mesure en effet à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Après un recul observé au cours des trois derniers mois de l’année 2021 (– 0,3 %), l’Allemagne a enregistré un nouvel « affaissement sensible » de sa production au cours du premier trimestre de l’année 2022, selon le rapport mensuel qu’a publié, dès février, la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

Les auteurs de cette étude se voulaient alors pourtant rassurants, malgré des signes de fragilité manifestes de la première économie de la zone euro. Ils relevaient divers indicateurs encourageants, préalables à un rebond sensible de l’activité avant la fin de l’année. Seulement, ce rapport a été réalisé avant le déclenchement de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Les observateurs les plus optimistes tablent désormais sur une activité au ralenti en 2022. Le groupe des sages, ces économistes triés sur le volet qui conseillent le gouvernement allemand, a dû, pour sa part, ramener ses prévisions de croissance à 1,8 % pour l’ensemble de l’année, contre 4,6 % encore en janvier dernier. Et tous les signes d’un décrochage bien plus sérieux s’accumulent. L’institut de conjoncture Ifo indique ainsi que son indicateur pour l’automobile, l’un des fleurons industriels du pays, est passé de + 14,4 en février à – 43,1 au mois de mars. Quant aux grands groupes exportateurs, piliers du « modèle allemand », tous broient du noir. Leurs prévisions ont été abaissées, en moyenne, de près de 20 points en mars.

Pénuries de pièces détachées

Enfin, après une certaine amélioration au début de l’année, la situation se détériore à nouveau sur le front des chaînes de fabrication. « Le nombre des goulots d’étranglement repart à la hausse, alimentant des pénuries d’équipement et de pièces détachées », souligne l’institut de recherche économique berlinois DIW. Résultat : le chômage technique s’étend et la liste des retards de livraisons s’allonge.

Parmi les menaces qui assombrissent désormais si fort la conjoncture économique, l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie occupent une place centrale. Le système énergétique et de production électrique est devenu le talon d’Achille de l’économie nationale. En vertu de la doxa ordolibérale, le recours au gaz naturel russe, plus compétitif, a été systématisé. Si bien que l’Allemagne dépend aujourd’hui à plus de 60 % de cette source d’approvisionnement.

Les prix du gaz, qui avaient déjà atteint des niveaux record avant même le déclenchement du conflit ukrainien, flambent depuis lors de plus belle. Et ce n’est pas la course aux ersatz, dont le gaz naturel liquéfié (GNL) que recherche frénétiquement le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck (les Verts), auprès du Quatar ou des États-Unis, qui va pouvoir changer rapidement la donne. Leur acheminement est plus complexe, les infrastructures d’accueil sont encore inexistantes et leur coût sera donc beaucoup plus élevé.

La hausse des prix est un facteur majeur du ralentissement engagé. À + 7,3 % en mars, elle a enregistré un record outre-Rhin. Du jamais-vu depuis plus de quarante ans. « En amputant le pouvoir d’achat des salariés, cette inflation refroidit la consommation et donc l’activité », pointe l’économiste Marcel Fratzscher, président du DIW berlinois. De quoi alimenter des enchaînements funestes pour une économie dont les équilibres étaient déjà passablement fragilisés.

En 2021, l’Allemagne avait commencé à être touchée par les contrecoups de la crise d’origine essentiellement financière qui frappe désormais de plein fouet l’ensemble des pays émergents, de l’Afrique du Sud à l’Argentine et au Brésil en passant par la Turquie et… la Russie. Gros exportateurs de biens d’équipement et de machines-outils, les grands groupes industriels allemands profitaient jusqu’alors de la dynamique de ces nations sorties du sous-développement. Seulement, intégrées à la globalisation à force de gros emprunts en dollars, toutes tirent désormais la langue face au renchérissement du billet vert. L’inflation galopante (+ 60 % en Turquie le mois dernier) et la hausse vertigineuse des taux d’intérêt y ont conduit à une terrible atonie de l’activité.

Cet appauvrissement de leurs clients « émergents » a nourri les premiers déboires des exportations allemandes (-2,8 % en janvier). Comme un suraccident, la guerre et sa flambée des coûts de l’énergie s’y sont ajoutées. De quoi plomber durablement l’économie allemande et, derrière elle, celle du reste de la zone euro.

Scénario noir en cas d’embargo

Plusieurs instituts de conjoncture allemands envisagent une croissance très ralentie, voire négative sur l’ensemble de l’année 2022. Cependant, ils font observer que la récession, et surtout son degré de gravité seront largement tributaires de l’évolution des rapports avec la Russie. Si les alliés occidentaux en viennent à décréter, comme le réclame Washington, un embargo sur le gaz et les hydrocarbures russes, il n’y aura, selon l’immense majorité des prévisionnistes, « aucune échappatoire à un scénario noir, de recul sévère de la croissance ». Compte tenu des fortes pénuries de combustibles prévisibles, « des mesures incontournables » de fermetures de secteurs gros consommateurs d’énergie seraient nécessaires. Un dispositif de soutien public pourrait même être envisagé. Jusqu’au recours au « chômage partiel » qui, durant la pandémie, a permis aux entreprises de surmonter les confinements en gardant leur personnel pour pouvoir mieux redémarrer dès que la situation s’est éclaircie.

AllemagnerécessionGuerre en Ukraine
Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

À lire aussiComment ne plus avoir peur de l'échec ?

Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

À lire aussiIls ont osé changer de vie

Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : la Russie vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine», la France livre des canons Caesar à l'Ukraine. L'actualité du 22 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

Le Figaro

Blinken à Kiev: retour des diplomates américains et nouvelle aide militaire

EN COURS : Mis à jour le 25 avril 2022 à 06:46

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux ministres ont exprimé leur solidarité au président Volodymir Zelensky.

La visite, révélée dans un premier temps par des responsables ukrainiens, était d'autant plus symbolique qu'elle a eu lieu le jour de la Pâque orthodoxe, célébrée dans la douleur et le recueillement dans le pays en guerre. Pour des raisons de sécurité, la visite a été entourée d'une grande confidentialité, seulement confirmée par Washington après la sortie de Lloyd Austin et Antony Blinken du territoire ukrainien. Le secret avait cependant été éventé par le président Zelensky lui-même dès samedi, puis par des responsables ukrainiens qui avaient confirmé dimanche la présence à Kiev des deux ministres américains.

Au cours de leurs discussions, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide militaire supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars.

Antony Blinken a également indiqué que le président américain Joe Biden allait nommer dans les prochains jours une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine. Il s'agira de Bridget Brink, actuelle ambassadrice en Slovaquie. Le poste diplomatique en Ukraine était dirigé depuis 2019 par des chargés d'affaires. Le retour d'une présence diplomatique américaine dans le pays sera très progressif, les États-Unis se montrant beaucoup plus prudents que plusieurs pays européens qui ont déjà rouvert leur ambassade à Kiev.

Volodymyr Zelensky félicite Emmanuel Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adressé dimanche soir ses félicitations à Emmanuel Macron, «un vrai ami de l’Ukraine», pour sa victoire à l’élection présidentielle, dans un tweet rédigé exceptionnellement en français.

Réunion entre Zelensky, Blinken et le ministre de la Défense américain à Kiev

Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le ministre américain de la Défense Lloyd Austin se tenait dimanche soir à Kiev, selon la présidence ukrainienne. «Les Américains sont à Kiev aujourd'hui. Ils discutent en ce moment même avec le président», a déclaré, dans un entretien diffusé dans la soirée sur Youtube, un conseiller du président ukrainien, Oleksiï Arestovitch. Il s'agit de la première rencontre entre Volodymyr Zelensky et des représentants de l'administration américaine en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Les discussions dimanche devaient porter notamment sur les livraisons d'armes américaines à l'Ukraine. Oleksiï Arestovitch a répété sur Youtube l'envie de Kiev de se voir livrer «des armes offensives»: «Tant qu'on ne pourra pas contre-attaquer, il y aura un "nouveau Boutcha" tous les jours», a-t-il lancé, faisant allusion à cette ville de la banlieue nord-ouest de Kiev devenue symbole des atrocités commises lors de l'occupation russe de la région au mois de mars. «Les représentants américains ne viendraient pas ici s'ils n'étaient pas prêts à donner (des armes)», a-t-il estimé.

Dans le Cotentin, l'éclaircie de la Pâques orthodoxe dans la laborieuse intégration des Ukrainiens

Ému, Jean-Jacques Boulmont, qui reçoit dans le jardin de sa maison de Quettehou (Manche) en est encore à souhaiter «à tous la bienvenue». Ce retraité aux moustaches blanches fait partie des volontaires ayant répondu à «l'appel du 6 mars». Ce jour-là, Gilles Auger, un solide type au crâne lisse, directeur d'un chantier naval, a posté un appel aux dons sur Facebook. «Je comptais prendre un camion et partir seul apporter la nourriture, les médicaments à la frontière polonaise…». Sa femme l'a découragé de parcourir en solitaire les 3800 km aller-retour qui séparent Varsovie du Cotentin.

Alors il a lancé un appel aux bonnes volontés : qui voulait prendre la route à ses côtés ? Treize hommes et femmes ont répondu et huit camions sont partis le 11 mars. À Varsovie, ils ont «choisi» dix-neuf Ukrainiens, «c'était le plus dur de les choisir, je m'en souviendrai toute ma vie, de ces halls de ces milliers de gens sur des lits de camp», se souvient Gilles Auger, neuf femmes et dix enfants, qui ne demandaient qu'une chose : «Partir le plus loin possible». Ce dimanche, jour de Pâques orthodoxe, ils sont presque au complet.

Lisez notre reportage dans le Cotentin.

La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Il est rare que la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Celle de 2022 se sera déroulée sous l’ombre de Vladimir Poutine et au bruit des canons de la guerre en Ukraine. L’un comme l’autre continueront d’influencer, voire à redéfinir les priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Pendant cinq ans, le président français a mené une diplomatie très active en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient. Il a replacé la France au cœur de l’Europe et tenté d’imposer l’UE comme une puissance stabilisatrice et médiatrice dans un monde dominé par la Chine et les États-Unis. La guerre en Ukraine va le contraindre à concentrer les forces de la France et celles de l’UE, dont il assure encore pendant plusieurs semaines la présidence tournante, sur cette crise majeure qui a ramené la barbarie aux portes du continent. Elle va sans doute aussi imposer à l’Élysée une clarification de sa politique russe. Lisez notre décryptage.

Comptes bancaires bloqués, insultes, vandalisme... Le quotidien des Russes de France

Après la paralysie de leur vie quotidienne, l’action en justice. Parmi les milliers de Russes qui ont eu leurs comptes bancaires bloqués en France, plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de déposer plainte pour discrimination. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ces derniers ont eu la surprise de ne plus recevoir aucun versement. Ni salaires, ni remboursements, ni aides sociales ne leur ont été versés, les empêchant de faire face aux dépenses courantes. Leur tort selon eux: être Russe ou porter un nom à consonance slave. Découvrez les témoignages des Russes de France, qui vivent la situation avec un malaise grandissant.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944. Lisez le récit de notre envoyé spécial à Odessa, Pierre Avril.

«Nous sommes inspirés par la résilience des chrétiens orthodoxes d'Ukraine», salue Blinken

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis étaient attendus dimanche à Kiev, deux mois exactement après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, qui célèbre tristement la Pâques orthodoxe. La venue à Kiev du secrétaire d'État Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin est la première de dirigeants américains depuis le début du conflit le 24 février. Elle intervient après celles de plusieurs dirigeants européens ces dernières semaines.

LIRE AUSSI >> Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

«Nous sommes inspirés par la résilience des chrétiens orthodoxes d'Ukraine face à la brutale guerre d'agression du président (russe Vladimir) Poutine. Nous continuons de les soutenir», a écrit Antony Blinken sur Twitter, leur souhaitant «un retour rapide à la paix».

L'Ukraine propose à la Russie des pourparlers à côté du site d'Azovstal à Marioupol

L'Ukraine a proposé à la Russie des pourparlers à côté du vaste complexe métallurgique Azovstal à Marioupol (sud-est), où sont toujours retranchés des combattants et des civils ukrainiens dans une ville en grande partie sous contrôle russe, a annoncé dimanche la présidence ukrainienne. «Nous avons invité les Russes à tenir une session spéciale de pourparlers juste à côté du site d'Azovstal», a déclaré lors d'un briefing un conseiller de Volodymyr Zelensky, Oleksiï Arestovitch, indiquant «attendre la réponse» de la délégation russe.

Les forces russes auraient tenté un assaut sur l’usine Azovstal ce dimanche

Les forces russes ont tenté dimanche de prendre d'assaut l'aciérie ukrainienne Azovstal dans la ville de Marioupol, dans le sud-est du pays, ont déclaré des responsables ukrainiens, malgré les déclarations du président russe Vladimir Poutine la semaine dernière, selon lesquels le complexe n'avait pas besoin d'être attaqué.

LIRE AUSSI >> Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Le commandement des forces armées ukrainiennes a écrit sur Facebook que les forces russes tiraient et effectuaient des «opérations offensives» sur Azovstal, ainsi que des frappes aériennes sur des infrastructures civiles.

Présent à Marioupol il y a quelques jours, notre envoyé spécial raconte

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la prise de Marioupol, en Ukraine. Notre envoyé spécial Alain Barluet était présent dans la ville portuaire il y a peu, dans le cadre d’un voyage de presse, organisé par le ministère de la Défense russe. Il raconte.

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

En évoquant la dernière bataille de Marioupol, les historiens parleront peut-être d'un Camerone ou d'un Alamo ukrainien. Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de l’usine Azovstal de la ville portuaire du Donbass, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer. Lisez notre décryptage.

À Lviv, un mur de fleurs en hommage aux Ukrainiens tués

À Lviv, plus grand ville de l'ouest ukrainien, Tetiana Kasian s'arrête un instant dans la rue. Face à elle, un mur de fleurs artificielles et des photos de visages souriants, ceux de victimes tuées depuis le début de l'invasion russe, il y a deux mois. «C'est épouvantable. Je n'aurais jamais pu penser que cela arriverait en Ukraine au XXIe siècle», dit cette femme de 32 ans qui aide les déplacés. Originaire de Marioupol, elle ne sait pas «si elle pourra revoir ses parents», cette ville portuaire martyre étant presque entièrement sous contrôle russe après avoir été pilonnée sans relâche depuis début mars.

Parmi les dizaines de photos montrant une fraction infime des victimes, celle d'une gymnaste de 11 ans, Kateryna Diachenko. Elle a été tuée chez elle à Marioupol par un missile russe. À côté, celle de l'ambulancière militaire Valentina Pouchich, morte en essayant d'évacuer des civils près de Kiev, la capitale ukrainienne. Plus loin, Naveen Gyanagoudar, étudiant indien tué à Kharkiv, dans le nord-est, alors qu'il allait chercher à manger.

Pas de munitions suisses pour l'Ukraine via l'Allemagne

La Suisse a mis son veto à la livraison à l'Ukraine de munitions helvétiques via l'Allemagne, a confirmé dimanche le ministère de l'Economie suisse. L'Allemagne entendait envoyer des munitions suisses vers l'Ukraine en guerre et Berlin a demandé à Berne si cette livraison était possible, selon l'hebdomadaire suisse Sonntagszeitung.

Le ministère fédéral de l'Economie a confirmé dimanche à l'agence de presse Keystone-ATS avoir refusé la demande de l'Allemagne, invoquant la neutralité suisse et les «critères impératifs de la législation sur le matériel de guerre». Selon la législation suisse, une telle livraison est juridiquement impossible, les exportations vers des pays impliqués dans des conflits internes ou internationaux intensifs et de longue durée étant interdites.

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Le ministère souligne aussi que la Suisse exige par principe une déclaration de non-réexportation du matériel de guerre, où un pays s'engage à ne pas transmettre le matériel de guerre reçu de la Suisse sans son accord préalable. C'est une pratique courante parmi les pays exportateurs de matériels de guerre pour conserver une certaine maîtrise sur des produits sensibles.

En Italie, des milliers de personnes marchent pour la paix en Ukraine

Des milliers de personnes ont participé dimanche à la traditionnelle marche pour la paix, de Pérouse à Assise, dans le centre de l'Italie, demandant que cesse la guerre en Ukraine et la fourniture d'armes, a constaté l'AFP. Environ 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont parcouru à pied les plus de 20 kilomètres séparant les deux villes dans une ambiance bon enfant avec d'innombrables drapeaux arc-en-ciel et comme mot d'ordre, «Arrêtez-vous, la guerre est une folie».

«Chaque jour qui passe, la confrontation devient plus violente et la guerre plus inhumaine et aveugle, détruisant tout espace résiduel de paix. C'est pour cette raison que nous disons qu'elle doit s'arrêter immédiatement», ont souligné les organisateurs sur leur site. «Il n'est pas trop tard, je suis convaincu que pour cette guerre, dans cette situation, il y a encore des possibilités, des voies possibles pour le dialogue, pour des négociations. Il faut toutes les tenter, je n'ai pas l'impression que la course aux armes, fournir encore des armes d'un côté et de l'autre, soit la solution», a déclaré à l'AFP-TV frère Marco Moroni, gardien de la Basilique de saint François à Assise.

«Moi j'espère ce que nous tous espérons. Un monde de paix. Un monde de paix et un monde qui nous permette de penser aux autres grands problèmes du monde, comme par exemple la crise climatique. Et l'avenir pour les jeunes», confiait parmi les marcheurs Lorenza Bartolotti, 73 ans, une retraitée de Ravenne. «J'ai ressenti le besoin de partir, pour participer à cette marche, vu tout ce qui se passe en Europe, ça m'a semblé naturel de le faire, quasiment un devoir», explique Luigi Montarsolo, 67 ans, avocat de Gênes.

Quelques heures avant l'arrivée de la marche à Assise, le pape François avait demandé une fois de plus, à l'occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, une trêve dans les combats en Ukraine et l'arrêt des attaques contre «des populations épuisées». Il avait également «salué et remercié les participants à la marche extraordinaire Pérouse-Assise en faveur de la fraternité et de la paix».

Le point sur la situation militaire

Alors que la guerre est entrée dans son troisième mois, les combats se sont poursuivis dimanche dans l'est et le sud du pays. Kharkiv (nord-est), deuxième ville d'Ukraine, est toujours «partiellement bloquée» par les Russes, qui continuent de la bombarder, selon l'état-major ukrainien. L'armée russe a de son côté indiqué avoir mené des frappes de missiles contre neuf cibles militaires ukrainiennes, dont quatre dépôts de munitions au sud de la région de Kharkiv. Moscou a aussi dit avoir mené des frappes aériennes contre 26 cibles, et 423 frappes d'artillerie.

LIRE AUSSI >> Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Dans le bassin du Donbass, les troupes russes ont «intensifié leurs offensives» dans trois directions, selon Kiev : Severodonetsk, capitale de facto de la région de Lougansk sous contrôle ukrainien, Popasna, une cinquantaine de kilomètres plus au sud, et Kourakhikva, proche de Donetsk.

Le nombre de réfugiés ukrainiens s’approche de 5,2 millions

Un peu plus de 23.000 réfugiés ukrainiens ont fui ces dernières 24 heures leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis deux mois jour pour jour et s'approche des 5,2 millions, selon les chiffres partiellement actualisés du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés dimanche.

Selon le HCR, 5.186.744 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 23.058 de plus que le chiffre publié samedi. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir. 

À VOIR AUSSI – Plus d'un million d'Ukrainiens sont revenus dans leur pays depuis le début de la guerre, selon les gardes-frontières

Le site d’échecs Chess.com bloqué en Russie

Le site consacré aux échecs Chess.com s’ajoute désormais à la liste des sites bloqués par Moscou pour publication de «fausses informations».

En cause : des articles publiés pour dénoncer la guerre en Ukraine. Le site avait également interdit au joueur d'échecs russe Sergey Karjakin, qui a affronté le Norvégien Magnus Carlsen en 2016 pour le titre de champion du monde, de participer aux tournois en ligne sur Chess.com.

>> Lire notre article : Le site d'échecs Chess.com bloqué en Russie

Selon les autorités ukrainiennes, 21.800 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit

Dans un bilan publié sur Twitter ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères ukrainien affirme que 21.800 soldats russes environ ont été tués depuis le début du conflit. L’exécutif ukrainien affirme aussi avoir abattu 179 avions et 154 hélicoptères et 873 tanks.

En ce qui concerne les pertes humaines, Ukrainiens et Russes mènent une bataille des chiffres. La Russie, si elle a admis des «pertes militaires importantes» et une «immense tragédie» par la voix de Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, donne des chiffres bien inférieurs. Dans son dernier bilan officiel du 29 mars, elle faisait état de 1351 morts et 3825 blessés dans les rangs de son armée.

À VOIR AUSSI – Pâques orthodoxe: Zelensky demande à Dieu de «sauver tous les Ukrainiens»

Un éditeur russe obligé de supprimer de ses manuels scolaires les passages évoquant l'Ukraine

Selon le média indépendant russe Mediazona, bloqué par le Kremlin, les salariés de la maison d'édition russe Prosveshchenie ont participé à une réunion visant à s'assurer que, dans les manuels scolaires édités, les mentions de l'Ukraine, qualifiées d'«inappropriées», soient retirées.Cet effacement de l'Ukraine, et des mentions de sa capitale Kiev, dans les manuels d'histoire n'est pas simple à réaliser. Ainsi, alors que certains éditeurs tentent de trouver des formules pour désigner l'Ukraine sans explicitement la nommer lorsqu'elle est au cœur d'un phénomène historique, certains passages sont tout simplement supprimés par leurs supérieurs.

>> Lire notre article : Un éditeur russe obligé de supprimer de ses manuels scolaires les passages évoquant l'Ukraine

L'OSCE «inquiète» de la détention de plusieurs de ses membres

L'organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s'est dite dimanche «extrêmement inquiète» après l'arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission.Peu après l'invasion russe le 24 février, l'OSCE avait évacué plusieurs centaines d'observateurs issus de dizaines de pays qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014.

Mais restent sur place des employés ukrainiens, dont «un certain nombre sont détenus à Donetsk et Lougansk», a déploré l'OSCE dans un tweet, disant «utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération». Aucun autre détail n'a été fourni.

Le pape appelle une nouvelle fois à une trêve pascale

À l'occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, le pape François a demandé une fois de plus une trêve dans les combats en Ukraine et l'arrêt des attaques contre «des populations épuisées».

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«Au lieu de s'arrêter, la guerre a empiré. Il est triste qu'en ces jours qui sont les plus saints et solennels pour les chrétiens on entende davantage le bruit meurtrier des armes que celui des cloches qui annoncent la résurrection» du Christ, a ajouté le pape qui ne cesse de réclamer la paix en Ukraine et de dénoncer les souffrances des populations civiles.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: le pape appelle à «entendre le cri de paix» en cette «Pâques de guerre»

L’Autriche opposée à l’obtention du statut de candidat à l’adhésion de l’UE de l’Ukraine

Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, s’est exprimé ce week-end en défaveur de l’accession de l’Ukraine au statut de candidat à l’adhésion de l’Union européenne. Selon lui, l’Union doit bien resserrer ses liens avec l’Ukraine, mais pas sous ce format-ci, et avec plus de «flexibilité».

>> LIRE AUSSI : L’Ukraine, si près, si loin, de l’adhésion à l’Union européenneLa semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’était montré optimiste en estimant que l’Ukraine pourrait accéder à ce statut «dans les semaines à venir». Or, devenir candidat à l’adhésion à l’UE est en principe un processus complexe, qui demande plusieurs années. Il faut en outre obtenir l’accord unanime des 27 pays membres et pouvoir démontrer de la stabilité politique du pays, ce qui est particulièrement difficile pour un pays en guerre.

L'ONU appelle à une trêve «immédiate» à Marioupol pour évacuer les civils

Pour permettre l'évacuation de quelque 100.000 civils encore coincés à Marioupol, l’ONU appelle à une trêve «immédiate» des affrontements. Ce port ukrainien est actuellement presque entièrement contrôlé par l'armée russe. «Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd'hui. Demain, ce sera trop tard», a indiqué Amin Awad, coordinateur en Ukraine de l’ONU, dans un communiqué.

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Kiev avait indiqué plus tôt dimanche que les forces russes continuaient à bombarder cette ville sur la mer d'Azov et notamment l'aciérie Azovstal, ultime poche de résistance des combattants ukrainiens.

8 civils tués dans la région de Lougansk, 7 maisons détruites

La région de Lougansk est «en permanence» sous bombardements russes, selon le gouverneur de l’oblast de Lougansk, qui s’est exprimé sur Telegram. Le bilan humain s’est alourdi selon lui : 8 civils ont été tués. 2 femmes sont notamment décédées sous les décombres d’un effondrement. 7 maisons, dont Serhiy Haidai a partagé des photos, ont également été détruites.

>> LIRE AUSSI : Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

À VOIR AUSSI – Ukraine: Volodymyr Zelensky dénonce la décision «illogique» du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Deux enfants tués dans un bombardement dans la région ukrainienne de Donetsk, selon le gouverneur

Deux enfants ont été tués ce dimanche dans des bombardements par les forces russes, a déclaré le gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk, exhortant les habitants à évacuer les zones proches des combats.

Pavlo Kyrylenko a déclaré sur Telegram que les enfants, des filles âgées de 5 et 14 ans, étaient décédés dans la communauté d'Ocheretynsk après la destruction du bâtiment où ils vivaient.

À VOIR AUSSI – Ukraine: depuis le métro de Kiev, Zelensky exige plus d’ «armes lourdes et puissantes»

La Russie affirme avoir frappé des dépôts d'armes dans la région ukrainienne de Kharkiv

Le ministère russe de la Défense a déclaré ce dimanche que ses missiles de haute précision avaient frappé neuf cibles militaires ukrainiennes dans la nuit, dont quatre dépôts d'armes dans la région de Kharkiv où des armes d'artillerie étaient stockées.

>> Lire notre entretien : Ioulia Timochenko: «La seule solution pour l’Ukraine est de remporter une victoire militaire»

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: «La Russie a semé la mort», déclare Zelensky

Le négociateur ukrainien appelle à une «véritable trêve de Pâques» alors que la Russie bombarde continuellement Marioupol

Le négociateur ukrainien principal et conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak a déclaré ce dimanche que les forces russes bombardaient continuellement Marioupol et a exhorté Moscou à convenir d'une «véritable trêve de Pâques».

«La Russie attaque continuellement Marioupol Azovstal. L'endroit où se trouvent nos civils et nos militaires est bombardé de bombes aériennes lourdes et d'artillerie», a déclaré Podolyak sur Twitter.

Il a exhorté la Russie à «réfléchir aux vestiges de sa réputation» et a appelé à «une véritable trêve de Pâques à Marioupol» parallèlement à «un couloir humanitaire immédiat pour les civils et à un cycle spécial de pourparlers pour faciliter l'échange de militaires et de civils».

>> Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

La Suisse neutre suspend les livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine

La Suisse neutre a suspendu les livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine en bloquant la réexportation de munitions de fabrication suisse utilisées dans les véhicules de combat d'infanterie Marder que Kiev souhaiterait obtenir, a rapporté le journal suisse SonntagsZeitung.

À VOIR AUSSI – La guerre serait plus courte si l'Ukraine recevait plus d'armes, affirme Zelensky

La nouvelle survient alors que le chancelier allemand Olaf Scholz fait face à des critiques croissantes pour l'incapacité de son gouvernement à livrer des armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à repousser les attaques russes, alors même que d'autres alliés occidentaux intensifient leurs expéditions.

Le Marder, fabriqué par l'armurier allemand Rheinmetall, utilise des munitions fabriquées en Suisse, précise le journal. La Suisse limite la réexportation de ce matériel de guerre vers les zones de conflit. Le journal cite un porte-parole du Secrétariat d’État suisse à l'économie (SECO) qui a déclaré avoir reçu deux demandes de l'Allemagne concernant le transfert en Ukraine de munitions qu'il avait obtenues de Suisse. «Les deux demandes de l'Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre», a déclaré le porte-parole.

La Suisse s'est écartée des pratiques passées et a adopté des sanctions de l'Union européenne visant à punir la Russie pour avoir envahi l'Ukraine, mais a déclaré que sa neutralité ne lui permettait pas de fournir des armes dans les zones de conflit. Le mois dernier, elle a rejeté la demande d'armes de la Pologne pour aider l'Ukraine voisine.

Lire notre article : Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

L'Ukraine affirme que la Russie déploie des lanceurs de missiles Iskander-M près de la frontière

La Russie a déployé des lanceurs mobiles de missiles Iskander-M à moins de 60 km de la frontière ukrainienne, a annoncé ce dimanche l'état-major des forces armées ukrainiennes.

«Ensuite, l'ennemi a augmenté le nombre de troupes dans la région de Belgorod en transférant et en concentrant des unités supplémentaires», a déclaré l'armée ukrainienne dans sa mise à jour quotidienne du matin. «Selon les informations disponibles, des lanceurs Iskander-M ont été déployés à 60 km de la frontière avec l'Ukraine», a-t-elle indiqué, sans donner plus de détails sur l'emplacement des systèmes.

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Moscou n’a, pour l’heure, pas réagi à la révélation de ces nouvelles informations.

Belgorod est une ville et le centre administratif de la région russe de Belgorod, au nord de la frontière avec l'Ukraine. L'Iskander, un système de missile balistique mobile nommé SS-26 Stone par l'OTAN, a remplacé le missile soviétique Scud. Ses deux missiles guidés ont une portée allant jusqu'à 500 km (300 miles) et peuvent emporter des ogives conventionnelles ou nucléaires.

La Russie a déclaré vendredi qu'elle voulait contrôler tout le sud de l'Ukraine. Kiev a déclaré que cela montrait que Moscou avait des objectifs plus larges que son objectif déclaré de démilitariser et de «dénazifier» le pays.

Le bataillon Azov diffuse une vidéo montrant des civils retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol

Dans une vidéo publiée ce samedi par les derniers défenseurs de la ville, retranchés dans le complexe métallurgique Azovstal, on voit des dizaines de femmes et enfants installés dans un dortoir de fortune.

>> Lire notre article : Guerre en Ukraine : le bataillon Azov diffuse une vidéo montrant des civils retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

>> Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

La situation militaire en cartes

Au 56e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

>> Suivre la situation militaire en trois cartes : Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Six civils tués samedi dans des frappes russes dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée de samedi le gouverneur régional. «Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes», a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram. «Six habitants de la communauté sont morts», a-t-il ajouté.

Blinken attendu à Kiev, deux mois après le début de la guerre

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis sont attendus dimanche à Kiev, jour de la Pâque orthodoxe, première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d'une guerre qui fait toujours rage dans l'est et le sud. Le secrétaire d’État Antony Blinken et le ministre de la Défense Llyod Austin doivent arriver dimanche à Kiev pour discuter des livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Le président les voudrait «encore plus lourdes et puissantes» face à l'armée russe, a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev. Le Secrétaire d’État américain ne s’était pas rendu en Ukraine depuis le début du conflit : il s’était seulement rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine au mois de mars.

Le chef de l'ONU se rendra lundi à Ankara avant d'aller à Moscou et Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira lundi en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a indiqué l'ONU dans un communiqué. «Le secrétaire général se rendra à Ankara, en Turquie, où, le 25 avril, il sera reçu par le président Recep Tayyip Erdogan», a indiqué l'ONU samedi soir. Antonio Guterres ira ensuite à Moscou mardi, puis à Kiev pour tenter de négocier la fin de l'invasion russe, qui a fait des milliers de morts et déplacé plus de 10 millions d'Ukrainiens depuis le 24 février.

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De violents combats se poursuivent dans l'est du pays et des dizaines de civils et de soldats ukrainiens restent pris au piège dans le port assiégé de Marioupol, presque rayé de la carte par l'attaque russe. Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué la décision de Antonio Guterres de se rendre d'abord à Moscou et ensuite seulement à Kiev, déclarant qu'il n'y avait «aucune justice et aucune logique dans cet ordre». «La guerre est en Ukraine, il n'y a pas de cadavres dans les rues de Moscou. Il serait logique d'aller d'abord en Ukraine, pour voir les gens là-bas, les conséquences de l'occupation», a déclaré Volodymyr Zelensky.

La Turquie a essayé de négocier la fin du conflit en accueillant des réunions entre les négociateurs russes et ukrainiens à Istanbul, et une autre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays à Antalya. Ankara tente actuellement d'organiser un sommet à Istanbul entre Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine, bien que les responsables turcs admettent que les perspectives de tels pourparlers restent actuellement faibles.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Blinken à Kiev: retour des diplomates américains et nouvelle aide militaire

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux ministres ont exprimé leur solidarité au président Volodymir Zelensky.

La visite, révélée dans un premier temps par des responsables ukrainiens, était d'autant plus symbolique qu'elle a eu lieu le jour de la Pâque orthodoxe, célébrée dans la douleur et le recueillement dans le pays en guerre. Pour des raisons de sécurité, la visite a été entourée d'une grande confidentialité, seulement confirmée par Washington après la sortie de Lloyd Austin et Antony Blinken du territoire ukrainien. Le secret avait cependant été éventé par le président Zelensky lui-même dès samedi, puis par des responsables ukrainiens qui avaient confirmé dimanche la présence à Kiev des deux ministres américains.

Au cours de leurs discussions, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide militaire supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars.

Antony Blinken a également indiqué que le président américain Joe Biden allait nommer dans les prochains jours une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine. Il s'agira de Bridget Brink, actuelle ambassadrice en Slovaquie. Le poste diplomatique en Ukraine était dirigé depuis 2019 par des chargés d'affaires. Le retour d'une présence diplomatique américaine dans le pays sera très progressif, les États-Unis se montrant beaucoup plus prudents que plusieurs pays européens qui ont déjà rouvert leur ambassade à Kiev.

Volodymyr Zelensky félicite Emmanuel Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adressé dimanche soir ses félicitations à Emmanuel Macron, «un vrai ami de l’Ukraine», pour sa victoire à l’élection présidentielle, dans un tweet rédigé exceptionnellement en français.

Réunion entre Zelensky, Blinken et le ministre de la Défense américain à Kiev

Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le ministre américain de la Défense Lloyd Austin se tenait dimanche soir à Kiev, selon la présidence ukrainienne. «Les Américains sont à Kiev aujourd'hui. Ils discutent en ce moment même avec le président», a déclaré, dans un entretien diffusé dans la soirée sur Youtube, un conseiller du président ukrainien, Oleksiï Arestovitch. Il s'agit de la première rencontre entre Volodymyr Zelensky et des représentants de l'administration américaine en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Les discussions dimanche devaient porter notamment sur les livraisons d'armes américaines à l'Ukraine. Oleksiï Arestovitch a répété sur Youtube l'envie de Kiev de se voir livrer «des armes offensives»: «Tant qu'on ne pourra pas contre-attaquer, il y aura un "nouveau Boutcha" tous les jours», a-t-il lancé, faisant allusion à cette ville de la banlieue nord-ouest de Kiev devenue symbole des atrocités commises lors de l'occupation russe de la région au mois de mars. «Les représentants américains ne viendraient pas ici s'ils n'étaient pas prêts à donner (des armes)», a-t-il estimé.

Dans le Cotentin, l'éclaircie de la Pâques orthodoxe dans la laborieuse intégration des Ukrainiens

Ému, Jean-Jacques Boulmont, qui reçoit dans le jardin de sa maison de Quettehou (Manche) en est encore à souhaiter «à tous la bienvenue». Ce retraité aux moustaches blanches fait partie des volontaires ayant répondu à «l'appel du 6 mars». Ce jour-là, Gilles Auger, un solide type au crâne lisse, directeur d'un chantier naval, a posté un appel aux dons sur Facebook. «Je comptais prendre un camion et partir seul apporter la nourriture, les médicaments à la frontière polonaise…». Sa femme l'a découragé de parcourir en solitaire les 3800 km aller-retour qui séparent Varsovie du Cotentin.

Alors il a lancé un appel aux bonnes volontés : qui voulait prendre la route à ses côtés ? Treize hommes et femmes ont répondu et huit camions sont partis le 11 mars. À Varsovie, ils ont «choisi» dix-neuf Ukrainiens, «c'était le plus dur de les choisir, je m'en souviendrai toute ma vie, de ces halls de ces milliers de gens sur des lits de camp», se souvient Gilles Auger, neuf femmes et dix enfants, qui ne demandaient qu'une chose : «Partir le plus loin possible». Ce dimanche, jour de Pâques orthodoxe, ils sont presque au complet.

Lisez notre reportage dans le Cotentin.

La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Il est rare que la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Celle de 2022 se sera déroulée sous l’ombre de Vladimir Poutine et au bruit des canons de la guerre en Ukraine. L’un comme l’autre continueront d’influencer, voire à redéfinir les priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Pendant cinq ans, le président français a mené une diplomatie très active en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient. Il a replacé la France au cœur de l’Europe et tenté d’imposer l’UE comme une puissance stabilisatrice et médiatrice dans un monde dominé par la Chine et les États-Unis. La guerre en Ukraine va le contraindre à concentrer les forces de la France et celles de l’UE, dont il assure encore pendant plusieurs semaines la présidence tournante, sur cette crise majeure qui a ramené la barbarie aux portes du continent. Elle va sans doute aussi imposer à l’Élysée une clarification de sa politique russe. Lisez notre décryptage.

Comptes bancaires bloqués, insultes, vandalisme... Le quotidien des Russes de France

Après la paralysie de leur vie quotidienne, l’action en justice. Parmi les milliers de Russes qui ont eu leurs comptes bancaires bloqués en France, plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de déposer plainte pour discrimination. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ces derniers ont eu la surprise de ne plus recevoir aucun versement. Ni salaires, ni remboursements, ni aides sociales ne leur ont été versés, les empêchant de faire face aux dépenses courantes. Leur tort selon eux: être Russe ou porter un nom à consonance slave. Découvrez les témoignages des Russes de France, qui vivent la situation avec un malaise grandissant.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944. Lisez le récit de notre envoyé spécial à Odessa, Pierre Avril.

«Nous sommes inspirés par la résilience des chrétiens orthodoxes d'Ukraine», salue Blinken

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis étaient attendus dimanche à Kiev, deux mois exactement après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, qui célèbre tristement la Pâques orthodoxe. La venue à Kiev du secrétaire d'État Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin est la première de dirigeants américains depuis le début du conflit le 24 février. Elle intervient après celles de plusieurs dirigeants européens ces dernières semaines.

LIRE AUSSI >> Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

«Nous sommes inspirés par la résilience des chrétiens orthodoxes d'Ukraine face à la brutale guerre d'agression du président (russe Vladimir) Poutine. Nous continuons de les soutenir», a écrit Antony Blinken sur Twitter, leur souhaitant «un retour rapide à la paix».

L'Ukraine propose à la Russie des pourparlers à côté du site d'Azovstal à Marioupol

L'Ukraine a proposé à la Russie des pourparlers à côté du vaste complexe métallurgique Azovstal à Marioupol (sud-est), où sont toujours retranchés des combattants et des civils ukrainiens dans une ville en grande partie sous contrôle russe, a annoncé dimanche la présidence ukrainienne. «Nous avons invité les Russes à tenir une session spéciale de pourparlers juste à côté du site d'Azovstal», a déclaré lors d'un briefing un conseiller de Volodymyr Zelensky, Oleksiï Arestovitch, indiquant «attendre la réponse» de la délégation russe.

Les forces russes auraient tenté un assaut sur l’usine Azovstal ce dimanche

Les forces russes ont tenté dimanche de prendre d'assaut l'aciérie ukrainienne Azovstal dans la ville de Marioupol, dans le sud-est du pays, ont déclaré des responsables ukrainiens, malgré les déclarations du président russe Vladimir Poutine la semaine dernière, selon lesquels le complexe n'avait pas besoin d'être attaqué.

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Le commandement des forces armées ukrainiennes a écrit sur Facebook que les forces russes tiraient et effectuaient des «opérations offensives» sur Azovstal, ainsi que des frappes aériennes sur des infrastructures civiles.

Présent à Marioupol il y a quelques jours, notre envoyé spécial raconte

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la prise de Marioupol, en Ukraine. Notre envoyé spécial Alain Barluet était présent dans la ville portuaire il y a peu, dans le cadre d’un voyage de presse, organisé par le ministère de la Défense russe. Il raconte.

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

En évoquant la dernière bataille de Marioupol, les historiens parleront peut-être d'un Camerone ou d'un Alamo ukrainien. Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de l’usine Azovstal de la ville portuaire du Donbass, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer. Lisez notre décryptage.

À Lviv, un mur de fleurs en hommage aux Ukrainiens tués

À Lviv, plus grand ville de l'ouest ukrainien, Tetiana Kasian s'arrête un instant dans la rue. Face à elle, un mur de fleurs artificielles et des photos de visages souriants, ceux de victimes tuées depuis le début de l'invasion russe, il y a deux mois. «C'est épouvantable. Je n'aurais jamais pu penser que cela arriverait en Ukraine au XXIe siècle», dit cette femme de 32 ans qui aide les déplacés. Originaire de Marioupol, elle ne sait pas «si elle pourra revoir ses parents», cette ville portuaire martyre étant presque entièrement sous contrôle russe après avoir été pilonnée sans relâche depuis début mars.

Parmi les dizaines de photos montrant une fraction infime des victimes, celle d'une gymnaste de 11 ans, Kateryna Diachenko. Elle a été tuée chez elle à Marioupol par un missile russe. À côté, celle de l'ambulancière militaire Valentina Pouchich, morte en essayant d'évacuer des civils près de Kiev, la capitale ukrainienne. Plus loin, Naveen Gyanagoudar, étudiant indien tué à Kharkiv, dans le nord-est, alors qu'il allait chercher à manger.

Pas de munitions suisses pour l'Ukraine via l'Allemagne

La Suisse a mis son veto à la livraison à l'Ukraine de munitions helvétiques via l'Allemagne, a confirmé dimanche le ministère de l'Economie suisse. L'Allemagne entendait envoyer des munitions suisses vers l'Ukraine en guerre et Berlin a demandé à Berne si cette livraison était possible, selon l'hebdomadaire suisse Sonntagszeitung.

Le ministère fédéral de l'Economie a confirmé dimanche à l'agence de presse Keystone-ATS avoir refusé la demande de l'Allemagne, invoquant la neutralité suisse et les «critères impératifs de la législation sur le matériel de guerre». Selon la législation suisse, une telle livraison est juridiquement impossible, les exportations vers des pays impliqués dans des conflits internes ou internationaux intensifs et de longue durée étant interdites.

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Le ministère souligne aussi que la Suisse exige par principe une déclaration de non-réexportation du matériel de guerre, où un pays s'engage à ne pas transmettre le matériel de guerre reçu de la Suisse sans son accord préalable. C'est une pratique courante parmi les pays exportateurs de matériels de guerre pour conserver une certaine maîtrise sur des produits sensibles.

En Italie, des milliers de personnes marchent pour la paix en Ukraine

Des milliers de personnes ont participé dimanche à la traditionnelle marche pour la paix, de Pérouse à Assise, dans le centre de l'Italie, demandant que cesse la guerre en Ukraine et la fourniture d'armes, a constaté l'AFP. Environ 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont parcouru à pied les plus de 20 kilomètres séparant les deux villes dans une ambiance bon enfant avec d'innombrables drapeaux arc-en-ciel et comme mot d'ordre, «Arrêtez-vous, la guerre est une folie».

«Chaque jour qui passe, la confrontation devient plus violente et la guerre plus inhumaine et aveugle, détruisant tout espace résiduel de paix. C'est pour cette raison que nous disons qu'elle doit s'arrêter immédiatement», ont souligné les organisateurs sur leur site. «Il n'est pas trop tard, je suis convaincu que pour cette guerre, dans cette situation, il y a encore des possibilités, des voies possibles pour le dialogue, pour des négociations. Il faut toutes les tenter, je n'ai pas l'impression que la course aux armes, fournir encore des armes d'un côté et de l'autre, soit la solution», a déclaré à l'AFP-TV frère Marco Moroni, gardien de la Basilique de saint François à Assise.

«Moi j'espère ce que nous tous espérons. Un monde de paix. Un monde de paix et un monde qui nous permette de penser aux autres grands problèmes du monde, comme par exemple la crise climatique. Et l'avenir pour les jeunes», confiait parmi les marcheurs Lorenza Bartolotti, 73 ans, une retraitée de Ravenne. «J'ai ressenti le besoin de partir, pour participer à cette marche, vu tout ce qui se passe en Europe, ça m'a semblé naturel de le faire, quasiment un devoir», explique Luigi Montarsolo, 67 ans, avocat de Gênes.

Quelques heures avant l'arrivée de la marche à Assise, le pape François avait demandé une fois de plus, à l'occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, une trêve dans les combats en Ukraine et l'arrêt des attaques contre «des populations épuisées». Il avait également «salué et remercié les participants à la marche extraordinaire Pérouse-Assise en faveur de la fraternité et de la paix».

Le point sur la situation militaire

Alors que la guerre est entrée dans son troisième mois, les combats se sont poursuivis dimanche dans l'est et le sud du pays. Kharkiv (nord-est), deuxième ville d'Ukraine, est toujours «partiellement bloquée» par les Russes, qui continuent de la bombarder, selon l'état-major ukrainien. L'armée russe a de son côté indiqué avoir mené des frappes de missiles contre neuf cibles militaires ukrainiennes, dont quatre dépôts de munitions au sud de la région de Kharkiv. Moscou a aussi dit avoir mené des frappes aériennes contre 26 cibles, et 423 frappes d'artillerie.

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Dans le bassin du Donbass, les troupes russes ont «intensifié leurs offensives» dans trois directions, selon Kiev : Severodonetsk, capitale de facto de la région de Lougansk sous contrôle ukrainien, Popasna, une cinquantaine de kilomètres plus au sud, et Kourakhikva, proche de Donetsk.

Le nombre de réfugiés ukrainiens s’approche de 5,2 millions

Un peu plus de 23.000 réfugiés ukrainiens ont fui ces dernières 24 heures leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis deux mois jour pour jour et s'approche des 5,2 millions, selon les chiffres partiellement actualisés du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés dimanche.

Selon le HCR, 5.186.744 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 23.058 de plus que le chiffre publié samedi. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir. 

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Le site d’échecs Chess.com bloqué en Russie

Le site consacré aux échecs Chess.com s’ajoute désormais à la liste des sites bloqués par Moscou pour publication de «fausses informations».

En cause : des articles publiés pour dénoncer la guerre en Ukraine. Le site avait également interdit au joueur d'échecs russe Sergey Karjakin, qui a affronté le Norvégien Magnus Carlsen en 2016 pour le titre de champion du monde, de participer aux tournois en ligne sur Chess.com.

>> Lire notre article : Le site d'échecs Chess.com bloqué en Russie

Selon les autorités ukrainiennes, 21.800 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit

Dans un bilan publié sur Twitter ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères ukrainien affirme que 21.800 soldats russes environ ont été tués depuis le début du conflit. L’exécutif ukrainien affirme aussi avoir abattu 179 avions et 154 hélicoptères et 873 tanks.

En ce qui concerne les pertes humaines, Ukrainiens et Russes mènent une bataille des chiffres. La Russie, si elle a admis des «pertes militaires importantes» et une «immense tragédie» par la voix de Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, donne des chiffres bien inférieurs. Dans son dernier bilan officiel du 29 mars, elle faisait état de 1351 morts et 3825 blessés dans les rangs de son armée.

À VOIR AUSSI – Pâques orthodoxe: Zelensky demande à Dieu de «sauver tous les Ukrainiens»

Un éditeur russe obligé de supprimer de ses manuels scolaires les passages évoquant l'Ukraine

Selon le média indépendant russe Mediazona, bloqué par le Kremlin, les salariés de la maison d'édition russe Prosveshchenie ont participé à une réunion visant à s'assurer que, dans les manuels scolaires édités, les mentions de l'Ukraine, qualifiées d'«inappropriées», soient retirées.Cet effacement de l'Ukraine, et des mentions de sa capitale Kiev, dans les manuels d'histoire n'est pas simple à réaliser. Ainsi, alors que certains éditeurs tentent de trouver des formules pour désigner l'Ukraine sans explicitement la nommer lorsqu'elle est au cœur d'un phénomène historique, certains passages sont tout simplement supprimés par leurs supérieurs.

>> Lire notre article : Un éditeur russe obligé de supprimer de ses manuels scolaires les passages évoquant l'Ukraine

L'OSCE «inquiète» de la détention de plusieurs de ses membres

L'organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s'est dite dimanche «extrêmement inquiète» après l'arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission.Peu après l'invasion russe le 24 février, l'OSCE avait évacué plusieurs centaines d'observateurs issus de dizaines de pays qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014.

Mais restent sur place des employés ukrainiens, dont «un certain nombre sont détenus à Donetsk et Lougansk», a déploré l'OSCE dans un tweet, disant «utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération». Aucun autre détail n'a été fourni.

Le pape appelle une nouvelle fois à une trêve pascale

À l'occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, le pape François a demandé une fois de plus une trêve dans les combats en Ukraine et l'arrêt des attaques contre «des populations épuisées».

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«Au lieu de s'arrêter, la guerre a empiré. Il est triste qu'en ces jours qui sont les plus saints et solennels pour les chrétiens on entende davantage le bruit meurtrier des armes que celui des cloches qui annoncent la résurrection» du Christ, a ajouté le pape qui ne cesse de réclamer la paix en Ukraine et de dénoncer les souffrances des populations civiles.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: le pape appelle à «entendre le cri de paix» en cette «Pâques de guerre»

L’Autriche opposée à l’obtention du statut de candidat à l’adhésion de l’UE de l’Ukraine

Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, s’est exprimé ce week-end en défaveur de l’accession de l’Ukraine au statut de candidat à l’adhésion de l’Union européenne. Selon lui, l’Union doit bien resserrer ses liens avec l’Ukraine, mais pas sous ce format-ci, et avec plus de «flexibilité».

>> LIRE AUSSI : L’Ukraine, si près, si loin, de l’adhésion à l’Union européenneLa semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’était montré optimiste en estimant que l’Ukraine pourrait accéder à ce statut «dans les semaines à venir». Or, devenir candidat à l’adhésion à l’UE est en principe un processus complexe, qui demande plusieurs années. Il faut en outre obtenir l’accord unanime des 27 pays membres et pouvoir démontrer de la stabilité politique du pays, ce qui est particulièrement difficile pour un pays en guerre.

L'ONU appelle à une trêve «immédiate» à Marioupol pour évacuer les civils

Pour permettre l'évacuation de quelque 100.000 civils encore coincés à Marioupol, l’ONU appelle à une trêve «immédiate» des affrontements. Ce port ukrainien est actuellement presque entièrement contrôlé par l'armée russe. «Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd'hui. Demain, ce sera trop tard», a indiqué Amin Awad, coordinateur en Ukraine de l’ONU, dans un communiqué.

>> LIRE AUSSI : À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

Kiev avait indiqué plus tôt dimanche que les forces russes continuaient à bombarder cette ville sur la mer d'Azov et notamment l'aciérie Azovstal, ultime poche de résistance des combattants ukrainiens.

8 civils tués dans la région de Lougansk, 7 maisons détruites

La région de Lougansk est «en permanence» sous bombardements russes, selon le gouverneur de l’oblast de Lougansk, qui s’est exprimé sur Telegram. Le bilan humain s’est alourdi selon lui : 8 civils ont été tués. 2 femmes sont notamment décédées sous les décombres d’un effondrement. 7 maisons, dont Serhiy Haidai a partagé des photos, ont également été détruites.

>> LIRE AUSSI : Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

À VOIR AUSSI – Ukraine: Volodymyr Zelensky dénonce la décision «illogique» du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Deux enfants tués dans un bombardement dans la région ukrainienne de Donetsk, selon le gouverneur

Deux enfants ont été tués ce dimanche dans des bombardements par les forces russes, a déclaré le gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk, exhortant les habitants à évacuer les zones proches des combats.

Pavlo Kyrylenko a déclaré sur Telegram que les enfants, des filles âgées de 5 et 14 ans, étaient décédés dans la communauté d'Ocheretynsk après la destruction du bâtiment où ils vivaient.

À VOIR AUSSI – Ukraine: depuis le métro de Kiev, Zelensky exige plus d’ «armes lourdes et puissantes»

La Russie affirme avoir frappé des dépôts d'armes dans la région ukrainienne de Kharkiv

Le ministère russe de la Défense a déclaré ce dimanche que ses missiles de haute précision avaient frappé neuf cibles militaires ukrainiennes dans la nuit, dont quatre dépôts d'armes dans la région de Kharkiv où des armes d'artillerie étaient stockées.

>> Lire notre entretien : Ioulia Timochenko: «La seule solution pour l’Ukraine est de remporter une victoire militaire»

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: «La Russie a semé la mort», déclare Zelensky

Le négociateur ukrainien appelle à une «véritable trêve de Pâques» alors que la Russie bombarde continuellement Marioupol

Le négociateur ukrainien principal et conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak a déclaré ce dimanche que les forces russes bombardaient continuellement Marioupol et a exhorté Moscou à convenir d'une «véritable trêve de Pâques».

«La Russie attaque continuellement Marioupol Azovstal. L'endroit où se trouvent nos civils et nos militaires est bombardé de bombes aériennes lourdes et d'artillerie», a déclaré Podolyak sur Twitter.

Il a exhorté la Russie à «réfléchir aux vestiges de sa réputation» et a appelé à «une véritable trêve de Pâques à Marioupol» parallèlement à «un couloir humanitaire immédiat pour les civils et à un cycle spécial de pourparlers pour faciliter l'échange de militaires et de civils».

>> Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

La Suisse neutre suspend les livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine

La Suisse neutre a suspendu les livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine en bloquant la réexportation de munitions de fabrication suisse utilisées dans les véhicules de combat d'infanterie Marder que Kiev souhaiterait obtenir, a rapporté le journal suisse SonntagsZeitung.

À VOIR AUSSI – La guerre serait plus courte si l'Ukraine recevait plus d'armes, affirme Zelensky

La nouvelle survient alors que le chancelier allemand Olaf Scholz fait face à des critiques croissantes pour l'incapacité de son gouvernement à livrer des armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à repousser les attaques russes, alors même que d'autres alliés occidentaux intensifient leurs expéditions.

Le Marder, fabriqué par l'armurier allemand Rheinmetall, utilise des munitions fabriquées en Suisse, précise le journal. La Suisse limite la réexportation de ce matériel de guerre vers les zones de conflit. Le journal cite un porte-parole du Secrétariat d’État suisse à l'économie (SECO) qui a déclaré avoir reçu deux demandes de l'Allemagne concernant le transfert en Ukraine de munitions qu'il avait obtenues de Suisse. «Les deux demandes de l'Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre», a déclaré le porte-parole.

La Suisse s'est écartée des pratiques passées et a adopté des sanctions de l'Union européenne visant à punir la Russie pour avoir envahi l'Ukraine, mais a déclaré que sa neutralité ne lui permettait pas de fournir des armes dans les zones de conflit. Le mois dernier, elle a rejeté la demande d'armes de la Pologne pour aider l'Ukraine voisine.

Lire notre article : Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

L'Ukraine affirme que la Russie déploie des lanceurs de missiles Iskander-M près de la frontière

La Russie a déployé des lanceurs mobiles de missiles Iskander-M à moins de 60 km de la frontière ukrainienne, a annoncé ce dimanche l'état-major des forces armées ukrainiennes.

«Ensuite, l'ennemi a augmenté le nombre de troupes dans la région de Belgorod en transférant et en concentrant des unités supplémentaires», a déclaré l'armée ukrainienne dans sa mise à jour quotidienne du matin. «Selon les informations disponibles, des lanceurs Iskander-M ont été déployés à 60 km de la frontière avec l'Ukraine», a-t-elle indiqué, sans donner plus de détails sur l'emplacement des systèmes.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : où en est vraiment la bataille de Marioupol ?

Moscou n’a, pour l’heure, pas réagi à la révélation de ces nouvelles informations.

Belgorod est une ville et le centre administratif de la région russe de Belgorod, au nord de la frontière avec l'Ukraine. L'Iskander, un système de missile balistique mobile nommé SS-26 Stone par l'OTAN, a remplacé le missile soviétique Scud. Ses deux missiles guidés ont une portée allant jusqu'à 500 km (300 miles) et peuvent emporter des ogives conventionnelles ou nucléaires.

La Russie a déclaré vendredi qu'elle voulait contrôler tout le sud de l'Ukraine. Kiev a déclaré que cela montrait que Moscou avait des objectifs plus larges que son objectif déclaré de démilitariser et de «dénazifier» le pays.

Le bataillon Azov diffuse une vidéo montrant des civils retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol

Dans une vidéo publiée ce samedi par les derniers défenseurs de la ville, retranchés dans le complexe métallurgique Azovstal, on voit des dizaines de femmes et enfants installés dans un dortoir de fortune.

>> Lire notre article : Guerre en Ukraine : le bataillon Azov diffuse une vidéo montrant des civils retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol

Comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

>> Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

La situation militaire en cartes

Au 56e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

>> Suivre la situation militaire en trois cartes : Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Six civils tués samedi dans des frappes russes dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée de samedi le gouverneur régional. «Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes», a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram. «Six habitants de la communauté sont morts», a-t-il ajouté.

Blinken attendu à Kiev, deux mois après le début de la guerre

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis sont attendus dimanche à Kiev, jour de la Pâque orthodoxe, première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d'une guerre qui fait toujours rage dans l'est et le sud. Le secrétaire d’État Antony Blinken et le ministre de la Défense Llyod Austin doivent arriver dimanche à Kiev pour discuter des livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Le président les voudrait «encore plus lourdes et puissantes» face à l'armée russe, a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev. Le Secrétaire d’État américain ne s’était pas rendu en Ukraine depuis le début du conflit : il s’était seulement rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine au mois de mars.

Le chef de l'ONU se rendra lundi à Ankara avant d'aller à Moscou et Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira lundi en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a indiqué l'ONU dans un communiqué. «Le secrétaire général se rendra à Ankara, en Turquie, où, le 25 avril, il sera reçu par le président Recep Tayyip Erdogan», a indiqué l'ONU samedi soir. Antonio Guterres ira ensuite à Moscou mardi, puis à Kiev pour tenter de négocier la fin de l'invasion russe, qui a fait des milliers de morts et déplacé plus de 10 millions d'Ukrainiens depuis le 24 février.

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De violents combats se poursuivent dans l'est du pays et des dizaines de civils et de soldats ukrainiens restent pris au piège dans le port assiégé de Marioupol, presque rayé de la carte par l'attaque russe. Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué la décision de Antonio Guterres de se rendre d'abord à Moscou et ensuite seulement à Kiev, déclarant qu'il n'y avait «aucune justice et aucune logique dans cet ordre». «La guerre est en Ukraine, il n'y a pas de cadavres dans les rues de Moscou. Il serait logique d'aller d'abord en Ukraine, pour voir les gens là-bas, les conséquences de l'occupation», a déclaré Volodymyr Zelensky.

La Turquie a essayé de négocier la fin du conflit en accueillant des réunions entre les négociateurs russes et ukrainiens à Istanbul, et une autre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays à Antalya. Ankara tente actuellement d'organiser un sommet à Istanbul entre Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine, bien que les responsables turcs admettent que les perspectives de tels pourparlers restent actuellement faibles.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

L'Humanité

En Ukraine, envoi d'armes lourdes et négociations en suspens

Actu

Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires.

Vadim Kamenka

Au terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal, le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».

De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en ­sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, ­appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».

En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.

Nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe

Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.

Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.

Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.

Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.

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Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol

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Donbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.

Vadim Kamenka

Azovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.

Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.

des kilomètres de souterrains

L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.

« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.

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Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée

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Depuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.

Vadim Kamenka

Après les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.

La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.

Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.

Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.

L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.

L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.

Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.

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L'Humanité

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Actu

Les pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.

Bruno Odent

L’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.

le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile

Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.

La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.

La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »

Opposition des cadres du parti social-démocrate

À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.

Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.

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L'Humanité

Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

Actu

Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

Vadim Kamenka

Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

1. Une opération limitée au Donbass ?

À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

2. Une nécessaire victoire militaire ?

Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

3. Des armes lourdes promises par l’Occident

Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

4. Aucune issue diplomatique

Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

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L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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Le Figaro

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Envoyé spécial à Odessa

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944.

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Ces mots suscitent le dédain de l’activiste Oleg Mykhailyk, l’un des adversaires les plus farouches de Guennadi Troukhanov. Il l’accuse, avec d’autres, d’avoir placé la ville en coupe réglée, avec notamment un programme illégal de constructions. «Avec la guerre, la lutte anticorruption a été reléguée au second plan», déplore ce quinquagénaire, constatant, depuis l’instauration de la loi martiale, la suspension des poursuites engagées contre le maire. De par son âge et son handicap, Oleg Mykhailyk se révèle, à la différence d’autres activistes avides d’aller combattre, incapable de prendre les armes. En 2018, au terme d’une période de cinq années de menaces de mort et d’agressions physiques, il a fait l’objet d’une tentative d’assassinat par balle dont l’enquête, dit-il, a été négligée par la police. Depuis, il peine à utiliser ses mains. Son camarade Sergueï Sternenko, autre militant nationaliste anticorruption, également victime de tentatives de meurtre, s’est pour sa part engagé sur le front, délaissant son combat civil à Odessa.

Future clémence des juges

Comme Marseille, avec qui elle est jumelée, la ville ukrainienne traîne volontiers une image entachée par le banditisme. Épinglé en 1998 dans un rapport de la police italienne pour ses rapports avec la mafia, et plus récemment dans les Panama Papers, qui traquent les fortunes mondiales offshore, Guennadi Troukhanov, maire depuis 2014, est suspect dans son propre pays. Il est mis en examen pour détournement de fonds après avoir fait racheter à près de cinquante fois sa valeur le terrain d’une usine d’Odessa. Depuis l’automne 2021, il fait par ailleurs l’objet d’une enquête du parquet pour participation à un «crime organisé» dans une affaire de saisie immobilière. Quinze autres hauts fonctionnaires de la mairie sont soupçonnés d’être impliqués.

Troukhanov dément tout acte répréhensible, accuse le Bureau anticorruption de persécution, et dénonce les «spéculations» le visant. Les révélations des Panama Papers «discréditent mon honneur, ma dignité et ma réputation», a-t-il ajouté. L’élu n’a pas donné suite aux multiples sollicitations du Figaro. En 2015, l’ancien président ukrainien Petro Porochenko avait nommé son ex-homologue géorgien, Mikhaïl Saakachvili, gouverneur d’Odessa avec pour mandat de lutter contre la corruption dans la région. L’opération s’est soldée par un échec cinglant. Aujourd’hui, de facto comme de jure, les poursuites engagées contre Guennadi Troukhanov sont ralenties, voire gelées. Il en va de même dans de multiples autres dossiers.

La première obligation de tout citoyen ukrainien est de défendre sa terre. C’est pourquoi nous devons d’abord repousser l’invasion ennemie, faute de quoi la lutte contre la corruption ne pourra jamais être menée à terme

Valentin Moussianka, procureur anticorruption et chargé des affaires d’Odessa, justifie cette inflexion de cap. «La première obligation de tout citoyen ukrainien est de défendre sa terre. C’est pourquoi nous devons d’abord repousser l’invasion ennemie, faute de quoi la lutte contre la corruption ne pourra jamais être menée à terme», explique le magistrat au Figaro. Dès le début de la guerre, l’homme s’est enrôlé dans les forces armées, a été mobilisé dans un lieu qu’il tient secret, tout en supervisant tant bien que mal le travail de ses collaborateurs. À cause du conflit, «nos ressources au sein du parquet ne sont pas infinies», plaide le magistrat qui déplore également, faute de la présence physique des juges, le différé de multiples audiences.

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Au moment où, sous l’effet de l’agression russe, la candidature de Kiev à l’UE reprend de la vigueur, le pays reste toujours classé dans la queue du peloton mondial des pays perçus comme les plus corrompus par l’ONG Transparency International (122e place, contre 136e pour la Russie sur 169 pays). L’adhésion aux Vingt-Sept suppose un travail de lustration considérable. Or, les priorités politiques ont changé. La procureur générale Iryna Venediktova concentre désormais sa mission sur la seule investigation des «crimes de guerre» russes. Pour sa part, l’ONG Centre contre la corruption se focalise sur ce fléau, non plus en Ukraine… mais en Russie.

De nombreux justiciables se sont engouffrés dans la brèche. Quelques jours après le début de la guerre, l’ancien procureur d’Odessa Oleg Joutchenko, soupçonné de couvrir les délits de corruption dans la région, fut le premier d’entre eux à proposer aux juges du Haut Tribunal anticorruption (Vaks) de transférer l’argent de sa caution aux forces armées ukrainiennes. Cette opération patriotique est susceptible de lui valoir une future clémence des juges, expliquent plusieurs sources judiciaires.

Détournement des aides

Dans la foulée, plusieurs hauts fonctionnaires de la ville portuaire l’ont imité. C’est le cas de l’ancien chef des services fiscaux ukrainiens, Roman Nasirov, mis en cause pour détournement de fonds, ou de l’ancien vice-président du Conseil de sécurité nationale et de défense Oleg Gladkowsky, accusé d’importation illégale et vente surfacturée d’équipements militaires russes. Au total, selon un récent décompte, ce sont près de 108 millions de gryvnas (3 millions d’euros) qui sont passés du greffe aux forces armées, s’est félicitée le Vaks. «Il s’agit d’une pratique positive», renchérit le procureur Valentin Moussienka. À l’origine, les cautions sont souvent acquittées par des tiers. C’est le cas de celle du maire d’Odessa (920.000 euros), versée par un homme d’affaires prorusse, dont le parti a depuis été interdit par Kiev. Guennadi Troukhanov n’a pas transféré cette somme vers l’armée mais a néanmoins fait retirer de sa ville… les panneaux touristiques indiquant la direction des villes russes.

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Au moment où l’aide occidentale se déverse sur Kiev, les militants anticorruption craignent qu’une partie de cet argent soit détournée. À la veille de la guerre, avant que Volodymyr Zelensky rallie la population derrière son panache, la rédactrice en chef de Kiev Independent, Olga Roudenko, accusait le chef de l’État - proche de l’oligarque Igor Kolomoïsky, poursuivi aux États-Unis pour blanchiment d’argent - de fermer les yeux sur les turpitudes commises par certains de ses proches. «La guerre ne doit pas arrêter les réformes anticorruption et doit constituer une force supplémentaire dans cette direction», estime Ioulia Timochenko, chef du parti Batkivchna et ancienne première ministre. Avec le risque de refroidir les donateurs occidentaux.

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L'Humanité

Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

nucléaireICANGuerre en Ukraine
Le Figaro

Résultats présidentielle : battue, Le Pen salue son «score historique» et lance «la bataille des législatives»

Dinah Cohen

La candidate malheureuse, qui a récolté 41,46% des suffrages selon les dernières estimations, dit vouloir se battre avec «tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer» au président réélu.

Marine Le Pen acte sa défaite, mais repart aussitôt sur le champ de bataille. Depuis le pavillon d'Arménonville, dans le 16e arrondissement de Paris, la candidate malheureuse a regretté «un grand vent de liberté» qui «aurait pu se lever sur le pays». L'échec n'est toutefois pas total : avec 41,46% des suffrages, selon les résultats complets mais pas définitifs du ministère de l'Intérieur, la nationaliste a évoqué un «score historique». Surtout, elle a déjà annoncé la prochaine étape : celle des législatives.

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«En dépit de deux semaines de méthode déloyale, brutale et violente, similaire à celle que subissent au quotidien les Français, les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour», s'est d'abord félicitée la prétendante RN, évoquant, malgré son élimination, «une éclatante victoire». «Des millions de Français ont fait le choix du camp national et du changement», a-t-elle encore affirmé. Avant d'adresser sa «plus profonde gratitude à tous ceux qui (lui) ont fait confiance», et surtout aux «compatriotes des provinces et des campagnes, mais également d'outre-mer».

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«Un contre-pouvoir fort»

Devant des militants scandant son nom, la députée du Pas-de-Calais a rapidement ouvert un nouveau chapitre. «Nous avons donné tort à ceux qui prévoyaient notre disparition», s'est-elle réjouie, alors que sa campagne a parfois été mise en péril par l'arrivée surprise d'Éric Zemmour (7%) sur le créneau nationaliste. «Je ne peux m'empêcher de sentir une forme d'espérance», a-t-elle poursuivi.

Pour concrétiser ce vote record en faveur de son camp, Marine Le Pen a donc évoqué la constitution «d'un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron» et «d'une opposition qui va continuer à défendre (les Français) et les protéger». Pour ce faire, la prétendante a déjà les yeux rivés vers la prochaine échéance électorale des législatives, prévues les 12 et 19 juin. «À l’issue de cette séquence présidentielle, une grande recomposition politique se fait jour avec l'effacement des partis autrefois dominants et l'affirmation face aux élites (...) du courant national comme véritable opposition», a-t-elle espéré.

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Marine Le Pen entame donc une nouvelle campagne, qu'elle tourne d’ores et déjà contre le président tout juste réélu. Selon elle, le quinquennat qui s'ouvre «ne rompra pas avec les pratiques méprisantes et brutales du précédent», et Emmanuel Macron «ne fera rien pour réparer les fractures qui divisent nos compatriotes». Il s'agit par conséquent de contrer ce dernier, en tentant de former à l'Assemblée nationale un groupe politique influent, alors que le parti à la flamme n'a compté que huit élus - sept aujourd'hui - durant la mandature qui touche à sa fin.

Achevant là sa troisième campagne présidentielle, Marine Le Pen a annoncé qu'elle mènerait, au côté de Jordan Bardella, cette nouvelle lutte électorale. «Plus que jamais, je poursuivrai mon engagement», a-t-elle lancé à la foule sous les applaudissements fournis de cette dernière.

Cette échéance se fera également, assure-t-elle, dans une logique d'ouverture, puisque Marine Le Pen a dit vouloir se battre avec «tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron», ainsi que «tous ceux qui ont la nation chevillée au corps». «Le RN œuvrera à unir tous ceux, d'où qu'ils viennent, à se rassembler, à s'unir, afin de présenter et soutenir des candidats partout», a-t-elle fait savoir, tendant ainsi la main à des candidats extérieurs au parti à la flamme. «Rappelez-vous qu'il n'y a pas de fatalité quand les Français déjouent les pronostics», a encore lâché l'ex-candidate.

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L'Humanité

Partager l’humanité de Bartleby avec le frère perdu

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THÉÂTRE Daniel Pennac propose une rencontre poétique sensible, empreinte de souvenirs de tendresse et d’humour autour d’un être cher disparu à jamais.

Gérald Rossi

Partant du principe moult fois vérifié que l’on ne peut effacer les balafres imposées par le temps qui passe et les séparations qui en résultent, chacun peut imaginer d’autres issues, d’autres portes, pour éviter de sombrer. Ainsi Daniel Pennac, qui pour surmonter la disparition de son frère Bernard, à la suite d’une erreur médicale, a creusé le chemin avec un autre personnage ; de fiction celui-là, mais longtemps aussi fréquenté, l’étonnant scribe connu sous le nom de Bartleby, imaginé par Herman Melville, en 1856.

En 2011, l’auteur de la saga « Malaussène » (éditions Gallimard), ou encore de « Chagrin d’école » prix Renaudot en 2007, avait mis en scène la nouvelle adaptée au théâtre, « Bartleby le scribe ». Cette fois, la mise en scène est signée Clara Bauer. Avec elle et la contribution de Margot Simonney, Pennac a adapté son ouvrage initial, publié sous le titre de « Mon frère » (également chez Gallimard) devenu pour le plateau « Bartleby mon frère ». Une aventure qui d’une certaine façon dessine un pont entre les deux personnages. « Dans les premières semaines qui suivirent la mort de mon frère, j’ai perdu l’usage de mon corps. Je me suis abandonné (…) histoire de me reprendre en main, je me suis dit, que j’allais écrire sur lui. Sur nous » explique Daniel Pennac à ses partenaires et au public.

Du cinéma au théatre

L’écrivain joue son rôle, très bien d’ailleurs. En compagnie d’une petite troupe complice, composée de Ximo Solano, Habib Dembélé, Pako Ioffredo, Laurent Natrella et Alice Loup à qui l’on doit aussi la création musicale. Sur la scène, trois actions se mêlent, se complètent, se chevauchent. D’une part, on assiste à un tournage de film sur Bartleby. Bien des séquences sont savoureuses, comme l’incontournable « je préférerais pas » que profère le curieux clerc, qui finit par refuser tout travail mais aussi de partir, devant son notaire de patron de notaire, quasi hypnotisé. Dans un deuxième plan, entre les poses du tournage, les comédiens reviennent dans l’ordinaire de la vie, boivent du café, plaisantent. Le troisième plan est plus intime. C’est celui des échanges entre les deux frères Pennac, celui de leurs retrouvailles au-delà de la mort, du deuil, du temps.

Pour autant, cette description un peu clinique ne rend qu’imparfaitement compte de la pièce tant les trois parties forment un ensemble solide, avec des séquences parfois très courtes. Mais c’est aussi ce qui en fait tout le sel, toute l’architecture. Le récit n’est pas linéaire, même s’il est chronologique. L’ensemble se vit comme une rencontre, les projections du tournage sur le mur, volontairement décalées, ajoutent à l’ambiance générale, qui conserve de bout en bout une intimité chaleureuse. Entre Daniel et Bernard, mais aussi entre les autres protagonistes, tous extirpés de la nouvelle de Melville, qui jusqu’aux dernières répliques conservent une tendre distance. Au final, voilà une réflexion autant poétique que fraternelle qui s’offre au partage. Entre deux frangins, certes, mais au-delà dans la grande famille humaine.

Jusqu’au 30 avril, Théâtre du Rond-Point, avenue Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. En juin en Espagne.

Théâtredaniel pennac
Le Figaro

Marine Le Pen et les illusions perdues de la «dédiabolisation»

Charles Sapin

GRAND RÉCIT - Avec 41,46 % des suffrages, la candidate du Rassemblement national bat son score de 2017, mais échoue pour la troisième fois à être élue présidente de la République française.

La défaite est douce. Mais sans appel. Pour la troisième fois de sa carrière politique, au terme d’une harassante campagne qui aura duré plus de sept mois, Marine Le Pen échoue à gravir l’ultime marche qui la sépare de l’Élysée. La déception au sein du camp nationaliste est certaine. Jamais la tête de proue du Rassemblement national n’avait paru aussi proche du pouvoir. Jusqu’à tutoyer à plusieurs reprises dans les enquêtes d’opinion son rival Emmanuel Macron au second tour. Las, la députée du Pas-de-Calais obtient 41,46 % des voix selon les résultats complets, mais pas encore définitifs, du ministère de l’Intérieur.

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«Un grand vent de liberté aurait pu se lever sur le pays. Le sort des urnes, que je respecte, en a voulu autrement», a déclaré Marine Le Pen sans cacher une certaine déception depuis le Pavillon d’Armenonville, dans le 16e arrondissement de Paris. «En dépit de deux semaines de campagne déloyale, brutale et violente, similaire à celles que subissent au quotidien les Français, les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour d’élection présidentielle. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire», a ajouté la candidate malheureuse à l’élection suprême. Avant de lancer «la grande bataille des législatives» et d’annoncer sa volonté de poursuivre son «engagement pour la France et les Français.» Sans pour autant préciser quelle forme celui-ci prendra au lendemain d’une troisième défaite présidentielle.

Les sources de réconforts sont variées. «J’ai fait exactement la campagne que j’ai voulu faire», glissait dans un sourire peinant à masquer la fatigue Marine Le Pen, en marge de son tout dernier déplacement de campagne, dans le Pas-de-Calais, vendredi. «Quand on regarde dans le rétroviseur, on se dit qu’on a aucun regret. C’était une très belle campagne. On en est fiers», abondait son chef de cabinet Renaud Labaye. La prestation de la candidate face au chef de l’État, lors du débat d’entre-deux-tours mercredi dernier, aura fini de conjurer le pénible précédent de 2017. Au-delà d’avoir surmonté la concurrence inédite créée par Éric Zemmour jusqu’au soir du premier tour, Marine Le Pen peut s’enorgueillir d’avoir rassemblé sept points de plus qu’il y a cinq ans. Comme d’avoir plus que doublé son score dans les outre-mer. Une petite victoire dans la défaite. Qui pourrait bien rester comme l’apogée de son parcours politique.

Un pari inefficace et insuffisant

Reste qu’une fois le tumulte de la présidentielle retombée, une fois l’analyse des résultats territoire par territoire terminée, ce sera au tour de la stratégie de passer au tamis. Au-delà d’une défaite présidentielle de plus, le revers essuyé ce dimanche dans les urnes par la chef de file du camp nationaliste vient sanctionner un combat vieux de vingt ans, dont dix passés à la tête du Front devenu Rassemblement national. Celui de mettre un terme à sa «diabolisation». Ce mal dont tous les freins procèdent, selon elle. «L’enjeu de cette présidentielle est là. Si on tue le péril fasciste, on gagne», se persuadait encore à la veille du second tour les équipes de la candidate. Depuis son accession à la tête du parti à la flamme en 2011, Marine Le Pen a fait de la «normalisation» de son mouvement et de son nom l’unique boussole véritable de son engagement politique. Avec pour principal objectif de désarmer les hostilités qui ne manqueraient pas de se soulever contre elle lors d’une qualification au second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen a pu découvrir à ses dépens que son pari se sera finalement révélé aussi inefficace qu’insuffisant.

Il est 21 h 45 ce dimanche 10 avril lorsque Emmanuel Macron prend finalement la parole depuis la porte de Versailles, à Paris, après l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle: «J’invite solennellement nos concitoyens, quelle que soit leur sensibilité et quel qu’ait été leur choix au premier tour, à nous rejoindre. Certains le feront pour faire barrage à l’extrême droite. Je suis pleinement conscient que cela ne vaudra pas soutien au projet que je porte et je le respecte.» Le président-candidat vient de dévoiler sa stratégie pour ce second tour. À peine le discours de défaite d’Éric Zemmour prononcé, Marine Le Pen voit ressurgir tous les vieux démons de la «diabolisation» qu’elle pensait avoir, une fois pour toutes, conjurés. Après sept mois d’une campagne de premier tour où son rival nationaliste a détourné d’elle toutes les attaques, Marine Le Pen réalise, dès les premières heures de l’entre-deux-tours, que la «dolce présidentielle» est bel et bien terminée pour elle. Peu importent ses efforts de modération et de lissage passés.

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Avec la candidate du RN, «c’est le vrai visage de l’extrême droite qui revient», répète inlassablement Emmanuel Macron. Ses ministres embrayent, à l’image de Gérald Darmanin qui n’hésite pas à affirmer au quotidien Le Parisien: «Avec Marine Le Pen, les pauvres vont peut-être mourir.» À gauche, la conseillère de Paris Alice Coffin assure dans Libération que les militantes féministes ou antiracistes seront, elles aussi, «menacées très directement de mort» en cas de victoire du RN. Pas un jour ne se passe sans qu’une tribune de sportifs, d’artistes, de soignants, de philosophes, de magistrats, de fonctionnaires n’appelle à voter contre la fille du «diable». Sur ses douze éditions d’entre-deux-tours, Libération consacre huit Unes au «péril» Marine Le Pen ou aux appels à lui faire «barrage». Quand l’Obs relaie sur les réseaux sociaux une de ses chroniques par ces mots choisis: «Si Marine Le Pen était élue, elle pourrait devenir la commandante en chef de la force de frappe française, et déclencher l’équivalent de 48.000 Hiroshima sur une grande partie des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de l’Afrique − et sur l’Europe.»

La candidate a beau feindre l’indifférence, elle est sonnée par la violence et l’outrance des attaques dont elle est la cible. Elle ne semble ni y être préparée, ni savoir véritablement comment y répondre. Deux semaines avant le premier tour, fin mars, un déplacement aux Antilles avait pourtant pris des allures d’avertissement. En signant un aller-retour express en Guadeloupe, Marine Le Pen voulait démontrer qu’aucune terre de la République ne lui était plus hostile. Avant que ne se soulève, sur place, la gronde de ses opposants bousculant ses équipes comme son agenda, gâchant les belles images escomptées et renvoyant la candidate à cette «diabolisation» qu’elle espérait justement éviter.

Marine Le Pen marcherait sur l’eau qu’on dirait qu’elle ne sait pas nager

Face à la résurrection du barrage contre «l’extrême droite», Marine Le Pen tente de renvoyer contre son adversaire «le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron». En vain. À quoi bon avoir renommé son parti? Son rival et ses équipes l’apostrophent par son nom historique. À quoi bon les nombreux aggiornamento programmatiques sur sa volonté de sortir de la CEDH, sur la suspension des accords de Schengen, sur la retraite à 60 ans, sur l’interdiction de la binationalité? Emmanuel Macron et ses relais continuent de l’accuser de vouloir sortir de l’Union européenne et d’abandonner l’euro, ce qu’elle ne propose plus depuis cinq ans. «Marine Le Pen marcherait sur l’eau qu’on dirait qu’elle ne sait pas nager», ne décolère pas le maire RN de Fréjus, David Rachline.

Manque de relais

Pour rassurer, la candidate consent en plein entre-deux-tours un ultime adoucissement de son programme. Elle réaffirme sa volonté d’interdire le voile dans l’espace public. Mais ouvre la voie à une tolérance pour les femmes âgées souhaitant le porter. Tout en restant floue sur les modalités susceptibles de les y autoriser. Chez les électeurs de gauche, les gains se révèlent minimes. Dans les enquêtes d’opinion, la députée du Pas-de-Calais décroche en revanche chez les électeurs d’Éric Zemmour comme chez ceux ayant voté pour elle dès le premier tour.

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Lors de cette campagne d’entre-deux-tours, l’entreprise de «dédiabolisation» poursuivie par Marine Le Pen ne s’est pas seulement révélée inefficace. Elle ne s’est pas suffi à elle-même. Face à Emmanuel Macron et ses attaques, la candidate manque de relais. Malgré plusieurs discrètes rencontres en amont comme tout au long de la campagne avec des influenceurs, des décideurs économiques, des intellectuels ou des figures de la culture, les voix se levant pour prendre sa défense sont rares. Pour ne pas dire inexistantes. Au sein de la classe politique, aussi, les alliés de la candidate du Rassemblement national peinent à se compter. Après les appels à voter en sa faveur d’Éric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan, les équipes de Marine Le Pen font rapidement le deuil de tout nouveau ralliement.

Le système est encore très très fort. C’était difficile d’appeler à voter Éric Zemmour. C’est impossible d’appeler à voter Marine Le Pen. Nous sommes dans un mécanisme d’ostracisme

À gauche, l’éphémère candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg, régulièrement annoncé par Marine Le Pen comme potentiel allié, appelle à voter Emmanuel Macron. À droite, tout juste deux élus, l’eurodéputée Nadine Morano et le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, annoncent ne pas voter pour Emmanuel Macron. Ce qui ne veut pas dire voter pour Marine Le Pen. Plusieurs contacts avaient été pris avec des élus Les Républicains avant le premier tour, dans le cas d’une qualification au second. Aucun ne s’est signalé. Malgré plusieurs relances. «Le système est encore très très fort. C’était difficile d’appeler à voter Éric Zemmour. C’est impossible d’appeler à voter Marine Le Pen. Nous sommes dans un mécanisme d’ostracisme», confie au Figaro le sénateur ex-LR du Val-d’Oise Sébastien Meurant, qui a rejoint le parti Reconquête! peu avant le premier tour.

Le débat d’entre-deux-tours restera dans les mémoires des équipes de Marine Le Pen comme l’unique satisfecit accordé à la stratégie de «dédiabolisation» de leur championne. «Vous avez vu? Emmanuel Macron ne nous a pas traités d’extrême droite», s’enthousiasme un proche conseiller de la candidate, peu après la fin de la confrontation. Mieux. Le président-candidat, en guise de conclusion, abaissera à demi-mot le «cordon sanitaire» autour de Marine Le Pen qu’il n’aura pourtant cessé de réarmer ces cinq dernières années: «Je combats vos idées. Je combats le parti qui est le vôtre, son histoire et son positionnement politique. Mais je vous respecte en tant que personne et je respecte ceux qui ont pu vous suivre.» Comme une gratification accordée au terme de ce qui pourrait bien être l’ultime campagne présidentielle de Marine Le Pen. Pour la postérité.

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Élection présidentielle : incidents à Rennes lors d'une manifestation interdite

Plusieurs manifestations ont éclaté dans l'Hexagone pour contester la réélection d'Emmanuel Macron. À Rennes, environ 250 personnes se sont réunies sous la banderole : «Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue».

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des jeunes «antifascistes» et «anticapitalistes», ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron dans quelques villes de France, marquées par des incidents à Rennes ainsi qu'à Paris, ont constaté des journalistes de l'AFP.

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Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines - 250 selon la préfecture - à se rassembler dans le centre de Rennes, malgré un important déploiement des forces de l'ordre. Ils ont déployé une banderole proclamant «Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue» avant de partir en cortège aux cris de «Macron nous fait la guerre et sa police aussi» ou «A bas l'Etat, les flics et les fachos». Des manifestants ont mis le feu à plusieurs poubelles, obligeant les pompiers à intervenir à trois reprises, selon la préfecture qui avait interdit la manifestation. Les forces de l'ordre ont procédé à quelques tirs de gaz lacrymogènes aux abords du canal qui traverse Rennes. «On veut manifester pour montrer que Le Pen on n'en veut pas du tout mais Macron on n'en veut pas non plus», a expliqué à l'AFP Nora, étudiante de 21 ans. «Il faut qu'on s'organise pour trouver un contre-pouvoir». Deux manifestants avaient été interpellés en milieu de soirée, selon la préfecture.

250 à 300 manifestants dans le centre de Paris

Dans le centre de Paris, 250 à 300 manifestants «antifas» ont manifesté aux cris notamment de «Macron dégage», se heurtant par moment à la police qui chargeait. Partis des Halles, ils ont scandé «Marine Le Pen, c'est dégueulasse» et «Manu Macron, c'est dégueulasse», ou «Macron, dégage!», jusque sur la Place de la République, encadrés par un important dispositif policier. Simon, Parisien de 23 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom, se disait «inquiet pour le climat»: «on n'atteindra pas l'âge adulte!», a-t-il lancé de manière imagée. «Lisez le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). C'est pour ça que je suis là ce soir». Sur le trajet, des vélos, scooters et poubelles ont été renversés et quelques projectiles jetés sur des camions des forces de l'ordre. La statue de la République a été taguée «Le monde brûle».

Dans le centre de Nantes, un cortège d'environ 400 à 500 personnes s'était élancé derrière une banderole marquée «Besoin de révolution». A Toulouse, quelques 500 personnes ont également participé à une manifestation dont le mot d'ordre était «Ni Macron ni Le Pen, révolution». «Assez, assez, de cette société, qui traque les sans-papiers et fout Zemmour à la télé», ont-elles chanté. Jironi Piques avançait seul, drapeau occitan entre les mains: «On est partis pour cinq ans de libéralisme, avec une oligarchie parisienne qui a fait beaucoup de mal au pays», a affirmé à l'AFP cet employé territorial, partisan de Jean Lassalle, n'ayant pas voté au second tour.

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Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.

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RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : après sa réélection, Macron se retire à la résidence de La Lanterne

Arthur Berdah

Le chef de l'État et la première dame se sont rendus dans la résidence présidentielle installée à Versailles, dans les Yvelines.

C'est là que Brigitte et Emmanuel Macron ont coutume de passer leurs week-ends. Dimanche soir, après sa réélection à la présidence de la République, le chef de l'État et la première dame se sont retirés dans la résidence de La Lanterne, comme l'a révélé RTL.

» EN DIRECT - Emmanuel Macron poursuit sa marche et s’ancre dans l’Histoire

Installée à Versailles (Yvelines), cette demeure à la disposition des locataires de l'Élysée avait été régulièrement réinvestie au début du quinquennat, avant d'être délaissée par le couple durant la crise du Covid-19 et les confinements successifs.

Rendre visite aux soldats blessés, et aller fleurir la tombe de sa grand-mère

Plutôt que de fêter ostensiblement sa reconduction et s'exposer aux critiques - comme il l'avait lui-même fait au soir du premier tour à La Rotonde en 2017, ou comme Nicolas Sarkozy l'avait fait au Fouquet's en 2017 -, Emmanuel Macron a donc opté pour la sobriété.

Désireux de «prendre quelques pas de recul», le président avait toutefois indiqué quelles seraient ses deux premières actions : se rendre dans un hôpital militaire auprès de soldats blessés, et aller fleurir la tombe de sa grand-mère dans les Pyrénées.

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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Le Figaro

Les grandes manœuvres commencent autour de la formation du gouvernement

Tristan Quinault-Maupoil

RÉCIT - Le prochain premier ministre qui succédera à Jean Castex pourrait être connu dans quelques jours.

La page de l’élection présidentielle tournée, place maintenant à la nomination d’un nouveau gouvernement. Jean Castex a d’ores et déjà annoncé qu’il remettra sans tarder la démission de ses ministres à Emmanuel Macron. «Conforme à la tradition républicaine, le peuple souverain va parler donc une nouvelle phase va s’ouvrir, c’est normal», précisait-il mardi dernier à la presse, alors qu’il peut techniquement se maintenir jusqu’aux élections législatives de juin.

Après avoir voté dimanche à Prades (Pyrénées-Orientales), la ville dont il a été le maire, le premier ministre est retourné à Matignon pour suivre la soirée électorale avec son cabinet et quelques ministres. Avant de se rendre au Champ-de-Mars pour assister à la prise de parole du président élu. Son agenda de lundi n’était pas encore fixé.

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Si Jean Castex jugeait «tout à fait probable» de ne plus être chef du gouvernement mercredi prochain - date du prochain Conseil des ministres -, Emmanuel Macron a tempéré ses propos vendredi. «Il sera avec moi la semaine prochaine, (…) au moins jusqu’au 1er mai», a-t-il glissé hors micro, en marge d’une interview à CNews.

Lors de ce dernier déplacement de campagne à Figeac, le chef de l’État sortant a loué sa relation de travail avec le Catalan. C’est «un homme formidable, engagé et qui a fait un boulot extraordinaire», a-t-il confié à des journalistes. «Depuis deux ans», Jean Castex lui procure du «bonheur», en étant «à la barre» et «dévoué à son pays en temps de crise». Tout en précisant qu’il n’avait «sincèrement pas encore choisi» son successeur.

Cela fait cinq ans que j’accompagne Emmanuel Macron, je suis à sa disposition et je pense qu’il le sait

Les pronostics vont déjà bon train en macronie. Le nom d’Élisabeth Borne, l’actuelle ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, est régulièrement citée. «Cela fait cinq ans que j’accompagne Emmanuel Macron, je suis à sa disposition et je pense qu’il le sait», a-t-elle indiqué la semaine dernière sur Sud Radio. À ce jour, seule une femme a été chef de gouvernement. Édith Cresson, il y a trente et un ans.

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La ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, en rêverait selon plusieurs sources, qui évoquent son activisme en coulisse pour tenter de s’imposer à Matignon. Ce qui laisse perplexes des cadres macronistes qui savent mieux que personne que le président aime surprendre. Les nominations d’Édouard Philippe en 2017 puis de Jean Castex en 2020 avaient été des surprises pour les observateurs.

Un quinquennat propice aux rivalités

Pour l’heure, Emmanuel Macron n’a donné qu’une indication sur le profil de son troisième chef de gouvernement. «Il sera directement chargé de la planification écologique» , a-t-il dit lors d’une réunion publique à Marseille, le 17 avril. Une annonce qui a été saluée par l’eurodéputé Pascal Canfin. «Ce qu’a annoncé Emmanuel Macron, c’est une étape décisive» pour l’écologie, s’est réjoui auprès de L’Obs l’ancien ministre EELV de François Hollande, qui préside aujourd’hui la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen. Un profil qui pourrait donc correspondre à l’élan recherché par le chef de l’État.

D’autres imaginent un retour de l’ancienne ministre LR de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, expatriée aux États-Unis depuis 2017. Éloignée de la vie politique, elle a tout de même signé le mois dernier une tribune dans Le Monde pour promouvoir l’apprentissage des mathématiques chez les jeunes femmes. Très proche du chef de l’État, l’actuel ministre de l’Agriculture Julien Denormandie pourrait être le choix de la confiance et… de l’évidence. Surtout que ce quinquennat, forcément le dernier d’Emmanuel Macron, sera propice aux rivalités entre ceux qui s’imaginent déjà construire leur destin.

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La date d’entrée en fonction du prochain premier ministre n’est pas claire, alors que le premier mandat d’Emmanuel Macron ne s’achèvera formellement que le 13 mai. Pas de précipitation du côté de l’Élysée: «Je prendrai quelques pas de recul», a prévenu le chef de l’État, interrogé par LCI avant le second tour.

Les ministres sortants vont donc devoir patienter alors que nombre d’entre eux espèrent être reconduits dans la prochaine équipe. Tous n’auront pas cette opportunité, puisque le président a fait savoir qu’il voulait poursuivre l’élargissement de sa majorité. Les consultations en ce sens débuteront dans les prochains jours.

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DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

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Le Figaro

Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

Christophe CornevinJean-Marc Leclerc

DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.

Fantomatique lors d’une campagne présidentielle polarisée sur le pouvoir d’achat, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, la sécurité devrait faire son retour en force. D’abord, ce thème demeure l’une des priorités des Français, dont le quotidien est pourri par la délinquance. Ensuite, certains indicateurs du ministère de l’Intérieur ont viré à l’écarlate. Si les cambriolages et les vols de voitures ont chuté respectivement de 25% et 21% lors du précédent quinquennat, le nombre des coups et blessures volontaires a augmenté de 4%, celui des agressions sexuelles s’est envolé de 38% tandis que les atteintes intrafamiliales ont explosé de 64%.

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Si Emmanuel Macron attribue ce dernier chiffre à la «libération de la parole» des victimes, le nouveau mandat présidentiel aura une mission première: se colleter à l’explosion des violences en se mettant davantage à la hauteur de nos concitoyens. «Il faut faire le distinguo entre le macro des grosses affaires et la perception des Français, qui se fait plutôt en mode micro, à l’aune de ce qui se passe en bas de chez eux, glisse une source élyséenne. Le démantèlement d’un petit point de deal au pied d’un immeuble a plus d’effet que la saisie d’une tonne dans les Caraïbes

Un sentiment d’insécurité

En clair, le défi est de travailler sur ce que les techniciens nomment le «dernier kilomètre». Objectif? Rassurer des Français qui, comme l’a révélé fin mars le baromètre sécurité Fiducial/Odoxa pour Le Figaro, éprouvent à 63 % un sentiment d’insécurité.

Place Beauvau, l’heure des grandes manœuvres a sonné. Une loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) a été bouclée. Forte d’un budget de 15 milliards pour moderniser les forces de l’ordre, elle prévoit notamment de créer 200 brigades de gendarmerie dans les campagnes ainsi que des «forces d’actions républicaines» dans les quartiers, pour y casser la spirale des échauffourées et des guets-apens.

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Sur le front du terrorisme, où les services ont déjoué 33 attentats islamistes depuis 2017, la menace reste présente. Diffusé le 17 avril, un communiqué audio de Daech exhorte à reprendre les attaques en Europe en saisissant «l’occasion» du «combat entre croisés», c’est-à-dire la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Le défi majeur de l’immigration

Face à la pression migratoire, l’hôte de l’Élysée doit répondre au défi majeur de l’immigration. Le modèle social français et son discours universaliste attirent. Le ministre de l’Intérieur a estimé le nombre de clandestins sur le territoire national entre «600.000 et 700.000». L’aide médicale d’État (AME, 1 milliard d’euros par an) est allouée à plus de 380.000 illégaux. L’aide aux demandeurs d’asile (ADA, 500 millions d’euros) était versée à 100.000 personnes, avant même la crise ukrainienne. Sans parler des 2 milliards d’euros que coûte l’aide aux mineurs isolés étrangers.

La demande d’asile est dévoyée par les migrants économiques: six sur dix devraient partir. Mais les éloignements sont, d’une manière générale, tenus en échec, avec, au mieux, 16% de clandestins expulsés pour au moins 120.000 obligations de quitter le territoire français signifiées. La présidence française de l’Union est censée permettre d’enclencher enfin les réformes de Schengen et de Dublin pour une meilleure protection des frontières extérieures de l’UE et une plus grande solidarité des pays membres face à la crise migratoire.

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Mais il faudra vaincre les réticences de ceux qui estiment que c’est à la France de se montrer moins attractive. Au reste, les éloignements nécessitent l’accord des pays sources pour reprendre leurs nationaux. Conditionner l’octroi des visas pour entrer en France à une meilleure coopération de leur part peut aider. Faut-il aussi réinstaurer les visas pour les Géorgiens ou les Albanais qui affluent? L’immigration choisie n’a de sens que si l’immigration illégale est jugulée. L’avenir de la politique d’intégration en dépend.

Corse: après les violences, les touristes réticents

REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

Le quartier de la tour Eiffel miné par l’insécurité

RÉCIT - Les riverains dénoncent les maux qui affectent le Champ-de-Mars et l’indifférence de la ville de Paris.

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

L'Humanité

«Les Sans-Dents» : des prolos affreux, sales et mordants

Nos recommandations culturelles

Quatrième long métrage de Pascal Rabaté, « les Sans-Dents » réunit Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et une foule d’acteurs dans une comédie burlesque sans dialogues.

Michaël Mélinard

Une course de godemichés, des frites taillées dans un lanceur de balles de tennis, des patrons de vêtements découpés directement sur le corps d’une vache et une bande de joyeux drilles qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie italienne des années 1970. Avec leur manière de mettre en scène des pauvres sans misérabilisme et de rire avec eux et non pas d’eux, Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli ont trouvé un digne héritier. Pour son quatrième long métrage, Pascal Rabaté, un auteur prolifique de bandes dessinées – « Un ver dans le fruit » (Vent d’Ouest), « les Petits Ruisseaux » (Futuropolis) – mêle dans un cinéma de bric et de broc la trivialité et l’onirisme au burlesque. Les Sans-Dents, c’est un groupe d’anonymes chapardeurs, de sales gosses de toutes les générations dans un territoire entre campagne et périphérie postindustrielle. On ignore d’où ils viennent et ce qui les unit. Ils ne parlent pas puisque le cinéaste a décidé de supprimer tout dialogue intelligible. Le langage passe par des gestes, des onomatopées, des regards ou des borborygmes.

Un pied de nez libertaire

Le récit n’est qu’un prétexte. Il commence par un vol nocturne de caténaires par une équipe qui semble autant vouloir s’amuser que s’approprier les câbles. Un petit coucou aux caméras de surveillance plus tard, la police déclenche une enquête. Mais ce sont surtout les jeux, les défis idiots et les objets originaux fabriqués dans un antre mi-dépotoir, mi-caverne d’Ali Baba que le cinéaste suit avec délectation.

Avec sa poésie clownesque qui le rapproche d’un Pierre Étaix, Pascal Rabaté cherche une voie originale entre Michel Gondry et Albert Dupontel. Son cinéma lorgne aussi le cirque contemporain (Plume et Archaos) avec ces drôles de machines. Il y a une sorte d’éloge de la bidouille, de la récup, un pied de nez libertaire à la société de la performance. Tout n’est pas réussi. Le côté foutoir agace parfois. Mais l’originalité crasse, les acteurs détonnants (Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel pour les plus connus) et, en arrière-plan, le désir de filmer des prolos, si rares à l’écran, prennent le dessus. C’est du cinéma politique qui ne dit pas son nom, un rot indélicat délectable. Ses personnages frappadingues s’accouplent au grand jour à l’arrière d’une vieille bagnole, laissent une poule déféquer sur la table à manger, nourrissent leur poupée gonflable mais surtout s’amusent et profitent de la vie sans donner l’apparence de penser au lendemain.

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L'Humanité

Les VOD de la semaine - « The Velvet underground » de Todd Haynes — « Songs for Drella » de Edward Lachman

Nos recommandations culturelles

Deux documentaires pour tout savoir sur The Velvet Underground, groupe parrainé par Andy Warhol qui a révolutionné le rock à New York dans les années 1960

Vincent Ostria

Plusieurs années après « Velvet Goldmine », sa brillante fiction recréant le phénomène du glam-rock britannique, mouvement musical des années 1970, Todd Haynes revient avec un documentaire sur l’une des sources américaines de ce mouvement, le groupe The Velvet Underground. Lancé dans les années 1960 par le peintre et cinéaste Andy Warhol, le Velvet, dont les figures de proue furent le barde Lou Reed et l’expérimentateur John Cale, révolutionna le genre « en combinant le rhythm’n’blues et Wagner ». Une comparaison hasardeuse de John Cale lui-même, qui donne néanmoins une idée de l’audace dissonante de ce groupe à l’avant-garde du rock, dont des chansons noires et réalistes comme « Heroin » évoquaient les cloaques new-yorkais et la jeunesse dépressive. Pour retracer l’effervescence et la créativité du Velvet, Todd Haynes fait feu de tout bois en recourant aussi bien au split-screen, aux images stroboscopiques, qu’aux collages tous azimuts. Un style agité et fracturé rappelant certains films de Warhol, dont de nombreux extraits figurent dans ce documentaire. Un récit certes chronologique mais à la facture alambiquée, mêlant des témoignages récents, des photos d’époque, et les musiques du Velvet ; un travail de patchwork insensé qui décrit avec lyrisme comment le groupe fit partie d’un plus vaste phénomène artistique new-yorkais, dont Warhol était le centre. Ce qui n’enlève rien au génie des musiciens du Velvet dont les chansons heurtées et dérangeantes eurent une grande influence dix ans après (notamment sur la vague punk).

En complément de ce documentaire, nous en conseillons un autre, « Song for Drella » d’Ed Lachman (chef-opérateur de « The Velvet Underground »), qui est la version filmée en concert (mais sans public) d’un disque enregistré en 1990 par les têtes pensantes du Velvet, Lou Reed et John Cale, en hommage à leur mentor Andy Warhol disparu en 1987. « Songs for Drella » peut être considéré comme un opéra-rock intimiste sur les grandes étapes de la vie de Warhol et sur son rapport avec les membres du Velvet. On ne pouvait pas rêver meilleure célébration de ce créateur polymorphe qui bouleversa l’art de son temps — y compris le rock, par le biais de la bande de Lou Reed, génial chroniqueur de la post-beat-generation.

Vincent Ostria

« Songs for Drella » de Edward Lachman. Etats-Unis, 0 h 57, 1990

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Le Figaro

Sept aliments insoupçonnés qui peuvent faire gonfler le ventre

Yaourts, brocolis, nems… Passage en revue avec une diététicienne et nutritionniste de sept aliments surprenants pouvant provoquer des ballonnements.

On sait que le pain blanc, les crudités ou le café en grande quantité peuvent faire gonfler le ventre, mais il existe d'autres aliments auxquels on ne pense pas et qui ballonnent tout autant. En voici sept décryptés par la diététicienne nutritionniste Alexandra Retion.

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Les bonbons sans sucre

On sait que mâcher un chewing-gum peut favoriser les gonflements à cause de l'air qui rentre dans l'estomac. Ce que l'on ignore, c'est que «la consommation en excès de tous les bonbons à base de polyol (alternative au sucre moins calorique que l'on retrouve dans les friandises dites «sans sucre», NDLR) agit sur le système digestif, ballonne et provoque des dérangements digestifs», met en garde la diététicienne nutritionniste.

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Le brocoli

Riche en vitamines et détenteur de nombreux bienfaits nutritionnels, le brocoli reste une crucifère. Il n'échappe donc pas à une conséquence identique à celle des choux : «il va fermenter dans les intestins et provoquer des gaz», explique Alexandra Retion.

Les fruits

«Si on est sensible des intestins, pratiquement tous les fruits vont faire gonfler le ventre à cause de leur richesse en fibres», indique la diététicienne nutritionniste. Manger un fruit tel que la banane avant une séance de sport n'aura pas forcément cet effet mais si on termine un repas complet contenant des protéines, des féculents et des légumes, la banane peut nous rester sur le ventre.

Les graines de chia

Si elles sont excellentes pour rassasier, et riches en oméga-3 et en sels minéraux, Alexandra Retion constate tout de même auprès de ses patient(e)s qu'elles peuvent malmener le ventre lorsqu'elles sont consommées en grande quantité. "Elles sont très riches en fibres, et mélangées à l'eau dans le corps, elles deviennent visqueuses et fermentent, ce qui peut faire gonfler le ventre", précise la professionnelle.

Certains produits laitiers

Des personnes rencontrent des difficultés lors de la digestion du lactose que l'on retrouve dans les yaourts ou encore dans le lait. «La plupart du temps, quand on a le ventre qui gonfle, c'est que notre corps n'a pas suffisamment d'enzymes lactases pour digérer le lactose», précise la diététicienne nutritionniste. Ce n'est pas le cas du fromage qui ne contient que très peu de l'enzyme en question.

Les produits soufflés

Tout ce qui est soufflé peut provoquer un ballonnement

«Tout ce qui est soufflé peut provoquer un ballonnement», informe Alexandra Retion. Quand on mange une certaine quantité de produits soufflés, tels que le pop-corn ou encore les galettes de riz, l'air que contient l'aliment provoque des gonflements de l'abdomen.

La friture

Frites, merlans frits, beignets, nems... Quand on mange de la friture, on ingère du gras cuit à haute température et transformé. «Cela peut bloquer notre transit vu qu'il n'y a pas de fibre et beaucoup de graisses, et engendrer un ballonnement», renseigne la spécialiste.

Faut-il éviter de boire de l'eau en mangeant ?

On a coutume de dire qu'il vaut mieux s'hydrater avant ou après le repas, pour éviter de compliquer la digestion. Mythe ou réalité ? On fait le point avec un médecin nutritionniste et un gastro-entérologue.

Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : «Je ne suis plus le candidat d'un camp mais le président de tous», lance Emmanuel Macron

Arthur Berdah

Réélu, le chef de l'État a promis d'apporter «une réponse» à «la colère et aux désaccords» à ceux qui ont «choisi aujourd'hui l'extrême droite».

La marche du Louvre avait été solitaire. Celle du Champ-de-Mars a été collective. Entouré de son épouse Brigitte Macron et d'une vingtaine d'enfants, Emmanuel Macron a longuement fendu la foule et remercié ses équipes et ses soutiens avant de monter seul sur scène. «Merci !», a-t-il répété à plusieurs reprises, sur l'estrade installée au pied de la Tour Eiffel. Réélu ce dimanche 24 avril au soir, au terme du second tour de l'élection présidentielle de 2022, le chef de l'État s'est félicité de voir son «projet pour une France plus indépendante (et) une Europe plus forte» être placé en tête, pour «continuer d'assurer les progrès de chacun, libérer la création, innover dans notre pays, et faire de la France une grande nation écologique».

» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur le second tour de l'élection présidentielle 2022

» GRAND RÉCIT - Emmanuel Macron poursuit sa marche et s’ancre dans l’Histoire

Crédité de 58,54% des suffrages, selon les résultats complets, mais pas encore définitifs, du ministère de l'Intérieur, le président de la République a relevé que «nombre de nos compatriotes» qui l'ont plébiscité ne l'ont pas fait pour «soutenir les idées (qu'il) porte» mais «pour faire barrage à l'extrême droite». «J'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir», a-t-il lancé, se disant «dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République, et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines». «Je pense aussi à nos compatriotes qui se sont abstenus», a-t-il ajouté, alors que la participation frôle son plus bas historique, avec moins de 72%. «Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous nous devons aussi de répondre», a-t-il concédé.

«L'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années “de mieux”»

Enfin, Emmanuel Macron a exprimé une «pensée» pour les quelque 41,46% d'électeurs «qui ont voté pour Madame Le Pen», dont il «sait la déception ce soir». «Ne sifflez personne, depuis le début je vous ai demandé de ne jamais siffler», a-t-il exhorté, alors que des huées se faisaient entendre chez les quelque 3000 sympathisants présents face à lui. «Dès à présent, je ne suis plus le candidat d'un camp, mais le président de toutes et tous», a-t-il souligné, promettant d'apporter «une réponse» à «la colère et aux désaccords» des quelque 13 millions d'électeurs qui ont «choisi aujourd'hui l'extrême droite». «Ce sera ma responsabilité, et celle de ceux qui m'entourent», a-t-il prévenu, comme pour se projeter vers les législatives.

Sans renouveler son souhait d'instaurer la proportionnelle pour rendre l'Assemblée nationale plus représentative, Emmanuel Macron s'est projeté dans une «ère nouvelle qui ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève, mais l'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays et de notre jeunesse». Une «ambition bienveillante», qui supposera de «veiller chaque jour au respect de chacun», de «continuer à œuvrer pour une société plus juste et plus égalitaire». «Il faudra être fort, mais nul ne sera laissé au bord du chemin», a-t-il conclu, avant de rappeler son amour «si profond et si intense» de la France, qu'il est «si fier de servir à nouveau».

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Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : la carte de France de l'écart entre Macron et Le Pen

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Comme au premier tour, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête dans l'ouest de la France. De son côté, Marine Le Pen a remporté davantage de suffrages dans de nombreuses communes du nord-est et des Antilles.

Emmanuel Macron a été réélu dimanche pour un nouveau mandat à la présidence de la République avec environ 58% des voix face à Marine Le Pen (environ 42%). Une victoire tempérée par le score inédit de la droite nationaliste et par une abstention élevée (28%). Le président réélu Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu'il n'était «plus le candidat d'un camp mais le président de tous».

La carte que Le Figaro vous propose sera mise à jour tout au long de la soirée et de la nuit, avec les données transmises par le ministère de l'Intérieur. Elle permet de visualiser l'écart, commune par commune, entre les deux candidats. Plus la carte vire à l'orange et plus le score d'Emmanuel Macron est élevé. Comme au premier tour il président réélu est arrivé largement en tête dans l'ouest de la France. À l'inverse, plus la carte est violette, et plus les communes ont voté en faveur de Marine Le Pen. La candidate a remporté davantage de suffrages dans de nombreuses communes du nord-est et des Antilles.

Présidentielle 2022 : la carte de France de l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Donné de longue date favori à sa propre succession, Emmanuel Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Il est aussi le troisième président de la Vème République à effectuer un deuxième mandat après François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007).

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Marine Le Pen, elle, améliore d'environ huit points son score de 2017, où elle avait recueilli 33,9% des voix. La candidate du RN arrive en particulier largement en tête aux Antilles et en Guyane.

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

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Le Figaro

Carte : l'évolution des scores de Macron et de Le Pen entre 2017 et 2022

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Avec près de 42% des voix, Marine Le Pen estime que son résultat représente «une éclatante victoire». Elle s'impose aux Antilles, là où Emmanuel Macron avait largement gagné en 2017.

Emmanuel Macron, président sortant peut se prévaloir d'une victoire nette (de 57,6% à 58,5% selon les estimations) et d'une première historique sous la Vème République hors période de cohabitation. Toutefois, le président élu pour un nouveau mandat de 5 ans devra savoir composer s'il veut préserver l'unité d'un pays coupé en deux et où les extrêmes ont gagné du terrain. Les législatives en juin pourraient encore accentuer cette fracture du fait du mode de scrutin majoritaire avec des extrêmes sous-représentés et les partis LR et PS, toujours bien implantés localement, surreprésentés. Le choix de son futur premier ministre sera aussi très important pour mener à bien les réformes que le président entend mener.

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Marine Le Pen, battue dimanche au second tour de l'élection présidentielle avec environ 42% des suffrages, a d'ailleurs estimé que son score était «une éclatante victoire». «Les idées que nous représentons arrivent à des sommets (...) Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire», a-t-elle déclaré depuis son QG électoral, peu après la publication des résultats. «Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps», a-t-elle ajouté.

Présidentielle 2022 : la carte de la variation des scores entre 2017 et 2022 entre Emmnauel Macron et Marine Le Pen

Large victoire de Marine Le Pen aux Antilles

Aux Antilles, la candidate du Rassemblement national arrive nettement en tête du second tour de l'élection présidentielle, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur. En Martinique, Marine Le Pen récolte 60 % des suffrages, contre 39,1 % pour Emmanuel Macron. Une large défaite pour le candidat de LREM qui était arrivé largement en tête (77,55 %) dans ce territoire ultramarin en 2017.

La progression de la candidate du RN est encore plus nette en Guadeloupe. Marine Le Pen, qui y a effectué un voyage il y a un mois, a récolté 69,6 % des voix des Guadeloupéens. Elle avait recueilli moins d'un quart de leurs suffrages au second tour de l'élection présidentielle de 2017.

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Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

«L'abstention reste le composant le plus difficile à déceler», indiquait récemment au Figaro Frédéric Dabi, directeur général opinion de l'Ifop. Selon le ministère de l'Intérieur, l'abstention atteint 28,01%, soit 2,57 points de plus qu'en 2017 (25,44%). Ce sont donc environ 14 millions d'électeurs qui ont refusé de départager les deux finalistes, soit un million de plus que les abstentionnistes du 10 avril (12,8 millions). «C'est une abstention extrêmement forte, et la tendance observée à la dernière élection présidentielle, qui était une exception sous la Ve République, se confirme, beaucoup de Français n'ont pas voulu participer à ce débat de second tour», souligne encore le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).

Présidentielle 2022 : la carte de l'abstention au second tour

Les résultats présentés sur notre carte sont actualisés en temps réel.

Ce chiffre marque toutefois un recul par rapport au deuxième tour des scrutins de 2012 (30,66%) et 2007 (34,11%), et tutoie celui de 2002 (26,19%), quand Jean-Marie Le Pen (FN) affrontait Jacques Chirac (RPR). Le record d'abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%, lors de la victoire de Georges Pompidou face à Alain Poher. À l'époque, les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au 1er tour, Jacques Duclos, massivement refusé de choisir entre «bonnet blanc et blanc bonnet» (Georges Pompidou et Alain Poher).

Carte présidentielle 2022 : hausse de l'abstention entre les deux tours

La menace de la grève des urnes, les deux finalistes de la Présidentielle 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'avaient bien en tête. Surtout depuis le soir du premier tour, le 10 avril, qui a vu le président sortant arriver en tête des suffrages exprimés (27,85 %), devant la candidate du Rassemblement national (23,15 %) et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (21,95 %). Lors du premier tour, l'abstention s'était élevée à 26,31 %.

Alors que les trois zones scolaires sont cette fois-ci en vacances, le taux de participation à midi s'élevait à 26,41%, soit près de deux points de moins qu'en 2017 (28,23%), lors de la première édition du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

À 17 heures, la participation s'élevait à 63,2 %, selon le ministère de l'Intérieur. C'est presque deux points de moins par rapport à la participation enregistrée à la même heure lors du premier tour (65 %). Par rapport au second tour de l'élection de 2017, le score marque également un recul de deux points (65,3 %).

Présidentielle 2022 : la carte du vote blanc et du vote nul

Certains électeurs n'ont pas voulu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Toutefois petite consolation : le record des bulletins blancs et nuls de 2017, plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls du second tour de 2017, n'est pas égalé. En 2017, les bulletins blancs et nuls avaient atteint 11,47 % des votants. Un niveau deux fois plus élevé qu'en 2012 (5,82 %).

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

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Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Et maintenant, il faut agir»

Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.

En apparence, c’est une apothéose. À 44 ans, Emmanuel Macron fait une entrée triomphale dans le club très fermé des présidents de la Ve République élus pour un second mandat. Mieux encore: seul de son espèce (si l’on met de côté le général de Gaulle, qui, la première fois, n’avait pas été désigné au suffrage universel direct), il accomplit cet exploit sans avoir à passer par la case cohabitation. Chapeau, l’artiste! Après ce quinquennat «maudit» - les «gilets jaunes», Samuel Paty, Notre-Dame, le Covid, l’Ukraine… -, la performance n’est pas mince. Pour un «amateur», elle est même époustouflante. Marine Le Pen sèchement battue, la gauche en miettes, la droite en charpie. Jean-Luc Mélenchon qui remâche sa colère, Éric Zemmour, sa déception.

Alors qu’on voit mal désormais comment la victoire, aux législatives, pourrait lui échapper, Emmanuel Macron semble avoir toutes les cartes dans son jeu. Son parti lui doit tout, ses amis n’existent que par lui. Il est libre de choisir qui il veut pour Matignon, de nommer qui bon lui semble au gouvernement. Il règne sans partage, il plane sur les eaux, il n’a jamais été aussi puissant…

Voilà, en tout cas, pour les apparences… dont chacun voit bien qu’elles n’ont qu’un lointain rapport avec la réalité. Car, en vérité, la statue de marbre est un géant aux pieds d’argile. Emmanuel Macron le sait bien, qui, dès dimanche soir, a ostensiblement affiché son souci de «rassemblement»: à l’heure de son triomphe, il n’a jamais été si vulnérable. Non seulement il ne bénéficiera d’aucun état de grâce, mais les ennuis n’attendront pas le jour de son intronisation pour s’abattre sur lui.

Faisons d’emblée justice d’un mauvais procès: sa légitimité n’est pas en cause. Quand le peuple a parlé, il a parlé. Mais l’on peut fort bien être légitime et fragile à la fois. Élu par l’effet d’un rejet davantage que pour son projet, vainqueur au terme d’une campagne escamotée, sans allant ni élan, Emmanuel Macron n’est porté par aucun enthousiasme populaire. Il ne peut se targuer d’aucune adhésion majoritaire à son programme ou à sa personne. Au contraire: lui, le séducteur, qui aime tant plaire et être aimé, fait l’objet dans de larges pans de l’opinion d’une hostilité, parfois d’une haine, dont l’intensité laisse pantois.

La réalité, c’est aussi que son assise politique est étroite. Les soutiens innombrables qui, de Sarkozy à Hollande, lui font un cortège flatteur, tous ces ralliements intéressés, ces conversions opportunes, ne doivent pas faire illusion. La «grande force centrale» qu’il imagine pour le soutenir va très probablement gagner les élections législatives, mais qui peut croire à la réalité de son ancrage populaire?

Dans les profondeurs du pays, la proportion de Français qui soutiennent Emmanuel Macron pour lui-même et sans réserve n’a guère progressé depuis 2017: entre un gros quart et un petit tiers de l’électorat. Ce n’est pas rien. Cela permet de remporter les élections dans le cadre institutionnel de la Ve République - surtout quand les deux autres tiers ne peuvent, par nature, trouver un terrain d’entente dans les urnes. Mais c’est bien peu - on l’a vu avec les «gilets jaunes» - lorsque vient l’adversité et qu’il faut, au quotidien, résister aux assauts conjugués des mécontents.

Elle est bien là, en effet, cette configuration nouvelle qui signe l’échec du quinquennat précédent en même temps qu’elle dessine, pour l’avenir, un vrai danger. En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à «tout faire» pour qu’il n’y ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes». Aujourd’hui, près de six Français sur dix votent pour des partis que l’on qualifiera au choix d’extrémistes, de populistes, d’antisystème ou de protestataires, mais qui ont en commun d’être le produit d’une colère sociale qui demain pourrait trouver des voies moins pacifiques pour se manifester. Le «Marcheur» qui voulait tant supprimer l’ancien clivage droite-gauche a si bien réussi qu’entre lui et ces extrêmes il n’y a quasiment plus rien! Conséquence: le bloc central sur lequel il prétend s’appuyer ressemble furieusement à une citadelle assiégée. Aisée, urbaine, diplômée, plus âgée qu’hier (les «gilets jaunes», le Covid et l’Ukraine sont passés par là) la «France de Macron», dans son homogénéité sociale, dessine en creux le portrait d’un pays plus fracturé que jamais: entre les riches et les pauvres, les «boomers» et les jeunes, les diplômés et ceux qui ne le sont pas, les habitants des grandes métropoles urbaines et le reste du pays…

Victoire à la Pyrrhus: la droite, la gauche, les médiations partisanes et syndicales avaient sans doute bien des défauts, mais elles avaient aussi le mérite d’inscrire les revendications particulières dans une perspective collective, d’offrir aux différends politiques un mode de résolution démocratique. Maintenant qu’elles ont disparu, cette France en miettes est renvoyée à la réalité brutale, «postpolitique», d’une nouvelle lutte des classes, d’un affrontement des générations, des origines et des identités, par nature étrangers à tout compromis. Cette France-là, dont la crise des «gilets jaunes» a montré combien elle était rétive, éruptive, colérique, est désormais à la merci de la moindre étincelle, disponible pour toutes les révoltes et les protestations. On ne peut que souhaiter bonne chance à Emmanuel Macron, à qui revient la charge, pour cinq ans encore, de la gouverner!

Car la nécessité n’a jamais été aussi grande de réformer notre pays! De l’état calamiteux de nos finances publiques au grand délabrement de notre appareil industriel, des conséquences multiples d’une immigration hors de contrôle à la faillite de notre système éducatif, sans oublier la grande misère de l’hôpital ou de la justice, la liste des maux qui nous accablent est tellement connue qu’on a scrupule, une fois encore, à en entonner la litanie. Sans doute trop occupés l’un et l’autre à chanter la sérénade de la dépense sociale sous les fenêtres de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, durant cet étrange entre-deux-tours, ont soigneusement évité d’aborder les sujets qui fâchent (les électeurs). Mais la dure réalité économique, qu’aggravent encore les conséquences de la crise ukrainienne, ne va pas attendre pour se rappeler au bon souvenir du président réélu. Maintenant que le «péril Le Pen» est passé, nos partenaires européens «frugaux» (les Allemands, surtout, qui s’inquiètent à juste titre du retour de l’inflation) ne vont pas supporter longtemps nos fantaisies financières. Gare à la hausse des taux d’intérêt! L’argent gratuit, c’est fini. La fête du «quoi qu’il en coûte» est terminée.

Pour le prochain gouvernement, la tenaille budgétaire est périlleuse: sur fond de ralentissement de la croissance, il va devoir lancer des réformes difficiles pour donner des gages à nos voisins, dégager des économies impopulaires pour rassurer les marchés financiers et, «en même temps», engager les dépenses d’investissements énergétiques et militaires rendues nécessaires par la situation internationale nouvelle. Autant dire qu’il ne restera pas grand-chose pour financer les promesses électorales qu’Emmanuel Macron a généreusement prodigué depuis quinze jours! Ajoutons à cela les tensions sociales qu’un retour de l’inflation ne manquera pas de créer dans les entreprises, ainsi que ses conséquences sur l’état d’esprit des retraités, qui sont désormais le cœur de l’électorat Macron, et l’on aura une vague idée de la situation aussi inextricable qu’explosive dans laquelle peut très vite se retrouver la nouvelle équipe. Il va falloir beaucoup de courage au nouveau président pour ne pas baisser les bras.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les reculs en rafale qu’il vient de concéder pour amadouer (avec plus ou moins de réussite) les amis de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas de bon augure. Qu’il s’agisse de l’âge de départ à la retraite, dont soudain on ne sait plus très bien s’il est ou non repoussé à 65 ans ; du fameux «travailler plus pour gagner plus» proposé aux enseignants qui se transforme miraculeusement en «revalorisation sans contrepartie» ; de la volte-face sur le voile islamique, curieusement considéré comme une manifestation de féminisme ; ou de l’éloge tous azimuts de la planification, l’entre-deux-tours aura été marqué par une série de tête-à-queue électoraux particulièrement spectaculaires. Il ne faudrait pas qu’ils nous entraînent dans le fossé…

Non pas que l’on craigne qu’Emmanuel Macron place son nouveau quinquennat sous le signe du chavezo-castrisme, qui n’est pas précisément son genre de beauté. Mais, outre qu’il lui faudra demain gérer la frustration de tous ceux à qui il aura raconté de belles histoires pour gagner l’élection, cette propension à dire à chacun ce qu’il veut entendre, à noyer le poisson, à dissimuler ses reculs dans les méandres du «en même temps» semble dessiner une pente inquiétante, qui fut fatale au second mandat de Jacques Chirac: celle de l’apaisement par principe, du consensus à tout prix et, pour finir, de l’inaction.

Or c’est tout le contraire dont la France a besoin! L’égalité femmes-hommes et le combat contre le harcèlement scolaire sont certes des objectifs éminemment utiles et respectables, comme le furent en leur temps la lutte contre le cancer ou la campagne contre les accidents de la route érigées en «grandes causes nationales» par Chirac, mais la gravité de la situation appelle des réponses d’une autre dimension.

Réconcilier, oui ; rassembler, bien sûr ; recoudre, évidemment, mais dans la dynamique, pas dans l’immobilisme, qui n’a pour effet que d’aggraver tous les maux. La France a besoin de courage pour remettre en ordre ses finances publiques et engager l’indispensable réforme de l’État. La France a besoin d’audace pour reconstruire l’école et réinventer l’hôpital. La France a besoin d’imagination pour reconquérir le peuple, qui ne se reconnaît plus dans le fonctionnement de ses institutions. La France a besoin de détermination pour rétablir la sécurité, lutter contre le communautarisme islamique et l’immigration incontrôlée. Elle ne peut pas se payer le luxe de cinq années de bavardages et de procrastination.

Car il n’y a pas que le précédent Chirac: à la vérité, aucun des trois seconds mandats que la Ve République a connus (de Gaulle 1965, Mitterrand 1988, Chirac 2002) n’a laissé dans les mémoires une trace impérissable. Tous trois se sont mal terminés. Il appartient à Emmanuel Macron de faire la preuve qu’il peut conjurer cette malédiction.

Moment de vérité. Si le président réélu, qui n’a rien à perdre puisqu’il ne peut plus se représenter, fait le choix de la réforme et du courage, il pourra compter sur le soutien de tous ceux, plus nombreux qu’on ne le croit dans la société et la classe politique, qui font passer le destin de la France avant les querelles de boutique et les intérêts particuliers. Demain comme hier, Le Figaro sera de ceux-là. Mais si, à l’inverse, il se réfugie dans l’inaction et l’ambiguïté, il y a fort à craindre que ce second quinquennat entamé sous le signe de l’inquiétude démocratique finisse, comme les autres, dans la déconfiture et le chaos.

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

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El País (ESP)

SANS TITRE

La gastronomía nos ha dado auténticos iconos que perdurarán toda la vida en nuestro imaginario de comidas y celebraciones familiares: aquí va un nuevo homenaje a la comida viejuna; ese plato que prepararía Norma Duval en televisión para darle a probar a Jesús Gil. En este caso rescatamos el cóctel de langostinos con aguacate, y le damos una vuelta para incorporarlo a nuestro recetario del siglo XXI.

Para hacerlo sin abrir la caja de Pandora y así evitar que vuelvan del túnel del tiempo otras cosas como el palmito en las ensaladas, vamos a modificarlo ligeramente. ¡No más langostinos recocidos!, los nuestros se harán en ceviche con zumo de lima. Para acompañarlo añadiremos tomates cherry, cilantro, cebolla morada picada y, si apetece, un ligero toque picante por parte de los jalapeños. La mayonesa o salsa rosa queda desterrada de nuestro ceviche: en su lugar, usaremos el propio aguacate -aplastado- como base untuosa. No nos pondremos excesivamente complicados buscando el toque crujiente: unos pocos granos de maíz tostado -los kikos de toda la vida- salvarán la situación con nota.

Cosas a vigilar en la noche de gala de presentación de nuestro modernizado cóctel de langostinos: el tiempo de cocción en el zumo de lima. Desde que ponemos los langostinos a marinar, no deberían pasar más de 15 minutos si no queremos una textura un tanto desagradable. Por supuesto, que los langostinos estén bien frescos, por favor. Sobre el aguacate, soy de los que piensan que está mejor de un día para otro, por lo que podéis dejarlo aplastado y aliñado unas horas antes (o el día anterior) si lo cubrís muy bien con papel film bien presionado, evitando al máximo que tenga contacto con el aire. Dicho esto, no hay más complicación en este plato.

Dificultad

Que no te arrastren a la época dorada de la Costa del Sol

Ingredientes

Para 2 personas como primero o 4 como aperitivo

  • 2 aguacates
  • 8 langostinos crudos pelados
  • 6 tomates cherry
  • 6 tallos de cilantro (con sus hojas)
  • Media cebolla morada grande
  • 1 diente de ajo
  • El zumo de 2 limas
  • La ralladura de una lima
  • 1 jalapeño en rodajas (opcional)
  • 2 cucharadas de maíz frito (kikos)
  • 1 cucharadita de aceite de oliva
  • ½ cucharadita de pimienta molida
  • ½ cucharadita de sal

Preparación

  1. Pelar y limpiar los langostinos quitándoles el intestino. Cortar cada uno en tres trozos.

  2. Marinar los langostinos con el zumo de dos limas y la ralladura de una de ellas durante 10 minutos.

  3. Picar la cebolla morada, el ajo y el cilantro. Cortar en cuartos los tomates y el jalapeño en rodajas. Añadir a los langostinos y mezclar bien con aceite de oliva, sal y pimienta.

  4. Cortar los aguacates por la mitad -conservando sus cáscaras-, quitar la semilla y extraer la carne. Aplastarla con un tenedor y una pizca de sal.

  5. Rellenar las cáscaras de los aguacates con su carne machacada. Servir encima los langostinos acevichados con el resto de verduras. Añadir los kikos un poco aplastados por encima y servir.

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Le Figaro

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À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Comptes bancaires bloqués, insultes, vandalisme... Le quotidien des Russes de France

Angélique Négroni

TÉMOIGNAGES - Beaucoup se sentent mis au ban de la société, et vivent la situation avec un malaise grandissant.

Après la paralysie de leur vie quotidienne, l’action en justice. Parmi les milliers de Russes qui ont eu leurs comptes bancaires bloqués en France, plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de déposer plainte pour discrimination. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ces derniers ont eu la surprise de ne plus recevoir aucun versement. Ni salaires, ni remboursements, ni aides sociales ne leur ont été versés, les empêchant de faire face aux dépenses courantes. Leur tort selon eux: être Russe ou porter un nom à consonance slave.

Après avoir acquis la nationalité française il y a deux ans, Olga (*), aujourd’hui directrice juridique dans un groupe international américain, s’est retrouvée au pied du mur, sans même pouvoir faire des virements de compte à compte. «J’ai tout d’abord pensé à un bug», se souvient-elle.

Mise au ban

En réalité, dans le cadre des sanctions économiques infligées aux ressortissants russes proches du Kremlin, les établissements bancaires ont pour instruction de vérifier à qui ils ont affaire et doivent surveiller les mouvements de fonds. Dans cet objectif, les opérations dites «au crédit» sont alors filtrées - autrement dit bloquées - le temps de réaliser des contrôles à partir des documents réclamés auprès des clients de la banque. Les passeports ou les titres de séjour sont notamment demandés. Nous sommes conscients que l’application de ces mesures et des vérifications complémentaires ont pu être contraignantes pour nos clients , souligne la Société générale en précisant ne plus repérer à ce jour de difficulté sur aucun compte de ses clients.

À lire aussi«On m’a dit que mes virements étaient bloqués parce que j’étais Russe»

Quinze jours après l’invasion de l’Ukraine, Olga avait bien remis, à la demande de son conseiller, la photocopie de sa carte d’identité. «Sans que l’on me dise d’ailleurs les vraies raisons, seulement en invoquant une remise à jour de documents. Mais, malgré la communication de la pièce exigée, mon compte a été bloqué», se désole-t-elle. Une situation qui se renouvellera trois fois, après de brefs retours à la normale. «Pendant un temps, je n’ai pas pu toucher mon salaire», souligne-t-elle. Une claque pour cette femme de 37 ans, mariée à un Français, qui s’est soudain sentie mise au ban de la société.

Un malaise grandissant

Le même sentiment a étreint Maria, elle que l’on appelait «la Parisienne» dans ses années adolescentes, «tellement j’avais envie de quitter Moscou pour vivre à Paris», se souvient-elle. Cette femme de 26 ans a dû faire face à des tracas financiers. Seule en France depuis six ans, cette jeune autoentrepreneuse s’est retrouvée avec seulement 30 euros en poche, obligée de quémander de l’aide à son entourage professionnel. Anna a dû, quant à elle, accepter de se faire nourrir durant plusieurs jours par des amis. En région parisienne depuis dix ans, cette spécialiste dans le conseil numérique a également vu ses comptes bloqués à plusieurs reprises. Au sein de cette communauté, le dépit domine. La France s’en prend injustement, selon elle, à de simples citoyens sans histoire. «On n’est pas des oligarques!», s’agace Anna.

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Saisi par ces victimes pour étudier la possibilité de déposer une plainte pénale pour discrimination, le cabinet Cartier Meyniel Schneller critique les méthodes bancaires utilisées.«On ne remet pas en cause le principe que certaines vérifications soient menées, compte tenu du dispositif réglementaire adopté par le Conseil de l’Union européenne, mais la nature arbitraire et le caractère discriminatoire de leur mise en application», souligne Me Alexandre Meyniel. Pour lui, «ce qui est contestable, c’est que l’on bloque des comptes avant même de prévenir les parties intéressées que des contrôles sont en cours. On devrait d’abord informer, puis vérifier, et seulement ensuite prendre les mesures de restriction qui s’imposent, dans l’hypothèse où ces ressortissants russes entreraient dans le champ d’application du régime des sanctions mis en place par les instances européennes».

Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe

Me Marie-Laure Cartier renchérit: «On a le sentiment que les établissements bancaires font preuve d’un zèle démesuré quant à la mise en œuvre des outils de conformité permettant l’application de la nouvelle réglementation européenne en matière de sanction, avec à la clé de graves conséquences pour les personnes qui les subissent et qui ne sont en aucun cas des oligarques. Aujourd’hui encore, le problème perdure.

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Outre ce problème avec les banques, la communauté russe vit en France avec un malaise grandissant: les agressions verbales et les actes de vandalisme contre elle se multiplient. Les voitures immatriculées en Russie sont notamment peinturlurées en jaune et bleu, aux couleurs de l’Ukraine. «Les automobilistes recouvrent de chatterton le drapeau de leur pays figurant sur la plaque», raconte un témoin. Portant un nom slave, une responsable de communication a reçu sur sa boîte mail diverses injures. À l’instar de la maison de la Russie, à Nice, sur son répondeur: «Foutez le camp! Tous de la mafia! Crevez!»

Andrey Eliseev, le recteur de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de la ville, n’a pas davantage été épargné. Il a reçu des menaces de mort, par courrier, et a déposé plainte.  La russophobie ne sert à rien et peut avoir pour effet d’augmenter les soutiens en faveur de Poutine», dit-il en regrettant que ce climat malsain s’invite aussi dans les cours de récréation. «”Dis maman, pourquoi les gens sont tous méchants en Russie?” Voilà ce que m’a demandé mon enfant en rentrant de l’école… , se désole Irina. Autre gêne pour Olga: «Maintenant, lorsqu’on me dit que j’ai un joli accent, j’ai l’angoisse de dire que je suis Russe.»

(*) Le prénom a été modifié.

À VOIR AUSSI - L’Allemagne saisit le yacht de l’oligarque russe Alicher Ousmanov

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

L'Humanité

Olivia Ruiz célèbre avec force et dignité les exilés

Nos recommandations culturelles

Musique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.

Fara C.

Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.

En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »

La résonance des scènes d'exil

« Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »

Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate

Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.

Musique. Marion Rampal « chante la langue des cœurs coulés »

La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).

Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…

Le corps s’insurge ou exulte

La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.

Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique
Le Figaro

Cet hôtel parisien gagne 3 étages grâce à une surélévation

Actualité

EN IMAGES - Comment créer une extension et offrir 45 chambres au lieu de 30 en plein cœur de Paris? Par une extension de 800 mètres carrés en hauteur et en sous-sol.

Par Marine Richard

Mis à jour le 25/04/22, 04:00

Publié le 25/04/22, 04:00

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De l’extérieur du 89 rue Fondary, dans le 15e arrondissement de Paris, la surélévation de l’hôtel qui appartient au groupe Orso est quasi invisible. Et pourtant, sur cette parcelle de 371 m² s’élève à présent un édifice de presque 1700 m². Il y a encore deux ans, l’Hôtel Wallace mesurait 900 m² et disposait de 30 chambres. Aujourd’hui, 800 m² supplémentaires ont été ajoutés, 470 en étages et 320 en sous-sol, par l’agence Silvio d’Ascia Architecture et l’hôtel compte 15 chambres supplémentaires. Une terrasse sur le toit de 70 m², que l’on ne devine pas depuis la rue, vient coiffer l’édifice, côté cour, avec vue sur la Tour Eiffel. «Il ne s’agit pas d’un projet criant mais discret pour construire la ville sur la ville», explique l’architecte Silvio d’Ascia.

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«La surélévation étant surtout visible à l’arrière du bâtiment, il a été moins difficile d’obtenir un avis favorable de l’ABF (architecte des bâtiments de France NDLR)», explique la chef de projet Giulia Perino. L’ABF veille en effet à la conservation des monuments et des perspectives.

«Cette dent creuse typiquement parisienne était l’occasion parfaite pour réaliser une surélévation», poursuit Giulia Perino. Pour assurer une continuité avec l’architecture faubourienne du quartier aux proportions peu élevées, qui se présente à la manière d’un rez-de-chaussée avec un ou deux niveaux et une toiture en zinc, la surélévation en quatre niveaux revêt un habillage en zinc pré-patiné couleur bleu nuit. L’extension apparaît donc comme un élément naturel, offrant la sensation de couronner l’édifice depuis sa création. La façade sur rue est désormais haute de 15.50 m contre 7.50 m avant surélévation.

Le sous-sol qui est le cœur de l’hôtel n’offre pas l’image d’une cave renfermée mais au contraire d’un espace lumineux organisé autour d’une cour intérieure. Cette dernière est surmontée d’une verrière qui éclaire d’une lumière zénithale la salle du petit-déjeuner et le lounge bar. Une petite salle de fitness et une terrasse de 12 m² parviennent même à se glisser dans ce lieu cosy. Parmi les 45 chambres, une suite de 28 m², au dernier étage, offre une vue panoramique sur la rue Fondary et est dotée d’un balcon filant, un vrai «palace», comme le qualifie la directrice de l’hôtel, Stéphanie Billat.

«Quand on pense à la valeur du mètre carré à Paris, on s’y retrouve», assure l’architecte lorsqu’il évoque le coût du projet, 5 millions d’euros, soit 6250 euros pour les 800 m² supplémentaires. Et en effet, le prix au mètre carré dans le 15e arrondissement de Paris est de 11.292 € en avril 2022, soit une augmentation de 22% en 5 ans.

Silvio d’Ascia a déjà procédé à des surélévations mais pour des logements de particuliers, à l’image de la rénovation d’un immeuble de logements rue Poussin, dans le 16e arrondissement de Paris, pour un client privé. Les grandes baies vitrées coulissantes entourées d’un bardage en zinc soulignaient cette surélévation. De même, l’exploitation des combles d’un ensemble immobilier rue Lecourbe, dans le 15e, a permis de créer une autre surélévation.

Le Figaro

Quand la peinture fait baisser la température des bâtiments

Actualité

À l’horizon 2050, la température moyenne en France devrait augmenter de 2 degrés. La peinture blanche serait une solution pour rafraîchir les bâtiments.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 25/04/22, 04:00

Publié le 25/04/22, 04:00

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«Si on revient à l’Antiquité, les Grecs peignaient les maisons avec de la chaux blanche», rappelle Michel Rouault, dirigeant de Solar-Paint. Cette PME toulousaine a mis au point une peinture blanche biosourcée, Solarcoat, produite en France et commercialisée depuis le début de l’année, qui réduirait la chaleur des bâtiments commerciaux et industriels, inspiré des pays méditerranéens. Cette idée n’est pas nouvelle puisque à New York, aux États-Unis, des toits d’hôpitaux ont été repeints en blanc, par exemple, de même que des centres commerciaux à l’image de 75% des supermarchés Walmart.

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«Le revêtement bitumeux, noir, absorbe la chaleur et augmente la température intérieure des bâtiments, il faut donc compenser par de la climatisation», déplore Michel Rouault. Solarcoat, avec son taux de réflectivité de plus de 92%, permettrait de faire baisser la température de 5 degrés en moyenne à l’intérieur des locaux et d’économiser 15% de la consommation énergétique des bâtiments. Cette peinture éviterait donc le recours à des systèmes de climatisation, plus onéreux.

Même principe pour Cool Roof de la société orléanaise Covalba qui promet une facture d’électricité moins salée (-40%), ce qui permettrait de faire face à la flambée des prix de l’énergie. «Moins coûteuses que les travaux d’isolation traditionnelle, les solutions Cool Roof permettent l’obtention de gains thermiques», promet Covalba. Les industries agroalimentaires et pharmaceutiques notamment stockent des produits qui imposent des températures précises. «Notre solution est une aide efficace au maintien de la consigne de température, notamment en saison chaude», assure l’entreprise.

Une durée de vie de 20 ans

De même, cette peinture aiderait à respecter la chaîne du froid dans les supermarchés comme Leclerc, Carrefour ou Intermarché, utilisateurs de Solarcoat. «Un magasin Leclerc à Perpignan dont la surface de toit est de 14.000 m² a vu sa température passer de 37 à 20 degrés», assure Michel Rouault. La durée de vie minimum de cette peinture de toit blanche serait de 20 ans et les utilisateurs bénéficient d’une garantie décennale. Côté budget, il faut compter entre 15 et 18 € du mètre carré, en fonction de la complexité des toits.

Une solution que l’on pourrait étendre aux particuliers? «Si une personne a un toit plat, il est possible de le peindre en blanc. Avec un autre type de toiture, c’est plus compliqué», explique Michel Rouault. Toutefois, le laboratoire de recherche de l’université de Berkeley en Californie estimait en 2019 que ce procédé écologique en été conduit à une augmentation du chauffage en hiver, la toiture n’absorbant plus l’énergie du soleil.

Le Figaro

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

Jean Sévillia

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

En 2017, une Autrichienne confiait à un professeur de l’université de Linz 31 lettres adressées à son arrière-grand-père par Alois Hitler, le père du Führer. Ces missives retrouvées permirent à l’historien, avec d’autres sources, d’écrire un livre (1). Cette biographie du père d’Adolf Hitler vise à éclairer l’enfance de ce dernier, en montrant en quoi le caractère du futur dictateur a été façonné par sa famille.

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De fait, Alois Hitler était un père violent, autoritaire et inflexible, prédispositions qui ont pu influer sur son fils. Cependant, pour qu’un enfant insignifiant de la classe moyenne se mette à haïr la vieille Autriche des Habsbourg, épouse la cause du racialisme pangermaniste, prenne la tête d’un petit parti allemand, puis accède au pouvoir et mette le feu au monde, il faudra tout un processus sociohistorique.

D’innombrables publications se sont penchées sur le personnage de Hitler. Dans un livre au format léger, Claude Quétel, historien et ancien directeur de recherches au CNRS, répond à 20 questions qui permettent de faire le tri entre les vérités et les légendes sur le fondateur du national-socialisme (2). Adolf Hitler tenait-il son antisémitisme viscéral de son père? Pas vraiment. A-t-il été, comme il le prétendra, un héros de la Grande Guerre? Non. Quand il était en prison, nourrissait-il depuis longtemps l’intention d’écrire Mein Kampf ? Non, l’idée lui a été soufflée. Était-il un orateur hors du commun? Oui, mais pour un public acquis. Un bourreau de travail? Non, pas plus qu’il n’était un grand lecteur. Avait-il une âme d’artiste? Pas plus. Est-il vrai qu’il n’a jamais reculé devant aucun obstacle? Non, les Églises d’Allemagne l’ont contraint à faire machine arrière dans son projet d’euthanasier les handicapés.

S’interrogeant sur la folie de Hitler, Claude Quétel cherche la bonne définition: psychopathe autiste ou paranoïaque psychotique? Un ouvrage bien conçu, entre psychologie et analyse idéologique, pour compléter le portrait tragique d’un des grands criminels de l’Histoire.

(1) Le Père d’Hitler. Comment son fils est devenu dictateur, de Roman Sandgruber, Tallandier, 400 p., 22,50 €.

(2) Hitler. Vérités et légendes, de Claude Quétel, Perrin, 264 p., 13 €.

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Samedi, c'est la fête des libraires indépendants

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Festival du livre de Paris: La littérature indienne en cinq écrivains

À l'occasion du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, une trentaine d'écrivains indiens est invitée au Festival du livre de Paris. La littérature indienne est vaste et diverse mais pour la majorité des ouvrages, elle est en langue anglaise.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Gérald Rossi

D’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »

Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.

Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.

Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.

Théâtregeorges feydeau
Le Figaro

Thérèse rêvant, Le vagin de la reine... Cinq œuvres d'art qui ont fait scandale pour cause de sexisme

Léa Mabilon

Depuis l'ère MeToo, nombreuses sont les toiles, sculptures et autres représentations artistiques à être passées, des années après leur création, sur le gril du tribunal public.

«Cette galerie présente le corps des femmes, soit en tant que "forme passive décorative" soit en tant que "femme fatale". Remettons en cause ce fantasme victorien!», pouvait-on lire en janvier 2018 à l'entrée de la Manchester Art Gallery de Londres. Cette inscription remplaçait le tableau Hylas et les nymphes, œuvre préraphaélite du peintre britannique John William Waterhouse. Tantôt critiquée, tantôt saluée, cette initiative entendait questionner les visiteurs sur leur vision de la représentation des femmes dans l'art.

De fait, dans une société traversée par les questions de genre, de classe et de sexualité, par le mouvement #Metoo et par la culture woke, le musée tentait ainsi de s'inscrire au cœur d'un phénomène de taille : celui de la relecture de nos chefs-d'œuvre à l'heure contemporaine et à l'aune de nos idéologies. Ceci, à l'image du podcast et compte Instagram féministe Vénus s'épilait-elle la chatte, lancée par une ancienne historienne de l'art, remettant en cause le regard des artistes masculins sur les femmes. Pour parler du mouvement préraphaélite, elle expliquait notamment sous l'une de ses publications, s'appuyant sur l'œuvre Lamia du même John William Waterhouse ceci : «Ils s'inspirent majoritairement de sujets antiques et médiévaux [...] avec pour point commun une bonne dose de misogynie.»

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Le Bar aux Folies Bergères d'Edouard Manet

Ainsi, après de nombreuses controverses, la Manchester Art Gallery ne fut pas la seule à se prémunir d'éventuelles attaques sur ses acquisitions, en s'emparant elle-même du débat - au risque de provoquer une polémique en sens inverse. Le 13 avril dernier, la Courtauld Gallery de Londres revoyait l'étiquetage d'un tableau du peintre impressionniste français d'Édouard Manet, Le Bar aux folies Bergères. Réalisé en 1882, ce portrait jugé sexiste par l'institution, représente une serveuse, harassée dans un café-concert parisien, fixant à la fois le spectateur et un homme, dont le reflet se projette dans un grand miroir derrière elle.

Sur le nouvel écriteau du tableau est précisé que «l'expression énigmatique de cette femme est troublante, d'autant plus qu'elle semble dialoguer avec un client masculin». Et d'ajouter qu'elle n'est, en vérité, «qu'un élément parmi l'assortiment alléchant proposé au premier plan : vin, champagne, liqueur de menthe poivrée et bière British Bass». Une description entendant avertir les visiteurs du «male gaze» de l'œuvre, concept féministe apparu pour dénoncer le regard masculin faisant des femmes un objet de désir, quitte à en abuser.

Thérèse rêvant de Balthus

Si Édouard Manet a son lot de controverses, le peintre Balthus peut, lui aussi, se targuer d'avoir provoqué l'ire de nombreux mouvements féministes. Pire, l'artiste a été accusé de voyeurisme et de perversion, et même de pensées pédophiles. Des accusations au regard de ses œuvres, plaçant l'œil du visiteur sous les jupes de très jeunes filles.

C'est le cas de son célèbre tableau Thérèse rêvant, peint en 1938. Celui-ci montre une enfant en jupon rouge, prenant un bain de soleil dans une posture lascive. En novembre 2017, une pétition faisait le tour du monde pour retirer l'œuvre du Metropolitan Museum of Art (MET) : «Je demande simplement au MET d'être plus vigilant concernant les toiles qu'il accroche à ses murs et de comprendre ce que ces tableaux insinuent», expliquait ainsi Mia Merrill, à l'initiative de ce soulèvement. Portée durant l'affaire Harvey Weinstein, le producteur américain condamné pour viol sur des actrices, la militante aura reçu près de 9.000 signatures, sans toutefois parvenir à faire retirer la toile.

De plus en plus laides de Song Ta

C'est une œuvre qui a scandalisé l'opinion publique plusieurs années après sa création. Réalisée en 2012, Uglier and Uglier (De plus en plus laides en anglais) du chinois Song Ta, est une vidéo de près de sept heures, faisant défiler près de 5.000 images d'étudiantes capturées à leur insu sur un campus universitaire. Ces dernières y sont classées et numérotées en fonction de leur physique. Projetée une première fois en 2013 sans grandes réactions, elle fut mise à disposition des visiteurs en juin 2021 à l'OCT Contemporary Art Terminal (OCAT) de Shanghai, provoquant, cette fois, un vent d'indignation. Dans une interview pour Vice en 2013, l'artiste déclarait à propos de cette œuvre : «À la fin, c'était effrayant… C'était des personnes normales, il ne leur manquait pas de bras, d'oreille ou d'œil, mais elles étaient tellement moches que ça mettait les gens mal à l'aise.»

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De nombreux visiteurs, choqués, ont dénoncé le caractère sexiste, voire insultant de ce projet, demandant son retrait immédiat de l'établissement. «Après avoir reçu des critiques, nous avons réévalué le contenu de cette œuvre ainsi que l'explication de l'artiste. Nous avons trouvé qu'elle était irrespectueuse envers les femmes, et que la façon dont elle avait été tournée présentait des problèmes de violation du droit à l'image», avait expliqué l'OCAT.

Le vagin de la reine d'Anish Kapoor

L'artiste indien Anish Kapoor est, lui aussi, un habitué des scandales. En 2015, il créait la surprise avec son œuvre Dirty Corner, aussi surnommé Le vagin de la reine, installée dans les jardins du château de Versailles. Mais celle que l'on retient pour son caractère particulièrement dérangeant se tient à une série de peintures présentées en juin 2019 à la Lisson Gallery de Londres. Le peintre et plasticien s'était attelé à représenter le cycle menstruel des femmes, de manière plutôt évocatrice... voire répugnante. Des toiles peinturlurées de traînées de sang, des murs jonchés d'éclaboussures, des orifices dégoulinants... En légende de sa série, une question était posée : un homme est-il légitime à peindre des problèmes ayant trait aux femmes, à la douleur, à la violence et à l'impureté ?

Palm Springs Art Museum, Marylin Monroe

La statue de Marilyn Monroe.

Éternel objet de désir, Marilyn Monroe eu aussi droit à une statue à son effigie. Pour lui rendre hommage, une sculpture de près de huit mètres de haut, inspirée d'une scène culte du film Sept ans de réflexion, fut installée en juin dernier à proximité du Palm Springs Art Museum, aux États-Unis. Sans grande surprise, l'actrice y est projetée en femme fatale : pose langoureuse, talons hauts et robe blanche légère s'envolant, laissant apparaître sa culotte. Jugée sexiste et sexualisante pour l'actrice et pour les femmes, l'œuvre fut soumise à la colère des associations locales, qui réclamèrent son retrait. Après de nombreuses manifestations à l'été 2021, autant de pétitions et même une plainte contre le comté de Riverside aux États-Unis, aucune association féministe n'a réussi à faire retirer la statue de l'actrice, au grand dam du directeur de Palm Springs Art Museum, qui a, tous les matins, une pleine vue sur son fessier.

Kristen Stewart, Jamie Dornan, Jane Campion… Défilé de stars au très sélect dîner pre-Oscars

La veille de la 94e cérémonie des Oscars se déroulait le dîner le plus sélect de Los Angeles. Mais aussi le plus stylé : le Charles Finch Pre-Oscar Dinner, en collaboration avec la maison Chanel et en présence de sa directrice artistique, Virginie Viard. Retour sur une nuit étoilée.

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Kungs : «Mon métier reposant sur la générosité, j'ai beaucoup de mal avec la radinerie»

Le DJ star de 25 ans sort son deuxième album, Club Azur, avant d'enchaîner les festivals cet été.

Cecelia Ahern, auteur de la série Roar : «Je suis très attachée au fait que ce soit les femmes qui racontent leurs histoires»

L'Irlandaise a publié en 2018 le recueil de nouvelles Entendez les femmes rugir! dont est adaptée la série Roar, avec Nicole Kidman, diffusée à partir du 15 avril sur Apple TV+.

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

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Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Au Pays basque, la renaissance du château de Brindos

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À Anglet, cet hôtel cher aux Basques retrouve son éclat et sa fantaisie d'antan. Sous la houlette du groupe Millésime, l'ancienne propriété de Serge Blanco rebaptisée Brindos, Lac & Château se dote de lodges flottants. Un enchantement.

Et si tout remontait à la surface de l'eau ? L'eau du lac de Brindos, un des plus grands lacs privés de France où, les soirs de pleine lune, dit la légende, des femmes parées de voiles s'élancent vers le ciel et redescendent effleurer l'eau… dans un ballet féerique. Pour Brindos, Alexandra et Philip­pe Monnin, cofondateurs en 2014 du groupe hôtelier Millésime, ont eu « des petits fantômes ». « Un coup de cœur instinctif, le budget adéquat et l'envie de sublimer l'identité basque pour l'ouvrir au monde », précise ­Philippe Monnin. Ils ont donné carte blanche à Marie-Christine Mecoen, directrice artistique du groupe, ­Basque d'origine. « Le château appartient au lac. Je ­devais y introduire l'eau, la lumière et la féerie », s'enthousiasme-t-elle. En un an de travaux, elle a restauré l'histoire et ranimé la magie.

L'histoire de sir Reginald Wright, un Écossais collectionneur d'art et d'antiquités. En 1930, il demande à William Marcel, architecte régionaliste, de lui dessiner un palais des fêtes. Inspiré par les casas torres (maisons-tours) de Navarre, ce dernier élève des murs blancs ponctués de pierre grise de Bidache, jette « un pont des soupirs », installe des balcons en fer forgé, ouvre des baies à meneaux, pose des plafonds à caissons, couvre les murs de boiseries sculptées… fastes de la Renaissance espagnole. La magie opère : en plein Pays basque, entre terre et mer, les mondains et les élégantes s'approprient les chambres, salons et bars, assistent à des défilés Coco Chanel, dansent sur des airs de Cole Porter, voguent en barque…

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Flânerie au goût de fête et de liberté

Brindos en images

Entre ces murs du temps, Marie-Christine Mecoen donne un nouveau visage à l'ancienne propriété du ­rugbyman Serge Blanco. Elle y imprime son talent, sa fantaisie. Dans les 29 chambres et suites, elle pose des couleurs terracotta, vert nature, jaune mimosa, blanc et noir, joue avec les effets miroirs, imagine des ciels de lit cabines de plage. Dans le restaurant et la chocolaterie, elle réinvente l'art de la table avec des tables-guéridons, des fauteuils en bambou doré, des étoffes basques, de l'argenterie et de la cristallerie en ribambelle. Dans le grand salon avec bar à cocktails et bibliothèque en galerie, des gouttes, fontaines et cascades de perles éclaboussent de lumière. Les signatures ? Jean-Vier, ­Spiridon Déco, Santano, Maison de Vacances et Mis en ­Demeure. Presque caché, le bar écossais réserve des ­surprises autour de l'Izarra, la liqueur verte ou jaune, élixir du pays.

En cuisine, avec la carte imaginée par Flora Mikula, Hugo de La Barrière, le chef, convie la terre et la mer nourricières : agneau des Pyrénées, turbot de la côte basque, fromage Ossau-Iraty, kiwi de l'Adour… En accord, des vins découvertes ou de belles bouteilles et l'irouléguy, le rouge, rosé et blanc du terroir. « Je travaille ces produits nobles avec simplicité et générosité », résume-t-il. Incitation à (re)découvrir les richesses de l'Atlantique, à Biarritz, Bayonne ou Saint-Jean-de-Luz, et les ­pépites de l'arrière-pays à Ustaritz ou Espelette. Comme gourmandises, Corentin Poirier (MAF pâtissier 2016) prépare le béret basque, le Paris/Brindos… et le chocolat chaud de la maison Cazenave (fondée en 1854) à la chantilly-vanille. Péché fondant, plaisir ­inavoué… tel Le Lac des cygnes (signature de ­Carole ­Primat) prodigué en cabines paysages ? Au spa or et vert d'eau, des lustres de perles ploient sur des bains à ­remous.

Aux commandes de petits esquifs électriques, des ­bateliers embarquent les hôtes vers leurs lodges. Dix maisonnettes de bois et de verre avec terrasse (et pour certaines, bains nordiques) posées sur l'eau, au milieu des nénuphars, sous le vol d'aigrettes et de canards sauvages. Flânerie au goût de pause, de fête et de liberté. « Aussi loin que portent les yeux, va le désir », rappelle un proverbe basque.

Brindos, Lac & Château  (Tél. : 05 59 51 53 63), 1, allée du Château, 64600 Anglet. Nuit à partir de 250 €, petit déjeuner 32 €, menu du jour 35 €. Brindos, Lac & Château est également membre de Relais & Châteaux.

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L'Humanité

Neil Young, chanteur indigné, dans l’art et dans la vie

Nos recommandations culturelles

Télévision Depuis la fin des années 1960, le Nord-Américain se sert de la chanson comme étendard de ses révoltes. Il n’hésite pas à soutenir Bernie Sanders, lors de la présidentielle de 2020.

Caroline Constant

Il chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.

Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.

un homme curieux de tout

Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.

Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.

Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.

Musiquefigures d'engagementsdocumentaireArte
Le Figaro

Line Papin, sa vie possible

Françoise Dargent

PORTRAIT - Dans son cinquième livre, la romancière de 26 ans, auteur des «Os des filles», évoque dans un récit très personnel la décision de «faire naître ou ne pas faire naître».

«Un siècle plus tôt, j’aurais été une originale: une femme, dans une pièce, seule, sans enfants, une femme qui écrit», peut-on lire sous la plume de Line Papin, romancière de 26  ans qui vient de publier son cinquième livre, intitulé Une vie possible (Stock). À notre époque qui aime aussi mettre les personnes dans des cases, Line Papin a d’abord été, à peu près dans cet ordre, la révélation littéraire à suivre (elle a écrit son premier roman à 19 ans), la possibilité d’être «la nouvelle Marguerite Duras» (ce roman racontait les amours d’un quatuor d’amis dans le Hanoï moite et exotique de son enfance) et enfin la toute jeune femme du chanteur et comédien Marc Lavoine, dont elle vient de divorcer.

Aujourd’hui, Line Papin l’affirme de sa voix douce mais affirmée: «J’ai été bloquée par cette image de “jeune primo-romancière”. Lors des plateaux télé, je ne parlais pas, j’étais entourée d’hommes. Je n’osais pas dire non, je me bloquais moi-même. Prendre conscience de cette posture que l’on a adoptée -on est également responsable de ce qu’on renvoie - permet de s’en débarrasser. Dans mes livres, je n’étais pas cette jeune femme douce et timide. Il y a de la violence, des émotions, de la souffrance.»

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S’il le fallait encore, Une vie possible en témoigne. Dans ce récit, elle raconte sa fausse couche lors du premier confinement. Elle et son compagnon attendaient des jumeaux. Elle dit l’émerveillement, puis l’étonnement, relate les échographies avant la douleur et le couperet qui annonce la perte. Quelques mois plus tard, elle est à nouveau enceinte et prend la décision, cette fois, d’avorter. «Cette vie n’était reliée à aucune réalité extérieure… dehors ça n’allait pas», écrit-elle, et, citant Paul Éluard: «Il ne faut promettre et donner la vie que pour la perpétuer, comme on perpétue une rose en l’encerclant de mains heureuses.»

Assise dans la petite pièce qui fait office de salon, de bureau et de cuisine dans l’appartement parisien qu’elle habite depuis un an, Line Papin explique pourquoi elle a écrit ce livre. «Je comprends beaucoup de choses sur moi en écrivant. Écrire est une nécessité très intime.» Elle le fait depuis ses débuts précoces. «Elle a mis beaucoup d’elle-même dans ce premier roman», avait écrit un critique littéraire en 2016, à la sortie de L’Éveil, manière de dire qu’elle n’en aurait peut-être plus sous le pied pour la suite. «Dans mes livres, c’est la forme qui change, pas combien j’y mets de moi-même», rétorque-t-elle, souriante.

Chamboulement corporel

Pour celui-ci, elle chuchote que c’est peut-être «le plus poétique». Elle y a expérimenté une nouvelle manière d’écrire, en y apportant notamment des citations, des extraits de journal intime. «À chaque texte, j’ai envie d’aller ailleurs. L’écriture est tellement vaste!», justifie-t-elle. Pour évoquer ces deux événements intimes, elle a cherché à lire d’autres témoignages que les siens, se plongeant pour la première fois dans les livres de Gisèle Halimi, les discours de Simone Veil, les romans d’Annie Ernaux et de Simone de Beauvoir, entrouvrant cette page du féminisme qu’elle n’avait jamais considérée auparavant: «Je suis née en 1995. L’époque sans pilule, cela nous apparaissait archaïque, tellement acquis. En fait, ces cinquante petites années ne sont rien face au poids des siècles. J’ai ressenti ce poids.» Une vie nouvelle convoque la gravité, la franchise et la pudeur d’un auteur qui garde la fraîcheur de son regard sur un sujet à la fois intime et universel. Elle réussit à entremêler les deux dans un récit fluide qui tranche avec ce qu’on a pu lire jusque-là. Elle témoigne de l’évolution des mentalités, évoquant dans son livre ces jeunes hommes, ses alter ego qui l’entourent, son frère qui l’accompagne à la clinique le jour de l’avortement et qui apprend à leur père, surpris, qu’une femme sur trois fait une fausse couche, un ex-petit ami qui se débat avec les affres de la paternité. Elle dit pourtant: «J’ai toujours épousé ce destin masculin, celui de mon père et de mon frère, sans vraiment me poser de questions sur ma mère, qui travaillait comme traductrice pour les tribunaux tout en s’occupant de la famille.»

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On évoque Annie Ernaux, qui remarqua la jeune romancière à ses débuts. Elle lui a envoyé son livre, manière de prolonger le lien. «Nous ne sommes pas de la même génération. Dans L’Événement, elle racontait un avortement clandestin, aujourd’hui c’est légalisé. Mais cela reste un petit droit légal dont il ne vaut mieux pas parler. D’où vient ce sentiment de culpabilité? Et ce sentiment de solitude qui existe toujours?», s’interroge-t-elle. Elle voulait parler dans ce texte du chamboulement corporel que provoque une grossesse. Parler de ce corps qui «commence à se dédoubler», décrire les émois d’une jeune femme qui se rend compte qu’elle peut donner la vie ou non. «Tout le monde se crispe quand on évoque la question de l’avortement. Le sujet semble être contenu dans une polémique. Là, je me fiche des opinions. J’avance le point de vue de l’auteur. Faire naître ou ne pas faire naître, c’est une question très shakespearienne. Ce qui m’intéresse, dans l’écriture, c’est évoquer cette possibilité, ce qui aurait pu être. Cela m’a aussi permis de tourner la page: cette histoire est contenue dans le livre, ces trois possibilités sont dans le livre. La transmission me préoccupe beaucoup. Ce qu’on reçoit de la mémoire invisible, en amont. Là c’est une transmission en aval.» Dans un de ses précédents romans, Les Os des filles, elle évoquait son anorexie, reconsidérée à l’aune de l’histoire familiale, vietnamienne du côté de sa mère et de sa grand-mère. Elle racontait l’arrachement au pays natal alors qu’elle avait 10 ans, son arrivée en France, le pays de son père, en Touraine d’abord puis à Paris. «J’étais une petite fille très extravertie. Le déracinement a été décisif. Mes parents avaient envie de faire faire leurs études en France à leurs enfants. Je me suis mise à changer d’école tous les ans. Je vivais beaucoup dans mon imaginaire, et j’ai retrouvé mes racines dans l’écriture.»

Ancienne élève studieuse

À 16 ans, elle enverra son premier manuscrit, promesse de ce qui deviendra L’Éveil, aux Éditions Christian Bourgois. En ancienne élève studieuse, elle évoque encore aujourd’hui avec une pointe de reconnaissance la lettre de refus «très argumentée» qu’elle reçut. C’est chez Stock qu’elle publia son premier roman et tous les autres depuis. «L’écriture est une rampe que je tiens et que je ne peux lâcher.» L’image renvoie à une autre, qui surgit dans les dernières pages d’Une vie possible. Elle s’adresse à l’enfant qui aurait dû naître: «Je construis une existence dont les fondations sont solides. Je tiens debout, tu vois? Je suis une femme, depuis toi.» Ne l’appelez plus «jeune romancière».

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Festival du livre de Paris : entre renouveau et controverse

En 2022, le salon du Livre devient le Festival du Livre de Paris. La première édition, de vendredi 22 à dimanche 24 avril, est aussi la dernière avant une grande restructuration du secteur de l'édition, bousculé par la fusion à venir entre les numéros un et deux, Hachette Livre et Editis.

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D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

Festival du livre de Paris: La littérature indienne en cinq écrivains

À l'occasion du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, une trentaine d'écrivains indiens est invitée au Festival du livre de Paris. La littérature indienne est vaste et diverse mais pour la majorité des ouvrages, elle est en langue anglaise.

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Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours

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Télévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.

Gérald Rossi

Il n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.

Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.

L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »

alexis michalikThéâtredocumentairefrance 5
Le Figaro

Résultats présidentielle : Zemmour dit sa «déception» et appelle à l'«union nationale» en vue des législatives

John Timsit

Le leader de Reconquête! veut être «à la pointe du combat pour lutter contre l'œuvre de déconstruction de la France».

Le revoilà. Silencieux depuis le premier tour où il a été sèchement battu avec 7,07% des voix, Éric Zemmour a repris la parole dimanche soir quelques instants après la proclamation des résultats. Alors qu'il avait appelé à voter Marine Le Pen lors de son discours de défaite, le patron de Reconquête a indiqué sa «déception» et sa «tristesse» face au score de la finaliste du RN. Et se projette déjà vers les futures élections législatives, prévues les 12 et 19 juin prochains. «Nous serons donc à la pointe du combat pour lutter contre l'œuvre de déconstruction de la France (...). menée pied à pied par Emmanuel Macron», a annoncé d'emblée Éric Zemmour depuis son QG parisien.

» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur le second tour de l'élection présidentielle 2022

Dans l'optique du combat électoral qui s'ouvre, l'ancien candidat nationaliste a donc réitéré sa stratégie d'«union de toutes les droites» , sans laquelle il ne peut «y avoir de victoire électorale». «Y a-t-il une fatalité pour que les idées nationales perdent toutes les élections ?», fait mine de s'interroger Éric Zemmour pour mieux le marteler : «Il y a des raisons d'espérer». Selon lui, «la situation politique d'aujourd'hui (lui) impose d'agir face aux blocs d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon» pour ne pas leur «donner les pleins pouvoirs».

«Nous devons oublier nos querelles et unir nos forces. C'est notre devoir»

Le leader insoumis ayant demandé aux Français de l «élire premier ministre» et de dégager une majorité LFI à l'Assemblée nationale, Éric Zemmour appelle à «l'union nationale». «Nous devons oublier nos querelles et unir nos forces. C'est notre devoir», ajoute-t-il. Reprenant dans les grandes lignes la tribune qu'ont publiée cette semaine ses lieutenants dans Le Figaro pour «une grande coalition des droites et des patriotes», Éric Zemmour explique que «ce n'est pas une option, c'est une nécessité» : «Notre responsabilité est immense. (...). Notre coalition doit faire la France.»

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Face à la victoire d'Emmanuel Macron qui «faisait l'objet d'un rejet massif dans l'opinion», Éric Zemmour considère que «les amoureux de la France ont perdu». Selon lui, «la revanche annoncée» entre le président sortant et Marine Le Pen «a tourné court». «Hélas, Hélas, Hélas, c'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen. (...). Ce n'est pas de gaîté de cœur que je l'annonçais», a enfin déploré le patron de Reconquête.

Lancé avec tambour et trompette dans la campagne présidentielle à la rentrée 2021, Éric Zemmour n'a pas réussi à damer le pion à Marine Le Pen malgré une entrée dans l'arène l'ayant rapproché du second tour. Misant sur une ligne radicale pour concurrencer une adversaire RN trop adoucie selon lui, le leader nationaliste a in fine accumulé les faux pas et payé durement sa mansuétude à l'encontre du régime russe dès le début de la guerre en Ukraine.

Présidentielle 2022 : Macron «vise» une entrée en vigueur de la réforme des retraites en «janvier prochain»

Le président-candidat a une nouvelle fois défendu son projet de repousser de façon progressive l'âge de départ à 65 ans.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

Regarder la vidéo

Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

L'Humanité

Essai La finance sous la pression des attentes sociales

Nos recommandations culturelles

Jean-Christophe le Duigou

Les auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.

Essaiséconomiepatrick artus
Le Figaro

Sur la Côte d’Azur, les villas et yachts russes immobilisés font tanguer l’économie

Angélique Négroni

REPORTAGE - Les sanctions infligées aux oligarques depuis la guerre en Ukraine pénalisent les artisans locaux et les employés.

À Saint-Jean-Cap-Ferrat

Avec ses rivages découpés dans les eaux bleues de la Méditerranée, Saint-Jean-Cap-Ferrat, entre Nice et Monaco, est un concentré de superlatifs. Cette péninsule, qui abritait autrefois un village de pêcheurs, est désormais devenue le lieu le plus riche de la Côte d’Azur, mais aussi le plus slave. Derrière de hauts murs équipés de caméras et de lourds portails façonnés d’arabesques dorées, l’opulence se devine avec des toits de villas monumentales. Des demeures luxueuses qui appartiennent à des milliardaires russes mais aussi à des oligarques, dont les biens, pour certains d’entre eux, sont bloqués par Bercy, en application des sanctions décidées par l’Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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Des mesures qui ne font pas les affaires de l’économie locale. Visées par les autorités, ces villas, qui risquent de garder durablement les volets clos, font vivre une kyrielle d’employés: des jardiniers, des piscinistes, des personnels de maison qui vont perdre de juteux contrats. Certains sont déjà privés de ressources, comme Éric Rollin, qui gère Global Safety, spécialisé dans la sécurité privée. Travaillant pour cinq oligarques, il n’a pas été payé pour plusieurs contrats en cours. «Les comptes ont été bloqués», dit-il. C’est le cas avec Arkadi Rotenberg qui possède la villa Shoshana. Un nom qui, comme pour un modeste pavillon de banlieue, s’étale avec des lettres en fer forgé sur un mur blanc. Mais derrière, au milieu d’une végétation luxuriante, se dressent des façades imposantes coiffées de toits terrasses. Un autre monde.

Des Ukrainiens aussi fortunés que les Russes

Non rétribué, Éric Rollin a décidé d’arrêter de sécuriser certains biens de ses riches clients. Des lieux désormais exposés au risque d’intrusion. D’ailleurs, le responsable de sécurité n’hésite pas à révéler les images d’une caméra faisant apparaître des hommes sortant d’une villa russe sans surveillance. Mais, dans cette commune qui bruisse de rumeurs, on indique que des agents de sécurité prorusses seraient déjà sur place pour prendre la relève et garder les lieux. «On va nous voler notre travail», s’inquiète le responsable.

Toute la presqu’île s’apprête à ressentir l’effet de la guerre sur son économie. À cause de ce conflit provoqué par leur pays, les Russes qui ont fait main basse sur ce petit paradis ne vont pas venir. Ni dans les semaines à venir, ni cet été, prédisent les commerçants. Avec l’absence de ces clients qui aiment flamber, le manque à gagner va être énorme. Pour en mesurer l’ampleur, la population colporte à l’envi «les fantaisies» de ces milliardaires. Hésitant sur le coloris d’une voiture de luxe à acheter, l’un d’eux en a ainsi pris trois. Un autre, qui n’avait pas de pourboire à donner, faute de liquide sur lui, avait cédé sa montre de luxe.

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Ancien légionnaire et ukrainien, Roman, qui travaille comme «concierge privé» pour des Arméniens et des Géorgiens, est aussi au service d’une famille russe très fortunée. «Elle aurait déjà dû venir mais avec la guerre elle ne se déplacera pas», assure-t-il sans mentionner le montant des salaires qu’il perd. Pourtant, c’était «bien payé», assure-t-il. Comme lui, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, il y a de nombreux Ukrainiens. Beaucoup sont aussi fortunés que les Russes. Avec le conflit, cette communauté est devenue plus visible. «Les voitures avec des plaques d’immatriculation ukrainiennes se voient désormais en pagaille dans les rues», rapporte un habitant.

De lourdes pertes

Mais, pour les commerçants, rien ne vaut les Russes. Sans eux, la supérette située sur le port va devoir faire face à de lourdes pertes. «L’été, on livre toutes leurs villas mais aussi leurs bateaux», rapporte Pascal, le gérant, qui n’aura jamais entraperçu un seul intérieur luxueux. «On apporte les commandes et on les remet aux gardes du corps qui bloquent les entrées», raconte-t-il. Un peu plus loin, dans la boutique de luxe pour femmes, on s’attend cet été à ne pas pouvoir écouler toute la collection spécialement choisie pour cette clientèle russe. Les chaussures grande taille, commandées pour ces femmes à la silhouette élancée, vont notamment leur rester sur les bras…

Ces bateaux qui abritent des œuvres d’art risquent d’être visités, et qui alors sera responsable?

Mais c’est aussi toute l’activité économique autour des yachtsqui est aujourd’hui chamboulée. Ces navires de luxe appartenant aux oligarques russes, immobilisés pour certains d’entre eux, posent divers problèmes à la filière en charge de la réparation navale. «Certains de ces yachts, qui étaient en réparation à Marseille ou à La Ciotat, ne peuvent plus être déplacés et cela bloque la place pour un autre chantier», indique David Sieur, le vice-président de Riviera Yachting Network, une association qui rassemble 130 entreprises spécialisées dans la remise en état de ces navires. La solution serait de les installer ailleurs, le long de quais non fréquentés. Problème: «Ces bateaux qui abritent des œuvres d’art risquent d’être visités, et qui alors sera responsable?», s’inquiète le vice-président de l’association. En outre, les contrats en cours pour ces chantiers ne sont pas aujourd’hui honorés, en raison des comptes bloqués. «Et nombre d’entreprises sont touchées. Car ce sont parfois 200 ouvriers, représentant 20 corps de métiers différents, qui se retrouvent à bord le même jour et qui s’activent pour divers travaux», souligne David Sieur.

D’autres commandes ont par ailleurs été annulées. À la tête d’une entreprise spécialisée dans les échafaudages, Céline Richaud a ainsi calculé que le manque à gagner sera pour elle de 120.000 euros. Enfin, avec ces quelques yachts immobilisés, ce sont des équipages entiers qui ont été du jour au lendemain congédiés. David Sieur a connaissance de six bateaux de luxe aujourd’hui bloqués mais, selon lui, la liste pourrait très vite s’allonger.

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Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Le Figaro

Le Japon entrave ses reporters de guerre

RÉCIT - Les journalistes sont découragés, voire empêchés, d’aller sur le front.

Tokyo

Imagine-t-on une démocratie du G7 enjoindre à ses journalistes de ne pas se rendre dans une zone de conflit, et retirer leur passeport, pour l’exemple, à quelques fortes têtes? Ce pays existe: c’est le Japon. «Nous demandons à tous, y compris aux membres de la presse, de ne pas se rendre en Ukraine», a intimé, le 3 mars dernier, en conférence de presse le premier ministre, Fumio Kishida. Le Yomiuri, premier journal du pays, couvre ainsi le siège de Marioupol depuis son bureau de… Washington! «C’est incroyable à quel point les médias japonais sont loin derrière les médias étrangers sur le terrain», se lamente le vétéran Shigenori Kanehira, journaliste pour le programme de référence Hodo Tokushu, sur TBS. Premier des Mohicans, il pénétra en Ukraine dès le 25 février, au lendemain du début de l’offensive.

«Kanehira sent que la liberté de la presse est assiégée au Japon. C’est pour ça qu’il a plaidé pour traverser la frontière au plus tôt. TBS l’a écouté», raconte un collègue, ému. Outre quelques exceptions, une poignée de journalistes indépendants sauvent l’honneur: le blogueur Ryusaku Tanaka, le jeune vidéaste Konishi Yôma, le légendaire Masao Endo… Les autres sont sur place, mais plutôt en retrait, faisant la navette entre Lviv et Kiev. «Ceux qui veulent aller de l’avant sont bridés par leur rédaction, elle-même sous influence du pouvoir», selon un journaliste free-lance.

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Cette pusillanimité tranche avec le passé glorieux du journalisme de guerre japonais. «TBS fut le dernier média à quitter Phnom Penh», rappelle Shigenori Kanehira. Le photojournaliste Kenji Nagai mourut touché par les balles de la junte birmane en 2007, caméra au poing. Un cliché d’Adrees Latif, de Reuters, l’a capturé fauché mais bras tendu, photographiant jusqu’à son dernier souffle. Leur cadet Yoshitaka Nitta, cameraman et réalisateur indépendant, suit leur exemple. «J’ai reçu ma vareuse et mon casque de la légendaire agence Nippon Denpa News. Quand Saïgon est tombée, il n’y avait plus qu’eux en ville. Aujourd’hui encore, on utilise leurs images dans les rediffusions d’époque», narre-t-il dans un café de la station balnéaire de Kamakura, au repos après quarante jours en Ukraine. «Les Japonais se passionnent pour cette guerre. C’est une chance pour notre métier», espère-t-il.

Dans son pays, le reporter en zone à risque n’est pas couvert d’honneurs publics. Son image souffre peut-être du traumatisme de l’éruption du volcan Unzen. Le 3 juin 1991, celle-ci provoque la mort de 43 personnes, dont 16 journalistes mais aussi leurs chauffeurs de taxi et 12 pompiers venus leur porter secours. Depuis, l’opinion publique, le cœur retourné, est échaudée. «Certaines histoires n’en valent pas la peine», avait écrit le journal Asahi en commémorant la tragédie en 2021. «Parfois, même des proches critiquent mes reportages sous des latitudes lointaines, sans rapport avec le Japon», s’attriste Yoshitaka Nitta.

Je veux aller où personne n’est allé. Or, même si tout a été découvert, une zone de guerre est toujours terra incognita

Au point que le gouvernement tance les audacieux. Comme Jumpei Yasuda. «Je veux aller où personne n’est allé. Or, même si tout a été découvert, une zone de guerre est toujours terra incognita», dit cet homme au regard droit et noir. En 2015, il était entré par la Turquie dans une Syrie désertée par ses pairs. Il fut capturé et pris en otage, mais son cas ne suscita qu’un embarras courroucé à Tokyo. «Non seulement le Japon n’a jamais négocié ma libération, mais j’avais interdit à mon épouse, par principe, de payer une rançon», raconte-t-il. N’en tirant rien, ses ravisseurs le remirent, après quarante mois de captivité, aux autorités turques. Direction: le Japon. La liberté? Plutôt… l’assignation à résidence.

Privés de passeport

À son retour, le ministère des Affaires étrangères refusa d’émettre son passeport… Invoquant d’abord un avis d’expulsion qui apparaîtrait, durant la procédure, antidaté. Et aussi une opportune interdiction temporaire d’entrée en Turquie, bien que la relation de cause à effet entre cette interdiction turque et la délivrance d’un passeport ne soit pas expliquée par les autorités nippones. Mal motivée, reposant sur une loi aux relents anticonstitutionnels, cette décision est contestée en justice.

Comme Jumpei Yasuda, ses collègues Yuichi Sugimoto (aujourd’hui décédé) et Kosuke Tsuneoka ont été privés de passeport pour les mêmes motifs. «Le ministère des Affaires étrangères s’acharne sur les journalistes indépendants. C’est si facile», souffle Jumpei Yasuda dans un café de Tokyo. Captif de bureaucrates, il se morfond au Japon comme un samouraï sans épée. Rongé par l’envie d’être utile. «Nous demandons que le gouvernement japonais leur rende leur passeport. Ils n’ont rien fait de mal. Le Japon doit prendre conscience de l’importance de leur travail», martèle Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est, à Taïpei, de Reporters sans frontières.

Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Le Figaro

Trois montres rares aux enchères ce mois-ci qui devraient battre tous les records

Des Royal Oak anniversaires, une Patek Philippe siglée Tiffany ou des métiers d'art aux heures du monde... Suivez le guide.

La Royal Oak d'Audemars Piguet

Phillips.com

Assurément la vente la plus attendue par tout passionné d'horlogerie. Teasée par Phillips sur les réseaux sociaux à l'été dernier, cette vente capsule uniquement dédiée à l'icône de la manufacture Audemars Piguet, la Royal Oak, vient consacrer les célébrations du cinquantième anniversaire de la montre d'un éclat vintage tant attendu. S'il est impossible de choisir un modèle phare tant la vente regorge de trésors divers et variés (d'un tourbillon rarissime à un exemplaire inédit de la collaboration entre Audemars Piguet et Chaumet), il est un garde-temps qui devrait mettre tout le monde d'accord. Tout simplement une des premières Royal Oak jamais créées, faisant partie des quatre montres qui avaient été dévoilées au lancement à Bâle en 1972. Soit quelques mois seulement après être sortie de l'imaginaire de celui qu'on nomme le «Picasso des montres», Gérald Genta. Une vente attendue le 6 mai prochain à Genève, qui devrait faire date.

Patek Philippe à l'heure universelles

Christies.com

Attention, ce garde-temps d'antan est un véritable joyau. Bien plus qu'une simple montre de poche en or jaune, ce petit précis d'horlogerie calibré pour basculer en un clin d'œil à l'heure d'une des capitales du monde dissimule en son cœur un trésor de savoir-faire suisse. Il faut imaginer le travail considérable accompli en 1948 par un artisan suisse virtuose pour dessiner cette carte du monde à même l'émail cloisonné polychrome. À ce jour, seul trois mappemondes similaires, produites entre 1939 et 1964 par Louis Cottier et Patek Philippe ont réussi à traverser les affres du temps. En considérant la vertigineuse performance qu'avait atteinte la montre Silk Road chez Phillips en 2021 (7.8 millions de dollars), on ne peut qu'imaginer le montant final de cette vente, attendue chez Christie's Hong Kong le 24 mai prochain.

The Kairos Collection

Christies.com

À l'image des Heures Universelles présentées plus haut, ce sont bien souvent des fragments d'histoire issus du richissime patrimoine de Patek Philippe qui se retrouvent sous les marteaux des maisons en vue. Et pourtant, chez Christie's ce mois-ci, ce ne sont pas moins de 128 montres contemporaines, lancées par la manufacture suisse ces dernières décennies, qui se retrouvent sous les feux de l'actualité. Avec un détail singulier à noter: elles appartiennent toutes à la même collection privée, répondant au nom de Kairos. Réparties entre plusieurs villes, 30 pièces seront ainsi dévoilées à Genève le 9 mai, quand 30 autres seront à Hong Kong le 24 du mois, avant que le reste ne soit proposé à New York le 8 juin prochain. Parmi les têtes d'affiche on trouve de jolis chronographes or rose et noir, mais surtout ce calendrier perpétuel portant la mythique double signature Patek Philippe et Tiffany & Co.

Audrey Hepburn, diamant jaune et trésors du passé... Tiffany & Co déroule son âge d'or à Londres

Du 10 juin au 19 août prochain à la Saatchi Gallery, la maison new-yorkaise, récemment passée sous pavillon LVMH, donnera le ton de son renouveau au fil d'une exposition inédite, rebaptisée «Vision & Virtuosity».

Vever, Isabelle Langlois, Leïla Buecher... Zoom sur les nouvelles adresses de bijoux parisiennes

Concepts originaux, changements d'adresse ou nouveaux venus sur la planète joaillerie... Tour d'horizon des nouveaux lieux précieux à découvrir dans la capitale.

Le Figaro

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.

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Des désirs tout-puissants

À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.

Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.

En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent

Un isolement et une emprise mentale

Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.

Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter

Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.

Le manque de communication

L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.

Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint

L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».

Une culpabilité constante

«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.

Le manque de respect

Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.

Une jalousie exacerbée

En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.

L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée

Les solutions

Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»

Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.

Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»

(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Nicolas Daguin

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

Un prêtre et une religieuse ont été blessés au couteau ce dimanche 24 avril dans la matinée à Nice, selon des informations de Nice Matin confirmées au Figaro par le parquet de Nice et une source proche du dossier. Les faits se sont produits dans l'église Saint-Pierre-d'Arène, située rue de la Buffa, au sud de la ville.

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Vers 10 heures, juste avant l'office 10h30, un individu a pénétré dans l'église et s'est immédiatement dirigé vers le prêtre Krzyzstof Rudzinski, âgé de 57 ans et d'origine polonaise. Il lui a asséné plusieurs coups de couteau - une vingtaine selon notre source - principalement au niveau du thorax. C'est en tentant d'intervenir et de désarmer l'agresseur que sœur Marie-Claude, âgée de 72 ans, a quant à elle été légèrement blessée à la main.

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Les deux victimes ont été rapidement prises en charge par les sapeurs-pompiers. Leurs jours ne sont pas en danger selon les premières constatations des médecins, rapportées par plusieurs sources et confirmées dans la foulée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'est exprimé sur Twitter. «Pas de pronostic vital engagé», a-t-il écrit, témoignant également sa «solidarité avec les paroissiens». Le ministre a tenu à féliciter les «forces de l'ordre qui ont interpellé rapidement l'auteur».

«La prudence s'impose»

S'agissant des motivations de l'agresseur, qui a rapidement été interpellé en possession d'un couteau long de sept centimètres, elles demeurent floues à ce stade des investigations. Le suspect a été placé dimanche soir en hôpital psychiatrique à l'issue de sa garde à vue.

Né en 1991 à Fréjus et demeurant à Nice, Kevin R. a spontanément déclaré aux effectifs de police qu'il était «de confession juive» et qu'en ce jour d'élections, il voulait «tuer Macron», mais qu'il s'était finalement rabattu sur une église, selon une source policière. Manifestement bipolaire, ce dernier avait récemment été admis en hospitalisation libre à l'hôpital Sainte-Marie de Nice pour des troubles psychiatriques. Il était par ailleurs inconnu des services de police et de renseignement. L'enquête, confiée à la police judicaire de Nice, a écarté la piste d'un acte de nature terroriste.

Le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, s'est rendu sur place à la mi-journée. «La prudence s'impose», a-t-il dit lors d'un point avec la presse, en référence, notamment, aux dires du mis en cause.

Le secteur a été bouclé par la police. Le député (LR) des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui s'est lui aussi rendu sur place, dénonce sur Twitter «une agression horrible touchant un prêtre et une religieuse». Christian Estrosi (ex-LR), le maire de la ville, fait également part se son «soutien pour tous les fidèles de Saint-Pierre d'Arène» et souhaite «un prompt rétablissement au père Christophe et à sœur Marie-Claude». En outre, l'édile a laissé entendre que l'agression du prêtre pourrait avoir été préméditée, l'agresseur ayant «fait l'acquisition d'un couteau de sept centimètres de long il y a quelques jours de cela».

Scène surréaliste à Perpignan où des enfants mettent le feu à une aire de jeu

Dans une vidéo devenue virale, des petits garçons s'amusent d'avoir mis le feu à un équipement public dans un quartier populaire. Le maire Louis Aliot promet de faire payer les familles des enfants concernés.

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Le Figaro

De la gloire au scandale : un documentaire Netflix se penche sur le cas Abercrombie & Fitch

Mitia Bernetel

Racisme, sexe, beautés stéréotypées et tee-shirts à logo... Le documentaire Abercrombie & Fitch : Une marque sur le fil est une véritable plongée dans la gloire et la chute d'un empire du cool.

Pour ceux qui l'ont vécu, impossible d'oublier l'expérience Abercrombie. À coups de vendeurs mannequins aux corps sculptés, lumières tamisées et senteurs musquées, la marque Abercrombie & Fitch a séduit toute une génération de jeunes consommateurs, avides de faire partie de cette bande à la Ken et Barbie. Dans les années 1990, le modèle économique de la marque de mode américaine repose alors entièrement sur l'image de ses ambassadeurs, sciemment hypersexualisés.

Une histoire d'idéal de jeunesse et de beauté mais aussi de dérives et de discriminations que raconte Alison Klayman dans son documentaire Abercrombie & Fitch : Une marque sur le fil. Disponible sur Netflix depuis le 19 avril, le film livre les dessous peu reluisants de ce succès commercial qui a été mondial durant les années 1990 et 2000. Pour la réalisatrice, ce documentaire est «une opportunité de raconter un système qui implique des concepts aussi abstraits que le racisme et les standards de beauté, et qui affecte nos vies à tous» explique-t-elle au magazine Coveteur.

Abercrombie, du tradi au sexy

Comme souvent aux États-Unis, tout commence par un conte de fées. Ici, Cendrillon est une marque new-yorkaise de vêtements d'extérieurs fondée en 1892. La légende raconte qu'elle habillait Ernest Hemingway, entre autres. Sa marraine la fée n'est autre que Leslie Wexler, homme d'affaires à l'origine de nombreux concepts à succès dans les centres commerciaux, dont Victoria's Secret. Ce dernier rachète la griffe en 1988 et, en 1992, s'arme de Mike Jeffries à ses côtés pour l'aider à mettre en place un empire. Le duo transforme l'institution poussiéreuse en fabrique à rêves et tee-shirts à logo. Leur baguette magique : des éphèbes capturés par le photographe de mode Bruce Weber et dont les images des corps toniques (et le plus souvent blancs) étaient placardées en boutique. Ils incarnent également la marque en chair et en os dans ces mêmes lieux de vente, sous la casquette de vendeurs. Une recette entièrement fondée sur un une imagerie de jeunes WASP (Anglo-Saxon blanc et protestant) qui va devenir la marque de fabrique de Leslie Wexler. À son apogée, l'enseigne est alors cotée en Bourse, compte plus de 700 boutiques à travers le monde et affiche un chiffre d'affaires de près de 3,5 milliards de dollars.

Modèle de désintégration

Après l'ascension, la chute. Discrimination à l'embauche, recrutement au physique, racisme... Le modèle Abercrombie & Fitch construit par Mike Jeffries révèle toute sa perversité à force de dénonciations. Nombreuses, les actions en justice des anciens employés iront jusqu'à la Cour suprême des États-Unis. La sexualisation de façade cache des accusations d'abus sexuels à l'encontre du photographe Bruce Weber. La procédure judiciaire aboutira à un accord bilatéral, en 2020. Leslie Wexler, lui, est cité dans l'affaire de détournement de mineurs Epstein. L'énigmatique Mike Jeffries quitte ses fonctions du jour au lendemain. En 2013, la marque touche le fond et entame un grand ménage et un changement d'image. Au-delà de la gravité des accusations, l'épopée Abercrombie & Fitch met en lumière les rouages marketing d'une ère où la mode créait le désir par l'exclusion. La chute d'un empire discriminant, à l'aube de l'avènement de l'inclusivité.

En costume gris, Zendaya défie les codes de l'élégance sur tapis rouge

L'actrice de Dune est apparue ce mercredi 20 avril dans un impeccable costume gris. Une tenue et une couleur sobres qui ont su se faire remarquer.

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En short court et talons hauts, Julia Roberts plus radieuse que jamais

L'actrice de Pretty Woman a ébloui l'assistance lors de l'avant-première de la série Glist, ce lundi 18 avril, aux côtés de Sean Penn.

Le Figaro

Joe Biden utilise de nouveau le terme de «génocide» arménien

Le président américain a évoqué «l'une des pires atrocités de masse du 20e siècle» pour qualifier la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915.

Le président américain Joe Biden a de nouveau utilisé dimanche le terme de «génocide» pour qualifier la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915, un an après une première reconnaissance qui avait provoqué la colère de la Turquie.

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«Aujourd'hui, nous nous souvenons du million et demi d'Arméniens qui ont été déportés, massacrés, ou qui ont marché vers leur mort dans une campagne d'extermination, et nous portons le deuil de la perte tragique de tant de vies», a déclaré Joe Biden dans un communiqué dimanche marquant la journée de commémoration du génocide des Arméniens.

«Le 24 avril 1915, les autorités ottomanes ont arrêté des intellectuels et des leaders arméniens à Constantinople. Ainsi débuta le génocide arménien - l'une des pires atrocités de masse du 20e siècle», a également déclaré le président américain.

Joe Biden a récemment utilisé le terme de génocide Le Kremlin juge «inacceptable» que Biden accuse Poutine de «génocide», accusant son homologue russe Vladimir Poutine d'essayer «simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien».

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La Turquie récuse le terme de génocide

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman.

La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Biden avait provoqué l'ire d'Ankara l'an dernier en devenant le premier président américain en exercice à décrire ces massacres comme un génocide. Il avait informé le président turc Recep Tayyip Erdogan de ses intentions la veille de l'annonce, afin de limiter la colère de cet allié membre de l'OTAN.

Recep Tayyip Erdogan avait ensuite affirmé que cette reconnaissance était «sans fondement» et «destructrice», et avait averti que Washington pouvait perdre un État ami dans cette région-clé.

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Les relations entre les deux pays s'étaient ensuite progressivement détendues au cours de l'année, le président turc saluant même en juin une «nouvelle ère» entre Ankara et Washington à l'occasion d'une rencontre entre les deux dirigeants.

Joe Biden et Recep Tayyip Erdogan se sont également entretenus le mois dernier à propos de la médiation turque dans la guerre en Ukraine.

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Le Figaro

De l'Espagne à l'Ukraine : José Andrés, un chef étoilé en première ligne

Lisa HanounJean-Sébastien Stehli

Depuis le début de la guerre, ce grand cuisinier américano-espagnol, connu pour son engagement sur tous les fronts, sert des repas aux Ukrainiens.

Il préfère nourrir des millions de personnes plutôt que de courir après les étoiles. Cinq semaines après l'invasion de l'Ukraine, il avait déjà servi plus d'un million de repas aux personnes fuyant la guerre. Depuis le recul de l'armée russe dans la région de Kiev, le chef José Andrés s'est installé avec son équipe dans la capitale ukrainienne, ainsi qu'à Irpin et Boutcha, villes sinistrées. «Dans notre cuisine à la frontière côté Pologne, on préparait 100.000 repas par jour en utilisant douze plats à paella géants et douze fourneaux», explique-t-il. Depuis, il est passé à 300.000 repas quotidiens.

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José Andrés a commencé sa vie en Espagne, dans les Asturies, où il est né. Mais après avoir travaillé pendant trois ans avec la superstar de la cuisine moléculaire, Ferran Adrià, il débarque aux États-Unis à l'âge de 21 ans, avec l'équivalent de 100 dollars en poche. Aujourd'hui, il est à la tête de vingt-huit restaurants sur le territoire américain. Mais c'est son action humanitaire qui a fait de lui une superstar de la cuisine. En 2010, après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, il fonde l'ONG World Central Kitchen-la cuisine centrale du monde. Tout simplement. Mais l'homme tient ses promesses. Après Haïti, il installe ses cuisines au Nicaragua, en Zambie, au Pérou, à Cuba, en Ouganda, au Cambodge, en Indonésie, au Mozambique.

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Pendant la pandémie, il a livré 16 millions de repas aux Américains. Et désormais, en Ukraine, aidé par le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, qui lui a fait un chèque de 100 millions de dollars. «Vous trouverez toujours un restaurant, un staff, des chefs avec une cuisinière et un réfrigérateur, où que vous soyez sur la planète. En cas d'urgence, c'est une chose très puissante», a-t-il raconté au New York Times. «World Central Kitchen croit à la communauté des chefs à travers le monde», insiste-t-il. Avant d'ajouter : «Parfois, de très gros problèmes ont des solutions très simples.» Nourrir ceux qui ont faim, donner de l'eau à ceux qui ont soif. José Andrés est le calme au milieu du chaos du monde.

Sur Instagram : @chefjoseandres et @wckitchen

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Le Figaro

Les géants américains font main basse sur les câbles sous-marins et les satellites

Elsa Bembaron

En dix ans, Google, Meta, SpaceX ont mis la main sur ces infrastructures vitales pour les télécommunications.

Une décennie aura suffi pour bouleverser la hiérarchie mondiale dans les infrastructures télécoms internationales. Ces connexions, ô combien cruciales, assurent les communications entre l’Europe, les Amériques, l’Asie… Ce sont elles qui permettent, par exemple, à un utilisateur français de valider son mot de passe pour se connecter à un réseau social dont les serveurs sont aux États-Unis, de regarder une série en streaming ou d’écouter de la musique. Historiquement détenues par les opérateurs télécoms, ces infrastructures sont désormais aux mains de groupes américains, essentiellement Google, Meta (Facebook) et, dans une moindre mesure, Microsoft. Ces connexions représentent environ 95 % du trafic internet international, le solde étant assuré par des liaisons satellites.

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«L’élément déclencheur a été la volonté des opérateurs télécoms de facturer aux Gafa l’utilisation de leurs réseaux, au début des années 2010», résume Alexandre Pébereau, PDG de Tofane, spécialiste de communications internationales. La riposte n’a pas tardé. Plutôt que de voir leurs coûts variables s’envoler et devoir dépendre des services de sociétés tierces, les multinationales américaines sont passées à l’offensive. En 2015, leur part de marché dans les câbles sous-marins était nulle. En 2019, elle est passée à 50 % et, cette année, elle sera de 80 %. En 2024, elle devrait grimper à 95 %. Exit donc, les opérateurs télécoms. Orange, Deutsche Telekom, Telecom Italia… sont réduits au rang de simples partenaires minoritaires dans de grands projets portés essentiellement par Meta et Google.

Raisons financières

Google investit ainsi dans vingt câbles sous-marins, dont certains en propre, comme Curie, reliant les États-Unis au Chili, Dunat, qui traverse l’Atlantique jusqu’à nos côtes, ou Equiano, qui part du Portugal pour relier l’Afrique du Sud. D’autres sont des projets «partagés», comme Echo. Google et Meta sont associés pour cette fibre longue de 17.000 km, qui s’étend de la Californie à la Malaisie en passant par Java (Indonésie). Les 6900 km d’Amitié relient la côte Est des États-Unis à la France et au Royaume-Uni. Il a coûté 250 millions de dollars, dont près de 200 millions à la charge de Meta et Microsoft, et à peine 40 millions à la charge d’Orange et Vodafone. Avec ces coopérations, les opérateurs gardent un pied dans la fibre optique sous-marine, pour assurer leurs propres besoins. Mais plus ceux des Gafa.

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Pourquoi cette bascule dans la stratégie des opérateurs télécoms, marginalisés dans ces grands travaux? Pour des raisons financières. Les poches des Gafa sont bien plus profondes que les leurs, et ce d’autant que les opérateurs télécoms concentrent leurs investissements sur les réseaux domestiques pour assurer la connexion de leurs abonnés dans les pays. «Les Gafa consacrent leurs investissements dans les infrastructures qui leur sont stratégiques. Les volumes d’informations qui transitent entre les États-Unis et l’Europe sont à la fois colossaux et indispensables à leurs activités de ce côté de l’Atlantique. Ils visent l’indépendance», résume Jérôme Barré, PDG Orange Wholesale et réseaux internationaux.

De la mer à la terre

La prédominance des Gafa dans les câbles sous-marins est due à un double phénomène: leurs investissements et l’arrêt d’exploitation des câbles les plus anciens, détenus essentiellement par les opérateurs télécoms. Moins performants que les installations les plus récentes, les tuyaux historiques sont peu à peu abandonnés pour des raisons économiques. Leur coût d’exploitation ne leur permet pas de rester compétitifs face aux nouveaux venus, disposant de capacités supérieures.

Avec ces «mégaroutes» de l’information, les Gafa cherchent à garantir la connexion pour leurs clients actuels et à en conquérir de nouveaux. Le câble sous-marin 2Africa en est la parfaite illustration. Porté par Meta, il parcourt l’Atlantique, depuis les côtes anglaises, en passant par le Portugal, pour ensuite longer l’Afrique, avec plusieurs points d’atterrissement, selon le terme consacré. Il dessert notamment le Sénégal et le Gabon, avant de passer Le Cap, pour ensuite remonter vers le nord, desservir plusieurs pays de la côte est, franchir le canal de Suez, relier l’Égypte, Israël et, enfin, l’Italie, la France et l’Espagne. Une seconde branche part, elle, en direction de l’Inde et de la péninsule arabe. Ce projet pharaonique, long de 45.000 km et opérationnel en 2023, permet à Meta de sécuriser les accès vers de grands pays utilisateurs de ses services et de mettre un pied en Afrique. «Meta veut lancer des infrastructures terrestres en Afrique, pour élargir sa base de clientèle sur ce continent. La frontière entre les opérateurs télécoms et les Gafa est de plus en plus fluctuante», constate Jérôme Barré. Même si pour l’heure, c’est encore aux opérateurs télécoms que revient la charge de déployer les câbles continentaux.

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Conscients que les liaisons sous-marines ne suffiront pas à faire face à l’explosion de la consommation de contenus en ligne, les Américains ajoutent des structures terrestres à leurs dispositifs. Leur puissance dans les data centers est connue, avec Amazon et Google en tête de pont. Mais cela va au-delà, avec le déploiement «d’emplacements en périphérie», ou caches, qui servent à stocker au plus près des consommateurs les informations les plus recherchées. Netflix s’en est fait une spécialité, parsemant les réseaux des fournisseurs d’accès internet de serveurs, afin «de décharger les circuits de transport ou d’interconnexion d’une quantité considérable de trafic de contenu Netflix». Google dispose de 146 emplacements de périphérie, dont neuf en France - qui est un grand pays pour l’atterrissement des câbles sous-marins, sept à Londres, deux en Pologne… Pour éviter d’être sortis du jeu, les opérateurs télécoms musclent leur portefeuille, proposant eux aussi des solutions d’hébergement locales de données. Orange vise ainsi à «offrir la gestion et l’optimisation de distribution de contenus» aux Gafa. À condition que ces derniers acceptent enfin de payer pour les services qui leur sont proposés!

La conquête des étoiles

Non contents de conquérir les fonds marins, les groupes américains se sont lancés à la conquête des étoiles. Les projets spatiaux d’Elon Musk, le patron de SpaceX, ne se limitent pas à envoyer des touristes et des Tesla dans l’espace. Starlink est un très ambitieux projet de constellation satellitaire. Il vise à placer en orbite basse (à 550 km) le nombre astronomique de 42.000 «petits» satellites (de 250 kilos environ), couvrant la surface de la Terre. Très loin des stations géostationnaires, à 36.000 km de la terre, et qui ne couvrent qu’une zone à la manière d’une lampe torche braquée sur une orange. Amazon cherche lui aussi à s’imposer dans les cieux, avec en ligne de mire le déploiement de Kuiper, une constellation de 3236 satellites.

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Ces constellations sont avant tout destinées à couvrir les zones délaissées par les opérateurs télécoms, les grands espaces américains, australiens, ou les zones blanches en Europe. «Les opérateurs télécoms ne sont même plus dans la compétition des satellites. Le domaine est en pleine transformation technologique», résume un expert du secteur. À terme, la donne pourrait être complètement bouleversée. «Les satellites peuvent être très efficaces pour couvrir les zones blanches. Dans quelques années, les terminaux pourraient être suffisamment petits pour être portatifs», résume Gilles Brégant, directeur général de l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Il n’est donc pas exclu que les technologies évoluent suffisamment pour que le satellite devienne une alternative économiquement concurrentielle aux réseaux mobiles terrestres. Une éventualité qui justifie les ambitions européennes en la matière. Thierry Breton, le commissaire aux Affaires intérieures, pousse une constellation pour une souveraineté européenne.

Elon Musk envisage de lancer une OPA hostile sur Twitter

Le multimilliardaire est prêt à passer au-delà de l'avis du conseil d'administration du réseau social.

Obama appelle à réguler les réseaux sociaux, responsables de «l'affaiblissement des démocraties»

L'ancien président des États-Unis a appelé à soumettre les réseaux à des contrôles, estimant que le problème de la désinformation n'est pas «ce que les gens publient» mais ce que «les plateformes promeuvent».

Fuite de 500.000 dossiers médicaux: la Cnil inflige une amende à Dedalus

L'autorité a infligé une amende d'1,5 million d'euros, un montant «décidé au regard de la gravité des manquements».

Le Figaro

Énergies vertes : manque de métaux à prévoir dans l'UE, alerte un rapport

Pour remplacer les hydrocarbures et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'UE aura besoin à cette date de 35 fois plus de lithium qu'aujourd'hui

Lithium, cobalt, nickel... L'Union européenne doit organiser rapidement son approvisionnement en métaux pour la transition énergétique, faute de quoi des difficultés s'annoncent dès 2030, menaçant ses objectifs en matière d'autonomie comme de climat, alerte un rapport publié lundi. Pour remplacer les hydrocarbures et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'UE aura besoin à cette date de 35 fois plus de lithium qu'aujourd'hui (800.000 tonnes par an), ont calculé les chercheurs de l'université KU Leuven, pour Eurométaux, l'association européenne des producteurs de métaux.

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Jusqu'à 26 fois plus de terres rares seront nécessaires (3000 tonnes annuelles de néodyme, dysprosium, praséodyme...), deux fois plus de nickel, +330% de cobalt... des éléments indispensables aux équipements de demain (voitures électriques, rotors d'éoliennes, unités de stockage...) Il faudra aussi 33% d'aluminium en plus (4,5 millions de tonnes annuelles), +35% de cuivre, +45% de silicium, +10 à 15% de zinc, selon cette estimation inédite des besoins européens.

Ces calculs se basent sur les plans industriels prévus sur le continent, par exemple dans l'auto, les batteries, l'hydrogène... «La bonne nouvelle», disent les chercheurs, est que d'ici à 2050, 40 à 75% des besoins pourraient être couverts par le recyclage, si l'Europe investit rapidement dans les infrastructures, relève ses taux de recyclage obligatoire et s'attaque aux goulets d'étranglement à venir.

Mais dans l'intervalle, elle «s'expose à des manques critiques sur les 15 prochaines années faute de plus grandes quantités de métaux pour accompagner les débuts de son système énergétique décarboné», soulignent-ils. «Si les industries européennes ne sécurisent pas leurs approvisionnements sur le long terme, elles risquent des ruptures ou des hausses de prix pouvant ralentir la transition énergétique». Ce risque concerne particulièrement le lithium, le cobalt, le nickel, le cuivre et les terres rares.

«Risque de nouvelles dépendances»

«L'Europe doit décider urgemment de la manière dont elle va combler son insuffisance d'approvisionnement en métaux de première transformation», résume Liesbet Grégoir, chercheuse à KU Leuven et auteure principale : «sans stratégie ferme, elle risque de nouvelles dépendances à l'égard de fournisseurs non durables».

Les chercheurs font écho à l'alerte lancée au printemps 2021 par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui invitait le monde à s'organiser pour ces ressources stratégiques, largement concentrées dans un petit nombre de pays.

Un an plus tard, «nous ne voyons (en Europe) ni l'adhésion générale ni les conditions qui permettraient au continent de construire ses propres chaînes d'approvisionnement», soulignent KU Leuven et Eurométaux, dans leur communiqué. «Et le créneau pour agir se réduit: les projets doivent être développés ces deux prochaines années pour être prêts en 2030».

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Aujourd'hui, l'UE dépend des importations pour l'essentiel des métaux, par exemple de la Russie pour l'aluminium, le nickel ou le cuivre. Ces dix prochaines années, Chine et Indonésie vont dominer le boom des capacités de raffinage des métaux pour batteries, souligne le rapport, qui recommande que l'Europe se lie à des fournisseurs responsables, en matière sociale et environnementale.

Le territoire européen lui-même pourrait couvrir 5% à 55% de ses besoins de 2030, selon le rapport, qui relèvent cependant des incertitudes pesant sur de nombreux projets (oppositions locales, process non matures...). Il doit aussi ouvrir des raffineries et ce, malgré des défis, puisque la crise énergétique actuelle et la flambée des prix de l'électricité ont déjà conduit à fermer temporairement près de la moitié des capacités de raffinage d'aluminium et zinc en Europe.

Enfin, les capacités de recyclage seront à étendre, les métaux étant réutilisables, contrairement aux combustibles fossiles. Aujourd'hui, 40% à 55% de l'aluminium, du cuivre et du zinc utilisés en Europe viennent déjà du recyclage.

Des projets pilotes existent par exemple pour le silicium, essentiel pour les panneaux solaires dont de grands volumes arriveront en fin de vie en 2035. D'ici à 2050, les métaux recyclés localement pourraient équiper les trois quarts des batteries des véhicules faits en Europe, et tous les aimants des énergies renouvelables.

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

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Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
Le Figaro

Agriculture raisonnée: faut-il regarder «Nouvelles graines» sur France 5?

Nicolas Meyrieux, qui a décidé de changer de vie, a filmé durant une année deux de ses amis se lançant dans l’agriculture raisonnée.

Depuis plusieurs années, l’humoriste Nicolas Meyrieux réalise des vidéos sur l’écologie et le respect de l’environnement. Il a décidé d’aller plus loin en quittant Paris pour s’installer dans les Landes et passer son diplôme de responsable agricole.

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Avant de pouvoir lancer son projet de «forêt comestible» qui l’anime, il choisit de faire son stage chez Anthony et Zoé, un jeune couple d’amis qui vient de racheter des terres «mortes» et a pour ambition de créer une exploitation agricole éco-responsable sans plastique ni pesticides. Plantation d’arbres fruitiers, culture de légumes, maraîchage ou encore élevage d’espèces oubliées… Sur leurs sept hectares de terrain, tous deux ont ainsi choisi de tout faire à la main, «comme il y a soixante ans», précise la jeune femme. L’idée du documentaire Nouvelles Graines, diffusé sur France 5 ce lundi 25 avril, est né. Pendant une année entière, Nicolas Meyrieux - et sa co-réalisatrice Sophie Labruyère - filment, le quotidien de ces jeunes agriculteurs à l’éthique irréprochable.

Des difficultés et des adaptations

Saison après saison, on découvre leur passion et leur volonté qui semblent inébranlables mais aussi la dure réalité qui se cache derrière le rêve. Difficultés financières, mauvaises herbes qui envahissent tout, les limaces qui mangent les récoltes, engagement physique mais aussi psychologique colossal qui poussent même Anthony jusqu’au burn-out… Aucun problème n’est éludé et c’est justement la force de ce documentaire. Malgré la dureté de leur quotidien et leurs déceptions, Zoé et Anthony, soutenus par Nicolas Meyrieux, ne flanchent pas et tentent de s’adapter. Ils se réinventent, écrivent différemment leur histoire sans jamais se départir de leurs valeurs. Un film éclairant, qui a remporté le prix spécial Nature et environnement du Festival TV de Luchon et qui pourrait guider ceux qui souhaiteraient changer de vie et aller vers une agriculture plus responsable.

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Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron et le syndrome de la coquille vide

Une soirée électorale aux faux airs de fin de mariage raté. Après un passage de plusieurs filtres de sécurité dans le hall 6 de la Porte de Versailles, fief de LREM, militants, cadres, membres de la sécurité et journalistes se succèdent. Le résultat, conforme aux attentes des ténors de LREM (près de 28 % des voix), peine à chauffer la salle. Tuons tout embryon de suspense : l’ambiance ne sera jamais au rendez-vous. Tous les éléments étaient pourtant rassemblés pour permettre une soirée joviale et entraînée, au Parc des expositions. À l’entrée, on distribue des T-shirts, des drapeaux français et, évidemment, européens. « C’est gratuit ! Servez-vous ! », lancent les organisateurs, souriants. « On préfère le drapeau européen », s’amusent des militants en échangeant leurs drapeaux tricolores. 

Déjà une semaine plus tôt, lors de son seul et unique meeting de la Défense, les drapeaux européens habillaient l’ensemble du stade. Quand Valeurs actuelles allait à la rencontre des militants et les interrogeaient  sur l’importance de l’étendard étoilé, aucun n’était capable de répondre… Une glorification constante de l’Europe qui, parfois, interroge : « Monsieur, vous êtes européen ou vous êtes français ? », demande, ce mardi, un habitant de la ville de Mulhouse au candidat venu visiter l’Alsace.

Revenons à dimanche soir. À l’approche des résultats, militants et soutiens s’agrègent dans la salle, devant une scène spacieuse. « Près de 1 500 militants sont attendus », souffle-t-on dans l’organisation. En réalité, seulement 300 sont recensés : la foule reste par ailleurs très clairsemée pour le reste de la soirée. Autour du public, le double de journalistes accrédités s’installent. Ils viennent de « 37 pays différents et de 125 chaînes internationales », selon les organisateurs.

Les résultats approchent. Le public, amassé devant le pupitre où le président s’exprimera, lance une poignée de slogans. « Et un ! Et deux ! Et cinq ans d’plus ! », crient les militants qui peinent à s’enflammer, avant d’entonner des « Macron ! Président ! » à tue-tête.  Au moins, la révélation des résultats et l’arrivée retardée du président-candidat provoquent la ferveur du public, dans une soirée déjà terne. En effet, 12 minutes et 32 secondes après les premiers mots du chef de l’État, le final est expédié sans Marseillaise, et sans réelle rencontre avec le public. Le président-sortant se contente de déambuler rapidement devant la scène avant de s’éclipser. Le public fait de même, taciturne. Il n’est pas encore 22 h 30, « On fera la fête dans 15 jours, rien n’est fait », souffle Sonia, une militante de 48 ans.

Un discours vide qui s’ajoute à un programme toujours très flou

À l’occasion de son allocution, Emmanuel Macron ne glisse pas d’annonces concrètes pour son programme. Il se contente d’abord de remercier ses soutiens. « Je remercie tous mes compatriotes qui ont porté leurs suffrages sur ma candidature (…) et celles et ceux qui ont tant donné ces dernières années. Merci », commence-t-il, reconnaissant. Les « Macron ! Président ! » raisonnent. Après s’être tu un bref instant pour élever la voix de son public, le locataire de l’Élysée poursuit. « Vous pouvez compter sur moi pour mettre en œuvre ce projet de progrès, d’ouverture, et d’indépendance française et européenne que nous avons défendu tout au long de cette campagne », lance-t-il. Un programme qui semble plaire aux militants, qui reprennent de plus belle : « Macron ! Président ! »

Avant de faire usage de sa novlangue macronienne, savant mélange de vacuité argumentaire et de séduction à l’égard d’électeurs orphelins. « Je suis prêt à inventer quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions, afin de faire une action commune. C’est notre devoir. » S’ensuivent des déclarations sur l’importance de l’Union européenne. « Notre combat est décisif pour notre pays et pour l’Europe (…) Je veux une France qui s’inscrit dans une Europe forte », dit-il, avant de fustiger « les xénophobes et les populistes » auxquels il répond, déterminé : « Ce n’est pas nous. » « Le seul projet de la France et de l’Europe, c’est le nôtre ! », finit-il par lancer avec ferveur, tandis que les drapeaux européens s’agitent. « Je veux une France fidèle à l’humanisme, à l’esprit des Lumières, au souffle de 1789. Tels sont les enjeux du 24 avril », énonce-t-il. La salle deviendra très calme après l’allocution. Les militants, eux, se dirigeront vers la sortie, ou vers le buffet. À 22 h 30, la salle est vide. Cette soirée de résultat du premier tour fut bien différente d’il y a 5 ans. Emmanuel Macron, alors jeune ministre, avait fêté sa qualification à la Rotonde, une brasserie parisienne huppée, entouré de célébrités. Les temps changent. La coquille vide, non.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Le Monde

Pâtissier, fromager, apiculteur, ébéniste… Se reconvertir dans un métier manuel, du fantasme à la réalité

Les belles histoires de reconversion radicale dans des métiers manuels et artisanaux ne doivent pas faire oublier les difficultés parfois rencontrées ou les évolutions professionnelles plus sinueuses.

Ici le sourire photogénique d’un responsable marketing devenu pâtissier ; là une jeune ingénieure qui a « enfin trouvé du sens en plaquant tout » pour se transformer en apicultrice ; là-bas un ancien comptable penché sur son atelier flambant neuf de céramiste… Depuis une dizaine d’années, on ne compte plus, dans la presse, les médias et les présentoirs des libraires, les dizaines d’histoires « belles » et « inspirantes » de reconversion radicale réussie de jeunes « cadres sup » dans des métiers manuels et artisanaux. Mais ces récits de virage professionnel laissent souvent de côté les difficultés rencontrées et les parcours de reconversion plus tortueux.

« Les reconversions dans l’artisanat sont devenues sexy, ça a dû jouer dans mon envie de sauter le pas. Mais je crois que j’ai finalement eu un peu peur de suivre la mode », dit en souriant Fiona Cohen. Cette Parisienne de 29 ans s’était engagée dans un CAP ébénisterie au lendemain du premier confinement de 2020. En cause l’envie de changer d’air, d’ajouter à son quotidien un « supplément d’âme ». Et puis le télétravail « avait accentué les côtés négatifs » de son poste de directrice de production dans le cinéma d’animation. Passionnée de couture et de bricolage, elle est partie la fleur au fusil. « Je me disais que je pouvais en faire mon métier, pour construire des tiny houses par exemple… »

« Mieux affirmer ses envies »

Quelques stages plus tard, Fiona Cohen a dû se rendre à l’évidence : les ébénistes passionnés rencontrés « travaillaient souvent énormément, avec des horaires bien plus contraignants que les miens, pour gagner deux fois moins ». « Et je ne crois pas que je souhaite travailler plus qu’aujourd’hui. J’ai envie d’avoir des enfants un jour, de leur consacrer du temps… », explique-t-elle. Aujourd’hui de retour dans son secteur initial, mais à temps partiel pour continuer de travailler le bois pour son plaisir, pas une seconde elle ne jugerait négativement cette expérience qui lui a permis « de recentrer [sa] place dans son travail, et d’apprendre maintenant à mieux affirmer [ses] envies dans les missions qui [lui] sont confiées » et dans lesquelles elle retrouve du plaisir.

Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

Dans ses pérégrinations vocationnelles, Fiona a été accompagnée par l’organisme de formation Primaveras, spécialisé dans les reconversions professionnelles. Son cofondateur et professeur à Centrale Supélec, Laurent Polet, rappelle que « les métiers de l’artisanat, vers lesquels 15 % à 20 % de nos élèves souhaitent se diriger, véhiculent une forte symbolique et des fantasmes ». Notamment auprès des plus diplômés, dont les emplois « peuvent être plus marqués qu’avant par une dimension très abstraite, ou intellectuelle, déconnectée du réel. Ce qui est susceptible de faire surgir chez eux des envies de concret… »

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L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
Le Figaro

«Secrets d’Histoire»: Stéphane Bern raconte le destin sanglant de Jeanne de Belleville, pirate par amour

Femme pirate au Moyen Âge, tel est le destin romanesque et sanglant de la Dame de Clisson qui sema la terreur pour venger la mort de son mari. Lundi 25 avril, «Secrets d’histoire» part sur ses traces, au cœur des mystérieuses forteresses médiévales du Grand Ouest.

Comment une haute dame de la seigneurie, renommée pour sa beauté, devient-elle une bannie spoliée de ses biens, qui écume la côte atlantique et de la Manche, commande aux hommes, aborde les navires marchands du royaume de France, pille les cargaisons et passe cruellement au fil de l’épée tous les équipages? Dans «Secrets d’histoire» diffusé sur France 3, nous apprenons que bien née, la demoiselle qui deviendra la première femme pirate de France, voit le jour en 1300 à Belleville-sur-Vie, terre historique du Poitou, dans une famille possédant le sel des marais salants amarrés aux marches de la Bretagne et du Poitou, l’or blanc de l’époque médiévale. Mariée à 14 ans à Geoffroy de Châteaubriant, veuve à 26, Jeanne de Belleville se remarie en 1330 au seigneur breton Olivier IV de Clisson, chevalier en pleine ascension et fait sienne la devise familiale: «Pour ce qu’il me plaist».

Jeanne de Belleville va devenir une héroïne de bande dessinée

Au Vieux-Château de l’île-d’Yeu, forteresse défensive construite par les époux Clisson, modèle du château de l’île Noire des Aventures de Tintin, Stéphane Bern nous conte l’histoire romanesque de celle qui fut surnommée «La Lionne sanglante» ou «La Tigresse bretonne» et donna naissance à sept enfants. «Entre renégats cruels et rebelles épris de liberté, notre imaginaire est peuplé de tous ces hors-la-loi des océans, Barbe Noire, Jack Rackham, les anglaises Anne Bonny et Mary Read... Mais la seule à être devenue pirate par amour, c’est Jeanne de Belleville, meneuse d’hommes, impitoyable combattante, une femme percutée par la Grande Histoire», explique Stéphane Bern. Sous la plume du scénariste Roger Seiter, elle va devenir une héroïne de bande dessinée, révèle ce «Secrets d’histoire» à la saveur particulière qui décrypte en filigrane quelques aspects du célèbre film Pirate aux Caraïbes . Mais revenons à l’an de grâce 1341 quand Jean III, duc de Bretagne meurt sans héritier. Deux prétendants se déchirent pour régner sur ce très puissant duché: Jean Monfort soutenu par Édouard III, roi d’Angleterre et Charles de Blois, soutenu par le roi de France, Philippe VI de Valois. Une guerre de succession doublée d’une mini-guerre de Cent Ans, s’ouvre en Bretagne.

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Alors qu’il défend la ville de Vannes, Olivier IV de Clisson, qui a toute la confiance du roi de France, est enlevé puis libéré contre une rançon ridicule. La rumeur court d’une rupture d’allégeance. Celle-ci sera confirmée, lettre d’alliance au roi d’Angleterre à l’appui, par le comte de Salisbury. À titre d’exemple, le roi de France fait décapiter sans procès le traître pour crime de lèse-majesté, fait pendre son corps au gibet de Montfaucon réservé d’ordinaire aux manants de la pire espèce, et ficher sa tête ensanglantée sur les remparts de Nantes. «Secrets d’histoire» rouvre l’acte d’accusation conservé aux Archives nationales. Une telle cruauté scandalise et rallie d’autres seigneurs bretons à la cause anglaise. Accompagnée de ses deux fils au pied des remparts, Jeanne jure de venger son mari. La veuve Clisson réunit alors 400 chevaliers, fidèles à son époux, prend le château du seigneur Le Gallois de la Heuze, et remporte ses premières victoires sur terre.

Le réveil de la Lionne sanglante

Pour échapper au roi, Jeanne de Belleville devient seigneur de nefs et dresse pavillon des pirates, celui-là même qui prendra plus tard le nom de Jolly Roger. Sa cruauté est légendaire, elle n’hésiterait pas à couper les pieds et les mains des quelques survivants pour qu’ils ne puissent pas nager. Telle une Beatrix Kiddo (Kill Bill) des mers, elle assouvit sa vengeance. Stéphane Bern en profite pour rappeler la différence entre les pirates, pillant pour leurs propres comptes, et les corsaires, mandatés par le roi pour piller les ennemis de la France. L’animateur nous mène à Saint-Malo dans une malouinière à la rencontre d’un authentique descendant de capitaine corsaire. Quant à Jeanne de Belleville, elle trouve finalement refuge à la cour d’Angleterre, où le roi Édouard III lui donne du «Notre chère cousine, la dame de Clisson».

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Toujours fière et ardente, Jeanne de Belleville entend bien récupérer ses terres de France. Elle épouse en dernière noce un lieutenant du roi d’Angleterre, Walter Bentley, qui reprend un temps le château de Noirmoutier, combat pour son épouse sans que cette dernière ne retrouve la totalité de ses biens à l’heure de sa mort, à l’âge de 60 ans.

Olivier V de Clisson, digne héritier

L’un de ses fils, Olivier V de Clisson, brillant chevalier de la trempe de sa mère, repasse du côté français, devient l’ami de Du Guesclin et grand connétable du royaume de France. En 1360, le traité de Brétigny signé entre le roi de France et d’Angleterre, lui permet de retrouver l’intégralité de ses biens et terres. Une clause spéciale sur le pardon accordé figure dans l’acte officiel. Le fils de Jeanne, redoutable homme d’affaires, va devenir l’un des plus riches seigneurs de France, possédant 1/5e de la Bretagne, précise le magazine de France 3. Le château de Josselin, forteresse au carrefour des terres du Nord et du Sud, avec sa statue murale monumentale représentant Olivier de Clisson à cheval, épée droite, témoigne de son importance. Aux scènes fictionnées, aux paroles des historiens et romanciers, se joignent celles d’Astrid de Belleville et de Josselin de Rohan-Chabot, deux descendants de Jeanne de Belleville, qui témoignent avec beaucoup de pertinence et un sens inné du récit, dans ce numéro de «Secrets d’histoire» montrant le Moyen Âge sous un jour nouveau à travers le destin d’une femme à la volonté infaillible.

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Le Monde

Dans l’intimité de quatre fumeurs de cannabis : « Ce système à la Uber, ça a changé ma vie. En tant que meuf, tu n’as pas peur de faire une mauvaise rencontre »

Eric Collier

Publié le 23 avril 2022 à 02h55 - Mis à jour le 23 avril 2022 à 15h30

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TémoignagesPlus de 1 million de Français fument régulièrement du cannabis. Un plaisir certes interdit, mais de moins en moins perçu comme transgressif.

La France est le pays où la consommation de cette plante récréative est la plus élevée en Europe. Quatre fumeurs, forcément anonymes, expliquent comment ils se procurent facilement de la résine ou de l’herbe, une habitude souvent contractée dès l’adolescence.

« Je range l’herbe dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves ! »

« Ce système à la Uber, ça a changé ma vie. En tant que meuf, tu n’as pas peur de faire une mauvaise rencontre »

« Le problème, aujourd’hui, c’est que shit et beuh sont très forts. T’es en total trip »

« J’avais une mauvaise idée de moi-même, l’impression de rater ma vie »

« Je range l’herbe dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves ! »

« J’ai 65 ans et j’ai fumé mes premiers joints quand j’étais ado. Je ne suis pas un gros fumeur, c’est purement récréatif pour moi. Ça me détend, ça libère un peu l’esprit et, comme j’exerce une profession intellectuelle, ça m’aide dans mon travail.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais acheté de l’herbe par un circuit classique, à un type que je connaissais. Il y avait quelques graines dans le sachet, je me suis dit “tiens, je vais essayer de les faire pousser”. C’est hyperfacile, ça m’a fait penser aux lentilles qu’on faisait germer quand on était gamin. Je les ai placées dans du coton, puis en pot, et, comme j’ai la chance d’avoir un jardin à la campagne, je les ai mises en terre après les gelées de printemps. Sur Internet, on trouve tout ce qu’il faut savoir.

« J’ai arrêté quand mes enfants étaient ados. J’ai repris et, aujourd’hui, il arrive qu’on s’en roule un le soir avec des amis ou avec les enfants »

J’ai mon rituel, je commande mes graines le jour de mon anniversaire, en mars. Ça coûte infiniment moins cher de cultiver son herbe soi-même : il faut compter entre 5 et 10 euros la graine, un peu de terreau, et voilà ! Quatre ou cinq pieds, ça me fait largement l’année. Je les plante à des endroits stratégiques de mon jardin, pour que les voisins ne les voient pas. Je récolte fin octobre, puis je les fais sécher pendant une semaine, je coupe les feuilles et ne garde que les têtes. Je les range dans des pots de Nescafé, c’est un peu mes conserves !

« La légalisation du cannabis devrait être au centre d’un débat politique jusqu’à présent inexistant »

A un moment, j’en avais marre et j’ai arrêté quand mes enfants étaient ados. J’ai repris et, aujourd’hui, il arrive qu’on s’en roule un le soir avec des amis ou avec les enfants, un peu comme quand mes parents sortaient la bouteille de cognac. J’ai peut-être une vague dépendance psychologique… Ma femme est archi-contre, elle trouve que c’est un truc de gamin. Mais moi ça me donne peut-être le sentiment de ne pas devenir un monsieur raisonnable de plus de 60 ans. »

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Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «Comment le modèle social français s’est autodétruit depuis trente ans»

Jean-Pierre Robin

CHRONIQUE - L’État-providence se dévoie quand il devient une simple pompe à fric.

La France coupée en deux? Rien d’anormal au lendemain d’une élection présidentielle! Sauf que cette fois la fracture est de nature sociologique bien plus que politique. La disparition de l’affrontement gauche-droite/«est-ouest», a fait place à un clivage «nord-sud» opposant la France «d’en haut» à celle «d’en bas», «le bloc élitaire» au «bloc populaire», «les gens qui vont bien» à tous ceux qui souffrent d’«une vie mutilée».

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Que le pouvoir d’achat soit «la première préoccupation des Français», comme on l’a répété ad nauseam des mois durant, cela peut se comprendre. Mais la conséquence fâcheuse aura été de ravaler le débat public à son degré zéro. Tout autant que son adversaire, Emmanuel Macron a sacrifié lui aussi à la «politique consumériste». Ainsi les «10 raisons de choisir le projet d’Emmanuel Macron» figurant dans son prospectus électoral sont un catalogue de mesures en monnaie sonnante et trébuchante censées améliorer les conditions matérielles de «Nous tous» (son slogan de second tour). Voici la première «raison»: «pour plus de pouvoir d’achat dès cet été: maintien des boucliers gaz et électricité, “prime Macron” jusqu’à 6000 euros sans charges ni impôts, indexation des retraites sur l’inflation, suppression de la redevance télé et baisse des impôts de succession», etc.

Notre État-providence est certes réputé le plus généreux (et dispendieux) de la planète, comme en témoignent l’importance des dépenses publiques et celle des prélèvements obligatoires, records mondiaux. Compte tenu de ses déficits, on en conclut que le système devrait se réformer en profondeur. Dans quel sens et comment? Motus et bouche cousue durant toute la campagne, à l’exception de Valérie Pécresse, dont les propositions purement comptables ne pouvaient constituer une véritable réponse.

1992, début de la désintégration du «modèle social français»

Le modèle social français, objet de fierté nationale, est-il insoutenable financièrement? Sans doute. Mais il se pourrait que la réalité fût plus triste encore: depuis trente ans il n’a eu de cesse de s’autodétruire, de renier sa philosophie originelle de solidarité pour se dévoyer en pompe à fric. Depuis 1992 très exactement, année marquée par quatre événements concomitants qui ont tous agi dans le même sens.

Le millésime 1992 est celui du projet de marché unique européen qui, selon les termes de Jacques Delors, son principal protagoniste, vise à «constituer un espace de libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes». Puis en septembre de la même année, les Français ratifient le traité de Maastricht dont l’application la plus spectaculaire fut la création de l’euro en 1999. Et entre ces deux moments européens, deux événements spécifiquement français: le 30 mars 1992 l’usine de Renault-Billancourt, haut lieu de notre histoire industrielle, ferme ses portes et, le 12 avril, le parc Euro Disney (rebaptisé depuis Disneyland Paris) ouvre les siennes. Dans leur best-seller, La France sous nos yeux, Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely y voient le passage symbolique d’une économie centrée sur l’industrie et la production à une société polarisée sur la consommation, les services et le tourisme.

L’affaiblissement des syndicats rend inéluctable la survenue de jacqueries du type « gilets jaunes », ou le recours aux juges, substitut d’une démocratie défaillante

Pour bien saisir en quoi l’année 1992 a sonné le début de la désintégration du «modèle social français», il faut revenir à ses principes fondamentaux au lieu de le stigmatiser a priori. Alain Supiot, professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire «État social et mondialisation», en rappelle les trois piliers (1): «Les services publics, la Sécurité sociale, et le droit du travail. Inspirée des travaux du Conseil national de la résistance, la République sociale a trouvé une base juridique solide dans le Préambule de la Constitution» (de 1946 puis de 1958). Dans l’après-guerre, «chaque pays d’Europe occidentale a bâti l’État social à sa façon: la France en termes politiques d’ordre public social ; le Royaume-Uni en termes économiques de négociation collective ; l’Allemagne en termes communautaires de codétermination (dans les entreprises).»

À l’évidence la révolution néolibérale des années 1980 venue des États-Unis, puis la globalisation et le marché unique européen conduisant, entre autres, au démantèlement des entreprises de service public, ont mis à l’épreuve les modèles nationaux. Le nôtre particulièrement, qui s’articule plus qu’ailleurs autour de l’État. Pourtant il n’y avait rien d’«irrésistible, comme le montre la réussite économique de certains pays - je pense à l’Allemagne - qui, contrairement à la France, ne s’emploient pas à défaire méthodiquement leur modèle social, mais prennent au contraire appui sur lui pour défendre leurs intérêts et leur influence dans le monde», regrette Supiot. Les fameuses réformes Schrœder de 2003 si favorables à la compétitivité allemande ont préservé le système de cogestion, fondement du consensus outre-Rhin!

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Alain Supiot est très sévère sur les réformes sociales du quinquennat qui s’achève. Qu’il s’agisse de «la surétatisation du social» (dans la gestion des comptes par l’État omnipotent et la transformation des cotisations sociales en impôts) ou de la relégation des syndicats: «Leur affaiblissement rend inéluctable la survenue de jacqueries du type des “gilets jaunes” ou le recours aux juges, comme substitut d’une démocratie défaillante.» En se passant des corps intermédiaires, le macronisme a dénaturé plus encore que ses prédécesseurs étourdis le modèle social français traditionnel au profit d’un système à la fois populiste, étatiste et libéral qui arrose tous azimuts. Comment remédier aux déficits endémiques sans revivifier les mécanismes de concertation à la base de notre démocratie sociale?

(1) «La Justice au travail» (Seuil Libelle) et «Réflexions sur le modèle social français» («Futuribles », novembre-décembre 2021).

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Le Monde

Au p’tit bonheur : « Ma fille et moi, on a notre rituel. Le vendredi, c’est pizza regina et série devant la télé »

Stefania Rousselle

Publié le 23 avril 2022 à 01h27 - Mis à jour le 23 avril 2022 à 10h58

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TémoignagesPour cette nouvelle série, la journaliste et réalisatrice Stefania Rousselle part sur les routes de France, avec une question simple : « Comment allez-vous ? » Cette semaine, Alexandra Gorlin, 42 ans, qui travaille dans l’événementiel, à Ménilles, dans l’Eure.

« Mon mari et moi, on jouait à EuroMillions toutes les semaines sur Internet. On avait un abonnement et, toutes les cinq semaines, il fallait le renouveler. Je ne me souvenais plus des identifiants, alors je vais sur la boîte mail de mon mari – j’avais ses codes – et je tombe sur le message d’une femme qui me… turlupine. Je cherche s’il y en a d’autres, j’ouvre tous les dossiers, et je finis par ouvrir celui des messages supprimés. Et là, c’est la déconvenue. J’ai pu voir en direct les mails que mon mari et sa maîtresse s’échangeaient. Il était militaire et, six mois par an, il était en mission. Et là-bas, en Afghanistan, il était tombé amoureux. Une infirmière, française. “On va être bien ensemble dans tes vignes avec ta fille.” “J’ai pris un appartement à Evreux, je vais quitter ma femme.” Il est rentré. Je lui ai dit. Et il s’est effondré en pleurs. “C’est toi que j’aime.” Devant moi, il a pris son téléphone, et l’a quittée.

Mais je n’étais plus heureuse avec lui. Ça faisait des années que j’étais seule. Seule à élever notre fille. Seule à aller aux fêtes de famille. Souvent, je me disais : “Alors, c’est ça la vie ? C’est triste.” Mais je m’étais résignée. J’étais mariée. On ne divorçait pas. C’était comme mes parents, ils étaient ensemble, mais pas super heureux. La fidélité, c’est ça qui me faisait tenir. Mais je n’arrivais plus à lui faire confiance. J’ai demandé le divorce. Ça faisait onze ans qu’on était mariés. Il a enlevé son alliance au bout de deux jours. Trois jours après, il était sur des sites de rencontre. On faisait chambre à part et, le week-end, il partait voir les filles qu’il avait rencontrées sur les applis. J’ai retrouvé une note d’hôtel à 300 euros une fois.

Le travail, la liberté

A ce moment-là, moi, je ne travaillais pas. J’étais femme au foyer. J’étais complètement dépendante de lui. C’était pour ça aussi que je ne partais pas. Mais, si, j’y suis arrivée. J’ai cherché du travail et j’ai trouvé. Mon premier salaire, je m’en souviens, c’était synonyme de liberté. Je gagnais à peine 10 euros par heure. J’étais devenue enquêtrice mystère. J’allais contrôler “secrètement” les employés de sociétés. Le client me faisait un brief, me disait toutes les questions qu’il fallait que je pose, et je me faisais passer pour une cliente normale. Je me souviens d’être allée dans une concession Peugeot vérifier si les vendeurs portaient bien leur badge ou ne fumaient pas sur les parkings. Avec Interflora, c’était génial, parce qu’il fallait se faire livrer un bouquet de fleurs, alors je l’avais fait livrer chez ma mère pour qu’elle en profite. Fallait que je lui demande si le livreur était bien, si le bouquet avait tenu. Il y a eu la SNCF aussi, où il fallait que j’achète un billet de train. Mais c’était compliqué pour moi de faire ce travail. Je suis trop gentille et j’arrivais pas à les critiquer.

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Le Monde

Complaisance

Editorial du « Monde ». En ces ultimes instants de campagne présidentielle, la plus grande erreur serait de se laisser distraire par les derniers sondages de l’avant-second tour et les premières manœuvres électorales de l’après. Entre les deux, il y a un vote, dimanche 24 avril, et celui-ci déterminera tout autant la personne qui dirigera la France pour les cinq prochaines années, le cadre républicain des débats que nous tiendrons au sein de notre démocratie, le visage que nous voudrons présenter au monde qui nous entoure. Ce vote déterminera aussi les manières de répondre à la guerre qui sévit sur notre continent, aux crises géopolitiques et sociales qui montent, à la catastrophe climatique qui prend forme. L’ampleur de ces enjeux interdit toute forme de relativisation du scrutin qui vient, tout comme les supputations de l’avant et les calculs de l’après ne sauraient exonérer chaque électrice et chaque électeur de sa responsabilité face au choix qui se présente.

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

Dimanche, il n’existera qu’une seule manière de contribuer à éviter que la candidate d’un parti d’extrême droite, Marine Le Pen, accède au pouvoir : c’est de voter pour son adversaire, Emmanuel Macron, quelles que soient les erreurs qu’il a commises au cours de son premier mandat, quels que soient les griefs que l’on peut former contre sa politique, quelle que soit sa responsabilité dans la présence du Rassemblement national (RN) à ce second tour. Ni le vote blanc ni l’abstention ne seront d’une quelconque utilité pour préserver notre pays de l’irrémédiable.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Pour décrire ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen devenait présidente de la République, la comparaison avec la Hongrie de son inspirateur, le premier ministre Viktor Orban, a été souvent utilisée. De fait, l’érosion de la liberté de la presse, l’abaissement de l’Etat de droit, l’affaiblissement des institutions seraient bien à l’ordre du jour. Mais le parallèle avec un pays de 10 millions d’habitants, quelles que soient ses qualités, est très insuffisant pour décrire la déflagration mondiale que constituerait le basculement de notre nation du côté de l’illibéralisme. La France, puissance nucléaire dotée d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, pilier de la construction européenne, n’est pas tout à fait la Hongrie.

Les bataillons de la « normalisation » du Rassemblement national

Pour mesurer les risques encourus, il faut regarder un peu plus à l’est du continent, du côté de la Russie de Vladimir Poutine, à laquelle Mme Le Pen s’est liée par son admiration proclamée à maintes reprises, et par un emprunt bancaire. Il faut considérer la triple impasse dans laquelle le despote a enfermé son pays. Le nôtre serait soumis au même clanisme d’une clique centrée sur ses propres intérêts, qui a toujours procédé par des purges pour garder le contrôle de sa petite entreprise politique familiale. Il serait voué au même isolement international, que le rapprochement avec des gouvernements populistes, suggéré par Mme Le Pen, ne compenserait pas bien longtemps. Il suffit de constater à quelle vitesse la Pologne vient de s’éloigner de la Hongrie, après l’agression de l’Ukraine, pour se convaincre que ces conglomérats d’égoïsmes nationaux ne restent jamais cohérents. Enfin, notre pays serait exposé aux mêmes ferments de haine et de violence contre des pans entiers de sa population.

Quand Marine Le Pen se heurte au mur de la Constitution

A l’évidence, il ne s’agit pas, ici, de laisser croire que tous les électeurs de Marine Le Pen sont conscients des périls dissimulés derrière la posture protectrice affichée par la candidate. Mais cela ne peut être le cas des adversaires de longue date de l’extrême droite, avertis par l’histoire et par la nature, inchangée, du RN. C’est pourquoi, à rebours de nombre des responsables de la gauche qui ont formulé des consignes sans ambiguïté, Jean-Luc Mélenchon a eu grand tort de déclarer récemment qu’il était « assez secondaire » de savoir qui, de M. Macron ou de Mme Le Pen, se trouverait à la tête d’un exécutif dans lequel il souhaite s’imposer comme premier ministre. De la part d’un candidat qui avait exclu le vote RN au soir de son élimination de justesse au premier tour, cette banalisation est malvenue. Même si le nombre des suffrages qui se sont portés sur lui déborde très largement du noyau historique des « insoumis », cette érosion du réflexe républicain, qui revient à se décharger sur d’autres de la responsabilité d’éviter le pire, est aussi inquiétante que risquée.

La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Toutefois, la gauche est loin d’avoir le monopole de ces réticences. A droite, nombre d’élus ont également fait comprendre qu’ils enjamberaient volontiers ce second tour, et toutes les clarifications qu’il exige, pour mieux se positionner dans la bataille suivante, les législatives. Ce calcul, tourné vers l’après, est d’autant plus coupable qu’il prolonge l’irresponsabilité de l’avant, ces longs mois où l’extrême droite, celle d’Eric Zemmour d’abord, n’a cessé de bénéficier de toutes ces attentions qui ont contribué à placer Marine Le Pen dans la situation inédite où elle se trouve à la veille de ce second tour. Cette complaisance est passée de chaînes de télévision en grands journaux, et parfois même sous la plume d’intellectuels dont nous avons, à juste titre, pointé les ambiguïtés.

Marine Le Pen, une dynamique qui vient de loin

Elle se poursuit encore aujourd’hui sous la forme d’une contestation du terme « extrême droite » appliqué à une candidate dont le programme démontre pourtant qu’elle n’a pas modifié les fondamentaux de son parti. Un étonnant monde inversé s’est ainsi mis en place, où Marine Le Pen peut se prévaloir, contre toute vraisemblance, d’être la candidate de la « concorde » et de la « fraternité nationale », celle qui peut « recoudre la France ». Où le travail d’enquête et d’approfondissement, le rappel de l’histoire, la mise en perspective par des comparaisons internationales, qualifiés de « paresse intellectuelle », sont moins pris en considération que le commentaire en boucle sur la surface des choses. Dans ce monde renversé, certains intellectuels ne jouent plus leur rôle d’éclaireurs du débat ou de défricheurs d’idées depuis assez longtemps déjà, ils se satisfont de porter ce qu’ils présentent comme la parole d’un peuple qu’ils ne connaissent pas.

Brutalité

Pour la droite classique, la sanction de cette complaisance au discours extrémiste a été sévère. Elle s’est soldée par la disparition quasi complète d’un électorat qui s’est réparti, au premier tour, entre les votes Macron, Zemmour et Le Pen. Dans l’incapacité de défendre sa vision de la société, le bord politique qui pensait enfin avoir remporté la bataille des idées se retrouve réduit, au second tour, à regarder les deux finalistes courtiser les électeurs de Mélenchon.

« Celui qui gagne la présidentielle, c’est celui qui impose sa question, à laquelle il a la réponse », avait déclaré, cet hiver, le candidat de Reconquête !. A l’évidence, Eric Zemmour n’avait pas la bonne question, pas plus que Marine Le Pen n’a la bonne réponse. Des pans entiers du programme de la candidate tentent de résoudre les questions sociales qu’elle affiche comme sa nouvelle préoccupation par la recette immuable de son parti : la mise à l’écart des populations immigrées.

Sur le terrain social, « solidarité à la source » pour Macron, exclusion des étrangers pour Le Pen

Pour ne prendre qu’un exemple, dans le domaine du logement, la candidate entend régler la pénurie d’offre sociale par la résiliation du bail de plus de 500 000 foyers de locataires étrangers, légalement présents en France. De deux choses l’une : soit cette mesure est inapplicable, et Marine Le Pen ne réglera aucun des problèmes qu’elle prétend prendre en considération, le logement social pas davantage qu’un autre. Soit elle est mise en œuvre avec une brutalité incompatible avec les valeurs élémentaires de la République. Cet apartheid de fait s’ajouterait au viol des institutions et au chaos dans l’économie et la société.

Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen

Face à l’éventualité de tels actes honteux, il importe que tous les démocrates établissent une claire hiérarchie des périls qui menacent notre pays et qu’ils se mobilisent afin que la candidature de Marine Le Pen soit repoussée avec le plus grand écart possible. C’est le seul calcul qui compte à la veille de ce second tour pour, au moins, empêcher l’extrême droite de défaire le pays.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(directeur du « Monde »)

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Le Figaro

Tops/Flops Reims-OM : Gerson le libérateur, Reims pas à la hauteur

Teddy Vadeevaloo

Le but décisif de Gerson, une défense marseillaise solide, mais également la pauvreté du jeu rémois : retrouvez les Tops et les Flops de ce match entre Reims et l'OM (0-1).

Tops

Gerson s'adapte de mieux en mieuxEn difficulté en début de saison, Gerson comprend de mieux en mieux le jeu prôné par Sampaoli. Entré à la pause avec Payet, le Brésilien a amené de la percussion et des relais intéressants dans l'entrejeu. C'est lui qui a secoué son équipe dans le dernier quart d'heure en se montrant dangereux à deux reprises, avant de signer un fort joli but. Servi par Payet, il s'est joué d'un adversaire grâce à des passements de jambe, avant de tromper Rajkovic. Un but si important pour assurer un peu plus cette 2e place.

À lire aussiLigue 1 : Marseille conforte sa place de dauphin

Une défense encore à la hauteurDécriée également en début d'exercice, la défense marseillaise est de plus en plus sécurisante. Et elle le doit sans aucun doute à William Saliba, encore impressionnant dans les airs. Luan Peres est lui aussi rassurant par son calme à la relance. Sans oublier Steve Mandanda, titulaire pour préparer la Ligue Europa Conférence et qui, hormis une erreur de relance sans conséquence, a parfaitement assuré le travail dans sa cage.

Rongier, le couteau suisseIl est ballotté à tous les postes mais il continue d'être professionnel jusqu'au bout. Aligné latéral droit au départ mais régulièrement dans l'entrejeu en phase de possession, Valentin Rongier a encore rendu une copie impeccable. Combatif de bout en bout, il a participé à pas mal de phases intéressantes de par sa disponibilité.

La bonne gestion de SampaoliDans ce calendrier surchargé pour Marseille, il faut rendre hommage à la gestion de son effectif de Jorge Sampaoli. L'Argentin tente de concerner tout son groupe en faisant régulièrement tourner son onze. À Reims, il avait notamment laissé Payet, Gerson et Caleta Car sur le banc. Et si certains ont pu décevoir (voir par ailleurs), cette gestion profite à cet OM qui remporte quasiment tous ces derniers temps.

Flops

Reims, trop occupé à défendreDans son système défensif en 3-4-3, Reims a trop peu proposé de jeu pour espérer mieux. Ne possédant que le ballon qu'à 29%, les Champenois n'ont pas fait bon usage des contre-attaques qui leur étaient offertes. La jeunesse de l'attaque peut sans doute être mise en cause.

Un trio offensif à la peine côté OMAu coup d'envoi de ce match, Sampaoli avait choisi de faire confiance à Milik entouré de Harit et d'Under. Les trois hommes étaient chargés d'apporter de la variété dans le jeu phocéen mais ils n'ont jamais su se trouver. Under a eu du mal à percuter vers l'avant, alors que Milik s'est révélé fantomatique en pointe. Quant à Harit, il a eu du mal à confirmer ses dernières bonnes prestations. Leurs remplaçants ont, heureusement pour l'OM, apporté beaucoup plus.

PSG-Lens : coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial après une soirée lunaire

Découvrez ce qui a retenu l'attention de notre envoyé spécial au Parc des Princes samedi, pour le match qui opposait Paris à Lens.

Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

PSG : «Personne ne gâche mon plaisir», grince Mbappé, acide à propos de la «minorité de supporters» qui a boudé le titre

L'attaquant parisien a répondu aux questions des journalistes en zone mixte samedi, après l'obtention du titre de champion de France.

Le Monde

Présidentielle 2022 : les dangers de la « comédie de l’indifférence »

Les présidents Sarkozy, Hollande ou Macron seraient des « dictateurs » : la rengaine, distillée au fil des ans dans une dramaturgie relativiste coupable, a produit ses effets, et le danger est désormais bien aux portes de l’Elysée.

Analyse. Au milieu des années 1950, la grande comédienne Simone Signoret, proche du Parti communiste français (PCF), effectua une tournée à travers le bloc soviétique. A Prague, Signoret reçut l’appel d’une cousine éloignée, Sophie Langer, qui souhaitait la rencontrer. Mais la star française ne donna pas suite. Presque dix ans plus tard, l’obstinée cousine réussit à voir Signoret à Londres, où celle-ci jouait une comédie de Shakespeare. Sophie Langer pouvait enfin se confier : elle et son mari, socialistes tchèques, avaient fui l’invasion allemande en 1939 ; exilés aux Etats-Unis, ils étaient rentrés en Tchécoslovaquie après la guerre, dans l’espoir d’y construire le socialisme ; mais le mari de Sophie Langer avait été arrêté pour « déviationnisme » ; quand elle avait essayé de contacter Signoret, voilà dix ans, c’était dans l’espoir que le régime fasse un geste pour complaire à une célèbre sympathisante…

Présidentielle 2022 : dernière ligne droite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant le second tour, revivez la journée de campagne du vendredi 22 avril

A cet instant, la comédienne coupa court et s’empressa de relativiser : aux Etats-Unis aussi, fit-elle valoir, le mari de sa cousine aurait sans doute eu des ennuis… Alors Sophie Langer se tut et partit. « Ma cousine de Bratislava ne ressemblait pas à l’emmerdeuse que j’avais imaginée à Prague, mais je ne la trouvais pas extrêmement aimable, se souviendra Signoret. Et puis, moi, hein ! j’avais à jouer la comédie. » Réfugiée en Suède après le « printemps de Prague », Sophie Langer écrira ces mots à Simone : « Tout ce que tu trouvas à me dire quand j’ai voulu te raconter mon histoire, c’est qu’en tant que communistes, nous aurions subi le même traitement si nous étions restés aux Etats-Unis. J’espère qu’aujourd’hui tu as compris la différence. » Dans ses Mémoires, Simone Signoret restitue ces souvenirs avec un sentiment de honte. Entre-temps, les chars russes avaient déferlé sur Prague, et elle avait lu les témoignages de dissidents qui décrivaient la surveillance généralisée, la terreur quotidienne. Elle avait fini par « comprendre la différence »

« Assez secondaire »

Mais d’autres, beaucoup d’autres, n’ont jamais voulu la comprendre. Ce refus vient de loin. Il explique pourquoi la comédie de l’indifférence, celle que Simone Signoret s’est repentie d’avoir jouée, tient encore le haut de l’affiche aujourd’hui. A l’époque de la guerre froide, la dramaturgie relativiste aboutissait, entre autres, à tirer un trait d’égalité entre l’Amérique libérale et la Russie soviétique. Des décennies plus tard, elle aura nourri des discours où les présidents Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron ont été tour à tour dépeints en dictateurs. Qu’elle se trouve interprétée par des foules manifestantes, des intellectuels respectés ou des journalistes influents, l’histoire ne varie guère et sa morale est toujours la même : le pire n’est pas à craindre, il est déjà là.

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L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

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Le Figaro

Ligue 1: Pourquoi le PSG ne fait pas un si beau champion

Christophe Remise

ANALYSE - Historique mais sans saveur, le dixième titre de champion de France du PSG ne déchaîne pas les passions.

La deuxième occasion aura été la bonne. Si l'OM a repoussé l'échéance mercredi dernier, les hommes de Mauricio Pochettino ont décroché le titre de champion de France samedi, après… un nul face à Lens (1-1) samedi, au Parc des Princes, lors de la 34e journée de Ligue 1. Le dixième sacre du club de la capitale, autant que Saint-Etienne. Quoiqu'historique, ce titre ne suffît toutefois pas pour enflammer le peuple rouge et bleu ou les observateurs. Entre un niveau de performance douteux tout au long d'une saison «lourde» et «difficile», dixit Leonardo, des stars décevantes à titre individuel et une concurrence pas au niveau, le Paris-SG n'apparaît en effet pas comme un si beau champion que cela, souverain et incontestable. Non pas que Kylian Mbappé et compagnie aient chapardé quoi que ce soit. Mais ce trophée et la saison dans son ensemble laisseront un goût amer, même si «un titre reste un titre», comme le rappelle «Poche». Explications.

La fracture avec les supporters, et les Ultras en particulier

À lire aussiUn titre pour Paris et surtout l’avènement du Roi Mbappé

Si le PSG ne fait pas un si beau champion que cela, c'est aussi parce que ses supporters en règle générale et lesUltras en particulier lui ont tourné le dos. Attendant des changements en profondeur, le Collectif Ultras Paris a en effet décidé de faire silence depuis plusieurs semaines, avant l'affront ultime samedi, ses membres ayant quitté la tribune avant la fin du match pour… aller fêter le titre en dehors du stade. «Surréaliste», dira Leonardo, alors que les joueurs ont fait part de leur amertume. «Je ne comprends pas», a soufflé Marco Verratti. Un club en bisbille avec ses fans, ça casse l'ambiance… C'est aussi la conséquence de l'attitude générale d'un club tourné vers lui-même, et en tout cas pas vers ses supporters, les médias, les gens en fait.

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La cicatrice madrilène

Certes, les deux ne sont pas liés, mais ce sacre est forcément terni par le reste de la campagne parisienne, et notamment cette élimination dès les 8es de finale de Ligue des champions à Madrid, contre le Real de Karim Benzema (1-0, 1-3). Dur d'avoir la tête à la fête après cela… D'autant que le titre de champion de France sera le seul trophée de la saison pour un PSG battu par Lille au Trophée des champions et sorti en 8es de finale de Coupe de France par Nice. Globalement, le compte n'y est donc pas. Il aurait fallu des performances XXL en L1 pour faire, un peu, oublier tout cela. Et encore… Mais ça n'a même pas été le cas.

Un PSG (très) poussif collectivement…

Meilleure attaque de Ligue 1, en tête dès la troisième journée et toujours invaincu au Parc des Princes, le PSG n'a pas volé son titre. Pourtant, les hommes de Mauricio Pochettino n'ont jamais semblé souverains collectivement, toujours soumis aux coups d'éclat de l'indispensable Monsieur Mbappé (voir par ailleurs). Parfois fébriles, souvent en manque d'idée, d'ambition et de certitudes dans le jeu, les Rouge et Bleu n'ont guère impressionné en 2021-22, si ce n'est pas cette volonté de fer qui les a vus arracher tant de points dans le «money time». D'ailleurs, Paris a déjà perdu quatre fois en L1, plus que lors de cinq des dix précédentes saisons sous QSI. Mauricio Pochettino, qui était «là pour appliquer les idées du club plus que les siennes», n'a jamais réellement trouvé la bonne formule, pas plus qu'il a semblé avoir une emprise sur les choses. «C'est le moment de la réflexion, de voir comment les choses vont se passer, ce qu'on veut, comment on veut y arriver et établir la stratégie pour construire la nouvelle saison», lâche Leonardo. Il y a du boulot…

… et des stars sur courant alternatif

La «MNM», elle s'est souvent résumée au seul «M» de Mbappé. Pour diverses raisons, Neymar Jr et Lionel Messi n'ont tourné que sur courant alternatif tout au long de la saison. Et c'est un doux euphémisme de qualifier ainsi leurs prestations en 2021-22, notamment en L1. Pendant longtemps, Danilo Pereira a pu s'enorgueillir d'être le deuxième meilleur buteur parisien en championnat avec ses cinq réalisations… Certes, il convient de souligner la prise de conscience de «Ney» en fin de saison, ainsi que le fait que Messi talonne «KM» au classement des passeurs en L1 (13 contre 14). Mais on ne peut qu'être déçu par ce trio, magique sur le papier, tragique dans la réalité. Libre cet été, Angel Di Maria, meilleur passeur de l'histoire du club (110 en 290 matches, 91 buts) est lui aussi passé à côté de son sujet pour ce qui devrait être sa dernière année dans les rangs parisiens. Marco Verratti et Marquinhos, eux, ont fait le travail en Ligue 1.

Pas de rival digne de ce nom

S'il n'a pas impressionné, le PSG n'a pas été poussé dans ses retranchements par ses rivaux nationaux. Rivaux ? Un bien grand mot. Certes, Paris, avec des moyens quasi illimités à la banque, est au-dessus du lot sur le papier. Ça n'empêche pas les autres prétendants aux places d'honneur d'avancer. Finalement, il n'y a que deux matches par an contre l'ogre parisien… Il n'est pas interdit de gagner les 36 autres. Or, l'OM, Monaco, Lyon, les champions de France en titre lillois, Nice ou Rennes ont tous connu des coups de mou rédhibitoires. Paris n'a pas été au niveau attendu. Les autres «gros» non plus. Du coup, pas de suspense.

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Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

PSG : «Personne ne gâche mon plaisir», grince Mbappé, acide à propos de la «minorité de supporters» qui a boudé le titre

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Le Monde

Tour de passe-passe

« Est-ce que l’impensable peut arriver ? », s’interrogeait un éditorialiste de la New York Review of Books sept semaines avant que Donald Trump, contre toute attente, remporte la présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Moins de cinq mois plus tôt, à la veille du référendum sur le Brexit, on pouvait honnêtement douter que nos pragmatiques voisins britanniques choisiraient de sauter dans le vide en votant pour quitter l’Union européenne (UE). Le 23 juin, ils en décidèrent pourtant ainsi à 51,89 %.

Si de tels scénarios inattendus, voire « impensables » méritent d’être rappelés à la veille du second tour de la présidentielle française, c’est qu’ils procèdent d’un contexte politique présentant de troublantes similitudes avec celui du nouveau duel Macron-Le Pen. Et que, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, l’« impensable » est survenu alors que le camp censé incarner la « raison » était quasi certain de l’emporter.

« Patriotes contre mondialistes », « gens ordinaires contre donneurs de leçons », l’affiche de notre présidentielle 2022 était déjà celle de la joute où se sont affrontés partisans et adversaires du Brexit au Royaume-Uni il y a six ans. D’un côté, des nationalistes exploitant la nostalgie d’un grandiose passé mythifié et la nécessité de « reprendre le contrôle des frontières » pour justifier la rupture avec l’UE. De l’autre, des élites économiques et intellectuelles attachées à la coopération internationale.

Présidentielle 2022 : entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le grand écart européen

Déjà le ressort de l’immigration était central. De même que la fermeture des frontières et la mise au ban des étrangers commandent la quasi-totalité du programme de Marine Le Pen, qui promet de « rendre aux Français leur pays », Nigel Farage, le leader britannique d’extrême droite, répétait « We want our country back ! » (« Rendez-nous notre pays ! »). Exultant à l’annonce du succès du Brexit, Farage avait salué « la victoire des gens ordinaires, des gens honnêtes ». Des expressions, qui, retrouvées dans la bouche de la leader du RN, excluent les étrangers ou ceux qu’elle perçoit comme tels.

A l’instar de Mme Le Pen, qui se fait fort de faire baisser la contribution budgétaire française à l’UE pour soulager les finances publiques, Boris Johnson promettait de financer le système de santé public avec l’argent « économisé » par la sortie de l’Union. Il n’hésitait pas à brandir la menace de listes d’attente dans les hôpitaux en cas de maintien dans l’UE. Des mensonges mis au jour pendant la crise due au Covid-19.

« Partygate » : confronté à la grogne des conservateurs, Boris Johnson ne parvient pas à éviter une enquête parlementaire

Et si Mme Le Pen masque aujourd’hui sa hargne contre l’UE derrière le projet d’une « alliance des nations européennes », le temps n’est pas si loin, au lendemain de la victoire du Brexit, où elle « vibrait avec les Britanniques qui ont saisi cette opportunité extraordinaire de sortir de la servitude ». Un enthousiasme qu’elle a depuis remisé : l’économie britannique pâtit de la sortie de l’UE et la prétendue « Global Britain » souffre d’isolement.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

«Il ne pouvait plus bouger»: Bardet venu au secours d'Alaphilippe a «eu très peur»

VIDEO - Le Français a compromis ses chances de victoire lors de la classique belge ce dimanche pour s'occuper du champion du monde, victime d'une lourde chute.

Victime d'une chute collective à 60 kilomètres de l'arrivée de Liège-Bastogne-Liège, Julian Alaphilippe a reçu le soutien d'un Romain Bardet qui, plutôt que de poursuivre sa course, a décidé de venir à la rescousse de son compatriote, situé en contrebas de la route près d'un arbre.

Une scène que Bardet a racontée au micro de RMC : «J'ai eu très peur pour Julian. Je suis tombé de son côté, je l'ai vu trois mètres en contrebas. Il m'a dit : je ne peux pas bouger, je ne peux pas bouger. Personne n'arrivait. Ça a duré une éternité, j'avais vraiment peur. Il ne pouvait plus bouger. C'est vraiment des scènes qu'on ne veut pas voir en vélo. J'ai essayé surtout de ne pas le tuer. J'ai essayé d'appeler du monde, les voitures étaient bloquées, ça a mis une éternité. Ce n'était que 4-5 minutes, mais c'était vraiment choquant comme scène.»

Alaphilippe passerait des examens à l'hôpital

«On ne fait pas du vélo pour cela, la dernière fois que j'ai vu une telle chute, c'était William Bonnet sur le Tour, en 2015", a-t-il aussi expliqué, très ému et touché au micro de France Info. Alaphilippe a quitté la course en ambulance, a été notamment touché au dos. Selon les informations de France Télévisions, il était conscient dans l'ambulance qui l'amenait à l'hôpital. Il subirait actuellement des examens pour en savoir plus sur l'état de ses blessures.

Cyclisme : Pogacar forfait pour Liège-Bastogne-Liège

Le vainqueur sortant, le Slovène Tadej Pogacar, a déclaré forfait pour Liège-Bastogne-Liège dimanche, a annoncé sa formation UAE à la veille de la course.

Liège-Bastogne-Liège : la grosse chute du peloton et l'abandon d'Alaphilippe en vidéo

Alaphilippe a abandonné suite à une chute sur le Liège-Bastogne-Liège. Conscient, il a été embarqué dans une ambulance.

Flèche wallonne: 4e et jamais dans le coup pour la gagne, Alaphilippe n'a «pas de regrets»

Julian Alaphilippe (FRA/Quick-Step), 4e: «Je suis soulagé que la course soit terminée... J'ai fait ce…

L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Monde

« Radio Londres » : comment sont réalisées les estimations de 20 heures ?

Pour le second tour, ce n’est qu’à partir de 20 heures que l’on aura les premières estimations. A ce moment, les bureaux de vote des grandes villes auront tout juste fermé. Ce n’est que bien plus tard que le décompte à la voix près sera connu.

Lors d’une élection, en France, aucun résultat, même partiel, ni aucune estimation ou sondage ne peuvent être diffusés avant la fermeture du dernier bureau de vote. Pour le second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 avril, ce n’est qu’à partir de 20 heures que l’on aura une idée de l’issue de l’élection. Une idée seulement, car à ce moment précis, les bureaux de vote des grandes villes auront tout juste fermé. Ce n’est que bien plus tard que le décompte à la voix près sera connu.

Présidentielle : Emmanuel Macron promet que ce nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

L’interdiction de diffuser des résultats avant 20 heures est plutôt bien respectée en France – où les contrevenants risquent une amende de 75 000 euros – mais elle ne s’applique pas à la presse étrangère, qui ne se gêne pas pour publier des « premières tendances » dans la journée.

Sondages de sortie des urnes, estimations, résultats partiels, puis définitifs : Les Décodeurs font le point sur les différents chiffres qui circulent le jour de l’élection.

Avant 20 heures : attention aux « premières tendances » données par la presse étrangère

Les médias étrangers ne sont pas soumis à la loi française et peuvent diffuser à leur guise tous les résultats qu’ils veulent, dans l’espoir, notamment, de glaner un peu de trafic venu de Français impatient de savoir qui les gouvernera. Des sites belges, suisses ou britanniques diffusent ainsi des « résultats » avant l’heure, relayés sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse #RadioLondres.

Combien de voix pour Macron et Le Pen ? Le dépouillement du second tour en temps réel

Contacté par Le Monde, Dorian De Meeûs, rédacteur en chef de La Libre Belgique, explique que le quotidien « travaille en collaboration avec différentes sources, au moins quatre, à différents niveaux, que ce soit auprès d’instituts, d’équipes de campagne ou d’autres médias français qui lui partagent les enquêtes d’opinion et sondages. On connaît toujours la source des sondages, auprès de combien de personnes ils ont été réalisés et de quelle manière. A partir de 19 heures, on a des estimations sur la base de dépouillements. On n’invente rien. » A 17 h 39, le 10 avril, La Libre, sans citer ses sources pour ne pas les compromettre, donnait Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité à 24 % des suffrages (alors que le premier a finalement dépassé la seconde de plus de 4,5 points).

Jean-François Doridot, directeur général d’Ipsos Public Affairs France, rappelle qu’« il n’y a plus de vrais sondages de sortie des urnes, pour des questions financières. Ce type d’opération présente un coût exorbitant pour un résultat qualitativement moindre par rapport aux estimations produites par tous les instituts de sondage pour 20 heures. »

Les clés de lecture avant le second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

En revanche, d’autres instituts réalisent des sondages le jour du vote, pour fournir des informations sur les profils sociologiques des votants, avec les estimations de 20 heures. « Ces sondages donnent un résultat au cours de la journée et peuvent parfois fuiter, mais, d’une part, ils ne sont pas rendus publics par les instituts et, d’autre part, s’il s’agit de sondages, ils doivent être lus avec les mêmes précautions que les sondages publiés quelques jours auparavant. »

Jean-François Doridot ajoute que « la plupart du temps, les informations qui circulent au cours de la journée ne correspondent pas à celles dont disposent les instituts ». Au premier tour, les estimations calculées à partir des premiers dépouillements et diffusées par les médias étrangers se sont révélées trop précoces puisque, à 19 h 30, elles donnaient Marine Le Pen légèrement en tête devant Emmanuel Macron (24 % à 25 % contre 23 % à 24 %). Certains médias ont utilisé le conditionnel et précisé que « ces projections seront certainement inversées par les dépouillements dans les grandes villes, qui devraient être davantage favorables à Macron ».

A 20 heures, des estimations fiables

Comment peut-on alors avoir le résultat d’une élection à l’instant précis où le dernier bureau ferme ? Il s’agit en fait d’une estimation réalisée à partir des résultats de bureaux soigneusement choisis par les instituts, qui ont analysé les précédents scrutins. Ils constituent ainsi un échantillon représentatif du vote des Français. Les particularités géographiques (communes rurales, petites ou grandes villes…) et politiques (bureaux à gauche ou à droite, renversement ou consolidation des tendances observées au précédent scrutin…) sont prises en compte pour construire un modèle statistique qui produira une estimation à partir des résultats.

Frédéric Dabi, directeur général du pôle « Opinion » à l’IFOP, qui utilise cette méthode depuis 1965 avec 300 bureaux, rappelle que « ces estimations données à 20 heures ne sont en aucun cas des sondages, mais des estimations de résultats qui se basent sur un échantillon de bureaux de vote » où le dépouillement a commencé depuis 19 heures.

Ipsos, qui produit l’estimation Ipsos-Sopra Steria pour divers médias, utilise les mêmes méthodes. Chaque enquêteur situé dans l’un des 500 bureaux de l’échantillon assiste au dépouillement et transmet :

  1. à la fermeture du bureau, l’information du nombre de votants, pour estimer l’abstention ;
  2. au bout des deux cents premiers bulletins dépouillés, un résultat partiel avec les scores obtenus pour chaque candidat ;
  3. à la fin du dépouillement du bureau de vote, l’ensemble des résultats.

L’institut centralise toutes ces remontées et calcule l’estimation du résultat final. Il ne s’agit donc pas d’un simple comptage : dans le cas d’Ipsos, 80 % des bureaux de l’échantillon ferment à 19 heures et 20 % à 20 heures. Sachant qu’il faut entre une heure et une heure et quart pour dépouiller l’intégralité des bulletins d’un bureau, les instituts ne disposent à 20 heures ni des résultats partiels des bureaux qui viennent de fermer, ni même des résultats complets de ceux de 19 heures.

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Pour produire une estimation, il leur faut projeter les remontées des bureaux de vote grâce à des algorithmes qui tiennent compte des élections précédentes. Ensuite, à chaque fois que les informations partielles puis définitives s’ajoutent, les algorithmes affinent les estimations.

Ce système repose sur la particularité française des horaires de fermeture différents. « Si tous les bureaux de vote fermaient à 20 heures, aucun institut ne serait en mesure de donner une estimation avant 20 h 50 ou 21 heures », complète Jean-François Doridot. Il comporte toutefois une faiblesse : « Dans les bureaux qui ferment à 20 heures, le système projette que les évolutions vont être similaires à l’ensemble des bureaux pour lesquels vous avez déjà des données. Or ce n’était pas le cas au premier tour en 2022, ce qui explique pourquoi les estimations, qui sont d’habitude proches du résultat à moins d’un point, ont placé Jean-Luc Mélenchon autour de 20 % à 20 heures, et qu’il a fallu attendre que les bureaux des grandes métropoles fournissent des résultats partiels pour que l’estimation remonte progressivement à 22 %. »

A l’IFOP, la première estimation était prête aux alentours de 19 h 35, consolidée à 19 h 45 et donnée à l’antenne à 20 heures. « La plupart du temps, elles sont extrêmement précises ; par exemple en 2002, malgré l’écart ténu entre Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen (194 000 voix, soit trois voix par bureaux de vote), aucune estimation de l’époque n’a donné Lionel Jospin deuxième ou à égalité », se souvient Frédéric Dabi.

Que se passe-t-il en cas de trop faible écart entre les deux finalistes ? « C’est notre responsabilité, mais on travaille avec des médias avec lesquels on est d’accord au préalable sur le fait de rester prudent et de donner une égalité en cas d’incertitude plutôt que d’inverser l’ordre en cours de soirée », assure Jean-François Doridot.

« Les scénarios de l’élection de Trump et du Brexit présentent de troublantes similitudes avec le duel Macron-Le Pen »

Lors du premier tour de 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen avaient été annoncés en tête à 20 heures avec certitude, mais l’écart entre les suivants, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, estimé par l’Ipsos entre 0,2 et 0,4 point, était trop faible. Ils ont donc été donnés à égalité à 19,5 % à 20 heures avant d’être départagés autour de 20 h 40. Cela correspondait aux résultats définitifs : François Fillon a obtenu 20,01 % des suffrages contre 19,58 % pour Jean-Luc Mélenchon.

Depuis la première élection présidentielle au suffrage universel en 1965, l’ordre d’arrivée des premiers candidats estimé par les instituts de sondages à 20 heures n’a jamais été contredit par les résultats complets du ministère.

Des résultats officiels qui arrivent au compte-gouttes après 20 heures

Le ministère de l’intérieur, chargé de l’organisation des élections, commence à diffuser les résultats par commune à partir de 20 heures, puis il met à jour ses publications en continu. En début de soirée, seuls les résultats des plus petits villages, vite dépouillés, sont disponibles.

Lors du premier tour, le 10 avril, les premiers résultats du dépouillement, à 20 heures, étaient fondés sur 52 % des électeurs. Marine Le Pen était en tête au niveau national, car elle a davantage bénéficié du vote des communes rurales.

A partir de 21 heures, l’ordre définitif des candidats s’est stabilisé dans les flux de données du ministère, mais le dépouillement qui se poursuivait dans les grandes villes a fait remonter Jean-Luc Mélenchon, plébiscité dans les métropoles, et baisser Marine Le Pen.

ministère de l'intérieurInternet archive

Le candidat « insoumis » est passé de 19,19 % à 21 heures (avec le dépouillement de 74 % des inscrits) à 21,95 % à 2 heures du matin (sur 97 % des inscrits), tandis que la candidate d’extrême droite a baissé de 26,24 % à 21 heures à 23,41 % à 2 heures. Les résultats complets n’ont été publiés qu’à la mi-journée lundi, après les remontées des bureaux des Français établis hors de France.

Pour avoir les résultats définitifs, il faut ensuite attendre la validation du Conseil constitutionnel, qui examine les potentiels cas d’irrégularités. Pour le second tour de l’élection présidentielle 2022, il devrait proclamer les résultats le 27 avril.

Romain Imbach

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L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

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Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

sciencesstresspollutionSanté
Le Figaro

La météo du lundi 25 avril : éclaircies à l'Ouest, averses ailleurs en France

Le Figaro

Après un week-end agité, la tendance est à l'amélioration ce lundi dans l'ouest de la France, alors que les averses parfois orageuses restent d'actualité ailleurs.

Ce lundi le temps s'améliore progressivement par l'Ouest, d'après la Chaîne météo. La dépression présente dimanche sur l'Allemagne continue à se décaler vers l'est de l'Europe tandis que l'anticyclone des Açores tente son retour par l'Atlantique. Il régnera donc un temps contrasté en France ce lundi, avec des éclaircies dans l'Ouest et des averses à l'Est. Le matin, malgré le retour de la fraîcheur dans l'Ouest, aucune gelée n'est à craindre en plaine.

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Le soleil s'installera ensuite tout le reste de la semaine à partir de mardi. C'est un temps printanier qui s'imposera peu à peu partout : si vous êtes en vacances, vous profiterez de belles conditions dans l'ensemble.

La météo dans votre région

Des régions voisines de la Manche à la façade atlantique jusqu'aux Pyrénées, après une matinée nuageuse, voire brumeuse et fraîche, vous bénéficiez d'assez belles périodes ensoleillées l'après-midi avec 15 à 20 °C de maximum. Mais en bord de Manche, en raison d'un vent de Nord-Est sensible, il fait plus frais avec 12 à 15 °C.

Sur le bassin aquitain, il faut vous montrer prudent car les brouillards sont nombreux le matin, pouvant fortement réduire la visibilité sur les routes. L'après-midi, les éclaircies reviennent et il fait beau en fin de journée. Après la fraîcheur du début de journée, vous profiter de 18 à 20 °C maximum.

Des Pays de la Loire au Nord-Pas-de-Calais en passant par le bassin parisien, le ciel est chargé le matin, puis la tendance à l'amélioration se confirme avec le retour des éclaircies et 17 à 19 °C l'après-midi.

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Sur les régions méditerranéennes, vous retrouvez un beau soleil avec une tramontane et un mistral ne dépassant pas 50 à 60 km/h en rafales. Il fait 20 °C en moyenne l'après-midi.

Du Grand-Est au Massif central et Rhône-Alpes en passant par la Bourgogne-Franche-Comté jusqu'au Centre Val de Loire, vous conservez un temps menaçant, instable avec des averses parfois orageuses l'après-midi du Jura aux montagnes de Savoie. Il fait 14 à 17 °C de maximum.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du week-end : alerte orange aux pluies et orages dans le Sud

L'Ardèche et la Lozère sont placés en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste de la France, le week-end est agité et pluvieux.

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La météo du vendredi 22 avril : alerte orange aux fortes précipitations en Corse

La Haute-Corse est placée en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste du pays, le temps est ensoleillé, malgré quelques brouillards sur le littoral atlantique.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Jacky Goldberg

  • Antony Blinken et Austin Lloyd, les chefs de la diplomatie et de la défense des Etats-Unis, sont attendus dimanche 24 avril 2022 à Kiev, première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d’une guerre qui fait toujours rage dans l’Est et le Sud. Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, les discussions porteront sur les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine.
  • Malgré les nombreux appels à une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes, les combats et les bombardements se sont poursuivis.
  • Au moins huit personnes ont été tuées, dont un bébé, samedi, dans des frappes russes sur la ville portuaire d’Odessa, selon un bilan fourni par la présidence ukrainienne. L’armée russe a affirmé, pour sa part, avoir visé avec des « missiles de haute précision » un terminal logistique de l’aérodrome militaire près d’Odessa abritant des armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens.
  • Dans la région du Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, six civils ont trouvé la mort, victimes de frappes russes près du village de Guirské.
  • A Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine dévasté par des semaines de bombardements, une nouvelle tentative d’évacuation de civils vers la ville de Zaporijia a échoué samedi. Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité de ces échecs.
  • Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé à rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, « pour mettre fin à la guerre ». Mais il a prévenu que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol sont tués par l’armée russe.
  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ira, lundi, en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué.
  • Le nombre de réfugiés fuyant l’invasion russe avoisine les 5,2 millions, selon les Nations unies. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine.

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Décryptages. De la Tchétchénie à la Syrie, de la Géorgie à l’Ukraine… l’armée russe toujours sur le pied de guerre

Entretien. « Espérons que l’accueil des Ukrainiens réconcilie les Français avec l’altérité »

Factuel. La cité des Doges affiche son soutien à la culture ukrainienne

Editorial. Guerre en Ukraine : isoler la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe russe

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Figaro

Jacques-Olivier Martin: «TF1-M6: merci Netflix!»

Jacques-Olivier Martin

CHRONIQUE - La nouvelle stratégie du groupe américain de divertissement accrédite la thèse que Martin Bouygues et Nicolas de Tavernost défendent depuis des mois pour justifier leur rapprochement.

L’introduction de la publicité dans les programmes de Netflix n’est pas de nature à réjouir TF1 ou M6. Les deux chaînes peuvent légitimement craindre de perdre une partie de leurs revenus de la pub au profit de l’américain. D’autant qu’avec 10 millions d’abonnés en France, auxquels il faut ajouter les millions d’autres qui récupèrent des codes sans payer, Netflix pourrait vite devenir un acteur de poids pour des annonceurs à la recherche de la plus forte audience.

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En apparence rien de bon donc, mais ce trouble-fête pourrait aussi faire les affaires de TF1 et de M6, engagés dans une fusion contestée par les annonceurs et les concurrents du futur géant de la télé. La nouvelle stratégie du groupe américain de divertissement accrédite la thèse que Martin Bouygues et Nicolas de Tavernost défendent depuis des mois pour justifier leur rapprochement: la publicité télévisuelle est substituable à la publicité numérique. Gageons que les deux groupes de télévision ne manqueront pas d’utiliser le revirement stratégique de Netflix pour convaincre l’Autorité de la concurrence que leur projet de fusion est acceptable.

Film catastrophe

Plus de 50 milliards de dollars de capitalisation partis en fumée en une séance à la Bourse de New York! Netflix a entre les mains l’un des meilleurs scénarios catastrophe de la finance. Du grand cinéma en perspective avec un dénouement totalement incertain. Tout est possible, même le pire. Les investisseurs ont lâché leur pépite et rien ne dit que Reed Hastings, le patron de l’entreprise californienne, retrouvera la martingale pour relancer la croissance.

Les défis sont nombreux. Le premier est d’une intensité considérable: la concurrence. D’un côté, les acteurs du cinéma et de la télé, nombreux à avoir lancé leurs plateformes et conquis presque autant de clients que Netflix. De l’autre, les géants de la tech, notamment Google avec YouTube, Amazon et Apple. Ces trois Gafa ont deux atouts que ne possède pas Netflix: des moyens financiers très supérieurs à n’importe quel acteur du divertissement et surtout la capacité à faire du dumping pour recruter un maximum d’abonnés.

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Autre vent contraire: la volatilité des clients qui zappent d’un abonnement à l’autre en fonction de la qualité des programmes. Le client-roi est versatile et infidèle, c’est aussi cela la nouvelle donne avec laquelle Netflix va devoir composer. Dans ce contexte, la chasse aux talents, à la bonne série ou au bon film est plus que jamais cruciale. Scénaristes et réalisateurs sortent grands gagnants de la guerre des plateformes de divertissement.

La retraite à 100 ans des patrons

La retraite à 62 ans? À 65 ans? Le sujet ne fait même pas débat chez les capitaines d’industries. Bernard Arnault, le PDG et actionnaire majoritaire de LVMH, a obtenu de ses actionnaires qu’il puisse rester directeur général du géant du luxe qu’il a bâti jusqu’à ses 80 ans. Quant à Jean-Paul Agon (65 ans), jeune président du conseil d’administration de L’Oréal, il a gagné deux années de «rab». Il est désormais autorisé à présider le géant des cosmétiques jusqu’à 73 ans.

Au diable l’âge légal de départ, et surtout des années sup… Les dirigeants sont animés par le désir de rester dans l’action, le goût du pouvoir et une irrépressible envie de poursuivre le plus longtemps possible une aventure professionnelle intense. Le patron d’une grande compagnie d’assurances parti à 65 ans n’a eu cesse, pendant des années, de regretter d’avoir lâché si tôt la barre du groupe qu’il avait propulsé au sommet mondial…

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Les règles sont en réalité très variables. L’an dernier, Jeff Bezos s’est retiré à 57 ans de la direction opérationnelle d’Amazon au profit d’Andy Jassy, compagnon de route de la première heure. Warren Buffett, 92 ans, est depuis plus de cinquante ans solidement aux commandes de Berkshire Hathaway. Vincent Bolloré est un cas à part. Pendant des années, l’homme d’affaires a mis en scène la préparation de son départ en retraite le jour de ses 70 ans. Le Breton a tenu ses engagements. En apparence, au moins. Il est sorti de Vivendi et de Bolloré au profit de ses enfants, mais a gardé la présidence de la compagnie financière de l’Odet, la tour de contrôle qui lui permet de diriger son empire sans être exposé.

Vincent Bolloré promeut la retraite sans retrait de la vie des affaires. Le travail c’est la santé… et peut-être même l’éternité!

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Le Figaro

L’Europe adopte une régulation inédite pour un internet plus sûr

Chloé Woitier

Le Digital Services Act impose des règles de transparence aux acteurs du numérique, les Gafam notamment.

«Pendant trop longtemps, les plateformes ont amplifié la désinformation et l’extrémisme sans avoir à rendre de comptes. L’Union européenne est prête à agir. J’appelle nos alliés transatlantiques à adopter le Digital Services Act et à renforcer la démocratie mondiale avant qu’il ne soit trop tard.» Hillary Clinton, qui a publié ce message jeudi soir sur Twitter, a été exaucée. Au terme d’un marathon de seize heures et demie de discussions parfois tendues, la Commission, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus, samedi à 2h30 du matin, à un accord sur la rédaction finale du règlement sur les services digitaux, ou Digital Services Act (DSA).

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L’Europe est la première entité politique au monde à se doter d’une législation poussant aussi bien les réseaux sociaux que les sites d’e-commerce à davantage de transparence et de responsabilisation. L’objet? La gestion des contenus illégaux (tels que définis dans chaque pays de l’Union, comme les appels à la haine, l’apologie du terrorisme, la pédopornographie…) et la vente de produits contrefaits, défectueux ou dangereux (jouets ne respectant la réglementation européenne par exemple).

Le texte offre aussi aux internautes européens de nouveaux droits autour de la publicité ciblée, de la recommandation des contenus ou de la modération. L’adoption du DSA a été saluée outre-Atlantique par les plus célèbres opposants aux effets négatifs générés par les plateformes numériques, parmi lesquels la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ex-salariée de Facebook.

Une célérité inhabituelle

«C’est un moment historique. La voix de l’Europe résonne dans le monde, assure au Figaro Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, qui a mené les négociations au nom du Conseil, dont la France assure la présidence jusqu’en juillet. Un grand pas a été franchi dans le contrôle démocratique, la responsabilisation des grands réseaux sociaux, la protection contre la désinformation, la haine en ligne et la contrefaçon. C’est l’Europe qu’on aime, celle qui avance vite. Nous avons bouclé ce texte en moins de deux ans.»

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Une célérité inhabituelle à Bruxelles qui s’est vue aussi, le mois dernier, avec le Digital Markets Act. «Les institutions européennes ont travaillé main dans la main en un temps record, avec détermination et ambition, afin de protéger nos citoyens sur internet», s’est félicité Thierry Breton, commissaire au marché intérieur. «Le DSA fixera de nouvelles normes internationales», jure Christel Schaldemose, députée européenne rapporteur du texte au Parlement.

De nouveaux droits

Places de marché, réseaux sociaux, plateformes de partage de contenus ou d’économie collaborative, hébergeurs, moteurs de recherche, intermédiaires techniques: tous ces acteurs du numérique sont concernés par le DSA, même s’ils sont établis hors d’Europe. Les obligations seront proportionnées à leur taille, les plus exigeantes allant aux très grandes plateformes utilisées par au moins 45 millions d’internautes européens chaque mois. Cela devrait concerner de 25 à 30 groupes venus des États-Unis, d’Europe et d’Asie, parmi lesquels devraient figurer Amazon, Google, Meta, Alibaba, Booking et Zalando. Ils devront se conformer au DSA d’ici décembre, tandis que les autres entreprises auront jusqu’à 2024.

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Nombre des avancées du DSA vont toucher directement les internautes européens. Le Parlement a obtenu l’interdiction de montrer aux enfants et adolescents des publicités personnalisées. Les données personnelles sensibles, comme la religion, l’orientation sexuelle, les opinions politiques ou l’origine ethnique ne pourront pas être exploitées à des fins de ciblage publicitaire. Les réseaux sociaux devront expliquer à leurs utilisateurs comment ils choisissent les contenus qu’ils leur recommandent, et les internautes pourront désactiver ce tri algorithmique personnalisé.

Si un réseau social supprime la publication d’un internaute, elle devra lui expliquer pourquoi et lui permettre de faire appel. Enfin, le DSA lutte contre les «dark patterns», ces interfaces graphiques pernicieuses qui poussent les internautes à cliquer sur une case plutôt qu’une autre pour accepter le profilage publicitaire, le partage des données à des tiers, etc.

150 experts

Le DSA va contraindre les très grandes plateformes à la transparence sur le fonctionnement de leurs algorithmes ou sur les dessous de leurs équipes de modération. Concrètement, elles devront rendre des rapports annuels sur les risques qu’elles engendrent et les moyens mis en œuvre pour les réduire dans les champs de la diffusion des contenus illégaux, de la manipulation de l’information, de la haine en ligne, la protection des mineurs ou la santé mentale des internautes. Et elles devront se soumettre à des audits indépendants. En cas d’insuffisance, elles feront face à des sanctions pouvant monter jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel.

Les institutions européennes ont retenu les leçons du règlement général sur les données (RGPD). Chaque pays de l’Union devra désigner un régulateur chargé du contrôle du respect du DSA - en France, ce sera l’Arcom (ex-CSA). Mais pour plus d’efficacité, les très grandes plateformes seront supervisées par la Commission européenne. Elle va embaucher 150 experts, chiffre amené à grossir, pour cette mission et va imputer les coûts, estimés de 20 millions à 30 millions d’euros annuels, aux géants de la tech. L’Europe espère ainsi être bien plus dissuasive.

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Le Monde

Nos articles pour approfondir

Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Brice Laemle, Simon Auffret et Marie Pouzadoux

  • Après une journée d’incertitude, le président sortant, Emmanuel Macron, a été réélu avec un score de 58,5 % des suffrages exprimés, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui rassemble 41,5 % des voix, après dépouillement complet des bulletins de vote.
  • Pour ce second tour, les électeurs se sont moins mobilisés qu’à l’ordinaire. Le taux d’abstention s’élève à 28 %. Jamais une abstention aussi forte n’a été enregistrée à un second tour d’une présidentielle, à l’exception de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l’appel de Jacques Duclos, candidat communiste éliminé au premier tour, massivement refusé de choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet » (Georges Pompidou et Alain Poher).
  • Au Champ-de-Mars, face à la tour Eiffel, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, le président fraîchement réélu a eu un mot pour les abstentionnistes – « Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous devrons aussi répondre » –, ainsi que pour celles et ceux qui ont voté pour lui afin d’empêcher Marine Le Pen d’accéder à l’Elysée. « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à l’extrême droite. Et je veux ici leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines », a rappelé M. Macron.
  • Les résultats de l’élection présidentielle 2022 sont à retrouver sur cette page. Les premières estimations des résultats, calculées à partir des dépouillements effectués dans un échantillon de bureaux de vote, sont connues depuis 20 heures.
  • La rédaction du Monde se mobilise pour vous faire suivre cette soirée d’élection, en particulier dans ce direct auquel participeront nos journalistes et photographes partout en France.

Les essentiels de la campagne

L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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Le Monde

Emmanuel Macron, ses « chantiers prioritaires » après sa réélection : réforme des retraites, école, santé…

Le président a défini plusieurs « chantiers prioritaires » à lancer « dès cet été ». Parmi ceux-là, la lutte pour le pouvoir d’achat, qui a été un des thèmes de cette campagne.

En 2017, les premiers mois d’Emmanuel Macron à l’Elysée lui avaient permis, selon ses mots, de poser les bases de son ambition de « transformer en profondeur le pays ». Loi modifiant en profondeur le code du travail par ordonnances, remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par un impôt sur la fortune immobilière, baisse de l’aide personnalisée au logement de cinq euros par mois, ouverture de la SNCF à la concurrence…

Présidentielle : Emmanuel Macron promet que ce nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

Autant de réformes initiales qui ont marqué son quinquennat et fait le lit des critiques de l’opposition tout au long de son mandat. Alors cinq ans après, à quoi devrait ressembler le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron ?

Sur la méthode, le président sortant a promis, durant sa campagne, qu’il souhaitait « changer dès le lendemain de l’élection » en « associant davantage nos compatriotes, dans la durée, en leur donnant une place comme véritables acteurs ». Il a même assuré avoir l’intention de mener « un nouveau grand débat permanent ». Après une succession de crises, des « gilets jaunes » à la guerre en Ukraine, en passant par le Covid-19, M. Macron estime que « la société est tellement fracturée, parfois désorientée », qu’il faut désormais « de la bienveillance » dans la mise en œuvre des « réformes de société ou économiques ». Ces dernières semaines, il a plaidé également pour davantage de concertation « au niveau local ».

Le programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022

Maintenir le bouclier énergie

Sur le fond, Emmanuel Macron a défini plusieurs « chantiers prioritaires » qu’il souhaite lancer « dès cet été » ou au cours de l’année à venir. Parmi ceux-là, la lutte pour le pouvoir d’achat, qui a été un des thèmes majeurs de cette campagne. M. Macron a promis sur TF1, le 13 avril, de faire adopter, « dès cet été, une loi exceptionnelle pour le pouvoir d’achat », qui permettra notamment de réindexer toutes les retraites sur l’inflation – située aux alentours de 4 % –, ou d’alléger les charges pour les indépendants.

Résultats de la présidentielle : visualisez les votes ville par ville sur notre carte interactive

Le président promet aussi que ce texte contraindra les entreprises qui obtiennent de bons résultats à verser un « dividende salarié » par deux moyens : « soit de l’intéressement participation, soit le versement d’une prime de pouvoir d’achat ». Cette prime – également appelé « prime Macron » – avait été créée en 2019 pour répondre aux revendications des « gilets jaunes ». Elle permet aux employeurs de verser aux salariés gagnant moins de trois fois le smic une prime exonérée d’impôts pour le salarié et de cotisations sociales pour le patron. Elle était plafonnée jusqu’ici à 1 000 euros, M. Macron souhaite rehausser ce niveau jusqu’à 6 000 euros.

Au lendemain du premier tour, Macron contraint d’évoluer sur la retraite à 65 ans, « point de crispation » de son projet présidentiel

Avec ces deux options, le président « veut faire en sorte que, lorsque les actionnaires s’enrichissent parce que l’activité est bonne, le patron soit obligé de verser soit un intéressement participation, soit la prime pouvoir d’achat jusqu’à 6 000 euros », a-t-il expliqué sur France Bleu, le 14 avril. Pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie, M. Macron compte également « maintenir un bouclier pour le prix du gaz et de l’électricité » ainsi que la « ristourne à la pompe » effective depuis le 1er avril « pour maintenir et tenir le prix du gazole et de l’essence si les prix devaient continuer à s’envoler ».

Revoir la grille salariale des fonctionnaires

Sur cette question du pouvoir d’achat, M. Macron souhaite également augmenter, rapidement après son élection, le salaire des fonctionnaires. Alors que la ministre de la fonction publique, Amélie de Montchalin, avait annoncé en mars que le point d’indice, servant à calculer le traitement des agents, serait revalorisé « avant l’été », le président souhaite aller plus loin. Sur Franceinfo, le 15 avril, il a annoncé que, « à l’été », le futur gouvernement sera chargé de « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation de la fonction publique. Et ensuite, il y aura une revalorisation du point de telle sorte qu’il permette d’accompagner les éléments de pouvoir d’achat ».

Ensuite, M. Macron compte lancer sa réforme des retraites, qui est l’une de ses mesures-phares, mais aussi l’une des plus controversées de son programme. Alors qu’initialement il souhaitait rehausser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans et le faire dès la fin de l’été, M. Macron a dû évoluer durant l’entre-deux-tours face aux critiques. Sur la méthode, d’abord, il souhaite désormais lancer la réforme plutôt « dès l’automne prochain » en privilégiant « la concertation avec les partenaires sociaux ». Sur le contenu, il souhaite repousser désormais de quatre mois par an l’âge de départ pour arriver à 64 ans « en 2027-2028 » et mettre en place « une clause de revoyure » pour examiner s’il faut aller jusqu’à 65 ans « à l’horizon 2031 ». Il ambitionne également, dans ce projet de loi sur le pouvoir d’achat, d’augmenter la « pension minimale de retraite à taux plein à 1 100 euros », contre 980 euros actuellement.

Réforme des retraites : nécessité économique ou politique ?

Une « nouvelle méthode » pour l’école et la santé

M. Macron se fait plus flou sur les échéances de ses autres « chantiers prioritaires ». Dans une interview au Figaro, au début d’avril, il a promis de lancer les réformes sur l’école, la santé, l’autonomie et la justice « dès la première année », sans plus de précisions. Sur l’école et la santé, il promet, là aussi, « une nouvelle méthode » faisant appel à une « large concertation » des acteurs de ces deux milieux pour « adapter les solutions aux réalités de terrain ».

Pour l’éducation, M. Macron compte notamment augmenter « de manière significative » le traitement des enseignants et « définir avec eux de nouvelles missions ». Et sur la santé, après deux ans de crise sanitaire, il promet de renforcer « la politique de prévention », « la simplification de l’hôpital et de sa gouvernance » et l’amélioration de « l’accès aux soins en urgence ».

Enfin, sur la diplomatie et les affaires étrangères, le chef de l’Etat compte poursuivre la tradition des présidents élus en se rendant rapidement à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand, Olaf Scholz. En mai 2017, il avait déjà réservé sa première visite à sa prédécesseure, Angela Merkel.

Service politique et Jérémie Lamothe

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Le Figaro

Tir d'une roquette du Liban vers Israël, représailles israéliennes

Le tir, qui n'a pas encore été revendiqué, est tombé dans un terrain ouvert près du kibboutz Matzuva dans le nord d'Israël.

Une roquette a été tirée dans la nuit de dimanche à lundi du Liban vers le nord d'Israël, entraînant des tirs de représailles israéliens en direction du territoire libanais voisin, a indiqué l'armée lundi 25 avril au matin.

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«Une roquette a été tirée du Liban vers le territoire israélien», a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant que l'artillerie israélienne avait en représailles tiré «en direction du point de lancement» du projectile. La roquette tirée depuis le Liban est tombée dans un terrain ouvert près du kibboutz Matzuva dans le nord d'Israël, a rapporté l'armée sans faire état de victime. Le tir n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

À l'été l'armée israélienne avait déjà tiré en direction du Liban en riposte à des tirs de roquettes sur son territoire revendiqués par le mouvement chiite Hezbollah. Avant cela, les derniers tirs de roquettes vers Israël en provenance du Liban avaient eu lieu en mai, en plein conflit entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.

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En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.

Après différents conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre et la Force intérimaire des Nations unies (Finul) est déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays.

Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Le Monde

Marine Le Pen : « priorité nationale », immigration, pouvoir d’achat, réforme des retraites… ses premiers chantiers si elle est élue

La candidate d’extrême droite compte « engager une renégociation » des traités européens et encourager un « rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie », au sortir de la guerre en Ukraine.

« Nous sommes prêts, plus que jamais, à gouverner le pays. » C’est une formule que Marine Le Pen n’a eu de cesse de répéter tout au long de la campagne présidentielle, pour tenter de rassurer sur sa capacité à prendre les rênes du pays. A quoi ressemblerait le début de mandat de la candidate d’extrême droite, en lice dans la course à l’Elysée pour la troisième fois de suite, si elle était élue dimanche 24 avril ?

Présidentielle : Emmanuel Macron promet que ce nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

Dans les jours qui suivent son élection, la candidate du Rassemblement national (RN) a promis de mettre en œuvre un « gouvernement d’union nationale », ouvert au-delà des rangs de son parti, aux « souverainistes de droite et de gauche ». Seuls deux noms de ministres potentiels sont pour l’instant connus : celui de l’eurodéputé (RN) Jean-Paul Garraud à la justice, et celui d’Hervé Juvin, essayiste adepte de l’écologie identitaire, pour le ministère de l’environnement. Le nom de l’ancien ministre socialiste, Arnaud Montebourg, a également été cité par la candidate, mais l’éphémère candidat à la présidentielle a balayé la proposition en appelant à faire « barrage à Marine Le Pen, ses alliés et leur projet ».

Le programme de Marine Le Pen reste avant tout hérité du Front national de son père

Marine Le Pen a par ailleurs écarté l’idée d’intégrer Eric Zemmour et sa nièce Marion Maréchal dans son gouvernement. Quant à Thierry Mariani, eurodéputé (RN) aux positions pro-Kremlin assumées, la candidate du RN a précisé qu’elle ne le nommerait pas au Quai d’Orsay.

Baisse de la TVA sur l’énergie

Parmi les chantiers prioritaires que Marine Le Pen souhaite lancer très vite après son arrivée au pouvoir figure notamment un paquet de mesures pour le « panier des Français », afin, clame-t-elle, de leur rendre « 150 à 200 euros par mois de pouvoir d’achat ». Parmi ces mesures, la baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur les prix de l’énergie (carburants, gaz, électricité et fioul) et la suppression de la TVA sur un panier de « 100 produits essentiels, alimentaires et d’hygiène ».

Marine Le Pen mise en difficulté sur le pouvoir d’achat, son sujet de prédilection

Mais pour ce faire, Marine Le Pen doit passer par l’Union européenne (UE), qui encadre les niveaux de TVA pour ses Etats membres. Une tâche qui s’annonce compliquée pour le carburant, puisqu’il ne figure pas dans la liste des produits qui peuvent bénéficier d’une taxe réduite sans accord de l’UE.

La candidate du RN veut aussi mettre en place un impôt sur la fortune financière, qui « aura les mêmes taux et les mêmes seuils que l’ancien ISF, mais sera exonérée la résidence principale », et impulser une « hausse des salaires de 10 % jusqu’à trois fois le smic, sans augmentation des charges patronales », mais qui resterait « au choix de l’entreprise ».

Elle souhaite aussi mettre en place sa réforme des retraites, sur laquelle elle a opéré ces derniers mois un revirement, en réindexant les pensions sur l’inflation dès l’été, et en établissant l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont cotisé quarante annuités. Le chiffrage de la réforme est considéré par nombre d’experts comme sous-estimé.

Présidentielle 2022 : la crédibilité du projet de Marine Le Pen sur les retraites discutée par les experts

Révision de la Constitution

Autre chantier prioritaire qu’elle prévoit d’ici à l’automne : la mise en œuvre d’un référendum « pour stopper l’immigration », en expulsant systématiquement les « clandestins, délinquants et criminels étrangers », ainsi que les mineurs sans papiers, et permettant d’appliquer la « préférence nationale » pour l’accès à l’emploi, au logement et aux aides sociales. La candidate d’extrême droite entend permettre une révision de plusieurs articles de la Loi fondamentale française et elle maintient, à tort, que le Conseil constitutionnel n’aura pas son mot à dire, mais ce référendum apparaît d’ores et déjà comme inconstitutionnel et contreviendrait à l’Etat de droit, selon plusieurs juristes.

Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel

Si elle parvient à faire aboutir ce référendum, Marine Le Pen compte par ailleurs saisir l’occasion pour inscrire dans la Loi fondamentale « l’organisation de référendums d’initiative populaire sur tous les sujets », afin de rendre effectif le référendum d’initiative citoyenne d’ici à juin 2023.

Au lendemain des élections législatives, la députée du Pas-de-Calais compte faire adopter par le Parlement une série de projets de loi. Parmi eux, celui concernant la lutte contre « les idéologies islamistes », par lequel la candidate du RN souhaite, entre autres, interdire le port du voile dans la rue, les services publics et tous les « lieux ouverts au public », arguant qu’il s’agit d’un « uniforme totalitaire ». Avec cette mesure, sur laquelle la candidate a quelque peu reculé durant l’entre-deux-tours, la France deviendrait le premier pays au monde à interdire le voile dans l’espace public. Une telle mesure romprait aussi avec l’égalité des cultes telle qu’inscrite dans la loi de 1905, puisqu’elle ne s’appliquerait pas aux autres signes religieux.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Sortie de l’UE à moyen terme

La candidate l’a aussi répété tout au long de la campagne : si elle est élue, elle se rendra à Bruxelles pour son premier déplacement à l’étranger. Car, si Marine Le Pen a officiellement renoncé à faire sortir la France de l’Union européenne depuis 2017, elle envisage d’« engager une renégociation de nombreux textes de droit dérivé, voire des traités eux-mêmes ». Son adversaire, Emmanuel Macron, a dénoncé, au cours de l’entre-deux-tours, un programme qui contrevient aux traités européens et qui serait, dans les faits, inapplicable.

De la « priorité nationale » à la « primauté du droit français », en passant par le contrôle aux frontières nationales jusqu’à la baisse unilatérale de la contribution française au budget de l’UE, ces mesures conduiraient ainsi à faire sortir la France de l’UE à moyen terme, en plus de l’exposer à de lourdes sanctions financières.

Présidentielle 2022 : entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le grand écart européen

Quant à sa position diplomatique, Marine Le Pen a promis de faire sortir la France du commandement intégré de l’OTAN et d’instaurer un nouvel ordre européen, par le biais de la création d’« une alliance européenne des nations, qui a vocation à se substituer progressivement à l’Union européenne », dans laquelle elle inclut la Hongrie et la Pologne.

« Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée », elle souhaite qu’ait lieu « un rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie », comme elle l’a affirmé le 13 avril. Au sujet de la relation franco-allemande, Mme Le Pen a enfin évoqué des « divergences stratégiques irréconciliables » qui la mèneront à stopper un certain nombre de coopérations avec Berlin.

Service politique et Marie Pouzadoux

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Le Figaro

Rached Ghannouchi, président du Parlement tunisien dissout: «Nous avons la loi et le peuple avec nous»

RENCONTRE - Après que le président de la République s’est débarrassé de l’institution qu’il dirigeait, le leader islamique s’érige dans un entretien au Figaro contre ce «coup d’État», tout en reconnaissant une part de responsabilité dans la crise politique qui mine la Tunisie.

On ne sait plus comment le présenter, alors c’est lui qui tranche dès le début de l’entretien dans sa villa de Nahli, quartier résidentiel dans le nord de Tunis: «Je suis le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).» Pourtant, Rached Ghannouchi, chef historique du parti islamiste Ennahdha, a perdu tous les avantages liés à cette fonction. Et pour cause: le Parlement a été dissout par le président de la République, Kais Saied. Une décision «inconstitutionnelle» selon lui, prélude à un référendum constitutionnel en juillet et aux élections législatives de décembre prochain… Un nouveau calendrier que l’opposition rejette.

Le 30 mars, Rached Ghannouchi et les opposants à Kais Saied ont tenté un coup d’éclat en organisant une plénière virtuelle et un vote - le premier depuis le gel du Parlement, le 25 juillet 2021 - annulant les décisions du président de la République. «L’objectif était de ramener le président à ses prérogatives constitutionnelles. La Constitution ne lui donne pas le pouvoir suprajudiciaire, supraexécutif et supralégislatif. Nous voulions faire avorter le coup d’État», explique l’octogénaire, qui a passé une bonne partie de sa vie à lutter contre la dictature.

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Kais Saied a aussitôt réagi en annonçant la dissolution du Parlement et l’ouverture d’une enquête contre les quelque 120 députés (sur 217) ayant participé, pour «atteinte à la sûreté de l’État». Dès le lendemain, Rached Ghannouchi était convoqué, avec six autres élus, par la brigade antiterroriste. «Je me suis retrouvé à la caserne de Bouchoucha, accusé sur la base de l’article 72. Le même qui a été utilisé contre moi sous Bourguiba (au pouvoir de 1957 à 1987, NDLR) et sous Ben Ali (1987-2011)», raconte celui qui a vécu en exil de 1989 jusqu’à la révolution de 2011. L’article 72 du code pénal prévoit la peine de mort pour «l’auteur de l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien».

Création d’un Front du salut national

Le procureur n’a pas encore statué sur la poursuite ou non de l’enquête, mais c’est «une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes», estime le leader islamiste, qui persiste: «Nous avons la loi et le peuple avec nous.» La population est pourtant loin de se révolter contre Kais Saied. L’opposition a organisé une dizaine de manifestations depuis l’été dernier. Elles n’ont réuni que quelques milliers de personnes au maximum. Pourtant, Rached Ghannouchi semble convaincu: «Le 25 juillet, nous (Ennahdha, NDLR) étions quasiment les seuls à parler de coup d’État. Aujourd’hui, plus personne ne doute. Le coup d’État est impopulaire sur les scènes nationale et internationale.» Le FMI, par exemple, se montre réticent à octroyer un nouveau prêt à une Tunisie qui s’éloigne de son image de «première démocratie du monde arabe».

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Ennahdha soutient l’initiative d’Ahmed Néjib Chebbi, un ancien militant de gauche et figure d’opposition à Ben Ali, qui veut créer un Front du salut national. Une alliance qui choque certains… «Je suis contre Kais Saied, mais je ne peux pas aller manifester aux côtés d’Ennahdha,» explique un militant de gauche sous couvert d’anonymat, en rappelant les accusations qui pèsent contre le parti et son chef concernant leur implication supposée dans les assassinats politiques de 2013, alors qu’ils tenaient le pouvoir.

Rached Ghannouchi et son parti sont également accusés d’être responsables de la situation actuelle, puisque Ennahdha est au centre du pouvoir depuis la révolution de 2011. Mais le leader du parti relativise: «Nous avons soutenu des gouvernements sans forcément y participer. Ces gouvernements auraient dû avoir plus d’audace et mener des réformes parfois difficiles, comme celle des entreprises publiques ou encore la rationalisation des subventions aux produits de première nécessité. Nous partageons une partie de la responsabilité de ces échecs, mais il faut aussi reconnaître que nous avons été un facteur de stabilité au Parlement. La Tunisie est une oasis de paix dans un environnement en feu. Regardez la Libye voisine!»

Impossible de revenir en arrière

Autre erreur que Rached Ghannouchi reconnaît: avoir appelé à voter Kais Saied en 2019. Mais, là encore, il se justifie: «On n’a pas pu anticiper ce qui allait se dérouler. Il y a eu une propagande des médias selon laquelle le second tour était un combat entre le Bien, représenté par Kais Saied (candidat indépendant, NDLR), homme intègre, et le Mal, représenté par Nabil Karoui (libéral, poursuivi pour blanchiment d’argent, NDLR).»

Enfin, l’islamiste est fortement critiqué dans son rôle de président du Parlement. Au cours de son mandat, sit-in et autres disputes physiques et verbales entre députés se sont multipliés. Ancienne figure d’Ennahdha et désormais opposé à l’islam politique, Imed Hammami reproche à Rached Ghannouchi son non- respect du règlement intérieur au Parlement: «On l’a vu tenir des réunions de bureau où il ne convoquait que certains membres, selon la couleur politique.» L’ancien ministre accuse: «Depuis 2019, il n’y a qu’un mot d’ordre pour Rached Ghannouchi et la minorité qui dirige le parti: le maintenir au perchoir coûte que coûte. Résultat: l’État s’est effondré et la meilleure solution était le recours à l’article 80 pour geler le Parlement. C’est ce qu’a fait Kais Saied.» Rached Ghannouchi se défend: «Dès le premier jour, des députés contre-révolutionnaires ont travaillé à salir l’image du Parlement en jouant avec les caméras qui filmaient en direct.»

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Impossible de revenir en arrière, Rached Ghannouchi en a conscience. Il propose donc l’organisation d’élections législatives et d’une élection présidentielle dans les six mois à venir, avec un «retour du Parlement» pour des missions définies, comme l’élaboration de la loi électorale et la nomination des membres de la Cour constitutionnelle. Depuis 2014, le Parlement s’est pourtant révélé incapable de nommer quatre membres (huit autres sont nommés par le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature), faute d’accord politique. Mais, cette fois, «c’est différent», assure Rached Ghannouchi: «Étant donné la situation, la Cour constitutionnelle est devenue une nécessité. Et les politiques ont compris qu’il fallait dépasser les clivages.»

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FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.

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Le Monde

A Paris : « Entre Macron et Le Pen, j’ai failli ne pas voter »

Dans la capitale, le président sortant l’a emporté à 85,10 % dimanche, soit à peine moins qu’au second tour de 2017.

En sortant du bureau de vote de la poterne des Peupliers, dans le 13e arrondissement de Paris, Sedo Koukoui est encore à moitié en colère. Au premier tour, ce maître-nageur, street-artiste à ses heures, avait choisi le candidat de l’Union populaire Jean-Luc Mélenchon, un candidat logique pour cet homme engagé dans de nombreux combats – « hier encore, on était en grève sur le temps de travail ».

Et voici que, ce dimanche 24 avril, il n’a plus le choix qu’entre un président qu’il accuse d’avoir rogné les moyens des services publics, et une femme d’extrême droite. Devant ce dilemme, « j’ai failli ne pas voter », raconte-t-il. Il s’est finalement résolu à glisser un bulletin Macron dans l’urne. « Je suis Franco-Béninois, vous croyez que je peux voter quoi ? »

En 2017, Emmanuel Macron avait totalement dominé le second tour de l’élection présidentielle à Paris, en rassemblant 89,68 % des suffrages exprimés, contre 10,32 % pour Marine Le Pen. Il l’avait emporté dans tous les arrondissements, de droite comme de gauche, et chacun des 896 bureaux de vote de la capitale. Cette fois-ci, il a réussi le même grand chelem, mais avec un score un peu moins massif : 85,10 %.

Présidentielle : Emmanuel Macron promet que ce nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

Avec un résultat très faible au premier tour (5,54 %), Marine Le Pen a sans doute récupéré une partie des électeurs d’Eric Zemmour, le troisième homme du 10 avril à Paris, qui avait obtenu des scores notables dans les « beaux quartiers » comme le 16e arrondissement. Emmanuel Macron, lui, a convaincu une partie des électeurs de gauche de voter pour lui malgré les déceptions accumulées.

« Je me suis fait avoir ! »

« J’ai voté Macron, mais ça m’a vraiment fait chier », reconnaît David, un fonctionnaire du ministère de l’intérieur qui vit boulevard Kellermann (13e), qui préfère rester anonyme. Au premier tour, cet homme de droite avait choisi la candidate du parti Les Républicains Valérie Pécresse. Au second, il a opté pour le président sortant à reculons : « Il n’a pas pris les bonnes mesures pendant le Covid, on aurait sans doute pu avoir moins de confinements, et davantage de liberté », estime-t-il. La peur d’une élection de Marine Le Pen l’a toutefois emporté : « Elle n’a pas la carrure d’un chef d’Etat. »

« J’ai presque toujours voté à gauche », confie peu après Sébastien, un militaire qui habite dans une caserne du 13e arrondissement. En 2017, il avait choisi Emmanuel Macron dès le premier tour. « Pour moi, il était de gauche… Je me suis fait avoir ! » Un quinquennat plus tard, il a décidé qu’on ne l’y reprendrait pas. Pour autant, impossible de voter Le Pen. « J’ai des enfants métis, je suis anti-extrême droite », glisse-t-il.

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L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

Actu

Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Ronan Planchon

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

Le débat d'idées est une passion française. Le pays de Descartes, Voltaire et Cyrano est volontiers bretteur. Depuis que le duel et la guerre civile y ont été abolis, on joute sur l'écran et - mais de moins en moins - dans les parlements. Notre tradition de discorde, notre penchant pour l'abstraction, notre goût pour la raison nous poussent à faire polémique de tout bois, à nous disputer sans cesse du moindre enjeu, du prix de l'essence au port du masque. C'est pourquoi il est sans doute peu de démocraties où le «grand débat» entre les deux adversaires d'une élection déchaîne autant de passions. Celui qui s'est tenu cette semaine entre les deux finalistes à la présidentielle a laissé pourtant un goût d'inachevé. Au terme d'une campagne tronquée, où les confrontations d'idées ont laissé place au rythme continu de l'actualité et des crises, le face-à-face entre Macron et Le Pen a certes joué un rôle de soupape, comme l'un des rares moments où se sont affrontées des positions tranchées. Mais, contrairement au débat de septembre dernier entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour par exemple, où s'étaient opposées deux visions du monde nourries d'histoire et d'imaginaires, ce sont ce mercredi les chiffres plutôt que les idées qui ont volé, les candidats, dans leur volonté de ne pas apparaître méprisants ni insuffisants, ayant préféré rentrer dans le détail de leurs mesures plutôt que de déchaîner leurs coups. Faut-il se réjouir d'un débat de bonne tenue ou s'affliger d'un grand oral de l'ENA sans saveur ? Reste que la confrontation argumentée et libre, le respect de l'adversaire sont des biens précieux qu'il nous faut préserver au milieu d'une société de plus en plus fracturée, où chacun est tenté de rester dans sa bulle de sens.

C'est ce que nous tentons de faire sur Figarovox chaque semaine,

Bonne lecture !

Eugénie Bastié

Le grand entretien du Figaro Magazine

Dans Osons la mer, l'historien et essayiste Christian Buchet met au défi le prochain président d'installer l'économie et la géopolitique maritimes au cœur de nos priorités. «Une carte représentant la France et ses territoires d'outre-mer sous la forme d'un archipel mériterait de figurer dans tous les établissements scolaires. Elle montrerait que c'est bien la mer qui unit tous les territoires de la République et nous ouvre sur le monde», plaide-t-il.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Pourquoi rendre possible une révision constitutionnelle sans droit de veto du Parlement est une nécessité : On ne peut plus ainsi opposer le peuple souverain à ses représentants et aux gouvernants qui sont eux-mêmes issus des élections. Ce phénomène de blocage institutionnel participe au rejet de la classe politique, argumente le professeur de droit public Guillaume Drago.

Quelles sont les conséquences de la disparition des partis traditionnels? Pour le normalien Alexis Carré, la chute des partis traditionnels au premier tour de l'élection présidentielle sonne la fin d'une opposition responsable, garante d'une démocratie pluraliste en bonne santé.

Comment expliquer les émeutes en Suède ? Depuis le 14 avril, deux villes au sud-ouest de Stockholm sont le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, venus protester contre le mouvement anti-Islam «Ligne dure». Le journaliste d'origine suédoise Henrik Lindell y voit le signe qu'une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de “valeurs”.

Quelles conséquences aurait la sortie du commandement intégré de l'Otan pour la France? Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan. L'universitaire Guillaume Lagane raconte l'histoire mouvementée entre la France et l'Alliance atlantique depuis la IVe République.

Le voile, produit de la modernité? Le port du voile dans l'espace public est l'un des sujets de débat de l'entre-deux-tours. Dans un texte subtil, l'intellectuelle tunisienne Hélé Béji s'interroge sur ce symbole devenu synonyme d'expression de soi à l'ère de l'individualisme, des identités et des «droits».

Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique? Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s'affrontent au second tour de l'élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition. Les sensibilités anciennes vont-elles retrouver leur lit traditionnel quand le macronisme se sera évanoui? Rien n'est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l'élection d'Emmanuel Macron, explique Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint de FigaroVox.

Emmanuel Macron-Marine Le Pen: leur vision de la France

Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l'élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

La vision de la France d'Emmanuel Macron

La vision de la France de Marine Le Pen

L'essai de la semaine

Dans un ouvrage passionnant, Emmanuel Kessler montre combien le grand philosophe Henri Bergson, aujourd'hui quelque peu oublié, avait une pensée prémonitoire et moderne, raconte le directeur-adjoint de la rédaction du Figaro, Yves Thréard.

À découvrir sur FigaroVox.

Hervé Beroud et Marc-Olivier Fogiel: «Débat d’entre-deux tours, le changement, c’est maintenant!»

TRIBUNE - Le duel télévisé entre les deux finalistes à la présidentielle a attiré 15,5 millions de spectateurs, soit près de deux fois moins qu’en 1981. Il faut en tirer les conséquences et prévoir, à l’avenir, deux débats plus courts et mieux organisés, argumentent le directeur de l’information Altice Médias et le directeur général de BFMTV.

Le Monde

Un taux de participation estimé à 71,8 %, un chiffre inférieur au premier tour et à l’élection présidentielle de 2017

Ce chiffre marque également un recul par rapport au second tour des scrutins de 2012 (72 %) et 2007 (75,1 %).

La participation au second tour de l’élection présidentielle était estimée, dimanche 24 avril, à 19 heures, à 71,8 %, ont annoncé les instituts de sondage Harris Interactive, Ipsos-Sopra Steria, ainsi qu’Elabe.

Ce score est en baisse de trois points par rapport au second tour de l’élection de 2017 (74,7 %), qui voyait déjà s’affronter Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ce chiffre marque également un recul par rapport au second tour des scrutins de 2012 (72 %) et 2007 (75,1 %).

Présidentielle : Emmanuel Macron promet que ce nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

Jamais une abstention aussi forte n’a été enregistrée à un second tour d’une présidentielle, à l’exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l’appel de Jacques Duclos, candidat communiste éliminé au 1er tour, massivement refusé de choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet » (Georges Pompidou et Alain Poher).

C’est par ailleurs la troisième fois, après 1969 et 2017, que l’abstention augmente entre deux tours de présidentielle, alors que la règle était plutôt jusque-là à la remobilisation électorale pour le tour décisif. L’abstention s’élevait ainsi à 26,3 % au soir du premier tour, le 10 avril.

48,7 millions de Français appelés aux urnes

Quelque 48,7 millions de Français étaient appelés aux urnes, quinze jours après le premier tour, qui a vu le président sortant arriver en tête des suffrages exprimés (27,85 %), devant la candidate d’extrême droite (23,15 %) et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (21,95 %).

Selon les premières estimations d’Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France24-RFI-MCD publiées dimanche à 21 h 20, le président sortant, Emmanuel Macron, obtiendrait un score autour de 58,8 % des suffrages exprimés, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui rassemblerait autour de 41,5 % des voix.

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
Le Figaro

Dans le Cotentin, l'éclaircie de la Pâque orthodoxe dans la laborieuse intégration des Ukrainiens

Madeleine Meteyer

REPORTAGE - La vie entre ces réfugiés et les volontaires normands qui les ont ramenés de Pologne est parfois source de déceptions.

Quettehou (Manche)

Les enfants ont un pied devant l'autre, prêts à partir en flèches ramasser les petits œufs repérés sous les jacinthes sauvages, les gros calés sur les balançoires. Le signal du départ sera donné dans une minute. Ému, Jean-Jacques Boulmont, qui reçoit dans le jardin de sa maison de Quettehou (Manche) en est encore à souhaiter «à tous la bienvenue». Ce retraité aux moustaches blanches fait partie des volontaires ayant répondu à «l'appel du 6 mars». Ce jour-là, Gilles Auger, un solide type au crâne lisse, directeur d'un chantier naval, a posté un appel aux dons sur Facebook. «Je comptais prendre un camion et partir seul apporter la nourriture, les médicaments à la frontière polonaise…». Sa femme l'a découragé de parcourir en solitaire les 3800 km aller-retour qui séparent Varsovie du Cotentin. Alors il a lancé un appel aux bonnes volontés : qui voulait prendre la route à ses côtés ? Treize hommes et femmes ont répondu et huit camions sont partis le 11 mars. À Varsovie, ils ont «choisi» dix-neuf Ukrainiens, «c'était le plus dur de les choisir, je m'en souviendrai toute ma vie, de ces halls de ces milliers de gens sur des lits de camp», se souvient Gilles Auger, neuf femmes et dix enfants, qui ne demandaient qu'une chose : «partir le plus loin possible».

On prépare tout très en avance chez nous, on peint les oeufs en rouge grâce aux pelures d'oignons. On se lève à 5h pour aller à une procession.

Ce dimanche, jour de Pâque orthodoxe, ils sont presque au complet. Les mères de famille absentes sont au travail : elles font la plonge ou le service dans des restaurants alentour. À 11h, l'un des volontaires donne le signal de départ et les enfants courent, de vrais lièvres, vers les chocolats. Les adultes les regardent, attendris, les volontaires s'ouvrent une bouteille de cidre. Rares sont les Ukrainiennes à en accepter un verre, elles préfèrent le coca. Sont-elles heureuses de cette occasion de fêter «leur» Pâque ? Difficile à dire. À entendre Julia, 32 ans, la fluette mère blonde de deux fillettes, les festivités orthodoxes n'ont rien à voir avec cette laïque chasse aux Kinder. «On prépare tout très en avance chez nous, on peint les oeufs en rouge grâce aux pelures d'oignons. On se lève à 5h pour aller à une procession.» Cette année, pas d'office religieux «nos églises ne sont pas comme celles de Normandie» dicte-t-elle en ukrainien à son téléphone qui se charge de traduire. Mais, se reprend-elle aussitôt comme si elle avait commis un impair «les enfants sont heureux, Pâque c'est leur fête». Elle regarde autour d'elle, parle, et son téléphone traduit «les gens sont très gentils ici et j'aime beaucoup les fromages français».

Le choc des cultures est double

D'après les bénévoles, Julia fait partie des mieux intégrées. Elle et ses filles, deux blondes au visage très pâle, viennent de quitter leur famille d'accueil pour un gîte prêté par d'autres villageois - elles gagneront ainsi en autonomie. Jean-Philippe, le conducteur qui les a ramenées, se souvient de leur détresse en Pologne. «Julia avait les larmes aux yeux. C'était une maman poule qui protégeait ses filles. Maintenant, elle sourit, vient vers nous.» Tous les réfugiés n'ont pas droit aux mêmes compliments. Pour certaines familles d'accueil, le temps est long, la charge lourde. Ainsi Gilles et sa femme Hélène, la soixantaine, se disent «déçus». La mère qu'ils accueillent ne fait «pas d'effort pour s'intégrer, elle mange avec sa fille dans son coin». «Au début, je demandais tous les jours si ça allait, complète Hélène, mais elle me répondait évasive, oui oui, ça va. Alors j'ai arrêté de demander.»

À lire aussiEn Auvergne, des familles ukrainiennes célèbrent Pâques à l'église avec les villageois

Isabelle qui accueille, avec son ostréiculteur de mari, Éric, une mère et son adolescente dresse un état des lieux similaire. «On pensait que le lien serait plus fort, qu'il y aurait un peu… d'affection. Mais elles sont assez froides et on est comme un hôtel en fait.» Son mari tempère : leur protégée les aide fréquemment à faire le ménage, a entrepris de leur cuisiner du borchtch et la petite est «adorable, très forte à l'école».

Ces femmes ne peuvent pas toujours être en représentation, elles ont la tête à autre chose, elles pensent à leurs maris restés sur place, à leurs maisons, leurs amis.

Yanna, une Normande qui parle couramment le russe et fait office de traductrice, relativise aussi les frustrations : le choc des cultures est double : «Les Ukrainiennes aussi sont surprises par certaines de nos habitudes. Dans leur pays, on chauffe beaucoup les logements car l'énergie ne coûte rien, on mange quand on a faim, pas à des horaires précis. Et elles trouvent qu'on ne fait pas grand chose par nous-mêmes, les soupes en brique les choquent par exemple.» Quant à l'affection, elle n'est pas si évidente entre semi inconnus chez les Slaves. Pour cette éleveuse de chevaux, les familles sont sur la bonne voie : «plusieurs ont trouvé un emploi, elles apprennent le français…» C'est normal, dit aussi Jean-Philippe, qu'il y ait des ratés. «Ces femmes ne peuvent pas toujours être en représentation, elles ont la tête à autre chose, elles pensent à leurs maris restés sur place, à leurs maisons, leurs amis. On est là pour les aider, on ne doit rien attendre d'elles.»

Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris

Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.

Corse: après les violences, les touristes réticents

REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Le Monde

Mort d’Arno, le Flamand rock

Très affaibli par deux années de lutte contre un cancer du pancréas, le chanteur belge est mort le 23 avril, à Bruxelles, à l’âge de 72 ans, après une carrière de cinq décennies.

En lettres capitales de néon rouge, le mot « vivre » avait beau être suspendu au-dessus des musiciens, les spectateurs des derniers concerts donnés par Arno, du 6 au 26 février, dans la salle de l’Ancienne Belgique, à Bruxelles, et au casino d’Ostende (Belgique), pressentaient une vraie tournée d’adieux. Très affaibli par deux années de lutte contre un cancer du pancréas, le Flamand rauque de la chanson, du rock et du blues européens s’accrochait à la scène comme à une dernière bouée. « Les concerts, c’est ma vie… Depuis quarante ans. Je suis très content de pouvoir encore en faire », confiait-il au Monde le 6 février.

Arno, monter sur scène pour vivre encore

S’il a ensuite trouvé la force et le temps de terminer un dernier album, Arnold Charles Ernest Hintjens – dit « Arno » –, est mort à Bruxelles, le 23 avril, à l’âge de 72 ans.

Son humanité âpre et tendre, son trilinguisme (français, anglais, néerlandais) d’une candeur dessalée vouée à la célébration de la liberté et des sens, comme aux confidences – entre émouvante franchise et humour pudique –, avaient fait de ce truculent rocker une figure aussi appréciée en Belgique qu’en France, où il avait été fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2002.

Ces deux dernières années, le destin avait eu la main lourde avec Arno, qui, en février 2020, annonçait officiellement qu’il allait devoir se battre contre un cancer. Alors que les résultats de la chimiothérapie semblaient encourageants, le chanteur repartait pour cinq mois à l’hôpital, quelques jours avant son soixante-douzième anniversaire. « 2021 a été la pire année de ma vie, reconnaissait-il. Pour la première fois, je n’ai quasiment pas joué de musique, et tous mes concerts ont été annulés. »

Rock, blues, bals populaires et chanson française

Comme si cela ne suffisait pas, la maladie avait emporté au même moment plusieurs intimes : « Mon ami, mon frère, le guitariste Paul Couter, avec qui j’avais commencé la musique et fondé mes premiers groupes [Freckleface, Tjens Couter, T.C. Matic], et mon mentor, Hubert De Cleer. » Professeur de néerlandais à Ostende, ce dernier avait initié au blues son élève de 15 ans, en lui prêtant des albums de Lightnin’ Hopkins ou de Sonny Boy Williamson. « Je suis devenu accro », se souvenait Arno, qui, plus tard, retrouverait l’enseignant, exilé à Katmandou, pour un apprentissage plus ésotérique.

Né le 21 mai 1949, à Ostende, Arno Hintjens avait eu d’autres occasions de s’émoustiller au son du rock. « C’était à Ostende, à la fin des années 1950, confiait le fils de mécanicien-aviateur au Monde en 1994. Mon meilleur copain avait deux grandes sœurs de 16 et 17 ans qui possédaient un pick-up. Je leur ai demandé d’écouter un de leurs 45-tours, elles m’ont mis One Night With You, d’Elvis Presley. J’ai ressenti dans mon corps quelque chose d’inexplicable. »

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France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?

Publié le : 24/04/2022 - 23:36

Romain BRUNET Suivre

Le président sortant a été réélu pour cinq ans de plus avec 58,55 % des voix, dimanche, face à Marine Le Pen (41,45 %). Une victoire obtenue grâce à un "front républicain" plus fragile que jamais et qui pourrait ne plus tenir dans cinq ans.

Le calcul est tombé juste. En remportant son duel face à Marine Le Pen avec 58,55 % des voix, contre 41,45 % pour la candidate d'extrême droite, Emmanuel Macron est devenu, dimanche 24 avril, le premier président de la Ve République à être réélu depuis Jacques Chirac en 2002. Mais avec une abstention de 28,01 %, des votes blancs représentant 6,35 % et 2,25 % de votes nuls, Emmanuel Macron est aussi un président qui va devoir faire face à un procès en légitimité encore plus prononcé qu'en 2017.

Vingt ans après la première accession de l'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle et les 82,21 % obtenus par Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen grâce au "front républicain", Emmanuel Macron est donc réélu en 2022 avec "seulement" 58,55 % des voix. Le signe d'une lassitude des électeurs à devoir faire barrage à une extrême droite qui ne cesse de progresser en France.

>> À lire : Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

Emmanuel Macron, qui ne pourra pas se représenter en 2027 selon les termes de la Constitution qui interdit de faire plus de deux mandats consécutifs, l'a bien compris.

"Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines", a-t-il déclaré dimanche soir devant ses soutiens réunis sur le Champ-de-Mars à Paris.

"Je pense aussi à tous nos compatriotes qui se sont abstenus. Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous nous devrons aussi de répondre, a-t-il poursuivi. Je pense enfin à ceux qui ont voté pour Mme Le Pen, dont je sais la déception ce soir. (…) La colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m'entourent", a assuré le chef de l'État, tout en promettant que "dès à présent", il n'était "plus le candidat d'un camp, mais le président de toutes et tous".

Marine Le Pen comme seule adversaire

Un discours qui rappelle celui de sa première victoire, le 7 mai 2017, lorsqu'il déclarait au sujet des électeurs de Marine Le Pen qu'il ferait "tout pour qu'ils n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes". Cinq ans plus tard, la promesse n'est pas tenue : ce sont finalement plus de 2,6 millions d'électeurs supplémentaires qui ont fait le choix de mettre un bulletin Marine Le Pen dans l'urne.

Il faut dire qu'en remplaçant le clivage gauche-droite par celui opposant les "progressistes" aux "nationalistes", le président de la République a fait de Marine Le Pen sa principale opposante, faisant, selon ses opposants de gauche comme de droite, le calcul qu'un second tour face à l'extrême droite lui assurerait sa réélection grâce au fameux front républicain. Ainsi, Emmanuel Macron a régulièrement occupé le terrain et des thématiques chères à l'extrême droite, ramenant régulièrement le débat national, comme lors des mois qui suivirent la crise des Gilets jaunes, sur les questions liées à l'immigration, l'islam ou la sécurité.

>> À voir : Discours d'Emmanuel Macron après sa victoire au 2nd tour de l'élection présidentielle 2022

Au soir de sa réélection, Emmanuel Macron aborde son deuxième mandat dans un contexte bien différent de celui de 2017. La fraîcheur de la jeunesse et de la nouveauté qui l'avait porté il y a cinq ans et qui lui avait permis d'obtenir la majorité absolue lors des élections législatives qui suivirent, a disparu. Et rien ne dit qu'il parviendra à reprendre le contrôle de l'Assemblée nationale cette fois-ci.

Dans une France désormais divisée en trois blocs – le bloc libéral d'Emmanuel Macron, le bloc nationaliste de Marine Le Pen et le bloc de gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon –, 56 % des Français souhaitent que les législatives des 12 et 19 juin aboutissent à une cohabitation, selon un sondage de notre partenaire Ipsos/Sopra-Steria.

"Le troisième tour commence ce soir"

Les opposants politiques du président de la République ont d'ailleurs ce rendez-vous en ligne de mire. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont empressés, quelques minutes après l'annonce des résultats, de se tourner vers ce qu'ils appellent le "troisième tour" de la présidentielle.

"La partie n'est pas tout à fait jouée", a lancé Marine Le Pen devant ses soutiens. "Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives, je mènerai cette bataille (...) avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour", en soulignant que "le score historique de ce soir place notre camp dans d'excellentes dispositions pour obtenir un grand nombre de députés en juin prochain".

>> À lire : Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

"Ma pensée se tourne vers les futures victimes de cette situation, les personnes usées qui partiront à la retraite trois ans plus tard, les personnes prises à la gorge financièrement et qui ne verront pas les prix être bloqués, les personnes qui savent à quel point l'inaction écologique de M. Macron est un crime", a énuméré de son côté Jean-Luc Mélenchon. "Ne vous résignez pas", leur a-t-il lancé. "Entrez dans l'action franchement, massivement, la démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap. Le troisième tour commence ce soir."

Pour contenir les colères et les mécontentements, Emmanuel Macron a promis une "ère nouvelle" qui "ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève, mais l'invention collective d'une méthode refondée". Le chef de l'État a désormais sept semaines avant les législatives pour convaincre.

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Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les réactions internationales après la réélection d'Emmanuel Macron

L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
Le Monde

En Pologne, la « fatigue de l’aide » aux réfugiés ukrainiens commence à se faire sentir

Face à une vague migratoire sans précédent, particuliers et ONG dénoncent le manque de soutien du gouvernement et l’absence de stratégie de long terme.

Dès le début de la guerre, Anna Chuba, réfugiée de Kiev à Varsovie, n’a pas eu de problème pour trouver un logement à son ami Olga et à son fils de 10 ans. Grâce à ses nombreux contacts, elle l’a rapidement mise en relation avec Marta, une Polonaise qui, dans un élan de générosité spontané et à l’image de milliers de ses compatriotes, a mis une chambre à disposition des réfugiés. Deux semaines après les avoir accueillis, la grande fille d’Olga a dû les rejoindre. Pour l’hôte, cette colocation n’a pas tardé à devenir difficile.

« Au bout d’un mois, Marta m’a appelée pour me dire qu’elle n’en pouvait plus, raconte Anna. Elle disait qu’elle se sentait comme une réfugiée dans sa propre maison, que les hébergés vivaient à leur rythme, qu’elle n’avait plus aucune intimité. Elle a dû leur demander de trouver une autre solution. » Varsovie et les réseaux sociaux regorgent encore d’offres de logements, et Olga a pu être relogée. « C’est quelque chose d’humain que je comprends, admet Anna. Il est facile de devenir fatigué des problèmes des autres. Surtout quand ces problèmes s’éternisent. »

« Burn-out » du bénévolat

Des histoires comme celle-ci sont devenues très courantes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, le pays a vu passer près de 3 millions d’Ukrainiens, dont 2 millions seraient restés dans le pays, selon les estimations. Le logement chez l’habitant a pris une ampleur considérable, même s’il n’existe pas de chiffres officiels. Deux mois après le début du conflit, d’importants signes de fatigue de cet élan de générosité se font sentir, aussi bien chez les particuliers que parmi les représentants de la société civile.

Guerre en Ukraine : à la frontière avec la Pologne, le « festival » humanitaire

« Les gens sont exténués », confirme Anna Dabrowska, présidente de l’organisation d’aide aux minorités Homo Faber et coordinatrice du Comité social d’aide à l’Ukraine de la ville de Lublin, dans l’est du pays, à 100 kilomètres de la frontière. En première ligne depuis deux mois, elle gère une équipe de 300 personnes, dont 230 bénévoles. « Je sens déjà des symptômes de “burn-out” du bénévolat. L’empathie fatigue. Elle use psychologiquement. Nos bénévoles bénéficient de soutien psychologique. C’est d’autant plus désolant que, sans eux, tout le système s’écroule. »

Activiste expérimentée, Anna Dabrowska ne décolère pas. Selon elle, le gouvernement national conservateur polonais récolte, à l’échelle européenne, « des lauriers qu’il ne mérite pas », alors que tout le poids de l’aide aux réfugiés repose sur les épaules des particuliers, de la société civile et des collectivités locales, qui ne bénéficient pas de soutien des autorités centrales. Les ONG sont abandonnées à leur sort, financées par des dons privés ou les municipalités. « Le problème est que le bénévolat devrait être un élément du système d’aide. Or, en Pologne, il est le système à lui tout seul. Cette situation est intenable. »

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L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
Le Figaro

Le tournage du prochain film de Bill Murray suspendu après une plainte

À l'affiche du premier long métrage d'Aziz Ansari, Being Mortal, l'acteur américain aurait eu un «comportement inapproprié», de nature encore indéterminée.

Est-ce la gaffe de trop ? Le tournage du premier film d'Aziz Ansari, la comédie dramatique Being Mortal, a dû être interrompu mercredi par le studio Searchlight Pictures, a appris jeudi la presse américaine spécialisée. Pour quel motif ? En raison du «comportement inapproprié» de son acteur principal, le comédien américain Bill Murray.

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Une plainte aurait été déposée la semaine dernière contre l'acteur, affirme une lettre envoyée mercredi par le studio à l'équipe du film. «Après avoir examiné les circonstances (de la plainte), décision a été prise d'interrompre la production pour le moment», énonce le document, consulté, depuis, par le New York Times. L'accident indéterminé relatif au «comportement inapproprié» de Bill Murray aurait eu lieu le vendredi 15 avril, a précisé, en off, une personne proche du tournage. Ni Searchlight Pictures, ni Disney - sa compagnie mère depuis le rachat de la 20th Century Fox - n'ont souhaité commenter l'affaire.

Un film prévu pour 2023

Connu pour ses rôles dans les films SOS Fantômes , Un jour sans fin ou encore Lost in Translation et Broken Flowers , Bill Murray est apprécié, à l'écran, pour sa présence impassible et son humour acariâtre. Derrière les caméras, en revanche, le comédien serait, au moins occasionnellement, plus emporté. Le tournage de Charlie et ses drôles de dames, sorti en 2000, aurait ainsi été notoirement compliqué. «Pendant que nous tournions une scène, Bill a commencé à vociférer des insultes ; je ne vais pas les détailler, mais ça a duré un sacré moment, a témoigné l'actrice Lucy Liu en 2021. Certains des propos qu'il a tenus étaient inexcusables et inacceptables». Le réalisateur du film, Joseph McGinty Nichol, avait aussi confié avoir reçu, à l'époque, un coup de boule de l'acteur. Un souvenir récusé, depuis, par Bill Murray.

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D'autres personnalités ont également commenté les coups de sang de l'acteur. Le comédien Richard Dreyfuss, qui partageait avec Bill Murray l'affiche de Quoi de neuf, Bob ?, en 1991, l'a qualifié en 2019 d'«ivrogne brutale». Le tournage d'Un jour sans fin avait aussi été marqué par de grandes frictions entre l'acteur et son réalisateur Harold Ramis. L'acteur et cinéaste Dan Aykroyd était aussi au courant des emportements de Bill Murray, au point où il l'aurait surnommé «le Murricane» (en référence au mot anglais «hurricane», soit «ouragan»).

Premier long métrage réalisé par l'acteur Aziz Ansari, Being Mortal adapte un essai publié en 2014 par le médecin américain Atul Gawande, Nous sommes tous mortels : ce qui compte vraiment en fin de vie (Being Mortal: Medicine and What Matters in the End, en anglais) - un succès de librairie aux États-Unis. Mettant en scène Bill Murray, 71 ans, dans le rôle principal, entouré d'Aziz Ansari, Seth Rogen et Keke Palmer, le film est attendu pour l'année prochaine. Son tournage avait commencé le 28 mars. D'après le média américain Deadline , la production en était à peu près à la moitié, au moment de son interruption.

Jean Vautrin, adieu l'ami

L'écrivain avait également réalisé des films - cinq au total - son nom Jean Herman. Le plus célèbre reste celui où il avait réuni Alain Delon et Charles Bronson rivalisant de testostérone.

Le Champo célèbre le centenaire de Michel Audiard avec 16 films

Un Taxi pour Tobrouk, Garde à vue, Une Histoire d'amour ou Le Sang à la tête sont projetés jusqu'au 3 novembre.

France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,55 % des voix

Publié le : 24/04/2022 - 19:00Modifié le : 25/04/2022 - 00:10

Aude MAZOUE Suivre Romain BRUNET Suivre

Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche, en obtenant 58,55 % des suffrages face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen (41,45 %). Après l'annonce des résultats, le locataire de l'Élysée a promis une "méthode refondée" pour être "le président de tous".

• Le président sortant Emmanuel Macron a recueilli 58,55 % des voix lors du second tour de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril, contre 41,45 % pour Marine Le Pen, selon les résultats définitifs.

• Lors d'une allocution prononcée devant ses partisans sur le Champ-de-Mars, à Paris, Emmanuel Macron a remercié les électeurs ayant voté pour lui "non pour soutenir" ses idées, "mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", ajoutant qu'il avait "conscience que ce vote (l)'oblige pour les années à venir".

• "Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève mais l'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse", a promis Emmanuel Macron.

• Marine Le Pen s'est exprimée rapidement après l'annonce des résultats. "Les idées que nous représentons arrivent à des sommets (...) Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire", a-t-elle déclaré depuis son QG électoral.

• Arrivé en 3e position lors du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a estimé que la défaite de Marine Le Pen est "une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple", tout en soulignant qu'Emmanuel Macron était "le plus mal élu des présidents de la Ve République".

• Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon ont insisté lors de leurs interventions sur les législatives à venir, les 12 et 19 juin, pour lesquelles ils espèrent mobiliser les électeurs.

• L'abstention s'est élevée à 28,01 %, contre 25,44 % lors du second tour de 2017.

Revivez avec notre liveblog la soirée électorale du second tour.

Pour revoir notre liveblog de la journée de dimanche, cliquez ici.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

PORTRAIT

Présidentielle : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

L'Humanité

Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
Le Figaro

La lettre du Figaro du 25 avril 2022

Louise Darbon

Les conséquences de la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle et l'anniversaire de la Marseillaise.

Chers lecteurs,

Emmanuel Macron n'a pas à faire ses cartons: il reste pour cinq ans de plus à l'Élysée après une solide victoire. Le président sortant a été réélu pour un nouveau mandat hier soir, remportant le scrutin avec 58 % des suffrages. Mais ça n'est pas parce qu'il a déjà un quinquennat derrière lui que celui qui l'attend sera de tout repos. Il aura des défis de taille à relever.

À circonstances exceptionnelles, lettre exceptionnelle, chers abonnés. Celle de ce matin se concentrera essentiellement sur la journée d'hier et ce que son issue implique.

Passez un bon début de semaine et une bonne journée!

Louise Darbon

• À la une

Grande victoire, grands défis

58,5 % des voix pour Emmanuel Macron. 41,5% pour Marine Le Pen. Le résultat est sans appel. Jamais sous la Ve République un président n'avait été réélu sans cohabitation. Et jamais l'extrême droite n'avait obtenu de tels résultats au niveau national. L'abstention - à 28% - est très élevée également : un record depuis 1969.

Guillaume Tabard vous le dit: «2022 sera à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire de la Ve République». Même après une campagne qui «aura été une des moins intéressantes, créatives et visionnaires qu'on ait vécues». De tous les côtés. Le président reconduit pourra désormais aller au bout de sa «révolution» promise en 2017 - en composant avec un pays en majorité à droite mais dans lequel la gauche s'est réveillée.

Emmanuel Macron poursuit sa marche et s'ancre dans l'Histoire

Celui qui, il y a cinq ans, voulait enterrer l'ancien monde, n'a «pas révolutionné l'exercice du pouvoir présidentiel», selon ses propres dires. Pris dans des crises d'ampleur exceptionnelle, à commencer par les «gilets jaunes», puis la pandémie et enfin la guerre en Ukraine, il a vu ses ambitions réformatrices se heurter au mur de la réalité.

Issu de la gauche mais face une droite qui lui résiste à l'Assemblée nationale, il joue sur son terrain en matière d'économie ou de sécurité. Il y perd certains de ses soutiens de gauche mais y gagne des amis chez LR (jusqu'à obtenir un soutien clair et limpide de Sarkozy pendant l'entre-deux-tours tout de même). Durant cinq ans il aura donc donné un peu de tous les côtés, à droite et à gauche - et tout particulièrement de ce côté-là après le premier tour pour récupérer les voix que représentait l'électorat de Mélenchon. Depuis longtemps, Macron se savait gagnant. Ça tombe très bien, il concevait son action sur deux quinquennats. Maintenant il a de l'expérience pour réussir ce «changement dans la continuité» qu'il a promis aux Français durant la campagne. François-Xavier Bourmaud et Arthur Berdah ont remonté pour vous le fil de ce quinquennat si particulier.

Cinq ans après sa première élection, il a déjà commencé à imprimer cette fameuse «trace» qu'il voulait laisser et que n'offre que le temps long. Il l'aura donc, avec cinq années de plus pour essayer cette fois-ci de mener à bien ses projets. Et puis pour préparer l'après. À voir s'il réussira à faire en sorte que le macronisme lui survive en 2027.

• Marine Le Pen et les illusions perdues de la « dédiabolisation  »

7 points de plus qu'en 2017. Mais 7 points qui n'auront pas suffi. La défaite n'est pas amère mais elle est réelle. Pour la troisième fois, Marine Le Pen a échoué dans sa course à l'Élysée. Hier soir, elle a reconnu son échec tout en soulignant paradoxalement, «une éclatante victoire» de ses idées arrivées «à un sommet un soir de second tour d'élection présidentielle». Donc hier soir, on a laissé un peu de place à la fierté malgré tout. Parce que «c'était une très belle campagne».

L'effervescence de la campagne passée, il sera l'heure de mettre en place une stratégie pour la suite. La douce campagne durant laquelle Zemmour a pris sur lui les démons de la diabolisation s'est achevée pour Marine Le Pen à peine le discours d'Emmanuel Macron terminé au soir du 10 avril. Elle a cru un instant avoir réussi ce pour quoi elle se battait depuis son arrivée en politique: la normalisation de son mouvement politique. Mais l'entre-deux-tours a douché ses espoirs. Le «barrage contre l'extrême droite» était de retour. Et la stratégie d'y opposer un «front anti-Macron» n'aura pas suffi. Charles Sapin a suivi la campagne de la candidate du RN et vous fait le récit de cette défaite, de «cette entreprise de "dédiabolisation"» qui «ne s'est pas seulement révélée inefficace» mais «ne s'est pas suffi à elle-même».

• L'éditorial

«Macron, les défis d'une victoire»

Comme on disait autrefois aux enfants, la surprise, c'est qu'il n'y a pas de surprise! Le match Macron-Le Pen, ce match retour dont, paraît-il, les Français ne voulaient pas, aura bien lieu. Ni Mélenchon, en dépit de sa spectaculaire remontée finale, ni Zemmour malgré son incroyable chevauchée initiale, ni Valérie Pécresse, que son courage n'aura pas suffi à sauver du naufrage, n'auront réussi à l'empêcher.

Ces derniers jours bruissaient des rumeurs les plus folles, mais Emmanuel Macron se sera fait peur pour rien: si la suite n'est pas écrite, le candidat sortant peut l'envisager avec sérénité. Certes, la candidate du RN aligne du côté droit quelques réserves nouvelles ; certes, on peut raisonnablement penser que sa prestation lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours sera moins calamiteuse que la précédente ; il est probable qu'à l'arrivée elle fera mieux qu'en 2017, mais, vu l'avance très substantielle qu'Emmanuel Macron a prise sur sa rivale, tout indique que, le 24 avril, la victoire ne devrait pas échapper au président sortant.

Il faut le souhaiter. C'est entendu, Marine Le Pen a renoncé à ses folies les plus criantes (la sortie de l'euro ou la retraite pour tous à 60 ans), mais son programme reste dangereusement non financé, son équipe politique fragile, son expérience du pouvoir nulle, ses compétences incertaines. Au vu des difficultés, économiques, sociales, internationales qu'il va devoir affronter dans les années qui viennent, notre pays n'avait pas tant d'atouts qu'il puisse mettre en péril à la fois sa cohésion, sa crédibilité internationale et sa réputation financière. Ce risque-là devrait donc nous être épargné.

Attention, tout de même: si Emmanuel Macron dispose d'une avance relativement confortable sur sa première poursuivante, le haut niveau de Jean-Luc Mélenchon installe en face de lui un «bloc protestataire» dont, par addition, la menace ne doit pas être sous-estimée. Avec ce scrutin qui prolonge et amplifie celui de 2017, le président, qui aura passé cinq années à effacer toute alternative entre son camp et les extrêmes, à théoriser ce «nouveau clivage» entre «progressistes» et «populistes», est pour ainsi dire victime de son succès. La droite, après la gauche, a disparu, mais sur le champ de ruine laissé par les anciens partis politiques s'affirme un bloc d'hostilité sociale dont les clameurs, dans les années qui viennent, ne vont pas cesser de retentir. C'est dire si, sur les épaules de président sortant, pèse une lourde responsabilité! Pour desserrer la tenaille des extrêmes, il ne doit plus se tromper.

Pour commencer, Emmanuel Macron serait bien inspiré de ne pas se contenter de cette «diabolisation» de Marine Le Pen dont il a usé et abusé dans les derniers jours de la campagne. Le moins que l'on puisse dire est que la rengaine antifasciste n'a guère fonctionné. C'est ainsi: les Français, déjà, ne confondaient pas la candidate du RN et son père ; ils font aujourd'hui une différence entre la Marine Le Pen de 2017 et celle de 2022. Idéologiquement recentrée par la radicalité de la campagne d'Éric Zemmour - qui lui aura paradoxalement rendu un fier service - la patronne du Rassemblement national, avec ses souvenirs d'enfance, ses sourires et ses chats, ne suscite plus le rejet personnel qu'elle provoquait hier. Il n'y a pas si longtemps, Gérald Darmanin lui faisait le reproche d'être «trop molle»: ce n'est pas en quinze jours qu'on va la transformer, dans l'esprit des électeurs, en monstre assoiffé de sang! Quant à la comédie des appels à «faire barrage», des invocations rituelles à «l'esprit de Résistance», toute cette quincaillerie «républicaine» qui a déjà commencé à tintinnabuler, il est douteux qu'elle fonctionne davantage. Les leçons de morale administrées au nom de cet antilepénisme paresseux n'auront pour principal effet que de nourrir en retour un antimacronisme pavlovien enragé et tout aussi stupide qui ne demande que cela!

Non moins illusoire, pour Emmanuel Macron, serait de suivre les bons conseils de tous ceux qui, au motif qu'il faudrait, dans la perspective du second tour, «récupérer les électeurs de gauche», lui recommandent d'émousser la dimension réformatrice de son projet (sur les retraites, l'école ou le RSA) et de se lancer aveuglément dans la course aux promesses «sociales» et aux coûteuses martingales destinées à «protéger le pouvoir d'achat». Ce serait une grave erreur. D'abord parce que du côté de la gauche raisonnable, il n'y a plus grand monde à convaincre. Ensuite, parce qu'il aura beau faire, reprendre le slogan d'Olivier Besancenot «Nos vies valent plus que leurs profits», Emmanuel Macron ne sera jamais assez à gauche pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Si ceux-ci n'ont pas fait le choix par principe de barrer la route à Marine Le Pen, on voit mal qu'un coup de barre à gauche vienne à bout de leur antimacronisme. En revanche, il jetterait les orphelins de la droite dans les bras de Marine Le Pen. Or c'est aussi à ceux-là que le président sortant doit parler! Nombre d'entre eux qu'inquiète la perspective d'une élection de la présidente du RN sont sans doute prêts à se laisser convaincre. Mais ce n'est pas en brandissant les oukases moralisateurs ni en alignant les conversions opportunes ou les ralliements intéressés qu'Emmanuel Macron les fera venir à lui. Sans condescendance ni mépris, jusqu'au débat télévisé qui s'annonce décisif, il doit non seulement faire valoir les risques, les impasses et les incohérences du projet de Marine Le Pen mais aussi, et surtout, préciser le sien qui, faute de meetings ou de débats, n'a guère eu le temps d'infuser dans les esprits. Traiter des problèmes liés à l'immigration et affronter enfin cette violence ordinaire devenue systémique autrement que par des promesses vagues et des mots creux. Prendre à bras-le-corps l'épineuse question de la dette et des déficits étouffée jusqu'ici sous le mol oreiller du «quoi qu'il en coûte».

En somme, Emmanuel Macron doit faire enfin campagne, se lancer dans la bataille, non pas à moitié ni à reculons comme il en a trop souvent jusqu'ici donné le sentiment, mais plutôt deux fois qu'une. Puisque pour lui tout (re)commence, il doit reprendre les choses là où il les a laissées: au commencement.

• L'entretien du lundi

Jérôme Fourquet : «Ce nouveau mandat sera marqué par une décomposition politique avancée»

À la lecture des résultats, Jérôme Fourquet estime que c'est un front républicain affaibli, ayant «perdu son caractère automatique», qui a permis à Emmanuel Macron de remporter une seconde fois la victoire. Une victoire confortable mais moins solide qu'en 2017 - notamment du fait de l'abstention record. Pour l'auteur de La France sous nos yeux, cela annonce un quinquennat pas simple pour le président.

Car ces élections ont à nouveau montré «la coupure abyssale entre les milieux décideurs et le reste de la population». Comme en 2017, les législatives ne devraient pas produire une représentation nationale qui correspond au rapport de force qui existe effectivement dans la société française. Le mandat qui s'ouvre pourrait bien être celui de la décomposition politique. Il faudra probablement attendre le suivant pour vivre une phase de recomposition, une fois Macron et ses adversaires partis voguer ailleurs.

• Le pouvoir d'achat, priorité absolue du nouveau président

Après ces longs mois de campagne, on a compris que ce qui préoccupait presque plus que tout les Français était leur pouvoir d'achat. Les prix montent, montent. Et les gens ont la fâcheuse impression que le pouvoir d'achat baisse, baisse. L'inflation est montée à 4,5 % en un an. On n'avait pas vu ça depuis 1985. Le choc ne fait plaisir à personne et la hausse des prix de l'essence et de l'alimentation inquiète un Macron qui a promis d'atténuer le choc (il ne veut pas revivre les «gilets jaunes») à coups de baisse d'impôts et de chèque alimentaire - alors que son gouvernement a déjà mis en place des mesures pour atténuer la hausse des prix sur le quotidien des citoyens.

Au-delà de la question du pouvoir d'achat, Emmanuel Macron réélu devra s'attaquer à des chantiers de taille, que ce soit du côté des comptes publics (dette et déficit) ou de l'industrie qu'il va falloir reconstruire en passant par l'hôpital - alors que la question de la santé préoccupe sérieusement bon nombre de Français - et les retraites qui bien sûr tiendront une place prépondérante dans le quinquennat à venir.

• Et la suite ...

Sans forcément chercher à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, les membres du gouvernement réfléchissaient à leur avenir depuis quelques semaines. Jean Castex sait qu'il ne restera probablement pas à Matignon mais l'identité de son successeur reste un gros point d'interrogation. Les choses vont s'activer bien vite mais l'on n'en saura probablement pas plus avant le mois de mai. Patience donc.

Et puis, dernier épisode de cette longue séquence électorale qu'aura été ce début d'année 2022: les législatives. Car une fois la présidentielle passée, nous aurons à renouveler l'Assemblée nationale, chers lecteurs. Et de tous les côtés du paysage politique, on se prépare déjà depuis un moment. Le RN est arrivé en finale de la présidentielle. Il aimerait bien avoir une telle place au palais Bourbon et se poser en premier opposant à Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon, fort de sa dynamique au premier tour voudrait continuer dans cette voie - mais la bataille est loin d'être gagnée. Côté LR, on sait qu'on y joue l'avenir du parti et l'on a déjà lancé la bataille pour le prochain scrutin. Ce, malgré les divergences qui les titillent en interne. Et puis, il y a le PS qui va devoir trouver sa place à gauche, surtout face aux Insoumis.

• Les informations à connaître en vous levant

Refus d'obtempérer à Paris : des policiers tirent sur un véhicule, deux morts - Les forces de l'ordre ont tenté de contrôler un véhicule garé à proximité du Pont Neuf, dimanche soir à Paris. Le chauffeur aurait alors démarré précipitamment vers les policiers qui ont répliqué. [En savoir plus]

Énergies vertes : manque de métaux à prévoir dans l'UE, alerte un rapport - Pour remplacer les hydrocarbures et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'UE aura besoin à cette date de 35 fois plus de lithium qu'aujourd'hui. [En savoir plus]

Tir d'une roquette du Liban vers Israël, représailles israéliennes - Le tir, qui n'a pas encore été revendiqué, est tombé dans un terrain ouvert près du kibboutz Matzuva dans le nord d'Israël. [En savoir plus]

• L'anniversaire du jour

C'est un anniversaire bien patriotique que nous célébrons aujourd'hui: celui de notre hymne national. Le 25 avril 1792, Claude Joseph Rouget de Lisle, officier mais aussi violoncelliste, a la bonne idée d'écrire un chant pour accompagner au combat ce peuple français qui cinq jours plus tôt déclarait la guerre à l'Autriche. Nommé à ses débuts, Chant de guerre pour l'Armée du Rhin, celui qu'on connaît désormais sous le nom de Marseillaise a été chanté partout dans le pays. Jusqu'à devenir ce bel hymne que l'on chante à toute occasion qui s'y prête.

Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Quand Mélenchon braque le vote des musulmans et des banlieues : reportage à Saint-Denis

La Macronie assez peu exemplaire…

Dans le Grand Est, Macron chahuté par tous les bords

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[Vidéo] « Les capacités cognitives sont dues à la génétique, ce n’est pas politiquement correct, mais c’est la réalité »

Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

Valérie Boyer sur le scandale McKinsey : « La méthode de gestion d’Emmanuel Macron ressemble à celle d’un PDG d’une multinationale »

« Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon » : Thomas Guénolé rallie Yannick Jadot

La grande bataille de la droite : le résumé du Grand Débat des Valeurs

Le Monde

Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

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Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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Les trésors d’Antibes

Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

La Presqu’île et le Cap d’Antibes

Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

Juan-les-Pins, côté nature et jazz

Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

www.antibesjuanlespins.com

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France24 - Monde

Présidentielle : Marine Le Pen plébiscitée au second tour en Outre-mer

Publié le : 24/04/2022 - 23:54

Nicolas BAMBA

Battue à l'échelle nationale, Marine Le Pen s'est toutefois classée en tête dans une majorité de départements et régions d'Outre-mer dimanche, au second tour de la présidentielle. La candidate du Rassemblement national a signé des scores importants dans ces terres, où l'abstention a également été élevée.

Dans son allocution, peu après 20 h dimanche 24 avril, alors que les premiers résultats la donnaient battue à nouveau par Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a eu quelques mots pour les départements et régions d'Outre-mer (Drom). "Cette France trop oubliée, nous, nous ne l'oublions pas", a-t-elle déclaré.

La photographie du second tour de 2022 n'a plus rien à voir avec celle de 2017. Il y a cinq ans, dans les dix Drom hors Français établis à l'étranger (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, Saint-Martin/Saint-Barthélémy, Wallis-et-Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie), Marine Le Pen avait été systématiquement devancée par Emmanuel Macron. Dimanche, le rapport s'est largement inversé : il n'y a qu'à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie que le président sortant est arrivé en tête. Ailleurs, les électeurs ont choisi sa concurrente.

"Le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable"

En Guadeloupe, la progression de la candidate du Rassemblement national est nette : elle a recueilli 69,60 % des suffrages, contre 24,87 % en 2017. Elle dépasse aussi des 60 % en Martinique et en Guyane, alors qu'elle était à 22,45 % et 35,11 % respectivement en 2017. À Mayotte, Marine Le Pen a fait le plein avec 59,10 % des voix – tout sauf une surprise dans cet archipel où elle avait déjà signé son meilleur score au premier tour du 10 avril. À La Réunion, elle l'a emporté avec 59,57 % des suffrages.

Dans les Drom, l'abstention a également progressé par rapport à 2017. Elle s'est élevée à 65,20 % en Nouvelle-Calédonie et n'est restée en-dessous de la barre des 50 % qu'à Wallis-et-Futuna (38,62 %), La Réunion (40,61 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (42,91 %). Dans tous les cas, l'abstention a été largement plus importante que dans l'ensemble du pays, où elle se situe autour de 28 %.

Pourtant, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, les électeurs se sont plus déplacés dans les bureaux de vote qu'au premier tour. Pour le politologue Martial Foucault, il s'agit bien d'électeurs "qui se sont déplacés et n'ont pas voulu voter Emmanuel Macron". Aux Antilles, "le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable", explique-t-il. Martial Foucault poursuit : "Le vote Le Pen est quand même un vote par défaut avant tout, pas un vote d'adhésion au programme de Marine Le Pen."

Dans ces trois derniers départements, Jean-Luc Mélenchon s'était classé de loin en tête au premier tour il y a deux semaines. En dépit de la consigne "pas un vote à Marine Le Pen" du chef des insoumis, la candidate d'extrême droite a quand même glané nombre de voix.

"Colère sanitaire" et "colère sociale" contre Emmanuel Macron

À partir de la fin de l'année 2021, la Guadeloupe et la Martinique ont été secouées pendant plusieurs mois par une violente contestation de la vaccination anti-Covid qui a tourné à la crise sociale, poussant le gouvernement à envoyer des renforts de forces de l'ordre. L'étincelle des violences avait été déclenchée en Guadeloupe en novembre par l'entrée en vigueur de l'obligation faite aux soignants et pompiers de se faire vacciner contre le Covid-19.

Les confidences de Georges, 82 ans, dans un bureau de vote de Baie-Mahault, en Guadeloupe, illustrent ce ressentiment contre Emmanuel Macron. Ce retraité de la Poste revendique un "vote de contestation" : "Quand on s'autorise le droit de bafouer la liberté, d'empêcher les gens de parler, d'envoyer le GIGN 'massacrer' une population, ça ne va pas. Si on ne peut pas profiter de la liberté et de la fraternité française, ça n'est pas la peine."

Martial Foucault fait une "distinction" entre la "colère sanitaire" qui a animé les Antilles et "une colère sociale à La Réunion, qui est la suite du mouvement des Gilets jaunes" lancé en 2018. L'île de La Réunion est le territoire ultramarin "le plus puissamment touché en terme de mobilisation chez les jeunes", décrypte le politologue. Mayotte est également un cas particulier. Dans ce département marqué par l'insécurité et l'immigration clandestine, le vote Marine Le Pen progresse depuis plusieurs années, à la présidentielle comme aux européennes.

L'Outre-mer représente un nouveau vivier de voix pour le Rassemblement national. En 2002, lorsque le parti, alors encore nommé Front national et mené par Jean-Marie Le Pen, avait accédé au second tour pour la première fois de son histoire, il n'avait pas séduit. Face à Jacques Chirac, le "Menhir" n'avait recueilli qu'entre 3,85 % (en Martinique) et 19,58 % (en Nouvelle-Calédonie) des suffrages. Vingt ans plus tard, sa fille Marine y signe des scores historiques.

Avec AFP

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Présidentielle : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

SOIRÉE ÉLECTORALE

Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,55 % des voix

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

France24 - Monde

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

Publié le : 24/04/2022 - 21:56

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Après la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, finaliste battue, et Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, ont lancé la course aux élections législatives des 12 et 19 juin. Les deux candidats entendent mobiliser les électeurs pour apporter au président réélu une opposition claire à l'Assemblée nationale.

Avec 41,45 % des suffrages, Marine Le Pen a progressé au second tour de l'élection présidentielle. En 2017, elle n'avait recueilli que 33,90 % des voix face à Emmanuel Macron. Ce nouveau score ne lui ouvre toutefois pas les portes de l'Élysée. Le président sortant a été reconduit pour un second mandat dimanche avec 58,55 % des voix. Dans son allocution, peu après 20 h, la candidate du Rassemblement national a d'abord commenté ce résultat depuis son QG, avant d'aborder son prochain objectif : les élections législatives.

"Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps", a-t-elle déclaré devant ses supporters. Élue députée du Pas-de-Calais il y a cinq ans, Marine Le Pen l'assure : "Je mènerai cette bataille."

Se présentant en opposition claire au président réélu, la finaliste de la présidentielle a insisté : "Le RN œuvrera à unir tous ceux d'où qu'ils viennent qui veulent se rassembler et rassembler leurs forces contre Emmanuel Macron afin de présenter ou de soutenir des candidats partout." Sur le plateau de TF1, Jordan Bardella, président du RN depuis septembre et le début de la campagne de Marine Le Pen, a qualifié les prochaines élections législatives de "troisième tour".

"Le troisième tour commence ce soir"

Jean-Luc Mélenchon, lui, s'est dit satisfait de voir Marine Le Pen ne pas accéder à la présidence : "C'est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple." L'insoumis n'a en revanche pas eu de mot plus doux à l'égard d'Emmanuel Macron. Les deux finalistes "ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits", a-t-il taclé, avant de regarder, lui aussi, en direction des législatives.

"Ne vous résignez pas", dit le député des Bouches-du-Rhône à ses soutiens. "Le troisième tour commence ce soir. Le 12 et le 19 juin, un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire qui doit s'élargir", a-t-il assuré. Durant l'entre-deux-tours, Jean-Luc Mélenchon avait invité les électeurs à "l'élire Premier ministre" lors de ce scrutin à venir. Son directeur de campagne, Manuel Bompard, y croit toujours : le chef de file de La France insoumise peut être Premier ministre, "pas pour être Premier ministre, mais pour appliquer son programme, bloquer les prix, augmenter le Smic, faire en sorte qu'on fasse la VIe République".

À toutes et à tous, je dis : ne vous résignez pas. Au contraire : entrez dans l'action franchement et massivement. Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre #Macron et choisir un autre chemin. https://t.co/WrQTDbGJhA

April 24, 2022

Arrivé quatrième au premier tour avec 7,07 % des suffrages, Éric Zemmour s'est également prononcé sur les élections législatives. Dans cette optique, le candidat du parti Reconquête ! a appelé "le bloc national à s'unir et se rassembler". "Il ne peut y avoir de victoire électorale sans l'alliance entre toutes les droites", a déclaré l'ancien journaliste, fidèle à sa volonté d'union des droites. "Notre coalition n'est pas une option, elle est une nécessité, elle est un devoir", a-t-il martelé.

Avec AFP

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Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

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Valeurs Actuelles

“Apologie de la chrétienté”, références “trop masculines”, “stéréotypes de genre”… 10 inepties du “Puy du Faux”, le pamphlet anti-Puy du Fou

« Nous partîmes donc vers le Puy du Fou, deux historiennes, deux historiens, par un matin d’août pluvieux. » C’est ainsi que commence Le Puy du Faux, Enquête sur un parc qui déforme l’histoire, paru fin mars. L’ouvrage, écrit par quatre historiens, est une critique sans équivoque « d’un univers rempli d’erreurs et de simplifications » derrière laquelle, page après page, les auteurs reprochent, entre les lignes la vision du roman national portée par parc de Philippe de Villiers, quitte à verser dans la caricature. À tel point, d’ailleurs, que les parodies n’ont pas tardé à voir le jour sur les réseaux sociaux, tel ce Ils sont faux ces Gaulois, imaginant la même démarche au parc Astérix.

« Ils sont faux ces Gaulois ». Ce livre écrit à 4 (@SamuelFitouss10, @Rnitot, @jb_gastie et moi-même), publié par @les_arenes, est consacré à la manière dont le Parc Astérix, célèbre parc d’attraction, déforme et instrumentalise l’histoire à des fins politiques. Un thread ⬇️! pic.twitter.com/gX00stf76l

— Pierre Valentin (@Valent1Pierre) April 2, 2022

Le Puy du Fou serait-il donc une machine à endoctriner les esprits faibles pour en faire de vils conservateurs ? Pour faire le point, nous avons demandé à Phillipe Delorme, historien, professeur à l’université Paris-Sorbonne et chroniqueur pour Valeurs actuelles, de nous appuyer dans la lecture de l’ouvrage.

1. Les envahisseurs viennent de l’extérieur

Premier problème pointé dans les spectacles puyfolais : l’envahisseur vient de l’extérieur, une logique qui dérange les historiens. « L’élément perturbateur des scénarios vient presque systématiquement de l’extérieur », condamnent-ils. En effet, que ce soient les vikings envahissant le village dans l’Attaque des vikings ou les Allemands assaillent les Français dans Les Amoureux de Verdun, les auteurs dénoncent un discours qui « ne cesse de dire qu’il faudrait nécessairement se battre (et mourir) pour la grandeur de la nation ». L’ennemi aurait-il dû être intérieur ? « C’est une nécessité que les envahisseurs viennent de l’extérieur, commence Philippe Delorme. Par ailleurs, il n’y a pas que la guerre dans le Puy du Fou, on y voit aussi la vie quotidienne des gens. La guerre, n’est pas un élément principal du parc »

2. Le Puy du Fou ose rendre hommage au passé

Dans la Renaissance du château, un spectacle qui retrace le Puy du Fou à travers les époques, nos historiens découvrent une galerie décorée par des tableaux retraçant les victoires de la France. De Bouvines à Fontenoy, les chantres toussent. Les victoires de la France ? Il s’agit là d’un « dispositif de propagande », dénoncent-ils. « Ce sont justement ces moments de victoire comme les moments tristes et graves qui ont construit la nation. Mais il n’y a aucune raison de mettre les moments de victoire sous le boisseau », répond Philippe Delorme, qui rappelle au passage que « le métier de l’historien n’est pas de faire aimer la France, ni de la faire détester ».

3. Les femmes, victimes de « stéréotypes de genre »

Ce n’est pas parce qu’on parle d’Histoire qu’il faut en oublier l’idéologie. Les auteurs du Puy du Faux l’ont bien compris, et profitent donc de leurs pages pour s’attaquer à la question de la femme. « Il y a bien deux choses différentes : le sexe (biologique) et le genre (social) », martèlent-ils, avant de contrôler si le parc respecte bien une égalité stricte entre hommes et femmes. Malheur ! le “meilleur parc du monde” échoue au test de Bechdel, censé « mesurer la place des femmes dans les œuvres de fictions ». Voilà le Puy du Fou — les historiens semblent au passage admettre qu’il s’agit bien d’un œuvre de fiction, un point pour eux — relégué  au même rang que le Loup de Wall Street ou Gravity.

Après avoir légèrement pouffé, l’historien réagit : « C’est complétement stupide. Rien que le terme « stéréotype de genre », tout comme l’utilisation du « test de Bechdel » classifie ces historiens dans le jargon wokiste, bien-pensant. Le Puy du Fou reproduit les femmes dans une réalité de ce qu’elles étaient dans la société traditionnelle. Les femmes étaient en robes, et les hommes en culottes. C’est comme ça. Certes, la réalité était difficile pour les paysannes, mais elle l’était aussi pour les paysans. »

4. Une « apologie de la chrétienté  »

C’est l’un des plus célèbres spectacles du parc. Le Signe du triomphe prend place dans un colisée romain où combats sanguinaires et courses de char se succèdent — les animaux sauvages laisseront cette saison leur place à une galère géante. L’un des romains finit par se convertir à la religion chrétienne qu’il persécutait lui-même. Insoutenable spectacle pour nos quatre historiens, qui s’emportent contre une « apologie du christianisme (…). Ce qui est mis en scène, c’est une France chrétienne éternelle — et tant pis s’il faut pour cela tricher avec l’histoire »

« L’aspect chrétien est important car à l’époque, cette dimension était importante, que ces quatre historiens le veuillent ou non », se désole Philippe Delorme, avant de rappeler aux inquisiteurs en short et sandalettes que « La France n’est pas éternellement chrétienne. Il y eut un moment où les gallos Romains sont devenus chrétiens, comme ce fut le cas pour saint Martin », soldat d’empire devenu premier évêque de Tours.

5. Où est passé le guépard ?

Alors que les lions défilent, avant de dévorer les chrétiens dans l’arène, les chantres de la rigueur historique indépassable s’interrogent : il manque deux espèces ! « Le guépard et les autruches qui défilaient initialement en cage ont disparu du spectacle récent » Seule explication logique selon eux : « Sûrement pour éviter les critiques sur la maltraitance animale. »

« C’est un mauvais procès, sans aucune rigueur, reproche Philippe Delorme. Il y a eu dans ces dernières années, une prise de conscience à propos du bien-être animal, aussi au Puy du Fou. On a compris que les animaux sauvages en cage, c’était problématique. Surtout dans les cirques ou dans les zoos. Pourquoi tout mettre sur le dos du Puy du Fou ? », questionne rhétoriquement l’historien.

6. A un moment, les écritures ne sont pas les bonnes

Le Premier Royaume est un parcours immersif, présentant la vie de Clovis, premier roi de France. Le parcours plonge le spectateur dans une expérience sensorielle : « Des effets d’eau, des décors vivants, son à 360° et diffusion de parfums, chaque détail a été pensé pour rendre ce spectacle unique », est-il écrit sur le site du Puy du Fou. Mais notre escouade s’attarde sur d’autres détails : dans « ce décor qui manque de faire s’évanouir notre médiéviste — rien que ça — les moines écrivent en utilisant les majuscules carolines, un type d’écriture inventé (…) trois siècles après Clovis. L’erreur ne vous choque pas ? » « Si. Je suis choqué, c’est absolument scandaleux, quelle horreur, c’est affreux !, hyperbole avec humour notre chroniqueur. Ce genre de détails extrêmes, ce n’est pas une erreur historique, plutôt un simple faux raccord », tempère-t-il, reprochant aux historiens d’ergoter à propos d’un parc d’attraction qui ne « se prétend pas être une reconstitution rigoureuse et universitaire. »

7. Un spectacle de fauconnerie “colonialiste et islamophobe”

Le chevalier Baudouin s’en revient de « la France du Levant », dans le Bal des oiseaux fantômes. Pendant que les oiseaux volent pour frôler les têtes du public au rythme de la musique, les universitaires dégainent leurs stylos, prêt à en découdre. Principal grief : l’emploi de l’expression « France du Levant », « islamophobe et colonialiste » parce qu’elle fut plus tard « réutilisée par les différents acteurs de l’expansion coloniale, notamment par les missionnaires catholiques. »

8. Il manque une image, il n’y a donc pas de sources

Alors que les quatre historiens sont immergés dans une bibliothèque dans la Renaissance du château, un « fait marquant » vient tout à coup briser l’immersion. Désespoir : « Le seul dessin réalisé du vivant de Jeanne d’arc (…) n’apparaît pas. » « Son absence au Puy du Fou est révélatrice : on lui préfère des images plus tardives, mais plus spectaculaires », là encore un choix qui pourrait sembler acceptable à l’amateur de parc à thème, mais qui vaut anathème chez les historiens. « On voit combien l’intérêt des sources n’est que de façade », condamnent-ils d’un trait de plume. « Ce livre est d’une mauvaise foi, souffle Philippe Delorme. Il faut savoir qu’avant le 15e siècle, on n’a des portraits de personne. On ne connaît pas la tête de Saint Louis par exemple. » Et de préciser, s’il en était besoin : « Philippe de Villiers n’a jamais dit qu’il était historien. »

9. Des références “trop masculines”

« Toutes les ailes portent des noms masculins », exècrent les historiens, fatigués de ne pouvoir laisser libre cours à leur “inclusivisme” pénitent. « C’est vrai, n’est pas bien. Il faudrait qu’il y ait des noms d’homme trans. Des ailes non-genrées aussi, tant qu’on y est, s’amuse Philippe Delorme, avant de se reprendre. Plus sérieusement, il est vrai que l’homme a eu beaucoup de place dans l’histoire, mais encore une fois, ce n’est pas un problème. Par exemple, c’est l’homme qui faisait la guerre et la guerre eut un grand rôle dans l’histoire. »

Pas un problème pour notre chroniqueur peut-être, mais pour les auteurs-inquisiteurs, dans les Grandes Eaux, « La voix off présente ensuite Molière, le Brun Hardouin-Mansart, Le Notre et enfin Lully : une sélection très classique — et très masculine — », tandis que dans les Amoureux de Verdun, pendant le défilé dans les sinueuses tranchées, « on entendra quasiment que la voix du poilu Louis. » Et de conclure : « Il s’agit bien d’enraciner l’idée que les hommes combattent (et s’ennuient quand ils ne le font pas), tandis que les femmes attendent. » Philippe Delorme lève les yeux au ciel : « Oui : les hommes combattent. À ce que je sache, il n’y avait pas de femmes dans les tranchées. Les hommes eux, ne s’ennuyaient pas, ils avaient constamment peur dans les tranchées, et étaient contents de ne pas combattre. »

10. Une civilisation française qui n’a pas existé

Les quatre historiens fustigent la civilisation et les valeurs présentées dans le parc : « Le “pays” et la “civilisation” qu’on  présente n’ont tout simplement jamais existé. » De même, le Puy du Fou traite, selon la brigade, d’« une approche de l’histoire si peu ambitieuse et si peu intéressante » qu’il s’agit d’« un gâchis ». Un gâchis qui se porte bien, puisque le Puy du Fou s’exporte désormais en Chine et en Espagne, et que le parc tourne actuellement son premier long-métrage, sur l’épopée de Charette. « Pour la représentation de la guerre de Vendée dans le Dernier Panache, c’est inspiré des mémoires des paysans vendéens, de la population locale. La version est fidèle, voire plus que l’histoire reconstituée par les élites parisiennes wokistes qui préfèrent parler de la théorie du genre au 17e siècle », réplique ainsi Philippe Delorme. « Les autres spectacles sont “disneysés”, c’est sûr : c’est de l’ordre du roman national ! Mais au moins, ça donne envie d’aimer l’histoire. Je dis à ces historiens: qu’ils laissent les gens rêver, et s’intéresser aux choses. »

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Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

Issued on: 25/04/2022 - 00:21

Benjamin DODMAN Follow Shirli SITBON

French President Emmanuel Macron has seen off his far-right rival Marine Le Pen to secure five years more years at the helm of Europe’s second economy. But the narrowing margin of victory and an increasingly polarised nation herald another rocky term for the incumbent, whose success was tarnished by the lowest turnout in half a century.

Macron, 44, is the first president to secure re-election since Jacques Chirac 20 years ago. His back-to-back wins are no small feat in a country that has recently developed a taste for kicking out the incumbent at the first opportunity. It helped that on both occasions he faced a political force that a (shrinking) majority of the French still considers unfit for government.

At 58.8 percent to Le Pen’s 41.2 percent, Macron’s projected margin of victory ultimately exceeded most pollsters’ forecasts. Still, Sunday’s rematch produced a much closer outcome than in 2017, when the political upstart carried the day with 66 percent of the vote. On her third attempt, Le Pen has moved several steps closer to the Élysée Palace. Not since World War II has the nationalist far right come this close to power in France.

“The ideas we represent have reached new heights,” Le Pen told supporters in a defiant speech, hailing a “shining victory” even as she conceded defeat. The 53-year-old vowed to “keep up the fight” and lead the battle against Macron in parliamentary elections in June.

French presidential election © France 24

After a turbulent five years in office marked by violent protests and a succession of Covid lockdowns and curfews, Macron relied on an uncertain coalition of ardent supporters and reluctant “tactical” voters determined to keep Le Pen out of power. In the end, it proved more than enough to hold off the “anti-Macron front” summoned by his challenger.  

Le Pen had sought to frame the election as a referendum on the incumbent. She urged voters to “choose between Macron and France”. Some did see the contest that way. But more chose between Le Pen and the Republic. 

“Many of our compatriots voted for me not out of support for my ideas but to block those of the far right,” Macron told supporters at the Eiffel Tower, striking a more humble tone than he had on the campaign trail. “I want to thank them and I know that I have a duty towards them in the years to come,” he added, hinting at a more grounded style for the years to come. 

‘Europe wins’ 

The stakes were huge in Sunday’s election. Victory for Le Pen would have sent shockwaves around the European Union, which she vowed to radically reform once in power, remodelling it as an “alliance of nations”. 

The far-right leader insisted she had no “secret agenda” to drag France – a founding member of the EU – out of the 27-nation bloc, its single currency or its passport-free Schengen zone. But Macron warned her policies would effectively lead to a “Frexit” by stealth. He described the contest as a “referendum for or against Europe”. 

That’s certainly how many of his European peers saw it too. They rushed to congratulate Macron on his re-election, hailing the incumbent’s victory as a victory for Europe too. The result means the European Union “can count on France for five more years”, said the head of the European Council, Charles Michel. 

Italian Premier Mario Draghi hailed Macron's victory as “splendid news for all of Europe” and a boost to the EU “being a protagonist in the greatest challenges of our times, starting with the war in Ukraine”. “Democracy wins, Europe wins,” added his Spanish counterpart Pedro Sanchez. 

In a highly unusual move, Sanchez had joined the leaders of Germany and Portugal in signing an open letter just days before the election, in which they urged French voters to weigh the historical significance of their vote. 

“It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name. 

‘Not so much a duel as a duo’ 

In his victory speech in 2017, Macron had promised to “do everything” in his power to ensure the French “have no longer any reason to vote for the extremes”. Five years later, the far right has surged to its best-ever score and the mainstream centre-left has been supplanted by a more radical force.   

That populist, anti-establishment parties should have come closer to power than ever before is hardly a surprise. Having completed his takeover of the political mainstream, Macron has left space only for radical forces to flourish. There can be no democracy without the possibility of an alternative. Right now, the only alternatives thrive outside the mainstream. 

“I don’t mean to spoil the victory, but the [far right] has won its highest ever score,” Macron’s Health Minister Olivier Véran cautioned on Sunday. “There will be continuity in government policy because the president has been re-elected. But we have also heard the French people's message. There will be a change of method, the French people will be consulted.” 

Dismal turnout suggests the message from voters was one of widespread rejection. At 28%, the rate of abstention was the highest in half a century. Counting those who cast blank or spoiled ballots, more than a third of registered voters refused to back either finalist. The figures reflect widespread dismay at a campaign 80% of voters described as “poor quality” and a rematch the French have long said they didn’t want.

“Theirs is not so much a duel as a duo,” muttered the conservative Les Républicains leader Christian Jacob, a representative of the rapidly decaying “old-world” establishment parties squeezed out by the tussle between Macron and Le Pen.

Rightly or wrongly, the perception that the incumbent did everything in his power to engineer a repeat of the lopsided contest of 2017, framing the political debate as a showdown between the liberal mainstream and Eurosceptic populists, angered voters and left many feeling trapped.

Across France, voters complained of being arm-twisted into choosing “the lesser of two evils”, while students took to occupying university campuses in protest at the choice of finalists. Macron’s government had alienated many young voters with its rants against “woke” ideas and “Islamo-leftism” in academia. Brutal police clampdowns on protesters also blurred the line between the far right and mainstream in the eyes of some, encouraging the spread of the slogan, “Neither Le Pen, nor Macron”. 

As left-wing voters dithered ahead of the second round, weary of having to vote once more to keep the Le Pen clan at bay, the extent of their resentment became apparent to all who hadn’t yet noticed.

Macron’s fightback

At 27.8%, Macron’s first-round tally on April 10 marked an improvement on his score from 2017. But a depleted reservoir of votes and the back-handed endorsements of mainstream opponents sent a clear message to the incumbent: he would have to work his socks off in between the two rounds to sway a deeply sceptical nation.

Macron did just that. He hit the ground running the next morning, mingling with sometimes angry crowds in stricken towns that had backed Le Pen or third-placed Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist whose 22% support became the most coveted pool of votes for both finalists.

Having governed and then campaigned to the right of centre right up to the first round, Macron swung the other way in the following days. He overtly borrowed the language of the left at a rally in Marseille, promising to put “ecological planning” at the heart of his second term. He then wrapped up his campaign in the immigrant-rich northern suburbs of Paris, trading jabs at a boxing club with youths who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.

The night before, Macron took the gloves off in a bruising televised debate, determined to corner his opponent. It was a stunning reversal of roles after Le Pen’s kamikaze onslaught of 2017. Macron did not settle for a defensive win this time. He went for the kill, in the words of French daily Le Monde, “suffocating his opponent like a boa constrictor”.

Le Pen had spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic first debate, which even she has admitted was a flop. She sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.

But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public, which he said ran contrary to the Republic’s secular values and threatened to trigger “civil war” in France.

Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow. She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures. Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.

On to the ‘third round’

Macron’s victory caps a forgettable campaign upended by the war in Ukraine and hampered by a largely absent incumbent. Failure to challenge the president on his record means the contest will largely be remembered for Macron’s body language: his combative manner at the 11th hour, his highly memeable facial expressions during the debate, and his notorious photo-ops – from the Zelensky-like “hoodie-and-stubble” act to the hirsute chest revealed by a daringly unbuttoned shirt. 

The re-elected president won’t be leaning back on that leather sofa for long. After a rocky first term, he faces the prospect of an even tougher second mandate, with little to no grace period and voters of all stripes likely to take to the streets over his plan to continue pro-business reforms and get the French to work more and longer. 

Eyes are already turning towards legislative elections in June, with Macron looking unlikely to repeat the coup that saw him pull a party and a majority out of his hat five years ago. Even as he hailed Le Pen’s defeat on Sunday, Mélenchon said there was still a chance to beat Macron in the June parliamentary polls – often dubbed the “third round” of the presidential election. 

“[Macron] swims in an ocean of abstention and spoiled ballots,” warned the veteran leftist, pointing to the estimated three million people who cast blank or spoiled ballots on Sunday.

Results from the first round on April 10 signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a rematch of 2017. How those three blocs will perform in June is anyone’s guess.

The presidential election leaves the tableau of a bitterly divided country, in which the chasm between urban centres and small-town, peripheral districts has only widened. Le Pen took just 5% of the first-round vote in the French capital; Macron did just as poorly in some rural areas. Between them, the two finalists won less than half the youth vote.

Rising abstention and increasingly violent protests have heightened scrutiny of a system that invests immense power and attention on the figure of the president. Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, forcing voters into “tactical” choices and fuelling resentment.

As he campaigned ahead of the run-off, Macron disputed the fact that a “republican front” of anti-Le Pen voters was crucial to his landslide win in 2017, implying that voters had chosen him and his project. He set aside his hubris on Sunday night, acknowledging that voters had indeed rallied behind him in order to hold off the far right.

“We will have to be benevolent and respectful because our country is riddled with so many doubts, so many divisions,” he said at the foot of the Eiffel Tower, addressing voters who backed his adversary. “The anger and disagreements that drove them to back [the far right] must be answered. It will be my responsibility and that of the people who govern with me.”

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Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

As it happened: Macron beats far-right rival Le Pen to win second term

World leaders congratulate Macron on re-election

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L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
France24 - World

As it happened: Macron beats far-right rival Le Pen to win second term

Issued on: 24/04/2022 - 18:59Modified: 24/04/2022 - 19:01

FRANCE 24 Follow

Emmanuel Macron was elected to a second term as French president on Sunday evening with 58.8% of the vote, according to an estimate from the Ipsos polling institute. His far-right challenger Marine Le Pen won 41.2% of the vote in an election that saw the country’s highest abstention rate in 50 years. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

  • Emmanuel Macron, 44, won 58.8% of the vote in the second round of the presidential election on Sunday 24 April, against 41.2% for Marine Le Pen, 53, according to estimates from the Ipsos polling institute.
  • Le Pen described her defeat as a "striking victory" and said she was launching a "great battle" for the June parliamentary polls. 
  • Jean-Luc Mélenchon, who came third in the first round, said Le Pen's defeat was "very good news for the unity of our people", while stressing that Macron was "the most badly elected president of the Fifth Republic".
  • The abstention rate was put at 28.2% by Ipsos, up 1.9 points from the first round and 2.7 points from the second round in 2017. 

If the live blog doesn't show up properly, click here to refresh

French presidential election © France 24

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France24 - Monde

Un Gambien jugé en Allemagne pour le meurtre d'un correspondant AFP

Publié le : 25/04/2022 - 05:28Modifié le : 25/04/2022 - 05:27

Celle (Allemagne) (AFP) – L'Allemagne juge à partir lundi un Gambien accusé d'avoir fait partie d'un escadron de la mort ayant assassiné des opposants à l'ancien dictateur Yahya Jammeh, dont un correspondant de l'AFP, dans un procès très attendu par les défenseurs des droits.

Le suspect de 46 ans, Bai Lowe, qui avait été interpellé à Hanovre en mars 2021, comparait devant le tribunal de Celle (Basse-Saxe) pour crimes contre l'humanité, meurtres et tentatives de meurtre entre 2003 et 2006.

Il était à ces dates le chauffeur d'une unité des forces armées chargée d'assassiner des critiques du régime de Yahya Jammeh, dictateur resté au pouvoir à Banjul pendant 22 ans.

Cette unité était utilisée, "entre autres, pour exécuter des ordres d'assassinat illégaux. L'objectif était d'intimider la population gambienne et de réprimer l'opposition", décrit le parquet fédéral allemand.

Ce procès est "le premier à poursuivre les violations des droits de l'homme commises en Gambie sous l'ère Jammeh sur la base de la compétence universelle", souligne l'ONG Human Rights Watch.

"Liquidation"

L'accusé a participé "à trois ordres de liquidation au total", estiment les procureurs.

Parmi ces crimes, l'assassinat par balles le 16 décembre 2004 du journaliste gambien Deyda Hydara, correspondant de l'AFP. Bai Lowe aurait convoyé en voiture les assassins du journaliste, selon l'acte d'accusation.

Agé de 58 ans, père de quatre enfants, cofondateur du journal privé The Point, Deyda Hydara était aussi le correspondant en Gambie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF). Il était considéré comme le doyen des journalistes de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest.

"Nous ne resterons pas les bras croisés: nous continuerons à nous battre", assure cet homme de 45 ans qui a prévu d'assister à l'ouverture du procès.

Selon des investigations menées par RSF, Deyda Hydara avait été espionné par les services de renseignements gambiens juste avant sa mort.

Dans son journal The Point, il tenait notamment une rubrique très lue, "Good morning Mr President" dans laquelle il s'exprimait sur la politique gambienne.

L'accusé est également soupçonné d'avoir été complice de la tentative d'assassinat, en décembre 2003, d'un avocat réputé à Banjul, Ousman Sillah, critique du président Jammeh.

Ce procès permettra de "savoir pourquoi, qui et comment on a tenté de tuer mon père", a déclaré lors d'une conférence de presse Amie Sillah, sa fille.

Le parquet allemand soupçonne encore Bai Lowe d'être impliqué dans la mort près de l'aéroport de Banjul en 2006 de Dawda Nyassi, considéré comme un opposant de l'ex-président gambien.

"Vérité" et "réconciliation"

La justice allemande fait comparaître l'accusé au nom du principe de la "compétence universelle" qui permet de juger en Allemagne certains crimes quel que soit l'endroit dans le monde où ils ont été commis.

Arrivé au pouvoir par un putsch en juillet 1994, Yahya Jammeh s'était fait élire en 1996 puis réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à l'opposant Adama Barrow. Depuis 2017, il se trouve en exil en Guinée équatoriale.

Les défenseurs des droits de l'Homme ont accusé son régime de tortures systématiques, d'exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires, de disparitions forcées et de viols.

En juillet 2019, devant la Commission gambienne "vérité, réconciliation et réparations" (TRRC), trois anciens membres des "Junglers" ("broussards"), ces escadrons de la mort de Yahya Jammeh, avaient reconnu avoir assassiné Deyda Hydara, plus de 50 migrants ouest-africains échoués sur une plage, ainsi que d'anciens compagnons de route de M. Jammeh, soupçonnés de vouloir le renverser.

Outre Bai Lowe, deux autres acteurs présumés des exactions imputées à l'ex-régime gambien sont actuellement détenus à l’étranger.

Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur, fait l'objet d'une enquête en Suisse depuis 2017 pour "crimes contre l'Humanité" et un ex-"broussard", Michael Sang Correa, a lui été inculpé en 2020 aux Etats-Unis. Son procès pourrait débuter début 2023.

Les poursuites à leur encontre "sont un grand pas dans la quête de vérité et de justice", s'est félicité Babaka Tracy Mputu de l'ONG de défense des droits humains TRIAL International.

© 2022 AFP

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France24 - Monde

Tout (re)commence pour Emmanuel Macron, placé face à l'Histoire

Publié le : 25/04/2022 - 05:22Modifié le : 25/04/2022 - 05:15

Paris (AFP) – Reconduit à l'Elysée lors d'un scrutin historique, Emmanuel Macron est confronté dès lundi à une France tout aussi fracturée politiquement que lors de sa première élection en 2017.

Historique, l'exploit qui voit le sortant être le premier chef d'Etat réélu hors cohabitation depuis l'instauration du vote au suffrage universel direct en 1962. Historique, au moins autant, le score de Marine Le Pen, qui gagne environ huit points et fait franchir pour la première fois à l'extrême droite la barre de 40% des suffrages.

La campagne électorale, marquée par le Covid et par la guerre en Ukraine, avait montré une forte lassitude démocratique. Celle-ci se retrouve dans le niveau de l'abstention dimanche, estimé à 28%, soit davantage qu'il y a cinq ans (25,44%), et un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).

Sa réélection intervient après un quinquennat scandé de crises, des "gilets jaunes" au Covid. Elle place le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, européennes et internationales.

"Pas la continuité du quinquennat qui s'achève"

Mais lors de son premier discours de victoire au Champ de Mars, sur fond de Tour Eiffel, Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France, assurant que "nul se sera laissé au bord du chemin". "Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève", a assuré le président réélu, appelant à être "bienveillants et respectueux" dans un pays "pétri de tant de doutes, tant de divisions".

Alors qu'en guise d'état de grâce, c'est un nouveau combat politique qui l'attend avec les législatives, Emmanuel Macron a aussi pris soin de s'adresser à ceux qui l'ont choisi par défaut, et même aux électeurs de sa rivale.

"Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", a-t-il reconnu. "Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir".

Il a aussi promis de "trouver une réponse" pour ceux dont "la colère et les désaccords les ont conduits à voter" pour Marine Le Pen.

La carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France. L'une a voté Emmanuel Macron: les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités. Et l'autre, celle qui a choisi Marine Le Pen, plus populaire, qui se sent souvent exclue, particulièrement dans le nord-est et le pourtour méditerranéen.

Avec plus de 60% de voix, Marine Le Pen a par ailleurs réalisé des scores historiques en Outre-mer, notamment aux Antilles, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte (59,10%) sur fond de défiance envers les autorités ou de contestation antipass sanitaire.

Sept semaines exactement vont s'écouler jusqu'au premier tour des législatives, le 12 juin, à nouveau qualifié dimanche soir de "troisième tour" par le dirigeant de LFI Jean-Luc Mélenchon et par Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.

"Un contre-pouvoir fort"

Marine Le Pen a choisi dimanche de voir dans son score inédit "une éclatante victoire" et la manifestation du "souhait" des Français d'"un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron", avant de lancer "la grande bataille électorale des législatives".

L'enjeu, pour le Rassemblement national, sera de dépasser le statut d'un parti contestataire qui, comme l'avance le politologue Jean-Yves Camus, "recueille un pourcentage considérable de voix, infuse dans la société mais n'arrivera jamais au pouvoir parce qu'il n'a pas d'alliés". Le RN compte six députés seulement dans la législature qui s'achève.

Eric Zemmour, lui, appelle "le bloc national" à s'unir mais ne peut s'empêcher de relever, cinglant, que c'est "la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen".

A gauche, Jean-Luc Mélenchon, fort de ses près de 22% au premier tour, a pilonné dimanche un président selon lui "le plus mal élu de la Ve République", et appelé à la mobilisation, car "le troisième tour commence ce soir".

A l'étranger, c'est un soulagement pour les partenaires de Paris: la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est réjouie de "continuer l'excellente coopération" avec la France, le chancelier allemand Olaf Scholz a salué "un signal fort en faveur de l'Europe". Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "heureux de continuer à travailler ensemble".

"Vers une Europe forte et unie!", a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a félicité Emmanuel Macron, tandis que le président américain Joe Biden s'est dit "impatient de poursuivre" la coopération avec Paris pour "défendre la démocratie".

© 2022 AFP

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Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

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Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
France24 - Monde

En direct : Bruxelles prépare des "sanctions intelligentes" contre Moscou sur le pétrole

Publié le : 25/04/2022 - 02:49

FRANCE 24 Suivre

Le vice-président de la Commission européenne a déclaré lundi que Bruxelles préparait un sixième paquet de sanctions contre Moscou en réponse à l'invasion de l'Ukraine, évoquant "une sorte d'embargo sur le pétrole". Le secrétaire d'État américain, en visite à Kiev, a annoncé au président Zelensky le retour d'une présence diplomatique américaine en Ukraine. Suivez notre direct.

  • 5 h 31 : A. Blinken a annoncé à V. Zelensky le retour d'une présence diplomatique américaine en Ukraine

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains.

Au cours de leur déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars. Les deux ministres étaient de retour lundi matin sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont pour la première fois confirmé cette visite.

 

  • 2 h 08 : Bruxelles prépare des "sanctions intelligentes" contre Moscou sur les importations de pétrole

L'Union européenne prépare des "sanctions intelligentes" contre les importations de pétrole russe, rapporte lundi 25 avril le quotidien britannique The Times, citant le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

"Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d'embargo sur le pétrole. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper", a déclaré Valdis Dombrovskis au Times.

  • 0 h 15 : V. Zelensky félicite Macron pour sa réélection

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité dimanche son homologue français Emmanuel Macron pour sa réélection. "Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l'Ukraine, pour sa réélection!" a tweeté Volodymyr Zelensky. "Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie !" a-t-il ajouté.

Avec AFP et Reuters

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen, retour à la case diabolique

« Faites ce que vous voulez mais votez Macron », titrait Libération, le 6 mai 2017, à la veille du second tour de l’élection présidentielle. À la même époque, Le Monde, sous la plume de son directeur, Jérôme Fenoglio, appelait également à « écarter fermement Marine Le Pen de ce pouvoir qu’elle convoite » en votant en faveur d’Emmanuel Macron. Et la majorité de la classe médiatique d’encourager cette option, plus ou moins ouvertement. Leurs vœux furent exaucés, la République était sauvée.

Cinq ans plus tard, bis repetita. Lundi 11 avril, au lendemain de la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle, le petit théâtre antifasciste a rouvert ses portes. Seulement, si les acteurs sont les mêmes, la trame narrative a un peu changé. À l’époque, la patronne du Front national, devenu Rassemblement national, se trouvait communément étiquetée à « l’extrême-droite », avec toute la charge symbolique que cette notion charrie.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ; non seulement Marine Le Pen a poursuivi sa stratégie de dédiabolisation, parfois contre l’avis de son propre camp, mais elle a également pu compter sur un événement politique inattendu : l’émergence du phénomène Zemmour. Au centre de l’attention médiatique durant plusieurs semaines, l’essayiste aux propositions chocs a indirectement contribué au recentrage de la candidate RN. Mieux : il a fait office de paratonnerre quand la foudre s’est abattue sur les “pro-Poutine”. Ajoutez à cela l’essoufflement du « barrage républicain », et c’est la quasi-totalité du monde politico-médiatique qui s’inquiète de la « banalisation » de la candidate RN.

Le retour des hostilités

Le temps d’un entre-deux-tours qui touche à sa fin, l’hostilité à Marine Le Pen s’est exprimée avec une acuité renouvelée : « Je ne pense pas qu’elle ait jamais été autant diabolisée. Même en 2017, le déferlement n’était pas aussi important », observe la chercheuse et essayiste Anne-Sophie Chazaud, auteur de Liberté d’inexpression (L’Artilleur). « Qu’on s’entende : il était tout à fait envisageable que Marine Le Pen fasse l’objet d’une campagne critique à la condition que son adversaire soit logé à la même enseigne », précise-t-elle, avant de déplorer le quasi-unanimisme médiatique : « Bien sûr, il y a toujours des voix dissonantes, mais ce n’est pas auprès de celles-ci que l’opinion majoritaire se forge. »

Ce manque de pluralité, c’est encore l’émission Quotidien qui en parle le mieux. Le 19 avril, son chroniqueur média, Julien Bellver, faisait remarquer que : « Toute la presse [tirait] sur le RN, sauf Valeurs actuelles. » Une uniformité qui ne suscite pas même le début de commencement de remise en question. « À croire que les instances médiatiques officielles se sont donné le mot », ironise Aymeric Chauprade, l’ex-conseiller international de Marine Le Pen.

Sept ans après avoir quitté le parti à la flamme, l’ancien eurodéputé se désole de constater que rien (ou presque) n’a changé : « Il n’y a pas beaucoup de créativité, ce sont toujours les mêmes mécanismes de diabolisation. L’on cherche les aspérités ou tout ce qui peut faire épouvantail. » En l’occurrence, Aymeric Chauprade a reçu ces derniers jours un certain nombre d’appels de journalistes au sujet des relations entre la candidate RN et la Russie : « Tout ce petit monde tente de compromettre Marine Le Pen en jouant sur ma “proximité” avec ce pays à l’époque. Bien sûr, tout cela est amplifié et déformé. »

Anne-Sophie Chazaud aurait apprécié que les médias dépensent la même énergie pour faire le bilan critique du quinquennat écoulé : « Le seul programme qui a été décortiqué de façon extrêmement critique et orienté, c’est celui de Marine Le Pen. Que ne l’ont-ils fait avec celui du président sortant ? », s’interroge-t-elle.

Mais l’opération re-diabolisation ne serait pas totalement réussie sans les traditionnelles tribunes d’artistes et de sportifs appelant à voter contre Marine Le Pen. Ainsi, mardi, quelque 200 personnes liées au monde du sport se sont rassemblées « contre l’extrême-droite » à l’Institut du judo à Paris. Quelques jours plus tôt, 500 artistes se sont engagés à voter pour Emmanuel Macron « sans aucune hésitation, aucun doute, aucun flottement ».

Un concours de caricatures

Pour Anne-Sophie Chazaud, nous ne sommes plus dans une campagne d’entre-deux-tours de type démocratique, mais dans la « quinzaine antifasciste » décrite par l’écrivain Philippe Muray, au lendemain de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, en 2002. « Dans cet opéra mythologique où tout un pays se dressait contre la Bête, la nouvelle humanité s’est baptisée comme dans une eau lustrale. Elle se cherchait un nom, elle l’a trouvé. Elle est désormais anti-lepéniste », écrivait alors le père d’Homo festivus.

Vingt ans plus tard, ces lignes n’ont pas pris une ride. Elles se trouvent confirmées ces derniers jours par un certain nombre de sorties extraordinairement caricaturales. Ainsi de cette récente sortie de l’élue écologiste et militante féministe, Alice Coffin, dans les colonnes de Libération : « Si l’extrême droite gagne, moi comme tant d’autres militant·e·s féministes, ou antifa, ou antiracistes, nous sommes menacées très directement de mort. Que les électrices et électeurs aient bien cela en tête le 24 avril. » Songeons encore à la terrible prophétie du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 12 avril, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) : « Avec Marine Le Pen, les riches vont peut-être maigrir et les pauvres vont peut-être mourir. »

S’il ne croit pas à l’efficacité de cette technique d’épouvante, le porte-parole du RN, Julien Odoul, regrette une campagne où tout est permis contre sa candidate : « Je crois les Français suffisamment intelligents et lucides pour ne plus entrer dans cette combine. Il n’empêche que le traitement ordurier et parfois mensonger dont nous avons fait l’objet pose un vrai problème démocratique. Car, pendant ce temps-là, on n’aborde pas les sujets de fond. »

Ce qui n’est pas pour déplaire à Emmanuel Macron dont les propres failles sont escamotées par cet anti-lepénisme paresseux. Contrairement au président du groupe RN en Bourgogne-Franche-Comté, Anne-Sophie Chazaud pense que cette stratégie de diabolisation peut à nouveau fonctionner : « Quand tous les médias ou presque relaient le même discours, la population ne peut pas rester totalement imperméable. » À cela s’ajoute un autre élément évoqué par le politologue Sainte-Marie dans le Figaro : « Beaucoup de Français sont d’accord avec le programme d’Emmanuel Macron, mais personne n’aime dire qu’il vote en fonction de son intérêt matériel. Ce type de discours leur permet de sublimer leur choix par la défense antifasciste. »

Mezza voce, un autre cadre du RN ne se fait guère d’illusions sur l’issue du scrutin présidentiel, dimanche soir : « Marine peut faire tous les efforts qu’elle veut pour adoucir son image, elle reste tributaire de l’héritage familial. Raison pour laquelle le système peut la re-diaboliser en un rien de temps. » Selon lui, il n’y a pas d’autres solutions que de créer, à terme, une nouvelle formation délestée des poids du passé : « Sans ça, le camp national sera toujours renvoyé au Pavillon des cancéreux », prévient-il. À moins que les Français ne le contredisent, dimanche, à 20 h 00. Tic-tac.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

Actu

La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

Luis ReygadaJoseph Korda

La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

Filtrage des camions à l’entrée du site

Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Des pressions pour briser le mouvement

Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
France24 - World

World leaders congratulate Macron on re-election

Issued on: 24/04/2022 - 21:10Modified: 25/04/2022 - 02:45

FRANCE 24 Follow

World leaders were quick to congratulate French President Emmanuel Macron for his election victory over his far-right rival on Sunday, some reflecting relief at avoiding a political shock in one of the European Union’s most pivotal countries.

European Council President Charles Michel, as well as the prime ministers of Belgium and Luxembourg, were among the first to congratulate Macron, followed by almost all of the bloc’s 27 leaders, after his win over Marine Le Pen by a comfortable margin.

“Bravo Emmanuel,” Michel wrote on Twitter. “In this turbulent period, we need a solid Europe and a France totally committed to a more sovereign and more strategic European Union.”

The prime ministers of Belgium and Luxembourg, were among the first European leaders to congratulate French President Emmanuel Macron on his re-election on Sunday. Belgium’s Alexander De Croo and Luxembourg’s Xavier Bettel quickly posted congratulations on Twitter. With Michel, the two are all centrist allies of Macron.

After Britain’s surprise vote to quit the EU and the election of Donald Trump in the United States in 2016, the bloc was alarmed by Le Pen’s potentially explosive social and economic reforms, even if polls showed Macron winning in Sunday’s second round.

France, a founding member of the EU, has been at the centre of efforts to integrate Europe since the end of World War Two, even if such policies have been divisive.

Having Le Pen, a deeply eurosceptic politician who has professed admiration for Russian President Vladimir Putin, in the Élysée Palace would have had huge implications for the stability of the EU, analysts and diplomats said.

Le Pen had long flirted with the idea of leaving the bloc, although she insisted she had no “secret agenda” this time for quitting the EU or the euro single currency.

European Central Bank President Christine Lagarde, a French national, offered warm words for the pro-business Macron, saying “strong leadership is essential in these uncertain times.”

The leaders of Sweden, Romania, Lithuania, Finland, the Netherlands, Ireland and Greece, as well as European Commission President Ursula von der Leyen all reacted within about half an hour of the result with their congratulations.

“I look forward to continuing our extensive and constructive cooperation within the EU and NATO, and to further strengthening the excellent relationship between our countries,” Dutch Prime Minister Mark Rutte said.

UK Prime Minister Boris Johnson also took to Twitter, “congratulating” Macron, saying he looks “forward to continuing to work together”.

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world. 🇬🇧🇫🇷

April 24, 2022

Pro-EU moment ‘must be seized’

Echoing the sentiment of many, German Finance Minister Christian Lindner said Europe was the biggest winner. German Chancellor Olaf Scholz said French voters “have sent a strong vote of confidence in Europe today. I am happy that we will continue our good cooperation”.

Italian Prime Minister Mario Draghi, who along with Macron and German Chancellor Olaf Scholz is seen as forming a powerful trio of pro-EU leaders, also said the re-election was “wonderful news for all of Europe”.

Many leaders referred to Macron as “cher (dear) Emmanuel”.

The youthful centrist is one of the bloc’s most pro-EU leaders, credited by many as having the vision to help it stand up to China’s rise and Russia’s military threat.

Spain’s Prime Minister, Pedro Sanchez, tweeted his congratulations to Macron: “The citizens have chosen a France committed to a free, strong and fair EU. Democracy wins. Europe wins.” Sanchez on Thursday wrote a joint op-ed in French daily Le Monde with Portugal’s Antonio Costa and Scholz criticising Le Pen and urging people to vote for Macron.

“The chance that there will be pro-European governments in France and Germany for at least the next four years must be seized,” Anton Hofreiter, chairman of the Europe Committee in the German Bundestag, said.

Norwegian Prime Minister Jonas Gahr Store said France had chosen “liberal democracy over the far-right”. Uniting the French and “taking courageous decisions for the climate”, were important tasks ahead, he added, calling for closer cooperation in Europe and “unity against authoritarian forces and war”.

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky also congratulated Emmanuel Macron on his re-election, calling the French president a “true friend”.

“I wish Emmanuel Macron new successes for the benefit of the French people,” Zelensky tweeted in French early Monday. “I appreciate the support of France and I am convinced: we are stepping together to new common victories! To a strong and united Europe!”

‘Defending democracy’

Outside of Europe, Canadian Prime Minister Justin Trudeau was among the first to congratulate Macron, saying he was “looking forward to continuing our work together on the issues that matter most to people in Canada and France – from defending democracy, to fighting climate change, to creating good jobs and economic growth for the middle class”.

US President Joe Biden joined in the congratulations later Sunday, calling France a “key partner in addressing global challenges.”

“I look forward to our continued close cooperation – including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change,” Biden tweeted.

Congratulations to @EmmanuelMacron on his re-election. France is our oldest ally and a key partner in addressing global challenges. I look forward to our continued close cooperation — including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change.

April 24, 2022

In Africa, Senegalese president Macky Sall sent Macron his “best wishes for success in his second term of office”.

“More than a common past, our two countries have a future to build,” said Gabonese President Ali Bongo.

Ivorian president Alassane Ouattara sent Macron his “warm congratulations” in a Facebook post, saying he looked forward to “continuing with him to strengthen the ties of friendship and cooperation between Côte d’Ivoire and France”.

And Mohamed Bazoum, his counterpart from Niger, tweeted: “I welcome the brilliant re-election of Emmanuel Macron. His experience of international issues in general and the Sahel in particular makes him a valuable partner for us in our fight against terrorism.”

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale

Reportage

Les personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.

Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.

« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».

Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».

Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».

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L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

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France24 - World

Live: Zelensky meets US’s Blinken, Austin in Kyiv, Ukrainian official says

Issued on: 24/04/2022 - 07:01Modified: 25/04/2022 - 00:26

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

Ukrainians on Sunday marked a sombre Orthodox Easter two months into Russia's invasion, with many braving bombardments for blessings and others mourning their loved ones. The Easter holiday, observed by Orthodox followers according to the Julian calendar, comes as nearly 5.2 million Ukrainians have been forced to flee the violence unleashed on their country. Follow our live blog for all the latest developments. All times are in Paris time [GMT + 2].

April 25, 12:24am: Zelensky congratulates France’s Macron on reelection

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky congratulated Emmanuel Macron on his re-election, saying the French president was a “true friend”.

“Congratulations to the President and a true friend @EmmanuelMacron on the election victory,” Zelensky wrote in French on his Twitter account in early hours on Monday.

“I wish Emmanuel Macron new successes for the benefit of the French people. I appreciate the support of France and I am convinced: we are stepping together to new common victories! To a strong and united Europe!”

Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple 🇫🇷. J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie!

April 24, 2022

11.33pm: Zelensky meets Blinken, Austin in Kyiv, Ukrainian presidency says

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky met US Secretary of State Antony Blinken and US Defense Secretary Lloyd Austin in Kyiv, his office said Sunday.

Presidential aide Oleksiy Arestovych, speaking during an interview on YouTube earlier Sunday, confirmed that the meeting was ongoing.

“Talking to the president. Maybe they can help,” he added.

This was the first meeting between Zelensky and US officials since the Russian invasion of Ukraine began on February 24.

Arestovych repeated Ukraine’s appeal for offensive weapons, “because as long as there are no ‘offensives’, there will be a new Bucha every day”, he added, referring to the town where UN officials said they had documented the unlawful killings of around 50 civilians.

On Saturday, Zelensky said that he was grateful for the help Washington had provided to Ukraine thus far, even if he wanted heavier, more powerful weapons to use against the Russian forces.

10pm: Washington does not confirm Blinken, Austin visit to Kyiv

Although Ukraine’s Zelensky announced US Secretary of State Antony Blinken and Defence Secretary Lloyd Austin were to visit Kyiv, the White House has not confirmed any visit: the State Department and Pentagon declined to comment.

It would be the highest-level visit to Ukraine by US officials since Russian President Vladimir Putin ordered the invasion of the country on February 24.

7.30pm: Ukraine proposes talks with Russia over Mariupol’s civilians, troops

Ukraine proposed on Sunday a "special" round of negotiations with Russia to be held near Mariupol's Azovstal steel plant to discuss the fate of the civilians and Ukrainian troops still trapped in the city, an adviser to Ukraine's president said.

The talks would aim to establish an immediate ceasefire in Mariupol, "multi-day" humanitarian corridors, and the freeing or swapping of Ukrainian fighters trapped in the Azovstal plant, presidential adviser Oleksiy Arestovych said in a video address.

"We invited Russians to hold a special round of talks on the spot right next to the walls of Azovstal," said Oleksiy Arestovych, an aide to President Volodymyr Zelensky.

6.20pm: Russians, Ukrainians celebrate Orthodox Easter despite Moscow's truce refusal

Ukrainians on Sunday marked a sombre Orthodox Easter two months into Russia's invasion, with many braving bombardments for blessings and others mourning their loved ones. The Easter holiday, observed by Orthodox followers according to the Julian calendar, comes as nearly 5.2 million Ukrainians have been forced to flee the violence unleashed on their country by Russia's invasion.

5.25pm: Russia attempting to storm Mariupol’s Azovstal factory, last Ukrainian corner of resistance

Russian forces are attempting to storm the Azovstal steel works in Mariupol by land, backed up by aerial and artillery bombardment, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych said on Sunday, where an estimated 1,000 civilians are sheltering along with about 2,000 Ukrainian fighters.

"Russian troops are trying to finish off the defenders of Azovstal and more than 1,000 civilians who are hiding at the plant," Arestovych wrote on Facebook. He said on Saturday that troops in the steel complex were attempting counterattacks.

The Azovstal steel mill where the defenders are holed up is the last corner of resistance in the city, which the Russians have otherwise occupied. Moscow has previously declared victory in the city and said it did not need to take the plant.

The evacuation of the southern port of Mariupol and of the Azovstal factory was at the core of discussions between Ukrainian president Volodymyr Zelensky and his Turkish counterpart Recep Tayip Erdogan, including the exchange of troops.

3.40pm: Mariupol humanitarian corridor fails, Ukraine blames Russian forces

No humanitarian routes were established out of the southeastern Ukrainian port city of Mariupol on Sunday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said, blaming Russian forces for not holding their fire.

Vereshchuk said that the Ukrainian side would try again on Monday to establish safe passage out of Mariupol. She called for UN Secretary-General Antonio Guterres, who is scheduled to travel to Moscow before visiting Kyiv next week, to demand a ceasefire and open up humanitarian corridors from Mariupol.

"This is what Guterres should talk about in Moscow, if he is preparing to talk about peace," Vereshchuk said.

1:40pm: Erdogan tells Zelensky that Turkey is ready to assist in Ukraine-Russia negotiations

Turkey is ready to give all possible assistance during the negotiation process between Ukraine and Russia, President Recep Tayyip Erdogan told Ukrainian President Volodymyr Zelensky during a telephone call, the Turkish presidency said on Sunday.

Erdogan said the evacuation of the wounded and civilians in Ukraine's Mariupol must be ensured, adding that Turkey viewed the guarantor issue positively in principle. Ukraine has sought security guarantees from various countries during talks.

1:36pm: EU's von der Leyen in India with Ukraine on agenda

European Commission President Ursula von der Leyen will press India over its neutral stance on the Ukraine war after arriving in the country on Sunday for trade, security and climate talks. 

New Delhi has long walked a tightrope in its relations with the West and Moscow – which supplies most of India's arms – and Russia's invasion of its neighbour has highlighted the difficulty of the balancing act.

Prime Minister Narendra Modi's government has not openly condemned the Kremlin or backed a UN Security Council vote that deplored Moscow's "aggression".

1:00pm: UN calls for 'stop' in fighting to allow Mariupol evacuation

The United Nations Ukraine crisis coordinator, Amin Awad, called on Sunday for an "immediate stop" to fighting in Mariupol to allow the evacuation of trapped civilians in the battered city "today".

"The lives of tens of thousands, including women, children and older people, are at stake in Mariupol," Awad said in a statement. "We need a pause in fighting right now to save lives. 

"The longer we wait the more lives will be at risk. They must be allowed to safely evacuate now, today. Tomorrow could be too late."

His call came after an attempted evacuation from Mariupol by Ukraine had failed Saturday, with Kyiv saying it was "thwarted" by Russian forces.

12:00pm: Odesa bracing itself for further strikes after Saturday's missile attack

A missile strike on Odesa on Saturday killed eight people and wounded 18, according to Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Ukrainian military authorities confirmed to FRANCE 24 that the missiles came from fighters at sea and changed trajectory at the last minute, adding an element of surprise. Odesa Mayor Gennadiy Trukhanov said that buildings with civilians had been "intentionally" targeted in the attack. Residents of the port city are anticipating future strikes of a similar nature. FRANCE 24 correspondent Luke Shrago provides the details below. 

11:12am: On Orthodox Easter, Zelensky vows 'wickedness' will not destroy Ukraine

Ukraine's President Volodymyr Zelensky vowed on Sunday in an Orthodox Easter message that no "wickedness" will destroy the country and prayed that God returns happiness to children and brings solace to grieving mothers.

Standing inside one of the country's best known landmarks, the 1,000-year-old Saint Sophia Cathedral in Kyiv, Zelensky said in a video address that Ukraine will overcome the darkness that the war has brought upon it.

"Today, we still believe in the new victory of Ukraine and we are all convinced that we will not be destroyed by any horde or wickedness," Zelensky, wearing his trademark dark khaki outfit, said.

Subdued Easter celebrations took place across the country on Sunday, exactly two months since the beginning of the Russian invasion that President Vladimir Putin has called a "special military operation".

9:07am: Residents stunned after Russian forces fire cruise missiles at Odesa

Several Russian missiles targeted a residential building in Odesa on Saturday, leaving residents stunned. The fear in the Black Sea port city now is whether such strikes could become the norm as Russia continues to struggle in making headway in its invasion of Ukraine. FRANCE 24 correspondent Luke Shrago reports from Odesa. 

6:53am: Zelensky says he will meet top US officials Blinken, Austin in Kyiv

US Secretary of State Antony Blinken will visit Kyiv Sunday, the day the Russian invasion of Ukraine enters its third month, President Volodymyr Zelensky said on Saturday.

US Defence Secretary Lloyd Austin will also visit, Zelensky told reporters. It will be the first official visit by US government officials since the February 24 invasion.

2:57am: UN's Guterres to visit Ankara Monday before trips to Moscow and Kyiv

UN Secretary-General Antonio Guterres on Monday will visit Turkey, an important mediator seeking an end to Russia's war against Ukraine, before heading to Moscow and Kyiv, the UN said in a statement.

"The Secretary-General will visit Ankara, Turkey, where on April 25, he will be received by President Recep Tayyip Erdogan," the UN said late Saturday.

Guterres will then head to Moscow on Tuesday to meet with Russian President Vladimir Putin, followed by a trip Thursday to Kyiv in an effort to mediate an end to Russia's invasion, which has killed thousands and driven over 10 million Ukrainians from their homes since February 24.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

ANALYSIS

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

France24 - Monde

Discours d'Emmanuel Macron après sa victoire au 2nd tour de l'élection présidentielle 2022

Publié le : 24/04/2022 - 23:43Modifié le : 25/04/2022 - 00:05

Devant une foule en liesse, Emmanuel #Macron a salué "l'ensemble des Françaises et des Français" qui ont voté pour lui, y compris ceux qui l'ont fait "pour faire barrage aux idées de l'extrême droite"

L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

Publié le : 24/04/2022 - 20:04Modifié le : 24/04/2022 - 22:18

Aude MAZOUE Suivre

À 44 ans, le plus jeune des présidents de la Ve République a été réélu dimanche avec 58,8 % des voix, devant Marine Le Pen, au terme d'un premier quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.

En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. À l'exercice du pouvoir surtout. Emmanuel Macron, réélu président dimanche 24 avril avec 58,8 % des suffrages, n'est plus le vainqueur de 2017. Il porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille. 

Emmanuel Macron l'insaisissable

Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l'invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d'une troisième guerre mondiale aux portes de l'Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspense, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l'élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l'Élysée. 

Après cinq années passées à la tête de l'État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d'arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s'accordera sur son caractère insaisissable.  

L'histoire de ce chef d'État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l'Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l'élection ? Personne. À l'exception de lui, peut-être.  

L'ascension d'un ambitieux  

L'ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d'un neurologue et d'une médecin conseil à la Sécu­rité sociale, cet aîné d'une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s'exiler à Paris afin de s'éloigner de la passion interdite qu'il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux lycée Henri-IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (École nationale d'administration), en 2002. Un pur produit de l'élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d'entrée à l'École normale supérieure (ENS). 

À sa sortie de l'ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L'année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu'il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d'un discours au Bourget, nomme le banquier d'affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l'image, le président socialiste n'est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d'abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d'Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d'œil", raconte Manuel Valls dans "Élysée confidentiel", alors ministre de l'Intérieur. La trahison politique est en marche. 

La trahison 

Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l'Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l'électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l'héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d'en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d'un an plus tard, il prend la place de celui qui l'a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.  

Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l'essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l'électorat socialiste qui l'a porté au pouvoir. D'abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l'ISF qu'il remplace par l'IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d'être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.  

Cinq années de turbulences 

Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires" ou "les premiers de cordée" écorne l'image du jeune chef d'État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l'année suivante. En 2018, l'affaire Benalla marque le début d'une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l'État est coupé des réalités du quotidien. 

Mais, c'est dans le "tragique de l'histoire" que "l'homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l'économie française sous assistance respiratoire et entre dans l'ère du "quoi qu'il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l'épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la cote de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris. 

Par tous les dieux de l'Olympe, le président "jupitérien" l'assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s'il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les derniers jours de l'entre-deux-tours, le président sortant a multiplié ces derniers jours les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. Réélu, il devient le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande. 

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Présidentielle 2022 : une abstention à 28 %, en hausse par rapport à 2017

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
France24 - Monde

Présidentielle : les réactions internationales après la réélection d'Emmanuel Macron

Publié le : 24/04/2022 - 20:42

Nicolas BAMBA

Avec 58,55 % des voix au second tour selon les premières estimations, Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République française. Plusieurs dirigeants ont salué sa reconduction pour cinq ans de plus à l'Élysée. Les premières réactions sont venues des alliés européens de la France.

Déjà vainqueur en 2017 face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a de nouveau remporté l'élection présidentielle française de cette année 2022, contre la même adversaire, dimanche 24 avril. Le président sortant a, selon les résultats définitifs, recueilli 58,55 % des suffrages au second tour. Réélu pour cinq années supplémentaires à la tête du pays, Emmanuel Macron est le premier président français à conserver son poste depuis Jacques Chirac (1995-2002, puis 2002-2007).

Cette victoire a été commentée par plusieurs dirigeants politiques en Europe et ailleurs dans le monde. Les premiers à s'être exprimés sont les partenaires européens de la France. Charles Michel, président du Conseil européen, a été l'un des premiers à s'exprimer : "Chaleureux bravo, cher Emmanuel Macron. En cette période tourmentée, nous avons besoin d’une Europe solide et d’une France totalement engagée pour une Union européenne plus souveraine et plus stratégique. Nous pouvons compter sur la France cinq ans de plus."

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a accueilli avec bienveillance elle aussi cette réélection. Elle a écrit en français sur Twitter : "Cher Emmanuel Macron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe."

Cher @EmmanuelMacron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération.Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe.

April 24, 2022

"L'Europe gagne"

En anglais puis en français, Boris Johnson a félicité lui aussi Emmanuel Macron. Après avoir érigé la France comme "l’un de (nos) alliés les plus proches et les plus importants", le Premier ministre britannique s'est dit "heureux de continuer à travailler ensemble sur les sujets-clés pour (nos) deux pays et pour le monde".

Son de cloche similaire du côté de l'Italie, où le chef du gouvernement, Mario Draghi, a qualifié la réélection d'Emmanuel Macron de "magnifique nouvelle pour toute l'Europe". 

Pour Pedro Sanchez, le président du gouvernement d'Espagne, "la démocratie gagne" et "l'Europe gagne" avec ce résultat.

Olaf Scholz s'est adressé directement à Emmanuel Macron. Le chancelier allemand voit cette réélection comme une nouvelle positive pour l'Europe : "Vos électeurs d’aujourd’hui ont également envoyé un engagement fort en faveur de l’Europe. Je suis heureux que nous poursuivions notre bonne coopération !"

Alexander De Croo, Premier ministre belge et allié d'Emmanuel Macron, estime que "les Français ont posé un choix fort" en optant "pour des certitudes et pour les valeurs des Lumières".

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a félicité Emmanuel Macron, "un vrai ami de l'Ukraine". Il lui souhaite "de nouveaux succès pour le bien du peuple français". Sensible aux efforts du chef d'État depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, Volodymyr Zelensky le remercie pour "son soutien" et se dit "convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes". Selon la présidence française, il l'a félicité directement par téléphone.

Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple 🇫🇷. J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie!

April 24, 2022

Au-delà des frontières de l'Europe, Justin Trudeau est l'un des premiers à s'être prononcé. Le Premier ministre du Canada a posté une photo de lui en compagnie d'Emmanuel Macron et a ajouté les mots : "J’ai hâte de poursuivre notre travail ensemble sur les enjeux importants pour les Canadiens et les Français – de la défense de la démocratie, à la lutte aux changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne."

Le président américain Joe Biden s'est exprimé un peu plus tard, sur Twitter. "Félicitations à Emmanuel Macron pour sa réélection. La France est notre plus ancien allié et un partenaire clé pour relever les défis mondiaux. Je me réjouis de la poursuite de notre étroite coopération, notamment en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, la défense de la démocratie et la lutte contre le changement climatique", a écrit Joe Biden.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a également félicité Emmanuel Macron, soulignant que Washington s'attendait à la poursuite d'une étroite coopération avec Paris. "Nous sommes impatients de poursuivre notre étroite coopération avec la France sur les défis mondiaux, en renforçant notre alliance et notre amitié longue et robuste", a tweeté le chef de la diplomatie américaine.

Macky Sall, le président du Sénégal, adresse ses "meilleurs vœux de succès dans l’exercice de son second mandat".

"Plus qu'un passé en commun, nos deux pays ont un avenir à construire," a déclaré le président gabonais, Ali Bongo.

Le chef de l'État ivoirien Alassane Ouattara a adressé via sa page Facebook ses "chaleureuses félicitations" à Emmanuel Macron, se réjouissant de "poursuivre avec lui le renforcement des liens d'amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et la France".

Et Mohamed Bazoum, son homologue du Niger, a tweeté : "Je salue la brillante réélection d'Emmanuel Macron. Son expérience des sujets internationaux en général et du Sahel en particulier en fait un partenaire précieux pour nous dans notre combat contre le terrorisme."

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,55 % des voix

PORTRAIT

Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

L'Humanité

Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

Actu

Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

Rosa Moussaoui

La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

« variable d’ajustement »

15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus
L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat
France24 - Monde

Présidentielle : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Publié le : 24/04/2022 - 20:34

Aude MAZOUE Suivre

Ces dernières années, Marine Le Pen s'est employée sans relâche à gommer les aspérités du Rassemblement national pour briser le plafond de verre qui la bridait. Avec 41,2 % des voix, elle échoue une nouvelle fois aux portes de la victoire. Portrait d'une candidate qui rêvait de l'Élysée.  

Cinq ans que Marine Le Pen ruminait sa revanche. Qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle du 24 avril, la candidate du Rassemblement national a une nouvelle fois perdu son match face à Emmanuel Macron, en ne rassemblant que 41,2 % des voix face à Emmanuel Macron.

À 53 ans, l'ex-patronne du Front national avait pourtant adouci son discours. Son image aussi. Loin du tir sportif auquel elle s'adonnait en 2012, la "mère à chats" – comme elle aime maintenant se définir – n'en finit plus de poser avec ses matous dans les médias et sur son compte Twitter aux 2,6 millions d'abonnés. Fini les propos lancés à la hussarde et les provocations d'antan, la cheffe du RN bon teint assure désormais que l'islam est "compatible avec la République". Au pays du RN version 2022, plus de sortie de l'euro, ni de l'Union européenne. Il faut dire que la dédiabolisation commencée dès 2002 a été facilitée par un Méphisto providentiel nommé Zemmour, qui lui n'a rien sacrifié à son franc-parler. Le résultat est là : Marine Le Pen, qui apparaît normalisée, progresse de plus de sept points au second tour de la présidentielle en cinq ans. Le brushing blond est pourtant bien resté le même. Son programme d'extrême droite aussi. Rien qui ne diffère vraiment du passé.  

La République a besoin de nous autant que nous avons besoin d'elle. En apportant votre suffrage à ma candidature, c'est pour la restauration des évidences républicaines que vous voterez. Dimanche, peuple de France, nous avons rendez-vous avec l'histoire. pic.twitter.com/6tndVbjJLb

April 19, 2022

Des bleus à l'âme  

Marion Anne Perrine Le Pen, de son vrai nom, est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Pour cette troisième et dernière fille (après Marie-Caroline et Yann) du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, la politique coule dans les veines depuis son plus jeune âge. Dans son autobiographie "À contre flots", publiée en 2006, elle raconte d'ailleurs être entrée "de plain-pied dans la politique" à l'âge de 8 ans, lorsqu'elle échappe à un attentat visant l'appartement familial parisien, l'un des événement "les plus marquants de son enfance". Question épreuves, la jeune fille en connaît un rayon : le divorce tapageur de ses parents, les photos érotiques de sa mère publiées dans le magazine Playboy, les insultes lorsqu'elle accompagne à 15 ans son père dans ses déplacements pendant la campagne des municipales de 1983. Pas de quoi la décourager de la politique pour autant. À sa majorité, la fille du "Menhir" officialise son entrée en politique en adhérant au Front national paternel.   

Avec une note de 4 sur 20 à l'épreuve de philosophie d'un bac B obtenu au rattrapage, Marine Le Pen n'est pas de ces élèves que les professeurs portent en exemple. Inscrite en droit à l'université Paris II-Assas, l'étudiante que tous décrivent comme une "fêtarde invétérée" obtient tout de même une maîtrise en droit puis un DEA en droit pénal en 1991. "Le clone", comme la surnomme sa mère en référence à sa ressemblance avec son père – avec "des cheveux" précise l'intéressée –, a surtout hérité du goût pour la tribune. Rien d'étonnant à ce que cette étudiante gouailleuse, l'invective au bord des lèvres, embrasse l'année suivante la profession d'avocate, au sein de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ironie du sort, la toute jeune juriste, qui se porte volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates, est amenée à défendre des immigrés clandestins.  

"Mais qui elle est, celle-là ?"  

Dans le même temps, à tout juste 24 ans, la jeune femme brigue la 16e circonscription de Paris. Sans succès. Il lui faut attendre 1998 pour accéder à la reconnaissance du scrutin. Marine Le Pen est alors élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Côté privé, elle rencontre de nouvelles zones de turbulence. La même année, elle met au monde trois enfants, dont des jumeaux, en moins de onze mois. Et au sein de l'appareil politique, la scission avec Bruno Mégret crée des remous. Ses prises de position "modernistes", sur l'avortement ou encore sur la religion, lui valent les critiques d'une partie des cadres et de l'électorat frontiste. Le Pen père fait fi des critiques des caciques mécontents, il croit en sa fille et exclut ceux qui osent s'en plaindre. Deux ans plus tard, elle prend la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen pour amorcer une vaste opération de marketing politique. Objectif : décomplexer les actuels électeurs et en attirer de nouveaux.   

Jusque-là dans l'ombre de son père, l'élue frontiste commence à prendre la lumière le 5 mai 2002, au soir du second tour, alors que son père est vaincu face à Jacques Chirac. Elle apparaît pour la première fois sur les plateaux télévisés après le désistement d'un des cadres du parti. La prestation est remarquée. Elle titille et agace ses adversaires politiques. "Mais qui elle est, celle-là ?", s'étrangle Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 3. "Pas de haine, pas d'intolérance monsieur", lui rétorque-t-elle dans un sourire narquois dont elle a le secret tandis qu'une partie du public la hue.   

Trahisons familiales  

L'animal politique poursuit son ascension. Elle trouve dans le nord de la France, en partie miné par le chômage et la désindustrialisation, une terre fertile pour semer ses idées. Elle est élue députée européenne en 2004 et en 2009. En 2011, le XIVe congrès du Front national à Tours voit le chef historique Jean-Marie Le Pen passer le flambeau à sa fille, qui a largement remporté le scrutin interne face à son rival Bruno Gollnisch. Débarrassée des querelles intestines du parti, elle se lance une première fois dans la course à l'Élysée en 2012 et recueille 17,90 % des voix au premier tour. La même année, elle crée le Rassemblement bleu Marine, qui constitue une coalition de différents mouvements d'extrême droite lors des élections législatives. Jean-Marie Le Pen, d'abord poliment maintenu comme président d'honneur et dont les saillies racistes et révisionnistes grèvent tous les efforts de dédiabolisation du Front national, est définitivement exclu de l'appareil en 2015 par sa propre fille. En cause cette fois, ses propos polémiques sur les chambres à gaz "détail" de la Seconde Guerre mondiale ou sa défense du maréchal Pétain. Chez Le Pen, la trahison se goûte aussi en famille.   

Les coudées franches, elle brigue à nouveau la présidence de la République en 2017, mais échoue au deuxième tour derrière Emmanuel Macron (33,90 % -  66,10 %). Déterminée, elle n'entend pas rester sur cet échec. Elle mène une troisième campagne présidentielle en 2022, espérant prendre sa revanche sur le président sortant. Mais de nouveaux remous secouent le parti. D'abord les transfuges, certes peu nombreux, qui désertent le parti avec perte et fracas pour grossir les rangs du candidat Éric Zemmour. Puis c'est au tour de sa propre nièce, Marion Maréchal, de quitter le navire. Jusqu'au psychodrame Nicolas Bay, accusé d'espionnage pour le camp Reconquête ! Contre vents et marées, Marine Le Pen insubmersible, tient bon et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Mais après trois essais, elle n'est pas parvenue à devenir la première femme élue présidente de la République en France sous la Ve République. Malgré ses efforts, elle n'a pas su hisser l'extrême droite au plus haut sommet de l'État. Pour cette fois.

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Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite

HISTOIRE DE CAMPAGNE

17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen

Élysée 2022

Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
France24 - World

Fighter Modric primed to floor Pep's City in Champions League semis

Issued on: 25/04/2022 - 05:05Modified: 25/04/2022 - 05:02

Madrid (AFP) – Luka Modric orchestrated stirring Real Madrid comebacks against Paris Saint-Germain and Chelsea, now the 36-year-old has Manchester City and another Champions League final in his sights.

Modric's mesmeric, curving pass with the outside of his right foot for Rodrygo to volley in resuscitated Real against Chelsea, just when it looked like they were dead and buried.

His eye-of-a-needle pass through the legs of Presnel Kimpembe for Karim Benzema to finish gave the Spaniards life against PSG, levelling a contest that until that point had gone almost entirely in the opposition’s favour.

Modric's craft and guile, along with Benzema's ruthless finishing, have been Real Madrid’s most devastating weapons en route to the Champions League semi-finals. The first leg is at Manchester City's Etihad Stadium on Tuesday.

But the Croatian international midfielder is a warrior, too, lifting Real in their most desperate moments through his grit, resilience and sheer force of will.

Two minutes before he bamboozled PSG with that feathered pass through to Benzema in the last 16, Modric had already raised the Santiago Bernabeu to its feet.

PSG were 2-1 up on aggregate and Lionel Messi was off on the counter-attack, racing out of his own half, about to embark on a trademark, scuttling run down the right wing.

Modric, despite being in the twilight of his career, scampered after Messi, tracked him and closed in.

He lunged across with his right foot, hooked the ball out of play and clattered Messi to the ground, the stadium roaring with delight, a surge of momentum crackling through the stands.

Benzema’s decisive goals came two and four minutes later.

Defying doubts

When asked in an interview with AFP in 2019 what his favourite thing to do in football was, Modric did not say score, pass or dribble.

"Tackle!" he replied with a grin. "Everything gives me joy, but sometimes a tackle can be a big part of a game. When you do it, it feels great."

Modric has a sense of how to change a game. He can rouse his teammates with a challenge or a run and protect them with his passing and possession. In the toughest moments, he steps up.

"What Modric does, only Modric does," former Real Madrid striker Jorge Valdano said last month. "When the ball passes through his feet, the play just flows like it’s the easiest thing in the world."

As a teenager, scouts in Croatia told Modric he was too slight to make it in the professional game, while Arsene Wenger supposedly turned down the chance to sign him for Arsenal on account of his spindly frame.

At Tottenham, Harry Redknapp took time to be convinced to play Modric in central midfield instead of the wing and in La Liga numerous opponents have tried to rough Modric up, only to find themselves bouncing off him instead.

"Always around me there were a lot of doubts, about my quality, my style, my physique," Modric told AFP. "They said, 'You are too weak, too fragile, you will not reach the top.'

"But this didn't affect me at all. It just motivated me even more to prove people wrong."

'Very smart'

Doubts about Modric’s physicality and toughness may have been erased, but his leadership is often still overlooked.

After knocking out PSG, an ecstatic Modric circled around the Real Madrid changing room hugging, high-fiving and congratulating every player, physio, coach and kitman he could find.

Former Real coach Zinedine Zidane sees a future coach in Modric.

"He's very smart," Zidane said last year. "If Luka wants to be a coach, he has it inside him, he knows football. If he wants it, he will be a coach."

And there is that harder edge to Modric that Zidane also had as a player.

When Real beat Barcelona in April last year, it was Modric confronting Gerard Pique as the defender made his way out to quibble with the referees.

"Are you about to go and complain now?" asked Modric. "Four minutes of added time?" Pique replied. "How long do you want?" Modric fired back.

Manchester City’s coach Pep Guardiola might have coached Modric if Barcelona had acted more decisively on their interest in 2008. Instead, Modric spent 2008-2012 at Tottenham.

In some ways, his style might have been an even better fit for the Barcelona of Andres Iniesta and Xavi Hernandez, two icons of the game.

Modric has arguably surpassed even them now to become the finest midfielder of his generation.

© 2022 AFP

France24 - World

Nicaragua expels OAS, leaves organization early: foreign minister

Issued on: 25/04/2022 - 04:46Modified: 25/04/2022 - 04:43

Managua (AFP) – Nicaragua on Sunday closed the offices of the Organization of American States in the capital Managua and brought forward its planned withdrawal from the bloc, the foreign minister said.

Denis Moncada announced his country's immediate split from the OAS and the rescinding of the credentials of its representatives in Washington, saying the "infamous organization" would no longer have offices in Nicaragua.

"Its local headquarters has been closed," he said, reading a statement in an official broadcast.

As of Sunday, Nicaragua was no longer part "of all the deceitful mechanisms of this monstrosity, the so-called Permanent Council, so-called commissions, so-called meetings, so-called Summit of the Americas," said Moncada.

"We will not take part in any of the entities of this diabolical instrument of evil called the OAS," he added.

The government of President Daniel Ortega, a 76-year-old former guerrilla in power since 2007, announced Nicaragua's withdrawal from the OAS in November 2021.

The regional bloc had condemned his re-election for a fourth consecutive term, with numerous challengers and political opponents detained before the vote.

However, according to protocol, the withdrawal was set to take place over two years, so Nicaragua could complete any pending commitments it might have with the organization.

In March, Nicaragua's then-permanent representative to the OAS Arturo McFields surprised a session of the Permanent Council by denouncing Ortega's government as a "dictatorship" and questioning the circumstances under which his political opponents were arrested.

"I can't understand the government's motivations, but this withdrawal comes one month after my speech at the OAS," McFields told AFP Sunday.

But for him, the withdrawal is "a great moral victory for the Nicaraguan people" and for political prisoners, the release of whom the OAS has repeatedly called for.

The OAS offices, which McFields said are currently operating with a small administrative crew, "have historically been in our country, and were a historic part of peace in Nicaragua," he said.

"The government is closing a door to peace," he added.

The OAS sent a mostly unsuccessful mission to Nicaragua in 2016 to mediate when the opposition accused Ortega of fraud in winning his third consecutive term as president, with his wife Rosario Murillo as vice president.

The organization called on Nicaragua to implement changes to its electoral system, and after a visit from secretary general Luis Almagro, the OAS and Managua signed an agreement in 2017.

But the agreement was derailed after 2018's months-long anti-government protests paralyzed the country and violent repression left 355 people dead, hundreds detained and thousands exiled, according to the OAS' Inter-American Commission on Human Rights.

Ortega repeatedly denied OAS representatives entry to Nicaragua to investigate the protests and subsequent crackdown, alleging they were interfering in an internal matter.

And Almagro warned in June 2021, as Ortega's political opponents began to be arrested before the presidential election, that the government could be considered a "dictatorship" because "the exercise of power was not done in accordance with the rule of law."

© 2022 AFP

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Valeurs Actuelles

Un prêtre frappé de 20 coups de couteau dans une église de Nice, l’auteur interpellé

Deux personnes ont été blessées, dimanche 24 avril à Nice lors d’une attaque au couteau survenue dans l’Eglise Saint-Pierre-d’Arène, située rue de la Buffa a appris Valeurs actuelles. Un suspect a été interpellé dans la foulée. Selon les premières informations dévoilées, un homme est entré dans l’édifice religieux aux alentours de 10 heures. Il s’est avancé vers le prêtre et lui a asséné plusieurs coups de couteau. Une dizaine de personnes se trouvaient dans l’église à ce moment.

« Tuer Macron »

Une fidèle s’est interposée et a également été blessée. Le secteur a été bouclé et un suspect a été rapidement interpellé. Les victimes ont été prises en charge par les sapeurs-pompiers. Selon les informations de Valeurs actuelles, le prêtre de 57 ans a été poignardé à une vingtaine de reprises et se trouve en urgence absolue. L’autre victime, une femme de 72 ans, a été blessée à la main. Le maire de Nice s’est rendu sur les lieux. Selon les informations de Valeurs actuelles, le suspect est un natif de Fréjus âgé de 31 ans nommé Kévin R.. Inconnu des services de police, il aurait des antécédents psychiatriques. Il a déclaré avoir voulu tuer Emmanuel Macron et s’être en quelque sorte trompé de cible. Le pronostic vital du prêtre n’est pas engagé,  a affirmé dans un tweet le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Il a témoigné de sa solidarité avec les paroissiens et a remercié les forces de l’ordre.

🔴[Info VA] Attaque au couteau dans l’église Saint-Pierre-d’Arène de Nice

Le prêtre de 57 ans poignardé à 20 reprises Une fidèle de 72 ans blessée à la main@cestrosi et @ECiotti sur place pic.twitter.com/ij7J44MRXO

— Quentin Hoster (@QuentinHoster) April 24, 2022

Le suspect « fréquente l’église depuis de nombreuses années » a témoigné auprès de Boulevard Voltaire le Père Gilles Florini, curé de Saint-Pierre à Nice. Il a décrit une personne « instable » qui venait parfois pour parler avec un prêtre puis disparaissait pendant de longues périodes. « Aujourd’hui, ça devait être un mauvais jour, malheureusement pour les deux blessés », a-t-il déploré. « Je ne pense pas qu’il y ait une idéologie derrière [son acte] », a-t-il jugé. Le prêtre a également salué le courage de la religieuse qui s’est interposée et a arraché le couteau des mains de l’agresseur. Il a également évoqué celui des autres paroissiens qui sont venus en aide aux victimes et « ne se sont pas enfuis ».  

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New York Times - World

French Election: Macron Holds Off Far-Right Push

Marine Le Pen concedes defeat to President Emmanuel Macron, the first French leader to be re-elected since 2002.

Source: Ministry of Interior

Here’s what you need to know:

Emmanuel Macron is re-elected French president, defeating Marine Le Pen.

After Macron’s win, relief for his supporters.

Le Pen’s loss leaves backers deflated.

European officials express relief after Macron victory.

‘I had no choice’: The weary voters backing Macron to keep Le Pen out.

What to expect now that Mr. Macron has won.

Voter turnout, a key to the outcome, is lowest in two decades.

Le Pen’s message found a strong audience in the north.

Emmanuel Macron is re-elected French president, defeating Marine Le Pen.

PARIS — Emmanuel Macron won a second term as president of France, triumphing on Sunday over Marine Le Pen, his far-right challenger, after a campaign where his promise of stability prevailed over the temptation of an extremist lurch.

Projections at the close of voting, which are generally reliable, showed Mr. Macron, a centrist, gaining 58.5 percent of the vote to Ms. Le Pen’s 41.5 percent. His victory was much narrower than in 2017, when the margin was 66.1 percent to 33.9 percent for Ms. Le Pen, but wider than appeared likely two weeks ago.

Speaking to a crowd massed on the Champ de Mars in front of a twinkling Eiffel Tower, a solemn Mr. Macron said his was a victory for “a more independent France and a stronger Europe.” At the same time he acknowledged “the anger that has been expressed” during a bitter campaign and that he had duty to “respond effectively.”

Ms. Le Pen conceded defeat in her third attempt to become president, but bitterly criticized the “brutal and violent methods” of Mr. Macron. She vowed to fight on to secure a large number of representatives in legislative elections in June, declaring that “French people have this evening shown their desire for a strong counter power to Emmanuel Macron.”

At a critical moment in Europe, with fighting raging in Ukraine after the Russian invasion, France rejected a candidate hostile to NATO, to the European Union, to the United States, and to its fundamental values that hold that no French citizens should be discriminated against because they are Muslim.

Jean-Yves Le Drian, the foreign minister, said the result reflected “the mobilization of French people for the maintenance of their values and against a narrow vision of France.”

The French do not generally love their presidents, and none had succeeded in being re-elected since 2002. Mr. Macron’s unusual achievement in securing five more years in power reflects his effective stewardship over the Covid-19 crisis, his rekindling of the economy, and his political agility in occupying the entire center of the political spectrum.

Ms. Le Pen, softening her image if not her anti-immigrant nationalist program, rode a wave of alienation and disenchantment to bring the extreme right closer to power than at any time since 1944. Her National Rally party has joined the mainstream, even if at the last minute many French people seem to have voted for Mr. Macron to ensure that France not succumb to the xenophobic vitriol of the darker passages of its history.

Ms. Le Pen is a longtime sympathizer with President Vladimir V. Putin of Russia, whom she visited at the Kremlin during her last campaign in 2017. She would almost certainly have pursued policies that weakened the united allied front to save Ukraine from Russia’s assault, offered Mr. Putin a breach to exploit in Europe, and undermined the European Union, whose engine has always been a joint Franco-German commitment to it.

If Brexit was a blow to unity, a French nationalist quasi-exit, as set out in Ms. Le Pen’s proposals, would have left the European Union on life support. That, in turn, would have crippled an essential guarantor of peace on the continent in a volatile moment.

Olaf Scholz, the German Chancellor, declared that Mr. Macron’s win was “a vote of confidence in Europe.” Boris Johnson, the British Prime Minister, congratulated the French leader and called France “one of our closest and most important allies.”

Mr. Scholz and two other European leaders had taken the unusual step this week of making clear the importance of a vote against Ms. Le Pen in an opinion article in the daily newspaper Le Monde. The letter was a reflection of the anxiety in European capitals and Washington that preceded the vote.

“It is the choice between a democratic candidate, who believes that France is stronger in a powerful and autonomous European Union, and a far-right candidate, who openly sides with those who attack our freedom and our democracy — fundamental values ​​that come directly from the French Enlightenment,” they wrote.

Roger Cohen

After Macron’s win, relief for his supporters.

PARIS — Hundreds of supporters waving French flags and signs in support of President Emmanuel Macron screamed with joy and relief when his face appeared on a large screen facing a sea of blue, white and red in front of the Eiffel Tower.

The crowd screamed, “One, and two, and five more years,” as the song “One More Time,” by the French group Daft Punk, blasted from the speakers. People hugged and kissed each other and danced as the sun started setting on Paris.

“I haven’t slept in three days because I was so anxious. Now I am relieved,” said Sharif Attane, 39, a cook. “I voted for Macron in part because of the war in Ukraine. It was a vote in favor of peace. To me, Marine Le Pen is superficial and misunderstands France. She wants a nation divided in two.”

Jackie Boissard, 60, who works in finance, had a big smile on her face. While thrilled by Mr. Macron’s projected vote tally of 58.2 percent, she said there was still more work to be done.

“I was sure that Macron was going to win,” said Ms. Boissard, who held a French flag. “I’m still afraid of the legislative elections though. The fight is not over.”

Hatem Ayachi, 63, an immigrant from Tunisia, came with two of his four children.

“I voted for Macron for the future of my children,” he said standing near the podium where Mr. Macron was set to speak. “I was not entirely pleased with Macron’s first term, but he will always be better than Marine Le Pen, and that is why I voted for him.”

He added, “We are immigrants, and we were really stressed about Marine Le Pen winning.”

— Aida Alami and Adèle Cordonnier

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Le Pen’s loss leaves backers deflated.

PARIS — The crowd of supporters, packed into a large room and holding champagne glasses, chanted “Marine! Marine!” as they waited for the final results of Sunday’s presidential vote. At last, a face appeared on the large screen, revealing who would be France’s president for the next five years. When the screen flashed Emmanuel Macron’s face, the crowd booed.

On Sunday, Mr. Macron defeated Ms. Le Pen, garnering 58.2 percent of the vote to her 41.8 percent, according to early projections by polling firms. The defeat was a blow for Ms. Le Pen, who was running for president for the third time and in recent months had appeared closer than ever to gaining power.

But Sunday’s results were also bittersweet for Ms. Le Pen, who added several percentage points to her vote tally from 2017.

“Tonight’s result is a resounding victory in itself,” she told supporters, as she conceded her defeat in a speech about 10 minutes after the first projections were published, her voice and eyes at first filled with emotion.

Rémi Ulrich, a 29-year-old supporter who was fervently applauding just a few feet from Ms. Le Pen’s stage, said Sunday’s result symbolized “the end of the glass ceiling.”

Some supporters in the crowd had tears in their eyes as the far-right leader delivered her speech. Others halfheartedly waved French flags, at times looking lost.

“I’m terribly disappointed,” said Ghislaine Bernard, 60, adding that Ms. Le Pen had been vilified by the media and the mainstream parties in recent weeks. A longtime Le Pen sympathizer, Ms. Bernard said she would stay at the event for the rest of the night. “Marine Le Pen, I don’t want her to feel alone now,” she said.

Ms. Le Pen gathered her supporters in the affluent 16th arrondissement of Paris, in a gilded complex of pavilions set up at the entrance of the Bois de Boulogne, a large park west of the French capital. The gathering, with its hallways lined by large mirrors and champagne glass pyramids lining the main room, brought out 500 or so supporters, many of them young and in their best clothes, hoping for the best.

Ms. Bernard, who said she had kept a close eye on the polls, said she “expected” Ms. Le Pen to lose. “She’s formidable, but she could not do the impossible,” Ms. Bernard said.

But after conceding defeat, Ms. Le Pen’s tone soon turned offensive, as she vowed to keep the fight going and called on her supporters to turn their sights on June’s parliamentary elections.

“More than ever, I will continue my commitment to France and the French people,” she said, to the cheers of the crowd chanting, “Marine! Marine!”

“The game is not totally over!” she said. “As a consequence, we are launching tonight the big electoral battle for the parliamentary elections!”

Constant Méheut

European officials express relief after Macron victory.

PARIS — Officials across Europe swiftly reacted with a sigh of relief on Sunday after President Emmanuel Macron of France comfortably beat his far-right rival, Marine Le Pen, in the presidential election.

“Together, we will advance France and Europe,” Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, the European Union’s executive arm, wrote in French on Twitter.

Charles Michel, the president of the European Council, wrote on Twitter that “we can count on France for five more years,” while Chancellor Olaf Scholz of Germany said Mr. Macron’s re-election was a “vote of confidence in Europe.”

Mr. Macron’s office said on Sunday that Mr. Scholz had called Mr. Macron to congratulate him. “It is the first call that the president has received and taken, a sign of Franco-German friendship,” his office said.

At home, Jean-Yves Le Drian, Mr. Macron’s foreign minister, told France 2 television that he was “convinced” Mr. Macron would be “up to the challenges that await.”

Final results are not yet published, but French pollsters project that Mr. Macron has won with roughly 58 percent of the vote. Still, his political opponents warned that his next term would have to take into account the simmering anger in the French electorate, as the far right won more of the vote than it has in decades.

“There has never been such a vote of despair,” Christian Jacob, the head of the conservative Républicain party, said on French television.

Roughly 28 percent of the French electorate sat out this round of the election — the highest level in over 50 years in the second round of a presidential vote.

“He is floating in a sea of abstention, and blank or null ballots,” Jean-Luc Mélenchon, the firebrand leftist who came in a strong third in the first round of the elections early this month, said in a speech on Sunday of Mr. Macron.

Mr. Mélenchon hopes to become prime minister if his party gets a strong majority in the parliamentary elections, to be held in June. “The third round starts tonight,” he said.

Top European leaders had expressed barely veiled alarm at the possibility of a Le Pen victory. Last week, the leaders of Germany, Portugal and Spain had taken the highly unusual step in an opinion article in Le Monde of implicitly urging French voters to reject her.

On Sunday, Christian Lindner, the finance minister in Germany, said a united Europe was the biggest winner. “This choice was a directional choice,” he wrote on Twitter. “It was about fundamental questions of values.”

Prime Minister Pedro Sánchez of Spain welcomed Mr. Macron’s victory as proof that the French want “a free, strong and just E.U.”

Officials outside of the European Union reacted, as well.

President Volodomyr Zelensky of Ukraine also congratulated Mr. Macron on his victory, calling him a “real friend of Ukraine” on Twitter. “I appreciate his support and I am convinced that we will move forward together toward new shared victories,” he wrote.

And, Christine Lagarde, the head of the European Central Bank, extended her “warmest congratulations” to Mr. Macron.

“Strong leadership is essential in these uncertain times and your tireless dedication will be much needed to tackle the challenges we are facing in Europe,” Ms. Lagarde wrote on Twitter.

And Prime Minister Boris Johnson of Britain tweeted that “France is one of our closest and most important allies.”

“I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world,” Mr. Johnson wrote.

Liz Alderman and Raphael Minder contributed reporting.

An earlier version of this article misstated the position of Christine Lagarde. She is the head of the European Central Bank, not the head of the International Monetary Fund.

Aurelien Breeden

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‘I had no choice’: The weary voters backing Macron to keep Le Pen out.

SAINT-DENIS, France — Slowly dragging a shopping bag through the alleys of a bustling market in Saint-Denis, a city in Paris’s northern suburbs, Assina Channa did not hide her growing weariness. She had just left the polling station where she had grudgingly cast her vote for the incumbent president, Emmanuel Macron.

“Nothing is going to change,” Ms. Channa, 58, said, stopping for a moment near a stall selling secondhand clothes. “But I had no choice.”

Like many other voters in Saint-Denis, a multicultural place with many residents who are Muslim or from an immigrant background, she said she had voted without conviction for Mr. Macron, only to keep his rival, the far-right leader Marine Le Pen, from power.

“At least he doesn’t threaten us like she does,” Ms. Channa, a Muslim of Algerian descent, said, pointing to Ms. Le Pen’s tough stance on immigration and her proposal to ban the Muslim head scarf from public spaces. “But with him, life will continue to be expensive.”

Ms. Channa’s tactical vote on Sunday was the same as the one she cast five years earlier, when Mr. Macron and Ms. Le Pen were the candidates in that presidential runoff. Her fatigue echoed the apathy that seems to have set in among many voters in Saint-Denis and throughout France, especially on the left, as they feel compelled to once again hold their noses and vote without enthusiasm for anyone but the far right.

Even avowed supporters of Mr. Macron acknowledged that this year’s rematch had an air of déjà vu that could prove dangerous for French democracy.

“People are fed up — they want change,” said Thuy Vy Do Huynh, 41, a start-up founder who praised Mr. Macron’s business policies. She said she was confident Mr. Macron would be re-elected — the latest polls give him a 10 percentage point lead over Ms. Le Pen — but added that she feared people who will reluctantly support him in the runoff would then pour out their anger in street protests.

Voters in Seine-Saint-Denis, the administrative region encompassing Saint-Denis, overwhelmingly backed Jean-Luc Mélenchon, the leftist leader who finished third in the first round of the presidential election, granting him 50 percent of the vote locally, more than double his score at the national level. In Saint-Denis alone, six out of 10 voters cast a ballot for Mr. Mélenchon.

Eager to woo those left-wing voters, Mr. Macron visited Saint-Denis on Thursday, promising to invest more money in disadvantaged suburbs to improve education, social housing and security. He was accompanied by the area’s socialist mayor, who publicly urged people to back the president, saying in an opinion column on Wednesday: “With Marine Le Pen as president of the Republic, the residents of Seine-Saint-Denis will be the first victims of discrimination and stigmatization.”

Conversations around the open-air market on Sunday in Saint-Denis suggested that voters were likely to follow this advice, but with a growing lassitude.

“Here, we don’t identify with these two candidates,” said Pascale Orellana, a plastic artist, as she was strolling in a public park near Saint-Denis’s gothic basilica, where many French kings are entombed. “The situation is frozen — it’s like the last time. We won’t vote for Macron, we will vote against the Pen.”

“It’s a no-choice vote,” she said.

Constant Méheut

What to expect now that Mr. Macron has won.

Inauguration ceremonies in France are much smaller affairs than in the United States and do not involve a swearing in. President Emmanuel Macron will likely attend a short event at the Élysée Palace, the president’s residence, and give a speech before being driven up the Champs-Élysées to the Arc de Triomphe to attend a ceremony honoring fallen service members.

Jean Castex, Mr. Macron’s current prime minister, has said he would resign to make way for new faces before parliamentary elections in June. But it is still unclear if or when exactly that might happen — and, if it does, how long it will take Mr. Macron to form a new government.

Now, the political focus is shifting to the parliamentary elections, which are sometimes called the “third round” of the presidential race and will play a crucial role in determining how much leeway Mr. Macron will have to pursue his agenda.

All seats will be up for grabs in the National Assembly, France’s lower and more powerful house of Parliament, in a two-round system of voting. Lawmakers also serve five-year terms.

If Mr. Macron struggles to muster a strong parliamentary majority, it could force him into a “cohabitation” — a situation in which the presidency and the National Assembly are on opposing political sides.

That would compel him to choose a prime minister of a different political party and potentially block much of his domestic agenda. (Foreign policy, which is a presidential prerogative, would remain mostly untouched.)

Ms. Le Pen and Jean-Luc Mélenchon, the firebrand leftist who came in third in the first round of the presidential election, have both appealed to voters to make them that prime minister.

“Tonight we are starting the great legislative electoral battle,” Ms. Le Pen, who gained several percentage points from her showing in the 2017 presidential election, told cheering supporters during her concession speech. “Tonight’s historic score puts our camp in an excellent position to get a large number of seats in June.”

“I will never abandon the French,” she added.

Mr. Mélenchon, in a speech on Sunday, said that “democracy can still give us the means to change course.”

“The third round starts tonight,” he said.

Aurelien Breeden

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Voter turnout, a key to the outcome, is lowest in two decades.

Voter turnout in France’s presidential election stood at 63.23 percent at 5 p.m. Sunday, according to the Interior Ministry, the lowest in over two decades.

In 2017, when France last held a presidential election, the 5 p.m. turnout for the second round was 65.30 percent.

While high by many countries’ standards, France’s decreasing voter turnout has become a major source of concern, as a growing number of voters say they feel disconnected from and disillusioned by politics.

Turnout could be key in determining who wins Sunday’s vote. President Emmanuel Macron and Marine Le Pen, his far-right challenger, both tried in the runoff campaign to appeal to voters who didn’t like either of them — mainly those on the left who are disappointed that no left-wing candidate made it into the second round, and who could decide to stay home.

Aurelien Breeden

The one debate of the campaign was bruising, but not decisive.

In a pivotal debate on Wednesday, President Emmanuel Macron accused his far-right challenger, Marine Le Pen, of being in the pocket of Russia, and she countered with a withering attack on the “unbearable injustice” of Mr. Macron’s economic measures.

Interrupting each other and accusing each other of lying, they traded barbs on topics like the environment and pension policy for almost three hours, without ever quite delivering a knockout blow.

It was their first face-to-face encounter in a debate since 2017, when Mr. Macron made a mockery of Ms. Le Pen’s incoherent plans to take France out of the eurozone, to such effect that the electoral contest was effectively over. He went on to trounce her.

This time, Ms. Le Pen has dropped plans to leave the European Union and the eurozone as part of a successful attempt to moderate her image, although not the anti-immigrant and nationalist character of her platform. While she suffered through some difficult moments in the debate, appearing lost on the subject of the ballooning debt France incurred in battling Covid-19, she generally held her own.

As in 2017, Mr. Macron seemed best able to marshal the facts on economic issues generally, and when he told Ms. Le Pen that “you never explain how you will finance your reforms,” she seemed to have little by way of an answer.

One of the most pointed clashes came on the issue of head scarves. Ms. Le Pen, who wants to bar women from wearing them in public, called them “a uniform imposed by Islamists” that undermined French values of secularism and gender equality.

Mr. Macron shot back that banning head scarves was an unworkable proposal that would fuel “civil war,” that conflated Islam and extremism and that dishonored France’s values of tolerance.

The vote is being closely watched in part because a Le Pen victory, although improbable, appears possible. It did not seem any less so after the debate, a sharp confrontation of alternating fortunes that in the end had the feel of a draw.

Reporting was contributed by Aurelien Breeden, Constant Méheut, Daphné Anglès and Adèle Cordonnier.

Roger Cohen

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Le Pen’s message found a strong audience in the north.

HARDECOURT-AUX-BOIS, France — Marine Le Pen spent the last two days of her campaign in the deindustrialized, economically struggling areas in the north of France that, along with a Mediterranean stretch in the south, form her strongholds.

Exhorting her core supporters to vote on Sunday, Ms. Le Pen held events in the Somme department, home to towns and villages where her attacks against her rival, Emmanuel Macron, as an “arrogant” president full of “disdain” for ordinary people resonated powerfully.

“To me, Emmanuel Macron is a president who has made the rich richer,” said Gaëtan François, 40, a construction tractor operator and a village councilor, outside the City Hall in Hardecourt-aux-Bois. “Marine Le Pen is the only one to defend the workers.”

In Hardecourt-aux-Bois, a village of 85 people in the Somme, only three people voted for Mr. Macron in the first round earlier this month. Ms. Le Pen got 78 percent of the votes, her highest score nationwide.

The village, like the rest of the region, has drifted rightward in the past decade.

Maurice Clément, 82, a retired truck driver, said he had voted for Socialists most of his life. In 2017, he voted for Ms. Le Pen in the first round, but for Mr. Macron in the runoff because he was worried about the extreme right.

This time, he had no such worries. Mr. Macron’s policies, he said, had plunged France in a “hole,” citing the record government debt accumulated during his presidency. He was angry about Mr. Macron’s proposal to raise the retirement age to 65 from 62 as part of his plans to overhaul the pension system. For those who had done hard manual labor all their lives, retiring at 65 was the equivalent of retiring in “crutches,” he said.

Ms. Le Pen, he said, “is the only choice.”

About 24 miles away, Ham, a town of about 5,000 people, has also shifted rightward in recent years. In the 2012 presidential election, people in Ham voted like the rest of the nation by choosing François Hollande, the Socialist Party candidate, over the center-right Nicolas Sarkozy.

But in 2017, Ham picked Ms. Le Pen over Mr. Macron. Ms. Le Pen won 56 percent of the votes in Ham, compared with only 34 percent nationwide.

On Sunday, Ms. Le Pen was expected to handily defeat Mr. Macron in Ham once again. In the first round of voting two weeks ago, she had 41 percent of the votes, with Mr. Macron getting only 24 percent.

Beyond Ms. Le Pen’s focus on the working class, her longstanding tough talk on crime and immigration appealed to voters like Hubert Bekaert, 68, a retired optician.

“I’m sick of using taxpayer money to house terrorists in prison,” he said, adding that he wanted the death penalty restored. “Marine Le Pen is the only one who’s tough on crime.”

Norimitsu Onishi

Profile

Marine Le Pen, a far-right stalwart, repackages her campaign for mainstream voters.

It would be difficult to question the longstanding anti-immigrant, ethnonationalist credentials of Marine Le Pen, the veteran politician whose family has defined far-right politics in France for the past two generations.

Ms. Le Pen’s established status on the far right allowed her to wage a low-key campaign focusing on the economy and the rising cost of living, and while she appeared to flounder in the early months of the presidential race, the strategy paid off when the war in Ukraine led to an increase in the price of fuel and other goods.

Ms. Le Pen came in a strong second in the first round of voting on April 10, setting up a rematch with President Emmanuel Macron, who soundly beat her in the 2017 runoff.

This time, polls show a much tighter race between the two candidates. Heading into the showdown on Sunday, Ms. Le Pen could count on the new support of voters who backed two other far-right candidates in the first round. She also tried to woo some supporters of Jean-Luc Mélenchon, the leftist leader who finished just behind her in the first round, by continuing to promote economic policies that she said would help the working class.

But in the weeks before the runoff, Ms. Le Pen hewed to a strategy of highlighting the negatives of Mr. Macron and building what she called an anti-Macron front.

Voters said that Ms. Le Pen understood the difficulties of everyday French people more than any other candidate, the polls showed, especially in comparison with Mr. Macron. His image as an arrogant, out-of-touch president of the rich was reinforced by recent revelations surrounding his government’s widespread use of McKinsey and other highly paid, politically unaccountable consultants.

In the single presidential debate, a climax in every race for the Élysée Palace, Ms. Le Pen often appeared outmatched by Mr. Macron, especially on economic matters. But her performance was a vast improvement over an extremely shaky appearance in the 2017 debate, which fueled doubts about her competence to lead France.

In an interview last year with The New York Times, Ms. Le Pen said she felt that the French did not know her because of her intense reserve, even though she grew up in the public eye and was preparing for her third run for the presidency.

In an ultimately successful makeover strategy that tried to blunt her image as a far-right ideologue, she began opening up to the news media, talking first about her love of cats and then about traumas suffered growing up with a family name long identified with xenophobia, racism and antisemitism.

She changed her party’s name to the National Rally from the National Front, in an “undemonizing” strategy meant to distance it from its founder, Jean-Marie Le Pen, her father.

And she tweaked her party’s positions to try to widen her support beyond the working class, dropping her plan to exit the eurozone, an idea that troubled many middle-class conservatives.

But the core of her anti-immigrant program was little changed, consisting of giving her supporters tax cuts and more services that would be financed by taking them away from immigrants. While she said she made a distinction between Islam and Islamism, she said she would make it illegal for Muslims to wear head scarves in public.

Ms. Le Pen’s campaign also benefited from an overall shift that has pushed France further to the right. More unexpectedly, her image softened further thanks to the candidacy of Éric Zemmour, a television pundit who adopted extreme positions that were to the right of Ms. Le Pen’s.

Norimitsu Onishi

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Profile

Emmanuel Macron, a radical thinker, constant adjuster and mystery man.

PARIS — Five years ago, Emmanuel Macron, a bold upstart with a Bonapartist streak, upended French politics to become president at 39, promising to put an end to the sterile divisions of left and right, fast-forward France into the technological age, and forge a more united and powerful Europe.

The son of two medical doctors from northern France, a product of the country’s elite schools, a glib speaker forever refining ideas, Mr. Macron never lacked for boldness. At a time when revived nationalism had produced Brexit and the Trump presidency, he bet on a strong commitment to the European Union — and swept aside his opponents with an incisive panache.

Europe, and its liberal democratic model, proved to be the fixed point of an otherwise adjustable credo. Mr. Macron began with a strong pro-business push, simplifying the labyrinthine labor code, eliminating a wealth tax, courting foreign investment and vigorously promoting a start-up culture.

A former investment banker in a country with a healthy distrust of capitalism, he inevitably became known as “the president of the rich.” Reforming France is notoriously difficult, as many presidents have found.

Confronted by enormous protests against planned pension overhauls and by the coronavirus pandemic, Mr. Macron ended up with a “whatever it costs” policy to support workers through the crisis, declaring at one point that “we have nationalized salaries.” Debt ballooned. But the virus was beaten back; growth shot up to 7 percent this year.

In the end, Macronism, as it’s known here, remains a mystery, an elastic and disruptive political doctrine depending less on content than the charisma of its loquacious creator. The Parliament and political parties often feel marginal.

Mr. Macron’s back-and-forth on many issues — skeptical of nuclear power before he was for it, strongly free-market before discovering “solidarity” — has earned him the sobriquet of the “on the other hand” president.

Yet he is also a radical thinker, a contrarian who will speak his mind, as in 2019 when he said NATO had gone through a “brain death.” The comment reflected his belief that the end of the Cold War should have produced a new strategic architecture in Europe, ideally integrating Russia in some way. He believes passionately that Europe must develop “strategic autonomy” if it is not to be sidelined in the 21st century.

Russia’s war in Ukraine has prodded Europe toward the unity Mr. Macron seeks, even as it has raised the question of whether the president had been naïve in his persistent outreach to President Vladimir V. Putin of Russia.

How, and in the name of what, and against whom, could Russia be “integrated” into European security?

Accused at the beginning of his presidency of aloofness, so much so that he was compared with “Jupiter,” the king of the gods, Mr. Macron learned painfully to listen, especially to those who struggle to get to the end of the month, only to revert to a strange detachment during the current campaign that allowed his longtime rival, the far-right candidate Marine Le Pen, to turn an election that seemed won for Mr. Macron into a close-run thing.

Still, after a hectic last two weeks of the campaign, during which Mr. Macron scurried around the country trying to show his concern for French people struggling to make ends meet, he appears close to achieving something no French president has managed for two decades: gaining re-election.

Roger Cohen

Here’s what you need to know about the elections.

France’s presidents have formidable powers at their disposal, set much of the country’s agenda and are elected directly by the people to five-year terms in a two-round voting system. This year, the first round was held on April 10, and the second round is being held on Sunday.

A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round is elected outright, but that has never occurred in the nearly six decades since France started choosing its presidents by a direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.

The presidency is France’s most powerful political office, offering considerable control of domestic and foreign policy in one of the European Union’s most populous and influential member states. Here is what you need to know about the runoff.

Who is running?

President Emmanuel Macron of France is facing Marine Le Pen, the far-right leader, in a rematch of their 2017 face-off.

The vote comes after two weeks of intense campaigning and a bruising televised debate between Mr. Macron, who got 27.85 percent of the vote in the first round, and Ms. Le Pen, who received 23.15 percent.

In 2017, Mr. Macron won handily with nearly two-thirds of the vote. Polls initially gave Mr. Macron only a slight edge, but his lead has grown over the past week, with the latest polls putting him at roughly 55 percent of voting intentions, versus 45 percent for Ms. Le Pen. Still, the race is expected to be much closer this time, as the French tradition of mainstream voters uniting against the far-right looks more precarious than ever.

A victory by Ms. Le Pen, who has softened her tone but not her anti-immigrant, nationalist platform, would reverberate globally.

What is at stake?

France, with more than 67 million people, is the world’s seventh-largest economy, the world’s most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.

Right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, and the head scarf worn by Muslim women was one notable point of contention between Mr. Macron and Ms. Le Pen.

But surveys show that voters are primarily concerned with the growing cost of living, and economic issues dominated the race. Mr. Macron and Ms. Le Pen clashed over tax cuts, higher wages and changes in the retirement age. They openly courted voters on the left after Jean-Luc Mélenchon, a fiery leftist candidate, got 21.95 percent of the vote in the first round.

Broad disillusionment with politics has also emerged as a major source of concern. Voter turnout for the first round of voting was 73.69 percent, high by many countries’ standards but the lowest for a French presidential election since 2002.

How does the French election work?

On Election Day, the French news media will work with pollsters to publish projected results at 8 p.m. based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to win. But if the race is close, the winner might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.

Aurelien Breeden

France24 - Monde

Ukraine : Volodymyr Zelensky rencontre le chef de la diplomatie américaine à Kiev

Publié le : 24/04/2022 - 06:57Modifié le : 24/04/2022 - 22:57

FRANCE 24 Suivre

Les bombardements de l'armée russe n'ont pas dissuadé les Ukrainiens de célébrer, dimanche, la Pâque orthodoxe dans les abris et les églises. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le ministre de la Défense, Lloyd Austin, ont rencontré le président Zelensky à Kiev. L'ONU a appelé à une trêve "immédiate" à Marioupol pour évacuer les civils. Voici le fil du 24 avril.

Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 25 avril, cliquez ici.

  • 0 h 15 : V. Zelensky félicite Macron pour sa réélection

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité dimanche son homologue français Emmanuel Macron pour sa réélection. "Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l'Ukraine, pour sa réélection!" a tweeté Volodymyr Zelensky. "Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie !" a-t-il ajouté.

  • 22 h 52 : réunion à Kiev entre Volodymyr Zelensky, Antony Blinken et Lloyd Austin

Une rencontre entre le président ukrainien, le chef de la diplomatie américaine et le ministre américain de la Défense s'est tenue dimanche soir à Kiev, selon la présidence ukrainienne.

"Les Américains sont à Kiev aujourd'hui. Ils discutent en ce moment même avec le président", a déclaré, dans un entretien diffusé dans la soirée sur YouTube, un conseiller du président ukrainien, Oleksiï Arestovitch. Il s'agit de la première rencontre entre Volodymyr Zelensky et des représentants de l'administration américaine en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

  • 19 h 41 : l'Ukraine propose à la Russie des pourparlers pour Marioupol

L'Ukraine a proposé à la Russie un cycle "spécial" de négociations pour évoquer le sort des civils et soldats ukrainiens toujours prisonniers de la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, a fait savoir un conseiller de la présidence à Kiev.

Ces pourparlers, a déclaré Oleksiï Arestovitch dans une allocution vidéo, auraient pour objectif l'instauration immédiate d'un cessez-le-feu à Marioupol, avec l'ouverture de couloirs humanitaires pendant "plusieurs jours" et la libération des combattants ukrainiens piégés dans l'usine Azovstal.

  • 18 h 40 : les Ukrainiens célèbrent la pâque orthodoxe dans les abris et églises

Alors que Russie et Ukraine célèbrent la pâque orthodoxe, la trêve réclamée par le président ukrainien est restée lettre morte. Mais les bombardements de l'armée russe n'ont pas dissuadé les Ukrainiens de célébrer cette fête religieuse dans les abris et les églises. Volodymyr Zelensky a lui-même fêté la pâque dans une église de Kiev.

À Odessa, au lendemain de bombardements, malgré l'inquiétude et l'ambiance pesante, les croyants ont également tenu à se rassembler pour cette fête parmi les plus importantes pour la foi chrétienne orthodoxe.

  • 15 h 16 : le nombre de réfugiés s'approche de la barre des 5,2 millions

Un peu plus de 23 000 réfugiés ukrainiens ont fui, ces dernières 24 heures, leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis deux mois jour pour jour. Selon les chiffres partiellement actualisés du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, publiée dimanche, le nombre de réfugiés s'approche des 5,2 millions.

Selon le HCR, 5 186 744 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 23 058 de plus que le chiffre publié samedi.

  • 13 h 59 : la Turquie prête à contribuer aux négociations russo-ukrainiennes

Le président turc Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue ukrainien, lors d'un entretien téléphonique, que la Turquie était prête à apporter son assistance au processus de négociations avec la Russie.

La discussion a aussi porté sur la situation de Marioupol, Erdogan insistant sur la nécessité d'assurer l'évacuation des blessés et des civils de la ville, mais aussi ceux de l'usine Azovstal, ainsi que les troupes ukrainiennes qui se terrent dans l'immense complexe métallurgique. 

  • 13 h 44 : l'OSCE "inquiète" de la détention de plusieurs de ses membres 

 L'OSCE s'est dite dimanche "extrêmement inquiète" après l'arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission.

Peu après l'invasion russe le 24 février, l'organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) avait évacué plusieurs centaines d'observateurs issus de dizaines de pays qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014.

Mais restent sur place des employés ukrainiens, dont "un certain nombre sont détenus à Donetsk et Louhansk", a déploré l'OSCE dans un tweet, disant "utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération". Aucun autre détail n'a été fourni.

The OSCE is extremely concerned that a number of @OSCE_SMM national mission members have been deprived of their liberty in Donetsk and Luhansk and is using all available channels to facilitate their release.

April 23, 2022
  • 12 h 49 : le pape renouvelle son appel à une trêve pascale 

"Au lieu de s'arrêter, la guerre a empiré. Il est triste qu'en ces jours qui sont les plus saints et solennels pour les chrétiens on entende davantage le bruit meurtrier des armes que celui des cloches qui annoncent la résurrection" du Christ, a ajouté le pape qui ne cesse de réclamer la paix en Ukraine et de dénoncer les souffrances des populations civiles. "Et il est triste que les armes prennent de plus en plus la place aux mots. Je renouvelle l'appel à une trêve pascale, le plus petit signe tangible d'une volonté de paix. Qu'on arrête les attaques pour soulager les souffrances des populations épuisées", a ajouté le pape argentin.

12 h 48 : le Comité international de la Croix-Rouge demande "un accès immédiat" pour "permettre le passage" des civils de Marioupol

 "Chaque jour, chaque heure qui passe a un coût humain terrible", a déploré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué.

Le CICR réclame urgemment "un accès immédiat et sans entrave" pour "permettre le passage volontaire et en sécurité de milliers de civils et de centaines de blessés hors de la ville, y compris dans la zone de l'usine Azovstal".

  • 12 h 20 : l'ONU appelle à une trêve "immédiate" à Marioupol pour évacuer les civils

"Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd'hui. Demain ce sera trop tard", a indiqué Amin Awad, le coordinateur de l'ONU en Ukraine. Quelque 100 000 civils sont encore coincés dans ce port ukrainien presque entièrement contrôlé par l'armée russe. 

  • 11 h 55 : arrivée en Inde, Ursula von der Leyen va échanger avec Narendra Modi sur l'Ukraine

Ursula von der Leyen rencontrera lundi le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a reçu ces dernières semaines la visite et les appels de plusieurs autres dirigeants occidentaux le pressant de prendre ses distances avec Moscou, notamment le Premier ministre britannique Boris Johnson jeudi et vendredi.

L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

  • 10 h 48 : l'attaque russe contre des bâtiments civils à Odessa était "intentionnelle", déclare le maire

Tarek Kaï, l'envoyé spécial de France 24 à Odessa, a pu échanger avec le maire de la ville, touchée par sept missiles russes hier. La ville était encore plutôt "paisible" il y a quelques jours. "Tout a changé", pour les fêtes de Pâques : les habitants sont maintenant meurtris par les frappes russes. 

  • 10 h 28 : "Nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l'Ukraine", déclare Zelensky

S'exprimant devant la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev en ce dimanche de Pâques orthodoxe, le président ukrainien a dit avoir prié pour que les enfants retrouvent la joie de vivre et que les endeuillés trouvent le réconfort.

"Aujourd'hui, nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l’Ukraine et nous sommes convaincus qu’elle ne sera détruite par aucune horde et par aucune injustice", a dit Volodymyr Zelensky.

  • 8 h 30 : à Marioupol, des dizaines de civils bloqués dans l'usine Azovstal

À Marioupol, une nouvelle tentative d'évacuation des civils s'est soldé par un échec samedi. Dans la ville assiégée et contrôlée largement par les russes, des civils se terrent dans les entrailles du dernier bastion de résistance de la ville : le complexe métallurgique d'Azovstal. Récit de Julia Guggenheim.

  • 5 h 50 : Antony Blinken et Llyod Austin attendus à Kiev, deux mois après le début de la guerre

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis sont attendus aujourd'hui à Kiev pour discuter des livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, le jour de la Pâque orthodoxe. Il s'agit de la première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d'une guerre qui fait toujours rage dans l'est et le sud. 

Volodymyr Zelensky voudrait des armes "encore plus lourdes et puissantes" face à l'armée russe, a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev. Les pays de l'OTAN commencent à fournir des lance-missiles S300 à Kiev pour ses défenses aériennes.

  • 5 h 42 : Antonio Guterres ira lundi en Turquie avant de se rendre à Moscou et à Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira lundi en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a indiqué l'ONU dans un communiqué. 

Avec AFP, AP et Reuters

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

The Former Chancellor Who Became Putin’s Man in Germany

Gerhard Schröder, who is paid almost $1 million a year by Russian-controlled energy companies, has become a pariah. But he is also a symbol of Germany’s Russia policy.

Credit...Laetitia Vancon for The New York Times

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By Katrin Bennhold

HANOVER, Germany — On the evening of Dec. 9, 2005, 17 days after Gerhard Schröder left office as chancellor of Germany, he got a call on his cellphone. It was his friend President Vladimir V. Putin of Russia.

Mr. Putin was pressing Mr. Schröder to accept an offer to lead the shareholder committee of Nord Stream, the Russian-controlled company in charge of building the first undersea gas pipeline directly connecting Russia and Germany.

“Are you afraid to work for us?” Mr. Putin had joked. Mr. Schröder might well have been, given the appearance of possible impropriety — the pipeline he was now being asked to head had been agreed to in the final weeks of his chancellorship, with his strong support.

He took the job anyway.

Seventeen years later, the former chancellor, who recounted the events himself in a pair of rare interviews, remains as defiant as ever.

“I don’t do mea culpa,” Mr. Schröder said, sitting in his sprawling light- and art-filled office in the center of his home city, Hanover, in northwestern Germany. “It’s not my thing.”

With Mr. Putin now waging a brutal war in Ukraine, all of Germany is reconsidering the ties with Russia that — despite years of warnings from the United States and Eastern European allies — have left Germany deeply reliant on Russian gas, giving Mr. Putin coercive leverage over Europe while filling the Kremlin’s war chest.

That dependency grew out of a German belief — embraced by a long succession of chancellors, industry leaders, journalists and the public — that a Russia bound in trade would have too much to risk in conflict with Europe, making Germany more secure while also profiting its economy.

Mr. Schröder was far from alone in that conviction. But today he has become the most prominent face of that long era of miscalculation, not only because he expresses no regret, but because he has also profited handsomely from it, earning millions while promoting Russian energy interests.

His close ties to Mr. Putin have made him a pariah in his own country, where many now criticize him for using his clout and connections over the past two decades to enrich himself at the expense of Germany.

“He took advantage of the reputation and influence of the chancellor’s office and offered himself up as an agent for Russian interests to get rich,” said Norbert Röttgen, a conservative lawmaker, former minister and longtime Russia hawk.

In the interviews, Mr. Schröder, now 78, spoke with undiminished swagger, cracking jokes but arguing in essence that, well, if he got rich, then so did his country. When it came to Russian gas, everyone was on board, he pointed out, mocking his detractors over copious amounts of white wine.

“They all went along with it for the last 30 years,” he said. “But suddenly everyone knows better.”

Mr. Schröder scoffed at the notion of now distancing himself personally from Mr. Putin, 69, whom he considers a friend and sees regularly, most recently last month in an informal effort to help end the Ukraine war.

Mr. Schröder refuses to resign from his board seats on Russian energy companies, despite calls to do so from across the political spectrum, not least from Chancellor Olaf Scholz, a fellow Social Democrat, who worked closely with Mr. Schröder when he was chancellor.

Distancing himself now, Mr. Schröder said, would lose him the trust of the one man who can end the war: Mr. Putin. Even so, after all of his years of close relations with Mr. Putin, he walked away with nothing during his one brief interlude trying to mediate in the Ukraine conflict.

It is hard by now — with Mr. Putin unrelenting more than two months into the Ukraine war — to avoid the impression that Mr. Schröder is useful to the Russian leader as a cat’s paw to further his own interest in hooking Germany on cheap Russian gas.

Germany’s reliance on Russian gas surged to 55 percent before Russia’s attack on Ukraine began in February, from 39 percent in 2011, amounting to 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day to Russia.

It has helped make Mr. Putin perhaps one of the world’s richest men, has buoyed his otherwise feeble economy, and has enabled and emboldened him to pursue his aggression in Ukraine.

Even as Mr. Putin was massing troops on the Ukraine border last fall, Mr. Schröder visited the Russian leader in Sochi, one of Mr. Putin’s favorite retreats, across from the Black Sea coast that Russian forces are now trying to rip from Ukraine.

A cellphone photograph that Mr. Schröder showed me from that visit shows the two men smiling at each other, Mr. Putin in red hockey gear and Mr. Schröder in a light blue shirt and blazer. Asked what they talked about, he told me, “Soccer.”

Mr. Schröder distanced himself from the war, though not from Mr. Putin. I asked about the by-now notorious atrocities in Bucha, a Kyiv suburb. “That has to be investigated,” Mr. Schröder said, but added that he did not think those orders would have come from Mr. Putin, but from a lower authority.

“I think this war was a mistake, and I’ve always said so,” Mr. Schröder said. “What we have to do now is to create peace as quickly as possible.”

“I have always served German interests,” he added. “I do what I can do. At least one side trusts me.”

That side is not the German side.

Since Russia’s attack on Ukraine began, the entire staff of Mr. Schröder’s parliamentary office resigned in protest, including his chief of staff and speechwriter of 20 years, who had been with him since his days as chancellor.

He relinquished his honorary citizenship in Hanover before his home city could strip it from him — something it last did, posthumously, to Adolf Hitler. When even the soccer club Borussia Dortmund, which Mr. Schröder has supported since he was 6, demanded a strong statement on Mr. Putin from him, Mr. Schröder canceled his membership.

Calls for his expulsion are growing louder among Social Democrats, too.

But Mr. Schröder is undaunted. He remains chairman of the shareholder committee of Nord Stream, reportedly earning about $270,000 a year, and served as head of the supervisory board of Nord Stream 2, which built a second pipeline connecting Russia to Germany under the Baltic Sea, until it was shuttered before the war.

Three weeks before Russia launched its attack on Ukraine, Gazprom — the Soviet energy ministry turned Russian state-controlled gas company, which owns 51 percent of Nord Stream and all of Nord Stream 2 — announced that Mr. Schröder would join its board, too. (Mr. Schröder would not say whether he would accept the nomination.)

Since 2017, he has also presided over the board of the Russian oil company Rosneft, earning another $600,000 a year, according to public records, on top of his monthly $9,000 government stipend as former chancellor.

Mr. Schröder’s entanglement with the Russian president and Kremlin-controlled energy companies overshadows all he achieved in seven years as chancellor, from 1998 to 2005, a pivotal period of leadership when he was lauded for refusing to join the United States in the Iraq war; giving immigrants a regular path to citizenship; and putting in place far-reaching labor market overhauls that would pave the way for a decade of growth under his successor, Angela Merkel.

That legacy has been permanently tainted.

But even his fiercest critics acknowledge that Mr. Schröder’s close and lucrative dealings with Russia are also emblematic of his country’s decades-old approach of engagement with Russia. Lobbied aggressively by Germany’s export industry and cheered on by labor unions, successive chancellors, including Ms. Merkel, collectively engineered Germany’s dependency on Russian energy.

“Schröder is the tip of the iceberg,” said Wolfgang Ischinger, a former ambassador to the United States and veteran diplomat. “But there is a whole iceberg below him.”

The Long Shadow of Ostpolitik

Mr. Schröder was born in 1944, a year before World War II ended, and never met his father, who fought for the Nazis and was killed on the eastern front when the future chancellor was only 6 months old. The horrors that the Nazis inflicted on the Soviet Union, where some 27 million people died, weighed heavily on his youth, he said.

Mr. Schröder joined the Social Democrats when he was 19 and was studying law during the 1968 student rebellion that challenged the silence of their parents’ generation over Germany’s Nazi past.

A year later, when Mr. Schröder was 25, Willy Brandt became postwar Germany’s first Social Democratic chancellor, ushering in a new policy of engagement with the Soviet Union that became known as Ostpolitik.

The guiding rationale of Ostpolitik was “Wandel durch Handel,” or “change through trade,” and would become a defining pillar of successive Social Democratic-led administrations, including Mr. Schröder’s two decades later.

To this day, a statue of Brandt is prominently displayed in one corner of Mr. Schröder’s office. Mr. Schröder’s two children were both adopted from Russia.

“All of these things influenced my relationship with Russia very early on, and as chancellor, I actually tried to continue it that way,” he said.

When it came to pipelines, Mr. Schröder was not the first. They were being built between Germany and Russia even during the Cold War. Under Brandt, Germany signed a major pipeline project with Moscow, in 1970.

His successor, Helmut Schmidt, chancellor for the rest of the 1970s and the early 1980s, oversaw an expansion of the pipelines, including another big project known as the West Siberia Pipeline.

While that pipeline was uncontroversial in Germany, it was not without critics abroad — namely, the United States. The Soviets had already invaded Afghanistan and would soon push the Polish government to quash anti-Communist protests and impose martial law.

“Basically, since the 1960s, cooperation with the Soviet Union and later with Russia has been a constant,” Mr. Schröder said.

“They got the money and they delivered the gas,” Mr. Schröder said of the Russians. “Even in the toughest times of the Cold War, there were never any problems.”

After the fall of the Berlin Wall in 1989 and the collapse of the Soviet Union, cheap Russian energy was seen more than ever as an earned peace dividend.

It was also Germany’s geostrategic North Star. For a country that had abandoned a military dimension to its foreign policy after World War II, economic interests were its security interests.

Germany is energy-poor, and as its coal resources diminished in the late 1990s, it needed affordable fuel to power its export-oriented economy, one of the world’s top five. Once the Russian pipelines were established, they fed German industry with a steady supply of gas through long-term contracts that led Germany to stop looking for other providers.

“This story, among other things — the early gas pipeline business with the Soviet Union, the attempt to find a compromise with the Soviet Union — was the basis for the Russians being able to say, ‘OK, with this Germany we can risk reunification,’” Mr. Schröder said.

During his own time in office, from 1998 to 2005, Mr. Schröder shepherded through Germany’s next pipeline project, Nord Stream 1.

But his pipeline differed from his predecessors’ in important ways. It bypassed Ukraine and Poland, for the first time connecting Russia and Germany directly under the Baltic Sea.

And the Russian president he was dealing with was Vladimir V. Putin.

The Chancellor

During one of Mr. Schröder’s first visits with Mr. Putin in Moscow, the Russian president invited the chancellor to the sauna in his private residence outside Moscow and offered him a beer.

Mr. Schröder said that when the sauna suddenly caught fire, Mr. Putin tried to hurry him out, but he insisted on finishing his beer first.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The two leaders hit it off, and not just because of their legendary macho bravado. Mr. Putin, a former K.G.B. agent who had been based in Dresden, spoke fluent German and grew up poor, like Mr. Schröder, whose mother was a cleaner who brought up five children on her own.

“That created a certain closeness,” Mr. Schröder said. “There was a feeling that you can rely on one another.”

“The image that people have of Putin is only half the truth,” he said.

In 2001, Mr. Putin addressed German lawmakers, the first Russian president to do so. Speaking in German, he described Russia as “a friendly European nation” whose goal was “stable peace on the continent” and got a standing ovation. Among those applauding that day was Ms. Merkel, Mr. Schröder’s successor.

Mr. Schröder recalled the mood in those early years of the 21st century. “It felt like a new era: the European House from Vladivostok to Lisbon,” he said.

Nord Stream 1 was a corporate project, initiated by Gazprom and a Finnish energy company before Mr. Schröder and Mr. Putin took office, and eventually comprised German, French and Dutch companies.

The idea was to secure German and European gas supply at a time when quarrels between Russia and Ukraine over transit fees and Kyiv’s siphoning off of gas raised concerns about supply disruptions.

“Industry eventually came and said we need more, possibly a lot more, gas,” Mr. Schröder recalled. “We don’t just need the pipeline because we need more gas. We also need the pipeline because of the difficulties with the pipeline in Ukraine.”

“Why should we have objected as a government?” he added. “It never occurred to anyone that this could become a problem. It was just a way of procuring gas for Germans, for Germany’s heavy industry, and also for the chemical industry, with fewer problems and disruptions.”

Mr. Schröder and Mr. Putin backed the project early on and set up working groups to discuss industry and security.

One was the strategic working group that was presided by Klaus Mangold, a former senior executive of Daimler and then the head of the Ost-Ausschuss, a pro-Russia lobby group. Representatives of industry and key ministries from both countries met several times a year in Germany and Russia. Mr. Schröder and Mr. Putin periodically joined.

On Sept. 8, 2005, 10 days before the election in which Mr. Schröder’s Social Democrats lost to Ms. Merkel’s conservatives, the Nord Stream 1 contract was signed by representatives of Gazprom, E.On and BASF.

It was celebrated by industry and politicians across the spectrum. Mr. Putin had come for the occasion and attended the ceremony with Mr. Schröder.

“Independently of whether he will retain his position or not,” Mr. Putin said at a joint news conference after the signing, “we will continue to have very good relations with the chancellor.”

The Lobbyist

In November 2005, two months after Mr. Schröder lost the election, a Gazprom executive asked to meet. At the airport hotel in Hanover, the executive offered him the position of chairman of the newly established company in charge of building Nord Stream 1.

“It felt a little early,” Mr. Schröder recalled, as he recounted the meeting.

He was tempted. On his 60th birthday, a year earlier, his biographer, Reinhard Urschel, had asked him what he wanted to do after leaving office. “Make money,” Mr. Schröder had replied.

But it was more than that, Mr. Schröder said. “I had been chancellor. I couldn’t go back to being a lawyer dealing with rental contracts. I needed a project,” he said. “Something I knew how to do and where I could serve German interests.”

When Mr. Putin called Mr. Schröder on his cellphone the night of Dec. 9, 2005, he accepted the offer.

Many in Germany were appalled. No chancellor before him had taken a job in a company controlled by a foreign country, let alone one that had benefited from their support in office.

But the pipeline project itself remained uncontroversial.

“The next government continued with it seamlessly,” Mr. Schröder recalled. “Nobody in the first Merkel government said a word against it. No one!”

Mr. Ischinger, who was Mr. Schröder’s ambassador to the United States and later ran the Munich Security Conference, concurred.

“You can’t blame Schröder for Nord Stream 1,” Mr. Ischinger said. “Most German politicians, whether in government or in opposition, did not critically question this. No one asked whether we were laying the foundation for getting ourselves into an unhealthy dependence.”

Ms. Merkel, through a spokesperson, declined to comment for this article.

Nord Stream 1 took six years to plan and build. In 2011, Mr. Schröder attended both opening ceremonies — one on the Russian end, in Vyborg, along with Mr. Putin, Russia’s prime minister at the time, and the other on the German end, in Lubmin, on the Baltic Sea, along with Ms. Merkel and Mr. Putin’s trusted ally, Dmitri A. Medvedev, Russia’s president at the time.

“This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly more secure,” Mr. Schröder said then.

Once Nord Stream 1 was operational, Mr. Schröder set about lobbying for a second pipeline: Nord Stream 2. That was when “the real controversy” started, Mr. Ischinger said.

Earlier in 2011, Ms. Merkel had stunned the world, including her own country, by announcing that Germany would be phasing out nuclear power after the disaster at the Japanese nuclear plant in Fukushima. Under pressure from German industry to identify alternative sources of energy, she was open to Nord Stream 2.

“They said we need a transitional technology — we won’t be able to do it with renewables alone, at least not at a price that doesn’t get us into financial difficulties,” Mr. Schröder said. “The transition technology was gas.”

But Mr. Putin’s invasion of Ukraine in February 2014, and then his annexation of Crimea the following month, raised questions about the viability of Nord Stream 2, as the West put the first sanctions against Russia into place.

As opposition to Nord Stream 2 intensified, so did Mr. Schröder’s lobbying.

His main allies on Nord Stream 2 in the Merkel government, said Christoph Heusgen, Ms. Merkel’s chief foreign policy adviser until 2017, were the economics minister and vice chancellor, Sigmar Gabriel, and the foreign minister, Frank-Walter Steinmeier, both Social Democrats like the former chancellor and both from his home state, Lower Saxony.

Mr. Steinmeier, now Germany’s federal president, had worked for Mr. Schröder when he was governor of Lower Saxony in the 1990s and later moved with him to the chancellery. Mr. Gabriel was Mr. Schröder’s successor as governor in Lower Saxony.

The revolving door of contacts worried some lawmakers enough to ask the government to disclose a list of meetings between politicians and representatives of Nord Stream 2.

According to the resulting report, from January 2015 to October 2017, there were 62 such meetings, including 20 with Mr. Gabriel and 10 with Mr. Steinmeier or his ambassadors in Brussels and Moscow.

Matthias Warnig, the chief executive of Nord Stream 2, who took part in 19 of the meetings in the report, has acknowledged having been a former spy of the Stasi, the former secret police of Communist East Germany. Stasi records show that, in February 1988, both he and Mr. Putin, when he was stationed in Dresden as a K.G.B. officer, were awarded medals for their service. But Mr. Warnig has denied reports that he had recruited spies for Mr. Putin in their old days.

In February 2015, Mr. Schröder took Mr. Warnig to see Mr. Gabriel to discuss cooperation with Russia, according to the list of meetings provided in the report. He also accompanied Nord Stream 2 executives to see Mr. Steinmeier’s ambassadors to Moscow and Brussels at the time.

Mr. Steinmeier declined to be interviewed for this article. Mr. Gabriel texted to say he only met “representatives of Russia and Gazprom between 2014 and 2016” to “avert a looming supply stop of Russia to Ukraine.”

He added: “Should you put my visits and meetings in Russia in a different context, I want to inform you now that I will initiate legal steps.”

One big event included a 70th birthday party for Mr. Schröder hosted by Nord Stream at the majestic Yusupov Palace in St. Petersburg, Russia. Mr. Putin attended, as did Gazprom’s chief executive, Alexey B. Miller, and Mr. Warnig.

Nord Stream 2 was approved in June 2015, the same year that Gazprom was also allowed under the Merkel government to buy Germany’s biggest strategic gas-storage facility, where it has kept levels of gas conspicuously low for the past year in what may have been preparation for providing leverage for Mr. Putin in his war.

But Mr. Schröder said he was unbothered by the growing dependency, or by American and Eastern European warnings about Mr. Putin weaponizing energy supplies.

The Russians, he argued, had always been reliable when it came to delivering oil and gas.

“Why should we have been distrustful? It always worked,” Mr. Schröder said. “For us, dependency meant double dependency. The so-called energy weapon is ambiguous. They need oil and gas to pay for their budget. And we need oil and gas to heat and to keep the economy going.”

The reasoning explains why Mr. Schröder says he promoted the deal last year — even in the middle of Russia’s troop buildup — for the Russian oil company Rosneft to buy up the majority share of the critical oil refinery in Schwedt, in northeastern Germany.

Although the strategic refinery went to a Russian company, Mr. Schröder argued that the deal was ultimately in Germany’s interest.

“We made sure that Shell couldn’t sell to some unknown private equity,” he said. “They would have sold it off immediately.”

“If the oil doesn’t flow anymore, Schwedt is finished,” he said, ‘‘with all the consequences that this has for northeast Germany, including Berlin.”

The Mediator

In early March, just over a week into the war, Mr. Schröder said he was contacted via a Swiss media company, Ringier, by Ukrainian officials asking if he might be available to mediate between Moscow and Kyiv.

Mr. Schröder said he sought reassurance from the Ukrainian officials that the government of President Volodymyr Zelensky of Ukraine supported the initiative.

The answer from Kyiv was swift but cautious. An opposition lawmaker, Rustem Umerov, was sent to see Mr. Schröder in Istanbul to lay out the Ukrainian demands. The two men met for two hours on March 7.

Afterward, in the taxi to the airport, Mr. Schröder called a trusted contact at the Russian Embassy in Berlin to ask if Mr. Putin would see him. Ten minutes later, he had the green light, and on March 9, a Russian jet was sent to collect him in Istanbul.

In Moscow, Mr. Schröder was treated like a head of state: The coronavirus quarantine requirement was waived in return for a Russian P.C.R. test, and he got to sit at Mr. Putin’s now famous 20-foot-long table. After meeting with Mr. Putin, a day later he also met with the president’s main negotiator, Vladimir Medinsky, and Roman Abramovich, an oligarch who has served as an emissary between the Kremlin and Mr. Zelensky.

“What I can tell you is that Putin is interested in ending the war,” Mr. Schröder said. “But that’s not so easy. There are a few points that need to be clarified.”

He reported back to Mr. Umerov in Istanbul on March 13. Since then, there has been no further contact. Andriy Melnyk, Ukraine’s ambassador to Berlin, declared the initiative to have “failed.”

Mr. Schröder said he was ready to meet either side again.

Even now, two months into the war, Mr. Schröder believes that whatever happens, Russian gas and oil will keep flowing. The government should not impose an energy embargo, he said.

“My advice is to think about what an export-dependent economy can still cope with and what it can’t cope with anymore,” he said.

What if Russia turns off the tap?

“It won’t happen,” Mr. Schröder said. But if it did, “then I would resign.”

The Pariah

With the criticism of him mounting this year, it has gotten lonely for Mr. Schröder at home. He recently took up playing the piano. Outside his house, a police car is keeping watch day and night. Many of his old Social Democratic party friends have disavowed him.

But if there is one place where Mr. Schröder still seems to be appreciated, it is Russia.

Mr. Putin spoke fondly of Mr. Schröder in February during a joint news conference with Mr. Scholz, the current German chancellor, who visited the Kremlin in a last-ditch effort to avert war.

“Mr. Schröder is an honest man whom we respect and whose goal is first and foremost to promote the interests of his own country, the Federal Republic of Germany,” the Russian leader said.

“Let German citizens open their purses, have a look inside and ask themselves whether they are ready to pay three to five times more for electricity, for gas and for heating,” Mr. Putin added. “If they are not, they should thank Mr. Schröder because this is his achievement, a result of his work.”

On Russian state television, Mr. Schröder is frequently cited as a Western voice of reason, proof of the Kremlin’s contention that Europe’s current leaders have sold their countries’ interests out to a “Russophobic” United States.

In January, Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly news program on Russian state television, “Vesti Nedeli,” lauded Mr. Schröder as the last German chancellor before Europe “lost its own voice” in foreign affairs.

“It was all downhill from there,” Mr. Kiselyov intoned.

But to Mr. Putin’s critics, Mr. Schröder is the epitome of a craven class of Western politicians who enable Mr. Putin by financing and legitimizing the Kremlin.

After Mr. Putin’s main domestic rival, Aleksei A. Navalny, was poisoned in 2020 in what the German government, among others, said appeared to be a state-sponsored assassination attempt, Mr. Schröder publicly played down the matter in the German news media.

Asked about it in the interviews, he noted that Mr. Navalny had been convicted in Russia. Last month, Mr. Navalny was sentenced to nine years in a penal colony after being found guilty by a Russian court of large-scale fraud and contempt. I pointed out that he had been poisoned. “Yes, but by whom?” Mr. Schröder replied.

After he came out of a coma after being poisoned, Mr. Navalny told Bild, a German tabloid, that Mr. Schröder was “Putin’s errand boy who protects murderers.”

Still, Mr. Schröder holds to his unwavering belief that peace and prosperity in Germany and Europe will always depend on dialogue with Russia.

“You can’t isolate a country like Russia in the long run, neither politically nor economically,” he said. “German industry needs the raw materials that Russia has. It’s not just oil and gas, it’s also rare earths. And these are raw materials that cannot simply be substituted.”

“When this war is over,” Mr. Schröder said, “we will have to go back to dealing with Russia. We always do.”

Reporting was contributed by Patricia Cohen from London; Melissa Eddy, Erika Solomon and Christopher F. Schuetze from Berlin; and Anton Troianovski from Istanbul.

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L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
France24 - Monde

Législatives en Slovénie : le libéral Robert Golob fait chuter le conservateur Janez Jansa

Publié le : 25/04/2022 - 01:18

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À l'issue des élections législatives de dimanche en Slovénie, le Mouvement de la liberté du libéral Robert Golob a recueilli 34,5 % des voix, contre 23,6 % pour le Parti démocratique du dirigeant conservateur Janez Jansa. Ce dernier, admirateur de Donald Trump et allié de Viktor Orban, tombe après un mandat entaché d'atteintes à la démocratie selon ses détracteurs.

Le libéral Robert Golob, homme d'affaires récemment converti à la politique, est arrivé en tête des législatives slovènes dimanche 24 avril, loin devant le Premier ministre sortant Janez Jansa.

"Maintenant nous pouvons dire que notre objectif a été atteint : cette victoire va nous permettre de rendre la liberté à notre pays", a lancé Robert Golob, 55 ans, depuis son domicile où il est isolé pour cause de Covid-19. Dans son QG de la capitale Ljubljana, le discours a été accueilli par des applaudissements et cris de joie.

Le Mouvement de la liberté (GS) a recueilli 34,5 % des voix, contre 23,6 % pour le Parti démocratique slovène (SDS) du conservateur Janez Jansa, après décompte de 99 % des suffrages.

Omniprésent sur la scène politique depuis trois décennies, le dirigeant de 63 ans a reconnu sa défaite et s'est dit "prêt à collaborer pour le bien commun". Mais amer, il a averti son adversaire : "il est facile de se payer des affiches, d'avoir le soutien des médias et de la prétendue société civile mais rien de tout cela ne vous aidera dans la dure tâche qui vous attend".

Forte participation

Les Slovènes se sont pressés aux urnes tout au long de la journée pour choisir leurs députés, lors de ce scrutin à un tour, sur fond de fronde contre l'action du gouvernement, contestée depuis des mois dans la rue.

"Ce sont les élections les plus importantes depuis l'indépendance" en 1991 de cette nation de 2 millions d'habitants issue de l'ex-Yougoslavie et entrée dans l'Union européenne en 2004, avait assuré Jansa Jenull, un des chefs de file du mouvement de protestation.

La population a été au rendez-vous : le taux de participation a frôlé les 70 %, au plus haut depuis 2000 et largement au-dessus de celui de 2018 (52 %), selon la Commission électorale.

Le gouvernement "s'est livré à des atteintes répétées à l'État de droit et aux institutions démocratiques", relève l'influente ONG américaine Freedom House dans son rapport annuel publié cette semaine, citant "les attaques" contre la justice et les médias.

Admirateur assumé de l'ancien président américain Donald Trump et allié du dirigeant ultra-conservateur hongrois Viktor Orban, Janez Jansa a privé pendant des mois de fonds publics l'agence de presse nationale STA, jugée trop critique.

Face aux avertissements de la Commission européenne, il a étrillé des "bureaucrates surpayés", multipliant les passes d'armes avec Bruxelles et faisant de la Slovénie jadis "modèle un trublion", selon l'analyste Valdo Miheljak.

Un vote contre "l'orbanisation"

"C'était un vote contre Jansa. Contre la Slovénie empruntant le chemin de la Hongrie, contre la mise en place d'une démocratie illibérale, contre un gouvernement prenant le contrôle de la télévision publique et de l'appareil judiciaire", a réagi l'expert politique Miha Kovac, interrogé par l'AFP. "Pour la première fois en 20 ans, la société civile et les jeunes électeurs se sont mobilisés", a-t-il ajouté, esquissant "une tendance nouvelle" avec laquelle il faudra compter.

Après ces deux années chaotiques, Richard Golob, ex-patron d'une grande compagnie d'électricité spécialisée dans l'énergie solaire, a promis de renouer avec "la normalité".

Mais, prévient Miha Kovac, le défi est immense pour ce parti "qui n'existait pas il y a trois mois et a maintenant plus de 40 députés", sur les 90 sièges du Parlement. "Il n'a pas d'infrastructure, pas de savoir-faire, pas de connaisseurs des arcanes parlementaires", avertit-il.

Il aura donc intérêt à s'appuyer sur l'expérience des sociaux-démocrates (6,8 % des voix), leur potentiel futur partenaire de coalition, alors que les discussions doivent démarrer dès lundi.

Avec AFP

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Janez Jansa, le "Maréchal Twitto" slovène qui prend la présidence de l'Union européenne

L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

Avec la Slovénie, une présidence européenne populiste ? (partie 2)

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Avec la Slovénie, une présidence européenne populiste ? (partie 1)

France24 - Monde

Le Nicaragua se retire de l'OEA et expulse l'organisation de Managua

Publié le : 25/04/2022 - 03:10

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Le Nicaragua a annoncé dimanche quitter immédiatement l'Organisation des États américains (OEA), basée à Washington, et fermer les bureaux de cet organisme dans sa capitale, Managua. L'OEA n'avait pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat.

Le gouvernement du Nicaragua a annoncé dimanche 24 avril qu'il se retirait immédiatement de l'Organisation des États américains (OEA), qu'il a qualifiée de "diabolique instrument du mal", et que les bureaux de cet organisme à Managua avaient été fermés.

Le gouvernement de Daniel Ortega avait déjà annoncé en novembre 2021 le retrait du Nicaragua de l'OEA, qui selon le protocole de l'organisation devait en principe se produire dans un délai de deux ans afin de laisser le temps au pays de préparer sa sortie.

Mais Managua a décidé d'accélérer son départ et de retirer sans délai ses représentants auprès de cet organisme basé à Washington, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Denis Moncada.

"À partir de cette date", le Nicaragua cesse de faire partie "de tous les mécanismes trompeurs de ce monstre", a affirmé Denis Moncada dans une lettre. "Nous ne serons présents dans aucune des instances de ce diabolique instrument du mal appelé OEA", a-t-il poursuivi. "Cet infâme organisme n'aura donc pas non plus de bureaux dans notre pays. Son siège local a été fermé", a ajouté le ministre.

"Dictature"

L'OEA regroupe la majorité des pays du continent américain. Elle a pour objectifs affichés d'œuvrer en faveur de la sécurité du continent, d'y défendre la démocratie et les droits humains, d'y lutter contre la corruption et les trafics et d'y favoriser les échanges.

L'OEA, comme la majeure partie de la communauté internationale, n'a pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat, après l'incarcération de tous ses concurrents à la présidentielle. Et fin mars, l'ambassadeur du Nicaragua auprès de l'OEA, Arturo McFields, avait été limogé après avoir surpris en qualifiant le gouvernement Ortega de "dictature".

En 2018, le pays a été secoué par une contestation exigeant la démission d'Ortega, ex-guérillero sandiniste de 76 ans. La répression a fait plus de 300 morts et des centaines d'opposants ont été emprisonnés, selon les organisations de défense des droits humains.

Avec AFP

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Au Nicaragua, l’investiture de Daniel Ortega divise l’Amérique latine

Nicaragua : Hugo Torres, héros sandiniste devenu opposant à Daniel Ortega, est mort en détention

Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison

France24 - Monde

Présidentielle 2022 : une abstention à 28 %, en hausse par rapport à 2017

Publié le : 24/04/2022 - 07:32Modifié le : 24/04/2022 - 17:41

Cyrielle CABOT Aude MAZOUE Suivre

Marine Le Pen ou Emmanuel Macron ? Près de 49 millions de Français étaient appelés aux urnes dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle et ont finalement réélu le chef de l'État. Le taux d'abstention s'est élevé à 28,01 %,  contre 25,44 % en 2017.

• Les électeurs français se sont rendus aux urnes dimanche 24 avril pour le second tour de l'élection présidentielle, une revanche du duel de 2017 opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen.

• Emmanuel Macron a été réélu en recueillant 58,55 % des suffrages exprimés, contre 41,45 % pour la candidate du Rassemblement national, selon les résultats définitifs publiés lundi par le ministère de l'Intérieur, à l'issue du dépouillement. En 2017, Emmanuel Macron s'était imposé en obtenant 66,1 % des voix, contre 33,9 % à Marine Le Pen.

• Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont tous les deux voté dans le Pas-de-Calais en fin de matinée. Ils ont ensuite tenu leurs soirées électorales à Paris. 

• L'abstention, qui concentre toutes les attentions, s'élève à 28,01 %, soit 2,5 points de plus qu'en 2017 (25,44 %). Le niveau d'abstention est également en hausse de 1,7 point par rapport au premier tour (26,31 %).

Revivez la journée de dimanche sur notre liveblog ci-dessous, ou bien retrouvez le liveblog de la soirée électorale en cliquant ici.

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Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

France24 - Monde

Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

Publié le : 19/04/2022 - 18:33

Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

 

  • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

 

  • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

 

  • Main-basse russe sur le Donbass 

En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

 

  • Une guerre interminable  

À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

 

  • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

 

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De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes

Publié le : 20/04/2022 - 18:15

Sébastian SEIBT Suivre

Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.

“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.

Des hépatites aiguës très rares chez les enfants

Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.

Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.

Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.

Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).

Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24. 

Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade. 

La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local. 

Un lien avec le Covid-19 peu probable

Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24. 

Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving. 

Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.

Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke. 

La piste de l’adénovirus AD-41

Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.

La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.

Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.

Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.

Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.

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Avec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé

ActuElles

Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme

France24 - World

Japan's Hataoka wins LA Open for sixth LPGA title

Issued on: 25/04/2022 - 04:30Modified: 25/04/2022 - 04:29

Los Angeles (AFP) – Nasa Hataoka fired an eagle and four birdies in a four-under par 67 on Sunday to notch her sixth career LPGA title at the LA Open.

Japan's Hataoka, who led by four entering the final round, finished with a 15-under total of 269.

That was one shot off the tournament record set by Canadian Brooke Henderson last year and gave her a five-stroke triumph over Australian Hannah Green, who carded a closing 68 for 274.

It was a particularly satisfying victory, coming a week after Hataoka missed the cut at the Lotte Championship in Hawaii.

The 23-year-old had four birdies and a bogey in the first seven holes at Wilshire Country Club.

She drilled a 35-foot eagle putt at the par-four 15th to lead by six shots so that a closing bogey was barely a blip.

Sweden's Madelene Sagstrom had five birdies without a bogey in a 66 that put her tied for third on 277 alongside 2019 LA champion Minjee Lee of Australia, who carded a 68, and South Korean star Park In-bee, who closed with a 70.

World number one Ko Jin-young, who was tied atop the leaderboard with Hataoka on Saturday before a late quadruple bogey, closed with a four-over par 75 that left her tied for 21st.

© 2022 AFP

France24 - World

Marseille edge Reims as Rennes regain third in Champions League race

Issued on: 25/04/2022 - 02:36Modified: 25/04/2022 - 02:34

Paris (AFP) – Gerson struck a late winner as Marseille beat Reims 1-0 away in Ligue 1 on Sunday, while Rennes shrugged off back-to-back losses to direct rivals for a Champions League spot by crushing Lorient to reclaim third place.

Brazil international Gerson came off the bench to grab the only goal seven minutes from time and keep Jorge Sampaoli's side six points clear of the chasing pack in second.

They remain well placed to take France's only other automatic qualifying berth for next season's Champions League, but still have to play Lyon, Rennes and Strasbourg in three of their four remaining games.

OM also travel to Feyenoord next week for the first leg of their Europa Conference League semi-final.

"It was a tough match against an opponent who defended very well, but I think it was a deserved win," said Sampaoli.

"It's good to keep the gap with those chasing us because we have a difficult fixture list and those behind us also won so that put pressure on us to do the same."

Rennes recovered from defeats by Monaco and Strasbourg over to demolish Lorient 5-0 at Roazhon Park.

Martin Terrier scored his 21st goal of the season shortly after Benjamin Bourigeaud had given Rennes the lead at Roazhon Park. Terrier is now just one behind the league's top scorer Kylian Mbappe.

Captain Hamari Traore headed in a third at the start of the second half, with Flavien Tait and Gaetan Laborde also on target after Rennes defender Nayif Aguerd was sent off.

"Scoring twice in the first 20 minutes gave us confidence," said Rennes coach Bruno Genesio.

"We again showed that after two negative results that we were capable of reacting. It's a form of character that is starting to emerge from this team."

Rennes moved back above Monaco on goal difference, but Strasbourg missed the chance to stay level with them after losing 1-0 at Lille -- their first defeat in 12 matches -- as Zeki Celik struck three minutes from time.

Nice remained in the race for the top three thanks to a 94th-minute goal from Khephren Thuram in a 1-0 win over Troyes.

Nantes, who face Nice in next month's French Cup final, came from two goals down to defeat Bordeaux 5-3 and plunge the six-time French champions further into relegation trouble.

Metz appear doomed to drop into the second tier and finished their 1-0 loss at home to Brest with nine men. They are now winless in 13 matches.

Clermont rallied with two late goals to draw 2-2 with Angers and move two points clear of Saint-Etienne in the relegation play-off position.

On Saturday, Paris Saint-Germain secured a record-equalling 10th Ligue 1 title, moving level with Saint-Etienne, despite being held to a 1-1 home draw by 10-man Lens.

© 2022 AFP

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros

Dans le Var, un policier condamné pour des violences commises hors-service

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France's Emmanuel Macron addresses supporters after election victory

Issued on: 24/04/2022 - 23:39Modified: 24/04/2022 - 23:41

FRANCE 24 Follow

Emmanuel Macron was elected to a second term as French president on Sunday evening with 58.8% of the vote, according to an estimate from the Ipsos polling institute. "Our country is imbued with so much doubt," Macron said in his victory speech at the foot of the Eiffel Tower. "But no one will be left by the wayside," he vowed.

France24 - World

Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

Issued on: 24/04/2022 - 20:00

Aude MAZOUE

Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But the road to his second term, five years pockmarked with unprecedented crises, was no smooth ride. Re-elected on Sunday night after facing down Marine Le Pen once again, Macron, divisive as ever, has fresh challenges ahead.

Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.

Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.

Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.

Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.

As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.

Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.

And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.

Ambition on the rise

Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).

In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.

After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.

But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.

"He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.

Political betrayal

As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.

But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.

But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.

Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.

Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.

Five turbulent years

Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.

Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)

But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.

But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.

It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.

As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.

After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needed, rolling back years of recriminations, heightened that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten the re-elected Macron? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.

French presidential election © France 24

This article has been adapted from the original in French.

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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

Valeurs Actuelles

Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire

Même la Marseillaise ne prend pas. Au champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, la timide ferveur de la soirée électorale contraste avec le résultat final. Emmanuel Macron vient pourtant de triompher. L’habitude peut-être. Il est 21h45, le Président termine tout juste son discours de remerciements, la place se vide déjà. Comme ces supporters de foot qui quittent le stade avant les arrêts de jeu pour éviter les bains de foule des transports en commun. Bref, une victoire bien terne. Rembobinons.

18h, Paris, à proximité de la tour Eiffel. Le résultat du second tour de la présidentielle sera officiel dans deux heures, mais un parfum de victoire d’Emmanuel Macron se dégage du champ-de-Mars. A cette heure-ci, on ne connaît que le taux de participation. A 17h, il est historiquement bas : 63,27% des Français se sont déplacés aux urnes. Soit un score deux points inférieur à celui de 2017. Les prévisions donnent une abstention qui atteindrait les 28% à 20 heures. Soit le taux de non-participation à la présidentielle le plus élevé depuis… l’année 1969, et l’élection de Gorges Pompidou. Autre temps, autres mœurs. En cas de triomphe d’Emmanuel Macron, il y aura peu de motifs de satisfactions chez LREM, devant ce qui s’apparentera à une victoire à la Pyrrhus…

18h30. L’atmosphère se radoucit. Dans les allées du Champ-de-Mars, certains se laissent aller : une poignée de techniciens, visiblement pas superstitieux pour un sou, entonnent des sonores « On a gagné, on a gagné ! » à tue-tête. Une abstention au plus haut, un barrage républicain qui s’effrite malgré une diabolisation médiatique à l’unisson de l’adversaire, un débat marqué par une arrogance non dissimulée…Tous les éléments sont réunis pour que la macronie ait le triomphe modeste. Et pourtant.

Ce vote m’oblige pour les années à venir.

Aux alentours de 19h, les premiers cadres de LREM font leur arrivée sur le lieu du raout. Le sourire radieux irradie le visage de Prisca Thévenot, la porte-parole du parti, trahit sa connaissance de l’issue du scrutin. Solaire, elle peine à cacher son autosatisfaction à l’heure de répondre aux questions de Valeurs actuelles. Quitte à un tantinet s’arranger avec une vérité trop dure à assumer : « Les Français se sont saisis de cette élection malgré l’abstention. Ils se sont plus que jamais mobilisés, surtout pour notre projet et notre vision humaniste. Même les touristes sont contents de venir sue le champ-de-Mars pour vivre ça. » Une abstention aussi haute n’est-elle pas synonyme d’échec d’Emmanuel Macron, lui qui avait de la lutte contre les extrêmes l’un des mantras de son quinquennat ? Prisca Thévenot ne l’entend pas de cette oreille, et préfère botter en touche. « Il faut entendre tous les Français, il n’est pas question de laisser qui que ce soit sur le bord de la route. A nous d’avancer pour accompagner, communiquer et écouter. Je suis là pour être avec les militants qui n’ont pas démérité. Il y a eu une mobilisation démocratique pour notre pays et c’est déjà une victoire. Il ne faudra oublier personne afin de construire ensemble. » Les éléments de langage sont déjà légion. Le discours post-victoire semble déjà rôdé. Plus qu’à le dérouler tranquillement.

Dans le même temps, les premiers militants macronistes commencent à affluer sur un champ-de-Mars encore clairsemé. Frédéric, quadragénaire, vêtu d’un pull à l’effigie du drapeau européen, voit en Macron le défenseur de l’Union européenne, et en ce sens, de la paix : « Pour moi l’Europe, c’est la liberté, la paix, le progrès social, contrairement au nationalisme. Lors de cette campagne, on a vu un candidat qui souhaitait rassembler la nation, et une autre qui voulait diviser les Français. C’est le choix qui était offert aux électeurs aujourd’hui. » Beaucoup de badots, autoproclamés « curieux », se massent près de la scène pour écouter le discours du vraisemblable « prochain président ». « On est juste venus par curiosité. Après, ça reste Marine Le Pen en face, qui est un danger pour la démocratie », nous confie un groupe de quatre jeunes. A l’heure de définir le macronisme, nombre d’entre eux balbutient : « C’est avant tout le rempart contre l’extrême-droite ». Aucun mot pour définir la pensée d’Emmanuel Macron. Le macronisme, une coquille vide ? Les faits semblent attester cette assertion. La “team ambiance” des jeunes avec Macron, censée chauffer les troupes, tire à blanc : aucun des slogans scandés à l’envi par ceux-ci n’est repris par une foule atone. On se croirait à une kermesse ratée de collégiens.

Abstention record

19h20. L’annonce du résultat approche à grands pas. Les ténors de LREM commencent à se succéder dans une allée qui mène à la scène. Alors qu’elle est interrogée par Valeurs actuelles sur les conséquences démocratiques d’une abstention aussi élevée, la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno préfère manier la langue de bois. « Emmanuel Macron est conscient de ce problème d’intérêt. Je ne vois pas cette recrudescence de l’abstention comme un échec mais comme un signal. Il faut redynamiser notre démocratie. » Jean-Baptiste Djebarri, ministre des transports, abonde dans son sens : « C’est évidemment un sujet important, un sujet croissant dans notre pays qui dit beaucoup de choses de l’état de notre démocratie. Mais c’est aux différents hommes politiques d’être plus efficaces. »

Un constat partagé par Ambroise Méjean, le président des Jeunes Avec Macron : « Aucun des candidats n’a réussi à convaincre, que ce soit au premier au second tour. Quand je vois la réaction du fils d’Anne Hidalgo, Arthur Germain, qui assume ne pas voter au second tour. Je vois qu’on a raté quelque chose. » De là à enterrer le vieux mythe du front républicain ? « Je ne pense pas que ce soit la fin du front républicain », réfute Ambroise Méjean. Aujourd’hui, beaucoup d’électeurs ont voté pour Macron pour faire barrage à Madame Le Pen. Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême-droite n’arrive pas au pouvoir dans ce pays. Il faudra composer avec ces électeurs mécontents pendant cinq ans. Bien plus que ce qu’avait Jacques Chirac en 2002, après l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour. »

19h40. Les téléphones vibrent, s’agitent. Les premiers résultats commencent à tomber. Le suspense paraît faible. Dans tous les instituts de sondage, Emmanuel Macron est donné gagnant, entre 55% et 58% des voix. Laurence Saillet a pris connaissance de ces rumeurs, mais préfère rester prudente : « Il faut rester concentrés et espérer que tout se passe bien à 20 heures. J’ai toujours combattu l’extrême-droite. Le taux d’abstention très haut est inquiétant, d’autant plus que l’extrême-droite a récolté beaucoup de voix. Il est clair qu’il y a un affaiblissement du front républicain. Il faut expliquer aux jeunes que l’espoir naît dans les moments républicains. On n’est pas obligé d’aller dans les extrêmes pour trouver les réponses. Ce début de quinquennat doit être un rassemblement. Il faut parler aux gens qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron, et ceux qui n’ont pas voté tout court. Il faut parler aux écolos, aux jeunes, aux victimes de l’insécurité. » Une bonne synthèse du « en même temps », en somme.

20h. Emmanuel Macron est officiellement réélu président de la République. De suspense, il n’y en a jamais vraiment eu. Son avance est large, encore plus que prévue : il récolte près de 59% des suffrages, contre 41% à sa rivale Marine Le Pen. Une clameur parcourt les sympathisants du Champ-de-Mars. Qui s’essouffle au bout de trente secondes. Puis tombe au bout d’une minute. Tout le monde sait la victoire acquise depuis une bonne heure. Comment faire la fête alors que l’extrême-droite est à plus de 40% ? « Je pense que le Président a entendu les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen, vu qu’il a fait un score très élevé. Ce résultat lui garantit un mandat très solide pour les cinq années à venir », confie le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à Valeurs actuelles. « L’enjeu est d’entendre les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen comme ceux de Jean-Luc Mélenchon. Elles sont diverses comme sur le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique. Particulièrement sur ce sujet, on voit bien qu’il faut qu’on soit plus radicaux sur nos réponses. Ce mandat nous donne des responsabilités supplémentaires », conclut-il.

Une victoire bien terne

Il est 20h10, et les tractations vont déjà bon train. Elisabeth Borne, prochaine première ministre ? « Ce n’est pas le sujet, je ne répondrai pas à cette question », préfère balayer la principale intéressée à la question de Valeurs actuelles. Jean-Luc Mélenchon déclare, dans une allocution post-résultat, qu’« Emmanuel Macron est-il le président le plus mal élu » de la Ve République. Qu’en penser ?« Je n’ai pas envie de commenter ses propos. Il a beaucoup manqué de respect à une échéance majeure qui est l’élection présidentielle en voulant tout de suite passer aux élections législatives », balaie d’un revers de main la ministre du Travail. Un sondage du Figaro confirme les dires du leader Insoumis : seuls 28% des Français se sont intéressés à la campagne présidentielle. « Macron est rentré en campagne quand il a pu. Il y a une guerre en Ukraine je rappelle. Malgré tout, il était présent sur le terrain, on l’a bien vu pendant l’entre-deux tours. Effectivement cette élection s’est tenue dans un contexte inédit qui a joué », élude Elisabeth Borne.

21h40. Au son de l’hymne européen, Macron arrivé accompagné d’enfants, membres de l’équipe de campagne. L’ambiance se veut très timide, doux euphémisme. L’excuse des vacances scolaires risque d’être un peu juste… « Aujourd’hui, vous avez le choix d’un projet humaniste, ambitieux pour l’indépendance de notre pays, pour l’Europe, ambitieux dans ses valeurs, sociale et écologique, un projet fondé sur le travail et la création. Ce projet, je veux le porter avec force pour les années qui viennent, en tenant compte des oppositions qui se sont exprimées et dans le respect des différences. Ce vote m’oblige pour les années à venir. Je ne suis plus le candidat d’un camp mais le président de toutes et tous. Nul ne sera laissé au bord du chemin ». On a envie d’y croire. Il lui reste cinq ans pour nous convaincre.

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New York Times - World

What Happened on Day 60 of the War in Ukraine

The U.S. secretaries of state and defense were the highest-level American officials to go to Ukraine. A Ukrainian commander told The Times that the steel plant in Mariupol hasn’t fallen, but that he and others would give up if they could leave the factory safely.

Andrew E. Kramer and Natalie Kitroeff

U.S. officials make top-secret visit to Ukraine.

KYIV, Ukraine — Two top American officials, in a trip shrouded in secrecy, made a wartime journey to Kyiv on Sunday, where President Volodymyr Zelensky of Ukraine planned to urge them to provide more aid in his nation’s battle against Russian invaders, a top Ukrainian official said.

The U.S. government had been at extraordinary pains to keep everything about the trip by Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III under wraps until the men were safely out of Ukraine, declining even to confirm that it was taking place.

But it was an open secret.

A day earlier, Mr. Zelensky disclosed plans for the highest-level U.S. delegation to visit Ukraine since Russia invaded two months ago. And in an interview broadcast on Sunday, as the U.S. government remained silent, an adviser to Mr. Zelensky, Oleksiy Arestovych, said on Ukrainian television that the men were there.

“They’re right now in Kyiv, talking to the president,” Mr. Arestovich said. “Maybe something will be decided regarding how they can help.”

Less secret was the agenda of the meeting: Ukraine’s plea for more military aid from Western allies as it tries to fend off an attack that has crushed cities and left thousands dead. One Ukrainian lawmaker said it sent “a powerful signal to Russia that Ukraine will not be left alone with this war.”

Already, Congress has approved $13.6 billion in emergency spending related to the invasion, including for weapons, military supplies and one of the largest infusions of U.S. foreign aid to any country in the last decade. The funds also cover the deployment of U.S. troops to Europe. Days before the Americans’ visit, President Biden announced an additional $800 million in military aid, including equipment designed to help Ukraine fend off Russia’s offensive in the east.

But top-level U.S. officials had not visited the country since it was invaded, even as European leaders went to witness firsthand evidence of atrocities committed by Russian soldiers in the suburbs of Kyiv.

As Ukrainians celebrated Orthodox Easter, the head of Ukraine’s independent Orthodox church, Metropolitan Epiphaniy, met in Kyiv on Sunday with two visiting U.S. Congress members, Tim Walberg of Michigan and Victoria Spartz of Indiana, both Republicans.

“Now, we are celebrating Easter, which is about Christ rising,” the metropolitan said. “We are sure that with his victory, we will have victory too.

But denouncing the Russians, he also endorsed the righteous use of force in self-defense.

“In this difficult fight,” he said, “spirit is not enough. You also need weapons.”

On Sunday, that fight was raging in Mariupol, the eastern port city were Russia redoubled its assault after withdrawing its forces from the capital region, where they had encountered fierce resistance. A steel plant there where Ukrainian forces have been holding out has come under ferocious attack, but it remains under Ukrainian control — at least, for now.

“We are prepared to leave the city because there is nothing left to defend,” Capt. Svyatoslav Palamar, a Ukrainian commander, said by phone from inside the plant Sunday. “We consider that we’ve fulfilled our mission.”

Given Russia’s new focus on seizing eastern Ukraine, a region filled with wide-open expanses of flatland, Ukrainian forces need more long-range weapons and the ability to quickly move troops on the ground and in the air, military analysts say.

With long-range artillery cannons, helicopters, armored vehicles, tanks, radar defense systems and deadly drones now flowing into the country, Ukrainian leaders have said they have the opportunity not only to defend their land but also to drive the Russians out.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

It remained unclear on Sunday exactly how Mr. Austin and Mr. Blinken got to Kyiv, where Mr. Zelensky has remained since Russia invaded the country.

The distance makes air travel the obvious choice, but the Ukrainian government closed its airspace to civilian flights when the invasion began.

Other leaders who visited, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, went by rail. But given the security concerns, his trip, too, was shrouded in secrecy. Rumors about an impending trip by Mr. Johnson had circulated for days, but no news of the journey itself became public until he was seen in Kyiv.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken previously went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

Mr. Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

The White House has ruled out sending Mr. Biden to Ukraine, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

On Sunday, as Ukrainians gathered for muted celebrations of Easter, Russia’s offensive claimed more lives.

Before dawn, two young girls, aged 5 and 14, were killed when their home in the Donetsk region, near the eastern border with Russia, was destroyed, according to the Donetsk Regional Military Administration.

Nearly 100 miles to the west, three Russian missiles slammed into the city of Pavlograd. The strikes damaged railway infrastructure and eight buildings and also killed a 48-year-old man, according to local authorities.

In the eastern region of Luhansk, at least eight people were killed when seven houses and a police station were struck by Russian artillery fire, according to Ukrainian authorities.

The statements from state and local officials offered only a partial accounting of the growing toll as fighting along the 300-mile front line in eastern and southern Ukraine intensifies. The heavy fighting has so far resulted in only small gains for Russian forces, but the situation for civilians caught in the crossfire grows more dire by the day.

The fighting once again hindered evacuation efforts.

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, told NBC’s “Meet the Press” that, despite claims from Russia that it had taken control of the port city of Mariupol, Ukrainian forces and civilians remained in the city. Many soldiers were wounded, he said.

“Today, we turn to Russian authorities to open the humanitarian corridors for civilians,” he said.

With the city in ruins, an estimated 120,000 people are surviving in what witnesses have described as barbaric conditions. Ukrainian officials said Sunday that Russian forces were continuing to bombard the sprawling steel factory where hundreds of Ukrainian soldiers and civilians are trapped.

Ukrainian forces are willing to leave the factory and evacuate the city if given guarantees of safe passage for themselves and hundreds of civilians, said Captain Palamar, the deputy commander of the Azov Battalion, whose fighters have been holed up at the plant since March 1.

“We will continue to defend it until there is an order to retreat from our military leadership,” he said. “And if we are going to leave, we are going to leave with our weapons.”

Andrew E. Kramer reported from Kyiv, and Natalie Kitroeff from Mexico City. Reporting was contributed by Marc Santora and Jane Arraf from Lviv, Ukraine; Michael Schwirtz from Mariupol; Matthew Mpoke Bigg from London; and Eduardo Medina from New York.

John IsmayEduardo Medina and Michael Crowley

Top officials tell Ukraine the U.S. will reopen the embassy in Kyiv and nominate an official to lead it.

IN POLAND, NEAR THE UKRAINIAN BORDER — In a risky and secret visit to Ukraine, the United States’ top diplomat and defense officials arrived in Kyiv on Sunday, with announcements of sweeping diplomatic changes and new military aid for the embattled country.

Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III met with President Volodymyr Zelensky, following other world leaders who have visited the capital over two months of war to signal their support for Ukraine.

In a move of symbolic and practical significance, the delegation told the Ukrainian president that the United States would move to reopen its embassy in Kyiv, and for the first time since 2019, nominate an American official to lead it.

President Biden is set to announce the nomination of Bridget Brink, the current U.S. ambassador to Slovakia, as ambassador to Ukraine in Washington on Monday morning, according to a senior State Department official.

The coming changes were announced in a briefing to reporters in Poland by a senior State Department official and a senior defense official who were not authorized to speak publicly about coming policy changes.

American diplomats will begin crossing the border into Ukraine this week, the State official said, and will reopen the Kyiv embassy as soon as feasible to begin re-establishing contacts throughout the country in person.

Mr. Blinken’s and Mr. Austin’s trip had been planned in extraordinary secrecy, with only a small portion of their staff aware of their intent to visit Mr. Zelensky in Kyiv and even fewer allowed to travel with them. The trip remained under wraps until it was well underway, with both cabinet secretaries flying in nondescript Air Force cargo planes that were about halfway to Poland when the Ukrainian president unexpectedly announced the U.S. visit in a news conference on Saturday.

In the latest of a series of increasing military aid announcements, Mr. Biden is expected to commit $713 million in new military financing for Ukraine and 15 other nations in Eastern Europe, the State Department official said, raising the United States’ total military aid to Kyiv to $3.7 billion since Feb. 24.

The funding is intended to assist the Ukrainians in the fight for the Donbas region by allowing Ukraine’s troops to transition to more advanced weapons and air-defense systems, the officials said. The assistance will also go toward funding ordnance used by Soviet-designed weapons like rockets, assault rifles and machine guns still used by the Ukrainian army.

The Biden administration has backed Ukraine with aid and weaponry, and has helped lead an international campaign of sanctions against Russia. But it had been under growing pressure to send a high-level official to Kyiv after recent visits there by several European officials, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, who walked the streets with Mr. Zelensky, and the prime ministers of Spain and Denmark.

U.S. officials purposefully did not announce the visit ahead of time, but Mr. Zelensky revealed Mr. Blinken and Mr. Austin would come to Kyiv in a news briefing on Saturday, saying he would use the meeting to discuss “the military assistance we need.” The Pentagon and State Department did not immediately comment as it pressed ahead with getting the cabinet secretaries in and out of the country as safely and quietly as possible.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

In March, only a few weeks after Russia’s invasion, the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv on a mission that was kept tightly under wraps. Over the following weeks, they were followed by leaders of Britain, Lithuania, Latvia, Slovakia, Estonia, Spain and Denmark. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, visited both Kyiv and Bucha, where, in the wake of Russia’s retreat, journalists and investigators have found evidence of atrocities.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

President Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but he did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

Security concerns and contested airspace have still required leaders to make long journeys to reach Kyiv. The British government said that Mr. Johnson, whose visit in early April was unannounced, used several modes of transportation, including a train from eastern Poland.

The White House had ruled out sending Mr. Biden, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

John Ismay reported from an undisclosed location in Poland near the Ukrainian border; Eduardo Medina from New York; and Michael Crowley from Washington.

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Eduardo Medina and Michael Crowley

Blinken and Austin meet in Kyiv with Zelensky.

The United States’ top diplomat and top defense official arrived in Kyiv on Sunday, a Ukrainian official said, following other world leaders who have visited the embattled capital over two months of war to signal their support for Ukraine.

Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III met with President Volodymyr Zelensky, becoming the first senior U.S. officials known to have visited Ukraine since Russia invaded on Feb. 24. The visit was confirmed by Oleksiy Arestovich, an adviser to Mr. Zelensky, in an interview with a Russian lawyer and activist on YouTube.

“They’re right now in Kyiv, talking to the president,” Mr. Arestovich said. “Maybe something will be decided regarding how they can help.”

The Biden administration has backed Ukraine with aid and weaponry, and has helped lead an international campaign of sanctions against Russia. But it had been under growing pressure to send a high-level official to Kyiv after recent visits there by several European officials, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, who walked the streets with Mr. Zelensky, and the prime ministers of Spain and Denmark.

U.S. officials did not announce the visit, but Mr. Zelensky revealed it in a speech on Saturday, saying he would use the meeting to discuss “the military assistance we need.” The Pentagon and State Department did not immediately comment.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

In March, only a few weeks after Russia’s invasion, the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv on a mission that was kept tightly under wraps. Over the following weeks, they were followed by leaders of Britain, Lithuania, Latvia, Slovakia, Estonia, Spain and Denmark. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, visited both Kyiv and Bucha, where in the wake of Russia’s retreat journalists and investigators have found evidence of atrocities.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

President Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

Security concerns and contested airspace have still required leaders to make long journeys to reach Kyiv. The British government said that Mr. Johnson, whose visit in early April was unannounced, used several modes of transportation, including a train from eastern Poland.

The White House had ruled out sending Mr. Biden, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

The U.S. visit follows Mr. Biden’s announcement on Thursday of an additional $800 million in military aid, including equipment designed to help Ukraine fend off Russia’s offensive in the east.

Lara JakesEdward Wong and Michael Crowley

America’s road to the Ukraine War.

Smoke hung over the gray streets that day in Kyiv, where protesters had piled tires, furniture and barbed wire to barricade themselves from security forces. Torn blue and yellow Ukrainian flags whipped in the wind, and candles left on sidewalks marked where people had been gunned down. A drawing of a reviled president depicted as a pig was tacked to a lamp post.

And yet there was a feeling of hope in Kyiv in March 2014, as Secretary of State John F. Kerry met with survivors of a violent crackdown on demonstrations. He commended the Ukrainians for their bravery in confronting a Kremlin-backed leader and promised that the United States would support the new government.

But Russian forces had moved into Crimea, Ukraine’s peninsula on the Black Sea, and Mr. Kerry warned: “It is clear that Russia has been working hard to create a pretext for being able to invade further.”

Eight years later, with Russian troops obliterating Ukrainian cities and towns, Mr. Kerry’s words seem eerily prescient.

Through the administrations of three American presidents, the United States has sent mixed signals about its commitment to Ukraine. All the while, President Vladimir V. Putin of Russia watched Washington’s moves, biding his time.

“We’ve been all over the place on Ukraine,” said Fiona Hill, a Russia and Eurasia expert who advised the three administrations before President Biden. “Our own frames have shifted over time, and our own policies have shifted.”

“I think we need to re-articulate why Ukraine matters,” she said.

Now, two months into Mr. Putin’s war, the United States is at the center of an extraordinary campaign to foil him, casting the military conflict as a broader battle between democratic values and authoritarian might.

“It’s nothing less than a direct challenge to the rule-based international order established since the end of World War II,” Mr. Biden said in Warsaw last month. “And it threatens to return to decades of war that ravaged Europe before the international rule-based order was put in place. We cannot go back to that.”

The United States has rushed weapons and humanitarian aid to Ukraine and imposed sanctions intended to cut off Russia from global markets. This past weekend, Mr. Biden sent Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III to Ukraine as affirmation of Washington’s support.

In many ways, officials said, Mr. Biden is trying to make up for the years of U.S. indecisiveness toward Kyiv. Those who wavered earlier include top Biden aides who had worked in the Obama administration as well as officials in the administration of Donald J. Trump, who undermined U.S. policy on Ukraine for personal political gain, according to current and former officials and a review of records.

The Roots of War

Since the earliest days of Ukraine’s independence, in 1991, American officials have recognized the country’s strategic value as Russia struggled to find its footing after the breakup of the Soviet Union.

“Without Ukraine, Russia ceases to be an empire,” Zbigniew Brzezinski, who had been the national security adviser to President Jimmy Carter, wrote in a March 1994 essay. “But with Ukraine suborned and then subordinated, Russia automatically becomes an empire.”

Two months earlier, under pressure from the United States, Ukraine had reached an agreement to destroy its nuclear arsenal. President Bill Clinton heralded the pact as “a hopeful and historic breakthrough” to improve global security. But Ukraine’s leader, President Leonid Kuchma, warned that it would make his fledgling country more vulnerable.

“If tomorrow, Russia goes into Crimea, no one will raise an eyebrow,” he said that year.

At the time, Moscow was already goading a separatist movement in Crimea, even as Mr. Clinton predicted that Ukraine would become a major European power.

Yet over the next decade, experts said, NATO left out Ukraine to avoid angering Russia, which some members saw as an important economic partner and energy supplier and hoped would evolve into a more democratic and less threatening power.

The Baltic States joined NATO in 2004, and four years later, President George W. Bush publicly backed Ukraine’s ambition to follow. But Western European nations were reluctant. Today, Ukraine is neither a NATO member nor a part of the European Union, and officials cautioned as recently as this month that its inclusion in either was far from likely.

Years after Mr. Bush’s show of support, a new Ukrainian president, Viktor F. Yanukovych, tried to move the country closer to Russia, sparking mass protests in November 2013 when he refused to sign a long-planned agreement to strengthen ties with the European Union.

That led to the crackdown in Kyiv’s streets in 2014.

Security forces opened fire on protesters in central Kyiv in February that year, killing dozens. Protesters held their ground, attracting public support in Europe and the United States. Mr. Yanukovych fled to Russia.

“In the hearts of Ukrainians and the eyes of the world, there is nothing strong about what Russia is doing,” Mr. Kerry said during his visit to Kyiv.

Within days, Mr. Putin ordered the invasion of Crimea, and he soon formally recognized it as a “sovereign and independent state.”

A slow-burn war in eastern Ukraine followed, with Kyiv battling a separatist movement supported by Russian weapons and troops. An estimated 13,000 people were killed over the next eight years.

Mr. Putin’s swift actions caught President Barack Obama off guard.

Mr. Obama vowed the United States would never recognize Russia’s annexation of Crimea and imposed economic sanctions, but his aides said in later accounts that he was skeptical of Ukraine’s corruption-ridden government.

And Mr. Obama said in a 2016 interview that a showdown with Mr. Putin over Ukraine would have been futile.

His administration gave more than $1.3 billion in assistance to Ukraine between 2014 and 2016, but Mr. Obama said no when his national security team, including Mr. Biden and Mr. Kerry, recommended sending weapons to Kyiv.

Among Mr. Obama’s defenders was Mr. Blinken, then the deputy secretary of state and now America’s top diplomat.

By sending military aid to Ukraine, “you’re playing to Russia’s strength, because Russia is right next door,” Mr. Blinken, then the deputy secretary of state, said in early 2015.

Any aid, he added, “is likely to be matched and then doubled and tripled and quadrupled by Russia.”

Neither the Obama administration nor its key European allies believed Ukraine was ready to join NATO. But tensions in the alliance were growing as Europeans sought to maintain trade ties and energy deals with Russia.

The division was captured in a phone call in which a senior State Department official profanely criticized European leaders’ approach to helping Ukraine. A leaked recording of the call was posted on YouTube in February 2014 in what was widely believed to be an attempt by Russia to stir up discord between the United States and Europe.

Yet as much as anything else, Ukraine was a costly distraction to Mr. Obama’s broader agenda.

“It was hard to reconcile the time and energy required to lead the diplomacy on Ukraine with the demands on the United States elsewhere around the world, especially after ISIS took over much of Iraq and Syria in the summer of 2014,” Derek H. Chollet, a senior Pentagon official at the time, wrote in a book about Mr. Obama’s foreign policy.

Mr. Chollet is now a senior counselor to Mr. Blinken at the State Department.

‘Do Us a Favor’

Volodymyr Zelensky, a former comedian, won a landslide victory in Ukraine’s presidential elections in April 2019 after campaigning on an anti-corruption pledge.

Once in office, he turned to ending the war in the Donbas region of eastern Ukraine through negotiations with Mr. Putin.

The new Ukrainian president “knew he needed the backing of the United States and the American president,” said William B. Taylor Jr., who started his second tour as ambassador to Ukraine that June after his predecessor, Marie L. Yovanovitch, was pushed out on Mr. Trump’s orders.

Mr. Zelensky tried to arrange a meeting with Mr. Trump at the White House. But Mr. Trump had negative views of Ukraine even before he took office, influenced partly by his former campaign chairman, Paul Manafort, who had made more than $60 million consulting for a Ukrainian political party backed by Russia.

Mr. Trump’s opinions were reinforced in meetings with Mr. Putin, whom he publicly admired, and Viktor Orban, the autocratic prime minister of Hungary.

And close associates of Mr. Trump, in particular Rudolph W. Giuliani, then his personal lawyer, were urging the president to get Mr. Zelensky to open two investigations: one into Mr. Biden, Mr. Trump’s main political opponent, for actions in Ukraine related to his son Hunter Biden’s business dealings; the other based in part on a debunked conspiracy theory that Ukraine, not Russia, had interfered in the 2016 election, to help Hillary Clinton. Mr. Trump embraced the theory because it undermined the finding of the U.S. intelligence community that Russia had interfered to help him.

But U.S. policy had been on a notably different track. Earlier, in December 2017, under pressure from his national security aides and Congress, Mr. Trump agreed to do what Mr. Obama would not: approve the sale of Javelin anti-tank missiles to Ukraine.

But in mid-2019, the White House froze $391 million in military aid to Ukraine, including the Javelins, to build leverage for Mr. Trump’s demands, congressional investigators later found. The move hobbled Ukraine’s war effort against Russia-backed separatists.

“For it to be held up, they couldn’t understand that,” Mr. Taylor said.

That set the stage for a fateful July 25 call between Mr. Trump and Mr. Zelensky. “I would like you to do us a favor,” Mr. Trump said. He requested the two investigations.

Mr. Zelensky and his aides were confused. “The rest of the U.S. government was very supportive of Ukraine,” Mr. Taylor said. “But from the top, the president had a different message and set of conditions.”

Mr. Zelensky scheduled a CNN interview for September to announce one or both of the investigations that Mr. Trump had requested to satisfy the American president. But the interview never happened because journalists had begun reporting on the hold on military aid, and lawmakers sympathetic to Ukraine had persisted in asking the White House about the suspended aid. On Sept. 9, three House committees announced investigations into the pressure campaign after reviewing a whistle-blower complaint citing the July call.

The Trump administration released the aid on Sept. 11.

Secretary of State Mike Pompeo met with Mr. Zelensky in Kyiv on Jan. 31, 2020, the first cabinet official to do so since the announcement of an impeachment inquiry into Mr. Trump the previous September. The Senate trial was underway.

Just days earlier, Mr. Pompeo had blown up at an NPR reporter in an interview, asking her to identify Ukraine on an unmarked map and yelling, “Do you think Americans care” about Ukraine? — using an expletive before “Ukraine.”

Yet in Kyiv, Mr. Pompeo stood next to Mr. Zelensky in the presidential palace and said the U.S. commitment to support Ukraine “will not waver.”

But the damage had been done, and Mr. Zelensky was unconvinced that the United States was a trusted ally, Ms. Yovanovitch said in an interview last month.

“Trying to use our national security policy in order to further President Trump’s personal and political agenda was not just wrong, but it was really detrimental to the bilateral relationship,” she said. “It colored how Zelensky handled foreign policy.”

With all the disruption, former U.S. officials said, Mr. Putin no doubt saw weakness in Washington.

Biden vs. Putin

Consumed by the pandemic and the economy, Mr. Biden did not prioritize Ukraine at first. But Mr. Blinken visited Kyiv in May 2021 with a message of support.

During a steady rain, Mr. Blinken joined Dmytro Kuleba, the Ukrainian foreign minister, on a walk to the Wall of National Remembrance, where photos of soldiers who had been killed in combat with Russia in the Donbas were displayed outside St. Michael’s monastery.

But he also went to Kyiv with some tough love, determined to press Ukraine to make political and economic changes — a core issue for Mr. Biden when he oversaw relations with the country as vice president.

Just before the visit, Mr. Zelensky’s government had replaced the chief executive of the largest state-owned energy company, whom Western officials had praised for his transparency. The State Department had chastised the move as “just the latest example” of Ukrainian leaders violating practices of good governance. In Kyiv, Mr. Blinken told reporters that he was urging Ukraine to strengthen itself by “building institutions, advancing reforms, combating corruption.”

Such concerns paled in the face of Russia’s growing military threat, which Washington was watching “very, very closely,” Mr. Blinken said. Mr. Putin had begun amassing troops along Ukraine’s borders. By fall, the number approached 100,000.

This past January, Mr. Blinken rushed back to Kyiv for more consultations before a hastily arranged meeting in Geneva with the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, in a last-ditch attempt to avert war.

But Russia would not be deterred, and high-level contacts between Washington and Moscow have been severely limited ever since.

By contrast, Mr. Blinken speaks frequently to Mr. Kuleba to convey American support that, at least in terms of aid, has been greater than at any time in the three decades since Ukraine declared independence.

“The world is with you,” Mr. Blinken told him on March 5, stepping into Ukraine just a few feet beyond Poland’s border.

“We’re in it with Ukraine — one way or another, short run, the medium run, the long run,” he said.

Mr. Kuleba referred to an “unprecedented, swift reaction” to Russia’s invasion and thanked Mr. Blinken for the support.

“But,” he said, “it has to be continued.”

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Anushka Patil and Axel Boada

Kyiv residents reflect on the ‘pain and joy’ of a wartime Easter.

Orthodox Christians in Kyiv this weekend observed a poignant Easter Sunday — the holiest day of their year — as Russian forces continued to attack Ukraine despite calls for a humanitarian cease-fire during the holiday.

Orthodox Easter Sunday this year falls exactly two months since Russia’s invasion of Ukraine. In areas of the country now liberated from Russian forces, many services were held in churches ruined by bombing.

At Saint Volodymyr’s Cathedral in Kyiv, which appears to stand relatively unscathed, worshipers like Valentyna Atamaniuk expressed the “pain and joy” of observing the holiday while the war grinds on.

The bittersweet sentiment echoed President Volodymyr Zelensky’s nightly address on Holy Saturday, when he used the story of Easter to hearten his people. “There will be a resurrection,” he said. “Life will defeat death.”

Matthew Mpoke Bigg

How to get to Kyiv? For Western leaders traveling to meet Zelensky, the answer is complicated.

For Western leaders traveling to Kyiv to meet President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the question of how to get there is far from straightforward.

U.S. Secretary of State Antony J. Blinken and U.S. Defense Secretary Lloyd J. Austin III were expected on Sunday, but details of their trip haven’t been released.

The distance — Ukraine is the largest country in Europe, after Russia — makes air travel the obvious answer, but that option was eliminated when the government closed its airspace to civilian flights after the invasion.

That leaves rail, road, or a combination of the two. It is about 340 miles by train from the Polish border to the Ukrainian capital, where Mr. Zelensky has remained since Russia invaded the country on Feb. 24.

The first European leaders to visit Kyiv after the invasion were the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia who crossed from the Polish border by train on March 15. The trip, to signal European solidarity, took place at a time of particular peril. Russian forces were bombarding the city in an attempt to take it.

In the aftermath of Prime Minister Boris Johnson of Britain’s visit to Kyiv on April 9, video emerged on social media of him swaying slightly as he stood in what appeared to be the carriage of a moving train.

“I am traveling on a fantastic Ukrainian railways train to Kyiv from Poland,” he said.

Rumors about an impending trip by Mr. Johnson had circulated for days but no news of the journey itself became public until he was seen in Kyiv, likely a reflection of what his security officials viewed as a need for secrecy.

Other Western politicians have made the trip to Kyiv recently to stress their support for Ukraine, but even after the trips are concluded, they have not disclosed their precise itineraries. A timetable showed the trip takes at least eight hours.

Visitors have included Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, who went April 8 to the town of Bucha on the outskirts of Kyiv, where retreating Russian soldiers are accused of killing dozens of civilians.

The Austrian chancellor, Karl Nehammer, visited this month, as did the prime minister of Slovakia.

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The New York Times

War overshadows Easter in Ukraine.

For many in Ukraine, war has overshadowed Easter, celebrated on Sunday in the Orthodox church two months after Russia invaded the country. Ukrainian Orthodox Christians observe Easter Mass at the Intercession of the Theotokos Orthodox Cathedral in the western city of Lviv. Troops with the 128th Separate Mountain Assault Brigade attend a small Orthodox Easter service at a remote base along the frontline in the Zaporizhzhia region, in South East Ukraine.

Elsewhere, a woman wipes away tears as she attends an Orthodox Easter Sunday service at the Church of St. Andrew and Pyervozvannoho All Saints in Bucha, Ukraine.

Ukrainian worshipers wait with Easter baskets to be blessed as they attend an Easter service outside Voznesenska Church in the village of Bobryk, northeast of Kyiv, the capital. Easter services were held there despite damage to the main part of the church, which was struck by a Russian rocket on March 5 before Russian troops occupied the village three days later.

The New York Times

In a Ukrainian school, 12 people await the war’s end, or their own.

In the basement of a battered school in Kharkiv, a dozen residents have taken shelter. In a neighborhood not far away, life has returned to some sense of normalcy. But they choose to stay.

By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

KHARKIV, Ukraine — The shelling had gone on so long and had been so frequent that even moments of quiet brought their own kind of terror.

The artillery barrages and rocket strikes started when the Russians first invaded in February, 59 days ago, and have not stopped. For those still hiding in the school, every day now brings the same routine: Rise at first light, start the fires, boil water, make tea, cook soup and return to the basement.

They cower in the unbearably cold underground, packed together and listening as shells slam Kharkiv, an eastern Ukrainian city of 1.4 million before the war started, which Russian firepower has tried to pound into submission. There were roughly 300 people sheltering in the school in the early days of the war, yet nearly all have fled. Now there are only 12.

“Here the people left have nowhere to go and nowhere to come back to,” said Larisa Kuznetsova, 55, one of the school’s inhabitants until recently. “And where shall we move? Who needs us elsewhere?”

Trapped in the dangerous ground between Russian and Ukrainian forces, the 12 people still inside the slanted and dusty basement of Kharkiv Municipal Gymnasium No. 172, as the school is officially called, embody what the war has become for those who do not flee: a test of endurance. Even amid the greatest refugee crisis in Europe since World War II, there are people who can’t imagine leaving their home, no matter the cost.

They could escape to a safer section of Kharkiv, only a few miles away, yet they stay. One woman refuses to leave her disabled husband and son. The school secretary stays to protect against looting. The humanitarian workers who bring food to the 12 have taken to calling them “the dwarfs.”

Even with the risk of a direct strike looming over them, they remain, trying to create a semblance of normalcy. They gathered around a table in the school’s underground on Sunday, the Orthodox Easter, for a traditional meal and Easter cakes.

“We served this table so that we could celebrate the holiday, like at home,” said Natalia Afanasenko, 44, the group’s de facto cook.

No. 172’s conversion into a bomb shelter began almost as soon as the war started on Feb. 24. Kharkiv, only 30 miles from the Russian border and Ukraine’s second largest city, was attacked immediately. Ms. Kuznetsova, a short, quick-talking neighborhood shopkeeper, and her son, Dmitry, 23, stayed in their apartment for the first five days.

“There was shelling then, but unobtrusively,” she said. “The shops were open. We would wait in line for two hours and buy a lot of canned food.”

Then one day, as the mother and son ate lunch, the power went out. Ms. Kuznetsova decided to take a quick half-hour nap. She awoke to three shells slamming into her building, known in the neighborhood as Building 40, shaking its foundation, shattering windows and sending her small family crawling to their bathroom, then to the basement.

A few days later, another strike lit Building 40 on fire.

“Everybody came out wearing whatever they were in, and the neighbor was coming my way, saying, ‘What the hell are you doing here? Hurry up to the school,’” recounted Ms. Kuznetsova.

No. 172 is in the neighborhood of Saltivka, a populated residential area in Kharkiv’s northeastern reaches. It has been shelled incessantly by seemingly every type of artillery in the Russian inventory.

The Soviet-style apartment blocks and small shops were built in the late 1960s and ‘70s as Kharkiv expanded after the city’s destruction during World War II. Now Ukrainian howitzers and mortars are positioned nearby, with the apartment towers acting as a shield from incoming Russian fire, locking residents in the middle of an unending duel.

The school, constructed in 1995, is what counts as a safe haven for the neighborhood, partly because its basement is below ground, unlike some in the surrounding apartment buildings.

Ms. Kuznetsova and Dmitry arrived there on March 3, when the original hundreds had dwindled to about 70 people. The basement was damp and putrid. The basics, like food and hygiene material, were scavenged from vacated apartments until humanitarian workers started arriving.

In charge of this bedraggled colony is Natalia Skvortsova, 48, the school secretary. She and her son, Yevgeny Kryvoruchko, 18, are staying for two reasons. She wants to protect against looting and prevent school records and graduation certificates from being destroyed. Quietly, she’s afraid that Yevgeny, now a university student who spends long hours in the half darkness mastering Rubik’s cubes (his fastest time is nine seconds), might get drafted.

“This is how it is,” she said, matter-of-factly.

Before the Russian invasion started, No. 172 was a pleasant white-walled educational center with 1,000 students. It had new projectors, a 25-meter pool and lovely large windows.

But after at least four rounds of artillery hit the campus, killing one man, most windows are shattered, some classroom doors are torn in half, plaster has sheared off walls and the pool’s water is a murky gray. A school museum exhibit honoring Soviet soldiers who fought in World War II has been picked apart so a German helmet from the conflict could be used for protection in the basement.

“It’s terrifying living here,” Yevgeny said. “Yes, I want to leave. But my family is here, how could I?”

As February turned to March, and March to April, the exodus from No. 172 slowly gathered pace.

“Whoever could leave, left,” said Valeriy Gretskykh, 67, one of the final 12.

Today, Kharkiv is still under relentless bombardment, yet only a few miles away from Saltivka life has returned, somewhat. Some shops are open, traffic lights are on and city workers take out the trash at regular intervals. Saltivka remains the hardest hit neighborhood, and with some modicum of normalcy so close, the resistance to evacuate can easily be seen as baffling.

The school residents haven’t showered in months, resorting to baby wipes and bottled water. Plumbing is nonexistent. Power comes from a small generator that runs a few hours every couple days and beds are constructed from school desks and gym mats. For entertainment, they watch old VHS tapes, including school graduations and the documentary “Joseph Stalin: The Last Years, the Last Days.”

“We don’t watch heavy films about war,” said Olga Altukhova, 66, a retired saleswoman whose birthday on April 17 was marked by a bouquet of tulips.

Ms. Altukhova has refused to evacuate because her disabled husband and mentally disabled son are still inside nearby Building 40 and physically can’t leave. Most every hour, she leaves the basement and talks to her husband as he leans out the window from the sixth floor.

The fear of leaving is also fueled by the unknown. The 12 have heard worrying stories about those who have fled.

“I was speaking to a friend who moved to another part of Kharkiv on the phone yesterday,” said Ms. Kuznetsova. “She says, ‘We are eating plain noodles now, nothing is left and the volunteers won’t bring anything after we call them.’”

Indeed, No. 172’s location — practically on the front line — has meant frequent visits from humanitarian aid organizations and nonprofits.

“We are fed amazingly,” Ms. Kuznetsova added. “A lot of people who stay here are eating things now that they weren’t able to eat during the peaceful life.”

No. 172 has so much donated bread that much of it goes bad. So every day one resident breaks a loaf and feeds a gang of pigeons, who take off briefly when artillery comes close, before returning to their meal.

The residents also help take care of people in the neighborhood, acting as a distribution point for those who won’t leave their apartments. People take food, toiletries and secondhand clothes from the school, which Ms. Altukhova lists in a log book and then signs out to whoever comes by during the pauses in shelling.

For the past week, leading up to Orthodox Easter on Sunday, the challenge was gathering the necessary ingredients for a proper lunch, a job that fell to Ms. Afanasenko, 44, the designated cook.

By Sunday she had what she needed after racing to her apartment: mushrooms and canned olives that she had kept since last fall, mayonnaise stored months in advance and onions she had watered outside the basement. Volunteers brought eggs, cakes and, two days before the holiday, holy water.

In the half-dark of the basement, with sunflower-printed napkins and a table arrangement of tulips picked from the neighborhood, the residents of No. 172 raised paper cups of wine and hugged one another.

“When it all ends, we’ll just visit our homes,” Ms. Altukhova joked. “And we’ll be living here!”

Dimitry Yatsenko contributed reporting.

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Jane Arraf

Displaced Ukrainians celebrate an unsettled Easter Sunday.

LVIV, Ukraine — The smoked sausage and the pungent horseradish mixed with beets was the same and the sweetbread with icing blessed by a priest was just as blessed, but, for Ukrainians displaced from their homes, the joy of Easter Sunday was overshadowed by uncertainty and anguish.

In this country where a large majority of people are practicing Christians, Easter is the most important religious and cultural event of the Christian calendar. Most of them are Orthodox or Eastern Rite Catholics who commemorated Easter on Sunday according to the Julian calendar rather than the Gregorian calendar in which Christ’s resurrection was celebrated a week ago.

At a transit shelter for displaced families in a football stadium on the outskirts of this western Ukrainian city on Sunday morning, about a dozen families sat in the cafeteria, the children opening Easter boxes with slices of sausage, a plastic container of purple horseradish, sweetbread, chocolates and a painted egg.

A priest had come earlier to bless the brown cardboard boxes — a version of the blessings bestowed on wicker baskets with traditionally embroidered cloths covering the same foods brought into churches before Easter breakfast.

Near the cafeteria tables, a woman and a young girl lit candles and said prayers in front of a glass painting of the Virgin Mary and Jesus.

Outside, smoking a cigarette, Olena, who asked to be identified only by her first name, said she had arrived on Tuesday from her village of Sadove in the Kharkiv region, not far from the Russian-occupied city of Izium.

“In these times, we don’t feel like celebrating Easter,” she said.

Olena, 31, said she was torn between staying in western Ukraine with her 8-year-old son and 12-year-old daughter or returning to Kharkiv to join the sisters she also left behind.

Nearby, Anna Ivashchenko, 33, a mail carrier from the Donetsk region, said before this year, she had cherished Easter celebrations.

“Last year was during Covid, but Easter was very nice,” she said. “We had a barbecue by the river.”

She said here at the shelter she was trying to keep her children, ages 9, 10 and 17, distracted with a concert and games planned for the afternoon.

She decided to leave her city of Dobropillya with her children because of the shelling and explosions after her husband was injured fighting in Mariupol.

Inside Lviv, at the Ukrainian Catholic University, groups of children sat around tables to decorate eggs using wax and traditional geometric designs. Volunteers placed lit tea candles next to the children to be able to melt wax used to create the intricate designs on the delicate eggs, which had been emptied through a pin prick.

Lesyia Onyshko watched her daughter Sophia Melania, 8, dressed for Easter in a dark pink cardigan with a red-and-white bow in her hair, intently draw lines of wax on her egg.

She and her family were displaced from the Ukrainian capital, Kyiv.

“Having a young child, it’s very difficult to leave and support her all the time because sometimes she’s crying,” said Ms. Onyshko, who works at a museum in Kyiv. She said the designs on the eggs were symbols of spring renewal and new life.

In the background, a group of teenagers dressed in shirts with traditional Ukrainian embroidery danced through the room singing a folk song.

Sofia Antymys, 17, a freshman university student who was volunteering at the event, said the children would also make boxes for the soldiers, filling them with letters and sweetbread.

“For us, we are religious people, and Easter has a lot of meaning,” she said. “Christ dies and then He is reborn, as Ukraine will be reborn after this war.”

Jane Arraf

A family of six walks for days to escape the besieged city of Mariupol. Here is their story.

LVIV, Ukraine — Yevhen Tishchenko stood on the train platform trying to wrestle bulging, woven plastic duffel bags onto an old luggage cart while his wife lifted their disabled youngest child onto a plastic tricycle.

Mr. Tishchenko, a furniture salesman, and his wife, Tetiana Komisarova, arrived at this train station in western Ukraine after walking for five days with their children to reach safety. They did not know where they were going. But they knew it was better than where they had come from — Mariupol in eastern Ukraine, which has been bombarded by Russian forces for weeks.

The family’s home was far from the steelworks mill where soldiers are sheltering underground, holding off Russian troops trying to take the city’s last vestige of territory held by Ukraine.

But Mariupol has been devastated by fighting, with shortages of medicine, food and electricity.

The couple did not own a car. When conditions became unbearable last Sunday, they packed the fraying bags with clothes and food and started walking with their four children. Their oldest child is 12, and their youngest, at 6, suffers from microcephaly, a rare condition that requires regular neurological monitoring and psychiatric consultations.

They left behind Mr. Tishchenko’s elderly mother, who could not walk, and their gray-and-white cat, named Mosia by Uliana, the 6-year-old.

Their journey out of the city was macabre: decomposing bodies, shelling in the distance, Russian military convoys and checkpoints.

“The city was turned into one big cemetery,” said Ms. Komisarova, 42. “We lived near Shevchenko Boulevard. There was a strip of land between two roads, and corpses were lying there for a long time. I’ve never seen so many dead bodies in my life.”

At each Russian checkpoint, they would say Ms. Komisarova had a sister in the next town. And at each checkpoint, perhaps moved by a large family struggling with children, the soldiers let them through. Some showed them photos of their own children.

“At one of them, a Russian soldier started asking us where we were going,” she said. “I said ‘Orikhove’. And then he said: ‘No, don’t go there. It’s being shelled. Go somewhere west.’”

She said they would stop in villages where people would let them stay.

In a village near Rozivka, she found out that the friend she had hoped to stay with had escaped. So they spent the night in a deserted house with other displaced people.

“We made a fire in a clay oven to keep warm, and then the neighbors came. They boiled potatoes with fried eggs for us. They fed us well,” she said.

On the fifth day, they were picked up by a man with a load of radishes and taken to the train station in Zaporizhzhia.

Arriving in Lviv, Ms. Komisarova and the children waited outside the station by the pile of luggage as Mr. Tishchenko went off to ask where they could find shelter. Looking around at the vehicles coming and going, the former high school teacher said she had forgotten what traffic looked like.

Her eldest daughter, Anna, 10, carried a Hello Kitty backpack and a green stuffed toy identical to the one her sister had been given along the way. A volunteer gave the children Easter chocolates they put in their pockets but did not eat.

Mr. Tishchenko, 37, has not been able to reach his mother but the children said their father had boarded up the shattered windows before they left, and they believed their grandmother would be all right.

They again hoisted the bags onto a street tram to take them to a resettlement office where they would be given a place to stay in a school that had been turned into a shelter for the displaced. At the office, one of the guards wiped tears from her eyes as she sat with the children while their parents were being interviewed.

Ms. Komisarova, a former Ukrainian language and literature teacher, said they intended to return when Mariupol was safe again.

“Honestly, we don’t have a specific plan where to go until then,” she said. “I remember the moment when we reached the first Ukrainian checkpoint and saw our flags and heard a soldier speaking our language. I was just sitting in the car and crying. We really want Mariupol to be Ukrainian again.”

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Lynsey Addario

Ukrainian troops with the 128th Separate Mountain Assault Brigade attend Orthodox Easter services along the frontline in the Zaporizhzhia region of Ukraine on Sunday. Hopes for a cease-fire over the holiday weekend were quickly dashed, as Russian artillery fire and missiles continued to strike Ukrainian infrastructure, government buildings and residential homes.

Michael Schwirtz

Ukrainians in Mariupol’s steel mill are holding on, despite intensifying attacks, a commander tells The Times.

ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Ukrainian forces are still in full control of the Azovstal steel plant in the war-battered port city of Mariupol and have repelled continuous assaults by Russian infantry even while weathering steadily intensifying air and artillery attacks, a commander of one of the Ukrainian units defending the plant said in an interview on Sunday.

Ukrainian forces are willing to leave the factory and evacuate the city if given guarantees of safe passage for themselves and hundreds of civilians, said Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov Battalion, whose fighters have been holed up at the plant since March 1.

“We are prepared to leave the city because there is nothing left to defend,” Captain Palamar said by phone from inside the plant. “We consider that we’ve fulfilled our mission. But we will continue to defend it until there is an order to retreat from our military leadership. And if we are going to leave, we are going to leave with our weapons.”

On Thursday, President Vladimir V. Putin of Russia issued an order to halt the assault of the Azovstal factory. He called for a blockade instead, but the fighting continued, drawing crucial resources from Russian forces, even as preparations were underway for a significant offensive in eastern Ukraine.

“Despite the fact that today is an important Christian holiday, they bombed the factory all night,” Captain Palamar said.

The defense of the Azovstal factory in Mariupol is emblematic of the fierce, and to many unexpected, resistance of Ukrainian forces against their more powerful and more numerous adversaries. For nearly two months, a relatively small band of fighters has withstood a relentless barrage of attacks from land, sea and air, continuing to maintain a defensive perimeter that has prevented Russian troops from entering the territory of the plant, according to soldiers and officials.

But Captain Palamar and other soldiers interviewed by The Times said that they are short on time. Stocks of ammunition are dwindling and, perhaps more critically, rations of food and water are running dangerously low.

It is not clear how many people remain inside the plant — a sprawling complex consisting of a number of buildings with deep reinforced concrete bunkers that have been difficult for Russian forces to penetrate.

What is certain is that no one is coming for them. The rings of Russian defenses around the city are too heavily fortified for Ukrainian forces to mount an attack.

Ukrainian fighters at the plant say that they hope some neutral country might work to broker a deal that could allow them and the civilians sheltering in the plant to escape, perhaps by sea.

On Saturday, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said he had discussed with his soldiers the impossibility of Ukraine’s military swiftly breaking through to their position by attacking from outside the Russian encirclement. There would be no immediate rescue.

“We are not preparing it at this moment,” he told the reporters gathered in the Maidan Nezalezhnosti subway station in Kyiv, the capital. “They clearly understand this. That is the reality.”

In the interview, Captain Palamar indicated that the Ukrainian fighters at the plant were not satisfied with efforts being made to extract them. He called on the military and political leadership of Ukraine “to save the lives of our fighters, who have done so much for this war, who have died heroically, been wounded and held practically the entire southeastern military group.”

“We can’t get out ourselves. Not without help,” he said.

Captain Palamar would not say how many fighters remain alive and in fighting condition, but admitted that more than 500 were wounded, some seriously.

The conditions, particularly for the wounded, are grim. There is a field hospital, but very little medical equipment or medicine remains. Video from inside the hospital that he sent via WhatsApp shows pale, largely motionless soldiers with an array of gruesome injuries sprawled on mats on a concrete floor. Anesthesia drugs are running low and some of the wounded require amputations, Captain Palamar said.

Every day brings new fighting and death, he and others at the plant said. The battle for Azovstal is being waged along a defensive ring on the outer rim of the factory complex, though heavy bombing has slowly reduced the areas from which Ukrainian soldiers can carry out the fight. As Russian forces have used increasingly large and powerful weapons, cave-ins have become a more common cause of death, he said, both to civilians and soldiers.

Fighting at the plant is being waged by a number of Ukrainian groups including national guard units, regular army, volunteer battalions and even some police officers. But the primary fighting force is the Azov Battalion, which is part of the National Guard of Ukraine. It is a force that does include nationalist soldiers, which the Kremlin has used to paint the unit as fascist. The unit has evolved into a regular combat force within the Ukrainian military.

Captain Palamar and others have ruled out surrender to Russian forces, saying they do not trust the Kremlin’s guarantees that it would abide by rules governing the treatment of prisoners of war.

“No one wants to surrender and end up in the hands of the Nazis or the Gestapo,” he said. “There are many examples of soldiers ending up as prisoners and contact with them is lost. Their fates are unknown.”

Maria Varenikova and Andrew E. Kramer contributed reporting from Kyiv.

Eduardo Medina

Ukraine officials say U.N. should focus on humanitarian aid during trip this week, not negotiate in Moscow.

Two Ukrainian officials expressed doubts on Sunday about the United Nations secretary general’s planned trip to Moscow this week, saying that António Guterres should visit Ukraine first and focus on humanitarian aid, not peace talks in Moscow.

Mr. Guterres will meet and have lunch on Tuesday with Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, and then meet with President Vladimir V. Putin, according to a statement from the United Nations. He will then travel to Ukraine and meet with President Volodymyr Zelensky on Thursday.

Mr. Guterres “hopes to talk about what can be done to bring peace to Ukraine urgently,” a U.N. spokeswoman said in a statement. But Igor Zhovkva, an adviser to Mr. Zelensky, criticized Mr. Guterres for traveling to Moscow. Speaking on Sunday to NBC’s “Meet the Press,” he said the U.N. should focus more on providing humanitarian support to Ukraine.

“Any peace talks are good if they end with a result,” Mr. Zhovkva said. But he added that he doubted the talks arranged by Mr. Guterres “would end up with any result.”

The U.N., he said, “is lagging behind in Ukraine in terms of humanitarian support to my country, so it would be good to have” Mr. Guterres concentrate on aid.

The U.N. said that Mr. Guterres would also meet with U.N. staff members on the ground “to discuss the scaling up of humanitarian assistance to the people of Ukraine.”

Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine told CBS’s “Face the Nation” that Russia does not appear to be interested in this negotiation.

“They are interested in creation of food crises, energy crises,” Mr. Shmyhal said of Russia. “I’m not sure they’re capable to hold this negotiation in a proper way.”

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Hannah BeechAbdi Latif Dahir and Oscar Lopez

With us or with them? In a new cold war, how about neither.

BANGKOK — As the bonds of traditional alliances fray across the globe, the Royal Thai Army, the United States’ oldest treaty partner in Asia, has cast a wide net.

This year, with the world reeling from Russia’s invasion of Ukraine, Thai soldiers hosted American troops for Cobra Gold, annual military exercises that are one of the largest shows of force in the Asia Pacific. A few months before, they participated in Shared Destiny, peacekeeping drills run by the People’s Liberation Army of China. And in 2020, the Thais hedged their bets further, signing an agreement for their cadets to receive training at a defense academy in Moscow.

The geopolitical landscape following the Ukraine invasion has often been likened to that of a new Cold War. While the main antagonists may be the same — the United States, Russia and, increasingly, China — the roles played by much of the rest of the world have changed, reshaping a global order that held for more than three-quarters of a century.

Governments representing more than half of humanity have refused to take a side, avoiding the binary accounting of us-versus-them that characterized most of the post-World War II era. In a United Nations General Assembly vote this month to suspend Russia from the Human Rights Council, dozens of countries abstained, including Thailand, Brazil, South Africa, Mexico and Singapore. (The resolution succeeded anyway.)

Once proxy battlegrounds for superpowers, swaths of Africa, Asia and Latin America are staking their independence. The return of a bloc of nonaligned nations harks back to a period in which leaders of the post-colonial movement resisted having their destinies shaped by imperialism. It also points to the confidence of smaller countries, no longer dependent on a single ideological or economic patron, to go their own way.

“Without a doubt, the countries of Southeast Asia don’t want to be pulled into a new Cold War or be forced to take sides in any great power competition,” said Zachary Abuza, a security specialist at the National War College in Washington. “As they say in Southeast Asia, when the elephants fight, the grass gets trampled.”

Having to align themselves with one power or another, Mr. Abuza added, left many nations around the world “desperately poor and underdeveloped at the end of the Cold War.”

As a result, even the United States, the Cold War’s victor, cannot count on the support of some of its traditional partners in vocally condemning Russia for its attack on a sovereign, democratic nation. The NATO-led intervention in Libya in 2011 and the American invasion of Iraq in 2003 have only heightened mistrust of the West. Both military actions left countries in those regions struggling with the political fallout for years after.

“The crux of the matter is that African countries feel infantilized and neglected by Western countries, which are also accused of not living up to their soaring moral rhetoric on sovereignty and territorial sanctity,” said Ebenezer Obadare, senior fellow for Africa studies at the Council on Foreign Relations.

Indonesia, a sprawling democracy once ruled by a dictator favored by the United States for his anti-communist stance, has said that it will welcome President Vladimir V. Putin of Russia when the country hosts the Group of 20 meetings this year. It, too, abstained in the U.N. vote to remove Russia from the Human Rights Council.

“Our government has adopted the questionable strategy of trying to ignore the biggest geopolitical earthquake in 70 years in our agenda as this year’s G-20 President, which kind of blows my mind,” said Tom Lembong, a former trade minister.

Other U.S. allies have characterized their decision to diversify as a function of American absenteeism. Last year, as China spread its vaccine diplomacy around the world, the United States was seen initially as hoarding its pandemic supplies.

Before that, during Donald J. Trump’s presidency, the United States pulled out of the Trans-Pacific Partnership, an expansive trade pact that was meant to counter China’s way of doing business. Countries like Vietnam that had staked their reputations on joining felt betrayed, once again, by Washington.

Mexico, a longtime U.S. ally, has emphasized its neutrality, and President Andrés Manuel López Obrador has rejected sanctions on Russia.

“Mexico’s neutrality is not neutral,” said Tony Payan of Rice University’s Baker Institute for Public Policy. “Mexico is poking Washington in the eye.”

About one-third of American ambassadorships in Latin America and the Caribbean remain unfilled. The vacancies include Brazil, the largest regional economy, and the Organization of American States.

“Many Latin Americans were realizing that the United States was abandoning them,” said Vladimir Rouvinski, a professor at Icesi University in Cali, Colombia.

Russia cannot count on automatic allegiance from its historical allies, either. Apart from a sense of autocratic camaraderie, ideology is no longer part of Moscow’s allure. Russia has neither the patronage cash nor the geopolitical clout of the Soviet Union.

Venezuela, Russia’s staunchest supporter in Latin America, received a high-level American delegation on the heels of the Ukraine invasion. Nicaragua, which became one of the first countries to back Russia’s recognition of separatist regions in eastern Ukraine, has since tempered its enthusiasm.

During a March U.N. vote condemning Russia’s invasion of Ukraine, Cuba abstained, rather than backing Moscow, although it and Nicaragua later rejected the effort to kick Russia off the Human Rights Council.

“They’re trying to walk a fine line between certainly not celebrating the invasion, but also not clearly condemning it, arguing in favor of peace,” said Renata Keller, a Cuba expert at the University of Nevada, Reno.

The most noticeable hedging has come from Africa, which accounted for nearly half the countries that abstained in the March U.N. vote.

“We don’t know why they are fighting,” President Samia Suluhu Hassan of Tanzania said in an interview, referring to Russia’s invasion of Ukraine.

She added that she was “not sure” there was a clear aggressor in the conflict.

For Thailand, the decision to train with the American, Russian and Chinese militaries, as well as to buy weaponry from each country, is part of its long history of balancing between great powers. Deft diplomacy allowed Thailand to emerge as the only nation in the region not to be colonized.

The current drift away from the United States, which used Thailand as a staging ground for the Vietnam War, also stems from the political pedigree of Prime Minister Prayuth Chan-ocha, who came to power in a military coup eight years ago.

“Though Thailand may currently appear as a democracy, it is at heart an autocracy,” said Paul Chambers, a lecturer in international affairs at Naresuan University in Thailand. “A regime such as this will have autocratic bedfellows, including in Moscow.”

The same holds in Uganda, which receives almost a billion dollars in American aid and is a key Western ally in the fight against regional militancy. Yet the government of President Yoweri Museveni of Uganda has been criticized by the United States and the European Union for a pattern of human rights violations.

Mr. Museveni has responded by assailing the West’s interference in Libya and Iraq. The president’s son, who also commands the country’s land forces, tweeted that a “majority of mankind (that are non-white) support Russia’s stand in Ukraine.”

Uganda, like dozens of other countries, can afford to speak up because of a new top trading partner: China. This economic reality, even if Beijing promises more than it delivers, has shielded nations once dependent on other superpowers from stark geopolitical choices.

Strategically located countries like Djibouti, host to Camp Lemonnier, the largest permanent U.S. base on the African continent, have diversified. A few years ago, after President Ismail Omar Guelleh’s invitation, Beijing established its first overseas military outpost in Djibouti. Mr. Guelleh also secured loans from the Chinese to help develop ports, free trade zones and a railway.

Growing Chinese engagement has provided African countries with “alternative investment, alternative markets and alternative ideas of development,” said Cobus van Staden, at the South African Institute of International Affairs.

But if the world feels more comfortably multipolar these days, the ripple effects of the fighting in Ukraine are a reminder that globalization quickly links far-flung nations.

Escalating global prices for fuel, food and fertilizer, all a result of war in Ukraine, have heightened hardship in Africa and Asia. Already contending with a devastating drought, East Africa now has at least 13 million people facing severe hunger.

And populations outside of Europe know too well that their refugees — such as Syrians, Venezuelans, Afghans, South Sudanese and the Rohingya of Myanmar — cannot expect the welcome given to displaced Ukrainians. In a race for finite reserves of care, aid groups have warned of the perils of donor fatigue for the world’s most vulnerable.

“The whole world,” President Hassan of Tanzania said, referring to Russia and Ukraine, “is affected when these countries are fighting.”

Hannah Beech reported from Bangkok, Abdi Latif Dahir from Nairobi, Kenya, and Oscar Lopez from Mexico City. Muktita Suhartono contributed reporting from Jakarta, Indonesia.

Marc Santora

Russian forces bombard Ukraine, ignoring calls for a cease-fire during the Orthodox Easter holiday.

Rejecting calls from Ukrainians and humanitarian organizations for a cease-fire over the Orthodox Easter holiday, Russian forces continued to bombard towns and villages across Ukraine over the weekend.

Before dawn on Sunday, two young girls, aged 5 and 14, were killed when their home in the Donetsk region, near the eastern border with Russia, was destroyed, according to the Donetsk Regional Military Administration.

Nearly 100 miles to the west, three Russian missiles slammed into the city of Pavlograd. The strikes damaged railway infrastructure and eight buildings and also killed a 48-year-old man, according to local authorities.

In the eastern region of Luhansk, at least eight people were killed when seven houses and a police station were struck by Russian artillery fire, according to Ukrainian authorities.

The statements from state and local officials offered only a partial accounting of the growing toll as fighting along the 300-mile front line in eastern and southern Ukraine intensifies. The heavy fighting has so far resulted in only small gains for Russian forces, but the situation for civilians caught in the crossfire grows more dire by the day.

The fighting once again hindered evacuation efforts.

There were no humanitarian routes established out of the port city of Mariupol on Sunday, Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, said in a statement.

With the city in ruins, the estimated 120,000 people are surviving in what witnesses have described as barbaric conditions. At the same time, Ukrainian officials said on Sunday that Russian forces continued to bombard the sprawling steel factory where hundreds of Ukrainian soldiers and civilians are trapped.

Ms. Vereshchuk said that the government would try to organize an evacuation again on Monday. She called for U.N. Secretary General António Guterres, who is scheduled to travel to Moscow before visiting Kyiv next week, to demand a cease-fire and open up humanitarian corridors.

“This is what Guterres should talk about in Moscow, if he is preparing to talk about peace,” Vereshchuk said.

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Eduardo Medina

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, criticized António Guterres, the U.N. secretary general, for planning to travel to Moscow this week. Speaking to NBC's "Meet the Press," he said the U.N. should focus more on providing humanitarian support to Ukraine.

Eduardo Medina

When Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine was asked on CBS’s “Face the Nation” if the atrocities committed in Mariupol by Russian forces could diminish the possibility of a diplomatic end to the war, he replied: “Russia has done many atrocities and many war crimes in Ukraine. But we understand that this terrible war could be finished only on the table of negotiations.”

Eduardo Medina

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, told NBC’s “Meet the Press” said that, despite claims from Russia that it had taken control of Mariupol, Ukrainian forces and civilians remained in the city. He added that many soldiers were wounded. “Today, we turn to Russian authorities to open the humanitarian corridors for civilians,” he said.

Eduardo Medina

Ukrainian lawmaker Yevheniya Kravchuk told ABC’s “This Week With George Stephanopoulos” that the expected visit by Secretary of State Antony Blinken and Defense Secretary Lloyd Austin would send “a powerful signal to Russia that Ukraine will not be left alone with this war.”

Cora Engelbrecht

A mother had found ‘a new level of happiness’ when her daughter was born. Then a missile killed them both.

A few weeks before Russia invaded Ukraine, Valerie Glodan, wrote in a post on Instagram that she was living with “a new level of happiness” after she gave birth to her first child.

“Our girl is one month old now,” she wrote in the post, showing a photograph taken in late pregnancy. “It has been the best 40 weeks.”

But the chapter ended in tragedy on Saturday when Ms. Glodan, 27, was killed with her 3-month-old daughter, Kira, after a missile hit a residential area on the outskirts of the Black Sea port of Odesa, where they were staying. They had just moved in with Ms. Glodan’s mother, who was also killed in the attack.

The Instagram post and the violent death of a newborn broke through the daily reports of Russian attacks, whose randomness has caught many civilians — unable to flee or refusing to do so — in the middle.

“The war started when this baby was one month old. Can you imagine what is happening?” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said, in tears, at a news conference a few hours after the attack.

Five others were also killed when two cruise missiles hit the residential neighborhood in the Tairove district in the far western corner of the city and the number is set to rise given the extent of the damage, Ukrainian officials said. Photographs and video appeared to show extensive damage.

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, reacted with anger on Twitter, saying the only objective of Russian missile strikes in Odesa is terror.

One of Ms. Glodan’s closest friends, Oleksandra Iliashenko, said she was “filled with emptiness.” Ms. Glodan was “a bright light, full of life,” she said and added: “She gave me hope for our future.”

A few weeks earlier, Ms. Glodan had called Ms. Iliashenko to tell her that she was starting to feel uneasy about the mounting violence. She said she had moved her family from their high-rise apartment, close to Odesa’s airport, to her mother’s home in the Tairove district, which is further from the city center.

The two friends talked and agreed that if the apartment the family abandoned was hit, it would be time to leave Odesa. Instead, the mother’s home was destroyed.

The two women met while studying journalism at the University of Odesa, and since then their lives ran in tandem. After college they started their first jobs at the same time and found husbands who became good friends. They bought neighboring apartments and were always rotating through each other’s front doors, planning parties, exchanging pets, looking after plants and later, children.

“We were planning on raising our families together. She was always telling me that we were in our prime, with such amazing opportunities ­— she believed we had great lives,” Ms. Iliashenko said, between sobs. She spoke in a phone interview from Warsaw, where she has been staying for the past few weeks.

She described her friend as strong-willed and industrious with a warm sense of humor. She loved her work in public relations, but had a talent for painting and an ear for poetry. “She built everything that she had. I admired her very much,” Ms. Iliashenko said.

In the weeks following the invasion, the two friends told each other they doubted the war would come to Odesa, and they believed the conflict would be over in three weeks, Ms. Iliashenko said. They tried to distract each other by cooking meals together and dreaming up vacations their families could take when the war ended.

Ms. Glodan’s husband, Uri, who survived the attack, was around the corner at a shop when the missile struck, Ms. Iliashenko said.

Mr. Glodan, a well-known Odesa baker, had spent the lead-up to the Orthodox Easter weekend making cakes for sale, decorated in the blue and yellow of the Ukrainian flag. On Sunday, he posted a series of photos to his Instagram account, commemorating his wife, daughter and mother-in-law. “My dear ones,” he wrote under the images. “You are in our hearts!”

An earlier version of this article misstated the name of the Ukrainian president. It is Volodymyr Zelensky, not Vladimir.

Andrew Higgins

Reporting from Warsaw

Warsaw’s welcome mat risks fraying under the strain of a new refugee surge.

Warsaw’s biggest pediatric hospital has put patients from Ukraine on its waiting list for liver transplants, sometimes ahead of Polish children. Schools in Poland’s capital have had to search for extra teachers to keep up with the influx of new pupils. Public transport has risked buckling under the strain of so many new residents.

Yet to just about everyone’s surprise, Warsaw has kept working, defying predictions of a breakdown and an angry public backlash. The city, which has welcomed hundreds of thousands of fleeing refugees, has decked itself with Ukrainian flags and banners of support for Poland’s war-ravaged eastern neighbor.

But just as the tsunami of refugees, which increased the capital’s population by nearly 20 percent in just a few weeks, seemed to be receding, Warsaw’s mayor, Rafal Trzaskowski, is now bracing for a possible new influx as Russia’s military pushes to achieve what President Vladimir V. Putin last week vowed would be the “full completion” of his war in Ukraine.

“Warsaw is at capacity,” Mr. Trzaskowski, a liberal opponent of Poland’s conservative governing party, Law and Justice, said in an interview. “We accepted more than 300,000 people but we cannot accept more. With the escalation by Russia in eastern Ukraine we could have a second wave.”

Valeurs Actuelles

Élection présidentielle : Emmanuel Macron réélu avec 58 % des voix

Emmanuel Macron rempile pour cinq ans de plus. Le second tour de l’élection présidentielle a battu son plein ce dimanche 24 avril. Les deux candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés dans les urnes pour la seconde fois. Emmanuel Macron a remporté l’élection avec 58 % des voix contre 42 % pour Marine Le Pen. De nombreuses personnalités politiques ont réagi à sa réélection, notamment les candidats défaits du premier tour. 

22h59. Des tensions en marge d’une manifestation à Paris

Une manifestation, organisée après la réélection d’Emmanuel Macron, connaît des tensions sur la place de la République à Paris. Dans une vidéo partagée sur Twitter, il est possible de voir les forces de l’ordre en train de disperser la foule. Des projectiles auraient également été lancés en direction de la police. 

Contact côté Magenta, projectiles sur la police. Tensions fortes. pic.twitter.com/yomJDSS6n4

— simon louvet (@simonlouvet_) April 24, 2022

🇫🇷 FLASH – Des incidents sont en cours sur la Place de la République, à Paris, en marge d’une manifestation suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. (via @HZ_Press) #2ndTour #presidentielles2022 pic.twitter.com/6dlaxC4eUO

— Mediavenir Relais 📨 (@Mediavenir_rel) April 24, 2022

22h45. Des manifestations dans plusieurs villes de France

Après l’annonce de la réélection d’Emmanuel Macron, plusieurs manifestations ont été lancées dans plusieurs villes de France, notamment à Toulouse, Montpellier, Marseille, à Paris ou encore à Rennes. À Rennes, la situation s’est envenimée. La manifestation, organisée par l’ultra-gauche et rassemblant environ 250 personnes, a été émaillée par des violences, relate franceinfo ce dimanche soir. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont dû avoir recours à du gaz lacrymogène. 

22h36. Justin Trudeau a « hâte de poursuivre »  son travail avec Macron

Outre-Atlantique, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a félicité Emmanuel Macron : « J’ai hâte de poursuivre notre travail ensemble sur les enjeux importants pour les Canadiens et les Français – de la défense de la démocratie, à la lutte aux changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne. » 

22h 30. Ursula von der Leyen se réjouit du second quinquennat de Macron

Peu après la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, des personnalités politiques du monde entier ont félicité le président réélu. À commencer par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a déclaré sur Twitter : « Cher Emmanuel Macron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe. »

Cher @EmmanuelMacron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République.

Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération.

Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 24, 2022

22h30. Boris Johnson félicite Macron

De même pour le Premier ministre britannique, Boris Johnson s’est réjoui de la réélection d’Emmanuel Macron, estimant que la France est « l’un de (leurs) alliés les plus proches et les plus importants ». « J’ai hâte de continuer à travailler ensemble sur les questions qui comptent le plus pour nos deux pays et pour le monde. » 

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world.

🇬🇧🇫🇷

— Boris Johnson (@BorisJohnson) April 24, 2022

22h30. L’Allemagne « heureuse »

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est dit « heureux » de poursuivre cette « bonne coopération ». S’adressant au président français, il a insisté sur le fait que les électeurs d’Emmanuel Macron avaient « envoyé un engagement fort en faveur de l’Europe ». 

22h30. L’Espagne et l’Italie réagissent à la présidentielle

Du côté du chef du gouvernement italien, Mario Draghi a constaté une « magnifique nouvelle pour toute l’Europe ». Pour le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, la victoire d’Emmanuel Macron rime avec « la démocratie (qui) gagne » et « l’Europe (qui) gagne ». 

22h20. Emmanuel Macron battu à Prades, le fief de son Premier ministre

Oups, dans le fief de Jean Castex, Emmanuel Macron devancé d’une courte tête par Marine Le Pen. pic.twitter.com/FUhnX2yul3

— Ghislain de Violet (@gdeviolet) April 24, 2022

Le collectif féministe Némésis présent, à sa façon, au champ de mars

Nos militantes étaient aussi sur le Champ de Mars pour fêter la réélection d’@EmmanuelMacron … à leur façon ! Elles ne lâchent rien ! pic.twitter.com/AyCsxZ6qHk

— Collectif NEMESIS (@CollectifN) April 24, 2022

21h45. « Ce vote m’oblige pour les années à venir », déclare Macron

Après s’être adressé à ses électeurs et à ceux qui ont voté pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron a choisi de parler aux Français qui ont voté pour lui afin de faire « barrage (aux idées) de l’extrême droite » : « Je veux les remercier (…) Ce vote m’oblige pour les années à venir. » Emmanuel Macron a promis du renouveau pour ce second quinquennat. Lors de son discours, le président fraîchement réélu a promis « une méthode renouvelée pour 5 années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse ».

21h36. Emmanuel Macron prononce un discours au Champ-de-Mars

Emmanuel Macron a tenu un discours sur le Champ-de-Mars ce dimanche soir, à l’issue de sa victoire à l’élection présidentielle. Il a notamment « remercié » les Français qui ont voté pour lui : « Je sais ce que je vous dois. » Face à une foule enthousiaste, le président fraîchement réélu a déclaré : « Après cinq années de transformations, d’heures heureuses et difficiles, ce jour du 24 avril, une majorité d’entre nous a choisi de me faire confiance pour présider notre République dans les cinq années à venir. » 

À l’attention de « ceux qui ont voté Madame Le Pen », Emmanuel Macron a affirmé : « Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de toutes et tous. Je sais que pour nombre de nos compatriotes qui ont choisi l’extrême droite, la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doit aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m’entourent. » 

21h34. Emmanuel Macron arrive au Champ-de-Mars sur l’hymne de l’UE

Emmanuel Macron est arrivé sur le Champ-de-Mars pour tenir un discours après sa victoire au scrutin présidentiel. Le président fraîchement réélu est arrivé sur place main dans la main avec son épouse Brigitte Macron. Le couple était entouré d’enfants et d’adolescents. Le groupe a marché sur l’Ode à la joie de Beethoven, également hymne officiel de l’Union européenne.

21h16. Le slogan de LR pour les législatives

Les Républicains (LR) ont publié sur Twitter leur slogan pour les élections législatives. « Ni macronistes, Ni lepénistes, Nous sommes la droite et le centre. Les 12 et 19 juin, choisissez des députés #PourVousDéfendre ! » 

Ni macronistes, Ni lepénistes, Nous sommes la droite et le centre.

🇫🇷 Les 12 et 19 juin, choisissez des députés #PourVousDéfendre ! pic.twitter.com/IlpkSHNEPl

— les Républicains #PourVousDéfendre (@lesRepublicains) April 24, 2022

21h15. Marine Le Pen largement en tête dans les DOM-TOM

Bien que défaite par Emmanuel Macron, Marine Le Pen arrive très largement en tête dans les collectivités d’Outre-mer : 60,9 % en Martinique (Emmanuel Macron avait obtenu 77,55 % des suffrages en 2017), 69,6 % en Guadeloupe (75,13 % pour Macron en 2017) ou encore 60,7 % en Guyane (64,89 % pour Emmanuel Macron en 2017).

21h07. Pour Bruno Le Maire, Emmanuel Macron a “entendu les préoccupations des Français”

Présent au Champ-de-Mars, le ministre de l’Économie estime que le candidat-Président a entendu les préoccupations des Français : « Je pense que oui, puisque le président fait un score très élevé, qui lui donne un mandat très solide pour les cinq années à venir. L’enjeu est d’entendre les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen comme ceux de Jean-Luc Mélenchon. Elles sont diverses sur le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique, etc. Particulièrement sur ce sujet, on voit bien qu’il faut qu’on soit plus radicaux sur nos réponses. Ce mandat nous donne des responsabilités supplémentaires. »

21h00 Au RN, on juge que “le pays n’est pas reformable”

La défaite de Marine Le Pen suscite beaucoup de commentaires chez ses partisans. Philippe Ollivier, député Européen, fait le constat : « Le pays n’est pas reformable. Quand vous avez les mosquées, les temples, et les Églises qui appellent à voter contre vous, c’est déjà un exploit de faire 43 %. » Lui ne pense pas que Marine Le Pen se mette en retrait à l’issue de la saison électorale : « Marine Le Pen a 53 ans. On est pas pour la retraite à 53 ans… »

21h. Des ministres réagissent 

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a estimé que les Français ont « fait un choix clair, en faveur du progrès, de l’Europe, de l’écologie, des avancées sociales et écologiques ». Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a quant à elle jugé que le gouvernement devait « comprendre les colères et inquiétudes ». Elle a promis un « mandat pour rassembler et pas diviser ». 

20h58. Anne Hidalgo félicite Emmanuel Macron

La maire de Paris, ex-candidate socialiste, a adressé ses « félicitations républicaines à Emmanuel Macron », saluant au passage « tous les dirigeants de la gauche républicaine sociale, écologiste, sociale et laïque » qui ont appelé « à battre Marine Le Pen en utilisant le bulletin » Macron.

20h56. Valérie Pécresse a réagi

L’ex-candidate LR a félicité Emmanuel Macron sur Twitter. « Sa victoire ne doit pas masquer les fractures de notre pays conduisant Marine Le Pen à un score inédit. Cap sur les législatives avec une droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin », a écrit Valérie Pécresse. 

J’adresse mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron. Sa victoire ne doit pas masquer les fractures de notre pays conduisant Marine Le Pen à un score inédit.

Cap sur les législatives avec une droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin

— Valérie Pécresse (@vpecresse) April 24, 2022

20h55. “Le 3e tour commence ce soir” : à l’issue du second tour, les candidats se projettent sur les législatives

Emmanuel Maron tout juste réélu, c’est la campagne des législatives qui s’ouvre, et les candidats, même défaits au premier tour, l’ont bien compris. Marine Le Pen a été la première à évoquer le sujet dans son intervention. « Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. je mènerai cette bataille aux cotés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au corps. le Rassemblement national œuvrera à unir tous ceux qui veulent rassembler leurs forces contre la politique d’Emmanuel Macron, en métropole, en outre mer et dans les circonscriptions de l’étranger » Jean-Luc Mélenchon a ensuite embrayé : « Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre M. Macron et choisir un autre chemin (…) si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire. Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature est le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit. » C’est ensuite Eric Zemmour qui a relancé, appelant « le bloc national à s’unir et se rassembler » : « Les élections législatives qui viennent en juin porchain voient déjà la constitution de deux grands blocs politiques autour d’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, l’un macroniste et l’autre islamo-gauchiste. Ce match n’aura qu’un seul perdant la france. Le camp national serait-il donc le seul à ne pouvoir s’unir ? »

20h50. Pour Thierry Mariani, pas d’union possible à droite entre le Rassemblement national et les Républicains

« J’observe que Reconquête et Zemmour ont clairement appelé à voter pour MLP, si vous trouvez un nom qui a clairement appelé à voter pour MLP, dites-le moi, on peut s’allier avec lui. Est-ce qu’on peut faire alliance avec la droite républicaine ? Tous les députés sortants on laissé élire Emmanuel Macron, donc je ne vois pas avec qui on pourra faire alliance… »

20h45. Eric Zemmour : “C’est la 8e fois que la défaite frappe le nom de Le Pen”

« Je veux dire ce soir ma déception et ma tristesse. Nous avons été des millions à vouloir en finir avec Emmanuel Macron. Les amoureux de la France ont perdu et Emmanuel Macron a été réélu aisément, (…) alors même que sa personnalité faisait l’objet d’un rejet massif. La revanche annoncée a tourné court. Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. Hélas, c’est la 8e fois que la défaite frappe le nom de Le Pen. »

20h28. Marine Le Pen a appelé Emmanuel Macron

La candidate RN défaite a appelé Emmanuel Macron après l’annonce du résultat de la présidentielle. Marine Le Pen a notamment déclaré au micro de RTL : « Je suis très respectueuse des traditions républicaines, par conséquent je l’ai félicité pour son élection. »

📞 @MLP_officiel a appelé @EmmanuelMacron après l’annonce des résultats. « Je suis très respectueuse des traditions républicaines, par conséquent je l’ai félicité pour son élection » explique la candidate battue au micro de @RTLFrance. #RTLFlashActu pic.twitter.com/6WWmrh0yY5

— Thomas Despre (@ThomasDespre) April 24, 2022

20h22. Jean-Luc Mélenchon : “Emmanuel Macron est le plus mal élu des Présidents de la Ve République”

« Pour ce second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen représentaient à peine plus du tiers de sélecteurs inscrits. (…) M. Macron est le plus mal élu des Présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut. Il surnage dans un océan d’abstention, de bulletins blancs et nuls. »

🔴 ALERTE INFO Jean-Luc Mélenchon: « Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la 5e République » https://t.co/ZVPraEdYiv pic.twitter.com/AKhrGZ70nS

— BFMTV (@BFMTV) April 24, 2022

20h20. Emmanuel Macron le mal-élu ?

🇫🇷🗳️ Macron est réélu avec ~38% des suffrages des électeurs inscrits, contre 43,6% il y a 5 ans. C’est le plus bas niveau depuis Pompidou en 1969. pic.twitter.com/TyR7hsNJLh

— mathieu gallard (@mathieugallard) April 24, 2022

20h15. Marine Le Pen prend la parole

« Le sort des urnes, que je respecte en a voulu autrement. En dépit deux semaines de méthodes déloyales, brutales et violentes, similaires à celles que subissent au quotidien des Francais, les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour d’élection présidentielle.(…) Avec le mode de scrutin législatif qui renforce les tendance politiques et fausse la représentativité parlementaire le risque de voir EM s’emparer de manière mécanique tous les pouvoirs exécutif législatifs et est élevé. »

🇫🇷🗳️ Estimation des résultats en voix :

🟠 Macron : ~18,6 millions (-2,1 millions) ⚫️ Le Pen : ~13,3 millions (+2,7 millions) ⚪️ Blancs/Nuls : ~3,2 millions (-0,9 million) ⚪️ Abstention : ~13,7 millions (+1,6 million) pic.twitter.com/991YF3GS6A

— mathieu gallard (@mathieugallard) April 24, 2022

Huées au QG du Rassemblement national

Les résultats sont tombés. Emmanuel Macron est réélu, et hué par les militants RN pic.twitter.com/cwsfssvLaD

— Océane Herrero (@Heroceane) April 24, 2022

20h10. L’ambiance retombe très vite chez les supporters d’Emmanuel Macron

Après quelques secondes de liesse de la part des militants réunis au champ de mars pour soutenir Emmanuel Macron, marquées par des « on est là ! » et des « Macron président ! », l’ambiance retombe comme un soufflé et le calme revient, malgré les nombreux efforts de la “team ambiance” du candidat-Président.

20h05. Tensions entre Rachida Dati et Clémentine Autain

La maire LR du VIIe arrondissement, Rachida Dati, et la députée Insoumise, Clémentine Autain, ont eu un vif échange sur le plateau de TF1 à l’issue du second tour de la présidentielle. À peine le résultat connu, les deux femmes politiques ont abordé les élections législatives comme étant le « troisième tour ». « Il faudra des parlementaires responsables et constructifs. Nous appelons les Français à voter pour nos candidat », a notamment indiqué Rachida Dati sur TF1.

20h. Fabien Roussel : « La bataille n’est pas achevée »

Si pour Fabien Roussel, le « pire a été évité », la « bataille n’est pas achevée » pour autant. L’ex-candidat communiste a écrit dans une série de tweets : « Le Président n’est réélu qu’à la faveur d’un rejet de l’extrême droite. Ce résultat n’exprime en rien un soutien à sa politique. Il a refusé de remettre en cause ses choix avec une arrogance que les Français ne supportent plus. Nous devons le battre aux législatives. »

Le Président n’est réélu qu’à la faveur d’un rejet de l’extrême droite.

Ce résultat n’exprime en rien un soutien à sa politique.

Il a refusé de remettre en cause ses choix avec une arrogance que les Français ne supportent plus.

Nous devons le battre aux législatives.

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 24, 2022

Ce soir, le pire a été évité pour la France.

Grâce à la mobilisation de millions de nos compatriotes la représentante de l’extrême droite ne pourra pas accéder à l’Élysée et installer un pouvoir autoritaire.

Nous avons participé à ce résultat mais la bataille n’est pas achevée.

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 24, 2022

20h. Un « choix par défaut » pour Éric Ciotti 

Éric Ciotti a adressé ses « félicitations républicaines à Emmanuel Macron pour sa réélection ». Toutefois, il a dit regretter « un choix par défaut plus que par adhésion dans un contexte de forte abstention et d’une campagne médiocre ». 

 

J’adresse mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron pour sa réélection.

Je regrette cependant un choix par défaut plus que par adhésion dans un contexte de forte abstention et d’une campagne médiocre qui n’a pas abordé les vrais problèmes de la France et des Français.

— Eric Ciotti (@ECiotti) April 24, 2022

20h. Une « profonde joie » pour Richard Ferrand

Sur Twitter, le président de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron s’est réjoui de la victoire du président réélu : « Avec lui depuis toujours et pour 5 ans de plus, profonde joie. » Richard Ferrand a ainsi « la conviction que ses qualités personnelles et celles de son projet répondent aux exigences des défis de notre temps ». 

Avec lui depuis toujours et pour #5ansdeplus, profonde joie : @EmmanuelMacron est réélu Président de la République ! J’ai la conviction que ses qualités personnelles et celles de son projet répondent aux exigences des défis de notre temps. Vive la République, vive la France !

— Richard Ferrand (@RichardFerrand) April 24, 2022

20h. « Ne nous décourageons pas », assure Nicolas Dupont-Aignan

L’ex-candidat de Debout la France a réagi au résultat de l’élection présidentielle. Sur Twitter, Nicolas Dupont-Aignan a écrit : « De la CGT au MEDEF, de La France Insoumise à Nicolas Sarkozy, avec le soutien de la plupart des médias, le système oligarchique a malheureusement fait réélire un homme dangereux pour la France. » Avant d’appeler : « Ne nous décourageons pas. » D’après lui, les élections « législatives permettront aux Français, qui ne veulent pas laisser Macron détruire la France, de choisir le sursaut ». 

De la CGT au MEDEF, de La France Insoumise à Nicolas Sarkozy, avec le soutien de la plupart des #medias, le système oligarchique a malheureusement fait réélire un homme dangereux pour la #France 🇫🇷!

Ne nous décourageons pas… 1/2

— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) April 24, 2022

20h. Yannick Jadot : « Le pire est évité » 

L’ex-candidat écologiste s’est réjoui de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. Sur Twitter, Yannick Jadot a remercié « celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême droite ». Selon lui, « le pire est évité, mais le pays est plus divisé que jamais ». Yannick Jadot a ainsi fait référence aux élections législatives appelant à construire « le meilleur » : « L’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire. »

Merci à toutes celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême droite. Le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais. Aux legislatives, construisons le meilleur : l’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire.

— Yannick Jadot (@yjadot) April 24, 2022

20h. Présidentielle : Emmanuel Macron réélu au second tour avec 58 % des voix

Le “front républicain” aura tenu. Dimanche soir, à l’issue du second tour, c’est Emmanuel Macron qui s’est imposé, rassemblant 58 % des suffrages selon les premières estimations. Avec 42 % des suffrages, Marine Le Pen marque une forte progression par rapport à 2017 — elle avait alors obtenu 33,9 % des voix, soit huit points de moins —, sans parvenir à s’imposer pour autant.

19h50. Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports d’Emmanuel Macron : “L’abstention dit beaucoup de l’état de notre démocratie”

Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports analyse l’abstention : « C’est évidemment un sujet important, un sujet croissant dans notre pays qui dit beaucoup de choses de l’état de notre démocratie. C’est aux politiques d’être plus efficaces. » Élisabeth Moreno, ministre déléguée en charge de l’Égalité femmes-hommes, renchérit : « Je ne vois pas ça comme un échec, je vois ça comme un signal. Il faut redynamiser notre démocratie. »

19h45. “Le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection présidentielle”

Clément Vanheuverswyn, responsable des jeunes RN du Nord : « L’ambiance est un peu tendue, on attend tous les résultats. En tout cas on fait la fête ici et on la fera de toute manière ; on a mené une belle campagne, le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection présidentielle en France. »

19h15. “Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir”

Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron, réagit à l’abstention annoncée très forte : « Aucun des candidats n’a réussi à convaincre, que ce soit au premier ou au second tour. Quand je vois la réaction du fils d’Anne Hidalgo, Arthur Germain [qui a annoncé qu’il ne voterait pas au second tour, NDLR], je vois qu’on a raté quelque chose. » Pour le militant, confiant dans la victoire de son candidat, le “front républicain” n’est pas mort, malgré l’écart beaucoup plus serré qu’en 2017 selon les sondages : « Aujourd’hui des électeurs ont voté pour Macron, pour faire barrage à madame Le Pen. Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir dans ce pays. Il faudra composer avec ces électeurs pendent 5 ans. Comme Jacques Chirac l’avait fait en 2002, en essayant de rassembler à droite et a gauche. »

18h45Le taux de participation en Seine-Saint-Denis a baissé entre les deux tours

Entre le premier et le second tour, à 17 heures, le taux de participation en Seine-Saint-Denis a baissé. Il est passé de 51,7 % à 44, 96 %, rappelle Le Monde. En Seine-Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 49 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle.

En Seine-Saint Denis, le taux de participation (17h) a baissé nettement entre le premier et le second tour passant de 51,7% à 44,96%. Dans le département, Mélenchon avait obtenu 49% des voix au premier tour pic.twitter.com/yBwMHC4jX6

— Luc Bronner (@lucbronner) April 24, 2022

Macron devrait prendre la parole à 21 heures

Ce dimanche soir, 1 200 journalistes sont attendus au Champ-de-Mars pour assister au discours d’Emmanuel Macron, qui devrait se tenir vers 21 heures selon nos informations. Le nombre de sympathisants attendus n’est pour l’heure pas communiqué. Du côté de Marine Le Pen, 500 journalistes devraient se rendre sur place pour sa prise de parole. 

Une abstention estimée à 28 % à 20 heures

D’après une première estimation Elabe réalisée pour BFM TV et L’Express, en partenariat avec SFR, le taux d’abstention attendu à 20 heures serait de 28 % au second tour de l’élection présidentielle.

Marine Le Pen arrivée à son QG de campagne

Après avoir voté à Hénin-Beaumont dans la matinée, Marine Le Pen s’est rendue à Paris. La candidate du Rassemblement national (RN) est arrivée il y a peu à son QG de campagne du côté de la Porte de Saint-Cloud à Paris, relate BFM TV.

Quels sont les départements qui ont le moins voté ?

Au contraire, les habitants à s’être le moins rendus aux urnes sont ceux des départements de Seine-Saint-Denis (44,96 %), de la Haute-Corse (49,15 %) et du Val-de-Marne (55,2 %).

Quels sont les départements qui ont le plus voté ?

À 17 heures, le taux de participation était le plus important dans l’Aveyron (70,51 %). Deux autres départements étaient également bien placés : la Dordogne (70,15 %) et les Landes (69,84 %). 

Le taux de participation s’élève à 63,23 % à 17 heures

En ce second tour du scrutin présidentiel, le taux de participation est de 63,23 % à 17 heures, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Le chiffre est en baisse par rapport aux précédentes élections présidentielles. En 2017, le taux de participation au second tour à 17 heures était de 65,30 %. En 2012, il était de 71,96 %. 

Emmanuel Macron a voté au Touquet

Le président sortant, candidat à sa réélection, a voté au Touquet dans le Pas-de-Calais, vers 13 heures. Emmanuel Macron se trouvait aux côtés de son épouse Brigitte Macron.

Jean Lassalle se rend au bureau de vote pour s’abstenir

Le candidat défait à la présidentielle s’est rendu aux urnes ce dimanche 24 avril. Dans le bureau de vote de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), Jean Lassalle a fini par s’abstenir. Le député béarnais avait pourtant annoncé qu’il voterait blanc, rappelle Le Figaro. Il aurait visiblement changé d’avis. Sur le point de glisser son « bulletin blanc » dans l’urne, Jean Lassalle a arrêté son geste, indiquant être « abstentionniste devant l’urne ». « Je me suis dit que le vote blanc n’était plus à la hauteur », a-t-il commenté, relaie Le Figaro.

Abstentionniste.

Les explications ➡️ https://t.co/QoLouRgpa9 pic.twitter.com/T24jx6vl4s

— Jean Lassalle (@jeanlassalle) April 24, 2022

Eric Zemmour et Jean Castex ont voté 

Eric Zemmour a voté à Paris ce dimanche, dans le 8e arrondissement de la capitale, nous apprend BFM TV. De son côté, Jean Castex a voté à Prades, dans les Pyrénées-Orientales. Arrivé ce jeudi en Occitanie, le chef du gouvernement a passé quatre jours dans la région et rentrera à Paris ce dimanche, par un vol commercial. Son trajet en jet officiel du gouvernement en aller-retour durant le premier tour de l’élection avait été très critiqué pour son coût et son empreinte carbone. « Les conditions de dessertes ordinaires de Perpignan ne permettaient pas d’atteindre ces conditions de sécurité donc j’ai utilisé les moyens de l’Etat, a-t-il réagi dans les colonnes de L’IndépendantJ’ai entendu que j’avais affrété un jet privé, ce qui est faux. J’ai utilisé les moyens dans le cadre des règles habituelles. »

Eric Zemmour a voté dans le VIIIe arrondissement de Paris pic.twitter.com/HfL9dAs0AU

— CNEWS (@CNEWS) April 24, 2022

🗳 Présidentielle: Jean Castex a voté à Prades dans les Pyrénées-Orientales pic.twitter.com/X4jcbO0i7D

— BFMTV (@BFMTV) April 24, 2022

La participation à 26,41 % à la mi-journée

La participation au second tour de l’élection présidentielle s’élève à 26,41 %, ce dimanche midi. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2017. Lors de l’élection présidentielle qui opposait déjà Marine Le Pen à Emmanuel Macron, le taux de participation au second tour à la même heure était, en effet, de 28,41 %. L’annonce a été faite ce dimanche par le ministère de l’Intérieur. À savoir que ce chiffre marque aussi un recul par rapport au deuxième tour des scrutins de 2012 (30,66 %) et de 2007 (34,11 %). Par ailleurs, il tutoie celui de 2002 (26,19 %), lorsque Jean-Marie Le Pen (FN) avait affronté Jacques Chirac (RPR), rappelle Le Figaro. La participation est en revanche légèrement en hausse, par rapport au premier tour qui s’était déroulé le 10 avril dernier, puisqu’elle était alors de 25,48 %.

Les départements qui ont le plus et le moins voté à 12 heures 

Ce dimanche, à 12 heures, c’est dans le Gers (34,46 %), le Jura (34,38 %), ainsi que l’Ain (33,92 %) que les électeurs ont le plus voté, détaille BFM TV. Concernant les départements avec le taux de participation le plus faible, on retrouve la Seine-Saint-Denis (15,37 %), Paris (20,71 %) et le Val-d’Oise (21,18 %). 

Shanghaï : les Français passent leur tour 

Les Français installés en Chine ont commencé à voter ce dimanche. Plusieurs dizaines de Français de Pékin se sont pressées à l’ambassade, en matinée, pour effectuer leur devoir de citoyen. « C’est un choix qu’on a et c’est un avantage quand même sérieux. C’est la démocratie : un vote, une voix. C’est important », a confié dans la presse Yann, un retraité dont les propos sont cités par Le Figaro. Toutefois, ceux de Shanghaï sont privés de scrutin, comme c’était déjà le cas le 10 avril, du fait de la mise en quarantaine de la capitale économique chinoise.

Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont

La candidate RN, Marine Le Pen, a voté à Hénin-Beaumont, son fief du Pas-de-Calais, souligne Le Point. Bien qu’elle vive en région parisienne, cette dernière a préféré se rendre aux urnes dans la ville qui lui a permis d’être élue députée pour la première fois, en 2017. Celle-ci doit déjeuner avec le maire d’Hénin-Beaumont avant de rentrer chez elle, à La-Celle-Saint-Cloud, puis de rejoindre ses équipes à son GQ de campagne dans le 16e arrondissement de Paris.

Plusieurs personnalités politiques ont voté 

Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a voté dans sa ville du Havre, peu après l’ouverture de son bureau de vote. C’est la première personnalité politique à s’être rendu dans l’isoloir, en ce dimanche d’élection, indique Le Point. De son côté, Anne Hidalgo a voté à Paris, dans la matinée. La maire de la capitale s’est rendue dans un bureau de vote situé dans le 15e arrondissement. C’est la première candidate vaincue le 10 avril dernier à avoir glissé son bulletin dans l’urne. Quid de Valérie Pécresse ? Cette dernière a voté à Vélizy-Villacoublay, à 9 heures. Après Anne Hidalgo, la présidente de la région Île-de-France est la deuxième candidate vaincue du premier tour à avoir voté, note le magazine. De son côté, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a voté à Motreff, dans le Finistère. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon a choisi son fief de Marseille pour se rendre aux urnes. 

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures 

Dimanche matin, les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures, en France métropolitaine pour le second tour de l’élection présidentielle. Dans le détail, quelque 48,7 millions d’électeurs sont appelés à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, rappelle Le Figaro. Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu’à 19 heures, en général, ou 20 heures, dans les grandes villes.  

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France24 - World

Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

Issued on: 21/04/2022 - 19:17

Aude MAZOUE

Marine Le Pen has worked for years at polishing the rough edges of the far-right National Rally, the party her rabble-rousing father Jean-Marie founded a half-century ago as the National Front, seeking the breakthrough that would finally secure the French presidency. For all her efforts, after eight attempts – Le Pen père's five presidential bids and his daughter's three – the far right now finds itself within striking distance of the Élysée Palace.

For five long years, Marine Le Pen has been plotting her revenge. Poised once again to vie for France's top job in an April 24 presidential run-off against the incumbent Emmanuel Macron, a rematch of their 2017 clash, she won't be content to lose this one.

With this campaign, the 53-year-old Le Pen put the finishing touches on her long-standing plan, softening her discourse and her image. Far from the potshots she was happy to fire off on the presidential campaign trail back in 2012, the "mother of cats" – as she now likes to describe herself – is given to posing with her kitties for the media and for her 2.6 million Twitter followers. Gone is the provocative old sniping. The new and improved Le Pen insists that Islam is "compatible with the French Republic". And the 2022 version of her National Rally – rebranded in 2018 to underscore the makeover – no longer pledges to pull France out of the euro currency or even the European Union.

To be clear, the long road to convincing French voters that the far right is a palatable option – "de-demonisation" is the term – began as far back as 2002, when Jean-Marie Le Pen won a shock place in the run-off and set rivals scrambling, often counter-productively, to keep the party from power.

>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

But in 2022, a sulphurous newcomer appeared on the political scene and accelerated the process. Hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour, for his part, didn't bother polishing his remarks or obscuring any demons. Le Pen looked all the more viable, even banal, in comparison. Her results speak for themselves: in the first round on April 10, Le Pen added two points to her 2017 score, tallying 23.15 percent of the vote this time to advance to another final.

And yet under the blond and smiling surface, it's all still there – a far-right political line knocking at the palace gates, poised to take the helm of a nuclear power and Europe's second-largest economy.

All the scars of the family business

Marion Anne Perrine Le Pen was born on August 5, 1968, in Neuilly-sur-Seine, west of Paris. Nicknamed Marine, Jean-Marie Le Pen's youngest child – the third of three girls after Marie-Caroline and Yann – was steeped in politics from infancy. The elder Le Pen founded the National Front the year she turned four.

In her 2006 autobiography "À Contre Flots" (Against the Tide), Marine Le Pen recounts the literally explosive way politics entered her life when, at the age of 8, she and her family escaped a bombing attack on their Paris apartment – an event she remembers as one of the "most momentous of her childhood".

The trials and tribulations didn't stop there for the youngest daughter of France's most notorious politician. For the young Le Pen, the limelight was harsh: Her parents' messy divorce in the headlines, erotic photos of her mother in Playboy, the insults that rained down when a 15-year-old Marine hit the campaign trail with her father ahead of municipal elections in 1983. All that adversity might discourage some from politics. Not Marine Le Pen. At 18, she signed up as a member of her father's National Front.

Not exactly a model student, Marine Le Pen had to sit her baccalauréat high school graduation exam again after scoring 4 out of 20 in philosophy. She chose law school in Paris, where she was by all accounts a "die-hard party animal" before graduating with a master's in law. She followed that up with a post-graduate degree in criminal law in 1991. Beyond the father-daughter pair's physical likeness – Marine's mother nicknamed her "the clone", to which Marine would add "with hair" – the youngest Le Pen inherited her father's taste for dispensing rhetoric. Unsurprisingly then, the cheeky student with the cutting wit embraced the legal profession, plying her trade at the criminal high court in Paris. In an ironic twist, the novice attorney – who volunteered as a public defender on call – found herself representing undocumented migrants in the role.

'Who on earth is she?'

Meanwhile, the 24-year-old was paving the road to a political future. In 1993 legislative elections, Le Pen waged an unsuccessful bid for a seat representing a district in the French capital. In 1998, she won election as a regional councillor in the Nord-Pas-de-Calais area of northern France. That same year, Le Pen's private life was a flurry of activity, too; she gave birth to her first child followed by a set of twins less than 11 months later.

Far-right party politics, too, were far from sedate. A schism in the National Front saw Jean-Marie Le Pen rival Bruno Mégret, who had been pleading for years to shape the party with an eye to winning real power, was expelled from the party – leading a coterie of allies to quit and follow Mégret to a new rival outfit.

Le Pen père thumbed his nose at critics on all fronts – not least those who questioned his daughter's role in the party, rankled by the junior Le Pen's "modernist" stances on subjects like abortion and religion. Two years later, she would take over as chief of Génération Le Pen, an association rebranded under her stewardship to a plural Générations Le Pen in a sign of the political marketing manoeuvres to come. The group's objective was to attract fresh voters to the National Front.

Little known to the general public, the next-generation Le Pen started to come out from her father's shadow on May 5, 2002. That night, Jean-Marie Le Pen's long-shot bid for the Élysée Palace fell far short as voters of all stripes gave Jacques Chirac a landslide win to keep the far right from power. After the results dropped, Marine Le Pen appeared for the first time on an election night television broadcast as a stand-in called upon to replace a National Front heavyweight at the last minute. Her performance did not go unnoticed as she teased and aggravated her political opponents. "Who on earth is she?" cried Jean-Luc Mélenchon on France 3 television that night, years before the leftist's own schism from the Socialist Party. "No hate, no intolerance," she retorted, with a mocking smile, as some in the audience jeered her.

Family betrayals

Step by step, the political animal continued her long climb to the top. In the north of France, the once-proud rust belt sapped of its industry and jobs, Le Pen found fertile terrain to sow her ideas. She was elected to the European Parliament in 2004 and re-elected in 2009. In 2011, at a National Front party congress in Tours, Jean-Marie Le Pen passed the torch to his daughter after she won a leadership vote handily. She threw her hat in the presidential election ring for the first time in 2012, recouping the party's 2007 losses to score 17.9 percent in the first round but falling short of the run-off. The legislative elections that followed were waged by a coalition of united far-right movements she pulled together and dubbed the Marine Blue Rally.

Relations with her party's founder, meanwhile, were very publicly souring. Initially, Jean-Marie Le Pen had been permitted to stay on, politely, given the title President of Honour. But the old man – notorious for describing Nazi gas chambers as a "detail" of history and for defending Philippe Pétain, France's collaborationist World War II leader – was not content to be honourably discreet as Marine Le Pen sought to rid the party of its demons in the public imagination. In the end, the elder Le Pen's racist and revisionist salvoes from retirement were the last straw. Marine Le Pen permanently excluded him from the party in 2015. In this family business, betrayal is a two-way street.

Unfettered in 2017, Marine Le Pen waged her second bid for the French presidency, putting the National Front in the run-off for the first time since her father's 2002 upset before losing to Macron in the final (33.9 percent to his 66.1).

>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

Determined to have another go at the Élysée Palace, Le Pen threw her hat in the ring for a third time in 2022, keen to better her 2017 performance. But party turmoil returned. First, a few choice defectors jumped ship with a splash, showily signing on with Zemmour's rival bid. Then her own niece, Marion Maréchal, too, joined Zemmour, introduced like a prize catch at one of his political rallies. When longtime Le Pen ally Nicolas Bay also left for the competition, the psychodrama was complete; Bay was accused of conducting espionage for the rival far-right camp.

And yet Marine, seemingly unsinkable, held on. As the election neared, her numbers rose and tactical voting brought some of Zemmour's one-time supporters back onside to carry her to the second round. If she wins the presidency on her third try – as no lesser lights than François Mitterrand and Jacques Chirac have in the past – Le Pen would become the first woman ever elected president in France. She would also bring the far right to power in the country for the first time in the modern political era. 

This article has been translated from the original in French.

French presidential election © France 24

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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

France24 - Monde

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Publié le : 20/04/2022 - 17:52

David RICH Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise. 

Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas. 

"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.

Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres. 

Un processus vieux de plus de 30 ans 

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie. 

L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”. 

Intégration "immédiate" rejetée

La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans. 

Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole. 

L’Europe divisée 

En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine. 

La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021. 

Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion. 

Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier. 

Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

LE FIL DU 5 MARS

Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

LE FIL DU 18 AVRIL

L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

New York Times - World

At Least 10 Dead After Tour Boat Sinks in Japan

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Sixteen people were still missing, more than 24 hours after the sightseeing vessel was lost off the coast of Hokkaido island.

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By Motoko Rich and Makiko Inoue

TOKYO — At least 10 people who had been on a sightseeing boat that sank off the Japanese island of Hokkaido on Saturday have died, Japan’s coast guard said on Sunday. Sixteen other people were still missing.

The vessel had 24 passengers aboard when its two crew members sent a distress call on Saturday afternoon, saying the boat was taking on water. Another call came less than an hour after that, reporting that the vessel was now tilting by 30 degrees.

That was the last message from the Kazu 1, as the boat was called. On Sunday afternoon, after more than 24 hours of searching for survivors, the coast guard said 10 of the 26 missing people had been recovered, all of whom were later declared dead.

It was not immediately clear what had caused the disaster. But NHK, the Japanese public broadcaster, said there had been warnings of high winds and waves of up to 10 feet in the area of Kashuni Falls, a well-known sightseeing spot on Hokkaido’s Shiretoko Peninsula, where the boat had been when the first distress call was sent. Reefs are just below the surface of the waters there.

Naomichi Suzuki, the governor of Hokkaido, Japan’s northernmost island, said police officers and members of Japan’s Self-Defense Forces had been helping with the search, in waters colder than 40 degrees Fahrenheit.

Shiretoko Pleasure Cruiser, the company that owns the Kazu 1, said the boat left the port at Utoro, in eastern Hokkaido, at 10 a.m. on Saturday. It had been scheduled to travel around the tip of the Shiretoko Peninsula and return to Utoro around 1 p.m.

But somewhere en route, the 19-ton vessel, piloted by a 54-year-old captain with the assistance of a 27-year-old deck officer, ran into trouble and began to flood.

The coast guard sent five patrol vessels and two aircraft to the area. By the time they arrived, there was no sign of the boat or any of the people who had been aboard, said Tetsuo Saito, Japan’s minister of land, infrastructure, transport and tourism.

Early Sunday morning, three people were found at sea, all unresponsive, and taken by helicopter to a hospital in Utoro. Another unresponsive person was found on the rocks on the coast near Cape Shiretoko, and six more were found later on Sunday.

The Kazu 1 had run aground as recently as June, according to Tetsuya Umemoto, a spokesman for the Abashiri branch of the coast guard. None of the 21 passengers aboard then were hurt, but the coast guard investigated the incident and referred the captain to prosecutors, alleging negligence, Mr. Umemoto said. He said the deck officer at that time, Noriyuki Toyoda, was the captain on Saturday’s voyage.

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Valeurs Actuelles

[Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

À défaut d’être un tournant politique, le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle est toujours un succès médiatique. On sait qu’il ne changera rien à l’affaire mais on le regarde chaque fois avec avidité. La France est suspendue à ce moment si singulier de la vie politique dont on excite en amont l’attente par des sondages et des pronostics sur la couleur du bouton de manchette et qu’on prolonge par de subtiles exégèses. Et pourtant, tout laisse à penser que le débat n’a jamais renverser les dynamiques électorales. Dans ce décor où tout semble surjoué, on y croit y retrouver le parfum de la joute verbale, le goût du combat singulier sans effusion de sang. Depuis 1974, les Français se passionnent pour ce format d’affrontement politique d’importation américaine. Au gré des convulsions électorales, le débat présidentiel a changé. Il révèle la dépolitisation de la confrontation des idées devenue divertissement et sacrifiant sur l’autel des intérêts particuliers la quête du bien commun qui devrait la guider.

La parole publique a nourri l’histoire de l’argumentation et de la persuasion de la cité classique. L’art oratoire pouvait emporter l’adhésion d’une majorité, changer le cours d’une vie ou instituer une nation. Chacun attendait de celui qui se destinait à la magistrature suprême ce récit par lequel tous pouvaient faire corps. « Une multitude d’hommes devient une seule personne quand des hommes sont représentés par un seul homme » dit Hobbes au XVIIe siècle. Par sa parole, le dirigeant produit un commun partagé par ses commettants. À l’ère des médias modernes, journaux, radios et bientôt télévisions donnent une ampleur inédite à la parole des politiques.

En 1960, les États-Unis soumettent au jugement des électeurs l’affrontement télévisuel des impétrants à la Maison-Blanche. Cette première rencontre retransmise sur le petit écran séduit 74 millions d’Américains. La mise en scène des images et des formules tient désormais lieu de réflexion. On s’intéresse davantage au physique hollywoodien de Kennedy qu’au programme du républicain Nixon, visiblement moins à l’aise face à la prise de lumière du studio. L’Amérique ne retient de l’empoignade que l’insolente jeunesse du Démocrate souriant face au pâle et mal ajusté Nixon. Ils n’avaient pourtant que quatre ans d’écart ! Le reste, pourtant fondamental, notamment sur la politique étrangère, est oublié. Avec un très faible écart de voix lors du scrutin, on a tôt d’attribuer la victoire de Kennedy à ce débat devenu un mythe. Les historiens ont depuis montré que le rôle de la mafia fut plus efficace que le petit écran dans ce succès.

Mais le pli est pris. La politique se hisse au rang des divertissements télévisuels. Dans ces lices médiatiques, l’apparence prime sur le fond. Désormais, les candidats suivent des cours de communication et même des régimes. Nixon refusera de participer ensuite à ce qu’il considère comme un affaiblissement du débat public qui ne revient sur le petit écran qu’en 1976. La France s’y livre pourtant en 1974 lors du 2e tour opposant Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand, avec les mêmes recettes et le même succès. Il est de bon ton de vanter la qualité depuis évanouie de leurs échanges alors même qu’on serait incapable de citer autre chose que « le monopole du cœur ». Depuis, la mémoire des débats se réduit à une phrase, à un geste ou à un regard. Les émissions souvenirs ressassent les piques assassines de « l'homme du passif » de Mitterrand en 1981 à la « saine colère » de Royal en 2007 en passant par les « yeux dans les yeux » de Chirac en 1988, ou l’anaphore de Hollande en 2012. C’est sans doute jubilatoire mais cela gâte le fond de ce face-à-face présidentiel.

Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations

Le débat n’est d’ailleurs pas une marche indispensable. De Gaulle s’y refusa, parait-il, de peur de déchoir. Poher et Pompidou devaient partager cette impression d’avilissement pour le refuser encore en 1969. En 1981, Mitterrand échaudé, hésite à renouveler l’expérience avant de s’y résoudre. En 2002, Chirac n’a pas jugé digne de concourir sur le plateau avec Le Pen. Aujourd’hui, aucun candidat ne voudrait se priver d’une exposition de plus de deux heures devant plus de 15 millions de téléspectateurs.

Mais le débat d’entre-deux-tours a perdu de sa saveur, noyé parmi les programmes d’info qui scandent la campagne mêlant spectacle et polémique. La parole publique s’étiole lorsqu’on demande aux politiques de jouer un rôle qui n’est pas le leur. Convaincus de faire « jeune », les candidats se croient obligés de succomber à cet infotainment au détriment d’une discussion argumentée. Le duel du second tour s’est feutré en concours de retenue. « Pour être Président de la République, il faut être calme » assène Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.  On ne cherche pas tant à désarmer son opposant qu’à prouver, à la manière des anciens rois, la maitrise de soi face à l’adversité. Il ne s’agit plus d’apparaître comme le meilleur pour exercer la fonction, mais le plus « gentil ». Donald Trump n’a pas eu ces pudeurs face à Hilary Clinton ou Joe Biden.

Le débat de 2022 était prévisible. Les candidats n’ont pas seulement choisi leurs journalistes mais se sont aussi choisis comme compétiteurs. Depuis cinq ans, chacun a joué au « meilleur ennemi » de l’autre dans une chorégraphie parfaitement huilée. L’un et l’autre se sont habilement écorchés pour mieux éviter le débat au fur et à mesure que le scrutin présidentiel approchait. Le grand oral passé, on retiendra à peine quelques noms disqualifiants, des lapsus et une bataille pesante de statistiques.

Un tel débat devait être l’occasion pour les candidats d’énoncer leur vision d’un pays qu’ils sont censés incarner en délivrant un récit dans lequel chacun peut se reconnaître. Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations et mâtinées de câlinothérapie.

Les politiques ne sont plus ces figures d’autorité éclairant le peuple. Ce sont les électeurs devenus experts qui les évaluent en fonction de leurs intérêts et non du bien commun à coups de classements, oraux spécifiques et émissions au cours desquelles ce sont des enfants qui les interrogent et parfois les corrigent ! Dans Petite Poucette, Michel Serres mit en lumière ce « renversement de la présomption d’incompétence » transformant la vie politique en examen perpétuel.

Dépolitisé, le débat 2022 opposa mollement une candidate en dedans à un candidat arrogant. Mais à préférer l’invective à l’échange argumenté, on fragilise la condition même de la délibération. La conciliation des opinions contradictoires, finalité de la politique, n’est possible que si l’on fait droit à la conversation, fondatrice de l’espace public. Or la dispute, au sens scolastique, a cédé la place à l’altercation qui ne cherche pas tant à convaincre qu’à délégitimer la parole différente. Ce n’est pas tant la qualité de la question qui est débattue que la personnalité de l’adversaire.

Involontairement prophétique, le philosophe Dewey redoutait déjà dans les années 20 que l’affadissement du débat d’idées obère notre capacité à résoudre les antagonismes autrement que par la violence physique. On aurait préféré que ce le soit par la discussion en quête de vérité.

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France24 - Monde

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT Suivre

Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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Valeurs Actuelles

Le militant Taha Bouhafs candidat LFI aux législatives à Vénissieux, dans le Rhône

Taha Bouhafs, militant franco-algérien des quartiers auprès de la France insoumise, se présentera en juin aux élections législatives, dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux, rapporte Le Figaro, vendredi 22 avril. Autrement dit, sur la circonscription de l’ex-PS et LREM Yves Blein. En 2017, Taha Bouhafs s’était déjà présenté, mais en Isère. Alors âgé de 19 ans, il avait obtenu 11,1 % des voix.

Taha Bouhafs pourrait affronter Yves Blein

A Vénissieux, sur les terres communistes de la maire Michèle Picard, elle-même à diverses reprises candidate dans cette circonscription, Taha Bouhafs pourrait affronter le sortant Yves Blein, si toutefois celui-ci décidait de se représenter. Proche des Insoumis, après avoir pris ses distances pendant un temps, mais également du comité Adama, Taha Bouhafs vient de publier Ceux qui ne sont rien (La Découverte).

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France24 - World

Residents left in dire straits after Saudi govt bulldozes poor Jeddah neighbourhoods

The Observers

Issued on: 20/04/2022 - 18:38

Djamel Belayachi Follow

Over the past three months, the Saudi government has launched a massive demolition campaign targeting dozens of poor neighbourhoods in Jeddah, to make way for an urban development project. With very little time to leave and no compensation, hundreds of thousands of people are now in dire straits, with no way to appeal, as our Observer explains.

The Saudi Public Investment Fund, presided over by Crown Prince Mohammed bin Salman, announced the launch of a 20 billion dollar (around 18 billion euro) development project called Jeddah Central. The development will include a museum, an opera house, a stadium, an aquarium, hotels and new residential neighbourhoods. 

Authorities have carried out demolitions in about 60 different neighbourhoods, most located in the southern part of the city, near the port. And even more neighbourhoods will be affected in the coming months, with the bulldozing slated to continue. 

We spoke to Mohamed (not his real name), a resident of Jeddah, about the impact of these demolitions.

The authorities haven't provided enough resources to relocate all the families. City workers put up notices on certain buildings. The notices said: 'You must move out in two days... three days... or a week.' If people didn't move out, they cut the electricity and threw their belongings into the street.

The government says it has found accommodation for some of the displaced families. But not the majority. Activists estimate that nearly 800,000 people have been displaced in all. They haven't found new housing for all of them.

It's OK to want to modernise the city. But not if it hurts the residents. Even if they're foreigners and they're poor, they deserve respect. 

Download the app

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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France24 - Monde

Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Publié le : 18/04/2022 - 18:28

David RICH Suivre

Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

Coup d’État militaire

Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

April 23, 2021

Possible prolongation de la transition

Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

Un dialogue national inclusif risqué

Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

France24 - World

Not just exit polls: Why French election projections are almost always correct

Issued on: 24/04/2022 - 09:18

Benjamin DODMAN Follow

While most countries rely on exit polls to declare elections winners, at the risk of jumping the gun, pollsters in France base their estimates on actual ballots counted – a system made possible by the staggered closure of polling stations across the country.

French voters head to the polls on Sunday to elect their next president in a rematch of the 2017 duel pitting Emmanuel Macron against Marine Le Pen. Projections and preliminary results won’t be known until after the last polling stations close at 8pm. But in what has become a familiar ritual, social media networks will start buzzing hours earlier with rumours of Belgian or Swiss polls claiming to predict the outcome of the election. 

Such polls are not only strictly banned in France. They are also often wrong. It was the case again two weeks ago, during the first round of voting, when the rumours spoke of a tie between Macron and Le Pen (it later turned out that the incumbent was four points ahead). 

French presidential election © France 24

At midnight on Friday, France enters a period of “electoral silence” during which French media are barred from quoting candidates or publishing opinion polls to ensure they don’t unduly influence voters. These rules also apply to candidates and their teams, who are strictly barred from campaigning in the last 44 hours before voting ends on Sunday. 

On election day, polling stations in mainland France close at 7pm in most places and at 8pm in the larger cities including Paris. That one-hour lag, which used to be two hours in past elections, is crucial to pollsters who are expected to crunch the numbers and project a winner in time for the 8pm gong.  

Unlike in most other democracies, where those projections are based on exit polls, French pollsters base their estimates on ballots that have actually been counted. Those estimates are updated throughout the evening as the vote count progresses. 

‘They use interviews, we use ballots’ 

“The main difference with an exit poll is that instead of asking people outside the polling station how they voted, we look straight at their ballots,” says Mathieu Doiret of the Ipsos polling institute, FRANCE 24’s partner for the presidential election. “This means we have to wait for the first polling stations to close at 7pm, whereas exit polls can be worked on throughout the day.” 

Like other pollsters, Ipsos relies on feedback from hundreds of polling stations scattered across France. The sample is chosen to ensure it is representative of the diversity of French constituencies while also matching the overall result of the last presidential election, which is used as a benchmark. 

The idea is not so much to find areas where voting patterns mirror the rest of the country, but rather to have polling stations that are indicative of trends – for instance, to see if bastions of a given candidate turn out in large numbers or swing one way or another – and then come up with the broadest possible picture. 

“British pollsters also pick a representative sample of polling stations and compare results with past elections in order to establish their projections,” says Doiret, whose institute also carries out surveys in the UK. “The only difference is the primary material: they use interviews, we use ballots.”  

Relying on actual vote counts rather than interviews presents some advantages, says Doiret, noting that voters may not want to tell interviewers what ballot they cast. 

“We also use exit polls in France, for instance to evaluate each candidate’s level of support by age group or profession,” he says. “But exit polls tend to be slightly less accurate, because people can refuse to answer our questions whereas they can’t refuse to have their ballots counted.”  

100% record 

France has used the same voting system for generations, requiring voters to cast paper ballots in person or by proxy and then counting them by hand. In polling stations sampled by Ipsos and its peers, an official calls the pollster after every 100 ballots counted to report the results. Using special software, the data is then compared with figures from past elections to elaborate projections. 

The system has allowed pollsters to predict the outcome of all recent elections – including the wafer-thin margin that allowed far-right leader Jean-Marie Le Pen to edge out the Socialists’ Lionel Jospin in a shock first-round result in 2002.  

>> On this day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

“We are yet to see pollsters unable to declare a winner, or the second-round finalists, at 8pm,” says Doiret. “Only once was there some confusion, in 1974 [Valéry Giscard d’Estaing won that race by just 400,000 votes, the narrowest margin yet]. But with today’s expertise and technical capabilities, we would have had no such difficulty.” 

Still, the one-hour lag between the time polling stations close in rural areas and the larger cities – and on which pollsters depend to calculate their projections – means a surprise cannot be ruled out. It almost happened after the first round this year as a surge in support for third-man Jean-Luc Mélenchon in urban constituencies saw pollsters rush to adjust their projections after 8pm, bringing him very close to Le Pen’s score. 

“Things can get tricky when candidates do significantly better than in past elections in a certain type of constituency,” Doiret explains. “In Mélenchon’s case, his support in rural areas was largely unchanged from 2017, whereas it surged in some urban areas. By definition, you can only find that out after 8pm when those polling stations have started reporting their results.”  

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'Swiss poll' predicting radical upset in French election disavowed by paper

French Presidential Election

Explainer: How does France's two-round presidential election work?

FRENCH CONNECTIONS

The powers of the French president: A modern-day monarch?

L'Humanité

Le Pen battue, le troisième tour est lancé

Premier plan

Présidentielle Emmanuel Macron a été réélu par défaut avec 58,5 % face à la candidate d’extrême droite. Dès maintenant, la mobilisation démarre à gauche pour s’opposer à sa politique, avec l’objectif de remporter les législatives, en juin, et de se retrouver en nombre dans la rue dès le 1er Mai.

Julia Hamlaoui

Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite se voit barrer la route de l’Élysée. Un soulagement plus que bienvenu, certes, mais l’étau se resserre. Avec 41,5 %, selon les estimations disponibles dimanche, contre 33,9 % en 2017, la candidate du RN, Marine Le Pen, obtient un score plus élevé que lors de son précédent duel avec Emmanuel Macron. Sans compter l’écart vertigineux avec les 17,79 % obtenus par son père en 2002. Cependant, malgré la banalisation, les appels du pied sur le terrain du pouvoir d’achat et la politique de mépris de classe du président sortant, nombre d’électeurs de gauche ont choisi d’utiliser le seul bulletin à leur disposition pour faire la différence et rappeler que, en République, la haine n’a pas sa place. Mais le barrage s’est fragilisé. L’abstention, déjà de 26,3 % le 10 avril, aurait atteint 28,3 % pour ce second tour, selon l’Ifop. Le sursaut de mobilisation (8 points de participation supplémentaire en 2002) n’est plus qu’un souvenir, et le nombre de bulletins blancs et nuls pourrait aussi avoisiner le record absolu de 2017 – 4 millions au total.

Pour tous à gauche, dès lundi, c’est une autre bataille qui commence face aux projets de l’hôte de l’Élysée. « Je veux remercier l’ensemble des Françaises et des Français qui m’ont accordé leur confiance afin de faire advenir une France plus indépendante, une Europe plus forte, par des investissements et des changements profonds », a-t-il déclaré après son arrivée au Champ-de-Mars, au pied de tour Eiffel, au son de l’hymne européen. Devenu président par « effraction » en 2017, il est reconduit par défaut. Tout en disant vouloir « porter avec force » son projet, Emmanuel Macron a donc affirmé avoir « conscience » que le vote de ceux qui ont fait « barrage à l’extrême droite » (43 % de ses électeurs, selon l’Ifop) l’ « oblige ». Mais au soir de sa première victoire, il y a cinq ans, au Louvre, il avait déjà fait mine d’admettre que l’issue du scrutin ne lui donnait pas un « blanc-seing »… sans en tenir compte par la suite.

D’ailleurs, en dehors de maigres concessions, comme sur l’allocation adulte handicapé (AAH), il n’aura en rien contribué à la mobilisation des électeurs de gauche. Si, lors du débat d’entre-deux-tours, il s’est montré ferme face au projet xénophobe de Marine Le Pen – « Vous allez créer la guerre civile ! » lui a-t-il lancé –, personne n’a oublié la loi « séparatisme » stigmatisant les musulmans, la chasse aux sorcières « islamo-gauchistes » et les délires anti-« woke ». Autant de thèmes chers à l’extrême droite, banalisés et resservis jusqu’à l’écœurement, qui ont contribué à dérouler le tapis rouge à sa candidate, que le ministre de l’Intérieur trouvait trop « molle ». En la matière, certains grands médias, qui ont organisé la saturation du débat public autour des obsessions du RN, n’ont rien à envier au gouvernement.

l’extrême droite est loin d’avoir dit son dernier mot

C’est là une des leçons de ce sinistre second tour : éviter le pire, c’est bien ; s’en prémunir, c’est mieux. Surtout que l’extrême droite est loin d’avoir dit son dernier mot. Marine Le Pen s’est construit une stature qu’elle entend faire fructifier. « Plus que jamais, je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français », a réagi la candidate depuis le Pavillon d’Armenonville, au bois de Boulogne, citant pêle-mêle la retraite, le pouvoir d’achat, l’immigration ou la sécurité. Défaite, elle s’est appliquée à saluer le « score historique » du « camp national » avant de s’empresser de lancer la « bataille des législatives » : « Je (la) mènerai avec tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer à Emmanuel Macron », a-t-elle affirmé, s’estimant « dans d’excellentes dispositions pour obtenir un grand nombre de députés en juin ». De son côté, Éric Zemmour (7 % le 10 avril), critiquant vertement le RN, a en même temps souhaité une « alliance » du « bloc national » aux législatives.

Pour les cinq années à venir, ce sont bel et bien ces deux lignes de front – défaire les velléités macroniennes d’imposer la retraite à 64 puis 65 ans ou de conditionner le RSA, et combattre pied à pied les avancées de l’extrême droite – qu’il faudra tenir. Et cela commence maintenant. Dans la rue, d’abord. «La CGT, l’Unsa, Solidaires, la FSU, l’Unef, la VL, le MNL et la Fidl appellent à préparer un 1er   Mai revendicatif pour faire de cette journée un temps fort de la mobilisation », ont d’ores et déjà écrit dans un communiqué ces syndicats.

66 % des Français souhaitent leur imposer une cohabitation

Pour la gauche, il s’agit aussi de construire une riposte commune dans la perspective des législatives de juin, le fameux « troisième tour ». Troisième homme d’un paysage politique national recomposé en trois pôles, Jean-Luc Mélenchon (21,95 % le 10 avril) a invité à ne pas « se résigner » face au « plus mal élu des présidents de la Ve  République » : « Un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de l’Union populaire qui doit s’élargir », a-t-il lancé depuis son QG dimanche soir, postulant à nouveau au poste de premier ministre. Dans l’entre-deux-tours, la FI, EELV et le PCF ont engagé des discussions afin de trouver un terrain d’entente. « En additionnant la gauche dès le premier tour des législatives, nous pouvons battre le bloc d’extrême droite et le bloc libéral », a assuré le secrétaire national du PCF. Fabien Roussel a plaidé pour un « accord global dans le respect du rapport de forces issu du premier tour, et des ancrages locaux », martelant que la victoire du sortant « n’exprime en rien un soutien à sa politique ». « Nous voulons nous donner les moyens d’une coalition pour une majorité alternative », a également affirmé l’écologiste Julien Bayou, quand le PS, jusque-là à l’écart, s’est majoritairement prononcé pour travailler avec le reste de la gauche. Une perspective de bons résultats d’autant plus réaliste que ni Emmanuel Macron ni sa majorité ne sauraient bénéficier de la même vague qu’en 2017 : 66 % des Français souhaitent leur imposer une cohabitation, selon un sondage BVA.

Surtout, défendre l’augmentation du Smic et des salaires, la réduction du temps de travail ou encore la transition écologique pourrait redonner du souffle à tous ceux qui ont, en apnée, voté ce dimanche pour empêcher l’extrême droite d’accéder à l’Élysée. Et le président, élu par défaut, serait bien inspiré de ne pas l’oublier.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenExtrême droite
Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron livre ses dernières promesses avant « le référendum » du 24 avril

« On n’est jamais confiant », prévient la députée du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas. A deux jours du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron veut aller chercher les électeurs, où qu’ils soient. A Saint-Denis, dans un premier temps, jeudi 21 avril pour évoquer les questions d’urbanisme et des quartiers, puis à Figeac (Lot), vendredi 22 avril, pour un meeting sous les halles du village, pour séduire les ruraux. L’objectif étant de mobiliser son camp pour dimanche et de ne pas laisser l’abstention « jouer un mauvais tour » au président sortant.

Rencontre avec les antifascistes

À nouveau, le jeu du chat et la souris a eu lieu. Quand Macron se déplace, les Insoumis suivent. Il faut dire que le candidat n’a pas choisi sa destination au hasard. Au premier tour de l’élection présidentielle, à Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a atteint 37,49 % des suffrages.

Pour la énième fois lors de cette campagne expédiée par le camp de la majorité, les militants d’extrême gauche ont laissé entendre leur dégoût. Avant de sortir le carnet de chant : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », « Pas de Macronie à Saint Denis ». Autre spécialité : « Première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous des enfants d’immigrés ». Pris en étau entre une mairie sur laquelle est écrit « Montjoye Saint-Denis » et une cathédrale qui a sacré l’ensemble des rois de France, le public au pied des monuments détonne. Cadre splendide pour une triste séquence.

🔴 Arrivée houleuse d’Emmanuel Macron à Saint-Denis devant des militants d’extrême gauche #presidentielles2022 #MacronSaintDenis pic.twitter.com/paflQAbC8n

— Antoine You (@YouAntoine16) April 21, 2022

Au milieu du décor, les macronistes restent timides. Au fond de la masse, un couple d’adhérents en marche renonce à l’idée de se rapprocher de la barrière pour saluer leur champion. Faute de place, et de cran. Entre les sympathisants LREM qui peinent à s’assumer au milieu des antifascistes, la foule devient un lieu de débat. Chacun vient expliquer aux caméras ses approbations et désapprobations.

« Il y en a marre de la misère », hurle l’un des passants placés, volontairement, à distance de la déambulation. Ça tombe bien, le chef d’État vient pour parler de logements sociaux et d’urbanisme. « Nous avons beaucoup trop stigmatisé les enfants des quartiers », explique-t-il aux micros qui l’entourent. Pour y remédier, le candidat préconise le développement du sport à l’école, du tutorat, et de l’investissement financier. Bref, la vieille rengaine, lorsqu’Emmanuel Macron s’exprime à un interlocuteur, il lui tend un miroir.

Après cette brève mise au point à propos de son projet pour la ville, Emmanuel Macron retourne pour un nouveau bain de foule. Une nouvelle cohue totalement démesurée par laquelle le candidat serre toutes les mains et fait fi du protocole pourtant mis en place par l’équipe de campagne. Façon pour lui de ne pas rester sur la huée de départ et de finir sur une note plus positive. « Je ne l’avais pas vu venir celle-là », souffle l’un des responsables de l’équipe de campagne les deux mains sur les cuisses.

Un dernier appel du pied à l’électorat de gauche

En 2017, Emmanuel Macron ponctuait sa campagne à Albi (Tarn), sur les terres de Jean Jaurès. Un clin d’œil à son aile gauche qu’il a bien failli reproduire cette année. Le candidat était initialement attendu à Carmaux, la circonscription du député socialiste mais a dû revoir sa copie à cause de la météo. C’est donc sous le soleil de Figeac, terre de gauche où le candidat est au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il a évoqué « la ruralité heureuse » et les changements de mode de vie observés en France, ces dernières années.

Officiellement, le président entend accompagner ce phénomène en proposant « un idéal réaliste, alliant bienveillance et économie forte ». Face à l’évolution du mode de vie des Français, se tournant davantage vers les campagnes et une meilleure qualité de vie, Emmanuel Macron invite la ruralité à « saisir cette chance ». Pour cela, le président compte « bâtir un équilibre entre les métropoles et la ruralité » en investissant dans les infrastructures de transport et de communication pour « relier les villes moyennes et les campagnes aux métropoles ».

Batailler contre la désertification dans les campagnes

Le candidat souhaite prendre le contre-pied des politiques menées ces vingt dernières années, s’attaquant aux déserts médicaux comme à la fuite des services publics. « Ils pensaient faire des économies sur les services locaux », explique-t-il, souhaitant « réaménager les services publics par la proximité », notamment à travers le numérique et la sécurité, puisqu’il promet la réouverture de 200 brigades de gendarmerie dans les campagnes et un retour de la justice de proximité.

Même constat sur les déserts médicaux, fruit d’une politique tendant à « réduire l’offre de santé pour diminuer les dépenses ». Emmanuel Macron rappelle avoir supprimé le numerus clausus dès 2018 mais explique ne pas pouvoir aller plus vite que la musique, un médecin devant se former une dizaine d’années. « Nous ne les aurons même pas à la fin du prochain quinquennat », prévient-il, annonçant toutefois « des résultats dans les prochains mois », du côté des infirmiers et des aides-soignants.

Une planification territoriale basée sur « la mobilité, l’agriculture et la décarbonisation », plaide le candidat qui veut « une gestion prévisionnelle en fonction des territoires ». « On ne peut pas réussir l’écologie en produisant moins, nous devons produire plus en émettant moins de CO2 », lance-t-il comme pour répondre aux écologistes décroissants. L’objectif du prochain quinquennat est « de compenser les inégalités, des quartiers les plus pauvres à la ruralité désertifiée », « un devoir de la République », argumente-t-il.

Un contre-pied au projet de Marine Le Pen

Après un débat « où Emmanuel Macron a gagné des points », selon la porte-parole de LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas, le favori du second tour s’est contenté de tenir un discours « sans un seul propos de haine, ni sur mes adversaires, ni sur une partie du pays ». Le président se veut mobilisateur, appelant ses partisans à convaincre pour gagner, ce qu’il appelle, « le référendum du 24 avril », les Français devant se prononcer « pour ou contre l’Europe, pour une république laïque, unie, indivisible ».

 

Des militants d’extrême-gauche ont déployé une banderole en soutien au service public, devant la scène où Emmanuel Macron tenait son meeting à Figeac, vendredi 22 avril. Photo © Ludovic MARIN / AFP

Quand des opposants d’extrême-gauche déploient une banderole sous son nez, sur la façade d’un immeuble faisant face à la scène, le candidat reste calme et courtois, faisant presque oublier ses petites phrases ayant jalonné son quinquennat. « Félicitez-vous d’être en démocratie et de pouvoir interpeller le chef de l’Etat et le candidat », répond-t-il appelant à une discussion « dans le respect » à la fin du meeting. Emmanuel Macron assure ne pas faire la sourde oreille aux électorats ayant choisi Mélenchon, Le Pen ou Zemmour. « Je regarde les craintes qui alimentent les extrêmes et les prend en compte », promet-il. Un message lancé à ses soutiens de la gauche comme de la droite appelant à faire barrage au Rassemblement national. « Si on a des différences, je voterai pour vous dimanche, face au mur de l’intolérance, la haine et la xénophobie », déclare André Mellinger, maire PS de Figeac venu l’accueillir.

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France24 - World

Liberal newcomer beats conservative three-time PM in Slovenian elections

Issued on: 25/04/2022 - 03:22

NEWS WIRES

Political newcomer liberal Robert Golob defeated Slovenia’s three-time Prime Minister conservative Janez Jansa in elections on Sunday in a country split by bitter political divisions over the rule of law.

Golob’s Freedom Movement (GS), which he launched only in January, has built on anger with Jansa’s regime in the former Yugoslav state.

The opposition accuses Jansa of having tried to undermine democratic institutions and press freedoms since he returned to power in 2020.

With almost all the votes counted in the country of around two million people, Freedom Movement (GS) stood at 34.5 percent of the vote compared to 23.6 percent for Jansa’s Slovenian Democratic Party.

‘Back to freedom’

“Our objective has been reached: a victory that will enable us to take the country back to freedom,” Golob told jubilant supporters late Sunday.

“People want changes and have expressed their confidence in us as the only ones who can bring those changes,” he said earlier via a livestream from his home where he was in isolation after contracting Covid-19.

The 55-year-old former power company manager has promised to restore “normality”, having billed the elections as a “referendum on democracy”.

Political analyst Miha Kovac said civil society and younger voters in particular had been mobilised. Analysts had expected an increased turnout and for voters to turn against Jansa’s style.

Turnout stood at some 70 percent of the 1.7 million electorate – significantly higher than the 52 percent  in the last parliamentary elections in 2018.

“The vote was a vote against Jansa,” said Kovac. “Against Slovenia on the Hungarian path, against an illiberal democracy in Slovenia, against the government taking over the public television, against the control of judiciary.”

But he warned that GS had no government experience – even though it could partner with the more experienced Social Democrats (SD), who have 6.7 percent of the vote with almost all ballots counted.

“It’s like a company that abruptly grows,” Kovac added. “It has no infrastructure, no know-how, no people that know how to work in parliamentary bodies.”

Jansa, 63, an admirer of US ex-president Donald Trump, had campaigned on promises of stability.

“Ahead of the new government there are many challenges, but during our mandate we have set a solid ground for a peaceful navigation,” he said late Sunday.

“It is easy to pay billboards, to have the backing of all media and the so-called civil society,” he said. “But then hard work and challenges come, and there nothing of that can help you.”

‘Breaking point’

Uros Esih, a columnist at one of Slovenia’s leading dailies Delo, told AFP ahead of the elections that they represented a “breaking point” with “liberal and illiberal political forces clashing” in Slovenia.

The rise of Golob began when he took over a small Green party without parliamentary seats in January, renaming it Freedom Movement.

He tapped into the protests that had developed since Jansa took power, as tens of thousands of people regularly attended anti-government rallies.

“I hope the situation will change... It is obvious that most of the people are not satisfied with this government and the way it’s governing,” Sara Rigler, a 21-year-old psychology student, told AFP at a polling station in the capital Ljubljana earlier Sunday.

Jansa’s image has been hurt by rows with Brussels over his moves to suspend funding to the national news agency, and to drag out the appointment of prosecutors to the bloc’s new anti-graft body.

Russia’s invasion of Ukraine did not take centre stage in Slovenia’s election campaign, although Jansa was among the first foreign leaders to travel to Kyiv, on March 15.

Jansa already served as prime minister between 2004 and 2008, and 2012-2013.

Only a year into his second term as premier however, he was forced out by a corruption scandal.

(AFP)

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Exploring Slovenia, 30 years after independence (Part 2)

Europe Now

Exploring Slovenia, 30 years after independence (Part 1)

Concerns over rule of law as Slovenia takes over EU presidency

Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Le chaos Macron ou le sursaut Le Pen” : le dernier appel de la candidate RN avant le second tour

Dernière ligne droite pour Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a clos sa campagne présidentielle, avant d’entamer une trêve électorale à la veille du second tour de l’élection présidentielle. Comme en 2017, elle affrontera dans les urnes Emmanuel Macron ce dimanche 24 avril. Et les Français devront choisir qui, de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron, sera le plus à même de gouverner le pays pour les cinq années suivantes. Or, si le président sortant candidat à sa réélection est à nouveau plébiscité dans les urnes, Marine Le Pen a prévenu, dans un entretien accordé à LCI vendredi 22 avril : « Je pense que ça sera un véritable chaos. » Elle a insisté face à la journaliste Ruth Elkrief : « Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen. »

🔴 « Si E. #Macron était réélu, vous pensez qu’il y aurait du désordre dans la rue ? »

🗣️ @MLP_officiel « Je dis aux Français : ‘Le choix est entre le chaos Emmanuel Macron et le sursaut Marine Le Pen' »

📺 #RuthElkrief2022 | @ruthelkrief > https://t.co/Oa09iraq1x pic.twitter.com/YNP4x5EjGb

— LCI (@LCI) April 22, 2022

Macron, source de crises ?

Ruth Elkrief, visiblement perplexe, a interrogé son interlocutrice à ce sujet. La journaliste a notamment rappelé que de nombreuses personnes s’alarment justement d’un possible « chaos » en France notamment « sur le voile, sur l’Europe », si Marine Le Pen remportait l’élection. La candidate RN a alors tenu à faire une mise au point : « Depuis cinq ans, est-ce que c’est moi qui ai créé la crise des Gilets jaunes ? Est-ce que c’est moi qui ai lancé les policiers contre les Gilets jaunes, les policiers contre les pompiers ? Est-ce que c’est moi qui ai mis des centaines de milliers de Français dans la rue à cause de la réforme des retraites ? Non, ce n’est pas moi, c’est Emmanuel Macron qui a fait cela. »

« On peut faire autrement »

Marine Le Pen a rappelé que les Français ont « vécu cinq ans de chaos » et de « confrontation, Français contre Français ». Celle qui se présente pour la troisième fois au scrutin présidentiel a enfin appelé sur LCI : « On peut faire autrement. On peut retrouver la paix civile, retrouver la concorde, retrouver l’écoute, retrouver le respect. Mais on ne le retrouvera pas avec le même homme et la même méthode de gouvernance. »

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New York Times - World

An American Consulting Firm Became a Power Broker, and Then a Pariah, in South Africa

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A new judicial inquiry found that corruption at South Africa’s tax agency was because of “collusion” between Bain & Company and South Africa’s former president.

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By Lynsey Chutel

JOHANNESBURG — As a tax fraud investigator with the South African Revenue Service for 18 years, Ronel van Wyk led a squad that tracked down smugglers and other criminals, with a 90 percent conviction rate.

Then she got an email that left her mystified: A team from the American consulting firm Bain & Company had been hired to overhaul the revenue service, even though the agency had been regarded as effective by the International Monetary Fund and other international organizations. Consultants with Bain, empowered to make personnel decisions, soon told her that she and her entire team were being demoted — stripped of their ability to go after tax cheats.

Ms. van Wyk was one of dozens of revenue service employees who were sidelined in 2015 in what is now widely seen as an effort by Jacob Zuma, the country’s president at the time, to control the tax agency, according to a report that emerged in January from a far-reaching judicial inquiry into the nine graft-ridden years of his administration.

During Mr. Zuma’s tenure as president, corruption seeped into nearly every facet of South Africa’s government, the inquiry has found, and the corruption of the tax collection agency stymied the country’s ability to provide basic services, like housing and electricity.

The report, which followed a series of hearings over four years, said that Bain & Company worked in “collusion” with Mr. Zuma in “one of the few instances where President Zuma was himself directly and personally involved in the activities and plans to take over a government entity.”

Bain was one of several international companies, including McKinsey and KPMG, that helped facilitate that corruption, according to the report, which was overseen by Raymond Zondo, the deputy chief justice of South Africa’s Constitutional Court at the time. (He has since become the chief justice.) The first part of the report covered Bain’s role at the tax agency.

Bain, according to the report, struck up a “collaboration” with Ambrobrite, a local communications and project management company that had little experience in the public sector but a direct link to Mr. Zuma. Ambrobrite was co-founded by a soap-opera producer, Duma ka Ndlovu, who produced a telenovela with one of Mr. Zuma’s daughters.

Bain’s managing partner in South Africa, Vittorio Massone, hired Ambrobrite in 2013 to help expand Bain’s business with government agencies. Ambrobrite eventually became Bain’s second-highest-paid local “adviser” out of 53 worldwide, according to the judicial commission’s report, which relied on a trove of emails.

Bain said that a forensic investigation of its work at the South African Revenue Service by the law firm Baker McKenzie found that while the company had made mistakes, it had not “intentionally harmed” the tax agency.

In a statement to The New York Times, Bain singled out Mr. Massone for wrongdoing. Bain said that he had set up meetings with Mr. Zuma on his own time, and that he had developed that relationship without the approval of the firm’s leadership.

Mr. Massone, who left Bain in 2018, did not respond to a request for comment.

In the emails submitted as evidence to the inquiry, Mr. Massone’s colleagues, fearing a political scandal, raised concerns about Ambrobrite’s poor track record. Mr. Massone dismissed his colleagues’ warnings, according to those emails.

An employee in the Johannesburg office alerted her colleagues in London to what she believed was Ambrobrite’s fraudulent tax compliance certificate. “This whole situation seems very dodgy,” read one email from Geoff Smout, Bain’s director of finance in London.

Ambrobrite did not respond to requests for comment, and it did not testify before the commission, either. It was never charged with fraud.

Wendy Miller, Bain’s global head of marketing at the time, wrote to Mr. Massone as concerns over the Ambrobrite deal reached the head office in Boston. She feared that by hiring a virtually unknown local company with ties to Mr. Zuma, it would look like Bain was just trying to buy influence.

“I am concerned that we are trading off short term access for long term issues,” Ms. Miller wrote in an internal email in 2014.

She wrote that Bain was trying to recover its reputation after the presidential election in 2012, when the Republican candidate, Mitt Romney, was criticized for his work at the consulting firm. Ms. Miller, who has since left Bain, did not respond to a request for comment.

Internal presentations by Bain, handed over to the commission as evidence, show that the company pitched proposals to Mr. Zuma to restructure other state-owned agencies, like the ones that oversee communications and energy, so that Mr. Zuma would have direct oversight of them. This, the judicial commission said, could break South African laws that forbid the head of state from directly controlling state enterprises.

Mr. Massone and Mr. Zuma met 17 times from 2012 to 2014. The commission’s report suggested that those meetings, and the fact that Bain knew who would become the new head of the tax agency — Tom Moyane — before it was made public, were evidence of a plan between the consulting firm and the presidency to infiltrate the revenue service “and cause damage to the institution.”

Bain helped to prepare Mr. Moyane, a Zuma loyalist, to take over the tax agency as its new commissioner. Mr. Moyane is blamed for destabilizing the agency and losing millions of dollars in tax revenue.

At the time, Mr. Zuma was facing accusations of tax evasion, and the first order of business was to “neutralize” revenue service employees seen as obstacles, according to evidence presented during the inquiry. The inquiry report described Bain’s work with Mr. Moyane as “one of the clearest demonstrations of state capture,” a term used to describe politically connected individuals and businesses getting rich off state agencies.

Mr. Zuma was forced to step down in 2018, after Cyril Ramaphosa became head of the governing African National Congress. Promising to root out graft, Mr. Ramaphosa soon fired Mr. Moyane. Mr. Moyane did not respond to a request for comment.

Mr. Zuma, through his foundation, did not respond to a request for comment. He also refused to testify before the commission, leading to his imprisonment for contempt of court.

It is not clear to what extent Bain had a direct role in the day-to-day running of the tax agency during the four years it was under contract. But tax agency executives who left told the commission that once Bain arrived, officials stopped holding town hall-style meetings and instead made big decisions behind closed doors.

Under a new commissioner appointed after Mr. Moyane, the revenue service filed a criminal case against Bain in August 2019 for contravening South Africa’s financial laws because its annual contract was renewed several times without the proper public process. That case is still open. The judicial commission also suggested that prosecutors investigate Bain’s conduct, and that all of its contracts with the South African government be reviewed.

In January, Bain was forced to resign from Business Leadership SA, an association of corporations in South Africa.

Criminally prosecuting Bain may be difficult partly because of South Africa’s weakened prosecution authority, also a victim of years of corruption, said Karam Singh, the executive director of Corruption Watch, an independent watchdog.

Bain’s work at the South African Revenue Service was first scrutinized during an inquiry in 2018 that led to Mr. Moyane’s firing. This latest report, however, accuses Bain of a lack of transparency and cooperation with South African investigators.

Bain has sought to make amends, apologizing to South Africans and paying back its fees. The consulting firm also launched two internal investigations into its conduct in South Africa, including the inquiry by Baker McKenzie.

The other investigation backfired on Bain.

In 2018, the company hired Athol Williams, a former employee who was from South Africa, to review what happened in its South African operations. But Mr. Williams quickly turned against the company, saying that Bain officials ignored his questions about gaps in the internal investigation. His role felt ceremonial, he said in an interview.

Mr. Williams became a whistle-blower and was the source of many of the emails and other information that the judicial commission relied on to produce its report. He has written a book about Bain’s work at the tax agency and has been very critical of the company on social media.

“It was only one consulting firm sitting at the table, with Jacob Zuma and his cronies, designing the state capture plan,” he said.

Ms. van Wyk, the tax fraud investigator, said that after she was demoted, she was threatened by criminals emboldened after they learned that the tax agency’s policing and investigations units were paralyzed by internal strife.

She was subjected to seven internal investigations at the revenue agency in what she believes were attempts to push her out as she tried to press on with sensitive investigations. She later had two mild strokes, and said she still struggles to recover from the physical and mental effects of what happened to her on the job.

“You start questioning yourself and your own decisions, and you see conspiracies everywhere,” she said. “But then you realize, after five years, that it was not conspiracies. You were right. And nobody wanted to listen to us.”

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France24 - World

Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Issued on: 24/04/2022 - 16:07

NEWS WIRES

Israeli Foreign Minister Yair Lapid said Sunday that Israel was "committed" to the status quo at the flashpoint Jerusalem holy site at the heart of a recent wave of violence.

"Muslims pray on the Temple Mount, non-Muslims only visit," Lapid said, using the Jewish term for the Al-Aqsa Mosque compound, the holiest place in Judaism and the third-holiest in Islam.

"There is no change, there will be no change -- we have no plans to divide the Temple Mount between religions," he told journalists.

Palestinian protestors have repeatedly clashed with Israeli riot police at the Al-Aqsa compound since the middle of the month, as the Muslim holy month of Ramadan coincided with Jewish Passover.

Those clashes have come against a backdrop of wider violence in Israel and the Palestinian territories that since late March has killed 38 people.

Attacks by Palestinians and Israeli Arabs have killed 14 people in Israel, while 24 Palestinians have been killed, including perpetrators of attacks and also in raids by Israeli security forces.

Palestinians have been angered by an uptick in Jewish visits to the Al-Aqsa compound in Israeli-annexed east Jerusalem, where by long-standing convention, Jews may visit but are not allowed to pray.

Palestinian officials and militants have repeatedly accused Israel of seeking to divide the site into Jewish and Muslim sections or visiting times, as with another sensitive holy site in nearby Hebron.

They have voiced anger at repeated incursions by Israeli security forces into the mosque compound.

But Lapid blamed renewed tensions at the site on "terrorists" trying to incite violence.

"Terrorist organisations have been trying to hijack the Al-Aqsa Mosque in order to create an outbreak of violence in Jerusalem and from there a violent conflict across the country," he said.

He accused Islamist groups Hamas and Islamic Jihad of sending "extremists" with weapons and explosives to use the Al-Aqsa compound "as a base to incite violent riots".

"They have done this to create a provocation, to force the Israeli police to enter the mosque and remove them," he said.

"The only reason police have entered the mosque in recent weeks is to remove them."

He also said Israel was committed to letting Muslims pray at the site, saying that hundreds of thousands had done so throughout Ramadan.

Violence in Jerusalem had sparked fears of another armed conflict similar to an 11-day war last year between Israel and militants who control the Palestinian enclave of Gaza.

Israel said Saturday it would close its only crossing from the Gaza Strip for workers in response to rocket fire from the besieged Palestinian territory, but stopped short of carrying out the usual retaliatory strikes, in an apparent bid to ease tensions.

(AFP)

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Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

L'Humanité

L’extrême droite écartée, mais plus forte que jamais

Actu

Avec 42 % des voix, la candidate du RN porte le score du camp nationaliste à un niveau jamais vu sous la Ve République. Le danger immédiat est écarté, mais une recomposition s’annonce.

Benjamin König

Un soupir de soulagement. Un « ouf » qui traduit aussi le réel danger de voir l’extrême droite accéder au pouvoir, après trente années d’une montée du FN puis du RN. Pour la troisième fois en vingt ans, un Le Pen était au second tour de l’élection présidentielle, un fait qui à lui seul témoigne à quel point la crise sociale et politique que connaît le pays est profonde. Car Marine Le Pen, pour sa deuxième accession en finale, a porté l’extrême droite à un niveau jamais atteint depuis l’après-guerre. En 2002, son père avait obtenu 17,79 %, et cela semblait alors déjà trop. En 2017, c’est Marine Le Pen qui réunissait cette fois 33,9 % des suffrages, après avoir atteint 21,3 % au premier tour.

Entreprise de banalisation

Ce score de 42 %, selon les premières estimations, témoigne à la fois de l’emprise de Marine Le Pen et de son parti, le Rassemblement national, sur l’extrême droite, mais également une partie de la droite : selon Ipsos, près de 78 % des électeurs d’Éric Zemmour avaient exprimé l’intention de voter pour elle, de même que 65 % de ceux de Nicolas Dupont-Aignan, mais également 22 % de ceux de Valérie Pécresse et 21 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon. Des chiffres qui traduisent à quel point l’extrême droite a réussi son entreprise de banalisation, bien aidée en cela par plusieurs médias complaisants, mais également par Emmanuel Macron lui-même, entre ses contacts avec Éric Zemmour, son entretien dans Valeurs actuelles, et surtout les lois répressives et stigmatisantes adoptées sous son quinquennat. Sans oublier son ministre Gérald Darmanin, qui a même osé trouver Marine Le Pen « trop molle », contribuant à brouiller encore davantage tout repère.

Au final, la force du rejet d’Emmanuel Macron explique, pour une partie non négligeable, le score de sa concurrente. À cet égard, les résultats en outre-mer sont particulièrement significatifs : Marine Le Pen y a battu des records, notamment dans les territoires de l’arc caribéen, avec par exemple 69,60 % en Guadeloupe. Atteignant des pointes de 75 % dans certains bureaux de vote des Abymes, la ville la plus peuplée de l’archipel. Même si l’abstention y est forte, ces régions longtemps rétives au vote d’extrême droite ont basculé à l’occasion de cette élection, sans aucun doute d’abord en raison d’un très fort rejet d’Emmanuel Macron. En 2017, à titre de comparaison, Marine Le Pen avait obtenu « seulement » 24,87 % en Guadeloupe et 35,11 % en Guyane.

Cette campagne restera, malgré cette nouvelle défaite de la candidate du Rassemblement national, « comme celle qui a étendu comme jamais la sphère d’influence de l’extrême droite. Idéologiquement, en imposant nombre de ses thèmes, de ses expressions, de ses arguments. Électoralement, en portant les scores de ses candidats à des niveaux inédits », écrivent Gilles Finchelstein et Raphaël Llorca dans le récent dossier de la Fondation Jean-Jaurès consacré à la cheffe du RN. L’émergence d’Éric Zemmour marque le retour au grand jour d’une extrême droite ouvertement raciste, prônant la « remigration » face au « grand remplacement » ou la réhabilitation du régime de Vichy. Des thèmes qui se sont imposés dans le débat public et ont, paradoxalement, permis à la leader du Rassemblement national de présenter une image « modérée » et adoucie, laquelle a grandement contribué à sa progression. « Marine Le Pen s’est adaptée. Ainsi, la forme a pris le pas sur le fond, le style sur le projet, le théâtre sur le programme. C’est une évolution importante dont bénéficient Marine Le Pen et sa campagne sans bruit ni fracas, épousant une époque épidermique, angoissée et fatiguée », écrit Jérémy Peltier, directeur des études à la Fondation Jean-Jaurès.

Pour celle qui n’est plus présidente du RN depuis juillet 2021 pour mieux se présenter « en femme libre et non partisane », cette nouvelle défaite est à double tranchant. Elle signe sans doute la fin de ses ambitions présidentielles, elle qui déclarait que cette campagne serait « a priori » sa dernière. Mais ce score lui apporte dans son camp une légitimité que lui disputait notamment Éric Zemmour.

Une « PME » familiale

D’ores et déjà, il ne s’agit pas de la fin de sa carrière politique : « Quoi qu’il advienne, je ne sais pas encore sous quelle forme, mais je continuerai à faire de la politique !  » avait-elle lancé en février. D’autant que le RN demeure dirigé par un clan : le sien. Une « PME » familiale, dit-on souvent : sa sœur Marie-Caroline, fille aînée de Jean-Marie, est revenue en grâce depuis 2016 et s’occupe des déplacements et de l’intendance pour Marine. Elle est mariée à Philippe Olivier, conseiller principal de la candidate perdante. Et leur fille Nolwenn est en couple avec Jordan Bardella, promu président du RN lors du congrès de juillet 2021 et dont l’ambition sans limites ne rencontrera pas d’obstacles : il est promis à la succession politique du parti d’extrême droite.

Mais c’est précisément la place du RN qui est en question, alors que s’ouvre une période de recomposition profonde de la galaxie des droites, dont cette campagne électorale constitue une étape fondatrice. L’effondrement des « Républicains » avec les 4,8 % de Valérie Pécresse et l’émergence d’un pôle radicalisé avec le parti Reconquête ! d’Éric Zemmour ouvrent une période où les cartes au sein de la droite et de son extrême vont être rebattues. Pour le politologue et chercheur au CNRS Bruno Cautrès : « Les législatives seront le juge de paix pour le RN mais surtout pour Éric Zemmour. S’il parvient à être élu et à avoir quelques députés, il peut s’implanter. Sinon, il risque de disparaître. » Le débat entre les deux stratégies de l’extrême droite, celle néopopuliste de Marine Le Pen et celle de l’union des droites chère à Éric Zemmour mais aussi à une partie du RN, sera à coup sûr au cœur de cette recomposition. Dans un communiqué de presse publié le 19 avril, l’ex-chroniqueur du Figaro propose d’ailleurs « la création d’une grande coalition des droites et de tous les patriotes », ajoutant tendre « la main au Rassemblement national, aux “Républicains” qui refusent le macronisme et à Debout la France ». Mais, forte de ses 42 %, c’est Marine Le Pen qui demeure au centre du jeu à l’extrême droite.

Présidentielle 2022Marine Le PenExtrême droiteEmmanuel Macron
Valeurs Actuelles

“Rien ne l’arrête” : les éleveurs de la Creuse demandent des tirs de régulation contre les loups

Les éleveurs de la Creuse demandent à passer à la vitesse supérieure pour lutter contre les attaques de loups. Le prédateur s’est montré très actif dans la région depuis quelques mois. Mardi 22 février sur France Bleu, l’association « Préservons nos troupeaux des loups en Limousin » a demandé le déclassement du canidé du statut d’espèce protégée et la possibilité d’abattre certains individus. Pour ménager la brebis et le loup, l’Etat a jusqu’ici misé sur des moyens de protection : « Des filets, des chiens. On nous conseille de rentrer les bêtes la nuit », détaille Yves Delaunaye, président de l’association.

« Il essaiera de croquer nos bêtes »

Mais ces dispositifs, malgré des aides publiques, restent sources de frais et de travail supplémentaires pour les éleveurs. Surtout, ces moyens n’ont pas permis d’empêcher six attaques attribuées au loup depuis décembre 2021. A cela s’ajoute la mort de 15 brebis début février, même si le rôle du prédateur n’a pas encore été officiellement reconnu. « Le loup est un grand prédateur, rien ne l’arrête. Par tous les moyens possibles, il essaiera de croquer nos bêtes vivantes », résume Yves Delaunaye auprès de France Bleu.

Selon lui, les tirs d’effarouchement ne suffisent donc plus. « La seule solution, c’est de renforcer la présence humaine, de faire des tirs de régulation et de demander un déclassement du statut strictement protégé du loup à la convention de Berne », juge-t-il. En janvier, la Fédération départementale des syndicats et exploitants agricoles était allée jusqu’à suggérer aux éleveurs d’abattre les loups eux-mêmes et d’en dissimuler les corps.

Creuse : les dernières actualités

Jean-Baptiste Moreau : « Zemmour parle d’immigration zéro, mais qui ira travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? »

Creuse : 25 brebis attaquées, le loup suspecté

Creuse : un agriculteur veut éradiquer tous les loups, une enquête ouverte

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

Discreetly, the Young in Japan Chip Away at a Taboo on Tattoos

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Exposed to body art on social media, more young Japanese are getting tattoos, even if that means hiding them at work.

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By Hikari Hida

TOKYO — Ayaka Kizu, a web designer in Tokyo, stood by her office desk one recent day, peeling Band-Aids off an apple-size portion of her right arm. A meeting with clients had ended, so she was now free to reveal what lay underneath: a tattoo of a multicolored unicorn.

Ms. Kizu, 28, is one of a growing number of young people who are bucking Japan’s longstanding taboos against tattoos, which remain identified with organized crime even as the Japanese mob has faded and body art has become widely popular in the West.

Inspired by Japanese influencers and foreign celebrities, Ms. Kizu decided at 19 to get a tattoo of a crescent moon on her right thigh, a homage to her favorite manga series, Sugar Sugar Rune. She has since gotten five more.

As she has cycled through jobs since college, including public relations at a big traditional firm and sales work in a department store, she has had to get creative to conceal her tattoos, whose display remains essentially forbidden in all but the most liberal of workplaces. That means, for instance, that she must leave her hair down to cover the ink behind her ears.

“It’s a pain, but as long as I hide them when doing business, I don’t mind,” she said, adding: “I wanted to be fashionable. I just decided to go for it.”

With each scroll of their phones, young Japanese have become more exposed to tattoos worn by famous singers and models, chipping away at the stigma against body art and emboldening them to challenge entrenched social expectations about their appearance.

Around 1.4 million Japanese adults have tattoos, almost double the number from 2014, according to Yoshimi Yamamoto, a cultural anthropologist at Tsuru University who studies traditional “hajichi” tattoos worn on the hands of Okinawan women.

In 2020, tattooing took a huge leap toward broader acceptance when Japan’s Supreme Court ruled that it could be performed by people other than licensed medical professionals. Sixty percent of people in their 20s and younger believe that general rules regarding tattoos should be relaxed, according to a survey conducted last year by an information technology company.

In big cities like Tokyo and Osaka, visible tattoos are becoming more commonplace among food service workers, retail employees and those in the fashion industry. In the back alleys of Shinjuku, a buzzing Tokyo neighborhood, Takafumi Seto, 34, wears a T-shirt that shows off his red and black inked sleeve while he works as a barista at a trendy cafe.

Mr. Seto got most of his tattoos after moving to Tokyo 10 years ago from the suburbs of western Japan, where he still gets stares when he visits his family. His grandmother doesn’t know about his tattoos, so he sees her only in the winter, when he can wear long sleeves.

“I think that the hurdle to getting a tattoo has gone down,” he said. “On Instagram, people show off their ink. Tattoos are OK now. It’s that kind of generation.”

Hiroki Kakehashi, 44, a tattoo artist who has won a cult following among women in their 20s for his coin-size fine-line tattoos, said his clients now came from a broader range of professions: government workers, high school teachers, nurses.

“They’re often in places that can be hidden, but more people have tattoos than you would imagine,” Mr. Kakehashi said.

Tattoos have a long history in Japan, and they were important to women in Indigenous Okinawan and Ainu communities. Their association with organized crime goes back about 400 years. They were used to brand criminals on their arms or foreheads with marks that varied by region and crime: for instance, a circle, a large X or the Chinese character for dog.

After Japan ended more than two centuries of isolation in 1868, the country started promoting Western-style modernization policies. Among them: a law banning tattoos, which were seen as “barbaric.”

Although that ban was lifted in 1948, the stigma remained. Yakuza, or Japanese gangsters, often have neck-to-ankle “wabori,” a traditional Japanese-style tattoo done by hand using needles. Because of this gangster association, many hot springs resorts, beaches and gyms bar people with tattoos. Office jobs that allow tattoos are still sparse to nonexistent, with many companies expressly prohibiting applicants who have them.

Tattoos are also frowned upon as a violation of communal codes for how Japanese people should look — codes that can carry severe penalties for anyone who deviates from them.

Two subway drivers made headlines when they were given a negative evaluation after refusing to shave off their facial hair. A naturally brown-haired high school student in Osaka did too after she was punished for not dyeing her hair black. (When Ms. Kizu, the web designer, was in elementary school, her parents had to talk to her principal about her own naturally brown hair, saying that under no circumstances would she dye it black.)

But after protests by students, workers and school administrators, there have been some steps to loosen up.

In 2019, Coca-Cola Bottlers Japan announced that it would allow workers to wear jeans and sneakers in order to “encourage individuality.” Last month, the Tokyo government’s Board of Education announced that nearly 200 public schools would drop five rules on appearance, including requirements that students have black hair or wear certain types of undergarments.

The case that led to the breakthrough Supreme Court decision on tattooing began in 2015, when Taiki Masuda, 34, a tattoo artist in Osaka, had his home studio raided and was slapped with a fine. Instead of paying it — as many veteran tattoo artists who had agreements with the police advised him to do — he went to court.

The lawsuit, Mr. Masuda said, “changed the image of the tattoo industry in Japan.”

During the trial, a group of veteran tattoo artists, suppliers and lawyers came together to create the Japan Tattooist Organization. In consultation from two doctors, they created an online course on hygiene and safety. Tattoo artists can now receive certification to display in their studios, modeled after practices abroad. The organization is currently in talks with the health ministry, with hopes that the government will eventually recommend all tattoo artists take the course.

Last year, about 100 artists took the course. Currently, at least 3,000 are working in Japan, and with more legitimacy, there is hope that more societal acceptance will follow.

Some veteran tattoo artists advocate a gradual approach, worrying about some in the younger generation who ignore signs banning tattoos or take newly secured privileges for granted.

“We need to be extra well-mannered and follow the rules,” said one 50-year-old artist, who goes by the name Asami. “Although a good impression takes time to sink in, a bad impression is created in a second,” he added. Asami himself gained membership at his local gym only two years ago.

Among the new initiates into the world of the tattooed is Rion Sanada, 19, who one recent afternoon was lying nervously on a studio bed in the Setagaya ward of Tokyo, anxious to get her first tattoo.

Although she was about to start looking for full-time work, she said she was not worried about her job prospects.

“I’ll just get work where I can cover up my arms and legs in baggy clothes,” she said. “These days, tattoos are so much more commonplace.”

Three-quarters of an hour later, Ms. Sanada glanced down at her forearm, where an outline of a mouse, sprawled out on its stomach with little wings in the shape of hearts, now rested.

“I’ll work where I can until society catches up to me and I can be free,” she said.

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France24 - World

Several dead, dozens rescued after migrant boat capsizes off Lebanon

Issued on: 24/04/2022 - 07:28Modified: 24/04/2022 - 15:34

NEWS WIRES

At least six people died, including a little girl, and almost 50 others were rescued after an overloaded migrant boat capsized off north Lebanon during a chase by naval forces, Lebanese officials said.

The boat carrying nearly 60 people capsized on Saturday night near the port city of Tripoli, the departure point for a growing number of people attempting a potentially lethal sea escape.

The deadly accident, weeks ahead of parliamentary elections scheduled for May 15, is not the first of its kind for the crisis-hit country grappling with its worst-ever financial crash.

But it marks a grim reminder of the suffering behind a growing number of people, including Lebanese nationals and Syrian refugees, risking their lives at sea in search of a future abroad.

"The army's naval forces managed to rescue 48 people and retrieve the body of a dead girl... from a boat that sank while trying to illegally smuggle them out," the army said in a statement.

"Most people on board were rescued," the army said, without specifying their nationalities.

The army retrieved five corpses off Tripoli's coast on Sunday, the state-run National News Agency reported, hours after the body of a little girl was returned to shore.

Wails of relatives rang out from a Tripoli morgue where the corpses were being kept, according to an AFP correspondent.

Dozens looked on as a group of men stormed into the morgue and pulled out the corpse of a victim for burial, the correspondent said. 

Nearby dozens of young men lobbed stones at two army tanks, to vent their anger at the sea tragedy.

At Tripoli's port, relatives of the missing impatiently waited for news of their loved ones.

"My nephew, he has five children and his wife is pregnant with twins. He was trying to escape hunger and poverty," one man told AFP at the dockside harbour.  

Sunk in seconds

Haissam Dannaoui, the head of Lebanon's naval forces, said the 10-meter (33-foot) boat built in 1974 was designed to only accomodate six passengers.

But it was crammed with nearly 60 would-be migrants and took to sea without any safety precautions, he told a news conference.

Dannaoui said the army tried to thwart the smuggling operation before the ship sailed out of the Qalamoun region, south of Tripoli, but could not reach the departure point in time.

An ensuing sea chase saw two naval patrols trying to force the migrant boat to turn back.

"Unfortunately, the captain (of the migrant boat) decided to carry out manoeuvres to escape," leading to the vessel crashing into the patrol ships, Dannaoui said.

The impact cracked the hull of the migrant boat, which quickly submerged, he said.

"In less than five seconds, the boat was under water," Dannaoui said, adding that passengers were quickly handed life jackets.

But one of the survivors said a naval ship had deliberately crashed into the migrant boat to force it back.

"The patrol boat crashed into us twice... to drown us," the man told AFP at the port, before he was silenced and carried off by a crowd of survivors' relatives.

The United Nations humanitarian coordinator for Lebanon Najat Rochdi called for an end to these repeated tragedies.

"It's horrific to see deprivation still pushing people to take a perilous journey across the seas," she said on Twitter.

'Death catches up'

The latest incident stoked public anger in Tripoli, Lebanon's second city and one of its poorest.

Growing poverty and unemployment rates have turned Tripoli into a launchpad for illegal migrants.

Calls circulated on social media networks for protests outside the Tripoli home of Prime Minister Najib Mikati, who declared Monday a day of national mourning to grieve the victims.

The relatives of the victims and the missing lashed out at the country's leaders.

"Even when we are trying to run away from the filth of politicians and their corruption... death catches up with us," said Nissrine Merheb who hasn't heard from her two cousins and their three children since they embarked on the deadly voyage.

Lebanon is in the grips of an unprecedented financial crisis, with the currency losing more than 90 percent of its value and the majority of the population living below the poverty line.

The economic crash has spurred an uptick in illegal sea crossings, with Lebanese nationals increasingly featuring among the Syrian and Palestinian refugees attempting sea escapes.

The UN refugee agency says at least 1,570 people, 186 of them Lebanese, left or tried to leave illegally by sea from Lebanon between January and November 2021.

Most were hoping to reach European Union member Cyprus, an island 175 kilometres (110 miles) away.

In the second half of 2021, Lebanon stopped around 500 would-be migrants from crossing out of the country, the country's naval chief said Saturday.

(AFP)

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IMF staff reaches agreement on $3 billion deal for Lebanon

France, Germany and Luxembourg seize assets of Lebanon’s central bank chief

Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election

Valeurs Actuelles

“Le virus woke rend Netflix irregardable”, tacle Elon Musk

Elon Musk, qui exprime régulièrement son attachement à la liberté d’expression, est vent debout contre ce qu’il qualifie de « virus woke ». Un des derniers exemples en date remonte au 19 avril dernier. Ce jour-là, sur Twitter, Netflix a annoncé avoir perdu des abonnés pour la première fois depuis dix ans. Dans le détail, l’action a chuté de 20 %. Et sous un tweet du média Slashdot, Elon Musk a évoqué ce qui, selon lui, pourrait expliquer la situation. « Le virus woke rend Netflix irregardable », a estimé le fondateur de Tesla et SpaceX, comme le rapporte Konbini, qui a repéré le tweet.  

Netflix Shares Crater 20% After Company Reports it Lost Subscribers For the First Time in More Than 10 Years https://t.co/rH2AklZJsl

— Slashdot (@slashdot) April 19, 2022

Yes

— Elon Musk (@elonmusk) April 20, 2022

« L’idéologie woke est source de divisions et de haine » 

Ensuite, lorsqu’un usager du réseau social a estimé que « le virus woke [était] la plus grande menace pour notre civilisation », Elon Musk a répondu en ces termes : « Oui. » Ce n’est pas la première fois que ce dernier s’en prend à « l’idéologie woke ». Ainsi, à l’hiver dernier, il avait déjà fustigé « un virus de l’esprit », à l’occasion d’un entretien accordé à Babylon Bee et mis en ligne sur YouTube. Celui qui avait été désigné personnalité de l’année 2021 par le magazine Time avait notamment avancé qu’« en son cœur, l’idéologie woke est source de divisions, d’exclusion et de haine. Le virus woke est sans doute l’une des plus grandes menaces pour la civilisation moderne. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Warsaw’s Welcome Mat Risks Fraying Under Strain of a New Refugee Surge

Warsaw gladly and proudly accepted 300,000 Ukrainians fleeing the war. But as the Polish capital braces for a new wave of refugees, its mayor warns that the city is “at capacity.”

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By Andrew Higgins

WARSAW — Warsaw’s biggest pediatric hospital has put patients from Ukraine on its waiting list for liver transplants, sometimes ahead of Polish children. Schools in Poland’s capital have had to search for extra teachers to keep up with the influx of new pupils. Public transport has risked buckling under the strain of so many new residents.

Yet, to just about everyone’s surprise, Warsaw has kept working, defying predictions of a breakdown and an angry public backlash. The city, which has welcomed hundreds of thousands of fleeing refugees, has decked itself with Ukrainian flags and banners of support for Poland’s war-ravaged eastern neighbor.

But just as the tsunami of refugees, which increased the capital’s population by nearly 20 percent in just a few weeks, seemed to be receding, Warsaw’s mayor, Rafal Trzaskowski, is now bracing for a possible new influx as Russia’s military pushes to achieve what President Vladimir V. Putin last week vowed would be the “full completion” of his war in Ukraine.

“Warsaw is at capacity,” Mr. Trzaskowski, a liberal opponent of Poland’s conservative governing party, Law and Justice, said in an interview. “We accepted more than 300,000 people but we cannot accept more. With the escalation by Russia in eastern Ukraine we could have a second wave.”

It looked for a few days as if the rush into Poland was over as Russia’s retreat from Ukraine’s capital, Kyiv, encouraged some Ukrainians to risk returning home and others to stay put. For the first time since Russia invaded Ukraine, on Feb. 24, Poland’s border service announced in April that the number of people arriving from Ukraine had been outnumbered by those crossing the other way.

But that trend, the mayor fears, is unlikely to hold and, if significantly reversed with a new surge of refugees, could push an already strained city beyond its limits.

“Imagine your city suddenly increased by 15 to 20 percent: what an incredible pressure this would be and what it would cost to normal services of the city like public transportation, sanitation, education and so on,” the mayor said. “These costs run to hundreds of millions of dollars.”

At Warsaw’s central railway station on Friday, a major hub of Ukrainians going in either direction, Natalia Glinskaya, 54, said she left Ukraine in March, moved on to Sweden via Poland and returned to Warsaw this week with plans to take a train back home.

But after learning that Russian shells had fallen early Friday on her hometown east of Dnipro, she put that plan on hold. Though a Russian speaker, like most Ukrainians in the east of the country, she cursed Mr. Putin, who claims to be defending Russian speakers from persecution, calling him a “crazy terrorist” capable of anything.

“I’m going back and forth about what to do now,” she said, predicting that Russia’s offensive in the east would deter many Ukrainians from returning home and encourage others to leave, particularly after Sunday’s Orthodox Easter, an important family holiday.

“Then there will be a second wave,” she said.

Figures released this past week by Poland’s border authorities showed the number of Ukrainians leaving and arriving roughly balancing out on some days. As Orthodox Easter drew nearer, however, more people returned to be with their families in Ukraine than arrived, with the Polish border service reporting on Saturday that 19,900 people had crossed into Poland from Ukraine the previous day, while 23,800 went the other way.

After a peak of more than 30,000 Ukrainians arriving in Warsaw each day last month, the number declined to just a few hundred last week. The figure is now creeping up again, with two or three thousand refugees now coming to the capital each day, mostly from the eastern Donbas region.

Many Ukrainians who have fled to Poland since Russia invaded are agog at how well they have been received.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“It is wonderful to have a kind neighbor like this when our neighbor to the east attacks us with such cruelty,” said Roksolana Tyymochko-Voloshyn, 34, who arrived last month with her cancer-stricken 7-year-old son, Volodymyr.

Driven from the border straight to Warsaw in an ambulance, they were taken to the Children’s Memorial Health Institute, a sprawling medical complex southeast of the capital, to treat her son’s eye tumor. He was halfway through a course of 25 radiation treatments in Kyiv when they fled Ukraine. His mother, who left her husband behind to fight, is at his bedside day and night.

Marek Migdal, the director of the pediatric hospital, said that patients from Ukraine “get exactly the same rights to treatment as Polish citizens,” and he initially worried that “if their number increases our capacity will not be sufficient.”

The number of Ukrainian admissions, however, stabilized as hospitals elsewhere in Poland and abroad took in Ukrainian children in desperate need of medical care.

Few of the Ukrainian children admitted to the Warsaw pediatric hospital needed treatment for war wounds. But the war, by choking supplies of medicine and diverting doctors, has put their lives at risk. “If we cannot help these children, we will be responsible for their deaths,” said Piotr Socha, a Polish doctor at the health institute responsible for a ward treating liver disease. “Ukraine cannot help them. We have to help.”

That extraordinary welcome mat rolled out by millions of ordinary Poles in the early weeks of the war could well fray, Warsaw’s mayor said, if another wave of traumatized people crashes over his city and the national government, which has so far left most of the heavy lifting to private charities and individuals, does not step up with a clear plan.

“Numbers went down considerably, but now they are going up a bit,” said the mayor, Mr. Trzaskowski. An upsurge of fighting in eastern Ukraine, he added, could prompt a new exodus to Poland by people who had previously decided to remain but who “have seen the atrocities in Bucha, Irpin and other places and are on now the move” as Russian forces bear down on villages and cities in the east.

“We cannot improvise any more,” he said, recalling how, in the absence of a clear national strategy, he had to call fellow mayors and beg them to send buses to Warsaw to help relieve the strain on the capital.

Most of the help for Ukrainian refugees, the mayor said, has come from local governments, private citizens and “exactly the same kind of organizations that were deprived of financing by the central government for years because they were fighting for refugees, for women’s rights, the L.G.B.T. community and all the minorities.”

“These are the nongovernmental groups that have saved us,” he said.

In all, Poland has taken in nearly three million Ukrainians, winning the country widespread praise abroad and helping the central government shake off it reputation as callous and hostile to foreigners. Just a few months ago, Polish border guards and soldiers used batons and water cannons to prevent would-be asylum seekers, many from the Middle East, from sneaking across the border from Belarus.

Mr. Trzaskowski, a longtime foe of the conservative national government, will visit the United States next week looking for help with lifting his city’s heavy burdens.

“It is great if Poland’s image is improving,” he said. But, referring to the governing Law and Justice party, he added that “one should not forget that these guys are still breaking the rule of law and attacking independent institutions.”

The city government provided temporary housing for more than 70,000 Ukrainians in unused office blocks and sports halls but, Mr. Trzaskowski said, far more refugees found shelter with family and friends or with “complete strangers who, in a month or two, might say, ‘I cannot prolong this offer for much longer.’”

Those with sick children often sleep at the hospital. Alina Babyna, who traveled to Poland seeking treatment for her 11-year-old son, Yevgenii, gravely ill with a rare liver disease, sleeps at her son’s bedside and has no plans to stay in Poland indefinitely, saying she left Ukraine only after doctors at a Kyiv hospital where her son was being treated left to treat wounded soldiers near the front line.

“I will definitely go home when we win the war,” she said. “Fate will decide. But I believe in God. I hope and know that he will help.”

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France24 - World

Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation

Issued on: 24/04/2022 - 10:21

NEWS WIRES

Shanghai reported 39 Covid deaths Sunday, its highest daily toll despite weeks of lockdowns, while China's capital Beijing warned of a "grim" situation with rising infections. 

The world's second-largest economy has been struggling to stamp out its worst outbreak in two years with a playbook of harsh lockdowns and mass testing as it sticks to a strict zero-Covid policy, taking a heavy toll on businesses and public morale.

The cosmopolitan business hub of Shanghai has been almost entirely locked down since the start of the month, snarling supply chains, with many residents confined to their homes for even longer as it became the epicentre of the outbreak.

China's biggest city only announced its first fatalities from the outbreak on April 18, despite reporting thousands of cases each day in recent weeks.

It reported 39 more deaths on Sunday, National Health Commission data showed, bringing its total toll to 87, while the country logged nearly 22,000 new local virus cases.

Shanghai's previous highest daily toll since lockdown was 12, reported a day earlier.

The city of 25 million has struggled to provide fresh food to those confined at home, while patients have reported trouble accessing regular medical care as thousands of health staff were deployed for Covid testing and treatment.

Health officials have warned of the particular risks of Covid to the country's older and largely unvaccinated population, saying the average age among fatalities in Shanghai's outbreak was 81.

Five of those who died had been vaccinated, though authorities have said the deaths involved people who had severe underlying diseases and who were in critical condition.

Doubts have been raised over the efficacy of China's homegrown vaccines, and Beijing has not imported any foreign-made jabs.

Online backlash

Censors have battled to scrub an online backlash against the prolonged lockdown in Shanghai, including the rapid censorship of a viral video by residents outlining their daily challenges to eat and access essential services.

On Saturday evening, a residential building fire sparked fear and criticism on social media, given that many exits in compounds have generally been sealed as part of Covid controls.

Meanwhile 22 more infections were reported in Beijing, after warnings from an official on Saturday that the city must take urgent action.

Health official Pang Xinghuo said preliminary observations suggested Covid had been "spreading invisibly" within the capital for a week now, affecting "schools, tour groups and many families".

"The risk of continued and hidden transmission is high, and the situation is grim," Tian Wei of Beijing's Municipal Party Committee told a press briefing.

"The whole city of Beijing must act immediately."

Targeted lockdowns have already been imposed on some communities where Covid cases have been found, while some fitness studios in the capital said they were suspending classes indefinitely.

Beijing has also imposed tight controls on entry to the city, with travellers required to have a negative Covid test from within 48 hours.

People who have travelled to cities or counties where just a single Covid case has been reported in the past two weeks are barred entry.

(AFP)

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China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Rattled by Ukraine War, Moldova Strives to Dodge Russia’s Long Shadow

Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

CHISINAU, Moldova — Before war erupted next door, Moldovans had big plans for their country.

But the Russian invasion of Ukraine put Moldova, a former Soviet republic and one of Europe’s poorest nations, in an extremely vulnerable situation, threatening its economic development, straining its society with waves of refugees and evoking existential fears of yet another Russian occupation.

The war jitters are also adding another chapter to Moldova’s long and increasingly desperate effort to untangle itself from Moscow’s clutches. In pursuit of that, it recently applied to join the European Union, but the prospect of gaining admission anytime soon is remote.

“We are a fragile country in a fragile region,” said Maia Sandu, Moldova’s president, in an interview.

Moldovans’ fears swelled anew on Friday, when a Russian general said his country’s military now plans to seize the entire southern coast of Ukraine. That would establish a land bridge from Russia in the east to Transnistria, a heavily armed, breakaway region in Moldova’s east — bordering Ukraine — that is controlled by Russia.

Whether Russia has the wherewithal to swallow up such a large stretch of Ukrainian territory is debatable, especially in view of the enormous losses its military suffered in the battle for Kyiv. But whether real or just an effort to stir up trouble in the region, the Moldovans are taking the general’s threat seriously.

The Moldovan government has long been nervous about Transnistria, a thin sliver of territory that is controlled by at least 12,000 separatists and Russian troops. Since the war erupted, the Moldovan and Ukrainian militaries have faced the extra concern of whether the Transnistrians were going to jump into the battle and start attacking Ukraine from the west. So far, that has not happened.

Tucked between Romania and Ukraine, Moldova is tiny — with less than three million people — and for centuries has been torn between greater powers: first the Ottomans and Russia, and now Europe and Russia. The theme, clearly, is Russia, and Russia does not want to let it go.

Moscow exerts a stranglehold over nearly 100 percent of Moldova’s energy supply. And the Kremlin is constantly trying to stir up Moldova’s many Russian speakers who are susceptible to its propaganda, especially in Transnistria.

That is what seemed to have happened on Friday, when, according to the Russian news media, Maj. Gen. Rustam Minnekayev said, “Russian control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are cases of Russian-speaking people being oppressed.”

The Moldovan government immediately summoned the Russian ambassador to complain about the general’s statement, saying it was “not only unacceptable but also unfounded” and led to “increased tension.”

For Ms. Sandu, 49, the country’s first female president, it was another hurdle along a dangerous pathway she has been trying to navigate since the crisis began.

Moldova has condemned Russia’s invasion of Ukraine and barred Moldovans from sticking pro-Russia symbols on their cars. At the same time, the country did not fully join the European Union’s sanctions on Russia, for fear of being cut off from Russian gas.

“No one said it was going to be easy,” Ms. Sandu, 49, said from her office on Stefan cel Mare, the grand boulevard in the capital, Chisinau, that cuts past a patchwork of hulking, Soviet-style office buildings. “But no one said it was going to be this hard.”

The war has been hard not only on her but on most everyone here. Before the hostilities started, Adrian Trofim, whose family owns a 19th-century countryside winery and resort, thought that he was finally catching a break after two years of struggling during the coronavirus pandemic. He was adding a wing to the hotel, setting up a spa focused on wine-based treatments and gearing up to produce a sparkling wine.

But now his operations have fallen into peril. Brandy worth a quarter of a million dollars that he needs to ship to Belarus has been blocked in his warehouses. His regular Ukrainian customers have no way of paying him, costing him several more hundreds of thousands of dollars. And he cannot ship his chardonnays to China, one of his new markets, because the port in Odesa, Ukraine, that he uses for exports shut down as soon as the first bombs fell in February.

“I don’t know what to do,” said Mr. Trofim, who may soon have to lay off almost half of his staff. “Everything is frozen until we understand how to live with this situation.”

It could be a while. When the war began in Ukraine, residents of Chisinau said they were awakened by the sounds of not-so-far-off explosions. Then Ukrainian refugees started streaming in — more than 400,000 have arrived, Moldovan officials have said — putting a severe strain on public services in a country where the average annual income is less than $6,000.

Prices for basic goods then shot up as supply chains were disrupted. And business owners had to persuade their employees, terrified that the war might cross into Moldova, not to flee the country, following the hundreds of thousands of Moldovans who moved abroad in the past decade.

“We were already considered a high risk,” said Carmina Vicol, the head of the American Chamber of Commerce in Moldova. “We had just started convincing investors to take a shot on us. Now everyone has backed out.”

It is not all bad news. Some Ukrainian companies are considering moving to Moldova, in search of a safer environment. And with all of the foreign dignitaries (and news crews) swooping in, its international profile has received a lift, leading the government last month to rebrand Moldova as “a small country with a big heart.”

Many Russians discovered that big heart long ago. During Soviet times, retired officers flocked to Moldova, drawn by the scenery, good food and sunshine. After the Soviet Union collapsed, the country was run by pro-Russian elites, who kept strong links with Moscow, especially regarding energy.

Moldova receives all its gas from companies controlled by Russia. And even though Moldovan leaders have talked a big game about weaning the country off Russian gas and getting energy from other countries like Azerbaijan, Turkey and Romania, none of those, at the moment, could come close to what Russia provides.

And so Russia continues to use its sway over gas prices to push Moldova around. Russia has intimated, for instance, that it would lower prices if Moldova agreed to make concessions on Transnistria, which Moldova has refused.

Moldova’s twin problems, of energy and Transnistria, are interconnected. In the Soviet era, Moldova’s biggest power plant, and its two biggest gas-pumping stations, were built in Transnistria.

“If you look at the map, it doesn’t make sense,” said Victor Parlicov, an energy analyst and a former government official. “It was built this way in case Moldova would try to pursue its own path.”

Transnistria has its own flag, complete with a Soviet-style hammer and sickle, and a separate identity from the rest of Moldova. Its roots go back to the 1920s, when the Soviet Union carved out a small republic in the same area, before incorporating parts of it into the Moldavian Soviet Socialist Republic during World War II. Mr. Parlicov said that this fit a pattern of the Soviet authorities reshaping the borders of republics against historical realities, which created the potential for conflict.

Transnistria’s situation mirrors that of Ukraine’s Donbas region, where Russia-backed separatists rebelled after the anti-Russian 2014 rebellion, setting off a chain of events that led to war. Transnistria also complicates Moldova’s aspirations to join the European Union.

“We’d be happy to be part of the E.U.,” said Serghei Diaconu, the deputy interior minister. But, he added, half-jokingly, Transnistria was “a big pain” that could discourage the E.U. from accepting Moldova.

Joining NATO would be an even taller order. Neutrality is enshrined in Moldova’s constitution, a holdover from the early 1990s, when it tried to stand on its own without antagonizing Russia. Now, Moldova’s leaders are questioning the wisdom of that approach.

“If you ask me whether neutrality is going to keep us safe, I don’t know,” said Ms. Sandu, the president. “It did not help over the last three decades to convince Russia to take its troops out of the country.”

The geopolitical tightrope the country is forced to walk, in the eyes of many Moldovans, means its future is intertwined with Russia’s. Mr. Trofim, the winemaker, for one, said that almost half of his business depended on Russia, Ukraine and Belarus.

As he looked at the winery’s vast, neat gardens, empty but for a few visitors, he said that he was appalled by what Russia had done in Ukraine, but that he could not condemn anyone forever.

“I cannot say I will never do business with Russia,” Mr. Trofim said. “It is a matter of the well-being of my company.”

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France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

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A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

France24 - Monde

Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

Benjamin DODMAN

Alors que la majorité des pays européens, notamment le Royaume-Uni, s'appuient sur des sondages de sortie des urnes pour déclarer les vainqueurs des élections, en France, les sondeurs fondent leurs estimations sur les bulletins de vote effectivement dépouillés. Explications.

Dimanche 24 avril, comme le veut la coutume, le visage du gagnant ou de la gagnante de l'élection présidentielle - Emmanuel Macron ou Marine Le Pen - apparaîtra en direct à la télévision à 20 heures précises. Pourtant, dans les grandes villes, les bureaux de vote viendront tout juste de fermer leurs portes. Alors comment les instituts de sondage réussissent-ils à donner un vainqueur à 20 heures, alors que toutes les voix n'ont pas encore été comptabilisées ? 

Contrairement au fonctionnement de la plupart des autres pays européens, les résultats communiqués à 20 heures ne sont pas des sondages réalisés à la sortie des urnes. Les sondeurs français fondent leurs estimations sur des premiers bulletins de vote qui ont bel et bien été dépouillés. 

Pour ce faire, tout se joue pendant l'heure précédant l'annonce du résultat. En France métropolitaine, les bureaux de vote ferment à 19 heures dans la plupart des communes et à 20 heures dans les grandes villes, notamment à Paris et Marseille. C'est grâce à ce décalage d'une heure - qui était de deux heures lors des élections précédentes - que les instituts de sondage peuvent désigner un vainqueur. 

"Ils utilisent les interviews, nous utilisons les bulletins de vote"

"La principale différence avec un sondage de sortie des urnes, c'est qu'au lieu de demander aux gens à l'extérieur du bureau de vote comment ils ont voté, nous regardons directement leurs bulletins de vote", explique Mathieu Doiret de l'institut de sondage Ipsos, partenaire de France 24 pour l'élection présidentielle. "Cela nous oblige à attendre la fermeture des premiers bureaux de vote à 19 heures, alors que les sondages de sortie peuvent être travaillés tout au long de la journée." 

Ipsos, comme les autres instituts de sondage, envoie des enquêteurs, environ 500, dans divers bureaux de vote, choisis de manière à ce qu'ils soient représentatifs de la diversité du pays. Selon Mathieu Doiret, l'idée n'est pas tant de trouver des zones où les habitudes de vote reflètent le reste du pays, mais plutôt d'avoir des bureaux de vote qui peuvent être révélateurs de tendances. Cela peut consister, par exemple, à voir si, dans les bastions d'un candidat, on se déplace en grand nombre ou pas.

Une fois sur place, les enquêteurs appellent l'institut de sondage tous les cent bulletins dépouillés pour communiquer les résultats. Un logiciel s'occupe de centraliser toutes les données, et, en les comparant aux chiffres des élections précédentes, élabore des projections. 

Au début de la soirée électorale, les instituts de sondage peuvent ainsi donner de premières estimations qui seront mises à jour au fil des heures, à mesure que le dépouillement des bulletins progressera. 

"Les sondeurs britanniques, par exemple, choisissent également un échantillon représentatif de bureaux de vote et comparent les résultats avec les élections passées afin d'établir leurs projections", compare Mathieu Doiret, dont l'institut réalise également des enquêtes au Royaume-Uni. "La seule différence réside dans le matériau primaire : ils utilisent des interviews, nous utilisons des bulletins de vote".  

Pour le spécialiste, s'appuyer sur le décompte réel des votes plutôt que sur des sondages de sortie des urnes présente certains avantages. Dans le cas britannique, les électeurs sont, par exemple, libres de ne pas vouloir dire aux enquêteurs quel bulletin ils ont déposé dans l'urne. 

Un risque d'erreur ? 

Jusque-là, ce système a fait ses preuves. À chaque élection, les sondeurs ont été capables de donner un résultat à 20 heures, y compris au premier tour de la présidentielle en 2002, malgré l'écart infime qui avait permis au leader d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, de devancer le socialiste Lionel Jospin.

"Nous n'avons pas encore vu d'instituts de sondage incapables de déclarer un vainqueur, ou les finalistes du second tour, à 20 heures", assure Mathieu Doiret. "Il n'y a eu qu'une seule fois où il y a eu une certaine confusion, en 1974." Cette année-là, Valéry Giscard d'Estaing l'avait emporté avec seulement 400 000 voix d'avance face à son adversaire, le plus faible écart jamais enregistré. "Mais avec l'expertise et les capacités techniques d'aujourd'hui, nous n'aurions même pas eu de telles difficultés", assure le spécialiste.

Pour autant, une surprise ne peut être totalement exclue. C'est d'ailleurs ce qu'ont espéré certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour le 10 avril. À 20 heures, le candidat insoumis était crédité de 20 %. Il a finalement terminé, selon la comptabilisation officielle du ministère de l’Intérieur avec 21,95 % du total des voix exprimées. 

"Les choses se compliquent lorsque les candidats font nettement mieux à un scrutin que lors des élections précédentes dans un certain type de circonscription", explique Mathieu Doiret. "Dans le cas de Jean-Luc Mélenchon, son soutien dans les zones rurales est resté largement inchangé par rapport à 2017, mais il a bondi dans certaines zones urbaines, là où les bureaux de vote fermaient plus tard. On ne pouvait donc le savoir qu'après 20 heures, lorsque ces bureaux ont commencé à communiquer leurs résultats."

La tentation de se fier aux médias étrangers

Si les médias attendront la fermeture des bureaux de vote pour communiquer les premières estimations dimanche, sur les réseaux sociaux, anonymes mais aussi médias belges ou suisses publieront, eux, des estimations à travers le hashtag #RadioLondres dès la fin d'après-midi, en se basant sur des sondages de sorties des urnes, justement, ou sur d'anciens sondages. 

S'il peut être tentant de s'y référer, ces résultats sont souvent peu fiables. Preuve en est, il y a deux semaines, lors du premier tour du scrutin, lorsque les rumeurs parlaient d'une égalité entre Macron et Le Pen - il s'est avéré par la suite que le président sortant avait quatre points d'avance. 

Et ces résultats sont aussi contraires à la loi française. Depuis vendredi à 23 h 59, jusqu'à dimanche à 20 heures, la France est dans une période de "silence électoral". Les médias français ont donc l'interdiction de citer les candidats ou de publier des sondages d'opinion afin de ne pas influencer les électeurs. Ces règles s'appliquent aussi aux candidats et à leurs équipes, qui n'ont pas le droit de faire campagne dans les 44 heures précédant la fin du scrutin. 

Dans un communiqué publié le 4 avril dernier, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle, la CNCCEP et la Commission des sondages ont ainsi rappelé que la publication de résultats ou de sondages ou leur diffusion, y compris sur les réseaux sociaux, est passible d'une amende allant jusqu'à 75 000 euros. 

Cet article a été traduit de l'anglais par Cyrielle Cabot. L'original est à lire ici. 

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Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

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Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche

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Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée

L'Humanité

Emmanuel Macron, victoire par chaos

Actu

Le président sortant a gagné par effraction en 2017, tirant profit de l’épuisement du bipartisme. Cinq ans après, il se satisfait d’une élection par défaut contre le RN.

Cyprien Caddeo

En politique, aucune statistique n’est immuable. Pas un président de la Ve République disposant de la majorité sortante n’était, jusqu’ici, parvenu à être réélu. Emmanuel Macron rempile pourtant pour cinq ans à la tête du pays, avec 58,5 % des voix, selon les premières estimations. Il peut remercier pour cela son assurance-vie : l’extrême droite de Marine Le Pen (41,5 %), contre laquelle a fonctionné, à nouveau mais dans une moindre mesure qu’en 2017, le vote barrage. La légitimité électorale et légale du président reconduit est incontestable. Pour la légitimité politique, c’est une autre affaire : comme il y a cinq ans, la Macronie s’impose par défaut.

De cela, personne ne doit être dupe. Emmanuel Macron et ses alliés ont eu beau ânonner pendant l’entre-deux-tours qu’il s’agissait de « convaincre », de « susciter une adhésion sur le projet présidentiel », c’est bien ce qu’il reste du front républicain qui permet à « Jupiter » de ne pas chuter de l’Olympe. Selon un sondage Odoxa, 41 % des Français sont allés voter pour faire barrage à l’un ou l’autre des candidats, et 39 % parce qu’ils adhèrent à un des deux programmes. Les voix du « bloc Mélenchon », qui se sont reportées pour partie sur Macron, ne valent en rien un chèque en blanc pour les chantiers de guerre sociale que concocte le président. Ils témoignent au contraire du sens de la responsabilité républicaine d’électeurs que les porte-flingues de la Macronie n’ont pas manqué d’insulter et de repeindre en « islamo-gauchistes », les dernières années du quinquennat. À l’image de cette injure, les marcheurs ont allègrement pioché dans le vocable et les idées d’extrême droite, lui déroulant le tapis rouge.

Reconnaissons au président de la République son habileté politique. Qui aurait pronostiqué, à son arrivée au ministère de l’Économie, fin août 2014, que ce golden boy inconnu, ex-banquier chez Rothschild, allait s’installer à la tête du pays pour une décennie ? À 36 ans, Emmanuel Macron débarque à Bercy en parfait inconnu du grand public. L’Amiénois présente le cursus d’excellence classique du technocrate : Sciences-Po Paris, l’ENA, l’inspection des finances. Puis le basculement dans le privé, hélas trop classique lui aussi. Le banquier n’a jamais eu de mandat, ni local ni national ; jamais il n’a cherché à obtenir les suffrages des Français, et n’a été encarté au PS que trois petites années. Et pourtant. Huit ans plus tard, le chef de l’État a pleinement réussi son pari d’être le grand dynamiteur des équilibres de la Ve République : le PS, déjà laminé en 2017, s’écroule à des scores infinitésimaux. Et LR, qui avait tenu bon en 2017, malgré les turpitudes de François Fillon, est en passe de le rejoindre, n’étant même pas capable d’atteindre les 5 %.

capitaliser sur les crises

Emmanuel Macron a su sentir, lorsqu’il a fondé En marche en 2016, que le duopole PS-UMP/LR avait atteint sa phase terminale, et qu’offrir un semblant de troisième voie aux Français pouvait faire recette. À raison : avec les socialistes minés par le quinquennat Hollande et « Les Républicains » radicalisés sur leur flanc conservateur, restait un boulevard au centre dans lequel LaREM n’a eu aucun mal à s’engouffrer. Il ne restait qu’à consacrer le quinquennat à siphonner ce qui subsistait de l’électorat dit modéré, pour ne laisser en alternative que « les extrêmes » : le RN surtout, la gauche radicale, un peu, qu’il est facile ensuite de brandir comme épouvantails.

Mais l’effet de vide et le paysage politique toujours instable ne suffisent pas à expliquer qu’Emmanuel Macron survive politiquement à un quinquennat de toutes les crises, marqué par le mouvement des gilets jaunes, celui des retraites, deux ans de pandémie puis le retour de la guerre aux portes de l’Europe. « Il ne faut pas sous-estimer la souplesse politique du personnage, sa capacité à s’émanciper des grands dogmes idéologiques pour donner, quand il en a besoin, un coup de barre à gauche ou à droite », relève le politologue Vincent Martigny pour l’Humanité. En bon financier, Emmanuel Macron a su capitaliser sur les crises. S’affichant droitier et garant de l’ordre et de la sécurité face à des gilets jaunes renvoyés à leurs violences. Puis envoyant bouler tous les dogmes austéritaires en laissant filer la dette comme jamais pendant le Covid. Avant, à nouveau, de brandir le « travailler plus » pour rembourser les déficits. Ces séquences l’ont crédibilisé en tant que chef d’État. Un capital politique précieux, surtout au second tour, face à une Marine Le Pen embourbée dans un mélange d’incompétence et de complaisance envers Vladimir Poutine.

Un monarque en roue libre ?

Emmanuel Macron a aussi su enfiler les oripeaux de la Ve République, jusqu’à réduire le régime à une caricature de lui-même. Parlement contourné par le conseil de défense, grand débat fantoche, convention citoyenne pour le climat évidée ont marqué le mandat. « La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude car elle ne se suffit pas à elle-même », déclarait-il, alors ministre, en 2015. Il manquait, selon lui, non pas plus de participation démocratique, mais la figure du roi. Jupiter avant l’heure.

Et maintenant ? Puisqu’il n’est pas question pour Emmanuel Macron de reconnaître sa faible légitimité politique, qu’attendre de ce dernier quinquennat ? Sans objectif de réélection en 2027, le président de la République pourra tout se permettre sans craindre l’impopularité. Un monarque en roue libre. Seules les élections intermédiaires et les mouvements sociaux auront valeur de sanction de sa politique. Mais on le sait capable d’ignorer les uns et les autres, se passant aisément de maillage d’élus locaux et se contentant de la répression policière comme réponse au dialogue social.

Il lui faudra toutefois préparer la suite, au risque de voir son parti s’écrouler sitôt sa figure tutélaire retirée de l’équation. Un murmure, même s’il est encore bien tôt pour les conjectures : Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture, pourrait être son dauphin. On sait qu’Édouard Philippe, avec son propre parti, s’y prépare aussi. La guerre de succession démarre ce 25 avril.

France24 - Monde

Arménie : à Erevan, des milliers de personnes commémorent le génocide de 1915

Publié le : 24/04/2022 - 12:05Modifié le : 24/04/2022 - 15:53

Ce week-end marque la commémoration du génocide des arméniens. Le 24 avril 1915 commençaient les massacres contre les populations arméniennes dans l'empire ottoman, que la Turquie refuse toujours de qualifier de "génocide". Les tensions entre l'Arménie et la Turquie restent au plus haut, mais Ankara et Erevan tentent de normaliser leurs relations. À Erevan la population se recueille. Samedi soir, ils étaient déjà des milliers à défiler et exprimer les craintes qu'ils ont aujourd'hui pour leur pays face à la Turquie et son allié l'Azerbaïdjan. Reportage de notre correspondante à Erevan, Taline Oundjian

L'Humanité

Le Champ-de-Mars et ça repart

Actu

Le président a prononcé un discours étrangement creux devant la tour Eiffel. Sans triomphe excessif, mais avec l’assurance que le prochain quinquennat sera dans la continuité du premier.

Cyprien Caddeo

Jupiter sur le Champ-de-Mars. Le symbole est presque cliché. Après la pyramide du Louvre, Emmanuel Macron a choisi rien de moins que la tour Eiffel comme arrière-plan pour son grand discours de réélection. Comme en 2017, le président sortant a battu Marine Le Pen, mais avec un écart de voix plus restreint qu’il y a cinq ans (58,5 %-41,5 %, selon l’Ifop à 22 heures).

20 heures. Le visage d’Emmanuel Macron apparaît sur l’écran géant. Un hourra traverse les quelque 3 000 sympathisants du président réélu massés autour de la tribune où il doit prendre la parole. Les militants étaient de toute façon sereins, tranquillisés par les échos venus de Belgique et de Suisse. L’heure est à la fête. Une forêt de drapeaux français et européens s’agite, les enceintes crachent une chanson de circonstance : One More Time, des Daft Punk.

Emmanuel Macron attend la nuit tombée pour rejoindre le Champ-de-Mars depuis l’Élysée – plus télégénique, expliquent ses équipes. À 21 h 30, il arrive. Pour son entrée en scène, Emmanuel Macron s’offre une séquence hallucinante, digne d’un potentat d’une dictature africaine. Remontée du Champ-de-Mars main dans la main de son épouse au rythme d’un très long Hymne à la joie. Derrière le couple présidentiel, un improbable aréopage d’enfants ferme la marche. Subtil message : Macron l’Europe, la jeunesse, Macron l’avenir, Macron le mouvement. Insuffisant pour faire oublier que les jeunes n’ont pourtant pas beaucoup voté, et que ce sont essentiellement les seniors qui l’ont réélu.

Le président réélu ne cache pas sa joie d’avoir réussi son coup mais ne fanfaronne pas. Le discours est sobre, succinct, au point de manquer de souffle. Il fait un service minimum, mais n’oublie pas d’évoquer le front républicain. « Je sais que nombre d’électeurs n’ont pas voté pour moi par adhésion mais pour faire barrage à l’extrême droite. Ce vote m’oblige, je suis dépositaire de leur sens du devoir », déclare-t-il en préambule, avant d’évoquer les millions d’abstentionnistes : « Nous nous devrons de répondre à leur silence. » Du reste, l’allocution ne fera pas date. Du macronisme dans le texte : le chef de l’État promet un quinquennat « bienveillant et respectueux », défend un « projet humaniste, de libération culturelle et entrepreneuriale pour une société plus juste » et annonce « une nouvelle gouvernance ».

En amont du discours, les ministres qui ont assuré le service avant-vente ont pourtant été bien moins humbles. Le mot d’ordre semblait être dans la continuité de la campagne d’entre-deux-tours : faire oublier le vote par défaut, revendiquer celui d’adhésion. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’a assuré, « les Français ont confié un mandat clair et solide à Emmanuel Macron, nous allons continuer notre politique ». Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué « un résultat historique dans l’histoire de la Ve   République », mais fait au moins l’effort de nuancer : « Nous restons lucides sur le contexte politique. » ​​​​​​​Car ce qui est historique, c’est surtout l’extrême droite à plus de 40 %. De cela aussi, la Macronie est dépositaire.

Présidentielle 2022Emmanuel Macron
France24 - Monde

Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem

Publié le : 24/04/2022 - 16:00

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Le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a déclaré à la presse étrangère dimanche que seuls les musulmans pouvaient prier sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem et que cela "ne changerait pas".

"Israël maintient le statu quo et ne le changera pas". Ces mots du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid, dimanche 24 avril, concernent l'accès à l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem aussi connue sous le nom de "Mont du Temple" dans le judaïsme. Seuls les musulmans peuvent accéder à ce troisième lieu saint de l'islam.

Après des attaques meurtrières en Israël, dont deux perpétrées par des Palestiniens, puis des opérations musclées de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, des violences ont éclaté à la mi-avril à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, faisant craindre une nouvelle escalade de la violence entre Israël et des mouvements armés palestiniens.

Vendredi encore, plus d'une cinquantaine de Palestiniens ont été blessés dans des heurts sur place avec la police israélienne, qui a indiqué être intervenue après que des jeunes "émeutiers" aient lancé des pierres depuis l'esplanade vers le Mur des Lamentations en contrebas.

L'esplanade des Mosquées est située dans la portion orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 par l'État hébreu. Ce lieu saint musulman est administré par la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël.

Le déploiement des forces policières israéliennes sur l'Esplanade des Mosquées, et à l'occasion dans la mosquée locale Al-Aqsa, est "justifié" compte tenu des circonstances, a déclaré Yaïr Lapid.

"La police est intervenue car il y avait des centaines d'émeutiers dépêchés par le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré Yaïr Lapid. "je crois (que ce déploiement) était justifié car il a permis d'éviter un désastre (...) en fait il a permis de sauver des vies", a affirmé Yaïr Lapid alors que les autorités israéliennes craignent de nouvelles tensions à Jérusalem.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Côte-d’Or : face aux ravages des sangliers, le ton monte entre agriculteurs et chasseurs

Les dégâts occasionnés par les sangliers sur les cultures en Côte-d’Or ne cessent de s’amplifier, selon les syndicats d’agriculteurs FDSEA et Jeunes agriculteurs. Ils avaient donné rendez-vous, jeudi 21 avril, à la presse pour exposer le problème. Et selon eux, la responsabilité est notamment à chercher du côté des chasseurs, rapporte France Bleu. Ils mettent en cause le recours à l’agrainage. Cette pratique vise pourtant à protéger les cultures en répandant de la nourriture loin des champs et ainsi réduire l’appétit des animaux.

Les chasseurs dénoncent un discours de « lobby »

« Les chasseurs vous parleront d’agrainage dissuasif, pour nous, c’est du nourrissage », explique un agriculteur dont 10 % du champ a été détruit. Il accuse également les chasseurs d’épargner volontairement les femelles et ainsi de favoriser la prolifération de l’espèce. Ce qui expliquerait la continuité des dégâts malgré des prélèvements records : 17 500 bêtes abattues sur la saison 2021-2022. « Ce n’est plus de la chasse, c’est de l’élevage », tacle l’exploitant.

Un discours contesté par la fédération de chasse locale. Interrogé par France Bleu, son président, Pascal Secula, rappelle qu’il n’y a pas eu d’agrainage durant le dernier hiver dans le département. « La majorité des agriculteurs sont pour l’agrainage. Mais il y a un lobby à la FDSEA qui se marginalise sur ce sujet-là », rétorque-t-il. Et de rappeler que les chasseurs sont financièrement responsables des dégâts. « Si nos chers responsables de la FDSEA pensent que d’autres peuvent faire mieux, qu’ils aillent les chercher ! », conclut-il. De nouvelles discussions devraient avoir lieu au niveau préfectoral entre les différents acteurs pour trouver une solution.

Côte-d'Or : les dernières actualités

En Bourgogne, l’abbaye de Cîteaux accueille des réfugiés ukrainiens

Charlotte Fougère : « Les territoires ruraux sont les meilleurs pour recréer du lien social »

Côte-d’Or : trois interpellations après des violences urbaines et le caillassage d’un bus et de véhicules de police

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Pakistan : le poison des usines textiles

Publié le : 22/04/2022 - 17:17

Sonia GHEZALI

L'industrie textile est un pilier de l'économie du Pakistan. Le secteur représente 8,5 % du PIB et 40 % de l'emploi. À Faisalabad, la troisième ville du pays, se trouve le plus grand centre d'usines textiles. Ses habitants sont confrontés à un désastre écologique et sanitaire : cours d’eau empoisonnés par les rejets chimiques, pollution atmosphérique... L'impact sur la santé de la population est alarmant.

Valeurs Actuelles

Jugé pour “injure publique”, Raphaël Enthoven “assume” d’avoir traité Taha Bouhafs de “collabo”

« L’effet du discours Zineb El Rhazoui. » Tout a commencé avec cette phrase de Taha Bouhafs, partagée sur Twitter à la fin de l’année 2018. Un commentaire qui conduira finalement Raphaël Enthoven devant la justice. Vendredi 22 avril, le philosophe a été jugé pour « injure publique », relate Le Parisien. Il a, en effet, été assigné devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour ses tweets en réponse à Taha Bouhafs.

« Il y a des tueurs et il y a les collabos »

En décembre 2018, le militant d’extrême gauche Taha Bouhafs avait commenté un article d’Actu.fr au sujet de l’expulsion d’une exposante voilée du marché de Noël à Saint-Gratien (Val-d’Oise). En écrivant sur Twitter « l’effet du discours Zineb El Rhazoui », Taha Bouhafs avait fait un lien entre ce fait et la journaliste, qui vit sous protection policière depuis l’attentat de Charlie Hebdo. Ce rapprochement avait fait sortir de ses gonds Raphaël Enthoven, qui s’était alarmé du danger de ce post pour son amie Zineb El Rhazoui. L’écrivain avait ainsi commenté sur Twitter : « Il y a des tueurs et il y a les collabos comme Taha Bouhafs ». Ou encore : « Il y a des tueurs et il y a des personnes qui tiennent la porte aux tueurs, les collabos… je n’ai pas dit qu’il (Taha Bouhafs) appelait au meurtre. » 

Enthoven « assume »

Des faits qui lui sont désormais reprochés à la barre. Mais cela n’a pas déstabilisé Raphaël Enthoven. En effet, il « assume les propos qui (lui) sont reprochés », relate Le Parisien. Il a rappelé que le militant – qui sera candidat pour LFI aux élections législatives à Vénissieux – utilise le mot « collabeur », ou « team collabeur » pour désigner des personnes qui luttent contre l’islamisme. Raphael Enthoven a alors cité la syndicaliste et policière Linda Kebbab – d’ailleurs traitée d’« Arabe de service » par Taha Bouhafs – la ministre Marlène Schiappa ou encore le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Aucune condamnation

Tout en fustigeant le renvoi « détestable » de cette commerçante musulmane, Raphaël Enthoven a pointé « l’erreur et la faute de Taha Bouhafs qui créent un lien de causalité entre Zineb El Rhazoui et cette commerçante ». Cet acte de la part de celui qui se revendique journaliste « facilite le sentiment (des islamistes) de lutter contre une injustice en commettant l’irréparable. » « L’islamophobie tue, mais d’abord les personnes qui en sont accusées », a-t-il encore affirmé lors de son jugement. Le seul remord de Raphaël Enthoven ? Avoir lancé des piques à plusieurs reprises à Taha Bouhafs concernant une assignation qu’il ne voyait pas venir, malgré la promesse du militant, relate Le Parisien. À la fin de ce jugement, la procureure n’a requis aucune condamnation contre le philosophe. Pour elle, il s’agirait de « commentaires de commentaires qui s’apparentent à des jugements de valeur ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

Vidéo

En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

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New York Times - World

French Presidential Election

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For France’s Muslims, a Choice Between Lesser Evils in Presidential Vote

French Muslims face a decision between Emmanuel Macron, whose presidency some of them view as harmful, and Marine Le Pen, whose far-right party has a history of anti-Muslim positions.

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By Norimitsu Onishi and Aida Alami

Follow our live updates of the French runoff election between Macron and Le Pen.

BONDY, France — Abdelkrim Bouadla voted enthusiastically for Emmanuel Macron five years ago, drawn by his youth and his message of transforming France. But after a presidency that he believes harmed French Muslims like himself, Mr. Bouadla, a community leader who has long worked with troubled young people, was torn.

He likened the choice confronting him in France’s presidential runoff on Sunday — featuring Mr. Macron and Marine Le Pen, whose far-right party has a long history of anti-Muslim positions, racism and xenophobia — as “breaking your ribs or breaking your legs.”

Mr. Macron and Ms. Le Pen are now fighting over the 7.7 million voters who backed Jean-Luc Mélenchon, the leftist leader who earned a strong third-place finish in the first round of the election. Were they to break strongly for one of the candidates, it could prove decisive.

Nearly 70 percent of Muslims voted for Mr. Mélenchon, the only major candidate to have consistently condemned discrimination against Muslims, according to the polling firm Ifop.

By contrast, Mr. Macron garnered only 14 percent of Muslim voters’ support this year, compared with 24 percent in 2017. Ms. Le Pen got 7 percent in the first round this year. Nationwide, according to Ifop, the turnout of Muslim voters was a couple of percentage points higher than the average.

As the two candidates battle it out in the closing days of a tight race, Mr. Macron’s prospects may rest partly on whether he can convince Muslim voters like Mr. Bouadla that he is their best option — and that staying home risks installing a chilling new anti-Muslim leadership.

In Mr. Bouadla’s telling, however, that will take some doing.

“If I vote for Macron, I’d be participating in all the bad things he’s done against Muslims,” Mr. Bouadla, 50, said over the course of a long walk in Bondy, a city just northeast of Paris. He vacillated between abstaining for the first time in his life or reluctantly casting a ballot for Mr. Macron simply to fend off someone he considered “worse and more dangerous.”

Most polls show that Mr. Macron’s lead, about 10 percentage points, provides a comfortable path to re-election, but it is far narrower than his 32 percentage point margin of victory over Ms. Le Pen in 2017.

But as Éric Coquerel, a national lawmaker and a close ally of Mr. Mélenchon, said, the turnout by Muslim voters could tip the balance if the race “becomes extremely tight.”

Much of Muslim voters’ anger toward Mr. Macron centers on his pushing a widely condemned 2021 law and the subsequent closing of more than 700 Muslim institutions that the authorities say encouraged radicalization, a charge that many Muslims and some human rights groups dispute. But it remains unclear how this resentment might be transformed into a political force.

France’s estimated six million Muslims account for 10 percent of the population, but their political influence has long been undermined by high abstention rates and divisions based on class and ancestry. Given that history, Mr. Mélenchon’s strong Muslim backing may have signaled a shift, analysts say.

Julien Talpin, a sociologist at the National Center for Scientific Research, said that the mobilization by Muslims behind a single candidate was “something entirely new.”

“In the past, there were only vague calls to vote for candidates favorable to Islam,” he said.

Mr. Mélenchon scored his biggest victories nationwide in Bondy and in the rest of Seine-Saint-Denis, the department just north of Paris that has strong concentrations of the capital region’s poor, immigrant and Muslim populations.

The source of much of the service work force of the capital, the department also inspires fear and anxiety especially among older French people, whose feelings about immigration and crime are fanned by the right-wing news media and politicians. Éric Zemmour, the far-right TV pundit who came in fourth in the first round, following a campaign focused on attacking Islam, described the department as a “foreign enclave” suffering from “religious colonization.”

In Bondy, a strong turnout was reported in the first round in neighborhoods with historically low voting levels.

“The number of young people, families and especially the people waiting in line — something was happening,” said Mehmet Ozguner, 22, a local organizer for Mr. Mélenchon’s party.

French Runoff Election: Live Updates

Many imams, social media influencers and other community leaders called on Muslim voters to unite their ballots in favor of Mr. Mélenchon.

“There was no formal organization, but many ad hoc alliances, mobilization by union activists and antiracism activists,” said Taha Bouhafs, 24, a journalist with a large online following and an ally of Mr. Mélenchon’s party, who is planning to run in the election for Parliament in June.

In 2017, Mr. Macron had reassured many Muslims that he would be more open on issues of French secularism, known as “laïcité, diversity and multiculturalism,” said Vincent Tiberj, a sociologist at Sciences Po Bordeaux university who has studied the voting patterns of French Muslims. Mr. Macron even called colonization a “crime against humanity” during a visit to Algeria.

In a major speech on what Mr. Macron described as an Islamist-driven separatist movement in French society, Mr. Macron acknowledged that successive governments had encouraged the trend by settling immigrants in areas of “abject poverty and difficulties,” like Seine-Saint-Denis.

But Mr. Tiberj said that there was a gap “between what he said as president and what his government did in his name.”

Mr. Macron hardened his positions after the beheading of a middle-school teacher, Samuel Paty, by an Islamist fanatic angry that the teacher had shown caricatures of Prophet Muhammad in a class on blasphemy.

In response, Mr. Macron pushed forward his anti-separatism law despite widespread criticism from international and national human rights organizations, including the government’s National Human Rights Commission. The law gave the government greater power over religious establishments, schools and other associations.

After the law’s adoption in August 2021, the authorities carried out 24,877 investigations through last January, according to the government. They closed 718 mosques, Muslim schools and associations for encouraging separatism, seizing assets worth 46 million euros.

But many establishments have been closed for vague, unwarranted reasons, according to an investigation of 20 cases by an umbrella group of academics and rights groups, the Observatory of Associative Liberties.

Mr. Talpin, the sociologist and a co-author of the report, said that the law “and the debate surrounding it contributed to stigmatizing Muslims.”

In a TV debate over the law, the interior minister, Gérald Darmanin, tried to outflank Ms. Le Pen on the right, accusing Ms. Le Pen of being “soft” against Islamism. The minister overseeing public schools further alienated Muslims by saying that the hijab, or head scarf, was “not desirable in society.” And the minister of higher education ordered an investigation into what she called “Islamo-leftism” in academic research.

Feeling betrayed, some Muslims have even voted for Ms. Le Pen as a way to punish Mr. Macron.

“I vote against Macron,” said Ahmed Leyou, 63, a taxi driver in Trappes, a city southwest of Paris, who voted for Ms. Le Pen in the first round and planned to do it again on Sunday. “I’m Muslim, an Arab, but French. Marine Le Pen can’t tell me to go back home. She can’t do anything against me.”

In Bondy, Muslims were not the only ones to criticize Mr. Macron’s policies.

“The law against separatism is dangerous,” said the Rev. Patrice Gaudin, 50, the priest of the Roman Catholic parish in Bondy. “We have to acknowledge that Muslims don’t feel welcome in France because they’re Muslim. This law can provoke feelings that lead to radicalization.”

“You can’t humiliate people,” Father Gaudin said, referring to the 2021 law and criticizing the recurring political debate over whether Muslim women should be allowed to wear head scarves and in what circumstances.

At a campaign stop last week, Mr. Macron praised a young Muslim woman’s decision to wear a head scarf as a feminist choice made of her own volition — a change from 2018 when he described it as not “in keeping with the civility in our country” and against the equality between men and women. In a TV debate between the two candidates on Wednesday, Mr. Macron said that Ms. Le Pen’s position on the hijab — to ban it in public — would lead to “civil war.”

Put on the defensive, Ms. Le Pen said in the past week that the issue was a “complex problem” that the National Assembly would have to debate and that she was not “close-minded.” Her top aides eventually said that banning the wearing of the hijab was not a priority.

The candidates’ quickly shifting positions on the head scarf can be explained by the presence of voters like Islam Menyane, 29, who was buying sweets from a bakery near Bondy’s train station to break the Ramadan fast.

Ms. Menyane, who works in food service, voted for Mr. Mélenchon in the first round and was now leaning toward Mr. Macron, though she felt France had “stagnated” during his presidency.

Ms. Menyane does not wear a headscarf, but Ms. Le Pen’s positions on Islam worried her. Otherwise, she liked Ms. Le Pen’s economic policies and her focus on helping working-class and young voters like her. She also preferred the personality of Ms. Le Pen, who has succeeded in softening her image in the past couple of years.

“She’s a human being, she’s a mom, she seems to want to defend her country,” Ms. Menyane said, adding that she did not fear a Le Pen victory. “Maybe it could be a nice surprise.”

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France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

As it happened

France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

France24 - Monde

Cheveux coupés, gifles : des vidéos révèlent des punitions brutales dans les écoles iraniennes

Publié le : 22/04/2022 - 16:45Modifié le : 22/04/2022 - 17:54

Alijani Ershad Suivre

Des élèves à qui on coupe les cheveux de force, qui se font gifler, frapper et insulter. Ce sont quelques-unes des punitions infligées aux élèves dans les écoles iraniennes. Aujourd'hui, grâce aux smartphones, les élèves peuvent filmer ces châtiments et partager les images sur Internet. Selon notre Observateur enseignant en Iran, ce type de punitions est toujours pratiqué dans certaines écoles même s’il est devenu moins courant ces dernières années. 

Une vidéo publiée le 13 avril sur une chaîne Telegram iranienne montre un directeur adjoint d'école couper les cheveux à des élèves dans une cour. La vidéo semble avoir été filmée par un élève depuis une salle de classe.

Ces images montrent une forme de punition bien connue des garçons. 

اینجور آدمها هستن که مردم رو از #آموزش_و_پرورشو بچه هارو از #مدرسه ها زده میکنن!امسال این #حرومزاده ها رو باید از کل این سیستم آموزشی پاک کرد!#سیستم_آموزشی ما آشغالهاینا با این حرکات بوی تعفن این سیستم آموزشی رو بیشتر میکنن!#اخراج_کنید #احترام#بازگشایی_مدارس#کوتاه_کردن_مو pic.twitter.com/GZfS8wFv4E

April 13, 2022

Les écoles iraniennes pratiquent la non-mixité : les garçons et les filles fréquentent des écoles complètement différentes. Les élèves doivent se conformer à un code vestimentaire conservateur. Les garçons doivent avoir les cheveux très courts et porter des tenues modestes. Les filles doivent porter des robes peu ajustées pour cacher leurs formes, ainsi que des foulards. Il est hors de question de se maquiller. 

Lorsqu'ils ne respectent pas le code vestimentaire, les élèves peuvent être soumis à une sanction disciplinaire sévère. La vidéo ci-dessus montre une punition courante pour les garçons qui portent les cheveux trop longs. Après s'être fait couper des morceaux de cheveux au hasard, ces élèves n'auront d'autre choix que d'aller chez un coiffeur et de se faire couper les cheveux très courts pour réparer. 

Cette vidéo est devenue virale sur les médias sociaux, attirant l'attention des responsables publics. Le 16 avril, le gouvernement iranien a annoncé que le directeur adjoint apparaissant dans la vidéo avait été suspendu et ferait l'objet d'une enquête par le tribunal administratif. Deux autres directeurs de la même école ont démissionné. 

Couper des cheveux n'est pas le seul type de punition imposé aux élèves. Des enseignants et des responsables d’établissements scolaires ont également été filmés en train de frapper des élèves et de les insulter. Selon notre Observateur, ce type de punition résulte d’un "décalage culturel" entre les élèves et les enseignants. 

"Pour devenir enseignant, il faut être soit un musulman conservateur, soit un hypocrite"

Maryam (ce n'est pas son vrai nom) est enseignante dans un lycée d'une ville du sud de l'Iran. Elle s'est confiée à l'équipe des Observateurs de France 24 sous couvert d'anonymat, pour protéger son emploi.

Je dirais que les coups et les cheveux coupés sont plus courants dans les lycées. Ils sont également plus susceptibles de se produire dans les écoles de garçons que dans celles de filles.

Malheureusement, dans certains quartiers de ma ville - surtout les quartiers pauvres - les directeurs des écoles de garçons se promènent ouvertement avec un  bâton à la main. Ils n'hésitent pas à frapper les élèves avec, s'ils font quelque chose de répréhensible.

Je suis professeur dans une région pauvre, dans une école où les élèves sont connus pour être difficiles, mais je n'ai jamais eu de problème, même mineur, car les élèves m'apprécient. Cependant, je constate qu'il y a de gros problèmes dans notre école et dans d'autres écoles autour de nous.

L'origine du problème se trouve dans le système de recrutement des enseignants. Les critères de sélection des enseignants - les examens que les enseignants passent, la façon dont le ministère choisit les enseignants parmi les candidats - ont conduit à des écarts énormes entre les enseignants et les élèves.

Quiconque souhaite devenir enseignant en Iran doit être notamment musulman, et pouvoir lire couramment le Coran. Les candidats qui cochent toutes ces cases doivent passer un entretien au cours duquel leur connaissance de la charia et leur soutien aux politiques de la République islamique sont vérifiées. 

تنبیه بدنی دانش آموز توسط معلم در آستارا...این معلم رو ببرید تیمارستان بستریش کنید. حالش اصلا خوب نیست. بیچاره اون دانش‌آموزانی که قراره از این معلم تعلیم و تربیت بیاموزند....به کجا چنین شتابان؟ pic.twitter.com/6efEoGfCFQ

April 19, 2022

“Les enseignants sont étrangers au monde des enfants”

Mais les jeunes générations sont, elles, très attachées à leur mode de vie. Les jeunes écoutent du rap et du hip-hop, ils se moquent de la charia - ils peuvent même la mépriser.  Et ils veulent s'habiller comme n'importe quel autre adolescent dans le monde. Non seulement ces enseignants conservateurs ne comprennent pas ces enfants, mais ils sont totalement étrangers à leur monde.

Les enseignants sont pour la plupart beaucoup plus âgés. Ils ne connaissent pas l'univers dans lequel vivent ces enfants. Les enseignants les forcent à changer leur mode de vie et à obéir aux règles islamiques conservatrices, ce qui conduit parfois à ce type de violence, comme nous le voyons dans les vidéos.

اين آقا،معلم قرآن و مدير يك مدرسه پسرانه در منطقه ٩ تهران است. دانش آموز درس را بلد نبود و او هم اين چنين كودك آزارى ميكند.البته آموزش و پرورش نسبت به اين رفتار وحشتناك آقاى معلم واكنش نشان داد. او از تمامى سمتهايش عزل و پرونده اش هم به هیأت رسیدگی به تخلفات اداری ارسال شد. pic.twitter.com/BA9xtz3Pt1

April 15, 2022

Qui plus est, je pense que les problèmes économiques des enseignants jouent un rôle. Les enseignants sont fortement sous-payés. [Selon les statistiques officielles, les enseignants iraniens gagnent en moyenne environ 6 millions de tomans, soit environ 200 euros, par mois - juste au-dessus du salaire minimum de 5,6 millions de tomans ou 186 euros, NDLR]. Les fins de mois sont difficiles, et les enseignants ne sont pas non plus dans un bon état d'esprit. La plupart d'entre eux doivent avoir un deuxième emploi, et ces pressions les rendent plus susceptibles d'agir avec violence envers les enfants. 

Je pense également que la pandémie de Covid-19 et l'apprentissage à distance ont aggravé la situation. Les enfants se sont habitués à choisir leurs vêtements sans la pression de l'école. Après presque deux ans, ils ne veulent pas changer.

Ces derniers mois, les enseignants iraniens ont organisé des manifestations dans tout le pays, réclamant une augmentation des salaires, ainsi que la libération de certains enseignants qui ont été arrêtés à la suite d'anciennes grèves ou de manifestations.

Télécharger l'application

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L'Humanité

Poulets grillés, la comédie qui dit que nous avons tous droit à une seconde chance

Caroline Constant

Anne Capestan (Barbara Cabrita) n’est pas à la fête. Commandante à la police judiciaire de Lyon, elle a été mise à pied pour avoir tiré sur un collègue, dans des circonstances troubles. Pour son retour, son supérieur lui a prévu une surprise : elle doit diriger sa propre unité, la 4e division. La police y a laissé des individus qu’elle juge ingérables, mais qu’elle ne peut pas exclure. Il y a là Eva (Marie-Armelle Deguy), pétillante auteure à succès, Lebreton (Hubert Delattre), inconsolable veuf, Max (Mohamed Belhadjine), un ancien policier traumatisé par le Darknet, et la Poisse (Marie Petiot), une jeune recrue persuadée qu’elle porte malchance. Tout ce petit monde se côtoie dans un sous-sol, sans mission précise. Et il y a pire pour la capitaine Capestan : non contente d’être éjectée de la tête de son service, elle subit l’humiliation d’être remplacée par le garçon qui l’a quittée. C’est peu de dire qu’elle a un goût amer de revanche. Alors, quand le braqueur public numéro 1 (Samuel Labarthe) est accusé de deux meurtres, et qu’un chien est retrouvé abattu, elle croise les deux informations. Et met tout son petit monde sur le pont. Avec gaffes, mais surtout résultats, à la clé.

C’est une jolie comédie que ces « Poulets grillés ». Une jolie comédie qui dit d’abord que nous avons tous droit à une seconde chance dans la vie. C’est aussi et surtout une ode au talent que chacun possède, comme ces « bras cassés » de la police, avides de bien faire, terriblement maladroits, mais surtout dotés de l’envie de former une équipe et d’obtenir des résultats. Et c’est leur singularité, raillée par leurs supérieurs, qui leur permet justement d’avancer ensemble, avec efficacité.

Le téléfilm est tiré des délicieux romans de Sophie Hénaff. Leur intrigue est transposée habilement, menée tambour battant, avec des comédiens très justes. C’est drôle et profond à la fois : une vraie ode à la différence.

Télévision
France24 - World

Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

Issued on: 12/04/2022 - 20:10

Joanna YORK

The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

Avoiding ‘unbearable humiliation’

Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

A lack of proof

However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

‘Plausible deniability and doubt’

Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

‘This could be the fate of other cities’

For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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One Ukrainian War Casualty: The World’s Largest Airplane

Mriya, the world’s largest aircraft, was destroyed in a pivotal battle at the start of the war. It was a beloved symbol for all of Ukraine but perhaps no one misses it more than its first pilot.

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By Jeffrey Gettleman

BUCHA, Ukraine — The day war broke out, one of Ukraine’s most decorated pilots stepped onto the balcony of his three-story home to watch a battle raging at a nearby airport.

From where he was standing, the pilot, Oleksandr Halunenko, could see the explosions and feel the shudders. The Russians were invading his country and he was worried about something close to his heart.

Mriya.

The plane.

In a hangar a few miles away rested the world’s largest airplane, so special that only one was ever built. Its name is Mriya, pronounced Mer-EE-ah, which in Ukrainian means The Dream. With its six jet engines, twin tail fins and a wingspan nearly as long as a football field, Mriya hauled gargantuan amounts of cargo across the world, mesmerizing crowds wherever it landed. It was an airplane celebrity, aviation enthusiasts say, and widely beloved. It was also a cherished symbol of Ukraine.

Mr. Halunenko was Mriya’s first pilot and loved it like a child. He has turned his home into a Mriya shrine — pictures and paintings and models of the aircraft hang in every room.

But that morning, he had a terrible feeling.

“I saw so many bombs and so much smoke,” he said. “I knew Mriya could not survive.”

The war in Ukraine, not even two months old, has already destroyed so much: thousands of lives, entire families, happiness and security for countless people.

But it has also destroyed material things that mean a lot — homes burned to the ground; supermarkets that fed communities smashed by shelling; toys and prized possessions scorched beyond recognition.

In the case of Mriya, which took a direct hit during the pivotal battle at that airport, the damage to the aircraft has stirred an incredible outpouring of what can only be described as grief. Heartbroken airplane buffs around the world are getting Mriya tattoos. A sad cartoon has been circulating, with tears streaming out of Mriya’s eyes.

But there may be no one as broken up as Mr. Halunenko, who comes from a generation where emotions are not so easily shared.

“If I were not a man,” he said, “I would cry.”

Mr. Halunenko, 76, was a child of the Cold War. His father was a Russian Army captain, his mother a Ukrainian peasant. Both died when he was young.

At boarding school in southeastern Ukraine, he took flying lessons and discovered he had a gift. He became a MiG-21 fighter pilot and then an elite Soviet test pilot. He captained all kinds of aircraft, from sleek new fighter planes to powerful freighters but nothing as grand as what he would soon fly.

In the 1980s, the Soviet leadership was eager to get back into the space race. Engineers designed a reusable spacecraft called the Buran that looked like the American space shuttle.

But the components were spread all around — the shuttle was constructed in Moscow, the rockets were made hundreds of miles away and the launchpad was in Kazakhstan. The only feasible way to get everything in the same place was to fly the shuttle and the rockets on the back of a plane, a really big one.

And so, at the Antonov aviation company production plant in Kyiv, Ukraine’s capital, Mriya was born. It made its first flight in 1988, Mr. Halunenko at the controls.

At 276 feet long and six stories high, the plane, designated AN-225, was bigger than any other in the sky. It boasted 32 landing wheels and a wingspan of 290 feet. Its maximum takeoff weight stood at a staggering 1.4 million pounds, far more than a fully loaded 747. Its nose cone flipped up so that big objects, like turbine blades or even smaller jets, could be slid into its cavernous belly.

There are different ways to measure size, but experts said Mriya was longer and heavier than other giant aircraft.

“The AN-225 absolutely was the largest airplane ever built, of any type, for any use,” said Shea Oakley, an aviation historian in New Jersey. “People came out to see this airplane wherever it flew just to marvel at the size of the thing.”

Mr. Halunenko, whose grizzly white beard makes him resemble a late-in-life Ernest Hemingway, smiled as he remembered an air show in Oklahoma more than 30 years ago.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“It takes a lot to impress the Americans,” he said. “But I’ll never forget the crowds lined up to see us.”

“And no one knew where Kyiv was,” he laughed.

Mriya wasn’t easy to fly, especially with a space shuttle strapped to its back. It turned in wide arcs — Mr. Halunenko held his arms straight out like wings and rocked side to side. On the ground it was hard to dock.

After the Soviet Union collapsed in 1991, the shuttle program went down with it. Mriya was repurposed into a gigantic flying workhorse. It hauled generators, vast pieces of glass, stupendous quantities of medical supplies and even battle tanks.

And the Ukrainians kept tinkering with it. In 2001, Mr. Halunenko broke more aviation records, including for the heaviest cargo load (253.8 tons) ever lifted in the air. The plane also holds the world record for transporting the longest piece of air cargo — a 138-foot turbine blade — and hosting the highest altitude art exhibition.

By 2004, Mr. Halunenko, who was awarded the acclaimed Hero of Ukraine medal, retired as its pilot. But Mriya carried on. In the past two years, it made hundreds of flights, often stuffed with Covid-19 supplies. For one journey to Poland, 80,000 people live-streamed the landing. With a new paint job, the yellow and blue of the Ukrainian flag, Mriya was Ukraine’s winged ambassador to the world.

Its last mission came on Feb. 2, delivering Covid test kits from China to Europe before returning to its base in Hostomel, said Dmytro Antonov, one of its latest pilots.

“She was in great operating shape,” he said. “We were expecting at least 15 to 25 more years out of her.”

As the war neared, American intelligence officials warned Ukraine that the Russians planned to seize the Hostomel airport, not far from Kyiv. Hostomel has a long runway that the Russians wanted so that they could fly in thousands of troops.

Mriya’s owners discussed moving the plane to a safer location, Mr. Antonov said, but it never happened. Company officials declined to comment on the decision, saying it was under investigation.

At 6:30 a.m. on Feb. 24, the day the war started, Russian missiles slammed into a national guard base near Hostomel airport. A few hours later, Russian helicopters blasted the airport with more missiles that hit the hangars where Mriya and other airplanes were stored, Ukrainian soldiers said.

“But we didn’t know Mriya was still here,” said Sgt. Stanislav Petriakov, a soldier at the airport. “We thought Mriya had been moved.”

A pitched battle broke out, but the Ukrainians soon ran out of ammunition and retreated to a forest.

It is not clear how Mriya was destroyed. Ukrainian soldiers said that they intentionally shelled the runway to prevent the Russians from using it. The Ukrainians said it was not their shells that hit Mriya, whose hangar is about 700 meters from the runway. When asked who he thought hit the plane, Mr. Antonov, the pilot, said, “Nobody knows.”

For the next month, as the Russians occupied and brutalized Bucha, where Mr. Halunenko has lived for more than 20 years, the old pilot stood his ground. He lectured the young Russian soldiers who searched his house not to point their guns at him and at times, he defied their orders to stay inside.

But he couldn’t stop thinking about Mriya.

“She’s like my child,” he said. “I taught her to fly.”

When the Russians finally left at the end of March, Mr. Halunenko stayed away from the airport. Until Sunday evening.

That’s when he stepped past burned trucks, and with shoes crunching over pieces of metal and glass he walked across a battlefield of debris toward the plane.

Slowly he approached the plane.

It was a mangled fuselage with a huge hole ripped out of its middle, a nose cone sliced up by shrapnel, a wing torn open and his captain’s chair lost in a tangle of blackened metal and ash.

Mr. Halunenko simply stood there, his face a blank screen.

His wife, Olha, who had come to support him, whispered: “Oleksandr is a pilot. Right now he’s just processing the information. Later the emotions will hit him.”

After walking around the plane, he put his hand on one of the burned engines and hung his head down.

“We had hoped she was repairable,” he said. “But now we realize we are saying goodbye.”

All might not be lost, though. The Ukrainian government, knowing the power of Mriya’s symbolism, has vowed to rebuild her with war reparations it hopes to squeeze from Russia.

Unknown to many, there is a second, half-finished Mriya fuselage. The plan, said Yuriy Husyev, the chief executive officer of Ukroboronprom, the state-owned company that runs Antonov, was to use that fuselage along with salvaged parts from the old Mriya to “build a new dream.”

Mr. Halunenko is sober about this, knowing it would take “huge money” to resurrect his old friend.

But sitting in his living room, surrounded by photographs of Mriya soaring through crystalline skies and parked on snowy airfields, he said, “something else is important here.” “No other country has created such an aircraft,” he said.

Mriya, he added quietly, was Ukraine’s prestige.

Oleksandr Chubko contributed reporting.

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L'Humanité

Space opera. Non mais « Halo », quoi !

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Grégory Marin

La race humaine a conquis l’espace. Mais elle est fragmentée en factions que l’UNSC, un gouvernement militaire centralisé, veut à tout prix réunifier sous sa coupe, quitte à utiliser la force. Une autre menace pèse sur l’humanité : elle n’est pas seule dans l’Univers. Les Covenants, une race particulièrement agressive, attaque les colonies extérieures, à la recherche d’artefacts qui leur permettraient d’accéder au Grand Voyage. Pour les contrer, l’UNSC peut compter sur les Spartans, des soldats génétiquement modifiés. Jusqu’à ce que leur leader, John-117 (Pablo Schreiber), se découvre des affinités avec un de ces artefacts, et commence à suivre sa propre voie…

Intrigue classique de quête initiatique, qui fera découvrir au héros un monde insoupçonné plus complexe que celui dans lequel on veut le cantonner, cette série n’a rien de révolutionnaire. Mais elle est bien léchée, au moins autant que les cinématiques issues du jeu vidéo « Halo », duquel elle s’inspire. Certains passages de combats en vue subjective sont clairement étudiés pour capter le public de la licence, jeune et masculin essentiellement. Mais les personnages féminins ne sont pas oubliés, bien qu’un peu caricaturaux, de la scientifique froide et calculatrice à l’officier inflexible en passant par l’orpheline qui va se laisser amadouer par le héros. Pas sûr que la série arrive à élargir le public au-delà des fans de l’univers de « Halo ».

Télévision
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Présidentielle : des habitants d’une vingtaine de communes d’Île-de-France voteront par voie électronique

Un problème technique en 2020

Un problème technique qui a poussé la commune à rétropédaler. Le maire, Yves Révillon, a indiqué à BFM Paris qu’il n’était plus possible d’en « racheter » et de « les entretenir à l’heure actuelle ». Un moratoire de 2008 interdit en effet les communes à se doter de nouvelles machines à voter. Désormais, les bureaux de vote de Bois-Colombes doivent se réorganiser pour passer au vote papier à nouveau, et ainsi retrouver des assesseurs pour le grand jour.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Djaïli Amadou Amal plonge ses lecteurs au "Cœur du Sahel"

Publié le : 22/04/2022 - 16:50

Laure MANENT Axelle SIMON

La littérature est à l'honneur de ce numéro de "À l'affiche" à l'occasion du Festival du livre de Paris, qui a ouvert ses portes au Grand Palais Éphémère. Djaïli Amadou Amal, figure camerounaise des lettres et lauréate du prix Goncourt des lycéens en 2020 pour "Les Impatientes", présente son nouveau roman, "Cœur du Sahel".

Le Goncourt des lycéens décerné à Djaïli Amadou Amal pour "Les impatientes"

L’invité du jour

Djaïli Amadou Amal : "Le mariage forcé reste la violence la plus pernicieuse qui soit"

L’invité du jour

Joëlle Épée Mandengue : "Il n'y a pas une BD africaine, mais des bandes dessinées des Afriques"

France24 - Monde

Vladimir Poutine, "mâle dominant" va-t-en-guerre

Publié le : 22/04/2022 - 16:01

Virginie HERZ Suivre

"Que cela te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter !" Alors que les témoignages de viols en Ukraine s’accumulent, cette phrase du président russe Vladimir Poutine adressée à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky résonne comme une mise en garde glaçante. À quel point les soldats russes ont-ils été encouragés à commettre des violences sexuelles ? Des enquêtes internationales le révéleront peut-être un jour. Pour Maxime Forest, enseignant-chercheur à Sciences Po, les droits des femmes et des minorités sexuelles sont en tout cas au cœur de cette guerre menée par le maître du Kremlin et sa masculinité toxique.

France24 - Monde

Allemagne : les féminicides, une violence sous silence

Publié le : 04/03/2022 - 10:26

Anne MAILLIET

L’Allemagne affiche l’un des taux les plus élevés d’homicides conjugaux en Europe. D’après les chiffres du rapport de l’Office fédéral de police criminelle paru en décembre, la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. Malgré le travail de nombreuses associations d’aide et de soutien aux victimes, le triste décompte continue de s'emballer. Le manque de considération de la part de la police et les carences juridiques en la matière sont notamment pointés du doigt. Reportage de nos correspondants.

Reporters

Avec les vivantes : en finir avec les violences faites aux femmes

France24 - Monde

"Les entreprises occidentales qui restent en Russie n'ont souvent pas le choix"

L'invité de l'éco

Publié le : 22/04/2022 - 17:09

Ali LAIDI

Face à des sanctions économiques internationales d'une ampleur inédite, Vladimir Poutine tient bon et menace de nationaliser les entreprises occidentales présentes en Russie. Jusqu'à quand le Kremlin résistera-t-il ? Le point avec Olivier Dorgans, avocat associé au cabinet Ashurst.

France24 - Monde

Guyane : l'Amazonie, un réservoir de biodiversité à préserver

Outre-Mer

Publié le : 22/04/2022 - 16:54

Marie RADOVIC

Deux chercheurs balaient les idées reçues sur l'Amazonie, menacée par la déforestation et par l'exploitation de l'or et du pétrole. Malgré ces dangers, la plus grande forêt du monde, qui s'étale en Amérique du Sud sur près de 7 millions de kilomètres carrés, conserve sa capacité à produire de la biodiversité – un trésor naturel.

À Mayotte, des riverains sont excédés après la répétition d'affrontements violents entre bandes rivales sur la tranquille commune de Pamandzi.

En Nouvelle-Calédonie, le projet d’embauche de 300 travailleurs indiens pour l’aménagement d’un nouveau site minier suscite la polémique. Les syndicats estiment qu’il y a suffisamment de main d’œuvre sur place. Le gouvernement calédonien n’a pas encore dit s’il autorisait la venue de ces travailleurs étrangers.

Sensations fortes à La Réunion : une plateforme de saut à l’élastique va être installée sur l’un des plus hauts ponts de l’île. L’accès à la plateforme, située à 120 mètres de hauteur, exigera d’avoir le cœur bien accroché.

Enfin, en Polynésie, la fréquentation touristique a quasiment été décuplée en 20 ans à Maupiti, une des îles Sous-le-Vent situées dans l’archipel de la Société. Les habitants ont pourtant su préserver son authenticité.

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Antilles : le scandale du chlordécone pourrait ne jamais être jugé

L'Humanité

« CVC-LFP, un accord qui pourrait devenir perdant-perdant »

Entretien

FOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.

Nicolas Guillermin

Jean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans

Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un «  accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).

Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?

Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.

C’est-à-dire ?

Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…

La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?

La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.

Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?

Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?

La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?

Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.

CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?

On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.

footballligue 1économie
France24 - Monde

Naufrage au large du Liban : six corps de migrants repêchés dont un enfant

Publié le : 24/04/2022 - 07:23Modifié le : 24/04/2022 - 11:00

FRANCE 24 Suivre

Le naufrage au large du Liban d'un bateau transportant une soixantaine de migrants a fait au moins six victimes samedi, dont un enfant. Quarante-cinq personnes ont pu être secourues. Les départs de bateaux transportant des migrants se multiplient depuis le pays, qui vit une crise économique sans précédent. 

Les corps de six personnes, dont celui d'un enfant, ont été repêchés après le naufrage d'un bateau samedi au large du Liban, a indiqué dimanche 24 avril l'agence nationale d'information (ANI). Quarante-cinq personnes ont pu être secourues sur la soixantaine de migrants que transportait cette embarcation. Les traversées illégales se multiplient au départ du Liban, sur fond de crise économique majeure. 

L'armée a repêché dimanche cinq corps de migrants noyés après que le corps d'une fillette a été récupéré samedi, ce qui porte à six le nombre total de morts dans le naufrage, selon un bilan provisoire. D'après les autorités, près de 50 personnes ont été secourues après le naufrage du bateau qui transportait une soixantaine de migrants dont la nationalité n'a pas été précisée.

"Les recherches se poursuivent", a déclaré Ali Hamie, le ministre des Travaux publics et des Transports.

La Croix-Rouge libanaise a déclaré avoir envoyé 10 ambulances à Tripoli. Un correspondant de l'AFP a constaté que l'armée avait fermé le port, ne laissant entrer que les ambulances qui faisaient des allers-retours. 

>> À voir : Liban : risquer la mort en mer pour fuir la misère

Les familles de certains passagers se sont rassemblées pour prendre des nouvelles, mais l'accès leur a été refusé. 

"C'est arrivé à cause des politiciens qui ont forcé les Libanais sans emploi à quitter le pays", a déclaré un homme qui attendait des nouvelles d'un proche à l'extérieur du port. 

Le Liban, un pays d'environ six millions d'habitants, est aux prises avec une crise financière sans précédent et selon la Banque mondiale, d'une ampleur habituellement associée aux guerres. 

La monnaie a perdu plus de 90 % de son pouvoir d'achat et la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté. 

Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés, au moins 1 570 personnes, dont 186 Libanais, ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer entre janvier et novembre 2021. 

La plupart espéraient rejoindre l'île de Chypre, membre de l'Union européenne, à 175 kilomètres. 

Ce chiffre est en hausse par rapport aux 270 passagers, dont 40 Libanais, en 2019.

La plupart de ceux qui tentent de quitter le Liban par la mer sont des réfugiés syriens, mais les Libanais sont de plus en plus nombreux à rejoindre leurs rangs.

Avec AFP

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L'Humanité

Qui a peur de Lise Klaveness ?

Chronique

Mejdaline Mhiri

Jusque-là, Lise Klaveness était peu connue. Son audace est désormais saluée de Ouest France au Washington Post. Son discours, le 31 mars à Doha (Qatar), lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), est de ceux qui ne passent pas inaperçus. « En 2010, la Coupe du monde a été décernée par la Fifa de manière inacceptable, avec des conséquences inacceptables. Il n’y a pas de place pour les employeurs qui ne garantissent pas la liberté et la sécurité des travailleurs (1). Pas de place pour les hôtes qui ne peuvent garantir légalement la sécurité et le respect des personnes LGBTQ+ venant dans ce théâtre de rêves » , a-t-elle porté devant les hauts responsables du football mondial, probablement interdits.

Élue début mars à la tête de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, 40 ans, avocate de profession, avait alors annoncé sa ligne de conduite : « Le mandat qui m’est confié exige que nous soyons courageux. Nous devons être prêts à essayer de changer les choses, tant au niveau international que national », affirmait l’ancienne milieu de terrain aux 73 sélections.

Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Hassan Al Thawadi, du comité d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué qu’il valait mieux « s’instruire avant de porter un jugement ». Gianni Infantino, le président de la Fifa, a souligné les progrès accomplis par le Qatar ces dernières années, avant de déclarer : « Si vous avez aussi des questions sur le football, ce ne serait pas si mal. » Noël Le Graët, pour la France, s’est également illustré. Le progressisme et la témérité du dirigeant de 81 ans ont encore frappé. « Il y a eu des inquiétudes. On en a tous eues. Mais, très franchement, depuis trois ans, je n’en ai plus. Regardez ce qu’il se passe », faisant notamment référence à l’installation d’un salaire minimum, il y a un an. Fixé à 230 euros par mois, il a été critiqué par l’ONG Migrant-Rights comme trop bas, ne correspondant pas au coût élevé de la vie dans la péninsule Arabique.

A contrario, la Norvégienne Ada Hegerberg, premier ballon d’or féminin en 2018, a clairement affiché son adhésion à la position de Lise Klaveness. L’attaquante évoluant à Lyon, de retour avec l’équipe nationale après s’en être écartée durant cinq ans pour protester contre l’iniquité des salaires avec les masculins, s’est exprimée sur Twitter :  « Quel discours puissant ! Ce n’est jamais “pas le bon moment” pour parler des droits de l’homme, et, oui, Lise avait raison de prononcer ce discours à ce moment-là, dans cette salle. Je te soutiens, Lise, et j’espère que notre pays te soutiendra aussi. » Parce que la réponse doit être collective, pour que la Fifa serve un jour de modèle.

La chronique sportive de Mejdaline MhiriMondial 2022 au Qatar
Valeurs Actuelles

Nouvelle alerte à la Listeria dans le Tarn

La préfecture du Tarn a lancé, vendredi 22 avril, un nouveau rappel de charcuteries vendues sur différents marchés du département ainsi qu’en Haute-Garonne en raison d’une contamination à la Listeria. « Une analyse bactériologique de routine réalisée par le professionnel le 13 avril 2022 sur du Melsat fabriqué à la SICA des Pays de l’Autan a mis en évidence la présence de Listeria à un taux supérieur à la norme », préviennent les services de l’Etat.

Deux alertes en deux jours

Près d’une trentaine de produits fabriqués entre le 28 mars et le 1er avril et commercialisés sous les marques EARL Esteve, La Dame de Cledes et La Ferme Reilhes sont concernés. Ils ont été vendus sur les marchés de Renneville, Bonrepos-Riquet, L’Oustalous à Toulouse, Fontenilles, Verfeil et Blagnac en Haute ​Garonne, et sur ceux de Rabastens, Lisle-sur-Tarn et Lavaur dans le Tarn. Les personnes ayant acheté ces produits, dont la liste précise a été publiée sur le site de la préfecture, sont invitées à les jeter ou à les retourner.

Il s’agit du second rappel de produits lié à la Listeria dans le département en quelques jours. Jeudi 21 avril, la préfecture avait déjà alerté concernant des lots de charcuterie vendus dans divers magasins du Sud-Ouest. La Listeria est généralement présente dans les aliments crus car elle est détruite par les hautes températures. Les personnes infectées peuvent expérimenter dans les 10 à 28 jours de la fièvre, des maux de tête et parfois des troubles digestifs. « Des complications neurologiques peuvent survenir et mettre en jeu le pronostic vital de la personne atteinte », précise le ministère de la Santé.

Tarn : les dernières actualités

Un maire dans le Tarn, offre un plein de carburant aux familles de sa commune

Une énième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar rejetée

Tarn : de nouvelles fouilles pour retrouver le corps de Delphine Jubillar

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

A Site Holy to Jews and Muslims Returns as the Nexus of Conflict

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The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque, known to Jews as Temple Mount, are laden with national and religious symbolism.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — Clashes broke out Friday for the seventh time in eight days at the holiest site in Jerusalem, foregrounding how the site — sacred to both Jews and Muslims — has become the newest focus of a monthlong spasm in tensions across Israel and the occupied territories.

The skirmishes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, followed a deadly wave of Arab attacks in Israel and an ensuing Israeli military crackdown in the West Bank.

The clashes have prompted the fiercest exchange of rockets and missiles between Gaza militants and the Israeli armed forces since an 11-day war last May; militants fired two more rockets on Friday night.

The clashes have also tested Israel’s emerging ties with parts of the Arab world, leading three countries that signed diplomatic agreements with Israel in 2020 to express rare criticism of the Jewish state, and undermining efforts to improve relations with neighboring Jordan. And they have deepened a government crisis within Israel, causing an Islamist party to suspend its participation in the governing coalition and increasing the chances of the opposition winning a majority in Parliament.

Perhaps most strikingly, the clashes illustrated how easily the Aqsa site can be harnessed by extremists on both sides of the Israeli-Palestinian conflict, and why it remains among the most intractable of the obstacles to the conflict’s resolution, as well as the conflict’s ultimate Rorschach test.

To many Jews, the site is the holiest in Judaism, the location of two ancient temples where tradition holds that God’s presence was revealed. To Israelis, it is an essential part of their sovereign territory and capital, and officials have exhibited considerable prudence by limiting Jewish activity there since capturing the site from Jordan in 1967.

To the government, the police interventions there over the past week have been necessary law enforcement operations to quell riots started by Muslim extremists led by Hamas, the Islamist militant group, and to secure access for Jews, tourists and thousands of peaceful Muslims.

To Muslims, the mosque compound is the third-holiest in Islam, a site of Muslim prayer for more than a millennium, and the place from which the Prophet Muhammad ascended to heaven. To Palestinians, it is occupied territory, as confirmed by the United Nations Security Council and most foreign governments, and part of what should one day become the capital of a Palestinian state. For many Palestinians, confrontations at the compound are a legitimate act of resistance against an occupying power, regardless of who threw the first stone.

Neither perspective is entirely fair, said Michael Koplow, an analyst at the Israel Policy Forum, a New York-based research group. “Everybody needs to understand that both sides not only have real claims, but feel an emotional and symbolic connection to the site,” he said. “It’s not exclusively for anybody.”

Equally, both sides have due cause to doubt parts of the other’s narrative, not least this week.

Though Palestinians have presented themselves as the victims of Israeli aggression at the compound this week, some helped stoke the violence, stockpiling stones, fireworks and gasoline bombs.

On Friday morning, video posted online by a Palestinian outlet showed that the clashes began after dozens of Palestinian youths threw stones at and set off fireworks in the direction of a police outpost on the edge of the compound. Only afterward did riot police enter the forecourt of the mosque.

Similarly, on Sunday morning, riot police entered the site after Palestinian youths blocked the path of a route through the site used by Jews and foreign tourists, and stockpiled stones elsewhere on the route, raising fears that they would attack non-Muslims there.

Hamas, the militant Islamist group, praised the stone throwers several times this week. Some Palestinians involved in the clashes chanted pro-Hamas slogans and carried the green flags associated with the group — raising questions about whether Hamas operatives had played a role in premeditating the unrest, knowing that Israel would likely respond aggressively.

“The Palestinian organizations were not only preparing for it, but advancing it,” said Ehud Olmert, an Israeli former prime minister who once proposed placing the compound and adjacent areas of Jerusalem under shared sovereignty. “They were preparing Molotov cocktails, on Temple Mount, and stones.”

The Israeli authorities took steps to avoid flagrant provocations, arresting several Jewish extremists who were said to be planning a Passover sacrifice at the compound, blocking a far-right Jewish march near the compound this week and, as usual, barring non-Muslims from the compound during the final 10 days of Ramadan.

But these constructive gestures were diluted by heavy-handed tactics like using rubber-tipped bullets against stone throwers and spraying tear gas by drone, and by breaking longstanding conventions barring Jewish worship at the site.

For months, the Israeli police protected Jewish worshipers at the site, breaking a decades-old understanding, aimed at preventing conflict, that allowed Jews to visit but not worship there. That change has created the impression among Palestinians that Israel is trying to unilaterally change the delicate status quo, and further undermine Muslim access to and oversight of one of the most sacred places in Islam.

Similarly, during the clashes on Sunday morning, the Israeli police went beyond securing parity of access to Muslims, Jews and tourists. Instead, the police allowed hundreds of Jews to enter while, unusually, blocking Muslim access to the site for several hours that morning.

Against the backdrop of this kind of perceived provocation, it was unsurprising that young Palestinians lashed out this week, said Moayd Abu Mialeh, 22, a Palestinian who was arrested during the clashes.

The Recent Rise in Violence in Israel

Confrontation at a holy site. On the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter on April 15, clashes between the Israeli riot police and Palestinians erupted at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount — a site sacred to both Muslims and Jews in the Old City of Jerusalem.

Escalating tensions. The clashes capped weeks of rising violence and deadly attacks in Israel and the occupied West Bank. More than 30 people have died in what is now the biggest wave of violence, outside of a full-scale war, in several years.

A deadly sequence. Before violence erupted in Jerusalem, a shooting on April 7 was the fourth lethal episode in recent weeks. The series began on March 22, when an assailant killed four people in southern Israel. Other fatal attacks occurred near Tel Aviv and in Hadera, a city in northern Israel.

Israel steps up raids. In response to the attacks, Israeli forces have carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank. As a result, at least 14 Palestinians have been killed since the beginning of Ramadan on April 2, including a 16-year-old boy.

A fire exchange. As tensions continue to rise, militants in Gaza fired several rockets toward Israel, and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza. It was the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.

“We are humans, we react,” said Mr. Abu Mialeh, who denied personal involvement in the clashes and said they erupted spontaneously. “When the settlers claim they will sacrifice a lamb at Al Aqsa,” he added, young Palestinians “can’t simply open their arms to the settlers and tell them ‘come on in’ to our mosque.”

Unsurprisingly, the complexity of the standoff forecloses any easy solution.

To some Palestinians, the short-term answer is simple: Temporarily shut the compound to non-Muslims while all sides discuss how to secure a long-term solution. In the meantime, the site could be placed under the full control of the Waqf — an Islamic trust, financed and overseen by neighboring Jordan, that currently runs civil matters at the mosque.

In the interim period, Jews could pray as usual at the nearby Western Wall, one of the last remaining sections of the ancient temple complex, said Aladdin Salhab, a member of the Waqf council and the owner of an Old City hotel.

Otherwise, Mr. Salhab said, “we’re adding oil to the fire.”

To Israelis, that idea is far-fetched. For religious Jews, such a move would tear at their spiritual identity. And secular Israelis would also balk at ceding temporary control of a site so central to their national identity, as well as to security in the Old City. From the high compound, Palestinians can throw stones down at Jewish worshipers at the Western Wall.

“For much of the Jewish world writ large, certainly for observant people, you’re asking them to make an almost unacceptable compromise,” said Chuck Freilich, an Israeli former deputy national security adviser.

Even much smaller concessions, like restoring the ban on Jewish prayer at the site, would prove difficult to enact for the Israeli prime minister, Naftali Bennett. He leads an immensely fragile coalition government that controls just half the seats in Parliament. Several of Mr. Bennett’s lawmakers are from the religious right. They already feel he has compromised too much on Israel’s Jewish identity. Any further compromises might prompt them to defect.

“I don’t envy Bennett — he’s caught in the middle of two extreme factions,” said Mr. Olmert, the former prime minister.

But as prime minister, “you’ve got to take hard decisions sometimes,” Mr. Olmert added. “That’s why you’re there.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

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L'Humanité

Qui est le « chevalier blanc » qui veut sauver le football français du naufrage financier

Actu

En entrant à hauteur de 13 % dans la nouvelle filiale de la Ligue de football professionnel, le fonds CVC Capital Partners va apporter 1,5 milliard d’euros pour renflouer les clubs. Une arrivée opportuniste qui va encore accélérer la marchandisation autour du ballon rond.

Nicolas Guillermin

La somme est impressionnante. Elle claque comme un slogan et viendrait, nous dit-on, sauver du naufrage financier le football hexagonal durement touché par le fiasco du diffuseur Mediapro (qui n’avait pas honoré son contrat à 800 millions d’euros pour les droits télé), puis la crise sanitaire. Contre 1,5 milliard d’euros, représentant 13 % de sa nouvelle filiale qui sera créée à l’intersaison, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé officiellement, le 1er avril, avoir signé un « accord d’engagement ferme d’investissement » avec le fonds CVC Capital Partners. Un gage d’argent frais, immédiatement disponible, pour les clubs de L1 et L2 qui totalisent 1,8 milliard d’euros de perte depuis 2019.

Unanimité dans le foot hexagonal

Rarement les quarante clubs pros, habitués à se faire la guerre, et les différentes familles du football (entraîneurs, joueurs, arbitres…) ont affiché une telle unité. À l’unanimité, ils ont approuvé en assemblée générale cet accord, qualifié d’« historique » par Vincent Labrune, président de la LFP, avec ce nouvel investisseur mieux-disant choisi parmi trois autres candidats (Hellman & Friedman, Oaktree et Silver Lake). Mais quel est donc ce fonds d’investissement britannique accueilli comme le chevalier blanc et quelles sont ses intentions ?

Basé au Luxembourg, CVC Capital Partners dispose de 165 milliards de dollars sous gestion (149 milliards d’euros), ce qui en fait l’un des dix plus grands fonds d’investissement au monde. « CVC est l’un des fonds les plus actifs du spectacle sportif, où il dispose d’une grande expertise », explique Jean-Pascal Gayant, économiste du sport. Un savoir-faire qui lui permet de réaliser de juteuses opérations. Après être devenue actionnaire majoritaire du championnat de Formule 1 en 2006, en déboursant 1 milliard de dollars, la société a revendu ses parts en 2017 à l’américain Liberty Media en empochant, selon les estimations, quatre fois sa mise. En 2021, l’organisme a acquis 14,3 % du capital de la nouvelle société commerciale du tournoi des Six-Nations pour la somme de 365 millions de livres, soit plus de 425 millions d’euros.

L’appétit de CVC ne s’arrête pas là. Le fonds détient des parts dans la société qui gère les droits du tennis professionnel (ATP et WTA) et a également investi dans le volley-ball ou encore les MMA (arts martiaux mixtes). Plus récemment, il a jeté son dévolu sur le football espagnol et italien. La Liga a trouvé un accord à hauteur de près de 2 milliards d’euros pour céder 10 % de son capital malgré l’opposition du Real Madrid, du FC Barcelone et de l’Athletic Bilbao. La Serie A compte, elle aussi, lever 1,7 milliard d’euros via trois fonds dont CVC. Mais le projet, approuvé en novembre, se heurte à l’opposition de plusieurs clubs transalpins.

Des conditions opaques

Les clubs français, eux, ont accueilli à bras ouverts l’investisseur, dont la réputation est pourtant loin de faire l’unanimité. Si les conditions du contrat restent opaques, il est clair que ce nouvel actionnaire minoritaire disposera de représentants au conseil d’administration de la structure et se remboursera sur les recettes futures des droits télé et commerciaux du football français, lors du prochain cycle démarrant en 2024. La Ligue compte en effet sur CVC pour multiplier par 2,3 ses revenus d’ici huit ans et atteindre 1,8 milliard d’euros par an, ce qui passe notamment par une hausse des droits audiovisuels, un domaine où le championnat de France est très en retard par rapport à ses voisins, surtout pour les droits à l’international (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole).

Un objectif de croissance qui laisse Jean-Pascal Gayant sceptique. « Ils font le pari que la dîme que va percevoir CVC, qui est plus fort dans la commercialisation des droits, va être plus que compensée par l’accroissement des recettes, précise le docteur en sciences économiques. Entre le fiasco Mediapro et le deal sous-évalué à 250 millions d’euros pour Amazon, ils ne peuvent faire que mieux… Mais je ne suis pas sûr qu’on aille très au-delà des 650 millions pour les droits domestiques ni que ceux à l’international croissent de façon exponentielle. »

Au-delà de la vente des droits, CVC risque de mettre la main sur le calendrier et l’organisation sportive. « On ne connaît pas les termes du contrat, mais il y a sûrement une contrepartie et CVC pourrait, pourquoi pas, optimiser les horaires des matchs à des horaires abracadabrantesques pour les marchés chinois ou américain ou bien en délocaliser certains… » Et si les choses ne devaient pas se passer comme prévu ? « CVC n’est pas un mécène, il attend un retour sur investissement, souligne Jean-Pascal Gayant. C’est l’archétype de ces sociétés avec des bataillons d’avocats qui vont, parce qu’ils auront tout cadré dans le contrat, aller récupérer le moindre centime, si ça tourne mal. En général, on se fait broyer dans ces moments-là… » On peut se demander si la Ligue n’a pas marqué un but contre son camp…

sportfootball
France24 - World

PSG win record-tying tenth league title with draw against Lens

Issued on: 23/04/2022 - 22:58

NEWS WIRES

Paris Saint-Germain secured a record-equalling 10th Ligue 1 title on Saturday, moving level with Saint-Etienne, despite being held to a 1-1 home draw by 10-man Lens.

Lionel Messi looked to have curled in a fine winner in the 68th minute, but Lens dampened the already muted title party at the Parc des Princes through Corentin Jean with two minutes left.

PSG have an unassailable 16-point lead over second-placed Marseille with four matches remaining.

"The atmosphere is a shame," captain Marquinhos told Canal+.

"Football is our passion, we started very young. We'll try to have as much fun as possible. It's a shame that won't be with the supporters but we have to deal with it."

Mauricio Pochettino's men reclaim the crown from Lille, who were shock champions last season.

It is the capital giants' eighth Ligue 1 triumph in the last 10 seasons, powered by the investment of their Qatari owners.

This season will still be seen as a failure for PSG, though, after collapsing to a dramatic loss to Real Madrid in the Champions League last 16, after also suffering a surprise French Cup loss to Nice.

On Saturday, an inevitable league title was confirmed in a strangely non-celebratory atmosphere in Paris, with some 'ultras' leaving early in protest after the Champions League exit.

"That's something I don't understand," said midfielder Marco Verratti. "I know that they were disappointed about Madrid, but at some point you have to move on."

Attention in the French capital will now turn to the future of Kylian Mbappe, with the star forward still to decide whether to stay at PSG or leave for Real Madrid before next season.

Lens started brightly, with Seko Fofana firing an early strike just over the crossbar.

PSG grew into the game, though, with visiting goalkeeper Jean-Louis Leca forced into smart saves from Achraf Hakimi and Messi.

The first big chance fell to Mbappe just after the half-hour mark, but the striker blazed wildly over after being played in on goal by Neymar's clever flick.

Lens continued to threaten on the break, though, and a well-worked move ended with Jonathan Clauss shooting too close to Keylor Navas.

Mbappe almost broke the deadlock early in the second half after a quick free-kick by Verratti, but his first effort was saved by Leca and his follow-up attempt was blocked on the line.

PSG's hopes of wrapping up the title with a win were given a boost in the 57th minute, as Danso was shown a second yellow card for a tackle on Neymar.

Messi almost found the corner of the net with the resulting free-kick, but Leca plunged to his right to make another good save.

Sergio Ramos should have scored midway through the second half, but the veteran centre-back scooped over from eight yards out.

Messi strikes

It was Messi who finally gave the match a moment to remember, bending a trademark finish over Leca from the edge of the box.

The Argentinian has now scored four Ligue 1 goals in a disappointing first season for PSG since leaving Barcelona.

But, perhaps fittingly, the hosts conceded a late equaliser as Jean slid in at the back post to divert home Deiver Machado's low cross.

European hopefuls Lens pushed for a winner which would have kept PSG waiting for at least another 24 hours, but the home side held on and almost won it themselves when Mbappe dragged horribly wide.

The final whistle brought bizarre scenes, with the Lens players celebrating and PSG's newly-crowned champions looking sheepish.

Elsewhere on Saturday, Monaco moved into third place above Rennes with a 4-1 victory at relegation-threatened Saint-Etienne.

The game was suspended for more than half an hour due to smoke from flares in the crowd.

Wissam Ben Yedder scored his 20th league goal of the season as Monaco's sixth straight league win lifted them above Rennes, who host Lorient on Sunday, on goal difference.

The third-placed side secures a place in Champions League qualifying.

(AFP)

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New York Times - World

Mosque Explosion Kills 33 as Deadly Week in Afghanistan Continues

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The blast in Kunduz Province, in the north, was the latest in a series of attacks reminiscent of the past two decades of war.

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By Christina Goldbaum and Najim Rahim

KABUL, Afghanistan — An explosion at a Sufi mosque in northern Afghanistan on Friday killed more than 30 people and wounded dozens of others, a Taliban official said, continuing a bloody week in Afghanistan that has been reminiscent of the past 20 years of war.

The blast, at the Khanaqa-e-Malawi Sikandar mosque in Kunduz Province near the country’s border with Tajikistan, was the fourth major attack in Afghanistan in four days and stoked fears that the country may be heading into a violent spring when warmer weather has historically allowed militants to carry out offensives.

No group immediately claimed responsibility. Details of the attack remained unclear Friday afternoon but videos showed a concrete wall reduced to rubble, shattered glass littering the floor and carpets covered in blood.

Zabihullah Mujahid, the Taliban’s chief spokesman, said 33 people had been killed, children among them, and 43 wounded. Local residents feared the death toll would climb.

“The situation was really terrible and dead bodies were everywhere,” said Hakim, who lives nearby and rushed to the mosque after hearing an explosion. He asked to be identified by first name only for fear of retribution.

The blast on Friday added to a particularly bloody week in Afghanistan, where these kinds of attacks had become relatively rare after the Taliban seized control of the country last August and all American forces left, ending the war.

On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the capital, Kabul, killed at least six people and wounded 11, most of them teenage students, local officials said. The attacks targeted an area of the city that is home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite. No group claimed responsibility for the attack.

Two days later, another explosion ripped through a Shiite mosque in the northern city of Mazar-i-Sharif, killing at least 10 people and wounding more than two dozen, local officials said. Around the same time an explosion targeted a minibus in Kunduz, about 100 miles to the east, killing at least four people and wounding 18, a police spokesman said.

The Islamic State’s affiliate in Afghanistan, which is known as Islamic State Khorasan and considers Shiites heretics, claimed responsibility for both of those blasts, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.

Since the Taliban seized power, the group has insisted that it was working to honor its promise of providing security after two decades of war. But the series of attacks this week stoked fears that factional violence is far from over in Afghanistan, as the insurgents-turned-rulers face a reinvigorated threat from the Islamic State and, perhaps, other militant cells.

The Islamic State do not consider Sufis, who practice a mystical form of Islam, to be Muslims and have targeted Sufis in years past.

Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from New York.

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L'Humanité

Rail : la sécurité toujours à quai

Actu

Justice Le 12 juillet 2013, sept personnes perdaient la vie dans l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. Un procès historique s’ouvre, ce lundi, à Évry. Neuf ans après le drame, le réseau français continue à se dégrader, faute de moyens.

Marion d'Allard

Chaque jour, Anthony Le Strat embauche au poste d’aiguillage C de la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne). Et chaque jour, le cheminot procède aux vérifications indispensables, s’assure que les « conditions de circulation sont bonnes ». Des contrôles systématiques qui ont ici, sans doute plus que partout ailleurs, une dimension particulière. C’est dans cette gare qui voit défiler près de 200 trains par jour que, le 12 juillet 2013, à 17 h 11 – 18 minutes après son départ –, l’Intercité 3657 en provenance de Paris et à destination de Limoges a déraillé, causant la mort de trois passagers et de quatre personnes sur le quai.

Trois enquêtes distinctes ont abouti aux mêmes conclusions, mettant en cause une défaillance matérielle. Dans le rapport rédigé par le cabinet Apteis sur demande du CHSCT, les experts mentionnent, au chapitre des « causes immédiates », un défaut de boulonnerie. Les investigations pointent en effet le déplacement d’une éclisse, qui a pivoté sur son axe jusqu’au cœur d’une aiguille. Cette lourde pièce métallique qui fixe deux rails ne tenait plus, au moment du passage de l’Intercité, que par un boulon sur quatre. Par ailleurs, l’about de cœur, pièce sur laquelle est fixée l’éclisse, a été retrouvé cassé après l’accident, probablement fendu depuis longtemps. Sous le choc, l’opinion publique prend alors conscience de l’état du réseau ferroviaire, vieillissant et sous-financé depuis des décennies.

En réaction immédiate, la SNCF lance une gigantesque campagne nationale de vérification des appareils de voies similaires à celui mis en cause dans la catastrophe. Sur quatre ans, le plan Vigirail prévoit le contrôle de près de 25 000 installations. « Aucune situation de nature à engager la sécurité n’a été détectée », conclura la SNCF. Néanmoins, « tout le monde savait que ça risquait de casser un jour, quelque part », confie-t-on en interne. Il faut dire que le signal d’alarme sur le vieillissement de l’infrastructure avait été tiré près d’une décennie plus tôt, en 2005, lorsque l’École polytechnique fédérale de Lausanne avait publié un audit sans concession. Il aura pourtant fallu attendre l’irréparable pour que le sujet de la régénération et de la maintenance du réseau devienne incontournable.

Travail sous pression et procédures allégées

« Depuis le drame, il y a des travaux partout, constate Anthony Le Strat, syndiqué à la CGT. Mais le retard accumulé est énorme : pendant trente ans, ils n’ont rien fait. » D’autant que la stratégie du groupe, elle, n’a pas changé depuis l’accident. Recherche du moindre coût, recours massif à la sous-traitance, réduction des effectifs de cheminots, « on travaille sous pression, nos procédures de sécurité continuent d’être allégées. À l’aiguillage de Brétigny, on a perdu 4 postes d’agents depuis le début de l’année, on n’est plus que 5 désormais », dénonce Anthony Le Strat. En somme, résume le cheminot : « On est toujours dans la politique du risque calculé. » Révélée crûment par le déraillement de Brétigny, cette stratégie, mise en œuvre depuis une vingtaine d’années par la SNCF, consiste à abandonner la maintenance préventive – qui assure une sécurité absolue mais nécessite de nombreux agents formés et des investissements colossaux – au profit d’une maintenance dite « préventive conditionnelle » – qui table sur un niveau d’usure avancé pour procéder au remplacement des pièces – et d’une maintenance « corrective » – qui consiste simplement à réparer ce qui est cassé.

Dans son rapport, le cabinet Apteis questionne d’ailleurs précisément cette orientation : « L’appareil de voie était ancien (…) fortement sollicité depuis longtemps. Nous avons donc à nous demander également si la supposée “période théorique” de vingt-cinq ans de “durée de vie” pour ce type d’appareil n’aurait pas dû être remise en cause dans un tel contexte de circulation. » Les conclusions montrent aussi que, sans la réduction des effectifs, sans la pression des impératifs de ponctualité et sans l’exigence de dépenses, qu’il s’agit toujours de « maîtriser », les nombreuses alertes lancées localement auraient été entendues.

« On sait que, pour faire de la maintenance réseau de qualité, il faut du personnel ; que ça coûte cher, et il y a tout un tas de marges de manœuvre pour réduire les coûts que la SNCF a utilisées et utilise encore pour étirer le temps de vie de l’infrastructure et repousser les investissements nécessaires », explique un spécialiste du secteur. Résultat : « Notre réseau continue à se dégrader fortement. L’âge moyen de l’infrastructure recule uniquement parce que les voies les plus anciennes ont été fermées, c’est une baisse artificielle », pointe Laurent Brun. Pour la seule année 2020, précise le secrétaire général de la CGT cheminots, « 269 kilomètres de voies ont été fermés et la proportion des voies hors d’âge atteint désormais 21 %, en augmentation de 0,3 % en un an ».

Signe timide d’un changement de braquet, Jean-Pierre Farandou, à la tête de la SNCF depuis novembre 2019, a fait de la régénération du réseau un axe central de son discours. Celui qui ambitionne de doubler, d’ici à 2030, les volumes ferroviaires de fret et de voyageurs multiplie les appels au financement public, français et européen, pour une enveloppe globale de « plusieurs dizaines de milliards d’euros sur vingt ou trente ans ».

Reste que, en poursuivant une politique de réduction des effectifs (de 2 % par an en moyenne) et d’externalisation des travaux, la direction de la SNCF continue de laisser filer les compétences, de dégrader les conditions de travail des cheminots et, par ricochet, d’affaiblir la sécurité des circulations. « Le travail des brigades voies (chargées de la surveillance des rails – NDLR) est de plus en plus difficile. Il manque partout des effectifs », note Anthony Le Strat.

Près de dix ans se sont écoulés depuis la catastrophe de Brétigny et certains dressent le constat amer qu’elle n’aura pas permis d’interrompre cette logique mortifère. Historique par son ampleur, le procès qui s’ouvre ce lundi à Évry devra être l’occasion de questionner la succession de ces choix politiques qui ont contribué, ce 12 juillet 2013, à la survenue du pire.

Thierry Gomès Président de l’association Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny.

« Nous attendons d’abord que les préjudices soient reconnus à leur juste niveau. À la suite de l’accident, la SNCF a engagé une procédure à l’amiable. Un parcours d’expertise a été mis en place, orchestré à l’époque par son propre assureur. Or, on ne peut pas être juge et partie. Beaucoup de victimes se sont estimées lésées et ont critiqué un rapport d’expertise visant à minorer le préjudice. Certes, SNCF a majoré les montants versés aux victimes, mais la vérité est qu’ils étaient initialement très bas.

Ensuite, ce que nous espérons vivement, ce sont des éclaircissements. Le rapport d’instruction a beau être étayé, il reste d’importantes zones d’ombre. Nous avons par exemple des doutes sur le fait que la seconde visite de l’aiguillage mis en cause dans l’accident ait été faite correctement. Aucune interruption du trafic ferroviaire n’a été relevée alors que l’opération l’aurait nécessité, et le rapport qui en a découlé contient une erreur factuelle. Par ailleurs, le vol d’un ordinateur contenant d’éventuelles informations, trois semaines après l’accident, nous laisse perplexes. Nous espérons qu’au cours des audiences, le procureur et l’accusation poseront les bonnes questions. »

Construite pour l’occasion, la salle d’audience traduit l’ampleur du procès qui s’ouvre ce lundi, à Évry, pour huit semaines. Le 12 juillet 2013, 7 personnes sont mortes et 428 autres ont été blessées à la suite du déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge. Si la SNCF et le gestionnaire des voies SNCF Réseau (anciennement RFF) ainsi qu’un cadre cheminot chargé de la maintenance seront jugés pour homicides et blessures involontaires, aucun dirigeant national ou local de l’époque n’aura à répondre devant le tribunal correctionnel. Du 25 avril au 17 juin, la justice cherchera à trancher : un tel accident était-il prévisible ? Après sept ans d’information judiciaire, les victimes attendent des réponses.

SNCFbrétigny-sur-orgetrainscatastrophe ferroviaire
France24 - Monde

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

Publié le : 24/04/2022 - 10:47

FRANCE 24 Suivre Lou KISIELA

Depuis la mise en place du confinement début avril, 87 personnes sont mortes du Covid-19 à Shanghai. La capitale, Pékin, a appelé à "agir sans attendre" après un rebond de cas positifs au Covid-19 dans la ville. 

Les autorités de Shanghai ont annoncé, dimanche 24 avril, la mort de 39 personnes due au Covid-19, ce qui porte à au moins 87 le nombre total de victimes depuis le début du confinement de la capital économique de la Chine.

La Chine, qui affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis deux ans, a confiné depuis début avril la quasi totalité des 25 millions d'habitants de la ville de Shanghai, épicentre de la contagion.

Depuis le début de l'épidémie, initialement détectée dans le centre de la Chine fin 2019, le pays a réussi à limiter le bilan total à moins de 5 000 morts et moins de 200 000 contaminations, si l'on s'en tient aux chiffres officiels, très inférieurs aux décomptes internationaux.

>> À lire : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

Mais le variant Omicron a frappé de plein fouet les habitants de Shanghai, placés sous confinement pour une durée indéterminée, dans des conditions parfois spartiates.

La faible mortalité interpelle, d'autant que les taux de vaccination sont faibles chez les plus âgés. Les 39 décès concernent des personnes âgées souffrant de pathologies comme l'hypertension, ont précisé les autorités.

En dépit d'un confinement strict, près de 22 000 nouveaux cas positifs ont par ailleurs été enregistrés dimanche à Shanghai.

La plus grande ville de Chine totalise près d'un demi-million de cas depuis début mars.

>> À lire sur Les Observateurs : "Ils vont mourir de faim": à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

À plus d'un millier de kilomètres, la capitale Pékin a par ailleurs fait part de 22 cas et averti qu'une action "urgente" s'imposait pour stopper la contagion.

"La situation est grave, toute la ville doit agir sans attendre", a affirmé samedi devant la presse une responsable de la santé de Pékin, Pang Xinghuo, relevant que le virus s'est probablement propagé de "manière invisible" ces derniers jours. 

Avec AFP

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Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

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Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

New York Times - World

Departing South Korean Leader Exchanges Farewell Letters With Kim Jong-un

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President Moon Jae-in, who is barred from seeking re-election after his five-year term, and the North’s leader had warm parting words amid a diplomatic stalemate.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — South Korea’s departing president, Moon Jae-in, exchanged farewell letters with North Korea’s dictator, Kim Jong-un, both governments announced on Friday, capping a checkered relationship filled with highs and lows and currently locked in a diplomatic stalemate.​

Mr. Moon, 69, who is barred by law from seeking re-election, will step down on May 10 after a single five-year term. In his letter sent Wednesday, he urged Mr. Kim to use “dialogue to overcome the era of confrontation” on the divided Korean Peninsula, according to Mr. Moon’s spokeswoman, Park Kyung-mee.

The South Korean president asked Mr. Kim to resume dialogue with the United States to try to end the cycle of tensions caused by North Korea’s nuclear weapons development and missile launches, which have led to international sanctions.

“​There were moments of regret and memories of overwhelming emotions,” Mr. Moon wrote in the letter of his relationship with Mr. Kim. “But I believe that holding our hands together, we have taken a sure step toward changing the fate of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon said that he would soon return to “life as an ordinary citizen​,” but that his heart will be dedicated to efforts​ to build peace between the two Koreas.

North Korea’s First ICBM Firing Since 2017

On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.

Mr. Kim, 38, who will most likely rule North Korea until his death barring a coup or other forced removal, and whose government has harshly criticized the South Korean government, had some warm parting words for Mr. Moon, nevertheless.

“Kim Jong-un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” the North’s official Korean Central News Agency reported on Friday, referring to the letter Mr. Kim sent in response. “The exchange of the personal letters between the top leaders of the North and the South is an expression of their deep trust.”

The Koreas are still technically at war since the fighting between the two sides ended in 1953 not with a formal peace treaty but in a truce. When Mr. Moon took office in 2017, the Korean Peninsula looked as if it were edging toward a renewed war. North Korea tested a hydrogen bomb and launched intercontinental ballistic missiles. President Donald J. Trump threatened to rain “fire and fury”​ ​ on the North. The two leaders exchanged personal insults like “little Rocket Man” and “U.S. dotard.”

But Mr. Moon and Mr. Kim introduced a rare détente when they met three times in 2018, hugging each other and vowing to build peace and reconciliation on the peninsula. Mr. Moon regularly called for dialogue and improving inter-Korean relations. He saw his political stock rise when he mediated the unprecedented made-for-TV summit between Mr. Kim and Mr. Trump in Singapore in 2018.

The leaders signed a document in which Mr. Trump promised “security guarantees” for North Korea and Mr. Kim committed to “work toward complete denuclearization of the Korean Peninsula.”

Mr. Moon had his own moments of glory, as well: He stood in the May Day Stadium in Pyongyang in 2018, becoming the first South Korean leader to address a North Korean audience. He and Mr. Kim raised their locked hands atop Mount Paektu, which Koreans consider their nation’s sacred birthplace.

But the euphoria didn’t last long.

The devil has always been in the details when it comes to negotiating how to implement any deal with North Korea. Mr. Moon’s painstaking work to mediate between Mr. Kim and Mr. Trump started fraying after their second summit, held in Hanoi in 2019, collapsed without the leaders sorting out the details on how to carry out the Singapore agreement.

The Significance of North Korea’s Missile Tests

An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

Mr. Trump left office without the removal of any North Korean nuclear warheads. Mr. Moon later said that Mr. Trump “beat around the bush and failed to pull it through.”

Since then, Mr. Kim has resumed a barrage of weapons tests, including one involving an intercontinental ballistic missile last month. His government has vented its frustration at South Korea, calling Mr. Moon’s government “officious,” an “idiot” and a “feared mongrel dog.” The North even blew up a joint inter-Korean liaison office that Mr. Moon had considered one of his key legacies.

In South Korea’s polarized society, Mr. Moon’s critics called him a naïve pacifist who bet too much on Mr. Kim’s unproven commitment to denuclearization. But Mr. Moon had die-hard supporters for his approach. His approval ratings hovered around 44 percent this month, an usually high record for a departing South Korean leader, according to surveys.

Even so, Mr. Moon’s trademark policy of ​seeking dialogue and exchanges with North Korea is in jeopardy after the candidate of his liberal Democratic Party lost the March 9 election by a razor-thin margin to Yoon Suk-yeol, who championed a more hawkish stance on North Korea during the campaign.

In his letter, Mr. Kim appeared to send a vaguely worded message to Mr. Yoon, the incoming president of South Korea. Mr. Kim said that “inter-Korean relations would improve and develop as desired and anticipated by the nation if the north and the south make tireless efforts with hope,” the North Korean news agency said.

Mr. Yoon’s office did not immediately comment publicly on Mr. Kim’s remarks.

During the campaign, Mr. Yoon said he was open to dialogue with North Korea. But like past conservative South Korean leaders, he also emphasized the importance of enforcing sanctions against the North as a tool to pressure North Korea to return to the negotiating table.

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France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

La Russie et plusieurs membres de l'Otan partagent une frontière maritime commune en Arctique. Si les préoccupations environnementales et les intérêts économiques ont généralement contribué à renforcer la collaboration des pays dans la région, la guerre en Ukraine menace de bouleverser cet équilibre délicat.

"L'Alliance (atlantique, NDLR) a récemment procédé à un nouvel exercice militaire de grande envergure dans le nord de la Norvège. Selon nous, cela ne contribue pas à la sécurité de la région."

Les mots sont de Nikolaï Korchunov, diplomate russe qui participait le 17 avril au forum intergouvernemental du Conseil de l'Arctique, et qui s'est dit préoccupé par la présence accrue de l'Otan en Arctique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si l’Alliance atlantique poursuit ses activités dans cette zone, des "incidents involontaires" pourraient se produire, a-t-il aussi averti, sans préciser de quoi il pourrait s'agir. En Arctique, n’importe quel "incident" peut perturber le fragile équilibre actuel.

Cette région est une mine d'or potentielle – en matière de ressources énergétiques et de routes maritimes – souvent régie par de multiples accords bilatéraux entre les différents États ayant des intérêts sur place : Canada, Finlande, Danemark, États-Unis, Islande, Norvège, Suède et Russie. Ces huit pays parviennent généralement à s’entendre, unis par leur littoral arctique commun, avec des accords sur le droit maritime, l'équilibre environnemental et les besoins sécuritaires.

"Les relations nouées en Arctique ne sont pas de celles qui peuvent être rompues rapidement ou facilement, et elles ne devraient pas l'être. L’Arctique est une zone si particulière, qu’il est essentiel de maintenir une stabilité à court et à long terme", souligne Melanie Garson, maîtresse de conférences en résolution de conflits internationaux et en sécurité au département des sciences politiques de l'University College London, contactée par France 24.

Mais des signes indiquent que l'invasion russe de l’Ukraine perturbe déjà ces fragiles relations. La Russie partage le littoral arctique avec cinq États membres de l'Otan, la Finlande et la Suède – et tous soutiennent l’Ukraine militairement et financièrement.

À cela s’ajoute le boycott des discussions en Russie – qui préside le Conseil de l’Atlantique jusqu’en 2023 – annoncé en mars par les membres du Conseil de l’Arctique en raison de la "violation flagrante" de la souveraineté de l'Ukraine. Un coup d’arrêt porté aux travaux du groupe. "C'est très inhabituel", relève Melanie Garson. "Le Conseil de l'Arctique a survécu à des périodes de tension, mais ce que nous voyons en Ukraine est un tournant dans l'histoire.

"Un cinquième océan au sommet du monde"

En Arctique, les préoccupations politiques et économiques sont conditionnées par le climat unique de cette région et sa rapide évolution. Lors des 30 dernières années, la glace la plus épaisse y a perdu 95 % de sa superficie. Au rythme actuel de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait ne plus y avoir de glace en été sur place d'ici 2040. 

La présence accrue de l'homme est une menace supplémentaire dans cette zone naturelle déjà sous pression.

Jusque-là, l'urgence climatique a été la raison essentielle à une coopération internationale dans la région. La première étape vers la formation du Conseil de l'Arctique a été la stratégie de protection de l'environnement arctique, signée en 1991 sous la forme d'un accord entre les États qui se partagent l’Arctique et les organisations de populations autochtones.

Mais la fonte spectaculaire des glaces modifie le paysage politique et économique de la région. "Nous sommes en train d’assister à l’apparition d’un cinquième océan au sommet du monde", alerte Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien d'études de Défense. "Et quand cet océan sera là, il sera utilisé à des fins économiques et militaires."

La fonte des glaces modifie également la stratégie militaire de la Russie – qui possède 53 % du littoral arctique. "C’est une zone incroyablement vaste. Les frontières de la Russie étaient protégées par la glace, mais à présent elle est en train de disparaître, ce qui la rend plus vulnérable aux potentielles attaques", explique Katarzyna Zysk.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Moscou a renforcé, ces dernières années, sa présence militaire dans le Grand Nord. En 2014, le Kremlin a créé une marine arctique ("la flotte du Nord") basée sur la péninsule de Kola – proche de la Finlande et la Norvège. Selon Katarzyna Zysk, c’est là que "la Russie possède sa plus grande part de sous-marins stratégiques et d'autres capacités non-nucléaires importantes".

"L'Ukraine a changé la donne"

La création de "la flotte du Nord" coïncide avec l'annexion de la Crimée par Moscou. Pour les observateurs internationaux, les activités militaires de la Russie en Arctique ont alors pris une allure de plus en plus agressive, selon les observateurs internationaux, donnant une nouvelle ampleur aux enjeux dans la région.

Après 2014, "les intérêts de l'Otan en Arctique se sont accrus", analyse Katarzyna Zysk. "L'Ukraine a changé la donne : même si la Russie était restée coopérative et prévisible en Arctique, l'Otan ne pouvait pas séparer ce que Moscou faisait à Kiev de son expansion militaire dans le Grand Nord." 

Il s'agissait également d'accroître la présence de l'Otan en Arctique afin de s'assurer que si l'article 5 était déclenché par une attaque russe dans la région, l’Alliance pourrait riposter avec une réponse adéquate.

Cependant, la Russie a également continué à accroitre sa force militaire. À partir de 2016, elle a augmenté la fréquence de ses exercices militaires en Arctique, affichant même une "capacité à projeter sa puissance au-delà de ses eaux arctiques et à affirmer son contrôle maritime", selon le cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies.

La guerre actuelle en Ukraine a encore fait monter les enchères. Si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan – ce qu'elles envisagent sérieusement – tous les États qui se partagent l’Arctique, exceptée la Russie, feront partie de l'Alliance atlantique.

"L'Otan procédera alors à une réévaluation stratégique de la place de l'Arctique au sein de l'Alliance, et les décisions qu'elle prendra détermineront les relations futures, et cela pourrait provoquer des tensions avec la Russie", explique Melanie Garson.

La Russie a notamment fait savoir le 14 avril que si la Suède et la Finlande rejoignaient l'Otan, elle déploierait des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans la région des pays baltes.

>> À lire aussi : "Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine"

La Russie, "le principal acteur en Arctique" 

Que la Russie renforce sa présence militaire en Arctique ne signifie pas nécessairement qu’elle le fait en vue d'une potentielle attaque : Moscou a aussi d’autres intérêts à protéger. 

L'Arctique pourrait abriter les plus grandes réserves de pétrole et de gaz encore non explorées de la planète, selon une étude réalisée en 2008 par l'US Geological Survey  : des milliards de barils potentiels dont la majorité se trouverait au large des côtes russes.

"La région est très riche non seulement en énergie mais aussi en ressources minérales, dont une grande partie se trouve en zone russe. Il y a également de grandes quantités de poissons, une ressource qui pourrait s’avérer précieuse compte tenu de la crise alimentaire croissante dans le monde", ajoute Katarzyna Zysk.

L’Arctique pourrait aussi devenir un important pôle de transports. La route maritime du Nord, qui longe la côte russe, est actuellement bloquée par la glace la majeure partie de l'année. Mais si elle ne l'était pas, elle pourrait devenir une voie de navigation très rentable. Le temps et les coûts de transports de marchandises seraient considérablement réduits entre la Chine et l'Europe en passant par l'Arctique – au lieu de l'Asie du Sud et du canal de Suez actuellement.

Ces possibles perspectives futures ont accru l'intérêt international pour l'Arctique. En plus des huit membres principaux, le Conseil de l'Arctique compte 13 pays observateurs qui peuvent proposer des projets dans la région

Ce regain d’intérêt pour les richesses de l'Arctique a aussi "incité la Russie à renforcer sa position, car elle se considère comme le principal acteur (régional) – et pour de bonnes raisons, si l'on considère la situation géographique du pays", affirme Katarzyna Zysk.    

Mais Moscou semble, jusqu'à présent, peu enclin à étendre ce rôle aux affrontements militaires dans le Grand Nord, malgré la guerre en Ukraine opposant des États ayant des intérêts en Arctique.

"La Russie proteste toujours lorsque l'Otan effectue des exercices militaires à proximité de ses frontières, mais nous n’avons pas vu de comportement provocateur de sa part en Arctique", explique Katarzyna Zysk. "Elle essaie d'éviter l'escalade [de la réaction internationale au] conflit en Ukraine, sachant également que son armée est déjà pleinement engagée là-bas."

La guerre en Ukraine pourrait aussi être un tournant politique en Arctique pour les pays occidentaux, sans que cela s’apparente nécessairement à une rupture. "Le Conseil de l'Arctique a mis en pause ses travaux mais il ne se désagrège pas", affirme Melanie Garson. "Plus que tout, la confiance a sérieusement été entachée avec la Russie, conduisant les États présents en Arctique à repenser leurs relations futures." 

Mais la nécessité de collaborer et de coopérer entre États pourrait finalement finir par l’emporter sur les tensions politiques. "L'Arctique est régie par un réseau assez complexe d'accords bilatéraux et multilatéraux, conclut Melanie Garson, et je pense que les nations feront attention à ne pas s'en éloigner trop rapidement".

Cet article a été traduit de l'anglais par Soraya Boubaya. L'original est à retrouver ici.

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Guerre en Ukraine et flambée des prix : quel impact sur le continent africain ?

France24 - Monde

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

Publié le : 23/04/2022 - 12:49Modifié le : 23/04/2022 - 17:36

FRANCE 24 Suivre

Les premiers électeurs d'outre-mer et de l'étranger ont voté dès samedi, décalage horaire oblige, pour un scrutin présidentiel aux enjeux colossaux, avant l'ouverture des bureaux de vote dimanche matin en métropole. 

Les Français d'outre-mer et à l'étranger ont voté, samedi 23 avril, décalage horaire oblige, pour le second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. 

Au large du Canada, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon était le premier territoire ultramarin à mettre un bulletin dans l'urne à partir de 8 h locales (12 h à Paris), suivi de la Guyane puis des Antilles, du Pacifique et de l'océan Indien.

En Guyane, à l'école Henri-Agarande de Cayenne, certains électeurs comme des pompiers ou des employés des services techniques sont venus voter en tenue de travail. D'autres ont fait le déplacement en couple ou en famille. Pour Sandy Doro, une étudiante de 18 ans, "c'est un droit essentiel qu'il faut exercer". Lyvio Francius, étudiant du même âge, vote aussi pour la première fois, mais sans grand enthousiasme : "C'est ma mère qui m'y a poussé et qui m'a emmené, sinon ça ne m'intéresse pas vraiment."

Au Palais des congrès de Montréal, au Canada, de longues files d'électeurs, chaudement vêtus et masques anti-Covid sur le visage, étaient visibles samedi.

Depuis vendredi minuit, la campagne est officiellement terminée. Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats sont interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne peut être publié avant les résultats dimanche à 20 h.

>> À lire aussi : Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Quelque 48,7 millions de Français ont le choix, comme en 2017, entre deux candidats aux programmes radicalement opposés pour diriger un pays moteur de l'Union européenne, dans un contexte international particulièrement tendu avec une guerre qui fait rage aux frontières de l'Union européenne. 

Europe, économie, pouvoir d'achat, relations avec la Russie, retraites, immigration : ce sont deux projets avec des divergences profondes qui semblent incarner plus que jamais deux France, après un quinquennat émaillé de crises multiples, des Gilets jaunes à la pandémie de Covid-19.

D'un côté, Emmanuel Macron, 44 ans, qui se veut au-delà des clivages gauche/droite. Donné favori dans les sondages, il espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel hors cohabitation en appelant à faire barrage à l'extrême droite, promettant baisse d'impôts, réforme des retraites et davantage d'écologie.

De l'autre, Marine Le Pen, 53 ans, candidate d'extrême droite - un terme qu'elle récuse - en est à sa troisième tentative. Sèchement battue il y a 5 ans (33,9 % des voix), elle espère faire mentir les enquêtes d'opinion en mobilisant un front anti-Macron sur la thématique de la défense du pouvoir d'achat et de la lutte contre l'immigration. 

Risque d'une abstention élevée

Mais "quel que soit le vainqueur, le pays sera forcément plus difficile à gouverner dans les cinq ans qui viennent", a estimé à l'AFP la politologue Chloé Morin. "Si Emmanuel Macron est réélu, le mode de scrutin aux législatives devrait conduire à ce que (les) oppositions plus radicales soient assez faiblement représentées au Parlement. Elles seront donc davantage dans une opposition médiatique ou dans la rue que dans une opposition parlementaire ou dans une culture de compromis", selon elle. 

Arbitre et grande inconnue du scrutin : l'abstention risque d'être élevée, voire plus forte dimanche qu'au premier tour (26,31 %). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant du refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes. 

Dans leurs dernières enquêtes, les instituts Ifop et Ipsos Sopra Steria évaluent l'abstention entre 26 % et 28 %, en dessous du record pour un second tour de 1969 (31,1 %).

Risque supplémentaire pour la participation, les trois zones scolaires seront en vacances ce week-end, avec notamment le début du congé de printemps pour la région parisienne.

Dans plusieurs villes françaises, on assiste à une ruée sur les procurations. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 601 833 nouvelles procurations ont été établies entre le lendemain du premier tour et mercredi 20 avril, sachant qu'il est possible de donner procuration jusqu'au jour-même de l'élection, le dimanche 24 avril.

La participation en Outre-mer donnera donc samedi une première tendance. D'autant plus que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, fort de sa troisième place le 10 avril avec 21,95 % des voix au niveau national, était arrivé largement en tête dans les Antilles, particulièrement en Guadeloupe et en Martinique.

Son électorat - plus grosse réserve de voix de l'entre-deux-tours - a été particulièrement courtisé par les deux finalistes. Mais de nombreux sympathisants LFI pourraient être tentés de bouder les urnes.

Avec AFP

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France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Focus

War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

France24 - World

Russian volunteers help welcome Ukrainian refugees at Paris's Gare de l'Est

Issued on: 23/04/2022 - 12:16

Since the war began more than 5 million Ukrainians have fled the country, with nearly 45,000 finding refuge in France. Many of them arrive at the Gare de l'Est in Paris on trains travelling via Germany. Waiting to receive them is the Red Cross along with a number of Russian volunteers eager to offer the displaced Ukrainians their support.

At Paris's Gare de l'est, several Russian volunteers are on hand to assist the Red Cross, who lack translators to help with newly arrived Ukrainian refugees. 

Anna, a volunteer for the Red Cross, is from St Petersburg and has been living in France for a long time. She knows Ukraine well, as she often travelled there with her parents. "To be honest, when the war started, I cried for two weeks straight. What totally devastated me in the beginning was that these cities being bombed, being destroyed and looted are in fact the cities of my childhood. I felt I had to do something", she says. 

With a few rare exceptions, the presence of the Russian interpreters is well received by the refugees. Natalia Perepelytsia, a Ukrainian from Kyiv, says she doesn't mind the contact with Russian interpreters. "We don't make a difference between Russians and others, we judge people on their qualities and not on their nationality". 

Many Russians living in France share Anna's distress over the war and have used their right to freedom of speech here to publicly denounce Russia's invasion – an action with serious consequences back in Russia where using the word "war" in the context of Ukraine can lead to time in prison.

Click on the video to watch FRANCE 24's report. 

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

On the Ground

Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

Perspective

Healing trauma: The NGO providing psychosocial support to refugees

France24 - World

Summer of 2021 was Europe’s hottest on record

Issued on: 23/04/2022 - 16:52

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, while being ravaged by floods, heatwaves and fires, according to a report published Friday by the European Union's Copernicus climate change service, showing that global warming is sharply on the rise.

Less than three weeks after the publication of the latest IPCC report, warning that the world’s temperature is set to reach the critical 1.5ºC above pre-industrial levels within the next two decades, the European Union’s climate change service has issued another alarming finding.

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, with temperatures 1°C higher than the 1991-2020 average, EU scientists reported on Friday.

Although 2021 was not the hottest year on record in Europe and the world, "the summer was marked by record temperatures, severe and long-lasting heatwaves and exceptional floods”, the European climate change service said in its annual report published on Earth Day.

Southern Europe was particularly hard hit by the summer heatwave, with "numerous temperature records", the report continued. In northern Spain, temperatures reached 47°C, a "national record", and Italy, with 48.8°C in Sicily, a "European record". "In some parts of Italy, Greece and Turkey, the heatwave lasted two to three weeks," the scientists added.

In these three countries, the high temperatures led to drought. As vegetation becomes more flammable in warmer air, forest fires broke out with devastating consequences. In July and August, fires destroyed a total of more than 800,000 hectares in the Mediterranean region, according to Copernicus.

Illusion of a cooler spring

However, the spring of 2021 was much colder than normal, which initially seemed reassuring. According to Copernicus, the spring was "one of the coldest in the last ten years", with temperatures up to 2°C below average.

But there can be no mistaking that: "In general, all seasons have warmed up considerably in Europe over the past decades. In 2020, we had a very warm spring and a warm summer, but the autumn and winter were the warmest on record, while in 2021, the spring was colder than average and the summer the warmest on record," Copernicus told FRANCE 24.

In addition, the average temperatures during the spring of 2021 were higher than before 1980. It was around 1970-1980 that global warming began to accelerate sharply.

European seas have not been spared the ravages of climate change either, particularly the Baltic, where scientists found that in June and July, some parts were "more than 5°C above average". The results for the whole year also broke records. "Temperatures [...] in large areas of the Baltic Sea and eastern Mediterranean have not been this high since at least 1993," the Copernicus scientists noted.

Devastating floods

The unusually warm Baltic Sea appears to be the cause of the floods that hit Germany and Belgium in July. "It has led to higher humidity, which in turn has fed low atmospheric pressure," which is conducive to the formation of wind, rain and clouds,” Copernicus explained to FRANCE 24. In addition, "the relatively low speed of the disturbance" is most likely another factor in the heavy rainfall, the European agency added. The water then accumulated in the Meuse and Rhine rivers, while the soil was already waterlogged and could no longer absorb the rain, causing the floods that ravaged several countries in Western Europe.

At the same time, on a global scale, "carbon dioxide (CO2) and methane (CH4) concentrations have continued to increase [in 2021, with a] particularly large increase" in methane concentration.

It is this increase in greenhouse gases, including CO2 and methane, in the atmosphere that is causing global warming. These greenhouse gases absorb more of the Sun's rays than necessary, causing the Earth's temperature to rise.

This phenomenon was not only felt during the summer in Europe, but throughout the year. "Globally, 2021 was the sixth or seventh warmest year since at least 1850," the report said, adding that "the last seven years have been the warmest on record".

The European continent has also warmed by about 2°C since pre-industrial times and the globe by 1.1°C to 1.2°C, according to Copernicus. The IPCC, for its part, is calling for urgent action to limit global warming to below 1.5°C – a threshold that must not be crossed if the Earth is to remain habitable.

This article has been translated from the original in French. 

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Winter droughts: The new normal?

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Ugandan activist Vanessa Nakate: 'Not all climate action is climate justice'

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Issued on: 22/04/2022 - 16:43

Annette Young Follow

In this special edition, we once again focus on the war in Ukraine where allegations are emerging of a systemic, coordinated campaign of sexual violence by Russian forces. Annette Young talks to Maxime Forest, a gender policy specialist, on how the war is reinforcing outdated gender stereotypes; in particular the very worst of toxic masculinity. Plus the women leaders from Russia's neighbouring countries who are standing up to Vladimir Putin.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

The France 24 Interview

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

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A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war

France24 - World

An ambassador of Indian literature: Vikas Swarup at the Festival du Livre de Paris

Encore!

Issued on: 22/04/2022 - 17:49Modified: 22/04/2022 - 17:51

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Catherine CLIFFORD

When his debut novel "Q&A" became the film sensation "Slumdog Millionaire", Vikas Swarup’s day job as a diplomat became a lot busier. The author joins us to talk about the rich diversity of Indian literature, why Mumbai – a city of celluloid dreams and dramatic contrast – is the perfect literary setting and how storytelling is a gateway to true and empathetic diplomacy.

As the Festival du Livre de Paris returns after a two-year absence, FRANCE 24's Catherine Khédir-Clifford tells us about key changes at the book fair, the effects of the pandemic on the publishing sector and gives us her pick of the bookish events taking place over the weekend.

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France24 - World

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

Issued on: 20/04/2022 - 13:22

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged eastern city of Mariupol. She also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children. The prosecutor general said that "sexual crimes" have taken place in all occupied areas of Ukraine and have targeted women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova explained that more than 7,000 war crimes investigations have already been opened. 

Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" by Russian forces in the besieged eastern Ukrainian port city of Mariupol.

Venediktova also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children.

She also said that at least 1,500 civilians have been found dead around the capital Kyiv, but that the real number is no doubt higher as some places are "still mined", with de-mining operations ongoing.

'Sexual crimes took place in all occupied territories'

The prosecutor general warned that "sexual crimes" have taken place in all areas of Ukraine occupied by Russian forces and that the victims were women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova said that more than 7,000 war crimes investigations have been opened in Ukraine, with more than 3,000 other probes opened into related crimes. 

Asked about whether she could prosecute Russian President Vladimir Putin, Venediktova explained that foreign leaders have immunity under Ukrainian law. She said that she was "very open to cooperation" with the chief prosecutor of the International Criminal Court in order to get around the issue of immunity. She added that Ukraine was "ready to cooperate with other states" and that several joint investigations have already begun.

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Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

The Debate

Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?

WAR IN UKRAINE

French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

L'Humanité

Odieuse discrimination raciale

Chronique

Slim Ben Achour

Avocat

Une société dépositaire pharmaceutique, experte en logistique dans ledit domaine, a un besoin structurel de manutentionnaires. Pour ce faire, outre ses propres salariés, elle recourt aux services d’intérimaires. C’est ainsi qu’un salarié va cumuler pas moins de 22 contrats et 47 avenants de renouvellement sur… dix-huit mois ! Si se pose évidemment un problème de contrat précaire pour ce qui devrait être un travail accompli dans le cadre d’un CDI, la relation va prendre un tournant dramatique pour le salarié. Au moment où le directeur d’exploitation et le responsable d’expédition demandaient par écrit son recrutement direct par la société, un refus leur était opposé. Le motif ? Les origines nord-africaines du salarié. Celles-ci étaient invoquées par l’entreprise pour expliquer le risque de soutien susceptible d’être apporté à un représentant très actif et apparemment de la même origine.

Comme par hasard, les recrutements opérés au même moment changeaient, l’entreprise n’embauchant que des personnes n’ayant pas l’origine considérée par elle comme problématique. Cela se voyait statistiquement en consultant le registre des entrées et des sorties du personnel. Il existait donc une présomption sérieuse de discrimination raciale. Sur cette base, le salarié et un syndicat saisissaient la justice. Comme souvent en matière de discrimination, surtout en lien avec l’origine, ils perdaient devant le conseil de prud’hommes. En appel, aux termes d’une décision exemplaire, outre la requalification des contrats en CDI (et ses conséquences indemnitaires et salariales), la cour d’appel de Paris relevait l’inanité des justifications avancées par la société en réponse à la présomption de discrimination et concluait que la société «  n’établit pas que son refus d’embauche repose sur des éléments objectifs étrangers à toute discrimination ».

Bémol, néanmoins, 3 000 euros (seulement) sont accordés au titre de la réparation. Au regard des faits de l’espèce et du contexte politique que traverse notre pays, il convient de rappeler ces mots de la Cour européenne des droits de l’homme : « La discrimination raciale est une forme de discrimination particulièrement odieuse, dont les conséquences funestes exigent une vigilance particulière et une réaction vigoureuse… » Elle ajoute qu’il doit être utilisé tous les moyens pour lutter contre le racisme et renforcer de la sorte une « conception de la société démocratique où la diversité n’est pas perçue comme une menace, mais comme une source d’enrichissement » (CEDH Timichev ev/Russie 55762/00 arrêt 13 décembre 2005).

BBC

Macron defeats Le Pen and vows to unite divided France

By Paul Kirbyin Paris

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Emmanuel Macron has won five more years as France's president after a convincing victory over rival Marine Le Pen, who nevertheless secured the far right's highest share of the vote yet.

He won by 58.55% to 41.45%, a greater margin than expected.

The centrist leader told jubilant supporters at the foot of the Eiffel Tower that now the election was over he would be a "president for all".

He is the first sitting president in 20 years to be re-elected.

Despite her loss, Ms Le Pen, 53, said her significant vote share still marked a victory.

The ideas her National Rally represented had reached new heights, she told her supporters. But far-right rival Eric Zemmour pointed out that she had ultimately failed, just like her father who preceded her: "It's the eighth time the Le Pen name has been hit by defeat."

Marine Le Pen took over the party founded by her father Jean-Marie Le Pen in 2011 in a bid to make it electable. She won more than 13 million votes on Sunday, on a platform of tax cuts to tackle the high cost of living, a ban on wearing the Muslim headscarf in public and a referendum on immigration controls.

"An answer must be found to the anger and disagreements that led many of our compatriots to vote for the extreme right," Mr Macron said in his victory speech. "It will be my responsibility and that of those around me."

More than one in three voters did not vote for either candidate. Turnout was just under 72%, the lowest in a presidential run-off since 1969, and more than three million people cast spoilt or blank votes.

Much of France was on holiday on the day of the vote, but the low turnout also reflected the apathy of voters who complained neither candidate represented them. Voters who said they were casting blank ballots told the BBC they wanted to punish the sitting president.

Anti-Macron demonstrators rallied in a number of cities, including Paris, Rennes, Toulouse and Nantes, refusing to accept the result.

'Ocean of absentions'

In his speech Mr Macron, 44, said his government would have to "answer their choice to refuse to choose".

Far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who was narrowly beaten by Ms Le Pen in the first round of voting two weeks before, was scathing about both candidates.

While it was good news France had refused to place its trust in Marine Le Pen, he said Mr Macron had been elected in a worse way than any other president. "He floats in an ocean of abstentions, and blank and spoiled ballots."

ANALYSIS: Historic win but Macron has polarised France

Reaction from US and Europe

Mr Macron's victory was welcomed by relieved European leaders, who had feared a far-right candidate offering a series of anti-EU policies.

German Chancellor Olaf Scholz was first to congratulate him, singling out their mutual challenge in responding to Russia's war on Ukraine. US President Joe Biden also said he looked forward to "close co-operation" including on supporting Ukraine.

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While Mr Macron has played a key diplomatic role in the war, Marine Le Pen has struggled to shake off accusations of ties to the Kremlin. Ukraine's Volodymr Zelensky congratulated him as a "true friend" and said he looked forward to a strong and united Europe.

UK Prime Minister Boris Johnson also welcomed his victory.

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world. 🇬🇧🇫🇷

Mr Macron chose a highly symbolic venue from the French Revolution for his victory speech in the Champs de Mars.

Accompanied by his wife Brigitte and leading a group of children, he walked to the stage accompanied by the EU anthem Ode to Joy before promising supporters that "no-one will be left by the wayside". Addressing voters who had backed him to keep the far right out of power he said would be obliged to them for years to come.

The cost of living crisis facing millions of French people became the number one issue of the election campaign, and the president's opponents accused him of arrogance and acting as a president of the rich.

However, Prime Minister Jean Castex told French radio that the president's re-election sent a strong message, when France was going through a considerable crisis involving "many divisions and a lack of understanding".

For France's political leaders, the next task is to regroup and fight parliamentary elections in June. Mr Macron may have a majority for the moment, but defeated candidates from the first round already have the new campaign in sight and one opinion poll suggests 63% of voters want him to lose his majority.

If that happened, he would be forced into a "cohabitation" with a government led by other parties.

Mr Mélenchon has already held out the prospect of defeating the president's centrist party and becoming prime minister.

In her speech on Sunday night, Ms Le Pen told supporters that the "match is not completely over" and the risks of Mr Macron holding on to complete power were high.

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Macron: 'Many voted to build barricade against far-right'

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Valeurs Actuelles

Attaques de loups : dans l’Hérault, le découragement guette les éleveurs

« Je crains que les éleveurs ne se découragent face au risque que cette menace représente », s’inquiète Philippe Clergues, maire de Cabrespine, commune de la vallée de Clamouse (Hérault). Les élevages de brebis de la région font face à des attaques successives de loups, rapporte France 3 Régions, samedi 23 avril. Au point que l’élu craint que les éleveurs qui s’étaient installés dans la vallée finissent par la quitter. « On s’est battu pendant longtemps pour avoir des éleveurs sur le territoire, pour se réapproprier le paysage, pour récupérer les friches, on a tout mis en œuvre pour limiter les incendies et ramener de la vie. Mais les loups mettent en péril ce travail de longue haleine », déplore l’élu. L’un des quatre éleveurs de la région a déjà abandonné en 2021.

« On est obligés de s’adapter »

Deux loups ont été repérés sur les images de vidéosurveillance. En quelques semaines un des propriétaires a perdu sept brebis dans des attaques. D’autres bêtes ainsi que ses chiens de garde ont été blessés. Les clôtures ne suffisent pas non plus à arrêter le prédateur. « Je n’ai plus aucune protection. Je suis en état d’angoisse en permanence, il faut être sur le qui-vive les journées débutent à 6h du matin, se terminent à 22h, ce n’est plus tenable », explique-t-il à France 3 Régions.

Lors de précédentes réunions à la préfecture, des fonds ont été promis pour renforcer les équipements de sécurité, mais n’ont toujours pas été versés. « Pour l’instant, j’ai le moral, mais je commence à me poser des questions », confie l’éleveur. « Le loup est une espèce protégée, donc il n’y a pas grand-chose à faire, on est obligés de s’adapter, on ne sait plus vraiment comment agir », conclut le maire Cabrespine.

Hérault : les dernières actualités

Hérault : maltraitée toute sa vie par sa mère, une enfant morte de faim à 13 ans

Un sénateur de l’Hérault envoie des tracts pro-Macron dans les boîtes aux lettres de sa commune

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

E.U. Takes Aim at Social Media’s Harms With Landmark New Law

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The Digital Services Act would force Meta, Google and others to combat misinformation and restrict certain online ads. How European officials will wield it remains to be seen.

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By Adam Satariano

Adam Satariano, who is based in London, has covered European tech since 2016 and previously reported on Apple and Silicon Valley from San Francisco.

The European Union reached a deal on Saturday on landmark legislation that would force Facebook, YouTube and other internet services to combat misinformation, disclose how their services amplify divisive content and stop targeting online ads based on a person’s ethnicity, religion or sexual orientation.

The law, called the Digital Services Act, is intended to address social media’s societal harms by requiring companies to more aggressively police their platforms for illicit content or risk billions of dollars in fines. Tech companies would be compelled to set up new policies and procedures to remove flagged hate speech, terrorist propaganda and other material defined as illegal by countries within the European Union.

The law aims to end an era of self-regulation in which tech companies set their own policies about what content could stay up or be taken down. It stands out from other regulatory attempts by addressing online speech, an area that is largely off limits in the United States because of First Amendment protections. Google, which owns YouTube, and Meta, the owner of Facebook and Instagram, would face yearly audits for “systemic risks” linked to their businesses, while Amazon would confront new rules to stop the sale of illegal products.

The Digital Services Act is part of a one-two punch by the European Union to address the societal and economic effects of the tech giants. Last month, the 27-nation bloc agreed to a different sweeping law, the Digital Markets Act, to counter what regulators see as anticompetitive behavior by the biggest tech firms, including their grip over app stores, online advertising and internet shopping.

Together, the new laws underscore how Europe is setting the standard for tech regulation globally. Frustrated by anticompetitive behavior, social media’s effect on elections and privacy-invading business models, officials spent more than a year negotiating policies that give them broad new powers to crack down on tech giants that are worth trillions of dollars and that are used by billions of people for communication, entertainment, payments and news.

“This will be a model,” Alexandra Geese, a Green party member of the European Parliament from Germany, said of the new law. Ms. Geese, who helped draft the Digital Services Act, said she had already spoken with legislators in Japan, India and other countries about the legislation.

A deal was reached by European policymakers in Brussels early Saturday after 16 hours of negotiations.

“Platforms should be transparent about their content moderation decisions, prevent dangerous disinformation from going viral and avoid unsafe products being offered on marketplaces,” said Margrethe Vestager, who has spearheaded much of the bloc’s work to regulate the tech industry as the executive vice president of the European Commission, the executive arm of the European Union.

The moves contrast with the lack of action in the United States. While U.S. regulators have filed antitrust cases against Google and Meta, no comprehensive federal laws tackling the power of the tech companies have been passed.

Yet even as the European authorities gain newfound legal powers to rein in the tech behemoths, critics wondered how effective they will be. Writing laws can be easier than enforcing them, and while the European Union has a reputation as the world’s toughest regulator of the tech industry, its actions have sometimes appeared tougher on paper than in practice.

An estimated 230 new workers will be hired to enforce the new laws, a figure that critics said was insufficient when compared with the resources available to Meta, Google and others.

The staffing figures “are totally inadequate to face gigantic firms and new gigantic tasks,” said Tommaso Valletti, a former top economist for the European Commission, who worked on antitrust cases against Google and other tech platforms.

Without robust enforcement, he said, the new laws will amount to an unfulfilled promise. Mr. Valletti said that even as Europe had levied multibillion-dollar antitrust rulings against Google in recent years, those actions had done little to restore competition because regulators did not force the company to make major structural changes.

Lack of enforcement of the European Union’s data privacy law, the General Data Protection Regulation, or G.D.P.R., has also cast a shadow over the new laws.

Like the Digital Services Act and Digital Markets Act, G.D.P.R. was hailed as landmark legislation. But since it took effect in 2018, there has been little action against Facebook, Google and others over their data-collection practices. Many have sidestepped the rules by bombarding users with consent windows on their websites.

“They haven’t shown themselves capable of using powerful tools that already exist to rein in Big Tech,” said Johnny Ryan, a privacy-rights campaigner and senior fellow at the Irish Council for Civil Liberties, who has pushed for tougher enforcement. “I don’t anticipate them showing themselves suddenly to be any different with a new set of tools.”

Tech companies and industry trade groups have warned that the laws could have unintended consequences, like harming smaller businesses and undercutting Europe’s digital economy.

Google said in a statement that it supported the goals of the Digital Services Act but that “details will matter” and that it planned to work with policymakers to “get the remaining technical details right.” Twitter said that its “top priority” was keeping people safe online and that it still needed to review the specifics of the legislation.

Amazon and Meta declined to comment. TikTok did not respond to requests for comment.

Backers of the new laws said they had learned from past mistakes. While enforcement of G.D.P.R. was left to regulators in individual countries — which many felt were overmatched by multinational corporations with seemingly bottomless legal budgets — the new laws will largely be enforced out of Brussels by the European Commission, a major shift in approach.

“Introducing new obligations on platforms and rights for users would be pointless if they are not properly enforced,” said Thierry Breton of the European Commission, a former French business executive who helped draft the law.

The final text of the Digital Services Act is not expected to be available for several weeks, and final votes must still be taken, a process that is not expected to result in any major changes to the agreement. But policymakers in the European Commission and European Parliament involved in the negotiations described details of what would be one of the world’s most far-reaching pieces of digital policy.

The law, which would begin taking effect by next year, does not order internet platforms to remove specific forms of speech, leaving that to individual countries to define. (Certain forms of hate speech and references to Nazism are illegal in Germany but not in other European countries.) The law forces companies to add ways for users to flag illicit content.

Inspired by the war in Ukraine and the pandemic, policymakers gave regulators additional power to force internet companies to respond quickly during a national security or health crisis. This could include stopping the spread of certain state propaganda on social media during a war or the online sale of bogus medical supplies and drugs during a pandemic.

Google would face new obligations to stop the spread of illegal content on its search engine.

Many provisions related to social media track closely with recommendations made by Frances Haugen, the former Facebook employee who became a whistle-blower. The law requires companies to offer a way for users to turn off recommendation algorithms that use their personal data to tailor content.

Meta, TikTok and others would also have to share more data about how their platforms work, with outside researchers at universities and civil society groups. The companies would have to conduct an annual risk-assessment report, reviewed by an outside auditor, with a summary of the findings made public.

Policymakers said the prospect of reputational damage could be more powerful than fines. But if the European Commission determined that Meta or another company was not doing enough to address problems identified by auditors, the company could face financial penalties of up to 6 percent of global revenue and be ordered to change business practices.

New restrictions on targeted advertising could have major effects on internet-based businesses. The rules would limit the use of data based on race, religion, political views or labor union membership. The companies would also not be able to target children with ads.

Online retailers like Amazon would face new requirements to stop the sale of illicit products by resellers on their platforms, leaving the companies open to consumer lawsuits.

Europe’s position as a regulatory leader will depend on enforcement of the new laws, which are likely to face legal challenges from the biggest companies, said Agustín Reyna, director of legal and economic affairs at the European Consumer Organization, a consumer watchdog group.

“Effective enforcement is absolutely key to the success of these new rules,” he said. “Great power comes with greater responsibility to ensure the biggest companies in the world are not able to bypass their obligations.”

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France24 - Monde

“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

New York Times - World

The Interpreter

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Las políticas de ‘control fronterizo’ tienen que ver más con el control que con las fronteras

Una peculiaridad de la psicología política ayuda a explicar el plan del gobierno británico para enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda.

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Por Amanda Taub

A veces elijo un tópico para el boletín de The Interpreter porque es algo que está en los titulares. Otras veces lo hago para señalar un fenómeno que está influyendo en la política del mundo, de formas que suelen pasar desapercibidas, y para explicar cómo reconocer sus huellas en eventos noticiosos que se repiten sin falta mes tras mes.

Elegí el tópico de hoy por ambas razones.

El titular se produjo el jueves 14 de abril, cuando el gobierno británico anunció un plan para comenzar a enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda. Todavía no se sabe con certeza hasta dónde llegará el programa del Reino Unido en la práctica y si podrá sobrevivir a un recurso judicial. Pero, de llegar a implementarse, la evidencia sugiere que las consecuencias para los deportados serían nefastas: un programa israelí similar deportó a miles de solicitantes de asilo eritreos y sudaneses a Ruanda entre 2014 y 2017 y los dejó en condición de calle y vulnerables a la explotación.

“Hay una red muy eficiente de contrabandistas y traficantes allí. Sabían que iba a llegar gente de Israel y que tendrían algo de dinero”, afirmó Lior Birger, investigadora de la Universidad de Tel Aviv y coautora de un estudio sobre refugiados enviados a Ruanda desde Israel. “Los robaron o los amenazaron con hacerles daño si no pagaban”. La mayoría de los deportados terminó huyendo a Europa para buscar asilo allí, en parte porque temían por su seguridad en Ruanda.

Pero, más allá de que se implemente o no, el plan británico también es un ejemplo de un fenómeno político global que en realidad no tiene que ver con el asilo, o incluso con la migración. De hecho tiene sus raíces en una peculiaridad de la psicología política que, cuando ha sido explotada astutamente por los políticos, ha afectado no solo la vida de miles de refugiados y migrantes, sino que también ha dado forma a la política de derecha y ha alimentado la disrupción política en todo el mundo.

Todo se reduce a dos palabras: control y notoriedad.

Temor a perder el control

Hace años, cuando comencé a cubrir el populismo de derecha, la inmigración y las crisis de los refugiados, noté algo que en principio parecía muy confuso. Para una gran parte de la población en muchos de los países sobre los que he escrito, los “cruces de frontera” son un fenómeno aterrador, incluso si las cifras absolutas son muy pequeñas. Pero para muchas de esas personas, la “inmigración”, incluso si involucra a muchas más personas, e incluso si muchas de ellas siguen siendo refugiados y migrantes económicos, es un concepto totalmente diferente y mucho menos amenazante.

En realidad, que las personas crucen las fronteras y soliciten asilo es como se supone funciona la protección para refugiados: no hay un sistema de autorización previa que le otorgue licencias a las personas para huir de la persecución, o que los dirija a un país de refugio específico. Pero para muchas personas con las que he conversado a lo largo de los años, eso no importaba. Lo único que veían era gente cruzando la frontera sin permiso y un gobierno que parecía incapaz o indispuesto a imponer control.

Y la investigación que se enfoca en la psicología política muestra que la sensación de perder el control hace que las personas sean más propensas a identificarse con grupos poderosos para protegerse. Una cosmovisión de “nosotros contra ellos” es divisiva pero simple: únete a “nosotros” para estar a salvo de “ellos”.

Esa puede ser una herramienta poderosa para los políticos que trafican en el populismo de “nosotros contra ellos”, como lo demuestra la frecuencia con la que la idea de “recuperar el control” sobre la inmigración y las fronteras aparece en los eslóganes políticos. Pero para blandirla, necesitan otro elemento: la notoriedad.

Cuando algo es notorio, en términos de ciencia política, significa que la gente le está prestando atención. Cuanto más notorio sea un tema para una persona en particular, es mayor la probabilidad de que la persona vote o tome otras decisiones basadas en él. Si los populistas del estilo “nosotros contra ellos” quieren explotar el pánico generado en torno a las fronteras sin control, primero necesitan captar la atención del público sobre el tema durante el tiempo suficiente como para lograr que se preocupen por él.

A veces eso se da con facilidad. Cuando más de 900.000 refugiados de Siria y otros países de Oriente Medio llegaron a Europa en 2015, la magnitud de la crisis, por supuesto, generó titulares, y los partidos de extrema derecha como AfD en Alemania obtuvieron votos tras prometer recuperar el control de las fronteras.

Pero en otras ocasiones, las propias acciones de los políticos pueden aumentar la notoriedad. “Los políticos pueden aprovecharse de momentos de oportunidad que no tienen proporciones de crisis para atizar el miedo, y el miedo es una herramienta muy poderosa que les permite movilizar a sus electores nacionales”, afirmó Stephanie Schwartz, politóloga de la Universidad del Sur de California que estudia las políticas de la migración forzada.

Un ejemplo es el caso de Tampa. En agosto de 2001, un carguero noruego llamado Tampa rescató a 433 solicitantes de asilo, muchos de ellos mujeres y niños pequeños, de un barco que se desintegraba en el océano Índico. Al quedarse sin suministros porque el barco estaba diseñado para transportar una tripulación de solo 27 personas, el capitán trató de llevar a los rescatados a Christmas Island, un remoto territorio australiano. Si el gobierno hubiera estado de acuerdo, el asunto probablemente habría sido una noticia menor como máximo, parte de un debate en curso pero relativamente discreto sobre los inmigrantes que llegan en barco.

Pero en cambio, el primer ministro John Howard envió tropas de fuerzas especiales para abordar el barco y evitar por la fuerza que entrara en aguas australianas. La medida fue controvertida, pero el debate que siguió y la cobertura de los medios le permitieron a Howard afirmar que las fronteras de Australia estaban peligrosamente descontroladas.

“Nosotros decidimos quiénes vienen a este país y las circunstancias en las que vienen”, dijo Howard para justificar su decisión de evitar que los refugiados desembarcaran. Unas semanas más tarde, los ataques del 11 de septiembre aumentaron la sensación de amenaza externa de muchos australianos. Apenas importó que solo unos pocos de miles de personas llegaran en barco ese año, menos del uno por ciento de la migración neta total que llegó al país en 2001.

“La gran cantidad de cruces fronterizos no autorizados fue una construcción”, me dijo Schwartz. “Los políticos no necesariamente formulan sus plataformas con base en una opinión pública externa que existe por sí sola. Los puntos de vista de las personas sobre el hecho de tener refugiados en su comunidad están determinados por los medios de comunicación, y por lo que dicen los políticos”.

Howard fue reelegido en noviembre de 2001.

Políticos de todo el mundo han seguido esa estrategia. En Estados Unidos, por ejemplo, la afirmación racista de Donald Trump de que violadores y delincuentes cruzaban la frontera sur sin permiso lo ayudó a ganar las elecciones presidenciales de 2016.

Reviviendo los días del brexit

Esto nos lleva al plan recientemente anunciado por el Reino Unido para enviar inmigrantes a Ruanda.

Cuando el primer ministro Boris Johnson estaba haciendo campaña para que el Reino Unido abandonara la Unión Europea en el referéndum del brexit de 2016, fue fácil darle notoriedad al control migratorio. La oleada de refugiados de 2015 seguía fresca en la mente de la población. Fue sencillo presentar la libertad de circulación de la UE como una pérdida de control sobre las fronteras del Reino Unido. La campaña del referéndum saturó la cobertura mediática durante meses.

Por lo tanto, Johnson ya tenía una audiencia predispuesta para su mensaje de que el Reino Unido necesitaba “recuperar el control” y pudo posicionar el brexit —y luego su propia gestión como primer ministro—como la manera de lograrlo.

Pero en la actualidad, otros temas abarrotan la agenda pública. Una encuesta de Ipsos de febrero reveló que la población estaba más preocupada por la economía y la pandemia. La guerra en Ucrania es lo que domina los titulares la mayoría de los días. Y la semana pasada, la policía multó a Johnson por asistir a una fiesta durante el confinamiento por COVID-19 impuesto en el Reino Unido, violando las reglas que su propio gobierno había establecido. Fue el episodio más reciente del escándalo “Partygate”, que ha llevado a muchos a pedir su renuncia.

“La inmigración es ahora el tema número 11 en las prioridades del pueblo británico, en comparación con los días en los que estábamos con el referéndum del brexit, en los que el tema estaba en el primer, segundo o tercer lugar. Ha caído bastante”, dijo Sunder Katwala, director de British Future, un centro de investigación enfocado en temas de inmigración e identidad. “Están tratando de reposicionarla como un tema principal cuando en realidad ya no lo es”.

No puedo especular sobre las motivaciones internas de los funcionarios gubernamentales responsables del plan de Ruanda. Pero haberlo anunciado la semana pasada, inmediatamente después de que se supo la noticia de la multa de Johnson por violar leyes relacionadas con el COVID-19, sin duda desvió la atención hacia las políticas severas de inmigración del gobierno.

Sin embargo, eso no significa necesariamente que será efectivo. Captar la atención durante unos días no es lo mismo que convencer al público de que existe una verdadera crisis fronteriza. O que este gobierno tiene la solución adecuada.

“Podrían estar cometiendo un error”, afirmó Katwala. “Siempre han considerado que hablar fuerte sobre la inmigración les da una potencial ventaja sobre sus oponentes, pero en este momento tienen una reputación muy frágil”.

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

Présidence française de l'UE

Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

France24 - Monde

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

Publié le : 23/04/2022 - 11:26

FRANCE 24 Suivre Jonathan WALSH

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a commencé il y a deux mois jour pour jour. Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Près de 45 000 ont trouvé refuge en France. Une grande partie d'entre eux arrivent par la gare de l'Est à Paris, à bord de trains venant d'Allemagne. Sur place, c'est la Croix-Rouge qui gère l'accueil d'urgence. Des bénévoles russes tiennent eux aussi à apporter leur aide. Reportage de Jonathan Wash et Ania Zalenskaia.

Les bénévoles de la Croix-Rouge sont à l'affût. Un train en provenance d'Allemagne vient d'arriver à quai. Des centaines d'Ukrainiens transitent quotidiennement par la gare de l'Est, en majorité des femmes et des enfants. 

Masha a fui Kharkiv et les bombardements. "J'espère que tout ça va s'arrêter et que nous pourrons retourner en Ukraine rapidement, confie la jeune femme brune. Je veux seulement attendre un peu, le temps de reprendre des forces, pour être prête à participer à la reconstruction de mon pays."

Une surprise de taille attend souvent les réfugiés accueillis ici. De nombreux bénévoles russes viennent prêter main forte à la Croix-Rouge, qui manque de traducteurs pour assister et aiguiller les nouveaux arrivants.

Pour Anna, originaire de Saint-Pétersbourg, installée en France depuis longtemps, accueillir les réfugiés ukrainiens est une façon de se sentir utile. "Ce qui m'a totalement démolie au début, c'est que les villes qui sont bombardées, anéanties, pillés, explique-t-elle la voix serrée. Ce sont les villes de mon enfance en fait. Quand la guerre a commencé, pour être très honnête, je pense que j'ai passé deux semaines à pleurer. Et en fait, il fallait que je fasse quelque chose."

À de rares exceptions près, la présence d'interprètes russes est bien acceptée par les réfugiés. "On ne fait pas de différence entre les Russes et les autres, affirme ainsi Natalia Perepelytsia, une Ukrainienne qui vient d'arriver. On juge les gens sur leurs qualités et pas sur leur nationalité. Ici, on nous a aidées, on n'a subi aucune discrimination, tout va bien."

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés a été franchie

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L'Humanité

À la SAM, 150 jours d’une lutte décisive

Actu

 Les salariés aveyronnais mettent fin à leur présence continue, depuis cinq mois, dans la fonderie de Viviez. Leur objectif est atteint : l’outil de travail ne sera pas dilapidé. Le groupe MH Industries se positionne pour racheter l’entreprise.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Quelques larmes coulent. Un mélange de joie et d’émotion. L’assemblée générale vient de se terminer. Au 150e jour, ce jeudi 21 avril, les salariés de la SAM, à Viviez (Aveyron), ont voté à l’unanimité la fin de leur présence continue dans cette usine pour laquelle ils ont livré une incroyable bataille. Pour que cette fonderie à l’arrêt retrouve vie. Pour empêcher la dispersion et la vente aux enchères des machines-outils et du gigantesque stock de pièces en aluminium. Un candidat à la reprise de la SAM se profile : MH Industries, groupe industriel basé dans le Lot voisin. Les fours, espèrent les métallos aveyronnais, seront bientôt rallumés et l’aluminium liquide coulera dans les moules. Le site est appelé à produire de nouveau des pièces automobiles et, surtout, à se diversifier vers le ferroviaire et l’aéronautique.

Depuis le 23 novembre, les salariés de la SAM protégeaient jour et nuit leur outil de travail. Ce lundi, ils mettent fin au mouvement. À midi, ils se regrouperont une dernière fois puis se disperseront avec au cœur une immense satisfaction : au bout de cette longue lutte, de cette aventure collective, leurs revendications ont abouti. Jeudi, avant l’assemblée générale, une réunion en préfecture a en effet scellé un protocole qui comporte deux points essentiels : les mandataires liquidateurs de la SAM – le cabinet toulousain Egide – s’engagent par écrit à ne pas saisir et vendre les machines et le stock contenus dans l’usine ; une société de gardiennage va désormais veiller sur la fonderie. Le document est également signé par la région Occitanie, l’intercommunalité de Decazeville et les représentants du personnel.

Le protocole est valable jusqu’au 30 juin. Le groupe MH Industries dispose de ce délai pour confirmer sa reprise du sous-­traitant automobile. Une étude de faisabilité est en cours et les négociations semblent, de source syndicale, assez avancées. Dans un premier temps, l’intercommunalité de Decazeville va prendre à sa charge les frais de gardiennage, renforcé par des rondes de la police municipale. Pas question que le lieu soit pillé ou vandalisé ! Surtout, MH Industries rachèterait les machines tandis que la région Occitanie ferait l’acquisition des murs, jusqu’ici propriété de la société chinoise Jinjiang.

Du côté des salariés, l’optimisme est de rigueur : la reprise de l’activité, prévue pour janvier 2023, aurait lieu dès le mois de septembre 2022. « C’est notre grande fierté : donner la possibilité à MH de concrétiser son projet industriel », s’écrie David Gistau (CGT).

Un combat historique, qui se poursuit aux prud’hommes

Cependant, une grande inconnue demeure : parmi les 333 emplois de la SAM, combien seront préservés par le repreneur ? « Le projet de MH Industries est ambitieux et la SAM serait la vitrine de ce groupe », estime le syndicaliste. D’où l’espérance de voir une majorité de salariés retrouver leur travail à la fonderie, même si beaucoup d’entre eux devront être formés à de nouvelles tâches. MH Industries ne cache pas son envie de grandir et veut doubler son chiffre d’affaires dès 2023. Son patron, Matthieu Hède, voit dans la SAM l’opportunité d’une diversification inscrite dans sa stratégie, après avoir acquis un site industriel à Brive (Corrèze) en 2019.

La région Occitanie s’est fortement engagée pour trouver une issue industrielle à la SAM et sa présidente, Carole Delga, entrevoit une « sortie de crise ». Elle souligne « l’abnégation et la responsabilité » des métallos de Viviez. Leur lutte figure d’ores et déjà dans l’histoire sociale du bassin de Decazeville, dans l’histoire de la classe ouvrière aveyronnaise. À la grève mythique des mineurs en 1961 et 1962, longue de 66 jours, où les gueules noires avaient passé le réveillon de Noël au fond des galeries, s’ajoute désormais le combat pour la SAM. Un combat déterminé et lucide. Depuis un an, les salariés de la fonderie ont organisé 83 assemblées générales ; 15 rassemblements ont permis à la population du bassin, et bien au-delà, de manifester sa solidarité. La lutte se poursuit désormais aux prud’hommes pour obtenir des indemnités supralégales du donneur d’ordres Renault, coupable d’avoir abandonné son fournisseur en pièces métalliques.

Au cours de ces cinq mois de présence permanente dans la fonderie, des liens très forts se sont créés entre ces femmes et ces hommes qui ont vécu une aventure commune. Ce lundi, à midi, viendra le moment de la séparation. « Ça va être très douloureux, prévoit David Gistau. Mais nous avons la fierté d’être allés au bout de ce qu’on pouvait faire. »

fonderie SAMindustriemobilisationsaveyron
France24 - Monde

Disparition : le chanteur belge Arno s'est éteint à l'âge de 72 ans

Publié le : 23/04/2022 - 18:58

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Le chanteur Arno, figure belge de la scène rock, connu pour sa voix cassée mâtinée d'un accent flamand, sa chevelure en bataille et ses excès, est décédé samedi 23 avril des suites d'un cancer, a annoncé son agent.

Arno n'est plus. Le chanteur belge est décédé samedi 23 avril, a annoncé Filip De Groote, son agent. Il avait annoncé, en février 2020, souffrir d'un cancer du pancréas. Il était âgé de 72 ans.

"Putain, putain c'était vachement bien. Arno nous a quitté ce 23 avril. Il va nous manquer à tous, sa famille, ses amis, ses musiciens mais il sera toujours là grâce à la musique qui l'a fait tenir jusqu'au bout", a écrit son agent belge Filip De Groote dans un communiqué. "Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà", s'est désolé sur Twitter Philippe Close, le maire de Bruxelles, une ville dont Arno était citoyen d'honneur.

Rust zacht, Arno. C'était magnifique! pic.twitter.com/25znhNge6g

April 23, 2022

L'artiste, parfois comparé à Alain Bashung ou Tom Waits, de la même génération que lui, a vu le jour le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu'il évoque dans ses chansons. Arno Hintjens avait débuté sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 80, avec notamment la chanson "Putain, putain" ("Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des Européens"). Un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.

Deux dernières années marquées par la maladie

C'est en solo qu'il s'était ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme "Les yeux de ma mère" ou sa reprise des "Filles du bord de mer" d'un autre Belge, Adamo. L'annonce de sa maladie était intervenue alors qu'il se trouvait en pleine promotion d'un album ("Santeboutique", sorti en septembre 2019). Il avait dû interrompre sa tournée pour subir une opération.

La pandémie de coronavirus et l'impossibilité de tenir des concerts ont ensuite reporté plusieurs fois tout au long de 2020 la perspective de remonter sur scène, même s'il a pu enregistrer un nouvel album ("Vivre", avec le pianiste français Sofiane Pamart, sorti fin mai 2021). À l'époque de la sortie de l'album, il avait été empêché de le promouvoir par une nouvelle hospitalisation pour un traitement par chimiothérapie.

Arno est finalement remonté sur scène en février 2022, programmant une demie douzaine de dates à Bruxelles et à Ostende, après un premier rendez-vous en petit comité dans les studios de la radio publique flamande le 12 janvier. Durant ses derniers shows, l'artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé.

À la fin d'un morceau dans lequel il sifflotait accompagné au piano il avait ironisé sur ses hésitations et ses supposées capacités amoindries : "Désolé pour le sifflement, ça marche plus comme avant, c'est comme mon zizi", avait-il lancé, déclenchant les rires de l'assistance.

"Le prochain morceau s'appelle Lady Alcohol, j'ai une relation avec elle et c'est fini, je suis content", disait également le chanteur, père de plusieurs garçons mais très discret concernant sa vie privée. Il a cependant souvent évoqué sa mère, décédée prématurément. Récemment, après avoir chanté sur scène "Les Yeux de ma mère", un de ses titres les plus connus, il avait confié au public qu'il allait bientôt aller la rejoindre "là-haut".

"Merci la vie !"

Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, il avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué "une icône de la scène musicale belge". Le chanteur belge, qui assurait "ne pas avoir de frontières dans la tête", "incarnait une certaine belgitude, la fusion du Nord et du Sud du pays, l'âme européenne et bien sûr tant de poésie", a abondé samedi Céline Tellier, ministre wallonne de l'Environnement.

Pour préserver ses forces, le chanteur avait dû annuler la dernière date de cette mini-tournée, le 15 mars à l'Ancienne Belgique (AB), salle rock mythique de Bruxelles. "Dans l'état dans lequel je suis aujourd'hui, le passé n'existe plus, seule compte la vérité", confiait Arno le 23 mars lors d'un ultime entretien à France Inter. "La musique me sauve encore en préservant mon état d'esprit", ajoutait-il, assurant préparer encore un album et avoir écrit une chanson destinée à être interprétée avec... Mireille Mathieu.

"J'ai eu une vie merveilleuse, j'ai voyagé partout dans le monde grâce à la musique, j'ai joui de la vie. Je prends ce bonheur avec moi. Merci la vie !", concluait Arno.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Arno : du rock et des sentiments

L'Humanité

Avançons

Chronique

Arthur Hay

Pour cette chronique, j’ai décidé de vous faire part de mon analyse politique à propos de l’échec de la gauche afin d’en désigner les principaux responsables et de les conspuer sur la place publique. Je vais saupoudrer le tout de haine et de rancœur pour être sûr que mes paroles soient un crachat supplémentaire sur un éventuel travail en commun des différents courants de gauche. Ou alors non, en fait, je vais faire autre chose. Je pense que nous avons autour de nous assez d’experts politiques qui nous plombent le moral encore plus et rendent les réseaux sociaux infréquentables. Dans ce « chacun son équipe », le concours de mauvaise foi se joue surtout contre les spectateurs. Ceux qui regardent cette lutte dans les tribunes ne comprennent ni les règles ni le but des participants, alors ils quittent le stade.

Personnellement, je n’ai pas l’âme d’un supporter sportif. J’éteins ma télé, je me déconnecte des réseaux sociaux et j’attends que le match s’arrête. Autant certains débats entre syndicats peuvent me gaver un peu, mais là, ces derniers mois de campagne ne m’ont pas donné envie de remettre un pied dans un groupe de militants politiques avant un moment. Désolé, les camarades qui se sentent concernés, c’est un peu cru, malhabile, mais c’est mon ressenti d’aujourd’hui. Les années à suivre me permettront sûrement de changer d’avis. En attendant, je vais aller voter pour le second tour. En me bouchant le nez bien sûr, mais surtout en me faisant une promesse : celle de briser au moins quelques patrons voyous. Celle d’équilibrer mon vote à droite (quelle horreur quand même) par un massacre méticuleux d’entreprises d’ubérisation avec les copains syndicalistes, politiques, d’associations, etc. Celle de briser l’extrême droite, avec autre chose que des mots s’il le faut. Celle de taper constamment sur ce président et ses sbires dès qu’ils s’attaqueront à nos droits. Finalement, la promesse de faire payer mille fois la crapule de banquier pour qui l’élection la plus mal fichue de la V e République m’a obligé à voter. La gauche n’a pas complètement perdu cinq ans. L’ultralibéralisme désormais ambiant et l’exploitation qu’il induit nécessitent de toute façon plus qu’une présidence de gauche pour renverser la tendance. On a perdu cinq ans si on décide d’agir comme cela. Si nous sommes honnêtes, nous admettrons qu’aucun des candidats de gauche ne détient à lui seul le pouvoir de faire advenir le Grand Soir. Un parti de droite n’est rien sans le soutien du patronat et de son argent. Un parti de gauche n’est rien sans le soutien des organisations et de leurs luttes.

Alors prenons le temps de fortifier nos organisations, de les faire travailler ensemble. Ne nous battons pas, ne soyons pas le reflet de l’ambiance politique pour donner au politique l’envie d’être le nôtre. Il y a tellement de gens à qui montrer la voie de l’organisation collective pour gagner de meilleures conditions de vie. Tellement de luttes à gagner autres que la présidentielle. Accrochons-nous à cela. « Quand tu as le désert à traverser, il n’y a rien à faire sauf d’avancer. »

la chronique d'arthur hay
France24 - World

Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad

Issued on: 22/04/2022 - 17:11

The textile industry is the backbone of Pakistan's economy, accounting for 8.5 percent of its GDP. But it's also a source of major pollution, with untreated waste flowing into the groundwater and factories relying heavily on coal. Our correspondents report on the industry's impact in Faisalabad, Pakistan's main textile hub, where clothes are produced for the biggest fast fashion brands.

Down to Earth

Renewable colours: Sustainable dyes

DOWN TO EARTH

Fast fashion: Wearing the world out

INDIA

India's textile hub faces challenge of preserving environment

France24 - World

Trouble in crypto paradise: Why utopian projects always seem to fail

Issued on: 22/04/2022 - 15:43

Peter O'Brien Follow

A number of wealthy cryptocurrency enthusiasts have dreamt up schemes to spend the rest of their days chilling on a Bitcoin beach or a crypto cruise ship, away from the institutions, currencies and taxes that govern the lives of everyone else. But only a few are determined enough to try to make it happen. On this week's Tech 24, Peter O'Brien takes us through some of the real-life attempts to create a utopian, libertarian, offshore paradise... and explains why they've all been doomed to fail so far. 

Focus

Is El Salvador's Bitcoin gamble paying off?

Cryptocurrency

Cryptocurrency: How ‘stablecoins’ risk destabilising global markets

Meta abandons its cryptocurrency venture, Diem

L'Humanité

Symphonie en ut majeur pour meurtre et oiseaux

Nos recommandations culturelles

Théâtre Ils nous ont oubliés est l’adaptation par Séverine Chavrier de la Plâtrière, de Thomas Bernhard. Un récit où l’angoisse va crescendo tout au long du spectacle.

Marie-José Sirach

D’entrée de jeu, on connaît la victime. On connaît le meurtrier. Konrad a tué sa femme, la veille de Noël. La police a retrouvé l’assassin caché dans un trou, deux jours plus tard, à moitié gelé. Mais, au-delà du crime, le récit se concentre sur les jours qui ont précédé le meurtre, sur la vie de ce couple jadis grand voyageur, qui, un beau jour, a échoué à la Plâtrière.

Blanche la neige du ciel, la poussière de plâtre qui se soulève. Noirs ces boyaux de l’ancienne mine qui ne mènent nulle part, ces fusils alignés sur le mur. Noire la bile qui provoque l’ire de ces deux personnages, Konrad et Madame Konrad. Peut-être se sont-ils aimés un jour, autrefois. Ils ne se supportent plus, se provoquent, se disputent mais sont dépendants l’un de l’autre, ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Une vie en miroir. Une vie figée dans une relation toxique poussée à son paroxysme. Clouée sur son fauteuil, quasi mutique, elle tricote et détricote des moufles à longueur de journée, quand elle ne lit pas un livre de Novalis. Konrad, lui, feuillette un livre de Kropotkine. Il ne cesse de bouger, d’aller et venir, de parler encore et encore à sa femme, aux murs, aux rares et étranges visiteurs qui passent, à lui-même. Soliloque ininterrompu, logorrhée verbale jusqu’à l’étourdissement pour dire l’impossibilité d’écrire…

De leur ancienne vie, il ne reste plus rien. Konrad a tout vendu, jeté, à l’exception de quelques vieilles photos jaunies. Dans cette maison en ruines, au milieu d’une nature hostile et rabougrie, des visiteurs passent, fantômes d’hier et d’aujourd’hui, anciens ouvriers de l’usine ou jeunes toxicos en déshérence. Le silence de la Plâtrière est troué de bruits étranges et inquiétants et peuplé de fantômes. Tremblement des murs, murmures à peine perceptibles, tirs des chasseurs au loin, cris d’animaux nocturnes, tout vient perturber le recueillement nécessaire à l’écriture du fameux Traité. Alors Konrad vire à la paranoïa : lui qui écrit sur l’ouïe perd désormais la vue et transforme sa maison en bunker, avec des armes à feu partout à portée de main et des caméras de vidéosurveillance dans chaque pièce.

Si l’adaptation de Séverine Chavrier prend des libertés avec le roman de Thomas Bernhard, c’est pour s’approcher au plus près de l’esprit de l’œuvre, laisser entendre son ironie mordante, dérangeante, cet étrange mélange de cruauté et d’empathie qui se lit entre les lignes. La plume de Thomas Bernhard est féroce à l’égard de ses compatriotes et cette Plâtrière est bien la métaphore d’un pays où le nazisme rôde encore, jusque dans les rapports intimes.

Les choix dramaturgiques affirmés de la metteuse en scène, le parachutage de personnages extérieurs au roman – l’aide-soignante, la jeune adolescente, le livreur Deliveroo –, la scénographie qui met à nu cette maison terrier, la musique – omniprésente, omnipuissante –, la valse des lumières, les images géantes projetées dans l’espace, tout participe de cette symphonie découpée en trois mouvements et deux pauses. Séverine Chavrier, qui est aussi musicienne, orchestre sa partition de main de maître. Dans cet espace modulaire où le moindre recoin se transforme en espace de jeu, la tension va crescendo. La vidéo agit comme une loupe grossissante, traquant les personnages. Chaque geste est épié. Rien ne semble échapper au contrôle de Konrad, or tout lui échappe. Au milieu de ces fantômes masqués, le couple ricane et son rire est effrayant, annonciateur du drame.

Dans le rôle de Konrad, Laurent Papot donne toute la démesure de son personnage, corps tendu à l’extrême, visage ravagé par la folie, regard révulsé, débit syncopé, saccadé, toujours sur le pont. Il est impressionnant, bouleversant aussi parfois. Marijke Pinoy campe une Madame Konrad ambiguë, à la fois victime et tyran, exerçant sur son mari un étrange chantage. Leur jeu, parfaitement raccord, dévoile cette part de mystère de l’intimité du couple. Les apparitions de Camille Voglaire, que ce soit dans la peau de l’aide-soignante ou de la jeune toxicomane, électrisent l’atmosphère, comme la présence, à cour, de Florian Satche, qui malmène son tambour et amplifie tous les bruits de la Plâtrière, participent de cet étourdissement théâtral des plus impressionnants. Et puis, il y a les oiseaux. Des pigeons et un corbeau noir. La dizaine de volatiles, que les effets sonores et lumineux n’effraient pas, grignotent peu à peu l’espace des humains. Et c’est terrible… Séverine Chavrier signe un thriller qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Théâtreodéon
BBC

SANS TITRE

The US has pledged additional aid to Ukraine, providing $713m (£557m) in military financing to help their war effort, officials say.

About half of the money will go to Ukraine, while the rest will be split among Nato members and other countries that have helped Ukraine, reports the Associated Press.

In addition the US will be selling $165m of ammunition to Ukraine.

The announcement was made by US Secretary of State Antony Blinken and Defense Secretary Lloyd Austin, following a trip to Kyiv that was shrouded in secrecy due to security concerns.

It was the highest-level visit by American diplomats to Ukraine since Russia's invasion.

Accompanying journalists, who could not report on the trip until after it was completed, were only allowed to travel with them to Poland and waited there as the diplomats crossed into Ukraine, according to AP.

On Sunday, Blinken and Austin met Ukrainian President Volodymyr Zelesnky, Foreign Minister Dmytro Kuleba, Defence Minister Oleksiy Reznikov, and Interior Minister Denys Monastyrsky, CNN reported quoting a senior State Department official.

The US has confirmed that Secretary of State Antony Blinken and Defence Secretary Lloyd Austin travelled to Kyiv to meet Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Sunday.

A Ukrainian official earlier said Blinken was in Ukraine, but the US refused to comment.

But in the last few moments, Washington announced the visit and said the pair were now out of Ukrainian territory.

We'll bring you more details here.

The German vice-chancellor says it was a mistake that his country didn't support Ukraine militarily much earlier.

In an interview with German public service broadcaster Zweites Deutsches Fernsehen, Robert Habeck says the support should have started years ago.

“We certainly should have supported Ukraine militarily much earlier, and I'm not just talking about days or weeks, but years," he says.

The previous administration of Angela Merkel was criticised for its ties with Russia, in particular its dependence on Russian energy.

Habeck says Germany is now helping to supply Ukraine with heavy weapons, after the government pledged to boost defence spending to meet Nato's target of 2% of GDP. It has also suspended the Nord Stream Two gas pipeline from Russia.

Read more on Germany's relationship with Russia here.

If you're just joining us, or want a recap, here are the latest developments in Ukraine:

And with that, this is Gareth Evans, Indrani Basu and Alys Davies signing off. Our colleagues Tessa Wong in Singapore and Andrew Clarance in Delhi will continue bringing you the latest.

Toby Luckhurst and Olga Pona

Reporting from Lviv

With Mariupol almost under full Russian control after weeks of bombardment, those who have escaped the southern Ukrainian city have spoken to the BBC about being held in cramped, unclean, processing camps before being evacuated.

Oleksandr and Olena say they ended up at a centre when they tried to escape the city. After walking 3km (1.9 miles) from their home to an evacuation point, they were driven to a Russian refugee hub at a former school.

"It was like a true concentration camp," Oleksandr, 49, says.

"You can't imagine how horrible the conditions were," Olena tells us. "Elderly people slept in corridors without mattresses or blankets. There was only one toilet and one sink for thousands of people, she says. Dysentery soon began to spread.

Read the full story here.

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has congratulated French President Emmanuel Macron on his re-election.

In a tweet, Zelensky described Macron as a "true friend" and expressed his appreciation of France's support for Ukraine since Russia invaded.

"I am convinced that we are moving forward together towards new common victories," he wrote.

Macron has played a central role in trying to end the war in Ukraine, visiting the Russian President in Moscow prior to Russia's invasion, and participating in a number of phone calls with Vladimir Putin since.

You can read more on the French election here.

Russia is planning a "staged referendum" in the southern city of Kherson aimed at justifying its occupation, according to the UK Ministry of Defence's latest report.

It says that the city is key to Russia's objective of establishing a land bridge to the Crimean peninsula - which was annexed by Russia in 2014 - and dominating southern Ukraine.

It adds that Russia employed this tactic in order to retrospectively justify its seizure of Crimea.

Kherson is the only major city Russia has managed to seize since it invaded in late February. But some surrounding areas have since been retaken by Ukrainian troops, and fighting in the region continues.

Caroline Davies

Reporting from Odesa

Kira Glodan, a three-month-old baby, is one of the latest victims in the war in Ukraine. She was killed along with her mother and grandmother in a Russian missile strike in Odesa on Saturday.

The deaths - three generations of a single family - have sparked outrage and revulsion in Ukraine, a country already hardened by two months of war.

Commenting on the strikes, President Volodymyr Zelensky was visibly upset.

"How did she threaten Russia? It seems that killing children is just a new national idea of the Russian Federation," he said. He described those who had planned and carried out the attack as "bastards".

Kira's father, Yuriy, saw her body for the first time when he returned to his destroyed flat on Sunday. He is now going through the wreckage to save some memories.

"All my world was destroyed yesterday by a Russian missile," he says. "What is happening is a grief for my family, for our city, for Ukraine, it's a grief for the whole civilisation. I hope our story helps to stop this war."

Read the full story here.

US Secretary of State Antony Blinken has arrived in Kyiv and is holding talks with Ukraine President Zelensky, a Ukrainian presidential adviser says.

Oleksiy Arestovych said this in a social media video. The US has not commented.

If confirmed, Secretary Blinken would be the highest-ranking US official to visit Ukraine's capital since the Russian invasion began.

Ukraine has asked the International Atomic Energy Agency (IAEA) for a list of equipment that is necessary for the reliable and safe operation of its nuclear facilities during the war, according to a statement on the organisation's website.

The list specifically mentions radiation measuring instruments, shielding materials, electrical power systems and diesel generators.

The IAEA delivered initial equipment to Ukraine last month, the statement says.

Another set of equipment is expected to be delivered when the IAEA Director General arrives at the Chernobyl nuclear power plant next week, the organisation says.

Since the beginning of the war, the Russian military has taken control of two nuclear power plants - Zaporizhzhia and Chernobyl - which are back in Ukraine's control.

Ukraine's letter to the IAEA states that of the country’s 15 operational reactors at four nuclear power plants, seven are currently connected to the grid, including two at the Russian-controlled Zaporizhzhia NPP, two at the Rivne NPP, two at the South Ukraine NPP, and one at the Khmelnytskyy NPP.

The eight other reactors are shut down for regular maintenance or held in reserve. Safety systems remain operational at the four NPPs and they also continue to have off-site power available, Ukraine said.

The death toll from Thursday's fire at a Russian defence research facility outside Moscow has risen to 17, Russian media report.

Six more bodies were found in the Central Research Institute of the Aerospace Defense Forces of the Russian Federation in Tver, north-west of the Russian capital, the Tass news agency reported.

Military investigators were investigating the blaze, Tass said.

Kyiv is proposing holding a special round of peace negotiations with Russia in the shadow of Mariupol's Azovstal steel plant, an adviser to the Ukrainian president says.

Oleksiy Arestovych suggested the talks could aim to establish a ceasefire and determine the fate of civilians and fighters trapped in the southern port city.

For weeks a small group of Ukrainian defenders camped out in Mariupol's steel plant have prevented Russian forces from taking full control of the strategic port.

There are also reports that civilians including children are sheltering there.

Dan Johnson

Reporting from Lviv

Air raid sirens are a regular sound across Ukraine, warning of imminent Russian attack. The wailing alert interrupts the peace, day or night. "Attention citizens! Air raid alert!" booms a voice, before instructing residents to switch off lights, power and gas supplies and to take cover.

There are 150 sirens across the Lviv region, nine in the city itself. Oleg Khomych is head of communication, announcements and information for the region. He took me onto the roof of a local authority administration building to show me one of the sirens and the equipment that connects them all together.

They're triggered by a signal sent wirelessly or through cables from a central control room. If one network is interrupted by attack - cyber or physical - the other should still work.

Oleg explains the sirens have battery backup in case there’s no power - they can last 48 hours. There are 16 pre-recorded messages but special announcements can also be made.

These speakers were installed in Lviv in 2018, replacing a system dating back to World War Two. In other parts of Ukraine, the sirens were updated when the war in Donbas started in 2014. Before the current invasion, they were tested four times a year.

Oleg says when the latest conflict began people were responding to the alerts but then they got used to the sirens and stopped going to the bomb shelters. After missiles hit Lviv last Monday, killing seven residents, he says people have again started paying attention and reacting more appropriately.

For some people, the sirens are a worrying indication of imminent danger - a mournful, haunting sound that disturbs sleep and sends shivers through a nervous population.

But others find the warnings a reassuring reminder that the authorities are alert and responding to the threat.

I asked Oleg if he’s proud of doing such important work.

"There's nothing to be proud about," he says. "It's just my job, my duty. My task is to keep people safe."

Ukraine's human rights ombudswoman has accused Russia of breaking international law by housing Ukrainian prisoners of war in labour camps intended for criminals.

Lyudmila Denisova says two camps in Russia's Rostov region - close to the Ukrainian border - were vacated to make room for the new arrivals.

She claims the Ukrainian prisoners are guarded by jail wardens, and kept in conditions far worse than those set out in the Geneva Conventions' rules for the treatment of people in war.

Russia has not yet responded to the fresh accusations, but has previously denied breaking international treaties during its invasion.

A Ukrainian family have spoken of their struggle to travel to Scotland, where they are due to be hosted.

One of Nataliya Hevak's sons is disabled, which means the family cannot get into aid raid shelters in the western city of Lviv when needed.

They want to travel to Lanark to stay at the home of Gillian Randlesome, but Gillian says the visa process is taking too long.

The UK government has defended its record of granting visas, saying 21,600 Ukrainians have already arrived.

Read more about the story here

Thanks for joining our live coverage of the war in Ukraine. If you've just reached our page, or need a quick refresher of recent events, here are today's main headlines:

Caroline Davies

Reporting from Odesa

Twenty-four hours after the blast, glass and debris covers every surface around the bottom of the block.

The fire brigade have begun the long process of trying to clear the site, throwing whatever remains inside the destroyed flats onto the street.

Hanging from a broken wall is a washing line, its tangled clothes still attached, blowing in the wind. We spot a hair dryer, playing cards, fragments of books and feathers from a pillow among the rubble. This was a relatively normal afternoon in Odesa until the blast.

The air is thick with concrete dust that coats the skin, hair and clothes of those waiting at the cordon. They are waiting to go into the building to collect their belongings.

In the crowd we meet Igor, who was in his flat with his mother-in-law when the missile hit. The firefighters helped them escape with the oxygen masks; now he calls them his angels.

"Truly speaking, I was ready for such a scenario because my mother-in-law was in Mariupol," Igor says.

"She lived under deep underground for approximately two weeks. She escaped, arrived in Odesa with the hope of living without blasts, but troubles reached us."

He fears what will happen next.

"It's only the beginning for Odesa. You know what happened in Mariupol, Bucha? I know that will come here."

Kiril was in his eleventh floor flat in the block at the time, when he heard a whoosh. He threw himself to the floor before the explosion.

"When I looked back my windows were gone," he recalls.

"Then the whole house was thick with black smoke. I packed my documents, my laptop and two pieces of clothing and ran down the stairs. When I came down the stairs I saw the blood drops. All the windows were broken.

"I was in real strong shock. I've never felt anything like it before. I came really close to dying. I don’t know how to feel about that."

Ukraine says it's disappointed that its efforts to join the European Union have met resistance from Austria.

Austrian Foreign Minister Alexander Schallenberg was quoted saying that Kyiv should not be offered membership of the 27-country bloc, and alternative paths should be considered to develop EU-Ukraine ties.

Ukraine has called the remarks "strategically short-sighted".

The EU has rallied behind Ukraine during the war, punishing Russia for its invasion with sanctions.

Anna Foster

Reporting from Kyiv

It was unusual that President Zelensky announced this very high-profile visit of US officials - Secretary of State Antony Blinken and Secretary for Defence Lloyd Austin - during a press conference last night.

Normally we only hear about these things after the event, when the high-profile individual has left the country and pictures get released around the world. Bear in mind, wherever you are in Ukraine at the moment, there is still a security risk.

I think it's notable as well that the White House has not issued any further comment, even though it’s been pressed for more detail.

We might see that later today; a sense of what happened if they do come here and speak to President Zelensky.

The Ukrainian leader has said that top of the agenda will be his request for more weapons. He says they need more heavy weapons and more sophisticated, up-to-date defence systems to deploy in the south and east where the new frontlines are, and where fighting is at its fiercest.

Millions of Ukrainians are celebrating Orthodox Easter.

Easter cakes, painted eggs and other festive food have been prepared as families across the countries are gathering together - despite a continuing Russian bombardments of many cities and villages.

Here is a photo gallery of Sunday's celebrations from across the war-torn nation.

L'Humanité

Christian Rizzo au fond des abysses

Nos recommandations culturelles

Danse Dans Miramar, montré à Paris, le chorégraphe ausculte sans peur la solitude au sein du groupe. Une pièce superbement épurée et glaciale, comme un miroir face au monde.

Muriel Steinmetz

Au 104, Christian Rizzo, qui est à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier, a présenté Miramar, dernier volet d’un triptyque entamé avec  Une maison et  En son lieu (1). Dans Une Maison (2019), quatorze interprètes de 23 à 60 ans évoluent sur de la terre jetée par pelletées par une sorte de fossoyeur improvisé effaçant toute trace de la danse. Rizzo avouait alors avoir perdu un être cher.

Cette fois, ils sont dix, cinq femmes, cinq hommes, plus une. Celle-ci, d’abord seule sur le plateau, assise dos au public, cheveux longs dénoués, pantalon de cuir, scrute, en fond de scène, un horizon bouché qui le restera. Noir de caveau. Elle dansera dans un rais de lumière projeté au sol, comme venu d’une porte entrouverte. Très vite, elle sort après que son bras a indiqué une direction que suit le reste du corps. Les dix autres arrivent en rang serré à jardin, traversent la scène dos au public avant de disparaître là-bas comme un seul homme. On les sent aux aguets. Ils se lancent bientôt, tous ensemble mais seuls, au fond. La lumière (Caty Olive), du haut des cintres, impose un vert d’abysses. Un système de projecteurs mobiles, sur rails, balaie l’espace chichement éclairé en divers halos verdâtres où les corps se distinguent mal. Les interprètes changent d’angle au gré du courant, certains mangés par l’ombre qui les absorbe. Il se fait un grand égarement collectif. Des danses de groupe s’esquissent par flots vagues. Certains s’écroulent. Sur cette toile de fond marin, deux ou trois se recroquevillent, débris inlassablement remués, le tout sans heurt, dans une sorte de clameur (création sonore de Gerome Nox), qui impulse une cadence sourde de machine à laver.

La mise en scène dévore les interprètes. D’où l’hésitation des gestes, les déplacements heurtés qui se désarticulent. Rizzo traduit le désarroi des corps et des volontés. On danse surtout dos au public, face à un noir de nuit, face à demain qui n’ouvre sur rien. La pandémie est, à n’en pas douter, présente dans cette pièce sans perspective, avec les effondrements par vagues d’un collectif qui n’en est pas vraiment un. Deux pas en avant, trois en arrière, par petits modules interchangeables de trois ou quatre, car leur place n’est jamais acquise.

Il en est un qu’on dirait tombé tête en bas au ralenti. Dans Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement car ils eurent le temps de regarder tout autour (titre à rallonge – Rizzo les affectionnait – tiré d’une phrase de Lewis Carroll), les interprètes chutaient lentement dans des fissures ménagées sur la scène. Cette fois, on est déjà sous l’eau. Rizzo se penchait sur l’abîme. Aujourd’hui, il est dedans. C’est une pièce épurée et glaciale. Un os nettoyé par la gueule d’un chien. À la fin, un homme avec des chaussettes à pompons agite, dans l’obscurité, un drapeau fait de lanières d’argent qui palpitent en mille petites fulgurances. Elles miroitent telle « la mer allée avec le soleil », de Rimbaud. Lumière au bout du tunnel ?

danse
France24 - World

Femicide in Germany: A silent epidemic

Issued on: 04/03/2022 - 17:18

Germany has one of the highest rates of femicide in Europe. According to statistics from the Federal Criminal Police Office in December 2021, the pandemic has only made the situation worse. Despite the tireless work of support groups for victims of domestic violence, the number of femicides continues to rise. Activists condemn a failure by police to take women's cases seriously enough, as well as legal shortcomings in German law. Our Berlin correspondents report.

Violence against women

French police face disciplinary hearings amid high numbers of femicide

After #MeToo, now #DoublePeine: French women accuse police of downplaying rape

Reporters

Protect the living, honour the dead: Ending violence against women in France

Valeurs Actuelles

Champigny-sur-Marne : un jeune tabassé à mort par un groupe d’individus cagoulés

Les faits ont été filmés par un passant. Dimanche 24 avril, dans l’après-midi, un jeune homme de 20 ans a été mortellement agressé par un groupe d’au moins cinq individus dans le quartier de Mordacs à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Dans une vidéo que Le Parisien décrit, sans la publier, il serait possible d’apercevoir ce groupe, vêtu de noir et cagoulé, attaquer un homme en pleine rue, notamment à l’angle de l’avenue du 11 Novembre 1918 et de l’avenue du 8 Mai 45. La bande de jeunes est armée de bâtons, de gaz lacrymogène et d’une machette. La victime est tabassée à mort et laissée au sol. Malgré les soins prodigués par les secouristes, le jeune homme décède sur place.

Un lien avec une précédente agression à l’arme blanche ?

Cette agression violente survient au lendemain d’une première attaque contre un jeune de 18 ans dans le quartier des Boullereaux, à Champigny-sur-Marne, rappelle Le Parisien. La victime avait reçu trois coups de couteau de la part d’une bande de quatre individus, qui sont toujours recherchés par la police. Hospitalisé à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, il est désormais hors de danger.

Y aurait-il un possible lien entre ces deux agressions ? « C’est assez probable qu’il s’agisse d’un match retour », a confié une source au Parisien. Et ce, même si les deux quartiers sont tout de même « éloignés » l’un de l’autre. Le parquet de Créteil reste prudent à ce sujet, assurant qu’il n’y a, « à ce stade, aucun lien certain » entre ces « deux affaires ». De même pour le maire de Champigny-sur-Marne, Laurent Jeanne, qui n’a pas eu « de remontées particulières » à ce sujet, rapporte Le Parisien.

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Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Le Russe Ivan Viripaev a écrit Ovni, une pièce qu’Eléonore Joncquez a mise en scène (1). L’argument procède d’un élégant subterfuge, après que l’auteur, dans sa langue, nous a menés en bateau avec cette histoire d’ovni dont on perd aussitôt la trace. On n’est pas dans le film la Soupe aux choux, mais dans un espace mental où dix personnages divers, interprétés par cinq comédiens (Eléonore Joncquez, Vincent Joncquez, Grégoire Didelot, Patrick Pineau et Coralie Russier), vont faire le récit de l’instant ineffable d’éveil spirituel qui a bouleversé leur existence. Il y va d’une sorte d’épiphanie, qui révèle en un éclair l’indicible d’une élection intime. On songe au satori, propre à la méditation zen. Ces gens, du Japon, d’Australie, d’Irlande ou d’ailleurs, sont chez eux, vaquent à leurs occupations quotidiennes, chacun étant nanti d’accessoires familiers. Ils racontent le secret d’âme qui les a saisis et conduits à la perception d’un silence qui dit tout. Expérience d’ordre mystique, qu’Eléonore Joncquez orchestre avec une délicatesse joueuse qui fait tout le prix de ce spectacle savamment ourlé, hors de tout grand-guignol psychédélique, pour aborder les rives mystérieuses d’un éventuel autre côté du monde.

On change de registre avec Nina et les managers, de Catherine Benhamou, dans la mise en scène de Ghislaine Beaudout (2). Nina (Adèle Jayle), Mouette de Tchekhov au chômage, recommandée par son frère, actionnaire d’une grande entreprise, accepte de devenir formatrice afin d’en théâtraliser les cadres sur le thème « gouverner dans la tempête ». Face à elle, le boss, Grégoire (Renaud Danner), sa secrétaire-maîtresse (Violaine Fumeau) et Xavier, jeune manager aux dents longues (Adrien Michaux). Marché de dupes. Il s’agit, par le théâtre, d’accoutumer le personnel à un dégraissage massif. Catherine Benhamou a connu ça du côté de Nina. L’ensemble a du souffle, au fil d’un jeu nerveux qui signifie le cynisme survolté, jusqu’au burn out obligé. En sourdine, s’entend la mauvaise conscience de l’art théâtral qui se compromet avec le pouvoir de l’argent. Une scénographie ingénieuse (Clara Georges Sartorio), faite de panneaux mobiles, la vidéo (Sébastien Sidaner) sur laquelle s’agitent les cadres en compétition, la lumière froide (Raphaël Bertomeu) et la stridence sonore (Vincent Guiot) concourent à l’évidence dans un univers d’exploitation climatisée.

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
France24 - World

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Issued on: 23/04/2022 - 07:07

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times in Paris time (GMT+2).

10:22pm: Six civilians killed in Russian strikes in Ukraine's Lugansk region

Six civilians died Saturday in Russian shelling in the village of Girske in Ukraine's Lugansk region, its governor said.

"The village of Girske suffered heavy Russian shelling the entire day," Sergiy Gayday said on Telegram. "Six inhabitants of the village died."

9:36pm: Ukraine seeks heavy weapons from US at Kyiv talks, Zelenskiy says

President Volodymyr Zelenskiy said Ukraine hoped to secure heavy weapons at talks with the U.S. secretaries of state and defence in Kyiv on Sunday, supplies that he said were vital for Ukraine to eventually retake Russian-occupied territory.

The Ukrainian leader warned that Kyiv would quit talks with Moscow if Russia destroyed "our people" surrounded in the war-torn city of Mariupol or staged referendums to create more breakaway republics on newly-occupied Ukrainian soil.

At one point in an emotional news conference, he said that he thought Russia could use a nuclear weapon, but that he did not want to believe that Moscow would.

8:59pm: Zelensky says eight people killed in missile strike on Odesa

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said, updating an earlier death toll by officials.

“The war started when this baby was one month old. Can you imagine what is happening?” Zelensky said. “They are just bastards. ... I don’t have any other words for it, just bastards.”

8:53pm: Zelensky denounces UN chief's plan to visit Moscow before Kyiv

Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Saturday criticised a decision by UN Secretary General Antonio Guterres to visit Moscow on Tuesday, before heading to Kyiv.

"It is simply wrong to go first to Russia and then to Ukraine," Zelensky told reporters in the Ukraine capital. "There is no justice and no logic in this order," he added.

7:46pm: Ukraine not ready to try break Russia's siege of Mariupol, Zelenskiy says

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said on Saturday that Ukraine's army was not ready to try to break through Russia's siege of Mariupol by force, but that Kyiv had every right to try and do so.

He told a news conference in Kyiv that it was vital that he meet Russian President Vladimir Putin for talks if Ukraine planned to resolve the war through diplomacy.

7:43pm: Blinken to visit Kyiv on Sunday, Zelensky says

US Secretary of State Antony Blinken will visit Kyiv Sunday, the day the Russian invasion of Ukraine enters its third month, President Volodymyr Zelensky said.

"Tomorrow, the American officials are coming to visit us; I will meet the Defense Secretary (Lloyd Austin) and Antony Blinken," he told reporters Saturday.

It will be the first official visit by US government officials since the February 24 invasion.

7:24pm: Kyiv to quit talks if its soldiers killed in Mariupol, Zelensky says

Kyiv will pull out of talks with Moscow if Ukrainian soldiers holed up at a vast steel works in Mariupol are killed by Russian troops, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday.

"If our men are killed in Mariupol and if these pseudo-referendums are organised in the (southern) region of Kherson, then Ukraine will withdraw from any negotiation process," Zelensky told a news conference in Kyiv.

7:24pm: Zelensky calls for meeting with Putin 'to end the war'

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called again for a meeting with Russian leader Vladimir Putin in an effort to "put an end to the war".

"I think that whoever started this war will be able to end it," he told a news conference at a metro station in the heart of the Ukrainian capital, adding that he was "not afraid to meet" Putin if it would lead to a peace deal between Russia and Ukraine.

7:14pm: Turkey closes airspace to Russian planes flying to Syria

Turkey has closed its airspace to Russian civilian and military planes flying to Syria, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu was quoted as saying Saturday by local media.

"We closed the airspace to Russia's military planes -- and even civilian ones -- flying to Syria.  They had until April, and we asked in March," Turkish media quoted Cavusoglu as saying.

7pm: Russia says it destroyed Odesa terminal where foreign weapons were stored

Russia used high precision missiles on Saturday to destroy a logistics terminal in Odesa where a large number of weapons supplied by the United States and European nations were being stored, the defence ministry said.

In an online post, it also said Russian forces had on Saturday killed up to 200 Ukrainian troops and destroyed more than 30 vehicles, some of them armoured.

6:50pm: Ukraine shells crossing point in Russia, governor of Russian region says

The governor of a Russian border region said on Saturday that Ukraine had shelled a crossing point on Russia's territory, causing a fire but no casualties.

An office of the Russian agriculture watchdog, Rosselkhoznadzor, caught fire after shelling, the governor of the Kursk region, Roman Starovoit, said on his Telegram account.

It was not immediately possible to confirm details of the incident or determine who was responsible.

6:49pm: UK confirms supply of vehicles, drones and anti-tank weapons to Ukraine

British Prime Minister Boris Johnson spoke to Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Saturday to confirm Britain will supply fresh weaponry to support Ukraine's defence against Russia's invasion.

"The Prime Minister confirmed that the UK is providing more defensive military aid, including protected mobility vehicles, drones and anti-tank weapons," a readout of the call published by Johnson's office said.

5:37pm: Mariupol evacuation 'thwarted' by Russian forces, city official says

An attempted Ukrainian evacuation of civilians from the shattered city of Mariupol, where many remain trapped, was "thwarted" by Russian forces on Saturday, a city official said.  

"The evacuation was thwarted," Mariupol city official Petro Andryushchenko said on Telegram, adding that around 200 residents had gathered at the evacuation meeting point announced by Kyiv, but Russian forces "dispersed" them. He claimed others were told to board buses headed to places controlled by Russia.

5:05pm: Zelensky has discussed 'new phase' of military aid with UK's Johnson 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has spoken with British Prime Minister Boris Johnson about a "new phase" of military aid, including the provision of heavy weapons, the president's deputy chief of staff Andriy Sybiga said on Saturday.

Speaking on national television, Sybiga said the pair also talked about further financial support for Ukraine on the call.

4:35pm: Five dead in Russian strike on Odesa, Ukrainian presidency says

A Russian strike killed at least five people, including a baby, and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Kyiv said, warning the toll would likely rise.

"Five Ukrainians killed and 18 wounded. And those are only the ones that we were able to find. It is likely that the death toll will be heavy," the head of Ukraine's presidential office Andriy Yermak said on Telegram. "A three-month-old baby was among those killed."

"At least four missiles came heading for Odesa earlier on Saturday afternoon," FRANCE 24's Luke Shrago reported from the Ukrainian port city. "We were out filming an interview when we heard this roaring overhead with an amazing amount of gunfire obviously trying to intercept [the missiles]. At least one of them is thought to have been shot down."

4:30pm: EU says pay for Russian gas in euros to avoid breaching sanctions

EU companies may be able to work around Russia's demand to receive gas payments in roubles without breaching sanctions if they pay in euros or dollars which are then converted into the Russian currency, the European Commission said on Friday.

The companies would also need to seek additional conditions on the transactions, such as a statement that they consider their contractual obligations complete once they have deposited the non-Russian currencies.

Moscow has warned Europe it risks having gas supplies cut unless it pays in roubles. In March it issued a decree proposing that energy buyers open accounts at Gazprombank to make payments in euros or dollars, which would then be converted to roubles.

2:59pm: Nearly 5.2 million Ukrainians have fled war, UN says

The number of Ukrainians who have fled the country since Russia's invasion is approaching 5.2 million, the UN refugee agency said Saturday.

The total 5,163,686 figure is an increase of 29,939 over Thursday's data, UNHCR said.

Some 1,128,000 Ukrainians have left during April so far, compared with 3.4 million for the whole of March.  

Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

2:47pm: Artillery strike kills two civilians in Ukraine's Luhansk region, governor says

An artillery strike on the front line town of Zolote in Ukraine's eastern Luhansk region killed two civilians on Saturday and wounded two others, Governor Serhiy Haidai said in an online post.

2:19pm: Missile strikes infrastructure in port city Odesa

A missile struck infrastructure in the Ukrainian port city of Odesa on Saturday, the local authorities said in an online statement without giving further details.

"Odesa was hit by a missile strike. Infrastructure has been hit," the statement said.

2:15pm: Russian Patriarch prays for quick end to Ukraine conflict but avoids criticising it

The leader of the Russian Orthodox Church, whose backing for Moscow's "special military operation" in Ukraine has dismayed many fellow Christians, said on Saturday he hoped it would end quickly but again did not condemn it.

At an outdoor service at Moscow's Christ the Saviour Cathedral on the eve of Orthodox Easter, Patriarch Kirill splashed holy water onto loaves of colourfully decorated Easter bread known as kulichi and said many of them would be sent to the Donbas region of eastern Ukraine.

"God grant that this Easter gift helps those who are involved in this difficult conflict to calm their hearts, minds, souls, so that internecine strife ends as soon as possible and the long-awaited peace reigns, and with it the piety of people and faith may be strengthened," he said.

Patriarch Kirill, an ally of Russian President Vladimir Putin, has previously made statements backing Moscow's military intervention in Ukraine, a position that has splintered the worldwide Orthodox Church.

1:20pm: Russian offensive resumes at Azovstal steelworks in Mariupol, Ukraine official says

Russian forces have resumed airstrikes on the Azovstal steel plant in Mariupol, where Ukraine’s remaining troops in the city are holding out, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych has said.

Arestovych said also that Russian forces are attempting to storm Azovstal.

"The enemy is trying to strangle the final resistance of the defenders of Mariupol in the Azovstal area,” Arestovych said in a video posted to Telegram.

Russia, however, has not confirmed the attacks. President Vladimir Putin had on Thursday called off the military siege against the Azovstal plant and ordered his troops to seal off the site.

Ukrainian officials have estimated that about 2,000 of their troops are inside the plant along with 1,000 civilians sheltering in the facility's underground tunnels.

12:50pm: Eastern region of Luhansk under heavy Russian bombardment, region's governor says

All the Ukrainian-controlled cities in the eastern region of Luhansk were constantly being shelled by Russian forces on Saturday and the barrage was intensifying, the region's governor Serhiy Haidai said on television.

He said Ukrainian forces were leaving some settlements there in order to regroup, but that the move did not amount to a critical setback. Russia denies targeting civilian areas.

12:40pm: Russia claims it struck down Ukrainian jet and helicopters

Russia's defence ministry said on Saturday that its forces had shot down a Ukrainian Su-25 fighter jet and destroyed three MI-8 helicopters at an airfield inUkraine's Kharkiv region.

There was no immediate reaction from Ukraine regarding the Russian claims.

9:40am: Ukraine says will try to evacuate Mariupol civilians from midday

Ukraine will make a new attempt to evacuate civilians from Mariupol, the heavily destroyed city largely controlled by Russian forces, at midday on Saturday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

"Today we will again try to evacuate women, children and the elderly," Vereshchuk said on Telegram, calling for people to gather on the motorway close to the Port City shopping centre in the city. "If everything happens as planned, we will start the evacuation around noon."

 

9:02am: Russian forces making small territorial gains in eastern Ukraine

A large part of Donetsk is now occupied by Russian forces, whose main operations consist in artillery bombardments and in firing on Ukrainian settlements and military positions. Gulliver Cragg, FRANCE 24's correspondent in Kyiv, Ukraine reports. 

9:01am: Odessa would be a major prize for Russia's aims in the ongoing war

A symbol of old imperial Russia, Odessa is still under threat of Russian invasion. Both the Kherson and (part of) the Mykolaiv regions have been occupied, leaving Odessa next in line if Mykolaiv falls. FRANCE 24's correspondent in Odessa, Luke Schrago has more details below. 

7:22am: Zelensky warns Russia is eyeing other countries after Ukraine

Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned that Russia's invasion of his country was just the beginning and that Moscow has designs on capturing other countries, after a Russian general said it wants full control over southern Ukraine.

"All the nations that, like us, believe in the victory of life over death must fight with us. They must help us, because we are the first in line. And who will come next?" Zelensky said in a video address late on Friday. 

Rustam Minnekayev, deputy commander of Russia's central military district, was quoted by Russian state news agencies as saying full control over southern Ukraine would give it access to Transnistria, a breakaway Russian-occupied part of Moldova in the west.

That would cut off Ukraine's entire coastline and mean Russian forces pushing hundreds of miles further west, past the major Ukrainian coastal cities of Mykolaiv and Odesa.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

BBC

'You can't imagine the conditions' - Mariupol refugees share trauma of civilian camps

By Toby Luckhurst & Olga PonaBBC News, Lviv

With Mariupol almost under full Russian control after weeks of bombardment, those who have escaped the southern Ukrainian city share chilling accounts of being held in cramped, unclean, processing camps before being evacuated.

Oleksandr and Olena are queuing for coffee at a food kitchen just days after escaping from Mariupol.

They are two of the lucky few who managed to flee the city last week. Aside from the Ukrainian forces inside the Azovstal steel works, Mariupol is almost completely under Russian control and is effectively sealed off from the rest of the world.

Any information about the conditions inside the city for the 100,000 civilians still thought to be trapped there is sporadic and difficult to confirm independently.

The couple, who have arrived in the relatively safe western city of Lviv, tell us about surviving inside the city during the fighting. But their experience of one of Russia's so-called filtration camps, the centres reportedly set up outside Mariupol to hold civilians before they are evacuated, is every bit as chilling.

Oleksandr and Olena say they ended up at a centre when they tried to escape the city. After walking 3km (1.9 miles) from their home to an evacuation point, they were driven to a Russian refugee hub at a former school in the village of Nikolske, north-west of Mariupol.

"It was like a true concentration camp," Oleksandr, 49, says.

The centres have been compared by Ukrainian officials to those used during Russia's war in Chechnya, when thousands of Chechens were brutally interrogated and many disappeared.

Oleksandr and Olena were fingerprinted, photographed from all sides, and interrogated for several hours by Russian security officers - "like in a prison", he says. They worried that the Russians would look at their phones, and so they cleared all evidence from their devices of anything to do with Ukraine - including photos of their daughter in front of a Ukrainian flag.

They were right to worry. Oleksandr says that during their interrogation, Russian security officers examined photographs, phone call history and contact numbers on their devices for links with journalists or government and military officials.

"If a person was suspected of being a 'Ukrainian Nazi', they took them to Donetsk for further investigation or murder," says Oleksandr, although the BBC has not been able to verify this claim. "It was very dangerous and risky. Any small doubt, any small resistance - and they could take you to the basements for interrogation and torture. Everybody was afraid to be taken to Donetsk."

President Vladimir Putin has stated one of the aims of his invasion is to clear Ukraine of Nazis, and Russian propaganda has made numerous baseless allegations that Ukraine is somehow aligned with Nazism.

As they waited to be processed in a camp, some men offered Oleksandr and Olena a way to escape Mariupol without going through filtration. But the couple were terrified these could be Russians or collaborators.

"We were afraid of them," Olena says.

Eventually they were detained and put on a list for evacuation. But the ordeal did not stop there.

A secret offer

"You can't imagine how horrible the conditions were in this filtration camp," Olena tells us. Elderly people slept in corridors without mattresses or blankets. There was only one toilet and one sink for thousands of people, she says. Dysentery soon began to spread. "There was no way to wash or clean," she says. "It smelt extremely awful."

Soap and disinfectant ran out on the second day they were there. Soon, too, did toilet paper and sanitary pads.

After their interrogation, Olena and Oleksandr were told they had permission to leave on the 148th evacuation bus. But a week later, just 20 buses had left the facility. In contrast, there were many buses organised to go to Russian territory. Authorities even tried to force the couple on to a coach heading east, they say. In the end Olena and Oleksandr felt compelled to seek the help of those who had secretly offered them transport out when they arrived.

"We didn't have any choice - either be forcibly deported to Russia or risk it with these private drivers," Olena says.

It's a dilemma that Mariupol's mayor, Vadym Boychenko, recognises. "Many buses of civilians go to Russian rather than Ukrainian territory," he told the BBC, over the phone. "From the beginning of war, [the Russians] didn't allow any way to evacuate civilians. It's a direct military order to kill civilians," he claimed.

Oleksandr and Olena's driver managed to get them from their filtration camp to the Russian-occupied city of Berdyansk - through "fields, dirt roads, narrow pathways behind all the checkpoints", Olena says, because they didn't have the proper documents to pass a Russian inspection.

They then spent three days looking for a route out before finding another driver who was willing to risk everything to get them to Ukrainian-controlled territory. He managed to get around 12 Russian checkpoints and safely deliver them to Zaporizhzhia. The couple then took an overnight train to Lviv.

"From filtration camps you can only escape using these risky local private drivers," Oleksandr says. "Fortunately, there are good people among them."

Arriving in Lviv on the same day were Valentyna and her husband Evgeniy. They also managed to flee Mariupol last week. They were boarding a coach to a smaller city in western Ukraine - desperate for safety after their ordeal.

The filtration process was speedy for them, says Valentyna, 58, perhaps because of their age and because Evgeniy has a disability. But it was far worse for younger people, she said.

"The filtration camps are like ghettos," she says. "Russians divide people into groups. Those who were suspected of having connections with the Ukrainian army, territorial defence, journalists, workers from the government - it's very dangerous for them. They take those people to prisons to Donetsk, torture them."

War in Ukraine: More coverage

She and Evgeniy also say many were sent from the filtration camps to Russia. Sometimes people were told they were destined for Ukrainian-controlled territory, they say, only for the coach to head to Russian-held territory instead.

Like Oleksandr and Olena, Valentyna says it was only because of their driver that they managed to escape.

"When we finally [escaped] and saw the Ukrainian fighters and the flag, when we heard Ukrainian language, everyone in the bus started to cry," she said. "It was just unbelievable that we stayed alive and finally fled from hell."

Drinking boiler water

The couples' harrowing time in the camps came after weeks living through the battle of Mariupol.

Russian forces encircled and bombarded the city, slowly advancing street by street. Their eventual occupation has made it difficult to verify the conditions inside. It's only through interviews with recent escapees, such as Valentyna, Oleksandr and Olena, that details have started to emerge.

There was no running water for many and food became desperately scarce. Oleksandr and Olena sheltered in a basement near a restaurant, and so were able to survive on the tinned goods kept in storage there, with the head chef preparing food for those who needed it.

The problem, however, was water. Oleksandr describes how he had to run outside to wells in order to stock up.

"It was very dangerous, because the Russians were shooting all the time," he said. Boiler water saved our lives. When we left the basement to try to evacuate, there was almost no water left in our boiler."

Valentyna and Evgeniy recount how it was impossible to get any food except what people had saved before the war began. They survived on tinned goods, cereals, and the few potatoes they grew in their garden, sharing what they had with their neighbours.

The pair did not risk a run to the wells, knowing the dangers there. When snow came, they were ecstatic - gathering it to melt over outside fires, for drinking water.

The Russians had supplies and "some people were going to take food from [them], those who couldn't stand hunger," Valentyna said. "As for me, I wouldn't take any food from those monsters. I would rather die."

She reserves special hatred for troops under the command of the Chechen Republic, an autonomous region of Russia loyal to Vladimir Putin. These militants have been fighting in Ukraine since the start of the invasion and are reported to have been heavily involved in the siege of Mariupol.

Valentyna accused their forces of hunting down women and children in order to rape them. "If these girls and women refuse to do that they simply killed them," she said. "I can't believe that people can be such animals. No humanity, no compassion."

Valentyna and Evgeniy say they survived by hiding in their basement in the north of the city. They went outside only to make fires, risking shelling and shrapnel for food and warmth. Eventually their basement was also destroyed in a Russian bombardment. Evgeniy was concussed and has had hearing problems since. Their neighbour was also badly injured.

They moved between shelters and basements, before deciding they would try to flee. As they made their way out of the city they saw the devastation wrought by the Russian invaders.

"I myself saw black, burnt, empty high-rising buildings, which were totally destroyed," Valentyna says. "There were an enormous number of bodies. The city does not exist anymore. Even walls. Just huge piles of ruins. I could never have imagined such violence."

Both couples have now escaped Mariupol, a city that has become a symbol of the resistance and the suffering of Ukraine after the Russian invasion. Now they face an uncertain future - just four of the 11 million Ukrainians displaced by the conflict.

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EU agrees on new legislation to tame internet 'Wild West'

Issued on: 23/04/2022 - 07:48

NEWS WIRES

The European Union early Saturday finalised new legislation to require Big Tech to remove harmful content, the bloc's latest move to rein in the world's online giants.

The Digital Services Act (DSA) -- the second part of a massive project to regulate tech companies -- aims to ensure tougher consequences for platforms and websites that host a long list of banned content ranging from hate speech to disinformation and child sexual abuse images.

EU officials and parliamentarians finally reached agreement at talks in Brussels early Saturday on the legislation, which has been in the works since 2020.

"Yes, we have a deal!," European Commissioner for the Internal Market Thierry Breton tweeted.

"With the DSA, the time of big online platforms behaving like they are 'too big to care' is coming to an end. A major milestone for EU citizens," said Breton, who has previously described the internet as the "Wild West".

"Today's agreement on DSA is historic," European Commission chief Ursula von der Leyen tweeted.

"Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU."

The regulation is the companion to the Digital Markets Act (DMA), which targeted anti-competitive practices among tech behemoths such as Google and Facebook and was concluded in late March. 

The legislation had faced lobbying from the tech companies and intense debate over the extent of freedom of speech.

Tech giants have been repeatedly called out for failing to police their platforms -- a New Zealand terrorist attack that was live-streamed on Facebook in 2019 caused global outrage, and the chaotic insurrection in the US last year was promoted online.

The dark side of the internet also includes e-commerce platforms filled with counterfeit or defective products.  

Obligations for large platforms   

The regulation will require platforms to swiftly remove illegal content as soon as they are aware of its existence. Social networks would have to suspend users who frequently breach the law.

The DSA will force e-commerce sites to verify the identity of suppliers before proposing their products.

While many of the DSA's stipulations cover all companies, it lays out special obligations for "very large platforms", defined as those with more than 45 million active users in the European Union.

The list of companies has not yet been released but will include giants such as Google, Apple, Facebook, Amazon and Microsoft, as well as Twitter and probably the likes of TikTok, Zalando and Booking.com.

These players will be obliged to assess the risks associated with the use of their services and remove illegal content.

They will also be required to be more transparent about their data and algorithms. 

The European Commission will oversee yearly audits and be able to impose fines of up to six percent of their annual sales for repeated infringements.

Among the practices expected to be outlawed is the use of data on religion or political views for targeted advertising. 

Former Facebook employee Frances Haugen caused a huge stir last year when she accused her former bosses of prioritising profits over the welfare of users. 

She hailed in November the "enormous potential" of the European regulation project, which could become a "reference" for other countries, including the United States. 

However, the European Consumer Organisation (BEUC) fears the text does not go far enough. 

It wants a ban on all advertising based on the surveillance of internet users, and random checks on online vendors' products.

(AFP

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BBC

Liverpool 2-0 Everton: Reds win derby to leave Toffees in bottom three

Last updated on 24 April 202224 April 2022.From the section Premier Leaguecomments3328

Liverpool moved back to within one point of Premier League leaders Manchester City and left neighbours Everton languishing in the bottom three after victory in the Merseyside derby.

Struggling Everton made Liverpool fight for their win with a well-organised and disciplined performance that will give them hope they can still avoid the drop but was not enough to deny Jurgen Klopp's quadruple-chasing side.

Liverpool can find different ways to get the job done and after blowing Manchester United aside on Tuesday they demonstrated patience to finally break down Everton's stubborn resistance in what could prove to be a priceless win.

The deadlock was broken after 62 minutes when Andy Robertson arrived at the far post in front of the Kop to head home Mo Salah's cross.

Everton could not respond, although Demarai Gray powered a drive just wide, and Liverpool wrapped up the win when substitute Divock Origi tormented the neighbours once again when he headed in Luis Diaz's bicycle kick with six minutes left.

The loss means the Toffees end the day in the top-flight's bottom three for the first time since 6 December 2019. They were last in the relegation zone this far into the season in 1998-99.

This was not the flowing, blistering Liverpool that effectively won the FA Cup semi-final in the first 45 minutes against Manchester City at Wembley and who dismantled a hapless Manchester United at Anfield.

Everton's rearguard action and determination to disrupt Liverpool infuriated and frustrated Anfield in the first 45 minutes but eventually the dam broke and for all the visitors' courage they were not able to hold out.

Manager Klopp may well take as much pleasure from how Liverpool were forced to dig deep and overcome Everton's determined challenge as he would from the way they have swept so many teams aside this season.

Liverpool had to fight for control and, in truth, they were never in their normal level of command and still had to survive one or two anxious moments before the final whistle.

It puts the Reds right back in City's rearview mirror after Pep Guardiola's side thrashed Watford 5-1, and still on course for their ambition of adding the Premier League, Champions League and FA Cup to the EFL Cup.

Liverpool now face Villarreal in the Champions League semi-final first leg at Anfield on Wednesday as firm favourites and their challenge continues to gather huge momentum.

Everton find themselves in a very hazardous position in the relegation places after this loss at Liverpool followed Burnley's win against Wolverhampton Wanderers.

Frank Lampard's side are now in serious danger of relegation and their 17% possession displays how on the back foot they were, but there were other elements of this game that must encourage them as they try to avoid the drop into the Championship.

They will certainly believe they should have had a penalty when the outstanding Anthony Gordon tumbled under a challenge from Joel Matip with the score 0-0 after 53 minutes.

It looked like a clear penalty but was waved away by Stuart Attwell, who had earlier booked the talented youngster for diving.

Gordon also shot across the face of goal with a good chance before Liverpool took the lead and Gray fired a rising drive inches off target as his side looked to equalise.

Robertson also made a vital goalline clearance with Alex Iwobi poised to turn home Dele Alli's cross.

Everton were fiercely well-drilled until Liverpool went ahead. It was not pretty but Everton do not have to make excuses for that. They could hardly be expected to play an open, expansive game and make themselves lambs to the slaughter.

What is beyond doubt, though, is that Everton are now in serious peril, especially with Burnley seemingly completely reinvigorated after Sean Dyche was sacked and Mike Jackson appointed as caretaker.

Jackson has hauled in seven points in three games in charge and the momentum is now with Burnley. This is something Lampard and Everton must address, quickly.

Player of the match

RobertsonAndrew Robertson

Liverpool

Avg

8.45

8.29

8.11

7.55

7.47

7.47

7.40

7.31

7.17

7.17

7.10

7.06

6.92

6.62

Everton

Avg

4.64

4.04

3.75

3.75

3.70

3.66

3.64

3.62

3.59

3.50

3.38

3.34

2.84

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-3-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Liverpool 2, Everton 0.

Second Half ends, Liverpool 2, Everton 0.

Attempt saved. Richarlison (Everton) right footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner.

Richarlison (Everton) is shown the yellow card.

Foul by Jordan Henderson (Liverpool).

Richarlison (Everton) wins a free kick in the defensive half.

Dele Alli (Everton) is shown the yellow card for a bad foul.

Jordan Henderson (Liverpool) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Dele Alli (Everton).

Hand ball by Divock Origi (Liverpool).

Attempt blocked. Salomón Rondón (Everton) right footed shot from the right side of the box is blocked.

Goal! Liverpool 2, Everton 0. Divock Origi (Liverpool) header from very close range to the high centre of the goal. Assisted by Luis Díaz following a corner.

Attempt missed. Luis Díaz (Liverpool) right footed shot from the centre of the box misses to the right. Assisted by Jordan Henderson with a cross following a corner.

Corner, Liverpool. Conceded by Jordan Pickford.

Attempt saved. Thiago (Liverpool) right footed shot from outside the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Mohamed Salah.

Substitution, Liverpool. Jordan Henderson replaces Diogo Jota.

Luis Díaz (Liverpool) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Mason Holgate (Everton).

Attempt blocked. Richarlison (Everton) right footed shot from the left side of the box is blocked.

Thiago (Liverpool) wins a free kick in the defensive half.

France24 - Monde

Football : le Bayern Munich champion d'Allemagne pour la dixième saison consécutive

Publié le : 23/04/2022 - 21:14

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32 titres de champion d'Allemagne, dont 10 consécutifs, ce qu'aucune équipe n'avait fait dans un grand championnat : le Bayern Munich s'est offert ce nouveau trophée samedi de la plus prestigieuse des façons, en battant son rival historique Dortmund 3-1 à l'Allianz-Arena.

Le Bayern Munich domine toujours outrageusement le football allemand. Le géant de Bavière l'a encore prouvé en décrochant un 32e titre en Bundesliga face à son meilleur adversaire, le Borussia Dortmund. Au coup de sifflet final, les Bavarois ont sacrifié à la tradition de la "douche de bière", arrosant notamment copieusement leur entraîneur, Julian Nagelsmann, de blonde bavaroise.

Avec cette victoire 3-1, les Bavarois comptent 75 points après 31 journées, soit 12 longueurs d'avance sur le BVB à trois journées de la fin de la saison. Ils ne peuvent plus être rejoints et conservent le "Schale", le trophée du champion qu'ils détiennent depuis 2013. Dortmund, avec huit points d'avance sur son premier poursuivant Leverkusen, n'a en principe rien à craindre pour sa deuxième place.

🏆🏆🏆🏆🏆 #MiaSanMeister 🏆🏆🏆🏆🏆#MISS10N#FCBayern #MiaSanMia pic.twitter.com/yW6enWWmGP

April 23, 2022

Les "Klassikers" allemands se suivent et se ressemblent. Cette victoire est la 8e consécutive du Bayern dans ce duel de prestige depuis 2019, toutes compétitions confondues. Après un round d'observation d'un quart d'heure, Munich a marqué sur la première occasion du match : Leon Goretzka a dévié en retrait un corner vers Serge Gnabry, qui a amorti et placé un tir tendu imparable des 15 mètres (1-0, 15e).

Après un deuxième but de Gnabry refusé par la VAR pour un hors jeu, Robert Lewandowski a frappé à son tour. Après une mauvaise passe du défenseur central français de Dortmund Dan-Axel Zagadou, Thomas Müller a lancé le Polonais en profondeur pour le deuxième but (2-0, 34e).

Au retour des vestiaires, sur le premier contre de Dortmund, Joshua Kimmich a commis dans la surface une faute indiscutable sur le capitaine du Borussia, Marco Reus. Et c'est Emre Can, et non Erling Haaland, qui s'est chargé du pénalty, prenant Manuel Neuer à contre-pied (2-1, 52e).

Ce but a débridé la partie. Les deux équipes ont eu leurs chances : Reus (54e, 56e), Haaland (80e, 81e) pour Dortmund. Lewandowski (58e, 61e), Gnabry (61e), Müller (65e) pour Munich. Mais c'est le jeune Jamal Musiala, entré comme joker, qui a tué le match et scellé le titre du Bayern, d'une reprise de près à la 83e minute (3-1).

L'avenir en question malgré tout

Ce titre, acquis à trois journées de la fin contre le rival historique, confirme la domination écrasante du Bayern sur son championnat. Mais il laisse ouvertes bien des questions qui ont taraudé le club cette saison et qui doivent être résolues pour préparer l'avenir.

Les joueurs-clés d'abord : les contrats de Lewandowski, Müller, Neuer et Gnabry, quatre tauliers, expirent en juin 2023, et aucune prolongation n'a encore été signée.

La qualité ensuite : le Bayern a beaucoup penché vers l'avant cette saison. La défense, malgré la présence de trois internationaux français, n'a pas été au niveau de la ligne d'attaque. Nagelsmann l'a expliqué par le style de jeu de l'équipe, très offensif et constamment en pressing, ce qui laisse des espaces derrière pour les contres adverses.

Reste que la presse munichoise s'inquiète du départ cet été de l'arrière central Niklas Süle pour Dortmund, un an après ceux de David Alaba (Real Madrid) et de Jérôme Boateng (Olympique lyonnais). Sans renfort, la charnière centrale se résumerait à Lucas Hernandez, stoppeur intraitable mais pas vraiment un joueur leader, Dayot Upamecano, au potentiel énorme mais avec encore quelques fautes de concentration, et Tanguy Nianzou, qui n'a que 19 ans et encore tout à prouver.

Nagelsmann, qui a reconnu que gagner "seulement" le championnat était "insuffisant" au regard des ambitions du club, sera de nouveau attendu en Ligue des champions. L'élimination en quarts de finale face à Villarreal a terni cette saison. Son succès futur dépendra, en grande partie, de l'effectif que ses dirigeants parviendront à lui offrir.

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New York Times - World

Bienvenidos a un pueblo con más libreros que estudiantes

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Urueña, en el noroeste de España, ha luchado contra la despoblación al reinventarse como centro literario. La población que habita allí a tiempo completo sigue siendo de apenas 100 personas, pero hay 11 tiendas que venden libros.

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Por Raphael Minder

URUEÑA, España — Situada en la cima de una colina del noroeste de España, Urueña domina un vasto y ventoso paisaje de campos de girasol y cebada, así como una famosa bodega de vino. Los muros de algunas tiendas están construidos directamente en las murallas del siglo XII del pueblo.

A pesar de su belleza escarpada, Urueña, al igual que muchos pueblos de las zonas rurales de España, en las últimas décadas ha tenido dificultades con una población envejecida y en disminución que dejó a la población estancada en unos 100 residentes a tiempo completo. No hay carnicero ni panadero: ambos se jubilaron en los últimos meses. La escuela solo tiene nueve alumnos.

Pero desde hace una década, hay un negocio que prospera en Urueña: los libros. Hay 11 tiendas que venden libros, incluyendo nueve librerías.

“Yo nací en un pueblo que no tenía librería, y en el que la gente se preocupaba mucho más de cultivar sus tierras y sus animales que de los libros”, dice el alcalde de Ureña, Francisco Rodríguez, de 53 años. “Este cambio es un poco extraño, pero es un orgullo para un lugar minúsculo haberse convertido en un centro cultural, que ahora ciertamente también nos hace diferentes y especiales respecto a los demás pueblos de nuestro entorno”.

El intento de convertir Urueña en un centro literario se remonta a 2007, cuando las autoridades de la provincia invirtieron unos 3 millones de euros, o unos 3,3 millones de dólares, para ayudar a restaurar y convertir los edificios del pueblo en librerías, y para construir un centro de exposiciones y conferencias. Ofrecieron un alquiler simbólico de 10 euros al mes a los interesados en administrar una librería.

El plan era mantener a Urueña viva con el turismo del libro, siguiendo el modelo de otros centros literarios rurales de toda Europa, especialmente Montmorillon en Francia y Hay-on-Wye en el Reino Unido. Hay alberga desde hace tiempo uno de los festivales literarios más famosos del continente.

España tiene uno de los mayores mercados de edición de libros de Europa, que alimenta una red de unas 3000 librerías independientes, y el doble si se cuentan las papelerías y otros lugares que venden libros. Pero alrededor del 40 por ciento de las librerías tienen menos de 90.000 euros de ingresos anuales, lo que equivale a operar un negocio de subsistencia, según Álvaro Manso, portavoz de CEGAL, asociación que representa a las librerías independientes españolas.

“La tendencia es que el tamaño importa y que las librerías más pequeñas van a desaparecer”, como ha ocurrido en otros países en los que el sector del libro se ha consolidado, afirma Manso. Para ayudar a los negocios más pequeños a competir, el Ministerio de Cultura de España destinó este mes 9 millones de euros en subsidios para que el sector del libro se modernice y digitalice.

La sobrevivencia de esa enorme red nacional de librerías en España, donde los niveles de lectura no son especialmente altos, es “una de las grandes paradojas de este país, pero creo que vivimos en una especie de burbuja del libro”, dijo Víctor López-Bachiller, propietario de una librería en Urueña.

Como el alquiler es bajo, López-Bachiller puede mantenerse a flote económicamente con la venta de una serie de libros de segunda mano, desde clásicos en español, como Pedro Páramo —del cual su librería toma el nombre—, hasta cómics como Tintín. En su tienda también se exponen unos 50 modelos de máquinas de escribir antiguas que, asegura, utilizaron escritores como Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen y Patricia Highsmith.

López-Bachiller, de 47 años, es uno de los 100 residentes del pueblo, la mayoría de ellos jubilados.

Tamara Crespo, periodista, y su esposo, Fidel Raso, fotógrafo, compraron una casa en Urueña en 2001, antes del esfuerzo por convertir la zona en un centro literario. Ahora también tienen una librería.

“Considero que estar aquí no es solo querer tener una librería libre de alquiler, sino también abrazar una determinada forma de vida y construir una comunidad”, dijo Crespo, cuya tienda se centra en el fotoperiodismo.

Una de sus pocas quejas es que otros propietarios de librerías abren nada más esporádicamente, sobre todo los fines de semana, cuando saben que habrá más visitantes, a pesar de que el proyecto de inversión estipula que sus tiendas deben abrir al menos cuatro días a la semana.

También señala que la población del pueblo ha seguido disminuyendo ligeramente en las dos últimas décadas, a pesar de que Urueña se ha convertido en un imán para los amantes de los libros.

Rodríguez, el alcalde, reconoce que el hecho de convertirse en un destino turístico no garantiza que se instalen más residentes a tiempo completo para mantener vivo al pueblo. Las recientes jubilaciones de los dueños de las tiendas son una prueba más de ello.

“Es muy lamentable, pero simplemente no pudimos encontrar a nadie de la generación más joven de aquí dispuesto a tomar el relevo como nuestro nuevo carnicero”, dijo.

El pan del desayuno y la carne ahora vienen desde un pueblo vecino.

La desfavorable demografía de la España rural —un fenómeno que ahora se conoce como “la España vacía”— presentará un desafío continuo para sobrevivir, predijo el alcalde.

No obstante, la iniciativa de las librerías ha dado sus frutos.

Urueña fue seleccionada para los subsidios por su idílico emplazamiento y sus pintorescos edificios, y por su ubicación de acceso relativamente fácil. Está al lado de una autopista en el noroeste de España y a poco más de dos horas en carro de Madrid y a unos 50 kilómetros de la ciudad medieval de Valladolid.

La oficina de turismo de Urueña registró 19.000 visitantes en 2021, incluso en medio de la pandemia de coronavirus. Los funcionarios dicen que la cifra real fue mucho mayor porque muchos turistas de un día no aparecen por la oficina. El pueblo también recibe unos 70.000 euros al año de dinero público para organizar eventos culturales como clases de caligrafía, representaciones teatrales y conferencias.

Isaac García, quien tiene una librería en Urueña especializada en publicaciones sobre cine, había vivido antes con su pareja, Inés Toharia, a las afueras de Hay-on-Wye, el paraíso del libro en Gales. La pareja aprovechó la oportunidad de tener su propia librería en el corazón de España.

“Sentimos que podíamos combinar un gran negocio con un estilo de vida rural de ensueño, pero esta vez en nuestro país de origen”, dijo García. “Por supuesto, Hay ha tenido mucho más tiempo para madurar y establecerse como centro literario, pero creo que en Urueña lo estamos consiguiendo, poquito a poco”.

A veces usan la pared trasera de su tienda para proyectar películas, pero sus intentos de programar tardes de cine al aire libre en el pueblo han resultado complicados.

“Aquí hace demasiado viento para una noche de cine”, explicó García.

Incluso antes de que llegaran las librerías, Urueña tenía atractivos culturales.

Uno de sus habitantes, Joaquín Díaz, es un cantante folclórico y etnógrafo español. Díaz, quien ahora tiene 74 años, se mudó a Urueña desde Valladolid en la década de 1980 y vive en un antiguo edificio donde ha reunido una amplia colección de instrumentos tradicionales, libros y grabaciones. Hace tres décadas, su casa fue convertida en museo por las autoridades de la provincia.

“Soy realista y no creo que haya que ponerse demasiado nostálgico”, dice Díaz sobre la pérdida de tiendas y oficios tradicionales en pueblos como Urueña. “En general, la vida es mucho más fácil ahora en el campo español que hace 50 años, y cuando yo llegué aquí, nadie podía imaginar que los libros podrían llegar a venderse y ayudar a salvar este pueblo”.

Raphael Minder es corresponsal en España y Portugal, con sede en Madrid. Anteriormente trabajó para Bloomberg News en Suiza y para el Financial Times en París, Bruselas, Sídney y finalmente en Hong Kong. @RaphaelMinder

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BBC

Twitter board meets Musk to discuss bid, reports say

Twitter's board reportedly met Elon Musk over the weekend to explore his $43bn (£33.6bn) takeover offer for the social media platform.

After the Tesla boss first revealed his bid, Twitter's management announced a so-called "poison pill" strategy to fend off a potential hostile buyout.

Mr Musk plans to finance his bid with the backing of US lender Morgan Stanley and other financial institutions.

A spokesperson for Twitter declined to comment on the reports.

Details of how Mr Musk intended to finance his offer, which were disclosed to US regulators on Thursday, made Twitter's 11-member board seriously consider a possible deal, according to Reuters, the New York Times and Bloomberg - citing anonymous sources.

Mr Musk, who owns a more than 9% stake in Twitter, has lined up a $46.5bn financing package for his bid, according to a regulatory filing.

The funding will come from a mixture of his own assets and the backing of Wall Street banking giant Morgan Stanley and other firms.

A number of Twitter shareholders reportedly contacted the company after Mr Musk announced the financing plan and urged it not to miss the opportunity for a potential deal.

Dan Ives, an analyst at investment firm Wedbush Securities, said many investors will view the discussions "as the beginning of the end for Twitter as a public company, with Musk likely now on a path to acquire the company unless a second bidder comes into the mix".

A hostile takeover attempt by Mr Musk, who is the world's richest person, would put "further pressure on the board with their backs against the wall in this Game of Thrones battle for Twitter," Mr Ives added.

Earlier this month, Mr Musk refused a seat on Twitter's board, which would have limited the shares he was allowed to own. He then made made an unsolicited offer for the company on 14 April.

The next day, Twitter's board announced a plan to protect itself against a potential hostile takeover by adopting what is known as a "limited-duration shareholder rights plan", also known as a "poison pill".

The move deters anyone from having more than a 15% stake in the company. It does this by allowing others to buy additional shares in the firm at a discount.

A takeover bid is considered to be hostile when a person or business tries to take over another company against the wishes of the target firm's management.

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La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

selon des informations

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

Valeurs Actuelles

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

Un rodéo urbain à l’origine des tensions

Les faits se sont produits dans un climat de tensions. Des violences similaires avaient en effet eu lieu la veille, après une première intervention des forces de l’ordre. Un individu utilisant une motocross non homologuée avait en effet été interpellé vendredi 22 avril alors qu’il s’adonnait à un rodéo urbain. Il avait tenté de fuir à l’arrivée des policiers. Là aussi, quelques dizaines d’individus avaient mis le feu à des poubelles et érigé des barricades.

Mulhouse : les dernières actualités

« Améliorez nos conditions de travail ! » : à Mulhouse, les soignants interpellent Emmanuel Macron

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Angela Rayner: MPs hit back over claims of 'Basic Instinct' tactics to distract PM

By Jennifer ScottOnline political reporter, BBC News

Politicians have condemned a suggestion made in a newspaper that Labour's Angela Rayner tries to distract Boris Johnson in the Commons by crossing and uncrossing her legs.

The Mail on Sunday claimed some unnamed Conservative MPs said she tried to put the PM "off his stride".

Ms Rayner dismissed this as a "perverted smear" that showed women in politics faced misogyny every day.

A raft of politicians, including women Tory MPs, spoke out in support of her.

Conservative Caroline Nokes said too many female MPs of all parties had been "on receiving end of vile articles", while former minister Andrea Leadsom tweeted: "Really sorry Angela. Totally unacceptable comments and reporting."

Both Mr Johnson and Labour leader Sir Keir Starmer also criticised the comments, with the PM tweeting: "As much as I disagree with Angela Rayner on almost every political issue, I respect her as a parliamentarian and deplore the misogyny directed at her anonymously today."

Sir Keir added: "The sexism and misogyny peddled by the Tories is a disgraceful new low from a party mired in scandal and chaos."

A Downing Street source confirmed to the BBC that the prime minister had also contacted Ms Rayner privately by text message to reiterate what he said in his public tweet.

The Mail on Sunday is not commenting.

The article - which has now been changed to headline on deputy Labour leader Ms Rayner's response on Twitter - quoted unnamed Conservative MPs claiming she would cross and uncross her legs when opposite the PM at the dispatch box in the Commons to distract him.

A host of MPs have since come out to not only condemn the suggestion made but also the tone of the newspaper's reporting.

And Ms Nokes - who chairs the women and equalities committee - confirmed on Twitter that she had contacted the Commons Speaker, Sir Lindsay Hoyle, to ask if the political editor who wrote the piece should have a press pass for Parliament.

The newspaper article said: "Tory MPs have mischievously suggested that Ms Rayner likes to distract the PM when he is in the dispatch box by deploying a fully-clothed Parliamentary equivalent of Sharon Stone's infamous scene in the 1992 film Basic Instinct."

The paper added: "It is also suggested she employs the tactic when sitting next to Sir Keir when he faces Mr Johnson at PMQs".

The piece quotes one MP as saying: "She knows she can't compete with Boris's Oxford Union debating training, but she has other skills which he lacks.

"She has admitted as much when enjoying drinks with us on the [Commons] terrace."

The article also described the Labour MP's background as "a grandmother who left school at 16 while pregnant and with no qualifications before becoming a care worker".

Ms Rayner condemned the article in a thread on Twitter as "gutter journalism", and accused the sources of "spreading desperate, perverted smears in their doomed attempts to save [Mr Johnson's] skin" amid the partygate scandal.

She added: "I won't be letting their vile lies deter me. Their attempts to harass and intimidate me will fail.

"I hope this experience doesn't put off a single person like me, with a background like mine from aspiring to participate in public life. That would break my heart."

'More women in politics'

The report led to a huge backlash on social media and support for the Labour deputy leader.

Scotland's First Minister and SNP leader Nicola Sturgeon tweeted: "Solidarity from across the political divide to Angela Rayner on this.

"It's a reminder of the deep misogyny women face every day."

Liberal Democrat MP Munira Wilson described it as a "disgraceful story", saying: "I can't even believe it made it into print."

Labour's shadow leader of the Commons, Thangam Debbonaire, added: "This all shows we need more women in politics and that when we work together, we are mighty and fearsome and some pathetic men feel threatened by it."

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France24 - Monde

Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique

Publié le : 23/04/2022 - 16:24

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Le président tunisien Kaïs Saied a annoncé, vendredi, s'arroger le pouvoir de nommer le chef de l'Autorité électorale, une institution en charge de superviser notamment un référendum prévu dans quelques mois. Son actuel président, Nabil Baffoun, a réagi sur France 24.

Kaïs Saïed renforce encore sa mainmise sur le pays. Le président tunisien, qui accapare les pouvoirs depuis juillet, s'est arrogé vendredi 22 avril le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale. Une décision majeure à trois d'un référendum (prévu le 25 juillet) et d'un scrutin législatif (attendu au mois de décembre) que cette instance doit superviser.

Selon un décret publié par le Journal officiel, le chef de l'État nommera ainsi trois des sept membres de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (Isie), dont son président.

Créée en vertu d'une loi organique en 2012, ce comité compte dans sa structure actuelle neuf membres dont un président désigné par le Parlement.

Avant un référendum prévu en juillet

L'actuel président de l'Isie, Nabil Baffoun, est un critique du coup de force de Kaïs Saïed. Il a averti que tout changement dans sa composition par ordre présidentiel serait "illégal".

"Nous sommes dans une dictature, et celle-ci continue de s'étendre depuis le 25 juillet dernier", dénonce Nabil Baffoun auprès de France 24. "Notre instance électorale n'est plus indépendante. Son prochain conseil et son prochain président seront nommés par le Président de la République. Le fait de procéder comme cela est illégal."

Les détracteurs de Kaïs Saïed l'accusent de vouloir mettre en place une instance électorale docile avant un référendum prévu en juillet sur des réformes constitutionnelles qu'il appelle de ses vœux et des élections législatives en décembre.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominée par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire. Il a finalement dissous le Parlement en février.

En février, le président Saïed avait aussi dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire "temporaire" dont il a nommé les membres.

Avec AFP

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Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement

Tunisie : le président Kaïs Saïed exclut la tenue d'élections législatives anticipées

Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘No nos dicen nada’: el desafío del gobierno de Rusia después del hundimiento del buque insignia

Los familiares de los tripulantes desaparecidos dicen que las autoridades rusas los traen de un lado para otro luego de que un buque insignia se hundió en el mar Negro.

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Por Neil MacFarquhar y Alina Lobzina

Las familias cuyos hijos aparecían como no localizados luego de que el buque insignia ruso se hundiera hace una semana exigen respuestas mientras el Ministerio de Defensa y los más altos funcionarios del gobierno callan sobre el destino de la tripulación. Cada vez son más los parientes en esta situación.

Al menos 10 familias se han presentado de manera pública —en las redes sociales o en las organizaciones noticiosas— para expresar su frustración debido a que diferentes oficiales u otras personas les han dicho que sus parientes estaban vivos, desaparecidos o muertos. Sin embargo, todavía no ha habido una actualización oficial del anuncio inicial de que los más de 500 miembros de la tripulación del buque, el Moskva, habían sido rescatados.

“No quieren hablar con nosotros”, dijo Maksim Savin, de 32 años, durante una entrevista sobre la búsqueda de su hermano menor, Leonid, un conscripto de 20 años que trabajaba en el Moskva. “Estamos en duelo. Reclutaron a nuestro hermanito y lo más seguro es que nunca nos lo devuelvan”.

El silencio oficial en torno al destino de la tripulación del Moskva es parte de una campaña más amplia del Kremlin para ocultar las malas noticias sobre la guerra y controlar el relato que reciben los rusos sobre su avance. Muchos de los tripulantes desaparecidos eran reclutas. La leva ha sido un tema sensible en Rusia desde la guerra en Chechenia, cuando soldados jóvenes con poco entrenamiento fueron enviados a la batalla y murieron en grandes cantidades, lo que agrió el apoyo popular a la guerra.

La causa del hundimiento está en disputa. Rusia asegura que un cargador de municiones explotó en un incendio y luego el barco dañado se hundió al ser remolcado en medio de un mar picado. Ucrania dijo que había atacado la embarcación con dos misiles Neptuno, una versión que funcionarios estadounidenses corroboraron. Cualquiera que sea el caso, la pérdida de uno de los mayores buques de guerra desde la Segunda Guerra Mundial ha sido una vergüenza para Rusia.

Los medios independientes rusos, con sede fuera del país, han informado que alrededor de 40 hombres murieron y otros 100 resultaron heridos cuando el buque de guerra fue dañado y se hundió. Dichos informes citaban a un oficial no identificado y a la madre de un marino fallecido. Además, la esposa de un cadete naval mayor confirmó su muerte en Radio Libertad, una red radiodifusora gubernamental estadounidense basada fuera de Rusia.

La oposición a la primera guerra en Chechenia a mediados de los años noventa fue impulsada por las familias rusas, enojadas de que sus hijos fueran utilizados como carne de cañón. “Unos pocos cientos” de soldados aún no han sido reconocidos en dicha guerra, dijo Alexander Cherkasov, el expresidente del Memorial Human Rights Center, un grupo con sede en Moscú disuelto este mes debido a una orden judicial.

“A nadie le importan los soldados”, dijo, y las restricciones a las organizaciones no gubernamentales ahora significan que es prácticamente imposible realizar la labor de rastreo, dijo.

Putin ha dicho repetidas veces que los conscriptos que han servido un año en el ejército no serían enviados a Ucrania; las bajas en el campo de batalla contradicen esa declaración.

La Unión de Comités de Madres de Soldados de Rusia, que data de las guerras chechenas, confirmó que está recibiendo solicitudes para buscar soldados desaparecidos. La organización no quiso hacer más comentarios indicando que hay una ley que prohíbe compartir información sobre soldados con organizaciones extranjeras.

Los padres de tripulantes del Moskva, llamado así por la capital de Rusia, han expresado indignación a lo que dijeron era un ir y venir oficial.

“Nosotros, los padres, solo estamos interesados en el destino de nuestros hijos: ¿Por qué, si eran soldados conscriptos, terminaron en esta operación militar?”, dijo Dmitry Shkrebets, cuyo hijo Yegor, de 19 años, trabajaba como cocinero en el Moskva.

En una entrevista, Shkrebets se mostró reacio a hablar más, pero el domingo publicó declaraciones mucho más duras en VKontakte, el equivalente ruso de Facebook.

Inicialmente, los oficiales le dijeron que Yegor estaba entre los desaparecidos, pero luego dejaron de responder, dijo.

“Muchachos, ¡¡¡¿perdidos en alta mar?!!!”, escribió. “Les pregunté directamente por qué ustedes, los oficiales, están vivos, y mi hijo, un soldado conscripto, murió?”.

Desde entonces, Shkrebets ha empezado a solicitar testimonio de otras familias que no logran localizar a sus hijos. “Entre más escribimos más difícil será para ellos quedarse callados de que esto está sucediendo”, escribió. Para el jueves por la noche, había recopilado los nombres de 15 soldados cuyas familias decían que estaban desaparecidos, entre ellos 14 conscriptos y un soldado a sueldo, anotó.

Dmitri S. Peskov, el vocero del Kremlin, dijo el martes que no contaba con autorización para dar a conocer información sobre marinos desaparecidos y refirió las preguntas al Ministerio de Defensa.

El ministerio no respondió a los pedidos de comentario. Emitió un video el sábado que presuntamente mostraba al almirante Nikolai Yevmenov, comandante de la Marina rusa, en reunión con unos hombres descritos como tripulantes del Moskva, formados y uniformados. No estaba claro cuántos de los sobrevivientes del ataque se hallaban ahí y tampoco se hicieron declaraciones sobre bajas, ni en el video ni en publicaciones de las redes sociales.

La noche del domingo, durante Vesti Nedeli, el resumen semanal de noticias en la televisión estatal, se dio una indicación de la postura oficial. El programa de tres horas dedicó unos 30 segundos al hundimiento sin mencionar bajas.

Sin embargo, no todos los portavoces del Kremlin han sido tan reticentes. El presentador de un programa de conversación, Vladimir Solovyev, exigió el sábado una explicación sobre el modo en que se había perdido el buque.

Maksim Savin dijo que la familia no había podido contactar telefónicamente a ningún funcionario de la unidad de su hermano. Su madre había enviado un mensaje de texto a un número y recibió por respuesta que su hijo Leonid estaba desaparecido.

Luego la familia recibió una serie de llamadas de un hombre que parecía haber servido junto con Leonid y que fue cambiando su relato. Primero, el hombre dijo que Leonid había muerto cuando se precipitó a salvar a un amigo, dijo Maksim Savin. En la segunda llamada dijo que no había habido rescate pero que Leonid había quedado atrapado en el lugar de una explosión. La tercera vez llamó para decir que había cometido un error y que Leonid estaba desaparecido.

“Parece que los funcionarios están intentando que todos se callen la boca”, dijo Maksim Savin.

En las redes sociales surgieron por primera vez numerosos reportes de conscriptos desaparecidos. Una mujer escribió que su hermano había estado trabajando en un cuarto de máquinas y aparecía como desaparecido pero que tenía certeza de que estaba muerto.

Anna Syromaysova, la madre de un recluta desaparecido, dijo a la agencia de noticias rusa independiente Meduza que no había podido ver ningún documento oficial relacionado con las bajas. “No hay listas”, dijo. “Los estamos buscando nosotros. No nos dicen nada”. Al contactarla por teléfono, declinó hablar con una organización de noticias extranjera.

Tamara Grudinina le dijo al servicio en ruso de la BBC que su hijo, Sergei Grudinin, de 21 años, había sido asignado al buque justo después de recibir entrenamiento elemental.

Cuando se enteró que el barco se había hundido, comentó Grudinina, llamó a la línea del Ministerio de Defensa dedicada a los parientes y se le dijo que su hijo estaba “vivo y saludable y que se pondría en contacto en la primera oportunidad”.

Poco después, un hombre que se identificó como el comandante del Moskva se puso en contacto y le dijo que su hijo “básicamente se hundió junto con el buque”, según la BBC.

Luego del inicio de la guerra, el 24 de febrero, la familia contactó a varios oficiales navales para preguntar por el buque y se les dijo que no participaba en acciones militares y que debía volver en breve a puerto, dijo Maksim Savin.

Las llamadas de Leonid se habían detenido pero luego de hablar con los oficiales, la familia recibió una carta de él diciendo que esperaba volver pronto a casa, comentó su hermano.

Dijo que su hermano menor, formado como mecánico automotriz en una escuela vocacional, estaba renuente a ir al ejército y que no había apoyado la guerra. Una imagen de la familia muestra a un joven larguirucho en uniforme de marino con un rifle en el pecho, rodeado por sus padres y tres hermanos.

Leonid Savin se sentía más cómodo caminando por las colinas de Crimea con el perro de la familia, leyendo un libro o cuidando sus plantas, según su hermano. Había plantado una palma y un aguacate antes de irse a su servicio militar.

“En su carta preguntó cómo estaban sus plantas”, dijo Maksim Savin. “Estaba preocupado por ellas”.

Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes fue jefe de la corresponsalía en Moscú y participó en un equipo que recibió el Pulitzer por Informes Internacionales en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, entre ellos como jefe el buró en El Cairo. Ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar

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Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

une image

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

affirme

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

Valeurs Actuelles

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une mésaventure dont il se souviendra longtemps. Ce dimanche 24 avril, les Français sont invités à se rendre aux urnes pour voter dans le cadre du second tour de l’élection présidentielle. Florian Philippot ne compte pas passer son tour. Vers 11 heures, le président des Patriotes se rendait à Forbach (Moselle) pour aller voter au scrutin présidentiel. Son chauffeur le conduisait. Mais les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle de vitesse sur l’autoroute A4. La voiture roulait entre 170 km/h et 180 km/h, selon les informations du Parisien ce dimanche. Les gendarmes ont immédiatement immobilisé le véhicule sur une aire de repos de Vrigny, dans la Marne. Le président des Patriotes et son chauffeur ont été bloqués sur place une dizaine de minutes.

Le reste du trajet en train

Auprès de nos confrères du Parisien, Florian Philippot a confirmé les faits survenus ce matin. Il a toutefois précisé que le chauffeur en question était « son ami ». L’ex-bras droit de Marine Le Pen « dormait » à ce moment-là et ne se serait pas rendu compte de l’excès de vitesse en question. Il a néanmoins admis que cet acte n’était « pas bien ».

D’après Florian Philippot, les gendarmes auraient immobilisé les deux hommes sur l’aire de repos quelques instants avant de proposer à l’homme politique de le raccompagner à la gare la plus proche. Ce qu’aurait accepté Florian Philippot, qui affirme ne pas avoir son permis de conduire. Le procureur de la République du tribunal de Reims n’a pas souhaité ajouter de commentaire auprès du Parisien.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : au moins huit morts à Odessa, Zelensky souhaite rencontrer Poutine

Publié le : 23/04/2022 - 07:05Modifié le : 23/04/2022 - 19:50

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La ville portuaire d'Odessa a été visée par des tirs de missiles samedi. Le dernier bilan communiqué par la présidence ukrainienne fait état d'au moins huit morts et 18 blessés. Alors qu'Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, sera en visite à Kiev dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle à nouveau à une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dans le but de "mettre fin" à la guerre. Retrouvez le cours des événements du 23 avril.

Ce live est maintenant terminé. Retrouvez tous les articles de France 24 sur le conflit en Ukraine en cliquant sur ce lien.

  • 22 h 20 : six civils tués dans la région de Lougansk

Six civils ont été tués samedi dans des frappes russes près du village de Guirské, dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dans la soirée le gouverneur régional. "Pendant toute la journée, la commune de Guirské a essuyé de denses frappes russes", a écrit Sergiï Gaïdaï sur Telegram.

  • 21 h 23 : Volodymyr Zelensky dénonce la décision "illogique" du chef de l'ONU d'aller à Moscou avant Kiev

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé la décision "illogique" du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de se rendre à Moscou mardi, deux jours avant d'aller à Kiev. "Il n'y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre", a-t-il déploré lors d'une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev.

  • 20 h 10 : au moins huit morts dans des frappes russes sur Odessa

Huit personnes ont été tuées et au moins 18 autres blessées dans des frappes russes sur la ville portuaire d'Odessa dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan annoncé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Un précédent bilan, donné par le service d'Etat ukrainien pour les situations d'urgence, faisait état de six morts, dont un bébé, et plusieurs blessés.

Selon M. Zelensky, "sept missiles ont visé Odessa" samedi, dont un qui "a touché un immeuble d'habitations" et "deux qui ont été abattus" par le système de défense antiaérienne ukrainienne.

L'armée de l'air ukrainienne avait, elle, affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. 

Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation, selon l'armée de l'air. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, toujours selon cette même source.

  • 19 h 22 : Volodymyr Zelensky appelle à une rencontre avec Vladimir Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de nouveau à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine "pour mettre fin à la guerre". "Je pense que celui qui a commencé cette guerre pourra y mettre fin", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'intérieur d'une station de métro du centre-ville de Kiev, répétant qu'"il n'avait pas peur de rencontrer" le président russe si cela permettait de parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.

Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a assuré que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, sont tués par l'armée russe. Il a ajouté que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sera en visite à Kiev dimanche.

  • 19 h 00 : l'armée russe affirme avoir visé un important dépôt d'armes étrangères près d'Odessa

L'armée russe affirme avoir visé, avec des "missiles de haute précision", un important dépôt d'armes livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.

"Les forces armées russes ont mis aujourd'hui hors service, avec des missiles de haute précision et de longue portée, un terminal logistique de l'aérodrome militaire près d'Odessa où était stocké un important lot d'armes étrangères livrées par les États-Unis et des pays européens", indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

  • 18 h 12 : l'Ukraine accuse la Russie de "perturber" l'évacuation des civils de Marioupol

Une nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis la ville ukrainienne de Marioupol, encerclée et presque entièrement sous contrôle russe, a échoué selon un adjoint au maire de la ville. D'après Petro Andriouchtchenko, qui a communiqué sur la messagerie Telegram, quelque 200 résidents de cette ville portuaire et industrielle sur la mer d'Azov avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été "dispersés" par l'armée russe.

Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour Dokoutchaïevsk, une localité occupée par les Russes, à 80 kilomètres au nord. "Les gens n'avaient pas le droit de quitter le bus", a fustigé l'adjoint au maire, précisant que les Russes auraient évoqué "des tirs de la part des nationalistes (ukrainiens) sur le lieu d'évacuation" pour justifier ce changement d'itinéraire.

  • 16 h 30 : au moins cinq morts après les frappes russes à Odessa

Au moins cinq personnes ont été tuées et 18 autres blessées dans des frappes russes samedi sur la ville portuaire d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne.

Sur la messagerie Telegram, Andrïi Yermak précise qu'il ne s'agit que d'un bilan provisoire : "Ce ne sont que ceux qu'on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toutes vraisemblances, le bilan sera plus lourd." Il a ajouté qu'un bébé âgé de trois mois compte parmi les victimes.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé sur Facebook que les forces russes avaient tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne. Deux missiles ont touché une installation militaire, et deux autres des immeubles d'habitation. Deux autres encore ont été détruits par le système de défense anti-aérienne, selon l'armée de l'air. Tarek Kaï, envoyé spécial de France 24 à Odessa, était en train de tourner un reportage quand les missiles ont été entendus.

  • 15 h 38 : à Boutcha, la douleur des proches des disparus

Les autorités ukrainiennes ont retrouvé plus de 400 corps à Boutcha depuis que l'armée russe s'est retirée de la région. Débordée, la ville a sollicité l'aide de morgues des villes avoisinantes. Les recherches des familles sans nouvelles de leurs proches sont de plus en plus compliquées.

Nadia Kovalenko a retrouvé le corps de sa fille, tuée dans un bombardement alors qu'elle était partie chercher de l'eau. En larmes, cette mère confie : "Nous avons à peine réussi à l'enterrer parce qu'ils tiraient et ne nous laissaient pas nous approcher d'elle. Ses jambes et sa poitrine ont été ouvertes."

Mykhailyna Skoryk-Shkarivska accompagne les familles dans cette épreuve. Elle-même a perdu son mari, tué dans le Donbass : "Il est très important pour nous d'enterrer correctement tous ceux qui ont été tués ici."

Rien qu'à Boutcha, des centaines de personnes ont été tuées, voire torturées par les Russes, selon les autorités ukrainiennes. Le bilan pourrait être bien plus lourd à l'échelle du pays. Près de Marioupol, deux fosses communes ont été récemment découvertes.

  • 15 h 20 : la ville d'Odessa touchée par un tir de missile

Selon un communiqué de la municipalité d'Odessa, un missile a frappé une infrastructure de cette ville portuaire du sud de l'Ukraine, proche de la frontière moldave. Les autorités locales n'ont pas donné plus de détail jusqu'à présent.

  • 14 h 02 : près de 5,2 millions de réfugié ont fui l'Ukraine

Selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés samedi, 5 163 686 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 29 939 de plus que le chiffre publié jeudi.

Au mois d'avril ce sont pour l'heure un peu plus de 1 128 000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode en mars. 

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218 000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, avaient aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui le pays depuis le début de la guerre.

  • 13 h 37 : l'Ukraine annonce avoir repris trois localités proches de Kharkiv

"Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka", a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

Parmi ces trois villages situés au nord de Kharkiv, Proudïanka, le plus septentrional, se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

Oleg Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et 19 été blessées par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste "partiellement bloquée" par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui "renforcent leurs positions" au sud de la ville.

  • 13 h 29 : les frappes russes ont repris sur l'aciérie Azovstal à Marioupol, selon Kiev

Selon Oleksiï Arestovytch, conseiller de la présidence ukrainienne, les Russes ont "repris les frappes aériennes" sur le complexe aujourd'hui. "Ils tentent des opérations d'assaut" mais "nos défenseurs malgré leur situation difficile mènent des contre-opérations", a-t-il déclaré sur Telegram. 

Ces informations étaient invérifiables. 

Le port stratégique de la mer d'Azov serait désormais contrôlé en grande partie par l'armée russe. Les derniers combattants ukrainiens, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal. 

  • 11 h 35 : à Paris, des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens 

Près de 45 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France. Une grande partie d'entre eux arrivent par la gare de l'Est à Paris, à bord de trains venant d'Allemagne. Sur place, c'est la Croix-Rouge qui gère l'accueil d'urgence. Des bénévoles russes tiennent eux aussi à apporter leur aide. Reportage de Jonathan Wash et Ania Zalenskaia.

  • 9 h 51 : les bombardements s'intensifient dans la région de Louhansk, selon Kiev 

Les villes contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région orientale de Louhansk subissent aujourd'hui des bombardements intenses et constants, a déclaré le gouverneur de la région, Serhiy Gaidai, à la télévision.

L'armée de Kiev est en train de quitter certaines de ses positions pour se regrouper, a-t-il poursuivi, tout en réfutant qu'elle ait subi un quelconque revers.

  • 9 h 33 : 42 communes seraient passées sous contrôle russe, rapporte notre envoyé spécial à Kiev, Gulliver Cragg

  • 9 h 27 : nouvelle tentative d'évacuation de civils depuis Marioupol à partir de midi aujourd'hui, selon Kiev

"Aujourd'hui, nous essayons à nouveau d'évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées", a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Facebook, en précisant que les civils avaient commencé à se rassembler près d'un centre commercial de la ville et espéraient pouvoir commencer à évacuer vers 12 h heure locale, 10 h GMT.

  • 8 h : à Odessa, épargnée par les combats, on redoute une invasion russe par la mer 

Retrouvez les précisions de l'envoyé spécial de France 24, Tarek Kaï. 

  • 7 h 13 : Washington invite ses alliés à discuter de la défense de l'Ukraine à long terme

Des ministres de la Défense et des hauts généraux de 20 pays, membres ou non de l'Otan, ont déjà accepté l'invitation du ministre américain de la Défense Lyoyd Austin de se retrouver sur la base américaine de Ramstein à l'ouest de l'Allemagne, a annoncé le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Selon lui, la rencontre permettra de se pencher sur la question de l'aide qui pourrait être apportée par les partenaires de l'Ukraine pour renforcer sa puissance militaire, une fois la guerre terminée.

  • 6 h 30 : après la Russie, le chef de l'ONU Guterres en visite en Ukraine la semaine prochaine 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira mardi en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre deux jours plus tard en Ukraine où il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Notre correspondante à New York, Fanny Chauvin, fait le point. 

  • 6 h : aucune trêve en vue à l'orée de la Pâque orthodoxe 

Les appels à la trêve en Ukraine à l'occasion du week-end pascal en terre orthodoxe semblent rester lettre morte, notamment à Marioupol, en raison d'un persistant dialogue de sourds entre Kiev et Moscou. 

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à régler le conflit "patinent", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

  • 3 h 53 : Moscou vise le "contrôle total" du Donbass et du sud 

Moscou a annoncé vendredi viser le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass afin "d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée". 

"Cela permettra de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne, les ports de la Mer Noire à travers lesquels se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques", a affirmé un haut responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev.

"Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transdniestrie, où on observe également des cas d'oppression de la population russophone", a-t-il ajouté.

 

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En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas

El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.

Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...

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Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.

PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.

“A la de-re!”, gritaba su instructor.

Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.

Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.

“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.

Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.

El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.

Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.

Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.

No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.

Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.

Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.

“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.

Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.

En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.

Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.

Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.

Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.

Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.

“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.

‘Todo se maneja por la plata’

Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.

Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.

El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.

Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.

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200 miles

By The New York Times

Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.

“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.

Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.

Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.

Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.

Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.

Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.

Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.

Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).

“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.

‘Nos destruyeron la vida en un momentico’

En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.

El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.

Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.

En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.

En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.

Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.

“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.

Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.

“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.

El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.

“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.

Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.

Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.

El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.

El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.

Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.

Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.

“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.

‘Huele a guerra’

Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.

Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.

“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.

Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.

La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.

“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.

Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.

De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.

Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.

Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.

El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.

“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.

Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.

Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.

Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.

“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.

Federico Rioscolaboró con la reportería.

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L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

fortement soupçonnée

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

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-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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France24 - World

Bayern Munich win tenth straight Bundesliga title after Champions League disappointment

Issued on: 23/04/2022 - 21:19

NEWS WIRES

Even as their players doused each other with beer to celebrate winning a 10th straight Bundesliga title on Saturday, Bayern Munich were still suffering from the hangover of their shock Champions League defeat by Villarreal.

Bayern's 3-1 victory over second-placed Borussia Dortmund at the Allianz Arena gave them an unassailable 12-point lead with three games left, sparking the traditional "Bierdusche" (beer showers) on the pitch.

Bayern are the first club to win 10 consecutive titles in one of Europe's top leagues.

Yet the feeling among Bayern fans is that another league title is little consolation for premature exits in both the German Cup and Champions League.

Winning the Bundesliga has become the bare minimum expected of Bayern each season.

"When we were German champions, man, you were delirious for a week," former club president Uli Hoeness told Munich newspaper SZ, recalling the three Bundesliga titles he won at Bayern in the 1970s.

"I'm annoyed that the championship has come down in value so much. Nobody is happy."

The Champions League quarter-final loss to Villarreal a fortnight ago still haunts Bayern.

Villarreal substitute Samuel Chukwueze's late equaliser sealed a 1-1 draw at the Allianz Arena to hand Bayern a 2-1 aggregate defeat.

Head coach Julian Nagelsmann was the first to admit the team fell short of expectations in his first season.

"Not good enough," was how he appraised the whole season immediately after the second leg against Villarreal.

"The semi-finals are always the minimum goal for Bayern Munich."

Bayern crashed to a 5-0 thrashing at Borussia Moenchengladbach in the German Cup second round last October.

This week, Nagelsmann said the events of "the last two weeks are clouding the mood" and dampening the euphoria of his first major trophy.

There are several key issues Bayern's senior bosses must resolve.

Manuel Neuer, Thomas Mueller, Serge Gnabry and Robert Lewandowski are all out of contract next year and waiting to be offered extension deals.

The biggest concern is over the future of Lewandowski, who has scored 48 goals in all competitions this season.

The Poland striker has been linked with Barcelona and club CEO Oliver Kahn has admitted Lewandowski is "considering his future".

Bayern also need to find a new defender with Germany centre-back Niklas Suele to join Dortmund next season.

Bayern are still finding their feet, from the boardroom down to the coaching staff.

Karl-Heinz Rummenigge, who Kahn replaced as CEO, and Hoeness, who yielded the club presidency to Herbert Hainer, have gone, taking with them decades of experience leading Bayern.

Nagelsmann is still just 34.

Bayern great Lothar Matthaeus said they fell short of their own high standards this season.

The team had "too many lows", he wrote in Kicker, pointing to the "embarrassing" cup defeat at Moenchengladbach and surprise league losses at Augsburg and Bochum.

"You don't have to win every game 4-0, but overall there were too many wobbles."

(AFP)

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Champions League: Liverpool qualifies with difficulty, Bayern cruises through

Bayern beats Barcelona 3-0 in team's first loss since Messi's exit

Lewandowski favoured to win Ballon d'Or as Messi eyes prize for seventh time

New York Times - World

La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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The Interpreter

El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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Por Max Fisher

Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

Un ideal en franco deterioro

El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

El orden emergente

La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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Valeurs Actuelles

[Info VA] Ce que l’on sait de l’assaillant de l’église de Nice, qui a poignardé un prêtre et une fidèle

Ce dimanche 24 avril au matin, alors que la France vote pour le second tour de l’élection présidentielle, une attaque au couteau a frappé l’église Saint-Pierre-d’Arène de Nice, près de la Promenade des anglais. Le père Kristof, qui officiait à ce moment-là, ainsi qu’une paroissienne, sœur Marie-Claude, présente au moment des faits, ont été blessés. Selon nos informations, le prêtre, âgé de 57 ans, est en « urgence absolue » après avoir a été poignardé a vingt reprises, tandis que la fidèle, âgée de 72 ans, a été blessée à la main en tentant de défendre le père Kristof.

Selon les informations de Valeurs actuelles, l’auteur des faits, Kevin Ravenna, né le 11 janvier 1991 à Fréjus, souffrirait de troubles psychiatriques, pour lesquels il aurait effectué plusieurs séjours à l’hôpital Sainte-Marie de Nice. D’après l’AFP, le suspect de 31 ans, aurait « spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église ». Coursé par les équipages de la police nationale et municipale, rapidement arrivés sur les lieux, Kevin Ravenna aurait fuit l’église avant de revenir sur place, pour s’y faire finalement interpeller.

Sympathisant du Front National en 2018

D’après nos informations, l’auteur présumé était également un sympathisant du Front National, au cœur d’une polémique ayant entaché la réputation de l’antenne maralpine du FNJ (section jeunesse du FN), en 2018. Lors d’un reportage tourné en caméra cachée par la chaine C8, le jeune Kevin Ravenna s’adresse à Bryan Masson, alors responsable de l’antenne jeunesse : « Je ne suis pas raciste hein… enfin peut-être un peu mais bon. » L’auteur des propos parle également de Florian Philippot, alors bras droit de Marine Le Pen, en des termes peu amènes : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne tu vois, et les homosexuels ce n’est pas mon délire. » L’auteur des propos est ensuite réprimandé par Bryan Masson. Peu après la diffusion du reportage, le Front National avait alors accusé la chaine C8 de manipulation, affirmant que Kevin Ravenna était en réalité un ingénieur du son travaillant chez Canal+, groupe propriétaire de C8. Une information par la suite démentie par la chaine, dans un communiqué. Dans des rushs diffusés par C8 pour se dédouaner des accusations, un membre de l’antenne FNJ de Nice déclarait que Kevin Ravenna, alors candidat pour devenir militant, avait été recommandé par un ancien cadre de la fédération FN de Nice suspendu de ses fonctions pour avoir tenu des propos négationnistes.

Selon ce dernier, Kevin Ravenna s’était rendu une première fois dans les locaux du FN à Nice, en 2017, un jour où cet ancien cadre du FN était de permanence. Kevin Ravenna aurait faire part de son souhait de devenir militant, mais aurait tenu des propos décousu. A cette occasion, il aurait sorti sa carte d’adhérent du parti LR, qu’il aurait découpé sous les yeux des militants FN, comme preuve de sa bonne foi. La scène aurait été prise en photo. Il serait revenu une seconde fois, et c’est cette seconde fois qui aurait été filmée par les caméras cachées de C8. Rien ne prouve à ce stade qu’il a été adhérant du FN par la suite.

Selon une source proche du dossier, l’assaillant de l’église de Nice et le sympathisant du FN en question sont bel et bien la même personne. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice et le parquet national antiterroriste a été informé. Kevin Ravenna n’est connu pour aucun antécédent judiciaire. Son profil et son comportement incohérent alertent toutefois les policiers qui l’ont interpellé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Issued on: 22/04/2022 - 14:28

Wassim NASR FRANCE 24 Follow

The French military has said it has videos of Russian mercenaries burying bodies near an army base in northern Mali, which it says is part of a smear campaign against the French, who handed the Gossi base over to Malian forces earlier this week.

Satellite images taken by the French military Thursday morning show what appear to be 10 Caucasian soldiers covering approximately a dozen Malian bodies with sand 4 kilometers (2.5 miles) east of the Gossi military base in the country’s north, according to a French military officer.

In the video one of the soldiers appears to be filming the scene. The Caucasian soldiers in the video are believed to be members of the Wagner Group, a Russian mercenary force, the officer said.

Several tweets with pictures of the bodies have been posted on accounts that support Russia or fake accounts created by Wagner, the officer said. The tweets blame the French for the killings and the burials, according to the French officer.

One tweet from an account called Dia Diarra, allegedly created by Wagner, said: “This is what the French left behind when they left base at #Gossi. These are excerpts from a video that was taken after they left! We cannot keep silent about this!”

The French army transferred control of the Gossi base to Malian soldiers on Tuesday, in what the French said was a safe, orderly and transparent manner. Later that day a “French sensor observed a dozen Caucasian individuals, most likely belonging to the Wagner group,” and a detachment from the Malian army arrive at the Gossi site and unload equipment, said the French military in a confidential report that was seen by AP.

“This is the first time that the French military is making public such drone or surveillance maybe done by a plane,” said FRANCE 24 terrorism expert Wassim Nasr. “We know that on the 20th [of March], Wednesday afternoon, the French military saw those vehicles, those Chinese-made vehicles that are used by the Malian army, going into and outside of the base of Gossi that the French left on the 19th – and on the same night they got footage that shows us [...] that they slept at the base.”

 

“We see the Malian soldiers sleeping outside and downstairs we see Russian – French military say Wagner – operatives sleeping in tents,” Nasr continued. “And the same night at 10pm we have the first tweet from a fake Twitter account [...] that says 'look at what we will show you; we will show you the massacre left by French soldiers. [...] Then yesterday, so Thursday, at 9:50pm, French surveillance means saw [...] as they say, Wagner military throwing sand on corpses next to the military facility.”

 

The French military said the move to discredit the French forces operating in northern Mali is part of a coordinated campaign of multiple information attacks on them that has been going on for months.

In February, France announced it would withdraw its troops from Mali amid tensions with the country’s ruling military junta and the West African country’s decision to employ Russian mercenaries from the Wagner Group. Some one thousand Russian mercenaries are believed to be operating in Mali, according to military experts.

(FRANCE 24 with AP)

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UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

EYE ON AFRICA

France hands over Gossi military base to Malian army

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

L'Humanité

Arno, fin de bazar

Actu

DISPARITION Le chanteur belge est mort samedi, à l’âge de 72 ans, d’un cancer du pancréas. Iconoclaste et attachant, il a marqué la musique européenne par sa pudeur et son sens de l’absurde.

Lionel Decottignies

Ostende affiche toujours ses larges bancs de sable fin et ses longues digues où aiment se promener les badauds. L’Angleterre en ligne de mire et l’afflux constant de Britanniques valent à la cité flamande le surnom de « ville la plus anglaise de Belgique ». Le port qui a fait sa renommée poursuit ses activités. Toutefois, le front de mer est défiguré par les gratte-ciel et les immeubles dits de standing pour contenter le tourisme de masse. Autrefois, quand les plus grands ­allaient au Casino admirer les vedettes, l’enfant facétieux jouait à se cacher dans les dunes. À l’âge des premiers calembours, viendront celui des premiers flirts, puis la découverte des premiers excès. De cette période d’avant les promoteurs, Arno a gardé, sa vie durant, la malice et les douces provocations.

Ostende, sa « ville-racine, sa ville de pirate »

Arnold Charles Ernest Hintjens, dit Arno, naît le 21 mai 1949. De son enfance, en dépit de l’ennui, il garde une profonde fierté qui l’accompagnera toujours. Ces journées se passent à écouter les faits d’armes familiaux. Chez les Hintjens, les femmes tiennent le rôle central. À la naissance, la mère fait fi des conventions et opte pour le prénom Arno. Le père, craintif du qu’en-dira-t-on et d’une connotation « pas assez catholique », inscrit l’enfant sous le prénom Arnold. Tempête à la maison. Elle tenait à ce prénom, nom d’un fleuve. Plus tard Arno, le musicien, deviendra un torrent. « Ma mère était très anarchiste dans sa tête. C’était une sorte de skinhead avec la tête de Zizi Jeanmaire. » Cette tendresse d’un fils envers sa mère donnera le titre Dans les yeux de ma mère. Peu enclin à s’épancher sur sa vie privée, il déclara toutefois après le décès de cette dernière : « Même le plus grand des machos est attiré par sa mère. Il y a des choses qu’on ne confie qu’à sa mère. La première odeur de femme est celle de sa mère. »

Enfant de l’après-guerre, sa petite histoire est le fruit de la grande, au point qu’Arnold a toujours revendiqué des ­racines anglaises et françaises. L’arrivée des nazis en Belgique pousse Charles, le grand-père paternel, « militant gauchiste », à embarquer pour Londres. Maurice, son père, syndicaliste, sera pilote pour la Royal Air Force. Du côté maternel, le grand-père a pris le maquis. Ce bain culturel marquera son engagement antifasciste. À cette aune, les paroles « putain, putain, nous sommes quand même tous des Européens », avec son groupe TC Matic (en hommage au poète yougoslave Dusan Matic), prennent encore davantage d’épaisseur.

Adolescent, Arnold s’ennuie. Il dira : « À cette époque, à part fumer des joints, je ne savais pas quoi faire de ma vie. » Il écoute du jazz et du blues grâce au père, de la chanson française grâce à la mère. Il trouve toutefois que la vie familiale manque de rock’n’roll. La découverte d’Elvis Presley changera sa perception. « La première fois que je l’ai entendu, j’ai eu… j’étais dans un état, comme la première fois où tu jouis. Et cela m’a frappé pour le reste de ma vie. » À 21 ans, en 1970, il crée ses premiers groupes, Freckleface puis Tjens Couter, avec son ami de toujours, Paul Decoutere. S’ils ne laissent aucune trace indélébile, ils poseront les fondations de TC Matic. Très vite, le royaume de Belgique devient étroit pour le groupe. Les compères malaxent le hard-rock, le blues et la new wave. Arno développe déjà un sens pour l’absurdité poétique et une hargne scénique. En marge du tube Putain, Putain, il cultive une douce insolence. Ne chantera-t-il pas : « J’ai vu le zizi de Jésus Christ. Il n’est pas plus gros qu’une allumette et il s’en sert pour faire pipi »   ? Après quatre albums et un succès à l’échelle européenne, le groupe se sépare. Arno poursuit seul l’aventure. Un temps cuisinier pour Marvin Gaye, le Belge publie en 1986 son premier album solo, Arno. L’essai portera ses fruits, et le sceau d’une liberté totale. En 14 disques studio, Hinjens a mené sa barque sur les fleuves tortueux de l’industrie musicale. Il s’est fâché, changeait alors de cap et mettait les voiles. Mais l’Ostendais est toujours arrivé à bon port. Il s’est adonné au blues, au rock, à la chanson, au piano-voix, a tenté le gospel. On retient Elle adore le noir, Il est tombé du ciel. En 2004, son French Bazaar s’octroyait des relents électroniques. Son secret était sa double coque, son double fond. Derrière ses pitreries, son apparente naïveté et ses airs de clochard céleste détaché, Arno avait une profondeur. En 1992, il enregistre à Nashville Idiots Savants, se rêve en star : « Depuis l’Europe jusqu’en Amérique, on vend les mêmes salmonelles/Le ciel est plus haut que l’arbre/Je me suis vu sur MTV. »

Ses succès auprès du grand public viendront de ses reprises, ses réinterprétations. Arno a navigué des Filles du bord de mer, d’Adamo, à Dancing Queen, d’Abba, en passant par le Bon Dieu, de Brel, ou Mother Little Helper, des Rolling Stones. Une de ses reprises retient particulièrement l’attention. Celle, magistrale, de Comme à Ostende, de Jean-Roger Caussimon, pour sa « ville-racine, sa ville de pirate ». Aujourd’hui, dès lors, on se prend à fredonner : « Comme à Ostende et comme partout, quand sur la ville tombe la pluie… »

arnorockMusique
Valeurs Actuelles

Quatre interpellations dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne

Quatre personnes ont été interpellées mercredi 20 avril dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre survenu à Carcassonne le 31 octobre 2021, a appris La Dépêche. Deux jeunes de 18 et 21 ans avaient alors été abattus dans le quartier de Grazailles. Le procureur de la République avait évoqué la piste d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Les investigations s’étaient déroulées en toute discrétion, le parquet préférant éviter un éventuel « dérapage de communication, compte tenu des tensions existantes dans les quartiers… », précise La Dépêche.

Plusieurs tireurs recherchés

Des interpellations avaient déjà eu lieu dans les jours suivant le drame, mais elles avaient abouti à une seule mise en examen. Cela alors que les enquêteurs recherchaient plusieurs tireurs. La première victime, Billel Doussas, avait été abattue depuis la fenêtre d’un bâtiment. Le tir qui avait touché Anas El Madani venait de la rue. Une enquête avait été ouverte pour « homicide volontaire », « tentative d’homicide volontaire » et « détention d’armes illégales de catégorie A ».

Les quatre individus interpellés ont été déférés au pôle de l’instruction criminelle de Narbonne à l’issue de 48 heures de garde à vue. Aucune information n’a filtré sur leur identité. En novembre 2021, le procureur avait affirmé que « ce drame se [trouvait] en lien avec les animosités de quartiers, qui existent entre les jeunes de Grazailles et ceux du Viguier ».

Carcasonne : les dernières actualités

Après les révélations de Valeurs actuelles, le maire de Carcassonne reconnaît que la police municipale n’intervient plus dans certains « points chauds »

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Nigeria : trois policiers tués dans une nouvelle attaque jihadiste à Adavi

Publié le : 23/04/2022 - 20:35Modifié le : 23/04/2022 - 20:43

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Trois policiers ont été tués samedi par des hommes armés dans l'attaque d'un poste de police. L'action violente a été revendiquée par des jihadistes liés au groupe État islamique (EI) dans l'État de Kogi, dans le centre du Nigeria.

Des assaillants jihadistes ont pris d'assaut, samedi 23 avril, le poste de police de la ville d'Adavi, déclenchant une violente fusillade avec les agents de service, d'après William Ovye Aya, porte-parole de la police de cet État. "Le commandement (de la police) a perdu trois de ses agents au cours de l'échange de coups de feu", a-t-il ajouté.

Les assaillants ont réussi à s'échapper malgré des blessures par balle, mais des efforts sont en cours "pour les appréhender et les traduire en justice", a ajouté William Ovye Aya. Le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) a revendiqué l'attaque. "Des soldats du califat ont attaqué un poste de police" dans la région de Kogi, a déclaré le groupe dans un communiqué sur Telegram, affirmant que l'attaque a fait cinq morts.

Il s'agit de la troisième attaque revendiquée par Iswap cette semaine dans des États relativement éloignés de ses fiefs du lac Tchad, dans le nord-est du pays. Mercredi, six personnes ont péri et 16 autres ont été blessées lors d'une explosion dans un bar de la ville d'Iware, dans l'État de Taraba (nord-est). Vendredi soir, un autre débit de boisson a été visé dans la même région par une explosion qui a fait 11 blessés, selon la police locale.

L'État de Kogi a été à plusieurs reprises la cible d'attaques parfois spectaculaires par des bandes criminelles et des combattants jihadistes. En septembre 2021, des assaillants avaient pénétré dans une prison à Kabba, libérant plus de 200 détenus, selon les autorités pénitentiaires.

L'Iswap est né d'une scission avec Boko Haram en 2016. Affilié à l'EI, l'Iswap est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria depuis la mort du chef du rival Boko Haram, Abubakar Shekau, en mai 2021 dans un affrontement avec les combattants de l'Iswap.

Les jihadistes intensifient d'habitude leurs attaques pendant le ramadan, mois sacré des musulmans.

Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et Boko Haram, puis d'autres groupes armés islamistes, a coûté la vie à 40 000 personnes et en a poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU.

Avec AFP

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - Monde

Nigeria : au moins 100 morts dans l'explosion d'une raffinerie de pétrole illégale

Publié le : 23/04/2022 - 21:56Modifié le : 24/04/2022 - 09:41

Une explosion dans une raffinerie de pétrole illégale, dans l'État de Rivers au Nigeria, a fait plus de 100 morts dans la nuit de vendredi à samedi, d'après un responsable gouvernemental et une ONG. Un feu s'est déclaré dans la soirée et s'est vite propagé aux deux réservoirs de la raffinerie. Chinwe Ossondu, correspondante de France 24 au Nigeria, livre les dernières informations sur ce drame.

BBC

Shanghai: Green fences baffle locked down residents

By Leo SandsBBC News

Authorities battling Shanghai's latest Covid outbreak have installed fences to restrict the population's movement.

Green barriers have appeared without warning outside buildings where those inside are forbidden from leaving.

One resident told the BBC a green fence appeared inside his locked-up compound three days ago without any explanation.

For weeks Shanghai's 25 million-strong population has been shut in their homes while officials try to contain the city's worst Covid surge to date.

Images of workers in white hazmat suits sealing entrances to the city's housing blocks and closing off streets with green fencing have spread in recent days on Chinese social media.

Many of the fences, which are around two-metres tall, were installed around buildings designated as "sealed areas" where at least one person has tested positive for Covid-19.

Everyone living inside a "sealed area" is forbidden from setting foot outside their homes whether or not they have the virus.

Shanghai wordt nu volgezet met hekken, zodat niemand zijn huis meer uit kan en een ander kan besmetten. pic.twitter.com/qusQclgjjY

It was not immediately clear why officials have began constructing the fences.

A notice dated 23 April from one local authority being shared online said it was imposing "hard quarantine" in some areas.

Shanghai Covid Stories: Barriers are being installed all over the city. Meanwhile their purpose hasn't been fully explained.A thread. pic.twitter.com/Vhnojz2cOR

The BBC has not been able to verify these images but has spoken to a foreign national living in Shanghai who said green fencing appeared in his own residential complex three days ago.

The resident, who asked not to be identified, said that the main gate to his compound was chained up three weeks ago after he believes one of his neighbours tested positive for the virus.

But on Thursday he said workers installed a new barrier without any warning.

"There is a long corridor in our compound, and within the long corridor they put up another green fence three days ago," he described on the phone. "No one told us the reason it was installed."

"No one can get out," he said. "I feel helpless. You don't know when the lockdown is going to end."

"If your area gets fenced off, what if a fire breaks out? I don't think anyone in their right mind can seal people's homes," he said.

While some city officials have been installing fences, others have been busy trying to block a popular video highlighting the impact of the city's lockdown on its residents.

The six-minute montage features unverified audio clips of the local population criticising inadequate food supplies and complaining about medical conditions.

"We haven't eaten for days now," one person can be heard pleading in the video.

Public criticism of government policies is rare in China, but in the past few weeks some Shanghai residents have posted complaints on social media sites.

Some in locked-down areas of Shanghai say they have been struggling to access food supplies, and forced to wait for government drop-offs of vegetables, meat and eggs.

Other recently introduced measures in the city include placing electronic alarms on doors to prevent those with the virus from leaving and forcibly evacuating residents to allow their homes to be disinfected.

Shanghai officials have also ordered all infected patients and their close contacts to be transferred to government-run centralised quarantine.

The city reported 39 Covid deaths on Sunday, a record for Shanghai, in addition to more than 21,000 new infections.

In contrast to many other countries, China is pursuing a zero-Covid strategy with the aim of eradicating the virus from the country completely.

While officials managed to keep infection levels relatively low at the beginning of the pandemic, later lockdowns have struggled to contain more transmissible recent variants of the virus.

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France24 - Monde

Burkina Faso : une dizaine de personnes tuées dans une attaque contre un détachement militaire

Publié le : 24/04/2022 - 17:59Modifié le : 24/04/2022 - 19:32

FRANCE 24 Suivre

Des attaques jihadistes contre un détachement militaire ont fait une dizaine de morts, dont cinq soldats burkinabè, dimanche dans le nord du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires et locales. Depuis 2015, le pays est la cible d'attaques jihadistes perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l'EI, qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Une quinzaine de personnes, dont neuf soldats burkinabè, ont été tuées, dimanche 24 avril, lors d'une attaque jihadiste contre un détachement militaire dans le nord du Burkina Faso, a indiqué l'armée burkinabè.

"Les détachements militaires de Gaskindé et de Pobe Mengao ont été les cibles d'attaques terroristes dans la matinée du dimanche 24 avril 2022", selon un communiqué de l'État-major, qui évoque deux attaques "simultanées" qui visaient les bases militaires et "les populations civiles".

"Les autres victimes sont des civils, tués au cours de l'attaque", a-t-il précisé, soulignant que d'autres soldats ont été blessés et de nombreux dégâts matériels enregistrés.

Un élu local a confirmé l'attaque évoquant de son côté "la mort de quatre civils".

>> À lire Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes

Recrudescence d'attaques de jihadistes présumés

Le 8 avril, toujours dans le nord du pays, un détachement militaire avait été visé par une attaque, tuant douze soldats et quatre supplétifs civils de l'armée.

Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est du pays, est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Le nouveau chef de l'État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, Sandaogo Damiba fait face depuis quelques semaines à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus d'une centaine de morts, civils et militaires.

Début avril, le chef de l'État avait annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes pour tenter d'enrayer les violences.  

L'État burkinabè ne discute toutefois pas directement avec les combattants des groupes armés : ces comités sont composés de responsables religieux, de chefs coutumiers et traditionnels. 

En parallèle, l'armée burkinabè continue ses opérations militaires contre les jihadistes.

Avec AFP

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BBC

Barcelona 0-1 Rayo Vallecano: Xavi's side suffer third successive defeat at Nou Camp

Last updated on Less than a minute agoLess than a minute ago.From the section European Football

Barcelona suffered a third home defeat in a row for the first time in a single season with a shock La Liga loss to Rayo Vallecano.

Barca's defeat leaves Real Madrid on the brink of the title, with Carlo Ancelotti's side needing one point from five games to become champions.

Madrid can clinch a record 35th Spanish title by avoiding defeat against Espanyol on Saturday.

Rayo earned a Liga double over Barca through Alvaro Garcia's sharp strike.

Following defeats by Eintracht Frankfurt in the Europa League quarter-finals and Cadiz in La Liga on Monday, Barca have lost three successive home games for only the second time in their history.

The other occasion came at the end of the 1997-98 season and start of the 1998-99 season under Dutch boss Louis van Gaal.

Barca, who knew victory would all but secure a top-four finish and Champions League qualification, have won just twice in their past six matches.

Xavi's side should still secure a top-four spot but his side's form will be a concern for the legendary Barca midfielder, who took over from Ronaldo Koeman in October.

Koeman was sacked after Barca lost at Rayo and the Madrid side became only the fourth promoted side to complete a home and away double over Barcelona and the first since 1997-98.

Garcia's movement allowed him to collect Isi Palazon's superb pass ahead of Barcelona defender Sergino Dest and beat home keeper Marc-Andre ter Stegen at his near post with a low shot.

Barcelona dominated possession as they searched for an equaliser, with Gavi hitting the crossbar with a rising shot in the first half.

The home side continued to press in the second half and, having thrown on attackers Memphis Depay, Luuk de Jong and Adama Traore, created opportunities against a well-organised Rayo side.

But Barca paid the price for their profligacy.

Rayo keeper Stole Dimitrievski made several comfortable saves, while defender Alejandro Catena cleared a Dembele shot off the line, as Barca could not find a way through despite almost 14 minutes of stoppage time.

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Barcelona 0, Rayo Vallecano 1.

Second Half ends, Barcelona 0, Rayo Vallecano 1.

Gavi (Barcelona) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by Gavi (Barcelona).

Álvaro García (Rayo Vallecano) wins a free kick on the left wing.

Attempt blocked. Ousmane Dembélé (Barcelona) right footed shot from the centre of the box is blocked.

Alejandro Catena (Rayo Vallecano) is shown the yellow card for a bad foul.

Adama Traoré (Barcelona) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Alejandro Catena (Rayo Vallecano).

Attempt missed. Ousmane Dembélé (Barcelona) left footed shot from outside the box is high and wide to the left. Assisted by Sergio Busquets.

Pathé Ciss (Rayo Vallecano) hits the left post with a left footed shot from outside the box. Assisted by Álvaro García.

Attempt blocked. Adama Traoré (Barcelona) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Memphis Depay.

Nico González (Barcelona) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Sergi Guardiola (Rayo Vallecano).

Óscar Trejo (Rayo Vallecano) is shown the yellow card.

Mario Hernández (Rayo Vallecano) is shown the yellow card.

Memphis Depay (Barcelona) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Óscar Trejo (Rayo Vallecano).

Jordi Alba (Barcelona) is shown the yellow card.

Offside, Barcelona. Jordi Alba tries a through ball, but Ousmane Dembélé is caught offside.

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
BBC

Lewis Hamilton: Toto Wolff says seven-time world champion 'deserves better' from team

Last updated on 24 April 202224 April 2022.From the section Formula 1

Mercedes team boss Toto Wolff described their car as "undriveable" and said that Lewis Hamilton "deserves better from us" after the seven-time world champion could only finish 13th in the Emilia Romagna Grand Prix.

Wolff apologised to Hamilton on team radio at the end of the race.

Team-mate George Russell did manage to finish fourth after a superb start.

Hamilton said it was a "weekend to forget" and that he "just wasn't fast enough to overtake" at Imola.

To add insult to injury, he was lapped by race winner Max Verstappen in the Red Bull.

He also reiterated that he was no longer fighting for the drivers' title, saying: "I am out of the championship, for sure. There's no question about that."

Hamilton said the one bonus for the team was fellow Briton Russell's climb through the field after starting 11th - although he apologised for not also getting into the points.

"Everyone is feeling it and everyone is head down, trying their best," he added. "There's no-one that's giving up and everyone is just trying to move forward as fast as they can."

Formula 1 heads to the United States next for the inaugural Miami Grand Prix, from 6-8 May.

Mercedes have dominated the constructors' championship in the turbo hybrid era and secured an unprecedented eighth consecutive title in 2021.

But this season's regulation changes have not worked in their favour, with both cars experiencing serious 'porpoising', a phenomenon caused by an increase - then a sudden decrease - of downforce.

"You see the bouncing on the main straight, I wonder how the two of them can even keep the car on the track at times," said Wolff.

"Both drivers are doing the utmost and out-performing the car. We have seen that reaping the results for George, who did an outstanding race - perfect start and then handling a car that wasn't tuned optimally.

"And Lewis was just stuck in the back."

The weekend started badly for Hamilton as he was knocked out in Q2 during Friday's qualifying session, having to settle for 13th on the grid for the first sprint event of the season.

He then lost a place during Saturday's 21-lap race, dropping him further down the order for Sunday's grand prix.

As Hamilton crossed the line after being stuck behind a train of slower cars, Wolff told him: "Sorry for what you had to drive today. I know it was undriveable. This was a terrible race. We will come out of this."

The Mercedes team principal also acknowledged in his post-race interview that the talent of Hamilton and Russell did not merit their current situation.

He said: "We have two of the three best drivers and they deserve a car and a power unit that allows them to fight in the front rather than being lapped. That's not what either of them deserves."

Russell has fared better at Mercedes so far this season, scoring a top-five finish in each of the first four races, including a podium at the Australian Grand Prix. He is 21 points ahead of Hamilton in the drivers' championship.

"In terms of results, we are getting the most out of it," said Russell. "It gives me and the team confidence that when the car improves, we will get more points on the board.

"But we can't sustain this level of results if we don't improve the pace of the car."

The 24-year old former Williams driver, who replaced Valtteri Bottas at the Silver Arrows for 2022, said that both he and Hamilton were "equally struggling" with their cars.

He added: "I expect [Hamilton] to come back so strong and the way he is pushing and motivating the team is inspiring. I am not getting comfortable with this position because I know what he's capable of."

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : les forces russes continuent de bloquer partiellement Kharkiv

La guerre en Ukraine se poursuit, dimanche 24 avril, au 60e jour de l’offensive russe. Les forces russes bombardent les troupes ukrainiennes et les infrastructures essentielles et continuent de bloquer partiellement Kharviv, au Nord-Est, rapporte 20Minutes. Par ailleurs dans l’est de l’Ukraine, les forces russes ont intensifié les opérations en direction de Severodonetsk, de Kurakhiv et de Popasnya, avec des combats qui se sont déroulés dans les régions de Zaritchné, de Roubijné et de Popasna. Les forces russes ont commencé à traverser la rivière Krasna sur des pontons en direction de Severodonetsk et les systèmes de défense aérienne intensifiaient leur action en direction d’Adiivka.

Un éditeur russe sommé de supprimer des passages évoquant l’Ukraine

D’après le média indépendant russe Mediazona, bloqué par le Kremlin, les salariés de la maison d’édition russe Prosveshchenie ont participé à une réunion dont l’objectif était de s’assurer que, dans les manuels scolaires édités, les mentions de l’Ukraine, qualifiées d’« inappropriées », soient retirées, relaye Le Figaro. Cet effacement de l’Ukraine, mais également des mentions de sa capitale Kiev, dans les manuels d’histoire, n’est pas quelque chose de simple à réaliser. De ce fait, tandis que certains éditeurs s’efforcent de trouver des formules qui leur permettront de désigner l’Ukraine sans toutefois la nommer explicitement, certains passages sont entièrement supprimés par leurs supérieurs.

La Russie bloque un site de jeux d’échecs

Moscou a bloqué le site internet américain dédié aux échecs Chess.com à la demande du parquet général russe. Et cela, après la publication de deux articles sur la situation en Ukraine, qualifiés de « fausses informations », indique BFM TV. Ainsi, Chess.com figure désormais sur la liste des sites bloqués en Russie. Ce dimanche, il est disponible sur le site du gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor. Dans le détail, à la demande du parquet général, l’accès à deux pages de Chess.com, qui contenaient des articles critiques de l’opération russe en Ukraine, a été bloqué, d’après les agences de presse russes. Toutefois, comme Chess.com utilise le protocole HTTPS, tout le site est devenu inaccessible en Russie après la censure de ces deux pages.

Le conflit teste les limites du modèle d’accueil suisse

Très enthousiaste pour ouvrir ses portes aux réfugiés, la Confédération suisse l’est moins pour payer la facture. Cette dernière voit arriver 1 000 Ukrainiens par jour, par le train ou par la route. L’arrivée des victimes de la guerre met en lumière les faibles aides financières que reçoivent les personnes en recherche de protection. Dans certains cantons, le montant s’élève à 12 francs par jour (environ 12 euros) pour la nourriture, les produits de soin corporel, les médicaments, ainsi que les vêtements, comme l’a calculé le journal SonntagsBlick. Autrement dit, un montant très largement en dessous du minimum vital en Suisse, qui est l’un des pays les plus chers d’Europe. Par ailleurs, les réfugiés qui ne sont pas hébergés dans un centre d’asile fédéral sont forcés d’attendre plusieurs semaines avant de recevoir l’argent. Par conséquent, des voix discordantes commencent à se faire entendre. Ces dernières arguent que l’accueil des Ukrainiens n’est, en fin de compte, pas tellement généreux…

Ursula von der Leyen en Inde

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée ce dimanche en Inde pour une visite de deux jours consacrée au commerce, à la sécurité et au climat. Au cours de cette visite, elle devrait par ailleurs faire allusion à la neutralité affichée par New Delhi concernant la guerre en Ukraine, note Le Monde. L’Inde est en quête d’un équilibre difficile entre ses relations avec l’Occident et celles qu’elle entretient avec Moscou, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Raison pour laquelle le pays s’est abstenu de condamner ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine et de se joindre aux votes qui vont dans ce sens aux Nations unies. Aussi, Ursula von der Leyen rencontrera lundi le Premier ministre indien, Narendra Modi. Ces dernières semaines, celui-ci a reçu la visite et les appels de nombreux autres dirigeants occidentaux, qui l’ont pressé de prendre ses distances avec la Russie.

Le Pape renouvelle son appel à une trêve

A l’occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, le pape François a réclamé une fois de plus une trêve dans les combats, à l’issue de la prière dominicale devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre et dont certains brandissaient le drapeau ukrainien, relate 20Minutes. « Je renouvelle l’appel à une trêve pascale, le plus petit signe tangible d’une volonté de paix. Qu’on arrête les attaques pour soulager les souffrances des populations épuisées », a demandé le souverain pontife.

L’OSCE « inquiète » de la détention de certains de ses membres

Ce dimanche, l’OSCE s’est dite « extrêmement inquiète » après l’arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission, relaye BFM TV. Peu après l’invasion russe fin février, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait évacué plusieurs centaines d’observateurs, issus de dizaines de pays, qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014. Toutefois, demeurent sur place des employés ukrainiens dont « un certain nombre sont détenus à Donetsk et à Lougansk », a commenté l’OSCE dans un tweet, avant d’assurer « utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération ». Pour l’heure, aucun autre détail n’a été fourni.

La Turquie disposée à contribuer aux négociations

Ce dimanche, le président turc Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue ukrainien, à l’occasion d’un entretien téléphonique, que la Turquie était prête à apporter son assistance au processus de négociations avec la Russie, observe France 24. La discussion a également porté sur la situation de Marioupol. Le président Erdogan a notamment insisté sur la nécessité d’assurer l’évacuation des blessés et des civils de la ville, mais également ceux de l’usine Azovstal, ainsi que les troupes ukrainiennes qui sont encore forcées de se terrer dans le complexe métallurgique.

Une vague de morts parmi les oligarques russes

Depuis le début de l’agression russe en Ukraine fin février, la traque d’oligarques, soupçonnés d’être proches du Kremlin et de financer le régime de Vladimir Poutine, se poursuit. L’Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont sanctionné des milliers d’entre eux, mais également certains de leurs proches. Selon une liste compilée par le magazine américain Newsweek, plusieurs de ces influents personnages en Russie sont morts au cours des dernières semaines, parfois dans des circonstances floues. L’un d’eux a été retrouvé mort en Espagne, il y a quelques jours, à l’instar de son épouse et de leur fille. Au total, cinq oligarques russes sont morts depuis le début de l’invasion décidée par le dirigeant russe, et un sixième quelques semaines auparavant.

L’ONU réclame une trêve « immédiate » à Marioupol  

L’ONU a appelé, ce dimanche, à une trêve « immédiate » à Marioupol, afin de permettre l’évacuation de quelque 100 000 civils toujours coincés dans ce port ukrainien désormais presque entièrement contrôlé par l’armée russe. L’annonce a été faite dans un communiqué par son coordinateur en Ukraine, Amin Awad, relève BFM TV« Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies, a estimé ce dernier. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd’hui. Demain, ce sera trop tard. » 

Zelensky : « Nous croyons en une nouvelle victoire de l’Ukraine » 

En s’exprimant devant la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, en ce dimanche de Pâques orthodoxe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir prié pour que les enfants retrouvent la joie de vivre et que les endeuillés trouvent le réconfort. « Aujourd’hui, nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l’Ukraine et nous sommes convaincus qu’elle ne sera détruite par aucune horde et par aucune injustice », a déclaré le dirigeant, dont les propos sont cités par France 24

Kiev affirme que Moscou déploie des lanceurs de missiles Iskander-M

La Russie a déployé des lanceurs mobiles de missiles Iskander-M à moins de 60 kilomètres de la frontière ukrainienne, a fait savoir ce dimanche l’état-major des forces armées ukrainiennes, comme l’indique Le Figaro. « Ensuite, l’ennemi a augmenté le nombre de troupes dans la région de Belgorod en transférant et en concentrant des unités supplémentaires », a précisé l’armée ukrainienne à l’occasion de sa mise à jour quotidienne du matin. « Selon les informations disponibles, des lanceurs Iskander-M ont été déployés à 60 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine », a-t-elle assuré, sans toutefois donner plus de détails sur l’emplacement des systèmes.

Pour l’heure, Moscou n’a pas réagi à la révélation de ces nouvelles informations, observe le quotidien national. Vendredi, la Russie avait déclaré qu’elle voulait contrôler tout le sud de l’Ukraine. Kiev avait répondu que cela montrait que Moscou avait des objectifs plus larges que celui, déclaré, de démilitariser et de « dénazifier » le pays.

La Suisse interdit la livraison d’armes allemandes à l’Ukraine

L’annonce a été faite ce dimanche par le journal helvétique Sonntags Zeitung : la Suisse a pris la décision de bloquer l’exportation de munitions que l’Allemagne souhaitait ensuite envoyer vers l’Ukraine. De cette façon, le pays applique son statut de stricte neutralité.

Volodymyr Zelensky souhaite une rencontre avec Vladimir Poutine

Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ce samedi à une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, relaye BFM TV. Et cela, « pour mettre fin à la guerre ». Il a notamment répété qu’« il n’avait pas peur de rencontrer » le président russe, si cela permettait de parvenir à un accord de paix. Il a aussi assuré que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol (dans le sud-est su pays), port ukrainien stratégique sur la mer d’Azov, sont tués par l’armée russe.

La Pologne a fourni 1,6 milliard de dollars d’armes à Kiev

La Pologne a fourni à l’Ukraine des armes d’une valeur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) dans le but de l’aider à faire face à l’invasion russe, a confié le Premier ministre polonais, dont les propos sont cités par 20Minutes. « A ce jour, la Pologne a transmis à notre voisin oriental des équipements militaires d’une valeur d’environ 7 milliards de zlotys, soit plus de 1,6 milliard de dollars », a détaillé Mateusz Morawiecki à la fin d’une rencontre à Cracovie avec son homologue ukrainien Denys Chmygal. Et de conclure, dans un communiqué : « Cet équipement sauve la souveraineté ukrainienne, polonaise et européenne. »

Les combats et les bombardements se poursuivent

Samedi matin, l’armée russe a confié avoir procédé, durant les dernières 24 heures, à 1098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes, rapporte BFM TV. « Ils bombardent littéralement tout », a indiqué sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaidai, avant d’enjoindre la population à évacuer. Il a aussi annoncé deux morts et deux blessés à Zolote. Par ailleurs, au moins six personnes, dont un bébé, ont perdu la vie dans des frappes russes, le même jour, sur la ville portuaire d’Odessa, d’après Kiev, qui redoute que ce bilan ne s’alourdisse. L’armée russe a également assuré avoir touché, au moyen de missiles de haute précision, un important dépôt d’armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et plusieurs pays européens, à proximité d’Odessa.

Plusieurs décennies de déminage en perspective

Plusieurs décennies seront certainement nécessaires afin de neutraliser les milliers d’engins explosifs encore actifs qui ont été déversés sur près de la moitié du territoire de l’Ukraine, alertent les spécialistes deux mois après le début de l’invasion russe. « Il faudra cinquante ans pour tout déminer », juge Perrine Benoist, directrice de la réduction de la violence armée pour l’ONG Handicap International, dont les propos sont cités par Le Monde. Elle a souligné ensuite qu’« on [déminait] toujours au Laos, au Cambodge et au Vietnam, cinquante à soixante ans après ».

Aucune trêve pour la Pâques orthodoxe

Pour ce week-end de Pâques, aucune trêve n’a pu être négociée entre Moscou et Kiev, observe BFM TV. Le patriarche orthodoxe russe Kirill, allié du président russe Vladimir Poutine, a appelé ce samedi à prier pour une « paix durable », mais sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.

Христос Воскрес, українці!🇺🇦

Ілюстрація: Олександр Грехов pic.twitter.com/uMayoKXjzH

— Держприкордонслужба (@DPSU_ua) April 24, 2022

La rupture entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople renforcée 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé la rupture entre le patriarcat de Moscou, qui a béni l’armée russe à maintes reprises, et celui de Constantinople. Désormais, tandis que les fidèles du monde entier fêtent la Pâque orthodoxe, ce dimanche, les tensions sont à leur comble, comme détaillé dans un récent article du New York Times dont Courrier international s’est fait l’écho. Par conséquent, les 200 millions de fidèles de l’Eglise orthodoxe, qui vivent principalement dans l’est et le sud de l’Europe, se disent en proie à des dilemmes. 

Partout, le conflit divise les églises nationales, les paroisses, mais également les familles, qui sont contraintes de réévaluer leurs relations avec le patriarche de Moscou et l’Eglise orthodoxe russe. Aux Etats-Unis, certains fidèles changent d’église, note le quotidien national américain. En France, des séminaristes orthodoxes ont sommé leur évêque de rompre avec le patriarcat de Moscou. Ailleurs, aux Pays-Bas, la police a été forcée d’intervenir dans une église de Rotterdam, car des paroissiens en étaient venus aux mains au sujet de la guerre. 

Guterres attendu en Turquie, Blinken à Kiev

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se rendra lundi en Turquie. Ce pays est un important médiateur concernant le conflit en Ukraine, rappelle France 24. Ensuite, il est attendu à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué. Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi que le ministre américain de la Défense, Llyod Austin, sont attendus à Kiev ce dimanche, indique BFM TV. Deux mois, jour pour jour après le début de l’invasion russe, ils vont discuter des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky les souhaiterait « encore plus lourdes et puissantes » pour faire face à l’armée russe, comme il l’a fait savoir samedi à l’occasion d’une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Sahara Occidental : le revirement de l'Espagne "inacceptable" pour le président algérien Tebboune

Publié le : 24/04/2022 - 08:37

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié samedi le revirement de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur la délicate question du Sahara occidental d'"inacceptable moralement et historiquement".

Le revirement de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur le Sahara occidental est "inacceptable moralement et historiquement", a déclaré samedi 23 avril le président algérien Abdelmadjid Tebboune. 

Dans une interview à des médias nationaux, Abdelmadjid  Tebboune a dénoncé l'annonce le 18 mars par le gouvernement espagnol de son soutien à un plan d'autonomie marocain, en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l'ancienne puissance colonisatrice. 

"Nous avons de très solides liens avec l'État espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, ndlr) a tout cassé", a ajouté le chef de l'État algérien. 

Pedro Sanchez a qualifié le plan marocain de "base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend".

Dénonçant un "revirement" de l'Espagne, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et a réclamé des "clarifications" avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid.

Le conflit dans cette vaste zone désertique, bordée d'eaux poissonneuses et au riche sous-sol minier, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Rabat, qui contrôle près de 80 % du Sahara occidental, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

"L'ONU considère que l'Espagne est la puissance administrante tant qu'il n'y a pas de solution au Sahara occidental", a poursuivi Abdelmadjid Tebboune.

L'Algérie réclame "l'application du droit international". "L'Espagne ne doit pas renoncer à sa responsabilité historique et doit réviser sa position"", a-t-il ajouté.

>> À lire aussi : Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

Le président Tebboune a toutefois souligné que l'Algérie ne "renoncerait jamais à ses engagements d'assurer la fourniture de gaz à l'Espagne quelles que soient les circonstances". L'Espagne est très dépendante de l'Algérie pour ses approvisionnements en gaz.

Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l'Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l'effet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l'agence officielle APS qu'il n'était "pas exclu de procéder à un 'recalcul' des prix avec notre client espagnol".

Avec AFP

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
Valeurs Actuelles

Inde : les épisodes de violence contre les chrétiens se multiplient

La violence contre les chrétiens, en Inde, ne faiblit pas. Au contraire. Depuis le mois de janvier, plus d’une centaine d’actes de violence perpétrés à leur encontre ont été recensés par l’organisation œcuménique United Christian Forum (UCF), basée à New Delhi, détaille Aleteia, samedi 23 avril. Dans le détail, d’après un rapport publié par cette organisation et dont l’agence Fides – organe d’information des Œuvres pontificales missionnaires du Vatican – s’est fait l’écho, au moins 127 épisodes de violence ont été enregistrés au cours des 103 premiers jours de l’année.

« La persécution des chrétiens en Inde s’intensifie »

L’UCF est un organisme chargé de surveiller la violence contre les chrétiens. Et pour mettre en lumière ce chiffre, l’organisation s’est appuyée sur le nombre d’incidents signalés par le biais d’un « numéro vert » mis à la disposition du public. Ainsi, dans un message adressé le 15 avril à l’agence Fides – autrement dit le jour du Vendredi Saint – l’UCF a communiqué en ces termes, cités par Aleteia : « Il y a plus de deux mille ans, Jésus a été persécuté et crucifié. Les disciples de Jésus sont encore persécutés dans certaines parties du monde, y compris en Inde, où des groupes de personnes répandent la haine contre les minorités pour leurs propres gains politiques. »

Et l’UCF de souligner, peu après, pour étayer son point de vue sur la question : « La persécution des chrétiens en Inde s’intensifie, entraînant des violences systématiques et soigneusement orchestrées contre les chrétiens, également menées à l’aide des médias sociaux, utilisés pour diffuser la désinformation et fomenter la haine. » Ensuite, l’organisme a tenu à rappeler qu’en 2021, 502 incidents de violence anti-chrétienne avaient été signalés tout au long de l’année.

89 religieux battus et menacés

Qu’en est-il des violences constatées depuis début janvier ? Parmi ces 127 incidents, 82 correspondaient à des violences de masse, perpétrées par une foule de militants. Dans le détail, 89 pasteurs ou curés de paroisse ont été battus et menacés de représailles s’ils continuaient à mener des prières et des liturgies. Aussi, 68 églises ont été attaquées, tandis que 367 femmes et 366 enfants ont été blessés, observe Aleteia.

Depuis ces faits, 42 affaires sont en instance dans divers tribunaux afin de contester la validité constitutionnelle de la loi dite « loi sur la liberté de religion ». Autrement dit, une mesure utilisée dans divers Etats indiens dans le but d’accuser à tort les missionnaires et les pasteurs de procéder à des « conversions religieuses forcées ». A l’heure actuelle, aucun chrétien n’a été condamné pour avoir forcé quelqu’un à se convertir, note le site d’actualités. D’après les recensements effectués en Inde au cours des dernières années, en dépit des menaces, la population chrétienne est restée sensiblement la même. Le dernier recensement officiel, qui date de 2011, stipule que 79,8 % des 1,38 milliard d’habitants de l’Inde sont hindous, 14,2 % sont musulmans et 2,3 % sont chrétiens.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Lazio 1-2 AC Milan: Title-chasing visitors score in injury time to go top of Serie A

Last updated on Less than a minute agoLess than a minute ago.From the section European Football

AC Milan returned to the top of Serie A with a dramatic injury-time victory over Lazio.

The Rossoneri were caught napping after four minutes as Ciro Immobile stole in for his 26th goal of the season.

Olivier Giroud levelled straight after half-time and Milan's pressure paid off when sub Zlatan Ibrahimovic set up Sandro Tonali for the winner.

Stefano Pioli's side are two points clear of Inter with four games left but they have played a game more.

After Inter's comprehensive win over Roma last night, Milan knew only three points would take them back to the Serie A summit.

Conceding Immobile's opener was the worst possible start but Pioli's side were immediately on the front foot, only for Giroud, Barcelona-bound Franck Kessie and the impressive Rafael Leao to pass up presentable chances.

Undeterred, Giroud scored his first club goal for seven games when he turned home Leao's cross immediately after the restart.

Pioli sent on 40-year-old Ibrahimovic and in a frantic last 10 minutes, Lazio keeper Thomas Strakosha made excellent saves from Leao and Ante Rebic.

Ibrahimovic then had a golden opportunity in the 89th minute but dallied and his wayward shot was blocked.

It looked like their title bid was stalling, but Lazio defender Adam Marusic gave the ball away, Ibrahimovic won a vital header and Tonali was on hand to bundle in a vital winner.

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Lazio 1, AC Milan 2.

Second Half ends, Lazio 1, AC Milan 2.

Foul by Alexis Saelemaekers (AC Milan).

Sergej Milinkovic-Savic (Lazio) wins a free kick in the defensive half.

Sandro Tonali (AC Milan) is shown the yellow card for excessive celebration.

Goal! Lazio 1, AC Milan 2. Sandro Tonali (AC Milan) right footed shot from very close range to the bottom left corner. Assisted by Zlatan Ibrahimovic with a headed pass.

Foul by Rade Krunic (AC Milan).

Danilo Cataldi (Lazio) wins a free kick in the attacking half.

Attempt missed. Theo Hernández (AC Milan) left footed shot from outside the box is close, but misses the top left corner following a corner.

Corner, AC Milan. Conceded by Elseid Hysaj.

Attempt blocked. Zlatan Ibrahimovic (AC Milan) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Theo Hernández with a cross.

Substitution, AC Milan. Alexis Saelemaekers replaces Rafael Leão.

Zlatan Ibrahimovic (AC Milan) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by Zlatan Ibrahimovic (AC Milan).

Toma Basic (Lazio) wins a free kick in the defensive half.

Attempt saved. Ante Rebic (AC Milan) left footed shot from outside the box is saved in the bottom left corner.

Offside, AC Milan. Davide Calabria tries a through ball, but Zlatan Ibrahimovic is caught offside.

Corner, AC Milan. Conceded by Thomas Strakosha.

Attempt saved. Rafael Leão (AC Milan) left footed shot from the left side of the box is saved in the top left corner. Assisted by Ante Rebic.

Pierre Kalulu (AC Milan) is shown the yellow card for a bad foul.

France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

FRANCE 24 Suivre

Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

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Disparaître sous les radars des algorithmes

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

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La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
Valeurs Actuelles

Israël : Poutine réclame une église orthodoxe à Jérusalem, un casse-tête pour Naftali Bennett

Benyamin Netanyahou avait cédé à la demande de Vladimir Poutine. Mais sa promesse n’a jamais encore abouti, laissant ce casse-tête à son successeur Naftali Bennett. Encore Premier ministre à l’époque, en juin 2021, Benyamin Netanyahou avait accepté de remettre au président russe la propriété d’un ensemble de bâtiments comprenant l’église Alexandre Nevski et la cathédrale de la Sainte-Trinité, rapporte le journal Marianne samedi 23 avril. Et ce, en échange d’une faveur. Benyamin Netanyahou avait réclamé à la Russie la libération d’une ressortissante israélienne. La jeune femme avait été condamnée à sept ans et demi de prison pour avoir été en possession de 10 grammes de hachich lors d’une escale à Moscou. Vladimir Poutine avait fini par accepter en échange de ce que lui avait promis Benyamin Netanyahou.

Tiraillé entre deux possibilités

Ces bâtiments comprenant les deux lieux de cultes appartenaient pourtant aux « Russes blancs » – des exilés ayant fui la révolution bolchevique de 1917, rappelle Marianne. L’année dernière, les services du ministère israélien de la Justice ont pourtant choisi de leur retirer ces biens pour les transférer à Moscou. Mais les « Russes blancs » ne comptent pas se laisser faire et ont fait appel de cette décision. La question doit désormais être tranchée par le gouvernement israélien mené par Naftali Bennett. Espérant gagner du temps sur ce dossier, il a confié la tâche à une commission ministérielle qui ne s’est, hélas, toujours pas penchée sur ce cas. Naftali Bennett serait donc face à un ultimatum. S’il réfute la promesse faite à Vladimir Poutine, le Premier ministre craint que le président russe ne réplique en interférant dans les opérations de l’aviation israélienne en Syrie face à l’Iran. La Russie n’est pour l’instant jamais intervenue contre les actions d’Israël dans la région. En revanche, si Naftali Bennett choisit de satisfaire Vladimir Poutine, il pourrait susciter la colère des États-Unis et de l’Europe, qui lui reprochent d’ailleurs de ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. La tâche s’annonce donc compliquée pour Naftali Bennett, qui fait, sans surprise, face à la pression de Moscou.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

If hybrid working is implemented, it makes more sense to hire someone with experience: an employee you know can just get on with the job working from home – Grace Lordan

Lewis is a recently qualified solicitor. He has a degree-level qualification and has passed all his assessments following a career change. In theory, given current labour shortages, he should be in high demand. But after applying for entry-level roles at several law firms, he’s still yet to hear back from anyone. “It’s been really tough,” says London-based Lewis, 35, whose surname is being held over career concerns. “When you read vacancies, it feels hard to even get a junior-level job.” 

Since qualifying in February, Lewis has scrolled through hundreds of job adverts. But he says even admin assistant positions require previous relevant experience or an additional law school diploma that costs a five-figure sum. So, he’s decided his best option is to begin voluntary work, for a legal assistance charity, in a bid to build clout.

Lewis explains he’s not the only qualified solicitor to head down this path. “Out of eight people on the charity’s training programme, half were law graduates. Each one said they were applying to hone their skills and boost their CV.” Lewis says his sector can feel like a closed shop for entry-level workers. “I’m finding law firms can still afford to be picky, and not offer much in wages, because they know there are still many desperate people out there,” he adds.

One of the biggest narratives about the current labour market is that employers are struggling to land talent. Certainly, figures show record vacancies and high quit rates: according to the Office for National Statistics (ONS), there were a record 1.29 million job openings in the UK between January and March this year; data from the US Bureau of Labor Statistics (BLS) shows there were 11.3 million vacancies in February, with nearly 3% of the American workforce quitting their posts. 

However, this doesn’t paint the whole picture. While the competition for talent remains fierce for much of the workforce, this struggle to land candidates can also be a generalisation. Not every industry has a long-term overabundance of positions to fill, and certain employees have greater sway in the hunt than others. While many workers are being increasingly sought after in a buoyant job market, and able to leverage that into new careers, better pay or flexible working arrangements, there are also some candidates who may be losing out in the current war for talent.

Recruiters are working overtime in a highly competitive labour market, especially when they're interviewing candidates for certain high-priority jobs (Credit: Getty Images)

Where the war is being waged

The narrative of employers scrambling for talent, bending over backwards to recruit candidates to open roles, isn’t entirely overblown.

Since the start of the pandemic, a combination of high quits and booming demand means employers in sectors such as tech, manufacturing and the service industries have met labour shortages. The subsequent scramble for talent has seen companies relentlessly recruit and make accommodations to get workers into teams, from offering sky-high starting salaries to flexible working set-ups.

In many cases, employers have been forced to outsource their hiring. Oliver Price, branch director of technology at recruitment firm Robert Half, based in Bristol, UK, estimates that for every active tech candidate, there are three times as many open positions. “The market is incredibly job-heavy at the moment,” he explains, adding that his team is “absolutely inundated” with client requests for talent.

With the competition for workers so fierce, drawn-out hiring processes are now being tightly compressed. “Ideally, it’s a two-stage interview process within a week – it needs to be quick,” says Price. “Client feedback has to be within hours, rather than days. Candidates are now spoilt for choice: they know they hold the power in the current market.”

Even if a candidate accepts a role, the battle for their services still hasn’t been won. In the current market, much of a recruiter’s work happens during the notice period, when a worker can be poached by other recruiters, go for another job or even stay put and accept a counter-offer from their current employer. 

“If a candidate is good, then they’ll likely receive a counter-offer,” explains Price. “More than half of counters are accepted; employers know how difficult it is to hire, so they throw money at the problem. We keep a high level of communication with the candidate throughout the four months or so of the recruitment process; we like to buy the client and candidate lunch, an informal face-to-face meeting that allows both parties to get to know each other better.”

The competition for employees extends beyond knowledge work; salaries are rising sharply in response to generalised supply and demand across much of the global economy. UK figures from job-listings site Indeed, seen by BBC Worklife, show occupations with the steepest decline in jobseeker interest – such as food service, construction and manufacturing – are also undergoing high pay growth; wages are nearly 10% higher than before the pandemic in some cases. In the US, a 27% drop in jobseeker interest in construction coincides with the sector’s biggest pay hike in 40 years.

Although the hiring crisis may not be as fierce in other industries, the Great Resignation has created worker shortages in sectors that traditionally have fewer openings. In the UK, arts companies are reporting difficulties with recruitment, with a record number of vacancies; the arts, entertainment and recreation sector in the US also has vacancies that dwarf pre-pandemic figures

"The battle for talent is affecting every industry,” says Donald Knight, chief people officer at recruiting software firm Greenhouse, based in New York City. He explains its customers have increased their monthly candidate interviews by 20% since the start of the year. “CEOs have viewed recruiting and talent management as an administrative function in the past. Now, thriving companies and their leaders have finally woken up to the reality: hiring is a business-critical function.”

Despite the prevailing narrative, some workers across certain industries and at lower levels are struggling to even land interviews (Credit: Getty Images)

Why the competition for talent isn’t equal 

Although a war for talent is certainly raging, employers aren’t fighting the same battles across the board. Only some candidates have power in the job market – typically experienced, mid-career employees. It means entry-level workers can still face difficulties finding employment – and this is especially the situation in certain sectors.

In many cases, labour shortages mean companies are offering flexible working arrangements to secure talent. Grace Lordan, director of the Inclusion Initiative at the London School of Economics, says this practice can further restrict opportunities for inexperienced candidates. 

“If hybrid working is implemented, it makes more sense to hire someone with experience: an employee you know can just get on with the job working from home,” adds Lordan. “Managers need more time to train entry-level workers and show what good performance looks like. With employees often time-poor at the biggest firms, it’s not surprising that we’re seeing some inexperienced workers struggle in the job market.” 

Lordan estimates workers with seven years’ experience and upwards are currently in the most demand; employees who have built up the career capital and can command higher salaries as a result of the war for talent. However, she says the average entry-level worker still faces sluggish wages – particularly in knowledge work. “In hybrid jobs where performance is harder to measure, the incentive to hire someone at the start of their career can be low,” she adds

Penny Lawson, director of media recruitment agency Folio Recruitment, based in London, says the hiring crisis has left her a dearth of available candidates – giving only some workers greater leverage. “Pre-pandemic, it would be very easy to put forward six candidates to a company,” explains Lawson. “Now, it can be hard to find even two strong applicants for certain vacancies, even for entry-level jobs. Companies typically want someone with at least something on their CVs – I’m struggling to find people with any experience at all. It’s the more experienced candidates, who have remained in the industry, that now have greater choice.”

The reality is the current competition for talent is predominantly over a certain subset of the workforce: not everyone is able to get a job anywhere they want or ask for a pay rise because of labour shortages. And, while vacancies are up across the board, they’re unlikely to keep growing in every industry forever. Ultimately, it means only some candidates, in particular sectors, hold a longer-term advantage. 

The Great Reshuffle is also seeing certain industries have a greater influx of candidates than others. For example, Indeed figures show a 33% increase in UK jobseeker interest in education and instruction jobs compared to pre-pandemic. In the US, there has been an 80% spike in jobseeker interest for beauty and wellness roles. It implies candidates switching careers, such as Lewis, may be joining deeper, growing talent pools. In these more competitive sectors, employees could also find their ability to move around the talent market restricted. 

So, the war for talent isn’t equal. While some workers are more sought after than ever, there are many others still struggling to land a job in the first place. “I’m finding my industry to be a very competitive one to get into,” says Lewis. “Trying to get your foot in the door can be quite tricky – even during a hiring crisis.”

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Guerre en Ukraine : “Ceux qui doivent l’arrêter sont ceux qui l’ont commencée”, insiste Zelensky

« 500 000 Ukrainiens déportés » vers la Russie

Selon Volodymyr Zelensky, « 500 000 Ukrainiens ont été déportés soit vers les territoires séparatistes, soit vers la Fédération de Russie », relate BFM TV à l’issue de la conférence de presse donnée dans le métro de Kiev ce samedi. Le chef de l’Etat ukrainien a précisé que ce chiffre ne serait pour l’instant qu’une estimation, mais qu’il pourrait être plus conséquent à l’avenir.

Bombardements à Odessa : le bilan s’élève à huit morts

Lors de sa conférence de presse dans le métro à Kiev, le président ukrainien a annoncé que huit personnes étaient décédées et qu’il y en avait « entre 18 et 20 blessées », après des bombardements à Odessa. Un premier bilan parlait de cinq morts et de 18 blessés, rappelle BFM TV. Volodymyr Zelensky a précisé les faits : « Sept missiles ont été lancés sur la ville d’Odessa. Deux missiles ont été abattus, mais cinq ont atterri, dont deux dans une maison. » Avant de s’insurger, en réponse à une question sur une possible nouvelle rencontre avec la Russie en Turquie : « Quand on a quelque chose comme ça qui se passe, on a très peu envie d’aller voir ces salauds. »

Une rencontre entre Zelensky et Blinken prévue demain

Volodymyr Zelensky a indiqué, lors de sa conférence de presse dans le métro de Kiev, que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le ministre de la Défense Lloyd Austin sont attendus demain, dimanche 24 avril. Le président ukrainien les accueillera à Kiev pour discuter de prochaines livraisons d’armes américaines, relaie BFM TV. « Nous avons de fortes attentes par rapport à cette rencontre », a prévenu Volodymyr Zelensky, parlant de « listes » d’armes demandées qui vont être « discutées demain ».

Zelensky plaide pour une « solution diplomatique »

Le président ukrainien a tenu une conférence de presse inédite, organisée dans le métro de Kiev, ce samedi 23 avril. Volodymyr Zelensky a été interrogé sur ses négociations avec la Russie, relaie BFM TV. Le chef de l’Etat ukrainien a notamment appelé à une rencontre avec Vladimir Poutine pour « mettre fin à la guerre » : « J’ai insisté sur l’échange direct avec le président russe. Quand ça passe par intermédiaire, ça ne peut pas aboutir à un résultat. » D’après lui, « la solution diplomatique est la bonne solution ». Et « ceux qui doivent arrêter cette guerre sont ceux qui l’ont commencée », a déclaré Volodymyr Zelensky. Or, « nous ne faisons plus confiance en la Russie »

Vive réaction du chef de la diplomatie ukrainienne

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a réagi à l’attaque perpétrée à Odessa, faisant au moins cinq morts. Sur son compte Twitter, il a pointé que le « seul objectif » de la Russie est de semer « la terreur ». Selon lui, la Russie devrait être considérée « comme un État qui soutient le terrorisme et traitée en conséquence ». Dmytro Kuleba a également écrit dans le même message que relate BFM TV : « Pas de business, de contacts ou de projets culturels. Nous avons besoin d’un mur entre la civilisation et les barbares qui frappent des villes pacifiques avec des missiles. »

Au moins cinq morts à Odessa après des frappes russes

À Odessa, dans le sud de l’Ukraine, au moins cinq personnes ont été tuées et dix-huit autres blessées après des frappes menées par l’armée russe. Le chef de cabinet de la présidence ukrainienne l’a annoncé sur Telegram, comme le relate BFM TV ce samedi : « Odessa : cinq Ukrainiens tués et 18 blessés. Et ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd. » Il a également ajouté qu’un « bébé de trois mois » faisait partie des victimes.

Deux morts après des frappes « dans le centre-ville » de Zolote

Le gouverneur de la région de Lougansk a déploré ce samedi 23 avril deux morts et deux blessés à Zolote, dans l’est de l’Ukraine, relate BFM TV. Sur Telegram, il a précisé que l’armée russe a « ouvert le feu sur le centre-ville » de Zolote. Des obus auraient également visé des « immeubles résidentiels ». 

L’évacuation de Marioupol annulée

Une évacuation de civils était prévue ce samedi 23 avril à Marioupol. Mais comme le rapporte le maire-adjoint de Marioupol, Sergeï Orlov, auprès de BFM TV, l’opération humanitaire a été annulée. L’évacuation serait « impossible aujourd’hui », selon Sergeï Orlov à BFM TV. « Les Russes n’autorisent pas l’évacuation vers les territoires contrôlés par l’Ukraine. »

Deux morts et des blessés près de Kharkiv

Après des bombardements dans la région de Kharkiv, deux personnes sont décédées et dix-neuf ont été blessées, relaie BFM TV. D’après le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, la ville de Kharkiv est toujours « partiellement bloquée » par l’armée russe, qui « renforce ses positions » au sud de Kharkiv.

Près de 5,2 millions d’Ukrainiens ont fui, selon l’ONU

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a mis à jour ses chiffres concernant le nombre de réfugiés ukrainiens, en lien avec l’offensive russe dans leur pays. Depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, exactement 5 163 686 d’Ukrainiens ont fui leur pays, soit près de 5,2 millions.

Trois localités reprises près de Kharkiv

Le gouverneur de la région de Kharkiv a indiqué que l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre trois localités situées près de Kharkiv. « Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka », a-t-il confirmé sur Telegram. Comme le relate BFM TV ce samedi 23 avril, le village de Proudïanka se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

L’invasion russe ne fait que commencer, selon Zelensky

Dans une vidéo diffusée tard dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que l’invasion de son pays par la Russie n’était qu’à son commencement, relate France 24. Une déclaration qu’il a faite après qu’un général russe a affirmé chercher à « assurer un couloir terrestre » vers la Crimée et un autre menant à la Transdniestrie, région moldave pro-russe où se trouve une garnison russe. 

Des tranchées découvertes près de Marioupol

Des images satellite de la société Maxar Technologies révèlent qu’un deuxième cimetière proche de Marioupol a été agrandi, détaille Le Parisien. Il s’agit du cimetière de Vynohradne, situé à environ 12 kilomètres à l’est de Marioupol. Dans le détail, des tranchées parallèles, chacune longue de 40 mètres, ont été creusées dans la terre. L’expansion de cette nouvelle emprise du cimetière de Vynohradne a débuté entre le 22 et le 29 mars dernier, à peu près au moment où de nouvelles tombes ont été établies près du cimetière de Manhush, dans la banlieue nord-ouest de Marioupol, précise le journal.

Quelle aide militaire a fourni la France à l’Ukraine ?

Si Paris demeure discrète au sujet des livraisons faites en faveur de l’Ukraine afin d’aider le pays à lutter contre l’offensive russe, Emmanuel Macron s’est montré un peu plus bavard sur le sujet, au cours des dernières heures, puisqu’il a révélé que la France avait livré plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires, relate BFM TV ce samedi. « Des équipements conséquents, des Milan aux Caesar, en passant par plusieurs types d’armements », a indiqué le président de la République.

Paris : des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens

Près de 45 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France, depuis le début de l’offensive russe. La majorité d’entre eux sont arrivés par la gare de l’Est, dans la capitale, à bord de trains en provenance d’Allemagne, nous apprend France 24. Sur place, c’est la Croix-Rouge qui s’occupe de l’accueil d’urgence. Par ailleurs, des bénévoles russes tiennent eux aussi à leur apporter de l’aide.

Des appareils ukrainiens abattus

D’après l’agence de presse Reuters, le ministère russe de la Défense a annoncé ce samedi avoir abattu un avion de chasse ukrainien Su-25, ainsi que trois hélicoptères MI-8, dans la région de Kharkiv, relaye 20Minutes.

D’après Moscou, le Satan-2 va connaître un déploiement fulgurant

La Russie compte déployer d’ici cet automne ses nouveaux missiles balistiques intercontinentaux Sarmat, observe Le Parisien. Ces derniers sont capables d’effectuer des frappes nucléaires contre les Etats-Unis ou l’Europe occidentale, a fait savoir ce samedi, au cours de la matinée, Dmitry Rogozin, le chef de l’agence spatiale Roscosmos. Il s’exprimait dans le cadre d’une interview à la télévision publique russe.

Mercredi, Moscou a testé pour la première fois le Satan-2, avec une portée théorique de 18 000 kilomètres. Le Sarmat est capable de transporter dix ogives nucléaires ainsi que des leurres, poursuit le quotidien régional. Cet essai marque une démonstration de force de la part de la Russie. D’après Dmitry Rogozin, les missiles seront déployés dans la région de Krasnoïarsk, en Sibérie. Autrement dit, à environ 3 000 kilomètres à l’est de Moscou.

Azovstal : des femmes et des enfants dans les sous-sols

Le controversé bataillon d’Azov a publié ce samedi une vidéo qui montre les sous-sols du complexe métallurgique de Marioupol, dernière poche de résistance à l’offensive russe, indique Le Parisien. On peut y voir des enfants, des femmes et des grands-mères, qui semblent vivre là depuis déjà un certain temps.

Les bombardements s’intensifient dans la région de Louhansk

Les villes contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région orientale de Louhansk subissent des bombardements intenses et constants, a fait savoir ce samedi le gouverneur de la région, Serhiy Gaidai, à la télévision, comme le relaye France 24. L’armée de Kiev est en train de quitter certaines de ses positions dans le but de se regrouper, a-t-il ensuite ajouté, tout en réfutant qu’elle ait subi un quelconque revers.

D’après Moscou, les Etats-Unis se préparent à l’accuser d’utilisation d’armes de destruction massive

Le chef des Forces de défense russes a déclaré que les Etats-Unis préparaient de fausses accusations à l’encontre de Moscou, ont fait savoir ce samedi plusieurs médias russes, comme nous l’apprend BFM TV. D’après lui, les Américains veulent accuser la Russie d’utilisation d’armes de destruction massive, ce que le pays nie.

Les troupes russes n’ont pas réalisé de gains majeurs dernièrement

« Malgré une activité accrue, les forces russes n’ont pas réalisé de gains importants au cours des dernières vingt-quatre heures, les contre-attaques ukrainiennes continuant à entraver leurs efforts », a fait savoir la Defence Intelligence (DI), du ministère de la défense britannique, dans son dernier bulletin cité par Le Monde.

Le renseignement militaire britannique a également précisé que les forces aériennes et navales russes « n’ont pas établi de contrôle dans l’un ou l’autre domaine en raison de l’efficacité de la défense aérienne et maritime de l’Ukraine qui réduit leur capacité à réaliser des progrès notables ». Par ailleurs, « malgré leur conquête déclarée de Marioupol [dans le sud-est de l’Ukraine], de violents combats se poursuivent et font échouer les tentatives russes de prendre la ville ». Tout cela « ralentit les progrès souhaités par la Russie » dans la région orientale du Donbass, en Ukraine, a conclu la DI.

Une nouvelle tentative d’évacuation de civils à Marioupol

Les autorités ukrainiennes ont fait savoir ce samedi qu’une nouvelle tentative d’évacuation des civils encore présents dans la ville de Marioupol se ferait ce samedi, à partir de midi, relaye BFM TV. Dans le détail, 100 000 personnes se trouveraient toujours coincées dans cette ville désormais presque entièrement tenue par les Russes.

Antonio Guterres attendu en Russie et en Ukraine

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se rendra mardi prochain à Moscou, en Russie, pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, rapporte Le Parisien. Ensuite, le jeudi, il est attendu en Ukraine pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, arrivera à Moscou le mardi 26 avril pour des négociations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président russe Vladimir Poutine », a déclaré le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov.

Pâque orthodoxe : aucune trêve en vue

Les appels à la trêve, à l’occasion du week-end pascal en terre orthodoxe, ne semblent pas avoir été entendus. Et notamment à Marioupol, à cause d’un persistant dialogue de sourds entre l’Ukraine et la Russie, souligne BFM TV. Ce dimanche, la guerre entrera dans son troisième mois. Toutefois, la « deuxième phase de l’opération spéciale » lancée par Moscou vient de commencer, il y a quelques jours. « L’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », avait estimé ce vendredi un haut responsable militaire russe.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Satoshi Island, le rêve fou d'un crypto-monde nouveau

Publié le : 22/04/2022 - 15:46

Sur une île du Pacifique d'un peu plus de 300 hectares baptisée Satoshi – un hommage au(x) créateur(s) toujours inconnu(s) du bitcoin se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto –, tout devrait être régi l’an prochain par la blockchain, de l’achat d’un appartement à la location d'un bateau. Une vidéo donne un aperçu de ce à quoi devrait ressembler la vie sur place. Visite guidée et mise en perspective dans #Tech24.

Le projet de Satoshi Island, qui devrait prendre son envol dans l'archipel de Vanuatu, est-il un rêve un peu fou ou un miroir aux alouettes ? Alors que le Web3 – qui repose sur la blockchain et propose une alternative aux géants de la technologie – a de plus en plus le vent en poupe, nous vous proposons de revenir sur ce projet censé accueillir ses premiers habitants l'an prochain. Un sujet brûlant alors que l'Union européenne réfléchit à une meilleure régulation des cryptomonnaies.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

BBC

Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them – Queen Carolyn

In a Sydney suburb in 1981, a teenage George Cruickshank and his two friends painted a border line in his backyard and declared the 10-sq-metre patch the provisional territory of the Empire of Atlantium. After being crowned Emperor George II, Cruickshank issued a unilateral declaration of independence from the Commonwealth of Australia. The trio hoisted a flag and the micronation of Atlantium officially came into being.

Atlantium is one of more than a hundred micronations across the world. A micronation is a self-proclaimed sovereign state that lacks a legal basis for its existence. As a consequence, micronations are not recognised by established nation states, but that does not deter them from assuming the ceremony, pomp and even governance structures of them.

Imitation is not necessarily a form of flattery, however. Micronation founders like Cruickshank seek to challenge the notion of a nation state by proving how artificial a construct they really are.

"The idea of a sovereign nation state having complete authority over its citizens within defined borders is only a fairly recent development, and it led to all of the horrors of the 20th Century," says Cruickshank.

While the interest of Atlantium’s other co-founders eventually waned, Cruickshank became increasingly absorbed by the affairs of his micronation. He issued stamps, minted coins and banknotes, appointed diplomatic representatives and designed a series of flags and insignia. He also adopted a decimal calendar system which divides the year into 10 months.

In 2008, he bought an 80-hectare rural property about 350km (217 miles) from Sydney, which became Atlantium’s administrative capital. The emperor spends most of his weekends at Concordia in the Province of Aurora, where he drafts policy statements and exchanges letters with other micronation leaders and Atlantium’s "unaccredited diplomatic representatives" in the United States, Singapore and Switzerland. Atlantium’s national anthem takes its name from the province. The Auroran Hymn is the excerpt of a soaring symphony by 19th Century composer, Camille Saint Saens.

Atlantium has a cabin, that functions as Government House, and a post office (Credit: Jessica Mudditt)

Atlantium supports the right to unrestricted international freedom of movement, so it doesn't issue visas to visitors like myself who come to stay at the capital, which is listed on Airbnb as "the smallest country in Australia".

The off-grid, 0.75-sq-km (0.29-sq-mile) property consists of bushland and a cabin that functions as Government House. An adjoining post office sells currency, stamps and postcards, the latter of which can be slotted into a red post box. A 4m-high (13ft) pyramid flanked by two guardian sphinxes faces the Capitaline Column, which is topped with the national symbol of a wedge-tailed eagle. Near its southern border with Australia, kangaroos nibble at shrubs lining Lake De Hollanda.

Atlantium’s territory is twice the size of the Vatican and its 3,000 "citizens" come from 100 countries, although most have never set foot on it.

Atlantium meets the four criteria of a state as defined by Montevideo Convention of 1933, says Cruickshank. It has a permanent population (if you count its 3,000 remote citizens, that is, otherwise Cruickshank is there every weekend), a defined territory, a government, and the capacity to enter into relations with the other states. To date, though, other nations have been less willing to interact with Atlantium, and it is still some way from ever being recognised as a nation.

"A micronation founder may say that it satisfies the definition in international law of being a state," says Harry Hobbs, a lecturer at the University of Sydney and the co-author of a new book called Micronations and the Search for Sovereignty. "The problem is that it lacks a lawful basis to exercise sovereignty over a territory."

Cruickshank isn’t bothered by the lack of recognition.

"Atlantium isn’t striving for legal recognition as a sovereign state. It is intended to make people question the existence of traditional nation states," says Cruickshank when we meet at Atlantium’s Sydney Representative Office (which is the drawing room of his apartment).

Game of thrones

When Queen Carolyn of Ladonia ascended the throne in 2011, Emperor Cruickshank reached out with a message of congratulations.

"George was quick to extend a hand of friendship and invited me to attend a micronations conference in London," she says.

Ladonia was founded in 1996 following a protracted legal dispute between local authorities in Sweden over a set of sculptures built by the late Lars Vilks. Its first queen had reigned for 14 years when she abruptly ceased performing duties. At the time, Carolyn Shelby was serving as a cabinet minister.

"Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them," she explains from her Chicago residence.

With the queen abdicating in absentia, elections were held to find a new one. Ladonia’s constitution stipulates that it will never be ruled by a king.

"Historically, women have gotten the short end of the stick when it comes to being rulers, so Ladonia’s founders wanted to reverse that trend," says Queen Carolyn. "It was also thought that ensuring the throne is occupied by a woman serves as a peaceful and stabilising force for the monarchy."

Queen Carolyn is the second queen of Ladonia, whose constitution stipulates that it will never be ruled by a king (Credit: Jonatan Jacobson/Mikronationer)

Queen Carolyn travelled to the micronation’s remote capital of Nimis in Sweden for the coronation ceremony. Nimis is a series of wooden sculptures in a nature reserve which is only accessible by foot, covering an area of just 1 sq km (0.39 sq miles). Nonetheless, thousands of people make the pilgrimage every year.

Queen Carolyn's 26-year-old daughter, Crown Princess Greta, lives in Montreal and is next in line for the throne.

"I became queen when she was 16 and at the time she thought it was stupid, but it's growing on her. She has attended a couple of state events on my behalf."

Blurred lines

Ladonia currently has 27,000 registered citizens, the bulk of whom are from Sweden, the United States and Russia. Its citizenship application page underscores that the citizenship certificate cannot be used for travel or to gain work rights. It is "a gesture of support for the freedom of expression and the arts, the ideals which are the foundations of this micronation".

"People love Ladonia because it is a system of government that they chose," says Queen Ladonia. "It's not an accident of birth. We share a vision for the world that we want to build together."

Discussions are regularly held about buying land for Ladonia’s citizens to live on.

"It’s a question of money. Land near Ladonia is inordinately expensive. Our citizens want us to buy land in Spain or Italy. But we must buy land in a country that isn't going to swoop in and crush us."

Part of her role is ensuring that Ladonia's community doesn’t provoke the ire of authorities and threaten its very existence.

"We're poking fun at existing structures. If you take yourself too seriously, you start attracting negative attention from larger nations. No one wants separatists on their borders," she says.

Atlantium has a 4m-high (13ft) pyramid called Capitaline Column for ceremonial purposes (Credit: Jessica Mudditt)

Cruickshank has watched in dismay as some micronation founders take things too far. The Principality of Hutt River in Western Australia came into being in 1970 when Leonard Casley attempted to secede from Australia over a dispute over wheat production quotas. In 1977, Prince Leonard, as he came to be known, briefly declared war when he learned he was being pursued for unpaid tax debts.

Hutt River earned the title of the world’s longest-running micronation, but it ultimately wound up with a $3m-Australian-dollar (£1.7m/US$2.2m) tax bill. Calsey abdicated in favour of his son in 2017, and in 2020 he was forced to sell the property and dissolve the once successful tourist site to repay the debt.

"Prince Leonard was a canny guy, but he also had some strange ideas. He gave me some documents with numerological calculations and strange cabbalistic references that were basically designed to show that he's some sort of special person," says Cruickshank.

A similar misfortune befell Peter Fitzek, who contests the legitimacy of the German state and founded a micronation near Berlin called the Kingdom of Germany in 2013.

Like Calsey, ego seemed to get the better of Fitzek. "It's fairly clear that this guy believes his own publicity," says Cruickshank. "When you get into that sort of territory – when you're drinking your own Kool Aid – it gets a bit dangerous."

In 2017, Fitzek was sentenced to almost four years in prison for operating a bank without a license and embezzlement.

"The micronations who run into the most trouble are those which act as though they are in competition with another state," says the University of Sydney’s Harry Hobbs. "States don't want to give up jurisdiction over territory they perceive as theirs, or that they might want in the future."

Blurred lines

The line between fantasy and reality often becomes hazy. Queen Carolyn used to work in an IT role at the Chicago Tribune, where an editor playfully instructed her interns to stand when the "Queen" entered the room, and never to turn their backs on her.

I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power – George Cruickshank

"One day I walked into the newsroom and an intern stood up and was trying to get others to stand up too. Another time she brought something in my office: she handed it to me and then sort of bowed and backed out."

Up until then, Queen Carolyn had been unaware of what the editor had been telling people about her. She found the exchange with the intern amusing.

Atlantium has printed its own set of stamps (Credit: Jessica Mudditt)

Cruickshank describes Atlantium as a "sustained performance art project".

"I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power," he says. "But the more people that accept something as a fact, the more real it becomes. People treat me with deference at official events and I get letters addressing me as 'Your Imperial Majesty'. I can't be flippant in response."

There is also the potential for tragic misunderstandings, says Hobbs.

"There have been cases where people who are escaping desperate situations pay a fee to become a citizen, and then the micronation has to tell them it isn’t a real country. And the person says, 'What kind of a joke is this?' This is where it cuts into real life."

'The original nation'

Australia has been dubbed "the micronation capital of the world" because it has more than a dozen micronations. Some are playful, like Atlantium, while others were formed with a specific goal in mind. The Gay and Lesbian Kingdom of the Coral Sea Islands was formed in 2004 in response to the Australian government’s refusal to recognise same-sex marriages. It gained significant media attention and was dissolved in 2017 when Australians voted in support of legalising gay marriage.

Hobbs regards the micronationalism as consistent with Australian culture, which "celebrates mocking authority".

"Australia's pretty secure in its sovereignty. It's a continent with a sparse population. The government sort of says, 'We don't really care, so long as you keep paying taxes and follow the road rules. '"

The Yidindji Tribal Nation is seeking a treaty with Australia's government and to rectify Australia's constitution making no mention of indigenous people. It has 200 citizens, over half of whom are indigenous. The land claimed lies in the state of Queensland and stretches 80 km (50 miles) out to sea.

"The aim of the treaty is to settle the past," says Murrumu Walubara Yidindji, who was speaking in his capacity as minister for foreign affairs and trade. "We're saying, 'Look, you don't have to steal our stuff anymore. We'll settle the past and secure the future. '"

In 2014, the former press gallery journalist changed his name, surrendered his Australian passport and tore up his bank accounts, superannuation and healthcare documents. Members of the Yidinjyi government hand-delivered their treaty to the Australian government in 2017 – however Walubara is still awaiting a reply.

"The Australian government is very slow," he says. "While they catch up with us, we will continue to develop ourselves as a nation. We own the place, and we're not insecure about it."

Atlantium, founded by George Cruickshank, is one of many micronations in Australia (Credit: Jessica Mudditt)

Murrumu emphasises that Yidinjyi is not a micronation but "the original nation".

Hobbs agrees, saying, "I don't call it a micronation because there is a legitimate basis for their claim to sovereignty. Indigenous peoples have been on this land for 60,000 years."

Measuring success

No micronation has ever succeeded in becoming a country – but that doesn’t mean that they necessarily fail. Success depends on what a micronation set out to achieve.

The Free and Independent Republic of Frestonia was formed in west London in 1979 after the Greater London Council threatened 120 residents with formal eviction. Many had moved into the empty houses on Freston Road as squatters.

Frestonia had its own newspaper and Frestonian postage stamps were honoured by the postal service. The shadow chancellor of the exchequer, Sir Geoffrey Howe, published a letter of support. Frestonia even won a legal dispute over its claim not to be part of the UK for the purposes of a film screening. It succeeded in shielding the area from development and existed until 1983.

"It caused a political upheaval that forced the government to change its plans," says Hobbs.

Meanwhile, the Kingdom of Elgaland and Vargaland claims sovereignty over the areas between the borders of countries around the world. "It makes you think about the border regions rather than the territory itself," says Hobbs.

Even more left-of-centre is the Ambulatory Free States of Obsidia, which is a two-pound Obsidian rock carried around in an official state briefcase by its founder, Grand Marshal Yagjian. Formed in 2015, the micronation claims to be "located at the confluence of feminism and geography".

"The future of micronations is gloomy if the aim is to create a state, because that never works," says Hobbs. "However, the community aspect is bright. There will always be people who enjoy creating a community of like-minded individuals and engaging in diplomatic practices. There is the fun of designing a flag, creating a national anthem, and dressing up as a king, queen or emperor and signing non-aggression pacts."

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France24 - World

Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks

Issued on: 23/04/2022 - 08:41

NEWS WIRES

Israel said it will close its only crossing from the Gaza Strip for workers on Sunday in response to overnight rocket fire, stopping short of conducting retaliatory strikes in an apparent bid to ease tensions. 

The rocket attacks on Friday night and Saturday morning followed days of clashes at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound and a month of deadly violence.

The unrest -- which comes as the Jewish festival of Passover overlaps with the holy Muslim fasting month of Ramadan -- has sparked international fears of conflict, one year after similar violence led to an 11-day war between Israel and Gaza-based militants.

"Following the rockets fired toward Israeli territory from the Gaza Strip last night, it was decided that crossings into Israel for Gazan merchants and workers through the Erez Crossing will not be permitted this upcoming Sunday," COGAT, a unit of the Israeli defence ministry responsible for Palestinian civil affairs, said in a statement on Saturday.

Two rockets were fired from Gaza at southern Israel on Friday night, one of them hitting the Jewish state and the other falling short and striking near a residential building in northern Gaza, Palestinian and Israeli sources said.

A third rocket was fired at Israel on Saturday morning, the army said, with no air raid sirens activated for any of the launches.

They followed rocket attacks on Wednesday and Thursday, and came as Israeli police clashed with Palestinian protesters at Al-Aqsa mosque, leaving at least one man hospitalised in serious condition.

Israel had retaliated against those attacks with air strikes, but in an apparent desire to prevent further violence, shifted its response this time to the painful economic measure of closing Erez, implying that further rockets would extend the penalty.

"The re-opening of the crossing will be decided in accordance with a security situational assessment," COGAT added in its statement.

'Incitement'

More than 200 people, mostly Palestinians, have been hurt in clashes in and around Al-Aqsa in the past week.

Palestinians have been outraged by massive Israeli police deployment and repeated visits by Jews to the holy site.

Early on Friday, the Palestinian Red Crescent said 57 people were wounded after police stormed the compound in Israeli-annexed east Jerusalem's Old City when Palestinians began hurling stones towards the Western Wall, the holiest site where Jews can pray.

And after midday prayers, some Muslim worshippers chanted "incitement" and tried to damage a police post, police said, using a drone to spray tear gas from the air, AFP reporters said.

Al-Aqsa is Islam's third-holiest site, and the most sacred site in Judaism where it is known as the Temple Mount.

By long-standing convention, Jews are allowed to visit under certain conditions but are not allowed to pray there.

The escalating unrest prompted concern at the United Nations, which on Thursday demanded a probe into the Israeli police actions.

"The use of force by Israeli police resulting in widespread injuries among worshippers and staff in and around the Al-Aqsa mosque compound must be promptly, impartially, independently and transparently investigated," said Ravina Shamdasani, spokeswoman for the UN Office of the High Commissioner for Human Rights.

(AFP)

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Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Valeurs Actuelles

Fake news, cyberhaine, pédophilie… L’UE finalise une législation contre les dérives d’Internet

« Cet accord est historique. » La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est réjouie ce samedi 23 avril sur son compte Twitter. Aujourd’hui, l’Union européenne a conclu un accord pour lutter contre les dérives liées à Internet, notamment la haine en ligne, les fausses informations ou encore les images à caractère pédophiles. « Nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d’expression et des opportunités pour les entreprises », a encore indiqué Ursula von der Leyen sur son compte Twitter. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), les réseaux sociaux comme Twitter et peut-être TikTok, sont visés par cette nouvelle législation, relaie Le Parisien. Les sites de vente en ligne sont également concernés par la nouvelle mesure – afin de lutter contre la vente de produits contrefaits ou défectueux qui pourraient se révéler dangereux.

Des amendes élevées en cas d’infraction

Ce texte compte contraindre ces entreprises à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités, relate Le Parisien ce samedi 23 avril. Les sites de vente devront retirer « promptement » tout produit illicite de sa page. Ils devront aussi vérifier l’identité de leurs fournisseurs. Les réseaux sociaux, eux, vont être forcés à suspendre le compte des personnes ne respectant pas « fréquemment » les règles. Les grandes plateformes, comptant « plus de 45 millions d’utilisateurs actifs », comme les Gafam, devront elles-mêmes évaluer les risques auxquels peuvent être exposés leurs utilisateurs et retirer les contenus inappropriés en temps voulu. La nouvelle législation impose également plus de transparence sur les données et les algorithmes de recommandation des entreprises concernées. Comme le relate Le Parisien, une audition sera organisée chaque année et menée par une instance indépendante, sous la direction la Commission européenne. En cas d’infractions répétées, des amendes atteignant 6 % des ventes annuelles seront infligées aux plateformes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

comptait

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

BBC

At night her grandmother would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination

It's almost a cliché to refer to certain fashion designs as works of art but when it comes to the Chinese couturier Guo Pei, the comparison is richly deserved. Her extraordinary creations, which can be seen in the Guo Pei: Couture Fantasy exhibition at the Legion of Honor museum in San Francisco, are inspired by everything from Chinese Imperial history to European court dress and cathedral architecture. Her fantastical gowns and accessories blur the boundaries between fashion, art and sculpture. From futuristic ensembles to porcelain-inspired robes with gravity defying pleats, her creations are a world apart from other designers.

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"She's not constrained by an immediate sensibility of what is in or out," says Thomas P Campbell, director and CEO of the Fine Arts Museums of San Francisco. "She comes from a totally different direction, and has forged her own path that comes out of her own lived experiences and fecund imagination that seems to bring disparate components together and find connections that are exceptional. I can't think of anyone like her, quite frankly, in the way she synthesises so broadly."

Guo dressed Rihanna for the Met Ball in 2015 in a spectacular yellow cape with long train (Credit: Getty Images)

Campbell first came across Guo at the China: Through the Looking Glass exhibition at the Metropolitan Museum of Art in New York in 2015, which included her spectacular Da Jing gown. The entire surface of its bodice and monumental bell-shaped skirt is lavishly embroidered in gold and silver thread, a process that took two years to complete and cost a staggering $1m. That same year, Guo came to international attention when she dressed Rihanna for the Met Ball in a richly embellished lemon-yellow cape, trailing 14ft (4.3m) long and weighing an astonishing 55lbs (25kg). The West may have suddenly woken up to her phenomenal talent, but Guo had been honing her unique aesthetic for decades prior to that.

Guo's extraordinarily creative mind developed in less-than-auspicious surroundings. Born in 1967 at the start of Mao's Cultural Revolution, she had an austere childhood in the household of her platoon-leader father. Solace came in the form of her maternal grandmother who was raised in an elite family during the twilight days of the last Imperial era, the Qing Dynasty. Although she had been forced to destroy all her possessions including clothing, jewellery and photographs, at night she would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination. "I thought the clothes looked better because I couldn't see them, so a wish was planted in my heart. It made me believe I could create even more beautiful clothes," Guo tells BBC Culture.

When Deng Xiaoping came to power in 1978, two years after Mao's death, his sweeping reforms enabled Guo to attend one of the newly established government-operated fashion programmes. However, neither the students nor teachers had much knowledge of global fashion trends, leaving Guo to find inspiration in films such as Gone with the Wind and historical Western novels. At a loss as to how to help her create the garments of her dreams, her tutors sent her to the theatre for guidance. One of the few art forms that was allowed to continue during the Cultural Revolution, thanks largely to the fact that Mao's wife was an actress, the theatre was an environment where clothing designers could still express their artistry when everything outside was dour and grey. The sense of spectacle would have a profound effect on Guo, both on her clothing designs and the theatrical nature of her catwalk presentations.

Guo's work is the subject of a new exhibition at the Legion of Honor, San Francisco (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

"When I was working on my graduation design, I specifically wanted to make a very large skirt, like in western movies, but I had no idea how the inside of the skirt would need to be made," Guo tells BBC Culture. "I went to the theatre and asked the costumers if they could help me. I was very surprised when they took me backstage and showed me a pannier made of bamboo and layers of petticoats that were hidden inside a skirt. It helped me create what was probably the largest dress in the Chinese fashion designer industry. The theatre experience was the beginning of me making big dresses."

Graduating with the highest grade in her class, Guo went on to a successful career in the nascent Chinese fashion industry. However, despite her achievements, she felt creatively thwarted as she was unable to create the magnificent dresses she wanted. It wasn't until she established her own design house, Rose Studio, in 1997, that she could truly begin to unleash her creative desires. With no Chinese precedents to turn to as an example, Guo created a fashion house in her own image, which just like her graduation collection, paid little heed to the conventional ways of doing things. 

"It was outside of the Parisian system," says Jill D'Alessandro, curator of the exhibition. "She didn't even know how a couture house was formulated. The approach was closer, I feel, to an art-making approach of problem-solving. She said: 'I have people who studied fashion design making jewellery and I have people who studied furniture design making shoes'. In Paris you might go to a specific atelier who only does feather work or embroidery."

Awe inspiring

Guo's aesthetic inspiration expanded when travel to the West became easier for Chinese nationals in the early years of the 21st Century, and she was able to view historic examples of fashion, textiles and embroideries in European museums. The Napoleonic uniforms she saw in the Musée de l’Armée in Paris, which to her symbolised the cycle of human life, came to influence her breakthrough 2006 Samsara presentation, which she considers to be her first true haute couture collection. Da Jing was the awe-inspiring finale to the show.

The awe-inspiring Da Jing gown was the finale of Guo's first haute couture show (Credit: Getty Images)

"Da Jing is like the sun to me, it means the beginning of haute couture in my heart, and it meant a breakthrough for me, a moment when I found my direction in my 20-year career as a designer. Da Jing represents the start of my artistic creation," says Guo. Her designs since then frequently defy categorisation. The full, wide skirts that she so adores come adorned with trailing golden botanicals or layers of tulle that part like curtains to reveal a theatrical scene within. Shoes are made of toweringly impractical clear resin with floral embroidery climbing their enormous soles or pleated silk across the foot.

"She doesn't have any constraints but the reason she's able to do that is that she's got two bodies of work – bespoke pieces for her clientele which are made to measure in the true couture sense, but then the pieces we're showing in the museum and the pieces she shows on the runway are pieces that hover between fashion and sculpture and theatre, and that's where she lets her imagination run wild. They occupy a space outside fashion in the traditional sense of the word," explains D'Alessandro.

For me, the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture – Guo Pei

Her designs are particularly renowned for their lavish embroidery, although when she started out it was virtually impossible to find the artisans she required. The teaching of embroidery had been abandoned in the 1930s, and hardly anyone embroidered during the Cultural Revolution, when all clothing was plain and austere. Guo had to travel to rural areas around Beijing in order to find villagers with the necessary skills, and even then their work was quite basic. Gradually she was able to hone their skills via historic examples she brought back from her travels.

Intricate embroidery incorporates motifs drawn from both Chinese Imperial Court and European Baroque traditions (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

"I shared with them the embroidery from museums and other places around the world, and I also bought many embroidery books to communicate with them and imagine how the embroideries were completed. The style of embroidery we have developed today is not entirely traditional Chinese, but inspired by various countries and ethnicities and incorporating their characteristics," says Guo.

This magpie approach plays beautifully into her unique aesthetic. As Campbell puts it: "While one dress might incorporate motifs that are drawn from a Chinese Imperial Court tradition, they might be embodied in a dress whose shape is inspired by a kind of European Baroque gown. She transcends the East/ West dialogue."

Following on from the attention she garnered at the Met in 2015, Guo was invited to be a guest member of the prestigious Chambre Syndicale de la Couture in Paris, making her only the second Chinese-born-and-educated designer to be invited in its 147-year history. Between 2016 and 2020, she showcased 10 collections at Paris Haute Couture week, revealing the full theatricality of her designs and catwalk presentations to a truly global audience.

"The interplay between theatre and fashion is deep-rooted in Chinese sartorial practices," explains D'Alessandro. "When she's doing her runway presentations, she's presenting them like theatre; she has a narrative, there are characters, and she collaborates with theatre directors to develop her shows."

Towering, futuristic shoes of clear resin by Guo feature floral embroidery (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

The pandemic may have put a stop to her Paris presentations, but Guo is keen to return. "Paris, for me, is a bigger stage, where people from all over the world can see my works. For me the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture," says Guo.

Until then, fans of her work will have the opportunity to see her creations in what is perhaps their natural setting, a museum, where the phenomenal craftsmanship and detail can be viewed up close.

Guo Pei: Couture Fantasy is at the Legion of Honor Museum, San Francisco, until 5 September 2022.

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New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - World

'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter

Issued on: 22/04/2022 - 18:26

Sam BALL

After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.

Valeurs Actuelles

Espagne : un oligarque russe et sa famille retrouvés morts, l’homme aurait tué ses proches avant de se suicider

En Espagne, trois personnes d’une même famille, qui se trouvaient dans leur villa de Catalogne – à Lloret del Mar – à l’occasion des festivités de Pâques, ont perdu la vie. Leurs corps ont été retrouvés mercredi 20 avril, détaillent Le Parisien et L’Indépendant ce samedi. Selon les informations dont dispose le deuxième quotidien, les victimes sont un Russe de 55 ans, sa femme de 53 ans, et leur fille, âgée de 18 ans. C’est le fils du couple, inquiet de ne pas avoir de leurs nouvelles, qui a prévenu les forces de l’ordre. Ensuite, c’est en se rendant au domicile de la famille, que les policiers ont découvert les corps. Pour l’heure, l’hypothèse privilégiée est celle d’un drame familial : l’homme aurait tué sa femme et sa fille en les poignardant à plusieurs reprises. Il s’en serait pris à elles dans leur sommeil, avant de se donner la mort en se pendant à une balustrade extérieure.

Les caméras de surveillance analysées

Selon les deux médias, les forces de l’ordre sont à la recherche d’un couteau ou d’une hache, qui auraient pu être utilisés au moment des meurtres. L’homme était un oligarque russe, prénommé Sergey Protosenya. Ce dernier était vice-président du géant gazier privé Novatek. Plus précisément, il y siégeait au conseil d’administration. Quant à sa fortune, celle-ci était estimée à hauteur de 440 millions de dollars, c’est-à-dire environ 400 millions d’euros. L’oligarque n’avait jamais été mis en cause pour des violences conjugales. Pour le moment, l’intervention d’une personne extérieure à la famille n’est pas privilégiée par les enquêteurs. L’analyse des caméras de surveillance aura pour objectif d’exclure définitivement la présence d’un autre protagoniste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Toronto Dispatch

Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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Opex 360

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

vient d’apporter

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

#Romaniapic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

a confié à CNN

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

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April 14, 2022

France24 - World

‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars

Issued on: 22/04/2022 - 13:50

Sam BALL

Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.

Opex 360

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

Valeurs Actuelles

Au Mali, l’armée française accuse les mercenaires de Wagner d’avoir mis en scène un charnier

L’armée française a filmé ce qu’elle assure être des mercenaires russes. Sur ces images, ces derniers apparaîtraient en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali, détaille BFM TV, samedi 23 avril. Et cela, d’après l’armée française, dans le but d’accuser les Français d’avoir laissé un charnier derrière eux. De son côté, l’armée malienne a confié avoir fait la découverte de « dépouilles en état de putréfaction avancée » à proximité de cette base, que l’armée française lui a restituée il y a quatre jours. Après quoi, elle a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Des soldats blancs

Dans le détail, dans une vidéo prise par drone consultée par certains médias, et que l’état-major français a qualifié d’« attaque informationnelle » selon nos confrères, on peut voir des soldats qui s’affairent autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on distingue deux de ces militaires en train de filmer les corps à moitié ensevelis. L’état-major en est certain : il s’agit de soldats blancs qu’il a identifiés sur des vidéos et des photos prises à d’autres endroits. D’autre part, certains clichés montrent des véhicules sortir d’une base dont la structure et l’environnement correspondent à l’emprise de Gossi, note BFM TV.

Une enquête ouverte

Cette séquence intervient quelques jours seulement après le départ des militaires français de ce camp, dans le cadre du désengagement français du Mali, annoncé en février. Les clés de cette emprise, qui accueillait 300 soldats français, ont été remises mardi dernier aux forces armées maliennes (FAMa), note la chaîne d’information. A savoir que c’est la première fois que l’armée française diffuse dans un délai si court des images de drone militaire en vue de contrer une attaque informationnelle, tandis que la lutte d’influence fait rage sur les réseaux sociaux.

De son côté, l’état-major malien a confié avoir découvert « un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane », du nom de l’opération française antijihadistes au Sahel, relève BFM TV. « L’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa », a-t-il détaillé dans un communiqué. Avant de préciser que le ministère de la Défense avait été « saisi pour l’ouverture d’une enquête en vue d’établir toute la lumière sur ledit charnier ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

Sam BALL

In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

Opex 360

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes. L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

Émilien Urbach

nice
Opex 360

La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

France24 - Monde

Cyclisme : le Belge Evenepoel remporte Liège-Bastogne-Liège, Alaphilippe abandonne

Publié le : 24/04/2022 - 18:07

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Le Liège-Bastogne-Liège a été remporté dimanche par le Belge Remco Evenepoel (Quick-Step), 22 ans. Le Français Alaphilippe, pris dans une grosse chute collective survenue à 60 kilomètres de l'arrivée, a abandonné. Du côté des femmes, la course a été remportée par la Néerlandaise Annemiek van Vleuten, trois ans après son premier succès.

Le Belge Remco Evenepoel (Quick-Step) a remporté, dimanche 24 avril, Liège-Bastogne-Liège, qui a été privée prématurément du champion du monde Julian Alaphilippe, blessé dans une chute.

Evenepoel, 22 ans, a attaqué de loin, à 29 kilomètres de l'arrivée, pour ses débuts dans la doyenne des classiques cyclistes. Deux autres Belges, Quinten Hermans et Wout van Aert, ont pris place également sur le podium, à 48 secondes du vainqueur.

🏆 🇧🇪@EvenepoelRemco remporte #LBL !🏆🇧🇪 @EvenepoelRemco wins #LBL! pic.twitter.com/0sWuhXc3bl

April 24, 2022

"Le rêve devient réalité"

Evenepoel a placé un violent démarrage sur le replat, au sommet de la côte de la Redoute. Il a rejoint quelques instants le dernier rescapé de l'échappée matinale, le Français Bruno Armirail, qu'il a distancé ensuite dans la dernière difficulté, la Roche-aux-Faucons, à 14,5 kilomètres de la ligne.

"C'est fou ! Mon premier Liège et je gagne... Le rêve devient réalité", a réagi Remco Evenepoel. "C'était ma meilleure journée de l'année. Je voulais mettre une 'bombe' dans la Redoute et j'ai pu la garder jusqu'à l'arrivée. Incroyable... je n'ai pas de mots."

🔥 Le public en feu pour célébrer 🇧🇪 @EvenepoelRemco et le triplé belge! 🔥 A crowd on fire to celebrate @EvenepoelRemco’s win and the Belgian triumph on #LBL! pic.twitter.com/wFmhXZmeWr

April 24, 2022

Derrière le jeune Belge, la poursuite a été menée tambour battant (Bahrain, Movistar, Ineos) mais Evenepoel a préservé l'essentiel de son avance, une quarantaine de secondes, dans l'ultime côte.

"C'est la course de mes rêves", avait annoncé Evenepoel, qui a fait des débuts fracassants dans l'élite en 2019 en gagnant la Clasica San Sebastian.

Le Belge a eu sa progression brisée net par une grave chute à la mi-août 2020 dans une descente du Tour de Lombardie. Après une coupure de plusieurs mois, il est revenu ensuite au plus haut niveau.

À 22 ans, il compte désormais 26 victoires, dont quatre pour cette seule saison.

Il a signé la première victoire belge dans la Doyenne depuis Philippe Gilbert en 2011.

Pour sa part, Alaphilippe a été pris dans une grosse chute collective survenue à 60 kilomètres de l'arrivée (avec Pidcock, Bardet et Uran principalement). Le Français de l'équipe Quick-Step, qui a quitté la course en ambulance, a été notamment touché au dos.

Liège-Bastogne-Liège Femmes remporté par Van Vleuten

La Néerlandaise Annemiek van Vleuten s'est quant à elle imposée une nouvelle fois en solitaire dans Liège-Bastogne-Liège Femmes, trois ans après son premier succès.

"Gagner est devenu de plus en plus difficile dans le cyclisme féminin", a apprécié la coureuse de 39 ans et l'un des plus riches palmarès du peloton. Victorieuse du circuit Het Nieuwsblad fin février, elle a ensuite accumulé les places d'honneur (2e des Strade Bianche, du Tour des Flandres et de la Flèche wallonne, 4e de l'Amstel Ladies).

"Je ne voulais pas arriver au sprint", a ajouté la Néerlandaise de l'équipe Movistar qui a attaqué dans les deux dernières difficultés d'un parcours très sélectif, la Redoute à 30 kilomètres de l'arrivée puis la Roche-aux-Faucons à l'entrée des 15 derniers kilomètres.

Avec AFP

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France24 - Monde

Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

Publié le : 23/04/2022 - 22:51

Romain HOUEIX Suivre

En faisant match nul face à Lens samedi (1-1), le PSG a remporté le dixième championnat de France de son existence. Un sacre au goût amer pour les supporters, qui attendent beaucoup plus de Paris, notamment en Ligue des champions, et qui ne répond pas aux multiples questions sur l'avenir du club.

Et de 10 ! En partageant les points face à Lens (1-1), - buts de Lionel Messi à la 68e et de Corentin Jean à la 88e -, le PSG s'est assuré le dixième titre de champion de France de son histoire, samedi 23 avril. Un nouveau titre qui permet à l'équipe de rejoindre Saint-Étienne au sommet du palmarès français.

Tout comme les Verts, le PSG a gagné le droit de coudre une étoile cerclée de bleu-blanc-rouge sur son maillot pour célébrer la dizaine de titres. Restent à définir les modalités : si la tradition européenne va plutôt à une étoile brodée sur le poitrail au niveau du logo du club, Paris envisagerait de l'intégrer au logo de la Ligue de football professionnel (LFP), sur la manche droite, selon l'Équipe.

Cependant, la question de la localisation de l'étoile n'est pas la question la plus brûlante à laquelle doit faire face le club. Depuis l'arrivée du Qatar au capital du club à l’été 2011, c'est un euphémisme de dire que le PSG est passé dans une autre dimension. Paris a remporté 28 trophées : 6 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021), 6 Coupes de la ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020) et 8 Trophées des champions (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020) et désormais huit titres de champions de France (2013, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2022).

Éliminé en 8e de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid après une défaite cuisante au match retour (1-0, 1-3), sorti en Coupe de France par Nice (0-0, 6 t.a.b. à 5), battu même au Trophée des champions par Lille (1-0), le club de la capitale française ne gagnera "que" la L1 cette saison.

Que faut-il au PSG pour gagner une Coupe d'Europe ?

Les supporters se sont habitués au faste et au caviar, avec des doublés voire des triplés de titres. Même ce nouveau record de 10 sacres en championnat les laisse froids. Et pour cause, à son arrivée, le président Nasser al-Khelaïfi avait écrit la feuille de route : remporter sous cinq ans la Ligue des champions.

Onze ans plus tard, la "Coupe aux grandes oreilles" résiste encore et toujours aux yeux doux des Parisiens. Avec le fonds souverain du Qatar comme propriétaire, le PSG a atteint par deux fois les demi-finales (2020, 2021) et même touché du doigt le trophée en 2020, avec la finale perdue contre le Bayern Munich. Mais, à côté de ces deux belles années, le PSG a multiplié les humiliations entre "remontada" historique à Barcelone (2017), l'improbable "come-back" d'un Manchester United privé de ses cadres (2019) et désormais ce triplé en quinze minutes de Benzema, qui a sorti Paris de la plus belle des compétitions européennes en 2022.

Après avoir atteint à deux reprises le dernier carré ces deux dernières années, 2022 devait être la bonne pour Paris. Pour ce faire, la direction sportive s'était payée un mercato XXL avec les arrivées d'Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Sergio Ramos et, surtout, Lionel Messi. Un recrutement doré qui devait permettre à Paris d'enfin "rêver plus grand", selon sa devise. Las, jamais les supporters ne se sont autant ennuyés devant des matches de Paris et la superstar argentine Lionel Messi a été moins transcendante qu'au FC Barcelone, reléguant la promesse d'un chatoyant trident d'attaque Messi-Mbappé-Neymar au rang de chimère.

Où Pochettino ira-t-il gagner une Coupe d'Europe ?

Dans n'importe quel club, le coupable de la nouvelle débâcle serait tout trouvé en la personne de l'entraîneur. Mauricio Pochettino, arrivé au PSG en janvier 2021, fait figure de bouc émissaire parfait. Sous sa houlette, Paris n'a pour le moment gagné qu'un titre, laissant successivement filer les Coupes de France 2021 et 2022, le championnat en 2021 et même le Trophée des champions 2021.

Cependant, l'histoire a prouvé qu'à Paris le mal est plus profond qu'une simple histoire d'entraîneur. Les trois derniers techniciens passés à ce poste avaient également été critiqués en leur temps. Mais, depuis leur départ du PSG, tous ont soulevé un trophée européen. Le prédécesseur de Pochettino, Thomas Tuchel, a ainsi remporté la Ligue des champions avec Chelsea l'an dernier. Son propre prédécesseur, Unai Emery a remporté la Ligue Europa la même année avec Villarreal et est parvenu à qualifier le "sous-marin jaune" pour les demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui n'empêche pas Paris de courtiser ouvertement Zinedine Zidane pour prendre les commandes.

Avant le match face à Angers, Pochettino a évoqué pour la première fois son futur et suggéré qu'il souhaitait rester. "Il me reste un an de contrat, donc logiquement ce n'est pas une question de volonté mais une question contractuelle", lance l'Argentin, qui a "toujours intacte cette volonté de revanche" en C1.

Mais "la saison n'est pas terminée", a alors souligné "Poche", et quand l'objectif du titre "sera rempli, il sera temps de s'asseoir tous ensemble pour dessiner le futur de l'équipe", a-t-il complété. C'est désormais chose faite.

Du côté des Ultras du club, on s'en prend plutôt à la direction du club. Le 12 mars, le Collectif Ultras Paris (CUP) a demandé le départ d'al-Khelaïfi dans un communiqué. "Il n’y a rien ici de personnel, mais force est de constater qu’il n’est pas l’homme de la situation", a écrit le CUP. "La situation du club nécessite désormais une réorganisation complète, à tous les niveaux, et la présence quotidienne de son président." Depuis, les supporters ont entamé une grève des encouragements, comme contre Marseille lors du "Clasico".

C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!!@PSG_inside pic.twitter.com/y9ELoVKHaV

March 12, 2022

Cependant, la révolution de palais ne semble pas à l'ordre du jour, tant Nasser al-Khelaïfi a l'oreille de l'émir du Qatar et s'est petit à petit imposé dans l'ensemble des institutions du football français et européen.

L'avenir de Kylian Mbappé : à Paris, à Madrid ou ailleurs ?

Outre la direction sportive, les supporters parisiens sont tenus en haleine par un feuilleton qui dure depuis l'été dernier : le prodige Kylian Mbappé, enfant du pays en fin de contrat et de loin le meilleur joueur de l'équipe cette année, ira-t-il écrire la suite de son histoire loin de Paris ?

Le Real Madrid, où il rêve de jouer, le courtise depuis des années. Le fait qu'il n'ait toujours pas prolongé début avril, malgré les nombreuses propositions du PSG depuis la saison dernière déjà, n'incite pas à l'optimisme quant à son futur à Paris. Cependant, la star française entretient le doute. Ces derniers mois, l'actuel meilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue 1 a répété : "Non, je n'ai pas fait mon choix, je n'ai pas pris ma décision, je réfléchis. Il y a de nouveaux éléments, il y a plein de paramètres."

Mbappé sur son avenir : « Non, je n'ai pas fait mon choix. Je prend mon temps et je veux prendre la meilleure décision possible. Si j'avais pris ma décision, je l'aurais dit. »(Prime Video)

April 3, 2022

Le désastre de Madrid au mois de mars en Ligue des champions, son obsession, semblait bien avoir instillé à Mbappé l'idée qu'il était impossible pour lui de soulever la "Coupe aux grandes oreilles" en restant dans la capitale. Mais ce joueur, avide de marquer l'histoire de son sport, sait aussi qu'il se distinguerait plus en remportant la première du PSG que la énième de la "Maison Blanche", qui en compte déjà treize.

Parmi les autres paramètres, figure toujours la place de Mbappé dans "le projet" : il a assez répété qu'il voulait des responsabilités, peut-être sanctifiées par le brassard de capitaine.

La question n'est certainement pas d'ordre financier, une source proche du dossier a rappelé à l'AFP que "l'argent, Kylian l'aura partout" où il pourrait jouer. Avec le 10e titre de son équipe, la réponse définitive quant à son avenir pourrait tomber plus vite que prévu.

Le Qatar, toujours aux commandes après sa Coupe du Monde ?

Après l'énième humiliation en Ligue des champions et alors que la Coupe du monde au Qatar approche à grands pas (novembre et décembre 2022), la question de la pérennité de l'engagement du Qatar au PSG commence à se poser.

Nasser al-Khelaïfi a vite démenti les rumeurs, affirmant que la question ne se posait même pas dans un entretien à la BBC, le 30 mars. "Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards", a-t-il révélé. L'actualité d'un rachat a été ensuite qualifiée de "fake news" par la direction à chaque nouvelle rumeur.

Cependant, fin mars, l’Équipe avançait l'hypothèse d'un possible changement de paradigme sportif. Après avoir fait décoller la marque PSG à l’étranger, la politique de l'empilement de stars aurait vécu. Place pourrait être faite à un modèle plus collectif et tourné vers les jeunes talents du centre de formation. Passer du clinquant au rentable, à défaut de "rêver plus grand".

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El País (ESP)

Procida, la isla italiana por conocer

ITALIA

Salvaje y llena de color, ha excitado a escritores y servido como plató a numerosas películas de éxito. Nueva capital cultural de Italia, este pequeño territorio brinda playas, palacios y una animada marina

Tiene nombre como de gema, de mineral precioso. Y eso es Procida en efecto, una fantasía geológica, un espasmo de lavas congeladas en perfiles exaltados, playas azabaches, pendientes ríspidas y senderos salvajes ahogados por huertos, viñas y limoneros. Gestos pulidos de antiguas furias volcánicas, las mismas que modelaron las islas hermanas y mayores del golfo de Nápoles: Isquia y Capri. Pero Procida las aventaja precisamente por su pequeñez y aislamiento —unas 10.500 personas viven en sus 4,26 kilómetros cuadrados—. Su primor de camafeo ha excitado a escritores y servido de plató a películas de éxito. Este 2022 ha sido designada capital italiana de la cultura, y varias de las revistas y diarios más influyentes del mundo la han señalado como uno de los lugares mágicos a descubrir en los próximos meses.

En poco más de media hora, los aliscafi (ferris) que parten del puerto de Nápoles arriban a la Marina Grande de Procida. Un trajín de isleños que van o vienen de arreglar algún asunto burocrático en Nápoles, o de hacer compras, o de visitar a algún familiar, mezclados cada vez más con turistas volátiles y escoltados todos por nubes de gaviotas. Marina Grande brinda de sopetón claves precisas. En los muelles, algunos pescadores venden en sus propias barcas las capturas del día. Procida ha vivido del mar, pero no tanto de la pesca, sino del tráfico de mercancías, o pasajeros que partían hacia América y no volvían. En la isla quedaban viudas y huérfanos de facto. Las atendía una especie de montepío instalado en la iglesia de la Pietà que preside la Marina, con cierto aire caribeño. La Via Roma orla todo el paseo, con casas como apoyándose unas a otras con arcos y escaleras. Ahora esa rambla marina es el lugar más animado, donde están los bares y restaurantes de moda, como La Medusa o Il Gazebo. También el Procida Hall, que sirve de cine, teatro y sede de algunos eventos de la capitalidad cultural 2022.

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De Via Roma salen los microtaxis (motorette los llaman, motocarros) capaces de bregar con cuestas y callejones. También de aquí parten las cuatro líneas de microbuses urbanos que recorren el territorio. Y aquí se puede alquilar una motorino o escúter como la que montan Matt Damon, Jude Law y Gwyneth Paltrow en El talento de Mr. Ripley (1999), película del malogrado Anthony Minghella y uno de los mejores anuncios publicitarios de una Procida salvaje y llena de color.

En motorino o a pie, se llega enseguida a Sèmmarèzio, o plaza dei Martiri, a la que apodan “el balcón de Procida”. Enmarcada por Santa Maria delle Grazie, el palacio bermejo de Iorio y la estatua ignorada de un prócer local, este rellano es otro de los centros de gravedad de la vida cotidiana. Una especie de nudo entre la parte baja de Marina Grande y la parte alta o Terra Murata, teniendo a los pies el barrio pescador de Corricella, que era donde antes atracaban las naves; la estampa tópica del lugar. Ello gracias a otra película muy galardonada, Il PostinoEl cartero (y Pablo Neruda), 1994—, sobre la novela de Antonio Skármeta El cartero de Neruda. Cuando el actor Massimo Troisi leyó el libro, movió hilos para interpretar al cartero en el filme, junto a Philippe Noiret (Neruda). Massimo, que rodó ya muy enfermo, falleció pocas horas después del último golpe de claqueta. La taberna donde se rodó la película es ahora el restaurante especializado en pescado La Locanda del Postino. Pero no fue aquí, en realidad, donde vivió exiliado Neruda, sino en la vecina isla de Capri. Neruda había llegado a Italia en 1950, huyendo de la persecución en su país, Chile, y se movió por varias ciudades italianas. Por presiones políticas, el Gobierno italiano lo expulsó, pero volvió a finales de 1951, arropado por intelectuales de izquierdas, entre ellos la escritora Elsa Morante, esposa del también escritor y periodista Alberto Moravia. Instalado en Capri con su amante (luego segunda mujer) Matilde Urrutia, allí escribió para ella Los versos del capitán. En 1952 Neruda regresó a Chile, adonde le llegaría el Nobel de Literatura en 1971, dos años antes de su muerte.

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Siguiendo la subida al castillo, vemos asomada al acantilado a Santa Margherita Nuova: lo que queda de un convento de la segunda mitad del siglo XVI que rodó precipicio abajo en 1956. Se ha restaurado la pequeña iglesia para actos culturales. Más arriba sorprende el palacio de Avalos, construido por un cardenal renacentista, convertido luego en palacio real de los Borbones, más tarde en escuela militar y finalmente, en 1830, en una cárcel. Siguió siendo presidio hasta 1988. A él llega a parar el actor Alberto Sordi en el filme kafkiano Detenuto in attesa di giudizio (1971). La siniestra silueta del penal, a pico sobre el acantilado, aparece siempre en las películas rodadas en la isla. Ahora se puede visitar, en grupos guiados o por libre, y es uno de los puntos fuertes para los eventos de la capitalidad cultural.

Al lado, en el Palacio de la Cultura se halla el Museo Civico y, en el segundo piso, la Casa di Graziella: una especie de minimuseo en torno a la novela Graziella que Alphonse de Lamartine escribió en 1849; relato romántico comparado con Pablo y Virginia, de Bernardin de Saint-Pierre, o Atala, de François-René de Chateaubriand. Lamartine, uno de los pilares del romanticismo francés, sitúa en Procida el romance de Graziella, nieta de pescadores, con un noble francés que tiene que volver a su país; mientras aguarda su regreso, muere tuberculosa con solo 16 años. La trama fue llevada al cine mudo por Marcel Vandal (Graziella, 1926). Más tarde, en 1955, Giorgio Bianchi rodó un nuevo filme con el mismo título y argumento. La casa es una exposición de muebles y objetos que reflejan la vida cotidiana de la isla en aquella época.

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Un pueblo medieval que mira al mar

Estamos en lo que llaman Terra Murata. O sea, el antiguo núcleo amurallado, donde se protegía la población. Solo cuando el peligro de ataques berberiscos se alejó, los isleños fueron instalándose en las laderas y la zona baja, en los cuatro casali o barrios (casi podríamos decir corralas), el más turístico de los cuales es Casale Vascello. El centro de Terra Murata es la abadía de San Miguel Arcángel, cuya iglesia y biblioteca se pueden visitar; también una especie de catacumbas con féretros y esqueletos, y un belén napolitano del siglo XVIII con figuras de barro y madera remedando oficios populares, tradición que traería a España el escultor Francisco Salzillo.

En el barrio de Marina Corricella es recomendable buscar acomodo en el hotel La Casa sul Mare y comer en La Lampara, con una terraza panorámica sobre el friso polícromo de casas y barcas. En el muelle, en lo que fue una gruta para guarecer botes, Malazzè es un estupendo bar de copas. Otro chiscón de pescadores, Chiaro di Luna, es una heladería donde Sandro, el propietario, prepara delicias artesanales con productos de su propio huerto, como sorbetes de limón o de vino e percoche (vino y marisco).

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Separada por un promontorio, sigue la playa de Chiaia, a la que se accede bajando 182 escalones. Antes, en Via San Rocco, L’Unico es un local íntimo donde se dan cita los artistas. La playa termina en la Punta del Pizzaco, donde está el Belvedere Elsa Morante. Esta escritora publicó en 1957 L’isola di Arturo, un canto de amor a los paisajes y, sobre todo, a los personajes que los habitaban. En 1962 Damiano Damiani rodó en los escenarios que se abarcan desde este mirador La isla de Arturo, una joyita del neorrealismo italiano. A espaldas de este mirador se recoge Marina Chiaiolella, puerto turístico que será escenario musical al aire libre en el año cultural. Un restaurante de confianza allí es Da Mariano, y un lugar único para ver la puesta de sol, Maresia. A partir de ahí, por toda la faz de poniente se escalonan las mejores playas de Procida: Chiaiolella, Ciraccio y Pozzo Vecchio, tal vez la más bella, conocida ahora como “playa del Postino”, pues en ella se rodaron escenas de la película.

Un puente separa Procida de la minúscula isla de Vivara, apéndice agreste, intacto, que es ahora reserva natural y área marina protegida; solo es posible adentrarse en su fragosidad en excursiones programadas. Antiguo coto de caza de los Borbones, es una suerte de microcosmos dentro de un microcosmos. Y ambos pueden resultar inagotables. Elsa Morante lo resumió bien en su novela, donde Procida es protagonista absoluta: “Quella che tu credevi un piccolo punto della terra, fu tutto” (La que tú creías un pequeño punto de la tierra, lo fue todo).

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BBC

It was both surprising and heartening at the same time. Indian Jews are united by their food heritage

East of the Hooghly River in the Indian city of Kolkata sits Barabazar, a wholesale market whose history goes back to the 18th Century. Everything – from spices, clothes and electronics to salvaged doors and second-hand furniture – is traded here. Amidst this bustling grid of roads, at the corner of Brabourne Road and Canning Street, sits the imposing Magen David Synagogue. Adjacent to it is the city's oldest existing synagogue, Neveh Shalom Synagogue.

Built in Italian Renaissance style in the late-19th Century with bright brick finish, beige trim, arches and a pointed tower, Magen David is striking. Inside, chequered floors, ornate pillars, shimmering chandeliers and stained-glass windows make for a memorable image. However, the synagogue is deserted on most days, and hardly any religious activity takes place.

Kolkata is home to the Baghdadi Jews, who were once abundant enough to warrant five synagogues; now there aren't enough for a minyan (minimum [10] male Jews required for liturgical purposes). Magen David and the smaller Beth El Synagogue on nearby Pollock Street were both classified as protected monuments and renovated by the Archaeological Survey of India in 2017. Today, they are tourist destinations, and kept open for the odd visitor.

The story of disappearing Jewish populations finds echoes elsewhere in India. Esther David's recent book, Bene Appetit: The Cuisine of Indian Jews, is an attempt to preserve the culinary traditions of these diminishing communities. Jews are believed to have first arrived in India about 2,000 years ago, according to David. Since then, until two centuries ago, waves of Jewish immigrants continued to come here from various parts of the world, fleeing persecution and looking for better livelihoods. Once they landed, they settled in disparate corners of the country.

The largest group, the Bene Israel Jewish community, is spread over Mumbai and Pune in Maharashtra and parts of Gujarat; while Malabar or Cochin Jews can be found in in Kerala. Baghdadi Jews settled in Kolkata; Bene Ephraim Jews near Machilipatnam, Andhra Pradesh; and Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram. By 1940, an estimated 50,000 Jews called India home. But widespread immigration to Israel in the 1950s slowly whittled away the numbers and it is estimated that fewer than 5,000 remain.

For Indian Jews, the Shabbat ceremony can include chapatis and grape sherbet (Credit: Esther David)

Predictably, they amalgamated into the local communities and adapted the local language and culinary influences. So much so that each community is now distinct. No two speak the same language and much of their food varies widely. Yet, certain points of overlap remain: all five communities continue to pray in Hebrew and all maintain the dietary laws – which includes no mixing of dairy and meat, no pork, no shellfish, no fish without scales – that are fundamental to the religion.

"The food of the Indian Jews has regional influences, but [while Jewish cuisine elsewhere usually has a meat element] their staple diet is fish [with scales] and rice," David explained, noting that Indian Jews end a meal with sweets made with coconut milk or fruit so as to not mix dairy with meat. "Because kosher meat is not always available, many of them follow a vegetarian diet," she added. The cookbook does list a number of meat dishes, but these are cooked occasionally, on special and festive occasions.

You may also be interested in: • The last Paradesi Jews of Cochin • A return to vegetarian Jewish cuisine • The Indian synagogues preserved by Muslims

Other distinctive adjustments David notes, include swapping challah for chapatis (unleavened bread) – taking care not to cook or smear it with ghee, as is usually done in India, if served with meat – and using homemade grape juice/sherbet for the Shabbat ceremony due to the unavailability of kosher wine.

An award-winning author and artist from the Bene Israel Jewish community, David confessed that she had only a passing interest in food. One of her previous works, Book of Rachel, has a protagonist who turns to cooking and each chapter begins with a Jewish recipe. Yet, a cookbook was never on the radar for David. A trip to the town of Alibaug (outside Mumbai, and Bene Israel homeland) to meet with a source changed things. The aromas and taste from dishes made by her source took her back to childhood and unlocked long forgotten memories. Hence the first line of Bene Appetit: "Food is memory".

The exact moment of deciding to write a cookbook on Indian Jewish cuisine, however, occurred far away from home, in Paris, at the launch of one of her novels, where she cooked Bene Israel Jewish dishes and started thinking of documenting Indian Jewish dishes across the country. Back home, she reached out to the communities, travelled and met people, and collected their recipes. When the pandemic hit, work progressed online, and the book was published in 2021.

India's five main Jewish communities are spread across disparate corners of the country (Credit: Mint Images/Getty Images)

The arc in the food story of each of the five communities is a factor of history. In Kolkata, the change in cuisine possibly happened soon after the Iraqi Jewish immigrants arrived and discovered Indian spices. Author Sonal Ved, in her book Whose Samosa Is It Anyway? The Story of Where "Indian" Food Really Came From, says when they arrived in the 1800s, they probably knew only such ingredients as chilli and garlic. When they discovered the rest, it "gave rise to a whole new hybrid Jewish cuisine, which had preparations like arook (meaning "veined" in Hebrew and Arabic), rice balls flavoured with garam masala; pantras, beef-stuffed pancakes sprinkled with turmeric, ginger and garam masala; hanse mukhmura, a duck-based dish where the meat is cooked with almonds, raisins, bay leaf, tamarind paste and ginger root; and aloo-m-kalla murgi, pot-roasted chicken with potatoes."

At the other end of the country, Mattancherry is a tiny locality south of Kochi on the Kerala coast that's home to Jew Town, a mishmash of a few streets with shops selling antiques, spices, knickknacks and local handicrafts, interspersed with cafes and eateries. At the end of Synagogue Lane is the 17th-Century Paradesi (foreign) Synagogue, built with sloped tiled roofs, blue and white willow-patterned tiles, Belgian chandeliers, Jewish symbols and four scrolls of the Torah.

Outside, the humid coastal air carries the aromas of spices, something that Kerala has always had in abundance. As a trading community, the Malabar Jews sensed an opportunity and ended up controlling the local spice trade. Unsurprisingly, Malabari Jewish cuisine today is redolent with spices and tempered with coconut milk (an essential part of traditional Kerala cuisine), which works well with Jewish dietary laws. Here you'll find Malabar Jews eating flavoursome curries made with fish, chicken and vegetables, as well as sambhar (lentil and vegetable gravy), eaten with rice. There are also appam (rice hoppers), meen pollichathu (green fish curry), Jewish fish kofta curry, chicken in coconut curry; and puddings and payasam (a kind of porridge) made coconut milk. An unusual dish is pastel, something similar to an empanada, stuffed with minced chicken.

In western India, home to the Bene Israeli Jews, the local influences are unmistakable. Poha (beaten rice) is a familiar Maharashtrian staple used to make breakfast and snacks, but also finds a strong presence in local Jewish food. The poha is washed and mixed with grated coconut, an array of dry fruits and nuts and chopped seasonal fruit, and forms an integral part of the malida (a local Jewish thanksgiving ceremony). But there are also unusual dishes such as chik-cha-halwa, a signature Bene Israeli sweet made by reducing wheat extract and coconut milk.

The Bene Israeli Jews have incorporated Maharashtrian staples into their diet, such as using poha in the malida ceremony (Credit: Esther David)

On India's east coast, Machilipatnam, a little port town in Andhra Pradesh's Krishna district, and a few other nearby rural towns are home to the Bene Ephraim Jews, a population of a mere 50. Andhra's fiery food (Andhra Pradesh is India's largest producer of chillies) finds its way into the local Jewish cuisine, with spicy curries accompanying local Andhra dishes that fit into the Jewish tradition, such as tamarind rice, lemon rice, biryani, chicken with gongura (tangy roselle leaves), sambhar, chutneys and a sweet called bobbatlu (a flat, round wheat envelope with a sweet lentil filling).

And in India's north-east, the Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram rely on rice – which is a local staple and eaten for all meals, including breakfast – and accompaniments cooked with fiery red or green chillies as is the local practice. These include such dishes as bamboo-cooked fish, bamboo shoot sauce, a variety of greens including colocasia stir fry and mustard leaves, otenga (a dish made with elephant apple), rice puris (fried puffed bread) and even an egg chutney and rice pudding made with local black rice.

Along with recipes, David's book also documents how Jews of each region celebrate Jewish festivals and traditions (Shabbat, Rosh Hashanah, Yom Kippur, Passover, Hanukkah and others) and have adopted cultural aspects from the local communities, such as mehendi (henna designs traditionally drawn on the bride's – and other women's – hands and legs during a Hindu wedding) and the wearing of saris and bangles.

For David, travelling from community to community, and faced with language and geographical differences, it was the similarities that stood out.

"It was both surprising and heartening at the same time," she said. "Indian Jews are united by their food heritage."

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El País (ESP)

Friburgo: la ciudad donde se cumplen todos los requisitos del encanto alemán

LONELY PLANET

Calles empedradas, casas con gabletes, una antigua universidad y un perfil urbano presidido por el chapitel de su catedral. Bajo una apariencia de postal aguarda una de las urbes más dinámicas y sostenibles del país, base ideal para explorar la Selva Negra

Friburgo de Brisgovia (como se conoce a la ciudad alemana para distinguirla de la Friburgo suiza) ha sido pionera del movimiento ecologista en Alemania desde que, en 1975, los activistas locales impidieron la construcción de una central nuclear en las inmediaciones. Una inteligente red de transporte público, el doble de bicicletas que de automóviles e infinidad de espacios verdes son algunos de los ingredientes básicos de su cóctel ecologista. A ello hay que agregar los muchos paneles solares en viviendas, edificios públicos, iglesias y hasta en su estadio de fútbol para aprovechar la abundante luz solar de la región. Añádanse varios barrios sostenibles llenos de casas que generan más energía de la que consumen, un parque industrial verde, el mayor instituto de investigación solar de Europa y un nuevo ayuntamiento de impresionante factura, que, además, es el primero del mundo con un concepto de energía cero.

Más información en la guía de Múnich y la Selva Negra de Lonely Planet, y en www.lonelyplanet.es.

Todo ello contribuye a crear la envidiable calidad de vida de la capital de la Selva Negra, algo de lo que sus 232.000 habitantes están orgullosos y que hace de esta recoleta ciudad un lugar más que interesante. Y, además, un detalle nada desdeñable para los visitantes: es la ciudad más calurosa de Alemania, con 2.000 horas de sol al año. Cuando los pueblos cercanos de las montañas siguen cubiertos de nieve, los árboles de Friburgo ya se tiñen de flores blancas y sus habitantes beben cerveza en las terrazas junto al río. 

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Tentaciones del casco antiguo

Al pie de los viñedos y bosques de la Selva Negra, Friburgo es una alegre ciudad universitaria famosa, sobre todo, porque uno puede pensar por un momento que está en un cuento medieval. En su Altstadt (o casco antiguo) se mantienen las casas con gabletes, los callejones empedrados y las fachadas de colores.

Pasear sin rumbo por el centro histórico y conocer el ambiente despreocupado de Friburgo es un placer gracias a un amable trazado, plazas rodeadas de cafés y la ausencia de coches. Después de que buena parte de la ciudad quedara destruida tras los bombardeos de la II Guerra Mundial, urbanistas con visión de futuro decidieron reconstruir el centro de acuerdo a su trazado medieval y prohibir el tráfico motorizado en él.

Se puede empezar el paseo en la imponente catedral gótica, Freiburger Münster, la joya de la ciudad, con su chapitel que se alza hasta las nubes, sus gárgolas burlonas y su intrincado portal. Se eleva por encima de la plaza del mercado y deslumbra por sus vidrieras, financiadas en tiempos medievales por los gremios. La luz que atraviesa los vitrales caleidoscópicos crea el ambiente de recogimiento que el interior requiere. Conviene fijarse en el altar, donde hay una obra maestra de Hans Baldung Grien, pupilo de Alberto Durero. Desde su torre octogonal, coronada por un chapitel afiligranado, en días despejados se puede divisar la cordillera francesa de los Vosgos.

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Mercados, puertas, calles y mansiones

Si la catedral es el corazón espiritual de Friburgo, el concurrido mercado de la plaza (Münstermarkt) cercana es su alma culinaria. Los días laborables por la mañana se convierte en un festín de sabores y colores cuando los productores locales colocan el género de temporada, una tradición que se remonta a 1120, cuando se fundó la ciudad. A un lado distinguiremos el humo que sale de una hilera de parrillas que asan el tentempié local de culto, la lange rote, una salchicha de 30 centímetros que se sirve con mostaza en un pequeño panecillo.

Tentempié en mano, se puede dar un paseo hasta otro lugar emblemático: el Historisches Kaufhaus, un almacén comercial porticado del siglo XVI fácilmente reconocible por su llamativa facha­da roja. Se alza frente a la fachada sur de la catedral, adornada con torrecillas revestidas de azulejos de colores. Fue una casa de comerciantes de principios del siglo XIV y presume sobre el balcón de los escudos de armas y de cuatro figuras que representan la lealtad de esta ciudad a la Casa de Habsburgo.

Pero el Aldstadt son también sus calles y sus puertas (conserva dos puertas medievales intactas). Entre las plazas de la ciudad, la más bonita es, sin duda, la del Ayuntamiento (Rathausplatz), estupenda para relajarse en uno de sus cafés a la sombra de los castaños. Inevitable tomar fotos del rojo Ayuntamiento Viejo, del siglo XVI (donde hoy está la oficina de turismo) y del Nuevo Ayuntamiento, del siglo XIX.

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Otra visita interesante es el Augustinermuseum, un monasterio muy bien restaurado que es un viaje al pasado a través de los artistas de diversas épocas, con obras maestras de artistas renacentistas.

Otro de los vestigios históricos más originales de Friburgo es la red de pequeños canales conocida como Bächle. Estas canaletas pavimentadas, que discurren en paralelo a las calles empedradas, llevan agua desviada del río Dreisam e inicialmente se usaban para abrevar al ganado y apagar incendios. Hoy, además de ser pintorescas, aportan un ingenioso sistema de refrigeración natural cuando aprieta el calor. No hay ningún problema si quieren sumergir los pies, pero cuidado con meterse en el agua: según la tradición, quien lo haga deberá casarse con un friburgués.

Hacia las montañas

Para los viajeros aficionados a los mitos y leyendas es obligado salir de la ciudad y adentrarse en la Selva Negra, donde cada aldea de vigas entramadas parece salida de un cuento de hadas. Detrás de cada curva de la carretera hay un paisaje que merece la pena: cascadas, lagos resplandecientes, relojes de cuco del tamaño de una casa, viñedos, cafés y restaurantes que sirven la célebre tarta Selva Negra empapada en kirsch.

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Friburgo parece empequeñecer a medida que uno deja atrás la ciudad y se interna en los bosques y prados que forman las laderas del Schauinsland, monte de la Selva Negra de 1.264 metros. De la localidad de Horben, en la ladera occidental de la montaña y muy cerca de Friburgo, parte el Schauinslandbahn, el teleférico más largo de Alemania y el primero diseñado para el transporte de pasajeros en todo el mundo, en 1930. Es una manera rápida de ir de Friburgo a las montañas de la Selva Negra. Arriba hay una torre de vigilancia con unas vistas asombrosas del valle del Rin y los Alpes, además de rutas ciclistas y para el senderismo.

Son el excursionismo, el ciclismo y otras actividades de bajo impacto por la naturaleza los que realmente conectan al viajero con esta tierra. El Westweg, el primer sendero de larga distancia de Alemania, fue trazado por intrépidos pioneros hace un siglo. Esta ruta de 285 kilómetros pasa por valles y bosques, por picos y lagos impregnados en leyendas. Es una auténtica aventura que va desde Pforzheim, al norte de la Selva Negra, hasta Basilea, ya en Suiza.

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El compromiso de Friburgo con la naturaleza, la conservación y la sostenibilidad se extienden también hasta la Selva Negra. Junto a 28 comunidades rurales, la ciudad forma parte de la Reserva de la Biosfera de la Selva Negra, reconocida por la Unesco en 2017: un paisaje maravillosamente variopinto con un clima que oscila de subalpino a casi mediterráneo. Las mariposas revolotean y el amenazado lince merodea entre grandes extensiones que aúnan bosque, páramos, ríos y lagos, mientras antiguas razas de ganado pastan en los Allmend, de una asombrosa biodiversidad. La preservación de estos pastizales es clave para una reserva que se está consolidando como un modelo para la coexistencia sostenible de naturaleza, personas y comercio.

El parque nacional de la Selva Negra —el parque natural más grande de Alemania— es un paraíso al aire libre de brezales, lagos de circos glaciares, valles profundos, montañas y bosques de coníferas. En sus 100 kilómetros cuadrados en el norte de la Selva Negra, entre Baden-Baden y Freudenstadt, y en torno a la Ruta Alta de la Selva Negra, el valle del Murg y el Mummelsse, la naturaleza depende de sí misma. Abundan las rutas de senderismo y ciclismo y los recorridos de descubrimiento para niños.

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Baden-Baden, epicentro termal

A Friburgo no se suele llegar por casualidad. Casi todos los que descubren esta pequeña ciudad alemana vienen atraídos por el entorno y el gancho de otros rincones muy populares de la Selva Negra, como la ciudad balnearia de Baden-Baden o los bucólicos pueblecitos de postal que siempre ha publicitado este rincón de Alemania.

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Baden-Baden, a poco más de una hora en coche, es visita casi obligada. Su lujoso ambiente art nouveau de otros tiempos y sus aguas curativas han atraído a ricos, famosos y miembros de la realeza, entre los que hay que incluir a la reina Victoria, a Bismarck o a Obama, entre otros muchos. Una vez allí se puede elegir spa. Por ejemplo, el Friedrichsbad, en un palacio decimonónico decorado con mármol y mosaicos. Mark Twain, otro de los ilustres visitantes de Bade-Baden, dijo que con el tratamiento de vapor, exfoliación y baño de agua caliente-fría de esos baños romano-irlandeses “a los 10 minutos se olvida el tiempo; a los 20, el mundo”. Otra opción es el moderno y acristalado Caracalla Spa, con grutas y piscinas interiores, y al aire libre, que aprovecha al máximo las aguas ricas en minerales. Hay saunas que van del estilo “bosque rústico” a la variedad “infernal” a 95 grados centígrados. También se puede disfrutar de las aguas en el Trinkhalle, una galería neoclásica en un cuidado parque que se construyó en 1839, como adición a la Kurhaus. El pórtico, de 90 metros de longitud, está decorado con frescos del siglo XIX que representan leyendas locales. Y, como no podía ser menos en unas termas decimonónicas, en Baden-Baden no falta el casino, al que Marlene Dietrich calificó como el más bonito del mundo. Y no hace falta entrar a jugar: se puede ver en visita guiada.

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Excursiones imprescindibles: Schiltach y Triberg

Para ver pueblos bonitos como los de las postales de la Selva Negra, no hace falta irse muy lejos de Friburgo. Una excursión muy típica es Triberg, una población que abunda en superlativos: tiene la cascada más alta de Alemania, conserva la receta original de 1915 de la tarta Selva Negra y es la capital de los relojes de cuco más grandes del mundo. En los crudos inviernos la gente se reunía en las granjas aisladas por la nieve para tallar relojes de cuco y, en un destello de genialidad, se aprovechó la cascada para suministrar energía a las primeras farolas eléctricas del país en 1884. Las cascadas de Triberg son todo un espectáculo, y aún presumen de un salvaje romanticismo. Y en cualquiera de los cafés de esta localidad puede probarse la receta original de la tarta conocida en todo el mundo como Selva Negra, un pastel de chocolate aromatizado con brandi de cerezas, nata montada, guindas y más capas de nata y virutas de chocolate.

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Otro de los rincones a los que ningún excursionista renuncia a ir desde Frigurgo es Schiltach, a una hora de camino, hacia el norte. Esta población medieval parece demasiado bonita para ser real. Sus casas con entramados de madera restaurados, que en su día fueron casas de curtidores, comerciantes y constructores de balsa, se llenan de geranios rojos en verano. La tala de árboles aquí fue una gran industria hasta el siglo XIX y se construían grandes balsas para transportar la madera a los Países Bajos. Hoy es un lugar delicioso para una excursión.

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France24 - Monde

Football : Didier Drogba battu dans la course à la présidence de la fédération ivoirienne

Publié le : 23/04/2022 - 22:21

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L'ancien attaquant vedette des Éléphants, Didier Drogba, a été éliminé samedi dès le premier tour de l'élection du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Il a été largement devancé par ses rivaux, Idriss Diallo et Sory Diabaté, deux poids lourds du football local. La présidence est finalement revenue à Idriss Diallo au second tour.

Didier Drogba ne sera pas le prochain président de la FIF. Au premier tour de l'élection, samedi 23 avril, Idriss Diallo est arrivé en tête avec 59 voix sur 130 exprimées, devant Sory Diabaté qui a obtenu 50 voix. Didier Drogba est troisième avec seulement 21 voix.

Faute de majorité absolue, un second tour a dû se tenir dans la foulée du premier, entre Idriss Diallo, haut dirigeant de la FIF dans les années 2000, et Sory Diabaté autre cadre de l'institution. À son issue, Idriss Diallo a été élu président de très peu avec 63 voix contre 61 pour Sory Diabaté. Il occupera ce poste pendant les quatre prochaines années.

"Je voudrais féliciter Didier qui a eu le courage de s'engager dans cette course et qui a rendu cette élection plus que populaire au-delà de nos frontières", a déclaré Idriss Diallo dans la foulée de son élection, promettant d'être un "président juste". 

Largement soutenu dans la population et, selon plusieurs observateurs, par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football (Fifa), Didier Drogba n'a pas réussi à convaincre les présidents de clubs ivoiriens, qui constituaient l'écrasante majorité des votants. Il lui a été reproché ces dernières semaines de ne pas assez connaître le football local et d'avoir fait une campagne à minima, sans labourer suffisamment le terrain.

Cette élection est censée mettre fin à une longue crise de gouvernance à la tête de la FIF. Elle avait été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d'un imbroglio sur le système de parrainage des candidats qui avait alors bloqué la candidature de Didier Drogba.

La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui avait installé un "Comité de normalisation".

Avec AFP

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BBC

Why Argentina is embracing cryptocurrency

By Christine RoBuenos Aires

In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

More technology of business:

Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Publié le : 22/04/2022 - 20:23

Tiffany FILLON

L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique. 

C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat. 

Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre. 

L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.

>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques

Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.

L'illusion d'un printemps plus frais

Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne. 

Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24. 

>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets

En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer. 

Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus. 

Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices 

Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. 

En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.

Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées". 

Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable. 

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Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

By Katherine LathamBusiness reporter

Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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France24 - Monde

Tunisie : le pétrolier naufragé était vide, une catastrophe environnementale évitée

Publié le : 22/04/2022 - 16:20Modifié le : 22/04/2022 - 16:56

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Après avoir indiqué que le pétrolier naufragé au large des côtes tunisiennes transportait 750 tonnes de gazole, les autorités ont finalement annoncé que le navire était vide. Une nouvelle accueillie avec soulagement, même si de nombreuses questions restent en suspens autour de ce mystérieux pétrolier dont plusieurs experts ont souligné le trajet incohérent.

Pas de menace pour l'environnement, mais de nombreuses zones d'ombre à éclaircir : les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi 22 avril que le pétrolier naufragé samedi dernier au large du sud-est de la Tunisie, était vide, écartant tout risque de pollution, après avoir dans un premier temps indiqué que le navire transportait 750 tonnes de gazole.

Mais si une catastrophe environnementale a été évitée, des questions demeurent sur le trajet du pétrolier et la nature de ses activités. 

"Le navire 'Xelo' qui a coulé dans le golfe de Gabès ne contient pas de gazole et ses réservoirs sont vides", a indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué. "Il ne pose aucun risque de pollution dans l'immédiat", a ajouté le ministère.

Le capitaine de la marine tunisienne Mazeri Letayef, qui dirige une cellule de crise dans le port de Gabès, a précisé à l'AFP que cette découverte avait été faite "à la suite des opérations des plongeurs tunisiens et italiens", après l'arrivée sur place d'un navire de dépollution envoyé par Rome.

"Les quatre réservoirs sont remplis d'eau de mer", a ajouté le capitaine Letayef, estimant qu'"il se [pouvait] que le navire ne soit pas en réalité actif dans le transport de carburants".

Selon le communiqué du ministère, les préparatifs lancés pour pomper le gazole "vont cesser" et les autorités étudieront un possible renflouement et remorquage de l'épave "dans une phase ultérieure".

La justice ouvre une enquête

Le ministère, qui avait lui-même annoncé samedi dernier que le pétrolier transportait 750 tonnes de gazole, faisant craindre une marée noire, n'a pas expliqué les raisons de cette confusion.

Le 'Xelo', en route pour Malte selon les autorités tunisiennes, a coulé le 16 avril dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Selon Tunis, il était parti du port égyptien de Damiette, ce que les autorités portuaires égyptiennes ont démenti.

Pour une raison inconnue, ce pétrolier de 58 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1977, a commencé à prendre l'eau. 

Des forces de la marine militaire ont évacué les sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre par près de 20 mètres de fond. 

Il a coulé en position horizontale et ne présentait "pas de fissures" dimanche lors d'une inspection des plongeurs, selon le ministère de l'Environnement.

La justice tunisienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet accident, mais aussi la nature de l'activité du pétrolier et son trajet ces dernières semaines.

Les membres d'équipage du navire – le capitaine géorgien, quatre Turcs, deux Azerbaidjanais – battant pavillon de la Guinée équatoriale, ont été interdits de quitter la Tunisie pour une période de deux semaines. 

La Guinée équatoriale a annoncé jeudi la suspension de 395 navires battant pavillon de ce pays de manière "illégale".

Trajet incohérent

"Il y a plus de 300 navires dans le monde qui travaillent illégalement sous notre pavillon. Le drapeau de la Guinée équatoriale ne peut pas être le visage de la fraude internationale", a tweeté le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue.

Des médias tunisiens ont rappelé la proximité du golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures, notamment vers Malte, ces dernières années.

Des experts et médias ont souligné le trajet incohérent suivi par le navire dont "le connaissement", un document informant sur son trajet et la nature de sa cargaison, a été "laissé par l'équipage" sur le bateau, selon les autorités. 

Certains experts pensent que ce navire a pu servir de "station-service" flottante approvisionnant les bateaux transitant par la zone stratégique du golfe de Gabès.

L'enquête tunisienne l'a localisé dans le port de Sfax, au nord de Gabès, du 4 au 8 avril, où il a effectué un changement d'équipage et de petites réparations. Sa trace a ensuite été perdue jusqu'à ce qu'il envoie des signaux de détresse le 15 avril. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

“Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix

C’est la troisième fois que ce mur de l’abbatiale de Foix est dégradé. Le curé de la ville soupçonne d’ailleurs qu’il s’agisse de l’œuvre d’une seule personne. Durant le week-end de Pâques, il a découvert écrit à la bombe de peinture : « une bonne église est une église en feu ». Le prêtre a immédiatement prévenu le maire Norbert Meler, rapporte France 3 Régions, mercredi 20 avril.

Eviter la récupération politique

Celui-ci a fait repeindre le mûr par les services municipaux le jour même. Il déplore une « atteinte aux biens publics, à ce qui appartient à tout le monde et que l’on paie avec nos impôts », mais ne souhaite pas s’étendre sur la teneur du message, craignant une récupération politique à quelques jours du second tour de la présidentielle, précise France 3 Régions. L’édile assure qu’une plainte sera déposée, comme à chaque fois que des tags sont découverts. Le père Edouard de Laportalière veut rester compréhensif : « J’y ai vu un cri de souffrance. C’est certainement une personne en souffrance qui a besoin de trouver ce moyen d’expression. Dommage qu’il n’y en ait pas d’autres », a-t-il déclaré.

Il affirme avoir reconnu cette écriture « déjà apposée sur des édifices de la paroisse qui incitait à ne pas croire en l’Église ». Il a invité cette personne qu’il juge « en souffrance » à venir échanger avec lui. Selon un rapport parlementaire dévoilé en février, 857 actes antichrétiens, principalement des dégradations ou vols concernant les édifices religieux, ont été recensés en 2021.

Ariège : les dernières actualités

En Ariège, deux habitantes d’un village veulent que les cloches cessent de sonner

En Ariège, la fureur des défenseurs du patrimoine face à un projet de rénovation urbaine

Ariège : un militant CGT jugé pour des violences sur un policier

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

Issued on: 13/04/2022 - 18:06

Sam BALL

Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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L'Humanité

La mortalité infantile en hausse

Actu

Santé Une étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente.

Camille Bauer

Le renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet. Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee. En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile  (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.

« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI. Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès. Il n’y a rien non plus sur les facteurs socio­démographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile. En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5  en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.

La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y ­accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm. Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2  points au-­dessus de la moyenne nationale.

mortalité infantileinsermPauvretéinégalités territoriales
France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

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Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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BBC

France election: 'Many voted to build a barricade against the far-right', says Macron

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Emmanuel Macron has beaten far-right candidate Marine Le Pen to win the French presidency, projections have shown.

Macron has taken 58% of the vote to Le Pen's 42%, in a narrower victory than their previous contest in 2017.

Speaking to supporters in the centre of Paris, he asked them to not boo the name of Marine Le Pen, saying, "From now on, "I'm no longer the candidate of one camp, but the president of all."

Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Justice. Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Actu

La cour d’assises du Val-de-Marne a acquitté en appel, vendredi, les deux fonctionnaires accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014, au siège de la police judiciaire. Ils avaient été condamnés à 7 ans de prison en première instance.

Alexandra Chaignon

C’est un coup de théâtre inattendu : trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, les deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne, en 2014 au siège de la police judiciaire, ont été déclarés innocents. Tandis qu’Antoine Quirin et Nicolas Redouane ressortaient libres du tribunal de Créteil, Emily Spanton, elle, a quitté le tribunal en larmes.

Le parquet avait requis la confirmation des peines prononcées en première instance contre les deux anciens agents de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient, eux, plaidé l’acquittement pour leurs clients, contestant la « crédibilité » d’Emily Spanton.

Dans ce dossier, deux versions s’opposent depuis le début. Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton rencontre plusieurs policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pub irlandais situé en face du 36, quai des Orfèvres. Alors que l’ambiance est au flirt, les agents lui proposent de visiter leurs locaux. Elle en ressort quelques heures plus tard en état de choc, dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d’audience, la cour et les différentes parties s’étaient attelées à déterminer ce qui s’était passé pendant cette soirée. Les deux policiers, qui n’ont cessé de clamer leur innocence depuis le début de l’affaire, ont expliqué avoir eu des relations consenties. La partie civile, elle, a toujours nié l’existence de ces rapports et a expliqué avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. Les deux versions ont évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées. Lors de son passage à la barre, Emily Spanton a expliqué certaines incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu’elle mène pour « oublier » les faits qu’elle décrit.

À l’énoncé du verdict, la cour n’a pas lu ses motivations. Tout ce qu’on sait, c’est que le doute a bénéficié aux accusés…

justicepolice
France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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The Saturday Profile

Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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L'Humanité

Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite

Actu

MARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.

Kareen Janselme

Grande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».

« On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »

C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »

Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.

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Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
France24 - Monde

Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

Publié le : 21/04/2022 - 21:28

Tiffany FILLON

Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opposé, mercredi soir, leurs visions de l'écologie pendant le débat de l'entre-deux-tours. Mais l'enjeu de la sobriété n'a pas été abordé. Le basculement vers ce mode de vie qui consiste à consommer "moins et mieux" semble pourtant inévitable, alors que la crise climatique s'aggrave. 

Lors du débat de l'entre-deux-tours, mercredi 20 avril, seulement une vingtaine de minutes ont été consacrées à l'écologie, au grand dam des défenseurs de la cause climatique. La discussion a porté majoritairement sur le nucléaire et sur la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France, en excluant de nombreux autres aspects de la transition énergétique. 

La question de la sobriété écologique a notamment été absente de la discussion, ce qui a suscité des réactions sur Twitter. "Toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété", a pointé l'ONG Greenpeace.

D'ailleurs, pendant les rares minutes où E. Macron et M. Le Pen ont parlé d'écologie, ils ont quasi-exclusivement parlé du nucléaire. En revanche, toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété.

April 20, 2022

"On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen", s'est indigné pour sa part William Aucant, membre de la Convention citoyenne sur le climat et conseiller régional EELV des Pays de la Loire. 

🔎 Sur le #climat : On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen. pic.twitter.com/vOBS5QgdPn

April 20, 2022

Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie. 

Contactée par France 24, Sarah Fayolle, chargée de campagne pour l'ONG Greenpeace, prend l'exemple du secteur aérien. "La France ne peut plus se permettre de faire voler autant d'avions qu'avant la crise du Covid-19. Sinon, elle va exploser son budget carbone. Prenant en compte ce constat, l'État peut agir sur l'offre de trafic aérien, en réduisant par exemple les vols intérieurs en cas d'alternative en train (une mesure issue de la Convention citoyenne, NDLR), ou en interdisant la publicité qui promeut l'usage des énergies fossiles", explique-t-elle. 

La sobriété suppose aussi une responsabilisation des citoyens. Agir pour la sobriété, c'est réduire sa consommation et donc changer ses habitudes. Quand "on parle de sobriété, on demande aux gens de faire un effort personnel et de perdre une partie de leur confort", résume Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Sciences Po et spécialiste de l'écologie politique, interrogé par France 24. 

Marcher, éviter l'avion et manger moins de viande

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évoque "une déconsommation" ou encore une "frugalité volontaire". Il peut s'agir, comme l'a préconisé le Giec dans son rapport publié le 4 avril, de manger moins de protéines animales, de privilégier la marche et le vélo à la voiture, d'éviter les vols longs courriers ou encore de réduire son utilisation d'appareils électriques.

Selon le dernier rapport du Giec, réduire la demande en énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2050. 

>> À lire aussi : Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

Par ailleurs, la sobriété énergétique permettrait en 2050 de réduire de 28 % les consommations d’énergie de la France, par rapport à 2015, selon l'association négaWatt

Mais aller vers plus de sobriété implique aussi de nouvelles politiques publiques. "On ne peut pas juste dire : 'On instaure la sobriété et on laisse les gens se débrouiller'. On doit accompagner cette transformation. Par exemple, si on interdit les vols intérieurs, il faut se demander comment rendre le train accessible financièrement pour qu'on puisse tous se déplacer de manière moins polluante", détaille Sarah Fayolle.

Et la chargée de campagne de poursuivre : "La France doit aussi avancer sur l'efficacité énergétique (améliorer les équipements pour moins consommer d'énergie), développer le renouvelable ou encore transformer son modèle agricole". 

Une France plus "ouverte qu'avant" sur la sobriété

Sans l'adhésion de la population, un mode de vie plus sobre ne pourrait pas non plus voir le jour en France. Selon Daniel Boy, les Français y sont de plus en plus réceptifs. "La population est plus ouverte qu'avant à cette idée de sobriété. Les enquêtes montrent que les gestes écoresponsables qu'on ne faisait pas il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui entrés dans les usages, comme éteindre la lumière quand on sort d'une pièce", explique Daniel Boy. 

Mais les paradoxes persistent. Si 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place, 60 % des Français souhaitent "pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie", selon le dernier baromètre de l'Ademe

"Les Français sont d'accord, sur le principe, de consommer moins mais est-ce aussi le cas dans les faits ? Marcher deux kilomètres pour acheter du pain, qui le ferait aujourd'hui ?", se demande le politologue. Daniel Boy prend aussi l'exemple de la division de la consommation de viande par trois, une mesure préconisée par l'Ademe dans l'un de ses quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

"Ce n'est pas étonnant si aucun candidat n'a dit hier (mercredi) qu'il allait demander aux gens d'appliquer cette mesure. Car réduire drastiquement sa consommation de viande demande un effort personnel très conséquent pour certains Français. Et puis, il n'est pas acceptable de demander une chose pareille aux classes populaires", explique Daniel Boy. Cette problématique a également été soulevée par l'Ademe qui présente la sobriété comme le fait de consommer "moins mais mieux" et pour qui le "mieux soulève des questionnements au regard de son accessibilité pour les publics plus défavorisés".

>> À voir aussi : Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

Mais pour Sarah Fayolle, "les ménages fortunés ont un impact aujourd'hui beaucoup plus fort sur l'environnement que les ménages les plus modestes, donc tout le monde ne doit pas contribuer à la même hauteur". La sobriété ne se réduit donc pas à la baisse de la consommation, c'est aussi une autre vision de la société impliquant des changements profonds.

De quoi susciter des réticences. "En sciences sociales, on ne sait pas encore ce qui peut convaincre les gens d'adopter un mode de vie fondé sur la sobriété", admet Daniel Boy. 

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France24 - World

Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali

Issued on: 24/04/2022 - 18:13

NEWS WIRES

Six soldiers were killed and 20 injured in simultaneous attacks targeting three army bases in central Mali Sunday, the army said.

Targets in Sevare, Niono and Bapho were all hit by "armed terrorist groups (who) used suicide vehicles packed with explosives", the Malian army said in a statement.

A group linked to the firebrand preacher Amadou Koufa claimed the attacks, according to audio sent to AFP Sunday from a source close to the suspected attackers.

The group, Katiba of Macina, belongs to the Group to Support Islam and Muslims (GSIM), an Al-Qaeda-linked alliance and the biggest jihadist network in the Sahel.

"On Sunday morning, the mujahideen of the Katiba of Macina struck three camps of the (Malian armed forces)," a member of the group told AFP in an audio message.

The source said Bapho and Niono were hit, in line with information from Mali's army.

It also said Segou was attacked, which was not among the targets mentioned by the Malian army.

"We hit these camps at the same time within five minutes of each other. (Apart from the) deaths, we caused material damage to them," the audio recording said.

Military sources earlier told AFP the attacks occurred at 0500 GMT in Sevare, Niono and Bapho, all in the centre of the country.

In Sevare, "there was a double terrorist attack with shots fired and machinery exploded," one of the sources said.

"The army retaliated. We are not able to provide a toll at the moment," the source added.

"We have asked MINUSMA (the UN Mission in Mali), as part of our collaboration, to send a rapid intervention force near the Sevare camp to help secure it," the source continued.

A separate military source within MINUSMA confirmed the information.

One of the poorest countries in the world, Mali is struggling with a decade-long jihadist insurgency that has claimed thousands of lives and driven hundreds of thousands from their homes.

Public anger at elected president Ibrahim Boubacar Keita's failure to roll back the insurgency provided the spark for a military takeover in August 2020.

(AFP)

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L'Humanité

L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à inclure des dispositions protégeant les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement , l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine, est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an pile-poile, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet. Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a trainé à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale. Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
L'Humanité

« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »

Entretien

Face au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.

Emilio Meslet

Gabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre

D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?

Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.

Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?

Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.

Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?

Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.

Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…

Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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Didier Drogba loses bid to become Ivorian football federation president

Issued on: 24/04/2022 - 08:52

NEWS WIRES

Didier Drogba lost a controversial bid to become president of the Ivory Coast Football Federation when he was eliminated after the first round of voting at Saturday’s elective congress. 

The former Chelsea star polled only 21 votes in a three-way race, with the two other candidates, Yacine Idriss Diallo (59) and Sory Diabate (50) polling more than double his tally. Diallo won a second round to decide the presidency of the federation.

Drogba’s candidacy had been disputed last year when he first attempted to stand for election but did not receive the required support from clubs and other interest groups, such as the players' union and coaches’ association, whose nominations he needed to get on the ballot.

FIFA then stepped in to dissolve the federation, putting the control of Ivorian football under a ‘normalisation committee’ while the statutes and electoral code were rewritten.

It allowed Drogba, 44, to stand but while he received much public encouragement, he garnered little support inside the Ivorian football community.

Earlier this week he was accused of pulling out of a live television debate with the other two candidates hours before it was due to be aired on television, according to a statement released by the state broadcaster. The debate went ahead without him.

The Ivory Coast hosts next year's Africa Cup of Nations final.

(REUTERS)

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Ivorian football federation rejects Drogba bid

Senegal awards award-winning football team cash prizes and plots of land

In the papers

Cult British women's football film 'Bend it Like Beckham' turns 20

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - World

Algeria will not abandon its commitment to supply Spain with gas, Tebboune says

Issued on: 24/04/2022 - 08:35

NEWS WIRES

Algerian President Abdelmadjid Tebboune on Saturday said his country will not abandon its commitment to supply Spain with gas despite a diplomatic row with the European country over Western Sahara.

"We assure the Spanish friends, the Spanish people that Algeria will never abandon its commitment to supply Spain with gas under any circumstances," Tebboune said in an interview aired on state television late on Saturday.

Algeria said in March it was recalling its ambassador to Madrid for consultations after Spain backed Morocco's plan for autonomy in Western Sahara, which is rejected by the Algeria-backed Polisario Front independence movement.

(REUTERS) 

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Algiers blames Morocco for deadly attack on Algerians in Western Sahara region

Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal

Morocco keen to ‘turn page' on Algeria tensions while insisting W. Sahara status ‘not negotiable’

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
L'Humanité

de siècle au service des maths

Actu

ANNIVERSAIRE La Société mathématique de France souffle ses 150 bougies. L’occasion de mettre en lumière les actions de l’une des plus anciennes sociétés savantes au monde.

Anna Musso

À la suite de la défaite française de 1870, le gouvernement décida de combler le retard technologique en rassemblant et coordonnant les efforts et les actions scientifiques. Créée dans la foulée, en 1872, la Société mathématique de France (SMF) naissait « avec pour but la promotion des mathématiques et de la recherche auprès de toutes et tous ». Aujourd’hui, la SMF fête ses 150 ans mais elle n’a pas pris une ride. Elle est devenue une association à but non lucratif, rassemblant plus de 1 800 adhérents qui s’intéressent aux mathématiques dans tous leurs aspects : recherche, enseignement, interactions avec les sciences et techniques, diffusion et vulgarisation. À l’occasion de son 150e anniversaire, la SMF a organisé plusieurs journées de conférences et de spectacles (1). L’occasion d’échanger et de réfléchir à ses actions au service de la communauté mathématique. Deux tables rondes sont notamment à retrouver sur le site Internet de la SMF. La première, organisée le mercredi 16 mars, et consacrée à l’enseignement, alertait sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer. La seconde, qui s’est tenue le vendredi 18 mars, portait sur la défense des droits humains et a réuni Tuna Altinel, mathématicien lyonnais qui a été emprisonné puis retenu en Turquie, Violaine Roussier-Michon, chargée de cette question, Michel Broué, fondateur du Comité des mathématiciens, et Michèle Audin, mathématicienne, historienne, militante et fille de Maurice Audin. A. M.

https://smf.emath.fr/150-ans-smfmathématiques
Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Un Giec des déchets nucléaires ?

Chronique

Sylvestre Huet

Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
Valeurs Actuelles

Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »

Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ? Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.

D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ? C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.

Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ? Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.

Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ? J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.

Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ? Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?

Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ? J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.

Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ? Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.

Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ? Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.

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L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

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C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

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Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

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Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
France24 - Monde

Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

Laura MOUSSET Suivre

Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

L'Humanité

À Londres, la fête est-elle bientôt finie pour Boris Johnson ?

Actu

Royaume-Uni Les conservateurs ont toujours pardonné leur patron mi-stratège, mi-foutraque. Mais, à dix jours d’élections locales, beaucoup ne le défendent plus dans le scandale des soirées privées organisées en plein confinement au 10 Downing Street.

Thomas Lemahieu

Boris Johnson est plus proche de la porte que de l’augmentation… du score de son parti aux élections locales qui se tiendront au Royaume-Uni, le 5 mai. Dans certains bastions travaillistes, comme Sunderland ou sur l’ancienne muraille rouge au nord de l’Angleterre, que le premier ministre conservateur britannique avait réussi à conquérir après le Brexit, sa marche triomphale pourrait être stoppée net. En cause : le scandale des révélations sur les fêtes privées organisées au 10 Downing Street, en plein confinement dû à la première vague de Covid-19 en 2020.

Pendant des semaines, Boris Johnson a haussé les épaules, malgré les preuves qui s’accumulaient : photos de raouts dans les jardins de sa résidence, messages électroniques ou vocaux envoyés au sein de ses équipes afin que personne n’oublie d ’« apporter sa propre picole », selon l’expression utilisée alors, etc. Puis il a fini par ­recevoir de la police une amende pour avoir enfreint les règles qu’il avait lui-même fixées : à l’époque, le protocole national interdisait les rencontres entre plus de deux personnes à l’extérieur. Devant la Chambre des communes, le premier ministre conservateur a dû une nouvelle fois, en milieu de semaine dernière, réitérer ses plus plates excuses publiques.

54 députés suffisent pour une motion de défiance

Pour l’opposition travailliste, qui s’est refait une santé dans les ­sondages – avec un écart, totalement inédit depuis des années, de plus de 6 % en sa faveur –, pas question de lâcher l’affaire. Chef du Labour, Keir Starmer n’en ­démord pas : « Boris Johnson a été pris en infraction vis-à-vis de la loi ! a- t-il lancé ce dimanche. Jamais aucun autre premier ministre dans l’histoire de ce pays n’a été pris en train de commettre un délit, tout en étant en fonction. Et donc, je ne pense pas qu’on puisse passer l’éponge sur ces faits. » Selon les travaillistes, le leader conservateur ne dispose « plus de l’autorité pour diriger le pays ». Starmer se gausse encore des députés conservateurs qui en ont « assez de défendre l’indéfendable ».

Le sort de Boris Johnson ne tient en effet plus qu’à un fil, et certains conservateurs laissent de plus en plus entendre qu’ils pourraient bien donner le coup de ciseaux fatal. À Londres, la presse regorge de petites phrases plus assassines les unes que les autres. « Un manche à balai serait plus utile que ce qu’on a aujourd’hui », raille un ancien ministre. « Beaucoup de collègues qui ont des élections communales à l’horizon rapportent que les électeurs disent aimer leur travail à eux, mais qu’ils ne peuvent pas voter pour nous tant que ce dindon idiot reste au pouvoir », rapporte un élu national.

Cependant, derrière les courageux anonymes, quelques figures du Parti conservateur, comme les députés Mark Harper et Steve Baker, s’avancent désormais à découvert pour réclamer la démission de Boris Johnson. D’après eux, l’argument de la guerre en Ukraine ne peut pas servir à repousser plus longtemps le changement à la tête du gouvernement. Selon les statuts en vigueur, il suffit qu’au moins 54 députés conservateurs envoient un courrier à un comité interne de leur parti pour imposer une motion de défiance contre le premier ministre. En cas de défaite, le décoiffé en chef pourra retourner faire la fête, mais il y aura sans doute beaucoup moins de monde autour de lui…

boris johnson
BBC

The Olympic hopeful turned bike-riding bank robber

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When Tom Justice failed to make the Olympics in the 1990s, he decided that if his cycling skills wouldn’t win medals, then he’d use them to rob banks instead.

His prowess on a bike gave him a speedy getaway, but there are only so many robberies you can commit before your ego, and the FBI, start catching up with you.

Hear how going to prison saved Tom’s life on the new World Service podcast, Lives Less Ordinary.

Producer: Louise Morris

Video by Troy Holmes

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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L'Humanité

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Actu

Conflit La visite que devait effectuer, ce dimanche, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, deux mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre, signe une montée en puissance diplomatique des États-Unis, quelques jours après une aide militaire de 800 millions de dollars.

Christophe Deroubaix

Aucun soldat américain ne foulera, a priori, le sol ukrainien avant la fin de la guerre, mais le secrétaire d’État, oui. Difficile de faire plus symbolique : deux mois, jour pour jour, après le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, Antony Blinken devait rencontrer, dimanche, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien ayant lui-même annoncé cette visite lors d’une conférence de presse organisée, samedi, dans une station de métro à Kiev. Le chef de la diplomatie américaine devait être accompagné de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Là encore, un signal fort envoyé par Washington.

L’administration Biden tente clairement de pousser son avantage au fur et à mesure que Vladimir Poutine s’enlise. Pour autant, la ligne rouge que se fixent les élites états-uniennes semble toujours la même : pas de troupes en Ukraine. Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, en analysait ainsi les raisons dans un entretien accordé à l’Humanité (lire notre édition du 28 mars) : « Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif. »

En 2021, les énergies russes, c’est 8 % des importations américaines, 70 % pour l’Europe

Durant la première phase du conflit, le président américain a semblé laisser l’initiative aux pays européens : annonce des sanctions, adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Un premier cap a été franchi avec sa décision, début mars, de boycotter l’énergie russe. La presse américaine le disait réticent à une telle décision, à laquelle il s’est finalement rangé après de fortes pressions au Congrès venant des élus des deux bords, notamment du démocrate Joe Manchin, l’« ami du charbon », qui a fait capoter les grandes lois sociales et climatiques, et de la républicaine Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, État ­pétrolier. Le coût économique s’annonce faible (le pétrole et le gaz russes ont représenté, l’an dernier, 8 % des importations américaines, contre 70 % pour l’Europe), mais le risque politico-diplomatique un peu plus prononcé, puisque les pays européens, au regard de leur dépendance à l’énergie russe, ne peuvent se permettre un tel luxe. « Nous comprenons que nos alliés ne soient pas en mesure de se joindre à nous », relativisait d’ailleurs l’hôte de la Maison-Blanche.

Du point de vue militaire, la posture de Joe Biden ­continuait pourtant d’apparaître trop prudente à Volodymyr Zelensky, qui, à de multiples reprises, a accusé les Occidentaux de ne pas tenir leurs promesses de livraisons d’armes. Il y eut l’épisode, début mars, du veto américain à une proposition de la Pologne : celle-ci livrait ses MiG-29 aux États-Unis, qui se chargeraient alors de les remettre à l’Ukraine. Offre trop « risquée », selon Washington, qui pourrait conduire à être considéré par Moscou comme un « cobelligérant ». Une crainte qui, manifestement, s’évapore petit à petit, puisqu’une nouvelle étape a été franchie la semaine dernière : Joe Biden a autorisé, jeudi, une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars qui comprend des dizaines de pièces d’artillerie lourde, 144 000 obus et munitions, ainsi que des drones tactiques et tueurs. Depuis le début du conflit, Washington a fourni des véhicules blindés, des hélicoptères, 1 400 systèmes antiaériens Stinger, 5 000 missiles antichars Javelin, 7 000  armes antichars d’un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7 000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars ­anti-artillerie et antidrones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée. Le tout pour un total de 4 milliards de dollars. Cette aide militaire, conjuguée à celle des pays européens et/ou membres de l’Otan (comme la Turquie), a incontestablement aidé l’armée ukrainienne à résister à l’invasion russe et obligé le pouvoir russe à revoir ses objectifs tactiques en se concentrant sur le Donbass et la côte ukrainienne, mais pas encore stratégiques (neutralité, « dénazification »). Ce n’est pas tout à fait une guerre par procuration. Plus tout à fait une guerre à distance.

Guerre en UkraineAnthony BlinkenVolodymyr ZelenskyÉtats-Unis
France24 - World

Explosion at Nigerian illegal oil refinery kills more than 100

Issued on: 23/04/2022 - 20:19

NEWS WIRES

More than 100 people were killed overnight in an explosion at an illegal oil refining depot in Nigeria's Rivers state, a local government official and an environmental group said on Saturday.

"The fire outbreak occurred at an illegal bunkering site and it affected over 100 people who were burnt beyond recognition," the state commissioner for petroleum resources, Goodluck Opiah, said.

Unemployment and poverty in the oil-producing Niger Delta have made illegal crude refining an attractive business but with deadly consequences. Crude oil is tapped from a web of pipelines owned by major oil companies and refined into products in makeshift tanks.

The hazardous process has led to many fatal accidents and has polluted a region already blighted by oil spills in farmland, creeks and lagoons.

The Youths and Environmental Advocacy Centre said several vehicles that were in a queue to buy illegal fuel were burnt in the explosion.

At least 25 people, including some children, were killed in an explosion and fire at another illegal refinery in Rivers state in October.

In February, local authorities said they had started a crackdown to try put a stop to the refining of stolen crude, but with little apparent success.

Government officials estimate that Nigeria, Africa's biggest oil producer and exporter, loses an average of 200,000 barrels per day of oil - more than 10% of production - to those tapping or vandalising pipelines.

That has forced oil companies to regularly declare force majeure on oil and gas exports.

(REUTERS)

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Nigeria's president apologises for petrol shortages and power cuts

EYE ON AFRICA

Africa's resources: Re-examining the management of oil and gas

REVISITED

Polluted by the oil industry: Life in Nigeria's Ogoniland

Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Robert Lechêne, ancien journaliste de l’Humanité

Actu

Latifa Madani

Décédé le 19 avril, dans sa 94e année, Robert Lechêne, journaliste retraité de l’Humanité, est né à Bourges, où il fait ses études primaires et secondaires. Il achève sa scolarité à Paris et obtient un bac philo. Il habite le Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de l’après-Libération, où il côtoie le monde ouvrier, vivier de son engagement militant. Il adhère, en 1946, à l’Union des jeunesses républicaines de France devenue, en 1956, le mouvement des jeunesses communistes. La même année, comme l’indique le Maitron, il prend sa carte au PCF et la plume sans tarder, au sein de la rédaction du journal local,  l’Étincelle.

Robert Lechêne nourrit depuis tout jeune le rêve de devenir journaliste. En 1947, il intègre la rédaction de Ce soir, quotidien nouvellement créé par le PCF, dirigé par Aragon. À la cessation du journal, en 1953, il rejoint la rédaction de l’Humanité Dimanche. Il y restera près de trente années, le temps de couvrir divers sujets, politiques, sociaux, de société. Ensuite, ses grands reportages le mènent en URSS, en Europe de l’Est, aux Caraïbes et en Guyane, en Amérique australe, au Canada, au Japon, jusqu’en Mongolie. Il se spécialise, par la suite, dans la vulgarisation scientifique. Il publie, en 1956, la Lune, planète des hommes (Eyrolles), et devient, deux ans plus tard, membre de l’Association des journalistes d’information scientifique. Il est alors rédacteur en chef adjoint d’André Carrel à l’Humanité Dimanche, avec une parenthèse de 1963 à 1964 pour assurer le lancement du nouveau mensuel de la JC, Nous les garçons et les filles.

Après avoir animé la rubrique « entreprises » de l’hebdomadaire, de 1979 à 1981, il est affecté au quotidien l’Humanité pour y diriger la rubrique dite « magazine » jusqu’à sa retraite en 1987. Il se retire dans le Gâtinais et publie, en 1992, chez Messidor, Colomb de malheur, une biographie qui démythifie la légende Christophe Colomb.

En 2002, il rend sa carte du PCF, à la suite du 31e congrès de Martigues, et se définit comme « communiste sans carte ».

Les obsèques de Robert Lechêne auront lieu dans la plus stricte intimité le 26 avril 2022, à 15 heures, au cimetière de Saint-Firmin-des-Bois (45220).

À Marie Thérèse, sa femme, à Brigitte, sa fille, à Nastassia et Théoxane Szymczak, ses petites-filles, à ses proches et amis, l’Humanité présente ses sincères condoléances et les assure de toute sa sympathie.

Décèsl'humanitépcf
L'Humanité

Sauvons la Culture !

Tribune

Si on veut recréer un art officiel, laisser l’Etat choisir les artistes, contrôler la création culturelle et museler la presse, alors le choix est clair, c’est celui que propose Marine Le Pen. Par Patrick Malavielle, Vice-Président du Département du Gard, en charge de la Culture et du Patrimoine

Dans le domaine de la culture, les positions et propositions du Rassemblement National révèlent son visage : celui d’un parti xénophobe, défenseur d’une identité nationale usurpée.

Car au-delà des déclarations solennelles sur la grandeur de la France, il faut que chacune et chacun comprenne bien ce qu’est la réalité profonde du projet culturel de l’extrême droite.

D’abord en rappelant la pratique de ses élus locaux.

Au Département du Gard, les représentants du Rassemblement National n’ont eu de cesse de dénoncer les dépenses culturelles et ont voté systématiquement contre le budget de la culture.

En nous reprochant d’aider « des pseudos artistes », d’accompagner « des lieux politisés et dangereux », de soutenir « des créateurs décadents ».

Ils n’ont eu de cesse de se battre pied à pied contre la conception que nous portons d’une culture ouverte pour tous, partout, mettant en œuvre les droits culturels, intégrant l’égalité Femme / Homme, développant l’éducation artistique dans les collèges, relevant les défis du développement durable et du numérique. Alors, oui, il faut « oser la culture » plus que jamais et la sauver des griffes du Rassemblement National.

Il est des moments dans l’histoire où le destin d’un pays peut basculer. Nous y sommes. 

C’est pourquoi j’invite les artistes, les créateurs, les responsables d’institutions culturelles, les femmes et les hommes épris de culture et d’universalité, à faire comme moi : utiliser le bulletin de vote d’Emmanuel Macron pour barrer la route à l’extrême droite.

 

L'Humanité

Et maintenant, comment faire vivre la démocratie ?

Le débat

Assiste-t-on à une crise de régime et à une régression du débat politique ? Depuis plus de deux décennies, cette question revient à chaque scrutin en se traduisant par l’abstention et la montée de l’extrême droite.

Pierre Chaillan

La personnalisation avec le choix du président aboutit à une mise sous tutelle de la vie politique. La clé pour inverser cette tendance reste le Parlement.

Albert Ogien Sociologue, directeur de recherche au CNRS

Le premier tour de l’élection présidentielle a de nouveau consacré l’étrangeté du régime démocratique dans lequel la France s’épuise. Trois candidats se sont dégagés des urnes, en écrasant l’expression du pluralisme des opinions. Cette extrême personnalisation du vote tient à cet arrangement constitutionnel unique en Europe qui, depuis 1962, associe un scrutin législatif majoritaire (et pas proportionnel) à l’élection du président de la République au suffrage universel.

Soixante années de ce régime ont rendu l’activité politique française dépendante à cette élection, devenue écrasante avec le passage au quinquennat et l’inversion du calendrier électoral. La dernière mandature a accusé la nature antidémocratique d’un système qui permet à un ­président débarrassé du contrôle d’un parti et d’un Parlement capables de s’opposer à son bon vouloir d’agir à sa guise. En faisant usage du « vote utile », les électeurs du 10 avril viennent de changer la règle du jeu : il n’est plus question de choisir au premier tour et d’éliminer au second, mais bien de qualifier son champion pour la finale, en se passant d’afficher ses convictions. Ce comportement électoral inédit marque-t-il un recul de ce qu’on avait coutume d’appeler la politique ?

En fait, l’expérience contemporaine de la démocratie ne s’accomplit pas uniquement au rythme de scrutins périodiques. Elle vit également dans un débat public ouvert et permanent dans lequel une population se forge ses aspirations à une vie meilleure. Et quand ses revendications n’arrivent pas à prévaloir dans les urnes, elles sont relayées par l’activisme que des citoyens ordinaires organisent par leurs propres moyens afin de prendre en charge les affaires publiques qui les concernent. On a vu comment des foules prennent la rue pour dégager des dirigeants discrédités ; comment des collectifs recourent à la désobéissance civile, à l’action ­directe non violente ou à des occupations pour satisfaire une exigence ; comment des coalitions citoyennes se forment pour remporter des élections et installer un exécutif à leur écoute. C’est cela qui est à l’ordre du jour.

Pour le camp de gauche, l’enjeu est maintenant celui d’empêcher le vainqueur de réaliser son projet. La solution est simple : lui refuser la majorité parlementaire qu’il attend. Et le moyen est connu : faire élire une majorité de candidats défendant un programme de justice sociale, d’écologie et de démocratie. Au vu de l’état de fragmentation de la droite et de ses deux extrêmes, cela ne devrait pas être impossible. À une condition cependant : laisser le choix des investitures aux militants et citoyens locaux, sans qu’aucune autorité externe cherche à les enrôler derrière une bannière dont ils ne veulent pas ou à leur imposer des diktats d’un autre temps. Est-ce un prix trop lourd à payer pour que, comme lors des dernières municipales et régionales, l’espoir change de camp ?

Pourquoi en est-on arrivé là ? s’interrogent les salariés qui attendent si peu des élections. Les luttes sociales peuvent débloquer la situation.

Willy Pelletier Sociologue, université de Picardie

Des coups durs qui la plient en deux, la brisent, la font s’effondrer, Loubna connaît. Que ça depuis deux ans. À l’hôpital, Loubna est infirmière. Dimanche, nous étions quelques-uns, elle a juste dit : « Comment on en est arrivés là ? Comment, comment ? Nous, à l’hôpital, on répondait aux gens dont le mari venait de mourir entubé, en réanimation, on leur répondait au ­ téléphone, c’était pas à nous de le faire, mais avec le Covid, toutes ces femmes à qui j’ai répondu et qui pleuraient, c’était interdit qu’elles viennent ici voir leur mari, et nous, avec les aides-soignantes, tellement l’hôpital cr ève parce qu’il doit être rentable, on portait des sacs-poubelle sur nous comme protections.

«Il n’y avait plus de lits de disponibles, plus de blouses, que des morts, des morts partout, et dans les équipes aussi, des morts, et les gens ont oublié que Macron, c’est ça  ! les morts du Covid, faute de masques, faute de tout en fait, car seulement le fric compte, et on avait le choix entre Thatcher et Mussolini, c’est là où on est arrivés. Faut qu’on reparte en grève, mais dure, la grève, longue. On ne gagnera rien sans. Tous ces gens seront morts pour rien ! »

Si tout continue d’ordinaire, le même jeu politique, tant d’autres seront morts pour rien. Toutes les ouvrières, tous les ouvriers, tous les grévistes, les indociles qui ont fait « notre classe » et la gauche rouge, noire, verte, la civilisation sociale plus haute que le « chacun sa peine », plus haute que le « chacun seul » en guerre contre ses collègues immigrés.

Je dis pareil que Loubna. Une masse vite va le dire : personne n’est mort pour rien ! Il faut des grèves, encore des grèves, et surtout qu’elles se lient. Et qu’elles bougent le vieux jeu politique dont on récolte si peu. Les élus doivent aider aux grèves. Mélenchon, Roussel, à l’Élysée, auraient été empêchés d’agir sans un mouvement social. Comme en 1936 !

Les luttes, sans elles, qu’obtenons-nous ? Historiquement, rien. Sans luttes déterminées des femmes, pas de droits déterminants. Sans luttes LGBTQI+, quoi ? Sans mobilisations écologistes, nulle prise de conscience. Sans occupations sauvages, quel droit au logement ? Sans grèves ouvrières, pas de congés payés, de salaires qui augmentent, ni droit du travail, ni règles de sécurité, ni durée du travail, ni protections collectives, etc.

Nous allons attendre les prochaines élections pour intervenir ? Allons-nous rester spectateurs désolés, ­reclus, isolés, cinq ans ?

Personne n’en parle. Aux journaux télévisés, pas de grèves, omerta ! Avec le secret bancaire, c’est l’un des secrets les mieux gardés, ces grèves en tous lieux qui démarrent sans arrêt. Or, massives ou pas, les grèves sont permanentes.

Il faut maintenant une initiative ­politique qui les lie. Autrement, on va prendre cher. Il faut cette liaison et l’union « par en bas », qui fera ­gagner concrètement tout de suite. Puis électoralement demain. Pas de raccourci.

démocratiePrésidentielle 2022
Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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[Entretien] Fabrice Luchini : “Michel Bouquet s’est réfugié dans l’art comme d’autres dans la mystique”

Quelles étaient vos relations personnelles avec Michel Bouquet ? Ça a été la plus belle rencontre, il y a très longtemps, dans un de mes premiers films, Vincent mit l’âne dans le pré (et s’en vint dans l’autre), ça a été l’éblouissement de découvrir cette chose unique, sa voix, sa diction, ce phrasé… Il est certainement l’un des derniers acteurs qui pratiquent cette ambition d’être au service de l’auteur de manière obsessionnelle, avec des moyens totalement singuliers : cette voix géniale, cette voix qui a une tessiture, une couleur unique. Il a été d’un tel accueil pour le jeune acteur que j’étais – et il m’a appris quasiment cinquante pour cent de mon métier en quelques minutes !

Il avait une relation très affective avec les jeunes acteurs, il était très chaleureux. On a vécu des semaines de drôlerie. J’étais à ce point fasciné par ce personnage totalement original que j’ai accepté un petit rôle dans En attendant Godot de Beckett qu’il jouait merveilleusement, où j’ai été son répétiteur en plus d’être un petit acteur dans la cour du palais des Papes. Plus tard, je lui remis son molière d’honneur, il m’a remis le mien, je le voyais dans mon quartier qu’il habitait aussi… Pas quotidiennement parce que c’était presque un moine, il consacrait sa vie au théâtre et pas tellement aux relations humaines. Mais on se voyait, j’allais évidemment le voir au théâtre, il avait la gentillesse de venir me voir aussi…

On a l’impression que le mot de vocation théâtrale avait presque été inventé pour lui… Il était absorbé par la passion pour les auteurs. Sa vie, son obsession, son mysticisme, a été de comprendre ce que voulaient dire Molière, Thomas Bernhard, Beckett, Anouilh, Ionesco… il était investi d’une rencontre avec l’auteur, et il n’avait comme objectif que de le servir. C’est là où il a un point commun avec Louis Jouvet : il y avait comme une guerre contre lui-même, un conflit, une dialectique irrésoluble, guidée par l’obsession de la transparence, de devenir impersonnel comme un personnage de Port-Royal, une sorte de haine janséniste du moi, avec en même temps une personnalité énorme. Jouvet et lui menaient une guerre avec leur propre démon de leur personnalité. Il n’a passé sa vie qu’à essayer d’éteindre Michel Bouquet. En réalité, il ne l’a pas éteint, comme Jouvet n’a pas éteint Louis Jouvet ; mais il avait envie de devenir vide, pour que l’auteur devienne d’autant plus ample. Il était très disciple de Louis Jouvet… Il m’avait dit une phrase merveilleuse : « Jouvet est notre dalaï-lama. »

Ce qui était extraordinaire, c’était le génie de l’économie. C’est le contraire d’un acteur naturaliste. Son travail n’avait rien de naturel, et pourtant ça revenait au même. Souvent le naturalisme paraît faux, et la construction comme il la faisait paraissait naturelle. Comme chez Jouvet.

Est-ce qu’il considérait, comme Jouvet, le cinéma comme un simple gagne-pain ? Il était moins hostile au cinéma. Dans des films comme le Jouet, il était merveilleux d’incarnation, d’économie. Mais même s’il aimait le cinéma, je pense que sa vie n’a été que le théâtre. Ça n’a rien à voir, c’est un autre métier, un autre langage, un autre projet. On ne peut même pas comparer ; il n’y a pas de hiérarchie dans ce que je vous dis, mais ça n’est pas la même pratique. Le théâtre, c’est laborieux. Bouquet me disait toujours, quand il était content de la représentation : « Le drame, c’est que demain il faut recommencer, et que je vais certainement être moins bon… »

Son approche du jeu était très cérébrale… C’est très Diderot ; il était très obsédé par le Paradoxe sur le comédien . Mais il mettait Jouvet au-dessus de Diderot, parce qu’il a dit la phrase définitive : « Diderot n’a compris que le paradoxe, mais n’a jamais subi la passion d’être comédien. » Mais le point commun entre les trois, c’est l’idée qu’il ne s’agit pas d’être en colère, d’être dans un état naturaliste pour faire ressentir les choses aux spectateurs. Un jour, il est venu me voir au théâtre et il m’a dit : « N’oublie jamais, Fabrice, qu’ils ne viennent pas te regarder jouer, mais ils viennent jouer avec toi. » Une phrase aussi géniale, ça demande quarante ans de compréhension. C’est l’une des deux phrases qu’il m’a dites qui m’ont servi de boussole toute ma vie. L’autre, c’est au sortir de mon spectacle sur Céline et la banlieue, il n’avait pas dit un mot, je me dis « Merde, il n’a pas aimé », et au bout de cinq minutes, il lâche : « J’ai compris : quand on joue un grand auteur, le public sort renseigné sur lui-même. »

Il avait un grand sens des formules. De François Hollande, il m’avait dit [il imite sa voix sépulcrale et sa manière très particulière de détacher les syllabes] : « Il veut bien faire, mais il ne sait pas comment faire. » Un jour, dans un restaurant, la serveuse nous propose le choix entre l’espace fumeurs et non-fumeur, et Bouquet me dit : « Tchernobyl nous a explosé à la gueule, et elle me demande si je veux fumeur ou non-fumeur… » Il avait énormément d’humour.

Son perfectionnisme était impressionnant. Truffaut disait que c’était le seul acteur (avec vous, peut-être ?) qui continuait à répéter après avoir joué… Il avait l’obsession de la langue, l’obsession du texte. Dans Godot, il devait dire une phrase banale : « Qu’est-ce qu’il a, ce fouet ? »… Cette phrase, il l’a travaillée je crois une vingtaine de jours, rien que cette phrase, à raison de quatre heures par jour. Et il m’a fait comprendre que ce fouet était en contact avec le ciel, et qu’il jouissait avec le ciel, enfin il s’était raconté une histoire démente… Il était complètement enfermé dans son travail, il avait besoin du travail pour se protéger des hommes. Il était dans un refuge quasiment mystique, comme des gens qui vont s’enfermer dans des monastères pour fuir la dureté, l’horreur du monde, la vulgarité, l’irréalité. Il y avait un côté janséniste chez Bouquet.

Un côté érémitique aussi… Oui, le monde extérieur ne l’intéressait pas, il avait sur lui un regard très drôle. Il était très pessimiste. Il n’aimait se nourrir que des auteurs. Il s’enfermait en lui-même et il se protégeait. On ne va pas psychologiser, mais il y avait une inadaptation baudelairienne – « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » – ; et il s’est réfugié dans l’art comme certaines personnes se réfugient dans la mystique.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver

Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.

Plus d’un million d’euros à réunir

Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.

Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Brigitte Bardot : écran large

Curieuse vie que celle de Philippe d’Hugues : patron d’émission sur Radio Courtoisie, il fut aussi administrateur de la Cinémathèque française ; longtemps conseiller au CNC, « préposé aux choses vagues » comme il le dit avec une modestie malicieuse, il rédigea pour Jack Lang ou François Mitterrand d’innombrables discours en hommage à des personnalités du cinéma ; un temps administrateur général du palais de Tokyo, il est aussi un admirateur passionné, entre autres choses, de Robert Brasillach et s’amusait parfois, dans les lieux les plus officiels, à glisser le nom de ce « grand critique de cinéma ». Spécialiste du grand écart, ce réactionnaire de tempérament mais pas d’engagement écrivit aussi bien aux Cahiers du cinéma qu’à Écrits de Paris, à Positif qu’à la Nation française et au Spectacle du monde. Et, avant d’avoir un pied dans les institutions les plus sérieuses de la culturocratie française, se distingua par une connaissance encyclopédique du cinéma qui lui valut de triompher dans le jeu télévisé légendaire de Pierre Tchernia et de se voir ainsi couronné “M. Cinéma” -un surnom qui lui est resté.

Une vie bien remplie qu’il entreprend de raconter dans deux imposants volumes de Mémoires. Disons-le sans ambages : il est dommage que Philippe d’Hugues n’ait pas pris le temps de trier, dans ses souvenirs, entre ce qui occupa son esprit et ce qui est digne d’occuper celui de son lecteur : près de mille pages de Mémoires, c’est sans doute un peu long pour quelqu’un qui, somme toute, n’a gagné aucune Guerre mondiale ni conquis de planète lointaine.

Ceci étant posé, ces souvenirs remplis d’anecdotes et de portraits très vivants (d’Arletty ou Suzy Delair à Pierre Boutang ou Robert Bresson, sans oublier une foule de vieilles gloires du cinéma que Philippe d’Hugues ressuscite avec bonheur) sont un éclairage fort utile sur un siècle de cinéma et un demi-siècle de fonctionnement des institutions culturelles françaises. Pudique, le mémorialiste touche aussi en évoquant, avec une émotion qui vibre entre les lignes, la terrible maladie qui lui enleva ses trois enfants.

Un moment avec Audrey Hepburn

Très attaché à la dimension patrimoniale du cinéma, Philippe d’Hugues ne cesse de jongler entre les époques, profitant de ses diverses fonctions officielles pour rendre hommage à d’anciennes vedettes oubliées ou leur soutirer de précieux souvenirs. On n’oubliera pas la scène où, lors d’un hommage rendu à Marcel L’Herbier, comme l’on projetait un extrait de l’un de ses films muets, le silence de la salle fut troublé par des sanglots : ceux d’Ève Francis, la vedette du film en question, alors nonagénaire, qui pleurait à chaudes larmes au spectacle de sa propre mort, quelque cinquante ans plus tôt…

Et comment ne pas saluer un livre dont le dernier souvenir est une brève rencontre dont l’auteur écrit qu’elle n’en constitue pas moins « une grande date de [sa] vie » : quelques mots échangés avec Audrey Hepburn, à l’occasion de sa décoration par Philippe de Villiers, alors secrétaire d’État à la Culture. « Icône rayonnante », « déité » dont le souvenir continue d’illuminer les vieux jours de Philippe d’Hugues, ce qui prouve que le cœur reste toujours jeune de qui a su l’abreuver à cette fontaine de jouvence qu’est le cinéma.

“Ma vie et le cinéma”, de Philippe d’Hugues, Via Romana, 2 volumes de 478 et 472 pages, 24 € chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
BBC

The high-tech fitness mirrors that aim to get you exercising more

By Kitti Palmai and Will SmaleBusiness reporters

For most people, including fitness fans, the thought of having to watch yourself work out is not an appealing one.

We don't look our best while sweating on a treadmill or grimacing on a weights machine.

Yet as any gym-goer knows, there are always some individuals who like to admire their reflection in the floor-length mirrors.

It is perhaps these particular keep-fit enthusiasts who are most thrilled about the latest trend in home exercise - smart fitness mirrors.

These are 6ft (180cm) or so tall, vertical, high-tech mirrors that contain a computer, hook up to the internet, and also work as a video screen.

The idea is you connect with an online trainer, who then appears on the mirror/screen along with your reflection.

On the more advanced devices the mirror is fitted with cameras and speakers, so the trainer can observe your movements, and suggest tweaks and changes.

Users have the option of live one-to-one lessons or group classes, with a number of workouts, including weights, Pilates, cardio, and yoga.

On the simpler mirrors the video and sound is just one-way - you can see and hear the trainer, but not the other way around. Lessons are typically not live, instead you access a library of streamed workout videos.

Whether you go for a higher-spec model, or more basic offering, you typically pay at least £1,000 ($1,300) for the mirror, and then a monthly subscription on top.

The touch-screen mirrors are also typically fitted with numerous sensors, connected to an artificial intelligence (AI), which can give feedback on your movements, and suggest improvements.

The first such mirror to go on sale in the UK was the Vaha. Made by the German firm of the same name, it hit the market last year. Rival brands include Tonal, Mirror, NordicTrack, Portl, and ProForm.

Vaha describes its mirror as "delivering full personalised, immersive sessions for body, mind and nutritional health".

But is there any actual advantage to being able to watch yourself workout?

Colleen Logan, vice president of public relations at iFit, the US-owner of both Nordic Track and ProForm, says that seeing yourself on the mirror allows the user "to adjust their form [or position], so they get the optimum benefits of the strength exercise and minimize errors in form that could lead to injuries".

Dr Anthony Papathomas, a sports and fitness psychologist at Loughborough University says that there is merit to this argument, but that he also has some concerns.

"From a psychological perspective, exercising in front of your reflection might provide important feedback; for example on running technique or weight lifting form," he says. "It may also appeal to people's aesthetic motivations for exercise - you can see the muscles in action and that can feel rewarding."

Mr Papathomas adds: "My concern would be how do people with body image insecurities feel about this? It may be a problem for those new to exercise and looking to make a lifestyle change.

"Even for regular exercisers, we know there are many who experience body dysmorphia or eating disorders, and for them, seeing a reflection throughout their exercise might be troubling."

A similar form of high-tech mirror is also now entering the market - smart wellness mirrors. These are mirrors that use sensors and AI to evaluate a user's skin and underlying health.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

French firm Care OS makes two such products, which are designed to replace the current mirror above the sink in your bathroom.

Its mirrors use a camera, and infrared and ultraviolent light sensors to analyse a person's skin and temperature, and then suggest a number of care routines. The user can also access subscription-based skincare tutorials.

Violaine Monmarche, Care OS's co-founder, explains that the mirror works with both motion and voice control.

"The bathroom is a place where you have your hands full, or wet, or with cream on them, so.. the mirror is touchless - you just have to gesture in front of it," she says.

Dr Anoob Pakkar-Hull, a medical aesthetic, or beauty, consultant at Harley Street Specialist Hospital in London, says that this new technology "has made the famous line 'mirror, mirror, on the wall, who's the fairest of them all?' become a reality".

He adds: "Advances made in artificial intelligence, augmented reality, and facial recognition bring a plethora of opportunities that we must leverage to give people the ability to capably assess and manage their health from home."

However Dr Pakkar-Hull says he still has concerns about their accuracy, and the lack of touch interaction. "Certain medical problems require palpation [touch] in order for the condition to be diagnosed appropriately."

Consultant psychologist Dr Elena Touroni also has concerns about both fitness and wellbeing smart mirrors.

"For someone who is already focused on perfection, and perhaps already notices every perceived 'flaw' in their body, these mirrors could end up amplifying these kinds of psychological difficulties," she says.

Fellow psychologist Lee Chambers agrees that there is a risk of people obsessing about "working to perfection". Yet he adds that the smart mirrors do "have the ability to empower health choices and nudge health behaviours".

He adds that exercise mirror should also be very useful for people who don't have time to go to the gym, but still want feedback on how they are getting on.

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Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Opex 360

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

Valeurs Actuelles

Quatre idées pour rénover sa maison

Transformer les combles pour faire des économies d’énergie

Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.

Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.

Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr

Une cuisine à vivre et stylée

Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.

Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com

La salle de bains, un espace privilégié et connecté

Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…

Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr

Animer balcons et terrasse

Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.

Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.

Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Protests over water firms dumping sewage in rivers

By Charlie JonesBBC News

Thousands of people have taken to rivers and waterways to protest against water companies dumping sewage in them.

The day of action, organised by the charity Surfers Against Sewage, involves 12 protests across the UK.

In Manningtree, Essex, wild swimmers marched and dressed up in mermaid and giant poo costumes by the River Stour.

Anglian Water, which admitted it dumped sewage in the river 389 times last year, said it was investing millions of pounds to rectify the "historic issue".

Catherine Arnold, a nutritional therapist who helped organised the Manningtree protest, said: "We are so lucky to live in an area of outstanding natural beauty and we need to protect it. We don't release sewage into our gardens, why would we release it into our rivers?"

Water companies discharged raw sewage into British rivers 372,533 times last year, for a total of more than 2.6m hours, according to data from the Environment Agency.

Untreated sewage is only meant to be discharged into rivers in exceptional circumstances, for example, during heavy rainfall.

Hundreds gathered on the south coast today- strong messages condemning sewage spills 💩 pic.twitter.com/zs90d3uE6X

Each protest targeted a separate water company:

•Edinburgh - Scottish Water

•Tynemouth - Northumbrian Water

•Belfast - Northern Ireland Water

•Scarborough - Yorkshire Water

•Bath - Wessex Water

•Manningtree, Essex - Anglian Water

•Worthing - Southern Water

•Newquay - South West Water

•Abergavenny - Welsh Water

•Victoria Embankment Garden, London - Thames Water

•Stoke Bardolph, Nottinghamshire - Severn Trent

•New Brighton Beach, Wirral - United Utilities

Nic Bury, professor of environmental toxicology at the University of Suffolk, is running a project looking at E. coli counts in rivers. A sample he took in Manningtree showed an E. coli count of 1000cfu/100ml. The threshold for good bathing water is less than 500cfu/100ml.

He said: "The situation is quite bad. Every time I sample in the river I'm shocked about the lack of biodiversity so I'm very concerned about it."

Campaigner Anna Helm Baxter, who organised the Manningtree protest, said the situation was "completely unacceptable".

"It's essential to keep up the pressure on the water companies and the government, who need to not only create stronger policies, and shorter timelines, but also make sure that they enforce their own rules," she added.

'Riddled with sewage'

The government announced a plan to overhaul the sewage system last month.

Hugo Tagholm, CEO of Surfers Against Sewage, said it did not go far enough. The charity is calling for an end to sewage discharge into British bathing waters by 2030.

He said British rivers had become pollution superhighways "riddled with sewage, chemicals and filth".

"The river and beach-loving public have had enough," he said. "Water companies must make urgent investments, funded from their vast profits, to turn off their filthy pollution tap and restore our rivers and seas."

An Anglian Water spokesperson said: "Data from our 2021 monitoring programme tells us our performance continues to improve, and the increasing visibility we have of combined sewer overflow (CSO) activity gives us even more opportunities to act faster in the areas where we can have most environmental benefit.

"But we agree that CSOs are no longer an acceptable way of dealing with flooding and overloaded sewers and we need to do more."

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Urgent plan to stop sewage discharges into rivers

How clean are the UK's rivers and lakes?

Water companies illegally dumping sewage in rivers

Wild swimmers protest against filthy river sewage

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End Sewage Pollution Protests - Surfers Against Sewage

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Opex 360

L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

BBC

Live music revenue fell again in 2021, despite gigs returning

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Royalties from live performances of music fell almost 30% in 2021, despite concerts resuming in the summer.

Concert revenues were just £8m, down from £11.3m in 2020 and £54m in 2019, said PRS for Music, the body that collects royalties for songwriters.

Only 19,300 setlists were reported last year, it added, marking a huge decline from the 124,000 reported pre-pandemic.

"It's a huge decrease," said CEO Andrea Martin, "but we will see a bounce back this year."

She said there was "renewed optimism" in the sector, with more than 240 major tours planned for the UK this year.

Acts like Dua Lipa, Little Mix and Stormzy are already on the road, while stadium shows by Harry Styles, Elton John, The Rolling Stones and Adele are planned for the summer.

However, Martin said, revenues are not expected to reach pre-pandemic levels until 2023.

Despite struggles in the live sector, PRS had a good year, collecting £777.1m in royalties - only slightly down on the pre-pandemic figure of £810m.

"I'm very excited and proud of these results because they show that the music industry is very resilient," said CEO Andrea Martin. "It really shows that music connects and engages people and that we can bounce back."

The company said it processed 27 trillion "performances" of music last year, including streams, downloads, radio and TV broadcasts, as well as music played in pubs, clubs, hairdressers and concert venues.

UK songwriters contributed to many of the year's most-played hits, including Ed Sheeran's Bad Habits, Dua Lipa's Levitating and Glass Animals' Heat Waves.

The popularity of those songs, and others like Adele's Easy On Me, meant that streaming services like Spotify and Apple Music generated £225.5m in royalties - up 45% from two years ago.

A new deal with TikTok also ensured artists would get royalties when their songs were used on the platform.

The money generated from music featured on video-on-demand services like Netflix also doubled to £34.5m, as royalties from new services like Disney+ and Apple TV started to arrive.

Public performance revenue - which includes the music played in shops, hotels, restaurants and nightclubs - also went up.

However, PRS paid its members less (£677.2m) than in 2020 (£699.4m).

Martin said this was due to the inherent "lag" in receiving royalties from abroad, which meant that the effects of 2020's downturn were only now being reflected in international payments.

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Opex 360

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Opex 360

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

BBC

Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues

By Smitha MundasadHealth reporter

UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.

The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.

They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.

The research is published in Science.

Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.

Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.

'Dinosaur footprints'

Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.

The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.

Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.

She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.

"And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."

Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.

With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.

Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.

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Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.

Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.

Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.

'Challenging journey'

Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.

She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.

Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.

"The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.

"Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."

What is your genome?

Source: NHS England

Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.

"We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."

The research is supported by Cancer Research UK.

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Brain cancer DNA research aims to improve treatments

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Hundreds with rare diseases get genetic diagnosis

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Science Journal

genome-sequencing-cancer- patient-information NHS

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Opex 360

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Honda Civic mode hybride

PHILOSOPHIE

Voici la onzième génération de Civic. Une berline classique qui cumule un demi-siècle de bons et loyaux services. Et qui tâte enfin de l’hybridation. Aux États-Unis, elle circule depuis plus d’un an déjà, mais la France devra attendre juin pour la découvrir. Il faut dire qu’elle collait plutôt au marché nord-américain. Voyez son gabarit : 4,55 mètres de long… pour une compacte. Elle a gagné 3 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Ses lignes se sont adoucies toutefois, pour gommer les formes un brin caricaturales du précédent modèle. Cela ne pourra que plaire au public européen, pas toujours sensible à l’esthétique manga. Ici, l’abaissement de la ligne de capot de 25 millimètres et les porte-à-faux réduits ajoutent au dynamisme général. Avec ses feux étirés sur la poupe, elle a même un petit côté Audi.

AMBIANCE

À l’intérieur, l’augmentation des surfaces vitrées apporte de la lumière. Le design de la planche de bord s’est épuré. Plus simple, remanié à l’horizontale, il reprend les recettes de bon sens du Honda H-RV. L’écran d’infodivertissement de 9 pouces remonte pour se caler à la hauteur de la casquette en arche de l’instrumentation numérique.

L’espace pour les passagers à l’arrière est digne de la catégorie supérieure. L’empattement a même progressé de 35 millimètres. Notons que le système multimédia profite d’une connexion sans fil pour Android et Apple. Attendons de voir quelles versions d’iPhone, car toutes les licences n’étaient pas prises en compte sur l’ancienne génération. Côté électronique, la nouvelle Civic accède à la conduite autonome dans les embouteillages, à condition bien sûr de garder les mains sur le volant.

TECHNIQUE

Sous le capot, les ingénieurs n’ont pas mégoté. Moteur essence inédit de 2 litres de cylindrée à injection directe. Sa conception repose sur un cycle thermodynamique de type Atkinson qui améliore le rendement. Il est associé à deux machines électriques, dont l’une assure la fonction de générateur, l’autre aidant à la locomotion et notamment dans les phases de démarrage. Transmission à rapport fixe. Puissance totale de 184 chevaux. Avec une valeur de couple plutôt élevée de 315 newtons-mètres. Il va y avoir un peu de sport ! Honda, on le sait, demeure l’un des meilleurs motoristes au monde. Les consommations sont toujours maîtrisées. Ici, les valeurs annoncées sont inférieures à 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ce qui paraît tout à fait crédible quand on sait que les SUV maison, plus lourds, tournent autour de 6 litres aux 100 kilomètres, vérifiés lors de nos essais. Bonne nouvelle : cette Civic Hybride échappe au malus de Bercy.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Whisky and visas could be part of a UK-India trade deal

By Dharshini DavidGlobal trade correspondent, BBC News

Prime Minister Boris Johnson says he wants a free trade deal with India by November. But as he prepares to meet his Indian counterpart Narendra Modi, it's too soon to toast the prospects of a deal that may well prove hard to agree.

No other nation drinks as much whisky as India - which should have Scotland's world-famous industry celebrating. But each bottle of Scotch sold in India comes with a hefty price tag attached, thanks to tariffs of 150% on imported liquor. So currently the majority of whisky drunk in India is made within its borders. Scotch whisky accounts for just 2% of the market.

Do away with those tariffs, the Scotch Whisky Association says, and exports could rise by £1bn over five years.

It's not just whisky: India typically applies very high trade barriers - be it tariffs, quotas or restrictions on investment - to attempts to access its markets. Foreign cars attract tariffs of up to 100% for example. As a result the UK currently sells less to India, with its vast population, than it does to Belgium.

But that could be about to change. At the start of this year, the UK and India began talks with the aim of securing a trade deal by the end of 2022. The third round (with many more likely to come) starts next week.

The UK Trade Secretary Anne-Marie Trevelyan says such a deal would be a "golden opportunity" perhaps more than doubling total trade between India and the UK by 2035, an increase of around £28bn.

Australia and the UAE have recently struck deals with India, so hopes are riding high.

When it comes to these discussions, though, both India and the UK have wishlists - and they could prove to be big hurdles to reaching the finish line.

Britain would like more access to India's manufacturing and services sector, areas in which India has traditionally resisted foreign involvement. But trade economists suggest India may be reluctant to do away with the protection that trade barriers have provided for domestic industries and workers. Mr Modi may think of the workers distilling whisky within India's own borders and hesitate to tear down those tariffs.

If India does go ahead and lower those barriers, there'd have to be concessions in return. The UK might face pressure to allow Indian products, such as medicines into its market. And there may be calls to grant more visas to Indian workers.

Under the new post-Brexit points-based immigration regime, over 60,000 Indians received skilled-worker visas last year, around two-fifths of the total. Amitendu Palit from the National University of Singapore, who was previously at India's Ministry of Finance thinks the UK will need to go further, allowing more Indian professionals into the UK for longer periods of time.

Boris Johnson has himself been highlighting the role that issuing visas could play in filling UK skills shortages, suggesting he may be paving the way for expanding eligibility - but it is not clear how that will be received by voters. Immigration has proved a touchy issue, particularly since the 2016 Brexit referendum.

Is it worth the fuss? By the government's own calculations, a trade deal with India would add just 0.2% to the UK's income or GDP - and that's over the course of a decade, and only if there is a substantial reduction in trade barriers.

Given Prime Minister Modi's stance towards Putin's Russia in recent weeks - India has a stated policy of non-alignment over Ukraine - some are querying whether a trade deal is desirable at all.

But for the UK, the attraction is the future potential. By 2050 India may be the third largest global economy, with a booming middle class with vast disposable income to splash. Getting a larger slice of that could be a substantial post-Brexit win, particularly since a free trade deal with the US has remained elusive.

The first phase of trade talks are often the easy part. The trickiest stuff is left until the end. So it may be a while before the true scale of the challenge is clear.

Economists say an interim deal could be reached by the end of the year - if both sides are willing to make concessions. But a full deal by Christmas looks ambitious.

Perhaps in acknowledgement of the complexities, the Scotch Whisky Association has urged an "early harvest deal" calling for whisky tariffs to be dropped ahead of a full deal. It could be tempting to secure a few positive headlines and some good cheer, while negotiators continue to thrash out the fine print of trickier areas behind the scenes.

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Brexit’s whisky challenge

PM's India visit takes place amid partygate row

Can India feed the world during Ukraine war?

PM announces India deals as party debate continues

How India and US agreed to differ on Ukraine war

UK and India launch trade talks 'worth billions'

A trade deal with India in 2022 would be a big prize

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Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées

Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.

A l’occasion d’un pèlerinage

En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.

L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.

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Opex 360

Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

***BREAKING***Here -> https://t.co/J7vRt6Wlcv#Russian Navy deploys unique 110-year-old ship to investigate Moskva wreck. Likely carrying a DSRV minisub. #UkraineInvasion pic.twitter.com/fqyZ1DE14Q

— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

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Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

Valeurs Actuelles

Le duc d’Odessa était français

L’Ukraine a trois capitales. Kyiv (ou Kiev), dans le nord du pays, a été le centre de la Rouss orthodoxe et byzantine, dont sont issues les nations russe, biélorusse et ukrainienne modernes. Siège du pouvoir soviétique local de 1934 à 1991, elle est aujourd’hui celui du gouvernement ukrainien indépendant. Lviv, à l’ouest, a été la capitale politique ou culturelle, selon les époques, de la Ruthénie : une seconde Ukraine, liée à la Pologne, au monde germanique et au catholicisme. Mais il y a aussi, au sud, Odessa, qui incarne un troisième destin ukrainien : pacifique, cosmopolite et libéral. Celui-ci réconciliera-t-il un jour les deux premiers ? On se prend à l’espérer.

Odessa naît en 1794 d’un décret de Catherine II : l’impératrice décide de créer un port sur le rivage presque inhabité de la mer Noire, arraché aux Ottomans trois ans plus tôt, et de lui donner un nom inspiré de la mythologie hellénique, “la ville d’Odysseus”, c’est-à-dire d’Ulysse… Mais il faut attendre 1803 pour que ce site prenne son essor. Avec un nouveau gouverneur qui restera en place pendant onze ans : un émigré français, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Célèbre et vénéré jusqu’à ce jour en Ukraine et en Russie, ce personnage – arrière-arrière-arrière-petit-neveu du cardinal et petit-fils du maréchal de Richelieu – a longtemps été oublié en France, bien qu’il y ait joué un rôle important à la fin de sa vie, sous la Restauration : en qualité de représentant de Louis XVIII lors du second congrès de Vienne, puis de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre à deux reprises.

C’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer

Louis Aragon a commencé à lui rendre justice en 1958 dans la Semaine sainte , un roman qui se déroule pendant les Cent-Jours : « On m’en voudra peut-être , dit l’écrivain, pour ces quelques lignes en faveur de ce duc au teint sombre et aux cheveux frisés. Mais je l’avoue, ne pas les écrire aurait troublé mon sommeil. »

L’historien Emmanuel de Waresquiel l’a définitivement réhabilité, en 1990, avec une biographie nourrie de « quarante cartons d’archives » déposés à la Sorbonne. Richelieu y apparaît comme un conservateur réfléchi à la Montesquieu, ou un précurseur de Tocqueville ; un disciple des Lumières, mais aussi un chrétien sincère ; un homme de raison, mais l’ennemi des systèmes ; un réaliste, qui sait que les sociétés s’inscrivent dans une histoire et une géographie, qu’elles évoluent et se transforment, mais aussi qu’elles périssent d’être forcées.

Un opéra et un théâtre pour attirer un public fortuné

De fait, c’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer. Il tente de revenir en France sous Bonaparte, se ravise, repart en Russie sans le sou.

Le tsar Alexandre Ier lui confie enfin Odessa puis toute la Nouvelle-Russie. Richelieu disposera des pouvoirs quasi absolus d’un vice-roi, mais pourra y établir, paradoxalement, une société libre. Il a 37 ans, dont treize d’errance. Cette nomination est la chance de sa vie.

Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants

À peine arrivé, il fait bâtir un opéra et un théâtre : la meilleure façon d’attirer des élites – commerçants, industriels ou administrateurs – qui fuient, comme lui, le remue-ménage européen. Il réglemente ensuite l’habitat. Les maisons particulières devront suivre, sur un plan en damier, un même modèle architectural : deux étages au moins. Mais chaque propriétaire sera tenu de planter des arbres devant et derrière son immeuble ; il en ira de même dans la campagne environnante, à raison de 300 arbres par lot agraire de 25 déciatines (une mesure agraire propre à la Russie, proche de l’hectare). Ces parcs et ces forêts fixent le sol, assainissent l’air, protègent du vent en hiver et du soleil en été. Ils donnent d’emblée à Odessa et à ses environs un caractère très particulier. « L’Eden retrouvé », écrira en 1812 un visiteur français émerveillé, le comte de Lagarde. Un port en eau profonde est inauguré en 1805. Un premier bassin est attribué aux navires russes venant de Kherson et des autres ports fluviaux ou maritimes d’Ukraine et de Crimée. Un second est réservé aux navires étrangers. Cette répartition permet de régler au plus vite les formalités douanières et fiscales, mais aussi d’effectuer, si nécessaire, des contrôles médicaux. Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants s’ils ont été bien accueillis. Quelle n’est pas la surprise du capitaine et des passagers quand ils sont reçus, quelques jours plus tard, par le gouverneur, cette fois en grand habit…

La ville offre la liberté de religion à tous ses habitants

L’essentiel n’est pourtant pas dans cet urbanisme si novateur, ni dans ces manières gaies et courtoises, mais bien dans la “Constitution”, non écrite et d’autant plus durable, que Richelieu donne à la ville et à son arrière-pays. Elle repose à la fois sur la liberté, sur l’effort et sur la confiance. Chacun vit et travaille comme il l’entend : l’État garantit la sûreté publique et privée, le droit, le respect des engagements.

Première liberté : celle de s’établir. Les étrangers reçoivent les mêmes droits civiques que les nationaux, leurs personnes et leurs biens étant sous sauvegarde en cas de guerre entre la Russie et leur pays d’origine. Ce point sera respecté pendant les guerres franco-russes de 1805-1807 et de 1812, mais aussi pendant les conflits avec la Turquie, en 1806-1807 et en 1809-1812.

Odessa assure ensuite une entière liberté de religion à ses habitants. Une imposante cathédrale orthodoxe est consacrée en 1809, mais les catholiques ont leur propre église, où le gouverneur va communier, les protestants leurs temples, les juifs leurs synagogues et les musulmans leurs mosquées. Corollaire : la liberté de penser et d’éduquer ses enfants. Les librairies et les cabinets de lecture prospèrent, presque sans censure.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Une École de la noblesse, réservée aux fils de bonne famille, a été ouverte en 1805, puis un gymnase, accessible à tous les milieux sociaux : le gouverneur ne dédaigne pas de rédiger en personne certains manuels ou d’examiner les élèves. Un émigré français, l’abbé Nicole, fonde un peu plus tard une école commerciale privée, et un Italien, di Pozzis, un collège pour filles.

Enfin, Odessa jouit de ce qu’on peut appeler la liberté fiscale. L’État se borne à prélever une taxe uniforme de 10 % sur tous les produits importés, une autre – minime – de 2 kopecks et demi pour chaque tchetvert (quintal russe) de blé transitant par le port. Les marchandises placées dans les entrepôts sont exemptes de tout droit pendant un an. Le reste des revenus publics est assuré par un monopole sur la vodka, qui rapporte à lui seul plus de 100 000 roubles par an.

Résultat ? La population passe de 4 000 ou 5 000 habitants en 1803 à plus de 35 000 en 1814. Et le commerce local, évalué à un peu plus de 2 millions de roubles en 1804, passe à 25 millions en 1814. Ce régime semble si approprié, si efficace, que le tsar le conserve tel quel quand Richelieu rentre en France pour servir Louis XVIII et que ses successeurs feront de même.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain

Vers 1900, elle est devenue la troisième ville de l’empire, avec près de 1 million d’habitants. Reliée à la Russie profonde et à l’Europe par le chemin de fer en 1865, elle entre en contact maritime avec le reste du monde en 1869, grâce au percement du canal de Suez. Au commerce s’ajoutent bientôt l’industrie, la technologie et les sciences. Le premier atelier photographique russe est ouvert ici en 1842 et le premier cinéma en 1896.

C’est aussi à Odessa que l’on crée la première usine d’automobiles de l’empire, en 1910, et la première usine d’aviation, en 1913. Le premier Prix Nobel russe, Ilya Myetshnikoff, est en fait un Ukrainien, né à Kharkov, mais qui fait toute sa carrière à Odessa avant de rejoindre l’Institut Pasteur à Paris, et d’être couronné en 1908…

Cette ascension sera enrayée par la Première Guerre mondiale et surtout par le régime soviétique, qui met Odessa au pas en 1920. À quoi s’ajouteront, vingt et un ans plus tard, les dévastations de la Seconde Guerre mondiale. Mais Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain, érigé en 1828 : il se trouve face à la mer Noire, c’est-à-dire, métaphoriquement, au monde entier.

“Le Roman d’Odessa”, de Michel Gurfinkiel, Éditions du Rocher (réédition 2022).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Puducherry prison uses dance therapy to rehabilitate inmates

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Prisoners in the central jail in the Indian union territory of Puducherry briefly forget their worries when they start dancing.

The "dance therapy" is part of a rehabilitation programme offered to them by prison authorities.

It's an unconventional option - many Indian prisons are grim, overcrowded and violent spaces that offer few opportunities for inmates to rebuild their lives.

But Puducherry prison officials say the programme is a hit with prisoners - who are all serving life sentences - and that there is a visible reduction in their stress levels.

Ravideep Singh Chahar, Inspector General of prisons in Puducherry, says they now hope to make dance therapy an integral part of the prison reform programme.

Video by BBC Tamil's Natarajan Sundar; edited by Debalin Roy

BBC

The Hare Krishna movement on a remote Irish island

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The Hare Krishna religion is a branch of Hinduism closely associated with India, where it has one of its largest followings.

The religion's profile increased in the 1970s when The Beatles' George Harrison developed an interest in Indian spirituality.

Now a Hare Krishna community that calls a remote Irish island its home is beginning to grow.

The International Society for Krishna Consciousness have had members on Inish Rath in County Fermanagh since 1986.

But a new generation of people from the Indian community based in Belfast have been discovering what locals call “Krishna Island”, for the first time.

Video journalist: Niall McCracken

BBC

Video appears to show children in Mariupol steel works bunker

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A video released by Ukraine's Azov regiment appears to show civilians, many of them children, sheltering alongside soldiers, inside Azovstal steel plant in Mariupol.

The metal works has become one of the last places of resistance against the Russians in Mariupol.

The video - believed to be filmed on 21 April - has not been verified by the BBC.

In the footage women and children - seen in a crowded room - can be heard saying they are now running out of food and water, and pleading to be evacuated from the besieged southern city.

Much of Mariupol has been destroyed in weeks of heavy Russian bombardment and intense street fighting.

This week, President Vladimir Putin called off a planned Russian assault on the steelworks, and ordered his troops to seal it off instead.

BBC

Ten Percent: Can Call My Agent's British remake recapture the magic?

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Expectations are high for the English-language remake of French TV series Call My Agent. But, its writer tells BBC News, adapting a huge hit for another country can be très difficile.

Set in a fictional talent agency in Paris, the original Call My Agent (Dix pour cent in French) depicted the lives of staff who have to balance the fragile egos of their celebrity clients with the strict demands of movie studios.

The show built a cult following after its 2015 launch, but really caught fire when Netflix snapped up the first three seasons during lockdown. Fans and critics praised it for being shrewdly observed and shining a light on a world we never normally glimpse.

However, taking a successful concept and transplanting it to the UK is far from simple. John Morton, who has written the new English-language version, Ten Percent, says the cultural backdrop of the original is unique to France.

"To a non-Parisian, there's a kind of elegance to Paris, an architectural coherence. They argue stylishly, the fall in love stylishly. It's all said, they tell each other exactly what they think," he says. "British people aren't like that at all.

"Not that we are dishonest, but we are very poor at saying what we mean. We're culturally not brought up to do that. So that's a very different dynamic to one of the things that's so attractive about the French show."

Which raises the question of how to go about moving the fictional agency to London. But, Morton suggests, the job of being an agent actually lends itself well to a British sensibility.

Diplomacy is one of the key skills when trying to keep the peace and sugar-coat bad news - such as telling a Hollywood star they didn't get a part, or that a studio said they looked too old.

"Agents are treading a very narrow ledge between truth and falsehood all the time," Morton notes. "That gap between what's actually being said or done and the truth behind it, that's where all the good stuff is for me as a writer - the comedy, the pathos, the drama."

'Lost in translation'

Morton, previously known for satirical sitcoms Twenty Twelve and W1A, began working on the adaptation in 2019. But remakes are rarely universally loved, and the process of adapting something is full of potential pitfalls.

Elena Balzano, a professional translator who is also a huge film fan, tells BBC News: "When I watch an English-language remake, I sometimes feel like the adaptation is inadequate and the remake is supposed to be better simply because actors speak in English. Nothing meaningful is being added, and so much context and nuance is - literally - lost in translation.

"The meaning of the story in its original setting can never be the same in the remake. A story is much, much more than just a plot and characters: the social, historical background is a quintessential part of it. A clever remake takes the original plot and adapts it to a new setting, with meticulous needlework."

Fans of Call My Agent will be relieved to hear this is what Morton says he has tried to achieve with Ten Percent. While the agency has been moved to London and many characters and storylines have been carried over, the British version has its own identity.

The point remains, however, that purists may feel remaking at all is disrespectful to the original, or at least unnecessary. Morton acknowledges that argument, saying he "wouldn't try to defend us against that", but he reiterates that the concept "fits the British world as well [as the French], and maybe even better".

He also points out: "Most people who will see this on Amazon, disproportionately, the truth is they won't have seen the French show because a very disappointingly small number of people really watch shows with subtitles.

"That's the very sad truth. But that means that this show, the holy grail is we bring the fans of the French show with us if we can. But it also has to work fresh out of the box as a thing you've never seen before."

While the success of South Korea's Squid Game might signal a change in audience attitudes to subtitles, it is still true that many US and UK viewers are reluctant to watch foreign-language products. When he presented the Golden Globes, Ricky Gervais once described best foreign-language film as "a category nobody in America cares about".

Which helps explain why English-language remakes are such big business.

English-language adaptations

Some scenes in Ten Percent are vintage Morton, with the same staccato, awkward energy of W1A. "The atmosphere is frenetic and the dialogue quick-fire," notes The Telegraph's TV critic Benji Wilson. "True to every Morton script, no one is really listening to what anyone else is saying."

Unlike a writer who works on an original screenplay with blank canvas, the role of an adaptor is complex, particularly when the source material is held in such high regard.

"So how much pressure..." we begin, not even finishing the question before Morton replies: "A lot!

"It was very daunting, although, in equal measure, exciting," he continues. "It gave me pause for thought before I decided to have a go at it. Because I just thought, oh my God, how am I not going to [mess] this up? You know, because the French show is so good.

"And I had to find a way of moving creatively past that thought, otherwise I was never going to have the confidence to get loyal to a new version of it."

While Emily In Paris might have provided frothy French escapism during lockdown, the series' generous use of clichés and stereotypes irritated some Parisians. TV critics overwhelmingly preferred Call My Agent.

"Sorry Emily, Call My Agent is the best Netflix show about Paris," wrote Marie-Claire Chappet in Harper's Bazaar, praising the show's "witty script, brilliant insights and astonishing celebrity cameos".

Morton is a huge fan of Call My Agent, but says he did not have any conversations with the original's writers during development. After being hired to do the adaptation, he rewatched the first season "carefully, slowly, analytically", but then "never went back to it again", to clear his mind.

"It's in there somewhere. You've imbibed it, but it's not on your shoulder all the time. I was surprised I quickly I became loyal to the new characters."

Ten Percent launches on Amazon Prime Video on Thursday.

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From cult hit to lockdown sensation: Call My Agent! ★★★★★

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BBC

Are there affordable ways to cut your heating bill?

By Katherine LathamBusiness reporter

When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

"With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

"We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

"Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

But for many, such systems are way beyond their means.

"For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

More technology of business:

Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

"Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

"The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

"The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

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BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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France24 - Monde

Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

Publié le : 15/04/2022 - 17:39

Guillaume GRALLET Suivre

Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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