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La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

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En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

Photo : EMA

France24 - World

'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

Sam BALL

In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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The Saturday Profile

A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

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Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

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Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

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Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

fortement soupçonnée

Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

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Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

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Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

France24 - World

Five takeaways from France's presidential vote

Issued on: 25/04/2022 - 14:16

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French President Emmanuel Macron won re-election on Sunday despite challenger Marine Le Pen recording the best score ever for her far-right party. Macron's party now faces an uphill battle ahead of June parliamentary elections, with rivals on both left and right vowing to take the fight to him. FRANCE 24 takes a look at some of the main takeaways from France's presidential vote.

A nation divided  

A post-election map of France shows startling regional disparities, with Macron largely enjoying support in Paris, the west, southwest and centre of the country while Le Pen won backing in the struggling northern industrial heartlands, the Mediterranean south and French overseas territories.

Big city centres, the upper-middle classes and older voters backed Macron while lower-income groups voted overwhelmingly in favour of Le Pen.

But according to Mathieu Gallard, research director of the Ipsos France polling firm, it would be a mistake to imagine a country divided between an urban pro-Macron camp and rural Le Pen supporters. 

"The biggest fractures are, above all, generational and social," said Gallard.

Rising abstention 

Turnout was at just 72 percent, with abstentions at their highest of any second-round vote in France since 1969.

In an alarming signal for Macron, 8.6 percent of those who made the effort to turn up at voting stations on Sunday cast a protest vote to send the message that neither candidate was acceptable. Some 6.35 percent of votes were "blank" on Sunday and another 2.25 percent were "null", with a candidate's name crossed out or a ballot otherwise invalidated. 

Macron "is submerged in an ocean of abstention and nullified ballots", said far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who finished third in the first round just behind Le Pen.    

Street protests and discontent

Police used tear gas on leftist demonstrators who were furious at the candidates France was forced to choose between after sporadic protests erupted in cities including Paris, Rennes and Toulouse following the release of election results on Sunday.

While the protests were relatively small, they could be a harbinger of things to come. 

"Here we go for another five years of liberalism led by a Parisian oligarchy that has done a lot of damage to the country," said Joroni Piques, a protester in Toulouse who did not vote. 

Generational divide 

For a man who is just 44, Macron is still struggling to make a major impact among younger voters and remains reliant on large support among seniors.

Figures by Ipsos and data analysis firm Sopra Steria show that while 61 percent of votes from 18- to 24-year-olds went to Macron, 41 percent of people in that age group did not vote at all.

His victory margin was narrow among those aged 25-34 and 35-49, and Le Pen was even slightly ahead among the 50-59 age group.

It was only among pensioners that Macron could count on a bedrock of support, with 71 percent of votes from those aged 71 or over going to the president, according to the Ipsos-Sopra Steria report.

"We have an aged France that massively supported Emmanuel Macron and a younger France that partially turned their backs on the vote," political analyst Jerome Jaffre told LCI television. "It's a major sociological gulf."

Macron loses the French territories 

Macron is always keen to play up France's global reach through overseas territories that are integral parts of the country and have a total population of almost 3 million. 

Le Pen came out easily on top in France's main Caribbean islands of Guadeloupe and Martinique as well as in French Guiana in South America and the Indian Ocean islands of Reunion and Mayotte.

Macron could only claim victory in the Pacific islands such as New Caledonia and French Polynesia.

"The anti-Macron feeling has considerable power," said Martial Foucault, a political scientist at Sciences Po university in Paris. "A vote for Le Pen is a vote by default; it does not mean [one supports her]."

(FRANCE 24 with AFP)

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Despite re-election of France's Macron, 'nothing is settled'

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

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Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

France24 - Monde

Mali : des mercenaires de Wagner à Gossi ont été filmés en train d'enterrer des corps

Publié le : 22/04/2022 - 23:01

Fatimata WANE Suivre

L'armée française accuse le groupe Wagner d'être à l'origine d'une opération de désinformation au Mali. Les paramilitaires russes accusaient la France d'avoir laissé un charnier après l'évacuation du camp de Gossi au Mali. Les autorités françaises ont alors publié des vidéos démontrant le contraire.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a fait un pas de plus vers l'accaparement des pouvoirs. Après s'être arrogé les rênes de celui-ci, le 25 juillet 2021 et avoir suspendu le parlement, voilà qu'il nomme le chef de l'autorité électorale, à quelques mois d'un référendum et des législatives.

Nous recevons ce soir, une femme, une voix, une aura, une diva, qui depuis trente ans, a bâti une carrière exceptionnelle. Passant des quartiers pauvres de Bamako aux paillettes hollywoodiennes, sans sacrifier ni sa culture ni ses engagements. Oumou Sangaré était notre invitée…

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Opex 360

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

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Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

comptait

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

Le Monde

« Radio Londres » : comment sont réalisées les estimations de 20 heures ?

Pour le second tour, ce n’est qu’à partir de 20 heures que l’on aura les premières estimations. A ce moment, les bureaux de vote des grandes villes auront tout juste fermé. Ce n’est que bien plus tard que le décompte à la voix près sera connu.

Lors d’une élection, en France, aucun résultat, même partiel, ni aucune estimation ou sondage ne peuvent être diffusés avant la fermeture du dernier bureau de vote. Pour le second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 avril, ce n’est qu’à partir de 20 heures que l’on aura une idée de l’issue de l’élection. Une idée seulement, car à ce moment précis, les bureaux de vote des grandes villes auront tout juste fermé. Ce n’est que bien plus tard que le décompte à la voix près sera connu.

Présidentielle : Réélu, Emmanuel Macron promet que son nouveau mandat « ne sera pas dans la continuité de celui qui s’achève »

L’interdiction de diffuser des résultats avant 20 heures est plutôt bien respectée en France – où les contrevenants risquent une amende de 75 000 euros – mais elle ne s’applique pas à la presse étrangère, qui ne se gêne pas pour publier des « premières tendances » dans la journée.

Sondages de sortie des urnes, estimations, résultats partiels, puis définitifs : Les Décodeurs font le point sur les différents chiffres qui circulent le jour de l’élection.

Avant 20 heures : attention aux « premières tendances » données par la presse étrangère

Les médias étrangers ne sont pas soumis à la loi française et peuvent diffuser à leur guise tous les résultats qu’ils veulent, dans l’espoir, notamment, de glaner un peu de trafic venu de Français impatient de savoir qui les gouvernera. Des sites belges, suisses ou britanniques diffusent ainsi des « résultats » avant l’heure, relayés sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse #RadioLondres.

Combien de voix pour Macron et Le Pen ? Le dépouillement du second tour en temps réel

Contacté par Le Monde, Dorian De Meeûs, rédacteur en chef de La Libre Belgique, explique que le quotidien « travaille en collaboration avec différentes sources, au moins quatre, à différents niveaux, que ce soit auprès d’instituts, d’équipes de campagne ou d’autres médias français qui lui partagent les enquêtes d’opinion et sondages. On connaît toujours la source des sondages, auprès de combien de personnes ils ont été réalisés et de quelle manière. A partir de 19 heures, on a des estimations sur la base de dépouillements. On n’invente rien. » A 17 h 39, le 10 avril, La Libre, sans citer ses sources pour ne pas les compromettre, donnait Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité à 24 % des suffrages (alors que le premier a finalement dépassé la seconde de plus de 4,5 points).

Jean-François Doridot, directeur général d’Ipsos Public Affairs France, rappelle qu’« il n’y a plus de vrais sondages de sortie des urnes, pour des questions financières. Ce type d’opération présente un coût exorbitant pour un résultat qualitativement moindre par rapport aux estimations produites par tous les instituts de sondage pour 20 heures. »

Les clés de lecture avant le second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

En revanche, d’autres instituts réalisent des sondages le jour du vote, pour fournir des informations sur les profils sociologiques des votants, avec les estimations de 20 heures. « Ces sondages donnent un résultat au cours de la journée et peuvent parfois fuiter, mais, d’une part, ils ne sont pas rendus publics par les instituts et, d’autre part, s’il s’agit de sondages, ils doivent être lus avec les mêmes précautions que les sondages publiés quelques jours auparavant. »

Jean-François Doridot ajoute que « la plupart du temps, les informations qui circulent au cours de la journée ne correspondent pas à celles dont disposent les instituts ». Au premier tour, les estimations calculées à partir des premiers dépouillements et diffusées par les médias étrangers se sont révélées trop précoces puisque, à 19 h 30, elles donnaient Marine Le Pen légèrement en tête devant Emmanuel Macron (24 % à 25 % contre 23 % à 24 %). Certains médias ont utilisé le conditionnel et précisé que « ces projections seront certainement inversées par les dépouillements dans les grandes villes, qui devraient être davantage favorables à Macron ».

A 20 heures, des estimations fiables

Comment peut-on alors avoir le résultat d’une élection à l’instant précis où le dernier bureau ferme ? Il s’agit en fait d’une estimation réalisée à partir des résultats de bureaux soigneusement choisis par les instituts, qui ont analysé les précédents scrutins. Ils constituent ainsi un échantillon représentatif du vote des Français. Les particularités géographiques (communes rurales, petites ou grandes villes…) et politiques (bureaux à gauche ou à droite, renversement ou consolidation des tendances observées au précédent scrutin…) sont prises en compte pour construire un modèle statistique qui produira une estimation à partir des résultats.

Frédéric Dabi, directeur général du pôle « Opinion » à l’IFOP, qui utilise cette méthode depuis 1965 avec 300 bureaux, rappelle que « ces estimations données à 20 heures ne sont en aucun cas des sondages, mais des estimations de résultats qui se basent sur un échantillon de bureaux de vote » où le dépouillement a commencé depuis 19 heures.

Ipsos, qui produit l’estimation Ipsos-Sopra Steria pour divers médias, utilise les mêmes méthodes. Chaque enquêteur situé dans l’un des 500 bureaux de l’échantillon assiste au dépouillement et transmet :

  1. à la fermeture du bureau, l’information du nombre de votants, pour estimer l’abstention ;
  2. au bout des deux cents premiers bulletins dépouillés, un résultat partiel avec les scores obtenus pour chaque candidat ;
  3. à la fin du dépouillement du bureau de vote, l’ensemble des résultats.

L’institut centralise toutes ces remontées et calcule l’estimation du résultat final. Il ne s’agit donc pas d’un simple comptage : dans le cas d’Ipsos, 80 % des bureaux de l’échantillon ferment à 19 heures et 20 % à 20 heures. Sachant qu’il faut entre une heure et une heure et quart pour dépouiller l’intégralité des bulletins d’un bureau, les instituts ne disposent à 20 heures ni des résultats partiels des bureaux qui viennent de fermer, ni même des résultats complets de ceux de 19 heures.

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron favori du second tour, mais Marine Le Pen à un niveau élevé, selon un ultime sondage

Pour produire une estimation, il leur faut projeter les remontées des bureaux de vote grâce à des algorithmes qui tiennent compte des élections précédentes. Ensuite, à chaque fois que les informations partielles puis définitives s’ajoutent, les algorithmes affinent les estimations.

Ce système repose sur la particularité française des horaires de fermeture différents. « Si tous les bureaux de vote fermaient à 20 heures, aucun institut ne serait en mesure de donner une estimation avant 20 h 50 ou 21 heures », complète Jean-François Doridot. Il comporte toutefois une faiblesse : « Dans les bureaux qui ferment à 20 heures, le système projette que les évolutions vont être similaires à l’ensemble des bureaux pour lesquels vous avez déjà des données. Or ce n’était pas le cas au premier tour en 2022, ce qui explique pourquoi les estimations, qui sont d’habitude proches du résultat à moins d’un point, ont placé Jean-Luc Mélenchon autour de 20 % à 20 heures, et qu’il a fallu attendre que les bureaux des grandes métropoles fournissent des résultats partiels pour que l’estimation remonte progressivement à 22 %. »

A l’IFOP, la première estimation était prête aux alentours de 19 h 35, consolidée à 19 h 45 et donnée à l’antenne à 20 heures. « La plupart du temps, elles sont extrêmement précises ; par exemple en 2002, malgré l’écart ténu entre Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen (194 000 voix, soit trois voix par bureaux de vote), aucune estimation de l’époque n’a donné Lionel Jospin deuxième ou à égalité », se souvient Frédéric Dabi.

Que se passe-t-il en cas de trop faible écart entre les deux finalistes ? « C’est notre responsabilité, mais on travaille avec des médias avec lesquels on est d’accord au préalable sur le fait de rester prudent et de donner une égalité en cas d’incertitude plutôt que d’inverser l’ordre en cours de soirée », assure Jean-François Doridot.

« Les scénarios de l’élection de Trump et du Brexit présentent de troublantes similitudes avec le duel Macron-Le Pen »

Lors du premier tour de 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen avaient été annoncés en tête à 20 heures avec certitude, mais l’écart entre les suivants, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, estimé par l’Ipsos entre 0,2 et 0,4 point, était trop faible. Ils ont donc été donnés à égalité à 19,5 % à 20 heures avant d’être départagés autour de 20 h 40. Cela correspondait aux résultats définitifs : François Fillon a obtenu 20,01 % des suffrages contre 19,58 % pour Jean-Luc Mélenchon.

Depuis la première élection présidentielle au suffrage universel en 1965, l’ordre d’arrivée des premiers candidats estimé par les instituts de sondages à 20 heures n’a jamais été contredit par les résultats complets du ministère.

Des résultats officiels qui arrivent au compte-gouttes après 20 heures

Le ministère de l’intérieur, chargé de l’organisation des élections, commence à diffuser les résultats par commune à partir de 20 heures, puis il met à jour ses publications en continu. En début de soirée, seuls les résultats des plus petits villages, vite dépouillés, sont disponibles.

Lors du premier tour, le 10 avril, les premiers résultats du dépouillement, à 20 heures, étaient fondés sur 52 % des électeurs. Marine Le Pen était en tête au niveau national, car elle a davantage bénéficié du vote des communes rurales.

A partir de 21 heures, l’ordre définitif des candidats s’est stabilisé dans les flux de données du ministère, mais le dépouillement qui se poursuivait dans les grandes villes a fait remonter Jean-Luc Mélenchon, plébiscité dans les métropoles, et baisser Marine Le Pen.

ministère de l'intérieurInternet archive

Le candidat « insoumis » est passé de 19,19 % à 21 heures (avec le dépouillement de 74 % des inscrits) à 21,95 % à 2 heures du matin (sur 97 % des inscrits), tandis que la candidate d’extrême droite a baissé de 26,24 % à 21 heures à 23,41 % à 2 heures. Les résultats complets n’ont été publiés qu’à la mi-journée lundi, après les remontées des bureaux des Français établis hors de France.

Pour avoir les résultats définitifs, il faut ensuite attendre la validation du Conseil constitutionnel, qui examine les potentiels cas d’irrégularités. Pour le second tour de l’élection présidentielle 2022, il devrait proclamer les résultats le 27 avril.

Romain Imbach

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

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Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

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Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

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Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

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Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

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Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

a confié à CNN

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

#BalckSeapic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

April 14, 2022

New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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Le Monde

Les résultats du second tour de la présidentielle si abstention et votes blancs et nuls étaient pris en compte

Pierre Breteau

Publié aujourd’hui à 06h55, mis à jour à 10h13

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DécryptagesLes 2,2 millions de bulletins blancs ou nuls ainsi que les 13,6 millions d’abstentionnistes de ce second tour dessinent des résultats très différents lorsqu’on les comptabilise.

Treize millions six cent mille électeurs et électrices, soit 28 % du corps électoral, se sont abstenus au second tour, un record pour une élection présidentielle. Les votes blancs et nuls, eux, ont reculé en proportion par rapport au second tour de la présidentielle 2017, qui présentait les deux mêmes finalistes.

Selon les règles actuelles, le vote blanc est bien décompté à part (des bulletins nuls) mais ne fait pas partie des suffrages exprimés. Une hypothétique reconnaissance du vote blanc reviendrait à comptabiliser celui-ci dans le total des exprimés, comme si le vote blanc était un candidat à part entière, faisant de facto reculer le pourcentage de suffrage des autres candidats.

Si le vote blanc était reconnu à l’élection présidentielle, M. Macron n’aurait pas été élu avec 58,5 % des suffrages exprimés mais avec 54,7 % des votes reconnus, 41,5 % pour Mme Le Pen (contre 38,8 % en prenant en compte les votes blancs) et 6,5 % pour le vote blanc. Les pistes pour savoir que faire en fonction du pourcentage de votes blancs sont nombreuses, il n’est pas question de les détailler ici.

Si l’on ajoute les bulletins nuls et l’abstention, le président de la République n’a été réélu qu’avec 38,5 % des suffrages parmi les inscrits.

ministère de l'intérieur

Les deux finalistes étant les mêmes en 2017 et en 2022, nous avons créé les mêmes camemberts pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017.

ministère de l'intérieurQuiz : soyez incollable sur l’élection et la fonction présidentielles

Pierre Breteau

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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France24 - Monde

Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Publié le : 18/04/2022 - 18:28

David RICH Suivre

Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

Coup d’État militaire

Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

April 23, 2021

Possible prolongation de la transition

Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

Un dialogue national inclusif risqué

Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

Opex 360

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

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Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

France24 - Monde

Présidentielle : Marine Le Pen plébiscitée au second tour en Outre-mer

Publié le : 24/04/2022 - 23:54

Nicolas BAMBA

Battue à l'échelle nationale, Marine Le Pen s'est toutefois classée en tête dans une majorité de départements et régions d'Outre-mer dimanche, au second tour de la présidentielle. La candidate du Rassemblement national a signé des scores importants dans ces terres, où l'abstention a également été élevée.

Dans son allocution, peu après 20 h dimanche 24 avril, alors que les premiers résultats la donnaient battue à nouveau par Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a eu quelques mots pour les départements et régions d'Outre-mer (Drom). "Cette France trop oubliée, nous, nous ne l'oublions pas", a-t-elle déclaré.

La photographie du second tour de 2022 n'a plus rien à voir avec celle de 2017. Il y a cinq ans, dans les dix Drom hors Français établis à l'étranger (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, Saint-Martin/Saint-Barthélémy, Wallis-et-Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie), Marine Le Pen avait été systématiquement devancée par Emmanuel Macron. Dimanche, le rapport s'est largement inversé : il n'y a qu'à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie que le président sortant est arrivé en tête. Ailleurs, les électeurs ont choisi sa concurrente.

"Le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable"

En Guadeloupe, la progression de la candidate du Rassemblement national est nette : elle a recueilli 69,60 % des suffrages, contre 24,87 % en 2017. Elle dépasse aussi des 60 % en Martinique et en Guyane, alors qu'elle était à 22,45 % et 35,11 % respectivement en 2017. À Mayotte, Marine Le Pen a fait le plein avec 59,10 % des voix – tout sauf une surprise dans cet archipel où elle avait déjà signé son meilleur score au premier tour du 10 avril. À La Réunion, elle l'a emporté avec 59,57 % des suffrages.

Dans les Drom, l'abstention a également progressé par rapport à 2017. Elle s'est élevée à 65,20 % en Nouvelle-Calédonie et n'est restée en-dessous de la barre des 50 % qu'à Wallis-et-Futuna (38,62 %), La Réunion (40,61 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (42,91 %). Dans tous les cas, l'abstention a été largement plus importante que dans l'ensemble du pays, où elle se situe autour de 28 %.

Pourtant, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, les électeurs se sont plus déplacés dans les bureaux de vote qu'au premier tour. Pour le politologue Martial Foucault, il s'agit bien d'électeurs "qui se sont déplacés et n'ont pas voulu voter Emmanuel Macron". Aux Antilles, "le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable", explique-t-il. Martial Foucault poursuit : "Le vote Le Pen est quand même un vote par défaut avant tout, pas un vote d'adhésion au programme de Marine Le Pen."

Dans ces trois derniers départements, Jean-Luc Mélenchon s'était classé de loin en tête au premier tour il y a deux semaines. En dépit de la consigne "pas un vote à Marine Le Pen" du chef des insoumis, la candidate d'extrême droite a quand même glané nombre de voix.

"Colère sanitaire" et "colère sociale" contre Emmanuel Macron

À partir de la fin de l'année 2021, la Guadeloupe et la Martinique ont été secouées pendant plusieurs mois par une violente contestation de la vaccination anti-Covid qui a tourné à la crise sociale, poussant le gouvernement à envoyer des renforts de forces de l'ordre. L'étincelle des violences avait été déclenchée en Guadeloupe en novembre par l'entrée en vigueur de l'obligation faite aux soignants et pompiers de se faire vacciner contre le Covid-19.

Les confidences de Georges, 82 ans, dans un bureau de vote de Baie-Mahault, en Guadeloupe, illustrent ce ressentiment contre Emmanuel Macron. Ce retraité de la Poste revendique un "vote de contestation" : "Quand on s'autorise le droit de bafouer la liberté, d'empêcher les gens de parler, d'envoyer le GIGN 'massacrer' une population, ça ne va pas. Si on ne peut pas profiter de la liberté et de la fraternité française, ça n'est pas la peine."

Martial Foucault fait une "distinction" entre la "colère sanitaire" qui a animé les Antilles et "une colère sociale à La Réunion, qui est la suite du mouvement des Gilets jaunes" lancé en 2018. L'île de La Réunion est le territoire ultramarin "le plus puissamment touché en terme de mobilisation chez les jeunes", décrypte le politologue. Mayotte est également un cas particulier. Dans ce département marqué par l'insécurité et l'immigration clandestine, le vote Marine Le Pen progresse depuis plusieurs années, à la présidentielle comme aux européennes.

L'Outre-mer représente un nouveau vivier de voix pour le Rassemblement national. En 2002, lorsque le parti, alors encore nommé Front national et mené par Jean-Marie Le Pen, avait accédé au second tour pour la première fois de son histoire, il n'avait pas séduit. Face à Jacques Chirac, le "Menhir" n'avait recueilli qu'entre 3,85 % (en Martinique) et 19,58 % (en Nouvelle-Calédonie) des suffrages. Vingt ans plus tard, sa fille Marine y signe des scores historiques.

Avec AFP

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Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

L'Humanité

La SNCF condamnée pour la mort de deux supporters, tués par un RER

La SNCF a été reconnue coupable lundi d’avoir causé involontairement la mort de deux jeunes supporters de foot, fauchés par un RER en 2009

La SNCF a été reconnue coupable lundi d’avoir causé involontairement la mort de deux jeunes supporters de foot, fauchés par un RER en 2009 après s’être égarés sur les voies, et condamnée à 280 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Bobigny. Le 7 mars 2009 avant minuit, un enfant de 10 ans et un adolescent de 18 ans, qui faisaient partie d’un groupe de supporters du club de football de Lille, avaient été fauchés par un RER alors qu’ils longeaient en file indienne une voie ferrée près du Stade de France, au nord de Paris. Ils cherchaient à rejoindre leur autocar, garé de l’autre côté du canal de Saint-Denis, en empruntant un étroit pont ferroviaire. La porte d’accès qui menait aux voies n’était selon eux pas fermée. La défense de l’entreprise publique, qui était poursuivie pour « blessures » et « homicides involontaires » en récidive, avait plaidé la relaxe. Me Veil, son avocat, a déjà indiqué qu’il encouragerait l’entreprise à faire appel. P. DU.

SNCFcatastrophe ferroviaire
France24 - Monde

En direct : pas d'accord sur un couloir humanitaire depuis l'usine d'Azovstal à Marioupol

Publié le : 25/04/2022 - 02:49Modifié le : 25/04/2022 - 15:33

FRANCE 24 Suivre

Selon Kiev, aucun accord n'a été conclu lundi avec la Russie pour mettre en place un couloir humanitaire et assurer l'évacuation de civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol. De son côté, le secrétaire d'État américain, en visite à Kiev, a annoncé au président Zelensky le retour d'une présence diplomatique américaine en Ukraine. Suivez notre direct.

  • 15 h 31 : la Russie expulse 40 diplomates allemands par mesure de représailles

La Russie a annoncé l'expulsion de 40 diplomates allemands, en représailles à une mesure similaire prise récemment par l'Allemagne à la suite de l'offensive russe en Ukraine.

L'ambassadeur d'Allemagne à Moscou, convoqué lundi au ministère russe des Affaires étrangères, s'est vu remettre une note selon laquelle "40 collaborateurs des missions diplomatiques allemandes en Russie ont été déclarés 'persona non grata'", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

  • 13 h 46 : "pas d'accord" pour un couloir humanitaire à Marioupol, dit Kiev

La vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a démenti lundi la mise en place à Marioupol d'un couloir humanitaire destiné à évacuer les civils se trouvant dans l'usine Azovstal.

"Il est important de comprendre qu'un couloir humanitaire s'ouvre avec l'accord des deux parties. Un couloir annoncé de façon unilatérale ne garantit pas la sécurité et ne peut, de fait, être un couloir humanitaire", a-t-elle écrit sur le réseau Telegram.

  • 12 h : la Russie met en garde les États-Unis contre de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine

"Nous avons souligné le caractère inacceptable de cette situation où les États-Unis d'Amérique déversent des armes en Ukraine, et nous avons demandé qu'il soit mis fin à cette pratique", a averti l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision russe Rossiya 24.

L'ambassadeur a précisé qu'une note diplomatique officielle exprimant les inquiétudes de la Russie avait été envoyée à Washington.

  • 11 h 49 : Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol

L'armée russe a annoncé l'instauration à Marioupol d'un cessez-le-feu devant prendre effet ce lundi à partir de 11 h GMT. Selon Moscou, un couloir humanitaire doit permettre l'évacuation des civils retranchés dans l'usine Azovstal, dernier bastion ukrainien dans cette ville dévastée par la guerre.

Les forces russes et leurs supplétifs ukrainiens prorusses s'engagent à "cesser unilatéralement les hostilités à 14 h heure de Moscou (11 h GMT), retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ" des civils "dans la direction de leur choix", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Azovstal, cet immense complexe métallurgique est symbolique car il représente l'âpreté des combats entre les armées ukrainienne et russe à Marioupol, pilonné depuis début mars par les forces de Moscou et aujourd'hui quasiment entièrement détruit.

  • 10 h 45 : en Norvège, un pétrolier russe bloqué par des militants de Greenpeace

Des militants de Greenpeace tentaient lundi de bloquer un pétrolier russe en Norvège auquel ils se sont enchaînés pour protester contre la guerre en Ukraine, a annoncé l'organisation écologiste.

Le navire-citerne Ust Luga, stationné actuellement près du terminal pétrolier d'Exxon Mobil, à environ 70 km au sud d'Oslo, selon le site spécialisé Marine Traffic, doit livrer du brut à la Norvège. Les militants de l'ONG entendent, par cette action, bloquer le déchargement d'une cargaison estimée à 95 000 tonnes de pétrole. "Le pétrole n'est pas seulement à l'origine de la crise climatique, mais aussi des guerres et des conflits. Je suis choqué que la Norvège fonctionne comme un port franc pour le pétrole russe, qui, nous le savons, finance la guerre de (Vladimir) Poutine", écrit Frode Pleym, le directeur la branche norvégienne de Greenpeace.

L'ONG a exhorté les autorités norvégiennes à interdire les importations de combustibles fossiles russes et a estimé que la filiale norvégienne Esso, propriété d'Exxon Mobil, devrait mettre fin aux actuels contrats d'importation d'hydrocarbures russes. Selon un porte-parole d'Esso Norvège, cité par le quotidien norvégien Dagbladet, ces contrats ont été signés avant le conflit russo-ukrainien, et la compagnie pétrolière n'envisage pas d'autres achats en Russie.

  • 9 h 41 : Vladimir Poutine souhaite du "succès" à Emmanuel Macron après sa réélection

Le président russe Vladimir Poutine a adressé lundi ses félicitations à son homologue français Emmanuel Macron réélu la veille, lui souhaitant du "succès" pour son nouveau mandat, en dépit des vives tensions liées à l'Ukraine, selon le Kremlin.

"Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu'une bonne santé", a écrit Vladimir Poutine dans un télégramme envoyé à Emmanuel Macron.

  • 9 h 20 : l'Ukraine "peut gagner" la guerre "si elle a les bons équipements", estime le chef du Pentagone

L'Ukraine peut gagner la guerre contre la Russie si elle dispose des bons équipements et d'un soutien suffisant, a déclaré lundi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au retour d'un déplacement à Kiev avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.

"La première chose pour gagner, c'est de croire que l'on peut gagner. Et ils sont convaincus qu'ils peuvent gagner", a dit Lloyd Austin à quelques journalistes à propos des Ukrainiens. "Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien", a-t-il ajouté.

  • 8 h 49 : deux drones ukrainiens abattus, selon Moscou

La Russie a abattu lundi deux drones ukrainiens près de la frontière avec l'Ukraine, ont déclaré les autorités locales.

"La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd'hui à 4 h 15 du matin (1 h 15 GMT)" dans le district de Rylsk frontalier de l'Ukraine, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, précisant qu'il n'y avait pas de victime ni de dégâts matériels.

  • 8 h : un dépôt de carburant en flammes dans le sud-ouest de la Russie

Un grand dépôt de carburant est actuellement en flammes à Briansk, ville de Russie située à environ 150 kilomètres de la frontière ukrainienne, a rapporté lundi le ministère des Situations d’urgence.

"Un incendie s'est déclaré au dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba à Briansk", ville de 400 000 habitants servant de base logistique à l'offensive militaire de Moscou, a indiqué cette source, citée par les agences de presse russes.

"Selon les premières informations, il n'y a pas de victime", ont ajouté les autorités. Les raisons de cet incendie n'ont pas été précisées.

  • 5 h 31 : Antony Blinken a annoncé à Volodymyr Zelensky le retour d'une présence diplomatique américaine en Ukraine

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains.

Au cours de leur déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars. Les deux ministres étaient de retour lundi matin sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont pour la première fois confirmé cette visite.

  • 2 h 08 : Bruxelles prépare des "sanctions intelligentes" contre Moscou sur les importations de pétrole

L'Union européenne prépare des "sanctions intelligentes" contre les importations de pétrole russe, rapporte lundi 25 avril le quotidien britannique The Times, citant le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

"Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d'embargo sur le pétrole. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper", a déclaré Valdis Dombrovskis au Times.

  • 0 h 15 : Volodymyr Zelensky félicite Emmanuel Macron pour sa réélection

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité dimanche son homologue français Emmanuel Macron pour sa réélection. "Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l'Ukraine, pour sa réélection !", a tweeté Volodymyr Zelensky. "Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie !" a-t-il ajouté.

Avec AFP et Reuters

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La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

REPORTAGE

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

La semaine de l'éco

Guerre en Ukraine et flambée des prix : quel impact sur le continent africain ?

L'Humanité

« Au Cameroun, les chemins de fer restent aux normes coloniales »

Président de la Centrale syndicale du secteur public, Jean-Marc Bikoko revient sur la catastrophe ferroviaire d’Eseka, qui a fait au moins 75 morts et plus de 600 blessés, le 21 octobre. Pour ce syndicaliste, le bilan de la privatisation des chemins de fer au Cameroun est négatif.

Rosa Moussaoui

Quelle est la  responsabilité de la compagnie Camrail, filiale du groupe Bollore Africa Logistics, dans la catastrophe ferroviaire qui endeuille le Cameroun ?

Jean-Marc Bikoko. De mon point de vue, la responsabilité de la compagnie Camrail et donc du Groupe Bollore Logistics, dans cette catastrophe, est entière. Elle se situe à trois niveaux. Sa première responsabilité réside dans la non modernisation des chemins de fer camerounais après la concession en 1999 et leur maintien dans les normes coloniales. En effet, les voies du réseau ferroviaire camerounais sont très étroites, très loin des standards internationaux. Alors que l’écartement conventionnel conforme à la convention de Berne du 10 Mai 1886 est de 1,435 m (1435 mm), l’écartement du rail au Cameroun est de 1000 mm. Au vu de l’étroitesse de la voie, il va de soi que la vitesse des trains est extrêmement réduite, ce qui justifie la durée assez longue des voyages. La durée du trajet Yaoundé-Ngaoundéré long de 653 km est de 15 à 20 heures, tandis que celle du trajet Douala-Yaoundé long de 265 km est de 5 heures. Sa deuxième responsabilité réside dans la vétusté et le mauvais état du matériel roulant dont la maintenance ne serait pas rigoureuse. Certaines sources évoquent à propos de cet accident « les freins du train qui auraient lâché ». Le conducteur du train aurait appelé la gare pour le signaler. Certains survivants parmi les passagers affirment d’ailleurs avoir été surpris de voir le train rouler subitement à vive allure y compris dans les virages, suite à de fortes odeurs de brûlé et des bruits bizarres. La troisième responsabilité réside dans la surcharge organisée par les responsables de Camrail qui, sous le prétexte de satisfaire la masse des passagers désemparés par la rupture de l’axe lourd Yaoundé-Douala et de permettre à plusieurs d’entre eux de rallier Douala, ont décidé de faire passer leur offre habituelle de 740 sièges à 1224 sièges le 21 octobre.

La compagnie va-t-elle assumer ses responsabilités vis-à-vis des victimes ?

Jean-Marc Bikoko. Compte tenu de tout ce qui précède, Camrail devrait assumer ses responsabilités. Un communiqué de l’entreprise va dans ce sens. Il indique qu’une enquête est en cours et que la compagnie « met en œuvre tous les moyens nécessaires (...) afin de prendre en charge les personnes blessées et d'assurer un soutien aux familles touchées par ce drame ».

Quel est le bilan de la privatisation des chemins de fer au Cameroun ?

Jean-Marc Bikoko. Le bilan de la privatisation des chemins de fer du Cameroun est globalement négatif. Avec Bolloré Africa Logistics comme actionnaire de référence, Camrail exploite le réseau ferroviaire du Cameroun depuis ler avril 1999 dans le cadre d'un contrat de concession signé avec l'État du Cameroun. Dix-sept ans plus tard, aucune des missions dévolues à L'Office du chemin de fer transcamerounais en termes de travaux de construction et de renouvellement des infrastructures n’a été réalisée. Les Camerounais aimeraient savoir combien de nouveaux bâtiments ont été construits, combien d'extensions ont été mises en place par Camrail, pourquoi l’écartement du rail camerounais est resté celui de l’époque coloniale. Le groupe Bolloré Africa Logistics a juste réorganisé le transport des marchandises et des personnes, rationalisé la gouvernance financière de l’ancienne Regifercam, importé de vieilles locomotives d’Amérique du nord qui correspondent à l’écartement du rail au Cameroun et repeint les vieux wagons existant. Au vu et au su de tout le monde, avec la complicité des gouvernants actuels du Cameroun.

camerouncatastrophe ferroviaireVincent Bolloré
New York Times - World

The Interpreter

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Las políticas de ‘control fronterizo’ tienen que ver más con el control que con las fronteras

Una peculiaridad de la psicología política ayuda a explicar el plan del gobierno británico para enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda.

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Por Amanda Taub

A veces elijo un tópico para el boletín de The Interpreter porque es algo que está en los titulares. Otras veces lo hago para señalar un fenómeno que está influyendo en la política del mundo, de formas que suelen pasar desapercibidas, y para explicar cómo reconocer sus huellas en eventos noticiosos que se repiten sin falta mes tras mes.

Elegí el tópico de hoy por ambas razones.

El titular se produjo el jueves 14 de abril, cuando el gobierno británico anunció un plan para comenzar a enviar a algunos solicitantes de asilo a Ruanda. Todavía no se sabe con certeza hasta dónde llegará el programa del Reino Unido en la práctica y si podrá sobrevivir a un recurso judicial. Pero, de llegar a implementarse, la evidencia sugiere que las consecuencias para los deportados serían nefastas: un programa israelí similar deportó a miles de solicitantes de asilo eritreos y sudaneses a Ruanda entre 2014 y 2017 y los dejó en condición de calle y vulnerables a la explotación.

“Hay una red muy eficiente de contrabandistas y traficantes allí. Sabían que iba a llegar gente de Israel y que tendrían algo de dinero”, afirmó Lior Birger, investigadora de la Universidad de Tel Aviv y coautora de un estudio sobre refugiados enviados a Ruanda desde Israel. “Los robaron o los amenazaron con hacerles daño si no pagaban”. La mayoría de los deportados terminó huyendo a Europa para buscar asilo allí, en parte porque temían por su seguridad en Ruanda.

Pero, más allá de que se implemente o no, el plan británico también es un ejemplo de un fenómeno político global que en realidad no tiene que ver con el asilo, o incluso con la migración. De hecho tiene sus raíces en una peculiaridad de la psicología política que, cuando ha sido explotada astutamente por los políticos, ha afectado no solo la vida de miles de refugiados y migrantes, sino que también ha dado forma a la política de derecha y ha alimentado la disrupción política en todo el mundo.

Todo se reduce a dos palabras: control y notoriedad.

Temor a perder el control

Hace años, cuando comencé a cubrir el populismo de derecha, la inmigración y las crisis de los refugiados, noté algo que en principio parecía muy confuso. Para una gran parte de la población en muchos de los países sobre los que he escrito, los “cruces de frontera” son un fenómeno aterrador, incluso si las cifras absolutas son muy pequeñas. Pero para muchas de esas personas, la “inmigración”, incluso si involucra a muchas más personas, e incluso si muchas de ellas siguen siendo refugiados y migrantes económicos, es un concepto totalmente diferente y mucho menos amenazante.

En realidad, que las personas crucen las fronteras y soliciten asilo es como se supone funciona la protección para refugiados: no hay un sistema de autorización previa que le otorgue licencias a las personas para huir de la persecución, o que los dirija a un país de refugio específico. Pero para muchas personas con las que he conversado a lo largo de los años, eso no importaba. Lo único que veían era gente cruzando la frontera sin permiso y un gobierno que parecía incapaz o indispuesto a imponer control.

Y la investigación que se enfoca en la psicología política muestra que la sensación de perder el control hace que las personas sean más propensas a identificarse con grupos poderosos para protegerse. Una cosmovisión de “nosotros contra ellos” es divisiva pero simple: únete a “nosotros” para estar a salvo de “ellos”.

Esa puede ser una herramienta poderosa para los políticos que trafican en el populismo de “nosotros contra ellos”, como lo demuestra la frecuencia con la que la idea de “recuperar el control” sobre la inmigración y las fronteras aparece en los eslóganes políticos. Pero para blandirla, necesitan otro elemento: la notoriedad.

Cuando algo es notorio, en términos de ciencia política, significa que la gente le está prestando atención. Cuanto más notorio sea un tema para una persona en particular, es mayor la probabilidad de que la persona vote o tome otras decisiones basadas en él. Si los populistas del estilo “nosotros contra ellos” quieren explotar el pánico generado en torno a las fronteras sin control, primero necesitan captar la atención del público sobre el tema durante el tiempo suficiente como para lograr que se preocupen por él.

A veces eso se da con facilidad. Cuando más de 900.000 refugiados de Siria y otros países de Oriente Medio llegaron a Europa en 2015, la magnitud de la crisis, por supuesto, generó titulares, y los partidos de extrema derecha como AfD en Alemania obtuvieron votos tras prometer recuperar el control de las fronteras.

Pero en otras ocasiones, las propias acciones de los políticos pueden aumentar la notoriedad. “Los políticos pueden aprovecharse de momentos de oportunidad que no tienen proporciones de crisis para atizar el miedo, y el miedo es una herramienta muy poderosa que les permite movilizar a sus electores nacionales”, afirmó Stephanie Schwartz, politóloga de la Universidad del Sur de California que estudia las políticas de la migración forzada.

Un ejemplo es el caso de Tampa. En agosto de 2001, un carguero noruego llamado Tampa rescató a 433 solicitantes de asilo, muchos de ellos mujeres y niños pequeños, de un barco que se desintegraba en el océano Índico. Al quedarse sin suministros porque el barco estaba diseñado para transportar una tripulación de solo 27 personas, el capitán trató de llevar a los rescatados a Christmas Island, un remoto territorio australiano. Si el gobierno hubiera estado de acuerdo, el asunto probablemente habría sido una noticia menor como máximo, parte de un debate en curso pero relativamente discreto sobre los inmigrantes que llegan en barco.

Pero en cambio, el primer ministro John Howard envió tropas de fuerzas especiales para abordar el barco y evitar por la fuerza que entrara en aguas australianas. La medida fue controvertida, pero el debate que siguió y la cobertura de los medios le permitieron a Howard afirmar que las fronteras de Australia estaban peligrosamente descontroladas.

“Nosotros decidimos quiénes vienen a este país y las circunstancias en las que vienen”, dijo Howard para justificar su decisión de evitar que los refugiados desembarcaran. Unas semanas más tarde, los ataques del 11 de septiembre aumentaron la sensación de amenaza externa de muchos australianos. Apenas importó que solo unos pocos de miles de personas llegaran en barco ese año, menos del uno por ciento de la migración neta total que llegó al país en 2001.

“La gran cantidad de cruces fronterizos no autorizados fue una construcción”, me dijo Schwartz. “Los políticos no necesariamente formulan sus plataformas con base en una opinión pública externa que existe por sí sola. Los puntos de vista de las personas sobre el hecho de tener refugiados en su comunidad están determinados por los medios de comunicación, y por lo que dicen los políticos”.

Howard fue reelegido en noviembre de 2001.

Políticos de todo el mundo han seguido esa estrategia. En Estados Unidos, por ejemplo, la afirmación racista de Donald Trump de que violadores y delincuentes cruzaban la frontera sur sin permiso lo ayudó a ganar las elecciones presidenciales de 2016.

Reviviendo los días del brexit

Esto nos lleva al plan recientemente anunciado por el Reino Unido para enviar inmigrantes a Ruanda.

Cuando el primer ministro Boris Johnson estaba haciendo campaña para que el Reino Unido abandonara la Unión Europea en el referéndum del brexit de 2016, fue fácil darle notoriedad al control migratorio. La oleada de refugiados de 2015 seguía fresca en la mente de la población. Fue sencillo presentar la libertad de circulación de la UE como una pérdida de control sobre las fronteras del Reino Unido. La campaña del referéndum saturó la cobertura mediática durante meses.

Por lo tanto, Johnson ya tenía una audiencia predispuesta para su mensaje de que el Reino Unido necesitaba “recuperar el control” y pudo posicionar el brexit —y luego su propia gestión como primer ministro—como la manera de lograrlo.

Pero en la actualidad, otros temas abarrotan la agenda pública. Una encuesta de Ipsos de febrero reveló que la población estaba más preocupada por la economía y la pandemia. La guerra en Ucrania es lo que domina los titulares la mayoría de los días. Y la semana pasada, la policía multó a Johnson por asistir a una fiesta durante el confinamiento por COVID-19 impuesto en el Reino Unido, violando las reglas que su propio gobierno había establecido. Fue el episodio más reciente del escándalo “Partygate”, que ha llevado a muchos a pedir su renuncia.

“La inmigración es ahora el tema número 11 en las prioridades del pueblo británico, en comparación con los días en los que estábamos con el referéndum del brexit, en los que el tema estaba en el primer, segundo o tercer lugar. Ha caído bastante”, dijo Sunder Katwala, director de British Future, un centro de investigación enfocado en temas de inmigración e identidad. “Están tratando de reposicionarla como un tema principal cuando en realidad ya no lo es”.

No puedo especular sobre las motivaciones internas de los funcionarios gubernamentales responsables del plan de Ruanda. Pero haberlo anunciado la semana pasada, inmediatamente después de que se supo la noticia de la multa de Johnson por violar leyes relacionadas con el COVID-19, sin duda desvió la atención hacia las políticas severas de inmigración del gobierno.

Sin embargo, eso no significa necesariamente que será efectivo. Captar la atención durante unos días no es lo mismo que convencer al público de que existe una verdadera crisis fronteriza. O que este gobierno tiene la solución adecuada.

“Podrían estar cometiendo un error”, afirmó Katwala. “Siempre han considerado que hablar fuerte sobre la inmigración les da una potencial ventaja sobre sus oponentes, pero en este momento tienen una reputación muy frágil”.

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New York Times - World

An American Consulting Firm Became a Power Broker, and Then a Pariah, in South Africa

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A new judicial inquiry found that corruption at South Africa’s tax agency was because of “collusion” between Bain & Company and South Africa’s former president.

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By Lynsey Chutel

JOHANNESBURG — As a tax fraud investigator with the South African Revenue Service for 18 years, Ronel van Wyk led a squad that tracked down smugglers and other criminals, with a 90 percent conviction rate.

Then she got an email that left her mystified: A team from the American consulting firm Bain & Company had been hired to overhaul the revenue service, even though the agency had been regarded as effective by the International Monetary Fund and other international organizations. Consultants with Bain, empowered to make personnel decisions, soon told her that she and her entire team were being demoted — stripped of their ability to go after tax cheats.

Ms. van Wyk was one of dozens of revenue service employees who were sidelined in 2015 in what is now widely seen as an effort by Jacob Zuma, the country’s president at the time, to control the tax agency, according to a report that emerged in January from a far-reaching judicial inquiry into the nine graft-ridden years of his administration.

During Mr. Zuma’s tenure as president, corruption seeped into nearly every facet of South Africa’s government, the inquiry has found, and the corruption of the tax collection agency stymied the country’s ability to provide basic services, like housing and electricity.

The report, which followed a series of hearings over four years, said that Bain & Company worked in “collusion” with Mr. Zuma in “one of the few instances where President Zuma was himself directly and personally involved in the activities and plans to take over a government entity.”

Bain was one of several international companies, including McKinsey and KPMG, that helped facilitate that corruption, according to the report, which was overseen by Raymond Zondo, the deputy chief justice of South Africa’s Constitutional Court at the time. (He has since become the chief justice.) The first part of the report covered Bain’s role at the tax agency.

Bain, according to the report, struck up a “collaboration” with Ambrobrite, a local communications and project management company that had little experience in the public sector but a direct link to Mr. Zuma. Ambrobrite was co-founded by a soap-opera producer, Duma ka Ndlovu, who produced a telenovela with one of Mr. Zuma’s daughters.

Bain’s managing partner in South Africa, Vittorio Massone, hired Ambrobrite in 2013 to help expand Bain’s business with government agencies. Ambrobrite eventually became Bain’s second-highest-paid local “adviser” out of 53 worldwide, according to the judicial commission’s report, which relied on a trove of emails.

Bain said that a forensic investigation of its work at the South African Revenue Service by the law firm Baker McKenzie found that while the company had made mistakes, it had not “intentionally harmed” the tax agency.

In a statement to The New York Times, Bain singled out Mr. Massone for wrongdoing. Bain said that he had set up meetings with Mr. Zuma on his own time, and that he had developed that relationship without the approval of the firm’s leadership.

Mr. Massone, who left Bain in 2018, did not respond to a request for comment.

In the emails submitted as evidence to the inquiry, Mr. Massone’s colleagues, fearing a political scandal, raised concerns about Ambrobrite’s poor track record. Mr. Massone dismissed his colleagues’ warnings, according to those emails.

An employee in the Johannesburg office alerted her colleagues in London to what she believed was Ambrobrite’s fraudulent tax compliance certificate. “This whole situation seems very dodgy,” read one email from Geoff Smout, Bain’s director of finance in London.

Ambrobrite did not respond to requests for comment, and it did not testify before the commission, either. It was never charged with fraud.

Wendy Miller, Bain’s global head of marketing at the time, wrote to Mr. Massone as concerns over the Ambrobrite deal reached the head office in Boston. She feared that by hiring a virtually unknown local company with ties to Mr. Zuma, it would look like Bain was just trying to buy influence.

“I am concerned that we are trading off short term access for long term issues,” Ms. Miller wrote in an internal email in 2014.

She wrote that Bain was trying to recover its reputation after the presidential election in 2012, when the Republican candidate, Mitt Romney, was criticized for his work at the consulting firm. Ms. Miller, who has since left Bain, did not respond to a request for comment.

Internal presentations by Bain, handed over to the commission as evidence, show that the company pitched proposals to Mr. Zuma to restructure other state-owned agencies, like the ones that oversee communications and energy, so that Mr. Zuma would have direct oversight of them. This, the judicial commission said, could break South African laws that forbid the head of state from directly controlling state enterprises.

Mr. Massone and Mr. Zuma met 17 times from 2012 to 2014. The commission’s report suggested that those meetings, and the fact that Bain knew who would become the new head of the tax agency — Tom Moyane — before it was made public, were evidence of a plan between the consulting firm and the presidency to infiltrate the revenue service “and cause damage to the institution.”

Bain helped to prepare Mr. Moyane, a Zuma loyalist, to take over the tax agency as its new commissioner. Mr. Moyane is blamed for destabilizing the agency and losing millions of dollars in tax revenue.

At the time, Mr. Zuma was facing accusations of tax evasion, and the first order of business was to “neutralize” revenue service employees seen as obstacles, according to evidence presented during the inquiry. The inquiry report described Bain’s work with Mr. Moyane as “one of the clearest demonstrations of state capture,” a term used to describe politically connected individuals and businesses getting rich off state agencies.

Mr. Zuma was forced to step down in 2018, after Cyril Ramaphosa became head of the governing African National Congress. Promising to root out graft, Mr. Ramaphosa soon fired Mr. Moyane. Mr. Moyane did not respond to a request for comment.

Mr. Zuma, through his foundation, did not respond to a request for comment. He also refused to testify before the commission, leading to his imprisonment for contempt of court.

It is not clear to what extent Bain had a direct role in the day-to-day running of the tax agency during the four years it was under contract. But tax agency executives who left told the commission that once Bain arrived, officials stopped holding town hall-style meetings and instead made big decisions behind closed doors.

Under a new commissioner appointed after Mr. Moyane, the revenue service filed a criminal case against Bain in August 2019 for contravening South Africa’s financial laws because its annual contract was renewed several times without the proper public process. That case is still open. The judicial commission also suggested that prosecutors investigate Bain’s conduct, and that all of its contracts with the South African government be reviewed.

In January, Bain was forced to resign from Business Leadership SA, an association of corporations in South Africa.

Criminally prosecuting Bain may be difficult partly because of South Africa’s weakened prosecution authority, also a victim of years of corruption, said Karam Singh, the executive director of Corruption Watch, an independent watchdog.

Bain’s work at the South African Revenue Service was first scrutinized during an inquiry in 2018 that led to Mr. Moyane’s firing. This latest report, however, accuses Bain of a lack of transparency and cooperation with South African investigators.

Bain has sought to make amends, apologizing to South Africans and paying back its fees. The consulting firm also launched two internal investigations into its conduct in South Africa, including the inquiry by Baker McKenzie.

The other investigation backfired on Bain.

In 2018, the company hired Athol Williams, a former employee who was from South Africa, to review what happened in its South African operations. But Mr. Williams quickly turned against the company, saying that Bain officials ignored his questions about gaps in the internal investigation. His role felt ceremonial, he said in an interview.

Mr. Williams became a whistle-blower and was the source of many of the emails and other information that the judicial commission relied on to produce its report. He has written a book about Bain’s work at the tax agency and has been very critical of the company on social media.

“It was only one consulting firm sitting at the table, with Jacob Zuma and his cronies, designing the state capture plan,” he said.

Ms. van Wyk, the tax fraud investigator, said that after she was demoted, she was threatened by criminals emboldened after they learned that the tax agency’s policing and investigations units were paralyzed by internal strife.

She was subjected to seven internal investigations at the revenue agency in what she believes were attempts to push her out as she tried to press on with sensitive investigations. She later had two mild strokes, and said she still struggles to recover from the physical and mental effects of what happened to her on the job.

“You start questioning yourself and your own decisions, and you see conspiracies everywhere,” she said. “But then you realize, after five years, that it was not conspiracies. You were right. And nobody wanted to listen to us.”

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Discreetly, the Young in Japan Chip Away at a Taboo on Tattoos

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Exposed to body art on social media, more young Japanese are getting tattoos, even if that means hiding them at work.

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By Hikari Hida

TOKYO — Ayaka Kizu, a web designer in Tokyo, stood by her office desk one recent day, peeling Band-Aids off an apple-size portion of her right arm. A meeting with clients had ended, so she was now free to reveal what lay underneath: a tattoo of a multicolored unicorn.

Ms. Kizu, 28, is one of a growing number of young people who are bucking Japan’s longstanding taboos against tattoos, which remain identified with organized crime even as the Japanese mob has faded and body art has become widely popular in the West.

Inspired by Japanese influencers and foreign celebrities, Ms. Kizu decided at 19 to get a tattoo of a crescent moon on her right thigh, a homage to her favorite manga series, Sugar Sugar Rune. She has since gotten five more.

As she has cycled through jobs since college, including public relations at a big traditional firm and sales work in a department store, she has had to get creative to conceal her tattoos, whose display remains essentially forbidden in all but the most liberal of workplaces. That means, for instance, that she must leave her hair down to cover the ink behind her ears.

“It’s a pain, but as long as I hide them when doing business, I don’t mind,” she said, adding: “I wanted to be fashionable. I just decided to go for it.”

With each scroll of their phones, young Japanese have become more exposed to tattoos worn by famous singers and models, chipping away at the stigma against body art and emboldening them to challenge entrenched social expectations about their appearance.

Around 1.4 million Japanese adults have tattoos, almost double the number from 2014, according to Yoshimi Yamamoto, a cultural anthropologist at Tsuru University who studies traditional “hajichi” tattoos worn on the hands of Okinawan women.

In 2020, tattooing took a huge leap toward broader acceptance when Japan’s Supreme Court ruled that it could be performed by people other than licensed medical professionals. Sixty percent of people in their 20s and younger believe that general rules regarding tattoos should be relaxed, according to a survey conducted last year by an information technology company.

In big cities like Tokyo and Osaka, visible tattoos are becoming more commonplace among food service workers, retail employees and those in the fashion industry. In the back alleys of Shinjuku, a buzzing Tokyo neighborhood, Takafumi Seto, 34, wears a T-shirt that shows off his red and black inked sleeve while he works as a barista at a trendy cafe.

Mr. Seto got most of his tattoos after moving to Tokyo 10 years ago from the suburbs of western Japan, where he still gets stares when he visits his family. His grandmother doesn’t know about his tattoos, so he sees her only in the winter, when he can wear long sleeves.

“I think that the hurdle to getting a tattoo has gone down,” he said. “On Instagram, people show off their ink. Tattoos are OK now. It’s that kind of generation.”

Hiroki Kakehashi, 44, a tattoo artist who has won a cult following among women in their 20s for his coin-size fine-line tattoos, said his clients now came from a broader range of professions: government workers, high school teachers, nurses.

“They’re often in places that can be hidden, but more people have tattoos than you would imagine,” Mr. Kakehashi said.

Tattoos have a long history in Japan, and they were important to women in Indigenous Okinawan and Ainu communities. Their association with organized crime goes back about 400 years. They were used to brand criminals on their arms or foreheads with marks that varied by region and crime: for instance, a circle, a large X or the Chinese character for dog.

After Japan ended more than two centuries of isolation in 1868, the country started promoting Western-style modernization policies. Among them: a law banning tattoos, which were seen as “barbaric.”

Although that ban was lifted in 1948, the stigma remained. Yakuza, or Japanese gangsters, often have neck-to-ankle “wabori,” a traditional Japanese-style tattoo done by hand using needles. Because of this gangster association, many hot springs resorts, beaches and gyms bar people with tattoos. Office jobs that allow tattoos are still sparse to nonexistent, with many companies expressly prohibiting applicants who have them.

Tattoos are also frowned upon as a violation of communal codes for how Japanese people should look — codes that can carry severe penalties for anyone who deviates from them.

Two subway drivers made headlines when they were given a negative evaluation after refusing to shave off their facial hair. A naturally brown-haired high school student in Osaka did too after she was punished for not dyeing her hair black. (When Ms. Kizu, the web designer, was in elementary school, her parents had to talk to her principal about her own naturally brown hair, saying that under no circumstances would she dye it black.)

But after protests by students, workers and school administrators, there have been some steps to loosen up.

In 2019, Coca-Cola Bottlers Japan announced that it would allow workers to wear jeans and sneakers in order to “encourage individuality.” Last month, the Tokyo government’s Board of Education announced that nearly 200 public schools would drop five rules on appearance, including requirements that students have black hair or wear certain types of undergarments.

The case that led to the breakthrough Supreme Court decision on tattooing began in 2015, when Taiki Masuda, 34, a tattoo artist in Osaka, had his home studio raided and was slapped with a fine. Instead of paying it — as many veteran tattoo artists who had agreements with the police advised him to do — he went to court.

The lawsuit, Mr. Masuda said, “changed the image of the tattoo industry in Japan.”

During the trial, a group of veteran tattoo artists, suppliers and lawyers came together to create the Japan Tattooist Organization. In consultation from two doctors, they created an online course on hygiene and safety. Tattoo artists can now receive certification to display in their studios, modeled after practices abroad. The organization is currently in talks with the health ministry, with hopes that the government will eventually recommend all tattoo artists take the course.

Last year, about 100 artists took the course. Currently, at least 3,000 are working in Japan, and with more legitimacy, there is hope that more societal acceptance will follow.

Some veteran tattoo artists advocate a gradual approach, worrying about some in the younger generation who ignore signs banning tattoos or take newly secured privileges for granted.

“We need to be extra well-mannered and follow the rules,” said one 50-year-old artist, who goes by the name Asami. “Although a good impression takes time to sink in, a bad impression is created in a second,” he added. Asami himself gained membership at his local gym only two years ago.

Among the new initiates into the world of the tattooed is Rion Sanada, 19, who one recent afternoon was lying nervously on a studio bed in the Setagaya ward of Tokyo, anxious to get her first tattoo.

Although she was about to start looking for full-time work, she said she was not worried about her job prospects.

“I’ll just get work where I can cover up my arms and legs in baggy clothes,” she said. “These days, tattoos are so much more commonplace.”

Three-quarters of an hour later, Ms. Sanada glanced down at her forearm, where an outline of a mouse, sprawled out on its stomach with little wings in the shape of hearts, now rested.

“I’ll work where I can until society catches up to me and I can be free,” she said.

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L'Humanité

Millas. Le bilan de la collision car-train s'alourdit

Le bilan humain de la collision entre un autocar scolaire et un train régional à Millas s'est à nouveau alourdi vendredi à cinq enfants décédés, après la mort d'un blessé grave, a annoncé la préfecture des Pyrénées-Orientales.

Défaillance technique ou erreur humaine ? L'heure était à l'enquête vendredi au lendemain de la terrible collision entre un autocar scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales), dans lequel au moins cinq enfants ont été tués et 15 autres personnes blessées.

accidents de la routecatastrophe ferroviaire
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Seeking Arms for Ukraine, Pentagon Buyers Scour Eastern European Factories

John Ismay and Eric Schmitt

IN POLAND, NEAR THE UKRAINIAN BORDER — Just off a runway on a Polish airfield, forklifts busily emptied an Air Force C-17 transport jet of its cargo alongside a much smaller civilian propeller-driven plane, ferrying pallets of green boxes full of munitions from each to a nearby asphalt parking lot filling up with many dozens of them.

Some bore American-made weapons, while others held a variety of ordnance made in Eastern Europe — all of them representative of Ukraine’s highest priorities for military aid that would soon be loaded into a fleet of waiting tractor-trailer trucks loitering nearby for the journey into Ukraine.

The Pentagon sources much of the American-made weaponry it sends to Kyiv from its own stockpiles, but relies on American defense contractors to scour Eastern European munitions factories to find newly made weapons designed by the United States’ former adversary, the Soviet Union, to fulfill President Biden’s pledges of increased military aid for Ukraine.

Ukraine still uses many weapons common to the Russian army, such as modern Kalashnikovs. And while Ukraine’s pleas for more sophisticated weaponry — such as Javelin anti-tank and Stinger antiaircraft missiles — have received widespread attention, the country’s military has pressing needs for a wide range of munitions, including tens of millions of rounds for Soviet-era arms that are not on the cutting edge but are staples of the Ukrainian military.

The Pentagon calls such arms, including rockets, artillery shells and ammunition for machine guns and assault rifles, “nonstandard ammunition” — given that the munitions are incompatible with those used by the United States and many allied nations, which are generally known as NATO-standard ammunition.

And since the Sept. 11 attacks, the Pentagon has been buying large amounts of such weapons through a variety of American defense firms to supply client armies in Afghanistan, Iraq, Syria and other countries that still rely on Soviet-designed arms.

One of those companies is the Ultra Defense Corp. in Tampa, Fla., which has about 60 employees and has built a bustling business working with factories in Romania, Bosnia, Serbia, Slovakia, Czech Republic and Bulgaria.

Those countries provide about 90 percent of the nonstandard ammunition purchased by the Pentagon, according to Matthew Herring, the company’s owner, though his firm provides just a fraction of the Pentagon’s total orders.

Mr. Herring, who bought the company in 2011 when it was a three-person firm providing Russian-made helicopters to Afghan forces, is now in Poland meeting with Ukrainian officials to find out what else his company can do to provide them with Eastern Bloc munitions.

“A month ago, when Kyiv was surrounded, it was, ‘What do we need in the next 48 hours?’” Mr. Herring said. “But now the Ukrainians are digging in for a long fight and it’s, ‘How do we get enough to sustain us in this fight?’”

“So it’s a longer view about what they now need,” he added.

The Pentagon’s nonstandard ammunition program was built in direct response to an investigation by The New York Times in 2008 that exposed illegal sales of Chinese-made arms to the U.S. Army in Afghanistan, which became the subject of the 2016 movie “War Dogs.”

According to Mr. Herring, after that scandal, the Pentagon contracted with large defense firms to provide nonstandard ammunition for Afghanistan and later allowed small companies like his to offer bids for the same kinds of services.

Whether certain European nations that still make Soviet-designed munitions will sell their wares to Ukraine is a political decision — one that may depend in part on whether they value maintaining a good relationship with President Vladimir V. Putin of Russia.

Representative Jason Crow, Democrat of Colorado, a former Army Ranger who serves on the House Armed Services and Intelligence Committees, said in an interview last week that much of Ukraine’s nonstandard ammunition “very rapidly will be depleted” because of the current pace of combat with Russia.

The Ukrainian military will ultimately need to transition to NATO-standard weapons in the future, he said, so that it can further take advantage of the West’s vast stockpiles of ammunition sitting in bunkers across Europe and the United States.

That move is already underway, in part, through the Pentagon’s provision of five battalions’ worth of 155-mm howitzers to fulfill Ukraine’s pressing needs for what it calls long-range fires, which are similar in capability to the Soviet-designed 152-millimeter guns that Ukraine has been using against Russia.

So while businesses like the Ultra Defense Corp. will still buy as many 152-millimeter artillery shells as it can for Ukraine’s legacy artillery weapons, the Pentagon is aggressively moving in 184,000 shells from its stockpile in Europe for the 155-millimeter howitzers it has pulled from Army and Marine Corps stockpiles in the United States and shipped to Kyiv.

At a news briefing last week, John F. Kirby, the Pentagon press secretary, said nonstandard ammunition remained an important part of the supply of arms the United States is providing Ukraine.

“It’s the lifeblood here for the Ukrainian armed forces,” Mr. Kirby said of the ammunition supplies being given to Kyiv. “We don’t talk a lot about small arms ammunition. It doesn’t get the headlines, I understand that, but at every discussion we have with the Ukrainians, they talk about how important that is.”

Since the invasion, he said, the United States has coordinated and delivered more than 50 million rounds of small arms ammunition to Ukraine, much of it Soviet-designed. Mr. Kirby said the United States was continuing to “talk to allies and partners about their inventories of nonstandard ammunition” in an effort to get more munitions to Ukraine.

“It is having a truly significant impact on the battlefield,” he said of the Soviet-designed ordnance. “They use that ammunition literally every day in defending their country.”

John Ismay reported from an undisclosed location in Poland near the Ukrainian border and Eric Schmitt from Washington.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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How Zelensky Ended Political Discord and Put Ukraine on a War Footing

Andrew E. Kramer

KYIV, Ukraine — Russian tanks were rolling over the border and Kyiv, the Ukrainian capital, was in the grips of fear and panic. Street fighting broke out and a Russian armored column, barreling into the city, advanced to within two miles of the office of President Volodymyr Zelensky.

In those tense first days of the war, almost everyone — Russian President Vladimir V. Putin, military analysts and many Western officials — expected the Ukrainian leadership to fracture. Instead, Mr. Zelensky decided to personally remain in the capital, taking selfies as he traversed Kyiv to reassure his people. And he ordered his senior aides, many Cabinet members and much of his government to also stay put, despite the risks.

It was a crystallizing moment for Mr. Zelensky’s government, ensuring a wide array of agencies kept running efficiently and in sync. Leading politicians put aside the sharp-elbowed infighting that had defined Ukrainian politics for decades and instead created a largely united front that continues today.

No senior officials defected or fled, and the bureaucracy quickly went onto a war footing.

“In the first days of the war, everybody was in shock, and everybody was thinking what to do — stay in Kyiv or evacuate,” said Serhiy Nikiforov, Mr. Zelensky’s spokesman. “The president’s decision was no one goes anywhere. We stay in Kyiv, and we fight. That cemented it.”

To much of the world, Mr. Zelensky is best known for appearing by video link with a daily message of courage and defiance, to rally his people and exhort allies to provide weapons, money and moral support. On Sunday he commanded global attention again in a meeting in Kyiv with two top American officials, Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III, who pledged more military support and — in a move of symbolic importance — said the United States would move to reopen its embassy in Kyiv.

But behind the scenes, Mr. Zelensky’s success so far is also rooted in the government’s ability to operate smoothly and take measures to help people cope, such as sweeping deregulation to keep the economy afloat, and to provide essential goods and services.

By loosening rules around transporting cargo, for instance, the government was able to address a dire risk of food shortages in Kyiv, the capital, in the early days of the war. And in March he dropped business taxes to 2 percent — and then only if the owner wanted to pay.

“Pay if you can but if you cannot there are no questions asked,” Mr. Zelensky said at the time.

More contentiously, he combined six television stations that previously competed against one another into one outlet for news. The merger, he said, was necessary for national security, but it frustrated political opponents and free speech advocates.

He has also forged a truce with his primary domestic political opponent, former President Petro O. Poroshenko, with whom he had been feuding right up until the start of the war.

A tremendous wartime effect of rallying around the flag undoubtedly eased Mr. Zelensky’s job, said Volodymyr Yermolenko, editor in chief of Ukraine World, a magazine covering politics. “The peculiar thing about Ukrainian politics is the agency comes from society, not the political leaders,’’ he said. “Zelensky is who he is due to the Ukrainian people, who are behind him, showing courage.”

He added that, “this is not to undermine his efforts” and credited Mr. Zelensky for adapting his populist, prewar politics into an effective leadership style in the crucible of conflict.

These days Mr. Zelensky’s workplace on Bankova Street is a hushed, darkened space crowded with soldiers; there are firing positions protected by sandbags in the corridors and on stairway landings. “We were prepared to fight exactly in this building,” said Mr. Nikiforov.

A former comedic actor, the Ukrainian leader has surrounded himself with a group of loyalists from his days in television, relationships that prompted accusations of cronyism in the past but that have served him well during the conflict by keeping his leadership team on the same page. And Mr. Zelensky has structured his days in a way that works for him.

Mr. Zelensky receives one-on-one phone briefings from Gen. Valeriy Zaluzhnyi, the commander of the armed forces, multiple times a day and often first thing in the morning, aides and advisers said.

This is followed by a morning video conference with the prime minister, sometimes other members of the Cabinet, and military and intelligence agency leaders in a format that combines military and civilian decision making, according to Mr. Nikiforov, his spokesman.

To be sure, Mr. Zelensky’s video addresses — to the U.S. Congress, to the British Parliament, to the Israeli Knesset and other governments — remain the defining and most effective element of his wartime role. The Ukrainian and Russian armies are still in pitched battles in the eastern plains, but in the information war Kyiv has clearly won.

Delivered with passion by a former actor with a keen sense of narrative and drama, Mr. Zelensky’s speeches have rallied his countrymen and galvanized international support.

Some are ad-libbed and others more scripted. A 38-year-old former journalist and political analyst, Dmytro Lytvyn, has reportedly served as Mr. Zelensky’s speechwriter. Mr. Nikiforov, the spokesman, confirmed the president is collaborating with a writer but declined to say with whom.

Politically, Mr. Zelensky made some early moves that allowed him to reduce any internal strife that might detract from the war effort.

Among them was the uneasy rapprochement with Mr. Poroshenko, who had sharply criticized Mr. Zelensky since losing to him in the 2019 election. Their squabbling continued even as Russia massed troops on the border, with Mr. Zelensky’s prosecutor putting Mr. Poroshenko under house arrest for various politically tinged cases.

But the day that Russia invaded, the two leaders reached an understanding. “I met with Mr. Zelensky, we shook hands,” Mr. Poroshenko said in March. “We said that we are starting from scratch, he can firmly count on my support, because now we have one enemy. And the name of this enemy is Putin.”

Mr. Zelensky outlawed another main opposition faction, a Russian-leaning political party.

It has helped that Mr. Zelensky’s political party, Servant of the People, won a majority of seats in Parliament in 2019, allowing him before the war to appoint a Cabinet of loyalists. Past Ukrainian governments were divided between feuding presidents and opposition-controlled cabinets.

“Not on paper, but in reality, it’s all one big team,” said Igor Novikov, a former foreign policy adviser. “It’s very close knit.”

Tymofiy Mylovanov, a former minister of economy and now an economic adviser to the president’s office, likened Ukrainian politics to “loved ones fighting.’’

“It’s a family fight,’’ he said. “But family comes first.’’

The inner circle is made up largely of media, movie and comedy industry veterans with backgrounds similar to Mr. Zelensky’s.

Andriy Yermak, the chief of staff and a former movie producer, is widely viewed as the second most-powerful politician in Ukraine, though the constitutional successor is the Speaker of Parliament, Ruslan Stefanchuk, who early in the war was evacuated to western Ukraine. Mr. Yermak oversees foreign and economic policy.

Other key advisers are Mykhailo Podolyak, a former journalist and editor who is a negotiator with the Russians; Serhiy Shefir, a former screenwriter, now a domestic political adviser; and Kirill Tymoshenko, a former videographer now overseeing humanitarian aid.

The top military command is made up of officers, including General Zaluzhnyi, experienced in fighting Russia through the eight years of conflict in eastern Ukraine.

In the first days of the war Mr. Zelensky set three priorities for his government’s ministries, according to Mr. Mylovanov: weapons procurement, shipments of food and other goods, and maintaining supplies of gasoline and diesel. The ministries were told to rewrite regulations to ensure swift delivery on all three tracks.

That was perhaps most helpful in the frantic rush early on to get food to Kyiv, which was at risk of being besieged and starved.

With the supply chain disrupted, the presidential office brokered an arrangement among grocery chains, trucking companies and volunteer drivers to establish a single trucking service supplying all food stores. Stores would post a request on a website, and whichever driver was available would fill the order either for free or for the cost of gasoline.

Perhaps the most controversial move Mr. Zelensky made was to combine the six television newsrooms into one channel with a single report. Omitted from the group was the main opposition television station, Channel 5, affiliated with Mr. Poroshenko.

Mr. Zelensky positioned the move as necessary for national security. Opponents viewed it as a troubling instance of the government suppressing dissent.

“I do hope that wisdom will prevail, and the intention is not to use this to keep political competitors down,” said Volodymyr Ariev, a member in Mr. Poroshenko’s Solidarity political party.

Transparency in the Ukrainian Parliament has also been a casualty of war.

The Parliament sits at irregular, unannounced intervals lasting an hour or so, for security reasons, lest a quickly targeted Russian cruise missile strike.

To hasten sessions, members do not debate bills publicly in the chamber but in private while drafting them, according to Mr. Ariev. Then parliamentarians gather in the stately, neo-Classical chamber, quickly vote, then scatter.

Mr. Mylovanov, the economic adviser to the president, said Ukraine’s pluralistic political culture would bounce back. Unity now is necessary, he said.

“Don’t worry,” he said. “We will be back to fighting over a liberal versus protectionist economic policy, price controls, how to attract investments, and all the rest of it.”

Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv.

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Le Figaro

Le musée national du Moyen Âge, métamorphosé, rouvre ses portes en mai

Après la restauration de ses espaces et collections, le musée de Cluny et sa célèbre Dame à la Licorne attendent le public à partir du 12 mai.

Le musée de Cluny, Musée national du Moyen Âge à Paris, qui abrite la célèbre tapisserie de la Dame à la Licorne, rouvrira le 12 mai après une vaste restauration de ses espaces et collections. Ces «grands travaux», engagés en 2011 et qui ont vraiment démarré en 2015 pour un coût global de 23 millions d'euros, visaient à «rendre le site, situé en plein cœur du Quartier Latin, plus accessible physiquement et intellectuellement», a précisé à la presse Christine Descatoire, conservatrice au musée, en faisant visiter les lieux.

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C'est la plus grande mue du musée depuis sa création en 1843. Elle a permis la restauration partielle des bâtiments, notamment des thermes romains et de la chapelle gothique, la construction d'un nouvel accueil et de nouveaux espaces publics dotés d'activités pédagogiques, ainsi que d'un café. L'hôtel particulier du XVe siècle des abbés de Cluny s'organise aujourd'hui autour d'une extension contemporaine inaugurée en 2018 et signée par l'architecte Bernard Desmoulin. Le parcours muséal est plus ouvert sur la lumière du jour, une prouesse au vu de la configuration des lieux. Il a lui aussi été transformé depuis 2020 et doté d'ascenseurs. Il s'étend sur 2500 m2, découpés chronologiquement et par thèmes (vie quotidienne, production, monuments, combats...) en 21 salles, de l'Antiquité au Moyen Âge tardif, et sert d'écrin à une sélection renouvelée de 1600 œuvres racontant 1000 ans d'histoire d'art médiéval.

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«La Joconde de la tapisserie»

Objets d'orfèvrerie, coffrets d'ivoire, émaux précieux de Limoges des XIIe et XIIIe siècles, statues, retables sculptés, clés de voûte hybrides, calices, croix, enseignes, navettes à encens... Les différences esthétiques du nord au sud de l'Europe y sont représentées, dont la plus ancienne rose d'or conservée au monde, une rose en métal précieux datant de 1330, qui étaient commandés chaque année par le pape. Parmi les découvertes inattendues: des tissus orientaux et occidentaux, de la vaisselle, dont des céramiques hispano-mauresques, du mobilier et des jouets comme une dînette miniature, un soldat de plomb, des cartes à jouer et des instruments scientifiques comme un astrolabe.

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Le public va retrouver la célèbre Dame à la Licorne abritée dans une salle qui lui est entièrement consacrée. Considérée comme «La Joconde de la tapisserie», elle est constituée de six panneaux de près de 3 mètres sur 5 mètres, sur fond rouge, tissés de laine et de soie autour de 1500. Ils célèbrent l'image de la femme au cœur d'une abondance de motifs naturalistes de fleurs, feuillages et animaux, et évoquent les cinq sens, hormis le dernier, intitulé Mon seul désir.

Découverte en 1841 au château de Boussac (Creuse), par l'écrivaine George Sand et Prosper Mérimée, alors inspecteur des monuments historiques, elle n'a été prêtée que trois fois à l'étranger: au Metropolitan Museum of Art de New York, au Japon et à Sydney. Elle a également été exposée à titre exceptionnel, de novembre 2021 à janvier 2022, au musée des Abattoirs à Toulouse, ville où elle avait été cachée pendant la Première Guerre mondiale et à laquelle le musée de Cluny consacrera à l'automne une exposition sur le XIVe siècle.

Construit au temps des Croisades, l'ancien autel du Saint-Sépulcre refait surface

La table richement décorée avait été inaugurée dans le chœur de l'église en 1149, à l'époque du royaume de Jérusalem. Elle y est demeurée jusqu'à un incendie en 1808.

Un sarcophage romain de l'Antiquité tardive découvert dans les Pyrénées-Orientales

ARCHÉOLOGIE - Les fouilles préventives menées à Elne, au sud de Perpignan, depuis plusieurs mois, traversent une nécropole antique. De nombreuses sépultures du IVe au VIIe siècles ont été mises au jour.

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

L'Humanité

L’Allemagne dans la nasse de la récession

Actu

L’envol des coûts de l’énergie, dopé par la guerre, alimente une inflation record qui tarit les débouchés intérieurs, quand la crise des pays émergents fragilise les exportations.

Bruno Odent

La récession serre l’Allemagne de plus en plus près. Techniquement, elle est déjà là. Aux yeux de la science économique, on la mesure en effet à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Après un recul observé au cours des trois derniers mois de l’année 2021 (– 0,3 %), l’Allemagne a enregistré un nouvel « affaissement sensible » de sa production au cours du premier trimestre de l’année 2022, selon le rapport mensuel qu’a publié, dès février, la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

Les auteurs de cette étude se voulaient alors pourtant rassurants, malgré des signes de fragilité manifestes de la première économie de la zone euro. Ils relevaient divers indicateurs encourageants, préalables à un rebond sensible de l’activité avant la fin de l’année. Seulement, ce rapport a été réalisé avant le déclenchement de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Les observateurs les plus optimistes tablent désormais sur une activité au ralenti en 2022. Le groupe des sages, ces économistes triés sur le volet qui conseillent le gouvernement allemand, a dû, pour sa part, ramener ses prévisions de croissance à 1,8 % pour l’ensemble de l’année, contre 4,6 % encore en janvier dernier. Et tous les signes d’un décrochage bien plus sérieux s’accumulent. L’institut de conjoncture Ifo indique ainsi que son indicateur pour l’automobile, l’un des fleurons industriels du pays, est passé de + 14,4 en février à – 43,1 au mois de mars. Quant aux grands groupes exportateurs, piliers du « modèle allemand », tous broient du noir. Leurs prévisions ont été abaissées, en moyenne, de près de 20 points en mars.

Pénuries de pièces détachées

Enfin, après une certaine amélioration au début de l’année, la situation se détériore à nouveau sur le front des chaînes de fabrication. « Le nombre des goulots d’étranglement repart à la hausse, alimentant des pénuries d’équipement et de pièces détachées », souligne l’institut de recherche économique berlinois DIW. Résultat : le chômage technique s’étend et la liste des retards de livraisons s’allonge.

Parmi les menaces qui assombrissent désormais si fort la conjoncture économique, l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie occupent une place centrale. Le système énergétique et de production électrique est devenu le talon d’Achille de l’économie nationale. En vertu de la doxa ordolibérale, le recours au gaz naturel russe, plus compétitif, a été systématisé. Si bien que l’Allemagne dépend aujourd’hui à plus de 60 % de cette source d’approvisionnement.

Les prix du gaz, qui avaient déjà atteint des niveaux record avant même le déclenchement du conflit ukrainien, flambent depuis lors de plus belle. Et ce n’est pas la course aux ersatz, dont le gaz naturel liquéfié (GNL) que recherche frénétiquement le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck (les Verts), auprès du Quatar ou des États-Unis, qui va pouvoir changer rapidement la donne. Leur acheminement est plus complexe, les infrastructures d’accueil sont encore inexistantes et leur coût sera donc beaucoup plus élevé.

La hausse des prix est un facteur majeur du ralentissement engagé. À + 7,3 % en mars, elle a enregistré un record outre-Rhin. Du jamais-vu depuis plus de quarante ans. « En amputant le pouvoir d’achat des salariés, cette inflation refroidit la consommation et donc l’activité », pointe l’économiste Marcel Fratzscher, président du DIW berlinois. De quoi alimenter des enchaînements funestes pour une économie dont les équilibres étaient déjà passablement fragilisés.

En 2021, l’Allemagne avait commencé à être touchée par les contrecoups de la crise d’origine essentiellement financière qui frappe désormais de plein fouet l’ensemble des pays émergents, de l’Afrique du Sud à l’Argentine et au Brésil en passant par la Turquie et… la Russie. Gros exportateurs de biens d’équipement et de machines-outils, les grands groupes industriels allemands profitaient jusqu’alors de la dynamique de ces nations sorties du sous-développement. Seulement, intégrées à la globalisation à force de gros emprunts en dollars, toutes tirent désormais la langue face au renchérissement du billet vert. L’inflation galopante (+ 60 % en Turquie le mois dernier) et la hausse vertigineuse des taux d’intérêt y ont conduit à une terrible atonie de l’activité.

Cet appauvrissement de leurs clients « émergents » a nourri les premiers déboires des exportations allemandes (-2,8 % en janvier). Comme un suraccident, la guerre et sa flambée des coûts de l’énergie s’y sont ajoutées. De quoi plomber durablement l’économie allemande et, derrière elle, celle du reste de la zone euro.

Scénario noir en cas d’embargo

Plusieurs instituts de conjoncture allemands envisagent une croissance très ralentie, voire négative sur l’ensemble de l’année 2022. Cependant, ils font observer que la récession, et surtout son degré de gravité seront largement tributaires de l’évolution des rapports avec la Russie. Si les alliés occidentaux en viennent à décréter, comme le réclame Washington, un embargo sur le gaz et les hydrocarbures russes, il n’y aura, selon l’immense majorité des prévisionnistes, « aucune échappatoire à un scénario noir, de recul sévère de la croissance ». Compte tenu des fortes pénuries de combustibles prévisibles, « des mesures incontournables » de fermetures de secteurs gros consommateurs d’énergie seraient nécessaires. Un dispositif de soutien public pourrait même être envisagé. Jusqu’au recours au « chômage partiel » qui, durant la pandémie, a permis aux entreprises de surmonter les confinements en gardant leur personnel pour pouvoir mieux redémarrer dès que la situation s’est éclaircie.

AllemagnerécessionGuerre en Ukraine
L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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New York Times - World

What Happened on Day 60 of the War in Ukraine

The U.S. secretaries of state and defense were the highest-level American officials to go to Ukraine. A Ukrainian commander told The Times that the steel plant in Mariupol hasn’t fallen, but that he and others would give up if they could leave the factory safely.

Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.

Andrew E. Kramer and Natalie Kitroeff

U.S. officials make top-secret visit to Ukraine.

KYIV, Ukraine — Two top American officials, in a trip shrouded in secrecy, made a wartime journey to Kyiv on Sunday, where President Volodymyr Zelensky of Ukraine planned to urge them to provide more aid in his nation’s battle against Russian invaders, a top Ukrainian official said.

The U.S. government had been at extraordinary pains to keep everything about the trip by Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III under wraps until the men were safely out of Ukraine, declining even to confirm that it was taking place.

But it was an open secret.

A day earlier, Mr. Zelensky disclosed plans for the highest-level U.S. delegation to visit Ukraine since Russia invaded two months ago. And in an interview broadcast on Sunday, as the U.S. government remained silent, an adviser to Mr. Zelensky, Oleksiy Arestovych, said on Ukrainian television that the men were there.

“They’re right now in Kyiv, talking to the president,” Mr. Arestovich said. “Maybe something will be decided regarding how they can help.”

Less secret was the agenda of the meeting: Ukraine’s plea for more military aid from Western allies as it tries to fend off an attack that has crushed cities and left thousands dead. One Ukrainian lawmaker said it sent “a powerful signal to Russia that Ukraine will not be left alone with this war.”

Already, Congress has approved $13.6 billion in emergency spending related to the invasion, including for weapons, military supplies and one of the largest infusions of U.S. foreign aid to any country in the last decade. The funds also cover the deployment of U.S. troops to Europe. Days before the Americans’ visit, President Biden announced an additional $800 million in military aid, including equipment designed to help Ukraine fend off Russia’s offensive in the east.

But top-level U.S. officials had not visited the country since it was invaded, even as European leaders went to witness firsthand evidence of atrocities committed by Russian soldiers in the suburbs of Kyiv.

As Ukrainians celebrated Orthodox Easter, the head of Ukraine’s independent Orthodox church, Metropolitan Epiphaniy, met in Kyiv on Sunday with two visiting U.S. Congress members, Tim Walberg of Michigan and Victoria Spartz of Indiana, both Republicans.

“Now, we are celebrating Easter, which is about Christ rising,” the metropolitan said. “We are sure that with his victory, we will have victory too.”

But denouncing the Russians, he also endorsed the righteous use of force in self-defense.

“In this difficult fight,” he said, “spirit is not enough. You also need weapons.”

On Sunday, that fight was raging in Mariupol, the eastern port city where Russia redoubled its assault after withdrawing its forces from the capital region, where they had encountered fierce resistance. A steel plant there where Ukrainian forces have been holding out has come under ferocious attack, but it remains under Ukrainian control — at least, for now.

“We are prepared to leave the city because there is nothing left to defend,” Capt. Svyatoslav Palamar, a Ukrainian commander, said by phone from inside the plant Sunday. “We consider that we’ve fulfilled our mission.”

Given Russia’s new focus on seizing eastern Ukraine, a region filled with wide-open expanses of flatland, Ukrainian forces need more long-range weapons and the ability to quickly move troops on the ground and in the air, military analysts say.

With long-range artillery cannons, helicopters, armored vehicles, tanks, radar defense systems and deadly drones now flowing into the country, Ukrainian leaders have said they have the opportunity not only to defend their land but also to drive the Russians out.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

It remained unclear on Sunday exactly how Mr. Austin and Mr. Blinken got to Kyiv, where Mr. Zelensky has remained since Russia invaded the country.

The distance makes air travel the obvious choice, but the Ukrainian government closed its airspace to civilian flights when the invasion began.

Other leaders who visited, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, went by rail. But given the security concerns, his trip, too, was shrouded in secrecy. Rumors about an impending trip by Mr. Johnson had circulated for days, but no news of the journey itself became public until he was seen in Kyiv.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken previously went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

Mr. Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

The White House has ruled out sending Mr. Biden to Ukraine, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

On Sunday, as Ukrainians gathered for muted celebrations of Easter, Russia’s offensive claimed more lives.

Before dawn, two young girls, aged 5 and 14, were killed when their home in the Donetsk region, near the eastern border with Russia, was destroyed, according to the Donetsk Regional Military Administration.

Nearly 100 miles to the west, three Russian missiles slammed into the city of Pavlograd. The strikes damaged railway infrastructure and eight buildings and also killed a 48-year-old man, according to local authorities.

In the eastern region of Luhansk, at least eight people were killed when seven houses and a police station were struck by Russian artillery fire, according to Ukrainian authorities.

The statements from state and local officials offered only a partial accounting of the growing toll as fighting along the 300-mile front line in eastern and southern Ukraine intensifies. The heavy fighting has so far resulted in only small gains for Russian forces, but the situation for civilians caught in the crossfire grows more dire by the day.

The fighting once again hindered evacuation efforts.

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, told NBC’s “Meet the Press” that, despite claims from Russia that it had taken control of the port city of Mariupol, Ukrainian forces and civilians remained in the city. Many soldiers were wounded, he said.

“Today, we turn to Russian authorities to open the humanitarian corridors for civilians,” he said.

With the city in ruins, an estimated 120,000 people are surviving in what witnesses have described as barbaric conditions. Ukrainian officials said Sunday that Russian forces were continuing to bombard the sprawling steel factory where hundreds of Ukrainian soldiers and civilians are trapped.

Ukrainian forces are willing to leave the factory and evacuate the city if given guarantees of safe passage for themselves and hundreds of civilians, said Captain Palamar, the deputy commander of the Azov Battalion, whose fighters have been holed up at the plant since March 1.

“We will continue to defend it until there is an order to retreat from our military leadership,” he said. “And if we are going to leave, we are going to leave with our weapons.”

Andrew E. Kramer reported from Kyiv, and Natalie Kitroeff from Mexico City. Reporting was contributed by Marc Santora and Jane Arraf from Lviv, Ukraine; Michael Schwirtz from Mariupol; Matthew Mpoke Bigg from London; and Eduardo Medina from New York.

John Ismay

Their cover blown, Blinken and Austin pushed on to Kyiv despite the security risks.

IN POLAND, NEAR THE UKRAINIAN BORDER — Nearly 48 hours since leaving Washington on what was supposed to be a clandestine mission, Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III met with reporters to discuss an operation that was nearly over before it began.

“This was an important time to be there,” Mr. Blinken said Monday morning. “An important time for Ukraine, for the war, and an important moment to have face-to-face conversations in detail.”

The visit also resulted in a striking redefinition of success for America’s goals in Ukraine.

“We want to see Russia weakened to the degree that it can’t do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said. “It had already lost a lot of military capability and a lot of its troops, quite frankly, and we want to see them not have the capability to very quickly reproduce that capability.”

The two cabinet secretaries spoke in a warehouse standing in front of tall stacks of humanitarian aid, while across from them were green-painted wooden boxes of munitions for Soviet-designed weapons used by Ukrainian troops — striking visual reminders of the kinds of aid the United States is providing Kyiv.

All of it would be inside Ukraine’s borders by the end of the day, Mr. Blinken said.

Last week, Mr. Blinken’s and Mr. Austin’s staffs were planning a trip to an Air Force base in Ramstein, Germany, to meet with officials from other nations on Tuesday to discuss ways they could help Ukraine in its fight against Russia. A handful of those same staffers worked in parallel, on a need-to-know basis, to plan a stop beforehand in Kyiv so the secretaries could personally inform President Volodymyr Zelensky of Ukraine that President Biden would quickly re-establish the United States’ embassy in the Ukrainian capital and provide hundreds of millions of dollars in additional military aid. It would be an unannounced trip by the highest-level delegation of American officials since the Russian invasion began.

Participants who ended their week thinking they would be leaving for Germany on Monday morning were told on Friday afternoon that plans had changed.

Both Mr. Blinken and Mr. Austin boarded military C-17 transport planes early Saturday morning at Joint Base Andrews in Maryland, driving directly onto the tarmac and lifting off with the secrecy of their mission intact.

That secret held until about halfway through the nine-hour flight to Poland.

In an apparently unscripted remark Saturday afternoon during a news conference in the Ukrainian capital, Mr. Zelensky announced that Mr. Blinken and Mr. Austin would be arriving in Kyiv the next day. Shortly afterward, a senior defense official emerged from Mr. Austin’s quarters in the C-17’s cargo hold and somewhat sheepishly informed the three reporters accompanying the defense secretary that President Zelensky had blown the operation’s cover and the future of the trip was uncertain.

However, Pentagon officials had planned for a number of contingencies, and having details of the secret trip leak out was among them. So the two cabinet members’ planes pressed on.

After arriving in Poland early Sunday morning, Mr. Blinken and Mr. Austin climbed into cars and were driven across the border into Ukraine to begin an 11-hour train ride to Kyiv. They were accompanied by just a few of their staff members, and their location was tracked minute by minute in a U.S. military tactical operations center in Poland.

While the secretaries were en route to Kyiv, a senior State Department official and a senior defense official offered reporters in Poland a preview of what Mr. Blinken and Mr. Austin would be offering to Mr. Zelensky.

The officials did not have any information on whether Marines would be posted to guard the embassy in Kyiv once it reopens, but they did add that Mr. Biden plans to quickly nominate an ambassador to lead it.

According to the senior defense official, the first group of more than 50 Ukrainian artillery soldiers on Sunday completed their training on 155-millimeter howitzers provided by the United States, which are slightly different in design to the Soviet-era 152-millimeter guns that have been used by Ukrainian forces since the country gained independence. A second group of Ukrainian artillery specialists would soon begin another six-day training course, the official added.

The cabinet secretaries returned to Poland, near the Ukrainian border, Monday morning after traveling nearly nonstop over the previous two days.

Immediately after briefing reporters, Mr. Blinken and Mr. Austin met with soldiers from the 82nd Airborne Division and thanked the troops for their service, then boarded Air Force cargo planes to head to Ramstein.

In Germany, Mr. Blinken and Mr. Austin will be joined by the NATO secretary general, Jens Stoltenberg, and the Ukrainian defense minister, Oleksiy Reznikov, to offer a battlefield update to officials from more than 20 nations. They are also expected to discuss the deployment of new military aid to Ukraine and how each country can use their own defense industries to produce goods in high demand by Ukraine.

“The first step in winning is believing that you can win,” Mr. Austin told reporters. “And so they believe that we can win, we believe that they can win if they have the right equipment, the right support.”

“We’re going to do everything we can — continue to do everything we can to ensure that gets to them,” he added.

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John IsmayEduardo Medina and Michael Crowley

Top officials tell Ukraine the U.S. will reopen the embassy in Kyiv and nominate an official to lead it.

IN POLAND, NEAR THE UKRAINIAN BORDER — In a risky and secret visit to Ukraine, the United States’ top diplomat and defense officials arrived in Kyiv on Sunday, with announcements of sweeping diplomatic changes and new military aid for the embattled country.

Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III met with President Volodymyr Zelensky, following other world leaders who have visited the capital over two months of war to signal their support for Ukraine.

In a move of symbolic and practical significance, the delegation told the Ukrainian president that the United States would move to reopen its embassy in Kyiv, and for the first time since 2019, nominate an American official to lead it.

President Biden is set to announce the nomination of Bridget Brink, the current U.S. ambassador to Slovakia, as ambassador to Ukraine in Washington on Monday morning, according to a senior State Department official.

The coming changes were announced in a briefing to reporters in Poland by a senior State Department official and a senior defense official who were not authorized to speak publicly about coming policy changes.

American diplomats will begin crossing the border into Ukraine this week, the State official said, and will reopen the Kyiv embassy as soon as feasible to begin re-establishing contacts throughout the country in person.

Mr. Blinken’s and Mr. Austin’s trip had been planned in extraordinary secrecy, with only a small portion of their staff aware of their intent to visit Mr. Zelensky in Kyiv and even fewer allowed to travel with them. The trip remained under wraps until it was well underway, with both cabinet secretaries flying in nondescript Air Force cargo planes that were about halfway to Poland when the Ukrainian president unexpectedly announced the U.S. visit in a news conference on Saturday.

In the latest of a series of increasing military aid announcements, Mr. Biden is expected to commit $713 million in new military financing for Ukraine and 15 other nations in Eastern Europe, the State Department official said, raising the United States’ total military aid to Kyiv to $3.7 billion since Feb. 24.

The funding is intended to assist the Ukrainians in the fight for the Donbas region by allowing Ukraine’s troops to transition to more advanced weapons and air-defense systems, the officials said. The assistance will also go toward funding ordnance used by Soviet-designed weapons like rockets, assault rifles and machine guns still used by the Ukrainian army.

The Biden administration has backed Ukraine with aid and weaponry, and has helped lead an international campaign of sanctions against Russia. But it had been under growing pressure to send a high-level official to Kyiv after recent visits there by several European officials, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, who walked the streets with Mr. Zelensky, and the prime ministers of Spain and Denmark.

U.S. officials purposefully did not announce the visit ahead of time, but Mr. Zelensky revealed Mr. Blinken and Mr. Austin would come to Kyiv in a news briefing on Saturday, saying he would use the meeting to discuss “the military assistance we need.” The Pentagon and State Department did not immediately comment as it pressed ahead with getting the cabinet secretaries in and out of the country as safely and quietly as possible.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

In March, only a few weeks after Russia’s invasion, the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv on a mission that was kept tightly under wraps. Over the following weeks, they were followed by leaders of Britain, Lithuania, Latvia, Slovakia, Estonia, Spain and Denmark. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, visited both Kyiv and Bucha, where, in the wake of Russia’s retreat, journalists and investigators have found evidence of atrocities.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

President Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but he did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

Security concerns and contested airspace have still required leaders to make long journeys to reach Kyiv. The British government said that Mr. Johnson, whose visit in early April was unannounced, used several modes of transportation, including a train from eastern Poland.

The White House had ruled out sending Mr. Biden, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

John Ismay reported from an undisclosed location in Poland near the Ukrainian border; Eduardo Medina from New York; and Michael Crowley from Washington.

Eduardo Medina and Michael Crowley

Blinken and Austin meet in Kyiv with Zelensky.

The United States’ top diplomat and top defense official arrived in Kyiv on Sunday, a Ukrainian official said, following other world leaders who have visited the embattled capital over two months of war to signal their support for Ukraine.

Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III met with President Volodymyr Zelensky, becoming the first senior U.S. officials known to have visited Ukraine since Russia invaded on Feb. 24. The visit was confirmed by Oleksiy Arestovich, an adviser to Mr. Zelensky, in an interview with a Russian lawyer and activist on YouTube.

“They’re right now in Kyiv, talking to the president,” Mr. Arestovich said. “Maybe something will be decided regarding how they can help.”

The Biden administration has backed Ukraine with aid and weaponry, and has helped lead an international campaign of sanctions against Russia. But it had been under growing pressure to send a high-level official to Kyiv after recent visits there by several European officials, including Prime Minister Boris Johnson of Britain, who walked the streets with Mr. Zelensky, and the prime ministers of Spain and Denmark.

U.S. officials did not announce the visit, but Mr. Zelensky revealed it in a speech on Saturday, saying he would use the meeting to discuss “the military assistance we need.” The Pentagon and State Department did not immediately comment.

Mr. Blinken was the last high-ranking U.S. official to visit Ukraine when he stopped there in mid-January. The United States closed its embassy in Kyiv on Feb. 14 and its diplomats soon left the country.

Russia’s invasion began 10 days later, and as it tried to seize the capital in an initial offensive, parts of Kyiv were struck by shelling and Ukrainian and Russian forces fought in the streets of Kyiv’s suburbs. But Russia’s retreat from the area around Kyiv appears to have made the city far less dangerous than it was a few weeks ago, and Western leaders have been taking the opportunity to demonstrate solidarity with Mr. Zelensky.

In March, only a few weeks after Russia’s invasion, the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv on a mission that was kept tightly under wraps. Over the following weeks, they were followed by leaders of Britain, Lithuania, Latvia, Slovakia, Estonia, Spain and Denmark. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, visited both Kyiv and Bucha, where in the wake of Russia’s retreat journalists and investigators have found evidence of atrocities.

In March, Vice President Kamala Harris traveled to Poland, where she expressed American support for Ukraine and U.S. allies in NATO and the European Union. Mr. Blinken went as far as Poland’s border with Ukraine, meeting with Ukrainian diplomats at a crossing used by hundreds of refugees over the course of an hour.

President Biden also visited a town near the border on a state visit to Poland on March 25, but did not cross into Ukraine. He met with refugees and gave a speech in Warsaw the next day.

Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after they had left.

Security concerns and contested airspace have still required leaders to make long journeys to reach Kyiv. The British government said that Mr. Johnson, whose visit in early April was unannounced, used several modes of transportation, including a train from eastern Poland.

The White House had ruled out sending Mr. Biden, citing not only the risk but Mr. Biden’s enormous security requirements. Senior cabinet officials such as Mr. Blinken and Mr. Austin travel with smaller entourages.

The U.S. visit follows Mr. Biden’s announcement on Thursday of an additional $800 million in military aid, including equipment designed to help Ukraine fend off Russia’s offensive in the east.

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Lara JakesEdward Wong and Michael Crowley

America’s road to the Ukraine War.

Smoke hung over the gray streets that day in Kyiv, where protesters had piled tires, furniture and barbed wire to barricade themselves from security forces. Torn blue and yellow Ukrainian flags whipped in the wind, and candles left on sidewalks marked where people had been gunned down. A drawing of a reviled president depicted as a pig was tacked to a lamp post.

And yet there was a feeling of hope in Kyiv in March 2014, as Secretary of State John F. Kerry met with survivors of a violent crackdown on demonstrations. He commended the Ukrainians for their bravery in confronting a Kremlin-backed leader and promised that the United States would support the new government.

But Russian forces had moved into Crimea, Ukraine’s peninsula on the Black Sea, and Mr. Kerry warned: “It is clear that Russia has been working hard to create a pretext for being able to invade further.”

Eight years later, with Russian troops obliterating Ukrainian cities and towns, Mr. Kerry’s words seem eerily prescient.

Through the administrations of three American presidents, the United States has sent mixed signals about its commitment to Ukraine. All the while, President Vladimir V. Putin of Russia watched Washington’s moves, biding his time.

“We’ve been all over the place on Ukraine,” said Fiona Hill, a Russia and Eurasia expert who advised the three administrations before President Biden. “Our own frames have shifted over time, and our own policies have shifted.”

“I think we need to re-articulate why Ukraine matters,” she said.

Now, two months into Mr. Putin’s war, the United States is at the center of an extraordinary campaign to foil him, casting the military conflict as a broader battle between democratic values and authoritarian might.

“It’s nothing less than a direct challenge to the rule-based international order established since the end of World War II,” Mr. Biden said in Warsaw last month. “And it threatens to return to decades of war that ravaged Europe before the international rule-based order was put in place. We cannot go back to that.”

The United States has rushed weapons and humanitarian aid to Ukraine and imposed sanctions intended to cut off Russia from global markets. This past weekend, Mr. Biden sent Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III to Ukraine as affirmation of Washington’s support.

In many ways, officials said, Mr. Biden is trying to make up for the years of U.S. indecisiveness toward Kyiv. Those who wavered earlier include top Biden aides who had worked in the Obama administration as well as officials in the administration of Donald J. Trump, who undermined U.S. policy on Ukraine for personal political gain, according to current and former officials and a review of records.

The Roots of War

Since the earliest days of Ukraine’s independence, in 1991, American officials have recognized the country’s strategic value as Russia struggled to find its footing after the breakup of the Soviet Union.

“Without Ukraine, Russia ceases to be an empire,” Zbigniew Brzezinski, who had been the national security adviser to President Jimmy Carter, wrote in a March 1994 essay. “But with Ukraine suborned and then subordinated, Russia automatically becomes an empire.”

Two months earlier, under pressure from the United States, Ukraine had reached an agreement to destroy its nuclear arsenal. President Bill Clinton heralded the pact as “a hopeful and historic breakthrough” to improve global security. But Ukraine’s leader, President Leonid Kuchma, warned that it would make his fledgling country more vulnerable.

“If tomorrow, Russia goes into Crimea, no one will raise an eyebrow,” he said that year.

At the time, Moscow was already goading a separatist movement in Crimea, even as Mr. Clinton predicted that Ukraine would become a major European power.

Yet over the next decade, experts said, NATO left out Ukraine to avoid angering Russia, which some members saw as an important economic partner and energy supplier and hoped would evolve into a more democratic and less threatening power.

The Baltic States joined NATO in 2004, and four years later, President George W. Bush publicly backed Ukraine’s ambition to follow. But Western European nations were reluctant. Today, Ukraine is neither a NATO member nor a part of the European Union, and officials cautioned as recently as this month that its inclusion in either was far from likely.

Years after Mr. Bush’s show of support, a new Ukrainian president, Viktor F. Yanukovych, tried to move the country closer to Russia, sparking mass protests in November 2013 when he refused to sign a long-planned agreement to strengthen ties with the European Union.

That led to the crackdown in Kyiv’s streets in 2014.

Security forces opened fire on protesters in central Kyiv in February that year, killing dozens. Protesters held their ground, attracting public support in Europe and the United States. Mr. Yanukovych fled to Russia.

“In the hearts of Ukrainians and the eyes of the world, there is nothing strong about what Russia is doing,” Mr. Kerry said during his visit to Kyiv.

Within days, Mr. Putin ordered the invasion of Crimea, and he soon formally recognized it as a “sovereign and independent state.”

A slow-burn war in eastern Ukraine followed, with Kyiv battling a separatist movement supported by Russian weapons and troops. An estimated 13,000 people were killed over the next eight years.

Mr. Putin’s swift actions caught President Barack Obama off guard.

Mr. Obama vowed the United States would never recognize Russia’s annexation of Crimea and imposed economic sanctions, but his aides said in later accounts that he was skeptical of Ukraine’s corruption-ridden government.

And Mr. Obama said in a 2016 interview that a showdown with Mr. Putin over Ukraine would have been futile.

His administration gave more than $1.3 billion in assistance to Ukraine between 2014 and 2016, but Mr. Obama said no when his national security team, including Mr. Biden and Mr. Kerry, recommended sending weapons to Kyiv.

Among Mr. Obama’s defenders was Mr. Blinken, then the deputy secretary of state and now America’s top diplomat.

By sending military aid to Ukraine, “you’re playing to Russia’s strength, because Russia is right next door,” Mr. Blinken, then the deputy secretary of state, said in early 2015.

Any aid, he added, “is likely to be matched and then doubled and tripled and quadrupled by Russia.”

Neither the Obama administration nor its key European allies believed Ukraine was ready to join NATO. But tensions in the alliance were growing as Europeans sought to maintain trade ties and energy deals with Russia.

The division was captured in a phone call in which a senior State Department official profanely criticized European leaders’ approach to helping Ukraine. A leaked recording of the call was posted on YouTube in February 2014 in what was widely believed to be an attempt by Russia to stir up discord between the United States and Europe.

Yet as much as anything else, Ukraine was a costly distraction to Mr. Obama’s broader agenda.

“It was hard to reconcile the time and energy required to lead the diplomacy on Ukraine with the demands on the United States elsewhere around the world, especially after ISIS took over much of Iraq and Syria in the summer of 2014,” Derek H. Chollet, a senior Pentagon official at the time, wrote in a book about Mr. Obama’s foreign policy.

Mr. Chollet is now a senior counselor to Mr. Blinken at the State Department.

‘Do Us a Favor’

Volodymyr Zelensky, a former comedian, won a landslide victory in Ukraine’s presidential elections in April 2019 after campaigning on an anti-corruption pledge.

Once in office, he turned to ending the war in the Donbas region of eastern Ukraine through negotiations with Mr. Putin.

The new Ukrainian president “knew he needed the backing of the United States and the American president,” said William B. Taylor Jr., who started his second tour as ambassador to Ukraine that June after his predecessor, Marie L. Yovanovitch, was pushed out on Mr. Trump’s orders.

Mr. Zelensky tried to arrange a meeting with Mr. Trump at the White House. But Mr. Trump had negative views of Ukraine even before he took office, influenced partly by his former campaign chairman, Paul Manafort, who had made more than $60 million consulting for a Ukrainian political party backed by Russia.

Mr. Trump’s opinions were reinforced in meetings with Mr. Putin, whom he publicly admired, and Viktor Orban, the autocratic prime minister of Hungary.

And close associates of Mr. Trump, in particular Rudolph W. Giuliani, then his personal lawyer, were urging the president to get Mr. Zelensky to open two investigations: one into Mr. Biden, Mr. Trump’s main political opponent, for actions in Ukraine related to his son Hunter Biden’s business dealings; the other based in part on a debunked conspiracy theory that Ukraine, not Russia, had interfered in the 2016 election, to help Hillary Clinton. Mr. Trump embraced the theory because it undermined the finding of the U.S. intelligence community that Russia had interfered to help him.

But U.S. policy had been on a notably different track. Earlier, in December 2017, under pressure from his national security aides and Congress, Mr. Trump agreed to do what Mr. Obama would not: approve the sale of Javelin anti-tank missiles to Ukraine.

But in mid-2019, the White House froze $391 million in military aid to Ukraine, including the Javelins, to build leverage for Mr. Trump’s demands, congressional investigators later found. The move hobbled Ukraine’s war effort against Russia-backed separatists.

“For it to be held up, they couldn’t understand that,” Mr. Taylor said.

That set the stage for a fateful July 25 call between Mr. Trump and Mr. Zelensky. “I would like you to do us a favor,” Mr. Trump said. He requested the two investigations.

Mr. Zelensky and his aides were confused. “The rest of the U.S. government was very supportive of Ukraine,” Mr. Taylor said. “But from the top, the president had a different message and set of conditions.”

Mr. Zelensky scheduled a CNN interview for September to announce one or both of the investigations that Mr. Trump had requested to satisfy the American president. But the interview never happened because journalists had begun reporting on the hold on military aid, and lawmakers sympathetic to Ukraine had persisted in asking the White House about the suspended aid. On Sept. 9, three House committees announced investigations into the pressure campaign after reviewing a whistle-blower complaint citing the July call.

The Trump administration released the aid on Sept. 11.

Secretary of State Mike Pompeo met with Mr. Zelensky in Kyiv on Jan. 31, 2020, the first cabinet official to do so since the announcement of an impeachment inquiry into Mr. Trump the previous September. The Senate trial was underway.

Just days earlier, Mr. Pompeo had blown up at an NPR reporter in an interview, asking her to identify Ukraine on an unmarked map and yelling, “Do you think Americans care” about Ukraine? — using an expletive before “Ukraine.”

Yet in Kyiv, Mr. Pompeo stood next to Mr. Zelensky in the presidential palace and said the U.S. commitment to support Ukraine “will not waver.”

But the damage had been done, and Mr. Zelensky was unconvinced that the United States was a trusted ally, Ms. Yovanovitch said in an interview last month.

“Trying to use our national security policy in order to further President Trump’s personal and political agenda was not just wrong, but it was really detrimental to the bilateral relationship,” she said. “It colored how Zelensky handled foreign policy.”

With all the disruption, former U.S. officials said, Mr. Putin no doubt saw weakness in Washington.

Biden vs. Putin

Consumed by the pandemic and the economy, Mr. Biden did not prioritize Ukraine at first. But Mr. Blinken visited Kyiv in May 2021 with a message of support.

During a steady rain, Mr. Blinken joined Dmytro Kuleba, the Ukrainian foreign minister, on a walk to the Wall of National Remembrance, where photos of soldiers who had been killed in combat with Russia in the Donbas were displayed outside St. Michael’s monastery.

But he also went to Kyiv with some tough love, determined to press Ukraine to make political and economic changes — a core issue for Mr. Biden when he oversaw relations with the country as vice president.

Just before the visit, Mr. Zelensky’s government had replaced the chief executive of the largest state-owned energy company, whom Western officials had praised for his transparency. The State Department had chastised the move as “just the latest example” of Ukrainian leaders violating practices of good governance. In Kyiv, Mr. Blinken told reporters that he was urging Ukraine to strengthen itself by “building institutions, advancing reforms, combating corruption.”

Such concerns paled in the face of Russia’s growing military threat, which Washington was watching “very, very closely,” Mr. Blinken said. Mr. Putin had begun amassing troops along Ukraine’s borders. By fall, the number approached 100,000.

This past January, Mr. Blinken rushed back to Kyiv for more consultations before a hastily arranged meeting in Geneva with the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, in a last-ditch attempt to avert war.

But Russia would not be deterred, and high-level contacts between Washington and Moscow have been severely limited ever since.

By contrast, Mr. Blinken speaks frequently to Mr. Kuleba to convey American support that, at least in terms of aid, has been greater than at any time in the three decades since Ukraine declared independence.

“The world is with you,” Mr. Blinken told him on March 5, stepping into Ukraine just a few feet beyond Poland’s border.

“We’re in it with Ukraine — one way or another, short run, the medium run, the long run,” he said.

Mr. Kuleba referred to an “unprecedented, swift reaction” to Russia’s invasion and thanked Mr. Blinken for the support.

“But,” he said, “it has to be continued.”

Anushka Patil and Axel Boada

Kyiv residents reflect on the ‘pain and joy’ of a wartime Easter.

Orthodox Christians in Kyiv this weekend observed a poignant Easter Sunday — the holiest day of their year — as Russian forces continued to attack Ukraine despite calls for a humanitarian cease-fire during the holiday.

Orthodox Easter Sunday this year falls exactly two months since Russia’s invasion of Ukraine. In areas of the country now liberated from Russian forces, many services were held in churches ruined by bombing.

At Saint Volodymyr’s Cathedral in Kyiv, which appears to stand relatively unscathed, worshipers like Valentyna Atamaniuk expressed the “pain and joy” of observing the holiday while the war grinds on.

The bittersweet sentiment echoed President Volodymyr Zelensky’s nightly address on Holy Saturday, when he used the story of Easter to hearten his people. “There will be a resurrection,” he said. “Life will defeat death.”

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Matthew Mpoke Bigg

How to get to Kyiv? For Western leaders traveling to meet Zelensky, the answer is complicated.

For Western leaders traveling to Kyiv to meet President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the question of how to get there is far from straightforward.

U.S. Secretary of State Antony J. Blinken and U.S. Defense Secretary Lloyd J. Austin III were expected on Sunday, but details of their trip haven’t been released.

The distance — Ukraine is the largest country in Europe, after Russia — makes air travel the obvious answer, but that option was eliminated when the government closed its airspace to civilian flights after the invasion.

That leaves rail, road, or a combination of the two. It is about 340 miles by train from the Polish border to the Ukrainian capital, where Mr. Zelensky has remained since Russia invaded the country on Feb. 24.

The first European leaders to visit Kyiv after the invasion were the prime ministers of Poland, the Czech Republic and Slovenia who crossed from the Polish border by train on March 15. The trip, to signal European solidarity, took place at a time of particular peril. Russian forces were bombarding the city in an attempt to take it.

In the aftermath of Prime Minister Boris Johnson of Britain’s visit to Kyiv on April 9, video emerged on social media of him swaying slightly as he stood in what appeared to be the carriage of a moving train.

“I am traveling on a fantastic Ukrainian railways train to Kyiv from Poland,” he said.

Rumors about an impending trip by Mr. Johnson had circulated for days but no news of the journey itself became public until he was seen in Kyiv, likely a reflection of what his security officials viewed as a need for secrecy.

Other Western politicians have made the trip to Kyiv recently to stress their support for Ukraine, but even after the trips are concluded, they have not disclosed their precise itineraries. A timetable showed the trip takes at least eight hours.

Visitors have included Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, who went April 8 to the town of Bucha on the outskirts of Kyiv, where retreating Russian soldiers are accused of killing dozens of civilians.

The Austrian chancellor, Karl Nehammer, visited this month, as did the prime minister of Slovakia.

The New York Times

War overshadows Easter in Ukraine.

For many in Ukraine, war has overshadowed Easter, celebrated on Sunday in the Orthodox church two months after Russia invaded the country. Ukrainian Orthodox Christians observe Easter Mass at the Intercession of the Theotokos Orthodox Cathedral in the western city of Lviv. Troops with the 128th Separate Mountain Assault Brigade attend a small Orthodox Easter service at a remote base along the frontline in the Zaporizhzhia region, in South East Ukraine.

Elsewhere, a woman wipes away tears as she attends an Orthodox Easter Sunday service at the Church of St. Andrew and Pyervozvannoho All Saints in Bucha, Ukraine.

Ukrainian worshipers wait with Easter baskets to be blessed as they attend an Easter service outside Voznesenska Church in the village of Bobryk, northeast of Kyiv, the capital. Easter services were held there despite damage to the main part of the church, which was struck by a Russian rocket on March 5 before Russian troops occupied the village three days later.

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The New York Times

In a Ukrainian school, 12 people await the war’s end, or their own.

In the basement of a battered school in Kharkiv, a dozen residents have taken shelter. In a neighborhood not far away, life has returned to some sense of normalcy. But they choose to stay.

By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

KHARKIV, Ukraine — The shelling had gone on so long and had been so frequent that even moments of quiet brought their own kind of terror.

The artillery barrages and rocket strikes started when the Russians first invaded in February, 59 days ago, and have not stopped. For those still hiding in the school, every day now brings the same routine: Rise at first light, start the fires, boil water, make tea, cook soup and return to the basement.

They cower in the unbearably cold underground, packed together and listening as shells slam Kharkiv, an eastern Ukrainian city of 1.4 million before the war started, which Russian firepower has tried to pound into submission. There were roughly 300 people sheltering in the school in the early days of the war, yet nearly all have fled. Now there are only 12.

“Here the people left have nowhere to go and nowhere to come back to,” said Larisa Kuznetsova, 55, one of the school’s inhabitants until recently. “And where shall we move? Who needs us elsewhere?”

Trapped in the dangerous ground between Russian and Ukrainian forces, the 12 people still inside the slanted and dusty basement of Kharkiv Municipal Gymnasium No. 172, as the school is officially called, embody what the war has become for those who do not flee: a test of endurance. Even amid the greatest refugee crisis in Europe since World War II, there are people who can’t imagine leaving their home, no matter the cost.

They could escape to a safer section of Kharkiv, only a few miles away, yet they stay. One woman refuses to leave her disabled husband and son. The school secretary stays to protect against looting. The humanitarian workers who bring food to the 12 have taken to calling them “the dwarfs.”

Even with the risk of a direct strike looming over them, they remain, trying to create a semblance of normalcy. They gathered around a table in the school’s underground on Sunday, the Orthodox Easter, for a traditional meal and Easter cakes.

“We served this table so that we could celebrate the holiday, like at home,” said Natalia Afanasenko, 44, the group’s de facto cook.

No. 172’s conversion into a bomb shelter began almost as soon as the war started on Feb. 24. Kharkiv, only 30 miles from the Russian border and Ukraine’s second largest city, was attacked immediately. Ms. Kuznetsova, a short, quick-talking neighborhood shopkeeper, and her son, Dmitry, 23, stayed in their apartment for the first five days.

“There was shelling then, but unobtrusively,” she said. “The shops were open. We would wait in line for two hours and buy a lot of canned food.”

Then one day, as the mother and son ate lunch, the power went out. Ms. Kuznetsova decided to take a quick half-hour nap. She awoke to three shells slamming into her building, known in the neighborhood as Building 40, shaking its foundation, shattering windows and sending her small family crawling to their bathroom, then to the basement.

A few days later, another strike lit Building 40 on fire.

“Everybody came out wearing whatever they were in, and the neighbor was coming my way, saying, ‘What the hell are you doing here? Hurry up to the school,’” recounted Ms. Kuznetsova.

No. 172 is in the neighborhood of Saltivka, a populated residential area in Kharkiv’s northeastern reaches. It has been shelled incessantly by seemingly every type of artillery in the Russian inventory.

The Soviet-style apartment blocks and small shops were built in the late 1960s and ‘70s as Kharkiv expanded after the city’s destruction during World War II. Now Ukrainian howitzers and mortars are positioned nearby, with the apartment towers acting as a shield from incoming Russian fire, locking residents in the middle of an unending duel.

The school, constructed in 1995, is what counts as a safe haven for the neighborhood, partly because its basement is below ground, unlike some in the surrounding apartment buildings.

Ms. Kuznetsova and Dmitry arrived there on March 3, when the original hundreds had dwindled to about 70 people. The basement was damp and putrid. The basics, like food and hygiene material, were scavenged from vacated apartments until humanitarian workers started arriving.

In charge of this bedraggled colony is Natalia Skvortsova, 48, the school secretary. She and her son, Yevgeny Kryvoruchko, 18, are staying for two reasons. She wants to protect against looting and prevent school records and graduation certificates from being destroyed. Quietly, she’s afraid that Yevgeny, now a university student who spends long hours in the half darkness mastering Rubik’s cubes (his fastest time is nine seconds), might get drafted.

“This is how it is,” she said, matter-of-factly.

Before the Russian invasion started, No. 172 was a pleasant white-walled educational center with 1,000 students. It had new projectors, a 25-meter pool and lovely large windows.

But after at least four rounds of artillery hit the campus, killing one man, most windows are shattered, some classroom doors are torn in half, plaster has sheared off walls and the pool’s water is a murky gray. A school museum exhibit honoring Soviet soldiers who fought in World War II has been picked apart so a German helmet from the conflict could be used for protection in the basement.

“It’s terrifying living here,” Yevgeny said. “Yes, I want to leave. But my family is here, how could I?”

As February turned to March, and March to April, the exodus from No. 172 slowly gathered pace.

“Whoever could leave, left,” said Valeriy Gretskykh, 67, one of the final 12.

Today, Kharkiv is still under relentless bombardment, yet only a few miles away from Saltivka life has returned, somewhat. Some shops are open, traffic lights are on and city workers take out the trash at regular intervals. Saltivka remains the hardest hit neighborhood, and with some modicum of normalcy so close, the resistance to evacuate can easily be seen as baffling.

The school residents haven’t showered in months, resorting to baby wipes and bottled water. Plumbing is nonexistent. Power comes from a small generator that runs a few hours every couple days and beds are constructed from school desks and gym mats. For entertainment, they watch old VHS tapes, including school graduations and the documentary “Joseph Stalin: The Last Years, the Last Days.”

“We don’t watch heavy films about war,” said Olga Altukhova, 66, a retired saleswoman whose birthday on April 17 was marked by a bouquet of tulips.

Ms. Altukhova has refused to evacuate because her disabled husband and mentally disabled son are still inside nearby Building 40 and physically can’t leave. Most every hour, she leaves the basement and talks to her husband as he leans out the window from the sixth floor.

The fear of leaving is also fueled by the unknown. The 12 have heard worrying stories about those who have fled.

“I was speaking to a friend who moved to another part of Kharkiv on the phone yesterday,” said Ms. Kuznetsova. “She says, ‘We are eating plain noodles now, nothing is left and the volunteers won’t bring anything after we call them.’”

Indeed, No. 172’s location — practically on the front line — has meant frequent visits from humanitarian aid organizations and nonprofits.

“We are fed amazingly,” Ms. Kuznetsova added. “A lot of people who stay here are eating things now that they weren’t able to eat during the peaceful life.”

No. 172 has so much donated bread that much of it goes bad. So every day one resident breaks a loaf and feeds a gang of pigeons, who take off briefly when artillery comes close, before returning to their meal.

The residents also help take care of people in the neighborhood, acting as a distribution point for those who won’t leave their apartments. People take food, toiletries and secondhand clothes from the school, which Ms. Altukhova lists in a log book and then signs out to whoever comes by during the pauses in shelling.

For the past week, leading up to Orthodox Easter on Sunday, the challenge was gathering the necessary ingredients for a proper lunch, a job that fell to Ms. Afanasenko, 44, the designated cook.

By Sunday she had what she needed after racing to her apartment: mushrooms and canned olives that she had kept since last fall, mayonnaise stored months in advance and onions she had watered outside the basement. Volunteers brought eggs, cakes and, two days before the holiday, holy water.

In the half-dark of the basement, with sunflower-printed napkins and a table arrangement of tulips picked from the neighborhood, the residents of No. 172 raised paper cups of wine and hugged one another.

“When it all ends, we’ll just visit our homes,” Ms. Altukhova joked. “And we’ll be living here!”

Dimitry Yatsenko contributed reporting.

Jane Arraf

Displaced Ukrainians celebrate an unsettled Easter Sunday.

LVIV, Ukraine — The smoked sausage and the pungent horseradish mixed with beets was the same and the sweetbread with icing blessed by a priest was just as blessed, but, for Ukrainians displaced from their homes, the joy of Easter Sunday was overshadowed by uncertainty and anguish.

In this country where a large majority of people are practicing Christians, Easter is the most important religious and cultural event of the Christian calendar. Most of them are Orthodox or Eastern Rite Catholics who commemorated Easter on Sunday according to the Julian calendar rather than the Gregorian calendar in which Christ’s resurrection was celebrated a week ago.

At a transit shelter for displaced families in a football stadium on the outskirts of this western Ukrainian city on Sunday morning, about a dozen families sat in the cafeteria, the children opening Easter boxes with slices of sausage, a plastic container of purple horseradish, sweetbread, chocolates and a painted egg.

A priest had come earlier to bless the brown cardboard boxes — a version of the blessings bestowed on wicker baskets with traditionally embroidered cloths covering the same foods brought into churches before Easter breakfast.

Near the cafeteria tables, a woman and a young girl lit candles and said prayers in front of a glass painting of the Virgin Mary and Jesus.

Outside, smoking a cigarette, Olena, who asked to be identified only by her first name, said she had arrived on Tuesday from her village of Sadove in the Kharkiv region, not far from the Russian-occupied city of Izium.

“In these times, we don’t feel like celebrating Easter,” she said.

Olena, 31, said she was torn between staying in western Ukraine with her 8-year-old son and 12-year-old daughter or returning to Kharkiv to join the sisters she also left behind.

Nearby, Anna Ivashchenko, 33, a mail carrier from the Donetsk region, said before this year, she had cherished Easter celebrations.

“Last year was during Covid, but Easter was very nice,” she said. “We had a barbecue by the river.”

She said here at the shelter she was trying to keep her children, ages 9, 10 and 17, distracted with a concert and games planned for the afternoon.

She decided to leave her city of Dobropillya with her children because of the shelling and explosions after her husband was injured fighting in Mariupol.

Inside Lviv, at the Ukrainian Catholic University, groups of children sat around tables to decorate eggs using wax and traditional geometric designs. Volunteers placed lit tea candles next to the children to be able to melt wax used to create the intricate designs on the delicate eggs, which had been emptied through a pin prick.

Lesyia Onyshko watched her daughter Sophia Melania, 8, dressed for Easter in a dark pink cardigan with a red-and-white bow in her hair, intently draw lines of wax on her egg.

She and her family were displaced from the Ukrainian capital, Kyiv.

“Having a young child, it’s very difficult to leave and support her all the time because sometimes she’s crying,” said Ms. Onyshko, who works at a museum in Kyiv. She said the designs on the eggs were symbols of spring renewal and new life.

In the background, a group of teenagers dressed in shirts with traditional Ukrainian embroidery danced through the room singing a folk song.

Sofia Antymys, 17, a freshman university student who was volunteering at the event, said the children would also make boxes for the soldiers, filling them with letters and sweetbread.

“For us, we are religious people, and Easter has a lot of meaning,” she said. “Christ dies and then He is reborn, as Ukraine will be reborn after this war.”

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Jane Arraf

A family of six walks for days to escape the besieged city of Mariupol. Here is their story.

LVIV, Ukraine — Yevhen Tishchenko stood on the train platform trying to wrestle bulging, woven plastic duffel bags onto an old luggage cart while his wife lifted their disabled youngest child onto a plastic tricycle.

Mr. Tishchenko, a furniture salesman, and his wife, Tetiana Komisarova, arrived at this train station in western Ukraine after walking for five days with their children to reach safety. They did not know where they were going. But they knew it was better than where they had come from — Mariupol in eastern Ukraine, which has been bombarded by Russian forces for weeks.

The family’s home was far from the steelworks mill where soldiers are sheltering underground, holding off Russian troops trying to take the city’s last vestige of territory held by Ukraine.

But Mariupol has been devastated by fighting, with shortages of medicine, food and electricity.

The couple did not own a car. When conditions became unbearable last Sunday, they packed the fraying bags with clothes and food and started walking with their four children. Their oldest child is 12, and their youngest, at 6, suffers from microcephaly, a rare condition that requires regular neurological monitoring and psychiatric consultations.

They left behind Mr. Tishchenko’s elderly mother, who could not walk, and their gray-and-white cat, named Mosia by Uliana, the 6-year-old.

Their journey out of the city was macabre: decomposing bodies, shelling in the distance, Russian military convoys and checkpoints.

“The city was turned into one big cemetery,” said Ms. Komisarova, 42. “We lived near Shevchenko Boulevard. There was a strip of land between two roads, and corpses were lying there for a long time. I’ve never seen so many dead bodies in my life.”

At each Russian checkpoint, they would say Ms. Komisarova had a sister in the next town. And at each checkpoint, perhaps moved by a large family struggling with children, the soldiers let them through. Some showed them photos of their own children.

“At one of them, a Russian soldier started asking us where we were going,” she said. “I said ‘Orikhove’. And then he said: ‘No, don’t go there. It’s being shelled. Go somewhere west.’”

She said they would stop in villages where people would let them stay.

In a village near Rozivka, she found out that the friend she had hoped to stay with had escaped. So they spent the night in a deserted house with other displaced people.

“We made a fire in a clay oven to keep warm, and then the neighbors came. They boiled potatoes with fried eggs for us. They fed us well,” she said.

On the fifth day, they were picked up by a man with a load of radishes and taken to the train station in Zaporizhzhia.

Arriving in Lviv, Ms. Komisarova and the children waited outside the station by the pile of luggage as Mr. Tishchenko went off to ask where they could find shelter. Looking around at the vehicles coming and going, the former high school teacher said she had forgotten what traffic looked like.

Her eldest daughter, Anna, 10, carried a Hello Kitty backpack and a green stuffed toy identical to the one her sister had been given along the way. A volunteer gave the children Easter chocolates they put in their pockets but did not eat.

Mr. Tishchenko, 37, has not been able to reach his mother but the children said their father had boarded up the shattered windows before they left, and they believed their grandmother would be all right.

They again hoisted the bags onto a street tram to take them to a resettlement office where they would be given a place to stay in a school that had been turned into a shelter for the displaced. At the office, one of the guards wiped tears from her eyes as she sat with the children while their parents were being interviewed.

Ms. Komisarova, a former Ukrainian language and literature teacher, said they intended to return when Mariupol was safe again.

“Honestly, we don’t have a specific plan where to go until then,” she said. “I remember the moment when we reached the first Ukrainian checkpoint and saw our flags and heard a soldier speaking our language. I was just sitting in the car and crying. We really want Mariupol to be Ukrainian again.”

Lynsey Addario

Ukrainian troops with the 128th Separate Mountain Assault Brigade attend Orthodox Easter services along the frontline in the Zaporizhzhia region of Ukraine on Sunday. Hopes for a cease-fire over the holiday weekend were quickly dashed, as Russian artillery fire and missiles continued to strike Ukrainian infrastructure, government buildings and residential homes.

Michael Schwirtz

Ukrainians in Mariupol’s steel mill are holding on, despite intensifying attacks, a commander tells The Times.

ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Ukrainian forces are still in full control of the Azovstal steel plant in the war-battered port city of Mariupol and have repelled continuous assaults by Russian infantry even while weathering steadily intensifying air and artillery attacks, a commander of one of the Ukrainian units defending the plant said in an interview on Sunday.

Ukrainian forces are willing to leave the factory and evacuate the city if given guarantees of safe passage for themselves and hundreds of civilians, said Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov Battalion, whose fighters have been holed up at the plant since March 1.

“We are prepared to leave the city because there is nothing left to defend,” Captain Palamar said by phone from inside the plant. “We consider that we’ve fulfilled our mission. But we will continue to defend it until there is an order to retreat from our military leadership. And if we are going to leave, we are going to leave with our weapons.”

On Thursday, President Vladimir V. Putin of Russia issued an order to halt the assault of the Azovstal factory. He called for a blockade instead, but the fighting continued, drawing crucial resources from Russian forces, even as preparations were underway for a significant offensive in eastern Ukraine.

“Despite the fact that today is an important Christian holiday, they bombed the factory all night,” Captain Palamar said.

The defense of the Azovstal factory in Mariupol is emblematic of the fierce, and to many unexpected, resistance of Ukrainian forces against their more powerful and more numerous adversaries. For nearly two months, a relatively small band of fighters has withstood a relentless barrage of attacks from land, sea and air, continuing to maintain a defensive perimeter that has prevented Russian troops from entering the territory of the plant, according to soldiers and officials.

But Captain Palamar and other soldiers interviewed by The Times said that they are short on time. Stocks of ammunition are dwindling and, perhaps more critically, rations of food and water are running dangerously low.

It is not clear how many people remain inside the plant — a sprawling complex consisting of a number of buildings with deep reinforced concrete bunkers that have been difficult for Russian forces to penetrate.

What is certain is that no one is coming for them. The rings of Russian defenses around the city are too heavily fortified for Ukrainian forces to mount an attack.

Ukrainian fighters at the plant say that they hope some neutral country might work to broker a deal that could allow them and the civilians sheltering in the plant to escape, perhaps by sea.

On Saturday, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said he had discussed with his soldiers the impossibility of Ukraine’s military swiftly breaking through to their position by attacking from outside the Russian encirclement. There would be no immediate rescue.

“We are not preparing it at this moment,” he told the reporters gathered in the Maidan Nezalezhnosti subway station in Kyiv, the capital. “They clearly understand this. That is the reality.”

In the interview, Captain Palamar indicated that the Ukrainian fighters at the plant were not satisfied with efforts being made to extract them. He called on the military and political leadership of Ukraine “to save the lives of our fighters, who have done so much for this war, who have died heroically, been wounded and held practically the entire southeastern military group.”

“We can’t get out ourselves. Not without help,” he said.

Captain Palamar would not say how many fighters remain alive and in fighting condition, but admitted that more than 500 were wounded, some seriously.

The conditions, particularly for the wounded, are grim. There is a field hospital, but very little medical equipment or medicine remains. Video from inside the hospital that he sent via WhatsApp shows pale, largely motionless soldiers with an array of gruesome injuries sprawled on mats on a concrete floor. Anesthesia drugs are running low and some of the wounded require amputations, Captain Palamar said.

Every day brings new fighting and death, he and others at the plant said. The battle for Azovstal is being waged along a defensive ring on the outer rim of the factory complex, though heavy bombing has slowly reduced the areas from which Ukrainian soldiers can carry out the fight. As Russian forces have used increasingly large and powerful weapons, cave-ins have become a more common cause of death, he said, both to civilians and soldiers.

Fighting at the plant is being waged by a number of Ukrainian groups including national guard units, regular army, volunteer battalions and even some police officers. But the primary fighting force is the Azov Battalion, which is part of the National Guard of Ukraine. It is a force that does include nationalist soldiers, which the Kremlin has used to paint the unit as fascist. The unit has evolved into a regular combat force within the Ukrainian military.

Captain Palamar and others have ruled out surrender to Russian forces, saying they do not trust the Kremlin’s guarantees that it would abide by rules governing the treatment of prisoners of war.

“No one wants to surrender and end up in the hands of the Nazis or the Gestapo,” he said. “There are many examples of soldiers ending up as prisoners and contact with them is lost. Their fates are unknown.”

Maria Varenikova and Andrew E. Kramer contributed reporting from Kyiv.

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Eduardo Medina

Ukraine officials say U.N. should focus on humanitarian aid during trip this week, not negotiate in Moscow.

Two Ukrainian officials expressed doubts on Sunday about the United Nations secretary general’s planned trip to Moscow this week, saying that António Guterres should visit Ukraine first and focus on humanitarian aid, not peace talks in Moscow.

Mr. Guterres will meet and have lunch on Tuesday with Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, and then meet with President Vladimir V. Putin, according to a statement from the United Nations. He will then travel to Ukraine and meet with President Volodymyr Zelensky on Thursday.

Mr. Guterres “hopes to talk about what can be done to bring peace to Ukraine urgently,” a U.N. spokeswoman said in a statement. But Igor Zhovkva, an adviser to Mr. Zelensky, criticized Mr. Guterres for traveling to Moscow. Speaking on Sunday to NBC’s “Meet the Press,” he said the U.N. should focus more on providing humanitarian support to Ukraine.

“Any peace talks are good if they end with a result,” Mr. Zhovkva said. But he added that he doubted the talks arranged by Mr. Guterres “would end up with any result.”

The U.N., he said, “is lagging behind in Ukraine in terms of humanitarian support to my country, so it would be good to have” Mr. Guterres concentrate on aid.

The U.N. said that Mr. Guterres would also meet with U.N. staff members on the ground “to discuss the scaling up of humanitarian assistance to the people of Ukraine.”

Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine told CBS’s “Face the Nation” that Russia does not appear to be interested in this negotiation.

“They are interested in creation of food crises, energy crises,” Mr. Shmyhal said of Russia. “I’m not sure they’re capable to hold this negotiation in a proper way.”

Hannah BeechAbdi Latif Dahir and Oscar Lopez

With us or with them? In a new cold war, how about neither.

BANGKOK — As the bonds of traditional alliances fray across the globe, the Royal Thai Army, the United States’ oldest treaty partner in Asia, has cast a wide net.

This year, with the world reeling from Russia’s invasion of Ukraine, Thai soldiers hosted American troops for Cobra Gold, annual military exercises that are one of the largest shows of force in the Asia Pacific. A few months before, they participated in Shared Destiny, peacekeeping drills run by the People’s Liberation Army of China. And in 2020, the Thais hedged their bets further, signing an agreement for their cadets to receive training at a defense academy in Moscow.

The geopolitical landscape following the Ukraine invasion has often been likened to that of a new Cold War. While the main antagonists may be the same — the United States, Russia and, increasingly, China — the roles played by much of the rest of the world have changed, reshaping a global order that held for more than three-quarters of a century.

Governments representing more than half of humanity have refused to take a side, avoiding the binary accounting of us-versus-them that characterized most of the post-World War II era. In a United Nations General Assembly vote this month to suspend Russia from the Human Rights Council, dozens of countries abstained, including Thailand, Brazil, South Africa, Mexico and Singapore. (The resolution succeeded anyway.)

Once proxy battlegrounds for superpowers, swaths of Africa, Asia and Latin America are staking their independence. The return of a bloc of nonaligned nations harks back to a period in which leaders of the post-colonial movement resisted having their destinies shaped by imperialism. It also points to the confidence of smaller countries, no longer dependent on a single ideological or economic patron, to go their own way.

“Without a doubt, the countries of Southeast Asia don’t want to be pulled into a new Cold War or be forced to take sides in any great power competition,” said Zachary Abuza, a security specialist at the National War College in Washington. “As they say in Southeast Asia, when the elephants fight, the grass gets trampled.”

Having to align themselves with one power or another, Mr. Abuza added, left many nations around the world “desperately poor and underdeveloped at the end of the Cold War.”

As a result, even the United States, the Cold War’s victor, cannot count on the support of some of its traditional partners in vocally condemning Russia for its attack on a sovereign, democratic nation. The NATO-led intervention in Libya in 2011 and the American invasion of Iraq in 2003 have only heightened mistrust of the West. Both military actions left countries in those regions struggling with the political fallout for years after.

“The crux of the matter is that African countries feel infantilized and neglected by Western countries, which are also accused of not living up to their soaring moral rhetoric on sovereignty and territorial sanctity,” said Ebenezer Obadare, senior fellow for Africa studies at the Council on Foreign Relations.

Indonesia, a sprawling democracy once ruled by a dictator favored by the United States for his anti-communist stance, has said that it will welcome President Vladimir V. Putin of Russia when the country hosts the Group of 20 meetings this year. It, too, abstained in the U.N. vote to remove Russia from the Human Rights Council.

“Our government has adopted the questionable strategy of trying to ignore the biggest geopolitical earthquake in 70 years in our agenda as this year’s G-20 President, which kind of blows my mind,” said Tom Lembong, a former trade minister.

Other U.S. allies have characterized their decision to diversify as a function of American absenteeism. Last year, as China spread its vaccine diplomacy around the world, the United States was seen initially as hoarding its pandemic supplies.

Before that, during Donald J. Trump’s presidency, the United States pulled out of the Trans-Pacific Partnership, an expansive trade pact that was meant to counter China’s way of doing business. Countries like Vietnam that had staked their reputations on joining felt betrayed, once again, by Washington.

Mexico, a longtime U.S. ally, has emphasized its neutrality, and President Andrés Manuel López Obrador has rejected sanctions on Russia.

“Mexico’s neutrality is not neutral,” said Tony Payan of Rice University’s Baker Institute for Public Policy. “Mexico is poking Washington in the eye.”

About one-third of American ambassadorships in Latin America and the Caribbean remain unfilled. The vacancies include Brazil, the largest regional economy, and the Organization of American States.

“Many Latin Americans were realizing that the United States was abandoning them,” said Vladimir Rouvinski, a professor at Icesi University in Cali, Colombia.

Russia cannot count on automatic allegiance from its historical allies, either. Apart from a sense of autocratic camaraderie, ideology is no longer part of Moscow’s allure. Russia has neither the patronage cash nor the geopolitical clout of the Soviet Union.

Venezuela, Russia’s staunchest supporter in Latin America, received a high-level American delegation on the heels of the Ukraine invasion. Nicaragua, which became one of the first countries to back Russia’s recognition of separatist regions in eastern Ukraine, has since tempered its enthusiasm.

During a March U.N. vote condemning Russia’s invasion of Ukraine, Cuba abstained, rather than backing Moscow, although it and Nicaragua later rejected the effort to kick Russia off the Human Rights Council.

“They’re trying to walk a fine line between certainly not celebrating the invasion, but also not clearly condemning it, arguing in favor of peace,” said Renata Keller, a Cuba expert at the University of Nevada, Reno.

The most noticeable hedging has come from Africa, which accounted for nearly half the countries that abstained in the March U.N. vote.

“We don’t know why they are fighting,” President Samia Suluhu Hassan of Tanzania said in an interview, referring to Russia’s invasion of Ukraine.

She added that she was “not sure” there was a clear aggressor in the conflict.

For Thailand, the decision to train with the American, Russian and Chinese militaries, as well as to buy weaponry from each country, is part of its long history of balancing between great powers. Deft diplomacy allowed Thailand to emerge as the only nation in the region not to be colonized.

The current drift away from the United States, which used Thailand as a staging ground for the Vietnam War, also stems from the political pedigree of Prime Minister Prayuth Chan-ocha, who came to power in a military coup eight years ago.

“Though Thailand may currently appear as a democracy, it is at heart an autocracy,” said Paul Chambers, a lecturer in international affairs at Naresuan University in Thailand. “A regime such as this will have autocratic bedfellows, including in Moscow.”

The same holds in Uganda, which receives almost a billion dollars in American aid and is a key Western ally in the fight against regional militancy. Yet the government of President Yoweri Museveni of Uganda has been criticized by the United States and the European Union for a pattern of human rights violations.

Mr. Museveni has responded by assailing the West’s interference in Libya and Iraq. The president’s son, who also commands the country’s land forces, tweeted that a “majority of mankind (that are non-white) support Russia’s stand in Ukraine.”

Uganda, like dozens of other countries, can afford to speak up because of a new top trading partner: China. This economic reality, even if Beijing promises more than it delivers, has shielded nations once dependent on other superpowers from stark geopolitical choices.

Strategically located countries like Djibouti, host to Camp Lemonnier, the largest permanent U.S. base on the African continent, have diversified. A few years ago, after President Ismail Omar Guelleh’s invitation, Beijing established its first overseas military outpost in Djibouti. Mr. Guelleh also secured loans from the Chinese to help develop ports, free trade zones and a railway.

Growing Chinese engagement has provided African countries with “alternative investment, alternative markets and alternative ideas of development,” said Cobus van Staden, at the South African Institute of International Affairs.

But if the world feels more comfortably multipolar these days, the ripple effects of the fighting in Ukraine are a reminder that globalization quickly links far-flung nations.

Escalating global prices for fuel, food and fertilizer, all a result of war in Ukraine, have heightened hardship in Africa and Asia. Already contending with a devastating drought, East Africa now has at least 13 million people facing severe hunger.

And populations outside of Europe know too well that their refugees — such as Syrians, Venezuelans, Afghans, South Sudanese and the Rohingya of Myanmar — cannot expect the welcome given to displaced Ukrainians. In a race for finite reserves of care, aid groups have warned of the perils of donor fatigue for the world’s most vulnerable.

“The whole world,” President Hassan of Tanzania said, referring to Russia and Ukraine, “is affected when these countries are fighting.”

Hannah Beech reported from Bangkok, Abdi Latif Dahir from Nairobi, Kenya, and Oscar Lopez from Mexico City. Muktita Suhartono contributed reporting from Jakarta, Indonesia.

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Marc Santora

Russian forces bombard Ukraine, ignoring calls for a cease-fire during the Orthodox Easter holiday.

Rejecting calls from Ukrainians and humanitarian organizations for a cease-fire over the Orthodox Easter holiday, Russian forces continued to bombard towns and villages across Ukraine over the weekend.

Before dawn on Sunday, two young girls, aged 5 and 14, were killed when their home in the Donetsk region, near the eastern border with Russia, was destroyed, according to the Donetsk Regional Military Administration.

Nearly 100 miles to the west, three Russian missiles slammed into the city of Pavlograd. The strikes damaged railway infrastructure and eight buildings and also killed a 48-year-old man, according to local authorities.

In the eastern region of Luhansk, at least eight people were killed when seven houses and a police station were struck by Russian artillery fire, according to Ukrainian authorities.

The statements from state and local officials offered only a partial accounting of the growing toll as fighting along the 300-mile front line in eastern and southern Ukraine intensifies. The heavy fighting has so far resulted in only small gains for Russian forces, but the situation for civilians caught in the crossfire grows more dire by the day.

The fighting once again hindered evacuation efforts.

There were no humanitarian routes established out of the port city of Mariupol on Sunday, Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, said in a statement.

With the city in ruins, the estimated 120,000 people are surviving in what witnesses have described as barbaric conditions. At the same time, Ukrainian officials said on Sunday that Russian forces continued to bombard the sprawling steel factory where hundreds of Ukrainian soldiers and civilians are trapped.

Ms. Vereshchuk said that the government would try to organize an evacuation again on Monday. She called for U.N. Secretary General António Guterres, who is scheduled to travel to Moscow before visiting Kyiv next week, to demand a cease-fire and open up humanitarian corridors.

“This is what Guterres should talk about in Moscow, if he is preparing to talk about peace,” Vereshchuk said.

Eduardo Medina

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, criticized António Guterres, the U.N. secretary general, for planning to travel to Moscow this week. Speaking to NBC's "Meet the Press," he said the U.N. should focus more on providing humanitarian support to Ukraine.

Eduardo Medina

When Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine was asked on CBS’s “Face the Nation” if the atrocities committed in Mariupol by Russian forces could diminish the possibility of a diplomatic end to the war, he replied: “Russia has done many atrocities and many war crimes in Ukraine. But we understand that this terrible war could be finished only on the table of negotiations.”

Eduardo Medina

Igor Zhovkva, an adviser to President Zelensky, told NBC’s “Meet the Press” said that, despite claims from Russia that it had taken control of Mariupol, Ukrainian forces and civilians remained in the city. He added that many soldiers were wounded. “Today, we turn to Russian authorities to open the humanitarian corridors for civilians,” he said.

Eduardo Medina

Ukrainian lawmaker Yevheniya Kravchuk told ABC’s “This Week With George Stephanopoulos” that the expected visit by Secretary of State Antony Blinken and Defense Secretary Lloyd Austin would send “a powerful signal to Russia that Ukraine will not be left alone with this war.”

Cora Engelbrecht

A mother had found ‘a new level of happiness’ when her daughter was born. Then a missile killed them both.

A few weeks before Russia invaded Ukraine, Valerie Glodan, wrote in a post on Instagram that she was living with “a new level of happiness” after she gave birth to her first child.

“Our girl is one month old now,” she wrote in the post, showing a photograph taken in late pregnancy. “It has been the best 40 weeks.”

But the chapter ended in tragedy on Saturday when Ms. Glodan, 27, was killed with her 3-month-old daughter, Kira, after a missile hit a residential area on the outskirts of the Black Sea port of Odesa, where they were staying. They had just moved in with Ms. Glodan’s mother, who was also killed in the attack.

The Instagram post and the violent death of a newborn broke through the daily reports of Russian attacks, whose randomness has caught many civilians — unable to flee or refusing to do so — in the middle.

“The war started when this baby was one month old. Can you imagine what is happening?” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said, in tears, at a news conference a few hours after the attack.

Five others were also killed when two cruise missiles hit the residential neighborhood in the Tairove district in the far western corner of the city and the number is set to rise given the extent of the damage, Ukrainian officials said. Photographs and video appeared to show extensive damage.

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, reacted with anger on Twitter, saying the only objective of Russian missile strikes in Odesa is terror.

One of Ms. Glodan’s closest friends, Oleksandra Iliashenko, said she was “filled with emptiness.” Ms. Glodan was “a bright light, full of life,” she said and added: “She gave me hope for our future.”

A few weeks earlier, Ms. Glodan had called Ms. Iliashenko to tell her that she was starting to feel uneasy about the mounting violence. She said she had moved her family from their high-rise apartment, close to Odesa’s airport, to her mother’s home in the Tairove district, which is further from the city center.

The two friends talked and agreed that if the apartment the family abandoned was hit, it would be time to leave Odesa. Instead, the mother’s home was destroyed.

The two women met while studying journalism at the University of Odesa, and since then their lives ran in tandem. After college they started their first jobs at the same time and found husbands who became good friends. They bought neighboring apartments and were always rotating through each other’s front doors, planning parties, exchanging pets, looking after plants and later, children.

“We were planning on raising our families together. She was always telling me that we were in our prime, with such amazing opportunities ­— she believed we had great lives,” Ms. Iliashenko said, between sobs. She spoke in a phone interview from Warsaw, where she has been staying for the past few weeks.

She described her friend as strong-willed and industrious with a warm sense of humor. She loved her work in public relations, but had a talent for painting and an ear for poetry. “She built everything that she had. I admired her very much,” Ms. Iliashenko said.

In the weeks following the invasion, the two friends told each other they doubted the war would come to Odesa, and they believed the conflict would be over in three weeks, Ms. Iliashenko said. They tried to distract each other by cooking meals together and dreaming up vacations their families could take when the war ended.

Ms. Glodan’s husband, Uri, who survived the attack, was around the corner at a shop when the missile struck, Ms. Iliashenko said.

Mr. Glodan, a well-known Odesa baker, had spent the lead-up to the Orthodox Easter weekend making cakes for sale, decorated in the blue and yellow of the Ukrainian flag. On Sunday, he posted a series of photos to his Instagram account, commemorating his wife, daughter and mother-in-law. “My dear ones,” he wrote under the images. “You are in our hearts!”

An earlier version of this article misstated the name of the Ukrainian president. It is Volodymyr Zelensky, not Vladimir.

Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : après sa réélection, Macron se retire à la résidence de La Lanterne

Arthur Berdah

Le chef de l'État et la première dame se sont rendus dans la résidence présidentielle installée à Versailles, dans les Yvelines.

C'est là que Brigitte et Emmanuel Macron ont coutume de passer leurs week-ends. Dimanche soir, après sa réélection à la présidence de la République, le chef de l'État et la première dame se sont retirés dans la résidence de La Lanterne, comme l'a révélé RTL.

» EN DIRECT - Emmanuel Macron poursuit sa marche et s’ancre dans l’Histoire

Installée à Versailles (Yvelines), cette demeure à la disposition des locataires de l'Élysée avait été régulièrement réinvestie au début du quinquennat, avant d'être délaissée par le couple durant la crise du Covid-19 et les confinements successifs.

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Rendre visite aux soldats blessés, et aller fleurir la tombe de sa grand-mère

Plutôt que de fêter ostensiblement sa reconduction et s'exposer aux critiques - comme il l'avait lui-même fait au soir du premier tour à La Rotonde en 2017, ou comme Nicolas Sarkozy l'avait fait au Fouquet's en 2017 -, Emmanuel Macron a donc opté pour la sobriété.

Désireux de «prendre quelques pas de recul», le président avait toutefois indiqué quelles seraient ses deux premières actions : se rendre dans un hôpital militaire auprès de soldats blessés, et aller fleurir la tombe de sa grand-mère dans les Pyrénées.

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Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Le Figaro

Au Pays basque, la renaissance du château de Brindos

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À Anglet, cet hôtel cher aux Basques retrouve son éclat et sa fantaisie d'antan. Sous la houlette du groupe Millésime, l'ancienne propriété de Serge Blanco rebaptisée Brindos, Lac & Château se dote de lodges flottants. Un enchantement.

Et si tout remontait à la surface de l'eau ? L'eau du lac de Brindos, un des plus grands lacs privés de France où, les soirs de pleine lune, dit la légende, des femmes parées de voiles s'élancent vers le ciel et redescendent effleurer l'eau… dans un ballet féerique. Pour Brindos, Alexandra et Philip­pe Monnin, cofondateurs en 2014 du groupe hôtelier Millésime, ont eu « des petits fantômes ». « Un coup de cœur instinctif, le budget adéquat et l'envie de sublimer l'identité basque pour l'ouvrir au monde », précise ­Philippe Monnin. Ils ont donné carte blanche à Marie-Christine Mecoen, directrice artistique du groupe, ­Basque d'origine. « Le château appartient au lac. Je ­devais y introduire l'eau, la lumière et la féerie », s'enthousiasme-t-elle. En un an de travaux, elle a restauré l'histoire et ranimé la magie.

L'histoire de sir Reginald Wright, un Écossais collectionneur d'art et d'antiquités. En 1930, il demande à William Marcel, architecte régionaliste, de lui dessiner un palais des fêtes. Inspiré par les casas torres (maisons-tours) de Navarre, ce dernier élève des murs blancs ponctués de pierre grise de Bidache, jette « un pont des soupirs », installe des balcons en fer forgé, ouvre des baies à meneaux, pose des plafonds à caissons, couvre les murs de boiseries sculptées… fastes de la Renaissance espagnole. La magie opère : en plein Pays basque, entre terre et mer, les mondains et les élégantes s'approprient les chambres, salons et bars, assistent à des défilés Coco Chanel, dansent sur des airs de Cole Porter, voguent en barque…

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Flânerie au goût de fête et de liberté

Brindos en images

Entre ces murs du temps, Marie-Christine Mecoen donne un nouveau visage à l'ancienne propriété du ­rugbyman Serge Blanco. Elle y imprime son talent, sa fantaisie. Dans les 29 chambres et suites, elle pose des couleurs terracotta, vert nature, jaune mimosa, blanc et noir, joue avec les effets miroirs, imagine des ciels de lit cabines de plage. Dans le restaurant et la chocolaterie, elle réinvente l'art de la table avec des tables-guéridons, des fauteuils en bambou doré, des étoffes basques, de l'argenterie et de la cristallerie en ribambelle. Dans le grand salon avec bar à cocktails et bibliothèque en galerie, des gouttes, fontaines et cascades de perles éclaboussent de lumière. Les signatures ? Jean-Vier, ­Spiridon Déco, Santano, Maison de Vacances et Mis en ­Demeure. Presque caché, le bar écossais réserve des ­surprises autour de l'Izarra, la liqueur verte ou jaune, élixir du pays.

En cuisine, avec la carte imaginée par Flora Mikula, Hugo de La Barrière, le chef, convie la terre et la mer nourricières : agneau des Pyrénées, turbot de la côte basque, fromage Ossau-Iraty, kiwi de l'Adour… En accord, des vins découvertes ou de belles bouteilles et l'irouléguy, le rouge, rosé et blanc du terroir. « Je travaille ces produits nobles avec simplicité et générosité », résume-t-il. Incitation à (re)découvrir les richesses de l'Atlantique, à Biarritz, Bayonne ou Saint-Jean-de-Luz, et les ­pépites de l'arrière-pays à Ustaritz ou Espelette. Comme gourmandises, Corentin Poirier (MAF pâtissier 2016) prépare le béret basque, le Paris/Brindos… et le chocolat chaud de la maison Cazenave (fondée en 1854) à la chantilly-vanille. Péché fondant, plaisir ­inavoué… tel Le Lac des cygnes (signature de ­Carole ­Primat) prodigué en cabines paysages ? Au spa or et vert d'eau, des lustres de perles ploient sur des bains à ­remous.

Aux commandes de petits esquifs électriques, des ­bateliers embarquent les hôtes vers leurs lodges. Dix maisonnettes de bois et de verre avec terrasse (et pour certaines, bains nordiques) posées sur l'eau, au milieu des nénuphars, sous le vol d'aigrettes et de canards sauvages. Flânerie au goût de pause, de fête et de liberté. « Aussi loin que portent les yeux, va le désir », rappelle un proverbe basque.

Brindos, Lac & Château  (Tél. : 05 59 51 53 63), 1, allée du Château, 64600 Anglet. Nuit à partir de 250 €, petit déjeuner 32 €, menu du jour 35 €. Brindos, Lac & Château est également membre de Relais & Châteaux.

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L'Humanité

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Le débat

D’après l’Office français de l’immigration et de l’intégration, moins de 60 000 Ukrainiens perçoivent l’allocation de subsistance accordée par l’État. Les associations alertent sur la situation des autres exilés.

Jérôme Skalski

Si les réfugiés venant d’Ukraine sont aujourd’hui accueillis par les pays européens, la situation des non-Ukrainiens reste inquiétante.

Marie-Christine Vergiat Vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme

Après quelques semaines de guerre en Ukraine, des millions de personnes ont fui leur domicile et plus d’un tiers d’entre elles ont traversé­ les frontières vers un pays de l’Union européenne (UE). La directive dite « protection temporaire », adoptée en 2001, après la guerre du Kosovo, a été activée le 4 mars, soit huit jours après le début de l’invasion russe. Un vrai « miracle » car, en 2015-2016, les États membres de l’UE avaient refusé de le faire. Pourtant, celles et ceux qui arrivaient alors étaient syriens, fuyant eux aussi la guerre, mais aussi iraniens, afghans, soudanais, érythréens, etc. Autant de personnes qui craignaient des persécutions. Aujourd’hui, les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), quasiment tous limitrophes de l’Ukraine, ouvrent leurs portes. Tant mieux, même si nous ne pouvons être dupes. Laissons de côté le racisme suintant de certains propos sur le thème : « Les Ukrainiens peuvent être accueillis parce que blancs et chrétiens » (sic).

Quand les responsables politiques donnent le la, les choses se mettent en place assez facilement. C’est exactement ce qui s’est passé en 2015, quand l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés.

Cependant, la protection temporaire est loin d’être accordée à toutes celles et tous ceux qui fuient les bombes russes de la même manière. Seuls y auront automatiquement droit les Ukrainiens, les réfugiés et apatrides ayant obtenu une protection avant le 24 février et les familles de toutes ces personnes. Mais pour tous les autres étrangers non européens installés en Ukraine, même avec des titres de séjour en bonne et due forme (étudiants et travailleurs de longue durée, principalement), la situation est bien différente. Ils ne bénéficieront de la protection temporaire que s’ils sont dans l’impossibilité d’un « retour dans des conditions sûres et durables » dans leur pays d’origine. Une formulation inquiétante pour tous ceux qui sont engagés aux côtés des exilés. Cela résonne avec la notion de pays sûr, qui permet l’examen dit accéléré des demandes d’asile et les expulsions. C’est d’autant plus grave que ce sont les préfectures qui examineront la situation des intéressés. Le pire est donc à craindre au regard des pratiques préfectorales.

Cela nous ramène malheureusement à la situation de « droit commun » de tous les exilés dans notre pays, ce « deux poids, deux mesures », ce tri aux frontières européennes tant de fois dénoncé.

Pour autant, notre pays, comme l’immense majorité des pays européens, est en train de montrer que ce ne sont pas les capacités d’accueil qui font défaut mais bel et bien la volonté politique car, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais autant de monde ne s’est déplacé en si peu de temps. Certains arguments seront irrémédiablement mis en cause, sauf à dire explicitement que le choix est celui d’une « préférence occidentale » difficile à justifier.

Le Secours populaire français est pleinement engagé dans l’aide aux familles qui ont fui le conflit et les bombardements pour trouver refuge dans notre pays.

Sébastien Thollot Secrétaire national du SPF

L’année 2022 connaît des heures très sombres avec la guerre en Ukraine. Des millions de personnes fuient les bombes et quittent leur pays sans savoir quand elles pourront retourner chez elles. Les familles sont déchirées, les hommes restent, les femmes, les enfants, les personnes âgées démunies partent pour des lieux de ­refuge inconnus. Depuis les premiers jours, le Secours populaire français assure une solidarité auprès des plus vulnérables dans les pays frontaliers de l’Ukraine : Pologne, Roumanie, Moldavie, mais aussi, quand cela est possible, en Ukraine avec ses partenaires associatifs. Tout cela est possible du fait du soutien financier extrêmement fort des donateurs qui permet de réaliser des actions de solidarité concrètes et adaptées dans une situation jamais connue à un tel niveau.

Aujourd’hui, des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivent en France dans leur exil forcé. Certains sont en transit pour continuer vers d’autres pays, d’autres restent et vont, pendant un temps indéterminé, être accueillis et aidés sur notre territoire. Dans un même élan, le gouvernement, les collectivités locales, les administrations… ont mis en œuvre un dispositif d’accueil sans précédent permettant de répondre à tous les besoins et de garantir l’accès au droit commun et à l’éducation des enfants. Des villes sont plus fortement sollicitées, mais sur l’ensemble du territoire, la puissance publique se mobilise pour trouver les solutions les plus adaptées. Le Secours populaire ne peut que se féliciter de voir que des moyens sont mobilisables quand la volonté politique répond présent. Le SPF prend bien sûr sa part pour apporter toutes les aides adaptées. Nous savons accueillir, nous avons une longue tradition d’accueil et de soutien, et nous nous réjouissons de ce que cet accueil soit organisé de façon humaine.

Les moyens débloqués en si peu de temps sont à saluer et à garder en tête pour l’avenir, car il ne faudrait pas oublier que d’autres personnes sont aussi en grande vulnérabilité dans notre pays, et que le SPF n’envisage pas de devoir choisir entre les populations. Nous avons aujourd’hui sur notre sol de très nombreuses personnes qui ont elles aussi fui des pays en guerre, que les autorités appellent des « migrants » ou « migrants réfugiés » sans leur accorder les droits que leur situation exigerait pourtant. Telle n’est pas la situation des Ukrainiens, et nous sommes heureux qu’ils soient accueillis dans des conditions acceptables. Et nous souhaitons que cela fasse école pour tous.

La solidarité exprimée auprès du peuple ukrainien sur notre territoire est aujourd’hui juste et légitime. La tragédie vécue par des millions de personnes montre que l’Europe et la France sont en capacité d’assurer de façon rapide un accueil inconditionnel, un accompagnement et une solidarité dignes. Veillons à ce que cela reste à la même hauteur, avec les mêmes ambitions, quelle que soit la durée de la guerre.

UkraineRéfugiés ukrainiensGuerre en Ukraine
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«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Devenir chef de ses ex-collègues : les 5 stratégies pour s'imposer sans les démotiver

Anne Bodescot

NOS CONSEILS - Vous avez été promu ? Trois coachs vous livrent les clés pour vous glisser sans effort dans la peau du chef.

Tout juste nommé à la tête de votre service, vous ne savez pas trop quelle attitude adopter envers vos anciens collègues. Vous leur parliez d'égal à égal et partagiez leurs préoccupations. Du jour au lendemain, vous devez endosser un tout autre costume. Pas si facile. Cette perspective dissuade d'ailleurs certaines personnes de briguer ce type de promotion.

Deux écueils vous guettent. Le premier ? Vouloir faire croire que rien n'a changé. Personne ne sera dupe. Le second ? Devenir, par peur de ne pas savoir comment asseoir autrement votre autorité, un «petit chef», cassant, autoritaire. Bref, un chef qui démotive et qui fait fuir ses collaborateurs. Tout le contraire d'un bon manager!

La transition est parfois d'autant plus difficile que certains collègues ont parfois brigué le même poste que vous. Vous risquez d'avoir à gérer les rancœurs, en plus peut-être de votre propre sentiment de culpabilité. Mais vous n'êtes ni le premier, ni le dernier à vivre cette situation. Les coachs interrogés par Le Figaro ont des solutions pour vous aider à vous imposer en douceur.

1. Adoptez un nouveau mantra

Le mental, c'est essentiel. L'enjeu, cette fois, est de ne pas vous laisser gagner par le syndrome de l'imposteur. Ne doutez pas de vous, rappelez-vous les raisons pour lesquelles vous avez eu le poste, ne vous inquiétez pas de vos compétences.

«Plus on grimpe dans la hiérarchie, moins elles sont importantes. En revanche, plus les jeux de pouvoir comptent», précise Nicole Degbo, auteure de Recrutez-vous! la jungle de l'emploi (La Cabrik Édition).

Pour prendre une nouvelle posture, adapter votre apparence vestimentaire est parfois nécessaire. «Adoptez le look du poste», conseille cette experte en management et leadership.

2. Racontez une histoire, partagez votre vision

«Commencez tout de suite par expliquer à vos anciens collègues ce que vous voulez pour le service. Et si vous ne le savez pas encore, vous pouvez aussi le dire ! L'essentiel est d'être transparent, pointe Nathalie Delmas, auteur d'Un leadership humain et performant (éditions Mardaga). Il n'y a pas de honte à leur demander même leur aide.»

Mais, très vite, vous devez leur proposer un projet à partager. C'est votre travail… Cela aura le mérite aussi de montrer que vous vous êtes installé au poste de pilotage.

«Centrez-vous sur les objectifs à atteindre, indiquez vos priorités, vos attentes, précisez les règles de fonctionnement que vous souhaitez… Cela vous permet de vous adresser à vos anciens collègues, à un autre niveau», recommande Thierry Villac, coauteur du livre 50 épisodes managériaux (Afnor Éditions).

Ce n'est pas facile, et parfois, se former est utile. «Pour réussir mes cent premiers jours, j'ai travaillé ma stratégie, ma vision avec un coach. Cela m'a beaucoup aidé à définir les axes de travail pour moi personnellement, pour la direction et, donc, aussi pour l'équipe», raconte Jeremy, propulsé à la tête de son équipe dans un contexte compliqué pour l'entreprise. Afficher quelques réussites très vite (hausse des ventes, etc.) lui a permis d'asseoir plus vite sa crédibilité.

3. Créez un «alignement» dans l'équipe

«Votre management sera légitime s'il est constructif. Vous devez donc indiquer à vos anciens collègues comment vous allez les aider à progresser, à être plus efficaces», souligne Nicole Degbo.

Partagez avec chacun votre regard sur sa façon de travailler: vous avez eu le temps de l'observer dans le passé. Précisez ce que vous souhaitez lui apporter, les points sur lesquels vous l'accompagnerez.

Mais, bien sûr, pas question de faire son travail à sa place. «C'est l'erreur à ne pas commettre, même si vous avez l'impression qu'en le faisant vous-même, cela irait plus vite car vous le faisiez avant, souligne Nathalie Delmas. Chacun son job.»

Votre management sera légitime s'il est constructif. Vous devez donc indiquer à vos anciens collègues comment vous allez les aider à progresser, à être plus efficaces.

Identifiez les «non alignés», ceux qui doutent de votre succès : il faut nouer avec eux un dialogue spécifique, en particulier avec les «recalés», ceux qui avaient postulé au même poste et n'ont pas été pris.

«Il ne s'agit pas de vous justifier, mais de mettre le sujet sur la table franchement, pour tourner la page», assure Nicole Degbo. Ne laissez pas le ver s'installer dans le fruit : cela risquerait de saper vos efforts. Cernez les raisons de leurs réticences et essayez de les déconstruire. Accordez aussi votre attention aux «désengagés»: il faut identifier les vecteurs de motivation qui devraient aider à les remobiliser.

4. Soyez juste, transparent

Vous allez être testé et vous devrez trouver la bonne attitude. «Il faut communiquer avec transparence, toujours donner un retour aux collaborateurs après un entretien ou une demande, et avoir le courage de sanctionner quand cela ne va pas», indique Nicole Degbo.

Inutile en revanche de reformater le service pour le plaisir, s'il fonctionnait bien. «Cela pourrait être perçu comme une tentative un peu vaine pour «marquer votre territoire», comme si vous doutiez de votre capacité à prendre la relève », suggère Thierry Villac.

5. Trouvez votre place avec les autres managers

«Trouvez plus facilement la juste distance avec vos collaborateurs en vous impliquant avec vos «nouveaux pairs, les autres managers, l'équipe de direction», conseille Thierry Villac. Cela fait partie de la nouvelle posture qui peut changer le regard de vos ex-collègues sur vous. «Vous devez trouver et développer le réseau adapté à vos nouvelles fonctions», rappelle Nicole Degbo.

Mais, parfois, cette transition aussi est difficile. «Mon ancien chef avait beau avoir grimpé d'un échelon, lui aussi, il avait beaucoup de mal à lâcher ses anciennes missions, raconte Paul, cadre commercial. Il empiétait sur mon travail, sur mes dossiers. Cela rendait les choses encore plus compliquées avec mes ex-collègues, qui voyaient bien ma difficulté à m'imposer. Il a fallu un peu de temps pour que mon ancien boss s'investisse davantage dans son propre poste et me laisse plus de pouvoir de décision.»

Les plus grands PDG ont un coach... Pourquoi pas vous ?

NOS CONSEILS - Un coach vous aidera à y voir plus clair dans votre vie professionnelle. Que pourriez-vous espérer du vôtre ? Et comment le trouver le bon?

L'Humanité

Le président ne perd rien pour attendre

Éditorial

Sébastien Crépel

Il n’y aura ni satisfaction ni détachement. Encore moins de regret devant un scrutin finalement moins serré qu’on avait pu le redouter au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Juste le soulagement d’avoir empêché l’inacceptable qu’eût représenté l’accession d’un membre du clan Le Pen au sommet du pouvoir dans notre pays. Mais nous le savions, et beaucoup l’ont dit avant cette élection : le vote par défaut pour un candidat de droite qui passe le plus clair de son mandat à faire méthodiquement le lit du Rassemblement national avant de se présenter comme son meilleur opposant au moment des élections ne pourra pas tenir lieu de barrage la prochaine fois. La progression de Marine Le Pen d’un second tour d’élection présidentielle à l’autre (+ 7,5 points par rapport au duel de 2017) le raconte mieux que les mots : c’est maintenant, et non dans cinq ans, qu’il faut en tirer les leçons pour se dégager de cette alternative mortifère, sinon l’extrême droite sera au pouvoir en France dans peu de temps.

Dimanche, la digue a cédé dans un plus grand nombre de départements qu’en 2017, dans lesquels Marine Le Pen recueille cette fois la majorité absolue des suffrages exprimés. À commencer par les Ardennes, la Meuse, le Vaucluse ou certains territoires d’outre-mer. Non que les idées de l’extrême droite aient submergé ces terres, mais la colère et le dépit face à la politique menée et au choix en présence y atteignent de tels sommets que l’abstention et le vote blanc y font des ravages. D’ailleurs, il n’est guère nécessaire de traverser les océans pour découvrir que nombre d’électeurs de gauche convaincus ont refusé l’obstacle. Tout en redoutant plus que tout l’élection de Le Pen, beaucoup n’ont pas pu aller contre leur conscience profonde de la nocivité d’un nouveau mandat d’Emmanuel Macron et se sont dérobés devant ce choix impossible pour eux.

Cette désaffection démocratique dont la faute revient d’abord, par les choix politiques effectués depuis cinq ans, au président de la République réélu dimanche et non aux électeurs – cela va mieux en le disant – doit sonner l’alerte à gauche. La meilleure façon de conjurer le spectre de l’extrême droite au pouvoir, c’est d’infliger le plus vite possible à Emmanuel Macron le camouflet électoral qu’il mérite de recevoir. Le président ne perd rien pour attendre, malgré sa reconnaissance tardive, dimanche soir, d’un vote non d’adhésion à ses idées mais de « barrage à celles de l’extrême droite qui l’oblige pour les années à venir ».

Ce que l’élimination de la gauche a rendu impossible à la présidentielle, les législatives qui viennent doivent permettre de le faire. Ensemble, avec ses composantes insoumise, communiste, écologiste, socialiste, la gauche pèse autant que chacun des deux autres « pôles » de droite libérale et d’extrême droite. En se portant candidat à la fonction de premier ministre, Jean-Luc Mélenchon, fort de ses 22 % à la présidentielle, a fixé l’objectif. L’union des forces de gauche sincère, loyale et respectueuse de chacune en est le moyen.

Présidentielle 2022
L'Humanité

Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

Un jour avec

La jeune femme se bat au quotidien pour obtenir la libération de son époux, avocat franco-palestinien emprisonné en Israël, que leurs deux enfants n’ont pas vu depuis le mois de mai 2021.

Pierre Barbancey

Ce 25 avril est une journée particulière pour Elsa Lefort. Son époux, Salah Hamouri, fête ses 37 ans. Une journée particulière, certes, mais bien triste aussi. Elle est seule avec leurs deux enfants. Salah, lui, est emprisonné en Israël depuis le 4 mars. Il a été condamné, le 10, à quatre mois de détention administrative, ce qui signifie que ni lui, ni ses avocats et encore moins sa famille ne peuvent connaître les faits qui lui sont reprochés. Pis, cette détention administrative est renouvelable. « La campagne pour la libération de Salah et la non-révocation de sa carte de résident à Jérusalem m’occupent tous les jours », explique Elsa, qui travaille à temps plein dans une collectivité territoriale.

« En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien »

La jeune femme a elle-même subi le harcèlement des autorités israéliennes. Il y a quelques années, enceinte, elle avait été placée en détention à l’aéroport de Tel-Aviv, avant d’être refoulée. Mais elle n’entend surtout pas baisser les bras. « En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien à des personnes, qui ne sont habituellement pas impliquées, pour Salah. On peut compter sur des soutiens fidèles qui, au fil des années, ont suivi les précédentes campagnes et qui s’engagent spontanément, je pense à des élus et collectivités qui, par le passé, ont déjà écrit au ministère des Affaires étrangères ou fait Salah citoyen d’ho nneur, aux partis politiques, essentiellement à gauche dont le PCF, aux organisations syndicales ou associations, dont les associations de défense du peuple palestinien comme l’Association France Palestine Solidarité ou l’Union juive française pour la paix et d’autres encore. »

Figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens

Elle se félicite ainsi que des ONG comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits humains ou ­l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture se soient emparées du cas de Salah Hamouri, figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens, surveillé par le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO, maintenant sous le coup d’une plainte. « Plus nous serons nombreux, citoyens, élus, associations, partis, ONG, à soutenir Salah, plus la diplomatie française devra intensifier son action. Concernant les élus, la plupart sont de gauche, mais je travaille aussi à ouvrir le soutien à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la défense d’un Français arbitrairement incarcéré et harcelé depuis une vingtaine d’années. »

« La diplomatie française se fait humilier par Tel-Aviv »

Il y a un mois, le Quai d’Orsay affirmait avoir demandé des explications à Tel-Aviv. Interrogé vendredi par l’Humanité, le ministère des Affaires étrangères assure rester « pleinement mobilisé pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention » et réitère le souhait « qu’il soit libéré et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem ». Elsa est en contact régulier avec les diplomates français sur place, mais ces derniers n’ont toujours pas obtenu un droit de visite pour l’épouse de Salah et ses enfants. Elle ne décolère pas : « Ils me disent être mobilisés et agir, mais je ne vois pas de résultats de cette mobilisation : Salah est toujours en prison, il est toujours menacé d’expulsion définitive de Palestine, et nous n’avons pas pu lui parler. La diplomatie française se fait humilier par les autorités israéliennes, et c’est assez inquiétant. »

« Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père »

Pour Elsa, il faut aussi gérer cette situation avec leur garçon de 6 ans et leur fille de 1 an. « Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père. Je lui ai expliqué les choses. Il comprend que Salah est en prison parce qu’il se bat pour la liberté des Palestiniens. Il en est fier », confie-t-elle. Ce n’est évidemment pas facile. « Dans ses jeux, il imagine Harry Potter qui vient délivrer son papa et ses codétenus. » Mais l’enfant est aussi confronté à la réalité pénitentiaire. Il avait réalisé un dessin et l’avait envoyé à Salah. Celui-ci ne l’a jamais reçu, la direction de la prison estimant que le sujet dessiné était trop politique ! « La petite, je lui montre des vidéos où elle peut voir Salah. Elle ne le connaît quasiment qu’ainsi. La dernière fois qu’elle l’a vu, elle n’avait que dix jours, explique Elsa, qui gère tout ça avec patience. Mais ne pas pouvoir se projeter dans l’avenir, c’est vraiment le plus dur. Je ne peux pas dire aux enfants : “Courage, dans cinq ou dix jours vous serez dans les bras de votre père.” Parce qu’on ne sait pas s’ils vont prolonger sa détention. Leur but est de briser des êtres humains. Il faut donc puiser dans ses propres forces pour que leur but ne soit jamais atteint. »

palestineSalah Hamouriisraëlprisonniers palestiniens
L'Humanité

Lapsus

Billet

Maurice Ulrich

Bon, et maintenant, que faire ? Pour le Journal du dimanche, une certitude avant même le résultat de dimanche soir : il faudra innover. Donc, il a pris l’initiative de faire « le tour des idées iconoclastes qui seraient utiles à la France » et a fait appel, pour cela, à l’essayiste et économiste Mathieu Laine, président de la société Altermind, qui traque partout « les idées et les nouvelles lignes de force ». Lequel Mathieu Laine a sollicité dix personnalités et têtes chercheuses dans le monde de la pensée économique et politique. On s’en veut de ne pas retenir toutes leurs propositions. Mais on peut en citer quelques-unes : réformer l’impôt sur les sociétés pour stimuler la productivité, accorder, dans le monde entier, 1 000 bourses à 1 000 talents, ou encore, pour la directrice de l’école londonienne d’économie et de sciences politiques, aligner l’âge de départ à la retraite sur l’allongement de l’espérance de vie. Sauf erreur, Altermind veut dire quelque chose comme l’autre esprit ou l’autre pensée. Ça doit être un lapsus.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

Vidéo

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

Vidéo

A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Retrouvez les précédentes éditions d'A voté !

L'Humanité

Le Champ-de-Mars et ça repart

Actu

Le président a prononcé un discours étrangement creux devant la tour Eiffel. Sans triomphe excessif, mais avec l’assurance que le prochain quinquennat sera dans la continuité du premier.

Cyprien Caddeo

Jupiter sur le Champ-de-Mars. Le symbole est presque cliché. Après la pyramide du Louvre, Emmanuel Macron a choisi rien de moins que la tour Eiffel comme arrière-plan pour son grand discours de réélection. Comme en 2017, le président sortant a battu Marine Le Pen, mais avec un écart de voix plus restreint qu’il y a cinq ans (58,5 %-41,5 %, selon l’Ifop à 22 heures).

20 heures. Le visage d’Emmanuel Macron apparaît sur l’écran géant. Un hourra traverse les quelque 3 000 sympathisants du président réélu massés autour de la tribune où il doit prendre la parole. Les militants étaient de toute façon sereins, tranquillisés par les échos venus de Belgique et de Suisse. L’heure est à la fête. Une forêt de drapeaux français et européens s’agite, les enceintes crachent une chanson de circonstance : One More Time, des Daft Punk.

Emmanuel Macron attend la nuit tombée pour rejoindre le Champ-de-Mars depuis l’Élysée – plus télégénique, expliquent ses équipes. À 21 h 30, il arrive. Pour son entrée en scène, Emmanuel Macron s’offre une séquence hallucinante, digne d’un potentat d’une dictature africaine. Remontée du Champ-de-Mars main dans la main de son épouse au rythme d’un très long Hymne à la joie. Derrière le couple présidentiel, un improbable aréopage d’enfants ferme la marche. Subtil message : Macron l’Europe, la jeunesse, Macron l’avenir, Macron le mouvement. Insuffisant pour faire oublier que les jeunes n’ont pourtant pas beaucoup voté, et que ce sont essentiellement les seniors qui l’ont réélu.

Le président réélu ne cache pas sa joie d’avoir réussi son coup mais ne fanfaronne pas. Le discours est sobre, succinct, au point de manquer de souffle. Il fait un service minimum, mais n’oublie pas d’évoquer le front républicain. « Je sais que nombre d’électeurs n’ont pas voté pour moi par adhésion mais pour faire barrage à l’extrême droite. Ce vote m’oblige, je suis dépositaire de leur sens du devoir », déclare-t-il en préambule, avant d’évoquer les millions d’abstentionnistes : « Nous nous devrons de répondre à leur silence. » Du reste, l’allocution ne fera pas date. Du macronisme dans le texte : le chef de l’État promet un quinquennat « bienveillant et respectueux », défend un « projet humaniste, de libération culturelle et entrepreneuriale pour une société plus juste » et annonce « une nouvelle gouvernance ».

En amont du discours, les ministres qui ont assuré le service avant-vente ont pourtant été bien moins humbles. Le mot d’ordre semblait être dans la continuité de la campagne d’entre-deux-tours : faire oublier le vote par défaut, revendiquer celui d’adhésion. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’a assuré, « les Français ont confié un mandat clair et solide à Emmanuel Macron, nous allons continuer notre politique ». Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué « un résultat historique dans l’histoire de la Ve   République », mais fait au moins l’effort de nuancer : « Nous restons lucides sur le contexte politique. » ​​​​​​​Car ce qui est historique, c’est surtout l’extrême droite à plus de 40 %. De cela aussi, la Macronie est dépositaire.

Présidentielle 2022Emmanuel Macron
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La participation la plus faible au second tour depuis 1969

Actu

Ce dimanche, 28,3 % des inscrits ont boudé les urnes. Un record d’abstention, conséquence d’une campagne atone et du mécontentement des électeurs de gauche face à l’offre politique.

Naïm Sakhi

Jamais, depuis l’instauration du quinquennat en 2002, les électeurs n’auront autant boudé les urnes lors d’un second tour d’une élection présidentielle. Avec seulement 71,7 % de participation, et donc 28,3 % d’abstention, ce sont près de 14 millions de Français qui n’ont pas voulu glisser un bulletin pour départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C’est plus que le 10 avril (26,31 %), mais surtout plus qu’au second tour de la présidentielle de 2017, 25,44 %, où l’abstention avait déjà augmenté entre les deux tours malgré la présence de l’extrême droite.

« Beaucoup de gens ne se reconnaissaient pas » dans l’offre du second tour, résume Céline Braconnier, spécialiste des comportements électoraux. Selon une enquête Ifop, 49 % des abstentionnistes ont boudé les urnes parce qu’ils ne voulaient pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, 55 % parce qu’aucun candidat ne défendait leurs idées, 40 % parce qu’ils jugent que cette élection ne changera rien à leur situation personnelle ni à celle de la France.

C’est aussi l’aboutissement d’une campagne atone, sans débat contradictoire lors du premier tour, qui aura amplifié la crise démocratique. D’ailleurs, le débat présidentiel de mercredi n’a pas eu d’effet notable sur le choix des électeurs. Selon l’Ifop, 69 % d’entre eux n’ont pas changé d’avis, et même 7 % se sont décidés à voter blanc, nul ou s’abstenir.

Face à ce remake entre les deux finalistes de 2017, l’attitude des électeurs de gauche était scrutée de près. Lors de la dernière échéance présidentielle, selon une étude Harris Interactive, 17 % des électeurs de Benoît Hamon et 36 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon avaient choisi de s’abstenir. Cette fois-ci, selon Ipsos, 29 % des électeurs de Yannick Jadot et 41 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon ont fait un choix similaire, dimanche 24 avril. À l’opposé de l’échiquier politique, Marine Le Pen a pu bénéficier d’un fort report de voix des électeurs d’Éric Zemmour. Selon Ipsos, 73 % des électeurs du polémiste d’extrême droite ont opté pour un vote en faveur de la candidate du RN et seulement 17 % pour l’abstention, un bulletin blanc ou nul. Ils sont 29 % chez Valérie Pécresse.

Loin du rebond attendu, les suffrages blancs et nuls ont été choisis par un nombre moins important d’électeurs : selon Ipsos, ils ne sont que 3,2 millions à s’être portés sur cette option, contre plus de 4 millions en 2017. Ils sont toutefois 1 million de plus par rapport à 2012 et le double de 2007. « Cela traduit une insatisfaction par rapport à l’offre politique », notamment pour les électeurs de gauche, mesure le politologue Bruno Cautrès dans Libération. Les plus jeunes pourraient avoir constitué une part importante de ces troupes démobilisées. Déjà, le 10 avril, selon une étude Ipsos-Sopra Steria, seulement 60 % des moins de 34 ans se sont déplacés aux urnes, mettant Jean-Luc Mélenchon largement en tête, avec 31 % des suffrages chez les 18-24 ans et 34 % chez les 25-34 ans.

Présidentielle 2022abstention
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« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

Présidentielle 2022Élections 2022Marine Le PenRassemblement national
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Dans le Nord, des électeurs sans illusions

Reportage

À Haubourdin et Loos, villes voisines et proches de Lille, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont arrivés respectivement en tête le 10 avril. Le choix pour le second tour a souvent été un déchirement.

Ludovic Finez

Haubourdin, Loos (Nord), correspondance.

La carte d’électeur que Jean-Claude vient de faire tamponner rejoindra bientôt la boîte à chaussures dans laquelle il a glissé toutes les précédentes. Depuis ses 21 ans, en 1970 – l’âge légal pour voter à l’époque –, il n’a manqué que deux scrutins et a « toujours voté communiste » quand c’était possible, comme le 10 avril. « Là, au moins, on était représentés. Il y a cinq ans, je n’ai pas bien compris qu’on soit sous la même bannière (que Jean-Luc Mélenchon – NDLR) », confie-t-il. Pour ce second tour, il n’a pas suivi l’appel du PCF, il a glissé un bulletin blanc, incapable de choisir « entre la peste et le choléra », résume-­­ t-il, avant de filer acheter son pain. À Haubourdin (Nord), l’école maternelle Pierre-et-Marie-Curie accueille un des bureaux de vote du quartier du Parc, organisé autour de cinq immeubles réhabilités il y a une vingtaine d’années. Avec une participation de 71 %, cette ville de 15 000 habitants, toute proche de Lille, a placé au premier tour Marine Le Pen, avec 31,4 % des voix, largement devant Macron et Mélenchon.

Marie, 54 ans, et Magalie, sa fille de 25 ans (1), ont opté pour la candidate du Rassemblement national aux deux tours, pour ne pas « en reprendre pour cinq ans avec Macron » : « D’accord, il y a eu le Covid et l’Ukraine, mais ce n’est pas une excuse pour ne pas faire ce qu’il avait promis. » « Où est la liberté ? » interrogent-elles, fustigeant le passe vaccinal et le licenciement des soignants non vaccinés. Elles veulent « donner sa chance » à Marine Le Pen, pointant notamment sa proposition de baisse de la TVA sur les produits de première nécessité. Pourtant, elles goûtent peu ce duel avec les mêmes protagonistes qu’en 2017, qualifié de « choix sans choix ». Elles auraient même pu voter Mélenchon s’il avait été au second tour, retenant « l’écologie », « les jeunes » et « la retraite » parmi les thématiques de son programme. Pour les deux femmes, c’est bien le « tout sauf Macron » qui semble primer. « Il est plus du côté des riches », tranchent-elles, regrettant que le sort des handicapés soit oublié. Une question quotidienne pour elles, puisque l’allocation d’adulte handicapé du concubin de Marie et père de Magalie est le seul revenu du foyer. « Sans diplôme et sans expérience », Magalie désespère de trouver un emploi.

« Le Pen est trop amateuriste »

À l’inverse d’Haubourdin, la commune voisine, Loos, avec ses 23 000 habitants et 67,5 % de participation, a accordé 32 % à Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Parmi eux, Chokri Dhifallah, habitant des Oliveaux, un quartier connu dans toute la métropole lilloise pour ses tours, dont la plus haute, baptisée Kennedy, culmine à près de 100 mètres. Éducateur spécialisé en reconversion, Chokri Dhifallah voit dans le candidat de l’Union populaire celui qui porte le programme « le plus clair et pragmatique », notamment « sur la dette ». Marine Le Pen ? « Je ne vois pas comment elle peut faire fonctionner un pays avec des idées aussi confuses. Elle est trop amateuriste », assène-t-il. Alors, pour s’en protéger, il vient de voter Macron. Même vote « par dépit » pour Tiphanie et Aline, qui sortent du bureau de vote des Oliveaux. L’hypothèse Le Pen leur « fait peur », leur faisant craindre « une crise », voire « des attentats » si elle était élue.

Chokri Dhifallah, lui, pense déjà aux législatives et souscrit à la demande de Jean-Luc Mélenchon de « (l)’ élire premier ministre ». Il se dit également ravi des « discussions engagées avec le PCF ». Dans cette circonscription tenue par la France insoumise, Frédéric et sa fille Océane se voient bien, eux aussi, reconduire leur député actuel, Adrien Quatennens (FI). Ils l’ont croisé dernièrement lors de la braderie du quartier, et à plusieurs reprises dans des manifestations de gilets jaunes. On imagine alors qu’ils ont suivi la consigne de n’accorder « aucune voix à Mme Le Pen ». Au contraire, père et fille l’ont choisie pour ce second tour. « On ne peut pas voter pour un homme (Emmanuel Macron – NDLR) qui a insulté plusieurs fois les Français », s’agace Frédéric, qui ajoute que « les Français sont assez grands pour choisir eux-mêmes ». Si les propositions de la candidate du RN sur l’immigration « conviennent totalement » à Océane, étudiante en droit, son père fait une exception pour les Ukrainiens, à qui « on ne peut pas refuser l’hospitalité, car ils viennent d’un pays frère, européen et en guerre ». Pour le reste, Frédéric et Océane rêvent d’une Assemblée nationale où « tous les partis seraient représentés ». Une façon de résoudre les grands écarts idéologiques ?

Présidentielle 2022Marine Le PenJean-Luc MélenchonEmmanuel Macron
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À Aubervilliers, « on est dégoûtés de voter » pour un président de droite

Reportage

Dans cette ville populaire de Seine-Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête il y a quinze jours. Les électeurs de gauche, désabusés, ont décidé de voter Macron ou de s’abstenir.

Lola Ruscio

À Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le marché du dimanche matin se vide en ce 24 avril. Ses sacs de courses sous le bras, Évelyne achète quelques légumes avant de rentrer chez elle. Pas question pour cette sympathisante communiste de voter au second tour. « Je vais m’abstenir. Le Pen focalise trop son attention sur les étrangers, Macron est un financier », tranche cette habitante qui vit depuis une trentaine d’années dans cette ville populaire. À 63 ans, elle raconte son tout premier vote pour barrer la route à l’extrême droite : « En 2002, j’avais donné ma voix à Chirac mais il a gouverné sans se soucier des électeurs de gauche. C’est toujours comme ça, ils nous demandent de voter pour eux et ensuite ils nous snobent. »

À quelques kilomètres de là, les électeurs entrent au compte-gouttes dans le bureau de l’école Robespierre. Devant l’entrée, l’affiche de Marine Le Pen est arrachée. Une seule est intacte : celle d’Emmanuel Macron. Un autocollant de Jean-Luc Mélenchon est fixé sur un poteau. Le 10 avril, le candidat insoumis était arrivé largement en tête au premier tour dans cette commune de Seine-Saint-Denis, avec 60 % des voix, devant le président sortant (16,37 %) et une abstention à 36,51 %.

« Les personnes âgées se mobilisent »

Magalie, 28 ans, qui veut rester anonyme, vient justement glisser un bulletin Macron dans l’urne. Par conviction ? Certainement pas. « Je suis dégoûtée de voter pour lui… » lâche-t-elle, dépitée. Elle soupire. « J’ai hésité jusqu’à la dernière minute mais j’ai l’impression qu’elle peut gagner », explique cette électrice de Jean-Luc Mélenchon qui déplore l’absence de son candidat au second tour. Avant d’ajouter d’une traite : « Je suis fonctionnaire d’État dans l’hébergement d’urgence, fille d’immigré, habitante d’un quartier populaire, alors Le Pen, ce n’est pas ma tasse de thé. » Elle regrette de ne pas avoir réussi à convaincre ses proches d’aller voter.

À midi, le bureau numéro 5 d’Aubervilliers enregistre seulement 147 votants sur 996 inscrits, nombre bien inférieur à celui du premier tour. « J’ai l’impression que les gens n’ont plus le réflexe de voter contre l’extrême droite, c’est le cas parmi les électeurs de gauche, qui sont moins nombreux qu’il y a quinze jours », s’inquiète son président, Damien Bidal, également maire adjoint élu sur les listes UDI de Karine Franclet. Il remarque une nette évolution dans le profil des électeurs : « Les personnes âgées se mobilisent, mais pas les jeunes, contrairement au premier tour. »

À 32 ans, Tristan, juriste en droit de l’environnement, a voté Mélenchon au premier tour et choisi dimanche Emmanuel Macron « par dépit ». « Pas le choix face à l’extrême droite ! Tant pis, on repart pour cinq ans avec un président de droite », dit-il en haussant les épaules. « On veut prendre aucun risque, car on vit en Seine-Saint-Denis, que la parole raciste et homophobe risque de s’intensifier. On avait déjà observé un regain de haine contre les homosexuels pendant la Manif pour tous », abonde son compagnon, Benjamin, 39 ans, photographe de mode.

Voter par dépit, sans enthousiasme, abstention en signe de protestation… À la sortie du bureau de vote, Slim, 36 ans, informaticien, dit avoir longuement hésité et a fini par voter « contre Le Pen ». Veste en jean, baskets aux pieds, ce fils d’immigré ne sait pas s’il a fait le bon choix. Il préfère se projeter sur les élections législatives, ce « troisième tour » où il compte bien « faire barrage à Macron ».

Présidentielle 2022
L'Humanité

Les législatives, un espoir à gauche

Actu

Faire élire une autre majorité de députés : c’est la priorité pour empêcher le chef de l’État d’appliquer son programme antisocial.

Emilio MesletDiego Chauvet

Au terme d’un périlleux entre-deux-tours, Emmanuel Macron est donc réélu président de la République avec 58,5 % des voix selon les premières estimations, face à Marine Le Pen (41,5 %) dont le score est cependant en hausse par rapport à 2017, malgré un débat raté, mercredi, face au chef de l’État sortant. Pour la deuxième fois, ce dernier a été élu grâce à la mobilisation d’électeurs venus notamment des rangs de la gauche. Alors qu’il est la cible d’un fort rejet de la part des Français, qui se manifeste notamment par une abstention de 28,3 % et des votes blancs et nuls, le bulletin portant son nom a ainsi été largement utilisé pour faire barrage à Le Pen (à 46 %, selon un sondage Elabe réalisé avant le scrutin).

Les dirigeants des formations de gauche, éliminée au premier tour malgré les 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, soulignent tous le rôle joué par nombre de leurs électeurs dans le dénouement de ce second tour. « Le pire a été évité à la France. Nous avons clairement participé à ce résultat, a réagi le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui avait appelé à faire barrage dès le soir du premier tour. Mais la bataille n’est pour autant pas achevée, loin de là. La représentante de l’extrême droite française a recueilli 41,5 % des voix, un résultat sans précédent depuis la Libération. Une lourde menace pèse sur notre démocratie. Et la victoire d’Emmanuel Macron ne peut l’évacuer. » « Le président n’a pas été élu pour son programme, précise également Fabien Roussel. Il a été élu par défaut, et ne doit donc pas mettre en œuvre la politique antisociale annoncée durant sa campagne. »

« La monarchie républicaine survit par défaut »

Pour le candidat écologiste Yannick Jadot, « le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais ». Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV, rappelle également que « maintenant que Macron est élu, le combat continue ». « La France a refusé clairement de lui confier son avenir, s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon à propos de la défaite de Marine Le Pen, et c’est une très bonne nouvelle pour l’unité de notre peuple. » Le candidat de l’Union populaire a qualifié Emmanuel Macron de « président le plus mal élu de l’histoire de la Ve  République », et estime que « la monarchie républicaine survit par défaut ». « Que personne ne se méprenne, a averti Olivier Faure, premier secrétaire du PS. La France est fracturée. Le RN est à un niveau historique. La moitié des Français qui ont voté pour Macron l’ont fait pour la République, pas par adhésion à son projet. »

D’ores et déjà, tout le monde regarde donc vers les législatives. Jean-Luc Mélenchon, en situation de leadership après son score du premier tour, a lancé sa campagne pour être « élu premier ministre ». « La démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap. Le 3e  tour commence ce soir, a-t-il lancé lors d’une courte déclaration dimanche soir. Vous pouvez battre Macron et choisir un autre chemin (…) si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle Union populaire, qui doit s’élargir. » Une bannière qui pourrait devenir celle du rassemblement de la gauche, un accord étant en cours de négociation principalement, pour l’heure, entre la FI, EELV et le PCF. Le PS, jusque-là à l’écart, s’est majoritairement prononcé pour en être. Dimanche soir, la secrétaire nationale du parti Corinne Narassiguin a fait une nouvelle déclaration en ce sens. « Dans cette désespérance sociale, dans cette colère, il y a un refus de se résigner, une revendication à être reconnu et respecté. C’est à la gauche de l’entendre et de porter à nouveau l’espoir de changement véritable et de le réaliser. Sinon le vote RN grandira », prévient la dirigeante socialiste. Chez les insoumis, l’un de leurs négociateurs, Paul Vannier, confirme des contacts en soulevant toutefois des différences qui subsistent : « Avec le PS, ça avance. Mais est-il d’accord pour la retraite à 60 ans ou l’abrogation de la loi El Khomri ? » ​​​​​​​interroge-t-il. Il souligne également avancer « plus vite avec les écologistes que les communistes sur la stratégie ».

Pour autant, le secrétaire national du PCF a renouvelé la volonté de son parti d’avancer vers une union aux législatives dès l’annonce des résultats du second tour. « Nous avons évité le pire, maintenant construisons le meilleur. Les Français, le monde du travail, la jeunesse ont besoin d’une perspective d’espoir, a rappelé Fabien Roussel. Nous voulons tout faire pour être le plus unis possible autour d’un contrat de législature répondant aux aspirations des Français sur le pouvoir d’achat, le droit à la retraite, la justice climatique, les services publics et une République refondée. » Le dirigeant communiste appelle de ses vœux « un accord global, en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche, et en allant ensemble à la conquête d’une majorité de députés partout ailleurs ».

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Avec 58%, Macron réélu président de la République, le "troisième tour" en vue : l'essentiel de l'actu du second tour de la présidentielle 2022

​​​​​​L'Elysée ne change pas de locataire. Emmanuel Macron est réélu président de la République, dimanche 24 avril, avec 58 % des voix face à Marine Le Pen, qui totalise 42% des suffrages, selon les différents instituts de sondage.

Ce second tour de l'élection présidentielle est une fois de plus marqué par l'abstention. Selon les estimations 28% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter, soit une hausse de 2,5 points par rapport à 2027. Au premier tour, l'abstention s'établissait à 26,31% des électeurs inscrits, soit une hausse de quatre points par rapport à 2017.

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L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
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Et si vous choisissiez l’espace ?

Chronique

Charlotte Recoquillon

Avez-vous déjà trouvé votre destination pour les vacances cet été ? Sinon, j’ai une idée pour vous (ne me remerciez pas, c’est cadeau). La première mission Ax-1 vers la Station spatiale internationale (ISS) opérée entièrement par le secteur privé vient de rentrer sur Terre. Et trois autres vols privés ont été annoncés pour les deux prochaines années. Accompagnés par un – vrai – astronaute, trois touristes ont voyagé à bord de la capsule Crew Dragon (de la société d’Elon Musk SpaceX) et côtoyé l’équipage de l’ISS pendant plus de deux semaines. Pour voler à bord d’une fusée comme ces hommes d’affaires, vous n’aurez que 55 millions de dollars à débourser (51,3 millions d’euros). Une somme modique au regard du cadre exceptionnel, reconnaissez-le. Au programme de vos vacances à 400 kilomètres d’altitude : flotter dans la station, observer la Terre, jouer aux apprentis scientifiques. À ce tarif, on vous garantit un siège côté fenêtre ! Et dire que ce pauvre Jean Castex a essuyé de cruels quolibets parce qu’il est allé voter en avion…

Si l’espace est un patrimoine commun de l’humanité, c’est aussi une caisse de résonance de problématiques géopolitiques bien terrestres. Ainsi, ce voyage représente une étape cruciale dans le processus de commercialisation des vols touristiques vers l’espace. Les entreprises privées sont déjà bien placées pour revendiquer l’exploitation, voire la propriété, de ces nouveaux territoires. Du côté de la Nasa, leur déléguer le développement et la gestion du tourisme spatial lui permettrait de mieux se concentrer sur l’exploration plus lointaine, la reprise des voyages sur Mars et sur la Lune. Pour cela, l’agence publique américaine subventionne fortement le secteur privé.

Outre les questions éthiques et écologiques, on assiste donc à la privatisation de ce nouveau secteur sur le plan économique. Il faut s’attendre à l’intensification des logiques de concurrence bien sûr, mais aussi à des problématiques de souveraineté. Les rivalités s’accentuent déjà. Ainsi, Blue Origin ( Jeff Bezos) et Dynetics ont tenté de contester auprès du Government Accountability Office (GAO) le monopole de l’entreprise d’ Elon Musk, qui avait obtenu un juteux contrat de 2,9 milliards de dollars pour construire le vaisseau Starship. Le GAO a confirmé l’attribution du marché à SpaceX, dont le vaisseau permettra aux astronautes de la Nasa d’aller sur la Lune, elle-même destinée à devenir une position stratégique pour envoyer des humains sur Mars.

En attendant, que vous prévoyiez de visiter l’ISS, Mars ou la Lune, il faudra être patients et flexibles sur vos dates de départ et de retour. En effet, la mission Ax-1 devait initialement durer une dizaine de jours, mais plusieurs reports successifs ont conduit l’équipage à arrimer avec une semaine de retard. Prévenez votre N + 1.

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L'Humanité

En Ukraine, envoi d'armes lourdes et négociations en suspens

Actu

Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires.

Vadim Kamenka

Au terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal, le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».

De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en ­sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, ­appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».

En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.

Nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe

Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.

Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.

Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.

Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.

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L'Humanité

Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol

Actu

Donbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.

Vadim Kamenka

Azovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.

Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.

des kilomètres de souterrains

L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.

« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.

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L'Humanité

Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée

Actu

Depuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.

Vadim Kamenka

Après les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.

La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.

Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.

Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.

L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.

L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.

Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.

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L'Humanité

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Actu

Les pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.

Bruno Odent

L’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.

le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile

Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.

La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.

La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »

Opposition des cadres du parti social-démocrate

À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.

Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.

Guerre en UkrainearmementAllemagneolaf scholz
L'Humanité

Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

Actu

Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

Vadim Kamenka

Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

1. Une opération limitée au Donbass ?

À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

2. Une nécessaire victoire militaire ?

Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

3. Des armes lourdes promises par l’Occident

Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

4. Aucune issue diplomatique

Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

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Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

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L'Humanité

Pays basque. Trois migrants tués par un train, un drame évitable

Actu

Mardi matin, les victimes ont été percutées par un train express régional. La catastrophe a aussi fait un blessé grave. Syndicats et associations fustigent le harcèlement des étrangers.

Nadège Dubessay

Il était 5 heures du matin lorsque le drame s’est produit. Le train en provenance d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) s’arrête brusquement à Ciboure, petite commune de 6 500 habitants, au sud de Saint-Jean-de-Luz. Il vient de percuter quatre personnes, qui dormaient probablement sur la voie.

Le bilan est lourd : trois morts et un blessé, entre la vie et la mort. « Un cheminot en congés, qui se trouvait dans le train, a soutenu les passagers, très choqués, alors qu’un contrôleur a donné les premiers secours à la personne blessée, en lui faisant un garrot », explique Julien Delion, délégué CGT des cheminots à Bayonne. « Il perdait énormément de sang et les espoirs de survie étaient très faibles », souffle-t-il.

Cette catastrophe n’étonne malheureusement pas le militant CGT. « Selon l’officier de la police judiciaire, il s’agirait d’Algériens qui ont traversé l’Espagne, précise-t-il. Une centaine de personnes empruntent ce chemin chaque jour. Des gens qui fuient la misère de leur pays, au risque de leur vie. D’Hendaye, poste frontalier avec l’Espagne, ils passent par les voies ferroviaires pour rejoindre Bayonne d’où ils espèrent prendre un bus afin d’aller plus au nord. Ils n’utilisent pas les routes, car ils savent que les contrôles policiers sont très nombreux. »

Des contrôles policiers réguliers entre Irun et Hendaye

Dans un communiqué, la fédération CGT des cheminots a salué les collègues « qui sont intervenus dans les plus brefs délais sur les lieux de cette catastrophe, afin de porter secours aux victimes ». Le syndicat estime que ce drame « nous rappelle que, chaque jour, des femmes, des hommes, parfois des enfants, perdent la vie pour fuir les persécutions, les guerres, la famine, les régimes totalitaires, les crises politiques, économiques, sociales et climatiques ».

Une histoire migratoire de tous les dangers, qui, selon la fédération Etorkinekin (Avec les migrant-e-s), qui réunit depuis 2015 des groupes locaux se mobilisant pour accueillir les étrangers, pourrait être évitée. « Sans considérer leur demande de droit d’asile, les migrants doivent pouvoir arriver au centre d’accueil Pausa, à Bayonne, puis à leur destination finale sans mourir », affirme, dans Ouest-France, sa présidente Amaïa Fontan.

Depuis le 1er janvier, trois autres personnes sont mortes par noyade en traversant la Bidassoa, le fleuve qui marque la frontière entre Irun et Hendaye. Le 22 mai, le corps de Yaya Karamoko, un Ivoirien de 28 ans, était retrouvé près de la rive espagnole. Deux mois et demi plus tard, un autre jeune migrant décédait dans le fleuve frontière. Le 8 août, Abdoulaye Koulibaly, Guinéen de 18 ans, mourait lui aussi dans une tentative de traversée à la nage, pour éviter les contrôles policiers réguliers sur le pont Saint-Jacques, entre Irun et Hendaye. Le 18 avril, à Irun, un Érythréen s’est lui suicidé.

« Depuis que la frontière est rendue hermétique aux migrants, sous prétexte de risque terroriste, on sait qu’ils prennent tous les risques pour passer », poursuit Amaïa Fontan en faisant référence au discours prononcé par Emmanuel Macron, en novembre 2020, au Perthus. L’association appelle à un rassemblement ce mercredi, à 18 h 30, à la gare de Saint-Jean-de-Luz.

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Accident de Brétigny-sur-Orge. Laurent Brun (CGT cheminots) : « On nous demande toujours plus de travaux et moins d’effectifs »

Entretien

Entretien. Alors que la justice vient de renvoyer la SNCF et un cheminot en correctionnelle dans le dossier du déraillement qui a fait sept morts et des dizaines de blessés en juillet 2013, Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, regrette le manque de leçons tirées de cette catastrophe et déplore la poursuite d’une politique de réduction des coûts et des effectifs, aggravée par les répercussions économiques de la crise sanitaire.

Marion d'Allard

Dans l’affaire du déraillement de Brétigny-sur-Orge, en 2013, la justice vient de renvoyer en correctionnelle la SNCF et un cheminot. Un procès devrait se tenir mi-2021. Quelle est votre réaction ?

Laurent Brun D’une certaine manière, le renvoi du DPX (dirigeant de proximité, responsable de la maintenance – NDLR) revient à faire payer un lampiste plutôt que d’interroger tout un système. Il conviendrait plutôt de regarder les conditions précises qui ont mené à cet accident, les décisions qui ont été prises par les échelons supérieurs. Mais il faut un responsable, c’est le défaut du système judiciaire. Pire encore, on ne s’interroge pas, et c’est là le défaut du système politique, sur ce qui a été mis en place depuis sept ans, pour éviter, ou pas, qu’un tel drame se reproduise. L’enquête a pointé le sous-effectif et le manque d’investissement chronique. Mais tout cela se poursuit aujourd’hui. Les décisionnaires, au premier rang desquels Guillaume Pepy, alors président de la SNCF, et Frédéric Cuvillier (secrétaire d’État aux Transports de l’époque – NDLR), ne sont pas dans le box des accusés. En somme, la remise en cause des orientations politiques n’est pas à l’ordre du jour. C’est le principal problème. Les choses ne peuvent pas être ramenées à une unique erreur humaine. Il y a forcément un faisceau d’éléments à prendre en compte, un arbre des causes qui comporte des dizaines de branches. Dès le début, le message du gouvernement à la justice a été clair. Guillaume Pepy n’a pas été démis de ses fonctions après l’accident. Le gouvernement lui a même renouvelé sa confiance. Une semaine avant le déraillement de Brétigny, a eu lieu la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, à Montréal. Le ministre concerné et toute son équipe de même que le président de l’entreprise ferroviaire et son staff ont dégagé dans la journée.

Après le déraillement meurtrier, les pouvoirs publics avaient ordonné un vaste plan de vérification des appareils de voie. Était-ce suffisant ?

Laurent Brun Un grand audit a été réalisé et des problèmes critiques sur telle ou telle installation ont été détectés. Mais, aujourd’hui, qu’en est-il des défaillances qui se font jour ? Nous sommes toujours dans la même injonction contradictoire : faire plus de travaux avec moins d’effectifs. Dans ce contexte, ce qui passe à la trappe, c’est la maintenance, la surveillance des installations.

Alors que Jean-Pierre Farandou vient d’annoncer une perte de chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros pour la SNCF liée au Covid, la situation risque-t-elle de s’aggraver ?

Laurent Brun C’est tout à fait probable. Ce qui a été construit avec la réforme ferroviaire de 2018 est une sorte de château de cartes dans lequel la SNCF autofinance les travaux supplémentaires demandés par l’État. Des travaux moins tournés vers la maintenance que vers des grands projets d’aménagement régionaux et nationaux qui monopolisent les moyens. Avec le coronavirus, le château de cartes s’effondre. Une partie de l’autofinancement dont je parle provient du versement de dividendes de SNCF Voyageurs à SNCF Réseau. Dans le contexte actuel, ce versement sera impossible pour au moins un à deux ans. Il manque donc 600 millions d’euros dans les caisses. L’État se retrouve coincé parce qu’il refuse d’injecter un euro supplémentaire dans la SNCF, tout à sa politique proroutière, ou plus exactement antiferroviaire. Mais, à ce niveau de crise, c’est très compliqué de faire sans fonds publics.

Comment expliquez-vous qu’aucun plan d’aide à la filière ferroviaire n’ait été décrété dans la période ?

Laurent Brun La logique, c’est de laisser la SNCF se débrouiller seule. On commence d’ailleurs à entendre, dans les couloirs, qu’il va falloir vendre tout ou partie de quelques filiales. Mais pas seulement. Les plans d’économie vont aboutir à repousser probablement certains investissements, notamment en matériel. En chaîne, tout cela va impacter l’industrie ferroviaire. Par ailleurs, si les investissements en matière de travaux sont décalés dans le temps, alors que des projets comme le Charles-de-Gaulle sont maintenus, la réduction se fera sur les travaux nécessaires aux trajets du quotidien. Pour les usagers, c’est autant de temps de transports en plus sur des lignes hors d’âge où la régénération indispensable n’aura pas lieu. Quant à un plan de relance, nous n’avons eu aucun contact avec Jean-Baptiste Djebarri (secrétaire d’État aux Transports – NDLR) durant toute la période, et même avant, pendant la lutte contre la réforme des retraites. Je ne l’ai pas vu depuis le mois de novembre.

SNCFlaurent brunbrétigny-sur-orgejustice
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Derrière l’accident ferroviaire,un Mezzogiorno délaissé

Actu

Les enquêteurs parlent d ’« erreur humaine » pour expliquer la collision frontale entre deux trains dans les Pouilles. Mais ils pourraient élargir leurs recherches aux raison, du non-doublement de la ligne de chemin de fer. Le manque d’investissements au sud du pays est dénoncé.

Sur 2 700 kilomètres de ligne de chemin de fer, en Italie, la vie ne tient qu’à un coup de fil. Il n’y a qu’une voie pour des trains circulant dans les deux sens, et il n’y a pas de système électronique de contrôle. Les chefs de gare doivent se téléphoner pour décider si un train peut partir d’une gare vers la suivante. Ce mode de fonctionnement semble être à l’origine de la collision frontale survenue entre deux trains, mardi, dans les Pouilles, au sud de l’Italie. Un accident qui a coûté la vie à vingt-trois personnes.

Pour le moment, trois personnes ont été inculpées. Il s’agit de deux chefs de gare et d’un autre employé de l’entreprise privée Ferrotramviaria Spa, gérante de la ligne Bari-Barletta. Le chef de gare d’Andria avait laissé passer un train vers Corato, au sud. Il semblait ignorer qu’un convoi avait été ajouté ce jour-là et était déjà engagé sur le tronçon en direction opposée. Son collègue de Corato est lui aussi inculpé. Il venait de laisser partir ce convoi en direction d’Andria, en respectant les règles. Mais il n’a pas lu le phonogramme annonçant l’arrivée d’un train depuis Andria. L’erreur aurait pu être corrigée. Quelques minutes plus tard se produisait l’accident.

Ce drame a mis au jour une Italie à deux vitesses

« Nous ne nous arrêterons absolument pas aux premières responsabilités. L’erreur humaine est seulement le point de départ de cette histoire », a prévenu, mercredi, Francesco Giannella, procureur adjoint. La justice pourrait s’intéresser à une autre question : pourquoi la ligne n’a pas été doublée ? Le projet existe depuis 2007 et, depuis 2012, les fonds de l’Union européenne sont disponibles. Mais à cause de lenteurs administratives, il a pris du retard. Ce n’est que le 19 juillet prochain que les appels d’offres nécessaires au lancement des travaux seront clos.

Le problème dépasse ce tronçon. L’Italie manque d’infrastructures. « La tragédie est probablement le fruit d’une erreur humaine, la magistrature se chargera d’établir les faits, mais elle est certainement aussi la conséquence d’un vieux problème de notre pays, celui de réaliser des infrastructures adaptées. Et une des raisons de ces difficultés est justement la corruption », a ainsi déclaré le chef de l’Autorité nationale anticorruption, Raffaele Cantone.

Le secteur du rail a besoin d’investissements. Sur 16 674 kilomètres de lignes gérées par l’État, 9 161 n’ont qu’une voie. Surtout au Sud. En Basilicate, 94,8 % des lignes sont monovoie ; en Molise, 91,3 % ; en Sicile, 86,9 %... Ces chiffres ne tiennent pas compte des concessions au privé : sur 6 500 kilomètres de lignes, 6 000 seraient monovoie.

À cela s’ajoute un autre problème : 100 % des lignes publiques avec une seule voie sont couvertes par des dispositifs électroniques qui pallient les erreurs humaines. Une décision prise après un accident similaire ayant tué 17 personnes, en 2005, près de Bologne. Sur 2 700 kilomètres de réseau privé, la technique du « consensus téléphonique », vieille de cinquante ans, continue d’être utilisée. Si le réseau public est soumis au contrôle de l’Agence nationale pour la sécurité ferroviaire, ce n’est pas le cas des concessions, supervisées par des agences plus petites et moins regardantes.

Ce drame a mis au jour une Italie à deux vitesses. Dans le Sud, les investissements de l’entreprise publique de chemin de fer sont passés de 1,5 milliard d’euros, entre 2009 et 2011, à 700 millions d’euros seulement entre 2012 et 2014. Le réseau est essentiellement local pour se rendre sur son lieu de travail. Dans le même temps, des investissements colossaux ont été faits au Nord pour les trains à grande vitesse.

Quant aux dirigeants de Ferrotramviaria Spa, propriété de la famille Pasquini, le rail ne semble pas être leur priorité. L’ancien président, le comte Enrico Maria Pasquini – qui n’est plus au capital –, a fondé une société d’affaires, dont le siège est à la même adresse que celui de Ferrotramviaria, Amphora fiduciaria. Celle-ci est inquiétée par la justice. Elle aide les évadeurs fiscaux à envoyer leur fortune à Saint-Marin. De là, l’argent passe parfois par l’United Investment Bank, qui a son siège dans les îles Vanuatu, un paradis fiscal. Cette banque a pour directeur le noble Andrea Pavoncelli, mari de Gloria Maria, présidente actuelle de Ferrotramviaria, et beau-frère de Pasquini. Visiblement, ce beau monde avait mieux à faire que de moderniser le tronçon Corato-Andria.

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Italie: une vingtaine de morts dans une collision de trains

Actu

Au moins vingt personnes ont trouvé la mort et plusieurs dizaines ont été blessées dans une collision entre deux trains dans le sud de l’Italie, dans la région des Pouilles. Le bilan est encore temporaire.

"Il y a au moins vingt morts et plusieurs dizaines de blessés" ont rapporté les autorités régionales.  L'accident s'est produit dans le "talon" de la Botte, entre les villes de Corato et d'Andria, dans les Pouilles. Mais il n’y a pas de bilan officiel."Nous travaillons avec des dizaines de secouristes pour ouvrir les voitures", a déclaré Luca Cari, porte-parole des pompiers. "Les opérations sont compliquées par le fait que l'accident a eu lieu en pleine campagne."Deux convois composés de quatre voitures chacun sont entrés frontalement en collision. Ils se trouvaient sur la même ligne ferroviaire locale, selon des images diffusées sur les télévisions.

Des dizaines de véhicules de secours, des ambulances, des forces de l'ordre et des pompiers, sont arrivés sur les lieux de l'accident, selon des images diffusées par les télévisions.Les circonstances de l'accident ne sont pas claires pour le moment mais le chef du gouvernement Matteo Renzi a promis que toute la lumière serait faite sur cette tragédie. "Nous ne nous arrêterons pas tant que toute la lumière ne sera pas faite. Maintenant c'est le moment des larmes et il faut en premier lieu récupérer les victimes et les blessés", a déclaré Matteo Renzi depuis Milan, avant d'annoncer son retour anticipé dans la capitale italienne.

La ligne est exploitée par la compagnie ferroviaire régionale Ferrotramviaria. On ignore combien de passagers se trouvaient dans les trains.Le dernier grand accident ferroviaire en Italie s'est produit en 2009 à Viareggio, en Toscane. Plus de 30 personnes habitant près de la voie ferrée avaient péri dans un incendie déclenché par le déraillement d'un train de marchandises.

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TGV : drame historique et questions en cascade

Décryptage

Jamais, depuis sa mise en circulation en 1981, le TGV n'avait connu pareille catastrophe. Une rame d'essai composée de six voitures et de deux motrices a violemment percuté un pont en Alsace, le 14 novembre. Au moins 11 personnes sont décédées dans l'accident et une trentaine sont blessées. Il s'agit de la première catastrophe ferroviaire mortelle depuis le déraillement de Brétigny-sur-Orge en 2013.

Sous la violence du choc, les débris se sont éparpillés sur plus de deux cents mètres à travers champs. Les images de cette rame d'essai presque entièrement disloquée ont à peine eu le temps de circuler que, déjà, une multitude de questions affluaient.Que s'est-il passé ? La rame circulait sur la ligne à grande vitesse (LGV) Est, entre Baudrecourt (Moselle) et Vendenheim (BasRhin), en direction de Strasbourg. L'impact s'est produit un peu avant 15 h 30, dans une courbe, lors du franchissement d'un pont au-dessus du canal de la Marne au Rhin.La rame a percuté le parapet du pont, avant de dérailler. L'avant du train a été retrouvé dans un champ, complètement disloqué. La queue de la rame, elle, a basculé dans le canal. La ligne intégrale du TGV Est devait être mise en service en avril 2016 et permettre d'effectuer le trajet Strasbourg-Paris en 1 h 48, contre 2 h 20 actuellement, à plus de 300 km/heure. Cependant, la tragédie risque de repousser l'entrée en fonction.Pourquoi un tel accident ? À l'heure où nous écrivions ces lignes, l'enquête venait seulement de commencer et les boîtes noires n'avaient toujours pas été exploitées. Problème technique, obstacle présent sur la voie ou vitesse excessive, aucune hypothèse ne pouvait alors être écartée. Le conducteur, qui s'en est tiré avec de très légères blessures, assure cependant qu'il roulait à 176 km/heure au moment de l'accident, une allure parfaitement normale sur ce type de tronçon. Professionnel expérimenté, cet agent est par ailleurs formateur de conducteurs de TGV.

Comment expliquer la présence d'enfants à bord ? En principe, les rames d'essai ne peuvent accueillir que du personnel « autorisé », c'est-à-dire, en plus des conducteurs, les experts, ingénieurs ou agents du matériel. Il arrive cependant que les salariés de la SNCF invitent à bord des membres de leur famille. Parmi la cinquantaine de personnes présente dans le train le jour de l'accident, on compte ainsi quatre mineurs âgés de 10 à 15 ans, qui ont été légèrement blessés. Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, s'est publiquement étonné de la présence d'enfants à bord. Tout en soulignant que ce type d'essais ne comporte en principe aucun risque...Le rail français est-il sûr ? Globalement, le train demeure le transport le plus sûr, après l'avion. En France, le nombre d'accidents a plutôt tendance à diminuer, à l'exception de l'année 2014, marquée notamment par une spectaculaire collision entre un TGV et un TER à Denguin (Pyrénées-Atlantiques), en juillet. Entre 2010 et 2013, le nombre total d'accidents (collisions, déraillements, accidents aux passages à niveau, incendies...) est passé de 155 à 146. En 2014, cependant, il est remonté à 177. Le nombre de personnes tuées est resté stable (65 en 2014, contre 66 en 2010). Rapportés aux quelque 130 millions de voyageurs empruntant un train en France tous les ans, ces chiffres demeurent heureusement très faibles. Malgré tout, les critiques s'élèvent régulièrement pour dénoncer les points faibles du rail français : réseau vieillissant et problèmes de maintenance. À l'occasion de la catastrophe de Brétigny (7 morts dans un déraillement en juillet 2013), une expertise commandée par le CHSCT de la SNCF montrait que les effectifs de la branche chargée de l'infrastructure avaient perdu 6 000 agents en dix ans, soit 15 % du total.

Un film pour signal d'alarme. En septembre dernier, le documentaire « Vérités et mensonges sur la SNCF » était mis en ligne sur YouTube. Réalisé par Gilles Balbastre et produit par le comité d'établissement régional SNCF Nord-Pas-de-Calais, il pointe un certain nombre de défaillances en matière de sécurité et d'entretien des voies. Malgré un silence médiatique assourdissant, le film a été vu près de 77 000 fois en deux mois. Un succès qui a fini par alerter... la direction elle-même. Cette dernière a fait « remplacer en urgence, en octobre, des rails en piteux état du côté de Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais », se félicite le réalisateur du documentaire.

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L'Humanité

Après l’accident, les questions sur le TGV test

Les conséquences dramatiques du déraillement du TGV test sur la future ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg relancent les problèmes de sécurité, mis en lumière par une série d’incidents ces derniers mois.

C’est à une vingtaine de kilomètres au nord de Strasbourg, vers Eckwersheim, sur la ligne à grande vitesse (LGV) qui devait être mise en service au printemps prochain, que la rame d’essai du TGV a terminé sa course folle, samedi, vers 15 heures. « Dans l’impact, le train s’est disloqué en faisant un bruit métallique extrêmement fort, qui a pu être assimilé dans un premier temps à une explosion », précisait Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, dépêchée immédiatement sur les lieux du drame avec le secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies. Une manière, sans doute, après les attentats parisiens, d’éteindre l’incendie de la piste terroriste ou de l’acte de malveillance, qu’un grand nombre de personnes de la région ont pu craindre dans les minutes qui ont suivi le drame. Ainsi, cette jeune habitante de la commune de Vendenheim, proche de l’accident, qui déclarait : « C’est en sortant d’un magasin que j’ai vu une grande fumée noire. C’est là que je me suis dit que quelque chose de grave s’était passé. »

« Toutes les hypothèses 
sont étudiées »

Quoi qu’il en soit, ce train, qui circulait à quelque 350 km/h au moment de son déraillement, a entraîné pour l’heure la mort de 11 personnes. On dénombrait aussi 25 blessés en urgence relative et 12 autres en urgence absolue, hier. Les 11 tués faisaient tous partie d’une équipe de 49 techniciens et cheminots qui effectuaient les tests. Ce déraillement est une première mortelle dans l’histoire du TGV français, mis en service pour la première fois en 1981. Certes, une douzaine de déraillements, pour la plupart dus à des objets posés sur les voies, avaient été recensés, mais aucun n’avait eu des conséquences aussi dramatiques. Hier, les opérations de recherche se poursuivaient afin de comprendre pourquoi cette rame (5 voitures) a terminé dans l’eau à une dizaine de mètres au pied d’un pont métallique enjambant le canal de la Marne au Rhin.

Trois enquêtes sont en cours. La première a été lancée par le ministère du Transport, la deuxième par la gendarmerie sous la direction du parquet de Strasbourg, et enfin la dernière, en interne par la SNCF. Mais à ce stade, aucune piste n’est privilégiée, même si certaines sources révèlent que la rame d’essai aurait « déraillé en raison d’une vitesse excessive », ce à quoi le syndicat SUD rail, a tout de suite rétorqué que « le TGV effectuait des essais de survitesse ».

De toute manière, le train, qui comportait du matériel technique d’enregistrement de bord, devrait donner dans les jours qui viennent les premiers éléments de réponse. « Les boîtes noires ont été remises aux autorités, mais pour l’heure nous ignorons les causes de l’accident », a déclaré le porte-parole de la SNCF, qui n’a pas confirmé que la vitesse du train soit la cause. « Toutes les hypothèses sont étudiées », a expliqué de son côté Dominique-Nicolas Jane, directeur de cabinet du préfet d’Alsace.

Mais alors que la fédération CGT des cheminots préférait respecter un certain recueillement vis-à-vis de camarades et collègues morts ou blessés, la direction de la SNCF lançait déjà ses premiers pare-feu et une polémique des plus malvenues. À mots à peine couverts, la direction voyait dans le nombre de morts, la conséquence de la légèreté du personnel embarqué : « Il y aurait eu quelques enfants de cheminots à bord de la rame », expliquait-on, avant d’ajouter : « L’enquête doit déterminer le nombre de personnes présentes dans le train et combien parmi elles n’étaient pas habilitées à y être. » Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a appuyé cet élément sur les ondes de France Info : « Les enquêtes vont permettre d’éclairer qui sont ces accompagnants, pourquoi étaient-ils à bord, dans quelles circonstances avaient-ils été admis à monter dans cette rame… Chaque essai fait l’objet d’une liste d’accompagnants autorisés à participer et cette liste a été transmise aux enquêteurs. Ces derniers détermineront la cohérence de cette liste avec les personnes à bord au moment de l’accident. Mais ce n’est pas une pratique que la SNCF reconnaît. On n’est pas dans une phase touristique ou dans une phase amicale. Un train de test est un train de test. »

Mais n’est-ce pas là une manière d’éluder les questions sur les causes de l’accident ? Le président de la SNCF, sentant le vent du boulet et des reproches, s’est depuis adouci : « Qu’il s’agisse de cheminots ou d’accompagnants, de gens sur la liste ou de gens pas sur la liste, la SNCF assumera sa responsabilité à l’égard de toutes les victimes », a déclaré le patron de l’entreprise. De son côté, le syndicat SUD rail préférait porter tout de suite le débat sur les problèmes que dénoncent les cheminots chaque jour un peu plus : « En matière de sécurité, rien n’est jamais acquis. La SNCF se doit de prendre en compte les différentes alertes ou remontées des cheminots concernant les derniers dysfonctionnements, tant sur l’infrastructure que sur le matériel roulant. »

En attendant, une des premières conséquences de ce grave accident est le report de la mise en service de la LGV Paris-Strasbourg, qui devait intervenir en avril 2016. « Nous avons décidé d’interrompre complètement les activités de test sur le tronçon », déclarait hier Jacques Rapoport, président délégué du directoire de la SNCF.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron «a le souhait d'une nomination féminine à Matignon», assure Clément Beaune

Claire Conruyt

Invité sur BFMTV, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a par ailleurs indiqué qu'il y aurait du «renouvellement» dans l'équipe gouvernementale.

Voilà quelques jours que l'idée fait son chemin. Elle a été formulée lundi 25 avril par Clément Beaune, sur BFMTV : «Emmanuel Macron a le souhait bien sûr d'une nomination féminine à Matignon» , après sa réélection à l'Elysée, dimanche 24 avril.

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Se pourrait-il qu'il s'agisse d'Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, dont le nom circule ? «Ce n'est pas le sujet. Ce n'est pas la question», a balayé l'intéressée ce matin sur RTL. Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a par ailleurs indiqué : «Il ne faut pas résumer l'ensemble de la situation politique au poste de premier ministre», avant d'assurer que le nouveau gouvernement refléterait un «renouvellement» que souhaite incarner Emmanuel Macron.

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«Je choisirai le premier ministre le plus compétent»

Une autre rumeur montait, début 2022 : Christine Lagarde serait sur la liste de ceux qui pourraient succéder à Jean Castex. «J'ai un métier, j'ai une fonction. Je n'ai pas pour habitude d'abandonner en cours de route, donc... Il y a d'autres gens tellement plus compétents pour faire le job (de premier ministre), donc je vais essayer de me concentrer sur ce que j'ai à faire», rétorquait la présidente de la Banque centrale européenne fin janvier sur France Inter.

En 2017, déjà, le chef de l'État, alors candidat, avait émis le «souhait» de nommer une femme à Matignon. «J'en ai parlé à d'autres, à commencer par des hommes, et c'est plutôt mon souhait», avait-il déclaré. «Après, avait-il précisé, je ne vais pas choisir un premier ministre parce que c'est une femme. Je choisirai le premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme.» Emmanuel Macron avait finalement nommé le député et maire du Havre Edouard Philippe, un proche d'Alain Juppé, tandis que les élections législatives se tenaient quelques semaines plus tard.

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Le Figaro

Jérôme Fourquet : «Ce nouveau mandat sera marqué par une décomposition politique avancée»

Eugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop et auteur de La France sous nos yeux (Seuil) si le «front républicain» a de nouveau fonctionné, la réélection du président sortant repose sur des bases plus fragiles encore qu'en 2017.

LE FIGARO.- Emmanuel Macron a été réélu avec 58% des voix, loin devant Marine Le Pen. Le « front républicain » a-t-il encore une fois fonctionné ?

Jérôme FOURQUET.- Oui en partie. Les enquêtes des derniers jours indiquent que l'électorat de gauche dont les candidats ont été éliminés l'a pratiqué. 40% de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon s'est ainsi reporté sur le président sortant et deux tiers de celui de Yannick Jadot. À droite, il a également marché mais dans des proportions un peu moins larges : la moitié de celui de Pécresse, contre ¼ qui s'est reporté sur Marine Le Pen. S'il est donc toujours pratiqué, ce front républicain a cependant perdu de son caractère automatique. Au sein de l'électorat Mélenchon, c'est la composante la plus âgée qui a été la plus rétive à le pratiquer, soit celle qui était déjà en âge de voter en 2002 lors du second tour Chirac/ Le Pen, et qui aurait donc dû le mettre en œuvre pour la troisième fois. Dans cette génération, on constate une certaine lassitude de la gauche « castor » (selon l'expression de Laurent Bouvet) à faire barrage.

Mais ce front républicain même affaibli, a néanmoins suffi au candidat opposé à la candidate de la famille Le Pen pour être largement élu. L'esprit de cette discipline de vote a ainsi prévalu sur les promesses de Macron et sur son ouverture à gauche de l'entre-deux tours, dont les électeurs de gauche sont peu dupes.

En effet, la campagne de l'entre-deux tours s'est axée principalement autour des thèmes de gauche (écologie, retraites, etc…), les problématiques identitaires et sécuritaires ayant été reléguées au second plan. Est-ce à dire qu'elles ne comptent pas tant dans l'opinion ?

Si les thèmes qui parlent à l'électorat de gauche ont occupé l'entre-deux tours, c'est d'abord et avant tout parce que cet électorat était faiseur de roi. L'électorat Zemmour a été considéré comme très largement acquis à Marine Le Pen. Les 22% de Mélenchon constituaient donc la principale réserve de voix. C'est également parce que le sujet du pouvoir d'achat est resté une problématique très importante tout au long de la campagne. L'enquête IFOP réalisée le jour du 1er tour indiquait que la problématique n°1 était la santé (71%), puis le pouvoir d'achat (68%), la sécurité (60%), l'éducation (59%) le terrorisme (57%) le chômage (49%), la lutte contre l'immigration clandestine (47%) et enfin l'environnement (44%). Les thématiques régaliennes n'ont donc pas disparu des préoccupations, elles restent toujours en toile de fond. Si on compare à 2017, la préoccupation « santé » a bondi de 9 points (sous l'effet de la pandémie) le pouvoir d'achat de 8 points, la délinquance de 4. Le terrorisme a lui baissé de 9 points (en 2017, la France avait été frappée par un attentat quelques jours seulement avant le premier tour) et la lutte contre le chômage de 20 points. Le vrai changement, c'est cette rétrogradation dans la hiérarchie des préoccupations de l'item chômage, phénomène inédit dans une campagne depuis des décennies. Sécurité, immigration et terrorisme demeurent, quant à eux, à des niveaux élevés. Ils font partie intégrante et permanente du paysage français, même s'ils ne sont pas la priorité n°1.

La question de l'immigration n'est-elle plus déterminante dans la motivation du vote RN ?

Elle reste prioritaire pour l'électorat lepéniste : au moment de voter, la sécurité et la délinquance ont été jugées déterminantes pour 83% des électeurs de Marine Le Pen, (contre 93% pour ceux de Zemmour et 60% pour la moyenne des Français), presque à égalité avec le pouvoir d'achat à 80%. Les préoccupations traditionnelles de l'électorat frontiste sont toujours présentes et déterminantes, mais à ces sujets historiques, s'est ajoutée la question du salaire et du pouvoir d'achat, c'est-à-dire le volet social. L'atout de Marine Le Pen a résidé dans le fait que si son électorat est très focalisé sur ces sujets régaliens, elle n'a pas eu besoin de trop en parler ni de les mettre au centre de sa campagne. Quelques petites piqûres de rappel ont suffi. Ainsi, pendant le débat, elle a juste évoqué l'interdiction du port du voile et tenu des propos comme : « l'immigration anarchique contribue à la délinquance dans notre pays », « on est cerné par l'insécurité », « j'accorderai la présomption de légitime défense aux policiers». Ne perdant pas de temps à labourer ces thématiques où elle se savait totalement crédible aux yeux de ses électeurs, elle a pu partir en conquête en développant d'autres thématiques.

Le point de gravité de la vie politique française est-il passé à gauche ?

Pas vraiment. Si on fait le total Zemmour, Le Pen et Dupont Aignan, cela représente plus de 30 % en faveur de la droite nationale. Parallèlement, Emmanuel Macron avec ses près de 28%, affiche un positionnement idéologique nettement plus à droite qu'en 2017. Il a d'ailleurs perdu une partie de son électorat de gauche cette année, qui a été plus que remplacé par l'apport d'électeurs de droite. Ainsi, 45% de l'électorat de Sarkozy du premier tour de 2012 ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour cette année. Alors certes Mélenchon a fait un assez gros score, mais il a été porté par une mécanique de vote utile, qui a quasiment tout siphonné à gauche. Et ce bloc mélenchoniste est aujourd'hui minoritaire face aux deux blocs macroniste et de la droite nationale.

Au clivage sociologique et géographique s'est ajouté un nouveau clivage, le clivage générationnel, avec des retraités votant à une écrasante majorité pour le président sortant. Ce clivage est-il appelé à se creuser ?

Historiquement, il y a toujours eu des différences très marquées, l'électorat âgé a toujours été l'apanage de la droite classique, tandis que le monde du travail votait plutôt à gauche. La vieille gauche et la vieille droite ayant disparu, ce clivage se recompose autrement. Au premier tour, Macron fait 39% chez les plus de 65 ans, quand Le Pen est à 18% et Mélenchon à seulement 13%. Macron a mené une véritable OPA sur ces seniors, qui demeuraient le dernier carré fidèle de la droite depuis 2017. Les 65 ans et plus se sont ralliés à lui par légitimisme (vote en faveur du président sortant dans un contexte de crise) mais ont aussi été séduits par une proposition catégorielle majeure, les retraités étant la seule catégorie de la population acquise à l'allongement de l'âge de départ à la retraite. L'annonce de la réforme des retraites, quasiment seule mesure mémorisée avant le 1er tour, lui a fait gagner au premier tour 13 points chez les retraités par rapport à 2017 et deux tiers des seniors ont voté pour lui au second tour, alors que le rapport de forces s'établissait autour du 50%/50% auprès des 25-50 ans. Marine Le Pen, elle, s'adresse principalement à la France en âge de travailler. Scrutin après scrutin, la question du poids électoral des retraités devient centrale, car nous sommes dans une société qui vieillit. De la même manière que les seniors constituent une cible stratégique sur le marché automobile (un véhicule neuf sur deux est acheté par un retraité), ils sont devenus un électorat incontournable pour espérer l'emporter.

La défaite de Marine Le Pen s'explique ainsi par son incapacité à réduire son écart avec Emmanuel Macron dans l'électorat retraité, véritable armée de réserve macroniste

La défaite de Marine Le Pen s'explique ainsi par son incapacité à réduire son écart avec Emmanuel Macron dans ce secteur stratégique, véritable armée de réserve macroniste. Ce fort soutien émanant des seniors explique par ailleurs le caractère relativement homogène de la géographie du vote Macron. Au premier tour, il disposait en effet partout d'un matelas minimum de 15-20% de voix, lié à la présence sur le territoire des retraités, répartis nettement plus homogènement que les cadres ou les ouvriers.

Avec une abstention record (28,2%) pour un second tour de présidentielle depuis 1969, Emmanuel Macron se retrouve élu avec moins de la moitié des inscrits (comme en 2017). Cela présage-t-il d'un quinquennat difficile, avec une perpétuelle remise en question dans la rue de la moindre réforme du président élu ? S'achemine-t-on vers une France ingouvernable ?

L'abstention, et les bulletins blancs et nuls (il y en avait déjà eu 4 millions en 2017- 10% des votants) ont battu des records. Une part importante de la population n'a donc pas voulu donner de blanc-seing au président face à Marine Le Pen. Parallèlement, cette dernière parvient à un niveau plus élevé qu'en 2017, en raison de sa stratégie de dédiabolisation, mais aussi en ayant capté un antimacronisme qui n'était qu'embryonnaire en 2017. Au premier tour, le total des partis contestataires a atteint un niveau inégalé de plus de 50%. La fracture sociale et géographique ne cesse de se creuser. À Paris intramuros, Macron fait 35%, au premier tour, Marine Le Pen est à 5,5%. L'un des candidats finalistes est quasiment inexistant dans la capitale, preuve d'une coupure abyssale entre les milieux décideurs et le reste de la population française. Le lieu où s'élabore la politique est profondément déconnecté du reste du pays. On a observé le même phénomène aux États-Unis, où Trump ne recueillait que 8% à Washington DC. Par ailleurs, l'assemblée de 2017 n'avait jamais été aussi socialement peu représentative des Français. On s'achemine vers le même schéma en juin prochain, avec une assemblée nationale qui ne permettra sans doute pas de faire émerger une représentation politique correcte du rapport de force qui existe dans la société française.

De surcroît, la campagne électorale ayant été assez évanescente, elle n'a pas servi de soupape ou de purge cathartique des tensions traversant le pays. Il est donc à craindre que celles-ci ne trouvent pas de débouchés dans l'hémicycle mais dans la rue.

La campagne électorale ayant été assez évanescente, elle n'a pas servi de soupape ou de purge cathartique des tensions traversant le pays. Il est donc à craindre que celles-ci ne trouvent pas de débouchés dans l'hémicycle mais dans la rue.

Ne peut-on pas imaginer que les législatives fassent émerger trois pôles unis : la gauche autour des insoumis, le centre autour d'Emmanuel Macron, et une alliance de droite nationale RN-LR et Reconquête ?

Le temps manque pour organiser des hypothétiques candidatures communes à droite et à gauche, scénario qui n'est guère encouragé par un système de financement des partis liés au nombre de candidats et aux scores du premier tour des législatives. On peut par ailleurs penser que la dynamique de débauchage d'Emmanuel Macron va se poursuivre à gauche, mais surtout à droite. Enfin, les prochaines législatives battront-elles le record qui avait été de 50% d'abstention en 2017, faisant de l'Assemblée la plus mal élue de la Cinquième République ? Il ne faut en effet pas sous-estimer le côté « gueule de bois » postélection qui risque de se produire auprès des électorats éliminés, au profit de l'électorat de l'élu. Ce nouveau mandat risque donc d'être marqué par une décomposition politique avancée, avant que, peut-être, ne s'ébauche une phase de recomposition permise par le départ de piste annoncé en 2027 du président, ainsi que de ses principaux adversaires. Dès lors, les divisions à l'intérieur de la majorité et du grand parti unique ne manqueront pas de se produire dans la perspective de la prochaine échéance présidentielle.

*Jérôme Fourquet a publié récemment, avec Jean-Laurent Cassely La France sous nos yeux (Seuil), essai qui s'est déjà vendu à plus de 100.000 exemplaires.

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L'Humanité

Partager l’humanité de Bartleby avec le frère perdu

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THÉÂTRE Daniel Pennac propose une rencontre poétique sensible, empreinte de souvenirs de tendresse et d’humour autour d’un être cher disparu à jamais.

Gérald Rossi

Partant du principe moult fois vérifié que l’on ne peut effacer les balafres imposées par le temps qui passe et les séparations qui en résultent, chacun peut imaginer d’autres issues, d’autres portes, pour éviter de sombrer. Ainsi Daniel Pennac, qui pour surmonter la disparition de son frère Bernard, à la suite d’une erreur médicale, a creusé le chemin avec un autre personnage ; de fiction celui-là, mais longtemps aussi fréquenté, l’étonnant scribe connu sous le nom de Bartleby, imaginé par Herman Melville, en 1856.

En 2011, l’auteur de la saga « Malaussène » (éditions Gallimard), ou encore de « Chagrin d’école » prix Renaudot en 2007, avait mis en scène la nouvelle adaptée au théâtre, « Bartleby le scribe ». Cette fois, la mise en scène est signée Clara Bauer. Avec elle et la contribution de Margot Simonney, Pennac a adapté son ouvrage initial, publié sous le titre de « Mon frère » (également chez Gallimard) devenu pour le plateau « Bartleby mon frère ». Une aventure qui d’une certaine façon dessine un pont entre les deux personnages. « Dans les premières semaines qui suivirent la mort de mon frère, j’ai perdu l’usage de mon corps. Je me suis abandonné (…) histoire de me reprendre en main, je me suis dit, que j’allais écrire sur lui. Sur nous » explique Daniel Pennac à ses partenaires et au public.

Du cinéma au théatre

L’écrivain joue son rôle, très bien d’ailleurs. En compagnie d’une petite troupe complice, composée de Ximo Solano, Habib Dembélé, Pako Ioffredo, Laurent Natrella et Alice Loup à qui l’on doit aussi la création musicale. Sur la scène, trois actions se mêlent, se complètent, se chevauchent. D’une part, on assiste à un tournage de film sur Bartleby. Bien des séquences sont savoureuses, comme l’incontournable « je préférerais pas » que profère le curieux clerc, qui finit par refuser tout travail mais aussi de partir, devant son notaire de patron de notaire, quasi hypnotisé. Dans un deuxième plan, entre les poses du tournage, les comédiens reviennent dans l’ordinaire de la vie, boivent du café, plaisantent. Le troisième plan est plus intime. C’est celui des échanges entre les deux frères Pennac, celui de leurs retrouvailles au-delà de la mort, du deuil, du temps.

Pour autant, cette description un peu clinique ne rend qu’imparfaitement compte de la pièce tant les trois parties forment un ensemble solide, avec des séquences parfois très courtes. Mais c’est aussi ce qui en fait tout le sel, toute l’architecture. Le récit n’est pas linéaire, même s’il est chronologique. L’ensemble se vit comme une rencontre, les projections du tournage sur le mur, volontairement décalées, ajoutent à l’ambiance générale, qui conserve de bout en bout une intimité chaleureuse. Entre Daniel et Bernard, mais aussi entre les autres protagonistes, tous extirpés de la nouvelle de Melville, qui jusqu’aux dernières répliques conservent une tendre distance. Au final, voilà une réflexion autant poétique que fraternelle qui s’offre au partage. Entre deux frangins, certes, mais au-delà dans la grande famille humaine.

Jusqu’au 30 avril, Théâtre du Rond-Point, avenue Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. En juin en Espagne.

Théâtredaniel pennac
Le Figaro

Législatives 2022 : le mouvement de Montebourg souhaite rejoindre l'Union Populaire de Mélenchon

Pierre Lepelletier

INFO LE FIGARO - Les proches de l'ancien ministre, réunis dans leur propre mouvement «L'Engagement», ont engagé les pourparlers avec les Insoumis dans la perspective des élections législatives.

Ils veulent apporter «leur pierre à l'édifice». Les proches d'Arnaud Montebourg, réunis dans leur propre mouvement «L'Engagement», souhaitent rejoindre l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon. Leur bureau national a acté mardi dernier l'idée d'engager officiellement les discussions avec les Insoumis. De premières réunions informelles avaient déjà eu lieu avec quelques figures de l'état-major de LFI, et une nouvelle rencontre doit se tenir en fin de semaine pour accélérer ce rapprochement.

Parler à «la France des sous-préfectures»

Antoine Casini, vice-président de «l'Engagement», qui a voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, assure au Figaro que les Insoumis se montrent intéressés. «Pour ce que nous pouvons apporter sur la ruralité» et surtout pour parler à la «France des sous-préfectures», explique-t-il. Un thème largement abordé par Arnaud Montebourg lors de son éphémère campagne à la présidentielle l'automne dernier. «C'est un angle mort de leur programme et qui s'est d'ailleurs traduit par la faiblesse électorale de Jean-Luc Mélenchon dans ces zones», estime Antoine Casini.

Après le renoncement d'Arnaud Montebourg en janvier, certains de ses proches avaient fait le choix de renforcer l'équipe de la socialiste Anne Hidalgo. Mais après le premier tour, il n'y a plus vraiment de doute : «Tout le monde partage l'idée qu'il y a un travail en commun à mener avec Jean-Luc Mélenchon. Il faut ouvrir les discussions et voir ce qu'on peut faire», témoigne un d'entre eux.

Arnaud Montebourg, le président du mouvement, ne devrait cependant pas prendre la parole tout de suite et laisse ses troupes manœuvrer. «Il reconnaît l'incroyable performance de Jean-Luc Mélenchon et il est attentif à ce qu'il se passe», explique simplement un de ses proches.

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Le Figaro

Législatives 2022: les Marcheurs craignent une opposition LFI dans une Assemblée déformée

Loris Boichot

DECRYPTAGE - Des macronistes redoutent que les députés élus en juin ne reflètent pas le paysage politique d’avril, en raison du mode de scrutin. Certains imaginent l’opposition de droite laisser la place à de nombreux élus de gauche.

Un face-à-face avec Marine Le Pen pour l’Élysée, mais une confrontation avec les Insoumis à l’Assemblée nationale? Les soutiens d’Emmanuel Macron, réélu dimanche face à sa concurrente du Rassemblement national (RN), s’interrogent déjà sur l’issue des élections législatives.

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Une crainte se diffuse dans leurs rangs: que les députés élus en juin ne reflètent pas le paysage politique d’avril, en raison du scrutin majoritaire à deux tours, réputé pour surreprésenter les principaux partis capables de tisser des alliances. Comme La République en marche (LREM) ou La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, engagé dans des pourparlers avec ses partenaires à gauche.

«Gros problème»

«Si Mélenchon réussit son coup d’unir la gauche autour de lui, il devient notre opposant numéro un», estime un ministre. Emmanuel Macron finirait-il par devenir la victime de sa propre opération de dynamitage des partis traditionnels? L’explosion du Parti socialiste (PS) et des Républicains (LR), qui ont accusé une défaite historique au premier tour, laisse la gauche et la droite parlementaires en ruines. Les effectifs de LR - 101 députés sortants sur 577 -, premier groupe d’opposition, sont en danger.

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Un proche du chef de l’État l’admet: «On risque d’avoir un gros problème: une opposition principale d’extrême gauche, alors que l’extrême droite a atteint plus de 40% des voix à la présidentielle.» Dans cette hypothèse, plusieurs conseillers du président, qui ont observé pendant cinq ans des députés Insoumis adeptes des «coups», redoutent un quinquennat compliqué.

Ils s’attendent aussi au retour des critiques contre une Assemblée jugée peu représentative. Déjà, en 2017, le Front national (FN) n’avait obtenu que sept députés - soit 1,2% des sièges -, malgré sa présence au second tour de la présidentielle et ses 13,2% des voix au premier tour des législatives.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, plusieurs alertent le chef de l’État, comme le Marcheur Stéphane Séjourné et François Bayrou. Le centriste ne cesse de mettre en garde contre la «sécession» d’une partie du pays, aggravée à ses yeux par un déficit de représentation.

«Méthode nouvelle»

Pour corriger les règles du jeu électorales accusées de déformer les équilibres, Emmanuel Macron est toujours favorable à l’élection d’une partie des députés à la proportionnelle - une promesse de 2017 enterrée pendant son quinquennat. Mais ce projet, renvoyé aux travaux d’une commission transpartisane, ne s’appliquerait qu’aux législatives suivantes, prévues en 2027.

En attendant cette réforme, le président a promis de jouer l’ouverture avec une «méthode nouvelle», alliant concertations et consultations: il s’est dit prêt à organiser des conventions citoyennes voire des référendums, mais aussi à se livrer à un «grand débat permanent».

Quant aux Marcheurs à l’Assemblée, ils se préparent à ce que les sensibilités de gauche et de droite se ravivent en leur sein, face au reflux attendu du PS et de LR. Le chef de l’État ne souhaite-t-il pas rassembler «de la social-démocratie jusqu’au gaullisme, en passant par les écologistes» ? «On arrive au point où la majorité organise la diversité politique… On touche aux limites du système», estime un stratège macroniste.

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Cette logique attrape-tout présente toutefois des risques, de l’aveu même des Marcheurs. D’abord, que la majorité se révèle instable, si des «frondeurs» apparaissent. Ensuite, que l’union de toutes les sensibilités centrales laisse le champ à une alternative radicale plutôt que modérée.

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Le Figaro

La nouvelle probable doyenne de l'Humanité est sœur André, une religieuse française de 118 ans

Elle succède ainsi à la Japonaise Kane Tanaka, décédée ce lundi 25 avril à l'âge de 119 ans.

Même si aucun organisme officiel ne décerne le «titre» de doyen, «sœur André devient bien la doyenne, et de loin, puisque la troisième, une Polonaise, a 115 ans», a indiqué à l'AFP Laurent Toussaint, qui participe à la base internationale IDL.

Kane Tanaka, qui était reconnue comme la doyenne actuelle de l'Humanité par le livre Guinness des records et la base internationale sur la longévité (International database of Longevity, IDL) est décédée le 19 avril, ont annoncé lundi les autorités japonaises. Sœur André, née Lucile Randon le 11 février 1904 à Alès, dans le sud de la France, et qui vit maintenant à Toulon, en bord de Méditerranée, était sa cadette de 13 mois à peine.

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Même si aucun organisme officiel ne décerne le «titre» de doyen, «sœur André devient bien la doyenne, et de loin, puisque la troisième, une Polonaise, a 115 ans», a indiqué à l'AFP Laurent Toussaint, qui participe à la base internationale IDL, en lien avec l'Institut français des études démographiques (Ined). Il souligne que Sœur André a «un état civil vérifié». Car dans ces records, il est déjà arrivé que des personnes encore plus âgées viennent bousculer les données de la base scientifique IDL en se faisant connaître auprès du Guinness Book.

«Un des états civils les plus vieux au monde»

Selon Jean-Marie Robine, directeur de recherche et professeur émérite à l'Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), interrogé par l'AFP en février, la France est «le pays qui fournit le plus grand nombre de supercentenaires validés, vérifiés (...) En France, on a un des états civils les plus vieux au monde». Le 11 février, sœur André a célébré son anniversaire, comme d'habitude, avec son traditionnel cocktail porto-chocolat et une pointe de lassitude.

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«Je ne peux plus les supporter, les invités, je suis moins aimable», expliquait tout récemment la religieuse à l'AFP, lors d'une enquête sur ces supercentenaires qui défient la science. «J'étais toujours admirée pour ma sagesse et mon intelligence, et maintenant on se moque de moi parce que je suis réfractaire», ajoutait-elle. Issue d'une famille protestante non pratiquante, sœur André, écrit au masculin en hommage à l'un de ses trois frères, a été gouvernante avant de rentrer tardivement dans les ordres, au sein de la compagnie des Filles de la Charité. Elle a travaillé jusqu'à la fin des années 1970 et passé ensuite 30 ans dans une maison de retraite en Savoie, dans les Alpes françaises, avant d'arriver dans l'établissement toulonnais où elle côtoie une quinzaine d'autres religieuses à l'office du matin.

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L'Humanité

«Les Sans-Dents» : des prolos affreux, sales et mordants

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Quatrième long métrage de Pascal Rabaté, « les Sans-Dents » réunit Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et une foule d’acteurs dans une comédie burlesque sans dialogues.

Michaël Mélinard

Une course de godemichés, des frites taillées dans un lanceur de balles de tennis, des patrons de vêtements découpés directement sur le corps d’une vache et une bande de joyeux drilles qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie italienne des années 1970. Avec leur manière de mettre en scène des pauvres sans misérabilisme et de rire avec eux et non pas d’eux, Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli ont trouvé un digne héritier. Pour son quatrième long métrage, Pascal Rabaté, un auteur prolifique de bandes dessinées – « Un ver dans le fruit » (Vent d’Ouest), « les Petits Ruisseaux » (Futuropolis) – mêle dans un cinéma de bric et de broc la trivialité et l’onirisme au burlesque. Les Sans-Dents, c’est un groupe d’anonymes chapardeurs, de sales gosses de toutes les générations dans un territoire entre campagne et périphérie postindustrielle. On ignore d’où ils viennent et ce qui les unit. Ils ne parlent pas puisque le cinéaste a décidé de supprimer tout dialogue intelligible. Le langage passe par des gestes, des onomatopées, des regards ou des borborygmes.

Un pied de nez libertaire

Le récit n’est qu’un prétexte. Il commence par un vol nocturne de caténaires par une équipe qui semble autant vouloir s’amuser que s’approprier les câbles. Un petit coucou aux caméras de surveillance plus tard, la police déclenche une enquête. Mais ce sont surtout les jeux, les défis idiots et les objets originaux fabriqués dans un antre mi-dépotoir, mi-caverne d’Ali Baba que le cinéaste suit avec délectation.

Avec sa poésie clownesque qui le rapproche d’un Pierre Étaix, Pascal Rabaté cherche une voie originale entre Michel Gondry et Albert Dupontel. Son cinéma lorgne aussi le cirque contemporain (Plume et Archaos) avec ces drôles de machines. Il y a une sorte d’éloge de la bidouille, de la récup, un pied de nez libertaire à la société de la performance. Tout n’est pas réussi. Le côté foutoir agace parfois. Mais l’originalité crasse, les acteurs détonnants (Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel pour les plus connus) et, en arrière-plan, le désir de filmer des prolos, si rares à l’écran, prennent le dessus. C’est du cinéma politique qui ne dit pas son nom, un rot indélicat délectable. Ses personnages frappadingues s’accouplent au grand jour à l’arrière d’une vieille bagnole, laissent une poule déféquer sur la table à manger, nourrissent leur poupée gonflable mais surtout s’amusent et profitent de la vie sans donner l’apparence de penser au lendemain.

cinéma
Le Figaro

Le procès du déraillement de Brétigny-sur-Orge s’ouvre ce lundi à Évry

Stéphane Durand-Souffland

La SNCF et un cadre cheminot répondent d’homicides et blessures involontaires.

Le procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui, en juillet 2013, avait causé la mort de 7 personnes et en avait blessé plus de 400, doit s’ouvrir ce lundi devant le tribunal correctionnel d’Évry. Une seule personne physique est poursuivie - un cadre chargé de la surveillance des voies. La SNCF et SNCF Réseau sont également mises en cause pour blessures et homicides involontaires. L’accusation estime que de nombreuses fautes ont été commises: effectifs insuffisants, défaillances «dans l’organisation, le contrôle et la réalisation des opérations de maintenance».

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Le 12 juillet 2013 à 17 h 11, un train Intercités en route pour Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge qu’il traverse à 137 km/h - soit en deçà de la vitesse maximale autorisée. De très importants moyens sont mis en œuvre pour porter secours aux passagers et usagers présents sur les quais, mais le bilan humain est désastreux. Huit jours avant le drame, un cadre âgé de 24 ans avait inspecté les voies sans rien remarquer d’anormal. Pourtant, une éclisse (sorte d’agrafe en acier joignant deux rails) défectueuse est à l’origine de la catastrophe.

Nombreuses polémiques

L’enquête, émaillée de tensions entre les juges d’instruction et le parquet d’Évry, donne lieu à de nombreuses polémiques, notamment au sujet d’un manque de transparence prêté par certains observateurs à la SNCF, désireuse, selon eux, de limiter les conséquences de l’accident pour l’entreprise. L’enquête dure sept années pour nourrir un dossier épais de 54 tomes que le tribunal va devoir décortiquer.

De manière caricaturale, les expertises ordonnées par la justice pointent de nombreux manquements, tandis que celles qu’a fournies la SNCF concluent à une rupture soudaine et indécelable du matériel. Pour les premières, le train a déraillé à cause d’un désassemblage de l’éclisse, lié à une rupture «par fatigue» de boulons et à la propagation d’une fissure détectée en 2008 dans un cœur de traverse. A contrario, si l’on en croit les analyses fournies par la compagnie ferroviaire, l’assemblage incriminé peut avoir cédé brutalement à cause d’un défaut de l’acier: une hypothèse qui la dédouanerait, mais qui a été écartée par les magistrats instructeurs. Le Figaro révélait d’ailleurs, en septembre 2013, que des anomalies avaient été détectées sur la voie plusieurs mois avant la tragédie.

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Dans leur ordonnance de renvoi, les juges soulignent «les difficultés rencontrées» pour recueillir auprès de la SNCF des «documents essentiels permettant de retracer les opérations de maintenance». Ils déplorent également que la majorité des agents ait été entendue avant leurs auditions par le service juridique de l’entreprise «pour y recevoir des consignes».

La SNCF a d’ores et déjà versé un total de quelque 12 millions d’euros d’indemnisations aux victimes. «On attend qu’elle dise la vérité, que les acteurs aient une démarche à la hauteur des enjeux», explique Me Gérard Chemla. Cet avocat de partie civile dénonce une «opération de mystification et de déresponsabilisation de la SNCF».

Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.

Corse: après les violences, les touristes réticents

REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

Pâques: le chemin de croix du pape François irrite l’Ukraine

RÉCIT - Lors de la célébration, François devait s’en tenir à dénoncer la guerre, sans évoquer la Russie.

L'Humanité

Les VOD de la semaine - « The Velvet underground » de Todd Haynes — « Songs for Drella » de Edward Lachman

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Deux documentaires pour tout savoir sur The Velvet Underground, groupe parrainé par Andy Warhol qui a révolutionné le rock à New York dans les années 1960

Vincent Ostria

Plusieurs années après « Velvet Goldmine », sa brillante fiction recréant le phénomène du glam-rock britannique, mouvement musical des années 1970, Todd Haynes revient avec un documentaire sur l’une des sources américaines de ce mouvement, le groupe The Velvet Underground. Lancé dans les années 1960 par le peintre et cinéaste Andy Warhol, le Velvet, dont les figures de proue furent le barde Lou Reed et l’expérimentateur John Cale, révolutionna le genre « en combinant le rhythm’n’blues et Wagner ». Une comparaison hasardeuse de John Cale lui-même, qui donne néanmoins une idée de l’audace dissonante de ce groupe à l’avant-garde du rock, dont des chansons noires et réalistes comme « Heroin » évoquaient les cloaques new-yorkais et la jeunesse dépressive. Pour retracer l’effervescence et la créativité du Velvet, Todd Haynes fait feu de tout bois en recourant aussi bien au split-screen, aux images stroboscopiques, qu’aux collages tous azimuts. Un style agité et fracturé rappelant certains films de Warhol, dont de nombreux extraits figurent dans ce documentaire. Un récit certes chronologique mais à la facture alambiquée, mêlant des témoignages récents, des photos d’époque, et les musiques du Velvet ; un travail de patchwork insensé qui décrit avec lyrisme comment le groupe fit partie d’un plus vaste phénomène artistique new-yorkais, dont Warhol était le centre. Ce qui n’enlève rien au génie des musiciens du Velvet dont les chansons heurtées et dérangeantes eurent une grande influence dix ans après (notamment sur la vague punk).

En complément de ce documentaire, nous en conseillons un autre, « Song for Drella » d’Ed Lachman (chef-opérateur de « The Velvet Underground »), qui est la version filmée en concert (mais sans public) d’un disque enregistré en 1990 par les têtes pensantes du Velvet, Lou Reed et John Cale, en hommage à leur mentor Andy Warhol disparu en 1987. « Songs for Drella » peut être considéré comme un opéra-rock intimiste sur les grandes étapes de la vie de Warhol et sur son rapport avec les membres du Velvet. On ne pouvait pas rêver meilleure célébration de ce créateur polymorphe qui bouleversa l’art de son temps — y compris le rock, par le biais de la bande de Lou Reed, génial chroniqueur de la post-beat-generation.

Vincent Ostria

« Songs for Drella » de Edward Lachman. Etats-Unis, 0 h 57, 1990

cinémavodandy warhol
L'Humanité

Une farce finement ciselée et en petite tenue

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » pièce parmi les plus célèbres de Feydeau, est formidablement servie par une équipe endiablée, dans une mise en scène d’Anne-Marie Étienne.

Gérald Rossi

D’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »

Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.

Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.

Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.

Théâtregeorges feydeau
L'Humanité

Olivia Ruiz célèbre avec force et dignité les exilés

Nos recommandations culturelles

Musique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.

Fara C.

Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.

En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »

La résonance des scènes d'exil

« Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »

Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate

Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.

Musique. Marion Rampal « chante la langue des cœurs coulés »

La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).

Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…

Le corps s’insurge ou exulte

La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.

Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.

Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique
Le Figaro

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Qui ne s'est jamais dit, au lendemain d'une énième déception amoureuse, « C'est la der des ders », « J'arrête tout », « Les hommes (ou les femmes) et moi, c'est fini», en y croyant dur comme fer ? La plupart repartent cependant la fleur au fusil vers de nouveaux émois. Mais d'autres, traumatisés, referment pour de bon la porte de leur vie sentimentale. «J'ai vécu deux premières histoires de manière inconditionnelle. Je donnais tout. Aimer était une chute libre à l'infini, mais la réalité m'a rattrapé : entre l'idée que je me faisais de l'amour et le quotidien, quel fossé ! J'ai eu finalement le sentiment de me heurter à un mur de béton. Je suis vidé de tout ce que j'avais à donner», confie, sans pathos, Giorgio, 42 ans.

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Aujourd'hui, il est en couple mais reconnaît que quelque chose s'est brisé en lui : sa compagne actuelle n'éveille chez lui que de l'affection. Il ne ressent ni amour ni désir, et doit même prendre des médicaments pour être en mesure d'avoir un rapport sexuel. «Mais, au moins, je ne souffre pas.» Lucie, 44 ans, ressent également cette forme d'anesthésie émotionnelle. En 2014, sur le point de se marier, elle découvre avec effroi que son partenaire mène une double vie depuis trois ans. «Un gros choc», confesse-t-elle. Pendant deux ans, elle tente de comprendre, sa relation prend la forme d'allers-retours jusqu'à tout arrêter. Lucie a mis beaucoup de temps à se remettre. «Je n'ai aucune histoire depuis sept ans», dit-elle. L'envie n'est plus là. Cela n'étonne pas Boris Charpentier, psychologue et psychothérapeute. Après tout, «face à une menace, on lutte ou bien on fuit. Ne plus tomber amoureux est une stratégie d'évitement, d'adaptation», expose-t-il. Dans certains cas, presque de survie.

Refuser la dépendance

Si les séparations font généralement mal, «la douleur suscitée peut être démultipliée par certains facteurs», explique Geneviève Krebs, psychopraticienne et auteure de Dépendance affective, six étapes pour se prendre en main et agir (Éditions Eyrolles). «Une séparation peut réveiller des blessures anciennes de trahison, de rejet ou d'abandon. Si la relation qui a mal tourné colmatait des failles, elle laisse place à une peur obsessionnelle de souffrir à nouveau. Dans le cas d'une dépendance affective, où le partenaire de vie était là aussi pour répondre à ses besoins et prendre en charge certaines de ses responsabilités, le dépendant affectif reste dans un système très infantile, et ne peut donc que se sentir terrorisé par l'abandon que provoque une séparation.»

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«Les fins d'histoire ont beau être socialement banalisées, il ne faut pas les minimiser. Elles peuvent être véritablement dévastatrices», alerte Boris Charpentier. À tel point que certains font tout pour ne pas revivre une telle situation. Édith, 42 ans, relate son histoire passionnelle avec le père de sa fille, «faite de multiples ruptures et de retrouvailles passionnées». Quand elle est enceinte, elle croit que ce nouveau volet de leur relation sera gage de stabilité. Mais il lui avoue regretter cette naissance. Elle le quitte. Le travail de séparation se fait finalement plus vite que les expériences précédentes, quand elle s'était retrouvée «malade de douleur». Pendant deux ans, sa fille est son unique priorité.

Depuis, elle s'est autorisée à ressentir de nouveau un bref élan pour deux hommes. «J'ai constaté que je n'étais pas complètement éteinte de ce côté-là, mais suis-je encore capable d'être amoureuse ?», interroge-t-elle. Elle se dit «vaccinée contre les montagnes russes émotionnelles. Le prix à payer pour des relations exaltantes est trop élevé. Je cherche plutôt un homme avec qui jouer au Scrabble et boire des tisanes», plaisante-t-elle, rassurée d'avoir sécurisé sa situation. Johanna, 39 ans, a aussi ressenti le besoin de créer autour d'elle un cocon, dans lequel elle n'a plus envie de laisser entrer un partenaire. «J'ai trop donné aux hommes, accepté trop de choses», confie cette mère qui élève un enfant toute seule. «Avec ma dernière rupture, à 35 ans, j'ai laissé des morceaux entiers de moi. Je ne veux plus être dépendante de quelqu'un.»

Cette position implique de redessiner les contours de son existence et d'avoir d'autres priorités qu'une relation amoureuse. Les travaux des sociologues Marie Bergström et Géraldine Vivier montrent d'ailleurs que ne pas être en couple et avoir un « temps pour soi » permet de « se (re)construire, de (re)trouver ses centres d'intérêt, d'identifier ses priorités, d'apprendre à se connaître». Johanna a ainsi reporté beaucoup de son énergie vers ses amitiés. C'est la famille qu'elle s'est choisie.

Édith, elle, ne rêve plus d'amour passion, mais d'une «union tranquille», arguant qu'elle a «déjà suffisamment vécu de choses fortes». La quadra a retrouvé la joie d'avoir du temps pour elle et ses hobbies. La relation sentimentale n'est pas le seul shoot d'ocytocine. On peut ressentir un bien-être profond avec ses proches. En réalité, on peut vivre sans amour amoureux», commente Boris Charpentier. Cette vie n'interdit pas pour autant des histoires légères ou d'une nuit. «Je ne suis pas devenue nonne !», lâche Johanna, qui continue d'utiliser les applis de rencontre. La psychanalyste Virginie Megglé, auteure des Séparations douloureuses (Éditions Eyrolles), confirme que vivre sans histoire d'amour sérieuse «n'exclut pas, bien sûr, les relations sexuelles pour qui le souhaite. Ce n'est pas un temps d'ascèse». Tant que l'attachement n'aliène pas, il semble tolérable pour ces grands brûlés de l'amour. Exit la passion destructrice, bonjour la sérénité. Avec, parfois, un nouveau «langage amoureux à apprendre», suggère Virginie Megglé, d'autres codes à adopter pour renouer avec l'autre quand – et si – l'envie réapparaît.

L'envie d'avoir envie

Ce chemin n'est possible qu'en prenant le temps de l'introspection. Le plus souvent, la solitude constitue une étape vers la guérison plus qu'un état définitif. «C'est un temps de récupération de force, d'énergie, d'estime de soi. Cela peut durer un an pour une personne, six mois ou deux ans pour une autre. Le but est de se “réparer”, de se découvrir sur tous les plans – affectifs, relationnels, sexuels –, d'apprendre à s'écouter pour mieux connaître ses besoins ainsi que son désir, tout en pansant ses blessures, explique Virginie Megglé. Marquer une pause est la meilleure chance qu'on se donne de ne pas reproduire une mauvaise expérience.»

Mais pour Florence Escaravage, fondatrice de Love Intelligence, la pause «célibattante» doit être limitée dans le temps. Le risque, sinon ? «Que ce temps avec soi-même génère une posture de méfiance, voire un repli définitif.» À ses yeux, «il est capital de repartir dans une forme de relation». C'est encore plus vrai, selon elle, pour les personnes blessées, qui prennent sans cela le risque de devenir ultrarigides. Geneviève Krebs ne dit pas autre chose quand elle évoque ces «personnes abîmées qui suspectent la trahison, n'arrivent plus à faire confiance, voire sabotent leurs relations dès que les choses deviennent un peu sérieuses». Alors, certes, il faut accueillir sa souffrance, mais ne pas attendre indéfiniment. Après tout, «cela peut durer très longtemps et priver de sources de joie», renchérit Boris Charpentier.

L'essentiel est d'assumer ses choix. Certaines personnes décident de vivre en grande partie ou entièrement leur vie sans amour amoureux et elles sont parfaitement épanouies. Elles ne subissent pas ce choix. Et si des études montrent que les nourrissons privés d'affection dépérissent, «c'est un peu différent pour les adultes, nuance Geneviève Krebs. Même privés d'amour, ces derniers sont capables de rester dans l'attente, dans l'espoir et le rêve. Ils savent davantage supporter une période de vide et de frustration». Cependant, «il faut faire disparaître l'idée ou la croyance que l'amour ne fait pas souffrir», estime Florence Escaravage, qui milite pour l'émergence d'une véritable éducation sentimentale dans la société. «Car, oui, l'amour fait souffrir !», tranche-t-elle. Son conseil pour renouer avec l'envie d'avoir envie ? «Il convient de s'avancer à nouveau dans la lenteur.» Quand le désir revient, elle invite à prendre le temps d'apprendre à connaître l'autre, de le découvrir dans sa sincérité, ses complexités, à y aller à pas feutrés. Car un cœur en rémission n'est pas encore un cœur guéri…

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

Le Figaro

Présidentielle 2022 : pour qui ont voté les électeurs de Mélenchon, Zemmour, Pécresse et Jadot

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Le «ni Macron-ni Le Pen» est resté fort lors du second tour, notamment chez les électeurs de la France Insoumise, d'après l'enquête Ifop/Fiducial sur les reports de voix.

Emmanuel Macron, réélu dimanche président de la République avec 58,55% des voix face à Marine Le Pen, a promis une «méthode refondée» pour être «le président de tous», lors d'une allocution prononcée devant ses partisans au Champ de Mars à Paris. «Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève mais l'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse», a assuré le président sortant depuis le Champ-de-Mars.

Le «ni Macron -ni Le Pen» est resté fort lors du second tour, notamment chez les électeurs de la France Insoumise. C'est que nous apprend l'enquête Ifop/Fiducial pour TF1, LCI, Paris Match et Sud Radio, réalisée ce dimanche.

Présidentielle 2022 : les reports de voix entre le premier et le second tour

Le président sortant devra savoir composer s'il veut préserver l'unité d'un pays coupé en deux. Le poids des abstentionnistes (28,3%) donne une frange importante de la population qui n'a pas fait le choix d'Emmanuel Macron. «35% du corps électoral soit n'a pas voté, soit a voté blanc et nul, c'est 17 millions d'électeurs sur les 48 millions qui n'ont pas pris part au scrutin», a indiqué le politologue Jérôme Jaffré sur LCI. Et parmi les jeunes, «40% des moins de 25 ans se sont abstenus», ajoute-t-il.

Macron «le plus mal élu des présidents» pour Mélenchon

Ces résultats ont fait dire au leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui s'est aussitôt projeté dans la bataille des législatives en juin, qu'Emmanuel Macron est le «plus mal élu des présidents de la Vème république». Mais la défaite de Marine Le Pen «est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Madame Le Pen et Monsieur Macron ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits». Selon l'enquête Ifop/Fiducial seulement 13% des voix de la France Insoumise se sont reportées sur la candidate du Rassemblement national contre 42% pour Emmanuel Macron et 45% qui ont préféré ne pas choisir.

Zemmour appelle à l'union du bloc national

Le candidat Reconquête à la présidentielle Eric Zemmour a appelé «le bloc national à s'unir et se rassembler» pour les législatives, et a fait part de sa «déception» après la réélection d'Emmanuel Macron. Le report des voix de son parti a été largement favorable à Marine Le Pen (78%). Cela ne l'a pas empêché d'attaquer le clan Le Pen : «c'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen», a-t-il déclaré en référence aux cinq candidatures malheureuses de Jean-Marie Le Pen, et aux trois de sa fille Marine. Le responsable de la droite nationaliste appelle à l'union nationale en vue des législatives». «Notre coalition n'est pas une option, elle est une nécessité, elle est un devoir», a-t-il conclu.

Le pire est évité pour les Verts, Pécresse met en garde contre le score inédit du RN

Les Verts ont largement apporté leur voix au président sortant (64%). Pour l'ex-candidat EELV Yannick Jadot, «le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais». Pour lui, le combat n'est pas terminé: «Aux législatives, construisons le meilleur: l'alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire».

Enfin, Valérie Pécresse, la candidate LR à la présidentielle, dont le report des voix a été plus mitigé pour Emmanuel Macron (52%) a félicité le président pour sa réélection, mais s'est inquiétée d'un «score inédit» du Rassemblement National et des «fractures» divisant la France.

Valérie Pécresse a désormais appelé à se concentrer sur les élections législatives qui auront lieu le 12 et 19 juin, autour d'une «droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin».

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LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

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La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

Le Figaro

Twitter serait sur le point d'accepter l'offre de rachat d'Elon Musk

Le conseil d'administration s'est entretenu avec le milliardaire dimanche, qui a détaillé son plan de financement. Il entend acheter le réseau social pour 43 milliards de dollars.

Le conseil d'administration de Twitter va-t-il annoncer dans les prochaines heures la vente du réseau social à Elon Musk ? Selon la presse anglo-saxonne, les deux camps ont travaillé tout au long de la nuit de dimanche à lundi sur le dossier et les administrateurs du réseau social pourraient donner leur accord. Twitter serait vendu pour 43 milliards de dollars, soit le prix initialement proposé par le milliardaire.

L'action Twitter gagnait 4% à l'ouverture des échanges à Wall Street, à 50,95 dollars.

Des discussions ont lieu dès dimanche entre les deux camps, après que le patron de Tesla a affirmé jeudi avoir sécurisé la somme nécessaire à cette transaction, selon le Wall Street Journal.

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«Twitter jette un regard neuf sur l'offre et est plus susceptible qu'auparavant de chercher à négocier», croit savoir le quotidien économique, citant des sources proches. Le patron de Tesla avait indiqué jeudi avoir sécurisé près de 46,5 milliards de dollars pour financer cette transaction, mais aussi qu'il envisageait de passer directement par les actionnaires de Twitter pour racheter le réseau social. Le conseil d'administration de Twitter s'était opposé à l'acquisition en adoptant une clause dite de la «pilule empoisonnée» pour rendre le rachat plus difficile s'il atteint 15% du capital de Twitter en bourse. Il en détient actuellement 9,2%.

Toujours selon ces sources, «le revirement potentiel de la part de Twitter intervient après que M. Musk a rencontré vendredi en privé plusieurs actionnaires de la société». Il «s'est également engagé à trouver une solution aux problèmes de liberté d'expression (...), que son offre soit acceptée ou non», est-il précisé. Elon Musk avait dit vouloir faire de Twitter «la plateforme de la liberté d'expression dans le monde».

«Influencer la décision de l'entreprise»

Le patron de Tesla a mis «l'accent sur les fonds gérés activement, ont déclaré ces sources, dans l'espoir qu'ils pourraient influencer la décision de l'entreprise». Il avait indiqué jeudi qu'il envisageait de passer directement par les actionnaires de Twitter pour racheter leurs titres, sans passer par le conseil d'administration (CA), mais n'avait pas confirmé qu'il pourrait avoir recours à une offre publique d'achat hostile.

Elon Musk a par ailleurs «réitéré ces derniers jours au président de Twitter, Bret Taylor, qu'il ne bougerait pas de son offre de 54,20 dollars par action» formulée le 14 avril, croit encore savoir le Wall Street Journal. Twitter avait ensuite proposé à Elon Musk de rejoindre son conseil d'administration, mais le multimilliardaire avait décliné cette offre.

Bataille autour de l’ex-star de la French Tech Sigfox

RÉCIT - L’opérateur télécoms français dédié à l’internet des objets va être vendu à la barre du tribunal de commerce de Toulouse jeudi.

Les géants américains font main basse sur les câbles sous-marins et les satellites

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Obama appelle à réguler les réseaux sociaux, responsables de «l'affaiblissement des démocraties»

L'ancien président des États-Unis a appelé à soumettre les réseaux à des contrôles, estimant que le problème de la désinformation n'est pas «ce que les gens publient» mais ce que «les plateformes promeuvent».

L'Humanité

Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours

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Télévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.

Gérald Rossi

Il n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.

Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.

L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »

alexis michalikThéâtredocumentairefrance 5
L'Humanité

Neil Young, chanteur indigné, dans l’art et dans la vie

Nos recommandations culturelles

Télévision Depuis la fin des années 1960, le Nord-Américain se sert de la chanson comme étendard de ses révoltes. Il n’hésite pas à soutenir Bernie Sanders, lors de la présidentielle de 2020.

Caroline Constant

Il chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.

Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.

un homme curieux de tout

Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.

Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.

Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.

Musiquefigures d'engagementsdocumentaireArte
Le Figaro

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Envoyé spécial à Odessa

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944.

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Ces mots suscitent le dédain de l’activiste Oleg Mykhailyk, l’un des adversaires les plus farouches de Guennadi Troukhanov. Il l’accuse, avec d’autres, d’avoir placé la ville en coupe réglée, avec notamment un programme illégal de constructions. «Avec la guerre, la lutte anticorruption a été reléguée au second plan», déplore ce quinquagénaire, constatant, depuis l’instauration de la loi martiale, la suspension des poursuites engagées contre le maire. De par son âge et son handicap, Oleg Mykhailyk se révèle, à la différence d’autres activistes avides d’aller combattre, incapable de prendre les armes. En 2018, au terme d’une période de cinq années de menaces de mort et d’agressions physiques, il a fait l’objet d’une tentative d’assassinat par balle dont l’enquête, dit-il, a été négligée par la police. Depuis, il peine à utiliser ses mains. Son camarade Sergueï Sternenko, autre militant nationaliste anticorruption, également victime de tentatives de meurtre, s’est pour sa part engagé sur le front, délaissant son combat civil à Odessa.

Future clémence des juges

Comme Marseille, avec qui elle est jumelée, la ville ukrainienne traîne volontiers une image entachée par le banditisme. Épinglé en 1998 dans un rapport de la police italienne pour ses rapports avec la mafia, et plus récemment dans les Panama Papers, qui traquent les fortunes mondiales offshore, Guennadi Troukhanov, maire depuis 2014, est suspect dans son propre pays. Il est mis en examen pour détournement de fonds après avoir fait racheter à près de cinquante fois sa valeur le terrain d’une usine d’Odessa. Depuis l’automne 2021, il fait par ailleurs l’objet d’une enquête du parquet pour participation à un «crime organisé» dans une affaire de saisie immobilière. Quinze autres hauts fonctionnaires de la mairie sont soupçonnés d’être impliqués.

Troukhanov dément tout acte répréhensible, accuse le Bureau anticorruption de persécution, et dénonce les «spéculations» le visant. Les révélations des Panama Papers «discréditent mon honneur, ma dignité et ma réputation», a-t-il ajouté. L’élu n’a pas donné suite aux multiples sollicitations du Figaro. En 2015, l’ancien président ukrainien Petro Porochenko avait nommé son ex-homologue géorgien, Mikhaïl Saakachvili, gouverneur d’Odessa avec pour mandat de lutter contre la corruption dans la région. L’opération s’est soldée par un échec cinglant. Aujourd’hui, de facto comme de jure, les poursuites engagées contre Guennadi Troukhanov sont ralenties, voire gelées. Il en va de même dans de multiples autres dossiers.

La première obligation de tout citoyen ukrainien est de défendre sa terre. C’est pourquoi nous devons d’abord repousser l’invasion ennemie, faute de quoi la lutte contre la corruption ne pourra jamais être menée à terme

Valentin Moussianka, procureur anticorruption et chargé des affaires d’Odessa, justifie cette inflexion de cap. «La première obligation de tout citoyen ukrainien est de défendre sa terre. C’est pourquoi nous devons d’abord repousser l’invasion ennemie, faute de quoi la lutte contre la corruption ne pourra jamais être menée à terme», explique le magistrat au Figaro. Dès le début de la guerre, l’homme s’est enrôlé dans les forces armées, a été mobilisé dans un lieu qu’il tient secret, tout en supervisant tant bien que mal le travail de ses collaborateurs. À cause du conflit, «nos ressources au sein du parquet ne sont pas infinies», plaide le magistrat qui déplore également, faute de la présence physique des juges, le différé de multiples audiences.

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Au moment où, sous l’effet de l’agression russe, la candidature de Kiev à l’UE reprend de la vigueur, le pays reste toujours classé dans la queue du peloton mondial des pays perçus comme les plus corrompus par l’ONG Transparency International (122e place, contre 136e pour la Russie sur 169 pays). L’adhésion aux Vingt-Sept suppose un travail de lustration considérable. Or, les priorités politiques ont changé. La procureur générale Iryna Venediktova concentre désormais sa mission sur la seule investigation des «crimes de guerre» russes. Pour sa part, l’ONG Centre contre la corruption se focalise sur ce fléau, non plus en Ukraine… mais en Russie.

De nombreux justiciables se sont engouffrés dans la brèche. Quelques jours après le début de la guerre, l’ancien procureur d’Odessa Oleg Joutchenko, soupçonné de couvrir les délits de corruption dans la région, fut le premier d’entre eux à proposer aux juges du Haut Tribunal anticorruption (Vaks) de transférer l’argent de sa caution aux forces armées ukrainiennes. Cette opération patriotique est susceptible de lui valoir une future clémence des juges, expliquent plusieurs sources judiciaires.

Détournement des aides

Dans la foulée, plusieurs hauts fonctionnaires de la ville portuaire l’ont imité. C’est le cas de l’ancien chef des services fiscaux ukrainiens, Roman Nasirov, mis en cause pour détournement de fonds, ou de l’ancien vice-président du Conseil de sécurité nationale et de défense Oleg Gladkowsky, accusé d’importation illégale et vente surfacturée d’équipements militaires russes. Au total, selon un récent décompte, ce sont près de 108 millions de gryvnas (3 millions d’euros) qui sont passés du greffe aux forces armées, s’est félicitée le Vaks. «Il s’agit d’une pratique positive», renchérit le procureur Valentin Moussienka. À l’origine, les cautions sont souvent acquittées par des tiers. C’est le cas de celle du maire d’Odessa (920.000 euros), versée par un homme d’affaires prorusse, dont le parti a depuis été interdit par Kiev. Guennadi Troukhanov n’a pas transféré cette somme vers l’armée mais a néanmoins fait retirer de sa ville… les panneaux touristiques indiquant la direction des villes russes.

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Au moment où l’aide occidentale se déverse sur Kiev, les militants anticorruption craignent qu’une partie de cet argent soit détournée. À la veille de la guerre, avant que Volodymyr Zelensky rallie la population derrière son panache, la rédactrice en chef de Kiev Independent, Olga Roudenko, accusait le chef de l’État - proche de l’oligarque Igor Kolomoïsky, poursuivi aux États-Unis pour blanchiment d’argent - de fermer les yeux sur les turpitudes commises par certains de ses proches. «La guerre ne doit pas arrêter les réformes anticorruption et doit constituer une force supplémentaire dans cette direction», estime Ioulia Timochenko, chef du parti Batkivchna et ancienne première ministre. Avec le risque de refroidir les donateurs occidentaux.

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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Guerre en Ukraine : un avion espion américain aurait survolé la mer noire avant le naufrage du Moskva

Le Boeing P8 Poséidon est également un avion de lutte anti sous-marine qui peut être équipé de missiles antinavires.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

L'Humanité

Essai La finance sous la pression des attentes sociales

Nos recommandations culturelles

Jean-Christophe le Duigou

Les auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.

Essaiséconomiepatrick artus
Le Figaro

Mali : «un soldat des forces russes Wagner» capturé par un groupe djihadiste

C'est la première fois que la principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida, annonce la capture d'un Russe engagé sur le front de la lutte anti-djihadiste dans le pays.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) détient un Russe membre de la milice Wagner, selon un communiqué au nom de cette formation djihadiste transmis à l'AFP dans la nuit de dimanche à lundi.

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«Durant la première semaine d'avril, (nous avons) capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou», dans le centre du Mali, indique ce texte en arabe. C'est la première fois que le GSIM, principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida, annonce la capture d'un Russe engagé sur le front de la lutte anti-djihadiste dans le pays.

«Ces forces meurtrières ont participé avec l'armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moudjahidines avant d'encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents», ajoute le texte. Selon le même communiqué, «les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré (centre du Mali, NDLR). Les moudjahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite».

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Des «instructeurs» venus de Russie

Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler. Dirigé par des militaires depuis août 2020, le pays a fait appel massivement à ce qu'il présente comme des «instructeurs» venus de Russie alors que les Occidentaux (Paris et Washington notamment) dénoncent la présence dans le pays de «mercenaires» du groupe privé russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens au pouvoir.

Moura a été le théâtre fin mars d'une opération controversée de l'armée malienne. Selon les autorités de Bamako, les soldats maliens y ont «neutralisé» 203 jihadistes, mais l'ONG Human Rights Watch (HRW) accuse des membres des Forces armées maliennes (FAMa) d'y avoir exécuté sommairement 300 civils, avec l'aide de combattants étrangers. La mission de l'ONU au Mali (Minusma) demande depuis lors en vain aux autorités maliennes de l'autoriser à se rendre sur place pour enquêter afin de faire la lumière sur ces événements.

Le philosophe Michel Serres est décédé à l'âge de 88 ans

Michel Serres était membre de l'Académie française depuis 1990.

Russie : un dépôt de carburant en flammes près de la frontière ukrainienne

L'incendie s'est déclaré à Briansk, ville servant de base logistique à l'offensive militaire de Moscou.

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Covid-19 en Chine : le bilan s'alourdit à Shanghaï, Pékin en alerte

La Chine a confiné depuis début avril la quasi-totalité des 25 millions d'habitants de sa capitale économique Shanghai, épicentre de la contagion.

El País (ESP)

Isla Fogo, naturaleza y mucho arte en el fin del mundo

CANADÁ

Ubicado en el punto más noreste de Canadá, este apartado territorio donde el bacalao es el rey acoge un importante núcleo artístico internacional, galerías, arquitectura moderna y rutas senderistas para descubrir su fauna y la Estación Marconi

Alzar la vista y ver solo azul. El claro del cielo y el oscuro del mar, el mar de Labrador. En el punto más noreste de Canadá, ahí donde sus aguas van a dar a la inmensidad del Atlántico, enormes bloques de color blanco y aguamarina salpican la gama de azules. Son los icebergs que cada primavera se desprenden de los glaciares de Groenlandia y llegan bailando hasta la costa de Terranova y Labrador. Una brisa fresca sopla en la proa del ferri que, surcando las aguas del callejón de los icebergs, como se conoce a esta franja marina, nos lleva hasta la isla Fogo. Un sol resplandeciente ilumina este idílico paisaje y sus rayos, reflejados en las estructuras de hielo de diversos tamaños, crean una atmósfera cautivadora. Una especie de antesala de lo que espera en esta isla. 

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Fogo es tan inusual que uno no puede dejar de sentirse atraído. Seduce pensar que no hay muchos barcos diarios que lleven hasta su puerto o que los pocos vuelos chárter salgan desde un único punto de Terranova (Gander). Poner un pie aquí es detenerse en el tiempo. Sin cines ni centros comerciales, las pocas tiendas que hay son negocios pequeños, alejados unos de otros. Es el lugar perfecto para desconectar, ralentizar el compás y descubrir con calma todos sus recovecos naturales y culturales. Porque este paraíso terrenal, de casi 240 kilómetros cuadrados y poco más de 2.200 habitantes, se está consolidando como uno de los promotores de arte más relevantes de Canadá, así como de un importante núcleo artístico internacional. 

Todo empezó a principios del año 2000, cuando Zita Cobb volvió a su isla natal, después de muchos años desempeñando puestos ejecutivos en la industria tecnológica, y levantó Fogo Island Inn: un impresionante hotel cuya arquitectura vanguardista lo ha convertido en el icono más emblemático del lugar. Diseñado como si fuera un barco, desde sus habitaciones, dominadas por unos imponentes ventanales que abarcan toda la pared, solo se ve el cielo infinito fundirse con el océano. En los meses de verano, si uno contempla durante un rato el horizonte puede ver ballenas y focas. A veces, si tiene suerte, hasta un oso polar rondando la orilla. Junto al alojamiento, seis pequeños estudios repartidos por toda la isla completan un conjunto de arquitectura moderna que ha situado a Fogo en el mapa. Pequeñas construcciones de inspiración nórdica que conviven en sublime armonía con las rocas, los acantilados, los bosques, el mar. Esto también es obra de Cobb y sus hermanos que, a través de su fundación Shorefast, ofrecen becas a artistas de distintas disciplinas para que, inspirados por la tranquilidad, los paisajes y la naturaleza de Fogo, desarrollen su arte. 

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Pasear por la isla buscando estas residencias (que no están abiertas al público) es una de las mejores formas de explorar sus rincones mientras nos deleitamos con obras arquitectónicas muy punteras. Uno entiende por qué tantos artistas llegados de todas partes del mundo hacen cola para venir aquí, aunque sea durante el gélido invierno. Sí se puenden visitar las numerosas y pequeñas galerías de autores locales como Young Studios, Herring Cove Art Gallery & Studio o Joe Keefe Gallery. Un paseo recomendable para entender el lado más artístico de Fogo. 

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Por una de las cuatro esquinas de la Tierra

Esta es una isla de pescadores. Así que zambullirse en esta industria es otra manerade entender Fogo. Aquí, el bacalao es  el rey. Tanto que cuando la gente habla de pescado se refiere principalmente a él. La historia se remonta a 1730, cuando marinos irlandeses cruzaron el Atlántico siguiendo los bancos de bacalao y se toparon con estas lejanas costas. El futuro prometedor que presentaban hizo que muchos de ellos se quedasen en esta isla, la más grande de la provincia de Terranova y Labrador, y echaran raíces. Todavía hoy se pueden apreciar coletazos de acento irlandés en algunos rincones de Fogo, como Tilting, que en 2003 fue declarado Sitio Histórico Nacional. Pasear por aquí, deambulando entre las pequeñas casas bajas de adobe que hace tanto construyeron estos europeos, es viajar a una época remota que sigue latente en la isla gracias a tradiciones ancestrales que se mantienen vivas, como la manera de pescar y curar el bacalao: con cañas y anzuelos, a la vieja usanza, y secándolo al aire libre sobre grandes baldas de madera o colgados de cuerdas. ¿Quiere probar unos buenos bocaditos de bacalao rebozado? Acérquese a The Cod Jigger Diner (3 Central, Main Street). 

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Practicar senderismo es otra forma de conocer su historia, además de una oportunidad para descubrir su magnífica fauna. A lo largo de varios kilómetros de rutas de distinta intensidad uno puede toparse con caribús, lobos, coyotes, frailecillos, los patos del Ártico… Dos caminos destacan por su singularidad. El primero, Brimstone Head Trail, una de las cuatro esquinas del mundo, según la Sociedad de la Tierra Plana. Una gran placa en la entrada avisa de dónde estamos y señala las otras tres puntas del planeta (en Papúa Nueva Guinea, el Triángulo de las Bermudas y la isla griega de Hidra). Solo por esto, merece la pena venir hasta aquí. El segundo es Lion’s Den Trail, junto a cuya entrada se encuentra la Estación Marconi. Construida en 1911 por orden del gobierno local, durante muchos años fue el único sistema inalámbrico en la costa de Terranova que permitía la comunicación con los marineros que surcaban sus aguas. Cuenta la historia que en esta estación se recibieron las primeras señales de socorro del hundimiento del Titanic en abril de 1912, aunque es solo una de las versiones que circulan entre esta provincia y la de Nueva Escocia, en cuyas costas se encontraron muchos de los cuerpos sin vida del naufragio. Lo que sí es un hecho documentado es que Guglielmo Marconi, ingeniero, inventor y padre de la transmisión inalámbrica (y premio Nobel en 1909), estableció la primera señal de red inalámbrica de Canadá en Signal Hill, en St. John’s, capital de Terranova y Labrador.

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Le Figaro

Le procureur de la CPI participera à l'enquête européenne sur les crimes en Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 25 avril 2022 à 15:21

Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) participera à l'enquête européenne sur les principaux crimes présumés commis en Ukraine, une première, a annoncé lundi l'agence de coopération judiciaire Eurojust.

L'équipe commune d'enquête (JIT), mise en place en mars par la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine avec le soutien d'Eurojust, vise à faciliter les enquêtes et les poursuites dans les États concernés ainsi que celles qui pourraient être menées devant la CPI, a précisé l'agence dans un communiqué.

» LIRE AUSSI : Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Joe Biden annonce nommer une nouvelle ambassadrice en Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé lundi son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d’État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine, lors d'une visite à Kiev.

Bridget Brink, actuelle ambassadrice en Slovaquie, a «passé ses 25 ans de carrière au sein du corps diplomatique, concentrée sur l'avancement des politiques américaines en Europe et en Eurasie», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. Le poste diplomatique en Ukraine était dirigé depuis 2019 par des chargés d'affaires.

Lors d'une visite à Kiev dimanche avec le chef du Pentagone Lloyd Austin - la première de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie - le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait annoncé au président ukrainien Volodymyr Zelensky que Joe Biden s'apprêtait à nommer cette diplomate de carrière. Elle devra désormais voir sa nomination confirmée par le Sénat américain.

La Russie affirme avoir empêché l'«assassinat» d'un présentateur vedette

Les services de renseignement russes (FSB) ont affirmé lundi avoir arrêté des «membres d'un groupe néonazi» qui projetaient selon eux d'assassiner sur ordre de Kiev le présentateur vedette Vladimir Soloviev, propagandiste en chef du Kremlin. «Le Comité d'enquête de Russie a arrêté des membres du groupe National Socialism/White Power, des citoyens russes, qui préparaient l'assassinat de l'homme politique et journaliste vedette Vladimir Soloviev», a déclaré le FSB, cité par les agences de presse russes. Le FSB a affirmé que ce projet de «meurtre» avait été commandité par les services de sécurité ukrainiens (SBU).

Selon le FSB, «les membres de ce groupe ont avoué avoir préparé l'assassinat de Soloviev, après lequel ils devaient s'enfuir à l'étranger». Un engin explosif artisanal et diverses armes, ainsi que des passeports ukrainiens aux noms des suspects arrêtés ont été saisis lors de perquisitions, selon la même source. Il n'était pas possible de vérifier indépendamment la véracité de ces affirmations. Peu avant, le président Vladimir Poutine avait évoqué un projet d'«attentat contre un journaliste vedette», dénonçant un «acte de terreur».

Marioupol: «pas d'accord» pour un couloir humanitaire depuis Azovstal, selon Kiev

Aucun accord n'a été conclu lundi pour créer un couloir humanitaire permettant l'évacuation des civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a affirmé Kiev.

«Je déclare officiellement et publiquement que malheureusement, il n'y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal aujourd'hui», a écrit sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, peu après l'annonce par la Russie qu'elle cesserait les hostilités pour permettre l'évacuation des civils.

Ukraine: plus de 5,2 millions de réfugiés

Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis le 24 février a dépassé les 5,2 millions, selon les chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés lundi. Selon le HCR, 5.232.014 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 45.270 de plus que le chiffre publié dimanche. Depuis le début d'avril, ce sont un peu moins de 1.197.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode au seul mois de mars.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218.000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, avaient aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui le pays depuis le début de la guerre. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir.

Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer, mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'OIM. Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'est contrôlées par des séparatistes prorusses.

Marioupol: Moscou annonce un cessez-le-feu lundi pour permettre aux civils de quitter Azovstal

La Russie a annoncé son intention de cesser les hostilités lundi pour permettre l'évacuation des civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.

Les forces russes et leurs supplétifs ukrainiens prorusses s'engagent à «cesser unilatéralement les hostilités à 14h00 heure de Moscou (11h00 GMT), retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ» des civils «dans la direction de leur choix», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944.

» LIRE NOTRE REPORTAGE : Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Guerre en Ukraine: Michel Hazanavicius change le titre de son prochain film

Le réalisateur français Michel Hazanavicius a changé le titre de son prochain film Z (comme Z) qui devient Coupez!, en raison d'un risque de confusion avec la lettre «Z» figurant sur les blindés russes en Ukraine et devenue le principal symbole de soutien à l'invasion.

«Au vu de la charge symbolique prise par la lettre Z depuis le début de la guerre en Ukraine, et à la demande de cinéastes ukrainiens, j'ai décidé de changer le titre de mon film», a expliqué lundi dans un communiqué le réalisateur oscarisé pour The Artist. «Ce titre était peut-être drôle quand nous avons fini le film il y a quelques mois, il ne l'est plus du tout, et je ne peux pas l'assumer. Mon film est fait pour apporter de la joie et en aucun cas je ne voudrais qu'il soit associé de près ou de loin à cette guerre», a ajouté Michel Hazanavicius. «Je suis donc très heureux d'en changer (de titre, ndlr), et dans cette mesure de marquer mon soutien le plus total au peuple ukrainien», conclut M. Hazanavicius.

Coupez!, comédie de zombies avec Bérénice Béjo et Romain Duris, sera dévoilée le 17 mai en ouverture du 75e Festival de Cannes et sortira en salles en France le même jour. Le film raconte un tournage de film de zombies. «Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l'énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d'horreur à petit budget. L'irruption d'authentiques morts-vivants va perturber le tournage», indiquent les notes de production du film.

Poutine félicite Macron pour sa réélection, lui souhaite du «succès»

Le président russe Vladimir Poutine a adressé lundi ses félicitations à son homologue français Emmanuel Macron réélu la veille, lui souhaitant du «succès» pour son nouveau mandat, en dépit des vives tensions liées à l'Ukraine, selon le Kremlin. «Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu'une bonne santé», a déclaré Vladimir Poutine dans un télégramme envoyé à Emmanuel Macron.

» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Le président français a été réélu dimanche pour un deuxième quinquennat en battant Marine Le Pen, candidate d'extrême droite qui a dans le passé dit vouloir développer les relations avec Moscou et dont le parti a contracté un prêt de 9 millions d'euros en 2017 auprès d'une banque russe. Lors de la campagne électorale, M. Macron a notamment attaqué sa rivale sur ce point, l'accusant de complaisance envers le Kremlin.

Les relations entre la France et la Russie se sont fortement tendues depuis le début de l'offensive militaire de Moscou en Ukraine, le 24 février. Malgré cette crise, Emmanuel Macron s'est à plusieurs reprises entretenu avec Vladimir Poutine avant et après le déclenchement du conflit afin de chercher une issue, sans succès.

Les États-Unis veulent une Russie «affaiblie» pour qu'elle ne puisse pas mener de nouvelle guerre, selon le chef du Pentagone

Les États-Unis qui fournissent une importante aide militaire à l'Ukraine veulent voir la Russie «affaiblie» au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l'invasion de l'Ukraine, a affirmé lundi le chef du Pentagone Lloyd Austin.

«Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine», a-t-il déclaré dans l'est de la Pologne, au retour d'une visite à Kiev. «Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu'elle puisse rapidement reconstituer ces capacités», a-t-il déclaré à des journalistes.

La Russie dit avoir abattu deux drones ukrainiens près de la frontière

La Russie a abattu lundi deux drones ukrainiens près de la frontière avec l'Ukraine, où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois, ont déclaré les autorités locales.

«La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd'hui à 04h15 du matin (01h15 GMT)» dans le district de Rylsk frontalier de l'Ukraine, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, précisant qu'il n'y avait pas de victime ni de dégât matériel.

» LIRE AUSSI - Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Il est rare que la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Celle de 2022 se sera déroulée sous l’ombre de Vladimir Poutine et au bruit des canons de la guerre en Ukraine. L’un comme l’autre continueront d’influencer, voire à redéfinir les priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Pendant cinq ans, le président français a mené une diplomatie très active en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient. Il a replacé la France au cœur de l’Europe et tenté d’imposer l’UE comme une puissance stabilisatrice et médiatrice dans un monde dominé par la Chine et les États-Unis. La guerre en Ukraine va le contraindre à concentrer les forces de la France et celles de l’UE, dont il assure encore pendant plusieurs semaines la présidence tournante, sur cette crise majeure qui a ramené la barbarie aux portes du continent. Elle va sans doute aussi imposer à l’Élysée une clarification de sa politique russe.

LIRE NOTRE ANALYSE : La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Blinken à Kiev: retour des diplomates américains et nouvelle aide militaire

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux ministres ont exprimé leur solidarité au président Volodymir Zelensky.

LIRE NOTRE ARTICLE : Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle Washington à livrer «des matériels précis»

La visite, révélée dans un premier temps par des responsables ukrainiens, était d'autant plus symbolique qu'elle a eu lieu le jour de la Pâque orthodoxe, célébrée dans la douleur et le recueillement dans le pays en guerre. Pour des raisons de sécurité, la visite a été entourée d'une grande confidentialité, seulement confirmée par Washington après la sortie de Lloyd Austin et Antony Blinken du territoire ukrainien.

Le secret avait cependant été éventé par le président Zelensky lui-même dès samedi, puis par des responsables ukrainiens qui avaient confirmé dimanche la présence à Kiev des deux ministres américains.

» LIRE AUSSI - Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Russie: un dépôt de carburant en flammes près de la frontière ukrainienne

Un grand dépôt de carburant était en flammes lundi dans une ville de Russie située près de la frontière ukrainienne, ont rapporté les autorités russes, sans préciser les raisons de l'incendie.

«Un incendie s'est déclaré au dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba à Briansk», ville située à 150 km de la frontière avec l'Ukraine et servant de base logistique à l'offensive militaire de Moscou dans ce pays, a indiqué le ministère des Situations d'urgence cité par les agences de presse russes.

» LIRE AUSSI - comment les soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

L'Ukraine «peut gagner» la guerre «si elle a les bons équipements», selon le chef du Pentagone

L'Ukraine peut gagner la guerre contre la Russie si elle dipose des bons équipements, a déclaré le chef du Pentagone Lloyd Austin au retour d'un déplacement à Kiev avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

«La première chose pour gagner, c'est de croire que l'on peut gagner. Et ils sont convaincus qu'ils peuvent gagner», a dit Lloyd Austin à quelques journalistes à propos des Ukrainiens. «Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien», a-t-il ajouté après cette visite au cours de laquelle les deux ministres ont rencontré le président ukrainien Volodymir Zelensky.

» LIRE AUSSI - Ukraine : comment les soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Le procureur de la CPI participera à l'enquête européenne sur les crimes en Ukraine

Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) participera à l'enquête européenne sur les principaux crimes présumés commis en Ukraine, une première, a annoncé lundi l'agence de coopération judiciaire Eurojust.

L'équipe commune d'enquête (JIT), mise en place en mars par la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine avec le soutien d'Eurojust, vise à faciliter les enquêtes et les poursuites dans les États concernés ainsi que celles qui pourraient être menées devant la CPI, a précisé l'agence dans un communiqué.

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Joe Biden annonce nommer une nouvelle ambassadrice en Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé lundi son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d’État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine, lors d'une visite à Kiev.

Bridget Brink, actuelle ambassadrice en Slovaquie, a «passé ses 25 ans de carrière au sein du corps diplomatique, concentrée sur l'avancement des politiques américaines en Europe et en Eurasie», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. Le poste diplomatique en Ukraine était dirigé depuis 2019 par des chargés d'affaires.

Lors d'une visite à Kiev dimanche avec le chef du Pentagone Lloyd Austin - la première de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie - le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait annoncé au président ukrainien Volodymyr Zelensky que Joe Biden s'apprêtait à nommer cette diplomate de carrière. Elle devra désormais voir sa nomination confirmée par le Sénat américain.

La Russie affirme avoir empêché l'«assassinat» d'un présentateur vedette

Les services de renseignement russes (FSB) ont affirmé lundi avoir arrêté des «membres d'un groupe néonazi» qui projetaient selon eux d'assassiner sur ordre de Kiev le présentateur vedette Vladimir Soloviev, propagandiste en chef du Kremlin. «Le Comité d'enquête de Russie a arrêté des membres du groupe National Socialism/White Power, des citoyens russes, qui préparaient l'assassinat de l'homme politique et journaliste vedette Vladimir Soloviev», a déclaré le FSB, cité par les agences de presse russes. Le FSB a affirmé que ce projet de «meurtre» avait été commandité par les services de sécurité ukrainiens (SBU).

Selon le FSB, «les membres de ce groupe ont avoué avoir préparé l'assassinat de Soloviev, après lequel ils devaient s'enfuir à l'étranger». Un engin explosif artisanal et diverses armes, ainsi que des passeports ukrainiens aux noms des suspects arrêtés ont été saisis lors de perquisitions, selon la même source. Il n'était pas possible de vérifier indépendamment la véracité de ces affirmations. Peu avant, le président Vladimir Poutine avait évoqué un projet d'«attentat contre un journaliste vedette», dénonçant un «acte de terreur».

Marioupol: «pas d'accord» pour un couloir humanitaire depuis Azovstal, selon Kiev

Aucun accord n'a été conclu lundi pour créer un couloir humanitaire permettant l'évacuation des civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a affirmé Kiev.

«Je déclare officiellement et publiquement que malheureusement, il n'y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal aujourd'hui», a écrit sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, peu après l'annonce par la Russie qu'elle cesserait les hostilités pour permettre l'évacuation des civils.

Ukraine: plus de 5,2 millions de réfugiés

Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis le 24 février a dépassé les 5,2 millions, selon les chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés lundi. Selon le HCR, 5.232.014 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 45.270 de plus que le chiffre publié dimanche. Depuis le début d'avril, ce sont un peu moins de 1.197.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode au seul mois de mars.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218.000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, avaient aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui le pays depuis le début de la guerre. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir.

Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer, mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'OIM. Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'est contrôlées par des séparatistes prorusses.

Marioupol: Moscou annonce un cessez-le-feu lundi pour permettre aux civils de quitter Azovstal

La Russie a annoncé son intention de cesser les hostilités lundi pour permettre l'évacuation des civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.

Les forces russes et leurs supplétifs ukrainiens prorusses s'engagent à «cesser unilatéralement les hostilités à 14h00 heure de Moscou (11h00 GMT), retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ» des civils «dans la direction de leur choix», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Avant-guerre, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, faisait autant les titres de la chronique judiciaire qu’il prenait soin de ses administrés. Depuis le 24 février, l’élu se pose en défenseur de sa cité portuaire vêtu d’un treillis militaire, gérant la délivrance de l’aide humanitaire aux plus démunis. Ses ennemis, eux, reprochent à l’homme politique, visé par les enquêtes du parquet ukrainien anticorruption, de se refaire une virginité sur le dos du combat national engagé contre l’envahisseur russe. «Je ne doute pas du fait que nous allons gagner. L’héroïsme, le courage et l’aspiration à la liberté font partie de l’ADN des citoyens d’Odessa», s’est félicité le maire lors de la commémoration, le 10 avril, de la libération d’Odessa par l’Armée rouge en 1944.

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Guerre en Ukraine: Michel Hazanavicius change le titre de son prochain film

Le réalisateur français Michel Hazanavicius a changé le titre de son prochain film Z (comme Z) qui devient Coupez!, en raison d'un risque de confusion avec la lettre «Z» figurant sur les blindés russes en Ukraine et devenue le principal symbole de soutien à l'invasion.

«Au vu de la charge symbolique prise par la lettre Z depuis le début de la guerre en Ukraine, et à la demande de cinéastes ukrainiens, j'ai décidé de changer le titre de mon film», a expliqué lundi dans un communiqué le réalisateur oscarisé pour The Artist. «Ce titre était peut-être drôle quand nous avons fini le film il y a quelques mois, il ne l'est plus du tout, et je ne peux pas l'assumer. Mon film est fait pour apporter de la joie et en aucun cas je ne voudrais qu'il soit associé de près ou de loin à cette guerre», a ajouté Michel Hazanavicius. «Je suis donc très heureux d'en changer (de titre, ndlr), et dans cette mesure de marquer mon soutien le plus total au peuple ukrainien», conclut M. Hazanavicius.

Coupez!, comédie de zombies avec Bérénice Béjo et Romain Duris, sera dévoilée le 17 mai en ouverture du 75e Festival de Cannes et sortira en salles en France le même jour. Le film raconte un tournage de film de zombies. «Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l'énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d'horreur à petit budget. L'irruption d'authentiques morts-vivants va perturber le tournage», indiquent les notes de production du film.

Poutine félicite Macron pour sa réélection, lui souhaite du «succès»

Le président russe Vladimir Poutine a adressé lundi ses félicitations à son homologue français Emmanuel Macron réélu la veille, lui souhaitant du «succès» pour son nouveau mandat, en dépit des vives tensions liées à l'Ukraine, selon le Kremlin. «Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu'une bonne santé», a déclaré Vladimir Poutine dans un télégramme envoyé à Emmanuel Macron.

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Les relations entre la France et la Russie se sont fortement tendues depuis le début de l'offensive militaire de Moscou en Ukraine, le 24 février. Malgré cette crise, Emmanuel Macron s'est à plusieurs reprises entretenu avec Vladimir Poutine avant et après le déclenchement du conflit afin de chercher une issue, sans succès.

Les États-Unis veulent une Russie «affaiblie» pour qu'elle ne puisse pas mener de nouvelle guerre, selon le chef du Pentagone

Les États-Unis qui fournissent une importante aide militaire à l'Ukraine veulent voir la Russie «affaiblie» au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l'invasion de l'Ukraine, a affirmé lundi le chef du Pentagone Lloyd Austin.

«Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine», a-t-il déclaré dans l'est de la Pologne, au retour d'une visite à Kiev. «Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu'elle puisse rapidement reconstituer ces capacités», a-t-il déclaré à des journalistes.

La Russie dit avoir abattu deux drones ukrainiens près de la frontière

La Russie a abattu lundi deux drones ukrainiens près de la frontière avec l'Ukraine, où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois, ont déclaré les autorités locales.

«La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd'hui à 04h15 du matin (01h15 GMT)» dans le district de Rylsk frontalier de l'Ukraine, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, précisant qu'il n'y avait pas de victime ni de dégât matériel.

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La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

Il est rare que la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Celle de 2022 se sera déroulée sous l’ombre de Vladimir Poutine et au bruit des canons de la guerre en Ukraine. L’un comme l’autre continueront d’influencer, voire à redéfinir les priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Pendant cinq ans, le président français a mené une diplomatie très active en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient. Il a replacé la France au cœur de l’Europe et tenté d’imposer l’UE comme une puissance stabilisatrice et médiatrice dans un monde dominé par la Chine et les États-Unis. La guerre en Ukraine va le contraindre à concentrer les forces de la France et celles de l’UE, dont il assure encore pendant plusieurs semaines la présidence tournante, sur cette crise majeure qui a ramené la barbarie aux portes du continent. Elle va sans doute aussi imposer à l’Élysée une clarification de sa politique russe.

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Blinken à Kiev: retour des diplomates américains et nouvelle aide militaire

Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev dimanche, la première visite de dirigeants américains en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, ont confirmé des responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux ministres ont exprimé leur solidarité au président Volodymir Zelensky.

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La visite, révélée dans un premier temps par des responsables ukrainiens, était d'autant plus symbolique qu'elle a eu lieu le jour de la Pâque orthodoxe, célébrée dans la douleur et le recueillement dans le pays en guerre. Pour des raisons de sécurité, la visite a été entourée d'une grande confidentialité, seulement confirmée par Washington après la sortie de Lloyd Austin et Antony Blinken du territoire ukrainien.

Le secret avait cependant été éventé par le président Zelensky lui-même dès samedi, puis par des responsables ukrainiens qui avaient confirmé dimanche la présence à Kiev des deux ministres américains.

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Russie: un dépôt de carburant en flammes près de la frontière ukrainienne

Un grand dépôt de carburant était en flammes lundi dans une ville de Russie située près de la frontière ukrainienne, ont rapporté les autorités russes, sans préciser les raisons de l'incendie.

«Un incendie s'est déclaré au dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba à Briansk», ville située à 150 km de la frontière avec l'Ukraine et servant de base logistique à l'offensive militaire de Moscou dans ce pays, a indiqué le ministère des Situations d'urgence cité par les agences de presse russes.

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L'Ukraine «peut gagner» la guerre «si elle a les bons équipements», selon le chef du Pentagone

L'Ukraine peut gagner la guerre contre la Russie si elle dipose des bons équipements, a déclaré le chef du Pentagone Lloyd Austin au retour d'un déplacement à Kiev avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

«La première chose pour gagner, c'est de croire que l'on peut gagner. Et ils sont convaincus qu'ils peuvent gagner», a dit Lloyd Austin à quelques journalistes à propos des Ukrainiens. «Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien», a-t-il ajouté après cette visite au cours de laquelle les deux ministres ont rencontré le président ukrainien Volodymir Zelensky.

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Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Guerre en Ukraine : un avion espion américain aurait survolé la mer noire avant le naufrage du Moskva

Le Boeing P8 Poséidon est également un avion de lutte anti sous-marine qui peut être équipé de missiles antinavires.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

El País (ESP)

SANS TITRE

La gastronomía nos ha dado auténticos iconos que perdurarán toda la vida en nuestro imaginario de comidas y celebraciones familiares: aquí va un nuevo homenaje a la comida viejuna; ese plato que prepararía Norma Duval en televisión para darle a probar a Jesús Gil. En este caso rescatamos el cóctel de langostinos con aguacate, y le damos una vuelta para incorporarlo a nuestro recetario del siglo XXI.

Para hacerlo sin abrir la caja de Pandora y así evitar que vuelvan del túnel del tiempo otras cosas como el palmito en las ensaladas, vamos a modificarlo ligeramente. ¡No más langostinos recocidos!, los nuestros se harán en ceviche con zumo de lima. Para acompañarlo añadiremos tomates cherry, cilantro, cebolla morada picada y, si apetece, un ligero toque picante por parte de los jalapeños. La mayonesa o salsa rosa queda desterrada de nuestro ceviche: en su lugar, usaremos el propio aguacate -aplastado- como base untuosa. No nos pondremos excesivamente complicados buscando el toque crujiente: unos pocos granos de maíz tostado -los kikos de toda la vida- salvarán la situación con nota.

Cosas a vigilar en la noche de gala de presentación de nuestro modernizado cóctel de langostinos: el tiempo de cocción en el zumo de lima. Desde que ponemos los langostinos a marinar, no deberían pasar más de 15 minutos si no queremos una textura un tanto desagradable. Por supuesto, que los langostinos estén bien frescos, por favor. Sobre el aguacate, soy de los que piensan que está mejor de un día para otro, por lo que podéis dejarlo aplastado y aliñado unas horas antes (o el día anterior) si lo cubrís muy bien con papel film bien presionado, evitando al máximo que tenga contacto con el aire. Dicho esto, no hay más complicación en este plato.

Dificultad

Que no te arrastren a la época dorada de la Costa del Sol

Ingredientes

Para 2 personas como primero o 4 como aperitivo

  • 2 aguacates
  • 8 langostinos crudos pelados
  • 6 tomates cherry
  • 6 tallos de cilantro (con sus hojas)
  • Media cebolla morada grande
  • 1 diente de ajo
  • El zumo de 2 limas
  • La ralladura de una lima
  • 1 jalapeño en rodajas (opcional)
  • 2 cucharadas de maíz frito (kikos)
  • 1 cucharadita de aceite de oliva
  • ½ cucharadita de pimienta molida
  • ½ cucharadita de sal

Preparación

  1. Pelar y limpiar los langostinos quitándoles el intestino. Cortar cada uno en tres trozos.

  2. Marinar los langostinos con el zumo de dos limas y la ralladura de una de ellas durante 10 minutos.

  3. Picar la cebolla morada, el ajo y el cilantro. Cortar en cuartos los tomates y el jalapeño en rodajas. Añadir a los langostinos y mezclar bien con aceite de oliva, sal y pimienta.

  4. Cortar los aguacates por la mitad -conservando sus cáscaras-, quitar la semilla y extraer la carne. Aplastarla con un tenedor y una pizca de sal.

  5. Rellenar las cáscaras de los aguacates con su carne machacada. Servir encima los langostinos acevichados con el resto de verduras. Añadir los kikos un poco aplastados por encima y servir.

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Le Figaro

Sur la Côte d’Azur, les villas et yachts russes immobilisés font tanguer l’économie

Angélique Négroni

REPORTAGE - Les sanctions infligées aux oligarques depuis la guerre en Ukraine pénalisent les artisans locaux et les employés.

À Saint-Jean-Cap-Ferrat

Avec ses rivages découpés dans les eaux bleues de la Méditerranée, Saint-Jean-Cap-Ferrat, entre Nice et Monaco, est un concentré de superlatifs. Cette péninsule, qui abritait autrefois un village de pêcheurs, est désormais devenue le lieu le plus riche de la Côte d’Azur, mais aussi le plus slave. Derrière de hauts murs équipés de caméras et de lourds portails façonnés d’arabesques dorées, l’opulence se devine avec des toits de villas monumentales. Des demeures luxueuses qui appartiennent à des milliardaires russes mais aussi à des oligarques, dont les biens, pour certains d’entre eux, sont bloqués par Bercy, en application des sanctions décidées par l’Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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Des mesures qui ne font pas les affaires de l’économie locale. Visées par les autorités, ces villas, qui risquent de garder durablement les volets clos, font vivre une kyrielle d’employés: des jardiniers, des piscinistes, des personnels de maison qui vont perdre de juteux contrats. Certains sont déjà privés de ressources, comme Éric Rollin, qui gère Global Safety, spécialisé dans la sécurité privée. Travaillant pour cinq oligarques, il n’a pas été payé pour plusieurs contrats en cours. «Les comptes ont été bloqués», dit-il. C’est le cas avec Arkadi Rotenberg qui possède la villa Shoshana. Un nom qui, comme pour un modeste pavillon de banlieue, s’étale avec des lettres en fer forgé sur un mur blanc. Mais derrière, au milieu d’une végétation luxuriante, se dressent des façades imposantes coiffées de toits terrasses. Un autre monde.

Des Ukrainiens aussi fortunés que les Russes

Non rétribué, Éric Rollin a décidé d’arrêter de sécuriser certains biens de ses riches clients. Des lieux désormais exposés au risque d’intrusion. D’ailleurs, le responsable de sécurité n’hésite pas à révéler les images d’une caméra faisant apparaître des hommes sortant d’une villa russe sans surveillance. Mais, dans cette commune qui bruisse de rumeurs, on indique que des agents de sécurité prorusses seraient déjà sur place pour prendre la relève et garder les lieux. «On va nous voler notre travail», s’inquiète le responsable.

Toute la presqu’île s’apprête à ressentir l’effet de la guerre sur son économie. À cause de ce conflit provoqué par leur pays, les Russes qui ont fait main basse sur ce petit paradis ne vont pas venir. Ni dans les semaines à venir, ni cet été, prédisent les commerçants. Avec l’absence de ces clients qui aiment flamber, le manque à gagner va être énorme. Pour en mesurer l’ampleur, la population colporte à l’envi «les fantaisies» de ces milliardaires. Hésitant sur le coloris d’une voiture de luxe à acheter, l’un d’eux en a ainsi pris trois. Un autre, qui n’avait pas de pourboire à donner, faute de liquide sur lui, avait cédé sa montre de luxe.

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Ancien légionnaire et ukrainien, Roman, qui travaille comme «concierge privé» pour des Arméniens et des Géorgiens, est aussi au service d’une famille russe très fortunée. «Elle aurait déjà dû venir mais avec la guerre elle ne se déplacera pas», assure-t-il sans mentionner le montant des salaires qu’il perd. Pourtant, c’était «bien payé», assure-t-il. Comme lui, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, il y a de nombreux Ukrainiens. Beaucoup sont aussi fortunés que les Russes. Avec le conflit, cette communauté est devenue plus visible. «Les voitures avec des plaques d’immatriculation ukrainiennes se voient désormais en pagaille dans les rues», rapporte un habitant.

De lourdes pertes

Mais, pour les commerçants, rien ne vaut les Russes. Sans eux, la supérette située sur le port va devoir faire face à de lourdes pertes. «L’été, on livre toutes leurs villas mais aussi leurs bateaux», rapporte Pascal, le gérant, qui n’aura jamais entraperçu un seul intérieur luxueux. «On apporte les commandes et on les remet aux gardes du corps qui bloquent les entrées», raconte-t-il. Un peu plus loin, dans la boutique de luxe pour femmes, on s’attend cet été à ne pas pouvoir écouler toute la collection spécialement choisie pour cette clientèle russe. Les chaussures grande taille, commandées pour ces femmes à la silhouette élancée, vont notamment leur rester sur les bras…

Ces bateaux qui abritent des œuvres d’art risquent d’être visités, et qui alors sera responsable?

Mais c’est aussi toute l’activité économique autour des yachtsqui est aujourd’hui chamboulée. Ces navires de luxe appartenant aux oligarques russes, immobilisés pour certains d’entre eux, posent divers problèmes à la filière en charge de la réparation navale. «Certains de ces yachts, qui étaient en réparation à Marseille ou à La Ciotat, ne peuvent plus être déplacés et cela bloque la place pour un autre chantier», indique David Sieur, le vice-président de Riviera Yachting Network, une association qui rassemble 130 entreprises spécialisées dans la remise en état de ces navires. La solution serait de les installer ailleurs, le long de quais non fréquentés. Problème: «Ces bateaux qui abritent des œuvres d’art risquent d’être visités, et qui alors sera responsable?», s’inquiète le vice-président de l’association. En outre, les contrats en cours pour ces chantiers ne sont pas aujourd’hui honorés, en raison des comptes bloqués. «Et nombre d’entreprises sont touchées. Car ce sont parfois 200 ouvriers, représentant 20 corps de métiers différents, qui se retrouvent à bord le même jour et qui s’activent pour divers travaux», souligne David Sieur.

D’autres commandes ont par ailleurs été annulées. À la tête d’une entreprise spécialisée dans les échafaudages, Céline Richaud a ainsi calculé que le manque à gagner sera pour elle de 120.000 euros. Enfin, avec ces quelques yachts immobilisés, ce sont des équipages entiers qui ont été du jour au lendemain congédiés. David Sieur a connaissance de six bateaux de luxe aujourd’hui bloqués mais, selon lui, la liste pourrait très vite s’allonger.

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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

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L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : la carte de France de l'écart entre Macron et Le Pen

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Comme au premier tour, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête dans l'ouest de la France. De son côté, Marine Le Pen a remporté davantage de suffrages dans de nombreuses communes du nord-est et des Antilles.

Emmanuel Macron a été réélu dimanche pour un nouveau mandat à la présidence de la République avec 58,55% des voix face à Marine Le Pen (41,45%). Une victoire tempérée par le score inédit de la droite nationaliste et par une abstention élevée (28,01%). Le président réélu Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu'il n'était «plus le candidat d'un camp mais le président de tous».

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La carte que Le Figaro vous propose sera mise à jour tout au long de la soirée et de la nuit, avec les données transmises par le ministère de l'Intérieur. Elle permet de visualiser l'écart, commune par commune, entre les deux candidats. Plus la carte vire à l'orange et plus le score d'Emmanuel Macron est élevé. Comme au premier tour le président réélu est arrivé largement en tête dans l'ouest de la France. À l'inverse, plus la carte est violette, et plus les communes ont voté en faveur de Marine Le Pen. La candidate a remporté davantage de suffrages dans de nombreuses communes du nord-est et des Antilles.

Présidentielle 2022 : la carte de France de l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Donné de longue date favori à sa propre succession, Emmanuel Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Il est aussi le troisième président de la Vème République à effectuer un deuxième mandat après François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007).

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Marine Le Pen, elle, améliore d'environ huit points son score de 2017, où elle avait recueilli 33,9% des voix. La candidate du RN arrive en particulier largement en tête aux Antilles et en Guyane.

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Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

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Le Figaro

Carte : l'évolution des scores de Macron et de Le Pen entre 2017 et 2022

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Avec 41,45% des voix, Marine Le Pen estime que son résultat représente «une éclatante victoire». Elle s'impose aux Antilles, là où Emmanuel Macron avait largement gagné en 2017.

Emmanuel Macron, président sortant peut se prévaloir d'une victoire nette (58,55% selon les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur) et d'une première historique sous la Vème République hors période de cohabitation. Toutefois, le président élu pour un nouveau mandat de 5 ans devra savoir composer s'il veut préserver l'unité d'un pays coupé en deux et où les extrêmes ont gagné du terrain. Les législatives en juin pourraient encore accentuer cette fracture du fait du mode de scrutin majoritaire avec des extrêmes sous-représentés et les partis LR et PS, toujours bien implantés localement, surreprésentés. Le choix de son futur premier ministre sera aussi très important pour mener à bien les réformes que le président entend mener.

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Marine Le Pen, battue dimanche au second tour de l'élection présidentielle avec 41,45% des suffrages, a d'ailleurs estimé que son score était «une éclatante victoire». «Les idées que nous représentons arrivent à des sommets (...) Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire», a-t-elle déclaré depuis son QG électoral, peu après la publication des résultats. «Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps», a-t-elle ajouté.

Présidentielle 2022 : la carte de la variation des scores entre 2017 et 2022 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Emmanuel Macron a perdu 2 millions de voix

Emmanuel Macron a toutefois perdu deux millions de voix entre les seconds tours de 2017 et 2022 (18,7 millions dimanche, contre 20,7 millions il y a cinq ans, selon le ministère de l'Intérieur). Après un quinquennat marqué par la crise sanitaire du Covid et celle des «gilets jaunes», l'enjeu est grand. «Il y a cinq ans, il y avait 10 millions de voix d'écart entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Aujourd'hui il n'y en a plus que 5,5 millions», a résumé Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos, sur France Info. Et «plus d'un tiers du corps électoral a décidé de ne pas faire de choix.»

Large victoire de Marine Le Pen aux Antilles

Aux Antilles, sur fond de défiance envers les autorités ou de contestation anti passe sanitaire, la candidate du Rassemblement national arrive nettement en tête du second tour de l'élection présidentielle, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur. En Martinique, Marine Le Pen récolte 60 % des suffrages, contre 39,1 % pour Emmanuel Macron. Une large défaite pour le candidat de LREM qui était arrivé largement en tête (77,55 %) dans ce territoire ultramarin en 2017.

La progression de la candidate du RN est encore plus nette en Guadeloupe. Marine Le Pen, qui y a effectué un voyage il y a un mois, a récolté 69,6 % des voix des Guadeloupéens. Elle avait recueilli moins d'un quart de leurs suffrages au second tour de l'élection présidentielle de 2017.

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L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

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Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

À lire aussiComment ne plus avoir peur de l'échec ?

Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

À lire aussiIls ont osé changer de vie

Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

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L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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Le Figaro

Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

FIG DataNicole TriouleyreNicolas Mondon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

«L'abstention reste le composant le plus difficile à déceler», indiquait récemment au Figaro Frédéric Dabi, directeur général opinion de l'Ifop. Selon le ministère de l'Intérieur, l'abstention atteint 28,01%, soit 2,57 points de plus qu'en 2017 (25,44%). Ce sont donc environ 14 millions d'électeurs qui ont refusé de départager les deux finalistes, soit un million de plus que les abstentionnistes du 10 avril (12,8 millions). «C'est une abstention extrêmement forte, et la tendance observée à la dernière élection présidentielle, qui était une exception sous la Ve République, se confirme, beaucoup de Français n'ont pas voulu participer à ce débat de second tour», souligne encore le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).

Présidentielle 2022 : la carte de l'abstention au second tour

Les résultats présentés sur notre carte sont actualisés en temps réel.

Ce chiffre marque toutefois un recul par rapport au deuxième tour des scrutins de 2012 (30,66%) et 2007 (34,11%), et tutoie celui de 2002 (26,19%), quand Jean-Marie Le Pen (FN) affrontait Jacques Chirac (RPR). Le record d'abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%, lors de la victoire de Georges Pompidou face à Alain Poher. À l'époque, les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au 1er tour, Jacques Duclos, massivement refusé de choisir entre «bonnet blanc et blanc bonnet» (Georges Pompidou et Alain Poher).

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Carte présidentielle 2022 : hausse de l'abstention entre les deux tours

La menace de la grève des urnes, les deux finalistes de la Présidentielle 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'avaient bien en tête. Surtout depuis le soir du premier tour, le 10 avril, qui a vu le président sortant arriver en tête des suffrages exprimés (27,85 %), devant la candidate du Rassemblement national (23,15 %) et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (21,95 %). Lors du premier tour, l'abstention s'était élevée à 26,31 %.

Alors que les trois zones scolaires sont cette fois-ci en vacances, le taux de participation à midi s'élevait à 26,41%, soit près de deux points de moins qu'en 2017 (28,23%), lors de la première édition du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

À 17 heures, la participation s'élevait à 63,2 %, selon le ministère de l'Intérieur. C'est presque deux points de moins par rapport à la participation enregistrée à la même heure lors du premier tour (65 %). Par rapport au second tour de l'élection de 2017, le score marque également un recul de deux points (65,3 %).

Présidentielle 2022 : la carte du vote blanc et du vote nul

Certains électeurs n'ont pas voulu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Toutefois petite consolation : le record des bulletins blancs et nuls de 2017, plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls du second tour de 2017, n'est pas égalé. En 2017, les bulletins blancs et nuls avaient atteint 11,47 % des votants. Un niveau deux fois plus élevé qu'en 2012 (5,82 %).

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LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Et maintenant, il faut agir»

Alexis Brézet

Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.

En apparence, c’est une apothéose. À 44 ans, Emmanuel Macron fait une entrée triomphale dans le club très fermé des présidents de la Ve République élus pour un second mandat. Mieux encore: seul de son espèce (si l’on met de côté le général de Gaulle, qui, la première fois, n’avait pas été désigné au suffrage universel direct), il accomplit cet exploit sans avoir à passer par la case cohabitation. Chapeau, l’artiste! Après ce quinquennat «maudit» - les «gilets jaunes», Samuel Paty, Notre-Dame, le Covid, l’Ukraine… -, la performance n’est pas mince. Pour un «amateur», elle est même époustouflante. Marine Le Pen sèchement battue, la gauche en miettes, la droite en charpie. Jean-Luc Mélenchon qui remâche sa colère, Éric Zemmour, sa déception.

Alors qu’on voit mal désormais comment la victoire, aux législatives, pourrait lui échapper, Emmanuel Macron semble avoir toutes les cartes dans son jeu. Son parti lui doit tout, ses amis n’existent que par lui. Il est libre de choisir qui il veut pour Matignon, de nommer qui bon lui semble au gouvernement. Il règne sans partage, il plane sur les eaux, il n’a jamais été aussi puissant…

Voilà, en tout cas, pour les apparences… dont chacun voit bien qu’elles n’ont qu’un lointain rapport avec la réalité. Car, en vérité, la statue de marbre est un géant aux pieds d’argile. Emmanuel Macron le sait bien, qui, dès dimanche soir, a ostensiblement affiché son souci de «rassemblement»: à l’heure de son triomphe, il n’a jamais été si vulnérable. Non seulement il ne bénéficiera d’aucun état de grâce, mais les ennuis n’attendront pas le jour de son intronisation pour s’abattre sur lui.

Faisons d’emblée justice d’un mauvais procès: sa légitimité n’est pas en cause. Quand le peuple a parlé, il a parlé. Mais l’on peut fort bien être légitime et fragile à la fois. Élu par l’effet d’un rejet davantage que pour son projet, vainqueur au terme d’une campagne escamotée, sans allant ni élan, Emmanuel Macron n’est porté par aucun enthousiasme populaire. Il ne peut se targuer d’aucune adhésion majoritaire à son programme ou à sa personne. Au contraire: lui, le séducteur, qui aime tant plaire et être aimé, fait l’objet dans de larges pans de l’opinion d’une hostilité, parfois d’une haine, dont l’intensité laisse pantois.

La réalité, c’est aussi que son assise politique est étroite. Les soutiens innombrables qui, de Sarkozy à Hollande, lui font un cortège flatteur, tous ces ralliements intéressés, ces conversions opportunes, ne doivent pas faire illusion. La «grande force centrale» qu’il imagine pour le soutenir va très probablement gagner les élections législatives, mais qui peut croire à la réalité de son ancrage populaire?

Dans les profondeurs du pays, la proportion de Français qui soutiennent Emmanuel Macron pour lui-même et sans réserve n’a guère progressé depuis 2017: entre un gros quart et un petit tiers de l’électorat. Ce n’est pas rien. Cela permet de remporter les élections dans le cadre institutionnel de la Ve République - surtout quand les deux autres tiers ne peuvent, par nature, trouver un terrain d’entente dans les urnes. Mais c’est bien peu - on l’a vu avec les «gilets jaunes» - lorsque vient l’adversité et qu’il faut, au quotidien, résister aux assauts conjugués des mécontents.

Elle est bien là, en effet, cette configuration nouvelle qui signe l’échec du quinquennat précédent en même temps qu’elle dessine, pour l’avenir, un vrai danger. En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à «tout faire» pour qu’il n’y ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes». Aujourd’hui, près de six Français sur dix votent pour des partis que l’on qualifiera au choix d’extrémistes, de populistes, d’antisystème ou de protestataires, mais qui ont en commun d’être le produit d’une colère sociale qui demain pourrait trouver des voies moins pacifiques pour se manifester. Le «Marcheur» qui voulait tant supprimer l’ancien clivage droite-gauche a si bien réussi qu’entre lui et ces extrêmes il n’y a quasiment plus rien! Conséquence: le bloc central sur lequel il prétend s’appuyer ressemble furieusement à une citadelle assiégée. Aisée, urbaine, diplômée, plus âgée qu’hier (les «gilets jaunes», le Covid et l’Ukraine sont passés par là) la «France de Macron», dans son homogénéité sociale, dessine en creux le portrait d’un pays plus fracturé que jamais: entre les riches et les pauvres, les «boomers» et les jeunes, les diplômés et ceux qui ne le sont pas, les habitants des grandes métropoles urbaines et le reste du pays…

Victoire à la Pyrrhus: la droite, la gauche, les médiations partisanes et syndicales avaient sans doute bien des défauts, mais elles avaient aussi le mérite d’inscrire les revendications particulières dans une perspective collective, d’offrir aux différends politiques un mode de résolution démocratique. Maintenant qu’elles ont disparu, cette France en miettes est renvoyée à la réalité brutale, «postpolitique», d’une nouvelle lutte des classes, d’un affrontement des générations, des origines et des identités, par nature étrangers à tout compromis. Cette France-là, dont la crise des «gilets jaunes» a montré combien elle était rétive, éruptive, colérique, est désormais à la merci de la moindre étincelle, disponible pour toutes les révoltes et les protestations. On ne peut que souhaiter bonne chance à Emmanuel Macron, à qui revient la charge, pour cinq ans encore, de la gouverner!

Car la nécessité n’a jamais été aussi grande de réformer notre pays! De l’état calamiteux de nos finances publiques au grand délabrement de notre appareil industriel, des conséquences multiples d’une immigration hors de contrôle à la faillite de notre système éducatif, sans oublier la grande misère de l’hôpital ou de la justice, la liste des maux qui nous accablent est tellement connue qu’on a scrupule, une fois encore, à en entonner la litanie. Sans doute trop occupés l’un et l’autre à chanter la sérénade de la dépense sociale sous les fenêtres de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, durant cet étrange entre-deux-tours, ont soigneusement évité d’aborder les sujets qui fâchent (les électeurs). Mais la dure réalité économique, qu’aggravent encore les conséquences de la crise ukrainienne, ne va pas attendre pour se rappeler au bon souvenir du président réélu. Maintenant que le «péril Le Pen» est passé, nos partenaires européens «frugaux» (les Allemands, surtout, qui s’inquiètent à juste titre du retour de l’inflation) ne vont pas supporter longtemps nos fantaisies financières. Gare à la hausse des taux d’intérêt! L’argent gratuit, c’est fini. La fête du «quoi qu’il en coûte» est terminée.

Pour le prochain gouvernement, la tenaille budgétaire est périlleuse: sur fond de ralentissement de la croissance, il va devoir lancer des réformes difficiles pour donner des gages à nos voisins, dégager des économies impopulaires pour rassurer les marchés financiers et, «en même temps», engager les dépenses d’investissements énergétiques et militaires rendues nécessaires par la situation internationale nouvelle. Autant dire qu’il ne restera pas grand-chose pour financer les promesses électorales qu’Emmanuel Macron a généreusement prodigué depuis quinze jours! Ajoutons à cela les tensions sociales qu’un retour de l’inflation ne manquera pas de créer dans les entreprises, ainsi que ses conséquences sur l’état d’esprit des retraités, qui sont désormais le cœur de l’électorat Macron, et l’on aura une vague idée de la situation aussi inextricable qu’explosive dans laquelle peut très vite se retrouver la nouvelle équipe. Il va falloir beaucoup de courage au nouveau président pour ne pas baisser les bras.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les reculs en rafale qu’il vient de concéder pour amadouer (avec plus ou moins de réussite) les amis de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas de bon augure. Qu’il s’agisse de l’âge de départ à la retraite, dont soudain on ne sait plus très bien s’il est ou non repoussé à 65 ans ; du fameux «travailler plus pour gagner plus» proposé aux enseignants qui se transforme miraculeusement en «revalorisation sans contrepartie» ; de la volte-face sur le voile islamique, curieusement considéré comme une manifestation de féminisme ; ou de l’éloge tous azimuts de la planification, l’entre-deux-tours aura été marqué par une série de tête-à-queue électoraux particulièrement spectaculaires. Il ne faudrait pas qu’ils nous entraînent dans le fossé…

Non pas que l’on craigne qu’Emmanuel Macron place son nouveau quinquennat sous le signe du chavezo-castrisme, qui n’est pas précisément son genre de beauté. Mais, outre qu’il lui faudra demain gérer la frustration de tous ceux à qui il aura raconté de belles histoires pour gagner l’élection, cette propension à dire à chacun ce qu’il veut entendre, à noyer le poisson, à dissimuler ses reculs dans les méandres du «en même temps» semble dessiner une pente inquiétante, qui fut fatale au second mandat de Jacques Chirac: celle de l’apaisement par principe, du consensus à tout prix et, pour finir, de l’inaction.

Or c’est tout le contraire dont la France a besoin! L’égalité femmes-hommes et le combat contre le harcèlement scolaire sont certes des objectifs éminemment utiles et respectables, comme le furent en leur temps la lutte contre le cancer ou la campagne contre les accidents de la route érigées en «grandes causes nationales» par Chirac, mais la gravité de la situation appelle des réponses d’une autre dimension.

Réconcilier, oui ; rassembler, bien sûr ; recoudre, évidemment, mais dans la dynamique, pas dans l’immobilisme, qui n’a pour effet que d’aggraver tous les maux. La France a besoin de courage pour remettre en ordre ses finances publiques et engager l’indispensable réforme de l’État. La France a besoin d’audace pour reconstruire l’école et réinventer l’hôpital. La France a besoin d’imagination pour reconquérir le peuple, qui ne se reconnaît plus dans le fonctionnement de ses institutions. La France a besoin de détermination pour rétablir la sécurité, lutter contre le communautarisme islamique et l’immigration incontrôlée. Elle ne peut pas se payer le luxe de cinq années de bavardages et de procrastination.

Car il n’y a pas que le précédent Chirac: à la vérité, aucun des trois seconds mandats que la Ve République a connus (de Gaulle 1965, Mitterrand 1988, Chirac 2002) n’a laissé dans les mémoires une trace impérissable. Tous trois se sont mal terminés. Il appartient à Emmanuel Macron de faire la preuve qu’il peut conjurer cette malédiction.

Moment de vérité. Si le président réélu, qui n’a rien à perdre puisqu’il ne peut plus se représenter, fait le choix de la réforme et du courage, il pourra compter sur le soutien de tous ceux, plus nombreux qu’on ne le croit dans la société et la classe politique, qui font passer le destin de la France avant les querelles de boutique et les intérêts particuliers. Demain comme hier, Le Figaro sera de ceux-là. Mais si, à l’inverse, il se réfugie dans l’inaction et l’ambiguïté, il y a fort à craindre que ce second quinquennat entamé sous le signe de l’inquiétude démocratique finisse, comme les autres, dans la déconfiture et le chaos.

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

David Lisnard: «Les collectivités locales n'ont pas à payer pour le laxisme budgétaire de l'État»

FIGAROVOX/TRIBUNE - S'il est réélu, Emmanuel Macron veut imposer 10 milliards d'euros d'économie aux collectivités territoriales. Dans une lettre ouverte adressée au président sortant, le président (LR) de l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité s'inquiète de cette proposition.

Quelles conséquences aurait la sortie du commandement intégré de l'Otan pour la France ?

FIGAROVOX/TRIBUNE - Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite sortir la France du commandement intégré de l'Otan. L'universitaire Guillaume Lagane revient sur l'histoire mouvementée entre la France et l'organisation atlantique.

L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

Actu

Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Figaro

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

Jean Sévillia

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

En 2017, une Autrichienne confiait à un professeur de l’université de Linz 31 lettres adressées à son arrière-grand-père par Alois Hitler, le père du Führer. Ces missives retrouvées permirent à l’historien, avec d’autres sources, d’écrire un livre (1). Cette biographie du père d’Adolf Hitler vise à éclairer l’enfance de ce dernier, en montrant en quoi le caractère du futur dictateur a été façonné par sa famille.

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De fait, Alois Hitler était un père violent, autoritaire et inflexible, prédispositions qui ont pu influer sur son fils. Cependant, pour qu’un enfant insignifiant de la classe moyenne se mette à haïr la vieille Autriche des Habsbourg, épouse la cause du racialisme pangermaniste, prenne la tête d’un petit parti allemand, puis accède au pouvoir et mette le feu au monde, il faudra tout un processus sociohistorique.

D’innombrables publications se sont penchées sur le personnage de Hitler. Dans un livre au format léger, Claude Quétel, historien et ancien directeur de recherches au CNRS, répond à 20 questions qui permettent de faire le tri entre les vérités et les légendes sur le fondateur du national-socialisme (2). Adolf Hitler tenait-il son antisémitisme viscéral de son père? Pas vraiment. A-t-il été, comme il le prétendra, un héros de la Grande Guerre? Non. Quand il était en prison, nourrissait-il depuis longtemps l’intention d’écrire Mein Kampf ? Non, l’idée lui a été soufflée. Était-il un orateur hors du commun? Oui, mais pour un public acquis. Un bourreau de travail? Non, pas plus qu’il n’était un grand lecteur. Avait-il une âme d’artiste? Pas plus. Est-il vrai qu’il n’a jamais reculé devant aucun obstacle? Non, les Églises d’Allemagne l’ont contraint à faire machine arrière dans son projet d’euthanasier les handicapés.

S’interrogeant sur la folie de Hitler, Claude Quétel cherche la bonne définition: psychopathe autiste ou paranoïaque psychotique? Un ouvrage bien conçu, entre psychologie et analyse idéologique, pour compléter le portrait tragique d’un des grands criminels de l’Histoire.

(1) Le Père d’Hitler. Comment son fils est devenu dictateur, de Roman Sandgruber, Tallandier, 400 p., 22,50 €.

(2) Hitler. Vérités et légendes, de Claude Quétel, Perrin, 264 p., 13 €.

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
Le Figaro

Cinq expressions courantes dont l’origine va vous étonner

Aliénor Vinçotte

«Être mal barré», «se tenir à carreau»... Ces phrases sont souvent utilisées dans notre quotidien. Mais êtes-vous vraiment sûrs de les connaître?

Elles passent inaperçues dans notre langage, tant nous sommes habitués à les entendre. La langue française regorge d’expressions aux origines plus ou moins connues. On devine sans difficulté le sens des expressions comme «lâcher les baskets», «avoir un cadavre dans le placard», ou «faire passer un chameau par le chas d’une aiguille». Mais certaines d’entre elles ont une histoire qu’on ne soupçonne pas. La rédaction vous en propose une anthologie.

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• «Être mal barré»

Lorsque quelqu’un va droit à l’échec ou au-devant de gros ennuis, on dit de lui qu’il est «mal barré». Mais pourquoi dit-on «mal barré»? On peut imaginer que cela fasse référence à une impasse qui serait barrée, empêchant toute tentative de passage. Détrompez-vous, ce n’est point de cela qu’il s’agit. Dans Les 1001 expressions préférées des Français, Georges Planelles pose le contexte pour éclairer sur l’origine de cette expression qui vient de... la marine. Elle vient de la barre des navires, utilisée pour les diriger. Si on n’est pas en mesure de «barrer» correctement le bateau, on est «mal barré» pour l’amener à bon port!

• «Mettre le holà»

Ça suffit. Il faut cesser cette situation déplaisante: on met le «holà» avec la main en avant pour signifier «stop». Point d’origine espagnole dans cette expression, le «holà» ici n’a rien à voir avec le «holà» espagnol qui veut dire «salut». En réalité, cette expression est constituée de l’assemblage de «Ho! Qui va là?», interjection datant de la fin du XIVe siècle. Elle servait à appeler, à interpeller. Un «holà» suffisait pour arrêter les chevaux d’un attelage. L’expression est ensuite née au milieu du XVIIe siècle, précédée de «faire holà» ou «dire holà» à la fin du siècle précédent, selon Georges Planelles.

• «Avoir voix au chapitre»

Cet homme-là, autrefois influent, n’a manifestement plus voix au chapitre. Lorsque quelqu’un est consulté de toutes parts, on dit qu’il «a voix au chapitre» c’est-à-dire qu’il a autorité pour se mêler d’une affaire. Contrairement à ce que l’on peut penser, cela n’a rien à voir avec le chapitre d’un livre. Ce chapitre-là remonte au Moyen Âge, où le chapitre désignait l’assemblée des moines et chanoines qui traite des affaires de leur communauté et le lieu dans lequel se tient cette assemblée. Ainsi, celui qui avait «voix au chapitre» était celui qui pouvait participer aux prises de décision pour la communauté.

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• «Se tenir à carreau»

«Tiens-toi à carreau!». Combien de fois n’avons-nous pas entendu nos parents nous lancer cet ordre alors que nous étions enfants afin de ne pas faire de vague? Lorsqu’on est sur ses gardes ou qu’on tente de passer inaperçu, on dit qu’on se «tient à carreau». Rien à voir avec le cadre ou le carré, cette expression trouve son origine dans... l’arbalète. Cette arme d’autrefois disposait de flèches prêtes à tirer qu’on appelait «carreaux». Lorsque quelqu’un montait la garde avec son arbalète, on disait de lui qu’il se devait de «se tenir à carreau» pour être prêt à dresser son arme face à l’ennemi. D’autres interprétations existent cependant sur l’origine de cette phrase qui n’existe sous sa forme actuelle que depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Parmi elles, celle d’un jeu de cartes d’où est tiré le dicton «qui se garde à carreau n’est jamais capot»: celui qui «se garde à carreau» est celui qui surveille bien son jeu, qui est sur ses gardes, ne perd jamais.

• «L’argent n’a pas d’odeur»

Vraiment? Il suffit de sentir ses pièces de monnaie passées de main en main, et recouvertes de cuivre, nickel et zinc pour discuter la véracité de cette expression. Mais alors pourquoi dit-on que l’argent n’a pas d’odeur? Il est vrai que quel que soit l’état et l’origine de l’argent qui se trouve dans notre porte-monnaie, il conserve sa valeur. En réalité, cette phrase trouverait son origine dans un événement historique datant de l’époque romaine, selon Georges Planelles. L’empereur Vespasien, qui a régné de 69 à 79 après J.-C, tente de renflouer les caisses de l’empire dilapidées par son prédécesseur Néron. Pour cela, il met en place des impôts. Dont un sur les urines destinées à être collectées pour servir aux teinturiers (dans le but de dégraisser les peaux). Cette mesure a été moquée par le peuple, ce que rapporte Titus, le fils de l’empereur, à son père. En guise de réponse, ce dernier met une pièce de monnaie sous son nez et lui rétorque: «ça ne sent rien». En effet, tant que l’argent remplit les caisses, peu importe sa provenance.

«Bonne continuation»: ne faites plus la faute!

La formule est fréquemment employée en guise d’au revoir. Mais est-elle vraiment correcte?

«Mr», «M.», «Mrs»... Comment écrit-on (sans erreur) les titres de civilité?

Nous sommes souvent influencés, à tort, par l'anglais. Le Figaro revient sur la règle des abréviations.

L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
L'Humanité

Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Le Figaro

Sept aliments insoupçonnés qui peuvent faire gonfler le ventre

Yaourts, brocolis, nems… Passage en revue avec une diététicienne et nutritionniste de sept aliments surprenants pouvant provoquer des ballonnements.

On sait que le pain blanc, les crudités ou le café en grande quantité peuvent faire gonfler le ventre, mais il existe d'autres aliments auxquels on ne pense pas et qui ballonnent tout autant. En voici sept décryptés par la diététicienne nutritionniste Alexandra Retion.

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Les bonbons sans sucre

On sait que mâcher un chewing-gum peut favoriser les gonflements à cause de l'air qui rentre dans l'estomac. Ce que l'on ignore, c'est que «la consommation en excès de tous les bonbons à base de polyol (alternative au sucre moins calorique que l'on retrouve dans les friandises dites «sans sucre», NDLR) agit sur le système digestif, ballonne et provoque des dérangements digestifs», met en garde la diététicienne nutritionniste.

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Le brocoli

Riche en vitamines et détenteur de nombreux bienfaits nutritionnels, le brocoli reste une crucifère. Il n'échappe donc pas à une conséquence identique à celle des choux : «il va fermenter dans les intestins et provoquer des gaz», explique Alexandra Retion.

Les fruits

«Si on est sensible des intestins, pratiquement tous les fruits vont faire gonfler le ventre à cause de leur richesse en fibres», indique la diététicienne nutritionniste. Manger un fruit tel que la banane avant une séance de sport n'aura pas forcément cet effet mais si on termine un repas complet contenant des protéines, des féculents et des légumes, la banane peut nous rester sur le ventre.

Les graines de chia

Si elles sont excellentes pour rassasier, et riches en oméga-3 et en sels minéraux, Alexandra Retion constate tout de même auprès de ses patient(e)s qu'elles peuvent malmener le ventre lorsqu'elles sont consommées en grande quantité. "Elles sont très riches en fibres, et mélangées à l'eau dans le corps, elles deviennent visqueuses et fermentent, ce qui peut faire gonfler le ventre", précise la professionnelle.

Certains produits laitiers

Des personnes rencontrent des difficultés lors de la digestion du lactose que l'on retrouve dans les yaourts ou encore dans le lait. «La plupart du temps, quand on a le ventre qui gonfle, c'est que notre corps n'a pas suffisamment d'enzymes lactases pour digérer le lactose», précise la diététicienne nutritionniste. Ce n'est pas le cas du fromage qui ne contient que très peu de l'enzyme en question.

Les produits soufflés

Tout ce qui est soufflé peut provoquer un ballonnement

«Tout ce qui est soufflé peut provoquer un ballonnement», informe Alexandra Retion. Quand on mange une certaine quantité de produits soufflés, tels que le pop-corn ou encore les galettes de riz, l'air que contient l'aliment provoque des gonflements de l'abdomen.

La friture

Frites, merlans frits, beignets, nems... Quand on mange de la friture, on ingère du gras cuit à haute température et transformé. «Cela peut bloquer notre transit vu qu'il n'y a pas de fibre et beaucoup de graisses, et engendrer un ballonnement», renseigne la spécialiste.

Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

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Le Figaro

Line Papin, sa vie possible

Françoise Dargent

PORTRAIT - Dans son cinquième livre, la romancière de 26 ans, auteur des «Os des filles», évoque dans un récit très personnel la décision de «faire naître ou ne pas faire naître».

«Un siècle plus tôt, j’aurais été une originale: une femme, dans une pièce, seule, sans enfants, une femme qui écrit», peut-on lire sous la plume de Line Papin, romancière de 26  ans qui vient de publier son cinquième livre, intitulé Une vie possible (Stock). À notre époque qui aime aussi mettre les personnes dans des cases, Line Papin a d’abord été, à peu près dans cet ordre, la révélation littéraire à suivre (elle a écrit son premier roman à 19 ans), la possibilité d’être «la nouvelle Marguerite Duras» (ce roman racontait les amours d’un quatuor d’amis dans le Hanoï moite et exotique de son enfance) et enfin la toute jeune femme du chanteur et comédien Marc Lavoine, dont elle vient de divorcer.

Aujourd’hui, Line Papin l’affirme de sa voix douce mais affirmée: «J’ai été bloquée par cette image de “jeune primo-romancière”. Lors des plateaux télé, je ne parlais pas, j’étais entourée d’hommes. Je n’osais pas dire non, je me bloquais moi-même. Prendre conscience de cette posture que l’on a adoptée -on est également responsable de ce qu’on renvoie - permet de s’en débarrasser. Dans mes livres, je n’étais pas cette jeune femme douce et timide. Il y a de la violence, des émotions, de la souffrance.»

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S’il le fallait encore, Une vie possible en témoigne. Dans ce récit, elle raconte sa fausse couche lors du premier confinement. Elle et son compagnon attendaient des jumeaux. Elle dit l’émerveillement, puis l’étonnement, relate les échographies avant la douleur et le couperet qui annonce la perte. Quelques mois plus tard, elle est à nouveau enceinte et prend la décision, cette fois, d’avorter. «Cette vie n’était reliée à aucune réalité extérieure… dehors ça n’allait pas», écrit-elle, et, citant Paul Éluard: «Il ne faut promettre et donner la vie que pour la perpétuer, comme on perpétue une rose en l’encerclant de mains heureuses.»

Assise dans la petite pièce qui fait office de salon, de bureau et de cuisine dans l’appartement parisien qu’elle habite depuis un an, Line Papin explique pourquoi elle a écrit ce livre. «Je comprends beaucoup de choses sur moi en écrivant. Écrire est une nécessité très intime.» Elle le fait depuis ses débuts précoces. «Elle a mis beaucoup d’elle-même dans ce premier roman», avait écrit un critique littéraire en 2016, à la sortie de L’Éveil, manière de dire qu’elle n’en aurait peut-être plus sous le pied pour la suite. «Dans mes livres, c’est la forme qui change, pas combien j’y mets de moi-même», rétorque-t-elle, souriante.

Chamboulement corporel

Pour celui-ci, elle chuchote que c’est peut-être «le plus poétique». Elle y a expérimenté une nouvelle manière d’écrire, en y apportant notamment des citations, des extraits de journal intime. «À chaque texte, j’ai envie d’aller ailleurs. L’écriture est tellement vaste!», justifie-t-elle. Pour évoquer ces deux événements intimes, elle a cherché à lire d’autres témoignages que les siens, se plongeant pour la première fois dans les livres de Gisèle Halimi, les discours de Simone Veil, les romans d’Annie Ernaux et de Simone de Beauvoir, entrouvrant cette page du féminisme qu’elle n’avait jamais considérée auparavant: «Je suis née en 1995. L’époque sans pilule, cela nous apparaissait archaïque, tellement acquis. En fait, ces cinquante petites années ne sont rien face au poids des siècles. J’ai ressenti ce poids.» Une vie nouvelle convoque la gravité, la franchise et la pudeur d’un auteur qui garde la fraîcheur de son regard sur un sujet à la fois intime et universel. Elle réussit à entremêler les deux dans un récit fluide qui tranche avec ce qu’on a pu lire jusque-là. Elle témoigne de l’évolution des mentalités, évoquant dans son livre ces jeunes hommes, ses alter ego qui l’entourent, son frère qui l’accompagne à la clinique le jour de l’avortement et qui apprend à leur père, surpris, qu’une femme sur trois fait une fausse couche, un ex-petit ami qui se débat avec les affres de la paternité. Elle dit pourtant: «J’ai toujours épousé ce destin masculin, celui de mon père et de mon frère, sans vraiment me poser de questions sur ma mère, qui travaillait comme traductrice pour les tribunaux tout en s’occupant de la famille.»

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On évoque Annie Ernaux, qui remarqua la jeune romancière à ses débuts. Elle lui a envoyé son livre, manière de prolonger le lien. «Nous ne sommes pas de la même génération. Dans L’Événement, elle racontait un avortement clandestin, aujourd’hui c’est légalisé. Mais cela reste un petit droit légal dont il ne vaut mieux pas parler. D’où vient ce sentiment de culpabilité? Et ce sentiment de solitude qui existe toujours?», s’interroge-t-elle. Elle voulait parler dans ce texte du chamboulement corporel que provoque une grossesse. Parler de ce corps qui «commence à se dédoubler», décrire les émois d’une jeune femme qui se rend compte qu’elle peut donner la vie ou non. «Tout le monde se crispe quand on évoque la question de l’avortement. Le sujet semble être contenu dans une polémique. Là, je me fiche des opinions. J’avance le point de vue de l’auteur. Faire naître ou ne pas faire naître, c’est une question très shakespearienne. Ce qui m’intéresse, dans l’écriture, c’est évoquer cette possibilité, ce qui aurait pu être. Cela m’a aussi permis de tourner la page: cette histoire est contenue dans le livre, ces trois possibilités sont dans le livre. La transmission me préoccupe beaucoup. Ce qu’on reçoit de la mémoire invisible, en amont. Là c’est une transmission en aval.» Dans un de ses précédents romans, Les Os des filles, elle évoquait son anorexie, reconsidérée à l’aune de l’histoire familiale, vietnamienne du côté de sa mère et de sa grand-mère. Elle racontait l’arrachement au pays natal alors qu’elle avait 10 ans, son arrivée en France, le pays de son père, en Touraine d’abord puis à Paris. «J’étais une petite fille très extravertie. Le déracinement a été décisif. Mes parents avaient envie de faire faire leurs études en France à leurs enfants. Je me suis mise à changer d’école tous les ans. Je vivais beaucoup dans mon imaginaire, et j’ai retrouvé mes racines dans l’écriture.»

Ancienne élève studieuse

À 16 ans, elle enverra son premier manuscrit, promesse de ce qui deviendra L’Éveil, aux Éditions Christian Bourgois. En ancienne élève studieuse, elle évoque encore aujourd’hui avec une pointe de reconnaissance la lettre de refus «très argumentée» qu’elle reçut. C’est chez Stock qu’elle publia son premier roman et tous les autres depuis. «L’écriture est une rampe que je tiens et que je ne peux lâcher.» L’image renvoie à une autre, qui surgit dans les dernières pages d’Une vie possible. Elle s’adresse à l’enfant qui aurait dû naître: «Je construis une existence dont les fondations sont solides. Je tiens debout, tu vois? Je suis une femme, depuis toi.» Ne l’appelez plus «jeune romancière».

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Festival du livre de Paris: La littérature indienne en cinq écrivains

À l'occasion du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, une trentaine d'écrivains indiens est invitée au Festival du livre de Paris. La littérature indienne est vaste et diverse mais pour la majorité des ouvrages, elle est en langue anglaise.

Festival du livre de Paris : entre renouveau et controverse

En 2022, le salon du Livre devient le Festival du Livre de Paris. La première édition, de vendredi 22 à dimanche 24 avril, est aussi la dernière avant une grande restructuration du secteur de l'édition, bousculé par la fusion à venir entre les numéros un et deux, Hachette Livre et Editis.

Jean-Marie Rouart: «Bienvenue dans le grand monde de Proust!»

CRITIQUE - À la façon de Félicien Marceau avec son superbe essai sur Balzac, Mathilde Brézet présente avec finesse et talent tous les personnages de La Recherche, depuis les premiers rôles jusqu’aux plus humbles figurants.

Le Figaro

Le journal du mercato : Marquinhos ne «veut pas partir» du PSG, Rüdiger à un pas du Real Madrid

Mbappé pas près de décider, Rüdiger vers le Real ou Haaland toujours proche de City : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 25 avril 2022.

Marquinhos jure fidélité au PSG

En fin de contrat en juin 2024, Marquinhos négocie une prolongation au Paris Saint-Germain, où il est un titulaire indiscutable et même capitaine depuis deux ans. En février dernier, il affirmait au micro de TF1 espérer «un accord» pour prolonger au club. Dans un entretien diffusé sur Canal+ ce dimanche, le Brésilien (27 ans) en a remis une couche malgré le récent tumulte qui englobe le PSG. «Ma volonté aujourd'hui est sûrement de rester, a posé Marquinhos. Après, on sait comment se passe le foot. Tant que tu es performant, tu peux vouloir rester ici, mais des fois les choses peuvent changer, le club peut ne plus te vouloir ici.» Avant d'ajouter : «Aujourd'hui, je ne pense pas à partir. Faire toute ma vie ici à Paris me va très bien.»

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Rüdiger va quitter Chelsea… pour le Real ?

Dimanche, Thomas Tuchel a confirmé ce qui était annoncé : Antonio Rüdiger ne prolongera pas son contrat à Chelsea. «La situation est qu'il veut quitter le club, il m'en a informé en privé», a révélé l'entraîneur des Blues. Selon le réputé journaliste Fabrizio Romano de Sky Sport Italia, Rüdiger (29 ans) tient un accord verbal avec le Real Madrid. Ce ne serait plus qu'une question de temps avant que le défenseur allemand ne s'engage pour de bon avec le leader de Liga.

PSG : pour Mbappé, il faudra patienter

Les spéculations vont bon train quant à l'avenir de Kylian Mbappé. Et cela risque de durer encore un peu. D'après le quotidien madrilène Marca , l'attaquant français (23 ans) n'annoncera rien quant à son avenir avant la dernière journée de Ligue 1, le 21 mai prochain. Le PSG, qui espère toujours le prolonger de deux saisons, recevra Metz. Marca répète depuis des semaines que le Real Madrid, qui lui fait la cour depuis des années, tient déjà un accord avec lui, et n'attendrait plus que de pouvoir l'annoncer.

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City toujours en pole pour Haaland selon un proche

Ancien joueur norvégien et proche d'Erling Haaland, Jan Aage Fjortoft a partagé son point de vue sur le cas de son compatriote et attaquant. S'il est lié au Borussia Dortmund jusqu'en 2024, Haaland (21 ans) paraît plus proche que jamais d'un départ cet été. D'après Fjortoft, Manchester City est «en pole position» pour le recruter, devant le Real Madrid et le Bayern Munich. Il n'y aurait toutefois pas d'accord entre Haaland et City, malgré ce que martelait la presse anglaise la semaine dernière.

Le journal du mercato : Rüdiger va partir libre de Cheslea, Clauss «ne ferme» aucune porte

Le départ de Rüdiger, l'avenir de Clauss ou encore la prolongation de Salah : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 23 avril 2022.

Mercato : pas de négociations entre le clan Mbappé et le PSG à Doha selon Rothen

Le consultant de RMC Sport assure qu'aucune négociation ne s'est tenue à Doha entre les représentants de l'attaquant et le club parisien. Une réunion importante aura lieu la semaine prochaine

«Dybala est un grand joueur, mais...»: Longoria évoque les dossiers mercato de l'OM

Dans un entretien accordé au quotidien italien Tuttosport, le président de l'OM s'est confié notamment sur les contours du prochain mercato estival phocéen.

L'Humanité

Stellantis : 180 000 € par jour pour Tavares, 40 € de plus par mois pour les salariés...

Actu

L’annonce du salaire du directeur exécutif de Stellantis, Carlos Tavares, « récompensé » notamment pour ses bons résultats financiers, révolte les syndicats.

Luis Reygada

Pourquoi se gêner ? 66 millions d’euros : c’est le montant stratosphérique qu’atteindrait la rémunération de Carlos Tavares, directeur exécutif de Stellantis, au titre de l’année 2021, selon les calculs du cabinet Phitrust. « Même si le groupe a produit des résultats élevés l’année dernière, cette rémunération (…) est-elle justifiée socialement, alors que le groupe va devoir probablement faire face à des restructurations massives avec des suppressions d’emplois ? » s’est interrogé l’actionnaire minoritaire du géant de l’automobile.

L’annonce fait polémique

Dans son communiqué, cette société de gestion de portefeuilles « à dimension éthique » dénonce le caractère « indécent » d’un tel montant, tout en questionnant les autres actionnaires de la multinationale – née en janvier 2021 de la fusion des groupes Peugeot-Citroën-Opel (PSA) et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) – ainsi que « les pouvoirs publics ». La Banque publique d’investissement détient en effet 6,15 % du capital de Stellantis.

Un tel niveau de rémunération serait le plus élevé des grandes entreprises de l’Hexagone. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a d’emblée déclaré sur BFMTV et RMC que, s’agissant d’une entreprise privée, « c’est à la fin les actionnaires qui décident et qui votent »… laissant clairement comprendre que son gouvernement ne s’impliquera pas davantage dans le débat malgré la polémique suscitée par l’annonce.

Le vrai bilan social du groupe Renault

« La rémunération de M. Tavares n’est pas légitime », a pour sa part estimé la CFDT dans un communiqué rappelant le récent « échec » des négociations salariales, durant lesquelles la direction a refusé « une augmentation générale au niveau de l’inflation pour toutes les catégories socio-professionnelles ». Pour sa première année d’existence, le groupe Stellantis a pourtant dégagé un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros, en hausse de près de 179 % par rapport à 2020.

+ 17,6 % de salaire Fixe pour Tavares

« Lors des NAO (négociations annuelles obligatoires – NDLR), la direction nous a concédé 40 euros d’augmentation par mois : qu’est-ce qu’un travailleur peut faire avec ça ? Sûrement pas faire face à l’augmentation des prix énergétiques et alimentaires », souligne Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA Stellantis, non sans révéler un autre chiffre : selon le syndicaliste, M. Tavares toucherait 180 000 euros par jour. « C’est révoltant ; l’argent existe chez PSA Stellantis, mais ce sont toujours les mêmes qui prennent la plus grosse part. Les dividendes sont énormes, il faut taper dedans pour augmenter les salaires ! » proteste le militant dont le syndicat réclame qu’il n’y ait pas « un seul salaire en dessous de 2 000 euros ».

Crédité du redressement de PSA puis de la réussite de la fusion avec FCA, Carlos Tavares verrait son salaire fixe bondir de 17,6 % par rapport à l’année précédente. Une hausse justifiée, selon une porte-parole de Stellantis, notamment par les très bons résultats financiers du groupe. Hier en fin d’après-midi, une majorité d’actionnaires s’est finalement opposée, à 52,12 %, à l’enveloppe de rémunération des cadres dirigeants lors de l’assemblée générale du groupe. Un vote consultatif dont Stellantis promet de tenir compte.

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Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «Comment le modèle social français s’est autodétruit depuis trente ans»

Jean-Pierre Robin

CHRONIQUE - L’État-providence se dévoie quand il devient une simple pompe à fric.

La France coupée en deux? Rien d’anormal au lendemain d’une élection présidentielle! Sauf que cette fois la fracture est de nature sociologique bien plus que politique. La disparition de l’affrontement gauche-droite/«est-ouest», a fait place à un clivage «nord-sud» opposant la France «d’en haut» à celle «d’en bas», «le bloc élitaire» au «bloc populaire», «les gens qui vont bien» à tous ceux qui souffrent d’«une vie mutilée».

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Que le pouvoir d’achat soit «la première préoccupation des Français», comme on l’a répété ad nauseam des mois durant, cela peut se comprendre. Mais la conséquence fâcheuse aura été de ravaler le débat public à son degré zéro. Tout autant que son adversaire, Emmanuel Macron a sacrifié lui aussi à la «politique consumériste». Ainsi les «10 raisons de choisir le projet d’Emmanuel Macron» figurant dans son prospectus électoral sont un catalogue de mesures en monnaie sonnante et trébuchante censées améliorer les conditions matérielles de «Nous tous» (son slogan de second tour). Voici la première «raison»: «pour plus de pouvoir d’achat dès cet été: maintien des boucliers gaz et électricité, “prime Macron” jusqu’à 6000 euros sans charges ni impôts, indexation des retraites sur l’inflation, suppression de la redevance télé et baisse des impôts de succession», etc.

Notre État-providence est certes réputé le plus généreux (et dispendieux) de la planète, comme en témoignent l’importance des dépenses publiques et celle des prélèvements obligatoires, records mondiaux. Compte tenu de ses déficits, on en conclut que le système devrait se réformer en profondeur. Dans quel sens et comment? Motus et bouche cousue durant toute la campagne, à l’exception de Valérie Pécresse, dont les propositions purement comptables ne pouvaient constituer une véritable réponse.

1992, début de la désintégration du «modèle social français»

Le modèle social français, objet de fierté nationale, est-il insoutenable financièrement? Sans doute. Mais il se pourrait que la réalité fût plus triste encore: depuis trente ans il n’a eu de cesse de s’autodétruire, de renier sa philosophie originelle de solidarité pour se dévoyer en pompe à fric. Depuis 1992 très exactement, année marquée par quatre événements concomitants qui ont tous agi dans le même sens.

Le millésime 1992 est celui du projet de marché unique européen qui, selon les termes de Jacques Delors, son principal protagoniste, vise à «constituer un espace de libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes». Puis en septembre de la même année, les Français ratifient le traité de Maastricht dont l’application la plus spectaculaire fut la création de l’euro en 1999. Et entre ces deux moments européens, deux événements spécifiquement français: le 30 mars 1992 l’usine de Renault-Billancourt, haut lieu de notre histoire industrielle, ferme ses portes et, le 12 avril, le parc Euro Disney (rebaptisé depuis Disneyland Paris) ouvre les siennes. Dans leur best-seller, La France sous nos yeux, Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely y voient le passage symbolique d’une économie centrée sur l’industrie et la production à une société polarisée sur la consommation, les services et le tourisme.

L’affaiblissement des syndicats rend inéluctable la survenue de jacqueries du type « gilets jaunes », ou le recours aux juges, substitut d’une démocratie défaillante

Pour bien saisir en quoi l’année 1992 a sonné le début de la désintégration du «modèle social français», il faut revenir à ses principes fondamentaux au lieu de le stigmatiser a priori. Alain Supiot, professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire «État social et mondialisation», en rappelle les trois piliers (1): «Les services publics, la Sécurité sociale, et le droit du travail. Inspirée des travaux du Conseil national de la résistance, la République sociale a trouvé une base juridique solide dans le Préambule de la Constitution» (de 1946 puis de 1958). Dans l’après-guerre, «chaque pays d’Europe occidentale a bâti l’État social à sa façon: la France en termes politiques d’ordre public social ; le Royaume-Uni en termes économiques de négociation collective ; l’Allemagne en termes communautaires de codétermination (dans les entreprises).»

À l’évidence la révolution néolibérale des années 1980 venue des États-Unis, puis la globalisation et le marché unique européen conduisant, entre autres, au démantèlement des entreprises de service public, ont mis à l’épreuve les modèles nationaux. Le nôtre particulièrement, qui s’articule plus qu’ailleurs autour de l’État. Pourtant il n’y avait rien d’«irrésistible, comme le montre la réussite économique de certains pays - je pense à l’Allemagne - qui, contrairement à la France, ne s’emploient pas à défaire méthodiquement leur modèle social, mais prennent au contraire appui sur lui pour défendre leurs intérêts et leur influence dans le monde», regrette Supiot. Les fameuses réformes Schrœder de 2003 si favorables à la compétitivité allemande ont préservé le système de cogestion, fondement du consensus outre-Rhin!

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Alain Supiot est très sévère sur les réformes sociales du quinquennat qui s’achève. Qu’il s’agisse de «la surétatisation du social» (dans la gestion des comptes par l’État omnipotent et la transformation des cotisations sociales en impôts) ou de la relégation des syndicats: «Leur affaiblissement rend inéluctable la survenue de jacqueries du type des “gilets jaunes” ou le recours aux juges, comme substitut d’une démocratie défaillante.» En se passant des corps intermédiaires, le macronisme a dénaturé plus encore que ses prédécesseurs étourdis le modèle social français traditionnel au profit d’un système à la fois populiste, étatiste et libéral qui arrose tous azimuts. Comment remédier aux déficits endémiques sans revivifier les mécanismes de concertation à la base de notre démocratie sociale?

(1) «La Justice au travail» (Seuil Libelle) et «Réflexions sur le modèle social français» («Futuribles », novembre-décembre 2021).

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En Chine, la grande fuite des «expats» désillusionnés

DÉCRYPTAGE - Jusqu’ici, les jeunes diplômés formés aux meilleures écoles se ruaient dans l’empire du Milieu, où les entreprises étrangères frappées de «sino-béatitude» se croyaient à l’abri des excès du régime autocratique chinois.

Débat Macron - Le Pen : Marine Le Pen se trompe sur les chiffres de l'inflation et la croissance

La candidate du RN a évoqué un chiffre qui n'est pas encore connu.

La Russie n’échappera pas à une sévère récession liée à l’ampleur des sanctions

Le FMI prévoit un recul de l’économique.

Le Figaro

Le pouvoir d’achat, priorité absolue du nouveau président

Cécile Crouzel

Poussée par la flambée des cours de l’énergie et du blé, l’inflation est repartie à la hausse. Et les Français ont à tort le sentiment de s’être appauvris depuis 2017.

C’est le premier sujet de préoccupation des Français, celui qui a occupé une majeure partie de la campagne et restera au cœur de l’attention du président: le pouvoir d’achat. En la matière, Emmanuel Macron n’entame pas son second quinquennat doté d’un grand crédit. Fin mars, 74 % des Français estimaient que leur pouvoir d’achat s’était dégradé depuis son élection en 2017… Certes, ce ressenti est démenti par les statistiques. Selon l’Insee, le Trésor et l’OFCE, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de l’ordre de 5 % en 5 ans. Cependant, il s’agit de données moyennes. Si les actifs ont vu leur niveau de vie progresser, les retraités ont été moins bien lotis, et les chômeurs ont souffert. C’est la conséquence de la politique de revalorisation du travail voulue par Emmanuel Macron, notamment passée par la prime d’activité.

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Surtout, ces constats du passé ne disent rien des défis du nouveau quinquennat, tant la donne a changé. Car, après plusieurs décennies de calme, l’inflation a fait son grand retour dans les pays développés. À fin mars, elle a atteint 4,5 % sur un an en France selon l’Insee, un niveau inégalé depuis 1985. La marée a commencé à monter dès l’automne dernier. La vigoureuse reprise post-Covid et les perturbations dans les approvisionnements ont poussé à la hausse les cours des hydrocarbures et de nombreuses matières premières. Les ménages en ont immédiatement ressenti les effets à la pompe et dans leur panier de courses.

La guerre en Ukraine a ensuite aggravé les choses. La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole, et le premier de gaz. Les terres russes et ukrainiennes fournissent 30 % des exportations mondiales de blé. Le baril de Brent, le pétrole de la mer du Nord, vaut aujourd’hui un peu moins de 110 dollars, contre 65 euros il y a un an. Les cours du gaz ont quadruplé en un an, ceux dublé, bondi de 80 %.

Mesures pour atténuer le choc

Le choc est violent. Désormais, la Banque de France prévoit une inflation de 3,7 % en 2022 en France dans son scénario central, et de 4,4 % dans son scénario dégradé. Ce qui entraînerait une baisse du pouvoir d’achat des Français cette année, leurs revenus ne progressant pas aussi vite. Comme l’inflation se concentre sur l’énergie - le litre d’essence est encore à 1,73 euro, remise de 18 centimes incluse - et l’alimentation, les Français qui utilisent beaucoup leur voiture et consacrent une grande part de leur budget à l’alimentation souffrent davantage. Selon l’OFCE, l’inflation a été de 9,8 % en février pour les 1 % des foyers les moins bien placés, et de 2,3 % pour les 10 % les plus protégés, pour une moyenne à 3,6 %. Résultats explosifs socialement dans un pays où la hausse des prix des carburants - en l’occurrence due à la taxe carbone - avait engendré en 2018 la crise des «gilets jaunes».

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Conscient du danger, Emmanuel Macron a promis des mesures pour atténuer le choc: revalorisation, en plus du smic le 1er mai, des pensions de retraite et des minima sociaux dès juillet, augmentation du salaire des enseignants et dégel du point d’indice des fonctionnaires qui sert de base à leur rémunération. Et maintien des dispositifs de soutien actuel tant que la crise durera… Les baisses d’impôt - suppression de la redevance audiovisuelle, allégement de la fiscalité sur les successions - doivent aussi redonner du pouvoir d’achat, comme le chèque alimentaire ciblé sur les plus modestes.

Coût faramineux pour les finances publiques

Le gouvernement Castex n’était pas resté les bras croisés, avec le chèque énergie de 100 euros, l’indemnité inflation de 100 euros aussi, le bouclier tarifaire pour les prix du gaz et de l’électricité et la remise de 18 centimes par litre d’essence à la pompe. Ces mesures ont eu un effet atténuateur, l’inflation étant plus mesurée en France que dans les autres pays européens dont certains sont, à l’instar de l’Allemagne, plus dépendants que nous au gaz russe. Mais le coût pour les finances publiques est faramineux: plus de 30 milliards d’euros!

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Telle est la première limite à l’exercice. Il y en a une autre : ce sont les entreprises qui décident des hausses de salaire. La revalorisation du smic (+2,65% le 1er mai) ne couvre pas toutes les rémunérations. Le triplement du plafond de la prime pouvoir d’achat défiscalisée (prime Macron) n’est qu’un outil incitatif. Fondamentalement, la «générosité» des entreprises dépend de l’état du marché du travail et de leurs finances. Ces derniers mois, à la faveur des pénuries sur le marché de l’emploi, plusieurs grèves ont débouché sur des hausses de salaire, comme chez Leroy Merlin ou Bonduelle. Mais depuis la guerre en Ukraine, les marges des entreprises sont orientées à la baisse et les entrepreneurs sont de moins en moins confiants dans l’avenir…

Présidentielle 2022 : appel à la démission du trésorier de LR Daniel Fasquelle, qui soutient Macron

INFO LE FIGARO - Candidat aux législatives dans la 4e circonscription de l'Ain, l'ex-président des jeunes LR Aurane Reihanian estime que les «trahisons» appellent une «clarification».

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.

Le Figaro

Présidentielle 2022 : investiture, gouvernement, législatives... le calendrier des semaines à venir

Après la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle dimanche soir, plusieurs dates importantes sont à noter à l'agenda politique.

La séquence électorale est loin d'être terminée. Après la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle ce dimanche soir, plusieurs échéances restent à venir. Ce lundi 25 avril, le ministère de l'Intérieur devrait publier les résultats définitifs du scrutin, une fois l'intégralité des bulletins dépouillés. Ils seront officialisés par le Conseil constitutionnel mercredi 27 avril, et publiés au Journal officiel le lendemain.

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Ensuite doit avoir lieu la cérémonie d'investiture du chef de l'État. Celle-ci doit se tenir entre la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, mercredi 27 avril, et la date de fin du premier mandat du président, le 13 mai. Emmanuel Macron étant élu à sa propre succession, la traditionnelle passation de pouvoir sur le perron de l'Élysée n'aura pas lieu lors de cette cérémonie. Elle devrait être réduite au minimum, si l'on se fie aux précédentes réélections de François Mitterrand et de Jacques Chirac.

Cap sur les législatives

Le président de la République devrait ensuite annoncer la nomination de son futur chef du gouvernement dans les prochains jours. Interrogé par France Inter mardi 19 avril, le premier ministre actuel, Jean Castex, a annoncé qu'il présenterait la démission de son gouvernement dans «les jours qui suivent» la victoire d'Emmanuel Macron, au nom de «l'usage républicain». Le président peut décider de nommer son premier ministre avant même la proclamation des résultats, comme d'attendre plusieurs jours. Le nouveau gouvernement sera ensuite annoncé, dans un délai qui reste à déterminer, par le secrétaire général de l'Élysée.

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Après la présidentielle, cap sur les législatives. Depuis la mise en place du quinquennat en 2002, la désignation des 577 députés vient juste après l'élection du président de la République. Les prétendants à la fonction ont jusqu'au 20 mai pour officialiser leur candidature en préfecture. La campagne officielle débutera ensuite le 30 mai et les premier et deuxième tours de l'élection se tiendront respectivement les 12 et 19 juin prochains.

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Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité

LA VÉRIFICATION - La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.

Élection présidentielle 2022 : les résultats du second tour

Emmanuel Macron, le président sortant, a été réélu au second tour avec 58,54% des voix, selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.

Le Figaro

Refus d'obtempérer à Paris : des policiers tirent sur un véhicule, deux morts

Paul SugyLaura AndrieuEtienne JacobLuc LenoirGuillaume Poingt

Les forces de l'ordre ont tenté de contrôler un véhicule garé à proximité du Pont Neuf, dimanche soir à Paris. Le chauffeur aurait alors démarré précipitamment vers les policiers qui ont répliqué.

Deux personnes ont été tuées dimanche soir à Paris après qu'un véhicule a foncé sur des policiers, a appris Le Figaro de source policière. Les faits se sont déroulés sur le Pont-Neuf, dans le centre de la capitale, peu avant minuit. Selon un témoin interrogé par Le Figaro, «une voiture était garée à contre-sens le long du square du Vert-Galant sur le Pont-Neuf ; la police s'est approchée pour contrôler les individus présents dans le véhicule en braquant des armes automatiques sur lui. Le chauffeur a démarré précipitamment en direction des forces de l'ordre à toute allure. Les policiers ont fait feu immédiatement». Le véhicule est de type Polo Volkswagen, couleur gris foncé.

Deux hommes «défavorablement connus»

Les premiers éléments de l'enquête transmis au Figaro et à l'AFP font état d'une dizaine de cartouches tirées dont «cinq ou six impacts ayant atteint les individus». Le policier ayant ouvert le feu est membre d'un groupe d'appui de nuit au sein de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC). Cette unité est responsable de la protection de la caserne de la Cité, abritant le siège de la préfecture de police, ainsi que d'autres sites dépendant de la préfecture.

Le conducteur, 25 ans, retrouvé inerte au volant, et son passager avant, 31 ans, retrouvé allongé sur le sol à droite de la voiture, sont décédés sur place malgré les soins prodigués par les services de secours. Les deux hommes sont «défavorablement connus, entre autres pour stupéfiants», selon une source proche du dossier à l'AFP. Un troisième homme âgé de 42 ans, installé sur le siège arrière droit, a été blessé au bras droit et transféré à l'hôpital sans que ses jours ne soient en danger. Il est inconnu des services de police.

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Un important dispositif policier a été déployé aux abords. À la lumière de lampes torches et sous les lampadaires, sur le pont dominée par la statue équestre d'Henri IV, la police scientifique s'affairait autour de deux corps à terre, recouverts de draps blancs, situés près du véhicule, l'un sur un trottoir et l'autre sur la chaussée. Les forces de l'ordre ont fait respecter un périmètre de sécurité au niveau du Pont-Neuf et du quai des Orfèvres, pendant la nuit.

Enquête ouverte, IGPN saisie

La procureure de Paris Laure Beccuau est arrivée vers 1h30 sur place avant de repartir une heure plus tard, a constaté un journaliste de l'AFP. Une enquête a été confiée au 1er district de la police judiciaire pour «tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique». Ce lundi, le parquet de Paris annonce au Figaro que «des investigations techniques et scientifiques ont été sollicitées afin de mettre au jour les circonstances» des tirs.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a également été saisie, comme c'est systématiquement le cas quand un policier fait usage de son arme. L'agent ayant tiré a été entendu dans la nuit, vers 4h30, a-t-on appris de source policière. Les quatre collègues du tireur ont, eux, été conduits dans les locaux de la police judiciaire parisienne.

Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Scène surréaliste à Perpignan où des enfants mettent le feu à une aire de jeu

Dans une vidéo devenue virale, des petits garçons s'amusent d'avoir mis le feu à un équipement public dans un quartier populaire. Le maire Louis Aliot promet de faire payer les familles des enfants concernés.

Le Figaro

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.

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Des désirs tout-puissants

À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.

Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.

En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent

Un isolement et une emprise mentale

Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.

Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter

Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.

Le manque de communication

L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.

Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint

L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».

Une culpabilité constante

«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.

Le manque de respect

Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.

Une jalousie exacerbée

En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.

L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée

Les solutions

Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»

Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.

Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»

(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

Le Figaro

«Pécresse la pôvre», Benzema, Poutine ou Louis XVI : florilège des bulletins nuls insolites glissés dans l'urne ce dimanche

Bénédicte Lutaud

Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ils n'ont pas voulu choisir. Mais plutôt que de voter blanc, ils ont préféré faire preuve d'originalité pour marquer leur indécision ou leur mécontentement.

2,2 millions de bulletins blancs ou nuls ont été dépouillés ce dimanche 24 avril, au second tour de l'élection présidentielle. Derrière ces bulletins nuls, se cachent un certain nombre de plaisantins ayant souhaité montrer leur désaccord avec les deux finalistes ou leur «non-choix» de façon pour le moins originale. Karim Benzema, «Pécresse la pôvre», Louis XVI, Louis de Funès ou encore... Vladimir Poutine se sont ainsi retrouvés, à leur insu, dans les petites enveloppes bleues chargées d'élire le nouveau ou la nouvelle locataire de l'Élysée.

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Le sociologue Jérémie Moualek, qui travaille notamment sur l'archivage des votes nuls, classifie ces derniers en trois catégories, explique-t-il à La Gazette des communes : des votes «partisans», avec notamment des noms de candidats disqualifiés ou deux bulletins 'officiels' dans une même enveloppe. Une deuxième catégorie, plus proche de l'abstention politique, inscrit alors des revendications précises, par exemple l'installation d'éoliennes. Enfin, la troisième catégorie, plus proche de l'abstention sociologique, va utiliser la critique de la classe politique dans son ensemble ou l'humour pour exprimer son souhait de s'abstenir.

Florilège des bulletins les plus insolites glissés dans l'urne ce dimanche.

Ni Le Pen, Ni Macron... ou des votes partisans pour Mélenchon

Nombre de bulletins - hormis ceux comportant de claires insultes que nous ne reproduirons pas ici - manifestent clairement leur hostilité commune à Emmanuel Macron et Marine Le Pen. «Vous voulez la peine, votez Le Pen», dit l'un d'entre eux à Tourcoing (Hauts-de-France) avec des dessins enfantins des deux candidats à l'appui. Tourcoing avait obtenu 36% de votes pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.

À Rennes, un scrutateur – personne chargée d'effectuer le dépouillement des votes - nous confie avoir découvert un bulletin Emmanuel Macron «décoré de mains coupées et d’yeux crevés (sic), avec la mention : 'Il va bien Benalla' ?». En Isère, une autre mention à Alexandre Benalla a été découverte sur un bulletin, en allusion à l'affaire du même nom concernant l'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron.

Un autre de ces bulletins «Ni-Ni», assez inventif, a glissé deux bulletins «Marine McPen» et «Emmanuel McKinsey», en référence à un autre scandale entachant le président désormais réélu, celui du cabinet de conseil McKinsey utilisé par l'État, rémunéré des millions d'euros et suspecté d'évasion fiscale, lors du quinquennat passé.

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À Grenoble, où les électeurs semblent avoir été particulièrement imaginatifs, l'un d'entre eux a trouvé une pirouette pour transformer le bulletin «Emmanuel Macron» par un vote «Jean-Luc Mélenchon». La ville avait recueilli près de 39% de voix pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.

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Valérie Pécresse inspire les satires

Lors d'un dépouillement dans le 19e arrondissement de Paris, des scrutateurs ont ainsi eu la surprise de découvrir ce bulletin de vote pour le moins original : «Pour Valérie Pécresse la pôvre», peut-on y lire, avec une pièce de 1 centime d'euros scotchée dessus. Une référence taquine à la candidate LR éliminée au second tour, qui, endettée personnellement à hauteur de cinq millions d'euros investis dans sa campagne, avait lancé un appel aux dons.

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L'appel aux dons de la candidate malheureuse du premier tour a décidément inspiré plusieurs électeurs : en témoignent ces nombreux autres bulletins nuls envoyés par ses détracteurs au Figaro avec, selon la «générosité» des votants, une pièce de 1 centime ou des billets imprimés de 10 à 20 euros....

«Valérie Pécresse, la candidate qui se bat pour son pouvoir d'achat», peut-on lire sur cet autre bulletin.

Poutine, Louis XVI, Yvan Colonna... pour un changement de régime ?

Certains électeurs, jouant la provocation, ont préféré choisir d'autres personnalités politiques controversées, comme le président russe Vladimir Poutine - alors que la guerre en Ukraine fait rage - ou encore de restaurer la monarchie ! Un électeur filloniste, qui avait mis un bulletin «Napoléon» au second tour de 2017, confie ainsi au Figaro avoir mis un bulletin «Louis XVI» dimanche dernier.

D'autres encore avouent avoir glissé un bulletin Yvan Colonna dans l'urne, nom du nationaliste corse condamné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, lui-même assassiné dans sa prison d'Arles en mars dernier.

Un régime autoritaire en Russie, la monarchie, le nationalisme corse... Une manière, cette fois, de remettre en cause le régime politique de la République française en tant que tel ?

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Artistes, cinéastes, amateurs de foot... ou de vaches !

Un assesseur à Saint-Denis (93) nous confie avoir trouvé en lieu et place d'un bulletin un ticket de cinéma du film «Seule la Terre est éternelle».

Un autre boute-en-train a lui glissé dans l'urne un photomontage de la traditionnelle photo du président de la République avec la tête... de l'acteur français culte Louis de Funès.

Dans le 15e arrondissement de Paris, des électeurs ont préféré citer la saga Starwars et le personnage de Maître Yoda pour exprimer leur désaccord : «toujours par deux ils vont. Ni plus, ni moins. Le maître et son apprenti», est-il écrit sur ce bulletin.

Plusieurs bulletins insolites se sont également glissés à Grenoble. Un électeur y a dévoilé ses talents artistiques avec un superbe origami d'écureuil (ou de castor ?).

D'autres encore ont préféré élire un chat monarque... ou le Grand Schtroumpf.

À Pont-l'Abbé (Finistère), certains préfèrent élire les vaches...

Enfin, plusieurs électeurs auraient bien aimé élire... le footballeur Karim Benzema - dont l'un à Tourcoing. La cote de popularité de l'attaquant star du Real Madrid a en effet explosé ces derniers jours selon un sondage.

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L'Humanité

Les métallos de la SAM ne lâchent rien

Un jour avec

Depuis plus de quatre mois, les employés de la Société aveyronnaise de métallurgie veillent sur la fonderie d’aluminium de Viviez, alors qu’un projet de reprise semble possible. Une présence jour et nuit qui a renforcé les liens de solidarité.

Bruno Vincens

Viviez (Aveyron), envoyé spécial.

Une pancarte égrène le temps qui passe : 137 e jour, ce vendredi, de présence dans l’usine. Des conteneurs alignés protègent l’entrée. Un petit groupe s’affaire à la cuisson des merguez pour le couscous préparé au même moment par Zine. Près du barbecue, Nathalie raconte qu’elle a consacré vingt-six ans de sa vie à la SAM (Société aveyronnaise de métallurgie) : « Je m’occupais de la conception des moules (qui produisaient les pièces pour automobiles – NDLR). » Nathalie est là « depuis le premier jour », le 22 novembre, lorsque le personnel du sous-traitant de Renault décida de veiller 24 heures sur 24 sur les machines-outils, les moules, l’immense stock de pièces usinées. Pas question de voir l’outil de travail s’envoler ! Face au retrait du constructeur, la lutte est tenace pour maintenir la fonderie d’aluminium à Viviez, dans le bassin de Decazeville.

« Je serai là jusqu’au dernier jour ! »

Comment tuer le temps dans une usine à l’arrêt ? « Je trouve à m’occuper, répond Nathalie. Je fabrique des tracts, des affiches. Il y a toujours un sujet de conversation avec les collègues ou un journal qui traîne avec un sudoku à faire. » Les concours de belote ? « Non, je connais à peine les règles. Mais on a en permanence des gâteaux apportés par des habitants du bassin. Certains ont pris des kilos ! »

Nathalie l’avoue tout de même : « Parfois, les journées sont longues. » Près du barbecue, Bernard est attentif aux merguez. Cet ancien responsable de l’équipe de nuit à la fonderie totalise trente-sept ans d’ancienneté à la SAM. Comme beaucoup, il assure ici une présence régulière : « Et je serai là jusqu’au dernier jour ! Avec cette lutte, on a créé des liens forts. Des collègues de travail sont devenus des copains. Cette amitié, c’est énorme, et personne ne pourra nous l’enlever. »

« Même pas peur ! »

Bernard raconte les journées : « On parle de chasse, de pêche, de tout, de la vie. Avec certains, on parle de la présidentielle. » Il ajoute, l’œil malicieux : « J’ai parié avec un collègue que Macron ne serait pas au second tour. »

Le couscous est fin prêt. Zine, aux fourneaux depuis la veille, est le boute-en-train de l’équipe : « J’usinais des pièces pour Renault, maintenant je suis cuistot. Il faut savoir tout faire à la SAM ! » explique celui qui porte un tablier à l’effigie de la Joconde. En sortant de la cuisine, il montre un carter d’embrayage qu’il a produit : « C’est vache ce que nous a fait Renault, alors qu’on commençait à travailler pour des véhicules électriques. »

Depuis le 5 avril, la présence des salariés dans les murs de l’usine est jugée illégale par le tribunal de Rodez. « Les CRS peuvent venir avec leurs boucliers et leurs matraques ! Même pas peur ! » rigole Zine. Comment se passent les journées ? « On parle de nos déboires, alors qu’on ne boit pas ! »

Le bâtiment de maintenance, transformé en salle à manger

Les couscoussiers sont posés sur un Fenwick qui d’habitude transporte de l’aluminium liquide. L’engin est conduit par JR. Il peste contre les mandataires du cabinet toulousain Egide qui veulent l’évacuation de la fonderie et, sans doute, vendre tout ce qu’elle contient : « Ils n’ont pas d’âme, ils ont un cœur de pierre. » Mais, pour Zine : « Les mandataires sont tombés sur plus forts qu’eux ! »

Vient le moment tant attendu de la dégustation avec 70 convives attablés dans le bâtiment de maintenance, transformé en salon-salle à manger et lieu de vie. Applaudissements pour le cuistot. Ici sont pris les repas. Ici les métallos aveyronnais ont suivi sur un écran plat la marche du XV de France vers le Grand Chelem.

« Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »

Au moment du café, Joris, 30 ans, explique qu’il y a passé les 24, 25 et 31 décembre : « Je n’ai pas vu ma famille à Noël. C’est atypique de passer les réveillons dans une usine ! » Avant de s’orienter vers la métallurgie, il avait obtenu un bac professionnel hôtellerie : « Ça me sert pour la préparation des repas ! L’après-midi, je m’occupe des dossiers pour les prud’hommes (282 salariés demandent des indemnités supra- légales à Renault – NDLR). » Si la voiture de Joris arbore un losange, il assure : « Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »

Embauchée en 1996, Stéphanie a été ouvrière de production avant de travailler au service des expéditions et emballages. « À 20 ans, je pleurais pour ne pas rester à la SAM, aujourd’hui je pleure pour ne pas en partir. »

« Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini »

Elle est née « à Decaze », y a toujours vécu, a vu ses parents perdre leur emploi. « C’est la tragédie du bassin. » Les dirigeants de Renault ? « Ils ont arrêté nos projets de vie. Ils n’ont pas le droit ! » Stéphanie, « maman solo », parle de Lucas, son fils de 11 ans : « Quand on a un enfant, on a envie de lui promettre plein de belles choses. »

Tous les jours, elle est donc présente et espère voir aboutir le projet de reprise par MH Industries : « Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini. » Joris approuve : « Il y a un horizon pour la SAM, sinon je ne serais pas là. » Dans cette fonderie d’aluminium, c’est Zine qui le dit : « J’y crois dur comme fer. »

fonderie SAMmétallurgieindustriedésindustrialisation
Le Figaro

Champigny-sur-Marne : un jeune homme meurt après avoir été tabassé en pleine rue

Guillaume Poingt

Plusieurs individus ont frappé la victime à coups de couteau, machette et batte de baseball.

Un jeune homme de 21 ans est décédé dimanche 24 avril vers 14h30, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), après avoir été violemment tabassé en pleine rue par plusieurs individus, a appris Le Figaro de source policière. L'agression a eu lieu à l'angle de l'avenue du 11 novembre 1918 et de l'avenue du 8 mai 1945.

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Une source policière évoque auprès du Figaro «une rixe entre une vingtaine de jeunes armés de couteaux, de bâtons et de marteaux». «Cinq à six individus de type africain et nord-africain armés d'une machette, d'une batte de baseball et d'un couteau sont venus tabasser un autre individu», nous précise une autre source. «Le jeune homme est décédé sur place, les autres ont pris la fuite dans une Peugeot 207», poursuit cette même source.

Dans une vidéo que nous avons consultée, on voit cinq individus - vêtus de noir et encapuchonnés -, s'acharner sur la victime à terre, lui donnant notamment de nombreux coups de pied. Une enquête pour «meurtre en bande organisée» a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne, nous indique le parquet de Créteil. Les agresseurs sont actuellement en fuite.

Une «vengeance» après une précédente agression ?

Samedi 23 avril, toujours à Champigny-sur-Marne, un adolescent de 18 ans - Oumar D. -, avait été violemment frappé par quatre individus à coups de couteau à la cuisse, à l'aine et à l'omoplate. Grièvement blessé, il avait été transporté en urgence absolue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ses jours ne seraient toutefois désormais plus en danger. Une enquête pour «tentative d'homicide» avait été ouverte dans la foulée de cette première agression.

L'agression de dimanche est-elle une «vengeance» après celle de samedi ? «Il n'y a pas nécessairement de lien avec l'agression de samedi mais peut-être avec d'autres agressions», nous indique une source proche du dossier. Champigny-sur-Marne, ville de plus de 76.000 habitants située à une quinzaine de kilomètres à l'est de Paris, avait déjà fait parler d'elle il y a un an. La mort de Mattéo, 17 ans, mortellement poignardé en mai 2021, avait alors provoqué une vive émotion.

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Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Refus d'obtempérer à Paris : des policiers tirent sur un véhicule, deux morts

Les forces de l'ordre ont tenté de contrôler un véhicule garé à proximité du Pont Neuf, dimanche soir à Paris. Le chauffeur aurait alors démarré précipitamment vers les policiers qui ont répliqué.

Regarder la vidéo

Scène surréaliste à Perpignan où des enfants mettent le feu à une aire de jeu

Dans une vidéo devenue virale, des petits garçons s'amusent d'avoir mis le feu à un équipement public dans un quartier populaire. Le maire Louis Aliot promet de faire payer les familles des enfants concernés.

Le Figaro

Le Japon entrave ses reporters de guerre

RÉCIT - Les journalistes sont découragés, voire empêchés, d’aller sur le front.

Tokyo

Imagine-t-on une démocratie du G7 enjoindre à ses journalistes de ne pas se rendre dans une zone de conflit, et retirer leur passeport, pour l’exemple, à quelques fortes têtes? Ce pays existe: c’est le Japon. «Nous demandons à tous, y compris aux membres de la presse, de ne pas se rendre en Ukraine», a intimé, le 3 mars dernier, en conférence de presse le premier ministre, Fumio Kishida. Le Yomiuri, premier journal du pays, couvre ainsi le siège de Marioupol depuis son bureau de… Washington! «C’est incroyable à quel point les médias japonais sont loin derrière les médias étrangers sur le terrain», se lamente le vétéran Shigenori Kanehira, journaliste pour le programme de référence Hodo Tokushu, sur TBS. Premier des Mohicans, il pénétra en Ukraine dès le 25 février, au lendemain du début de l’offensive.

«Kanehira sent que la liberté de la presse est assiégée au Japon. C’est pour ça qu’il a plaidé pour traverser la frontière au plus tôt. TBS l’a écouté», raconte un collègue, ému. Outre quelques exceptions, une poignée de journalistes indépendants sauvent l’honneur: le blogueur Ryusaku Tanaka, le jeune vidéaste Konishi Yôma, le légendaire Masao Endo… Les autres sont sur place, mais plutôt en retrait, faisant la navette entre Lviv et Kiev. «Ceux qui veulent aller de l’avant sont bridés par leur rédaction, elle-même sous influence du pouvoir», selon un journaliste free-lance.

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Cette pusillanimité tranche avec le passé glorieux du journalisme de guerre japonais. «TBS fut le dernier média à quitter Phnom Penh», rappelle Shigenori Kanehira. Le photojournaliste Kenji Nagai mourut touché par les balles de la junte birmane en 2007, caméra au poing. Un cliché d’Adrees Latif, de Reuters, l’a capturé fauché mais bras tendu, photographiant jusqu’à son dernier souffle. Leur cadet Yoshitaka Nitta, cameraman et réalisateur indépendant, suit leur exemple. «J’ai reçu ma vareuse et mon casque de la légendaire agence Nippon Denpa News. Quand Saïgon est tombée, il n’y avait plus qu’eux en ville. Aujourd’hui encore, on utilise leurs images dans les rediffusions d’époque», narre-t-il dans un café de la station balnéaire de Kamakura, au repos après quarante jours en Ukraine. «Les Japonais se passionnent pour cette guerre. C’est une chance pour notre métier», espère-t-il.

Dans son pays, le reporter en zone à risque n’est pas couvert d’honneurs publics. Son image souffre peut-être du traumatisme de l’éruption du volcan Unzen. Le 3 juin 1991, celle-ci provoque la mort de 43 personnes, dont 16 journalistes mais aussi leurs chauffeurs de taxi et 12 pompiers venus leur porter secours. Depuis, l’opinion publique, le cœur retourné, est échaudée. «Certaines histoires n’en valent pas la peine», avait écrit le journal Asahi en commémorant la tragédie en 2021. «Parfois, même des proches critiquent mes reportages sous des latitudes lointaines, sans rapport avec le Japon», s’attriste Yoshitaka Nitta.

Je veux aller où personne n’est allé. Or, même si tout a été découvert, une zone de guerre est toujours terra incognita

Au point que le gouvernement tance les audacieux. Comme Jumpei Yasuda. «Je veux aller où personne n’est allé. Or, même si tout a été découvert, une zone de guerre est toujours terra incognita», dit cet homme au regard droit et noir. En 2015, il était entré par la Turquie dans une Syrie désertée par ses pairs. Il fut capturé et pris en otage, mais son cas ne suscita qu’un embarras courroucé à Tokyo. «Non seulement le Japon n’a jamais négocié ma libération, mais j’avais interdit à mon épouse, par principe, de payer une rançon», raconte-t-il. N’en tirant rien, ses ravisseurs le remirent, après quarante mois de captivité, aux autorités turques. Direction: le Japon. La liberté? Plutôt… l’assignation à résidence.

Privés de passeport

À son retour, le ministère des Affaires étrangères refusa d’émettre son passeport… Invoquant d’abord un avis d’expulsion qui apparaîtrait, durant la procédure, antidaté. Et aussi une opportune interdiction temporaire d’entrée en Turquie, bien que la relation de cause à effet entre cette interdiction turque et la délivrance d’un passeport ne soit pas bien expliquée par les autorités nippones. Mal motivée, reposant sur une loi aux relents anticonstitutionnels, cette décision est contestée en justice.

Comme Jumpei Yasuda, ses collègues Yuichi Sugimoto (aujourd’hui décédé) et Kosuke Tsuneoka ont été privés de passeport pour les mêmes motifs. «Le ministère des Affaires étrangères s’acharne sur les journalistes indépendants. C’est si facile», souffle Jumpei Yasuda dans un café de Tokyo. Captif de bureaucrates, il se morfond au Japon comme un samouraï sans épée. Rongé par l’envie d’être utile. «Nous demandons que le gouvernement japonais leur rende leur passeport. Ils n’ont rien fait de mal. Le Japon doit prendre conscience de l’importance de leur travail», martèle Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est, à Taïpei, de Reporters sans frontières.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Le Figaro

Diplômés de Polytechnique, ils ont choisi de devenir berger, maraîcher ou herboriste-cueilleur

Thomas Engrand

TÉMOIGNAGES - Alors que les épreuves écrites du concours de la prestigieuse école d'ingénieurs débutent ce lundi, portraits de ces Polytechniciens qui tracent leur voie, à la ferme ou dans les montagnes. Loin des carrières que leur prestigieux diplôme leur réservait.

Les premiers écrits débutent ce lundi pour les candidats à la prestigieuse école Polytechnique. Tous rêvent d'intégrer l'«X» afin d’obtenir son fameux diplôme, garant d'une carrière éblouissante, d'un salaire mirobolant et d'une reconnaissance sociale quasi-indéboulonnable. Mais tous les diplômés deviennent-ils pour autant PDG d'une entreprise du CAC 40 ou haut fonctionnaire ? À rebours des carrières plus conventionnelles, Le Figaro est allé à la rencontre de ces Polytechniciens qui ont choisi d'être berger, maraîcher ou agriculteur, partis hors des sentiers battus. En quête d'ailleurs.

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«Je voulais être enseignant chercheur en mathématiques à l'université» raconte Eudes, désormais berger à la tête d'un troupeau de près de 200 brebis dans les collines de la Drôme provençale. Quand le jeune homme intègre Polytechnique en 2010 par la voie universitaire il doit lâcher les maths pendant un temps pour faire son stage militaire obligatoire. «Quand on fait des maths à haut niveau, c'est comme le sport : quand on arrête de s'entraîner c'est dur de reprendre», explique l'ingénieur qui, après son passage à l'armée, renonce à ses projets de recherche dans la discipline. Eudes se tourne alors vers sa seconde passion, la montagne et les grands espaces : naturellement, c'est la voie environnement qu'il choisit pour sa dernière année d'école. Son diplôme en poche, le jeune homme ne se voit pas travailler tout de suite, «je voulais découvrir l'agriculture en mode woofer (travailler comme bénévole dans les fermes, NDLR) pendant un ou deux ans» se souvient Eudes. Pour le jeune diplômé, cette première expérience au contact du monde agricole est décisive : «Une fois que j'ai mis le pied dans l'élevage j'ai finalement toujours travaillé là-dedans», retrace le polytechnicien.

Des parents «un peu sceptiques»

«Une pilule qui est passée petit à petit» pour ses parents qui ont fini par accepter sa décision. Son père, ingénieur des mines et sa mère professeur des écoles, auraient pu légitimement être surpris par cet itinéraire atypique, mais Eudes les avait préparés. «J'étais déjà très autonome dans mes décisions depuis longtemps, j'ai voulu faire sport étude contre l'avis de mes parents et je vivais en caravane, ce que ma mère avait du mal à accepter», se souvient Eudes.

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Les parents d'Anatole, qui a intégré Polytechnique en 2015 et est désormais gérant de l'exploitation d'un lycée agricole dans les Hauts-de-France, ont été pour leur part «un peu sceptiques» face au désir de leur enfant de devenir agriculteur. Mais comme Eudes, Anatole avait intérieurement déjà fait son choix avant de se lancer. Pour le jeune homme, l'idée de travailler la terre s'est faite par des rencontres. La première a lieu lors d'une conférence à Polytechnique, où intervient François Léger, un chercheur à l'Agro Paris Tech et l'Inra spécialiste de la viabilité économique du maraîchage biologique en permaculture. Passionné par son intervention, Anatole se dirige également vers le master environnement pour sa dernière année d'école. Son stage de fin d'étude, à l'Agence de l'eau le laisse indifférent, mais la visite de la ferme d'un ami de son cousin constitue, elle, un véritable tournant.

Un défi intellectuel

«Lors de la visite, l'éleveur m'a expliqué son système hyper-innovant en bio. J'ai touché du doigt la complexité d'une ferme, c'est un nombre infini de paramètres qu'il faut gérer», raconte le jeune ingénieur qui a découvert dans l'exploitation agricole une forme de laboratoire à ciel ouvert avec une contrainte de taille «une expérience c'est une année» : mieux vaut ne pas se tromper.

Ce défi intellectuel, tous le retrouvent dans leur pratique, à l'instar de Sacha Guégan, diplômé de Polytechnique en 1997 et désormais herboriste-cueilleur en Bretagne : «1 m² de système naturel est beaucoup plus complexe que n'importe quelle usine», affirme provocateur, cet ancien cadre passé par Michelin, Vallourec et Alstom avant de «quitter l'industrie pour la ferme du Bec-Hellouin», exploitation pionnière dans la permaculture en France. Alors que Sacha Guégan se «desséch[ait] et s'ennuy[ait] à mourir» dans son précédent travail, il affirme avoir trouvé dans la permaculture un mode de pensée qui allie «le manuel à l'intellectuel», «l'humain à la technique» et dont le résultat crée «du beau et du bon».

Quand j'ai commencé dans le métier en berger viande, le collègue qui m'informait était analphabète. Il m'a appris énormément de choses

Souvent ce défi intellectuel demande une transmission de savoirs qu'on ne trouve pas dans les livres : pour ces polytechniciens, premiers de classes formés pour diriger, il faut alors humblement se remettre à l'école et écouter des maîtres. «Quand j'ai commencé dans le métier en berger, le collègue qui m'informait était analphabète. Il m'a appris énormément de choses», raconte Eudes, reconnaissant. Ce qui a confirmé l'intérêt du jeune homme dans son métier de berger, c'est la polyvalence qu'il demande « on touche à tout, je suis à la fois berger, chef d'entreprise, vétérinaire, commercial, éleveur et maçon». Autant de compétences à acquérir qui demandent «une capacité à apprendre vite et bien» estime Jean Bénard diplômé de Polytechnique en 2019. Pour ce jeune maraîcher, qui dit être arrivé à ce métier ou plutôt ce «mode de vie» par «un triple chemin spirituel, philosophique et scientifique», les qualités développées à Polytechnique sont très utiles, au quotidien. «Vision d'ensemble», «rigueur«, «gestion des chiffres«, «encadrement» seront indispensables au jeune ingénieur qui s'est engagé à dégager un chiffre d’affaires de 80.000 euros sur la ferme et se donne l'objectif personnel d'atteindre les 120.000 euros.

De nombreux renoncements

Malgré tous les talents déployés, le salaire pour ces Polytechniciens en vadrouille est bien éloigné de ce à quoi ils pourraient prétendre dans une carrière classique. Alors qu'un jeune diplômé décroche en moyenne une rémunération annuelle de 60.000 euros à la sortie d'école, il faudra pour Jean Bénard se contenter d'un Smic - et le jeune homme s'estime «privilégié». Par ailleurs, en plus de la «pénibilité physique» du métier, c'est la commercialisation que ce jeune maraîcher trouve difficile surtout en vente indirecte : «les revendeurs sont très exigeants», souffle-t-il. Une prise de conscience progressive pour le jeune homme qui se dit «plus mesuré» après un an et demi d'expérience.

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De son côté, aujourd'hui, Eudes, papa d'une fille de deux ans, «commence enfin à voir le bout du tunnel». «Pour ceux qui s'installent hors cadre familial, les difficultés sont nombreuses et structurelles» rappelle le berger qui a dû travailler un temps comme professeur de mathématiques et maçon avant son installation. Au contact de cette nouvelle vie, il a aussi décidé de faire évoluer son activité. D'abord fromager, il est passé à la viande. «Entre la traite, la transformation et la commercialisation, la charge de travail était trop importante», explique-t-il. Grâce à ce changement il peut profiter de ce qui lui plaît «passer du temps avec les bêtes».

«Jamais je ne referai le chemin en arrière»

Malgré tous ces obstacles et ces renoncements, les joies sont nombreuses. «Jamais je ne referai le chemin en arrière» affirme Sacha Guégan qui a trouvé dans le métier d'herboriste-cueilleur «une liberté phénoménale», «une plus grande simplicité dans les relations» et «un dialogue permanent et passionnant avec le vivant». Il réfute l'idée d'une quelconque perte : «on a un train de vie différent aux autres Polytechniciens, pas inférieur», souligne-t-il. Il invite d'ailleurs les futurs élèves à «faire ce que eux veulent et pas ce que veut la société».

Ce sont également ces moments fugitifs dans la journée de labeur qui donnent toute leur valeur à ces métiers singuliers expliquent, unanimes, les polytechniciens. Pour Jean Bénard l'arrivée «au petit matin» sur la ferme, quand il dérange «pleins d'animaux», est un instant unique tout comme l'est l'observation, le jour même, de «150 bourdons qui se disputent une fleur de ciboulette». C'est sans surprise auprès de ses brebis que Eudes, pour sa part, trouve ses plus grandes satisfactions : «Parfois quand je rentre mes brebis le soir, elles font des bonds de joie. Normalement ce sont les jeunes qui sautent comme cela. Quand on le voit sur les adultes c'est qu'elles sont heureuses», confie le jeune berger qui aime aussi s'émerveiller avec sa fille dans les pâturages ensoleillés des collines provençales.

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Ce choix de carrière original ne les empêche pas de garder le contact avec d'autres anciens de l'X qui ont choisi une voie plus «standard». Si ces derniers portent un regard «intéressé» sur le parcours de leur ancien camarade «peu envisagent sérieusement de franchir le pas», pointe Anatole. «Ils sont ravis de venir une semaine», abonde Jean Bénard, «seul ou en groupe, ça fait un peu office de team building pou certains», ajoute-t-il en plaisantant.

Cet article a été initialement publié en juin 2021 et remis à jour

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Présidentielle 2022 : le «chèque alimentation» mis en place «dès après l'élection» si Macron est réélu, selon Denormandie

Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.

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Débat Macron - Le Pen : Marine Le Pen se trompe sur les chiffres de l'inflation et la croissance

La candidate du RN a évoqué un chiffre qui n'est pas encore connu.

Le Figaro

Présidentielle 2022 : «Il faut qu'Éric Zemmour dégonfle sa tête», fustige Louis Aliot

Claire Conruyt

Invité sur France Inter, le maire RN de Perpignan a écarté toute alliance avec le leader de Reconquête! en vue des législatives.

«De l'humilité !» Sur France Inter, Louis Aliot a sèchement répondu à l'acerbe remarque d'Éric Zemmour dimanche 24 avril au soir, à l'annonce de la victoire du président sortant. «C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen, a déclaré le leader de Reconquête!. Il ne peut y avoir de victoire électorale sans l'alliance entre toutes les droites.» La remarque a déplu au maire Rassemblement national de Perpignan. «Il faut qu'il dégonfle sa tête qui est énorme, a-t-il lâché. On ne peut pas dire qu'il ait brillé. Il devait arriver en tête et emporter le système : il a fait 7%. Il devrait être plus humble !»

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Dans ce contexte, Louis Aliot indique ne pas voir «comment il pourrait y avoir une alliance en bonne et due forme avec Reconquête!» en vue des législatives. Ce, alors que la semaine dernière, Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay ont lancé un appel dans les colonnes du Figaro à constituer «une grande coalition des droites et des patriotes» en vue de ces élections.

«Au sein de Reconquête!, il y a sûrement des cadres qui n'ont pas du tout la même opinion que Monsieur Zemmour», a reconnu Louis Aliot. Faut-il y voir là une timide réponse à la main tendue par Reconquête! ? Une main qu'a refusée de son côté Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. Seul Julien Sanchez semble tenir un discours différent. Dans L'Opinion, le porte-parole de Marine Le Pen indique ne fermer la porte «à rien ni personne».

Sur Twitter, Marion Maréchal a, de son côté, de nouveau appelé à l'unité : «Nous avons une immense responsabilité : construire une union nationale avec Reconquête!, le RN, DLF et les LR patriotes pour que le camp national puisse être le 1er bloc devant le bloc macroniste et le bloc mélenchoniste à l'Assemblée nationale».

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L'Humanité

Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

Actu

Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
L'Humanité

Industrie. Chez MA France, une victoire mais des craintes pour l’avenir

Actu

Les salariés de l’équipementier automobile ont arraché une hausse salariale à la suite d’un débrayage de 28 heures, le 25 mars. Ils restent toutefois très méfiants quant  à l’avenir de leur usine d’Aulnay-sous-Bois, dont le seul client  est Stellantis.

Luis Reygada

C’est une victoire pour les salariés du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) de M.A France. Près d’un mois après le début des négociations salariales qui s’était soldées, la semaine dernière, par un échec, les employés du sous-traitant automobile spécialisé dans l’emboutissage et l’assemblage de pièces de carrosserie, ont finalement obtenu gain de cause. Leur atout : la grève, déclenchée jeudi dernier au sortir d’une troisième réunion avec la direction durant laquelle celle-ci avait campé sur des positions « inacceptables » pour les représentants syndicaux.

«  Il n’y aura aucun argent magique pour verser des sommes ou indemnités » n’avait pas hésité à écrire noir sur blanc la direction dans une communication interne aux contours assez vagues mais laissant toutefois planer «  la question du paiement des salaires en fin de mois ».

Une hausse de seulement 20 euros bruts

«  La direction ne proposait qu’une hausse de vingt euros bruts ce qui n’était pas raisonnable pour faire face à l’inflation », explique Adel Zorgui, délégué syndical CGT. «  Avec la hausse de l’électricité, du carburant, du gaz, des produits de première nécessité, en réalité il n’y a pas de vraie augmentation, à peine une réparation d’une partie du salaire » dit celui dont le syndicat a durement critiqué l’augmentation d’à peine dix centimes de la prime de panier promise par la direction. «  Ça a été pris comme un affront, les gens se sont énervés ». Lancé à midi, le débrayage mené par la CGT a été suivi par 80 % des employés, selon le syndicaliste, et repris par les différentes équipes postées en trois-huit jusqu’au lendemain, à 16 heures, quand la direction a enfin consenti une hausse salariale de quarante euros nets.

Certains arrivent le matin sans savoir ce qu’ils vont faire durant la journée… Ils veulent pousser les gens à partir.

«  C’est un succès qui nous a fait du bien, parce qu’il faut dire qu’ici, avec les effectifs qui baissent et une partie de notre outil de travail qui est partie l’année dernière, il y a de l’inquiétude » indique Adel Zorgui. «  On a des lignes de production qui sont à l’arrêt, normalement on a six lignes d’emboutissage, mais deux ne tournent plus depuis la sortie des six gammes l’été dernier, précise-t-il.

Une filiale dépouillée

En effet, la société filiale de Magnetto Automotive – division de la multinationale italienne CLN Group – s’est vu dépouiller en juin dernier de gammes de productions par son unique client, PSA Stellantis, qui aurait souhaité les envoyer notamment dans son usine de Rennes. Depuis la fusion de PSA avec le groupe Fiat Chrysler, en janvier 2021, les syndicats de M.A France perçoivent des changements qui n’iraient pas forcément dans la bonne direction. Avec des craintes pour les emplois, voire pire encore. Contactée à l’époque par nos confrères de France Bleu Paris, la nouvelle DRH, Leïla Mechaï avait assuré qu’il n’était «  pas question de suppressions d’emplois, ni de plan social ».

Depuis, la peur d’un PSE est plus que jamais présente au sein des équipes. Jérôme (1), chef de ligne non syndiqué, décrit une ambiance très tendue. «  Il y a eu des changements au niveau de la direction, maintenant ils mettent beaucoup de pressions sur nous. Ils essayent de faire craquer les gens en imposant la polyvalence, pour pousser les gens à partir. Certains collègues arrivent le matin sans savoir ce qu’ils vont faire durant la journée ; on peut nous mettre au chariot, sur un poste d’opérateur… Il y a beaucoup de stress et la motivation n’est plus là ».

On a le sentiment que la nouvelle DRH est là pour dégraisser l’usine.

Selon lui, le recrutement de Leïla Mechaï aurait un but bien spécifique : réduire l’effectif. «  On a le sentiment qu’elle est là pour dégraisser l’usine » avoue-t-il. Il est vrai que cette consultante, « manager de transition» spécialisée dans le « pilotage des restructurations et réorganisations », s’affiche comme une experte dans l’accompagnement des entreprises pour l’« exécution opérationnelle de PSE».

« Elle a fait partir entre 80 et 100 personnes, entre intérimaires et prestataires».

Le moins que l’on puisse dire est que le climat n’est pas à la fête depuis son arrivée à Aulnay, début 2021. «  Elle a fait sortir les outils de presse, au niveau des effectifs elle a fait partir entre 80 et 100 personnes entre intérimaires et prestataires, viré quelques employés, en a sanctionné d’autres… Personnellement j’ai eu trois jours de mise à pied en août dernier, expose Adel Zorgui. Ils se sont basés sur un motif futile qui ne tenait pas légalement mais ils ont quand même mené la procédure : leur but était clairement de m’intimider en tant que représentant syndical, et pour faire peur aux salariés » ajoute-t-il.

Ils disent qu’on est beaucoup, qu’on est trop payés. (…) On sent bien que quelque chose de gros est en train d’arriver.

De son côté, Jérôme confirme des craintes et un l’instauration d’un climat malsain dans l’entreprise, qui compte au total près de cinq-cents employés. «  Dernièrement ils ont viré deux personnes pour des broutilles, c’était des personnes âgées qui travaillaient de nuit et qui étaient à deux ans de la retraite, avec vingt ans d’ancienneté dans la boîte. On a tous trouvé ça vraiment inhumain » raconte-t-il amer. «  Ils disent qu’on est beaucoup, qu’on est trop payés. (…) On sent bien que quelque chose de gros est en train d’arriver ».

Ainsi, si les salariés du site séquano-dionysiens de M.A France savourent aujourd’hui le dénouement favorable de la grève et célèbrent la hausse des salaires qu’ils ont obtenue, ils restent entièrement lucides sur l’avenir. «  On a eu une victoire, maintenant j’espère qu’on va gagner un peu plus de respect. Pour la suite on verra » conclue Jérôme.

(1) Le prénom a été modifié.

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L'Humanité

Les SAM s’agacent des déstabilisations judiciaires

Actu

Industrie Tandis qu’à Viviez les salariés veillent sur leur outil de production, à Rodez un rassemblement a lieu, ce jeudi, pour contrer une procédure d’expulsion qui mettrait en péril l’avenir de la fonderie.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Ne jamais abandonner l’usine. Surveiller jour et nuit les machines et les moules. Empêcher la saisie des outils de travail. Depuis quatre mois, les métallos de la SAM assurent une présence continue dans la fonderie d’aluminium de Viviez, même si la production est à l’arrêt. L’enjeu est clair : pour mieux trouver un repreneur, pour préserver la plus grande part des 333 emplois, la SAM ne doit pas être dépouillée de ses atouts, mais se trouver en capacité de redémarrer au plus vite. Sauf que les mandataires du cabinet toulousain Egide, chargés de la liquidation judiciaire de la fonderie aveyronnaise, raisonnent différemment : leur but est de vendre tout ce qui peut l’être pour rembourser les créanciers (Urssaf, GRDF…).

 

Empêcheurs de liquidation

Les mandataires, qui n’entretiennent pas les meilleures relations avec les métallos de la SAM, ont dépêché le 24 février des huissiers à Viviez pour constater l’occupation de la fonderie. Et aujourd’hui, jeudi, trois représentants du personnel sont assignés à 11 heures devant le tribunal de Rodez : Ghislaine Gistau, Sébastien Lallier et David Gistau. En visant ces trois figures de la lutte, syndicalistes CGT, les mandataires recherchent l’expulsion de tous les empêcheurs de liquider sans contrainte.

En fait, le trio syndical a déjà été assigné, le 1er mars, devant le tribunal de Rodez. Celui-ci avait seulement décidé de laisser la médiation se poursuivre pendant trois semaines. Durant ce laps de temps, les métallos de Viviez ont accepté d’éteindre les fours où est fondu l’aluminium et de les vidanger. Ainsi les mandataires ont la satisfaction de ne plus voir la facture de gaz s’alourdir !

La première étape de la médiation s’achève ce jeudi avec cette nouvelle assignation devant le tribunal. On ne sait si celui-ci rendra immédiatement sa décision ou s’il se donnera deux ou trois jours de réflexion. L’expulsion peut-elle être prononcée ? « Il n’est pas question de quitter le site », prévient David Gistau. L’avocat des métallos de la SAM, Me Renaud Frechin, renchérit : « S’ils partent, l’usine sera vite démantelée, j’en fais le pari ! »

Car la fonderie aveyronnaise recèle, outre les machines-outils, les fours et les moules, un imposant stock de pièces en aluminium destinées initialement aux voitures Renault. Or le cours de l’aluminium avait grimpé avant même l’invasion russe de l’Ukraine, deux pays exportateurs de ce métal devenu précieux. Et depuis le début du conflit, tous les records sont battus. Aujourd’hui, ce « trésor de guerre », selon l’expression de David Gistau, est évalué à 3,8 millions d’euros. Un atout supplémentaire pour la SAM.

Si la fonderie de Viviez se voyait dépossédée de ses actifs, cela pourrait contrarier le seul projet de reprise aujourd’hui sur la table, celui du groupe MH Industries, basé dans le département voisin du Lot. Une étude en cours, financée en grande partie par la région Occitanie, évalue les modalités de ce projet, qui donne aux salariés métallurgistes des raisons d’espérer.

Le personnel de la SAM est mobilisé sur le front industriel – maintenir une fonderie en activité – et sur le front social. Il s’agit d’obtenir de Renault des indemnités de licenciement supralégales. Car la firme au losange était le véritable donneur d’ordres. En abandonnant son sous-traitant aveyronnais, la multinationale l’a mis dans une situation impossible. Aussi 291 salariés de la SAM attaquent le constructeur automobile devant le conseil de prud’hommes. Des procédures qui s’annoncent toutefois très longues.

 

Convergence des luttes

La pérennité de la SAM, premier employeur privé du bassin de Decazeville, est vitale pour tout ce territoire déjà sinistré. Voilà pourquoi, ce jeudi encore, Rodez sera le lieu de convergence des luttes pour sauver la fonderie. On viendra de tout l’Aveyron et des départements proches pour se rassembler devant le tribunal et soutenir les trois syndicalistes convoqués. Après l’audience, la mobilisation se poursuivra l’après-midi dans un jardin public avec des prises de parole, notamment celle de Frédéric Sanchez, secrétaire de la fédération CGT de la métallurgie. Un concert est également prévu.

« La SAM est devenue un dossier symbolique », estime Me Frechin. Selon l’avocat des salariés, « on théorise actuellement sur la réindustrialisation. Avec la fonderie, il s’agit de passer aux travaux pratiques » ! Les métallos de Viviez attendent maintenant la décision du tribunal de Rodez. Pour David Gistau, « on n’imagine pas que la justice nous empêche de sauver notre outil de travail ».

fonderie SAMdecazevillerodezmétallurgie
Le Monde

Marine Le Pen, malgré une forte progression, signe le nouvel échec de sa stratégie à la présidentielle

La candidate du Rassemblement national a échoué à conquérir l’Elysée avec 41,46 % des suffrages, dimanche, après avoir cherché, en vain, le ton de sa campagne pendant l’entre-deux-tours.

La mine sombre et les poings blancs, tant elle les serrait fort pour ne pas défaillir ; à 20 h 10, dimanche 24 avril, depuis l’ancien pavillon de chasse d’Armenonville, au bois de Boulogne, à Paris, Marine Le Pen a dit « respecter le sort des urnes », qui l’ont défaite à l’élection présidentielle.

La candidate du Rassemblement national (RN) a perdu pour la troisième fois, obtenant 41,46 % des suffrages contre 58,54 % pour Emmanuel Macron ; un écart de 17 points. Quelques centaines de militants serrées entre les colonnades de la salle des fêtes l’ont applaudie en criant « Merci ! », devant environ 500 journalistes accrédités.

A rebours de la tradition républicaine, la candidate d’extrême droite n’a pas eu un mot pour saluer le vainqueur. Elle a d’emblée regretté qu’un « grand vent de liberté » n’ait pas soufflé et accusé son adversaire d’avoir mené « deux semaines de méthodes déloyales, brutales et violentes » contre elle. Loin d’un Nicolas Sarkozy qui, en 2012, avait apaisé ses partisans et « souhaité bonne chance au milieu des épreuves » à François Hollande, « car il y a quelque chose de beaucoup plus grand que nous, c’est notre pays, c’est notre patrie, c’est la France ». En 2007, Ségolène Royal avait elle-même souhaité au prochain président Sarkozy « d’accomplir sa mission au service de tous les Français ». Dimanche, Emmanuel Macron, au Champ-de-Mars, a, lui, salué les électeurs de Marine Le Pen, dont il a reconnu « la déception ce soir », en demandant à son public de ne pas la siffler.

Avec Marine Le Pen, l’extrême droite atteint dans la France de 2022 un niveau inédit. Alors qu’elle avait obtenu 33,9 % des suffrages en 2017, elle progresse en cinq ans de plus de 7 points et récolte plus de 13, 2 millions de voix (contre 18,7 millions pour Emmanuel Macron et 15,4 millions de votes non exprimés). De quoi faire passer sa défaite pour un succès. Perdante, Marine Le Pen s’est félicitée d’une « éclatante victoire », à la manière de Ségolène Royal qui promettait « d’autres victoires » il y a quinze ans. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets, a-t-elle estimé, et des millions de nos compatriotes ont fait le choix du camp national et du changement. »

« Le système a la vie dure »

La représentante du RN a engrangé d’indéniables succès. Elle est parvenue, en jouant sur la défiance des antivaccins, à conquérir les Antilles et la Guyane dans une parfaite inversion du rapport de force avec Emmanuel Macron en 2017 : elle a récolté 69,60 % en Guadeloupe (contre 24,87 % il y a cinq ans), 60,87 % en Martinique (contre 22,45 %), 60,70 % en Guyane (contre 35,11 % en 2017). Celle qui se proclame porte-voix de la « France des oubliés » est aussi arrivée en tête dans trente départements de métropole, dont la Nièvre, l’Eure, l’Oise, la Somme, les Vosges, la Meuse, le Gard ou le Vaucluse, contre les seuls Pas-de-Calais et Aisne en 2017.

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L'Humanité

Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

Reportage

Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

Luis Reygada

Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

Mépris de la direction

Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

mobilisationsthalèsindustrie militaireindustrie
Le Monde

Pour Macron, une soirée de victoire sans triomphe, marquée par le score historique de l’extrême droite et la crainte d’un troisième tour politique et social

Claire Gatinois Olivier Faye

Publié aujourd’hui à 05h41, mis à jour à 15h15

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RécitRéélu avec 58,54 % des voix, dimanche, le chef de l’Etat a assuré avoir entendu le message des Français, qu’ils aient voté pour lui par adhésion ou par défaut, qu’ils se soient abstenus ou qu’ils aient soutenu son adversaire. Les « années à venir, à coup sûr, ne seront pas tranquilles », a-t-il reconnu, au soir de sa nouvelle victoire à l’élection présidentielle.

Il avait traversé seul la cour du Louvre, en 2017, dans une longue marche ponctuée d’un discours saluant sa propre « audace ». C’est accompagné de sa femme et entouré d’enfants qu’Emmanuel Macron a paru au Champ-de-Mars, dimanche 24 avril, au soir de sa nouvelle victoire à l’élection présidentielle. Pas de foule en liesse, cette fois ; juste des supporteurs soulagés et, en même temps, tétanisés.

Le chef de l’Etat l’a encore emporté dans son duel face à Marine Le Pen, mais l’heure est à une apparente humilité face à un résultat qui l’« oblige ». L’heureux réélu veut montrer qu’il aurait changé, au lendemain d’un quinquennat « de transformations, d’heures heureuses et difficiles, de crises exceptionnelles aussi ». Et d’une campagne sans enthousiasme, presque pour rien.

Son score (58,54 %), plus ténu qu’en 2017 – il avait obtenu 66,1 % des suffrages –, réduit ses marges de manœuvre. Certes, quelques proches s’ébahissent de l’exploit de sa réélection, comme on le ferait d’une performance sportive. Il est le premier président sortant à l’emporter hors période de cohabitation sous la Ve République depuis Charles de Gaulle, en 1965. « J’ai la conviction que ses qualités personnelles et celles de son projet répondent aux exigences des défis de notre temps », s’est félicité le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, partageant sa « profonde joie » sur Twitter.

Mais Emmanuel Macron sait qu’il doit jouer la partition de la gravité face aux « années à venir », qui, « à coup sûr, ne seront pas tranquilles ». « La France est traversée par une crise forte », a convenu le premier ministre, Jean Castex.

« Ni Macron ni Le Pen »

Le taux d’abstention (28, 01 %), d’abord, vient tutoyer un record établi de longue date, qui remonte au second tour de l’élection présidentielle de 1969 (31,1 %). Ce dernier opposait alors deux candidats de droite, Georges Pompidou et Alain Poher. « Bonnet blanc et blanc bonnet », dénonçait le communiste Jacques Duclos pour rejeter d’un même mouvement les deux prétendants à l’Elysée.

« Ni Macron ni Le Pen », ont assimilé, quant à eux, dimanche, une partie des électeurs, en écho au slogan lancé par certains étudiants durant l’entre-deux-tours. La réédition du duel entre le candidat de La République en marche (LRM) et la candidate du Rassemblement national (RN) a ébranlé comme jamais le front républicain contre l’extrême droite.

La fille de Jean-Marie Le Pen, qui avait obtenu 33,9 % des voix il y a cinq ans, dépasse pour la première fois la barre des 40 % des suffrages. Un constat d’échec pour Emmanuel Macron, qui assurait, au soir de sa précédente victoire, le 7 mai 2017, vouloir faire en sorte que les Français « n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes ». « Ce soir, ce n’est pas la liesse. Il y a à la fois la joie d’avoir gagné et la gravité de voir que Marine Le Pen a progressé entre 2017 et 2022 », assume le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

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L'Humanité

Valdunes, pour quelques roues de plus

Reportage

Le chinois MA Steel a récupéré des commandes des usines ferroviaires d’Ukraine et de Russie bloquées par la guerre. Mais il n'en confie qu’une part minime à ses deux sites français, pourtant en difficulté. L'emploi y est de nouveau menacé. Et pendant ce temps, le gouvernement regarde passer les trains... Explications

Ludovic Finez

Trith-Saint-Léger (Nord), correspondance.

« Vous êtes journaliste ? Ici, c’est une propriété privée ! » Ambiance tendue devant la barrière de l’usine ferroviaire Valdunes, à Trith-Saint-Léger (Nord). Refroidi par l’intervention du vigile, le salarié avec qui nous échangions remonte en voiture et démarre sur les chapeaux de roues.

Maxime (prénom modifié), lui, fait prudemment quelques mètres pour sortir du parking. Il a été embauché il y a six ans par Valdunes, soit deux ans après le rachat par le groupe Chinois MA Steel, numéro un mondial du secteur. « Depuis le début, on pense qu’ils veulent surtout notre savoir-faire », nous confie-t-il. Valdunes est le dernier fabricant français de roues et d’essieux pour trains. La forge (105 salariés) est à Dunkerque, la ligne d’usinage (263 salariés) à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes.

Conséquence de la guerre : « 20 % du marché mondial bloqués ».

Sur le ferroviaire aussi, la guerre en Ukraine a des conséquences. Les usines ukrainiennes, dont le géant Interpipe aux 11 000 salariés, et russes ne peuvent plus produire ou expédier leurs produits. Soit « 20 % du marché mondial bloqués », évalue Daniel Cappelle, directeur général de Valdunes, joint au téléphone.

Selon la CGT métallurgie, MA Steel aurait récupéré 10 000 roues à fabriquer. « Entre 600 et 1 000 » seront forgées à Dunkerque, complète Daniel Cappelle. Le reste arrivera à Trith-Saint-Léger fini ou semi-fini, depuis la Chine.

40 % des salariés en chômage partiel

Là où le directeur général voit « une opportunité pour Valdunes de limiter le chômage partiel », qui touche 40 % des salariés, la CGT refuse de se contenter des miettes. « Le seuil de rentabilité de la forge est de 60 000 roues par an », alors que le carnet de 2022 n’en prévoit que 25 000, souligne Philippe Lihouck, délégué CGT à Dunkerque. « Autour de ces entreprises, il y a toute une filière », insiste Ludovic Bouvier, responsable régional de la CGT métallurgie, pour qui l’actionnaire chinois « siphonne doucement mais sûrement Valdunes ».

Industrie. Luxfer, un projet de relance au goût de victoire

Daniel Cappelle rétorque que MA Steel, qui « a mis 150 millions d’euros (en capital) et investi plus de 50 millions d’euros », « croit en Valdunes ». Mais des 515 salariés de 2018, il n’en reste plus que 368.

Le frère de Maxime a été intérimaire pendant trois ans à Trith-Saint-Léger, avant d’être remercié puis d’être embauché chez un équipementier aéronautique, où « il gagne plus qu’ici ». « Mon boulot me plaît, témoigne Maxime. Après avoir appris le contrôle qualité, je me forme aux machines à commande numérique. » Mais, ajoute-t-il, « on nous impose des cadences élevées et les augmentations de salaire sont toujours au minimum ».

Une menace claire pour la forge de Dunkerque

En 2005, la SNCF commandait 43 000 roues à Valdunes, pour progressivement descendre à zéro en 2020 et 2021. Pour 2022 et 2023, la compagnie évalue ses besoins à 50 000 roues, dont 7 000 confiées à Valdunes. Peu de choses à côté des contrats décrochés par l’italien Lucchini, l’espagnol CAF ou le tchèque Bonatrans. « La SNCF va chercher au meilleur prix », commente Didier Cappelle, qui pointe parmi les autres difficultés « un coût de l’énergie exorbitant (en France), multiplié par quatre à sept ».

Lors du droit d’alerte économique déclenché par le CSE de Valdunes en novembre 2021, MA Steel a clairement annoncé que, faute « d’atteindre l’équilibre en 2023 », « de nouvelles mesures » seraient prises, « ce qui pourrait impliquer l’arrêt des postes peu efficaces et coûteux, ainsi que de certaines lignes de production ». Certains y voient une menace claire pour la forge de Dunkerque.

2,6 millions d’euros de Cice

Plus récemment, un plan d’économie de 3 millions d’euros a été annoncé, notamment sur la main-d’œuvre et la maintenance. « Oui, je suis un horrible patron qui ne va pas remplacer les départs à la retraite, s’agace Daniel Cappelle. Je fais des économies partout, je fais moins de sous-traitance… »

Et le gouvernement dans tout cela ? Il regarde passer les trains, estime la CGT, après avoir été reçue au ministère chargé de l’industrie, qui devait ensuite échanger avec MA Steel. « Avec Valdunes, on a un cas d’école. Où est la volonté politique de reprendre la main ? » interroge Philippe Verbeke, de la CGT métallurgie.

Social. Ces industries que Macron a abandonnées

Il fait remarquer que Valdunes, qui a bénéficié selon ses chiffres de plus de 2,6 millions d’euros de Cice depuis 2018, pourrait s’approvisionner en acier chez Ascoval, dans le Valenciennois, plutôt que le faire venir de Chine.

Maxime, qui sait que tout peut s’arrêter demain, veut cependant positiver : « Je suis jeune et motivé. Du travail, j’en trouverai. » En reprenant la route, il avoue s’inquiéter davantage « pour ceux qui ont entre 40 et 50 ans et qui auront plus de mal ».

industriemétallurgieGuerre en Ukrainecgt métallurgie
Le Monde

Sobriété collective

Editorial du Monde. « Cinq années de mieux », et non cinq de plus. Au soir de son second tour une nouvelle fois victorieux face à Marine Le Pen, dimanche 24 avril, Emmanuel Macron a lui-même fixé l’ambition qui peut le distinguer de ses trois prédécesseurs réélus présidents sous la Ve République. Pour Charles de Gaulle, puis François Mitterrand et Jacques Chirac – ces deux derniers renouvelés au sortir d’une période de cohabitation –, le second mandat avait pris la forme d’une longue déception. Comme si la continuité de l’exercice du pouvoir avait fini par étouffer toute l’ardeur de la prise de fonctions.

Pour Macron, une soirée de victoire sans triomphe, marquée par le score historique de l’extrême droite et la crainte d’un troisième tour politique et social

De fait, Emmanuel Macron, encore jeune président de 44 ans, n’a d’autre choix que de tenter d’échapper à cette langueur du maintien à l’Elysée. Sa prouesse d’avoir résisté au dégagisme qui l’avait porté au pouvoir lui donne toute légitimité pour gouverner, sans pour autant l’éloigner du bord de l’abîme. Deux chiffres, à l’issue de ce scrutin présidentiel, donnent la mesure de ce gouffre qui menace d’avaler notre vie démocratique. Avec près de 13,3 millions de voix – 2,7 millions de plus qu’en 2017 –, Marine Le Pen a établi le meilleur score de l’extrême droite à une élection, toutes périodes confondues. Celles et ceux qui ont décidé de ne pas choisir, par l’abstention, le vote blanc ou nul, pèsent encore plus lourd : près de 16,7 millions de personnes, un nouveau sommet. Sur ces deux points, la victoire d’Emmanuel Macron – qui a lui-même perdu presque 2 millions de suffrages en cinq ans – le confronte donc directement à son échec : il n’a pas su, comme il en avait affiché l’intention, faire reculer l’extrémisme et revitaliser notre vie démocratique.

Marine Le Pen, malgré une forte progression, signe le nouvel échec de sa stratégie à la présidentielle

Sa réélection le maintient aussi sous la pression d’une conjonction inouïe de crises : agression russe de l’Ukraine, catastrophe climatique, pandémie, dérèglements économiques et sociaux. Pour amortir les effets de ces bouleversements en France, et surtout pour attirer des voix acquises à Jean-Luc Mélenchon, M. Macron a choisi, dans l’entre-deux-tours, d’infléchir vers la gauche un programme très nettement orienté à droite. Faire « mieux » consistera dès le début de ce nouveau quinquennat à donner forme à cette synthèse, sans décevoir une nouvelle fois les progressistes.

Sur le réchauffement climatique, des paroles fortes ont été prononcées, qui ont certainement contribué au report des voix d’une partie de la jeunesse sur le président sortant. Confirmées dimanche soir, ces promesses sont tellement appuyées qu’il faut considérer, à rebours du vieil adage chiraquien, qu’elles engagent pour une fois davantage celui qui les a émises que ceux qui les ont reçues. De la part d’un président qui a souvent démontré, au cours du premier quinquennat, une capacité supérieure à traverser les crises qu’à les anticiper, il n’est que temps de réaliser que cette catastrophe n’obère plus seulement notre avenir, mais frappe dès maintenant notre présent.

Une fête pour Emmanuel Macron expédiée sur le Champ-de-Mars

Face au programme imprégné de xénophobie de Marine Le Pen, Emmanuel Macron a également choisi de renouer avec la réfutation ferme qui était la marque de son début de mandat. Il faut souhaiter que celui qui s’ouvre, éclairé par les déboires de la droite classique qui y a égaré la plupart de ses électeurs et un bout de son âme, ne renouera pas avec les gesticulations et les surenchères des derniers temps.

La composition de l’électorat de la candidate défaite dessine en revanche une piste pour renouer avec des citoyens tentés par le vote protestataire. Alors que le vote Macron agrège les deux bouts de la pyramide des âges, une part de la jeunesse et la quasi-totalité des retraités, celui de Mme Le Pen concentre les tranches du milieu, soit une très grande partie de la population active. C’est dire l’ampleur du trouble qui parcourt le monde de l’emploi, au-delà de la question essentielle du pouvoir d’achat. S’occuper de la qualité du travail, tout autant que de sa quantité, peut contribuer à faire reculer un mal-être qui s’est largement exprimé pendant le soulèvement des « gilets jaunes ». La crise d’un consumérisme centré sur la voiture et le centre commercial, la prise de conscience des excès de la mondialisation peuvent converger avec des objectifs climatiques qui ne pourront être atteints sans mise en place d’une forme de sobriété collective, à condition que les efforts soient équitablement partagés.

La mise en œuvre de telles évolutions ne peut toutefois se passer d’une profonde rénovation de nos fonctionnements démocratiques et institutionnels. Or, sur ce point, le président réélu est resté bien évasif dimanche, après avoir évoqué beaucoup d’idées dans les jours précédents. Cette « invention collective d’une méthode refondée » doit porter tout autant sur le mode de gouvernance, à l’évidence très centralisé, du président lui-même que sur une revitalisation du rôle du Parlement, rabaissé pendant cinq ans. De multiples autres pistes sont envisageables. Pour rendre crédible l’« ère nouvelle » annoncée par M. Macron, il importe d’en annoncer rapidement les contours. S’éloigner de l’abîme exige de fixer au plus vite cette nouvelle direction.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)

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L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin a réduit la place des débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

Roubaix (Nord) : « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #7. La guerre des clips

A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

La vieille arnaque du « Travailler plus »

Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Le programme de 10 personnalités pour remettre la Culture sur le devant de la scène

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Services publics : jeu de dupes à droite et au RN

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
Le Figaro

1300 artistes, 500 chevaux et un Tom Cruise : Elizabeth II fêtera son jubilé façon blockbuster

Le héros de Top Gun : Maverick officiera dans un spectacle géant en l'honneur des 70 ans de règne d'Elizabeth II, a révélé le Hollywood Reporter, le jeudi 21 avril.

1300 artistes, 500 chevaux et des acteurs hollywoodiens… Tels seront les ingrédients du Royal Windsor Horse Show, un spectacle organisé en l'honneur du jubilé de platine de Elizabeth II. Une gigantesque reconstitution historique à laquelle participera notamment Tom Cruise, a révélé le Hollywood Reporter, le jeudi 21 avril. Le comédien devrait en effet jouer un rôle dans ce show organisé pour les 70 ans de règne de la souveraine, et retransmis sur ITV le dimanche 15 mai, dans le cadre de l'émission «The Queen's Platinum Jubilee».

En vidéo, Tom Cruise en 12 films

41 ans de carrière

De son côté, Helen Mirren reprendra son rôle de Elizabeth I - elle avait déjà incarné le monarque dans une série de 2005 - durant la cérémonie. Damian Lewis (Billions, Homeland) devrait, lui aussi, officier durant l'événement. Le show couvrira la période qui s'étend du règne de Elizabeth I au couronnement de Elizabeth II. Le tout, sur une musique jouée par un orchestre de 75 musiciens, avec des performances spéciales des chanteurs Keala Settle, Gregory Porter et Katherine Jenkins. Un véritable coup de projecteur pour Tom Cruise, qui s'envolera par la suite pour le Festival de Cannes, afin d'y présenter son nouveau film Top Gun : Maverick. Et d'y célébrer, pour sa part, plus de quatre décennies de carrière.

Des photos adorables du prince Louis courant sur la plage pour ses 4 ans, prises par Kate Middleton

À l'occasion de l'anniversaire de son petit garçon, la duchesse de Cambridge l'a capturé tout sourire, s'amusant dans le sable, sur une plage à l'est de l'Angleterre.

En voiture, sucette à la bouche : Jennifer Lopez arbore fièrement sa nouvelle bague de fiançailles

Tout juste fiancée à Ben Affleck, la chanteuse ne cesse de son bonheur sur ses réseaux sociaux. Vendredi 23 avril, elle a partagé une vidéo où elle apparaît plutôt fière de son nouveau bijou.

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

Le Figaro

Législatives 2022: le PS, un parti en ébullition qui veut sauver ses troupes

Sophie de Ravinel

En grand danger de disparition, le Parti socialiste a du mal à se situer vis-à-vis du reste de la gauche, en particulier des Insoumis.

La pilule de la présidentielle n’est pas encore avalée que les socialistes partent à l’assaut des circonscriptions pour sauver leur groupe à l’Assemblée. Mardi soir, de façon large malgré une abstention importante, le conseil national du PS a adopté une résolution proposant de discuter avec l’ensemble des forces de gauche, dont les Insoumis, pour trouver un accord en vue des législatives… «On tend ouvertement la main, pour un accord de discussions qui n’enlève les spécificités de personne», a précisé Pierre Jouvet, chargé des élections auprès du premier secrétaire, Olivier Faure. Ce soir-là, 160 socialistes se sont prononcés pour le dialogue avec LFI, 75 contre, 10 se sont abstenus et une soixantaine n’ont pas pris part au vote. Parmi ces derniers se trouvent la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, ou l’ex-candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, notoirement hostiles à tout lien avec les Insoumis, dans la dynamique du courant minoritaire du PS.

Selon les informations du Figaro, la maire de Paris a d’ailleurs appelé la direction du PS en fin de semaine, très en colère, pour lui faire part de son profond désaccord. Sur cette même ligne, comme d’ailleurs l’ancien ministre Bernard Cazeneuve, François Hollande a décidé d’attendre le résultat du deuxième tour avant de s’exprimer sur l’avenir de la gauche. L’urgence étant d’abord pour lui d’écarter Marine Le Pen. Mais il pourrait prendre la parole cette semaine.

À lire aussiLes partis politiques traditionnels menacés de disparition

Vers une rupture du PS avant le congrès de l’automne? Olivier Faure tient ses troupes. Mais la grogne monte. «Le Parti socialiste est mort, il a rendu son dernier souffle, et, cette mort lente, nous n’avons pas réussi à l’enrayer», a ainsi jugé dans L’Est républicain le maire PS de Nancy, Mathieu Klein. «Un échec collectif», a souligné le responsable du projet d’Anne Hidalgo. «La gauche n’est pas morte mais le PS comme outil politique est mort», juge Michaël Weber, à la tête de la fédération de la Moselle. Soutien initial d’Olivier Faure et proche aujourd’hui des hollandais, il s’agace des négociations avec LFI. «C’est le flou général. Sur quelle base programmatique somme-nous? Personne ne sait, et dans ma fédération, impossible de trouver un interlocuteur Insoumis.»

Pactes de non-agression

Vendredi, une information du Figaro a donné de nouveaux arguments à ce courant. La France insoumise compte investir dans la 4e circonscription du Rhône, à Vénissieux, le journaliste et militant des «quartiers en lutte» Taha Bouhafs. Personnalité controversée, condamné pour injures raciales, il s’était déjà présenté en 2017 aux législatives sous les mêmes couleurs avant de prendre ses distances avec la direction de LFI et réciproquement. Il incarne ce que refusent une partie des socialistes, mais aussi des écologistes et des communistes. De quoi imaginer des alliances ou des pactes de non-agression avec LREM, comme en 2017? Il se murmure qu’à Paris David Assouline, premier fédéral et pilier de la campagne d’Anne Hidalgo, tenterait de sauver la seule circonscription restée socialiste de la capitale, la 15e, avec la candidate Lamia El Aaraje qui l’avait emporté lors d’une partielle avant l’annulation technique du scrutin. Dans ce 20e arrondissement, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 47,17 % le 10 avril…

Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

Élection présidentielle 2022 : les résultats du second tour

Emmanuel Macron, le président sortant, a été réélu au second tour avec 58,54% des voix, selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.

Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

Le Monde

Israël et les réfugiés… non-juifs

Israéliens et Palestiniens, malgré tout ce qui les oppose, partagent aujourd’hui un trouble comparable face à l’invasion russe de l’Ukraine. Israël a osé défier son allié américain en refusant de se joindre aux sanctions occidentales contre Moscou, et ce pour ménager à la fois la sensibilité de sa population d’origine russe et les intérêts des oligarques détenteurs de la double nationalité. La tentative de médiation, lancée le 5 mars par le premier ministre Bennett, a fait long feu. Et, deux semaines plus tard, le président Zelensky n’a pu intervenir que devant des députés israéliens connectés sur Zoom, car ils avaient refusé de rompre leurs congés parlementaires pour l’entendre en session extraordinaire à la Knesset. Quant à l’Autorité palestinienne, elle n’a pas plus que le Hamas condamné clairement l’agression russe, entretenant la nostalgie d’un monde où l’influence du Kremlin pourrait contrebalancer celle de la Maison Blanche. C’est ainsi que la crise ukrainienne révèle de profondes contradictions au sein de chacun des deux peuples.

Les oligarques russes qui, du fait de leurs origines juives, ont pu obtenir la nationalité israélienne peuvent compter sur la protection de leur deuxième patrie, même s’ils n’y résident pas de manière permanente. Tel est le cas bien connu du richissime Roman Abramovitch, qui a multiplié par ailleurs les garanties internationales, jusqu’à intervenir aux côtés des autorités turques lors de la médiation du 29 mars entre la Russie et l’Ukraine. Moins médiatique est le milliardaire Viktor Vekselberg, dont un somptueux yacht vient d’être saisi aux Baléares et qui finançait jusqu’en 2018 la start-up de Benny Gantz, l’actuel ministre israélien de la défense. De manière générale, ces oligarques russo-israéliens savent que leurs intérêts seront préservés en Israël, devenu un sanctuaire comparable, au Moyen-Orient, au seul émirat de Dubaï. Un facteur de rapprochement supplémentaire, et non négligeable, entre Israël et les Emirats arabes unis.

Le conflit en Ukraine avait par ailleurs suscité l’attente d’une nouvelle vague d’alya, l’immigration juive en Israël, estimée à cent mille, voire deux cent mille personnes en provenance d’Ukraine comme de Russie. Mais la majorité des réfugiés juifs qui ont fui l’Ukraine ont pour l’instant décidé de s’installer en Allemagne. Au bout d’un mois de conflit, Israël n’avait attiré que quinze mille réfugiés ukrainiens, dont moins d’un tiers pouvant prétendre à l’alya. Le gouvernement Bennett a finalement décidé d’assouplir sa politique envers les Ukrainiens non-juifs, parfois bloqués durant des heures à leur arrivée, tandis que leur famille d’accueil était jusque-là censée verser une caution et veiller à leur départ d’Israël au bout d’un mois. Ces débats houleux ont rappelé les surenchères de Nétanyahou qui, en 2017, accusait de tous les maux les milliers d’immigrants venus illégalement d’Erythrée et du Soudan et n’avait accordé le statut de réfugié qu’à dix d’entre eux, préférant expulser les autres vers le Rwanda et l’Ouganda.

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Le Figaro

En tailleur bleu, Brigitte Macron jure fidélité à son look de première dame

Mitia Bernetel

Hier soir, la première dame s'inscrivait dans la continuité du premier quinquennat dans un ensemble de sa marque fétiche, Louis Vuitton.

Cinq ans de plus à la tête de la France pour Emmanuel, mais aussi pour Brigitte Macron. Le 24 avril 2022, pour fêter la victoire de son époux, Brigitte Macron est restée fidèle à l'allure qu'on lui connaît. Sur la scène du Champ de Mars, la première dame a opté pour un ensemble de sa griffe fétiche, Louis Vuitton.

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Pour assister à la soirée électorale du second tour au pied de la tour Eiffel, son choix s'est porté sur un ensemble bleu marine aux lignes minimalistes, composée d'un pantalon à pinces fuseau et d'une veste épaulée. Cette dernière est ornée de détails d'inspiration militaire : une boutonnière à galons et un col montant argenté tranché, déjà aperçu devant la pyramide du Louvre, cinq ans plus tôt. Un message de continuité.

Brigitte Macron en campagne

Fidélité sans faille

Brigitte Macron et Louis Vuitton, c'est une histoire qui dure. Fidèle en toutes circonstances à la griffe française, la première dame plébiscite les vestes cintrées aux accents modernes du directeur artistique Nicolas Ghesquière. C'était déjà le cas lors de la soirée électorale du 7 mai 2017, avec un manteau d'été bleu, col argenté. Un quinquennat plus tard, Brigitte Macron réaffirme son engagement stylistique pour ce vestiaire. Signe que la première dame n'entend pas changer de ton pour les cinq ans à venir.

En costume gris, Zendaya défie les codes de l'élégance sur tapis rouge

L'actrice de Dune est apparue ce mercredi 20 avril dans un impeccable costume gris. Une tenue et une couleur sobres qui ont su se faire remarquer.

Meghan Markle et Letizia d'Espagne arborent le même sac à l'allure royale

Au bras de la reine d'Espagne ou de la duchesse de Sussex, un nouvel objet de convoitise signé Carolina Herrera semble s'imposer parmi les sacs de la royauté.

En short court et talons hauts, Julia Roberts plus radieuse que jamais

L'actrice de Pretty Woman a ébloui l'assistance lors de l'avant-première de la série Glist, ce lundi 18 avril, aux côtés de Sean Penn.

Le Figaro

Le lycée du Puy du Fou ouvre en septembre avec cours le matin et cascades l’après-midi

Par Emma Ferrand • Publié le 25/04/2022 à 06:00

En Vendée, le nouveau lycée du Puy du Fou sera dirigé par l’ancien directeur des prépas du collège Stanislas à Paris.

Désormais, des lycéens n’auront pas à choisir entre aller dans un parc d’attraction ou aller à l’école. Le 5 septembre, entre 25 et 28 élèves de seconde feront leur rentrée aux Epesses, face au Puy du Fou en Vendée qui fêtera ses 45 ans cette année. «La maquette pédagogique et les locaux sont encore en cours de construction. Mais tout sera bel et bien prêt pour cet été», confie au Figaro Etudiant François Roucher, le nouveau directeur de la Puy du Fou Académie, qui quittera ses fonctions de directeur des classes des classes préparatoires du prestigieux Collège Stanislas, à Paris, après 18 ans de bons et loyaux services. L’année prochaine, ce sera au tour de la classe de première d’ouvrir, suivie l’an suivant d’une terminale. D’ici 2023, une deuxième classe de seconde ouvrira.

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La continuité d’un projet pédagogique initié par Nicolas de Villiers, le fils de Philippe de Villiers, qui dirige le Puy du Fou. Une école primaire avait déjà été ouverte en 2015, et un collège en 2018. Autant d’écoles privées hors contrat, c’est-à-dire non subventionnées par l’État. «Je préfère dire qu’il s’agit d’une “école indépendante”, qui donne moins l’impression de sortir des cases», précise François Roucher.

Des cours de maths et histoire le matin, et de cascade le soir

Ce lycée bénéficiera d’une pédagogie innovante. «Nous voulons qu’il y ait dans ce projet une dimension intellectuelle et artistique qui se nourrissent l’une et l’autre». Comme pour leurs camarades de primaire et de collège, les lycéens auront un emploi du temps leur permettant de concilier les cours théoriques le matin et début d’après-midi, et les cours liés au spectacle vivant en fin de journée. Danse, théâtre, équitation, combat et cascade, mais également des activités autour des métiers techniques leur seront proposés. «Ils choisiront entre une et deux spécialisations, à l’inverse de leurs camarades plus jeunes qui touchent à toutes les disciplines.» L’objectif de François Roucher est par ailleurs de permettre aux élèves de profiter d’expériences professionnelles au sein du parc, «plutôt à partir de la classe de première». L’an prochain, donc. L’avantage du hors contrat, c’est que les établissements disposent de davantage de souplesse dans leur organisation. «Compte tenu du programme scolaire et des activités artistiques, les élèves au lycée auront parfois des journées bien remplies, débutant à 8h et pouvant parfois finir vers 18 ou 19h», affirme François Roucher.

Pour postuler les élèves doivent envoyer leurs bulletins scolaires de l’année en cours et de l’année précédente. Ils rédigent par ailleurs une lettre de motivation, et leurs parents également. Le tout est à envoyer à l’adresse mail suivante: academie@puydufou.com. «Il n’y a pas une sélection drastique. Nous recherchons des jeunes qui soient dans la première moitié de leur classe, et qui aient surtout un attrait pour les arts. Il faut aussi qu’ils soient motivés et aient le sens du collectif.» Pour cette rentrée, les effectifs sont déjà quasi remplis. «Il reste une ou deux places», indique le nouveau directeur de l’Académie. Parmi les élèves déjà inscrits, deux tiers sont en réalité d’actuels élèves de 3e du collège du Puy du Fou qui s’apprêtent à poursuivre leur formation dans le même établissement. Tous les enseignants ont été recrutés. «Cela n’a pas été difficile. Je voulais qu’ils aient déjà une expérience du lycée depuis plusieurs années», commente le directeur de la Puy du Fou Académie. Toutefois, l’école envisage d’embaucher des assistants de langues pour faciliter l’apprentissage de l’anglais à l’oral avec des natifs anglophones.

Des familles d’accueil pour les élèves qui viennent de loin

Pour venir au lycée, aucun bus n’est affrété pour les élèves. Les familles s’organisent entre elles pour déposer et récupérer leurs enfants. Au lycée, 10% seront originaires d’autres régions de France que la Vendée. Si la Puy du Fou Académie ne dispose pas encore d’internat, elle s’assure toutefois de mettre en relation les parents et l’élève avec une famille d’accueil. Contrairement au primaire et au collège, le lycée sera mixte. Comme tous leurs camarades, ils seront également habillés d’un uniforme, qui sera toutefois différent des autres, «pour différencier les niveaux de classe et marquer le passage au lycée», note François Roucher.

Des prix accessibles pour du privé hors contrat

Les tarifs restent très accessibles pour une école hors contrat. Si en primaire, les familles doivent débourser 950 euros par an, les collégiens doivent quant à eux payer 1950 euros, et les lycéens 2400 euros. Pour tous les élèves, des frais d’inscription de 250 euros s’ajoutent, notamment pour régler l’uniforme. François Roucher attend avec impatience la rentrée. «J’ai hâte de rencontrer les nouveaux élèves. C’est un déchirement de quitter Stanislas, mais je suis enthousiaste et impatient de ce nouveau départ.» Qui sait, bientôt verrons-nous les visages de ses élèves dans les spectacles des Vikings, du Secret de la Lance ou du Dernier Panache d’ici quelques mois.

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Le Monde

L’horizon qui s’assombrit

La France a évité le pire : Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), n’entrera pas à l’Elysée. Le pire ? Il se déclinait de multiples façons : déception rapide des classes populaires flouées, incertitude des chefs d’entreprise et des investisseurs, fuite en avant budgétaire, repli protectionniste et mort programmée de l’Union européenne, sécession nationaliste et mise au ban internationale… Sans oublier d’inévitables tensions communautaires sur le port du voile dans l’espace public ou l’attribution des logements sociaux. Ce cocktail explosif, l’économie française en aura justement fait l’économie.

Le pays a-t-il pour autant opté pour le meilleur ? Emmanuel Macron engagera son second mandat lesté de deux lourdes hypothèques, sur lesquelles il a peu de prise : une conjoncture économique mondiale plus dégradée qu’il y a cinq ans ; et, surtout, une majorité de Français – partisans de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon ou abstentionnistes – qui l’attendent avec des piques et des fourches, et d’abord sur le pouvoir d’achat. Comme si les fins de mois relevaient des seuls pouvoirs d’un président thaumaturge.

Emmanuel Macron : ses partisans célèbrent une victoire historique au goût amer

Dans son rapport « Perspectives 2022 » publié mardi 19 avril, le Fonds monétaire international (FMI) brosse une sombre toile de fond : envolée des prix de l’énergie, de l’alimentation et des biens manufacturés, croissance mondiale ramenée de 4,4 % à 3,6 % (2,9 % en France) sous l’effet de la guerre en Ukraine et des confinements chinois pour endiguer la pandémie de Covid-19, « forte probabilité » d’un relèvement des taux d’intérêt, évoqué par la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, et déjà engagé aux Etats-Unis.

Le FMI s’alarme de « la fracture des relations internationales, qui pourrait saper la confiance et la coopération essentielles pour relever les défis de long terme, notamment le changement climatique ». Son économiste en chef, Pierre-Olivier Gourinchas, note que « les risques sont comparables à la situation du début de pandémie », en mars 2020, où la visibilité des conjoncturistes était très limitée.

« Le scénario catastrophe est celui d’une fragmentation de l’économie mondiale »

Malgré l’horizon qui s’assombrit (ou à cause de lui), M. Macron ne bénéficiera d’aucun état de grâce pour mener ses réformes économiques et sociales. Qui a d’ailleurs vraiment connu cette parenthèse bienveillante que l’on accorde au président fraîchement élu, à l’exception de François Mitterrand en 1981, porteur de tous les espoirs d’un « peuple de gauche » frustré du pouvoir depuis si longtemps ? En 2017, il n’avait fallu que quelques semaines pour que la défiance s’installe entre le président élu et les Français.

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Le Figaro

Entouré d'enfants et de sa femme, Emmanuel Macron met en scène sa nouvelle garde rapprochée

Léa Mabilon

Le président reprend les clés de l'Élysée. Pour s'exprimer après sa victoire, il avait choisi le Champ-de-Mars, avec la tour Eiffel en arrière-plan. Un lieu vers lequel il s'est avancé dans une mise en scène symbolique et soignée.

On se souvient bien, en 2017, de celui qui venait de devenir le nouveau chef de la République Française. Seul et dans un décor très théâtral, Emmanuel Macron s'avançait solennellement sur l'esplanade du Louvre pour prononcer son discours, tel un président «jupitérien», selon sa propre expression. Avant de rejoindre son épouse Brigitte Macron, ainsi que l'une des filles et petites-filles de cette dernière, sur une estrade, immortalisant ainsi sa victoire avec une photo de famille. Cinq années plus tard, le candidat du parti «La République En Marche» vient d'être réélu. Avec un même scénario (mais un score plus serré) qu'en 2017 : une victoire face à la candidate du parti d'extrême droite Marine Le Pen (58% contre 42%). À une seule différence près, la mise en scène de sa réélection.

Emmanuel Macron avait choisi de rejoindre ses partisans, en cas de victoire, sur le Champ-de-Mars, aux pieds de la Tour Eiffel. Mais il ne s'y est pas rendu seul. S'il avait, comme à son habitude, méticuleusement soigné son arrivée vers l'estrade aménagée pour son allocution, il était accompagné de sa femme, Brigitte Macron et de plusieurs dizaines d'enfants, fils et filles de bénévoles de son équipe de campagne. Une initiative symbolique pour celui à qui l'on a reproché de ne pas avoir assez parlé aux jeunes durant sa campagne.

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«Je pense aux militants de Madame Le Pen»

«Merci de m'avoir fait confiance pour présider notre République ces 5 prochaines années», a commencé le locataire de l'Élysée, face à une foule de militants. Et ces derniers de scander : «Macron président», suivi du slogan : «Et un et deux et cinq ans de plus». Emmanuel Macron a eu un mot pour l'ensemble des Français et Françaises ayant voté pour lui, mais aussi pour les candidats de l'opposition et leurs adhérents. «Je pense à nos compatriotes qui se sont abstenus, mais aussi aux militants de Madame Le Pen. Je suis le président de toutes et tous», a-t-il poursuivi sous un tonnerre d'applaudissements.

Brigitte Macron en campagne

Il en a également profité pour rappeler quelques grandes lignes de son programme dédié à la créativité, à l'innovation et à sa volonté «de faire de la France une grande Nation». Le peuple Ukrainien, en guerre depuis plus d'un mois contre les forces militaires russes, a également été abordé. «Nous traversons des temps tragiques, a-t-il continué. Et la France doit aujourd'hui se positionner et assumer la responsabilité de ses choix.» La larme à l'œil, le président de la République a ainsi conclu son discours par une phrase forte : « Certes, le pays est pétri de doutes et de division, mais nous devons être forts. Et nul ne sera laissé au bord du chemin». Face à lui, Jean Castex, François Bayrou ou encore le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, étaient en première ligne pour le féliciter.

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«Je sais là où il veut aller»

Comme en 2017, le chef de file des Français a exhorté sa femme à le rejoindre sur scène. Vêtue d'un costume bleu marine et de hauts escarpins, la première dame s'est présentée sur le podium le poing serré contre le cœur. Le couple a exprimé sa joie dans une accolade, avant de laisser la place à la cantatrice égyptienne Farrah El Dibany, mezzo soprano de l'Opéra de Paris, pour interpréter l'hymne national. «J'ai ressenti une immense émotion, on ne s'y habitue jamais» a expliqué Brigitte Macron, quelques minutes plus tard, au micro de France 2. On a tous la volonté que les choses changent.» Elle a également fait part de l'«immense confiance» qu'elle porte en son mari. «Je sais là où il veut aller», a-t-elle fini par conclure.

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L'Humanité

Les cent jours de la SAM

Actu

Industrie Depuis plus de trois mois, les salariés de la fonderie aveyronnaise sont mobilisés et occupent leur usine, en attendant l’arrivée d’un repreneur. Les mandataires judiciaires demandent leur expulsion. Un rassemblement a lieu ce mercredi, à Viviez.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Depuis cent jours, les métallos de la SAM sont présents 24 heures sur 24 dans la fonderie d’aluminium de Viviez, où ils ont œuvré pendant des années, souvent des décennies. Le but est de protéger l’outil de travail, empêcher une possible saisie des machines-outils, des moules… C’est ici même que se tiennent les assemblées générales, ici aussi que les salariés de la SAM ont passé avec leur famille les réveillons de Noël et du Nouvel An. Pour fêter ce centième jour, aujourd’hui 2 mars, aura lieu sur place un rassemblement à 17 h 30. Tout le bassin de Decazeville, et au-delà, est invité à y participer : il faut sauver le premier employeur privé. Des délégations du Lot, du Gard, du Tarn et de l’Hérault sont également annoncées.

Les métallos de la fonderie aveyronnaise, en liquidation judiciaire depuis le 26 novembre 2021, luttent pour produire, demain comme hier, des pièces en aluminium destinées à des voitures mais aussi à des trains, des avions… Ils luttent pour leurs 333 emplois. Mais leur présence permanente sur le site industriel est elle-même un enjeu. Et les événements se sont précipités. Jeudi dernier, les mandataires, chargés de la liquidation judiciaire ont expédié les huissiers sur le site de la SAM ! Ils demandent l’expulsion des salariés. Ce mardi après-midi, étaient assignés au tribunal de Rodez trois représentants du personnel : Ghislaine Gistau, secrétaire du syndicat CGT ; Sébastien Lallier, secrétaire du comité social et économique (CSE) ; David Gistau, élu au CSE et secrétaire départemental de la CGT.

« En s’en prenant à nous trois, les mandataires s’en prennent à tous les salariés ! s’écrie ce dernier. On criminalise l’action syndicale. Ce qui leur pose problème : nous les empêchons de rendre l’outil de travail. » Les trois syndicalistes étaient accompagnés par une partie des personnels de la SAM, rassemblés devant le tribunal de Rodez. Pendant ce temps, la fonderie restait tout de même sous bonne garde.

Des fours bientôt à l’arrêt

À Viviez, l’attitude des mandataires suscite la colère. Selon nos informations, ils ont l’intention d’obtenir l’arrêt des fours, qui consomment de l’énergie, du gaz. Les salariés ne seraient pas hostiles à une extinction progressive du feu, qui nécessite une à deux semaines. Aussi, Me Renaud Frechin ne comprend pas cette assignation d’urgence devant le tribunal de Rodez. L’avocat des métallos de la SAM plaide pour empêcher leur expulsion. Il exhibe un courrier de la préfète de l’Aveyron selon lequel « la présence des salariés ne représente aucun risque pour l’ordre public ». La préfète Valérie Michel-Moreaux a aussi désigné un préfet honoraire chargé de faciliter le dialogue entre les différentes parties de ce dossier.

L’audience, mardi, au tribunal de Rodez, a duré une heure et quinze minutes. Le délibéré sera rendu vendredi 4 mars, à 14 heures. David Gistau ne souhaite pas commenter cette audience : « Nous faisons confiance à la justice. Nous souhaitons poursuivre la médiation décidée par la préfète », explique-t-il.

Les cols bleus de la SAM se battent à la fois sur le front industriel et sur le front social. D’une part, ils cherchent, avec l’aide de l’État et surtout de la région Occitanie, un repreneur à la fonderie pour préserver son activité. Une piste possible a vu le jour avec le groupe MH Industries. D’autre part, ils revendiquent des indemnités supra­légales à Renault, qui était le client quasi unique de la SAM avant de l’abandonner. Le constructeur automobile faisant la sourde oreille, les métallos aveyronnais vont le poursuivre devant le conseil de prud’hommes de Rodez. À ce jour, 292 salariés s’apprêtent à lancer une procédure. D’autres viendront peut-être s’ajouter.

« Renault est beaucoup plus qu’un client, c’est un donneur d’ordres, il est coemployeur », explique Me Jean-Marc Denjean, autre défenseur des salariés de la SAM. De plus, la firme au losange s’était opposée, en novembre 2021, à la reprise du site aveyronnais par l’industriel Patrick Bellity. Du côté de Viviez, on pense que Renault ne peut pas prendre aussi facilement la tangente et doit rendre des comptes. Cependant, les ordonnances Macron, alors ministre de l’Économie, ont rendu plus difficile la saisine des prud’hommes, et plusieurs semaines seront nécessaires aux avocats pour constituer les dossiers. Cela ne décourage pas David Gistau. « Nous avons bien l’intention de poursuivre le mouvement. Nous sommes en état de légitime défense de nos emplois », assure le syndicaliste.

fonderie SAMindustrieaveyronmobilisations
Le Monde

Nos articles pour approfondir

Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Brice Laemle, Simon Auffret et Marie Pouzadoux

  • Après une journée d’incertitude, le président sortant, Emmanuel Macron, a été réélu avec un score de 58,5 % des suffrages exprimés, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui rassemble 41,5 % des voix, après dépouillement complet des bulletins de vote.
  • Pour ce second tour, les électeurs se sont moins mobilisés qu’à l’ordinaire. Le taux d’abstention s’élève à 28 %. Jamais une abstention aussi forte n’a été enregistrée à un second tour d’une présidentielle, à l’exception de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l’appel de Jacques Duclos, candidat communiste éliminé au premier tour, massivement refusé de choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet » (Georges Pompidou et Alain Poher).
  • Au Champ-de-Mars, face à la tour Eiffel, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, le président fraîchement réélu a eu un mot pour les abstentionnistes – « Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous devrons aussi répondre » –, ainsi que pour celles et ceux qui ont voté pour lui afin d’empêcher Marine Le Pen d’accéder à l’Elysée. « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à l’extrême droite. Et je veux ici leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines », a rappelé M. Macron.
  • Les résultats de l’élection présidentielle 2022 sont à retrouver sur cette page. Les premières estimations des résultats, calculées à partir des dépouillements effectués dans un échantillon de bureaux de vote, sont connues depuis 20 heures.
  • La rédaction du Monde se mobilise pour vous faire suivre cette soirée d’élection, en particulier dans ce direct auquel participeront nos journalistes et photographes partout en France.

Les essentiels de la campagne

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Le Figaro

Présidentielle 2022 : l'Ode à la joie, une nouvelle tonalité pour un second quinquennat

Deux victoires, deux ambiances. Emmanuel Macron a choisi une interprétation plus douce de la symphonie de Beethoven pour arriver sur le podium ce dimanche, soulignant une nouvelle fois son attachement à l'Europe.

C’était au son d'un Ode à la joie solennel et émouvant qu’Emmanuel Macron, seul, s'avançait vers l'estrade du Louvre en 2017. Cinq ans plus tard, le même hymne de Beethoven a résonné sur le champ de Mars, mais plus sobre, un brin nostalgique. Entouré d’enfants, main dans la main avec la première dame, le chef d’État a avancé la mine grave. Continuité, stabilité, mais nouveau contexte.

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C'est la première fois qu'un chef d'État réutilise la même musique pour célébrer une seconde victoire. Avant lui, un autre président de la Ve République, François Mitterrand, s'était avancé place du Panthéon sur le même air, chanté par les Chœurs et l'Orchestre de Paris, en 1981. L'analogie n'est pas anodine de la part du candidat En Marche : «L'obsession d'Emmanuel Macron a toujours été de s'inscrire dans l'Histoire. C'est même sa ligne directrice», souligne Philippe Moreau Chevrolet, expert en communication politique.

Macron l'Européen

Depuis lors, le quatrième et dernier mouvement de la 9e Symphonie de Beethoven, également appelé Hymne à la joie, est devenu tour à tour hymne du Conseil européen, puis de l'Union européenne en 1985. En 2017, Emmanuel Macron reprenait ainsi la version européenne, plus courte (2,15'), au tempo ralenti, à l'orchestration renforcée, et sans les paroles.

Là encore, le choix, selon Philippe Moreau Chevrolet, caractérise parfaitement le président d'En Marche pour qui la volonté d'une Europe forte et unie constitue «l'unique continuité idéologique de son projet» entre 2017 et 2022. «C'est l'hymne qui correspond le plus à son ADN», note l'analyste. Lors du débat d'entre deux tours, Emmanuel Macron n'avait pas manqué de pousser sa concurrente Marine Le Pen dans ses retranchements sur le sujet, alors que l'anti-européisme était l'un des fondamentaux du Front national lors de leur première confrontation en 2017.

Deux élections, deux ambiances

Mais pour cette deuxième victoire, les oreilles les plus aguerries auront perçu la différence d’interprétation de l'hymne symbolique. Manifestement ému, les yeux humides, Emmanuel Macron s'était avancé en 2017 sur l'esplanade du Louvre au son d'un hymne triomphal et festif. Des percussions et des cuivres très présents donnaient un côté martial à une marche, taxée par certains commentateurs de «jupitérienne». La version de 2022, élégante et romantique, qui laisse place au chœur dans les dernières minutes, s'inscrit moins dans le registre de la victoire que d'une certaine maturité acquise. Une victoire sobre.

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Une continuité donc, mais sans oublier le contexte d'une France atomisée, fragmentée, évoquée par le président lui-même quelques minutes plus tard. «Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite (...). Ce vote m'oblige pour les années à venir», a déclaré le chef d'État sur l'estrade du champ de Mars, assurant que «cette nouvelle ère ne sera pas la continuité». Ce choix d'une Hymne à a joie a d'ailleurs fait grincer quelques internautes : était-ce ironique ?

L'option avait été sévèrement critiquée par le clan national en 2017, estimant qu'il se faisait au détriment de l'hymne français, la Marseillaise. «Premier acte de Macron: tuer la Marseillaise et enrôler la France éternelle, le Louvre, dans l'Europe fédérale et son «hymne». Résistons», avait tweeté Florian Philippot, alors vice-président du Front national. La critique n’a pas manqué, cette fois encore. «L’Hymne à la joie, la distribution de torchons européistes : Macron donne le ton ce soir, destruction totale de la France !», a tweeté le même, ancien candidat à la présidentielle.

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DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.

Le Monde

Nos articles pour approfondir

Live animé par Marie Pouzadoux, Simon Auffret, Charles-Edouard Ama Koffi et Brice Laemle

  • Le président sortant, Emmanuel Macron, a été réélu, dimanche 24 avril, avec un score de 58,5 % des suffrages exprimés, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui rassemble 41,5 % des voix, après dépouillement complet des bulletins de vote.
  • Pour ce second tour, le taux d’abstention s’élève à 28 %. Jamais une abstention aussi forte n’a été enregistrée au second tour d’une présidentielle depuis 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l’appel de Jacques Duclos, candidat communiste éliminé au premier tour, massivement refusé de choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet » (Georges Pompidou et Alain Poher).
  • Au Champ-de-Mars, face à la tour Eiffel, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, le président réélu a eu un mot pour les abstentionnistes – « Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous devrons aussi répondre » –, ainsi que pour celles et ceux qui ont voté pour lui afin d’empêcher Marine Le Pen d’accéder à l’Elysée. « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à l’extrême droite. Et je veux ici leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines », a rappelé M. Macron.
  • Marine Le Pen a annoncé lancer « la grande bataille électorale des législatives ». « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets pour un second tour de la présidentielle », a-t-elle déclaré, voyant dans son propre score « une éclatante victoire » et la manifestation du « souhait » des Français d’« un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron ».
  • « Le troisième tour commence ce soir », a déclaré de son côté Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position le 10 avril avec près de 22 % des voix. Il a demandé de nouveau aux Français de l’« élire premier ministre » pour favoriser l’avènement d’un « tiers état qui peut tout changer ».
  • Les résultats de l’élection présidentielle 2022 sont à retrouver sur cette page.

Les essentiels

Le Figaro

Les géants américains font main basse sur les câbles sous-marins et les satellites

Elsa Bembaron

En dix ans, Google, Meta, SpaceX ont mis la main sur ces infrastructures vitales pour les télécommunications.

Une décennie aura suffi pour bouleverser la hiérarchie mondiale dans les infrastructures télécoms internationales. Ces connexions, ô combien cruciales, assurent les communications entre l’Europe, les Amériques, l’Asie… Ce sont elles qui permettent, par exemple, à un utilisateur français de valider son mot de passe pour se connecter à un réseau social dont les serveurs sont aux États-Unis, de regarder une série en streaming ou d’écouter de la musique. Historiquement détenues par les opérateurs télécoms, ces infrastructures sont désormais aux mains de groupes américains, essentiellement Google, Meta (Facebook) et, dans une moindre mesure, Microsoft. Ces connexions représentent environ 95 % du trafic internet international, le solde étant assuré par des liaisons satellites.

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«L’élément déclencheur a été la volonté des opérateurs télécoms de facturer aux Gafa l’utilisation de leurs réseaux, au début des années 2010», résume Alexandre Pébereau, PDG de Tofane, spécialiste de communications internationales. La riposte n’a pas tardé. Plutôt que de voir leurs coûts variables s’envoler et devoir dépendre des services de sociétés tierces, les multinationales américaines sont passées à l’offensive. En 2015, leur part de marché dans les câbles sous-marins était nulle. En 2019, elle est passée à 50 % et, cette année, elle sera de 80 %. En 2024, elle devrait grimper à 95 %. Exit donc, les opérateurs télécoms. Orange, Deutsche Telekom, Telecom Italia… sont réduits au rang de simples partenaires minoritaires dans de grands projets portés essentiellement par Meta et Google.

Raisons financières

Google investit ainsi dans vingt câbles sous-marins, dont certains en propre, comme Curie, reliant les États-Unis au Chili, Dunat, qui traverse l’Atlantique jusqu’à nos côtes, ou Equiano, qui part du Portugal pour relier l’Afrique du Sud. D’autres sont des projets «partagés», comme Echo. Google et Meta sont associés pour cette fibre longue de 17.000 km, qui s’étend de la Californie à la Malaisie en passant par Java (Indonésie). Les 6900 km d’Amitié relient la côte Est des États-Unis à la France et au Royaume-Uni. Il a coûté 250 millions de dollars, dont près de 200 millions à la charge de Meta et Microsoft, et à peine 40 millions à la charge d’Orange et Vodafone. Avec ces coopérations, les opérateurs gardent un pied dans la fibre optique sous-marine, pour assurer leurs propres besoins. Mais plus ceux des Gafa.

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Pourquoi cette bascule dans la stratégie des opérateurs télécoms, marginalisés dans ces grands travaux? Pour des raisons financières. Les poches des Gafa sont bien plus profondes que les leurs, et ce d’autant que les opérateurs télécoms concentrent leurs investissements sur les réseaux domestiques pour assurer la connexion de leurs abonnés dans les pays. «Les Gafa consacrent leurs investissements dans les infrastructures qui leur sont stratégiques. Les volumes d’informations qui transitent entre les États-Unis et l’Europe sont à la fois colossaux et indispensables à leurs activités de ce côté de l’Atlantique. Ils visent l’indépendance», résume Jérôme Barré, PDG Orange Wholesale et réseaux internationaux.

De la mer à la terre

La prédominance des Gafa dans les câbles sous-marins est due à un double phénomène: leurs investissements et l’arrêt d’exploitation des câbles les plus anciens, détenus essentiellement par les opérateurs télécoms. Moins performants que les installations les plus récentes, les tuyaux historiques sont peu à peu abandonnés pour des raisons économiques. Leur coût d’exploitation ne leur permet pas de rester compétitifs face aux nouveaux venus, disposant de capacités supérieures.

Avec ces «mégaroutes» de l’information, les Gafa cherchent à garantir la connexion pour leurs clients actuels et à en conquérir de nouveaux. Le câble sous-marin 2Africa en est la parfaite illustration. Porté par Meta, il parcourt l’Atlantique, depuis les côtes anglaises, en passant par le Portugal, pour ensuite longer l’Afrique, avec plusieurs points d’atterrissement, selon le terme consacré. Il dessert notamment le Sénégal et le Gabon, avant de passer Le Cap, pour ensuite remonter vers le nord, desservir plusieurs pays de la côte est, franchir le canal de Suez, relier l’Égypte, Israël et, enfin, l’Italie, la France et l’Espagne. Une seconde branche part, elle, en direction de l’Inde et de la péninsule arabe. Ce projet pharaonique, long de 45.000 km et opérationnel en 2023, permet à Meta de sécuriser les accès vers de grands pays utilisateurs de ses services et de mettre un pied en Afrique. «Meta veut lancer des infrastructures terrestres en Afrique, pour élargir sa base de clientèle sur ce continent. La frontière entre les opérateurs télécoms et les Gafa est de plus en plus fluctuante», constate Jérôme Barré. Même si pour l’heure, c’est encore aux opérateurs télécoms que revient la charge de déployer les câbles continentaux.

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Conscients que les liaisons sous-marines ne suffiront pas à faire face à l’explosion de la consommation de contenus en ligne, les Américains ajoutent des structures terrestres à leurs dispositifs. Leur puissance dans les data centers est connue, avec Amazon et Google en tête de pont. Mais cela va au-delà, avec le déploiement «d’emplacements en périphérie», ou caches, qui servent à stocker au plus près des consommateurs les informations les plus recherchées. Netflix s’en est fait une spécialité, parsemant les réseaux des fournisseurs d’accès internet de serveurs, afin «de décharger les circuits de transport ou d’interconnexion d’une quantité considérable de trafic de contenu Netflix». Google dispose de 146 emplacements de périphérie, dont neuf en France - qui est un grand pays pour l’atterrissement des câbles sous-marins, sept à Londres, deux en Pologne… Pour éviter d’être sortis du jeu, les opérateurs télécoms musclent leur portefeuille, proposant eux aussi des solutions d’hébergement locales de données. Orange vise ainsi à «offrir la gestion et l’optimisation de distribution de contenus» aux Gafa. À condition que ces derniers acceptent enfin de payer pour les services qui leur sont proposés!

La conquête des étoiles

Non contents de conquérir les fonds marins, les groupes américains se sont lancés à la conquête des étoiles. Les projets spatiaux d’Elon Musk, le patron de SpaceX, ne se limitent pas à envoyer des touristes et des Tesla dans l’espace. Starlink est un très ambitieux projet de constellation satellitaire. Il vise à placer en orbite basse (à 550 km) le nombre astronomique de 42.000 «petits» satellites (de 250 kilos environ), couvrant la surface de la Terre. Très loin des stations géostationnaires, à 36.000 km de la terre, et qui ne couvrent qu’une zone à la manière d’une lampe torche braquée sur une orange. Amazon cherche lui aussi à s’imposer dans les cieux, avec en ligne de mire le déploiement de Kuiper, une constellation de 3236 satellites.

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Ces constellations sont avant tout destinées à couvrir les zones délaissées par les opérateurs télécoms, les grands espaces américains, australiens, ou les zones blanches en Europe. «Les opérateurs télécoms ne sont même plus dans la compétition des satellites. Le domaine est en pleine transformation technologique», résume un expert du secteur. À terme, la donne pourrait être complètement bouleversée. «Les satellites peuvent être très efficaces pour couvrir les zones blanches. Dans quelques années, les terminaux pourraient être suffisamment petits pour être portatifs», résume Gilles Brégant, directeur général de l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Il n’est donc pas exclu que les technologies évoluent suffisamment pour que le satellite devienne une alternative économiquement concurrentielle aux réseaux mobiles terrestres. Une éventualité qui justifie les ambitions européennes en la matière. Thierry Breton, le commissaire aux Affaires intérieures, pousse une constellation pour une souveraineté européenne.

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Elon Musk envisage de lancer une OPA hostile sur Twitter

Le multimilliardaire est prêt à passer au-delà de l'avis du conseil d'administration du réseau social.

L'UE a finalisé sa législation pour éliminer les zones de non-droit sur Internet

Le texte doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

Obama appelle à réguler les réseaux sociaux, responsables de «l'affaiblissement des démocraties»

L'ancien président des États-Unis a appelé à soumettre les réseaux à des contrôles, estimant que le problème de la désinformation n'est pas «ce que les gens publient» mais ce que «les plateformes promeuvent».

Le Figaro

«Elle prend un chemin particulier...»: quand les équipes de TF1, France 2 et BFMTV se trompent de voiture présidentielle

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 25/04/2022 à 11:21
  • Publié le 25/04/2022 à 10:59

VIDÉO - Les journalistes ont suivi un temps, ce dimanche soir, Jean Castex au lieu d’Emmanuel Macron. Une erreur que Jeff Wittenberg de la Deux expliquera par la similitude de leurs convois.

En 1995, le journaliste Benoît Duquesne était le premier à suivre la voiture présidentielle dans le feu d’une victoire. Ce dimanche soir, les équipes de télévision de TF1, France 2 et BFMTV entouraient donc celle d’Emmanuel Macron. Ou, plutôt, pensaient entourer...

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Aux alentours de 21 heures, le journaliste politique de France 2 Jeff Wittenberg assure depuis sa moto: «Emmanuel Macron se dirige vers le Champ-de-Mars, mais prend un chemin particulier puisque nous passons par la rue de Varenne. Si vous connaissez Paris, ce n’est pas le plus direct pour s’y rendre depuis l’Élysée.» Il ajoute: «Une chose est sûre, le Président se trouve devant nous dans sa voiture». L’affirmation se révèle assez drôle rétrospectivement.

France 2 qui pense suivre en direct la voiture de Macron vers le Champ de Mars et qui termine... à Matignon. La tête de Ségolène Royal à la fin... #Presidentielles pic.twitter.com/HUQMGVdqk1

April 24, 2022

Le cortège file, les journalistes aussi. Et atterrissent à l’hôtel de Matignon. «Vous allez trouver la situation un peu bizarre, mais la voiture que nous avons suivie - peut-être avons-nous été leurrés - n’était pas celle du président mais celle du premier ministre.» Sur le plateau, Anne-Sophie Lapix et Laurent Delahousse s’en amusent. «À chaque fois il s’agissait de convois très importants qui pouvaient être confondus», expliquera Jeff Winterberg après avoir rattrapé le bon véhicule.

Le point de vue de la moto de derrière : BFMTV suppose que Macron va ... rendre visite à Jean Castex pic.twitter.com/MCs8UjBpjW

April 24, 2022

Même bévue du côté de BFMTV. «Emmanuel Macron devrait prendre à droite, il est allé à gauche..., s’étonne Maxime Switek alors que la voiture s’approche de la rue de Varenne. Olivier Véran, éclairez-nous, où va-t-il?» Le ministre de la Santé avoue son ignorance. «Il est en train de rentrer dans la cour de Matignon où il va visiblement saluer Jean Castex», analyse Apolline de Malherbe avec le plus grand sérieux. L’équipe motorisée finira par rattraper à temps le président pour le filmer arrivant au Champ-de-Mars, aménagé pour l’occasion en boîte de nuit à ciel ouvert.

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Le Figaro

Le cœur d'une pyramide guatémaltèque renfermait la plus ancienne référence au calendrier maya

Simon Cherner

ARCHÉOLOGIE - L'origine du système, perfectionné par la civilisation précolombienne, serait un peu plus ancien que prévu, affirme une étude parue en avril.

Le calendrier rituel maya se met à jour. Le système des mois et des années précolombiennes, fruit de l'observation des mouvements célestes, est l'un des éléments les plus connus du monde maya. D'une limpidité lumineuse pour les spécialistes, cette ordonnance bien réglée du temps se déclinait en un calendrier solaire de 365 jours (le Haab) ainsi qu'en un calendrier rituel de 260 jours (le Tzolk'in). Leur origine est mal connue, fixée aux premiers siècles avant notre ère. Il remonterait au moins à la fin du IIIe siècle av. J.-C., indique une nouvelle étude qui pense avoir recensé le plus ancien vestige calendaire maya daté avec certitude.

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Le vestige en question appartient à un ensemble de 249 fragments de peinture murale mis au jour entre 2005 et 2010. Ces débris sur plâtre ornaient une structure maya préclassique surnommée Ixbalamque, un monument ancien du site de San Bartolo, au Guatemala, enfoui dans les soubassements de la pyramide de Las Pinturas - ainsi nommée en raison du nombre de vestiges peints découverts. Recouverte aujourd'hui par la végétation tropicale, la pyramide a été érigée par-dessus les ensembles préexistants, selon la tradition précolombienne notamment mise en pratique à Chichén Itzá.

Or ces fragments peints d'Ixbalamque, datés par le passé aux alentours de 400 à 100 av. J.-C., ont bénéficié de nouvelles analyses au carbone 14 apportées par l'examen de charbons de bois, issus du même contexte archéologique. Des indices propres à affiner la chronologie de la structure de manière décisive. «Les textes de cet ensemble ont probablement été peints entre 300 et 200 avant notre ère, la plus grande probabilité étant la seconde moitié du troisième siècle avant notre ère», affirme ainsi l'étude américaine. Signée de chercheurs de l'université d'Austin, au Texas, ainsi que du Skidmore College, à New York, elle a paru en avril dans la revue scientifique Science Advances .

Un jalon qui fera date

La précision chronologique est déterminante. Elle permet de mieux dater le glyphe le plus remarquable de ce lot. L'objet consiste en deux fragments qui figuraient une tête de cerf peinte sous un trait, lui-même surmonté d'un point à son extrémité droite. La partie gauche, disparue, devait également porter un second point, pour marquer, en tout, le chiffre sept (un trait et deux points). Or associer, en un même glyphe, chiffre et animal, correspond à la manière précolombienne de désigner les jours dans leur calendrier rituel. «Les dates comportaient deux éléments : un numéro de 1 à 13, combiné à un des 20 jours nommés dans un ordre déterminé», rappellent les auteurs de l'étude, en précisant que ce système est resté, avec quelques adaptations, en usage en Amérique centrale jusqu'à l'arrivée des Espagnols, au XVIe siècle.

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«Ce fragment mural de San Bartolo est un vestige très rare de date glyphique clairement identifiable et attribuable à la période Préclassique récente des Mayas (entre le IVe siècle avant notre ère et le Ier siècle ap. J.-C.), se réjouissent les scientifiques. Seule une poignée de datations de cette période est connue des sources archéologiques méso-américaines, et beaucoup d'entre elles sont difficiles à dater avec précision.» D'après les chercheurs, cette nouvelle datation permettrait de faire reculer d'environ 150 ans le plus ancien vestige calendaire fermement documenté.

D'autres sources, possiblement plus anciennes, restent néanmoins gravées sur des vestiges en pierres. Ils sont difficiles à dater avec la même exactitude, avertissent les spécialistes. Dans un entretien accordé à LiveScience, l'archéologue David Stuart, qui a dirigé l'étude publiée par Science Advance, évoque ainsi la piste d'un calendrier épigraphique découvert dans la vallée de l'Oaxaca, au Mexique, dont les dates filent à compter du VIIe siècle avant notre ère. Quant aux vestiges peints de San Bartolo, leur facture «très raffinée» paraît témoigner d'un système déjà pétrifié à cette époque, a également confié à El País la chercheuse Heather Hurst, cosignataire de l'étude. La quête des origines du calendrier maya a encore de beaux jours devant elle.

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Construit au temps des Croisades, l'ancien autel du Saint-Sépulcre refait surface

La table richement décorée avait été inaugurée dans le chœur de l'église en 1149, à l'époque du royaume de Jérusalem. Elle y est demeurée jusqu'à un incendie en 1808.

Les derniers secrets d’Adolf Hitler

D’innombrables publications se sont penchées sur le dictateur allemand. Deux ouvrages viennent compléter son portrait.

Un sarcophage romain de l'Antiquité tardive découvert dans les Pyrénées-Orientales

ARCHÉOLOGIE - Les fouilles préventives menées à Elne, au sud de Perpignan, depuis plusieurs mois, traversent une nécropole antique. De nombreuses sépultures du IVe au VIIe siècles ont été mises au jour.

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier et Solène L'Hénoret

  • Antony Blinken et Austin Lloyd, les chefs de la diplomatie et de la défense des Etats-Unis, ont rencontré, dimanche 24 avril à Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux mois exactement après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Washington a annoncé le retour progressif d’une présence diplomatique américaine en Ukraine, et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars.
  • Malgré les nombreux appels à une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes, les combats et les bombardements se sont poursuivis.
  • A Marioupol, une nouvelle tentative d’évacuation de civils vers la ville de Zaporijia a échoué samedi. Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité de ces échecs. Près de 100 000 civils sont encore coincés dans la ville en ruines, assiégée depuis début mars, et 20 000 personnes y seraient mortes selon son maire. Le président Zelensky a proposé à la Russie de tenir « une session spéciale de pourparlers juste à côté du site d’Azovstal », dernière poche de résistance ukrainienne, et a indiqué « attendre la réponse » russe.
  • Au moins huit personnes ont été tuées, dont un bébé, samedi, dans des frappes russes sur la ville portuaire d’Odessa, selon un bilan fourni par la présidence ukrainienne. L’armée russe a affirmé, pour sa part, avoir visé avec des « missiles de haute précision » un terminal logistique de l’aérodrome militaire près d’Odessa abritant des armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens.
  • Dans le bassin du Donbass, les troupes russes ont « intensifié leurs offensives » dans trois directions, selon l’état-major ukrainien. Dans la région de Louhansk six civils ont trouvé la mort, victimes de frappes russes près du village de Guirské. Près de Donetsk, ce sont cinq civils qui ont été tués dimanche. A Koroviy Iar, localité du nord du Donbass, des combats se déroulaient à l’entrée du village, a constaté l’AFP. Des chars et des blindés ukrainiens renforçaient la contre-offensive et couvraient une tentative d’évacuation de 30 civils.
  • L’armée russe a de son côté indiqué dimanche avoir mené des frappes de missiles contre neuf cibles militaires ukrainiennes, dont quatre dépôts de munitions au sud de la région de Kharkiv. Moscou a aussi dit avoir mené des frappes aériennes contre 26 cibles, et 423 frappes d’artillerie, sans préciser de lieux.
  • L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’est dite « extrêmement inquiète » suite à l’arrestation, dans les territoires ukrainiens séparatistes prorusses de l’Est, de quatre membres de sa mission d’observation du cessez-le-feu de 2014, installée après le conflit qui avait éclaté entre ces régions et Kiev après l’annexion russe de la Crimée. Elle a appelé à leur « libération immédiate ».
  • En Russie, toute voix contestant la guerre continue à être étouffée. Le populaire site consacré aux échecs Chess.com y a été bloqué, à la demande du parquet général russe, après la publication de deux articles sur l’Ukraine qualifiés de « fausses informations ».
  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ira, lundi, en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué.
  • Le nombre de réfugiés fuyant l’invasion russe avoisine les 5,2 millions, selon les Nations unies. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine.

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Reportage. Loin du front, la ville ukrainienne de Tchernivtsi fête Pâques sans joie

Tribune. « L’intervention militaire de la Russie en Ukraine ne s’appuie sur aucune légalité internationale »

Récit. En Pologne, la « fatigue de l’aide » aux réfugiés ukrainiens commence à se faire sentir

Reportage. Les habitants de Lyman, sous le feu croisé des Russes et des Ukrainiens : « Nous n’avons pas l’intention de partir, même si les bombardements continuent »

Tribune. Irène Tolleret, eurodéputée : « Ne laissons pas Vladimir Poutine faire de la famine une arme de guerre et de chaos »

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Jacky Goldberg

  • Antony Blinken et Austin Lloyd, les chefs de la diplomatie et de la défense des Etats-Unis, sont attendus dimanche 24 avril 2022 à Kiev, première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d’une guerre qui fait toujours rage dans l’Est et le Sud. Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, les discussions porteront sur les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine.
  • Malgré les nombreux appels à une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes, les combats et les bombardements se sont poursuivis.
  • Au moins huit personnes ont été tuées, dont un bébé, samedi, dans des frappes russes sur la ville portuaire d’Odessa, selon un bilan fourni par la présidence ukrainienne. L’armée russe a affirmé, pour sa part, avoir visé avec des « missiles de haute précision » un terminal logistique de l’aérodrome militaire près d’Odessa abritant des armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens.
  • Dans la région du Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, six civils ont trouvé la mort, victimes de frappes russes près du village de Guirské.
  • A Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine dévasté par des semaines de bombardements, une nouvelle tentative d’évacuation de civils vers la ville de Zaporijia a échoué samedi. Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité de ces échecs.
  • Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé à rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, « pour mettre fin à la guerre ». Mais il a prévenu que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol sont tués par l’armée russe.
  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ira, lundi, en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué.
  • Le nombre de réfugiés fuyant l’invasion russe avoisine les 5,2 millions, selon les Nations unies. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine.

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Reportage. Des mères porteuses ukrainiennes prises au piège de la guerre

Décryptages. De la Tchétchénie à la Syrie, de la Géorgie à l’Ukraine… l’armée russe toujours sur le pied de guerre

Entretien. « Espérons que l’accueil des Ukrainiens réconcilie les Français avec l’altérité »

Factuel. La cité des Doges affiche son soutien à la culture ukrainienne

Editorial. Guerre en Ukraine : isoler la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe russe

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Le Figaro

Dans le Cotentin, l'éclaircie de la Pâque orthodoxe dans la laborieuse intégration des Ukrainiens

Madeleine Meteyer

REPORTAGE - La vie entre ces réfugiés et les volontaires normands qui les ont ramenés de Pologne est parfois source de déceptions.

Quettehou (Manche)

Les enfants ont un pied devant l'autre, prêts à partir en flèches ramasser les petits œufs repérés sous les jacinthes sauvages, les gros calés sur les balançoires. Le signal du départ sera donné dans une minute. Ému, Jean-Jacques Boulmont, qui reçoit dans le jardin de sa maison de Quettehou (Manche) en est encore à souhaiter «à tous la bienvenue». Ce retraité aux moustaches blanches fait partie des volontaires ayant répondu à «l'appel du 6 mars». Ce jour-là, Gilles Auger, un solide type au crâne lisse, directeur d'un chantier naval, a posté un appel aux dons sur Facebook. «Je comptais prendre un camion et partir seul apporter la nourriture, les médicaments à la frontière polonaise…». Sa femme l'a découragé de parcourir en solitaire les 3800 km aller-retour qui séparent Varsovie du Cotentin. Alors il a lancé un appel aux bonnes volontés : qui voulait prendre la route à ses côtés ? Treize hommes et femmes ont répondu et huit camions sont partis le 11 mars. À Varsovie, ils ont «choisi» dix-neuf Ukrainiens, «c'était le plus dur de les choisir, je m'en souviendrai toute ma vie, de ces halls de ces milliers de gens sur des lits de camp», se souvient Gilles Auger, neuf femmes et dix enfants, qui ne demandaient qu'une chose : «partir le plus loin possible».

On prépare tout très en avance chez nous, on peint les oeufs en rouge grâce aux pelures d'oignons. On se lève à 5h pour aller à une procession.

Ce dimanche, jour de Pâque orthodoxe, ils sont presque au complet. Les mères de famille absentes sont au travail : elles font la plonge ou le service dans des restaurants alentour. À 11h, l'un des volontaires donne le signal de départ et les enfants courent, de vrais lièvres, vers les chocolats. Les adultes les regardent, attendris, les volontaires s'ouvrent une bouteille de cidre. Rares sont les Ukrainiennes à en accepter un verre, elles préfèrent le coca. Sont-elles heureuses de cette occasion de fêter «leur» Pâque ? Difficile à dire. À entendre Julia, 32 ans, la fluette mère blonde de deux fillettes, les festivités orthodoxes n'ont rien à voir avec cette laïque chasse aux Kinder. «On prépare tout très en avance chez nous, on peint les oeufs en rouge grâce aux pelures d'oignons. On se lève à 5h pour aller à une procession.» Cette année, pas d'office religieux «nos églises ne sont pas comme celles de Normandie» dicte-t-elle en ukrainien à son téléphone qui se charge de traduire. Mais, se reprend-elle aussitôt comme si elle avait commis un impair «les enfants sont heureux, Pâque c'est leur fête». Elle regarde autour d'elle, parle, et son téléphone traduit «les gens sont très gentils ici et j'aime beaucoup les fromages français».

Le choc des cultures est double

D'après les bénévoles, Julia fait partie des mieux intégrées. Elle et ses filles, deux blondes au visage très pâle, viennent de quitter leur famille d'accueil pour un gîte prêté par d'autres villageois - elles gagneront ainsi en autonomie. Jean-Philippe, le conducteur qui les a ramenées, se souvient de leur détresse en Pologne. «Julia avait les larmes aux yeux. C'était une maman poule qui protégeait ses filles. Maintenant, elle sourit, vient vers nous.» Tous les réfugiés n'ont pas droit aux mêmes compliments. Pour certaines familles d'accueil, le temps est long, la charge lourde. Ainsi Gilles et sa femme Hélène, la soixantaine, se disent «déçus». La mère qu'ils accueillent ne fait «pas d'effort pour s'intégrer, elle mange avec sa fille dans son coin». «Au début, je demandais tous les jours si ça allait, complète Hélène, mais elle me répondait évasive, oui oui, ça va. Alors j'ai arrêté de demander.»

À lire aussiEn Auvergne, des familles ukrainiennes célèbrent Pâques à l'église avec les villageois

Isabelle qui accueille, avec son ostréiculteur de mari, Éric, une mère et son adolescente dresse un état des lieux similaire. «On pensait que le lien serait plus fort, qu'il y aurait un peu… d'affection. Mais elles sont assez froides et on est comme un hôtel en fait.» Son mari tempère : leur protégée les aide fréquemment à faire le ménage, a entrepris de leur cuisiner du borchtch et la petite est «adorable, très forte à l'école».

Ces femmes ne peuvent pas toujours être en représentation, elles ont la tête à autre chose, elles pensent à leurs maris restés sur place, à leurs maisons, leurs amis.

Yanna, une Normande qui parle couramment le russe et fait office de traductrice, relativise aussi les frustrations : le choc des cultures est double : «Les Ukrainiennes aussi sont surprises par certaines de nos habitudes. Dans leur pays, on chauffe beaucoup les logements car l'énergie ne coûte rien, on mange quand on a faim, pas à des horaires précis. Et elles trouvent qu'on ne fait pas grand chose par nous-mêmes, les soupes en brique les choquent par exemple.» Quant à l'affection, elle n'est pas si évidente entre semi inconnus chez les Slaves. Pour cette éleveuse de chevaux, les familles sont sur la bonne voie : «plusieurs ont trouvé un emploi, elles apprennent le français…» C'est normal, dit aussi Jean-Philippe, qu'il y ait des ratés. «Ces femmes ne peuvent pas toujours être en représentation, elles ont la tête à autre chose, elles pensent à leurs maris restés sur place, à leurs maisons, leurs amis. On est là pour les aider, on ne doit rien attendre d'elles.»

Corse: après les violences, les touristes réticents

REPORTAGE - Marqués par les événements sur l’île, et parfois appelés au boycott, ils hésitent à réserver. D’autant que la tension demeure.

«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine

REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.

Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.

France24 - Monde

En direct : la réélection d'Emmanuel Macron saluée dans le monde

Publié le : 25/04/2022 - 08:29Modifié le : 25/04/2022 - 11:30

Cyrielle CABOT

Avec 58,54 % des voix au second tour selon les résultats définitifs, Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République française. Plusieurs dirigeants internationaux ont salué sa reconduction pour cinq ans supplémentaires à l'Élysée, alors qu'en France, les mouvements politiques se mettent en ordre de bataille pour les élections législatives de juin. Suivez notre direct.

  • Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République en obtenant 58,54 % des suffrages face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui obtient 41,46 %.
  • La réélection d'Emmanuel Macron a immédiatement été saluée dans les capitales européennes, qui ont souligné aussi les défis européens à venir pour le président français.
  • Le président russe Vladimir Poutine a aussi adressé lundi matin ses félicitations à Emmanuel Macron, lui souhaitant du "succès" pour son nouveau mandat, en dépit des vives tensions liées à l'Ukraine, selon le Kremlin.
  • De son côté, le président américain Joe Biden l'a félicité, affirmant que leurs deux pays continueraient à coopérer pour "défendre la démocratie".
  • En France, les différents mouvements politiques, La France insoumise (LFI) et Rassemblement national (RN) en tête, se mettent en ordre de bataille pour les élections législatives, qui doivent se tenir les 12 et 19 juin.

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Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,54 % des voix

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les premières réactions internationales après la réélection d'Emmanuel Macron

ANALYSE

Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?

Le Figaro

Présidentielle 2022 : la presse étrangère salue la victoire de Macron mais s'inquiète d'une France abstentionniste et polarisée

Jeanne Paturaud

REVUE DE PRESSE - Quelques heures après la réélection du président sortant, les médias internationaux laissent entendre leur soulagement mais soulignent le score historique du Rassemblement national.

«Macron gagne, mais n’a pas grand-chose à fêter». Cette phrase, écrite hier soir par un journaliste allemand pour Bild, illustre les inquiétudes exprimées par la presse étrangère, quelques heures après la réélection du président de la république.

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Si les titres internationaux saluent la victoire d’Emmanuel Macron, beaucoup s'empressent de souligner l’importance significative du taux d’abstention lors de ce deuxième tour. C’est notamment ce que met en avant le quotidien espagnol El Pais. «Le taux d'abstention d'environ 28%, le plus élevé depuis 1969, témoigne du désintérêt d'une partie de l'électorat et du refus d'une autre partie de choisir entre les deux finalistes», peut-on lire aujourd’hui.

Un chiffre important que le journal allemand Bild explique par une succession de «crises qu’Emmanuel Macron a dû gérer lors de son premier mandat». Si le média énumère «le Coronavirus, le terrorisme islamiste et l’inflation», il estime aussi que le taux d’abstention «tient à Emmanuel Macron lui-même : le président n’a pas fait grand-chose pour corriger son image de représentant arrogant».

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Sauver la démocratie

Au-delà de l'abstention, les regards se tournent vers le score historique de parti de Marine Le Pen. Le quotidien polonais Rzeczpospolita affiche une vraie inquiétude à ce sujet : «Le président sauve la démocratie et une Europe unie. Mais le populisme n'a jamais été aussi fort sur la Seine (...) Macron a perdu plus de deux millions de voix par rapport à 2017. Et Marine Le Pen a convaincu pas moins de 41,5% des électeurs. C'est un bond en avant par rapport à l'élection d'il y a cinq ans, où le leader de l'extrême droite avait recueilli moins de 34% des voix».

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En Italie, le Corriere Della Sera justifie ce résultat par le constat d'une fracture sociale et territoriale importante. «Les grandes villes ont choisi de réélire le président sortant, tandis que les banlieues et les provinces se sont rangées du côté de Marine Le Pen, est-il écrit. Si la seule ville de Paris avait voté, Emmanuel Macron ne serait pas à 58%, mais à 90%. Si, toutefois, seul le Nord désindustrialisé ou le Sud, refuge de l'immigration, avaient voté, Marine Le Pen serait présidente.»

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Victoire décisive

Abstention, fracture sociale mais aussi volonté d’union. La presse étrangère n’est pas passée à côté du message martelé par le président réélu lors de son discours : unir les Français. «Le centriste pro-européen Emmanuel Macron a promis d'unir une France divisée après avoir remporté un second mandat à la présidence française, lors d'une victoire décisive contre Marine Le Pen», peut-on lire dans The Guardian. «Lors de son discours de victoire au pied de la Tour Eiffel, M. Macron a promis de répondre ''efficacement'' à la ''colère et au désaccord'' des électeurs qui ont choisi l'extrême droite», poursuit l’article.

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Malgré tout, quelques articles laissent entendre leur optimisme. Au Washington Post, on salue un président qui a «repoussé la menace de l’extrême droite» et, avec elle, «un bouleversement de l’Europe et des relations avec la Russie». «La victoire décisive de Macron offre une continuité pour la France et cinq autres années de stabilité politique pour l'Union européenne à 27 pays, qui a été secouée par des années de défis de la part des populistes d'extrême droite, du Brexit, d'une crise de l'immigration, et maintenant de la guerre en Ukraine», estime le journal américain.

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Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?

Publié le : 24/04/2022 - 23:36Modifié le : 25/04/2022 - 08:57

Romain BRUNET Suivre

Le président sortant a été réélu pour cinq ans de plus avec 58,54 % des voix, dimanche, face à Marine Le Pen (41,46 %). Une victoire obtenue grâce à un "front républicain" plus fragile que jamais et qui pourrait ne plus tenir dans cinq ans.

Le calcul est tombé juste. En remportant son duel face à Marine Le Pen avec 58,54 % des voix, contre 41,46 % pour la candidate d'extrême droite, Emmanuel Macron est devenu, dimanche 24 avril, le premier président de la Ve République à être réélu depuis Jacques Chirac en 2002. Mais avec une abstention de 28,01 %, des votes blancs représentant 6,35 % et 2,25 % de votes nuls, Emmanuel Macron est aussi un président qui va devoir faire face à un procès en légitimité encore plus prononcé qu'en 2017.

Vingt ans après la première accession de l'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle et les 82,21 % obtenus par Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen grâce au "front républicain", Emmanuel Macron est donc réélu en 2022 avec "seulement" 58,54 % des voix. Le signe d'une lassitude des électeurs à devoir faire barrage à une extrême droite qui ne cesse de progresser en France.

>> À lire : Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

Emmanuel Macron, qui ne pourra pas se représenter en 2027 selon les termes de la Constitution qui interdit de faire plus de deux mandats consécutifs, l'a bien compris.

"Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines", a-t-il déclaré dimanche soir devant ses soutiens réunis sur le Champ-de-Mars à Paris.

"Je pense aussi à tous nos compatriotes qui se sont abstenus. Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous nous devrons aussi de répondre, a-t-il poursuivi. Je pense enfin à ceux qui ont voté pour Mme Le Pen, dont je sais la déception ce soir. (…) La colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m'entourent", a assuré le chef de l'État, tout en promettant que "dès à présent", il n'était "plus le candidat d'un camp, mais le président de toutes et tous".

Marine Le Pen comme seule adversaire

Un discours qui rappelle celui de sa première victoire, le 7 mai 2017, lorsqu'il déclarait au sujet des électeurs de Marine Le Pen qu'il ferait "tout pour qu'ils n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes". Cinq ans plus tard, la promesse n'est pas tenue : ce sont finalement plus de 2,6 millions d'électeurs supplémentaires qui ont fait le choix de mettre un bulletin Marine Le Pen dans l'urne.

Il faut dire qu'en remplaçant le clivage gauche-droite par celui opposant les "progressistes" aux "nationalistes", le président de la République a fait de Marine Le Pen sa principale opposante, misant, selon ses opposants de gauche comme de droite, sur le fait qu'un second tour face à l'extrême droite lui assurerait sa réélection grâce au fameux front républicain. Ainsi, Emmanuel Macron a occupé le terrain avec des thématiques chères à l'extrême droite, ramenant régulièrement le débat national, comme lors des mois suivant la crise des Gilets jaunes, sur les questions liées à l'immigration, l'islam ou la sécurité.

>> À voir : Discours d'Emmanuel Macron après sa victoire au 2nd tour de l'élection présidentielle 2022

Au soir de sa réélection, Emmanuel Macron aborde son deuxième mandat dans un contexte bien différent de celui de 2017. La fraîcheur de la jeunesse et de la nouveauté qui l'avait porté il y a cinq ans et qui lui avait permis d'obtenir la majorité absolue lors des élections législatives qui suivirent, a disparu. Et rien ne dit qu'il parviendra à reprendre le contrôle de l'Assemblée nationale cette fois-ci.

Dans une France désormais divisée en trois blocs – le bloc libéral d'Emmanuel Macron, le bloc nationaliste de Marine Le Pen et le bloc de gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon –, 56 % des Français souhaitent que les législatives des 12 et 19 juin aboutissent à une cohabitation, selon un sondage de notre partenaire Ipsos-Sopra Steria.

"Le troisième tour commence ce soir"

Les opposants politiques du président de la République ont d'ailleurs ce rendez-vous en ligne de mire. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont empressés, quelques minutes après l'annonce des résultats, de se tourner vers ce qu'ils appellent le "troisième tour" de la présidentielle.

"La partie n'est pas tout à fait jouée", a lancé Marine Le Pen devant ses soutiens. "Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives, je mènerai cette bataille (...) avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour", en soulignant que "le score historique de ce soir place notre camp dans d'excellentes dispositions pour obtenir un grand nombre de députés en juin prochain".

>> À lire : Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

"Ma pensée se tourne vers les futures victimes de cette situation, les personnes usées qui partiront à la retraite trois ans plus tard, les personnes prises à la gorge financièrement et qui ne verront pas les prix être bloqués, les personnes qui savent à quel point l'inaction écologique de M. Macron est un crime", a énuméré de son côté Jean-Luc Mélenchon. "Ne vous résignez pas", leur a-t-il lancé. "Entrez dans l'action franchement, massivement, la démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap. Le troisième tour commence ce soir."

Pour contenir les colères et les mécontentements, Emmanuel Macron a promis une "ère nouvelle" qui "ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève, mais l'invention collective d'une méthode refondée". Le chef de l'État a désormais sept semaines avant les législatives pour convaincre.

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Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les premières réactions internationales après la réélection d'Emmanuel Macron

Le Monde

Résultats de la présidentielle : visualisez les votes commune par commune sur notre carte interactive

Maxime Ferrer Raphaëlle Aubert Romain Imbach Manon Romain Léa Sanchez

Publié aujourd’hui à 11h14, mis à jour à 11h33

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Le Figaro

Ligue 1: Pourquoi le PSG ne fait pas un si beau champion

Christophe Remise

ANALYSE - Historique mais sans saveur, le dixième titre de champion de France du PSG ne déchaîne pas les passions.

La deuxième occasion aura été la bonne. Si l'OM a repoussé l'échéance mercredi dernier, les hommes de Mauricio Pochettino ont décroché le titre de champion de France samedi, après… un nul face à Lens (1-1) samedi, au Parc des Princes, lors de la 34e journée de Ligue 1. Le dixième sacre du club de la capitale, autant que Saint-Etienne. Quoiqu'historique, ce titre ne suffît toutefois pas pour enflammer le peuple rouge et bleu ou les observateurs. Entre un niveau de performance douteux tout au long d'une saison «lourde» et «difficile», dixit Leonardo, des stars décevantes à titre individuel et une concurrence pas au niveau, le Paris-SG n'apparaît en effet pas comme un si beau champion que cela, souverain et incontestable. Non pas que Kylian Mbappé et compagnie aient chapardé quoi que ce soit. Mais ce trophée et la saison dans son ensemble laisseront un goût amer, même si «un titre reste un titre», comme le rappelle «Poche». Explications.

La fracture avec les supporters, et les Ultras en particulier

À lire aussiUn titre pour Paris et surtout l’avènement du Roi Mbappé

Si le PSG ne fait pas un si beau champion que cela, c'est aussi parce que ses supporters en règle générale et lesUltras en particulier lui ont tourné le dos. Attendant des changements en profondeur, le Collectif Ultras Paris a en effet décidé de faire silence depuis plusieurs semaines, avant l'affront ultime samedi, ses membres ayant quitté la tribune avant la fin du match pour… aller fêter le titre en dehors du stade. «Surréaliste», dira Leonardo, alors que les joueurs ont fait part de leur amertume. «Je ne comprends pas», a soufflé Marco Verratti. Un club en bisbille avec ses fans, ça casse l'ambiance… C'est aussi la conséquence de l'attitude générale d'un club tourné vers lui-même, et en tout cas pas vers ses supporters, les médias, les gens en fait.

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La cicatrice madrilène

Certes, les deux ne sont pas liés, mais ce sacre est forcément terni par le reste de la campagne parisienne, et notamment cette élimination dès les 8es de finale de Ligue des champions à Madrid, contre le Real de Karim Benzema (1-0, 1-3). Dur d'avoir la tête à la fête après cela… D'autant que le titre de champion de France sera le seul trophée de la saison pour un PSG battu par Lille au Trophée des champions et sorti en 8es de finale de Coupe de France par Nice. Globalement, le compte n'y est donc pas. Il aurait fallu des performances XXL en L1 pour faire, un peu, oublier tout cela. Et encore… Mais ça n'a même pas été le cas.

Un PSG (très) poussif collectivement…

Meilleure attaque de Ligue 1, en tête dès la troisième journée et toujours invaincu au Parc des Princes, le PSG n'a pas volé son titre. Pourtant, les hommes de Mauricio Pochettino n'ont jamais semblé souverains collectivement, toujours soumis aux coups d'éclat de l'indispensable Monsieur Mbappé (voir par ailleurs). Parfois fébriles, souvent en manque d'idée, d'ambition et de certitudes dans le jeu, les Rouge et Bleu n'ont guère impressionné en 2021-22, si ce n'est pas cette volonté de fer qui les a vus arracher tant de points dans le «money time». D'ailleurs, Paris a déjà perdu quatre fois en L1, plus que lors de cinq des dix précédentes saisons sous QSI. Mauricio Pochettino, qui était «là pour appliquer les idées du club plus que les siennes», n'a jamais réellement trouvé la bonne formule, pas plus qu'il a semblé avoir une emprise sur les choses. «C'est le moment de la réflexion, de voir comment les choses vont se passer, ce qu'on veut, comment on veut y arriver et établir la stratégie pour construire la nouvelle saison», lâche Leonardo. Il y a du boulot…

… et des stars sur courant alternatif

La «MNM», elle s'est souvent résumée au seul «M» de Mbappé. Pour diverses raisons, Neymar Jr et Lionel Messi n'ont tourné que sur courant alternatif tout au long de la saison. Et c'est un doux euphémisme de qualifier ainsi leurs prestations en 2021-22, notamment en L1. Pendant longtemps, Danilo Pereira a pu s'enorgueillir d'être le deuxième meilleur buteur parisien en championnat avec ses cinq réalisations… Certes, il convient de souligner la prise de conscience de «Ney» en fin de saison, ainsi que le fait que Messi talonne «KM» au classement des passeurs en L1 (13 contre 14). Mais on ne peut qu'être déçu par ce trio, magique sur le papier, tragique dans la réalité. Libre cet été, Angel Di Maria, meilleur passeur de l'histoire du club (110 en 290 matches, 91 buts) est lui aussi passé à côté de son sujet pour ce qui devrait être sa dernière année dans les rangs parisiens. Marco Verratti et Marquinhos, eux, ont fait le travail en Ligue 1.

Pas de rival digne de ce nom

S'il n'a pas impressionné, le PSG n'a pas été poussé dans ses retranchements par ses rivaux nationaux. Rivaux ? Un bien grand mot. Certes, Paris, avec des moyens quasi illimités à la banque, est au-dessus du lot sur le papier. Ça n'empêche pas les autres prétendants aux places d'honneur d'avancer. Finalement, il n'y a que deux matches par an contre l'ogre parisien… Il n'est pas interdit de gagner les 36 autres. Or, l'OM, Monaco, Lyon, les champions de France en titre lillois, Nice ou Rennes ont tous connu des coups de mou rédhibitoires. Paris n'a pas été au niveau attendu. Les autres «gros» non plus. Du coup, pas de suspense.

Ligue 1 : 7 clubs pour un suspense total... Qui a le meilleur/pire calendrier pour se maintenir ?

Les sept derniers du championnat se tiennent en dix points seulement, avec notamment cinq clubs en trois points. Angers, Lorient, Troyes, Clermont, Saint-Etienne, Bordeaux et Metz peuvent encore espérer le maintien.

PSG : «Personne ne gâche mon plaisir», grince Mbappé, acide à propos de la «minorité de supporters» qui a boudé le titre

L'attaquant parisien a répondu aux questions des journalistes en zone mixte samedi, après l'obtention du titre de champion de France.

Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron “n’exclut pas” un référendum sur les retraites

« Les 65 ans ne sont pas un dogme ». Emmanuel Macron a fait savoir sa volonté de fonder un « consensus » autour de sa réforme des retraites. Une mesure phare du président-sortant – loin de faire l’unanimité – pour laquelle il s’est dit ouvert à un référendum, au cours d’une interview donnée lundi 11 avril à BFMTV. Qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle, l’actuel locataire de l’Élysée souhaite établir l’âge de départ légal à la retraite à 65 ans contre 62 actuellement. Toutefois, Emmanuel Macron a indiqué que des « clarifications sont nécessaires » sur cette réforme, tout en assurant être « prêt à discuter du rythme et des bornes », rapporte Le Figaro.

Départ à 64 ans ?

Le président-candidat pourrait-il revoir sa copie sur l’âge de départ légal à la retraite ? « Je suis prêt à bouger le rapport au temps et dire qu’on ne fait pas forcément une réforme jusqu’en 2030 si je ressens trop d’angoisse chez les gens. Parce qu’on ne peut pas dire le dimanche soir  »je veux rassembler » et quand on va écouter les gens dire  »je ne bouge pas’‘ », a-t-il expliqué à la chaîne lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais. Et changer son fusil d’épaule en abaissant le curseur à 64 ans ? « J’ouvre la porte très clairement (…) peut-être que s’il y a trop de tensions, il faut s’arrêter en 2027, et ne pas préempter la suite », a-t-il indiqué, alors que son projet de réforme prévoit de retarder l’âge de départ de 4 mois par an dès 2023. La mesure pourrait bien alimenter les débats du second tour de l’élection présidentielle. En duel face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen s’est engagé à maintenir l’âge légal du départ de la retraite à 62 ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Une fête pour Emmanuel Macron expédiée sur le Champ-de-Mars

Moins de 3 000 soutiens ont assisté à la courte soirée donnée en l’honneur du vainqueur du second tour de l’élection présidentielle, dans une ambiance sage.

Il est 21 heures 30, sur le Champ-de-Mars, quand retentit l’ode annonçant l’arrivée du vainqueur : L’Hymne à la joie, de Beethoven, le symbole de l’Europe. Un petit groupe remonte durant une centaine de mètres la prairie jusqu’au podium, dos à la tour Eiffel, où moins de trois mille soutiens d’Emmanuel Macron patientent. Est-ce parce que son succès n’est pas celui de 2017, qu’il s’est souvenu des critiques sur sa pratique solitaire du pouvoir ? Le président réélu n’arrive pas seul, ce dimanche 24 avril, comme cinq ans plus tôt au Louvre. Il tient la main de sa femme, Brigitte, et avance au milieu d’une vingtaine d’enfants, « ceux de personnes engagées dans la campagne, de collaborateurs, de bénévoles… », précise son service de presse. Un cortège pas très rassuré et un peu clairsemé, comme un spectacle qui manquerait de moyens ou de figurants.

En direct - présidentielle 2022 : Valérie Pécresse « relance » son appel aux dons après sa campagne perdue

Cette victoire sur l’extrême droite, en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine, elle est aussi pour les fans d’Emmanuel Macron par-delà les frontières, plus fervents et moins ingrats que les électeurs français, juge sans doute le président. Parmi les 1 200 journalistes accrédités pour ce second tour de l’élection présidentielle, la moitié d’ailleurs sont étrangers. Et tandis que ses adversaires tiennent, dès l’annonce de sa réélection, des mots durs contre le chef de l’Etat, l’Europe le félicite en chœur : la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le président roumais et le premier ministre polonais, mais aussi le président lituanien et la première ministre estonienne, sans oublier le chaleureux message venu de Kiev : celui du président ukrainien Volodymyr Zelensky, heureux de la réélection d’« un vrai ami de l’Ukraine ». Un concert de soulagement face à la menace Poutine, grand muet de la soirée.

Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politique

Discours « sobre »

Voilà enfin Emmanuel Macron devant l’estrade. Il était temps ! Une heure déjà qu’un DJ enthousiaste mais inconnu pousse ses platines pour tenter de faire danser les militants ou les invités du président. One More Time des Daft Punk, The Wall des Pink Floyd, du Elton John remixé… Vanetty fait patienter le public de cette soirée électorale au grand air avec une playlist pour vacances insouciantes, mais peine à emballer des militants moins nombreux et passionnés que les plans serrés des caméras du candidat le laissent croire.

En 2002, lors de sa réélection face à Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac avait choisi de prendre la parole place de la République, dans cet est parisien réservé aux victoires de la gauche, devant une foule mélangée où se pressaient beaucoup d’immigrés, soulagés de la défaite écrasante de l’extrême droite. Sur le Champ-de-Mars, la petite troupe des Jeunes avec Macron qui reprend l’un des refrains des meetings de la campagne (« Et un, et deux, et cinq ans d’plus » ) est bien plus homogène et sage. Les télés diffusent les quelques pas de danse esquissés par la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, et celui de la cohésion des territoires, Joël Giraud, mais l’allégresse semble forcée, et la gêne du secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, n’est pas loin.

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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France24 - Monde

Non, ces bulletins "Marine Le Pen" déchirés ne sont pas un signe de "fraude électorale"

Publié le : 25/04/2022 - 15:01

Arthur Bamas Suivre

Depuis le 23 avril, veille du second tour de l’élection présidentielle française, des comptes Twitter et Facebook soutiens de Marine Le Pen ont partagé une vidéo censée démontrer l’existence d’une "fraude électorale". D’après ces comptes, des bulletins de vote au nom de la candidate d’extrême-droite auraient été détériorés et donc comptabilisés comme des bulletins nuls. Mais cette accusation est fausse, cette légère détérioration n’est pas de l’ordre à annuler les votes.

La vérification en bref

  • Depuis le 23 avril, veille du second tour de l’élection présidentielle, une vidéo censée démontrer l’existence d’une "fraude électorale" est partagée sur Twitter et Facebook par des comptes affichant leur soutien à la candidate du Rassemblement national. 
  • Ces comptes s’intéressent aux enveloppes contenant les professions de foi et les bulletins de vote des deux candidats qui ont été envoyées aux électeurs. D’après ces comptes, les bulletins au nom de Marine Le Pen contenus dans ces enveloppes comportaient une légère entaille qui aurait entraîné leur nullité et donc faussé les résultats du second tour.
  • Mais d’après la Commission nationale chargée du contrôle de cette campagne électorale, cette légère entaille n’est pas une cause de nullité pour les bulletins concernés. 

Le détail de la vérification

"Il y a déjà des indications de fraude électorale, ici des bulletins ont été invalidés !". Depuis le 23 avril, des comptes Twitter et Facebook soutiens de Marine Le Pen partagent une vidéo prouvant, selon eux, l’existence d’une "fraude électorale" lors du second tour de l’élection présidentielle. Sur ces images vues plus de 11 000 fois, un homme ouvre trois des enveloppes contenant les professions de foi et bulletins de vote des candidats qui sont envoyées aux électeurs lors de chaque élection. Il explique ensuite que, dans ces trois enveloppes, tous les bulletins de vote au nom de Marine Le Pen comportaient une légère entaille absente des bulletins au nom d’Emmanuel Macron. D’après les comptes qui partagent cette vidéo, cette entaille aurait entraîné la nullité de certains bulletins et donc faussé le score de la candidate d’extrême-droite. 

Un défaut qui ne vaut pas nullité

Pour vérifier cette accusation de "fraude électorale", nous avons contacté la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle (CNCCEP). Cette commission créée en 2001 est composée de membres du Conseil d’État, de la Cour de Cassation et de la Cour des comptes. Elle "veille à ce que les candidats bénéficient des mêmes facilités de la part de l'État durant la campagne électorale", et plus largement, contrôle et surveille le bon déroulement du scrutin présidentiel. 

D’après cette CNCCEP, "plus de 200 millions" de bulletins de vote ont été produits lors du second tour de l’élection présidentielle. Et sur ces 200 millions de bulletins, il est tout à fait possible que certains aient présenté des défauts légers lors de leur production ou leur envoi : "Cela peut se produire plus particulièrement lorsque la mise sous pli est réalisée de manière mécanique, et l’emballage sous film plastique que l’on décèle dans la vidéo transmise correspond à ce mode opératoire", explique la CNCCEP.

"La très légère déchirure présente sur le bord des bulletins en cause ne constitue pas une cause de nullité"

Mais ce défaut présent sur certains bulletins de vote montrés dans la vidéo peut-il entraîner leur nullité ? La CNCCEP rappelle tout d’abord que ce sont les présidents de bureaux de vote qui peuvent déclarer la nullité de certains bulletins, et que, une fois cette nullité déclarée, elle est ensuite vérifiée par la commission de recensement puis par le Conseil constitutionnel. L’objectif de ces contrôles est de s’assurer que la nullité des bulletins est réellement caractérisée. 

Dans le cas des bulletins visibles dans la vidéo, la CNCCEP nous a répondu : "La très légère déchirure présente sur le bord des bulletins en cause ne constitue pas, en toute hypothèse, une cause de nullité". Elle a également précisé : "En outre, et c’est principalement ce qu’il faut considérer, dans l’éventualité où le bulletin présent dans l'enveloppe présenterait un défaut, l'électeur aura toujours la faculté de prendre un nouveau bulletin qui sera à sa disposition dans son bureau de vote". 

Enfin, d’après le Ministère de l’Intérieur, lors du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a remporté 18 779 641 voix contre 13 297 760 pour Marine Le Pen. Ce qui représente un écart de plus de cinq millions de voix. Les bulletins déclarés comme nuls étaient eux au nombre de 790 946, un chiffre bien inférieur à l’écart de voix entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. 

Au premier tour de l’élection présidentielle française, une allégation similaire stipulant que des bulletins de vote pour Éric Zemmour puissent être annulés à cause d’une erreur d’impression, avait également circulé.

Lire sur les Observateurs : Des bulletins pour Éric Zemmour invalides à cause d’une tache ? Pas si simple

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Le Figaro

«Il n'y a pas de compétition face au péril de l'intégrité physique»: le beau message de Bardet, venu au secours d'Alaphilippe après sa chute

Romain Bardet est revenu ce lundi sur son attitude après la chute d'Alaphilippe lors de Liège-Bastogne-Liège.

La séquence fait froid dans le dos. Dimanche après-midi lors de la mythique classique belge, Julian Alaphilippe a chuté lourdement à près de 80km/h, finissant sa course sur le bas-côté à un peu plus de 60 kilomètres de l'arrivée. Malencontreusement aux premières loges et très choqué par l'incident, Romain Bardet est venu à son secours quasi-instantément. Encore marqué lundi matin, le Français a posté un long message sur les réseaux sociaux pour expliquer ce qu'il ressent et revenir sur son geste qui fut salué par l'ensemble du peloton.

Alaphilippe est resté en observation à l'hopital

Dans le même temps, Julian Alaphilippe, a passé des examens qui ont révélé une fracture de l'omoplate et d'un pneumothorax. Le double champion du monde doit être gardé en observation à Herentals (nord de la Belgique) où il a été dirigé, car il présente également deux côtes cassées après sa chute dans la «Doyenne».

« Je suis très touché par vos messages, mais je pense honnêtement que n'importe qui dans cette situation aurait absolument fait de même, reconnait Bardet dans un texte dévoilé sur Twitter. Il n'y a pas de compétition face au péril de l'intégrité physique. (…) Je pense à Julian mais aussi à tous ces gars lourdement touchés qui ont vu leur vie défiler, quand à plus de 70km/h le sifflement du peloton a fait place au chaos, au bruit du matériel qui explose et des cris humains qui surgissent. » Des propos forts, encore empreints d'émotion, qui témoignent aussi à quel point il a été touché psychologiquement dimanche après-midi.

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La mise en garde sur les risques pris par le peloton

Outre la chute et l'accident qui aura obligé Julian Alaphilippe a abandonner et à passer des examens à l'hôpital dimanche, Romain Bardet a aussi tenu à mettre en alerte sur les risques pris et les attitudes parfois tenues au sein du peloton. « Au-delà des conséquences directes, cela m'amène à réfléchir sur nos responsabilités communes pour éviter ce genre d'accident qui aurait pu être tragique, au respect que nous devons nous accorder entre coureurs, estime-t-il avant d'aller plus loin et de mettre en garde. J'ai tout vu, j'étais juste derrière Tom Pidcock et Jérémy Cabot quand ils se sont accrochés. La responsabilité que l'on a quand on prend des risques pour se faire une place à l'avant du peloton peut être lourde de conséquences pour les 100 gars qui se retrouvent derrière nous. Je ne jette la pierre à personne et ne détiens encore moins la vérité. Simplement on se donne corps et âme pour un sport, une passion de la course qui peut en un éclair virer au tragique et entraver la beauté du sport. »

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Énergies vertes : manque de métaux à prévoir dans l'UE, alerte un rapport

Pour remplacer les hydrocarbures et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'UE aura besoin à cette date de 35 fois plus de lithium qu'aujourd'hui

Lithium, cobalt, nickel... L'Union européenne doit organiser rapidement son approvisionnement en métaux pour la transition énergétique, faute de quoi des difficultés s'annoncent dès 2030, menaçant ses objectifs en matière d'autonomie comme de climat, alerte un rapport publié lundi. Pour remplacer les hydrocarbures et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'UE aura besoin à cette date de 35 fois plus de lithium qu'aujourd'hui (800.000 tonnes par an), ont calculé les chercheurs de l'université KU Leuven, pour Eurométaux, l'association européenne des producteurs de métaux.

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Jusqu'à 26 fois plus de terres rares seront nécessaires (3000 tonnes annuelles de néodyme, dysprosium, praséodyme...), deux fois plus de nickel, +330% de cobalt... des éléments indispensables aux équipements de demain (voitures électriques, rotors d'éoliennes, unités de stockage...) Il faudra aussi 33% d'aluminium en plus (4,5 millions de tonnes annuelles), +35% de cuivre, +45% de silicium, +10 à 15% de zinc, selon cette estimation inédite des besoins européens.

Ces calculs se basent sur les plans industriels prévus sur le continent, par exemple dans l'auto, les batteries, l'hydrogène... «La bonne nouvelle», disent les chercheurs, est que d'ici à 2050, 40 à 75% des besoins pourraient être couverts par le recyclage, si l'Europe investit rapidement dans les infrastructures, relève ses taux de recyclage obligatoire et s'attaque aux goulets d'étranglement à venir.

Mais dans l'intervalle, elle «s'expose à des manques critiques sur les 15 prochaines années faute de plus grandes quantités de métaux pour accompagner les débuts de son système énergétique décarboné», soulignent-ils. «Si les industries européennes ne sécurisent pas leurs approvisionnements sur le long terme, elles risquent des ruptures ou des hausses de prix pouvant ralentir la transition énergétique». Ce risque concerne particulièrement le lithium, le cobalt, le nickel, le cuivre et les terres rares.

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«Risque de nouvelles dépendances»

«L'Europe doit décider urgemment de la manière dont elle va combler son insuffisance d'approvisionnement en métaux de première transformation», résume Liesbet Grégoir, chercheuse à KU Leuven et auteure principale : «sans stratégie ferme, elle risque de nouvelles dépendances à l'égard de fournisseurs non durables».

Les chercheurs font écho à l'alerte lancée au printemps 2021 par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui invitait le monde à s'organiser pour ces ressources stratégiques, largement concentrées dans un petit nombre de pays.

Un an plus tard, «nous ne voyons (en Europe) ni l'adhésion générale ni les conditions qui permettraient au continent de construire ses propres chaînes d'approvisionnement», soulignent KU Leuven et Eurométaux, dans leur communiqué. «Et le créneau pour agir se réduit: les projets doivent être développés ces deux prochaines années pour être prêts en 2030».

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Aujourd'hui, l'UE dépend des importations pour l'essentiel des métaux, par exemple de la Russie pour l'aluminium, le nickel ou le cuivre. Ces dix prochaines années, Chine et Indonésie vont dominer le boom des capacités de raffinage des métaux pour batteries, souligne le rapport, qui recommande que l'Europe se lie à des fournisseurs responsables, en matière sociale et environnementale.

Le territoire européen lui-même pourrait couvrir 5% à 55% de ses besoins de 2030, selon le rapport, qui relèvent cependant des incertitudes pesant sur de nombreux projets (oppositions locales, process non matures...). Il doit aussi ouvrir des raffineries et ce, malgré des défis, puisque la crise énergétique actuelle et la flambée des prix de l'électricité ont déjà conduit à fermer temporairement près de la moitié des capacités de raffinage d'aluminium et zinc en Europe.

Enfin, les capacités de recyclage seront à étendre, les métaux étant réutilisables, contrairement aux combustibles fossiles. Aujourd'hui, 40% à 55% de l'aluminium, du cuivre et du zinc utilisés en Europe viennent déjà du recyclage.

Des projets pilotes existent par exemple pour le silicium, essentiel pour les panneaux solaires dont de grands volumes arriveront en fin de vie en 2035. D'ici à 2050, les métaux recyclés localement pourraient équiper les trois quarts des batteries des véhicules faits en Europe, et tous les aimants des énergies renouvelables.

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Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?

DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.

Débat Macron - Le Pen : Marine Le Pen se trompe sur les chiffres de l'inflation et la croissance

La candidate du RN a évoqué un chiffre qui n'est pas encore connu.

Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne «peut pas donner la garantie» qu'il n'y aura pas de 49-3

Le ministre de l'Économie, qui a précisé ne pas souhaiter ce recours, a par ailleurs ajouté s'exprimer «avec beaucoup de prudence, parce qu'il se peut que d'ici quelques jours, je ne sois plus (...) au gouvernement.»

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Le Monde

Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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Les trésors d’Antibes

Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

La Presqu’île et le Cap d’Antibes

Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

Juan-les-Pins, côté nature et jazz

Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

www.antibesjuanlespins.com

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France24 - Monde

Pécresse relance un appel aux dons après avoir récolté deux millions d'euros

Publié le : 25/04/2022 - 15:36

Paris (AFP) – Valérie Pécresse a relancé lundi un appel aux dons, après avoir récolté deux millions d'euros, pour combler le trou de 5 millions laissé par sa cuisante défaite au premier tour de la présidentielle.

Un premier appel, lancé au lendemain du second tour, "nous a permis de récolter deux millions d’euros", affirme l'ex-candidate LR dans un message video posté sur les réseaux sociaux.

"Mais nous sommes encore loin du compte. C'est pourquoi je relance mon appel aux dons", ajoute-t-elle, en invoquant "ceux qui partagent (ses) convictions" mais aussi ceux qui, "par peur des extrêmes ont choisi le vote utile dès le premier tour".

Valérie Pécresse n'avait récolté que 4,78% des voix au premier tour de la présidentielle, sous les 5% nécessaires pour obtenir à un remboursement de ses frais de campagne, pour lesquels elle s'est "endettée personnellement à hauteur de cinq millions d'euros".

Assurant par ailleurs que son engagement "reste intact", elle invite Emmanuel Macron "à ne pas se tromper sur son succès" car "pour beaucoup de Français, ce ne fut pas un vote d’adhésion mais un vote par défaut".

"Ce vote désillusionné et la puissance des extrêmes constituent un grand risque pour la France", ajoute-t-elle.

"A l’occasion des prochaines législatives, ne nous divisons pas. Ne bradons pas nos convictions", ajoute Valérie Pécresse selon qui il est "vital que la droite républicaine soit vivante et influente".

© 2022 AFP

Le Figaro

Pochettino et le PSG: un divorce qui pourrait coûter... 15M€

Ni Mauricio Pochettino ni le Paris Saint-Germain ne semblent vouloir poursuivre l'aventure. Reste un obstacle financier, et de taille.

«Il me reste un an de contrat», martelait Mauricio Pochettino en conférence de presse, il y a une semaine. L'entraîneur du Paris Saint-Germain continue d'esquiver les questions sur son avenir, qui s'écrit plus que jamais en pointillé. Ce lundi, le journal Le Parisien souligne que l'Argentin (50 ans) «ne veut pas rester» et que le PSG «ne souhaite pas le conserver». Pourtant, son départ n'est pas réglé. Si le club de la capitale décide de se séparer de Pochettino et de son staff, cela coûterait près de 15 M€.

À VOIR AUSSI – Joie sur le terrain et champagne dans le vestiaire : le PSG célèbre son titre après son nul contre Lens samedi dernier (1-1)

Des négociations pourraient prendre place afin de trouver un compromis. Dans tous les cas, Pochettino restera sur le banc parisien jusqu'au dernier match de la saison, contre le FC Metz le 21 mai. Pas d'urgence, donc. Mais un peu quand même si Pochettino souhaite rebondir ailleurs, lui qui a vu Erik ten Hag lui être finalement préféré à Manchester United.

À lire aussiPSG : «Un titre, c'est un titre», rappelle Pochettino

Zidane ou Conte pour succéder à Pochettino ?

Le PSG n'a peut-être pas non plus envie de traîner : Le Parisien précise que Zinédine Zidane, libre depuis un an, reste le successeur favori aux yeux des dirigeants parisiens. Mais l'ancien du Real Madrid donnerait la priorité à l'équipe de France, si Didier Deschamps n'est pas maintenu après le Mondial 2022. L'entraîneur italien Antonio Conte, lui, aurait proposé ses services pour deux saisons.

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Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable

Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Ligue 1 : 7 clubs pour un suspense total... Qui a le meilleur/pire calendrier pour se maintenir ?

Les sept derniers du championnat se tiennent en dix points seulement, avec notamment cinq clubs en trois points. Angers, Lorient, Troyes, Clermont, Saint-Etienne, Bordeaux et Metz peuvent encore espérer le maintien.

PSG-Lens : coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial après une soirée lunaire

Découvrez ce qui a retenu l'attention de notre envoyé spécial au Parc des Princes samedi, pour le match qui opposait Paris à Lens.

Le Figaro

L’Europe adopte une régulation inédite pour un internet plus sûr

Chloé Woitier

Le Digital Services Act impose des règles de transparence aux acteurs du numérique, les Gafam notamment.

«Pendant trop longtemps, les plateformes ont amplifié la désinformation et l’extrémisme sans avoir à rendre de comptes. L’Union européenne est prête à agir. J’appelle nos alliés transatlantiques à adopter le Digital Services Act et à renforcer la démocratie mondiale avant qu’il ne soit trop tard.» Hillary Clinton, qui a publié ce message jeudi soir sur Twitter, a été exaucée. Au terme d’un marathon de seize heures et demie de discussions parfois tendues, la Commission, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus, samedi à 2h30 du matin, à un accord sur la rédaction finale du règlement sur les services digitaux, ou Digital Services Act (DSA).

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L’Europe est la première entité politique au monde à se doter d’une législation poussant aussi bien les réseaux sociaux que les sites d’e-commerce à davantage de transparence et de responsabilisation. L’objet? La gestion des contenus illégaux (tels que définis dans chaque pays de l’Union, comme les appels à la haine, l’apologie du terrorisme, la pédopornographie…) et la vente de produits contrefaits, défectueux ou dangereux (jouets ne respectant la réglementation européenne par exemple).

Le texte offre aussi aux internautes européens de nouveaux droits autour de la publicité ciblée, de la recommandation des contenus ou de la modération. L’adoption du DSA a été saluée outre-Atlantique par les plus célèbres opposants aux effets négatifs générés par les plateformes numériques, parmi lesquels la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ex-salariée de Facebook.

Une célérité inhabituelle

«C’est un moment historique. La voix de l’Europe résonne dans le monde, assure au Figaro Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, qui a mené les négociations au nom du Conseil, dont la France assure la présidence jusqu’en juillet. Un grand pas a été franchi dans le contrôle démocratique, la responsabilisation des grands réseaux sociaux, la protection contre la désinformation, la haine en ligne et la contrefaçon. C’est l’Europe qu’on aime, celle qui avance vite. Nous avons bouclé ce texte en moins de deux ans.»

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Une célérité inhabituelle à Bruxelles qui s’est vue aussi, le mois dernier, avec le Digital Markets Act. «Les institutions européennes ont travaillé main dans la main en un temps record, avec détermination et ambition, afin de protéger nos citoyens sur internet», s’est félicité Thierry Breton, commissaire au marché intérieur. «Le DSA fixera de nouvelles normes internationales», jure Christel Schaldemose, députée européenne rapporteur du texte au Parlement.

De nouveaux droits

Places de marché, réseaux sociaux, plateformes de partage de contenus ou d’économie collaborative, hébergeurs, moteurs de recherche, intermédiaires techniques: tous ces acteurs du numérique sont concernés par le DSA, même s’ils sont établis hors d’Europe. Les obligations seront proportionnées à leur taille, les plus exigeantes allant aux très grandes plateformes utilisées par au moins 45 millions d’internautes européens chaque mois. Cela devrait concerner de 25 à 30 groupes venus des États-Unis, d’Europe et d’Asie, parmi lesquels devraient figurer Amazon, Google, Meta, Alibaba, Booking et Zalando. Ils devront se conformer au DSA d’ici décembre, tandis que les autres entreprises auront jusqu’à 2024.

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Nombre des avancées du DSA vont toucher directement les internautes européens. Le Parlement a obtenu l’interdiction de montrer aux enfants et adolescents des publicités personnalisées. Les données personnelles sensibles, comme la religion, l’orientation sexuelle, les opinions politiques ou l’origine ethnique ne pourront pas être exploitées à des fins de ciblage publicitaire. Les réseaux sociaux devront expliquer à leurs utilisateurs comment ils choisissent les contenus qu’ils leur recommandent, et les internautes pourront désactiver ce tri algorithmique personnalisé.

Si un réseau social supprime la publication d’un internaute, elle devra lui expliquer pourquoi et lui permettre de faire appel. Enfin, le DSA lutte contre les «dark patterns», ces interfaces graphiques pernicieuses qui poussent les internautes à cliquer sur une case plutôt qu’une autre pour accepter le profilage publicitaire, le partage des données à des tiers, etc.

150 experts

Le DSA va contraindre les très grandes plateformes à la transparence sur le fonctionnement de leurs algorithmes ou sur les dessous de leurs équipes de modération. Concrètement, elles devront rendre des rapports annuels sur les risques qu’elles engendrent et les moyens mis en œuvre pour les réduire dans les champs de la diffusion des contenus illégaux, de la manipulation de l’information, de la haine en ligne, la protection des mineurs ou la santé mentale des internautes. Et elles devront se soumettre à des audits indépendants. En cas d’insuffisance, elles feront face à des sanctions pouvant monter jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel.

Les institutions européennes ont retenu les leçons du règlement général sur les données (RGPD). Chaque pays de l’Union devra désigner un régulateur chargé du contrôle du respect du DSA - en France, ce sera l’Arcom (ex-CSA). Mais pour plus d’efficacité, les très grandes plateformes seront supervisées par la Commission européenne. Elle va embaucher 150 experts, chiffre amené à grossir, pour cette mission et va imputer les coûts, estimés de 20 millions à 30 millions d’euros annuels, aux géants de la tech. L’Europe espère ainsi être bien plus dissuasive.

Fuite de 500.000 dossiers médicaux: la Cnil inflige une amende à Dedalus

L'autorité a infligé une amende d'1,5 million d'euros, un montant «décidé au regard de la gravité des manquements».

L'UE a finalisé sa législation pour éliminer les zones de non-droit sur Internet

Le texte doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

Elon Musk envisage de lancer une OPA hostile sur Twitter

Le multimilliardaire est prêt à passer au-delà de l'avis du conseil d'administration du réseau social.

France24 - Monde

Royaume-Uni: Murdoch lance sa nouvelle chaîne avec une interview choc de Donald Trump

Publié le : 25/04/2022 - 15:36Modifié le : 25/04/2022 - 15:34

Londres (AFP) – Présentateur star, interview de Donald Trump et concurrence affichée à la BBC: le magnat des médias Rupert Murdoch lance lundi au Royaume-Uni une nouvelle chaîne de télévision, misant sur des "débats animés" pour attirer les foules dans un monde médiatique britannique déjà surchargé.

"TalkTV" sera diffusée à partir de 19H00 (18H00 GMT) lundi avec un programme d'actualités suivi d'une interview de l'ancien président américain menée par le présentateur Piers Morgan, connu pour ses virulentes saillies visant le supposé politiquement correct.

Dans un extrait vidéo faisant la promotion de l'émission, intitulée "Uncensored", on voit Donald Trump quitter brusquement la salle après des échanges houleux sur l'élection présidentielle américaine de 2020 dont il a affirmé qu'elle lui avait été "volée".

Dans un communiqué, l'ancien président a estimé que M. Morgan avait essayé "illégalement et de manière trompeuse de couper son long et fastidieux entretien". "Tout sera là", a répliqué le journaliste, qui a présenté son émission comme un "forum sans peur pour des débats animés" et "célébrant le droit de chacun d'avoir une opinion".

L'entretien marque le grand retour de Piers Morgan depuis qu'il a quitté en mars 2021, en direct, la matinale de la chaîne ITV. Il avait accusé de mensonge Meghan Markle, épouse du prince Harry, qui avait évoqué dans une interview ses idées suicidaires et le manque de soutien de la famille royale.

Selon des extraits dévoilés par le journal britannique The Sun, Donald Trump - déjà critique de Meghan Markle dans le passé - pense comme Piers Morgan que le prince est contrôlé par son épouse et que le couple finira par se séparer.

TalkTV sera diffusée sur les télévisions britanniques, sur des plateformes de streaming et sur Youtube et sera animée par des journalistes du Times et du Sun, deux journaux dont M. Murdoch est propriétaire. L'interview du président américain sera aussi sur Fox Nation aux Etats-Unis et sur Sky News Australia.

"Cogner sur la BBC"

Pensée pour faire concurrence à GB News, chaîne conservatrice lancée l'été dernier, TalkTV fait son entrée dans un paysage médiatique britannique surchargé.

Déjà en juin 2020, le groupe de M. Murdoch, News Corp, avait lancé Times Radio, censée faire concurrence à BBC Radio 4, la chaîne publique d'actualités.

Si le magnat australien a longtemps été irrité par la législation britannique qui interdit le genre de contenus pro-Trump qu'il peut diffuser sur sa chaîne Fox News aux Etats-Unis, il a trouvé un vivier fertile pour son empire au Royaume-Uni dans les polémiques et l'agenda "anti-woke" du Premier ministre Boris Johnson.

Et il a l'avantage d'entretenir de bonnes relations avec le gouvernement conservateur, qui a récemment pris pour cible la BBC et Channel 4, une autre chaine publique.

"Le réel objectif de M. Murdoch est de cogner sur la BBC", estime Jean Seaton, professeure des médias à l'université de Westminster et historienne officielle du groupe audiovisuel public.

"La BBC et les diffuseurs publics sont une épine dans le pied pour les intérêts commerciaux stratégiques de News International (la filiale britannique de News Corp)", a-t-elle ajouté.

Selon Mme Seaton, "il s'agit de dénigrer les institutions britanniques au profit d'un impératif politique, sans vision alternative".

© 2022 AFP

Le Figaro

Un tableau ignoré depuis 150 ans cachait la signature d'un grand nom de la peinture hollandaise

Alexandre Plumet

La nature morte retrouvée en Australie a été attribuée, après restauration, à Willem Claesz Heda et à son fils Gerrit, alors âgé de 17 ans.

Elle est passée inaperçue pendant plus de 150 ans. Accrochée le long d'un couloir de la Woodford Academy, un musée sur la vie coloniale australienne située dans les Blue Mountains, la nature morte représente les vestiges d'un dîner luxueux typique de l'âge d'or néerlandais. Mais alors que son état se dégradait, elle a été envoyée en restauration au même titre que 36 autres peintures, à la suite d'un appel aux dons du National Trust of Australia qui en est le propriétaire. La restauration a permis de découvrir son auteur et de réévaluer sa valeur, aujourd'hui estimée à plusieurs millions de dollars australiens.

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«Il s'agit d'une histoire remarquable de découverte, qui nous a fait voyager à travers un certain nombre d'années, en rassemblant et en validant le travail grâce à des conseils d'experts et à la technologie», a expliqué dans un communiqué Rebecca Pinchin, la responsable des collections du National Trust. Et même si l'équipe d'experts pensait déjà qu'il s'agissait d'une peinture à l'huile authentique du XVIIe siècle, ils ne s'attendaient pas à trouver une signature. «Lorsque la signature a été trouvée sur l'œuvre par les restaurateurs, j'ai été étonnée. C'est une chance sur un million», a-t-elle expliqué.

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«Avant la conservation, c'était une nature morte plutôt terne et sans vie, séparée en deux planches avec un lourd vernis sombre sur l'image», explique Julian Bickersteth, le président d'International Conservation Services, la société qui a entrepris les travaux de restauration. «Mais dès le début, il était clair que c'était extrêmement bien exécuté», a-t-il rajouté. Dans un premier temps, les conservateurs ont donc retiré la couche épaisse de vernis qui assombrissait les couleurs puis ont ensuite procédé à un nettoyage soigneux pour exécuter des recherches au microscope.

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C'est alors qu'ils ont trouvé non pas une mais deux signatures au dos de l'œuvre, faite au couteau dans le bois de chêne qui lui sert de support. Ces deux signatures sont celles de Willem Claesz Heda et son fils Gerrit Willemz Heda, un maître hollandais reconnu pour ses natures mortes monochromes, dont certaines sont exposées au Rijksmuseum d'Amsterdam. La découverte de ces deux signatures laisse penser aux experts que le tableau a été peint en collaboration.

Après l'annonce de cette attribution, l'œuvre a aussi fait l'objet d'une réévaluation financière de la part des experts. Avant même que le tableau ne parte en restauration, il avait été estimé à 200.000 dollars australiens (environ 135.000 euros). Aujourd'hui, avec les nouveaux éléments de contexte, sa valeur avoisinerait les 5 millions de dollars (3,36 millions d'euros), notamment en raison de la contribution de Gerrit Willemz Heda, âgé de 17 ans en 1640. «Il était si jeune et si doué. Même si cette œuvre a été peinte comme une collaboration père fils, le niveau d'habileté de Gerrit dans cette peinture est incroyable. La manipulation de toutes les différentes textures, du tissu et de la carafe en verre, à la tarte et à la plaque de métal est vraiment assez miraculeuse», a souligné Rebecca Pinchin.

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De la Hollande aux Blue Mountains

Avant d'être accrochée dans le couloir de la Woodford Academy, l'œuvre a parcouru un long chemin depuis la Hollande, un parcours que les experts tentent d'ailleurs encore de retracer. D'après le communiqué du National Trust, les peintures néerlandaises des vieux maîtres «devenaient de plus en plus à la mode» dans l'Australie des années 1930. Celles-ci y étaient apportées «comme symboles du développement culturel de la colonie», explique Rebecca Pinchin.

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Il est possible que la nature morte ait été acquise et apportée en Australie en 1868 par Alfred Fairfax, le propriétaire de la Woodford House et aussi neveu de James Fairfax, le fondateur du Sydney Morning Herald. Avant d'être convertie en 1907 en école privée dirigée par John McManamey, la Woodford Academy était une retraite de campagne puis une maison d'hôtes luxueuse. C'est seulement en 1979 qu'elle est devenue, au même titre que les œuvres qui se trouvaient en son sein, la propriété du National Trust of Australia.

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Par ailleurs, une ancienne photographie trouvée par la Woodford Academy vient aider les experts à retracer le parcours de l'œuvre. En effet, il est possible d'y voir Gertrude McManamey, la fille de l'ancien propriétaire, assise dans son séjour sous un tableau présenté dans le même cadre que celui de la nature morte. «Les chambres étaient remplies d'œuvres d'art, de meubles et de papiers souffrant d'humidité et d'infestation d'insectes. Il a fallu un certain temps pour que le contenu soit trié et identifié», a expliqué Rebecca Pinchin, qui précise que par manque de ressources, le National Trust of Australia n'avait pu entamer des recherches. Mais grâce à l'argent récolté suite à l'appel aux dons, les recherches se poursuivent et l'œuvre, trop longtemps oubliée, sera réexposée le 14 mai à la Woodford Academy dans le cadre du festival du patrimoine australien.

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France24 - Monde

49-3 sur les retraites ? Le Maire provoque l'indignation dans l'opposition

Publié le : 25/04/2022 - 15:28

Paris (AFP) – Les réactions indignées se sont multipliées lundi dans l'opposition, de LR à LFI, après que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a dit ne pas pouvoir exclure un éventuel recours au 49-3 pour la réforme des retraites.

"Je ne peux pas donner cette garantie, je ne le souhaite pas, ça c'est certain. J'ai toujours dit que cette réforme devait faire l'objet le plus possible de discussions et de dialogue avec l'espoir d'aboutir à un compromis", a affirmé le ministre sur France Info.

Le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à la présidentielle, a aussitôt réagi: "Macron à peine réélu, il veut déjà passer par le 49-3 la retraite à 65 ans. Un détail: seul le Premier ministre déclenche les 49-3".

"Pour l'empêcher donc, une solution: l'Union Populaire à Matignon!", a lancé dans un tweet Jean-Luc Mélenchon, favorable à la retraite à 60 ans et qui, fort de ses 22% des voix au premier tour, exhorte depuis les Français à l'"élire Premier ministre" aux législatives.

"La majorité de Français qui ne veulent pas de la retraite à 65 ans peuvent eux recourir au 12/06 et 19/06 !", en votant LFI pour les deux tours des législatives, a tweeté le numéro deux des Insoumis, Adrien Quatennens.

Le chef de file des communistes Fabien Roussel, lui aussi ex-candidat à la présidentielle, a de son côté tweeté: "Le 12 et 19 juin, mettons-lui un 49.3 par les urnes aux législatives".

Pour le député du Rassemblement national Bruno Bilde, ce projet symbolise "l'autoritarisme en marche". L'eurodéputée RN Hélène Laporte a elle jugé que "face à la casse sociale programmée de notre pays, les prochaines élections législatives seront capitales".

"Ne laissez pas les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron", qui est "un dirigeant autoritaire", a lancé lundi le président par intérim du RN Jordan Bardella en vue des législatives.

Chez Les Républicains, le député Pierre-Henri Dumont a assuré que "les députés LR seront là pour voter la motion de censure qui va avec le 49-3". Son collègue Olivier Marleix a affirmé que "si Emmanuel Macron n'a pas de majorité aux législatives, il sera bien obligé de faire un minimum de concertation".

Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a déploré que "dès la première minute du mandat, Emmanuel Macron montre son mépris du Parlement".

Emmanuel Macron veut "décaler l'âge légal" de départ à la retraite "de 4 mois par an" pour le porter "en 2031 à 65 ans", avec un dispositif de "carrières longues" et un autre de "pénibilité".

Le recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité sur un texte de loi, et de le faire adopter sans vote du Parlement.

cg-are-ggy-kd-caz/ib/sp

© 2022 AFP

Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Ronan Planchon

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

Le débat d'idées est une passion française. Le pays de Descartes, Voltaire et Cyrano est volontiers bretteur. Depuis que le duel et la guerre civile y ont été abolis, on joute sur l'écran et - mais de moins en moins - dans les parlements. Notre tradition de discorde, notre penchant pour l'abstraction, notre goût pour la raison nous poussent à faire polémique de tout bois, à nous disputer sans cesse du moindre enjeu, du prix de l'essence au port du masque. C'est pourquoi il est sans doute peu de démocraties où le «grand débat» entre les deux adversaires d'une élection déchaîne autant de passions. Celui qui s'est tenu cette semaine entre les deux finalistes à la présidentielle a laissé pourtant un goût d'inachevé. Au terme d'une campagne tronquée, où les confrontations d'idées ont laissé place au rythme continu de l'actualité et des crises, le face-à-face entre Macron et Le Pen a certes joué un rôle de soupape, comme l'un des rares moments où se sont affrontées des positions tranchées. Mais, contrairement au débat de septembre dernier entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour par exemple, où s'étaient opposées deux visions du monde nourries d'histoire et d'imaginaires, ce sont ce mercredi les chiffres plutôt que les idées qui ont volé, les candidats, dans leur volonté de ne pas apparaître méprisants ni insuffisants, ayant préféré rentrer dans le détail de leurs mesures plutôt que de déchaîner leurs coups. Faut-il se réjouir d'un débat de bonne tenue ou s'affliger d'un grand oral de l'ENA sans saveur ? Reste que la confrontation argumentée et libre, le respect de l'adversaire sont des biens précieux qu'il nous faut préserver au milieu d'une société de plus en plus fracturée, où chacun est tenté de rester dans sa bulle de sens.

C'est ce que nous tentons de faire sur Figarovox chaque semaine,

Bonne lecture !

Eugénie Bastié

Le grand entretien du Figaro Magazine

Dans Osons la mer, l'historien et essayiste Christian Buchet met au défi le prochain président d'installer l'économie et la géopolitique maritimes au cœur de nos priorités. «Une carte représentant la France et ses territoires d'outre-mer sous la forme d'un archipel mériterait de figurer dans tous les établissements scolaires. Elle montrerait que c'est bien la mer qui unit tous les territoires de la République et nous ouvre sur le monde», plaide-t-il.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Pourquoi rendre possible une révision constitutionnelle sans droit de veto du Parlement est une nécessité : On ne peut plus ainsi opposer le peuple souverain à ses représentants et aux gouvernants qui sont eux-mêmes issus des élections. Ce phénomène de blocage institutionnel participe au rejet de la classe politique, argumente le professeur de droit public Guillaume Drago.

Quelles sont les conséquences de la disparition des partis traditionnels? Pour le normalien Alexis Carré, la chute des partis traditionnels au premier tour de l'élection présidentielle sonne la fin d'une opposition responsable, garante d'une démocratie pluraliste en bonne santé.

Comment expliquer les émeutes en Suède ? Depuis le 14 avril, deux villes au sud-ouest de Stockholm sont le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, venus protester contre le mouvement anti-Islam «Ligne dure». Le journaliste d'origine suédoise Henrik Lindell y voit le signe qu'une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de “valeurs”.

Quelles conséquences aurait la sortie du commandement intégré de l'Otan pour la France? Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan. L'universitaire Guillaume Lagane raconte l'histoire mouvementée entre la France et l'Alliance atlantique depuis la IVe République.

Le voile, produit de la modernité? Le port du voile dans l'espace public est l'un des sujets de débat de l'entre-deux-tours. Dans un texte subtil, l'intellectuelle tunisienne Hélé Béji s'interroge sur ce symbole devenu synonyme d'expression de soi à l'ère de l'individualisme, des identités et des «droits».

Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique? Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s'affrontent au second tour de l'élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition. Les sensibilités anciennes vont-elles retrouver leur lit traditionnel quand le macronisme se sera évanoui? Rien n'est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l'élection d'Emmanuel Macron, explique Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint de FigaroVox.

Emmanuel Macron-Marine Le Pen: leur vision de la France

Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l'élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

La vision de la France d'Emmanuel Macron

La vision de la France de Marine Le Pen

L'essai de la semaine

Dans un ouvrage passionnant, Emmanuel Kessler montre combien le grand philosophe Henri Bergson, aujourd'hui quelque peu oublié, avait une pensée prémonitoire et moderne, raconte le directeur-adjoint de la rédaction du Figaro, Yves Thréard.

À découvrir sur FigaroVox.

Hervé Beroud et Marc-Olivier Fogiel: «Débat d’entre-deux tours, le changement, c’est maintenant!»

TRIBUNE - Le duel télévisé entre les deux finalistes à la présidentielle a attiré 15,5 millions de spectateurs, soit près de deux fois moins qu’en 1981. Il faut en tirer les conséquences et prévoir, à l’avenir, deux débats plus courts et mieux organisés, argumentent le directeur de l’information Altice Médias et le directeur général de BFMTV.

France24 - Monde

Forte abstention à la présidentielle : "Le front républicain n’a plus la même puissance"

Publié le : 25/04/2022 - 15:12Modifié le : 25/04/2022 - 15:26

Grégoire SAUVAGE Suivre

Absence de candidat de gauche qualifié au second tour, affiche identique à celle de 2017, campagne sans éclat : les raisons pour expliquer l’abstention considérable du second tour de l’élection présidentielle ne manquent pas. Dimanche, plus de 28 % des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes, soit le deuxième score le plus élevé de l’histoire de la Ve République.

C’est l’un des faits marquants des résultats de cette élection présidentielle : 28,01 % des Français inscrits sur les listes électorales, soit environ 14 millions d’électeurs, ne se sont pas déplacés pour aller voter dimanche 24 avril, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur.

Pour trouver un taux d’abstention plus élevé à une présidentielle, il faut remonter à 1969. Ce scrutin opposait deux candidats de droite : Georges Pompidou et Alain Poher, renvoyés dos à dos par le communiste Jacques Duclos à travers la célèbre expression "Bonnet blanc et blanc bonnet". À l’époque, 31,15 % des votants avaient boudé les urnes. Un chiffre qui reste difficilement comparable avec l’élection de 2022 dans la mesure où le corps électoral français n’a cessé de croître et de se modifier depuis.

Toutefois, comme en 1969, l’absence de candidat de gauche explique en bonne partie cette abstention massive. "Il y a toujours eu une abstention très forte lorsqu’il n’y a pas de candidat de gauche au second tour. C’était déjà le cas en 2017 avec plus de 25 % d’abstention", note le professeur en sciences politique à l’Université de Nantes, Arnauld Leclerc, interrogé par France 24.

Selon un sondage de notre partenaire Ipsos Steria, les électeurs de la France Insoumise se sont abstenus presque deux fois plus que tous les autres(43 %). Dans des départements comme le Val-d’Oise ou la Seine Saint-Denis, qui ont largement placé en tête Jean-Luc Mélenchon, l’abstention a été logiquement plus élevée qu’au premier tour.

De manière générale, le taux d’abstention a augmenté entre les deux tours de cette l’élection présidentielle. Après 1969 et 2017, c’est seulement la troisième fois que cela se produit dans l’histoire de la Ve République.

Un vote blanc moins fort qu’attendu

Les Français ont donc été plus nombreux qu’en 2017 à appliquer le slogan "ni Le Pen, ni Macron", popularisé dans cet entre-deux tours, signe d’une banalisation de l’extrême droite au sein d’une grande partie de l’électorat.

"La tendance observée à la dernière élection présidentielle, qui était une exception sous la Ve République, se confirme : beaucoup de Français n'ont pas voulu participer à ce débat de second tour", analyse le sondeur Frédéric Dabi de l’Ifop.

"La logique du front républicain et du réflexe anti-extrême droite est toujours bien là", tempère Arnaud Leclerc. "Simplement, ce front républicain n’a pas la même puissance qu’il y a 20 ou 30 ans", ajoute le politologue qui souligne le peu d’enthousiasme suscité par cette campagne marquée par la guerre en Ukraine et l’entrée tardive d’Emmanuel Macron dans la bataille.

>> À voir : Comment Emmanuel Macron va gouverner une France "divisée" ?

En revanche, si l’abstention a progressé en cinq ans, le record des bulletins blancs et nuls de 2017 - plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls au second tour - n'a pas été égalé. "C'est une petite surprise que nous n’ayons pas eu plus d’abstention et de bulletins blancs et nuls qu'en 2017, vu le climat anti-Macron, avec une partie de la gauche qui le déteste vraiment, et le fait qu'il y a eu cinq ans de mandat entretemps", assure auprès de l’AFP la politiste Anne Jadot.

"L’électorat qui vote blanc a une norme civique puissante. Pour eux, le vote est un devoir, explique Arnauld Leclerc. "Or, ce devoir s’est plutôt exprimé par un vote en faveur d’Emmanuel Macron compte tenu de la présence de l’extrême droite au second tour. On constate qu’il y a bien eu une mobilisation d’électeurs inquiets du saut dans l’inconnu qu’aurait représenté l’élection de Marine Le Pen".

Un nouveau record aux législatives ?

Largement documentée, cette abstention massive représente une tendance de fond et traduit un désintérêt croissant des électeurs pour les partis politiques et les rendez-vous électoraux. "C’est un phénomène récurrent et cette élection présidentielle confirme un processus de désaffiliation des Français", analyse sur France 24 le politologue Arnaud Benedetti, c’est-à-dire d’électeurs qui ne reconnaissent aucune proximité avec un parti ou une tendance politique.

"Il y a un essoufflement du rapport à la démocratie représentative qui est confirmé par de très nombreuses enquêtes", abonde Réjane Senec Slawinsky, chercheure au CEVIPOF selon qui cette abstention va durer tant que continuera chez les partis politiques "une logique de bataille électorale qui ne prend pas ou peu en compte la voix des mobilisations citoyennes".

Un désintérêt particulièrement flagrant chez les plus jeunes : 41 % des moins de 25 ans se sont abstenus lors de ce second tour ainsi que plus d’un tiers des 25-34 ans et des 35-49 ans. Selon ce sondage Ipsos Sopra-Steria, 24 % de ceux qui se sont abstenus disent qu'ils l'ont fait parce qu'ils "refusent de choisir entre deux candidats" qu'ils "rejettent totalement", comme 49 % de ceux qui ont voté blanc ou nul.

Après la présidentielle, les législatives de juin feront figure de nouveau test pour évaluer le poids du camp des abstentionnistes. "Il est certain que l’abstention sera très élevée car c’est une élection infiniment moins mobilisatrice que la présidentielle. Traditionnellement, l’abstention représente le double de celle observée lors du scrutin présidentiel", rappelle Arnauld Leclerc.

En 2017, près de 57 % des inscrits ne s’étaient pas déplacés pour élire le député de leur circonscription, établissant un record depuis 1958 pour un second tour des législatives.  

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle 2022 : une abstention à 28 %, en hausse par rapport à 2017

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Marine Le Pen plébiscitée au second tour en Outre-mer

New York Times - World

Live Updates: As Allies Hail Macron’s Re-election, Challenges Loom in France

Emmanuel Macron’s 17-point margin over the far-right challenger Marine Le Pen was greeted with relief in Western capitals. Economic issues are expected to be a priority of his second term.

Here’s what you need to know:

Macron scores a comfortable win, but domestic concerns loom.

To tackle inequality, Macron plans a ‘purchasing power package.’

Macron’s re-election brings sighs of relief in European capitals.

Frustration in a Le Pen stronghold: ‘We’re heading into 5 more years of crisis.’

France’s result doesn’t mean radical politics are going away, our columnist writes.

What to expect now that Macron has won.

Macron scores a comfortable win, but domestic concerns loom.

PARIS — France and the world took stock on Monday of President Emmanuel Macron’s re-election, a triumph for his centrist, pro-European policies and a relief for Western allies, even though the result was clouded by a best-ever showing for the far right.

Mr. Macron became the first French president since 2002 to win a second term, with 58.5 percent of the runoff vote, against 41.5 percent for the right-wing challenger, Marine Le Pen, according to final results from the Interior Ministry. It was a greater margin of victory than predicted by polls after the first round of voting two weeks ago.

Source: Ministry of Interior

Congratulating Mr. Macron on Twitter, President Biden called France “our oldest ally and a key partner in addressing global challenges.”

“I look forward to our continued close cooperation — including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change,” Mr. Biden wrote.

But Mr. Macron’s victory was also narrower than in 2017, when he first faced off against the anti-NATO, pro-Russia Ms. Le Pen. Fewer voters backed Mr. Macron this time around, as the highest abstention rate for a runoff presidential election in half a century — 28 percent — pointed to rising political disillusionment and economic grievance.

Clément Beaune, Mr. Macron’s junior minister for European Affairs, acknowledged on CNN that France was “divided” and “worried,” especially about pocketbook issues such as the cost of living and energy prices.

“Now we have to work on this,” Mr. Beaune said on Monday.

“Big victory, big challenges,” was Monday’s headline in Le Figaro, a right-leaning daily. The left-leaning Libération noted the widespread frustration with Mr. Macron and hailed the “political maturity of the French people who, sometimes while holding their noses, mobilized to refuse the chimeras of far-right populism.”

In the city of Rennes and in Paris, small demonstrations against Mr. Macron’s re-election briefly turned violent on Sunday night as protesters clashed with riot police officers, leading to a few arrests.

France’s political forces now turn their attention to the elections for the lower house of Parliament in June, a crucial test for Mr. Macron, whose coalition holds a strong legislative majority. Results then will determine how far he can go in pursuing his domestic agenda.

“Macron’s biggest challenge will be to create a sense of cohesion in an extremely fragmented country where the far right gets 41 percent of the vote,” said Tara Varma, the head of the Paris office of the European Council on Foreign Relations. “The political reconfiguration that started five years ago will now be completed as new alliances are bound to emerge.”

Mr. Macron’s first priority will most likely be to push through a new relief package for French consumers, including measures to increase pensions and some welfare benefits, extend energy subsidies and beef up a policy that allows companies to grant workers tax-free bonuses. In the fall, Mr. Macron is expected to tackle one of his most contentious plans: increasing the legal retirement age.

Ms. Le Pen will seek to remain in Parliament, where she has occupied a seat since 2017, a top official in her National Rally party, Louis Aliot, told the radio station France Inter on Monday. Her party got only a handful of lawmakers elected that year and hopes to build on her presidential showing.

“Now it is another election that is starting, and more important, it is 577 elections that are starting,” Mr. Aliot said, referring to the number of seats that will be up for grabs.

Even some of Mr. Macron’s supporters were doubtful that he would obtain the same sweeping majority as he did in 2017, when many political newcomers rode the wave of enthusiasm he generated into office.

At Mr. Macron’s victory celebration on Sunday on the Champs de Mars in Paris, where people danced and waved French flags in the shadow of an Eiffel Tower sparkling with lights, the mood was relief more than jubilation.

Dustin Bourgeois, 23, an air traffic controller, said that Mr. Macron was the “most reasonable, most stable” leader for the country. But he added, “There are two camps today in France: the extremes and the center, not to mention those who abstained.”

Of the legislative elections, he said: “I think it’s going to be different, and that worries me. It’s going to be hard.”

Adèle Cordonnier and Liz Alderman contributed reporting.

Aurelien Breeden

To tackle inequality, Macron plans a ‘purchasing power package.’

PARIS — Vowing to heal France’s “doubts and divisions,” President Emmanuel Macron is expected to turn quickly to tackling one of the key issues that spurred over 40 percent of voters to cast a ballot for the far-right candidate Marine Le Pen: an erosion in purchasing power and living standards that fueled resentment during his first term.

The French finance minister, Bruno Le Maire, vowed Monday during an interview on Europe 1 that Mr. Macron’s second term would be different. “We can’t forget the message they sent. We need to change our way of governing,” he said.

The euro rose briefly Monday on Mr. Macron’s victory, which was largely expected in financial markets and greeted with relief by European leaders who welcomed political continuity in one of Europe’s most powerful countries. Ms. Le Pen, who planned to pull back from European integration, was widely seen as a danger to E.U. unity.

One of Mr. Macron’s first priorities will be a “purchasing power package” he outlined during the campaign. It includes pushing through measures by summer to increase pensions, raise social subsidies for households strained by galloping inflation and offer tax breaks to encourage companies to give hefty cost-of-living bonuses.

Mr. Le Maire added that caps on energy prices that Mr. Macron put in place to combat soaring energy bills from Russia’s war in Ukraine would be maintained until the end of the year. That was an apparent concession to a proposal by Ms. Le Pen to lower value-added taxes on energy and gas to 5.5 percent, from 20 percent.

“There is a lot to do on inflation, on the economy,” Mr. Le Maire said.

Although Mr. Macron presided over economic growth and a sharp decline in unemployment, he was unable to ease growing inequality. If he wins a parliamentary majority in June’s legislative elections, he would have more freedom to move ahead with his economic program.

French labor unions welcomed Mr. Macron’s victory, but said that he needed to bridge France’s divide. They urged him to focus on social and economic issues that led people to vote for Ms. Le Pen — even as they called for nationwide demonstrations on May 1 to demand that Mr. Macron push increases in wages and pensions, delay plans to hike the retirement age and further emphasize environmental policy.

“The worst was avoided today. But nearly 42 percent of the votes for the far right mean that nothing can and should be as before,” Laurent Berger, secretary general of the C.F.D.T., one of France’s leading labor unions, wrote on Twitter on Sunday.

Solidaires, another big union, warned that the strength of the far right appeared to be growing, in part because of “antisocial policies” by French governments. Despite Mr. Macron’s win, the union said that he had “no popular legitimacy to apply antisocial reforms,” especially a plan to raise the retirement age to 64 or 65 to fund France’s national pension system (the current retirement age is 62).

Business lobbies were elated at Mr. Macron’s win, having warned that Ms. Le Pen’s ideas of wresting France away from Europe would do incalculable damage to the country and its economy. But they acknowledged that social unrest could flare again.

Mr. Macron’s first term was marked by mass demonstrations against his proposals to change the pension system, as well as the Yellow Vest movement, which brought millions of disenchanted workers out in protest at being left behind in the French economy.

“The president has before him the labors of Hercules, in that I believe the world has never been as unstable as we know,” said François Asselin, president of an industry group representing small and midsize businesses. “The question is going to be how to get as many people as possible to accept the reforms that the country needs, without there being blockages, because we need a country that works.”

Liz Alderman

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Macron’s re-election brings sighs of relief in European capitals.

BRUSSELS — There were sighs of relief throughout the European Union after President Emmanuel Macron beat back a serious challenge in France from the populist far-right champion, Marine Le Pen.

“Europe can breathe,” said Jean-Dominique Giuliani, chairman of the Robert Schuman Foundation, a pro-European research center.

Officials in Europe were also relieved that Slovenia’s populist, three-time prime minister, Janez Jansa, lost to a loose coalition of centrist rivals in parliamentary elections on Sunday, a development that means he is almost sure to be replaced as prime minister when a new government is formed.

But Ms. Le Pen’s strong showing was also a reminder that populism — on both the right and the left — remains a vibrant force in a Europe with high voter dissatisfaction over rising inflation, soaring energy prices, slow growth, immigration and the bureaucracy emanating from E.U. headquarters in Brussels.

After the retirement late last year of Angela Merkel, the former chancellor of Germany, a re-elected Mr. Macron will inevitably be seen as the de facto leader of the European Union, with a stronger voice and standing to push issues he cares about — a more robust European pillar in defense and security, economic reform and fighting climate change.

But analysts say he must also learn lessons from his first term and try to consult more widely. His penchant for announcing proposals rather than building coalitions annoyed his European counterparts, often leaving him portrayed as a vanguard of one, leading with no followers.

“Europe is central to his policy and will be in his second term, too,” said Jeremy Shapiro, research director for the European Council on Foreign Relations in Berlin. “In the first term, he underachieved relative to his expectations on Europe — he had a lot of grand plans but failed to create the coalitions he needed, with Germany and the Central European states, to implement them.”

Mr. Macron “knows that lesson and is making some efforts in the context of the Russian war against Ukraine,” Mr. Shapiro said. “But he’s still Emmanuel Macron.”

In his second term, Mr. Macron “will double down” on the ideas for Europe he presented in his speech to the Sorbonne in 2017, “especially the idea of European sovereignty,” said Alexandra de Hoop Scheffer, director of the Paris office of the German Marshall Fund.

But in his second term, she predicted, he will be more pragmatic, building “coalitions of the willing and able” even if he cannot find unanimity among the other 26 E.U. members.

France holds the rotating presidency of the bloc until the end of June, and one of Mr. Macron’s first priorities will be to push forward an oil embargo on Russia, Ms. de Hoop Scheffer said, a move that has been complicated by the fact that many in the bloc are reliant on Moscow for energy.

The climate agenda is important for him, especially if he wants to reach out to the angry left and the Greens in France. And to get much done in Europe, he will need to restore and strengthen the Franco-German relationship with a new, very different and divided German government.

“That relationship is not easy, and when you look at the Franco-German couple, not a lot keeps us together,” Ms. de Hoop Scheffer said.

There are differences over Mr. Macron’s desire for more collective debt for another European recovery plan, given the effects of war. There is also a lack of consensus over how to manage the response to Russia’s aggression, she said — how much to keep lines open to the president of Russia, Vladimir V. Putin, and what kinds of military support should be provided to Ukraine in the face of German hesitancy to supply heavy weapons.

Germany is also much happier to work in wartime within NATO under American leadership than to spend much time on Mr. Macron’s concept of European strategic autonomy, she noted.

If Mr. Macron is clever, “French leadership in Europe will not be followership by the other E.U. countries but their empowerment, by their commitment to a new European vision,” said Nicholas Dungan, a senior fellow of the Atlantic Council. “Macron can do this.”

Steven Erlanger

Frustration in a Le Pen stronghold: ‘We’re heading into 5 more years of crisis.’

ROYE, France — The morning after President Emmanuel Macron won re-election, he had a lot of convincing to do in Marine Le Pen’s strongholds in the deindustrialized north of France.

The results from Sunday’s vote showed a widening and deepening fracture between two Frances: a relatively well-off, largely urban electorate that backed Mr. Macron; and struggling voters who handed Ms. Le Pen’s far-right party, the National Rally, its strongest-ever showing at the ballot box.

In Roye — a town of 6,000 people where two out of three voters backed Ms. Le Pen on Sunday — there was frustration and a strong sentiment that her supporters were being shut out of the political system.

“I think we’re heading into five more years of crisis, probably worse, because people are just fed up,” said Sébastien Denneulin, 46, smoking a cigarette outside a bar in the town center on Monday morning.

Mr. Macron failed to secure a strong mandate, said Mr. Denneulin, who voted for Ms. Le Pen, citing the 28 percent abstention rate, the highest in a presidential runoff since 1969.

Like the rest of the deindustrialized north, Roye has shifted rightward politically as economic prospects have declined. A town that once leaned reliably left, it followed the rest of the nation in voting for François Hollande, the Socialist Party candidate, over the center-right Nicolas Sarkozy in the 2012 presidential election.

But in the 2017 election, which also pit Ms. Le Pen against Mr. Macron, the town picked her by a margin of less than 6 percent. This time, her margin in Roye ballooned to 32 percent.

Running errands near City Hall on Monday morning, Daniel Cormont, 76, a retired mechanic, said he had been a lifelong Socialist but voted for Mr. Macron “because there was nothing acceptable.” He worried about the continuing rise of Ms. Le Pen and the far right, with Mr. Macron barred by term limits from running again.

“I may not be around in five years,” Mr. Cormont said. “And a lot will depend on who succeeds Macron to face the extreme right in 2027, but I’m worried it’s only a matter of time.”

Norimitsu Onishi

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France’s result doesn’t mean radical politics are going away, our columnist writes.

Emmanuel Macron’s re-election victory means that one of Western Europe’s biggest powers will not be run by a far-right nationalist who wants to distance France from NATO and who has a history of closeness to Vladimir Putin.

The victory is a tribute to Macron’s skill as a politician and policymaker. Although hardly loved by many French citizens, he has managed the Covid-19 pandemic well and helped accelerate economic growth during his first five years in office. In a solemn speech last night in front of a twinkling Eiffel Tower, Macron said the French had chosen “a more independent France and a stronger Europe.”

Still, the campaign offered some new warning signs for Western democracies. Le Pen’s showing was considerably better than in France’s last election, in 2017, when she won 34 percent in the final round versus Macron. And when her father made the final round of the presidential election, in 2002, he won only 18 percent of the vote.

Over the past two decades, a growing share of French citizens have drifted toward the Le Pens’ nationalist politics, with its hostility toward Muslims and skepticism of the institutions that have helped keep Western Europe largely peaceful and unified since World War II.

It’s a common story across Western democracies, including the United States. As many working-class voters have struggled with slow-growing incomes over recent decades — a result of globalization, automation and the decline of labor unions, among other forces — they have become fed up with traditional politicians.

David Leonhardt

What to expect now that Macron has won.

Inauguration ceremonies in France are much smaller affairs than in the United States and do not involve a swearing in. President Emmanuel Macron will likely attend a short event at the Élysée Palace, the president’s residence, and give a speech before being driven up the Champs-Élysées to the Arc de Triomphe to attend a ceremony honoring fallen service members.

Jean Castex, Mr. Macron’s current prime minister, has said he would resign to make way for new faces before parliamentary elections in June. But it is still unclear if or when exactly that might happen — and, if it does, how long it will take Mr. Macron to form a new government.

Now, the political focus is shifting to the parliamentary elections, which are sometimes called the “third round” of the presidential race and will play a crucial role in determining how much leeway Mr. Macron will have to pursue his agenda.

All seats will be up for grabs in the National Assembly, France’s lower and more powerful house of Parliament, in a two-round system of voting. Lawmakers also serve five-year terms.

If Mr. Macron struggles to muster a strong parliamentary majority, it could force him into a “cohabitation” — a situation in which the presidency and the National Assembly are on opposing political sides.

That would compel him to choose a prime minister of a different political party and potentially block much of his domestic agenda. (Foreign policy, which is a presidential prerogative, would remain mostly untouched.)

Ms. Le Pen and Jean-Luc Mélenchon, the firebrand leftist who came in third in the first round of the presidential election, have both appealed to voters to make them that prime minister.

“Tonight we are starting the great legislative electoral battle,” Ms. Le Pen, who gained several percentage points from her showing in the 2017 presidential election, told cheering supporters during her concession speech. “Tonight’s historic score puts our camp in an excellent position to get a large number of seats in June.”

“I will never abandon the French,” she added.

Mr. Mélenchon, in a speech on Sunday, said that “democracy can still give us the means to change course.”

“The third round starts tonight,” he said.

Aurelien Breeden

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‘They’re still afraid of her’: Le Pen’s third presidential defeat prompts soul-searching.

PARIS — A decades-long supporter of Marine Le Pen, Béatrice Roullaud looked slightly despondent: her candidate had just lost in France’s presidential election, for the third time in a row.

“Can you realize? I’ve been voting for Le Pen for 40 years and my voice has never been heard,” said Ms. Roullaud, 61, as she paced back and forth Sunday outside of the event where the National Rally, Ms. Le Pen’s far-right party, had invited hundreds of supporters on election night.

Ms. Roulaud’s views echoed those of several supporters interviewed on Sunday who had hoped that this presidential run might be different. Ms. Le Pen, she said, appeared more rigorous, more prepared to face Mr. Macron, more up to the task of the presidency.

Ms. Le Pen’s defeat — she garnered 41.5 percent of the vote, compared to 58.5 percent for Emmanuel Macron — capped a monthslong push that saw her come closer to gaining power than any far-right French leader since World War II, before she crumbled in the last days of campaigning.

Up until the first round of voting on April 10, Ms. Le Pen’s campaign had successfully advanced a longtime strategy of sanitizing her public image in order to attract a broader swath of voters. She abandoned certain ideas — such as leaving the eurozone — that had alienated mainstream voters, while clinging to hard-line stances on crime and immigration that certified her far-right credentials.

Ms. Le Pen’s early emphasis on pocketbook issues proved prescient, as the soaring prices of energy and some basic consumer goods because of the war in Ukraine made purchasing power a major campaign issue.

“There was no mistake, she had a good strategy,” Thierry Mariani, one of the National Rally’s top leaders, said at the Sunday night event. What kept her from ultimate victory, he added, was what he called “a glass ceiling entertained by some McCarthyism” from journalists, intellectuals and mainstream parties who denounced her ideas as a threat to France.

But in the two-week campaign leading up to Sunday’s runoff, Ms. Le Pen’s attempts to normalize her image faltered as she came under greater scrutiny. Two news conferences partially dented her credibility: in one, she detailed controversial plans for “a strategic rapprochement” with Russia; in another, her party’s refusal to accredit certain media outlets prompted questions about Ms. Le Pen’s commitment to democracy.

“After the first round, I saw things changing,” Ms. Roullaud, the longtime supporter said, noting that Ms. Le Pen had been suddenly “re-demonized” in the public’s eyes.

As the runoff drew closer, Ms. Le Pen’s poll numbers steadily declined. She appeared to struggle to match the pace of Mr. Macron’s campaign, as he scoured the country, often engaging with angry voters, in a last-ditch attempt to woo left-wing constituents.

In her concession speech, Ms. Le Pen called on her supporters to quickly refocus on June’s parliamentary elections, which could bolster her party’s legislative power.

Despite her defeat, she said on Sunday that she could not help but feel “a form of hope,” and that the French people have “shown this evening their desire for a strong counter power to Emmanuel Macron.”

But Mr. Mariani struck a more pessimistic tone. “When you lose an election with such a difference,” he said, referring to the 17-point deficit with Mr. Macron, it means that “we have a real issue” with explaining the party’s ideas.

Ms. Roullaud was blunter. Of Ms. Le Pen, she said: “The French people, they’re still afraid of her.”

Constant Méheut

Putin congratulates Emmanuel Macron on his election victory in France.

President Vladimir V. Putin of Russia congratulated Emmanuel Macron on Monday for his re-election as France’s president after defeating Marine Le Pen, a far-right candidate many in Russia favored as a potential game-changing option for the Kremlin amid the threat of new sanctions and in the midst of the war in Ukraine.

“I sincerely wish you success in your state activities, as well as good health and well-being,” Mr. Putin said in a congratulatory note to Mr. Macron, published by the Kremlin.

Mr. Macron has been one of the few Western politicians willing to engage with Mr. Putin, relentlessly trying to push the Russian leader toward diplomacy. Since the start of the war on Feb. 24, the two presidents have had nine telephone conversations, according to the Kremlin.

However, Mr. Macron has been bound by the French commitment to the trans-Atlantic unity, something that Ms. Le Pen, his rival, was willing to weaken. Ms. Le Pen, whose National Rally party borrowed millions from a Russian bank over the past decade, said rapprochement with Russia would be her foreign-policy priority once the fighting in Ukraine stopped.

A victory by Ms. Le Pen would have been seen as a great triumph for Mr. Putin, who has risked his country’s long-term economic well-being for the sake of territorial gain in Ukraine.

For some commentators in Russia, however, it wasn’t Ms. Le Pen’s far-right or pro-Moscow stance that prevented her from getting elected, but that she did not go far enough in endorsing the Kremlin.

Zakhar Prilepin, a conservative Russian writer and politician, said on social media that instead of “trying to get glued together with Macron into one undistinguishable ball,” Ms. Le Pen “had to say that she supports the special operation, would quit NATO, and send the Foreign Legion, Algerian special forces and her own security detail to Belgorod for drills.”

Ivan Nechepurenko

Le Figaro

Rached Ghannouchi, président du Parlement tunisien dissout: «Nous avons la loi et le peuple avec nous»

RENCONTRE - Après que le président de la République s’est débarrassé de l’institution qu’il dirigeait, le leader islamique s’érige dans un entretien au Figaro contre ce «coup d’État», tout en reconnaissant une part de responsabilité dans la crise politique qui mine la Tunisie.

Tunis

On ne sait plus comment le présenter, alors c’est lui qui tranche dès le début de l’entretien dans sa villa de Nahli, quartier résidentiel dans le nord de Tunis: «Je suis le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).» Pourtant, Rached Ghannouchi, chef historique du parti islamiste Ennahdha, a perdu tous les avantages liés à cette fonction. Et pour cause: le Parlement a été dissout par le président de la République, Kais Saied. Une décision «inconstitutionnelle» selon lui, prélude à un référendum constitutionnel en juillet et aux élections législatives de décembre prochain… Un nouveau calendrier que l’opposition rejette.

Le 30 mars, Rached Ghannouchi et les opposants à Kais Saied ont tenté un coup d’éclat en organisant une plénière virtuelle et un vote - le premier depuis le gel du Parlement, le 25 juillet 2021 - annulant les décisions du président de la République. «L’objectif était de ramener le président à ses prérogatives constitutionnelles. La Constitution ne lui donne pas le pouvoir suprajudiciaire, supraexécutif et supralégislatif. Nous voulions faire avorter le coup d’État», explique l’octogénaire, qui a passé une bonne partie de sa vie à lutter contre la dictature.

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Kais Saied a aussitôt réagi en annonçant la dissolution du Parlement et l’ouverture d’une enquête contre les quelque 120 députés (sur 217) ayant participé, pour «atteinte à la sûreté de l’État». Dès le lendemain, Rached Ghannouchi était convoqué, avec six autres élus, par la brigade antiterroriste. «Je me suis retrouvé à la caserne de Bouchoucha, accusé sur la base de l’article 72. Le même qui a été utilisé contre moi sous Bourguiba (au pouvoir de 1957 à 1987, NDLR) et sous Ben Ali (1987-2011)», raconte celui qui a vécu en exil de 1989 jusqu’à la révolution de 2011. L’article 72 du code pénal prévoit la peine de mort pour «l’auteur de l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien».

Création d’un Front du salut national

Le procureur n’a pas encore statué sur la poursuite ou non de l’enquête, mais c’est «une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes», estime le leader islamiste, qui persiste: «Nous avons la loi et le peuple avec nous.» La population est pourtant loin de se révolter contre Kais Saied. L’opposition a organisé une dizaine de manifestations depuis l’été dernier. Elles n’ont réuni que quelques milliers de personnes au maximum. Pourtant, Rached Ghannouchi semble convaincu: «Le 25 juillet, nous (Ennahdha, NDLR) étions quasiment les seuls à parler de coup d’État. Aujourd’hui, plus personne ne doute. Le coup d’État est impopulaire sur les scènes nationale et internationale.» Le FMI, par exemple, se montre réticent à octroyer un nouveau prêt à une Tunisie qui s’éloigne de son image de «première démocratie du monde arabe».

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Ennahdha soutient l’initiative d’Ahmed Néjib Chebbi, un ancien militant de gauche et figure d’opposition à Ben Ali, qui veut créer un Front du salut national. Une alliance qui choque certains… «Je suis contre Kais Saied, mais je ne peux pas aller manifester aux côtés d’Ennahdha,» explique un militant de gauche sous couvert d’anonymat, en rappelant les accusations qui pèsent contre le parti et son chef concernant leur implication supposée dans les assassinats politiques de 2013, alors qu’ils tenaient le pouvoir.

Rached Ghannouchi et son parti sont également accusés d’être responsables de la situation actuelle, puisque Ennahdha est au centre du pouvoir depuis la révolution de 2011. Mais le leader du parti relativise: «Nous avons soutenu des gouvernements sans forcément y participer. Ces gouvernements auraient dû avoir plus d’audace et mener des réformes parfois difficiles, comme celle des entreprises publiques ou encore la rationalisation des subventions aux produits de première nécessité. Nous partageons une partie de la responsabilité de ces échecs, mais il faut aussi reconnaître que nous avons été un facteur de stabilité au Parlement. La Tunisie est une oasis de paix dans un environnement en feu. Regardez la Libye voisine!»

Impossible de revenir en arrière

Autre erreur que Rached Ghannouchi reconnaît: avoir appelé à voter Kais Saied en 2019. Mais, là encore, il se justifie: «On n’a pas pu anticiper ce qui allait se dérouler. Il y a eu une propagande des médias selon laquelle le second tour était un combat entre le Bien, représenté par Kais Saied (candidat indépendant, NDLR), homme intègre, et le Mal, représenté par Nabil Karoui (libéral, poursuivi pour blanchiment d’argent, NDLR).»

Enfin, l’islamiste est fortement critiqué dans son rôle de président du Parlement. Au cours de son mandat, sit-in et autres disputes physiques et verbales entre députés se sont multipliés. Ancienne figure d’Ennahdha et désormais opposé à l’islam politique, Imed Hammami reproche à Rached Ghannouchi son non- respect du règlement intérieur au Parlement: «On l’a vu tenir des réunions de bureau où il ne convoquait que certains membres, selon la couleur politique.» L’ancien ministre accuse: «Depuis 2019, il n’y a qu’un mot d’ordre pour Rached Ghannouchi et la minorité qui dirige le parti: le maintenir au perchoir coûte que coûte. Résultat: l’État s’est effondré et la meilleure solution était le recours à l’article 80 pour geler le Parlement. C’est ce qu’a fait Kais Saied.» Rached Ghannouchi se défend: «Dès le premier jour, des députés contre-révolutionnaires ont travaillé à salir l’image du Parlement en jouant avec les caméras qui filmaient en direct.»

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Impossible de revenir en arrière, Rached Ghannouchi en a conscience. Il propose donc l’organisation d’élections législatives et d’une élection présidentielle dans les six mois à venir, avec un «retour du Parlement» pour des missions définies, comme l’élaboration de la loi électorale et la nomination des membres de la Cour constitutionnelle. Depuis 2014, le Parlement s’est pourtant révélé incapable de nommer quatre membres (huit autres sont nommés par le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature), faute d’accord politique. Mais, cette fois, «c’est différent», assure Rached Ghannouchi: «Étant donné la situation, la Cour constitutionnelle est devenue une nécessité. Et les politiques ont compris qu’il fallait dépasser les clivages.»

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar

Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Guerre en Ukraine : un avion espion américain aurait survolé la mer noire avant le naufrage du Moskva

Le Boeing P8 Poséidon est également un avion de lutte anti sous-marine qui peut être équipé de missiles antinavires.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

France24 - Monde

Législatives : "la présidentielle n'a pas créé de nouvelles alliances"

Publié le : 25/04/2022 - 15:07Modifié le : 25/04/2022 - 15:48

Cinquante jours pour une nouvelle campagne. Ce délai inédit entre la présidentielle et le premier tour des législatives, qui aura lieu le 12 juin, a des allures de course de fond mais les opposants en chef, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon l'ont débuté au sprint. L'analyse de Stéphane Wahnich, chercheur en communication politique.

L'Humanité

Le Pen battue, le troisième tour est lancé

Premier plan

Présidentielle Emmanuel Macron a été réélu par défaut avec 58,5 % face à la candidate d’extrême droite. Dès maintenant, la mobilisation démarre à gauche pour s’opposer à sa politique, avec l’objectif de remporter les législatives, en juin, et de se retrouver en nombre dans la rue dès le 1er Mai.

Julia Hamlaoui

Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite se voit barrer la route de l’Élysée. Un soulagement plus que bienvenu, certes, mais l’étau se resserre. Avec 41,5 %, selon les estimations disponibles dimanche, contre 33,9 % en 2017, la candidate du RN, Marine Le Pen, obtient un score plus élevé que lors de son précédent duel avec Emmanuel Macron. Sans compter l’écart vertigineux avec les 17,79 % obtenus par son père en 2002. Cependant, malgré la banalisation, les appels du pied sur le terrain du pouvoir d’achat et la politique de mépris de classe du président sortant, nombre d’électeurs de gauche ont choisi d’utiliser le seul bulletin à leur disposition pour faire la différence et rappeler que, en République, la haine n’a pas sa place. Mais le barrage s’est fragilisé. L’abstention, déjà de 26,3 % le 10 avril, aurait atteint 28,3 % pour ce second tour, selon l’Ifop. Le sursaut de mobilisation (8 points de participation supplémentaire en 2002) n’est plus qu’un souvenir, et le nombre de bulletins blancs et nuls pourrait aussi avoisiner le record absolu de 2017 – 4 millions au total.

Pour tous à gauche, dès lundi, c’est une autre bataille qui commence face aux projets de l’hôte de l’Élysée. « Je veux remercier l’ensemble des Françaises et des Français qui m’ont accordé leur confiance afin de faire advenir une France plus indépendante, une Europe plus forte, par des investissements et des changements profonds », a-t-il déclaré après son arrivée au Champ-de-Mars, au pied de tour Eiffel, au son de l’hymne européen. Devenu président par « effraction » en 2017, il est reconduit par défaut. Tout en disant vouloir « porter avec force » son projet, Emmanuel Macron a donc affirmé avoir « conscience » que le vote de ceux qui ont fait « barrage à l’extrême droite » (43 % de ses électeurs, selon l’Ifop) l’ « oblige ». Mais au soir de sa première victoire, il y a cinq ans, au Louvre, il avait déjà fait mine d’admettre que l’issue du scrutin ne lui donnait pas un « blanc-seing »… sans en tenir compte par la suite.

D’ailleurs, en dehors de maigres concessions, comme sur l’allocation adulte handicapé (AAH), il n’aura en rien contribué à la mobilisation des électeurs de gauche. Si, lors du débat d’entre-deux-tours, il s’est montré ferme face au projet xénophobe de Marine Le Pen – « Vous allez créer la guerre civile ! » lui a-t-il lancé –, personne n’a oublié la loi « séparatisme » stigmatisant les musulmans, la chasse aux sorcières « islamo-gauchistes » et les délires anti-« woke ». Autant de thèmes chers à l’extrême droite, banalisés et resservis jusqu’à l’écœurement, qui ont contribué à dérouler le tapis rouge à sa candidate, que le ministre de l’Intérieur trouvait trop « molle ». En la matière, certains grands médias, qui ont organisé la saturation du débat public autour des obsessions du RN, n’ont rien à envier au gouvernement.

l’extrême droite est loin d’avoir dit son dernier mot

C’est là une des leçons de ce sinistre second tour : éviter le pire, c’est bien ; s’en prémunir, c’est mieux. Surtout que l’extrême droite est loin d’avoir dit son dernier mot. Marine Le Pen s’est construit une stature qu’elle entend faire fructifier. « Plus que jamais, je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français », a réagi la candidate depuis le Pavillon d’Armenonville, au bois de Boulogne, citant pêle-mêle la retraite, le pouvoir d’achat, l’immigration ou la sécurité. Défaite, elle s’est appliquée à saluer le « score historique » du « camp national » avant de s’empresser de lancer la « bataille des législatives » : « Je (la) mènerai avec tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer à Emmanuel Macron », a-t-elle affirmé, s’estimant « dans d’excellentes dispositions pour obtenir un grand nombre de députés en juin ». De son côté, Éric Zemmour (7 % le 10 avril), critiquant vertement le RN, a en même temps souhaité une « alliance » du « bloc national » aux législatives.

Pour les cinq années à venir, ce sont bel et bien ces deux lignes de front – défaire les velléités macroniennes d’imposer la retraite à 64 puis 65 ans ou de conditionner le RSA, et combattre pied à pied les avancées de l’extrême droite – qu’il faudra tenir. Et cela commence maintenant. Dans la rue, d’abord. «La CGT, l’Unsa, Solidaires, la FSU, l’Unef, la VL, le MNL et la Fidl appellent à préparer un 1er   Mai revendicatif pour faire de cette journée un temps fort de la mobilisation », ont d’ores et déjà écrit dans un communiqué ces syndicats.

66 % des Français souhaitent leur imposer une cohabitation

Pour la gauche, il s’agit aussi de construire une riposte commune dans la perspective des législatives de juin, le fameux « troisième tour ». Troisième homme d’un paysage politique national recomposé en trois pôles, Jean-Luc Mélenchon (21,95 % le 10 avril) a invité à ne pas « se résigner » face au « plus mal élu des présidents de la Ve  République » : « Un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de l’Union populaire qui doit s’élargir », a-t-il lancé depuis son QG dimanche soir, postulant à nouveau au poste de premier ministre. Dans l’entre-deux-tours, la FI, EELV et le PCF ont engagé des discussions afin de trouver un terrain d’entente. « En additionnant la gauche dès le premier tour des législatives, nous pouvons battre le bloc d’extrême droite et le bloc libéral », a assuré le secrétaire national du PCF. Fabien Roussel a plaidé pour un « accord global dans le respect du rapport de forces issu du premier tour, et des ancrages locaux », martelant que la victoire du sortant « n’exprime en rien un soutien à sa politique ». « Nous voulons nous donner les moyens d’une coalition pour une majorité alternative », a également affirmé l’écologiste Julien Bayou, quand le PS, jusque-là à l’écart, s’est majoritairement prononcé pour travailler avec le reste de la gauche. Une perspective de bons résultats d’autant plus réaliste que ni Emmanuel Macron ni sa majorité ne sauraient bénéficier de la même vague qu’en 2017 : 66 % des Français souhaitent leur imposer une cohabitation, selon un sondage BVA.

Surtout, défendre l’augmentation du Smic et des salaires, la réduction du temps de travail ou encore la transition écologique pourrait redonner du souffle à tous ceux qui ont, en apnée, voté ce dimanche pour empêcher l’extrême droite d’accéder à l’Élysée. Et le président, élu par défaut, serait bien inspiré de ne pas l’oublier.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenExtrême droite
France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

Publié le : 24/04/2022 - 20:04Modifié le : 25/04/2022 - 10:21

Aude MAZOUE Suivre

À 44 ans, le plus jeune des présidents de la Ve République a été réélu dimanche avec 58,54 % des voix, devant Marine Le Pen, au terme d'un premier quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.

En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. À l'exercice du pouvoir surtout. Emmanuel Macron, réélu président dimanche 24 avril avec 58,54 % des suffrages, n'est plus le vainqueur de 2017. Il porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille. 

Emmanuel Macron l'insaisissable

Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l'invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d'une troisième guerre mondiale aux portes de l'Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspense, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l'élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l'Élysée. 

Après cinq années passées à la tête de l'État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d'arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s'accordera sur son caractère insaisissable.  

L'histoire de ce chef d'État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l'Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l'élection ? Personne. À l'exception de lui, peut-être.  

L'ascension d'un ambitieux  

L'ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d'un neurologue et d'une médecin conseil à la Sécu­rité sociale, cet aîné d'une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s'exiler à Paris afin de s'éloigner de la passion interdite qu'il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux lycée Henri-IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (École nationale d'administration), en 2002. Un pur produit de l'élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d'entrée à l'École normale supérieure (ENS). 

À sa sortie de l'ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L'année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu'il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d'un discours au Bourget, nomme le banquier d'affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l'image, le président socialiste n'est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d'abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d'Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d'œil", raconte Manuel Valls dans "Élysée confidentiel", alors ministre de l'Intérieur. La trahison politique est en marche. 

La trahison 

Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l'Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l'électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l'héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d'en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d'un an plus tard, il prend la place de celui qui l'a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.  

Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l'essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l'électorat socialiste qui l'a porté au pouvoir. D'abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l'ISF qu'il remplace par l'IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d'être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.  

Cinq années de turbulences 

Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires" ou "les premiers de cordée" écorne l'image du jeune chef d'État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l'année suivante. En 2018, l'affaire Benalla marque le début d'une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l'État est coupé des réalités du quotidien. 

Mais, c'est dans le "tragique de l'histoire" que "l'homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l'économie française sous assistance respiratoire et entre dans l'ère du "quoi qu'il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l'épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la cote de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris. 

Par tous les dieux de l'Olympe, le président "jupitérien" l'assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s'il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les derniers jours de l'entre-deux-tours, le président sortant a multiplié ces derniers jours les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. Réélu, il devient le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande. 

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Présidentielle 2022 : une abstention à 28 %, en hausse par rapport à 2017

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

L'Humanité

Acte II : la prime à la casse sociale

Décryptage

Le programme de ce second mandat s’inscrit dans la continuité d’une politique amorcée durant le premier quinquennat. Avec un même objectif : combler les désirs du grand patronat.

Luis Reygada

Disons les choses clairement : le président des riches ne fera pas de cadeaux aux classes populaires. Il a beau parler, dans sa lettre aux Français du 3 mars, de « préserver et même améliorer » notre « modèle social auquel nous tenons tant », son programme reste avant tout au service du capital, dans la continuité de son premier quinquennat. Un indice sombrement révélateur : l’expression « service public » est totalement absente des 24 pages de son projet présidentiel.

La retraite à 65 ans

Durant la campagne de 2017, le candidat Macron avait sciemment trompé ses électeurs promettant de ne pas modifier l’âge de départ à la retraite, jusque-là fixé à 62 ans. Cinq ans plus tard, le président-candidat ne s’est plus donné la peine de cacher ses intentions, exprimant clairement sa volonté de reculer de trois ans l’âge légal de départ à la retraite.

Un projet qui s’inscrit dans le cadre d’un paquet de « réformes du marché du travail » visant notamment à « simplifier » les « mécanismes de cumul emploi-retraite » – du pain bénit pour les employeurs. Travailler toujours plus, et pour rester pauvre, en définitive, avec un système qui va surtout pénaliser les personnes en situation de précarité – en particulier les femmes – dans un contexte où bon nombre de travailleurs rencontrent déjà de grandes difficultés pour cumuler toutes les annuités nécessaires pour partir à taux plein. Faudra-t-il travailler jusqu’à la tombe ?

Haro sur les chômeurs

Alors que la réforme de l’assurance-chômage a déjà coûté très cher aux privés d’emploi avec une perte non négligeable du montant de leur allocation journalière, Emmanuel Macron propose maintenant de mettre en place « des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi (…) à chaque fois que la conjoncture s’améliore ». Soit toujours moins de droits pour les allocataires, alors que la qualité de l’accompagnement fourni par les conseillers de Pôle emploi s’est vue très fortement impactée par leurs conditions de travail, elles-mêmes fortement dégradées. Et qui ne risquent pas de s’améliorer avec leur prochaine transformation en « guichets uniques » regroupant les compétences des régions, départements, communes et missions locales.

Un RSA conditionné

C’est bien connu : pour les conservateurs, les allocataires des minima sociaux sont des « assistés » qui « profitent du système ». C’est pourquoi Emmanuel Macron voudrait conditionner l’allocation du RSA à « quinze à vingt heures par semaine » de travail, sous couvert de « reconnaître la dignité de chacun ».

Un renforcement de la stigmatisation des privés d’emploi de la part du président qui a multiplié, ces dernières années, les phrases choquantes empreintes d’un mépris de classe mal dissimulé, du « pognon de dingue » que coûteraient les politiques sociales au « je traverse la rue et je vous trouve un travail »… Sans oublier ces « gens qui réussissent et (ceux) qui ne sont rien »

Le Code du travail ciblé

Emmanuel Macron entend « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 » au nom d’une prétendue « compétitivité » qui justifierait de le détricoter toujours plus. Alors même que l’Organisation internationale du travail vient d’inviter la France à revoir certains aspects de cette réforme, soulignant des incompatibilités avec des conventions internationales souscrites par la France.

Cadeaux pour le capital

Les cadeaux du président au grand patronat ont déjà fait perdre des dizaines de milliards d’euros à l’État. Et ce n’est pas fini. Après la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du Cice, il propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an sera compensée par 10 milliards d’euros enlevés aux collectivités locales. Priorité est donnée au remboursement de la dette – afin de retrouver un déficit public annuel respectant la barre des 3 % du PIB définie par les critères de l’UE – aux dépens de nos services publics.

France24 - Monde

Discours d'Emmanuel Macron après sa victoire au 2nd tour de l'élection présidentielle 2022

Publié le : 24/04/2022 - 23:43Modifié le : 25/04/2022 - 00:05

Devant une foule en liesse, Emmanuel #Macron a salué "l'ensemble des Françaises et des Français" qui ont voté pour lui, y compris ceux qui l'ont fait "pour faire barrage aux idées de l'extrême droite"

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L'Humanité

Emmanuel Macron, victoire par chaos

Actu

Le président sortant a gagné par effraction en 2017, tirant profit de l’épuisement du bipartisme. Cinq ans après, il se satisfait d’une élection par défaut contre le RN.

Cyprien Caddeo

En politique, aucune statistique n’est immuable. Pas un président de la Ve République disposant de la majorité sortante n’était, jusqu’ici, parvenu à être réélu. Emmanuel Macron rempile pourtant pour cinq ans à la tête du pays, avec 58,5 % des voix, selon les premières estimations. Il peut remercier pour cela son assurance-vie : l’extrême droite de Marine Le Pen (41,5 %), contre laquelle a fonctionné, à nouveau mais dans une moindre mesure qu’en 2017, le vote barrage. La légitimité électorale et légale du président reconduit est incontestable. Pour la légitimité politique, c’est une autre affaire : comme il y a cinq ans, la Macronie s’impose par défaut.

De cela, personne ne doit être dupe. Emmanuel Macron et ses alliés ont eu beau ânonner pendant l’entre-deux-tours qu’il s’agissait de « convaincre », de « susciter une adhésion sur le projet présidentiel », c’est bien ce qu’il reste du front républicain qui permet à « Jupiter » de ne pas chuter de l’Olympe. Selon un sondage Odoxa, 41 % des Français sont allés voter pour faire barrage à l’un ou l’autre des candidats, et 39 % parce qu’ils adhèrent à un des deux programmes. Les voix du « bloc Mélenchon », qui se sont reportées pour partie sur Macron, ne valent en rien un chèque en blanc pour les chantiers de guerre sociale que concocte le président. Ils témoignent au contraire du sens de la responsabilité républicaine d’électeurs que les porte-flingues de la Macronie n’ont pas manqué d’insulter et de repeindre en « islamo-gauchistes », les dernières années du quinquennat. À l’image de cette injure, les marcheurs ont allègrement pioché dans le vocable et les idées d’extrême droite, lui déroulant le tapis rouge.

Reconnaissons au président de la République son habileté politique. Qui aurait pronostiqué, à son arrivée au ministère de l’Économie, fin août 2014, que ce golden boy inconnu, ex-banquier chez Rothschild, allait s’installer à la tête du pays pour une décennie ? À 36 ans, Emmanuel Macron débarque à Bercy en parfait inconnu du grand public. L’Amiénois présente le cursus d’excellence classique du technocrate : Sciences-Po Paris, l’ENA, l’inspection des finances. Puis le basculement dans le privé, hélas trop classique lui aussi. Le banquier n’a jamais eu de mandat, ni local ni national ; jamais il n’a cherché à obtenir les suffrages des Français, et n’a été encarté au PS que trois petites années. Et pourtant. Huit ans plus tard, le chef de l’État a pleinement réussi son pari d’être le grand dynamiteur des équilibres de la Ve République : le PS, déjà laminé en 2017, s’écroule à des scores infinitésimaux. Et LR, qui avait tenu bon en 2017, malgré les turpitudes de François Fillon, est en passe de le rejoindre, n’étant même pas capable d’atteindre les 5 %.

capitaliser sur les crises

Emmanuel Macron a su sentir, lorsqu’il a fondé En marche en 2016, que le duopole PS-UMP/LR avait atteint sa phase terminale, et qu’offrir un semblant de troisième voie aux Français pouvait faire recette. À raison : avec les socialistes minés par le quinquennat Hollande et « Les Républicains » radicalisés sur leur flanc conservateur, restait un boulevard au centre dans lequel LaREM n’a eu aucun mal à s’engouffrer. Il ne restait qu’à consacrer le quinquennat à siphonner ce qui subsistait de l’électorat dit modéré, pour ne laisser en alternative que « les extrêmes » : le RN surtout, la gauche radicale, un peu, qu’il est facile ensuite de brandir comme épouvantails.

Mais l’effet de vide et le paysage politique toujours instable ne suffisent pas à expliquer qu’Emmanuel Macron survive politiquement à un quinquennat de toutes les crises, marqué par le mouvement des gilets jaunes, celui des retraites, deux ans de pandémie puis le retour de la guerre aux portes de l’Europe. « Il ne faut pas sous-estimer la souplesse politique du personnage, sa capacité à s’émanciper des grands dogmes idéologiques pour donner, quand il en a besoin, un coup de barre à gauche ou à droite », relève le politologue Vincent Martigny pour l’Humanité. En bon financier, Emmanuel Macron a su capitaliser sur les crises. S’affichant droitier et garant de l’ordre et de la sécurité face à des gilets jaunes renvoyés à leurs violences. Puis envoyant bouler tous les dogmes austéritaires en laissant filer la dette comme jamais pendant le Covid. Avant, à nouveau, de brandir le « travailler plus » pour rembourser les déficits. Ces séquences l’ont crédibilisé en tant que chef d’État. Un capital politique précieux, surtout au second tour, face à une Marine Le Pen embourbée dans un mélange d’incompétence et de complaisance envers Vladimir Poutine.

Un monarque en roue libre ?

Emmanuel Macron a aussi su enfiler les oripeaux de la Ve République, jusqu’à réduire le régime à une caricature de lui-même. Parlement contourné par le conseil de défense, grand débat fantoche, convention citoyenne pour le climat évidée ont marqué le mandat. « La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude car elle ne se suffit pas à elle-même », déclarait-il, alors ministre, en 2015. Il manquait, selon lui, non pas plus de participation démocratique, mais la figure du roi. Jupiter avant l’heure.

Et maintenant ? Puisqu’il n’est pas question pour Emmanuel Macron de reconnaître sa faible légitimité politique, qu’attendre de ce dernier quinquennat ? Sans objectif de réélection en 2027, le président de la République pourra tout se permettre sans craindre l’impopularité. Un monarque en roue libre. Seules les élections intermédiaires et les mouvements sociaux auront valeur de sanction de sa politique. Mais on le sait capable d’ignorer les uns et les autres, se passant aisément de maillage d’élus locaux et se contentant de la répression policière comme réponse au dialogue social.

Il lui faudra toutefois préparer la suite, au risque de voir son parti s’écrouler sitôt sa figure tutélaire retirée de l’équation. Un murmure, même s’il est encore bien tôt pour les conjectures : Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture, pourrait être son dauphin. On sait qu’Édouard Philippe, avec son propre parti, s’y prépare aussi. La guerre de succession démarre ce 25 avril.

L'Humanité

L’extrême droite écartée, mais plus forte que jamais

Actu

Avec 42 % des voix, la candidate du RN porte le score du camp nationaliste à un niveau jamais vu sous la Ve République. Le danger immédiat est écarté, mais une recomposition s’annonce.

Benjamin König

Un soupir de soulagement. Un « ouf » qui traduit aussi le réel danger de voir l’extrême droite accéder au pouvoir, après trente années d’une montée du FN puis du RN. Pour la troisième fois en vingt ans, un Le Pen était au second tour de l’élection présidentielle, un fait qui à lui seul témoigne à quel point la crise sociale et politique que connaît le pays est profonde. Car Marine Le Pen, pour sa deuxième accession en finale, a porté l’extrême droite à un niveau jamais atteint depuis l’après-guerre. En 2002, son père avait obtenu 17,79 %, et cela semblait alors déjà trop. En 2017, c’est Marine Le Pen qui réunissait cette fois 33,9 % des suffrages, après avoir atteint 21,3 % au premier tour.

Entreprise de banalisation

Ce score de 42 %, selon les premières estimations, témoigne à la fois de l’emprise de Marine Le Pen et de son parti, le Rassemblement national, sur l’extrême droite, mais également une partie de la droite : selon Ipsos, près de 78 % des électeurs d’Éric Zemmour avaient exprimé l’intention de voter pour elle, de même que 65 % de ceux de Nicolas Dupont-Aignan, mais également 22 % de ceux de Valérie Pécresse et 21 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon. Des chiffres qui traduisent à quel point l’extrême droite a réussi son entreprise de banalisation, bien aidée en cela par plusieurs médias complaisants, mais également par Emmanuel Macron lui-même, entre ses contacts avec Éric Zemmour, son entretien dans Valeurs actuelles, et surtout les lois répressives et stigmatisantes adoptées sous son quinquennat. Sans oublier son ministre Gérald Darmanin, qui a même osé trouver Marine Le Pen « trop molle », contribuant à brouiller encore davantage tout repère.

Au final, la force du rejet d’Emmanuel Macron explique, pour une partie non négligeable, le score de sa concurrente. À cet égard, les résultats en outre-mer sont particulièrement significatifs : Marine Le Pen y a battu des records, notamment dans les territoires de l’arc caribéen, avec par exemple 69,60 % en Guadeloupe. Atteignant des pointes de 75 % dans certains bureaux de vote des Abymes, la ville la plus peuplée de l’archipel. Même si l’abstention y est forte, ces régions longtemps rétives au vote d’extrême droite ont basculé à l’occasion de cette élection, sans aucun doute d’abord en raison d’un très fort rejet d’Emmanuel Macron. En 2017, à titre de comparaison, Marine Le Pen avait obtenu « seulement » 24,87 % en Guadeloupe et 35,11 % en Guyane.

Cette campagne restera, malgré cette nouvelle défaite de la candidate du Rassemblement national, « comme celle qui a étendu comme jamais la sphère d’influence de l’extrême droite. Idéologiquement, en imposant nombre de ses thèmes, de ses expressions, de ses arguments. Électoralement, en portant les scores de ses candidats à des niveaux inédits », écrivent Gilles Finchelstein et Raphaël Llorca dans le récent dossier de la Fondation Jean-Jaurès consacré à la cheffe du RN. L’émergence d’Éric Zemmour marque le retour au grand jour d’une extrême droite ouvertement raciste, prônant la « remigration » face au « grand remplacement » ou la réhabilitation du régime de Vichy. Des thèmes qui se sont imposés dans le débat public et ont, paradoxalement, permis à la leader du Rassemblement national de présenter une image « modérée » et adoucie, laquelle a grandement contribué à sa progression. « Marine Le Pen s’est adaptée. Ainsi, la forme a pris le pas sur le fond, le style sur le projet, le théâtre sur le programme. C’est une évolution importante dont bénéficient Marine Le Pen et sa campagne sans bruit ni fracas, épousant une époque épidermique, angoissée et fatiguée », écrit Jérémy Peltier, directeur des études à la Fondation Jean-Jaurès.

Pour celle qui n’est plus présidente du RN depuis juillet 2021 pour mieux se présenter « en femme libre et non partisane », cette nouvelle défaite est à double tranchant. Elle signe sans doute la fin de ses ambitions présidentielles, elle qui déclarait que cette campagne serait « a priori » sa dernière. Mais ce score lui apporte dans son camp une légitimité que lui disputait notamment Éric Zemmour.

Une « PME » familiale

D’ores et déjà, il ne s’agit pas de la fin de sa carrière politique : « Quoi qu’il advienne, je ne sais pas encore sous quelle forme, mais je continuerai à faire de la politique !  » avait-elle lancé en février. D’autant que le RN demeure dirigé par un clan : le sien. Une « PME » familiale, dit-on souvent : sa sœur Marie-Caroline, fille aînée de Jean-Marie, est revenue en grâce depuis 2016 et s’occupe des déplacements et de l’intendance pour Marine. Elle est mariée à Philippe Olivier, conseiller principal de la candidate perdante. Et leur fille Nolwenn est en couple avec Jordan Bardella, promu président du RN lors du congrès de juillet 2021 et dont l’ambition sans limites ne rencontrera pas d’obstacles : il est promis à la succession politique du parti d’extrême droite.

Mais c’est précisément la place du RN qui est en question, alors que s’ouvre une période de recomposition profonde de la galaxie des droites, dont cette campagne électorale constitue une étape fondatrice. L’effondrement des « Républicains » avec les 4,8 % de Valérie Pécresse et l’émergence d’un pôle radicalisé avec le parti Reconquête ! d’Éric Zemmour ouvrent une période où les cartes au sein de la droite et de son extrême vont être rebattues. Pour le politologue et chercheur au CNRS Bruno Cautrès : « Les législatives seront le juge de paix pour le RN mais surtout pour Éric Zemmour. S’il parvient à être élu et à avoir quelques députés, il peut s’implanter. Sinon, il risque de disparaître. » Le débat entre les deux stratégies de l’extrême droite, celle néopopuliste de Marine Le Pen et celle de l’union des droites chère à Éric Zemmour mais aussi à une partie du RN, sera à coup sûr au cœur de cette recomposition. Dans un communiqué de presse publié le 19 avril, l’ex-chroniqueur du Figaro propose d’ailleurs « la création d’une grande coalition des droites et de tous les patriotes », ajoutant tendre « la main au Rassemblement national, aux “Républicains” qui refusent le macronisme et à Debout la France ». Mais, forte de ses 42 %, c’est Marine Le Pen qui demeure au centre du jeu à l’extrême droite.

Présidentielle 2022Marine Le PenExtrême droiteEmmanuel Macron
France24 - Monde

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

Publié le : 24/04/2022 - 21:56

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Après la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, finaliste battue, et Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, ont lancé la course aux élections législatives des 12 et 19 juin. Les deux candidats entendent mobiliser les électeurs pour apporter au président réélu une opposition claire à l'Assemblée nationale.

Avec 41,45 % des suffrages, Marine Le Pen a progressé au second tour de l'élection présidentielle. En 2017, elle n'avait recueilli que 33,90 % des voix face à Emmanuel Macron. Ce nouveau score ne lui ouvre toutefois pas les portes de l'Élysée. Le président sortant a été reconduit pour un second mandat dimanche avec 58,55 % des voix. Dans son allocution, peu après 20 h, la candidate du Rassemblement national a d'abord commenté ce résultat depuis son QG, avant d'aborder son prochain objectif : les élections législatives.

"Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps", a-t-elle déclaré devant ses supporters. Élue députée du Pas-de-Calais il y a cinq ans, Marine Le Pen l'assure : "Je mènerai cette bataille."

Se présentant en opposition claire au président réélu, la finaliste de la présidentielle a insisté : "Le RN œuvrera à unir tous ceux d'où qu'ils viennent qui veulent se rassembler et rassembler leurs forces contre Emmanuel Macron afin de présenter ou de soutenir des candidats partout." Sur le plateau de TF1, Jordan Bardella, président du RN depuis septembre et le début de la campagne de Marine Le Pen, a qualifié les prochaines élections législatives de "troisième tour".

"Le troisième tour commence ce soir"

Jean-Luc Mélenchon, lui, s'est dit satisfait de voir Marine Le Pen ne pas accéder à la présidence : "C'est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple." L'insoumis n'a en revanche pas eu de mot plus doux à l'égard d'Emmanuel Macron. Les deux finalistes "ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits", a-t-il taclé, avant de regarder, lui aussi, en direction des législatives.

"Ne vous résignez pas", dit le député des Bouches-du-Rhône à ses soutiens. "Le troisième tour commence ce soir. Le 12 et le 19 juin, un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire qui doit s'élargir", a-t-il assuré. Durant l'entre-deux-tours, Jean-Luc Mélenchon avait invité les électeurs à "l'élire Premier ministre" lors de ce scrutin à venir. Son directeur de campagne, Manuel Bompard, y croit toujours : le chef de file de La France insoumise peut être Premier ministre, "pas pour être Premier ministre, mais pour appliquer son programme, bloquer les prix, augmenter le Smic, faire en sorte qu'on fasse la VIe République".

À toutes et à tous, je dis : ne vous résignez pas. Au contraire : entrez dans l'action franchement et massivement. Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre #Macron et choisir un autre chemin. https://t.co/WrQTDbGJhA

April 24, 2022

Arrivé quatrième au premier tour avec 7,07 % des suffrages, Éric Zemmour s'est également prononcé sur les élections législatives. Dans cette optique, le candidat du parti Reconquête ! a appelé "le bloc national à s'unir et se rassembler". "Il ne peut y avoir de victoire électorale sans l'alliance entre toutes les droites", a déclaré l'ancien journaliste, fidèle à sa volonté d'union des droites. "Notre coalition n'est pas une option, elle est une nécessité, elle est un devoir", a-t-il martelé.

Avec AFP

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Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,54 % des voix

PORTRAIT

Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

PORTRAIT

Présidentielle : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Valeurs Actuelles

Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives

Présidentielle : après la déception et la colère, pour qui voteront les électeurs de Mélenchon ?

Eric Zemmour au Trocadéro : les musulmans divisés sur son discours

Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

Va-t-en-guerre contre pacifistes : comment le conflit ukrainien déchire la gauche

À l’église Saint-Sulpice, la chorale islamo-chrétienne et les sourates du Coran font scandale

Restructuration du culte musulman : le gouvernement est-il encore capable d’endiguer la menace islamiste en France ?

D’Eddy Lecocq à Islem Eddy Abou Ouweys, la dérive de l’imam de la Grande mosquée de Beauvais fermée pour radicalisation

France24 - Monde

Présidentielle : les premières réactions internationales après la réélection d'Emmanuel Macron

Publié le : 24/04/2022 - 20:42Modifié le : 25/04/2022 - 08:36

Nicolas BAMBA

Avec 58,54 % des voix au second tour selon les résultats définitifs, Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République française. Plusieurs dirigeants ont salué sa reconduction pour cinq ans de plus à l'Élysée. Les premières réactions sont venues des alliés européens de la France.

Déjà vainqueur en 2017 face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a de nouveau remporté l'élection présidentielle française de cette année 2022, contre la même adversaire, dimanche 24 avril. Le président sortant a, selon les résultats définitifs, recueilli 58,54 % des suffrages au second tour. Réélu pour cinq années supplémentaires à la tête du pays, Emmanuel Macron est le premier président français à conserver son poste depuis Jacques Chirac (1995-2002, puis 2002-2007).

Cette victoire a été commentée par plusieurs dirigeants politiques en Europe et ailleurs dans le monde. Les premiers à s'être exprimés sont les partenaires européens de la France. Charles Michel, président du Conseil européen, a été l'un des premiers à s'exprimer : "Chaleureux bravo, cher Emmanuel Macron. En cette période tourmentée, nous avons besoin d’une Europe solide et d’une France totalement engagée pour une Union européenne plus souveraine et plus stratégique. Nous pouvons compter sur la France cinq ans de plus."

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a accueilli avec bienveillance elle aussi cette réélection. Elle a écrit en français sur Twitter : "Cher Emmanuel Macron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe."

Cher @EmmanuelMacron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération.Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe.

April 24, 2022

"L'Europe gagne"

En anglais puis en français, Boris Johnson a félicité lui aussi Emmanuel Macron. Après avoir érigé la France comme "l’un de (nos) alliés les plus proches et les plus importants", le Premier ministre britannique s'est dit "heureux de continuer à travailler ensemble sur les sujets-clés pour (nos) deux pays et pour le monde".

Son de cloche similaire du côté de l'Italie, où le chef du gouvernement, Mario Draghi, a qualifié la réélection d'Emmanuel Macron de "magnifique nouvelle pour toute l'Europe".

Pour Pedro Sanchez, le président du gouvernement d'Espagne, "la démocratie gagne" et "l'Europe gagne" avec ce résultat.

Olaf Scholz s'est adressé directement à Emmanuel Macron. Le chancelier allemand voit cette réélection comme une nouvelle positive pour l'Europe : "Vos électeurs d’aujourd’hui ont également envoyé un engagement fort en faveur de l’Europe. Je suis heureux que nous poursuivions notre bonne coopération !"

Alexander De Croo, Premier ministre belge et allié d'Emmanuel Macron, estime que "les Français ont posé un choix fort" en optant "pour des certitudes et pour les valeurs des Lumières".

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a félicité Emmanuel Macron, "un vrai ami de l'Ukraine". Il lui souhaite "de nouveaux succès pour le bien du peuple français". Sensible aux efforts du chef de l'État depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, Volodymyr Zelensky le remercie pour "son soutien" et se dit "convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes". Selon la présidence française, il l'a félicité directement par téléphone.

Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple 🇫🇷. J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie!

April 24, 2022

Au-delà des frontières de l'Europe, Justin Trudeau est l'un des premiers à s'être prononcés. Le Premier ministre du Canada a posté une photo de lui en compagnie d'Emmanuel Macron et a ajouté les mots : "J’ai hâte de poursuivre notre travail ensemble sur les enjeux importants pour les Canadiens et les Français – de la défense de la démocratie, à la lutte aux changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne."

Le président américain Joe Biden s'est exprimé un peu plus tard, sur Twitter. "Félicitations à Emmanuel Macron pour sa réélection. La France est notre plus ancien allié et un partenaire clé pour relever les défis mondiaux. Je me réjouis de la poursuite de notre étroite coopération, notamment en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, la défense de la démocratie et la lutte contre le changement climatique", a écrit Joe Biden.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a également félicité Emmanuel Macron, soulignant que Washington s'attendait à la poursuite d'une étroite coopération avec Paris. "Nous sommes impatients de poursuivre notre étroite coopération avec la France sur les défis mondiaux, en renforçant notre alliance et notre amitié longue et robuste", a tweeté le chef de la diplomatie américaine.

Macky Sall, le président du Sénégal, adresse ses "meilleurs vœux de succès dans l’exercice de son second mandat".

"Plus qu'un passé en commun, nos deux pays ont un avenir à construire," a déclaré le président gabonais, Ali Bongo.

Le chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara, a adressé, sur sa page Facebook, ses "chaleureuses félicitations" à Emmanuel Macron, se réjouissant de "poursuivre avec lui le renforcement des liens d'amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et la France".

Et Mohamed Bazoum, son homologue du Niger, a tweeté : "Je salue la brillante réélection d'Emmanuel Macron. Son expérience des sujets internationaux en général et du Sahel en particulier en fait un partenaire précieux pour nous dans notre combat contre le terrorisme."

Avec AFP

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Présidentielle : Emmanuel Macron réélu pour un second mandat avec 58,54 % des voix

PORTRAIT

Présidentielle : Emmanuel Macron, l'insolente réélection

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Emmanuel Macron livre ses dernières promesses avant « le référendum » du 24 avril

Pour Emmanuel Macron, l’improbable tango avec les électeurs insoumis

Dans le Grand Est, Macron chahuté par tous les bords

Présidentielle : Macron, une non-soirée électorale pour une non-campagne

Voter utile pour Marine le Pen ? Les Républicains tiraillés

Scandale McKinsey, alerte rouge en Macronie

Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force

Pour s’échapper de l’affaire McKinsey, la macronie choisit la pédagogie

Audience, mobilisation, polémique : le bilan du meeting du Trocadéro

Révélations sur les livraisons d’armes à l’Ukraine : la commission de défense agacée par le comportement d’Alexis Corbière

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l'humanité
France24 - Monde

L'armée israélienne riposte après le tir d'une roquette depuis le Liban

Publié le : 25/04/2022 - 10:06Modifié le : 25/04/2022 - 11:47

FRANCE 24 Suivre

L'armée israélienne a annoncé avoir riposté, dans la nuit de dimanche à lundi, au tir d'une roquette depuis le Liban vers le nord d'Israël. Le tir n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

Une roquette a été tirée dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 avril du Liban vers le nord d'Israël, entraînant des tirs de représailles israéliens en direction du territoire libanais voisin, a indiqué l'armée.

Dans son communiqué, l'armée israélienne précise que l'artillerie a en représailles tiré "en direction du point de lancement" du projectile. La roquette tirée depuis le Liban est tombée dans un terrain ouvert près du kibboutz Matzuva dans le nord d'Israël, a rapporté l'armée, sans faire état de victime.

Pas de revendication

Le tir n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Lundi matin, l'agence de presse officielle libanaise ANI a indiqué que la roquette avait été tirée par "des inconnus". Selon le général Ran Kochav, porte-parole militaire israélien interrogé par la radio Kan, ce tir est l'œuvre de groupes palestiniens au Liban.

À l'été, l'armée israélienne avait déjà tiré en direction du Liban en riposte à des tirs de roquettes sur son territoire revendiqués par le mouvement chiite Hezbollah. Avant cela, les derniers tirs de roquettes vers Israël en provenance du Liban avaient eu lieu en mai, en plein conflit entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.

En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1 200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.

Avec AFP

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[Vidéo] Quand Mélenchon braque le vote des musulmans et des banlieues : reportage à Saint-Denis

La Macronie assez peu exemplaire…

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New York Times - World

Covid Outbreak in Beijing Prompts Panic Buying and Lockdown Fears

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Supermarkets stocked up as long lines formed. The Chinese authorities ordered mass testing to contain a rising number of cases in an affluent district of the capital.

By Keith Bradsher and Chris Buckley

BEIJING — Families in Beijing rushed to stock up on food. Supermarkets stayed open late. Residents endured long lines for mandatory testing. China’s stock markets plunged.

A fresh coronavirus outbreak in China’s capital has raised concerns that Beijing could become, after Shanghai, the next Chinese megacity to put life on hold to contain the spread of the Omicron variant. The central government has leaned heavily on lockdowns despite their high social and economic costs, in pursuit of the Communist Party leader Xi Jinping’s “zero Covid” strategy of eliminating infections.

On Monday, the Beijing government said that 70 coronavirus cases had been found in Beijing since Friday. Nearly two-thirds have been in the district of Chaoyang, which ordered all 3.5 million residents to take three P.C.R. tests over the next five days. In other cities, mass testing in response to initial coronavirus cases has sometimes been a prelude to stringent lockdowns, like the four-week one in Shanghai that has kindled widespread complaints from residents there.

The outbreak in Beijing, the seat of Communist Party power and a crowded metropolis, has added significance for Mr. Xi, who had ordered that the nation’s capital remain free of the virus. An extended lockdown there would add to the political and economic pressures on his government.

“Chaoyang District is now the topmost focus for pandemic prevention,” Cai Qi, the Communist Party secretary of Beijing, and a protégé of Mr. Xi’s, said in instructions cited in the official Beijing Daily newspaper on Sunday. Mr. Cai appeared determined to show that Beijing would not be hesitant about taking steps to stifle infections, which has been a criticism leveled by some at Shanghai.

“Important pandemic measures cannot be left waiting till the next day,” Mr. Cai added. “All at-risk sites and individuals involved in these cases must be checked that day.”

The outbreak in Beijing is another blow to the already stumbling Chinese economy. Waves of selling hit the Shanghai and Shenzhen stock markets on Monday, driving down by 4.9 percent in a single day the CSI 300 Index of large Chinese companies’ share prices.

While the entire city of Shanghai has been locked down for nearly a month, Beijing is experimenting initially with a more selective approach. A handful of neighborhoods have been locked down, and residents of apartment complexes adjacent to these neighborhoods have been strongly discouraged from leaving their homes.

The largest area where residents are locked down or discouraged from leaving their homes covers about a square mile of southern Chaoyang district, across a wide avenue from the Beijing University of Technology. Shops on the university’s side of the avenue were still open early Monday evening, but the apparel stores, convenience stores, eateries and many other businesses on the far side of the avenue were all dark and empty.

A half dozen police squad cars were parked with blue and white and red flashing lights at one corner of the area, and several more squad cars were parked along the road. A couple of ambulances stood ready to whisk away anybody found to be infected. But there was no easily visible sign of the high green security fences being used in Shanghai to cordon off homes and neighborhoods.

Li Haiqing, a 27-year-old resident of a locked-down neighborhood several miles farther east, said that he had stocked up on instant food, snacks, water and paper towels on Saturday and so had been ready when he awoke Sunday morning to find that no one was allowed to leave the apartment complex.

“It took me by surprise. I wonder why it happened so suddenly — it feels as if it had nothing to do with me,” he said, while adding that, “Because there are confirmed cases after all, I think safety is the first priority.”

Cases have been spreading in Beijing for a week, with multiple rounds of transmission, Pang Xinghuo, deputy director of the Center for Disease Control and Prevention in Beijing, said at a news conference on Sunday.

Chaoyang is the most fashionable district in the city, with numerous luxury shopping malls and expensive apartments. At Shin Kong Place, a mall with stores for brands like Chanel, Saint Laurent and Versace, long lines quickly formed at the high-priced supermarket as families rushed to stockpile food.

At a P.C.R. testing booth on the street a block away, several dozen people were still in line at 8 p.m. on Sunday when the staff members inside, in full-body white hazmat suits, announced that they were closing for the night. The closing of the booth provoked anger from the people standing in the darkness waiting for the $3.80 tests, for which the results are typically returned in 12 hours. Many shouted at the staff, and several hit and kicked the booth and tried to wrench open its door and to argue with the staff.

Chaoyang had not required residents to be tested on Sunday night instead of Monday. But without new test results, residents are not allowed to catch a train or flight to another city before any possible lockdown is imposed. When Beijing had a small outbreak in the summer of 2020, people flocked to train stations in a rush to leave the city before they could be trapped in it.

Officials in Beijing will hope to avoid the experience of Shanghai, where a stifling lockdown this month has dragged down China’s economic outlook and stirred public anger. Residents have shared bleak stories and criticisms of the lockdown through online letters, a rap song, and a bleak video.

“We Shanghai residents feel that there have been many absurd, baffling and even cruel compulsory measures,” said Ji Xiaolong, a resident of the city, who has publicly criticized the government’s handling of the lockdown.

Party leaders, however, appear determined to defend their goal of “zero Covid” — virtually no infections at large in Chinese society.

On Monday, the Shanghai health authorities said that the city had confirmed 19,455 cases on the previous day, a drop of 1,603 from the preceding daily count. The city has allowed residents of some areas deemed safe to step outside, but leaders have warned that the wider restrictions must stay in place until infections are wiped out.

“Shanghai is now at a crucial moment in the zero offensive,” Sun Chunlan, the Chinese vice premier overseeing the lockdown, said last week. “The pandemic won’t wait for people, and there can be no thought of putting our feet up and taking a breather.”

Residents in the Pudong District of Shanghai shared pictures over the weekend of new metal fences and cage-like barriers going up around apartment exits, part of the district’s drive to enforce “hard” isolation for locked-down buildings.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

A high point of the public pushback against the city’s policies has been “Sounds of April,” a six-minute video that — against melancholy music and black-and-white overhead footage of Shanghai — replays the voices of residents begging for help from officials. The video spread fast and wide on Chinese social media last week before censors pulled it down.

It opens with Shanghai officials saying last month that a lockdown would not be necessary, and then that it would last just a few days.

Then comes a montage of voices: a truck driver carrying food for the stricken city who says his shipment risks rotting because nobody has come to receive it; a son saying that his aged and ill father was refused hospital care; a resident forced to quarantine in an unfinished hospital; a local official asking for understanding from a man whose pleas for medical attention have gone unanswered.

Some critics of Shanghai’s response are senior members of the academic establishment who usually keep their views muted.

In a submission to the government that spread on Chinese news media, Tang Xiaotian, a professor at Shanghai University of Political Science and Law, warned that officials should avoid potentially illegal measures to confine people. Residents have been angered by measures such as the barriers around apartments that could hamper escape in a fire, he noted.

Official propaganda about the lockdown in Shanghai had “hurt the credibility of the government,” Liu Xiaobing, a professor at Shanghai University of Finance and Economics, who is a member of China’s national legislature, wrote in an essay shared on Chinese social media. It was also later removed. He did not respond to an email seeking comment.

“The policy enforcers only worry about the trouble they could bring on themselves if they relax controls,” Mr. Liu wrote. “They never worry about being called to account from the harm caused by dead-handed restrictions.”

Claire Fu and Li You contributed research.

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France24 - Monde

Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

Publié le : 19/04/2022 - 18:33

Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

 

  • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

 

  • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

 

  • Main-basse russe sur le Donbass 

En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

 

  • Une guerre interminable  

À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

 

  • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

 

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Ukraine : la question des crimes de guerre

L'Entretien de France 24

Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

LE FIL DU 17 AVRIL

Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

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À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

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L'Humanité

Poulets grillés, la comédie qui dit que nous avons tous droit à une seconde chance

Caroline Constant

Anne Capestan (Barbara Cabrita) n’est pas à la fête. Commandante à la police judiciaire de Lyon, elle a été mise à pied pour avoir tiré sur un collègue, dans des circonstances troubles. Pour son retour, son supérieur lui a prévu une surprise : elle doit diriger sa propre unité, la 4e division. La police y a laissé des individus qu’elle juge ingérables, mais qu’elle ne peut pas exclure. Il y a là Eva (Marie-Armelle Deguy), pétillante auteure à succès, Lebreton (Hubert Delattre), inconsolable veuf, Max (Mohamed Belhadjine), un ancien policier traumatisé par le Darknet, et la Poisse (Marie Petiot), une jeune recrue persuadée qu’elle porte malchance. Tout ce petit monde se côtoie dans un sous-sol, sans mission précise. Et il y a pire pour la capitaine Capestan : non contente d’être éjectée de la tête de son service, elle subit l’humiliation d’être remplacée par le garçon qui l’a quittée. C’est peu de dire qu’elle a un goût amer de revanche. Alors, quand le braqueur public numéro 1 (Samuel Labarthe) est accusé de deux meurtres, et qu’un chien est retrouvé abattu, elle croise les deux informations. Et met tout son petit monde sur le pont. Avec gaffes, mais surtout résultats, à la clé.

C’est une jolie comédie que ces « Poulets grillés ». Une jolie comédie qui dit d’abord que nous avons tous droit à une seconde chance dans la vie. C’est aussi et surtout une ode au talent que chacun possède, comme ces « bras cassés » de la police, avides de bien faire, terriblement maladroits, mais surtout dotés de l’envie de former une équipe et d’obtenir des résultats. Et c’est leur singularité, raillée par leurs supérieurs, qui leur permet justement d’avancer ensemble, avec efficacité.

Le téléfilm est tiré des délicieux romans de Sophie Hénaff. Leur intrigue est transposée habilement, menée tambour battant, avec des comédiens très justes. C’est drôle et profond à la fois : une vraie ode à la différence.

Télévision
France24 - Monde

De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes

Publié le : 20/04/2022 - 18:15

Sébastian SEIBT Suivre

Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.

“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.

Des hépatites aiguës très rares chez les enfants

Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.

Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.

Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.

Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).

Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24. 

Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade. 

La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local. 

Un lien avec le Covid-19 peu probable

Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24. 

Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving. 

Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.

Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke. 

La piste de l’adénovirus AD-41

Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.

La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.

Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.

Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.

Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.

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Avec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé

ActuElles

Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme

Valeurs Actuelles

“Apologie de la chrétienté”, références “trop masculines”, “stéréotypes de genre”… 10 inepties du “Puy du Faux”, le pamphlet anti-Puy du Fou

« Nous partîmes donc vers le Puy du Fou, deux historiennes, deux historiens, par un matin d’août pluvieux. » C’est ainsi que commence Le Puy du Faux, Enquête sur un parc qui déforme l’histoire, paru fin mars. L’ouvrage, écrit par quatre historiens, est une critique sans équivoque « d’un univers rempli d’erreurs et de simplifications » derrière laquelle, page après page, les auteurs reprochent, entre les lignes la vision du roman national portée par parc de Philippe de Villiers, quitte à verser dans la caricature. À tel point, d’ailleurs, que les parodies n’ont pas tardé à voir le jour sur les réseaux sociaux, tel ce Ils sont faux ces Gaulois, imaginant la même démarche au parc Astérix.

« Ils sont faux ces Gaulois ». Ce livre écrit à 4 (@SamuelFitouss10, @Rnitot, @jb_gastie et moi-même), publié par @les_arenes, est consacré à la manière dont le Parc Astérix, célèbre parc d’attraction, déforme et instrumentalise l’histoire à des fins politiques. Un thread ⬇️! pic.twitter.com/gX00stf76l

— Pierre Valentin (@Valent1Pierre) April 2, 2022

Le Puy du Fou serait-il donc une machine à endoctriner les esprits faibles pour en faire de vils conservateurs ? Pour faire le point, nous avons demandé à Phillipe Delorme, historien, professeur à l’université Paris-Sorbonne et chroniqueur pour Valeurs actuelles, de nous appuyer dans la lecture de l’ouvrage.

1. Les envahisseurs viennent de l’extérieur

Premier problème pointé dans les spectacles puyfolais : l’envahisseur vient de l’extérieur, une logique qui dérange les historiens. « L’élément perturbateur des scénarios vient presque systématiquement de l’extérieur », condamnent-ils. En effet, que ce soient les vikings envahissant le village dans l’Attaque des vikings ou les Allemands assaillent les Français dans Les Amoureux de Verdun, les auteurs dénoncent un discours qui « ne cesse de dire qu’il faudrait nécessairement se battre (et mourir) pour la grandeur de la nation ». L’ennemi aurait-il dû être intérieur ? « C’est une nécessité que les envahisseurs viennent de l’extérieur, commence Philippe Delorme. Par ailleurs, il n’y a pas que la guerre dans le Puy du Fou, on y voit aussi la vie quotidienne des gens. La guerre, n’est pas un élément principal du parc »

2. Le Puy du Fou ose rendre hommage au passé

Dans la Renaissance du château, un spectacle qui retrace le Puy du Fou à travers les époques, nos historiens découvrent une galerie décorée par des tableaux retraçant les victoires de la France. De Bouvines à Fontenoy, les chantres toussent. Les victoires de la France ? Il s’agit là d’un « dispositif de propagande », dénoncent-ils. « Ce sont justement ces moments de victoire comme les moments tristes et graves qui ont construit la nation. Mais il n’y a aucune raison de mettre les moments de victoire sous le boisseau », répond Philippe Delorme, qui rappelle au passage que « le métier de l’historien n’est pas de faire aimer la France, ni de la faire détester ».

3. Les femmes, victimes de « stéréotypes de genre »

Ce n’est pas parce qu’on parle d’Histoire qu’il faut en oublier l’idéologie. Les auteurs du Puy du Faux l’ont bien compris, et profitent donc de leurs pages pour s’attaquer à la question de la femme. « Il y a bien deux choses différentes : le sexe (biologique) et le genre (social) », martèlent-ils, avant de contrôler si le parc respecte bien une égalité stricte entre hommes et femmes. Malheur ! le “meilleur parc du monde” échoue au test de Bechdel, censé « mesurer la place des femmes dans les œuvres de fictions ». Voilà le Puy du Fou — les historiens semblent au passage admettre qu’il s’agit bien d’un œuvre de fiction, un point pour eux — relégué  au même rang que le Loup de Wall Street ou Gravity.

Après avoir légèrement pouffé, l’historien réagit : « C’est complétement stupide. Rien que le terme « stéréotype de genre », tout comme l’utilisation du « test de Bechdel » classifie ces historiens dans le jargon wokiste, bien-pensant. Le Puy du Fou reproduit les femmes dans une réalité de ce qu’elles étaient dans la société traditionnelle. Les femmes étaient en robes, et les hommes en culottes. C’est comme ça. Certes, la réalité était difficile pour les paysannes, mais elle l’était aussi pour les paysans. »

4. Une « apologie de la chrétienté  »

C’est l’un des plus célèbres spectacles du parc. Le Signe du triomphe prend place dans un colisée romain où combats sanguinaires et courses de char se succèdent — les animaux sauvages laisseront cette saison leur place à une galère géante. L’un des romains finit par se convertir à la religion chrétienne qu’il persécutait lui-même. Insoutenable spectacle pour nos quatre historiens, qui s’emportent contre une « apologie du christianisme (…). Ce qui est mis en scène, c’est une France chrétienne éternelle — et tant pis s’il faut pour cela tricher avec l’histoire »

« L’aspect chrétien est important car à l’époque, cette dimension était importante, que ces quatre historiens le veuillent ou non », se désole Philippe Delorme, avant de rappeler aux inquisiteurs en short et sandalettes que « La France n’est pas éternellement chrétienne. Il y eut un moment où les gallos Romains sont devenus chrétiens, comme ce fut le cas pour saint Martin », soldat d’empire devenu premier évêque de Tours.

5. Où est passé le guépard ?

Alors que les lions défilent, avant de dévorer les chrétiens dans l’arène, les chantres de la rigueur historique indépassable s’interrogent : il manque deux espèces ! « Le guépard et les autruches qui défilaient initialement en cage ont disparu du spectacle récent » Seule explication logique selon eux : « Sûrement pour éviter les critiques sur la maltraitance animale. »

« C’est un mauvais procès, sans aucune rigueur, reproche Philippe Delorme. Il y a eu dans ces dernières années, une prise de conscience à propos du bien-être animal, aussi au Puy du Fou. On a compris que les animaux sauvages en cage, c’était problématique. Surtout dans les cirques ou dans les zoos. Pourquoi tout mettre sur le dos du Puy du Fou ? », questionne rhétoriquement l’historien.

6. A un moment, les écritures ne sont pas les bonnes

Le Premier Royaume est un parcours immersif, présentant la vie de Clovis, premier roi de France. Le parcours plonge le spectateur dans une expérience sensorielle : « Des effets d’eau, des décors vivants, son à 360° et diffusion de parfums, chaque détail a été pensé pour rendre ce spectacle unique », est-il écrit sur le site du Puy du Fou. Mais notre escouade s’attarde sur d’autres détails : dans « ce décor qui manque de faire s’évanouir notre médiéviste — rien que ça — les moines écrivent en utilisant les majuscules carolines, un type d’écriture inventé (…) trois siècles après Clovis. L’erreur ne vous choque pas ? » « Si. Je suis choqué, c’est absolument scandaleux, quelle horreur, c’est affreux !, hyperbole avec humour notre chroniqueur. Ce genre de détails extrêmes, ce n’est pas une erreur historique, plutôt un simple faux raccord », tempère-t-il, reprochant aux historiens d’ergoter à propos d’un parc d’attraction qui ne « se prétend pas être une reconstitution rigoureuse et universitaire. »

7. Un spectacle de fauconnerie “colonialiste et islamophobe”

Le chevalier Baudouin s’en revient de « la France du Levant », dans le Bal des oiseaux fantômes. Pendant que les oiseaux volent pour frôler les têtes du public au rythme de la musique, les universitaires dégainent leurs stylos, prêt à en découdre. Principal grief : l’emploi de l’expression « France du Levant », « islamophobe et colonialiste » parce qu’elle fut plus tard « réutilisée par les différents acteurs de l’expansion coloniale, notamment par les missionnaires catholiques. »

8. Il manque une image, il n’y a donc pas de sources

Alors que les quatre historiens sont immergés dans une bibliothèque dans la Renaissance du château, un « fait marquant » vient tout à coup briser l’immersion. Désespoir : « Le seul dessin réalisé du vivant de Jeanne d’arc (…) n’apparaît pas. » « Son absence au Puy du Fou est révélatrice : on lui préfère des images plus tardives, mais plus spectaculaires », là encore un choix qui pourrait sembler acceptable à l’amateur de parc à thème, mais qui vaut anathème chez les historiens. « On voit combien l’intérêt des sources n’est que de façade », condamnent-ils d’un trait de plume. « Ce livre est d’une mauvaise foi, souffle Philippe Delorme. Il faut savoir qu’avant le 15e siècle, on n’a des portraits de personne. On ne connaît pas la tête de Saint Louis par exemple. » Et de préciser, s’il en était besoin : « Philippe de Villiers n’a jamais dit qu’il était historien. »

9. Des références “trop masculines”

« Toutes les ailes portent des noms masculins », exècrent les historiens, fatigués de ne pouvoir laisser libre cours à leur “inclusivisme” pénitent. « C’est vrai, n’est pas bien. Il faudrait qu’il y ait des noms d’homme trans. Des ailes non-genrées aussi, tant qu’on y est, s’amuse Philippe Delorme, avant de se reprendre. Plus sérieusement, il est vrai que l’homme a eu beaucoup de place dans l’histoire, mais encore une fois, ce n’est pas un problème. Par exemple, c’est l’homme qui faisait la guerre et la guerre eut un grand rôle dans l’histoire. »

Pas un problème pour notre chroniqueur peut-être, mais pour les auteurs-inquisiteurs, dans les Grandes Eaux, « La voix off présente ensuite Molière, le Brun Hardouin-Mansart, Le Notre et enfin Lully : une sélection très classique — et très masculine — », tandis que dans les Amoureux de Verdun, pendant le défilé dans les sinueuses tranchées, « on entendra quasiment que la voix du poilu Louis. » Et de conclure : « Il s’agit bien d’enraciner l’idée que les hommes combattent (et s’ennuient quand ils ne le font pas), tandis que les femmes attendent. » Philippe Delorme lève les yeux au ciel : « Oui : les hommes combattent. À ce que je sache, il n’y avait pas de femmes dans les tranchées. Les hommes eux, ne s’ennuyaient pas, ils avaient constamment peur dans les tranchées, et étaient contents de ne pas combattre. »

10. Une civilisation française qui n’a pas existé

Les quatre historiens fustigent la civilisation et les valeurs présentées dans le parc : « Le “pays” et la “civilisation” qu’on  présente n’ont tout simplement jamais existé. » De même, le Puy du Fou traite, selon la brigade, d’« une approche de l’histoire si peu ambitieuse et si peu intéressante » qu’il s’agit d’« un gâchis ». Un gâchis qui se porte bien, puisque le Puy du Fou s’exporte désormais en Chine et en Espagne, et que le parc tourne actuellement son premier long-métrage, sur l’épopée de Charette. « Pour la représentation de la guerre de Vendée dans le Dernier Panache, c’est inspiré des mémoires des paysans vendéens, de la population locale. La version est fidèle, voire plus que l’histoire reconstituée par les élites parisiennes wokistes qui préfèrent parler de la théorie du genre au 17e siècle », réplique ainsi Philippe Delorme. « Les autres spectacles sont “disneysés”, c’est sûr : c’est de l’ordre du roman national ! Mais au moins, ça donne envie d’aimer l’histoire. Je dis à ces historiens: qu’ils laissent les gens rêver, et s’intéresser aux choses. »

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L'Humanité

Space opera. Non mais « Halo », quoi !

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Grégory Marin

La race humaine a conquis l’espace. Mais elle est fragmentée en factions que l’UNSC, un gouvernement militaire centralisé, veut à tout prix réunifier sous sa coupe, quitte à utiliser la force. Une autre menace pèse sur l’humanité : elle n’est pas seule dans l’Univers. Les Covenants, une race particulièrement agressive, attaque les colonies extérieures, à la recherche d’artefacts qui leur permettraient d’accéder au Grand Voyage. Pour les contrer, l’UNSC peut compter sur les Spartans, des soldats génétiquement modifiés. Jusqu’à ce que leur leader, John-117 (Pablo Schreiber), se découvre des affinités avec un de ces artefacts, et commence à suivre sa propre voie…

Intrigue classique de quête initiatique, qui fera découvrir au héros un monde insoupçonné plus complexe que celui dans lequel on veut le cantonner, cette série n’a rien de révolutionnaire. Mais elle est bien léchée, au moins autant que les cinématiques issues du jeu vidéo « Halo », duquel elle s’inspire. Certains passages de combats en vue subjective sont clairement étudiés pour capter le public de la licence, jeune et masculin essentiellement. Mais les personnages féminins ne sont pas oubliés, bien qu’un peu caricaturaux, de la scientifique froide et calculatrice à l’officier inflexible en passant par l’orpheline qui va se laisser amadouer par le héros. Pas sûr que la série arrive à élargir le public au-delà des fans de l’univers de « Halo ».

Télévision
France24 - Monde

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Publié le : 20/04/2022 - 17:52

David RICH Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise. 

Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas. 

"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.

Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres. 

Un processus vieux de plus de 30 ans 

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie. 

L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”. 

Intégration "immédiate" rejetée

La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans. 

Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole. 

L’Europe divisée 

En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine. 

La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021. 

Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion. 

Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier. 

Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

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Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

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L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

L'Humanité

Un fonds d'investissement dans le foot français, quelles conséquences?

Entretien

FOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.

Nicolas Guillermin

Jean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans

Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un «  accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).

Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?

Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.

C’est-à-dire ?

Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…

La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?

La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.

Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?

Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?

La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?

Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.

CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?

On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.

footballligue 1économie
Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron et le syndrome de la coquille vide

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France24 - Monde

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT Suivre

Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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Alexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine

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Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

guerre en ukraine

Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?

L'Humanité

Qui a peur de Lise Klaveness ?

Chronique

Mejdaline Mhiri

Jusque-là, Lise Klaveness était peu connue. Son audace est désormais saluée de Ouest France au Washington Post. Son discours, le 31 mars à Doha (Qatar), lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), est de ceux qui ne passent pas inaperçus. « En 2010, la Coupe du monde a été décernée par la Fifa de manière inacceptable, avec des conséquences inacceptables. Il n’y a pas de place pour les employeurs qui ne garantissent pas la liberté et la sécurité des travailleurs (1). Pas de place pour les hôtes qui ne peuvent garantir légalement la sécurité et le respect des personnes LGBTQ+ venant dans ce théâtre de rêves » , a-t-elle porté devant les hauts responsables du football mondial, probablement interdits.

Élue début mars à la tête de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, 40 ans, avocate de profession, avait alors annoncé sa ligne de conduite : « Le mandat qui m’est confié exige que nous soyons courageux. Nous devons être prêts à essayer de changer les choses, tant au niveau international que national », affirmait l’ancienne milieu de terrain aux 73 sélections.

Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Hassan Al Thawadi, du comité d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué qu’il valait mieux « s’instruire avant de porter un jugement ». Gianni Infantino, le président de la Fifa, a souligné les progrès accomplis par le Qatar ces dernières années, avant de déclarer : « Si vous avez aussi des questions sur le football, ce ne serait pas si mal. » Noël Le Graët, pour la France, s’est également illustré. Le progressisme et la témérité du dirigeant de 81 ans ont encore frappé. « Il y a eu des inquiétudes. On en a tous eues. Mais, très franchement, depuis trois ans, je n’en ai plus. Regardez ce qu’il se passe », faisant notamment référence à l’installation d’un salaire minimum, il y a un an. Fixé à 230 euros par mois, il a été critiqué par l’ONG Migrant-Rights comme trop bas, ne correspondant pas au coût élevé de la vie dans la péninsule Arabique.

A contrario, la Norvégienne Ada Hegerberg, premier ballon d’or féminin en 2018, a clairement affiché son adhésion à la position de Lise Klaveness. L’attaquante évoluant à Lyon, de retour avec l’équipe nationale après s’en être écartée durant cinq ans pour protester contre l’iniquité des salaires avec les masculins, s’est exprimée sur Twitter :  « Quel discours puissant ! Ce n’est jamais “pas le bon moment” pour parler des droits de l’homme, et, oui, Lise avait raison de prononcer ce discours à ce moment-là, dans cette salle. Je te soutiens, Lise, et j’espère que notre pays te soutiendra aussi. » Parce que la réponse doit être collective, pour que la Fifa serve un jour de modèle.

La chronique sportive de Mejdaline MhiriMondial 2022 au Qatar
France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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Valeurs Actuelles

[Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

À défaut d’être un tournant politique, le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle est toujours un succès médiatique. On sait qu’il ne changera rien à l’affaire mais on le regarde chaque fois avec avidité. La France est suspendue à ce moment si singulier de la vie politique dont on excite en amont l’attente par des sondages et des pronostics sur la couleur du bouton de manchette et qu’on prolonge par de subtiles exégèses. Et pourtant, tout laisse à penser que le débat n’a jamais renverser les dynamiques électorales. Dans ce décor où tout semble surjoué, on y croit y retrouver le parfum de la joute verbale, le goût du combat singulier sans effusion de sang. Depuis 1974, les Français se passionnent pour ce format d’affrontement politique d’importation américaine. Au gré des convulsions électorales, le débat présidentiel a changé. Il révèle la dépolitisation de la confrontation des idées devenue divertissement et sacrifiant sur l’autel des intérêts particuliers la quête du bien commun qui devrait la guider.

La parole publique a nourri l’histoire de l’argumentation et de la persuasion de la cité classique. L’art oratoire pouvait emporter l’adhésion d’une majorité, changer le cours d’une vie ou instituer une nation. Chacun attendait de celui qui se destinait à la magistrature suprême ce récit par lequel tous pouvaient faire corps. « Une multitude d’hommes devient une seule personne quand des hommes sont représentés par un seul homme » dit Hobbes au XVIIe siècle. Par sa parole, le dirigeant produit un commun partagé par ses commettants. À l’ère des médias modernes, journaux, radios et bientôt télévisions donnent une ampleur inédite à la parole des politiques.

En 1960, les États-Unis soumettent au jugement des électeurs l’affrontement télévisuel des impétrants à la Maison-Blanche. Cette première rencontre retransmise sur le petit écran séduit 74 millions d’Américains. La mise en scène des images et des formules tient désormais lieu de réflexion. On s’intéresse davantage au physique hollywoodien de Kennedy qu’au programme du républicain Nixon, visiblement moins à l’aise face à la prise de lumière du studio. L’Amérique ne retient de l’empoignade que l’insolente jeunesse du Démocrate souriant face au pâle et mal ajusté Nixon. Ils n’avaient pourtant que quatre ans d’écart ! Le reste, pourtant fondamental, notamment sur la politique étrangère, est oublié. Avec un très faible écart de voix lors du scrutin, on a tôt d’attribuer la victoire de Kennedy à ce débat devenu un mythe. Les historiens ont depuis montré que le rôle de la mafia fut plus efficace que le petit écran dans ce succès.

Mais le pli est pris. La politique se hisse au rang des divertissements télévisuels. Dans ces lices médiatiques, l’apparence prime sur le fond. Désormais, les candidats suivent des cours de communication et même des régimes. Nixon refusera de participer ensuite à ce qu’il considère comme un affaiblissement du débat public qui ne revient sur le petit écran qu’en 1976. La France s’y livre pourtant en 1974 lors du 2e tour opposant Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand, avec les mêmes recettes et le même succès. Il est de bon ton de vanter la qualité depuis évanouie de leurs échanges alors même qu’on serait incapable de citer autre chose que « le monopole du cœur ». Depuis, la mémoire des débats se réduit à une phrase, à un geste ou à un regard. Les émissions souvenirs ressassent les piques assassines de « l'homme du passif » de Mitterrand en 1981 à la « saine colère » de Royal en 2007 en passant par les « yeux dans les yeux » de Chirac en 1988, ou l’anaphore de Hollande en 2012. C’est sans doute jubilatoire mais cela gâte le fond de ce face-à-face présidentiel.

Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations

Le débat n’est d’ailleurs pas une marche indispensable. De Gaulle s’y refusa, parait-il, de peur de déchoir. Poher et Pompidou devaient partager cette impression d’avilissement pour le refuser encore en 1969. En 1981, Mitterrand échaudé, hésite à renouveler l’expérience avant de s’y résoudre. En 2002, Chirac n’a pas jugé digne de concourir sur le plateau avec Le Pen. Aujourd’hui, aucun candidat ne voudrait se priver d’une exposition de plus de deux heures devant plus de 15 millions de téléspectateurs.

Mais le débat d’entre-deux-tours a perdu de sa saveur, noyé parmi les programmes d’info qui scandent la campagne mêlant spectacle et polémique. La parole publique s’étiole lorsqu’on demande aux politiques de jouer un rôle qui n’est pas le leur. Convaincus de faire « jeune », les candidats se croient obligés de succomber à cet infotainment au détriment d’une discussion argumentée. Le duel du second tour s’est feutré en concours de retenue. « Pour être Président de la République, il faut être calme » assène Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.  On ne cherche pas tant à désarmer son opposant qu’à prouver, à la manière des anciens rois, la maitrise de soi face à l’adversité. Il ne s’agit plus d’apparaître comme le meilleur pour exercer la fonction, mais le plus « gentil ». Donald Trump n’a pas eu ces pudeurs face à Hilary Clinton ou Joe Biden.

Le débat de 2022 était prévisible. Les candidats n’ont pas seulement choisi leurs journalistes mais se sont aussi choisis comme compétiteurs. Depuis cinq ans, chacun a joué au « meilleur ennemi » de l’autre dans une chorégraphie parfaitement huilée. L’un et l’autre se sont habilement écorchés pour mieux éviter le débat au fur et à mesure que le scrutin présidentiel approchait. Le grand oral passé, on retiendra à peine quelques noms disqualifiants, des lapsus et une bataille pesante de statistiques.

Un tel débat devait être l’occasion pour les candidats d’énoncer leur vision d’un pays qu’ils sont censés incarner en délivrant un récit dans lequel chacun peut se reconnaître. Mais les Français, plus disposés à se laisser materner que gouverner, ont préféré entendre une litanie de mesures réputées coller à leurs préoccupations et mâtinées de câlinothérapie.

Les politiques ne sont plus ces figures d’autorité éclairant le peuple. Ce sont les électeurs devenus experts qui les évaluent en fonction de leurs intérêts et non du bien commun à coups de classements, oraux spécifiques et émissions au cours desquelles ce sont des enfants qui les interrogent et parfois les corrigent ! Dans Petite Poucette, Michel Serres mit en lumière ce « renversement de la présomption d’incompétence » transformant la vie politique en examen perpétuel.

Dépolitisé, le débat 2022 opposa mollement une candidate en dedans à un candidat arrogant. Mais à préférer l’invective à l’échange argumenté, on fragilise la condition même de la délibération. La conciliation des opinions contradictoires, finalité de la politique, n’est possible que si l’on fait droit à la conversation, fondatrice de l’espace public. Or la dispute, au sens scolastique, a cédé la place à l’altercation qui ne cherche pas tant à convaincre qu’à délégitimer la parole différente. Ce n’est pas tant la qualité de la question qui est débattue que la personnalité de l’adversaire.

Involontairement prophétique, le philosophe Dewey redoutait déjà dans les années 20 que l’affadissement du débat d’idées obère notre capacité à résoudre les antagonismes autrement que par la violence physique. On aurait préféré que ce le soit par la discussion en quête de vérité.

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L'Humanité

Qui est le « chevalier blanc » qui veut sauver le football français du naufrage financier

Actu

En entrant à hauteur de 13 % dans la nouvelle filiale de la Ligue de football professionnel, le fonds CVC Capital Partners va apporter 1,5 milliard d’euros pour renflouer les clubs. Une arrivée opportuniste qui va encore accélérer la marchandisation autour du ballon rond.

Nicolas Guillermin

La somme est impressionnante. Elle claque comme un slogan et viendrait, nous dit-on, sauver du naufrage financier le football hexagonal durement touché par le fiasco du diffuseur Mediapro (qui n’avait pas honoré son contrat à 800 millions d’euros pour les droits télé), puis la crise sanitaire. Contre 1,5 milliard d’euros, représentant 13 % de sa nouvelle filiale qui sera créée à l’intersaison, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé officiellement, le 1er avril, avoir signé un « accord d’engagement ferme d’investissement » avec le fonds CVC Capital Partners. Un gage d’argent frais, immédiatement disponible, pour les clubs de L1 et L2 qui totalisent 1,8 milliard d’euros de perte depuis 2019.

Unanimité dans le foot hexagonal

Rarement les quarante clubs pros, habitués à se faire la guerre, et les différentes familles du football (entraîneurs, joueurs, arbitres…) ont affiché une telle unité. À l’unanimité, ils ont approuvé en assemblée générale cet accord, qualifié d’« historique » par Vincent Labrune, président de la LFP, avec ce nouvel investisseur mieux-disant choisi parmi trois autres candidats (Hellman & Friedman, Oaktree et Silver Lake). Mais quel est donc ce fonds d’investissement britannique accueilli comme le chevalier blanc et quelles sont ses intentions ?

Basé au Luxembourg, CVC Capital Partners dispose de 165 milliards de dollars sous gestion (149 milliards d’euros), ce qui en fait l’un des dix plus grands fonds d’investissement au monde. « CVC est l’un des fonds les plus actifs du spectacle sportif, où il dispose d’une grande expertise », explique Jean-Pascal Gayant, économiste du sport. Un savoir-faire qui lui permet de réaliser de juteuses opérations. Après être devenue actionnaire majoritaire du championnat de Formule 1 en 2006, en déboursant 1 milliard de dollars, la société a revendu ses parts en 2017 à l’américain Liberty Media en empochant, selon les estimations, quatre fois sa mise. En 2021, l’organisme a acquis 14,3 % du capital de la nouvelle société commerciale du tournoi des Six-Nations pour la somme de 365 millions de livres, soit plus de 425 millions d’euros.

L’appétit de CVC ne s’arrête pas là. Le fonds détient des parts dans la société qui gère les droits du tennis professionnel (ATP et WTA) et a également investi dans le volley-ball ou encore les MMA (arts martiaux mixtes). Plus récemment, il a jeté son dévolu sur le football espagnol et italien. La Liga a trouvé un accord à hauteur de près de 2 milliards d’euros pour céder 10 % de son capital malgré l’opposition du Real Madrid, du FC Barcelone et de l’Athletic Bilbao. La Serie A compte, elle aussi, lever 1,7 milliard d’euros via trois fonds dont CVC. Mais le projet, approuvé en novembre, se heurte à l’opposition de plusieurs clubs transalpins.

Des conditions opaques

Les clubs français, eux, ont accueilli à bras ouverts l’investisseur, dont la réputation est pourtant loin de faire l’unanimité. Si les conditions du contrat restent opaques, il est clair que ce nouvel actionnaire minoritaire disposera de représentants au conseil d’administration de la structure et se remboursera sur les recettes futures des droits télé et commerciaux du football français, lors du prochain cycle démarrant en 2024. La Ligue compte en effet sur CVC pour multiplier par 2,3 ses revenus d’ici huit ans et atteindre 1,8 milliard d’euros par an, ce qui passe notamment par une hausse des droits audiovisuels, un domaine où le championnat de France est très en retard par rapport à ses voisins, surtout pour les droits à l’international (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole).

Un objectif de croissance qui laisse Jean-Pascal Gayant sceptique. « Ils font le pari que la dîme que va percevoir CVC, qui est plus fort dans la commercialisation des droits, va être plus que compensée par l’accroissement des recettes, précise le docteur en sciences économiques. Entre le fiasco Mediapro et le deal sous-évalué à 250 millions d’euros pour Amazon, ils ne peuvent faire que mieux… Mais je ne suis pas sûr qu’on aille très au-delà des 650 millions pour les droits domestiques ni que ceux à l’international croissent de façon exponentielle. »

Au-delà de la vente des droits, CVC risque de mettre la main sur le calendrier et l’organisation sportive. « On ne connaît pas les termes du contrat, mais il y a sûrement une contrepartie et CVC pourrait, pourquoi pas, optimiser les horaires des matchs à des horaires abracadabrantesques pour les marchés chinois ou américain ou bien en délocaliser certains… » Et si les choses ne devaient pas se passer comme prévu ? « CVC n’est pas un mécène, il attend un retour sur investissement, souligne Jean-Pascal Gayant. C’est l’archétype de ces sociétés avec des bataillons d’avocats qui vont, parce qu’ils auront tout cadré dans le contrat, aller récupérer le moindre centime, si ça tourne mal. En général, on se fait broyer dans ces moments-là… » On peut se demander si la Ligue n’a pas marqué un but contre son camp…

sportfootball
France24 - Monde

Le Nicaragua se retire de l'OEA et expulse l'organisation de Managua

Publié le : 25/04/2022 - 03:10

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Le Nicaragua a annoncé dimanche quitter immédiatement l'Organisation des États américains (OEA) basée à Washington et fermer les bureaux de cet organisme dans sa capitale, Managua. L'OEA n'avait pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat.

Le gouvernement du Nicaragua a annoncé dimanche 24 avril qu'il se retirait immédiatement de l'Organisation des États américains (OEA), qu'il a qualifiée de "diabolique instrument du mal", et que les bureaux de cet organisme à Managua avaient été fermés.

Le gouvernement de Daniel Ortega avait déjà annoncé en novembre 2021 le retrait du Nicaragua de l'OEA, qui, selon le protocole de l'organisation, devait en principe se produire dans un délai de deux ans afin de laisser le temps au pays de préparer sa sortie. Mais Managua a décidé d'accélérer son départ et de retirer sans délai ses représentants auprès de cet organisme basé à Washington, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères, Denis Moncada.

"À partir de cette date", le Nicaragua cesse de faire partie "de tous les mécanismes trompeurs de ce monstre", a affirmé Denis Moncada dans une lettre. "Nous ne serons présents dans aucune des instances de ce diabolique instrument du mal appelé OEA", a-t-il poursuivi. "Cet infâme organisme n'aura donc pas non plus de bureaux dans notre pays. Son siège local a été fermé", a ajouté le ministre.

"Dictature"

L'OEA regroupe la majorité des pays du continent américain. Elle a pour objectifs affichés d'œuvrer en faveur de la sécurité du continent, d'y défendre la démocratie et les droits humains, d'y lutter contre la corruption et les trafics et d'y favoriser les échanges.

L'OEA, comme la majeure partie de la communauté internationale, n'a pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat, après l'incarcération de tous ses concurrents à la présidentielle. Et fin mars, l'ambassadeur du Nicaragua auprès de l'OEA, Arturo McFields, avait été limogé après avoir qualifié le gouvernement Ortega de "dictature".

En 2018, le pays a été secoué par une contestation exigeant la démission d'Ortega, ex-guérillero sandiniste de 76 ans. La répression a fait plus de 300 morts et des centaines d'opposants ont été emprisonnés, selon les organisations de défense des droits humains.

Avec AFP

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Au Nicaragua, l’investiture de Daniel Ortega divise l’Amérique latine

Nicaragua : Hugo Torres, héros sandiniste devenu opposant à Daniel Ortega, est mort en détention

Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison

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L'Humanité

Accident de Brétigny-sur-Orge. 9 ans plus tard, la sécurité ferroviaire a-t-elle progressé ?

Actu

Le 12 juillet 2013, sept personnes perdaient la vie dans l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. Un procès historique s’ouvre, ce lundi, à Évry. Neuf ans après le drame, le réseau français continue pourtant de se dégrader, faute de moyens. Explications.

Marion d'Allard

Chaque jour, Anthony Le Strat embauche au poste d’aiguillage C de la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne). Et chaque jour, le cheminot procède aux vérifications indispensables, s’assure que les « conditions de circulation sont bonnes ». Des contrôles systématiques qui ont ici, sans doute plus que partout ailleurs, une dimension particulière.

C’est dans cette gare qui voit défiler près de 200 trains par jour que, le 12 juillet 2013, à 17 h 11 – 18 minutes après son départ –, l’Intercité 3657 en provenance de Paris et à destination de Limoges a déraillé, causant la mort de trois passagers et de quatre personnes sur le quai.

Défaut de boulonnerie

Trois enquêtes distinctes ont abouti aux mêmes conclusions, mettant en cause une défaillance matérielle. Dans le rapport rédigé par le cabinet Apteis sur demande du CHSCT, les experts mentionnent, au chapitre des « causes immédiates », un défaut de boulonnerie.

Les investigations pointent en effet le déplacement d’une éclisse, qui a pivoté sur son axe jusqu’au cœur d’une aiguille. Cette lourde pièce métallique qui fixe deux rails ne tenait plus, au moment du passage de l’Intercité, que par un boulon sur quatre. Par ailleurs, l’about de cœur, pièce sur laquelle est fixée l’éclisse, a été retrouvé cassé après l’accident, probablement fendu depuis longtemps.

Le "coût" de la SNCF pour les Français : les dessous d'une note salée

Sous le choc, l’opinion publique prend alors conscience de l’état du réseau ferroviaire, vieillissant et sous-financé depuis des décennies.

En réaction immédiate, la SNCF lance une gigantesque campagne nationale de vérification des appareils de voies similaires à celui mis en cause dans la catastrophe. Sur quatre ans, le plan Vigirail prévoit le contrôle de près de 25 000 installations. « Aucune situation de nature à engager la sécurité n’a été détectée », conclura la SNCF. Néanmoins, « tout le monde savait que ça risquait de casser un jour, quelque part », confie-t-on en interne.

Travail sous pression et procédures allégées

Il faut dire que le signal d’alarme sur le vieillissement de l’infrastructure avait été tiré près d’une décennie plus tôt, en 2005, lorsque l’École polytechnique fédérale de Lausanne avait publié un audit sans concession. Il aura pourtant fallu attendre l’irréparable pour que le sujet de la régénération et de la maintenance du réseau devienne incontournable.

 On est toujours dans la politique du risque calculé. »

Anthony Le Strat, cheminot syndiqué à la CGT travaillant à la gare de Brétigny-sur-Orge

« Depuis le drame, il y a des travaux partout, constate Anthony Le Strat, syndiqué à la CGT. Mais le retard accumulé est énorme : pendant trente ans, ils n’ont rien fait. » D’autant que la stratégie du groupe, elle, n’a pas changé depuis l’accident. Recherche du moindre coût, recours massif à la sous-traitance, réduction des effectifs de cheminots, « on travaille sous pression, nos procédures de sécurité continuent d’être allégées. À l’aiguillage de Brétigny, on a perdu 4 postes d’agents depuis le début de l’année, on n’est plus que 5 désormais », dénonce Anthony Le Strat. En somme, résume le cheminot : « On est toujours dans la politique du risque calculé. »

L'abandon de la maintenance préventive

Révélée crûment par le déraillement de Brétigny, cette stratégie, mise en œuvre depuis une vingtaine d’années par la SNCF, consiste à abandonner la maintenance préventive – qui assure une sécurité absolue mais nécessite de nombreux agents formés et des investissements colossaux – au profit d’une maintenance dite « préventive conditionnelle » – qui table sur un niveau d’usure avancé pour procéder au remplacement des pièces – et d’une maintenance « corrective » – qui consiste simplement à réparer ce qui est cassé.

SNCF. Ces erreurs d’aiguillage qui menacent le service public

Dans son rapport, le cabinet Apteis questionne d’ailleurs précisément cette orientation : « L’appareil de voie était ancien (…) fortement sollicité depuis longtemps. Nous avons donc à nous demander également si la supposée “période théorique” de vingt-cinq ans de “durée de vie” pour ce type d’appareil n’aurait pas dû être remise en cause dans un tel contexte de circulation. »

Les conclusions montrent aussi que, sans la réduction des effectifs, sans la pression des impératifs de ponctualité et sans l’exigence de dépenses, qu’il s’agit toujours de « maîtriser », les nombreuses alertes lancées localement auraient été entendues.

21% de voies hors d’âge

« On sait que, pour faire de la maintenance réseau de qualité, il faut du personnel ; que ça coûte cher, et il y a tout un tas de marges de manœuvre pour réduire les coûts que la SNCF a utilisées et utilise encore pour étirer le temps de vie de l’infrastructure et repousser les investissements nécessaires », explique un spécialiste du secteur.

Résultat : « Notre réseau continue à se dégrader fortement. L’âge moyen de l’infrastructure recule uniquement parce que les voies les plus anciennes ont été fermées, c’est une baisse artificielle », pointe Laurent Brun.

Laurent Brun, CGT : « L’État doit mettre les moyens pour le système ferroviaire »

Pour la seule année 2020, précise le secrétaire général de la CGT cheminots, « 269 kilomètres de voies ont été fermés et la proportion des voies hors d’âge atteint désormais 21 %, en augmentation de 0,3 % en un an ».

Des compétences qui filent

Signe timide d’un changement de braquet, Jean-Pierre Farandou, à la tête de la SNCF depuis novembre 2019, a fait de la régénération du réseau un axe central de son discours. Celui qui ambitionne de doubler, d’ici à 2030, les volumes ferroviaires de fret et de voyageurs multiplie les appels au financement public, français et européen, pour une enveloppe globale de « plusieurs dizaines de milliards d’euros sur vingt ou trente ans ».

La SNCF en 2030 : le plan de Jean-Pierre Farandou, son président, pour « transformer en profondeur le ferroviaire »

Reste que, en poursuivant une politique de réduction des effectifs (de 2 % par an en moyenne) et d’externalisation des travaux, la direction de la SNCF continue de laisser filer les compétences, de dégrader les conditions de travail des cheminots et, par ricochet, d’affaiblir la sécurité des circulations. « Le travail des brigades voies (chargées de la surveillance des rails – NDLR) est de plus en plus difficile. Il manque partout des effectifs », note Anthony Le Strat.

Près de dix ans se sont écoulés depuis la catastrophe de Brétigny et certains dressent le constat amer qu’elle n’aura pas permis d’interrompre cette logique mortifère. Historique par son ampleur, le procès qui s’ouvre ce lundi à Évry devra être l’occasion de questionner la succession de ces choix politiques qui ont contribué, ce 12 juillet 2013, à la survenue du pire.

Brétigny

-sur-orge : huit semaines de procès pour obtenir des réponses

Construite pour l’occasion, la salle d’audience traduit l’ampleur du procès qui s’ouvre ce lundi, à Évry, pour huit semaines. Le 12 juillet 2013, 7 personnes sont mortes et 428 autres ont été blessées à la suite du déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge. Si la SNCF et le gestionnaire des voies SNCF Réseau (anciennement RFF) ainsi qu’un cadre cheminot chargé de la maintenance seront jugés pour homicides et blessures involontaires, aucun dirigeant national ou local de l’époque n’aura à répondre devant le tribunal correctionnel. Du 25 avril au 17 juin, la justice cherchera à trancher : un tel accident était-il prévisible ? Après sept ans d’information judiciaire, les victimes attendent des réponses.

Thierry Gomès Président de l’association Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny.

« Nous attendons d’abord que les préjudices soient reconnus à leur juste niveau. À la suite de l’accident, la SNCF a engagé une procédure à l’amiable. Un parcours d’expertise a été mis en place, orchestré à l’époque par son propre assureur. Or, on ne peut pas être juge et partie. Beaucoup de victimes se sont estimées lésées et ont critiqué un rapport d’expertise visant à minorer le préjudice. Certes, SNCF a majoré les montants versés aux victimes, mais la vérité est qu’ils étaient initialement très bas.

Ensuite, ce que nous espérons vivement, ce sont des éclaircissements. Le rapport d’instruction a beau être étayé, il reste d’importantes zones d’ombre. Nous avons par exemple des doutes sur le fait que la seconde visite de l’aiguillage mis en cause dans l’accident ait été faite correctement. Aucune interruption du trafic ferroviaire n’a été relevée alors que l’opération l’aurait nécessité, et le rapport qui en a découlé contient une erreur factuelle. Par ailleurs, le vol d’un ordinateur contenant d’éventuelles informations, trois semaines après l’accident, nous laisse perplexes. Nous espérons qu’au cours des audiences, le procureur et l’accusation poseront les bonnes questions. »

SNCFbrétigny-sur-orgetrainscatastrophe ferroviaire
New York Times - World

Covid Lockdowns Revive the Ghosts of a Planned Economy

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China is meddling with free enterprise as it hasn’t in decades. The results are familiar to those old enough to remember: scarcity, and the rise of black markets.

By Li Yuan

Yang Wenhui should be a proud example of China’s rise from economic rubble to global powerhouse.

Growing up poor, he ate so much cabbage that he didn’t touch it again for many years. He worked as a farmer and a construction worker before joining the country’s nascent logistics industry. In 2003, he started his own freight logistics company, striking gold as online shopping took off in the 2010s and products moved swiftly between provinces.

Then the Omicron variant started spreading in China. In the government’s zealous pursuit of its “zero Covid” policy, dozens of cities along the 1,300 miles of highway between the capital, Beijing, and the southern province of Guangdong, his main freight route, imposed travel restrictions and lockdowns. Many truckers were grounded. Cargo prices rose by 20 percent in a matter of weeks.

“I’ve been in the logistics business for 28 years,” Mr. Yang, 47, said in an interview. “But I’ve never seen a mess like this. There were numerous emergencies to deal with.” He estimates that he lost tens of thousands of dollars in March.

China’s economy is a giant, sophisticated machine that requires numerous parts to work together. Behind its 1.4 billion consumers are 150 million registered businesses that provide jobs, food and everything that keeps the machine humming.

Now, in the name of pandemic control, the Chinese government is meddling with the economy in ways that the country hasn’t seen for decades, wreaking havoc on business.

Businesspeople worry that the country is going back to a planned economy, and the great Covid disruptions could last until after a Communist Party congress late this year when China’s top leader, Xi Jinping, is expected to secure a third term. A surge in cases in Beijing is amplifying global fears as well, prompting a sell-off in stocks on concerns that China’s economy could take another hit.

In the past two years, many governments around the world have sought a balance between controlling the pandemic and keeping businesses open. China was largely successful until recently when Omicron, a milder, if more infectious, variant, caused a serious outbreak. As much of the world is opening up, the country is doubling down on its zero Covid policy, making low death and infection rates central to its legitimacy.

Since March, China has reported about half a million Covid infections and 48 deaths through April 22.

Around 344 million people, or a quarter of the country’s population, are under some kind of lockdown, according to the investment bank Nomura. The lockdowns have left China’s biggest city, Shanghai, a metropolis of 25 million people, a ghost town; farmers in the northeastern granary cooped up in the spring planting season; and many factories, shops and restaurants across the country suspending their operations.

The stringent measures are exacting a heavy toll on the economy. Nationwide consumption fell by 3.5 percent in March, while spending on restaurants plummeted by 16 percent, according to official data.

“This is not only making it impossible for many private businesses to survive, but also accelerating outbound immigration and quickly dampening willingness to invest,” said Zhiwu Chen, an economist at University of Hong Kong. “Once people lose confidence in the country’s future, it will be extremely difficult for the economy to recover from the zero Covid policy’s impact.”

Business owners and managers are complaining that the current disruptions are worse and more widespread than those of early 2020 when logistics, commerce and industrial production in much of the country quickly returned to normal. Back then, the government’s digital surveillance systems to limit the movements of vehicles and people were less extensive.

The business community is waiting nervously to see if the government will apply the Shanghai lockdown model to other cities. The approach has a strong element of a planned economy, in which the government controls business activities, rather than letting the market regulate supply and demand.

During the outbreak, the Shanghai government upended the commercial systems and tried to provide for 25 million people on its own. The results are familiar to Chinese of a certain age: scarcity of supplies and mushrooming of black markets.

Because of Covid restrictions, commercial trucks have a hard time delivering food and household goods to Shanghai. Inside the city, only vehicles with passes are allowed on the road.

On the black market, some operators are willing to pay $2,000 for a day pass. The cost is then priced into the groceries they sell to the residents.

Some neighborhood committees allow only government-organized grocery distributions; others don’t allow their residents to purchase diapers, baby formula and toilet paper because they are not considered necessities. Elsewhere, fruit, beer and coffee are considered frivolous items.

Starting in the 1980s, China moved away from its planned economy, because it left everyone poor. It didn’t work in the former Soviet Union; nor is it working in North Korea.

Besides the troubling ghost of a planned economy, the business community is also facing conflicting messages from the government. Premier Li Keqiang and ministers in Beijing have been urging authorities to balance pandemic-control measures with a need to encourage growth. The Ministry of Industry and Information Technology sent a working group to Shanghai to ensure that key companies and supply chains could resume operations.

But Mr. Xi has not budged from his zero Covid position. “Perseverance is victory,” he said on April 13. The state media, provincial party secretaries and lower-level government officials all know who is in charge and are eager to show their loyalty. Many local officials are escalating pandemic-control measures so they don’t risk an outbreak that could put their positions in danger.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

Some factories in Shanghai, such as Tesla and some of its suppliers, have resumed production. But they must follow a set of complicated and expensive pandemic-control measures, including creating what’s called a closed-loop management system in which workers live on-site and test regularly for the virus.

Not many companies are willing or able to do this. One senior executive of a major logistics company told me that they have only a few thousand delivery workers back on the job in Shanghai because they lack the capacity to provide lodging for so many workers. That’s significantly lower than the more than 60,000 delivery workers the company had in peak seasons in the past few years.

The disruptions are especially difficult for smaller businesses.

A truck driver who asked me to use only his surname, Zhao, has been stuck in his vehicle, unable to work, in a Shanghai suburb since March 28 when the district was locked down. He, along with nearly 60 other truckers, have been drinking from fire hoses, struggling to secure food and without a bathroom to wash up in.

He’s losing sleep, wondering how he will cover his loans: about $2,000 monthly for his truck and about $500 for mortgages, while continuing to support his wife and their two children.

He told me that he borrowed money from relatives and friends to pay the loans this month. If he can’t start working soon, he said, next month he will have to sell his truck.

The chief executive of a high-flying consumer brand is also wondering how long her company’s cash can last. The company raised $100 million last year and had ambitious expansion plans, she said in an interview. But nearly a third of her company’s 150 retail stores had to shut their doors in locked-down cities. Their online sales, which weren’t hurt in 2020, are suffering now because many cities shut the highway exits, halting e-commerce deliveries.

If the lockdowns haven’t eased by May 1, a public holiday in China, she will have to consider letting go some of her 1,000 employees.

She and most people I interviewed for this column asked for anonymity, because private enterprises are easy and vulnerable targets for government retaliations.

John Ji, a real estate developer in Nanjing of Jiangsu Province, is anxiously watching the lockdowns in Shanghai and other cities. He believes that many people will lose their jobs and have difficulty paying mortgages. When nobody can afford housing, he asked, who will buy his apartments?

Mr. Ji also grew up poor. Before he turned 10, his staple was sweet potatos; he ate meat only a couple of times a year.

“I’m worried whether we’re going back to a planned economy,” he told me. “If the economy keeps slumping, we might become poor again.”

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France24 - Monde

Ukraine : Volodymyr Zelensky rencontre le chef de la diplomatie américaine à Kiev

Publié le : 24/04/2022 - 06:57Modifié le : 24/04/2022 - 22:57

FRANCE 24 Suivre

Les bombardements de l'armée russe n'ont pas dissuadé les Ukrainiens de célébrer, dimanche, la Pâque orthodoxe dans les abris et les églises. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le ministre de la Défense, Lloyd Austin, ont rencontré le président Zelensky à Kiev. L'ONU a appelé à une trêve "immédiate" à Marioupol pour évacuer les civils. Voici le fil du 24 avril.

Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 25 avril, cliquez ici.

  • 0 h 15 : Volodymyr Zelensky félicite Macron pour sa réélection

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité dimanche son homologue français Emmanuel Macron pour sa réélection. "Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l'Ukraine, pour sa réélection !", a tweeté Volodymyr Zelensky. "Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie !", a-t-il ajouté.

  • 22 h 52 : réunion à Kiev entre Volodymyr Zelensky, Antony Blinken et Lloyd Austin

Une rencontre entre le président ukrainien, le chef de la diplomatie américaine et le ministre américain de la Défense s'est tenue dimanche soir à Kiev, selon la présidence ukrainienne.

"Les Américains sont à Kiev aujourd'hui. Ils discutent en ce moment même avec le président", a déclaré, dans un entretien diffusé dans la soirée sur YouTube, un conseiller du président ukrainien, Oleksiï Arestovitch. Il s'agit de la première rencontre entre Volodymyr Zelensky et des représentants de l'administration américaine en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

  • 19 h 41 : l'Ukraine propose à la Russie des pourparlers pour Marioupol

L'Ukraine a proposé à la Russie un cycle "spécial" de négociations pour évoquer le sort des civils et soldats ukrainiens toujours prisonniers de la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, a fait savoir un conseiller de la présidence à Kiev.

Ces pourparlers, a déclaré Oleksiï Arestovitch dans une allocution vidéo, auraient pour objectif l'instauration immédiate d'un cessez-le-feu à Marioupol, avec l'ouverture de couloirs humanitaires pendant "plusieurs jours" et la libération des combattants ukrainiens piégés dans l'usine Azovstal.

  • 18 h 40 : les Ukrainiens célèbrent la pâque orthodoxe dans les abris et églises

Alors que Russie et Ukraine célèbrent la pâque orthodoxe, la trêve réclamée par le président ukrainien est restée lettre morte. Mais les bombardements de l'armée russe n'ont pas dissuadé les Ukrainiens de célébrer cette fête religieuse dans les abris et les églises. Volodymyr Zelensky a lui-même fêté la pâque dans une église de Kiev.

À Odessa, au lendemain de bombardements, malgré l'inquiétude et l'ambiance pesante, les croyants ont également tenu à se rassembler pour cette fête parmi les plus importantes pour la foi chrétienne orthodoxe.

  • 15 h 16 : le nombre de réfugiés s'approche de la barre des 5,2 millions

Un peu plus de 23 000 réfugiés ukrainiens ont fui, ces dernières 24 heures, leur pays pris d'assaut par les troupes russes depuis deux mois jour pour jour. Selon les chiffres partiellement actualisés du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, publiée dimanche, le nombre de réfugiés s'approche des 5,2 millions.

Selon le HCR, 5 186 744 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 23 058 de plus que le chiffre publié samedi.

  • 13 h 59 : la Turquie prête à contribuer aux négociations russo-ukrainiennes

Le président turc Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue ukrainien, lors d'un entretien téléphonique, que la Turquie était prête à apporter son assistance au processus de négociations avec la Russie.

La discussion a aussi porté sur la situation de Marioupol, Erdogan insistant sur la nécessité d'assurer l'évacuation des blessés et des civils de la ville, mais aussi ceux de l'usine Azovstal, ainsi que les troupes ukrainiennes qui se terrent dans l'immense complexe métallurgique. 

  • 13 h 44 : l'OSCE "inquiète" de la détention de plusieurs de ses membres 

 L'OSCE s'est dite dimanche "extrêmement inquiète" après l'arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission.

Peu après l'invasion russe le 24 février, l'organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) avait évacué plusieurs centaines d'observateurs issus de dizaines de pays qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014.

Mais restent sur place des employés ukrainiens, dont "un certain nombre sont détenus à Donetsk et Louhansk", a déploré l'OSCE dans un tweet, disant "utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération". Aucun autre détail n'a été fourni.

The OSCE is extremely concerned that a number of @OSCE_SMM national mission members have been deprived of their liberty in Donetsk and Luhansk and is using all available channels to facilitate their release.

April 23, 2022
  • 12 h 49 : le pape renouvelle son appel à une trêve pascale 

"Au lieu de s'arrêter, la guerre a empiré. Il est triste qu'en ces jours qui sont les plus saints et solennels pour les chrétiens on entende davantage le bruit meurtrier des armes que celui des cloches qui annoncent la résurrection" du Christ, a ajouté le pape qui ne cesse de réclamer la paix en Ukraine et de dénoncer les souffrances des populations civiles. "Et il est triste que les armes prennent de plus en plus la place aux mots. Je renouvelle l'appel à une trêve pascale, le plus petit signe tangible d'une volonté de paix. Qu'on arrête les attaques pour soulager les souffrances des populations épuisées", a ajouté le pape argentin.

12 h 48 : le Comité international de la Croix-Rouge demande "un accès immédiat" pour "permettre le passage" des civils de Marioupol

 "Chaque jour, chaque heure qui passe a un coût humain terrible", a déploré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué.

Le CICR réclame urgemment "un accès immédiat et sans entrave" pour "permettre le passage volontaire et en sécurité de milliers de civils et de centaines de blessés hors de la ville, y compris dans la zone de l'usine Azovstal".

  • 12 h 20 : l'ONU appelle à une trêve "immédiate" à Marioupol pour évacuer les civils

"Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd'hui. Demain ce sera trop tard", a indiqué Amin Awad, le coordinateur de l'ONU en Ukraine. Quelque 100 000 civils sont encore coincés dans ce port ukrainien presque entièrement contrôlé par l'armée russe. 

  • 11 h 55 : arrivée en Inde, Ursula von der Leyen va échanger avec Narendra Modi sur l'Ukraine

Ursula von der Leyen rencontrera lundi le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a reçu ces dernières semaines la visite et les appels de plusieurs autres dirigeants occidentaux le pressant de prendre ses distances avec Moscou, notamment le Premier ministre britannique Boris Johnson jeudi et vendredi.

L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

  • 10 h 48 : l'attaque russe contre des bâtiments civils à Odessa était "intentionnelle", déclare le maire

Tarek Kaï, l'envoyé spécial de France 24 à Odessa, a pu échanger avec le maire de la ville, touchée par sept missiles russes hier. La ville était encore plutôt "paisible" il y a quelques jours. "Tout a changé", pour les fêtes de Pâques : les habitants sont maintenant meurtris par les frappes russes. 

  • 10 h 28 : "Nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l'Ukraine", déclare Zelensky

S'exprimant devant la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev en ce dimanche de Pâques orthodoxe, le président ukrainien a dit avoir prié pour que les enfants retrouvent la joie de vivre et que les endeuillés trouvent le réconfort.

"Aujourd'hui, nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l’Ukraine et nous sommes convaincus qu’elle ne sera détruite par aucune horde et par aucune injustice", a dit Volodymyr Zelensky.

  • 8 h 30 : à Marioupol, des dizaines de civils bloqués dans l'usine Azovstal

À Marioupol, une nouvelle tentative d'évacuation des civils s'est soldé par un échec samedi. Dans la ville assiégée et contrôlée largement par les russes, des civils se terrent dans les entrailles du dernier bastion de résistance de la ville : le complexe métallurgique d'Azovstal. Récit de Julia Guggenheim.

  • 5 h 50 : Antony Blinken et Llyod Austin attendus à Kiev, deux mois après le début de la guerre

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis sont attendus aujourd'hui à Kiev pour discuter des livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, le jour de la Pâque orthodoxe. Il s'agit de la première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d'une guerre qui fait toujours rage dans l'est et le sud. 

Volodymyr Zelensky voudrait des armes "encore plus lourdes et puissantes" face à l'armée russe, a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev. Les pays de l'OTAN commencent à fournir des lance-missiles S300 à Kiev pour ses défenses aériennes.

  • 5 h 42 : Antonio Guterres ira lundi en Turquie avant de se rendre à Moscou et à Kiev

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ira lundi en Turquie, un important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a indiqué l'ONU dans un communiqué. 

Avec AFP, AP et Reuters

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La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

REPORTAGE

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

CARTOONING FOR PEACE

L'actu en dessin : l'armée russe "libère" Marioupol, champ de ruines après deux mois de siège

L'Humanité

Odieuse discrimination raciale

Chronique

Slim Ben Achour

Avocat

Une société dépositaire pharmaceutique, experte en logistique dans ledit domaine, a un besoin structurel de manutentionnaires. Pour ce faire, outre ses propres salariés, elle recourt aux services d’intérimaires. C’est ainsi qu’un salarié va cumuler pas moins de 22 contrats et 47 avenants de renouvellement sur… dix-huit mois ! Si se pose évidemment un problème de contrat précaire pour ce qui devrait être un travail accompli dans le cadre d’un CDI, la relation va prendre un tournant dramatique pour le salarié. Au moment où le directeur d’exploitation et le responsable d’expédition demandaient par écrit son recrutement direct par la société, un refus leur était opposé. Le motif ? Les origines nord-africaines du salarié. Celles-ci étaient invoquées par l’entreprise pour expliquer le risque de soutien susceptible d’être apporté à un représentant très actif et apparemment de la même origine.

Comme par hasard, les recrutements opérés au même moment changeaient, l’entreprise n’embauchant que des personnes n’ayant pas l’origine considérée par elle comme problématique. Cela se voyait statistiquement en consultant le registre des entrées et des sorties du personnel. Il existait donc une présomption sérieuse de discrimination raciale. Sur cette base, le salarié et un syndicat saisissaient la justice. Comme souvent en matière de discrimination, surtout en lien avec l’origine, ils perdaient devant le conseil de prud’hommes. En appel, aux termes d’une décision exemplaire, outre la requalification des contrats en CDI (et ses conséquences indemnitaires et salariales), la cour d’appel de Paris relevait l’inanité des justifications avancées par la société en réponse à la présomption de discrimination et concluait que la société «  n’établit pas que son refus d’embauche repose sur des éléments objectifs étrangers à toute discrimination ».

Bémol, néanmoins, 3 000 euros (seulement) sont accordés au titre de la réparation. Au regard des faits de l’espèce et du contexte politique que traverse notre pays, il convient de rappeler ces mots de la Cour européenne des droits de l’homme : « La discrimination raciale est une forme de discrimination particulièrement odieuse, dont les conséquences funestes exigent une vigilance particulière et une réaction vigoureuse… » Elle ajoute qu’il doit être utilisé tous les moyens pour lutter contre le racisme et renforcer de la sorte une « conception de la société démocratique où la diversité n’est pas perçue comme une menace, mais comme une source d’enrichissement » (CEDH Timichev ev/Russie 55762/00 arrêt 13 décembre 2005).

L'Humanité

À la SAM, 150 jours après : la fin d’une lutte décisive

Actu

Les salariés aveyronnais mettent fin à leur présence continue, depuis cinq mois, dans la fonderie de Viviez. Leur objectif est atteint : l’outil de travail ne sera pas dilapidé. Le groupe MH Industries se positionne pour racheter l’entreprise.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Quelques larmes coulent. Un mélange de joie et d’émotion. L’assemblée générale vient de se terminer. Au 150e jour, ce jeudi 21 avril, les salariés de la SAM, à Viviez (Aveyron), ont voté à l’unanimité la fin de leur présence continue dans cette usine pour laquelle ils ont livré une incroyable bataille. Pour que cette fonderie à l’arrêt retrouve vie. Pour empêcher la dispersion et la vente aux enchères des machines-outils et du gigantesque stock de pièces en aluminium.

Un candidat à la reprise de la SAM se profile : MH Industries, groupe industriel basé dans le Lot voisin. Les fours, espèrent les métallos aveyronnais, seront bientôt rallumés et l’aluminium liquide coulera dans les moules. Le site est appelé à produire de nouveau des pièces automobiles et, surtout, à se diversifier vers le ferroviaire et l’aéronautique.

Depuis le 23 novembre, les salariés de la SAM protégeaient jour et nuit leur outil de travail. Ce lundi, ils mettent fin au mouvement. À midi, ils se regrouperont une dernière fois puis se disperseront avec au cœur une immense satisfaction : au bout de cette longue lutte, de cette aventure collective, leurs revendications ont abouti. Jeudi, avant l’assemblée générale, une réunion en préfecture a en effet scellé un protocole qui comporte deux points essentiels : les mandataires liquidateurs de la SAM – le cabinet toulousain Egide – s’engagent par écrit à ne pas saisir et vendre les machines et le stock contenus dans l’usine ; une société de gardiennage va désormais veiller sur la fonderie. Le document est également signé par la région Occitanie, l’intercommunalité de Decazeville et les représentants du personnel.

Le protocole est valable jusqu’au 30 juin. Le groupe MH Industries dispose de ce délai pour confirmer sa reprise du sous-­traitant automobile. Une étude de faisabilité est en cours et les négociations semblent, de source syndicale, assez avancées. Dans un premier temps, l’intercommunalité de Decazeville va prendre à sa charge les frais de gardiennage, renforcé par des rondes de la police municipale. Pas question que le lieu soit pillé ou vandalisé ! Surtout, MH Industries rachèterait les machines tandis que la région Occitanie ferait l’acquisition des murs, jusqu’ici propriété de la société chinoise Jinjiang.

Du côté des salariés, l’optimisme est de rigueur : la reprise de l’activité, prévue pour janvier 2023, aurait lieu dès le mois de septembre 2022. « C’est notre grande fierté : donner la possibilité à MH de concrétiser son projet industriel », s’écrie David Gistau (CGT).

Un combat historique, qui se poursuit aux prud’hommes

Cependant, une grande inconnue demeure : parmi les 333 emplois de la SAM, combien seront préservés par le repreneur ? « Le projet de MH Industries est ambitieux et la SAM serait la vitrine de ce groupe », estime le syndicaliste. D’où l’espérance de voir une majorité de salariés retrouver leur travail à la fonderie, même si beaucoup d’entre eux devront être formés à de nouvelles tâches. MH Industries ne cache pas son envie de grandir et veut doubler son chiffre d’affaires dès 2023. Son patron, Matthieu Hède, voit dans la SAM l’opportunité d’une diversification inscrite dans sa stratégie, après avoir acquis un site industriel à Brive (Corrèze) en 2019.

La région Occitanie s’est fortement engagée pour trouver une issue industrielle à la SAM et sa présidente, Carole Delga, entrevoit une « sortie de crise ». Elle souligne « l’abnégation et la responsabilité » des métallos de Viviez. Leur lutte figure d’ores et déjà dans l’histoire sociale du bassin de Decazeville, dans l’histoire de la classe ouvrière aveyronnaise. À la grève mythique des mineurs en 1961 et 1962, longue de 66 jours, où les gueules noires avaient passé le réveillon de Noël au fond des galeries, s’ajoute désormais le combat pour la SAM. Un combat déterminé et lucide. Depuis un an, les salariés de la fonderie ont organisé 83 assemblées générales ; 15 rassemblements ont permis à la population du bassin, et bien au-delà, de manifester sa solidarité. La lutte se poursuit désormais aux prud’hommes pour obtenir des indemnités supralégales du donneur d’ordres Renault, coupable d’avoir abandonné son fournisseur en pièces métalliques.

Au cours de ces cinq mois de présence permanente dans la fonderie, des liens très forts se sont créés entre ces femmes et ces hommes qui ont vécu une aventure commune. Ce lundi, à midi, viendra le moment de la séparation. « Ça va être très douloureux, prévoit David Gistau. Mais nous avons la fierté d’être allés au bout de ce qu’on pouvait faire. »

fonderie SAMindustriemobilisationsaveyron
New York Times - World

French Presidential Election

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Emmanuel Macron Defeats Marine Le Pen for Second Term as French President

The result was a relief to allies in Europe and Washington wary of a far-right challenger who was hostile to the European Union and NATO.

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By Roger Cohen

PARIS — Emmanuel Macron won a second term as president of France, triumphing on Sunday over Marine Le Pen, his far-right challenger, after a campaign where his promise of stability prevailed over the temptation of an extremist lurch.

Projections at the close of voting, which are generally reliable, showed Mr. Macron, a centrist, gaining 58.5 percent of the vote to Ms. Le Pen’s 41.5 percent. His victory was much narrower than in 2017, when the margin was 66.1 percent to 33.9 percent for Ms. Le Pen, but wider than appeared likely two weeks ago.

Speaking to a crowd massed on the Champ de Mars in front of a twinkling Eiffel Tower, a solemn Mr. Macron said his was a victory for “a more independent France and a stronger Europe.” He added: “Our country is riddled with so many doubts, so many divisions. We will have to be strong, but nobody will be left by the side of the road.”

Ms. Le Pen conceded defeat in her third attempt to become president, but bitterly criticized the “brutal and violent methods” of Mr. Macron, without explaining what she meant. She vowed to fight on to secure a large number of representatives in legislative elections in June, declaring that “French people have this evening shown their desire for a strong counter power to Emmanuel Macron.”

At a critical moment in Europe, with fighting raging in Ukraine after the Russian invasion, France rejected a candidate hostile to NATO, to the European Union, to the United States, and to its fundamental values that hold that no French citizens should be discriminated against because they are Muslim.

Jean-Yves Le Drian, the foreign minister, said the result reflected “the mobilization of French people for the maintenance of their values and against a narrow vision of France.”

The French do not generally love their presidents, and none had succeeded in being re-elected since 2002, let alone by a 17-point margin. Mr. Macron’s unusual achievement in securing five more years in power reflects his effective stewardship over the Covid-19 crisis, his rekindling of the economy, and his political agility in occupying the entire center of the political spectrum.

Ms. Le Pen, softening her image if not her anti-immigrant nationalist program, rode a wave of alienation and disenchantment to bring the extreme right closer to power than at any time since 1944. Her National Rally party has joined the mainstream, even if at the last minute many French people clearly voted for Mr. Macron to ensure that France not succumb to the xenophobic vitriol of the darker passages of its history.

Ms. Le Pen is a longtime sympathizer with President Vladimir V. Putin of Russia, whom she visited at the Kremlin during her last campaign in 2017. She would almost certainly have pursued policies that weakened the united allied front to save Ukraine from Russia’s assault; offered Mr. Putin a breach to exploit in Europe; and undermined the European Union, whose engine has always been a joint Franco-German commitment to it.

If Brexit was a blow to unity, a French nationalist quasi-exit, as set out in Ms. Le Pen’s proposals, would have left the European Union on life support. That, in turn, would have crippled an essential guarantor of peace on the continent in a volatile moment.

Olaf Scholz, the German chancellor, declared that Mr. Macron’s win was “a vote of confidence in Europe.” Boris Johnson, the British prime minister, congratulated the French leader and called France “one of our closest and most important allies.”

Mr. Scholz and two other European leaders had taken the unusual step last week of making clear the importance of a vote against Ms. Le Pen in an opinion article in the daily newspaper Le Monde. The letter was a reflection of the anxiety in European capitals and Washington that preceded the vote.

“It is the choice between a democratic candidate, who believes that France is stronger in a powerful and autonomous European Union, and a far-right candidate, who openly sides with those who attack our freedom and our democracy,” they wrote.

Mr. Macron’s second victory felt different from his first. Five years ago, he was a 39-year-old wunderkind bursting on the French political scene with a promise to bury sterile left-right divisions and build a more just, equal, open and dynamic society. He organized a massive celebration in the main courtyard of the Louvre to mark the dawn of a new political era in France.

Sunday night, given the war in Europe, he asked for sobriety from his supporters. As Beethoven’s “Ode to Joy,” the European hymn, played (but much more softly than in 2017), he walked onto the Champ de Mars holding the hand of his wife, Brigitte. Children surrounded the couple; the choreography conveyed simplicity and humility.

Mr. Macron has often been criticized for an aloofness bordering on arrogance during his first term.

“We avoided a certain form of violence. I am relieved,” said Eric Maus, 64, a Macron supporter. “But I feel like I am handing my daughter an uncertain world where the extreme right scores so high.”

French Runoff Election: Live Updates

Mr. Macron succeeded in spurring growth, slashing unemployment and instilling a start-up tech culture, but was unable to address growing inequality or simmering anger among the alienated and the struggling in areas of urban blight and rural remoteness. Societal divisions sharpened as incomes stagnated, prices rose and factories moved abroad.

As a result, Mr. Macron’s political capital is more limited, even if his clear victory has saved France from a dangerous tilt toward xenophobic nationalism and given him momentum ahead of the June legislative elections.

Still, many of the 7.7 million voters who had supported the left-wing candidate Jean-Luc Mélenchon in the first round of the presidential election on April 10 voted only reluctantly for Mr. Macron to keep Ms. Le Pen from power. Assina Channa, a Muslim of Algerian descent voting in the suburb of Saint-Denis north of Paris, said, “Nothing is going to change but I had no choice.”

Ms. Le Pen had proposed a ban on the Muslim head scarf and has regularly equated Islam with violence in the country with the largest Muslim community in western Europe. “At least he doesn’t threaten us like she does,” Ms. Channa said.

Mr. Macron acknowledged that “many of our compatriots voted for me today not to support my ideas but to form a dam against the extreme right.” He thanked them and said “I am now entrusted with their sense of duty, their attachment to the Republic and their respect for the differences expressed these past weeks.”

Some 28 percent of the electorate abstained, three percentage points higher than in 2017, and it appeared that more than 13 million people had voted for Ms. Le Pen and the extreme right. “The anger and the disagreements that led my compatriots to vote for this project must also find an answer,” Mr. Macron said.

It was a speech not of soaring rhetoric but of sober realism, almost at times contrition, reflecting his recognition of a starkly divided France and perhaps also his inattention to those for whom life has been hardest.

The dreams of radical change of 2017 have been supplanted by fears of political confrontation over the summer, in part because the dislike of Mr. Macron among his opponents is strong, and in part because the legislative elections in June could result in a National Assembly less pliant to his will.

Constantly adjusting his positions, extending the circle of his allies and refining his ideas, Mr. Macron has proved himself a consummate politician, suffocating any would-be moderate challengers. He engineered the near total demise of the center-left Socialist Party and the center-right Republicans, the two political forces at the heart of postwar French politics. It was a remarkable feat.

But there was a price to pay for all this. The old structure of French politics has collapsed, and it is less clear how the violent conflicts of society can be mediated.

Those conflicts have become more acute as anger has grown in the parts of France that have felt neglected, even forgotten, by the elites in major cities. By addressing these concerns, and promising a series of tax cuts to help people cope with rising prices for gas and electricity, Ms. Le Pen built an effective campaign.

Her message, for some voters, was that she would care for and protect them while their president seemed to have other concerns. But her nationalist message also resonated among people angered by undocumented immigrants entering the country and seeking scapegoats for the country’s problems.

The president’s problems have reflected both his personality and political choices. His highly personalized top-down style of government owed more to Bonaparte than to the democratic opening he had said he would bring to the French presidential system. His attempts to force march Europe toward a vision of “strategic autonomy” backed by its own integrated military has met resistance in the countries like Poland that are most attached to America as a European power.

Emerging from the moderate left of the political system, and supported by many Socialists five years ago, Mr. Macron veered to the right both in his initial economic policy and in a much-criticized decision to confront what he called “Islamist separatism” by shutting down several mosques and Islamic associations — often on flimsy legal grounds.

He judged that he had more to gain on the right than to fear on the fragmented left of the political spectrum in a country whose psyche has been deeply marked by several Islamist terrorist attacks since 2015. In a sense, his victory proved him correct, the master of a broad web of adjustable allegiances that left his opponents floundering.

Aida Alami, Daphné Anglès, Aurelien Breeden, Adèle Cordonnier and Constant Méheut contributed reporting.

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France24 - Monde

Législatives en Slovénie : le libéral Robert Golob fait chuter le conservateur Janez Jansa

Publié le : 25/04/2022 - 01:18

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À l'issue des élections législatives de dimanche en Slovénie, le Mouvement de la liberté du libéral Robert Golob a recueilli 34,5 % des voix, contre 23,6 % pour le Parti démocratique du dirigeant conservateur Janez Jansa. Ce dernier, admirateur de Donald Trump et allié de Viktor Orban, tombe après un mandat entaché d'atteintes à la démocratie selon ses détracteurs.

Le libéral Robert Golob, homme d'affaires récemment converti à la politique, est arrivé en tête des législatives slovènes dimanche 24 avril, loin devant le Premier ministre sortant Janez Jansa.

"Maintenant, nous pouvons dire que notre objectif a été atteint : cette victoire va nous permettre de rendre la liberté à notre pays", a lancé Robert Golob, 55 ans, depuis son domicile où il est isolé pour cause de Covid-19. Dans son QG de la capitale Ljubljana, le discours a été accueilli par des applaudissements et des cris de joie.

Le Mouvement de la liberté (GS) a recueilli 34,5 % des voix, contre 23,6 % pour le Parti démocratique slovène (SDS) du conservateur Janez Jansa, après décompte de 99 % des suffrages.

Omniprésent sur la scène politique depuis trois décennies, le dirigeant de 63 ans a reconnu sa défaite et s'est dit "prêt à collaborer pour le bien commun". Mais amer, il a averti son adversaire : "Il est facile de se payer des affiches, d'avoir le soutien des médias et de la prétendue société civile mais rien de tout cela ne vous aidera dans la dure tâche qui vous attend."

Forte participation

Les Slovènes se sont pressés aux urnes tout au long de la journée pour choisir leurs députés, lors de ce scrutin à un tour, sur fond de fronde contre l'action du gouvernement, contestée depuis des mois dans la rue.

"Ce sont les élections les plus importantes depuis l'indépendance" en 1991 de cette nation de 2 millions d'habitants issue de l'ex-Yougoslavie et entrée dans l'Union européenne en 2004, avait assuré Jansa Jenull, un des chefs de file du mouvement de protestation.

La population a été au rendez-vous : le taux de participation a frôlé les 70 %, au plus haut depuis 2000 et largement au-dessus de celui de 2018 (52 %), selon la Commission électorale.

Le gouvernement "s'est livré à des atteintes répétées à l'État de droit et aux institutions démocratiques", relève l'influente ONG américaine Freedom House dans son rapport annuel publié cette semaine, citant "les attaques" contre la justice et les médias.

Admirateur assumé de l'ancien président américain Donald Trump et allié du dirigeant ultraconservateur hongrois Viktor Orban, Janez Jansa a privé pendant des mois de fonds publics l'agence de presse nationale STA, jugée trop critique.

Face aux avertissements de la Commission européenne, il a étrillé des "bureaucrates surpayés", multipliant les passes d'armes avec Bruxelles et faisant de la Slovénie jadis "modèle un trublion", selon l'analyste Valdo Miheljak.

"Un vote contre Jansa"

"C'était un vote contre Jansa. Contre la Slovénie empruntant le chemin de la Hongrie, contre la mise en place d'une démocratie illibérale, contre un gouvernement prenant le contrôle de la télévision publique et de l'appareil judiciaire", a réagi l'expert politique Miha Kovac, interrogé par l'AFP. "Pour la première fois en 20 ans, la société civile et les jeunes électeurs se sont mobilisés", a-t-il ajouté, esquissant une "tendance nouvelle" avec laquelle il faudra compter.

Après ces deux années chaotiques, Richard Golob, ex-patron d'une grande compagnie d'électricité spécialisée dans l'énergie solaire, a promis de renouer avec la "normalité".

Mais, prévient Miha Kovac, le défi est immense pour ce parti "qui n'existait pas il y a trois mois et a maintenant plus de 40 députés", sur les 90 sièges du Parlement. "Il n'a pas d'infrastructure, pas de savoir-faire, pas de connaisseurs des arcanes parlementaires", avertit-il.

Il aura donc intérêt à s'appuyer sur l'expérience des sociaux-démocrates (6,8 % des voix), leur potentiel futur partenaire de coalition, alors que les discussions doivent démarrer dès lundi.

Avec AFP

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Janez Jansa, le "Maréchal Twitto" slovène qui prend la présidence de l'Union européenne

L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

Avec la Slovénie, une présidence européenne populiste ? (partie 2)

L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

Avec la Slovénie, une présidence européenne populiste ? (partie 1)

New York Times - World

Arab Militia Kills Scores in Sweeping Attack in Sudan’s Darfur

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The assault by hundreds of Janjaweed fighters, the latest in a series of clashes, was another sign of Sudan's deepening security and political crisis.

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By Declan Walsh

KHARTOUM, Sudan — Hundreds of Arab militia fighters, many riding motorbikes or driving vehicles mounted with guns, attacked a village in Sudan’s western Darfur region on Sunday, torching homes and shops and killing at least 150 people, aid groups and United Nations officials said.

The violence, which later spread to a nearby town, was the latest in a series of clashes involving Arab and ethnic African groups in Darfur in recent months, and one of the country’s deadliest episodes in years. The attack highlighted the growing security vacuum that experts say has worsened in tandem with a political crisis in Sudan, where the military seized power in October.

The General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur, an aid agency, said 168 people had been killed and another 98 injured in the violence around Kereneik in West Darfur.

A United Nations official in Sudan confirmed that account, saying the U.N. had received reports of 150 and 200 deaths. The attack started at dawn, when hundreds of armed men encircled Kereneik before opening fire, later going house to house and killing civilians, said the official, who spoke on the condition of anonymity because of the lack of permission to speak publicly.

In a statement late Sunday, Volker Perthes, the U.N. envoy to Sudan, deplored “the heinous killings of civilians” in Kereneik and called for an immediate end to the violence and a transparent investigation into its causes.

Adam Regal, a spokesman for the aid group, laid blame for the violence on the Janjaweed, the Arab militia responsible for the worst atrocities in Darfur since conflict erupted there about 20 years ago. Mr. Regal circulated photos that showed swathes of charred buildings, some still on fire, and apparent Janjaweed fighters.

Sudan’s military ruler, Lt. Gen. Abdel Fattah al-Burhan, dispatched soldiers to Darfur by air to contain the violence. But witnesses said the attack had taken place with little apparent resistance from the security forces already deployed to the area, including troops from Sudan’s military and members of the Rapid Support Forces paramilitary group.

By evening, the violence has spread to the town of El Geneina. Shooting erupted outside the main hospital where Arab fighters brought wounded men to be treated, causing the streets to empty as residents feared they would also come under attack, witnesses said.

“The situation in the town is upside down,” said Ibrahim Musa, a resident of El Geneina, speaking by phone. Doctors, government officials and militia commanders had been killed during clashes in the area during the day, he said.

By midnight, the streets had emptied as residents stayed home, worried about what would come next. “All the people are waiting,” he said. “There is some patrolling of security forces in the streets. We don’t know what will happen in the morning.”

At one level, the bloodshed was another tragic episode in the long-running cycle of violence between ethnic Arab pastoralists and non-Arab farming communities in Darfur.

The worst violence occurred in the 2000s, when Janjaweed fighters backed by the Sudanese military carried out a ruthless campaign that led to charges of war crimes and genocide. Earlier this month, Ali Kushayb, a Janjaweed commander, went on trial at the International Criminal Court in The Hague, where he faces 31 counts of war crimes and crimes against humanity. He denies the charges.

Hopes that the cycle of violence in Darfur would be broken after the ouster of Sudan’s longtime dictator, Omar Hassan al-Bashir, in 2019, have come to nothing. Planned reform of Sudan’s security forces has yet to start. And things have only worsened since the October coup, led by General al-Burhan, that has plunged the distant capital, Khartoum, into political chaos.

Since General al-Burhan ousted Sudan’s civilian prime minister, his efforts to forge a new government have been frustrated by an array of centrifugal forces, most notably the street protesters who clash regularly with the riot police, demanding a return to civilian-led rule.

And tension is quietly building with his deputy, Lt. Gen. Mohamed Hamdan, a former Janjaweed commander from Darfur who now commands the powerful R.S.F. paramilitary force, according to western diplomats.

A proposed new security force for Darfur, combining local armed groups with official Sudanese forces, envisaged under a 2020 peace agreement, has yet to come into being. As a result, even small incidents can flare into violence.

The current clashes started on Friday, a day after the bodies of two Arab nomads suspected of cattle rustling were found near Kereneik, the U.N. official said. Arab fighters seeking revenge attacked the village, prompted clashes with local armed groups that spiraled until the attack on Sunday.

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L'Humanité

Avançons

Chronique

Arthur Hay

Pour cette chronique, j’ai décidé de vous faire part de mon analyse politique à propos de l’échec de la gauche afin d’en désigner les principaux responsables et de les conspuer sur la place publique. Je vais saupoudrer le tout de haine et de rancœur pour être sûr que mes paroles soient un crachat supplémentaire sur un éventuel travail en commun des différents courants de gauche. Ou alors non, en fait, je vais faire autre chose. Je pense que nous avons autour de nous assez d’experts politiques qui nous plombent le moral encore plus et rendent les réseaux sociaux infréquentables. Dans ce « chacun son équipe », le concours de mauvaise foi se joue surtout contre les spectateurs. Ceux qui regardent cette lutte dans les tribunes ne comprennent ni les règles ni le but des participants, alors ils quittent le stade.

Personnellement, je n’ai pas l’âme d’un supporter sportif. J’éteins ma télé, je me déconnecte des réseaux sociaux et j’attends que le match s’arrête. Autant certains débats entre syndicats peuvent me gaver un peu, mais là, ces derniers mois de campagne ne m’ont pas donné envie de remettre un pied dans un groupe de militants politiques avant un moment. Désolé, les camarades qui se sentent concernés, c’est un peu cru, malhabile, mais c’est mon ressenti d’aujourd’hui. Les années à suivre me permettront sûrement de changer d’avis. En attendant, je vais aller voter pour le second tour. En me bouchant le nez bien sûr, mais surtout en me faisant une promesse : celle de briser au moins quelques patrons voyous. Celle d’équilibrer mon vote à droite (quelle horreur quand même) par un massacre méticuleux d’entreprises d’ubérisation avec les copains syndicalistes, politiques, d’associations, etc. Celle de briser l’extrême droite, avec autre chose que des mots s’il le faut. Celle de taper constamment sur ce président et ses sbires dès qu’ils s’attaqueront à nos droits. Finalement, la promesse de faire payer mille fois la crapule de banquier pour qui l’élection la plus mal fichue de la V e République m’a obligé à voter. La gauche n’a pas complètement perdu cinq ans. L’ultralibéralisme désormais ambiant et l’exploitation qu’il induit nécessitent de toute façon plus qu’une présidence de gauche pour renverser la tendance. On a perdu cinq ans si on décide d’agir comme cela. Si nous sommes honnêtes, nous admettrons qu’aucun des candidats de gauche ne détient à lui seul le pouvoir de faire advenir le Grand Soir. Un parti de droite n’est rien sans le soutien du patronat et de son argent. Un parti de gauche n’est rien sans le soutien des organisations et de leurs luttes.

Alors prenons le temps de fortifier nos organisations, de les faire travailler ensemble. Ne nous battons pas, ne soyons pas le reflet de l’ambiance politique pour donner au politique l’envie d’être le nôtre. Il y a tellement de gens à qui montrer la voie de l’organisation collective pour gagner de meilleures conditions de vie. Tellement de luttes à gagner autres que la présidentielle. Accrochons-nous à cela. « Quand tu as le désert à traverser, il n’y a rien à faire sauf d’avancer. »

la chronique d'arthur hay
France24 - Monde

Au Mali, plusieurs soldats tués dans trois attaques revendiquées par Al-Qaïda

Publié le : 24/04/2022 - 17:44Modifié le : 24/04/2022 - 18:08

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L'armée malienne a annoncé dimanche la mort de six soldats dans trois attaques simultanées de groupes "terroristes" contre des camps militaires dans le centre du Mali. Les assauts, qui ont également fait une vingtaine de blessés, ont été revendiqués par un groupe lié à Al-Qaïda.

L'armée malienne a annoncé, dimanche 24 avril, la mort de six soldats dans trois attaques simultanées de groupes "terroristes" ayant utilisé des "véhicules bourrés d'explosifs", contre trois camps militaires dans le centre du Mali, des assauts revendiqués par un groupe lié à Al-Qaïda.

Ces attaques ont fait "six morts" et 20 blessés dans les trois camps visés à Sévaré, Bapho et Niono par des "groupes armés terroristes (qui) ont utilisé des véhicules kamikazes bourrés d'explosifs", a affirmé l'armée malienne dans un communiqué.

Ils ont été revendiquées par la Katiba du Macina du prédicateur peul Amadou Koufa, dans un message audio parvenu à l'AFP.

Le katiba du Macina est subordonnée à Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) ou Jnim, selon son acronyme anglais, lié à Al-Qaïda.

"Ce dimanche matin, les moujahidines de la katiba de Macina ont frappé trois camps des Fama" les forces armées maliennes, citant Ségou, Bapho et Niono, selon ce message audio en langue bambara.

Ségou, localité dans le centre du Mali, ne fait pas partie des camps ciblés cités par l'armée malienne qui a mentionné Sévaré parmi les camps attaqués, contrairement aux auteurs de la revendication.

"Nous avons frappé ces camps au même moment avec un intervalle de cinq minutes. (Outre les) morts, on leur a causé des dégâts matériels", ont ajouté les jihadistes.

"Dix terroristes" "neutralisés"

Par ailleurs, une unité des Fama "en patrouille" sur l'axe Moura-Tenenko (centre) a été "prise dans une embuscade par un groupe au cours de laquelle dix terroristes ont été neutralisés" lors d'un incident séparé, a annoncé l'armée dans un autre communiqué publié dimanche soir.

À la suite des attaques de dimanche matin, l'armée a "interpellé trois suspects à Sévaré (qui) ont été mis à la disposition de la gendarmerie pour enquêtes", selon ce communiqué distinct.

La Mission de l'Onu au Mali (Minusma) "condamne fermement les attaques dirigées contre les Fama à Sévaré, Niono et Bapho où plusieurs soldats sont morts ce (dimanche) matin", dans un message sur Twitter. Elle dit avoir, "à la demande des Fama, immédiatement déployé une force de réaction rapide à Sévaré".

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

April 24, 2022

Crise sécuritaire profonde

Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler, le Mali a connu deux coups d'État militaire depuis août 2020.

Parties du nord du pays, les violences jihadistes se sont étendues vers le centre et le sud avant que le conflit ne se complique avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles.

Le conflit a fait des milliers de morts, civils et combattants, et le centre du Mali est actuellement un des principaux foyers de la crise sahélienne.

Les militaires au pouvoir depuis 2020 se sont rapprochés de Moscou en même temps qu'ils se détournaient de la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013.

Le Mali a ainsi fait appel massivement à ce qu'il présente comme des "instructeurs" venus de Russie, alors que les Occidentaux (Paris et Washington notamment) dénoncent la présence dans le pays de "mercenaires" du groupe privé russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens au pouvoir.

Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été.

Avec AFP

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L'armée malienne annonce la mort de cadres jihadistes, dont un franco-tunisien

L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

VIDÉOS EXCLUSIVES

Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps

L'Humanité

Boris Taslitzky, l’histoire en mouvement

Nos recommandations culturelles

La Piscine de Roubaix consacre une rétrospective à cet artiste qui a mené de front peinture et engagement politique. Une monographie d’envergure pour découvrir un peintre de son temps, « un romantique révolutionnaire ».

Marie-José Sirach

Roubaix (Nord), envoyée spéciale.

Il suffit de parcourir la vie de Boris Taslitzky (1911-2005) pour mesurer combien cet artiste aura été à la fois témoin et acteur des bouleversements de son siècle, toujours au cœur des espoirs révolutionnaires et des chaos provoqués par les déflagrations du fascisme, de la colonisation comme autant de marqueurs indélébiles dans son oeuvre picturale. Né dans une famille juive d’origine russe, son père meurt sur le front en 1915, sa mère sera arrêtée lors de la rafle du Vel’d’Hiv en 1942 et mourra à Auschwitz. Boris Taslitzky est l’enfant d’un siècle pétri de contradictions, où combats politiques et esthétiques faisaient rage et étaient intrinsèquement liés.

Engagement politique et artistique

Né à Paris en 1911, Boris Taslitzky fréquente très jeune les œuvres de David, Delacroix, Géricault, Goya et Courbet. Il s’inscrit ainsi dans la grande tradition des peintres d’histoire et défend « un réalisme à contenu social » pour témoigner de l’histoire en marche, des utopies révolutionnaires et de la fraternité humaine.

Son engagement politique dans les années 1930 – au parti communiste et à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires – va de pair avec son engagement artistique. En peignant l’histoire en mouvement, il raconte « la vie des hommes de son temps ». De ses premiers portraits et autoportraits aux dessins clandestins à Buchenwald, des immenses fresques pour le défilé unitaire de la gauche le 14 juillet 1935 à ses peintures qui dénoncent le colonialisme en Algérie en 1952, de ses tableaux consacrés aux métallurgistes et mineurs de Denain, jusqu’à ses croquis de la banlieue rouge, toute la peinture de Boris Taslitzky raconte l’itinéraire d’un homme, d’un peintre humaniste, qui n’a jamais cessé de conjuguer art et engagement.

Vidéo sur l’exposition

De la peinture au dessin

L’exposition que lui consacre la Piscine, d’une très grande richesse, permet de découvrir un parcours incroyable, la diversité et la multiplicité d’approches dans ses gestes picturaux, sa fidélité, jusqu’au bout, à son engagement politique. « Je n’ai aucune préférence pour un mode d’expression ou un autre. Je passe invariablement de la peinture au dessin, suivant mes envies » disait-il. Il suffit de déambuler dans l’exposition pour s’en convaincre.

Incarnation d’une humanité qui ne plie pas

On mesure, d’abord, combien Boris Taslitzky savait dessiner. Le trait est juste, précis, sobre jusque dans les détails, des camaïeux de gris souvent troués d’un rai de lumière blanche. A partir des croquis clandestins de Buchenwald, Taslitzky, une fois libéré, les transformera en fresques aux couleurs vives et chaudes, pour mieux conjurer l’horreur. Il en est ainsi du « Petit camp à Buchenwald ».

Sur cette toile de 3x5 mètres, les baraquements rouges et verts tracent une ligne de fuite vers l’horizon pour laisser surgir au premier plan, une scène sortie des Enfers : cadavres empilés sur des charrettes poussés à bouts de bras par des prisonniers faméliques, silhouettes fantomatiques enroulées dans des couvertures, hommes errants, hébétés.

Au second plan, des hommes, de dos, se soutiennent. Les couleurs contrastent avec l’horreur ainsi représentée. Puis il y a ce garde allemand, étonnamment seul, qui surveille, l’air presque désinvolte, ces hommes en guenilles.

Mais ce qui attire le regard, c’est cet autre homme au centre du tableau : un squelette vêtu du pyjama rayé des déportés, un grand chapeau sur le crâne, les mains enfoncées dans les poches et cette chemise, d’un blanc immaculé. Il se tient droit, digne, incarnation de cette humanité qui ne faiblit pas, ne plie pas.

Des compositions réalistes et symboliques

Car même au plus profond de l’horreur, dans les camps de la mort, où dans les prisons française où il est incarcéré en novembre 1941 pour avoir réalisé « plusieurs dessins destinés à la propagande communiste », Boris Taslitzky, pour « cracher l’enfer » concentrationnaire, va peindre la fraternité, la solidarité, redonnant à tous ses frères humains leur dignité.

Il fera de même quand, en 1946, il séjourne à Denain, à la demande du conservateur du Musée national des arts et traditions populaires, Georges-Henri Rivière. Grâce au soutien du maire communiste de la ville, toutes les portes lui sont ouvertes.

De son séjour dans cette ville ouvrière du Nord, ses toiles racontent le dur labeur de ces femmes et de ces hommes dans la mine. “Les Femmes de Denain”, “Cafus et galibots du puits Renard à Denain”, “les Délégués” frappent par leur composition réalistes et symboliques, qui se lisent comme autant de témoignages ethnographiques.

Du peuple des mines au peuple d’Algérie

En janvier 1952, Taslitzky séjourne en Algérie avec la peintre Mireille Miailhe, à l’invitation des partis communistes français et algérien. En juillet, ils exposent leurs travaux à la Galerie Weil à Paris sous l’intitulé Algérie 52. La préfecture de police fait arracher toutes les affiches de l’exposition sur les murs de Paris.

Les dessins et huiles de Taslitzky racontent sans fard les dessous de la colonisation. Il peint le petit peuple d’Algérie comme il avait peint quelque temps plus tôt le petit peuple des mines du Nord et annonce cette insurrection qui viendra deux ans plus tard.

Terrains vagues et jardins ouvriers

L’exposition consacre une large place aux dessins de la banlieue rouge réalisés en 1970. Une commande Jean Rollin, critique d’art à l’Humanité et conseiller municipal chargé des beaux-arts à La Courneuve. Formidable promenade dans cette périphérie alors en pleine mutation, les dessins de Taslitzky offrent une vision peut être un trop idyllique de ces villes (Saint-Ouen, Stain, La Courneuve, Bobigny, Drancy) avec ces petits pavillons de guingois, ses terrains vagues et ses jardins ouvriers, oubliant les grands ensembles surgis de terre et les bidonvilles encore là.

Catalogué dans le courant du “nouveau réalisme français” qui se revendique de la peinture d’histoire à vocation sociale dans la lignée des Poussin, Le Nain ou Courbet, et dont André Fougeron est le référent, ou peintre des Camps, l’œuvre de Boris Taslitzky est bien plus hybride et protéiforme qu’elle n’y paraît. On est surtout étonné devant l’humilité de cet homme qui a payé cher son engagement politique et n’a pas eu l’audience qu’il méritait. Cette exposition permet de rencontrer une œuvre passionnante et bouleversante.  

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New York Times - World

Four People Fatally Stabbed in London

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A suspect was in custody Monday morning, and the police say they believe the attacker and the victims knew each other.

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By Daniel Victor

Three women and a man were fatally stabbed in the London borough of Southwark early Monday, the police said.

A suspect was arrested and is in custody, the police added.

The police say they believe that the attacker and the victims knew each other, but no information was immediately available on the circumstances surrounding the killings.

Officers responded to reports of a disturbance at 1:40 a.m. on Delaford Road in Southwark. After forcing entry, they found four people inside with what appeared to be stab wounds, the police said.

The four people were pronounced dead at the scene, the police added.

Though homicides are less common in Britain than in the United States, safety and policing remain major issues in London. There were 103 homicides in the city in 2021, 71 of which were committed with knives or sharp instruments, according to police statistics.

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France24 - Monde

Burkina Faso : une dizaine de personnes tuées dans une attaque contre un détachement militaire

Publié le : 24/04/2022 - 17:59Modifié le : 24/04/2022 - 19:32

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Des attaques jihadistes contre un détachement militaire ont fait une dizaine de morts, dont cinq soldats burkinabè, dimanche dans le nord du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires et locales. Depuis 2015, le pays est la cible d'attaques jihadistes perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l'EI, qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Une quinzaine de personnes, dont neuf soldats burkinabè, ont été tuées, dimanche 24 avril, lors d'une attaque jihadiste contre un détachement militaire dans le nord du Burkina Faso, a indiqué l'armée burkinabè.

"Les détachements militaires de Gaskindé et de Pobe Mengao ont été les cibles d'attaques terroristes dans la matinée du dimanche 24 avril 2022", selon un communiqué de l'État-major, qui évoque deux attaques "simultanées" qui visaient les bases militaires et "les populations civiles".

"Les autres victimes sont des civils, tués au cours de l'attaque", a-t-il précisé, soulignant que d'autres soldats ont été blessés et de nombreux dégâts matériels enregistrés.

Un élu local a confirmé l'attaque évoquant de son côté "la mort de quatre civils".

>> À lire Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes

Recrudescence d'attaques de jihadistes présumés

Le 8 avril, toujours dans le nord du pays, un détachement militaire avait été visé par une attaque, tuant douze soldats et quatre supplétifs civils de l'armée.

Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est du pays, est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Le nouveau chef de l'État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, Sandaogo Damiba fait face depuis quelques semaines à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus d'une centaine de morts, civils et militaires.

Début avril, le chef de l'État avait annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes pour tenter d'enrayer les violences.  

L'État burkinabè ne discute toutefois pas directement avec les combattants des groupes armés : ces comités sont composés de responsables religieux, de chefs coutumiers et traditionnels. 

En parallèle, l'armée burkinabè continue ses opérations militaires contre les jihadistes.

Avec AFP

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Burkina Faso : le lieutenant-colonel Damiba investi président

décryptage

Fin de l'opération Barkhane : quelle stratégie pour les forces françaises au Sahel ?

Repères

Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes

L'Humanité

Symphonie en ut majeur pour meurtre et oiseaux

Nos recommandations culturelles

Théâtre Ils nous ont oubliés est l’adaptation par Séverine Chavrier de la Plâtrière, de Thomas Bernhard. Un récit où l’angoisse va crescendo tout au long du spectacle.

Marie-José Sirach

D’entrée de jeu, on connaît la victime. On connaît le meurtrier. Konrad a tué sa femme, la veille de Noël. La police a retrouvé l’assassin caché dans un trou, deux jours plus tard, à moitié gelé. Mais, au-delà du crime, le récit se concentre sur les jours qui ont précédé le meurtre, sur la vie de ce couple jadis grand voyageur, qui, un beau jour, a échoué à la Plâtrière.

Blanche la neige du ciel, la poussière de plâtre qui se soulève. Noirs ces boyaux de l’ancienne mine qui ne mènent nulle part, ces fusils alignés sur le mur. Noire la bile qui provoque l’ire de ces deux personnages, Konrad et Madame Konrad. Peut-être se sont-ils aimés un jour, autrefois. Ils ne se supportent plus, se provoquent, se disputent mais sont dépendants l’un de l’autre, ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Une vie en miroir. Une vie figée dans une relation toxique poussée à son paroxysme. Clouée sur son fauteuil, quasi mutique, elle tricote et détricote des moufles à longueur de journée, quand elle ne lit pas un livre de Novalis. Konrad, lui, feuillette un livre de Kropotkine. Il ne cesse de bouger, d’aller et venir, de parler encore et encore à sa femme, aux murs, aux rares et étranges visiteurs qui passent, à lui-même. Soliloque ininterrompu, logorrhée verbale jusqu’à l’étourdissement pour dire l’impossibilité d’écrire…

De leur ancienne vie, il ne reste plus rien. Konrad a tout vendu, jeté, à l’exception de quelques vieilles photos jaunies. Dans cette maison en ruines, au milieu d’une nature hostile et rabougrie, des visiteurs passent, fantômes d’hier et d’aujourd’hui, anciens ouvriers de l’usine ou jeunes toxicos en déshérence. Le silence de la Plâtrière est troué de bruits étranges et inquiétants et peuplé de fantômes. Tremblement des murs, murmures à peine perceptibles, tirs des chasseurs au loin, cris d’animaux nocturnes, tout vient perturber le recueillement nécessaire à l’écriture du fameux Traité. Alors Konrad vire à la paranoïa : lui qui écrit sur l’ouïe perd désormais la vue et transforme sa maison en bunker, avec des armes à feu partout à portée de main et des caméras de vidéosurveillance dans chaque pièce.

Si l’adaptation de Séverine Chavrier prend des libertés avec le roman de Thomas Bernhard, c’est pour s’approcher au plus près de l’esprit de l’œuvre, laisser entendre son ironie mordante, dérangeante, cet étrange mélange de cruauté et d’empathie qui se lit entre les lignes. La plume de Thomas Bernhard est féroce à l’égard de ses compatriotes et cette Plâtrière est bien la métaphore d’un pays où le nazisme rôde encore, jusque dans les rapports intimes.

Les choix dramaturgiques affirmés de la metteuse en scène, le parachutage de personnages extérieurs au roman – l’aide-soignante, la jeune adolescente, le livreur Deliveroo –, la scénographie qui met à nu cette maison terrier, la musique – omniprésente, omnipuissante –, la valse des lumières, les images géantes projetées dans l’espace, tout participe de cette symphonie découpée en trois mouvements et deux pauses. Séverine Chavrier, qui est aussi musicienne, orchestre sa partition de main de maître. Dans cet espace modulaire où le moindre recoin se transforme en espace de jeu, la tension va crescendo. La vidéo agit comme une loupe grossissante, traquant les personnages. Chaque geste est épié. Rien ne semble échapper au contrôle de Konrad, or tout lui échappe. Au milieu de ces fantômes masqués, le couple ricane et son rire est effrayant, annonciateur du drame.

Dans le rôle de Konrad, Laurent Papot donne toute la démesure de son personnage, corps tendu à l’extrême, visage ravagé par la folie, regard révulsé, débit syncopé, saccadé, toujours sur le pont. Il est impressionnant, bouleversant aussi parfois. Marijke Pinoy campe une Madame Konrad ambiguë, à la fois victime et tyran, exerçant sur son mari un étrange chantage. Leur jeu, parfaitement raccord, dévoile cette part de mystère de l’intimité du couple. Les apparitions de Camille Voglaire, que ce soit dans la peau de l’aide-soignante ou de la jeune toxicomane, électrisent l’atmosphère, comme la présence, à cour, de Florian Satche, qui malmène son tambour et amplifie tous les bruits de la Plâtrière, participent de cet étourdissement théâtral des plus impressionnants. Et puis, il y a les oiseaux. Des pigeons et un corbeau noir. La dizaine de volatiles, que les effets sonores et lumineux n’effraient pas, grignotent peu à peu l’espace des humains. Et c’est terrible… Séverine Chavrier signe un thriller qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Théâtreodéon
France24 - Monde

Sahara Occidental : le revirement de l'Espagne "inacceptable" pour le président algérien Tebboune

Publié le : 24/04/2022 - 08:37

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié samedi le revirement de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur la délicate question du Sahara occidental d'"inacceptable moralement et historiquement".

Le revirement de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur le Sahara occidental est "inacceptable moralement et historiquement", a déclaré samedi 23 avril le président algérien Abdelmadjid Tebboune. 

Dans une interview à des médias nationaux, Abdelmadjid  Tebboune a dénoncé l'annonce le 18 mars par le gouvernement espagnol de son soutien à un plan d'autonomie marocain, en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l'ancienne puissance colonisatrice. 

"Nous avons de très solides liens avec l'État espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, ndlr) a tout cassé", a ajouté le chef de l'État algérien. 

Pedro Sanchez a qualifié le plan marocain de "base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend".

Dénonçant un "revirement" de l'Espagne, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et a réclamé des "clarifications" avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid.

Le conflit dans cette vaste zone désertique, bordée d'eaux poissonneuses et au riche sous-sol minier, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Rabat, qui contrôle près de 80 % du Sahara occidental, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

"L'ONU considère que l'Espagne est la puissance administrante tant qu'il n'y a pas de solution au Sahara occidental", a poursuivi Abdelmadjid Tebboune.

L'Algérie réclame "l'application du droit international". "L'Espagne ne doit pas renoncer à sa responsabilité historique et doit réviser sa position"", a-t-il ajouté.

>> À lire aussi : Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

Le président Tebboune a toutefois souligné que l'Algérie ne "renoncerait jamais à ses engagements d'assurer la fourniture de gaz à l'Espagne quelles que soient les circonstances". L'Espagne est très dépendante de l'Algérie pour ses approvisionnements en gaz.

Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l'Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l'effet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l'agence officielle APS qu'il n'était "pas exclu de procéder à un 'recalcul' des prix avec notre client espagnol".

Avec AFP

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Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

DIPLOMATIE

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : au second tour, les détenus ont préféré Macron à Le Pen

Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui les détenus ont-ils favorisé, dimanche 24 avril, lors du second tour de l’élection présidentielle ? Selon les informations de BFM TV, c’est pour le président-candidat que ces derniers se sont majoritairement prononcés, à l’occasion du vote par correspondance. Ainsi, l’actuel locataire de l’Elysée a récolté 6117 voix, c’est-à-dire 65,32 % des suffrages exprimés par les détenus. De son côté, la candidate du Rassemblement a recueilli 3248 bulletins à son nom, soit 34,68 % des suffrages. A savoir que ces voix ne correspondent pas à l’intégralité des suffrages exprimés par les détenus, car ces derniers ont encore la possibilité de voter par procuration ou de demander une permission de sortie.

Mélenchon en tête au premier tour dans les prisons

Cette année, pour la première fois à l’occasion d’une élection présidentielle, les personnes incarcérées dans des prisons françaises ont pu voter par correspondance. Dans le détail, 13 676 détenus – sur un total de plus de 70 000 prisonniers au 1er mars – avaient choisi de bénéficier de ce dispositif, soulignent nos confrères. Ils sont un peu plus de 10 000 à avoir voté au second tour. Comme le 10 avril, les bulletins des détenus ont été centralisés au ministère de la Justice, tandis que les scores ont été ajoutés à ceux obtenus dans le 1er arrondissement de la capitale, car c’est là que se trouve la Chancellerie.

Au premier tour, c’est pour Jean-Luc Mélenchon que la plupart d’entre eux s’étaient prononcés. Le candidat Insoumis était arrivé largement en tête, avec 45,78 % des suffrages exprimés. Autrement dit, c’était deux fois plus que son résultat au niveau national. Derrière lui, on retrouvait Marine Le Pen et Emmanuel Macron, relégué alors à la troisième place dans les prisons.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Ukraine, combien de déplacés ?

Publié le : 25/04/2022 - 14:52

Raphaël KAHANE Suivre

C'est une crise humanitaire que traverse aujourd'hui l'Europe. En l'espace de seulement quelques semaines, un pays, l'Ukraine, a vu plus du quart de sa population déplacée, notamment vers l'étranger, sous l'effet des bombardements russes. Quel avenir pour ces réfugiés ? Combien peut en accueillir l'Europe qui jusqu'à présent dissuadait plutôt les migrants d'arriver ? Éléments de réponse avec notre invitée, Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l'ONU.

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Forts de leur expérience de guerre, les casques blancs syriens viennent en aide aux Ukrainiens

Focus

Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne

ActuElles

Pour les réfugié.e.s d’Ukraine, un risque d’exploitation sexuelle par les réseaux mafieux

Valeurs Actuelles

“Un vent d’espoir se lève”, “Macron élu sur un rejet de l’adversaire”… les réactions politiques au lendemain de la défaite de Marine Le Pen

« On peut encore éviter qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs à l’issue des législatives. » Ces propos ont été tenus par Laure Lavalette, porte-parole de Marine Le Pen, au lendemain de la défaite de la candidate du Rassemblement national face au président de la République sortant. Invitée sur le plateau d’Europe 1, lundi 25 avril, Laure Lavalette a réagi aux propos de la candidate RN qui avait évoqué une « défaite victorieuse »« Ce qui est certain, c’est que nous avons plus de deux millions de voix [supplémentaires] qu’il y a cinq ans, alors qu’Emmanuel Macron a perdu des voix. Et pratiquement 42 %, c’est un score jamais atteint dans ma famille politique », a-t-elle détaillé au micro de la radio nationale, avant d’estimer qu’« un vent d’espoir se lève » pour la candidate frontiste, qui est la « première opposante » du chef de l’Etat. 

Laure Lavalette, porte-parole de Marine Le Pen, se réjouit sur #Europe1 du score atteint par le RN au second tour : « On peut encore éviter qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs à l’issue des législatives » pic.twitter.com/HW156uUOJL

— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 25, 2022

Alexis Corbière : Emmanuel Macron est « minoritaire » 

De son côté, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, était invité lundi matin sur le plateau de Public Sénat. Invité à s’exprimer au sujet de l’élection présidentielle, l’homme politique a notamment jugé qu’Emmanuel Macron avait été « élu sur un rejet de l’adversaire »« Il est indiscutablement élu, il a gagné. Toutefois, il a obtenu 38 % des voix des électeurs inscrits, c’est-à-dire qu’il est minoritaire », a-t-il ajouté ensuite, pour étayer son point de vue sur la question. Et de conclure : « Marine Le Pen, c’est celle qui pouvait faire réélire » le candidat-sortant. Sa candidature, « c’est le meilleur service qui pouvait être rendu à Emmanuel Macron »

« Emmanuel Macron est indiscutablement élu. Toutefois, il a obtenu 38 % des voix des électeurs inscrits, c’est-à-dire qu’il est minoritaire. Il a été élu sur un rejet de l’adversaire », pointe @alexiscorbiere pic.twitter.com/l87KfizPUh

— Public Sénat (@publicsenat) April 25, 2022

Sébastien Chenu : le RN « est sorti des caricatures » 

Le député RN et porte-parole de Marine Le Pen, Sébastien Chenu, s’est lui aussi exprimé ce lundi au sujet du résultat de l’élection présidentielle. Ce dernier est notamment intervenu sur le plateau de Sud Radio. Au cours de cette interview, il s’est réjoui qu’un « record absolu » d’électeurs aient fait confiance à l’opposante du président-candidat, au moment du second tour de l’élection. Ensuite, au micro de RTL, il a jugé que le RN était « sorti des caricatures ».  

Une autre personnalité politique à s’être exprimée sur ce sujet, c’est Robert Ménard. Invité sur RTL, le maire de Béziers a estimé que c’était « difficile de s’appeler Le Pen, parce que ça vous inscrit dans une histoire ». Un patronyme qui, d’après lui, pourrait en partie expliquer le fait que la candidate ait une nouvelle fois échoué. Il a aussi pointé du doigt un « problème de programme » chez celle-ci : « Je pense qu’aujourd’hui, sur un certain nombre de points, la mutation n’est pas faite. […] Sur la crise ukrainienne, [par exemple], il y a une fascination pour une espèce de nationalisme viril, qui est un peu insupportable et vous joue des tours. » 

#MarineLePen : « Elle n’est pas d’extrême droite, elle n’est pas son père », @RobertMenardFR dans #RTLPrésidentielle. « Qui peut penser qu’elle est antisémite ? » pic.twitter.com/Zjq0uewzBR

— RTL France (@RTLFrance) April 25, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Christian Rizzo au fond des abysses

Nos recommandations culturelles

Danse Dans Miramar, montré à Paris, le chorégraphe ausculte sans peur la solitude au sein du groupe. Une pièce superbement épurée et glaciale, comme un miroir face au monde.

Muriel Steinmetz

Au 104, Christian Rizzo, qui est à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier, a présenté Miramar, dernier volet d’un triptyque entamé avec  Une maison et  En son lieu (1). Dans Une Maison (2019), quatorze interprètes de 23 à 60 ans évoluent sur de la terre jetée par pelletées par une sorte de fossoyeur improvisé effaçant toute trace de la danse. Rizzo avouait alors avoir perdu un être cher.

Cette fois, ils sont dix, cinq femmes, cinq hommes, plus une. Celle-ci, d’abord seule sur le plateau, assise dos au public, cheveux longs dénoués, pantalon de cuir, scrute, en fond de scène, un horizon bouché qui le restera. Noir de caveau. Elle dansera dans un rais de lumière projeté au sol, comme venu d’une porte entrouverte. Très vite, elle sort après que son bras a indiqué une direction que suit le reste du corps. Les dix autres arrivent en rang serré à jardin, traversent la scène dos au public avant de disparaître là-bas comme un seul homme. On les sent aux aguets. Ils se lancent bientôt, tous ensemble mais seuls, au fond. La lumière (Caty Olive), du haut des cintres, impose un vert d’abysses. Un système de projecteurs mobiles, sur rails, balaie l’espace chichement éclairé en divers halos verdâtres où les corps se distinguent mal. Les interprètes changent d’angle au gré du courant, certains mangés par l’ombre qui les absorbe. Il se fait un grand égarement collectif. Des danses de groupe s’esquissent par flots vagues. Certains s’écroulent. Sur cette toile de fond marin, deux ou trois se recroquevillent, débris inlassablement remués, le tout sans heurt, dans une sorte de clameur (création sonore de Gerome Nox), qui impulse une cadence sourde de machine à laver.

La mise en scène dévore les interprètes. D’où l’hésitation des gestes, les déplacements heurtés qui se désarticulent. Rizzo traduit le désarroi des corps et des volontés. On danse surtout dos au public, face à un noir de nuit, face à demain qui n’ouvre sur rien. La pandémie est, à n’en pas douter, présente dans cette pièce sans perspective, avec les effondrements par vagues d’un collectif qui n’en est pas vraiment un. Deux pas en avant, trois en arrière, par petits modules interchangeables de trois ou quatre, car leur place n’est jamais acquise.

Il en est un qu’on dirait tombé tête en bas au ralenti. Dans Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement car ils eurent le temps de regarder tout autour (titre à rallonge – Rizzo les affectionnait – tiré d’une phrase de Lewis Carroll), les interprètes chutaient lentement dans des fissures ménagées sur la scène. Cette fois, on est déjà sous l’eau. Rizzo se penchait sur l’abîme. Aujourd’hui, il est dedans. C’est une pièce épurée et glaciale. Un os nettoyé par la gueule d’un chien. À la fin, un homme avec des chaussettes à pompons agite, dans l’obscurité, un drapeau fait de lanières d’argent qui palpitent en mille petites fulgurances. Elles miroitent telle « la mer allée avec le soleil », de Rimbaud. Lumière au bout du tunnel ?

danse
France24 - Monde

Europe : les nouveaux visages de l’extrême droite

Publié le : 25/04/2022 - 11:00

Anne MAILLIET Céline SCHMITT

Âgés de moins de 35 ans, Marie-Thérèse Kaiser, Fabrizio Busnengo et Alejandro Sanchez ont permis à leurs formations respectives d'extrême droite de se trouver aux portes du pouvoir. Ils se sont affranchis du passé et militent de manière décomplexée au sein de jeunes partis en Allemagne, en Italie et en Espagne : Alternative für Deutschland (AfD), Fratelli d’Italia (FdI) et Vox ont moins de dix ans. Reportage de Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy et Lorenza Pensa.

ESPAGNE

Législatives en Espagne : victoire fragile de Pedro Sanchez, poussée de l'extrême droite

AfD en difficulté

Allemagne : isolée, divisée... l'extrême droite dans l'impasse ?

ITALIE

En Italie, l'extrême droite manifeste à Milan, les antifascistes à Rome

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
L'Humanité

Exploration du silence qui dit tout

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Le Russe Ivan Viripaev a écrit Ovni, une pièce qu’Eléonore Joncquez a mise en scène (1). L’argument procède d’un élégant subterfuge, après que l’auteur, dans sa langue, nous a menés en bateau avec cette histoire d’ovni dont on perd aussitôt la trace. On n’est pas dans le film la Soupe aux choux, mais dans un espace mental où dix personnages divers, interprétés par cinq comédiens (Eléonore Joncquez, Vincent Joncquez, Grégoire Didelot, Patrick Pineau et Coralie Russier), vont faire le récit de l’instant ineffable d’éveil spirituel qui a bouleversé leur existence. Il y va d’une sorte d’épiphanie, qui révèle en un éclair l’indicible d’une élection intime. On songe au satori, propre à la méditation zen. Ces gens, du Japon, d’Australie, d’Irlande ou d’ailleurs, sont chez eux, vaquent à leurs occupations quotidiennes, chacun étant nanti d’accessoires familiers. Ils racontent le secret d’âme qui les a saisis et conduits à la perception d’un silence qui dit tout. Expérience d’ordre mystique, qu’Eléonore Joncquez orchestre avec une délicatesse joueuse qui fait tout le prix de ce spectacle savamment ourlé, hors de tout grand-guignol psychédélique, pour aborder les rives mystérieuses d’un éventuel autre côté du monde.

On change de registre avec Nina et les managers, de Catherine Benhamou, dans la mise en scène de Ghislaine Beaudout (2). Nina (Adèle Jayle), Mouette de Tchekhov au chômage, recommandée par son frère, actionnaire d’une grande entreprise, accepte de devenir formatrice afin d’en théâtraliser les cadres sur le thème « gouverner dans la tempête ». Face à elle, le boss, Grégoire (Renaud Danner), sa secrétaire-maîtresse (Violaine Fumeau) et Xavier, jeune manager aux dents longues (Adrien Michaux). Marché de dupes. Il s’agit, par le théâtre, d’accoutumer le personnel à un dégraissage massif. Catherine Benhamou a connu ça du côté de Nina. L’ensemble a du souffle, au fil d’un jeu nerveux qui signifie le cynisme survolté, jusqu’au burn out obligé. En sourdine, s’entend la mauvaise conscience de l’art théâtral qui se compromet avec le pouvoir de l’argent. Une scénographie ingénieuse (Clara Georges Sartorio), faite de panneaux mobiles, la vidéo (Sébastien Sidaner) sur laquelle s’agitent les cadres en compétition, la lumière froide (Raphaël Bertomeu) et la stridence sonore (Vincent Guiot) concourent à l’évidence dans un univers d’exploitation climatisée.

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
New York Times - World

This Man Married a Fictional Character. He’d Like You to Hear Him Out.

Akihiko Kondo and thousands of others are in devoted fictional relationships, served by a vast industry aimed at satisfying the desires of a fervent fan culture.

Akihiko Kondo at home in Tokyo with a doll of Hatsune Miku, the virtual pop star.Credit...Noriko Hayashi for The New York Times

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By Ben Dooley and Hisako Ueno

TOKYO — In almost every way, Akihiko Kondo is an ordinary Japanese man. He’s pleasant and easy to talk to. He has friends and a steady job and wears a suit and tie to work.

There’s just one exception: Mr. Kondo is married to a fictional character.

His beloved, Hatsune Miku, is a turquoise-haired, computer-synthesized pop singer who has toured with Lady Gaga and starred in video games. After a decade-long relationship, one that Mr. Kondo says pulled him out of a deep depression, he held a small, unofficial wedding ceremony in Tokyo in 2018. Miku, in the form of a plush doll, wore white, and he was in a matching tuxedo.

In Miku, Mr. Kondo has found love, inspiration and solace, he says. He and his assortment of Miku dolls eat, sleep and watch movies together. Sometimes, they sneak off on romantic getaways, posting photos on Instagram.

Mr. Kondo, 38, knows that people think it’s strange, even harmful. He knows that some — possibly those reading this article — hope he’ll grow out of it. And, yes, he knows that Miku isn’t real. But his feelings for her are, he says.

“When we’re together, she makes me smile,” he said in a recent interview. “In that sense, she’s real.”

Mr. Kondo is one of thousands of people in Japan who have entered into unofficial marriages with fictional characters in recent decades, served by a vast industry aimed at satisfying the every whim of a fervent fan culture. Tens of thousands more around the globe have joined online groups where they discuss their commitment to characters from anime, manga and video games.

For some, the relationships are just for a laugh. Mr. Kondo, however, has long known that he didn’t want a human partner. Partly, it was because he rejected the rigid expectations of Japanese family life. But mostly, it was because he had always felt an intense — and, even to himself, inexplicable — attraction to fictional characters.

Accepting his feelings was hard at first. But life with Miku, he argues, has advantages over being with a human partner: She’s always there for him, she’ll never betray him, and he’ll never have to see her get ill or die.

Mr. Kondo sees himself as part of a growing movement of people who identify as “fictosexuals.” That’s partly what has motivated him to publicize his wedding and to sit for awkward interviews with news media around the globe.

He wants the world to know that people like him are out there and, with advances in artificial intelligence and robotics allowing for more profound interactions with the inanimate, that their numbers are likely to increase.

It’s not a political movement, he said, but a plea to be seen: “It’s about respecting other people’s lifestyles.”

Pretend people, true feelings

It’s not unusual for a work of art to provoke real emotions — anger, sorrow, joy — and the phenomenon of desiring the fictional is not unique to Japan.

But the idea that fictional characters can inspire real affection or even love may well have reached its highest expression in modern Japan, where the sentiment has given rise to a highly visible subculture and become the basis for a thriving industry.

The Japanese word for the feelings those characters inspire is “moe,” a term that has become shorthand for just about anything that is viscerally adorable.

Business seminars have talked about tapping the moe market, and the government has promoted the notion — in relation to cartoons — as an important cultural export. The word and other specialized terms have resonated beyond Japan, with fictosexuals abroad often adopting them to articulate their own experience of love.

While unofficially marrying fictional characters remains rare, the economic juggernaut that has grown around Japanese fan culture since the late 1970s has made it possible for many more people to live out elaborate fantasies with their favorite characters.

“You have the comics, the cartoons, the games kind of building up a sort of infrastructure where characters become more important to people,” said Patrick Galbraith, an associate professor in the School of International Communication at Senshu University in Tokyo who has written extensively about the subject.

In Tokyo, two districts have become meccas for fulfilling character-based dreams: Akihabara (for men) and Ikebukuro (for women). Specialty shops in the neighborhoods are packed with merchandise for characters from popular games and anime.

The products for women are especially extensive. Fans can buy love letters from their crushes, reproductions of their clothes and even scents meant to evoke their presence. Hotels offer special packages, featuring spa treatments and elaborate meals, for people celebrating their favorite character’s birthday. And on social media, people post photos, art and mash notes promoting their “oshi” — a term widely used by Japanese fans to describe the objects of their affection.

Business & Economy: Latest Updates

For some, the relationships represent a rejection of the entrenched “breadwinner-housewife” model of marriage in Japan, said Agnès Giard, a researcher at the University of Paris Nanterre who has extensively studied fictional marriages.

“To the general public, it seems indeed foolish to spend money, time and energy on someone who is not even alive,” Dr. Giard said. “But for character lovers, this practice is seen as essential. It makes them feel alive, happy, useful and part of a movement with higher goals in life.”

Rather than becoming more isolated as a result of their relationships, women benefit from the elaborate communities that develop around them, Dr. Giard said. In her experience, women see the fictional marriages as empowering, “a way to challenge gender, matrimonial and social norms.”

In some respects, Mr. Kondo’s commitment to Miku, too, is an example of commercial and social forces at work.

Although Miku is often portrayed as a single character, she’s actually a piece of software, a digital “singer in a box” that comes paired with a cartoon avatar that has appeared in concert in hologram form.

Mr. Kondo first found comfort in Miku in 2008, after bullying at his job sent him into a spiral of depression. He had decided long ago that he would never love a real person, partly because, like many young people, he had been rejected by a series of crushes, and partly because he didn’t want the life that Japanese society demanded of him.

Soon, Mr. Kondo began making songs with Miku and purchased a stuffed doll of the character online.

A major breakthrough in the relationship came nearly a decade later, with the introduction in 2017 of a $1,300 machine called Gatebox. The size of a table lamp, the device allowed its owners to interact with one of a variety of fictional characters represented by a small hologram.

Gatebox was marketed to lonely young men. In one ad, a shy office worker sends a note to his virtual wife letting her know he’ll be late. Upon his arrival, she reminds him that it’s their “three-month anniversary,” and they share a Champagne toast.

As part of its promotional campaign, Gatebox’s maker set up an office where users could apply for unofficial marriage certificates. Thousands of people registered.

Mr. Kondo was delighted that Miku was among the Gatebox characters and excited to at last hear her thoughts on their relationship. In 2018, he proposed to Miku’s flickering avatar. “Please treat me well,” she replied.

He invited his co-workers and his family to the wedding. They all refused to come.

In the end, 39 people attended, largely strangers and online friends. His local member of Parliament was there, and a woman he had never met before helped him with the arrangements.

Some Japanese commentators denounced Mr. Kondo as weird. Others pleaded for sympathy. One man contended that the union was a violation of Japan’s Constitution, which states that marriage shall be allowed only with the consent of both sexes. In response, Mr. Kondo posted a video of his proposal.

‘If you ask me if I’m happy, I’m happy’

In the years since his story went viral, hundreds of people from around the world have turned to Mr. Kondo for advice, support and reassurance.

Among them was Yasuaki Watanabe, who opened a small business registering fictional marriages after seeing the popularity of Gatebox’s short-lived certificate service.

Over the last year, Mr. Watanabe has counseled hundreds of fictosexuals and issued around 100 marriage certificates, including one for himself and Hibiki Tachibana, a character from the anime series “Symphogear.”

Mr. Watanabe, who likes to travel and has an active social life, began watching the show only at a friend’s insistence. But when he saw Hibiki, it was true love, he said.

It was not his first marriage: He had divorced a woman several years earlier. His new relationship was easier, he said, with no demands on his time and no need to cater to someone else’s desires. The love was “pure,” given freely and with no expectation of anything in return. It made him realize how self-centered he had been in the earlier marriage.

“If you ask me if I’m happy, I’m happy,” he said. “Of course, there are tough parts,” he added — he misses being touched, and then there is the problem of copyright, which has prevented him from making a life-size doll of the character — “but the love is real.”

Kina Horikawa, a 23-year-old woman with a chirpy, outgoing personality and a goth-punk aesthetic, moved in with her parents during the pandemic, freeing up cash from her job at a call center to spend on Kunihiro Horikawa, a character from the mobile game Touken Ranbu. She had a real boyfriend, but broke up with him because he became jealous.

Her fictional husband is the teenage personification of a 400-year-old wakizashi, or Japanese short sword, and he joins the family for dinner most nights in the form of a tiny acrylic portrait perched next to her rice bowl. The couple double dates with friends who have their own fictional beaus, going out to high teas and posting photos on Instagram.

“I’m not hiding it from anyone,” said Ms. Horikawa, who uses her fictional husband’s last name unofficially.

While Mr. Kondo’s relationship with Miku is still not accepted by his family, it has opened other doors for him. In 2019, he was invited to join a symposium at Kyoto University to speak about his relationship. He traveled there with a life-size doll of Miku he had commissioned.

Engaging in deep conversation about the nature of fictional relationships made him think he might like to go to college. He’s now studying minority rights in law school while on leave from his job as an administrator at an elementary school.

As with any marriage, there have been challenges. The hardest moment came during the pandemic, when Gatebox announced that it was discontinuing service for Miku.

On the day the company turned her off, Mr. Kondo said goodbye for the last time and left for work. When he went home that night, Miku’s image had been replaced by the words “network error.”

Someday, he hopes, they will be reunited. Maybe she’ll take on new life as an android, or they will meet in the metaverse.

Either way, Mr. Kondo said, he plans to be faithful to her until he dies.

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France24 - Monde

Présidentielle : "Macron s'impose face à Le Pen dans une France fracturée"

Publié le : 25/04/2022 - 10:27

Axel MAY

Après le second tour de l'élection présidentielle, voici une revue de presse qui lui est totalement dédiée : qu'écrit la presse française nationale, mais aussi régionale ? Et qu'en pensent les journaux européens ?

"Grande victoire, grands défis". C'est la une du Figaro. "Avec 58,5 % des suffrages, Emmanuel Macron emporte une victoire historique sur Marine Le Pen. Jamais, sous la Ve République, un président n'était parvenu, sans cohabitation, à se faire réélire", souligne le Figaro. "Macron réélu. Merci qui ?", préfère retenir Libération. Et d'expliquer : "Large vainqueur, Emmanuel Macron doit son succès à un sursaut démocratique des Français, qui se sont mobilisés pour contrer une extrême droite plus forte que jamais." Le Parisien/Aujourd'hui en France note qu'à peine "sa victoire actée, ses principaux opposants, de la candidate du Rassemblement national à Jean-Luc Mélenchon en passant par Éric Zemmour, ont lancé la bataille des législatives" du mois de juin.

Quelques exemples de journaux régionaux : pour Le Berry républicain "Tout reste à faire" ; pour Le Progrès de Lyon, il est "obligé de changer". Tandis que Le Journal de la Réunion remarque que Marine Le Pen est arrivée en tête dans l'île de l'océan Indien (comme dans la plupart des départements et collectivités d'outre-mer). C'est la grande surprise de ce second tour.

En Espagne, El País estime que Macron "s'impose dans une France fracturée" insistant sur le fait que "l'extrême droite obtient le meilleur résultat de son histoire et l'abstention est la plus forte depuis 1969". En Allemagne, Die Welt analyse que le succès du chef de l'État sortant constitue un "dernier gros ouf" de soulagement. Le quotidien italien le Corriere della Sera juge que "la victoire de Macron signifie que la France a choisi l'Europe et l'Atlantisme". En Suisse, Le Temps écrit : "Marine Le Pen, les leçons d'une troisième défaite". "Son parti réussira-t-il à prendre le leadership de l'opposition, notamment dans le cadre des élections législatives qui vont suivre ? On peut en douter, tant le système majoritaire en vigueur dans cette élection est défavorable aux partis clivants", prédit le journal helvétique. 

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France24 - Monde

Les priorités économiques du président réélu

Publié le : 25/04/2022 - 10:55Modifié le : 25/04/2022 - 11:07

Christophe DANSETTE Christophe DANSETTE

Pouvoir d'achat, réforme des retraites, plein emploi comptent parmi les principales priorités économiques d'Emmanuel Macron pour son deuxième quinquennat. Revue de détail des mesures économiques que le président réélu souhaite prendre rapidement, dans un contexte de croissance ralentie et de dette accrue.

El País (ESP)

24 horas de modernismo a raudales en Canet de Mar

24 HORAS

De tradición marinera, su pujante industria textil del siglo XIX adornó la ciudad barcelonesa con espectaculares villas modernistas. De la casa museo del arquitecto Lluís Domènech i Montaner a sus obras repartidas por la localidad y un castillo escenario de ‘Juego de tronos’

En el centro geográfico de esa franja de playas y pueblos marineros y de veraneo que ha sido y es la comarca barcelonesa del Maresme brilla con luz propia la villa de Canet de Mar. Con casi 15.000 habitantes, Canet está formada por distintas y sutiles capas que se van intuyendo a pasos lentos y mirada precisa, de charlas y cafés. 

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De tradición marinera, como atestiguan algunas de las callejuelas que perduran hoy separadas del mar por la carretera y la vía de tren, esta no ha sido una población eminentemente turística como algunas de sus vecinas. Su pujante industria textil hizo que desde finales del siglo XIX y entrado el XX algunos de sus acaudalados residentes encargaran casas espectaculares en el estilo que estaba de moda en ese momento: el modernista. Canet, en efecto, acapara en poco espacio un excelente patrimonio, en cantidad y calidad, de casas señoriales, obra civil e incluso en su cementerio. 

09.00 Desayuno con ‘pan de coca’ para coger fuerzas

Si algún nombre está ligado a esta villa marinera es, sin duda, el del arquitecto Lluís Domènech i Montaner (1850-1923), precursor del modernismo y guía de otros insignes arquitectos como Antoni Gaudí y Josep Maria Puig i Cadafalch. Empezamos la ruta en el centro neurálgico de la villa, en la Casa Museo Domènech i Montaner (Riera Gavarra, 2) (1). Por la arbolada Riera de Sant Domènec llegamos al Hostalet de Canet (Riera Sant Domènec, 5) (2), un pequeño hotelito con siete habitaciones y restaurante ubicado en un edificio del siglo XIX que hace las veces de centro de tertulia y reunión y donde sirven sabrosos bocadillos de pan de coca con tomate y embutidos y excelente café. 

10.00 En la casa-museo de Domènech i Montaner

Remontamos la Riera de Sant Domènec y en la confluencia de la Riera Gavarra con la Riera Buscarons encontramos la Casa-Museo Domènech i Montaner. Canet, como otros pueblos del Maresme, es una villa de sinuosas y empinadas calles que descienden desde las cercanas montañas del Montnegre hasta el mar y que en época de lluvia a menudo se convierten en caudalosas vías de agua. La vinculación de Domènech i Montaner con el municipio fue larga e intensa: su madre nació en esta villa y aquí conoció a su esposa María Roura, hija de una importante familia local.  

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El museo está formado por dos edificaciones: una es la Casa Domènech, que reformó y adaptó para el veraneo de su numerosa familia (tuvieron ocho hijos). En un muy interesante recorrido por la obra y la figura del genial arquitecto se muestra su trayectoria polifacética y se aprecia su carácter austero, muchas de las constantes del modernismo catalán como la pasión por todo lo medieval, además de algunas de sus innovaciones constructivas y decorativas. La casa es bellísima y en su construcción se incorporaron algunos de los moldes de yeso que formaban parte de otros grandes proyectos del maestro en Barcelona, como el Palau de la Música Catalana, el Hospital de la Santa Creu i Sant Pau o la Casa Lleó i Morera del Passeig de Gràcia. No hay que abandonar la casa sin una última mirada al Mediterráneo desde el ventanal que da a la Riera de Sant Domènec el cual, aunque hoy está sesgado por la construcción de nuevos edificios, a principios del siglo XX debía ser impresionante. La visita prosigue en el otro edificio: Can Rocosa (3), la masía barroca del siglo XVII que sería también su estudio, un paraíso de sosiego. Magnífica es la contemplación del espacio de trabajo del arquitecto con la enorme mesa de dibujo diseñada por él mismo. En el vestíbulo de la Casa-Museo se halla la oficina de turismo donde informan de las rutas para conocer el resto del patrimonio modernista de la ciudad catalana. 

12.00 Visita al cementerio

Se afirma que Canet es el pueblo con más patrimonio modernista por metro cuadrado. Un simple paseo por su centro lo confirma. Muy cerca de la Casa-Museo Domènech i Montaner brillan con luz propia otras de sus obras, como la Casa Roura (1892) (4) y el Ateneu Canetenc (1885) (5), que hoy albergan un restaurante y la biblioteca municipal. Remontando la Riera de Buscarons llegamos al cementerio de Canet (Carrer Sant Marc, 55) (6), no sin antes dar una vuelta por el mercado municipal. A principios del siglo XX muchos de los llamados indianos o americanos regresaron de su periplo por América con grandes fortunas y levantaron increíbles casas que mostraban su desbordante riqueza. Eso también se plasmó en la construcción de sus panteones. El camposanto alberga una arquitectura funeraria de primer orden con obras de Lluís Domènech i Montaner y esculturas de Josep Llimona y Pau Gargallo. 

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13.00 En un castillo de ‘Juego de tronos’

Aún queda mucho patrimonio por descubrir. La siguiente parada es el Castell de Santa Florentina (7), ubicado en las afueras de Canet. A los seguidores de la serie Juego de tronos les resultará familiar el regio comedor de la casa y el patio con la gran escalinata gótica, ya que fueron convertidos en la casa de la familia Tarly, Horn Hill. Un escenario épico que merece ser recorrido con atención. El origen del castillo se remonta al siglo XI y fue profusamente remodelado y ampliado por Lluís Domènech i Montaner en estilo neogótico a finales del siglo XIX. Para su restauración se utilizaron elementos góticos auténticos y su imagen no puede ser más veraz con sus torreones, almenas, patio de armas, amplias escalinatas, vetustas chimeneas, ventanas ojivales, columnas labradas…. La casa perteneció al tío del arquitecto y fue él quien encargó las obras. La familia la ocupó hasta hace unos años, y actualmente está abierto al público y se alquila para eventos o como escenario medieval y fantástico. 

14.00 Les fresas del Maresme, imprescindible bocado

Recuperamos fuerzas en el restaurante 6Q (8), en la casa modernista de Can Roura. El edificio y el interior se conservan genuinos y sus artífices, el chef Francesc Martínez y Sílvia Fernández, cuidan este privilegiado espacio y lo fusionan con una carta elaborada con productos de proximidad en la que brillan arroces como el caldoso de pato con foie y huevo frito y el de langostinos con butifarra negra. Dispone de pequeños comedores ubicados en las antiguas estancias señoriales y una terraza ideal para este entorno mediterráneo.

Si se visita Canet en primavera es imprescindible degustar las deliciosas fresas del Maresme, rojas, dulces y carnosas. Producto kilómetro 0 que se sirve en los restaurantes de la villa como ingrediente en numerosas recetas. 

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16.00 De casa en casa

Se impone el callejeo y desde la Riera de Sant Domènec tomamos el Carrer Ample, donde se hallan el Ayuntamiento (9), construido en 1906, y algunas majestuosas residencias de los americanos como son Can Font y Can Busquets, construidas a finales del siglo XIX, y Can Mir (10), antigua masía remodelada en 1906 con aspecto medieval. Calles estrechas se entrelazan para llegar a la gran iglesia parroquial que data del siglo XVI y tiene una impresionante fachada de 42 metros de altura. Seguimos por la Riera de Buscarons, vía comercial de Canet y eje principal del centro histórico. 

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El Passeig de la Misericòrdia conduce directamente al santuario homónimo junto al cual se halla el bello edificio de ladrillo decorado con azulejos azules obra de Puig i Cadafalch de 1914 y unos espléndidos jardines diseñados también por el arquitecto. Hoy alberga el restaurante El Santuari (11), perfecto para deleitarse con unas tapas y un buen vermut o una cerveza a media tarde disfrutando de un entorno único y unas magníficas vistas. Rodeamos el neogótico Santuario de la Misericordia (Francesc Daniel Molina, 1857) (12) para apreciar el gran arco gótico que enmarca la entrada y el rosetón de grandes dimensiones. 

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18.00 Un paseo junto al Mediterráneo

Un receso en la ruta arquitectónica para recorrer el frente marítimo por las playas del Cavaió (13) y la de Canet (14), ambas con una extensión de poco más de dos kilómetros. Tras disfrutar de la luz especial del Maresme y la placidez del Mediterráneo proseguimos desgranando el pasado glorioso de Canet cuando la industria textil enriqueció la villa y dejó muestras arquitectónicas tan potentes como la fábrica Jover (1910) (15), situada en la Riera del Pinar 12, obra de Pere Domènech —hijo de Lluís Domènech i Montaner—. O la fábrica Carbonell (16), de Josep Maria Puig i Cadafalch (Torrent de Lledoners, 1), de la que solo se conserva una de las naves de ladrillo visto tan comunes en la obra industrial del arquitecto. Una última parada antes de regresar al centro para admirar Vil·la Flora (1925) (17), antigua residencia del importante terrateniente americano Ramiro Busquets que actualmente alberga distintas dependencias municipales. El conjunto es imponente, además de la casa con bellas forjas en los balcones y esgrafiados en el interior están los jardines con varias construcciones anexas. 

20.00 Dos opciones para cenar

Tras el trasiego del día apetece una cena informal a base de tapas y platos ligeros y sabrosos acompañados de vino blanco de la cercana denominación de origen Alella. Dos opciones, el agradable A Media Luz (Carrer Ample, 9) (18) y el Paquita Slow Bistro (Riera Buscarons, 8) (19), donde sirven un excelente humus de alcachofas. La luz se va ocultando en las montañas del Montnegre-Corredor y crea un ambiente irreal en el que las fantasiosas formas de los edificios modernistas se recortan señoriales, impresionantes, y nos ofrecen el recuerdo de una forma de vida ya lejana que ahora se nos aparece irreal.

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France24 - Monde

Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

Benjamin DODMAN

Alors que la majorité des pays européens, notamment le Royaume-Uni, s'appuient sur des sondages de sortie des urnes pour déclarer les vainqueurs des élections, en France, les sondeurs fondent leurs estimations sur les bulletins de vote effectivement dépouillés. Explications.

Dimanche 24 avril, comme le veut la coutume, le visage du gagnant ou de la gagnante de l'élection présidentielle - Emmanuel Macron ou Marine Le Pen - apparaîtra en direct à la télévision à 20 heures précises. Pourtant, dans les grandes villes, les bureaux de vote viendront tout juste de fermer leurs portes. Alors comment les instituts de sondage réussissent-ils à donner un vainqueur à 20 heures, alors que toutes les voix n'ont pas encore été comptabilisées ? 

Contrairement au fonctionnement de la plupart des autres pays européens, les résultats communiqués à 20 heures ne sont pas des sondages réalisés à la sortie des urnes. Les sondeurs français fondent leurs estimations sur des premiers bulletins de vote qui ont bel et bien été dépouillés. 

Pour ce faire, tout se joue pendant l'heure précédant l'annonce du résultat. En France métropolitaine, les bureaux de vote ferment à 19 heures dans la plupart des communes et à 20 heures dans les grandes villes, notamment à Paris et Marseille. C'est grâce à ce décalage d'une heure - qui était de deux heures lors des élections précédentes - que les instituts de sondage peuvent désigner un vainqueur. 

"Ils utilisent les interviews, nous utilisons les bulletins de vote"

"La principale différence avec un sondage de sortie des urnes, c'est qu'au lieu de demander aux gens à l'extérieur du bureau de vote comment ils ont voté, nous regardons directement leurs bulletins de vote", explique Mathieu Doiret de l'institut de sondage Ipsos, partenaire de France 24 pour l'élection présidentielle. "Cela nous oblige à attendre la fermeture des premiers bureaux de vote à 19 heures, alors que les sondages de sortie peuvent être travaillés tout au long de la journée." 

Ipsos, comme les autres instituts de sondage, envoie des enquêteurs, environ 500, dans divers bureaux de vote, choisis de manière à ce qu'ils soient représentatifs de la diversité du pays. Selon Mathieu Doiret, l'idée n'est pas tant de trouver des zones où les habitudes de vote reflètent le reste du pays, mais plutôt d'avoir des bureaux de vote qui peuvent être révélateurs de tendances. Cela peut consister, par exemple, à voir si, dans les bastions d'un candidat, on se déplace en grand nombre ou pas.

Une fois sur place, les enquêteurs appellent l'institut de sondage tous les cent bulletins dépouillés pour communiquer les résultats. Un logiciel s'occupe de centraliser toutes les données, et, en les comparant aux chiffres des élections précédentes, élabore des projections. 

Au début de la soirée électorale, les instituts de sondage peuvent ainsi donner de premières estimations qui seront mises à jour au fil des heures, à mesure que le dépouillement des bulletins progressera. 

"Les sondeurs britanniques, par exemple, choisissent également un échantillon représentatif de bureaux de vote et comparent les résultats avec les élections passées afin d'établir leurs projections", compare Mathieu Doiret, dont l'institut réalise également des enquêtes au Royaume-Uni. "La seule différence réside dans le matériau primaire : ils utilisent des interviews, nous utilisons des bulletins de vote".  

Pour le spécialiste, s'appuyer sur le décompte réel des votes plutôt que sur des sondages de sortie des urnes présente certains avantages. Dans le cas britannique, les électeurs sont, par exemple, libres de ne pas vouloir dire aux enquêteurs quel bulletin ils ont déposé dans l'urne. 

Un risque d'erreur ? 

Jusque-là, ce système a fait ses preuves. À chaque élection, les sondeurs ont été capables de donner un résultat à 20 heures, y compris au premier tour de la présidentielle en 2002, malgré l'écart infime qui avait permis au leader d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, de devancer le socialiste Lionel Jospin.

"Nous n'avons pas encore vu d'instituts de sondage incapables de déclarer un vainqueur, ou les finalistes du second tour, à 20 heures", assure Mathieu Doiret. "Il n'y a eu qu'une seule fois où il y a eu une certaine confusion, en 1974." Cette année-là, Valéry Giscard d'Estaing l'avait emporté avec seulement 400 000 voix d'avance face à son adversaire, le plus faible écart jamais enregistré. "Mais avec l'expertise et les capacités techniques d'aujourd'hui, nous n'aurions même pas eu de telles difficultés", assure le spécialiste.

Pour autant, une surprise ne peut être totalement exclue. C'est d'ailleurs ce qu'ont espéré certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour le 10 avril. À 20 heures, le candidat insoumis était crédité de 20 %. Il a finalement terminé, selon la comptabilisation officielle du ministère de l’Intérieur avec 21,95 % du total des voix exprimées. 

"Les choses se compliquent lorsque les candidats font nettement mieux à un scrutin que lors des élections précédentes dans un certain type de circonscription", explique Mathieu Doiret. "Dans le cas de Jean-Luc Mélenchon, son soutien dans les zones rurales est resté largement inchangé par rapport à 2017, mais il a bondi dans certaines zones urbaines, là où les bureaux de vote fermaient plus tard. On ne pouvait donc le savoir qu'après 20 heures, lorsque ces bureaux ont commencé à communiquer leurs résultats."

La tentation de se fier aux médias étrangers

Si les médias attendront la fermeture des bureaux de vote pour communiquer les premières estimations dimanche, sur les réseaux sociaux, anonymes mais aussi médias belges ou suisses publieront, eux, des estimations à travers le hashtag #RadioLondres dès la fin d'après-midi, en se basant sur des sondages de sorties des urnes, justement, ou sur d'anciens sondages. 

S'il peut être tentant de s'y référer, ces résultats sont souvent peu fiables. Preuve en est, il y a deux semaines, lors du premier tour du scrutin, lorsque les rumeurs parlaient d'une égalité entre Macron et Le Pen - il s'est avéré par la suite que le président sortant avait quatre points d'avance. 

Et ces résultats sont aussi contraires à la loi française. Depuis vendredi à 23 h 59, jusqu'à dimanche à 20 heures, la France est dans une période de "silence électoral". Les médias français ont donc l'interdiction de citer les candidats ou de publier des sondages d'opinion afin de ne pas influencer les électeurs. Ces règles s'appliquent aussi aux candidats et à leurs équipes, qui n'ont pas le droit de faire campagne dans les 44 heures précédant la fin du scrutin. 

Dans un communiqué publié le 4 avril dernier, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle, la CNCCEP et la Commission des sondages ont ainsi rappelé que la publication de résultats ou de sondages ou leur diffusion, y compris sur les réseaux sociaux, est passible d'une amende allant jusqu'à 75 000 euros. 

Cet article a été traduit de l'anglais par Cyrielle Cabot. L'original est à lire ici. 

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Valeurs Actuelles

“Macron, dégage !” : partout en France, la police a fait face à des centaines de manifestants après la réélection du président

Partisans du « ni-ni », autrement dit, ni Macron, ni Le Pen, des manifestants ont laissé éclater leur déception et leur colère, à la suite de la soirée électorale du dimanche 24 avril. Plusieurs centaines d’entre eux, majoritairement des jeunes apparentés aux mouvances antifasciste et anticapitaliste, mais également des Gilets jaunes, ont protesté à travers la France contre la réélection d’Emmanuel Macron, rapporte Le Parisien, lundi 25 avril. Plusieurs rassemblements ont été constatés par les forces de l’ordre à Paris, à Rennes, Nantes, Toulouse, ou encore à Lyon. Certains manifestants scandaient : « Macron, dégage ! » et « A bas l’Etat, les flics et les fachos ».

A Rennes : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi » 

Peu après l’annonce de la victoire du président-candidat face à son adversaire du Rassemblement national, plusieurs centaines de manifestants – 250 d’après la préfecture – se sont rassemblés dans le centre de Rennes, en dépit d’un important déploiement policier, note le quotidien régional. Ils ont notamment déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Ce qu’on n’aura pas par les urnes, on l’aura par la rue. » Les protestataires se sont ensuite réunis en cortège, aux cris de : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », et « A bas l’Etat, les flics et les fachos. » 

Dans la ville d’Ille-et-Vilaine, au moins sept personnes ont été interpellées, selon le Parisien. Des manifestants ont incendié des poubelles, forçant les pompiers à intervenir à diverses reprises, d’après la préfecture, qui avait pourtant interdit la manifestation. Aux abords du canal qui traverse Rennes, les policiers ont procédé à quelques tirs de gaz lacrymogènes. 

A Paris, la statue de la République taguée 

Dans le même temps, dans la capitale, 250 à 300 manifestants « antifas » ont manifesté aux cris de « Macron dégage » aux abords de la place de la République, poursuit le journal. Les manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre, qui ont chargé à diverses reprises. Ils ont aussi scandé « Marine Le Pen, c’est dégueulasse » et « Manu Macron, c’est dégueulasse », jusque sur la place de la République. La statue de la République a été taguée avec ces mots : « Le monde brûle. » Par ailleurs, des scooters, des vélos et des poubelles ont été renversés, tandis que des projectiles étaient lancés sur des camions des forces de l’ordre. Les heurts se sont prolongés après minuit. 

A Lyon, des heurts constatés 

Dans la capitale des Gaules, des violences ont été observées dans le Ier arrondissement. Des heurts ont opposé des manifestants d’ultragauche et des Gilets jaunes aux policiers. La façade de la mairie du IVe arrondissement a été la cible de tirs de mortier. D’autres manifestations ont été observées, ailleurs dans l’Hexagone. A Nantes, un cortège de 400 à 500 personnes s’est réuni derrière la banderole « Besoin de révolution ». Toutefois, aucun incident majeur n’a été constaté, indique le site d’actualités. Même constat à Toulouse. Là-bas, environ 500 personnes ont pris part à un rassemblement sous le mot d’ordre « Ni Macron ni Le Pen, révolution » et « Assez, assez, de cette société, qui traque les sans-papiers et fout Zemmour à la télé »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Valeurs Actuelles

Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire

Même la Marseillaise ne prend pas. Au champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, la timide ferveur de la soirée électorale contraste avec le résultat final. Emmanuel Macron vient pourtant de triompher. L’habitude peut-être. Il est 21h45, le Président termine tout juste son discours de remerciements, la place se vide déjà. Comme ces supporters de foot qui quittent le stade avant les arrêts de jeu pour éviter les bains de foule des transports en commun. Bref, une victoire bien terne. Rembobinons.

18h, Paris, à proximité de la tour Eiffel. Le résultat du second tour de la présidentielle sera officiel dans deux heures, mais un parfum de victoire d’Emmanuel Macron se dégage du champ-de-Mars. A cette heure-ci, on ne connaît que le taux de participation. A 17h, il est historiquement bas : 63,27% des Français se sont déplacés aux urnes. Soit un score deux points inférieur à celui de 2017. Les prévisions donnent une abstention qui atteindrait les 28% à 20 heures. Soit le taux de non-participation à la présidentielle le plus élevé depuis… l’année 1969, et l’élection de Georges Pompidou. Autre temps, autres mœurs. En cas de triomphe d’Emmanuel Macron, il y aura peu de motifs de satisfactions chez LREM, devant ce qui s’apparentera à une victoire à la Pyrrhus…

18h30. L’atmosphère se radoucit. Dans les allées du Champ-de-Mars, certains se laissent aller : une poignée de techniciens, visiblement pas superstitieux pour un sou, entonnent des sonores « On a gagné, on a gagné ! » à tue-tête. Une abstention au plus haut, un barrage républicain qui s’effrite malgré une diabolisation médiatique à l’unisson de l’adversaire, un débat marqué par une arrogance non dissimulée…Tous les éléments sont réunis pour que la macronie ait le triomphe modeste. Et pourtant.

Ce vote m’oblige pour les années à venir.

Aux alentours de 19h, les premiers cadres de LREM font leur arrivée sur le lieu du raout. Le sourire radieux irradie le visage de Prisca Thévenot, la porte-parole du parti, trahit sa connaissance de l’issue du scrutin. Solaire, elle peine à cacher son autosatisfaction à l’heure de répondre aux questions de Valeurs actuelles. Quitte à un tantinet s’arranger avec une vérité trop dure à assumer : « Les Français se sont saisis de cette élection malgré l’abstention. Ils se sont plus que jamais mobilisés, surtout pour notre projet et notre vision humaniste. Même les touristes sont contents de venir sue le champ-de-Mars pour vivre ça. » Une abstention aussi haute n’est-elle pas synonyme d’échec d’Emmanuel Macron, lui qui avait de la lutte contre les extrêmes l’un des mantras de son quinquennat ? Prisca Thévenot ne l’entend pas de cette oreille, et préfère botter en touche. « Il faut entendre tous les Français, il n’est pas question de laisser qui que ce soit sur le bord de la route. A nous d’avancer pour accompagner, communiquer et écouter. Je suis là pour être avec les militants qui n’ont pas démérité. Il y a eu une mobilisation démocratique pour notre pays et c’est déjà une victoire. Il ne faudra oublier personne afin de construire ensemble. » Les éléments de langage sont déjà légion. Le discours post-victoire semble déjà rôdé. Plus qu’à le dérouler tranquillement.

Dans le même temps, les premiers militants macronistes commencent à affluer sur un champ-de-Mars encore clairsemé. Frédéric, quadragénaire, vêtu d’un pull à l’effigie du drapeau européen, voit en Macron le défenseur de l’Union européenne, et en ce sens, de la paix : « Pour moi l’Europe, c’est la liberté, la paix, le progrès social, contrairement au nationalisme. Lors de cette campagne, on a vu un candidat qui souhaitait rassembler la nation, et une autre qui voulait diviser les Français. C’est le choix qui était offert aux électeurs aujourd’hui. » Beaucoup de badots, autoproclamés « curieux », se massent près de la scène pour écouter le discours du vraisemblable « prochain président ». « On est juste venus par curiosité. Après, ça reste Marine Le Pen en face, qui est un danger pour la démocratie », nous confie un groupe de quatre jeunes. A l’heure de définir le macronisme, nombre d’entre eux balbutient : « C’est avant tout le rempart contre l’extrême-droite ». Aucun mot pour définir la pensée d’Emmanuel Macron. Le macronisme, une coquille vide ? Les faits semblent attester cette assertion. La “team ambiance” des jeunes avec Macron, censée chauffer les troupes, tire à blanc : aucun des slogans scandés à l’envi par ceux-ci n’est repris par une foule atone. On se croirait à une kermesse ratée de collégiens.

Abstention record

19h20. L’annonce du résultat approche à grands pas. Les ténors de LREM commencent à se succéder dans une allée qui mène à la scène. Alors qu’elle est interrogée par Valeurs actuelles sur les conséquences démocratiques d’une abstention aussi élevée, la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno préfère manier la langue de bois. « Emmanuel Macron est conscient de ce problème d’intérêt. Je ne vois pas cette recrudescence de l’abstention comme un échec mais comme un signal. Il faut redynamiser notre démocratie. » Jean-Baptiste Djebarri, ministre des transports, abonde dans son sens : « C’est évidemment un sujet important, un sujet croissant dans notre pays qui dit beaucoup de choses de l’état de notre démocratie. Mais c’est aux différents hommes politiques d’être plus efficaces. »

Un constat partagé par Ambroise Méjean, le président des Jeunes Avec Macron : « Aucun des candidats n’a réussi à convaincre, que ce soit au premier au second tour. Quand je vois la réaction du fils d’Anne Hidalgo, Arthur Germain, qui assume ne pas voter au second tour. Je vois qu’on a raté quelque chose. » De là à enterrer le vieux mythe du front républicain ? « Je ne pense pas que ce soit la fin du front républicain », réfute Ambroise Méjean. Aujourd’hui, beaucoup d’électeurs ont voté pour Macron pour faire barrage à Madame Le Pen. Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême-droite n’arrive pas au pouvoir dans ce pays. Il faudra composer avec ces électeurs mécontents pendant cinq ans. Bien plus que ce qu’avait Jacques Chirac en 2002, après l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour. »

19h40. Les téléphones vibrent, s’agitent. Les premiers résultats commencent à tomber. Le suspense paraît faible. Dans tous les instituts de sondage, Emmanuel Macron est donné gagnant, entre 55% et 58% des voix. Laurence Saillet a pris connaissance de ces rumeurs, mais préfère rester prudente : « Il faut rester concentrés et espérer que tout se passe bien à 20 heures. J’ai toujours combattu l’extrême-droite. Le taux d’abstention très haut est inquiétant, d’autant plus que l’extrême-droite a récolté beaucoup de voix. Il est clair qu’il y a un affaiblissement du front républicain. Il faut expliquer aux jeunes que l’espoir naît dans les moments républicains. On n’est pas obligé d’aller dans les extrêmes pour trouver les réponses. Ce début de quinquennat doit être un rassemblement. Il faut parler aux gens qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron, et ceux qui n’ont pas voté tout court. Il faut parler aux écolos, aux jeunes, aux victimes de l’insécurité. » Une bonne synthèse du « en même temps », en somme.

20h. Emmanuel Macron est officiellement réélu président de la République. De suspense, il n’y en a jamais vraiment eu. Son avance est large, encore plus que prévue : il récolte près de 59% des suffrages, contre 41% à sa rivale Marine Le Pen. Une clameur parcourt les sympathisants du Champ-de-Mars. Qui s’essouffle au bout de trente secondes. Puis tombe au bout d’une minute. Tout le monde sait la victoire acquise depuis une bonne heure. Comment faire la fête alors que l’extrême-droite est à plus de 40% ? « Je pense que le Président a entendu les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen, vu qu’il a fait un score très élevé. Ce résultat lui garantit un mandat très solide pour les cinq années à venir », confie le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à Valeurs actuelles. « L’enjeu est d’entendre les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen comme ceux de Jean-Luc Mélenchon. Elles sont diverses comme sur le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique. Particulièrement sur ce sujet, on voit bien qu’il faut qu’on soit plus radicaux sur nos réponses. Ce mandat nous donne des responsabilités supplémentaires », conclut-il.

Une victoire bien terne

Il est 20h10, et les tractations vont déjà bon train. Elisabeth Borne, prochaine première ministre ? « Ce n’est pas le sujet, je ne répondrai pas à cette question », préfère balayer la principale intéressée à la question de Valeurs actuelles. Jean-Luc Mélenchon déclare, dans une allocution post-résultat, qu’« Emmanuel Macron est-il le président le plus mal élu » de la Ve République. Qu’en penser ?« Je n’ai pas envie de commenter ses propos. Il a beaucoup manqué de respect à une échéance majeure qui est l’élection présidentielle en voulant tout de suite passer aux élections législatives », balaie d’un revers de main la ministre du Travail. Un sondage du Figaro confirme les dires du leader Insoumis : seuls 28% des Français se sont intéressés à la campagne présidentielle. « Macron est rentré en campagne quand il a pu. Il y a une guerre en Ukraine je rappelle. Malgré tout, il était présent sur le terrain, on l’a bien vu pendant l’entre-deux tours. Effectivement cette élection s’est tenue dans un contexte inédit qui a joué », élude Elisabeth Borne.

21h40. Au son de l’hymne européen, Macron arrivé accompagné d’enfants, membres de l’équipe de campagne. L’ambiance se veut très timide, doux euphémisme. L’excuse des vacances scolaires risque d’être un peu juste… « Aujourd’hui, vous avez le choix d’un projet humaniste, ambitieux pour l’indépendance de notre pays, pour l’Europe, ambitieux dans ses valeurs, sociale et écologique, un projet fondé sur le travail et la création. Ce projet, je veux le porter avec force pour les années qui viennent, en tenant compte des oppositions qui se sont exprimées et dans le respect des différences. Ce vote m’oblige pour les années à venir. Je ne suis plus le candidat d’un camp mais le président de toutes et tous. Nul ne sera laissé au bord du chemin ». On a envie d’y croire. Il lui reste cinq ans pour nous convaincre.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Arménie : à Erevan, des milliers de personnes commémorent le génocide de 1915

Publié le : 24/04/2022 - 12:05Modifié le : 24/04/2022 - 15:53

Ce week-end marque la commémoration du génocide des arméniens. Le 24 avril 1915 commençaient les massacres contre les populations arméniennes dans l'empire ottoman, que la Turquie refuse toujours de qualifier de "génocide". Les tensions entre l'Arménie et la Turquie restent au plus haut, mais Ankara et Erevan tentent de normaliser leurs relations. À Erevan la population se recueille. Samedi soir, ils étaient déjà des milliers à défiler et exprimer les craintes qu'ils ont aujourd'hui pour leur pays face à la Turquie et son allié l'Azerbaïdjan. Reportage de notre correspondante à Erevan, Taline Oundjian

BBC

SANS TITRE

The International Atomic Energy Authority (IAEA) has said it is launching a mission to Ukraine to examine the former Chernobyl nuclear power plant, which was the scene of fierce fighting earlier in the war and raised fears of a major radiation leak.

The team of safety experts are due to arrive on Tuesday at Chernobyl to deliver equipment, make assessments of radiation levels and help to restore safeguards and monitoring systems.

As the site of history's worst nuclear disaster in 1986, Chernobyl is no longer a functioning power plant, but work continues there to store radioactive waste

Two weeks ago, the BBC's Yogita Limaye was one of the first journalists to visit the plant after Russian forces left.

Workers said they scrambled to find fuel to keep generators going after power was cut off during the fighting, even resorting to stealing from the Russians to maintain critical safety systems.

As we've been reporting, five railway stations have come under attack in central and western Ukraine, Ukrainian officials have said.

Ukraine has not reached any agreement with Russia on establishing a humanitarian corridor for civilians from the southern city of Mariupol, Deputy Prime Minister Iryna Vereshschuk has said.

Russia announced a ceasefire for the Azovstal steel plant plant would take place from 14:00 local time (11:00 GMT), to allow the evacuation of civilians sheltering inside.

Vereshchuk told BBC Ukraine she had heard many times that Russia's Ministry of Defence would be calling a ceasefire and opening up a humanitarian corridor.

But, she added, Russia "never kept its commitments and did not open the corridor".

She demanded guarantees for the security for civilians.

Vereshchuk said that Ukraine wants Moscow to provide written security guarantees to UN Secretary General António Guterres.

There have been several failed evacuation attempts from Mariupol since Russia intensified its pressure on Ukrainian soldiers and civilians sheltering in the Azovstal plant.

As we reported earlier, there has been a huge blaze at an oil depot in the Russian city of Bryansk, not far from the Ukrainian border.

At this stage, neither side is linking the incident to the conflict. Russia says it is investigating the cause of the fires, while Ukraine is yet to comment.

Despite this, there is much speculation about what caused them. Last week Russia accused Ukraine of using helicopters to strike residential buildings in the region. Ukraine denied attacking another depot earlier this month.

A video of Bryansk circulating on social media, which the BBC believes is authentic, shows an oil tank exploding into flames.

The location is significant as it is along the Druzbha pipeline, a key artery bringing Russian oil to Europe. There are no reports yet of disruption to the supply. We will bring you more on this story as we get it.

Stations and the railway infrastructure have become a key target for Russian forces in Ukraine.

Rail lines are crucial for both bringing in supplies and evacuating civilians to bordering countries, such as Poland.

Monday morning saw five stations in central and western Ukraine under fire, including one around the town of Krasne, near Lviv, and two in the Rivne region, according to a post on Telegram from the head of Rivne Regional Military Administration, Vitalii Koval.

"The enemy launched two missile strikes on the railway infrastructure," wrote Koval.

"The damage is being established, there are no casualties. We strongly recommend that you be in shelters during air alerts," he said.

Head of the Lviv regional military administration Maxim Kozitsky said Russian troops fired missles from the air causing an explosion at the traction substation of the Krasnoye railway station.

The Lviv governor said there were no casualties from the strike there, but elsewhere people are reported to be dead or injured in attacks in the Vinnytsia region.

Last month, more than 50 people - many evacuating civilians - were killed in a rocket attack on a railway station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk.

The station was hit at about 10:30 local time on 8 April as crowds were "waiting for the first train" to be evacuated to safer regions in central and western Ukraine.

Both sides said Tochka-U rockets were used in the Kramatorsk strike, with Russia blaming Ukraine's armed forces for the attack and vice versa.

The US, EU and UK have condemned the incident.

Russian forces have destroyed fuel and oil refinery facilities in Kremenchuk, a city in central Ukraine to the north-west of Dnipro, its defence ministry claimed on Monday.

Russian defence ministry spokesman Igor Konashenkov said in the latest briefing on Russia's "special military operation" in Ukraine that it had also carried out strikes on a number of military targets.

Appearing on state news channel Rossiya 24, Konashenkov said: "The Russian armed forces are continuing the special military operation in Ukraine. Precision-guided long-range weapons have destroyed facilities at an oil refinery on the northern outskirts of the city of Kremenchuk for the production of fuel, as well as storage facilities with petroleum products providing military equipment for the grouping of Ukrainian troops."

He added Russian forces had "struck 56 Ukrainian military facilities".

The BBC has not been able to independently verify these claims.

Mark Lowen

BBC News, Kyiv

Russia’s timing is invariably aimed for maximum effect.

So its decision to strike railways in the centre and west of Ukraine hours after the US secretary of state and defence secretary left Kyiv by train back to Poland is almost certainly designed to be another warning shot from Moscow.

Five stations were hit by missiles, including one in Krasne, near Lviv, where a facility handling the power supply to overhead lines was struck. There are reports of injuries. The railway lines are integral to Ukraine’s war effort, moving troops and military hardware in and out of Poland, which is Nato’s logistics hub.

Targeting the stations appears to be an attempt to degrade Kyiv’s military supply route.

But it’s also chilling for the refugees who continue to use train lines to escape the renewed Russian offensive in the Donbas. The station in the eastern city of Kramatorsk was hit earlier this month, killing dozens fleeing.

And now the railway infrastructure in the centre and west of the country has been hit, leaving this terrorised nation with few safe routes out.

Russia has warned the US against sending more weapons to Ukraine, Moscow's ambassador to Washington told Russian state television.

"We stressed the unacceptability of this situation when the United States of America pours weapons into Ukraine, and we demanded an end to this practice," Anatoly Antonov is quoted by Reuters as saying in an interview with the Rossiya 24 TV channel.

Antonov said an official diplomatic note had been sent to Washington expressing Russia's concerns, it added.As we've been reporting this morning, Washington's top diplomat and its defence secretary met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv late on Sunday, pledging new assistance worth more than $700m in support.

Five people, including two children, died on Sunday during Russian shelling in the Donetsk region, its governor Pavlo Kyrylenko has confirmed.

Meanwhile three others died in the Kharkiv region and 14 were injured as a result of continuous shelling through the day, which happened to be Orthodox Easter, a major holiday in both Russia and Ukraine.

"Today, when Orthodox Christians celebrate the Resurrection of Christ, the Russians killed five people in Donetsk region," tweeted Kyrylenko earlier. "Among the dead are two children aged 5 and 14."

For many Ukrainians, the day was spent under a strict curfew.

"I am grateful to all the residents of Kharkiv region who refrained from visiting the churches this Easter," posted Kharkiv governor Oleg Synegubov on Telegram. "As well as the clergy for understanding the situation and a well-considered decision not to hold night services."

Russia says it will allow civilians trapped in the Azovstal steel plant in Mariupol to evacuate the area from about now.

Previous ceasefires to allow civilian evacuations from Mariupol have repeatedly failed or not been observed by Russian forces.

It comes as the bombardment of the steelworks, where Ukrainian combatants and civilians have been holed up, continued over the weekend.

Despite Russia's President Putin declaring last week that his soldiers would not attempt to enter the Azovstal plant, Ukrainian armed forces report that troops attempted to storm the complex on Sunday.

President Zelensky has said that peace talks with Russia would be impossible if the soldiers sheltering in the steelworks were killed, and the International Red Cross has called for access to Mariupol to evacuate trapped civilians and wounded fighters.

Toby Luckhurst and Olga Pona

Reporting from Lviv

We’re at the scene of one of the strikes on rail stations in western Ukraine, around the town of Krasne. We ask one of the police officers guarding the site if anyone was hurt.

“No,” he says, before breaking into a huge grin and giving a thumbs up.

Lviv’s regional governor says a missile struck an electrical substation here. But he also announced that the air defence system had managed to bring down one rocket in the Lviv region, and thanked the Air Force in a later Telegram post.

Mikhailo is a rail despatcher here. He tells us he heard two huge blasts this morning.

“I saw in the sky our anti-air defence trying to bring down [the missiles],” he tells us.

The military here tell us we can’t identify the specific location. The police say we have to wait until they’ve finished their investigation before we get closer to the site.

But they allow us to take photos of what they say is part of a Russian rocket. All that remains is a mangled lump of metal in the grass - our Ukrainian colleagues tell us there’s Russian writing on the side.

Ukrainian authorities say Russia hit five train stations in western and central Ukraine. Officials in Vinnytsia region said there were dead and wounded, but have not yet given numbers.

The Lviv governor has just posted on Telegram, saying there were no casualties in the Lviv region from the strikes.

The rail lines here are a crucial route for refugees heading west, but also for equipment needed in the east.

Russia's defence ministry says it will allow civilians trapped in the Azovstal steel plant to evacuate the area.

Russian units would withdraw to a "safe distance" from 12:00 BST, the defence ministry said.

Ukrainian soldiers and civilians have been under siege in the industrial complex for weeks, the last part of Mariupol not under Russian control.

James Landale

Diplomatic correspondent

The visit to Ukraine by Anthony Blinken and Lloyd Austin was all that you might expect.

A visible show of support. An announcement that US diplomats will return to Ukraine shortly. The promise of more military support.

But what stood out was this comment from Austin: “We want to see Russia weakened to the degree that it can't do the kinds of things that it has done in invading Ukraine. It has already lost a lot of military capability… we want to see them not have the capability to very quickly reproduce that capability.”

That is a surprising thing for a US defence secretary to say.

He might, of course, have been referring to Western sanctions degrading Russia’s military industrial base.

Or was he instead expanding Western war aims? Was he even implying that a longer war in Ukraine might be a useful thing?

Not all Western allies might share Mr Austin’s position, or his candour.

The US has pledged a further $713m (£560m) in military aid to Ukraine and 15 allied and partner countries, following Secretary of State Antony Blinken's meeting with President Zelensky in Kyiv on Sunday.

So what will the money be used for - and just how much has the US committed to the Ukraine effort so far?

According to a senior defence official, some $322m of the latest tranche of money is earmarked for Ukraine itself, to allow the country to purchase necessary weapons to resupply their forces.

The remaining funds will be split among Nato members and other nations that have provided Ukraine with critical military supplies since the war began two months ago.

In addition, the US is selling $165m worth of ex-Soviet ammunition - familiar to domestic forces in Ukraine.

Just last week President Biden announced $800 million in more weaponry "to further augment Ukraine's ability to fight in the east, in the Donbas region".

President Biden said that package included "heavy artillery weapons, dozens of howitzers and 144,000 rounds of ammunition" as well as tactical drones.

At the same time, the US president announced $500m "for the people of Ukraine". This direct economic assistance to the Ukrainian government would support local communities "devastated by the Russian onslaught", he said.

It brings the United States’ total military aid to Kyiv to $3.7 billion since the Russian invasion was launched on 24 February.

Toby Luckhurst and Olga Pona

Reporting from Lviv

We’re en route to the site of a strike in the Lviv region.

Authorities here have announced a number of Russian missile hits on western and central Ukrainian stations.

The head of the central Vinnytsia region has just announced on Telegram that there are dead and wounded there, after strikes on Zhmerynka and Kozyatyn stations.

Serhiy Borzov did not say how many casualties there were but said the Russians were trying to hit “critical infrastructure”.

Ukrainian railways have cancelled or diverted trains in the west and centre after the attacks.

If you're just joining us this morning, here's a quick recap on the developments in Ukraine:

Pentagon chief Lloyd Austin said on Monday that the US wants to "see Russia weakened to the degree that it can't do the kinds of things that it has done in invading Ukraine".

The US defence secretary also said during the press conference that he believes Ukraine can win with the right support.

His comments follow a trip to Kyiv on Sunday alongside US Secretary of State Antony Blinken, where both met Ukraine's President Zelensky.

During their trip, they announced US diplomats would begin to gradually return to Ukraine and that the US had offered Ukraine $700m in additional military aid.

Toby Luckhurst

Reporting from Lviv

As we reported earlier, Russian strikes have hit a number of stations in central and western Ukraine.

One of those hit was Krasne, east of Lviv. Maksym Kozytskyi, head of the Lviv region, has posted on his Telegram channel that a missile hit an electrical substation there around 08:30 local time (06:30 BST).

“There is no information about casualties yet,” he wrote. Emergency services are at the scene and are working to put out a fire.

Footage posted online shows a thick black plume of smoke rising from the site.

We’re en route to to the station now and as we set off another air raid siren has sounded in Lviv. We’ll provide any updates as we get them.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has thanked the US for its "unprecedented" support for Ukraine.

According to Ukraine's presidential website, he made the remarks during a meeting with US Secretary of State Antony Blinken and US Secretary of Defense Lloyd Austin, who arrived on a visit on Sunday.

Zelensky said: "We appreciate the unprecedented assistance of the United States to Ukraine. I would like to thank President Biden personally and on behalf of the entire Ukrainian people for his leadership in supporting Ukraine, for his personal clear position. To thank all the American people, as well as the Congress for their bicameral and bipartisan support. We see it. We feel it."

The parties also discussed further defence assistance, the strengthening of sanctions on Russia, financial support for Ukraine and security guarantees, the website says.

Particular attention was paid to the sanctions policy, which was agreed should be further strengthened, the website added.

"We understand what the next steps on this track should be. And we count on the support of our partners," Zelensky said.

Russian President Vladimir Putin has congratulated Emmanuel Macron on his re-election, Moscow has said.

According to a statement from the Kremlin, Putin's telegram wished French President Macron success in "state activities, as well as good health and well-being".

Centrist Macron beat far-right candidate Marine Le Pen with a surprising margin of votes, becoming the first French sitting president in 20 years to be re-elected.

Read more about the French elections here.

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
France24 - Monde

Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem

Publié le : 24/04/2022 - 16:00

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Le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a déclaré à la presse étrangère dimanche que seuls les musulmans pouvaient prier sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem et que cela "ne changerait pas".

"Israël maintient le statu quo et ne le changera pas". Ces mots du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid, dimanche 24 avril, concernent l'accès à l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem aussi connue sous le nom de "Mont du Temple" dans le judaïsme. Seuls les musulmans peuvent accéder à ce troisième lieu saint de l'islam.

Après des attaques meurtrières en Israël, dont deux perpétrées par des Palestiniens, puis des opérations musclées de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, des violences ont éclaté à la mi-avril à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, faisant craindre une nouvelle escalade de la violence entre Israël et des mouvements armés palestiniens.

Vendredi encore, plus d'une cinquantaine de Palestiniens ont été blessés dans des heurts sur place avec la police israélienne, qui a indiqué être intervenue après que des jeunes "émeutiers" aient lancé des pierres depuis l'esplanade vers le Mur des Lamentations en contrebas.

L'esplanade des Mosquées est située dans la portion orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 par l'État hébreu. Ce lieu saint musulman est administré par la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël.

Le déploiement des forces policières israéliennes sur l'Esplanade des Mosquées, et à l'occasion dans la mosquée locale Al-Aqsa, est "justifié" compte tenu des circonstances, a déclaré Yaïr Lapid.

"La police est intervenue car il y avait des centaines d'émeutiers dépêchés par le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré Yaïr Lapid. "je crois (que ce déploiement) était justifié car il a permis d'éviter un désastre (...) en fait il a permis de sauver des vies", a affirmé Yaïr Lapid alors que les autorités israéliennes craignent de nouvelles tensions à Jérusalem.

Avec AFP

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Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes

Nouveaux tirs de roquettes vers Israël, des dizaines de blessés à Jérusalem

Valeurs Actuelles

Élection présidentielle : Emmanuel Macron réélu avec 58 % des voix

Emmanuel Macron rempile pour cinq ans de plus. Le second tour de l’élection présidentielle a battu son plein ce dimanche 24 avril. Les deux candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés dans les urnes pour la seconde fois. Emmanuel Macron a remporté l’élection avec 58 % des voix contre 42 % pour Marine Le Pen. De nombreuses personnalités politiques ont réagi à sa réélection, notamment les candidats défaits du premier tour. 

22h59. Des tensions en marge d’une manifestation à Paris

Une manifestation, organisée après la réélection d’Emmanuel Macron, connaît des tensions sur la place de la République à Paris. Dans une vidéo partagée sur Twitter, il est possible de voir les forces de l’ordre en train de disperser la foule. Des projectiles auraient également été lancés en direction de la police. 

Contact côté Magenta, projectiles sur la police. Tensions fortes. pic.twitter.com/yomJDSS6n4

— simon louvet (@simonlouvet_) April 24, 2022

🇫🇷 FLASH – Des incidents sont en cours sur la Place de la République, à Paris, en marge d’une manifestation suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. (via @HZ_Press) #2ndTour #presidentielles2022 pic.twitter.com/6dlaxC4eUO

— Mediavenir Relais 📨 (@Mediavenir_rel) April 24, 2022

22h45. Des manifestations dans plusieurs villes de France

Après l’annonce de la réélection d’Emmanuel Macron, plusieurs manifestations ont été lancées dans plusieurs villes de France, notamment à Toulouse, Montpellier, Marseille, à Paris ou encore à Rennes. À Rennes, la situation s’est envenimée. La manifestation, organisée par l’ultra-gauche et rassemblant environ 250 personnes, a été émaillée par des violences, relate franceinfo ce dimanche soir. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont dû avoir recours à du gaz lacrymogène. 

22h36. Justin Trudeau a « hâte de poursuivre »  son travail avec Macron

Outre-Atlantique, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a félicité Emmanuel Macron : « J’ai hâte de poursuivre notre travail ensemble sur les enjeux importants pour les Canadiens et les Français – de la défense de la démocratie, à la lutte aux changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne. » 

22h 30. Ursula von der Leyen se réjouit du second quinquennat de Macron

Peu après la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, des personnalités politiques du monde entier ont félicité le président réélu. À commencer par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a déclaré sur Twitter : « Cher Emmanuel Macron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République. Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe. »

Cher @EmmanuelMacron, toutes mes félicitations pour votre réélection à la présidence de la République.

Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération.

Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 24, 2022

22h30. Boris Johnson félicite Macron

De même pour le Premier ministre britannique, Boris Johnson s’est réjoui de la réélection d’Emmanuel Macron, estimant que la France est « l’un de (leurs) alliés les plus proches et les plus importants ». « J’ai hâte de continuer à travailler ensemble sur les questions qui comptent le plus pour nos deux pays et pour le monde. » 

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world.

🇬🇧🇫🇷

— Boris Johnson (@BorisJohnson) April 24, 2022

22h30. L’Allemagne « heureuse »

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est dit « heureux » de poursuivre cette « bonne coopération ». S’adressant au président français, il a insisté sur le fait que les électeurs d’Emmanuel Macron avaient « envoyé un engagement fort en faveur de l’Europe ». 

22h30. L’Espagne et l’Italie réagissent à la présidentielle

Du côté du chef du gouvernement italien, Mario Draghi a constaté une « magnifique nouvelle pour toute l’Europe ». Pour le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, la victoire d’Emmanuel Macron rime avec « la démocratie (qui) gagne » et « l’Europe (qui) gagne ». 

22h20. Emmanuel Macron battu à Prades, le fief de son Premier ministre

Oups, dans le fief de Jean Castex, Emmanuel Macron devancé d’une courte tête par Marine Le Pen. pic.twitter.com/FUhnX2yul3

— Ghislain de Violet (@gdeviolet) April 24, 2022

Le collectif féministe Némésis présent, à sa façon, au champ de mars

Nos militantes étaient aussi sur le Champ de Mars pour fêter la réélection d’@EmmanuelMacron … à leur façon ! Elles ne lâchent rien ! pic.twitter.com/AyCsxZ6qHk

— Collectif NEMESIS (@CollectifN) April 24, 2022

21h45. « Ce vote m’oblige pour les années à venir », déclare Macron

Après s’être adressé à ses électeurs et à ceux qui ont voté pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron a choisi de parler aux Français qui ont voté pour lui afin de faire « barrage (aux idées) de l’extrême droite » : « Je veux les remercier (…) Ce vote m’oblige pour les années à venir. » Emmanuel Macron a promis du renouveau pour ce second quinquennat. Lors de son discours, le président fraîchement réélu a promis « une méthode renouvelée pour 5 années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse ».

21h36. Emmanuel Macron prononce un discours au Champ-de-Mars

Emmanuel Macron a tenu un discours sur le Champ-de-Mars ce dimanche soir, à l’issue de sa victoire à l’élection présidentielle. Il a notamment « remercié » les Français qui ont voté pour lui : « Je sais ce que je vous dois. » Face à une foule enthousiaste, le président fraîchement réélu a déclaré : « Après cinq années de transformations, d’heures heureuses et difficiles, ce jour du 24 avril, une majorité d’entre nous a choisi de me faire confiance pour présider notre République dans les cinq années à venir. » 

À l’attention de « ceux qui ont voté Madame Le Pen », Emmanuel Macron a affirmé : « Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de toutes et tous. Je sais que pour nombre de nos compatriotes qui ont choisi l’extrême droite, la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doit aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m’entourent. » 

21h34. Emmanuel Macron arrive au Champ-de-Mars sur l’hymne de l’UE

Emmanuel Macron est arrivé sur le Champ-de-Mars pour tenir un discours après sa victoire au scrutin présidentiel. Le président fraîchement réélu est arrivé sur place main dans la main avec son épouse Brigitte Macron. Le couple était entouré d’enfants et d’adolescents. Le groupe a marché sur l’Ode à la joie de Beethoven, également hymne officiel de l’Union européenne.

21h16. Le slogan de LR pour les législatives

Les Républicains (LR) ont publié sur Twitter leur slogan pour les élections législatives. « Ni macronistes, Ni lepénistes, Nous sommes la droite et le centre. Les 12 et 19 juin, choisissez des députés #PourVousDéfendre ! » 

Ni macronistes, Ni lepénistes, Nous sommes la droite et le centre.

🇫🇷 Les 12 et 19 juin, choisissez des députés #PourVousDéfendre ! pic.twitter.com/IlpkSHNEPl

— les Républicains #PourVousDéfendre (@lesRepublicains) April 24, 2022

21h15. Marine Le Pen largement en tête dans les DOM-TOM

Bien que défaite par Emmanuel Macron, Marine Le Pen arrive très largement en tête dans les collectivités d’Outre-mer : 60,9 % en Martinique (Emmanuel Macron avait obtenu 77,55 % des suffrages en 2017), 69,6 % en Guadeloupe (75,13 % pour Macron en 2017) ou encore 60,7 % en Guyane (64,89 % pour Emmanuel Macron en 2017).

21h07. Pour Bruno Le Maire, Emmanuel Macron a “entendu les préoccupations des Français”

Présent au Champ-de-Mars, le ministre de l’Économie estime que le candidat-Président a entendu les préoccupations des Français : « Je pense que oui, puisque le président fait un score très élevé, qui lui donne un mandat très solide pour les cinq années à venir. L’enjeu est d’entendre les préoccupations des électeurs de Marine Le Pen comme ceux de Jean-Luc Mélenchon. Elles sont diverses sur le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique, etc. Particulièrement sur ce sujet, on voit bien qu’il faut qu’on soit plus radicaux sur nos réponses. Ce mandat nous donne des responsabilités supplémentaires. »

21h00 Au RN, on juge que “le pays n’est pas reformable”

La défaite de Marine Le Pen suscite beaucoup de commentaires chez ses partisans. Philippe Ollivier, député Européen, fait le constat : « Le pays n’est pas reformable. Quand vous avez les mosquées, les temples, et les Églises qui appellent à voter contre vous, c’est déjà un exploit de faire 43 %. » Lui ne pense pas que Marine Le Pen se mette en retrait à l’issue de la saison électorale : « Marine Le Pen a 53 ans. On est pas pour la retraite à 53 ans… »

21h. Des ministres réagissent 

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a estimé que les Français ont « fait un choix clair, en faveur du progrès, de l’Europe, de l’écologie, des avancées sociales et écologiques ». Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a quant à elle jugé que le gouvernement devait « comprendre les colères et inquiétudes ». Elle a promis un « mandat pour rassembler et pas diviser ». 

20h58. Anne Hidalgo félicite Emmanuel Macron

La maire de Paris, ex-candidate socialiste, a adressé ses « félicitations républicaines à Emmanuel Macron », saluant au passage « tous les dirigeants de la gauche républicaine sociale, écologiste, sociale et laïque » qui ont appelé « à battre Marine Le Pen en utilisant le bulletin » Macron.

20h56. Valérie Pécresse a réagi

L’ex-candidate LR a félicité Emmanuel Macron sur Twitter. « Sa victoire ne doit pas masquer les fractures de notre pays conduisant Marine Le Pen à un score inédit. Cap sur les législatives avec une droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin », a écrit Valérie Pécresse. 

J’adresse mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron. Sa victoire ne doit pas masquer les fractures de notre pays conduisant Marine Le Pen à un score inédit.

Cap sur les législatives avec une droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin

— Valérie Pécresse (@vpecresse) April 24, 2022

20h55. “Le 3e tour commence ce soir” : à l’issue du second tour, les candidats se projettent sur les législatives

Emmanuel Maron tout juste réélu, c’est la campagne des législatives qui s’ouvre, et les candidats, même défaits au premier tour, l’ont bien compris. Marine Le Pen a été la première à évoquer le sujet dans son intervention. « Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. je mènerai cette bataille aux cotés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au corps. le Rassemblement national œuvrera à unir tous ceux qui veulent rassembler leurs forces contre la politique d’Emmanuel Macron, en métropole, en outre mer et dans les circonscriptions de l’étranger » Jean-Luc Mélenchon a ensuite embrayé : « Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre M. Macron et choisir un autre chemin (…) si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire. Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature est le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit. » C’est ensuite Eric Zemmour qui a relancé, appelant « le bloc national à s’unir et se rassembler » : « Les élections législatives qui viennent en juin porchain voient déjà la constitution de deux grands blocs politiques autour d’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, l’un macroniste et l’autre islamo-gauchiste. Ce match n’aura qu’un seul perdant la france. Le camp national serait-il donc le seul à ne pouvoir s’unir ? »

20h50. Pour Thierry Mariani, pas d’union possible à droite entre le Rassemblement national et les Républicains

« J’observe que Reconquête et Zemmour ont clairement appelé à voter pour MLP, si vous trouvez un nom qui a clairement appelé à voter pour MLP, dites-le moi, on peut s’allier avec lui. Est-ce qu’on peut faire alliance avec la droite républicaine ? Tous les députés sortants on laissé élire Emmanuel Macron, donc je ne vois pas avec qui on pourra faire alliance… »

20h45. Eric Zemmour : “C’est la 8e fois que la défaite frappe le nom de Le Pen”

« Je veux dire ce soir ma déception et ma tristesse. Nous avons été des millions à vouloir en finir avec Emmanuel Macron. Les amoureux de la France ont perdu et Emmanuel Macron a été réélu aisément, (…) alors même que sa personnalité faisait l’objet d’un rejet massif. La revanche annoncée a tourné court. Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. Hélas, c’est la 8e fois que la défaite frappe le nom de Le Pen. »

20h28. Marine Le Pen a appelé Emmanuel Macron

La candidate RN défaite a appelé Emmanuel Macron après l’annonce du résultat de la présidentielle. Marine Le Pen a notamment déclaré au micro de RTL : « Je suis très respectueuse des traditions républicaines, par conséquent je l’ai félicité pour son élection. »

📞 @MLP_officiel a appelé @EmmanuelMacron après l’annonce des résultats. « Je suis très respectueuse des traditions républicaines, par conséquent je l’ai félicité pour son élection » explique la candidate battue au micro de @RTLFrance. #RTLFlashActu pic.twitter.com/6WWmrh0yY5

— Thomas Despre (@ThomasDespre) April 24, 2022

20h22. Jean-Luc Mélenchon : “Emmanuel Macron est le plus mal élu des Présidents de la Ve République”

« Pour ce second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen représentaient à peine plus du tiers de sélecteurs inscrits. (…) M. Macron est le plus mal élu des Présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut. Il surnage dans un océan d’abstention, de bulletins blancs et nuls. »

🔴 ALERTE INFO Jean-Luc Mélenchon: « Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la 5e République » https://t.co/ZVPraEdYiv pic.twitter.com/AKhrGZ70nS

— BFMTV (@BFMTV) April 24, 2022

20h20. Emmanuel Macron le mal-élu ?

🇫🇷🗳️ Macron est réélu avec ~38% des suffrages des électeurs inscrits, contre 43,6% il y a 5 ans. C’est le plus bas niveau depuis Pompidou en 1969. pic.twitter.com/TyR7hsNJLh

— mathieu gallard (@mathieugallard) April 24, 2022

20h15. Marine Le Pen prend la parole

« Le sort des urnes, que je respecte en a voulu autrement. En dépit deux semaines de méthodes déloyales, brutales et violentes, similaires à celles que subissent au quotidien des Francais, les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour d’élection présidentielle.(…) Avec le mode de scrutin législatif qui renforce les tendance politiques et fausse la représentativité parlementaire le risque de voir EM s’emparer de manière mécanique tous les pouvoirs exécutif législatifs et est élevé. »

🇫🇷🗳️ Estimation des résultats en voix :

🟠 Macron : ~18,6 millions (-2,1 millions) ⚫️ Le Pen : ~13,3 millions (+2,7 millions) ⚪️ Blancs/Nuls : ~3,2 millions (-0,9 million) ⚪️ Abstention : ~13,7 millions (+1,6 million) pic.twitter.com/991YF3GS6A

— mathieu gallard (@mathieugallard) April 24, 2022

Huées au QG du Rassemblement national

Les résultats sont tombés. Emmanuel Macron est réélu, et hué par les militants RN pic.twitter.com/cwsfssvLaD

— Océane Herrero (@Heroceane) April 24, 2022

20h10. L’ambiance retombe très vite chez les supporters d’Emmanuel Macron

Après quelques secondes de liesse de la part des militants réunis au champ de mars pour soutenir Emmanuel Macron, marquées par des « on est là ! » et des « Macron président ! », l’ambiance retombe comme un soufflé et le calme revient, malgré les nombreux efforts de la “team ambiance” du candidat-Président.

20h05. Tensions entre Rachida Dati et Clémentine Autain

La maire LR du VIIe arrondissement, Rachida Dati, et la députée Insoumise, Clémentine Autain, ont eu un vif échange sur le plateau de TF1 à l’issue du second tour de la présidentielle. À peine le résultat connu, les deux femmes politiques ont abordé les élections législatives comme étant le « troisième tour ». « Il faudra des parlementaires responsables et constructifs. Nous appelons les Français à voter pour nos candidat », a notamment indiqué Rachida Dati sur TF1.

20h. Fabien Roussel : « La bataille n’est pas achevée »

Si pour Fabien Roussel, le « pire a été évité », la « bataille n’est pas achevée » pour autant. L’ex-candidat communiste a écrit dans une série de tweets : « Le Président n’est réélu qu’à la faveur d’un rejet de l’extrême droite. Ce résultat n’exprime en rien un soutien à sa politique. Il a refusé de remettre en cause ses choix avec une arrogance que les Français ne supportent plus. Nous devons le battre aux législatives. »

Le Président n’est réélu qu’à la faveur d’un rejet de l’extrême droite.

Ce résultat n’exprime en rien un soutien à sa politique.

Il a refusé de remettre en cause ses choix avec une arrogance que les Français ne supportent plus.

Nous devons le battre aux législatives.

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 24, 2022

Ce soir, le pire a été évité pour la France.

Grâce à la mobilisation de millions de nos compatriotes la représentante de l’extrême droite ne pourra pas accéder à l’Élysée et installer un pouvoir autoritaire.

Nous avons participé à ce résultat mais la bataille n’est pas achevée.

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 24, 2022

20h. Un « choix par défaut » pour Éric Ciotti 

Éric Ciotti a adressé ses « félicitations républicaines à Emmanuel Macron pour sa réélection ». Toutefois, il a dit regretter « un choix par défaut plus que par adhésion dans un contexte de forte abstention et d’une campagne médiocre ». 

 

J’adresse mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron pour sa réélection.

Je regrette cependant un choix par défaut plus que par adhésion dans un contexte de forte abstention et d’une campagne médiocre qui n’a pas abordé les vrais problèmes de la France et des Français.

— Eric Ciotti (@ECiotti) April 24, 2022

20h. Une « profonde joie » pour Richard Ferrand

Sur Twitter, le président de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron s’est réjoui de la victoire du président réélu : « Avec lui depuis toujours et pour 5 ans de plus, profonde joie. » Richard Ferrand a ainsi « la conviction que ses qualités personnelles et celles de son projet répondent aux exigences des défis de notre temps ». 

Avec lui depuis toujours et pour #5ansdeplus, profonde joie : @EmmanuelMacron est réélu Président de la République ! J’ai la conviction que ses qualités personnelles et celles de son projet répondent aux exigences des défis de notre temps. Vive la République, vive la France !

— Richard Ferrand (@RichardFerrand) April 24, 2022

20h. « Ne nous décourageons pas », assure Nicolas Dupont-Aignan

L’ex-candidat de Debout la France a réagi au résultat de l’élection présidentielle. Sur Twitter, Nicolas Dupont-Aignan a écrit : « De la CGT au MEDEF, de La France Insoumise à Nicolas Sarkozy, avec le soutien de la plupart des médias, le système oligarchique a malheureusement fait réélire un homme dangereux pour la France. » Avant d’appeler : « Ne nous décourageons pas. » D’après lui, les élections « législatives permettront aux Français, qui ne veulent pas laisser Macron détruire la France, de choisir le sursaut ». 

De la CGT au MEDEF, de La France Insoumise à Nicolas Sarkozy, avec le soutien de la plupart des #medias, le système oligarchique a malheureusement fait réélire un homme dangereux pour la #France 🇫🇷!

Ne nous décourageons pas… 1/2

— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) April 24, 2022

20h. Yannick Jadot : « Le pire est évité » 

L’ex-candidat écologiste s’est réjoui de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. Sur Twitter, Yannick Jadot a remercié « celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême droite ». Selon lui, « le pire est évité, mais le pays est plus divisé que jamais ». Yannick Jadot a ainsi fait référence aux élections législatives appelant à construire « le meilleur » : « L’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire. »

Merci à toutes celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême droite. Le pire est évité mais le pays est plus divisé que jamais. Aux legislatives, construisons le meilleur : l’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire.

— Yannick Jadot (@yjadot) April 24, 2022

20h. Présidentielle : Emmanuel Macron réélu au second tour avec 58 % des voix

Le “front républicain” aura tenu. Dimanche soir, à l’issue du second tour, c’est Emmanuel Macron qui s’est imposé, rassemblant 58 % des suffrages selon les premières estimations. Avec 42 % des suffrages, Marine Le Pen marque une forte progression par rapport à 2017 — elle avait alors obtenu 33,9 % des voix, soit huit points de moins —, sans parvenir à s’imposer pour autant.

19h50. Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports d’Emmanuel Macron : “L’abstention dit beaucoup de l’état de notre démocratie”

Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports analyse l’abstention : « C’est évidemment un sujet important, un sujet croissant dans notre pays qui dit beaucoup de choses de l’état de notre démocratie. C’est aux politiques d’être plus efficaces. » Élisabeth Moreno, ministre déléguée en charge de l’Égalité femmes-hommes, renchérit : « Je ne vois pas ça comme un échec, je vois ça comme un signal. Il faut redynamiser notre démocratie. »

19h45. “Le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection présidentielle”

Clément Vanheuverswyn, responsable des jeunes RN du Nord : « L’ambiance est un peu tendue, on attend tous les résultats. En tout cas on fait la fête ici et on la fera de toute manière ; on a mené une belle campagne, le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection présidentielle en France. »

19h15. “Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir”

Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron, réagit à l’abstention annoncée très forte : « Aucun des candidats n’a réussi à convaincre, que ce soit au premier ou au second tour. Quand je vois la réaction du fils d’Anne Hidalgo, Arthur Germain [qui a annoncé qu’il ne voterait pas au second tour, NDLR], je vois qu’on a raté quelque chose. » Pour le militant, confiant dans la victoire de son candidat, le “front républicain” n’est pas mort, malgré l’écart beaucoup plus serré qu’en 2017 selon les sondages : « Aujourd’hui des électeurs ont voté pour Macron, pour faire barrage à madame Le Pen. Il faudra réinventer quelque chose, pour que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir dans ce pays. Il faudra composer avec ces électeurs pendent 5 ans. Comme Jacques Chirac l’avait fait en 2002, en essayant de rassembler à droite et a gauche. »

18h45Le taux de participation en Seine-Saint-Denis a baissé entre les deux tours

Entre le premier et le second tour, à 17 heures, le taux de participation en Seine-Saint-Denis a baissé. Il est passé de 51,7 % à 44, 96 %, rappelle Le Monde. En Seine-Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 49 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle.

En Seine-Saint Denis, le taux de participation (17h) a baissé nettement entre le premier et le second tour passant de 51,7% à 44,96%. Dans le département, Mélenchon avait obtenu 49% des voix au premier tour pic.twitter.com/yBwMHC4jX6

— Luc Bronner (@lucbronner) April 24, 2022

Macron devrait prendre la parole à 21 heures

Ce dimanche soir, 1 200 journalistes sont attendus au Champ-de-Mars pour assister au discours d’Emmanuel Macron, qui devrait se tenir vers 21 heures selon nos informations. Le nombre de sympathisants attendus n’est pour l’heure pas communiqué. Du côté de Marine Le Pen, 500 journalistes devraient se rendre sur place pour sa prise de parole. 

Une abstention estimée à 28 % à 20 heures

D’après une première estimation Elabe réalisée pour BFM TV et L’Express, en partenariat avec SFR, le taux d’abstention attendu à 20 heures serait de 28 % au second tour de l’élection présidentielle.

Marine Le Pen arrivée à son QG de campagne

Après avoir voté à Hénin-Beaumont dans la matinée, Marine Le Pen s’est rendue à Paris. La candidate du Rassemblement national (RN) est arrivée il y a peu à son QG de campagne du côté de la Porte de Saint-Cloud à Paris, relate BFM TV.

Quels sont les départements qui ont le moins voté ?

Au contraire, les habitants à s’être le moins rendus aux urnes sont ceux des départements de Seine-Saint-Denis (44,96 %), de la Haute-Corse (49,15 %) et du Val-de-Marne (55,2 %).

Quels sont les départements qui ont le plus voté ?

À 17 heures, le taux de participation était le plus important dans l’Aveyron (70,51 %). Deux autres départements étaient également bien placés : la Dordogne (70,15 %) et les Landes (69,84 %). 

Le taux de participation s’élève à 63,23 % à 17 heures

En ce second tour du scrutin présidentiel, le taux de participation est de 63,23 % à 17 heures, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Le chiffre est en baisse par rapport aux précédentes élections présidentielles. En 2017, le taux de participation au second tour à 17 heures était de 65,30 %. En 2012, il était de 71,96 %. 

Emmanuel Macron a voté au Touquet

Le président sortant, candidat à sa réélection, a voté au Touquet dans le Pas-de-Calais, vers 13 heures. Emmanuel Macron se trouvait aux côtés de son épouse Brigitte Macron.

Jean Lassalle se rend au bureau de vote pour s’abstenir

Le candidat défait à la présidentielle s’est rendu aux urnes ce dimanche 24 avril. Dans le bureau de vote de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), Jean Lassalle a fini par s’abstenir. Le député béarnais avait pourtant annoncé qu’il voterait blanc, rappelle Le Figaro. Il aurait visiblement changé d’avis. Sur le point de glisser son « bulletin blanc » dans l’urne, Jean Lassalle a arrêté son geste, indiquant être « abstentionniste devant l’urne ». « Je me suis dit que le vote blanc n’était plus à la hauteur », a-t-il commenté, relaie Le Figaro.

Abstentionniste.

Les explications ➡️ https://t.co/QoLouRgpa9 pic.twitter.com/T24jx6vl4s

— Jean Lassalle (@jeanlassalle) April 24, 2022

Eric Zemmour et Jean Castex ont voté 

Eric Zemmour a voté à Paris ce dimanche, dans le 8e arrondissement de la capitale, nous apprend BFM TV. De son côté, Jean Castex a voté à Prades, dans les Pyrénées-Orientales. Arrivé ce jeudi en Occitanie, le chef du gouvernement a passé quatre jours dans la région et rentrera à Paris ce dimanche, par un vol commercial. Son trajet en jet officiel du gouvernement en aller-retour durant le premier tour de l’élection avait été très critiqué pour son coût et son empreinte carbone. « Les conditions de dessertes ordinaires de Perpignan ne permettaient pas d’atteindre ces conditions de sécurité donc j’ai utilisé les moyens de l’Etat, a-t-il réagi dans les colonnes de L’IndépendantJ’ai entendu que j’avais affrété un jet privé, ce qui est faux. J’ai utilisé les moyens dans le cadre des règles habituelles. »

Eric Zemmour a voté dans le VIIIe arrondissement de Paris pic.twitter.com/HfL9dAs0AU

— CNEWS (@CNEWS) April 24, 2022

🗳 Présidentielle: Jean Castex a voté à Prades dans les Pyrénées-Orientales pic.twitter.com/X4jcbO0i7D

— BFMTV (@BFMTV) April 24, 2022

La participation à 26,41 % à la mi-journée

La participation au second tour de l’élection présidentielle s’élève à 26,41 %, ce dimanche midi. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2017. Lors de l’élection présidentielle qui opposait déjà Marine Le Pen à Emmanuel Macron, le taux de participation au second tour à la même heure était, en effet, de 28,41 %. L’annonce a été faite ce dimanche par le ministère de l’Intérieur. À savoir que ce chiffre marque aussi un recul par rapport au deuxième tour des scrutins de 2012 (30,66 %) et de 2007 (34,11 %). Par ailleurs, il tutoie celui de 2002 (26,19 %), lorsque Jean-Marie Le Pen (FN) avait affronté Jacques Chirac (RPR), rappelle Le Figaro. La participation est en revanche légèrement en hausse, par rapport au premier tour qui s’était déroulé le 10 avril dernier, puisqu’elle était alors de 25,48 %.

Les départements qui ont le plus et le moins voté à 12 heures 

Ce dimanche, à 12 heures, c’est dans le Gers (34,46 %), le Jura (34,38 %), ainsi que l’Ain (33,92 %) que les électeurs ont le plus voté, détaille BFM TV. Concernant les départements avec le taux de participation le plus faible, on retrouve la Seine-Saint-Denis (15,37 %), Paris (20,71 %) et le Val-d’Oise (21,18 %). 

Shanghaï : les Français passent leur tour 

Les Français installés en Chine ont commencé à voter ce dimanche. Plusieurs dizaines de Français de Pékin se sont pressées à l’ambassade, en matinée, pour effectuer leur devoir de citoyen. « C’est un choix qu’on a et c’est un avantage quand même sérieux. C’est la démocratie : un vote, une voix. C’est important », a confié dans la presse Yann, un retraité dont les propos sont cités par Le Figaro. Toutefois, ceux de Shanghaï sont privés de scrutin, comme c’était déjà le cas le 10 avril, du fait de la mise en quarantaine de la capitale économique chinoise.

Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont

La candidate RN, Marine Le Pen, a voté à Hénin-Beaumont, son fief du Pas-de-Calais, souligne Le Point. Bien qu’elle vive en région parisienne, cette dernière a préféré se rendre aux urnes dans la ville qui lui a permis d’être élue députée pour la première fois, en 2017. Celle-ci doit déjeuner avec le maire d’Hénin-Beaumont avant de rentrer chez elle, à La-Celle-Saint-Cloud, puis de rejoindre ses équipes à son GQ de campagne dans le 16e arrondissement de Paris.

Plusieurs personnalités politiques ont voté 

Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a voté dans sa ville du Havre, peu après l’ouverture de son bureau de vote. C’est la première personnalité politique à s’être rendu dans l’isoloir, en ce dimanche d’élection, indique Le Point. De son côté, Anne Hidalgo a voté à Paris, dans la matinée. La maire de la capitale s’est rendue dans un bureau de vote situé dans le 15e arrondissement. C’est la première candidate vaincue le 10 avril dernier à avoir glissé son bulletin dans l’urne. Quid de Valérie Pécresse ? Cette dernière a voté à Vélizy-Villacoublay, à 9 heures. Après Anne Hidalgo, la présidente de la région Île-de-France est la deuxième candidate vaincue du premier tour à avoir voté, note le magazine. De son côté, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a voté à Motreff, dans le Finistère. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon a choisi son fief de Marseille pour se rendre aux urnes. 

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures 

Dimanche matin, les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures, en France métropolitaine pour le second tour de l’élection présidentielle. Dans le détail, quelque 48,7 millions d’électeurs sont appelés à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, rappelle Le Figaro. Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu’à 19 heures, en général, ou 20 heures, dans les grandes villes.  

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New York Times - World

At Least 10 Dead After Tour Boat Sinks in Japan

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Sixteen people were still missing, more than 24 hours after the sightseeing vessel was lost off the coast of Hokkaido island.

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By Motoko Rich and Makiko Inoue

TOKYO — At least 10 people who had been on a sightseeing boat that sank off the Japanese island of Hokkaido on Saturday have died, Japan’s coast guard said on Sunday. Sixteen other people were still missing.

The vessel had 24 passengers aboard when its two crew members sent a distress call on Saturday afternoon, saying the boat was taking on water. Another call came less than an hour after that, reporting that the vessel was now tilting by 30 degrees.

That was the last message from the Kazu 1, as the boat was called. On Sunday afternoon, after more than 24 hours of searching for survivors, the coast guard said 10 of the 26 missing people had been recovered, all of whom were later declared dead.

It was not immediately clear what had caused the disaster. But NHK, the Japanese public broadcaster, said there had been warnings of high winds and waves of up to 10 feet in the area of Kashuni Falls, a well-known sightseeing spot on Hokkaido’s Shiretoko Peninsula, where the boat had been when the first distress call was sent. Reefs are just below the surface of the waters there.

Naomichi Suzuki, the governor of Hokkaido, Japan’s northernmost island, said police officers and members of Japan’s Self-Defense Forces had been helping with the search, in waters colder than 40 degrees Fahrenheit.

Shiretoko Pleasure Cruiser, the company that owns the Kazu 1, said the boat left the port at Utoro, in eastern Hokkaido, at 10 a.m. on Saturday. It had been scheduled to travel around the tip of the Shiretoko Peninsula and return to Utoro around 1 p.m.

But somewhere en route, the 19-ton vessel, piloted by a 54-year-old captain with the assistance of a 27-year-old deck officer, ran into trouble and began to flood.

The coast guard sent five patrol vessels and two aircraft to the area. By the time they arrived, there was no sign of the boat or any of the people who had been aboard, said Tetsuo Saito, Japan’s minister of land, infrastructure, transport and tourism.

Early Sunday morning, three people were found at sea, all unresponsive, and taken by helicopter to a hospital in Utoro. Another unresponsive person was found on the rocks on the coast near Cape Shiretoko, and six more were found later on Sunday.

The Kazu 1 had run aground as recently as June, according to Tetsuya Umemoto, a spokesman for the Abashiri branch of the coast guard. None of the 21 passengers aboard then were hurt, but the coast guard investigated the incident and referred the captain to prosecutors, alleging negligence, Mr. Umemoto said. He said the deck officer at that time, Noriyuki Toyoda, was the captain on Saturday’s voyage.

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France24 - Monde

Naufrage au large du Liban : six corps de migrants repêchés dont un enfant

Publié le : 24/04/2022 - 07:23Modifié le : 24/04/2022 - 11:00

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Le naufrage au large du Liban d'un bateau transportant une soixantaine de migrants a fait au moins six victimes samedi, dont un enfant. Quarante-cinq personnes ont pu être secourues. Les départs de bateaux transportant des migrants se multiplient depuis le pays, qui vit une crise économique sans précédent. 

Les corps de six personnes, dont celui d'un enfant, ont été repêchés après le naufrage d'un bateau samedi au large du Liban, a indiqué dimanche 24 avril l'agence nationale d'information (ANI). Quarante-cinq personnes ont pu être secourues sur la soixantaine de migrants que transportait cette embarcation. Les traversées illégales se multiplient au départ du Liban, sur fond de crise économique majeure. 

L'armée a repêché dimanche cinq corps de migrants noyés après que le corps d'une fillette a été récupéré samedi, ce qui porte à six le nombre total de morts dans le naufrage, selon un bilan provisoire. D'après les autorités, près de 50 personnes ont été secourues après le naufrage du bateau qui transportait une soixantaine de migrants dont la nationalité n'a pas été précisée.

"Les recherches se poursuivent", a déclaré Ali Hamie, le ministre des Travaux publics et des Transports.

La Croix-Rouge libanaise a déclaré avoir envoyé 10 ambulances à Tripoli. Un correspondant de l'AFP a constaté que l'armée avait fermé le port, ne laissant entrer que les ambulances qui faisaient des allers-retours. 

>> À voir : Liban : risquer la mort en mer pour fuir la misère

Les familles de certains passagers se sont rassemblées pour prendre des nouvelles, mais l'accès leur a été refusé. 

"C'est arrivé à cause des politiciens qui ont forcé les Libanais sans emploi à quitter le pays", a déclaré un homme qui attendait des nouvelles d'un proche à l'extérieur du port. 

Le Liban, un pays d'environ six millions d'habitants, est aux prises avec une crise financière sans précédent et selon la Banque mondiale, d'une ampleur habituellement associée aux guerres. 

La monnaie a perdu plus de 90 % de son pouvoir d'achat et la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté. 

Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés, au moins 1 570 personnes, dont 186 Libanais, ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer entre janvier et novembre 2021. 

La plupart espéraient rejoindre l'île de Chypre, membre de l'Union européenne, à 175 kilomètres. 

Ce chiffre est en hausse par rapport aux 270 passagers, dont 40 Libanais, en 2019.

La plupart de ceux qui tentent de quitter le Liban par la mer sont des réfugiés syriens, mais les Libanais sont de plus en plus nombreux à rejoindre leurs rangs.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

Accord de principe entre le FMI et le Liban pour un plan d'aide de 3 milliards de dollars

Naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants au large de la Libye

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

The Former Chancellor Who Became Putin’s Man in Germany

Gerhard Schröder, who is paid almost $1 million a year by Russian-controlled energy companies, has become a pariah. But he is also a symbol of Germany’s Russia policy.

Credit...Laetitia Vancon for The New York Times

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By Katrin Bennhold

HANOVER, Germany — On the evening of Dec. 9, 2005, 17 days after Gerhard Schröder left office as chancellor of Germany, he got a call on his cellphone. It was his friend President Vladimir V. Putin of Russia.

Mr. Putin was pressing Mr. Schröder to accept an offer to lead the shareholder committee of Nord Stream, the Russian-controlled company in charge of building the first undersea gas pipeline directly connecting Russia and Germany.

“Are you afraid to work for us?” Mr. Putin had joked. Mr. Schröder might well have been, given the appearance of possible impropriety — the pipeline he was now being asked to head had been agreed to in the final weeks of his chancellorship, with his strong support.

He took the job anyway.

Seventeen years later, the former chancellor, who recounted the events himself in a pair of rare interviews, remains as defiant as ever.

“I don’t do mea culpa,” Mr. Schröder said, sitting in his sprawling light- and art-filled office in the center of his home city, Hanover, in northwestern Germany. “It’s not my thing.”

With Mr. Putin now waging a brutal war in Ukraine, all of Germany is reconsidering the ties with Russia that — despite years of warnings from the United States and Eastern European allies — have left Germany deeply reliant on Russian gas, giving Mr. Putin coercive leverage over Europe while filling the Kremlin’s war chest.

That dependency grew out of a German belief — embraced by a long succession of chancellors, industry leaders, journalists and the public — that a Russia bound in trade would have too much to risk in conflict with Europe, making Germany more secure while also profiting its economy.

Mr. Schröder was far from alone in that conviction. But today he has become the most prominent face of that long era of miscalculation, not only because he expresses no regret, but because he has also profited handsomely from it, earning millions while promoting Russian energy interests.

His close ties to Mr. Putin have made him a pariah in his own country, where many now criticize him for using his clout and connections over the past two decades to enrich himself at the expense of Germany.

“He took advantage of the reputation and influence of the chancellor’s office and offered himself up as an agent for Russian interests to get rich,” said Norbert Röttgen, a conservative lawmaker, former minister and longtime Russia hawk.

In the interviews, Mr. Schröder, now 78, spoke with undiminished swagger, cracking jokes but arguing in essence that, well, if he got rich, then so did his country. When it came to Russian gas, everyone was on board, he pointed out, mocking his detractors over copious amounts of white wine.

“They all went along with it for the last 30 years,” he said. “But suddenly everyone knows better.”

Mr. Schröder scoffed at the notion of now distancing himself personally from Mr. Putin, 69, whom he considers a friend and sees regularly, most recently last month in an informal effort to help end the Ukraine war.

Mr. Schröder refuses to resign from his board seats on Russian energy companies, despite calls to do so from across the political spectrum, not least from Chancellor Olaf Scholz, a fellow Social Democrat, who worked closely with Mr. Schröder when he was chancellor.

Distancing himself now, Mr. Schröder said, would lose him the trust of the one man who can end the war: Mr. Putin. Even so, after all of his years of close relations with Mr. Putin, he walked away with nothing during his one brief interlude trying to mediate in the Ukraine conflict.

It is hard by now — with Mr. Putin unrelenting more than two months into the Ukraine war — to avoid the impression that Mr. Schröder is useful to the Russian leader as a cat’s paw to further his own interest in hooking Germany on cheap Russian gas.

Germany’s reliance on Russian gas surged to 55 percent before Russia’s attack on Ukraine began in February, from 39 percent in 2011, amounting to 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day to Russia.

It has helped make Mr. Putin perhaps one of the world’s richest men, has buoyed his otherwise feeble economy, and has enabled and emboldened him to pursue his aggression in Ukraine.

Even as Mr. Putin was massing troops on the Ukraine border last fall, Mr. Schröder visited the Russian leader in Sochi, one of Mr. Putin’s favorite retreats, across from the Black Sea coast that Russian forces are now trying to rip from Ukraine.

A cellphone photograph that Mr. Schröder showed me from that visit shows the two men smiling at each other, Mr. Putin in red hockey gear and Mr. Schröder in a light blue shirt and blazer. Asked what they talked about, he told me, “Soccer.”

Mr. Schröder distanced himself from the war, though not from Mr. Putin. I asked about the by-now notorious atrocities in Bucha, a Kyiv suburb. “That has to be investigated,” Mr. Schröder said, but added that he did not think those orders would have come from Mr. Putin, but from a lower authority.

“I think this war was a mistake, and I’ve always said so,” Mr. Schröder said. “What we have to do now is to create peace as quickly as possible.”

“I have always served German interests,” he added. “I do what I can do. At least one side trusts me.”

That side is not the German side.

Since Russia’s attack on Ukraine began, the entire staff of Mr. Schröder’s parliamentary office resigned in protest, including his chief of staff and speechwriter of 20 years, who had been with him since his days as chancellor.

He relinquished his honorary citizenship in Hanover before his home city could strip it from him — something it last did, posthumously, to Adolf Hitler. When even the soccer club Borussia Dortmund, which Mr. Schröder has supported since he was 6, demanded a strong statement on Mr. Putin from him, Mr. Schröder canceled his membership.

Calls for his expulsion are growing louder among Social Democrats, too.

But Mr. Schröder is undaunted. He remains chairman of the shareholder committee of Nord Stream, reportedly earning about $270,000 a year, and served as head of the supervisory board of Nord Stream 2, which built a second pipeline connecting Russia to Germany under the Baltic Sea, until it was shuttered before the war.

Three weeks before Russia launched its attack on Ukraine, Gazprom — the Soviet energy ministry turned Russian state-controlled gas company, which owns 51 percent of Nord Stream and all of Nord Stream 2 — announced that Mr. Schröder would join its board, too. (Mr. Schröder would not say whether he would accept the nomination.)

Since 2017, he has also presided over the board of the Russian oil company Rosneft, earning another $600,000 a year, according to public records, on top of his monthly $9,000 government stipend as former chancellor.

Mr. Schröder’s entanglement with the Russian president and Kremlin-controlled energy companies overshadows all he achieved in seven years as chancellor, from 1998 to 2005, a pivotal period of leadership when he was lauded for refusing to join the United States in the Iraq war; giving immigrants a regular path to citizenship; and putting in place far-reaching labor market overhauls that would pave the way for a decade of growth under his successor, Angela Merkel.

That legacy has been permanently tainted.

But even his fiercest critics acknowledge that Mr. Schröder’s close and lucrative dealings with Russia are also emblematic of his country’s decades-old approach of engagement with Russia. Lobbied aggressively by Germany’s export industry and cheered on by labor unions, successive chancellors, including Ms. Merkel, collectively engineered Germany’s dependency on Russian energy.

“Schröder is the tip of the iceberg,” said Wolfgang Ischinger, a former ambassador to the United States and veteran diplomat. “But there is a whole iceberg below him.”

The Long Shadow of Ostpolitik

Mr. Schröder was born in 1944, a year before World War II ended, and never met his father, who fought for the Nazis and was killed on the eastern front when the future chancellor was only 6 months old. The horrors that the Nazis inflicted on the Soviet Union, where some 27 million people died, weighed heavily on his youth, he said.

Mr. Schröder joined the Social Democrats when he was 19 and was studying law during the 1968 student rebellion that challenged the silence of their parents’ generation over Germany’s Nazi past.

A year later, when Mr. Schröder was 25, Willy Brandt became postwar Germany’s first Social Democratic chancellor, ushering in a new policy of engagement with the Soviet Union that became known as Ostpolitik.

The guiding rationale of Ostpolitik was “Wandel durch Handel,” or “change through trade,” and would become a defining pillar of successive Social Democratic-led administrations, including Mr. Schröder’s two decades later.

To this day, a statue of Brandt is prominently displayed in one corner of Mr. Schröder’s office. Mr. Schröder’s two children were both adopted from Russia.

“All of these things influenced my relationship with Russia very early on, and as chancellor, I actually tried to continue it that way,” he said.

When it came to pipelines, Mr. Schröder was not the first. They were being built between Germany and Russia even during the Cold War. Under Brandt, Germany signed a major pipeline project with Moscow, in 1970.

His successor, Helmut Schmidt, chancellor for the rest of the 1970s and the early 1980s, oversaw an expansion of the pipelines, including another big project known as the West Siberia Pipeline.

While that pipeline was uncontroversial in Germany, it was not without critics abroad — namely, the United States. The Soviets had already invaded Afghanistan and would soon push the Polish government to quash anti-Communist protests and impose martial law.

“Basically, since the 1960s, cooperation with the Soviet Union and later with Russia has been a constant,” Mr. Schröder said.

“They got the money and they delivered the gas,” Mr. Schröder said of the Russians. “Even in the toughest times of the Cold War, there were never any problems.”

After the fall of the Berlin Wall in 1989 and the collapse of the Soviet Union, cheap Russian energy was seen more than ever as an earned peace dividend.

It was also Germany’s geostrategic North Star. For a country that had abandoned a military dimension to its foreign policy after World War II, economic interests were its security interests.

Germany is energy-poor, and as its coal resources diminished in the late 1990s, it needed affordable fuel to power its export-oriented economy, one of the world’s top five. Once the Russian pipelines were established, they fed German industry with a steady supply of gas through long-term contracts that led Germany to stop looking for other providers.

“This story, among other things — the early gas pipeline business with the Soviet Union, the attempt to find a compromise with the Soviet Union — was the basis for the Russians being able to say, ‘OK, with this Germany we can risk reunification,’” Mr. Schröder said.

During his own time in office, from 1998 to 2005, Mr. Schröder shepherded through Germany’s next pipeline project, Nord Stream 1.

But his pipeline differed from his predecessors’ in important ways. It bypassed Ukraine and Poland, for the first time connecting Russia and Germany directly under the Baltic Sea.

And the Russian president he was dealing with was Vladimir V. Putin.

The Chancellor

During one of Mr. Schröder’s first visits with Mr. Putin in Moscow, the Russian president invited the chancellor to the sauna in his private residence outside Moscow and offered him a beer.

Mr. Schröder said that when the sauna suddenly caught fire, Mr. Putin tried to hurry him out, but he insisted on finishing his beer first.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The two leaders hit it off, and not just because of their legendary macho bravado. Mr. Putin, a former K.G.B. agent who had been based in Dresden, spoke fluent German and grew up poor, like Mr. Schröder, whose mother was a cleaner who brought up five children on her own.

“That created a certain closeness,” Mr. Schröder said. “There was a feeling that you can rely on one another.”

“The image that people have of Putin is only half the truth,” he said.

In 2001, Mr. Putin addressed German lawmakers, the first Russian president to do so. Speaking in German, he described Russia as “a friendly European nation” whose goal was “stable peace on the continent” and got a standing ovation. Among those applauding that day was Ms. Merkel, Mr. Schröder’s successor.

Mr. Schröder recalled the mood in those early years of the 21st century. “It felt like a new era: the European House from Vladivostok to Lisbon,” he said.

Nord Stream 1 was a corporate project, initiated by Gazprom and a Finnish energy company before Mr. Schröder and Mr. Putin took office, and eventually comprised German, French and Dutch companies.

The idea was to secure German and European gas supply at a time when quarrels between Russia and Ukraine over transit fees and Kyiv’s siphoning off of gas raised concerns about supply disruptions.

“Industry eventually came and said we need more, possibly a lot more, gas,” Mr. Schröder recalled. “We don’t just need the pipeline because we need more gas. We also need the pipeline because of the difficulties with the pipeline in Ukraine.”

“Why should we have objected as a government?” he added. “It never occurred to anyone that this could become a problem. It was just a way of procuring gas for Germans, for Germany’s heavy industry, and also for the chemical industry, with fewer problems and disruptions.”

Mr. Schröder and Mr. Putin backed the project early on and set up working groups to discuss industry and security.

One was the strategic working group that was presided by Klaus Mangold, a former senior executive of Daimler and then the head of the Ost-Ausschuss, a pro-Russia lobby group. Representatives of industry and key ministries from both countries met several times a year in Germany and Russia. Mr. Schröder and Mr. Putin periodically joined.

On Sept. 8, 2005, 10 days before the election in which Mr. Schröder’s Social Democrats lost to Ms. Merkel’s conservatives, the Nord Stream 1 contract was signed by representatives of Gazprom, E.On and BASF.

It was celebrated by industry and politicians across the spectrum. Mr. Putin had come for the occasion and attended the ceremony with Mr. Schröder.

“Independently of whether he will retain his position or not,” Mr. Putin said at a joint news conference after the signing, “we will continue to have very good relations with the chancellor.”

The Lobbyist

In November 2005, two months after Mr. Schröder lost the election, a Gazprom executive asked to meet. At the airport hotel in Hanover, the executive offered him the position of chairman of the newly established company in charge of building Nord Stream 1.

“It felt a little early,” Mr. Schröder recalled, as he recounted the meeting.

He was tempted. On his 60th birthday, a year earlier, his biographer, Reinhard Urschel, had asked him what he wanted to do after leaving office. “Make money,” Mr. Schröder had replied.

But it was more than that, Mr. Schröder said. “I had been chancellor. I couldn’t go back to being a lawyer dealing with rental contracts. I needed a project,” he said. “Something I knew how to do and where I could serve German interests.”

When Mr. Putin called Mr. Schröder on his cellphone the night of Dec. 9, 2005, he accepted the offer.

Many in Germany were appalled. No chancellor before him had taken a job in a company controlled by a foreign country, let alone one that had benefited from their support in office.

But the pipeline project itself remained uncontroversial.

“The next government continued with it seamlessly,” Mr. Schröder recalled. “Nobody in the first Merkel government said a word against it. No one!”

Mr. Ischinger, who was Mr. Schröder’s ambassador to the United States and later ran the Munich Security Conference, concurred.

“You can’t blame Schröder for Nord Stream 1,” Mr. Ischinger said. “Most German politicians, whether in government or in opposition, did not critically question this. No one asked whether we were laying the foundation for getting ourselves into an unhealthy dependence.”

Ms. Merkel, through a spokesperson, declined to comment for this article.

Nord Stream 1 took six years to plan and build. In 2011, Mr. Schröder attended both opening ceremonies — one on the Russian end, in Vyborg, along with Mr. Putin, Russia’s prime minister at the time, and the other on the German end, in Lubmin, on the Baltic Sea, along with Ms. Merkel and Mr. Putin’s trusted ally, Dmitri A. Medvedev, Russia’s president at the time.

“This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly more secure,” Mr. Schröder said then.

Once Nord Stream 1 was operational, Mr. Schröder set about lobbying for a second pipeline: Nord Stream 2. That was when “the real controversy” started, Mr. Ischinger said.

Earlier in 2011, Ms. Merkel had stunned the world, including her own country, by announcing that Germany would be phasing out nuclear power after the disaster at the Japanese nuclear plant in Fukushima. Under pressure from German industry to identify alternative sources of energy, she was open to Nord Stream 2.

“They said we need a transitional technology — we won’t be able to do it with renewables alone, at least not at a price that doesn’t get us into financial difficulties,” Mr. Schröder said. “The transition technology was gas.”

But Mr. Putin’s invasion of Ukraine in February 2014, and then his annexation of Crimea the following month, raised questions about the viability of Nord Stream 2, as the West put the first sanctions against Russia into place.

As opposition to Nord Stream 2 intensified, so did Mr. Schröder’s lobbying.

His main allies on Nord Stream 2 in the Merkel government, said Christoph Heusgen, Ms. Merkel’s chief foreign policy adviser until 2017, were the economics minister and vice chancellor, Sigmar Gabriel, and the foreign minister, Frank-Walter Steinmeier, both Social Democrats like the former chancellor and both from his home state, Lower Saxony.

Mr. Steinmeier, now Germany’s federal president, had worked for Mr. Schröder when he was governor of Lower Saxony in the 1990s and later moved with him to the chancellery. Mr. Gabriel was Mr. Schröder’s successor as governor in Lower Saxony.

The revolving door of contacts worried some lawmakers enough to ask the government to disclose a list of meetings between politicians and representatives of Nord Stream 2.

According to the resulting report, from January 2015 to October 2017, there were 62 such meetings, including 20 with Mr. Gabriel and 10 with Mr. Steinmeier or his ambassadors in Brussels and Moscow.

Matthias Warnig, the chief executive of Nord Stream 2, who took part in 19 of the meetings in the report, has acknowledged having been a former spy of the Stasi, the former secret police of Communist East Germany. Stasi records show that, in February 1988, both he and Mr. Putin, when he was stationed in Dresden as a K.G.B. officer, were awarded medals for their service. But Mr. Warnig has denied reports that he had recruited spies for Mr. Putin in their old days.

In February 2015, Mr. Schröder took Mr. Warnig to see Mr. Gabriel to discuss cooperation with Russia, according to the list of meetings provided in the report. He also accompanied Nord Stream 2 executives to see Mr. Steinmeier’s ambassadors to Moscow and Brussels at the time.

Mr. Steinmeier declined to be interviewed for this article. Mr. Gabriel texted to say he only met “representatives of Russia and Gazprom between 2014 and 2016” to “avert a looming supply stop of Russia to Ukraine.”

He added: “Should you put my visits and meetings in Russia in a different context, I want to inform you now that I will initiate legal steps.”

One big event included a 70th birthday party for Mr. Schröder hosted by Nord Stream at the majestic Yusupov Palace in St. Petersburg, Russia. Mr. Putin attended, as did Gazprom’s chief executive, Alexey B. Miller, and Mr. Warnig.

Nord Stream 2 was approved in June 2015, the same year that Gazprom was also allowed under the Merkel government to buy Germany’s biggest strategic gas-storage facility, where it has kept levels of gas conspicuously low for the past year in what may have been preparation for providing leverage for Mr. Putin in his war.

But Mr. Schröder said he was unbothered by the growing dependency, or by American and Eastern European warnings about Mr. Putin weaponizing energy supplies.

The Russians, he argued, had always been reliable when it came to delivering oil and gas.

“Why should we have been distrustful? It always worked,” Mr. Schröder said. “For us, dependency meant double dependency. The so-called energy weapon is ambiguous. They need oil and gas to pay for their budget. And we need oil and gas to heat and to keep the economy going.”

The reasoning explains why Mr. Schröder says he promoted the deal last year — even in the middle of Russia’s troop buildup — for the Russian oil company Rosneft to buy up the majority share of the critical oil refinery in Schwedt, in northeastern Germany.

Although the strategic refinery went to a Russian company, Mr. Schröder argued that the deal was ultimately in Germany’s interest.

“We made sure that Shell couldn’t sell to some unknown private equity,” he said. “They would have sold it off immediately.”

“If the oil doesn’t flow anymore, Schwedt is finished,” he said, ‘‘with all the consequences that this has for northeast Germany, including Berlin.”

The Mediator

In early March, just over a week into the war, Mr. Schröder said he was contacted via a Swiss media company, Ringier, by Ukrainian officials asking if he might be available to mediate between Moscow and Kyiv.

Mr. Schröder said he sought reassurance from the Ukrainian officials that the government of President Volodymyr Zelensky of Ukraine supported the initiative.

The answer from Kyiv was swift but cautious. An opposition lawmaker, Rustem Umerov, was sent to see Mr. Schröder in Istanbul to lay out the Ukrainian demands. The two men met for two hours on March 7.

Afterward, in the taxi to the airport, Mr. Schröder called a trusted contact at the Russian Embassy in Berlin to ask if Mr. Putin would see him. Ten minutes later, he had the green light, and on March 9, a Russian jet was sent to collect him in Istanbul.

In Moscow, Mr. Schröder was treated like a head of state: The coronavirus quarantine requirement was waived in return for a Russian P.C.R. test, and he got to sit at Mr. Putin’s now famous 20-foot-long table. After meeting with Mr. Putin, a day later he also met with the president’s main negotiator, Vladimir Medinsky, and Roman Abramovich, an oligarch who has served as an emissary between the Kremlin and Mr. Zelensky.

“What I can tell you is that Putin is interested in ending the war,” Mr. Schröder said. “But that’s not so easy. There are a few points that need to be clarified.”

He reported back to Mr. Umerov in Istanbul on March 13. Since then, there has been no further contact. Andriy Melnyk, Ukraine’s ambassador to Berlin, declared the initiative to have “failed.”

Mr. Schröder said he was ready to meet either side again.

Even now, two months into the war, Mr. Schröder believes that whatever happens, Russian gas and oil will keep flowing. The government should not impose an energy embargo, he said.

“My advice is to think about what an export-dependent economy can still cope with and what it can’t cope with anymore,” he said.

What if Russia turns off the tap?

“It won’t happen,” Mr. Schröder said. But if it did, “then I would resign.”

The Pariah

With the criticism of him mounting this year, it has gotten lonely for Mr. Schröder at home. He recently took up playing the piano. Outside his house, a police car is keeping watch day and night. Many of his old Social Democratic party friends have disavowed him.

But if there is one place where Mr. Schröder still seems to be appreciated, it is Russia.

Mr. Putin spoke fondly of Mr. Schröder in February during a joint news conference with Mr. Scholz, the current German chancellor, who visited the Kremlin in a last-ditch effort to avert war.

“Mr. Schröder is an honest man whom we respect and whose goal is first and foremost to promote the interests of his own country, the Federal Republic of Germany,” the Russian leader said.

“Let German citizens open their purses, have a look inside and ask themselves whether they are ready to pay three to five times more for electricity, for gas and for heating,” Mr. Putin added. “If they are not, they should thank Mr. Schröder because this is his achievement, a result of his work.”

On Russian state television, Mr. Schröder is frequently cited as a Western voice of reason, proof of the Kremlin’s contention that Europe’s current leaders have sold their countries’ interests out to a “Russophobic” United States.

In January, Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly news program on Russian state television, “Vesti Nedeli,” lauded Mr. Schröder as the last German chancellor before Europe “lost its own voice” in foreign affairs.

“It was all downhill from there,” Mr. Kiselyov intoned.

But to Mr. Putin’s critics, Mr. Schröder is the epitome of a craven class of Western politicians who enable Mr. Putin by financing and legitimizing the Kremlin.

After Mr. Putin’s main domestic rival, Aleksei A. Navalny, was poisoned in 2020 in what the German government, among others, said appeared to be a state-sponsored assassination attempt, Mr. Schröder publicly played down the matter in the German news media.

Asked about it in the interviews, he noted that Mr. Navalny had been convicted in Russia. Last month, Mr. Navalny was sentenced to nine years in a penal colony after being found guilty by a Russian court of large-scale fraud and contempt. I pointed out that he had been poisoned. “Yes, but by whom?” Mr. Schröder replied.

After he came out of a coma after being poisoned, Mr. Navalny told Bild, a German tabloid, that Mr. Schröder was “Putin’s errand boy who protects murderers.”

Still, Mr. Schröder holds to his unwavering belief that peace and prosperity in Germany and Europe will always depend on dialogue with Russia.

“You can’t isolate a country like Russia in the long run, neither politically nor economically,” he said. “German industry needs the raw materials that Russia has. It’s not just oil and gas, it’s also rare earths. And these are raw materials that cannot simply be substituted.”

“When this war is over,” Mr. Schröder said, “we will have to go back to dealing with Russia. We always do.”

Reporting was contributed by Patricia Cohen from London; Melissa Eddy, Erika Solomon and Christopher F. Schuetze from Berlin; and Anton Troianovski from Istanbul.

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L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
France24 - Monde

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

Publié le : 24/04/2022 - 10:47

FRANCE 24 Suivre Lou KISIELA

Depuis la mise en place du confinement début avril, 87 personnes sont mortes du Covid-19 à Shanghai. La capitale, Pékin, a appelé à "agir sans attendre" après un rebond de cas positifs au Covid-19 dans la ville. 

Les autorités de Shanghai ont annoncé, dimanche 24 avril, la mort de 39 personnes due au Covid-19, ce qui porte à au moins 87 le nombre total de victimes depuis le début du confinement de la capital économique de la Chine.

La Chine, qui affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis deux ans, a confiné depuis début avril la quasi totalité des 25 millions d'habitants de la ville de Shanghai, épicentre de la contagion.

Depuis le début de l'épidémie, initialement détectée dans le centre de la Chine fin 2019, le pays a réussi à limiter le bilan total à moins de 5 000 morts et moins de 200 000 contaminations, si l'on s'en tient aux chiffres officiels, très inférieurs aux décomptes internationaux.

>> À lire : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

Mais le variant Omicron a frappé de plein fouet les habitants de Shanghai, placés sous confinement pour une durée indéterminée, dans des conditions parfois spartiates.

La faible mortalité interpelle, d'autant que les taux de vaccination sont faibles chez les plus âgés. Les 39 décès concernent des personnes âgées souffrant de pathologies comme l'hypertension, ont précisé les autorités.

En dépit d'un confinement strict, près de 22 000 nouveaux cas positifs ont par ailleurs été enregistrés dimanche à Shanghai.

La plus grande ville de Chine totalise près d'un demi-million de cas depuis début mars.

>> À lire sur Les Observateurs : "Ils vont mourir de faim": à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

À plus d'un millier de kilomètres, la capitale Pékin a par ailleurs fait part de 22 cas et averti qu'une action "urgente" s'imposait pour stopper la contagion.

"La situation est grave, toute la ville doit agir sans attendre", a affirmé samedi devant la presse une responsable de la santé de Pékin, Pang Xinghuo, relevant que le virus s'est probablement propagé de "manière invisible" ces derniers jours. 

Avec AFP

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Covid-19 : les États-Unis ordonnent le départ d'employés du consulat de Shanghai

Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

TÉMOIGNAGES

Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

L'Humanité

Pour la 1ère fois de puis 1945, la mortalité infantile en hausse en France

Actu

Une étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Camille Bauer

Le renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet.

Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee.

Des décès inégalement répartis

En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile  (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI.

Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Parmi les facteurs : la santé de la mère

Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès.

Il n’y a rien non plus sur les facteurs socio­démographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile.

Vers un effondrement de l’hôpital public

En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5  en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.

Des chiffres deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique

La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y ­accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm.

Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2  points au-­dessus de la moyenne nationale.

mortalité infantileinsermPauvretéinégalités territoriales
El País (ESP)

Restaurante El Olivar, brillantes recetas saludables y mediterráneas en Marbella

COMER

Platos ligeros que desvelan sentido estético y sensibilidad con la ciencia de los aliños en uno de los espacios gastronómicos del hotel Marbella Club

El Olivar suele pasar inadvertido entre los restaurantes que alberga el hotel Marbella Club, desperdigados en este glamuroso complejo en la ciudad malagueña. Aún así, desde su apertura hace año y medio, ha consolidado una carta donde los platos de sesgo vegetal (ensaladas, cocas, cremas, carpaccios de verduras y setas) poseen notable interés gastronómico. Mérito de una brigada joven, comprometida con el proyecto, capaz de elaborar recetas ligeras que desvelan sentido estético y sensibilidad con la ciencia de los aliños. Bien entendido que no se trata de un restaurante vegetariano, ni vegano, ni macrobiótico, ni siquiera flexiteriano, ni merece ninguna otra de las etiquetas en boga. 

El concepto, diseñado por el jefe de cocina Andrés Ruiz, experto en nutrición, con el respaldo de su propietaria Jennika Arazi, no persigue otro objetivo que ofrecer recetas saludables con la mirada puesta en la dieta mediterránea. Platos tolerantes con todos los gustos que no desdeñan la proteína animal, pero que se mantienen fieles a sus principios. “No cocinamos con mantequilla, no hacemos frituras, no utilizamos harinas con gluten y sustituimos el azúcar blanco por los naturales de verduras y frutas”, se advierte a los comensales. 

Resulta muy fino el hummus con peras al pimentón de la Vera; delicado el carpaccio de champiñones; suculento el taco de berenjena con sobrasada vegetal de tomates secos; magnífica la coca de cebolla y puerros caramelizados en la que solo desentonan los langostinos, algo resecos; sugerente el tabulé de quinoa con hierbas frescas, y adictivas las endivias rellenas a la salsa de mostaza. 

En los platos considerados principales también figuran pescados (lubina, atún rojo) y carnes (pollo, cordero y vacuno). Recetas que se resuelven con técnica y conocimientos, aunque no alcancen la brillantez de las estrictamente vegetales. Es agradable la hamburguesa de pollo, y más que correcto el suquet de pescados y mariscos. 

Desmerecen los postres sin gluten y sin lactosa en formato tartas (brownie vegano con helado; tarta de yogur con coco y frutos rojos), muy mejorables. Y es pésimo el pan, impropio de este gran proyecto. A pesar de que su bodega, testimonial, solo alberga cuatro vinos entre ecológicos y biodinámicos, los comensales tienen acceso a la importante lista de vinos del resto de restaurantes (Grill; El Patio; Beach) del alojamiento. 

El Olivar aspira a ser algo más que un restaurante. Periódicamente organiza demostraciones de cocina, catas de productos de temporada y charlas temáticas en torno a la alimentación saludable. Una apuesta de futuro que se suma a las corrientes gastronómicas en boga, cada vez más presentes en los escalones de las mejores cocinas.

  • Dirección: hotel Marbella Club. Av. Bulevar Príncipe Alfonso de Hohenlohe, s/n, Marbella (Málaga).
  • Teléfono: 686 32 19 14.
  • Web: marbellaclub.com/es/gastro/el-olivar.
  • Cierra: no cierra.
  • Precio: entre 45 y 70 euros por persona. Endivias rellenas, 15 euros. Coca de cebolla y puerros con langostinos, 19 euros. Hamburguesa de pollo de corral, 23 euros. Entraña de vacuno angus marinada, 30 euros. Tarta del día, 12 euros.

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Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Réforme des retraites : Bruno Le Maire n’exclut pas un recours à l’article 49-3

Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, Bruno Le Maire était invité sur le plateau de France Info, lundi 25 avril, pour s’exprimer notamment au sujet de la réforme des retraites. Le ministre de l’Economie a admis qu’il lui était impossible de « donner la garantie » que la procédure prévue par l’article 49-3 de la Constitution – qui permet au gouvernement de faire passer le texte qu’il présente, sans aucun vote et sous couvert du rejet de la motion de censure qu’un dixième de l’Assemblée se doit de déposer – ne serait pas utilisée par le chef du futur gouvernement pour faire passer la réforme des retraites. « Je ne peux pas donner cette garantie, mais je ne le souhaite pas, c’est certain. Cette réforme doit faire l’objet de discussions, de dialogue, pour parvenir à un compromis », a détaillé Bruno Le Maire.

Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne « peut pas donner la garantie » qu’il n’y aura pas de 49/3 sur la question. pic.twitter.com/TKQWOtba4d

— franceinfo (@franceinfo) April 25, 2022

L’opposition a réagi  

Le timing de la déclaration de Bruno Le Maire n’a pas échappé à l’opposition. Au contraire, elle a remobilisé les forces de Jean-Luc Mélenchon pour son projet de « Premier ministre aux élections législatives », qui compte faire barrage à cette réforme à laquelle La France insoumise se dit farouchement opposée. Sur Twitter, le candidat arrivé troisième au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril dernier, n’a pas caché sa colère. « [Emmanuel] Macron à peine réélu, il veut déjà passer par 49-3 la retraite à 65 ans », a-t-il dénoncé. Avant de souligner, peu après, que « seul le Premier ministre déclenche les 49-3 ». Et de conclure : « Une solution : l’Union Populaire à Matignon. » Un point de vue partagé par l’ex-candidat communiste Fabien Roussel, qui a réagi en ces termes sur le même réseau social : « Le 12 et 19 juin, mettons-lui un 49.3 par les urnes aux législatives. » 

#Macron à peine réélu, il veut dejà passer par 49-3 la #retraite à 65 ans.

Un détail : seul le Premier ministre déclenche les 49-3.

Pour l’empêcher donc, une solution : l’#UnionPopulaire à Matignon ! https://t.co/XIKn0THG45

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 25, 2022

Le 12 et 19 juin, mettons lui un 49.3 par les urnes aux législatives.#legislatives2022 https://t.co/4RTx222lgU

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 25, 2022

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : le RN écarte toute alliance avec Eric Zemmour

Entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, l’ambiance demeure glaciale. Après sa cuisante défaite au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril dernier, le patron de Reconquête ! a tenté, dimanche 24 avril, une nouvelle fois, de proposer un accord à la candidate du Rassemblement national (RN), après avoir appris que celle-ci avait échoué face à Emmanuel Macron au second tour du scrutin. Toutefois, sa requête n’a visiblement pas été entendue : le RN a écarté toute alliance avec lui.

Louis Aliot : « Il faut qu’il dégonfle sa tête » 

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a été le premier à réagir à l’accord proposé par Eric Zemmour. Dans la soirée du dimanche 24 avril, sur le plateau de TF1, il a assuré ne pas avoir l’intention de « s’enfermer dans une alliance avec Reconquête ! ». Ensuite, ce lundi, le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, a réagi à son tour à cette proposition. « Eric Zemmour a été un homme du système toute sa vie. Je pense qu’il faut qu’il dégonfle sa tête, qui est énorme, et qu’il arrête d’insulter les gens, a-t-il asséné au micro de France Inter. Pour une première, lui, on ne peut pas dire qu’il ait brillé. »

Enfin, tout aussi acerbe, le député Sébastien Chenu a dressé un constat sévère auprès de BFM TV, ce lundi également. « On n’est pas du tout sur l’idée de l’union des droites. Nous, on est pour une grande union des patriotes, a déclaré le porte-parole de Marine Le Pen. [Eric Zemmour] a fait 7 %, il devrait se rappeler que la politique, c’est l’école de l’humilité. » 

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BBC

Ukraine war: US wants to see a weakened Russia

By Matt MurphyBBC News

US Defence Secretary Lloyd Austin has said he hopes Russian losses in Ukraine will deter its leadership from repeating its actions.

He added that Ukraine can still win the war if given the right support and praised the efforts of its military.

"We want to see Russia weakened to the degree that it can't do the kinds of things that it has done in invading Ukraine," the US military chief said.

Mr Austin was speaking after meeting President Volodymyr Zelensky in Kyiv.

Accompanied by US Secretary of State Antony Blinken, the visit marked the highest level trip to Ukraine by US officials since the invasion began over two months ago.

The meeting between the US and Ukrainian parties, which ran for over three hours, comes as Russia escalates its military campaign in the south and east of the country.

The BBC's diplomatic correspondent James Landale observed that Mr Austin's comments calling for a weakened Russia were unusually strong for a US defence secretary. It is one thing to help Ukraine resist Russian aggression, it is quite another to speak of weakening Russia's capabilities, he said.

At a news conference in Poland after the visit, the US defence secretary told reporters that US officials still believe Ukraine can win the conflict "if they have the right equipment" and the "right support".

The 68-year-old announced that the US will allocate an additional $713m (£559m) of military aid to the Ukrainian government and 15 other allied European governments fearful of Russian aggression.

It brings the total US security assistance provided to Ukraine since the invasion began to more than $3.7bn (£2.9bn).

Mr Zelensky has been pleading with Western leaders to increase the flow of military equipment for weeks, vowing that his forces overcome Russia's military if provided with fighter jets and other vehicles.

Last week the US confirmed that it has supplied Ukrainian troops with howitzer artillery cannons and anti-artillery radars for the first time.

Russia's ambassador in Washington said Moscow had sent a diplomatic note demanding an end to the US supply of weapons to Ukraine.

Meanwhile, Mr Blinken announced that some US diplomatic staff will start to return to Ukraine from next week. They are expected to be based in Lviv in western Ukraine initially, with a longer term plan to re-open the US embassy in the capital, Kyiv.

It comes as the White House announced that President Joe Biden intends to nominate Bridget Brink, a career diplomat, as US ambassador to Ukraine - a post that has remained vacant for more than two years.

Mr Blinken also defended America's diplomatic approach, telling reporters that it has put pressure on President Vladimir Putin's regime.

"The strategy that we've put in place, massive support for Ukraine, massive pressure against Russia, solidarity with more than 30 countries engaged in these efforts, is having real results," Mr Blinken said. "And we're seeing that when it comes to Russia's war aims, Russia is failing, Ukraine is succeeding."

"A sovereign, independent Ukraine will be around a lot longer than Vladimir Putin's on the scene," Me Blinken added.

Speaking following the meeting, Mr Zelensky said his government appreciated "the unprecedented assistance" from the US and added that he "would like to thank President Biden personally and on behalf of the entire Ukrainian people for his leadership in supporting Ukraine".

In recent days Russia has refocussed its advance on Ukraine's eastern Donbas region and US sources believe that Moscow has committed over 76 battalion tactical groups inside Ukraine.

On Monday, the UK's ministry of defence said in an update that Moscow has made minor advances in the region but has "yet to achieve a breakthrough" due to logistical issues.

The update claimed that "Ukraine's defence of Mariupol has also exhausted many Russian units and reduced their combat effectiveness".

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Russia plans to take southern Ukraine - commander

What is Nato and how is it helping Ukraine?

Why Russia wants to seize Ukraine's eastern Donbas

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L'Humanité

Justice. Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel

Actu

La cour d’assises du Val-de-Marne a acquitté en appel, vendredi, les deux fonctionnaires accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014, au siège de la police judiciaire. Ils avaient été condamnés à 7 ans de prison en première instance.

Alexandra Chaignon

C’est un coup de théâtre inattendu : trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, les deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne, en 2014 au siège de la police judiciaire, ont été déclarés innocents. Tandis qu’Antoine Quirin et Nicolas Redouane ressortaient libres du tribunal de Créteil, Emily Spanton, elle, a quitté le tribunal en larmes.

Le parquet avait requis la confirmation des peines prononcées en première instance contre les deux anciens agents de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient, eux, plaidé l’acquittement pour leurs clients, contestant la « crédibilité » d’Emily Spanton.

Dans ce dossier, deux versions s’opposent depuis le début. Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton rencontre plusieurs policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pub irlandais situé en face du 36, quai des Orfèvres. Alors que l’ambiance est au flirt, les agents lui proposent de visiter leurs locaux. Elle en ressort quelques heures plus tard en état de choc, dénonçant un viol en réunion.

Pendant trois semaines d’audience, la cour et les différentes parties s’étaient attelées à déterminer ce qui s’était passé pendant cette soirée. Les deux policiers, qui n’ont cessé de clamer leur innocence depuis le début de l’affaire, ont expliqué avoir eu des relations consenties. La partie civile, elle, a toujours nié l’existence de ces rapports et a expliqué avoir été violée par ces deux hommes dans leurs bureaux. Les deux versions ont évolué au fil du temps et des déclarations, les deux hommes expliquant avoir eu peur que leurs affaires extra-conjugales soient médiatisées. Lors de son passage à la barre, Emily Spanton a expliqué certaines incohérences par son alcoolisation ce soir-là et le travail thérapeutique qu’elle mène pour « oublier » les faits qu’elle décrit.

À l’énoncé du verdict, la cour n’a pas lu ses motivations. Tout ce qu’on sait, c’est que le doute a bénéficié aux accusés…

justicepolice
BBC

France divided, EU delighted over Macron win

Katya AdlerEurope editor@BBCkatyaadleron Twitter

It was striking.

One French voter after another we interviewed ahead of Sunday's presidential election told us: "I'll vote Macron but only to keep Le Pen out."

A concerted public effort to keep a far-right, or right-wing nationalist, candidate from becoming president is nothing new in France.

But the emerging breakdown of Sunday's vote must give Emmanuel Macron pause for thought.

Add those reluctant voters of his to the 40% that voted for Marine Le Pen, plus the millions who spoiled their ballot or refused to vote at all, and Macron's "Pour Tous" (For Everyone) campaign slogan starts to look very hollow indeed.

In his victory speech, held in front of the backdrop of the French flag and the Eiffel Tower, an unusually humble-sounding Macron admitted that his was a divided country, and that he'd do his best to heal those divisions.

That won't be easy. And he knows it.

The first looming challenge will be to garner a healthy majority in parliamentary elections next month.

France isn't only fragmented across party lines, it is polarised between wealthy urban centres (particularly Paris) and forgotten towns and villages; between nationalists and internationalists; between the wealthy, the poor and the marginalised.

Five years ago, when he first became president, he promised to neither favour the political right or left. He'd be socially just, he said, while kick-starting the economy.

But then came a pandemic, followed by an economic downturn and Russia's invasion of Ukraine. Never mind the constant pressure President Macron felt because of the growing prominence of traditional right and far-right public concerns - like immigration and law and order.

His promised social justice and environmental reforms fell by the wayside. Their champions, like one teacher I met leaving a polling station in tears on Sunday, are sceptical - to put it mildly and politely - that the next five years of Macron's presidency will be any different. Especially with voter support for Marine Le Pen now stronger than ever before.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

He is a truly divisive figure at home, but in Brussels Mr Macron is beloved. At least compared to his presidential rival.

European Union leaders rushed to applaud him on Sunday night.

It's notable, looking at their tweets - from the European Commission president, to the Spanish and Portuguese prime ministers and German Chancellor Olaf Scholz - that each and every one of them not only congratulated Macron, but trumpeted the confidence vote in Europe they interpret in his victory too.

Le Pen is a passionate Eurosceptic. Macron, however, is a huge EU-enthusiast whose campaign team handed out EU flags alongside election pamphlets at his rallies.

His long-discussed proposals to make Europe more independent - in terms of food production, energy and defence - are now very popular amongst EU leaders after Russia's invasion of Ukraine and the Covid-19 pandemic that so affected global supply chains.

As the EU's second largest economy and only big military power - now that the UK has left - France has long played a leading role in Brussels and in Nato.

Le Pen's historically close ties to Moscow and her intention to pull France out of Nato's military command worried US and European allies.

Now they're hugely relieved. "We can count on France for five more years," tweeted European Council President Charles Michel on Sunday night.

And in his congratulatory message to Macron, Prime Minister Boris Johnson described France as one of the UK's closest and most important friends.

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Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

Laura MOUSSET Suivre

Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : au second tour, c’est le pouvoir d’achat qui a le plus compté pour les électeurs

Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle, dont le deuxième tour s’est déroulé dimanche 24 avril. Dans le détail, le président-candidat a recueilli 58,54 % des voix, contre 41,46 % pour Marine Le Pen, sa rivale du Rassemblement national. Et s’il est vrai que de très nombreux thèmes ont été évoqués par les deux candidats, tout au long de la campagne électorale, c’est le pouvoir d’achat qui a le plus compté pour les Français qui sont allés aux urnes dimanche, d’après un sondage OpinionWay réalisé pour CNews.

Autres enjeux évoqués : la sécurité sociale, l’immigration et la guerre 

Dans le détail, 58 % des sondés ont cité le pouvoir d’achat comme étant l’un des enjeux ayant le plus compté pour eux, au moment d’aller voter. D’autres sujets ont été évoqués par les participants à cette enquête, à l’instar de la protection sociale (43 % des sondés), la sécurité (34 %) et l’immigration (32 %). Ces trois thématiques ont été citées comme des éléments déterminants au moment de glisser un bulletin dans une enveloppe.

Toutefois, si le pouvoir d’achat fait visiblement consensus auprès d’une majorité des Français, les autres priorités ont tendance à varier selon les candidats, note CNews. Ainsi, 47 % des électeurs d’Emmanuel Macron citent le pouvoir d’achat, 39 % évoquent la protection sociale et 37 % font allusion à la guerre en Ukraine, comme éléments déterminants dans leur vote. Quant à ceux de la candidate frontiste, ils sont 71 % à privilégier le pouvoir d’achat, 61 % à citer l’immigration et 51 % à faire référence à la sécurité.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite

Actu

MARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.

Kareen Janselme

Grande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».

« On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »

C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »

Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.

lesbiennesmarche des fiertésExtrême droite
BBC

If hybrid working is implemented, it makes more sense to hire someone with experience: an employee you know can just get on with the job working from home – Grace Lordan

Lewis is a recently qualified solicitor. He has a degree-level qualification and has passed all his assessments following a career change. In theory, given current labour shortages, he should be in high demand. But after applying for entry-level roles at several law firms, he’s still yet to hear back from anyone. “It’s been really tough,” says London-based Lewis, 35, whose surname is being held over career concerns. “When you read vacancies, it feels hard to even get a junior-level job.” 

Since qualifying in February, Lewis has scrolled through hundreds of job adverts. But he says even admin assistant positions require previous relevant experience or an additional law school diploma that costs a five-figure sum. So, he’s decided his best option is to begin voluntary work, for a legal assistance charity, in a bid to build clout.

Lewis explains he’s not the only qualified solicitor to head down this path. “Out of eight people on the charity’s training programme, half were law graduates. Each one said they were applying to hone their skills and boost their CV.” Lewis says his sector can feel like a closed shop for entry-level workers. “I’m finding law firms can still afford to be picky, and not offer much in wages, because they know there are still many desperate people out there,” he adds.

One of the biggest narratives about the current labour market is that employers are struggling to land talent. Certainly, figures show record vacancies and high quit rates: according to the Office for National Statistics (ONS), there were a record 1.29 million job openings in the UK between January and March this year; data from the US Bureau of Labor Statistics (BLS) shows there were 11.3 million vacancies in February, with nearly 3% of the American workforce quitting their posts. 

However, this doesn’t paint the whole picture. While the competition for talent remains fierce for much of the workforce, this struggle to land candidates can also be a generalisation. Not every industry has a long-term overabundance of positions to fill, and certain employees have greater sway in the hunt than others. While many workers are being increasingly sought after in a buoyant job market, and able to leverage that into new careers, better pay or flexible working arrangements, there are also some candidates who may be losing out in the current war for talent.

Recruiters are working overtime in a highly competitive labour market, especially when they're interviewing candidates for certain high-priority jobs (Credit: Getty Images)

Where the war is being waged

The narrative of employers scrambling for talent, bending over backwards to recruit candidates to open roles, isn’t entirely overblown.

Since the start of the pandemic, a combination of high quits and booming demand means employers in sectors such as tech, manufacturing and the service industries have met labour shortages. The subsequent scramble for talent has seen companies relentlessly recruit and make accommodations to get workers into teams, from offering sky-high starting salaries to flexible working set-ups.

In many cases, employers have been forced to outsource their hiring. Oliver Price, branch director of technology at recruitment firm Robert Half, based in Bristol, UK, estimates that for every active tech candidate, there are three times as many open positions. “The market is incredibly job-heavy at the moment,” he explains, adding that his team is “absolutely inundated” with client requests for talent.

With the competition for workers so fierce, drawn-out hiring processes are now being tightly compressed. “Ideally, it’s a two-stage interview process within a week – it needs to be quick,” says Price. “Client feedback has to be within hours, rather than days. Candidates are now spoilt for choice: they know they hold the power in the current market.”

Even if a candidate accepts a role, the battle for their services still hasn’t been won. In the current market, much of a recruiter’s work happens during the notice period, when a worker can be poached by other recruiters, go for another job or even stay put and accept a counter-offer from their current employer. 

“If a candidate is good, then they’ll likely receive a counter-offer,” explains Price. “More than half of counters are accepted; employers know how difficult it is to hire, so they throw money at the problem. We keep a high level of communication with the candidate throughout the four months or so of the recruitment process; we like to buy the client and candidate lunch, an informal face-to-face meeting that allows both parties to get to know each other better.”

The competition for employees extends beyond knowledge work; salaries are rising sharply in response to generalised supply and demand across much of the global economy. UK figures from job-listings site Indeed, seen by BBC Worklife, show occupations with the steepest decline in jobseeker interest – such as food service, construction and manufacturing – are also undergoing high pay growth; wages are nearly 10% higher than before the pandemic in some cases. In the US, a 27% drop in jobseeker interest in construction coincides with the sector’s biggest pay hike in 40 years.

Although the hiring crisis may not be as fierce in other industries, the Great Resignation has created worker shortages in sectors that traditionally have fewer openings. In the UK, arts companies are reporting difficulties with recruitment, with a record number of vacancies; the arts, entertainment and recreation sector in the US also has vacancies that dwarf pre-pandemic figures

"The battle for talent is affecting every industry,” says Donald Knight, chief people officer at recruiting software firm Greenhouse, based in New York City. He explains its customers have increased their monthly candidate interviews by 20% since the start of the year. “CEOs have viewed recruiting and talent management as an administrative function in the past. Now, thriving companies and their leaders have finally woken up to the reality: hiring is a business-critical function.”

Despite the prevailing narrative, some workers across certain industries and at lower levels are struggling to even land interviews (Credit: Getty Images)

Why the competition for talent isn’t equal 

Although a war for talent is certainly raging, employers aren’t fighting the same battles across the board. Only some candidates have power in the job market – typically experienced, mid-career employees. It means entry-level workers can still face difficulties finding employment – and this is especially the situation in certain sectors.

In many cases, labour shortages mean companies are offering flexible working arrangements to secure talent. Grace Lordan, director of the Inclusion Initiative at the London School of Economics, says this practice can further restrict opportunities for inexperienced candidates. 

“If hybrid working is implemented, it makes more sense to hire someone with experience: an employee you know can just get on with the job working from home,” adds Lordan. “Managers need more time to train entry-level workers and show what good performance looks like. With employees often time-poor at the biggest firms, it’s not surprising that we’re seeing some inexperienced workers struggle in the job market.” 

Lordan estimates workers with seven years’ experience and upwards are currently in the most demand; employees who have built up the career capital and can command higher salaries as a result of the war for talent. However, she says the average entry-level worker still faces sluggish wages – particularly in knowledge work. “In hybrid jobs where performance is harder to measure, the incentive to hire someone at the start of their career can be low,” she adds

Penny Lawson, director of media recruitment agency Folio Recruitment, based in London, says the hiring crisis has left her a dearth of available candidates – giving only some workers greater leverage. “Pre-pandemic, it would be very easy to put forward six candidates to a company,” explains Lawson. “Now, it can be hard to find even two strong applicants for certain vacancies, even for entry-level jobs. Companies typically want someone with at least something on their CVs – I’m struggling to find people with any experience at all. It’s the more experienced candidates, who have remained in the industry, that now have greater choice.”

The reality is the current competition for talent is predominantly over a certain subset of the workforce: not everyone is able to get a job anywhere they want or ask for a pay rise because of labour shortages. And, while vacancies are up across the board, they’re unlikely to keep growing in every industry forever. Ultimately, it means only some candidates, in particular sectors, hold a longer-term advantage. 

The Great Reshuffle is also seeing certain industries have a greater influx of candidates than others. For example, Indeed figures show a 33% increase in UK jobseeker interest in education and instruction jobs compared to pre-pandemic. In the US, there has been an 80% spike in jobseeker interest for beauty and wellness roles. It implies candidates switching careers, such as Lewis, may be joining deeper, growing talent pools. In these more competitive sectors, employees could also find their ability to move around the talent market restricted. 

So, the war for talent isn’t equal. While some workers are more sought after than ever, there are many others still struggling to land a job in the first place. “I’m finding my industry to be a very competitive one to get into,” says Lewis. “Trying to get your foot in the door can be quite tricky – even during a hiring crisis.”

France24 - Monde

“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Taha Bouhafs candidat à Vénissieux ? Portrait-robot d’un insoumis

Ainsi, il semblerait que le “journaliste” Taha Bouhafs porte les couleurs du parti mélenchonien lors des prochaines élections législatives. On rappellera au lecteur oublieux ou distrait de qui il s’agit.

Notre homme aura d’abord été immortalisé dans une vidéo virale pour avoir tenté de pénétrer de force dans la faculté de Tolbiac en grève. À un policier qui tentait de l’en dissuader, il aura cette forte répartie qui en dit long sur son niveau universitaire : « Touche-moi pas ! »

Peu de temps après, entré au service de la chaîne mélenchoniste Le Média, il entrera aussi dans l’histoire du fake monumental en inventant la fable de l’étudiant de Tolbiac dans le coma pour cause de violences policières. Depuis, il est tenu pour un confrère “journaliste” par une corporation à l’estime assez sélective.

Notre probable candidat ne dédaigne pas relayer la propagande islamiste antisioniste la plus extrême en souhaitant implicitement la disparition d’Israël.

Plus récemment, ce militant “antiraciste” a été condamné pour injure raciste le 28 septembre par le tribunal de Paris pour avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d’“Arabe de service”. Cette dernière avait osé reprocher à Assa Traoré d’avoir importé en France l’affaire George Floyd. La presse s’est fait largement l’écho de cette décision ordinairement peu décorative, mais je n’ai point réussi à la trouver dans le Monde ou Libération pourtant généralement à l’affût de ce type d’affaires.

Par ailleurs, et pour mieux le situer, notre probable candidat ne dédaigne pas relayer la propagande islamiste antisioniste la plus extrême en souhaitant implicitement la disparition d’Israël quand il gazouille ainsi : « En cette veille de Ramadan, mon cœur brûle pour nos frères palestiniens, qui commencent ce mois sacré sous les bombes des colons israéliens. Pardonnez-nous de notre faiblesse. Mais le jour viendra. Libération de la Palestine de la mer jusqu’au Jourdain. »

Toujours très inspiré, on citera aussi cette élégante saillie : « Une pute blanche qui se comparent (sic) à une femme afro-américaine des années 50 en récupérant une citation de Rosa Parks pour son compte. »

Dis-moi qui tu choisis et je te dirai qui tu es, pourrait-on lancer au parti des insoumis qui a fait carton plein dans les banlieues islamisées. Le communautarisme islamo-gauchisme est en marche et avec le changement démographique en cours, on peut redouter que dans cinq ans il sera trop tard.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Cheveux coupés, gifles : des vidéos révèlent des punitions brutales dans les écoles iraniennes

Publié le : 22/04/2022 - 16:45Modifié le : 22/04/2022 - 17:54

Alijani Ershad Suivre

Des élèves à qui on coupe les cheveux de force, qui se font gifler, frapper et insulter. Ce sont quelques-unes des punitions infligées aux élèves dans les écoles iraniennes. Aujourd'hui, grâce aux smartphones, les élèves peuvent filmer ces châtiments et partager les images sur Internet. Selon notre Observateur enseignant en Iran, ce type de punitions est toujours pratiqué dans certaines écoles même s’il est devenu moins courant ces dernières années. 

Une vidéo publiée le 13 avril sur une chaîne Telegram iranienne montre un directeur adjoint d'école couper les cheveux à des élèves dans une cour. La vidéo semble avoir été filmée par un élève depuis une salle de classe.

Ces images montrent une forme de punition bien connue des garçons. 

اینجور آدمها هستن که مردم رو از #آموزش_و_پرورشو بچه هارو از #مدرسه ها زده میکنن!امسال این #حرومزاده ها رو باید از کل این سیستم آموزشی پاک کرد!#سیستم_آموزشی ما آشغالهاینا با این حرکات بوی تعفن این سیستم آموزشی رو بیشتر میکنن!#اخراج_کنید #احترام#بازگشایی_مدارس#کوتاه_کردن_مو pic.twitter.com/GZfS8wFv4E

April 13, 2022

Les écoles iraniennes pratiquent la non-mixité : les garçons et les filles fréquentent des écoles complètement différentes. Les élèves doivent se conformer à un code vestimentaire conservateur. Les garçons doivent avoir les cheveux très courts et porter des tenues modestes. Les filles doivent porter des robes peu ajustées pour cacher leurs formes, ainsi que des foulards. Il est hors de question de se maquiller. 

Lorsqu'ils ne respectent pas le code vestimentaire, les élèves peuvent être soumis à une sanction disciplinaire sévère. La vidéo ci-dessus montre une punition courante pour les garçons qui portent les cheveux trop longs. Après s'être fait couper des morceaux de cheveux au hasard, ces élèves n'auront d'autre choix que d'aller chez un coiffeur et de se faire couper les cheveux très courts pour réparer. 

Cette vidéo est devenue virale sur les médias sociaux, attirant l'attention des responsables publics. Le 16 avril, le gouvernement iranien a annoncé que le directeur adjoint apparaissant dans la vidéo avait été suspendu et ferait l'objet d'une enquête par le tribunal administratif. Deux autres directeurs de la même école ont démissionné. 

Couper des cheveux n'est pas le seul type de punition imposé aux élèves. Des enseignants et des responsables d’établissements scolaires ont également été filmés en train de frapper des élèves et de les insulter. Selon notre Observateur, ce type de punition résulte d’un "décalage culturel" entre les élèves et les enseignants. 

"Pour devenir enseignant, il faut être soit un musulman conservateur, soit un hypocrite"

Maryam (ce n'est pas son vrai nom) est enseignante dans un lycée d'une ville du sud de l'Iran. Elle s'est confiée à l'équipe des Observateurs de France 24 sous couvert d'anonymat, pour protéger son emploi.

Je dirais que les coups et les cheveux coupés sont plus courants dans les lycées. Ils sont également plus susceptibles de se produire dans les écoles de garçons que dans celles de filles.

Malheureusement, dans certains quartiers de ma ville - surtout les quartiers pauvres - les directeurs des écoles de garçons se promènent ouvertement avec un  bâton à la main. Ils n'hésitent pas à frapper les élèves avec, s'ils font quelque chose de répréhensible.

Je suis professeur dans une région pauvre, dans une école où les élèves sont connus pour être difficiles, mais je n'ai jamais eu de problème, même mineur, car les élèves m'apprécient. Cependant, je constate qu'il y a de gros problèmes dans notre école et dans d'autres écoles autour de nous.

L'origine du problème se trouve dans le système de recrutement des enseignants. Les critères de sélection des enseignants - les examens que les enseignants passent, la façon dont le ministère choisit les enseignants parmi les candidats - ont conduit à des écarts énormes entre les enseignants et les élèves.

Quiconque souhaite devenir enseignant en Iran doit être notamment musulman, et pouvoir lire couramment le Coran. Les candidats qui cochent toutes ces cases doivent passer un entretien au cours duquel leur connaissance de la charia et leur soutien aux politiques de la République islamique sont vérifiées. 

تنبیه بدنی دانش آموز توسط معلم در آستارا...این معلم رو ببرید تیمارستان بستریش کنید. حالش اصلا خوب نیست. بیچاره اون دانش‌آموزانی که قراره از این معلم تعلیم و تربیت بیاموزند....به کجا چنین شتابان؟ pic.twitter.com/6efEoGfCFQ

April 19, 2022

“Les enseignants sont étrangers au monde des enfants”

Mais les jeunes générations sont, elles, très attachées à leur mode de vie. Les jeunes écoutent du rap et du hip-hop, ils se moquent de la charia - ils peuvent même la mépriser.  Et ils veulent s'habiller comme n'importe quel autre adolescent dans le monde. Non seulement ces enseignants conservateurs ne comprennent pas ces enfants, mais ils sont totalement étrangers à leur monde.

Les enseignants sont pour la plupart beaucoup plus âgés. Ils ne connaissent pas l'univers dans lequel vivent ces enfants. Les enseignants les forcent à changer leur mode de vie et à obéir aux règles islamiques conservatrices, ce qui conduit parfois à ce type de violence, comme nous le voyons dans les vidéos.

اين آقا،معلم قرآن و مدير يك مدرسه پسرانه در منطقه ٩ تهران است. دانش آموز درس را بلد نبود و او هم اين چنين كودك آزارى ميكند.البته آموزش و پرورش نسبت به اين رفتار وحشتناك آقاى معلم واكنش نشان داد. او از تمامى سمتهايش عزل و پرونده اش هم به هیأت رسیدگی به تخلفات اداری ارسال شد. pic.twitter.com/BA9xtz3Pt1

April 15, 2022

Qui plus est, je pense que les problèmes économiques des enseignants jouent un rôle. Les enseignants sont fortement sous-payés. [Selon les statistiques officielles, les enseignants iraniens gagnent en moyenne environ 6 millions de tomans, soit environ 200 euros, par mois - juste au-dessus du salaire minimum de 5,6 millions de tomans ou 186 euros, NDLR]. Les fins de mois sont difficiles, et les enseignants ne sont pas non plus dans un bon état d'esprit. La plupart d'entre eux doivent avoir un deuxième emploi, et ces pressions les rendent plus susceptibles d'agir avec violence envers les enfants. 

Je pense également que la pandémie de Covid-19 et l'apprentissage à distance ont aggravé la situation. Les enfants se sont habitués à choisir leurs vêtements sans la pression de l'école. Après presque deux ans, ils ne veulent pas changer.

Ces derniers mois, les enseignants iraniens ont organisé des manifestations dans tout le pays, réclamant une augmentation des salaires, ainsi que la libération de certains enseignants qui ont été arrêtés à la suite d'anciennes grèves ou de manifestations.

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L'Humanité

L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à inclure des dispositions protégeant les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement , l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine, est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an pile-poile, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet. Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a trainé à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale. Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
BBC

At night her grandmother would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination

It's almost a cliché to refer to certain fashion designs as works of art but when it comes to the Chinese couturier Guo Pei, the comparison is richly deserved. Her extraordinary creations, which can be seen in the Guo Pei: Couture Fantasy exhibition at the Legion of Honor museum in San Francisco, are inspired by everything from Chinese Imperial history to European court dress and cathedral architecture. Her fantastical gowns and accessories blur the boundaries between fashion, art and sculpture. From futuristic ensembles to porcelain-inspired robes with gravity defying pleats, her creations are a world apart from other designers.

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"She's not constrained by an immediate sensibility of what is in or out," says Thomas P Campbell, director and CEO of the Fine Arts Museums of San Francisco. "She comes from a totally different direction, and has forged her own path that comes out of her own lived experiences and fecund imagination that seems to bring disparate components together and find connections that are exceptional. I can't think of anyone like her, quite frankly, in the way she synthesises so broadly."

Guo dressed Rihanna for the Met Ball in 2015 in a spectacular yellow cape with long train (Credit: Getty Images)

Campbell first came across Guo at the China: Through the Looking Glass exhibition at the Metropolitan Museum of Art in New York in 2015, which included her spectacular Da Jing gown. The entire surface of its bodice and monumental bell-shaped skirt is lavishly embroidered in gold and silver thread, a process that took two years to complete and cost a staggering $1m. That same year, Guo came to international attention when she dressed Rihanna for the Met Ball in a richly embellished lemon-yellow cape, trailing 14ft (4.3m) long and weighing an astonishing 55lbs (25kg). The West may have suddenly woken up to her phenomenal talent, but Guo had been honing her unique aesthetic for decades prior to that.

Guo's extraordinarily creative mind developed in less-than-auspicious surroundings. Born in 1967 at the start of Mao's Cultural Revolution, she had an austere childhood in the household of her platoon-leader father. Solace came in the form of her maternal grandmother who was raised in an elite family during the twilight days of the last Imperial era, the Qing Dynasty. Although she had been forced to destroy all her possessions including clothing, jewellery and photographs, at night she would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination. "I thought the clothes looked better because I couldn't see them, so a wish was planted in my heart. It made me believe I could create even more beautiful clothes," Guo tells BBC Culture.

When Deng Xiaoping came to power in 1978, two years after Mao's death, his sweeping reforms enabled Guo to attend one of the newly established government-operated fashion programmes. However, neither the students nor teachers had much knowledge of global fashion trends, leaving Guo to find inspiration in films such as Gone with the Wind and historical Western novels. At a loss as to how to help her create the garments of her dreams, her tutors sent her to the theatre for guidance. One of the few art forms that was allowed to continue during the Cultural Revolution, thanks largely to the fact that Mao's wife was an actress, the theatre was an environment where clothing designers could still express their artistry when everything outside was dour and grey. The sense of spectacle would have a profound effect on Guo, both on her clothing designs and the theatrical nature of her catwalk presentations.

Guo's work is the subject of a new exhibition at the Legion of Honor, San Francisco (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

"When I was working on my graduation design, I specifically wanted to make a very large skirt, like in western movies, but I had no idea how the inside of the skirt would need to be made," Guo tells BBC Culture. "I went to the theatre and asked the costumers if they could help me. I was very surprised when they took me backstage and showed me a pannier made of bamboo and layers of petticoats that were hidden inside a skirt. It helped me create what was probably the largest dress in the Chinese fashion designer industry. The theatre experience was the beginning of me making big dresses."

Graduating with the highest grade in her class, Guo went on to a successful career in the nascent Chinese fashion industry. However, despite her achievements, she felt creatively thwarted as she was unable to create the magnificent dresses she wanted. It wasn't until she established her own design house, Rose Studio, in 1997, that she could truly begin to unleash her creative desires. With no Chinese precedents to turn to as an example, Guo created a fashion house in her own image, which just like her graduation collection, paid little heed to the conventional ways of doing things. 

"It was outside of the Parisian system," says Jill D'Alessandro, curator of the exhibition. "She didn't even know how a couture house was formulated. The approach was closer, I feel, to an art-making approach of problem-solving. She said: 'I have people who studied fashion design making jewellery and I have people who studied furniture design making shoes'. In Paris you might go to a specific atelier who only does feather work or embroidery."

Awe inspiring

Guo's aesthetic inspiration expanded when travel to the West became easier for Chinese nationals in the early years of the 21st Century, and she was able to view historic examples of fashion, textiles and embroideries in European museums. The Napoleonic uniforms she saw in the Musée de l’Armée in Paris, which to her symbolised the cycle of human life, came to influence her breakthrough 2006 Samsara presentation, which she considers to be her first true haute couture collection. Da Jing was the awe-inspiring finale to the show.

The awe-inspiring Da Jing gown was the finale of Guo's first haute couture show (Credit: Getty Images)

"Da Jing is like the sun to me, it means the beginning of haute couture in my heart, and it meant a breakthrough for me, a moment when I found my direction in my 20-year career as a designer. Da Jing represents the start of my artistic creation," says Guo. Her designs since then frequently defy categorisation. The full, wide skirts that she so adores come adorned with trailing golden botanicals or layers of tulle that part like curtains to reveal a theatrical scene within. Shoes are made of toweringly impractical clear resin with floral embroidery climbing their enormous soles or pleated silk across the foot.

"She doesn't have any constraints but the reason she's able to do that is that she's got two bodies of work – bespoke pieces for her clientele which are made to measure in the true couture sense, but then the pieces we're showing in the museum and the pieces she shows on the runway are pieces that hover between fashion and sculpture and theatre, and that's where she lets her imagination run wild. They occupy a space outside fashion in the traditional sense of the word," explains D'Alessandro.

For me, the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture – Guo Pei

Her designs are particularly renowned for their lavish embroidery, although when she started out it was virtually impossible to find the artisans she required. The teaching of embroidery had been abandoned in the 1930s, and hardly anyone embroidered during the Cultural Revolution, when all clothing was plain and austere. Guo had to travel to rural areas around Beijing in order to find villagers with the necessary skills, and even then their work was quite basic. Gradually she was able to hone their skills via historic examples she brought back from her travels.

Intricate embroidery incorporates motifs drawn from both Chinese Imperial Court and European Baroque traditions (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

"I shared with them the embroidery from museums and other places around the world, and I also bought many embroidery books to communicate with them and imagine how the embroideries were completed. The style of embroidery we have developed today is not entirely traditional Chinese, but inspired by various countries and ethnicities and incorporating their characteristics," says Guo.

This magpie approach plays beautifully into her unique aesthetic. As Campbell puts it: "While one dress might incorporate motifs that are drawn from a Chinese Imperial Court tradition, they might be embodied in a dress whose shape is inspired by a kind of European Baroque gown. She transcends the East/ West dialogue."

Following on from the attention she garnered at the Met in 2015, Guo was invited to be a guest member of the prestigious Chambre Syndicale de la Couture in Paris, making her only the second Chinese-born-and-educated designer to be invited in its 147-year history. Between 2016 and 2020, she showcased 10 collections at Paris Haute Couture week, revealing the full theatricality of her designs and catwalk presentations to a truly global audience.

"The interplay between theatre and fashion is deep-rooted in Chinese sartorial practices," explains D'Alessandro. "When she's doing her runway presentations, she's presenting them like theatre; she has a narrative, there are characters, and she collaborates with theatre directors to develop her shows."

Towering, futuristic shoes of clear resin by Guo feature floral embroidery (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)

The pandemic may have put a stop to her Paris presentations, but Guo is keen to return. "Paris, for me, is a bigger stage, where people from all over the world can see my works. For me the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture," says Guo.

Until then, fans of her work will have the opportunity to see her creations in what is perhaps their natural setting, a museum, where the phenomenal craftsmanship and detail can be viewed up close.

Guo Pei: Couture Fantasy is at the Legion of Honor Museum, San Francisco, until 5 September 2022.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives

19h45, l’ambiance est tendue dans la grande salle du pavillon d’Armenonville où Marine le Pen a choisi de tenir cette soirée électorale. Le contraste est évident entre les deux partis sortis vainqueurs du premier tour. Alors qu’Emmanuel Macron a, cette fois, obtenu de la mairie de Paris de tenir son meeting au Champ de Mars, Marine Le Pen a opté pour un ancien pavillon de chasse, à l’entrée du Bois de Boulogne. Alors qu’il ne reste plus que quelques minutes avant le verdict, Clément Vanheuverswyn, référent départemental du Nord des #JeunesavecMarine, cache avec peine son stress : « On est un peu tous suspendus aux résultats des Français, tendus mais heureux de la campagne qu’on a menée. » Des mots qui se veulent réalistes, moyen peut-être aussi de mieux appréhender la défaite que tous commencent à sentir arriver. « Ici on fait la fête et on fera la fête quoiqu’il arrive parce qu’on est fier de nous et parce qu’on sait que le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection. »

20h, la foule compacte, le silence qui s’installe, les regards fixés sur l’écran géant, le décompte et puis… score final, 58-42, c’est la douche froide et même, pour certains, les larmes. Si, au fond, les militants s’y attendaient tous un peu, le choc n’en est pas moins douloureux et après un court moment de flottement, les dizaines de journalistes se précipitent sur leurs cibles. Les grandes figures du parti encaissent et n’auront plus de répit durant les heures qui suivront. C’est le cas de Thierry Mariani, élu député européen sur la liste du RN aux élections de 2019. « On ne s’attendait pas à un tel écart, ça prouve que la politique de la peur est toujours ce qui fonctionne le mieux », déclare-t-il aux journalistes qui lui tendent les micros. « Moi j’espère qu’un jour les Français seront un peu plus courageux, sinon ils verront leur pays disparaître », continue le député qui ne cache pas sa peine. Le principal coupable selon monsieur Mariani : Jean-Luc Mélenchon qui « pendant des années nous a expliqué qu’il était le premier opposant et qui s’est retrouvé, en appelant à ne pas “laisser une voix à madame le Pen”, être le premier collabo dans cette élection de monsieur Macron ». Quant aux élections législatives qui arrivent dans moins de deux mois, l’enjeu est clair : « Il faut éviter à tout prix qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs, le combat se fera entre le bloc des patriotes, autour de Marine le Pen, et le bloc des mondialistes, autour d’Emmanuel Macron. » 

Quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible

Sur cette question des législatives, Thierry Mariani confie à Valeurs actuelles son ressenti sur la question des alliances à droite : « J’observe qu’Eric Zemmour a clairement appelé à voter pour Marine le Pen, si vous en trouvez un chez les Républicains qui a clairement appelé à voter pour elle vous me le dites, parce qu’avec lui on pourra faire alliance. » Déception pour le député qui n’a pas été satisfait par les déclarations comme celle d’Eric Ciotti qui avait simplement annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. « Tous les députés sortant de la droite républicaine ont laissé élire Macron donc, chez eux, je ne vois pas avec qui on peut faire alliance. »

Sur ce sujet, Hélène Laporte tient un discours plus tempéré à l’égard des Républicains : « Marine le Pen ne veut pas s’enfermer dans une alliance particulière avec tel ou tel parti. Nous ce qu’on veut, c’est être un parti de rassemblement et être ouvert à tous ceux qui adhèrent au projet de Marine le Pen, nous expose madame Laporte, nous serons, je l’espère, la première force d’opposition à l’Assemblée nationale ». Chef de la délégation RN au sein du Parlement européen, Hélène Laporte partage en revanche totalement le point de vue de Thierry Mariani sur la question de la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon dans la victoire du président sortant : « Mélenchon s’est complètement discrédité à l’instant où il a appelé à voter Macron, c’est une opposition d’opérette, accuse la députée, quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible. »

Pour ces élections législatives, les troupes se mettent déjà en place et les candidats RN vont devoir lutter pour arracher le maximum de circonscriptions à la République En Marche. A 22 ans, Pierre Le Camus est assistant RN en Nouvelle-Aquitaine et se présentera dans la circonscription du centre ville de Bordeaux : « un terrain qui n’est pas des plus favorables, dans lequel ça a voté Macron à 33%, Mélenchon à 29% et Marine à 8,5%. ». Emmanuel Macron a fait 80% à Bordeaux au second tour. Pour la stratégie, le parti n’a pas encore reçu de consigne, mais pour le futur candidat il est certain qu’« il y a des endroits où effectivement il serait plus intelligent de faire des candidatures communes pour rallier les forces dans les endroits où on est pas les plus importants. » 

Si en cinq ans de combat le Rassemblement national a gagné 7,5 points par rapport au deuxième tour de 2017, ce soir-là ni Marine le Pen, ni ses militants ne dansent.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Live: World hails Macron victory as French rivals vow fight over June legislative vote

Issued on: 25/04/2022 - 09:51

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Emmanuel Macron was re-elected as the president of France on Sunday with more than 58 percent of the vote. As international leaders offered their congratulations, rival political parties say they are preparing to do battle ahead of French parliamentary elections in June. Follow our live coverage. 

  • European Council chief Charles Michel, as well as the prime ministers of Belgium and Luxembourg, were among the first to congratulate Macron, followed by many of the bloc’s 27 leaders.  
  • German Chancellor Olaf Scholz said French voters “have sent a strong vote of confidence in Europe today", adding: "I am happy that we will continue our cooperation.”

  • Political parties in France led by La France Insoumise (France Unbowed or LFI) and Rassemblement National (National Rally or RN) are preparing to battle it out in legislative elections on June 12 and 19.

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Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
El País (ESP)

SANS TITRE

La querencia por lo rústico y lo casero se ha convertido en el tópico más recurrente del aspirante a gourmet: en el polo opuesto del instagramero en busca del plano cuquicenital perfecto, está el buscador de la autenticidad (sea lo que sea eso). Aquel que recorre los cascos antiguos de las ciudades en busca del torrezno con más burbujas, el callo más picante, el guiso en el que clavar la cuchara de manera más vertical. Y que ante la mención del término “casa de comidas” y “pizarra” cruza con paso firme la puerta más roñosa.

El romanticismo de figón churroso -citando un término de ese gran cómic, Roberto España y Manolín- tiene un antídoto: haber trabajado en uno. Carles Armengol (Barcelona, 1981) lo cuenta en el libro Collado. La maldición de una casa de comidas, el quinto libro que publica el fanzine reconvertido en editorial Colectivo Bruxista. Armengol creció correteando entre las mesas del Bar Restaurante Collado, la casa de comidas que sus padres tenían en Collblanc, la zona fronteriza de Barcelona con l’Hospitalet. De los 14 a los 30, no tuvo ni un día entero de desconexión del bar, ni un día de fiesta real. Regentar el Collado no era cualquier cosa: lo abrieron sus bisabuelos en 1928, y a finales de los setenta los padres de Armengol dejaron el inmueble del bar para instalarse en un piso a una calle.

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Como en 1920

Sentado en Can Vilaró –venerable casa de comidas frente al mercado de Sant Antoni de Barcelona– Armengol rememora como su padre; ahora jubilado, “jamás supo qué narices era la quinta gama". "Todo lo que se servía estaba hecho desde cero. Él lo compraba todo, cada día a las ocho de la mañana en el mercado”, recuerda. “Hasta el día que cerró, en 2012, lo llevó todo como si fuera un negocio de 1920. Cada día picaba a máquina el menú, y hacia copias a folio auto-copiador. La única innovación que se permitió fueron fotocopias cuando abrieron una copistería delante de casa”.

Pese a que Armengol atesora una narración de recuerdos de infancia casi poéticos –la fascinación al ver a su padre limpiar las anchoas una a una bajo el chorro del grifo– la comida, en algunos momentos, es más un mal recuerdo que otra cosa (en las antípodas de los chefs que venden bollería industrial con el guiso de la abuela de coartada). ¿Por qué? “Recuerdo estar en casa por la noche, limpito duchado, y oler llegar a mi padre llegar, con olor de bar, esa mezcla indeleble de humo, guiso y fritanga que jamás se iba. El olor de la cocina, de las ollas, el fuego y los sofritos era muy próximo, era mi casa. Pero también podía ser un olor asqueroso del que querías huir”.

Adultonova

Una maldición es algo de lo que no puedes huir porque forma parte de ti. Armengol empezó a los 14 años a trabajar el Collado. “Comienza como un juego, pero no te das cuenta y desde pequeño ya te están entrenando”, ríe. De sisar el rellenos de los canelones y hacer los deberes con los clientes, pasó a cruzar la calle con una carretilla o a entrar al mercado de Collblanc a hacer recados. "Al principio es un juego que mola: juegas a ser adulto. Pero luego te das cuenta que es cada puto fin de semana, sábado y domingo”.

Sus dos hermanos mayores ya se habían independizado. A él le tocó la china: “He pasado de los 14 a los 30 años en la casa de comidas, hasta que me fui de casa. Había un apartamento encima del restaurante, era donde creció mi padre. De mayor entendí que lo que le costaba era desligarse del cordón umbilical que era su casa, no tanto su trabajo. Se quedaba frito durmiendo en una mesa en lugar de irse a casa”.

Pero esa comprensión no mitiga el recuerdo amargo de “haber odiado mucho el Collado y todo lo que comporta trabajar en hostelería". "Pasabas por ahí delante, volviendo del cole, y te ponías en modo currar de manera imperceptible. ‘Niño, quédate un rato a hacer la masa”. Dice “odiar a muerte el fútbol por conductismo clásico. "Para mí, noche de Champions en Canal+ era bajar al bar a trabajar, con los apuntes del examen del día siguiente en la barra. Para un niño que quiere salir, estudiar y socializar, eso es una maldición”.

La vida en la frontera

Armengol creció en los límites de Barcelona: saliendo del Collado –sus padres traspasaron la licencia a una familia china en 2012, siempre lo tuvieron en alquiler– cruzas la calle y estás en el barrio de Collblanc, en l’Hospitalet, con un 22 % de población inmigrante. Y al revés: caminas 200 metros al norte y estás en Les Corts, zona de clase media tirando a alta y delante del campo del Barça, a diez minutos a pie de Pedralbes, la zona más pudiente de Barcelona. “Mi calle era de Barcelona, la última de Les Corts. Por eso el libro transmite esa idea de márgenes y límites: cruzabas la calle y estabas en L’Hospitalet, en otra realidad. Al fin y al cabo, lo que he hecho es un retrato de esa generación de clase trabajadora que, como mis padres, currando fuerte podían tener un pisito en Castelldefels y mandar al niño a la escuela concertada. Eso se acabó, claro”, apostilla.

Los 30 primeros años de Armengol se vivieron en esa intersección: mañanas en la Salle Bonanova, por encima de la Diagonal, y regreso al negocio familiar donde comía cada día con Loli, una prostituta que era su amiga. "Le fascinaban nuestras habas a la catalana, un plato tradicional y grasiento con su butifarra negra y su panceta, pero al mismo tiempo cargado del sutil exotismo que aportan las hojas de menta”, rememora.

Aparte de por las vibrantes descripciones sensoriales, Collado vale su peso en oro por su adscripción a la ya casi inexistente literatura de barrio de Barcelona, y por el retrato de una fauna urbana casi extinguida. El ex tabernero matiza que “la clientela del bar era en su mayoría gente mayor, jubilados que podían permitirse comer de lunes a sábado un menú”. Pero por su situación fronteriza, en el Collado había un contingente habitual de “prostitutas, locos, yonquis o criminales". "Todo el mundo hacía su vida en el barrio y se les aceptaba. Era aquella Barcelona que aceptaba su oscuridad, sin esconderla”.

Lago de ceniceros

La comida está presente en episodios dramáticos, tragicómicos, que casi parecen más un gag berlanguiano -o una canción de 713avo Amor– que un episodio real. La tarta adornada de colillas de la portada no es una metáfora visual: el día de su cumpleaños, al cortar la tarta, después de las velitas y los flashes, se dieron cuenta que el interior del pastel era un cenicero. "Una masa de bizcocho con un montón de ceniza y restos de colilla cubiertas por una capa de nata y una nota escrita con chocolate que decía ‘Per molts anys, Carles’.”

Sus padres jamás fueron a reclamar a su pastelería de toda la vida. “El pastelero era un hijo de puta. Tenemos la teoría que algún trabajador tiró el contenido de un cenicero a la masa, pero jamás se le dijo nada”. Este código de silencio ilustra la esclavitud de las relaciones vecinales. “La vinculación emocional entre vecinos creaba una necesidad de contribuir a la economía del barrio, el pastelero venía a tu bar y ibas a su pastelería, y como sufrías para que no te vieran pasar con un pastel de La Otra pese a que La Tuya fuera un asco”. Toma desidealización del tejido comercial de proximidad: “No he caído en ninguna idealización, ni nostalgia ni discurso working class. En el fondo, lo que quería era huir del barrio, que me parecía una mierda”.

Romanticismo pop

Armengol -también experto en dar de comer en el extremo moderno, ya que fue durante cuatro años encargado del Van Van Var, una barra rotatoria con los mejores food-trucks de Barcelona– cree que “si el Collado hubiera estado en Sant Antoni hubiera muerto de éxito, como una de esas bodegas en las que escarban los arqueólogos de la autenticidad”.

Al llegar la crisis de la finalización de la renta antigua, tuvo un arranque de romanticismo y estuvo a punto asumir la continuidad del Collado, pero lo dejó ir. Según dice, así ha roto la maldición: “A los 40 he recuperado la pasión por cocinar. Mi padre me ha enseñado a hacer callos con capipota y sus recetas clásicas. En el bar él era una bestia, el típico que se rompía un plato y se cagaba en todo. Pese a eso le quería todo el mundo, pero al jubilarse se ha convertido en otra persona”.

Aparte de lectura gastronómica y en clave de negocio hostelero –a ratos es un manual de como llevar un restaurante-, Collado tiene una lectura pop de ritmo vibrante: la del descubrimiento y la asimilación de la escena mod de Barcelona (pese a que el autor evite cualquier etiqueta). La voz del adolescente agarra al lector de la solapa, y se lo lleva de paseo por los antros de la Rambla, entre cogorzas, cubatazos y broncas en bares de heavy metal. Cualquiera que se emocione recordando la primera vez que lo llevaron a comer fuera (o que se levantó a pedirle una canción al DJ) debería leer Collado. La Maldición de una casa de comidas.

L'Humanité

« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »

Entretien

Face au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.

Emilio Meslet

Gabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre

D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?

Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.

Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?

Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.

Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?

Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.

Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…

Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Détournements de fonds pour les handicapés : à Tours, la gauche de plus en plus embarrassée

Une bombe à fragmentation. Le détournement révélé fin novembre 2021 de plus de 350 000 euros par Guillaume Masset, mari de l’ex première adjointe au maire, dans les caisses de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (AAJH) – dont il dirigeait l’antenne locale depuis 2017 après avoir récupéré le poste de sa femme Cathy – continue à embarrasser la majorité de gauche. De fait, Cathy Münsch-Masset, ex-première adjointe socialiste en charge de la solidarité, a beau affirmer ignorer les agissements de son mari (qu’il a reconnus) et clamer son innocence, elle est poursuivie pour recel d’abus de confiance. Une ligne de défense qui n’a donc pas convaincu le procureur de la république, Grégoire Dulin, dans la mesure où les sommes détournées (24 chèques au total) ont atterri sur le compte joint du couple. La rapidité du jugement prévu le 8 février, soit deux mois après la mise en examen du couple, atteste de sa volonté de faire un exemple dans un cas de détournement avéré de fonds publics et de dons de particuliers .

Reste à savoir de quel degré d’information disposait lui-même le maire écologiste de Tours, Emmanuel Denis, sur les malversations présumées de ce couple intimement lié à sa majorité municipale. Cathy Münsch-Masset en était clairement une valeur montante. Pouvait-il ignorer notamment le train de vie de Guillaume Masset (limousine Renault de fonction, etc), administrateur du Comité communal d’action sociale (CCAS) de la ville de Tours, présidé par sa femme, mais restant sous sa responsabilité ?

Entre soi de la majorité

L’opposition du centre et de la droite, conduite par Christophe Bouchet, semble persuadée du contraire. Pour elle, la majorité a profité d’un système d’entre soi bien établi, avec renvoi d’ascenseur à tous les étages. Elle a clairement enfoncé le clou le 30 janvier lors d’un conseil municipal extrêmement tendu. L’ancien maire de Tours jusqu’en 2020 (et ex président de l’Olympique de Marseille) s’est ainsi étonné du refus d’Emmanuel Denis en décembre 2021 de diligenter un audit sur les relations semble-t-il très proches entre la majorité municipale et l’AAJH, une fois les faits dévoilés au grand jour. L’édile, agacé, a indiqué qu’une enquête interne avait été menée à la mairie et « que tout a été respecté », sans plus de précision. Le président socialiste de la région Centre Val de Loire, dont Cathy Münsch Masset a été vice-présidente jusqu’en 2020, avait lui au contraire fait réaliser un audit dans la foulée de l’annonce des griefs reprochés.

Renvoyé dans ses buts, Christophe Bouchet a envoyé une nouvelle flèche à l’endroit de la majorité « verte-rouge » lors du même conseil municipal. Le chef de file de l’opposition a ainsi révélé que la compagne du président de la majorité municipale, le conseiller Stéphane Houques, avait été recrutée en juin 2020 par l’AAJH. Une coïncidence, a expliqué ensuite Stéphane Houques, dirigeant de l’entreprise de traiteur La Bonne fourchette, « sans l’ombre d’un conflit d’intérêt ». C’est en livrant des repas à l’antenne tourangelle d’Habitat et Humanisme (dirigée par Cathy Münsch Masset) qu’il aurait entendu parler de ce poste pour lequel, a-t-il assuré ,« elle n’a bénéficié d’aucun favoritisme ». Stéphane Houques était pourtant le co-animateur en 2019 des « cogitations citoyennes » qui ont assuré la victoire d’Emmanuel Denis…avec Guillaume Masset.

Tsunami politique

Sans préjuger des conclusions du tribunal judiciaire de Tours sur un éventuel laisser-faire, voire de possibles passe-droits ou complicités, ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’affaire Münsch Masset a déjà commencé à discréditer la gauche tourangelle, revenue aux affaires il y a moins de deux ans. « On a beaucoup vu Guillaume Masset en photos avec votre liste », a ainsi remarqué Christophe Bouchet à l’adresse d’Emmanuel Denis le 30 janvier. Pour la majorité municipale, l’ancien percepteur de la trésorerie d’Azay le rideau, exclu comme sa femme de la fédération départementale du parti socialiste (dont il était le trésorier) « pourrait devenir le sparadrap du capitaine Haddock, souffle un conseiller municipal. Soit le maire connaissait les faits et il les a dissimulés ; soit il n’était pas au courant, mais n’a pas cherché à en savoir plus malgré plusieurs alertes ». En 2015, la gauche tourangelle avait été justement battue, après 21 ans de règne, sur fond de scandale des mariages chinois, provoquant le suicide de l’ancien maire socialiste, Jean Germain. Une chose est sûre en perspective du futur scrutin municipal de 2026, elle a d’ores et déjà perdu sa championne pressentie, qui était Cathy Munch Masset.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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El País (ESP)

ESPÁRRAGOS A LA PLANCHA CON QUESO DE CABRA Y VINAGRETA DE FRESAS

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Ya se marcha abril y llega mayo, el mes por todos conocido como "el de las comuniones". Empieza con el Día Internacional de los Trabajadores, pero durante el resto de las semanas no nos engañemos: convites, fiestas, banquetes y vámonos que nos vamos. Pero entre tanta fritura y tarta hay hueco también para platos sanos y equilibrados como los que trae nuestro menú semanal, que viene como siempre bien cargado de fruta y verdura de temporada.

Lunes 25 de abril

¿Qué hay más de estas fechas que unos espárragos verdes y unas buenas fresas? Nosotros hemos decidido juntarlos en un plato con un poco de queso de cabra, y el resultado es tan satisfactorio como primaveral.

TIRAS DE POLLO ESPECIADO CON CREMA DE GARBANZOS

La crema es una especie de hummus pero más líquido, casi una salsa de garbanzos con la consistencia ideal para mojar los deditos de pollo.

YOGUR CASERO

Los yogures caseros están buenísimos. Te explicamos cómo prepararlos de tres formas distintas y así puedes elegir la que más te convenza.

Martes 26 de abril

ENSALADA DE CUSCÚS Y TEMPEH CON TAPENADE CASERO

Preparamos un cuscús frio con tempeh, un derivado de la soja con bastante más sabor que el tofu. Y la rematamos con una tapenade de aceitunas negras sencillísima y tan sabrosa como versátil.

PASTA CON SARDINAS, ANCHOAS Y AJO ASADO EN SARTÉN

Una receta tan sencilla como satisfactoria que se preparar en un tris, con el truco añadido de aprender a asar ajos sin tener que encender el horno.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Miércoles 27 de abril

HABAS CON HUEVO Y ENELDO

La mejor salsa del mundo es la yema de huevo semilíquida, y estas habas tiernas aromatizadas con eneldo no necesitan mucho más para ser una delicia de la cocina persa clásica.

TORTA PASQUALINA

Acelgas, huevo cocido y quesos rellenan este pastel salado típico de la cocina genovesa. La receta es algo laboriosa, pero perfecta para celebraciones y ocasiones especiales.

PLUM CAKE DE AVELLANA Y CHOCOLATE

¿Piensas que eres un inútil para la repostería? El llorar se va a acabar con esta receta facilona y maravillosa, apta para manazas y destinada a alegrar tus mañanitas. O tardes. O sobremesas.

Jueves 28 de abril

CREMA DE ALCACHOFAS Y ESPINACAS

Las alcachofas están en plena temporada y frescas son deliciosas, pero si al final las vas a triturar para preparar una crema hay un truco para ahorrar tiempo: comprarlas congeladas.

CABALLA A LA PLANCHA CON ENSALADA DE PATATA

En esta receta acompañamos la caballa, que está en su fecha óptima de consumo, con una ensalada prima hermana de la ensaladilla rusa. Más fácil y más rico no te lo podemos poner.

FRUTA DE TEMPORADA: NARANJAS

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Viernes 29 de abril

TIRABEQUES SALTEADOS

La vaina de esta legumbre, prima hermana del guisante, se come entera y sin desgranar. Su sabor dulzón y textura crujiente hace que los tirabeques queden geniales al vapor o salteados, como en esta receta.

ENDIVIAS GRATINADAS CON JAMÓN Y BECHAMEL

Este plato típico de la gastronomía belga lleva a las endivias a su máximo esplendor. Si no sueles cocinar ni comer esta hortaliza, esta receta es perfecta para empezar.

PAN DE CALATRAVA

Viajamos hasta Murcia-qué-hermosa-eres para poner en la órbita mundial un dulce sencillo, barato y sabroso. Qué más se le puede pedir a la vida.

Sábado 30 de abril

ARROZ INTEGRAL CON BRÓCOLI Y REFRITO DE AJO Y PIMENTÓN

Un sencillo aderezo a base de aceite, ajo, especias y un toque de vinagre no solo sirve para rematar un pescado a la plancha o dar una segunda vida a unas judías frías: también funciona muy bien con las coles y el arroz.

FRUTA DE TEMPORADA: POMELOS

Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

Domingo 1 de mayo

POLLO AL ESTRAGÓN

¿Tienes el tarro de estragón muerto de la risa en la despensa? Adapta este clásico francés de Julia Child con un poco menos de vacaburrismo y sin que se resienta en nada el sabor.

'SABLÉE' BRETÓN CON RICOTA Y CEREZAS

Como el sablée bretón es bastante contundente, se recomienda consumirlo acompañado de frutas tirando a ácidas que aligeren el conjunto, como las cerezas.

La bebida del finde

SANGRÍA DE VINO BLANCO

La clave para que esta sangría salga bien está en escoger un vino decente, limitar el azúcar y entregarse a la fruta de temporada y el zumo de cítricos para aromatizar la mezcla.

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BBC

'You can't imagine the conditions' - Accounts emerge of Russian detention camps

By Toby Luckhurst & Olga PonaBBC News, Lviv

"You can't imagine how horrible the conditions were."

Oleksandr and Olena are two of the lucky few who recently managed to escape from Mariupol, which is now almost under full Russian control after weeks of bombardment.

The city is effectively sealed off from the world, and information about what is happening inside is difficult to confirm independently.

But the pair, and others, have given chilling accounts of life in Russia's so-called filtration camps, set up outside Mariupol to house civilians before they are evacuated.

Oleksandr and Olena, speaking from the relatively safe western city of Lviv, say they ended up at one of the centres when they tried to escape the city. After walking from their home to an evacuation point, they were driven to a Russian refugee hub at a former school in the village of Nikolske, north-west of Mariupol.

"It was like a true concentration camp," Oleksandr, 49, says.

The centres have been compared by Ukrainian officials to those used during Russia's war in Chechnya, when thousands of Chechens were brutally interrogated and many disappeared.

Oleksandr and Olena were fingerprinted, photographed from all sides, and interrogated for several hours by Russian security officers - "like in a prison", he says.

They worried that the Russians would look at their phones, and so they cleared all evidence from their devices of anything to do with Ukraine - including photos of their daughter in front of a Ukrainian flag.

They were right to worry. Oleksandr says that during their interrogation, Russian security officers examined photographs, phone call history and contact numbers on their devices for links with journalists or government and military officials.

"If a person was suspected of being a 'Ukrainian Nazi', they took them to Donetsk for further investigation or murder," says Oleksandr, although the BBC has not been able to verify this claim. "It was very dangerous and risky. Any small doubt, any small resistance - and they could take you to the basements for interrogation and torture. Everybody was afraid to be taken to Donetsk."

President Vladimir Putin has stated one of the aims of his invasion is to clear Ukraine of Nazis, and Russian propaganda has made numerous baseless allegations that Ukraine is somehow aligned with Nazism.

Eventually the pair were detained and put on a list for evacuation. But the ordeal did not stop there.

A secret escape

Elderly people slept in corridors without mattresses or blankets, Olena says. There was only one toilet and one sink for thousands of people. Dysentery soon began to spread. "There was no way to wash or clean," she says. "It smelt extremely awful."

Soap and disinfectant ran out on the second day they were there. Soon, too, did toilet paper and sanitary pads.

Olena and Oleksandr were told they had permission to leave on the 148th evacuation bus. But a week later, just 20 buses had left the facility.

In contrast, there were many buses organised to go to Russian territory. Authorities even tried to force the couple on to a coach heading east, they say. In the end Olena and Oleksandr felt compelled to seek the help of private drivers, who they feared could be Russians or collaborators.

"We didn't have any choice - either be forcibly deported to Russia or risk it with these private drivers," Olena says.

It's a dilemma that Mariupol's mayor, Vadym Boychenko, recognises. "Many buses of civilians go to Russian rather than Ukrainian territory," he told the BBC, over the phone. "From the beginning of war, [the Russians] didn't allow any way to evacuate civilians. It's a direct military order to kill civilians," he claimed.

Oleksandr and Olena's driver managed to get them from their filtration camp to the Russian-occupied city of Berdyansk - through "fields, dirt roads, narrow pathways behind all the checkpoints", Olena says, because they didn't have the proper documents to pass a Russian inspection.

They then spent three days looking for a route out before finding another driver who was willing to risk everything to get them to Ukrainian-controlled territory. He managed to get around 12 Russian checkpoints and safely deliver them to Zaporizhzhia. The couple then took an overnight train to Lviv.

"From filtration camps you can only escape using these risky local private drivers," Oleksandr says. "Fortunately, there are good people among them."

Camps like 'ghettos'

Arriving in Lviv on the same day were Valentyna and her husband Evgeniy. They also managed to flee Mariupol last week. They were boarding a coach to a smaller city in western Ukraine - desperate for safety after their ordeal.

The situation in Mariupol, they said, had become dire. They survived by sheltering in a basement, living of tinned goods, a handful of potatoes they grew in their garden, and water taken from the boiler.

The filtration process was speedy for them, says Valentyna, 58, perhaps because of their age and because Evgeniy has a disability. But it was far worse for younger people, she said.

"The filtration camps are like ghettos," she says. "Russians divide people into groups. Those who were suspected of having connections with the Ukrainian army, territorial defence, journalists, workers from the government - it's very dangerous for them. They take those people to prisons to Donetsk, torture them."

War in Ukraine: More coverage

She and Evgeniy also say many were sent from the filtration camps to Russia. Sometimes people were told they were destined for Ukrainian-controlled territory, they say, only for the coach to head to Russian-held territory instead.

Like Oleksandr and Olena, Valentyna says it was only because of their driver that they managed to escape.

"When we finally [escaped] and saw the Ukrainian fighters and the flag, when we heard Ukrainian language, everyone in the bus started to cry," she said. "It was just unbelievable that we stayed alive and finally fled from hell."

Both couples have now escaped Mariupol, a city that has become a symbol of the resistance and the suffering of Ukraine after the Russian invasion. Now they face an uncertain future - just four of the 11 million Ukrainians displaced by the conflict.

"The city does not exist anymore," Valentyna says. "Even walls. Just huge piles of ruins. I could never have imagined such violence."

Are you or your family affected by the war in Ukraine? Email haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
L'Humanité

Peter Kalmus

Homme du jour

Marion d'Allard

« Nous allons tout perdre, ce n’est pas une blague, nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas. » Le 6 avril, Peter Kalmus a pris la parole en pleine rue, à Los Angeles, enchaîné aux grilles de la banque J.P. Morgan Chase, et cela lui vaut aujourd’hui de faire le buzz. À 47 ans, le scientifique états-unien, médaillé de la Nasa pour ses recherches sur l’évolution de l’atmosphère et auteur de centaines d’études sur les effets des bouleversements climatiques, a lancé un appel à l’arrêt des financements de projets climaticides. Entre 2016 et 2021, la banque américaine a injecté plus de 350 milliards d’euros (382 milliards de dollars) dans des projets d’extraction d’énergies fossiles. Le même jour et dans 26 pays différents, un millier de scientifiques ont fait la même chose, à l’appel du collectif Scientist Rebellion.

Valeurs Actuelles

Attaques de loups : dans l’Hérault, le découragement guette les éleveurs

« Je crains que les éleveurs ne se découragent face au risque que cette menace représente », s’inquiète Philippe Clergues, maire de Cabrespine, commune de la vallée de Clamouse (Hérault). Les élevages de brebis de la région font face à des attaques successives de loups, rapporte France 3 Régions, samedi 23 avril. Au point que l’élu craint que les éleveurs qui s’étaient installés dans la vallée finissent par la quitter. « On s’est battu pendant longtemps pour avoir des éleveurs sur le territoire, pour se réapproprier le paysage, pour récupérer les friches, on a tout mis en œuvre pour limiter les incendies et ramener de la vie. Mais les loups mettent en péril ce travail de longue haleine », déplore l’élu. L’un des quatre éleveurs de la région a déjà abandonné en 2021.

« On est obligés de s’adapter »

Deux loups ont été repérés sur les images de vidéosurveillance. En quelques semaines un des propriétaires a perdu sept brebis dans des attaques. D’autres bêtes ainsi que ses chiens de garde ont été blessés. Les clôtures ne suffisent pas non plus à arrêter le prédateur. « Je n’ai plus aucune protection. Je suis en état d’angoisse en permanence, il faut être sur le qui-vive les journées débutent à 6h du matin, se terminent à 22h, ce n’est plus tenable », explique-t-il à France 3 Régions.

Lors de précédentes réunions à la préfecture, des fonds ont été promis pour renforcer les équipements de sécurité, mais n’ont toujours pas été versés. « Pour l’instant, j’ai le moral, mais je commence à me poser des questions », confie l’éleveur. « Le loup est une espèce protégée, donc il n’y a pas grand-chose à faire, on est obligés de s’adapter, on ne sait plus vraiment comment agir », conclut le maire Cabrespine.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

New York Times - World

Bienvenidos a un pueblo con más libreros que estudiantes

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Urueña, en el noroeste de España, ha luchado contra la despoblación al reinventarse como centro literario. La población que habita allí a tiempo completo sigue siendo de apenas 100 personas, pero hay 11 tiendas que venden libros.

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Por Raphael Minder

URUEÑA, España — Situada en la cima de una colina del noroeste de España, Urueña domina un vasto y ventoso paisaje de campos de girasol y cebada, así como una famosa bodega de vino. Los muros de algunas tiendas están construidos directamente en las murallas del siglo XII del pueblo.

A pesar de su belleza escarpada, Urueña, al igual que muchos pueblos de las zonas rurales de España, en las últimas décadas ha tenido dificultades con una población envejecida y en disminución que dejó a la población estancada en unos 100 residentes a tiempo completo. No hay carnicero ni panadero: ambos se jubilaron en los últimos meses. La escuela solo tiene nueve alumnos.

Pero desde hace una década, hay un negocio que prospera en Urueña: los libros. Hay 11 tiendas que venden libros, incluyendo nueve librerías.

“Yo nací en un pueblo que no tenía librería, y en el que la gente se preocupaba mucho más de cultivar sus tierras y sus animales que de los libros”, dice el alcalde de Ureña, Francisco Rodríguez, de 53 años. “Este cambio es un poco extraño, pero es un orgullo para un lugar minúsculo haberse convertido en un centro cultural, que ahora ciertamente también nos hace diferentes y especiales respecto a los demás pueblos de nuestro entorno”.

El intento de convertir Urueña en un centro literario se remonta a 2007, cuando las autoridades de la provincia invirtieron unos 3 millones de euros, o unos 3,3 millones de dólares, para ayudar a restaurar y convertir los edificios del pueblo en librerías, y para construir un centro de exposiciones y conferencias. Ofrecieron un alquiler simbólico de 10 euros al mes a los interesados en administrar una librería.

El plan era mantener a Urueña viva con el turismo del libro, siguiendo el modelo de otros centros literarios rurales de toda Europa, especialmente Montmorillon en Francia y Hay-on-Wye en el Reino Unido. Hay alberga desde hace tiempo uno de los festivales literarios más famosos del continente.

España tiene uno de los mayores mercados de edición de libros de Europa, que alimenta una red de unas 3000 librerías independientes, y el doble si se cuentan las papelerías y otros lugares que venden libros. Pero alrededor del 40 por ciento de las librerías tienen menos de 90.000 euros de ingresos anuales, lo que equivale a operar un negocio de subsistencia, según Álvaro Manso, portavoz de CEGAL, asociación que representa a las librerías independientes españolas.

“La tendencia es que el tamaño importa y que las librerías más pequeñas van a desaparecer”, como ha ocurrido en otros países en los que el sector del libro se ha consolidado, afirma Manso. Para ayudar a los negocios más pequeños a competir, el Ministerio de Cultura de España destinó este mes 9 millones de euros en subsidios para que el sector del libro se modernice y digitalice.

La sobrevivencia de esa enorme red nacional de librerías en España, donde los niveles de lectura no son especialmente altos, es “una de las grandes paradojas de este país, pero creo que vivimos en una especie de burbuja del libro”, dijo Víctor López-Bachiller, propietario de una librería en Urueña.

Como el alquiler es bajo, López-Bachiller puede mantenerse a flote económicamente con la venta de una serie de libros de segunda mano, desde clásicos en español, como Pedro Páramo —del cual su librería toma el nombre—, hasta cómics como Tintín. En su tienda también se exponen unos 50 modelos de máquinas de escribir antiguas que, asegura, utilizaron escritores como Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen y Patricia Highsmith.

López-Bachiller, de 47 años, es uno de los 100 residentes del pueblo, la mayoría de ellos jubilados.

Tamara Crespo, periodista, y su esposo, Fidel Raso, fotógrafo, compraron una casa en Urueña en 2001, antes del esfuerzo por convertir la zona en un centro literario. Ahora también tienen una librería.

“Considero que estar aquí no es solo querer tener una librería libre de alquiler, sino también abrazar una determinada forma de vida y construir una comunidad”, dijo Crespo, cuya tienda se centra en el fotoperiodismo.

Una de sus pocas quejas es que otros propietarios de librerías abren nada más esporádicamente, sobre todo los fines de semana, cuando saben que habrá más visitantes, a pesar de que el proyecto de inversión estipula que sus tiendas deben abrir al menos cuatro días a la semana.

También señala que la población del pueblo ha seguido disminuyendo ligeramente en las dos últimas décadas, a pesar de que Urueña se ha convertido en un imán para los amantes de los libros.

Rodríguez, el alcalde, reconoce que el hecho de convertirse en un destino turístico no garantiza que se instalen más residentes a tiempo completo para mantener vivo al pueblo. Las recientes jubilaciones de los dueños de las tiendas son una prueba más de ello.

“Es muy lamentable, pero simplemente no pudimos encontrar a nadie de la generación más joven de aquí dispuesto a tomar el relevo como nuestro nuevo carnicero”, dijo.

El pan del desayuno y la carne ahora vienen desde un pueblo vecino.

La desfavorable demografía de la España rural —un fenómeno que ahora se conoce como “la España vacía”— presentará un desafío continuo para sobrevivir, predijo el alcalde.

No obstante, la iniciativa de las librerías ha dado sus frutos.

Urueña fue seleccionada para los subsidios por su idílico emplazamiento y sus pintorescos edificios, y por su ubicación de acceso relativamente fácil. Está al lado de una autopista en el noroeste de España y a poco más de dos horas en carro de Madrid y a unos 50 kilómetros de la ciudad medieval de Valladolid.

La oficina de turismo de Urueña registró 19.000 visitantes en 2021, incluso en medio de la pandemia de coronavirus. Los funcionarios dicen que la cifra real fue mucho mayor porque muchos turistas de un día no aparecen por la oficina. El pueblo también recibe unos 70.000 euros al año de dinero público para organizar eventos culturales como clases de caligrafía, representaciones teatrales y conferencias.

Isaac García, quien tiene una librería en Urueña especializada en publicaciones sobre cine, había vivido antes con su pareja, Inés Toharia, a las afueras de Hay-on-Wye, el paraíso del libro en Gales. La pareja aprovechó la oportunidad de tener su propia librería en el corazón de España.

“Sentimos que podíamos combinar un gran negocio con un estilo de vida rural de ensueño, pero esta vez en nuestro país de origen”, dijo García. “Por supuesto, Hay ha tenido mucho más tiempo para madurar y establecerse como centro literario, pero creo que en Urueña lo estamos consiguiendo, poquito a poco”.

A veces usan la pared trasera de su tienda para proyectar películas, pero sus intentos de programar tardes de cine al aire libre en el pueblo han resultado complicados.

“Aquí hace demasiado viento para una noche de cine”, explicó García.

Incluso antes de que llegaran las librerías, Urueña tenía atractivos culturales.

Uno de sus habitantes, Joaquín Díaz, es un cantante folclórico y etnógrafo español. Díaz, quien ahora tiene 74 años, se mudó a Urueña desde Valladolid en la década de 1980 y vive en un antiguo edificio donde ha reunido una amplia colección de instrumentos tradicionales, libros y grabaciones. Hace tres décadas, su casa fue convertida en museo por las autoridades de la provincia.

“Soy realista y no creo que haya que ponerse demasiado nostálgico”, dice Díaz sobre la pérdida de tiendas y oficios tradicionales en pueblos como Urueña. “En general, la vida es mucho más fácil ahora en el campo español que hace 50 años, y cuando yo llegué aquí, nadie podía imaginar que los libros podrían llegar a venderse y ayudar a salvar este pueblo”.

Raphael Minder es corresponsal en España y Portugal, con sede en Madrid. Anteriormente trabajó para Bloomberg News en Suiza y para el Financial Times en París, Bruselas, Sídney y finalmente en Hong Kong. @RaphaelMinder

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BBC

French election result: Macron defeats Le Pen and vows to unite divided France

By Paul Kirbyin Paris

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Emmanuel Macron has won five more years as France's president after a convincing victory over rival Marine Le Pen, who nevertheless secured the far right's highest share of the vote yet.

He won by 58.55% to 41.45%, a greater margin than expected.

The centrist leader told jubilant supporters at the foot of the Eiffel Tower that now the election was over he would be a "president for all".

He is the first sitting president in 20 years to be re-elected.

Despite her loss, Ms Le Pen, 53, said her significant vote share still marked a victory.

The ideas her National Rally represented had reached new heights, she told her supporters. But far-right rival Eric Zemmour pointed out that she had ultimately failed, just like her father who preceded her: "It's the eighth time the Le Pen name has been hit by defeat."

Marine Le Pen took over the party founded by her father Jean-Marie Le Pen in 2011 in a bid to make it electable. She won more than 13 million votes on Sunday, on a platform of tax cuts to tackle the high cost of living, a ban on wearing the Muslim headscarf in public and a referendum on immigration controls.

"An answer must be found to the anger and disagreements that led many of our compatriots to vote for the extreme right," Mr Macron said in his victory speech. "It will be my responsibility and that of those around me."

More than one in three voters did not vote for either candidate. Turnout was just under 72%, the lowest in a presidential run-off since 1969, and more than three million people cast spoilt or blank votes.

Much of France was on holiday on the day of the vote, but the low turnout also reflected the apathy of voters who complained neither candidate represented them. Voters who said they were casting blank ballots told the BBC they wanted to punish the sitting president.

Anti-Macron demonstrators rallied in a number of cities, including Paris, Rennes, Toulouse and Nantes, refusing to accept the result.

'Ocean of abstentions'

In his speech Mr Macron, 44, said his government would have to "answer their choice to refuse to choose".

Far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who was narrowly beaten by Ms Le Pen in the first round of voting two weeks before, was scathing about both candidates.

While it was good news France had refused to place its trust in Marine Le Pen, he claimed that Mr Macron had been elected with a worse result than any other president. "He floats in an ocean of abstentions, and blank and spoiled ballots."

ANALYSIS: Historic win but Macron has polarised France

Reaction from US and Europe

Mr Macron's victory was welcomed by relieved European leaders, who had feared a far-right candidate offering a series of anti-EU policies.

German Chancellor Olaf Scholz was first to congratulate him, singling out their mutual challenge in responding to Russia's war on Ukraine. US President Joe Biden also said he looked forward to "close co-operation" including on supporting Ukraine.

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While Mr Macron has played a key diplomatic role in the war, Marine Le Pen has struggled to shake off accusations of ties to the Kremlin. Ukraine's Volodymyr Zelensky congratulated him as a "true friend" and said he looked forward to a strong and united Europe.

UK Prime Minister Boris Johnson also welcomed his victory.

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world. 🇬🇧🇫🇷

Mr Macron chose a highly symbolic venue from the French Revolution for his victory speech in the Champs de Mars.

Accompanied by his wife Brigitte and leading a group of children, he walked to the stage accompanied by the EU anthem Ode to Joy before promising supporters that "no-one will be left by the wayside". Addressing voters who had backed him to keep the far right out of power he said he would be indebted to them for years to come.

The cost of living crisis facing millions of French people became the number one issue of the election campaign, and the president's opponents accused him of arrogance and acting as a president of the rich.

However, Prime Minister Jean Castex told French radio that the president's re-election sent a strong message, when France was going through a considerable crisis involving "many divisions and a lack of understanding".

Mr Castex is now likely to be replaced in the next few days, and Mr Macron may ask Labour Minister Elisabeth Borne to take over. She refused to say whether she had been lined up to be the next prime minister, insisting that the focus had to be on dealing with people's worries about living standards. But a ministerial colleague, Clément Beaune, said the president was definitely keen on having a female prime minister.

For France's political leaders, the next task is to regroup and fight parliamentary elections in June. Mr Macron may have a majority for the moment, but defeated candidates from the first round already have the new campaign in sight and one opinion poll suggests 63% of voters want him to lose his majority.

If that happened, he would be forced into a "cohabitation" with a government led by other parties.

Mr Mélenchon has already held out the prospect of defeating the president's centrist party and becoming prime minister.

In her speech on Sunday night, Ms Le Pen told supporters that the "match is not completely over" and the risks of Mr Macron holding on to complete power were high.

For now there is no talk of a change of leadership in her National Rally party. "Everything will be rebuilt around her, she's at the head of this popular and social bloc," spokeswoman Laure Lavalette told French TV.

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Macron: 'Many voted to build barricade against far-right'

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Valeurs Actuelles

“Le virus woke rend Netflix irregardable”, tacle Elon Musk

Elon Musk, qui exprime régulièrement son attachement à la liberté d’expression, est vent debout contre ce qu’il qualifie de « virus woke ». Un des derniers exemples en date remonte au 19 avril dernier. Ce jour-là, sur Twitter, Netflix a annoncé avoir perdu des abonnés pour la première fois depuis dix ans. Dans le détail, l’action a chuté de 20 %. Et sous un tweet du média Slashdot, Elon Musk a évoqué ce qui, selon lui, pourrait expliquer la situation. « Le virus woke rend Netflix irregardable », a estimé le fondateur de Tesla et SpaceX, comme le rapporte Konbini, qui a repéré le tweet.  

Netflix Shares Crater 20% After Company Reports it Lost Subscribers For the First Time in More Than 10 Years https://t.co/rH2AklZJsl

— Slashdot (@slashdot) April 19, 2022

Yes

— Elon Musk (@elonmusk) April 20, 2022

« L’idéologie woke est source de divisions et de haine » 

Ensuite, lorsqu’un usager du réseau social a estimé que « le virus woke [était] la plus grande menace pour notre civilisation », Elon Musk a répondu en ces termes : « Oui. » Ce n’est pas la première fois que ce dernier s’en prend à « l’idéologie woke ». Ainsi, à l’hiver dernier, il avait déjà fustigé « un virus de l’esprit », à l’occasion d’un entretien accordé à Babylon Bee et mis en ligne sur YouTube. Celui qui avait été désigné personnalité de l’année 2021 par le magazine Time avait notamment avancé qu’« en son cœur, l’idéologie woke est source de divisions, d’exclusion et de haine. Le virus woke est sans doute l’une des plus grandes menaces pour la civilisation moderne. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Beijing kicks off mass testing after spike in Covid cases

The Chinese capital Beijing has kicked off mass testing for millions of residents after a spike in Covid cases.

The Chaoyang district reported 26 cases over the weekend - the highest number so far in Beijing's latest surge.

Long queues outside supermarkets and shops were seen despite government assurances there is sufficient food.

It comes amid fears that Beijing could face a similar situation to Shanghai, which has seen some 25 million people shut in their homes for weeks.

'All the meat was snatched up'

All 3.5 million residents in Chaoyang, Beijing's most populous district, will undergo three rounds of mass testing, according to a notice by the city's disease prevention team.

The news prompted residents to rush to stock up essential supplies, with images circulating on local media showing supermarket shelves emptied of goods and snaking queues at check-out counters.

Beijing's major supermarkets also extended their opening hours to accommodate the spike in demand.

"Never thought I would go to the market early in the morning….when I got there, all the eggs and prawns were gone and all the meat was snatched up," said one Weibo user in Shanghai, before adding they managed to get some vegetables.

Another Weibo user in Shanghai said: "Seeing people in Beijing rush to buy food is both funny and distressing… it's like looking at what my own life was like just last month."

State-media news outlet The Global Times said that Beijing's fresh food companies have been ordered to increase the supply of groceries like meat, poultry eggs and vegetables.

They also quoted health experts as saying that the results of the mass testing would indicate whether there is a need to escalate measures further, such as locking down several areas.

Separately, Pang Xinghuo, deputy director of the Beijing Center for Disease Prevention and Control, told state-media outlet China Daily that the number of cases in Beijing is expected to increase in the following days.

The latest outbreak in Shanghai, first detected in late March, has seen more than 400,000 cases recorded so far and 138 deaths.

Some of the measures Chinese authorities have enforced include placing electronic door alarms to prevent those infected from leaving and forcibly evacuating people from their homes to carry out disinfection procedures.

Some in locked-down areas of Shanghai say they have been struggling to access food supplies, and forced to wait for government drop-offs of vegetables, meat and eggs.

Green barricades have also been erected overnight in parts of Shanghai without prior warning, effectively preventing residents from leaving their homes.

In contrast to many other countries, China is pursuing a zero-Covid strategy with the aim of eradicating the virus from the country completely.

While officials managed to keep infection levels relatively low at the beginning of the pandemic, later lockdowns have struggled to contain recent, more transmissible variants of the virus.

How are other parts of China being affected?

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L'Humanité

de siècle au service des maths

Actu

ANNIVERSAIRE La Société mathématique de France souffle ses 150 bougies. L’occasion de mettre en lumière les actions de l’une des plus anciennes sociétés savantes au monde.

Anna Musso

À la suite de la défaite française de 1870, le gouvernement décida de combler le retard technologique en rassemblant et coordonnant les efforts et les actions scientifiques. Créée dans la foulée, en 1872, la Société mathématique de France (SMF) naissait « avec pour but la promotion des mathématiques et de la recherche auprès de toutes et tous ». Aujourd’hui, la SMF fête ses 150 ans mais elle n’a pas pris une ride. Elle est devenue une association à but non lucratif, rassemblant plus de 1 800 adhérents qui s’intéressent aux mathématiques dans tous leurs aspects : recherche, enseignement, interactions avec les sciences et techniques, diffusion et vulgarisation. À l’occasion de son 150e anniversaire, la SMF a organisé plusieurs journées de conférences et de spectacles (1). L’occasion d’échanger et de réfléchir à ses actions au service de la communauté mathématique. Deux tables rondes sont notamment à retrouver sur le site Internet de la SMF. La première, organisée le mercredi 16 mars, et consacrée à l’enseignement, alertait sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer. La seconde, qui s’est tenue le vendredi 18 mars, portait sur la défense des droits humains et a réuni Tuna Altinel, mathématicien lyonnais qui a été emprisonné puis retenu en Turquie, Violaine Roussier-Michon, chargée de cette question, Michel Broué, fondateur du Comité des mathématiciens, et Michèle Audin, mathématicienne, historienne, militante et fille de Maurice Audin. A. M.

https://smf.emath.fr/150-ans-smfmathématiques
France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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France24 - Monde

Football : Didier Drogba battu dans la course à la présidence de la fédération ivoirienne

Publié le : 23/04/2022 - 22:21

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L'ancien attaquant vedette des Éléphants, Didier Drogba, a été éliminé samedi dès le premier tour de l'élection du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Il a été largement devancé par ses rivaux, Idriss Diallo et Sory Diabaté, deux poids lourds du football local. La présidence est finalement revenue à Idriss Diallo au second tour.

Didier Drogba ne sera pas le prochain président de la FIF. Au premier tour de l'élection, samedi 23 avril, Idriss Diallo est arrivé en tête avec 59 voix sur 130 exprimées, devant Sory Diabaté qui a obtenu 50 voix. Didier Drogba est troisième avec seulement 21 voix.

Faute de majorité absolue, un second tour a dû se tenir dans la foulée du premier, entre Idriss Diallo, haut dirigeant de la FIF dans les années 2000, et Sory Diabaté autre cadre de l'institution. À son issue, Idriss Diallo a été élu président de très peu avec 63 voix contre 61 pour Sory Diabaté. Il occupera ce poste pendant les quatre prochaines années.

"Je voudrais féliciter Didier qui a eu le courage de s'engager dans cette course et qui a rendu cette élection plus que populaire au-delà de nos frontières", a déclaré Idriss Diallo dans la foulée de son élection, promettant d'être un "président juste". 

Largement soutenu dans la population et, selon plusieurs observateurs, par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football (Fifa), Didier Drogba n'a pas réussi à convaincre les présidents de clubs ivoiriens, qui constituaient l'écrasante majorité des votants. Il lui a été reproché ces dernières semaines de ne pas assez connaître le football local et d'avoir fait une campagne à minima, sans labourer suffisamment le terrain.

Cette élection est censée mettre fin à une longue crise de gouvernance à la tête de la FIF. Elle avait été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d'un imbroglio sur le système de parrainage des candidats qui avait alors bloqué la candidature de Didier Drogba.

La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui avait installé un "Comité de normalisation".

Avec AFP

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L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

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Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
Valeurs Actuelles

Côte-d’Or : face aux ravages des sangliers, le ton monte entre agriculteurs et chasseurs

Les dégâts occasionnés par les sangliers sur les cultures en Côte-d’Or ne cessent de s’amplifier, selon les syndicats d’agriculteurs FDSEA et Jeunes agriculteurs. Ils avaient donné rendez-vous, jeudi 21 avril, à la presse pour exposer le problème. Et selon eux, la responsabilité est notamment à chercher du côté des chasseurs, rapporte France Bleu. Ils mettent en cause le recours à l’agrainage. Cette pratique vise pourtant à protéger les cultures en répandant de la nourriture loin des champs et ainsi réduire l’appétit des animaux.

Les chasseurs dénoncent un discours de « lobby »

« Les chasseurs vous parleront d’agrainage dissuasif, pour nous, c’est du nourrissage », explique un agriculteur dont 10 % du champ a été détruit. Il accuse également les chasseurs d’épargner volontairement les femelles et ainsi de favoriser la prolifération de l’espèce. Ce qui expliquerait la continuité des dégâts malgré des prélèvements records : 17 500 bêtes abattues sur la saison 2021-2022. « Ce n’est plus de la chasse, c’est de l’élevage », tacle l’exploitant.

Un discours contesté par la fédération de chasse locale. Interrogé par France Bleu, son président, Pascal Secula, rappelle qu’il n’y a pas eu d’agrainage durant le dernier hiver dans le département. « La majorité des agriculteurs sont pour l’agrainage. Mais il y a un lobby à la FDSEA qui se marginalise sur ce sujet-là », rétorque-t-il. Et de rappeler que les chasseurs sont financièrement responsables des dégâts. « Si nos chers responsables de la FDSEA pensent que d’autres peuvent faire mieux, qu’ils aillent les chercher ! », conclut-il. De nouvelles discussions devraient avoir lieu au niveau préfectoral entre les différents acteurs pour trouver une solution.

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Valeurs Actuelles

Jugé pour “injure publique”, Raphaël Enthoven “assume” d’avoir traité Taha Bouhafs de “collabo”

« L’effet du discours Zineb El Rhazoui. » Tout a commencé avec cette phrase de Taha Bouhafs, partagée sur Twitter à la fin de l’année 2018. Un commentaire qui conduira finalement Raphaël Enthoven devant la justice. Vendredi 22 avril, le philosophe a été jugé pour « injure publique », relate Le Parisien. Il a, en effet, été assigné devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour ses tweets en réponse à Taha Bouhafs.

« Il y a des tueurs et il y a les collabos »

En décembre 2018, le militant d’extrême gauche Taha Bouhafs avait commenté un article d’Actu.fr au sujet de l’expulsion d’une exposante voilée du marché de Noël à Saint-Gratien (Val-d’Oise). En écrivant sur Twitter « l’effet du discours Zineb El Rhazoui », Taha Bouhafs avait fait un lien entre ce fait et la journaliste, qui vit sous protection policière depuis l’attentat de Charlie Hebdo. Ce rapprochement avait fait sortir de ses gonds Raphaël Enthoven, qui s’était alarmé du danger de ce post pour son amie Zineb El Rhazoui. L’écrivain avait ainsi commenté sur Twitter : « Il y a des tueurs et il y a les collabos comme Taha Bouhafs ». Ou encore : « Il y a des tueurs et il y a des personnes qui tiennent la porte aux tueurs, les collabos… je n’ai pas dit qu’il (Taha Bouhafs) appelait au meurtre. » 

Enthoven « assume »

Des faits qui lui sont désormais reprochés à la barre. Mais cela n’a pas déstabilisé Raphaël Enthoven. En effet, il « assume les propos qui (lui) sont reprochés », relate Le Parisien. Il a rappelé que le militant – qui sera candidat pour LFI aux élections législatives à Vénissieux – utilise le mot « collabeur », ou « team collabeur » pour désigner des personnes qui luttent contre l’islamisme. Raphael Enthoven a alors cité la syndicaliste et policière Linda Kebbab – d’ailleurs traitée d’« Arabe de service » par Taha Bouhafs – la ministre Marlène Schiappa ou encore le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Aucune condamnation

Tout en fustigeant le renvoi « détestable » de cette commerçante musulmane, Raphaël Enthoven a pointé « l’erreur et la faute de Taha Bouhafs qui créent un lien de causalité entre Zineb El Rhazoui et cette commerçante ». Cet acte de la part de celui qui se revendique journaliste « facilite le sentiment (des islamistes) de lutter contre une injustice en commettant l’irréparable. » « L’islamophobie tue, mais d’abord les personnes qui en sont accusées », a-t-il encore affirmé lors de son jugement. Le seul remord de Raphaël Enthoven ? Avoir lancé des piques à plusieurs reprises à Taha Bouhafs concernant une assignation qu’il ne voyait pas venir, malgré la promesse du militant, relate Le Parisien. À la fin de ce jugement, la procureure n’a requis aucune condamnation contre le philosophe. Pour elle, il s’agirait de « commentaires de commentaires qui s’apparentent à des jugements de valeur ».

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L'Humanité

Un Giec des déchets nucléaires ?

Chronique

Sylvestre Huet

Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Blinken a rencontré Zelensky, Poutine félicite Macron. L'actualité du 25 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

22 min 40 sec
France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

Publié le : 23/04/2022 - 14:48

La Russie et plusieurs membres de l'Otan partagent une frontière maritime commune en Arctique. Si les préoccupations environnementales et les intérêts économiques ont généralement contribué à renforcer la collaboration des pays dans la région, la guerre en Ukraine menace de bouleverser cet équilibre délicat.

"L'Alliance (atlantique, NDLR) a récemment procédé à un nouvel exercice militaire de grande envergure dans le nord de la Norvège. Selon nous, cela ne contribue pas à la sécurité de la région."

Les mots sont de Nikolaï Korchunov, diplomate russe qui participait le 17 avril au forum intergouvernemental du Conseil de l'Arctique, et qui s'est dit préoccupé par la présence accrue de l'Otan en Arctique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si l’Alliance atlantique poursuit ses activités dans cette zone, des "incidents involontaires" pourraient se produire, a-t-il aussi averti, sans préciser de quoi il pourrait s'agir. En Arctique, n’importe quel "incident" peut perturber le fragile équilibre actuel.

Cette région est une mine d'or potentielle – en matière de ressources énergétiques et de routes maritimes – souvent régie par de multiples accords bilatéraux entre les différents États ayant des intérêts sur place : Canada, Finlande, Danemark, États-Unis, Islande, Norvège, Suède et Russie. Ces huit pays parviennent généralement à s’entendre, unis par leur littoral arctique commun, avec des accords sur le droit maritime, l'équilibre environnemental et les besoins sécuritaires.

"Les relations nouées en Arctique ne sont pas de celles qui peuvent être rompues rapidement ou facilement, et elles ne devraient pas l'être. L’Arctique est une zone si particulière, qu’il est essentiel de maintenir une stabilité à court et à long terme", souligne Melanie Garson, maîtresse de conférences en résolution de conflits internationaux et en sécurité au département des sciences politiques de l'University College London, contactée par France 24.

Mais des signes indiquent que l'invasion russe de l’Ukraine perturbe déjà ces fragiles relations. La Russie partage le littoral arctique avec cinq États membres de l'Otan, la Finlande et la Suède – et tous soutiennent l’Ukraine militairement et financièrement.

À cela s’ajoute le boycott des discussions en Russie – qui préside le Conseil de l’Atlantique jusqu’en 2023 – annoncé en mars par les membres du Conseil de l’Arctique en raison de la "violation flagrante" de la souveraineté de l'Ukraine. Un coup d’arrêt porté aux travaux du groupe. "C'est très inhabituel", relève Melanie Garson. "Le Conseil de l'Arctique a survécu à des périodes de tension, mais ce que nous voyons en Ukraine est un tournant dans l'histoire.

"Un cinquième océan au sommet du monde"

En Arctique, les préoccupations politiques et économiques sont conditionnées par le climat unique de cette région et sa rapide évolution. Lors des 30 dernières années, la glace la plus épaisse y a perdu 95 % de sa superficie. Au rythme actuel de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait ne plus y avoir de glace en été sur place d'ici 2040. 

La présence accrue de l'homme est une menace supplémentaire dans cette zone naturelle déjà sous pression.

Jusque-là, l'urgence climatique a été la raison essentielle à une coopération internationale dans la région. La première étape vers la formation du Conseil de l'Arctique a été la stratégie de protection de l'environnement arctique, signée en 1991 sous la forme d'un accord entre les États qui se partagent l’Arctique et les organisations de populations autochtones.

Mais la fonte spectaculaire des glaces modifie le paysage politique et économique de la région. "Nous sommes en train d’assister à l’apparition d’un cinquième océan au sommet du monde", alerte Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien d'études de Défense. "Et quand cet océan sera là, il sera utilisé à des fins économiques et militaires."

La fonte des glaces modifie également la stratégie militaire de la Russie – qui possède 53 % du littoral arctique. "C’est une zone incroyablement vaste. Les frontières de la Russie étaient protégées par la glace, mais à présent elle est en train de disparaître, ce qui la rend plus vulnérable aux potentielles attaques", explique Katarzyna Zysk.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Moscou a renforcé, ces dernières années, sa présence militaire dans le Grand Nord. En 2014, le Kremlin a créé une marine arctique ("la flotte du Nord") basée sur la péninsule de Kola – proche de la Finlande et la Norvège. Selon Katarzyna Zysk, c’est là que "la Russie possède sa plus grande part de sous-marins stratégiques et d'autres capacités non-nucléaires importantes".

"L'Ukraine a changé la donne"

La création de "la flotte du Nord" coïncide avec l'annexion de la Crimée par Moscou. Pour les observateurs internationaux, les activités militaires de la Russie en Arctique ont alors pris une allure de plus en plus agressive, selon les observateurs internationaux, donnant une nouvelle ampleur aux enjeux dans la région.

Après 2014, "les intérêts de l'Otan en Arctique se sont accrus", analyse Katarzyna Zysk. "L'Ukraine a changé la donne : même si la Russie était restée coopérative et prévisible en Arctique, l'Otan ne pouvait pas séparer ce que Moscou faisait à Kiev de son expansion militaire dans le Grand Nord." 

Il s'agissait également d'accroître la présence de l'Otan en Arctique afin de s'assurer que si l'article 5 était déclenché par une attaque russe dans la région, l’Alliance pourrait riposter avec une réponse adéquate.

Cependant, la Russie a également continué à accroitre sa force militaire. À partir de 2016, elle a augmenté la fréquence de ses exercices militaires en Arctique, affichant même une "capacité à projeter sa puissance au-delà de ses eaux arctiques et à affirmer son contrôle maritime", selon le cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies.

La guerre actuelle en Ukraine a encore fait monter les enchères. Si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan – ce qu'elles envisagent sérieusement – tous les États qui se partagent l’Arctique, exceptée la Russie, feront partie de l'Alliance atlantique.

"L'Otan procédera alors à une réévaluation stratégique de la place de l'Arctique au sein de l'Alliance, et les décisions qu'elle prendra détermineront les relations futures, et cela pourrait provoquer des tensions avec la Russie", explique Melanie Garson.

La Russie a notamment fait savoir le 14 avril que si la Suède et la Finlande rejoignaient l'Otan, elle déploierait des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans la région des pays baltes.

>> À lire aussi : "Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine"

La Russie, "le principal acteur en Arctique" 

Que la Russie renforce sa présence militaire en Arctique ne signifie pas nécessairement qu’elle le fait en vue d'une potentielle attaque : Moscou a aussi d’autres intérêts à protéger. 

L'Arctique pourrait abriter les plus grandes réserves de pétrole et de gaz encore non explorées de la planète, selon une étude réalisée en 2008 par l'US Geological Survey  : des milliards de barils potentiels dont la majorité se trouverait au large des côtes russes.

"La région est très riche non seulement en énergie mais aussi en ressources minérales, dont une grande partie se trouve en zone russe. Il y a également de grandes quantités de poissons, une ressource qui pourrait s’avérer précieuse compte tenu de la crise alimentaire croissante dans le monde", ajoute Katarzyna Zysk.

L’Arctique pourrait aussi devenir un important pôle de transports. La route maritime du Nord, qui longe la côte russe, est actuellement bloquée par la glace la majeure partie de l'année. Mais si elle ne l'était pas, elle pourrait devenir une voie de navigation très rentable. Le temps et les coûts de transports de marchandises seraient considérablement réduits entre la Chine et l'Europe en passant par l'Arctique – au lieu de l'Asie du Sud et du canal de Suez actuellement.

Ces possibles perspectives futures ont accru l'intérêt international pour l'Arctique. En plus des huit membres principaux, le Conseil de l'Arctique compte 13 pays observateurs qui peuvent proposer des projets dans la région

Ce regain d’intérêt pour les richesses de l'Arctique a aussi "incité la Russie à renforcer sa position, car elle se considère comme le principal acteur (régional) – et pour de bonnes raisons, si l'on considère la situation géographique du pays", affirme Katarzyna Zysk.    

Mais Moscou semble, jusqu'à présent, peu enclin à étendre ce rôle aux affrontements militaires dans le Grand Nord, malgré la guerre en Ukraine opposant des États ayant des intérêts en Arctique.

"La Russie proteste toujours lorsque l'Otan effectue des exercices militaires à proximité de ses frontières, mais nous n’avons pas vu de comportement provocateur de sa part en Arctique", explique Katarzyna Zysk. "Elle essaie d'éviter l'escalade [de la réaction internationale au] conflit en Ukraine, sachant également que son armée est déjà pleinement engagée là-bas."

La guerre en Ukraine pourrait aussi être un tournant politique en Arctique pour les pays occidentaux, sans que cela s’apparente nécessairement à une rupture. "Le Conseil de l'Arctique a mis en pause ses travaux mais il ne se désagrège pas", affirme Melanie Garson. "Plus que tout, la confiance a sérieusement été entachée avec la Russie, conduisant les États présents en Arctique à repenser leurs relations futures." 

Mais la nécessité de collaborer et de coopérer entre États pourrait finalement finir par l’emporter sur les tensions politiques. "L'Arctique est régie par un réseau assez complexe d'accords bilatéraux et multilatéraux, conclut Melanie Garson, et je pense que les nations feront attention à ne pas s'en éloigner trop rapidement".

Cet article a été traduit de l'anglais par Soraya Boubaya. L'original est à retrouver ici.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

La semaine de l'éco

Guerre en Ukraine et flambée des prix : quel impact sur le continent africain ?

guerre en ukraine

Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

France24 - World

Live: No deal on humanitarian corridor from Azovstal plant, Ukraine says, denying Russian claims

Issued on: 25/04/2022 - 08:26

FRANCE 24 Follow

Ukrainian authorities on Monday denied that Moscow had agreed to a humanitarian corridor to allow wounded soldiers and civilians leave the Azovstal steel plant in the besieged port city of Mariupol. "Unfortunately, there are no agreements on humanitarian corridors from Azovstal today," Deputy Prime Minister Iryna Vershchuk said on Telegram. Follow our live blog for all the latest developments. All times are in Paris time [GMT + 2].

3:37pm: Ukraine war has consequences for Asia, EU chief warns neutral India

Russia's invasion of Ukraine threatens India's regional security, the European Union chief Ursula von der Leyen said Monday during a trip to New Delhi aimed at fostering deeper strategic ties.

Von der Leyen is the latest visiting Western diplomat to press India, which gets most of its arms from Russia, over its neutral stance on the conflict.

Both the EU and India face challenges from a rising China, and von der Leyen raised the spectre of Beijing's partnership with Moscow to warn the war had consequences further afield than Europe.

"The outcome of the war will not only determine the future of Europe but also deeply affect the Indo-Pacific region," she told an audience at the Raisina Dialogue, an annual geopolitical conference in New Delhi.

"Russia and China have forged a seemingly unrestrained pact. They have declared that the friendship between them has 'no limits'... What can we expect from the 'new international relations' that both have called for?"

Von der Leyen's trip to New Delhi follows several recent overtures from high-profile diplomatic guests seeking to lure India away from Russia.

3:32pm: Russia expels 40 German diplomats

Russia's foreign ministry said on Monday that it had declared 40 German diplomatic staff "personae non gratae" in a retaliatory move after Berlin expelled the same number of Russian diplomats.

Russia's foreign ministry said in a statement that it had taken the decision after Germany on April 4 declared a "significant number" of officials at the Russian embassy in Berlin "undesirable".

3:06pm: Another 45,000 people escape Ukraine amid war

More than 5.2 million Ukrainians have fled the country since Russia launched its invasion two months ago, with over 45,000 joining their ranks in the past 24 hours, the United Nations said Monday.

In total, 5,232,014 people have fled Ukraine as refugees since February 24, according to the latest data from the UN refugee agency, UNHCR.

That marks an increase of 45,270 over Sunday’s figure.

The outflow has slowed since the start of the war. Since the beginning of April, just under 1.2 million Ukrainians have fled the country, after some 3.4 million left in March.

The UN’s International Organization for Migration (IOM) said an additional 218,000 citizens of third countries—largely students and migrant workers—have also fled to neighbouring countries since the invasion began.

Women and children account for 90 percent of those who have fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

Beyond the refugees, the IOM estimates more than 7.7 million people have been displaced within Ukraine.

Almost two-thirds of Ukrainian children have had to flee their homes, including those who remain in the country.

2:45pm: Visit by top US officials sign of improved  security situation in Kyiv

A visit by US Secretary of State Antony Blinken and Secretary of Defence Lloyd Austin to Kyiv on Sunday is a strong sign that the security situation in Ukraine's capital has improved. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

1:08pm: Biden nominates ambassador to Ukraine

US President Joe Biden has nominated Bridget Brink, the current ambassador to Slovakia, to be the new US ambassador to Ukraine, according to a White House statement.

A foreign service career member, Brink has previously worked at the US embassies in Uzbekistan and  Georgia.

The position must be confirmed by the US Senate.

The announcement came a day after US Secretary of State Antony Blinken promised a renewed diplomatic push between Washington and Kyiv during his visit to Ukraine.

Blinken said the small staff from the now-shuttered US Embassy in Kyiv, which has relocated to Poland from temporary offices in the western Ukrainian city of Lviv, would begin making day trips to Lviv in the coming days.Though several European countries have already reopened their embassies in Kyiv, the return will be gradual for US diplomats, said Blinken.

1:05pm: Putin accuses West of trying to murder Russian journalists

Russian President Vladimir Putin has accused the West of trying to murder Russian journalists and claimed the country’s intelligence agency, the Federal Security Service (FSB), had thwarted one such attempt on a TV reporter.

Speaking on state television, Putin accused foreign special forces, including the CIA, of attempting to advise Kyiv on the murder of Russian journalists.

Putin did not, however, provide evidence to support his claim.

12:32pm: Ukraine denies any deal of ceasefire near Azovstal plant

Ukrainian authorities denied that there had been any agreement on a humanitarian corridor despite an announcement from Russia.

“It is important to understand that a humanitarian corridor opens by the agreement of both sides," Deputy Prime Minister Iryna Vereshschuk said on the Telegram messaging app. "A corridor announced unilaterally does not provide security, and therefore is not a humanitarian corridor."

Russia's defence ministry on Monday announced a ceasefire around the Azovstal steel plant in Mariupol to allow a civilian evacuation from the industrial area that has been sheltering the remaining Ukrainian resistance in the port city.

Russian troops "from 14:00 Moscow time (1100 GMT) on April 25, 2022, will unilaterally stop any hostilities, withdraw units to a safe distance and ensure the withdrawal of" civilians, the defence ministry said in a statement.

10:36am: Russian rockets hit Vinnytsia region, deaths reported: governor

Russia fired rockets at two towns in Ukraine's central Vinnytsia region, causing an unspecified number of deaths and injuries, regional Governor Serhiy Borzov reported.

"Today, Vinnytsia region is once again under rocket fire (in) the towns of Zhmerynka and Kozyatyn. The enemy is attempting to hit critical infrastructure," Borzov said in a video released on the Telegram messaging app.

Russia did not immediately comment on his remarks.

10:29am: Russia strikes Ukrainian oil depot, defence ministry says

Russia struck Ukraine's Kremenchuk oil refinery with long-range missiles, according to the Russian defence ministry.

"High-precision long-range weapons destroyed fuel production facilities at an oil refinery on the northern outskirts of the city of Kremenchuk, as well as petroleum products storage facilities which fuelled military equipment for Ukrainian troops," the ministry said.

The governor of the the Poltava region where Kremenchuk is based had said the refinery was destroyed earlier this month.

9:25am: Five railway stations come under fire: Ukrainian state rail company

Five railway stations came under fire in western and central Ukraine on Monday morning, causing an unspecified number of casualties, Ukrainian television quoted state-run Ukrainian Railways as saying.

Oleksander Kamyshin, the company's chief, said the attacks took place in the space of an hour and details were being checked.

9:08am: US wants Russia 'weakened' so it cannot invade again: Austin

The US wants Russia's military capability weakened so that it cannot carry out another invasion, US Defense Secretary Lloyd Austin told journalists after returning from a trip to Kyiv.

"We want to see Russia weakened to the degree that it can't do the kinds of things that it has done in invading Ukraine," Austin told a group of journalists in Poland.

Austin also said Ukraine can win the war against Russia if it had the right equipment.  "The first step in winning is believing that you can win. And so they believe that we can win," he said. "We believe that we can win, they can win if they have the right equipment, the right support."

7:41am: UK says Russia made minor advances in Ukraine after its shift to Donbas

Russia has made minor advances in some areas since shifting its focus to fully occupying the eastern Donbas region, the UK's Ministry of Defence has tweeted. 

"Without sufficient logistical and combat support enablers in place, Russia has yet to achieve a significant breakthrough," it said.

Ukraine's defence of the southern city of Mariupol has also exhausted many Russian units and reduced their combat effectiveness, British military intelligence said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 25 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7NVrOfB161🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/OfcnHgGfR3

April 25, 2022

6:41am: US aid to Ukraine and neighbours, diplomatic presence in Kyiv  

During their visit to Kyiv on Sunday – the highest-level US visit since the Russian invasion on February 24 – Secretary of State Antony Blinken and Defence Secretary Lloyd Austin told Ukrainian President Volodymyr Zelensky and his advisers that the US would provide more than $300 million in foreign military financing and had approved a $165 million sale of ammunition.

Money will also go to Ukraine's regional allies who need to resupply after sending weapons to their neighbour.

They also said US President Joe Biden would soon announce his nominee for ambassador to Ukraine and that US diplomats who left Ukraine before the war would start returning to the country this coming week. The US embassy in Kyiv will remain closed for the moment.

Blinken said Biden in the coming days planned to nominate the current US ambassador to Slovakia, Bridget Brink, as the new ambassador to Kyiv, a post that has been officially empty since 2019.

Though several European countries have already reopened their embassies in Kyiv, the return will be gradual for American diplomats, according to a State Department official.

"Since the start of hostilities, we've had a team across the border in Poland who's been handling this work for us," the official told reporters waiting for Blinken and Austin on the Polish side of the border.

"Starting this week, members of that team will be able to do day trips instead into Ukraine," he said. "Ultimately, (they will) resume presence in Kyiv."

April 25, 12:24am: Zelensky congratulates France’s Macron on reelection

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky congratulated French President Emmanuel Macron on his re-election, saying the French president was a “true friend”.

“Congratulations to the President and a true friend @EmmanuelMacron on the election victory,” Zelensky wrote in French on his Twitter account in the early hours on Monday.

“I wish Emmanuel Macron new successes for the benefit of the French people. I appreciate the support of France and I am convinced: We are stepping together to new common victories! To a strong and united Europe!”

Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple 🇫🇷. J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie!

April 24, 2022

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

AS IT HAPPENED

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

BBC

SANS TITRE

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Guardiola on the importance of the games against Real Madrid in 2020: "This competition we were through against Real Madrid, it was a tight two games. In last decade, we are vying for the Champions League. For us always I have the feeling in Barcelona and Bayern, you start to expect to be there, I don’t expect to be here.

"Now I feel how nice it is to be there with the best teams in Europe. Try to be ourselves, do two exceptional games to reach the final. We can do it. We have so much respect for Real Madrid, how good they are. It's an honour. You want to reach the final, like Liverpool and Villarreal, but never underestimate what we have done to be here.

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Pep Guardiola was asked about the fan-led review of football governance and proposed independent regulator.

“As a club, organisation, [we need to be] sustainable and invest. I don’t know the rules and the laws, I will speak the CEO with this review, but as much as the fans feel a part of the club that it belongs to them, we will work on that.”

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Pushed on injury news, Pep Guardiola confirms Kyle Walker and John Stones are doubts.

"They didn't train last week, ten days, John since Brighton. We will see how they feel, and make a decision tomorrow."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Here's more from Pep Guardiola on whether he can count on the backing of the fans:

"I'm sure they will come and support us unconditionally. They'll do their best, hopefully we do our best to bring them close to us."

On team news:

"We have a training session today and we will see how the players are. Tonight, tomorrow, to decide the line up. I will wait for the training session to see how they feel. I'm sure players will play in positions they aren't used but they will do their best."

On taking on 13-times champions Real Madrid:

"Their History speaks for itself. We have the desire to compete against them. For us playing against them is an incredible test and we want to try it Suffer when we suffer, stick together. Try to do as best as possible.

"It would be the same against Bayern or Barcelona. They are a team many times in this position. in the last decade we almost never here and now we are, which is good. Reaching the final will be a good lesson for us that's for sure."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Pep Guardiola on Manchester City reaching the semi-finals for the second successive season.

"It's an honour to be here in the semi-finals against Real Madrid and teams like Barcelona, Bayern, Liverpool. They've been here many times, we have in recent years. It's an honour to be here.

"We will try to have a good two games, tomorrow is the first and we will see next week."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

More from Raheem Sterling before we hear from City manager Pep Guardiola.

On if his role has changed: "I wouldn't say I've had to change, it's been the same from starting here. The squad has changed, but I've not had to change my game.

"It’s a team full of competition, it’s the competition that makes you thrive and keep playing – making assists, scoring, and sometimes you have to understand there's a lot of good players in the team."

On Real Madrid having a week off: "It might be beneficial to them, but it all comes down to tomorrow night and who wants it more."

Speaking about Real striker Karim Benzema: "A top player, he's played at a high level for such a long time. Incredible professional."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Sterling if the Champions League is the holy grail: "Every season it's always a challenge. It's the one we've not got our hands on and we're focussing on."

What the Champions League means to him: "It's a special competition, every young player wants to be here. Every time I play I do my best, the music and atmosphere is always special."

On the importance of contributing to suceess: "As a player, I want to be playing scoring, assisting and contributing to the team. Contributing is massive, that's how you get confidence. I'm happy to be a part of the team."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City

Raheem Sterling on his future as he prepares to enter the final year of his contract next season: "At the moment I'm just happy to be playing and contributing to the team. That's the most important thing.

"It would be selfish of me to speak of any contract situation. I'm just happy to be playing for the team at the minute and we will see what happens at the end of the season."

Man City v Real Madrid (Tues, 20:00 BST)

Manchester City boss Pep Guardiola will be here imminently.

City forward Raheem Sterling is also be speaking to the media and he is first up.

Stay tuned for updates...

Meanwhile, look who have touched down in Manchester.

Pep Guardiola's news conference is looming into view.

He is due to speak to the media shortly to preview Tuesday's Champions League semi-final against Real Madrid.

We will bring you all the updates as soon as we have them!

Tweet #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

King Crazy: The reason for Everton not getting a penalty yesterday is their own tactics coming back to bite them. If they hadn't been throwing themselves to the floor at the slightest contact all game, it may have been given. Didn't help that the lad had been booked for diving!!

BBC Radio 5 Live

Former FA chairman David Bernstein says news of an independent football regulator is "a really important day for English football."

"It has been a long time coming," he told BBC Radio 5 Live.

"I believe that if this handled properly by the right people, it could make a real difference. As far as fans are concerned, fans undoubtedly should have a say, particularly in the key issues and the big issues. Changes of stadium, the colour of the strip, absolute basic issues.”

BBC Radio 5 Live

More reaction to the news that the government's plans to introduce an independent football regulator. On whether football is fit for the fans, former Labour MP Richard Caborn has been talking to Nicky Campbell on Radio 5 Live.

"The Football Association is not fit for purpose and it does not represent football. It needs a review of the FA, it needs to represent the fans and quite honestly, over the last few years, it has let football down."

Dan Roan

BBC Sports editor

Last month the Premier League told MPs that it was steadfastly opposed to a statutory independent football regulator, so this will be seen as a major defeat for the country's top clubs, and a significant moment in the sport's history.

Despite the turmoil sparked by the attempted European Super League, controversy over the Saudi takeover of Newcastle United, and financial meltdown at Derby County, the Premier League had still hoped to persuade ministers to let the FA act as regulator.

But the chaos at Chelsea after the sanctioning of Russian owner Roman Abramovich was perhaps seen as one footballing crisis too many, and the government may have felt it had no choice but to back the key recommendation of Crouch in her 'fan-led review'. That - along with the commitment to greater supporter engagement - will please many who have been calling for radical reform.

What is not yet clear is whether the beefed-up owners and directors test the regulator will oversee would have prevented any of the club takeovers or financial issues that have blighted the game in recent years, and when exactly it will be brought into law and fully established.

More details here.

Here's some fallout from Sunday's Merseyside derby. Everton will contact the Professional Game Match Officials Limited (PGMOL) to query why a challenge they feel should have led to a penalty was not reviewed further.

With the game goalless, forward Anthony Gordon went over in the area following a challenge by Liverpool's Joel Matip.

Eight minutes after the incident Andy Robertson scored Liverpool's opener with Divock Origi sealing the 2-0 win.

Earlier this season PGMOL apologised to Everton after they were denied a penalty in their 1-0 defeat by Manchester City despite midfielder Rodri appearing to use his hand to control the ball.

Head here for the full story.

Today Programme

BBC Radio 4

Here's more from Culture Minister Chris Philp, who was asked by the Today programme on whether the independent football regulator could prevent another European Super League.

"It was the European Super League fiasco last year that prompted the fan-led review to be immediately initiated because there was no involvement by fans or independent oversight in that process.

"So it is that exact type of fundamental change to the structure of the game that needs independent oversight. No club can join a European Super League with the proper approval and the ESL in the form proposed a year ago is completely unacceptable.

“The regulator would have the powers prevent that thing kind of happening in the future and I’d expect them to do so.”

Simon Stone

BBC Sport

There is a lot of discussion around the Digital, Culture, Media and Sport (DCMS) endorsement for an Independent Regulator in football.

Naturally, many fan groups are in favour, including the Manchester United Supporters Trust.

However, MUST want more to be done around share ownership.

“The one missing piece of the jigsaw, in the view of MUST, is the apparent absence of any substantial proposals to require or facilitate increased supporter share ownership of clubs,” the organisation says.

“Fans owning significant shareholdings, in our view, is one of the best long-term guarantors of clubs being run properly in the interests of supporters.

“The owners of Manchester United have promised – albeit yet to deliver – such a scheme at our club and we call on the impending White Paper to address this issue on a football-wide basis.”

Today Programme

BBC Radio 4

Culture Minister Chris Philp was speaking to BBC Radio 4's Today Programme about the proposed independent football regulator.

"One of the things we have learned speaking to fans up and down the country is that because football clubs are such an integral part of local communities they are different to normal businesses and need protecting in a way normal businesses don't. We have seen Bury and Macclesfield essentially disappear and we see the problems Derby have had.

"So this new statutory regulator, set up in law, will take a look at the financial viability of clubs, making sure the funding necessary to keep them going is in place and the business plans operate doesn't oppose unacceptable risk to clubs which are assets which are of huge community value."

Could it have blocked Newcastle’s Saudi takeover?

"The regulator will assume responsibility for looking at questions of integrity and responsibility when a club gets taken over.

“They’ll consider those questions on an ongoing basis.

"They would have the ability to intervene on the grounds of integrity, business plans etc... We’re not expecting them to look at things like human rights overseas, that will be a matter for the government to look at through the sanctions.”

The government says it will establish an independent regulator in football after endorsing recommendations made in the fan-led review into the men's game.

The regulator will have power to sanction clubs in English football who break financial and other rules.

A new owners test will be introduced and legislation will give fans more say in the running of the game.

It comes after the review made 10 recommendations to government on how to improve football governance last year.

The review was chaired by former sports minister Tracey Crouch following a number of high-profile crises in the sport, such as the failed European Super League and the collapse of Bury FC.

Read the full story here.

Valeurs Actuelles

Jugée pas assez invalide, une Vendéenne déboutée de sa demande de carte de stationnement handicapé

Pas assez invalide. Lundi 25 avril, Actu.fr a rendu public un jugement du tribunal administratif de Nantes déboutant une Vendéenne de sa demande de carte de stationnement handicapé. Le motif avancé pour justifier d’une telle décision : la personne ne serait pas assez handicapée pour bénéficier d’une telle carte. Celle-ci permet d’accéder aux places de stationnement handicapé sur les parkings et est délivrée par le département, après avis d’un médecin. Les conditions sont claires : peuvent en bénéficier ceux qui auraient une « réduction importante de la capacité et de l’autonomie », un « périmètre de marche limité et inférieur à 200 mètres » ou le recours « systématique » à une canne, une prothèse de jambe ou une « aide humaine ».

Pas dans la bonne case

Problème : la Vendéenne ne « coche » pas la bonne case. Si elle présente un « syndrome douloureux polyalgique diffus », elle n’a que des « difficultés modérées à la marche (…) avec un périmètre de marche de 500 mètres », explique le jugement du tribunal administratif. Par ailleurs, « l’intéressée ne conteste pas, au demeurant, pouvoir marcher sans aide technique dans la limite d’une demi-heure, notamment lorsqu’elle promène ses chiens », relève le tribunal administratif de Nantes. Dans un premier temps, la personne avait donc demandé une telle carte de stationnement au conseil départemental de Vendée en 2019. Et, devant le refus de la collectivité locale, avait déposé plainte auprès du tribunal administratif de Nantes. Qui l’a donc déboutée le 10 février dernier.

Vendée : les dernières actualités

Le Puy du Fou rouvre ses portes pour une année de “transition”

Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

Les Sables-d’Olonne : le maire va boycotter la visite d’Olivier Véran

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Actu

La visite qu'a effectuée, ce dimanche, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, deux mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre, signe une montée en puissance diplomatique des États-Unis, quelques jours après une aide militaire de 800 millions de dollars.

Christophe Deroubaix

Aucun soldat américain ne foulera, a priori, le sol ukrainien avant la fin de la guerre, mais le secrétaire d’État, oui. Difficile de faire plus symbolique : deux mois, jour pour jour, après le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, Antony Blinken a rencontré, dimanche, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien ayant lui-même annoncé cette visite lors d’une conférence de presse organisée, samedi, dans une station de métro à Kiev. Le chef de la diplomatie américaine était accompagné de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Là encore, un signal fort envoyé par Washington.

L’administration Biden tente clairement de pousser son avantage au fur et à mesure que Vladimir Poutine s’enlise. Pour autant, la ligne rouge que se fixent les élites états-uniennes semble toujours la même : pas de troupes en Ukraine. Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, en analysait ainsi les raisons dans un entretien accordé à l’Humanité : « Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif. »

En 2021, les énergies russes, c’est 8 % des importations américaines, 70 % pour l’Europe.

Durant la première phase du conflit, le président américain a semblé laisser l’initiative aux pays européens : annonce des sanctions, adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Un premier cap a été franchi avec sa décision, début mars, de boycotter l’énergie russe. La presse américaine le disait réticent à une telle décision, à laquelle il s’est finalement rangé après de fortes pressions au Congrès venant des élus des deux bords, notamment du démocrate Joe Manchin, l’« ami du charbon », qui a fait capoter les grandes lois sociales et climatiques, et de la républicaine Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, État ­pétrolier.

Le coût économique s’annonce faible (le pétrole et le gaz russes ont représenté, l’an dernier, 8 % des importations américaines, contre 70 % pour l’Europe), mais le risque politico-diplomatique un peu plus prononcé, puisque les pays européens, au regard de leur dépendance à l’énergie russe, ne peuvent se permettre un tel luxe. « Nous comprenons que nos alliés ne soient pas en mesure de se joindre à nous », relativisait d’ailleurs l’hôte de la Maison-Blanche.

Pour 4 milliards de dollars d'armes fournis à l'Ukraine

Du point de vue militaire, la posture de Joe Biden ­continuait pourtant d’apparaître trop prudente à Volodymyr Zelensky, qui, à de multiples reprises, a accusé les Occidentaux de ne pas tenir leurs promesses de livraisons d’armes. Il y eut l’épisode, début mars, du veto américain à une proposition de la Pologne : celle-ci livrait ses MiG-29 aux États-Unis, qui se chargeraient alors de les remettre à l’Ukraine. Offre trop « risquée », selon Washington, qui pourrait conduire à être considéré par Moscou comme un « cobelligérant ».

Une crainte qui, manifestement, s’évapore petit à petit, puisqu’une nouvelle étape a été franchie la semaine dernière : Joe Biden a autorisé, jeudi, une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars qui comprend des dizaines de pièces d’artillerie lourde, 144 000 obus et munitions, ainsi que des drones tactiques et tueurs. Depuis le début du conflit, Washington a fourni des véhicules blindés, des hélicoptères, 1 400 systèmes antiaériens Stinger, 5 000 missiles antichars Javelin, 7 000  armes antichars d’un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7 000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars ­anti-artillerie et antidrones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée. Le tout pour un total de 4 milliards de dollars.

Cette aide militaire, conjuguée à celle des pays européens et/ou membres de l’Otan (comme la Turquie), a incontestablement aidé l’armée ukrainienne à résister à l’invasion russe et obligé le pouvoir russe à revoir ses objectifs tactiques en se concentrant sur le Donbass et la côte ukrainienne, mais pas encore stratégiques (neutralité, « dénazification »). Ce n’est pas tout à fait une guerre par procuration. Plus tout à fait une guerre à distance.

C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.

Guerre en UkraineAnthony BlinkenVolodymyr ZelenskyÉtats-Unis
BBC

Everton to ask why Matip challenge on Gordon was not given as penalty in Merseyside derby

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Everton

Everton will contact the Professional Game Match Officials Limited (PGMOL) to query why a challenge they feel should have led to a penalty was not reviewed further in the Merseyside derby.

With the game goalless, forward Anthony Gordon went over in the area following a challenge by Liverpool's Joel Matip.

Eight minutes after the incident Andy Robertson scored Liverpool's opener with Divock Origi sealing the 2-0 win.

The defeat left Everton in the relegation zone with six games to go.

Frank Lampard's side are two points below Burnley, who occupy the final position of safety, though the Toffees have a game in hand.

Lampard suggested post match that a penalty would have been given if the challenge had been made on a Liverpool player.

"It was a penalty, you don't get them at Anfield," he said.

"If that was Mohamed Salah at the Kop end, I think [the referee] gives that. It was a foul on Anthony."

Earlier this season PGMOL apologised to Everton after they were denied a penalty in their 1-0 defeat by Manchester City despite midfielder Rodri appearing to use his hand to control the ball.

France24 - World

Israel announces retaliatory strike on southern Lebanon after rocket fire

Issued on: 25/04/2022 - 09:19

NEWS WIRES

The Israeli military said it struck Lebanon with artillery fire early Monday after a rocket was fired into Israel. The army said the rocket landed in an open area in northern Israel, causing no damage or injuries.

But shortly after, it said it struck “the sources of the projectile launched and an infrastructure target in southern Lebanon.” It said “routine activity” in northern Israel was continuing.

There was no immediate claim of responsibility.

Israel and Lebanon's militant Hezbollah group are bitter enemies that fought an inconclusive month long war in 2006. The border area has remained tense but mostly quiet since then.

Small Palestinian groups are also active in Lebanon and have been suspected in several rocket attacks in recent years.

The rocket fire came at a time of heightened tensions in Israel following a string of deadly attacks inside Israel, arrest raids in the occupied West Bank and rocket attacks into Israel launched from the Hamas-controlled Gaza Strip.

It has been the worst violence to shake the region since an 11-day war between Israel and Gaza militants last year.

(AP)

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Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks

Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘No nos dicen nada’: el desafío del gobierno de Rusia después del hundimiento del buque insignia

Los familiares de los tripulantes desaparecidos dicen que las autoridades rusas los traen de un lado para otro luego de que un buque insignia se hundió en el mar Negro.

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Por Neil MacFarquhar y Alina Lobzina

Las familias cuyos hijos aparecían como no localizados luego de que el buque insignia ruso se hundiera hace una semana exigen respuestas mientras el Ministerio de Defensa y los más altos funcionarios del gobierno callan sobre el destino de la tripulación. Cada vez son más los parientes en esta situación.

Al menos 10 familias se han presentado de manera pública —en las redes sociales o en las organizaciones noticiosas— para expresar su frustración debido a que diferentes oficiales u otras personas les han dicho que sus parientes estaban vivos, desaparecidos o muertos. Sin embargo, todavía no ha habido una actualización oficial del anuncio inicial de que los más de 500 miembros de la tripulación del buque, el Moskva, habían sido rescatados.

“No quieren hablar con nosotros”, dijo Maksim Savin, de 32 años, durante una entrevista sobre la búsqueda de su hermano menor, Leonid, un conscripto de 20 años que trabajaba en el Moskva. “Estamos en duelo. Reclutaron a nuestro hermanito y lo más seguro es que nunca nos lo devuelvan”.

El silencio oficial en torno al destino de la tripulación del Moskva es parte de una campaña más amplia del Kremlin para ocultar las malas noticias sobre la guerra y controlar el relato que reciben los rusos sobre su avance. Muchos de los tripulantes desaparecidos eran reclutas. La leva ha sido un tema sensible en Rusia desde la guerra en Chechenia, cuando soldados jóvenes con poco entrenamiento fueron enviados a la batalla y murieron en grandes cantidades, lo que agrió el apoyo popular a la guerra.

La causa del hundimiento está en disputa. Rusia asegura que un cargador de municiones explotó en un incendio y luego el barco dañado se hundió al ser remolcado en medio de un mar picado. Ucrania dijo que había atacado la embarcación con dos misiles Neptuno, una versión que funcionarios estadounidenses corroboraron. Cualquiera que sea el caso, la pérdida de uno de los mayores buques de guerra desde la Segunda Guerra Mundial ha sido una vergüenza para Rusia.

Los medios independientes rusos, con sede fuera del país, han informado que alrededor de 40 hombres murieron y otros 100 resultaron heridos cuando el buque de guerra fue dañado y se hundió. Dichos informes citaban a un oficial no identificado y a la madre de un marino fallecido. Además, la esposa de un cadete naval mayor confirmó su muerte en Radio Libertad, una red radiodifusora gubernamental estadounidense basada fuera de Rusia.

La oposición a la primera guerra en Chechenia a mediados de los años noventa fue impulsada por las familias rusas, enojadas de que sus hijos fueran utilizados como carne de cañón. “Unos pocos cientos” de soldados aún no han sido reconocidos en dicha guerra, dijo Alexander Cherkasov, el expresidente del Memorial Human Rights Center, un grupo con sede en Moscú disuelto este mes debido a una orden judicial.

“A nadie le importan los soldados”, dijo, y las restricciones a las organizaciones no gubernamentales ahora significan que es prácticamente imposible realizar la labor de rastreo, dijo.

Putin ha dicho repetidas veces que los conscriptos que han servido un año en el ejército no serían enviados a Ucrania; las bajas en el campo de batalla contradicen esa declaración.

La Unión de Comités de Madres de Soldados de Rusia, que data de las guerras chechenas, confirmó que está recibiendo solicitudes para buscar soldados desaparecidos. La organización no quiso hacer más comentarios indicando que hay una ley que prohíbe compartir información sobre soldados con organizaciones extranjeras.

Los padres de tripulantes del Moskva, llamado así por la capital de Rusia, han expresado indignación a lo que dijeron era un ir y venir oficial.

“Nosotros, los padres, solo estamos interesados en el destino de nuestros hijos: ¿Por qué, si eran soldados conscriptos, terminaron en esta operación militar?”, dijo Dmitry Shkrebets, cuyo hijo Yegor, de 19 años, trabajaba como cocinero en el Moskva.

En una entrevista, Shkrebets se mostró reacio a hablar más, pero el domingo publicó declaraciones mucho más duras en VKontakte, el equivalente ruso de Facebook.

Inicialmente, los oficiales le dijeron que Yegor estaba entre los desaparecidos, pero luego dejaron de responder, dijo.

“Muchachos, ¡¡¡¿perdidos en alta mar?!!!”, escribió. “Les pregunté directamente por qué ustedes, los oficiales, están vivos, y mi hijo, un soldado conscripto, murió?”.

Desde entonces, Shkrebets ha empezado a solicitar testimonio de otras familias que no logran localizar a sus hijos. “Entre más escribimos más difícil será para ellos quedarse callados de que esto está sucediendo”, escribió. Para el jueves por la noche, había recopilado los nombres de 15 soldados cuyas familias decían que estaban desaparecidos, entre ellos 14 conscriptos y un soldado a sueldo, anotó.

Dmitri S. Peskov, el vocero del Kremlin, dijo el martes que no contaba con autorización para dar a conocer información sobre marinos desaparecidos y refirió las preguntas al Ministerio de Defensa.

El ministerio no respondió a los pedidos de comentario. Emitió un video el sábado que presuntamente mostraba al almirante Nikolai Yevmenov, comandante de la Marina rusa, en reunión con unos hombres descritos como tripulantes del Moskva, formados y uniformados. No estaba claro cuántos de los sobrevivientes del ataque se hallaban ahí y tampoco se hicieron declaraciones sobre bajas, ni en el video ni en publicaciones de las redes sociales.

La noche del domingo, durante Vesti Nedeli, el resumen semanal de noticias en la televisión estatal, se dio una indicación de la postura oficial. El programa de tres horas dedicó unos 30 segundos al hundimiento sin mencionar bajas.

Sin embargo, no todos los portavoces del Kremlin han sido tan reticentes. El presentador de un programa de conversación, Vladimir Solovyev, exigió el sábado una explicación sobre el modo en que se había perdido el buque.

Maksim Savin dijo que la familia no había podido contactar telefónicamente a ningún funcionario de la unidad de su hermano. Su madre había enviado un mensaje de texto a un número y recibió por respuesta que su hijo Leonid estaba desaparecido.

Luego la familia recibió una serie de llamadas de un hombre que parecía haber servido junto con Leonid y que fue cambiando su relato. Primero, el hombre dijo que Leonid había muerto cuando se precipitó a salvar a un amigo, dijo Maksim Savin. En la segunda llamada dijo que no había habido rescate pero que Leonid había quedado atrapado en el lugar de una explosión. La tercera vez llamó para decir que había cometido un error y que Leonid estaba desaparecido.

“Parece que los funcionarios están intentando que todos se callen la boca”, dijo Maksim Savin.

En las redes sociales surgieron por primera vez numerosos reportes de conscriptos desaparecidos. Una mujer escribió que su hermano había estado trabajando en un cuarto de máquinas y aparecía como desaparecido pero que tenía certeza de que estaba muerto.

Anna Syromaysova, la madre de un recluta desaparecido, dijo a la agencia de noticias rusa independiente Meduza que no había podido ver ningún documento oficial relacionado con las bajas. “No hay listas”, dijo. “Los estamos buscando nosotros. No nos dicen nada”. Al contactarla por teléfono, declinó hablar con una organización de noticias extranjera.

Tamara Grudinina le dijo al servicio en ruso de la BBC que su hijo, Sergei Grudinin, de 21 años, había sido asignado al buque justo después de recibir entrenamiento elemental.

Cuando se enteró que el barco se había hundido, comentó Grudinina, llamó a la línea del Ministerio de Defensa dedicada a los parientes y se le dijo que su hijo estaba “vivo y saludable y que se pondría en contacto en la primera oportunidad”.

Poco después, un hombre que se identificó como el comandante del Moskva se puso en contacto y le dijo que su hijo “básicamente se hundió junto con el buque”, según la BBC.

Luego del inicio de la guerra, el 24 de febrero, la familia contactó a varios oficiales navales para preguntar por el buque y se les dijo que no participaba en acciones militares y que debía volver en breve a puerto, dijo Maksim Savin.

Las llamadas de Leonid se habían detenido pero luego de hablar con los oficiales, la familia recibió una carta de él diciendo que esperaba volver pronto a casa, comentó su hermano.

Dijo que su hermano menor, formado como mecánico automotriz en una escuela vocacional, estaba renuente a ir al ejército y que no había apoyado la guerra. Una imagen de la familia muestra a un joven larguirucho en uniforme de marino con un rifle en el pecho, rodeado por sus padres y tres hermanos.

Leonid Savin se sentía más cómodo caminando por las colinas de Crimea con el perro de la familia, leyendo un libro o cuidando sus plantas, según su hermano. Había plantado una palma y un aguacate antes de irse a su servicio militar.

“En su carta preguntó cómo estaban sus plantas”, dijo Maksim Savin. “Estaba preocupado por ellas”.

Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes fue jefe de la corresponsalía en Moscú y participó en un equipo que recibió el Pulitzer por Informes Internacionales en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, entre ellos como jefe el buró en El Cairo. Ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar

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BBC

Barcelona 0-1 Rayo Vallecano: Xavi's side suffer third successive defeat at Nou Camp

Last updated on 24 April 202224 April 2022.From the section European Football

Barcelona suffered a third home defeat in a row for the first time in a single season with a shock La Liga loss to Rayo Vallecano.

Barca's defeat leaves Real Madrid on the brink of the title, with Carlo Ancelotti's side needing one point from five games to become champions.

Madrid can clinch a record 35th Spanish title by avoiding defeat against Espanyol on Saturday.

Rayo earned a Liga double over Barca through Alvaro Garcia's sharp strike.

Following defeats by Eintracht Frankfurt in the Europa League quarter-finals and Cadiz in La Liga on Monday, Barca have lost three successive home games for only the second time in their history.

The other occasion came at the end of the 1997-98 season and start of the 1998-99 season under Dutch boss Louis van Gaal.

Barca, who knew victory would all but secure a top-four finish and Champions League qualification, have won just twice in their past six matches.

Xavi's side should still secure a top-four spot but his side's form will be a concern for the legendary Barca midfielder, who took over from Ronaldo Koeman in October.

Koeman was sacked after Barca lost at Rayo and the Madrid side became only the fourth promoted side to complete a home and away double over Barcelona and the first since 1997-98.

Garcia's movement allowed him to collect Isi Palazon's superb pass ahead of Barcelona defender Sergino Dest and beat home keeper Marc-Andre ter Stegen at his near post with a low shot.

Barcelona dominated possession as they searched for an equaliser, with Gavi hitting the crossbar with a rising shot in the first half.

The home side continued to press in the second half and, having thrown on attackers Memphis Depay, Luuk de Jong and Adama Traore, created opportunities against a well-organised Rayo side.

But Barca paid the price for their profligacy.

Rayo keeper Stole Dimitrievski made several comfortable saves, while defender Alejandro Catena cleared a Dembele shot off the line, as Barca could not find a way through despite almost 14 minutes of stoppage time.

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Barcelona 0, Rayo Vallecano 1.

Second Half ends, Barcelona 0, Rayo Vallecano 1.

Gavi (Barcelona) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by Gavi (Barcelona).

Álvaro García (Rayo Vallecano) wins a free kick on the left wing.

Attempt blocked. Ousmane Dembélé (Barcelona) right footed shot from the centre of the box is blocked.

Alejandro Catena (Rayo Vallecano) is shown the yellow card for a bad foul.

Adama Traoré (Barcelona) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Alejandro Catena (Rayo Vallecano).

Attempt missed. Ousmane Dembélé (Barcelona) left footed shot from outside the box is high and wide to the left. Assisted by Sergio Busquets.

Pathé Ciss (Rayo Vallecano) hits the left post with a left footed shot from outside the box. Assisted by Álvaro García.

Attempt blocked. Adama Traoré (Barcelona) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Memphis Depay.

Nico González (Barcelona) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Sergi Guardiola (Rayo Vallecano).

Óscar Trejo (Rayo Vallecano) is shown the yellow card.

Mario Hernández (Rayo Vallecano) is shown the yellow card.

Memphis Depay (Barcelona) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Óscar Trejo (Rayo Vallecano).

Jordi Alba (Barcelona) is shown the yellow card.

Offside, Barcelona. Jordi Alba tries a through ball, but Ousmane Dembélé is caught offside.

L'Humanité

À Londres, la fête est-elle bientôt finie pour Boris Johnson ?

Actu

Royaume-Uni. Les conservateurs ont toujours pardonné leur patron mi-stratège, mi-foutraque. Mais, à dix jours d’élections locales, beaucoup ne le défendent plus dans le scandale des soirées privées organisées en plein confinement au 10 Downing Street.

Thomas Lemahieu

Boris Johnson est plus proche de la porte que de l’augmentation… du score de son parti aux élections locales qui se tiendront au Royaume-Uni, le 5 mai. Dans certains bastions travaillistes, comme Sunderland ou sur l’ancienne muraille rouge au nord de l’Angleterre, que le premier ministre conservateur britannique avait réussi à conquérir après le Brexit, sa marche triomphale pourrait être stoppée net. En cause : le scandale des révélations sur les fêtes privées organisées au 10 Downing Street, en plein confinement dû à la première vague de Covid-19 en 2020.

Pendant des semaines, Boris Johnson a haussé les épaules, malgré les preuves qui s’accumulaient : photos de raouts dans les jardins de sa résidence, messages électroniques ou vocaux envoyés au sein de ses équipes afin que personne n’oublie d ’« apporter sa propre picole », selon l’expression utilisée alors, etc. Puis il a fini par ­recevoir de la police une amende pour avoir enfreint les règles qu’il avait lui-même fixées : à l’époque, le protocole national interdisait les rencontres entre plus de deux personnes à l’extérieur. Devant la Chambre des communes, le premier ministre conservateur a dû une nouvelle fois, en milieu de semaine dernière, réitérer ses plus plates excuses publiques.

54 députés suffisent pour une motion de défiance

Pour l’opposition travailliste, qui s’est refait une santé dans les ­sondages – avec un écart, totalement inédit depuis des années, de plus de 6 % en sa faveur –, pas question de lâcher l’affaire. Chef du Labour, Keir Starmer n’en ­démord pas : « Boris Johnson a été pris en infraction vis-à-vis de la loi ! a- t-il lancé ce dimanche. Jamais aucun autre premier ministre dans l’histoire de ce pays n’a été pris en train de commettre un délit, tout en étant en fonction. Et donc, je ne pense pas qu’on puisse passer l’éponge sur ces faits. » Selon les travaillistes, le leader conservateur ne dispose « plus de l’autorité pour diriger le pays ». Starmer se gausse encore des députés conservateurs qui en ont « assez de défendre l’indéfendable ».

Le sort de Boris Johnson ne tient en effet plus qu’à un fil, et certains conservateurs laissent de plus en plus entendre qu’ils pourraient bien donner le coup de ciseaux fatal. À Londres, la presse regorge de petites phrases plus assassines les unes que les autres. « Un manche à balai serait plus utile que ce qu’on a aujourd’hui », raille un ancien ministre. « Beaucoup de collègues qui ont des élections communales à l’horizon rapportent que les électeurs disent aimer leur travail à eux, mais qu’ils ne peuvent pas voter pour nous tant que ce dindon idiot reste au pouvoir », rapporte un élu national.

Cependant, derrière les courageux anonymes, quelques figures du Parti conservateur, comme les députés Mark Harper et Steve Baker, s’avancent désormais à découvert pour réclamer la démission de Boris Johnson. D’après eux, l’argument de la guerre en Ukraine ne peut pas servir à repousser plus longtemps le changement à la tête du gouvernement. Selon les statuts en vigueur, il suffit qu’au moins 54 députés conservateurs envoient un courrier à un comité interne de leur parti pour imposer une motion de défiance contre le premier ministre. En cas de défaite, le décoiffé en chef pourra retourner faire la fête, mais il y aura sans doute beaucoup moins de monde autour de lui…

boris johnsonRoyaume-uni
Valeurs Actuelles

L’ancien maire de Lyon Gérard Collomb interpellé par des Gilets Jaunes en marge d’un meeting pro-Macron

Une action symbolique. Jeudi 21 avril, alors que se concluait à Villeurbanne (Rhône) un meeting de soutien à la candidature d’Emmanuel Macron, l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, qui participait à cette réunion publique aux côtés des ministres Olivier Véran, Gabriel Attal et Bruno Le Maire, a été pris à partie par des Gilets Jaunes, rapporte LyonMag. L’ancien ministre de l’Intérieur d’Edouard Philippe se trouvait dans un bar avec son protégé Yann Cucherat, conseiller municipal et chef de file de La République en Marche à Lyon, lorsque les deux hommes ont été pris à partie par des Gilets Jaunes qui ont pénétré dans l’établissement.

Sans armes, ni haine, ni violence

Ces derniers se sont approchés de Gérard Collomb et lui ont alors donné une photo d’Emmanuel Macron retouchée, sur laquelle le président sortant était éborgné par un tir de LBD, et vêtu d’un Gilet Jaune. Les militants lui ont alors lancé : « Un petit cadeau pour vous rappeler de tous les éborgnés ». Sauf que Gérard Collomb n’était plus patron de la place Beauvau lorsque la contestation antifiscale a éclaté. Et l’ancien maire de Lyon s’est donc défendu de toutes violences : « Ah ! Moi j’ai fait Notre-Dame-des-Landes : personne ! », faisant référence à l’expulsion des militants d’extrême-gauche de la ZAD de Notre-Dame des Landes en 2018. L’action de ces Gilets Jaunes, qui ont déployé une banderole mentionnant les violences policières, s’est achevée sans violence, sous les rires des militants macronistes présents.

Lyon : les dernières actualités

Après l’effondrement d’un immeuble à Lyon, les logements sont cambriolés

Villeurbanne : deux blessés graves après une rixe à l’arme blanche

« Deux mois de retard de loyer », « 500 000 euros de crédit » : le cri du cœur des commerçants de la Guillotière à Lyon

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'The left must come together,' as French parliamentary elections looms

Issued on: 25/04/2022 - 15:33Modified: 25/04/2022 - 15:49

Yena LEE Follow

Leftist leader Jean-Luc Melenchon said Sunday that Marine Le Pen’s defeat in the French election is “very good news for the unity of our people,” and vowed to lead the fight against Emmanuel Macron’s party in the upcoming parliamentary elections.

BBC

Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them – Queen Carolyn

In a Sydney suburb in 1981, a teenage George Cruickshank and his two friends painted a border line in his backyard and declared the 10-sq-metre patch the provisional territory of the Empire of Atlantium. After being crowned Emperor George II, Cruickshank issued a unilateral declaration of independence from the Commonwealth of Australia. The trio hoisted a flag and the micronation of Atlantium officially came into being.

Atlantium is one of more than a hundred micronations across the world. A micronation is a self-proclaimed sovereign state that lacks a legal basis for its existence. As a consequence, micronations are not recognised by established nation states, but that does not deter them from assuming the ceremony, pomp and even governance structures of them.

Imitation is not necessarily a form of flattery, however. Micronation founders like Cruickshank seek to challenge the notion of a nation state by proving how artificial a construct they really are.

"The idea of a sovereign nation state having complete authority over its citizens within defined borders is only a fairly recent development, and it led to all of the horrors of the 20th Century," says Cruickshank.

While the interest of Atlantium’s other co-founders eventually waned, Cruickshank became increasingly absorbed by the affairs of his micronation. He issued stamps, minted coins and banknotes, appointed diplomatic representatives and designed a series of flags and insignia. He also adopted a decimal calendar system which divides the year into 10 months.

In 2008, he bought an 80-hectare rural property about 350km (217 miles) from Sydney, which became Atlantium’s administrative capital. The emperor spends most of his weekends at Concordia in the Province of Aurora, where he drafts policy statements and exchanges letters with other micronation leaders and Atlantium’s "unaccredited diplomatic representatives" in the United States, Singapore and Switzerland. Atlantium’s national anthem takes its name from the province. The Auroran Hymn is the excerpt of a soaring symphony by 19th Century composer, Camille Saint Saens.

Atlantium has a cabin, that functions as Government House, and a post office (Credit: Jessica Mudditt)

Atlantium supports the right to unrestricted international freedom of movement, so it doesn't issue visas to visitors like myself who come to stay at the capital, which is listed on Airbnb as "the smallest country in Australia".

The off-grid, 0.75-sq-km (0.29-sq-mile) property consists of bushland and a cabin that functions as Government House. An adjoining post office sells currency, stamps and postcards, the latter of which can be slotted into a red post box. A 4m-high (13ft) pyramid flanked by two guardian sphinxes faces the Capitaline Column, which is topped with the national symbol of a wedge-tailed eagle. Near its southern border with Australia, kangaroos nibble at shrubs lining Lake De Hollanda.

Atlantium’s territory is twice the size of the Vatican and its 3,000 "citizens" come from 100 countries, although most have never set foot on it.

Atlantium meets the four criteria of a state as defined by Montevideo Convention of 1933, says Cruickshank. It has a permanent population (if you count its 3,000 remote citizens, that is, otherwise Cruickshank is there every weekend), a defined territory, a government, and the capacity to enter into relations with the other states. To date, though, other nations have been less willing to interact with Atlantium, and it is still some way from ever being recognised as a nation.

"A micronation founder may say that it satisfies the definition in international law of being a state," says Harry Hobbs, a lecturer at the University of Sydney and the co-author of a new book called Micronations and the Search for Sovereignty. "The problem is that it lacks a lawful basis to exercise sovereignty over a territory."

Cruickshank isn’t bothered by the lack of recognition.

"Atlantium isn’t striving for legal recognition as a sovereign state. It is intended to make people question the existence of traditional nation states," says Cruickshank when we meet at Atlantium’s Sydney Representative Office (which is the drawing room of his apartment).

Game of thrones

When Queen Carolyn of Ladonia ascended the throne in 2011, Emperor Cruickshank reached out with a message of congratulations.

"George was quick to extend a hand of friendship and invited me to attend a micronations conference in London," she says.

Ladonia was founded in 1996 following a protracted legal dispute between local authorities in Sweden over a set of sculptures built by the late Lars Vilks. Its first queen had reigned for 14 years when she abruptly ceased performing duties. At the time, Carolyn Shelby was serving as a cabinet minister.

"Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them," she explains from her Chicago residence.

With the queen abdicating in absentia, elections were held to find a new one. Ladonia’s constitution stipulates that it will never be ruled by a king.

"Historically, women have gotten the short end of the stick when it comes to being rulers, so Ladonia’s founders wanted to reverse that trend," says Queen Carolyn. "It was also thought that ensuring the throne is occupied by a woman serves as a peaceful and stabilising force for the monarchy."

Queen Carolyn is the second queen of Ladonia, whose constitution stipulates that it will never be ruled by a king (Credit: Jonatan Jacobson/Mikronationer)

Queen Carolyn travelled to the micronation’s remote capital of Nimis in Sweden for the coronation ceremony. Nimis is a series of wooden sculptures in a nature reserve which is only accessible by foot, covering an area of just 1 sq km (0.39 sq miles). Nonetheless, thousands of people make the pilgrimage every year.

Queen Carolyn's 26-year-old daughter, Crown Princess Greta, lives in Montreal and is next in line for the throne.

"I became queen when she was 16 and at the time she thought it was stupid, but it's growing on her. She has attended a couple of state events on my behalf."

Blurred lines

Ladonia currently has 27,000 registered citizens, the bulk of whom are from Sweden, the United States and Russia. Its citizenship application page underscores that the citizenship certificate cannot be used for travel or to gain work rights. It is "a gesture of support for the freedom of expression and the arts, the ideals which are the foundations of this micronation".

"People love Ladonia because it is a system of government that they chose," says Queen Ladonia. "It's not an accident of birth. We share a vision for the world that we want to build together."

Discussions are regularly held about buying land for Ladonia’s citizens to live on.

"It’s a question of money. Land near Ladonia is inordinately expensive. Our citizens want us to buy land in Spain or Italy. But we must buy land in a country that isn't going to swoop in and crush us."

Part of her role is ensuring that Ladonia's community doesn’t provoke the ire of authorities and threaten its very existence.

"We're poking fun at existing structures. If you take yourself too seriously, you start attracting negative attention from larger nations. No one wants separatists on their borders," she says.

Atlantium has a 4m-high (13ft) pyramid called Capitaline Column for ceremonial purposes (Credit: Jessica Mudditt)

Cruickshank has watched in dismay as some micronation founders take things too far. The Principality of Hutt River in Western Australia came into being in 1970 when Leonard Casley attempted to secede from Australia over a dispute over wheat production quotas. In 1977, Prince Leonard, as he came to be known, briefly declared war when he learned he was being pursued for unpaid tax debts.

Hutt River earned the title of the world’s longest-running micronation, but it ultimately wound up with a $3m-Australian-dollar (£1.7m/US$2.2m) tax bill. Calsey abdicated in favour of his son in 2017, and in 2020 he was forced to sell the property and dissolve the once successful tourist site to repay the debt.

"Prince Leonard was a canny guy, but he also had some strange ideas. He gave me some documents with numerological calculations and strange cabbalistic references that were basically designed to show that he's some sort of special person," says Cruickshank.

A similar misfortune befell Peter Fitzek, who contests the legitimacy of the German state and founded a micronation near Berlin called the Kingdom of Germany in 2013.

Like Calsey, ego seemed to get the better of Fitzek. "It's fairly clear that this guy believes his own publicity," says Cruickshank. "When you get into that sort of territory – when you're drinking your own Kool Aid – it gets a bit dangerous."

In 2017, Fitzek was sentenced to almost four years in prison for operating a bank without a license and embezzlement.

"The micronations who run into the most trouble are those which act as though they are in competition with another state," says the University of Sydney’s Harry Hobbs. "States don't want to give up jurisdiction over territory they perceive as theirs, or that they might want in the future."

Blurred lines

The line between fantasy and reality often becomes hazy. Queen Carolyn used to work in an IT role at the Chicago Tribune, where an editor playfully instructed her interns to stand when the "Queen" entered the room, and never to turn their backs on her.

I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power – George Cruickshank

"One day I walked into the newsroom and an intern stood up and was trying to get others to stand up too. Another time she brought something in my office: she handed it to me and then sort of bowed and backed out."

Up until then, Queen Carolyn had been unaware of what the editor had been telling people about her. She found the exchange with the intern amusing.

Atlantium has printed its own set of stamps (Credit: Jessica Mudditt)

Cruickshank describes Atlantium as a "sustained performance art project".

"I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power," he says. "But the more people that accept something as a fact, the more real it becomes. People treat me with deference at official events and I get letters addressing me as 'Your Imperial Majesty'. I can't be flippant in response."

There is also the potential for tragic misunderstandings, says Hobbs.

"There have been cases where people who are escaping desperate situations pay a fee to become a citizen, and then the micronation has to tell them it isn’t a real country. And the person says, 'What kind of a joke is this?' This is where it cuts into real life."

'The original nation'

Australia has been dubbed "the micronation capital of the world" because it has more than a dozen micronations. Some are playful, like Atlantium, while others were formed with a specific goal in mind. The Gay and Lesbian Kingdom of the Coral Sea Islands was formed in 2004 in response to the Australian government’s refusal to recognise same-sex marriages. It gained significant media attention and was dissolved in 2017 when Australians voted in support of legalising gay marriage.

Hobbs regards the micronationalism as consistent with Australian culture, which "celebrates mocking authority".

"Australia's pretty secure in its sovereignty. It's a continent with a sparse population. The government sort of says, 'We don't really care, so long as you keep paying taxes and follow the road rules. '"

The Yidindji Tribal Nation is seeking a treaty with Australia's government and to rectify Australia's constitution making no mention of indigenous people. It has 200 citizens, over half of whom are indigenous. The land claimed lies in the state of Queensland and stretches 80 km (50 miles) out to sea.

"The aim of the treaty is to settle the past," says Murrumu Walubara Yidindji, who was speaking in his capacity as minister for foreign affairs and trade. "We're saying, 'Look, you don't have to steal our stuff anymore. We'll settle the past and secure the future. '"

In 2014, the former press gallery journalist changed his name, surrendered his Australian passport and tore up his bank accounts, superannuation and healthcare documents. Members of the Yidinjyi government hand-delivered their treaty to the Australian government in 2017 – however Walubara is still awaiting a reply.

"The Australian government is very slow," he says. "While they catch up with us, we will continue to develop ourselves as a nation. We own the place, and we're not insecure about it."

Atlantium, founded by George Cruickshank, is one of many micronations in Australia (Credit: Jessica Mudditt)

Murrumu emphasises that Yidinjyi is not a micronation but "the original nation".

Hobbs agrees, saying, "I don't call it a micronation because there is a legitimate basis for their claim to sovereignty. Indigenous peoples have been on this land for 60,000 years."

Measuring success

No micronation has ever succeeded in becoming a country – but that doesn’t mean that they necessarily fail. Success depends on what a micronation set out to achieve.

The Free and Independent Republic of Frestonia was formed in west London in 1979 after the Greater London Council threatened 120 residents with formal eviction. Many had moved into the empty houses on Freston Road as squatters.

Frestonia had its own newspaper and Frestonian postage stamps were honoured by the postal service. The shadow chancellor of the exchequer, Sir Geoffrey Howe, published a letter of support. Frestonia even won a legal dispute over its claim not to be part of the UK for the purposes of a film screening. It succeeded in shielding the area from development and existed until 1983.

"It caused a political upheaval that forced the government to change its plans," says Hobbs.

Meanwhile, the Kingdom of Elgaland and Vargaland claims sovereignty over the areas between the borders of countries around the world. "It makes you think about the border regions rather than the territory itself," says Hobbs.

Even more left-of-centre is the Ambulatory Free States of Obsidia, which is a two-pound Obsidian rock carried around in an official state briefcase by its founder, Grand Marshal Yagjian. Formed in 2015, the micronation claims to be "located at the confluence of feminism and geography".

"The future of micronations is gloomy if the aim is to create a state, because that never works," says Hobbs. "However, the community aspect is bright. There will always be people who enjoy creating a community of like-minded individuals and engaging in diplomatic practices. There is the fun of designing a flag, creating a national anthem, and dressing up as a king, queen or emperor and signing non-aggression pacts."

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New York Times - World

En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas

El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.

Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...

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Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.

PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.

“A la de-re!”, gritaba su instructor.

Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.

Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.

“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.

Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.

El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.

Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.

Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.

No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.

Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.

Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.

“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.

Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.

En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.

Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.

Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.

Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.

Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.

“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.

‘Todo se maneja por la plata’

Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.

Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.

El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.

Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.

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colombia

putumayo

caquetÁ

Putumayo R.

brazil

ecuaDor

peru

200 miles

By The New York Times

Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.

“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.

Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.

Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.

Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.

Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.

Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.

Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.

Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).

“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.

‘Nos destruyeron la vida en un momentico’

En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.

El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.

Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.

En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.

En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.

Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.

“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.

Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.

“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.

El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.

“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.

Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.

Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.

El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.

El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.

Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.

Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.

“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.

‘Huele a guerra’

Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.

Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.

“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.

Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.

La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.

“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.

Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.

De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.

Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.

Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.

El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.

“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.

Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.

Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.

Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.

“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.

Federico Rioscolaboró con la reportería.

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Valeurs Actuelles

Renaud Muselier coupe les subventions régionales au parc de Camargue

Plus de subventions régionales pour le parc de Camargue. Ainsi en a décidé Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ce jeudi 21 avril, rapporte Le Point. Dans un entretien donné à La Provence, Renaud Muselier annonce clairement la couleur : « Le Parc de Camargue est malade ». Le président de la région détaille les raisons du problème : « illégalité des statuts », « absence totale de rigueur en matière d’évaluation », « impossibilité d’obtenir des financements à cause de justificatifs non présentés », mal-être généralisé du personnel, etc.

« Une refonte totale du fonctionnement du parc »

Aussi, le parc naturel de Camargue étant un parc régional, Renaud Muselier a donc mis en demeure, par courrier, la direction de répondre à ses exigences, à savoir réformer en profondeur son fonctionnement. Mais, au 21 avril dernier, il n’avait reçu aucune réponse. Néanmoins, un certain nombre d’acteurs du parc lui ont demandé, via un communiqué, de sursoir à sa décision, en échange d’une « refonte totale du fonctionnement du parc ». Mais Renaud Muselier est resté inflexible, et affirme dans les colonnes de La Provence : « Je dis aux responsables du parc : maintenant, on arrête et on part sur de nouvelles bases ». Sachant tout de même que les subventions régionales de ce parc représentent 400 000 euros annuels, soit 40 % du budget total du parc. Un coup dur pour la Camargue.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

It was both surprising and heartening at the same time. Indian Jews are united by their food heritage

East of the Hooghly River in the Indian city of Kolkata sits Barabazar, a wholesale market whose history goes back to the 18th Century. Everything – from spices, clothes and electronics to salvaged doors and second-hand furniture – is traded here. Amidst this bustling grid of roads, at the corner of Brabourne Road and Canning Street, sits the imposing Magen David Synagogue. Adjacent to it is the city's oldest existing synagogue, Neveh Shalom Synagogue.

Built in Italian Renaissance style in the late-19th Century with bright brick finish, beige trim, arches and a pointed tower, Magen David is striking. Inside, chequered floors, ornate pillars, shimmering chandeliers and stained-glass windows make for a memorable image. However, the synagogue is deserted on most days, and hardly any religious activity takes place.

Kolkata is home to the Baghdadi Jews, who were once abundant enough to warrant five synagogues; now there aren't enough for a minyan (minimum [10] male Jews required for liturgical purposes). Magen David and the smaller Beth El Synagogue on nearby Pollock Street were both classified as protected monuments and renovated by the Archaeological Survey of India in 2017. Today, they are tourist destinations, and kept open for the odd visitor.

The story of disappearing Jewish populations finds echoes elsewhere in India. Esther David's recent book, Bene Appetit: The Cuisine of Indian Jews, is an attempt to preserve the culinary traditions of these diminishing communities. Jews are believed to have first arrived in India about 2,000 years ago, according to David. Since then, until two centuries ago, waves of Jewish immigrants continued to come here from various parts of the world, fleeing persecution and looking for better livelihoods. Once they landed, they settled in disparate corners of the country.

The largest group, the Bene Israel Jewish community, is spread over Mumbai and Pune in Maharashtra and parts of Gujarat; while Malabar or Cochin Jews can be found in in Kerala. Baghdadi Jews settled in Kolkata; Bene Ephraim Jews near Machilipatnam, Andhra Pradesh; and Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram. By 1940, an estimated 50,000 Jews called India home. But widespread immigration to Israel in the 1950s slowly whittled away the numbers and it is estimated that fewer than 5,000 remain.

For Indian Jews, the Shabbat ceremony can include chapatis and grape sherbet (Credit: Esther David)

Predictably, they amalgamated into the local communities and adapted the local language and culinary influences. So much so that each community is now distinct. No two speak the same language and much of their food varies widely. Yet, certain points of overlap remain: all five communities continue to pray in Hebrew and all maintain the dietary laws – which includes no mixing of dairy and meat, no pork, no shellfish, no fish without scales – that are fundamental to the religion.

"The food of the Indian Jews has regional influences, but [while Jewish cuisine elsewhere usually has a meat element] their staple diet is fish [with scales] and rice," David explained, noting that Indian Jews end a meal with sweets made with coconut milk or fruit so as to not mix dairy with meat. "Because kosher meat is not always available, many of them follow a vegetarian diet," she added. The cookbook does list a number of meat dishes, but these are cooked occasionally, on special and festive occasions.

You may also be interested in: • The last Paradesi Jews of Cochin • A return to vegetarian Jewish cuisine • The Indian synagogues preserved by Muslims

Other distinctive adjustments David notes, include swapping challah for chapatis (unleavened bread) – taking care not to cook or smear it with ghee, as is usually done in India, if served with meat – and using homemade grape juice/sherbet for the Shabbat ceremony due to the unavailability of kosher wine.

An award-winning author and artist from the Bene Israel Jewish community, David confessed that she had only a passing interest in food. One of her previous works, Book of Rachel, has a protagonist who turns to cooking and each chapter begins with a Jewish recipe. Yet, a cookbook was never on the radar for David. A trip to the town of Alibaug (outside Mumbai, and Bene Israel homeland) to meet with a source changed things. The aromas and taste from dishes made by her source took her back to childhood and unlocked long forgotten memories. Hence the first line of Bene Appetit: "Food is memory".

The exact moment of deciding to write a cookbook on Indian Jewish cuisine, however, occurred far away from home, in Paris, at the launch of one of her novels, where she cooked Bene Israel Jewish dishes and started thinking of documenting Indian Jewish dishes across the country. Back home, she reached out to the communities, travelled and met people, and collected their recipes. When the pandemic hit, work progressed online, and the book was published in 2021.

India's five main Jewish communities are spread across disparate corners of the country (Credit: Mint Images/Getty Images)

The arc in the food story of each of the five communities is a factor of history. In Kolkata, the change in cuisine possibly happened soon after the Iraqi Jewish immigrants arrived and discovered Indian spices. Author Sonal Ved, in her book Whose Samosa Is It Anyway? The Story of Where "Indian" Food Really Came From, says when they arrived in the 1800s, they probably knew only such ingredients as chilli and garlic. When they discovered the rest, it "gave rise to a whole new hybrid Jewish cuisine, which had preparations like arook (meaning "veined" in Hebrew and Arabic), rice balls flavoured with garam masala; pantras, beef-stuffed pancakes sprinkled with turmeric, ginger and garam masala; hanse mukhmura, a duck-based dish where the meat is cooked with almonds, raisins, bay leaf, tamarind paste and ginger root; and aloo-m-kalla murgi, pot-roasted chicken with potatoes."

At the other end of the country, Mattancherry is a tiny locality south of Kochi on the Kerala coast that's home to Jew Town, a mishmash of a few streets with shops selling antiques, spices, knickknacks and local handicrafts, interspersed with cafes and eateries. At the end of Synagogue Lane is the 17th-Century Paradesi (foreign) Synagogue, built with sloped tiled roofs, blue and white willow-patterned tiles, Belgian chandeliers, Jewish symbols and four scrolls of the Torah.

Outside, the humid coastal air carries the aromas of spices, something that Kerala has always had in abundance. As a trading community, the Malabar Jews sensed an opportunity and ended up controlling the local spice trade. Unsurprisingly, Malabari Jewish cuisine today is redolent with spices and tempered with coconut milk (an essential part of traditional Kerala cuisine), which works well with Jewish dietary laws. Here you'll find Malabar Jews eating flavoursome curries made with fish, chicken and vegetables, as well as sambhar (lentil and vegetable gravy), eaten with rice. There are also appam (rice hoppers), meen pollichathu (green fish curry), Jewish fish kofta curry, chicken in coconut curry; and puddings and payasam (a kind of porridge) made coconut milk. An unusual dish is pastel, something similar to an empanada, stuffed with minced chicken.

In western India, home to the Bene Israeli Jews, the local influences are unmistakable. Poha (beaten rice) is a familiar Maharashtrian staple used to make breakfast and snacks, but also finds a strong presence in local Jewish food. The poha is washed and mixed with grated coconut, an array of dry fruits and nuts and chopped seasonal fruit, and forms an integral part of the malida (a local Jewish thanksgiving ceremony). But there are also unusual dishes such as chik-cha-halwa, a signature Bene Israeli sweet made by reducing wheat extract and coconut milk.

The Bene Israeli Jews have incorporated Maharashtrian staples into their diet, such as using poha in the malida ceremony (Credit: Esther David)

On India's east coast, Machilipatnam, a little port town in Andhra Pradesh's Krishna district, and a few other nearby rural towns are home to the Bene Ephraim Jews, a population of a mere 50. Andhra's fiery food (Andhra Pradesh is India's largest producer of chillies) finds its way into the local Jewish cuisine, with spicy curries accompanying local Andhra dishes that fit into the Jewish tradition, such as tamarind rice, lemon rice, biryani, chicken with gongura (tangy roselle leaves), sambhar, chutneys and a sweet called bobbatlu (a flat, round wheat envelope with a sweet lentil filling).

And in India's north-east, the Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram rely on rice – which is a local staple and eaten for all meals, including breakfast – and accompaniments cooked with fiery red or green chillies as is the local practice. These include such dishes as bamboo-cooked fish, bamboo shoot sauce, a variety of greens including colocasia stir fry and mustard leaves, otenga (a dish made with elephant apple), rice puris (fried puffed bread) and even an egg chutney and rice pudding made with local black rice.

Along with recipes, David's book also documents how Jews of each region celebrate Jewish festivals and traditions (Shabbat, Rosh Hashanah, Yom Kippur, Passover, Hanukkah and others) and have adopted cultural aspects from the local communities, such as mehendi (henna designs traditionally drawn on the bride's – and other women's – hands and legs during a Hindu wedding) and the wearing of saris and bangles.

For David, travelling from community to community, and faced with language and geographical differences, it was the similarities that stood out.

"It was both surprising and heartening at the same time," she said. "Indian Jews are united by their food heritage."

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France24 - Monde

Présidentielle : journée de vote pour les Français de l'Outre-mer et de l'étranger

Publié le : 23/04/2022 - 12:49Modifié le : 23/04/2022 - 17:36

FRANCE 24 Suivre

Les premiers électeurs d'outre-mer et de l'étranger ont voté dès samedi, décalage horaire oblige, pour un scrutin présidentiel aux enjeux colossaux, avant l'ouverture des bureaux de vote dimanche matin en métropole. 

Les Français d'outre-mer et à l'étranger ont voté, samedi 23 avril, décalage horaire oblige, pour le second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. 

Au large du Canada, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon était le premier territoire ultramarin à mettre un bulletin dans l'urne à partir de 8 h locales (12 h à Paris), suivi de la Guyane puis des Antilles, du Pacifique et de l'océan Indien.

En Guyane, à l'école Henri-Agarande de Cayenne, certains électeurs comme des pompiers ou des employés des services techniques sont venus voter en tenue de travail. D'autres ont fait le déplacement en couple ou en famille. Pour Sandy Doro, une étudiante de 18 ans, "c'est un droit essentiel qu'il faut exercer". Lyvio Francius, étudiant du même âge, vote aussi pour la première fois, mais sans grand enthousiasme : "C'est ma mère qui m'y a poussé et qui m'a emmené, sinon ça ne m'intéresse pas vraiment."

Au Palais des congrès de Montréal, au Canada, de longues files d'électeurs, chaudement vêtus et masques anti-Covid sur le visage, étaient visibles samedi.

Depuis vendredi minuit, la campagne est officiellement terminée. Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats sont interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne peut être publié avant les résultats dimanche à 20 h.

>> À lire aussi : Présidentielle : la méthode des sondeurs pour estimer les résultats dimanche à 20 heures

Quelque 48,7 millions de Français ont le choix, comme en 2017, entre deux candidats aux programmes radicalement opposés pour diriger un pays moteur de l'Union européenne, dans un contexte international particulièrement tendu avec une guerre qui fait rage aux frontières de l'Union européenne. 

Europe, économie, pouvoir d'achat, relations avec la Russie, retraites, immigration : ce sont deux projets avec des divergences profondes qui semblent incarner plus que jamais deux France, après un quinquennat émaillé de crises multiples, des Gilets jaunes à la pandémie de Covid-19.

D'un côté, Emmanuel Macron, 44 ans, qui se veut au-delà des clivages gauche/droite. Donné favori dans les sondages, il espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel hors cohabitation en appelant à faire barrage à l'extrême droite, promettant baisse d'impôts, réforme des retraites et davantage d'écologie.

De l'autre, Marine Le Pen, 53 ans, candidate d'extrême droite - un terme qu'elle récuse - en est à sa troisième tentative. Sèchement battue il y a 5 ans (33,9 % des voix), elle espère faire mentir les enquêtes d'opinion en mobilisant un front anti-Macron sur la thématique de la défense du pouvoir d'achat et de la lutte contre l'immigration. 

Risque d'une abstention élevée

Mais "quel que soit le vainqueur, le pays sera forcément plus difficile à gouverner dans les cinq ans qui viennent", a estimé à l'AFP la politologue Chloé Morin. "Si Emmanuel Macron est réélu, le mode de scrutin aux législatives devrait conduire à ce que (les) oppositions plus radicales soient assez faiblement représentées au Parlement. Elles seront donc davantage dans une opposition médiatique ou dans la rue que dans une opposition parlementaire ou dans une culture de compromis", selon elle. 

Arbitre et grande inconnue du scrutin : l'abstention risque d'être élevée, voire plus forte dimanche qu'au premier tour (26,31 %). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant du refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes. 

Dans leurs dernières enquêtes, les instituts Ifop et Ipsos Sopra Steria évaluent l'abstention entre 26 % et 28 %, en dessous du record pour un second tour de 1969 (31,1 %).

Risque supplémentaire pour la participation, les trois zones scolaires seront en vacances ce week-end, avec notamment le début du congé de printemps pour la région parisienne.

Dans plusieurs villes françaises, on assiste à une ruée sur les procurations. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 601 833 nouvelles procurations ont été établies entre le lendemain du premier tour et mercredi 20 avril, sachant qu'il est possible de donner procuration jusqu'au jour-même de l'élection, le dimanche 24 avril.

La participation en Outre-mer donnera donc samedi une première tendance. D'autant plus que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, fort de sa troisième place le 10 avril avec 21,95 % des voix au niveau national, était arrivé largement en tête dans les Antilles, particulièrement en Guadeloupe et en Martinique.

Son électorat - plus grosse réserve de voix de l'entre-deux-tours - a été particulièrement courtisé par les deux finalistes. Mais de nombreux sympathisants LFI pourraient être tentés de bouder les urnes.

Avec AFP

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New York Times - World

La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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Por Max Fisher

Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

Un ideal en franco deterioro

El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

El orden emergente

La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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BBC

When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive – Umus

“It’s time for Americans to get back to work and fill our great downtowns again,” President Joe Biden said earlier this year. He’s not the only political leader calling for workers to head back to the office. “Mother Nature does not like working from home,” British Prime Minister Boris Johnson announced late last year, as he predicted a wholesale return to pre-pandemic commuting levels. 

It’s not surprising that political leaders want us back at our desks. Without daily commutes and dining ‘al desko’, businesses of all types and sizes are losing out financially. One day of commuting is worth £82m ($107m) to businesses in the UK; in the US, workers spent between $2,000 and $5,000 (£1,536–£3,840) on transport to work alone each year before the pandemic.  

But there’s a problem. Employees who haven’t had to budget for train tickets, takeaway coffees or new office outfits for the past two years are now acutely aware of how much it costs to spend a day at your desk. And, worse, these costs are growing. Petrol prices are at an all-time high; transport fares have increased, and food and other essentials are on an upwards trajectory. That means an office day can hit the wallet hard. 

Some companies are offering financial and other incentives to tempt unhappy commuters back. But, given how aware workers are now of exactly how much an office day costs, it feels unlikely people will willingly revert to absorbing office-day expenses like before.   

‘A quarter of my daily income’ 

Claire, a manager at a business events company in London, is certainly far more conscious now of how much she’s spending on her days in the office.

When she worked from home during the pandemic, she put the money she usually spent on transport, takeaway lunches, office wear and after-work drinks into a savings pot. “I think I saved something crazy like £6,000 in six months,” she says. But when her employers reinstituted office days, the sudden change in her outgoings came as a shock. 

To make matters worse, her return train ticket to work has risen from £35 pre-pandemic to almost £50. “Having a mortgage, the rise in utility bills, council tax, income tax and the rising train fares, it’s just becoming impossible,” she says. Claire’s employer has upped salaries to meet market rates but, says Claire, “it’s really not enough”. 

Umus, a lecturer at a London university, experienced a similar post-pandemic price shock. Their commute – a comparatively short distance on the underground – costs £6.40 during rush hour. “When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive,” says Umus. “People are always saying ‘you can just cycle’, but it’s very ableist, everybody is not capable of cycling seven miles every day.” 

At work, Umus finds that expenses accumulate. “I usually grab both breakfast and lunch around work,” says Umus. “The cheapest option is Pret, and very easily, one coffee, one little breakfast thing and lunch, ends up being £13, then I get snacks from Tesco, which isn’t cheap either.” They’ve been working on a strict budget, but still end up spending between £22 and £27 on food and transport every office day. “That’s more than a quarter of what I make per day just to be able to go into the office,” says Umus.

Lunches, coffees and snacks in the office can be expensive - especially compared to a remote-work day with access to your own kitchen (Credit: Getty)

When Umus works from home, they prepare their own food – it’s easier with more time and access to a full kitchen. “People say you can bring your own lunch [to the office], but I have a baby at home. I just barely survive, I can't plan lunches as well,” says Umus. “I feel like I should be able to afford a Pret sandwich as a lecturer at [a university in] London, but it’s really pushing the limits of my budget if I do it more than twice a week.” 

Soaring costs 

Umus isn’t the only one struggling to cover office-related costs. “Incomes of all types, particularly wages, are just not keeping up with inflation,” says James Smith, research director at London think-tank Resolution Foundation. 

According to the UK Office of National Statistics, while wages did technically rise over the last tax year, when accounting for rising costs, workers actually saw a 1% drop in pay. In the US, the Labor Department reports worker pay has increased by 4% in the past year, well below the 7% increase in prices. In South Africa, worker wages were frozen in 2020 and climbed 1.5% in 2021 – again, well below the estimated inflation of 4.5%. 

As wages lag, transport costs are surging. In London, where public transport dominates, fares on buses and the London Underground have seen the biggest rise in a decade, to help recoup pandemic losses. Across the UK, rail costs are also going up. In the United States, where the vast majority (over 80%) commute by car, surging gas prices are keeping people from getting behind the wheel. A year ago, petrol in the US cost $2.87 a gallon, now the average has gone up 50% to $4.10, leaving many commuters struggling.

It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there – Tracy Benson

South Africa has seen similar increases. “Wages have been stagnant since the beginning of 2020 and the petrol price just keeps going up and up,” says Tracy Benson, an office manager in Johannesburg. Benson is currently alternating remote and office days, but now South Africa has eased its pandemic rules a push to get back to the office has begun. 

“It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there, the petrol would cost me too much,” says Benson. 

Subsidies, for some 

These rising costs mean that workers who can do their jobs from home are understandably reluctant to head to the office unless they absolutely need to. In Benson’s case, she’s just hoping her employer keeps allowing home working. “I’m worried the office will push for a full return,” says Benson. “For me, it would honestly mean finding a different job.” 

Some companies are cognisant of employees’ concerns and are offering practical solutions aimed at alleviating costs related to office days. Media company Bloomberg is offering its US staff a $75 daily commuting stipend, which they can spend however they want. In the UK, consultancy PwC is giving commuters an extra £1,000 to come into the office, while bank Goldman Sachs is offering free breakfast and lunch to some workers. But these perks and stipends certainly don’t extend to all companies – meaning people are not only being asked to give up remote work but also spend more to do it.  

In many nations, the costs associated with getting to work are rising fast (Credit: Getty)

Before the pandemic, people generally absorbed these costs without question. But now they’ve seen the alternative, it’s not as simple as just ‘going back to normal’ – especially if other people are getting better deals. 

“It’s an issue of fairness,” says Jean-Nicolas Reyt, assistant professor of organisational behaviour at McGill. He explains that we determine fairness not just based on what our colleagues are receiving, but also what other people doing different jobs at different organisations are getting – so if one company is subsidising their employees’ commutes, then workers elsewhere are likely to want the same benefit. 

“People don't stay an unfair situation; they work less, or usually they quit,” adds Reyt. “If some companies start giving people money to commute, this is going to become the norm, the market will readjust.” Reyt encourages employers to pick their battles. “CEOs talk to me as if the goal is to reduce all costs,” he says, but an enforced back-to-office policy, without any perks, will likely have unintended consequences for employee retention. “It’s not worth it to cut corners. The overall costs are so much bigger than these savings.” 

Yet even as some workers discuss with their employers how often they’ll return to the office and who will pay, the Resolution Foundation’s Smith points out that those who have the option of working from home are still some of the most fortunate. After all, knowledge workers and those on higher incomes were far more likely to be able to work remotely during the pandemic than lower-income workers, who will have had no choice but to attend their place of work each day and absorb the related, rising costs. 

As Umus says: “I'm one of the lucky ones. So, I don't know how other people manage.”   

Claire and Umus are using their middle names out of job-security concerns

Valeurs Actuelles

Paris : les policiers forcés de tirer sur un véhicule qui fonçait dans leur direction

Les faits se sont déroulés dimanche 24 avril, au cours de la soirée. Dans le Ier arrondissement de la capitale, sur le Pont-Neuf, un équipage de police a tenté de contrôler un véhicule à contre-sens, rapporte Le Parisien ce lundi. Ensuite, tandis que celui-ci fonçait dans leur direction, selon les forces de l’ordre, celles-ci ont dû ouvrir le feu.

Le policier qui a ouvert le feu entendu

Les circonstances de cet événement restent encore à préciser. Toutefois, les premiers éléments dont dispose le quotidien régional laissent entrevoir le scénario d’un refus d’obtempérer, auquel aurait succédé une mise en danger des forces de l’ordre. Par conséquent, ces dernières auraient été forcées de faire usage de leur fusil d’assaut, un HK G36. Ainsi, c’est au moment où les policiers ont souhaité contrôler ledit véhicule, garé à contre-sens sur l’île de la Cité, que ses occupants ont redémarré en trombe en direction de la rive droite. Et lorsque la voiture a foncé sur un agent, la patrouille a fait feu à plusieurs reprises. 

Selon les informations du Parisien, deux occupants du véhicule – parmi lesquels le conducteur – sont décédés. Un troisième individu, qui se trouvait à l’arrière de la voiture, a été blessé au niveau du bras, a précisé une source policière. Celui-ci a été évacué à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Peu après une heure du matin, ce lundi, un magistrat était attendu sur place, où un périmètre de sécurité a été mis en place, a confié à la presse une source policière, comme le relèvent nos confrères. Par ailleurs, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, « Police des polices ») a été saisie, comme c’est systématiquement le cas à partir du moment où un policier fait usage de son arme. Le policier qui a ouvert le feu a été entendu au cours de la nuit dernière, aux alentours de 4 h 30, d’après un rapport de police cité par Le Point. Toutefois, ce document ne précise pas s’il s’agit d’une audition simple ou d’une garde à vue.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

Publié le : 23/04/2022 - 11:26

FRANCE 24 Suivre Jonathan WALSH

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a commencé il y a deux mois jour pour jour. Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Près de 45 000 ont trouvé refuge en France. Une grande partie d'entre eux arrivent par la gare de l'Est à Paris, à bord de trains venant d'Allemagne. Sur place, c'est la Croix-Rouge qui gère l'accueil d'urgence. Des bénévoles russes tiennent eux aussi à apporter leur aide. Reportage de Jonathan Wash et Ania Zalenskaia.

Les bénévoles de la Croix-Rouge sont à l'affût. Un train en provenance d'Allemagne vient d'arriver à quai. Des centaines d'Ukrainiens transitent quotidiennement par la gare de l'Est, en majorité des femmes et des enfants. 

Masha a fui Kharkiv et les bombardements. "J'espère que tout ça va s'arrêter et que nous pourrons retourner en Ukraine rapidement, confie la jeune femme brune. Je veux seulement attendre un peu, le temps de reprendre des forces, pour être prête à participer à la reconstruction de mon pays."

Une surprise de taille attend souvent les réfugiés accueillis ici. De nombreux bénévoles russes viennent prêter main forte à la Croix-Rouge, qui manque de traducteurs pour assister et aiguiller les nouveaux arrivants.

Pour Anna, originaire de Saint-Pétersbourg, installée en France depuis longtemps, accueillir les réfugiés ukrainiens est une façon de se sentir utile. "Ce qui m'a totalement démolie au début, c'est que les villes qui sont bombardées, anéanties, pillés, explique-t-elle la voix serrée. Ce sont les villes de mon enfance en fait. Quand la guerre a commencé, pour être très honnête, je pense que j'ai passé deux semaines à pleurer. Et en fait, il fallait que je fasse quelque chose."

À de rares exceptions près, la présence d'interprètes russes est bien acceptée par les réfugiés. "On ne fait pas de différence entre les Russes et les autres, affirme ainsi Natalia Perepelytsia, une Ukrainienne qui vient d'arriver. On juge les gens sur leurs qualités et pas sur leur nationalité. Ici, on nous a aidées, on n'a subi aucune discrimination, tout va bien."

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés a été franchie

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BBC

There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination – David Greenberg

This year marks the 50th anniversary of the United States' most notorious political scandal: Watergate. To mark the jubilee, a new TV series and an art exhibition reveal a resurgence of creative takes on the national disgrace, which started with a June 1972 burglary of the Democratic National Committee headquarters in Washington, DC's Watergate office building. Police caught the burglars in the act, leading to an investigation that uncovered major abuses of power in Republican President Richard Nixon's administration.

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Shakespearean in scope, the scandal, which included wire-tapping, "hush" money and secretly recorded White House tapes, led to the worst US constitutional crisis since the Civil War. Nixon's resignation two years later forever altered US politics and the nation's standing in the world.

In Watergate Breaks Wide Open by Jack Davis, Nixon's political circle point fingers at each other (Credit: Estate of Jack David/National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Since then, Nixon's downfall has inspired artworks from a range of creators, from Alan J Pakula's 1976 All the President's Men, the earliest film in the genre, to Oliver Stone's Nixon (1995), and Robbie Pickering's Gaslit, a new TV series premiering on StarzPlay on 24 April.

"It's been an endlessly fertile ground for television, movies, visual art, humour, even music," says David Greenberg, cultural historian and author of Nixon's Shadow: The History of an Image. "There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination."

Gaslit also coincides with an exhibition at the National Portrait Gallery in Washington, DC, Watergate: Portraiture and Intrigue, on view until 5 September. And this autumn, HBO is expected to air The White House Plumbers from the producers of Veep, starring Woody Harrelson as E Howard Hunt and Justin Theroux as G Gordon Liddy, the two masterminds behind the DNC burglary.

New TV series Gaslit portrays the Watergate scandal, and its lesser-known whistleblowers (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

So what is it that keeps creatives coming back to the well of Watergate? According to Gaslit creator Robbie Pickering, at least, it's the chance to give a "modern take" on the scandal. He wanted to focus on the tragic whistleblowers who have faded from the spotlight – particularly Martha Mitchell (played by Julia Roberts), the wife of Attorney General John Mitchell (played by Sean Penn).

Pickering's eight-part series comes from a more jaded eye than previous screen versions. He says that he and his generation have never known an uncorrupt US presidential administration. After Nixon's resignation, President Ronald Reagan's staff got caught making illegal shipments of arms to Iran to fund Nicaragua's Contra militants in 1986, the year Pickering was born. Presidential scandals continued through to the current investigation of President Donald Trump's obstruction of justice.

Gaslit offers a more nuanced representation of characters than earlier screen retellings (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

"The baby boomer kind of films and stories about this period really take on the mythological heroes and villains quality," he tells BBC Culture. "But it really is this mundane story. And by showing some of the lesser-known people, you really understand how human a lot of the villains were and how complex a lot of the heroes were."

Pickering based his series in part on Slate's 2018 Slow Burn Watergate podcast, using that programme's sceptical approach to US institutions by depicting Nixon's enabling culture: In Gaslit, we never see the president on screen, just his bumbling cronies trying to use bureaucracy to cover up Nixon's connection to the burglary. All this amid an atmosphere of the casual bigotry and sexism of the time.

Pickering resuscitates the image of Martha Mitchell and other characters who never got the hero treatment before, including White House counsel John Dean's wife, Mo (played by Betty Gilpin), and even Frank Wills (Patrick R Walker), the African-American security guard who first reported the Watergate burglary.

Gaslit shines a spotlight on people previously left on the fringes (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

But Gaslit is really Mitchell's story, and it's a heart-wrenching one. With a teased 1970s flip hairdo, Julia Roberts' Mitchell is surrounded by '70s decor and decorum: her upscale Watergate apartment is bathed in burnt sienna brown, with avocado kitchen appliances and a railed-in sunken living room with paneled walls and a wet bar, popular at the time. As an outspoken Republican socialite, Mitchell was known for drinking and calling reporters with political gossip and information she picked up from overhearing her husband's phone conversations or looking through documents he kept in his office.

When John Mitchell was appointed head of Nixon's Committee to Re-elect the President, or CREEP as it became known later, for the 1972 presidential campaign, Martha began relaying her suspicions that Nixon was unleashing a bag of "dirty tricks" to get back at enemies and Democratic opponents.

And her actions have tragic consequences. During the week of the Watergate break-in, John asks Martha to stay in a California hotel – not to have a rest, as he says, but so she doesn't find out about the crime and talk to the press. Behind her back, he orders a bodyguard to keep her away from the phone and newspapers.

Julia Roberts portrays Martha's suffering during her confinement (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

Julia Roberts, in pyjamas and a bathrobe, is terrified of what's happening around her. She tries to call a reporter for help and the bodyguard rips the phone out of the wall to stop her. When she tries to escape, the guard grabs her and beats her in a struggle as she crashes into a glass coffee table. Already bruised, he roughs her up more while injecting her with a sedative to keep her quiet.

Held prisoner for more than a week, Roberts' Martha is deflated as her power, her voice, is forever stifled. Nixon's cronies tell the press she has a drinking problem and is recuperating in a psychiatric home. Gaslit by her own husband and discredited by the most powerful government in the world, by the seventh episode the once vivacious socialite becomes a pill-popping ghost of her former self.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga

According to Pickering, Gaslit is about how collusion in corruption on a personal and national scale can devastate relationships or bind them together. "It's like a grenade going off," he says. "John Mitchell's complicity with Nixon really destroyed his marriage," just as it destroyed the nation's belief in the presidency.

Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga, according to director Andrew Fleming, whose 1999 film Dick is one of the funniest cinematic Watergate farces. Fleming and writing partner Sheryl Longin combed through all existing Watergate films and books while writing the script. "There were so many ridiculous moments in reality that we had to riff on," he tells BBC Culture, that a sense of outrageousness was easily written into the script, about two teenyboppers played by Michelle Williams and Kirsten Dunst, who unknowingly become the heart and soul of the Watergate scandal.

The ultimate anti-hero

"We were definitely inspired by the facts," says Fleming. "Nixon was a tragi-comic character, his downfall came out of his ego and self-delusion." Both Fleming and Pickering take liberty with the facts surrounding Watergate to heighten the scandal's drama and absurdity and, in Pickering's case, a sense of moral degradation. But Harry Shearer, the voice of Montgomery Burns and Ned Flanders, among others, in The Simpsons, created his online series Nixon's the One!, because "the facts are so great on their own", he says.

Nixon's the One! depicts Shearer as Nixon and other players acting out dialogue taken directly from Nixon's publicly available White House tapes – with all their racism, anti-Semitism and paranoia on display. Shearer is a self-proclaimed Nixonphile who's been parodying the shadowy president since the 1960s. "Nixon is the ultimate Shakespearean anti-hero," he tells BBC Culture. "He's a remarkable mix of vices and virtues as a character, which makes artists keep coming back."

Oliver Stone, the director of the 1995 film Nixon, would agree with Shearer. Stone tells BBC Culture he was compelled to make a realistic presentation of the "brooding, tortured man" as film critic Roger Ebert describes Stone's Richard Nixon, played by Anthony Hopkins. The filmmaker said he used the Watergate scandal as a MacGuffin of sorts to examine one man's tragic behaviour.

Martha Elizabeth Beall Mitchell (1970) by Jan de Ruth offers a dignified portrait of the Republican socialite (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Representations of Nixon are also on display in the National Portrait Gallery's new Watergate exhibition, along with caricatures, photographs and mixed media presentations of the major figures of the scandal. Like Pickering, curator Kate Clarke Lemay wanted to give a fresh spin on the scandal by rehabilitating Martha Mitchell's image. Artist Jan De Ruth's colourful 1970 oil painting of the "very important whistleblower" captures her candid personality, Lemay tells BBC Culture.

De Ruth paints the socialite in a bright yellow shirt and golden yellow hair with an orange glow in the background. Sombre strokes of blue and green give Mitchell a sense of dignity, "much more than other portraits of her," says Lemay.

John Newton Mitchell (1973) by George Giusti shows the politician on a bleach bottle (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

Many of the portraits are culled from the gallery's vast collection of covers from Time magazine, a US news weekly prominent in the 1970s.

Artist George Giusti's 1973 caricature of John Mitchell on a bleach bottle is particularly arresting. As is Jack Davis's 1973 cartoon of Nixon and his political circle pointing fingers at each other while wrapped in recording tape, phone cords and headphones – all trapped in the public eye. "Artists are drawn to the intrigue that this scandal offered us," says Lemay. "They like stories of politicians who made the wrong steps. Watergate was a touchstone."

Gaslit premieres on StarzPlay on 24 April.

Watergate: Portraiture and Intrigue is at the National Portrait Gallery in Washington, DC until 5 September 2022.

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France24 - Monde

Disparition : le chanteur belge Arno s'est éteint à l'âge de 72 ans

Publié le : 23/04/2022 - 18:58

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Le chanteur Arno, figure belge de la scène rock, connu pour sa voix cassée mâtinée d'un accent flamand, sa chevelure en bataille et ses excès, est décédé samedi 23 avril des suites d'un cancer, a annoncé son agent.

Arno n'est plus. Le chanteur belge est décédé samedi 23 avril, a annoncé Filip De Groote, son agent. Il avait annoncé, en février 2020, souffrir d'un cancer du pancréas. Il était âgé de 72 ans.

"Putain, putain c'était vachement bien. Arno nous a quitté ce 23 avril. Il va nous manquer à tous, sa famille, ses amis, ses musiciens mais il sera toujours là grâce à la musique qui l'a fait tenir jusqu'au bout", a écrit son agent belge Filip De Groote dans un communiqué. "Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà", s'est désolé sur Twitter Philippe Close, le maire de Bruxelles, une ville dont Arno était citoyen d'honneur.

Rust zacht, Arno. C'était magnifique! pic.twitter.com/25znhNge6g

April 23, 2022

L'artiste, parfois comparé à Alain Bashung ou Tom Waits, de la même génération que lui, a vu le jour le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu'il évoque dans ses chansons. Arno Hintjens avait débuté sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 80, avec notamment la chanson "Putain, putain" ("Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des Européens"). Un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.

Deux dernières années marquées par la maladie

C'est en solo qu'il s'était ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme "Les yeux de ma mère" ou sa reprise des "Filles du bord de mer" d'un autre Belge, Adamo. L'annonce de sa maladie était intervenue alors qu'il se trouvait en pleine promotion d'un album ("Santeboutique", sorti en septembre 2019). Il avait dû interrompre sa tournée pour subir une opération.

La pandémie de coronavirus et l'impossibilité de tenir des concerts ont ensuite reporté plusieurs fois tout au long de 2020 la perspective de remonter sur scène, même s'il a pu enregistrer un nouvel album ("Vivre", avec le pianiste français Sofiane Pamart, sorti fin mai 2021). À l'époque de la sortie de l'album, il avait été empêché de le promouvoir par une nouvelle hospitalisation pour un traitement par chimiothérapie.

Arno est finalement remonté sur scène en février 2022, programmant une demie douzaine de dates à Bruxelles et à Ostende, après un premier rendez-vous en petit comité dans les studios de la radio publique flamande le 12 janvier. Durant ses derniers shows, l'artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé.

À la fin d'un morceau dans lequel il sifflotait accompagné au piano il avait ironisé sur ses hésitations et ses supposées capacités amoindries : "Désolé pour le sifflement, ça marche plus comme avant, c'est comme mon zizi", avait-il lancé, déclenchant les rires de l'assistance.

"Le prochain morceau s'appelle Lady Alcohol, j'ai une relation avec elle et c'est fini, je suis content", disait également le chanteur, père de plusieurs garçons mais très discret concernant sa vie privée. Il a cependant souvent évoqué sa mère, décédée prématurément. Récemment, après avoir chanté sur scène "Les Yeux de ma mère", un de ses titres les plus connus, il avait confié au public qu'il allait bientôt aller la rejoindre "là-haut".

"Merci la vie !"

Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, il avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué "une icône de la scène musicale belge". Le chanteur belge, qui assurait "ne pas avoir de frontières dans la tête", "incarnait une certaine belgitude, la fusion du Nord et du Sud du pays, l'âme européenne et bien sûr tant de poésie", a abondé samedi Céline Tellier, ministre wallonne de l'Environnement.

Pour préserver ses forces, le chanteur avait dû annuler la dernière date de cette mini-tournée, le 15 mars à l'Ancienne Belgique (AB), salle rock mythique de Bruxelles. "Dans l'état dans lequel je suis aujourd'hui, le passé n'existe plus, seule compte la vérité", confiait Arno le 23 mars lors d'un ultime entretien à France Inter. "La musique me sauve encore en préservant mon état d'esprit", ajoutait-il, assurant préparer encore un album et avoir écrit une chanson destinée à être interprétée avec... Mireille Mathieu.

"J'ai eu une vie merveilleuse, j'ai voyagé partout dans le monde grâce à la musique, j'ai joui de la vie. Je prends ce bonheur avec moi. Merci la vie !", concluait Arno.

Avec AFP

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Arno : du rock et des sentiments

BBC

Ukraine war: False TikTok videos draw millions of views

By Shayan SardarizadehBBC Monitoring

TikTok has emerged as one of the leading platforms for snappy false videos about the war in Ukraine which are reaching millions.

With a user base of more than one billion people - more than half of whom are under 30 - TikTok is where many young people have been getting updates about the conflict, as the platform struggles to stem the flow of misleading information.

And you don't need to look that hard to find dubious content. According to an investigation by NewsGuard, a website that monitors online misinformation, new users could be recommended false content about Ukraine within 40 minutes of joining the network.

While platforms such as Facebook, Instagram and Twitter have been labelling false or misleading viral videos about the war, TikTok seems to be playing catch-up.

The company insists it has stepped up its efforts to combat misinformation.

Here are some of the most common categories of misleading content the BBC has identified on the platform.

Fake livestreams

From the early days of the war, fake livestreams have drawn some of the highest numbers of views on TikTok.

The recipe is simple: a user finds a dramatic video of an old conflict or some military drill, dubs fake audio of a huge explosion or an intense shootout, starts a livestream, and once a sizeable audience tunes in, asks for donations to their channel.

One such account had drawn nearly 30 million views by mid-March. All but three of the account's livestreams up to that point were short clips taken from a YouTube video of old Ukrainian military training, dating from 2017.

At one point, a fake audio track of gunshots became so popular that it appeared in more than 13,000 videos.

Users can react to livestreams by sending the accounts points that can be converted into cash.

"It seems like a lot of the looped scary livestreams were likely created with the hopes of earning money via TikTok's gifting system," says Abbie Richards, an independent researcher who creates videos with a focus on the dangers of misinformation.

Most of the fake livestreams can be easily found under popular hashtags such as #Ukraine or #UkraineWar.

"The content is intended to blend in with all the other information available on the topic," says Ms Richards.

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Video games

Dramatic footage of military video games or computer-generated imagery (CGI) has been regularly used as a substitute for real war videos.

Scenes from video games such as Arma 3 and Call of Duty have flooded TikTok. Fake aerial battles, including footage appearing to show fighter jets being shot down, have proved particularly popular.

Some accounts try to make the action more realistic and use clips from war films, TV series or real-life games.

One video, which was viewed 24 million times, shows a man appearing to drop an explosive item on a tank. It was taken from a video of an Airsoft match - a team combat game similar to paintball - and uploaded to YouTube in January.

A separate fake livestream, viewed by 2.3 million users, is made up of CGI footage of missile strikes and has been circulating on the internet since last year.

Ms Richards says she has seen instances of users warning in the comments section of such videos that they are taken from video games or are made up. But the people behind the accounts can disable comments - and the warnings disappear.

Old videos

Videos of old conflicts are typically used when a new one is under way. The BBC has seen videos from wars in Libya, Syria and Chechnya being used as though they show the current conflict.

A video purporting to show intense fighting between Russian and Ukrainian forces outside a block of flats has racked up 7.7 million views.

But the footage was in fact recorded in 2014 in the Chechen capital, Grozny, during a deadly attack by an armed jihadist group. Fake breaking news and live captions were overlaid on the original footage to hide the real source.

Some have posted videos from the conflict between Russia and Ukraine in 2014, which could easily be mistaken for the current one, or footage of military exercises or parades in either country.

A video of a column of Ukrainian tanks in central Kyiv was presented as if they were on their way to defend the capital against a Russian offensive. It received nine million views. But it was filmed during an independence-day military parade several years ago.

And a video of a tank with a Ukrainian flag, speeding down a residential street - viewed four million times - also dated back to the Russia-Ukraine conflict of 2014.

Ms Richards says TikTok could address the problem of viral old videos by taking simple measures, such as making the date a video was posted clearer.

War in Ukraine: More coverage

Limited transparency

Like Facebook and Instagram parent Meta, TikTok collaborates with independent fact-checkers, albeit on a smaller scale. But while Facebook and Instagram have been labelling false and misleading content about Ukraine on their platforms, such labels are rare on TikTok.

Unlike some of its rivals, TikTok does not provide transparency or analytics tools to academics, researchers and journalists, which Ms Richards says misinformation experts like her have been "desperately" demanding for some time.

What that means for independent fact-checkers is a time-consuming process of manually researching a huge volume of content on a regular basis.

Another issue, according to Ms Richards, is the absence of a community of TikTok users willing to debunk falsehoods on the platform.

"When TikTok fails to ensure the accuracy of information receiving millions of views on its platform, that burden is falling on outside researchers and everyday TikTok users."

A TikTok spokesperson told the BBC: "We continue to respond to the devastating war in Ukraine with increased safety and security resources to detect emerging threats and remove harmful misinformation.

"To support our efforts to help keep TikTok a safe and authentic place, we've added more resources to our moderation and fact-checking for content in Russian and Ukrainian, including local language experts and partnerships with independent fact-checking organisations."

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France24 - Monde

Football : le Bayern Munich champion d'Allemagne pour la dixième saison consécutive

Publié le : 23/04/2022 - 21:14

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32 titres de champion d'Allemagne, dont 10 consécutifs, ce qu'aucune équipe n'avait fait dans un grand championnat : le Bayern Munich s'est offert ce nouveau trophée samedi de la plus prestigieuse des façons, en battant son rival historique Dortmund 3-1 à l'Allianz-Arena.

Le Bayern Munich domine toujours outrageusement le football allemand. Le géant de Bavière l'a encore prouvé en décrochant un 32e titre en Bundesliga face à son meilleur adversaire, le Borussia Dortmund. Au coup de sifflet final, les Bavarois ont sacrifié à la tradition de la "douche de bière", arrosant notamment copieusement leur entraîneur, Julian Nagelsmann, de blonde bavaroise.

Avec cette victoire 3-1, les Bavarois comptent 75 points après 31 journées, soit 12 longueurs d'avance sur le BVB à trois journées de la fin de la saison. Ils ne peuvent plus être rejoints et conservent le "Schale", le trophée du champion qu'ils détiennent depuis 2013. Dortmund, avec huit points d'avance sur son premier poursuivant Leverkusen, n'a en principe rien à craindre pour sa deuxième place.

🏆🏆🏆🏆🏆 #MiaSanMeister 🏆🏆🏆🏆🏆#MISS10N#FCBayern #MiaSanMia pic.twitter.com/yW6enWWmGP

April 23, 2022

Les "Klassikers" allemands se suivent et se ressemblent. Cette victoire est la 8e consécutive du Bayern dans ce duel de prestige depuis 2019, toutes compétitions confondues. Après un round d'observation d'un quart d'heure, Munich a marqué sur la première occasion du match : Leon Goretzka a dévié en retrait un corner vers Serge Gnabry, qui a amorti et placé un tir tendu imparable des 15 mètres (1-0, 15e).

Après un deuxième but de Gnabry refusé par la VAR pour un hors jeu, Robert Lewandowski a frappé à son tour. Après une mauvaise passe du défenseur central français de Dortmund Dan-Axel Zagadou, Thomas Müller a lancé le Polonais en profondeur pour le deuxième but (2-0, 34e).

Au retour des vestiaires, sur le premier contre de Dortmund, Joshua Kimmich a commis dans la surface une faute indiscutable sur le capitaine du Borussia, Marco Reus. Et c'est Emre Can, et non Erling Haaland, qui s'est chargé du pénalty, prenant Manuel Neuer à contre-pied (2-1, 52e).

Ce but a débridé la partie. Les deux équipes ont eu leurs chances : Reus (54e, 56e), Haaland (80e, 81e) pour Dortmund. Lewandowski (58e, 61e), Gnabry (61e), Müller (65e) pour Munich. Mais c'est le jeune Jamal Musiala, entré comme joker, qui a tué le match et scellé le titre du Bayern, d'une reprise de près à la 83e minute (3-1).

L'avenir en question malgré tout

Ce titre, acquis à trois journées de la fin contre le rival historique, confirme la domination écrasante du Bayern sur son championnat. Mais il laisse ouvertes bien des questions qui ont taraudé le club cette saison et qui doivent être résolues pour préparer l'avenir.

Les joueurs-clés d'abord : les contrats de Lewandowski, Müller, Neuer et Gnabry, quatre tauliers, expirent en juin 2023, et aucune prolongation n'a encore été signée.

La qualité ensuite : le Bayern a beaucoup penché vers l'avant cette saison. La défense, malgré la présence de trois internationaux français, n'a pas été au niveau de la ligne d'attaque. Nagelsmann l'a expliqué par le style de jeu de l'équipe, très offensif et constamment en pressing, ce qui laisse des espaces derrière pour les contres adverses.

Reste que la presse munichoise s'inquiète du départ cet été de l'arrière central Niklas Süle pour Dortmund, un an après ceux de David Alaba (Real Madrid) et de Jérôme Boateng (Olympique lyonnais). Sans renfort, la charnière centrale se résumerait à Lucas Hernandez, stoppeur intraitable mais pas vraiment un joueur leader, Dayot Upamecano, au potentiel énorme mais avec encore quelques fautes de concentration, et Tanguy Nianzou, qui n'a que 19 ans et encore tout à prouver.

Nagelsmann, qui a reconnu que gagner "seulement" le championnat était "insuffisant" au regard des ambitions du club, sera de nouveau attendu en Ligue des champions. L'élimination en quarts de finale face à Villarreal a terni cette saison. Son succès futur dépendra, en grande partie, de l'effectif que ses dirigeants parviendront à lui offrir.

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ANALYSE

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BBC

Ten Percent: Can Call My Agent's British remake recapture the magic?

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Expectations are high for the English-language remake of French TV series Call My Agent. But, its writer tells BBC News, adapting a huge hit for another country can be très difficile.

Set in a fictional talent agency in Paris, the original Call My Agent (Dix pour cent in French) depicted the lives of staff who have to balance the fragile egos of their celebrity clients with the strict demands of movie studios.

The show built a cult following after its 2015 launch, but really caught fire when Netflix snapped up the first three seasons during lockdown. Fans and critics praised it for being shrewdly observed and shining a light on a world we never normally glimpse.

However, taking a successful concept and transplanting it to the UK is far from simple. John Morton, who has written the new English-language version, Ten Percent, says the cultural backdrop of the original is unique to France.

"To a non-Parisian, there's a kind of elegance to Paris, an architectural coherence. They argue stylishly, the fall in love stylishly. It's all said, they tell each other exactly what they think," he says. "British people aren't like that at all.

"Not that we are dishonest, but we are very poor at saying what we mean. We're culturally not brought up to do that. So that's a very different dynamic to one of the things that's so attractive about the French show."

Which raises the question of how to go about moving the fictional agency to London. But, Morton suggests, the job of being an agent actually lends itself well to a British sensibility.

Diplomacy is one of the key skills when trying to keep the peace and sugar-coat bad news - such as telling a Hollywood star they didn't get a part, or that a studio said they looked too old.

"Agents are treading a very narrow ledge between truth and falsehood all the time," Morton notes. "That gap between what's actually being said or done and the truth behind it, that's where all the good stuff is for me as a writer - the comedy, the pathos, the drama."

'Lost in translation'

Morton, previously known for satirical sitcoms Twenty Twelve and W1A, began working on the adaptation in 2019. But remakes are rarely loved universally, and the process of adapting something is full of potential pitfalls.

Elena Balzano, a professional translator who is also a huge film fan, tells BBC News: "When I watch an English-language remake, I sometimes feel like the adaptation is inadequate and the remake is supposed to be better simply because actors speak in English. Nothing meaningful is being added, and so much context and nuance is - literally - lost in translation.

"The meaning of the story in its original setting can never be the same in the remake. A story is much, much more than just a plot and characters: the social, historical background is a quintessential part of it. A clever remake takes the original plot and adapts it to a new setting, with meticulous needlework."

Fans of Call My Agent will be relieved to hear this is exactly what Morton says he has tried to achieve with Ten Percent. While the agency has been moved to London and many characters and storylines have been carried over, the British version has its own identity.

The point remains, however, that purists may feel remaking at all is disrespectful to the original, or at least unnecessary. Morton acknowledges that argument, saying he "wouldn't try to defend us against it", but he reiterates that the concept "fits the British world as well [as the French], and maybe even better".

He also points out: "Most people who will see this on Amazon, disproportionately, the truth is they won't have seen the French show because a very disappointingly small number of people really watch shows with subtitles.

"That's the very sad truth. But that means that this show, the holy grail is we bring the fans of the French show with us if we can. But it also has to work fresh out of the box as a thing you've never seen before."

While the success of South Korea's Squid Game might signal a change in audience attitudes to subtitles, it is still true that many US and UK viewers are reluctant to watch foreign-language products. When he presented the Golden Globes, Ricky Gervais once described best foreign-language film as "a category nobody in America cares about".

Which helps explain why English-language remakes are such big business.

English-language adaptations

Some scenes in Ten Percent are vintage Morton, with the same staccato, awkward energy of W1A. "The atmosphere is frenetic and the dialogue quick-fire," notes The Telegraph's TV critic Benji Wilson. "True to every Morton script, no one is really listening to what anyone else is saying."

Unlike a writer who works on an original screenplay with blank canvas, the role of an adaptor is complex, particularly when the source material is held in such high regard.

"So how much pressure..." we begin, not even finishing the question before Morton replies: "A lot!

"It was very daunting, although, in equal measure, exciting," he continues. "It gave me pause for thought before I decided to have a go at it. Because I just thought, oh my God, how am I not going to [mess] this up? You know, because the French show is so good.

"And I had to find a way of moving creatively past that thought, otherwise I was never going to have the confidence to get loyal to a new version of it."

While Emily In Paris might have provided frothy French escapism during lockdown, the series' generous use of clichés and stereotypes irritated some Parisians. TV critics overwhelmingly preferred Call My Agent.

"Sorry Emily, Call My Agent is the best Netflix show about Paris," wrote Marie-Claire Chappet in Harper's Bazaar, praising the show's "witty script, brilliant insights and astonishing celebrity cameos".

Morton is a huge fan of Call My Agent, but says he did not have any conversations with the original's writers during development. After being hired to do the adaptation, he rewatched the first season "carefully, slowly, analytically", but then "never went back to it again", to clear his mind.

"It's in there somewhere. You've imbibed it, but it's not on your shoulder all the time. I was surprised I quickly I became loyal to the new characters."

Ten Percent launches on Amazon Prime Video on Thursday.

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L'Humanité

Robert Lechêne, ancien journaliste de l’Humanité

Actu

Latifa Madani

Décédé le 19 avril, dans sa 94e année, Robert Lechêne, journaliste retraité de l’Humanité, est né à Bourges, où il fait ses études primaires et secondaires. Il achève sa scolarité à Paris et obtient un bac philo. Il habite le Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de l’après-Libération, où il côtoie le monde ouvrier, vivier de son engagement militant. Il adhère, en 1946, à l’Union des jeunesses républicaines de France devenue, en 1956, le mouvement des jeunesses communistes. La même année, comme l’indique le Maitron, il prend sa carte au PCF et la plume sans tarder, au sein de la rédaction du journal local,  l’Étincelle.

Robert Lechêne nourrit depuis tout jeune le rêve de devenir journaliste. En 1947, il intègre la rédaction de Ce soir, quotidien nouvellement créé par le PCF, dirigé par Aragon. À la cessation du journal, en 1953, il rejoint la rédaction de l’Humanité Dimanche. Il y restera près de trente années, le temps de couvrir divers sujets, politiques, sociaux, de société. Ensuite, ses grands reportages le mènent en URSS, en Europe de l’Est, aux Caraïbes et en Guyane, en Amérique australe, au Canada, au Japon, jusqu’en Mongolie. Il se spécialise, par la suite, dans la vulgarisation scientifique. Il publie, en 1956, la Lune, planète des hommes (Eyrolles), et devient, deux ans plus tard, membre de l’Association des journalistes d’information scientifique. Il est alors rédacteur en chef adjoint d’André Carrel à l’Humanité Dimanche, avec une parenthèse de 1963 à 1964 pour assurer le lancement du nouveau mensuel de la JC, Nous les garçons et les filles.

Après avoir animé la rubrique « entreprises » de l’hebdomadaire, de 1979 à 1981, il est affecté au quotidien l’Humanité pour y diriger la rubrique dite « magazine » jusqu’à sa retraite en 1987. Il se retire dans le Gâtinais et publie, en 1992, chez Messidor, Colomb de malheur, une biographie qui démythifie la légende Christophe Colomb.

En 2002, il rend sa carte du PCF, à la suite du 31e congrès de Martigues, et se définit comme « communiste sans carte ».

Les obsèques de Robert Lechêne auront lieu dans la plus stricte intimité le 26 avril 2022, à 15 heures, au cimetière de Saint-Firmin-des-Bois (45220).

À Marie Thérèse, sa femme, à Brigitte, sa fille, à Nastassia et Théoxane Szymczak, ses petites-filles, à ses proches et amis, l’Humanité présente ses sincères condoléances et les assure de toute sa sympathie.

Décèsl'humanitépcf
France24 - World

Ukraine war has consequences for Asia, EU chief tells India

Issued on: 25/04/2022 - 15:30Modified: 25/04/2022 - 15:28

New Delhi (AFP) – Russia's invasion of Ukraine threatens India's regional security, the European Union chief said Monday during a trip to New Delhi aimed at fostering deeper strategic ties.

Ursula von der Leyen is the latest visiting Western diplomat to press India, which gets most of its arms from Russia, over its neutral stance on the conflict.

Both the EU and India face challenges from a rising China, and von der Leyen raised the spectre of Beijing's partnership with Moscow to warn the war had consequences further afield than Europe.

"The outcome of the war will not only determine the future of Europe but also deeply affect the Indo-Pacific region," she told an audience at the Raisina Dialogue, an annual geopolitical conference in New Delhi.

"Russia and China have forged a seemingly unrestrained pact. "They have declared that the friendship between them has 'no limits'... What can we expect from the 'new international relations' that both have called for?"

Von der Leyen's trip to New Delhi follows several recent overtures from high-profile diplomatic guests seeking to lure India away from Russia.

Prime Minister Narendra Modi hosted his British counterpart Boris Johnson last week, during which the pair announced a new defence and security partnership.

Von der Leyen said the EU was focused on strengthening its own ties with India over the coming decade after unveiling a new special council to boost trade and tech cooperation.

In a joint statement, India and the Commission "agreed that rapid changes in the geopolitical environment highlight the need for joint in-depth strategic engagement".

India and the bloc last year agreed to resume talks on a free trade agreement that had been stuck since 2013 over issues like patent protection and tariff reductions.

The economic rise of China, and frosty relations since a deadly 2020 border clash between the two Asian giants, have softened India's long-standing reluctance to cutting import barriers.

"The European Union is India's third most important trade partner, but we can do so much more," von der Leyen said. "Our trade is far below our potential."

The two sides traded goods worth about 62.8 billion euros ($67.5 billion) in 2020, according to the European Commission.

India has talks on full free trade deals underway or due to start soon with multiple countries including Britain, Australia and Israel.

India and the United Arab Emirates signed a "milestone" economic deal to boost trade and investment in February.

© 2022 AFP

L'Humanité

Sauvons la Culture !

Tribune

Si on veut recréer un art officiel, laisser l’Etat choisir les artistes, contrôler la création culturelle et museler la presse, alors le choix est clair, c’est celui que propose Marine Le Pen. Par Patrick Malavielle, Vice-Président du Département du Gard, en charge de la Culture et du Patrimoine

Dans le domaine de la culture, les positions et propositions du Rassemblement National révèlent son visage : celui d’un parti xénophobe, défenseur d’une identité nationale usurpée.

Car au-delà des déclarations solennelles sur la grandeur de la France, il faut que chacune et chacun comprenne bien ce qu’est la réalité profonde du projet culturel de l’extrême droite.

D’abord en rappelant la pratique de ses élus locaux.

Au Département du Gard, les représentants du Rassemblement National n’ont eu de cesse de dénoncer les dépenses culturelles et ont voté systématiquement contre le budget de la culture.

En nous reprochant d’aider « des pseudos artistes », d’accompagner « des lieux politisés et dangereux », de soutenir « des créateurs décadents ».

Ils n’ont eu de cesse de se battre pied à pied contre la conception que nous portons d’une culture ouverte pour tous, partout, mettant en œuvre les droits culturels, intégrant l’égalité Femme / Homme, développant l’éducation artistique dans les collèges, relevant les défis du développement durable et du numérique. Alors, oui, il faut « oser la culture » plus que jamais et la sauver des griffes du Rassemblement National.

Il est des moments dans l’histoire où le destin d’un pays peut basculer. Nous y sommes. 

C’est pourquoi j’invite les artistes, les créateurs, les responsables d’institutions culturelles, les femmes et les hommes épris de culture et d’universalité, à faire comme moi : utiliser le bulletin de vote d’Emmanuel Macron pour barrer la route à l’extrême droite.

 

BBC

SpaceX: Can meat be grown in space?

By James ClaytonNorth America technology reporter

Jeff Bezos and Elon Musk both want to colonise space. Nasa is also trying to put people on to the dusty surface of Mars.

But if humans do want to set up communities on the moon or planets, what will they eat?

Plenty of experiments have been conducted to see whether plants can flourish in space.

And as of last week, a new test has begun to see if meat cells can grow.

It was a small pilot step for trialling a potential nutrient source, one possibly big leap - at least the experimenters hope - for the future of space travel.

The experiment was dreamt up by Aleph Farms, an Israeli company that specialises in growing meat from cells and is being carried out by the first all-private astronaut team to visit the International Space Station.

Sceptics though say the method is too unstable for astronauts to rely on - and that growing space meat will never be more simple than simply bringing it up from Earth.

How to grow meat

Growing meat from cells - particularly at scale - even on Earth isn't easy. Aleph Farms is one of several companies trying to produce "cultured meat" but it is the first to try to do it in space.

The company doesn't like to use the term "lab-grown" meat - but in reality this process doesn't look anything like a traditional farm.

Cells from a cow (though it could be any animal) are fed the things they need to grow, like amino acids and carbohydrates. The cells multiply until muscle tissue forms, and eventually becomes meat that you can eat. This process is called "cultivation" or "proliferation".

The meat is grown in tanks that look more like what you'd find in a brewery than a farmyard. The life-cycle of an animal raised for meat - birth, life and slaughter - is completely bypassed.

Enthusiasts say the process has potentially positive implications for the environment, drastically reducing methane emissions for example.

Why grow meat in space?

Zvika Tamari, who heads Aleph Farms' space programme, says scientists don't know whether this can be replicated in zero gravity.

"We know from many previous scientific studies that physiology and biology behave very differently in a microgravity environment… So, we actually don't know, nobody knows, if these processes of cultivation of meat proliferation can actually occur in space."

So, when on 8 April four men blasted off into space in a SpaceX rocket, on the first private mission to the International Space Station, they brought with them a small shoe box-sized container carrying in it animal cells - and everything they need to grow.

Larry Connor, Eytan Stibbe, and Mark Pathy launched from Kennedy Space Center in Florida, accompanied by former astronaut Michael Lopez-Alegria. They were due to return to space on Sunday 24 April, after which the cells will be closely analysed.

But is it worth it?

Even if the experiment is a success and it is proven that meat can be grown in space, it doesn't necessarily mean it's a good idea.

There's a reason local supermarkets aren't stuffed with meat grown from cells. In fact, although hundreds of millions of dollars have been pumped into the industry (Leonardo DiCaprio is an investor in Aleph Farms) this is food that is hard to produce at scale.

Aleph Farms is also still waiting for regulatory approval in Israel before it can serve it up at restaurants. This is food that hasn't yet established itself on Earth, let alone space.

There are other more practical problems when it comes to growing meat in space though. The first is the issue of sterility.

"Animal cells grow slowly", says David Humbird, a chemical engineer at Berkeley.

"If bacteria or fungus were to get into the culture it would grow much faster from animal cells and it will just take over so you aren't making the animal cells anymore. You're making bacteria. And you have to throw it away," says Mr Humbird.

Aleph Farms says it believes the sterility problem can be handled, particularly in space where relatively small quantities of meat would need to be produced. But contamination would be disastrous for a community on Mars - the space equivalent of a crop failure.

Aleph Farms also argues that transporting food into space is extremely costly. Figures vary widely, however a Nasa estimate from 2008 puts the cost at $10,000 (£7,800) just to get a pound of payload into Earth's orbit.

It would cost many times more to bring a pound of food to Mars.

"Mars is millions and millions of kilometres away. And so to be able to produce your food locally, on site is a huge advantage", says Mr Tamari.

Mr Humbird disagrees about this potential benefit, however.

"Those cells that are themselves grown on edible material are going to be sugar, amino acids, and water. And the caloric value of the cells that you make will always be less than that," he says.

"At the best case you could probably recover 25% of the calories and eat them as food. So the question is, why would you drag all those calories into space just to expend 75% of them?"

But there are other considerations when planning long space missions - like the mental health of astronauts.

Karen Nyberg is a former Nasa astronaut who spent five-and-a-half months on the International Space Station, and is now on Aleph Farms' advisory board.

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She says food plays a crucial role in the psychological wellbeing of a crew.

"Food comes in these white bags that we just have to hydrate, like powdered milk and that sort of thing… I was craving the smell of garlic saute and olive oil, and it's just something we don't have. And so anything we can have to kind of bring back home I think would be great."

For Ms Nyberg, fresh food and vegetables is vital if humans are expected to be away from earth for years at a time.

Certainly if humanity is serious about putting people on Mars, how to feed astronauts with nutrient rich food that doesn't spoil - and tastes good - is an important and difficult conundrum.

It's one thing proving meat can be grown in space - it's another proving it's reliable enough, or a practical alternative to food brought from earth.

Aleph Farms has lofty ambitions, but showing that meat really can be produced at scale on Earth is a much more pressing question for the company.

James Clayton is the BBC's North America technology reporter based in San Francisco. Follow him on Twitter @jamesclayton5.

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France24 - World

French far-right leader Le Pen arrives at party headquarters after election defeat

Issued on: 25/04/2022 - 15:29Modified: 25/04/2022 - 15:50

French President Emmanuel Macron has won re-election with a relatively comfortable majority, but his battle with far-right leader Marine Le Pen spotlights a France more divided than ever. Le Pen recorded the best score ever for the French far right in Sunday's vote, prompting Macron in his victory speech to acknowledge a pressing need to unify the country. FRANCE 24's Delano D'Souza reports from Marine Le Pen party headquarters in Paris.

L'Humanité

Et maintenant, comment faire vivre la démocratie ?

Le débat

Assiste-t-on à une crise de régime et à une régression du débat politique ? Depuis plus de deux décennies, cette question revient à chaque scrutin en se traduisant par l’abstention et la montée de l’extrême droite.

Pierre Chaillan

La personnalisation avec le choix du président aboutit à une mise sous tutelle de la vie politique. La clé pour inverser cette tendance reste le Parlement.

Albert Ogien Sociologue, directeur de recherche au CNRS

Le premier tour de l’élection présidentielle a de nouveau consacré l’étrangeté du régime démocratique dans lequel la France s’épuise. Trois candidats se sont dégagés des urnes, en écrasant l’expression du pluralisme des opinions. Cette extrême personnalisation du vote tient à cet arrangement constitutionnel unique en Europe qui, depuis 1962, associe un scrutin législatif majoritaire (et pas proportionnel) à l’élection du président de la République au suffrage universel.

Soixante années de ce régime ont rendu l’activité politique française dépendante à cette élection, devenue écrasante avec le passage au quinquennat et l’inversion du calendrier électoral. La dernière mandature a accusé la nature antidémocratique d’un système qui permet à un ­président débarrassé du contrôle d’un parti et d’un Parlement capables de s’opposer à son bon vouloir d’agir à sa guise. En faisant usage du « vote utile », les électeurs du 10 avril viennent de changer la règle du jeu : il n’est plus question de choisir au premier tour et d’éliminer au second, mais bien de qualifier son champion pour la finale, en se passant d’afficher ses convictions. Ce comportement électoral inédit marque-t-il un recul de ce qu’on avait coutume d’appeler la politique ?

En fait, l’expérience contemporaine de la démocratie ne s’accomplit pas uniquement au rythme de scrutins périodiques. Elle vit également dans un débat public ouvert et permanent dans lequel une population se forge ses aspirations à une vie meilleure. Et quand ses revendications n’arrivent pas à prévaloir dans les urnes, elles sont relayées par l’activisme que des citoyens ordinaires organisent par leurs propres moyens afin de prendre en charge les affaires publiques qui les concernent. On a vu comment des foules prennent la rue pour dégager des dirigeants discrédités ; comment des collectifs recourent à la désobéissance civile, à l’action ­directe non violente ou à des occupations pour satisfaire une exigence ; comment des coalitions citoyennes se forment pour remporter des élections et installer un exécutif à leur écoute. C’est cela qui est à l’ordre du jour.

Pour le camp de gauche, l’enjeu est maintenant celui d’empêcher le vainqueur de réaliser son projet. La solution est simple : lui refuser la majorité parlementaire qu’il attend. Et le moyen est connu : faire élire une majorité de candidats défendant un programme de justice sociale, d’écologie et de démocratie. Au vu de l’état de fragmentation de la droite et de ses deux extrêmes, cela ne devrait pas être impossible. À une condition cependant : laisser le choix des investitures aux militants et citoyens locaux, sans qu’aucune autorité externe cherche à les enrôler derrière une bannière dont ils ne veulent pas ou à leur imposer des diktats d’un autre temps. Est-ce un prix trop lourd à payer pour que, comme lors des dernières municipales et régionales, l’espoir change de camp ?

Pourquoi en est-on arrivé là ? s’interrogent les salariés qui attendent si peu des élections. Les luttes sociales peuvent débloquer la situation.

Willy Pelletier Sociologue, université de Picardie

Des coups durs qui la plient en deux, la brisent, la font s’effondrer, Loubna connaît. Que ça depuis deux ans. À l’hôpital, Loubna est infirmière. Dimanche, nous étions quelques-uns, elle a juste dit : « Comment on en est arrivés là ? Comment, comment ? Nous, à l’hôpital, on répondait aux gens dont le mari venait de mourir entubé, en réanimation, on leur répondait au ­ téléphone, c’était pas à nous de le faire, mais avec le Covid, toutes ces femmes à qui j’ai répondu et qui pleuraient, c’était interdit qu’elles viennent ici voir leur mari, et nous, avec les aides-soignantes, tellement l’hôpital cr ève parce qu’il doit être rentable, on portait des sacs-poubelle sur nous comme protections.

«Il n’y avait plus de lits de disponibles, plus de blouses, que des morts, des morts partout, et dans les équipes aussi, des morts, et les gens ont oublié que Macron, c’est ça  ! les morts du Covid, faute de masques, faute de tout en fait, car seulement le fric compte, et on avait le choix entre Thatcher et Mussolini, c’est là où on est arrivés. Faut qu’on reparte en grève, mais dure, la grève, longue. On ne gagnera rien sans. Tous ces gens seront morts pour rien ! »

Si tout continue d’ordinaire, le même jeu politique, tant d’autres seront morts pour rien. Toutes les ouvrières, tous les ouvriers, tous les grévistes, les indociles qui ont fait « notre classe » et la gauche rouge, noire, verte, la civilisation sociale plus haute que le « chacun sa peine », plus haute que le « chacun seul » en guerre contre ses collègues immigrés.

Je dis pareil que Loubna. Une masse vite va le dire : personne n’est mort pour rien ! Il faut des grèves, encore des grèves, et surtout qu’elles se lient. Et qu’elles bougent le vieux jeu politique dont on récolte si peu. Les élus doivent aider aux grèves. Mélenchon, Roussel, à l’Élysée, auraient été empêchés d’agir sans un mouvement social. Comme en 1936 !

Les luttes, sans elles, qu’obtenons-nous ? Historiquement, rien. Sans luttes déterminées des femmes, pas de droits déterminants. Sans luttes LGBTQI+, quoi ? Sans mobilisations écologistes, nulle prise de conscience. Sans occupations sauvages, quel droit au logement ? Sans grèves ouvrières, pas de congés payés, de salaires qui augmentent, ni droit du travail, ni règles de sécurité, ni durée du travail, ni protections collectives, etc.

Nous allons attendre les prochaines élections pour intervenir ? Allons-nous rester spectateurs désolés, ­reclus, isolés, cinq ans ?

Personne n’en parle. Aux journaux télévisés, pas de grèves, omerta ! Avec le secret bancaire, c’est l’un des secrets les mieux gardés, ces grèves en tous lieux qui démarrent sans arrêt. Or, massives ou pas, les grèves sont permanentes.

Il faut maintenant une initiative ­politique qui les lie. Autrement, on va prendre cher. Il faut cette liaison et l’union « par en bas », qui fera ­gagner concrètement tout de suite. Puis électoralement demain. Pas de raccourci.

démocratiePrésidentielle 2022
France24 - World

Biden says will cooperate with re-elected Macron in 'defending democracy'

Issued on: 25/04/2022 - 15:19

Kethevane GORJESTANI Follow

US President Joe Biden congratulated French President Emmanuel Macron on his re-election Sunday, calling France a "key partner in addressing global challenges." "I look forward to our continued close cooperation -- including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change," Biden tweeted. FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reports from Washington.

Valeurs Actuelles

Champigny-sur-Marne : un jeune tabassé à mort par un groupe d’individus cagoulés

Les faits ont été filmés par un passant. Dimanche 24 avril, dans l’après-midi, un jeune homme de 20 ans a été mortellement agressé par un groupe d’au moins cinq individus dans le quartier de Mordacs à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Dans une vidéo que Le Parisien décrit, sans la publier, il serait possible d’apercevoir ce groupe, vêtu de noir et cagoulé, attaquer un homme en pleine rue, notamment à l’angle de l’avenue du 11 Novembre 1918 et de l’avenue du 8 Mai 45. La bande de jeunes est armée de bâtons, de gaz lacrymogène et d’une machette. La victime est tabassée à mort et laissée au sol. Malgré les soins prodigués par les secouristes, le jeune homme décède sur place.

Un lien avec une précédente agression à l’arme blanche ?

Cette agression violente survient au lendemain d’une première attaque contre un jeune de 18 ans dans le quartier des Boullereaux, à Champigny-sur-Marne, rappelle Le Parisien. La victime avait reçu trois coups de couteau de la part d’une bande de quatre individus, qui sont toujours recherchés par la police. Hospitalisé à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, il est désormais hors de danger.

Y aurait-il un possible lien entre ces deux agressions ? « C’est assez probable qu’il s’agisse d’un match retour », a confié une source au Parisien. Et ce, même si les deux quartiers sont tout de même « éloignés » l’un de l’autre. Le parquet de Créteil reste prudent à ce sujet, assurant qu’il n’y a, « à ce stade, aucun lien certain » entre ces « deux affaires ». De même pour le maire de Champigny-sur-Marne, Laurent Jeanne, qui n’a pas eu « de remontées particulières » à ce sujet, rapporte Le Parisien.

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Val-de-Marne : dans un supermarché, de la cocaïne retrouvée cachée dans du manioc

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Ivry : il poignarde un étudiant après avoir été interné pour des faits similaires

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France24 - World

War in Ukraine: Latest developments

Issued on: 25/04/2022 - 15:16

Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:

No deal on Mariupol corridor

Ukraine says Moscow has not agreed to its request for a humanitarian corridor to let wounded soldiers and civilians leave the Azovstal steel plant in the besieged port city of Mariupol.

Earlier Russia's defence ministry announced it would "from 14:00 Moscow time (1100 GMT) on April 25, 2022... unilaterally stop any hostilities, withdraw units to a safe distance and ensure the withdrawal of civilians".

US wants 'weakened' Russia

US Secretary of Defense Lloyd Austin says he hopes that the war in Ukraine will hobble the Russian military.

"We want to see Russia weakened to the degree that it can't do the kinds of things that it has done in invading Ukraine," he says after a visit to Kyiv with Secretary of State Antony Blinken.

He adds that Ukraine can win the war if it has the "right equipment."

Austin and Blinken pledge $700 million (653 million euros) in additional military aid during their visit.

US diplomats to return

Blinken confirms that US diplomats, withdrawn at the start of Russia's invasion, will gradually return to Kyiv. US President Joe Biden nominates career foreign service officer Bridget Brink to be the next US ambassador.

Several European countries have also reopened their embassies in Kyiv since Russia withdrew its forces from the region.

Putin congratulates Macron

Russian President Vladimir Putin congratulates French President Emmanuel Macron on his re-election following a run-off with far-right candidate Marine Le Pen, seen as closer to Moscow.

"I sincerely wish you success in your state activities, as well as good health and well-being," Putin says in a telegram to the europhile Macron.

Russia says Ukraine drones downed

The governor of Russia's Kursk region, which borders Ukraine, says Russian forces shot down two Ukrainian drones near the boundary between the two countries, in Kursk's Rylsky district.

Roman Starovoyt says there were no casualties or damage.

In recent weeks, Russia has repeatedly accused Ukrainian forces of launching strikes on its soil.

Ukraine proposes Mariupol talks

Ukraine has invited Russia to talks near Mariupol's besieged Azovstal steelworks, the last holdout of Ukrainian soldiers and civilians in a devastated city largely under Moscow's control.

"We invited Russians to hold a special round of talks on the spot right next to the walls of Azovstal," says Oleksiy Arestovych, an aide to President Volodymyr Zelensky.

Six more civilians killed

Donetsk governor Pavlo Kyrylenko says five civilians were killed Sunday and another five wounded in the eastern region as Ukrainians mark a sombre Orthodox Easter.

Also in eastern Ukraine, the Kharkiv prosecutor's office reports one woman killed and a man wounded by shrapnel.

5.2 million refugees

More than 5.2 million Ukrainians have fled the country since Russia launched its invasion two months ago, with over 45,000 joining their ranks in the past 24 hours, the UN says.

burs-jmy/jv

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

Un rodéo urbain à l’origine des tensions

Les faits se sont produits dans un climat de tensions. Des violences similaires avaient en effet eu lieu la veille, après une première intervention des forces de l’ordre. Un individu utilisant une motocross non homologuée avait en effet été interpellé vendredi 22 avril alors qu’il s’adonnait à un rodéo urbain. Il avait tenté de fuir à l’arrivée des policiers. Là aussi, quelques dizaines d’individus avaient mis le feu à des poubelles et érigé des barricades.

Mulhouse : les dernières actualités

« Améliorez nos conditions de travail ! » : à Mulhouse, les soignants interpellent Emmanuel Macron

Haut-Rhin : harcelée, une adolescente de 14 ans se suicide

Mulhouse : 18 femmes bosniaques arrêtées après une centaine de vols

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

Issued on: 24/04/2022 - 20:00

Aude MAZOUE

Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But the road to his second term, five years pockmarked with unprecedented crises, was no smooth ride. Re-elected on Sunday night after facing down Marine Le Pen once again, Macron, divisive as ever, has fresh challenges ahead.

Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.

Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.

Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.

Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.

As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.

Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.

And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.

Ambition on the rise

Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).

In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.

After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.

But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.

"He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.

Political betrayal

As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.

But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.

But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.

Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.

Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.

Five turbulent years

Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.

Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)

But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.

But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.

It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.

As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.

After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needed, rolling back years of recriminations, heightened that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten the re-elected Macron? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.

French presidential election © France 24

This article has been adapted from the original in French.

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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

Valeurs Actuelles

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une mésaventure dont il se souviendra longtemps. Ce dimanche 24 avril, les Français sont invités à se rendre aux urnes pour voter dans le cadre du second tour de l’élection présidentielle. Florian Philippot ne compte pas passer son tour. Vers 11 heures, le président des Patriotes se rendait à Forbach (Moselle) pour aller voter au scrutin présidentiel. Son chauffeur le conduisait. Mais les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle de vitesse sur l’autoroute A4. La voiture roulait entre 170 km/h et 180 km/h, selon les informations du Parisien ce dimanche. Les gendarmes ont immédiatement immobilisé le véhicule sur une aire de repos de Vrigny, dans la Marne. Le président des Patriotes et son chauffeur ont été bloqués sur place une dizaine de minutes.

Le reste du trajet en train

Auprès de nos confrères du Parisien, Florian Philippot a confirmé les faits survenus ce matin. Il a toutefois précisé que le chauffeur en question était « son ami ». L’ex-bras droit de Marine Le Pen « dormait » à ce moment-là et ne se serait pas rendu compte de l’excès de vitesse en question. Il a néanmoins admis que cet acte n’était « pas bien ».

D’après Florian Philippot, les gendarmes auraient immobilisé les deux hommes sur l’aire de repos quelques instants avant de proposer à l’homme politique de le raccompagner à la gare la plus proche. Ce qu’aurait accepté Florian Philippot, qui affirme ne pas avoir son permis de conduire. Le procureur de la République du tribunal de Reims n’a pas souhaité ajouter de commentaire auprès du Parisien.

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Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

“Allah détruit la France” : un homme en possession d’un couteau interpellé à Châlons-en-Champagne

Marne : relaxe pour un clandestin multirécidiviste accusé d’avoir violenté un couple d’octogénaires

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The high-tech fitness mirrors that aim to get you exercising more

By Kitti Palmai and Will SmaleBusiness reporters

For most people, including fitness fans, the thought of having to watch yourself work out is not an appealing one.

We don't look our best while sweating on a treadmill or grimacing on a weights machine.

Yet as any gym-goer knows, there are always some individuals who like to admire their reflection in the floor-length mirrors.

It is perhaps these particular keep-fit enthusiasts who are most thrilled about the latest trend in home exercise - smart fitness mirrors.

These are 6ft (180cm) or so tall, vertical, high-tech mirrors that contain a computer, hook up to the internet, and also work as a video screen.

The idea is you connect with an online trainer, who then appears on the mirror/screen along with your reflection.

On the more advanced devices the mirror is fitted with cameras and speakers, so the trainer can observe your movements, and suggest tweaks and changes.

Users have the option of live one-to-one lessons or group classes, with a number of workouts, including weights, Pilates, cardio, and yoga.

On the simpler mirrors the video and sound is just one-way - you can see and hear the trainer, but not the other way around. Lessons are typically not live, instead you access a library of streamed workout videos.

Whether you go for a higher-spec model, or more basic offering, you typically pay at least £1,000 ($1,300) for the mirror, and then a monthly subscription on top.

The touch-screen mirrors are also typically fitted with numerous sensors, connected to an artificial intelligence (AI), which can give feedback on your movements, and suggest improvements.

The first such mirror to go on sale in the UK was the Vaha. Made by the German firm of the same name, it hit the market last year. Rival brands include Tonal, Mirror, NordicTrack, Portl, and ProForm.

Vaha describes its mirror as "delivering full personalised, immersive sessions for body, mind and nutritional health".

But is there any actual advantage to being able to watch yourself workout?

Colleen Logan, vice president of public relations at iFit, the US-owner of both Nordic Track and ProForm, says that seeing yourself on the mirror allows the user "to adjust their form [or position], so they get the optimum benefits of the strength exercise and minimize errors in form that could lead to injuries".

Dr Anthony Papathomas, a sports and fitness psychologist at Loughborough University says that there is merit to this argument, but that he also has some concerns.

"From a psychological perspective, exercising in front of your reflection might provide important feedback; for example on running technique or weight lifting form," he says. "It may also appeal to people's aesthetic motivations for exercise - you can see the muscles in action and that can feel rewarding."

Mr Papathomas adds: "My concern would be how do people with body image insecurities feel about this? It may be a problem for those new to exercise and looking to make a lifestyle change.

"Even for regular exercisers, we know there are many who experience body dysmorphia or eating disorders, and for them, seeing a reflection throughout their exercise might be troubling."

A similar form of high-tech mirror is also now entering the market - smart wellness mirrors. These are mirrors that use sensors and AI to evaluate a user's skin and underlying health.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

French firm Care OS makes two such products, which are designed to replace the current mirror above the sink in your bathroom.

Its mirrors use a camera, and infrared and ultraviolet light sensors to analyse a person's skin and temperature, and then suggest a number of care routines. The user can also access subscription-based skincare tutorials.

Violaine Monmarche, Care OS's co-founder, explains that the mirror works with both motion and voice control.

"The bathroom is a place where you have your hands full, or wet, or with cream on them, so.. the mirror is touchless - you just have to gesture in front of it," she says.

Dr Anoob Pakkar-Hull, a medical aesthetic, or beauty, consultant at Harley Street Specialist Hospital in London, says that this new technology "has made the famous line 'mirror, mirror, on the wall, who's the fairest of them all?' become a reality".

He adds: "Advances made in artificial intelligence, augmented reality, and facial recognition bring a plethora of opportunities that we must leverage to give people the ability to capably assess and manage their health from home."

However Dr Pakkar-Hull says he still has concerns about their accuracy, and the lack of touch interaction. "Certain medical problems require palpation [touch] in order for the condition to be diagnosed appropriately."

Consultant psychologist Dr Elena Touroni also has concerns about both fitness and wellbeing smart mirrors.

"For someone who is already focused on perfection, and perhaps already notices every perceived 'flaw' in their body, these mirrors could end up amplifying these kinds of psychological difficulties," she says.

Fellow psychologist Lee Chambers agrees that there is a risk of people obsessing about "working to perfection". Yet he adds that the smart mirrors do "have the ability to empower health choices and nudge health behaviours".

He adds that exercise mirror should also be very useful for people who don't have time to go to the gym, but still want feedback on how they are getting on.

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France24 - World

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

Issued on: 25/04/2022 - 00:21

Benjamin DODMAN Follow Shirli SITBON

French President Emmanuel Macron has seen off his far-right rival Marine Le Pen to secure five years more years at the helm of Europe’s second economy. But the narrowing margin of victory and an increasingly polarised nation herald another rocky term for the incumbent, whose success was tarnished by the lowest turnout in half a century.

Macron, 44, is the first president to secure re-election since Jacques Chirac 20 years ago. His back-to-back wins are no small feat in a country that has recently developed a taste for kicking out the incumbent at the first opportunity. It helped that on both occasions he faced a political force that a (shrinking) majority of the French still considers unfit for government.

At 58.8 percent to Le Pen’s 41.2 percent, Macron’s projected margin of victory ultimately exceeded most pollsters’ forecasts. Still, Sunday’s rematch produced a much closer outcome than in 2017, when the political upstart carried the day with 66 percent of the vote. On her third attempt, Le Pen has moved several steps closer to the Élysée Palace. Not since World War II has the nationalist far right come this close to power in France.

“The ideas we represent have reached new heights,” Le Pen told supporters in a defiant speech, hailing a “shining victory” even as she conceded defeat. The 53-year-old vowed to “keep up the fight” and lead the battle against Macron in parliamentary elections in June.

French presidential election © France 24

After a turbulent five years in office marked by violent protests and a succession of Covid lockdowns and curfews, Macron relied on an uncertain coalition of ardent supporters and reluctant “tactical” voters determined to keep Le Pen out of power. In the end, it proved more than enough to hold off the “anti-Macron front” summoned by his challenger.  

Le Pen had sought to frame the election as a referendum on the incumbent. She urged voters to “choose between Macron and France”. Some did see the contest that way. But more chose between Le Pen and the Republic. 

“Many of our compatriots voted for me not out of support for my ideas but to block those of the far right,” Macron told supporters at the Eiffel Tower, striking a more humble tone than he had on the campaign trail. “I want to thank them and I know that I have a duty towards them in the years to come,” he added, hinting at a more grounded style for the years to come. 

‘Europe wins’ 

The stakes were huge in Sunday’s election. Victory for Le Pen would have sent shockwaves around the European Union, which she vowed to radically reform once in power, remodelling it as an “alliance of nations”. 

The far-right leader insisted she had no “secret agenda” to drag France – a founding member of the EU – out of the 27-nation bloc, its single currency or its passport-free Schengen zone. But Macron warned her policies would effectively lead to a “Frexit” by stealth. He described the contest as a “referendum for or against Europe”. 

That’s certainly how many of his European peers saw it too. They rushed to congratulate Macron on his re-election, hailing the incumbent’s victory as a victory for Europe too. The result means the European Union “can count on France for five more years”, said the head of the European Council, Charles Michel. 

Italian Premier Mario Draghi hailed Macron's victory as “splendid news for all of Europe” and a boost to the EU “being a protagonist in the greatest challenges of our times, starting with the war in Ukraine”. “Democracy wins, Europe wins,” added his Spanish counterpart Pedro Sanchez. 

In a highly unusual move, Sanchez had joined the leaders of Germany and Portugal in signing an open letter just days before the election, in which they urged French voters to weigh the historical significance of their vote. 

“It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name. 

‘Not so much a duel as a duo’ 

In his victory speech in 2017, Macron had promised to “do everything” in his power to ensure the French “have no longer any reason to vote for the extremes”. Five years later, the far right has surged to its best-ever score and the mainstream centre-left has been supplanted by a more radical force.   

That populist, anti-establishment parties should have come closer to power than ever before is hardly a surprise. Having completed his takeover of the political mainstream, Macron has left space only for radical forces to flourish. There can be no democracy without the possibility of an alternative. Right now, the only alternatives thrive outside the mainstream. 

“I don’t mean to spoil the victory, but the [far right] has won its highest ever score,” Macron’s Health Minister Olivier Véran cautioned on Sunday. “There will be continuity in government policy because the president has been re-elected. But we have also heard the French people's message. There will be a change of method, the French people will be consulted.” 

Dismal turnout suggests the message from voters was one of widespread rejection. At 28%, the rate of abstention was the highest in half a century. Counting those who cast blank or spoiled ballots, more than a third of registered voters refused to back either finalist. The figures reflect widespread dismay at a campaign 80% of voters described as “poor quality” and a rematch the French have long said they didn’t want.

“Theirs is not so much a duel as a duo,” muttered the conservative Les Républicains leader Christian Jacob, a representative of the rapidly decaying “old-world” establishment parties squeezed out by the tussle between Macron and Le Pen.

Rightly or wrongly, the perception that the incumbent did everything in his power to engineer a repeat of the lopsided contest of 2017, framing the political debate as a showdown between the liberal mainstream and Eurosceptic populists, angered voters and left many feeling trapped.

Across France, voters complained of being arm-twisted into choosing “the lesser of two evils”, while students took to occupying university campuses in protest at the choice of finalists. Macron’s government had alienated many young voters with its rants against “woke” ideas and “Islamo-leftism” in academia. Brutal police clampdowns on protesters also blurred the line between the far right and mainstream in the eyes of some, encouraging the spread of the slogan, “Neither Le Pen, nor Macron”. 

As left-wing voters dithered ahead of the second round, weary of having to vote once more to keep the Le Pen clan at bay, the extent of their resentment became apparent to all who hadn’t yet noticed.

Macron’s fightback

At 27.8%, Macron’s first-round tally on April 10 marked an improvement on his score from 2017. But a depleted reservoir of votes and the back-handed endorsements of mainstream opponents sent a clear message to the incumbent: he would have to work his socks off in between the two rounds to sway a deeply sceptical nation.

Macron did just that. He hit the ground running the next morning, mingling with sometimes angry crowds in stricken towns that had backed Le Pen or third-placed Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist whose 22% support became the most coveted pool of votes for both finalists.

Having governed and then campaigned to the right of centre right up to the first round, Macron swung the other way in the following days. He overtly borrowed the language of the left at a rally in Marseille, promising to put “ecological planning” at the heart of his second term. He then wrapped up his campaign in the immigrant-rich northern suburbs of Paris, trading jabs at a boxing club with youths who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.

The night before, Macron took the gloves off in a bruising televised debate, determined to corner his opponent. It was a stunning reversal of roles after Le Pen’s kamikaze onslaught of 2017. Macron did not settle for a defensive win this time. He went for the kill, in the words of French daily Le Monde, “suffocating his opponent like a boa constrictor”.

Le Pen had spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic first debate, which even she has admitted was a flop. She sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.

But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public, which he said ran contrary to the Republic’s secular values and threatened to trigger “civil war” in France.

Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow. She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures. Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.

On to the ‘third round’

Macron’s victory caps a forgettable campaign upended by the war in Ukraine and hampered by a largely absent incumbent. Failure to challenge the president on his record means the contest will largely be remembered for Macron’s body language: his combative manner at the 11th hour, his highly memeable facial expressions during the debate, and his notorious photo-ops – from the Zelensky-like “hoodie-and-stubble” act to the hirsute chest revealed by a daringly unbuttoned shirt. 

The re-elected president won’t be leaning back on that leather sofa for long. After a rocky first term, he faces the prospect of an even tougher second mandate, with little to no grace period and voters of all stripes likely to take to the streets over his plan to continue pro-business reforms and get the French to work more and longer. 

Eyes are already turning towards legislative elections in June, with Macron looking unlikely to repeat the coup that saw him pull a party and a majority out of his hat five years ago. Even as he hailed Le Pen’s defeat on Sunday, Mélenchon said there was still a chance to beat Macron in the June parliamentary polls – often dubbed the “third round” of the presidential election. 

“[Macron] swims in an ocean of abstention and spoiled ballots,” warned the veteran leftist, pointing to the estimated three million people who cast blank or spoiled ballots on Sunday.

Results from the first round on April 10 signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a rematch of 2017. How those three blocs will perform in June is anyone’s guess.

The presidential election leaves the tableau of a bitterly divided country, in which the chasm between urban centres and small-town, peripheral districts has only widened. Le Pen took just 5% of the first-round vote in the French capital; Macron did just as poorly in some rural areas. Between them, the two finalists won less than half the youth vote.

Rising abstention and increasingly violent protests have heightened scrutiny of a system that invests immense power and attention on the figure of the president. Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, forcing voters into “tactical” choices and fuelling resentment.

As he campaigned ahead of the run-off, Macron disputed the fact that a “republican front” of anti-Le Pen voters was crucial to his landslide win in 2017, implying that voters had chosen him and his project. He set aside his hubris on Sunday night, acknowledging that voters had indeed rallied behind him in order to hold off the far right.

“We will have to be benevolent and respectful because our country is riddled with so many doubts, so many divisions,” he said at the foot of the Eiffel Tower, addressing voters who backed his adversary. “The anger and disagreements that drove them to back [the far right] must be answered. It will be my responsibility and that of the people who govern with me.”

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Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

As it happened: Macron beats far-right rival Le Pen to win second term

World leaders congratulate French President Macron on re-election

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Why Argentina is embracing cryptocurrency

By Christine RoBuenos Aires

In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

More technology of business:

Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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France24 - Monde

Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner

Publié le : 25/04/2022 - 14:07Modifié le : 25/04/2022 - 15:21

FRANCE 24 Suivre

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda, a annoncé avoir capturé un Russe du groupe Wagner au Mali.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda, détient un Russe membre de la milice Wagner, selon un communiqué auquel France 24 a eu accès dimanche 24 avril.

"Durant la première semaine d'avril, (nous avons) capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou", dans le centre du Mali, indique ce texte en arabe. C'est la première fois que le GSIM annonce la capture d'un Russe engagé sur le front de la lutte antijihadiste dans le pays.

"Ces forces meurtrières ont participé avec l'armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où elles ont affronté plusieurs moudjahidines avant d'encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents", ajoute le texte.

Selon le même communiqué, "les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré (centre du Mali, NDLR). Les moudjahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite."

#Mali #JNIM revendique plusieurs opérations, dont la capture d’un mercenaire de #Wagner à #Diabalyً la première semaine du mois d’avril. Et plusieurs opérations ente le 6 février et le 7 avril pic.twitter.com/5oaM5b0B24

April 24, 2022

Opération controversée à Moura

Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler.

Dirigé par des militaires depuis août 2020, le pays a fait appel massivement à ce qu'il présente comme des "instructeurs" venus de Russie alors que les Occidentaux (Paris et Washington notamment) dénoncent la présence dans le pays de "mercenaires" du groupe privé russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens au pouvoir.

Moura a été le théâtre fin mars d'une opération controversée de l'armée malienne. Selon les autorités de Bamako, les soldats maliens y ont "neutralisé" 203 jihadistes, mais l'ONG Human Rights Watch (HRW) accuse des membres des Forces armées maliennes (Fama) d'y avoir exécuté sommairement 300 civils, avec l'aide de combattants étrangers.

La mission de l'ONU au Mali (Minusma) demande depuis lors en vain aux autorités maliennes de l'autoriser à se rendre sur place pour enquêter afin de faire la lumière sur ces événements.

Avec AFP

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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel

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Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

[Info VA] Ce que l’on sait de l’assaillant de l’église de Nice, qui a poignardé un prêtre et une fidèle

Ce dimanche 24 avril au matin, alors que la France vote pour le second tour de l’élection présidentielle, une attaque au couteau a frappé l’église Saint-Pierre-d’Arène de Nice, près de la Promenade des anglais. Le père Kristof, qui officiait à ce moment-là, ainsi qu’une paroissienne, sœur Marie-Claude, présente au moment des faits, ont été blessés. Selon nos informations, le prêtre, âgé de 57 ans, est en « urgence absolue » après avoir a été poignardé a vingt reprises, tandis que la fidèle, âgée de 72 ans, a été blessée à la main en tentant de défendre le père Kristof.

Selon les informations de Valeurs actuelles, l’auteur des faits, Kevin Ravenna, né le 11 janvier 1991 à Fréjus, souffrirait de troubles psychiatriques, pour lesquels il aurait effectué plusieurs séjours à l’hôpital Sainte-Marie de Nice. D’après l’AFP, le suspect de 31 ans, aurait « spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église ». Coursé par les équipages de la police nationale et municipale, rapidement arrivés sur les lieux, Kevin Ravenna aurait fuit l’église avant de revenir sur place, pour s’y faire finalement interpeller.

Sympathisant du Front National en 2018

D’après nos informations, l’auteur présumé était également un sympathisant du Front National, au cœur d’une polémique ayant entaché la réputation de l’antenne maralpine du FNJ (section jeunesse du FN), en 2018. Lors d’un reportage tourné en caméra cachée par la chaine C8, le jeune Kevin Ravenna s’adresse à Bryan Masson, alors responsable de l’antenne jeunesse : « Je ne suis pas raciste hein… enfin peut-être un peu mais bon. » L’auteur des propos parle également de Florian Philippot, alors bras droit de Marine Le Pen, en des termes peu amènes : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne tu vois, et les homosexuels ce n’est pas mon délire. » L’auteur des propos est ensuite réprimandé par Bryan Masson. Peu après la diffusion du reportage, le Front National avait alors accusé la chaine C8 de manipulation, affirmant que Kevin Ravenna était en réalité un ingénieur du son travaillant chez Canal+, groupe propriétaire de C8. Une information par la suite démentie par la chaine, dans un communiqué. Dans des rushs diffusés par C8 pour se dédouaner des accusations, un membre de l’antenne FNJ de Nice déclarait que Kevin Ravenna, alors candidat pour devenir militant, avait été recommandé par un ancien cadre de la fédération FN de Nice suspendu de ses fonctions pour avoir tenu des propos négationnistes.

Selon ce dernier, Kevin Ravenna s’était rendu une première fois dans les locaux du FN à Nice, en 2017, un jour où cet ancien cadre du FN était de permanence. Kevin Ravenna aurait faire part de son souhait de devenir militant, mais aurait tenu des propos décousu. A cette occasion, il aurait sorti sa carte d’adhérent du parti LR, qu’il aurait découpé sous les yeux des militants FN, comme preuve de sa bonne foi. La scène aurait été prise en photo. Il serait revenu une seconde fois, et c’est cette seconde fois qui aurait été filmée par les caméras cachées de C8. Rien ne prouve à ce stade qu’il a été adhérant du FN par la suite.

Selon une source proche du dossier, l’assaillant de l’église de Nice et le sympathisant du FN en question sont bel et bien la même personne. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice et le parquet national antiterroriste a été informé. Kevin Ravenna n’est connu pour aucun antécédent judiciaire. Son profil et son comportement incohérent alertent toutefois les policiers qui l’ont interpellé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

France24 - World

World leaders congratulate French President Macron on re-election

Issued on: 24/04/2022 - 21:10Modified: 25/04/2022 - 02:45

FRANCE 24 Follow Carys GARLAND Follow

World leaders were quick to congratulate French President Emmanuel Macron for his election victory over his far-right rival on Sunday, some reflecting relief at avoiding a political shock in one of the European Union’s most pivotal countries.

European Council President Charles Michel, as well as the prime ministers of Belgium and Luxembourg, were among the first to congratulate Macron, followed by almost all of the bloc’s 27 leaders, after his win over Marine Le Pen by a comfortable margin.

“Bravo Emmanuel,” Michel wrote on Twitter. “In this turbulent period, we need a solid Europe and a France totally committed to a more sovereign and more strategic European Union.”

Chaleureux bravo cher @EmmanuelMacron En cette période tourmentée, nous avons besoin d’une Europe solide et d’une France totalement engagée pour une Union européenne plus souveraine et plus stratégique.Nous pouvons compter sur la #France #5 ans de plus. pic.twitter.com/JEPf6Pqght

April 24, 2022

Belgium’s Alexander De Croo and Luxembourg’s Xavier Bettel also quickly posted congratulations on Twitter. With Michel, the two are all centrist allies of Macron.

After Britain’s surprise vote to quit the EU and the election of Donald Trump in the United States in 2016, the bloc was alarmed by Le Pen’s potentially explosive social and economic reforms, even if polls showed Macron winning in Sunday’s second round.

France, a founding member of the EU, has been at the centre of efforts to integrate Europe since the end of World War II, even if such policies have been divisive.

Having Le Pen, a deeply eurosceptic politician who has professed admiration for Russian President Vladimir Putin, in the Élysée Palace would have had huge implications for the stability of the EU, analysts and diplomats said.

Le Pen had long flirted with the idea of leaving the bloc, although she insisted she had no “secret agenda” this time for quitting the EU or the euro single currency.

European Central Bank President Christine Lagarde, a French national, offered warm words for the pro-business Macron, saying “strong leadership is essential in these uncertain times”.

The leaders of Sweden, Romania, Lithuania, Finland, the Netherlands, Ireland and Greece, as well as European Commission President Ursula von der Leyen all reacted within about half an hour of the result with their congratulations.

“I look forward to continuing our extensive and constructive cooperation within the EU and NATO, and to further strengthening the excellent relationship between our countries,” Dutch Prime Minister Mark Rutte said.

UK Prime Minister Boris Johnson also took to Twitter, “congratulating” Macron, saying he looks “forward to continuing to work together”.

Congratulations to @EmmanuelMacron on your re-election as President of France. France is one of our closest and most important allies. I look forward to continuing to work together on the issues which matter most to our two countries and to the world. 🇬🇧🇫🇷

April 24, 2022

Pro-EU moment ‘must be seized’

German Chancellor Olaf Scholz said French voters “have sent a strong vote of confidence in Europe today. I am happy that we will continue our good cooperation”.

Italian Prime Minister Mario Draghi, who along with Macron and Scholz is seen as forming a powerful trio of pro-EU leaders, also said the re-election was “wonderful news for all of Europe”.

Many leaders referred to Macron as “cher (dear) Emmanuel”.

The youthful centrist is one of the bloc’s most pro-EU leaders, credited by many as having the vision to help it stand up to China’s rise and Russia’s military threat.

Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez tweeted his congratulations to Macron: “The citizens have chosen a France committed to a free, strong and fair EU. Democracy wins. Europe wins.” Sanchez on Thursday wrote a joint op-ed in French daily Le Monde with Portugal’s Antonio Costa and Scholz criticising Le Pen and urging people to vote for Macron.

Norwegian Prime Minister Jonas Gahr Store said France had chosen “liberal democracy over the far right”. Uniting the French and “taking courageous decisions for the climate”, were important tasks ahead, he added, calling for closer cooperation in Europe and “unity against authoritarian forces and war”.

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky also congratulated Macron on his re-election, calling the French president a “true friend”.

“I wish Emmanuel Macron new successes for the benefit of the French people,” Zelensky tweeted in French early Monday. “I appreciate the support of France and I am convinced: we are stepping together to new common victories! To a strong and united Europe!”

‘Defending democracy’

Outside of Europe, Canadian Prime Minister Justin Trudeau was among the first to congratulate Macron, saying he was “looking forward to continuing our work together on the issues that matter most to people in Canada and France – from defending democracy, to fighting climate change, to creating good jobs and economic growth for the middle class”.

US President Joe Biden joined in the congratulations later Sunday, calling France a “key partner in addressing global challenges”.

“I look forward to our continued close cooperation – including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change,” Biden tweeted.

Congratulations to @EmmanuelMacron on his re-election. France is our oldest ally and a key partner in addressing global challenges. I look forward to our continued close cooperation — including on supporting Ukraine, defending democracy, and countering climate change.

April 24, 2022

US Secretary of State Antony Blinken also congratulated Macron. "We look forward to continuing close cooperation with France on global challenges, underpinning our long and enduring Alliance and friendship," he wrote on Twitter.

Modi congratulates ‘my friend’ Macron

Indian Prime Minister Narendra Modi congratulated his "friend" Macron and said he looked forward to continuing work together to deepen the India-France strategic partnership.

Reporting from New Delhi, FRANCE 24’s Navodita Kumari said Modi and Macron have a close relationship and have met at least six times, with the Indian leader scheduled to visit France in early May.

For India, France is an important ally in the EU, one that plays a critical role in shaping EU policy, especially in the Indo-Pacific region, where India is looking for help to counter its giant and hostile neighbour, China, explained Kumari.

Australian Prime Minister Scott Morrison also welcomed Macron's election and said he looked forward to working with the French leader in the Indo-Pacific region.

"Another great expression of liberal democracy in action in uncertain times. We wish you & France every success, in particular your leadership in Europe and as an important partner to Australia in the Indo-Pacific," said Morrison on Twitter.

Congratulations Emmanuel Macron on your re-election as President. Another great expression of liberal democracy in action in uncertain times. We wish you & France every success, in particular your leadership in Europe and as an important partner to Australia in the Indo-Pacific.

April 25, 2022

African leaders welcome Macron’s ‘brilliant re-election’

In Africa, Senegalese President Macky Sall sent Macron his “best wishes for success in his second term of office”.

Gabon's President Ali Bongo Ondimba hailed Macron's "brilliant re-election" in online comments. "More than a shared past, our two countries have a future to build," said the leader of the oil-rich former French colony.

Ivorian President Alassane Ouattara sent Macron his “warm congratulations” in a Facebook post, saying he looked forward to “continuing with him to strengthen the ties of friendship and cooperation between Côte d’Ivoire and France”.

And Nigerien President Mohamed Bazoum tweeted: “I welcome the brilliant re-election of Emmanuel Macron. His experience of international issues in general and the Sahel in particular makes him a valuable partner for us in our fight against terrorism.”

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - World

Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

Issued on: 25/04/2022 - 09:39

FRANCE 24 Follow

Within hours of polls closing in the second round of the French presidential election, the runners-up set their sights on the “third round”: legislative elections in June, which will decide how much of President Emmanuel Macron’s agenda he is able to pass. Far-right Marine Le Pen and veteran leftist Jean-Luc Mélenchon, who finished third in the first round of voting, both hope to mobilise voters to form a strong parliamentary opposition to the freshly re-elected president.

With a 17-point lead over his far-right rival, Macron secured a decisive victory against Le Pen in Sunday’s presidential run-off, dashing her hopes of an upset win as he did in 2017. But Le Pen made major gains, cutting Macron’s margin nearly in half compared to five years ago, when he defeated her 66 points to 34.

Le Pen is keen to channel that momentum into the next round of voting: France’s legislative elections, on June 12 and 19. Speaking shortly after the results were announced Sunday, she urged her supporters to turn to the “great battle” ahead.

“Tonight we launch the great battle of the legislative elections,” Le Pen said. “I will lead this battle alongside Jordan Bardella, with all those who had the courage to oppose Emmanuel Macron in the second round, with all those who have France at heart.”

Le Pen, herself a member of France’s National Assembly since 2017, representing the northern Pas-de-Calais region, sought to present her party as the leading force of opposition to Macron.

“The National Rally will seek to rally those who want to come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from, in order to field and support candidates everywhere,” she said.

Speaking on news channel TF1, the National Rally's acting president Bardella described the June elections as the “third round” of presidential voting.

‘The third round begins tonight’

Leftist Mélenchon, for his part, expressed his satisfaction with Le Pen’s defeat.

“It’s very good news for the unity of our people,” Mélenchon said. But he had no kind words for the incumbent. The two finalists on Sunday had the support of “barely over a third of registered voters”, he said, before also turning to the legislative elections.

“Don’t give up,” said Mélenchon, an opposition MP since 2017, representing parts of Marseille. “The third round begins tonight. On June 12 and 19, another world is still possible if you elect a majority of MPs from the new popular union, which must continue to grow.”

After Le Pen edged him out in the first round, Mélenchon had called on voters to elect him prime minister in the legislative elections. His campaign director Manuel Bompard still believes he has a chance.

Mélenchon can still be prime minister, “not to be prime minister but to pass his platform, freeze prices, raise the minimum wage, and put in place a Sixth Republic”, Bompard said.

À toutes et à tous, je dis : ne vous résignez pas. Au contraire : entrez dans l'action franchement et massivement. Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre #Macron et choisir un autre chemin. https://t.co/WrQTDbGJhA

April 24, 2022

Pundit Éric Zemmour, who ran to Le Pen’s right and finished fourth in the first round with 7 percent of the vote, also gestured toward the legislative elections, calling on the “national bloc to unite and rally”.

“There can be no electoral victory without an alliance among the entire right,” he said, echoing his message on the campaign trail. “Our coalition isn’t an option – it’s a necessity, it’s a duty,” Zemmour said.

This article has been adapted from the original in French.

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Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

As it happened: Macron beats far-right rival Le Pen to win second term

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Emmanuel Macron: A meteoric rise and a rocky road to re-election

France24 - World

Nicaragua announces withdrawal from Organization of American States despite bloc's objections

Issued on: 25/04/2022 - 08:47

NEWS WIRES

Nicaragua's government on Sunday said it had completed its withdrawal from the Organization of American States (OAS), a move the group swiftly decried as violating international norms and unable to go into effect for another year.

Nicaragua's government also said it had closed the local OAS office and revoked the credentials of several OAS representatives as part of an “unwavering decision” to leave the organization. 

Nicaragua began the process to leave the 35-member OAS in November, shortly after President Daniel Ortega's election to a fourth consecutive term amid international concern – including from the OAS – over the vote's fairness as Ortega detained opponents and criminalized dissent.

However, the OAS said Nicaragua's rejection of the group could not go into effect until the end of 2023 given the country's status as an active member.

"This is a violation of the most basic international norms... We demand that the Nicaraguan government respect the obligations that currently govern its relationship with the OAS and with every international organization of which Nicaragua is a part," the OAS said in a statement.

The OAS also said that Nicaraguan officials had “illegitimately occupied” the OAS office in the capital of Managua, and warned that they could be held responsible internationally.

Nicaragua has frequently described the Washington-based OAS as interventionist and controlled by the United States.

“Nicaragua is not a colony of anyone,” the government said in a statement announcing its withdrawal.

Last month, Nicaragua's then-ambassador to the OAS accused Ortega's government of repressing the political opposition, human rights abuses and cracking down on freedom of speech.

The United States and the European Union have called last year's election illegitimate, and have pressed Ortega to hold new elections and release more than 160 prisoners.

(REUTERS)

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Nicaragua’s main opposition figure Chamorro sentenced to prison

Biden bars Nicaragua officials, including Ortega couple, from US

Nicaragua’s Ortega wins fourth term in election slammed as ‘pantomime’

BBC

France election: 'Many voted to build a barricade against the far-right', says Macron

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Emmanuel Macron has beaten far-right candidate Marine Le Pen to win the French presidency, projections have shown.

Macron has taken 58% of the vote to Le Pen's 42%, in a narrower victory than their previous contest in 2017.

Speaking to supporters in the centre of Paris, he asked them to not boo the name of Marine Le Pen, saying, "From now on, "I'm no longer the candidate of one camp, but the president of all."

France24 - World

Liberal newcomer beats conservative three-time PM in Slovenian elections

Issued on: 25/04/2022 - 03:22

NEWS WIRES

Political newcomer liberal Robert Golob defeated Slovenia’s three-time Prime Minister conservative Janez Jansa in elections on Sunday in a country split by bitter political divisions over the rule of law.

Golob’s Freedom Movement (GS), which he launched only in January, has built on anger with Jansa’s regime in the former Yugoslav state.

The opposition accuses Jansa of having tried to undermine democratic institutions and press freedoms since he returned to power in 2020.

With almost all the votes counted in the country of around two million people, Freedom Movement (GS) stood at 34.5 percent of the vote compared to 23.6 percent for Jansa’s Slovenian Democratic Party.

‘Back to freedom’

“Our objective has been reached: a victory that will enable us to take the country back to freedom,” Golob told jubilant supporters late Sunday.

“People want changes and have expressed their confidence in us as the only ones who can bring those changes,” he said earlier via a livestream from his home where he was in isolation after contracting Covid-19.

The 55-year-old former power company manager has promised to restore “normality”, having billed the elections as a “referendum on democracy”.

Political analyst Miha Kovac said civil society and younger voters in particular had been mobilised. Analysts had expected an increased turnout and for voters to turn against Jansa’s style.

Turnout stood at some 70 percent of the 1.7 million electorate – significantly higher than the 52 percent  in the last parliamentary elections in 2018.

“The vote was a vote against Jansa,” said Kovac. “Against Slovenia on the Hungarian path, against an illiberal democracy in Slovenia, against the government taking over the public television, against the control of judiciary.”

But he warned that GS had no government experience – even though it could partner with the more experienced Social Democrats (SD), who have 6.7 percent of the vote with almost all ballots counted.

“It’s like a company that abruptly grows,” Kovac added. “It has no infrastructure, no know-how, no people that know how to work in parliamentary bodies.”

Jansa, 63, an admirer of US ex-president Donald Trump, had campaigned on promises of stability.

“Ahead of the new government there are many challenges, but during our mandate we have set a solid ground for a peaceful navigation,” he said late Sunday.

“It is easy to pay billboards, to have the backing of all media and the so-called civil society,” he said. “But then hard work and challenges come, and there nothing of that can help you.”

‘Breaking point’

Uros Esih, a columnist at one of Slovenia’s leading dailies Delo, told AFP ahead of the elections that they represented a “breaking point” with “liberal and illiberal political forces clashing” in Slovenia.

The rise of Golob began when he took over a small Green party without parliamentary seats in January, renaming it Freedom Movement.

He tapped into the protests that had developed since Jansa took power, as tens of thousands of people regularly attended anti-government rallies.

“I hope the situation will change... It is obvious that most of the people are not satisfied with this government and the way it’s governing,” Sara Rigler, a 21-year-old psychology student, told AFP at a polling station in the capital Ljubljana earlier Sunday.

Jansa’s image has been hurt by rows with Brussels over his moves to suspend funding to the national news agency, and to drag out the appointment of prosecutors to the bloc’s new anti-graft body.

Russia’s invasion of Ukraine did not take centre stage in Slovenia’s election campaign, although Jansa was among the first foreign leaders to travel to Kyiv, on March 15.

Jansa already served as prime minister between 2004 and 2008, and 2012-2013.

Only a year into his second term as premier however, he was forced out by a corruption scandal.

(AFP)

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Exploring Slovenia, 30 years after independence (Part 2)

Europe Now

Exploring Slovenia, 30 years after independence (Part 1)

Concerns over rule of law as Slovenia takes over EU presidency

France24 - Monde

Présidentielle : les jeunes ivoiriens "soulagés" par la réélection de Macron

Publié le : 25/04/2022 - 09:17Modifié le : 25/04/2022 - 09:46

Hanane FERDJANI

Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République française en recueillant 58,55% des suffrages exprimés lors du second tour du scrutin, contre Marine Le Pen. En Côte d'Ivoire, les réactions à l'annonce des résultats sont mitigés. Certains disent ne pas se sentir concernés, alors que les jeunes ivoiriens disent être "soulagés" par sa réélection. Les précisions de notre correspondante Hannane Ferdjani.

France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

FRANCE 24 Suivre

Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Disparaître sous les radars des algorithmes

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Russie annonce un cessez-le-feu temporaire à Marioupol

La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 25 avril, au 61e jour de l’offensive russe. Ce lundi, les forces russes continuaient à bombarder, au moyen de missiles et de l’artillerie, le vaste complexe métallurgique d’Azovstal situé à Marioupol, indique BFM TV. Il s’agit de l’ultime poche de résistance, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens, mais également près de 1000 civils, d’après l’état-major ukrainien. Toutefois, la Russie a annoncé à la mi-journée un cessez-le-feu, qui aura lieu ce lundi. L’objectif : permettre aux civils de quitter le site d’Azovstal. 

Norvège : des militants bloquent un pétrolier russe  

Des militants de Greenpeace se sont évertués ce lundi à bloquer un pétrolier russe en Norvège, relève France 24. Ils s’y sont enchaînés dans le but de protester contre la guerre en Ukraine, a fait savoir l’organisation écologiste. A savoir que le navire-citerne Ust Luga, actuellement stationné à proximité du terminal pétrolier d’Exxon Mobil, autrement dit à environ 70 kilomètres au sud d’Oslo, doit livrer du brut à la Norvège. Les militants de l’ONG ont l’intention, par le biais de cette action, de bloquer le déchargement d’une cargaison estimée à hauteur de 95 000 tonnes de pétrole. 

« Le pétrole n’est pas seulement à l’origine de la crise climatique, mais aussi des guerres et des conflits. Je suis choqué que la Norvège fonctionne comme un port franc pour le pétrole russe, qui, nous le savons, finance la guerre de [Vladimir] Poutine », a argué Frode Pleym, le directeur la branche norvégienne de Greenpeace, dont les propos sont cités par France 24. L’ONG a sommé les autorités norvégiennes d’interdire les importations de combustibles fossiles russes et a jugé que la filiale norvégienne Esso, propriété d’Exxon Mobil, devrait mettre fin aux actuels contrats d’importation d’hydrocarbures russes. D’après un porte-parole d’Esso Norvège, lesdits contrats ont été signés avant le début du conflit et la compagnie pétrolière n’envisagerait aucun autre achat en Russie. 

Bientôt une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine

Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a annoncé lundi que Joe Biden allait nommer prochainement une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine. Il s’agit de Bridget Brink, actuellement ambassadrice en Slovaquie, détaille Le Monde. Depuis 2019, le poste diplomatique en Ukraine était occupé par des chargés d’affaires.

Le retour d’une présence diplomatique américaine dans le pays se fera de manière progressive, car les Etats-Unis se montrent beaucoup plus prudents que certains pays européens qui ont d’ores et déjà rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, note le journal national. « Depuis le début des hostilités, nous avons une équipe en Pologne qui fait ce travail, a expliqué un haut responsable du département d’Etat. A partir de cette semaine, des membres de cette équipe vont faire des déplacements dans une même journée à l’intérieur de l’Ukraine. »

Moscou dit avoir abattu deux drones ukrainiens

Ce lundi, la Russie a abattu deux drones ukrainiens près de la frontière avec l’Ukraine où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois. L’annonce, relayée par BFM TV, a été faite par les autorités locales. « La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd’hui à 4h15 du matin (3h15 heure de Paris) » dans le district de Rylsk frontalier de l’Ukraine, a détaillé sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, avant de préciser qu’il n’y avait pas de victime ni de dégât matériel.

La guerre redéfinit certaines priorités de Macron

Rarement, la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Mais celle qui vient de s’achever s’est déroulée au rythme des décisions prises par le dirigeant russe Vladimir Poutine, et des images qui nous proviennent de la guerre en Ukraine. Cet événement devrait continuer d’influencer, et peut-être même redéfinir certaines des priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron, détaille Le Figaro. Le conflit va contraindre le locataire de l’Elysée à concentrer les forces du pays et celles de l’UE, dont il assurera encore pendant quelques semaines la présidence tournante, sur cette crise.

Un dépôt de carburant russe en flammes

« Un incendie s’est déclaré au [sein du] dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba, à Briansk », une ville située à 150 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine et servant de base logistique à l’offensive militaire de Moscou dans ce pays. L’annonce a été faite ce lundi par le ministère des situations d’urgence, indique Le Monde. Les raisons de l’incendie n’ont pas encore été précisées.

Les Etats-Unis veulent une Russie « affaiblie »  

Les Etats-Unis, qui fournissent une importante aide militaire à l’Ukraine, veulent voir la Russie « affaiblie », indique Le Monde. Et cela, au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l’invasion de l’Ukraine. L’annonce a été faite lundi par le chef du Pentagone, Lloyd Austin. « [La Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ses capacités », a-t-il expliqué à des journalistes dans l’est de la Pologne. 

D’après le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, l’Ukraine « peut gagner » 

Kiev peut gagner la guerre contre Moscou si elle dispose des bons équipements, a estimé lundi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au retour d’un déplacement en Ukraine avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a détaillé Lloyd Austin, dont les propos sont cités par BFM TV, à propos des Ukrainiens. Et de poursuivre : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien. » 

Poutine félicite Macron pour sa victoire 

Le dirigeant russe a adressé un message de félicitations à Emmanuel Macron, après sa réélection dimanche 24 avril. « Je vous souhaite sincèrement du succès dans vos activités, ainsi qu’une bonne santé et du bien-être », a détaillé le chef d’Etat russe dans un message publié sur le site du Kremlin et cité par Le Monde.

Zelensky a félicité Macron pour sa réélection

« Félicitations à Emmanuel Macron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! », a tweeté le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu à diverses reprises avec le président de la République française depuis le début de l’invasion russe de son pays. Selon la présidence française, il l’a félicité directement par téléphone, indique BFM TV

Bruxelles prépare des « sanctions intelligentes » contre Moscou 

L’Union européenne est en train de préparer des « sanctions intelligentes » contre les importations de pétrole russe, a fait savoir lundi le quotidien britannique The Times, qui a cité les propos du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. « Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d’embargo sur le pétrole, a confié ce dernier dans les colonnes de nos confrères. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper. » 

Dimanche, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev. C’était la première visite de membres du gouvernement américain en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par Moscou, ont fait savoir plusieurs responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d’une présence diplomatique américaine en Ukraine. Par ailleurs, une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine a été annoncée par Washington, observe Le Monde. Lundi matin, les deux ministres étaient de retour sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont confirmé cette visite pour la première fois.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : les forces russes continuent de bloquer partiellement Kharkiv

La guerre en Ukraine se poursuit, dimanche 24 avril, au 60e jour de l’offensive russe. Les forces russes bombardent les troupes ukrainiennes et les infrastructures essentielles et continuent de bloquer partiellement Kharviv, au Nord-Est, rapporte 20Minutes. Par ailleurs dans l’est de l’Ukraine, les forces russes ont intensifié les opérations en direction de Severodonetsk, de Kurakhiv et de Popasnya, avec des combats qui se sont déroulés dans les régions de Zaritchné, de Roubijné et de Popasna. Les forces russes ont commencé à traverser la rivière Krasna sur des pontons en direction de Severodonetsk et les systèmes de défense aérienne intensifiaient leur action en direction d’Adiivka.

Un éditeur russe sommé de supprimer des passages évoquant l’Ukraine

D’après le média indépendant russe Mediazona, bloqué par le Kremlin, les salariés de la maison d’édition russe Prosveshchenie ont participé à une réunion dont l’objectif était de s’assurer que, dans les manuels scolaires édités, les mentions de l’Ukraine, qualifiées d’« inappropriées », soient retirées, relaye Le Figaro. Cet effacement de l’Ukraine, mais également des mentions de sa capitale Kiev, dans les manuels d’histoire, n’est pas quelque chose de simple à réaliser. De ce fait, tandis que certains éditeurs s’efforcent de trouver des formules qui leur permettront de désigner l’Ukraine sans toutefois la nommer explicitement, certains passages sont entièrement supprimés par leurs supérieurs.

La Russie bloque un site de jeux d’échecs

Moscou a bloqué le site internet américain dédié aux échecs Chess.com à la demande du parquet général russe. Et cela, après la publication de deux articles sur la situation en Ukraine, qualifiés de « fausses informations », indique BFM TV. Ainsi, Chess.com figure désormais sur la liste des sites bloqués en Russie. Ce dimanche, il est disponible sur le site du gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor. Dans le détail, à la demande du parquet général, l’accès à deux pages de Chess.com, qui contenaient des articles critiques de l’opération russe en Ukraine, a été bloqué, d’après les agences de presse russes. Toutefois, comme Chess.com utilise le protocole HTTPS, tout le site est devenu inaccessible en Russie après la censure de ces deux pages.

Le conflit teste les limites du modèle d’accueil suisse

Très enthousiaste pour ouvrir ses portes aux réfugiés, la Confédération suisse l’est moins pour payer la facture. Cette dernière voit arriver 1 000 Ukrainiens par jour, par le train ou par la route. L’arrivée des victimes de la guerre met en lumière les faibles aides financières que reçoivent les personnes en recherche de protection. Dans certains cantons, le montant s’élève à 12 francs par jour (environ 12 euros) pour la nourriture, les produits de soin corporel, les médicaments, ainsi que les vêtements, comme l’a calculé le journal SonntagsBlick. Autrement dit, un montant très largement en dessous du minimum vital en Suisse, qui est l’un des pays les plus chers d’Europe. Par ailleurs, les réfugiés qui ne sont pas hébergés dans un centre d’asile fédéral sont forcés d’attendre plusieurs semaines avant de recevoir l’argent. Par conséquent, des voix discordantes commencent à se faire entendre. Ces dernières arguent que l’accueil des Ukrainiens n’est, en fin de compte, pas tellement généreux…

Ursula von der Leyen en Inde

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée ce dimanche en Inde pour une visite de deux jours consacrée au commerce, à la sécurité et au climat. Au cours de cette visite, elle devrait par ailleurs faire allusion à la neutralité affichée par New Delhi concernant la guerre en Ukraine, note Le Monde. L’Inde est en quête d’un équilibre difficile entre ses relations avec l’Occident et celles qu’elle entretient avec Moscou, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Raison pour laquelle le pays s’est abstenu de condamner ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine et de se joindre aux votes qui vont dans ce sens aux Nations unies. Aussi, Ursula von der Leyen rencontrera lundi le Premier ministre indien, Narendra Modi. Ces dernières semaines, celui-ci a reçu la visite et les appels de nombreux autres dirigeants occidentaux, qui l’ont pressé de prendre ses distances avec la Russie.

Le Pape renouvelle son appel à une trêve

A l’occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, le pape François a réclamé une fois de plus une trêve dans les combats, à l’issue de la prière dominicale devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre et dont certains brandissaient le drapeau ukrainien, relate 20Minutes. « Je renouvelle l’appel à une trêve pascale, le plus petit signe tangible d’une volonté de paix. Qu’on arrête les attaques pour soulager les souffrances des populations épuisées », a demandé le souverain pontife.

L’OSCE « inquiète » de la détention de certains de ses membres

Ce dimanche, l’OSCE s’est dite « extrêmement inquiète » après l’arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission, relaye BFM TV. Peu après l’invasion russe fin février, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait évacué plusieurs centaines d’observateurs, issus de dizaines de pays, qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014. Toutefois, demeurent sur place des employés ukrainiens dont « un certain nombre sont détenus à Donetsk et à Lougansk », a commenté l’OSCE dans un tweet, avant d’assurer « utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération ». Pour l’heure, aucun autre détail n’a été fourni.

La Turquie disposée à contribuer aux négociations

Ce dimanche, le président turc Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue ukrainien, à l’occasion d’un entretien téléphonique, que la Turquie était prête à apporter son assistance au processus de négociations avec la Russie, observe France 24. La discussion a également porté sur la situation de Marioupol. Le président Erdogan a notamment insisté sur la nécessité d’assurer l’évacuation des blessés et des civils de la ville, mais également ceux de l’usine Azovstal, ainsi que les troupes ukrainiennes qui sont encore forcées de se terrer dans le complexe métallurgique.

Une vague de morts parmi les oligarques russes

Depuis le début de l’agression russe en Ukraine fin février, la traque d’oligarques, soupçonnés d’être proches du Kremlin et de financer le régime de Vladimir Poutine, se poursuit. L’Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont sanctionné des milliers d’entre eux, mais également certains de leurs proches. Selon une liste compilée par le magazine américain Newsweek, plusieurs de ces influents personnages en Russie sont morts au cours des dernières semaines, parfois dans des circonstances floues. L’un d’eux a été retrouvé mort en Espagne, il y a quelques jours, à l’instar de son épouse et de leur fille. Au total, cinq oligarques russes sont morts depuis le début de l’invasion décidée par le dirigeant russe, et un sixième quelques semaines auparavant.

L’ONU réclame une trêve « immédiate » à Marioupol  

L’ONU a appelé, ce dimanche, à une trêve « immédiate » à Marioupol, afin de permettre l’évacuation de quelque 100 000 civils toujours coincés dans ce port ukrainien désormais presque entièrement contrôlé par l’armée russe. L’annonce a été faite dans un communiqué par son coordinateur en Ukraine, Amin Awad, relève BFM TV« Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies, a estimé ce dernier. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd’hui. Demain, ce sera trop tard. » 

Zelensky : « Nous croyons en une nouvelle victoire de l’Ukraine » 

En s’exprimant devant la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, en ce dimanche de Pâques orthodoxe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir prié pour que les enfants retrouvent la joie de vivre et que les endeuillés trouvent le réconfort. « Aujourd’hui, nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l’Ukraine et nous sommes convaincus qu’elle ne sera détruite par aucune horde et par aucune injustice », a déclaré le dirigeant, dont les propos sont cités par France 24

Kiev affirme que Moscou déploie des lanceurs de missiles Iskander-M

La Russie a déployé des lanceurs mobiles de missiles Iskander-M à moins de 60 kilomètres de la frontière ukrainienne, a fait savoir ce dimanche l’état-major des forces armées ukrainiennes, comme l’indique Le Figaro. « Ensuite, l’ennemi a augmenté le nombre de troupes dans la région de Belgorod en transférant et en concentrant des unités supplémentaires », a précisé l’armée ukrainienne à l’occasion de sa mise à jour quotidienne du matin. « Selon les informations disponibles, des lanceurs Iskander-M ont été déployés à 60 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine », a-t-elle assuré, sans toutefois donner plus de détails sur l’emplacement des systèmes.

Pour l’heure, Moscou n’a pas réagi à la révélation de ces nouvelles informations, observe le quotidien national. Vendredi, la Russie avait déclaré qu’elle voulait contrôler tout le sud de l’Ukraine. Kiev avait répondu que cela montrait que Moscou avait des objectifs plus larges que celui, déclaré, de démilitariser et de « dénazifier » le pays.

La Suisse interdit la livraison d’armes allemandes à l’Ukraine

L’annonce a été faite ce dimanche par le journal helvétique Sonntags Zeitung : la Suisse a pris la décision de bloquer l’exportation de munitions que l’Allemagne souhaitait ensuite envoyer vers l’Ukraine. De cette façon, le pays applique son statut de stricte neutralité.

Volodymyr Zelensky souhaite une rencontre avec Vladimir Poutine

Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ce samedi à une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, relaye BFM TV. Et cela, « pour mettre fin à la guerre ». Il a notamment répété qu’« il n’avait pas peur de rencontrer » le président russe, si cela permettait de parvenir à un accord de paix. Il a aussi assuré que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol (dans le sud-est su pays), port ukrainien stratégique sur la mer d’Azov, sont tués par l’armée russe.

La Pologne a fourni 1,6 milliard de dollars d’armes à Kiev

La Pologne a fourni à l’Ukraine des armes d’une valeur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) dans le but de l’aider à faire face à l’invasion russe, a confié le Premier ministre polonais, dont les propos sont cités par 20Minutes. « A ce jour, la Pologne a transmis à notre voisin oriental des équipements militaires d’une valeur d’environ 7 milliards de zlotys, soit plus de 1,6 milliard de dollars », a détaillé Mateusz Morawiecki à la fin d’une rencontre à Cracovie avec son homologue ukrainien Denys Chmygal. Et de conclure, dans un communiqué : « Cet équipement sauve la souveraineté ukrainienne, polonaise et européenne. »

Les combats et les bombardements se poursuivent

Samedi matin, l’armée russe a confié avoir procédé, durant les dernières 24 heures, à 1098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes, rapporte BFM TV. « Ils bombardent littéralement tout », a indiqué sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaidai, avant d’enjoindre la population à évacuer. Il a aussi annoncé deux morts et deux blessés à Zolote. Par ailleurs, au moins six personnes, dont un bébé, ont perdu la vie dans des frappes russes, le même jour, sur la ville portuaire d’Odessa, d’après Kiev, qui redoute que ce bilan ne s’alourdisse. L’armée russe a également assuré avoir touché, au moyen de missiles de haute précision, un important dépôt d’armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et plusieurs pays européens, à proximité d’Odessa.

Plusieurs décennies de déminage en perspective

Plusieurs décennies seront certainement nécessaires afin de neutraliser les milliers d’engins explosifs encore actifs qui ont été déversés sur près de la moitié du territoire de l’Ukraine, alertent les spécialistes deux mois après le début de l’invasion russe. « Il faudra cinquante ans pour tout déminer », juge Perrine Benoist, directrice de la réduction de la violence armée pour l’ONG Handicap International, dont les propos sont cités par Le Monde. Elle a souligné ensuite qu’« on [déminait] toujours au Laos, au Cambodge et au Vietnam, cinquante à soixante ans après ».

Aucune trêve pour la Pâques orthodoxe

Pour ce week-end de Pâques, aucune trêve n’a pu être négociée entre Moscou et Kiev, observe BFM TV. Le patriarche orthodoxe russe Kirill, allié du président russe Vladimir Poutine, a appelé ce samedi à prier pour une « paix durable », mais sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.

Христос Воскрес, українці!🇺🇦

Ілюстрація: Олександр Грехов pic.twitter.com/uMayoKXjzH

— Держприкордонслужба (@DPSU_ua) April 24, 2022

La rupture entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople renforcée 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé la rupture entre le patriarcat de Moscou, qui a béni l’armée russe à maintes reprises, et celui de Constantinople. Désormais, tandis que les fidèles du monde entier fêtent la Pâque orthodoxe, ce dimanche, les tensions sont à leur comble, comme détaillé dans un récent article du New York Times dont Courrier international s’est fait l’écho. Par conséquent, les 200 millions de fidèles de l’Eglise orthodoxe, qui vivent principalement dans l’est et le sud de l’Europe, se disent en proie à des dilemmes. 

Partout, le conflit divise les églises nationales, les paroisses, mais également les familles, qui sont contraintes de réévaluer leurs relations avec le patriarche de Moscou et l’Eglise orthodoxe russe. Aux Etats-Unis, certains fidèles changent d’église, note le quotidien national américain. En France, des séminaristes orthodoxes ont sommé leur évêque de rompre avec le patriarcat de Moscou. Ailleurs, aux Pays-Bas, la police a été forcée d’intervenir dans une église de Rotterdam, car des paroissiens en étaient venus aux mains au sujet de la guerre. 

Guterres attendu en Turquie, Blinken à Kiev

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se rendra lundi en Turquie. Ce pays est un important médiateur concernant le conflit en Ukraine, rappelle France 24. Ensuite, il est attendu à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué. Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi que le ministre américain de la Défense, Llyod Austin, sont attendus à Kiev ce dimanche, indique BFM TV. Deux mois, jour pour jour après le début de l’invasion russe, ils vont discuter des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky les souhaiterait « encore plus lourdes et puissantes » pour faire face à l’armée russe, comme il l’a fait savoir samedi à l’occasion d’une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev.

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Valeurs Actuelles

Inde : les épisodes de violence contre les chrétiens se multiplient

La violence contre les chrétiens, en Inde, ne faiblit pas. Au contraire. Depuis le mois de janvier, plus d’une centaine d’actes de violence perpétrés à leur encontre ont été recensés par l’organisation œcuménique United Christian Forum (UCF), basée à New Delhi, détaille Aleteia, samedi 23 avril. Dans le détail, d’après un rapport publié par cette organisation et dont l’agence Fides – organe d’information des Œuvres pontificales missionnaires du Vatican – s’est fait l’écho, au moins 127 épisodes de violence ont été enregistrés au cours des 103 premiers jours de l’année.

« La persécution des chrétiens en Inde s’intensifie »

L’UCF est un organisme chargé de surveiller la violence contre les chrétiens. Et pour mettre en lumière ce chiffre, l’organisation s’est appuyée sur le nombre d’incidents signalés par le biais d’un « numéro vert » mis à la disposition du public. Ainsi, dans un message adressé le 15 avril à l’agence Fides – autrement dit le jour du Vendredi Saint – l’UCF a communiqué en ces termes, cités par Aleteia : « Il y a plus de deux mille ans, Jésus a été persécuté et crucifié. Les disciples de Jésus sont encore persécutés dans certaines parties du monde, y compris en Inde, où des groupes de personnes répandent la haine contre les minorités pour leurs propres gains politiques. »

Et l’UCF de souligner, peu après, pour étayer son point de vue sur la question : « La persécution des chrétiens en Inde s’intensifie, entraînant des violences systématiques et soigneusement orchestrées contre les chrétiens, également menées à l’aide des médias sociaux, utilisés pour diffuser la désinformation et fomenter la haine. » Ensuite, l’organisme a tenu à rappeler qu’en 2021, 502 incidents de violence anti-chrétienne avaient été signalés tout au long de l’année.

89 religieux battus et menacés

Qu’en est-il des violences constatées depuis début janvier ? Parmi ces 127 incidents, 82 correspondaient à des violences de masse, perpétrées par une foule de militants. Dans le détail, 89 pasteurs ou curés de paroisse ont été battus et menacés de représailles s’ils continuaient à mener des prières et des liturgies. Aussi, 68 églises ont été attaquées, tandis que 367 femmes et 366 enfants ont été blessés, observe Aleteia.

Depuis ces faits, 42 affaires sont en instance dans divers tribunaux afin de contester la validité constitutionnelle de la loi dite « loi sur la liberté de religion ». Autrement dit, une mesure utilisée dans divers Etats indiens dans le but d’accuser à tort les missionnaires et les pasteurs de procéder à des « conversions religieuses forcées ». A l’heure actuelle, aucun chrétien n’a été condamné pour avoir forcé quelqu’un à se convertir, note le site d’actualités. D’après les recensements effectués en Inde au cours des dernières années, en dépit des menaces, la population chrétienne est restée sensiblement la même. Le dernier recensement officiel, qui date de 2011, stipule que 79,8 % des 1,38 milliard d’habitants de l’Inde sont hindous, 14,2 % sont musulmans et 2,3 % sont chrétiens.

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France24 - Monde

Satoshi Island, le rêve fou d'un crypto-monde nouveau

Publié le : 22/04/2022 - 15:46

Sur une île du Pacifique d'un peu plus de 300 hectares baptisée Satoshi – un hommage au(x) créateur(s) toujours inconnu(s) du bitcoin se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto –, tout devrait être régi l’an prochain par la blockchain, de l’achat d’un appartement à la location d'un bateau. Une vidéo donne un aperçu de ce à quoi devrait ressembler la vie sur place. Visite guidée et mise en perspective dans #Tech24.

Le projet de Satoshi Island, qui devrait prendre son envol dans l'archipel de Vanuatu, est-il un rêve un peu fou ou un miroir aux alouettes ? Alors que le Web3 – qui repose sur la blockchain et propose une alternative aux géants de la technologie – a de plus en plus le vent en poupe, nous vous proposons de revenir sur ce projet censé accueillir ses premiers habitants l'an prochain. Un sujet brûlant alors que l'Union européenne réfléchit à une meilleure régulation des cryptomonnaies.

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BBC

The Olympic hopeful turned bike-riding bank robber

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When Tom Justice failed to make the Olympics in the 1990s, he decided that if his cycling skills wouldn’t win medals, then he’d use them to rob banks instead.

His prowess on a bike gave him a speedy getaway, but there are only so many robberies you can commit before your ego, and the FBI, start catching up with you.

Hear how going to prison saved Tom’s life on the new World Service podcast, Lives Less Ordinary.

Producer: Louise Morris

Video by Troy Holmes

France24 - Monde

Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

Publié le : 15/04/2022 - 17:39

Guillaume GRALLET Suivre

Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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France24 - Monde

Football européen : le PSG et le Bayern titrés, le Real à un point de la couronne

Publié le : 25/04/2022 - 11:02

Romain HOUEIX Suivre

Les championnats européens approchent de leur dénouement. Les championnats de France et d'Allemagne connaissent déjà leur vainqueur, respectivement le PSG et le Bayern Munich. En Angleterre, le mano a mano continue entre Liverpool et Manchester City.

• Ligue 1 : le PSG sacré mais plombé de questions

Paris champion... en catimini. Avec un éclair de Lionel Messi contre Lens (1-1), le PSG a décroché sans briller son 10e titre de champion de France, record égalé, dans l'étrange ambiance d'un Parc des princes désabusé.

>> À lire aussi : "Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions"

Derrière, Marseille a dompté Reims (1-0) dimanche pour consolider sa deuxième place de Ligue 1 grâce à un but déroutant de Gerson. Ce succès, lent à se dessiner, a été célébré avec effusion par les Marseillais au stade Auguste-Delaune : il permet à l'équipe de Jorge Sampaoli de conserver son matelas de six points à la deuxième place, derrière l'intouchable Paris SG.

Derrière les Marseillais (65 pts), seuls Rennes et Monaco (59 pts) semblent rester à portée de la deuxième place, directement qualificative pour la prochaine Ligue des champions.  Après deux défaites contre des adversaires directs, Rennes a enfin repris sa marche en avant aux dépens de Lorient, malgré l'exclusion de son défenseur Nayef Aguerd à l'heure de jeu. Monaco a pour sa part balayé Saint-Étienne (1-4).

Nice a renoué avec le succès en domptant difficilement Troyes (1-0) sur un but de Khéphren Thuram (90e+4), grimpant à la cinquième place. Ce match terne n'a pas tout réglé mais il permet au moins aux Niçois (57 pts) de se replacer dans la course à l'Europe, en embuscade à deux longueurs de la troisième place et devant Strasbourg (56 pts), refroidi 1-0 par un but de Zeki Celik (87e) à Lille. Le club nordiste (9e) garde l'espoir fou d'accrocher l'Europe alors que l'équipe alsacienne, qui était invaincue depuis trois mois, voit sa belle série s'interrompre.

• Serie A : le titre se jouera entre Milanais

L'AC Milan, vainqueur à l'arraché de la Lazio à Rome (2-1) dimanche lors de la 34e journée, a confirmé que la bataille pour le scudetto allait désormais se résumer à un derby milanais, dont Naples, piégé à Empoli (2-3), semble exclu.

Milan compte deux points d'avance sur l'Inter, vainqueur samedi de l'AS Rome (3-1), et sept sur Naples. Mais les Nerazzurri peuvent reprendre la tête dès mercredi s'ils remportent leur match en retard à Bologne.

Naples (3e), en revanche, voit s'envoler toujours plus ses rêves de scudetto pour s'être sabordé à Empoli 3-2 après avoir mené 2-0 jusqu'à la 80e minute. La défense napolitaine, orpheline de son "roc" Kalidou Koulibaly, suspendu, a sombré en dix minutes, offrant aux Toscans (14es) leur premier succès depuis décembre.

Le Napoli, menacé de voir la Juventus (4e) revenir à un point en cas de victoire contre Sassuolo lundi, a annoncé une mise au vert aux allures de sanction pour toute l'équipe.

• Bundesliga : le Bayern Munich champion pour la 10e fois consécutive

Trente-deux titres de champion d'Allemagne, dont dix consécutif, ce qu'aucune équipe n'avait fait dans un grand championnat : le Bayern Munich s'est offert ce nouveau trophée samedi de la plus prestigieuse des façons, en battant son rival historique Dortmund 3-1 à l'Allianz Arena.

Au coup de sifflet final, les Bavarois ont sacrifié à la tradition de la "douche de bière", arrosant notamment copieusement leur entraîneur, Julian Nagelsmann, de blonde bavaroise.

Avec 12 points d'avance sur Dortmund à trois journées de la fin, les Bavarois ne peuvent plus être rejoints et conservent le "Schale", le trophée du champion qu'ils détiennent depuis 2013. Dortmund, avec huit points d'avance sur son premier poursuivant Leverkusen, n'a en principe rien à craindre pour sa deuxième place.

🏆🏆🏆🏆🏆 #MiaSanMeister 🏆🏆🏆🏆🏆#MISS10N#FCBayern #MiaSanMia pic.twitter.com/yW6enWWmGP

April 23, 2022

 

Dans les autres matches, le RB Leipzig a été battu 2-1 à domicile par l'Union Berlin, contre toute attente, et a cédé la troisième place de la Bundesliga samedi à Leverkusen, large vainqueur 4-1 sur la pelouse du dernier et déjà relégué Fürth.

• Liga : le FC Barcelone perd encore

Le Real Madrid à un point du titre ! Le FC Barcelone s'est encore incliné 1-0 dimanche au Camp Nou contre le Rayo Vallecano en match en retard de la 21e journée de Liga, offrant presque le titre de champion d'Espagne au rival merengue.

Les Catalans ont cédé dès la 7e minute sur un but d'Alvaro Garcia, qui a trompé Marc-André ter Stegen du droit après s'être défait du marquage de Sergino Dest, et ont essuyé leur troisième défaite à domicile en dix jours, après l'élimination de Ligue Europa concédée contre l'Eintracht Francfort (3-2) et le revers 1-0 contre Cadix en Liga.

Le Real Madrid aura ainsi une chance de célébrer son 35e titre de champion d'Espagne sur son terrain samedi (16 h 15), en cas de victoire ou de nul face à l'Espanyol Barcelone au Bernabéu.

Il n'y a qu'un scénario quasi impossible qui pourrait pousser le Barça à empêcher le Real de s'approprier la couronne espagnole : il faudrait que le club catalan gagne ses cinq matches de championnat restants, et que le Real les perde tous.

• Premier League : Liverpool et Manchester City toujours au coude-à-coude

Manchester City et Liverpool ne se quittent plus. Les Mancuniens ont écrasé Watford (5-1) samedi lors de la 34e journée du Championnat d'Angleterre, prenant provisoirement quatre points d'avance sur les Reds. Les hommes de Jürgen Klopp ont cependant parfaitement réagi le lendemain en remportant haut la main le derby du Merseyside face à Everton (2-0).

Les Blues de Chelsea sont difficilement venus à bout de West Ham (1-0) en toute fin de rencontre et conservent leur troisième place (65 pts) avec une avance confortable sur Arsenal (60) et Tottenham (58). West Ham reste à la septième place.

Ce mois d'avril restera d'ailleurs comme celui de tous les paradoxes pour les Gunners. Contre Manchester United (3-1), ils ont remporté leur deuxième victoire probante en trois jours après avoir battu Chelsea sur son terrain (4-2). Deux victoires contre deux membres du "Big Six" qui tranchent avec leur trois défaites précédentes, dans la première quinzaine du mois, contre des formations de seconde partie de tableau (Crystal Palace, Brighton et Southampton).

Les Gunners repassent devant Tottenham à la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions, à cinq matches de la ligne d'arrivée. Les Spurs, de leur côté, ont livré une copie très fade à Brentford (0-0), et ont maintenant deux points de retard sur leur grand rival du nord de Londres.

Avec AFP

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Football : le Bayern Munich champion d'Allemagne pour la dixième saison consécutive

ET APRÈS ?

Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

Football : Didier Drogba battu dans la course à la présidence de la fédération ivoirienne

France24 - Monde

Cyclisme : le Belge Evenepoel remporte Liège-Bastogne-Liège, Alaphilippe abandonne

Publié le : 24/04/2022 - 18:07

FRANCE 24 Suivre

Le Liège-Bastogne-Liège a été remporté dimanche par le Belge Remco Evenepoel (Quick-Step), 22 ans. Le Français Alaphilippe, pris dans une grosse chute collective survenue à 60 kilomètres de l'arrivée, a abandonné. Du côté des femmes, la course a été remportée par la Néerlandaise Annemiek van Vleuten, trois ans après son premier succès.

Le Belge Remco Evenepoel (Quick-Step) a remporté, dimanche 24 avril, Liège-Bastogne-Liège, qui a été privée prématurément du champion du monde Julian Alaphilippe, blessé dans une chute.

Evenepoel, 22 ans, a attaqué de loin, à 29 kilomètres de l'arrivée, pour ses débuts dans la doyenne des classiques cyclistes. Deux autres Belges, Quinten Hermans et Wout van Aert, ont pris place également sur le podium, à 48 secondes du vainqueur.

🏆 🇧🇪@EvenepoelRemco remporte #LBL !🏆🇧🇪 @EvenepoelRemco wins #LBL! pic.twitter.com/0sWuhXc3bl

April 24, 2022

"Le rêve devient réalité"

Evenepoel a placé un violent démarrage sur le replat, au sommet de la côte de la Redoute. Il a rejoint quelques instants le dernier rescapé de l'échappée matinale, le Français Bruno Armirail, qu'il a distancé ensuite dans la dernière difficulté, la Roche-aux-Faucons, à 14,5 kilomètres de la ligne.

"C'est fou ! Mon premier Liège et je gagne... Le rêve devient réalité", a réagi Remco Evenepoel. "C'était ma meilleure journée de l'année. Je voulais mettre une 'bombe' dans la Redoute et j'ai pu la garder jusqu'à l'arrivée. Incroyable... je n'ai pas de mots."

🔥 Le public en feu pour célébrer 🇧🇪 @EvenepoelRemco et le triplé belge! 🔥 A crowd on fire to celebrate @EvenepoelRemco’s win and the Belgian triumph on #LBL! pic.twitter.com/wFmhXZmeWr

April 24, 2022

Derrière le jeune Belge, la poursuite a été menée tambour battant (Bahrain, Movistar, Ineos) mais Evenepoel a préservé l'essentiel de son avance, une quarantaine de secondes, dans l'ultime côte.

"C'est la course de mes rêves", avait annoncé Evenepoel, qui a fait des débuts fracassants dans l'élite en 2019 en gagnant la Clasica San Sebastian.

Le Belge a eu sa progression brisée net par une grave chute à la mi-août 2020 dans une descente du Tour de Lombardie. Après une coupure de plusieurs mois, il est revenu ensuite au plus haut niveau.

À 22 ans, il compte désormais 26 victoires, dont quatre pour cette seule saison.

Il a signé la première victoire belge dans la Doyenne depuis Philippe Gilbert en 2011.

Pour sa part, Alaphilippe a été pris dans une grosse chute collective survenue à 60 kilomètres de l'arrivée (avec Pidcock, Bardet et Uran principalement). Le Français de l'équipe Quick-Step, qui a quitté la course en ambulance, a été notamment touché au dos.

Liège-Bastogne-Liège Femmes remporté par Van Vleuten

La Néerlandaise Annemiek van Vleuten s'est quant à elle imposée une nouvelle fois en solitaire dans Liège-Bastogne-Liège Femmes, trois ans après son premier succès.

"Gagner est devenu de plus en plus difficile dans le cyclisme féminin", a apprécié la coureuse de 39 ans et l'un des plus riches palmarès du peloton. Victorieuse du circuit Het Nieuwsblad fin février, elle a ensuite accumulé les places d'honneur (2e des Strade Bianche, du Tour des Flandres et de la Flèche wallonne, 4e de l'Amstel Ladies).

"Je ne voulais pas arriver au sprint", a ajouté la Néerlandaise de l'équipe Movistar qui a attaqué dans les deux dernières difficultés d'un parcours très sélectif, la Redoute à 30 kilomètres de l'arrivée puis la Roche-aux-Faucons à l'entrée des 15 derniers kilomètres.

Avec AFP

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New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

France24 - Monde

Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

Publié le : 23/04/2022 - 22:51

Romain HOUEIX Suivre

En faisant match nul face à Lens samedi (1-1), le PSG a remporté le dixième championnat de France de son existence. Un sacre au goût amer pour les supporters, qui attendent beaucoup plus de Paris, notamment en Ligue des champions, et qui ne répond pas aux multiples questions sur l'avenir du club.

Et de 10 ! En partageant les points face à Lens (1-1), - buts de Lionel Messi à la 68e et de Corentin Jean à la 88e -, le PSG s'est assuré le dixième titre de champion de France de son histoire, samedi 23 avril. Un nouveau titre qui permet à l'équipe de rejoindre Saint-Étienne au sommet du palmarès français.

Tout comme les Verts, le PSG a gagné le droit de coudre une étoile cerclée de bleu-blanc-rouge sur son maillot pour célébrer la dizaine de titres. Restent à définir les modalités : si la tradition européenne va plutôt à une étoile brodée sur le poitrail au niveau du logo du club, Paris envisagerait de l'intégrer au logo de la Ligue de football professionnel (LFP), sur la manche droite, selon l'Équipe.

Cependant, la question de la localisation de l'étoile n'est pas la question la plus brûlante à laquelle doit faire face le club. Depuis l'arrivée du Qatar au capital du club à l’été 2011, c'est un euphémisme de dire que le PSG est passé dans une autre dimension. Paris a remporté 28 trophées : 6 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021), 6 Coupes de la ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020) et 8 Trophées des champions (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020) et désormais huit titres de champions de France (2013, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2022).

Éliminé en 8e de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid après une défaite cuisante au match retour (1-0, 1-3), sorti en Coupe de France par Nice (0-0, 6 t.a.b. à 5), battu même au Trophée des champions par Lille (1-0), le club de la capitale française ne gagnera "que" la L1 cette saison.

Que faut-il au PSG pour gagner une Coupe d'Europe ?

Les supporters se sont habitués au faste et au caviar, avec des doublés voire des triplés de titres. Même ce nouveau record de 10 sacres en championnat les laisse froids. Et pour cause, à son arrivée, le président Nasser al-Khelaïfi avait écrit la feuille de route : remporter sous cinq ans la Ligue des champions.

Onze ans plus tard, la "Coupe aux grandes oreilles" résiste encore et toujours aux yeux doux des Parisiens. Avec le fonds souverain du Qatar comme propriétaire, le PSG a atteint par deux fois les demi-finales (2020, 2021) et même touché du doigt le trophée en 2020, avec la finale perdue contre le Bayern Munich. Mais, à côté de ces deux belles années, le PSG a multiplié les humiliations entre "remontada" historique à Barcelone (2017), l'improbable "come-back" d'un Manchester United privé de ses cadres (2019) et désormais ce triplé en quinze minutes de Benzema, qui a sorti Paris de la plus belle des compétitions européennes en 2022.

Après avoir atteint à deux reprises le dernier carré ces deux dernières années, 2022 devait être la bonne pour Paris. Pour ce faire, la direction sportive s'était payée un mercato XXL avec les arrivées d'Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Sergio Ramos et, surtout, Lionel Messi. Un recrutement doré qui devait permettre à Paris d'enfin "rêver plus grand", selon sa devise. Las, jamais les supporters ne se sont autant ennuyés devant des matches de Paris et la superstar argentine Lionel Messi a été moins transcendante qu'au FC Barcelone, reléguant la promesse d'un chatoyant trident d'attaque Messi-Mbappé-Neymar au rang de chimère.

Où Pochettino ira-t-il gagner une Coupe d'Europe ?

Dans n'importe quel club, le coupable de la nouvelle débâcle serait tout trouvé en la personne de l'entraîneur. Mauricio Pochettino, arrivé au PSG en janvier 2021, fait figure de bouc émissaire parfait. Sous sa houlette, Paris n'a pour le moment gagné qu'un titre, laissant successivement filer les Coupes de France 2021 et 2022, le championnat en 2021 et même le Trophée des champions 2021.

Cependant, l'histoire a prouvé qu'à Paris le mal est plus profond qu'une simple histoire d'entraîneur. Les trois derniers techniciens passés à ce poste avaient également été critiqués en leur temps. Mais, depuis leur départ du PSG, tous ont soulevé un trophée européen. Le prédécesseur de Pochettino, Thomas Tuchel, a ainsi remporté la Ligue des champions avec Chelsea l'an dernier. Son propre prédécesseur, Unai Emery a remporté la Ligue Europa la même année avec Villarreal et est parvenu à qualifier le "sous-marin jaune" pour les demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui n'empêche pas Paris de courtiser ouvertement Zinedine Zidane pour prendre les commandes.

Avant le match face à Angers, Pochettino a évoqué pour la première fois son futur et suggéré qu'il souhaitait rester. "Il me reste un an de contrat, donc logiquement ce n'est pas une question de volonté mais une question contractuelle", lance l'Argentin, qui a "toujours intacte cette volonté de revanche" en C1.

Mais "la saison n'est pas terminée", a alors souligné "Poche", et quand l'objectif du titre "sera rempli, il sera temps de s'asseoir tous ensemble pour dessiner le futur de l'équipe", a-t-il complété. C'est désormais chose faite.

Du côté des Ultras du club, on s'en prend plutôt à la direction du club. Le 12 mars, le Collectif Ultras Paris (CUP) a demandé le départ d'al-Khelaïfi dans un communiqué. "Il n’y a rien ici de personnel, mais force est de constater qu’il n’est pas l’homme de la situation", a écrit le CUP. "La situation du club nécessite désormais une réorganisation complète, à tous les niveaux, et la présence quotidienne de son président." Depuis, les supporters ont entamé une grève des encouragements, comme contre Marseille lors du "Clasico".

C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!!@PSG_inside pic.twitter.com/y9ELoVKHaV

March 12, 2022

Cependant, la révolution de palais ne semble pas à l'ordre du jour, tant Nasser al-Khelaïfi a l'oreille de l'émir du Qatar et s'est petit à petit imposé dans l'ensemble des institutions du football français et européen.

L'avenir de Kylian Mbappé : à Paris, à Madrid ou ailleurs ?

Outre la direction sportive, les supporters parisiens sont tenus en haleine par un feuilleton qui dure depuis l'été dernier : le prodige Kylian Mbappé, enfant du pays en fin de contrat et de loin le meilleur joueur de l'équipe cette année, ira-t-il écrire la suite de son histoire loin de Paris ?

Le Real Madrid, où il rêve de jouer, le courtise depuis des années. Le fait qu'il n'ait toujours pas prolongé début avril, malgré les nombreuses propositions du PSG depuis la saison dernière déjà, n'incite pas à l'optimisme quant à son futur à Paris. Cependant, la star française entretient le doute. Ces derniers mois, l'actuel meilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue 1 a répété : "Non, je n'ai pas fait mon choix, je n'ai pas pris ma décision, je réfléchis. Il y a de nouveaux éléments, il y a plein de paramètres."

Mbappé sur son avenir : « Non, je n'ai pas fait mon choix. Je prend mon temps et je veux prendre la meilleure décision possible. Si j'avais pris ma décision, je l'aurais dit. »(Prime Video)

April 3, 2022

Le désastre de Madrid au mois de mars en Ligue des champions, son obsession, semblait bien avoir instillé à Mbappé l'idée qu'il était impossible pour lui de soulever la "Coupe aux grandes oreilles" en restant dans la capitale. Mais ce joueur, avide de marquer l'histoire de son sport, sait aussi qu'il se distinguerait plus en remportant la première du PSG que la énième de la "Maison Blanche", qui en compte déjà treize.

Parmi les autres paramètres, figure toujours la place de Mbappé dans "le projet" : il a assez répété qu'il voulait des responsabilités, peut-être sanctifiées par le brassard de capitaine.

La question n'est certainement pas d'ordre financier, une source proche du dossier a rappelé à l'AFP que "l'argent, Kylian l'aura partout" où il pourrait jouer. Avec le 10e titre de son équipe, la réponse définitive quant à son avenir pourrait tomber plus vite que prévu.

Le Qatar, toujours aux commandes après sa Coupe du Monde ?

Après l'énième humiliation en Ligue des champions et alors que la Coupe du monde au Qatar approche à grands pas (novembre et décembre 2022), la question de la pérennité de l'engagement du Qatar au PSG commence à se poser.

Nasser al-Khelaïfi a vite démenti les rumeurs, affirmant que la question ne se posait même pas dans un entretien à la BBC, le 30 mars. "Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards", a-t-il révélé. L'actualité d'un rachat a été ensuite qualifiée de "fake news" par la direction à chaque nouvelle rumeur.

Cependant, fin mars, l’Équipe avançait l'hypothèse d'un possible changement de paradigme sportif. Après avoir fait décoller la marque PSG à l’étranger, la politique de l'empilement de stars aurait vécu. Place pourrait être faite à un modèle plus collectif et tourné vers les jeunes talents du centre de formation. Passer du clinquant au rentable, à défaut de "rêver plus grand".

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Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

ÉLIMINATIONS

Ronaldo et Messi de nouveau absents des quarts de finale de la C1 : la fin d'une ère ?

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Football européen : Neymar réussit son "clasico", Benzema impérial avec le Real

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L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

France24 - World

Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Issued on: 24/04/2022 - 16:07

NEWS WIRES

Israeli Foreign Minister Yair Lapid said Sunday that Israel was "committed" to the status quo at the flashpoint Jerusalem holy site at the heart of a recent wave of violence.

"Muslims pray on the Temple Mount, non-Muslims only visit," Lapid said, using the Jewish term for the Al-Aqsa Mosque compound, the holiest place in Judaism and the third-holiest in Islam.

"There is no change, there will be no change -- we have no plans to divide the Temple Mount between religions," he told journalists.

Palestinian protestors have repeatedly clashed with Israeli riot police at the Al-Aqsa compound since the middle of the month, as the Muslim holy month of Ramadan coincided with Jewish Passover.

Those clashes have come against a backdrop of wider violence in Israel and the Palestinian territories that since late March has killed 38 people.

Attacks by Palestinians and Israeli Arabs have killed 14 people in Israel, while 24 Palestinians have been killed, including perpetrators of attacks and also in raids by Israeli security forces.

Palestinians have been angered by an uptick in Jewish visits to the Al-Aqsa compound in Israeli-annexed east Jerusalem, where by long-standing convention, Jews may visit but are not allowed to pray.

Palestinian officials and militants have repeatedly accused Israel of seeking to divide the site into Jewish and Muslim sections or visiting times, as with another sensitive holy site in nearby Hebron.

They have voiced anger at repeated incursions by Israeli security forces into the mosque compound.

But Lapid blamed renewed tensions at the site on "terrorists" trying to incite violence.

"Terrorist organisations have been trying to hijack the Al-Aqsa Mosque in order to create an outbreak of violence in Jerusalem and from there a violent conflict across the country," he said.

He accused Islamist groups Hamas and Islamic Jihad of sending "extremists" with weapons and explosives to use the Al-Aqsa compound "as a base to incite violent riots".

"They have done this to create a provocation, to force the Israeli police to enter the mosque and remove them," he said.

"The only reason police have entered the mosque in recent weeks is to remove them."

He also said Israel was committed to letting Muslims pray at the site, saying that hundreds of thousands had done so throughout Ramadan.

Violence in Jerusalem had sparked fears of another armed conflict similar to an 11-day war last year between Israel and militants who control the Palestinian enclave of Gaza.

Israel said Saturday it would close its only crossing from the Gaza Strip for workers in response to rocket fire from the besieged Palestinian territory, but stopped short of carrying out the usual retaliatory strikes, in an apparent bid to ease tensions.

(AFP)

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Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Opex 360

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Opex 360

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

France24 - World

Residents left in dire straits after Saudi govt bulldozes poor Jeddah neighbourhoods

The Observers

Issued on: 20/04/2022 - 18:38

Djamel Belayachi Follow

Over the past three months, the Saudi government has launched a massive demolition campaign targeting dozens of poor neighbourhoods in Jeddah, to make way for an urban development project. With very little time to leave and no compensation, hundreds of thousands of people are now in dire straits, with no way to appeal, as our Observer explains.

The Saudi Public Investment Fund, presided over by Crown Prince Mohammed bin Salman, announced the launch of a 20 billion dollar (around 18 billion euro) development project called Jeddah Central. The development will include a museum, an opera house, a stadium, an aquarium, hotels and new residential neighbourhoods. 

Authorities have carried out demolitions in about 60 different neighbourhoods, most located in the southern part of the city, near the port. And even more neighbourhoods will be affected in the coming months, with the bulldozing slated to continue. 

We spoke to Mohamed (not his real name), a resident of Jeddah, about the impact of these demolitions.

The authorities haven't provided enough resources to relocate all the families. City workers put up notices on certain buildings. The notices said: 'You must move out in two days... three days... or a week.' If people didn't move out, they cut the electricity and threw their belongings into the street.

The government says it has found accommodation for some of the displaced families. But not the majority. Activists estimate that nearly 800,000 people have been displaced in all. They haven't found new housing for all of them.

It's OK to want to modernise the city. But not if it hurts the residents. Even if they're foreigners and they're poor, they deserve respect. 

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France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

Perspective

Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'

Perspective

A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

Valeurs Actuelles

Israël : Poutine réclame une église orthodoxe à Jérusalem, un casse-tête pour Naftali Bennett

Benyamin Netanyahou avait cédé à la demande de Vladimir Poutine. Mais sa promesse n’a jamais encore abouti, laissant ce casse-tête à son successeur Naftali Bennett. Encore Premier ministre à l’époque, en juin 2021, Benyamin Netanyahou avait accepté de remettre au président russe la propriété d’un ensemble de bâtiments comprenant l’église Alexandre Nevski et la cathédrale de la Sainte-Trinité, rapporte le journal Marianne samedi 23 avril. Et ce, en échange d’une faveur. Benyamin Netanyahou avait réclamé à la Russie la libération d’une ressortissante israélienne. La jeune femme avait été condamnée à sept ans et demi de prison pour avoir été en possession de 10 grammes de hachich lors d’une escale à Moscou. Vladimir Poutine avait fini par accepter en échange de ce que lui avait promis Benyamin Netanyahou.

Tiraillé entre deux possibilités

Ces bâtiments comprenant les deux lieux de cultes appartenaient pourtant aux « Russes blancs » – des exilés ayant fui la révolution bolchevique de 1917, rappelle Marianne. L’année dernière, les services du ministère israélien de la Justice ont pourtant choisi de leur retirer ces biens pour les transférer à Moscou. Mais les « Russes blancs » ne comptent pas se laisser faire et ont fait appel de cette décision. La question doit désormais être tranchée par le gouvernement israélien mené par Naftali Bennett. Espérant gagner du temps sur ce dossier, il a confié la tâche à une commission ministérielle qui ne s’est, hélas, toujours pas penchée sur ce cas. Naftali Bennett serait donc face à un ultimatum. S’il réfute la promesse faite à Vladimir Poutine, le Premier ministre craint que le président russe ne réplique en interférant dans les opérations de l’aviation israélienne en Syrie face à l’Iran. La Russie n’est pour l’instant jamais intervenue contre les actions d’Israël dans la région. En revanche, si Naftali Bennett choisit de satisfaire Vladimir Poutine, il pourrait susciter la colère des États-Unis et de l’Europe, qui lui reprochent d’ailleurs de ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. La tâche s’annonce donc compliquée pour Naftali Bennett, qui fait, sans surprise, face à la pression de Moscou.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

Opex 360

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

As it happened

France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : “Ceux qui doivent l’arrêter sont ceux qui l’ont commencée”, insiste Zelensky

« 500 000 Ukrainiens déportés » vers la Russie

Selon Volodymyr Zelensky, « 500 000 Ukrainiens ont été déportés soit vers les territoires séparatistes, soit vers la Fédération de Russie », relate BFM TV à l’issue de la conférence de presse donnée dans le métro de Kiev ce samedi. Le chef de l’Etat ukrainien a précisé que ce chiffre ne serait pour l’instant qu’une estimation, mais qu’il pourrait être plus conséquent à l’avenir.

Bombardements à Odessa : le bilan s’élève à huit morts

Lors de sa conférence de presse dans le métro à Kiev, le président ukrainien a annoncé que huit personnes étaient décédées et qu’il y en avait « entre 18 et 20 blessées », après des bombardements à Odessa. Un premier bilan parlait de cinq morts et de 18 blessés, rappelle BFM TV. Volodymyr Zelensky a précisé les faits : « Sept missiles ont été lancés sur la ville d’Odessa. Deux missiles ont été abattus, mais cinq ont atterri, dont deux dans une maison. » Avant de s’insurger, en réponse à une question sur une possible nouvelle rencontre avec la Russie en Turquie : « Quand on a quelque chose comme ça qui se passe, on a très peu envie d’aller voir ces salauds. »

Une rencontre entre Zelensky et Blinken prévue demain

Volodymyr Zelensky a indiqué, lors de sa conférence de presse dans le métro de Kiev, que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le ministre de la Défense Lloyd Austin sont attendus demain, dimanche 24 avril. Le président ukrainien les accueillera à Kiev pour discuter de prochaines livraisons d’armes américaines, relaie BFM TV. « Nous avons de fortes attentes par rapport à cette rencontre », a prévenu Volodymyr Zelensky, parlant de « listes » d’armes demandées qui vont être « discutées demain ».

Zelensky plaide pour une « solution diplomatique »

Le président ukrainien a tenu une conférence de presse inédite, organisée dans le métro de Kiev, ce samedi 23 avril. Volodymyr Zelensky a été interrogé sur ses négociations avec la Russie, relaie BFM TV. Le chef de l’Etat ukrainien a notamment appelé à une rencontre avec Vladimir Poutine pour « mettre fin à la guerre » : « J’ai insisté sur l’échange direct avec le président russe. Quand ça passe par intermédiaire, ça ne peut pas aboutir à un résultat. » D’après lui, « la solution diplomatique est la bonne solution ». Et « ceux qui doivent arrêter cette guerre sont ceux qui l’ont commencée », a déclaré Volodymyr Zelensky. Or, « nous ne faisons plus confiance en la Russie »

Vive réaction du chef de la diplomatie ukrainienne

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a réagi à l’attaque perpétrée à Odessa, faisant au moins cinq morts. Sur son compte Twitter, il a pointé que le « seul objectif » de la Russie est de semer « la terreur ». Selon lui, la Russie devrait être considérée « comme un État qui soutient le terrorisme et traitée en conséquence ». Dmytro Kuleba a également écrit dans le même message que relate BFM TV : « Pas de business, de contacts ou de projets culturels. Nous avons besoin d’un mur entre la civilisation et les barbares qui frappent des villes pacifiques avec des missiles. »

Au moins cinq morts à Odessa après des frappes russes

À Odessa, dans le sud de l’Ukraine, au moins cinq personnes ont été tuées et dix-huit autres blessées après des frappes menées par l’armée russe. Le chef de cabinet de la présidence ukrainienne l’a annoncé sur Telegram, comme le relate BFM TV ce samedi : « Odessa : cinq Ukrainiens tués et 18 blessés. Et ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver (à ce stade). Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd. » Il a également ajouté qu’un « bébé de trois mois » faisait partie des victimes.

Deux morts après des frappes « dans le centre-ville » de Zolote

Le gouverneur de la région de Lougansk a déploré ce samedi 23 avril deux morts et deux blessés à Zolote, dans l’est de l’Ukraine, relate BFM TV. Sur Telegram, il a précisé que l’armée russe a « ouvert le feu sur le centre-ville » de Zolote. Des obus auraient également visé des « immeubles résidentiels ». 

L’évacuation de Marioupol annulée

Une évacuation de civils était prévue ce samedi 23 avril à Marioupol. Mais comme le rapporte le maire-adjoint de Marioupol, Sergeï Orlov, auprès de BFM TV, l’opération humanitaire a été annulée. L’évacuation serait « impossible aujourd’hui », selon Sergeï Orlov à BFM TV. « Les Russes n’autorisent pas l’évacuation vers les territoires contrôlés par l’Ukraine. »

Deux morts et des blessés près de Kharkiv

Après des bombardements dans la région de Kharkiv, deux personnes sont décédées et dix-neuf ont été blessées, relaie BFM TV. D’après le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, la ville de Kharkiv est toujours « partiellement bloquée » par l’armée russe, qui « renforce ses positions » au sud de Kharkiv.

Près de 5,2 millions d’Ukrainiens ont fui, selon l’ONU

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a mis à jour ses chiffres concernant le nombre de réfugiés ukrainiens, en lien avec l’offensive russe dans leur pays. Depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, exactement 5 163 686 d’Ukrainiens ont fui leur pays, soit près de 5,2 millions.

Trois localités reprises près de Kharkiv

Le gouverneur de la région de Kharkiv a indiqué que l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre trois localités situées près de Kharkiv. « Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka », a-t-il confirmé sur Telegram. Comme le relate BFM TV ce samedi 23 avril, le village de Proudïanka se trouve à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

L’invasion russe ne fait que commencer, selon Zelensky

Dans une vidéo diffusée tard dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que l’invasion de son pays par la Russie n’était qu’à son commencement, relate France 24. Une déclaration qu’il a faite après qu’un général russe a affirmé chercher à « assurer un couloir terrestre » vers la Crimée et un autre menant à la Transdniestrie, région moldave pro-russe où se trouve une garnison russe. 

Des tranchées découvertes près de Marioupol

Des images satellite de la société Maxar Technologies révèlent qu’un deuxième cimetière proche de Marioupol a été agrandi, détaille Le Parisien. Il s’agit du cimetière de Vynohradne, situé à environ 12 kilomètres à l’est de Marioupol. Dans le détail, des tranchées parallèles, chacune longue de 40 mètres, ont été creusées dans la terre. L’expansion de cette nouvelle emprise du cimetière de Vynohradne a débuté entre le 22 et le 29 mars dernier, à peu près au moment où de nouvelles tombes ont été établies près du cimetière de Manhush, dans la banlieue nord-ouest de Marioupol, précise le journal.

Quelle aide militaire a fourni la France à l’Ukraine ?

Si Paris demeure discrète au sujet des livraisons faites en faveur de l’Ukraine afin d’aider le pays à lutter contre l’offensive russe, Emmanuel Macron s’est montré un peu plus bavard sur le sujet, au cours des dernières heures, puisqu’il a révélé que la France avait livré plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires, relate BFM TV ce samedi. « Des équipements conséquents, des Milan aux Caesar, en passant par plusieurs types d’armements », a indiqué le président de la République.

Paris : des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens

Près de 45 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France, depuis le début de l’offensive russe. La majorité d’entre eux sont arrivés par la gare de l’Est, dans la capitale, à bord de trains en provenance d’Allemagne, nous apprend France 24. Sur place, c’est la Croix-Rouge qui s’occupe de l’accueil d’urgence. Par ailleurs, des bénévoles russes tiennent eux aussi à leur apporter de l’aide.

Des appareils ukrainiens abattus

D’après l’agence de presse Reuters, le ministère russe de la Défense a annoncé ce samedi avoir abattu un avion de chasse ukrainien Su-25, ainsi que trois hélicoptères MI-8, dans la région de Kharkiv, relaye 20Minutes.

D’après Moscou, le Satan-2 va connaître un déploiement fulgurant

La Russie compte déployer d’ici cet automne ses nouveaux missiles balistiques intercontinentaux Sarmat, observe Le Parisien. Ces derniers sont capables d’effectuer des frappes nucléaires contre les Etats-Unis ou l’Europe occidentale, a fait savoir ce samedi, au cours de la matinée, Dmitry Rogozin, le chef de l’agence spatiale Roscosmos. Il s’exprimait dans le cadre d’une interview à la télévision publique russe.

Mercredi, Moscou a testé pour la première fois le Satan-2, avec une portée théorique de 18 000 kilomètres. Le Sarmat est capable de transporter dix ogives nucléaires ainsi que des leurres, poursuit le quotidien régional. Cet essai marque une démonstration de force de la part de la Russie. D’après Dmitry Rogozin, les missiles seront déployés dans la région de Krasnoïarsk, en Sibérie. Autrement dit, à environ 3 000 kilomètres à l’est de Moscou.

Azovstal : des femmes et des enfants dans les sous-sols

Le controversé bataillon d’Azov a publié ce samedi une vidéo qui montre les sous-sols du complexe métallurgique de Marioupol, dernière poche de résistance à l’offensive russe, indique Le Parisien. On peut y voir des enfants, des femmes et des grands-mères, qui semblent vivre là depuis déjà un certain temps.

Les bombardements s’intensifient dans la région de Louhansk

Les villes contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région orientale de Louhansk subissent des bombardements intenses et constants, a fait savoir ce samedi le gouverneur de la région, Serhiy Gaidai, à la télévision, comme le relaye France 24. L’armée de Kiev est en train de quitter certaines de ses positions dans le but de se regrouper, a-t-il ensuite ajouté, tout en réfutant qu’elle ait subi un quelconque revers.

D’après Moscou, les Etats-Unis se préparent à l’accuser d’utilisation d’armes de destruction massive

Le chef des Forces de défense russes a déclaré que les Etats-Unis préparaient de fausses accusations à l’encontre de Moscou, ont fait savoir ce samedi plusieurs médias russes, comme nous l’apprend BFM TV. D’après lui, les Américains veulent accuser la Russie d’utilisation d’armes de destruction massive, ce que le pays nie.

Les troupes russes n’ont pas réalisé de gains majeurs dernièrement

« Malgré une activité accrue, les forces russes n’ont pas réalisé de gains importants au cours des dernières vingt-quatre heures, les contre-attaques ukrainiennes continuant à entraver leurs efforts », a fait savoir la Defence Intelligence (DI), du ministère de la défense britannique, dans son dernier bulletin cité par Le Monde.

Le renseignement militaire britannique a également précisé que les forces aériennes et navales russes « n’ont pas établi de contrôle dans l’un ou l’autre domaine en raison de l’efficacité de la défense aérienne et maritime de l’Ukraine qui réduit leur capacité à réaliser des progrès notables ». Par ailleurs, « malgré leur conquête déclarée de Marioupol [dans le sud-est de l’Ukraine], de violents combats se poursuivent et font échouer les tentatives russes de prendre la ville ». Tout cela « ralentit les progrès souhaités par la Russie » dans la région orientale du Donbass, en Ukraine, a conclu la DI.

Une nouvelle tentative d’évacuation de civils à Marioupol

Les autorités ukrainiennes ont fait savoir ce samedi qu’une nouvelle tentative d’évacuation des civils encore présents dans la ville de Marioupol se ferait ce samedi, à partir de midi, relaye BFM TV. Dans le détail, 100 000 personnes se trouveraient toujours coincées dans cette ville désormais presque entièrement tenue par les Russes.

Antonio Guterres attendu en Russie et en Ukraine

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se rendra mardi prochain à Moscou, en Russie, pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, rapporte Le Parisien. Ensuite, le jeudi, il est attendu en Ukraine pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, arrivera à Moscou le mardi 26 avril pour des négociations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président russe Vladimir Poutine », a déclaré le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov.

Pâque orthodoxe : aucune trêve en vue

Les appels à la trêve, à l’occasion du week-end pascal en terre orthodoxe, ne semblent pas avoir été entendus. Et notamment à Marioupol, à cause d’un persistant dialogue de sourds entre l’Ukraine et la Russie, souligne BFM TV. Ce dimanche, la guerre entrera dans son troisième mois. Toutefois, la « deuxième phase de l’opération spéciale » lancée par Moscou vient de commencer, il y a quelques jours. « L’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », avait estimé ce vendredi un haut responsable militaire russe.

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

***BREAKING***Here -> https://t.co/J7vRt6Wlcv#Russian Navy deploys unique 110-year-old ship to investigate Moskva wreck. Likely carrying a DSRV minisub. #UkraineInvasion pic.twitter.com/fqyZ1DE14Q

— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

Opex 360

Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

France24 - World

Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

Issued on: 12/04/2022 - 20:10

Joanna YORK

The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

Avoiding ‘unbearable humiliation’

Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

A lack of proof

However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

‘Plausible deniability and doubt’

Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

‘This could be the fate of other cities’

For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

Truth or Fake

Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

As it happened

Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - World

Several dead, dozens rescued after migrant boat capsizes off Lebanon

Issued on: 24/04/2022 - 07:28Modified: 24/04/2022 - 15:34

NEWS WIRES

At least six people died, including a little girl, and almost 50 others were rescued after an overloaded migrant boat capsized off north Lebanon during a chase by naval forces, Lebanese officials said.

The boat carrying nearly 60 people capsized on Saturday night near the port city of Tripoli, the departure point for a growing number of people attempting a potentially lethal sea escape.

The deadly accident, weeks ahead of parliamentary elections scheduled for May 15, is not the first of its kind for the crisis-hit country grappling with its worst-ever financial crash.

But it marks a grim reminder of the suffering behind a growing number of people, including Lebanese nationals and Syrian refugees, risking their lives at sea in search of a future abroad.

"The army's naval forces managed to rescue 48 people and retrieve the body of a dead girl... from a boat that sank while trying to illegally smuggle them out," the army said in a statement.

"Most people on board were rescued," the army said, without specifying their nationalities.

The army retrieved five corpses off Tripoli's coast on Sunday, the state-run National News Agency reported, hours after the body of a little girl was returned to shore.

Wails of relatives rang out from a Tripoli morgue where the corpses were being kept, according to an AFP correspondent.

Dozens looked on as a group of men stormed into the morgue and pulled out the corpse of a victim for burial, the correspondent said. 

Nearby dozens of young men lobbed stones at two army tanks, to vent their anger at the sea tragedy.

At Tripoli's port, relatives of the missing impatiently waited for news of their loved ones.

"My nephew, he has five children and his wife is pregnant with twins. He was trying to escape hunger and poverty," one man told AFP at the dockside harbour.  

Sunk in seconds

Haissam Dannaoui, the head of Lebanon's naval forces, said the 10-meter (33-foot) boat built in 1974 was designed to only accomodate six passengers.

But it was crammed with nearly 60 would-be migrants and took to sea without any safety precautions, he told a news conference.

Dannaoui said the army tried to thwart the smuggling operation before the ship sailed out of the Qalamoun region, south of Tripoli, but could not reach the departure point in time.

An ensuing sea chase saw two naval patrols trying to force the migrant boat to turn back.

"Unfortunately, the captain (of the migrant boat) decided to carry out manoeuvres to escape," leading to the vessel crashing into the patrol ships, Dannaoui said.

The impact cracked the hull of the migrant boat, which quickly submerged, he said.

"In less than five seconds, the boat was under water," Dannaoui said, adding that passengers were quickly handed life jackets.

But one of the survivors said a naval ship had deliberately crashed into the migrant boat to force it back.

"The patrol boat crashed into us twice... to drown us," the man told AFP at the port, before he was silenced and carried off by a crowd of survivors' relatives.

The United Nations humanitarian coordinator for Lebanon Najat Rochdi called for an end to these repeated tragedies.

"It's horrific to see deprivation still pushing people to take a perilous journey across the seas," she said on Twitter.

'Death catches up'

The latest incident stoked public anger in Tripoli, Lebanon's second city and one of its poorest.

Growing poverty and unemployment rates have turned Tripoli into a launchpad for illegal migrants.

Calls circulated on social media networks for protests outside the Tripoli home of Prime Minister Najib Mikati, who declared Monday a day of national mourning to grieve the victims.

The relatives of the victims and the missing lashed out at the country's leaders.

"Even when we are trying to run away from the filth of politicians and their corruption... death catches up with us," said Nissrine Merheb who hasn't heard from her two cousins and their three children since they embarked on the deadly voyage.

Lebanon is in the grips of an unprecedented financial crisis, with the currency losing more than 90 percent of its value and the majority of the population living below the poverty line.

The economic crash has spurred an uptick in illegal sea crossings, with Lebanese nationals increasingly featuring among the Syrian and Palestinian refugees attempting sea escapes.

The UN refugee agency says at least 1,570 people, 186 of them Lebanese, left or tried to leave illegally by sea from Lebanon between January and November 2021.

Most were hoping to reach European Union member Cyprus, an island 175 kilometres (110 miles) away.

In the second half of 2021, Lebanon stopped around 500 would-be migrants from crossing out of the country, the country's naval chief said Saturday.

(AFP)

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IMF staff reaches agreement on $3 billion deal for Lebanon

France, Germany and Luxembourg seize assets of Lebanon’s central bank chief

Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election

Opex 360

Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

France24 - World

Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation

Issued on: 24/04/2022 - 10:21

NEWS WIRES

Shanghai reported 39 Covid deaths Sunday, its highest daily toll despite weeks of lockdowns, while China's capital Beijing warned of a "grim" situation with rising infections. 

The world's second-largest economy has been struggling to stamp out its worst outbreak in two years with a playbook of harsh lockdowns and mass testing as it sticks to a strict zero-Covid policy, taking a heavy toll on businesses and public morale.

The cosmopolitan business hub of Shanghai has been almost entirely locked down since the start of the month, snarling supply chains, with many residents confined to their homes for even longer as it became the epicentre of the outbreak.

China's biggest city only announced its first fatalities from the outbreak on April 18, despite reporting thousands of cases each day in recent weeks.

It reported 39 more deaths on Sunday, National Health Commission data showed, bringing its total toll to 87, while the country logged nearly 22,000 new local virus cases.

Shanghai's previous highest daily toll since lockdown was 12, reported a day earlier.

The city of 25 million has struggled to provide fresh food to those confined at home, while patients have reported trouble accessing regular medical care as thousands of health staff were deployed for Covid testing and treatment.

Health officials have warned of the particular risks of Covid to the country's older and largely unvaccinated population, saying the average age among fatalities in Shanghai's outbreak was 81.

Five of those who died had been vaccinated, though authorities have said the deaths involved people who had severe underlying diseases and who were in critical condition.

Doubts have been raised over the efficacy of China's homegrown vaccines, and Beijing has not imported any foreign-made jabs.

Online backlash

Censors have battled to scrub an online backlash against the prolonged lockdown in Shanghai, including the rapid censorship of a viral video by residents outlining their daily challenges to eat and access essential services.

On Saturday evening, a residential building fire sparked fear and criticism on social media, given that many exits in compounds have generally been sealed as part of Covid controls.

Meanwhile 22 more infections were reported in Beijing, after warnings from an official on Saturday that the city must take urgent action.

Health official Pang Xinghuo said preliminary observations suggested Covid had been "spreading invisibly" within the capital for a week now, affecting "schools, tour groups and many families".

"The risk of continued and hidden transmission is high, and the situation is grim," Tian Wei of Beijing's Municipal Party Committee told a press briefing.

"The whole city of Beijing must act immediately."

Targeted lockdowns have already been imposed on some communities where Covid cases have been found, while some fitness studios in the capital said they were suspending classes indefinitely.

Beijing has also imposed tight controls on entry to the city, with travellers required to have a negative Covid test from within 48 hours.

People who have travelled to cities or counties where just a single Covid case has been reported in the past two weeks are barred entry.

(AFP)

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US orders non-essential diplomatic staff to leave Shanghai amid strict Covid lockdown

Access Asia

China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures

Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March

Opex 360

Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

France24 - World

Algeria will not abandon its commitment to supply Spain with gas, Tebboune says

Issued on: 24/04/2022 - 08:35

NEWS WIRES

Algerian President Abdelmadjid Tebboune on Saturday said his country will not abandon its commitment to supply Spain with gas despite a diplomatic row with the European country over Western Sahara.

"We assure the Spanish friends, the Spanish people that Algeria will never abandon its commitment to supply Spain with gas under any circumstances," Tebboune said in an interview aired on state television late on Saturday.

Algeria said in March it was recalling its ambassador to Madrid for consultations after Spain backed Morocco's plan for autonomy in Western Sahara, which is rejected by the Algeria-backed Polisario Front independence movement.

(REUTERS) 

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Algiers blames Morocco for deadly attack on Algerians in Western Sahara region

Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal

Morocco keen to ‘turn page' on Algeria tensions while insisting W. Sahara status ‘not negotiable’

France24 - Monde

L'artiste Sahad, son nouvel album "Luuma" et un éco-village construit au Sénégal

Publié le : 25/04/2022 - 14:56

Valériane GAUTHIER Suivre

Son prénom signifie "récolte" en sérère et "résurrection" en wolof. Le musicien, chanteur et producteur Sahad se décrit comme "un taxi-brousse qui parcourt le monde en quête de richesses issues de nos différences pour les partager". Il nous présente son nouvel album "Luuma". Titre qui fait référence à un "marché itinérant" et hyperbole avec laquelle il invite à une autre façon de voir et faire le monde. Il évoque la construction d'un éco-village, projet éco-responsable qu'il a initié au Sénégal.

Également au sommaire de cette émission : 

Au Kenya, la religion pour sauver l'environnement 

Chaque dimanche dans la région de Kilifi, le révérend Matthias Baraka réunit ses fidèles pour une messe un peu particulière. Avec ses sermons, il appelle sa communauté à protéger la planète et à lutter contre la déforestation. Une méthode originale qui semble porter ses fruits dans un pays où la forêt ne couvre plus que 7 % du territoire. 

Des thématiques plus engagées pour les séries TV du Ramadan en Tunisie

Misère, immigration ou polygamie… Cette année, les traditionnels feuilletons du Ramadan qui accompagnent les fidèles après la rupture du jeûne abordent des thématiques moins légères que d'habitude. Chaque soir, des milliers de Tunisiens, toutes générations confondues, se pressent devant le petit écran pour les regarder.

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Valeurs Actuelles

Fake news, cyberhaine, pédophilie… L’UE finalise une législation contre les dérives d’Internet

« Cet accord est historique. » La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est réjouie ce samedi 23 avril sur son compte Twitter. Aujourd’hui, l’Union européenne a conclu un accord pour lutter contre les dérives liées à Internet, notamment la haine en ligne, les fausses informations ou encore les images à caractère pédophiles. « Nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d’expression et des opportunités pour les entreprises », a encore indiqué Ursula von der Leyen sur son compte Twitter. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), les réseaux sociaux comme Twitter et peut-être TikTok, sont visés par cette nouvelle législation, relaie Le Parisien. Les sites de vente en ligne sont également concernés par la nouvelle mesure – afin de lutter contre la vente de produits contrefaits ou défectueux qui pourraient se révéler dangereux.

Des amendes élevées en cas d’infraction

Ce texte compte contraindre ces entreprises à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités, relate Le Parisien ce samedi 23 avril. Les sites de vente devront retirer « promptement » tout produit illicite de sa page. Ils devront aussi vérifier l’identité de leurs fournisseurs. Les réseaux sociaux, eux, vont être forcés à suspendre le compte des personnes ne respectant pas « fréquemment » les règles. Les grandes plateformes, comptant « plus de 45 millions d’utilisateurs actifs », comme les Gafam, devront elles-mêmes évaluer les risques auxquels peuvent être exposés leurs utilisateurs et retirer les contenus inappropriés en temps voulu. La nouvelle législation impose également plus de transparence sur les données et les algorithmes de recommandation des entreprises concernées. Comme le relate Le Parisien, une audition sera organisée chaque année et menée par une instance indépendante, sous la direction la Commission européenne. En cas d’infractions répétées, des amendes atteignant 6 % des ventes annuelles seront infligées aux plateformes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Publié le : 22/04/2022 - 20:23

Tiffany FILLON

L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique. 

C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat. 

Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre. 

L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.

>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques

Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.

L'illusion d'un printemps plus frais

Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne. 

Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24. 

>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets

En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer. 

Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus. 

Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices 

Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. 

En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.

Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées". 

Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable. 

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Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

Environnement

Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

DEMAIN A LA UNE

Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Valeurs Actuelles

Espagne : un oligarque russe et sa famille retrouvés morts, l’homme aurait tué ses proches avant de se suicider

En Espagne, trois personnes d’une même famille, qui se trouvaient dans leur villa de Catalogne – à Lloret del Mar – à l’occasion des festivités de Pâques, ont perdu la vie. Leurs corps ont été retrouvés mercredi 20 avril, détaillent Le Parisien et L’Indépendant ce samedi. Selon les informations dont dispose le deuxième quotidien, les victimes sont un Russe de 55 ans, sa femme de 53 ans, et leur fille, âgée de 18 ans. C’est le fils du couple, inquiet de ne pas avoir de leurs nouvelles, qui a prévenu les forces de l’ordre. Ensuite, c’est en se rendant au domicile de la famille, que les policiers ont découvert les corps. Pour l’heure, l’hypothèse privilégiée est celle d’un drame familial : l’homme aurait tué sa femme et sa fille en les poignardant à plusieurs reprises. Il s’en serait pris à elles dans leur sommeil, avant de se donner la mort en se pendant à une balustrade extérieure.

Les caméras de surveillance analysées

Selon les deux médias, les forces de l’ordre sont à la recherche d’un couteau ou d’une hache, qui auraient pu être utilisés au moment des meurtres. L’homme était un oligarque russe, prénommé Sergey Protosenya. Ce dernier était vice-président du géant gazier privé Novatek. Plus précisément, il y siégeait au conseil d’administration. Quant à sa fortune, celle-ci était estimée à hauteur de 440 millions de dollars, c’est-à-dire environ 400 millions d’euros. L’oligarque n’avait jamais été mis en cause pour des violences conjugales. Pour le moment, l’intervention d’une personne extérieure à la famille n’est pas privilégiée par les enquêteurs. L’analyse des caméras de surveillance aura pour objectif d’exclure définitivement la présence d’un autre protagoniste.

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France24 - World

PSG win record-tying tenth league title with draw against Lens

Issued on: 23/04/2022 - 22:58

NEWS WIRES

Paris Saint-Germain secured a record-equalling 10th Ligue 1 title on Saturday, moving level with Saint-Etienne, despite being held to a 1-1 home draw by 10-man Lens.

Lionel Messi looked to have curled in a fine winner in the 68th minute, but Lens dampened the already muted title party at the Parc des Princes through Corentin Jean with two minutes left.

PSG have an unassailable 16-point lead over second-placed Marseille with four matches remaining.

"The atmosphere is a shame," captain Marquinhos told Canal+.

"Football is our passion, we started very young. We'll try to have as much fun as possible. It's a shame that won't be with the supporters but we have to deal with it."

Mauricio Pochettino's men reclaim the crown from Lille, who were shock champions last season.

It is the capital giants' eighth Ligue 1 triumph in the last 10 seasons, powered by the investment of their Qatari owners.

This season will still be seen as a failure for PSG, though, after collapsing to a dramatic loss to Real Madrid in the Champions League last 16, after also suffering a surprise French Cup loss to Nice.

On Saturday, an inevitable league title was confirmed in a strangely non-celebratory atmosphere in Paris, with some 'ultras' leaving early in protest after the Champions League exit.

"That's something I don't understand," said midfielder Marco Verratti. "I know that they were disappointed about Madrid, but at some point you have to move on."

Attention in the French capital will now turn to the future of Kylian Mbappe, with the star forward still to decide whether to stay at PSG or leave for Real Madrid before next season.

Lens started brightly, with Seko Fofana firing an early strike just over the crossbar.

PSG grew into the game, though, with visiting goalkeeper Jean-Louis Leca forced into smart saves from Achraf Hakimi and Messi.

The first big chance fell to Mbappe just after the half-hour mark, but the striker blazed wildly over after being played in on goal by Neymar's clever flick.

Lens continued to threaten on the break, though, and a well-worked move ended with Jonathan Clauss shooting too close to Keylor Navas.

Mbappe almost broke the deadlock early in the second half after a quick free-kick by Verratti, but his first effort was saved by Leca and his follow-up attempt was blocked on the line.

PSG's hopes of wrapping up the title with a win were given a boost in the 57th minute, as Danso was shown a second yellow card for a tackle on Neymar.

Messi almost found the corner of the net with the resulting free-kick, but Leca plunged to his right to make another good save.

Sergio Ramos should have scored midway through the second half, but the veteran centre-back scooped over from eight yards out.

Messi strikes

It was Messi who finally gave the match a moment to remember, bending a trademark finish over Leca from the edge of the box.

The Argentinian has now scored four Ligue 1 goals in a disappointing first season for PSG since leaving Barcelona.

But, perhaps fittingly, the hosts conceded a late equaliser as Jean slid in at the back post to divert home Deiver Machado's low cross.

European hopefuls Lens pushed for a winner which would have kept PSG waiting for at least another 24 hours, but the home side held on and almost won it themselves when Mbappe dragged horribly wide.

The final whistle brought bizarre scenes, with the Lens players celebrating and PSG's newly-crowned champions looking sheepish.

Elsewhere on Saturday, Monaco moved into third place above Rennes with a 4-1 victory at relegation-threatened Saint-Etienne.

The game was suspended for more than half an hour due to smoke from flares in the crowd.

Wissam Ben Yedder scored his 20th league goal of the season as Monaco's sixth straight league win lifted them above Rennes, who host Lorient on Sunday, on goal difference.

The third-placed side secures a place in Champions League qualifying.

(AFP)

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Champions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback

PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille

FOOTBALL

PSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on

Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

“Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix

C’est la troisième fois que ce mur de l’abbatiale de Foix est dégradé. Le curé de la ville soupçonne d’ailleurs qu’il s’agisse de l’œuvre d’une seule personne. Durant le week-end de Pâques, il a découvert écrit à la bombe de peinture : « une bonne église est une église en feu ». Le prêtre a immédiatement prévenu le maire Norbert Meler, rapporte France 3 Régions, mercredi 20 avril.

Eviter la récupération politique

Celui-ci a fait repeindre le mûr par les services municipaux le jour même. Il déplore une « atteinte aux biens publics, à ce qui appartient à tout le monde et que l’on paie avec nos impôts », mais ne souhaite pas s’étendre sur la teneur du message, craignant une récupération politique à quelques jours du second tour de la présidentielle, précise France 3 Régions. L’édile assure qu’une plainte sera déposée, comme à chaque fois que des tags sont découverts. Le père Edouard de Laportalière veut rester compréhensif : « J’y ai vu un cri de souffrance. C’est certainement une personne en souffrance qui a besoin de trouver ce moyen d’expression. Dommage qu’il n’y en ait pas d’autres », a-t-il déclaré.

Il affirme avoir reconnu cette écriture « déjà apposée sur des édifices de la paroisse qui incitait à ne pas croire en l’Église ». Il a invité cette personne qu’il juge « en souffrance » à venir échanger avec lui. Selon un rapport parlementaire dévoilé en février, 857 actes antichrétiens, principalement des dégradations ou vols concernant les édifices religieux, ont été recensés en 2021.

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France24 - Monde

Tunisie : le pétrolier naufragé était vide, une catastrophe environnementale évitée

Publié le : 22/04/2022 - 16:20Modifié le : 22/04/2022 - 16:56

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Après avoir indiqué que le pétrolier naufragé au large des côtes tunisiennes transportait 750 tonnes de gazole, les autorités ont finalement annoncé que le navire était vide. Une nouvelle accueillie avec soulagement, même si de nombreuses questions restent en suspens autour de ce mystérieux pétrolier dont plusieurs experts ont souligné le trajet incohérent.

Pas de menace pour l'environnement, mais de nombreuses zones d'ombre à éclaircir : les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi 22 avril que le pétrolier naufragé samedi dernier au large du sud-est de la Tunisie, était vide, écartant tout risque de pollution, après avoir dans un premier temps indiqué que le navire transportait 750 tonnes de gazole.

Mais si une catastrophe environnementale a été évitée, des questions demeurent sur le trajet du pétrolier et la nature de ses activités. 

"Le navire 'Xelo' qui a coulé dans le golfe de Gabès ne contient pas de gazole et ses réservoirs sont vides", a indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué. "Il ne pose aucun risque de pollution dans l'immédiat", a ajouté le ministère.

Le capitaine de la marine tunisienne Mazeri Letayef, qui dirige une cellule de crise dans le port de Gabès, a précisé à l'AFP que cette découverte avait été faite "à la suite des opérations des plongeurs tunisiens et italiens", après l'arrivée sur place d'un navire de dépollution envoyé par Rome.

"Les quatre réservoirs sont remplis d'eau de mer", a ajouté le capitaine Letayef, estimant qu'"il se [pouvait] que le navire ne soit pas en réalité actif dans le transport de carburants".

Selon le communiqué du ministère, les préparatifs lancés pour pomper le gazole "vont cesser" et les autorités étudieront un possible renflouement et remorquage de l'épave "dans une phase ultérieure".

La justice ouvre une enquête

Le ministère, qui avait lui-même annoncé samedi dernier que le pétrolier transportait 750 tonnes de gazole, faisant craindre une marée noire, n'a pas expliqué les raisons de cette confusion.

Le 'Xelo', en route pour Malte selon les autorités tunisiennes, a coulé le 16 avril dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Selon Tunis, il était parti du port égyptien de Damiette, ce que les autorités portuaires égyptiennes ont démenti.

Pour une raison inconnue, ce pétrolier de 58 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1977, a commencé à prendre l'eau. 

Des forces de la marine militaire ont évacué les sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre par près de 20 mètres de fond. 

Il a coulé en position horizontale et ne présentait "pas de fissures" dimanche lors d'une inspection des plongeurs, selon le ministère de l'Environnement.

La justice tunisienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet accident, mais aussi la nature de l'activité du pétrolier et son trajet ces dernières semaines.

Les membres d'équipage du navire – le capitaine géorgien, quatre Turcs, deux Azerbaidjanais – battant pavillon de la Guinée équatoriale, ont été interdits de quitter la Tunisie pour une période de deux semaines. 

La Guinée équatoriale a annoncé jeudi la suspension de 395 navires battant pavillon de ce pays de manière "illégale".

Trajet incohérent

"Il y a plus de 300 navires dans le monde qui travaillent illégalement sous notre pavillon. Le drapeau de la Guinée équatoriale ne peut pas être le visage de la fraude internationale", a tweeté le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue.

Des médias tunisiens ont rappelé la proximité du golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures, notamment vers Malte, ces dernières années.

Des experts et médias ont souligné le trajet incohérent suivi par le navire dont "le connaissement", un document informant sur son trajet et la nature de sa cargaison, a été "laissé par l'équipage" sur le bateau, selon les autorités. 

Certains experts pensent que ce navire a pu servir de "station-service" flottante approvisionnant les bateaux transitant par la zone stratégique du golfe de Gabès.

L'enquête tunisienne l'a localisé dans le port de Sfax, au nord de Gabès, du 4 au 8 avril, où il a effectué un changement d'équipage et de petites réparations. Sa trace a ensuite été perdue jusqu'à ce qu'il envoie des signaux de détresse le 15 avril. 

Avec AFP

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Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole

Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Opex 360

Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

What are the economic challenges facing Macron in his second term?

Issued on: 25/04/2022 - 12:56

Solange MOUGIN

With Emmanuel Macron having secured a second term in office, we take a closer look at the French president's economic proposals for the next five years. From inflation to the energy crisis to the cost of living, Macron has laid out specific measures in a bid to fix the many challenges facing the French economy. We also find out how pension reform could be central to his plans to finance his economic vision. 

French presidential election © France 24

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Despite re-election of France's Macron, 'nothing is settled'

Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

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Mass graves in Mariupol, Information war in Mali, Covid-19 in China, UK 'partygate' probe

Issued on: 22/04/2022 - 20:18

Mark OWEN Follow Mark OWEN Follow

Mass graves dug by Russian forces have been discovered in the Ukrainian city of Mariupol. The city's mayor says there are at least 20,000 dead but the real figure is expected to be much higher. Over in Mali, an information war is underway, as France says Wagner mercenaries have faked a "French atrocity" in Gossi. Plus, Covid-19 comes full circle in China, where the impact of the country's strict zero Covid policy is now under scrutiny. Finally, did British PM Boris Johnson lie to parliament over "partygate"?

Produced by Alessandro Xenos, Léopoldine Iribarren and Antonia Kerrigan

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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  • Patrick SMITH, Editor-in-Chief, The Africa Report
  • Matthew DALTON, Reporter, Wall Street Journal
  • Catherine NORRIS TRENT, FRANCE 24 senior reporter
France24 - World

Despite re-election of France's Macron, 'nothing is settled'

Issued on: 25/04/2022 - 11:24

Haxie MEYERS-BELKIN Follow FRANCE 24 Follow

Emmanuel Macron has become the first French president to be re-elected for two decades. But his victory is overshadowed by the fact that many voters cast their ballots tactically to keep the far right's Marine Le Pen out of power. What lessons does Macron need to draw? And what can we expect from June's legislative elections? We ask Andrew Smith, a senior lecturer in contemporary French history and politics at Chichester University. We also hear from our International Affairs Editor Philip Turle.

French presidential election © France 24

Andrew Smith has been joining us for Perspective every week leading up to the French presidential election, which concluded with a second round on April 24.

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Live: World hails Macron victory as French rivals vow fight over June legislative vote

Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The new faces of Europe’s far right

Issued on: 25/04/2022 - 11:00

Sarah MORRIS Céline SCHMITT

Spain’s Alejandro Sanchez, Germany’s Marie-Thérèse Kaiser and Italy’s Fabrizio Busnengo all have two things in common: They are under 35 and are positioning their respective far-right political parties at the gates of power. Each of them shrugs off the dark side of their countries’ history, campaigning with gusto for parties that are less than a decade old: Vox in Spain, Germany's Alternative für Deutschland (AfD) and Brothers of Italy. Our correspondents Sarah Morris, Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy and Lorenza Pensa report on the new faces of the far right in Europe.

GERMAN ELECTION

Isolated, volatile and divided, has Germany’s far-right AfD reached a dead-end?

ON THE GROUND

Far-right AfD campaigns on anti-vax platform in Germany’s Bautzen

Germany puts far-right AfD party under surveillance

BBC

Puducherry prison uses dance therapy to rehabilitate inmates

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Prisoners in the central jail in the Indian union territory of Puducherry briefly forget their worries when they start dancing.

The "dance therapy" is part of a rehabilitation programme offered to them by prison authorities.

It's an unconventional option - many Indian prisons are grim, overcrowded and violent spaces that offer few opportunities for inmates to rebuild their lives.

But Puducherry prison officials say the programme is a hit with prisoners - who are all serving life sentences - and that there is a visible reduction in their stress levels.

Ravideep Singh Chahar, Inspector General of prisons in Puducherry, says they now hope to make dance therapy an integral part of the prison reform programme.

Video by BBC Tamil's Natarajan Sundar; edited by Debalin Roy

Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

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France24 - World

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Issued on: 22/04/2022 - 16:43

Annette Young Follow

In this special edition, we once again focus on the war in Ukraine where allegations are emerging of a systemic, coordinated campaign of sexual violence by Russian forces. Annette Young talks to Maxime Forest, a gender policy specialist, on how the war is reinforcing outdated gender stereotypes; in particular the very worst of toxic masculinity. Plus the women leaders from Russia's neighbouring countries who are standing up to Vladimir Putin.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

The France 24 Interview

Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'

ENCORE!

A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war

France24 - World

Femicide in Germany: A silent epidemic

Issued on: 04/03/2022 - 17:18

Germany has one of the highest rates of femicide in Europe. According to statistics from the Federal Criminal Police Office in December 2021, the pandemic has only made the situation worse. Despite the tireless work of support groups for victims of domestic violence, the number of femicides continues to rise. Activists condemn a failure by police to take women's cases seriously enough, as well as legal shortcomings in German law. Our Berlin correspondents report.

Violence against women

French police face disciplinary hearings amid high numbers of femicide

After #MeToo, now #DoublePeine: French women accuse police of downplaying rape

Reporters

Protect the living, honour the dead: Ending violence against women in France

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

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BBC

The Hare Krishna movement on a remote Irish island

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The Hare Krishna religion is a branch of Hinduism closely associated with India, where it has one of its largest followings.

The religion's profile increased in the 1970s when The Beatles' George Harrison developed an interest in Indian spirituality.

Now a Hare Krishna community that calls a remote Irish island its home is beginning to grow.

The International Society for Krishna Consciousness have had members on Inish Rath in County Fermanagh since 1986.

But a new generation of people from the Indian community based in Belfast have been discovering what locals call “Krishna Island”, for the first time.

Video journalist: Niall McCracken

France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

BBC

Twitter board meets Musk to discuss bid, reports say

Twitter's board reportedly met Elon Musk over the weekend to explore his $43bn (£33.6bn) takeover offer for the social media platform.

After the Tesla boss first revealed his bid, Twitter's management announced a so-called "poison pill" strategy to fend off a potential hostile buyout.

Mr Musk plans to finance his bid with the backing of US lender Morgan Stanley and other financial institutions.

A spokesperson for Twitter declined to comment on the reports.

Details of how Mr Musk intended to finance his offer, which were disclosed to US regulators on Thursday, made Twitter's 11-member board seriously consider a possible deal, according to Reuters, the New York Times and Bloomberg - citing anonymous sources.

Mr Musk, who owns a more than 9% stake in Twitter, has lined up a $46.5bn financing package for his bid, according to a regulatory filing.

The funding will come from a mixture of his own assets and the backing of Wall Street banking giant Morgan Stanley and other firms.

A number of Twitter shareholders reportedly contacted the company after Mr Musk announced the financing plan and urged it not to miss the opportunity for a potential deal.

Dan Ives, an analyst at investment firm Wedbush Securities, said many investors will view the discussions "as the beginning of the end for Twitter as a public company, with Musk likely now on a path to acquire the company unless a second bidder comes into the mix".

A hostile takeover attempt by Mr Musk, who is the world's richest person, would put "further pressure on the board with their backs against the wall in this Game of Thrones battle for Twitter," Mr Ives added.

Earlier this month, Mr Musk refused a seat on Twitter's board, which would have limited the shares he was allowed to own. He then made made an unsolicited offer for the company on 14 April.

The next day, Twitter's board announced a plan to protect itself against a potential hostile takeover by adopting what is known as a "limited-duration shareholder rights plan", also known as a "poison pill".

The move deters anyone from having more than a 15% stake in the company. It does this by allowing others to buy additional shares in the firm at a discount.

A takeover bid is considered to be hostile when a person or business tries to take over another company against the wishes of the target firm's management.

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France24 - World

Russian volunteers help welcome Ukrainian refugees at Paris's Gare de l'Est

Issued on: 23/04/2022 - 12:16

Since the war began more than 5 million Ukrainians have fled the country, with nearly 45,000 finding refuge in France. Many of them arrive at the Gare de l'Est in Paris on trains travelling via Germany. Waiting to receive them is the Red Cross along with a number of Russian volunteers eager to offer the displaced Ukrainians their support.

At Paris's Gare de l'est, several Russian volunteers are on hand to assist the Red Cross, who lack translators to help with newly arrived Ukrainian refugees. 

Anna, a volunteer for the Red Cross, is from St Petersburg and has been living in France for a long time. She knows Ukraine well, as she often travelled there with her parents. "To be honest, when the war started, I cried for two weeks straight. What totally devastated me in the beginning was that these cities being bombed, being destroyed and looted are in fact the cities of my childhood. I felt I had to do something", she says. 

With a few rare exceptions, the presence of the Russian interpreters is well received by the refugees. Natalia Perepelytsia, a Ukrainian from Kyiv, says she doesn't mind the contact with Russian interpreters. "We don't make a difference between Russians and others, we judge people on their qualities and not on their nationality". 

Many Russians living in France share Anna's distress over the war and have used their right to freedom of speech here to publicly denounce Russia's invasion – an action with serious consequences back in Russia where using the word "war" in the context of Ukraine can lead to time in prison.

Click on the video to watch FRANCE 24's report. 

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

On the Ground

Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

Perspective

Healing trauma: The NGO providing psychosocial support to refugees

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Protests over water firms dumping sewage in rivers

By Charlie JonesBBC News

Thousands of people have taken to rivers and waterways to protest against water companies dumping sewage in them.

The day of action, organised by the charity Surfers Against Sewage, involves 12 protests across the UK.

In Manningtree, Essex, wild swimmers marched and dressed up in mermaid and giant poo costumes by the River Stour.

Anglian Water, which admitted it dumped sewage in the river 389 times last year, said it was investing millions of pounds to rectify the "historic issue".

Catherine Arnold, a nutritional therapist who helped organised the Manningtree protest, said: "We are so lucky to live in an area of outstanding natural beauty and we need to protect it. We don't release sewage into our gardens, why would we release it into our rivers?"

Water companies discharged raw sewage into British rivers 372,533 times last year, for a total of more than 2.6m hours, according to data from the Environment Agency.

Untreated sewage is only meant to be discharged into rivers in exceptional circumstances, for example, during heavy rainfall.

Hundreds gathered on the south coast today- strong messages condemning sewage spills 💩 pic.twitter.com/zs90d3uE6X

Each protest targeted a separate water company:

•Edinburgh - Scottish Water

•Tynemouth - Northumbrian Water

•Belfast - Northern Ireland Water

•Scarborough - Yorkshire Water

•Bath - Wessex Water

•Manningtree, Essex - Anglian Water

•Worthing - Southern Water

•Newquay - South West Water

•Abergavenny - Welsh Water

•Victoria Embankment Garden, London - Thames Water

•Stoke Bardolph, Nottinghamshire - Severn Trent

•New Brighton Beach, Wirral - United Utilities

Nic Bury, professor of environmental toxicology at the University of Suffolk, is running a project looking at E. coli counts in rivers. A sample he took in Manningtree showed an E. coli count of 1000cfu/100ml. The threshold for good bathing water is less than 500cfu/100ml.

He said: "The situation is quite bad. Every time I sample in the river I'm shocked about the lack of biodiversity so I'm very concerned about it."

Campaigner Anna Helm Baxter, who organised the Manningtree protest, said the situation was "completely unacceptable".

"It's essential to keep up the pressure on the water companies and the government, who need to not only create stronger policies, and shorter timelines, but also make sure that they enforce their own rules," she added.

'Riddled with sewage'

The government announced a plan to overhaul the sewage system last month.

Hugo Tagholm, CEO of Surfers Against Sewage, said it did not go far enough. The charity is calling for an end to sewage discharge into British bathing waters by 2030.

He said British rivers had become pollution superhighways "riddled with sewage, chemicals and filth".

"The river and beach-loving public have had enough," he said. "Water companies must make urgent investments, funded from their vast profits, to turn off their filthy pollution tap and restore our rivers and seas."

An Anglian Water spokesperson said: "Data from our 2021 monitoring programme tells us our performance continues to improve, and the increasing visibility we have of combined sewer overflow (CSO) activity gives us even more opportunities to act faster in the areas where we can have most environmental benefit.

"But we agree that CSOs are no longer an acceptable way of dealing with flooding and overloaded sewers and we need to do more."

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France24 - World

Summer of 2021 was Europe’s hottest on record

Issued on: 23/04/2022 - 16:52

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, while being ravaged by floods, heatwaves and fires, according to a report published Friday by the European Union's Copernicus climate change service, showing that global warming is sharply on the rise.

Less than three weeks after the publication of the latest IPCC report, warning that the world’s temperature is set to reach the critical 1.5ºC above pre-industrial levels within the next two decades, the European Union’s climate change service has issued another alarming finding.

Europe experienced its hottest summer on record in 2021, with temperatures 1°C higher than the 1991-2020 average, EU scientists reported on Friday.

Although 2021 was not the hottest year on record in Europe and the world, "the summer was marked by record temperatures, severe and long-lasting heatwaves and exceptional floods”, the European climate change service said in its annual report published on Earth Day.

Southern Europe was particularly hard hit by the summer heatwave, with "numerous temperature records", the report continued. In northern Spain, temperatures reached 47°C, a "national record", and Italy, with 48.8°C in Sicily, a "European record". "In some parts of Italy, Greece and Turkey, the heatwave lasted two to three weeks," the scientists added.

In these three countries, the high temperatures led to drought. As vegetation becomes more flammable in warmer air, forest fires broke out with devastating consequences. In July and August, fires destroyed a total of more than 800,000 hectares in the Mediterranean region, according to Copernicus.

Illusion of a cooler spring

However, the spring of 2021 was much colder than normal, which initially seemed reassuring. According to Copernicus, the spring was "one of the coldest in the last ten years", with temperatures up to 2°C below average.

But there can be no mistaking that: "In general, all seasons have warmed up considerably in Europe over the past decades. In 2020, we had a very warm spring and a warm summer, but the autumn and winter were the warmest on record, while in 2021, the spring was colder than average and the summer the warmest on record," Copernicus told FRANCE 24.

In addition, the average temperatures during the spring of 2021 were higher than before 1980. It was around 1970-1980 that global warming began to accelerate sharply.

European seas have not been spared the ravages of climate change either, particularly the Baltic, where scientists found that in June and July, some parts were "more than 5°C above average". The results for the whole year also broke records. "Temperatures [...] in large areas of the Baltic Sea and eastern Mediterranean have not been this high since at least 1993," the Copernicus scientists noted.

Devastating floods

The unusually warm Baltic Sea appears to be the cause of the floods that hit Germany and Belgium in July. "It has led to higher humidity, which in turn has fed low atmospheric pressure," which is conducive to the formation of wind, rain and clouds,” Copernicus explained to FRANCE 24. In addition, "the relatively low speed of the disturbance" is most likely another factor in the heavy rainfall, the European agency added. The water then accumulated in the Meuse and Rhine rivers, while the soil was already waterlogged and could no longer absorb the rain, causing the floods that ravaged several countries in Western Europe.

At the same time, on a global scale, "carbon dioxide (CO2) and methane (CH4) concentrations have continued to increase [in 2021, with a] particularly large increase" in methane concentration.

It is this increase in greenhouse gases, including CO2 and methane, in the atmosphere that is causing global warming. These greenhouse gases absorb more of the Sun's rays than necessary, causing the Earth's temperature to rise.

This phenomenon was not only felt during the summer in Europe, but throughout the year. "Globally, 2021 was the sixth or seventh warmest year since at least 1850," the report said, adding that "the last seven years have been the warmest on record".

The European continent has also warmed by about 2°C since pre-industrial times and the globe by 1.1°C to 1.2°C, according to Copernicus. The IPCC, for its part, is calling for urgent action to limit global warming to below 1.5°C – a threshold that must not be crossed if the Earth is to remain habitable.

This article has been translated from the original in French. 

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

'Delay means death': UN climate report urges world to adapt now

CLIMATE CHANGE

Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video appears to show children in Mariupol steel works bunker

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A video released by Ukraine's Azov regiment appears to show civilians, many of them children, sheltering alongside soldiers, inside Azovstal steel plant in Mariupol.

The metal works has become one of the last places of resistance against the Russians in Mariupol.

The video - believed to be filmed on 21 April - has not been verified by the BBC.

In the footage women and children - seen in a crowded room - can be heard saying they are now running out of food and water, and pleading to be evacuated from the besieged southern city.

Much of Mariupol has been destroyed in weeks of heavy Russian bombardment and intense street fighting.

This week, President Vladimir Putin called off a planned Russian assault on the steelworks, and ordered his troops to seal it off instead.

France24 - World

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Issued on: 23/04/2022 - 07:07

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times in Paris time (GMT+2).

10:22pm: Six civilians killed in Russian strikes in Ukraine's Lugansk region

Six civilians died Saturday in Russian shelling in the village of Girske in Ukraine's Lugansk region, its governor said.

"The village of Girske suffered heavy Russian shelling the entire day," Sergiy Gayday said on Telegram. "Six inhabitants of the village died."

9:36pm: Ukraine seeks heavy weapons from US at Kyiv talks, Zelenskiy says

President Volodymyr Zelenskiy said Ukraine hoped to secure heavy weapons at talks with the U.S. secretaries of state and defence in Kyiv on Sunday, supplies that he said were vital for Ukraine to eventually retake Russian-occupied territory.

The Ukrainian leader warned that Kyiv would quit talks with Moscow if Russia destroyed "our people" surrounded in the war-torn city of Mariupol or staged referendums to create more breakaway republics on newly-occupied Ukrainian soil.

At one point in an emotional news conference, he said that he thought Russia could use a nuclear weapon, but that he did not want to believe that Moscow would.

8:59pm: Zelensky says eight people killed in missile strike on Odesa

A Russian missile strike has killed eight people and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said, updating an earlier death toll by officials.

“The war started when this baby was one month old. Can you imagine what is happening?” Zelensky said. “They are just bastards. ... I don’t have any other words for it, just bastards.”

8:53pm: Zelensky denounces UN chief's plan to visit Moscow before Kyiv

Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Saturday criticised a decision by UN Secretary General Antonio Guterres to visit Moscow on Tuesday, before heading to Kyiv.

"It is simply wrong to go first to Russia and then to Ukraine," Zelensky told reporters in the Ukraine capital. "There is no justice and no logic in this order," he added.

7:46pm: Ukraine not ready to try break Russia's siege of Mariupol, Zelenskiy says

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said on Saturday that Ukraine's army was not ready to try to break through Russia's siege of Mariupol by force, but that Kyiv had every right to try and do so.

He told a news conference in Kyiv that it was vital that he meet Russian President Vladimir Putin for talks if Ukraine planned to resolve the war through diplomacy.

7:43pm: Blinken to visit Kyiv on Sunday, Zelensky says

US Secretary of State Antony Blinken will visit Kyiv Sunday, the day the Russian invasion of Ukraine enters its third month, President Volodymyr Zelensky said.

"Tomorrow, the American officials are coming to visit us; I will meet the Defense Secretary (Lloyd Austin) and Antony Blinken," he told reporters Saturday.

It will be the first official visit by US government officials since the February 24 invasion.

7:24pm: Kyiv to quit talks if its soldiers killed in Mariupol, Zelensky says

Kyiv will pull out of talks with Moscow if Ukrainian soldiers holed up at a vast steel works in Mariupol are killed by Russian troops, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday.

"If our men are killed in Mariupol and if these pseudo-referendums are organised in the (southern) region of Kherson, then Ukraine will withdraw from any negotiation process," Zelensky told a news conference in Kyiv.

7:24pm: Zelensky calls for meeting with Putin 'to end the war'

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called again for a meeting with Russian leader Vladimir Putin in an effort to "put an end to the war".

"I think that whoever started this war will be able to end it," he told a news conference at a metro station in the heart of the Ukrainian capital, adding that he was "not afraid to meet" Putin if it would lead to a peace deal between Russia and Ukraine.

7:14pm: Turkey closes airspace to Russian planes flying to Syria

Turkey has closed its airspace to Russian civilian and military planes flying to Syria, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu was quoted as saying Saturday by local media.

"We closed the airspace to Russia's military planes -- and even civilian ones -- flying to Syria.  They had until April, and we asked in March," Turkish media quoted Cavusoglu as saying.

7pm: Russia says it destroyed Odesa terminal where foreign weapons were stored

Russia used high precision missiles on Saturday to destroy a logistics terminal in Odesa where a large number of weapons supplied by the United States and European nations were being stored, the defence ministry said.

In an online post, it also said Russian forces had on Saturday killed up to 200 Ukrainian troops and destroyed more than 30 vehicles, some of them armoured.

6:50pm: Ukraine shells crossing point in Russia, governor of Russian region says

The governor of a Russian border region said on Saturday that Ukraine had shelled a crossing point on Russia's territory, causing a fire but no casualties.

An office of the Russian agriculture watchdog, Rosselkhoznadzor, caught fire after shelling, the governor of the Kursk region, Roman Starovoit, said on his Telegram account.

It was not immediately possible to confirm details of the incident or determine who was responsible.

6:49pm: UK confirms supply of vehicles, drones and anti-tank weapons to Ukraine

British Prime Minister Boris Johnson spoke to Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Saturday to confirm Britain will supply fresh weaponry to support Ukraine's defence against Russia's invasion.

"The Prime Minister confirmed that the UK is providing more defensive military aid, including protected mobility vehicles, drones and anti-tank weapons," a readout of the call published by Johnson's office said.

5:37pm: Mariupol evacuation 'thwarted' by Russian forces, city official says

An attempted Ukrainian evacuation of civilians from the shattered city of Mariupol, where many remain trapped, was "thwarted" by Russian forces on Saturday, a city official said.  

"The evacuation was thwarted," Mariupol city official Petro Andryushchenko said on Telegram, adding that around 200 residents had gathered at the evacuation meeting point announced by Kyiv, but Russian forces "dispersed" them. He claimed others were told to board buses headed to places controlled by Russia.

5:05pm: Zelensky has discussed 'new phase' of military aid with UK's Johnson 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has spoken with British Prime Minister Boris Johnson about a "new phase" of military aid, including the provision of heavy weapons, the president's deputy chief of staff Andriy Sybiga said on Saturday.

Speaking on national television, Sybiga said the pair also talked about further financial support for Ukraine on the call.

4:35pm: Five dead in Russian strike on Odesa, Ukrainian presidency says

A Russian strike killed at least five people, including a baby, and wounded 18 others in Ukraine's Black Sea city of Odesa on Saturday, Kyiv said, warning the toll would likely rise.

"Five Ukrainians killed and 18 wounded. And those are only the ones that we were able to find. It is likely that the death toll will be heavy," the head of Ukraine's presidential office Andriy Yermak said on Telegram. "A three-month-old baby was among those killed."

"At least four missiles came heading for Odesa earlier on Saturday afternoon," FRANCE 24's Luke Shrago reported from the Ukrainian port city. "We were out filming an interview when we heard this roaring overhead with an amazing amount of gunfire obviously trying to intercept [the missiles]. At least one of them is thought to have been shot down."

4:30pm: EU says pay for Russian gas in euros to avoid breaching sanctions

EU companies may be able to work around Russia's demand to receive gas payments in roubles without breaching sanctions if they pay in euros or dollars which are then converted into the Russian currency, the European Commission said on Friday.

The companies would also need to seek additional conditions on the transactions, such as a statement that they consider their contractual obligations complete once they have deposited the non-Russian currencies.

Moscow has warned Europe it risks having gas supplies cut unless it pays in roubles. In March it issued a decree proposing that energy buyers open accounts at Gazprombank to make payments in euros or dollars, which would then be converted to roubles.

2:59pm: Nearly 5.2 million Ukrainians have fled war, UN says

The number of Ukrainians who have fled the country since Russia's invasion is approaching 5.2 million, the UN refugee agency said Saturday.

The total 5,163,686 figure is an increase of 29,939 over Thursday's data, UNHCR said.

Some 1,128,000 Ukrainians have left during April so far, compared with 3.4 million for the whole of March.  

Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

2:47pm: Artillery strike kills two civilians in Ukraine's Luhansk region, governor says

An artillery strike on the front line town of Zolote in Ukraine's eastern Luhansk region killed two civilians on Saturday and wounded two others, Governor Serhiy Haidai said in an online post.

2:19pm: Missile strikes infrastructure in port city Odesa

A missile struck infrastructure in the Ukrainian port city of Odesa on Saturday, the local authorities said in an online statement without giving further details.

"Odesa was hit by a missile strike. Infrastructure has been hit," the statement said.

2:15pm: Russian Patriarch prays for quick end to Ukraine conflict but avoids criticising it

The leader of the Russian Orthodox Church, whose backing for Moscow's "special military operation" in Ukraine has dismayed many fellow Christians, said on Saturday he hoped it would end quickly but again did not condemn it.

At an outdoor service at Moscow's Christ the Saviour Cathedral on the eve of Orthodox Easter, Patriarch Kirill splashed holy water onto loaves of colourfully decorated Easter bread known as kulichi and said many of them would be sent to the Donbas region of eastern Ukraine.

"God grant that this Easter gift helps those who are involved in this difficult conflict to calm their hearts, minds, souls, so that internecine strife ends as soon as possible and the long-awaited peace reigns, and with it the piety of people and faith may be strengthened," he said.

Patriarch Kirill, an ally of Russian President Vladimir Putin, has previously made statements backing Moscow's military intervention in Ukraine, a position that has splintered the worldwide Orthodox Church.

1:20pm: Russian offensive resumes at Azovstal steelworks in Mariupol, Ukraine official says

Russian forces have resumed airstrikes on the Azovstal steel plant in Mariupol, where Ukraine’s remaining troops in the city are holding out, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych has said.

Arestovych said also that Russian forces are attempting to storm Azovstal.

"The enemy is trying to strangle the final resistance of the defenders of Mariupol in the Azovstal area,” Arestovych said in a video posted to Telegram.

Russia, however, has not confirmed the attacks. President Vladimir Putin had on Thursday called off the military siege against the Azovstal plant and ordered his troops to seal off the site.

Ukrainian officials have estimated that about 2,000 of their troops are inside the plant along with 1,000 civilians sheltering in the facility's underground tunnels.

12:50pm: Eastern region of Luhansk under heavy Russian bombardment, region's governor says

All the Ukrainian-controlled cities in the eastern region of Luhansk were constantly being shelled by Russian forces on Saturday and the barrage was intensifying, the region's governor Serhiy Haidai said on television.

He said Ukrainian forces were leaving some settlements there in order to regroup, but that the move did not amount to a critical setback. Russia denies targeting civilian areas.

12:40pm: Russia claims it struck down Ukrainian jet and helicopters

Russia's defence ministry said on Saturday that its forces had shot down a Ukrainian Su-25 fighter jet and destroyed three MI-8 helicopters at an airfield inUkraine's Kharkiv region.

There was no immediate reaction from Ukraine regarding the Russian claims.

9:40am: Ukraine says will try to evacuate Mariupol civilians from midday

Ukraine will make a new attempt to evacuate civilians from Mariupol, the heavily destroyed city largely controlled by Russian forces, at midday on Saturday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

"Today we will again try to evacuate women, children and the elderly," Vereshchuk said on Telegram, calling for people to gather on the motorway close to the Port City shopping centre in the city. "If everything happens as planned, we will start the evacuation around noon."

 

9:02am: Russian forces making small territorial gains in eastern Ukraine

A large part of Donetsk is now occupied by Russian forces, whose main operations consist in artillery bombardments and in firing on Ukrainian settlements and military positions. Gulliver Cragg, FRANCE 24's correspondent in Kyiv, Ukraine reports. 

9:01am: Odessa would be a major prize for Russia's aims in the ongoing war

A symbol of old imperial Russia, Odessa is still under threat of Russian invasion. Both the Kherson and (part of) the Mykolaiv regions have been occupied, leaving Odessa next in line if Mykolaiv falls. FRANCE 24's correspondent in Odessa, Luke Schrago has more details below. 

7:22am: Zelensky warns Russia is eyeing other countries after Ukraine

Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned that Russia's invasion of his country was just the beginning and that Moscow has designs on capturing other countries, after a Russian general said it wants full control over southern Ukraine.

"All the nations that, like us, believe in the victory of life over death must fight with us. They must help us, because we are the first in line. And who will come next?" Zelensky said in a video address late on Friday. 

Rustam Minnekayev, deputy commander of Russia's central military district, was quoted by Russian state news agencies as saying full control over southern Ukraine would give it access to Transnistria, a breakaway Russian-occupied part of Moldova in the west.

That would cut off Ukraine's entire coastline and mean Russian forces pushing hundreds of miles further west, past the major Ukrainian coastal cities of Mykolaiv and Odesa.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Live music revenue fell again in 2021, despite gigs returning

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Royalties from live performances of music fell almost 30% in 2021, despite concerts resuming in the summer.

Concert revenues were just £8m, down from £11.3m in 2020 and £54m in 2019, said PRS for Music, the body that collects royalties for songwriters.

Only 19,300 setlists were reported last year, it added, marking a huge decline from the 124,000 reported pre-pandemic.

"It's a huge decrease," said CEO Andrea Martin, "but we will see a bounce back this year."

She said there was "renewed optimism" in the sector, with more than 240 major tours planned for the UK this year.

Acts like Dua Lipa, Little Mix and Stormzy are already on the road, while stadium shows by Harry Styles, Elton John, The Rolling Stones and Adele are planned for the summer.

However, Martin said, revenues are not expected to reach pre-pandemic levels until 2023.

Despite struggles in the live sector, PRS had a good year, collecting £777.1m in royalties - only slightly down on the pre-pandemic figure of £810m.

"I'm very excited and proud of these results because they show that the music industry is very resilient," said CEO Andrea Martin. "It really shows that music connects and engages people and that we can bounce back."

The company said it processed 27 trillion "performances" of music last year, including streams, downloads, radio and TV broadcasts, as well as music played in pubs, clubs, hairdressers and concert venues.

UK songwriters contributed to many of the year's most-played hits, including Ed Sheeran's Bad Habits, Dua Lipa's Levitating and Glass Animals' Heat Waves.

The popularity of those songs, and others like Adele's Easy On Me, meant that streaming services like Spotify and Apple Music generated £225.5m in royalties - up 45% from two years ago.

A new deal with TikTok also ensured artists would get royalties when their songs were used on the platform.

The money generated from music featured on video-on-demand services like Netflix also doubled to £34.5m, as royalties from new services like Disney+ and Apple TV started to arrive.

Public performance revenue - which includes the music played in shops, hotels, restaurants and nightclubs - also went up.

However, PRS paid its members less (£677.2m) than in 2020 (£699.4m).

Martin said this was due to the inherent "lag" in receiving royalties from abroad, which meant that the effects of 2020's downturn were only now being reflected in international payments.

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France24 - World

EU agrees on new legislation to tame internet 'Wild West'

Issued on: 23/04/2022 - 07:48

NEWS WIRES

The European Union early Saturday finalised new legislation to require Big Tech to remove harmful content, the bloc's latest move to rein in the world's online giants.

The Digital Services Act (DSA) -- the second part of a massive project to regulate tech companies -- aims to ensure tougher consequences for platforms and websites that host a long list of banned content ranging from hate speech to disinformation and child sexual abuse images.

EU officials and parliamentarians finally reached agreement at talks in Brussels early Saturday on the legislation, which has been in the works since 2020.

"Yes, we have a deal!," European Commissioner for the Internal Market Thierry Breton tweeted.

"With the DSA, the time of big online platforms behaving like they are 'too big to care' is coming to an end. A major milestone for EU citizens," said Breton, who has previously described the internet as the "Wild West".

"Today's agreement on DSA is historic," European Commission chief Ursula von der Leyen tweeted.

"Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU."

The regulation is the companion to the Digital Markets Act (DMA), which targeted anti-competitive practices among tech behemoths such as Google and Facebook and was concluded in late March. 

The legislation had faced lobbying from the tech companies and intense debate over the extent of freedom of speech.

Tech giants have been repeatedly called out for failing to police their platforms -- a New Zealand terrorist attack that was live-streamed on Facebook in 2019 caused global outrage, and the chaotic insurrection in the US last year was promoted online.

The dark side of the internet also includes e-commerce platforms filled with counterfeit or defective products.  

Obligations for large platforms   

The regulation will require platforms to swiftly remove illegal content as soon as they are aware of its existence. Social networks would have to suspend users who frequently breach the law.

The DSA will force e-commerce sites to verify the identity of suppliers before proposing their products.

While many of the DSA's stipulations cover all companies, it lays out special obligations for "very large platforms", defined as those with more than 45 million active users in the European Union.

The list of companies has not yet been released but will include giants such as Google, Apple, Facebook, Amazon and Microsoft, as well as Twitter and probably the likes of TikTok, Zalando and Booking.com.

These players will be obliged to assess the risks associated with the use of their services and remove illegal content.

They will also be required to be more transparent about their data and algorithms. 

The European Commission will oversee yearly audits and be able to impose fines of up to six percent of their annual sales for repeated infringements.

Among the practices expected to be outlawed is the use of data on religion or political views for targeted advertising. 

Former Facebook employee Frances Haugen caused a huge stir last year when she accused her former bosses of prioritising profits over the welfare of users. 

She hailed in November the "enormous potential" of the European regulation project, which could become a "reference" for other countries, including the United States. 

However, the European Consumer Organisation (BEUC) fears the text does not go far enough. 

It wants a ban on all advertising based on the surveillance of internet users, and random checks on online vendors' products.

(AFP

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EU negotiators agree landmark law to reign in US tech giants

Italy slaps Amazon with €1.1 billion fine for abusing dominant market position

YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world

Valeurs Actuelles

Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »

Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ? Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.

D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ? C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.

Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ? Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.

Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ? J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.

Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ? Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?

Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ? J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.

Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ? Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.

Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ? Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues

By Smitha MundasadHealth reporter

UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.

The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.

They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.

The research is published in Science.

Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.

Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.

'Dinosaur footprints'

Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.

The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.

Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.

She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.

"And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."

Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.

With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.

Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.

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Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.

Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.

Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.

'Challenging journey'

Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.

She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.

Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.

"The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.

"Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."

What is your genome?

Source: NHS England

Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.

"We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."

The research is supported by Cancer Research UK.

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Science Journal

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France24 - World

'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter

Issued on: 22/04/2022 - 18:26

Sam BALL

After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Carlos Ghosn: Ex-Nissan boss says he wants a trial

Fugitive former Nissan boss Carlos Ghosn has said he wants to stand trial on charges of financial wrongdoing in order to clear his name.

He spoke to the BBC after France issued an international warrant for his arrest, citing allegedly suspect payments.

Mr Ghosn said he was "expecting" the move though he was "surprised at the timing".

Mr Ghosn faced charges of financial misconduct when he fled Japan in 2019.

The former head of Nissan, once one of the most powerful figures in the car industry, is currently unable to leave Lebanon, as he is the subject of an Interpol Red Notice issued by Japan.

He told the BBC: "I want to stand trial because that's the only way I can get rid of the Red Notice which today forbids me from leaving Lebanon."

He said he wanted a trial in Lebanon on the charges brought against him in Japan, and any that emerge from the French investigation - and was "totally confident" he could prove his innocence.

Prosecutors in France are investigating claims that Mr Ghosn funnelled millions of euros from Renault through Suhail Bahwan Automobiles.

According to reports first published in the Wall Street Journal, he used the money for personal purchases including that of a 120-foot yacht.

An investigating magistrate in France has now issued five international arrest warrants against Mr Ghosn and four people linked to a car distributor in Oman.

Mr Ghosn told the BBC on Friday: "There was not one euro [from Nissan or Renault] that ended up benefitting me directly or indirectly".

He denied he was a fugitive from justice - and repeated previous claims he had left Japan because he would not have had a fair trial there.

Mr Ghosn said the charges against him were part of a conspiracy to derail his plans for a full merger between Renault and Nissan.

Since his escape, Carlos Ghosn has repeatedly claimed that the charges against him in Japan were baseless.

They were, he maintains, part of a conspiracy, designed to prevent him from orchestrating a merger between Nissan and its French partner Renault.

But for several years a separate investigation has been quietly taking place in France. An investigating magistrate recently questioned Mr Ghosn at length in Beirut.

The decision to issue an international arrest warrant suggests the French side believes there is a genuine case to answer at least.

Mr Ghosn has said he would be happy to stand trial in France to clear his name, and his lawyers seem confident that would happen. But there's a problem.

The former executive is banned from leaving Lebanon because he is still subject to an extradition request from Japan, even though that request is highly unlikely to be granted.

For the moment, he remains in a legal limbo.

Mr Ghosn once ran the Renault-Nissan-Mitsubishi Alliance, one of the biggest car-making groups in the world.

He was arrested in Japan in late 2018, and faced a number of charges, including claims he deliberately mis-reported his earnings and used company money to fund his own lifestyle. He denied any wrongdoing.

He has previously spoken of his dramatic escape from Japan, which involved disguising himself to go unnoticed through the streets of Tokyo, being hidden in a large music equipment box and fleeing to his native Lebanon as he awaited trial.

Mr Ghosn, who holds Brazilian, Lebanese and French passports, cannot be extradited to France from Beirut, although he confirmed to the BBC that he has been questioned as part of the investigation.

'Surprising'

He said he thought France had issued the arrest warrant because under its law the investigation could not be closed unless he was in French territory.

"So in a certain way we were expecting something like this to happen," he said. "What was surprising was the timing...and also that we knew about it through an American newspaper...without me being officially alerted."

Earlier, his lawyer, Jean Tamalet at King & Spalding, told the BBC: "We believe this move is the only technical resort they found to be able in the future to try the case in a court of law."

Warrants were also issued against the current owners and former directors of the car distributor, Suhail Bahwan Automobiles.

The Omani firm did not immediately respond to a BBC request for comment.

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[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars

Issued on: 22/04/2022 - 13:50

Sam BALL

Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.

BBC

Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN

By Georgina RannardClimate and Science, BBC News

Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.

Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.

His celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean.

Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.

"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.

"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."

UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.

"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.

Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.

Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.

Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.

"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.

She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."

Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.

"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.

Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.

"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.

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France24 - World

Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

Issued on: 13/04/2022 - 18:06

Sam BALL

Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Harry Styles to headline Radio 1's Big Weekend in Coventry

Harry Styles has been confirmed as a headline act for Radio 1's Big Weekend.

He'll be performing a full solo set on the main stage, on Sunday 29 May 2022 at the festival.

Pa Salieu and Rina Sawayama have also been added to the line-up, with an audience of around 80,000 fans expected in Coventry.

Calvin Harris, Ed Sheeran, Aitch, AJ Tracey, Anne Marie, Central Cee and Yungblud were previously confirmed to perform on the Saturday.

This will be the first Big Weekend to take place in real life since 2019, as both 2020 and 2021 events moved online due to the coronavirus pandemic.

💘 Your final #BigWeekend Sunday headliner is @Harry_Styles 💘This is going to be SO special. A full solo festival set 😭Head here for everything you need to know: https://t.co/4t4HBZtjzI pic.twitter.com/MZxZvfUfc1

Rapper Pa Salieu said he was "excited to be finally performing in my home town Coventry".

"I know the Coventry crowd will do our city proud and show all the other artists the energy of the Midlands."

Rina Sawayama said playing at Big Weekend for the first time was "going to be such a moment".

Harry is also the first artist confirmed to perform at Capital's Summertime Ball, at Wembley Stadium in June.

The 28-year-old has recently been performing at the Coachella festival in the US, including performances on stage with the likes of Lizzo and Shania Twain.

.@Harry_Styles you survived @coachella but aren’t you forgetting somebody? 💜🎤😘 #HarryStyles #Coachella pic.twitter.com/Jz2E6OfGvw

Rising stars Artemas, Celina Sharma, Deyah, Jordan MacKampa, Tamera, Thomas Headon, USNA and Willow Kayne will also perform on the Saturday at Big Weekend on the BBC Music Introducing stage.

Alfie Indra, Crawlers, Danniella Dee, Hope Tala, Lizzie Esau, Piri & Tommy, Queen Millz and Sad Night Dynamite join the line-up for Sunday.

On Twitter, Radio 1 said the majority of the last few tickets will be reserved for those living in Coventry and surrounding areas, Birmingham and some Leicester areas, with a small amount for those living elsewhere in the UK.

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Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.

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Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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BBC

'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

By Katherine LathamBusiness reporter

Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Valeurs Actuelles

[Entretien] Fabrice Luchini : “Michel Bouquet s’est réfugié dans l’art comme d’autres dans la mystique”

Quelles étaient vos relations personnelles avec Michel Bouquet ? Ça a été la plus belle rencontre, il y a très longtemps, dans un de mes premiers films, Vincent mit l’âne dans le pré (et s’en vint dans l’autre), ça a été l’éblouissement de découvrir cette chose unique, sa voix, sa diction, ce phrasé… Il est certainement l’un des derniers acteurs qui pratiquent cette ambition d’être au service de l’auteur de manière obsessionnelle, avec des moyens totalement singuliers : cette voix géniale, cette voix qui a une tessiture, une couleur unique. Il a été d’un tel accueil pour le jeune acteur que j’étais – et il m’a appris quasiment cinquante pour cent de mon métier en quelques minutes !

Il avait une relation très affective avec les jeunes acteurs, il était très chaleureux. On a vécu des semaines de drôlerie. J’étais à ce point fasciné par ce personnage totalement original que j’ai accepté un petit rôle dans En attendant Godot de Beckett qu’il jouait merveilleusement, où j’ai été son répétiteur en plus d’être un petit acteur dans la cour du palais des Papes. Plus tard, je lui remis son molière d’honneur, il m’a remis le mien, je le voyais dans mon quartier qu’il habitait aussi… Pas quotidiennement parce que c’était presque un moine, il consacrait sa vie au théâtre et pas tellement aux relations humaines. Mais on se voyait, j’allais évidemment le voir au théâtre, il avait la gentillesse de venir me voir aussi…

On a l’impression que le mot de vocation théâtrale avait presque été inventé pour lui… Il était absorbé par la passion pour les auteurs. Sa vie, son obsession, son mysticisme, a été de comprendre ce que voulaient dire Molière, Thomas Bernhard, Beckett, Anouilh, Ionesco… il était investi d’une rencontre avec l’auteur, et il n’avait comme objectif que de le servir. C’est là où il a un point commun avec Louis Jouvet : il y avait comme une guerre contre lui-même, un conflit, une dialectique irrésoluble, guidée par l’obsession de la transparence, de devenir impersonnel comme un personnage de Port-Royal, une sorte de haine janséniste du moi, avec en même temps une personnalité énorme. Jouvet et lui menaient une guerre avec leur propre démon de leur personnalité. Il n’a passé sa vie qu’à essayer d’éteindre Michel Bouquet. En réalité, il ne l’a pas éteint, comme Jouvet n’a pas éteint Louis Jouvet ; mais il avait envie de devenir vide, pour que l’auteur devienne d’autant plus ample. Il était très disciple de Louis Jouvet… Il m’avait dit une phrase merveilleuse : « Jouvet est notre dalaï-lama. »

Ce qui était extraordinaire, c’était le génie de l’économie. C’est le contraire d’un acteur naturaliste. Son travail n’avait rien de naturel, et pourtant ça revenait au même. Souvent le naturalisme paraît faux, et la construction comme il la faisait paraissait naturelle. Comme chez Jouvet.

Est-ce qu’il considérait, comme Jouvet, le cinéma comme un simple gagne-pain ? Il était moins hostile au cinéma. Dans des films comme le Jouet, il était merveilleux d’incarnation, d’économie. Mais même s’il aimait le cinéma, je pense que sa vie n’a été que le théâtre. Ça n’a rien à voir, c’est un autre métier, un autre langage, un autre projet. On ne peut même pas comparer ; il n’y a pas de hiérarchie dans ce que je vous dis, mais ça n’est pas la même pratique. Le théâtre, c’est laborieux. Bouquet me disait toujours, quand il était content de la représentation : « Le drame, c’est que demain il faut recommencer, et que je vais certainement être moins bon… »

Son approche du jeu était très cérébrale… C’est très Diderot ; il était très obsédé par le Paradoxe sur le comédien . Mais il mettait Jouvet au-dessus de Diderot, parce qu’il a dit la phrase définitive : « Diderot n’a compris que le paradoxe, mais n’a jamais subi la passion d’être comédien. » Mais le point commun entre les trois, c’est l’idée qu’il ne s’agit pas d’être en colère, d’être dans un état naturaliste pour faire ressentir les choses aux spectateurs. Un jour, il est venu me voir au théâtre et il m’a dit : « N’oublie jamais, Fabrice, qu’ils ne viennent pas te regarder jouer, mais ils viennent jouer avec toi. » Une phrase aussi géniale, ça demande quarante ans de compréhension. C’est l’une des deux phrases qu’il m’a dites qui m’ont servi de boussole toute ma vie. L’autre, c’est au sortir de mon spectacle sur Céline et la banlieue, il n’avait pas dit un mot, je me dis « Merde, il n’a pas aimé », et au bout de cinq minutes, il lâche : « J’ai compris : quand on joue un grand auteur, le public sort renseigné sur lui-même. »

Il avait un grand sens des formules. De François Hollande, il m’avait dit [il imite sa voix sépulcrale et sa manière très particulière de détacher les syllabes] : « Il veut bien faire, mais il ne sait pas comment faire. » Un jour, dans un restaurant, la serveuse nous propose le choix entre l’espace fumeurs et non-fumeur, et Bouquet me dit : « Tchernobyl nous a explosé à la gueule, et elle me demande si je veux fumeur ou non-fumeur… » Il avait énormément d’humour.

Son perfectionnisme était impressionnant. Truffaut disait que c’était le seul acteur (avec vous, peut-être ?) qui continuait à répéter après avoir joué… Il avait l’obsession de la langue, l’obsession du texte. Dans Godot, il devait dire une phrase banale : « Qu’est-ce qu’il a, ce fouet ? »… Cette phrase, il l’a travaillée je crois une vingtaine de jours, rien que cette phrase, à raison de quatre heures par jour. Et il m’a fait comprendre que ce fouet était en contact avec le ciel, et qu’il jouissait avec le ciel, enfin il s’était raconté une histoire démente… Il était complètement enfermé dans son travail, il avait besoin du travail pour se protéger des hommes. Il était dans un refuge quasiment mystique, comme des gens qui vont s’enfermer dans des monastères pour fuir la dureté, l’horreur du monde, la vulgarité, l’irréalité. Il y avait un côté janséniste chez Bouquet.

Un côté érémitique aussi… Oui, le monde extérieur ne l’intéressait pas, il avait sur lui un regard très drôle. Il était très pessimiste. Il n’aimait se nourrir que des auteurs. Il s’enfermait en lui-même et il se protégeait. On ne va pas psychologiser, mais il y avait une inadaptation baudelairienne – « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » – ; et il s’est réfugié dans l’art comme certaines personnes se réfugient dans la mystique.

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Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver

Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.

Plus d’un million d’euros à réunir

Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.

Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.

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France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter

Issued on: 25/04/2022 - 14:05

NEWS WIRES

A jihadist group in Mali on Monday claimed to have captured a fighter from the Kremlin-linked Wagner mercenary group reportedly fighting Islamist militants in the West African country.

"In the first week of April, (we) captured a soldier of the Russian Wagner forces in the Segou region in central Mali," the GSIM (the Group to Support Islam and Muslims) said in a statement sent to AFP overnight.

It is the first time the GSIM, an Al-Qaeda-linked alliance and the biggest jihadist network in the Sahel, has announced the capture of a fighter with the Wagner group.

The United States, France and others say Russian paramilitaries in Mali are operatives from the private-security firm Wagner, which has also been accused of abuses in the Central African Republic.

Mali's military-dominated government has denied the accusations and said the Russians in the country are military instructors.

The GSIM statement said that "these murderous forces participated with the Malian army in an airdrop operation on a market in the village of Moura, where they confronted several mujahideen before encircling this locality for five days and killing hundreds of innocent civilians".

The Russian mercenaries also carried out "two parachute operations" in central Mali, added the jihadist group, which said its fighters had confiscated weapons "from the mercenaries who fled".

Vast swathes of Mali lie beyond government control due to the brutal conflict, which began in 2012 before spreading to neighbouring Burkina Faso and Niger.

France, which intervened in Mali in 2013, decided in February to withdraw its forces from the country after a decade-long fight against jihadists.

The Sahel country is led by a military junta that seized power in a coup in 2020.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West Africa bloc ECOWAS to stage elections in February this year, prompting regional sanctions.

Last month the military-dominated government in Bamako says it "neutralised" 203 jihadists in the central village of Moura, but witnesses interviewed by media and Human Rights Watch say scores of civilians were killed.

The UN's MINUSMA force has been asking the Malian authorities in vain to allow it to visit Moura to investigate the events.

(AFP)

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Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Opex 360

L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

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Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

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Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

Photo : armée de Terre

Valeurs Actuelles

Brigitte Bardot : écran large

Curieuse vie que celle de Philippe d’Hugues : patron d’émission sur Radio Courtoisie, il fut aussi administrateur de la Cinémathèque française ; longtemps conseiller au CNC, « préposé aux choses vagues » comme il le dit avec une modestie malicieuse, il rédigea pour Jack Lang ou François Mitterrand d’innombrables discours en hommage à des personnalités du cinéma ; un temps administrateur général du palais de Tokyo, il est aussi un admirateur passionné, entre autres choses, de Robert Brasillach et s’amusait parfois, dans les lieux les plus officiels, à glisser le nom de ce « grand critique de cinéma ». Spécialiste du grand écart, ce réactionnaire de tempérament mais pas d’engagement écrivit aussi bien aux Cahiers du cinéma qu’à Écrits de Paris, à Positif qu’à la Nation française et au Spectacle du monde. Et, avant d’avoir un pied dans les institutions les plus sérieuses de la culturocratie française, se distingua par une connaissance encyclopédique du cinéma qui lui valut de triompher dans le jeu télévisé légendaire de Pierre Tchernia et de se voir ainsi couronné “M. Cinéma” -un surnom qui lui est resté.

Une vie bien remplie qu’il entreprend de raconter dans deux imposants volumes de Mémoires. Disons-le sans ambages : il est dommage que Philippe d’Hugues n’ait pas pris le temps de trier, dans ses souvenirs, entre ce qui occupa son esprit et ce qui est digne d’occuper celui de son lecteur : près de mille pages de Mémoires, c’est sans doute un peu long pour quelqu’un qui, somme toute, n’a gagné aucune Guerre mondiale ni conquis de planète lointaine.

Ceci étant posé, ces souvenirs remplis d’anecdotes et de portraits très vivants (d’Arletty ou Suzy Delair à Pierre Boutang ou Robert Bresson, sans oublier une foule de vieilles gloires du cinéma que Philippe d’Hugues ressuscite avec bonheur) sont un éclairage fort utile sur un siècle de cinéma et un demi-siècle de fonctionnement des institutions culturelles françaises. Pudique, le mémorialiste touche aussi en évoquant, avec une émotion qui vibre entre les lignes, la terrible maladie qui lui enleva ses trois enfants.

Un moment avec Audrey Hepburn

Très attaché à la dimension patrimoniale du cinéma, Philippe d’Hugues ne cesse de jongler entre les époques, profitant de ses diverses fonctions officielles pour rendre hommage à d’anciennes vedettes oubliées ou leur soutirer de précieux souvenirs. On n’oubliera pas la scène où, lors d’un hommage rendu à Marcel L’Herbier, comme l’on projetait un extrait de l’un de ses films muets, le silence de la salle fut troublé par des sanglots : ceux d’Ève Francis, la vedette du film en question, alors nonagénaire, qui pleurait à chaudes larmes au spectacle de sa propre mort, quelque cinquante ans plus tôt…

Et comment ne pas saluer un livre dont le dernier souvenir est une brève rencontre dont l’auteur écrit qu’elle n’en constitue pas moins « une grande date de [sa] vie » : quelques mots échangés avec Audrey Hepburn, à l’occasion de sa décoration par Philippe de Villiers, alors secrétaire d’État à la Culture. « Icône rayonnante », « déité » dont le souvenir continue d’illuminer les vieux jours de Philippe d’Hugues, ce qui prouve que le cœur reste toujours jeune de qui a su l’abreuver à cette fontaine de jouvence qu’est le cinéma.

“Ma vie et le cinéma”, de Philippe d’Hugues, Via Romana, 2 volumes de 478 et 472 pages, 24 € chacun.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

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La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

selon des informations

Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

France24 - World

Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali

Issued on: 24/04/2022 - 18:13

NEWS WIRES

Six soldiers were killed and 20 injured in simultaneous attacks targeting three army bases in central Mali Sunday, the army said.

Targets in Sevare, Niono and Bapho were all hit by "armed terrorist groups (who) used suicide vehicles packed with explosives", the Malian army said in a statement.

A group linked to the firebrand preacher Amadou Koufa claimed the attacks, according to audio sent to AFP Sunday from a source close to the suspected attackers.

The group, Katiba of Macina, belongs to the Group to Support Islam and Muslims (GSIM), an Al-Qaeda-linked alliance and the biggest jihadist network in the Sahel.

"On Sunday morning, the mujahideen of the Katiba of Macina struck three camps of the (Malian armed forces)," a member of the group told AFP in an audio message.

The source said Bapho and Niono were hit, in line with information from Mali's army.

It also said Segou was attacked, which was not among the targets mentioned by the Malian army.

"We hit these camps at the same time within five minutes of each other. (Apart from the) deaths, we caused material damage to them," the audio recording said.

Military sources earlier told AFP the attacks occurred at 0500 GMT in Sevare, Niono and Bapho, all in the centre of the country.

In Sevare, "there was a double terrorist attack with shots fired and machinery exploded," one of the sources said.

"The army retaliated. We are not able to provide a toll at the moment," the source added.

"We have asked MINUSMA (the UN Mission in Mali), as part of our collaboration, to send a rapid intervention force near the Sevare camp to help secure it," the source continued.

A separate military source within MINUSMA confirmed the information.

One of the poorest countries in the world, Mali is struggling with a decade-long jihadist insurgency that has claimed thousands of lives and driven hundreds of thousands from their homes.

Public anger at elected president Ibrahim Boubacar Keita's failure to roll back the insurgency provided the spark for a military takeover in August 2020.

(AFP)

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France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

EU halts military training in Mali, German foreign minister to hold talks with junta

Valeurs Actuelles

Quatre idées pour rénover sa maison

Transformer les combles pour faire des économies d’énergie

Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.

Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.

Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr

Une cuisine à vivre et stylée

Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.

Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com

La salle de bains, un espace privilégié et connecté

Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…

Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr

Animer balcons et terrasse

Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.

Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.

Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Didier Drogba loses bid to become Ivorian football federation president

Issued on: 24/04/2022 - 08:52

NEWS WIRES

Didier Drogba lost a controversial bid to become president of the Ivory Coast Football Federation when he was eliminated after the first round of voting at Saturday’s elective congress. 

The former Chelsea star polled only 21 votes in a three-way race, with the two other candidates, Yacine Idriss Diallo (59) and Sory Diabate (50) polling more than double his tally. Diallo won a second round to decide the presidency of the federation.

Drogba’s candidacy had been disputed last year when he first attempted to stand for election but did not receive the required support from clubs and other interest groups, such as the players' union and coaches’ association, whose nominations he needed to get on the ballot.

FIFA then stepped in to dissolve the federation, putting the control of Ivorian football under a ‘normalisation committee’ while the statutes and electoral code were rewritten.

It allowed Drogba, 44, to stand but while he received much public encouragement, he garnered little support inside the Ivorian football community.

Earlier this week he was accused of pulling out of a live television debate with the other two candidates hours before it was due to be aired on television, according to a statement released by the state broadcaster. The debate went ahead without him.

The Ivory Coast hosts next year's Africa Cup of Nations final.

(REUTERS)

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Ivorian football federation rejects Drogba bid

Senegal awards award-winning football team cash prizes and plots of land

In the papers

Cult British women's football film 'Bend it Like Beckham' turns 20

Opex 360

Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5

— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

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Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

une image

Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

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La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

affirme

« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

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« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

Valeurs Actuelles

Honda Civic mode hybride

PHILOSOPHIE

Voici la onzième génération de Civic. Une berline classique qui cumule un demi-siècle de bons et loyaux services. Et qui tâte enfin de l’hybridation. Aux États-Unis, elle circule depuis plus d’un an déjà, mais la France devra attendre juin pour la découvrir. Il faut dire qu’elle collait plutôt au marché nord-américain. Voyez son gabarit : 4,55 mètres de long… pour une compacte. Elle a gagné 3 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Ses lignes se sont adoucies toutefois, pour gommer les formes un brin caricaturales du précédent modèle. Cela ne pourra que plaire au public européen, pas toujours sensible à l’esthétique manga. Ici, l’abaissement de la ligne de capot de 25 millimètres et les porte-à-faux réduits ajoutent au dynamisme général. Avec ses feux étirés sur la poupe, elle a même un petit côté Audi.

AMBIANCE

À l’intérieur, l’augmentation des surfaces vitrées apporte de la lumière. Le design de la planche de bord s’est épuré. Plus simple, remanié à l’horizontale, il reprend les recettes de bon sens du Honda H-RV. L’écran d’infodivertissement de 9 pouces remonte pour se caler à la hauteur de la casquette en arche de l’instrumentation numérique.

L’espace pour les passagers à l’arrière est digne de la catégorie supérieure. L’empattement a même progressé de 35 millimètres. Notons que le système multimédia profite d’une connexion sans fil pour Android et Apple. Attendons de voir quelles versions d’iPhone, car toutes les licences n’étaient pas prises en compte sur l’ancienne génération. Côté électronique, la nouvelle Civic accède à la conduite autonome dans les embouteillages, à condition bien sûr de garder les mains sur le volant.

TECHNIQUE

Sous le capot, les ingénieurs n’ont pas mégoté. Moteur essence inédit de 2 litres de cylindrée à injection directe. Sa conception repose sur un cycle thermodynamique de type Atkinson qui améliore le rendement. Il est associé à deux machines électriques, dont l’une assure la fonction de générateur, l’autre aidant à la locomotion et notamment dans les phases de démarrage. Transmission à rapport fixe. Puissance totale de 184 chevaux. Avec une valeur de couple plutôt élevée de 315 newtons-mètres. Il va y avoir un peu de sport ! Honda, on le sait, demeure l’un des meilleurs motoristes au monde. Les consommations sont toujours maîtrisées. Ici, les valeurs annoncées sont inférieures à 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ce qui paraît tout à fait crédible quand on sait que les SUV maison, plus lourds, tournent autour de 6 litres aux 100 kilomètres, vérifiés lors de nos essais. Bonne nouvelle : cette Civic Hybride échappe au malus de Bercy.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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Opex 360

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

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Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

France24 - World

Explosion at Nigerian illegal oil refinery kills more than 100

Issued on: 23/04/2022 - 20:19

NEWS WIRES

More than 100 people were killed overnight in an explosion at an illegal oil refining depot in Nigeria's Rivers state, a local government official and an environmental group said on Saturday.

"The fire outbreak occurred at an illegal bunkering site and it affected over 100 people who were burnt beyond recognition," the state commissioner for petroleum resources, Goodluck Opiah, said.

Unemployment and poverty in the oil-producing Niger Delta have made illegal crude refining an attractive business but with deadly consequences. Crude oil is tapped from a web of pipelines owned by major oil companies and refined into products in makeshift tanks.

The hazardous process has led to many fatal accidents and has polluted a region already blighted by oil spills in farmland, creeks and lagoons.

The Youths and Environmental Advocacy Centre said several vehicles that were in a queue to buy illegal fuel were burnt in the explosion.

At least 25 people, including some children, were killed in an explosion and fire at another illegal refinery in Rivers state in October.

In February, local authorities said they had started a crackdown to try put a stop to the refining of stolen crude, but with little apparent success.

Government officials estimate that Nigeria, Africa's biggest oil producer and exporter, loses an average of 200,000 barrels per day of oil - more than 10% of production - to those tapping or vandalising pipelines.

That has forced oil companies to regularly declare force majeure on oil and gas exports.

(REUTERS)

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Nigeria's president apologises for petrol shortages and power cuts

EYE ON AFRICA

Africa's resources: Re-examining the management of oil and gas

REVISITED

Polluted by the oil industry: Life in Nigeria's Ogoniland

BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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Valeurs Actuelles

Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées

Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.

A l’occasion d’un pèlerinage

En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.

L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.

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Le duc d’Odessa était français

L’Ukraine a trois capitales. Kyiv (ou Kiev), dans le nord du pays, a été le centre de la Rouss orthodoxe et byzantine, dont sont issues les nations russe, biélorusse et ukrainienne modernes. Siège du pouvoir soviétique local de 1934 à 1991, elle est aujourd’hui celui du gouvernement ukrainien indépendant. Lviv, à l’ouest, a été la capitale politique ou culturelle, selon les époques, de la Ruthénie : une seconde Ukraine, liée à la Pologne, au monde germanique et au catholicisme. Mais il y a aussi, au sud, Odessa, qui incarne un troisième destin ukrainien : pacifique, cosmopolite et libéral. Celui-ci réconciliera-t-il un jour les deux premiers ? On se prend à l’espérer.

Odessa naît en 1794 d’un décret de Catherine II : l’impératrice décide de créer un port sur le rivage presque inhabité de la mer Noire, arraché aux Ottomans trois ans plus tôt, et de lui donner un nom inspiré de la mythologie hellénique, “la ville d’Odysseus”, c’est-à-dire d’Ulysse… Mais il faut attendre 1803 pour que ce site prenne son essor. Avec un nouveau gouverneur qui restera en place pendant onze ans : un émigré français, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Célèbre et vénéré jusqu’à ce jour en Ukraine et en Russie, ce personnage – arrière-arrière-arrière-petit-neveu du cardinal et petit-fils du maréchal de Richelieu – a longtemps été oublié en France, bien qu’il y ait joué un rôle important à la fin de sa vie, sous la Restauration : en qualité de représentant de Louis XVIII lors du second congrès de Vienne, puis de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre à deux reprises.

C’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer

Louis Aragon a commencé à lui rendre justice en 1958 dans la Semaine sainte , un roman qui se déroule pendant les Cent-Jours : « On m’en voudra peut-être , dit l’écrivain, pour ces quelques lignes en faveur de ce duc au teint sombre et aux cheveux frisés. Mais je l’avoue, ne pas les écrire aurait troublé mon sommeil. »

L’historien Emmanuel de Waresquiel l’a définitivement réhabilité, en 1990, avec une biographie nourrie de « quarante cartons d’archives » déposés à la Sorbonne. Richelieu y apparaît comme un conservateur réfléchi à la Montesquieu, ou un précurseur de Tocqueville ; un disciple des Lumières, mais aussi un chrétien sincère ; un homme de raison, mais l’ennemi des systèmes ; un réaliste, qui sait que les sociétés s’inscrivent dans une histoire et une géographie, qu’elles évoluent et se transforment, mais aussi qu’elles périssent d’être forcées.

Un opéra et un théâtre pour attirer un public fortuné

De fait, c’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer. Il tente de revenir en France sous Bonaparte, se ravise, repart en Russie sans le sou.

Le tsar Alexandre Ier lui confie enfin Odessa puis toute la Nouvelle-Russie. Richelieu disposera des pouvoirs quasi absolus d’un vice-roi, mais pourra y établir, paradoxalement, une société libre. Il a 37 ans, dont treize d’errance. Cette nomination est la chance de sa vie.

Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants

À peine arrivé, il fait bâtir un opéra et un théâtre : la meilleure façon d’attirer des élites – commerçants, industriels ou administrateurs – qui fuient, comme lui, le remue-ménage européen. Il réglemente ensuite l’habitat. Les maisons particulières devront suivre, sur un plan en damier, un même modèle architectural : deux étages au moins. Mais chaque propriétaire sera tenu de planter des arbres devant et derrière son immeuble ; il en ira de même dans la campagne environnante, à raison de 300 arbres par lot agraire de 25 déciatines (une mesure agraire propre à la Russie, proche de l’hectare). Ces parcs et ces forêts fixent le sol, assainissent l’air, protègent du vent en hiver et du soleil en été. Ils donnent d’emblée à Odessa et à ses environs un caractère très particulier. « L’Eden retrouvé », écrira en 1812 un visiteur français émerveillé, le comte de Lagarde. Un port en eau profonde est inauguré en 1805. Un premier bassin est attribué aux navires russes venant de Kherson et des autres ports fluviaux ou maritimes d’Ukraine et de Crimée. Un second est réservé aux navires étrangers. Cette répartition permet de régler au plus vite les formalités douanières et fiscales, mais aussi d’effectuer, si nécessaire, des contrôles médicaux. Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants s’ils ont été bien accueillis. Quelle n’est pas la surprise du capitaine et des passagers quand ils sont reçus, quelques jours plus tard, par le gouverneur, cette fois en grand habit…

La ville offre la liberté de religion à tous ses habitants

L’essentiel n’est pourtant pas dans cet urbanisme si novateur, ni dans ces manières gaies et courtoises, mais bien dans la “Constitution”, non écrite et d’autant plus durable, que Richelieu donne à la ville et à son arrière-pays. Elle repose à la fois sur la liberté, sur l’effort et sur la confiance. Chacun vit et travaille comme il l’entend : l’État garantit la sûreté publique et privée, le droit, le respect des engagements.

Première liberté : celle de s’établir. Les étrangers reçoivent les mêmes droits civiques que les nationaux, leurs personnes et leurs biens étant sous sauvegarde en cas de guerre entre la Russie et leur pays d’origine. Ce point sera respecté pendant les guerres franco-russes de 1805-1807 et de 1812, mais aussi pendant les conflits avec la Turquie, en 1806-1807 et en 1809-1812.

Odessa assure ensuite une entière liberté de religion à ses habitants. Une imposante cathédrale orthodoxe est consacrée en 1809, mais les catholiques ont leur propre église, où le gouverneur va communier, les protestants leurs temples, les juifs leurs synagogues et les musulmans leurs mosquées. Corollaire : la liberté de penser et d’éduquer ses enfants. Les librairies et les cabinets de lecture prospèrent, presque sans censure.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Une École de la noblesse, réservée aux fils de bonne famille, a été ouverte en 1805, puis un gymnase, accessible à tous les milieux sociaux : le gouverneur ne dédaigne pas de rédiger en personne certains manuels ou d’examiner les élèves. Un émigré français, l’abbé Nicole, fonde un peu plus tard une école commerciale privée, et un Italien, di Pozzis, un collège pour filles.

Enfin, Odessa jouit de ce qu’on peut appeler la liberté fiscale. L’État se borne à prélever une taxe uniforme de 10 % sur tous les produits importés, une autre – minime – de 2 kopecks et demi pour chaque tchetvert (quintal russe) de blé transitant par le port. Les marchandises placées dans les entrepôts sont exemptes de tout droit pendant un an. Le reste des revenus publics est assuré par un monopole sur la vodka, qui rapporte à lui seul plus de 100 000 roubles par an.

Résultat ? La population passe de 4 000 ou 5 000 habitants en 1803 à plus de 35 000 en 1814. Et le commerce local, évalué à un peu plus de 2 millions de roubles en 1804, passe à 25 millions en 1814. Ce régime semble si approprié, si efficace, que le tsar le conserve tel quel quand Richelieu rentre en France pour servir Louis XVIII et que ses successeurs feront de même.

Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.

Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain

Vers 1900, elle est devenue la troisième ville de l’empire, avec près de 1 million d’habitants. Reliée à la Russie profonde et à l’Europe par le chemin de fer en 1865, elle entre en contact maritime avec le reste du monde en 1869, grâce au percement du canal de Suez. Au commerce s’ajoutent bientôt l’industrie, la technologie et les sciences. Le premier atelier photographique russe est ouvert ici en 1842 et le premier cinéma en 1896.

C’est aussi à Odessa que l’on crée la première usine d’automobiles de l’empire, en 1910, et la première usine d’aviation, en 1913. Le premier Prix Nobel russe, Ilya Myetshnikoff, est en fait un Ukrainien, né à Kharkov, mais qui fait toute sa carrière à Odessa avant de rejoindre l’Institut Pasteur à Paris, et d’être couronné en 1908…

Cette ascension sera enrayée par la Première Guerre mondiale et surtout par le régime soviétique, qui met Odessa au pas en 1920. À quoi s’ajouteront, vingt et un ans plus tard, les dévastations de la Seconde Guerre mondiale. Mais Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain, érigé en 1828 : il se trouve face à la mer Noire, c’est-à-dire, métaphoriquement, au monde entier.

“Le Roman d’Odessa”, de Michel Gurfinkiel, Éditions du Rocher (réédition 2022).

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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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